Garuda 94

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KirtipurVille NéwarItinéraire Sud-EstPhilippe Fargeton

Le stupa de

CHILANCHOet le monastère

JAGAT PALPhilippe Fargeton

Le Musée Guimetest gratuit…

KirtipurVille NéwarItinéraire Sud-EstPhilippe Fargeton

Le stupa de

CHILANCHOet le monastère

JAGAT PALPhilippe Fargeton

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J’apprends

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LE STUPA CHILANCHO et le monastère JAGAT PAL

Philippe Fargeton 12

GARUDA 94

KIRTIPUR. VILLE NÉWARItinéraire Sud-Est

Philippe Fargeton 3

Comité de rédaction :Philippe Fargeton,Yves Latour,Sylvie Rana

Ont collaboré à ce numéro :Sophie et Min Bahadur,Philippe Fargeton,Nicole Lacoste-BoyerYves Latour,

Maquette :Yves Latour - SRG

Photographies :Shova Chand : page 20Philippe Fargeton : pages 3 à 17Himalayan trust : éditoYves Latour : Couverture, pages18, 19.X : édito

Mise en page Impression :SRG - 10, avenue Jean Jaurès92120 MontrougeTél.: 01 49 12 54 57Fax : 01 49 12 54 59E-mail : [email protected]

Diffusion-Routage :Monique Robin,Michel Montant

Site Internet :Nicolas LéonTél.: 06 62 38 59 55 Email : [email protected]

Garuda est une publication éditée par NEPAL FRANCE Association Culturelle,

elle est diffusée gratuitement aux adhérents de l’association.

NEPAL FRANCE Association Culturelle

F 42 - 55 boulevard de Charonne75011 Paris.

Messagerie 06 60 22 28 91

Site internet : www.regardsurlenepal.com

LE MUSÉE GUIMET Gratuit...

La rédaction 18

Les manuscrits et les illustrations sont àenvoyer au Comité de rédaction à l’adresse de Népal France.

« Pour la première fois, je fus certain que nousirions jusqu’au bout.Vers la droite, j’aperçus un dôme de neige et jecontinuai à tailler des marches, toujours plus haut.

En moins d’une heure, j’atteignis le sommet del’arête : il n’y eut soudain plus rien autour demoi que l’espace, dans toutes les directions.Nous étions debout sur l’Everest. »(1)

« Quand je regarde en arrière, je n’ai aucun doute : les choses lesplus importantes que j’ai accomplies ne furent ni l’ascension de cesmontagnes ni mes voyages aux extrémités du globe.

Ce qui me tient vraiment à cœur, c’est d’avoirpermis la construction(2) et assuré le quotidiend’écoles et de cliniques pourles amis chers que je comptedans l’Himalaya, et aussid’avoir aidé à restaurer leursmagnifiques monastères. J’aiainsi rendu aux gens toutel’aide qu’ils m’ont donnée quand j’étais dans les montagnes. »

Sir Edmund Hillary(1) Edmund Hillary et Tenzing Norgay (1986 †) atteignirent le sommet de l’Everest 8 848 m le 29 mai 1953 à 11 h. 30.(2) En 1960, il a fondé l’association « Himalayan Trust ». Aujourd’hui la fondation a financé dans le Solu Kumbhu la construction de

30 écoles, 2 hôpitaux, 30 centres de soins, 30 écoles, crée 25 zones protégées et planté 100 000 arbres.http://www.himalayantrust.co.uk

Le 11 janvier 2008 Sir Edmund Hillary s’en est allé…

Couverture :Entrée du site de

Swayambunath - Katmandou

2 n°94 - mars/avril/mai

Pour connaître toute l’actualitéde l’association :

www.regardsurlenepal.com

Pour nous contacter :

[email protected]

A près une présentation de la ville de Kirtipur dans lenuméro 90 de GARUDA, nous avons visité dans le N° 92 la partie nord-ouest de la ville qui comportait

des sites civils (emplacement de l’ancien Palais royal) et dessanctuaires hindouistes (Bag Bhairav, temples Unmata Mahadev,Indrayani, etc.).Au terme de cet itinéraire nousétions de retour à notre point dedépart : la place du bassin de DePukhu située à l’intersection desanciennes installations historiquesdes communautés bouddhistes ethindouistes qui dominaient, cha-cune, dans un secteur de la ville(voir Garuda 90).

Nous vous proposons dans cenuméro de clore la visite deKirtipur en empruntant, au sud-est de « La Ville de Gloire », uncircuit qui nous conduit à sessites bouddhistes importants.Au sommet de l’éminence sud, lestupa de Chilancho domine ce quiest sans doute la partie la plusancienne de la ville. La fondation du stupa expliqueraitl’implantation aux alentours d’unepopulation bouddhiste qui auraitprécédé la communauté hindouearistocratique et militaire installée

sur le tertre nord-ouest de la colline.Au cours du circuit nous visiterons trois types d’édifices quirésultent de cette implantation bouddhiste :- Chaitya et stupa,- Temples à shikhara,- Monastères.

KirtipurVille NéwarItinéraire Sud-Est (suite et fin)

Par Philippe Fargeton

3n°94 - mars/avril/mai

Visite guidée

Temple Bag Bhairav

Stupade Chilancho

De Pukhu

NORD

JagatPal Vihara

Kve BahaIkha Baha

Chhve Baha

StupaAddi Bouddha

TempleLon Dega

Stupade Tanani

Templede Lokeshar

Templede Bouddha

Tracé de l’itinéraire Sud-Est.

Place De Pukhu, longer le bassin côté ouest dominé par de bel-les maisons néwar.A l’extrémité du bassin, suivre son côté suden tournant à gauche en direction de l’est.Après le bassin conti-nuer tout droit par une rue étroite en légère pente. Nousdébouchons sur une petite place rectangulaire. En son centre unpati, suivi d’un stupa peint en blanc : le stupa de l’Adi Buddha.

Stupa de l’Adi Buddha.Nous sommes dans le tol (quartier) de Gutapau. On dit qu’au-trefois se dressait ici un temple à neuf niveaux ! Le stupa, deforme peu commune, repose sur une terrasse de 85 cm de hauteur qui adopte le plan d’un yantra. On accède à la face prin-cipale, orientée vers le sud-est, par un escalier de 5 marches.Une ancienne photographie montrait une sixième marche « engloutie » par la réfection du pavage de la cour.

