GLOSSAIRE - SIFOR

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Bamako, septembre 2019 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique & des forêts au Mali GLOSSAIRE Agroécologie : Démarche scientifique qui étudie attentivement les phénomènes biologiques et qui combine développement agricole et protection de l’environnement. Agroforesterie : Forme d’agriculture associant la sylviculture la culture céréalière ou l’élevage ou encore, quand c’est pos- sible, les trois la fois. Atténuation des changements climatiques ou mitigation : Concept qui renvoie l’ensemble des mesures qui visent s’at- taquer aux causes du changement climatique. Elles concernent par exemple les actions qui visent limiter les émissions de gaz effet de serre. Adaptation au changement climatique : Ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse aux événements cli- matiques extrêmes (sécheresse, inondations, pluies torrentielles, tornades) afin d’atténuer les effets néfastes de ces événements climatiques ou d’exploiter des opportunités bénéfiques. Biomasse : La masse totale de toutes les espèces vivantes dans un milieu naturel donné. Boisement : Activité d’origine humaine qui consiste conver- tir en forêt une terre qui n’était pas une forêt depuis au moins 50 ans. Bois énergie : Type d’énergie qui utilise la biomasse constituée par le bois. Il s’agit essentiellement de l’utilisation du bois et du charbon en tant que combustible et, dans une moindre mesure, en tant que source de combustion. Souvent caractérisée comme énergie polluante, il peut s’agir d’une énergie renouvelable si le bois est produit par une gestion durable des forêts. Bois d’œuvre : Bois utilisé d’autres fins que le chauffage. Changement climatique : Désigne l’ensemble des variations climatiques en un endroit donné au cours du temps. Ce sont les changements de climat qui découlent directement ou indi- rectement d’une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère et qui viennent s’ajouter la variabilité naturelle du climat observé au cours des périodes comparables. Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) : Convention mettant en place un cadre global de l’effort intergouvernemental pour faire face au défi posé par le changement climatique. Convention locale de gestion des ressources naturelles : Tout accord, écrit ou non, entre deux ou plusieurs acteurs au niveau local définissant les règles d’accès ou d’utilisation de ces ressources naturelles, en vue de leur conservation et de leur exploitation rationnelle et durable. Crédit carbone : Unité correspondant une tonne d’équivalent CO2 sur les marchés du carbone. Développement durable : Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des géné- rations futures répondre aux leurs ; un développement éco- nomique efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Éducation environnementale : Formation orientée l’ensei- gnement du fonctionnement des milieux naturels afin que les êtres humains puissent s’y adapter sans nuire la nature. Effet de serre : Élévation de la température de la basse atmos- phère liée au rejet des gaz issus de l’activité industrielle qui emprisonnent la chaleur du soleil. L’effet de serre est d la présence de gaz effet de serre contenus dans l’atmosphère. Gaz à effet de serre (GES) : Émanation volatile naturelle ou industrielle qui contribue au réchauffement de la planète en modifiant l’atmosphère. Les six principaux gaz effet de serre d’origine humaine sont le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les per fluorocarbures (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6). Gestion durable des terres : Système d’utilisation des terres qui, par des pratiques de gestion appropriées, permet ses utilisa- teurs de maximiser les avantages procurés par les terres, tout en préservant les ressources naturelles ou en renforçant leurs fonctions de soutien écologique. Inventaire forestier : Consiste évaluer la richesse forestière dans une parcelle un moment donné. En plus de l’espèce et du diamètre de chacun des arbres inventoriés, d’autres paramètres peuvent être relevés, comme la hauteur du peuplement, la végétation herbacée, etc. Plan d’actions de communication : Un document de planifica- tion de la communication plus ou moins détaillé reprenant l’en- semble des actions prévues pour promouvoir une thématique, un organisme, un produit, un événement. Le plan d’actions de communication se distingue du plan média qui est exclusive- ment publicitaire (également appelé plan de communication). Planter sans arrosage (PLASA) : Technique de plantation d’arbres en saison sèche capable de réduire considérablement la fréquence d’arrosage du plant, tout en maintenant la hausse le taux de survie et de croissance. Protocole de Kyoto : Accord international visant la réduction des émissions de gaz effet de serre et qui vient s’ajouter la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques dont les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995.

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Bamako, septembre 2019

Stratégie de communication dans le domaine du

changement climatique & des forêts au Mali

GLOSSAIREAgroécologie : Démarche scientifique qui étudie attentivement les phénomènes biologiques et qui combine développement agricole et protection de l’environnement.

Agroforesterie : Forme d’agriculture associant la sylviculture a la culture céréalière ou a l’élevage ou encore, quand c’est pos-sible, les trois a la fois.

Atténuation des changements climatiques ou mitigation : Concept qui renvoie a l’ensemble des mesures qui visent a s’at-taquer aux causes du changement climatique. Elles concernent par exemple les actions qui visent a limiter les émissions de gaz a effet de serre.

Adaptation au changement climatique : Ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse aux événements cli-matiques extrêmes (sécheresse, inondations, pluies torrentielles, tornades) afin d’atténuer les effets néfastes de ces événements climatiques ou d’exploiter des opportunités bénéfiques.

Biomasse : La masse totale de toutes les espèces vivantes dans un milieu naturel donné.

Boisement : Activité d’origine humaine qui consiste a conver-tir en forêt une terre qui n’était pas une forêt depuis au moins 50 ans.

Bois énergie : Type d’énergie qui utilise la biomasse constituée par le bois. Il s’agit essentiellement de l’utilisation du bois et du charbon en tant que combustible et, dans une moindre mesure, en tant que source de combustion. Souvent caractérisée comme énergie polluante, il peut s’agir d’une énergie renouvelable si le bois est produit par une gestion durable des forêts.

Bois d’œuvre : Bois utilisé a d’autres fins que le chauffage.

Changement climatique : Désigne l’ensemble des variations climatiques en un endroit donné au cours du temps. Ce sont les changements de climat qui découlent directement ou indi-rectement d’une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère et qui viennent s’ajouter a la variabilité naturelle du climat observé au cours des périodes comparables.

Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) : Convention mettant en place un cadre global de l’effort intergouvernemental pour faire face au défi posé par le changement climatique.

Convention locale de gestion des ressources naturelles : Tout accord, écrit ou non, entre deux ou plusieurs acteurs au niveau local définissant les règles d’accès ou d’utilisation de ces ressources naturelles, en vue de leur conservation et de leur exploitation rationnelle et durable.

Crédit carbone : Unité correspondant a une tonne d’équivalent CO2 sur les marchés du carbone.

Développement durable : Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des géné-rations futures a répondre aux leurs ; un développement éco-nomique efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.

Éducation environnementale : Formation orientée a l’ensei-gnement du fonctionnement des milieux naturels afin que les êtres humains puissent s’y adapter sans nuire a la nature.

Effet de serre : Élévation de la température de la basse atmos-phère liée au rejet des gaz issus de l’activité industrielle qui emprisonnent la chaleur du soleil. L’effet de serre est du a la présence de gaz a effet de serre contenus dans l’atmosphère.

Gaz à effet de serre (GES) : Émanation volatile naturelle ou industrielle qui contribue au réchauffement de la planète en modifiant l’atmosphère. Les six principaux gaz a effet de serre d’origine humaine sont le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les per fluorocarbures (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6).

Gestion durable des terres : Système d’utilisation des terres qui, par des pratiques de gestion appropriées, permet a ses utilisa-teurs de maximiser les avantages procurés par les terres, tout en préservant les ressources naturelles ou en renforçant leurs fonctions de soutien écologique.

Inventaire forestier : Consiste a évaluer la richesse forestière dans une parcelle a un moment donné. En plus de l’espèce et du diamètre de chacun des arbres inventoriés, d’autres paramètres peuvent être relevés, comme la hauteur du peuplement, la végétation herbacée, etc.

Plan d’actions de communication : Un document de planifica-tion de la communication plus ou moins détaillé reprenant l’en-semble des actions prévues pour promouvoir une thématique, un organisme, un produit, un événement. Le plan d’actions de communication se distingue du plan média qui est exclusive-ment publicitaire (également appelé plan de communication).

Planter sans arrosage (PLASA) : Technique de plantation d’arbres en saison sèche capable de réduire considérablement la fréquence d’arrosage du plant, tout en maintenant a la hausse le taux de survie et de croissance.

Protocole de Kyoto : Accord international visant la réduction des émissions de gaz a effet de serre et qui vient s’ajouter a la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques dont les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995.

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Mécanisme de développement propre : Mécanisme écono-mique de la finance du carbone élaboré dans le cadre du pro-tocole de Kyoto.

Mise en défens. Technique qui consiste a mettre au repos des surfaces dégradées afin d’y favoriser la restauration de l’éco-système (définition FAO). Dans le cadre de la création d’une forêt communautaire, la mesure consiste a mettre une parcelle déterminée dans un cadre légal approprié.

Régénération naturelle assistée (RNA) : Pratique consistant a épargner et a entretenir dans la parcelle de culture, les régéné-rations naturelles spontanées a des densités désirées. Les jeunes RNA font l’objet de matérialisation (peinture, piquet, bandeau) pour éviter leur prélèvement lors de travaux des champs.

Résilience : Capacité d’une personne ou d’un écosystème a sur-monter les chocs ou le stress et a pouvoir retrouver son état ini-tial, voire a développer des systèmes plus durables.

Savoir local : Ensemble des connaissances acquises par une population locale par l’accumulation d’expériences et l’interpré-tation de l’environnement dans une culture donnée. (Warren, 1993).

Savoir scientifique : Ensemble des connaissances formelles ou techniques qui sont standardisées, uniformisées et formalisées, transmises par des agents extérieurs pour autrui.

Séquestration du carbone : Captage et stockage du carbone de l’atmosphère dans des puits de carbone (comme les océans, les forêts et les sols) par le biais de processus physiques et biolo-giques tels que la photosynthèse.

Stratégie de communication : Un document stratégique assorti aux plans d’actions de communication qui vise la pro-motion d’une thématique, d’un organisme, d’un produit, d’un événement. Le questionnement qui précède toute stratégie de communication est le suivant : Qui dit quoi, a qui, dans quel objectif, avec quoi, quand, où, avec quels moyens et suivant quelles démarches ou approches.

Ce document a été élaboré avec l’aide de l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité d’AGRECO et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.

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1Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

MOT D’INTRODUCTION

La présente stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts (2019) a été élaborée dans le cadre du programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2, financé par l’Union Européenne et le Gouvernement du Mali. L’amélioration de la communication climatique est un des quatre objectifs spécifiques de ce programme.

Le présent document est destiné à améliorer la compréhension du phénomène du changement climatique et l’appropriation adéquate des mesures d’atténuation et d’adaptation. Il est le fruit d’un processus d’écriture par-ticipative qui a impliqué une trentaine d’auteurs issus de plusieurs structures du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD), des points focaux du Système National de Gestion de l’Information Environnementale (SNGIE), des médias maliens, de la société civile, des partenaires de développement et des institutions de recherche concernés par la thématique.

Les destinataires de cette stratégie sont nombreux : • Au niveau étatique, le document veut apporter un soutien à l’Agence de l’Environnement et du

Développement Durable et la Direction Nationale des Eaux et Forêts en tant que partenaires directs du programme, aux points focaux du SNGIE, au Comité National Changements Climatiques dans son rôle de négociateur national et aux structures ayant participé aux ateliers d’élaboration de la stratégie et d’écriture des plans d’actions de communication ;

• En direction du MEADD, la stratégie espère proposer un canevas qui, dans l’avenir, pourra contribuer à développer une stratégie nationale de communication dédiée spécifiquement aux changements climatiques ;

• Aux médias maliens et les autres communicateurs partenaires au développement, la stratégie souhaite fournir de l’information récente sur le sous-secteur forêt et les changements climatiques et faciliter la création de partenariats de communication ;

• Enfin, aux collectivités territoriales, à la société civile, aux institutions de recherche, aux projets et programmes de développement et aux partenaires techniques et financiers concernés par la thématique, le document veut permettre d’accéder à une information utile et de proposer des plans d’actions qui contribuent à inverser la tendance à la déforestation.

Le Gouvernement du Mali et les partenaires au développement œuvrant dans le domaine du changement clima-tique se sont engagés à renforcer l’appropriation des enjeux climatiques au Mali à tous ces niveaux et à redynamiser ou créer des cadres de concertation chargés de la communication climatique. Les partenaires au développement se sont engagés à asseoir une communication climatique et forestière envers le monde rural qui est régulière et inscrite dans la durée.

La présente stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts n’aurait pas pu voir le jour sans les encouragements, les appuis et les contributions de nombreuses personnes et structures.

Au nom du Gouvernement du Mali, j’adresse mes sincères remerciements à la Délégation de l’Union Européenne au Mali pour l’appui financier et technique ainsi qu’au programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2 pour l’initiative d’accompagner la communication climatique et forestière. Je remercie également toutes les structures techniques de l’État et toutes les personnes impliquées de loin ou de près dans l’élaboration du présent document.

Je souhaite que cette stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts vous soit utile et que les plans d’actions de communication se réalisent avec la meilleure collaboration de l’ensemble des structures porteuses.

Housseïni Amion GUINDO

Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable

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2 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

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3Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Considérant le plan stratégique sur les forêts (2017-2030) du Forum des Nations Unies sur les Forêts (FNUF), visant à enrayer et à inverser la tendance à la déforestation et à la dégra-dation des forêts et à faire de la gestion durable des forêts, la pierre angulaire du dévelop-pement durable ;

Considérant la volonté du Gouvernement du Mali de respecter les engagements en matière de limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de contenir le réchauffement d’ici 2100 à +1,5 °C, et d’adoption des nouvelles mesures, infrastructures et activités humaines qui permettent de s’adapter aux effets des GES déjà émis ;

Considérant l’importance et la place accordée à la problématique du changement clima-tique dans le cadre de la coopération de développement entre l’Union Européenne et le Gouvernement du Mali, ayant abouti à l’accord de financement de AMCC+ relatif au finan-cement de la deuxième phase de AGCC Mali phase 2 ;

Considérant la participation active de plusieurs organisations et institutions à travers plusieurs ateliers d’échanges sur l’élaboration de la stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts au Mali afin de capitaliser et de diffuser les bonnes pra-tiques de foresterie et d’adaptation aux effets des changements climatiques ;

Considérant que la communication climatique au Mali est un domaine d’attention relative-ment récent, qui n’est régi par une stratégie nationale spécifique et qui connait une mobili-sation des ressources financières encore timide ;

Considérant que les populations du Mali sont insuffisamment informées sur l’importance éco-nomique, écologique et social de l’arbre, le transfert des compétences vers les collectivités ter-ritoriales en matière de gestion des forêts, la législation forestière, les alternatives à la coupe du bois, les bonnes pratiques en matière de lutte contre les feux de brousse et d’autres mesures de gestion durable des terres modérant ainsi, le changement de comportement cherché ;

Nous, participants à l’atelier de validation de la stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts du 11 juillet 2019 à Bamako, nous nous engageons à soutenir la promotion, la diffusion et la mise en œuvre de la présente stratégie de communication.

Fait à Bamako, le 11 juillet 2019 Au nom des participants

DÉCLARATION D’ENGAGEMENT

Modibo SACKOConseiller chargé du changement climatiques au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable

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4 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

TABLE DE MATIÈRES

MOT D’INTRODUCTION 1DÉCLARATION D’ENGAGEMENT 2Acronymes 5Figures 7Résumé 8

1. INTRODUCTION 91.1 Contexte de l’élaboration de la stratégie 91.2 Méthodologie 101.3 Mise en œuvre, suivi et destinataires 12

2. LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, C’EST QUOI ? 132.1 Émissions des gaz à effet de serre 132.2 Impact du réchauffement climatique 152.3 Engagements pour réduire le réchauffement climatique 152.4 Atténuation, adaptation et puits de carbone 17

3. CHANGEMENT CLIMATIQUE AU MALI 183.1 Éléments de contexte 183.2 Le climat et son évolution au Mali 193.3 Impact de l’évolution du climat sur l’environnement au Mali 213.4 Corrélation entre les changements climatiques, l’économie et le

social au Mali 223.5 Contexte politique, cadre institutionnel et législation 273.6 Trois secteurs prioritaires de la CDN du Mali 30

4. COMMUNICATION CLIMATIQUE & FORESTIÈRE AU MALI 33

4.1 Analyse de la situation 334.2 Constats à retenir 40

5. AXES PRIORITAIRES EN MATIÈRE DE COMMUNICATION CLIMATIQUE & FORESTIÈRE 42

6. PLANS D’ACTIONS DE COMMUNICATION CLIMATIQUE ET FORESTIÈRE 46

6.1 Plans d’actions retenus 466.2 Fiches résumées des plans d’actions de communication retenus 49

Remerciements 61Références 62

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5Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Acronymes

ABFN Agence du Bassin du Fleuve Niger

ABN Autorité du Bassin du Niger

AEDD Agence de l’Environnement et du Développement Durable

AER Agence des Énergies Renouvelables

AGCC Mali l’Alliance Mondiale contre le Changement Climatique

AGRECO Bureau d’étude belge

AKVO NGO néerlandais travaillant avec des nouvelles technologies

AMADERAgence Malienne pour le Développement de l’Énergie Domestique et l’Électrification Rurale

AMCC+ Alliance Mondiale contre le Changement Climatique

ANEJ Réseau des Journalistes Africains de l’Environnement

APROFEM Association pour la Promotion de la Femme et de l’Enfant au Mali

ASNaCCProjet Appui à la mise en œuvre de la Stratégie d’adaptation aux Changements Climatiques

ATI Assistante technique internationale

AVDR Association des Volontaires pour le Développement Rural

AVSF Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières

BACD Bureau d’Accueil, Communication et Documentation

BM Banque Mondiale

CARE Mali ONG internationale

CAT Changements d’affection des terres

CC Changement climatique

CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CDN Contribution déterminée au niveau national

CEDEAO Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest

CES Conservation des eaux et des sols

CGIF Centre de Gestion d’Information Forestière

CILSS Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CLOCSADComité Local d’Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement

CNCC Comité National Changement Climatique

CNE Conseil National de l’Environnement

C02 Gaz carbonique

CONFEDCellule d’appui de l’Ordonnateur National du Fonds Européen de Développement

COP Conférence des Parties

CPS Cellule de Planification et de Statistique

CREDD Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable

CSEVCCCadre stratégique pour une économie verte et résiliente aux changements climatiques

