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Avec deux porte-avions naturels (La Réunion et Mayotte), les FAZSOI (forces armées de la zone sud de l'océan Indien), regroupant une quarantaine d'unités taillées au plus près - réforme oblige -, doivent se préparer à tout, ou presque: de l'immigration illégale aux actes de piraterie, en passant par les catastrophes naturelles. Texte: Jean-Marc TANGUY Photos (sauf mention) : DLEM et SIRPA-Terre Le général Jean-Marc Nébout, ancien patron de la brigade des forces spéciales Terre (BFST), est le patron des FAZSOI de- puis l'été 2009. Il était aussi et surtout chef de BOI du 2e RPIMa dans les années 90; il connaît donc l'outil qui faut resculpter, désormais, avec les impératifs de la Revue générale des politiques publiques (RGPP), du Livre blanc et la perspective nouvelle des bases de défense. Seulement, un effectif brut n'est pas tout. Loin de la métropole, réparties sur deux îles principales, La Réunion et Mayotte, nos forces doivent pouvoir traiter un spectre très large de situations, comme l'actua- lité récente le démontre: le traitement du chikungunya, l'éventualité récurrente d'une RESEVAC pour les 25000 Français ou bi- nationaux de Madagascar (mais aussi les 9500 de Maurice et les 7000 en Afrique du Sud...), les catastrophes naturelles (éruption volcanique, tempête...), tout en gardant un oeil sur une zone économique 42

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Avec deux porte-avionsnaturels (La Réunionet Mayotte), les FAZSOI(forces armées de lazone sud de l'océanIndien), regroupant unequarantaine d'unitéstaillées au plus près- réforme oblige -,doivent se préparerà tout, ou presque:de l'immigrationillégale aux actesde piraterie, en passantpar les catastrophesnaturelles.

Texte: Jean-Marc TANGUYPhotos (sauf mention) :

DLEM et SIRPA-Terre

Le général Jean-Marc Nébout, ancienpatron de la brigade des forces spécialesTerre (BFST), est le patron des FAZSOI de-puis l'été 2009. Il était aussi et surtout chefde BOI du 2e RPIMa dans les années 90;il connaît donc l'outil qui faut resculpter,désormais, avec les impératifs de la Revuegénérale des politiques publiques (RGPP),du Livre blanc et la perspective nouvelle desbases de défense.

Seulement, un effectif brut n'est pas tout.Loin de la métropole, réparties sur deux îlesprincipales, La Réunion et Mayotte, nosforces doivent pouvoir traiter un spectretrès large de situations, comme l'actua-lité récente le démontre: le traitement duchikungunya, l'éventualité récurrente d'uneRESEVAC pour les 25000 Français ou bi-nationaux de Madagascar (mais aussi les9500 de Maurice et les 7000 en Afriquedu Sud...), les catastrophes naturelles(éruption volcanique, tempête...), tout engardant un œil sur une zone économique

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exclusive (ZEE) de 2,4 millions de km2 (unquart de la ZEE française totale). Et il ne fautrien exclure, y compris l'apparent absurdedu moment, qui peut devenir l'actualité dulendemain: on le voit, par exemple, avecle déport des zones d'action des piratessomaliens vers les Seychelles, ou dans ledébouché du canal du Mozambique.

Ceci, tout en animant le dialogue dela coopération militaire régionale et

l'entraînement des forces, lesquelles doi-vent rester au top - à ce titre, le 2e RPIMa aparticipé, au printemps, à l'exercice Amitié, àDjibouti. D'abord parce qu'elles peuvent êtreamenées à intervenir, en premier rideau,dans une opération purement militaire.Ensuite parce que les personnels qui y sontaffectés, en mission de courte durée (MCD)ou pas, retrouveront, tôt ou tard, un cycle deprojection en OPEX, sur des théâtres.

