GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

48
MEM MASTER SPECIALIS Présenté et so Trava - David MOYENGA Ingénieur de Rech - Wilfried MOUSSAVOU : Doctorant au LBE Jury d’évaluation du mémoire Président : Membres et correcteurs : GESTION DES D DES LABORAT Biomasse Energie e D MOIRE POUR L’OBTENTION DU SE EN GENIE SANITAIRE ET ENVIRO outenu publiquement le 22 septembre 2011 pa Natty Nattoye KPAI aux co-dirigés par : herche au LEDES, UTER GVEA EB, UTER GEI e : : Christel BRUNSCHWIG : Franck LALANNE Boukary SAWADOGO Prom DECHETS CHIMIQUES LIQUIDE TOIRES DE 2iE : CAS DU LBEB et Biocarburants) ET DU LEDES Dépollution, Ecosystèmes et Santé) ONNEMENT ar : motion 2010-2011 ES ET SOLIDES B (Laboratoire (Laboratoire Eau )

Transcript of GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

Page 1: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

MEMOIR

MASTER SPECIALISE EN GENIE

Présenté et soutenu publiquement le

Travaux

- David MOYENGA

Ingénieur de Recherche au LEDES,

- Wilfried MOUSSAVOU :

Doctorant au LBEB

Jury d’évaluation du mémoire

Président :

Membres et correcteurs :

GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDESDES LABORATOIRES DE 2iE

Biomasse Energie et Dépollution, Ecosystèmes et Santé)

MEMOIR E POUR L’OBTENTION DU

SPECIALISE EN GENIE SANITAIRE ET ENVIRONNEMENT

t soutenu publiquement le 22 septembre 2011 par

Natty Nattoye KPAI

Travaux co-dirigés par :

Ingénieur de Recherche au LEDES, UTER GVEA

Doctorant au LBEB, UTER GEI

mémoire :

: Christel BRUNSCHWIG

: Franck LALANNE

Boukary SAWADOGO

Promotion

GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDESDES LABORATOIRES DE 2iE : CAS DU LBEB (Laboratoire

et Biocarburants) ET DU LEDES (Laboratoire Eau Dépollution, Ecosystèmes et Santé)

ENVIRONNEMENT

par :

Promotion 2010-2011

GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES : CAS DU LBEB (Laboratoire

Biocarburants) ET DU LEDES (Laboratoire Eau Dépollution, Ecosystèmes et Santé)

Page 2: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 i

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à mon père KPAI Gaston, à ma mère GUEYE Pauline,

ainsi qu’à tous mes frères et sœurs. Que la paix, la joie, le succès et la victoire de

JESUS CHRIST notre Seigneur et Sauveur, nous accompagnent tous les jours de

notre vie.

Amen !

Page 3: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 ii

REMERCIEMENTS

Cette étude résulte de la contribution d’un certain nombre de personnes à qui je voudrais bien

réitérer mes sincères remerciements.

Tout d’abord, je tiens à remercier vivement Messieurs Joël BLIN et Didier LECOMTE,

respectivement Directeur du Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants (LBEB), et du

Laboratoire Eau, Dépollution, Ecosystèmes et Santé (LEDES) pour m’avoir permis de réaliser

ce stage au sein des dits laboratoires.

Mes remerciements vont également à l’endroit de Messieurs David MOYENGA et Wilfried

MOUSSAVOU, mes co-encadrants, pour leur disponibilité et leur contribution dans la

réalisation de ce travail.

Je tiens à remercier Mesdames Salimata SPINATO, Christel BRUNSCHWIG et Messieurs

Boukary SAWADOGO, Seyram SOSSOU, Oumar SAVADOGO, Armel Cyrille Dopé YAPI,

Yohan RICHARDSON, Odilon Amour CHANGOTADE pour leurs critiques et observations

pertinentes dont le seul but était l’amélioration du document.

J’exprime ma profonde gratitude à tous les membres du LBEB et du LEDES qui ont bien

voulu accepter de répondre au questionnaire élaboré dans le cadre de ce travail. Votre

collaboration a été d’un apport capital dans l’acquisition des résultats.

Je remercie Messieurs Souleymane SABO et Wilfried SOME, de la Direction de la Propreté

de la mairie de Ouagadougou, qui ont mis à ma disposition toutes les informations utiles à la

réalisation de ce document.

Que tous les collègues de la promotion 2010-2011 du Master Spécialisé Génie Sanitaire et

Environnement et amis de la Fondation 2iE trouvent ici l’expression de ma reconnaissance

pour l’entraide mutuelle. Je voudrais signifier à tous, en ces quelques phrases, mes vifs et

chaleureux remerciements.

J’aimerais dire grand merci à la famille TAY pour leur soutien moral, spirituel et financier.

Enfin, j’exprime ma reconnaissance à la commission de l’UEMOA pour le financement de

cette formation à 2iE.

Page 4: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 iii

RESUME

Le devenir des déchets chimiques de laboratoire reste un fait préoccupant dans les institutions

de recherche au niveau national et international. Les dangers environnementaux et les risques

sanitaires liés à l’utilisation des produits chimiques des laboratoires sont avérés et connus.

Conscient de cet état de fait, l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de

l’Environnement a initié la présente étude en vue de mettre en place une stratégie de gestion

des déchets chimiques générés par ses laboratoires. Cette étude a été réalisée sur deux

laboratoires pilotes : le Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants (LBEB), et le

Laboratoire Eau Dépollution Ecosystèmes et Santé (LEDES). L’état des lieux de la gestion

des déchets chimiques de ces deux laboratoires a été réalisé au moyen de questionnaires

auprès du personnel, d’entretiens, et des observations directes.

Il ressort de l’ensemble des données recueillies que les laboratoires investigués génèrent plus

de déchets liquides (465 L) que solides (0,103 m3). Malgré les efforts entrepris par 2iE, le

mode de gestion des déchets chimiques présente des insuffisances. Le plan de gestion proposé

permettra une amélioration des dispositions actuelles. Pour parvenir à une gestion efficace de

ses déchets de laboratoire, deux partenaires potentiels ont été identifiés. Il s’agit de la mairie

de Ouagadougou, notamment la direction de la propreté, et une entreprise spécialisée dans le

traitement des déchets dangereux : ENVIPUR.

La mise en œuvre du plan de gestion découlant de cette étude permettra à 2iE de renforcer son

système de management environnemental.

Mots clés :

1- Déchets chimiques

2- Laboratoire

3- Gestion

Page 5: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 iv

ABSTRACT

Laboratory chemical waste disposal is still a big concern in research institutions at national

and international level. Environmental hazards and health risks associated with the use of lab

chemicals are well known.

Then, the International Institute for Water and Environmental Engineering has initiated this

study to develop a management strategy for chemical wastes generated by its laboratories.

This study was carried out on two pilot laboratories: Biomass Energy and Biofuels Laboratory

(LBEB) and Water, Decontamination, Ecosystem and Health Laboratory (LEDES). The waste

management procedures of these laboratories were assessed using questionnaires, interviews

and direct observations. It appears from all data that laboratories investigated generate more

liquid wastes (465 L) than solid wastes (0,103 m3). Despite the efforts undertook by 2iE, the

chemical waste management presents shortcomings. To achieve effective management of

2iE’s laboratory waste, two potential partners were identified. There are the city town of

Ouagadougou, mainly the Direction of hygiene, and a company specialized in hazardous

waste treatment: ENVIPUR. The implementation of the proposed management plan resulting

from this study will allow 2iE to strengthen its environmental management system.

Keywords:

1 - Chemical Wastes

2 - Laboratory

3 - Management

Page 6: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 v

LISTE DES ABREVIATIONS

2iE : Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement

CED : Code Européen des Déchets

CET : Centre d’Enfouissement Technique

CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement

CTVD : Centre de Traitement et de Valorisation de Déchets

DTQD : Déchets Toxiques en Quantité Dispersée

EIER : Ecole inter-état des Ingénieurs de l’Equipement Rural

EPFL : Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

ETSHER : Ecole des Techniciens Supérieurs de l'Hydraulique et de l'Equipement Rural

LBEB : Laboratoire Biomasse Energie Biocarburants

LEDES : Laboratoire Eau Dépollution Ecosystèmes et Santé

ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement

PCB PolyChloroBiphényles

PEHD : PolyEthylène Haute Densité

PVC : Polychlorure de Vinyle

REACH : Registration Evaluation and Authorisation of CHemical products

SONABHY : SOciété NAtionale Burkinabé d’Hydrocarbure

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Page 7: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 vi

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ................................................................................................................................. i

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii

RESUME ................................................................................................................................... iii

ABSTRACT .............................................................................................................................. iv

LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. v

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ vi

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................ viii

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

CHAPITRE I : GENERALITES ................................................................................................ 4

1.1. Présentation de la structure d’accueil (2iE) ..................................................................... 4

1.1.1. Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants ....................................................... 4

1.1.2. Laboratoire Eau, Dépollution, Ecosystèmes et Santé ............................................... 4

1.2. Synthèse bibliographique ................................................................................................ 5

1.2.1. Approche terminologique ......................................................................................... 5

