Gestion de Portefeuille

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BANQUE D’ALGERIE Ecole Supérieure de Banque Mémoire de fin d’études : En vue de l’obtention du Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires Thème : Gestion de portefeuille obligataire Présenté par : Mr. BOUKROUH Fares Encadré par : Mr. KHELFAOUI Mohammed Octobre 2008 10 ème promotion

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BANQUE D’ALGERIE Ecole Supérieure de Banque 

   

Mémoire de fin d’études : En vue de l’obtention du Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires 

  

Thème :  

 

Gestion de portefeuille obligataire 

             Présenté par :          Mr. BOUKROUH Fares                                                                       Encadré par :                                                                       Mr. KHELFAOUI Mohammed  

 

 

 

Octobre 2008 10ème promotion   

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« A ma famille, à mes amis… » 

   

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Remerciements : 

 

  Je tiens à remercier : 

    Melle. LAMINI Fatiha, mon tuteur de stage ;     Mr. KHELFAOUI Mohammed, mon encadreur ;     Mr. HAMADACHE Mohand, ancien élève de l’ESB. 

  Et tous ceux qui m’ont aidé à accomplir ce travail 

 

 

M. BOUKROUH 

   

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SOMMAIRE 

 

Introduction générale  1 

CHAPITRE PRELIMINAIRE : Marchés et cadre d’analyse  2 

    Section 1 : Le système financier  3     Section 2 : Le marché financier  4     Section 3 : Le marché obligataire  9 

PREMIERE  PARTIE :  CONCEPTS  THEORIQUES  SUR  LA  GESTION  DE  PORTEFEUILLE OBLIGATAIRE  16 

  CHAPITRE I : L’obligation : Evaluation, performance et risques  18 

    Section 1 : Les taux d’intérêt   19     Section 2 : Evaluation des obligations  27     Section 3 : Performance et risques obligataires  34 

  CHAPITRE II : Processus et stratégies de gestion de portefeuille obligataire  46 

    Section 1 : Processus de gestion de portefeuille obligataire  47     Section 2 : Stratégies passives  50     Section 3 : Stratégies actives   65 

DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE : APPLICATION DANS LE CONTEXTE ALGERIEN  78 

  CHAPITRE I : Environnement du gérant de portefeuille algérien    80 

    Section 1 : Présentation de la structure d’accueil    81     Section 2 : Le marché obligataire Algérie    84     Section 3 : Présentation des titres cotés en bourse   95 

  CHAPITRE II : Evaluation et  gestion de portefeuilles obligataires   99 

    Section 1 : Présentation de la structure d’accueil    100     Section 2 : Le marché obligataire algérien    102     Section 3 : Présentation des titres cotés en bourse   113 

  Conclusion générale    132 

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 1Gestion de portefeuille obligataire

Introduction générale 

 

   La  finance  est  un  hyperonyme  qui  désigne  l'étude  de  la manière  dont  les  individus,  les entreprises et  les organisations acquièrent des  ressources monétaires et  les emploient de façon optimale. Elle repose sur trois piliers qui font d’elle une science prospective : La valeur de l’argent dans le temps, l’évaluation des actifs et la gestion des risques. 

   Le volet de cette discipline qui a connu la plus grande avancée durant le siècle passé est la finance de marché. Celle‐ci met en  relation   directe  les agents économiques en quête de placements à leurs excédents, et les entreprises désireuses d’investir des sommes dépassant leurs capacités. 

   Pour  placer  leur  épargne  sur  les marchés  financiers,  les  investisseurs  se  procurent  des actifs : Des actions (titres de capital) et/ou des obligations (titres de dette). Cette séparation est  fondamentale  car  elle  a  donné  naissance  à  deux  activités  proches  par  leurs  objectifs, mais très disparates par leurs méthodes. 

   Nous essayerons, tout au  long de ce travail de mettre en exergue  l’activité de gestion de portefeuilles  ne  contenant  que  des  titres  de  créance,  en  commençant  tout  d’abord  par l’analyse des caractéristiques des obligations, avant de marquer le passage au portefeuille et les différentes stratégies qui permettent le meilleur arbitrage rendement/risque. 

   Nous avons alors posé la problématique suivante : Comment peut‐on optimiser une gestion de portefeuille obligataire? 

   De cette problématique découle une série de questions aux quelles nous nous efforcerons de répondre tout au long de ce travail : 

‐ Dans quel environnement s'opère une gestion de portefeuille? ‐ C'est quoi une obligation? Comment procure‐t‐elle un  rendement et quels  sont  les 

risques relatifs à sa détention? ‐ Quel est le processus de gestion de portefeuille obligataire? ‐ Quelles sont les différentes stratégies que l'on peut adopter? ‐ Qu'en est‐il de l'application de ces techniques dans le contexte algérien ? 

   La méthode employée dans le présent mémoire est de nature descriptive et analytique. En effet,  La  première  partie  vise  à  décrire  les  caractéristiques  des  obligations  et  de l’investissement obligataire à  travers  les deux premiers chapitres. Par contre,  la deuxième partie a été consacrée à  l’analyse technique du marché obligataire algérien et  l’application de différentes stratégies en vue d’optimiser le portefeuille ciblé. 

   

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Chapitre préliminaire : Marchés et cadre d’analyse

 

Section 1 : Le système financier Section 2 : Le marché financier Section 3 : Le marché obligataire    Le  gérant  de  portefeuille  est  amené  à  prendre  des  décisions,  certaines  sont  très  risquées, d’autres le sont à un degré moindre. Evaluer le niveau d’incertitude auquel il devra faire face requiert d’amples connaissances sur l’univers de gestion, son cadre d’analyse et les limites de son étendue. 

Le  présent  chapitre  se  doit  de  mettre  au  clair  le  minimum  de  notions  nécessaires  à  la compréhension de l’univers du gestionnaire de portefeuille obligataire. Il s’articule autour de trois  sections  traitant  successivement  le  système  financier ;  le marché  financier,  son  cadre d’analyse et ses différents acteurs ; Et enfin, le marché obligataire, ses compartiments et les types d’obligations les plus répandus. 

    

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 3Gestion de portefeuille obligataire

Section 1 : Le système financier 

« La finance consiste à étudier comment des individus allouent des ressources rares au fil du temps »1. 

Les  agents  économiques  sont  amenés  à  prendre  des  décisions  financières,  telles  que l’épargne,  investir  ou  prendre  un  niveau  de  risque,  dans  le  but  d’utiliser  au  mieux  les ressources rares. 

Le  système  financier,  composé  de  marchés  et  d’intermédiaires  tels  que  banques, établissements financiers ou compagnies d’assurances, a pour rôle la mise en œuvre de ces décisions. 

Sa définition peut changer d’un pays à un autre comme elle peut évoluer au fil des années. Cependant ses fonctions restent inchangées : 

- La première de ses fonctions est le transfert de ressources dans le temps et l’espace. Il  fournit  les moyens donnant  aux  individus  la possibilité d’abandonner  (d’obtenir) quelque chose aujourd’hui pour obtenir (abandonner) quelque chose dans le futur. Il leur  permet  aussi  de  transférer  des  fonds  d’un  endroit  à  un  autre  en  vue  de  les utiliser de manière efficiente. 

- La seconde fonction est  la gestion des risques : Souvent  le flux de fonds, partant de pourvoyeurs  vers  emprunteurs,  est  accompagné  d’un  transfert  de  risques  dans  le sens inverse. 

- Un  système  financier  fournit  aussi  des moyens  de  paiement  et  de  compensation  pour faciliter les échanges de biens, services et autres actifs. 

- Il  permet  de  collecter  des  ressources  et  de  les mettre  en  commun  pour  créer  de grandes sociétés dont la propriété se trouve subdivisée. 

- Il  donne  accès  à  des  informations  de  différentes  natures  pour  faciliter  la  prise  de décision. Le système est d’autant plus efficient que le flux d’information est rapide et qu’il parvient à tous les agents en même temps. 

- La sixième et  la dernière de ses fonctions est qu’il fournit  les moyens d’atténuer  les conflits entre les parties d’un contrat. 

 

   

                                                            1 Du livre « Finance » de Zvi Bodie et Robert Merton. 

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 4Gestion de portefeuille obligataire

Section 2 : Le marché financier : 

Le  marché  financier  est  une  composante  importante  du  système  financier.  Son développement  s’inscrit dans une  logique de désintermédiation où  les banques ne  jouent qu’un rôle de courtage. 

Il est défini comme étant le lieu sur lequel sont émis et échangés les titres à moyen et long terme : actions et obligations. 

Ces titres sont par nature intrinsèquement peu ou pas du tout liquides, L’action n’étant pas remboursable et l’obligation l’est le plus souvent à long terme, ce qui constitue un handicap au développement de ce  type de  financement. C’est  justement dans  le but de  répondre à cette préoccupation que  fut créée  la bourse des valeurs, appelée aussi marché secondaire (de l’occasion), qui permet d’échanger des titres déjà émis sur le marché primaire (du neuf). 

Le marché financier a deux principaux rôles : Le financement direct des agents à besoin de ressources et la gestion des risques sur les placements financiers. 

I. Cadre théorique de l’analyse des marchés : 

Marché efficient : 

Un marché  efficient  est  un marché  dans  lequel  le  prix  des  titres  financiers  intègre  à  tout instant  toute  l’information  pertinente  disponible.  Cette  information  concerne  les conséquences des événements passés et les anticipations des événements futurs. 

Seule  l’apparition d’une nouvelle  information peut changer  le prix en  intégrant  le cours du titre quasi instantanément après son annonce. Cependant, l’apparition de l’information a un caractère  aléatoire,  ce  qui  rend  les  cours  eux  aussi  aléatoires ;  et  par  conséquent,  les rendements suivent une marche aléatoire (Random walk). 

Dans ces conditions, il est impossible de prévoir les cours des titres car ceux‐ci intègrent déjà toute l’information. Il est aussi impossible de réaliser une performance par‐dessus le marché car  les  prix  réagissent  immédiatement  à  une  nouvelle  (il  n’y  a  pas  d’asymétrie d’information). 

Le concept d’efficience des marchés est une théorie, mais  il est d’autant plus proche de  la réalité que : 

- L’accès à l’information est libre pour tous et peu onéreux ; 

- Le coût des transactions est faible ; 

- Le marché est liquide pour permettre l’ajustement rapide des prix ; 

- Et les investisseurs sont rationnels. 

Ce  dernier  point  a  donné  naissance  à  la  « finance  comportementale »  qui  affirme  que  le raisonnement  rationnel des  investisseurs ne  se  réduit pas  à  la  résolution de programmes 

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mathématiques  (maximisation de  la  richesse, optimisation des décisions…),  il  intègre aussi leur psychologie. 

L’un  des  comportements  des  investisseurs  le  plus  étudié  est  le  « mimétisme ».  Ce comportement est rationnel si, celui qui est  imité, en sait plus que ceux qui  l’imitent. Cette rationalité disparaît  lorsque celui qui est  imité n’en sait pas plus que ses  imitateurs et  lui‐même  copie  sur  d’autres  investisseurs.  En  effet,  ce  comportement  peut  conduire  à  une croissance non  justifiée  de  la  demande  sur  un  titre  donné,  alors  le  prix  du  titre  s’accroît rapidement  et  s’écarte  de  sa  valeur  fondamentale  (ce  phénomène  est  appelé  ‘‘bulle spéculative’’). A un moment donné, les investisseurs vont se rendre compte que le prix de ce titre n’obéit pas à une réalité économique, c’est la fin de la bulle spéculative et le début du retour à la rationalité. 

Avenir certain Vs avenir incertain : Se référer à l’annexe A pour les rappels de statistiques. 

Il serait anormal, voir inadmissible, qu’un individu accepte de placer une part de son revenu d’aujourd’hui  pour  percevoir  une  valeur  équivalente  demain.  Pourquoi  ne  pas  en  jouir immédiatement ? 

Tout investisseur exige une rémunération, qu’on appellera « rentabilité », de son placement. Sur un titre financier,  la rentabilité dépend des flux d’intérêts (obligation) ou de dividendes (action) perçus, et de la variation du prix de l’instrument sur la période de possession : 

Rentabilité =     = rendement + plus ou moins‐value. 

Ou V0 est la valeur en début de période, V1 valeur en fin de période et F1 flux d’intérêts ou de dividende. 

Avenir certain : 

Si l’investisseur connaît aujourd’hui, avec certitude, le résultat futur de son placement (F1 et V1), on parle alors d’avenir certain. 

Vu  que  l’investisseur  ne  coure  aucun  risque,  la  rentabilité  peut  être  assimilée  à  la  seule valeur du temps. 

Malheureusement  cette  situation  est  invraisemblable,  et  tout  raisonnement  basé uniquement  sur  la  certitude  est  loin  d’être  exact.  D’où  l’intérêt  d’aborder  la  notion  de « risque », un pilier de la finance moderne. 

Avenir incertain : 

On dit qu’un  avenir est  incertain  si  l’individu  se  trouve  face  à une multitude de  résultats futurs  possibles,  certains  optimistes  et  d’autres  pessimistes.  Ces  résultats  dépendent  des états futurs de la nature. 

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 6Gestion de portefeuille obligataire

On parle d’avenir « risqué » lorsque cette incertitude devient mesurable. C'est‐à‐dire quand il est possible d’affecter une probabilité (objective ou subjective) d’occurrence à chaque état futur de la nature. 

Placé dans un univers risqué, l’investisseur ne peut pas calculer d’avance la rentabilité, car la valeur du titre en fin de période est aléatoire ainsi que, dans certains cas,  la rémunération perçue durant la période. Il a alors recours à la notion de rentabilité espérée : 

E R  

E désigne l’opérateur espérance, Ri est le rendement réalisé si l’état futur de la nature serait « i », et pi la probabilité de son occurrence. 

Plus un titre est risqué, plus son taux de rentabilité varie et sa valeur future est  incertaine. On peut donc assimiler  le  risque d’un  titre à  la dispersion de  ses  rentabilités autour de  la rentabilité moyenne.  La mesure  statistique  qui  intègre  toute  l’information  disponible  sur l’avenir risqué est la variance2 : 

 

Il est  clair que : Plus un placement est  risqué par  rapport à d’autres, plus  son  rendement exigé est élevé. 

Sur un portefeuille de titres, le couple rendement espéré/risque s’écrit : 

, ,  

Tel que : 

β :  est  le  vecteur  colonne  dont  les  éléments  sont  les  proportions  investies  dans chaque actif du portefeuille. Re : est le vecteur colonne dont les éléments sont les rendements espérés de chaque actif du portefeuille. ∑‐1 :  est  l’inverse  de  la matrice  variance‐covariance  des  rendements  des  titres  du portefeuille. 

Comportements des investisseurs : 

Un investisseur intervenant sur un marché peut adopter, à un moment donné, un (ou plus) des trois comportements suivants : 

   

                                                            2 Ou l’écart type, qui n’est autre que la racine carrée de la variance. 

Page 11: Gestion de Portefeuille

 7Gestion de portefeuille obligataire

La couverture (hedging) : 

C’est  le  comportement  d’un  investisseur  ne  voulant  pas  prendre  le  risque  considéré.  Il préfère  annuler  l’incertitude  sur  le  futur  en  se  couvrant  par  une  technique  appropriée (vendre à terme, solder ses positions sur les actifs risqués…) qui lui assure un résultat connu avec certitude. Dès  lors,  l’investisseur a annulé  tout  risque de perte, mais  il a perdu aussi toute possibilité de gain. 

Il  existe  une  solution  alternative  permettant  d’annuler  le  risque  de  perte  en  payant  une prime tout en conservant l’opportunité de gain, c’est « l’assurance ». 

  La spéculation (trading) : 

C’est l’inverse de la couverture. L’investisseur préfère assumer le risque en espérant réaliser une performance supérieure à celle obtenue par les agents qui ont choisi de se couvrir. 

Il existe deux catégories de spéculateurs sur les marchés financiers : L’investisseur qui prend un risque en achetant un titre, et le spéculateur professionnel (trader) qui passe son temps à acheter et revendre des valeurs dans le seul but de réaliser une plus‐value. 

Les spéculateurs jouent un rôle important sur les marchés financiers, ils acceptent le risque que d’autres  investisseurs  refusent d’assumer. Mais  s’ils  sont nombreux,  ils peuvent créer des dysfonctionnements (bulles spéculatives…). 

  L’arbitrage : 

C’est la combinaison d’opérations qui vise la réalisation d’un profit certain, sans nécessité de mise de fonds et sans prise de risques. 

En achetant un titre sur une place pour le revendre dans une autre où il est négocié à un prix supérieur, l’arbitragiste réalise un bénéfice sans prendre de risques. Par ce comportement, il rend  le  titre  plus  liquide  et  tire  sa  cotation  sur  les  deux  marchés  vers  un  même  prix d’équilibre en exerçant une demande sur le premier et une offre sur le second. 

II. Principaux types de produits financiers : 

Action : 

Une action est un Titre de propriété représentant une fraction du capital d’une entreprise et donnant  à  son  porteur  le  droit  de  vote  aux  assemblées,  le  droit  à  l’information  et  aux bénéfices (dits dividendes). 

Il existe en  réalité une  très grande diversité d’actions : action classique, action privilégiée, action  à  dividende  prioritaire  (ADP),  certificats  d’investissement,  actions  à  bons  de souscriptions (ABSA), etc. ... 

   

Page 12: Gestion de Portefeuille

 8Gestion de portefeuille obligataire

Obligation : 

Une obligation est un  titre  financier qui matérialise  l’engagement d’un emprunteur envers un préteur qui, en contrepartie, met des fonds à sa disposition. Cet engagement prévoit un échéancier de  flux  financiers qui définit  les modalités de  remboursement des  fonds et un mode de rémunération du préteur dans l’intervalle. 

Produits dérivés : 

Un  instrument dérivé est un produit financier dont  la valeur est fonction de celle d'un actif financier qui lui est sous‐jacent, par exemple un contrat à terme ou un contrat d'option ; ce sont des  contrats, des engagements ou ententes, visant  l’achat ou  la vente d’actifs à une date  future.  Les  caractéristiques  du  contrat  telles  que  la  quantité,  le  prix  d’achat  ou  de vente,  la date d’échéance du contrat, etc., sont établies à  l’avance. Les  instruments dérivés peuvent  porter  sur  plusieurs  valeurs  sous‐jacentes  telles  que  les  actions,  les  indices boursiers, les taux d’intérêt, les devises, les métaux, les denrées, etc. 

Récemment  les  dérivés  ont  évolués  pour  couvrir  les  risques  associés  à  des  droits  de pollution, aux conditions climatiques et même à d’autres instruments dérivés. 

Remarque : 

Les fonctions du marché sont assurées par ces différents types d’instruments : Les actions et obligations  assurent  le  financement  des  émetteurs,  tandis  que  les  dérivés  permettent  la gestion des risques. 

III. Intervenants du marché financier : 

Nous  pouvons  recenser  six  intervenants.  Nous  développerons  chaque  catégorie  lors  de l’étude du cas algérien, objet du cas pratique : 

- Emetteur : Demandeurs de fonds, ils offrent des titres ; 

- Investisseurs : Pourvoyeurs de fonds, ils demandent des titres ; 

- Les intermédiaires : Exécutent les ordres ; 

- La société de marché : Gère et organise les séances de bourse ; 

- Le dépositaire central de titres : administre les comptes titres ; 

- L’autorité de marché : Régule et réglemente le marché. 

   

Page 13: Gestion de Portefeuille

 9Gestion de portefeuille obligataire

Section 3 : Le marché obligataire 

Le marché  obligataire,  dit  aussi marché  de  la  dette,  est  le  segment  le  plus  important  du marché financier. 

Cette section présente  l’émission des titres de dette (marché primaire),  les différents types d’obligations émises et la négociation de ces valeurs sur le marché secondaire. 

I. L’émission obligataire : 

I.1. Processus d’émission : 

Avant  toute émission obligataire,  la  société  concernée désigne une banque en qualité de chef de fil. Par la suite, elle produit une notice d’information soumise au visa de l’autorité du marché avant d’être  rendue publique. Cette notice comprend un ensemble d’informations véridiques et suffisantes pour qu’un  investisseur potentiel puisse prendre une décision. En plus,  l’émetteur est appelé à produire un prospectus reprenant  l’information pertinente de façon simplifiée. 

L’émission  peut  s’adresser  à  un  nombre  restreint  de  banques  et/ou  investisseurs institutionnels, dans ce cas elle est dite « institutionnelle »3 ; comme elle peut s’adresser au grand public par l’intermédiaire des guichets de banque, c’est « l’appel public à l’épargne ». Dans  le premier cas  les titres sont négociés sur  le marché de gré à gré. Dans  le second,  ils font l’objet de cotation en bourse. 

La banque chef de fil peut (seule ou avec d’autres banques), moyennant une commission (% du montant  de  la  dette),  se  porter  garante  de  la  bonne  fin  de  l’opération  au  profit  de l’émetteur. Si ce dernier n’arrive pas à réaliser son objectif d’émission, le chef de fil acquiert la différence. Cette opération est appelée « prise ferme ». 

I.2. Caractéristiques de l’émission : 

  a. Le capital emprunté : 

  Valeur nominale (ou faciale) :  l’emprunt négocié sur un marché porte généralement sur  de  gros  montants.  Pour  faciliter  sa  diffusion  auprès  du  public,  il  est  fractionné  en plusieurs obligations dont  le montant, appelé valeur nominale,  sert de base au  calcul des intérêts (coupons). 

  Prix d’émission : C’est le prix effectivement payé par le souscripteur pour l’acquisition d’une obligation. Il peut coïncider avec le nominal (émission au pair), comme il peut lui être inférieur (émission au dessous du pair) de façon à rendre le titre plus attractif. 

                                                            3 En Algérie, l’émission institutionnelle est effectuée par adjudication à la Hollandaise. 

Page 14: Gestion de Portefeuille

 10Gestion de portefeuille obligataire

  Amortissement de  l’emprunt  (remboursement) : Comme pour  les  crédits bancaires, plusieurs modalités sont envisageables : 

- Remboursement  in  fine : Très pratiqué car peu onéreux.  Il peut être au pair ou au dessus du pair (la différence étant une prime de remboursement). 

- Remboursement échelonné :  Souvent  assorti d’une période de différé,  il peut être par amortissement constant, par amortissement profilé (dégressif ou progressif), ou par annuités constantes. 

Dans  un  remboursement  échelonné,  le  débiteur  a  le  choix  entre  deux  méthodes d’amortissement :  Il  peut  soit  procéder  à  un  tirage  au  sort  pour  désigner  les  titres  à rembourser, qui le seront au pair à l’échéance prévue. Soit racheter le nombre prévu sur le marché secondaire. 

Il  est  de  bon  sens  que  si  les  titres  cotent  au  dessous  du  pair,  on  procédera  à  un remboursement  par  rachat,  et  si  ceux‐ci  cotent  au  dessus  du  pair,  un  procédé  de remboursement par tirage au sort est privilégié. 

Il se peut aussi que le contrat contienne une option de remboursement anticipé, soit : 

- Au gré de  l’émetteur  (call) : Ce droit ne peut être exercé qu’après une période de grâce. Si  les conditions du marché permettent au débiteur de s’endetter à un coût moindre,  il procède  à un  remboursement  anticipé de  la  totalité de  sa dette. Pour dédommager  les obligataires, une prime est ajoutée au prix de remboursement qui s’effectue au pair. 

- Au  gré  de  l’investisseur  (put) :  les  obligations  assorties  de  cette  option  sont  dites rétractables. elles sont souvent de durées longues. 

  Durée  de  l’emprunt :  C’est  la  période  séparant  la  date  d’émission  et  la  date  de remboursement. Si ce dernier s’effectue en plusieurs tranches, on parle alors de « durée de vie moyenne » qui se calcule ainsi : 

Vie moyenne = ∑ é é à

 

Ou « i » est l’année, et « n » la durée de vie du titre. 

  Garanties :  le  remboursement  du  principal  et  intérêts  peut  être  garanti  par  une personne  (l’Etat,  une  caution  ou  la  société  mère)  ou  par  un  bien  réel  (hypothèque, nantissement…). 

  b. Les revenus : 

  Date  de  jouissance :  C’est  la  date  à  partir  de  laquelle  commencent  à  courir  les intérêts. Souvent elle coïncide avec « la date de règlement » qui est la date de versement du capital prêté. 

Page 15: Gestion de Portefeuille

 11Gestion de portefeuille obligataire

  Taux d’intérêt : appelé aussi taux de coupon, taux  facial, ou encore taux nominal,  il permet de calculer les intérêts (ou coupons) dus au prêteurs. 

La  rémunération  d’un  porteur  d’obligation  peut  prendre  aussi  la  forme  d’une  prime  à l’émission ou au remboursement. 

  Périodicité :  c’est  la  fréquence  de  versement  des  intérêts.  Elle  peut  être  annuelle, semestrielle, ou trimestrielle (voire plus courte). Il existe un type d’obligations qui ne verse les intérêts qu’à l’échéance, c’est les obligations zéro coupons (voire types d’obligations). 

II. Différents titres obligataires : 

On peut compter différents types d’obligations selon le critère retenu : 

- La  nature  fixe  ou  variable  du  taux  de  coupon :  Les  obligations  à  taux  fixe/Les obligations à taux variable. 

- La nature publique ou  privée de  l’émetteur :  Les obligations d’Etat/Les obligations corporate. 

- L’existence ou non de coupons intermédiaires dans l’échéancier de remboursement : Les obligations à coupon/Les obligations zéro‐coupon. 

- L’existence  ou  non  d’options  associées  au  produit  purement  obligataire :  Les obligations sans clause optionnelle/les obligations à clause optionnelles. 

- La  nature  du  rating  de  l’émetteur :  Les  obligations  AAA  (dites  « investment grade »)/les obligations BBB (dites « junk bonds »). 

Nous préférerons  ici une présentation selon  le critère de fixité/variabilité du taux nominal. Vu leur volume important sur le marché obligataire, les obligations d’Etat feront l’objet d’un développement indépendant. 

II.1. Obligations à taux fixe(s) : 

Ces obligations versent un (des) taux d’intérêt annuel(s) fixé(s) dans le contrat d’émission et ne peut être modifié. Elles  sont  sensibles aux variations des  taux d’intérêt du marché. En effet si le taux d’intérêt servi sur les nouvelles émissions baisse, les investisseurs préféreront les obligations déjà sur  le marché, qui elles, rémunèrent mieux. La demande sur ces  titres fait grimper leur prix4. On peut conclure que la relation entre le taux de marché et le prix des obligations est inverse. Ce point fera l’objet d’un exposé exhaustif par la suite. 

Coupon zéro : 

Le taux  fixé est  implicite aux prix d’émission. Dans ce cas,  l’intérêt périodique est supposé être  réinvesti  au même  taux  et  le  détenteur  ne  perçoit  sa  rémunération  qu’à  échéance, 

                                                            4 Le raisonnement inverse est conduit dans le cas de hausse des taux du marché. 

Page 16: Gestion de Portefeuille

 12Gestion de portefeuille obligataire

celle‐ci étant la différence entre la valeur de remboursement (au pair) et le prix d’émission. Ces obligations sont dites « coupon zéro » : 

é 1 é  

Si l’on suppose que le taux annuel est ‘‘t’’, ‘‘ƒ’’ la fréquence annuelle de capitalisation et ‘‘θ’’ 

la durée du placement en années, le facteur de capitalisation deviendra :  1  

Si  l’on  suppose  que  la  fréquence  de  capitalisation  est  très  grande  (tend  vers  l’infini),  ce 

facteur serait «    ». Et le taux implicite (taux zéro‐coupon) se déduit du prix et de la valeur de remboursement : 

1 ln

é  

II.2. Obligations à taux indexé : 

Le  taux  d’intérêt  nominal  varie  périodiquement  en  fonction  d’une  référence  de  type monétaire  (taux  sur  le  marché  interbancaire)  ou  obligataire  (indice  de  performance obligataire). 

La référence peut être : 

- Une moyenne de  taux calculée  sur une période précédant  la date de paiement du coupon. On dit que le taux nominal est variable. 

- Un  taux  constaté  juste  avant  la  date  à  partir  de  laquelle  commence  à  courir  les intérêts. L’investisseur connaît  le montant de sa rémunération avant  le début de  la période au quelle il s’applique. On parle de taux révisable. 

Ces obligations protègent  l’investisseur  contre  la perte en  capital  car elles  sont beaucoup moins sensibles aux variations des taux de marché. Cependant,  le risque de variation n’est pas totalement éliminé, il est transmis au taux de rendement qui suit les taux du marché. 

II.3. Obligations assimilables du Trésor (OAT) : 

L’Etat  est  le  principal  émetteur  sur  le  marché  obligataire.  Les  OAT  sont  son  support d’endettement à long terme. 

Les OAT peuvent être à taux fixe ou à taux variable (si c’est possible) et sont remboursées au pair  in  fine.  Dans  certains  pays,  comme  la  France  par  exemple,  les  OAT  peuvent  être indexées sur l’inflation afin de protéger le capital contre une éventuelle dépréciation. 

Elles sont émises par adjudication : L’Etat fixe un calendrier d’émission au début de l’année. A  chaque  séance  de  souscription,  les  SVT  soumissionnent  en  proposant  des  prix  (taux d’intérêt). Chaque soumission est servie au prix proposé, en commençant par le taux le plus bas, jusqu’à concurrence du montant demandé par le Trésor. 

Page 17: Gestion de Portefeuille

 13Gestion de portefeuille obligataire

Ces obligations sont dites assimilables car  le  trésor peut décider ultérieurement d’émettre d’autres  titres  qui  seront  complètement  fongibles  avec  celles  de  l’emprunt  de  référence. Pour  que  la  nouvelle  tranche  puisse  être  assimilable  à  l’ancienne,  elles  doivent  avoir  des caractéristiques identiques, tout en tenant compte des conditions du marché. 

III. Le marché secondaire : 

Le marché secondaire est organisé en deux grands compartiments : 

 

Figure 1 : Organisation du marché secondaire 

Un marché gouverné par les ordres est un marché ou les cours résultent de la confrontation entre ordres d’achat et ordres de vente, soit à  intervalles  réguliers par  fixation d’un cours d’équilibre qui satisfait le maximum d’ordres, soit en continu de façon à ce qu’un ordre soit exécuté dès qu’il existe un ordre pouvant assurer la contrepartie. 

Un  marché  gouverné  par  les  prix  est  un  marché  où  les  cotations  résultent  des  cours proposés, à l’achat et à la vente, par les teneurs de marché (market makers)5. 

III.1. les intermédiaires spécialisés : 

Les dealers : 

Ils ont pour mission  la  collecte des ordres de  leur  clientèle pour  les passer  sur  le marché (auprès des market makers), sans en être la contrepartie. Vu le volume important des ordres à passer,  les dealers peuvent obtenir des prix avantageux pour  leurs clients, cependant  ils prélèvent une rémunération sous forme de commission de courtage. 

Les teneurs de marché (market makers) : 

Ceux  sont  de  grandes  banques  ou  institutions  financières  qui  s’engagent  à  assurer  en continu  la  cotation  d’un  ou  plusieurs  titres.  Ils  rendent  le marché  liquide  en  assurant  la contrepartie de tout ordre d’achat ou de vente, quel qu’elle soit la conjoncture. Ils affichent alors un prix d’achat (bid) et un autre de vente (ask)6. 

                                                            5 Voir le point III.1. 6 Bid < ask et la différence est appelée « spread ». 

Marché secondaire des obligations

marché réglementé (bourse)

marché régi par les ordres

marché régi par les prix

marché de gré à gré

marché régi par les ordres

Page 18: Gestion de Portefeuille

 14Gestion de portefeuille obligataire

Devenir market maker est une décision stratégique à deux dimensions : 

- La  première  commerciale :  en  assurant  la  cotation  des  titres  en  conjoncture défavorable,  le teneur de marché met en péril sa rentabilité à court terme. Mais en faisant, il fidélise un grand nombre de clients et améliore ainsi sa rentabilité à moyen et long terme. 

- La deuxième  est  financière : un  teneur de marché  tire  l’essentiel de  son profit du spread  entre  le  prix  d’achat  et  le  prix  de  vente.  L’autre  ressource  provient  de  la différence de rémunération entre les obligations détenues en vu d’honorer les ordres d’achats  reçus,  et  les  coûts  des  ressources  monétaires  servant  à  financer  cette position  longue. En situation normale des taux (taux court terme<taux  long terme), cette position génère un profit, tandis qu’en situation inverse (taux long<taux court) elle cultive des pertes. 

III.2. Cotation des obligations (à taux fixe ou révisable) : 

Les obligations  sont  cotées  en pourcentage de  la  valeur nominale  et  au pied du  coupon, c'est‐à‐dire hors coupon couru. 

Le coupon couru : C’est la fraction du coupon correspondant à la période écoulée depuis la dernière date de  versement d’intérêts. Pour  le  calculer, on  suppose que  les  intérêts  sont capitalisés journalière ment sur une année civile (ou commerciale). 

Exemple : 

On suppose une obligation de nominal 1000 DZD. La date de coupon (10%) est le 31 Janvier N. Au 21 Mars de n’importe quelle année de la vie de l’obligation, l’intérêt couru est : 

% . = 1,342% du nominal, si l’année est ordinaire. 

% . = 1,366% du nominal, dans le cas d’une année bissextile. 

La valeur totale d’une obligation à une date donnée est : 

Valeur de l’obligation = valeur cotée + valeur du coupon couru. 

   

Page 19: Gestion de Portefeuille

 15Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

L’environnement financier évolue à un rythme difficile à cerner, notamment les marchés qui eux,  sont  marqués  depuis  ces  dernières  années  par  une  forte  déréglementation  et  une tendance à la globalisation. Le gérant obligataire est astreint à suivre de près cette évolution qui  se  traduit  par  l’émergence  de  nouveaux  produits  financiers,  l’apparition  de  nouvelles contraintes de gestion et le changement de la réglementation en vigueur. 

Après  avoir  fait  un  point  de  situation  sur  l’univers  de  référence  d’une  gestion  obligataire, nous aborderons dans une première partie  les principes de base et  les concepts  théoriques indispensables à sa réussite. Une deuxième partie fera  l’objet d’un développement pratique visant l’application des techniques de gestion au contexte algérien. 

   

Page 20: Gestion de Portefeuille

 16Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PARTIE I : CONCEPTS THEORIQUES SUR LA GESTION DE 

PORTEFEUILLE OBLIGATAIRE  

   

Page 21: Gestion de Portefeuille

 17Gestion de portefeuille obligataire

CHAPITRE I : L’OBLIGATION : EVALUATION, PERFORMANCE ET RISQUES 

CHAPITRE  II :  PROCESSUS  ET  STRATEGIES  DE  GESTION  DE  PORTEFEUILLE OBLIGATAIRE 

 

 

 

La finance évolue sans cesse et se complique davantage. Ce qui laisse voir l’émergence de nouveaux métiers,  de  plus  en  plus  spécialisés.  Le  gérant  obligataire  fait  partie  de  cette panoplie de professions qui requièrent des profils spécifiques. 

En effet, la pratique de la gestion obligataire réclame une maîtrise parfaite des techniques actuariels ;  tels que  taux de  rendement, duration et convexité ; qui, quoique nécessaires, restent insuffisants à elles seules. La modélisation financière et l’analyse économique font aussi partie de la boite à outils du professionnel. 

Nous  essayerons,  dans  une  première  partie  théorique,  de  cerner  ces  concepts  en  deux chapitres.  L’obligation  étant  la  matière  à  gérer,  elle  sera  présentée  en  premier  lieu ; ensuite  sa  relation  avec  les  taux,  son  évaluation  et  les  risques  liés  à  sa  détention composeront le corps du premier chapitre. 

Toute  l’efficacité du gestionnaire de portefeuille tient à sa capacité d’adopter  la meilleur stratégie quand à  la  conjoncture du marché et aux objectifs décidés.  Le  second  chapitre expose le processus de gestion de portefeuille et analyse les styles de gestion. 

   

Page 22: Gestion de Portefeuille

 18Gestion de portefeuille obligataire

Chapitre I : L’obligation : Evaluation, performance et risques 

 

Section 1 : Les taux d’intérêt Section 2 : Evaluation des obligations Section 3 : Performance et risques obligataires    Sur  le marché  financier,  l’obligation se négocie à un prix qui diffère,  le plus souvent, de sa valeur  intrinsèque,  celle obéissant à une  vérité  économique.  Le gérant de portefeuille doit être  à même  de  comprendre  l’évaluation  des  obligations  et  les  risques  associés  à  de  tels actifs afin de pouvoir détecter les anomalies de marché et en tirer profit. 

Ce  premier  chapitre  tâche  à mettre  au  clair  les  principes  d’évaluation  des  obligations  et analyse  le  lien  entre  taux  d’intérêts  et  prix.  Il  est  scindé  en  trois  sections,  la  première démystifie les taux d’intérêts, leur formation et leur forme ; la seconde traite de l’évaluation de  différents  titres  obligataires ;  et  la  troisième  fera  le  point  sur  la  performance  de l’investissement obligataire et les risques qui y sont associés. 

   

Page 23: Gestion de Portefeuille

 19Gestion de portefeuille obligataire

Section 1 : Les taux d’intérêts 

Le taux d’intérêt est l’élément central et général qui est derrière tout actif obligataire. Il est d’autant plus compliqué que difficile à cerner. 

