Pour élargir le cercle familial, le Professeur Ludwig Von Horribilis et son fidèle disciple Boris, décident d’adopter le fantôme le plus dangereux du Mexique : La reine de la LUCHA LIBRE...

Deux personnages singuliers pour une aventure pittoresque.

Frissons et monstres garantis !

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La L.O.C.A.Chandre - Eric Pelosato

Fantômeéditions

éditions

Boris le bossu était heureux : tous les membres adoptés lors des trois précédentes aventures s’entendaient à merveille et formaient une véritable famille.

À commencer par l’oncle Sir Hollow Tooth B, vampire de son état et dandy irlandais notoire, qui donnait des cours de savoir-vivre au cousin Godefroi de Roux waffle, loup-garou assoiffé de bière, transformé en petite ménagère de la maison, tablier de soubrette à l’appui.

Ensuite, il y a Mamma Boogie, la tante préférée de Boris ; cette grande prêtresse vaudou de Guadeloupe enseignait l’Art du Disco à l’orphelinat qui les accueillait au sous-sol. Cette harmonie était l’œuvre du Professeur Ludwig Von Horribilis, maître de Boris et chef incontesté de ce bestiaire. Assis dans son large fauteuil en osier façon Emmanuelle, les jambes croisées, ce dernier était en train d’observer ce petit monde.

" Mon tableau de chasse sera parfait, se dit-il, quand j’aurai ajouté ma sulfureuse et fantomatique meurtrière. Plus de temps à perdre !".

PIQUA

LocaChandre - Eric Pelosato

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1 Douceur et finesse.

Par une belle nuit d’été et comme à son habitude, Von Horribilis, cravache en main, descendit dans la cave où dormait son fidèle serviteur et brailla :

- Boris ! Double buse bossue du bulbe, debout. As-tu vu l’heure ?

Habitué à ces entrées fracassantes et pour se garantir une douce nuit sans bruit, Boris avait obstrué ses oreilles à l’aide de deux grosses boules de cérumen fraîchement récoltées. En guise d’édredon, un morceau de moquette le protégeait des coups de cravache de l’exécrable Professeur. Horribilis, face à la décontraction provocante de son serviteur, augmenta la cadence de la cravache cinglante et se concentra sur les orteils du Bossu qui dépassaient :

- Vil gredin ! Compte sur moi pour que tes pieds deviennent plats !- Ouille ! Mon Maître ! cria Boris qui se redressa. Moi être prêt. Nous partir, je suppose ?

Moi courir, moi courir…- Sois moins stupide que d’habitude, fit le professeur cynique et cravacheur. Je ne t’ai encore

rien ordonné.- Mais nous bien partir ? demanda Boris.

- Bien sûr, bossu miteux : molle atque facetum1 ! La fin du mois de septembre approche et j’ai constaté que ces derniers temps, ton poids frise la grossièreté. Ton maître adoré t’offre en conséquent, des vacances de remise en forme au pays des tortillas.

Le disciple n’en croyait pas ses larges oreilles. Ce mot de tortillas lui évoquait le pays de cocagne et le rêve absolu. Boris se projeta aussitôt, coiffé du sombrero et vêtu du poncho, buvant tequila frappée sur tequila frappante, hurlant comme un coyote devant la pleine lune au milieu des canyons, le corps recouvert de sable rouge.

SoL y tortILLAS Chapi t re 1

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Une larme d’émotion coula le long de sa joue bouffie et pendante de teckel :

- Oh, mon maître, vous être vraiment gentil.- Si cela ne te dérange pas, rétorqua le Professeur, nous rendrons visite à la lointaine cousine de

Godefroi, la belle et séduisante Luisa.

Évoquer Luisa Olivia Carla Abélia – surnommée la L.O.C.A. – mit Boris dans un état de folie pulsion nelle excessif. Tel un loup à la langue pendante d’envie, Boris sauta hors de son lit sans se soucier de ses orteils encore fumants de douleur ; il fit mille galipettes de polichinelle autour de son maître, se cognant la bosse contre les murs.