La base du stupa, de 90 cm de hauteur est surmontée d’un côneaplati (reposant sur une couronne de fleurs de lotus) sur lequels’élève le dôme (bumpa = vase) habituellement hémisphériquemais qui adopte ici une forme cylindrique, aux flancs légèrementconcaves.Au-dessus du dôme l’harmika, orné sur ses quatre faces desyeux du Bouddha, et qui supporte treize anneaux concentriques.La base abrite quatre niches qui accueillent les quatre Jina(autres noms : Tathagata, Dhyani-Bouddha. Voir Stupa deChilancho). La niche de la face principale, précédée d’une archedécorée, est surmontée d’un stupa miniature. De part et d’autrede la niche deux petites divinités ou orants et deux éléphantscouchés.

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Visite guidée

Pati : simples gradins recouverts d’un toit qui servent d’abri,de lieu de réunion, de reposoir lors de fêtes religieuses ou delieu pour faire sécher la récolte et la préserver de la pluie. Ilen existe plusieurs types architecturaux.

Pati à Bhaktapur.

La place du stupa de l’Adi Buddha, hier…. et aujourd’hui.

Le stupa de l’Adi Buddha, face principale.

hier...

...etaujourd’hui.

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- Traverser la place, sur la gauche un pati est adossé à une mai-son. Se retourner pour avoir un coup d’œil sur la place et com-parer son aspect actuel à celui qu’elle présentait sur un clichéancien (vingtaine d’années).

- La rue monte toujours, jusqu’à l’intersection avec deux autresvoies : l’une qui vient du nord (à gauche) et l’autre qui rejointle stupa de Chilancho, à droite. Au centre se tient le « LonDega » (temple de pierre), temple à shikhara.

Lon Dega.Le plus grand des temples à shikhara de Kirtipur est dédié auxTrois Joyaux du bouddhisme (Tri Ratna) : le Bouddha, le Dharma(la Loi), le Sangha (la Communauté).A Kirtipur, contrairement àd’autres cités, les temples à shikhara sont associés à des divini-tés bouddhiques et à la représentation du Bouddha Sakyamuni(Sakyamuni : le sage de la tribu des Sakya, surnom du Bouddha).Il s’agit donc d’un temple bouddhiste, construit en 1664 par leroi (hindou) de Patan, Srinivas Malla, qui assista au rituel d’instal-lation comme il est rapporté dans l’inscription qui se trouve surla face est.

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Visite guidée

Lon Dega le plus grand des temples à shikhara de Kirtipur.

Lon Dega - plan, section et élévation Nord-Est.

Il repose sur un soubassement à trois degrés. On accède à l’entrée, orientée vers le Nord-Est, par un escalier gardé pardeux lions et deux Mahakala.

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Temples à shikharaDans l’architecture de certains temples hindous le shikharacorrespond à la tour qui domine et coiffe le sanctuaire propre-ment dit, pièce unique, de dimension modeste nommée cella ougarbha griha (matrice) abritant l’image du dieu.Le shikhara (en sanscrit : montagne en forme de pic) est censéreprésenté le mont Meru, axe de l’Univers et demeure desdieux. Le sanctuaire quant à lui pourrait être assimilé à unegrotte au cœur de la montagne sacrée.Cet élément architectural vit le jour en Inde à l’époque de l’em-pire Gupta qui depuis la moyenne vallée du Gange étendra sapuissance sur l’Inde du nord (319-510). Le temple de Vishnu àDeogarh (Madhya Pradesh) en serait la première expression auVIème siècle.Nommée shikhara en Inde du nord et vimana au sud, cette tourcurviligne connaît plusieurs expressions dans l’architectureindienne comme en témoigne les temple de Brihadeshvara àTanjore (Inde du sud XIème), Bubhaneshvar (Orissa) ou ceux deKhajuraho (Inde du nord, Xème). Cette tour se retrouvera danstous le sous-continent comme par exemple aux sources duGange à Kédarnath (Uttarpradesh) coiffant le sanctuaire deShiva. Ces temples indiens sont souvent précédés d’un hall d’assemblée nommé mandapa. Cette tour inspirera égalementl’architecture religieuse des pays dit « indianisés » comme lesroyaumes khmer et cham.Au moins à partir XVème siècle, si ce n’est plus tôt, le shikharasera intégré à l’architecture de plusieurs temples de la vallée deKathmandu. Les temples à shikhara étaient aussi présents dansle royaume Khas sous le règne des Malla de l’ouest (XIIème -

XIVème s.) comme l’attestent des ruines trouvées dans la zonede la Karnali.

Le plan élémentaire du temple à shikhara correspond à un sanc-tuaire de base carrée surmonté d’une tour. L’édifice construiten pierre ou en brique repose sur une terrasse. Le shikhara estcouronné par un disque aplati qui évoque la forme du fruit duphyllanthus emblica, (Indian gooseberry) nommé en sanscritamalaka. L’amalaka est surmonté d’un gajur comportant un vaserenversé ou kalasha.

A partir de ce plan de base, le génie propre des constructeursnépalais va donner naissance à plusieurs autres expressionsarchitecturales :

- Le temple atypique de Krishna (Chyasing devala) à Lalitpurconstruit sur une base octogonale (l’un des plus anciens tem-ples à shikhara).

- Toujours à Lalitpur, voisin du précédent, le temple de Krishnadont le shikhara surplombe des alignements de petites chapel-les de style moghol. L’un des rares temples de la vallée quipossède deux sanctuaires, l’un au rez-de-chaussée et l’autreau premier étage.

- Construits en pierre, comme le temple de Botsala sur la placedu palais royal de Bhaktapur, les temples à shikhara le sontaussi en brique comme le célèbre temple de Mahabuddha deLalitpur, copie du temple de Maha Bodhi de Bodhgaya.

- Ils peuvent présenter un compromis avec l’architecture destemples « népalais », le shikhara venant remplacer les toitsmultiples (temple de Krishna et Rada, quartier deTripureshvar, sud-ouest de Kathmandu).

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Visite guidée

Le temple de Bubhaneshvar du XIème siècle,Inde du sud.

Le temple de Mahabuddha de Lalitpur (Patan). Le temple de Krishna et Rada de Kathmandu.

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- Ils peuvent même s’agrémenter de fenêtres de bois sculptéessi chères aux artisans néwar (temple de Jaganath, quartier deTripureshvar).