CSI GDT Cadre stratégique pour une gestion durable de terres

DCAT Département Conventions, Accords et Traités

DEPSE Division Études, Programmation et Suivi Évaluation

DGPC Direction Générale de la Protection Civile

DNA Direction Nationale de l’Agriculture

DNACPNDirection Nationale de l’Assainissement et du Contrôle de la Pollution et des Nuisances

DNAT Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire

DNCN Direction Nationale de la Conservation de la Nature

DNE Direction Nationale de l’Énergie

DNEF Direction Nationale des Eaux et Forêts

DNGM Direction Nationale de la Géologie et des Mines

DNM Direction Nationale de la Météorologie

DNP Direction Nationale de la Pêche

DNPD Direction Nationale de la Planification du Développement

DNPIA Direction Nationale des Productions et des Industries Animales

DRCA Département Renforcement des Capacités des Acteurs

DRS Défense et Restauration des Sols

DUE Délégation de l’Union Européenne

ENABEL Coopération Belge

ERSAP Élargissement du Réseau du Système des Aires Protégées

FAO Food and Agriculture Organisation

FCM Fonds Climat Mali

FED Fonds Européen de Développement

FEM Fonds pour l’Environnement Mondial

FMI Fond Monétaire International

FNUF Forum des Nations Unies sur les Forêts

FONABESSchéma directeur d’approvisionnement en combustibles domestiques de Bamako

FVC Fonds Vert Climat

GAAS Mali Groupe d’Animation Action au Sahel Mali

GAGE Programme Génération d’Avantages Globaux pour l’Environnement

GdM Gouvernement du Mali

GEDEFOR Programme de Gestion Décentralisée des Forêts

GES Gaz à effet de serre

GIEC Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat

GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit

GNT/GDF- CFGroupe National de Travail sur la Gestion Durable de Forêts et la Certification Forestière

IEC Information, éducation et communication

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6 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

IED Innovation Énergie Développement

IER Institut d’Économie Rurale

IPE Initiative Pauvreté Environnement

INSTAT Institut National de la Statistique

kTéq Kilo tonne équivalent en CO2

MAECIIAMinistère des Affaires Étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine

Mali Folke Center

ONG danoise

MDP Mécanismes de développement propre

MEADD Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable

MEE Ministère de l’Énergie et de l’Eau

MENC Ministère de Économie Numérique et de Communication

MH4 Méthane

MNV Mesure, notification et vérification

ODD Objectif de développement durable

OMVS Organisation pour la Mise en valeur du fleuve Sénégal

ONG Organisation non gouvernemental

ORTM Office de Radiodiffusion et de Télévision du Mali

PANA Plan d’action national d’adaptation aux effets des changements climatiques

PDESC Plan de développement économique et social et culturel

PEALCD Programme environnemental d’appui à la lutte contre la désertification

PEP Profil environnemental pays

PFN Politique forestière nationale

PFNL Produits forestiers non ligneux

PGRNCC Projet de Gestion des Ressources Naturelles et Changements Climatiques

PIB Produit intérieur brut

PLASA Planter sans arrosage

PNAE Plan national d’action environnementale

PNCC Politique nationale en matière de changements climatiques

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PNZH Politique nationale des zones humides

PTF Partenaires financiers et techniques

RNA Régénération naturelle assistée

RGPH Recensement général de la population et de l’habitation

SDR Secteur du Développement Rural

SED Stratégie énergie domestique

SEEUDE Secteur Eau, Environnement, Urbanisme et Domaine de l’État

SIFOR Système d’Information Forestier

SNAP Stratégie nationale des aires protégées

SNB Stratégie nationale de la biodiversité

SNCC Stratégie nationale en matière de changements climatiques

SNGIE Système National de Gestion de l’Information Environnementale

TCN Troisième communication nationale sur les changements climatiques

UGMV Unité Grande Muraille Verte

URTEL Union des Radios et Télévisions Libres du Mali

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7Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Figures

Figure 1 : Réchauffement en 2006-2015 par rapport à la période préindustrielle Figure 2 : L’effet de serre expliqué en images Figure 3 : Répartition des émissions mondiales des GES, année de base 2010 Figure 4 : Impact du réchauffement climatique à +1.5 °C et +2 °C Figure 5 : Double rôle des forêts dans le cycle carbone Figure 6 : Végétation du Mali Figure 7 : Occupations potentielles des sols au Mali Figure 8 : Population nationale et sa part urbaine ; prévisions pour 2025Figure 9 : Localisation de la croissance urbaine au MaliFigure 10 : Unités éco-climatiques du Mali et variations des isohyètes pour l’Afrique de l’OuestFigure 11 : Risque et vulnérabilité liés à la sécheresseFigure 12 : Risque lié aux inondations à l’échelle du Cercle Figure 13 : Approvisionnement énergétique au MaliFigure 14 : Analyse des incitations et pénalisations pour le mil et le sorgho au MaliFigure 15 : L’arbre, pilier du système agrosylvopastoralFigure 16 : Émissions de GES par type de gaz en 2010 en kTéq-CO2Figure 17 : Émissions/absorptions de GES par secteur en 2010Figure 18 : Total des émissions et absorptions de GES au Mali en 2010Figure 19 : Synthèse des trois secteurs prioritaires : évolution de GES de 2015 à 2100 en kTéq-CO2

selon trois scénarii Figure 20 : Programmes d’investissement prioritaires 2030 dans le secteur changement d’af-

fectation des terres et des zones forestièresFigure 21 : Inventaire forestier des Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou et de 2 com-

munes tests par RégionFigure 22 : Liste non exhaustive des canaux/outils de communication climatique et forestière

au MaliFigure 23 : Plans d’actions de communication prioritaires identifiés par les structures impliqués

dans l’élaboration de la présente stratégie de communicationFigure 24 : Contribution des plans d’actions retenus aux résultats attendus de communication

climatique et forestière par secteur prioritaire de la CDN du Mali Figure 25 : Structuration plateforme Jirikoro : public ciblé, niveau, besoin d’information et

canaux de communication indiqués

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8 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Résumé

La présente stratégie de communication dans le domaine du changement clima-tique et des forêts a été élaborée dans le cadre du programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2 (AGCC Mali 2), financé par l’Union Européenne et le Gouvernement du Mali.

Sa réalisation, conduite selon un processus inclusif, a impliqué une trentaine d’auteurs issus du Ministère de l’Environnement et d’autres structures étatiques, des médias, de la société civile, des partenaires de développement et des institutions de recherche et a associé des nombreux acteurs actifs dans la communication climatique et forestière.

La stratégie se présente en trois parties : • Le contexte, la thématique et la méthode d’écriture participative utilisée pour réaliser le

présent document. • Les enjeux actuels dans le domaine du changement climatique et des forêts au Mali et

les axes prioritaires de communication retenus. • Les plans d’actions de communication, élaborés par les auteurs.

Les points d’ancrage stratégiques de la stratégie de communication sont la contribution déter-minée au niveau national (CDN, 2016)1 et la politique forestière nationale (PFN, 2017).

L’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), de par son mandat de diffusion de l’information liée au changements climatiques et à l’environnement, est la structure d’ancrage.

La Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF), en charge de la protection du domaine forestier et faunique, le reboisement et la restauration des sols et de conservation des eaux, est la structure porteuse de la communication forestière.

En termes de résultat, la stratégie veut permettre aux partenaires directs du programme et aux acteurs de développement concernés :

• d’obtenir une meilleure compréhension des enjeux liés au changement climatique & forêts ;

• de s’approprier des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques ;

• d’améliorer la collecte et la transmission des données sur le changement climatique & forêts permettant la mise en œuvre des engagements stratégiques du pays ;

• de renforcer le partenariat dynamique dans ce domaine, et • de faciliter la diffusion de l’information et le transfert de connaissances permettant de

préserver les ressources forestières et de renverser la tendance à la déforestation.

1 La CDN a été remise officiellement à la UNFCCC en 2016. C’est un document vivant qui est constamment révisée dans le cadre du partenariat CDN.

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9Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

1.

Introduction

1.1 Contexte de l’élaboration de la stratégie

Au niveau de la coopération au développement de l’Union Européenne (UE), les actions liées au déve-loppement durable telles que décrites dans l’Agenda 2030, ainsi que celles appuyant les pays à mettre en œuvre leur contribution déterminée au niveau national (CDN), sont jugées prioritaires. C’est en raison de cette importance du changement climatique, et dans le cadre de leur coopération de développement, que l’UE et le Gouvernement du Mali ont obtenu l’accord de l’AMCC+2 relatif au finance-ment de la deuxième phase du programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali, l’AGCC Mali 2 (2017 - 2023).

AGCC Mali 2 a pour objectif global de contribuer à la gestion durable des ressources naturelles du Mali en réponse aux enjeux liés au changement climatique, particulièrement dans le sous-secteur forêt. Il vise une atteinte progressive des cibles des objectifs de développement durable (ODD) n°13 : « mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions » et n°15 : « préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à leur exploitation durable ».

L’amélioration de la communication dans le domaine du changement climatique et des forêts est un des quatre objectifs spécifiques à réaliser dans le cadre de ce programme3. La volonté de travailler dans ce domaine vient suite aux insuffisances de communication et de partenariat dynamique constatés par la mission d’évaluation finale du programme dans sa première phase. Ces insuffisances rendent difficile la compréhension du phénomène du changement climatique et l’appropriation adéquate des mesures d’at-ténuation et d’adaptation.

L’élaboration du présent document de stratégie de communication assorti des plans d’actions est la réponse du programme à ces constats.

Il a été conçu lors des ateliers d’analyse diagnostique et d’écriture participative, regroupant des auteurs issus des médias maliens, de la société civile, des partenaires au développement, des institutions de recherche, des structures du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD) et d’autres Ministères concernés par la thématique. Une assistance technique internationale a été mise à disposition par le programme pour encadrer le processus (voir 1.2).

2 Alliance Mondiale contre le Changement Climatique + (http://www.gcca.eu/fr) a été lancée en 2014 faisant suite à l’AMCC mise en place en septembre 2007 entre l’UE et les pays en voie de développement les plus vulnérables au changement climatique.

3 Pour plus d’information sur le programme AGCC Mali 2, voir la couverture dépliable du présent document.

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10 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

1.2 Méthodologie

Le processus d’élaboration de la stratégie a été inclusif et s’est fait par étape.

1) DIAGNOSTIC INITIAL Un diagnostic de la communication dans le domaine du changement climatique et des forêts a été effec-tué par l’assistante technique internationale (ATI), en collaboration étroite avec le programme AGCC Mali 2 et ses partenaires directs.

À partir de la question : « qui dit quoi à qui, dans quel objectif, avec quoi, quand, où, avec quels moyens et suivant quelles démarches ou approches ? » la collecte des données a porté sur les politiques et stratégies en cours, la circulation d’informations environnementales, les synergies existantes en matière de communication climatique et forestière et les besoins en partenariat, en transfert de connaissances et en renforcement des capacités. Le diagnostic a permis de définir l’ancrage de la stratégie et les axes d’intervention prioritaires.

2) ATELIER DE LANCEMENT L’atelier de lancement a eu lieu le 10 juillet 2018 à Bamako, sous la présidence de Monsieur Seydou Keita, conseiller technique au MEADD. Il a regroupé 55 représentants issus d’une vingtaine de structures en charge des questions liées à la communication climatique et forestière. L’atelier comportait des présentations sur la communication environnementale4 et des travaux de groupe autour des axes prioritaires identifiés lors du diagnostic initial.

En termes de résultat, l’atelier a permis d’établir un bilan des problématiques liées à la communication et la diffusion de l’information climatique et forestière, de valider les axes prioritaires et d’obtenir l’adhésion des participants à l’initiative d’élaborer la présente stratégie de communication. L’atelier a été relayé dans un document de synthèse, dans la presse et sur la télévision nationale5.

3) ÉLABORATION DE LA STRATÉGIE ET SES PLANS D’ACTIONS Huit ateliers d’écriture participative ont été organisés entre le 8 et le 25 octobre 2018 dans les locaux de la Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF) et de l’AGCC Mali 2. Ils ont regroupé 58 participants impli-qués dans la communication venant de la société civile, des médias, des services techniques et des parte-naires au développement.

Les ateliers avaient pour objectif de renforcer les capaci-tés des participants en matière d’écriture thématique et d’identifier des plans d’actions de communication pertinents à réaliser dans le domaine du changement climatique et des forêts.

Les ateliers ont démarré avec un module de formation sur la communication thématique et une introduction du tronc commun de la stratégie. Ensuite, les participants ont été invités à lister des plans d’actions de communication prioritaires et faisables qui contribuent à réaliser les enga-gements de la CDN et de la PFN. Les participants, répartis en groupes de travail, ont entamé l’écriture des fiches de rédaction thématiques.

En termes de résultat, les ateliers ont permis d’obtenir une compréhension commune du concept et des enjeux en matière de communication climatique et forestière. 15 plans d’actions ont été identifiés et un docu-ment de travail a été rédigé, avec un planning pour l’envoi et la relecture des fiches de rédaction.

4 Les présentations ont porté sur : l’appui du programme AGCC Mali 2 à la communication ; l’importance de la communication sur le changement climatique, AEDD ; la stratégie de communication de la DNEF ; le SNGIE ; ériger le SIFOR en Centre de Gestion d’Information Forestière ; créer une plateforme qui centralise l’information.

5 http://news.abamako.com/v/61314.html

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11Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

4) RÉÉCRITURE DES PLANS D’ACTIONS DE COMMUNICATIONUn atelier d’avancement s’est tenu du 20 au 22 février 2019 à Koulikoro sous la présidence de Monsieur Cheikh Amadou Dia, conseiller chargé de la communication au MEADD. Il a regroupé 38 participants asso-ciés à l’écriture des plans d’actions de communication identifiés. L’atelier avait pour objectif de s’assurer de l’alignement des plans d’actions avec le tronc commun de la stratégie et d’avancer leur rédaction.

En termes de résultat, 12 plans d’actions de communication ont été retenus sur base de leur pertinence et la rédaction des plans d’actions a connu une avancée importante. L’atelier a été relayé dans un document de synthèse et un article dans la presse locale6.Le processus itératif de rédaction des plans d’actions s’est poursuivi entre mars et mai 2019.

5) ATELIER DE VALIDATIONUn atelier de validation technique de la présente stratégie s’est tenu le 11 juillet 2019 à Bamako sous la pré-sidence de Monsieur Modibo Sacko, conseiller chargé du changement climatique au MEADD. L’atelier a regroupé 60 participants représentants des Directions centrales, des Agences et des Cellules en charge de l’Environnement et des Changements Climatiques, les représentants des Instituts d’Enseignement Supérieur, de Formation et de Recherche, les partenaires techniques et financiers, les représentants et communicateurs des projets et des programmes, les représentant de l’association des Maires du Mali, les représentants de la société civile et les représentants de la presse écrite et audiovisuelle.

En termes de résultat, l’atelier a permis de collecter les ajustements et les propositions d’amélioration du document et les plans d’actions y afférent, d’élaborer une déclaration d’engagement commune à intégrer au document et la validation technique du contenu. L’atelier a été relayé dans la presse et sur la télévision nationale7.

6 http://www.meguetaninfos.com/changement-climatique-les-acteurs-a-koulikoro-pour-poursuivre-la-mise-en-place-de-la-strategie-de-communication/7 https://www.youtube.com/watch?v=_RlRHJyPO0A&t=85s

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12 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

1.3 Mise en œuvre, suivi et destinataires

La durée de la mise en œuvre de la présente stratégie de communication est de trois ans. Elle couvrira la période d’octobre 2019 à octobre 2023, en alignement avec la durée du programme AGCC Mali 2. La mise en œuvre de la stratégie est assurée par l’AGCC Mali 2, en étroite collaboration avec des structures auteures des plans d’actions de communication. Le suivi de la mise en œuvre de la stratégie est assuré par le programme et ses partenaires directs.

Les destinataires de cet ouvrage sont nombreux. Il y a d’abord les partenaires directs du programme, l’AEDD et la DNEF8. Il y a également la vingtaine de structures ayant participé aux ateliers dont sont issus les auteurs des plans d’actions de communication9.

Ensuite, au niveau étatique, le présent document de stratégie de communication veut apporter un soutien aux points focaux du Système National de Gestion de l’Information Environnementale (SNGIE) et au Comité National Changement Climatique (CNCC) dans son rôle de négociateur national. En direction du MEADD, la stratégie espère proposer un canevas qui, dans l’avenir, pourra contribuer à développer une stratégie nationale de communication dédiée spécifiquement aux changements climatiques.

Aux médias maliens et aux autres communicateurs partenaires au développement, la stratégie souhaite fournir de l’information récente sur le sous-secteur forêt et les changements climatiques et faciliter la créa-tion de partenariats de communication.

Finalement, l’ouvrage veut permettre aux collectivités territoriales, à la société civile, aux institutions de recherche, aux projets et programmes de développement et aux partenaires techniques et financiers concer-nés par la thématique, d’accéder à une information utile et de proposer des plans d’actions qui contribuent à inverser la tendance à la déforestation.

8 Plus spécifiquement, le département renforcement des capacités des acteurs et le Système National de Gestion de l’Information Environnementale (SNGIE) au niveau de l’AEDD et le bureau accueil, communication et documentation, la division études, programmation et suivi-évaluation et la cellule de gestion du système d’information forestière (SIFOR) au niveau de la DNEF.

9 Voir la liste complète dans la couverture dépliable du présent document.

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13Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

2. Le changement

climatique, c’est quoi ?

2.1 Émissions des gaz à effet de serre

MOINS DE DIX ANS. C’est le temps qui reste pour réduire drastiquement les émissions des gaz à effet de serre ou GES10 L’ultimatum a été fixé par les scientifiques du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) dans leur dernier rapport d’octobre 2018 visant à endiguer le réchauffement du climat à 1,5°C d’ici la fin du siècle. D’après le rapport du GIEC, en 2016, le taux de concentration du principal GES dans l’atmosphère, à savoir le gaz carbonique ou CO2, avait atteint un record avec 403,3 parties par million (ppm). En 2018, ce taux a crû de nouveau d’environ 2.5 ppm par an. Les observations de surface témoignent d’une même hausse inquiétante des émissions de CO2 et d’autres GES. Et ces calculs prennent encore insuffisamment en compte les émissions de CO2 dues aux changements d’affectation des terres, notamment la déforestation.Or, ces émissions néfastes pour le climat ne cessent d’augmenter à l’échelle planétaire (figure 1) créant un effet de serre (figure 1 et 2), avec des conséquences inédites sur l’accès à l’énergie, à l’eau, sur les équilibres géopolitiques, les mouvements des populations, la biodiversité et les écosystèmes.

