Classe de 3£¨me Th£¨me 3 Fran£§aises et Fran£§ais ... La Nation assure £ l'individu et £ la famille
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La Bible
La Bible n'est pas un livre : elle regroupe en ralit un ensemble de livres
dont la rdaction s'tend sur plus d'un millnaire. Pour les croyants, juifs ouchrtiens, c'est un livre saint, qui contient la parole de Dieu. Pour tous les
hommes, elle est le tmoin de l'histoire et de la culture de plusieurs poques et
a contribu construire la civilisation occidentale.
Comment se reprer dans ce vaste texte fondateur ?
I. Une collection de livres
Le mot bible vient du grec biblion (livre). La Bible se prsentait d'abord sous la
forme d'un rouleau qui servait la lecture publique dans la synagogue. Mais les
chrtiens lui ont donn trs tt la forme d'un cahier pages. Elle est ainsidevenue le modle du livre.
1. La Bible hbraque
La Bible hbraque rassemble un ensemble de textes qui constituent la
mmoire du peuple juif. Elle comprend trois parties : les livres de la Loi (la
Gense, l'Exode, le Lvitique, les Nombres, le Deutronome), les livres des
Prophtes et treize crits (les Psaumes, les Chroniques, les Proverbes, etc.).
2. La Bible chrtienne
La Bible chrtienne se divise en deux parties : l'Ancien Testament, quicomprend les livres qui prcdent la venue du Christ, et le Nouveau Testament
(testament, l'origine, signifie alliance ).
L'Ancien Testament rassemble les mmes livres que la Bible hbraque, mais
les classe diffremment. Toutefois, contrairement aux protestants (qui n'y
ajoutent que deux autres livres), les catholiques y ajoutent sept autres livres,
ce qui en fait au total quarante-six.
Le Nouveau Testament comprend vingt-sept livres crits aprs la venue du
Christ, de l'an 45 100 de notre re : Les quatre vangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) rapportent des
tmoignages sur la vie, les actes et les paroles de Jsus-Christ. Tout en se
ressemblant, ces vangiles (le mot signifie bonne nouvelle ) ont chacun leur
caractre propre.
Un livre historique, les Actes des Aptres. crit entre 75 et 80, probablement
par Luc, il montre les douze aptres qui accompagnaient Jsus, puis leurs
disciples, faisant connatre leur tour la bonne nouvelle dans le monde
grco-romain et contribuant fonder l'glise chrtienne. Les ptres. Les plus nombreuses sont celles de Paul, qui s'adresse des
communauts lointaines pour les aider s'organiser et leur enseigner la
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les deux royaumes de ses successeurs. La culture et la langue grecques s'y
dveloppent. De nombreux Juifs migrent en gypte, Alexandrie, en Asie
Mineure, dans les les grecques, etc. C'est ce que l'on appelle la diaspora, mot
qui signifie dispersion .
5. La domination romaine
Les Juifs se rvoltent contre les Sleucides sous la conduite de Juda,
surnomm Maccabe. Ses successeurs sont soutenus par les Romains, qui,
partir de 65 av. J.-C., dominent directement la Palestine. En
40 av. J.-C., Hrode est nomm roi des Juifs, et pendant trente ans, est alli des
Romains. sa mort, le royaume est partag entre ses fils, Hrode Antipas
recevant la Galile.
6. La fondation du christianisme
C'est en Galile que nat et grandit Jsus de Nazareth, non pas en l'an 0 denotre re, comme on pourrait le croire, mais quelques annes avant. Entour
d'un groupe de disciples, il va, prchant, de ville en ville. En Jude, il est
considr comme un agitateur politique, et le gouverneur Ponce-Pilate
prononce la sentence qui le fait crucifier en 30 ou 33. Sa mort marque l'essor
du christianisme, que ses disciples vont rpandre parmi les Juifs et les
non-Juifs, non seulement en Palestine, mais en Asie Mineure, en Grce , et
bientt Rome.
III. Les langues La langue originale de l'Ancien Testament est l'hbreu, l'exception de
certains passages, rdigs en aramen. L'aramen tait en quelque sorte la
langue internationale du Moyen-Orient, utilise dans les affaires et dans la
diplomatie. Les Hbreux, petit petit, durent l'utiliser.
Le Nouveau Testament, en revanche, est crit en grande partie en grec, mais
le Christ, qui en est le centre, parlait le galilen, qui est un dialecte de
l'aramen.
IV. Quelques grandes figures1. Dieu ou Yahv
On ne le voit jamais mais on l'entend. Il parle aux hommes qu'il a choisis et
avec lesquels il a conclu une alliance : Abraham, Mose, Job, etc. Il est parfois
reprsent par un prophte, un ange ou un buisson de feu. Il conseille, punit,
rcompense.
2. Les personnages mythiques
Adam et ve, par exemple, ne sont pas des personnages historiques. Ce sont
les acteurs d'une histoire qui retrace la cration du monde et les dbuts de
l'humanit. On peut aussi citer leurs deux fils, Abel et Can, mais aussi Job, ou
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encore No.
3. Les personnages lgendaires
Leur existence est atteste, mais il est souvent difficile de dmler la lgende
et le fait historique.
Les patriarches : le plus ancien est Abraham, chef de tribu, pasteur nomadeou caravanier. On suit ses prgrinations avec sa famille et ses
descendants Isaac, Jacob, etc.
Les rois : David, un simple berger chef de bande l'origine, fait d'Isral un
vaste et puissant royaume. Chef militaire et grand politique, il est aussi pote
et passe pour avoir compos une partie des Psaumes. Salomon est clbre par
sa sagesse. C'est aussi un roi btisseur, qui fait construire, Jrusalem, le
Temple et le Palais royal.
Les prophtes : dans l'Antiquit, le prophte a un pouvoir sacr. Il est le
porte-parole de la divinit et agit comme intermdiaire ou mdiateur entre les
dieux et les hommes. Dans la Bible, les prophtes profrent des oracles
politiques et religieux, s'adressant au peuple d'Isral au nom de Yahv. Citons
parmi eux Isae, Jrmie, zchiel et enfin Daniel.
V. Les aspects littraires
1. Divers types de texte
La Bible ne constitue pas un rcit chronologique mais un recueil de textes,
transforms et transmis au cours des sicles par des conteurs, des crivains etdes chefs religieux.
Ces textes offrent une grande varit de formes.
Ce sont souvent des textes narratifs : rcits mythiques (la cration du monde,
dans la Gense) ou historiques (la rvolte des Maccabes) ; qui peuvent
s'apparenter l'pope (Mose faisant sortir les Hbreux d'gypte et chappant
par miracle aux armes de Pharaon).
Les paraboles sont galement trs prsentes dans les vangiles : paraboles du
semeur (Mathieu, 13-18), du fils prodigue (Luc, 15-11) Il faut enfin voquerles prophties (celles de Jrmie, d'zchiel, de Daniel, dans l'Ancien
Testament et l'Apocalyse de Jean, dans le Nouveau Testament).
Ce peuvent tre galement des textes injonctifs ou argumentatifs : des
commandements ( Tu ne tueras point , dans le Dcalogue, ou Tu aimeras
ton prochain comme toi-mme , dans l'vangile selon saint Matthieu), des
prceptes sous forme de maximes et de sentences (dans l'Ecclsiastique), ou
des lettres destines guider les croyants (dans les ptres de Paul).
2. Un texte potique
La Bible comprend aussi de longs pomes : le livre de Job, les Psaumes, le
Cantique des cantiques. Ce dernier est un recueil de pomes d'amour, dans
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lequel la tradition voit en fait un dialogue entre Dieu et son peuple :
Qui est celle qui apparat comme l'aurore,
Belle comme la lune, pure comme le soleil,
Mais terrible comme des troupes derrire leurs bannires ?
Cependant la posie de la Bible ne se limite pas la prsence de ces grands
pomes. Elle surgit tout moment dans le texte, grce aux lments
symboliques (la colombe tenant un rameau d'olivier et revenant vers No,
aprs le dluge, signe du renouveau terrestre), grce l'utilisation de
multiples comparaisons ( Je vous envoie comme des brebis au milieu des
loups. Soyez donc prudents comme des serpents, et simples comme les
colombes. vangile selon saint Matthieu, 10-16) et au recours frquent la
parabole.
L'Odysse
Qui n'a jamais entendu parler des aventures d'Ulysse ? L'Odysse, pope
grecque compose vers la fin duviiie sicle av. J.-C. et attribue Homre, fait
indniablement partie de notre patrimoine culturel.
Mais quel est le sujet exact de l'Odysse ? quel genre appartient ce texte deplus de douze mille vers ? Pourquoi a-t-il marqu si durablement notre culture ?
I. Le sujet et la composition
1. Le sujet
L'Odysse raconte des vnements qui ont eu lieu aprs la guerre et la
destruction de Troie. L'un des chefs achens, Odysseus, plus connu sous le nom
d'Ulysse, erre pendant dix ans sur les rivages de la Mditerrane, avant de
parvenir regagner son royaume d'Ithaque ; l, il retrouve sa fidle pousePnlope et son fils Tlmaque.
2. La composition
Le rcit n'est pas chronologique : il ne commence pas lorsqu'Ulysse quitte
Troie, mais dans la dernire anne de son voyage, quelques semaines avant
son arrive Ithaque, alors qu'il se trouve dans l'le de Calypso.
Le pome est divis en vingt-quatre chants.
Chants I IV : Tlmaque va demander des nouvelles de son pre aux Grecs
revenus de la guerre de Troie, en particulier Mnlas et Hlne. Chants V VIII : les dieux interviennent auprs de la magicienne Calypso
pour qu'elle libre Ulysse. Celui-ci part sur un radeau, mais Posidon dchane
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une tempte qui le jette sur le rivage des Phaciens, o le roi Alkinoos, le pre
de Nausicaa, lui offre l'hospitalit.
Chants IX XII : Ulysse fait le rcit de ses aventures, depuis la prise de Troie
jusqu' son sjour dans l'le de Calypso.
Chants XIII XXIV : Arriv Ithaque, Ulysse se venge et retrouve sa famille et
son royaume, comme Zeus l'avait annonc au dbut.
II. Une pope
Une pope est un long pome, gnralement en vers, qui magnifie les
exploits d'un hros. Reposant le plus souvent sur des faits historiques, elle les
transforme et les grossit en utilisant les ressources du merveilleux.
1. Les faits historiques
Les dcouvertes archologiques ont permis de retrouver les traces d'une
guerre, qui aurait eu lieu vers 1400 av. J.-C., et les vestiges d'une ville dtruitepar le feu, Hissarlik, en Turquie. Par ailleurs on sait que dans la ville grecque
de Mycnes s'est dveloppe, entre le XVIe et le XIIIe sicle av. J.-C., une
brillante civilisation qui a pu fournir Homre des modles pour ses hros.
