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1 UNE FACADE BRILLANTE Les effets de l’exploitation minière sur la ville d’Obuasi et ses communautés environnantes Par Akabzaa T.M., Seyire J.S. & Afriyie K.

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UNE FACADE BRILLANTE Les effets de l’exploitation minière sur la ville d’Obuasi et ses communautés

environnantes

Par

Akabzaa T.M., Seyire J.S. & Afriyie K.

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Les effets de l’exploitation minière sur la ville d’Obuasi et ses communautés environnantes Publié par Third World Network –Africa (TWN –Africa) Copyright © Third World Network Africa (TWN-Africa), 2007 Third World Network Africa (TWN-Africa) P.O. Box: AN 19452 – Accra North Tel: 233 21 500419 / 511189 / 503669 Fax: 233 21 5111 88 Email: [email protected] Site web: www.twnafrica.org Mise en page par David Roy Quashie Imprimée par: Royal Crown Press Ltd ISBN 9988-602-25-1

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Table des Matières Préface Résumé exécutif Chapitre Un - Historique de l’étude Chapitre Deux – L’exploitation minière et l’économie nationale Chapitre Trois - La zone d’étude Chapitre Quatre - La société « Ashanti Goldfields » Chapitre Cinq – La pollution de métaux lourds dans la zone d’étude Chapitre Six – Les Impacts sanitaires Chapitre Sept – Les perceptions des communautés sur les activités minières. Chapitre Huit – Conclusions et Recommandations Références Annexe 1 – Lettre de demande d’information Annexe 2 – Questionnaire pour Ashanti Goldfields Annexe 3 - Questionnaire pour les communautés locales Annexe 4 – Questionnaires des discussions de groupe focus Annexe 5 – Rapport de l’atelier de validation.

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Préface Cet ouvrage est fondé sur les conclusions d’une seconde étude détaillée commanditée par TWN-Africa sur les impacts sociaux et environnementaux de l’exploitation minière au Ghana. L’étude s’est concentrée sur l’exploitation minière à Obuasi située dans le district Adansi West de la région Ashanti. Le choix d’Obuasi s’explique facilement. En dehors de Tarkwa, c’est la ville minière la plus connue au Ghana. Pendant tout un siècle, Obuasi est demeurée au cœur de l’empire d’Ashanti Goldfields Company (AGC) couvrant une superficie de 200km2. Aucune ville ghanéenne ne se retrouve sous l’emprise d’une société minière comme l’AGC domine Obuasi qui est située entièrement dans sa concession. La première étude de TWN-Africa a porté sur les zones environnantes de Tarkwa dans le Wassa West District du Ghana, la zone qui a la plus longue tradition d’exploitation minière industrielle dans le pays. Cette étude a permis la publication d’un ouvrage important intitulé ‘Boom and Dislocation » (Boom et Bouleversement). Cet ouvrage a permis de changer d’une manière significative dans une direction plus critique la perception publique au sujet de l’impact de l’industrie de l’exploitation de l’or sur les populations qui vivent dans les communautés touchées par l’exploitation minière, l’écologie naturelle ainsi que sur l’économie nationale. Pendant plus d’un siècle, la mine de la société «Ashanti Goldfields (AGC) » située à Obuasi, était la mine d’or la plus importante au Ghana et l’une des plus rentables au monde. Au milieu des années 80, AGC et à l’époque sa seule mine d’Obuasi, a ouvert la voie à la phase actuelle de l’industrie d’exploitation minière du Ghana fondée sur une stratégie de déréglementation et de privatisation des biens de l’état et la promotion de l’expansion des investissements étrangers. Grâce à l’injection des fonds de la Banque mondiale en 1986 pour redynamiser et accroître la production à Obuasi, AGC a été lancée sur la voie de l’expansion et de la diversification au Ghana et dans d’autres pays africains. A la fin du 20ème siècle, elle s’était transformée en une société multinationale cotée en bourse à Accra, à Londres, à New York, à Sydney et à Toronto. La croissance et l’expansion d’AGC sont au cœur de l’histoire du statut célébré du Ghana en tant que modèle de pays d’ajustement structurel dans les années 90. La contribution d’Obuasi est à l’origine de l’accroissement des exportations d’or qui ont permis aux minerais de dépasser le cacao, le premier produit d’exportation, en 1992. Il y avait-il un autre revers des gros titres brillants sur la contribution d’Obuasi aux efforts destinés à la reprise des exportations ghanéennes et au pouvoir grandissant de la société d’exploitation minière ghanéenne à travers le continent ? Comment les coûts et avantages des opérations d’Obuasi sont-ils partagés ? Chose frappante est l’absence de ce qu’en pensent les populations qui vivent dans les villages à l’ombre de la mine dans la documentation célébrant l’histoire du succès d’AGC. Une réalité triste que TWN-Africa a constamment remarquée durant presque' une décennie de recherche et de plaidoyers sur les questions minières est la manière dont les autorités publiques minimisent les perturbations et les sacrifices énormes que le boom minier ghanéen impose aux dizaines de communautés et à leurs habitants dans les zones minières. La ville d’Obuasi partage avec Tarkwa une caractéristique frappante - un paysage étonnamment délabré d’une ville

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d’où tant de richesse a été extraite et la privation conséquente des villages environnants. Avec le boom actuel de l’exploitation minière, elles partagent une autre caractéristique – des mines à ciel ouvert et les nouveaux dégâts écologiques et sociaux qu’elles déclenchent. Ce rapport présente une preuve importante des impacts écologiques et sanitaires de l’exploitation minière et de l’exploitation minière à ciel ouvert, en particulier sur les communautés et les habitants aux alentours de la mine d’Obuasi de AGC. Un peu de temps de s’est écoulé entre la conclusion de la recherche et sa publication sous cette forme. TWN-Africa a parrainé trois chercheurs pour mener une étude de l’impact des activités minières sur la ville d’Obuasi et ses environs en 2003. La recherche a été conclue la même année. Cependant, quelques informations utilisées dans le rapport telles que les données sur les maladies (au Chapitre 6) ont été fournies par l’équipe de gestion sanitaire d’Obuasi en 2004. La validation des conclusions de la recherche au niveau communautaire a eu lieu en 2005. Pendant le temps qui s’est écoulé, des changements importants se sont produits au niveau de la société AGC. La société a été rachetée par Anglogold en 2004 entraînant un changement de nom: Anglogold Ashanti. Le changement dans la structure de la société minière n’est pas pris en compte dans ce rapport. D’autres changements qui ne sont pas indiqués dans cet ouvrage car ils se sont produits après la conclusion des principales activités de la recherche sont notamment la transformation du District d’Adansi West en Conseil Municipal d’Adansi. Cependant, ces changements au niveau des propriétaires de l’entreprise et de la nomenclature administrative qui ont eu lieu depuis l’achèvement de la recherche ne modifient dans aucune mesure les conclusions de la recherche, en particulier les effets néfastes que subissent plusieurs communautés d’Obuasi en raison des activités minières et surtout de l’exploitation minière à ciel ouvert. Entre l’achèvement de l’étude en 2005 et la publication de cet ouvrage, les conclusions de la recherche ont été publiées et utilisées sous plusieurs formes avant cette publication définitive. A titre d’exemple, elles ont servi de base pour un dialogue avec la direction de société à propos des impacts de leurs activités et des mesures à prendre pour les contrecarrer. Ces conclusions sont si pertinentes aujourd’hui d’autant plus que le gouvernement a ouvert des réserves forestières à l’exploitation de l’or. Déjà, quelques communautés et organisations de la société civile ont protesté contre les effets de ces activités minières. Ces effets, comme le démontre la recherche, peuvent être désastreux pour l’environnement et les communautés touchées. A l’instar de l’étude menée à Tarkwa, il y a huit ans, TWN-Africa offre ce rapport comme sa contribution à l’émergence d’une évaluation plus équilibrée des impacts de l’industrie aurifère pour qu’au fur et à mesure que les dirigeants du pays attirent les investisseurs, ils se souviennent des milliers de personnes et de l’environnement qui subissent les effets pervers mais ne font pas la une des journaux. Nous exprimons nos remerciements au Dr Thomas Akabzaa, à Mme Seyire et à M. Afriyie pour leur étude qui a amélioré notre connaissance sur les impacts de l’exploitation minière au Ghana.

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Yao Graham, Ph.D Coordinateur, TWN-Africa Juillet 2007.