Cette section aborde  les taux d’intérêt d’un point de vue économique, ce qui permettra de comprendre  la  logique  générale  de  formation  des  taux  et  les  théories  explicatives  de  la structure par terme des taux. Mais avant cela, qu’est ce qu’une courbe de taux ? 

I. Taux d’intérêt et courbes de taux : 

Le taux d’intérêt peut être défini comme étant le prix économique du temps : 

L’emprunteur  se  procure  des  fonds  lui  donnant  un  pouvoir  économique  immédiat.  Ces ressources  seront  remboursées  au  terme  convenu,  augmentées  d’un  montant  appelé « intérêt » qui n’est autre que le prix d’équilibre sur le marché du service rendu (le prêt). 

En se positionnant du côté du prêteur, on peut définir le taux d’intérêt comme étant le prix que  celui‐ci  est  prêt  à  accepter  pour  renoncer  à  une  consommation  immédiate  au  profit d’une consommation future qu’il espère meilleure. 

Exemple : Supposons un placement de 100  (V0) effectué  à  la date 0  (début de période) et qui  sera remboursé à la date 1 (fin de période) à hauteur de 110 (V1). L’intérêt ici est de 10 (110‐100) 

et le taux d’intérêt7 est de 10% (   ). 

La mesure  la plus usitée du  taux d’intérêt  reste  le  taux actuariel. Cependant,  la mesure  la plus exacte au sens économique du terme est le taux comptant. 

I.1. Le taux de rendement actuariel : 

Le taux actuariel est le taux d’intérêt qui égalise la valeur actualisée (VA) d’une séquence de flux futurs (F) générés par un instrument financier et son prix actuel (P) : 

1  

  Où : 

     : Durée de vie de l’instrument.      : Flux à l’année i.      : Taux actuariel. 

Le taux actuariel étant au dénominateur, il est en corrélation négative avec le prix. 

                                                            7 Le taux d’intérêt est toujours calculé pour une période d’une année. 

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 20Gestion de portefeuille obligataire

Courbe des taux de rendement : 

A un instant donné, et pour un type d’obligations ayant les mêmes caractéristiques en terme de risque et de liquidité, la relation entre le niveau des taux de rendement et les différentes maturités  est  appelée  « courbe  de  taux ».  Elle  peut  prendre    différentes  formes : On  dit qu’elle est croissante lorsque les taux courts sont inférieurs aux taux longs ; décroissante, ou inversée, quand  les taux courts sont plus  importants ; et plate s’il y’a égalité entre  les deux taux. 

Le procédé de construction de la courbe des taux le plus répandu consiste à : 

- Constituer un échantillon de taux de rendement de titres homogènes ; 

- Regrouper ces données par tranche de maturité ; 

- Calculer une moyenne pondérée des taux de rendement pour chaque tranche ; 

- Effectuer un lissage sur le nuage de point ; 

Ces méthodes peuvent être considérées  comme étant dépassées  car on  s’oriente vers  les modèles  stochastiques de  révélation de  la  structure par  terme des  taux. Cependant,  il ne faut pas les négliger car elles ont montré leur efficacité. 

I.2. Taux comptant (spot) et taux comptant différé (forward) : 

Le taux spot, appelé aussi taux pur, est  le revenu certain découlant de  l’immobilisation de ressources monétaires pendant une durée déterminée. Ce prêt, dit aussi « pur », commence à courir à compter de la date de conclusion du contrat et se caractérise par deux flux : Un au début  de  période,  correspondant  au  principal  du  prêt,  et  un  deuxième  comprenant  le remboursement  du  principal  augmenté  de  l’intérêt  sur  la  durée  de  l’immobilisation. L’exemple réaliste de ce type de prêt est l’obligation coupon‐zéro. Elle permet de déduire le taux pur en partant de la formule suivante : 

. 1  

Tel que : 

   : Valeur de remboursement.   : Valeur d’acquisition.   : Nombre d’années restant à courir avant le remboursement.    : Taux comptant à n années. 

 

D’ou : 

1  

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 21Gestion de portefeuille obligataire

En prenant différents taux spot pour diverses maturités, nous obtenons  la gamme des taux comptant, appelée aussi structure par terme des taux comptant. 

Le taux comptant différé correspond au taux d’intérêt appliqué à un prêt pur dont  la date de début est différée de la date de conclusion du contrat. Ces taux ne s’établissent pas seuls, mais se déduisent de la gamme des taux spot : 

Supposons qu’il  y’a possibilité de  conclusion d’un  contrat de prêt à un an d’ici un an. Un bailleur de fonds pour deux ans a deux possibilités : La première est de placer ses fonds au taux spot pour un an, puis prêter  le résultat de ce placement une deuxième fois   pour une année  sur  la  base  d’un  contrat  forward  conclu  au  début  de  la  période  considérée.  Le deuxième est de placer directement ces ressources à deux ans au taux spot à deux ans. 

Pour qu’il n’y ait pas coût d’opportunité ou gain d’arbitrage d’une opération sur une autre, il faut que le résultat des deux possibilités soit le même : 

(1+t1).(1+1t1) = (1+t2)2, d’où : 1t1 = ‐1 + [(1+t2)

2/(1+t1)] 

De manière générale, sur un prêt à n années d’ici p années,  le taux forward à n années se déduit de la formule suivante : 

ptn =  1 11  

Tel que : ptn est le taux forward à n années dans p années. 

Remarque : 

Les taux forward sont donc  implicites à toute gamme de taux spots. Il suffit de disposer de l’une des gammes pour pouvoir en déduire l’autre. 

Courbe des taux spot : Structure par terme des taux 

Deux méthodes de construction de la courbe des taux coexistent : 

La première, dite directe, déduie  la courbe des taux   à partir d’obligations zéro coupon de différentes maturités  (1  an,  2  ans,…,  n  années),  dans  la  classe  de  risque  considérée,  en calculant le taux spot sur chaque échéance. 

Cependant, les obligations zéro coupon sont rares et ne couvrent pas, le plus souvent, toutes les maturités.  Il  est  alors  possible  de  construire  la  gamme  de  taux  à  partir  d’obligations ordinaires : 

Tout d’abord, il faut prendre une obligation de maturité égale à un an et calculer le taux qui égalise la valeur actuelle du flux restant et son prix de marché, c’est à dire : P1 = F1/(1+t1). On obtient ainsi le taux spot à un an. 

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 22Gestion de portefeuille obligataire

Par  la  suite, on prend une obligation de mêmes  caractéristiques, mais d’une maturité de deux ans cette fois‐ci. On égalise son prix de marché et  la valeur actuelle de son cash flow futur en prenant  t1  comme  taux d’actualisation pour  la première  année, et  t2  (à  calculer) pour la deuxième : P2 = F1/(1+t1) + F2/(1+t2). Et ainsi de suite. 

I.3. Prise en compte de l’inflation : Taux nominal et taux réel : 

Jusqu’à  présent,  nous  n’avons  pas  tenu  compte  de  l’inflation  dans  le  calcul  des  taux d’intérêts. De ce fait, les taux déduits sont dits « nominaux ». 

En  faisant  référence  à  ce  phénomène monétaire,  le  raisonnement    serait  le  suivant :  En épargnant 1 DA aujourd’hui, nous obtiendrons 1+t DA d’ici un an. En même temps, un bien ‘‘X’’  valant  aujourd’hui  1 DA  coûtera  1+φ DA  en  fin  de  période,  où  φ  désigne  l’inflation anticipée.  La question  à  se poser est qu’en  renonçant  à notre dinars maintenant  (donc  à l’acquisition immédiate du bien X à 1 DA), combien d’unités de X pourrions nous acheter en fin d’années ? 

La réponse est 1+tr   unités tel que : 1+tr = (1+t)/(1+φ), tr étant un gain en terme réel. Il est appelé taux réel ex‐ante car il est calculé à partir du taux d’inflation anticipée ‘‘φ’’. 

Le  taux  réel  ex‐ante,  par  opposition  au  taux  réel  ex‐post  qui  est  calculé  sur  la  base  des constatations de  l’inflation, est pris en compte dans  la majorité des décisions économiques des agents tel que l’épargne et l’investissement. 

II. Formation des taux d’intérêts : 

Le  taux d’intérêt étant un prix d’équilibre,  il est déterminé  sur un marché. Néanmoins,  la définition de ce marché et le mécanisme de formation des taux différent d’une théorie à une autre. 

II.1. Théorie des fonds prêtables : 

Cette  théorie  suppose  un marché  ou  sont  négociés  des  titres  de  dette.  Les  demandeurs cherchent à placer des  fonds,  tandis que  les offreurs cherchent à  lever des  ressources. La confrontation des forces du marché aboutit à un prix d’équilibre duquel sera déduit le taux d’intérêt8.  

A l’inverse de l’offre, la courbe de demande des obligations est décroissante (croissante) en fonction du  prix (taux d’intérêt). 

 

 

 

                                                            8 Rappelons que prix et intérêt sont en corrélation négative. 

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 23Gestion de portefeuille obligataire

Equilibre et déséquilibre du marché : 

L’équilibre  conduit  à  un  prix  unique  qui  assure  l’égalité  entre  offre  et  demande  de l’obligation concernée. Cependant, cet équilibre ne survient pas  instantanément, et  il n’est pas durable non plus : 

En effet, il se peut qu’à un moment donné, le niveau d’offre excède celui de la demande de l’obligation. Cette situation tend à faire diminuer le prix du titre, et par cela à accroître son niveau  de  rémunération.  Cette  hausse  des  taux  est  accompagnée  d’une  baisse  de  l’offre (crédit plus  cher) et d’une expansion de  la demande  jusqu’à  atteindre un niveau égal.  Le mécanisme inverse entre en jeu dans le cas où il y’aurait excès de demande. 

Il faut remarquer aussi que cet équilibre n’est pas durable : les courbes sont susceptibles de se  déplacer  sous  l’influence  d’un  certain  nombre  de  paramètres  autres  que  le  prix  (la variation du prix  conduit  à un mouvement  le  long de  la  courbe),  ramenant  ainsi  le point d’équilibre à un autre niveau. 

Quatre facteurs sont responsables du déplacement de la courbe de demande : 1.  Richesse :  En  période  de  croissance,  le  revenu  des  individus  s’améliore,  ce  qui  se répercute  sur  leur  épargne  en  augmentant  le  niveau  de  celle‐ci  pour  chaque  prix  de l’obligation, engendrant ainsi un déplacement vers la droite de la courbe d’offre de capitaux (courbe de demande d’obligations). 2. Rendement anticipé : Si l’investisseur anticipe un rendement moins élevé pour un certain type d’obligations, sa demande pour celle‐ci diminue et la courbe se déplace vers la gauche. A contrario, s’il anticipe une hausse du rendement, la courbe serait tirée vers la droite. 3. Risque : Le risque relatif à la détention d’une obligation se traduit par la volatilité de son rendement. Plus  le risque perçu est grand, moins  l’obligation est attractive. Sa demande se trouve alors affectée. 4. Liquidité : Si un marché devient plus liquide, il attirera davantage de capitaux. 

Le niveau de  l’offre, à un prix donné, varie dans  le même  sens que  l’un des  trois  facteurs suivant : 1. Rentabilité anticipée des investissements : Plus celle‐ci est importante, plus les entreprises désirent‐elles s’endetter pour investir plus. 2. Inflation anticipée : Lorsqu’elle est importante, le coût réel du crédit devient marginal. 3.  Politique  budgétaire :  Un  déficit  budgétaire  de  l’Etat  nécessite  la  levée  de  fonds  par émission obligataire. 

II.2. Théorie de la préférence pour la liquidité : 

John Maynard Keynes est à  l’origine de cette  théorie qui postule que  le  taux d’intérêt est déterminé sur le marché de la monnaie, instrument d’échange. 

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 24Gestion de portefeuille obligataire

Keynes identifia deux actifs comme réserve de la richesse : La monnaie (fiduciaire et dépôts à vue) qui ne rapporte rien et les créances qui elles, rapportent un intérêt. Il est évident qu’à chaque fois que le taux de rémunération des créances s’améliore, elles attireront davantage de  capitaux  au  détriment  de  la  préférence  pour  la  liquidité  (la  monnaie)  qui  elle,  est négativement affectée par cette hausse des taux. 

L’offre de la monnaie est fixée par la banque centrale qui a ainsi un contrôle indirecte sur le niveau des taux. 

Une contraction de la masse monétaire déplace la courbe d’offre vers la gauche faisant ainsi augmenter  le  taux  d’équilibre.  L’effet  inverse  est  constaté  si  la  banque  centrale  décide d’ouvrir les vannes. 

II.3. Théorie monétariste : 

Elle  accepte  le  fait  qu’une  augmentation  de  l’offre  de  monnaie  fait  baisser  les  taux. Cependant, cette expansion de la masse monétaire n’est pas neutre sur l’économie, elle est accompagnée d’un enrichissement des agents et d’une  inflation anticipée qui  font que  les taux augmentent (regarder théorie des fond prêtables). 

En termes simples, le résultat d’une croissance de l’offre de monnaie sur les taux d’intérêts est le résultat concomitant des trois effets constatés. 

III. Théorie explicatives de la structure par terme des taux d’intérêts : 

Plusieurs  théories  ont  été  proposées  pour  expliquer  la  structure  par  terme  des  taux d’intérêts : 

III.1. Théorie des anticipations : 

Cette théorie part d’un constat simple : Le taux d’intérêt sur une obligation à long terme est égal à la moyenne géométrique des taux à court terme anticipés le long de la durée de vie de l’obligation. 

Pour qu’il  y  ait détention des obligations de différentes maturités,  l’investisseur doit être indifférent entre placer son argent n fois à un an et un placement unique à n années. Alors la valeur finale des deux possibilités de placement doit être la même : 

[1+t1] [1+E(1t1)] [1+E(2t1)]…..[1+E(n‐1t1)] = [1+tn]n 

D’ou : tn = ‐1 + 1 t1 1 E 1t1 1 E 2t1 … . . 1 E n 1t1 . 

Cette  théorie  est  d’une  élégance  lui  permettant  d’expliquer  les  différentes  formes  de  la courbe des  taux : Si  les agents anticipent une hausse des  taux  courts pour  les prochaines périodes,  le  taux  long  sera  supérieur  au  taux  court  terme.  Et  inversement  si  les  agents anticipent une baisse des taux à court terme. En outre, la courbe des taux a plus de chance 

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 25Gestion de portefeuille obligataire

d’être croissante lorsque les taux à court terme sont bas car les observateurs anticipent une hausse  de  ceux‐ci,  et  elle  est  inversée  quand  les  taux  courts  sont  élevés  du  fait  que  les agents anticipent une baisse de ces derniers. 

III.2. Théorie des marchés segmentés : 

Cette théorie suppose  les taux d’intérêts de différentes maturités  indépendants entre eux. En effet, le taux d’intérêt pour une échéance donnée s’établit sur le marché des obligations de maturité  égale  à  cette  échéance,  indépendamment  du  rendement  anticipé  des  autres obligations de maturité différente. 

Contrairement à  la  théorie des anticipations pures qui pose  l’hypothèse de  substituabilité parfaite entre  les obligations de différentes maturités,  la  théorie des marchés  segmentés refuse de  l’admettre en  raison des déterminants  (horizon de placements…) du placement des individus. 

Cette théorie permet d’expliquer le résultat empirique selon lequel la courbe des taux est le plus souvent croissante : les investisseurs ont une préférence pour le court plutôt que pour le long terme car ce dernier est réputé plus risqué du fait de la difficulté de prévision. Dans ces  conditions,  la  demande  sur  les  obligations  de  courte maturité  est  élevée,  ce  qui  fait baisser  les  taux  d’intérêts  associés.  Parallèlement  à  ce  phénomène,  les  entreprises souhaitent  obtenir  des  financements  stables,  donc  l’offre  d’obligations  à  long  terme  est importante et les taux montent. 

III.3. Théorie de la prime de liquidité et l’habitat préféré : 

La  théorie de  la prime de  liquidité  reprend  l’énoncé de  la  théorie des  anticipations  selon lequel  les taux  longs sont  la moyenne des taux courts, et que  les obligations de différentes maturités  sont  substituables  entre  elles.  Cependant,  les  investisseurs  ont  une  préférence pour  les  obligations  de  courte maturité,  car  elles  comportent moins  de  risque,  alors  ils exigent une prime supplémentaire pour les obligations longues. 

En  résumé,  les  taux  à  long  terme  sont  la  somme  de  la moyenne  des  taux  à  court  terme anticipés et d’une prime dite de liquidité. 

La théorie de l’habitat préféré obéit à la même philosophie, sauf qu’elle affirme que l’origine de  la prime est que  les pourvoyeurs de fonds ont une préférence pour certaines maturités, appelées  habitat  préféré,  et  ne  sont  prêts  à  accepter  d’autres  obligations  de maturités différente  que  contre  une  prime. Notons  aussi  que  l’habitat  préféré  est  souvent  le  court terme. 

Remarque : 

Ces deux dernières théories sont  intéressantes car elles permettent d’extraire une quantité d’information importante concernant les anticipations du marché sur les taux à court terme : 

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 26Gestion de portefeuille obligataire

En observant le spread entre les taux de placements à long terme et les taux à court terme sur la gamme des taux, on déduit : 

‐ Si cet écart est positif et grand, il s’explique par une anticipation de hausse des taux à court terme. 

‐ S’il est positif et peu important, alors on s’attend à ce que les taux courts restent stables. La prime de liquidité explique à elle seule le spread. 

‐ Si le spread est nul ou négatif, c’est que les taux courts anticipés sont en faible baisse pour la première situation, et en forte diminution pour la deuxième. 

   

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 27Gestion de portefeuille obligataire

Section 2 : Evaluation des obligations 

Il  faut marquer  ici  la  différence  entre  le  prix  d’une  obligation  et  sa  valeur.  Le  prix  est  le montant à payer pour acquérir cet actif, tandis que la valeur est ce que devrait être ce prix. L’évaluation des obligations devrait conduire à ce prix théorique. 

Le premier point de cette section traite de l’évaluation des obligations à taux fixes, le second de traite de  l’évaluation des obligations à option de remboursement anticipé, et  le dernier fait référence à l’incidence de la fiscalité sur la valeur des titres obligataires. 

I. Les obligations à taux fixe : 

I.1. Evaluation par le taux de rendement actuariel (TRA) : 

Pour évaluer une obligation, on procède par actualisation des flux futurs en utilisant le taux de rendement actuariel correspondant à la même maturité. Ce taux est tiré de la gamme des taux actuariels déduite d’obligations de caractéristiques similaires. 

Il faut cependant ne jamais oublier que la valeur calculée ainsi n’est qu’un simple chiffre. Le prix réel des obligations s’établit sur le marché. 

a. Déterminants des prix obligataires :  

Chaque effet est analysé seul, c'est‐à‐dire « toute chose égale par ailleurs ». 

Le rendement actuariel : 

Le prix théorique de l’obligation se calcule de la relation suivante : 

Prix = ∑  

Si le TRA est égal au taux de coupon, le prix de l’obligation serait égal à sa valeur nominale. 

Le prix et le TRA sont en corrélation négative. C'est‐à‐dire que si le taux évolue dans un sens (hausse  /  baisse),  le  prix  de  l’actif  obligataire  évolue  dans  le  sens  inverse.  Cependant, l’intensité  de  variation  du  prix  dépend  directement  de  la  maturité  et  du  coupon  de l’obligation. 

L’effet maturité : 

On considère deux obligations de même coupon et de même valeur nominale (100), mais de maturités différentes. 

  A : coupon 10%, maturité 3 ans ;   B : coupon 10%, maturité 6 ans. 

Page 32: Gestion de Portefeuille

 28Gestion de portefeuille obligataire

Si  le  TRA  passe  de  14%  à  13%,  les  cours  augmenterons  mais  dans  des  proportions différentes : 

  TRA=14%  TRA=13%  ∆ TRA=‐1% Obligation A Obligation B 

90,71 84,44 

92,91 88,01 

+2,20 +3,67 

Pour le même TRA, l’obligation A cote plus que B, car la période restant à son échéance est plus courte. 

En outre, les fluctuations des prix sont d’autant plus fortes que la maturité est longue. 

Si  l’investisseur  anticipe  une  baisse  des  taux,  il  se  positionnerait  sur  le  long  terme  pour réaliser des plus values  importantes. Mais s’il anticipe une hausse des taux,  le court terme serait le meilleur refuge pour limiter les pertes. Ce point sera détaillé plus en avant. 

L’effet coupon : 

Considérons trois obligations A, B et C identiques sauf en termes de coupon versé : 

  A : nominal 100, coupon 05% et maturité 5 ans ; B : nominal 100, coupon 10% et maturité 5 ans ; 

  C : nominal 100, coupon 15% et maturité 5 ans. 

Avec un taux de marché de 10% puis de 9% nous aurons les prix suivants : 

  Obligation A  Obligation B  Obligation C TRA1=10%  81,04  100,00  118,95 TRA2=9%  84,44  103,89  123,33 P0,09‐P0,10/P0,10  4,19%  3,89%  3,68% Plus  le  coupon  est  important,  plus  le  prix  de  l’obligation  l’est  (regarder  ligne  1  et  2  du tableau). En plus,  les obligations à  coupon  faible  sont plus affectées par une  variation du taux de marché (ligne 3 du tableau). 

Un  investisseur  souhaitant  percevoir  un  revenu  périodique  préférera  les  obligations  à coupon élevé. L’investisseur  intéressé par  la réalisation de gain en capital prendra position sur les obligations à faible coupon s’il anticipe une baisse des taus du marché. 

La convergence vers le pair : 

Un  autre  effet  déterminant  du  prix  d’une  obligation  est  la  convergence  de  son  prix  de marché  vers  le  pair  (plus  précisément,  vers  sa  valeur  de  remboursement)  avec  le rapprochement de la date de remboursement. L’explication de cela vient du fait que le prix d’une obligation est la somme des flux dont chacun d’entre eux est pondéré par un facteur d’actualisation.  Avec  le  passage  du  temps,  les  termes  correspondant  au  coupon  versé disparaissent et la part du remboursement dans le prix devient plus importante. 

 

Page 33: Gestion de Portefeuille

 29Gestion de portefeuille obligataire

b. Limites du taux de rendement actuariel : 

Les  limites  de  l’utilisation  de  cet  outil  simple  d’évaluation  viennent  de  ses  hypothèses implicites qui sont le plus souvent non fondées : 

• Les  intérêts  intercalaires  sont  supposés  réinvestis  à un  taux  égal  au  TRA. On peut constater  cette  hypothèse  au  niveau  de  l’égalité  du  prix  obligataire,  calculé  par actualisation directe, et  le prix  trouvé en  capitalisant d’abord  les  flux  à  l’échéance puis en les actualisant sur toute la durée : 

∑  = ∑ . 

Cette  hypothèse  accepte  le  fait  que  les  liquidités  perçus  la même  date  sur  deux obligations de taux actuariels différents seront réinvestis à des taux différents ! Cela conduit  à  favoriser  une  par  rapport  à  l’autre.  De  plus,  elle  suppose  que  les  taux resteront stables entre le moment d’achat et la date de perception des intérêts, tout le long de la durée de vie du titre. 

• L’autre  hypothèse,  critiquable  elle  aussi,  est  que  les  flux  perçus  sur  différentes périodes réalisent le même rendement pour l’investisseur. En effet, cela ne peut être juste que dans le cas d’une structure par terme des taux plate. 

I.2. Evaluation à partir de la structure par terme des taux spots : 

Si pour une obligation donnée, on suppose que chaque flux correspond au remboursement d’un  prêt  pur  dont  on  calcule  la  valeur  actuelle  en  utilisant  le  juste  prix  du  temps  (taux comptant). Alors : 

P =   +   +…+ 

 

P : prix théorique de l’obligation ; ti : taux comptant à i années ; c : le coupon annuel. 

Ou encore : P = c   + c  .  +…+ (c+valeur remboursement)  . . 

Cette  forme  d’évaluation  suppose  que  le  prix  de  l’obligation  est  la  somme  de  valeurs actuelles  d’obligation  zéro  coupon.  Rejeter  cette  hypothèse,  c’est  déroger  à  un  principe théorique de l’analyse des marchés : l’absence d’arbitrage9. 

Une difficulté pratique subsiste :  il se peut que  le taux d’intérêt correspondant à un flux ne soit  pas  disponible  car  la  courbe  des  taux  spot  ne  couvre  pas  toutes  les maturités. Une 

                                                            9 Une pratique courante aux Etats‐Unis consiste à démembrer une obligation à coupon en plusieurs obligations zéro coupon afin de tirer bénéfice des irrégularités entre les marchés d’obligations classiques et le marché des coupons zéro. C’est le stripping. 

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 30Gestion de portefeuille obligataire

approximation (linéaire) de ce taux peut être calculée par  interpolation  linéaire : On prend les deux  taux  spot disponibles  (x<z) qui encadrent  immédiatement  la maturité considérée (y). Le taux approximatif est : 

 

Cette méthode d’évaluation est réputée meilleure que  la première car, non seulement elle respecte  la  structure  par  terme  des  taux,  mais  elle  suppose  aussi  que  les  revenus intermédiaires sont réinvestis jusqu’à maturité au taux à terme (forward) correspondant à la date de chaque perception. 

II. Obligation avec option10 de remboursement anticipé : 

II.1. Option de remboursement au gré de l’émetteur (call) : 

Il arrive souvent que les contrats d’émission donnent droit au débiteur à un remboursement de  sa  dette  avant  échéance.  L’exercice  de  ce  droit  signifie  le  remboursement  total  de  la dette avant l’échéance prévue. Pour dédommager les investisseurs, il est souvent prévu une valeur d’exercice au dessus du pair. 

Le droit d’exercer ce call n’est ouvert qu’après une période de grâce qui peut  s’étaler  sur plusieurs années. A compter de  la première date d’ouverture du droit au call,  l’option peut être  exécutée  à  chaque  échéance  (caque  année)  à  condition  de  prévenir  les  détenteurs quelque jours avant le déclenchement de la procédure. La prime de remboursement anticipé décroit dans le temps. 

L’exercice de  l’option devient  intéressant pour  l’émetteur si  les obligations sont cotées au dessus du prix de remboursement : Cela signifie que le taux servi sur le marché est inférieur au taux de coupon payé par  l’émetteur, un nouvel emprunt serait alors moins coûteux que l’emprunt en cours. L’exécution du call permet d’annuler l’ancienne dette pour profiter de la baisse des taux sur le marché. Cependant l’opération n’est pas si simple ; avant de lancer le remboursement  anticipé,  l’émetteur  doit  prendre  en  compte  le  coût  de  dénonciation  à l’emprunt et les frais liés à la nouvelle émission. 

Le risque qu’encoure l’émetteur en exécutant l’option est que les taux continuent à baisser après  la nouvelle émission, alors que  cette dernière ne peut être  remboursée qu’après  le délai de grâce. 

Analyse de l’investisseur : 

En  acquérant  une  obligation  avec  call,  l’investisseur  vend  à  l’emprunteur  une  option  de remboursement anticipé. La prime apparait sous forme de réduction du prix de l’obligation : 

                                                            10 La section suivante étudiera les options de manière plus détaillée que dans le chapitre préliminaire. 

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 31Gestion de portefeuille obligataire

à  

Cette  relation nous  rappelle que  le prix d’une obligation à  call est  inférieur au prix d’une obligation ordinaire de même maturité. Son taux de rendement est alors plus élevé. 

L’investisseur doit  suivre  le marché de  taux correspondant à  l’échéance  finale normale de l’emprunt, et celui correspondant à la date du premier exercice du call. 

Analysons le comportement de l’obligation à call : 

Dans  le  cas  ou  les  taux montent,  l’obligation  à  call  se  comporte  comme  une  obligation ordinaire de maturité correspondant à  l’échéance finale, et de ce fait sa sensibilité au taux est élevée. Si  les  taux  commencent à baisser,  la probabilité d’un  remboursement anticipé commence à être valorisée, ce qui conduit l’obligation à call à se comporter comme un titre d’échéance  correspondant  à  la  première  date  d’ouverture  du  call,  la  sensibilité  aux variations de taux devient alors moins importante. 

Une  telle  analyse  peut  conduire  à  de  graves  erreurs  du  fait  qu’elle  néglige  la  valeur  de l’option.  Celle‐ci  doit  être  conduite  avec  prudence  car  elle  suppose  la  mise  en  place d’hypothèses sur  l’évolution des taux d’intérêts à chaque date d’ouverture du droit au call. La valorisation des options fera l’objet d’un développement dans la section suivante. 

Intuitivement, les facteurs qui influencent la valeur du call sont multiples : Le premier est la valeur de  l’obligation.  Si  celle‐ci est élevée par  rapport  à  la  valeur de  remboursement,  le risque de perte en capital qu’encoure  l’investisseur est trop élevé,  le call serait aussi élevé. On exprime la même chose en disant que si le coupon s’écarte du taux servi sur le marché, l’option de remboursement s’apprécie. L’autre facteur, important aussi, est la durée restant à courir avant la date du premier call. Un autre effet, inverse à celui‐ci, est que la valeur de l’option  se  trouve  limité  par  le  fait  que  si  la  durée  est  importante  et  le  coupon  élevé, l’investisseur profitera du coupon élevé avant la date du premier call, ce qui tirera la valeur de l’option vers le bas. 

II.2. Obligations rétractables11 (put) : 

Ces obligations ont aussi un aspect optionnel. Cependant, c’est  l’investisseur qui détient  le droit  d’exécution  de  l’option  de  remboursement  anticipé.  L’exercice  de  ce  droit  par  le prêteur raccourcit la durée de vie de l’obligation qui est normalement remboursée in fine. 

Les obligations de ce type sont souvent de maturité longue. Toutefois, le contrat prévoit une date  rapprochée  à  laquelle  le  prêteur  peut  demander  le  remboursement  au  pair  de  sa créance. 

L’intérêt pour l’émetteur est de pouvoir bénéficier de taux plus bas (donc prix plus haut) que ceux du marché en vendant un put aux acquéreurs de l’obligation. La valorisation de l’option 

                                                            11 Les obligations CEVITAL échéance 2009 et 2011, sont des obligations rétractables. 

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 32Gestion de portefeuille obligataire

fait appel, comme pour les calls, à un modèle d’évaluation basé sur l’anticipation d’évolution des taux : 

à  

Il est clair que si les taux du marché, au moment de l’ouverture du droit au put, sont plus bas que le taux de coupon servi, l’investisseur a intérêt à continuer à prêter. 

L’analyse du comportement d’une obligation rétractable sur le marché secondaire s’effectue de la même manière qu’une obligation callable. Si le taux de rendement est proche du taux de coupon, l’obligation se comporte comme un titre d’échéance égale à la date du premier put. A  l’inverse,  si  les  taux de  rendement  sont bas ; et  si, de plus,  la date du put est peu éloignée,  l’obligation rétractable a tendance à se comporter comme obligation de maturité égale à la date finale du contrat. 

III. Incidence de la fiscalité : 

En se basant sur  la structure par  terme des  taux purs  (courbe des  taux zéro coupon) pour évaluer une obligation à flux périodiques, nous avons négligé l’effet de la fiscalité sur le prix d’équilibre. En effet, le détenteur de titres est soumis à l’impôt sur le revenu (sur le coupon) et  à  l’impôt  sur  la  plus‐value  (et  crédit  d’impôt  dans  le  cas  d’une moins‐value). On  peut déduire  une  gamme  de  taux  purs  nets  d’impôts,  qui  sera  utilisée  pour  évaluer  le  prix théorique après imposition. 

Si  l’on suppose que tous  les  investisseurs sont soumis aux mêmes taux fiscaux,  le prix d’un zéro coupon s’écrit : 

 =  .

     = .

 

Tels que,   est le prix d’un zéro coupon de maturité j, F la valeur de remboursement, tg le 

taux d’impôt sur la plus‐value et rnj le taux pur net associé. 

Pour établir une relation entre les taux purs bruts (r) et les taux nets d’impôt (rn), on égalise la  formule  de  calcul  du  prix  d’un  zéro  coupon  avant  prise  en  compte  de  l’impôt12  et  la formule après considération de celui‐ci. Cette relation peut s’écrire : 

1  =  1 . 1  

Cette formule permet de déduire les taux nets qui seront utilisés pour calculer le prix d’une obligation ordinaire : 

P = ∑ . + 

.     P = 

. .∑

. + 

.  

                                                            12   =   

Page 37: Gestion de Portefeuille

 33Gestion de portefeuille obligataire

Tels que, tr est le taux de l’impôt sur le revenu et c le coupon. 

Remarque : 

L’incorporation de la variable « fiscalité » engendre un biais dans la gamme des taux purs car celle‐ci se trouve tirée vers le bas et sa pente croît13. Cependant, on constate que l’effet de l’imposition diffère, du fait de la variation du taux applicable d’une catégorie d’intervenants à  autre  d’un  côté,  et  de  l’existence  d’une  catégorie  non  fiscalisée  de  l’autre.  Cela  nous conduit à admettre que l’équilibre sur le marché des taux (donc sur les prix des titres) n’est pas le même pour tous. Fort heureusement que la valeur que détermine le marché est celle des  investisseurs  dominants  (en  terme  des  montants  de  placement)  qui,  souvent,  ne tiennent pas compte de l’impôt. 

   

                                                            13 On peut voir que la pente croît dans la relation entre le taux pur avant et le taux après impôt. 

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 34Gestion de portefeuille obligataire

Section 3 : Performance et risques obligataires : 

Nous analyserons dans cette section deux notions inséparables : Le rendement et le risque. 

I. La performance obligataire : 

La performance obligataire est définie  sur un horizon  temporel  correspondant  à  la durée d’investissement retenue par  le gestionnaire du portefeuille14. Cela sous entend qu’elle est calculée ex post15 car on doit disposer du prix de l’obligation à la fin de la période : 

Performance =   

La performance est le taux actuariel calculé sur cette période en prenant en considération la valeur de marché de  l’obligation, prévue en fin de période de détention. C’est  là  la grande différence avec  le taux de rendement actuariel16 qui est calculé sur  la base de  la valeur de remboursement 

Ou Pt+1 est le prix en fin de période, Pt le prix au début et C le flux de coupon perçu. 

Si  l’on  analyse  la  génération de  la performance obligataire, on pourrait en  recenser deux sources, une déterministe et l’autre dépendant du marché : 

I.1. composante déterministe (rendement d’accumulation) : 

Cette composante est due au passage du temps. Pour mieux  la distinguer, on suppose que les taux sont stables le long de la durée d’investissement. 

C’est  le revenu courant,  le produit de réinvestissement des coupons  intercalaires et  le gain (ou perte) en capital, appelé aussi gain d’accumulation. 

On  entend  par  revenu  courant  les  coupons  perçus  et  les  intérêts  courus  au  cours  de  la période de détention. 

Les  coupons  encaissés  par  l’investisseur  sont  réinvestis  jusqu’à  terme,  au  taux  d’intérêt correspondant  à  la durée  restante de  la période d’investissement. Ce procédé est  appelé « Riding  the yield curve »17, car  le  taux d’actualisation appliqué à un  flux d’ici un an est  le taux qu’on applique aujourd’hui au flux perçu une année après celui‐ci. 

                                                            14 Si cette durée est la maturité de l’obligation retenue en portefeuille, la notion de rendement serait confondue avec celle du taux actuariel, déjà évoquée. 15 Le taux ex ante est le taux requis par les obligataires et correspond au TRA pour une obligation de maturité égale à la durée d’investissement. 16 Il est égal à la performance si l’horizon de détention est égal à l’échéance de l’obligation. 17 Chevauchement de la courbe des taux. 

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 35Gestion de portefeuille obligataire

Le gain d’accumulation est  le résultat de  la convergence du prix vers  le pair. Si  l’obligation est achetée en décote par rapport au pair, l’investisseur réalisera un gain dit d’accumulation. Une perte sera enregistrée dans le cas contraire. 

Remarque : 

Une analyse en termes de taux de rendement actuariel aurait été encore plus rudimentaire car en plus de l’hypothèse de constance des taux, leur structure par terme est supposée être plate.  Le  taux  d’évaluation  à  la  sortie  serait  donc  le même  que  celui  de  l’entrée,  et  les coupons seront supposés réinvestis à ce même taux. 

I.2. Gain de marché : 

L’hypothèse de rigidité des taux semble trop simpliste, surtout si la période d’investissement est relativement longue (ce qui est souvent le cas pour les fonds obligataires). 

Pour  comprendre  cette  source  de  rémunération,  on  garde  l’hypothèse  de  départ  et  on suppose  que  la  courbe  de  taux  subit  un  choc  instantané  à  la  fin  de  la  durée  de l’investissement.  Les  prix  des  titres  non  encore  arrivés  à  échéance  réagiront  à  cette modification et le rendement se trouve ainsi modifié. 

Si  l’on  suppose  en  outre  un  mouvement  des  taux  tout  au  long  de  la  période d’investissement, le taux de réinvestissement des coupons varie et le composant intérêt sur intérêts se trouve modifié aussi. Alors pour pouvoir prévoir la performance obligataire dans ce cas, on se base sur des modèles stochastiques de prévision des déformations de la courbe des taux. 