1.2.2. Classification des déchets de laboratoire .................................................................. 5

1.2.3. Gestion des déchets chimiques de laboratoire .......................................................... 6

1.2.4. Cadre réglementaire de la gestion des déchets chimiques ........................................ 8

CHAPITRE II : METHODOLOGIE ........................................................................................ 10

2.1. Méthodes de collecte des données ................................................................................. 10

2.1.1. Enquête auprès du personnel des laboratoires ........................................................ 10

2.1.2. Entretiens particuliers ............................................................................................. 10

2.1.3. Observations directes .............................................................................................. 10

2.2. Traitement des données ................................................................................................. 11

2.3. Difficultés et contraintes ................................................................................................ 11

CHAPITRE III : RESULTATS ................................................................................................ 12

3.1. Présentation des enquêtés .............................................................................................. 12

3.2. Activités des laboratoires ............................................................................................... 12

3.3. Caractérisation des déchets chimiques des laboratoires ................................................ 14

3.3.1. Nature des déchets générés ..................................................................................... 14

3.3.2. Quantification globale des déchets ......................................................................... 16

3.3.3. Quantification des déchets produits par type de manipulation ............................... 18

3.3.4. Variation mensuelle des quantités de déchets produits ........................................... 19

Page 8: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 vii

3.4. Gestion des déchets chimiques au sein des deux laboratoires ....................................... 21

3.4.1. Au LBEB ................................................................................................................ 21

3.4.2. Au LEDES .............................................................................................................. 22

3.5. Moyens de traitement existants au Burkina ................................................................... 23

3.5. Aspect financier ............................................................................................................. 23

CHAPITRE IV : DISCUSSION ET ANALYSES ................................................................... 24

CHAPITRE V : PROPOSITION DE SOLUTIONS POUR LA GESTION DES DECHETS CHIMIQUES ............................................................................................................................ 27

CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..................................................................................... 31

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 32

ANNEXES ............................................................................................................................... 34

Page 9: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 viii

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LBEB de janvier à juin 2011 .................................................................................................................................................. 13

Figure 2 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LEDES de janvier à juin 2011 .................................................................................................................................................. 13

Figure 3 : Exemples de déchets chimiques solides rencontrés au LBEB et au LEDES .......... 14

Figure 4 : Exemples de déchets liquides rencontrés au LBEB et au LEDES .......................... 15

Figure 5 : Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011 ................................................................................................................................ 17

Figure 6 : Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011 .................................................................................................................... 17

Figure 7 : Quantité de déchets liquides produits au LBEB par type de manipulation de janvier à juin 2011 ................................................................................................................................ 18

Figure 8 : Quantité de déchets liquides produits au LEDES par type de manipulation de janvier à juin 2011 .................................................................................................................... 19

Figure 9 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011 ................................................................................. 20

Figure 10 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011 ............................................................................... 21

Figure 11 : Déchets chimiques au LBEB ................................................................................. 22

Figure 12 : Déchets chimiques au LEDES ............................................................................... 22

Figure 13 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LBEB ..................... 30

Figure 14 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LEDES ................... 30

Page 10: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 1

INTRODUCTION

La notion de développement durable, apparaît aujourd'hui comme incontournable en

considérant les nombreuses catastrophes industrielles produites au cours de ces dernières

années. Ces catastrophes ont entrainé des dégradations, le plus souvent, irréversibles de

l’environnement naturel et humain. Suite à ce triste constat historique, l’apparition d'outils de

développement durable est une des voies qui s'ouvrent pour la résolution de ces problèmes.

L’un des plus connus de ces outils est le système de management environnemental : outil de

gestion des entreprises, des collectivités territoriales ou des administrations qui leur

permettent de s’organiser de manière à réduire et maîtriser leurs impacts sur l’environnement.

Il inscrit l’engagement d’amélioration environnementale de l’entreprise ou de la collectivité

dans la durée en lui permettant de se perfectionner continuellement.

Cette vision de protection de l’environnement telle que perçue par les industriels et autres

acteurs au développement concerne également les universités et grandes écoles (Hanff et al.,

2011). Dans plusieurs pays du monde, les institutions d’enseignement et de recherche ainsi

que certaines structures étatiques se sont engagées dans cette lancée. A titre d’exemple, nous

pouvons citer l’Université Montpellier 2 qui a édité son propre Agenda 21 (Guyon et Thaler,

2007). Les universités de Genève et Lausanne, et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

(EPFL) ont conçu chacune un guide de gestion de leurs déchets. Par ailleurs, l’Agence

Tunisienne de la Gestion des Déchets a élaboré son manuel de gestion des déchets chimiques

provenant des laboratoires (ANGED, 2010).

La mise en place du concept de développement durable a suscité plusieurs grandes rencontres

internationales qui ont conduit à l’élaboration de bon nombre de conventions et lois. En

France, la plus récente d’entre elles et qui intègre explicitement le volet information et

formation en milieu académique est celle du Grenelle Environnement. Cette loi vise à intégrer

le développement durable aux stratégies des universités et institut de recherche. Il s’agit

d’élaborer un « plan vert » pour les campus et de labelliser universités et grandes écoles sur la

base de critères de développement durable (performance énergétique des bâtiments, accès par

les transports en commun, empreinte écologique, bilan carbone…).

Cette démarche environnementale ne laisse pas indifférent l’Institut International d’Ingénierie

de l’Eau et de l’Environnement (2iE) étant donné sa vision du développement durable. L’une

de ses actions concrètes est la rédaction du manuel d’écoresponsabilité conçu pour la

sensibilisation des étudiants et du personnel (Weisman et Nganoah, 2011). Ce document met

en exergue l’impact de 2iE sur l’environnement en traitant trois aspects que sont l’eau,

Page 11: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 2

l’énergie et les déchets. Cependant, la question des déchets chimiques générés par les

laboratoires de l’institut pourrait y être ajoutée puisqu’elle constitue un aspect très important à

prendre en compte dans la mise en œuvre d’une vision stratégique en matière de protection de

l’environnement.

CONTEXTE

La fondation 2iE connaît un accroissement des connaissances et un développement de

nouvelles approches dans le domaine de la recherche. Aujourd’hui, la prise en compte des

problèmes induits par la production de déchets dangereux dans les établissements

d’enseignement supérieur et de recherche semble incontournable (Girard et al., 1998). Les

dangers environnementaux et les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits chimiques

des laboratoires sont avérés et connus. En effet, les activités menées dans les laboratoires

nécessitent l’utilisation de substances chimiques très variées et par conséquent génèrent des

déchets chimiques dont la composition est assez complexe. Une insuffisance ou absence de

stratégie de collecte et de retraitement de ces déchets potentiellement toxiques constituent un

danger tant pour l’homme que pour l’environnement.

Des textes et conventions émergent et deviennent de plus en plus exigeants. En 2002, au

sommet mondial sur le développement durable tenu à Johannesburg, le plan d’action adopté

recommande que d’ici 2020, les substances chimiques soient produites et utilisées de manière

à réduire au minimum leurs effets nocifs sur la santé et l’environnement. Dans une démarche

intégrée Qualité-Environnement et dans l’esprit des dispositions conventionnelles,

l’élimination adéquate des déchets chimiques devient une préoccupation pour 2iE. Cette

préoccupation s’avère encore très pertinente au regard de l’extension de sa plate-forme de

recherche prévue pour les années à venir. Ainsi, le Laboratoire Biomasse Energie et

Biocarburant (LBEB) et le Laboratoire Eau Dépollution Ecosystèmes et Santé (LEDES) de

2iE ont été choisis comme sites pilotes pour la mise en œuvre de ce projet. Ces laboratoires

qui utilisent particulièrement des produits chimiques souhaitent prendre des initiatives pour

parvenir à une gestion adéquate des déchets émanant des activités de recherche.

Page 12: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 3

OBJECTIFS DE L’ETUDE

L’objectif général de ce travail est d’élaborer une stratégie de gestion des déchets chimiques

provenant de ces laboratoires. Il s’agit spécifiquement de :

- Faire l’état des lieux des déchets générés par les deux laboratoires et de leur mode de

gestion actuelle ;

- Proposer des solutions de tri et de collecte, de stockage, de traitement et d’élimination

des déchets ;

- Explorer les solutions et estimer les coûts de traitement et d’élimination.

Ce mémoire comporte 4 parties. La première traite des généralités. La deuxième présente le

matériel et les méthodes utilisées pour atteindre nos objectifs. Les résultats et la discussion

constituent la troisième tandis la quatrième aborde les propositions de plan de gestion.

Page 13: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 4

CHAPITRE I : GENERALITES

1.1. Présentation de la structure d’accueil (2iE)

2iE a été créé en janvier 2007. Localisé au Burkina Faso, la fondation 2iE a hérité des deux

sites de l’ex-groupe EIER-ETSHER. Ces sites sont situés l’un à Ouagadougou et l’autre à

Kamboinsé (village situé à 15 km de Ouagadougou)

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_2ie). C’est un centre de formation et de recherche

d’excellence qui forme des techniciens et des ingénieurs dans les domaines de l’eau, l’énergie,

l’environnement, le génie civil et les mines. Il dispose de 5 laboratoires opérationnels et une

plate-forme transdisciplinaire de recherche sur l’ensemble de ces 2 sites, parmi lesquels

figurent le LEDES et le LBEB (Hanff et al., 2011).