Le shikhara principal peut aussi inclure sur chaque face un petittemple alors que quatre shikhara secondaires, de taille réduite,viennent représenter les quatre pics qui accompagnent traditionnellement la représentation mythique du mont Méru(temple de Rato Matsyendranath ou Bungadya à Bungamati).

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Visite guidée

Le temple de Jaganath à Kathmandu.

Le temple de Rato Matsyendranath.

La cella (cœur du sanctuaire où habite la divinité), de plan carré,est entourée d’un déambulatoire ouvert délimité par une colon-nade périphérique de 12 colonnes qui supportent l’entablementet la tour supérieure couronnée d’un pinacle doré. Le corps dela tour en pain de sucre est vide mais inaccessible.Au milieu dechaque face un sanctuaire, qui vient s’y adosser, comporte uneniche.A la base de la tour et à chaque angle s’élève un shikharaminiature.La cella couverte en encorbellement est d’un volume extrême-ment réduit, elle renfermait des statues de Sakyamuni, PragyaDévi et Padmapani Avalokiteshvar qui ont été volées vers 1982.On peut voir sur les différentes façades de belles sculptures, auniveau du torana de la porte d’entrée ou dans les niches desmurs de la cella (Jina, Ganesh, Mahakala…).- A partir du Lon Dega, tourner à gauche vers le nord. La rue

descend.Après une bonne centaine de mètres tourner à droitepour se diriger par un trajet sinueux vers l’Est (voir plan) et lequartier Tanani qui comporte une vaste place rectangulaire.Avant d’atteindre la place, sur votre droite, il y a la maison d’unsculpteur qui mérite de s’y arrêter. Au centre de la place, unpeu déporté sur la droite, un curieux stupa : le stupa de Tanani.

Le stupa de TananiDans le quartier bouddhiste Tanani de Kirtipur, au nord-est duChilancho, le stupa bâti sur un soubassement de briquesremonte à une date antérieure à 1630. Le stupa, ceint d’un cadrede bois portant des lampes à beurre, soutient une structuremétallique, légère, peinte en bleu qui supporte un petit toit pro-tégeant le sommet du stupa.Le quartier bouddhiste Tanani de Kirtipur.

Le stupa de Tanani au cœur du quartier.

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Visite guidée

- Traverser la cour par l’allée dallée en briques et prendre la ruequi s’ouvre devant vous entre deux bâtiments modernes.

Quelques dizaines de mètres plus loin, tourner franchement àdroite vers le sud. La rue monte un peu et sur votre gauche, àune intersection de rues, sur un soubassement en pierres, unarbre immense a littéralement englouti le temple de Lokeshar.

Le temple de LokesharLe grand pipal (l’arbrede l’Eveil) enserre dansson tronc ce petit sanc-tuaire pratiquementdétruit, datant de 1683,dédié à Lokeshar, bod-dhisattva de laCompassion. Il setrouve sur une terrasseà laquelle on accède parun l’escalier de quel-ques marches gardé pardeux petits lions.Les donateurs étaientles fils d’un personnagenommé Hakuju à quil’on doit la constructiondu Sakyamuni Buddhamandir et du monas-tère de Chhve Bahavers lesquels on sedirige.

- Nous quittons, sans nous en rendre compte, le quartier deTanani où vivent les agriculteurs bouddhistes pour celui deChilancho habité traditionnellement par les hautes castesbouddhistes.

Très rapidement après le temple de Lokeshar nous découvronssur la droite l’entrée principale du stupa de Chilancho marquéepar une porte. On aperçoit l’escalier qui permet d’atteindre lestupa qui soixante mètres plus loin ferme la perspective.Avant de nous y rendre, nous visiterons deux sites voisins letemple du Bouddha Sakyamuni et un groupe de trois monastè-res.Toujours dans la même rue, à votre gauche, presque en face dela porte d’accès à la colline du stupa Chilancho, se tient leSakyamuni Bouddha mandir.

Le temple du Bouddha SakyamuniLe plus petit temple à shikhara de Kirtipur est consacré auBouddha Sakyamuni Il daterait de 1649. Les rois de Patan (rois hindous),Siddhinarasimha Malla et Srinivas Malla, qui régnaient conjointe-ment, assistaient à la cérémonie d’installation de la statue dansle temple.Le temple s’élève sur une terrasse à deux niveaux. Le corps dutemple est construit en pierre, divisé en deux parties par une

moulure agrémentée de motifs floraux.La tour, en forme de pain de sucre, est constituée de briques etpierres ; elle est décorée sur chaque face d’une niche en formede fenêtre.

On accède à la porte (face nord), encadrée de deux colonnesoctogonales et surmontée d’un motif de perlage, par un petitescalier gardé par deux lions.

Le temple de Bouddah Sakyamuni à Kirtipur.

Porte d’accès gardé par deux lions.

Dans les racines le temple de Lokeshar.

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Visite guidée

La cella, carrée, au toit en encorbellement est réduite, elle abriteune statue du Bouddha représenté dans la position de l’Eveil, enposture du lotus prenant la terre à témoin. Il est assis sur untrône de lotus lui-même installé sur une petite terrasse. Enarrière plan, une arche de pierre ornée de médaillons où sontsculptées différentes formes du Bouddha.

En l’absence de déambulatoire, la circumambulation des fidèlesse déroule sur le pavage extérieur.

- En face du Sakyamuni Buddha Mandir, un ensemble de maisonsforment une longue façade continue. Le rez-de-chaussée étantconstruit au-dessus du niveau de la rue, on y accède par desescaliers de quelques marches.

Chhve Baha, Ikha Baha, Kve Baha, trois monastèresbouddhistes.Trois anciens monastères se cachent derrière cette façade.Absents des guides, invisibles de la rue, les visiteurs ne s’y pres-sent pas. Les habitants nous ont autorisé à traverser leurimmeuble et à pénétrer dans les cours arrières où se tiennenttrois baha.A visiter avec discrétion et savoir vivre.

Les trois baha, répartis sur trois terrasses pour s’adapter à latopographie de la colline, occupent trois cours qui se succèdentsur un axe grossièrement nord-sud. Des escaliers permettentd’accéder aux différents niveaux.Du nord au sud vous trouverez successivement Chhve Baha,Ikha Baha puis, sur la terrasse la plus inférieure : Kve Baha. Cestrois baha sont connus sous le nom de Ikha Baha.