Réduire les émissions des GES11, et notamment du gaz carbonique ou CO2, principal moteur du changement climatique (figure 3), est donc primordial.

10 CO2 : dioxyde de carbone ou gaz carbonique, émis entre autres en utilisant des énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole ou le gaz. CH4 : méthane, issu notamment des rizières, des décharges d’ordures, des élevages bovins et des fuites sur les réseaux de gaz et d’exploitation charbonnier. N2O : protoxyde d’azote, émis par certaines industries et des excès d’épandages d’engrais. HFC : hydrofluorocarbure, utilisé dans la climatisation et la réfrigération. PFC : perfluorocarbure, généré lors de la fabrication de l’aluminium. SF6 : Hexafluorure de soufre, présent dans des équipements électriques. NF3 : Trifluorure d’azote, utilisé comme substitut aux halocarbures.

11 Pour comparer les émissions de chaque gaz en fonction de leur impact sur les changements climatiques, l’unité commune utilisée est « l’équivalent carbone ». Ainsi, l’émission d’1 kg de CO2 vaut 0,2727 kg d’équivalent carbone.

Figure 1 : Réchauffement en 2006-2015 par rapport à la période préindustrielle (source : GIEC, 2018)

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14 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

L’effet de serre expliqué en images S’il n’y a pas d’effet de serre :

La vie grâce à l’effet de serre :

La hause des gaz à effet de serre (GES), source de deséquilibre :

Anomalies observées des températures moyennes annuelles mondiales (1850-2020) :

Figure 3 : Répartition des émissions mondiales des GES, année de base 2010 (source : GIEC, 2014)

Figure 2 : L’effet de serre expliqué en images (source : guide pratique sur le changement climatique, ADEME, 2018)

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15Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

2.2 Impact du réchauffement climatique

Les conséquences du réchauffement climatique créées par les émissions de GES sont multiples : vagues de chaleur, augmentation des inondations et d’autres événements climatiques extrêmes, extinction d’espèces, déstabilisation des calottes polaires, montée du niveau de la mer et acidification des océans sur le long terme, perte de récoltes et déplacement massif des populations, etc. (figure 4).

Toute augmentation des températures au-delà de 1,5°C aggraverait ces impacts sur l’environnement. Plus le changement climatique est important, plus l’équilibre des enjeux environnementaux, économiques et sociaux sera difficile à réaliser.

2.3 Engagements pour réduire le réchauffement

climatique

Pour les experts du GIEC, pour contenir le réchauffement climatique, il faut limiter la hausse des émissions de GES à 1,5 °C. Ceci passe par une réduction des émissions de GES d’au moins 45% d’ici 2030 et la réalisation d’une « neutralité carbone » d’ici 2050. Autrement dit, il faudra cesser d’émettre dans l’atmosphère plus de CO2 qu’on ne peut en retirer.

En réponse aux constats scientifiques, la communauté internationale signataire de la CCNUCC (voir enca-dré) a mis en place l’Accord de Paris sur le Climat, adopté en décembre 2015. L’Accord de Paris vise à enga-ger les pays du monde entier à limiter leurs émissions de GES.

En date du 21 février 2019, 194 pays ont signé l’Accord de Paris sur le Climat et 184 pays plus l’Union Européenne l’ont ratifié. Les pays signataires présentent plus que 87% des pays émetteurs de GES, incluant les pays les plus émetteurs qui sont la Chine, les États Unis et l’Inde. Le Mali a ratifié l’Accord en septembre 2016.

La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique est la première convention cadre des Nations Unies sur le changement cli-

matique et comment y remédier. Son objectif principal est de stabiliser les concentrations atmosphériques de GES à un niveau qui empêche toute perturbation humaine dangereuse du système climatique. Lors de la COP 21 à Paris en décembre 2015, les Parties à la CCNUCC ont établi l’Accord de Paris sur le Climat. L’Accord engage les pays signataires à élaborer leurs contributions nationales déterminées (CDN), de rendre compte régulièrement de leurs émissions de GES et de leurs efforts de mise en œuvre et de renforcer ces efforts dans les années à venir. Chaque pays définit les secteurs clés d’émissions de GES qui devront faire l’objet d’une attention particulière. En Afrique de l’Ouest, il s’agit principalement des secteurs agriculture, foresterie et changement d’affectation des terres, énergie - et dans une moindre mesure - transport, construction et gestion des déchets..

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16 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Figure 4 : Impact du réchauffement climatique à +1.5 °C et +2 °C (source : GIEC, 2018)

À travers la contribution nationale déterminée (CDN), docu-ment de référence qui constitue la base de la participation à l’Accord de Paris, les pays signataires se sont engagés à :

• limiter leurs émissions de GES afin de contenir le réchauffement d’ici 2100 à +1,5 °C, et

• adopter des nouvelles mesures, infrastructures et activités humaines qui permettent de s’adapter aux effets des GES déjà émis.

Les pays membres se sont notamment vu lors des conférences sur le réchauffement climatique (COP). En préparation à la COP24 du 2 au 5 décembre 2018 à Katowice (Pologne), les pays membres ont invité les acteurs non étatiques de leur pays à réfléchir ensemble sur les avancées obtenues et les efforts à fournir pour respecter les engagements pris au niveau de leur CDN. Le Mali a organisé ce dialogue, dit Dialogue de Talanoa, le 27 septembre 2018 à Bamako.

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17Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Le système arbre/sol est le principal puits de carbone naturel planétaire après le plancton océanique. Les forêts notamment sont un enjeu majeur pour le climat car elles y jouent un double rôle au niveau du cycle de carbone (figure 5). D’une part, les forêts fonctionnent comme amortisseur, de par leur capacité de retenir l’eau (H20) dans les sols, de produire l’oxygène (O2) et de séquestrer le carbone (CO2) par la photosynthèse des arbres. D’autre part, la déforestation est source d’émission de GES, car les sols dénudés relâchent une partie du carbone organique stocké. Et en suppri-mant des végétaux qui auraient absorbé le carbone, elle participe à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère.

Le Mali est considéré comme un puits de carbone et ce sont ses forêts qui y contribuent en grande partie (MEADD, 2018). Selon sa CDN, le Mali restera un puits de carbone jusqu’en 2030. Mais avec le rythme de défrichement annuel, le bilan carbone pourrait basculer plus vite et faire du Mali un pays émetteur de GES dans quelques années (voir chapitre 3.6).

2.4 Atténuation, adaptation et puits de carbone

Les solutions d’atténuation consistent à réduire les émissions de GES, en agissant sur les causes et en augmentant les réservoirs qui absorbent du carbone en circulation dans la biosphère (sols, forêts, océans). Ces réservoirs sont communément appelés puits de car-bone ou puits CO2.

L’adaptation repose sur le fait qu’il est désormais impossible d’éviter complètement les changements climatiques et qu’il faut anticiper. Les solutions d’adaptation visent donc à réduire la vulnérabilité des populations et des systèmes naturels et à améliorer leur rési-lience face aux conséquences dûes aux changements climatiques :par le biais de l’agro-foresterie et l’adoption d’autres formes d’agriculture verte et durable, le décalage des périodes de plantations, l’introduction des espèces fauniques et floristiques et des semences mieux adaptées aux variations du climat, la récupération de l’eau de pluie, la construction d’infrastructures contre les inondations, etc.

Figure 5 : Double rôle des forêts dans le cycle carbone (source : AFP, 2017)

Figure 6 : carte d’occupation des sols (source Atlas OSS-ILWAC)

Figure 7 : Occupations potentielles des sols au Mali (source : DNA, 2018 ; PEP, 2018)

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18 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

3. Changement climatique

au Mali

3.1 Éléments de contexte

Le Mali représente une superficie de 124 millions d’hectares, dont 60% de déserts, 4% de forêts potentielles et 36% utilisables pour l’agriculture et l’élevage12 (figure 6 et 7). Près de 19 millions d’habitants y vivent, prin-cipalement en zone rurale.

L’économie malienne repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles à partir des systèmes de production familiale mixte. En termes de produit, l’agriculture génère 16,2% du PIB, élevage 15,2%, le sous-secteur forêt 7,2 % et la pêche 5% (INSTAT 2015 et 2017). Il est estimé que 44,9% de la population vit en dessous du seuil national de pauvreté en 2017 (MEF, 2019).

12 74.8 millions d’hectares sont désertiques (60% du territoire nationale), 5.5 millions d’hectares forestiers (4%), 43.7 millions d’hectares sont utilisables pour l’agriculture et l’élevage (34%) dont 2.2 millions d’hectares (2%) potentiellement aptes à l’irrigation (PEP, 2018).

Figure 9 : Localisation de la croissance urbaine au Mali (source : rapport UN n° 88880-ML 2012)

Figure 8 : Population nationale (millions) et sa part urbaine (%) et prévisions pour 2025 (source : INSTAT 1987, 1998, 2009, PEP 2018)

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19Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Figure 10 : Unités éco-climatiques du Mali (source : GIZ, 2012 ; DNM, 2007) ; variations des isohyètes entre 1940-1967 et 1968-2000 pour l’Afrique de l’Ouest (source : OCDE/CSAO, 2014)

3.2 Le climat et son évolution au Mali

Les modélisations du GIEC et les différents scénarii développés dans la troisième communication sur les chan-gements climatiques au Mali montrent une diminution des pluies, une augmentation de leur variabilité, une augmentation de la température moyenne de 2°C, voire plus, à l’horizon 2050 et une augmentation des événements climatiques extrêmes (MEADD, 2018).

Entre la période de 1950-1970 et celle de 1971-2000, la pluviométrie du pays a connu une diminution des pluies de 22% (Mali Météo, 2011). Cette diminution a entraîné un déplacement des isohyètes d’environ 200 kilomètres vers le sud, donnant lieu à une redéfinition des unités éco-climatiques (figure 10). Depuis 10 à 15 ans, l’isohyète de 1.500 mm a disparu, Bamako et ses environs ont connu une sahélisation et des zones désertiques et semi-désertiques ont progressé jusqu’à la latitude de Mopti (14° 31’ N).

À l’horizon 2100, les projections du GIEC pour le Mali prévoient de nouveau une diminution des pluies de 20% et un déplacement des isohyètes de 200 kilomètres vers le sud, selon un gradient Est-Ouest.

Sur le plan environnemental, le Mali est confronté depuis trois décennies à une dégradation croissante des ressources naturelles :

• Côté climat : la hausse de températures et l’augmentation des évènements météorologiques extrêmes (sècheresses, inondations, vents forts, vents de sable) liés au changement climatique y joue un rôle important (voir 3.2).

• Côté anthropique : la dégradation de l’environnement est accélérée par une augmentation des activités humaines liées à une forte croissance démographique de 3,6% par an (figure 8 et 9) et accentuée par des flux migratoires des populations vers la zone urbaine, en augmentation depuis la crise sécuritaire de 2012.

51% du territoire national (TN)

26% du TN

17% du TN

6% du TN

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20 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Il existe une étroite corrélation entre changement climatique et augmentation de la température moyenne au Mali. L’analyse de l’évolution des températures fait ressortir que les journées sont de plus en plus chaudes et les nuits de moins en moins froides. La hausse de température moyenne accélère la dégradation des res-sources naturelles (3.3) et contribue à la désertification (AEDD, 2018).

Le Mali a toujours connu une grande variabilité interannuelle et spatio-temporelle des précipitations. Le pays est particulièrement vulnérable aux événements climatiques extrêmes comme la sécheresse et les inondations (figure 11 et 12) qui provoquent des crises humanitaires récurrentes et de plus en plus sévères et fréquentes (PEP, 2018)13.

13 Rien que pour l’année 2018, 868 000 personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate ; l’insécurité alimentaire affectant 4,1 millions de personnes au Mali (OCHA, 2/2018).

Figure 11 : Risque et vulnérabilité liés à la sécheresse (source : ILWAC, 2014)

Depuis les sécheresses des années 70-80, le climat au Mali est devenu plus aride. Entre 1980 et 2007, le pays a subi cinq épisodes majeurs de sécheresse et deux grandes inondations qui ont affecté près de 3 millions de personnes (MEA/IPE, 2011). Les inondations sont liées aux périodes de fortes pluies et aux crues des deux fleuves (Niger, Sénégal) et des cours d’eau et accentuées par la défaillance du système d’assainissement. Les zones les plus exposées se situent dans le Delta Intérieur du fleuve Niger, la ville de Bamako et les régions de Tombouctou, Gao, Mopti, Ségou, Kayes, Koulikoro et Sikasso (PEP, 2018).

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21Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Figure 12 : Risque lié aux inondations à l’échelle du Cercle (source : DGPC/UNICEF/REACH, 2014)

3.3 Impact de l’évolution du climat sur

l’environnement au Mali

L’évolution du climat contribue à la dégradation des ressources naturelles et de la biodiver-sité du pays.

Face à la baisse de la pluviométrie et l’accroissement des sécheresses, le couvert végétal malien (1 739 espèces de végétaux dont 8 endémiques) a connu une diminution importante de la steppe sahélienne, de la savane arborée et de forêt galerie caractérisée (MEADD, 2018). En y ajoutant les pressions humaines et animales, ceci a entraîné la diminution voire la disparition des herbacées et des ligneux moins adaptés aux conditions climatiques extrêmes14, et par conséquent une diminution de la productivité des ressources agri-coles et pastorales (voir 3.4).

Le changement climatique impacte également les sols et les ressources en eau du pays. Les événements extrêmes qui se sont produits entre mi-avril et mi-juillet 2017 durant moins de 3 heures contribuent à plus de 70% au potentiel d’érosion annuel du pays (Bergametti et al., 2017). Les vents forts sur des sols dégradés mènent à une perte annuelle de terres arables15, à la création des dunes et à l’ensablement des cours d’eau. La hausse de température moyenne augmente l’évaporation des eaux de surface non pérennes et pérennes (fleuves Niger et Sénégal, mares, barrages) et réduit la disponibilité en eau. La répétition des mauvaises années pluviométriques participe à la faiblesse des crues et à la baisse des débits des cours d’eau (PEP, 2018).

La faune au Mali16 est affectée en premier lieu par les actions humaines comme la déforestation, le bra-connage, les feux de brousse, la mise en eau des barrages et l’occupation des habitats naturels par des acti-vités agricoles, pastorales et minières. La faune subit également les répercussions du changement climatique. La faiblesse des crues due aux sècheresses joue sur la reproduction et la productivité de poissons.

14 Au nord du Mali, diminution des bonnes graminées fourragères comme Cenchrus biflorus, Schoenfeldia gracilis et Panicum laetum et des espèces ligneuses comme les Acacias spp. et Ziziphus spp. ; à l’ouest, disparition des graminées telles Andropogon gayanus (vivace), Pennisetum pedicellatum (annuelle) et des arbres et arbustes tels Combretum glutinosum et Grewia spp. (PEP, 2018).

15 variant de 6,5 t/ha à 30 t/ha en fonction du type de sol.16 136 espèces de mammifères, 647 espèces d’oiseaux dont 15 rares, 160 espèces de poissons dont 24 endémiques, 30 amphibiens, 106 reptiles (MEADD, 2018). Il

manque des données précises sur les insectes.

Page 24: GLOSSAIRE - SIFOR

22 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

L’augmentation des températures et des sècheresses modifient les habitats naturels des oiseaux et des grands mammifères. Certaines espèces s’adaptent et changent le rythme de leur déplacement ou migrent ailleurs, comme les éléphants et les girafes. D’autres n’arrivent plus à trouver un habitat adapté et sont menacées d’extinction, comme l’éland de Derby et le mouflon à manchettes. Ces dernières années, les études ponc-tuelles révèlent une nette régression des effectifs de grands ruminants (UNEP, 2016). De même, la biodiversité halieutique, sous pression climatique et anthropique (pollution des cours d’eau, dragage illicite, surpêche) est aujourd’hui réduite à 80 sur 160 espèces de poissons recensées officiellement.

3.4 Corrélation entre les changements climatiques,

l’économie et le social au Mali

La vulnérabilité aux changements climatiques du Mali est un problème structurel qui agit sur tous les sec-teurs économiques et sociaux, et surtout sur le secteur primaire.

Les coûts de la dégradation de l’environnement du pays varient entre 23% (PNUD, 2009) et 12,5% du PIB (PNUD, 2016). En 2009, les coûts les plus prononcés se situaient au niveau de l’énergie (7,9% du PIB), la perte en sols (6%) la perte en forêts (5,3%) et l’eau (4,8%) (MEA/IPE, 2009). Il n’est pas facile de déterminer les coûts spécifiques liés aux changements climatiques, car les pressions climatiques et anthro-piques sont interdépendantes. Ceci dit, la CDN estime le coût global du scénario d’atténuation 2030 à 38,28 milliards USD en 2018 et du scénario d’adaptation à 9,59 milliards USD en 2018 (voir 3.6).

3.4.1 SECTEUR ÉNERGIE

Au niveau du secteur énergie, les variations du climat ont un impact direct sur l’hydroélectricité, source d’énergie importante au Mali. Selon le PANA (2007), une baisse de seulement 1% du débit d’eau pourrait entraîner une diminution de la production électrique de 1,3 millions de kilowatt par heure.

Le secteur contribue à la dégradation de l’environnement de par la pollution des eaux, des sols et de l’air par les transports, les déchets et l’industrie. Il contribue aux changements climatiques en émettant des GES, notamment le CO2.

Comme le montre la figure 13, les besoins énergétiques sont majoritairement couverts par la biomasse ligneuse, c’est-à-dire le bois énergie et le charbon du bois utilisés à domicile17 et par certaines industries traditionnelles (boulangeries sur-tout). Or, leur usage émet des quantités importantes de carbone dans l’air, contribuant ainsi à sa pollution (voir 3.6).

Les GES sont prioritairement émis par le secteur résiden-tiel (82% en 2012), et leurs émissions auraient augmenté de 190% entre 2007 et 2014 (MEADD, 2018). Les émissions de CO2 constituent la majorité des émissions du secteur. Liées aux besoins énergétiques des consommateurs, elles augmen-tent à un rythme plus élevé que n’augmente la population : entre 2012 et 2016, la consommation totale d’énergie s’était accrue de près de 53%, « ce qui constitue une progression annuelle de plus de 10%, c’est-à-dire près de 3 fois supérieure à la croissance démographique de 3,6% » (PEP, 2018).

17 96% des ménages utilisent le bois ou le charbon du bois pour la cuisson de leurs repas (2012).

Figure 13 : Approvisionnement énergétique au Mali (source : AEDD, 2018)

L’enjeu climatique majeur du secteur énergie est de réduire le carbone émis par l’utilisation du bois-énergie/charbon du bois, en incitant les consommateurs à adopter des alternatives moins pol-luantes pour l’atmosphère (qualité de l’air).