1.1.1. Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants

Le Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants est une plateforme dédiée à la recherche,

l’enseignement et l’expertise dans le domaine des bioénergies pour le continent africain. Il se

trouve à Kamboinsé. Inauguré en septembre 2008, ce laboratoire a été créé en collaboration

avec le CIRAD. Ces objectifs se résument à développer des procédés de conversion

énergétique de la biomasse pour la production de chaleur, de force motrice, d’électricité et de

carburant pour le transport, qui soient adaptés à la demande des pays africains et à analyser les

modalités d’émergence et les impacts potentiels de ces technologies et des filières

correspondantes.

1.1.2. Laboratoire Eau, Dépollution, Ecosystèmes et Santé

Les recherches menées au sein du LEDES ont comme objectif général d'analyser et de

comprendre les impacts des activités anthropiques sur la qualité des écosystèmes et la santé

humaine puis de développer des méthodologies et des technologies innovantes de

remédiation. Ces technologies concernent les procédés de désinfection, de décontamination

des eaux de boisson et des rejets industriels. Les activités du LEDES visent à proposer des

solutions adaptées aux contextes socio-économiques et culturels de l’Afrique afin

d’augmenter le taux d’accès des populations à un système d’assainissement de base. Un autre

axe de recherche du LEDES est le développement de l’assainissement écologique et productif

par l’intégration du recyclage des déchets liquides et solides traitées en agriculture.

Page 14: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 5

1.2. Synthèse bibliographique

1.2.1. Approche terminologique

Au sens de l’article 1 de la convention de Bamako, du 22 avril 1998 sur l'interdiction

d'importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements

transfrontières et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique, les déchets sont des

substances ou matières qu'on élimine, qu'on a l'intention d'éliminer ou qu'on est tenu

d'éliminer en vertu des dispositions du droit national. Dans les laboratoires de recherche, on

distingue généralement les déchets normaux et les déchets spéciaux. Parmi les déchets

spéciaux on distingue les déchets chimiques, biologiques, radioactifs et mixtes.

Les déchets chimiques renferment les produits toxiques y compris récipient d’origine et les

corps solides ou liquides souillés par des chimiques. Selon la loi n°002/94/ADP du 19 janvier

1994 portant code de l’environnement au Burkina, les déchets chimiques sont assimilés aux

déchets industriels. Comparativement aux flux importants de produits utilisés dans l’industrie,

les laboratoires d’analyses et de recherche réalisent des prototypes ou des expérimentations

sur de petites quantités (Girard et al., 1998). Les déchets de manipulation sont alors produits

en petites quantités et sont qualifiés de « Déchets Toxiques en Quantité Dispersée (DTQD)».

Cette appellation est due au fait que ces substances chimiques toxiques sont difficilement

mobilisables.

1.2.2. Classification des déchets de laboratoire

Dans le souci d’apporter une plus grande précision au niveau des types de déchets et

d’adopter un langage commun, la commission européenne a élaboré le Catalogue Européen

des Déchets (CED) (www.environnement.gouv.fr). Chaque déchet est désigné par son code de

nomenclature (code à 6 chiffres), comprenant :

- sa catégorie d’origine (1er et 2ème chiffres) ;

- son regroupement intermédiaire (3ème et 4ème chiffres) ;

- sa désignation (5ème et 6ème chiffres).

Par ailleurs, les déchets de laboratoire peuvent être classés selon leurs niveaux de dangerosité.

L’identification des dangers liés aux déchets chimiques en tant que matières dangereuses

permet d’identifier 3 catégories.

• Classes de danger physique : matières et objets explosifs, gaz inflammables, aérosols

inflammables, gaz comburants, , liquides inflammables, matières solides inflammables

Page 15: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 6

liquides comburants, matières solides comburantes, péroxydes organiques, matières

corrosives pour le métaux.

• Classes de danger pour la santé : toxicité aigüe, corrosion cutanée, lésions oculaires

graves, sensibilisation respiratoire, mutagénicité, cancérogénéité, toxicité pour la

reproduction.

• Classes de danger pour l'environnement : danger pour le milieu aquatique.

1.2.3. Gestion des déchets chimiques de laboratoire

Une gestion de déchet visant la sécurité sanitaire des personnes comporte généralement, les

étapes du tri à la source, de la collecte et stockage, du traitement et/ou de l’élimination

(Connor, 1990; Meakin, 1992).

• Tri à la source

Les laboratoires peuvent être le siège d'activités très diverses et cette diversité se retrouve

dans les déchets. La grande disparité de leurs propriétés chimiques, physiques, toxicologiques

ou environnementales impose une ségrégation en de nombreuses fractions. Le tri de ces

déchets occupe une position clé dans une gestion adéquate (Ecologie du travail, 2005).

Séparer a posteriori un mélange de déchets chimiques est souvent impossible ou demande un

effort considérable. Or leurs propriétés respectives peuvent exiger des traitements différents.

Un tri systématique à la source est donc impératif. Ce tri contribue également à limiter les

manutentions ultérieures, à faciliter la préparation au transport et il oriente d'emblée les

déchets vers le traitement approprié.

Lorsqu’on procède au regroupement des déchets par catégorie, il est indispensable de faire

attention aux incompatibilités chimiques. Des exemples de mélanges à éviter sont:

� les solvants chlorés / les solvants non chlorés ;

� les déchets minéraux / les déchets organiques ;

� les déchets cyanurés avec tout autre déchet ;

� les déchets contenant des PCB avec tout autre déchet (ANGED, 2010).

• Collecte et Stockage

Les déchets chimiques doivent être collectés dans des récipients appropriés puis stockés dans

des conditions sécuritaires. Les déchets chimiques sont apportés sur les points de ramassage

ou de stockage soit dans leur emballage d’origine ou dans des récipients hermétiques

compatibles avec leur contenu. De manière générale, le matériau le plus approprié pour les

Page 16: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 7

déchets liquides est le polyéthylène à haute densité (PEHD). Pour les acides minéraux très

oxydants, il faut recourir au chlorure de polyvinyle (PVC), voire au verre (avec emballage

extérieur ou gaine de protection). Tous les récipients doivent être étiquetés afin de connaître la

nature du produit et les risques principaux. Une manière recommandée d’identifier les

catégories de déchets est de les disposer selon des codes couleur (chromocodage). Le système

de codes couleur permet une identification immédiate et non équivoque du risque associé au

déchet considéré. Il réduit entre autres les risques d’erreurs lors du tri (Augris et al., 2002).

Il ne faut jamais collecter, même temporairement, des produits corrosifs dans des récipients

en métal. En pratique, les contenants utilisés ne doivent pas être d’un volume supérieur à 20

litres, afin d’en faciliter la manutention (ANGED, 2010).

• Traitement et ou élimination

Il existe de nombreuses techniques de traitement des déchets chimiques. L'incinération

constitue un moyen efficace d'élimination d'une grande partie des déchets toxiques comme les

déchets organiques, les eaux phénolées, les hydrocarbures, les déchets chlorés. Les

températures de fonctionnement des centres d’incinération varient entre 900°C (déchets

simples) à 1 200°C (déchets organochlorés). Les fumées doivent subir, conformément à la

réglementation, un lavage et un dépoussiérage.

Dans certains cas l'évapo-incinération est réalisée. Cette technique combine incinération et

traitement physicochimique. Il s'agit d'un cassage thermique au cours duquel la phase aqueuse

d'un mélange eau / hydrocarbure est vaporisée. La phase liquide hydrocarbure se trouve

concentrée, ce qui rend son incinération plus facile et moins coûteuse.

L'eau en phase vapeur subit un traitement d'oxydation thermique à haute température qui

permet d’éliminer la phase organique résiduelle.

Les déchets de laboratoire peuvent être traités :

• par neutralisation, procédé consistant à ajuster le pH d'une solution en ajoutant un acide ou

une base selon que le produit initial est basique ou acide.

• par oxydoréduction qui est essentiellement appliquée à deux types de déchets : les déchets

cyanurés qui subissent une oxydation transformant les cyanures en cyanates et les déchets

contenant du chrome qui sont déchromatés par réduction du chrome VI toxique en chrome III

moins toxique (Laforest et al., 2010).

Page 17: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 8

• par cassage d'émulsion qui permet de séparer la phase aqueuse de la phase huileuse par

réaction en milieu acide.

• La précipitation insolubilise les métaux contenus dans les solutions par la formation

d'hydroxydes (ADEME, 1999).

1.2.4. Cadre réglementaire de la gestion des déchets chimiques

Au niveau européen

Des grands principes ont été érigés sur la gestion des déchets. Les impératifs économiques liés

aux conditions de concurrence, joints à des objectifs d’amélioration de la qualité de vie et de

protection de l’environnement, ont présidé aux premières décisions de la communauté

européenne relative aux déchets et à leur élimination.

