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Synonyme de tradition dans un monde motocycliste en perpétuelle ébullition, BMW n’a pourtant jamais cessé de prendre des risques, d’innover…

Il y a 90 ans sortait la R 32 due au génie de Max Friz, première mouture d’une longue lignée de bicylindres à plat - les célèbres « flat twins ». Depuis lors, la marque à l’hélice a traversé toutes les époques, des plus sombres de l’histoire de l’humanité aux plus lumineuses, sans jamais renoncer à ce drôle d’engin nommé moto- cyclette, qu’elle soit de tourisme ou de compétition.

Ces 90 ans de grands moments, de doutes parfois, mais d’opiniâtreté et de réussite technique surtout, Peter Gantriis les retrace au long d’un magnifique ouvrage illustré par les photos d’Henry Von Wartenberg.

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12890 ans de motos BMW

La Série  /6 a connu un vif succès et, comme d’habitude chez BMW, a reçu de constantes améliorations. À titre d’exemple, la boîte à cinq vitesses inau-gurée sur cette série était dure et cra-quait au passage des rapports. De nou-velles fourchettes de sélection résolvent ce problème sur les modèles 1975 et sont proposées sous forme de kit aux possesseurs des modèles antérieurs. Le freinage des R 60/6 et R 75/6 se moder-nise avec l’arrivée d’un simple disque à l’avant, percé pour mieux disperser l’eau. Ce système est plus léger et surtout plus effi cace que l’ancien frein à tambour. La R 90  S reçoit aussi quelques évolutions et propose un nouveau dégradé de cou-leurs : Orange Daytona.

La R 90 S a été le signe annonciateur de grands changements chez BMW. Avec cette authentique sportive incarnant puis-sance, prouesse technique et modernité, on ne considère plus les béhèmes comme des motos vieillottes réservées aux

side-cars. Mais à la fi n des années 1970, la demande de motos commence à décliner. En 1977, le ralentissement économique et la fl ambée du prix du pétrole aff ectent les ventes mondiales – une tendance qui perdurera jusqu’en 1979. Pour surmonter ces diffi cultés, BMW est amenée une fois de plus à changer son fusil d’épaule et à innover.

Sur les talons de la R 90 S, la marque fait à nouveau sensation avec la R 100 RS. Cette sportive signée par le designer Hans Muth va défi nir un nouveau genre, avec son look futuriste et ses caractéristiques de pointe.

De prime abord, cette moto frappe par son habillage moderne et aérodynamique. Des essais en souffl erie ont d’ailleurs guidé le modelage du pare-brise incliné et du nez de carénage anguleux. L’habillage se compose de neuf pièces et les fl ancs de carénage protègent bien le conducteur des intempéries. De plus, un petit spoiler intégré limite considérablement la levée du train avant et améliore la stabilité à

haute vitesse. Derrière la bulle, le tableau de bord off re une instrumentation ana-logique claire et complète, dont un volt-mètre et une horloge. Une selle sport et un guidon bas permettent de se coucher dans la bulle pour mieux épouser le profi l aérodynamique de la machine.

La R 100  RS est emmenée par une ver-sion plus pêchue du moteur de la R 90 S, obtenue par un réalésage à 94 mm et de nouveaux pistons, portant la cylindrée à 980 cm3. Le gain de puissance a nécessité un renforcement du vilebrequin, supporté par deux paliers seulement et logé dans un carter moteur robuste et compact. Au-dessus des cylindres, la distribution est pratiquement identique à celle de la R 90 S, le même arbre à cames actionnant les poussoirs sous les cylindres. La puis-sance maximale est de 70 ch à 7 250 tr/min et la courbe de couple est aussi large que plate. La cavalerie est passée à la roue par une boîte à cinq vitesses, commune à tous les autres boxers BMW de l’époque.

La R 100  RS excellera dans son rôle de première routière sport vraiment moderne, chez BMW comme sur le mar-ché. Avec son cadre renforcé et ses sus-pensions confortables, elle se montre très agréable à conduire dans les enchaî-nements de virages comme sur les longs tronçons d’autoroute. Les reprises sont franches en sortie de virage, même en duo et avec bagages. Sa puissance auto-rise des pointes à 200  km/h et son gros réservoir de 24 litres une large autonomie de 390  km. Enfi n, les valises rigides sont suffi samment spacieuses pour emporter tout le nécessaire d’un long week-end.

La R 100  RS est séduisante mais chère  : 29 300  FF en 1979, soit près de 13 700  € actuels… Mais elle off re un compromis iné-dit entre la sportive et le modèle de grand tourisme. De fait, les clients ne manque-ront pas à l’appel.

R100RS

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