NORD

Stupa

VersStupa

deChilanco

Stupa

Ikha Baha

Kve Baha

Chhve BahaSanctuaire

Sanctuaire

Stupa

Templede Lokeshar

Templedu BouddhaSakyamuni

Circuit pour découvrir tous les monastères cachés : Chhve Baha, Ikha Baha, Kve Baha.

Représentation du Bouddha Sakyamuni.

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Visite guidée

LES MONASTÈRES BOUDDHISTESIl y a huit monastères néwar à Kirtipur. Ils sont associés auxmonastères de Patan à la suite de la réorganisation des monas-tères de la vallée au début du XVIIème siècle quand Kirtipurrelevait de la juridiction de Patan.Au Népal il y a deux sortes de monastères baha et bahi dontle nom dérive du mot sanscrit vihar = monastère, encore uti-lisé.A Kirtipur il y a un seul bahi.Dans chaque monastère vit un sangha, une communauté demoines qui ne sont pas nécessairement célibataires et quivivent ensemble avec leur famille observant les rites et datesrituelles de l’institution. Le sangha et sa famille constituent unguthi, organisation qui possède des terres agricoles et dont lesrevenus sont destinés aux dépenses du monastère et des céré-monies.

Durant les deux derniers siècles, le revenu des monastères afortement diminué, particulièrement à Kirtipur. Le déclin desmonastères a été exacerbé par la conquête de la ville par lesGurkha, les rois n’appréciant pas beaucoup ces institutions quine leur étaient pas particulièrement favorables. D’autre part,durant ces dernières décades, les monastères perdirent denombreuses terres qui furent occupées par l’UniversitéTribhuvan, ce qui réduisit les finances des monastères qui nepurent être convenablement entretenus et qui sont menacésde ruine.

Le plan des monastères de la vallée suit les plans des anciensmonastères bouddhistes :- Une cour commune entourée de chaque côté par des bâti-

ments où résident les moines.- Au milieu de la façade opposée à la porte d’entrée principale,

une pièce abrite l’image de Bouddha, elle est considéréecomme étant le centre du monastère.

- Un chaitya ou stupa devant le sanctuaire.

A Kirtipur, cinq monastères sont construits autour du stupa deChilancho (Jagat Pal Vihar, Chhve Baha, Ikha Baha, Kve Baha,Kusi Baha. Les trois autres (Yaka Baha, Padmochha Baha,Chithun Bahi) sont dans un périmètre proche, au cœur de laville bouddhiste.Chaque monastère, ce qui est caractéristique, possède un chai-tya dans sa cour.La divinité principale, non tantrique, est pieusement conservéedans la « pièce du dieu » et appelée kvapa dya « le gardien »,c’est une forme de Bouddha entouré parfois d’autres divinités.La cour et le sanctuaire sont ouverts à la dévotion du public.Les fidèles, mais ce droit n’est accordé qu’au membre du sangha, posent leurs offrandes à l’intérieur du sanctuaire sanstoutefois y pénétrer. Les autres pièces utilisées par le Sanghasont accessibles à tous. Au premier étage est réservée unepièce aux déités tantriques du Sangha.

Le chaitya du monastère (Baha) de Chhve. Photo ancienne.

Chhve Baha, le plus au nord, proche de l’entrée qui conduit austupa Chilancho.Les diagonales de la grande cour sont rigoureusement dans l’ali-gnement des points cardinaux.Bien que les bâtiments Sud-Ouest aient disparu, il reste un bahabien conservé malgré l’aspect misérable de la cour.Le bâtiment au Nord-Est, à trois niveaux, est certainementancien. Il comporte, à chaque extrémité, deux portes qui enca-drent une fenêtre à trois ouvertures à treillis de facturemoderne.L’édifice où se situe le sanctuaire comporte deux niveaux et datedu milieu du XVIIème siècle, sa porte est ouvragée. La pièce supé-rieure possède une fenêtre chappa jyah , fenêtre à cinq ouvertu-res, dont la partie centrale est très décorée.Au milieu de la cour il y a un chaitya et un piédestal octogonalavec une superstructure en fleur de lotus recouverte d’un man-dala de cuivre qui représente la terre et le ciel (1641).On dit que ce monastère a été très endommagé lors du trem-blement de terre de 1934.

Le monastère Chhve.

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Visite guidée

Ikha Baha, ce monastère est situé au sud-est de Chhe Baha, engrande partie reconstruit. Les bâtiment sud-ouest et nord-est dela cour ont disparu et on aperçoit, sur la gauche, en contre-bas,Kve Baha.

La cour abrite un stupa qui comporte quatre niches abritant desimages de Bouddha debout. Ce fut sans doute le plus grand desbaha de Kirtipur.

Kve Baha, le plus au sud, est une cour exigue, de nos jours fer-mée seulement de trois côtés. L’entrée se fait par une colonnadeet le sanctuaire se trouve au nord-est.La construction primitive était un édifice à trois niveaux construità différentes époques. Au XXème siècle, sur la façade sud-ouest,un quatrième niveau fut adjoint, puis un cinquième.

Les revenus du baha étaient produits par des terres agricoles quifurent occupées par la Tribhuvan University d’où une perte finan-cière importante pour la communauté ; c’est pourquoi en 1989la façade du bâtiment abritant le sanctuaire menaçait de ruines.Elle a été restaurée de nos jours. La porte est délicatementouvragée et comporte au centre du linteau l’image d’Akshobya.Au-dessus de la porte une chhapa jyah.Au centre de la cour unchaitya ouvragé datant de 1633.

- Après la visite des trois baha, revenir dans la rue devant la portequi est l’entrée principale du stupa de Chilancho et donc situéesur le côté sud-est de la colline.

- Gravir trois terrasses, visiter le stupa (description ci-après).

Depuis la façade sud-est du stupa, traverser la troisième terrasseet descendre les escaliers jusqu’au pied de la première terrasse,vous vous trouvez devant Jagat Pal Vihara (description ci-après).

- Après la visite des trois baha, revenir dans la rue devant la portequi est l’entrée principale du stupa de Chilancho et donc situéesur le côté sud-est de la colline.

- Gravir trois terrasses, visiter le stupa (description ci-après).Depuis la façade sud-est du stupa, traverser la troisième terrasseet descendre les escaliers jusqu’au pied de la première terrasse,vous vous trouvez devant Jagat Pal Vihara (description ci-après).