2. Les exploits du hros
Suprieur aux hommes ordinaires par sa force et par son intelligence, Ulysse
est un vritable hros. Il est ainsi capable de nager plusieurs jours, malgr la
tempte, avant d'arriver la cte. Cependant son arme principale est son
intelligence ; c'est par la ruse qu'il parvient, par exemple, rendre aveugle leCyclope Polyphme et s'chapper avec ses compagnons de la grotte o ils
taient retenus prisonniers.
3. L'intervention des dieux
Dans l'Odysse, le monde des hommes est sous la domination des dieux.
L'un des personnages dclare ainsi : Attention ! les dieux sous forme
d'trangers [] font le tour des pays pour surveiller les hommes, leur
dmesure ou leur sens de la Loi.
Les dieux interviennent directement dans la vie des hommes, le plus souventsous une forme animale ou humaine : par exemple, Ino, divinit marine,
apparat Ulysse sous la forme d'une mouette, pour le sauver de la tempte ;
Herms se prsente lui comme un adolescent.
Les dieux prennent parti : Athna protge Ulysse ; Posidon, le dieu de la Mer,
est son ennemi ; Zeus, qui sert d'arbitre, dfend Ulysse, qui l'emporte sur
tous les hommes par l'intelligence .
Le monde d'Homre est aussi peupl de monstres et de magiciens. Les
sirnes, monstres tte de femme et corps d'oiseau, attirent les marins parleurs chants et, les ayant prcipits dans les rcifs, dvorent leurs cadavres. Le
Cyclope Polyphme est un gant qui n'a qu'un seul il et qui se nourrit de
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chair humaine. Circ est une magicienne qui, l'aide de sa baguette,
transforme les hommes en porcs.
III. Les thmes principaux
1. L'aventure
L'Odysse est le rcit d'un voyage fabuleux. Ulysse, emport par une longuetempte, va d'un rivage l'autre. Il y rencontre des peuples imaginaires : les
Lotophages qui proposent les fruits de l'oubli, les Cyclopes, gants redoutables,
les Lestrygons anthropophages, les mystrieux Cimmriens aux confins du
royaume des morts, etc. ; seuls les Phaciens, qui pratiquent le tissage et la
construction navale, font rfrence au monde rel.
2. La mer
L'Odysse voque les temps lointains o les anciens Grecs s'initiaient la
navigation. La mer apparat comme un lieu de prils o l'homme doit sanscesse lutter : contre les temptes, les rochers, les monstres, etc.
3. L'amour et la fidlit
Ulysse veut retrouver son royaume et sa famille. Il rsiste, au cours de ses
escales forces, aux tentations que reprsentent Circ, la magicienne, et
Calypso, qui lui offre non seulement le bonheur mais l'immortalit. De son ct,
sa femme Pnlope rsiste aux prtendants qui veulent s'emparer du trne et
l'pouser : Elle pleurait sans cesse Ulysse, son cher mari. Quant
Tlmaque, son fils, il part la recherche de son pre et viendra ensuite sonaide pour rtablir l'ordre. L'Odysse montre donc une famille unie, par
opposition au couple dsuni, form par Hlne et Mnlas, qui est l'origine de
la guerre de Troie.
4. La vengeance
Rentr dans sa patrie, Ulysse exerce une impitoyable vengeance contre les
prtendants, qu'il massacre, et contre ceux qui se sont montrs complaisants
leur gard, comme les servantes. Il les abat tous et son fils se montre plus
cruel encore que lui-mme. Cependant, Zeus et la desse Athna leconvaincront de rtablir la paix.
IV. Les personnages
1. Figures d'hommes
Personnage au centre de l'Odysse, Ulysse est, parmi les hros homriques,
le plus habile, le plus efficace. Il sait s'adapter aux situations et profiter des
circonstances. Avant de dvoiler son identit aux prtendants, il se travestit en
mendiant et n'intervient qu'aprs avoir observ la situation dans la maison.
Parfois, les dieux lui inspirent des ruses, mais le plus souvent, il les invente
lui-mme : ce sont elles qui lui permettent de surmonter les forces adverses.
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Encore trs jeune, son fils Tlmaque est timide et craint d'tre mis en pices
par les prtendants au trne de son pre. Mais il a le sens de l'hospitalit et il
est courageux. Il part la recherche de son pre, dont le souvenir le fait
pleurer devant Mnlas. son retour, il essaie de matriser la situation au
palais en attendant l'arrive d'Ulysse. la fin, il est la digne rplique de son
pre.
2. Figures de femmes
On trouve dans l'Odysse des personnages fminins trs divers :
Circ est une sductrice, ruse et dangereuse ;
la nymphe Calypso est gnreuse : elle laisse partir Ulysse, malgr l'amour
qu'elle prouve pour lui ;
Nausicaa est une jeune fille dont l'air et la beaut semblent d'une
immortelle . Elle recueille Ulysse, bless aprs la tempte, et le verra partir
avec un regret discret : Au pays de tes pres, quand tu seras rentr, garde
mon souvenir ! ;
Pnlope, comme toutes les autres, est trs belle, mais c'est aussi la plus
sage des femmes . Ruse comme son mari, elle promet aux prtendants de
choisir un poux parmi eux quand elle aura termin l'ouvrage qu'elle tisse.
Mais elle dfait la nuit ce qu'elle a fait le jour. Elle leur impose ensuite l'preuve
du tir l'arc ;
Athna est la divinit la plus active de l'Olympe. Elle aide et conseille Ulysse
avec malice et bienveillance.
V. Les techniques
1. Les traces d'oralit
Afin que les auditeurs puissent bien suivre l'histoire :
le moment o les personnages prennent la parole est nettement marqu par
des verbes de parole : il dit , il rpondit , il leur adressa ces mots ,
etc. ;
les personnages sont qualifis par des expansions du nom qui lesdfinissent : l'illustre Ulysse, modle de patience , Ulysse aux mille
expdients , Ulysse l'avis ; la prudente Pnlope ; le sage
Tlmaque ; Athna aux yeux brillants , etc.
2. Les contrastes
Le pote de l'Odysse suscite chez son auditoire des motions trs diverses.
La tempte qu'essuie Ulysse sur son radeau, les monstres qu'il affronte, la
rencontre des morts provoquent l'effroi. En revanche, toutes les scnes
familires sont attendrissantes : le bonheur d'Ulysse en revoyant Ithaque,l'accueil que lui rserve Eume, le fidle porcher, les retrouvailles avec son fils
et sa femme, etc.
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Les mmes contrastes apparaissent dans les paysages : en mer, Ulysse frle
des gouffres et des tourbillons ; en allant la rencontre des morts, les Achens
abordent une terre de brumes et de nues ; Calypso et le Cyclope habitent
une sombre caverne. En revanche, les scnes familires sont lumineuses ou
claires par la flamme vivante du foyer.
VI. Qui est Homre ?
Tout le monde a entendu parler d'Homre, mais en ralit on sait trs peu de
choses de lui et certains ont mme mis en doute son existence. Il serait n prs
de Smyrne, entre 850 et 750 av. J.-C.
On le reprsente comme un ade, c'est--dire comme un pote qui rcitait ses
uvres devant un auditoire, en s'accompagnant d'un instrument cordes, lyre
ou cithare.
On lui attribue deux grandes uvres, comptant plusieurs milliers devers : l'Iliade et l'Odysse. Ces uvres taient considres comme sacres
dans l'Antiquit grecque. On les rcitait dans les Panathnes, grandes ftes se
droulant dans la ville d'Athnes, et de nombreux artistes grecs s'en sont
inspirs pour dcorer monuments et cramiques.
Les Contes de Perrault
Le Petit Chaperon rouge, Cendrillon ou la Belle au bois dormant Tout le
monde connat les Contes de Perrault.
Quelles sont les caractristiques de ces contes ? Ne font-ils que raconter de
jolies histoires ?
I. Les caractristiques des Contes
1. Qu'est-ce qu'un conte ?
Un conte est un texte gnralement court, qui fait la part belle l'imaginaire.
Les contes de fes, ou contes merveilleux , contiennent des lments
surnaturels qui jouent un rle important dans l'histoire.
Les Contes puisent dans le folklore populaire, dans ces histoires racontes au
coin du feu. Certaines formules refltent cette tradition et sont rptes
comme des refrains de chanson : Tire la chevillette et la bobinette cherra
dans le Petit Chaperon rouge, ou le fameux Anne, ma sur Anne, ne vois-tu
rien venir ? dans la Barbe-bleue.
Perrault donne une version crite, littraire, de ces contes populaires et fixeainsi la tradition orale. Puisqu'ils ont t raconts dans de nombreux pays, on
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en trouve d'autres versions, notamment chez les frres Grimm.
2. Il tait une fois
Le cadre spatio-temporel (poque et lieu du rcit) est rarement dfini : tous
les contes de Perrault commencent par la formule rituelle Il tait une fois
(sauf le Matre chat ou le Chat bott), qui renvoie un pass lointain et vague.Les lieux ne sont pas plus dtermins : une fort ou un chteau sans nom.
Perrault a cependant introduit quelques dtails de son poque : les gardes
suisses (la Belle au bois dormant), l'eau de la reine de Hongrie, remde
fameux, les meubles (cabinets, sofas, guridons dans la Barbe-bleue), les
dtails des vtements (le dshabill de la grand-mre dans le Petit
Chaperon rouge, les habits de la Belle) et les conditions sociales des hommes
(les grands , rois, princes, marquis, la Cour, et les petits , paysans,
bcherons, meuniers).
3. Ils vcurent heureux et
Tous les contes de Perrault s'achvent par un vnement marquant qui clt
l'histoire : un mariage ou une mort, parfois les deux.
Les preuves sont termines et les personnages vont pouvoir vivre
tranquillement. Dans le Chat bott, le Marquis pouse la princesse ; dans les
Fes, la bonne fille se marie avec le fils du roi. Cendrillon pouse le Prince et
marie ses deux surs deux grands Seigneurs de la Cour . Riquet la
houppe pouse la fille du roi. Seules exceptions : le Petit Poucet, qui reste
clibataire, et le Petit Chaperon rouge qui meurt.
Le dnouement met un point final l'histoire, dont le lecteur peut imaginer la
suite (le bonheur, les enfants), et permet d'annoncer sa morale (les mchants
sont punis, les bons rcompenss).
4. La morale de l'histoire
Comme les fables de La Fontaine, les contes de Perrault sont assortis d'une
moralit, sous la forme d'un petit pome expliquant quelle leon le lecteur peut
tirer du conte.