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23Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Figure 14 : Analyse des incitations et pénalisations pour le mil et le sorgho au Mali (source : FAO, 2013 ; Mali Météo, 2011)

3.4.3 SECTEUR AGRICOLE

Le secteur agricole - agriculture, élevage et pêche -, premier utilisateur des sols, et aussi le premier secteur impacté par le changement climatique. L’ensemble des phénomènes climatiques - diminution et variabilité des pluies, hausse de température et événements climatiques extrêmes - affecte les sols et les productions primaires, comme le montre la figure 14 pour le mil et le sorgho.

Années de mauvaise distribution des pluies utiles

3.4.2 SECTEUR EAU

Au niveau du secteur eau, les ressources en eau renouvelables sont abondantes, mais en régression, passant de 9 065 m3/an/habitant en 2012 à 5 968 m3/an/habitant en 2016 (INSTAT, 2017). Le réchauffement clima-tique et les sècheresses y contribuent, de par une évaporation des eaux de surface. Rien que pour le fleuve Niger, les débits ont diminué depuis 1950 et il est estimé qu’entre 40 et 50% du débit d’entrée du fleuve est perdu par évaporation ou par infiltration (MMEE, 2006). Comme les ressources en eau sont inégalement réparties et sous-utilisées (seulement 0,2% sont exploitées), les populations de nombreuses zones vivent une pénurie aiguë d’eau (PEP, 2018).

Le secteur eau contribue indirectement à la dégradation de l’environnement de par l’usage des eaux à des fins d’irrigation (94,4% de l’eau utilisée) et d’utilisation énergétique, industrielle et aurifère, qui entraînent une pollution chimique (pesticides, colorants, résidus des tanneries, mercure et cyanure de l’orpaillage) et microbiologique (rejets domestiques et industriels). La contribution positive du secteur au changement cli-matique est indirecte mais essentielle, car il permet aux végétaux de vivre, favorisant ainsi la séquestration du carbone.

Les enjeux climatiques du secteur eau consistent à améliorer la qualité de l’eau et à protéger les eaux de surface, en luttant contre la dégradation des sols et la destruction de la biomasse herbacée et ligneuse de par un aménagement des bassins versants, des berges des fleuves et d’autres eaux de surface, en impliquant au maximum les collectivités territoriales.

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24 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

L’agriculture malienne se traduit par une variété de systèmes de production (pluviale, irriguée, oasien), chacun avec ses cultures adaptées (coton, mil, sorgho, maïs, riz, maraîchage, dattes, etc.). Ces systèmes de production sont généralement extensifs, peu productifs et sont de plus en plus utilisateur des pesticides et d’engrais chimiques, premiers responsables des émissions de N2O du secteur.

Malgré sa faible productivité, et en dépit d’une situation sécuritaire qui se dégrade, l’agriculture du pays connait un taux de croissance de plus de 6% entre 2010 et 2018 (FMI, 2018 et 2013). Cette croissance va de pair avec l’extension des superficies cultivées, établie à environ 1,5 millions d’hectares entre 2011-2012 et 2017-2018, soit une progression de 35%. L’extension est liée en partie à la mise en culture des nouvelles terres et en partie à la motorisation de l’agriculture et de l’arboriculture. L’évolution des superficies cultivées est soumise aux invasions des insectes ravageurs, aux feux de brousse involontaires et surtout, aux variations pluviomé-triques18. Le changement d’affectation des terres (zones boisées et pastorales qui deviennent zones agricoles) devrait continuer à progresser dans les années à venir.

L’élevage contribue à 15,2% du PIB national en 2014 (INSTAT, 2015). Le cheptel19 du Mali est un des plus importants de la sous-région et le pays accueille des troupeaux transhumants du Niger, du Burkina Faso et de la Mauritanie. Le système pastoral, majoritairement extensif, est très vulnérable aux variations inte-rannuelles des pluies, qui jouent directement sur la disponibilité fourragère. Le système pastoral subit égale-ment la compétition croissante entre l’élevage et l’agriculture pour l’utilisation des terres ainsi qu’un mauvais maillage hydraulique (PEP, 2018). L’élevage contribue à près de 80% des émissions de méthane (CH4) du secteur agricole (voir 3.6).

La pêche contribue à 5% du PIB national en 2016 (INSTAT, 2017)20. Sa production est croissante (3,9% en 2016) et place le Mali parmi les premiers pays producteurs de poissons d’eau douce. De par sa dépendance au débit des fleuves, la pêche est très vulnérable à la hausse des températures (voir 3.3).

La contribution des différents secteurs agricoles à la dégradation de l’environnement est multiple : destruc-tion du tapis herbacé, déforestation, feux de brousse et émondage des arbres, surpâturage, divagation des animaux dans les zones protégées, dénuement et salinisation des terres et pollution des eaux. Au niveau du changement climatique, le secteur émet du CO2, du CH4 (élevage, rizières) et du N2O (élevage, excès d’épandages d’engrais). Les émissions de CO2 sont directement liées au défrichement des pâturages et des forêts à des fins agricoles (changement d’affectation des terres).

18 Par exemple, lors de la bonne campagne agricole de 2016-2017, 7,3 millions d’hectares ont été cultivées, contre seulement 5,8 millions d’hectares en 2017-2018, année de faible pluviométrie (DNA 2018).

19 Selon la DNPIA, les estimations pour fin 2017 s’élèvent à 11 415 900 bovins (région Mopti, 28% de l’effectif national), 17 400 000 ovins (Gao, 20%), 24 023 000 caprins (Gao, 19%), 561 500 équins (Kayes), 1 099 900 asins (ensemble du territoire), 1 192 900 camelins (Kidal), 84 150 porcins (Koulikoro, Ségou) et 45 004 600 volailles.

20 La pêche de capture et la pisciculture s’élèvent à 106 220 tonnes en 2017 (DNPIA, 2018).

Les enjeux climatiques du secteur agricole consistent à réduire la dégradation de sols en promouvant une agriculture verte et durable, à veiller à une utilisation rationnelle des engrais, à diminuer le sur-pâturage et, plus en général, à trouver un équilibre entre agriculture – forêt – élevage.

3.4.4 SOUS SECTEUR FORÊT

Le sous-secteur forêt joue un rôle essentiel au niveau du cycle de carbone et occupe une place centrale au niveau de l’équilibre écologique et alimentaire (figure 15). Comme les autres secteurs primaires, il est soumis aux aléas climatiques et subit les effets négatifs des aléas climatiques.

Les formations ligneuses, qui occupent 37,7 millions d’hectares du territoire national, sont en décroissance rapide. Il est estimé que plus que 500 000 hectares disparaissent chaque année (PFN, 2017) par les prélè-vements de bois, les feux de brousse et les défrichements agricoles. Les défrichements dans le secteur minier21 et l’émondage mal effectué des arbres en zone pastorale participent également à la destruction du cou-vert ligneux. L’estimation de l’état et de l’évolution du patrimoine forestier est certainement en dessous de la réalité, car les derniers inventaires forestiers datent de 2006 pour le nord et de 2014 pour le sud du pays22.

21 11 mines d’or industrielles à ciel ouvert et plusieurs centaines de champs d’orpaillage (chiffre exact inconnu).22 financés par l’UE à travers le PEALCD et l’AGCC Mali 1

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25Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Le sous-secteur forêt contribue à hauteur de 7,2% du PIB national (INSTAT, 2017). La filière bois-énergie, principal contributeur, est chiffrée à plus de 20 milliards de Fcfa en 2017. La demande croissante en bois de chauffe et charbon du bois a créé un grand nombre d’emplois et a fait du commerce du bois-énergie la deuxième source de revenus des agriculteurs vivant dans un rayon de 200 km autour de Bamako et de 150 km autour de Ségou (PFN, 2017).

L’évolution de l’offre et de la demande de bois-énergie est inquiétante. Au niveau des villes maliennes, tous les bassins d’approvisionnement en bois, à l’exception de celui de Bafoulabé, montrent un bilan néga-tif (FONABES, 2017). Les prélèvements de bois correspondront à plus de 12 millions de tonnes de bois par an, contre un potentiel de régénération estimé à seulement 7 millions de tonnes par an (SED, 2010). Moins de 10% de ce bois, annuellement exploité, provient des plantations et est contrôlé par les services forestiers (DNEF, 2018).

« Rien que pour satisfaire les besoins en bois-énergie du district de Bamako, il faut déboiser l’équivalent d’en-viron 120 000 hectares de savane arborée par an » (PEP, 2018), soit près d’un quart de la déforestation annuelle nationale estimée. Il en ressort une déforestation galopante à surveiller de près.

Parmi les différentes utilités et utilisations de l’arbre dans le système agrosylvopastoral, il y a les produits forestiers non ligneux (PFNL)23. Exploités principalement pour l’autoconsommation et la pharmacopée tra-ditionnelle, ils font de plus en plus l’objet de commerce national et international. Leur production a plus que doublé entre 2014 et 2017, passant à près de 5 millions kg tous produits confondus, et leur exportation aura évolué de 0,46 milliards à 2,46 de Fcfa entre 2012 et 2016. Le volume de prélèvement pour des plantes médi-cinales est estimé à 61 tonnes en 2017 (DNEF, 2017). L’émondage mal effectué des arbres pour le fourrage (Pterocarpus eurinaceus, Pterocarpus lucens, Afzelia africana entre autres) et la mauvaise saignée pour l’exsudation de la sève sur certaines espèces ligneuses (Acacia senegal pour la production de la gomme arabique) rajoutent à la dégradation forestière.

Les feux de brousse sont fréquents, répétitifs et conséquents, notamment au sud du pays. Leur occurrence augmente : plus de 5 350 000 hectares du territoire national ont brûlé lors de la campagne 2016-2017, contre plus de 4 460 000 hectares en 2015-2016 (DNEF, 2018).

La protection du patrimoine forestier et faunique passe notamment par le contrôle et l’entretien des diverses zones naturelles d’intérêt écologique, faunique et floristique24. Toutes ne sont pas protégées, une partie des zones humides et des bassins hydrographiques transfrontaliers échappe encore au statut d’aire protégée.

23 PFNL : miel, fonio sauvage, karité, gomme arabique, baobab, rônier, néré, zaban, jujube, tamarin, balanites, moringa, etc. Exportation : gomme arabique, noix de karité, zaban et néré surtout.

24 26 réserves de faune et 107 forêts classées ont le statut d’AP. La réserve de biosphère de la Boucle du Baoulé, 4 sites Ramsar, le lac Sélingué et le site des Falaises de Bandiagara sont des zones à classification internationale. 305 massifs forestiers villageois et quelques initiatives privées ont le statut de domaine classé (SNAP 2011-2020).

Figure 15 : L’arbre, pilier du système agrosylvopastoral (source : blog.defi-ecologique.com)

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26 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Malgré les efforts déployés, toutes les aires protégées, sauf la réserve de faune de Bafing-Makana, subissent une dégradation accélérée causée par le braconnage, les feux de brousse et la divagation des animaux. L’ampleur et la fréquence des feux de brousse dans les aires protégées à l’Ouest du pays sont particulière-ment inquiétantes. À cela s’ajoute que peu de forêts classées et d’aires protégées ont un plan d’aménage-ment et qu’il manque cruellement des brigades villageoises pour assurer la protection des massifs forestiers villageois.

Des actions de boisement, de régénération assistée naturelle (RNA) et des initiatives encourageantes de gestion forestière communautaire et d’agroforesterie ont permis une augmentation de la superficie reboisée d’environ 10 000 hectares par an en moyenne pour 2007-2009 à environ 32 500 hectares par an en 2017 (DNEF, 2018). Cette avancée représente seulement 10% de la superficie forestière annuellement convertie à d’autres usages et reste largement en dessous des engagements du pays qui visent à reboiser 100 000 hectares par an (CREDD, voir 3.5).

Le sous-secteur forêt contribue à la dégradation de l’environnement de par la déforestation causée par une utilisation accrue du bois-énergie, les feux de brousse, les défrichements agricoles et miniers et l’émondage mal effectué des arbres en zone pastorale. À cela s’ajoutent le braconnage et la divagation des animaux dans les aires protégées. La contribution au changement climatique est considérable et à double tranchant. D’une part, le reboisement et la protection des aires protégées permettent de séquestrer des quantités importantes de carbone. D’autre part, la déforestation, les feux de brousse et l’utilisation de bois de chauffe et charbon de bois émettent des quantités également importantes de CO2 dans l’atmosphère (voir 3.6).

Pour établir un bilan de carbone équilibré, le sous-secteur forêt a la tâche difficile de restaurer et de protéger le patrimoine forestier et faunique tout en luttant contre les usages qui mènent à sa des-truction. Les enjeux se situent au niveau de la lutte contre les feux de brousse et d’autres causes de destruction de la biomasse herbacée et ligneuse, la protection des aires protégées et leur biodiversité, le reboisement par la plantation et la RNA, le transfert de la gestion des forêts aux collectivités terri-toriales et le suivi des ressources forestières et fauniques.

3.4.5 DIMENSION SOCIALE

Au niveau social, face à la dégradation des ressources naturelles, la perte de la biodiversité et le change-ment climatique, la vulnérabilité des populations du Mali augmente25. Les populations du Nord notamment ont entamé une migration massive vers les zones plus humides. Comme ces zones sont déjà plus peuplées, l’arrivée des nouvelles venues crée des pressions sur l’environnement et rend la cohabitation plus difficile. L’accès aux ressources naturelles et à leur utilisation est source de conflit potentiel. À cela s’ajoute l’insécurité alimentaire26, une augmentation des tensions depuis la crise de 2012 et un effondrement des systèmes de régulation et de gestion traditionnelle et moderne des ressources naturelles. Selon le PEP (2018), « ce vide sécuritaire a vu naitre une profonde remise en cause des équilibres (relations tissées pour accéder aux res-sources naturelles) entre communautés et à l’intérieur des communautés ».

25 Voir l’étude effectuée par le GIZ (2018) sur les vulnérabilités climatiques au niveau communal dans les domaines forêt, santé et agriculture.26 La malnutrition aiguë globale chronique était 10,7% en 2017 (SAP, 2017).

Au niveau social, les enjeux climatiques se situent au niveau de la prévention et de la réduction des conflits liés à la cohabitation et la cogestion des ressources naturelles, de par les dialogues intercom-munautaires pour la paix et la réconciliation et la mise en place de comités de gestion des ressources naturelles / des commissions foncières locales.

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27Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

3.5 Contexte politique, cadre institutionnel et

législation

3.5.1 CONVENTIONS, ACCORDS, POLITIQUES ET STRATÉGIES EN MATIÈRE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Au niveau international, le Mali a ratifié diverses conventions internationales dont : • la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (28/12/1994) ; • la Convention internationale sur la diversité biologique (29/09/1995) ; • la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (31/10/1995) ; • le Protocole de Kyoto (28/03/2002) et son amendement de Doha (12/2015) ; • l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal (31/03/2017).

Le 23/09/2016, le pays a signé l’Accord de Paris sur le Climat.

Au niveau national, le Mali a pris des initiatives pour réduire les émissions de GES, à travers: • la mise en place du Conseil National de l’Environnement (CNE, 2010), du Comité National sur les

Changements Climatiques (CNCC, 2011), d’un Fonds Climat Mali (2012) et de l’Autorité Nationale désignée du Mécanisme pour un Développement Propre (2013) ;

• l’élaboration de la politique et de la stratégie nationale sur les changements climatiques (PNCC et SNCC, 2011) et leur plan d’action (2015) et l’élaboration du cadre stratégique pour une économie verte et résiliente aux changements climatiques (2011) ;

• l’élaboration de la contribution nationale déterminée du Mali (CDN, 2016) • et son plan d’investissement (2018) ; • la publication de trois communications nationales sur le changement climatique ; • la participation active du pays aux COP, et • la conception des outils pour faciliter l’intégration du changement climatique dans la planification

régionale et communale.

Le pays s’est doté d’un cadre pour la relance économique et le développement durable (CREDD) dont le premier couvre la période 2016-2018 et le deuxième 2019-2023. Le CREDD s’aligne avec les objectifs de développement durable (ODD) et prend en considération la protection de l’environnement au niveau de l’axe stratégique 1, domaine prioritaire 5, qui a pour objectif spécifique de « promouvoir une économie verte à travers une gestion durable des ressources naturelles et une lutte efficace contre le réchauffement clima-tique ». Le CREDD-2 intègre les engagements pris dans sa CDN et le processus de décentralisation en cours.

3.5.2 DOCUMENTS STRATÉGIQUES CLÉS DANS LE DOMAINE CLIMATIQUE ET FORESTIER

La contribution nationale déterminée du Mali (CDN, 2016) et son plan d’investissement (GIZ/AEDD, 2018) constituent des documents de référence qui permettent au Mali de mettre en œuvre et de suivre les efforts et les avancées dans le domaine du changement climatique. La CDN du pays vise, à l’ho-rizon de 2030 :

• une réduction des GES par rapport au scénario de base de 29% au niveau de l’agriculture, de 31% au niveau de l’énergie, et de 21% au niveau des forêts et des changements d’affectation des terres (3.6) ;

• l’instauration d’une économie verte et résiliente aux changements climatiques ; • la mise en place d’une stratégie nationale de mobilisation de financements climatiques avec la

mise en place du fonds national d’appui aux réponses au changement climatique, en lien avec les financements climatiques existants27 ;

• la participation aux débats nationaux et internationaux sur la mise en œuvre de la CDN du pays.

27 Tels que le Fonds Vert pour le Climat, le Fonds Climat Mali, le Fonds d’adaptation et d’autres financements comme le Fonds BAD et les financements du Reso Climat.

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28 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Les services techniques et organismes rattachés au MEADD qui interviennent directement dans le domaine du changement climatique et du sous-secteur forêt sont28 :

• La DNEF, qui se consacre à la protection du domaine forestier, le reboisement et la restauration des sols et de conservation des eaux. Depuis 2008, elle accueille le Système d’Information Forestier (SIFOR), référentiel au plan national pour la collecte et la gestion des bases de données sur les ressources forestières et leur suivi.

• L’AEDD, qui a pour mandat d’assurer l’intégration transversale des questions climatiques et environnementales dans tous les secteurs du pays. Elle héberge en son sein le Système de Gestion de l’Information Environnementale (SNGIE) pour lequel elle a mis en place des points focaux dans la plupart des ministères sectoriels.

• Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN) qui élabore les éléments de la politique nationale en matière d’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances et qui suit leur exécution.