La visite de ces deux sites terminée il suffit de contourner lestupa dans le sens des aiguilles d’une montre pour trouver dansl’angle nord une petite rue, à gauche, qui vous fera retourner auLon Dega. Depuis le temple à shikhara suivre le chemin inversequi vous ramène au bassin central de De Pukhu. �

Philippe Fargeton

Le monastère d’Ikha, photo ancienne.

Vue d’ensemble du monastèrede Kve, photo ancienne.

La façade du monastère aprèssa restauration.

Le stupa de ChilanchoSans doute le plus ancien monument de Kirtipur avec letemple d’Indrayani. Il est bâti sur le promontoire naturelsud-est de la colline et domine la ville.Il est entouré de plusieurs sanctuaires et chaitya qui ontété ajoutés dans ce secteur circonscrit par des maisons etun mur.Suivant la légende, le stupa, comme ceux de Patan, fut érigépar l’empereur indien Ashoka (276-232 av. J.-C.), dynastie

des Maurya, durant un pèlerinage mythique dans la vallée.La date de construction exacte est donc inconnue et lemonument fut le siège de plusieurs réfections et ajoutsattestés historiquement. En 1772 un stupa miniature futaccolé à la façade Sud-Ouest et, en 1979, le site fut entouréd’un mur de briques.

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Zoom sur...

Le stupa de CHILANCHO et le monastère JAGAT PAL

Le stupa de chilancho

Depuis la porte, un escalier conduit à une succession detrois vastes terrasses sur lesquelles s’élève le stupaChilancho qui soixante mètres plus loin ferme la pers-

pective. (chaitya = ciba en néwari. Un grand chaitya ou stupa :Chilandya).Avant de passer la porte remarquez trois sculptures, de gaucheà droite: Hanuman, Ram Chandra, et Ganesh, gardien du monas-tère, datant du XVIème-XVIIème siècle.

Deux pati, réunis par untoit commun formantun porche, se tiennentde part et d’autre dusommet de l’escalierquand il atteint le pre-mier gradin où sontconstruits quatre chai-tya de deux à troismètres de haut dont unoctogonal.Devant le pati nord-est,le petit bassin pour lesablutions, qui n’est plusutilisé aujourd’hui, estdécoré d’une statuedégradée de PadmapaniLokeshar (XVIIème -XVIIIème siècle).

Détail trivial, mais utile, après quelques heures de promenadedans la ville, vous trouverez ici des toilettes.

Progression vers le stupa- On atteint la deuxième terrasse presque carrée (environ 50 m

x 55 m) par un escalier de quelques marches qui débouche surun petit chaitya.On peut accéder à ce gradin par les trois autresescaliers disposés au milieu des trois autres côtés. La pièce oùdorment les gardiens du monastère jouxte l’escalier sud-ouest.

- On atteint de même par quatre escaliers le troisième et der-nier gradin (environ 37 m x 40 m), où s’élèvent les principauxmonuments. De part et d’autre de l’escalier principal (Sud-Est),il y a deux pati où sont interprétés les chants rituels ; celui dunord-est abrite une statue de Sukhavati Lokeshvar du XVIIème

- XVIIIème siècle.

Ganesh l’un des rois gardiens du monastère.

Le stupa de Chilancho.

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Zoom sur...

Devant nous le grand stupa encadré à chaque angle par quatrestupa secondaires. Le monument est entouré aujourd’hui d’unegrille peinte en bleu clair, protection éminemment disgracieusemais nécessaire pour éviter le pillage du sanctuaire. La grille dela porte d’entrée, à double battants, est décorée de deux pois-sons (les poissons d’or), l’un des huit signes auspicieux et sur-montée d’un stupa stylisé.Le stupa est précédé d’un sanctuaire : dharmadhatu mandala(1669) : un Vajra géant en pierre reposant sur une fleur de lotus(comme au stupa de Swayambhu), élevé sur une terrasse octo-gonale entourée par le corps de deux naga dont les têtes endui-tes de sindur rouge témoignent de la vénération dont ils sontl’objet. L’ensemble du monument est protégé par une grillebleue, tout aussi disgracieuse que la précédente, ornée de dou-bles vajra dorés.

Le stupaLe stupa de Chilancho, d’une hauteur totale de 10,50 m estconstruit en briques sur une terrasse à laquelle on accède parquelques marches de pierre gardées, de part et d’autre, par deuxéléphants (1669) puis deux Krodharaj (1668).

Devant l’éléphant à main gauche (sud-ouest), une stèle porteune inscription qui atteste d’une restauration du stupa en 1515,à l’époque du « Malla récent », vingt huit ans après que la valléeait été partagée en trois royaumes.Il répond à la triade architecturale classique des stupa : une basecarrée (ou circulaire) supportant un dôme d’où s’élève une flèche.

Une base carréeLa base carrée, d’aspect pyramidal, présente plusieurs niveaux en retrait les uns par rapport aux autres. Elle repose sur une terrasse.En 1553 on y ajouta des niches, ou chambres, qui abritent lesJina. (voir encadré : Stupa).

Le stupa n’étant pas orienté rigoureusement suivant les quatreorients, les niches se trouvent dans des positions intermédiaires.- La façade principale (sud-est) qui possède une décoration plus

importante que les autres côtés comporte trois niches quiabritent des divinités :niche centrale : le Jina Akshobya (1667),la niche de gauche en regardant le stupa : le Jina Vairochana(1671)la niche de droite : Padmapani Lokeshar, bodhisattva de la

Compassion, émanation du Bouddha Amithaba.- La niche sud-ouest est occupée par le Jina Ratnasambhava

(1677)- La niche nord-ouest par Amithaba (1667),- Dans la niche nord-est nous trouvons Amoghasiddhi, accompa-

gné de Tara sous plusieurs formes.

Vajra reposant sur une fleur de lotus.

Représentation de Krodharaj (1668).

Stèle de confirmation de la restauration.

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Au quatre coins du stupa on ajouta des petits sanctuaires com-portant une ouverture et qui abritent chacun une représenta-tion des quatre Tara : Pandura, Mamaki, Lochani et Tara, datant de1673, sculptées par Raghava Baro de Patan.

Un dômeLa base carrée, pyramide à étages, est surmontée d’un dôme,cylindrique à sa base, enduit d’un revêtement de plâtre, réminis-cence du tertre funéraire primitif des premiers stupa indiens(Sanchi, Ier siècle ap. J.-C.).Juste à la base du dôme, à chaque angle de la base carré, quatrereprésentations anthropomorphiques de créatures aquatiques.