La moralit du Petit Poucet, par exemple, prcise que ce n'est pas parce qu'un
enfant est faible et petit qu'il ne fera pas la joie de ceux qui l'entourent :
Mais si l'un d'eux est faible ou ne dit mot,
On le mprise, on le raille, on le pille ;
Quelque fois cependant c'est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.
Il s'agit bien l d'instruire en distrayant. Perrault s'adresse tous, petits et
grands, et montre que la morale des gens simples n'a rien envier celle des
savants.
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II. Les personnages
1. Les bons et les mchants
Les Contes mettent souvent en scne des couples de personnages dont l'un
est bon, l'autre mchant.
Il tait une fois une veuve qui avait deux filles ; l'ane lui ressemblait si fortet d'humeur et de visage que qui la voyait voyait la mre. Elles taient toutes
deux si dsagrables et si orgueilleuses qu'on ne pouvait vivre avec elles. La
cadette, qui tait le vrai portrait de son Pre pour la douceur et pour
l'honntet, tait avec cela une des plus belles filles qu'on et su voir. (les
Fes)
Dans Riquet la houppe, l'opposition bon/mchant est remplace
par l'opposition beau/laid :
Au bout de sept ou huit ans la Reine d'un royaume accoucha de deux filles.La premire qui vint au monde tait plus belle que le jour. [] Mais elle eut
quelques moments aprs un bien plus grand chagrin, car la seconde fille dont
elle accoucha se trouva extrmement laide.
Barbe-bleue si laid et si terrible, qu'il n'tait ni femme ni fille qui ne s'enfut
devant lui est aussi le personnage le plus cruel des Contes.
Dans l'ensemble, les contes de Perrault opposent donc les bons (les petits,
les princes, les animaux, les bonnes fes) aux mchants (les ogres, les
mchantes fes, les belles-mres). C'est pourquoi les personnages occupent
des fonctions narratives trs prcises.
2. Des ogres et des fes
Les fes et les ogres sont les ambassadeurs du merveilleux dans les contes
de Perrault. Les premires dcident des destins (la Belle au bois dormant), se
mtamorphosent (les Fes), favorisent la victoire des bons (Cendrillon), alors
que l'ogre ou l'ogresse sont d'une cruaut brutale.
3. Des animaux proches des hommes
Les animaux, dots de qualits humaines, font partie intgrante du monde
des hommes. Ainsi le Chat bott parle, marche sur deux pattes et se montre
aussi rus et intelligent que le Petit Poucet. la fin du conte, il est rcompens
de son habilet : Le Chat devint grand Seigneur, et ne courut plus aprs les
souris, que pour se divertir. .
III. Les thmes principaux
1. La mtamorphose
La mtamorphose est un des indices les plus caractristiques du conte
merveilleux. Il y en de vraies dans les contes de Perrault (par exemple, celle del'Ogre en lion puis en souris dans le Chat bott, toutes les mtamorphoses que
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produit la marraine fe dans Cendrillon) ; mais il y a aussi des
pseudo-mtamorphoses : la sur bte qui devient intelligente dans Riquet la
houppe ; le loup qui se transforme en grand-mre dans le Petit Chaperon
rouge
2. L'preuve
Avant de pouvoir vivre heureux, les personnages subissent une srie
d'preuves qui forment leur apprentissage. Le Petit Poucet affronte l'abandon,
puis l'Ogre, avant de devenir adulte et riche. La jeune sur des Fes doit offrir
de l'eau une vieille femme. La Belle est oblige de dormir cent ans. Seules
ces preuves rendent les personnages dignes d'tre aims et d'tre heureux.
3. La mort
l'exception du Petit Chaperon rouge et de sa grand-mre, dvores par le
loup, la mort frappe gnralement les personnages mchants : les filles del'Ogre (le Petit Poucet), l'Ogre (le Chat bott), Barbe-bleue, la mchante sur
(les Fes).
Perrault dcrit la mort avec une certaine cruaut : l'Ogresse, enrage de voir
ce qu'elle voyait, se jeta elle-mme la tte la premire dans la cuve, et fut
dvore en un instant par les vilaines btes qu'elle y avait fait mettre (la
Belle au bois dormant). La mchante sur des Fes se fit tant har, que sa
propre mre la chassa de chez elle ; et la malheureuse, aprs avoir bien couru
sans trouver personne qui voult la recevoir, alla mourir au coin d'un bois .
IV. Qui est Charles Perrault ?
Charles Perrault vcut au xviie sicle, l'poque de Louis XIV : il est
contemporain de La Fontaine, de Molire, de La Bruyre et de Racine. Homme
de loi, au service de Colbert, il contribue l'dification de Versailles. Entr
l'Acadmie franaise, il se montre farouche partisan des Modernes dans la
querelle qui les oppose aux Anciens. Il reste surtout clbre pour les Contes de
ma mre l'Oye, d'abord publis sous le nom de son fils mais qui connurent un
succs immdiat.
Les Fables de La Fontaine
Matre Corbeau, sur un arbre perch, tenait en son bec un
fromage ; La cigale ayant chant tout l't . Tout un chacun a enmmoire au moins un ou deux vers d'une fable de La Fontaine. Pourquoi un tel
succs ?
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I. Les caractristiques des Fables
1. Qu'est-ce qu'une fable ?
La fable raconte une histoire courte et drle qui a pour but d'apprendre
quelque chose au lecteur tout en le distrayant. Les personnages sont typiques,
parfois incarns par des animaux.La fable se compose souvent de deux parties, trs ingales cependant : le
corps est la fable, l'me la moralit , crit dans sa prface La Fontaine. Le
rcit imag permet ainsi de saisir une rgle morale abstraite.
Les fables existent depuis l'Antiquit. La Fontaine a puis dans cette tradition
ancienne, adaptant les fables d'sope, notamment, ainsi que des contes
orientaux. Il innove, pourtant, en les crivant en vers. Allier le plaisant
l'instructif est un souci constant dans ses fables.
2. La structure des FablesLes Fables sont divises en douze livres, parus en trois recueils.
Le premier recueil contient la plupart des fables connues : la Cigale et la
Fourmi, le Corbeau et le Renard, la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que
le buf, le Rat de ville et le Rat des champs, le Loup et l'Agneau, le Renard et
la Cigogne, le Chne et le Roseau, etc.
Le deuxime recueil se veut moins anecdotique : la fable intitule les
Animaux malades de la peste prtend rien moins qu' une peinture sociale
complte. Progressivement, les fables ne sont plus seulement des histoires
destines duquer les enfants en les amusant : elles deviennent en quelque
sorte le livre de mditation de La Fontaine.
Le dernier recueil couronne l'ensemble : certaines trs belles fables peuvent
se lire comme l'expos potique d'une philosophie de l'existence.
3. Le cadre spatio-temporel
Comme les contes, les fables sont gnralement situes dans une poque
vague et dans des lieux peu dtermins (la ville, les champs).
On y trouve pourtant certains dtails de la vie du xviie sicle : allusion au roi,
aux courtisans et l'glise.
La Fontaine se moque du pape Innocent XI, qui n'tait pas le fils d'un planteur
de choux , mais d'un banquier (VII, 11).
Ami du ministre Fouquet, il ne perd pas une occasion d'attaquer Colbert :
Fouquet est la cigale, Colbert la fourmi, mais aussi la Grenouille jalouse qui
cherche avoir une fortune aussi grande que celle de Fouquet (la Grenouille
qui voulait se faire aussi grosse que le buf).
Dans certaines fables, il transpose des faits divers qui sont rellement arrivs,
par exemple l'histoire de deux dames qui se sont refuses pendant cinq heuresle passage en carrosse dans une rue troite de Paris (VII, 4).
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II. Les thmes principaux
1. Les animaux
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes , crivait La Fontaine.
Grce au caractre qu'il attribue chaque animal, il laisse deviner qui il met en
cause.Le Lion reprsente le pouvoir du roi, le Chat, l'hypocrite, le Renard, le
rus. Principaux acteurs des fables, les animaux parlent et s'animent sous les
yeux du lecteur. La Fontaine les peint avec des dtails expressifs (la maigreur
du loup, le col pel du chien, le long bec emmanch d'un long cou de la
cigogne, la tortue qui avance un train de snateur , etc.).
Tous sont prsents : animaux sauvages et domestiques, grosses et petites
btes, gentilles (l'ne, l'agneau) et froces (lion, loup) Mais La Fontaine ne
cherche pas crire une encyclopdie du monde animal (le corbeau ne mangepas de fromage et la cigale ne chante pas !) : ce qui lui importe, c'est de
donner de la vivacit et la plus grande varit possible son univers.
2. La socit
La Fontaine dresse un large panorama de la socit de son temps. Il peint
la fois les grands (le roi et les courtisans) et les petits (les paysans, les
artisans).
Le roi est critiqu : incarn par le lion, il se montre orgueilleux, tout puissant et
souvent injuste. On redoute sa cruaut ( le Lion, le Loup et le Renard) mme s'il
sait parfois se montrer gnreux (le Lion et le Rat).
Le portrait des courtisans est plus ngatif encore : ils sont dcrits comme des
parasites, des machinateurs d'impostures (le Berger et le Roi), des flatteurs
(le renard dans la Cour du lion et dans Le Lion malade et le Renard).
Les gens de la campagne sont eux aussi prsents : bcherons, bergers et
paysans pauvres peuplent les fables. La Mort et le Bcheron donne une
excellente description de la vie paysanne du xviie sicle.
3. La mort
La mort constitue un thme important des fables. Elle est gnralement
prsente comme invitable, condition mme de la nature. La Fontaine
propose une philosophie pour apprendre mourir. La Mort ne surprend point
le sage ; il est toujours prt partir. Elle ne doit tre considre que comme
une simple formalit : Quand le moment viendra d'aller trouver les morts,
j'aurai vcu sans soins, et mourrai sans remords , crit La Fontaine,
dansLe Songe d'un habitant du Mogol. La sagesse consiste ne pas s'inquiter
de sa mort et profiter au mieux de la vie.
4. L'homme
Bien que les animaux jouent un rle trs important, l'observation de
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La Fontaine porte sur l'homme, sur sa vanit(la Grenouille qui veut se faire
aussi grosse que le buf), son avarice, son hypocrisie (le Corbeau et le
Renard).
Les lois qui gouvernent les hommes sont dnonces par La Fontaine qui
regrette que les puissants, les riches, soient toujours les plus forts. La moralit
du Loup et l'Agneau est trs claire : La raison du plus fort est toujours la
meilleure.
Dans l'ensemble, La Fontaine se montre pessimiste : son univers ne prsente
pas beaucoup d'espoir sur l'ventuelle bont de l'homme.