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Résumé exécutif Sous la direction de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), le Ghana a effectué un ajustement structurel fondamental de son économie pour attirer les investissements étrangers direct (IED) au cours des deux dernières décennies. Dans le cadre de cet ajustement, le pays a introduit des changements fondamentaux dans le secteur minier, y compris la révision progressive des codes miniers. Un aspect important de cette révision était l’accroissement des incitations à l’investissement pour les investisseurs étrangers dans le secteur minier. Ces incitations ont permis l’accroissement des investissements dans ce secteur. Entre 1983 et 2002, les flux d’investissement étranger direct vers ce secteur ont atteint plus de 6 milliards de dollars américains. Ces investissements énormes se sont traduits par le débordement d’activités de recherche minière, l’exploitation de nouvelles mines et l’accroissement des rendements surtout dans la filière de l’or. Ces évolutions ont eu un impact positif sur la valeur brute des minerais extraits, et la production de l’or a plus que quadruplé entre 1990 et 2002. Malgré cet essor, on note des désaccords sur les avantages nets de ces investissements qui reviennent au pays en entier et en particulier, aux communautés qui subissent les effets directs de l’exploitation minière. Les réformes juridiques au niveau du secteur minier se sont focalisées démesurément sur la promotion des investissements mais ont accordé trop tard peu d’attention à la protection de l’environnement. Par conséquent, la recrudescence des activités minières a entraîné des impacts environnementaux négatifs très répandus, y compris la dégradation physique de l’environnement, les problèmes sanitaires relatifs à l’exploitation minière et le bouleversement socioculturel des communautés. Comme l’on pouvait s’y attendre, cela a aboutit à l’accroissement de l’incidence des conflits entre les communautés touchées par l’exploitation minière et les sociétés minières ainsi que la violation des droits des communautés dans des zones minières spécifiques. Cette étude a enquêté les impacts environnementaux des activités minières de la mine d’Ashanti Goldfields sur Obuasi et ses communautés satellites. La ville d’Obuasi, la capitale du District Adansi West, constitue l’un des premiers sites d’activités minières au Ghana et dans toute l’Afrique subsaharienne. Le projet d’Obuasi regroupe une mine souterraine et quelques mines à ciel ouvert. Cette mine était l’un des plus grands pourvoyeurs de devise étrangère au pays au moins jusqu’en 2002. Dans le cadre de cette étude, un échantillonnage systématique des sources d’eau dans la zone d’étude, y compris les cours d’eau qui drainent les communautés touchées, les forages, les puits, a été fait en vue d’évaluer la qualité de ces sources. Les métaux lourds, et d’autres paramètres de la qualité de l’eau ont été analysés. Par ailleurs, les échantillons des sédiments des cours d’eau et de fruits d’orange ont été recueillis et analysés pour déterminer leur teneur en métaux lourds. Toutes ces analyses ont été faites au laboratoire de Water Research Institute (WRI) (Institut de Recherche Hydraulique) et du Council for Scientific and Industrial Research (CSIR) (Conseil de Recherche Scientifique et Industrielle).

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De plus, une enquête sur la prévalence des maladies dans les communautés de l’étude couvrant la période 1989 à 2003 a été faite et intégrée aux perceptions des communautés sur les causes éventuelles de ces maladies. Une variété de méthodes participatives a été utilisée pour évaluer les impacts socioéconomiques des activités minières sur les communautés.  Les résultats de l’étude démontrent que de longues périodes d’exploitation minière historique ajoutées à l’exploitation minière à ciel ouvert accrue dans les années récentes ont détruit la qualité de l’eau, surtout les eaux de surface dans la zone d’étude. Les eaux dans la zone d’étude sont acides et ne sont pas conformes aux normes de l’Agence de Protection de l’Environnement (APE) du Ghana et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour ce qui concerne l’eau potable. Le Ph de l’eau est en moyenne 5,6 mais il varie entre 3,7 et 8,3%. Les substances solides en suspension dans l’eau dépassent de loin les normes de l’APE et de l’OMS, soit respectivement 50mg/l et 5mg/l. Les communautés les plus touchées sont Dwabrafoso, Sansu, Anyinam, Dokyiwa et Binsere, qui sont tous situés près des sites anciens ou actuels d’activités minières. La présence des métaux lourds comme le fer, l’arsenic et le manganèse est particulièrement forte dans la plupart des cours d’eau qui ont fait l’objet d’échantillonnage. Elle varie respectivement entre 0,002 et 17,100mg/l, 0,001 et 6,318mg/l, et entre 0,001 et 2,584mg/l. De fortes valeurs de mercure ont été détectées dans quelques cours d’eau. Les valeurs arséniques étaient 10 à 38 fois plus élevées que les niveaux acceptables dans les principes directeurs de l’APE et plus de 1800 fois les valeurs maximales prescrites par l’OMS. Les mêmes tendances ont été observées pour le manganèse, avec des valeurs 26 fois plus élevées que les limites de l’APE. Les valeurs de fer étaient entre 1,7 et 15 fois plus élevées que les niveaux prescrites par l’APE. Généralement, la concentration des métaux dans les fruits (oranges) était plus élevée que la concentration correspondante dans l’eau et plus faible que celle des sédiments. Les valeurs de mercure étaient cinq fois plus élevées que les limites de l’APE et 26 fois plus élevées que les limites de l’OMS. La concentration en zinc était 5 et 8 fois plus que les limites de l’APE et de l’OMS. Les valeurs arséniques étaient respectivement 24 et 1 226 fois les limites de l’APE et de l’OMS. Les échantillons de sédiment contenaient les plus fortes concentrations de traces d’ions mesurées avec des valeurs arséniques et de fer extrêmement élevées dans la plupart des échantillons. Les concentrations d’arsenic et de fer dans les sédiments variaient respectivement entre 0,24 - 7591,58mg/kg et 2210-50180mg/kg; manganèse, 2,76 et 167.24mg/kg ; cuivre 3,65 et 80,46mg/kg ; Nickel, 3,28 et 23,11mg/kg ; et zinc 8,87 et 142,51mg/kg. Une analyse dans le temps et dans l’espace de la prévalence des maladies a démontré que le paludisme, les infections respiratoires aigues, la diarrhée, les maladies cutanées, les infections oculaires aigues et la schistosomiase constituent les six premières causes des

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visites au service de consultation externe, le paludisme ayant la plus grande incidence annuelle qui a augmenté constamment de 1989 à 2003. Les chiffres de la Direction de santé du District d’Obuasi montrent une tendance à la hausse des infections de VIH/SIDA dans le District. Les cas de VIH/SIDA signalés sont passés de 215 en 1997 à 389 en 2003. La plupart des maladies ont atteint des valeurs maximales entre 1997 et 2001, période pendant laquelle l’exploitation minière était à son comble. Dans plusieurs cas, il n’y avait pas de variations sensibles dans le nombre des cas signalés des différentes maladies entre 1989 et 1993, périodes pendant laquelle le développement des mines à ciel ouvert était en cours. Entre 2002 et 2003, période après la fermeture des activités d’exploitation minière à ciel ouvert dans la zone, on a enregistré une baisse des chiffres annuels du nombre de patients qui signalaient ces maladies.

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Chapitre 1 Contexte de l’étude Quelques pays africains dépendent dans une large mesure du secteur extractif pour leur développement économique. Cette situation n’est pas surprenante compte tenu du fait que les pays africains sont naturellement dotés de ressources minières. Selon les estimations de Maponga (1999), le continent détient 75% des réserves mondiales de cobalt et de platine, 50% pour le diamant, 70% pour le phosphate, 75% pour la chromite, 30% pour l’or, 26% pour la bauxite, 14% pour le cuivre, 12% pour l’uranium et 7% pour le manganèse. Dans l’ensemble, il estime que le continent détient plus de 14% des réserves totales des minerais du monde. On a fait croire aux pays africains que ces ressources minières peuvent jouer un rôle primordial dans leur développement, si elles sont bien exploitées. Par conséquent, dans le cadre du plan global de restructuration des pays en développement à la demande de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), des programmes d’ajustement structurel ont été prescrits pour les pays africains. Ces programmes constituaient des préalables pour avoir accès aux investissements étrangers directs (IED), surtout dans le secteur minier. Ces programmes obligeaient les pays africains riches en ressources minières à introduire des codes d’investissement qui permettent la privatisation du secteur minier et assurent des arrangements fiscaux stables. Selon les partisans de ces préalables, ces mesures allaient garantir une rentabilité équitable pour les investisseurs et les gouvernements. Tout comme les nombreux pays subsahariens dotés de ressources minières, le Ghana a mis en œuvre un ajustement structurel profond de son économie sous la direction de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international au cours des deux dernières décennies. Dans le cadre de cet exercice de restructuration, le pays a opéré des changements radicaux dans le secteur minier, notamment, l’introduction et la révision progressive des codes d’investissement qui prévoient des arrangements fiscaux stables accompagnés d’une litanie d’incitations à l’investissement au profit des investisseurs étrangers dans le secteur minier. Les incitations prévues dans ces lois ont abouti à l’accroissement des investissements dans le secteur minier. Les flux d’investissement étranger direct dans le secteur d’exploration et d’exploitation des mines entre 1983 et 2002, s’élevaient à plus de 6 milliards de dollars. Cette situation a entraîné une explosion des activités d’exploitation minière dans le pays, la modernisation et l’expansion des mines existantes, le développement de nouvelles mines et une augmentation de la production surtout dans la filière de l’or. Ces évolutions ont eu un impact positif sur la valeur brute des minerais extraits, et la production de l’or a plus que quadruplé entre 1990 et 2002. Le projet d’exploitation minière d’Ashanti Goldfields Company (AGC), qui est demeuré en exploitation depuis ses débuts en 1897, est devenu le premier et le principal bénéficiaire de ces réformes. Le projet est considéré comme la mine la plus vaste et la