Le 2e RPIMa est l'élément de combatterrestre à La Réunion, et le détachementde Légion étrangère à Mayotte (DLEM) in-carne notre présence dans ce départementd'outre-mer. Un troisième plot fait flotternos couleurs dans les îles Eparses sur unarc épousant le canal du Mozambique etMadagascar. En surface, une faune richeet une flore luxuriante, que la France entendcontinuer à protéger. Sous cette surface,

25 ans cette annéeLe commandement des FAZSOI va fêter

cette année ses 25 ans. Sa filiation remonteà 1895, avec la mise sur pied d'un comman-dement en chef des troupes de Madagascar,puis en 1943, du commandement supérieurdes forces armées de Madagascar et dépen-dances. En 1965, on crée un commandementsupérieur des forces françaises du sud del'océan Indien, avant l'actuel commande-ment. Les FAZSOI sont commandées parun général (de brigade, en général) direc-tement en prise avec le CEMA, et regrou-pent 2 250 personnes. Non compris dansces effectifs figurent un millier de gendar-mes et 1190 ressortissants du SMA, 950 àLa Réunion et 240 à Mayotte.

Hors état-major et directions interarmées,les FASOI se répartissent entre 860 ressor-tissants de l'armée de terre (600 au 2e RPIMa,260 au DLEM), 280 de l'armée de l'air et600 de la marine.

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Ci-contre et ci-dessous.FRF2 et LRAC: même avec les moyensdu bord, et un format compact, le DLEMa quelques arguments de feu à faire valoir.

nous dit le récent Livre bleu, les Eparsesrecèleraient aussi de potentielles réservesd'hydrocarbures.

On ne présente plus le 2e RPIMa, baséà Pierrefonds, dans le sud de l'île : commele 1er RPIMa, il est l'héritier des SAS fran-çais formés en Grande-Bretagne pendantla Seconde Guerre mondiale. Il mobilise600 militaires, en sept compagnies, donttrois d'infanterie. Cette force d'interventionest constituée par une compagnie parachu-tiste, formée de permanents, et de deuxcompagnies Proterre, à deux sections decombat; et, il ne faut pas l'oublier, d'unecompagnie dite « compagnie Bourbon » de150 réservistes environ.

Le 2e RPIMa doit pouvoir assurer tout lespectre de missions de la zone : RESEVAC,missions de présence dans les îles Eparses(à Juan-de-Nova et Europa), participationà des missions de soutien aux popula-tions... Et, s'il le fallait, des missions dehaute intensité, comme ce fut le cas il y aquinze ans pour s'emparer de mercenairesfrançais aux Comores, dans une opérationd'ensemble qui avait engagé le COS et leGIGN.

Le régiment dispose de sa zone desaut à proximité, entre Les Avirons etSaint-Louis.

Page précédente, en bas.Le DLEM est la plus petite unité de Légion.Les traditions y sont cependant très vivaces,et les personnages, hauts en couleur,comme ces pionniers.

Ci-dessus.La marine sort un de ses P400,

La Rieuse, pour sécuriser unlargage en mer du 2e RPIMa,

en mai 2009. (Photo StéphaneBommert)

Ci-contre.La frégate de surveillanceFloréal à quai, au port des

Galets. Ces navires, mis enservice au début des années 90,

sont parfaitement adaptés auxopérations de la zone, avec des

capacités de déploiements decommandos Marine, etl'emport,

en permanence, d'un hélicoptèrede la flottille 36F.

(Photo Stéphane Bommert)

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Le Transall de l'ETOM largue le 2° RPIMa et legroupe d'assaut à la mer (GAM) dans la baie deSaint-Paul. Le régiment avait notamment étémis à profit lors des opérations de capture deBob Denard, en 1995. Le chef de son BOI enétait alors l'actuel patron des FAZSOI, le généralNébout. (Photo Stéphane Bommert)

\a compagnie TAP se répartit en trois

sections de combat d'infanterie et unesection commando d'appui à l'engagement(SCAE). Cette SCAE compte un grouped'assaut à la mer (GAM), un groupe com-mando parachutiste (GCP) et un grouped'éclairage et de reconnaissance (GER).

Par son équipement, ce cœurd'intervention n'affichait que descapacités limitées. Le patrondes FAZSOI nous a révélé, lorsde notre passage à La Réunion,la mise sur pied d'une compa-gnie d'appui. Qui, à peu de cho-ses près, compensera la perted'effectifs parallèle constatéechez les aviateurs.

L'armée de l'airamputée,mais jusqu'où?

Jusqu'alors, l'armée del'air déployait sur l'aéroportinternational une base aé-rienne constituée de deuxavions de transport d'assautTransall et de deux hélicoptè-res Fennec. La réforme a an-noncé la disparition de cettebase aérienne, et ce qu'il ensubsistera-un détachementaérien - n'est pas très clair.Les Fennec seront de touteévidence remplacés par unsurcroît de moyens hélipor-tés apportés par le ministèrede l'Intérieur, mais ce sujet,tranché par la nouvelle cartemilitaire et la Revue géné-rale des politiques publi-ques, piétine. Le ministèrede l'Intérieur tardant à in-vestir les deniers idoines.