III. Les techniques
1. La personnification
En mlant les termes relatifs aux animaux et ceux qui concernent les
hommes, La Fontaine permet une transposition constante entre les situationsde la fable et celles des hommes : les animaux sont personnifis. Le monde
animal se met ainsi reprsenter la socit des hommes : le lion devient une
allgorie du pouvoir ; le chat, de l'hypocrisie et la belette, de la ruse.
2. La moralit
Seules vingt fables n'ont pas de morale explicite. Toutes les autres
contiennent, la fin, au dbut, au milieu de la fable, une morale qui rsume la
leon qu'on doit retenir. Cette moralit est souvent exprime avec rapidit :
Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ; Mieux vaudrait un sageennemi , ce qui la rend trs semblable un proverbe : Chacun a son dfaut
o toujours il revient.
3. La satire
La satire est un discours qui s'attaque quelque chose ou quelqu'un par la
moquerie. Dans les fables, de nombreux dfauts humains sont mis en cause.
Mais c'est l'abus de pouvoir des forts envers les faibles qui est le plus souvent
voqu et mis en scne. Un grand nombre de fables prsentent donc un lion,
roi des animaux et figure symbolique du roi de France, ce qui permet La Fontaine de critiquer indirectement certains dfauts de la Cour.
4. Les vers
Les Fables sont en vers et leur mesure fait preuve d'une grande varit :
La Fontaine utilise des vers longs (alexandrins ou dcasyllabes, vers de 12 et
10 syllabes), mls des vers brefs (notamment l'hexasyllabe, vers de 6
syllabes). Il joue souvent de ce mlange pour crer des effets de rythme, pour
acclrer ou ralentir son rcit, pour le rendre vivant. L'alternance la plus
courante est celle entre l'alexandrin et l'heptasyllabe (vers de 7 syllabes).
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IV. Qui est Jean de La Fontaine ?
Issu d'une famille bourgeoise, Jean de La Fontaine devient avocat au Parlement
et recherche, comme la plupart des artistes de son temps, la protection des
grands, notamment celle du surintendant Fouquet, ministre du roi.
Ses Conteset surtout ses Fables lui assurent une clbrit immdiate. Il entre l'Acadmie franaise en 1683 et meurt en 1695.
La posie
Qu'est-ce qui caractrise un pome ? Le fait qu'il soit crit en vers ? Cependant
tous les pomes ne le sont pas. C'est sans doute l'tymologie dumot posie (du grec poiein qui signifie fabriquer, crer ) qui claire le mieux
sa signification
I. Un art du langage
Les mots sont comme de la monnaie qu'on change : la plupart du temps on
ne les remarque pas. Ils sont ternes et comme uss. Mais si on entend ou si on
dit haute voix : Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe (La
Fontaine) ou encore : O l'onde qui file et glisse, vive, nave,
lisse (Saint-Pol Roux) , on s'aperoit que les mots, de ternes, redeviennentluisants, qu'ils ont une sonorit, une densit
Le pote est donc une sorte d'artisan du langage qui modle le langage,
comme le sculpteur son matriau, pour lui faire dire plus qu'il ne dit
habituellement dans son usage quotidien.
Pour Eugne Guillevic, les mots sont ainsi de vritables compagnons :
Douceur,
Je dis : douceur.
Je dis : douceur des motsQuand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t'accueillent
Qui te donnent du temps
EUGNE GUILLEVIC, Douceur
II. Des images suggestives
Je peux dire : Il y a des oiseaux dans l'arbre , ou : L'arbre est plein
d'oiseaux . Ce sont des phrases banales. Le pote, lui, dit : L'arbre est unbocal d'oiseaux (Jean Cocteau) Il a trouv un air de famille, une ressemblance
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entre l'arbre et un objet de la vie quotidienne : l'arbre parat rempli d'oiseaux
comme un bocal, de fruits. De ces rapprochements oprs par le pote
naissent des images qui jettent un clairage nouveau sur le monde qui nous
entoure.
On distingue deux procds pour crer une image : la comparaison et la
mtaphore.
Il pleure dans mon cur comme il pleut sur la ville. (Paul Verlaine) . Pour
exprimer la ressemblance entre son chagrin et la pluie qui tombe, le pote a
recours un outil grammatical : le mot comme, qui tablit une sorte de pont
entre les deux lments. Il fait une comparaison. Une comparaison peut tre
introduite par d'autres outils grammaticaux : ainsi, tel, en forme de, l'gal
de
Trs souvent, cependant, l'image n'est pas annonce aussi clairement. C'est au
lecteur de la dceler. On parle alors demtaphore ; voici celle qu'inspirent Ren Char les jeux des vagues sur le sable : l't chantait l'cart de nous
qui tions silence, sympathie, libert triste, mer plus encore que la mer dont la
longue pelle bleue s'amusait nos pieds. (Ren Char, Fureur et Mystre)
III. Rythme et musicalit
1. Les pomes en vers
Traditionnellement, un pome s'crit en vers rguliers. Ces vers comptent
toujours le mme nombre de syllabes, qui peut tre pair (6, 8, 10, 12) ouimpair (7, 9, 11). Pour dterminer ce nombre (on dit aussi le mtre du
pome), il faut savoir que les syllabes contenant un e muet comptent pour une
syllabe si elles prcdent une consonne. Ainsi le vers d'Apollinaire Sous le
pont Mirabeau coule la Seine comprend dix syllabes, coule comptant pour
deux syllabes.
Les vers, comme la musique, ont un rythme. Ce rythme est donn par la
disposition des syllabes accentues ; ces syllabes, que l'on prononce avec plus
de force dans un groupe de mots, sont comparables aux temps forts dans la
musique.
La rime, c'est--dire le retour d'une mme sonorit la fin des vers,
contribue galement la musicalit du pome. Les rimes sont dites fminines
quand elles se terminent par un e muet : cume, brume, plume, etc. Dans les
autres cas, elles sont masculines : chaleur, malheur, couleur, etc.
Aujourd'hui, les potes crivent plutt en vers libres, des vers dont le nombre
de syllabes varie et qui ne riment pas forcment entre eux. Cependant leurs
pomes sont construits sur d'autres effets de reprise : refrains, effets d'cho,
retour de sonorits sous forme d'assonances ou d'allitrations Tu te lves, l'eau se dplie
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Tu te couches, l'eau s'panouit.
Tu es l'eau dtourne de ses abmes
Paul luard, Poisson, dans les Animaux et leurs hommes, 1935.
2. La prose potique
Il n'est pas ncessaire d'crire en vers pour crer de la posie. Prenons pour
exemple un texte de Rimbaud qui voque le rveil matinal de la nature, dans
des phrases riches en mtaphores et scandes par des reprises :
J'ai embrass l'aube d't.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau tait morte. Les camps
d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai march, rveillant les haleines
vives et tides, et les pierreries regardrent, et les ailes se levrent sans bruit.
RIMBAUD, Illuminations
Le genre thtral
Une pice de thtre est destine tre joue par des acteurs sur scne, dans
un temps limit. De ces contraintes se dgage une criture proprement
thtrale.
quelles rgles un texte de thtre obit-il ? Peut-on distinguer diffrents
genres thtraux ? Quel est le rle du metteur en scne dans la reprsentation
d'une pice ?
I. Le texte thtral
1. Une action dans un temps et un espace limits
L'criture thtrale est d'abord soumise une contrainte temporelle : la pice
se joue dans un temps trs court, au maximum quatre heures. C'est pourquoil'action est souvent prise en cours. La premire scne fait connatre trs
clairement les principaux personnages et la situation dans laquelle ils se
trouvent : c'est l'exposition, qui se prolonge parfois dans les scnes suivantes.
OCTAVE
Tu viens, Sylvestre, d'apprendre au port que mon pre revient ?
SYLVESTRE
Oui.
OCTAVEQu'il arrive ce matin mme ?
SYLVESTRE
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Ce matin mme.
OCTAVE
Et qu'il revient dans la rsolution de me marier ?
SYLVESTRE
Oui.
OCTAVE
Avec une fille du seigneur Gronte ?
SYLVESTRE
Du seigneur Gronte.
OCTAVE
Et que cette fille est mande de Tarente ici pour cela ?
MOLIRE, les Fourberies de Scapin, I, 1
L'action, perturbe par une srie d'vnements, est ensuite reprsente
pratiquement en temps rel (rgle de l'unit de temps dans le thtre
classique). Les lments perturbateurs constituent l'intrigue de la pice, qui
trouve sa solution au dnouement.
Pour plus de vivacit (et souvent au mpris de la vraisemblance), l'action se
conclut par un coup de thtre (le deus ex machina). Ainsi, dans les Fourberies
de Scapin, l'pouse impose par le pre d'Octave se rvle tre celle que son
cur avait choisie. Pour donner plus de vraisemblance la reprsentation, le thtre classique
s'imposait la rgle de l'unit de lieu(dcor unique). De nos jours, mme si, au
cours d'une reprsentation, la scne est appele voquer des lieux diffrents
(par exemple, l'intrieur d'une maison, une rue, un champ de bataille, le pont
d'un bateau), ceux-ci restent forcment en nombre limit. L'auteur de thtre
n'a pas la libert illimite du romancier qui peut faire voyager ses
personnages o il veut !
2. Les impratifs du dialogue aucun moment l'auteur de thtre ne peut raconter directement les faits ou
expliquer les sentiments de ses personnages ; tout doit passer par le
dialogue entre les personnages de la pice. Ainsi :
toute action qui ne se droule pas sur la scne est raconte et
commente ;
les personnages ne peuvent livrer leurs tats d'me que dans des
monologues ou interrogs par leur confident ;
Par ailleurs, le dialogue doit faire constamment avancer l'action et crer lasurprise. L'criture thtrale suppose un art consomm !
Sur le plan formel, un texte de thtre se prsente donc comme une sorte de
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long dialogue dcoup en actes et en scnes ; le passage d'une scne l'autre
est li au changement de personnages sur scne. Le dialogue est enrichi
d'indications scniques, ou didascalies (le plus souvent en italique), que le
metteur en scne utilise, mais que les comdiens, bien sr, ne disent pas. Ces
indications concernent le lieu, mais aussi les gestes et les expressions des
personnages.
ARGANTE (se croyant seul )
A-t-on jamais ou parler d'une action pareille celle l ?
SCAPIN ( Sylvestre )
Il a dj appris l'affaire, et elle lui tient si fort en tte, que tout seul il en parle
haut.
ARGANTE (se croyant seul )
Voil une tmrit bien grande !
MOLIRE, les Fourberies de Scapin, I, 1
II. Les genres thtraux
Ds l'Antiquit, on a distingu deux grands genres : la comdie, qui nous fait
rire et se termine bien, et la tragdie, qui, en montrant des vnements
graves, nous fait prouver des motions violentes.