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plus riche en Afrique. Cette mine était l’un des principaux pourvoyeurs de devise étrangère au pays jusqu’en 2000. Historiquement, AGC (Obuasi) s’est concentré sur l’exploitation et le traitement des gisements obtenus en utilisant des méthodes souterraines. En 1989, conformément au projet d’expansion d’Ashanti, le Projet de Sansu, une mosaïque de mine à ciel ouvert et des installations de lixiviation en tas au cyanure, a été lancé. Contrairement aux mines souterraines, les mines à ciel ouvert perturbent considérablement les activités de subsistance des communautés vivant dans la concession du projet essentiellement à cause des grandes superficies qu’elles occupent. Elles ont le potentiel de polluer de larges sections des réseaux hydrographiques qui approvisionnent les communautés environnantes en eau. Les produits chimiques utilisés dans le traitement sont notamment, le cyanure de sodium, la chaux, l’oxyde du zinc, le nitrate de plomb, l’acide hydrochlorique et plusieurs réactifs flottants qui ont le potentiel de polluer à la fois les eaux et les sols. Par ailleurs, l’introduction de l’exploitation à ciel ouvert et l’aliénation de vastes superficies de terre aux fins d’activités d’exploitation minière constituent une source de conflit entre la société et d’autres usagers des terres, surtout les agriculteurs, les bûcherons et les orpailleurs. Les rapports récents dans les médias concernant les conflits croissants et violents entre les sociétés minières et les habitants des zones minières semblent confirmer ce constat. La concession minière active est située dans le bassin du Fleuve Ofin et plus précisément dans le sous bassin du Fleuve Jimi qui subvient aux besoins ménagers d’Obuasi et de quelques villages environnants. Tout comme les gisements dans d’autres régions du Ghana, le gisement d’Obuasi a une grande minéralisation en sulfure dont l’oxydation libère des eaux acides et la mobilisation des métaux lourds toxiques dans les sources d’eau. L’enlèvement des stériles provenant du traitement des gisements souterrains sulfurés riches en arsenic a entraîné des problèmes de pollution de l’eau dans la zone. Des cas historiques de pollution par l’arsenic provenant des usines de grillage des minerais sulfurés pour faciliter l’extraction de l’or sont bien documentés. (Amonoo-Neizer et Busari, 1980 ; Jetuah, 1997 ; Carbo et Safo Armah, 1997, Clément et al 1997. Bien que la pollution de l’air par l’arsenic et les métaux lourds connexes ait été arrêtée avec l’introduction des technologies de réduction des oxydes de sulfure et d’arsenic par la mine, la pollution de l’eau peut persister pendant longtemps. L’ingestion et l’aspiration de l’arsenic peuvent induire l’empoisonnement et des symptômes cliniques que l’on retrouve parmi les travailleurs et les habitants de la zone. A l’instar de toute autre forêt tropicale, la zone du projet a une écologie fragile. Obuasi est située dans une zone humide semi caduque qui a une biodiversité riche associée à ces types d’habitat. L’écosystème initial a sans doute subi des transformations en raison du développement de l’industrie minière et la de perte de la biodiversité et des terres cultivables.

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Les orpailleurs ont depuis longtemps travaillé à la battée pour recueillir de l’or dans les rivières. Toutefois, depuis 1897, toute la zone couvrant une superficie de plus de 200km2 s’est retrouvée dans la concession d’AGC, rendant illégales les activités des orpailleurs locaux. En second lieu, avant la période de la libéralisation, les opérations étaient limitées aux mines souterraines avec très peu de perturbations en surface. Cependant, après la libéralisation et l’introduction de l’exploitation à ciel ouvert, les communautés vivant dans la zone se préoccupent de plus en plus de l’aspect environnemental du projet. Malheureusement, ces préoccupations n’ont pas fait l’objet d’une enquête approfondie. Objectifs de l’étude Cette étude fait donc l’évaluation de l’impact des activités minières sur la ville d’Obuasi et les communautés environnantes en vue de promouvoir les intérêts des communautés touchées par l’exploitation minière. Les objectifs spécifiques sont, entre autres, l’impact de l’exploitation minière sur

• le niveau de pollution des cours d’eau dans la zone ; • la santé des habitants des communautés minières ; • l’environnement biophysique ; • les économies et les moyens de subsistance des communautés.

Activités Les activités suivantes ont été entreprises pour réaliser les objectifs énoncés :

i. l’échantillonnage et l’analyse des eaux des fleuves, des puits, des forages et d’autres sources d’eau utilisées par les communautés cibles ;

ii. l’échantillonnage et analyses des sédiments des cours d’eau et fruits pour déterminer leur teneur en métaux lourds ;

iii. l’enquête sur les impacts sanitaires de l’exploitation minière grâce aux observations sur le terrain et aux données sanitaires ;

iv. l’examen des impacts économiques de l’exploitation minière sur les communautés;

v. l’évaluation de la perception que les communautés ont de l’exploitation minière ;

vi. l’étude des questions relatives au déplacement, à la réinstallation, à la compensation des communautés et d’autres problèmes connexes ;

vii. la documentation des conflits fonciers et d’autres problèmes sociaux provenant des activités d’exploitation minière dans la zone.

Résultats attendus Les résultats attendus de l’étude sont entre autres:

• l’information de première main sur l’état de l’environnement minier dans la zone d’étude ;

• une matrice des problèmes identifiés et des solutions suggérées ; • une base de données pour l’engagement des groupes intéressés ; • La publication de la recherche aux fins de plaidoyers sur l’exploitation minière et

les questions environnementales.

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Méthodes de recherche Une approche interdisciplinaire jumelant des outils de science physique et sociale a été adoptée pour l’étude. En vue d’évaluer le niveau de pollution des cours d’eau et des sols et leurs implications sanitaires éventuelles, une enquête d’échantillonnage des eaux et des sédiments et des fruits a été faite. Les résultats des recherches scientifiques sont intégrés aux enquêtes socioéconomiques et sanitaires pour évaluer les impacts des activités d’exploitation minière sur les communautés locales. Cette approche a prévu une participation élargie et maximale des informateurs clés, surtout les communautés locales touchées par l’exploitation minière, la société minière exerçant ses activités dans la zone, les organisations non gouvernementales intervenant dans la zone d’étude, les fonctionnaires et les institutions ainsi que les assemblées locales. A cet effet, une combinaison des outils participatifs de recherche et des méthodes d’enquête classiques a été utilisée en vue de maximiser la génération de l’information. Les outils de recherche étaient notamment un atelier de démarrage avant le décollage de l’étude, une visite de reconnaissance pour permettre la planification des activités sur le terrain et un atelier de validation suite à la rédaction du projet de rapport. Les autres outils étaient l’échantillonnage sur le terrain et les analyses des échantillons d’eau, de sédiments et de fruits, des discussions en groupe focus organisées dans quelques communautés choisies, des questionnaires semi structurés pour quelques informateurs sélectionnés et des questionnaires structurés pour quelques membres des communautés choisies. Tous ces outils constituent des sources primaires de données de l’étude. L’atelier de démarrage, organisé à Obuasi en 2002, a regroupé deux représentants de chacune des vingt-six communautés de la zone d’étude, les membres des assemblées locales, les chefs traditionnels, les institutions publiques pertinentes, les organisations non gouvernementales et les personnes ressources. Cet atelier a permis aux chercheurs d’informer les acteurs à propos de la recherche et de solliciter leur contribution à la conception et à d’autres processus connexes et pour la formulation des questions clés de la recherche. Il a également permis l’identification des principaux informateurs, les questions clés et la sélection des communautés pour l’enquête. La société a été invitée mais elle n’a pas honoré l’invitation. Le second atelier a été organisé à Kumasi en 2005 après l’achèvement du rapport. Il a fourni l’occasion pour le partage, la clarification, la vérification et l’approfondissement des données recueillies sur le terrain. Ashanti Goldfields Company n’était pas invité parce qu’elle n’a pas contribué à la recherche et ne pourrait donc pas valider les conclusions préliminaires. Sources des données Des discussions en groupe focus ont été tenues dans six communautés (New Bidiem, Sansu, Jimi, Dokyiwa, Anyinam et Adaasi) avec la participation de six autres communautés. Ces discussions ont abordé une gamme de questions allant des avantages apparents des activités minières d’Ashanti Goldfields, l’impact environnemental et social sur les communautés minières. Ils ont également discuté le rôle et l’efficacité du suivi de

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l’environnement dans la zone. Les communautés ont été choisies parce qu’elles vivent proche des mines et sont exposées aux activités depuis longtemps. Elles sont donc considérées comme une source pertinente et inestimable d’information. Il y a eu des interviews semi structurées avec les personnalités institutionnelles sondées (les Chefs de District, d’Adansi West et d’Amansie East, les responsables de la planification des deux districts, les chefs traditionnels et membres des assemblées locales, Care International, l’Equipe chargée de l’eau, de l’assainissement et de la santé, la Direction des services médicaux des districts). Ces institutions sont responsables des différents aspects de l’aménagement et du développement dans la zone d’étude et sont en mesure de fournir des informations sur la manière dont l’exploitation minière contribue ou entrave les efforts de développement dans la zone. Des questionnaires structurés ont été administrés à 200 personnes provenant de seize communautés des districts d’Adansi West et d’Amansie East. Entre 10 et 20 personnes ont été choisies et interviewées dans chacune des seize communautés. Ces informateurs clés ont été sciemment choisis à cause de leur expérience et leur proximité des installations d’exploitation et de traitement des minerais. De plus, compte tenu du caractère homogène des informateurs clés, les 200 échantillons sont considérés comme assez représentatifs pour l’étude, par rapport aux contraintes en matière de ressource et de temps. L’échantillonnage des eaux, des sédiments et des fruits a eu lieu dans 12 sur les 16 communautés qui ont fait l’objet de l’enquête socio-économique. Toutefois, l’enquête sanitaire a eu lieu dans toutes les seize communautés. Les méthodes de recueil et d’analyse des échantillons sont présentées et analysées en détail au chapitre 5. La raison qui explique le choix des douze communautés pour l’analyse de l’eau, des sédiments et des fruits est l’existence de quelques installations d’exploitation minière et de traitement dans ces communautés. Les sources de données primaires ont été complétées par des sources secondaires, notamment, la revue des ouvrages, des articles et des rapports.