La directive 75/442/CEE du 15 juillet 1975, modifiée par la directive 91/156/CEE du 18 mars

1991, fixe les objectifs généraux à atteindre dans le domaine de la gestion des déchets. Ces

textes mettent en exergue quatre grands principes :

- le principe de prévention : les Etats membres doivent mener une politique apte à réduire au

maximum la quantité et la nocivité des déchets, ainsi que les risques de pollution liés à leur

production ;

- le principe d’élimination : les déchets doivent être éliminés ou valorisés sans mettre en

danger la santé de l’homme, sans porter préjudice à l’environnement, notamment sans créer

des risques pour l’eau, l’air et le sol ;

- le principe du « pollueur payeur » : la partie des coûts non couverte par la valorisation des

déchets doit être supportée conformément au principe dit du pollueur payeur ;

- le principe de planification : les Etats membres sont tenus de désigner une autorité

compétente assurant l’application du principe de gestion des déchets, par établissement de

plan portant notamment sur les types, quantités et origines des déchets à valoriser ou éliminer,

les prescriptions techniques générales, toutes les prescriptions concernant les déchets

particuliers, les sites et installations appropriés pour leur élimination.

Jusqu’à une date plus récente, l’un des problèmes posés par l’évolution industrielle, à savoir

la multiplication des molécules, a conduit à l’instauration de la réglementation REACH

(Registration, Evaluation and Authorisation of CHemical products). Le nombre de molécules

produites par l’industrie chimique est de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers (Bourrellier,

Page 18: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 9

2008). Par conséquent, le règlement européen REACH, qui est entré en vigueur le 1er juin

2007, impose désormais un enregistrement des nouvelles substances et des produits

commercialisés au-delà d’un certain tonnage, sur la base d’un dossier contenant une

évaluation systématique des risques.

Au Burkina Faso

Des décrets et lois ont été édités au niveau du Burkina en faveur de la protection de

l’environnement contre les déchets issus des activités anthropiques :

• La loi n°002/94/ADP du 19 janvier 1994, portant code de l’environnement au Burkina-

Faso établit les principes fondamentaux destinées à préserver l’environnement et améliorer

le cadre de vie au Burkina-Faso, notamment l’application du principe pollueur-payeur. Au

regard de ses articles 11 et 12, les laboratoires de recherche sont considérés comme des

établissements dangereux de deuxième classe. Par conséquent, des mesures doivent être

prises pour prévenir les dangers ou les incommodités susceptibles d’être engendrés par ces

établissements.

• Le décret n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet, portant champ d’application contenu

et procédure de l’étude et de la notion d’impact sur l’environnement et le décret n°2001-

185/PRES/PM/MEE du 07 mai 2001 portant fixation des normes de rejets de polluants

dans l’air, l’eau et le sol, viennent en application de la loi.

Outre les décret et lois, l’Etat Burkinabé a ratifié la convention de Bâle et celle de Bamako.

• La Convention de Bâle a été ratifiée par le Burkina-Faso le 04 Novembre 1999

(http://www.basel.int/ratif/convention.htm ). Elle traite des mouvements transfrontaliers

des déchets dangereux et leurs éliminations. Malgré l’existence de cette convention, les

Etats africains ont jugés nécessaire d’en élaborer une nouvelle pour réglementer la gestion

des déchets dangereux en Afrique. En effet, les dispositions de la convention de Bâle ne

visent pas systématiquement à protéger l’Afrique contre les mouvements transfrontières de

déchets dangereux. C’est la raison pour laquelle ils ont élaboré la convention de Bamako le

30 janvier 1991. Son champ d’application est plus large que celui de Bâle. Il intègre les

déchets radioactifs et les déchets ménagers collectés.

• La Convention de Bamako entrée en vigueur le 22 avril 1998, a été ratifiée par le Burkina

le 10 juin 2009. Cette convention, adoptée sous l'égide de l'Organisation de l'unité

africaine, interdit l'importation en Afrique de déchets dangereux et radioactifs en

provenance de parties non contractantes. Elle soumet les mouvements au sein du continent

africain à un système proche des procédures de la convention de Bâle.

Page 19: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 10

CHAPITRE II : METHODOLOGIE

2.1. Méthodes de collecte des données

2.1.1. Enquête auprès du personnel des laboratoires

La population d’étude est l’ensemble du personnel des 2 laboratoires. Pour un laboratoire

donné on regroupera sous le vocable « personnel » les membres de l’équipe du laboratoire

ainsi que les stagiaires accueillis pendant la phase de l’enquête. Cette phase a duré 3 mois

soit d’avril à juin 2011. Cependant, les informations collectées ont porté sur la période

d’activités de janvier à juin 2011 et concernaient :

• les profils et statut de chaque membre du personnel ainsi que les activités de recherche

menées au sein de chaque laboratoire ;

• les types et les quantités de produits chimiques utilisés pour les différentes

manipulations ;

• les types et les quantités des déchets résultants de ces manipulations ;

• le devenir de ces déchets une fois produits.

Compte tenu de la taille du personnel relativement petite, notre démarche à consisté au

recensement de tout le personnel pour l’enquête.

2.1.2. Entretiens particuliers

Outre les enquêtes effectuées dans les laboratoires, nous avons eu des entretiens avec des

personnes ressources de certaines institutions et entreprises de la place. La Direction de la

Propreté de la mairie de Ouagadougou a été sollicitée pour des informations concernant la

politique mise en place pour les déchets dangereux de laboratoire. De même, nous avons

approché les services de l’ONEA, notamment le laboratoire d’Analyse des Eaux, situé à

Paspanga. Des courriers ont été adressés à des entreprises spécialisées dans le traitement et

l’élimination des déchets de laboratoires en vue de solliciter leur expertise.

2.1.3. Observations directes

Elle a permis de confronter les données recueillies pendant le questionnaire aux faits réels.

Des informations additionnelles ont pu être collectées pendant les observations. Elles ont été

accompagnées de prises de vue à l’aide d’un appareil photographique et de prises de note.

Page 20: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 11

2.2. Traitement des données

Après la phase d’enquête du personnel, nous avons procédé à un dépouillement des fiches

d’enquête. Les activités de recherche en laboratoire nécessitent l’usage d’une grande variété

de substances chimiques et très souvent en petite quantité. De ce fait, la caractérisation du

déchet résultant d’une manipulation n’est pas toujours évidente. Afin de faciliter le

dépouillement des fiches d’enquête, des catégories de déchet ont été prédéfinies au vu de la

littérature existante. Les déchets liquides produits ont été répartis au sein de ces catégories

prédéfinies selon le mécanisme réactionnel mis en jeu (minéralisation, filtration, extraction,

etc.), la nature, la toxicité et les proportions des produits chimiques utilisés. Les quantités de

ces déchets ont été obtenues suites à des calculs et estimations effectuées sur la base des

informations fournies par les enquêtés. Les valeurs obtenues ont été confrontées, dans la

mesure du possible, aux observations directes afin d’assurer une fiabilité des résultats.

L’ensemble des données ainsi recueillies a été traité sur Excel 2007. Les résultats sont

présentés sous forme de tableau et de graphiques.

2.3. Difficultés et contraintes

Au cours de ce travail, les difficultés suivantes ont été relevées:

- les reports de rendez-vous avec certains enquêtés et responsables de structure de la place

- certaines personnes n’ont pas pu être interrogées du fait de leur indisponibilité. Ceci a

souvent occasionné reports de rendez-vous entrainant ainsi le prolongement de la durée de la

collecte et du traitement des données ;

- la majorité des courriers adressés aux entreprises spécialisées dans le traitement des déchets

de laboratoire ont été sans suite ;

- le personnel enquêté avait des problèmes pour déterminer le volume des déchets produits,

surtout pour les manipulations les plus antérieures déjà réalisées ;

- la catégorisation des déchets liquides sur la base des produits chimiques utilisés. Ces

derniers sont très diversifiés et impliqués dans des réactions chimiques souvent très

complexes.

Page 21: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 12

CHAPITRE III : RESULTATS

3.1. Présentation des enquêtés

Au cours de la phase d’enquête, 22 personnes sur un total de 25 ont été interrogées au LBEB.

Parmi celles-ci, seulement 08 ont effectué des manipulations générant des déchets chimiques.

Au niveau du LEDES, sur 40 personnes qui étaient en activité au cours de la période

d’enquête 33 ont été soumises au questionnaire. 26 d’entre elles ont attesté avoir effectué des

manipulations de janvier à juin 2011.

La répartition des interlocuteurs en fonction de leur statut au sein du laboratoire est présentée

au tableau ci-dessousI.

Répartition des interlocuteurs ayant manipulé en fonction de leur statut

Statut LBEB LEDES

Doctorant 3 1

Ingénieur de Recherche 0 2

Technicien 1 3

Stagiaire 3 20

Post doctorant 1 0

Total 8 26

3.2. Activités des laboratoires

La figure 1 présente la répartition des manipulations effectuées au LBEB de janvier à juin

2011. L’analyse du graphique montre que les activités du laboratoire se résument à 6 types de

manipulations dont l’extraction est la plus réalisée (29%).

Au niveau du LEDES on dénombre 4 types de manipulation (Figure 2). Les analyses

microbiologiques (37 %) et celles réalisées par spectrophotométrie d’absorption moléculaire

(33 %) sont les plus effectuées.