II. Les risques obligataires : 

Comme pour tout titre financier, on peut distinguer pour une obligation le risque spécifique du risque systématique. La mesure du risque la plus utilisée reste l’écart type18. 

II.1. Le risque spécifique : 

« Appelé  également  risque  intrinsèque  ou  risque  idiosyncrasique,  il  est  indépendant  des phénomènes qui affectent l'ensemble des titres. Il résulte uniquement d'éléments particuliers qui affectent tel ou tel titre »19. 

Pour  une  obligation,  il  s’agit  du  risque  de  crédit  et  du  risque  de  liquidité.  Le  risque  de liquidité est  le risque de se trouver en possession d’un titre qui ne peut être cédé, ou bien qui est cédé avec une décote dite d’illiquidité. Concernant le risque de crédit, c’est le risque de perdre tout ou partie du principal et intérêts sur une créance, ou plus généralement c’est 

                                                            18 Voir chapitre préliminaire. 19 Lexique financier, site www.vernimmen.net. 

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 36Gestion de portefeuille obligataire

le  risque  de  ne  pas  percevoir  les  flux  de  remboursement  et  des  intérêts  aux  périodes convenues. 

a. Prix des obligations et risque de défaut (structure par risque des taux) : 

Ils existent plusieurs agences de notation dont  le rôle est d’évaluer  le risque de crédit des émetteurs. Les plus grandes sont Moody’s, Fitch et Standard and poor’s. Le tableau suivant présente les notations et leur signification : 

Agences  Très grande qualité de crédit 

Grande qualité de crédit 

Obligations spéculatives 

Très faible qualité de crédit 

Moody’s  Aaa à Aa  A à Baa  Ba à B  Caa à C S & P  AAA à AA  A à BBB  BB à B  CCC à D Dans beaucoup de pays,  les banques ne sont pas autorisées à  investir dans des obligations males notées (junk bonds). 

Si l’on construit une courbe de zéro‐coupons pour chaque classe de risque, nous obtiendrons des courbes superposées. La plus en dessus est celle des obligations les plus mal notées et la plus en bas est celle des obligations d’Etat (la meilleure signature). On peut relever aussi que souvent la pente s’accentue si l’on passe à une courbe de taux de titres plus risqués. 

L’écart de  rendement  exigé entre  les  titres  sans  risque de défaut  et  les  titres  risqués  est appelé spread (ou prime de risque). Ainsi, le rendement d'une obligation peut s’écrire : 

R = R0 +   

Ou R est  le  rendement espéré, R0 est  le  rendement des bons du Trésor et    la prime de risque. 

b. Mesure du risque de défaut : Modèle de marché : 

  Espérance des pertes en cas de défaut : 

On  compare  le  prix  de  l’obligation  risquée  avec  le  prix  d’une  obligation  d’Etat  de même coupon et de même maturité.  Le prix de  l’obligation d’Etat est  supérieur  au prix du  titre risqué car son rendement attendu est plus bas. 

Si  l’on suppose des obligations zéro coupon de maturité « Τ », « t’ »  le taux sur  l’obligation risquée  et  « t »  le  taux  sur  l’obligation  d’Etat,  l’espérance  de  perte  en  cas  de  défaut  est calculée par la différence entre les prix des deux titres : 

100 . .  

Pour simplifier, on a supposé que la différence du prix entre les deux obligations est due au seul risque de défaut, alors qu’en réalité elle s’explique aussi par d’autres facteurs tels que la liquidité de l’instrument. 

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 37Gestion de portefeuille obligataire

Probabilité de défaut : 

Si l’on suppose que le taux de recouvrement de la créance est « R », c'est‐à‐dire qu’en cas de défaut de l’émetteur, le créancier récupère R% de la créance exigible20. On peut calculer une probabilité de défaut à l’échéance (Q(T)) en procédant comme suit : 

On calcule la valeur actuelle de l’obligation en utilisant son taux de rendement actuariel : 

100 .  

On calcule cette même valeur en actualisant  l’espérance de  la valeur à  l’échéance au  taux sans risque : 

100 . 1 .  

En écrivant l’égalité des deux termes, on peut déduire la valeur de Q(T) : 

. .

1 .  

Remarque : 

Des  hypothèses  plus  réalistes  tels  qu’une  possibilité  de  défaut  avant  l’échéance  ou  un montant exigible différent de  la valeur nominale rendent  le modèle plus adapté, mais plus complexe. Cependant le principe de base reste le même. 

c. Couverture du risque de défaut : 

Souvent  la  diversification  permet  de  réduire  le  risque  de  crédit.  Ils  existent  aussi  des instruments dérivés permettant de l’annuler. Nous étudierons  ici  les plus prisés : Les swaps de défaut : 

Plus connus sous le nom de credit default swap(CDS). C’est une sorte de contrat d’assurance contre  le  défaut  d’une  contrepartie.  L’entreprise  en  question  est  appelée  « entité  de référence » et la survenance d’un défaut, « aléa de crédit ». 

L’acheteur d’un CDS paie au vendeur des montants convenus (qui peut être un pourcentage du coupon), à intervalles réguliers, jusqu’à l’échéance du CDS, ou bien à la survenance d’un aléa  de  crédit  (dans  ce  deuxième  cas,  un  seul  paiement  est  effectué  par  l’acheteur).  Au moment  de  la  survenance  de  l’aléa,  le  dénouement  du  swap  peut  s’effectuer  de  deux façons : 

- Par  livraison :  l’acheteur  du  swap  livre  le  sous‐jacent  au  vendeur  en  échange  du paiement de leur nominal. 

                                                            20 Nous rappelons que le montant exigible à l’échéance dans le cas d’une obligation zéro coupon est le nominal. 

Page 42: Gestion de Portefeuille

 38Gestion de portefeuille obligataire

- En cash : l’acheteur du swap vend les titres à leur valeur de marché, la différence par rapport au nominal est versée par le vendeur du swap. 

II.2. Le risque systématique (risque de marché) : 

« Pour  un  titre,  c'est  le  risque  corrélé  au marché.  Il  est  dû  à  l'évolution  de  l'ensemble  de l'économie, de la fiscalité, des taux d'intérêt, de l'inflation... Il affecte plus ou moins tous les titres financiers »21. 

a. Prix des obligations et risque de taux : 

Le risque systématique ou risque de marché des placements obligataires est le risque relié à une variation des taux d’intérêt sur le marché et de l’impact de cette variation sur le prix des obligations.  L’équation  fondamentale  de  l’évaluation  des  obligations  établit  une  relation inverse  entre  les  taux  d’intérêt  (taux  de  rendement  actuariel)  et  le  prix  des  obligations. Toute  chose  étant  égale  par  ailleurs,  une  augmentation  des  taux  d’intérêt  entraîne  une baisse des prix et  inversement. Toutefois, même  si  toutes  les obligations  réagissent à une variation donnée des  taux d’intérêt,  la sensibilité de chacune aux variations des  taux n’est pas la même (explication suit). 

b. Mesure du risque de taux : 

  Variation : 

Indicateur simple utilisé à court terme,  il mesure  le gain ou perte suivant une variation des taux sur les marchés : 

Var =∆∆. Avec « p » le prix du titre et TRA le taux  de rendement actuariel. 

Duration : 

C’est la durée moyenne qui devrait s’écouler pour que la valeur d’une obligation puisse être remboursée  et  rémunérée  par  les  flux  de  revenus  qu’elle  génère.  Elle  se  calcule  en pondérant chaque date de paiement par la valeur actuelle du flux de la période considérée, divisée par la valeur de l’obligation. 

D =   x ∑ . 

Dans  le cas de zéro‐coupon,  il n’ya qu’un seul  flux  intervenant à  l’échéance dont  la valeur actualisée est égale au prix actuel, la duration est alors confondue avec la maturité. 

La duration possède plusieurs propriétés : 

- Elle ne peut en aucun cas excéder la maturité. 

                                                            21 Lexique financier, site www.vernimmen.net 

Page 43: Gestion de Portefeuille

 39Gestion de portefeuille obligataire

- La duration d’une obligation  est d’autant plus élevée que  son  taux de  coupon  est faible. 

- Elle est, toute chose égale par ailleurs, d’autant plus  importante que  la maturité est longue. 

- La duration est d’autant plus élevé que le TRA est faible. 

Sensibilité : 

C’est l’effet théorique d’une variation des taux d’intérêts sur le prix d’une obligation. Elle est calculée  par  la  variation  relative  du  prix  suite  à  une  variation  très  faible  de  son  taux actuariel : 

S = ‐   x   

Le terme dP/dr est la dérivée du prix par rapport au taux : 

 = ‐   (∑ .) 

D’où : 

S =   

La sensibilité possède les mêmes propriétés que la duration à cause de la relation linéaire et positive entre les deux. 

Approximation de la variation relative du prix par la sensibilité : 

En partant de l’équation fondamentale d’évaluation des obligations, on calcule la dérivée du prix  par  rapport  au  taux  de  rendement  actuariel  et  on  multiplie  les  deux  termes  par 

 : 

 ( ) = ∑ . ( ) 

 = ‐   x d(1+r) = ‐ S  x d(1+r) 

Remarque : 

Il est à relever que la sensibilité est une mesure ponctuelle et linéaire des variations des prix obligataires alors que ces derniers sont en relation convexe avec le rendement actuariel, de ce fait elle sous‐estime l’effet d’une baisse de taux et surestime l’effet d’une hausse. 

On  peut  conclure  qu’elle  n’est  adaptée  qu’à  des  variations  infinitésimales  des  taux. Une mesure plus précise est adoptée pour des variations d’amplitude plus importante. 

   

Page 44: Gestion de Portefeuille

 40Gestion de portefeuille obligataire

Approximation de la variation relative du prix par la Convexité : 

Le développement  limité   de  la variation du prix d’une obligation  (∆P) due à une variation finie du taux de rendement à l’échéance, divisé par le prix, s’écrit : 

∆ =     .(∆r) +       .(∆r)2 + résidu 

   ≈ ‐ S.(∆r) +   . C . (∆r)2  

Ou C désigne la convexité de l’obligation : C =     = 

 ∑ . 

Mathématiquement, cette relation signifie que le mouvement du prix de l’obligation suite à un  choc  de  taux  s’explique  d’abord  par  la  pente  (première  dérivées)  de  la  tangente  à  la relation prix‐taux, et par sa convexité (dérivée seconde) qui n’est autre qu’une mesure de la variation de cette pente. 

On retient que, plus  la duration est  importante22, plus  la sensibilité aux taux  l’est  (relation linéaire), et plus la variation relative du prix est grande. 

c. Couverture contre le risque de taux : 

Les futures obligataires : 

Ceux  sont des produits dérivés permettant  la  couverture  contre  le  risque  sur  l’actif  sous‐jacent.  Ils  sont  définis  comme  étant  des  engagements  à  acheter  ou  vendre  un  actif  (une obligation dans ce cas) à une date future donnée, pour un prix convenu. Ils sont négociés sur un  marché  organisé  et  leurs  caractéristiques  (quantité  du  sous‐jacent,  maturité…)  sont standardisées. 

Le support du contrat est un emprunt d’Etat fictif à long terme (entre 7,5 et 10 ans) appelé « emprunt notionnel ». L’intervenant dépose une garantie monétaire pour pouvoir prendre position, et il est soumis au jeu d’appel de marge quotidien (les différences entre le prix du contrat et le prix de marché de l’actif support sont appelées et versées quotidiennement). A l’échéance, le prix des futures tendra vers la valeur de marché, et le gain/perte réalisé est la différence : prix spot à terme – prix contractuel. 

Le plus souvent,  l’investisseur souhaitant se couvrir contre  le risque d’une variation du prix d’un actif de taux, prendra une position inverse sur les contrats futures pour que le gain ou perte sur l’actif physique soit compensé par la perte ou gain sur le contrat. 

Sur les marchés de futures, l’opérateur solde sa position en achetant un contrat dans le sens inverse avant l’échéance, sinon il sera obligé de livrer des titres presque similaires aux bons 

                                                            22 Les éléments influençant la duration ont été abordés lors de la présentation de ce concept. 

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 41Gestion de portefeuille obligataire

de  référence qu’il choisira d’un panier appelé « gisement ». Le prix du  titre  sera ajusté de telle sorte qu’il aura le même rendement que l’emprunt notionnel. 

Cette  stratégie  de  couverture  est  imparfaite.  En  fait,  si  les  titres  en portefeuille  sont  des placements  à  court  terme,  ceux‐ci  se  trouve  non  corrélés  avec  les  titres  de  l’emprunt notionnel (à long terme). De plus, si les obligataires sont des opérateurs privés, la couverture en recourant à des obligations sans risque est inadéquate. 

Les options : 

Un  contrat  d’option  est  une  entente  d’une  durée  précise  qui  confère  à  son  détenteur  le droit, et non  l’obligation, d’acheter ou de vendre une valeur sous‐jacente donnée à un prix déterminé. On distingue : 

- L’option d’achat (call) :  l’acheteur d’un call paie une prime et se réserve  le droit (et non  l’obligation)  d’acheter  le  sous‐jacent  au  prix  d’exercice  convenu.  S’il  décide d’exécuter  son  option,  le  signataire  (vendeur)  est  obligé  (contre  réception  de  la prime) de livrer le produit. 

- L’option de vente (put) : l’acheteur d’un put paie une prime et se réserve le droit (et non  l’obligation)  de  vendre  le  sous‐jacent  au  prix  d’exercice  convenu.  S’il  décide d’exécuter  son  option,  le  signataire  (vendeur  de  l’option)  est  obligé  (contre encaissement de la prime) d’acheter l’actif. 

On note l’existence de deux styles d’exécution des options : 

- Les  options  américaines :  procurent  au  détenteur  le  droit  d’exercer  le  contrat d’option en tout temps jusqu’à la date d’échéance. 

- les options européennes : ne permettent au détenteur l’exercice du contrat d’option qu’à la date d’échéance. 

L’option est exécutée si, pour son détenteur,  le prix d’exercice est plus avantageux que  le prix de marché à  la date d’ouverture du droit d’exécution. Dans  le cas où  les conditions du marché sont plus favorables (prix d’achat < prix d’exercice du call, ou prix d’exercice du put < prix de vente sur le marché), l’option n’est pas exécutée et sa valeur serait nulle (elle est dite « en dehors de la monnaie »). 

Dès  le départ,  l’acheteur de  l’option  limite sa perte à  la prime, et garde une possibilité de gain théoriquement  illimité. Tandis que  le vendeur du dérivé optionnel  limite son gain à  la prime perçue et s’expose à une perte théoriquement illimitée en acceptant de supporter la décision de sa contrepartie. 

Les options font l’objet de cotation et leur valeur est composée de : 

- la  valeur  intrinsèque :  La  valeur  intrinsèque  d’une  option  d’achat  est  la  différence positive entre  le prix du produit sous‐jacente et  le prix d’exercice  (max , 0 ). 

Page 46: Gestion de Portefeuille

 42Gestion de portefeuille obligataire

Inversement,  la valeur  intrinsèque d’une option de vente est  la différence positive entre le prix d’exercice et le prix de la valeur sous‐jacente (max , 0 ). Comme la valeur intrinsèque ne peut être négative, lorsque le résultat obtenu est inférieur à zéro on dit alors que la valeur intrinsèque est nulle. 

- La valeur temps (ou spéculative) : La valeur temps représente  la valeur attribuée au temps qui  reste  à  courir  jusqu’à  l’échéance. Elle est obtenue en  soustrayant de  la prime, la valeur intrinsèque. À l’échéance, la valeur temps est nulle. Par conséquent, le  prix  de  l’option  est  égal  à  la  valeur  intrinsèque  à  cette  date,  appelée  aussi « payoff ». 

L’évaluation des options : 

Ils existent diverses méthodes d’évaluation des options. La plus utilisée reste celle se basant sur le modèle de Black et Scholes23. 

Le modèle de black et scholes : 

Dit  aussi  « modèle  de Black »,  est paru  en  1973  et  est  devenu  d’une  utilisation  courante depuis. Sa première application était  les options sur actions ne versant pas de dividendes. Par  la suite, elle était étendue à d’autres types de valeurs sous‐jacentes  (par exemple :  les obligations). 

Les principales hypothèses du modèle  sont  la  log normalité des prix du  sous‐jacent, et  la mesure du risque par la dispersion. 

Utilisation du modèle de Black pour les options européennes : 

Pour pouvoir appliquer la formule de Black, un certain nombre d’hypothèses doit être vérifié (on parle alors de modèle) : 

1. la volatilité est connue à l'avance et est constante ; 2. il est possible d'acheter et de vendre le sous‐jacent à tout moment et sans frais ; 3. les  ventes  à découvert  sont  autorisées  (où on  emprunte une  certaine quantité du 

sous‐jacent pour la vendre) ; 4. le taux d'intérêt (spot) est connu à l'avance et est constant. 

Globalement,  les marchés  financiers  répondent  assez  bien, mais  pas  exactement,  à  ces hypothèses24. 

Définissons  les  paramètres  du modèle  pour  une  option  européenne  sur  une  variable  de valeur V : 

                                                            23 Notre développement se limitera aux options européennes (sur obligations), en excluant les démonstrations purement mathématiques qui s’avèrent longues et parfois complexes. 24 L’hypothèse de continuité du temps est l’hypothèse la plus contestable. 

Page 47: Gestion de Portefeuille

 43Gestion de portefeuille obligataire

   : Durée de vie de l’option ; 

   : Prix forward de V, à la date 0, pour un contrat d’échéance   ; 

   : Prix d’exercice de l’option ; 

  ,  : Prix en date t d’un zéro‐coupon (sans risque) de maturité   ; 

   : Valeur de V en T ;    : Volatilité des prix forward pour des contrats d’échéance T. 

Le  prix théorique est caractérisé par le « payoff » qui est égal à max ; 0  dans le cas d’un call. Dans le cas d’un put, le « payoff » est max ; 0 . 

Le modèle de Black  consiste à  calculer  le prix de  l’option par  la  valeur actuelle du payoff espéré, en supposant que : 

1.  suit une distribution log‐normale ; 2. L’espérance de   est  . 

Pour un call, cette valeur est : 

0,  

Avec N la fonction de répartition d’une loi normale centrée réduite, et : 

ln /2

√ 

ln /2

√ √  

De la même façon, la valeur d’un put s’écrit : 

0,  

Options européennes sur obligations : 

L’essentiel  des  options  négociées  sur  le marché  de  gré  à  gré,  ainsi  que  de  nombreuses clauses optionnelles d’emprunts obligataires sont de type européen. Nous analysons dans la suite le mode d’évaluation de tels instruments : 

Les  prix  obligataires,  à  l’échéance  de  l’option,  sont  supposés  suivre  une  loi  log‐normale. 

   est définie de tel sorte que  √  soit l’écart type du logarithme du prix à la date   . 

Page 48: Gestion de Portefeuille

 44Gestion de portefeuille obligataire

En ce qui concerne  , sa détermination est simple si l’obligation sous‐jacente est un zéro‐coupon25 : 

0,  

Où   est le prix de l’obligation en date 0, et   le taux spot d’un placement sans risque pour une période égale à  . 

Pour des obligations versant un coupon entre la date 0 et  ,   est calculé par : 

0,  

Où «   » désigne  la valeur actuelle des  flux de  coupon perçus pendant  la durée de vie de l’option. La soustraction de la valeur actuelle des flux intermédiaire s’explique par le fait que 

0,  est un prix zéro‐coupon, et par conséquent le taux utilisé est le taux spot sur une la période de 0 à  . 

  Il est à préciser ici que les prix utilisés incluent les intérêts courus. 

Exemple26 : 

Nous considérons une option de durée de vie 10 mois sur une obligation de maturité 9.75 ans et de nominal 1000 UM. Le prix à la date 0 est 960 UM et le prix d’exercice ( ) est 1000. Le taux sans risque à 10 mois est 10% et la volatilité du prix forward à 10 mois est 9% par an. Le taux facial est 10%,  le paiement de coupons est semestriel (50 UM) ;  il y’a un paiement d’ici 3 mois et un autre dans 9 mois. Les taux sans risque à 3 et 9 mois sont respectivement de 9% et 9.5%. On calcule   par : 

960 50. . . 50. . . . 939.68 

On calcule  la valeur du call en considérant les inputs suivants : 

939.68 ; 1000 ; 0. . 92% ; 0.09 1012 

Le prix de l’option serait alors de 9.49 UM. 

   

                                                            25 Rappelons ici que les taux spots sont supposés constants est qu’il n’ya pas possibilité d’arbitrage. 26 Cet exemple est inspiré du livre « Options, futures et autres actifs dérivés » de John Hull, P 583‐584. 

Page 49: Gestion de Portefeuille

 45Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

Les taux d’intérêts sont à  la base de tout  le calcul obligataire. Cependant,  leur volatilité est une source d’aléa, et pas des moindres. En plus de ce risque dit « systématique », le porteur d’une obligation fait face au péril de ne plus pouvoir recouvrer tout ou partie de sa créance, c’est le risque « propre ». 

Nous avons utilisé la duration comme une simple mesure du niveau d’exposition au risque de taux. Le chapitre suivant mettra l’accent sur ses différentes applications, tant au niveau des placements en portefeuille, que dans la gestion du risque. 

   

Page 50: Gestion de Portefeuille

 46Gestion de portefeuille obligataire

Chapitre II : Processus et stratégies de gestion 

de portefeuille obligataire  

Section 1 : Processus de gestion et portefeuille obligataire Section 2 : Stratégies passives Section 3 : Stratégies actives    L’Univers  du  gestionnaire  de  portefeuille  est  très  étendu  du  fait  de  la multitude  des produits obligataires et de leurs encours qui dépassent de loin ceux des actions. Se pose alors  la  question  cruciale  du  choix  de  portefeuille,  des  titres  le  composant  et  de  leurs proportions. 

L’objet  de  ce  chapitre  est  de  définir  le  processus  de  gestion  de  portefeuille  et  les différentes stratégies fréquemment adoptées par les portefeuillistes. La première section fait marquer  les étapes d’un processus de gestion ;  la  seconde explique en détail deux stratégies passives,  la gestion  indicielle et  l’immunisation ;  la  troisième passera en vue quelques stratégies actives. 

 

   

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Section 1 : Processus de gestion et portefeuille obligataire : 

Dans  cette  section,  nous  allons  marquer  le  passage  de  l’obligation  individuelle  au portefeuille. Le premier point est consacré à la gestion de portefeuille, présentée comme un processus de gestion. Le second étend les mesures du rendement et du risque individuelles au portefeuille obligataire.  

I. Processus de gestion de portefeuille : 

La gestion de portefeuille (obligataire ou autre), comme tout autre processus de gestion, est une suite de décisions dont certaines sont plus importantes que d’autres. 

Ces décisions peuvent être hiérarchisées en trois grandes catégories27 : 

- Choix des objectifs ; 

- Décisions stratégiques ; 

- Décisions tactiques. 

Cependant,  la  prise  de  décision  ne  suffit  pas  à  elle  seule  pour  réussir  une  gestion  de portefeuille. Mais faut t‐il encore contrôler leur mise en œuvre et évaluer leur performance. 

I.1. Choix des objectifs : 

Le  gérant obligataire doit  tout d’abord expliciter  les  raisons de détention du portefeuille, après quoi il fixera son objectif28 de gestion qui s’exprime souvent sous forme d’un taux de rendement cible, pour lequel un certain niveau de risque est accepté. 

Cette  étape  est  délicate  car  elle  consiste  à  effectuer  un  arbitrage  entre  la  rentabilité attendue de l’investissement et le niveau de risque encouru. 

Mais  comme nous  l’avons déjà  vu,  le  rendement  se définit par  rapport  à une période de temps qui peut être  le court,  le moyen ou  le  long terme. En outre,  la fixation d’un objectif conduit  à  la  détermination  d’un  style  de  gestion  approprié.  Nous  distinguons  la  gestion active de la gestion passive : une gestion est d’autant plus active que le risque pris est élevé. Le rendement attendu est aussi plus important. 

C’est  aussi  au  niveau  des  objectifs  que  des  contraintes  sont  posées,  notamment  sur  les catégories  d’actifs  qui  peuvent  être  admis  dans  le  portefeuille.  C’est  ce  que  l’on  appelle « l’univers de référence ». 

Le  dernier  point  concerne  les  investisseurs  internationaux.  C’est  le  choix  de  la  devise  de référence dans laquelle seront évaluées les performances réalisées. 

                                                            27 Selon Hubert de LA BRUSLERIE, 28  L’exemple  que  l’on  peut  citer  est  celui  des  caisses  de  retraite  qui  ont  des  flux  de  décaissement  futurs supposés être prévisibles. L’organisme peut alors fixer un objectif en termes de rendement minimum à réaliser 

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I.2. Décisions stratégiques : 

Le but est l’élaboration d’une structure de portefeuille qui répond aux objectifs de gestion. 

Il  faut  d’abord  classifier  les  actifs  de  l’univers  de  référence  en  grandes  catégories.  Par  la suite, les choix stratégiques consisteront à choisir le ou les compartiments qui peuvent faire l’objet de prise de position sur l’horizon d’investissement. 

I.3. Décisions tactiques : 

Elles consistent à choisir  le ou  les obligations supports de  la prise de position définie dans l’étape précédente. Le choix s’effectue parmi une multitude de  titres entre  lesquels  il  faut trouver le moins cher ou le plus adapté à la stratégie adoptée. 

Vu  comme  ça,  les  décisions  tactiques  apparaissent  comme  étant  la mise  en œuvre  des stratégies. Elles sont toutefois indépendantes, car elles peuvent s’orienter vers un autre titre (considéré meilleur désormais) sans mettre en cause la structure stratégique du portefeuille. 

I.4. Evaluation et contrôle : 

C’est la dernière étape dans le processus de gestion obligataire. Elle consiste en la mesure de la performance et l’évaluation des résultats par rapport aux objectifs initiaux. 

Notons  que  l’évaluation  de  la  qualité  de  la  gestion  n’est  pas  une  chose  facile  du  fait  de l’interférence entre  les décisions de  gestion et  l’évolution de  l’environnement.  Il est  ainsi difficile d’affirmer que tel investisseur est meilleur (pire) que d’autres, même s’il a réalisé un gain (perte) supérieur. Il faut se référer d’abord à l’information disponible au moment de la prise de décision pour pouvoir en juger. 

Figure 2 : Processus de gestion obligataire 

Contrôle 

  Choix des objectifs

 Décisions stratégiques

 Décisions tactiques

 

II. Caractéristiques du portefeuille obligataire : 

On présente ici les caractéristiques d’un portefeuille obligataire en se basant sur les titres le composant.  Il est aussi possible de considérer  le portefeuille comme un seul  titre avec  les flux confondus de toutes les obligations29. 

 

                                                            29 Dans de cas, le traitement est pareil que pour une seule obligation. 

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II.1. La duration : 

La duration d’un portefeuille est égale à la somme des durations pondérées des obligations le composant. Pour un portefeuille de n titres : 

 

Ou   désigne la duration du portefeuille,   la duration du titre « i » et   la proportion (en 

%) de la valeur du portefeuille investie dans le titre « i ». 

II.2. La sensibilité : 

Elle  est  calculée  sur  la  base  de  la  duration  et  le  taux  de  rendement  actuariel  du portefeuille30 : 

1  

Elle  peut  être  aussi  calculée  par  pondération  des  sensibilités  individuelles  des  titres  en portefeuille : 

 

II.3. La convexité : 

Même chose que pour  la duration,  la convexité d’un portefeuille obligataire est  la somme des  convexités  pondérées  des  obligations  qui  le  composent.  Pour  notre  portefeuille  de  n titres : 

 

II.4. Le taux de rendement actuariel : 

Comme nous  l’avons déjà évoqué,  le  rendement actuariel est  le  taux qui égalise  la valeur actuarielle des flux futurs que génèrent  le portefeuille et sa valeur marchande.  Il faut alors identifier tous les flux sur la période, et puis chercher le rendement actuariel. 

Une  approximation  acceptable  du  taux  de  rendement  à  l’échéance  d’un  portefeuille obligataire est donnée par la formule suivante : 

∑  

Ou   est le taux de rendement actuariel du portefeuille et   le taux de rendement du titre i. 

                                                            30 Si le TRA n’est pas connu, on utilise une approximation de celui‐ci. 

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Section 2 : Les stratégies passives 

Une stratégie passive est guidée par la préoccupation majeure de suivre le marché (en terme de rendement et risque). L’objectif de  la gestion devient alors simple : La performance doit être égale à celle du marché obligataire. Le trait commun aux différents modes de gestion passifs est la négation de toute activité anticipatrice, ainsi tout investissement ne peut être fondé sur des prévisions concernant le futur des marchés. 

La  justification du recours à ce style de gestion est basée sur  l’hypothèse d’efficience31 des marchés : Si l’on ne peut battre le marché, on le suit. 

Le premier niveau des stratégies passives est l’achat‐détention (buy and hold). Elle consiste à acquérir des  titres et  les garder  jusqu’au  terme de  la période d’investissement. Le  rôle du gestionnaire  du  portefeuille  s’apparente  alors  à  l’administration  des  titres  plutôt  qu’à  la gestion.  Toutefois,  au moment  de  la  constitution  du  portefeuille  en début  de  période,  le gérant  est  amené  à  effectuer  des  choix  en matière  d’allocation  d’actifs  qui  prolongeront leurs  effets  sur  toute  la  durée.  Cela  nous  rappelle  qu’aucune  stratégie  n’est  totalement passive. 

L’achat‐détention est adopté par des  investisseurs privilégiant  le  revenu courant à  la plus‐value, soit du fait qu’ils cherchent un coupon élevé ou parce que l’horizon d’investissement est lointain, ce qui rend la part de la plus‐value dans la performance de seconde importance. Dans d’autres situations,  il est préférable de garder  les titres car  le marché est peu  liquide, ou encore à cause de  l’importance du portefeuille de  l’intervenant qui, en cas de cession, risque de perturber l’équilibre du marché. 

Le buy and hold est une stratégie de minimisation du risque sur un horizon de détention à long  terme, en accordant une  importance  secondaire au  rendement. Quoiqu’elle préserve l’investisseur  du  risque  de  perte  en  capital,  elle  a  l’inconvénient  de  lui  faire  perdre  des opportunités de gain importantes  dues à une baisse des taux sur les marchés. 

Dans  la suite de cette section nous présenterons deux autres stratégies passives, mais qui sont  à  un  degré  de  sophistication  plus  élevé.  Il  s’agit  de  la  gestion  indicielle32  et  de l’immunisation. 

I. Gestion indicielle : 

Cette stratégie est basée sur un indice servant de référence au gestionnaire du portefeuille. Le  choix  de  cet  index  (dit  aussi  benchmark)  est  une  étape  importante  dans  le  travail  du professionnel. Il est alors nécessaire de connaître  les différents types d’indices utilisés dans les marchés d’obligations, ainsi que les caractéristiques propres à chacun d’entre eux. 

                                                            31 Voir chapitre préliminaire, section 2. 32 La gestion indicielle, plus adaptée aux portefeuilles d’actions, est parfois utilisée dans les milieux obligataires, surtout aux Etats‐Unis. 

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I.1. Les indices obligataires : 

Sur  le marché  obligataire,  un  indice  est  un  panier  d’obligations  dont  les  variations  sont supposées refléter  le plus fidèlement possible  les fluctuations de  l’ensemble du marché ou un de ses compartiments. 

  Indices de prix : 

Ils sont définis comme étant la moyenne des prix d’un échantillon d’obligations représentatif du marché. Ils permettent de suivre les plus ou moins‐values consécutives aux mouvements des  taux  d’intérêts.  En  général,  le  titre  intègre  l’indice  à  concurrence de  sa  capitalisation boursière (Cb) qui est le produit du cours de l’obligation par l’encours total de la dette : 

∑ .

∑  

Quoiqu’intéressants,  ces  indices  présentent  une  faiblesse  majeure :  Ils  ne  tiennent  pas compte du rendement courant (intérêts perçus de façon quasi certaine). 

  Indices de rendement : 

Le taux de rendement actuariel est une mesure synthétique qui met en relation le coupon, la maturité et le prix de l’obligation. Les indices de rendement sont basés sur cet indicateur qui permet de palier  certaines  insuffisances des prix.  Ils  sont établis par  les  grandes banques internationales,  pour  le marché  ou  un  de  ses  compartiments,  elles  affichent  le  taux  de rendement  moyen  de  chaque  classe  de  maturité ;  et  pour  palier  aux  problèmes d’échantillonnage, elles prennent souvent le titre le plus représentatif33 de chaque classe de maturité. 

  Indices de performance : 

Ce  sont  les  benchmark  qu’on  utilise  dans  la  gestion  indicielle.  Ils mesurent  la  rentabilité effective d’un marché ou l’un de ses compartiments de marché, sur une période passée. Ils donnent  donc  la  performance  qu’aurait  réalisée  un  investisseur moyen  dans  le marché étudié. 

L’indice s’affiche sous forme d’un taux de rendement du portefeuille composé des titres de l’échantillon, et dans  les mêmes proportions. Cela  sous‐entend qu’il  intègre et  l’évolution des prix, et le rendement courant, qui suppose que les intérêts perçus au cours de la période sont réinvestis dans l’indice. 

                                                            33 C’est le titre qui a la plus grande capitalisation boursière, et qui tire le rendement moyen de la classe vers son taux actuariel. 

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Une valeur de l’indice prise indépendamment des anciennes est inutile. C’est la comparaison entre elles qui permet d’analyser  l’évolution de  la performance du segment de marché en question. 

On choisit un benchmark en fonction de sa renommé (son utilisation diffuse par  les investisseurs), sa bonne représentativité du marché qu’il est censé incarner, la facilité de le répliquer (liquidité des titres le composant) et la transparence des règles de son calcul et des conditions d’admission des obligations dans son calcul. 

L’indice  retenu  devient  l’univers  de  référence,  et  l’investisseur  doit  faire  le  choix  de  la méthode à adopter pour le répliquer. 

I.2. Principe et méthodes : 

a. La réplication simple : Dite exhaustive (ou totale). 

La manière  la plus  simple pour  répliquer un  indice  est de  le dupliquer  en  constituant un portefeuille composé de tous les titres de l’indice et dans les mêmes proportions. 

Une  fois  la  réplication  achevée,  il  est  nécessaire  de  procéder  à  des  transactions  dans  le portefeuille,  quand  la  composition  de  l’indice  change  (les  titres  arrivant  à  échéance  sont remplacé dans  l’indice). On note  aussi que  certains  titres ne  sont pas  assez  liquides pour pouvoir  les céder ou même  les acquérir à tout moment. C’est ces deux difficultés majeures qui rendent cette méthode plus adaptée aux indices sur actions. 

b. Réplication par échantillonnage stratifié : Dite synthétique. 

Si  l’indice  retenu  comporte  un  grand  nombre  de  titres,  il  n’est  pas  envisageable  de  le répliquer simplement. On procède alors par échantillonnage stratifié : 

On cherche à répliquer tous  les attributs  importants de  l’indice (avec peu de titres) et non pas  l’indice  lui‐même. On  le divise en plusieurs  cellules  chacune  représentant une et une seule  valeur  de  chaque  attribut  retenu.  Par  la  suite,  on  achète  un  ou  plusieurs  titres  de chaque cellule pour reproduire ses caractéristiques et la représenter entièrement. 

Exemple : 

Soit les caractéristiques suivantes : 

- Duration (<5 ans, > 5 ans) 

- Secteurs (dette publique, dette privée, dette hypothécaire) 

- Notation (AAA, AA, A, BBB). 

Le nombre de cellules est alors de 2 x 3 x 4 = 24 (c’est aussi  le nombre minimal de titres à détenir) 

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c. Réplication par minimisation du tracking error (écart de restitution) : Dite par approximation. 

Ce que l’on cherche à répliquer ici est le rendement de l’indice. On procède par minimisation du tracking error. C'est‐à‐dire, en se basant sur des données historiques, on cherche le poids de chaque titre dans le portefeuille à composer. Les titres admis sont ceux de l’indice, ceux choisis par échantillonnage stratifié ou tout autre titre appartenant à l’univers de référence. 

On procède en deux étapes : 

Etape 1 : Estimation de la matrice variance‐covariance des rendements du benchmark et des titres retenus : 

Soit  RB  le  rendement  que  réaliserait  un  portefeuille  répliquant  exhaustivement  le benchmark,  et  Rp  le  rendement  du  portefeuille  « P »  composé  des  N  titres  admis.  Nous avons déjà affirmé que : 

 

Ou   est le poids du titre « i » dans le portefeuille « P ». 

Rappelons que la covariance entre   et   (ou j et s Є {1, 2, …, N, B}) est définie par : 

,  ∑  .  ) 

Tel que « T » désigne la taille de l’échantillon et «   » la moyenne. 

Si s=j, on obtiendra alors la variance : 

,  =   =   ∑ 2 

La  moyenne  des  rendements  est  estimée  par  la  moyenne  empirique  de  l’échantillon, 

calculée par :  ∑

  .On perd ainsi un degré de  liberté, et  la variance sera estimée, 

sans biais, par :  = ∑ )2. 

