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    UNIVERSITE DE COCODY 

      Programme de Formation en Gestion  de la Politique Economique  UFR SEG! CIRES

    Doc"#

    1

    GPE-ABIDJAN-2009/2010

    INTEGR$TION $FRIC$INELes problèmes monétaires

    Professeur Moustapha KasséProfesseur Moustapha Kassé %%%"m&asse"com %%%"m&asse"com

    http://www.mkasse.com/http://www.mkasse.com/http://www.mkasse.com/

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    Les problèmes monétaires de l’intégration

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    INTRODUCTION

    L’intégration économique revêt une grande importance pour l’Afrique,principalement parce qu’elle permet, tout au moins pour les économies ducontinent, d’être mieux présentes sur le marché mondial, de profiter des

    débouchés de proximité et d’offrir un meilleur cadre d’exploitation desavantages comparatifs, de mettre en commun des ressources pourl’investissement, d’élargir les marchés locaux et de mener un processusd’industrialisation efficace en exploitant les économies d’échelle et en tirantparti des possibilités d’intégration verticale transfrontalière et de partage dela production. En élargissant les marchés, en facilitant l’accès aux intrants eten accroissant le volume potentiel de production des entreprises,l’intégration contribuera attirer les investissements directs étrangers !"#E$privés et atténuer certains effets défavorables de l’environnementéconomique et monétaire international.

    %ependant, l’heure de la globalisation inéluctable, l’ob&ectif n’est plus,

    certainement pour un pa's ou un groupe de pa's, de rechercher une autonomiecollective sur la base d’un modèle de substitution aux importations et undéveloppement autarcique ou auto centré. %es options sont devenues des illusions

     bala'ées par les nouvelles perspectives offertes par l’intensification des échanges quifont que chaque pa's cherche tirer profit de la croissance tirée par les exportations.%’est pourquoi, depuis au moins une vingtaine d’années, les économistes tentent dedéterminer les co(ts et les avantages de la participation une union économique etmonétaire efficiente. %ar ce n’est pas en additionnant des marchés étroits et malconstitués, souvent soumis de multiples barrières qu’on aboutit inéluctablement l’intégration et bénéficier de ses avantages. "l ' a toute une d'namique enclencherdans un schéma organisationnel pertinent au double plan technique et institutionnel.

    #ans cette optique, on peut se demander comment tenir le pari de l’intégrationafricaine )

    La question revêt une importance capitale au regard des résultats médiocresobservés dans les processus en cours depuis les années *+. Les nombreusesorganisations mises en place au cours de cette période ont connu ou connaissent desdifficultés et des d'sfonctionnements qui constituent des contraintes ma&eures leurefficacité. %’est dans ce contexte qu’il faut s’interroger pour savoir si une nion

     Africaine soutenue par l’ensemble des décideurs africains, les sociétés civiles etcertains secteurs extérieurs constituera une exception ) -a mise en uvre soulèveplusieurs questions dont au moins deux apparaissent comme essentielles savoir/

    0 %omment unifier un espace de 1++ millions d’habitants regroupés en 23

    Etats composés de plus de 4.+++ ethnies parlant environ quelques 2.+++ dialectes, vivant dans des frontières souvent arbitrairement délimitées et évoluant dans dess'stèmes économiques et monétaires trop fortement différenciés )

    0 Le schéma d’organisation institutionnelle contenu dans l’Acte %onstitutif largement inspiré du fédéralisme européen peut0il lever tous les handicaps l’intégration et ouvrir de meilleures perspectives pour l’unité africaine )

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    %ette réflexion est un essai de réponse ces deux interrogations ma&eures surl’opérationnalité de l’nion Africaine. En effet, toutes les statistiques sur les dotationsfactorielles naturelles, les s'stèmes productifs, le volume des échanges et les réservesfinancières ainsi que les indicateurs macroéconomiques les plus caractéristiquesrévèlent la situation fortement contrastée et la non0convergence des économiesafricaines. 5r, faut0il rappeler que le choix des gouvernements en faveur d’une

    intégration au sein de marchés communs ou d’union douanière répond plusieursob&ectifs essentiels comme/ la consolidation de nouvelles orientations de politiqueéconomique la fois pou sortir de la crise et relancer la croissance, le renforcementdes capacités en vue d’une progression sur les marchés internationaux.

    %’est pourquoi, les principaux en&eux deviennent, le développement de la co0production !essai de mise en place d’une division régionale du travail$, l’organisationd’un s'stème monétaire et de crédit, le renforcement de la capacité exportatrice et laconstitution d’un front homogène, notamment dans les négociations tarifaires oudans la stabilisation des marchés la vente comme l’achat.

    Les expériences réussies de régionalisation montrent que pour atteindre cesob&ectifs, le schéma tourne autour de l’organisation d’espaces économiques mis en

    cohérence par une économie 6locomotive7 ou un pouvoir 6hégémonique 7 quiexploite les complémentarités internes. %e mode d’organisation du fait de sonefficacité est le plus usuel dans la nouvelle configuration de la régionalisation /mondialisation tirée par la triade !Etats0nis, nion Européenne et 8apon$, nionEuropéenne entra9née par la double locomotive allemande et fran:aise, 5rganisation;ord Américaine !ALE;A$ pilotée par l’économie américaine. %omme quoi, il doittou&ours ' avoir un pilote dans l’avion.

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    actuelle au ;igéria, qui conna9t maintenant une relative stabilité, les chances derenforcement des liens économiques au sein de la région seront plus grandes. #emême, dans le domaine de la résolution des conflits, E%5@5J est parvenue, avec unengagement fort du ;igeria, mettre un terme la guerre civile au Libéria. et la-ierra0Léone.