Page 22: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 13

Figure 1 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LBEB de janvier à juin

2011

Figure 2 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LEDES de

janvier à juin 2011

Extraction

29%

Filtration

15%

Imprégnation

14%

Chromatographie

14%

Caractérisation

des huiles

14%

Caractérisation

des biomasses

14%

Microbiologie

37%

Spectro AA

8%

Spectro AM

33%

Titrimetrie

22%

Page 23: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 14

3.3. Caractérisation des déchets chimiques des laboratoires

3.3.1. Nature des déchets générés

• Déchets solides

Les déchets solides rencontrés au cours de ce travail sont de nature très diverse. Ils

comprennent les gants souillés, les réactifs périmés, les boites de pétri, les objets tranchants

piquants, les flacons et emballages de produits chimiques tels que les réactifs HACH, la

verrerie brisée. Des illustrations de ces déchets sont présentées à la figure 3.

Figure 3 : Exemples de déchets chimiques solides rencontrés au LBEB et au LEDES

1. NaHSO3 périmé 2. Gants et emballages de réactifs HACH

Page 24: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 15

• Déchets liquides

Les activités de recherche du LBEB et du LEDES génèrent des substances aqueuses,

organiques et mixtes. Quelques exemples de ces déchets sont illustrés à la figure 4.

Au LBEB, trois variantes de solutions aqueuses et deux variantes de solutions organiques ont

été identifiées. Les solutions aqueuses comprennent les acides aqueux, les bases aqueuses, et

les déchets aqueux mixtes. Les déchets aqueux mixtes prennent en compte toute solution

résultant d’un mélange acide, base, sels de métaux etc. Les solutions organiques se

subdivisent en solvants organiques et solvants organiques mixtes. Les solvants organiques

mixtes font référence à tout mélange de substance organique-aqueuse et de réactifs.

Les déchets liquides du LEDES sont essentiellement constitués de solutions aqueuses

réparties en acides, bases, les solutions mixtes et celles contenant les métaux lourds (Figure

7.1). Sont classés dans la catégorie « mixte », les déchets issus de manipulations dans

lesquelles ont été utilisés des acides, des bases, des métaux, des oxydants, des réactifs

chimiques préfabriqués tels que les réactifs HACH.

Figure 4 : Exemples de déchets liquides rencontrés au LBEB et au LEDES

1. Résidus d’arsenic 2. Solvant organique

Page 25: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 16

3.3.2. Quantification globale des déchets

• Déchets solides

Au total, 0,103 m3 de déchets ont été identifiés dans les deux laboratoires. Le volume de

déchets solides générés au LBEB est très faible pour l’ensemble de toutes les manipulations.

Il est estimé à 3.10-3 m3. Au niveau du LEDES, la quantité des déchets chimiques solides est

estimée à 0,1 m3.

• Déchets liquides

Les figures 5 et 6 présentent respectivement les quantités des catégories de déchets chimiques

produits au LBEB et au LEDES par type de manipulation. Les volumes générés sont de 45 L

pour le LBEB et de 420 L pour le LEDES, soit un total de 465 L.

Concernant le LBEB, les solvants organiques constituent les déchets les plus produits avec un

volume de 23 L. Ces déchets émanent essentiellement des opérations d’extraction (12,5 L) et

de filtration (5,5 L). Les acides et les bases représentent les moins produits. Ils totalisent un

volume de 3 L et sont issus de la caractérisation des biomasses.

Pour ce qui est du LEDES, les déchets mixtes sont les plus abondants (215 L) tandis que les

métaux lourds sont en petites quantités (20 L). Les acides (90 L) et les bases (95 L) en

position intermédiaires. La titrimétrie est génératrice de solutions acides (80 L), basiques (92

L) et mixtes (93 L). La grande partie des déchets aqueux mixtes provient des analyses spectro

photométriques d’absorption moléculaire (120 L) tandis que les métaux lourds sont issus des

méthodes spectrophotométriques d’absorption atomique.

Page 26: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye

Figure 5 : Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB

Figure 6 : Quantité des différentes catégories de déc

de janvier à juin 2011

0

5

10

15

20

25

Acides aqueux

Vo

lum

e (

L)

Caractérisation biomasses

Imprégnation

0

50

100

150

200

250

Acide

Vo

lum

e (

L)

Titrimetrie

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011

: Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB

de janvier à juin 2011

: Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LEDES

Acides aqueux Bases aqueuses Aqueux mixte Solvants

organiques

Caractérisation biomasses Caractérisation huiles Chromatographie

Filtration Extraction

Base Mixte Metaux lourds

Titrimetrie Spectro AM Spectro AA Microbiologie

17

: Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB

hets liquides produits au LEDES

Solvants

organiques

Solvants

organiques

mixtes

Chromatographie

Extraction

Metaux lourds

Microbiologie

Page 27: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 18

3.3.3. Quantification des déchets produits par type de manipulation

Au LBEB, les volumes de déchets liquides issus des manipulations varient de 3,2 L à 12,4 L.

Ces volumes sont respectivement atteints dans les processus de caractérisation des biomasses

et l’extraction (Figure 7). Les volumes de déchets solides pour toutes les manipulations sont

très faibles (3.10-3 m3).

Figure 7 : Quantité de déchets liquides produits au LBEB par type de

manipulation de janvier à juin 2011

La figure 8 présente les quantités de déchets liquides générés au LEDES par type de

manipulation. Les déchets liquides sont moins importants au niveau de la microbiologie (2,8

L) et plus importants pour la titrimétrie (225 L).

En ce qui concerne les déchets solides, la spectrophotométrie d’absorption atomique et la

titrimétrie n’en génèrent que très peu. L’essentiel des déchets chimiques solides est généré par

la spectrophotométrie d’absorption moléculaire (0,090 m3).

0

2

4

6

8

10

12

14

Extraction Filtration Imprégnation Chromatographie Caractérisation

huiles

Caractérisation

biomasses

Vo

lum

e (

L)

Page 28: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 19

Figure 8 : Quantité de déchets liquides produits au LEDES par type de manipulation

de janvier à juin 2011

3.3.4. Variation mensuelle des quantités de déchets produits

• Solides

La quantité totale de déchets solides produits au LBEB est de 3.10-3 m3, avec des valeurs

mensuelles de 2.10-3 m3 en février et 1.10-3 m3en mai. Au niveau du LEDES, les déchets

solides ont été produits sur toute la période d’étude avec un pic en avril (35 L).

• Liquides

Les figures 9 et 10 font état des variations mensuelles des quantités de déchets chimiques

liquides au LBEB et au LEDES. De manière générale, les quantités sont plus élevées en avril

et mai. Pendant ces deux mois on note la présence de toutes les catégories de déchets.

Au LBEB, les solvants organiques et les solutions aqueuses mixtes sont des déchets générés

tous les mois. La plus grande quantité de solvants organiques est enregistrée en avril tandis

que celle des aqueux mixtes a été observée en février. Les acides aqueux et les solvants

organiques mixtes sont produits occasionnellement. Les acides sont rencontrés en mars

exclusivement et les solvants organiques mixtes en avril et mai.

0

50

100

150

200

250

300

Microbiologie Spectro AA Spectro AM Titrimetrie

Vo

lum

e (

L)

Page 29: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 20

A l’exception des solutions contenant les métaux lourds, toutes les catégories de déchets sont

produites tous les mois. La quantité maximale de solutions aqueuses mixtes est obtenue en

avril. Les acides et les bases présentent leurs valeurs les plus élevées en mai.

Figure 9 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets

liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011

0

2

4

6

8

10

12

14

Janvier Février Mars Avril Mai Juin

Vo

lum

e (

L)

Acides aqueux Bases aqueuses Aqueux mixte

Solvants organiques Solvants organiques mixtes

Page 30: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 21

Figure 10 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets

liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011

3.4. Gestion des déchets chimiques au sein des deux laboratoires

Les observations directes effectuées au sein des deux laboratoires associées aux informations

recueillies à travers les fiches d’enquêtes ont permis de faire l’état des lieux de la gestion des

chimiques générés par leurs activités de recherche. Certains déchets sont triés et collectés

dans des bidons tandis que d’autres sont rejetés à l’évier. La méthode de code couleur

(chromocodage) n’est pas appliquée aux bidons de collecte. De plus, l’étiquetage de ces

derniers ne respecte pas les dispositions conventionnelles.

3.4.1. Au LBEB

Les procédures de tri et de collecte réalisées au LBEB concernent les déchets solides, les

solvants organiques et les solvants aqueux. Les acides et les bases sont rejetés à l’évier après

manipulation. La collecte des déchets est effectuée dans des bidons et bouteilles de produits

chimiques récupérées. Les capacités de ces contenants sont variables (de 1 à 5 L). Les déchets

sont d’abord recueillis au niveau des postes de manipulation dans des contenants puis

acheminés dans un local de stockage situé à proximité du laboratoire (Figure 11). A ce niveau,

les déchets sont transvasés dans des bidons de plus grande capacité (20 L) ou conservés dans

les contenants utilisés au niveau des postes de manipulation.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Janvier Février Mars Avril Mai Juin

Vo

lum

e (

L)

Acide Base Mixte Metaux lourds

Page 31: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 22

3.4.2. Au LEDES

A l’instar du LBEB, certains déchets du LEDES tels que les résidus d’arsenic, le borohydrure

de sodium sont collectés dans des bidons (Figure 13.1). Les acides, bases et déchets aqueux

mixtes sont directement rejetés à l’évier. Les déchets cyanurés quant à eux subissent une

neutralisation à l’hypochlorite avant de regagner l’évier. Au niveau des déchets solides aucun

tri n’est réalisé. Les déchets chimiques solides et ceux assimilés aux ordures ménagères sont

mis ensemble (Figure 12.2).