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Chapitre 2 L’exploitation minière et l’économie nationale Introduction Le secteur minier est l’un des secteurs importants dans le développement économique et social du continent. Les principaux minerais exploitées en quantité commerciale sont notamment, l’or, le diamant, la bauxite, le manganèse, le kaolin, le calcaire et le sable. L’industrie aurifère a eu un impact significatif sur l’économie du pays. Depuis sa découverte en quantité commerciale au début du dix neuvième siècle, l’or est demeuré de loin le minerai commercial le plus important dans le secteur minier, et contribue à la génération des emplois, de devises étrangères et de recettes publiques grâce à plusieurs impôts et redevances. Pour ce qui concerne les recettes en devise, l’or joue un rôle prépondérant. Du milieu des années 70 à 1982, le secteur minier représentait environ 15% des recettes d’exportation, dont 90% sont pourvues par l’or. En 1994, les exportations d’or s’élevaient à 549 millions de dollars, soit 45% du total des revenus d’exportation (1 215 millions de dollars) déplaçant le cacao en deuxième position pendant trois années consécutives. (Akabzaa et Darimani, 2001). L’or fournit plus de 90% de la valeur totale des minerais exploités dans le pays et a attiré le plus grand nombre d’orpailleurs et d’exploitants industriels. A la fin de juin 2003, la Commission des minerais a octroyé à 156 sociétés minières des baux miniers ainsi que des permis de recherche et d’exploration. Sur les 612,9 millions de dollars de recettes d’exportation des minerais en 1997, l’or représente 579,2 millions de dollars ou 94,5% alors que les 5,4% restant provenaient du diamant, de la bauxite et du manganèse. Dans la filière aurifère, AGC est demeurée la première société productrice d’or au fil des ans. Le tableau 1 présente les chiffres comparatifs relatifs à la production nationale de l’or pour AGC entre 1990 et 2002. En dehors du fait que l’extraction de l’or a entraîné des perturbations sociales et environnementales profondes qui se présentent sous plusieurs formes, les principaux bénéficiaires du processus d’extraction sont les aventuriers coloniaux et les sociétés multinationales. Avant l’indépendance, les intérêts miniers britanniques étaient une source d’influence importante sur le Bureau Colonial à Londres et ses représentants sur le territoire du Gold Coast étaient à la base de la formulation et de la mise en œuvre de la politique minière dans la colonie (Tsikata, 1997).

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Tableau 1 : La part de production d’or d’Ashanti Goldfields par rapport à la production totale du Ghana. Année AGC Production nationale totale

1980 232036 342904

1981 252408 338042

1982 268040 337754

1983 243194 285292

1984 243352 282298

1985 264308 299615

1986 247127 287124

1987 279560 328926

1988 311721 373936

1989 337211 429476

1990 433240 541408

1991 621890 845908

1992 687665 998195

1993 766001 1261424

1994 853739 1426379

1995 936791 1680920

1996 1 034 554 1 586 095

1997 1 039 967 1 758 005

1998 1 233 820 2 382 339

1999 1 213 134 2 620 121

2000 2 447 591

2001

2002 964 750 2 235 536

Source: Commission des Minerais L’objectif central de la politique du secteur était tout d’abord d’établir un cadre juridique et administratif qui faciliterait les opérations minières et d’assurer en second lieu l’autosuffisance de l’Empire britannique. Après l’indépendance, on a assisté à une augmentation considérable des intérêts de l’état dans l’industrie aurifère. A titre

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d’exemple, en 1972, le gouvernement ghanéen détenait la majorité des actions (55%) d’Ashanti Goldfields Corporation (AGC). Cette situation démontre l’importance de l’industrie minière dans l’économie politique du Ghana. Au fur et à mesure que l’économie mondiale se libéralise et devient de plus en plus intégrée sur le plan financier, l’investissement étranger direct est devenu une influence majeure sur les sources changeantes des flux de ressources externes vers le secteur minier au Ghana dans ces dernières décennies. Depuis le début des années 80, l’IED a émergé comme la source dominante de financement externe pour les pays en développement, en particulier ceux qui sont dotés de ressources minières. Pendant la période après l’indépendance, le Ghana, tout comme de nombreux pays en développement, s’efforçait de maximiser les recettes publiques, de créer des emplois et de contrôler les ressources naturelles grâce à la participation de l’état dans l’industrie minière. La participation de l’état était une politique clé destinée à contrôler l’influence étrangère dans l’industrie minière. Cependant, au cours de ces dernières décennies, le Ghana et plusieurs autres pays africains se font concurrencer pour attirer autant d’IED que possible. Cette orientation vers les IED provient des processus de libéralisation assortis des politiques prescrites par la Banque mondiale et le FMI. Dans le cadre des efforts de restructuration de son économie au début des années 80, le gouvernement ghanéen a lancé un programme de réforme économique en 1983. Dans ce programme, l’industrie extractive et en particulier la filière d’exploitation minière a fait l’objet de beaucoup d’attention. Un programme spécifique sur le secteur minier a été mis au point pour assurer la privatisation du secteur. Le programme visait à attirer l’investissement étranger et les capitaux privés dans le secteur afin d’accroître la recherche des minerais et l’exploitation de nouvelles mines. Des ressources financières considérables ont été obtenues auprès de la Banque mondiale pour réhabiliter les mines étatiques pour les rendre attractives aux investisseurs. Une nouvelle loi sur les minerais et l’exploitation minière, la Loi 153 du PNDC, 1986 a été promulguée pour remplir les conditions exigées par les sociétés minières multinationales en vue de leur participation dans le secteur minier du Ghana. Au Ghana, le secteur minier est reconnu comme le plus grand bénéficiaire du Programme de Redressement Economique (Jonah, 1986). La nouvelle loi minière était formulée de manière à réduire les risques des investisseurs en leur offrant des incitations copieuses. Le secteur a été déréglementé et le rôle de l’état a été redéfini et réduit à la promotion et à la réglementation par l’intermédiaire de la Commission des Minerais et l’Agence de Protection de l’Environnement. Ces agences sont elles-mêmes issues de la réforme. Depuis l’introduction d’un code minier distinct pour le secteur minier en 1986, il y a eu plusieurs addendum1, révisions et amendements ainsi que la reformulation du code en 2001. Le code révisé qui est toujours sous forme de projet de loi attend la ratification du

1 Il s’agit des textes suivants: la loi sur la commission des minerais (1986), la loi sur la réglementation des minerais (1987), la loi sur l’orpaillage (1989) ; la loi modifiant la loi sur l’exploitation minière et les minerais (1994); les principes directeurs de l’exploitation minière et de l’environnement (1994), la réglementation de l’évaluation de l’impact environnemental 1999 et autres.