Etape 2 : On minimise  l’écart de  restitution.  Le but est de  trouver  les poids des  titres qui définissent le portefeuille optimal P* : 

On définit la variance de l’écart du rendement entre le portefeuille P et le benchmark par : 

 =∑ ,  ‐ 2∑  +   

On  appelle  « tracking  error »  la  racine  de  la  variance  de  l’écart  des  rendements  du portefeuille et de l’indice de référence. 

Donc pour trouver les poids, on résout le problème d’optimisation suivant : 

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,

2  

Les contraintes à respecter sont : 

1/ ∑  = 1 : Elle signifie que les inconnus sont des pourcentages que la somme est égale à 1. 

2/    ≥  0,  pour  i  Є  {1, …, N} :  Elle  signifie  que  les  titres  du  sous  échantillon  retenus  ne peuvent pas être vendus à découvert. 

I.3. Diversification et nombre optimal des titres : 

Le nombre optimal de  titres est celui qui permet d’aboutir à un échantillon  suffisamment diversifié pour que le portefeuille devienne représentatif de l’indice de référence. 

En effet,  il  se peut que  l’on  trouve un portefeuille d’un ou deux  titres qui donne de bons résultats de réplication. Cependant, son risque demeure plus important que celui de l’indice, car l’investissement est concentré sur peu de contreparties. 

Exemple : 

Pour  illustrer ces propos, supposons deux titres ne versant aucun revenu. La rémunération de l’investisseur provient alors de la plus‐value : 

Les  titres  des  entreprises  « A »  et  « B »  cotent  respectivement  10  et  20  DZD.  Si  les entreprises concernées réussiront  leurs  investissements,  les prix de  leurs  titres grimperont respectivement à 15 et 30 DZD. Dans le cas contraire, les titres seront d’une valeur égale au prix  initial34. Pour  les deux  titres,  l’investisseur a autant de  chance pour gagner que pour perdre. Récapitulant dans le tableau suivant : 

Titre  Valeur début  Valeur fin  Rentabilité  Probabilité A  10  15 

10 50% 00% 

0.5 0.5 

B  20  30 20 

50% 00% 

0.5 0.5 

Un investisseur disposant d’une somme de 40 DA peut l’investir indifféremment dans le titre A ou B (même espérance de rendement E(R) = 25%, et même niveau de risque   = 25%). Il a une chance sur deux de gagner 20 DA (en plus de sa mise initiale), et une chance sur deux de ne rien gagner. 

                                                            34 Cela signifie que si le titre s’apparente à une obligation, la valeur des actifs de l’entreprise en cas d’échec est égale au total de la dette. Et si le titre est une action, la valeur des actifs en cas d’échec excède le montant de la dette par la valeur du capital de départ. C’est bien sûr des hypothèses très simplistes. 

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Supposons maintenant que  la réussite ou  l’échec de  l’investissement de chaque entreprise ne se fait pas au détriment de l’autre : Les deux titres sont complètement indépendants. En acquérant deux titres « A » et un titre « B », l’investisseur se trouve face à trois possibilités : 

1/  les  deux  investissements  réussiront :  avec  une  probabilité  de  0.25  (=0.5  x  0.5),  le rendement serait de 50%. 

2/  l’un des deux seulement réussira : avec une probabilité de 0.5 (=0.5 x 0.5 + 0.5 x 0.5),  le rendement serait de 25%. 

3/ les deux investissements échouent : avec une probabilité de 0.25, le rendement serait de 00%. 

On  remarque  que  la  probabilité  de  ne  rien  gagner  est  réduite  à  0.25,  de même  que  la probabilité  de  gagner  50%.  Cependant,  on  a  vu  émerger  une  nouvelle  possibilité intermédiaire de gain moins important (25%), avec un poids considérable (0.5). 

L’espérance de gain devient alors E(Rp) = 25%. Et l’écart type est  p = 17,67%. 

L’espérance est restée  la même, tandis que  le risque, mesuré par  l’écart type, s’est réduit, passant de 25% à 17.67%. 

Commentaire : 

La diversification permet de réduire le risque spécifique au sein du portefeuille, mais reste la partie à laquelle tous les titres sont sensibles, le risque systématique35. Cette réduction n’est pas  linéaire : On  remarque  que  le  gain  de  la  diversification  s’épuise  rapidement    avec  le nombre de titres en portefeuille. 

La  relation  théorique  entre  le  nombre  de  titres  et  la  variance  du  rendement  d’un portefeuille, composé de proportions égales, s’exprime de la manière suivante : 

1

.  

 :  Variance  des  rendements  du  portefeuille  P  composé  de  n  titres                         

choisis aléatoirement, et dont chacun a une part de   dans P. 

   : Variance systématique du marché (ou de l’univers des n titres). 

 :  Moyenne  des  variances  individuelles  de  la  partie  spécifique  des rendements de chaque titre. 

Il  est  important  de  signaler  que  la  partie  spécifique  du  risque  est  plus  rapidement diversifiable dans un univers de titres d’Etat que dans un univers d’obligations corporate. La raison est le niveau bas de cette composante de risque pour les titres souverains. 

                                                            35 Rappelons qu’il s’agit, dans ce cas, du risque de taux d’intérêt. 

Page 60: Gestion de Portefeuille

 56Gestion de portefeuille obligataire

II. Immunisation : 

Le plus  souvent,  les  investisseurs  acquièrent des  actifs de  taux dans  le but d’obtenir une valeur finale désirée, ou encore pour faire face à un passif exigible dans le futur. C’est le cas des fonds de pension (caisses de retraite) qui ont des flux de paiements connus à l’avance. Il est  donc  important  que  la  valeur  finale  de  l’investissement  corresponde  au montant  des passifs dus à cette même échéance. 

Un  portefeuille  est  dit  immunisé  si  sa  valeur  ne  peut  être  affectée  négativement  par n’importe quel mouvement de la structure par terme des taux. C'est‐à‐dire que sa valeur à la fin de  l’horizon d’investissement est  au moins égale  à  celle qu’il obtiendrait  si  le  taux de rendement restait constant sur la période. 

II.1. Immunisation d’un portefeuille obligataire : 

A. Principe de base : 

La recherche d’un rendement garanti : 

En cherchant à garantir une valeur  future minimale du portefeuille,  l’investisseur souhaite obtenir un rendement minimum garanti. Mais avant, il doit connaître avec précision la durée séparant  la date de mise  en place du portefeuille de  la date  terminale  à  laquelle  il désir obtenir une valeur sûre. Par la suite, il spécifie la performance à réaliser, qui correspond tout simplement aux taux de rendement actuariel prévalant à la date d’investissement. 

Dans un premier temps, basons notre raisonnement sur le rendement actuariel qui suppose une  structure de  taux plate  se déplaçant de  façon parallèle.  Le  taux du marché durant  la période d’investissement, pour un titre donné, s’écrit :   ou   est le taux actuariel prévalant  au  début  et    est  une  composante  aléatoire  réelle  qui  désigne  l’amplitude  de variation des taux. La valeur finale ( ) d’un portefeuille composé d’un seul titre s’écrit : 

 

 :  Valeur  de  l’obligation  à  la  fin  de  l’horizon  d’investissement.  Fonction décroissante de  . 

 : Valeur finale des flux intercalaires perçus et réinvestis au taux  de rendement prévalant sur le marché. Fonction croissante de . 

On remarque que  les deux composantes de  la performance du portefeuille (variation de  la valeur et réinvestissement des coupons intercalaires) réagissent inversement à une variation du  taux  actuariel36.  Il  est  alors  théoriquement  possible  de  trouver  un  portefeuille  qui équilibre  le  changement  de  valeur  à  la  fin  de  l’horizon,  et  les  revenus  issus  du 

                                                            36 Si le taux du marché évolue à la hausse, la valeur du titre baisse. Mais le taux auquel pourrons être réinvestis les coupons reçus serait plus élevé que le taux de rendement du début. 

Page 61: Gestion de Portefeuille

 57Gestion de portefeuille obligataire

réinvestissement des flux de coupon et remboursement (compensation de la perte (gain) de valeur par le gain (perte) supplémentaire de réinvestissement). 

 

Figure 3 : Valeur d’un fonds immunisé contre le risque des taux 

Immunisation par la duration : 

On peut envisager que pour  immuniser un portefeuille, on  investit  le montant disponible dans une obligation  coupon‐zéro dont  l’échéance et  la valeur nominale  correspondent au résultat désiré, ou au flux de remboursement d’un engagement37. 

Hélas, les obligations zéro‐coupon ne sont pas disponibles pour toutes les maturités, en plus elles ne sont pas divisibles de telle sorte que l’on puisse y investir toute somme. Dans ce cas, nous  constituerons  un  portefeuille  « P »  d’obligations  ordinaires  qui  aurait  le  même rendement  ( ) qu’un  titre zéro coupon  (titre  théorique), qu’on appellera « ZC », qui aurait immunisé le portefeuille : 

« ZC » satisfait les conditions d’immunisation énoncées au premier paragraphe. Le but ici est de chercher la condition d’égalité de la valeur de « P » à celle de « ZC » à tout moment de la période d’investissement. 

Un développement de Taylor de premier ordre de  la valeur de « P », et de celle de « ZC » permet de faire ressortir leurs variations suite à un petit choc « k  » des taux : 

 

 

La condition pour que « P » soit immunisé est que la variation de sa valeur suite au choc « k  » soit égale à celle de « ZC », ce qui nous amène à : 

                                                            37 Le montant initial se trouve ainsi immunisé, et le rendement garanti est le taux actuariel du titre. 

Page 62: Gestion de Portefeuille

 58Gestion de portefeuille obligataire

 

Sous nos hypothèses de départ38, cette expression nous conduit à l’égalité des durations. Or on sait que la duration de « ZC » est égale à sa maturité qui est ici l’horizon d’investissement. 

En  1971,  Fisher  et  Weil  ont  établi  que  l’immunisation  d’un  portefeuille  obligataire  est toujours assurée lorsque sa duration est égale à la durée de la période d’investissement. 

Ces deux mêmes auteurs ont montré que  l’immunisation d’un portefeuille par  la duration reste  possible  en  cas  de  structure  de  taux  non  plate  avec  des  déplacements  parallèles, cependant la duration qu’on prend en compte est celle de Fisher et Weil, basée sur les taux spot39 (zéro coupon) : 

∑ . . 1∑ . 1  

La condition d’immunisation reste la même :   = H. H étant l’horizon d’investissement 

Immunisation et convexité : 

Le développement en série de Taylor de premier ordre de la valeur du portefeuille constitue une bonne approximation de   aux alentours de petites variations «   ». Lorsque celles‐ci deviennent  importantes, une approximation au second ordre est nécessaire. Or on sait que :  0 et  0, ce qui nous conduit à :  . La valeur de « P » est au moins égale à celle de « ZC ».  les mouvements de  taux profitent au portefeuille P. 

B. Mise en œuvre : 

Méthode : 

L’analyse développée jusqu’à présent concerne un choc unique   des taux d’intérêts. Or on sait que la courbe des taux de rendements est en perpétuel mouvement. Il convient alors de veiller à réajuster le portefeuille en permanence pour respecter la condition d’immunisation tout au long de la période d’investissement. 

L’autre  facteur  est  la  non  linéarité  de  la  relation  entre  duration  et  durée  restante.  La duration diminue moins que proportionnellement, avec  le passage du temps, par rapport à l’horizon  d’investissement.  Le  gérant  serait  amené  à  vendre  des  titres  pour  en  acheter d’autres, afin de réajuster la duration. Il est aussi possible d’utiliser les intérêts intercalaires pour  acquérir  les  obligations  nécessaires,  ce  qui  permettra  de  diminuer  les  coûts  de transactions. 

                                                            38 Même valeur et même taux de rendement pour « P » et « ZC ». 39 Regarder : chapitre I ‐ Section1 

Page 63: Gestion de Portefeuille

 59Gestion de portefeuille obligataire

Le contrôle de  la condition d’immunisation doit s’effectuer à  intervalles réguliers. Pour des raisons pratiques de coût de suivi, il n’est pas possible d’effectuer d’ajuster le portefeuille en continu. Une périodicité de un à trois mois engendre des biais qui reste au dessous du seuil alarmant. 

Optimisation d’une gestion immunisée : 

La démarche de restructuration du portefeuille consiste à acheter ou vendre des titres à une date donnée pour atteindre une valeur donnée de  la duration. Sauf qu’il existe une  infinité de possibilité pour satisfaire la contrainte d’immunisation, car le gérant peut choisir les titres à retenir et les quantités à acquérir. 

A duration fixée,  le portefeuille optimal est celui qui a  le coût  le plus faible40. Le problème d’optimisation consiste donc à trouver la structure du portefeuille immunisé tel que : 

- Le coût total est le plus faible possible. 

- La  duration  moyenne  du  portefeuille  est  strictement  égale  à  la  période d’investissement. 

- Cette  structure  respecte  un  ensemble  de  contraintes  de  gestion :  maintenir  ou modifier le niveau de la qualité des débiteurs, garder ou changer le niveau du coupon facial, fixer un niveau du rendement actuariel…etc. 

La programmation  linéaire permet d’optimiser  la  fonction‐objectif sous contraintes. Mais  il est  à  noter  que  la  solution  du  système  n’est  valide  qu’au moment  de  la  résolution  du problème et qu’à tout autre instant, il y’a une autre solution. 

C. Généralisation et extensions : 

Immunisation et gestion actif‐passif dans un contexte déterministe41 : 

Considérons  un  investisseur  ayant  des  passifs  (engagements)  qui  engendrent  des  flux  de sortie  certains  (notés  ),  et  possédant  en  même  temps  des  actifs  qui  génèrent  des rentrées connues avec certitude (notées  ). La mise en correspondance des flux de passif et d’actif vise à garantir au mieux  le  financement des  flux négatifs par  les  flux positifs. Les méthodes  qui  étudient  les  techniques  et  conditions  de  cette  couverture  relèvent  de  la gestion actif‐passif (ALM pour asset‐liability management). 

On va présenter dans ce qui suit une gestion actif‐passif, protégée contre  le risque de taux d’intérêt, en se basant sur la théorie de l’immunisation dans un cadre de structure plate des taux avec  l’hypothèse centrale de déplacement parallèle. Les valeurs actuelles des actifs et passifs s’écrivent respectivement : 

                                                            40 Ou le rendement moyen le plus élevé, ce qui revient à peu prés à la même chose. 41 Déterministe signifie que l’on se place face à un avenir certain. 

Page 64: Gestion de Portefeuille

 60Gestion de portefeuille obligataire

∑  ;  ∑  

1/  Il  est  nécessaire  que  la  valeur  des  actifs  soit  au moins  égale  à  celle  des  passifs  pour pouvoir  faire  face  aux  engagements  en  cas  de  liquidation  immédiate.  La  condition d’équilibre préliminaire est : 

 =   

2/ Si les taux subisse un petit choc aléatoire, il faut aussi que les actifs puisse faire face aux passifs en cas de liquidation immédiate. C’est l’équilibre de « niveau 1 » qui correspond à un développement de Taylor au premier degré : 

 

On  sait  que  la  sensibilité‐prix  est  liée  à  la  duration42 moyenne  de  l’actif  et  du  passif. On obtient de la dernière égalité : 

1 . 1 .  

Remarquons que si  , la condition serait l’égalité des durations. 

3/  Pour  des mouvements  plus  grands,  on  passe  à  la  condition  de  second  ordre  qui  est obtenue en passant au deuxième degré du développement de Taylor. Elle s’écrit : 

 

Nous avons défini auparavant la convexité par :  .  

L’égalité des convexités assure la couverture stricte des passifs par les actifs. Cependant, une situation ou  la convexité des actifs est supérieure à celle des passifs est préférable : Si  les taux baissent,  les avoirs s’apprécient plus que  les engagements ; Et s’ils montent,  l’ampleur des dépréciations pour les actifs est moins importante que pour les dettes. L’investisseur est gagnant à tous les coûts. 

Cette condition s’écrit tout simplement :   et pour y arriver, la dispersion des maturités  des  titres  en  portefeuille  autour  de  la  duration  doit  être  plus  grande  (au  pire égale) que la dispersion des remboursements de dettes. La dispersion est mesurée par : 

1

.1  

 

                                                            42  . 1 . .  

Page 65: Gestion de Portefeuille

 61Gestion de portefeuille obligataire

Remarque* : 

Plus  les  flux  sont  dispersés,  plus  le  gain  lié  à  un  mouvement  parallèle  des  taux  est important. 

Limites du modèle : 

La critique majeure est l’hypothèse selon laquelle la courbe des taux change de niveau sans changer  de  forme  (la  courbe  se  déplace  parallèlement).  Comme  les  taux  subissent  toute sorte de déformations, l’immunisation par la duration peut ne pas être vérifiée. En effet, le changement de la pente de la courbe des taux peut avoir un effet négatif, comme elle peut avoir un effet positif sur le niveau de rendement objectif43. 

Des extensions du modèle de gestion  immunisée ont consisté à améliorer  la mesure de  la duration  utilisée  afin  d’aborder  au  mieux  la  structure  des  taux  et  ses  déformations. Cependant, il a été prouvé maintes fois que la duration simple fait au moins aussi mieux que les autres dans le cadre de l’immunisation. 

Risque d’immunisation : 

Le  risque  d’immunisation  est  le  risque  que  cette  stratégie  ne  puisse  pas  réaliser  le rendement  (la  valeur)  escompté.  Le  non  respect  de  l’une  des  hypothèses  du modèle,  en l’occurrence déplacement parallèle des taux44, fait surgir ce risque : 

On suppose deux portefeuilles de mêmes durations45. Le premier est composé de titres de très courte maturité et d’autres dont  l’échéance est très  lointaine. Le second est constitué d’obligations  avec  des  maturités  très  proches  de  la  durée  d’investissement,  et  qui l’encadrent. Remarquons que si  la courbe des  taux se pentifie,  les  flux de remboursement des titres courts dans le premier portefeuille seront réinvestis à des taux qui ne pourront pas compenser  la perte en valeur des  titres de  très grande maturité.  Inversement,  si  la pente baisse,  la  performance  réalisée  sera  supérieure  aux  espérances  initiales.  Le  deuxième portefeuille réagit similairement aux changements de pente, mais moins violemment, car la période  séparant  la  date  de  réinvestissement  des  flux  de  remboursement  et  la  date d’échéance des titres longs reste relativement courte par rapport au premier portefeuille. 

Le risque d’immunisation est d’autant plus important que les flux soient dispersés autour de l’horizon  d’investissement.  Le  risque  maximal  d’écart  de  valeur  par  rapport  à  la  valeur immunisée  a  été  quantifié  en  1984  par  Fong  et Vasicek.  Il  est  noté  ∆Vf/Vf  et  est  égal  au produit de deux termes : 

                                                            43 Regarder le point suivant : risque d’immunisation. 44 La courbe ne se déplace pas de façon parallèle, donc elle change de pente. 45 Donc chacun d’eux peut immuniser un flux qui survient après une période égale à sa duration. 

Page 66: Gestion de Portefeuille

 62Gestion de portefeuille obligataire

- « ∆p » est un indicateur de changement de la pente. ∆p=0 si la pente ne change pas (mouvement  parallèle),  ∆p>0  si  la  pente  augmente  et  ∆p<0  si  la  courbe  des  taux devient moins pentue. 

- « M2 »46  qui mesure  la  dispersion  des  flux  autour  de  la  date  finale.  Il  donne  une indication sur la structure des flux du portefeuille. 

∆ . ∆  

Tel que « ∆  » désigne la valeur maximal (en terme absolu) correspondant au scénario le plus défavorable. Elle est laissée à l’appréciation du gérant. 

On  introduit  ici  la notion de risque, élément majeure dans  la gestion de portefeuille. Ainsi, une stratégie de gestion  immunisée axée en priorité sur  la  réduction du  risque s’intéresse d’abord  à  la minimisation  de M2,  puis  aux  conditions  d’immunisation  et  contraintes  de gestion. 

Remarque* : 

Plus  la dispersion des  titres est minime, plus  le  risque d’immunisation est petit. C’est  la une contradiction avec le résultat de l’immunisation par la convexité qui, lui suppose des mouvements parallèles. C’est au gestionnaire d’arbitrer entre  l’opportunité de gain et  le risque d’immunisation47. 

II.2. Immunisation de flux multiples : 

Souvent  les  investisseurs  sont  confrontés  à  plusieurs  flux  de  sortie.  Alors  la  théorie  de l’immunisation classique doit être étendue à cette situation. 

Il  ne  suffit  pas  que  la  duration  du  portefeuille  soit  égale  à  la  duration  des  flux  de remboursement  de  la  dette.  Il  faut  aussi  que  chaque  flux  soit  immunisé  par  un  sous ensemble de titres du portefeuille. 

En 1983, Kaufman et Toevs ont donné  la définition de  l’immunisation dans  le cadre de flux de passif multiples : 

- La duration moyenne de l’actif doit égaliser la duration moyenne des dus. 

- L’actif (portefeuille détenu) peut être subdivisé en deux sous ensembles (p1 et p2) tel que : Dp1 ≤ Dpassif ≤ Dp2. 

                                                            46 Pour la formule de calcul, regarder le point sur la gestion actif‐passif. 47 Ça nous rappelle que l’immunisation n’est pas complètement passive. 

Page 67: Gestion de Portefeuille

 63Gestion de portefeuille obligataire

La première condition signifie que c’est  la duration moyenne des  flux de paiement qui est prise en compte, peu  importe quand  interviendrait  le dernier flux. Cela ramène  la duration objectif à des niveaux acceptables48. 

La deuxième permet de respecter le mécanisme qui permet l’immunisation de tous les flux : le  réinvestissement des  flux de  remboursement des  titres de  courte échéance permet de compenser la variation de valeur des titres de longue échéance. 

Le risque d’immunisation dans ce cas dépend de la dispersion des flux d’actifs et de passifs. M2 est égal à l’écart de dispersion des flux des actifs par rapport à  la dispersion de flux du passif : 

 

II.3. Immunisation contingente : 

Théorie  formulée  par  Leibowitz  et Weinberger  (1982,  1983)  dans  le  cadre  d’une  gestion actif‐passif, elle repose sur le principe suivant : 

Si les taux de rendement du marché sont suffisamment élevés, l’investisseur peut s’engager à  garantir  un  taux  légèrement  inférieur.  Sauf  qu’à  des  conditions  pareilles,  la  totalité  du capital  de  départ  n’est  pas  nécessaire  pour  réaliser  la  somme  promise49.  On  peut  alors déroger  à  la  règle  de  l’immunisation  en  prenant  des  positions  actives  fondées  sur l’anticipation. Toutefois,  il  faut  veiller à arrêter  la perte  si  celle‐ci menace  la  valeur  finale garantie. Illustrons ce mécanisme par un exemple : 

Exemple illustratif : 

Supposons que  le taux du marché est de 11%. Si  l’investisseur garantit à ses créanciers un taux de 10%, un placement de 100 UM aura dans 10 ans une valeur de 259.37 UM. Or à un taux de 11%, il suffit de placer 91.35 UM pour obtenir la même valeur capitalisée. 

Au moment où les anticipations des taux sont à la baisse, on investit dans des titres dont la duration  moyenne  dépasse  l’horizon  d’investissement,  question  de  réaliser  un  gain  en capital. Si le sens d’évolution des taux est à la hausse, le portefeuille sera concentré sur des titres de faible maturité, pour pouvoir réinvestir à des taux meilleurs. 

Le  risque  encouru  est  que  l’évolution  des  taux  soit  inverse  aux  anticipations.  Si  notre portefeuille  de  départ  était  constitué  uniquement  de  titres  zéro‐coupon  de  maturité dépassant  l’horizon d’investissement, et de  sensibilité égale à 20,  il existe un  certain  taux limite au dessus duquel la perte dépasse le coussin de sécurité de 8.65 UM (100 – 91.35). On calcule la variation maximale de taux par le rapport 8.65/20, ce qui nous donne 0.43%. C’est‐

                                                            48 En effet, on s’imagine mal pouvoir construire un portefeuille de très grande duration vu la rareté des titres d’échéance très longue. 49 Avec un placement de montant inférieur à un taux supérieur, on obtient la même valeur finale. 

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 64Gestion de portefeuille obligataire

à‐dire, si  les taux du marché passent à 11.43%,  l’investisseur serait obligé de reconduire sa politique vers une  immunisation, sous peine de ne pouvoir  faire  face à ses engagements à échéance.  On  peut  calculer  un  taux  limite  à  tout  instant,  pendant  la  période d’investissement. 

Remarque : 

Plus  le taux garanti est éloigné du taux de marché, plus  la marge est  importante et plus  le taux limite est élevé. 

Plus  la duration du titre en question est élevée, plus sa sensibilité aux taux  l’est, et plus  la marge se rétrécit. 

Alors, le taux limite évolue à tout instant en fonction du taux de marché et de la duration des titres en portefeuille. 

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 65Gestion de portefeuille obligataire

Section 3 : Stratégies actives 

Se couvrir contre le risque de taux est une stratégie efficace, mais parfois elle fait perdre aux investisseurs  des  opportunités  de  gain  importantes.  Le  but  des  stratégies  actives  est l’amélioration  des  performances  des  portefeuilles,  ce  qui  rend  ces  opérations  très complexes. 

Nous avons  vu  auparavant que  la performance des obligations est  générée par  le  revenu relié aux coupons, le gain (perte) en capital et le revenu lié au réinvestissement des coupons. On peut recenser quatre facteurs qui affectent ces sources : 

- Changements du niveau des taux d’intérêts (mouvements des taux). 

- Changements dans la forme de la courbe des taux. 

- Les caractéristiques propres des obligations. 

- Changements des spread entre deux ou plusieurs secteurs du marché obligataire. 

Nous  présenterons  d’abord  les  deux  premiers  facteurs  qui  relèvent  de  l’analyse  des mouvements et déplacements de  la  courbe, puis nous nous  intéresserons  aux différentes stratégies découlant de ces facteurs. 

I. Les facteurs de performance obligataire : 

I.1. Anticipation des mouvements de taux court :  Introduction à  l’utilisation des modèles stochastiques 

Il  est  primordial  de  comprendre  l’évolution  passée  et  présente  d’une  variable  avant  de s’aventurer à  la prévoir. C’est  le souci de  la modélisation, qui elle, cherche à reproduire  les valeurs constatées d’une variable avec la plus petite erreur possible. Une fois le modèle est spécifié  (les  paramètres  sont  calculés),  on  procédera  à  la  prévision  en  remplaçant  les variables par leurs valeurs anticipées. Il est bien entendu que la prévision n’est en aucun cas « certaine ».  Elle  doit  être  spécifiée  dans  le  cadre  d’un  intervalle  de  confiance  qui  est d’autant plus  large que  la dispersion des erreurs est  grande  (c.à.d.  les  valeurs  reproduite s’écartent beaucoup des observations). 

Généralités sur les processus stochastiques : 

• Un  processus  stochastique  est  une  suite  de  variables  aléatoires  indexées  par  le temps.  Il peut être en temps discret (la variable peut changer de valeur à des dates déterminées) ou en  temps continu  (le changement de valeur peut avoir  lieu à  tout instant).    A  une  date  donnée,  la  variable  peut  être  continue  (espace  des  états continu) ou discrète (espace des états de la nature discret). 

• L’hypothèse selon laquelle les valeurs passées d’une variable ne servent pas à prévoir la valeur  future est dite « propriété de Markov ». L’argument évoqué dans  le cadre des marchés est l’efficience (le prix intègre déjà les valeurs passés). Il en découle que 

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 66Gestion de portefeuille obligataire

les  valeurs  que  peut  prendre  une  variable  dans  une  unité  de  temps  sont indépendantes des valeurs prises dans les unités passées, et des valeurs futurs50. 

• On dit qu’une variable « Z » suit un processus de Wiener (ou mouvement brownien), qui est un processus stochastique en  temps continu et qui est aussi une chaîne de Markov, si la variation   sur un court intervalle de temps   s’écrit : 

√  

Où   suit une loi normale centrée réduite [N(0,1)]. 

• Une généralisation de ce mouvement nous conduit aux processus d’Itô selon  lequel la variation   s’écrit : 

, , √    Avec b>0 

 Possède une moyenne « a » dépendant du niveau de « x » et du temps « t ». « b » est un facteur multiplicatif de la variance, il dépend aussi de « x » et de « t ». 

Modélisation en temps discret : Processus binomial 

On suppose une chaîne de Markov en temps discret à  intervalle ∆t = 1 an. La variation du niveau de taux à 1 an sur une période d’une année suit une loi normale de moyenne nulle et d’écart  type    [N(0, )].  A  chaque  fin  de  période,  le  taux  à  un  an  peut  soit monter,  soit baisser. Pour plusieurs périodes, on met en évidence un arbre binomial dont la durée entre les points est de 1 an. 

On peut supposer que les taux varieront (à la hausse ou à la baisse) d’une amplitude égale à la dispersion moyenne51 :  . Mais cette hypothèse  laisse  la possibilité d’apparition de taux négatifs,  ce  qui  est  économiquement  incompréhensible.  On  utilise  alors  la  fonction exponentielle : 

Coefficient à la hausse : exp √∆  

Coefficient à la baisse : exp √∆  

Cette loi de probabilité est appelé log‐normale, de moyenne nulle et d’écart type  . 

Prenant l’exemple de   = 0.2 et un taux de départ à un an égal à 10%. Les coefficients sont alors 1,22 et 0,82. L’arbre binomial se présente comme suit : 

   

                                                            50 D’où  les propriétés de  la  loi de probabilité de  la somme :  l’espérance est  la sommes des espérances et  la variance est aussi la somme des variances. 51 La dispersion serait estimée à partir de données empiriques. 

Page 71: Gestion de Portefeuille

 67Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

 

 

Figure 4 : Processus binomial des taux d’intérêt 

La probabilité de hausse est égale à celle de la baisse (=0.5), et la valeur espérée du taux à un an (dans un an, deux ans…etc.) est calculée par l’espérance mathématique. Il est à souligner que  le  facteur de volatilité «   » change au  fur et à mesure que de nouvelles observations sont constatées. 

Modélisation en temps continu (Modèle d’équilibre à un facteur) : 

Le taux court suit un processus d’Itô de la forme : 

 

Tel  que  Z  est  un mouvement  brownien. m(r),  la moyenne  de  variation  et  s(r)  le  facteur d’écart type ne dépendent que du niveau de taux court. 

On sait que si les taux court sont très élevés, on anticipe leur baisse, et inversement s’ils sont très bas52. On peut dès  lors affirmer que si « r » est élevé,  le facteur « m(r) » serait négatif, question de ramener les taux court à un niveau normal. En plus, l’élément « s(r) » dépend de plusieurs facteurs, à savoir la conjoncture économique…etc. 

Les modèles à un facteur les plus connus sont : 

• Le modèle de Vasicek :  ,   

• Le modèle de Cox‐Ingersoll‐Ross :  ,  √  

I.2. Les types des déplacements de la courbe des taux53 : 

Les déplacements de  la courbe des  taux peuvent être des déplacements parallèles ou des déplacements non parallèles. 

Les déplacements parallèles : Le changement du niveau des taux est le même pour toutes les échéances (courtes, moyennes et longues). 

                                                            52 C’est le phénomène de retour à la moyenne. 53 Il est bien entendu qu’on parle de la courbe des taux de rendement à l’échéance. 

10% 

12.2%

8.2% 

14.9% 

10% 

6.7% 

t=0  t=1 t=2

Page 72: Gestion de Portefeuille

 68Gestion de portefeuille obligataire

Les déplacements non parallèles  :  Il y a déplacement non parallèles  lorsque  la variation du taux de rendement actuariel est différente d’une échéance à l’autre. On distingue trois types de déplacements non parallèles, les deux premiers sont les plus fréquents : 

• Les twists : C’est des changements dans la pente de la courbe (écart entre les taux à long et les taux à court terme). Ils occasionnent un aplatissement (pente à la baisse) ou une pentification (pente à la hausse). 

• Les  butterflys  (papillons) :  La  variation  des  taux  d’intérêt  à  court  terme  et  à  long terme  est  supérieure  à  la  variation  des  taux  intermédiaires.  On  distingue  des déplacements en papillon positifs  (augmentation des  taux à court et à  long  terme, aucune ou très peu de variation dans  les taux à moyen terme) et des déplacements en papillon négatifs (baisse des taux à court et à long terme, aucune ou très peu de variation dans les taux moyen terme). 

• Les mouvements de courbure : on distingue là aussi deux mouvements d’inflexion. La courbe  se  déforme  pour  devenir  plus  concave,  ou  au  contraire  pour  devenir  plus convexe. 

II. Les différentes stratégies : 

II.1. Stratégies basées sur l’anticipation des taux : 

Le gestionnaire doit être en mesure de prévoir le niveau futur des taux d’intérêt, avec le plus de précision possible. Par la suite, il adapte la sensibilité de son portefeuille en changeant sa duration, dans le seul but de tirer profit de la survenance de ses prévisions. 

S’il  prévoit  une  baisse  du  niveau  des  taux,  il  chercherait  à  accroitre  la  duration  de  son portefeuille en substituant des titres détenus par d’autres à duration plus grande, question de  gagner plus.  Inversement,  si  les  anticipations  vont dans  le  sens de  la baisse,  les  titres vendus  seront  remplacés  par  d’autres  à  duration moins  importante,  question  de  perdre moins. 

La performance d’un  trader est  souvent évaluée par  rapport à un  indice. Dans  ces  cas,  le repère est  la duration de  l’indice. Le but devient alors : gagner plus que  l’indice ou perdre moins que celui‐ci. 

Comme on a déjà vu, les mouvements de taux suivent des processus complexes. De plus, et comme pour  tout autre processus stochastique,  la prévision contient des biais.  Il est alors utile de rappeler qu’il n’est pas envisageable de recourir à ces prévisions tout  le temps54 et de façon libre55. 

   

                                                            54  L’efficience  des marchés  limite  les  possibilités  de  gain.  En  effet,  si  tous  les  agents  disposent  de  toute l’information en même temps, les prix s’ajusteront rapidement sous l’effet des forces de marché. 55 Des limites de prise de risque peuvent être formulées sous forme de duration maximale à ne pas dépasser. 

Page 73: Gestion de Portefeuille

 69Gestion de portefeuille obligataire

II.2. Stratégies basées sur les mouvements des courbes de taux : 

Ces  stratégies  visent  à  réaliser un profit en  anticipant  l’évolution des  taux  sur de  courtes périodes. La source du revenu est alors l’évolution des prix. De ce fait, le choix de la maturité des titres a un impact important sur le rendement. 

On distingue : 

a. Cas d’absence de mouvements : Riding the yield curve. 

La  stratégie  adoptée  ici  est  appelé  « Riding  the  yield  curve ».  Elle  est  utilisée  dans  un contexte où la courbe des taux est normale est stable. 

Pour  un  gérant  de  portefeuille  qui  a  un  horizon  de  détention  de  x  années,  l’idée  du placement est d’acheter des  titres de maturité y années  (avec y > x) et de  les  revendre à terme de l’horizon de détention (x). 

Quand les hypothèses sur la courbe des taux se réalisent, ce placement procure un taux de rendement plus élevé qu’un placement qui aurait consisté à acheter un titre de maturité x ans et de le porter jusqu’à maturité. Un petit exemple pourra nous éclairer : 

Exemple : 

Supposons les taux zéro‐coupons suivants : 

Maturité  1 an  2 ans  3 ans  4 ans  5 ans Taux ZC  3.50%  4.10%  4.50%  4.85%  5.20%  

Un investisseur sur 1 an aura plusieurs choix56. Examinons deux : 

Choix un : Investir dans un titre de maturité 1 an. 

Choix deux : Investir dans un titre de maturité 3 ans et le revendre après un an. 

Si l’on suppose que les deux titres versent un coupon de 5%, calculons la rentabilité des deux choix : 

1. Le  titre  à  1  an  est  acheté  à  101,449.  A  l’échéance,  l’investisseur  perçoit  105  en remboursement. Le rendement est de 3.50%. 

2. Pour le deuxième choix, l’obligation est achetée à 101,456. Après un an, l’investisseur perçoit  un  coupon  de  5,  et  cédera  l’obligation  à  101,723.  Son  rendement  sur  la période est de 5.19%. 

   

                                                            56 Il a autant de possibilités que de maturités disponibles. 

Page 74: Gestion de Portefeuille

 70Gestion de portefeuille obligataire

Remarque : 

Si  l’horizon était de 3 ans,  le rendement d’un  titre de 5 an serait plus  important que celui d’un titre d’échéance 3 ans. Alors quelque soit l’horizon d’investissement dans ce contexte, les titres à 5 ans donnerons la meilleure rentabilité. 

b. Cas de variation parallèle des taux : Stratégies naïves et de roll‐over. 

On table ici sur la même variation du niveau des taux pour toutes les maturités. 

Les stratégies naïves : 

Elles  partent  de  la  courbe  des  taux  de  rendements  à  l’échéance  et  supposent  qu’elle  se déplace en translation, soit à la hausse, soit à la baisse. Ces stratégies sont peu sophistiquées et tiennent leur nom de ce cadre d’analyse réducteur. 

Si  le  gérant  tablerait  sur  une  baisse  du  niveau  des  taux,  il  aura  tendance  à  acquérir  des obligations  de  forte  sensibilité.  Son  choix  s’acharnera  sur  des  titres  peu  sensibles  si  ses attentes sont haussières. 