Stupa octogonal

Stupa secondaireSud

Inscription attestantla restauration de 1515

Pati avec une représentation de Sukhavati Lokeshar

Entrée principale

Hanuman

Ram Chandra

Vajra Jagat Pal ViharaDortoir des gardiensdu monastère

Ganesh 16e-17e s

Mahakala 16e-17e s

Bassind'ablutions

1ère terrasse

Pati N-E

Krodharaj

Pati S-E

2e terrasse

3e terrasse

Ratna Sambhava

Amoghasiddhi

Amitabha 1677

Vairochana

Akshobya

Padmapani Lokeshar

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Entretien du stupa par les habitants du quartier.

Détail du stupa de Chilancho.

Vue d’ensemble.

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Une flècheElle comporte trois parties : une base cubique (harmika), unepartie médiane, un parasol.- L’harmika est construit sur le dôme. C’est un cube où est

représentée sur chaque face une paire d’yeux. Pour certains cesont les yeux des quatre Gardiens de l’Espace, pour d’autres cesont les yeux même du Bouddha dont l’harmika est la tête. Cecube est une évolution du pavillon qui autrefois surmontait letertre funéraire.

- Au-dessus de l’harmika s’étagent treize cercles concentriquesrecouverts de métal doré. Ces treize cercles représentent lestreize stades qui conduisent à la Perfection ou les treize para-dis bouddhistes nommés trayodas bhumi : Pramudita, Bimala,Prabhakari, Archismati, Sudurjaya, Abhaimukhi, Durangama,Achchhala, Sadhumati, Dharmamegha, Samantaprahba,Nirupama et Gyanavati.

- Les treize cercles sont surmontés d’un pinacle (parasol royal),lui-même surmonté d’un torana carré soutenu par quatrearceaux métalliques qui prennent appui à la base du dôme.

Les stupa secondairesSur le troisième gradin, aux quatre angles du stupa central, qua-tre stupa secondaires sont construits sur une terrasse de 1 mde haut et abritent les représentations des Jina.Sur ce même gradin, dans l’angle Sud, le plus récent sanctuaire decet ensemble, à toit plat, abrite Sadhachhyari Lokeshar (1979).

Le monastère JAGAT PAL VIHAROn le considère parfois comme étant le Chilancho baha (lemonastère de Chilancho). Il est situé au sud-ouest du stupaChilancho et son entrée se trouve dans l’axe du stupa. Il estconsidéré comme étant le plus ancien monastère de Kirtipur.L’institution comporte un sangha de 128 vajracharya qui sontresponsables de l’entretien du stupa de Chilancho et du dérou-lement des rituels.

La plus ancienne partie du monastère correspond à la partiecentrale où se situe la porte d’entrée principale, alors qu’ilexiste deux autre portes de part et d’autre.De nos jours, le bâti-

ment semblable à une maison d’habitation newari, qui paraîtavoir été restauré récemment, présente une structure rectangu-laire en brique, à trois niveaux, reposant sur une terrasse, le rez-de-chaussée ouvrant du côté du stupaOn accède à la terrasse par un escalier de 4 marches gardé pardeux lions et surmonté d’une sorte de portique en bois, badi-geonné en bleu ciel, qui supporte des lampes à beurre.Une frise de feuilles de lotus encadre la porte d’entrée.Au-des-sus, dans une petite niche, apparaît le bouddha Akshobya. Untorana de bois sculpté vient coiffer l’ensemble. Au centre unedivinité féminine, debout sur un piédestal en feuilles de lotusporte dans sa main gauche principale le symbole des « TroisJoyaux » du bouddhisme. On peut noter qu’elle tient dans sesmains secondaires inférieures : le foudre diamant (vajra) et lacloche (gantha).De part et d’autre de la porte deux fausses fenêtres ornées d’unbouton floral sont surmontées de trois roues de prière.

Le premier étage com-porte un ensemble de cinqfenêtres sculptées. La fenê-tre centrale (pasukha jhya= fenêtre à petites ouver-tures) au-dessus de laporte d’entrée est percéede cinq ouvertures.Au deuxième étage un bal-con court le long de lafaçade, l’étage et le balconauraient été construits à lasuite du tremblement deterre de 1934.Le monastère remonteraitenviron à 1550. Il contenaitdes statues de bronze duVIème - VIIème siècle qui sont au National Muséum deKathmandu. �

Philippe Fargeton

Pour en savoir plus :Kirtipur - an urban community in Népal - (Editors Mehrdad etNathalie Shokoohy) - Araxus Book 1994Ouvrage collectif : Marc Barani, Padam Chhetri, Robin Lall Chitrakar,Chris Miers, Shanker Pradhan, Gauri nath Rimal, Ramendra rajSharma, Mehrdad Shokoohy, Nathalie Shokoohy, Sukra SagarShresta,, Uttam Sagar Shresta,, Sudarshan Raj Tiwari.Népal - Evrard de Rouvre - éd.RoburNepal Mandala - a Cultural Study of the Kathmandu Valley - MaryShepherd Slusser - (Mandala Book Point)Les arts du Népal et du Tibet - Gilles BéguinLes fenêtres dans l’architecture de la vallée de Kathmandu - MartineDuplat - GARUDA N°83

Remerciements : à Furba Tamang, accompagnateur de voyage(Pike Peak Trekking). Ensemble nous avons recherché les lieux décritsdans « Kirtipur - an urban community in Népal », véritable jeu depiste où, grâce à lui, nous avons déniché les monastères de Ikha Baha.

Détail de la porte d’entrée et du torana.

Le monastère de Jagat Pal.

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STUPALe stupa est une forme architecturale exclusivement boud-dhiste contrairement aux autres édifices religieux qui sontindifféremment consacrés aux divinités bouddhistes ou hin-doues.Le stupa est un tertre funéraire qui en Inde abritait les cen-dres de personnages importants. Au décès du Bouddha, sui-vant la tradition, ses cendres furent placées dans huit tertresfunéraires ou stupa. Avec le temps, on oublia la fonction dereliquaire pour ne plus voir en ce monument que le symboledu Bouddha.

Deux termes, interchangeables, sont employés pour nommerces monuments : stupa et chaitya. Chaitya est plutôt un termegénérique pour un lieu sacré, alors que stupa fait référence àun tertre funéraire. Un stupa est un chaitya. Généralement leterme de chaitya s’appliquera aux petits monuments alors quecelui de stupa sera de préférence choisi pour les grandsmonuments : stupa de Bodhnath, stupa de Swayambunath,stupa de Chabahil (à Deopatan), les quatre stupa de Lalitpur(Patan) etc.