Il faut dire que la séduisante L.O.C.A. faisait la une du magazine People Monster dont Boris était un ardent lecteur.

- Vous avoir touché cœur de Boris. Moi rencontrer Piqua L.O.C.A.- Très bien, Boris, fit le professeur. Mais la prochaine fois que tu sors de ton lit nu comme un ver,

je te fais fouetter !

Confus, Boris enfila ses guenilles et se rendit dans l’atelier du Professeur Ludwig Von Horribilis en chantonnant :

- Te quiero, Piqua L.O.C.A., le beau Boris aimer toi. Tortillas y chocolat, Te quiero, mi Luisa.

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Pour cette aventure, le point d’intérêt du Professeur se situait au Mexique, précisément au cœur de Mexico Ciudad, où divers phénomènes paranormaux avaient été relatés uniquement dans les journaux spécialisés en croyances et coutumes locales. Le milieu de la lucha libre – le catch mexicain – était tout particulièrement touché.

Lors de chaque tournoi de la CMLL (Consejo Mundial de Lucha Libre), plusieurs catcheurs ou luchadores, pris d’un accès de folie meurtrière, avaient arraché violemment leur masque de combattant et s’étaient tirés les cheveux par touffes entières. Enfin, ils s’étaient propulsés hors du ring en hurlant des inepties. La mort était alors inéluctable et l’on pouvait lire la terreur dans leurs yeux. L’engouement pour les matches de catch était si important que ce risque faisait désormais partie de la compétition et les champions se sentaient prêts à défier la mort pour remporter le titre.

Pour le professeur, qui lisait secrètement "Le Mag" de son disciple, il n’y avait aucun doute : Luisa y était pour quelque chose. Mais les catcheurs ignoraient tout de cette piquante fille, à moins qu’ils n’aient lu "Le Mag" des fans qui consacre régulièrement un article à la véritable star des rings.

Voici ce qu’on peut y découvrir et apprendre :

Fille du célèbre Salvador Luthteroh, fondateur du CMLL au Mexique, Luisa était une enfant frêle et maladive. Son père lui transmit sa passion pour le catch dès son plus jeune âge. Elle s’entraînait jour et nuit dans le but de remporter le grand tournoi et obtenir la ceinture del grande luchador de Mexico. Elle apprit sans relâche les prises, les règles et les bottes secrètes. À sa majorité, le milieu misogyne du catch la rejeta hors du ring. Aussitôt, elle entama une grève de la faim pour dénoncer cette injustice. Luisa Olivia Carla Abélia mourut dans la plus grande indifférence générale. Mais son âme libérée de son enveloppe charnelle, décida de se venger en prenant possession de l’esprit des meilleurs catcheurs.

Grâce à ces quelques lignes et autres articles sur la vie mouvementée de la L.O.C.A., Von Horribilis avait fait le rapprochement avec l’affaire des rings de Mexico. Il s’apprêtait donc à affronter le phénomène, d’autant plus qu’il n’était pas indifférent aux charmes de la belle.

CHroNIQUEDE FoLIE

MEUrtrIErE

Chapi t re 2

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Dans son atelier, Ludwig Von Horribilis se préparait à ce quatrième grand voyage. Comme il tendait à son souffre-douleur un papier avec les recommandations, Boris s’exclama :

- Pas besoin, Professeur. Liste de Boris déjà prête. Moi avoir pris petit maillot de bain à fleurs, serviette assortie et cabas en toile rose. Là-bas, Boris achètera chapeau et manteau, guitare et…

- Il suffit ! le coupa net le Professeur. Ton cerveau de gallinacé n’a donc aucune limite dans la stupidité ? caput mortuum2 ! Suis point par point cette liste.

- Da ! Un collant de laine rouge, du chatterton, des protections de skateur, une pierre d’obsidienne, un jogging enfant vert, un feutre noir indélébile, un vieux rideau, des bottes en caoutchouc oranges.