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gouvernement ghanéen en vue de rendre le pays plus compétitif à la lumière des codes plus libéraux introduits par les autres pays africains. Les avantages prévus dans ces lois ont abouti à un accroissement des investissements, à l’explosion du nombre des sociétés d’exploration et au développement de nouvelles mines, une augmentation de la production minière, dominée par la filière de l’or. A la fin de 2002, 156 et 83 permis d’exploration ont été respectivement octroyés aux sociétés locales et étrangères d’exploration. Vingt-trois baux miniers ont été octroyés pour la plupart aux sociétés étrangères, y compris quelques grandes sociétés internationales de l’industrie aurifère aux fins de développement des mines (Akabzaa et Darimani, 2001). Les flux d’investissement étranger direct vers le secteur pour l’exploration et le développement des mines s’élevaient à 4 milliards de dollars EU entre 1983 et 1999 (Aryee, 2000). Ces évolutions ont eu un impact positif sur la production minière et celle de l’or a plus que quadruplé entre 1990 et 2002. (Tableau 1). Dans les années récentes, la valeur des exportations d’or en tant que pourcentage des exportations totales a atteint 38% et en moyenne 95% des recettes d’exportation minière. (Bank of Ghana, 2002). Bien qu’il ait un consensus absolu sur la reprise du secteur minier au Ghana, suite aux réformes susmentionnées, il n’y a pas d’accord similaire sur les impacts de cette évolution sur l’économie nationale. En louant le rôle du secteur minier dans l’économie nationale, la Commission des Minerais du Ghana, la Banque Mondiale, et la Chambre des Mines ont tendance à citer les chiffres relatifs à la contribution de l’exploitation minière à l’exportation des marchandises, aux recettes nationales brutes en devise, au produit interne brut, à la création des emplois et au revenu national pour étayer leur revendication. Ces organisations prétendent que le secteur minier est l’un des principaux pourvoyeurs de recettes en devise, ayant dépassé le cacao en tant que premier pourvoyeur de devise depuis 1991. Les exportations de minerais sont passées de 20% dans les années 80 à 38% des recettes brutes en devise en 2002, et les recettes d’exportations sont passées de 107,9 millions de dollars en 1992 à 717,8 millions de dollars en 1998 et a atteint 557 millions de dollars en 2002. Ils prétendent que l’industrie soutient d’autres secteurs économiques tels que le transport, la restauration, les activités bancaires et entraîne des avantages économiques importants. (Jonah, 1987 ; Keatley, 1992; Adadey, 1997; Agra, 1997; Aryee et Aboagye, 1997, et Addy, 1999). Par contre, d’aucuns estiment que l’exploitation minière en termes comparatifs n’a pas eu un impact positif assez significatif sur l’économie nationale. Selon ces critiques, compte tenu du volume des investissements, du nombre des mines et du rendement ainsi que de l’apport en devise du secteur, la contribution de l’exploitation minière au PIB, à la création des emplois, et la mobilisation des recettes dans ce secteur est comparativement faible. Les critiques remettent en cause les avantages et les impacts réels des investissements dans le secteur sur l’économie nationale, étant donné que cela se reflète à peine dans la balance des paiements.

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Ils prétendent que le niveau des recettes minières retenues dans les comptes offshore, la nature enclavée de l’industrie et les allocations de capital copieuses expliquent en partie l’impact minimal de l’exploitation minière sur l’économie nationale. Par ailleurs, les objectifs de devise étrangère, la contribution de l’exploitation minière au développement économique du pays sont insignifiantes, ont-ils déclaré. Bien qu’étant le premier pourvoyeur de devise, le secteur minier a très peu de lien avec le reste de l’économie interne comme le démontre sa contribution au PIB, soit environ 2 à 5% depuis l’indépendance. D’autre part, l’agriculture représente environ 36% du PIB (Finney, 1996 ; Abugre et Akabzaa 1998 ; Hormeku, 1999 ; Bank of Ghana, 2001; et Peterson, 2002. Concernant l’impact du secteur sur l’emploi, (Hormeku, 1999) considère au mieux la contribution de l’exploitation minière comme une contribution mitigée. Si les salaires réels moyens dans les mines ont tendance à être plus élevés que la moyenne nationale, les chiffres sont gonflés par les hauts salaires du personnel expatrié du secteur. Les emplois dans ce secteur ne représentent que 50% du total des emplois du secteur formel et la situation est aggravée par la politique de compression des effectifs uniformément adoptée par la plupart des mines privatisées. (Akbzaa, 1995) La plupart des rendements sur les investissements en capital et l’entreprenariat sortent du pays alors que le gouvernement ne retient qu’une fraction de la richesse minière. Cette situation est due au fait que la Loi minière est fondamentalement un cadre d’allocation de capital et d’incitations. Il s’agit notamment des allocations de capital qui permettent des congés fiscaux allant de cinq à dix ans, des concessions tarifaires, le rapatriement sans contrôle des profits, la rétention de 25 à 80% des recettes d’exportation pour le service des dettes et d’autres coûts étrangers. (Akabzaa, 2000; Hormeku, 1999). Les projets modernes d’exploitation minière à grande échelle ont de faibles liens en amont et en aval, ce qui aboutit à très peu d’effets positifs sur l’ensemble de l’économie nationale. Les coûts de transport faible et le transfert des actifs permettent aux sociétés multinationales d’importer les intrants d’autres pays tout en jetant ainsi des doutes sur les effets du transfert de la technologie. La plupart des opérations d’exploitation minière dépendent essentiellement des engins lourds et des technologies innovantes et très peu de la main d’œuvre. De telles technologies et expertises techniques et d’entreprenariat ne sont disponibles qu’au niveau des sociétés multinationales et non au niveau local où les fournisseurs ne sont pas en mesure de faire concurrence à ces sociétés internationales (Jsuvh, 1996). Il y a peu de traitement et une grande proportion des minéraux est exportée sous forme brute, ce qui prive la nation des gains en valeur ajoutée qui peuvent provenir du traitement, du raffinage et de la transformation des minerais en produits finis ou semi-finis et du développement industriel et technologique connexe. Concernant les infrastructures et le développement, les villes minières comme Obuasi, Tarkwa, Prestea, Konongo, entre autres, donnent une idée typique des villes minières au Ghana. Ces villes sont loin d’être prospères et constituent une aberration de ce que les

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communautés qui regorgent des ressources minières telles que Johannesburg en Afrique du Sud, Noranda City à Ontario, Canada, Reno aux Etats-Unis ou Perth en Australie où les empreintes de l’exploitation minière sont scellés par la beauté et la richesse de ces villes construites grâce à l’exploitation minière. La question devient plus compliquée et moins rentable lorsque le coût environnemental et social associé à l’exploitation minière industrielle à grande échelle est pris en compte. L’exploitation minière à ciel ouvert devient de plus en plus la seule méthode d’exploitation des nouvelles mines.

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Chapitre 3

La Zone d’Etude Obuasi : la ville à deux faces Obuasi et ses environs, qui constituent l’objet de cette étude, ont une histoire minière séculaire. La zone abrite Ashanti Goldfields Limited, une succursale d’Ashanti Goldfields Company qui opère la mine 2 d’Obuasi. Jusqu’à la reprise générale de l’exploitation minière dans les 90, c’était la seule mine opérée par l’AGC. En 1985, l’AGC a introduit l’exploitation minière à ciel ouvert en dehors de ses opérations souterraines. La différence entre l’exploitation souterraine et l’exploitation à ciel ouvert ne constitue pas le seul qualificatif contrasté d’Obuasi. En fait, la ville présente plus d’une apparence quelles que soient les perspectives. La ville a un paysage impressionnant défini par une étendue de collines et de crêtes s’étalant du nord-est vers le sud-ouest suivant un style régulier. A environ deux kilomètres de la ville, dans les plaines à droite de la voie reliant Obuasi à Kumasi, l’on voit des structures semblables à des robots qui font concurrence aux collines. Il s’agit des puits par lesquels les équipements et les travailleurs sont acheminés au sous-sol pour faire sortir les minerais extraits. Il y a un aérodrome dont la société se sert pour transporter l’or en lingot hors de la ville d’Obuasi. La direction et les invités de marque de la société l’utilisent également pour faire la navette entre la ville et d’autres destinations. A la périphérie de la ville, les hauteurs relatives des collines et des puits deviennent plus évidentes. Les hauteurs des puits sont réduites au niveau des dunes de déchets et de stériles provenant de plus d’un siècle d’exploitation et de traitement des minerais. Les puits et les dunes de déchets miniers nous donnent une idée de la richesse qui a été extraite du sous sol dans la zone pendant les 107 dernières années. Les puits sont quatre au total et le plus profond s’étend à 3,5 kilomètres. Ces puits sont reliés à des allées latérales formant une mosaïque de gros tunnels en dessous de la surface qui couvre plusieurs kilomètres verticalement et latéralement. En fait, toute la ville d’Obuasi repose sur une dalle qui sert également de toit à ces creux souterrains. Ces creux abritent des vingtaines de bulldozers, de compresseurs et de tombereaux gigantesques. Un témoignage de la beauté de l’exploitation minière souterraine est que les populations d’Obuasi mènent leurs activités quotidiennes sans se rendre compte qu’elles vivent sur une plateforme qui occulte une mosaïque de tunnels souterrains. Par contre, dans les zones comme Sansu, Bidiem, et Anyinam où l’exploitation à ciel ouvert a commencé il n’y a pas longtemps, le paysage est très différent. Le paysage est caractérisé par de grands cratères de fosses ouvertes dont certaines ont une profondeur de plus de 50 mètres en dessous du niveau de la mer. Quelques-unes de ces fosses actuellement abandonnées contiennent des flaques d’eau et constituent un danger

2 Avant le programme d’expansion de AGC au milieu des années 80, la mine souterraine d’Obuasi était la seule mine opérée par la société. La désignation AGC (Obuasi) a été créée lorsque AGC a commencé à s’élargir et à acquérir d’autres mines au début des années 90.