En Grce, Aristophane est le plus rput des auteurs de comdie ; Eschyle et
Sophocle ont produit de grandes tragdies. Au xviie sicle, le thtre classique
a repris cette distinction : Molire a crit des comdies clbres (l'Avare, le
Bourgeois Gentilhomme, le Misanthrope, Dom Juan, le Malade imaginaire,
etc.) ; Corneille et Racine, des tragdies non moins fameuses (par exemple, le
Cid, pour le premier, Phdre, pour le second).
Le thtre baroque, lui, n'hsitait pas mlanger dans une mme pice le
comique et le tragique. C'est ce qui s'est fait nouveau, l'poque
romantique, poque laquelle Victor Hugo a cr le drame.
Au xxe sicle, Antonin Artaud a appel de ses vux un thtre total qui associetous les arts : musique, chant, danse, cinma D'une faon gnrale, les
auteurs distinguent ou associent comme ils l'entendent diffrentes tonalits.
Paul Claudel a cr un thtre potique ; Albert Camus et Jean-Paul Sartre, un
thtre d'ides ; Eugne Ionesco, un thtre qui met en vidence les
absurdits de la vie et joue avec le langage, etc.
III. Le lieu thtral
Le mot thtre dsigne la fois le spectacle et le lieu o il se donne.
Ce sont les comdiens qui crent le spectacle thtral : ce dernier peut donc se
jouer n'importe o. Autrefois, il avait lieu devant les glises ou sur les places
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publiques. Aujourd'hui encore, on a l'occasion de voir du thtre en divers
endroits : dans un jardin, sur une pniche, etc..
Le thtre traditionnel, dit l'italienne, est constitu d'une scne, dlimite
d'un ct par un rideau, sur les autres cts par les coulisses et le dcor. La
salle forme un demi-cercle : les spectateurs sont installs l'orchestre (en bas),
dans les baignoires, la corbeille ou les balcons (en hauteur).
Les thtres modernes, plus simples, se rapprochent des thtres antiques par
leur disposition : tous les spectateurs y font face la scne. Ces thtres
disposent en gnral de techniques perfectionnes qui permettent des
changements de dcors complexes et des mises en scne hardies.
IV. La mise en scne
Le metteur en scne organise le spectacle en fonction des indications
donnes par l'auteur et en fonction de sa propre interprtation de la pice. Decette dernire dpendent le jeu des acteurs, leurs dplacements sur scne, le
choix des dcors, des clairages, des bruitages, de la musique.
Par exemple, si un metteur en scne monte les Fourberies de Scapin, il peut
choisir d'accentuer l'aspect burlesque de la comdie (coups de bton,
personnage enferm dans un sac) et faire de Scapin un bouffon haut en
couleurs. Il peut aussi prsenter Scapin comme un valet rus, inquitant et
mystrieux, en s'appuyant sur des rpliques comme : La justice en usa fort
mal avec moi, et je me dpitai de telle sorte contre l'ingratitude du sicle que
je rsolus de ne plus rien faire. ).
La mise en scne volue selon les poques et a donn lieu beaucoup de
recherches au XXe sicle. Certaines veulent donner une image de la vie relle
et sont ralistes, d'autres sont beaucoup plus sobres, avec peu de dcors, et
sollicitent davantage l'imagination du spectateur.
Indiquer la fonction d'un discours
Dans un texte descriptif, le locuteur prsente un personnage, un lieu, un
objet, sans indication de date ou de dure.
Y prvalent les connecteurs spatiaux (adverbes, conjonctions et GN qui situent
des lments dans l'espace).
Dans un texte argumentatif, le locuteur expose son opinion sur un sujet et
tente de faire partager son point de vue son interlocuteur.
Un texte explicatif donne des informations qui doivent permettre au
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destinataire de comprendre un phnomne ou une situation.
Un texte injonctif cherche faire agir le destinataire (exemples : un mode
d'emploi, une recette).
Ces diffrents types sont frquemment mls (par exemple, un rcit mle
souvent passages narratifs et passages descriptifs) : il s'agit de reprer le
caractre dominant du texte.
Analyser un texte narratif
Un texte narratif raconte une suite d'vnements rels ou imaginaires qui
s'enchanent les uns aux autres pour mener d'un dbut une fin.
Lorsque le narrateur, c'est--dire celui qui rapporte les faits, est l'un des
personnages de l'histoire, le texte narratif est la 1re personne :
Lorsque j'eus dix ans, ma famille abandonna la campagne pour la ville. L, je
dbutais comme crieur de journaux (J. LONDON)
Lorsque le narrateur n'est pas un personnage de l'histoire, le texte narratif est
la 3e personne :
Rapidement, l'un aprs l'autre, parurent deux, trois, puis quatre Martiens,
bien loin par del les arbres bas, travers les prs []. Ils se dirigeaient avec
d'normes enjambes vers la rivire (H. G. WELLS) Le texte narratif peut tre au prsent, mais le plus souvent il est au
pass : les faits de premier plan sont rapports au pass compos ou au pass
simple ; les faits de second plan, l'imparfait.
Les faits ne sont pas toujours raconts dans l'ordre o ils se droulent. Il peut y
avoir des retours en arrire ou des anticipations.
Dans un rcit au pass, les retours en arrire sont souvent
au plus-que-parfait et les anticipations au futur du pass.
Le texte narratif comporte gnralement des connecteurs temporels quimarquent les diffrentes tapes du rcit : ce matin-l, puis, alors, plus tard
Reprer la structure d'un rcit
La plupart des rcits obissent une structure type qui comprend : une
situation initiale, un vnement perturbateur, des pripties et une situation
finale.
La situation initiale
Au dbut du rcit, le narrateur prsente le lieu, l'poque, les personnages. La
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situation des personnages parat stable.
Dans Tartarin de Tarascon, d'Alphonse Daudet, Tartarin vit tranquillement sa vie
de chasseur de casquettes Tarascon.
L'vnement perturbateur
Un lment inattendu vient modifier ou bouleverser cette situation, et doncdtruire l'quilibre : dans le roman d'Alphonse Daudet, c'est la confrontation du
hros et d'un lion de mnagerie, confrontation qui conduit Tartarin partir
pour l'Algrie.
Les pripties
L'lment perturbateur entrane une succession de pripties qui
correspondent autant d'tapes du rcit.
Chacune d'elle est lie soit un nouvel vnement, soit l'arrive d'un
nouveau personnage.
En Algrie, Tartarin rencontre successivement : une Mauresque, le prince
Grgory de Montngro, Baa, puis Bombonnel le tueur de panthres, etc.
La rsolution et la situation finale
Au bout de la chane des actions, un nouvel lment, ou rsolution, vient
rtablir un quilibre diffrent. On aboutit une situation finale o les obstacles,
en principe, sont surmonts.
Aprs avoir tu par mgarde un lion aveugle et apprivois, Tartarin, lui, rentre
Tarascon, aurol d'une gloire inattendue.
Observer un dialogue dans un rcit
Le rle des dialoguesRvler le caractre ou les sentiments des personnages
Dans les dialogues, les personnages montrent leur personnalit. Ils prennent
vie.
Tu sais ce qui ne va pas chez toi ? dit la vieille femme, en regardant
Georges de ses petits yeux brillants de mchancet. Tu grandis trop vite. les
garons qui grandissent trop vite deviennent stupides et paresseux. Mais je
n'y peux rien, Grandma, rplique Georges. Si, tu peux, coupa-t-elle. Grandir
est une sale manie des enfants. Roald Dahl, La Potion magique de Georges Bouillon
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Ce dialogue met ici en lumire la mchancet caricaturale de Grandma.
Trs souvent, le dialogue permet ainsi au narrateur de faire l'conomie d'un
commentaire psychologique ; les personnages se rvlent directement
travers leurs paroles ; les exclamations, les points de suspension traduisent
leurs motions.
Faire avancer l'action
Dans les dialogues, les personnages s'expliquent, discutent, changent des
informations. Ainsi, ils font avancer l'action. Le dialogue est donc une autre
faon pour le narrateur de continuer son rcit. Dans cet extrait de La Guerre du
feu, l'change plein de violence entre Naoh et Aghoo-le-velu prpare l'ultime
combat dont Naoh sortira victorieux.
Aghoo est plus fort que Naoh. Il ouvrira vos ventres avec le harpon et
brisera vos os avec la massue. Naoh a tu l'Ours gris et la Tigresse. Il a abattu
dix Dvoreurs d'Hommes et vingt Nains Rouges. C'est Naoh qui tuera Aghoo !
Que Noah descende dans la plaine !
J.-H. Rosny An, La Guerre du feu
L'insertion d'un dialogue dans le rcit
Le changement de situation d'nonciation
Dans un dialogue, le narrateur choisit de faire entendre les paroles des
personnages, mot pour mot, comme si on les avait enregistres ; on parle dediscours direct. Ce n'est plus lui qui parle mais les personnages ; il y a donc un
changement de situation d'nonciation.
Ce changement permet d'expliquer en particulier le passage, dans un rcit
littraire, du pass simple au prsent.
Il permet de rendre compte galement des variations ventuelles de registre
de langue.
Et, passant sur le plan de la cosubjectivit, il ajouta : Et puis, il faut se
grouiller : Charles attend. Oh ! celle-l, je la connais, s'exclama Zaziefurieuse, je l'ai lue dans les Mmoires du gnral Vermot.
Raymond Queneau, Zazie dans le mtro
La prsentation du dialogue
Un dialogue est nettement spar du rcit par la ponctuation. Selon le cas,
l'crivain emploie :
des tirets devant chacune des rpliques du dialogue ;
des guillemets pour encadrer le dialogue et un tiret chaquechangement d'interlocuteur (voir le dialogue qui suit).
Il arrive que le narrateur fasse entendre directement le dialogue, sans le
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commenter. Cependant, en gnral, le personnage qui parle est annonc et ses
paroles sont introduites par divers verbes de parole : dire, rpondre, murmurer,
s'exclamer, etc. Ces indications peuvent tre donnes sous la forme
de propositions incises, insres dans le dialogue :
"Dis-moi, Henry, demanda-t-il soudainement, combien de chiens prtends-tu
que nous avons ? Six. Erreur !"s'exclama Bill triomphant.
Jack London, Croc-blanc
Distinguer une phrase verbale d'une phrase nonverbale
On classe les phrases selon qu'elles contiennent un verbe conjugu (phrase
verbale) ou qu'elles ne contiennent aucun verbe conjugu (phrase nonverbale).
La phrase verbale s'organise autour d'un verbe (conjugu un mode
personnel ou impersonnel), qui constitue le noyau de la phrase.
Un requin a attaqu un plongeur.