II faudrait au moins un deuxième EC145pour les gendarmes. Tandis que les mêmesgendarmes profiteraient de l'aubaine pourimplanter un autre EC145 à Mayotte, enremplacement de l'actuel Ecureuil.

Le statut des Transall ne semble pas tran-ché, à court terme. Car leur présence à LaRéunion répondait à des impératifs clairs:être capable de répondre, sous un délai trèscourt, à une évacuation de ressortissantsà Madagascar, tout en ravitaillant les îlesEparses et en permettant au 2e RPIMade conserver sa capacité parachutiste.Ceci, tout en effectuant les liaisons avecMayotte, en étant aussi capable de réa-liser des largages de chaînes SAR pourd'éventuels naufragés. Pour le dire encoreplus clairement, ces avions sont donc lesmoyens militaires parmi ceux qui serventle plus les opérations dans la zone. C'estl'évidence, avec deux îles majeures et unarchipel d'îlots...

Les pistes, en corail compacté, y sontparticulièrement courtes (celle de Tromelinfait 1100 mètres, les autres, 1 300), et lesfilaos, parfois très hauts, comme à Juan-de-Nova: y atterrir demande des savoir-faireparticuliers aux équipages. Ce qui n'est passans risque: un Transall a été accidentéaux Glorieuses en décembre 2008. Sonsaumon d'aile, endommagé, avait été ré-paré sur place ; un exploit des « choumacs »(mécaniciens, en argot), qui permit à ceC-160 de reprendre l'air, en avril 20091.

Il reste possible de ravitailler les îlesEparses parlamer- comme autrefois - avecdes délais évidemment sanscomparaison avecceux aff ichéspar l'avion de

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Une quarantaine d'unités différentesLes FAZSOI comptent une quarantaine d'unités éparses, même si

la réforme en cours des bases de défense devrait réduire ce nombreà la baisse, tout en impactant l'effectif global. La Réunion héberge(avec une antenne à Mayotte) le 4e régiment de service militaireadapté (RSMA) qui permet d'apporter aux ultramarins une formationqualifiante dans un spectre de métiers très différents, couvrant aussibien la mécanique que la restauration ou les métiers de la sécurité.Unité militaire, le RSMA forme également ces jeunes à remplir desmissions militaires d'assistance aux populations

On trouve également un détachement avancé de transmissions(DAT) officiellement installé depuis 1984 à La Réunion. Cette stationimplantée à Saint-Denis occuperait une vingtaine de militaires destrois armées, et derrière cette appellation pudique se cache une sta-tion d'écoute du spectre électromagnétique. Un DAT est égalementimplanté à Mayotte.

Parmi les unités souvent oubliées et stratégiques figurent, évi-demment et vu l'éloignement et l'essaimage, les transmissions. Unecentaine de militaires de la DIRISI, organisme interarmées, animent

les liaisons entre sites et, surtout, avec la métropole ; auxquels s'ajouteun groupe de 24 fusiliers marins pour la protection défense.

transport tactique. Conserver une capacitéd'extraction rapide de blessés ou de mala-des peut cependant avoir un intérêt certain.Seulement, on le sait, la ressource Transallest en train de s'effondrer. Elle aura disparuen 2018 au plus tard et, dès 2015, il n'enrestera plus beaucoup...

Le C-130 est, lui, trop rare pour êtreaffecté a La Réunion, et il n'y a pas de ga-ranties, semble-t-il, sur sa capacité à atterrirsur les pistes des îles Eparses sans lesdégrader très rapidement. Le Casa, quantàlui, «ne répond pas au besoin actuel»', làoù le Transall porte entre 8 à 10 tonnes à800 nautiques, soit trois heures et demie devol, pour aller à Juan-de-Nova. Un tel fretpermet à un groupe de dix à quinze hommesde vivre en autarcie pendant un mois.

La réalité est là: le Transall était taillépour ces missions, et nul n'est capableaujourd'hui de dire qui lui succédera, nià quel moment. L'A400M n'étant pas, apriori, capable de se poser sur moins de1200 mètres, donc, déjà, pas à Tromelin.