    ', (-$.rique centrale

     A l’image de l’Afrique de l’5uest, l’Afrique %entrale regroupe des pa's de la=one %A !%ameroun, %ongo, Dchad, Jabon, Juinée Equatoriale et épublique%entrafricaine$ et des pa's de la =one non %A !%ongo N#%0, le Oanda, -ao0Doméet >rincipe et le ?urundi$.

    "l s’agit d’une région offrant de nombreux contrastes. %ertains pa's renfermentd’abondantes richesses naturelles / de l’or et des diamants au %ongo !#%$ et dupétrole au %ameroun, au Jabon et en Juinée Equatoriale. #’autres, comme laépublique %entrafricaine, n’ont pas de gisements miniers importants. ;éanmoins,

    l’exception du Dchad, tous ces pa's disposent d’une vaste superficie de terres arablesqui n’ont pas été exploitées leur potentiel maximal.

    #ans cette sous0région, le %ameroun se présente comme l’économie forte avec3M,*B environ du >"?. -achant que l’économie de la sous0région n’est guèrediversifiée et compte tenu de son potentiel énorme, la croissance économiquepourrait décoller rapidement et atteindre les niveaux observés en Asie avec la Prachde 4CC1. %ependant, des réformes sérieuses et cohérentes devront être engagées sil’on veut que ce scénario se réalise. En outre, les troubles civils et militaires devrontcesser afin que les ressources tant humaines que naturelles, puissent être consacrées une cause plus noble / le développement économique. Lorsque les conflits armésqui dévastent la région cesseront, le %ongo !#%$, souvent qualifié de merveille

    géologique, pourrait constituer le moteur qui tirera toute la région vers la prospérité.L’inflation devrait rester sous le contrHle dans la ma&orité des pa's, surtout

    ceux appartenant l’union monétaire. >our les autres, tels que le ?urundi, un sérieuxtour de vis est nécessaire pour ramener l’inflation sous la barre des 4+B. #ans le casde la #%, en plus de la lutte contre l’inflation, le règlement du conflit interne s’avèreimminent. Les progrès accomplis récemment donne l’espoir que l’inflation serama9trisée d’ici peu au %ongo !#%$.

     Ainsi, l’intégration dans cette sous0région pourrait être propulsée par la%E@A% qui a défini, l’image de l’E@5A, les orientations nécessaires laréalisation d’un espace économiquement intégré notamment en termed’harmonisation des politiques macro0économique et d’assainissement des finances

    publiques.

    C, (-$.rique $ustrale

    L’Afrique Australe comprend l’Angola, le ?otsOana, le Lesotho, le @alaOi, le@o=ambique, la ;amibie, l’Afrique du -ud, le -Oa=iland, la Gambie et le GimbabOe.ne grande partie de l’activité économique de cette région repose sur l’exploitationminière et l’agriculture.

    Elle est riche en pétrole, diamants, or, cuivre et autres minerais. L’agriculture ' est favorisée par l’abondance des terres arables et un climat propice la variété des

    cultures de l’élevage et des pêcheries. Enfin, le potentiel h'droélectrique etd’irrigation de la région est considérable. Elle assure plus de 32B du >"? de l’Afriqueavec un revenu per capita de 42++ dollars qui est le plus élevé du continent. Elle est

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    dominée par l’Afrique du -ud qui contribue hauteur de 1F,*B du >"?. %ependant,l’expérience récente de l’Afrique Australe concernant l’intégration régionale illustre lechangement de cap en faveur d’une approche privilégiant la production.

    La sous0région redouble donc d’efforts pour mettre en uvre des pro&etsrégionaux et assurer une exploitation con&ointe des ressources naturelles.econnaissant que le transport routier et les communications sont essentiels pour

    éliminer les obstacles pratiques et faciliter la circulation transfrontalière despersonnes et des biens, les pa's membres de la %ommunauté pour le #éveloppementde l’Afrique Australe !-A#%$ se sont lancés dans la réalisation de couloirs dedéveloppement. Les principaux axes de transport entre les ports maritimes etl’intérieur des terres sont considérés comme des couloirs économiques quiconcentrent des activités liées l’agriculture, l’industrie, au commerce, auxcommunications et au tourisme, notamment. La -A#% a adopté un protocole sur lestransports, les télécommunications et la météorologie qui est entré en vigueur en4CCI et par lequel la région s’engage se lancer dans une grande réforme l’échelonnational et régional.

    D, (-$.rique du Nord

    L’Afrique du ;ord comprend l’Algérie, l’Eg'pte, la Lib'e, la @auritanie, le@aroc, le -oudan et la Dunisie. En 4C*F, l’Algérie, la 8ama Qir'a Arabe L'bienne, le@aroc et la Dunisie établissaient les principes de coopération économique entre lespa's du @aghreb. Le %omité %onsultatif >ermanent du @aghreb !%>%@$ était crée cette fin ainsi que divers autres %omités et %ommissions spécialisés dans lesdomaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, des études et de la recherche,des postes et télécommunication, de l’emploi et du travail, de la normalisation desassurances et de la réassurance.. Le %>%@ élaborait un vaste programme

    quinquennal de coopération économique pour un espace économique qui ad’énormes potentialités en matières premières, en agriculture, en industrie et entourisme lui permettant de sortir facilement du retard de développement. 5n ' traitait de la promotion des échanges commerciaux intra0régionaux grRce laréduction des barrières tarifaires et non tarifaires, de la promotion des industries, dela création d’une banque de développement, de la coopération en matière de tourismeet de coordination des services de transports. @algré quelques réalisations positives la répartition des co(ts et des avantages fut cause des problèmes accentués par desconflits d’ordre politique.  Les différentes institutions de l’@A bien que mises en veilleuse, la sous0région dans ses contours actuels compte 41+ millions d’habitants et réalise environ

    3CB du >"? du continent. Avec un revenu par tête de 432F dollars soit prés de deuxfois celui du continent.

