Gribouillis (extraits)

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Après plusieurs jours, le bateau fut prêt et tout l’équipage monta à bord. Ils étaient parés à appareiller : il faisait encore nuit, mais il fallait profiter de la marée. Il suffisait de laisser les feux d’entrée du port respectivement à bâbord, pour le vert et à tribord pour le rouge… et de laisser l’étrave fendre l’eau. Des sentiments forts émanaient de l’équipage du voilier. Les navigateurs avaient beau être habitués aux départs en mer, c’était toujours le cœur un petit peu serré qu’ils quittaient la terre ferme. Et pour nos amis, c’était encore pire…

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Aujourd’hui, cela faisait dix sept jours que nos amis étaient partis et pour ce dix huitième jour, il s’agit bien plus qu’une anecdote.

Ce fut en ce jour que nos héros arrivèrent à l’Océan et comme pour chaque fleuve qui arrivait à l’Océan, il y avait une énorme ville d’Hommes.

Ce fut un port avec des centaines de bateaux, des petits, des gros et aussi des grues, des ponts … Gribouillis se souvint de sa forêt avec amertume, il fut effrayé par ce gigantisme des humains. Il ne comprit pas pourquoi les hommes ne pouvaient se contenter d’une maison dans un arbre pour exister, il dit à Leila sur un ton plutôt déterminé :

<< - on doit quitter au plus vite l’embouchure et prendre le large cet endroit ne me dit rien qui vaille.- Non Gribouillis tu ne te rends pas compte on ne peut pas traverser l’Océan avec ce bateau, il est beaucoup trop petit.- Mais il était sur de lui et têtu. Il était bien décidé à ne pas traîner ici. >>

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Il y eut soudain un bruit, un bruit qui se rapprocha très vite. Un bateau arriva à leur niveau à toute allure, il les doubla et c’est une énorme vague qui suivit son sillage, le pauvre petit navire de nos amis valdingua dans tous les sens et les provisions de noisettes tombèrent à l’eau, Gribouillis lui-même faillit tomber. Il se résigna à se rapprocher du bord, choqua la voile et immobilisa leur bateau le long d’un ponton, quelle frayeur !

Il fut dépité, rien ne lui inspira confiance ici et il dit à Leila :<< - On n’y arrivera jamais, l’Océan est trop grand, on n’est trop petit, j’ai échoué et on ne reverra plus jamais ma forêt. >>

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- Mais Leila sourit :- Il faut cesser de penser en égoïste.- C’est quoi égoïste ? interrogea Leila.- Égoïste, c’est par exemple si tu avais plein de

muesli et que tu refusais de le partager avec tes amis pour le garder pour toi toute seule, tu vois !

- Moi, si j’avais des millions de kilos de muesli, j’attendrais une tempête, je grimperais tout en haut du plus grand arbre de la planète et je les jetterais au ciel pour que le vent les distribue à tout le monde. »

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Sur ces belles paroles, ils allèrent tous dormir, Gribouillis pensa à la lune, à la jolie lune masquée par les nuages.

Le lendemain, se fut l’heure des adieux, des adieux pleins de reconnaissance, Gribouillis et Leila remercièrent Jean Scoarkek alias capitaine Pat’panik, Léopaul et bien sûr Houidi. Ils furent débarqués en annexe et après quelques émotions liées aux au-revoirs ils prirent un petit chemin à travers la prairie.

Leila n’avait qu’une seule chose en tête retrouver sa petite sœur. Gribouillis, lui repensait au voyage, à l’Océan surtout, sa découverte de l’Océan fut à la hauteur de ses attentes et même bien plus encore, cette immensité d’eau l’émerveilla, le bouleversa, l’effraya, il comprit la nécessité de respecter cet Océan, de l’approcher avec humilité.

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