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potentiel pour les communautés locales. Par ailleurs, il y a aussi des tas de déchets et des lacs de cyanure qui posent des dangers pour les communautés locales. Cette nouvelle génération de mines (mines à ciel ouvert) qui ont été exploitées seulement au cours des 15 dernières années a engendré plus de déchets et occupé une vaste étendue de terre plus que les mines souterraines qui existent depuis plus de cent ans. L’un des legs les plus visibles de l’exploitation minière à ciel ouvert est le nuage de poussière qui plane sur les communautés minières. En outre, les logements modernes construits sur les collines pour les directeurs et le personnel de niveau moyen de la société n’échappent pas à la vue. Ces belles maisons contrastent fortement avec les structures de bidonville dans les zones à basse altitude de la ville qui abritent d’autres entreprises accessoires. Un autre aspect remarquable de la ville est le contraste évident au niveau de l’infrastructure routière. Toutes les routes asphaltées mènent aux structures d’AGC telles que l’hôpital de la société, les résidences du personnel de haut niveau, le centre commercial qui abritent les banques, la poste et le service pénitentiaire situé à la périphérie de la mine. Les routes poussiéreuses et jonchées de nid-de-poule mènent aux installations du secteur public, y compris l’hôpital public, le bureau de l’assemblée du district, les habitats privés et les communautés locales satellites. L’importance historique d’Obuasi Obuasi est un nom très connu et est synonyme de l’or non seulement à cause de sa longue histoire d’exploitation minière mais aussi la qualité de l’or extrait dans la ville. Jusqu’à récemment, la mine d’Obuasi représentait plus de 60% de la production totale d’or au Ghana et était l’un des principaux pourvoyeurs de devise étrangère et installations industrielles. La mine souterraine d’Obuasi est probablement la mine la plus riche de l’Afrique. On dit souvent que AGC est Obuasi et Obuasi est AGC parce que la croissance et le développement d’Obuasi est étroitement lié à celle de la mine. Obuasi et ses environs font partie de la vaste concession d’AGC qui couvre une superficie de 200 km2. En dehors des opérations de AGC, il n’y a pas d’autres activités d’exploitation minière à grande échelle dans la zone, compte tenu du fait que l’étendue de la concession de AGC ne laisse aucune place aux autres concurrents. Cependant, l’orpaillage, qui existe depuis 500 ans avant l’exploitation industrielle, se poursuit bien que AGC a des droits concessionnaires sur toute la zone. (Quashie et al, 1980 ; Junner ,1932). Il y a constamment des conflits entre les orpailleurs clandestins et AGC et les forces de sécurité de la société font preuve de sévérité dans ces conflits avec ces orpailleurs clandestins. La présence de ces deux différentes catégories d’exploitation minière et de traitement a entraîné une myriade de problèmes sociaux, environnementaux et sanitaires. Ces problèmes seront détaillés dans les chapitres suivants. Situation géographique et accessibilité La mine d’Obuasi, située sur deux concessions contiguës de 60km2 et 40km2 se trouve à 56 kilomètres de Kumasi. L’Ashanti Goldfields Company a acquis une concession de 25 kilomètres carré au début des années 80 dans le cadre de l’expansion. La zone d’étude se

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situe entre Adansi West District dont la capitale est Obuasi. Elle couvre également des zones limitées dans Amansie East District dont la capitale est Bekwai. Avant l’expansion de AGC et les activités d’exploitation minière à ciel ouvert, les opérations minières d’AGC étaient limitées à Adansi West District. La zone est facilement accessible par la voie principale reliant Kumasi- Obuasi –Dunkwa et par l’autoroute reliant Yamoransa –Assin Fossou –Bekwai qui converge avec l’autoroute Obuasi- Kumasi. De plus, il existe un bon réseau d’autoroute de deuxième et troisième classe, des voies d’exploration et de sentiers au sein de la concession. (Fig3.1). Climat, sol, végétation et utilisation des terres Le District de Adansi West se retrouve dans la zone de climat équatorial du pays et est caractérisé par deux saisons pluvieuses (avril – juin) et (octobre novembre). La pluviométrie annuelle moyenne varie entre 1250 et 2000 mm et atteint en moyenne 1588 mm. La température moyenne mensuelle varie entre 24 degrés Celsius en août et 30 degrés Celsius de mars à avril et atteint en moyenne 27,9 degrés par an. Le taux d’humidité relative est à son plus haut niveau (75 – 90%) pendant les deux saisons pluvieuses et le niveau le plus bas (70 -80%) pendant le reste de l’année. Le taux d’humidité relative annuel est de 78%. La végétation naturelle de la concession a été modifiée de manière significative à cause de l’extraction du bois, de l’exploitation minière et de l’agriculture. Par conséquent, la végétation n’est pas celle de la forêt humide à feuilles semi- caduques que l’on retrouve dans les forêts pluvieuses équatoriales de l’Afrique de l’Ouest. La forêt primaire est limitée aux zones les plus inaccessibles. Historiquement, des arbres comme le tek, l’acajou et wawa ont été extraits sélectivement pour soutenir les structures souterraines et pour le bois de chauffe. Sept types de sols existent dans la concession et ils varient en fonction de leur adaptabilité à l’agriculture et à la foresterie. Les terres sont essentiellement utilisées pour l’agriculture (cultures vivrière et cultures de rente) bien que le ramassage de bois de chauffe et l’exploitation du bois et la chasse soient pratiquées dans la concession.

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Figure 3.1 : Carte du sud du Ghana montrant la zone du projet. Topographie et système hydrographique fluvial La concession de AGC présente une topographie caractérisée par des collines ondulantes et des montagnes. Deux chaînes de collines traversent la concession formant ainsi une série de crêtes peu élevées situées à environ 500 mètres au dessus du niveau de la mer. La plupart des opérations de ACG se déroulent sur les versants bas des chaînes de collines les plus visibles qui s’étendent vers le sud-ouest de Obuasi. Ailleurs dans la concession, le relief est ondulant parsemé de collines allant de 180 à 210 mètres au dessus du niveau de la mer. La zone est dotée d’un réseau extensif de fleuves et de rivières. La plupart de ces cours d’eau prennent leur source dans les chaines de collines dont certaines sont exploitées par AGC et les orpailleurs. Ces cours d’eau servent également de source d’eau des ménages dans quelques communautés dans la zone. Les installations d’exploitation minière, y compris la plateforme de lixiviation en tas au cyanure de la mine à ciel ouvert de Sansu, les dépotoirs de déchets et les usines de traitement sont situées près de ces sources. L’impact de ces installations de traitement des minerais constitue l’un des principaux objets de cette étude.

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La concession est située entre le bassin du fleuve Jimi du système hydraulique du fleuve Offin. Deux systèmes hydrauliques fluviaux, les fleuves Nyam et Jimi dont les principaux affluents sont Kwabrafo et Kaw drainent la concession minière et ont leur ligne de partage commune le long de la chaîne située entre Sansu et Obuasi et abritent les fosses du projet de Sansu. Démographie et activités économiques La population d’Adansi West District s’élève à 220 000 habitants. La moitié environ de ce chiffre réside à Obuasi. On peut qualifier Obuasi et ses environs d’une zone cosmopolitaine avec des habitants venant de diverses cultures et origines. Cette situation est due au fait que les opérations minières dépendaient au départ des travailleurs migrants venant de toutes les régions du pays, en particulier des régions du nord et des pays voisins surtout le Burkina Faso, le Mali, le Togo et le Niger. Dans ce district, le secteur minier constitue la source d’activité économique la plus dominante et la plus rentable. AGC est le premier employeur dans la zone bien que les orpailleurs ainsi que les industries d’appui comme les institutions financières, les services de restauration, les agences de sécurité fournissent des emplois indirects. Cependant, un grand pourcentage de la population dans le secteur informel vit de l’agriculture, du commerce et de l’artisanat. Industrie minière L’or est le principal minerai extrait dans la zone. Cependant, l’argent est produit comme un produit dérivé des opérations d’exploitation minières mais aucun autre minerai n’est extrait dans la zone. Il n’existe non plus des orpailleurs inscrits bien que d’innombrables gens pratiquent l’orpaillage illicite. L’exploitation minière se déroule depuis 1897 dans les mines souterraines. Toutefois, l’exploitation à ciel ouvert a été introduite en 1989 et s’est poursuivie jusqu’à 2001. Géologie et minéralisation Le potentiel d’une zone en matière d’une ressource minière donnée dépend souvent de la géologie de la région puisque la présence d’un minerai est liée à des roches spécifiques ou à un espace géologique. Les zones ayant une géologie similaire ont le potentiel d’être dotées d’une ressource minière spécifique. La géologie d’Obuasi est similaire à la plupart de celle des autres grandes villes minières au sud ouest du Ghana, telles que Prestea, Wassa-Akropong, Obuom, Asankragwa, Mansu-Nkwanta, Tokosea, Bibiani et Konongo. Les gisements d’Obuasi se sont formés dans une roche datant de plus de 5 milliards d’années et comprenant des substances volcaniques et sédimentaires qui ont tous subi un fort degré de transformation. Ces roches sont localement dénommées pierres vertes à cause de leur couleur verte apparente. Dans le langage géologique, on dit qu’elles se sont produites dans les zones détachées des hautes roches birimiennes situées près des basses roches birimiennes. (Fig.3.2).