    E, (-$.rique de l-Est

    %omposé des %omores, de #&ibouti, de l’Ethiopie, de l’Er'thrée, du Sen'a, del’5uganda et de la Dan=anie, son poids économique est de 1B du >"? du continentavec un revenu per capita d’environ MMM dollars. -i l’on exclut l’h'pothèse demauvaises conditions météorologiques et d’une nouvelle dégringolade des prix desprincipaux produits d’exportation de la région, l’économie régionale devraitcontinuer de progresser au r'thme de 2 *B par an. L’impulsion sera donnée par

    l’essor du secteur manufacturier et l’expression rapide du tourisme.La poursuite des réformes économiques et la transparence accrue de la vie

    politique accentueront les incitations pour les producteurs et atténueront la

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    corruption. >ar ailleurs, les pouvoirs publics devront de plus en plus rendre descomptes aux cito'ens concernant l’affectation des précieux deniers publics l’amélioration de l’infrastructure régionale, la lutte contre pauvreté et audéveloppement du capital humain.

    II , DES RESU(T$TS PO(ITI+UES ECONO/I+UES ET FIN$NCIERSFORTE/ENT CONTR$STES"

    La situation économique en Afrique a été marquée ces dernières années parune baisse du taux de croissance du >"? de la région qui est passé de 2,2B en 4CC* 3,MB en 4CCI. %e taux n’a été que légèrement supérieur au taux de croissancedémographique, et été inférieur au taux de croissance annuel mo'en de FBenregistré depuis 4CC2. %ette performance faible s’explique d’une part par la chute

     brutale des cours du pétrole et de certains produits de base, provoquée par la crisefinancière et économique mondiale, et d’autre part par les conditions climatiquesdéfavorables l’agriculture et les problèmes engendrés par l’instabilité et les conflits

    qui ont affecté certains pa's.Les économies africaines ont souvent réagi différemment ces chocs externes.

    En d’autres termes, les effets sur le déficit budgétaire, le taux d’inflation, la croissancedu >"?, l’endettement et le taux de change sont très différents d’un pa's l’autre.>ourtant, le Draité sur l’nion Européenne signé @aastricht en évrier 4CCMconditionne la création d’une nion Economique et @onétaire !E@$ la réalisationpar chaque Etat de F critères de convergence définis par l’article 4+C8 ainsi que parun protocole annexé au Draité. %ette batterie de critères est une innovation car, pourla première fois dans l’histoire, une expérience d’E@ se fera ou ne se fera pas selonque ces critères auront ou n’auront pas été atteints. La reconnaissance de la pleineréalisation de ces critères comme prélude l’nion tranche un débat récurrent entre

    deux doctrines de l’intégration / la doctrine du gradualisme et de la convergenceopposée la doctrine du big bang et de la marche forcée. "?, le volume d’endettementextérieur et le taux de change réel. "l est possible de reconstituer l’origine de cescritères afin de révéler les h'pothèses qui ont servi explicitement ou implicitementaux choix politiques. -ans entrer dans le détail, observons que des critères trop strictsretardent la convergence donc l’intégration alors que des critères trop souplesaccélèrent artificiellement la convergence et l’intégration s’autodétruira au prochainchoc. #e plus, tous ces critères sont reliés entre eux par des relations simples au sein

    d’un s'stème d'namique. Anal'sons les de plus prés pour en apprécier le niveaueffectif.

     $ , Tau0 d-in.lation .ortement di..1rentiels

    #e manière générale, l’inflation conna9t une baisse continue depuis 4CC2. Ellepasse de 41B en 4CC+ 4MB en 4CCI après avoir atteint 33B en 4CC2, alors qu’elles’établissait pas moins de FMB en 4CCF. #ans plus de la moitié des pa's, le tauxd’inflation a été inférieur la mo'enne régionale, même si l’on note un important

    dérapage au GimbabOe, au @alaOi, oT les prix la consommation ont augmenté de34,1B et 4IB respectivement. Au %ongo !#%$ l’inflation a chuté vertigineusemententre 4CC1 et 4CCI. En Afrique du -ud, malgré un rand !la monnaie nationale$ faible,

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    l’inflation est restée limitée *,4B. Les performances enregistrées avec la baisse del’inflation sont principalement dues au renforcement de la discipline budgétaire et l’adoption de politiques monétaires plus rigoureuses, combinées une stabilisationdes taux de change. Ainsi, les divergences des taux d’inflation sont extrêmementcontrastées. En effet, le taux d’inflation annuel mo'en en Afrique, sur la période 4CC404CCI, varie entre F41IB en #% au début des années C+ et 4,MB aux -e'chelles, soit

    un différentiel de F41*,CB. %e chiffre montre les divergences prenant leur sourcedans les politiques économiques et monétaires. "l nuit la compétitivité du continentet constitue en conséquence un obstacle de taille l’union économique africaine.