Figure 11 : Déchets chimiques au LBEB

1 Collecte des déchets au laboratoire 2 Stockage des déchets

Figure 12 : Déchets chimiques au LEDES

1 Stockage de NabH4 2 Poubelle des déchets solides

Page 32: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 23

3.5. Moyens de traitement existants au Burkina

Nous avons rencontré des personnes ressources exerçant dans des structures privées et

publiques de la ville de Ouagadougou. Dans l’ensemble 7 structures ont pu être visitées. Il

s’agit notamment de la mairie de Ouagadougou, de l’ONEA, de la SONABHY et 4

laboratoires d’analyse et de recherche. Il ressort de ces entretiens qu’il n’existe pas

d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets chimiques solides et liquides au

Burkina. Cependant, les déchets chimiques solides peuvent être évacués au Centre de

Traitement et de Valorisation de Déchets (CTVD ; ex-CET) pour enfouissement.

L’enfouissement représente l’unique voie d’élimination de ces déchets.

3.5. Aspect financier

La gestion des déchets engendre naturellement des coûts financiers souvent très importants.

Le cout des investissements est fonction des différentes étapes du système et surtout de la

quantité de déchets produits. Par ailleurs, le traitement des déchets chimiques requière

l’expertise d’un centre spécialisé. Au cours de ce travail, nous avons pu identifier une

entreprise au niveau de la sous-région, précisément en Côte d’Ivoire : ENVIPUR. Installée à

Abidjan, cette entreprise propose une offre de service dans les domaines de la gestion des

déchets banals et spéciaux, la propreté et l’hygiène industrielle et le transport des matières

dangereuses liquides et solides. Sur la base de la facture pro forma établie par l’entreprise

(Annexe II), le coût de traitement des déchets chimiques enregistrés sur la période d’étude

dans les deux laboratoires s’élève à 2 014 260 F CFA. Ce montant ne prend pas en compte les

frais de transport de 2iE jusqu’au site de destruction de l’entreprise ENVIPUR. Ces frais

additionnels devront être évalués pour avoir une idée plus précise du montant total à payer.

Page 33: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 24

CHAPITRE IV : DISCUSSION ET ANALYSES

Ce travail portant sur la gestion des déchets chimiques de laboratoire a nécessité la conduite

d’une enquête auprès du personnel de chacun des laboratoires concernés, des entretiens

particuliers, et des observations directes.

Au cours de la phase d’enquête, 22 personnes sur un total de 25 ont été interrogées au LBEB

et 33 sur 40 au LEDES. Le nombre de personnes enquêtées permet d’apprécier la qualité des

informations recueillies. Ces informations renseignent vraisemblablement sur les activités des

laboratoires et donnent une idée assez réaliste de la typologie et de la quantité des déchets

ainsi que leur mode de gestion actuel.

En raison de la diversité des axes de recherche abordés au LBEB et au LEDES, les

manipulations diffèrent, de même que la nature des déchets produits. Le LBEB travaille

essentiellement sur les biomasses végétales et les huiles sur lesquelles des extractions sont

fréquemment réalisées (29% des manipulations). Au LEDES, ce sont les analyses des eaux

qui sont dominantes. Les manipulations courantes sont les analyses microbiologiques (37%)

et les analyses spectrophotométriques d’absorption moléculaire (33%).

Dans les deux laboratoires, les déchets liquides (45 L au LBEB et 420 L au LEDES) sont plus

importants en volume que les déchets solides (0,003 m3 au LBEB et 0,1 m3 au LEDES). Il

ressort de l’analyse des résultats que la fréquence des manipulations n’est pas nécessairement

proportionnelle à la quantité de déchets produits. Au LBEB, l’extraction qui est la

manipulation la plus réalisée fournie la quantité la plus élevée de déchets. En revanche, au

LEDES on note que la titrimétrie est la manipulation qui génère le plus de déchets en lieu et

place des analyses microbiologiques et spectrophotométriques.

Les déchets liquides du LBEB sont majoritairement des solvants organiques (23 L) tandis

qu’au LEDES ils sont constitués de solution acides (90 L), basiques (95 L) et mixtes (215 L).

L’analyse mensuelle des quantités des déchets liquides montrent que ces déchets majoritaires

précités sont produits tous les mois. Sur cette base, il faudra donc les prendre en compte dans

un processus de gestion. Dans cette optique, on pourrait également considérer les valeurs

mensuelles les plus élevées pour estimer la capacité des conteneurs à prévoir à court terme.

En fait, une prévision à long terme, voire à moyen terme, s’avère extrêmement difficile pour

la simple raison que la recherche évolue continuellement (Girard et al., 1998). Lorsqu’une

expérimentation est achevée, on passe à une autre. Par ailleurs, les fortes quantités observées

an avril est le fait de l’arrivée des stagiaires dont la plupart était en formation à 2iE.

Page 34: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 25

En ce qui concerne l’état des lieux de la gestion des déchets chimiques de laboratoire, il a été

constaté l’inexistence d’entreprises spécialisées dans le traitement au niveau national. Cet état

de fait rend la gestion des déchets chimiques assez difficile. Assimilés aux déchets industriels

au regard de l’article 31 du code de l’environnement, les déchets chimiques solides peuvent

être acheminés au CTVD pour y être enfouis. En effet, le CTVD situé au Nord de la ville de

Ouagadougou est principalement destiné aux déchets solides. Ce centre assure deux

principales missions : l’enfouissement des déchets solides (ordures ménagères + déchets

industriels spéciaux et biomédicaux), la valorisation de la partie fermentescible des déchets en

compost et la partie non biodégradable (déchets plastiques) en granulé. Si l’élimination des

déchets industriels solides peut être assurée par la mairie par le biais du CTVD, il n’en est pas

de même pour les déchets liquides. Ces derniers sont du ressort de l’ONEA qui a en charge la

gestion des eaux usées industrielles. Cependant, l’intervention de l’office dans le traitement

des déchets chimiques industriels n’est pas encore effective jusqu’à ce jour. D’où la nécessité

de mettre en place des structures compétentes dans le traitement des déchets chimiques

liquides au niveau national.

Au sein des laboratoires soumis à la présente étude, la technique du chromocodage n’est pas

appliquée aux récipients de collecte des déchets. Cette technique est une démarche de tri très

importante recommandée par l’OMS (2005) dans le cadre de la gestion des déchets

biomédicaux. Elle est applicable aux déchets chimiques. Le système de codes couleur permet

une identification immédiate et non équivoque du risque associé au déchet considéré. Il réduit

entre autres les risques d’erreurs lors du tri (Augris et al., 2002). Par ailleurs, l’étiquetage des

récipients de collecte conformément au Système Général Harmonisé (SGH) joue un rôle

important sur le plan sécuritaire. Il révèle, à travers les différents pictogrammes, des

informations sur la dangerosité et les caractéristiques d’un déchet chimique donné afin de

prendre des mesures de protection adaptées.

Pour ce qui est des déchets chimiques solides du LEDES, le tri fait défaut. Les déchets

chimiques (emballages de réactifs, gants) et les déchets ménagers (plastiques, feuille de

papiers, cartons) sont mélangés. Ceci entraine d’une part, l’augmentation du volume de

déchets chimiques et d’autre part, un risque sanitaire encouru par le personnel de nettoyage.

En combinant dans la même poubelle les emballages des réactifs qui sont a priori souillés et

les ordures ménagères tels que les papiers, sachet, ou carton, on aboutit à une contamination

Page 35: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 26

de ces derniers. Par conséquent, le volume de déchets chimiques à traiter se trouve élevé

augmentant ainsi les coûts de traitement (Coste, 2006).

Par ailleurs, cet ensemble mixte de déchets est éliminé suivant la filière des ordures

ménagères. Pourtant la présence d’éléments chimiquement souillés confère un caractère

dangereux à l’ensemble des déchets. Le personnel chargé du ramassage des poubelles se

trouve ainsi exposé à des substances dont il ignore généralement la toxicité.

Il existe des déchets liquides qui sont rejetés à l’évier. C’est une procédure qui, selon

Emmanuel (2004), augmente le risque de pollution de l’environnement. Les acides et bases du

LBEB et du LEDES sont évacués à l’évier après une dilution à l’eau. La dilution a pour rôle

de ramener le pH dans les normes de rejet (5,5-9,5). Cette pratique évite la corrosion ces des

conduites lorsqu’il s’agit des acides. La dilution n’est pas une solution environnementale

durable si la quantité des déchets est importante. Elle engendre l’utilisation de grands volumes

d’eau potable dans un contexte où les ressources en eau s’avèrent de plus en plus rares.