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Ces roches, là où elles ne sont pas érodées, forment des chaînes très résistantes qui tendent vers le nord-est. Il est estimé que les liquides chauds qui ont déposé l’or ont été générés lors des perturbations terrestres importantes qui ont créé des failles, des plissements et d’autres voies facilitant ainsi les mouvements ascendants et le dépôt des solutions aurifères chaudes. Ce processus est le même pour la plupart des gisements d’or au Ghana et ailleurs où la minéralisation de l’or est étroitement liée aux roches précambriennes qui sont rejetées par les roches ignées. L’or se présente souvent sous une variété de formes qui ont diverses implications en matière d’exploitation, de traitement et de gestion de l’environnement. Dans certaines zones l’or a été déposé avec du quartz sous forme de veines. Dans ce cas, l’or est libre et peut être séparé facilement des déchets grâce à la séparation par gravité suite au broyage et à la lixiviation au cyanure. Dans le second cas, l’or est déposé dans l’architecture de quelques sulfures de métaux lourds comme le cuivre, le nickel, le cobalt, l’antimonie, l’arsenic, le cadmium, le zinc, le plomb et le mercure. A Obuasi, ce second type d’or est associé à l’arsenic ou aux sulfures riches en fer (arsénopyrite et pyrite) et est souvent nommé « pyrite » à cause de sa couleur jaune omniprésente.

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Fig. 3.2 Carte géologique de la Mine d’Obuasi Ces roches aurifères riches en sulfure doivent être grillées afin de libérer l’or ou traitées avec des bactéries qui consomment du sulfure pour libérer l’or de l’architecture du

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sulfure avant le lessivage au cyanure. De par le passé, le grillage occasionnait la pollution au dioxyde de sulfure et à l’arsenic. L’acquisition du réacteur BIOX (oxydation biologique) par AGC a permis de réduire considérablement les impacts du grillage et de la lixiviation.

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Chapitre 4

Ashanti Goldfields Company Histoire de AGC L’histoire de la seule société qui a dominé le secteur minier au Ghana peut être qualifiée de longue et en dents de scies. Elle a évolué à partir d’une petite entreprise appartenant aux négociants locaux vers une société multinationale avec des propriétés dans des pays africains dotés de ressources aurifères. Elle a surmonté de nombreuses difficultés allant de la résistance des populations locales et du Royaume d’Ashanti à la domination européenne, aux conflits avec les orpailleurs locaux dont les opérations ont été rendues illicites par les autorités coloniales et par le fait que toute la zone est devenue une propriété privée suite à l’octroi d’une licence faisant de la zone une concession de AGC. Elle a été également secouée par des grèves, l’ingérence politique et des revers économiques en raison des décisions économiques prises par sa direction, notamment celles concernant la couverture de risque. Avant l’avènement des Européens, les populations locales exploitaient les filons et faisaient l’orpaillage dans les fleuves. L’histoire indique que la première concession au titre de la mine actuelle a été obtenue en 1875 par Monsieur Marie Joseph Bonnat Junner, 1935 ; Quashie et al, 1981 ; Ayensu, 1997). Toutefois ce n’est qu’à la fin du 19ème siècle que l’idée d’une approche commerciale ordonnée d’exploitation minière au Gold Coast a commencé à prendre de l’élan. Deux négociants de l’ethnie Fanti venant de Cape Coast, Joseph E. Ellis et Joseph E Biney, ont commencé l’histoire moderne d’Ashanti Goldfields Company en mars 1890, ils se sont accaparés d’une concession couvrant une superficie de 256km2 (Minerals Commision, 1991). Une mine dénommée « Ellis mine » a été développée mais après cinq années d’opération, il devint évident que bien que cette mine soit très rentable, elle exigeait beaucoup plus de capitaux et d’expertise. En conséquence, le 16 Août 1895, la concession a été transférée à Edwin Arthur Cade en présence des chefs des royaumes de Bekwai et d’Adansi. L’accord intérimaire sur la nouvelle mine, Côte d’Or Mining Company, a été signé le 27 août 1895 au Château de Cape Coast et le droit de la société à la concession a été ratifié par le gouvernement britannique. L’approbation des droits au titre de l’exploitation minière, du commerce et le l’agriculture a été donnée en avril 1896. Une nouvelle société sous le nom de Ashanti Goldfield Company Ltd (AGC) a été inscrite et le 11 juin 1897, tous les actifs et passifs de Côte d’Or Mining Company ont été transférés à la nouvelle société. Ce même jour marque l’inscription de cette nouvelle société à la Bourse de Londres. Dans les années 1890, la résistance du royaume Ashanti au règne britannique a eu des impacts sur l’industrie puisque la ratification de la première concession a été retardée jusqu’à l’annexion du royaume Ashanti à l’Empire Britannique. AGC a surmonté les impacts de la première et de la seconde guerre mondiale qui ont entraîné la fermeture de la plupart des mines en pleine croissance au Gold Coast. L’impact général de l’après guerre sur le secteur minier était si grave que de nombreuses mines ont dû fermer leur porte. Les menaces de clôture se sont intensifiées, surtout

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immédiatement après les indépendances, en rapport avec les incertitudes politiques. Le gouvernement nouvellement indépendant a constitué une Société Minière d’Etat (State Gold Mining Corporation SMC) pour gérer les mines à l’exception de AGC et Konongo Gold Mines (Commission des Minerais, 1989). La structure de AGC a changé en 1966 lorsque la Société Minière et Foncière de R.W. « Tiny » Londres et en Rhodésie (Lonrho) a commencé à acquérir des intérêts dans AGC grâce aux artisans du coup d’état de 1966. Suite à l’acquisition de AGC par Lonrho, les valeurs de AGC ont été radiées du registre de la Bourse de Londres. Dans le cadre de la cession, le Gouvernement ghanéen a reçu 20% des actions en échange d’une extension du bail foncier de 50 ans avec l’option d’acquérir 20% de plus à un taux fixe de 1 livre sterling par action. Cependant, après le second coup d’état militaire en 1972, l’Etat a acquis 55% de toutes les sociétés minières, y compris AGC. La société a pris le nom de AGC et son siège a été transféré de Londres à Accra. Privatisation de AGC par le gouvernement Après le coup d’état de décembre 1981, le nouveau régime était confronté à une économie débilitante. Pour assurer la reprise économique, le régime militaire a accepté les prescriptions de restructuration de la Banque mondiale et du FMI. En conséquence, le gouvernement a lancé le Programme de Reprise Economique PRE ou le Programme d’Ajustement Structurel (PAS). L’un des principales cibles de ces réformes était l’industrie extractive, le secteur minier en particulier. Les réformes au niveau de AGC ont eu lieu sur deux fronts. En premier lieu, dans le cadre d’un programme d’expansion et de réhabilitation de cinq ans (1986 -1993), des institutions financières et multilatérales et bilatérales ont accordé des prêts à AGC pour la réhabilitation de ses équipements et l’expansion de ses opérations. En 1985, la société a bénéficié d’un prêt de 160 millions de dollars octroyé par un consortium de banques dirigé par la Société Financière Internationale (SFI) pour financer la première phase du Programme de Réhabilitation et d’Expansion. Dans le cadre de cet arrangement, le gouvernement a promulgué une nouvelle loi minière (PNDCL 153) en 1986 qui a permis à AGC de retenir 45% de ses recettes d’exportation pour lui permettre de rembourser les prêts et d’investir dans l’expansion de ses opérations à l’avenir. Le gouvernement de lors a dans cette même veine nommé en 1986, M. Sam Jonah, le premier Président Directeur Général ghanéen de la société. Dans le cadre du programme de réhabilitation et d’expansion, la société a élargi ses opérations pour inclure l’exploitation à ciel ouvert et en 1989, la première mine à ciel ouvert a été ouverte à Sansu, un faubourg de la ville d’Obuasi. Cela a été suivi par quelques fosses ouvertes à la périphérie des mines souterraines. La seconde phase des réformes a été marquée par la privatisation progressive des actions de l’état à partir de 1993. C’était l’une des conditionnalités du programme d’ajustement structurel de la Banque mondiale et du FMI. Le gouvernement s’est désengagé systématiquement de la société en cédant ces actions au secteur privé. En conséquence, les actions de l’état sont passées de 55% à 19% en 1998.

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Le programme d’expansion de AGC s’est accéléré en 1995 avec le lancement de la phase II du Programme d’Expansion des Mines d’Ashanti qui a été également financé par la SFI. L’objectif de la phase II était l’exploitation des ressources souterraines de qualité inférieure en vue d’augmenter la production et le cycle de vie des mines existantes à Obuasi. Suite à la privatisation et à une réduction significative des intérêts de l’état dans la société, elle a repris le nom Ashanti Goldfields Limited, un acte qui a permis l’inscription de la société à la Bourse du Ghana et à celle de New York. Depuis la privatisation et l’inscription de la société aux bourses internationales, ses opérations ont subi des changements profonds. AGC n’est plus limité à une seule mine au Ghana, elle conduit l’exploration et l’exploitation des mines dans plusieurs régions dans le pays et les ceintures aurifères en Afrique. Le caractère international d’Ashanti L’inscription de la société aux Bourses de Londres, de New York (la première société africaine à s’inscrire à cette bourse) de Toronto et de Sydney a affirmé le statut de la société en tant que acteur international. C’est actuellement la seule société multinationale africaine qui exercent ses activités dans plusieurs pays africains. Elle détient des droits miniers en Ethiopie, au Mali, en Côte d’ Ivoire, et en République Démocratique du Congo entre autres. Dans d’autres régions du Ghana, AGC est actionnaire majoritaire des mines de Bibiani (90%) de Iduaripriem (80%) de Teberebie (90%) et de Anyafuri (90%) (présentement fermée). La société détient des permis de recherche au titre d’une concession à Winneba (470km2) et à Bia (1755km2). En Afrique, grâce à sa succursale, Ashanti Exploration Limited, AGC a joué un rôle important dans le développement d’un portefeuille d’exploration à travers le continent. En 1995, des bureaux régionaux ont été ouverts en Guinée, au Mali, en Ethiopie et en Erythrée. Parmi les zones d’exploration figurent :

• En Afrique de l’Ouest – le projet Youga au Burkina, les projets Bambadji et Maka au Sénégal ; le projet Allangoua au sud-est de la Côte d’Ivoire et Siguiri en Guinée ;

• En Afrique de l’Est : le projet Lake Victoria Goldfields à Nyamatigata sur la concession de Geita au nord ouest de la Tanzanie et au nord de l’Ethiopie ;

• En Afrique du Sud : les projets Gorongouncesa • En République Démocratique du Congo.