Fuyez tout de suite ! (phrase l'impratif, sans sujet exprim)
Une phrase non verbale s'organise autour d'un mot (nom, adjectif) autre
qu'un verbe.
Un requin ! (nom)Incroyable ! (adjectif)
Une phrase nominale a pour noyau un nom.
Les phrases nominales sont souvent :
des phrases exclamatives ou interrogatives ; Exemples : Attention
au requin ! Quel requin ?
des titres ou des slogans publicitaires. Exemples : La mort d'un
plongeur. Squale, la boisson des vacances.
Distinguer une phrase simple d'une phrase complexe
Une phrase simple contient une proposition, qui est indpendante.
Le navire heurte un iceberg.
Une phrase complexe contient en gnral une proposition principale et une
ou des propositions subordonnes, rattaches la principale par des mots
subordonnants.
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[Quand la tempte survient], [le capitaine ordonne] [que les hommes restent
sur le pont].
Cette phrase complexe contient une principale le capitaine ordonne et deux
subordonnes.
Remarque : une phrase complexe peut contenir aussi des propositions
indpendantes
juxtaposes Exemple : La coque du navire s'ouvre ; la mer s'y engouffre.
ou coordonnes. Exemple : Le navire s'enfonce et disparat sous l'eau.
On parle de phrase complexe par juxtaposition ou par coordination ou encore
de phrase compose.
Indiquer le type d'une phrase
Le type d'une phrase varie selon ce que l'metteur (la personne qui parle)
souhaite exprimer.
Il existe quatre types de phrase :
la phrase dclarative qui exprime un fait ou une opinion ; Il fait beau
aujourd'hui.
la phrase interrogative qui exprime une demande d'information ; Queltemps fait-il ?
la phrase injonctive qui exprime un ordre, une dfense ou un conseil. Ne
sors pas sans ton parapluie.
la phrase exclamative qui exprime un sentiment vif (joie, tristesse,
surprise).
La phrase exclamative peut se combiner avec un des autres types de phrase.
Quel temps de chien ! (phrase dclarative exclamative)
Donne-moi donc mon parapluie ! (phrase injonctive exclamative)
Distinguer une phrase affirmative d'une phrase ngative
Une phrase est toujours la forme affirmative ou la forme ngative.
Lorsqu'une phrase affirme une information, exprime qu'un fait a t, est ou
sera, il s'agit d'une phrase affirmative.
Ex. : milie est ne le 27 juin 2005 Paris.
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Paul travaillera davantage lorsqu'il sera en 5e.
Lorsqu'une phrase contient une ngation, qu'elle exprime qu'un fait n'a pas
t, n'est pas ou ne sera pas, il s'agit d'une phrase ngative.
Ex. : Tu ne connais pas tes tables de multiplication !
Il ne fera pas beau cet t
Ce n'est plus l'heure de jouer, les enfants !
On construit la ngation avec l'adverbe ne (ou n') associ un autre mot de
sens ngatif (pas, plus, gure, jamais, personne, rien, aucun, etc.).
l'oral ou dans un niveau de langue familier, on n'emploie pas toujours
le ne de la ngation. Attention, c'est une faute de franais.
Ex. : Tu connais pas tes tables de multiplication ! (Il manque le ne pour que la
phrase soit correcte).
Reconnatre une phrase interrogative
Selon le niveau de langue utilis, une phrase interrogative peut se construire
de trois manires :
soutenue (avec inversion du pronom personnel sujet) ;
Exemple : Partez-vous en fvrier ? courante (avec est-ce que ?) ; Exemple : Est-ce que vous partez en
fvrier ?
familire. Exemple : Vous partez en fvrier ?
On distingue :
l'interrogation totale qui porte sur toute la phrase et appelle la
rponse oui (si) ou non ; Exemple :Partez-vous en fvrier ? (Oui, nous
partons la montagne.)
l'interrogation partielle qui porte sur un lment de la phrase et appelledes rponses varies. Exemples : Que faites-vous en fvrier ? (Nous
partons la montagne.) O allez-vous exactement ?(Dans la valle de
Chamonix.)
tudier un nom
Les noms concrets un bb, une pomme, un parfum s'opposent auxnoms abstraits la rflexion, la crainte
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Parmi les noms concrets, ceux qui prsentent le trait anim dsignent des
hommes ou des animaux.
un mdecin, un chien, un insecte
Ceux qui prsentent le trait inanim dsignent des objets.
une fleur, un rveil, une voiture
La plupart des noms prsentent le trait comptable ; ils peuvent tre prcds
de dterminants numraux.
deux livres, trois enfants
D'autres prsentent le trait non-comptable.
du raisin, le froid, la gomtrie
Exemples d'analyse :
une coccinelle : concret, anim, comptable, fminin.
le froid : abstrait, non-comptable, masculin.
Reconnatre un dterminant
Un dterminant est un mot souvent trs court qui introduit un nom dans la
phrase.
Il fait partie du groupe nominal minimal.Ce pommier donne des fruits dlicieux.
Il nous renseigne le plus souvent sur le genre (ce pommier, cette pomme) et le
nombre (un fruit, des fruits) du nom.
Attention, parfois le nom est prcd de plusieurs dterminants.
Tous ces fruits que vous voyez viennent de mes deux pommiers.
Dans certains cas, le nom est employ sans dterminant.
Monsieur Dupin est jardinier.
On distingue les dterminants articles : le, la, les (articles dfinis) ;
un, une, des (articles indfinis) ;
du, de la, des (articles partitifs).
des autres dterminants :
mon, ton, son, notre, votre, leur (dterminants possessifs) ;
ce, cet, cette, ces (dterminants dmonstratifs).
Reconnatre un pronom personnel
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Les pronoms forment une classe grammaticale part entire. Il s'agit de mots
qui remplacent ou dsignent une chose, un tre ou encore une ide. On les
utilise la place d'un nom ou d'un autre pronom.
Le pronom personnel prsente dix-huit formes courantes diffrentes.Formes non
accentuesFormes
accentu
esSujet COD COI/COS
je me me moi
tu te te toi
il le lui lui
elle la lui elle
nous nous nous nous
vous vous vous vous
ils les leur eux
elles les leur elles
Le pronom personnel a aussi :
deux formes rflchies : se, soi ;
deux formes invariables : y, en. Attention : il ne faut pas confondre le, la, les, l' articles dfinis
avec le, la, les, l' pronoms personnels COD Pour ne pas te tromper, regarde le
mot qui suit. S'il s'agit d'un verbe, ce petit mot est forcment un pronom
personnel COD
Julie a command une part de clafoutis en dessert. Le serveur l'apporte avec
un grand sourire.
Dans cet exemple, l' est suivi de la forme verbale apporte. L' est donc un
pronom personnel qui remplace le GN part de clafoutis et qui occupe lafonction de COD du verbe apporter.
Les pronoms personnels des 1re et 2e personnes dsignent l'metteur et le
rcepteur.
Ce sont des indices de la situation d'nonciation.
Ceux de la 3e personne reprsentent un mot ou un groupe de mots dj cit.
Ce sont des pronoms substituts qu'on emploie pour viter des rptitions.
Le ministre arrive. On le photographie. On lui parle.
Il fait des dclarations importantes.
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Reconnatre un pronom possessif
Les pronoms possessifs remplacent un nom prcd d'un dterminant
possessif.
Ils varient selon : le possesseur ; le mien, le ntre (1re personne) le tien, le
vtre (2e personne) le sien, le leur (3epersonne)
le genre de l'objet possd ; Exemple : Il a perdu sa gomme. Prte-lui la
tienne. (pronom fminin)
le nombre de l'objet possd. Exemple : Voici mes affaires ; voil les
vtres. (pronom pluriel)
Reconnatre un pronom dmonstratif
Les pronoms dmonstratifs remplacent un nom prcd d'un dterminant
dmonstratif.
On distingue les formes simples des formes composes.
Masculin FmininSingulie
r
celui
(-ci/l)
celle
(-ci/l)
Plurielceux
(-ci/l)
celles
(-ci/l)
Les formes simples sont suivies d'un complment du nom ou d'une
proposition subordonne relative. Exemple : Les plantes de mon balcon
sont plus belles que celles de ma voisine. Les formes composes avec -ci ou -l permettent d'opposer deux
termes. Exemples : Celles-ci n'ont pas besoin d'eau. Je n'arroserai
que celles-l.
Aux formes prcdentes s'ajoutent les formes neutres :
ce s'emploie comme sujet du verbe tre ou devant qui ou que ;
Exemples : Ce n'est pas la peine d'arroser. Ce que tu fais ne sert rien.
ceci et cela sont les formes composes (crites en un seul mot) de ce ;
Exemple : coute bien ceci :cela ne sert rien. cela est contract en a dans un registre de langue familier.
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Reconnatre un adjectif qualificatif
L'adjectif qualificatif se rapporte un nom (ou un pronom) dont il indique
une qualit ou une proprit particulire. Il s'accorde avec ce nom (ou ce
pronom).
Cette le est baigne par des eaux transparentes et calmes.
Remarque : peuvent galement tre employs comme adjectifs qualificatifs les
adjectifs verbaux et les participes passs.
Des mouettes aux cris perants se sont poses sur le rivage.
On distingue les adjectifs descriptifs, qui servent dcrire, des adjectifsdterminatifs qui servent classer.
Les adjectifs descriptifs (grand, calme, lger) peuvent tre prcds
d'un adverbe de degr (plus grand, trs calme) et remplir la fonction
attribut.
Les adjectifs dterminatifs (ou relationnels),
comme national, solaire, hivernal, ne peuvent ni tre prcds d'un
adverbe de degr ni remplir la fonction attribut.
Reconnatre un sujet
Le sujet fait ou subit l'action exprime par le verbe.
Il rpond la question qui est-ce qui ? ou qu'est-ce qui ? pose avant le verbe.
Tous les matins, Paul boit un grand bol caf au lait.
Qui est-ce qui boit ? C'est Paul.
Paul est sujet du verbe boit.
Le verbe s'accorde en nombre et en personne avec le sujet.
Les sportifs boivent beaucoup d'eau.
Le sujet est plac en gnral avant le verbe, mais il peut tre invers (plac
aprs le verbe).
Voulez-vous une tasse de th ?
C'est souvent un GN ou un pronom personnel, mais pas toujours.
Chacun a apport une bouteille de jus de fruit pour la soire.
Attention, un verbe peut avoir plusieurs sujets.Dans la salle surchauffe, les acteurs et le public ont soif.
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Inversement, un sujet peut tre commun plusieurs verbes.
Le cycliste s'arrte et boit.
Le sujet d'un verbe l'impratif n'est pas exprim.
Donne-moi un verre d'eau frache.