Les déchets aqueux mixtes du LEDES devraient subir des traitements avant rejet compte tenu

de leur composition complexe. Ces déchets contiennent souvent des substances de

manipulation colorés du fait de l’utilisation des produits chimiques tels que le bleu de

méthylène, le réactif SPAND pour le dosage des fluorures, le rouge de méthyle, etc. Les

déchets issus des analyses spectrophometriques utilisant le nitravert (réactif HACH) sont aussi

dangereux et doivent être collectés. C’est un réactif qui contient du cadmium.

Pour ce qui est du traitement des déchets chimiques des laboratoires de 2iE, la plupart des

entreprises contactées dans la sous-région et en Europe (Annexe III), n’ont pas réagit

favorablement hormis ENVIPUR. Ceci s’explique principalement par la faible quantité de

déchets générés par les laboratoires de 2iE. Ces centres spécialisés s’intéressent à des

quantités de déchets de l’ordre de la tonne ou du mètre cube au minimum (Laforest et al.,

2010). Par conséquent, les quantités obtenues à 2iE (0,103 m3 de déchets solides et 465 L de

déchets liquides) ne sont pas rentables du point de vue technico-commercial.

La gestion des déchets engendre naturellement des couts financiers souvent très importants.

Le cout des investissements est fonction des différentes étapes du système et surtout de la

quantité de déchets produits. La facture pro forma d’ENVIPUR, s’élève à 2 014 260 F CFA.

Elle a été établie sur la base d’un montant forfaitaire de 7 035 FCFA / L de déchet. Une

facture plus détaillée n’a pu être obtenue. En effet, elle nécessite au préalable que les

procédures de traitement soient élaborées et validées par le CIAPOL. Pour des contraintes

liées à la courte période d’étude nous n’avons pas pu obtenir ces informations.

Page 36: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 27

CHAPITRE V : PROPOSITION DE SOLUTIONS POUR LA GESTI ON DES DECHETS CHIMIQUES

Du point de vue technique nous proposons les schémas de gestion illustrés aux figures 13 et

14. Par ailleurs, il faudra envisager :

� La réduction du volume des déchets

Il convient d’éviter de souiller les déchets qui sont initialement non dangereux afin d’éviter

d’augmenter les coûts de traitement et d’élimination. Il serait également avantageux de faire

de la récupération de certains déchets comme les solvants organiques par distillation. Les

solvants ainsi récupérés pourraient être utilisés pour des manipulations n’exigeant pas des

produits de grande pureté ou pour des séances de travaux pratiques.

Lorsque les solutions contiennent des produits chimiques non récupérables, le volume de

matières dangereuses peut être considérablement réduit en laissant la solution s’évaporer sous

une hotte d’aspiration ou dans une autre zone bien aérée. Le manipulateur pourrait transférer

la solution dans un contenant à large ouverture, comme par exemple un bac d’évaporation

pour obtenir une surface d’évaporation maximale et laisser reposer jusqu’à la formation de

boue. Cette boue peut être transférée dans un contenant correctement étiqueté pour une

élimination à l’extérieur. Il convient de réutiliser les flacons en verre pour conserver des

produits chimiques de même nature que ceux qui y étaient initialement.

� Le tri et la collecte des déchets

Afin de faciliter le tri à la base nous suggérons d’instaurer un chromocodage des conteneurs

comme indiqué aux figures 13 et14 : des poubelles rouges pour les déchets solides, des bidons

bleus pour les déchets aqueux mixtes, jaunes pour les solvants organiques pures, verts pour

les solvants organiques mixtes et noirs pour les métaux lourds. On pourra prendre des bidons

en polyéthylène de 20 L pour la collecte des déchets liquides et des poubelles de 50 L

minimum pour les déchets solides. On mettra ces poubelles sélectives à proximité des postes

de travail de manière à ce que les opérateurs puissent les utiliser aisément. Un contrôle

régulier des poubelles devra être effectué pour s’assurer du respect des consignes de tri.

� Le stockage des déchets

Il faut prévoir pour chaque laboratoire un local de stockage des différents déchets collectés

qui sera équipé de moyens de lutte contre le feu, facilement accessible pour d’éventuelles

Page 37: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 28

interventions. Il doit être balisé et comporter des consignes de sécurité lisibles et faire l’objet

d’une inspection régulière. Ces locaux ne devront pas être situés loin des laboratoires de sorte

à minimiser les risques liés au transport.

Les déchets doivent être stockés à l’écart des sources de chaleur et d’ignition.

Les volumes de déchets chimiques stockés doivent respecter les capacités de stockage des

locaux destinés à cet usage (éviter l’empilement, l’encombrement des issues, s’assurer de la

stabilité du stockage).

Une plate-forme de regroupement local doit être aménagée sur chacun des sites de 2iE pour

rassembler les déchets stockés dans chaque laboratoire. Le stockage de déchets dans un seul

endroit centralisé de l’établissement facilitera la surveillance et le contrôle de l'accès à cet

entrepôt.

La durée maximale de stockage des déchets chimiques est fonction des paramètres suivants: la

réactivité, la quantité et les conditions de stockage. Dans tous les cas, la durée maximale de

stockage doit rester inférieure à un an afin d’éviter la formation possible de sous-produits

instables.

� Le traitement et l’élimination des déchets

Les solutions acides et basiques subiront des dilutions avant de regagner l’évier. Les solutions

aqueuses mixtes seront soumises à évaporation en vue de réduire le volume. Après chaque

processus d’évaporation, le concentrât obtenu sera collecté dans un contenant bien étiqueté.

Les étiquettes comporteront les pictogrammes des substances chimiques. Les solvants

organiques, les métaux lourds ainsi que le concentrât des déchets aqueux mixtes seront

stockés puis remis à une entreprise spécialisée. L’entreprise identifiée actuellement est

ENVIPUR Côte d’Ivoire. Le site de destruction des déchets de cette entreprise est situé à

Abidjan. Par conséquent, il convient de prendre des dispositions techniques et administratives

pour assurer le transport des déchets de 2iE, depuis Ouagadougou jusqu’à Abidjan. Un tel

transport s’inscrit dans le cadre des mouvements transfrontières de déchets dangereux. Il est

donc soumis aux exigences des conventions de Bâle et de Bamako. Dans ces conditions, un

dossier de notification devra être établi entre le ministère de l’environnement de la Côte

d’Ivoire et celui du Burkina. La constitution de ce dossier impliquera également les autorités

douanières des deux pays, l’entreprise ENVIPUR et 2iE.

Page 38: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 29

En ce qui concerne les déchets chimiques solides, on procèdera à un stockage au sein des

locaux désignés à cet effet jusqu’à atteindre des volumes considérables. Les services de la

mairie seront par la suite contactés pour les enfouir au CTVD.

� La création d’une équipe spécialisée

Il est nécessaire de créer une équipe spécialisée de gestion des déchets chimiques qui aura à sa

tête un responsable chargé de la mise en œuvre des présentes propositions. Ce service assurera

la gestion et l'évacuation de tous les types de déchets dangereux produits par les laboratoires

sans aucune exception. A cet effet, l’élaboration d’un bordereau de suivi des déchets est

indispensable pour assurer une traçabilité des opérations

Le responsable travaillera de concert avec les techniciens et veillera quotidiennement au

respect du tri à la base et de la collecte des déchets. Il sera chargé, de mettre à jour le système

de gestion des déchets en fonction des activités de laboratoire. En effet, compte tenu du

caractère très évolutif des activités de recherche, il est indispensable, pour une période

donnée, de faire un tri et une collecte adaptée au besoin. La formation et l’information du

personnel, notamment des nouveaux stagiaires, sera une de ses fonctions.

Page 39: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 30

Figure 13 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LBEB

Figure 14 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LEDES

PRODUCTION DES DECHETS

Acide

aqueux

Base

aqueuse

Solides

Solvant

organique

mixte

Solvant

organique

Liquides

Remise à une entreprise de

traitementEnfouissement

au CTVD

Aqueux

mixte

EvaporationDilution

Rejet à l’évier

Stockage

Stockage

PRODUCTION DES DECHETS

Acide

aqueux

Base

aqueuse

Solides Liquides

Remise à une entreprise de

traitementEnfouissement

au CTVD

EvaporationDilution

Rejet à l’évier

Stockage

Stockage

MixteMétaux

lourds

Page 40: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 31

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Au vu des résultats de ce travail, il ressort que les activités de recherche du LBEB et du

LEDES génèrent beaucoup plus de déchets chimiques liquides (465 L) que solides (0,103 m3).

Au LBEB les solvants organiques sont les plus produits tandis qu’au LEDES se sont les

déchets aqueux mixtes.

Malgré les efforts entrepris par 2iE, le mode de gestion actuel présente des défaillances. Les

déchets solides de LEDES ne sont pas triés à la base et suivent la filière des ordures

ménagères. En outre certaines solutions aqueuses mixtes contenant des substances toxiques ou

des colorants sont rejetées à l’évier.

Les propositions émises suite à ce travail contribueront à l’amélioration du système de gestion

de déchets de ces deux laboratoires.