Le DLEM, une machinehumaine très polyvalente

Le DLEM compte un escadron de com-mandement et de soutien (ECS) et deuxcompagnies Proterre (6/33/83).

Sa première action est, à Mayotte même,à base de nomadisations se déclinantnotamment dans des actions de renseigne-ment d'ambiance, dans le cadre ou non dela lutte contre l'immigration illégale (dans cecas, on parle d'opération Hibou). Lors de savenue à Mayotte, le ministre de la Défensea cependant déploré que ces opérationsne soient pas plus intégrées avec les gen-darmes, en nombre dans l'île, à l'instar dela coopération prolifique mise en oeuvre enGuyane dans les opérations Harpie (luttecontre l'orpaillage clandestin). Intégrer ainsiun ou deux gendarmes mobiles dans les pa-trouilles, avec pouvoir de police judiciaire,ne semble pas insurmontable. Cela valori-serait les nomadisations, tout en affirmantla militante de la gendarmerie.

Le format resserré du DLEM (260 militai-res répartis en 18/68/169), qui limite intrin-sèquement le nombre de ces patrouilles,ne le facilite sans doute pas sur une trèslarge échelle, cependant. La valeur d'unesection nomadise en permanence surGrande Terre.

D'autant plus que le légionnaire, à Mayotte,est un peu comme le marin embarqué:

spécialiste et combattant, il cumule plu-sieurs emplois dans son unité... L'ECScompte une centaine de légionnaires af-fectés, et une quarantaine en mission decourte durée.

Dans les différents scénarios d'emploi duDLEM figurent l'accueil et le soutien d'unGTIA à 300 pax pour une action régionale,mais aussi la participation à une RESEVAC,en fournissant un état-major tactique et unecompagnie d'intervention. Ces derniersresteraient forcément limités, d'autant pluss'il fallait s'inscrire dans le temps. Une foisde plus, c'est la vocation «pompier» quiest la plus importante, avant l'arrivée du« Guépard » qui, dans une situation de crise,mettrait quelques dizaines d'heures.

Le DLEM estime pouvoir aussi faire faceà un afflux de réfugiés, à raison de 500 partranche de 24 heures.

1. L'avion, ensablé, avait dévié de sa trajectoire ententant de sortir.

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Dans son cœur d'activité permanentefigure aussi la protection de cinq des onzepoints sensibles de l'île. Entre autres, Mayottecompte une station de désalinisation d'eaude mer, une centrale électrique, un aéroport,des sites stratégiques de transmissions(centre avancé de transmissions).

La participation à des détachementsd'instruction opérationnelle (DIO) a égale-ment été menée à plusieurs reprises, cesdernières années, sauf en 2009. Une annéeparticulière qui a vu tous les exercices gelés,du fait de l'instabilité à Madagascar.

Le DLEM effectue ses campagnes de tirà La Réunion ou à Djibouti. Il apporte enoutre une demi-section (24 pax) dans le

Le généralNéboLft, un paravétéran du CQS

Nommé général de brigade à 50 ans, legénéral Jean-Marc Nébout est issu destroupes de marine, spécialité infanterieparachutiste. Chef de section au 6e RPIMapuis au RIMAP, il commande sa compagnieau 8e RPIMa en 1984-1988, avant de com-mencer un long tunnel dans la communautédes opérations spéciales. Officiertraitant auCOS au début de ce commandement (1992-1994), il est chef du bureau opérations au2e RPIMa, quand le COS et le GIGN serontengagés aux Comores en 1995. Il revient ànouveau au COS, en 1996-1998, avant decommander le prestigieux 1er RPIMa (1998-2000) et de revenir au COS comme chefde division emploi puis chef d'état-major. Ilest sous-chef d'état-major au CFAT quandl'armée de terre lui confie la responsabilitéde la BFST, en 2007-2009.

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Page précédente,, ci-côntce et ci'dessous...w^ auraétéune année particulière pour le DLEM,avec seulement deux écoles à feu, à Djibouti'età LaRéunion, mais peu d'activité opérationnelle hors de

l'île, du fait de l'instabilité à Madagascar, Par-delàle panel des actions de force possibles (visiblessur cette double page),-le DLEM est aussi upour le renseignement d'ambiance, sur Ma— .,' . . • . • • - i -,,points sensibles

Itll

détachement permanent des Glorieuses,par tour de 45 jours.