Indiquer la classe grammaticale d'un sujet
Le sujet n'appartient pas toujours la mme classe grammaticale. Dans les cas
les plus frquents, il peut tre :
un nom ou un groupe nominal ; Exemples : Le dfil commena. La
dlgation des pays de l'Estouvrait la marche. un pronom ; Exemples : Ils s'avancrent. (pronom
personnel) Ceux-ci taient des athltes de renom.(pronom
dmonstratif) Tous avaient dj obtenu plusieurs mdailles. (pronom
indfini) Les sportifsqui fermaient la marche taient originaires du
Zare. (le pronom relatif qui est sujet du verbefermaient)
Reconnatre un COD
Le complment d'objet direct (COD) fait partie du groupe verbal. Il complte
le verbe directement.
Les loups [ont un pelage roux, gris ou blanchtre].
Le COD se place aprs le verbe sauf s'il s'agit d'un pronom ou si la phrase est
interrogative.
Quel livre me conseilleriez-vous sur ce sujet ?
Les verbes qui, comme avoir ou conseiller, se construisent avec un COD
sont transitifs directs.
Attention ne pas confondre le COD :
avec un sujet invers ; Exemple : Dans les bois hurlait un loup.
avec un attribut du sujet ; Exemple : Le loup est un chasseur diurne. Il
n'y a jamais de COD aprs le verbe tre ou quivalent.
avec un complment circonstanciel. Exemple : Il chasse le jour. (CC de
temps) Un CC exprime une circonstance de l'action. Il peut tre supprim.
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Reconnatre un COI
Le COI appartient au groupe verbal.
Il est reli au verbe par une prposition ( , de).
Le chien obit Paul.La se moque de Paul et de son chien.
Quand le COI est un pronom, la prposition n'est pas toujours exprime. Le
COI se place alors juste avant le verbe.
Il lui obit. Elle se moque d'eux.
Les verbes qui, comme obir et se moquer, se construisent avec un COI
sont transitifs indirects.
Attention ne pas confondre un COI :
avec un complment d'agent ; le complment d'agent devient sujet dansla phrase tourne l'actif ; Exemple : La chienne est entoure de ses
chiots. Les chiots entourent la chienne.
avec un complment circonstanciel ; le complment circonstanciel
rpond aux questions : o ? quand ? comment ? Exemple : Paul, La et le
chien partent se promener en fort. (CC de lieu)
Reconnatre un COS
Le COS complte un verbe qui a dj un complment d'objet (COD ou COI).
Julien offre un bouquet de fleurs son amie. (COD + COS)
Le grand-pre parle de sa jeunesse son petit-fils. (COI + COS)
Le COS est en gnral introduit par les prpositions ou de.
dire quelque chose quelqu'un
attendre quelque chose de quelqu'un
Remarque : quand le COS est un pronom, la prposition n'est pas toujours
exprime.Il lui offre des fleurs. (lui = son amie)
Attention, le COS ne doit pas tre confondu avec un complment du nom.
Il offre des bonbons son amie. (COS du verbe offre)
Il offre des bonbons la vanille. (CDN de bonbons)
Distinguer COD, COI et COS
Le COD, le COI et le COS sont trois types de complments d'objet. Le COD complte directement le verbe (transitif direct). Exemple : Zo
aime beaucoup les animaux.
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Le COI est reli au verbe (transitif indirect) par une prposition : les plus
courantes sont , de, en, sur. Exemple : Elle parle souvent de son chien.
Le COS complte un verbe qui a dj un complment d'objet (en gnral
un COD). Exemple : Pour Nol, elle a demand un serpent (COD) ses
parents (COS).
Attention, la prposition introduisant le COI ou le COS n'est pas toujours
exprime, quand ils sont pronoms.
Ce livre me plat.
me = moi : COI
Je t'ai emprunt un livre.
un livre : COD ; t' = toi : COS
Rends-le-moi.
le = le livre : COD ; moi = moi : COS
Reconnatre un complment circonstanciel
Dans une phrase, les termes qui prcisent les circonstances de l'action (lieu,
temps, manire, but) occupent lafonction de complment circonstanciel.
la diffrence du complment d'objet, troitement li au verbe, le
complment circonstanciel est un complment facultatif.
Les complments circonstanciels prcisent les circonstances de l'action
exprime par le verbe. Ils peuvent prendredes sens varis.tes-vous libre ce soir (temps) ?
Passez la caisse (lieu) pour le rglement de vos achats (but).
Contrairement un complment d'objet, un complment circonstanciel peut
tre supprim ou facilement dplac dans la phrase.
Ce soir, tes-vous libre ?
Pour le rglement de vos achats, passez la caisse.
Ils appartiennent des classes grammaticales diverses : GN, pronom,
adverbe, infinitif, proposition subordonne, etc.Viens chez moi (pronom) vers six heures (GN).
J'y serai srement (adverbe).
Attention ne pas confondre :
un GN CC introduit par , avec un COI ; Exemples : Il est parti sept
heures. (CC de temps) Je dois obir mes parents. (COI)
un GN CC construit sans prposition, avec un COD. Exemples : Il
rentre ce soir. (CC de temps) J'ai donn ma rponse. (COD)
Reconnatre les CC de lieu, de temps, de manire
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Les CC de lieu, de temps et de manire rpondent des questions
diffrentes.
Le CC de lieu rpond l'une des questions : o ? vers o ? par o ?
d'o ? Exemple : Je vis Paris.Je reviens de Londres et je vais Rome en
passant par Milan.
Le CC de temps rpond l'une des questions : quand ? (depuis) combien
de temps ? Exemples : J'ai quitt Londres il y a deux heures. Mon avion
est 15 heures.
Le CC de manire rpond la question : comment ? Exemple : Ce soir, je
dnerai avec apptit !
Attention !
La mme prposition peut introduire des CC de sens diffrents.
Exemples : Je vais Rome. (lieu) Je pars 15 heures. (temps) Il marche
vive allure. (manire) Les GN CC de lieu, de temps et de manire peuvent se
construire directement. Exemples : J'habiterue Lepic. (lieu) Je
rentrerai cette nuit. (temps) Il marche pieds nus. (manire)
Reconnatre les CC de manire, de moyen et d'accompagnement
Les complments circonstanciels sont des groupes de mots dans une phrase
qui apportent des informations sur les circonstances de l'action exprime par leverbe. Contrairement aux complments essentiels comme le COD ou le COI, on
peut les supprimer ou les dplacer sans que la phrase ne devienne
incomprhensible.
Le CC de manire (question : comment ?) est un nom abstrait, un grondif ou
un adverbe.
Ex. : Petit Paul descend en riant.
Le CC de moyen (question : par quel moyen ?) est un nom concret
d'instrument, de moyen, de transport, etc.Ex. : Il dvale la pente tricycle.
Le CC d'accompagnement (question : avec qui ?) est le plus souvent un nom
dsignant une personne.
Ex. : Il fait la course avec Pierre.
Attention, une mme prposition peut introduire des CC de sens diffrents.
La prposition avec :
Ex. : Petit Paul saute avec assurance. (nom abstrait, CC de manire)
Il joue avec ses soldats. (nom concret, CC de moyen)Il dort avec son frre. (nom anim, CC d'accompagnement)
La prposition sans :
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Ex. : Il lit sans comprendre. (manire)
Il mange sans cuillre. (moyen)
Il se promne sans ses parents.(accompagnement)
Reconnatre un adjectif pithte
Le terme pithte dsigne une fonction possible de l'adjectif qualificatif(qui
est une classe grammaticale).
Le mot pithte dsigne une fonction de l'adjectif qualificatif.
L'adjectif pithte est une expansion du nom. Il peut tre supprim le plus
souvent. Il s'accorde en genre et ennombre avec le nom qu'il qualifie.
Au sens strict, l'adjectif pithte est plac ct du nom qualifi.
Le festival de Cannes est un blouissant dfil de stars.
Un groupe nominal peut contenir un ou plusieurs adjectifs pithtes, placs
aprs ou avant le nom qualifi.
Cet acteur porte de magnifiques chaussures jaunes.
Il porte des chaussures jaunes,magnifiques.
Cette fonction peut aussi tre occupe par un participe pass employ
comme adjectif.
Il porte des chaussures uses.
Dans cet exemple, uses est le participe pass du verbe user, employ ici
comme un adjectif qualificatif. Attention, lorsque l'adjectif est spar du nom qu'il qualifie :
par le verbe tre ou un verbe quivalent, il occupe une autre fonction,
celle d' attribut ;
Cette anne, le spectacle du collge est extraordinaire.
par deux virgules, ou plac en tte de phrase, il occupe la fonction d'
appos .
Trs russi, le spectacle du collge a rassembl les grands et les petits.
Reconnatre un attribut du sujet
L'attribut du sujet nonce une caractristique du sujet.
Cette caractrisation se fait par l'intermdiaire du verbe tre ou d'un verbe
quivalent.
Cette promenade est trs agrable.
Attention, le chemin devient boueux.
Quand l'attribut est un nom ou un GN, il dsigne le mme tre ou la mmechose que le sujet.
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Paul parat un bon marcheur. (Paul = un bon marcheur)
Attention ne pas confondre :
un GN attribut avec un GN COD ; Exemples : En quelques mois, les
ttards deviennent des grenouilles. (attribut du sujet) Luc pche des
grenouilles. (COD)
un participe pass attribut avec un participe pass lment d'une forme
verbale. Exemples : La maison semblait abandonne. (attribut du
sujet) Le projet a t abandonn. (forme verbale au passif)
Classer les verbes selon leur groupe
L'infinitif d'un verbe est sa forme nue . C'est cette forme qu'on cherche dans
le dictionnaire : danser, dormir,prendre, faire L'infinitif est un mode non
personnel, c'est--dire qu'il ne varie pas en fonction des personnes (manger)
contrairement d'autres modes comme l'indicatif : je mange (1e pers. du
sing.), tu manges (2epers. du sing.)
On classe les verbes en trois groupes suivant la terminaison de leur infinitif et
parfois aussi celle de leur participe prsent.
Les verbes du 1er groupe ont un infinitif en -er : chanter, jeter, crier.
Les verbes du 2e groupe ont un infinitif en -ir et un participe prsent
en -issant : finir/finissant, btir/btissant.
Les verbes du 3e groupe ont :
un infinitif en -ir et un participe prsent en -ant (courir/courant) ;
un infinitif en -oir (pouvoir) ;
ou un infinitif en -re (prendre).
Remarques :
Les verbes du 1er groupe sont les plus nombreux.
On a runi dans le 3e groupe les verbes qui ont une conjugaison
irrgulire.
tudier un verbe (bilan)
Analyser un verbe, c'est indiquer son infinitif , son groupe, sa voix, son mode,
son temps et sa personne.