    ', D1.icits 2udg1taires tro3 in1gau0

    Le solde budgétaire du continent baisse continuellement entre 4CC+ et 4CC1avec respectivement des taux de F,3B et 4,IB du >"?, même s’il a atteint le niveau deM,1B en 4CCI. %es faibles performances s’expliquent essentiellement par unepolitique budgétaire relativement restrictive, surtout en 4CCI, et ce malgré les fortespressions exercées sur les finances publiques par la chute des recettes l’exportation

    qui, dans la plupart des pa's, constituent une importante source de revenus pourl’Etat.. La position budgétaire de plusieurs pa's a connu de fortes fluctuations enraison de la baisse brutale des prix des produits d’exportations !notamment le pétroledans le cas de certains pa's d’Afrique de l’5uest$, mais aussi cause de l’impact

     budgétaire des troubles civiles en Angola et au %ongo !#%$. -euls le ?otsOana!2,*B$, le Jabon !M,IB$, la Juinée Equatoriale !+,1B$, la @auritanie !F,FB$, le-énégal !4B$ et la Dan=anie !+,3B$ on enregistré ainsi des excédents de leur solde

     budgétaire.L’amélioration du solde budgétaire dans presque tous les pa's s’explique plus

    par une réduction considérable des dépenses publiques que par une hausse desrecettes. Doutefois, ici aussi, les divergences sont notoires. En 4CCI, le solde

     budgétaire varie du déficit de 3MB au -ao 0Domé et >rincipe l’excédent de 2,*B du>"? A ?otsOana.

    %es différences de performance dans la réduction et même le r'thme de laréduction du déficit budgétaire confirment l’absence d’harmonisation des politiques

     budgétaires et donc de convergence l’égard de cet indicateur, ce qui compliquedavantage le processus d’union économique africaine.

    C, Tau0 de croissance contrast1s du PI'

    La croissance de l’économie africaine conna9t un ralentissement depuis 4CC1avec un taux de 3,FB qui persiste en 4CCI ! 3,MB$ alors qu’elle avait atteint son taux

    le plus élevé de la période C+0C3 en 4CC* avec 2,2B. %e ralentissement de lacroissance économique en Afrique s’explique essentiellement par la mauvaisecon&oncture de l’économie mondiale, qui trouve son origine dans la crise financièreasiatique de 4CC1, la baisse des volumes d’exportations, mais aussi et surtout la baissedes prix des matières premières.

    En outre, la croissance du >"? réel par tête d’habitant a connu aussi un reculmais elle demeure positive depuis 4CC2 oT elle était de +,MB avant d’augmentersubstantiellement &usqu’ M,1B en 4CC*. Les baisses sont intervenues entre 4CC1 et4CCI avec respectivement +,1B et +,*B. Doutefois, le r'thme de la croissanceéconomique diffère fortement d’un pa's l’autre. En effet, le taux de croissanceannuel mo'en sur la période de 4CC404CCI varie de 4C,FB en Juinée Equatoriale N

    *B au %ongo !#%$. Ainsi, en dehors du ?urundi !04,1B$, des %omores !0+,*B$, de la#% !0*B$, de #&ibouti !04,2B$ et de la -ierra Leone !0F,IB$, tous les autres pa's ontenregistré des taux de croissance du >"? réel positifs sur la période.

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    D, Endettement e0t1rieur massi. et insoutena2le

    L’encours total de la dette extérieure africaine a légèrement diminué, passantde 33+,M 34F,1 milliards de dollars E de 4CC* 4CC1. En 4CCI, il conna9t unelégère hausse un niveau de 34C,C milliards de dollars E. La dette long terme

    constitue l’essentiel de l’encours total. Le poids de l’endettement extérieur reste élevépuisqu’il représente en mo'enne la moitié du >"? soit 2*,1B en 4CCI et presque deuxfois et demie la valeur des exportations soit M42,MB, la même année.

    n quart environ du total des recettes l’exportation a été consacré au servicede la dette extérieure. >ar ailleurs, l’endettement de certains pa's africains faiblerevenu pourrait augmenter en raison de la dégradation des termes de l’échange et dela perte éventuelle des parts de marché pour les exportations de certains produits de

     base, due des a&ustements compétitifs du taux de change de la part des pa's est0asiatiques.

    Doutefois, la dette extérieure est asse= contrastée en Afrique. Elle varie parexemple en 4CC1, entre 3+ milliards de dollars E !en Algérie$ et 4IC,1 millions de

    dollars E !aux %omores$. >our la plupart des pa's africains, l’endettement ne cessede s’alourdir d’année en année. L’accroissement annuel mo'en de la dette extérieuresur la période 4CC404CC1 est de 4,IB.

    E, D13r1ciation mon1taire et tau0 de c4ange r1el di..1rent

    Le contraste caractérise aussi bien le niveau que l’évolution du taux de change.#ans ce sens, le taux de dépréciation monétaire a varié d’un peu moins de CB en

     Algérie plus de *FB au @alaOi. #u reste, les monnaies des pa's nord0africains et lefranc %A n’accusent qu’une baisse marginale. En plus du @alaOi, le GimbabOe!F*B$, le @alaOi !F1B$, la -ierra Leone !2MB$ et le ?urundi !M1B$ ont enregistré de

    forte baisse de leur taux de change. ?ien que le rand, monnaie nationale, sud0africainait fait l’ob&et d’attaques féroces en milieu d’année suite la crise des marchésémergents, la monnaie n’a perdu que 4+B de sa valeur par rapport au dollar en 4CCI,mais a reperdu le terrain au début de 4CCC. Le naUra nigérian est resté stable pendantla ma&eure partie de la période 4CC*04CCI . Enfin, le lancement de l’euro aura uneincidence sur les marchés des changes et sur les transactions commerciales etfinancières, en particulier dans la =one %A et en Afrique du ;ord, qui entretiennentdes liens économiques et commerciaux plus étroits avec l’nion Européenne.