Les roll‐over : 

Ça consiste pour un  investisseur qui a un horizon de détention de x années et anticipe une hausse effective des  taux dans  y années  (y <  x), à porter des  titres de maturité  y années jusqu’à  leur échéance puis à  réinvestir  le  flux de  remboursement dans des obligations de maturité (x‐y) années. 

Bien entendu, l’investisseur anticipe une hausse du niveau des taux dans y années. 

c. Cas de changement de pente et/ou de courbure : 

Bullet : 

Cette stratégie consiste en la concentration des échéances des titres de son portefeuille sur une  maturité  donnée.  Par  exemple,  un  portefeuille  composé  de  70%  d’obligations  de maturité 11 ans, 15% d’obligations de maturité 10 ans et 15% d’obligations à 12 ans. 

Barbell : 

Il  s’agit  là  de  composer  un  portefeuille  de  telle  sorte  que  les maturités  des  titres  soient concentrées autour de deux échéances extrêmes (une a court terme et l’autre à long terme). Par exemple, 50% du portefeuille est investis dans de titres de maturités allant de 3 à 4ans et l’autre moitié est concentrée sur une maturité de 20 à 25 ans. 

Ladder : 

La  stratégie    ladder  consiste  à  constituer  un  portefeuille  composé  de  poids  égaux d'obligations  dont  les  échéances  sont  réparties  à  intervalles  réguliers  tout  au  long  de  la 

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 71Gestion de portefeuille obligataire

structure par terme des taux d'intérêt. Le principe est de ne pas concentrer  le portefeuille sur une seule maturité et protéger ainsi son capital. 

Butterfly : 

C’est  la  combinaison  d’un  « barbell »  et  d’un  « bullet ».  Elle  vise  à  tirer  profit  des mouvements de pentification et d’aplatissement de la courbe des taux. 

Pour  être  neutre57  à  un  mouvement  parallèle  du  niveau  des  taux,  la  sensibilité  d’un portefeuille de ce type doit être nulle. 

Par exemple, un butterfly consisterait à vendre une obligation de maturité moyenne pour en acheter  une  autre  de  longue  échéance,  tout  en  ajustant  la  sensibilité  du  nouveau portefeuille par un placement monétaire ou un titre de placement à court terme58. 

En cas de déplacements parallèles faibles de la courbe des taux, le titre vendu et le nouveau portefeuille  réagiront  pareillement.  La  différence  devient  flagrante  si  les  amplitudes s’élargissent. La raison est la convexité positive du portefeuille qui vient s’ajouter au premier terme du développement limité de la variation des prix obligataires59. 

En élargissant notre cadre d’analyse à un contexte où la courbe des taux subit toute sorte de déformation,  à  savoir  changement de niveau, de pente et de  courbure, on peut  recenser quatre types différents de butterfly : 

1) A décaissement nul : On cherche  les quantités des titres à acheter par  le produit de vente  du  titre  liquidé.  C’est  le  seul  butterfly  qui  ne  requière  aucun  décaissement initial. 

2) A sensibilité absolue60 équi‐répartie sur les ailes : On cherche les quantités à acheter de tel sorte que la sensibilité absolue du titre vendu soit divisé équitablement sur les ailes du papillon. Ainsi, en cas d’évolution de la pente de telle sorte que la différence entre les variations de taux de rendement du centre et de l’aile courte (obligation de courte maturité) est égale à  la différence entre  les variations de taux de rendement de  l’aile  longue  et  du  centre,  le  «butterfly»  est  insensible  à  des mouvements  de pentification  ou d’aplatissement de la courbe. 

3) A  sensibilité  absolue  ajustée  par  la  volatilité  des  taux :  Les  taux  courts  sont  plus volatiles que les taux longs. On peut alors s’attendre à ce que la différence entre les variations des  taux du  centre de  la  courbe et de  l’aile  gauche  soit  supérieure  à  la différence entre  les variations de taux de rendement de  l’aile droit et du centre. La sensibilité  absolue  doit  alors  tenir  compte  de  cette  volatilité.  Par  exemple,  si  la variation des  taux courts est deux  fois plus  importante que pour  les  taux  longs, on 

                                                            57 Pas tout à fait, car il y’a l’effet de la convexité que nous verrons juste après. 58 C’est la somme des deux opérations d’achat et de vente qui constitue le « butterfly ». 59 Nous avons déjà vu dans la section précédente (point gestion actif‐passif) que la convexité d’un portefeuille est d’autant plus grande que la dispersion des flux est importante. 60 Sensibilité absolue signifie ici le gain/perte exprimé en quantités monétaires. 

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cherchera  le nombre de  titres  sous  la  contrainte d’égalité de  la  sensibilité absolue des titres courts à deux fois la sensibilité absolue des titres à long terme. 

4) A sensibilité absolue ajustée par la maturité des obligations : l’ajustement s’effectue par rapport à la maturité des titres. 

Remarque : 

La  théorie de prise de décision en  avenir  incertain nous enseigne qu’un bon  gestionnaire n’est pas  celui qui  réalise  le meilleur  résultat  à  la  fin de  la période, mais plutôt  celui qui prend le choix qui maximise la richesse en fonction de l’information disponible en début de période. 

Il  est  alors  indispensable  que  le  gérant  de  portefeuille  connaisse  le  profil  de  gain  de  la stratégie  adoptée  si  le  scénario  de  déformation  qu’il  a  anticipé  se  réalise.  Comme l’incertitude subsiste, les autres scénarios aussi doivent être analysés. 

Pour  illustrer  ce  procédé  d’analyse  par  scénario,  prenons  l’exemple  du  « barbell »  et « bullet » : 

Exemple61 :  Analyse  des  stratégies  basées  sur  les  anticipations  de  déplacement  de  la courbe de taux : 

Considérons les deux portefeuilles suivants : 

• Un portefeuille Bullet composé à 100 % des obligations d’échéance 10 ans, un  taux   de coupon de 9,25 %, un taux de rendement à l’échéance (TRE) de 9,25 %, une durée de 6,434 et une convexité de 55,4506. 

• Un  portefeuille  Barbell  composé  à  raison  de  50,2 %  des  obligations  d’échéance  5  ans, coupon de 8,50 %, TRE de 8,50 %, une durée de 4,005, une convexité de 19,8164,  et à 49,8 % des obligations d’échéance 20 ans, coupons 9,50 %, TRE 9,50 %, durée 8,882 et convexité 124,1702. 

Le taux de rendement à l'échéance du bullet est donc de 9,25 %. La durée en $ du bullet est de 6,434 et sa convexité en $ de 55,4506. 

Le taux de rendement à l'échéance du portefeuille  barbell est  de: (50,2 %*8,50 %*4,005 + 49,8  %*9,50  %*8,882)  /  (50,2  %*4,005  +  49,8  %*8,882)  =  9,19%  La  durée  en  $  de  ce portefeuille est : 50,2 %*4,005 + 49,8 %*8,882 = 6,434. La convexité en $ du barbell est de: 50,2 %*19,8164 + 49,8 %*124,1702 = 77,7846. 

On  remarque  d’abord  que  le  taux  de  rendement  à  l’échéance  du  portefeuille  barbell  est inférieur à celui du portefeuille bullet malgré des durées  identiques. La différence entre  les 

                                                            61 Exemple tiré des notes de cours « Stratégie de gestion de portefeuille obligataire », Kodjovi ASSOE, Ecole des Hautes Etudes Commerciales, Montréal, Québec. 

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deux  taux de  rendement  représente  le prix de  la  convexité –  la  convexité du portefeuille barbell  étant  plus  élevée  que  celle  du  portefeuille  bullet,  les  investisseurs  sont  prêts  à accepter un moindre rendement du barbell afin d’obtenir une plus grande convexité. 

Supposons  un  investisseur  avec  un  horizon  de  placement  de  6  ans.  Lequel  des  deux portefeuilles  (barbell et bullet)  choisira  t‐il?  Il  sait que  les deux portefeuilles ont  la même durée,  le  portefeuille    bullet  a  un  TRE  plus  élevé  et  une  convexité moins  grande.  Pour pouvoir faire le choix, il faut déterminer le rendement total de chacun des portefeuilles suite à différents déplacements de la courbe des taux. 

Cas de variations parallèles de la courbe des taux : 

• Les deux portefeuilles, même avec des durées identiques (6,434) ne réalisent pas le même rendement. La différence est due à une convexité différente. 

•  Le  bénéfice  d’une  convexité  plus  élevée  dépend  de  l’amplitude  des  variations  de  taux d’intérêt. 

Cas de variations non parallèles de la courbe des taux : 

• Supposons un aplatissement de  la courbe des taux où  le TRE des obligations à échéance intermédiaire change de x%, le TRE des obligations de courte échéance varie de x% + 25bp et le TRE des obligations de longue échéance change de x% ‐ 25bp. Dans ce cas, la performance du  portefeuille    barbell  sera  toujours  supérieure  (quel  que  soit  x)  à  celle  du  portefeuille bullet:  l’appréciation  du  prix  des  obligations  long  terme  du  portefeuille    barbell contrebalance  largement  la  baisse  du  prix  des  obligations  court  terme,  et  ce  du  fait  des différences entre les durées des deux classes d’obligations.  

  

• Supposons un  raidissement de  la  courbe des  taux où  le TRE des obligations à échéance intermédiaire fluctue de x%, le TRE des obligations de courte échéance change de x% ‐ 25bp et le TRE des obligations de longue échéance varie de x%+25bp. Dans ce cas, la performance relative    du  portefeuille    barbell  par  rapport  au  portefeuille  bullet  va  dépendre  de l'amplitude de la variation des taux. 

Conclusions : 

- Le  taux de  rendement à  l’échéance,  la durée et  la convexité ne permettent pas de bien  prédire  la  performance  à  la  suite  de  raidissement  ou  d’aplatissement  de  la structure à terme des taux. La performance dépend de l’ampleur de la variation des taux et du changement de la forme de la courbe des taux. 

- Pour mettre en œuvre une stratégie basée sur des anticipations de déplacement de la courbe des taux, il est plus approprié de faire une analyse consistant à simuler les 

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variations anticipées et à évaluer la performance relative d'un portefeuille barbell par rapport à un portefeuille bullet. 

- Pour des déplacements non parallèles de la courbe des taux, l’utilisation de la durée fournit  une  estimation  erronée  de  la  sensibilité  du  portefeuille  aux  variations  des taux  d'intérêt.  En  effet,  on  sait  que  l'utilisation  de  la  durée  comme  mesure  de sensibilité d'un portefeuille obligataire aux  variations des  taux d'intérêt  repose  sur l’hypothèse  de  variations  parallèles  des  taux.  Soit  un  portefeuille  composé d’obligations d’échéances de 5  ans, 10  ans et 30  ans. Ce portefeuille  a une durée égale à D. La variation de la valeur du portefeuille estimée avec la durée sera –D*dy où dy est  la variation du taux de rendement à  l'échéance (TRE). Le problème qui se pose ici est relatif à la valeur de dy lorsque la variation du TRE des obligations 5 ans est différente de la variation des TRE des obligations 10 ans ou 30 ans. 

II.3. Stratégies basées sur les caractéristiques de l’obligation : 

Appelées  aussi  arbitrages  de  substitution,  ces  stratégies  consistent  à  échanger  (swaper) réciproquement  deux  obligations  (ou  groupes  d’obligations)  qui  apparaissent  comme  des substituts quasi parfaits entre elles. Cette opération est motivée par des écarts injustifiés ou des anomalies de marché ponctuelles. 

Le gérant identifie des obligations sous‐évaluées. La cause étant un déséquilibre momentané entre les offreurs et les demandeurs qui est censé se corriger rapidement, occasionnant une plus‐value pour l’arbitragiste. 

II.4. Stratégies basées sur les écarts de taux : Spreading ou arbitrage inter‐marché. 

La  gestion  de  portefeuille  prend  ici  une  autre  dimension  car  il  s’agit  de  dépasser  les caractéristiques propres de l’obligation pour analyser l’émetteur et son environnement. 

Cet  arbitrage  est  fondé  sur  l’analyse  des  spread  de  taux  de  rendements  entre  différents compartiments  du marché  obligataire.  Le  gérant  de  portefeuille  cherche  à  tirer  profit  de situations où l’écart de taux est anormal, en anticipant l’évolution future et en prenant des positions réciproques. 

La  prise  de  position  s’effectue  en  vendant  les  titres  d’un  compartiment  qui  apparaissent relativement  surévalués,  et  en  achetant  obligations  sous‐évaluées  d’un  autre  secteur.  La prise de position dure une courte période62 (semaines, mois, …). 

LA technique est la suivante : Si le spread est supérieur à la normale, on « achète le spread », c'est‐à‐dire acheter  l’obligation dont  le taux de rendement est  le plus élevé car on anticipe une baisse de celui‐ci au moment de retour à la normale (d’où un gain en capital). Si l’écart est anormalement réduit, on « vend le spread », c'est‐à‐dire qu’on se positionne sur le titre le moins rentable (son taux va encore baisser). 

                                                            62 Contrairement à l’arbitrage de substitution qui s’effectue sur de très courtes périodes. 

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 Cette  stratégie  suppose  l’existence  d’un  niveau  moyen  de  spread  entre  les  deux compartiments. L’évolution de cet écart dépend de divers  facteurs d’ordre  institutionnels, économiques et financiers…etc. L’arbitrage s’attachera à tirer profit de ces évolutions en les anticipant. 

Les compartiments qui peuvent faire l’objet d’un arbitrage sont nombreux, on distingue : 

- L’arbitrage entre catégories institutionnelles ; 

- L’arbitrage entre émetteurs ; 

- L’arbitrage de qualité ; 

- L’arbitrage international. 

   

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 76Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

La théorie du portefeuille établie que  la diversification permet de réduire une grande partie du risque spécifique des titres. Toutefois, il faut se rappeler que les caractéristiques propres à l’émetteur  ne  constitue  pas  la  seule  source  d’incertitude  au  quelle  devra  faire  face  un investisseur. Il est alors impératif de concevoir une stratégie qui dirige les actions à mener. 

Deux  types de positions d’un portefeuille obligataire peuvent être pratiqués : Une première stratégie, dite passive, cherche à limiter le risque, soit en suivant le marché, soit en jouant sur la  duration moyenne  du  portefeuille. Une  deuxième  vise  à  réaliser  une  performance  par‐dessus le marché en supportant un niveau de risque plus ou moins élevé. 

   

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 77Gestion de portefeuille obligataire

Conclusion de la première partie 

 

Les marchés  financiers  sont  loin d’être parfaitement efficients.  Il existe parfois des actifs qui  sont  sous‐évalués  (ou  surévalués)  en  raison  du  décalage  entre  l’apparition  d’une information  et  son  intégration  au  prix.  Les  méthodes  d’évaluation  des  obligations permettent de déceler ces anomalies qui peuvent être profitables. 

L’évaluation d’une obligation ne  serait achevée  sans avoir pris  connaissance des  risques qu’elle fait courir à son détenteur. Ceux‐ci sont de deux natures,  le premier est propre au titre en lui‐même (risque de crédit et de liquidité), le deuxième est propre à l’ensemble du marché (risque de taux d’intérêt). 

Dans  les grandes banques,  les  compagnies d’assurance  et  les  fonds d’investissement,  la gestion  de  portefeuille  prend  la  forme  d’un  processus  décisionnel  qui  commence  par  la fixation des objectifs, se poursuit par le choix de la stratégie la plus adaptée, et se termine par un certain nombre de choix tactiques. Le contrôle doit s’effectuer en permanence afin d’apporter les modifications et rectifications nécessaires à l’atteinte des objectifs assignés. 

Une  fois  les  concepts  théorique maitrisés,  il  convient de  les mettre  en pratique,  tout en veillant à les adapter au contexte dans lequel ils s’appliquent. 

 

   

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PARTIE II : CAS PRATIQUE : APPLICATION DANS LE 

CONTEXTE ALGERIEN  

   

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CHAPITRE I : ENVIRONNEMENT DU GERANT DE PORTEFEUILLE ALGERIEN   

CHAPITRE II : EVALUATION ET GESTION DE PORTEFEUILLES OBLIGATAIRES 

 

 

 

Le  contexte  de  l’activité  de  gestion  de  portefeuille  en Algérie  est  un  peu  particulier.  En effet,  les  titres  émis,  principalement  des  obligations,  sont  peu  liquides  sur  le  marché secondaire et se négocient le plus souvent de gré à gré. 

Pour  palier  ces  difficultés,  nous  limiterons  notre  univers  de  référence  aux  obligations cotées en bourse, qui elles, se trouvent diffusées auprès du grand public et se négocient à un prix unique. 

Le  premier  chapitre  de  cette  partie  définit  l’environnement  dans  lequel  opèrent  les différents acteurs du marché obligataire domestique, et présente  les caractéristiques des obligations de l’univers choisi. 

Le  second  chapitre  cherche  à  évaluer  les  obligations,  avant  d’exposer  une  analyse historique des taux de rendement des obligations corporate, ceci dans le but de déterminer la frontière efficiente, ensemble des portefeuilles optimaux. Il se poursuit par l’essai d’une stratégie active  sur  cette même  catégorie de  titres ; et  il  se  solde par  l’immunisation du portefeuille  de  la  BNA  contre  le  risque  de  taux,  en  se  basant  sur  le  changement  de composition. 

 

   

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Chapitre I : Environnement du gérant de 

portefeuille algérien  

Section 1 : Présentation de la structure d’accueil Section 2 : Le marché obligataire algérien Section 3 : Présentation des titres cotés en bourse    Le  marché  obligataire  algérien  a  connu  ces  dernières  années  un  développement  sans équivoque  qui  se  manifeste  à  travers  la  multiplication  des  émissions  d’emprunts  et l’accroissement de leur volume. Cependant, le plus gros de ces émissions se négocie en hors cote. 

L’objet  de  ce  premier  chapitre  est  de  faire  le  point  sur  la  situation  actuelle  du marché obligataire algérien, et de montrer  le  rôle que  joue  la Banque Nationale d’Algérie en  tant qu’Intermédiaire  en  Opérations  de  Bourse.  La  première  section  est  consacrée  à  la présentation du  lieu de stage  (DFT/BNA) ;  la seconde au marché obligataire national ; et  la troisième aux titres cotés en bourse et leurs caractéristiques. 

 

   

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Section 1 : Présentation de la structure d’accueil 

Nous allons d’abord  commencer par une brève présentation du  secteur bancaire algérien avant de situer la BNA par rapport à ce cadre. L’organisation de la Direction des finances et de  Trésorerie  fera  l’objet  du  point  suivant.  Le  dernier  paragraphe  proposera  une organisation moderne d’une salle de marché. 

I. Le secteur bancaire en Algérie : Historique et cadre réglementaire 

Le  système  bancaire  algérien  était  constitué,  outre  la  Banque  centrale  (devenue  Banque d’Algérie), de banques publiques  issues de  la nationalisation des banques françaises, d'une banque d'investissement et d'une caisse d'épargne. 

Depuis,  Les  banques  étaient  spécialisées  par  secteur  d'activité  et  développaient  des instruments  financiers  favorisant  la mise en œuvre des orientations de  l'Etat.  En effet,  le financement  de  l’économie  était  assuré  par  l’épargne  budgétaire,  la  mobilisation  de l’épargne domestique ne constituait pas une priorité. 

En 1988, quand  la vague des réformes économiques est engagée,  l’Etat algérien décide de transformer  les banques publiques en  sociétés par action  soumises aux  règles du code de commerce. 

La  loi 90‐10 du 14 Avril 1990 relative à  la monnaie et au crédit, modifiée et complétée par l’ordonnance 03‐11 du 26 Août 2003, constitue le fondement du nouveau système financier algérien et annonce  le début d’un profond processus de déréglementation et d’orientation vers l’ouverture du marché. 

II. Présentation de la Banque Nationale d’Algérie (BNA) : 

La  BNA  est  un  acteur  majeur  dans  le  paysage  bancaire  algérien,  et  cela  ne  date  pas d’aujourd’hui. En effet, elle a été créée parmi les premières banques algériennes, en 196663. Elle est restée orientée vers le financement de l’agriculture jusqu’en 1982, date de création de la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR). 

Aujourd’hui, c’est une banque universelle. Elle traite des différentes opérations de banque, à savoir la caisse, le crédit et le financement du commerce extérieur. 

Concernant  les  activités  de marché,  la  BNA  joue  un  rôle  important,  notamment  dans  les émissions  et  la  tenue  des  comptes‐titres  pour  le  compte  de  tiers  (particuliers  et institutionnels). 

Cinq grandes divisions, regroupant  les fonctions commerciales et de support, composent  la Banque Nationale d’Algérie. Il s’agit de : 

                                                            63 Par ordonnance n°66‐178 du 13 Juin 1966. 

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Division de l’exploitation et de l’action commerciale ;  Division internationale ;  Division de gestion des moyes et ressources humaines ;  Division des engagements ;  Division de l’organisation et de l’information. 

III. La Direction des Finances et de Trésorerie (DFT) : 

Appartenant à  la division de  l’exploitation et de  l’action commerciale, elle est organisée en trois départements, chacun d’entre eux est subdivisé en plusieurs services : 

1. Département de la trésorerie : 

Il est composé du service analyse et prévision, service comptable et du service liquidité : 

‐ Le service analyse et prévision : Il est composé d’une cellule de contrôle, d’une cellule d’analyse  et  de  statistiques,  et  d’une  autre  section  chargée  de  la  gestion prévisionnelle de la trésorerie. 

‐ Le  service  comptable :  Il  enregistre  l’ensemble  des  opérations  effectuées  par  les différents services. 

‐ Le service liquidité : Il a pour rôle de  réguler et de gérer le compte  Banque d’Algérie, le compte chèques postaux et le compte Trésor public. 

2. Le département titres et traitement des opérations : 

Quatre services le composent : 

‐ Le service titres  :  Il est chargé de  l’approvisionnement des sièges en bons de caisse ou toutes autres valeurs du même genre. Il assure aussi leur suivi.  

‐ Le service du portefeuille central : Il est chargé de la réception et l’émargement des effets. 

‐ Le service compensation : Il prend en charge la compensation. ‐ Le  service  refinancement  :  Ce  service    est  chargé  du  refinancement  sous  ses 

différentes formes, à savoir le réescompte, l’adjudication et la mise en pension. 

3. Le département marché boursier et interbancaire de change : 

‐ Le  service  bourse :  Ce  service  assure  le  lien  entre  le  réseau  de  la  banque  et l’intermédiaire en opérations de bourse  (IOB).  Il est chargé de    la consolidation des ordres sur titres émanant des agences et suit les résultats de négociation. 

‐ Le  service marché de change :  Il  reçoit et exécute  les ordres d’achat  (transferts) et ordres de vente (rapatriement) de la direction des mouvements à l’étranger (DMFE). 

‐ Le service des spécialistes en valeurs du Trésor : Il a pour mission l’intervention sur le marché  des  valeurs  du  Trésor  en  qualité  de  SVT,  pour  propre  compte  ou  pour  le compte de la clientèle. 

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 83Gestion de portefeuille obligataire

L’organigramme suivant résume cette organisation : 

 Figure 5 : Organigramme de la DFT/BNA 

 

   

Direction

département titres et traitement des opérations

service titres 

service du portefeuille central 

service compensation

service refinancement

département  marché boursier et 

interbancaire de change

service bourse

service marché de change

service des spécialistes en valeurs du Trésor

département trésorerie

service analyse et prévision

service comptable

service liquidité

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 84Gestion de portefeuille obligataire

Section 2 : Le marché obligataire algérien 

Les  entreprises  ont  besoin  de  capitaux  pour  financer  leurs  investissements.  S’agissant  de sommes  importantes,  il est alors nécessaire de  les recueillir auprès de plusieurs personnes. Ce travaille peut être  fait par  les banques qui prêtent ensuite aux entreprises, c’est  le rôle d’intermédiation  que  jouent  les  banques.  Cependant,  ces  dernières  prélèvent  une marge d’intérêt (= taux sur prêts ‐ taux sur dépôts) comme rémunération du service rendu, ce qui rend le crédit chère (taux élevé). 

Les entreprises64 peuvent détourner la logistique bancaire en recourant au marché financier afin  de  collecter  les  fonds  directement  auprès  du  grand  public,  et  en  servant  un  taux d’intérêt  se  situant à  l’intérieur de  la marge bancaire, ce qui est plus  intéressant pour  les deux parties de  la  levée de  fonds  (rémunération meilleure des placements des prêteurs et coût  de  dette  moins  élevé  pour  le  créancier).  En  plus  de  cet  avantage  le  financement bancaire souffre d’un certain nombre d’handicaps dont ne souffre pas  le premier mode de financement : 

‐ La  Banque  n’est  pas  toujours  apte  à  honorer  toutes  les  demandes  qui  lui parviennent ; 

‐ La  Banque  ne  peut  pas mettre  à  disponibilité  des  entreprises  des  fonds  propres, pourtant nécessaires au démarrage de toute activité. 

I. Création du marché en Algérie : 

L’idée de constitution de la bourse d’Alger est apparue en 1990 dans le cadre des réformes économiques en gagées depuis 1988. 

La société des valeurs mobilières a vu  le  jour en 1990. Mais elle n’a pas exercé, du  fait de l’absence  de  lois  spécifiques  et  de  l’inadaptation  du  code  de  commerce  aux  règles  de l’économie de marché. 

Le décret  législatif n°93‐10 du 23 Mai 1993 a  institué  la bourse des valeurs mobilières et  la défini  comme étant  le  cadre d’organisation  et de déroulement des opérations  sur  valeurs mobilières  émises  par  l’Etat,  les  autres  personnes  morales  de  droit  public  ainsi  que  les sociétés par actions. 

Ce même décret désigne les organismes composant la bourse. Il s’agit de : 

‐ Une Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse  (c’est l’autorité de marché) ; 

‐ Une Société de Gestion de la Bourse des Valeurs (la société de marché) ; ‐ Des Intermédiaires en Opérations de Bourse (sociétés d’investissement). 

                                                            64 Les entreprises grandes seulement peuvent recourir au marché financier car il s’agit de sommes importantes justifiant les coûts de l’opération engagée. 

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 85Gestion de portefeuille obligataire

La  loi 95‐22 du 26 Août 1995 relative à  la privatisation des entreprises publiques, modifiée par l’ordonnance 97‐12 du 19 Mars 1997 a introduit le recours aux mécanismes de la Bourse comme mode de privatisation. 

La  loi du 25 Septembre 1995 relative à  la gestion des capitaux marchands de  l’Etat a défini les règles spécifiques d’organisation, de gestion et de contrôle des fonds publics détenus par l’Etat sous forme de valeurs mobilières en représentation du capital. 

La loi 03‐04 du 17 Février 2004 a doté la COSOB de la personnalité morale et de l’autonomie financière, renforcé les pouvoirs réglementaires de surveillance, de contrôle et arbitraux. 

Cette même  loi a  introduit  l’obligation, qui  incombe aux  IOB, de garantie de bonne fin des opérations financières. Elle leurs donne aussi le droit de conseiller les investisseurs. 

En outre, elle a étendu  le droit d’exercice de  l’activité d’IOB, sous certaines conditions, aux banques  et  établissements  financiers ;  comme  elle  a  introduit  un  nouvel  acteur  de  la bourse : c’est le dépositaire central. 

II. Intervenants du marché algérien : 

Les différents intervenants du marché algérien sont : 

II.1. Emetteurs : 

Il s’agit de  l’Etat, des autres personnes morales de droit public et des sociétés par actions (entreprises, banques ou établissements financiers). 

Prenant l’exemple d’Air Algérie, Sonelgaz ou Algérie Télécom. 

II.2. Investisseurs : 

Il s’agit : 

‐ Des investisseurs individuels (personnes physiques) ; ‐ Des entreprises dégageant un excédant de ressources ; ‐ Des institutions financières cherchant des emplois ; ‐ Des  investisseurs  institutionnels  tels  que  compagnies  d’assurances,  organismes  de 

placement  collectif  (SICAV  ou  FCP  faisant  des  placements  au  nom  de  leurs  clients particuliers) ou caisses de retraites. 

II.3. Les intermédiaires : Intermédiaires en opérations de bourse (IOB) : 

L’exercice  de  cette  activité  est  réservé  aux  banques,  aux  établissements  financiers  et sociétés commerciales agréés par la COSOB (voir ci‐dessous). 

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 86Gestion de portefeuille obligataire

En plus de la négociation des valeurs pour propre compte et pour le compte de la clientèle, l’IOB peut être en mesure de gérer le portefeuille de ses mandants, opérer des prises fermes ou encore conseiller les entreprises. 

II.4. La société de marché : Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV) : 

C’est  une  société  par  action  (SPA)  créée  et  détenue  exclusivement  par  les  IOB.  Elle  est chargée d’assurer le déroulement des opérations sur titres cotés en bourse. 

L’objet de la société comprend notamment : 

- L’organisation de  l’introduction de  titres en bourse, des  séances de bourse  (et des opérations de compensation des transactions sur valeurs mobilières.) 

- La gestion d’un système de négociation et de cotation. 

- La publication d’informations relatives aux transactions. 

L’activité de la SGBV est sous le contrôle permanent de l’autorité de marché. 

II.5. Le dépositaire central de titres : Algérie clearing : 

Il est constitué en SPA dont le capital n’est ouvert qu’à la société de bourse, aux émetteurs et aux IOB. 

Il  tient  les  comptes  titres  de  ses  adhérents  (banques  et  établissements  financiers,  IOB, spécialistes  en  valeurs  de  trésor,  personnes morales  émettrices  et  dépositaires  centraux étrangers). Ses missions s’articulent autour de : 

- La conservation des titres ; 

- Le suivi des mouvements d’un compte à un autre ; 

- L’administration des titres ; 

- Leur codification légale ; 

- La publication d’informations relatives au marché. 

Les  investisseurs  doivent  disposer  de  comptes  titres  auprès  de  teneurs  de  comptes conservateurs (TCC) habilités. 

II.6. L’autorité de marché : Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) : 

L’autorité  de marché  est  née  de  la  volonté  de  protéger  l’épargne  publique  investie  en valeurs mobilières et de garantir le bon fonctionnement du marché financier. Cette autorité est représentée en Algérie par un organisme autonome, la COSOB. 

La commission a trois fonctions : 

1‐ Fonction  réglementaire :  Elle  édicte  des  règlements  concernant,  entre  autres, l’agrément des  IOB et  les règles professionnelles de  l’exercice de cette  fonction ;  la 

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 87Gestion de portefeuille obligataire

relation  entre  dépositaire  central  et  bénéficiaires  de  ses  prestations ; fonctionnement et administration des comptes courants de titres ;  l’acceptation des titres à la cote de la bourse, leurs suspension et radiation ; les émissions de valeurs et la publication d’information sur les sociétés cotées. 

2‐ Fonction de surveillance et de contrôle : Sur  l’ensemble des acteurs du marché. Elle s’assure  de  l’application  des  dispositions  législatives  et  réglementaires,  et  si  une irrégularité quelconque est relevée, le président demande au tribunal d’ordonner au responsable de se conformer. 

3‐ Fonction disciplinaire et  arbitrale :  assurée par une  chambre  comprenant, outre  le président de  la COSOB, deux membres de  celle‐ci  et deux magistrats  compétents. Cette dernière arbitre tout  litige entre deux parties à  intérêts opposés et prend des mesures  disciplinaires  à  l’égard  des  IOB  faisant  défaut  aux  obligations professionnelles  et  déontologiques  ou  faisant  infraction  à  la  législation  et réglementation en vigueur. 

Jusqu’à présent, nous n’avons traité que des généralités sur l’intégralité du marché financier dans (marché des actions et marché des obligations). Dans la suite, nous nous intéresserons aux spécificités du marché obligataire : 

III. Compartiments du marché obligataire : 

Il s’agit du marché primaire et du marché secondaire. 

III.1. Le marché primaire : 

Avant  de  s’intéresser  au  processus  d’émission,  essayons  de  présenter  les  avantages  du recours à l’émission obligataire. 

III.1.1. Avantages du recours à l’emprunt obligataire : 

On peut se demander pourquoi les entreprises recourent‐elles aux marchés des capitaux ? Et pourquoi  les  investisseurs  acquièrent‐t‐ils  les  titres  émis ?  La  réponse  à  ces  questions  se cache  derrière  les  avantages  que  présente  le  recours  à  ce  type  de  financement  pour  les deux : 

A/ Pour l’émetteur : 

Parmi les avantages que procure le recours au marché obligataire, nous citons : 

- La  notoriété :  Cette  notoriété  dont  peut  bénéficier  les  entreprises  cotées  vient notamment de  la publicité faite à son égard par les médias : La cotation des valeurs émises rend facile une opération de levée de fonds ultérieure. 

- Evaluation  permanente  et  incitation  à  la  performance : Certaines  sociétés  (tel  que SONATRACH en Algérie) dont  les obligations  sont cotées en bourse,  font  l’objet de 

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 88Gestion de portefeuille obligataire

notation par des organismes de rating connus, ce qui donne une appréciation de  la qualité  de  crédit  et  du  degré  de  confiance  qu’elles  inspirent  et  qu’elles  veillent  à améliorer. 

- Sécurité du capital social : L’emprunt obligataire s’inscrit au passif du bilan. N’étant qu’une dette  (à moyen et  long  terme),  il ne  change pas  la  structure du  capital, et préserve ainsi la répartition des pouvoirs de l’actionnariat. 

- Avantage de coûts : Les marchés permettent la levée de montants plus importants à des coûts plus avantageux que le crédit bancaire. 

B/ Pour le préteur : 

En se plaçant du côté du préteur cette fois‐ci, nous allons pouvoir dégager les avantages de l’investissement de son épargne en obligations : 

- La liquidité de l’épargne : En offrant aux investisseurs la possibilité de vendre, à tout moment,  les  titres  dont  ils  disposent,  la  bourse  permet  de  rendre  leur  épargne liquide. 

- Des potentialités de gains plus grandes : Nous avons déjà vu dans la partie théorique que  les obligations peuvent procurer, en  sus du  revenu périodique  (le coupon), un gain  supplémentaire  dû  aux mouvements  des  taux.  Cependant,  cette  partie  de  la performance reste incertaine. 

- La diversification du risque : Le marché offre la possibilité de réduire le risque propre lié à  la détention de  l’obligation  (risque de défaut, risque de  liquidité…) en divisant son épargne sur plusieurs valeurs. 

III.1.2. Processus simplifié d’une émission obligataire : 

La souscription des titres émis peut être réservée au grand public (appel public à l’épargne), ou à un groupe d’institutionnels. 

a. Appel public à l’épargne : 

L’appel public à  l’épargne est régi par une réglementation stricte édictée par  la COSOB. Les émetteurs sont astreints à  la présentation d’un dossier spécifique contenant, entre autres, une  notice  d’information,  accompagnée  d’un  prospectus,  donnant  toute  l’information nécessaire sur l’opération à effectuer en vu de l’obtention du visa de l’autorité du marché. 

Une  fois  la notice d'information visée par  la COSOB,  intervient    la phase de  lancement de l'emprunt obligataire ; une convention est  alors signée entre la  société émettrice, la banque chef de file et  le syndicat d'émission. 

Une convention dans laquelle est stipulé : 

- L’objet de l’emprunt ; 

- Les obligations de l’emprunteur ; 

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 89Gestion de portefeuille obligataire

- Les missions et obligations du chef de file ; 

- Les banques composant le syndicat d’émission et leurs obligations ; 

- Le  taux  de  commissions  attribuées  à  la  banque  chef  de  file  et  les membres  du syndicat d’émission 

- Les  modalités  concernant  le  marché  primaire  (modalités  de  versement  des souscriptions, le paiement des intérêts et le remboursement des échéances) ; 

- Les modalités concernant le marché secondaire. 

La BNA a été  souvent  chef de  file dans  les opérations de diffusion d’emprunts auprès du public. C’est le cas de celui d’air Algérie, échéance 2010 (AA10) ; Algérie Télécom, échéance 2011  (AT11) ;  et  Sonelgaz,  échéance  2011  (SZ11)  et  le  dernier  en  date  du  30  Juin  2008, échéance 2014 (SZ14) : 

La BNA, chef de  file : En plus de ses obligations en qualité de membre du syndicat d’émission (regarder paragraphe suivant), la BNA aura également à : 

- Coordonner les activités de placement et constituer un syndicat d’émission ; 

- Gérer  le  processus  d’allocation  de  titres  et  les  éventuels  dépassements  pour  le syndicat d’émission ; 

- S’assurer que les membres des syndicats respectent leurs obligations contractuelles ; 

- Consolider et transmettre à l’émetteur un reporting quotidien sur toute information relative à l’opération (statistiques) ; 

- Surveiller  le  marché  de  l’obligation  dès  son  inscription  à  la  cote  et  diriger  les opérations de régulation qui s’avèrent nécessaires. 

Le  syndicat  d’émission :  Les  membres  du  syndicat  d’émission  ont  l’obligation d’assurer : 

- Le placement des titres auprès du public; 

- La mise à disposition des guichets de  leur  réseau durant    les périodes  requises par cette opération; 

- Les meilleures conditions en vue de  faciliter  la vente de ces  titres auprès du public durant la période de souscription; 

- La  reconnaissance  des  droits  sur  titres  des  détenteurs  par  le  Teneur  de  Compte Conservateur, selon les instructions du Dépositaire Central (règlement en Vigueur); 

- En outre, les membres du syndicat doivent participer activement à la vulgarisation de cette opération, en développant une action commerciale appropriée. 

