Fintech : la révolution dans la banque et la finance ? D · moyenne en Europe, ... tous ces...

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Fintech : la révolution dans la banque et la finance ? _ Le secteur de la Fintech (qui vient de l’anglais financial technology) connaît une très forte croissance : selon Accenture, au niveau mondial, les investissements sont passés de 4,5 milliards de dollars en 2013 à 12,6 milliards en 2014 puis à 22,2 milliards en 2015. Les Etats-Unis dominent largement avec les deux tiers de cette somme, tandis que l’Asie, à égalité avec l’Europe en 2014, la dépasse en 2015. La France participe pleinement à ce mouvement en passant de 22 millions de dollars d’investissements en 2014 à 189 millions en 2015, même si elle occupe une place moyenne en Europe, derrière Londres, l’Allemagne et les pays nordiques. On recense environ 300 fintechs en France, dont voici les principaux champs d’intervention : Les paiements, assurément le domaine le plus dynamique, le plus embouteillé aussi, avec des solutions pour les commerçants (Hipay, Lemonway, Limonetik, Slimpay, etc.), la gestion et le transfert de devises (Kantox, Paytop), les virements entre particuliers (Lydia). Le crowdfunding, littéralement « financement par la foule » ou financement participatif, qui permet aux internautes de financer des projets moyennant un remboursement ou, plus communément, en échange d’avantages en nature (produits dérivés, rencontre avec l’équipe, etc.), on se rapproche ici du mécénat. C’est l’une des grandes idées novatrices de la Fintech (MyMajorCompany, KissKissBankBank, Ulule). Le crowdlending concerne plus spécifiquement les prêts aux PME. Le compte bancaire, le plus connu étant Compte Nickel, un compte bancaire sans banque qui s’ouvre dans un réseau partenaire de buralistes. Il compte plus de 200.000 clients. Les « agrégateurs », qui centralisent les différents comptes bancaires d’un client pour lui permettre de mieux gérer son budget (Bankin, Linxo). Les robo advisor (« robot conseiller »), des logiciels qui comparent les différents placements puis proposent à l’épargnant de les souscrire, et assurent ensuite le suivi du portefeuille (Advize, Yomoni, Fundshop). D es nouveaux venus veulent tout bousculer dans l’univers de la banque et de la finance, ce sont les fintechs, les startups consacrées à la finance. Que faut-il en attendre ? NUMÉRO 24 I JUILLET / SEPTEMBRE 2016

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Fintech : la révolution dans la banque et la finance ?_Le secteur de la Fintech (qui vient de l’anglais financial technology) connaît une très forte croissance : selon Accenture, au niveau mondial, les investissements sont passés de 4,5 milliards de dollars en 2013 à 12,6 milliards en 2014 puis à 22,2 milliards en 2015. Les Etats-Unis dominent largement avec les deux tiers de cette somme, tandis que l’Asie, à égalité avec l’Europe en 2014, la dépasse en 2015.La France participe pleinement à ce mouvement en passant de 22 millions de dollars d’investissements en 2014 à 189 millions en 2015, même si elle occupe une place moyenne en Europe, derrière Londres, l’Allemagne et les pays nordiques.

On recense environ 300 fintechs en France, dont voici les principaux champs d’intervention :

Les paiements, assurément le domaine le plus dynamique, le plus embouteillé aussi, avec des solutions pour les commerçants (Hipay, Lemonway, Limonetik, Slimpay, etc.), la gestion et le transfert de devises (Kantox, Paytop), les virements entre particuliers (Lydia).

Le crowdfunding, littéralement « financement par la foule » ou financement participatif, qui permet aux internautes de financer des projets moyennant un remboursement ou, plus communément, en échange d’avantages en nature (produits dérivés, rencontre avec l’équipe, etc.), on se rapproche ici du mécénat. C’est l’une des grandes idées novatrices de la Fintech (MyMajorCompany, KissKissBankBank, Ulule). Le crowdlending concerne plus spécifiquement les prêts aux PME.

Le compte bancaire, le plus connu étant Compte Nickel, un compte bancaire sans banque qui s’ouvre dans un réseau partenaire de buralistes. Il compte plus de 200.000 clients.

Les « agrégateurs », qui centralisent les différents comptes bancaires d’un client pour lui permettre de mieux gérer son budget (Bankin, Linxo).

Les robo advisor (« robot conseiller »), des logiciels qui comparent les différents placements puis proposent à l’épargnant de les souscrire, et assurent ensuite le suivi du portefeuille (Advize, Yomoni, Fundshop).

Des nouveaux venus

veulent tout bousculer

dans l’univers de la

banque et de la finance,

ce sont les fintechs, les startups

consacrées à la finance.

Que faut-il en attendre ?

numéro 24 i juillet / septembre 2016

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On compte également des applications pour les entreprises, comme la gestion de trésorerie, ou le « big data » pour la gestion des données et des risques.

Terminons par le bitcoin, et surtout la blockchain, c’est-à-dire le livre de compte de l’ensemble les transactions en bitcoins réalisées depuis le début et actualisées en direct. Ce document est public, ce qui assure de cette façon la confiance entre tous intervenants et la validité des transactions. La blockchain recèle d’énormes potentialités puisqu’elle peut servir de support à tous types de services financiers (ses promoteurs affirment que c’est « l’Internet de l’argent »).