     Au total, les disparités et les divergences enregistrées dans les performancesdes économies africaines laissent entrevoir des obstacles sérieux la réalisation del’union économique de l’Afrique. %ependant, l’ampleur de ces divergences est moins

    importante au sein des espaces économiques sous0régionaux dé& constitués. Enterme de stratégie, l’intégration économique africaine organisée autour du profiléconomique régional est la fois plus pertinente et plus efficace. L’espaceéconomique du continent est subdivisé en cinq régions qui développent chacune enson sein une ou plusieurs initiatives d’intégration/ en Afrique %entrale avec la%ommunauté Economique et @onétaire de l’Afrique %entrale !%E@A%$, la%ommunauté Economique des Etats de l’Afrique %entrale !%EEA%$, la %ommunautéEconomique des >a's des Jrands Lacs !%E>LJ$, en Afrique de l’Est avec la%ommunauté Economique de l’Afrique de l’Est !%EA$, en Afrique du ;ord avecl’nion du @aghreb Arabe !@A$, en Afrique Australe avec l’nion #ouanière del’Afrique Australe !#AA$, la %ommunauté pour le #éveloppement de l’Afrique

     Australe !-A#%$, la Gone d’Echanges >référentiels !GE>$, le @arché %ommun desEtats de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe !%5@E-A$ et en Afrique de l’5uestavec La %ommunauté Economique des Etats de l’Afrique de l’5uest !%E#EA5$,

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    l’nion Economique et @onétaire 5uest Africaine !E@5A$, l’nion du leuve@ano !@$.

    III , (ES EN5EU* DE ($ CRE$TION D6UN ESP$CE /ONET$IREOPTI/$( EN $FRI+UE CO//E $CCE(ER$TEUR DE (6INTEGR$TION" 

    L’étude de l’optimalité et de la convergence économique en Afrique est arrivée l’heure de la mondialisation marquée par une turbulence extrême des marchésfinanciers dominants et l’achèvement en Europe de la monnaie unique !l’euro$ avecl’harmonisation des politiques budgétaires, particulièrement. %ette démarche del’nion Européenne va nécessairement influencer l’avenir monétaire de l’Afrique engénéral et ses perspectives de développement. %omme il a été démontré, l’évolutionde l’économie africaine s’est illustrée travers les performances économiques etinstitutionnelles médiocres. >lus de deux décennies d’application des >A-, leséconomies africaines continuent d’accuser de faibles performances, une amplificationdes déficits et la détérioration de la situation sociale. %ette situation traduit lecontexte d’un espace économique et monétaire africain non optimal marqué par de

    profondes disparités.

    Les critères de convergence, l’harmonisation des politiques et le s'stème desurveillance multilatérale / les nouveaux déterminants de l’intégration.

    La mise en place des organisations d’intégration a pour but d’éliminer cesdissemblances, avec une plus grande mise en cohérence des politiques économiquesentre les Etats membres afin de promouvoir le processus d’ intégration économiquesur la base, d’une part, des acquis importants du continent et, d’autre part, du respectd’un certain nombre de critères de convergence économique qui seront d’ordremonétaire, budgétaire et financier.

    En particulier, même si les pa's membres des unions économiques etmonétaires africaines de la Gone ranc ne connaissent pas encore les efficiencesattendues de l’intégration économique et monétaire, ils ont tout de même entamé unprocessus de convergence de leurs économies de part et d’autre des deux sous0régionsd’Afrique francophone avec l’E@5A et la %E@A%. A ces niveaux, le processus deconvergence conna9t des avancées plus manifestes avec plus de profondeur dans la=one E@5A que dans celle de la %E@A%, même si cette dernière réalise lesmeilleures performances !mais non les meilleures harmonisations de politiqueéconomique$ en terme de respect des critères de convergence économique retenusdans le cadre de la -urveillance multilatérale. Doutefois, ce processus de convergencedemeure relativement lent ce qui nécessite de la part des pa's membres, de gros

    efforts non seulement pour consolider les acquis favorisés par l’a&ustement de laparité de 4CCF, mais aussi uvrer dans le sens du respect des critères de convergenceet de l’harmonisation des politiques économiques.

    %ette double recommandation rentre dans le cadre dVun processusd’intégration économique et monétaire stable et durable. %’est dans cette perspectiveque s’inscrit la nouvelle d'namique d’intégration en Afrique de l’5uest, en Afriquecentrale et tout récemment dans le ;E>A#.

    L’ob&ectif visé tout égard est de permettre aux pa's africains de développerdes avantages comparatifs et d’améliorer la compétitivité dans un environnement demondialisation. %eci traduit, notre avis, la nécessité de faire évoluer la questionmonétaire vers une stratégie de développement dont les Africains eux0mêmes auront

    tenir les leviers. %’est l le fondement de la création d’un espace monétaire africainrestructuré et guidé par des idées novatrices qui seraient empreintes d’un esprit de

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    responsabilité individuelle, impliquant profondément les peuples et les dirigeantsafricains.

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    ce principe, pas plus que ses implications dont la plus importante est la nécessité decréer des institutions et des instruments financiers efficaces et diversifiés.