Parmi  les  banques  du  syndicat  d’émission,  il  est  constitué  un  syndicat  de  prise  ferme (regarder chapitre préliminaire). 

b. Emission institutionnelle : 

Destinée à un groupe restreint de banque et compagnies d’assurance, elle est souvent servie 

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par adjudication à la hollandaise (par opposition à l’adjudication à la française) : 

Dès que  l’émetteur est en possession du visa de  la COSOB, sa banque chef de  file adresse aux  investisseurs  institutionnels  (banques,  compagnies  d’assurance,  SICAV,  OPCVM…)  la notice  d’information  sur  l’émission,  et  une  invitation  pour  assister  à  une  séance d’information. 

Lors de cette séance,  l’émetteur présente  la situation actuelle de  la société, ses projets et ses besoins de financement. Le chef de file informe la présence de la date d’adjudication, le lieu de tenue de la séance, le nombre, la valeur nominale et la catégorie des titres, nombre de  tranches, montant à émettre par  tranche, date de  jouissance et d’échéance de chaque tranche,  coupon  et mode  de  souscription.  Le  conseiller  financier  de  l’entreprise  (c’est  le cabinet  de  conseil  de  l’entreprise,  en  Algérie  c’est  souvent  « Sratégica »)  peut  intervenir pour  expliquer  certains  choix  quand  à  la  structure  de  l’émission,  les  informations communiquées…etc. 

Entre  cette  séance  d’information  et  le  jour  d’adjudication,  le  chef  de  file  et  le  conseiller actionnent pour démarcher les investisseurs institutionnels. 

Le jour de l’adjudication, et en présence des représentants de l’émetteur et de la COSOB, les investisseurs institutionnels présentent leurs offres sous plis fermés. Ensuite, le représentant du chef de file centralise les offres. 

Ils  sont  triées  par  ordre  de  prix  décroissant  (donc  par  coût  croissant).  On  décide  avec l’émetteur du prix limite à retenir, et ce en fonction des volumes proposés et du coût moyen pondéré pour l’émetteur. On déduit alors le prix moyen de la façon suivante : 

∑  

Tel que   et   représentent respectivement  le montant et  le prix proposé par  la banque «   ». 

Le  taux de rendement moyen de  l’emprunt à  l’émission peut se déduire du prix moyen et des flux que générera la détention du titre de créance. 

III.2. Le marché secondaire : 

III.2.1. La bourse des valeurs : 

Les obligations  sont  introduites en bourse par  la procédure dite « ordinaire »,  c'est‐à‐dire qu’elles sont  inscrites directement à  la cote pour y être négociées. Le   cours d’introduction est validé par la SGBV, et il est déterminé sur la base des conditions de marché. 

   

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a. Conditions d’admission des obligations à la cote de la bourse : 

Les critères d’admission ont été réglementés par la COSOB et sont les suivants : 

- Publication, par la société, des états financiers certifiés des trois derniers exercices ; 

- Présentation d’n  rapport d’évaluation des actifs de  la  société, établi par un expert comptable ; 

- Le capital doit être entièrement libéré ; 

- L’entreprise a réalisé un bénéfice sur le dernier exercice ; 

- L’encours de l’emprunt est au minimum égal à 100 000 000 D.A. ; 

- Le nombre de détenteurs doit atteindre au moins 100 au moment de l’introduction. 

La SGBV perçoit une commission égale à 0,05% du montant nominal des obligations admises, sans pour autant dépasser un million de dinars. 

b. Fonctionnement de la bourse des valeurs : 

  Modalités de  transactions  (achat/vente) : Seuls  les  IOB  sont habilités à passer des ordres de bourse, qui peuvent être pour propre compte ou pour le compte de la clientèle65. Ils les introduisent par ordre chronologique moyennant un registre. La bourse d’Alger retient les deux types d’ordre suivants : 

- L’ordre « au mieux » : Il ne comporte pas d’indication de cours, ce qui permet à l’IOB de choisir le moment le plus favorable pour le donneur d’ordre ; 

- L’ordre  « à  cours  limité » :  Il  fixe  la  limite  inférieure  de  l’achat  et/ou  la  limite supérieure du prix à la vente. 

  La négociation : Le marché algérien est gouverné par  les ordres, c'est‐à‐dire que  le cours résulte de  la confrontation entre offre et demande. En plus,  la méthode de cotation retenue par la bourse d’Alger est le fixing. Cette méthode consiste en l’application d’un seul cours  coté à  l’ensemble des  transactions  conclues pour  chaque obligation  au  cours d’une séance de bourse. 

Ce cours est celui qui : 

- Permet de maximiser le volume des transactions ; 

- Permet d’éviter le déséquilibre des prix ; 

- Permet une moindre volatilité des titres ; 

- Désigne le prix auquel se négocie une valeur sur une base unitaire ; 

- Est unique et valide pour toute la durée de la séance. 

L’exemple suivant nous éclairera sur la conduite d’un fixing : 

                                                               65 Cependant, ceux de la clientèle sont servis en premier lieu. 

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Exemple de fixing : 

Supposons le titre d’une société dénommée « far west », qui a un cours de référence de 600 D.A.  Les  ordres  se  situent  dans  une  fourchette  de  5%,  ( 30 . .  ).  Les  ordres  sont résumés dans le tableau suivant : 

Ordres d’achat  Ordres de vente  Fixing Cours  Volume  Volume 

cumulé Cours  Volume  Volume 

cumulé Cours  Volume 

transigé 630  100  100  570  70  70  570  70 610  80  180  580  120  190  580  190 595  150  330  595  90  280  595  280* 580  110  440  610  80  360  610  180 570  70  510  630  160  520  630  100 

Tableau des ordres de bourse 

Les ordres d’achat sont classés par ordre croissant du prix demandé, et  les ordres de vente par ordre décroissant. Nous calculons ensuite la quantité à honorer pour chaque prix, qui est égale au : min ; . 

Le  prix  du  fixing  est  celui  qui  maximise  le  volume  transigé (min é à ; é à ) : 

Le cours de fixing est dans le cas de l’obligation de « far west » est 595 et la valeur maximale transigée est 280. 

  Dénouement des opérations : Le règlement/livraison s’effectue à j+3 ouvrables de la date de la séance de bourse où est retenu l’ordre. 

La  conclusion  des  transactions  (des  clients  ou  de  l’intermédiaire)  s’effectue  au  niveau d’Algérie  Clearing  où  sont  ouverts  les  comptes  titres  des  IOB.  Ensuite,  les  intermédiaires s’acquittent de leurs tâches vis‐à‐vis de leur client en inscrivant les opérations sur ses livres. 

Concernant  les  liquidités,  la  somme  correspondant à  l’ordre du  client doit être disponible avant son exécution. Le règlement de l’opération s’effectue en même temps que la livraison via le compte Banque d’Algérie des IOB. 

  Frais de bourse et fiscalité appliquée aux transactions : La commission perçue par la SGBV sur les transactions (sur obligations) effectuées en bourse s’élève à 0.15% du montant de  l’opération, pris hors  intérêts courus. S’agissant d’un produit de vente de service par  la SGBV, celle‐ci prélève en plus  la TVA qui est de  l’ordre de 17%.  Il convient de noter que  la commission est plafonné à 100 000 D.A. et ne peut inférieure à 10 D.A. 

S’il  s’agit  d’une  transaction  au  profit  d’un  client,  l’IOB  prélève  une  commission  pour  son propre compte. 

Page 97: Gestion de Portefeuille

 93Gestion de portefeuille obligataire

III.2.2. Le marché de gré à gré : 

Les coûts de  transactions  sont  trop élevés  sur  les marchés  réglementés,  les obligations  se négocient alors souvent sur un marché hors cote, dit « de gré à gré ». 

Ces marchés  obéissent  à  la  volonté  des  parties  et  sont  réglementés  par  des  associations professionnelles. 

Vu que nous n’avons pas porté un grand intérêt aux titres négociés sur ce marché, nous ne nous attarderons pas là‐dessus. L’ambigüité est que ces transactions sont passées à des prix publiquement connus ; et les obligations négociées ne sont pas liquides. 

III.3. Marché des valeurs du Trésor : 

L’Etat  sollicitait  souvent  la  banque  centrale  pour  financer  son  fonctionnement  et  ses investissements.  Or  ce  procédé  se  révèle  expansionniste  (création  monétaire)  et inflationniste, alors que c’est contraire même à  la politique de  la Banque centrale qui elle, vise à préserver la stabilité des prix. 

Le Trésor a eu recours à la finance directe (marchés financiers) en émettant des titres d’une valeur nominale de 1 000 000 D.A. et qui sont destinés à tous les agents économiques. 

L’émission  des  valeurs  du  Trésor  s’effectue  par  la  technique  de  l’adjudication,  à  la hollandaise. Et la négociation relève des compétences des Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT). 

En Algérie, Le marché secondaire des valeurs du Trésor a vu le jour en 1998. Cette action a permis de rendre liquides des valeurs non risquées, ou presque. Cela a marqué le début du développement du marché en Algérie, et la gestion des valeurs avec. 

Il existe trois principaux types de valeurs du Trésor, classés par maturités : 

Les Bons du Trésor en Compte courant (BTC) : Les   BTC   sont   des   titres   à   court   terme,  émis   par    le    trésor   Public   pour    faire    face   aux décalages momentanés en Trésorerie,  servant des    intérêts précomptés   (à    leur émission). Ils sont   facilement négociables sur    le marché secondaire et ne comportent pratiquement aucun risque. 

Les  titres BTC différent par  rapport à  leur échéance. On distingue deux  types de BTC : les BTC  à  très  court  terme  ayant  une  échéance  de  13  semaines  et  les  BTC  à  26  semaines, Simultanément, ce sont des titres émis pour des durées de 3 et 6 mois. 

Les Bons du Trésor Assimilables (BTA) : Ce sont des  titres à moyen  terme qui servent des  intérêts post comptés    (annuels) à    taux  fixe. Les BTA sont émis par adjudication pour des durées de 1, 2, 3 et 5ans. 

Page 98: Gestion de Portefeuille

 94Gestion de portefeuille obligataire

Les Obligations Assimilables du Trésor : Les OAT représentent des titres du Trésor émis pour une  longue durée afin de pallier aux besoins   d’équipement.    Il   existe   des OAT   de   7,   10  ans  et  plus.  Ils  servent  des  intérêts annuels  à  taux  fixe.  Par  ailleurs,  les  OAT  qui  sont  émises  sur  le  marché  à  la  date d’aujourd’hui sont celles de 7 et 10 et 15 ans. 

Nous avons assisté durant l’année 2007 à l’inscription de ces valeurs à la cote de la bourse, dans le but de dynamiser celle‐ci et lui donner un nouveau souffle. 

   

Page 99: Gestion de Portefeuille

 95Gestion de portefeuille obligataire

Section 3 : Présentation des titres cotés en bourse 

Il s’agit des obligations du Trésor (OAT de 7 à 15 ans) qui ont été  introduites en bourse au courant de l’année 2007 et 2008, et les trois obligations corporate qui sont : 

1) Air Algérie (AA10) ; 

2) Algérie Télécom (AT11) ; 

3) Sonelgaz (SZ11). 

La  codification  entre  parenthèses  est  composée  de  deux  lettres  qui  sont  les  initiales  de l’émetteur, et de deux chiffres qui désignent  l’année d’échéance  (2010 pour Air Algérie et 2011 pour les deux autres). 

Présentant d’abord la situation du marché, en nombre de titres et en valeurs nominales : 

Libellé Date échéance  Nominal 

Quantité émise 

montant nominal (DA) 

AA10 6ANS  01/12/2010 10 000 1 418 412  14 184 120 000AT11 5ANS  17/10/2011 10 000 1 522 134  15 221 340 000SZ11 6ANS  22/05/2011 10 000 1 590 305  15 903 050 000OAT 10ANS 6,05%ECH14/10/2011  14/10/2011 1 000 000 3 740  3 740 000 000OAT 10ANS 5,75%ECH19/06/2013  19/06/2013 1 000 000 3 945  3 945 000 000OAT 10ANS 5,00%ECH08/01/2014  08/01/2014 1 000 000 5 000  5 000 000 000OAT 7ANS 4,50%ECH23/01/2011*66  23/01/2011 1 000 000 13 000  13 000 000 000OAT 7ANS 4,25%ECH25/03/2012*  25/03/2012 1 000 000 12 200  12 200 000 000OAT 10ANS 4,50%ECH24/06/2015  24/06/2015 1 000 000 10 500  10 500 000 000OAT 7ANS 4,00%ECH24/02/2013*  24/02/2013 1 000 000 9 500  9 500 000 000OAT 15ANS 5,00%ECH12/07/2021  12/07/2021 1 000 000 27 000  27 000 000 000OAT 10ANS 4,50%ECH18/01/2017*  18/01/2017 1 000 000 16 201  16 201 000 000OAT 15ANS 5,00%ECH17/01/2022  17/01/2022 1 000 000 16 000  16 000 000 000OAT 10ANS 4,50%ECH25/05/2016*  25/05/2016 1 000 000 13 000  13 000 000 000OAT 7ANS 4,00%ECH26/01/2014*  26/01/2014 1 000 000 10 260  10 260 000 000OAT 7ANS 4,00%ECH04/01/2015  04/01/2015 1 000 000 5 000  5 000 000 000OAT 15ANS 5,00%ECH16/01/2023  16/01/2023 1 000 000 5 000  5 000 000 000OAT 10ANS 5,00%ECH14/03/2018  14/03/2018 1 000 000 1 000  1 000 000 000Total             

Volume des émissions d’obligations cotées 

Ce  tableau  permet  d’avoir  une  idée  sur  le montant  des  émissions  uniquement,  et  sur  le nombre de titres. Il ne permet en aucun cas une comparaison entre ces valeurs. Il est alors 

                                                            66 Les obligations précédées par « * » sont ceux que détient la BNA dans son portefeuille. 

Page 100: Gestion de Portefeuille

 96Gestion de portefeuille obligataire

nécessaire d’avoir une photographie du marché à une date donnée, celle de  l’étude : Le 30 Juin 2008. 

Le tableau suivant donne un résumé de la situation du marché à la date du 30 Juin : 

Libellé  Coupon  cours i.c  Valeur de marché (DA) AA10 6ANS  Progressif  102,9137 14 597 402 510,14AT11 5ANS  Progressif  103,11644 14 626 159 356,16SZ11 6ANS  Progressif  100,45411 14 248 531 449,04OAT 10ANS 6,05% ECH14/10/2011  6,05% 114,20959 1 619 962 516 109,59OAT 10ANS 5,75% ECH19/06/2013  5,75% 112,49329 1 595 618 291 523,29OAT 10ANS 5,00% ECH08/01/2014  5,00% 109,82356 1 557 750 577 183,56OAT 7ANS 4,50% ECH23/01/2011*  4,50% 107,08027 1 518 839 455 660,27OAT 7ANS 4,25% ECH25/03/2012*  4,25% 107,20945 1 520 671 733 079,45OAT 10ANS 4,50% ECH24/06/2015  4,50% 104,63397 1 484 140 823 473,97OAT 7ANS 4,00% ECH24/02/2013*  4,00% 106,42178 1 509 499 309 791,78OAT 15ANS 5,00% ECH12/07/2021  5,00% 110,43932 1 566 484 497 649,32OAT 10ANS 4,50% ECH18/01/2017*  4,50% 107,27192 1 521 557 754 821,92OAT 15ANS 5,00% ECH17/01/2022  5,00% 108,58027 1 540 115 635 660,27OAT 10ANS 4,50% ECH25/05/2016*  4,50% 104,40384 1 480 876 532 843,84OAT 7ANS 4,00% ECH26/01/2014*  4,00% 103,85959 1 473 156 874 109,59OAT 7ANS 4,00% ECH04/01/2015  4,00% 106,39068 1 509 058 241 950,68OAT 15ANS 5,00% ECH16/01/2023  5,00% 112,26397 1 592 365 659 073,97OAT 10ANS 5,00% ECH14/03/2018  4,50% 114,97151 1 630 769 649 731,51Total        23 164 339 645 978,40 

Situation des obligations en bourse au 30 Juin 2008 

Le marché est constitué principalement des valeurs du Trésor. En effet, ceux‐ci représentent 99,81% de la capitalisation globale (en intérêts courus) : Cette situation n’est pas étrange, les besoins des Etats sont très importants. 

Dans  le tableau suivant, nous allons nous  intéresser aux caractéristiques  (de rendement et de risque de taux) des obligations cotées : 

   

Page 101: Gestion de Portefeuille

 97Gestion de portefeuille obligataire

Titre  TRA  Duration AA10  4,682% 5,444 AT11  4,902% 4,623 SZ11  4,506% 5,479 10ANS 6,05% ECH14/10/2011  2,847% 2,978 10ANS 5,75% ECH19/06/2013  3,041% 4,488 10ANS 5,00% ECH08/01/2014  3,491% 4,882 7ANS 4,50% ECH23/01/2011  2,412% 2,441 7ANS 4,25% ECH25/03/2012  2,521% 3,505 10ANS 4,50% ECH24/06/2015  3,746% 6,163 7ANS 4,00% ECH24/02/2013  2,828% 4,293 15ANS 5,00% ECH12/07/2021  4,426% 9,538 10ANS 4,50% ECH18/01/2017  3,768% 7,190 15ANS 5,00% ECH17/01/2022  4,369% 10,067 10ANS 4,50% ECH25/05/2016  3,907% 6,819 7ANS 4,00% ECH26/01/2014  3,564% 5,032 7ANS 4,00% ECH04/01/2015  3,230% 5,775 15ANS 5,00% ECH16/01/2023  4,074% 10,662 10ANS 5,00% ECH14/03/2018  2,868% 8,100 

Taux de rendement actuariel et duration des obligations cotées 

   

Page 102: Gestion de Portefeuille

 98Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

L’inscription des Obligations Assimilables du Trésor à  la  cote de  la bourse d’Alger  visait  la dynamisation du marché  financier. Or, ces valeurs sont prisées et ne se négocient que  très rarement, ce qui a fait que cette action n’a pas abouti. Concernant le marché des obligations corporate, il reste réservé à de gros émetteurs du secteur public principalement. 

Dans cet environnement financier, Les Intermédiaires en Opérations de Bourse, se doivent de conseiller une clientèle peu avisée, mais aussi  ils agissent pour  le compte de  la Direction de Trésorerie  de  leur  banque.  Le  chapitre  suivant  propose  deux méthodes  d’évaluation  des obligations, et cherche à appliquer quelques stratégies d’investissement obligataire. 

   

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 99Gestion de portefeuille obligataire

Chapitre II : Evaluation et gestion de portefeuilles obligataires 

 

Section 1 : Présentation du portefeuille de la BNA Section 2 : Evaluation des obligations Section 3 : Gestion de portefeuille    Le métier de gérant de portefeuille est encore méconnu en Algérie. Ceci dit,  l’application de quelques  techniques de gestion n’est pas  impossible, mais à  condition de mettre  certaines hypothèses qui  risquent d’être  trop  restrictives. La  formulation mathématique des objectifs de gestion et  la prise en compte de ces hypothèses réduisent  le problème d’optimisation du portefeuille à un programme linéaire. 

Ce deuxième chapitre commence par la présentation du portefeuille de la BNA, composé des titres  cotés  en  bourse.  Ensuite,  une  attention  particulière  sera  accordée  aux  obligations corporate  dont  l’évaluation  fera  l’objet  de  la  seconde  section. Dans  une  troisième  partie, nous ne mettrons pas en cause le choix des titres composant le portefeuille de la BNA, mais nous pratiquerons des changements de composition et nous comparerons à chaque  fois  les résultats obtenus à la situation initiale. 

 

   

Page 104: Gestion de Portefeuille

 100Gestion de portefeuille obligataire

Section 1 : présentation du portefeuille de la BNA 

Dans cette section, nous allons présenter  la structure (approximative) du portefeuille de  la BNA, composé des obligations cotées en bourse. 

En nombre de titres détenu, le portefeuille de la BNA se présente ainsi : 

Titre  Volume  Valeur nominale obligations corporate  10 000 

AA10  24000   AT11  130000 SZ11  337  total  154337 

OAT  1 000 000 7ANS 4,50% ECH23/01/2011  21   7ANS 4,25% ECH25/03/2012  1845 7ANS 4,00% ECH24/02/2013  47 7ANS 4,00% ECH26/01/2014  2005 10ANS 4,50% ECH25/05/2016  1150 10ANS 4,50% ECH18/01/2017  2941 total  8009 

Composition en quantité de titres 

 

La valeur totale du portefeuille  à la date du 30/06/2008 est de : 10 079 307 336 DA, ce qui représente 4.35 10 % du marché des obligations  cotées.  15,78% de  ce montant  sont investie en obligations corporate et 84,22% en OAT. Le taux de rendement actuariel de ce portefeuille est de 3,72%, sa duration s’élève à 5,28 années et sa sensibilité à 5,0967. 

Titre  Valeur marchande  % dans le portefeuille  Duration  TRA AA10           246 992 876,71   2,450% 2,282  5,569%AT11        1 340 513 698,63   13,300% 15,784%  3,064  5,309%SZ11                3 385 303,49   0,034% 2,767  5,409%7ANS 4,50% ECH23/01/2011              22 486 857,53   0,223% 2,441  2,412%7ANS 4,25% ECH25/03/2012        1 978 014 390,41   19,625% 3,505  2,521%7ANS 4,00%ECH24/02/2013              50 018 236,99   0,496% 4,293  2,828%7ANS 4,00% ECH26/01/2014        2 082 384 760,27   20,660% 84,216%  5,032  3,564%10ANS4,50%ECH25/05/2016        1 200 644 109,59   11,912% 6,819  3,907%10ANS4,50%ECH18/01/2017        3 154 867 102,74   31,300% 7,190  3,768%Portefeuille      10 079 307 336,37    100,000%    5,281  3,720%

Portefeuille BNA des obligations cotées en bourse, évalué au 30 Juin 2008 

 

                                                            67 Regarder détails dans le tableau à la page suivante. 

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 101Gestion de portefeuille obligataire

 

Figure 6 : Répartition du portefeuille de la BNA au 30/06/2008 

La valeur totale du portefeuille corporate de la banque est de 1 590 891 878 DA. Son taux de rendement est de 5,34%, et sa sensibilité aux taux 2,79 pour une duration de 2,94. 

Obligation  Valeur marchande  % dans portefeuille  Duration  TRA  SensibilitéAA10         246 992 876,71   15,525% 2,282 5,569%  2,162AT11     1 340 513 698,63   84,262% 3,064 5,309%  2,909SZ11             3 385 303,49   0,213% 2,767 5,409%  2,625Portefeuille     1 590 891 878,84   100,000% 2,942 5,340%  2,793

Portefeuille BNA des obligations corporate, évalué au 30 Juin 2008 

Nous pouvons constater dors et déjà que la BNA concentre ses investissements sur le titre le moins rentable, et le plus risqué (sensible aux variations des taux). 

   

2.45%

13.30% 0.03%0.22%

19.63%

0.50%20.66%

11.91%

31.30%

AA10

AT11

SZ11

7ANS 4,50% ECH23/01/2011

7ANS 4,25% ECH25/03/2012

7ANS 4,00%ECH24/02/2013

7ANS 4,00% ECH26/01/2014

10ANS4,50%ECH25/05/2016

10ANS4,50%ECH18/01/2017

Page 106: Gestion de Portefeuille

 102Gestion de portefeuille obligataire

Section 2 : Evaluation des obligations 

L’évaluation est une étape cruciale du processus de gestion obligataire. Elle cherche avant tout à déterminer la vraie valeur du titre, celle obéissant à une réalité économique. 

Les méthodes d’évaluation des actifs de taux sont diverses et multiples. La majorité d’entre elles est axées sur la détermination d’un taux d’actualisation qui servira de base au calcul du prix théorique. Chaque méthode reste adaptée à un contexte et complètement inappropriée à un autre. 

Dans La suite de cette section, nous allons essayer d’évaluer  les trois obligations corporate cotées  sur  le marché obligataire  algérien. Pour  y  arriver, nous utiliserons deux méthodes dont le principe est de comparer l’obligation à un actif alternatif ; Des titres du Trésor dans la première,  des  dépôts  à  terme  dans  la  seconde.  Pour  tenir  compte  des  différences  de caractéristiques entre produit comparé et actif de comparaison, nous allons recourir à deux concepts : 

‐ Dans  la  première  méthode,  la  prime  de  risque  qui  s’explique  par  la  qualité  de signature de l’émetteur et le niveau de liquidité du titre. 

‐ Dans  la deuxième,  le spread entre  le taux de rendement actuariel et  les taux servis par la banque sur des placements bancaires d’échéances comparables. 

Mais faisons d’abord le point sur les caractéristiques des obligations à la date d’émission et au 30 Juin 2008 : 

I. Caractéristiques des obligations : 

I.1. A l’émission : 

1) Air Algérie : 

 Obligation émise au 01/12/2004 (date de jouissance), de maturité 6 ans, versant un coupon progressif de 3,75% les deux premières années, 4,50% la troisième et la quatrième, et 6% les deux dernières années. 

Le taux de rendement actuariel à l’émission est de 4,682%, et la duration 5,4436. 

2) Algérie Télécom : 

Emise au 17/10/2006, échéance 17/10/2011, versant un coupon de 4%  les deux premières années, 4,50% la troisième et la quatrième, et 7,90% la cinquième et dernière année. 

Le taux de rendement à l’émission est de 4,902%, et la duration 4,6233.   

Page 107: Gestion de Portefeuille

 103Gestion de portefeuille obligataire

3) Sonelgaz : 

La date de  jouissance des  intérêts est  le 22/05/2005,  la maturité est de 6 ans. Les taux de coupon sont successivement de 3,50%, 3,75%, 4%, 4,25%, 5% et 7%. 

Le TRA à l’émission est 4,506% et la duration est de 5,4786 années. 

I.2. Au 30 Juin 2008 : 

Vu  que  les  taux  du  marché  sont  en  constante  évolution,  il  est  inutile  d’étudier  ces obligations,  chacune  à  sa  date  d’émission.  Des  observations  en  coupe  instantanée  (à  la même date) permettent de meilleures comparaisons. 

1) AA10 : 

Le prix de marché (coupon couru) à cette date, en pourcentage du nominal, est 102,9136. Le TRA calculé sur la période restant à courir [2 ans+(154/365)] est 5,569%. La duration est de 2,2824 années, la sensibilité de 2,1620, et la convexité de 6,9068. 

A cette date, nous pouvons calculer une approximation de  la variation  relative du prix du 

titre (∆

, due à un mouvement parallèle des taux  ∆ , par : 

∆0,021620 ∆

12 6,9068 ∆  

2) AT11 : 

Le  prix  coupon  couru est  103,1164  du  nominal,  le  TRA  sur  un  restant  à  courir  de 3ans+(109/365), est  5,309%.  La  duration :  3,0636,  la  sensibilité :  2,9092,  et  la  convexité : 11,6685. 

De même que pour l’obligation Air Algérie, la variation relative du prix d’AT11 s’écrit : 

∆0,029092 ∆

12 11,6685 ∆  

3) SZ11 : 

Le  prix  coupon  couru  de  l’obligation  Sonelgaz  est  de  100,4541,  et  le  TRA  sur  la  période restante [2 ans+(326/365)] est 5,409%. Sa duration est égale à 2,7673 années, sa sensibilité est 2,6253 et sa convexité 9,5547. 

L’approximation de la variation relative du prix est donnée par : 

∆0,026253 ∆

12 9,5547 ∆  

   

Page 108: Gestion de Portefeuille

 104Gestion de portefeuille obligataire

Commentaires et analyses : 

Le tableau suivant résume les caractéristiques des trois obligations à la date du 30/06/2008 : 

Obligation  TRA  Sensibilité  Convexité  ΔP/P pour Δr=‐1%  ΔP/P pour Δr=1% AA10  5,569%  2,162051910  6,906829911 2,1966%  ‐2,1275% AT11  5,309%  2,909239778  11,66858376 2,9676%  ‐2,8509% SZ11  5,409%  2,625363283  9,554787325 2,6731%  ‐2,5776% 

Caractéristiques des obligations corporate cotées 

Le schéma suivant met en relation le taux de rendement et la sensibilité des obligations : 

 

Le titre le plus rentable est AA10, avec un TRA de 5,569% ; AT11 est le moins rentable et le plus risqué des trois ! 

La  convexité  des  obligations  est  en  relation  inverse  avec  le  niveau  de  rendement : L’obligation AA10 a  la plus faible convexité, et AT11  la plus grande. Nous en déduisons que AT11, et à un degré moindre SZ11, profitent mieux que AA10 d’une variation signifiante du niveau des taux : 

Si les taux ont tendance à grimper, la perte en valeur est plus marquée sur les obligations les moins  convexes.  Et  inversement,  si  les  taux  dégringolent,  le  gain  de  valeur  serait  plus marqué sur les obligations de convexité élevée. 

Il est clair qu’à un certain degré de variation instantanée des taux, le rendement des valeurs les plus convexes puisse atteindre celui du titre le plus rentable (AA10) : 

Pour  illustrer  nos  propos  nous  supposons  que  les  taux  changent  de  façon  parallèle  au 30/06/2008, et restent stables sur toute la période (prenons par exemple une période d’une année). 

5.250%5.300%5.350%5.400%5.450%5.500%5.550%5.600%

0 1 2 3 4

Taux

 de rend

emen

t

Sensibilité

Figure 7 : Rendement/risque des obligations corporate

AA10

AT11

SZ11

Page 109: Gestion de Portefeuille

 105Gestion de portefeuille obligataire

Quelle serait l’amplitude de variation (des taux) qui assure l’égalité des rendements de AA10 et AT11 ? 

Le  principe  est  que  la  différence  des  variations  relatives  des  prix  arrive  à  compenser  la différence  des  rendements  qui  elle,  reste  stable  (la  variation  des  taux  est  parallèle). L’utilisation du « solveur Excel »  (regarder exemple en annexe C) nous donne  les  résultats suivants : 

Hypothèse 1 : Baisse des taux 

La  variable  à  retenir  est  la  variation  des  taux  d’intérêt :  ∆ ,  la  fonction  objectif  est :  «  ∆ ∆

 » dont on  cherche à  rapprocher  la valeur de  la différence des  taux qui 

est : « 5,569% 5,309% 0,260 ». Pour  tenir compte de  l’hypothèse de baisse des  taux nous mettons la contrainte de négativité de ∆ . 

Le résultat qu’on a obtenu est : ∆ 0,344177%. 

Hypothèse 2 : Hausse des taux 

Le programme reste le même, sauf que la contrainte impose cette fois‐ci la positivité de ∆ . Le résultat obtenu est : ∆ 31,72%. Ce qui est loin d’être réel, du moins dans le contexte actuel. 

II. Evaluation : Première méthode 

Nous allons calculer  la prime de risque à  l’émission, que nous utiliserons pour  l’évaluation des trois obligations à la date du 30 Juin 2008. On l’additionne avec le taux de rendement de la valeur du Trésor dont la maturité est équivoque à celle du titre en question, et cela pour obtenir le taux d’actualisation. 

II.1. Calcul des primes de risque : 

La prime est calculée par la différence entre le taux de rendement du titre risqué et le taux sans risque prévalant pour la même échéance. 

1) Obligation Air Algérie : 

A l’émission (01/12/2004), le taux de rendement  est de 4,682%. Le taux sans risque pour la même maturité se déduit de la courbe des taux de rendement des bons du Trésor prévalant à la date d’émission (ou la date la plus proche) : 

Titre du Trésor  TRA BTC 3mois  0,300% BTC 6mois  0,220% BTA 1an 10/07/05  0,600% BTA 2ans 10/07/06  0,800% 

Les  titres  qui  encadrent  l’échéance  sont  « BTA  5ans 10/07/2009 » et « OAT 7ans 10/07/2011 ».  le  taux  sans risque est calculé par : 

1,75%509730 2,05% 1,75% 1,959% 

Page 110: Gestion de Portefeuille

 106Gestion de portefeuille obligataire

BTA 5ans 10/07/09  1,750% OAT 7ans 10/07/11  2,050% OAT 10ans 10/07/14  3,650% TRA du Trésor au 30/11/2004 

509  jours, c’est  la période séparant  l’échéance de  l’OAT de  celle  de  l’obligation  AA10,  et  730  jours  est  la différence de maturité entre l’OAT et le BTA. La prime de risque est de 2,723% (4,682%‐1,959%). 

 

2) Obligation Algérie Télécom : 

Le  taux  de  rendement  à  l’émission  (17/10/2006)  était  de  5,296%.  La  courbe  des  taux  du Trésor à la date la plus proche est : 

Titre  TRA BTC 3mois  1,800% BTC 6mois  2,030% BTA 1an 30/07/07  2,480% BTA 2ans 29/07/08  2,800% BTA 3ans 22/04/09  3,100% BTA 5ans 21/01/11  3,220% OAT 7ans 24/02/13  4,000% OAT 10ans 24/06/15  4,500% TRA du Trésor au 21/10/2006 

Les  bons  encadrant  l’échéance  (17/10/2011)  sont  le « BTA 5ans 21/01/2011 » et « l’OAT 7ans 24/02/2013 ». Le taux sans risque est : 

3,22%269765 4% 3,22% 3,494% 

La prime est de 1,801%. 

 

3) L’obligation Sonelgaz : 

Le  taux à  l’émission  (22/05/2005) est de 5,394%. Les  taux du Trésor et  la déduction de  la 

prime s’effectue comme précédemment : 

Titre  TRA BTC 3mois  0,400% BTC 6mois  0,490% BTA 1an 16/01/06  0,850% BTA 2ans 16/01/07  1,200% BTA 5ans 10/07/09  2,000% OAT 7ans 25/04/12  2,780% OAT 10ans 10/07/14  3,550% TRA du Trésor au 29/05/2005 

Les  titres  du  Trésor  qui  encadrent  la  maturité (22/05/2011) sont « BTA 5ans 10/07/09 » et « OAT 7ans 25/04/12 ». Le taux sans risque correspondant est : 

2%681

1020 2,78% 2% 2,521% 

La prime est : 2,874%. 

 

   

Page 111: Gestion de Portefeuille

 107Gestion de portefeuille obligataire

II.2. Evaluation des obligations : 

Pour l’évaluation des obligations à la date du 30 Juin 2008, nous calculerons d’abord le taux d’actualisation qui est  la somme de  la prime de  risque à  l’émission et du  taux sans  risque correspondant à l’échéance de l’obligation. 

Calcul des taux d’actualisation : 

Les taux de rendement des titres du Trésor au 30/06/2008 sont : 

Titre  Taux de rendement BTC 3 mois  0,080% BTC 6 mois  0,110% BTA 1 an 18‐mai‐2009  0,350% BTA 2 ans 29‐Juillet 2009  1,850% BTA 3 ans 10‐Janvier‐2010  2,050% BTA 5 ans 10‐Février 2012  3,100% OAT 7 ans 26‐Janvier‐2013  3,220% OAT 10 ans 21‐Janvier‐2017  3,700% OAT 15 ans 16‐Janvier‐2023  4,090% 

Taux de rendement des titres du Trésor au 30/06/2008 

La courbe de taux prend une forme normale (pente positive). Elle se présente comme  suit : 

 

Remarquons que le « BTA 3 ans 10/01/2010 » et le « BTA 5 ans 10‐Février 2012 » encadrent les échéances des  trois  titres. Les  taux  sans  risque    seront donc calculés par  interpolation linéaire entre ces deux échéances : 

   

0.000%0.500%1.000%1.500%2.000%2.500%3.000%3.500%4.000%4.500%

Figure 8 : courbe des taux de rendement des titres du Trésor au 30 Juin 2008

courbe des taux de rendement du trésor au 30 Juin 2008

Page 112: Gestion de Portefeuille

 108Gestion de portefeuille obligataire

  Calcul du TSR  TSR  Prime  TSR+Prime AA10  2,05%+(325/761).(3,10%‐2,05%)  2,498%  2,723%  5,221% AT11  2,05%+(645/761).(3,10%‐2,05%)  2,940%  1,801%  4,741% SZ11  2,05%+(497/761).(3,10%‐2,05%)  2,736%  2,874%  5,609% 

Calcul du taux d’actualisation 

Evaluation des obligations : 

1) Obligation Air Algérie : 

On utilise  le  taux d’actualisation obtenu  (5,221%) pour  calculer  la  valeur actuelle des  flux futurs  à  la  date  du  30/06/2008.  Nous  obtenons  alors  le  prix  coupon  couru  (toujours  en pourcentage du nominal) : 103,6931. 

Le coupon couru est de : 4,5 211/365 3,0062 

Le prix pieds de coupon est : 100,6869. 

2) Obligation Algérie Télécom : 

Le  prix  coupon  couru :  On  actualise  au  taux  de  4,741%  à  la  date  du  30/06/2008.  Nous obtenons alors : 104,8384. 

Coupon couru : 4 256/365 3,3513 

Prix coupon couru : 101,4871. 