• L’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) qui a pour mission la sauvegarde du fleuve Niger et ses affluents au Mali et la gestion intégrée de leurs bassins versants.

28 Voir aussi la couverture dépliable du présent document.

Le MEADD, créé en 2005, est chargé de la mise en œuvre de la politique nationale dans les domaines de l’environnement et de l’assainissement et veille à la prise en compte des questions de développe-ment durable à l’occasion de la formulation et de la mise en œuvre des politiques publiques.

La politique forestière nationale (PFN), révisée en 2017, est le document de référence au niveau du sous-secteur forêt. La PFN vise à instaurer au Mali, à l’horizon 2050 « une gestion durable des ressources forestières, fauniques et naturelles en vue de satisfaire les besoins écologiques, économiques et socio-cultu-rels des populations » et de contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et des effets néfastes des changements climatiques. La PFN établit des liens clairs avec :

• la PNCC et la SNCC, qui visent à instaurer un cadre de développement socio-économique durable qui intègre les défis du changement climatique dans tous les secteurs du pays ;

• la stratégie nationale de la biodiversité (SNB, 2014), dont le sixième rapport de 2018 met en avant la situation de la flore et de la faune au Mali, dont une liste des espèces abondantes, rares, menacées ou en voie d’extinction ;

• la stratégie nationale des aires protégées (SNAP, 2011) qui définit les formes de gestion des aires protégées et des nouveaux sites classés ;

• la politique nationale des zones humides (PNZH, 2003) régissant la conservation et la gestion durable des ressources naturelles et la diversité biologique des zones humides, et

• l’appui des projets et programmes aux collectivités territoriales en matière de planification et de mise en œuvre des actions forestières, dont l’initiative de l’Unité Grande Muraille Verte.

La CDN et la PFN constituent le point d’ancrage de la présente stratégie de communication.

3.5.3 CADRE INSTITUTIONNEL EN CHARGE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET LE PATRIMOINE FORESTIER

Les conventions et accords climatiques sont gérés par plusieurs structures focales, sous la coordination de l’AEDD. Les structures étatiques en charge des questions environnementales, notamment celles du sous-sec-teur forêt, sont rattachées pour la plupart au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD).

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29Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

D’autres structures étatiques en charge des questions climatiques et forestières sont : • La DGPC, rattachée au Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile (MSPC), chargée du

dispositif de gestion des catastrophes. • La DNE, rattachée au Ministère de l’Énergie et de l’Eau (MEE), chargée de la politique et du contrôle

des infrastructures énergétiques et des opérateurs du secteur. • L’Agence Malienne pour le Développement de l’Énergie Domestique et l’Électrification Rurale

(AMADER), qui a pour mandat de développer l’accès à l’électricité au milieu rural et périurbain et de maîtriser la consommation d’énergie domestique. Entre autres, l’AMADER a mis en place des schémas directeurs d’approvisionnement en combustibles domestiques et des marchés ruraux de bois29 qui visent à mieux gérer les ressources forestières et de limiter la déforestation. L’Agence collabore étroitement avec AER-Mali, chargée du développement des énergies renouvelables.

Ce cadre institutionnel est complété par de nombreux conseils nationaux, notamment : • Le CNE organe consultatif, chargé de formuler des propositions visant à améliorer l’efficacité de la

mise en œuvre de la politique environnementale et climatique du pays, et • Le CNCC, organe consultatif interministériel créé en 2011 qui a pour attribution de faciliter la mise en

œuvre des directives de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et de tout accord relatif au changement climatique.

À cette liste s’ajoutent les acteurs non gouvernementaux (ONG, associations de producteurs, organisations socio-professionnelles, société civile, opérateurs privés), les collectivités territoriales, les partenaires techniques et financiers et les structures sous-régionales auxquelles appartient le Mali (CEDEAO, CILSS, ABN, OMVS) activement impliqués dans le domaine du changement climatique et le sous-secteur forêt, ainsi que des cadres de concertation entre acteurs de développement comme le Reso Climat (acteurs non gouvernemen-taux) et les groupes PTF environnement et changements climatiques, économie agricole et rurale et énergie.

3.5.4 TEXTES LÉGISLATIFS RÉGISSANT LE PATRIMOINE FORESTIER ET FAUNIQUE

En plus des conventions et politiques citées, les textes législatifs à prendre en compte sont :

• Loi de 1995 fixant les conditions de gestion des ressources forestières et ses décrets ; • Loi de 1995 fixant les conditions de gestion de la faune sauvage et de son habitat ; • Lois de 1995 portant sur l’organisation de l’exploitation, du transport et du commerce du bois ; • Loi de 2001 portant Charte pastorale en République du Mali ; • Loi d’orientation agricole de 2006 ; • Loi de 2010 déterminant les principes de gestion des ressources du domaine forestier national ; • Décret de 2018 sur le transfert des compétences de l’État aux collectivités territoriales en

matière ; • de gestion des ressources forestières et fauniques ; • Codes forestier, domanial et foncier, de l’eau, de la pêche, de la chasse ; • Politique nationale de protection de l’environnement de 1998, en cours de révision ; • Politique nationale d’aménagement du territoire de 2018 ; • Politique énergétique nationale de 2006 et stratégie énergie domestique de 2012-2017 ; • Stratégie nationale de reboisement de 2004 ; • Stratégie nationale d’adaptation du secteur de la foresterie du Mali de 2013 ; • Stratégie nationale du contrôle forestier de 2013 ; • Plan d’action national climat (2012-2017) ; • Initiative de l’Unité Grande Muraille Verte de 2007.

29 250 marchés créés entre 1998 et 2002 sur 1.000 prévus, dont 27 réactivés récemment.

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30 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

3.6 Trois secteurs prioritaires de la CDN du Mali

La troisième communication sur les changements climatiques du Mali (MEADD, 2018) a établi les quantités de GES émises et absorbées au Mali pour chaque secteur (sauf le secteur mines) pour l’année de référence de 2010. L’analyse a été intégrée dans la CDN du Mali et a permis de proposer des scénarii pour trois sec-teurs prioritaires : le changement d’affectation des terres et foresterie, l’agriculture et l’énergie (figure 17). Les actions retenues pour ces trois secteurs devront permettent au Mali de réduire ses émissions de GES et d’augmenter la capacité d’absorption du CO2 des forêts et des sols, et ainsi d’atténuer les effets négatifs des changements climatiques.

3.6.1 SCÉNARII D’ATTÉNUATION

Les émissions de CO2 produites en utilisant le bois, le charbon, le pétrole et le gaz, constituent la majorité du volume total des émissions (figure 16), suivies par les émissions de CH4 (élevage, rizières, décharges d’ordures) et de N20 (élevage, excès d’épandages d’engrais, industries).

Le secteur changement d’affectation des terres et foresterie, pour l’année de référence de 2010, représente, à lui seul (figure 17) :

• 89,28% du total des émissions de kTéq-CO230, contre 8,07% pour l‘agriculture, 2,62% pour l’énergie, 0,5% pour les déchets et 0,1% pour les procédés industriels.

• 100% du total de l’absorption kTéq-CO2, de par la capacité des ressources ligneuses et des sols à séquestrer le carbone.

30 Les émissions de GES sont converties en kilo tonne équivalent CO2 (kTE-CO2, ktéq-CO2).

Figure 16 : Émissions de GES par type de gaz en 2010 en kTéq-CO2 (source : MEADD, 2018)

Figure 18 : Total des émissions et absorptions de GES au Mali en 2010 (source : MEADD, 2018)

Figure 17 : Émissions/absorptions de GES par secteur en 2010 (source : MEADD, 2018)

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31Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Les figures 16 à 18 montrent que le volume d’absorption de kTéq-CO2 en 2010 excède le volume d’émis-sion, établissant ainsi un bilan carbone négatif de -180.280 kTéq-CO2, ce qui fait du Mali un puits de car-bone. Tous les scenarii développés en 2010 (figure 19) prévoient que le Mali restera un puits de carbone jusqu’en 203031. Pourtant, vu l’évolution des pressions anthropiques sur les forêts (3.5), le risque que le Mali devienne un pays émetteur de GES d’ici quelques années est réel et de plus en plus mis en avant.

31 Selon le scénario de base (courbe bleue), le Mali commencera à devenir un pays émetteur aux environs de 2035. Le scénario d’atténuation inconditionnel (courbe orange) prévoit que les émissions de GES en kTE-CO2 passent par un pic en 2065 mais que le Mali redevient un puits de carbone à partir de 2085. Pour le scénario d’atténuation conditionnel (courbe verte) le Mali restera un puits de carbone, même au-delà� des années 2100 (MEADD, 2018).

Figure 19 : Synthèse des trois secteurs prioritaires : évolution de GES de 2015 à 2100 en kTéq-CO2 selon trois scénarii (source : MEADD, 2018)

Dans la CDN, le Mali s’est engagé pour la mise en œuvre du scénario d’atténuation conditionnel (courbe verte, figure 20), en prévoyant des actions qui permettent de réduire les émissions de GES du pays avec :

• 31% pour le secteur énergie • 29% pour le secteur agriculture • 21% pour le secteur changement d’affectation des terres et foresterie.

En termes d’investissements, le coût global du scénario est estimé à 38,28 milliards USD en 2018. La contribution nationale prévue est de 5 milliards USD (PEP, 2018).

3.6.2 ATTÉNUATION PAR SECTEUR PRIORITAIRE

89,28% du total des émissions de kTéq-CO2 en 2010 observées pour le secteur prioritaire changement d’affectation des terres et des zones forestières viennent en grande partie des feux de brousse et des défrichements annuels des zones boisées pour des besoins en bois-énergie et agricoles.

La CDN du Mali a identifié 10 axes prioritaires32 qui concernent directement ou indirectement ce secteur, ainsi que 3 programmes d’investissement prioritaires 2030, en alignement avec les plans développés par la PFN pour la période 2018-2022. Le plan d’investissement pour la mise en œuvre de la CDN (GIZ/AEDD, 2018) a chiffré ces programmes à 2,71 milliards USD (figure 20), contre 12,92 milliards USD en 2015.

32 Création de réserves forestières, alternatives à l’utilisation du bois énergie, régénération naturelle assistée, reboisement, lutte contre les feux de brousse, diversification des sources de revenus / installation de marchés ruraux de bois, conventions locales pour la gestion des ressources naturelles, respect des accords et conventions internationales, maitrise du contrôle forestier, lutte contre les défrichements.

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32 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Programmes d’investissement prioritaires

Besoin financement (milliards USD)Émissions évitées en kTéq-CO2 par

anRapport coût /

efficacité

Plantations forestières 1,070 22000 48,64

Régénération naturelle assistée (RNA) 1,531 3602 425,042

Gestion des forêts classés (et autres zones boisées) 0,670 443,733 1509,92

Figure 20 : Programmes d’investissement prioritaires 2030 dans le secteur changement d’affectation des terres et des zones forestières (source : MEADD, 2018)

Selon la CDN, la création des plantations forestières et la RNA permet d’augmenter la séquestration de car-bone33. La meilleure gestion des forêts classées et d’autres zones boisées devrait en plus permettre de réduire les émissions de carbone. Les plantations incluront des actions existantes (reboisement, lutte contre les feux de brousse) et des nouvelles initiatives (transfert de la gestion des forêts auprès des collectivités territoriales, renforcement du secteur privé pour les filières gomme arabique et karité, agroforesterie).

Au niveau du secteur prioritaire énergie, le 2,62% du total des émissions de kTéq-CO2 en 2010 pro-viennent premièrement de l’usage domestique du bois (82% en 2012), suivi par le transport routier (12%) et la transformation (5%).Pour rééquilibrer l’offre et la demande de bois-énergie, la CDN propose les solutions d’atténuation suivantes :

• Promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables (briquets de biomasse, gaz butane). • Promouvoir des mesures qui permettent une utilisation plus raisonnée du bois-énergie (foyers

améliorés surtout). • Aménager (schémas directeurs d’approvisionnement), replanter, créer des marchés ruraux de bois. • Améliorer la réglementation, la planification, le contrôle et le pilotage.

Les alternatives proposées contiennent chacune une part d’émissions de GES ; il faut donc analyser leur empreinte carbone avant de procéder à leur mise en œuvre. En 2015, le coût du scénario d‘atténuation conditionnel pour la promotion des énergies renouvelables au Mali (panneaux solaires inclus) s’élevait à 258 millions USD.

Le secteur prioritaire agricole, responsable pour 8,07% du total des émissions de kTéq-CO2 en 2010, est le plus grand émetteur de CH4 et de N2O des trois secteurs prioritaires. Le secteur contribue aux émissions de CO2 de par le défrichement des forêts et des pâturages à des fins agricoles. Ce défrichement va de pair avec l’augmentation des superficies cultivées et est étroitement lié à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté des populations rurales du Mali. L’enjeu est de taille : comment assurer la productivité des terres arables, nécessaire pour nourrir une population croissante, tout en limitant la tendance au défrichement des zones ligneuses et pastorales, source de conflit potentiel ?

En termes d’atténuation, les solutions proposées ne s’attaquent que partiellement à cette question. Pour réduire les émissions de CO2, elles ciblent la promotion des techniques de CES/DRS, de la RNA, de l’agrofo-resterie et d’autres formes d’agriculture verte et durable qui intègrent les arbres (haies vives, brise vents). Et pour réduire les émissions de CH4 et de N2O, elles visent une irrigation intermittente (qui évite l’inondation permanente des terres rizicoles, source d’émission par fermentation) et une substitution de l’urée à forte teneur en azote par la fumure organique. En 2015, le coût du scénario conditionnel d‘atténuation pour ce secteur au Mali s’élevait à 20,6 milliards USD.

3.6.3 ADAPTATION

Au niveau du secteur prioritaire agriculture, et dans une moindre mesure le secteur prioritaire changement d’affectation des terres et des zones forestières, les solutions d’atténuation sont accompagnées par des solu-tions d’adaptation (1.4), comme l’introduction des espèces fourragères et des semences mieux adaptées aux variations du climat, l’association arbre / champs de culture, la récupération de l’eau de pluie, le développe-ment des filières de diversification etc. Selon la CDN du pays, le coût des besoins en matière d’adaptation est estimé à 9,59 milliards USD en 2018 (CDN, 2016).

En conclusion, la communication et le renforcement des capacités sont des actions trans-versales pour toutes les solutions d’atténuation et d’adaptation développées pour les trois secteurs prioritaires. 33 1m3 de bois planté représentera 1 tonne de CO2 équivalent à une séquestration de 0,27 tonnes de carbone.

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33Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Et la communication dans tout ça ? Pourquoi cette stratégie de communication dans le domaine climatique forestier est-elle importante pour le Mali ? D’abord, inverser la tendance à la déforestation passe par une large sensibilisation sur l’état et l’évolution actuelle des ressources forestières à chaque niveau. Au niveau communal notamment, la stratégie de com-munication de la DNEF (2013) souligne qu’il est important de « faire comprendre aux populations les dan-gers que court l’ensemble du pays face à la déforestation, qui est la conséquence des actions de l’homme » et qu’un changement de comportement passe par l’ancrage de l’idée que « planter un arbre c’est bien ; l’entretenir est indispensable ».

Une meilleure communication sur le changement climatique, et sur la place centrale que l’arbre occupe dans l’économie et les écosystèmes du Mali, facilitera également la réalisation des engagements de la CDN du pays en matière de réduction des émissions de GES et de séquestration du carbone. La CDN même, conçoit la communication et la sensibilisation sur les changements climatiques comme une action transver-sale essentielle pour assurer la mise en œuvre des solutions d’atténuation et d’adaptation retenues pour les trois secteurs prioritaires.

Les résultats de la Table Ronde Dialogue de Talanoa34, tenue le 27 septembre 2018 à Bamako, vont dans le même sens. Ils montrent que les besoins en communication climatique existent à plusieurs niveaux et qu’il est nécessaire de redynamiser les cadres de concertation existant sur le changement climatique (comme le CNCC) et d’en créer des nouveaux, pour chaque secteur prioritaire de la CDN, et entre secteurs, afin de « s’assurer de la participation de toutes les parties prenantes dans les négociations ».

34 Organisée par l’AEDD, avec un appui des PTF du groupe environnement et changement climatique et le Gouvernement du Mali, la Table Ronde « Dialogue de Talanoa » a regroupé des acteurs non étatiques et étatiques impliqués dans le domaine de l’environnement, pour réfléchir ensemble, à partir de « où sommes-nous, où allons-nous et comment y arriver ? », sur les avancées et les efforts à fournir pour respecter les engagements de la CDN du Mali.

4.1.1 STRATÉGIES ET INITIATIVES DE COMMUNICATION

Le Mali ne possède pas à ce jour une stratégie de communication nationale spécifiquement dédiée aux changements climatiques35. Ceci dit, il existe plusieurs stratégies et plans de communication au Mali qui traitent des questions climatiques et forestières, dont beaucoup sont au stade de démarrage.

35 La politique nationale de communication pour le développement (1984) et la stratégie de communication gouvernementale (2013-2018) se concentrent plutôt sur la structuration du système de communication du Mali.

4. Communication

climatique & forestière

au Mali

4.1 Analyse de la situation

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34 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Le plan de communication de GEDEFOR phase 1 montre comment un mix effectif des actions de communication permet de contribuer à la gestion décentralisée des forêts, et d’en faire un instrument de préservation de l’environnement. Les actions comprenaient entre autres :

• un appui à la concertation entre structures impliquées dans la gestion ; • l’élaboration d’un journal « Édition Diamana » sur les bonnes pratiques forestières ; • la réalisation d’un film sur la gestion des forêts communautaires, et • des formations en matière de législation forestière.

Ce dernier thème est important, car pas encore assez maîtrisé par les communes au Mali. Il a été reconduit dans la phase 2 du projet, sous forme d’un recyclage des agents forestiers.

Deux actions de communication innovantes prévues par la CDN du Mali à retenir sont :l’instauration d’une « Journée nationale Changement Climatique », et la création d’un « Portail National Changement Climatique » qui informe sur les acteurs, les études et les expériences qui valorisent la lutte contre les changements climatiques.

Depuis 2018, ENABEL diffuse un bulletin hebdomadaire en ligne qui informe sur les dernières évolu-tions (inter)nationales dans le domaine de l’environnement et du changement climatique. L’initiative est bâtie sur la stratégie de communication sur les changements climatiques de la Coopération belge et est soutenue par l’Ambassade de Belgique au Mali. Le bulletin compte aujourd’hui plus de 300 lecteurs décideurs politiques et partenaires au développement.