    L’Afrique, en la matière, est caractérisée par l’existence de plus d’une trentainede monnaies nationales différentes et d’une pluralité de politiques et de régimesmonétaires. %es monnaies sont souvent rattachées des monnaies étrangères sanspossibilités de liens réciproques cause des contrHles de change rendus obligatoires

    par l’inconvertibilité. %e cloisonnement est donc un obstacle au développement deséchanges, mais aussi l’instauration d’une politique monétaire et de crédit. >arailleurs, l’extrême variété des s'stèmes financiers n’autorise pas encorel’harmonisation des législations bancaires et celle des politiques de taux d’intérêt.

    our que ce pro&et puisse se réaliser, il faut commencer, dès présent

    apprendre aux Africains se démarquer de toute idée relative au maintien de cesmultiples Etats !et monnaies$. LVavènement de lVeuro dans la construction de lVEuropeest une occasion !pour ne pas dire une chance$ pour les africains en général, deréfléchir sur la manière de développer l’Afrique.#e ce fait, les africains ne sont0ils pas en train de Wrepousser demain ce quVil estopportun de faire au&ourdVhuiW) %Vest00dire prendre leurs responsabilités dans lagestion de leur société.

    Doutefois, nous précisons que la volonté de prendre des responsabilitésessentiellement africaines dans la gestion de leur monnaie est moins une ruptureavec lVEurope ou les Etats0nis d’Amérique, quVune nécessaire reformulation desaccords de coopération qui deviendraient, désormais, réellement bilatéraux en

    permettant aux Africains de prendre conscience de lVopportunité que leur continentreprésente pour lVEurope et le monde en général.

    La peur de cette WruptureW !réarrangement$ provient du fait que dans le cadredes relations entre lVAfrique et les autres pa's développés, en général, lesopportunités quVoffre le continent africain sont souvent passées sous silence, voirenégligées par les africains eux0mêmes, contrairement celles que présente le

    (3) On peut citer les travaux de :

    S. AMIN : « Prpsitins pur une assciatin !n"taires des #tats de l$A%ri&ue de l$Ouest ' ll&ue

    *acult" de +rit +a,ar - !ars / - Avril 107.

    P. +#SN#2* : « a c4a!5re de c!pensatin ' 6evue A%rica n0 8anvier 1077.

    « A%ri&ue de l$Ouest : la %in de la 9ne sterlin ' A%rica n0 Mars 1077.Pr5l;!es !n"taires en A%ri&ue de l$Ouest Mis en A%ri&ue *"vrier Mars 10# : ntri5utin ? la rec4erc4e d$une strat"ie d$int"ratin en A%ri&ue de l$Ouest. >4;se de

    +ctrat sutenue en Nv. 10. *acult" des Sciences #cn!i&ues 713 p.

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    partenaire concerné. %ela crée et renforce la situation et lVesprit de dépendance quifreinent toute ambition de relance économique et de développement.

     

    (es conditions de r1ussite d-une int1gration mon1taire en $.rique"

    La réussite d’un espace monétaire africain dépendra nécessairement dVuncertain nombre de mesures de politique économique. "l sVagira pour les futurs pa'smembres de respecter, au préalable, un certain nombre de critères de convergencemacro0économique qui seront vigoureusement étudiées et suivis par tous les pa'safricains.

    %es harmonisations préalables préconisées ont pour ob&ectif lVassainissementdu cadre macro0économique de lVespace intégrer, lVaccélération de lVintégrationéconomique, politique et sociale du continent et la création de conditions appropriéespermettant lVAfrique de &ouer le rHle qui est le sien dans lVéconomie mondiale etdans les négociations internationales.

    La réalité actuelle de lVespace africain est que le continent est constitué dVune

    multitude de micro0Etats hérités de la fameuse %onférence de ?erlin !fin 4IIF 0début 4II2$. %eux0ci sont, de toute évidence, incapables dVatteindre séparément unniveau important de développement économique, culturel, social et politique. Drèspeu dVEtats disposent en Afrique de seuils considérables en terme dVespacegéopolitique, de dimension de population, de ressources naturelles, de débouchés,etc., indispensables au développement socio0économique. #e ce fait, lVencouragementde la coopération régionale est le meilleur mo'en pour contrebalancer les effetsnéfastes du partage de lVAfrique ?erlin et faire bénéficier au continent descomplémentarités naturelles qui permettront aux pa's africains de profiter desavantages de spécialisation et dVéconomie dVéchelle.

    %ependant, le processus dVintégration régionale en Afrique a été souvent mal

    posé au départ. Le véritable problème repose sur le fait que lVespace économiqueintégré !ou intégrer$ des sous0régions ou régions du continent a été mal défini. #ece fait, les intégrations !ou tentatives dVintégration$, sans fondements économiquesma&eurs et basées sur des modèles de développement copiés de lVextérieur, et doncinadaptés au contexte africain, sont vite vouées lVéchec ou au plus enregistrent demaigres résultats.

    La problématique de la définition de lVespace intégrer est moins unequestion de regroupement dVun maximum ou de la totalité des entités économiquesexistantes !plusieurs micro0Etats$ quVun souci de retrouver un Wensemble optimalW.

     Ainsi, la dimension dVun vaste marché regroupant un maximum dVentitéséconomiques nVest0elle pas moins importante que les conditions stables appropriées

    permettant aux forces de ce marché de &ouer pleinement dans le sens dVune relancedes activités économiques et du développement) %ette question est dVautant plusfondée quVau&ourdVhui, nul ne doute que, tout processus dVunification économique etmonétaire nécessite un certain nombre dVétapes successives quVil serait dangereuxdVinverser, au risque de conduire lVintégration lVinefficience ou lVéchec. Et cela, quelVon passe par des intégrations sous0régionales !Afrique de lV5uest, Afrique de lVEst,

     Afrique centrale, Afrique du ;ord et Afrique Australe, par exemple$ ou régionales.%ette voie ainsi préconisée a lVavantage de mieux responsabiliser les

    participants lVunion économique et monétaire face la gestion de leur monnaie et leur développement économique. Doutefois, cVest dans cette perspective que la vraiesolidarité africaine, cette fois0ci différente de celle héritée des arrangements

    traditionnels post coloniaux, devra faire preuve dVeffectivité dans un espritpanafricaniste.