3) Obligation Sonelgaz : 

Avec un taux d’actualisation de 5,609%, nous obtenons : 

Prix coupon couru : 99,9283 

Coupon couru : 0,5810 

Prix pieds de coupon : 99,3473 

Commentaires et analyses : 

Présentant  les résultats obtenus sous  forme de  tableau comparatif entre prix théorique et prix de marché : 

Obligation  Prix de marché  Prix théorique  Sur/sous évaluation AA10  100,3  100,6869  ‐0,3869 AT11  100,3  101,4871  ‐1,1871 SZ11  100  99,3473  0,6527 

Comparaison prix de marché et prix théorique 

Page 113: Gestion de Portefeuille

 109Gestion de portefeuille obligataire

La  comparaison  entre  les  prix  de  marché  et  les  prix  théorique  nous  indique  que  les obligations d’Air Algérie et d’Algérie Télécom sont sous évaluées par  le marché, tandis que ceux de Sonelgaz sont surévaluées. 

Mais  comment  expliquer  ces  écarts ?  Depuis  leur  introduction  en  bourse,  ces  titres  se négociaient  auprès  du  pair  alors  que  le  coupon  restant  est  de  plus  en  plus  important (obligations à coupon progressif). Leurs taux de rendement se trouvent alors tiré vers le haut sans qu’il y’ait pour autant une raison économique valide. 

Pour  ce qui est de  l’obligation  SZ11,  cette  sur évaluation est due  au  fait que  la prime de risque à l’émission est trop élevée par rapport aux deux autres. 

Si  l’on anticipe que  les cours des obligations vont s’ajuster sur  le court  terme,  le banquier investira dans  l’obligation  sous‐évaluée, car  son  retour vers  la valeur  théorique procure  le plus  de  gain  (en  capital).  Dans  ce  cotexte,  l’obligation  AT11  et  AA10  sont  favorisées,  et l’obligation SZ11 est à écarter. 

Supposons  maintenant  que  les  prix  de  marché  des  obligations  sont  égaux  aux  prix théoriques, c'est‐à‐dire que le marché évalue bien les titres. L’obligation la plus rentable est SZ11, la deuxième est A10 et la moins rentable est AT1168. Pour apprécier le risque de taux, nous devons calculer la duration de chacune de ces obligations. 

II.3. Critique de la méthode : 

Cette méthode procède par décomposition du  taux de  rendement actuariel en somme de deux parties : le taux sans risque et une prime rémunérant principalement le risque de crédit (et de  liquidité). En plus, elle associe  la  variation des  taux de  rendements des obligations corporate au seul changement du niveau des taux sans risque, la prime restant constante. 

C’est  là  une  grande  faiblesse  de  cette  méthode.  En  effet,  la  qualité  de  signature  des émetteurs, telle que perçue par le marché, peut varier à tout instant. 

L’autre reproche est que  le taux de référence utilisé pour  l’évaluation (taux servi sur  l’actif alternatif) est  celui des obligations du Trésor,  alors que  l’émission  a été destinée  tout  au départ à des particuliers et des entreprises qui eux ne dispose pas de  toute  l’information permettant d’apprécier la qualité de crédit. 

Reste à dire que pour la banque, cette méthode donne généralement de bons résultats car la courbe de taux est un indicateur capital. 

III. Evaluation : Deuxième méthode 

Le but étant toujours d’approcher la vraie valeur du titre. Cette méthode se base sur les taux de placement bancaire afin de déterminer le taux d’actualisation. 

                                                            68 On se réfère directement aux taux d’actualisation qui se confondent ici avec le taux de rendement. 

Page 114: Gestion de Portefeuille

 110Gestion de portefeuille obligataire

Pour une obligation donnée,  le taux d’actualisation à appliquer est  la somme du taux d’un placement bancaire de même maturité, et d’un écart  (spread)  caractérisant  le  titre. Nous chercherons d’abord à calculer le spread à l’émission, que nous utiliserons pour l’évaluation des obligations à la date du 30 Juin 2008. 

III.1. Calcul des spreads : 

Données : 

Nous prenons les taux sur les placements à terme effectués par des entreprises auprès de la BADR  Banque69.  Il  est  évident  qu’il  serait  plus  judicieux  de  travailler  sur  les  moyennes (pondérées) des taux de placements de toutes les banques de la place, et de tenir compte de leurs variations au fil du temps. 

durée (mois) Taux  Taux défiscalisé (30%)  Taux défiscalisé (25%) 3  1,25%  0,875% 0,9375% 6  1,50%  1,050% 1,1250% 

12  1,75%  1,225% 1,3125% 18  2%  1,400% 1,5000% 24  2,25%  1,575% 1,6875% 36  2,50%  1,750% 1,8750% 42  2,75%  1,925% 2,0625% 48  3%  2,100% 2,2500% 54  3,25%  2,275% 2,4375% 60  3,50%  2,450% 2,6250% 72*  4%  2,800% 3,0000% 

Taux des placements appliqués par la BADR aux entreprises 

*Les  obligations  AA10  et  SZ11  ont  une maturité  de  6  ans,  il  nous  faut  alors  le  taux  de placement à 72 mois. Nous pouvons l’estimer par extrapolation linéaire : 

72 60126 60 54  

Le taux à 72mois que l’on obtient est de 4%. 

Défiscalisation des taux de placements à terme : 

Rappelons que  les obligations  corporate  sur  lesquelles nous  travaillons  sont exonérées de toute fiscalité. Il est alors nécessaire de travailler avec des taux nets, pour que les deux types de  placements  puissent  être  comparés.  S’agissant  de  placements  effectués  par  des entreprises, le produit financier qu’ils génèrent est imposé à l’IBS (l’impôt sur le bénéfice)70 qui était de 30% (3ème colonne), il est passé à 25% en 2007 (Traité en 4ème colonne). 

                                                            69 Ces taux sont restés fixes depuis 2005. 70 En effet, les produits financiers contribuent à la réalisation du bénéfice. 

Page 115: Gestion de Portefeuille

 111Gestion de portefeuille obligataire

Les spreads à l’émission : 

Le  spread  que  l’on  utilise  est  calculé  par  la  différence  entre  le  taux  de  rendement  à l’émission de  l’obligation et  le  taux du placement bancaire de  la même maturité que  l’on obtient par interpolation linéaire. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant : 

Obligation  TRA à l’émission  Taux placement  Spreads AA10  4,682%  2,800%  1,882% AT11  4,902%  2,450%  2,452% SZ11  4,506%  2,800%  1,706% 

Spreads à l’émission 

Les  taux  utilisés  pour  trouver  les  spreads  à  l’émission  sont  les  taux  de  placements défiscalisés d’un IBS de 30%. 

III.2. Calcul du taux d’actualisation et évaluation des obligations : 

Le taux d’actualisation qu’on utilisera pour l’évaluation des obligations au 30/06/2008 est la somme du taux de placement de même maturité, défiscalisé d’un taux d’IBS de 25%, et  le spread à l’émission. 

1) Air Algérie : 

Au  30/06/2008,  la  durée  de  vie  de  l’obligation  est :  (24+(154/365)x12)  mois.  Son  taux actuariel est calculé alors par : 

10 1,6875%154365 1,8750% 1,6875% 1,882% 3,6486% 

Le prix coupon couru est 107,3233. 

Le prix de l’obligation pied de coupon est alors de 105,4237, et l’intérêt couru est de 1,8986. 

2) Algérie Télécom : 

Le taux d’actualisation est donné par : 

11 1,8750%109 2

365 2,0625% 1,8750% 2,452% 4,4389 

Le prix coupon couru : 105,7719 

Prix pied de coupon : 104,5774 

Le coupon couru : 1,1945 

3) Sonelgaz : 

On calcule le taux d’actualisation par : 

Page 116: Gestion de Portefeuille

 112Gestion de portefeuille obligataire

11 1,6875%326365 1,8750% 1,6875% 1,706% 3,7484% 

Prix coupon couru : 104,9699. 

Prix pied de coupon : 101,1740. 

Coupon couru : 3,7958. 

Commentaires et analyses : 

Comme nous l’avons souvent fait, résumons la situation dans un tableau : 

Titre  Prix de marché  Prix théorique  Sur/sous évaluation AA10  100,3  105,4237  ‐5,1237 AT11  100,3  104,5774  ‐4,2774 SZ11  100  101,1740  ‐1,174 

Comparaison prix de marché et prix théorique 

On peut conduire la même analyse que pour la première méthode, nous nous en passerons de crainte de céder à la répétition. 

Tout de même, nous dirions que cette méthode laisse apparaitre les obligations cotées sous évaluées par  le marché. Ce résultat soulève des  interrogations quand à  la méthode utilisée et quand au marché en lui‐même : 

III.3. Critique de la méthode : 

La  faiblesse de cette méthode vient de  la difficulté de  sa mise en œuvre.  Il va  falloir  tout d’abord collecter  l’information  sur  les  taux de dépôts pratiqués par  les banques, avant de procéder à  l’évaluation. En plus, ces taux varient d’une banque à une autre, et  les produits qui peuvent être considérés comme alternatifs aux obligations sont nombreux. 

Un autre point de moindre importance, mais qui mérite tout de même d’être passé en vue, c’est le fait que l’IBS a été appliqué sur la totalité du produit financier, alors qu’il est appliqué en  réalité  sur  le  résultat  des  opérations  financières  (produits  financiers  –  charges financières). 

Elle  peut  être  considérée  comme  adaptée  aux  entreprises  qui  peuvent  comparer  les obligations aux dépôts à terme. 

   

Page 117: Gestion de Portefeuille

 113Gestion de portefeuille obligataire

Section 3 : Gestion de portefeuille  

Dans  cette  section,  nous  allons  d’abord  analyser  le  portefeuille  de  la  BNA,  composé  des titres cotés en bourse. Ensuite, Nous conduirons diverses études dans différents univers de référence, le but étant toujours de trouver la structure optimale du portefeuille à la date du 30 Juin 2008 : 

‐ Une  étude  historique  sur  les  trois  obligations  corporate  nous  éclairera  sur  la composition des portefeuilles efficients, selon le critère espérance/écart‐type ; 

‐ Dans  le  même  univers,  une  stratégie  active  nous  permettra  d’améliorer  les performances du portefeuille de la BNA, en ne changeant que sa composition ; 

‐ L’application d’une stratégie passive d’immunisation permettra par la suite d’annuler le risque de taux sur  le portefeuille de  la BNA  (obligations corporate et OAT) en ne jouant que sur sa composition. 

I. Présentation du portefeuille de la BNA : 

La valeur totale du portefeuille de  la BNA à  la date du 30/06/2008 est de : 10 079 307 336 DA,  15,78%  investie  en  obligations  corporate  et  84,22%  en OAT.  Son  taux  de  rendement actuariel est de 3,72%, sa duration s’élève à 5,28 années et sa sensibilité à 5,0971. 

Titre  Valeur marchande  % dans le portefeuille  Duration  TRA AA10           246 992 876,71   2,450%

15,784% 2,282  5,569%

AT11        1 340 513 698,63   13,300% 3,064  5,309%SZ11                3 385 303,49   0,034% 2,767  5,409%7ANS 4,50% ECH23/01/2011              22 486 857,53   0,223%

84,216% 

2,441  2,412%7ANS 4,25% ECH25/03/2012        1 978 014 390,41   19,625% 3,505  2,521%7ANS 4,00% ECH24/02/2013              50 018 236,99   0,496% 4,293  2,828%7ANS 4,00% ECH26/01/2014        2 082 384 760,27   20,660% 5,032  3,564%10ANS 4,50% ECH25/05/2016        1 200 644 109,59   11,912% 6,819  3,907%10ANS 4,50% ECH18/01/2017        3 154 867 102,74   31,300% 7,190  3,768%Portefeuille      10 079 307 336,37    100,000%    5,281  3,720%

Portefeuille BNA des obligations cotées en bourse 

 

Si  l’on  s’intéresse  uniquement  au  sous  portefeuille  composé  uniquement  des  titres corporate, on constatera qu’il est d’une valeur de 1 590 891 878 DA. Son taux de rendement est de 5,34%, et sa sensibilité aux taux est de 2,79 pour une duration de 2,94. 

 

 

                                                            71 Regarder détails dans le tableau suivant. 

Page 118: Gestion de Portefeuille

 114Gestion de portefeuille obligataire

Obligation  Valeur marchande  % dans le portefeuille Duration TRA  SensibilitéAA10         246 992 876,71   15,525% 2,282 5,569%  2,162AT11     1 340 513 698,63   84,262% 3,064 5,309%  2,909SZ11             3 385 303,49   0,213% 2,767 5,409%  2,625Portefeuille     1 590 891 878,84   100,000% 2,942 5,340%  2,793

Portefeuille BNA des obligations corporate 

Nous pouvons  relever dors et déjà que  ce portefeuille est  concentré  sur  le  titre  le moins rentable, et le plus sensible aux variations des taux. 

II. L’analyse historique et le plan espérance/variance : 

Objectif : 

Cette  étude  empirique  se  base  sur  les  taux  de  rentabilité  hebdomadaires  des  trois obligations  corporate  cotées  en  bourses  afin  de  déterminer,  dans  cet  univers,  les portefeuilles  optimaux.  Pour  y  arriver,  nous  allons  tout  d’abord  calculer  la moyenne  et l’écart  type des performances  réalisées  (sur  sept  jours). Par  la  suite,  ces deux  statistiques seront  utilisées  comme  estimateurs  au  couple  rendement  espéré/écart  type  attendu. Un positionnement  de  ces  paramètres  sur  le  plan  espérance/écart‐type  permettra  de déterminer  les  valeurs  dominées  et  la  frontière  efficiente  qui  regroupe  l’ensemble  des portefeuilles efficients. 

Hypothèses de travail : 

1) Les titres sont liquides : L’investisseur peut vendre ou acheter des obligations à tout instant. 

2) Les coûts de transactions sont nuls. 

La première hypothèse est motivée par le fait que si un investisseur désire rendre effectif sa rentabilité,  il pourrait  immédiatement rendre  liquide ses obligations, et ce, sans décote de liquidité. 

La deuxième a été posée par nécessité : Vu que les trois obligations ne sont cotées ensemble que  depuis  le  12  Février  2007,  nous  allons  travailler  sur  des  périodicités  courtes  (une semaine) afin d’obtenir un échantillon  suffisamment grand permettant  la minimisation du biais d’estimation. Cependant,  l’utilisation d’une périodicité de sept  jours  laisse dégager de petites valeurs de  rentabilité qui  risquent de passer au négatif  si  l’on  intègre  les coûts de transactions. 

Extraction des données : Tableau récapitulatif en Annexe C 

Nous partons de données brutes :  Il  s’agit des  cours pieds de  coupon en pourcentage du nominal (notés « V ») prises toutes les semaines, du 12 Février 2007 au 30 Juin 2008. 

   

Page 119: Gestion de Portefeuille

 115Gestion de portefeuille obligataire

Le coupon couru (cc) : 

L’intérêt  couru  est  calculé,  selon  la  pratique  des  banquiers  en  Algérie,  au  prorata  d’une année de 365 jours72 : 

Pour  l’obligation  AA10,  le  taux  de  coupon  est  de  4,5%  pendant  toute  la  durée  d’étude. L’intérêt couru du 01/12/2006 au 12/02/2007 est calculé comme suit : 

4,5 73 365 0,90000 

Pour AT11, le taux facial est de 4% sur la période et l’intérêt couru jusqu’à la première date est : 

4 118 365 1,29315 

Pour  SZ11,  le  taux  nominal  est  de  3,75%  avant  le  22/05/2007,  de  4%  du  23/05/2007  au 22/05/2008, et de 4,25% du 23/05/2008 au 30/06/2008. 

3,75 266 365 2,73287 

Pour les périodes qui suivent et pour les trois obligations, on calcule le coupon couru par : 

7365  

Le taux de rentabilité sur 7 jours : 

Le taux de rentabilité (sur une semaine) à la date « t+7jours » est calculé par : 

 = plus‐value relative + rendement 

Remarque : 

Dans  le cas ou  le coupon est perçu durant  la semaine,  le rendement calculé par  la formule 

«   » est négatif car il ne tient pas compte de ce paramètre73. 

Pour  y  remédier, nous  supposerons   qu’une  fois  le  coupon perçu,  il  est  réinvesti  au  taux monétaire jusqu’à la fin de la période. Nous avons pu obtenir le taux au jour le jour, sur 48 heures et pour une semaine. Les autres sont déduits par interpolation linéaire74 : 

 

                                                            72 La première  interrogation qui vient à  l’esprit est si  l’année était bissextile ?  Il serait plus  juste de prendre l’année civile comme base de calcul, plutôt que de prendre 365 jours. 73 Les dates correspondantes sont suivies par le signe « * ». 74 Regarder partie théorique CHI‐S1. 

Page 120: Gestion de Portefeuille

 116Gestion de portefeuille obligataire

Durée  1 jour  2 jours  3 jours  4 jours  5 jours  6 jours  7 jours Taux  1,21875% 1,25%  1,40%  1,55%  1,70%  1,85%  2,00% 

Taux monétaires 

Sous l’hypothèse de capitalisation journalière des taux monétaires, le rendement s’écrit : 

 est le taux de placement monétaire sur « d jours », et « d » la durée séparant la date de perception du coupon et la fin de la période en cours. 

Le plan espérance/écart‐type et les portefeuilles efficients : 

Calcul des paramètres : 

L’estimateur de l’espérance des rentabilités est calculé par :  ∑   et celui 

de l’écart type par :  ∑  

Les résultats pour les trois obligations sont résumés dans le tableau suivant : 

  AA10  AT11  SZ11 Moyenne  0,000762379  0,000704282  0,000744434 Ecart type  0,001182297  0,002464298  0,000029400 

Espérance/écart‐type des obligations corporate cotées 

Cela signifie que pour AA10 par exemple, le taux de rentabilité moyen sur une période d’une semaine est de 0,0762379%, et l’écart type des rentabilités 0,1182297%. 

La valeur de    pour l’obligation Sonelgaz s’explique par la variation du taux de coupon servi car le cours lui, est resté inchangé tout au long de la période d’étude. 

La  covariance  est  calculée  par :  ,∑

  tel  que    et 

10, 11, 11 . La matrice de variance‐covariance pour le vecteur (AA10, AT11, SZ11) s’écrit : 

1.397830000 0.421046000 0.0053821200.421046000 6.072760000 0.0036797400.005382120 0.003679740 0.000864333

10  

Et la matrice des corrélations : 

1 0.146549327 0.1570220640.146549327 1 0.0515059470.157022064 0.051505947 1

 

 

Page 121: Gestion de Portefeuille

 117Gestion de portefeuille obligataire

Représentation graphique : 

On  représente  les  points  AA10  (0,000762379 ;  0,001182297),  AT11  (0,000704282 ; 0,002464298)  et  SZ11  (0,000744434 ;  2,93995E‐05)  dans  un  plan.  L’axe  des  ordonnés représente l’espérance de la rentabilité, et l’axe des abscisses sa dispersion. 

 

Figure 9 : Le plan espérance/écart‐type 

Intéressons nous aux caractéristiques des trois titres : 

Le  premier  point  qui  attire  notre  attention  est  celui  représentant  l’obligation  Algérie Télécom. Ce  titre offre une rentabilité  inférieure aux autres pour un niveau de risque plus élevé. De ce fait, il est dominé par les deux autres valeurs. 

Ainsi,  nous  arrivons  au  terme  de  l’analyse  historique  des  rentabilités.  Reste  alors  la composition du portefeuille. 

Composition du portefeuille : 

On se positionne désormais au 30 Juin 2008, date de choix du portefeuille : 

Un  investisseur  désirant  se  constituer  un  portefeuille  d’obligations  corporate,  en  fondant son choix sur l’analyse historique, exclura les titres dominés de son univers de référence. 

Supposons que  le montant prêt à être  investi est  . Un portefeuille excluant  l’obligation 

AT11 contiendra   en obligation AA10 et  1  en SZ11, tel que 0 175 

Nous avons  stimulé une dizaine de portefeuilles en changeant  la valeur de  . Nous avons calculé par  la suite  la rentabilité espérée et  le niveau de risque de chacun d’entre eux. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant : 

                                                            75 Cette condition signifie que les ventes à découvert ne sont pas permises. 

0.070%

0.071%

0.072%

0.073%

0.074%

0.075%

0.076%

0.077%

0.000%0.050%0.100%0.150%0.200%0.250%0.300%

rend

emen

t moyen

écart type

AA10

AT11

SZ11

1

2

3

4

5

6

7

BNA

Page 122: Gestion de Portefeuille

 118Gestion de portefeuille obligataire

  é 0  1  0,000744434  2,93995E‐05 0,1  0,9  0,000746228  0,000125089 0,2  0,8  0,000748023  0,000241223 0,3  0,7  0,000749817  0,000358453 0,4  0,6  0,000751612  0,000475969 0,5  0,5  0,000753406  0,000593602 0,6  0,4  0,000755201  0,000711294 0,7  0,3  0,000756995  0,000829019 0,8  0,2  0,00075879  0,000946766 0,9  0,1  0,000760584  0,001064526 1  0  0,000762379  0,001182297 

Portefeuilles stimulés 

Nous avons intégré ces résultats dans le plan espérance/écart type. 

La  question  qui  se  pose  est  le  choix  de  la  valeur  de  .  Cela  relève  de  la  psychologie  de l’investisseur  (degré  d’aversion  au  risque)  et  de  ses  objectifs  de  gestion  (rendement espéré/risque). 

Faisant le point sur la situation du portefeuille corporate de a BNA 

Positionnement du portefeuille BNA : 

Nous allons calculer la rentabilité hebdomadaire du portefeuille de la BNA : 

E(BNA) = 15,525% E(AA10) + 84,262% E(AT11) + 0,213% E(SZ11) = 0,00071339 = 0,07134% 

La variance du portefeuille est calculée par le produit matriciel : 

15,52% 84,26% 0,21%1.3978300 0.4210460 0.00538210.4210460 6.0727600 0.00367970.0053821 0.0036797 0.0008643

15,52%84,26%0,21%

10  

L’écart type est alors de l’ordre de 0,002110825. 

Il se trouve alors que le portefeuille BNA est inefficient selon le critère moyenne/variance. 

III. Amélioration des performances et stratégies actives : 

III.1. marché des obligations corporate : 

Avant de  commencer  le processus de  gestion,  faisant d’abord  le point  sur  le marché des titres de référence (obligations corporate cotées) à la date de l’étude (30/06/2008). 

 

 

 

Page 123: Gestion de Portefeuille

 119Gestion de portefeuille obligataire

Titre  nominal emprunt  Capitalisation  % dans marché  TRA  Duration AA10      14 184 120 000,00        14 597 402 510,14    31,549% 5,569%  2,282AT11      15 221 340 000,00        15 695 703 678,08    33,923% 5,309%  3,064SZ11      15 903 050 000,00        15 975 267 275,00    34,527% 5,409%  2,767marché      45 308 510 000,00        46 268 373 463,22    100,000% 5,426%  2,715

Marché des obligations corporate 

Le taux de rendement moyen76 du marché est de 5,426%, et sa sensibilité à un mouvement parallèle affectant le niveau des taux est 2,575. 

Le portefeuille BNA des obligations corporate cotées affiche un taux de rendement inférieur (5,340%) à celui du marché et une sensibilité plus grande (2,793). 

III.2. Application d’une stratégie active sur le marché des obligations corporate : 

Nous chercherons à accroître le taux de rendement du portefeuille de la BNA en changeant sa composition. En ce qui est de  la sensibilité, notre objectif dépendra de  l’anticipation des évolutions des taux d’intérêt : 

Stratégie 1 : anticipation de baisse des taux 

Le but  ici est d’augmenter  la duration du portefeuille pour profiter au maximum de cette baisse. 

Dans  l’univers des obligations  corporate  cotées, nous nous  fixons  les  objectifs de  gestion suivants : 

‐ Objectif de  rentabilité : prenons 5,50%, c’est  le  taux à mis chemin entre  le TRA du marché et le TRA du titre AA10, le plus rentable. Rappelons que ce taux de rentabilité ne se réalisera que si les taux restent stables sur la période. 

‐ Objectif  de  risque :  Nous  cherchons  à  accroitre  au  maximum  la  sensibilité77  du portefeuille cible afin de pouvoir profiter du gain en valeur qui viendra accroitre  le taux de rendement cible. 

Le programme d’optimisation qui permet d’obtenir la structure du portefeuille ciblé s’écrit : 

max . 10 . 11 . 11. 10 . 11 . 11 5,50%

; 0 1

 

La  fonction  objectif  est  la  duration  du  portefeuille,  que  l’on  cherche  à  maximiser.  La première contrainte est  le taux de rendement du portefeuille ciblé,  la seconde signifie que 

                                                            76 Calculé par la moyenne des taux de rendement actuariels pondérés par les valeurs relatives dans le marché. 77 Nous travaillerons sur la duration puisque le résultat serait le même. 

Page 124: Gestion de Portefeuille

 120Gestion de portefeuille obligataire

les ventes à découvert ne  sont pas permises. La  troisième contrainte  relève du bon  sens : l’investisseur achète des titres à concurrence du montant à sa disposition. 

La résolution du programme à  l’aide du Solveur d’Excel  (annexe), nous donne  les résultats suivant : 

Titre  % dans portefeuille  TRA  Duration  Sensibilité AA10  61,359% 5,569% 2,282 2,162 AT11  0,000% 5,309% 3,064 2,909 SZ11  38,641% 5,409% 2,767 2,625 Portefeuille  100,000% 5,500% 2,470 2,341 

Portefeuille optimal sous l’hypothèse 1 

La nouvelle composition du portefeuille nous conduit au  taux de rendement cible, et à un niveau de sensibilité de 2,34 au lieu de 2,79. 

Si  les  taux  du  marché  baissent  réellement,  la  banque  réalise  un  gain  supplémentaire immédiat.  Cependant,  si  elle  détient  le  portefeuille  pour  plus  de  temps,  son  rendement serait à discuter, car l’hypothèse de réinvestissement des flux intermédiaires au même taux n’est plus vérifiée.  Il serait alors préférable de vendre  les titres dès que  les taux arrivent à leur plus bas niveau. 

Stratégie 2 : Anticipation de hausse des taux 

Le but est de  rendre  la duration  la plus petite possible afin de  limiter  les pertes en valeur causées par la hausse des taux. 

Le programme mathématique reste le même, sauf que cette fois‐ci la fonction objectif est à minimiser : 

min . 10 . 11 . 11. 10 . 11 . 11 5,50%

; 0 1

 

Les résultats de l’optimisation sont dans le tableau suivant : 

Titre  % dans prtf  TRA  Duration  Sensibilité AA10  78,733% 5,569% 2,282 2,162 AT11  21,267% 5,309% 3,064 2,909 SZ11  0,000% 5,409% 2,767 2,625 prtf  100,000% 5,500% 2,449 2,321 

Portefeuille optimal sous l’hypothèse 2 

Cette  structure du portefeuille permet de passer d’un  rendement de 5,34%  à un  taux de 5,50%, tout en réduisant la sensibilité à 2,62. 

Page 125: Gestion de Portefeuille

 121Gestion de portefeuille obligataire

IV. Stratégie passive : l’immunisation 

L’immunisation  d’un  portefeuille  obligataire  permet  d’annuler  le  risque  de  taux.  Pour  y arriver  dans  le  cadre  de  petites  variations,  il  suffit  d’égaliser  la  duration  à  l’horizon d’investissement. 

Nous essayerons d’abord d’immuniser le portefeuille de la BNA (corporate et OAT cotées) en jouant sur sa composition (on change les proportions des obligations dans le portefeuille). 

Jusqu’à  présent  nous  avons  négligé  les  coûts  de  transaction.  Dans  cette  partie,  nous  en prenons compte pour déterminer le taux de rendement effectif (taux prenant en compte les coûts de transactions). 

IV.1. Hypothèses et fixation des objectifs : 

On suppose que la banque est averse au risque de variation des taux et désire l’annuler tout en ne prenant position que sur  les titres déjà en portefeuille (c.‐à‐d.  l’univers de référence est les obligations en portefeuille). 

L’opération de restructuration nécessite que le marché soit liquide pour que l’on procède au 30/12/2008 à  l’achat de  certaines obligations et à  la  vente de  certaines d’autres,  tout en évitant au maximum l’engagement de sommes supplémentaires. 

Ces transactions engées en bourse ne sont pas sans frais : La SGBV prélève une commission de 0,15%, sur  laquelle est calculée  la TVA. Si  l’investisseur était une personne autre que  la banque, on aurait ajouté la commission de l’IOB. 

La  formulation de  l’objectif est alors simple : On cherche à  immuniser  le portefeuille de  la BNA en jouant sur sa composition uniquement. 

IV.2. Immunisation du portefeuille de la BNA par la duration : 

La valeur totale du portefeuille (intérêts courus) correspond à 100% du montant disponible. On le répartit sur les titres de référence de telle sorte que sa valeur future soit certaine (ou presque). 

A. Immunisation d’un flux unique intervenant dans 3 ans : 

Trouver la structure optimale du portefeuille : 

Nous supposons que la BNA devrait faire face à un flux intervenant dans 3 ans78. On trouve la composition du portefeuille qui permet de l’immuniser par la méthode suivante : 

On cherche les valeurs des  79 permettant la résolution du programme linéaire suivant : 

                                                            78 Ça peut correspondre à une sortie de Trésorerie par exemple. 79Il y’a autant de variables que de titres dans le portefeuille (c'est‐à‐dire que  9 ici). 

Page 126: Gestion de Portefeuille

 122Gestion de portefeuille obligataire

~ 3

1, 2, … 9 ; 0

1

 

La  résolution du programme peut donner plusieurs  solutions80. Se pose alors  la question : Quelle  valeur  devrons‐nous  retenir ?  Le  solveur  procède  par  itérations  afin  de  trouver  la solution  la  plus  proche  des  valeurs  initiales  données  aux  ,  c’est  celle  permettant  de minimiser  les coûts de  transactions. S’agissant d’une restructuration,  les valeurs de départ des xi sont les poids des titres dans le portefeuille initial. Le solveur trouve la solution la plus proche des valeurs données, et les coûts de l’opération engagée se trouvent alors minimisés. 

La solution trouvée est dans le tableau suivant : 

Titre  % initial  % dans le portefeuille immunisé AA10 ( )  2,450% 64,645% AT11 ( )  13,300% 9,294% SZ11 ( )  0,034% 0,000% 7ANS 4,50% ECH23/01/2011(  )  0,223% 0,000% 7ANS 4,25% ECH25/03/2012 ( )  19,625% 13,359% 7ANS 4,00% ECH24/02/2013 ( )  0,496% 0,000% 7ANS 4,00% ECH26/01/2014 ( )  20,660% 6,564% 10ANS 4,50% ECH25/05/2016(  )  11,912% 0,000% 10ANS 4,50% ECH18/01/2017 ( 31,300% 6,138% Portefeuille  100,000% 100,000% 

Immunisation d’un flux intervenant dans trois ans 

Les  caractéristiques  du  nouveau  portefeuille  (en  termes  de  taux  de  rendement  actuariel, duration et sensibilité) sont résumées dans le tableau suivant : 

Titre  % dans le portefeuille TRA  Duration  Sensibilité AA10  64,645% 5,569% 2,282  2,162AT11  9,294% 5,309% 3,064  2,909SZ11  0,000% 5,409% 2,767  2,6257ANS 4,50% ECH23/01/2011  0,000% 2,412% 2,441  2,3837ANS 4,25% ECH25/03/2012  13,359% 2,521% 3,505  3,4187ANS 4,00% ECH24/02/2013  0,000% 2,828% 4,293  4,1757ANS 4,00% ECH26/01/2014  6,564% 3,564% 5,032  4,85910ANS 4,50% ECH25/05/2016  0,000% 3,907% 6,819  6,56310ANS 4,50% ECH18/01/2017  6,138% 3,768% 7,190  6,929Portefeuille  100,000% 4,583% 3  2,869

Caractéristiques du portefeuille immunisant un flux intervenant dans trois ans 

                                                            80 Il ya plus de variables que d’équations. 

Page 127: Gestion de Portefeuille

 123Gestion de portefeuille obligataire

Le nouveau portefeuille offre un taux de rendement annuel de 4,58% sur un horizon de trois ans, au lieu de 3,72% incertain dans la situation initiale. On explique cette amélioration par la  concentration  du  portefeuille  immunisé  sur  les  valeurs  corporate,  et  plus  précisément l’obligation Air Algérie qui représente à elle seule prêt de 65% du total. 

Donc, pour un flux de 100 intervenant dans trois ans, on investit une somme de , %

87,43 dans les proportions déjà calculées. 

Si l’on revient au cas de la BNA, la somme à investir aujourd’hui est, par hypothèse, la valeur de marché du portefeuille qui est de 1 590 891 878,84 DA. Et le montant que l’on obtiendra dans trois ans est : 1 590 891 878,84.(1+4,58%)3 = 1 819 801 218,75 D.A. 

Détermination des coûts de transactions : 

Avant de pouvoir calculer  les coûts relatifs à  l’opération de restructuration du portefeuille, nous devant d’abord  trouver  le nombre de  titres à acheter et à vendre. Pour y arriver, on doit  calculer  le  nombre  à  détenir,  duquel  sera  déduit  le  nombre  initialement  détenu.  La valeur obtenue  est  affectée d’un  signe positif ou négatif  indiquant  le  sens de  l’opération (achat ou vente respectivement) qui doit être prise en valeur absolue. 

Le tableau suivant résume la situation : 

Titre  Montant (DA)  prix (DA)  Quantité Quantité arrondie

Quantité initiale 

volume transigé

Val absolue

AA10  6 514 064 063,99  10 291,37  632 963,75  632964  24000  608964 608964AT11  936 566 909,80  10 311,64  90 826,15  90826  130000  ‐39174  39174 SZ11  0,00  10 045,41  0,00  0  337  ‐337  337 7ANS 4,50% ECH23/01/2011 

0,00  1 070 802,74  0,00  0  21  ‐21  21 

7ANS 4,25% ECH25/03/2012 

1 346 155 831,32  1 072 094,52  1 255,63  1256  1845  ‐589  589 

7ANS 4,00% ECH24/02/2013 

0,00  1 064 217,81  0,00  0  47  ‐47  47 

7ANS 4,00% ECH26/01/2014 

661 388 393,59  1 038 595,89  636,81  637  2005  ‐1368  1368 

10ANS 4,50% ECH25/05/2016 

0,00  1 044 038,36  0,00  0  1150  ‐1150  1150 

10ANS 4,50% ECH18/01/2017 

618 545 822,20  1 072 719,18  576,61  577  2941  ‐2364  2364 

Portefeuille  10 076 721 020,89             Volume des transactions pour obtenir le portefeuille immunisant un flux à trois ans 

‐ La colonne « Montant » désigne  le montant à  investir dans chaque obligation.  Il est calculé par le produit de la proportion calculée dans la phase précédente et la valeur du portefeuille à  la date du 30/06/2008. Nous avons vérifié que  les montants  sont 

Page 128: Gestion de Portefeuille

 124Gestion de portefeuille obligataire

inférieurs  à  la  capitalisation  boursière  des  titres81.  Si  ce  n’était  pas  le  cas,  nous aurions  ajouté  une  autre  contrainte  qui  plafonnerait  le  montant  à  investir  dans chaque titre à sa capitalisation. 

‐ Le prix du titre (en DA) est calculé par le produit de la valeur nominale de l’obligation par le prix intérêts couru, exprimé en pourcentage du nominal. 

‐ La  colonne « quantité » donne  le nombre de  titres à détenir de chaque obligation, afin que le portefeuille soit immunisé. 

‐ Dans la colonne suivante, nous avons arrondi la quantité trouvée au nombre entier le plus  proche.  Cela  peut  nécessiter  une  mise  de  fonds  supplémentaire  ou  une économie par rapport au montant global (valeur de marché du portefeuille initial) 

‐ Nous avons obtenu le « Volume transigé » par écart entre le portefeuille immunisé et les positions initiales. Ensuite, nous avons calculé sa valeur absolue qui apparaît dans la dernière colonne. 

Rappelons que  les coûts de  transactions sont  les commissions de  la SGBV, calculées sur  le prix  pieds  de  coupon,  et  la  TVA  sur  ces  commissions.  Les  résultats  sont  résumés  dans  le tableau suivant : 

Titre  Val absolue Nominal (DA)  cours  coûts (en DA) AA10  608 964 10 000 100,3 10 719 380,15AT11  39 174 10 000 100,3 689 566,21SZ11  337 10 000 100 5 914,357ANS 4,50% ECH23/01/2011  21 1 000 000 105,12 38 741,987ANS 4,25% ECH25/03/2012  589 1 000 000 106,08 1 096 543,667ANS 4,00% ECH24/02/2013  47 1 000 000 105,03 86 634,007ANS 4,00% ECH26/01/2014  1 368 1 000 000 102,15 2 452 458,0610ANS 4,50% ECH25/05/2016  1 150 1 000 000 103,96 2 098 172,7010ANS 4,50% ECH18/01/2017  2 364 1 000 000 105,25 4 366 633,05

Total des commissions  21 554 044,15Calcul des coûts de transactions 

La formule permettant d’obtenir les coûts est : 

û 100 0.15% 1 17%  

La première composante est  les commissions ( 0.15%), et  la seconde, 

la TVA ( 0.15% 17%). 