2iE pourrait solliciter la collaboration de la mairie et de ENVIPUR pour l’accompagner dans

cette démarche de management environnemental. Dans la pratique, les déchets solides seront

confiés à la mairie pour qu’ils soient enfouis au CTVD. Quant aux déchets chimiques

liquides, ils devront être remis à la structure identifiée : ENVIPIUR Côte d’Ivoire.

Ce travail ouvre des perspectives pour les années à venir.

Il serait intéressant de :

- quantifier les déchets à l’échelle de l’année à partir de récipients de collecte et

déterminer leur composition chimique de façon détaillée pour améliorer autant que

possible le tri ;

- étendre cette étude à tous les laboratoires et inclure les déchets chimiques gazeux ;

- mettre en place un guide de gestion des déchets du 2iE qui prenne en compte nos

solutions proposées

2iE devrait s’atteler à mettre en place au plus tôt un plan de gestion des déchets chimiques

issus de ses laboratoires. Ainsi, cette action de haute portée environnementale pourraient

influencer considérablement et positivement les résultats du 3ème audit interne de

Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).

Page 41: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ADEME, 1999. Les filières de traitement collectif des déchets dangereux, rapport, 10p.

ANGED (Agence Nationale de la Gestion des Déchets), 2010. La gestion des déchets

chimiques provenant des laboratoires en Tunisie, Rapport du Ministère de

l’Environnement et du Développement Durable de la République Tunisienne, 39p.

Augris M., Vinit J., Wiitkar F., Boivin M., Breton C., Boisset M., Brunet P., Devauchelle F.,

Malosse I., Bouilly D., Cornillon B., Courtois M., Jacquet M-A., Roussille F., Simons

J., Wybier J., Zilberfarb D., Savy D., Brendel A., Manin J-P., Conrad V., Bernier S.,

Terrillon D., Drouin D., Faucher P., Bedin J. & Pasquier J-M., 2002. Gestion des

déchets. Guide pour les établissements publics d’enseignement supérieur ou de

recherche, 185p.

Bourrellier P.-H., 2008. Questions sur les risques naturels. Livret sur l’environnement, fiche

pédagogiques, Académie des Sciences, Institut de France, 127 p.

Connor, D.M. 1990. Gestion du syndrome `pas dans ma cour’ dans les années 90 : principes

et cas pour les gestionnaires de déchets. 12e Conférence nationale sur la gestion des

déchets, St. John’s (Terre-Neuve), Environnement Canada, 8p.

Coste G., 2006. Guide de guide de bonnes pratiques de la gestion des déchets dangereux : trier

plus, jeter moins. Guide, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, 15p.

Ecologie du travail, 2005. Directives ‘Laboratoires’ : Gestion des déchets de laboratoire-Tri

des déchets et choix des filières, Manuel, République et Canton de Genève, 42p.

Emmanuel E., 2004. Evaluation des risques sanitaires et écotoxicologiques liées aux effluents

hospitaliers, Thèse de Doctorat, Ecole doctorale de chimie de Lyon ; Institut National

des Sciences Appliqués de Lyon, France, 260p.

Girard S., Hidalgo S., Pellegrin V., & Montfort B., 1998. La gestion globale des déchets

produits dans un établissement d'enseignement supérieur et de recherche : du déchet

chimique au déchet banal, Actes des 15e JIREC, 16p.

Guyon S. & Thaler O., 2007. L'Agenda 21 de l'Université Montpellier 2 : Mise en œuvre des

phases préparatoires Contexte, finalités, méthodologie employée et résultats, Rapport

65p.

Page 42: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 33

Hanff E., Lecomte D., Mballo B. & Mimault A., 2011. Rapport Développement Durable,

Fondation 2iE, 19p.

Laforest V., Bourgois J., Hausler R., 2010. Traitements physico-chimiques des déchets

industriels liquides, Edition T.I., 20p.

Meakin M., 1992. La gestion des déchets dangereux les orientations du Canada. Division des

OMS 2005. Préparation des plans nationaux de gestion des déchets de soins médicaux en

Afrique subsaharienne : manuel d'aide à la décision, Genève 2005 ,115 p.

Sciences et de la Technologie; Programme des services de dépôt. 17p.

Weisman N. & Nganoah V., 2011. L’Eco-responsabilité à 2ie : pour une réduction de son

empreinte carbone, Manuel à l’intention des étudiants et du personnel, Fondation 2iE,

19p.

Page 43: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 34

ANNEXES

Annexe I : Fiche d’enquête

QUESTIONNAIRE D’ENQUETE DANS LE CADRE DE LA GESTION DES DECHETS

CHIMIQUES DE LABORATOIRE

Numéro de fiche : _____ Date : _____/____/______

I. Présentation de l’enquêté

Nom et Prénoms : ……………………………………………………………………………………………..

Sexe (M/F): […..]

Contact(s) téléphonique(s) :…………………………..…………………………….…..

e-mail :..........................................................................................................

Laboratoire d’appartenance (Cochez avec « X ») : [......] LEDES ; [.......] LBEB

Fonction :

[......] Stagiaire (Préciser le cas échant le diplôme préparé) : ..................................................

[......] Technicien

[......] Ingénieur de recherche

[......] Doctorant

[......] Postdoc

[......] Autre (à préciser) :............................................................................................................

Date d’intégration du Laboratoire (jj/mm/année) : ......./........./..........

Date prévue pour la fin de vos activités au laboratoire :...../......../...............

II. Description des travaux de laboratoire

Réservé aux stagiaires

1°) Quel est l’intitulé de votre thème de recherche ................................

2°) Donner le nom complet et la fonction de votre e ncadreur

...................................................................................................................

Page 44: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 35

3°) Votre thème s’inscrit-il dans le cadre :

[.....] des travaux de votre encadreur ?

[.....] d’un projet du laboratoire ? lequel ? ............................................

[.....] Autre (à préciser)...................... ;

4°) Qui est-ce qui effectue les manipulations relat ives à votre thème ?

[.....] Vous uniquement

[.....] Vous avec l’aide d’une ou plusieurs personnes

[.....] Autre(s) personne(s) uniquement

Réservé aux autres membres du personnel (Technicien s, Ingénieurs de recherche, doctorants, etc.)

1°) Quel(s) est/sont le(s) axe(s) de recherche sur le(s)quel(s) vous intervenez ? Donnez la date de démarrage

2°) Quels sont les projets du laboratoire auxquels vous participez en ce moment ?

3°) Avez-vous des stagiaires du laboratoire sous vo tre supervision/encadrement ? [....] Oui ; [....] Non

Si oui, Donnez leur nom complet.

4°) Qui est-ce qui effectue les manipulations relat ives à votre thème ?

[.....] Vous uniquement

[.....] Vos stagiaires

[.....] Autre (à préciser).......................................

III. Quantification des produits chimiques utilisés et des déchets générés (Tableaux I & II)

Page 45: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

36

Tableau I. Quantification des produits chimiques et autres consommables utilisés

Date Intitulé de la manipulation

Produits chimiques et autres consommables utilisés

Usage Quantité Observations

Solvant Réactif Mil. Cult.

(Kg) (L) Unité

Page 46: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

37

Tableau II. Quantification des déchets générés

Date Intitulé de la manipulation

Déchets générés Quantité Lieu de rejet

Observations (Kg) (L) unité.

Récipient collecte

Evier Poubelle

Page 47: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

38

Annexe II : Facture proformat de service de traitement de déchets

Page 48: GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES ...

39

Annexe III : Liste des entreprises contactées

ANGED (Agence Nationale de Gestion des Déchets de la Tunisie): Tel : + 216 80 100 281

CEDILOR Rue du Bois Coulange 57360 Amneville Tel : +33 03 87 53 31 31

CREDIA ZA Mi-Voix, 5, rue Henri Pollès 35136 Saint-Jacques-de-La Lande Tel : +3302 99

35 38 35

ENVIPUR Côte d’Ivoire , Tel :+225 21 24 34 16.

LABO SERVICES Route de la Centrale, 69700 Givors Tel : +3304 72 49 24 24

L'ELECTROLYSE ZI de Maucoulet, 33360 Latresne Tel : +33 05 56 20 74 40

ONEA (Office Nationa de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso) Tel : +226

80.00.11.11

OREDUI ZI des Bois de Grasse, 06130 Grasse Tel : +33 04 93 70 26 20

SARP Industries Zone Portuaire, 427, route du Hazay 78520 Limay Tel : +33 01 34 97 25

25

SCORI LILLEBONNE ZI Avenue Port Jérôme, 76170 Lillebonne Tel : +3302 35 39 56 56

SIRA ZI de l’Islon, 943, chemin de l’Islon 38670 Chasse-sur-Rhône Tel : +33 04 72 49 25 25

SOTREFI ZI BP 81007 48, rue des Tonneliers 25461 Etupes Cedex Tel : +33 03 81 95 53 46

SOTREMO ZI Sud Rue Louis Bréguet 72000 Le Mans Tel : +33 02 43 50 22 90

Speichim Processing ZI 64150 Mourenx Tel : +33 05 59 92 79 74

TECHNOS Z.I Le Moulin à Vent 77290 Mitry-Mory Tel : +33 01 64 27 16 96

TREDI ZI de Hombourg BP 24 68490 Ottmarsheim Tel : +33 03 89 83 21 60