Le plan de communication de l’AEDD inclut également : • la publication biannuelle du bulletin « Notre Environnement » ; • l’organisation de la « Quinzaine de l’Environnement» ; • la diffusion des rapports sur l’état de l’environnement, et • la réalisation de 4 documentaires.

Toujours au niveau étatique, un plan de communication quinquennal pour le Fonds Climat Mali est en cours d’élaboration. Ce plan intègre des campagnes de sensibilisation sur le changement climatique. De même, l’axe stratégique n°15 de la CDN du pays prévoit l’élaboration d’un plan de communication CDN. Les actions listées cherchent à faire connaître les enjeux du changement climatique auprès du grand public et des médias.

Au niveau des projets et programmes au Mali, plus de 90 ont été identifiés dans le domaine du changement climatique37, dont une vingtaine intervenant sur les ressources forestières. Plusieurs d’entre eux ont déve-loppé des plans de communication. Les plans de communication développés par IPE (2009), GEDEFOR (2012) et ASNaCC (2019) constituent des documents de référence en matière de communication climatique et forestière.

37 L’AEDD, avec un appui de la GIZ, a établi une cartographie de 92 projets œuvrant dans le domaine du changement climatique au Mali entre 2014-2017, à laquelle il faut ajouter une dizaine de projets pour 2018.

Au niveau des PTF, la Coopération allemande/GIZ, l’Ambassade de Suède, l’Ambassade de Norvège, la Coopération belge/ENABEL, FEM/PNUD, la FAO et l’Union Européenne sont actifs dans la communication et la mobilisation autour du changement climatique. Parmi les initiatives de communication intéressantes, il y a lieu de mentionner celle d’ENABEL.

Au niveau national, en matière de communication forestière, la stratégie de communication de la DNEF (2013), fait référence pour le présent document. Sous le slogan « Préserver la forêt, c’est préparer notre ave-nir », elle exprime l’inquiétude d’une déforestation galopante et la nécessité d’inverser cette tendance. Ses actions de communication visent à informer et sensibiliser sur le reboisement et la protection des forêts exis-tantes et à améliorer l’image des services techniques auprès des populations. Le lien avec le changement climatique est faible36.

Au niveau étatique, le MEADD et l’AEDD disposent chacun d’un plan de communication annuel (2018-2019 et 2019-2021). Les actions retenues portent sur l’amélioration des sites web et l’organisation des évé-nements et des journées de formation en matière de gestion de l’environnement pour les élus locaux, les médias et les divers acteurs de développement.

36 Elle se résume à une ligne au niveau des objectifs 3 et 8 : « chaque année, le Mali perd 500 000 ha de forêts du fait de l’action de l’homme et des changements climatiques ».

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35Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

4.1.2 VEILLE CLIMATIQUE ET FORESTIÈRE

L’intégration des informations climatiques dans les politiques et les stratégies du Mali est assurée notamment par l’AEDD et par le CNCC, dont l’AEDD assure le secrétariat permanent. Plus de 40 structures nationales collectent et traitent les informations de veille environnementale et souvent, les diffusent sous forme de document, de carte ou de bulletin de suivi39.

Le SNGIE, intégré à l’AEDD, centralise ces informations sous forme d’indicateurs. La collecte des données est informatisée, avec un remplissage des fiches en ligne pour chacun des points focaux SNGIE, et un espace commun futur accessible au grand public40. La DNEF renseigne environ 20% des indicateurs du SNGIE. La plupart de ces indicateurs portent sur l’état et l’évolution des ressources forestières et fauniques, les feux de brousse et l’approvisionnement en bois-énergie.

Au niveau du suivi des ressources forestières, l’équipe du SIFOR, rattachée à la DNEF, a effectué un inven-taire des ressources ligneuses en 2006 les régions du Nord et en 2014 pour les régions du Sud41 du pays. Un répertoire national des espèces ligneuses, élaboré à partir de ces données, est en attente d’un financement pour sa mise en forme définitive et sa distribution. Dans l’objectif d’asseoir une approche diachronique, un nouvel inventaire est à prévoir, ainsi qu’un suivi des placettes permanentes mises en place en 2014 pour mesurer l’évolution des ressources végétales.

39 http://www.sngie.ml.40 Le SNGIE reçoit un appui du programme Génération d’Avantages Globaux pour l’Environnement (GAGE). Ce programme, financé par FEM/PNUD et le

Gouvernement malien à hauteur de 2 milliards de Fcfa pour la période 2018-2021, vise à une amélioration des systèmes d’information, de planification et de prise de décision dans le domaine de l’environnement.

41 http://sifor-mali.net.

Exemples des actions de communication mises en place par des acteurs non gouvernementaux : • concours du meilleur agriculteur pour promouvoir la RNA (Sahel ECO) ; • formations intégrant des messages éducatifs sur l’importance de l’arbre dispatchées

directement dans les pépinières des femmes et les jardins conservatoires (GAAS Mali) ; • diffusion de la technique PLASA (planter sans arroser) en format poster ; • guides et outils méthodologiques pour la mise en place d’une filière gomme arabique (AVSF) ; • appui à l’élaboration des émissions sur l’arbre ‘Sikidagèné’ et organisation des événements

sportifs avec messages environnementaux (Mali Folke Center) ; • réalisation des films thématiques sur : l’intégration du changement climatique dans les PDESC

(AVDR), les composteurs biogaz (AVSF), les jardins conservatoires (GAAS Mali), les plantations à intérêt économique le long des berges du fleuve Niger (APROFEM), etc.

Les journalistes spécialisés en environnement maîtrisent encore insuffisamment les concepts et les termes utilisés pour décrire le changement climatique et ne savent pas comment les traduire en langue natio-nale. Pour remédier à cette lacune, qui constitue un frein à la communication climatique, le projet ASNaCC (2014-2019), financé par le GIZ et le Gouvernement du Mali, a dispatché des formations qui visent à renforcer les connaissances et les capacités de rédaction de ces journalistes.

Au niveau des acteurs non gouvernementaux présents au Mali, quelques-uns ont développé des plans de communication qui intègrent le changement climatique, comme Réso Climat (2018). La plupart a développé des outils de communication et de capitalisation des bonnes pratiques forestières intéressantes à mettre à disposition du grand public, comme montrent les exemples suivants :

Au niveau de la recherche, il y a lieu de mentionner les publications scientifiques sur les meilleures pratiques forestières, comme le bulletin BDIP de l’IE et les mémoires et thèses produites par le GNT/GDF-CF. Quant au secteur privé, la communication autour de la promotion des briquettes de biomasse (fabriquées par le groupe YIRIMEX) en tant qu’alternative à la coupe de bois pour le bois-énergie est un exemple d’action de communication forestière bien ciblée.

Pour conclure, au niveau des médias maliens (4.1.4), il existe deux réseaux de journalistes de l’environnement, dont l’ANEJ38. ANEJ propose de sensibiliser l’opinion sur l’état et l’évolution de l’environnement et les enjeux climatiques et de pousser à un changement de comportement. Le réseau est appuyé par le projet ASNaCC pour une amélioration de sa communication climatique.

38 ANEJ Mali (African Network of Environmental Journalists) a créé en 2008 et redynamisé en 2018. Il a un siège au niveau national et est structuré jusqu’au niveau Région et Cercle.

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36 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Le SIFOR a développé plusieurs outils permettant de suivre les actions de reboisement, dont une métho-dologie pour effectuer des inventaires forestiers communaux et une méthode de géo-référencement mise à la disposition des projets et programmes pour le suivi-évaluation de leurs travaux d’amélioration de la couverture végétale, peu diffusés pour l’instant (AGCC1, 2017).

Avec FONABES, le SIFOR a développé des analyses croisées visant à mieux connaître les superficies perdues par l’exploitation forestière pour le bois-énergie. Le SIFOR suit également le nombre de feux de brousse et la superficie des étendues brûlées à partir des informations fournies par le site Active Fire Data/Earthdata et le communique régulièrement à travers un mailing liste établi à cet effet.

4.1.3 ARCHIVAGE DES INFORMATIONS CLIMATIQUES ET FORESTIÈRES

L’archivage des informations climatiques et forestières est assuré par de nombreuses structures au niveau national et, dans une moindre mesure, régional. L’AEDD et la DNEF, en tant que structures porteuses des questions climatiques et forestières, disposent chacune d’une bibliothèque avec des copies dures et les sites web de l’AEDD et du SIFOR fournissent des informations digitalisées42.

Pour l’instant, la gestion de ces informations n’est pas bien assurée. Au niveau de la DNEF, la bibliothèque nécessite une restructuration et un appui en archivage, et les deux structures manquent d’une bonne plani-fication et d’un suivi de la transmission de l’information, d’abord en interne, et aussi entre les deux structures et d’autres dispositifs en place (bibliothèque centrale, institutions de l’éducation et de recherche, médias, acteurs de développement).

L’archivage des émissions radiophoniques et télévisées sur l’environnement se fait au niveau de l’ORTM, dans le réseau de l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL) et au niveau de l’institut PANOS. Les outils de communication développés par les acteurs non gouvernementaux, les institutions de recherche et la vingtaine de projets et programmes de développement qui travaillent sur les forêts et le changement climatique, se trouvent généralement sur leurs sites web respectifs. Toutes ces informations ne sont pas centralisées sur un seul site web. Ce manquant, signalé déjà dans la CDN du Mali au niveau de son axe stratégique n°15, a motivé AKVO Consulting a développé un avant-projet de création d’un portail sur le changement climatique.

42 À cela s’ajoute le futur Centre de Gestion de l’Information Forestière (CGIF), nouveau statut prévu pour le SIFOR.

Figure 21 : Inventaire forestier des Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou et de 2 communes tests par Région (source Agriconsulting-GEEDER, 2014)

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37Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

4.1.4 MÉDIAS MALIENS, CANAUX ET OUTILS DE COMMUNICATION

Le Mali connaît une assez bonne couverture médiatique, notamment à travers son réseau radio. Les radios maliennes, dont le nombre s’élèvera à plus de 250 tous types confondus, se trouvent sur l’ensemble du territoire malien (moins dans les Régions du Nord). Le dispositif comprend les radios ORTM43 et près de 170 radios rurales privées44, dont des radios initiées par des structures internationales comme CTA Rural Radio La fréquence et par des ONG, projets et programmes. À travers le réseau URTEL, les radios rurales se relient à l’occasion des grands événements (match de foot, élections, campagnes nationales de sensibilisation).

Les 12 chaînes de télévision maliennes45 se trouvent pour la plupart à Bamako. Leurs émissions couvrent environ 60% du territoire nationale. La presse écrite comporte une vingtaine de journaux en français, dont plus de 10 indépendants, 4 journaux en langue nationale (Bambara, Peul et Soninké) et des journaux locaux produits avec un appui des partenaires au développement. L’ANEJ regroupe une partie des journalistes spécialisés en environnement.

Au niveau des radios rurales, si le nombre est là, beaucoup ont du mal à fonctionner, faute de personnel, de matériel et de moyens nécessaires pour sortir sur le terrain. La fréquence et le contenu des émissions sont très variables et dépendent de la volonté des animateurs radio, généralement tous des bénévoles.

Figure 23 donne un aperçu des canaux et outils de communication existants qui permettent de sensibiliser le public malien sur le changement climatique et la préservation des forêts. Elle montre que les canaux et outils qui touchent une plus grande audience, qui sont faciles à assimiler et qui s’adaptent aisé-ment au contexte local et aux besoins exprimés sont :

• la radio et le réseau internet (médias modernes), • le théâtre et les chants (médias traditionnels) et, • les caravanes de presse, les visite-échanges, les concours paysans, les événements sportifs et musicaux

avec messages environnementaux (événementiel).46

Les émissions télévisées et les films sont également des outils bien adaptés au public mais leur production reste coûteuse.

Au niveau radio, l’ORTM et l’URTEL ont exprimé leur volonté de développer des émissions thématiques envers le monde rural qui traitent de l’éducation environnementale. De même leur souhait de renforcer leur collaboration existe, mais se heurte aux questions d’harmonisation d’approche et de portage de coût. Le coût de production des émissions est élevé (ORTM), la traduction des émissions en français en langues nationales47 n’est souvent pas budgétisée et la diffusion est programmée de façon circonstancielle. À cela se rajoute les contraintes de mobiliser des ressources financières extérieures pour financer la communication thématique, ce qui rend la mise en place d’une stratégie de communication commune plus difficile.

Sachant qu’il est possible d’inscrire le financement des émissions d’intérêt général sur budget étatique (dont les émissions sur l’environnement et le changement climatique), et vue l’importance que les PTF accordent à la communication climatique, une discussion élargie entre le Gouvernement malien et les PTF pourra constituer un début de solution et permettre de développer une stratégie de communication climatique envers le monde rural plus structurée, plus régulière et inscrite dans la durée.

43 1 station nationale, 9 régionales et une centaine d’antennes de relais.44 121 radios communautaires, 38 radios commerciales et 9 radios confessionnelles (information URTEL, 2018).45 Chaînes ORTM, 9 chaînes commerciales et 1 non commerciale.46 Compte tenu qu’une grande partie de la population est analphabète - 6,9% de la population totale en 2011, (GOPA, 2012), il est compréhensible qu’elles préfèrent

communiquer par voix et par image plutôt que par texte. Pour la jeunesse dans le milieu urbain, les réseaux sociaux offrent un espace de communication intéressant.

47 Il y a 13 langues nationales au Mali.

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38 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

4.1.5 MESSAGES ADAPTÉS AU PUBLIC

Les messages à passer aux acteurs à l’échelle nationale devront permette d’obtenir une meilleure com-préhension des concepts, du contexte et des effets négatifs des changements climatiques sur les écosystèmes, l’économie et le système social du Mali. Ils devront expliquer clairement les enjeux climatiques pour le pays, montrer l’importance de renforcer la communication climatique et inciter à revoir les stratégies et politiques en cours, en adoptant une approche plus transversale que sectorielle.

Les messages à passer à l’échelle locale envers les populations urbaines et rurales du Mali visent avant tout à un changement de comportement. Ils cherchent à faire comprendre pourquoi il est important de protéger et gérer soi-même les ressources forestières dans le contexte changeant d’aujourd’hui, et comment y arriver48.

48 Comment planter et entretenir les arbres, comment les associer aux champs de culture, comment gérer une forêt communale, comment lutter en tant que commune contre les feux de brousse et la coupe illégale dans une zone boisée, comment cuisiner sans trop utiliser le bois et le charbon ?

Figure 22 : Liste non exhaustive des canaux et outils de communication climatique et forestière au Mali

Coûts AudienceFacilité

d’assimilationInteractivité Adaptabilité

Radios ORTMNational : émissions sur l’environnement en français / langue nationaleRelais : émissions hebdomadaires pour le monde rural « Poï kam Poï »

XX+/-

++++

+++

+ ++++

Radios de proximité

URTEL : émissions avec sketches et théâtre local en langue nationalePrivées : plages destinées à l’environnement, comme les émissions « Sikidagèné » (MFC)

X+/-

++++

++++

++++

++++

Télévision

Télévisions privées : quelques émissions sur l’environnementORTM :

• Émissions sur l’environnement, dont Climat et Développement (vendredi soir), offrant des plages thématiques de 6 minutes

• Émissions journalières diffusées en français et en langue nationale sur la météo et l’eau, en collaboration avec Mali Météo et la DNH

• Hebdomadaire en langue nationale avec plages thématiques de 2 mn.

XXX

+/-++

+/-

+

++

++

+/-

+/-

-

-

++++

Presse écrite

Presse écrite: articles sur l’environnement Presse en ligne : journaux, pages FacebookJournaux locaux élaborés avec l’appui des projets

+/--

+/-

++++

+/-++++

-+

+/-

+/-++

Publications thématiques

Bulletin « Notre Environnement » (AEDD)Bulletins en ligne, comme celui produit par ENABEL Mailing-liste avec informations sur les feux de brousse (SIFOR)Publications scientifiquesConventions locales pour un verdissement des PDESC Plaidoyers envers les décideurs politiques sur la prise en compte du des changements climatiquesCapitalisation et guides sur les bonnes pratiques forestières

X--+

+/--

+/-

+++--++

+/-

+/-+--++

+

-+/-----

-

+/-+/----

+/-

+ /-

Sites webMEADD, SIFOR/DNEF, AEDD, autresSites internationaux sur le changement climatique

+/--

++

+ --

+/--

Événementiel

Campagnes de sensibilisation : « Initiatives vertes », « Un arbre-un malien »Quinzaine de l’environnementCaravanes de presse, regroupant journalistes, artistes comédiens et radiosConcours paysansVisites échanges, démonstrationsSalons, colloques, conférences et autres rencontres (inter)nationauxÉvénements sportifs et musicaux avec messages environnementaux

XX

XX-

+/-X-

+++++++++++++

++++++++++/-++

+/-+/-+++++

+ /-+

+/-++++++/-++

Autre

Théâtre, chants, contes et proverbesCartes, affiches, posters, tourniquets, tee-shirtsFormations des journalistes, des services forestiers, au niveau communal Films thématiques, cassettes

-XX

XX

+++++++

+++/-+++

++-+-

++-

+/--

Caractéristiques des différents canaux et outils de communication - : faible, +/- : variable, X : coûteux, XX : très coûteux, + : bon, ++ : très bon

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39Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Il est difficile d’identifier des messages qui permettent réellement un changement de comportement des populations locales (il faut d’abord comprendre pourquoi il existe une résistance au changement). Ce que l’on sait, c’est que les messages passent mieux quand ils sont courts, répétitifs, compréhensibles, interactifs, proches des intérêts du public ciblé et faciles à assimiler. Il faut donc bien connaître le milieu dans lequel on intervient, opter pour des messages en langue nationale et passer de préférence par des canaux de com-munication de proximité qui privilégient la voix et l’image par rapport à l’écrit.

Les messages simples, sous forme de slogan comme « un malien, un arbre » sont bien adaptés et restent dans la mémoire collective. Malheureusement, leur impact réel est difficile à estimer, manque de feedback et de suivi-évaluation ; constat d’ailleurs valable pour la plupart de l’événementiel organisé au Mali. Tous les thèmes ne se prêtent pas aux messages courts. La législation forestière par exemple, est un sujet plus complexe qui demande des présentations plus élaborées, avec une diffusion ciblée (élus, leaders d’opinion) à travers des sessions de formation et de recyclage.

Les messages dans le domaine forestier actuellement diffusés au Mali portent sur la protection de l’arbre, son importance dans l’équilibre des écosystèmes et le rôle qu’il joue dans l’avenir de ses enfants. Les messages à renforcer ou à développer concernent l’entretien des arbres, la place de l’arbre dans l’écono-mie rurale, les alternatives existantes à la coupe du bois, la législation forestière, la biodiversité, les feux de brousse et la divagation des animaux.