Voici quelques exemples d'analyse :
J'ai donn cent francs mon filleul pour son anniversaire.
infinitif : donner (1er groupe)
voix : activemode : indicatif
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temps : pass compos
personne : 1re du singulier
Je souhaite qu'il en fasse bon usage.
infinitif : faire (3e groupe)
voix : active
mode : subjonctif
temps : prsent
personne : 3e du singulier
Attention aux piges de l'analyse :
une mme terminaison peut correspondre des personnes, des temps
ou des modes diffrents ; Exemples : je chante, il chante, qu'il
chante ! chante ! je prends, tu prends, prends !
un verbe conjugu un temps compos avec l'auxiliaire tre ne doit pas
tre analys comme un passif. Exemple : Je suis descendu dans monjardin. (verbe descendre, voix active, indicatif pass compos)
Conjuguer un verbe au prsent de l'indicatif
Les terminaisons du prsent sont :
pour les verbes du 1er groupe : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent ;
Exemple : j'aime, tu aimes, il aime
pour les verbes du 2e groupe : -is, -is, -it, -issons, -issez, -issent ;Exemple : il finit, ils finissent
pour les verbes du 3e groupe : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent. Exemple : je
cours, tu cours, il court
Attention aux verbes du 3e groupe : ils prsentent des irrgularits.
Les verbes en -dre conservent au singulier la consonne finale d de leur
radical Exemple : prendre :je prends, il prend sauf ceux
en -indre et -soudre. Exemple : teindre : j'teins, il teint
Beaucoup de verbes de ce groupe ont plusieurs radicaux.Exemples : je peins, nous peignons jereois, nous recevons, ils reoivent
Conjuguer certains verbes du 1er groupe au prsent
Au prsent de l'indicatif, certains verbes du 1er groupe se prononcent d'une
faon diffrente aux personnes 1, 2, 3 et 6 (je, tu, il, ils).
Ce changement se traduit par :
le doublement de la consonne l ou t pour les verbescomme appeler ou jeter ; Exemples : appeler :Tu appelles ton
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frre. jeter : Cet homme ne jette rien.
l'utilisation d'un e accent grave pour les verbes comme cder ou lever.
Exemples : cder : Je ne cde jamais ses caprices. lever : Il se lve de
table.
Les modifications du radical ne s'entendent pas toujours.
Ainsi en est-il du y des verbes en -yer qui se transforme en i aux mmes
personnes 1, 2, 3 et 6.
essuyer : Jean essuie la vaisselle.
tournoyer : Les feuilles tournoient avant de se poser sur le sol.
Conjuguer certains verbes du 3e groupe au prsent
Au prsent de l'indicatif, les verbes du 3e groupe se terminent en gnral
par : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent.
je lis, tu lis, il lit,
nous
lisons,
vous
lisez,
ils
lisent
Certains verbes irrguliers prennent cependant d'autres terminaisons.
Les verbes couvrir, cueillir, offrir, ouvrir, souffrir ont au singulier les
mmes terminaisons que les verbes du 1er groupe. Exemples : j'ouvre, tuouvres, il ouvre
pouvoir, vouloir, valoir prennent un -x aux deux premires personnes du
singulier. Exemples : je peux, tu peux, il peut
Les verbes dire et faire se terminent par -tes la 2e personne du pluriel.
Exemples : vous dites, vous faites
Les verbes en -dre (sauf ceux en -indre et -soudre) gardent au singulier
le -d- du radical. Exemples : je rends, tu rends, il rend
Conjuguer un verbe au futur simple de l'indicatif
Quand on conjugue un verbe au futur, il faut se demander quel groupe il
appartient.
Les terminaisons du 1er groupe sont : -erai, -eras, -era, -erons, -erez, -eront.
aimer : j'aimerai, nous aimerons
Les terminaisons du 2e groupe sont : -irai, -iras, -ira, -irons, -irez, -iront.
finir : je finirai, nous finirons
Les terminaisons du 3e groupe sont : -rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront.
sortir : je sortirai, nous sortirons
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Attention, le radical des verbes du 3e groupe, au futur, n'est pas toujours le
mme qu'au prsent.
faire : je fais, je ferai
voir : je vois, je verrai
On n'hsitera pas consulter des tableaux de conjugaison !
Conjuguer un verbe l'imparfait de l'indicatif
Les terminaisons de l'imparfait, -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient, s'ajoutent
au radical du participe prsent.
Prenons l'exemple du verbe prendre :
participe prsent : prenant ; imparfait : je prenais, tu prenais
Attention ne pas oublier le -i- des terminaisons -ions et -iez.
Hier nous travaillions, aujourd'hui nous nous reposons.
Conjuguer un verbe au pass simple de l'indicatif
Les terminaisons du 1er groupe sont : -ai, -as, -a, -mes, -tes, -rent.
je parlai, il parla, ils parlrent
Attention ne pas confondre la terminaison -ai avec la terminaison -ais de
l'imparfait. Les terminaisons du 2e groupe sont : -is, -is, -it, -mes, -tes, -irent.
je finis, il finit, ils finirent
Les trois personnes du singulier sont semblables au prsent et au pass simple.
Les terminaisons du 3e groupe :
sont le plus souvent en -i- , comme celles du 2e groupe ;
Exemples : voir : il vit, ils virent faire : il fit,il firent
peuvent tre en -u-. Exemples : courir : il courut, ils coururent boire : il
but, ils burent
Tenir, venir et les verbes drivs font leur pass simple en -in-.
venir : il vint, ils vinrent
tenir : il tint, ils tinrent
Conjuguer un verbe aux temps composs de l'indicatif
Les quatre temps composs de l'indicatif sont forms de
l'auxiliaire avoir ou tre conjugu aux temps simples, suivi du participe pass
du verbe.
Au pass compos, l'auxiliaire est au prsent. Exemple : j'ai vu,
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elle est venue
Au plus-que-parfait, l'auxiliaire est l'imparfait. Exemple : j'avais vu,
elle tait venue
Au futur antrieur, l'auxiliaire est au futur. Exemple : j'aurai vu,
elle sera venue
Au pass antrieur, l'auxiliaire est au pass simple. Exemple : j'eus vu,
elle fut venue
Attention, employ avec l'auxiliaire tre, le participe pass s'accorde toujours
avec le sujet.
ils sont venus
elle tait venue
elles seront venues
Conjuguer un verbe au pass compos de l'indicatif
Quel que soit le groupe du verbe, le pass compos se forme
ainsi : avoir ou tre au prsent + participe pass du verbe.
La plupart des verbes se conjuguent avec
l'auxiliaire avoir. Exemple : j'ai chant, tu as chant, il achant,
Quelques verbes se conjuguent avec l'auxiliaire tre (verbes intransitifs
comme aller, venir, arriver, rester, devenir ). Exemple : je suis parti,
tu es parti, il est parti, Attention l'accord du participe pass.
Employ avec tre, le participe pass s'accorde avec le sujet.
Exemple : Nous sommes partis en Italie, puis, l'anne suivante, au
Portugal.
Employ avec avoir, le participe pass s'accorde avec le COD, quand
celui-ci est plac avant le verbe. Exemple : Tous les voyages que nous
avons faits ensemble m'ont beaucoup marqu. (faits s'accorde avec le
pronom COD que, mis pour voyages)
Conjuguer un verbe au plus-que-parfait de l'indicatif
Quel que soit le groupe du verbe, le plus-que-parfait se forme
ainsi : avoir ou tre l'imparfait + participe pass du verbe.
La plupart des verbes se conjuguent
avec l'auxiliaire avoir. Exemple : j'avais vu, nous avions t
Quelques verbes se conjuguent avec l'auxiliaire tre (verbes intransitifscomme aller, venir, arriver, rester, devenir ). Exemple : il tait parti,
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vous tiez rests
Attention l'accord du participe pass.
Employ avec tre, le participe pass s'accorde avec le sujet.
Exemple : Nous tions sortis quand vous avez tlphon.
Employ avec avoir, le participe pass s'accorde avec le COD, quand
celui-ci est plac avant le verbe. Exemples : Connaissais-tu les fils
Mauffrey ? Il me semble que je les avais dj rencontrs lors d'une soire.
Conjuguer un verbe au conditionnel prsent
Pour comprendre comment se forme le conditionnel prsent,
prenons l'exemple du verbe aimer :
indicatif futur il aimera
indicatif
imparfaitil aimait
conditionnel
prsent
il
aimerait
Liste des terminaisons :
1er grou
pe
-erais -erai
s-erait
-erion
s
-erie
z
-eraie
nt
2e group
e
-irais -irais -irait
-irion
s-iriez
-iraien
t
3e group
e
-rais -rais -rait
-rions -riez -raient
Il faut bien distinguer, la 1re personne du singulier, conditionnel
prsent et indicatif futur.
Je partirai quand tu seras prt. (indicatif futur)
Si je pouvais, je partirais faire le tour du monde. (conditionnel prsent)
Pour viter la confusion, on essaye de mettre le verbe une autre personne.
Il partira quand tu seras prt.
S'il pouvait, il partirait
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Conjuguer un verbe au conditionnel pass
Quel que soit le groupe du verbe, le conditionnel pass se formeavec : avoirou treau conditionnel prsent + participe pass du verbe.j'aurais bu, tu aurais bu, il auraitbu,
je serais venu, tu serais venu, il seraitvenu,
Employ avec l'auxiliaire tre, le participe pass s'accorde avec le sujet.
Elles seraient partiesaussitt.
Conjuguer un verbe l'impratif
Au mode impratif, les verbes ne se conjuguent qu' trois personnes.
2e personne du singulier : arrte finis1re personne du pluriel : arrtons finissons
2e personne du pluriel : arrtez finissez
Attention, l'impratif prsent, 2e personne du singulier, les verbes
du 1er groupe ne prennent jamais d's(sauf devant enet y).
Donne-moidu pain. Donnes-en.
L'impratif des verbes avoir, tre, savoir, vouloirest form sur leur subjonctif
prsent : aie ; sois ; sache ; veuille. Quand le verbe l'impratif est suivi d'un pronom personnel, on met un
trait d'union entre le verbe et le pronom.
Aide-moi, s'il te plat.
Donne-le-lui.
L'impratifpass est form de l'auxiliaire avoirou tre l'impratif prsent,
suivi du participe pass du verbe.
Il n'est pas trs usit.
aie finiayons fini
ayez fini
sois revenu
soyons revenus
soyez revenus
Utiliser un verbe l'impratif avec un pronompersonnel complment
Le pronom personnel complment d'un verbe l'impratif se place :
avant le verbe, la forme ngative (place normale)Exemple : Neluidemandez pas son aide. aprs le verbe, la forme positive. Exemple : Croyez-moisur parole.
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