Horribilis s’empara d’un grimoire poussiéreux sur la couverture duquel on pouvait lire : Clé de Salomon. Les préparatifs rapidement terminés, les deux voyageurs aventuriers quittèrent la demeure familiale, équipement et billets d’avion en main.

- Dépêche-toi, la location pour ta cure commence demain soir à Mexico. Je ne veux pas que tu loupes une seule minute de tes vacances, cher Boris !

Le bossu, ému par tant d’attention, se mit à pleurer à chaudes larmes. Jamais le maître ne l’avait au-tant choyé. D’ailleurs, pour le petit déjeuner, Boris eut droit à une tartine beurrée ainsi qu’une boîte de pâtée pour chat. Concernant sa phobie pour les déplacements en avion, Von Horribilis avait devancé le problème physiologique de son bossu et le pria gentiment d’avaler un flacon entier de tranquillisants destinés normalement aux chevaux. Ce qu’il fit avec joie, du moment que la cravache restait loin de sa bosse. Ainsi le vol se déroula sans esclandres. Boris se laissa ficeler par le per sonnel de la compagnie puis fut chargé dans la soute à bagages où il dormit jusqu’au lendemain matin.

2 Tête morte.

LA CUrEDE BorIS

Chapi t re 3

Petit être insignifiant doté d’une intelligence supérieure. Dans sa grande bonté, le créateur a doté le petit Ludwig à sa naissance, d’un cerveau surdimensionné et d’une intelligence hors du commun. Il s’est telle-ment concentré sur la beauté de son cerveau, qu’il en a oublié tout le reste. Notre brillant génie s’est ainsi retrouvé dans une enveloppe charnelle absolument frêle et hideuse. A tel point que ses parents l’ont immédiatement abandonné. Il passa une enfance très dou- loureuse dans un orphelinat. Il était fréquemment roué de coups par les autres pensionnaires qui lui donnèrent le surnom de "Ludwig Von Horribilis". Ce corps ingrat ne l’empêchat pas d’obtenir dès 13 ans un doctorat en physique nucléaire et en médecine mais un vide affectif le rongeait de l’intérieur. Il devait absolument se trouver une famille. Il se prit de pas-

sion pour les être les plus hideux, effrayants, démoniaques, horribles de l’humanité. Sa décision était prise, il serait adopteur de monstres (chasseur de monstres). Il allait se constituer au fil des ans une famille unique grâce à de nombreuses recherches et aussi grâce a son goût pro-noncé pour "l’Artémisia Absinthium*", qui lui permit de développer une imagination délirante. Il n’alla pas bien loin pour trouver le disciple et compagnon idéal pour sa quête. Il lui suffit de se rendre dans la cave de l’orphelinat pour trouver Boris.

Identité voyageurNom : Von HorribilisPrénom : LudwigDestination : mexicoAdresse voyageur : Orphelinat

* Artémisia Absinthium : Absinthe

Von HorrIBILIS

Chapi t re 5

Boris

Premier membre de la famille du Professeur Ludvig Von Horribilis et assistant person-nel dans sa quête de la famille idéale. Le créateur ne sait même pas qu’il existe. C’est un monstre trapu, mi-homme, mi-bête possédant un corps gigantesque, un tronc épais sur des jambes courtes, une tête large, posée sur un gros cou et de grandes épaules. Boris est insensible à toute forme de douleur, même mentale. Il existe très peu d’informations sur ses origines mais d’après les notes de l’orphelinat, il semblerait que ce soit un descendant direct des Huns. Il fut trouvé un matin devant l’orphelinat dans un sac poubelle rempli de cadavres de bouteilles de vodka et emballé dans un sac en toile de jute. On lui donna donc tout naturellement le prénom de Boris. Avec le temps, le choix de ce prénom s’avère judi-cieux car Boris a de gros problèmes d’élocution dus à la disposition très anarchique de ses dents. Lorsqu’il parle, il possède un accent russe très prononcé. Il vit en ermite dans la cave de l’orphelinat et nourrit une admiration sans limite au jeune Ludwig qui deviendra au fil des ans son mentor.