La somme des coûts d’achats ou vente que devrait effectuer la BNA au 30/06/2008 s’élèvent à 21 554 044 D.A. 

   

                                                            81 Le cas contraire serait impossible à réaliser. 

Page 129: Gestion de Portefeuille

 125Gestion de portefeuille obligataire

Remarque : 

Au  30/06/2008,  la  banque  doit  supporter  les  frais  de  reconsidération  du  portefeuille.  En outre,  elle  doit,  en  cas  de  nécessité,  effectuer  une mise  supplémentaire  afin  de  pouvoir acquérir le nombre de titres projeté82. 

Dans notre cas,  la banque devra acheter pour 10 077 727 262,74 D.A. de titres alors que  la valeur  initiale du portefeuille est de 10 076 721 020,89 D.A. Cela nécessite un  apport de fonds supplémentaire de 1 006 241,85 D.A. 

La BNA doit alors acheter des  titres pour 1 006 241,85 D.A  supplémentaire, et payer des coûts de transactions s’élevant à 21 554 044,15 D.A. (le total de l’apport supplémentaire de la BNA est 22 560 286 D.A.) 

Calcul du taux de rendement effectif : 

La  valeur  actuelle  (toujours  au 30/06/2008) des obligations  générant des  revenus dans  le nouveau  portefeuille  est  10 077 727 262,74  D.A.  et  le  taux  de  rendement  moyen  est approximativement 4,583%. Nous avons négligé  l’effet de  l’arrondissement du nombre de titres sur  le taux de rendement car  l’écart relatif par rapport à  la situation d’immunisation parfaite est marginal (moins de 0,01%). 

La valeur du portefeuille à la fin des trois ans est donnée par : 

10 077 727 262,74 1 4,583% 11 527 818 571,16 

Ensuite nous essayerons de trouver  le taux permettant d’égaliser  la valeur actualisée de ce montant  à  la  somme  de  la  valeur  actuelle  du  portefeuille  et  les  coûts  de  l’opération d’immunisation, tel que défini : 

111 527 818 571,1610 099 281 306,89 

Le dénominateur est la somme du montant de l’investissement en titres et des coûts de restructuration du portefeuille. 

Ce taux est le rendement effectif du portefeuille immunisé. Il tient compte à la fois, du taux de  rendement moyen des obligations détenues et des coûts engagés afin de permettre  la restructuration du portefeuille. 

Remarque : 

Bien entendu, la réalisation de cet objectif de rendement n’est pas d’une certitude absolue. Deux facteurs viennent perturber ce taux : 

                                                            82 L’arrondissement crée des écarts entre la somme disponible et la valeur‐objectif. 

Page 130: Gestion de Portefeuille

 126Gestion de portefeuille obligataire

Le premier est dû au fait que nous avons négligé les effets de la convexité : La convexité du portefeuille (≥ 0) étant supérieure à celle du flux futur (= 0), cela signifie que suite à un choc de taux, la performance se trouve améliorée par un gain en valeur. 

Le  deuxième  a  une  cause  bien  connue :  durée  et  duration  n’évoluent  pas proportionnellement.  Alors  que  pour  rester  immunisé,  le  portefeuille  doit  avoir  à  tout instant une duration égale à  la durée restant à courir. Donc, des opérations d’achats et de ventes sont conduites de  façon continuelle  (ou avec une périodicité courte), et  les coûts y afférant viennent s’imputer du rendement. 

Le  résultat  concomitant  de  ces  deux  sources  d’incertitude  constitue  le  biais  de  cette opération d’immunisation. 

B. Immunisation d’un flux unique intervenant dans 4 ans : 

Nous  procédant  exactement  comme  précédemment.  Les  résultats  de  l’optimisation  nous donnent le vecteur : 

(36,406% ; 11,473% ; 0,000% ; 0,000% ; 16,767% ; 0,000% ; 14,230% ; 1,301% ; 19,823%) 

Les  coûts  de  transactions  sont  de  l’ordre  de  11  779  242,33  D.A.  et  le  montant supplémentaire né de l’arrondissement du nombre de titres est 786 791,58 D.A. (la somme est 12 566 033,90 D.A.). 

Le taux de rendement est 4,061%, et le taux effectif 4,030%. 

C. Immunisation d’un flux unique intervenant dans 5 ans : 

Nous avons obtenu le vecteur suivant (toujours dans le même ordre) : 

(10,136% ; 12,911% ; 0,000% ; 0,144% ; 19,016% ; 0,000% ; 19,290% ; 9,651% ; 28,854%) 

Les coûts sont de l’ordre de 2 670 093,17 D.A. et la banque doit acheter des titres pour 272 012,81 D.A. en moins que le montant initial (ce qui nous donne un total de 2 398 080,36 D.A. supplémentaires). 

Le taux de rendement est 3,785%. Après prise en compte des coûts, il passe à 3,779%. 

Analyse comparative de l’immunisation des trois flux : 

Nous  remarquons  que  le  taux  de  rendement  du  portefeuille  immunisé  baisse  avec l’éloignement du flux auquel il devrait faire face. Cela est illustré dans le graphique suivant : 

Page 131: Gestion de Portefeuille

 127Gestion de portefeuille obligataire

 

1, 2 et 3 sont respectivement le portefeuille immunisé à 3, 4 et 5 ans. 

La  raison de  cette baisse est qu’à  chaque  fois que  l’horizon d’investissement  s’éloigne,  le portefeuille se concentre de plus en plus sur les obligations longues, qui ne sont autres que les OAT (elles ont les taux les plus bas), afin de ramener la duration à la valeur cible. 

D. immunisation de flux multiples : 

Faisons l’hypothèse que la BNA se trouve face à trois flux, le premier intervenant dans trois ans, le deuxième dans quatre ans et le troisième dans cinq ans. 

Elle  procède  d’abord  à  l’immunisation  de  chaque  flux  indépendamment  des  deux  autres. Ensuite,  pour  trouver  la  composition  du  portefeuille  qui  immunise  les  trois  flux simultanément,  elle  doit  calculer  une  moyenne  pondérée  des  proportions  à  détenir  de chaque obligation (dans les trois portefeuilles). Le facteur de pondération est le rapport de la valeur actualisée du flux et la somme des valeurs actualisées des trois flux. 

Par exemple, quelle est  la proportion du  titre AA10 dans un portefeuille  immunisant  trois flux futur de même valeur (100 par exemple) ? 

On calcul d’abord la valeur actualisée au taux correspondant de chaque flux : 

‐ Pour le flux à 3 ans : . %

87,608% du montant du flux ; 

‐ Pour le flux à 4 ans : . %

85,380% du montant global du flux ; 

‐ Pour le flux à 5 ans : . %

83,071% du montant de ce flux. 

Les facteurs de pondération sont donnés par la division de chacune de ces trois valeurs sur la somme des trois (la somme est 256,06%). 

3.400%

3.600%

3.800%

4.000%

4.200%

4.400%

4.600%

1 2 3

Figure 10 : TRA effectif

TRA effectif

Page 132: Gestion de Portefeuille

 128Gestion de portefeuille obligataire

La proportion du titre AA10 dans  le portefeuille qui  immunise  les trois  flux simultanément est calculée par : 

87.608256.059 64,645%

85.380256.059 36,406%

83.071256.059 10.136% 37,545% 

Pour  les autres obligations, on procède de  la même  façon afin de déterminer  leurs poids dans le portefeuille immunisé. 

Remarque : 

Cette méthode d’immunisation de flux multiples est un peu complexe car  il faut passer par les  flux  individuellement avant de  composer  le portefeuille  immunisant  les  trois  flux. Une méthode bien plus  simple  consisterait à éliminer de  l’univers de  référence  les obligations dont la duration est comprise entre celle du premier flux et celle du dernier. Par la suite, on cherche un portefeuille, composé des titres restants, dont la duration est égale à la duration moyenne des flux de sortie. 

Pour  le  portefeuille  de  la  BNA,  l’application  de  cette méthode  s’effectue  de  la manière suivante : 

Dans l’univers de référence choisi (titres dans le portefeuille initial de la BNA), les obligations dont la duration est inférieure à 3 ans sont : 

10; 11; 7 23/01/2011  

Les obligations dont la duration est supérieure à 5 ans sont : 

7 26/01/2014; 10 25/05/2016 ; 10 18/01/2017  

Si  l’on  suppose  que  le  total  des  valeurs  actualisées  des  trois  flux  se  répartit  de  la  façon suivante : 

• 50% est la valeur actualisée du flux à trois ans ; 

• 30% est la valeur actualisée du flux à quatre ans ; 

• 20% est la valeur actualisée du flux à cinq ans. 

La duration moyenne de ces passifs (qui engendrent des flux dans le futur) est de 3,7 années (= 0,5*3 + 0,3*4 + 0,2*5). 

Afin  d’immuniser  le  portefeuille  de  la  BNA  pour  les  trois  flux,  il  suffit  de  faire  tendre  sa duration  à  3,7  années  en  changeant  sa  composition,  tout  en  respectant  l’univers  de référence. Le programme d’optimisation s’écrit alors : 

Page 133: Gestion de Portefeuille

 129Gestion de portefeuille obligataire

~ 3,7 , 0

, , , , 0

1

 

Les résultats sont résumés dans le tableau suivant : 

Titre  % dans portefeuille  TRA AA10  22,315% 5,569% AT11  0,000% 5,309% SZ11  18,395% 5,409% 7ANS 4,50% ECH23/01/2011  19,753% 2,412% 7ANS 4,25% ECH25/03/2012  0,000% 2,521% 7ANS 4,00% ECH24/02/2013  0,000% 2,828% 7ANS 4,00% ECH26/01/2014  27,917% 3,564% 10ANS 4,50% ECH25/05/2016 10,971% 3,907% 10ANS 4,50% ECH18/01/2017 0,648% 3,768% Portefeuille  1 4,016% 

Immunisation de flux multiples 

Nous  pouvons  procéder  comme  précédemment  afin  de  calculer  le  taux  de  rendement effectif qui tient compte des coûts du passage de l’ancien au nouveau portefeuille. 

   

Page 134: Gestion de Portefeuille

 130Gestion de portefeuille obligataire

 

 

 

 

Après avoir présenté  le marché obligataire algérien, nous avons évalué  les  titres corporate cotées en bourse en  se basant  sur des actifs alternatifs. Par  la  suite, nous avons  tenté de restructurer  le  portefeuille  de  sorte  à  atteindre  la  composition  optimale,  définie  par  le modèle de gestion choisi. 

Les  stratégies que nous avons appliquées  se  sont  révélées globalement efficaces. Elles ont permis d’améliorer le rendement du portefeuille de référence, et ont souvent réduit le niveau d’exposition  au  risque  de  taux  d’intérêt.  Toutefois,  ces  résultats  restent  tributaires  de  la véracité des hypothèses posées. 

   

Page 135: Gestion de Portefeuille

 131Gestion de portefeuille obligataire

Conclusion du cas pratique 

 

L’évaluation des obligations corporate a démontré que celles‐ci se négocient à des prix qui sous  estiment  la  valeur  réelle  que  leur  aurait  donné  un  contexte  de marché  efficient. Cependant,  il est difficile de  tirer profit de cette situation à cause de  la sous‐liquidité du marché  algérien.  En  effet,  les  émissions  au  grand  public  ne  sont  pas  nombreuses,  et  le volume des transactions est faible. 

Nous avons aussi vu que l’application de certaines stratégies classiques, actives soient‐elles ou  passives,  permet  de  réaliser  des  rendements  appréciables  à  des  niveaux  de  risque modérés. Mais parfois, une simple mesure du taux de rendement et de  la sensibilité peut suffire, à elle seule, pour détecter des opportunités d’investissement. 

La volonté de remédier à ces manquements doit être multilatérale : les entreprises cotées en  bourse  doivent  se  faire  nombreuses,  ceci  ne  passe  que  par  une  privatisation  via  le marché  financier domestique. De  leur  coté,  les banques  sont  conditionnées à mettre  en place  une  organisation  efficace  pour  conseiller  et  accompagner  les  entreprises,  et  pour gérer les actifs (pour propre compte ou pour le compte de tiers). 

   

Page 136: Gestion de Portefeuille

 132Gestion de portefeuille obligataire

Conclusion générale 

 

   L’optimisation  d’un  portefeuille  nous  conduit  à  une  structure  permettant  d’atteindre  le meilleur rendement possible pour le niveau de risque entrepris, ou inversement, de prendre le minimum de risque possible pour  la réalisation de  la performance visée. Cependant, Les objectifs découlent de la stratégie que le gérant de portefeuille s’est décidé de poursuivre, et des contraintes sont édictées par son environnement. 

   Une gestion de portefeuille obligataire ne serait alors réussie que si celui qui la pratique est en  mesure  de  comprendre  l’organisation  et  le  fonctionnement  des  marchés  où  il  est susceptible  de  prendre  position,  d’analyser  les  actifs  financiers  obligataires  (leurs caractéristiques et les déterminants de leur valeur) et de maitriser tout son processus. 

   Nous  avons montré  que  l’application  d’une  gestion  de  portefeuille  obligataire  demeure possible  en  Algérie.  Toutefois,  l’environnement  financier  limite  son  champ  d’application. Dans ce contexte, la politique des banques consiste en l’achat de titres en vue de les garder jusqu’à échéance (c’est le « buy and hold »). Leur rôle s’apparente plus à l’administration des titres qu’à la gestion, et la rentabilité de leurs portefeuilles se trouve limitée au rendement courant. 

   Puisque  personne  ne  peut  prétendre  avoir  tout  dit  sur  un  sujet,  nous  concluons  notre travail par une indication sur des questions à approfondir, et d’autres à explorer : 

Quel  serait  l’apport  de  l’utilisation  des  instruments  de  couverture  contre  les  risques  de marché dans le contexte algérien ? 

Quelles  sont  les nouvelles méthodes de gestion des placements obligataires ? Et pourquoi convergent‐elles  vers  les  stratégies  appliquées  aux  actions ?  Un  élément  de  réponse consisterait à dire que la volatilité des taux d’intérêts durant les années passées a fait que le comportement des obligations tend vers celui des actions. 

Gestion active ou passive ? Laquelle des deux est meilleur ? Et dans quel contexte ? 

Une  stratégie  (trop) active dans un  contexte de déréglementation des marchés, n’est‐elle pas l’origine de crises ? Aujourd’hui, les exemples n’en manquent pas… 

Page 137: Gestion de Portefeuille

Bibliographie 

Liste des ouvrages : 

‐ Toute la finance d'entreprise en pratique, Edition d'Organisation, Paris, 2002 ‐ BARREAU.J., DELAHAYE.J., DELAHAYE.F, Gestion financière, treizième  édition, Dunod, 

Paris, 2004 ‐ BELLALAH.M., HIRIGOYEN  .G, BOULIER  .J.F. Gestion de portefeuille, Pearson Education 

France, Paris, 2007 ‐ BITO.C., La gestion obligataire, DALLOZ, Paris, 1988 ‐ BODIE.Z., MERTON.R., Finance, Pearson Education France, Paris, 2007 ‐ DE LA BRUSLERIE.H., Gestion obligataire, Tome 1  : Marchés, taux d'intérêts et actifs 

financiers, deuxième édition, ECONOMICA, Paris, 2002 ‐ COBBAUT.R., Théorie financière, Economica, Paris, 1997 ‐ DE LA BRUSLERIE.H., Gestion obligataire, Tome 1 : Rentabilité, stratégies et contrôle, 

deuxième édition, ECONOMICA, Paris, 2006 ‐ GOURIEROUX.C.,  SCAILLET.O.,  SZAFARZ.A.,  Econométrie  de  la  finance  :  Analyses 

historiques, Economica, Paris, 1997 ‐ HULL.J.,  Options,  futures  et  autres  actifs  dérivés,  cinquième  édition,  Pearson 

Education France, Baume Les Dames, 2004 ‐ Institut  canadien  de  valeurs  mobilières,  Le  cours  sur  le  commerce  des  valeurs 

mobilières au Canada, volume 2, Canada, 1997 ‐ JEANNICOT.K.,  BEN  LARBI.S,  Management  des  risques  financiers  et  marchés 

organisés, ECONOMICA, Paris 2004 ‐ JOKUNG‐NGUENA.O, Microéconomie  de  l'incertain  :  Risque  et  Décision,  deuxième 

édition, Dunod, Paris, 2001 ‐ JUVIN.H., Les marchés financiers, Editions d'Organisation, Paris, 2004 ‐ MAINA.E., gestion obligataire, deuxième édition, Revue Banque Edition, 2006 ‐ MISHKIN.F., monnaie, banque et marchés financiers, Pearson Education France, Paris 

2007 ‐ QUIRY.P.,  LE  FUR.Y.,  Pierre  Vernimmen  :  Finance  d'Entreprise,  sixième  édition, 

DALLOZ, Paris, 2005 ‐ ZAMBOTTO.C.,  ZAMBOTTO.M.,  Gestion  financière  :  Finance  de marché,  quatrième 

édition, Dunod, Paris, 2004 

Liste des travaux universitaires : 

‐ BENSAIBI.S., L’émission et la gestion des obligations : Cas Air Algérie, Mémoire de fin d’études en PGS, Ecole supérieure de banque, 2006 

‐ BISIERE.C., Théorie de la structure par terme des taux d’intérêt, Thèse de doctorat ès Sciences économiques, Université AIX‐MARSEILLE II, 1994 

Page 138: Gestion de Portefeuille

‐ HAMADACHE.M., Pratique de  la gestion obligataire par  les banques : Cas de  la BNA, Mémoire de fin d’études, Ecole supérieure de banque, 2007 

‐ HAMMADI.L., L’emprunt corporatif et  le rôle des banques‐  l’accompagnement de  la BNA à Air Algérie, Mémoire de fin d’études, Ecole Supérieure de Banque, 2005. 

‐ LAMINI.F.,  le  marché  obligataire,  Mémoire  de  fin  d’études,  Ecole  Supérieure  de Banque, 2006 

‐ LE PRADO.X., Le marché obligataire suisse, Université Dauphine, 2005 

Cours et autres publications universitaires : 

‐ AARON .C, BILON .I, GALANTI .S, TADJEDDINE .Y, Les styles de gestion de portefeuille existent‐ils ?, Université Paris I et X, 2007 

‐ ASSOE.K.,  Stratégies  de  gestion  de  portefeuille  obligataire    (Notes  pédagogiques), Ecole des hautes études commerciales, Université de Montréal 

‐ BOUCHARD .B.,  Introduction  à  l’évaluation  d’actifs  financiers  par  absence d’opportunité d’arbitrage, Université Paris IX, 2007 

‐ FOOLADI .I.J, ROBERTS .G.S, La durée et ses applications, Dalhousie University et York University, 1997 

‐ MUNK .C., Fixed income analysis : Securities, pricing and risk management 

Autres documents : 

‐ COSOB, Guide des valeurs mobilières, 2004 ‐ COSOB, Guide fonctionnement de la bourse ‐ COSOB, Rapport annuel, 2004 ‐ COSOB,   Guide   des   organismes   de   placement   collectifs   des   valeurs   mobilières, 

Novembre 1997 ‐ COSOB,  Règlement  n°04‐01  relatif  à  l’information  à  publier  par  les  sociétés  et 

organismes    faisant    appel    public    à    l’épargne    lors    de    l’émission    de    valeurs mobilières, Juillet 2004 

‐ COSOB, Règlement n°96‐03   relatif aux conditions d’agrément, aux obligations et au contrôle des intermédiaires en opérations de bourse, Juillet 1996 

‐ Notice d’information simplifiée, Emprunt obligataire Sonelgaz SPA, Mars 2005  ‐ Notice d’information, Emprunt obligataire Algérie Télécom, 2006 ‐ Notice d’information, Emprunt obligataire Air Algérie, 2004 ‐ Notice d’information, Emprunt obligataire Cevital, 2005 

Sites internet : 

www.cosob.org Books.google.fr neumann.hec.ca www.4shared.com www.fimarkets.com 

Page 139: Gestion de Portefeuille

www.memoiresonline.com www.theses.ulaval.ca www.librapport.org www.vernimmen.net www.guide‐finance.net www.revue‐banque.fr www.zonecours.hec.ca www.edubourse.com www.marches‐financiers.net 

   

Page 140: Gestion de Portefeuille

LISTE DES FIGURES 

 

Figure 1 : Organisation du marché secondaire ………………………………………………………………..13 

Figure 2 : Processus de gestion obligataire ……………………………………………………………………..48 

Figure 3 : Valeur d’un fonds immunisé contre le risque de taux ………………………………………57 

Figure 4 : Processus binomial des taux d’intérêt ……………………………………………………………..67 

Figure 5 : Organigramme de la DFT/BNA ……………………………………………………………………..…83 

Figure 6 : Répartition du portefeuille de la BNA au 30/06/2008 ……………………………………101 

Figure 7 : Rendement/risque des obligations corporate ……………………………………………….104 

Figure 8 : Courbe des taux de rendement des titres du Trésor au 30 Juin 2008 …………….107 

Figure 9 : Le plan espérance/écart‐type ………………………………………………………………………..117 

Figure 10 : TRA effectif ………………………………………………………………………………………………….127 

   

Page 141: Gestion de Portefeuille

LISTE DES ANNEXES 

 

ANNEXE A : Rappel de statistiques et de probabilités 

ANNEXE B : Exemple d’utilisation du solveur Excel 

ANNEXE C : Tableau récapitulatif du calcul des taux de rendement hebdomadaires des obligations          

corporate cotées en bourse 

   

Page 142: Gestion de Portefeuille

Annexe A : Rappel de statistiques et de probabilités 

 

Statistique descriptives : 

n = nombre d’observations Xi = valeur de la variable X à la i

ème observation  yj = valeur de la variable Y à la j

ème observation 

• La moyenne arithmétique, mesure de la tendance centrale :   ∑  

• La variance, mesure de dispersion :   et   est l’écart‐type. 

• La covariance, mesure d’association entre deux variables :  , ∑  

Probabilités : 

a. Espérance, variance et écart type : 

Si X est une variable aléatoire prenant  les valeurs x1,...,xn avec  les probabilités p1,...,pn. L'espérance mathématique de X est le réel : 

 

La variance de X vaut, si on a posé m=E(X) : 

 

L’écart type est défini par : 

 

Pour des variables aléatoires continues,  les définitions sont  les mêmes, en remplaçant  les sommes discrètes par des intégrales... 

b. Loi normale : 

On dit que X suit la loi normale de paramètres m, et  0, ce que l'on note  ,  si elle est absolument continue, et admet pour densité : 

1√2

exp 2

 

X admet alors une espérance et une variance :   

c. Loi Log‐normale : 

Une variable X à valeurs dans  0, ∞  suit  la  loi  log‐normale de paramètres m, et  0 si Y=log(X) suit une  , . 

Page 143: Gestion de Portefeuille

La densité de X est alors : 

1√2

1

12

log 0

0  

X admet alors une espérance et une variance : 

 

   

Page 144: Gestion de Portefeuille

Annexe C : exemple d’utilisation du solveur d’Excel 

Dans l'exemple qui suit, le plus simple, nous allons à l'aide du solveur : 

‐ chercher le maximum de la fonction 4x(1‐x) (qui est unique et vaut 1 en x = 0,5). ‐ chercher ce qu'il devient quand on rajoute la contrainte : x est au plus 0,4 

Chercher le maximum de la fonction 4x(1‐x): 

1/D'abord écrire x et son image f(x) : 

 

2/ Ensuite, vérifier si le solveur est déjà installé :    Macros complémentaires : 

 

3/ Cocher la case Solveur si tel n'est pas le cas : il figurera désormais parmi les Outils 

4/ Se positionner sur la case de la fonction à optimiser f(x)  

5/   Solveur  

 

Page 145: Gestion de Portefeuille

Cellule à définir : cliquer sur la case de la fonction f(x) (resp. f(x,y,...)) 

Egale à : cocher : 

‐ Max pour maximum de f(x) ‐ Min pour minimum de f(x) ‐ Valeur : pour résoudre l'équation f(x) = k  (k est alors à inscrire juste à côté) 

Cellules variables : cliquer sur la case de x (resp. x,y,...), variable(s) de la fonction 

6/ Pour résoudre le problème sans contraintes :   

7/  Le  solveur  affiche  une  solution  rencontrée  à  partir  de  ce  qu'on  lui  a  donné  au  départ  :  

 

 

Chercher le maximum de f quand on rajoute la contrainte : x est au plus 0,4 : 

1/ Revenir aux paramètrage du solveur :   Solveur   

2/ Remplir la ligne définissant l'inéquation de la contrainte à rajouter : x<=0.4 :  

 

  

3/ Dans le paramétrage s'affiche la nouvelle contrainte (on peut en rajouter d'autres) : 

 

Page 146: Gestion de Portefeuille

 

 

4/ Relancer la résolution :   

5/  On  obtient  alors  une  solution  du  problème  avec  contrainte,  en  principe  proche  du  point  de départ :  

 

6. Par acquis de conscience, changer le point de départ et relancer le solveur pour voir s'il donne une autre solution. 

   

Page 147: Gestion de Portefeuille

Annexe C : Tableau récapitulatif du calcul des taux de rendement hebdomadaires des obligations corporate cotées en bourse 

 

AA10  AT11  SZ11 Date  V  cc  R  V  Cc  R  V  cc  R 12/02/2007  100,9  0,90000     100,7 1,29315    100  2,73288    19/02/2007  101  0,98630  0,00183 100,7 1,36986 0,00075 100  2,80479  0,0007026/02/2007  101  1,07260  0,00085 100,7 1,44658 0,00075 100  2,87671  0,0007005/03/2007  101  1,15890  0,00085 100,7 1,52329 0,00075 100  2,94863  0,0007012/03/2007  100  1,24521  ‐0,00894 100,4 1,60000 ‐0,00218 100  3,02055  0,0007019/03/2007  100  1,33151  0,00085 100,4 1,67671 0,00075 100  3,09247  0,0007026/03/2007  100  1,41781  0,00085 100,4 1,75342 0,00075 100  3,16438  0,0007002/04/2007  100  1,50411  0,00085 100,4 1,83014 0,00075 100  3,23630  0,0007009/04/2007  100  1,59041  0,00085 100,4 1,90685 0,00075 100  3,30822  0,0007016/04/2007  100  1,67671  0,00085 100 1,98356 ‐0,00316 100  3,38014  0,0007023/04/2007  100  1,76301  0,00085 100 2,06027 0,00075 100  3,45205  0,0007030/04/2007  100  1,84932  0,00085 100 2,13699 0,00075 100  3,52397  0,0007007/05/2007  100  1,93562  0,00085 100 2,21370 0,00075 100  3,59589  0,0006914/05/2007  100  2,02192  0,00085 100 2,29041 0,00075 100  3,66781  0,0006921/05/2007  100  2,10822  0,00085 100 2,36712 0,00075 100  3,73973  0,0006928/05/2007*  100  2,19452  0,00085 100 2,44384 0,00075 100  0,06557  0,0007404/06/2007  100  2,28082  0,00084 100 2,52055 0,00075 100  0,14208  0,0007611/06/2007  100  2,36712  0,00084 100 2,59726 0,00075 100  0,21858  0,0007618/06/2007  100  2,45342  0,00084 100 2,67397 0,00075 100  0,29508  0,0007625/06/2007  100  2,53973  0,00084 100 2,75068 0,00075 100  0,37158  0,0007602/07/2007  100  2,62603  0,00084 100 2,82740 0,00075 100  0,44809  0,0007609/07/2007  100  2,71233  0,00084 100 2,90411 0,00075 100  0,52459  0,0007616/07/2007  100  2,79863  0,00084 100 2,98082 0,00075 100  0,60109  0,0007623/07/2007  100  2,88493  0,00084 100 3,05753 0,00074 100  0,67760  0,0007630/07/2007  100  2,97123  0,00084 100 3,13425 0,00074 100  0,75410  0,0007606/08/2007  100  3,05753  0,00084 100 3,21096 0,00074 100  0,83060  0,0007613/08/2007  100  3,14384  0,00084 100 3,28767 0,00074 100  0,90710  0,0007620/08/2007  100  3,23014  0,00084 100 3,36438 0,00074 100  0,98361  0,0007627/08/2007  100  3,31644  0,00084 100 3,44110 0,00074 100  1,06011  0,0007603/09/2008  100  3,40274  0,00084 100 3,51781 0,00074 100  1,13661  0,0007610/09/2007  100  3,48904  0,00083 100 3,59452 0,00074 100  1,21311  0,0007617/09/2007  100  3,57534  0,00083 100 3,67123 0,00074 100  1,28962  0,0007624/09/2007  100  3,66164  0,00083 100 3,74795 0,00074 100  1,36612  0,0007601/10/2007  100  3,74795  0,00083 99 3,82466 ‐0,00890 100  1,44262  0,0007508/10/2007  100  3,83425  0,00083 99 3,90137 0,00075 100  1,51913  0,0007515/10/2007  100  3,92055  0,00083 99 3,97808 0,00075 100  1,59563  0,0007522/10/2007*  100  4,00685  0,00083 99 0,05464 0,00075 100  1,67213  0,0007529/10/2007  100  4,09315  0,00083 100 0,13115 0,01087 100  1,74863  0,00075

Page 148: Gestion de Portefeuille

05/11/2007  100  4,17945  0,00083 99 0,20765 ‐0,00922 100  1,82514  0,0007512/11/2007  100  4,26575  0,00083 99 0,28415 0,00077 100  1,90164  0,0007519/11/2007  100  4,35205  0,00083 99 0,36066 0,00077 100  1,97814  0,0007526/11/2007  100  4,43836  0,00083 100 0,43716 0,01083 100  2,05464  0,0007503/12/2007*  100  0,02459  0,00083 100 0,51366 0,00076 100  2,13115  0,0007510/12/2007  100  0,11066  0,00086 99,8 0,59016 ‐0,00123 100  2,20765  0,0007517/12/2007  100  0,19672  0,00086 99,8 0,66667 0,00076 100  2,28415  0,0007524/12/2007  100  0,28279  0,00086 99,8 0,74317 0,00076 100  2,36066  0,0007531/12/2007  100  0,36885  0,00086 99,8 0,81967 0,00076 100  2,43716  0,0007507/01/2008  100  0,45492  0,00086 99,8 0,89617 0,00076 100  2,51366  0,0007514/01/2008  100  0,54098  0,00086 99,8 0,97268 0,00076 100  2,59016  0,0007521/01/2008  100  0,62705  0,00086 100 1,04918 0,00274 100  2,66667  0,0007528/01/2008  100  0,71311  0,00086 100 1,12568 0,00076 100  2,74317  0,0007504/02/2008  100  0,79918  0,00085 100 1,20219 0,00076 100  2,81967  0,0007411/02/2008  100  0,88525  0,00085 100 1,27869 0,00076 100  2,89617  0,0007418/02/2008  100  0,97131  0,00085 100 1,35519 0,00076 100  2,97268  0,0007425/02/2008  100,1  1,05738  0,00184 100 1,43169 0,00075 100  3,04918  0,0007403/03/2008  100,2  1,14344  0,00184 100,1 1,50820 0,00174 100  3,12568  0,0007410/03/2008  100,2  1,22951  0,00085 100,1 1,58470 0,00075 100  3,20219  0,0007417/03/2008  100,2  1,31557  0,00085 100,1 1,66120 0,00075 100  3,27869  0,0007424/03/2008  100,2  1,40164  0,00085 100,1 1,73770 0,00075 100  3,35519  0,0007431/03/2008  100,2  1,48770  0,00085 100,2 1,81421 0,00173 100  3,43169  0,0007407/04/2008  100,2  1,57377  0,00085 100,2 1,89071 0,00075 100  3,50820  0,0007414/04/2008  100,2  1,65984  0,00085 100,2 1,96721 0,00075 100  3,58470  0,0007421/04/2008  100,2  1,74590  0,00084 100,2 2,04372 0,00075 100  3,66120  0,0007428/04/2008  100,2  1,83197  0,00084 100,2 2,12022 0,00075 100  3,73770  0,0007405/05/2008  100,2  1,91803  0,00084 100,2 2,19672 0,00075 100  3,81421  0,0007412/05/2008  100,3  2,00410  0,00182 100,3 2,27322 0,00172 100  3,89071  0,0007419/05/2008  100,3  2,09016  0,00084 100,3 2,34973 0,00075 100  3,96721  0,0007426/05/2008*  100,3  2,17623  0,00084 100,3 2,42623 0,00075 100  0,04658  0,0007702/06/2008  100,3  2,26230  0,00084 100,3 2,50273 0,00074 100  0,12808  0,0008109/06/2008  100,3  2,34836  0,00084 100,3 2,57923 0,00074 100  0,20959  0,0008116/06/2008  100,3  2,43443  0,00084 100,3 2,65574 0,00074 100  0,29110  0,0008123/06/2008  100,3  2,52049  0,00084 100,3 2,73224 0,00074 100  0,37260  0,0008130/06/2008  100,3  2,60656  0,00084 100,3 2,80874 0,00074 100  0,45411  0,00081

 

   

Page 149: Gestion de Portefeuille

TABLE DES MATIERES 

 

Introduction générale ……………………………………………………………………………………………………………………1  CHAPITRE PRELIMINAIRE : Marchés et cadre d’analyse………………………………………………………………….2     Section 1 : Le système financier………………………………………………………………………………………………..……3    Section 2 : Le marché financier………………………………………………………………………………………………..…….4        I. Cadre théorique de l’analyse des marchés………………………………………………………………………..……..4        II. Principaux types de produits financiers……………………………..…………………………………………..……….7        III. Intervenants du marché financiers……………………………………………………………….…………………….…..8    Section 3 : Le marché obligataire………………………………………………………………………….…………………….…..9        I. L’émission obligataire………………………………………………………………………………………………………………..9        II. Différents titres obligataires…………………………………………………………………………………………………..11        III. Le marché secondaire …………………………………………………………………………………………………………..13  

PREMIERE PARTIE : CONCEPTS THEORIQUES SUR LA GESTION DE PORTEFEUILLE OBLIGATAIRE    CHAPITRE I : L’obligation : Evaluation, performance et risques…………………………….………………………17    Section 1 : Les taux d’intérêt…………………………………………………………………………….………………………….19       I. Taux d’intérêts et courbes de taux………………………………………………………………………………………….19       II. Formation des taux d’intérêts…………………………………………………………………………………………………22       III. Théories explicatives de la structure par terme des taux d’intérêts……………………………………. 24    Section 2 : Evaluation des obligations…………………………………………………………………………………………...27       I. Les obligations à taux fixes……………………………………………………………………………………………………….27       II. Obligation avec option de remboursement anticipé……………………………………………………………….30       III. Incidence de la fiscalité…………………………………………………………………………………………………………..32    Section 3 : Performance et risques obligataires……………………………………………………………………………34       I. Performance obligataire………………………………………………………………………………………………………….34       II. Risques obligataire………………………………………………………………………………………………………………….35  CHAPITRE II : Processus et stratégies de gestion de portefeuille obligataire…………………………………46    Section 1 : Processus de gestion de portefeuille obligataire………………………………………………………..47       I. Processus de gestion de portefeuille………………………………………………………………………………………47       II. Caractéristiques du portefeuille obligataire …………………………………………………………………………..48    Section 2 : Stratégies passives……………………………………………………………………………………………………….50       I. Gestion indicielle……………………………………………………………………………………………………………………..50       II. L’immunisation ……………………………………………………………………………………………………………………….56    Section 3 : Stratégies actives…………………………………………………………………………………………………………65       I. Les facteurs de performance obligataire…………………………………………………………………………………65       II. Les différentes stratégies ……………………………………………………………………………………………………….68   

Page 150: Gestion de Portefeuille

DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE : APPLICATION DANS LE CONTEXTE ALGERIEN  CHAPITRE I : Environnement du gérant de portefeuille algérien………………………………………………….80    Section 1 : Présentation de la structure d’accueil………………………………………………………………………..81       I‐ Le secteur bancaire en Algérie……………………………………………………………………………………………….81       II‐ Présentation de la BNA…………………………………………………………………………………………………………..81       III‐ La DFT…………………………………………………………………………………………………………………………………….82    Section 2 : Le marché obligataire algérien……………………………………………………………………………………84       I. Création du marché…………………………………………………………………………………………………………………84       II. Intervenants……………………………………………………………………………………………………………………………85       III. Compartiments………………………………………………………………………………………………………………………87    Section 3 : Présentation des titres cotés en bourse……………………………………………………………………..95  CHAPITRE II : Evaluation et  gestion de portefeuilles obligataires………………………………………………..99    Section 1 : Présentation du portefeuille de la BNA…….……………………………………………………………..100    Section 2 : Evaluation des obligations…………………………………………………………………………………………102       I‐ Caractéristiques…………………………………………………………………………………………………………………….102       II. Evaluation première méthode……………………………………………………………………………………………..105       III. Evaluation deuxième méthode……………………………………………………………………………………………109    Section 3 : Gestion de portefeuille…………………………………………………………………………………………….113       I. présentation du portefeuille BNA…………………………………………………………………………………………113       II. Analyse historique……………………………………………………………………………………………………………….114       III. Amélioration des performances et stratégies actives…………………………………………………………118       IV. Stratégies passives : Immunisation…………………………………………………………………………………..…121 Conclusion générale…………………………………………………………………………………………………………….…..132