Le prototype du tertre funéraire : le stupa de SanchiLe plus célèbre des tertres funéraires indiens est celui deSanchi (IIIème av. J.C.) qui comporte un dôme hémisphériquesurmonté d’un pavillon carré (harmika) d’où émerge un para-sol emblème de la royauté et de la souveraineté du Bouddha.

Au Népal, la tradition attribue la construction des quatrestupa de Patan à l’empereur indien Ashoka (dynastie desMaurya, 276-232 av J-C). C’est une pieuse légende. Il semble-rait cependant que ces tertres funéraires, très proches de laforme originelle (photo stupa sud de Patan), s’ils ne remon-tent pas à une date aussi ancienne dans l’histoire népalaise,aient précédé la construction des célèbres stupa de la période

Licchavi. Période à partir de laquelle il est fait mention dechaitya ou stupa.Ainsi le stupa de Swayambunath, considéré comme le plusancien de cette époque remonterait au début du V è siècle,sous le règne de Vrisadeva. Le stupa de Chabahil aurait étéélevé sous le règne de son fils Dharmadeva (vers 450). Quantau stupa de Bodnath, le plus grand, il est attribué selon certai-nes sources au petit-fils de Vrisadeva : Manadeva I (464-505).C’est vraisemblablement vers le XIIIème siècle que les Tibétainsenglobèrent le stupa primitif de l’époque Licchavi dans desconstructions adjuvantes, lui donnant une forme de mandala,et s’en attribuant la paternité.

Au cœur du stupa : la structure sacrée primitive.Classiquement le stupa, construit pour abriter des reliques(cendres de saints personnages, livres, images précieuses…),comporte trois éléments : un soubassement surmonté d’undôme d’où s’élève une flèche.Il faut bien savoir que les structures que nous voyonsaujourd’hui n’ont rien à voir avec les stupa primitifs qui ontété réparés, rénovés, les uns complètement transformés, lesautres agrandis comme en témoignent les chroniques népalai-ses. C’était une coutume en Inde et au Népal d’agrandir le

Le stupa de Sanchi – Inde.

Le célèbre stupa de Swayambunath.

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stupa existant tout en conservant soigneusement sa structuresacrée primitive. Le « nouveau » stupa adopte, au gré de l’évo-lution des doctrines, les modes architecturales successives quis’y rattachent et influent aussi bien sur les formes du soubas-sement, du dôme, de la tour et sur leur décoration.- Le dôme présente une forme hémisphérique qui sera plus ou

moins aplatie, il est généralement recouvert d’un enduitrepeint en blanc après la saison des pluies. L’herbe recouvrele dôme de brique du stupa sud de Patan ; des reproductionsdu XIXème montrent que le stupa de Swayambhunath présen-tait le même aspect.

Des chapelles seront accolées au dôme, elles sont générale-ment au nombre de quatre et abritent les Jina ou Tathagata(Vainqueurs) aussi connus sous le terme de Dhyani Bouddha(Boudda de méditation).Chaque Tathagata préside à une direction de l’espace. Ils pren-nent dans la vallée de Kathmandu à partir du VIIème siècle unesignification fondamentale dans le cadre du bouddhismeVajrayana et traduisent l’implantation du tantrisme à cette épo-que, « colorant » aussi bien le bouddhisme que l’hindouisme.En tournant autour du stupa dans le sens des aiguilles d’unemontre on rencontre traditionnellement :- Akshobya, à l’est, qui exécute le mudra (geste de la main) de

la prise à témoin de la terre- Ratnasambhava, au sud, qui exécute le mudra du don- Amithaba, à l’ouest, qui exécute le mudra de méditation- Amoghasiddhi, au nord, qui exécute le mudra de protectionLe cinquième Jina : Vairochana, Jina central, est représenté, àChilancho, à côté d’Akshobya sur le côté est- Coiffant le dôme, la base de la flèche, harmika, prend une

forme carrée, évolution du pavillon primitif indien. Ce n’estguère avant le XVème siècle qu’une paire d’yeux est peinte surchacune des faces : les yeux du Bouddha (l’harmika est alorsconsidéré comme la tête du Bouddha) ou ceux des Lokapala,

les quatre Gardiens de l’Espace ? La question reste posée.Au-dessus de l’harmika une série d’étagements parfois sous laforme de cercles. Le nombre des cercles étaient inconstantspendant la période Transitoire (IXème - XIème) : cinq, neuf, outreize. Il semblerait que ce dernier chiffre devienne un standardà partir du XIème et représente les treize cercles qui conduisentà la PerfectionCes anneaux sont surmontés d’un parasol emblème de la sou-veraineté du Bouddha.

Stupa situé au sud de Patan.

Stupa richement décoré, près de Swayambunath.

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Détail

Infos

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Le Musée Guimet est gratuit…

Depuis le 1er janvier 2008, le musée est gratuit (collections permanentes uniquement, mais c’estdéjà très bien) !!! Tous les jours de 10 h à 17 h 45 !!!(fermeture le mardi).

L’expérience devrait durer 6 mois. Profitez en, sans modé-ration, pour voir et revoir la salle Népal et les trésorsqu’elle renferme.

Et comme nous ne sommes pas chauvins mais plutôt ouverts àtoutes les cultures de l’Asie nous vous encourageons vivementà parcourir les autres départements : bien entendu le Tibet aupremier étage (qui voisine avec la salle Népal) et l’Inde au rez-de-chaussée.

Mais circulez aussi parmi les splendides statues de l’Art khmerqui couvrent essentiellement les périodes pré angkorienne etangkorienne, vous y découvrirez un art « indianisé » dans lequel fourmillent tous nos vieux copains : Shiva, Vishnu, Brahma,Lokeshvara, Indra, Garuda, Krishna, Bouddha... On retrouvetout ce beau monde, ou presque, dans l’art Cham (Vietnam), etles collections Thais et Birmanes.

Vous ne manquerez pas de vous émerveiller devant les statuesen provenance de l’Afganisthan et du Pakistan comme les mer-veilleux boddhisatva de l’art du Gandhara. Vous ne ferez pasl’impasse sur les salles de la Chine, ni sur celles de Corée ou duJapon (J’espère n’avoir omis personne ? ah si, la Sérinde !).