Boris

laLoCA

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LOCA Ident i té

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Luisa Olivia Carla Abélia naquit en 1917, sur les hauteurs de Mexico, dans le quartier populaire de San Estaban y Gonzalez. L’accouchement fut douloureux et sa pauvre mère succomba de fatigue au petit matin, laissant la petite avec son père, le célèbre Salvador Luthteroh, fondateur du Consejo Mundial de Lucha Libre (CMLL) au Mexique.

Luisa était une enfant frêle et maladive. Son père, seul pour l’élever, lui transmit son amour du catch tout en lui donnant une éducation conventionnelle. Elle intégra l’Escuela Nacional Preparatoria pour devenir médecin. Mais sa passion pour le catch devint une obsession. Elle s’entraîna jour et nuit dans le but de remporter le grand tournoi et obtenir la ceinture del Grande Luchador de Mexico.

Luisa Olivia Carla Abélia apprit sans relâche les prises, les règles et les bottes secrètes de ce sport. Malheureusement, le cercle misogyne du catch la rejeta sans concession hors du ring, lui donnant même le sobriquet de : La L.O.C.A (la folle). Brisée et déshonorée, elle entama une grève de la faim pour dénoncer cette injustice. Hélas ! Luisa Olivia Carla Abélia mourut six mois plus tard, dans l’indifférence générale. Mais son âme libérée de son enveloppe charnelle décida de se venger, en prenant possession de l’esprit des meilleurs catcheurs. Depuis ce jour, l’esprit de La L.O.C.A hante les rings de Lucha Libre du pays.

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LOCA. . .

Un catcheUr qUi ne manqUe

pas de toUpet !Hier soir, lors du grand gala de lucha libre de

l’arène centrale de Mexico, s’est déroulé un match

au sommet entre deux combattants vedettes de la

CMLL, "El Terribile" contre "Il Crinieros".

Le combat, très spectaculaire se déroulait sans inci-

dent. Les deux luchadores offraient un spectacle

d’une très grande qualité technique et visuelle.

Quand tout à coup, "El Terribile" pris de spasmes,

se jeta furieusement sur son adversaire, lui empoi-

gna la tête et dans un élan bestial, arracha si vio-

lemment le masque de "Il Crinieros", que celui-ci

se trouva visage à nu… Mais aussi scalpé à vif. Sa

belle crinière qui faisait toute sa renommée fut arra-

chée par son adversaire qui déclara :

"je n’en pouvais plus de voir la chevelure étince-

lante de "Il Crinieros", narguer ma calvitie nais-

sante…"Affaire à suivre...

"EL TACOS"

C’est le surnom que les habitants du village de

Perte Ricardo Muchacho, ont attribué au serveur

du restaurant "Tacos madre mio !". Pendant le

service de midi, un groupe de malfrats a tenté de

braquer l’établissement. Diego, enfant du pays

et grand fan de Lucha Libre, a réussi à maîtriser

les agresseurs en quelques prises, tout en gardant

le plat de Tacos qu’il s’apprêtait à servir dans la

main droite. Propulsé immédiatement au rang de

star locale, il a déclaré : "J’ai reçu l’illumination

divine de la déesse du Tacos et serai désormais

son représentant terrestre sur les rings de Lucha

Libre !".

Pedro Louis Gonsales pour le magazine "plats et

traditions locales".

www.cosmik-editions.com

A suivre ...

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Pour élargir le cercle familial, le Professeur Ludwig Von Horribilis et son fidèle disciple Boris, décident d’adopter le fantôme le plus dangereux du Mexique : La reine de la LUCHA LIBRE...

Deux personnages singuliers pour une aventure pittoresque.

Frissons et monstres garantis !

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Fantôme

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