Pour sensibiliser les populations locales sur ces thèmes, la communication multicanale donne de bons résultats. Ainsi, des messages passés simultanément par plusieurs radios rurales, au cours d’une série d’émis-sions thématiques diffusées chaque semaine à la même heure, mélangeant interviews et chansons et impli-quant des leaders d’opinion locaux, ont prouvé leur efficacité. De même, la mise en ligne des messages clés sur une thématique, et leur traduction en images audiovisuelles et en sketches, donne également des résul-tats encourageants.

Finalement, il est intéressant de voir que des actions climatiques et forestières qui ont connu du succès sont souvent soutenues par un mix de messages multicanaux bien préparés et planifiés. Par exemple, la pro-motion de la RNA par Sahel ECO, qui a connu un succès considérable dans la région de Mopti - au point qu’elle était reprise spontanément par des paysans à l’extérieur de la zone d’intervention du projet - a été fortement portée par des messages passés lors des campagnes de sensibilisation, des émissions radiopho-niques et télévisées, des cassettes audio en langue nationale, un film, des visites-échanges et un concours du meilleur agriculteur.

Page 42: GLOSSAIRE - SIFOR

40 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

4.2 Constats à retenir

L’analyse des forces et faiblesses, des opportunités et blocages existants dans le domaine de la communica-tion climatique et forestière (4.1) mène aux constats suivants.

Compte tenu du fait : • que la communication climatique et forestière, comme y souscrivent la CDN et la PNF, est essentielle

face aux changements climatiques que rencontre le Mali ; • que la communication climatique au Mali est un domaine d’attention relativement récent, qui

n’est pas régi par une stratégie nationale spécifique et qui connaît une mobilisation des ressources financières encore timide ;

• que plusieurs acteurs au développement sont actifs dans la communication climatique et forestière, disposent des plans de communication thématiques, augmentent et diversifient leurs actions ;

• que l’approche peu transversale rend difficile la mise en œuvre des actions de communication climatique et forestière ;

• que la maîtrise des concepts et des enjeux climatiques au Mali est faible, à tout niveau ; • que les cadres de concertation chargés de la communication climatique sont peu performants ; • que l’archivage et la mise à disposition de la documentation climatique et forestière ne sont pas

suffisamment assurés ; • que, malgré des avancées dans la collecte des informations forestières au niveau de la DNEF, ces

informations sont timidement diffusées et nécessitent une actualisation ; • que la communication climatique et forestière envers le monde rural est ponctuelle, peu régulière et

que ses impacts sont peu suivis et évalués ; • que les communicateurs ont une faible maîtrise des concepts et des termes du changement

climatique et ne savent pas bien les traduire en langue nationale ; • que les populations du Mali sont insuffisamment informées sur l’importance économique de l’arbre,

le transfert des compétences vers les collectivités territoriales en matière de gestion des forêts, la législation forestière, les alternatives à la coupe du bois, les bonnes pratiques en matière de lutte contre les feux de brousse et d’autres mesures de gestion durable des terres. Par conséquent, le changement de comportement cherché n’est pas assuré ;

• que la sensibilisation des populations du Mali est plus efficace quand elle passe par des canaux de proximité qui privilégient la voix et l’image par rapport à l’écrit ;

• que les messages envers ces populations sont mieux reçus quand ils sont courts, répétitifs, compréhensibles, interactifs, proches des leurs intérêts, faciles à assimiler, multicanaux, bien planifiés et suivis ;

• qu’une meilleure collaboration entre radios, canal de communication privilégié envers le monde rural, est souhaitée.

Les constats suivants sont à retenir :

Il est temps de communiquer autour des changements climatiques. Pour y arriver, une prise de conscience est nécessaire à tous les niveaux :

1. À l’échelle nationale (institutions étatiques, médias et partenaires au développement confondus), les actions de communication climatique et forestière à développer devront permettre une meilleure mise en œuvre des solutions retenues pour les trois secteurs prioritaires de la CDN du Mali et une meilleure participation des parties prenantes dans les négociations (inter)nationales.

2. À l’échelle régionale et communale, les actions de communication devront permettre d’améliorer la mise à disposition et la collecte des informations climatiques et forestières.

3. À l’échelle communale, les actions de communication visent avant tout à un changement de comportement des populations du Mali en matière de gestion durable des ressources forestières et des terres.

Page 43: GLOSSAIRE - SIFOR

41Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Le Gouvernement malien et les partenaires au développement œuvrant dans le domaine du changement climatique se sont engagés à renforcer l’appropriation des enjeux climatiques au Mali à tous ces niveaux et à redynamiser/créer des cadres de concertation chargés de la communication climatique. Les partenaires au développement sont engagés à asseoir une communication climatique et forestière envers le monde rural qui est régulière et inscrite dans la durée.

Les actions de communication indiquées pour réaliser ces engagements, passe par : • une meilleure mise à disposition et diffusion des informations climatiques et forestières existantes ; • une mise à jour des informations forestières ; • la création d’une plateforme en ligne qui centralise les informations climatiques, dont celles sur la

gestion durable des forêts et des terres ; • la redynamisation des cadres de concertations existants chargés de la communication climatique

(CNCC, ANEJ, collaboration ORTM/URTEL) ; • la création des nouveaux cadres de concertation transversaux, dont :

• une mise en réseau des communicateurs ( journalistes, agents de projets/ONG, services techniques), des institutions étatiques et des acteurs de développement chargés des questions climatiques et forestières ;

• une mise en réseau des structures régionales qui collectent et traitent les informations de veille environnementale, et

• une mise en réseau des populations rurales autour de la place centrale qu’occupe l’arbre dans leur vie écologique, économique et sociale.

• le renforcement des capacités des communicateurs dans le domaine climatique ; • la réalisation des actions de communication spécifiques pour les secteurs prioritaires CDN ; • la mobilisation des ressources pour financer les actions de communication climatique et forestière

(inscription des émissions d’intérêt général sur budget étatique, fonds extérieurs, etc.) ; • l’élaboration d’une stratégie nationale sur les changements climatiques.

Ces constats ont contribué à l’identification des quatre axes prioritaires d’intervention.

Page 44: GLOSSAIRE - SIFOR

42 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

5. Axes prioritaires

en matière de

communication

climatique & forestière

L’analyse des impacts des changements climatiques sur l’environnement, l’économie et le système social au Mali (chapitre 3) ainsi que l’analyse de la communication climatique et forestière du pays (chapitre 4) ont permis d’identifier les quatre axes prioritaires suivants sur lesquels sont basés les plans d’actions de la présente stratégie :

Axe 1 Favoriser une meilleure prise en compte de l’information forestière et climatique dans les politiques et stratégies du Mali, en appuyant la mise à jour des informations forestières et en améliorant la collecte et la transmission des données climatiques et forestières qui passent par la base de données en veille stratégique, le SNGIE.

Axe 2 Favoriser une meilleure sauvegarde, mise à disposition et circulation de l’information climatique et forestière existantes au niveau de l’AEDD et de la DNEF.

Axe 3 Renforcer la communication nationale et internationale dans le domaine du changement climatique et la gestion durable des forêts et des terres.

Axe 4 Informer et organiser les populations du Mali autour de l’importance de planter, d’entretenir, de gérer et de protéger les ressources forestières, en mettant l’accent sur un changement de comportement, avec comme objectif d’inverser la tendance à la déforestation.

À chaque axe stratégique correspond un objectif de communication et des résultats y afférents. Pour atteindre ces résultats, des activités de communication en lien avec les engagements pris dans la PFN et la CDN du Mali (figure 24) ont été identifiées lors des différents ateliers regroupant les structures en charge de la communication climatique et forestière.

AXE STRATÉGIQUE 1

L’objectif est de mettre à la disposition des décideurs politiques du Mali des données précises et de qualité qui informent sur la situation actuelle et de l’évolution du patrimoine ligneux du Mali et qui renseignent sur l’ampleur de la déforestation et le changement d’affectation des terres en lien avec les pressions climatiques et anthropiques. Ces informations devront permettre aux décideurs de prendre les dispositions nécessaires pour inverser ces tendances.

La mise à jour de ces données passe notamment par : • La réalisation d’un nouvel inventaire forestier national, qui inclut la question du changement

d’affectation des terres, et • Un appui à l’amélioration de la collecte des données produites au niveau régional, leur transmission

et leur traitement au niveau national (SNGIE) et leur mise à disposition auprès des décideurs politiques.

Page 45: GLOSSAIRE - SIFOR

43Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

AXE STRATÉGIQUE 2

L’objectif est de faciliter l’accès du public malien et des acteurs de développement aux informations d’inté-rêt général qui existent au niveau de l’AEDD et de la DNEF et qui informent sur les thèmes importants en matière de protection, de gestion et de restauration des ressources forestières et fauniques du Mali. L’AEDD et la DNEF sont ciblées car elles sont les principales structures porteuses des questions climatiques, forestières et fauniques.

Les actions de communication visent à renforcer l’AEDD et la DNEF dans les domaines suivants : • archivage et documentation ; • mise à disposition des documents d’intérêt national produits à leur niveau (documents peu connus

ou en attente de diffusion) ; • élaboration des outils de communication qui permettent d’informer sur les thèmes seyants

(informations existantes mais peu diffusées pour l’instant) ; • implication des radios et des télés dans les campagnes de senibilisation.

AXE STRATÉGIQUE 3

L’objectif est de permettre aux décideurs politiques du Mali, aux acteurs de développement du Mali et aux médias maliens qui sont parties prenantes dans les négociations internationales et nationales sur le Climat, d’accéder rapidement aux informations climatiques et forestières pertinentes, de savoir les communiquer et de pouvoir s’organiser à temps.

Les actions liées visent à: • la centralisation des informations climatiques sur une plateforme en ligne ; • le renforcement des capacités des communicateurs en communication climatique et gestion durable

des forêts et des terres ; • la redynamisation des cadres de concertation existants chargés de la communication climatique

(CNCC surtout), et la création des nouveaux cadres si besoin ; • la mise en place des feuilles de route pour faciliter la préparation en amont des rencontres

d’envergure nationale et internationale.

AXE STRATÉGIQUE 4

L’objectif visé est d’encourager un changement de comportement des populations maliennes en matière de protection, de gestion et de restauration des ressources forestières. Ce changement de comportement passe, pour une part, en les informant sur l’état et l’évolution de l’environnement et les enjeux anthropiques et climatiques qui se posent, et, d’autre part, en les incitant à s’organiser, à planifier, et à adopter des bonnes pratiques.

C’est un objectif qui s’inscrit dans la durée et la régularité et qui touche à de nombreuses questions, dont celle-ci : comment inverser la tendance à la déforestation et en même temps accroître la résilience des popu-lations face aux pressions anthropiques et climatiques exercées sur les ressources forestières, sources impor-tantes pour subvenir aux besoins de leurs familles ?

Pour réussir à instaurer ce changement de comportement, les actions ne pourront pas être conçues de façon isolée. Il faut d’abord comprendre les interrelations et les résistances qui existent face au changement de comportement (études comparatives). Ensuite, il faut développer des sous-stratégies de communication pour chaque thématique (coupe de bois, feux de brousse, forêts communautaires, etc.) qui sont multicanales et comportent un mix d’actions de communication qui s’imbriquent les unes dans les autres et qui sont bien planifiées et étalées dans le temps.

Une structuration du milieu autour de la place centrale qu’occupe l’arbre dans la vie écologique, écono-mique et sociale des populations, avec une mise en réseau des acteurs de divers horizons, facilitera la mise en œuvre de ces sous-stratégies.

Page 46: GLOSSAIRE - SIFOR

44 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

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45Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

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Page 48: GLOSSAIRE - SIFOR

46 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

6. Plans d’actions de

communication

climatique et forestière

Le tableau précédent (figure 23) donne les plans d’actions de communication climatique et forestière prio-ritaires identifiés dans le cadre de la présente stratégie de communication. Au total, 12 plans ont été rete-nus. Les plans prioritaires importants à réaliser sont à prendre en compte à d’autres niveaux, ou dans une version actualisée du présent document.

6.1 Plans d’actions retenus

Les 12 plans retenus ont été élaborés de manière détaillée par les différents groupes d’auteurs. Leurs fiches-ré-sumés se trouvent à la fin de ce document. Les dossiers plus détaillés49 sont à consulter sur le sites web du MEADD, AEDD et DNEF (https://environnement.gouv.ml/ ; http://aedd.gouv.ml/ ; http://sifor-mali.net/v2/). La contribution de ces plans aux résultats attendus se présente ainsi (figure 24) :

49 Chaque plan d’action de communication constitue un projet à part entière, incluant : • une introduction au thème et une description du contexte ; • les objectifs, résultats, actions et impacts attendus ; • des éléments de mise en œuvre (méthodologie, public, canaux, messages clés) ; • la durée estimée, un budget provisionnel par étape, avec indicateurs de suivi d’impact ; • le portage du plan, les documents de référence et les liens avec les politiques et stratégies en cours au Mali.

Page 49: GLOSSAIRE - SIFOR

47Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Plan d’action de communicationContribution

CAT/F

Par secteur prioritaireCDN Mali

Agriculture Énergie

1.1 Réaliser un nouvel inventaire forestier national (y inclus CAT) Mise à jour des informations de veille stratégique (CAT/F)

1.2 Opérationnalisation du SNGIE régional Structuration ; Améliorer la veille stratégique, Formation CC

2.1 Bulletin en ligne sur la biodiversité Information thématique grand public ( jeunes)

2.2 Faire connaître la bibliothèque de la DNEF Archivage & documentationInformation grand public

2.3 Diffuser le répertoire des espèces ligneuses du Mali Information institutionnel/grand public

2.4 Diffuser le guide d’inventaire forestier communal Information institutionnel/grand public ; Planification communale

3.1 Créer un Portail National Changement Climatique (PNCC) Centralisation des informations CC

3.2 Lexique, concepts et termes CC traduits en langues nationales Communication CCFormation CC

3.3 Développer une feuille de route pour les COP Communication CC (international) ; Planification

4.1 Étude sur l’adoption des foyers améliorés Information institutionnelle/ acteurs de développement < CO2

4.2 Sensibiliser sur les feux de brousse Information terrain, FormationAdoption bonnes pratiques

< CO2

4.3 Créer une plateforme Jirikoro et campagnes de sensibilisation Structuration, (In)formation terrain ; Campagnes thématiques < CO2> CO2

< CO2

Figure 24 : Contribution des plans d’actions retenus aux résultats attendus de communication climatique et forestière par secteur prioritaire de la CDN du Mali ; < CO2 = contribution directe à la réduction des émissions du carbone, > CO2 = contribution directe à la séquestration du carbone

Plusieurs plans d’actions de communication retenus visent à mettre à disposition des informations, bien qu’elles soient :

• existantes et déjà disponibles : bibliothèque de la DNEF (2.2), répertoire des espèces ligneuses du Mali (2.3), guide d’inventaire forestier communal (2.4), données sur l’occurrence des feux de brousse tardifs (4.2) ;

• existantes et présentées sous une nouvelle forme : bulletin en ligne sur la biodiversité (2.1), Portail National Changement Climatique (3.1), et

• à collecter : nouvel inventaire forestier national (1.1) et l’étude sur l’adoption des foyers améliorés (4.1).Des documents en appui à ces plans se trouvent également sur les sites internet indiqués50.

Un renforcement des compétences en communication climatique est sollicité à travers : • la mise à disposition des communicateurs d’un lexique des concepts et termes utilisés pour décrire le

changement climatique traduit en langues nationales (3.2), et • des actions d’accompagnement (formations), dont celles décrites dans les plans d’actions détaillés.

À cela s’ajoute un appui à la planification de la communication climatique internationale (feuille de route COP, 3.3), qui devrait laisser du temps aux communicateurs divers de préparer leurs contributions pour les conférences mondiales sur le climat.

Enfin, deux plans portent sur la structuration et la mise en réseau des acteurs clés dans le domaine, dont : • l’opérationnalisation du SNGIE au niveau régional (1.2), et • la création d’une plateforme Jirikoro qui organise des campagnes de sensibilisation, avec des

ramifications prévues à chaque niveau (4.3) : communal (Kafo Jirikoro), cercle (Koubé Jirikoro), régional (Marabolo Jirikoro) et national (Jirikoro)51.

50 Dont deux textes qui expliquent la conception et l’usage du guide d’inventaire forestier communal et les outils de suivi utilisés pour l’occurrence des feux de brousse ; deux TdR, pour le nouvel inventaire forestier national et pour l’étude sur l’adoption des foyers améliorés ; un exemple d’un bulletin en ligne sur une espèce ligneuse (créé avec Mailjet) et une présentation Powerpoint du Portail National Changement Climatique.

51 Un tableau montrant les objectifs, résultats et activités clés pour les différents niveau de mise en réseau se trouve sur les sites https://environnement.gouv.ml/ ; http://aedd.gouv.ml/ et http://sifor-mali.net/v2/.

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48 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Par rapport à la structuration régionale du SNGIE, le Mali, à ce jour, ne dispose pas d’un tel cadre institutionnel et organisationnel au niveau régional. Sa mise en place dans une région test (Ségou), et, après évaluation, dans d’autres régions du pays, permettra d’appuyer l’amélioration de la collecte des données régionales et de faciliter leur transmission au niveau national. Créer un cadre régional SNGIE veut égale-ment dire créer un espace de dialogue et de concertation dynamique entre producteurs et utilisateurs de l’information environnementale au niveau régional, à travers lequel il est possible :

• de produire et de diffuser des informations climatiques et forestières qui concernent spécifiquement la région, et

• de renforcer l’appropriation des enjeux climatiques au niveau régional.

Enfin, la création d’une plateforme Jirikoro répond au souci d’engager un changement de compor-tement réel des populations rurales vis-à-vis de leur façon de protéger, de gérer et restaurer les ressources forestières, dans l’objectif d’inverser la tendance à la déforestation.

La structuration que propose la plateforme (figure 24) implique l’ensemble des acteurs directement concer-nés à différents niveaux (interlocuteurs locaux, médias maliens, acteurs de développement) et vise :

• à faciliter la circulation des communications clés sur des questions forestières clés, du niveau local au niveau national et du niveau national au niveau local, et

• à développer des campagnes de sensibilisation sur ces thèmes clés qui sont multicanaux, adaptés aux intérêts des populations et qui s’inscrivent dans la régularité et sur une durée suffisamment longue pour avoir un impact réel.