Toutes ces innovations apportent incontestablement de nouveaux services, mais ce déferlement va-t-il balayer les banques ? Pas si vite, tous ces nouveaux modèles comportent en effet des limites :

Pour le paiement, la confiance est déterminante et ces applications, toutes récentes, doivent encore convaincre.

Un site de crowdlending expliquait récemment qu’il ne demande aucune caution et qu’il sélectionne les PME d’après un modèle d’évaluation élaboré en association avec l’École Polytechnique et prenant en compte des dizaines de ratios sur un échantillon de 750 000 entreprises couvrant la période 2010-2014. Très bien, et la crise de 2008 ? Oubliée. Quelle validité peut avoir ce modèle s’il se limite à une période aussi courte ? Un banquier doté d’une mémoire de poisson rouge s’expose à de sérieuses déconvenues…

Le Compte Nickel, certes bon marché, ne propose cependant aucun produit d’épargne et de placement.

Les agrégateurs pourront bientôt permettre à leurs utilisateurs d’effectuer des virements sans avoir besoin de passer par leur banque. Voilà qui se révèle dangereux pour la banque… si elle se limite à des opérations simples et qu’elle n’offre pas de conseil personnalisé.

Les robo advisor sont certes pratiques, mais au fond, qui peut avoir confiance en un programme informatique pour placer son épargne ? Voici la limite de ces acteurs, qui l’ont bien compris et qui proposent désormais du conseil « humain », ce qui ne peut qu’augmenter leurs coûts et remettre en cause la gratuité de leur application, leur principal argument jusqu’ici.

Et concernant la très prometteuse blockchain, sur quel délai faut-il compter avant une large adoption de cette technologie ? 5 à 10 ans selon un spécialiste du secteur, Patrick Murck, membre du Centre Berkman pour l’Internet et cofondateur de Bitcoin Foundation : « Nous envisageons à présent d’appliquer blockchain à d’autres secteurs, dans le domaine de la finance, par exemple. Pour l’instant, c’est assez théorique, donc il est difficile de dire quand ces solutions pourront être commercialisées, mais c’est en route. Cela pourrait prendre six mois, mais il faudra plus probablement entre cinq et dix ans pour que la technologie se généralise. » (La Tribune, 26 avril 2016) Signalons par ailleurs qu’une autre monnaie numérique, avec sa blockchain, commence à sérieusement concurrencer le bitcoin, que ses promoteurs n’hésitent pas à jeter aux oubliettes, il s’agit de l’Ethereum. Rien n’est donc stabilisé dans ce domaine.

La révolution de la Fintech bouscule incontestablement l’univers de la finance, et les opportunités sont immenses, mais il ne faut jamais oublier les fondamentaux du métier de banquier – le conseil personnalisé, la gestion des risques, la recherche du rendement – qui s’appuient sur une mémoire longue et une analyse fine qu’aucun algorithme ne pourra modéliser. Et puis, s’il existe bien sûr des innovations de rupture et des zones de friction, il faut aussi noter les nombreux partenariats signés entre les banques installées et ces nouveaux acteurs. C’est, au fond, le métier de banquier lui-même qui continue de se transformer et d’évoluer.

la lettre de la Banque Delubac & Cie i numéro 24 i juillet / septembre 2016

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Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs.

Sources : Delubac AM, Morningstar, Bloomberg.

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Performances au 27 mai 2016

Expertise actions européennes Code Isin Valorisation 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds actions européennes

Delubac Pricing Power Part P FR0010223537 quotidienne -2,21% -8,47% 27,97% 71,06%

Msci Europe dividendes réinvestis -2,50% -12,69% 22,28% 41,46%

Expertise multi-gestion Code Isin Date 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds de fonds patrimonial

Delubac Patrimoine FR0007027131 chaque vendredi 0,05% -4,55% 8,06% -

20% MSCI AC World + 80% Eonia Capitalisé -0,06% -1,44% 6,51% -

Fonds de fonds actions européennes

Delubac PEA FR0010461723 chaque vendredi -1,87% -4,68% 33,59% 35,56%

Msci Europe dividendes réinvestis -2,50% -12,69% 22,28% 41,46%

Expertise obligataire Code Isin Date 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds obligations d’entreprises des pays de l’OCDE

Delubac Obligations part P FR0007050901 chaque vendredi -1,14% -0,83% 6,54% 15,72%

Markit iBoxx Euro Liquid Corporates 2,69% 2,51% 8,97% 25,28%

la lettre de la Banque Delubac & Cie i numéro 24 i juillet / septembre 2016

Les OPCVM gérés par Delubac AM_Delubac AM développe son savoir-faire en gestion d’actifs depuis 2000 au travers d’une gamme de fonds diversifiée en termes de classes d’actifs, de zones géographiques et de niveaux de risque. L’offre de gestion de Delubac AM s’adresse à l’ensemble des investisseurs privés et professionnels avec un objectif de valorisation de l’épargne en toute transparence.

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Paris10, rue Roquépine 75008 Paris 01 44 95 86 20

Le CheyLardSiège Social 16, place Saléon Terras 07160 Le Cheylard 04 75 29 02 99

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Banque de Gestion d’Épargne

Banque d’Affaires

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la lettre de la Banque Delubac & CieÉditeur : Banque Delubac et Cie 10, rue Roquepine - 75008 Paris Producteur : Agence Point d’exclamation Diffusion trimestrielle / Tirage à 10 000 exemplaires N° ISSN : ISSN 2269-8930