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    #e la coopération !dans lVautonomie$ renforcée entre les Etats africainsdépendra la d'namique susceptible dVeffet de stimulation et, terme, par le &eu delVeffet de groupe !ou de la d'namique de groupe$.

    %ette d'namique que nous qualifions de WprudenteW, vise la réalisation dVunecoopération monétaire intra africaine suivant une gestion autonome et responsable,par les africains, de leur monnaie et donc des intérêts du développement de leur

    continent unifié. %ela nécessite de la part des dirigeants africains une souscriptionforte la volonté de construction de lVnion Africaine !.A.$ et de leurs peuples uneadhésion forte et confiante dans un esprit de nationalité africaine.

    En résumé, les perspectives de l’intégration économique africaine sVarticulent autourde l’nion Africaine.

    LVob&ectif visé est de faire place des conceptions novatrices qui seraientempreintes dVun esprit de responsabilité individuelle, lequel doit animer chaque pa'set imprégner profondément les peuples et les dirigeants, qui seraient désormaisplacés devant les conséquences de leurs choix et de leurs actes.

    %ette perspective considère lVAfrique en le situant par rapport aux nécessités deperformance et de développement économique du continent court, mo'en et longterme. %ela reviendrait alors sVécarter totalement des méthodes adoptées &usquVici etqui ont conduit les Etats africains dans une impasse totale, pour sVapprocher dVunesolution de redressement de lVéconomie de lVAfrique. %ette dernière loin dVêtre unesolution de second rang !Wsecond bestW$ ou un palliatif, lVimage de celles souventapportées aux problèmes des mêmes mécanismes du s'stème de change actuel, maisune reformulation profonde avec une définition précise de conditions nécessaires etpréalables !mais non suffisantes$ la construction monétaire africaine.

     Ainsi, cVest l un mo'en de permettre aux pa's africains de développer desavantages comparatifs et dVaméliorer leurs performances dans un environnement de

    mondialisation, mais aussi de faire évoluer la question monétaire vers une stratégiede développement dont ils auront eux0mêmes tenir les leviers.

    %e qui importe pour les économies africaines, cVest plus une discipline degestions monétaire et budgétaire, gages de la confiance des partenaires et desinvestisseurs, quVune simple définition du taux de change, par exemple.

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    L’Acte %onstitutif prévoit opportunément un ensemble d’institutionsmonétaires et financières. -ans conteste, c’est une notable avancée par rapport la%harte de l’5A. %ependant, l’intérêt et la faisabilité de ces institutions soulèvent

     beaucoup d’interrogations. En effet, dans le contexte actuel de globalisationfinancière, le continent est confronté une double contrainte / financière etmonétaire. Doutes les économies africaines sont sous la coupe d’un a&ustement

    structurel dont l’ob&ectif principal est de garantir le remboursement de leur detteextérieure par les Etats ma&oritairement débiteurs ! 24 sur 23$. #ans nombre d’entreeux, le service de la dette absorbe plus d’un tiers des ressources budgétaires. A cettecontrainte s’a&oute une seconde de nature monétaire. Les monnaies africainesappartiennent une fresque de =ones monétaires dont la plupart ne sont pasinterconnectées par des s'stèmes de change. Autre situation / ces =ones monétairespeuvent être arrimées des monnaies fortes, ce implique des politiques monétaires etfinancières dépendantes. #ans un espace soumis cette double contrainte financièreet monétaire, et surtout composé d’une telle mosaUque de =ones monétaires et qui desurcro9t, n’ont défini entre elles aucun s'stème de change, aucune règle deconvertibilité et d’émission monétaire, il est techniquement illusoire de parler de

    ?anque %entrale.ne ?anque %entrale est tou&ours au cur d’un dispositif de gestion d’un actif 

    financier émis en contrepartie des avoirs extérieurs et des créances sur les Etats et surles économies. %et actif, accepté comme équivalent général, repose d’un cHté sur lesfondamentaux des économies et de l’autre sur la confiance que S. A5X considèrecomme une importante institution invisible. Aucun élément ne vient corroborerau&ourd’hui la moindre amorce d’un processus de création d’une ?anque %entrale l’échelle africaine.

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    >ourtant sur cette question, on dispose d’une expérience édifiante qui est cellede l’nion Européenne. Elle est pleine d’enseignements sur les différentes étapescaractéristiques de la création d’une monnaie unique et du dispositif technique quipeut ' mener. L’Europe monétaire a démarré en 4C1C !écu$ et devrait s’achever enl’an M++M avec l’émission de la monnaie commune. En réalité, l’Ecu n’était pas unemonnaie comme les autres / elle servait mesurer la valeur des biens produits et