Ce plan sera développé à titre de test dans les régions de Koulikoro et Sikasso, pour ensuite, après évaluation, s’étendre à toutes les régions du Mali. La campagne de sensibilisation pour réduire et prévenir les feux de brousse tardifs (4.2), destinée aux régions à haut risque de feux de brousse tardifs (Koulikoro, Sikasso, Ségou et Kayes), pourra constituer une des premières sous-stratégies à mettre en place par la plateforme Jirikoro.

Cibles Niveaux Besoins en informations Comment les toucher (canaux)

2 représentants de tous les villages de commune (femme/homme), conseils communaux, structures techniques, ONG, sous-préfecture, radios et autres médias locaux, lycées/écoles techniques, organisations paysannes

Kafo Jirikoro

Plateforme communale

• Information pratique sur les bonnes pratiques et sur leurs faisabilités

• Renforcement de capacités sur comment sensibiliser les autres

• Rencontres de sensibilisation et échange

• radio, théâtre, activités culturelles et sportives

• formations

Conseil du Cercle, représentants des Kafo Jirikoro, structures techniques, ONG, lycées/ écoles techniques, préfecture, faitières des organisations paysannes

Koubé Jirikoro

Plateforme locale

• Information pratique sur les bonnes pratiques et sur leurs faisabilités

• Renforcement de capacité sur comment sensibiliser les autres

Rencontres de Sensibilisation et échange

• radio, théâtre, activités culturelles et sportives

• formations

Assemblée régionale, représentants de Koube Jirikoro, structures techniques, ONG, lycées/écoles techniques, université et Gouvernorat

MaraboloJirikoro

Plateforme régionale

• Information pratique sur les bonnes pratiques et sur leurs faisabilités

• Renforcement de capacités sur comment sensibiliser les autres

Rencontres de sensibilisation et échange

• radio, télé, théâtre, activités culturelles et sportives

• formations

Plateforme nationale

JIRIKORO • Information pratique sur les bonnes pratiques et sur leurs faisabilités

• Formation sur les différentes thématiques

• Rencontres d’échange • Formations • réseaux sociaux, télé, radio

Figure 25 : Structuration plateforme Jirikoro : public ciblé, niveau, besoin d’information et canaux de communication indiqués (source : Plan d’action 4.3, groupe d’auteurs 2019)

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49Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

6.2 Fiches résumées des plans d’actions de

communication retenus

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Remerciements

La présente stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts (2019) n’aura pas pu voir le jour sans les encouragements, les appuis et les contributions de nombreuses personnes et structures.

Nos remerciements s’adressent en particulier : • Au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable

du Mali pour son soutien tout au long du processus d’élaboration du présent document ;

• À la Délégation de l’Union Européenne du Mali pour l’appui financier et technique permettant l’élaboration du document et sa multiplication ;

• Au programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2 pour l’initiative capitale d’appuyer et d’accompagner la communication climatique et forestière ;

• À l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable, pour son investissement en tant que structure porteuse du projet ;

• À la Direction Nationale des Eaux et Forêts, pour ses contributions essentielles permettant la bonne réalisation du présent document ;

• Aux auteurs des structures ayant contribué directement à l’écriture du document et ses plans d’actions détaillés : BACD et SIFOR/DNEF ; DRCA et DCAT/AEDD ; SNGIE/AEDD et ses points focaux de l’ABFN, l’UGMV, l’INSTAT, la CPS/SDRE, la CPS/SEEUDE, la DNACPN, la DNAT, la DNE, la DNPD et la DNGM ; ANEJ ; ORTM ; URTEL ; Réso Climat ; Akvo Foundation ; AVDR ; CARE Mali ; GAAS-Mali ; Mali Folke Center ; les communicateurs de la FAO, d’ENABEL et de la DUE ; GEDEFOR ; ASNaCC/GIZ ; IER et GNT/GDF-CF, et

• À toutes les personnes impliquées de loin ou de près dans l’élaboration du présent document.

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62 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

Références

ANNEE AUTEUR TITRE

2019 AEDD/PGAGERapport final identification et caractérisation des bases de données existantes pour le Système National de Gestion de l’Information Environnementale.

2019MEF (CT-CSLCP / PNUD)

Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable 2019-2023.

2018 ADEME Guide pratique sur le changement climatique.

2018 AEDD Plan de communication 2019-2021.

2018 AEDD Rapport national sur l’état de l’environnement au Mali. 2017-2018.

2018 CPS Mines Énergie Document de la revue 2017 du secteur Mines et Énergie.

2018 DNA Bilan de la campagne agricole 2017-2018.

2018 DNEF Rapport annuel 2017.

2018 DNEF Sixième rapport national sur la mise en œuvre de la convention sur la diversité biologique.

2018 DNP Rapport annuel 2017.

2018 DNPIA Rapport annuel 2017.

2018 FMIConsultations de 2018 au titre de l’article IV et huitième et neuvième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit – Communiqué de presse N°18/191 ; Rapport des services du FMI et déclaration de l’administrateur pour le Mali.

2018 GIEC Cinquième rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

2018 GIZ Plan de communication ASNaCC.

2018 GIZ/AEDDPlan d’investissement pour la mise en œuvre de la contribution déterminée au niveau national (CDN) du Mali. Document principal.

2018 MEADD Plan de communication 2018-2019

2018 MEADD Troisième communication du Mali à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

2018 OCHA Plan de réponse humanitaire, janvier-décembre 2018. Synthèse.

2018 PEP Profil environnemental pays, Mali. Édition 2018.

2018 Reso Climat Plan de communication 2018-2019.

2018 Réso Climat Pacte environnemental.

2018Reso Climat Dévelopement

Rapport : planification du développement local et accord de paris, comment la rendre cohérente avec ses objectifs

2017 AEDD/GIZ Rapport de cartographie des projets changements climatiques au Mali, période 2014-2017.

2017 AGCC Mali 1 Rapport de capitalisation AGCC Mali.

2017 BERGAMETTI et al.Dust uplift potential in the Central Sahel: an analysis based on 10 years of meteorological measurements at high temporal resolution, J. Geophys. Res. Atmos., 122,10.1002/2017JD027471, 2017.

2017 CPS SEEUDE Annuaire statistique 2016.

2017 DNEF Politique Forestière Nationale.

2017 FONABES Schéma directeur d’approvisionnement en combustibles domestiques de Bamako.

2017 INSTAT Recueil de données du Système d’Informations Statistiques Environnementales 2012-2016.

2017 Mali Folke Center https://www.malifolkecenter.org.

2017 OCHA Situation de l’inondation, août 2017.

2017 SAP Enquête nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle (ENSAN, Mali), février 2017.

2016 CDN Contribution déterminée au niveau national du Mali

2016 CPS SDR Annuaire statistique secteur développement rural 2015.

2016 DNP Rapport annuel 2015.

2016MEF (CT-CSLCP / PNUD)

Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable 2016-2018.

Page 65: GLOSSAIRE - SIFOR

63Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019

ANNEE AUTEUR TITRE

2016 OCHA Bulletin humanitaire août-septembre 2016.

2016 PNUD Rapport national sur le développement humain. Édition 2016.

2016 TOURE B. / PNUDÉtude sur la revue du système national de collecte sur l’environnement pour la comptabilité du capital naturel et la désagrégation intégrant les dimensions Genre et Pauvreté au Mali.

2016 UNEP (PARCC/GEF) Améliorer la résilience des aires protégées face au changement climatique au Mali.

2014 CPS SDR Annuaire statistique secteur développement rural 2014.

2014DGPC/UNICEF/REACH

Étude des inondations au Mali 2006-2013.

2014 DNEF Stratégie nationale de la biodiversité.

2014 GIECRapport de synthèse sur les changements climatiques du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

2014 OCDE/CSAO Un Atlas du Sahara-Sahel : économie, géographie, insécurité.

2014 UE Union Européenne Mali. Programme indicatif national 2014-2020.

2013 ERSAP (PNUD/FEM) Document du projet sur l’élargissement du réseau du système des aires protégées.

2013 FAO Analyse des incitations et pénalisations pour le mil et le sorgho au Mali.

2013 FMI Rapport du FMI N°13/111, mai 2013.

2013ILWAC (DGPC/AEDD/OSS)

Rapport final sur la gestion intégrée de la terre et de l’eau pour l’adaptation à la variabilité et au changement climatique au Mali.

2013 Louis Berger (UE) Étude relative à la politique nationale des transports et infrastructures de transport au Mali.

2013 MA Politique de développement agricole du Mali.

2013 MENC Stratégie de communication gouvernementale, 2013-2018.

2012 DNE Stratégie nationale de la politique d’énergie domestique 2012-2017.

2012 GEDEFOR Plan de communication.

2012 GOPAÉlaboration des projections démographiques du Mali (du 1er juillet 2010 au 1er juillet 2035) à partir résultats complets du recensement général de la population et de l’habitat de 2009.

2012 PNUD Rapport national sur le développement humain. Édition 2012.

2012 UN Rapport N° 88880-ML 2012.

2011 AEDD Plan d`Action National Climat 2012-2017.

2011 Mali Météo Rapport annuel.

2011 MEA Politique nationale sur les changements climatiques

2011 MEA Stratégie nationale sur les changements climatiques.

2011 MEA/IPE Évaluation environnementale stratégique du développement rural au Mali, secteurs agriculture, élevage et pêche.

2010 DNEF Stratégie nationale des aires protégées, 2011-2020.

2009 DNACPN Politique nationale d’assainissement

2009 INSTAT Annuaire statistique 2009.

2009 IPE Plan de communication.

2009 PNUD Rapport national sur le développement humain. Édition 2009.

2008 IUCN Parcs et réserves du Mali. Évaluation de l’efficacité de la gestion des aires protégées.

2007 DNM (MET) Programme d’Action National d’Adaptation aux changements climatiques.(PANA)

2006 MMEE Politique nationale de l’eau.

2006 PEP Profil environnemental pays (Mali). Première édition.

2003 DNEF Politique nationale des zones humides.

1998 INSTAT Annuaire statistique 1998.

Page 66: GLOSSAIRE - SIFOR

AUTEURS

La présente stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts a été élaborée dans le cadre du programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2 (AGCC Mali 2).

Elle est le fruit d’un processus d’écriture participative des auteurs issus de plusieurs structures du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD), des points focaux du Système National de Gestion de l’Information Environnementale (SNGIE), des médias maliens, de la société civile, des partenaires de développement et des institutions de recherche concernés par la thématique.

Les plans d’actions notamment, ont été élaborés par : • Le Bureau d’Accueil, Communication et Documentation, la Division Etudes, Programmation et Suivi-

Evaluation; et la Cellule de gestion du Système d’Information Forestière de la Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF).

• Le Département Renforcement des Capacités des Acteurs, le Département Conventions, Accords et Traités et le SNGIE de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD).

• Les points focaux du SNGIE suivants : l’Agence du Bassin du Fleuve Niger, l’Unité Grande Muraille Verte, l’Institut National de la Statistique, les Cellules de Planification et de Statistique du Secteur Développement Rural et du secteur Eau, Environnement, Urbanisme, et Domaine de l’État et les Directions Nationales de l’Assainissement et du Contrôle de la Pollution et des Nuisances, de l’Aménagement du Territoire, de l’Énergie, de la Planification du Développement et de la Géologie et des Mines.

• Le Réseau des Journalistes Africains de l’Environnement du Mali, l’Office de Radiodiffusion et de Télévision du Mali et l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali.

• Le Réso Climat et les ONG Akvo Foundation, AVDR, CARE Mali, GAAS-Mali et Mali Folke Center. • Le service de communication de la FAO, de la Coopération belge/ENABEL, de l’Union Européenne,

du programme de Gestion Décentralisée des Forêts et du projet d’Appui a la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’adaptation aux Changements Climatiques au Mali/GIZ.

• L’Institut d’Économie Rurale et le Groupe National de Travail sur la Gestion Durable des Forêts et la Certification Forestière.

À PROPOS

Le programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2 (AGCC-Mali 2) est mis en œuvre dans le cadre de l’Alliance Mondiale contre le Changement Climatique, créée en 2007 par l’Union européenne afin de renforcer le dialogue et la coopération sur les questions relatives au change-ment climatique.

Objectif global : Contribuer a la gestion durable des ressources naturelles du Mali en réponse aux enjeux liés au changement climatique, particulièrement dans le sous-secteur forêt, a travers une atteinte progres-sive des cibles des objectifs du développement durable (ODD) n°13 : « mesures pour lutter contre les chan-gements climatiques et leurs répercussions », et n°15 : « préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant a leur exploitation durable ».

Objectifs spécifiques :1. Améliorer la communication dans le domaine du changement climatique et des forêts.2. Renforcer la capacité opérationnelle du Système d’Information Forestier (SIFOR). 3. Initier la mise en place d’un système national de suivi Mesure, Notification et Vérification. 4. Améliorer la couverture forestière dans les communes d’intervention.

Objectif spécifique dans le domaine de la communication : Élaborer une stratégie de communica-tion et de diffusion de l’information assortie de plans d’actions pour les partenaires directs du programme, permettant d’améliorer la compréhension du phénomène du changement climatique, le partenariat dyna-mique dans le domaine du changement climatique et des forêts et l’appropriation adéquate des mesures d’atténuation et d’adaptation.

Zone d’intervention : Territoire nationalDomaine : Changement climatiqueSecteur : EnvironnementSous-secteur : Forêt

Partenaires financiers : Union Européenne (UE) et le Gouvernement du Mali (GdM)Financement : 7 150 000 € (90% UE et 10% GdM)Mise en œuvre : Juin 2017 a décembre 2023Maitre d’ouvrage : Ministère chargé des Affaires Étrangères et de la Coopération internationale au Mali et la Cellule d’appui a l’Ordonnateur National du Fonds Européen de Développement (FED)Maître d’œuvre : Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable ;Organes de gestion : la Cellule de gestion du programme et le Comité national de pilotage

Bénéficiaires directs de la stratégie de communication : L’AEDD dans son mandat de diffusion de l’information liée au changement climatique et a l’environnement. Le Comité National Changements clima-tiques (CNCC) dans son rôle de négociateur national et la DNEF dans son mandat de préserver les forêts

Coordination du processus d’élaboration de la stratégie : AGRECO, Ilse Tempelaar

Photographies : ©Nicolas Réméné

Mise en page : ©Sandra Derichs

Impression :Imprim-Service s.a.

Contact :délé[email protected]

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PARTENAIRES DIRECTS

L’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), créée en 2010 sous tutelle du MEADD, veille a l’intégration de la préservation de la diversité biologique et de la lutte contre la déser-tification et le changement climatique dans les politiques, les projets et les programmes de développement. Entre autres, elle suit la mise en œuvre de la politique et de la stratégie nationale sur les changements cli-matiques, assure la mise en place effective du SNGIE et mobilise des ressources pour mener des actions de protection de l’environnement. Elle assure le secrétariat permanent du Comité National Changement Climatique, organise en tant qu’autorité nationale du mécanisme de développement propre des sessions d’information sur ce mécanisme et organise des débats et des événements thématiques sur l’environnement. Elle donne un appui-conseil aux collectivités par rapport a l’intégration de la dimension environnementale dans leurs plans de développement économiques, sociaux et culturels (PDSEC) et assure le suivi d’une dizaine de projets et programmes.

La Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF) au niveau du MEADD a pour mission d’élabo-rer les éléments de la politique nationale en matière de conservation des eaux et des sols, de lutte contre la désertification, de gestion durable des ressources naturelles, de la préservation de la diversité biologique et de la promotion et valorisation des produits de la forêt et de la faune sauvage et d’assurer la coordination et le contrôle de leur mise en œuvre. La DNEF participe aux négociations des conventions, des accords et des traités internationaux relatifs a la conservation des forêts et de la faune et veille a leur application. Elle assure la collecte, le traitement et la diffusion des données statistiques au niveau forestier et forme les col-lectivités territoriales en matière de gestion décentralisée des ressources naturelles. La DNEF, a travers plus de 800 agents employés sur l’ensemble du pays, assure le suivi des aires protégées, des conventions signées pour la gestion des forêts communales et l’état de la grande faune, traduit ces données en taux de cou-verture forestière nationale annuelle, en nombre d’espèces animales et végétales menacées, disparues ou réapparues. Elle effectue également un suivi de l’approvisionnement en bois-énergie de la ville de Bamako au niveau des postes de contrôle du district et traite ces données afin de fournir les quantités de bois et de charbon de bois utilisées par commune. Elle est appuyée dans ce travail par la Cellule de gestion du SIFOR.

La Cellule de gestion du Système d’Information Forestier (SIFOR) se veut une aide a la planifica-tion et au suivi de la gestion des ressources forestières au niveau central et décentralisé. L’objectif principal qui lui est attribué est de faire connaître le patrimoine ligneux du Mali et d’assurer le suivi de son évolution. Sur le moyen et long terme, elle veut développer un service de documentation et de diffusion des informations sur les dynamiques écologiques et environnementales au Mali. Actuellement rattachée a la Division Etudes, Programmation et Suivi-Evaluation de la DNEF, elle a bénéficié d’un appui dans ce sens et devrait évoluer vers une structure rattachée a la DNEF sous le nom de « Centre de Gestion de l’Information Forestière » ou CGIF.

La Cellule d’appui à l’Ordonnateur National du Fonds Européen de Développement (CONFED) a été créée en 1997 pour permettre a l’Ordonnateur national de jouer pleinement son rôle de représentant dans toutes les activités de la coopération Mali-UE dans la programmation, la gestion et le suivi des projets et programmes prévus dans le Plan indicatif national et financés par le Fonds Européen de Développement.

La présente stratégie de communication dans le domaine du changement clima-tique et des forêts a été élaborée dans le cadre du programme Alliance Globale contre le Changement Climatique au Mali phase 2 (AGCC Mali 2), financé par l’Union Européenne et le Gouvernement du Mali.

Sa réalisation, conduite selon un processus inclusif, a impliqué une trentaine d’auteurs issus du Ministère de l’Environnement et d’autres structures étatiques, des médias, de la société civile, des partenaires de développement et des institutions de recherche et a associé des nombreux acteurs actifs dans la communication climatique et forestière.

La stratégie se présente en trois parties : • Le contexte, la thématique et la méthode d’écriture participative utilisée pour réaliser le

présent document. • Les enjeux actuels dans le domaine du changement climatique et des forêts au Mali et

les axes prioritaires de communication retenus. • Les plans d’actions de communication, élaborés par les auteurs.

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64 Stratégie de communication dans le domaine du changement climatique et des forêts - AGCC Mali 2 - Bamako 09/2019