La marine au cœur d'une ZEEde 2,4 millions de km2

La base navale (le port des Galets) de LaRéunion est le premier port militaire fran-çais outre-mer - et le troisième tous typesconfondus -, avec près de 400 marins, unBCR et deux frégates de surveillance (etautant d'hélicoptères Panther), les Floréal(F790) et Nivôse (F792). C'est aussi unsite où l'US Navy relâche de plus en plusrégulièrement, semble-t-il du fait de laméfiance inspirée par l'île Maurice. Quatrepatrouilleurs opèrent également dans lazone, soit trois aux mains de la marine: le« patrouilleur austral » /4/t>afros(P681) opé-rant aux Kerguelen, les deux patrouilleursP400 La Boudeuse (P683) et La Rieuse(P690). Ces deux derniers sont chargés dela zone au nord de La Réunion, et peuventaccomplir des missions d'action de l'état enmer (sauvetage, lutte contre les trafics, sur-veillance de la zone économique exclusive,etc.). La Jonquille (P683) est un patrouilleurde la gendarmerie maritime, chargé de lasurveillance côtière.

En outre, la marine déploie un BATRAL,La G/ar?d/è/e(L9074),déplaçant!300 tonnes,dans la zone des îles Eparses.

A Mayotte, la gendarmerie maritime dé-ploie une vedette et plusieurs embarcationsrapides. L'île compte une petite base navalehébergeant le centre opérationnel, armé enpermanence par une dizaine de marins.C'est là que sont surveillés les abords dulagon, avec trois radars, pour mettre endéroute l'immigration clandestine venued'Anjouan, dont les effets sont directementperceptibles... pour les finances publiques :elle oblige, entre autres, à construire uncollège tous les ans, un lycée tous les

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Les Transall de l'ETOM: le seul traitd'union entre les îles Eparses et les basesarrière. La disparition annoncée du C-160posera de vrais problèmes, splvables pourle ravitaillement - qui pourrait reprendre parmer - mais pas pour les urgences médicales.(Photo SIRPA-Air)

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Ci-contre.Un para du 2e HP/Ma.La possible disparition,à terme, du Transallposera la questiondu maintien desqualifications àLa Réunion. L'envoid'un Casa esttoujours possible,mais son endurancerisque de ne passuffire pour ravitaillerles îles Eparses.(Photo StéphaneBommert)

Ci-dessous.J Le DLEM n'aura pu

effectuer que deuxécoles à feu en 2009,

dont l'une centrée surles AU et le tir 12,7mm,

à La Réunion.

deux ans... La marine est au cœur decette bulle d'action de l'état en mer, danslaquelle évoluent la gendarmerie maritime,la police aux frontières, les douanes et lesaffaires maritimes. C'est, en quelque sorte,une préfiguration de la fonction garde-côtes(FGC) initiée par le récent Livre bleu.

Ces moyens marins sont chargés demissions relevant de l'EMA, comme la parti-cipation à des missions de lutte contre la pi-raterie, bien plus au nord, sur l'arc somalien.Mais aussi des missions de protection dela ZEE, particulièrement étendue en océanIndien. Il faut aussi régulièrement montrerles crocs pour lutter contre les pêches illé-gales, alors que la pêche est précisémentune activité non négligeable dans l'écono-mie de nos îles. Un palangrier indonésienavec équipage taïwanais a ainsi été « coxé »quelques jours avant notre passage.

Alindien, patron des moyens de marine,rayonne surtout l'océan Indien, avec auto-rité sur tous les moyens maritimes de lazone : les deux frégates de La Réunion, lesfrégates engagées au titre de la lutte contrela piraterie (Atalante) et contre le terrorisme(opération Enduring Freedom/TF1 50), sonnavire-base, un BCR, mais aussi et surtoutun commando Marine complet (Arta) et unATL 2 à Djibouti.

La marine déploie par ailleurs un Falcon50M, à raison de deux créneaux par an, àMayotte. Un aéronef un peu riche, au goûtd'Hervé Morin, pour simplement détecterdes kwassa kwassa2, et Hervé Morin ademandé que l'on trouve «quelques'rntt-lions d'euros» pour acheter des dronesplus adaptés à des surveillances qui de-mandent une bonne permanence en vol,à faible coût. O

2. Petits canots de pêche rapides.