De quoi passer plusieurs heures agréables. Revenir souventvous évitera l’indigestion qui guette si vous souhaitez tout voiren une seule fois. Bonnes Visites...Allez donc au préalable faire un petit tour sur le site internetdu musée, rubriques :Visite virtuelle (superbe) et Collections.

Musée des Arts Asiatiques - Guimet 6, place d’Iéna - 75116 Pariswww.museeguimet.fr

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L’entrée principale du musée

Musée Guimet Place d’Iéna - Métro Iéna

Trafic d’organesLe Népal a expulsé samedi vers l’Inde le médecin indiensoupçonné d'être le cerveau d'un vaste trafic internationalde reins dans son pays et recherché par Interpol, aannoncé la police népalaise.Amit Kumar, un chirurgien âgé de 43 ans, avait été inter-pellé jeudi soir dans un hôtel de la province de Chitwan,situé à 80 km de Katmandou, la capitale du petit royaumehimalayen.« Je n’ai commis aucun crime », avait alors hurlé AmitKumar devant la presse. D’après les enquêteurs, le fugitif,qui était en possession de plus de 200.000 dollars en devises étrangères et indienne lorsqu’il a été appréhendé,s’apprêtait à s’enfuir au Canada, où il possède une maison.« Amit Kumar a été remis aux autorités indiennes » et misdans un avion d’Air India à destination de New Delhi, a ditsamedi à l’AFP Upendra Kanta Aryal, un haut responsablede la police népalaise.L’ambassade d’Inde à Katmandou a confirmé que le méde-cin était désormais aux mains des autorités indiennes.Interpol avait émis le 1er février des avis de rechercheinternationaux à l’encontre de deux chirurgiens indiens -Amit Kumar et son frère Jeevan Rawat, 36 ans - pour « transplantation illégale de reins, escroquerie et complotcriminel ».

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Dans ce qui est probablement le plus grandscandale de trafic d’organes jamais mis au jouren Inde, la police avait effectué fin janvier desperquisitions dans des cliniques et résidencesde Gurgaon, dans la banlieue de New Delhi.

En Inde, les donneurs d’organes sont des tra-vailleurs déshérités venus des Etats les pluspauvres. Les dons de reins sont légalementautorisés en Inde, mais seulement entre mem-bres d’une même famille et après autorisationdes autorités sanitaires. Pour autant, beaucoupvendent leurs organes illégalement pourgagner de l’argent.KATMANDOU, 9 février 2008 (AFP).

Des milliers de réfugiés bhoutanaisacceptent une réinstallation dans unautre paysLa communauté internationale collabore acti-vement avec le gouvernement népalais pourcontribuer à la réinstallation d’une partie des107 000 réfugiés bhoutanais, en Europe et enAmérique du Nord. Les Etats-Unis ont offertd’accueillir sur leur sol au moins 60 000 réfu-

giés, selon le Haut Commissariat des NationsUnies pour les réfugiés (HCR).Des milliers de réfugiés auront également lapossibilité de s’installer au Canada, auDanemark, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélandeet en Norvège, ces pays ayant indiqué qu’ilsétaient disposés à accueillir des réfugiés bhoutanais. Le HCR a affirmé avoir déjà trans-mis aux pays d’accueil les dossiers de près de10 000 réfugiés.Depuis 1990, des Bhoutanais d’origine népalaise- appelés aussi « Lhotsampas» au Bhoutan -vivent dans des camps de réfugiés du districtde Jhapa, à près de 500 kilomètres au sud-estde Katmandou, ayant été expulsés par le gou-vernement bhoutanais, qui a fait voter une loiles privant de leur nationalité et de leurs droitsciviques en raison de leur descendance.IRIN, le 6 février.

Grève à durée indéfinie au Teraï orientalPlusieurs districts du Teraï oriental et de larégion des collines adjacentes sont affectés parune grève à durée indéfinie. Les écoles et lesmarchés sont fermés et les routes sont prati-

quement désertes dans au moins 7 des 10 dis-tricts affectés par le mouvement.Cette grève, organisée par plusieurs organisa-tions influentes, prétendant représenter lespopulations mahadhesi formant la commu-nauté ethnique majoritaire dans les plaines duTeraï, a pour but de forcer le gouvernement detransition à accepter leur revendication pourl’établissement d’un système politique fédéralavec gouvernement autonome pour la régiondu Teraï. La grève vise notamment à bloquerl’accès aux routes conduisant à la vallée deKatmandou et aux autres régions des collines.

Le Teraï est le grenier du Népal. Qui plus est, lagrève perturbe l’approvisionnement de la capi-tale qui souffre déjà d’une pénurie d’essence.90 % les importations du pays transitent vial’Inde par les routes passant par ces districtsdu Sud. Le ministre de l’Intérieur a déclaré quele Népal ferait face à d’énormes difficultés si lesélections d’une Assemblée constituanten’étaient pas tenues à la date prévue, soit le 10 avril prochain.Zonehimalaya, le 13 février ; BBC le 15 février.

Infos

Méthode d’apprentissage du Népali

« J’apprends le Népali »Népal France AC a édité une méthode d’apprentissage du Népali.

Cette méthode comprend :

– deux CD Rom audio (2h.20) pour une écoute des dialogues de chaque leçon,

– un livre de plus de 130 pages reprenant au fil des 13 leçons, les dialogues, levocabulaire, la grammaire et l’écriture en dévanagari.

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Népal France AC n’étant pas une entreprise commerciale, cette méthode n’est disponible uniquement aux adhérents.

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Choisissez le type d’envoi :

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NOUVEAU

CD Rom AUDIO

Népal France accueille :

Samedi 15 mars 2008

Shova Chand

Cette jeune artiste népalaise,danseuse professionnelle,

vous invite à découvrir toute la richesse des danses népalaises.

Elle sera tour à tour, conteuse,danseuse, et si vous prenez sa main,elle vous entrainera dans sa danse...

C’est donc un autre voyage,une autre manière

de visiter le Népal que nous vous proposons

La prestation de Shova Chand sera suivie d’un buffet.

Cet évènement se tiendra :

Salle paroissiale4, rue Quinault - 75015 Paris - Métro : Cambronne ou Vaugirard

Renseignements : 06 60 22 28 91

Horaires :18 h. Shova Chand

20 h. Buffet

Participation aux frais :Adhérents-étudiants : 5 €

Non-adhérents : 7 €Participation au buffet :

Tout participant : 5 €