    échangés !fonction d’étalon de valeur$, ensuite, elle était peu utilisée comme mo'ende paiement dans les transactions !fonction d’intermédiaire$ enfin, elle est unemonnaie panier dont la valeur est déterminée par les valeurs pondérées desdifférentes monnaies de la %ommunauté. Avec le Draité de @aastricht, les modalitésde mise en place d’une monnaie commune est entrevue partir du apport #elors.L’Euro sera émise par un organisme bancaire / la ?anque centrale européenne. -a

     valeur sera fonction des performances européennes ainsi que de la confiance qui luisera accordée. %’est dire que le processus de création d’une ?anque centrale est passéde l’expérience difficile du 6serpent monétaire7 avec ses parités a&ustables lacoordination des politiques monétaires nationales marquée par une gestion vigilanteet rigoureuse de l’inflation et des taux d’intérêt. La première phase qui s’est achevée

    le 34 décembre 4CC3 a consacré la fin des financements des déficits publics généréspar la création monétaire dans les Etats membres. La seconde a débuté en &anvier4CCF et s’est achevé le 4er &anvier 4CCC avec l’établissement de l’interdépendance des?anques centrales et la création de l’"nstitut @onétaire Européen composé desgouverneurs des banques centrales des Etats membres. La troisième phase qui adémarré en &anvier 4CCC dans le respect des critères de convergence, du calendrier etdes procédures établis par le Draité de @aastricht sera aussi marquée par la fixationirrévocable des parités entre les monnaies des pa's adhérents, la définition et la miseen uvre de la politique monétaire unique, la conduite d’une politique de change etl’utilisation de l’euro sur les marchés de change, l’émission par les Etats membres desnouveaux titres négociables de la dette publique en euro et la disparition de l’écu0

    panier officiel.%ette expérience de l’nion Européenne montre que si l’ob&ectif est de réaliser

    une monnaie unique africaine, ce que préfigure la création d’une ?anque centrale,cela devrait passer impérativement par une rigoureuse harmonisation des politiqueséconomiques, monétaires et financières établie partir de critères de convergence.  Au demeurant, la monnaie est la fois un excellent facteur d’accélération de la

    croissance et des échanges au sein de l’nion, et de clarification des conditionsde la compétition. Elle est aussi un facteur de ra'onnement et de puissance surla scène internationale. Doutefois, mal gérée, elle devient un facteur dedésintégration et de rupture. Elle est donc trop importante pour être évoqué defa:on aussi laconique qu’elle l’a été dans l’Acte %onstitutif !Article 4C$. -i la

     volonté politique existe de créer effectivement une banque centrale, desréponses claires sous forme d’orientations, de dispositifs, de procédures et dechronologie de mise en uvre devraient être apportées aux questionsfondamentales suivantes / pourquoi une ?anque %entrale )

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    %es questions techniques et bien d’autres appellent des préalables politiquessur lesquels les décideurs doivent au moins se prononcer avec clarté. "l est vrai que la;ouvelle "nitiative Africaine souligne et insiste sur la nouvelle volonté politique desdécideurs qui veulent ramener l’économie et le partenariat au rang des urgencesprioritaires

    CONC(USION

    #ans cette réflexion, il a été surtout question d’anal'ser les possibilités deréalisation de l’nion Africaine qui suscite beaucoup d’espoir. L’expérience montreque les nombreuses tentatives d’intégration sous0régionale n’ont pas connu les succèsattendus. #e plus, qu’il soit prise dans sa globalité ou au niveau de ses espaces sous0régionaux, l’Afrique présente des non convergences énormes qui pourraient faireobstacle la réalisation de l’nion économique telle que con:ue dans l’Acte%onstitutif adopté la -ession de l’5A Lomé en &uillet M+++. Dout simplement, 23 Etats, tout accord devient quasiment impossible non pas seulement cause du

    nombre des partenaires mais aussi de l’extrême disparité de leurs situationséconomiques, financières voire même politiques et sociales. -ous ce rapport oncomprend parfaitement les laborieux compromis totalement inefficients qui ont,durant une trentaine d’années, complètement paral'sé l’5A.

    L’organisation de la convergence s’impose au premier chef. Les critères qui ontété définis partir de la théorie et de la pratique des unions économiques ne sont pasrespectés ou connaissent peu de succès dans plusieurs pa's. #’ailleurs, on a souventprésenté le débat sur la convergence des économies africaines comme un débatacadémique, il n’en est rien car la convergence est une mise en forme théorique d’unproblème pratique qui se formule comme suit / peut0on créer une union économiquesans coordonner les différentes politiques ) La réponse est négative car l’absence de

    coordination conduit des externalités négatives. Et de plus, les écarts grandissantsdans les politiques et les performances entra9nent tou&ours des comportementstotalement divergents qui vont contribuer fragiliser la cohésion et l’efficacité duregroupement pro&eté.

    "l appara9t alors clairement que la réalisation de l’nion Africaine résideraprincipalement dans l’aptitude de l’Acte %onstitutif mettre en uvre des structuresinstitutionnelles et des orientations volontaristes de politiques économiques etmonétaires qui garantissent un minimum de convergence durable. >our ' arriver, lesEtats doivent harmoniser progressivement leurs économies et enclencher une marchegraduelle vers l’nion. ;ous avons des idées très claires sur cet étapisme.

    La configuration sous0régionale actuelle devrait servir de base ce processus.%’est pourquoi, il importe de mettre en place un mécanisme puissant de coordinationet un véritable pouvoir supra0national fort pour réaliser les indispensablesharmonisations, arbitrages et péréquation des ressources des pa's !ou régions$riches vers les pa's !régions$ pauvres. En effet, il est tout fait compréhensible qu’ungouvernement ne puisse consentir qu’une décision s’écarte trop des intérêtsnationaux dont il la charge. %omment dès lors, lui reprocher d’exagérer la manièredont il défend ces derniers ) %ela ne devrait pas être le cas pour l’autorité supranationale.

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