En dehors de ces zones d’exploration, la société exerce ses activités en : Guinée : Siguiri où elle détient 85% des actions et les 15% restant appartient au gouvernement guinéen. Cette mine dont la valeur s’élève à 55 millions de dollars EU a été mise en service en 1998 ; Tanzanie : - Geita : AGC détient 50% des intérêts et Anglogold Limited de l’Afrique du Sud détient les 50% restants. Une alliance stratégique entre les deux sociétés a été

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achevée en 2000. Le projet a obtenu auprès de Barclays Capital un crédit permanent s’élevant à 100 millions de dollars EU. Zimbabwe – Freda Rebecca (AGC détient 50%) Mali : la mine Kalama (une coentreprise constituée en 1995 entre AGC, le principal actionnaire (50%), Johannesburg Consolidated Investment (JCI) de l’Afrique du Sud (30%) et le gouvernement (20%). La société a acquis en 1998 60% de la société Midras Mining Limited au titre de la mine Midras- Esikam au Ghana. AGC et la mondialisation émergente de l’industrie minière Au cours de la dernière décennie, l’industrie minière à travers le monde a connu des transactions agressives de rachat et de fusion. Dans plusieurs de ces de fusions et rachats, les sociétés multinationales les plus puissantes ont cherché à accroître leur dominance à travers le rachat total des petits opérateurs ou en détenant la majorité des actions en cas de fusion. Au fil des ans, AGC a essayé de tenir le coup à travers une variété de voies stratégiques, y compris des rachats ou des fusions face à la rude concurrence dans l’industrie minière. En 1995, AGC a noué une alliance stratégique avec International African Mining Gold Corporation (IAMGOLD), une société privée inscrite à Toronto en vue de financer et de gérer conjointement les propriétés d’exploration des deux sociétés en Afrique de l’Ouest. Cette mesure a été applaudie par les connaisseurs de l’industrie puisqu’elle a permis à l’AGC d’entreprendre de grands projets de recherche dans plusieurs pays africains. L’alliance a permis à AGC d’élargir ses opérations à des concessions très rentables. L’une de ces concessions est celle de la mine de Sadiola au Mali appartenant à IAMGOLD et qui serait la mine à ciel ouvert la plus vaste en Afrique de l’Ouest. AGC a également acquis un permis d’exploration au titre de la région de Mandiana en Haute Guinée, située au sud de l’exploitation minière de Siguiri et couvrant une superficie de 1145km2 et d’une concession d’or contiguë s’étalant sur 1226 km2. IAMGOLD avait déjà acquis une concession proche (1 196 km2) de ces deux propriétés de AGC, ce qui leur a servi de base pour une plus grande collaboration entre les deux sociétés. Une autre alliance similaire a permis aux deux sociétés de conclure un accord en vue de développer la mine de Bambadji au Sénégal. Au fil des ans, AGC a acquis plusieurs propriétés au Ghana à travers des rachats directs. Il s’agit notamment de la zone de prospection de Bibiani de l’ancienne International Gold Resources (IGR) du Canada qui depuis lors a été transformée en mine à ciel ouvert (AGC Bibiani Limited), la concession de Anyafuri appartenant à Cluff Resources du RU sur lequel une mine à ciel ouvert a été développée (AGC Anyafuri Limited). Il s’agit également de la mine à ciel ouvert de Iduapriem, située près de Tarkwa et rachetée auprès de Golden Shamrock de l’Australie, la mine de Midras de IRD/GLACO, Sankofa Goldfields de SAMAX à Prestea ainsi que 50% des intérêts de SAMAX dans Golden Pride Mine en Tanzanie. En 2001, la Société a conclu une alliance stratégique avec Anglogold Limited basée en Afrique du Sud, premier producteur d’or dans le monde. Cette alliance stratégique permettra au pair de développer d’autres projets miniers dans leur pays d’origine et

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ailleurs sur le continent africain. En 2002, cette alliance a permis à la société d’achever le projet de Geita, suite à crise de couverture de risque de 1999. AngloGold a remis à AGC une somme de 205 millions de dollars représentant 50% des intérêts de cette dernière dans le projet de Geita et une somme supplémentaire de 130 millions de dollars EU pour le projet. Ashanti Golfields Company a pu survivre face à la rude concurrence grâce à plusieurs arrangements mais elle a succombé finalement en 2004. La société était l’objet d’une guerre de rachat entre son partenaire de longue date, Anglogold, une succursale d’Anglo-American Corporation et Goldfields South Africa. Anglo Gold l’a finalement emporté dans le cadre d’une fusion d’où la nouvelle désignation de la société: Anglogold Ashanti Company. Grèves et perturbations. Comme c’est indiqué au départ, AGC a connu sa part de perturbations provenant des communautés hôtes et de ses travailleurs depuis l’époque coloniale jusqu’à présent. Les perturbations les plus récentes sont notamment : La perturbation des activités minières par la population d’Akrofuom le 9 février 1996. Armée et en colère, la population s’est accaparée des voitures de la société et a envahi la fosse de Gyambusu, poussant cette dernière à négocier avec elle. Une manifestation pour revendiquer la hausse des salaires le 14 mai 1999 s’est presque dégénérée en une confrontation lorsque les travailleurs ont utilisé des dumpers pour barrer tous les points d’entrée de la mine. Les travailleurs se sont accaparés de la dynamite, des bus, des camions et du carburant pour faire davantage de pression. Cette grève de onze jours qui s’est culminée par la perte de 20,000 onces d’or valant 8 millions de dollars EU a pris fin le 25 mai 1999. AGC a été traduite en justice par Adryx Mining and Metals Limited. Cette dernière qui est une succursale appartenant entièrement au Groupe Addax et Oryx a eu des liens avec AGC grâce l’acquisition de SAMAX Gold Inc (une succursale détenue à 44% par Adryx Mining and Metals Limited qui faisait de l’exploration et détenait une partie du district minier de Geita en Tanzanie). Au milieu de 1999, la société était sur le point de licencier 2 155 travailleurs suite à la baisse du cours de l’or sur le marché mondial. La crise du livret de couverture de risque La couverture du risque est un moyen de réduire les risques associés à la détention d’un placement. Il existe de divers risques contre lesquels l’on peut se protéger et plusieurs méthodes de couverture contre ces risques. C’est une technique de gestion des prix que les vendeurs et les acheteurs de produits de base utilisent à travers le monde et comme toute spéculation, le spéculateur gagne ou perd. Les entreprises utilisent la couverture du risque pour protéger leurs recettes contre les incertitudes au niveau des prix. Les contrats de vente passés à l’avance constituent un mécanisme qui permet aux entreprises de garantir ce qui est à leur avis le prix le plus stable et le plus rentable pour leur produit quelque que soient les prix réels en vigueur sur le marché. Cependant, ce qui rend la crise de couverture du risque au niveau de AGC particulière, c’est le caractère politique qu’elle a revêtu.

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Les sociétés minières, qui veulent protéger leurs opérations contre la baisse constante des prix, (surtout comme c’était le cas de l’or en juin 1996 et jusqu’au milieu de 2002) concluent des contrats avec les banques ou les marchands de lingots en vue de leur livrer de l’or à une date future et à un prix convenu qui est souvent plus élevé que le prix du marché. La couverture du risque fournit l’occasion à l’entreprise minière de vendre ses réserves de métaux prouvées mais non exploitée, assurant ainsi des recettes plus élevées et prévisible malgré la volatilité et la baisse du prix de l’or. Par ailleurs, si à la date d’échéance le prix comptant est plus rentable, la société aurifère peut reporter ses engagements au titre de la couverture du risque à une date future convenue. On ne peut dont pas sous-estimer les avantages de la couverture du risque pour les producteurs d’or. Presque tous les producteurs d’or ont une politique de couverture du risque, Barrick Gold Corp. étant le pionnier de cette pratique. Elle a prouvé qu’on peut utiliser cette pratique dans d’autres domaines en dehors des risques relatifs aux prix. Elle peut permettre à une société d’avoir des prix plus élevés que le prix comptant quel que soit l’état du marché. Barrick Gold Corp. considère ces activités de couverture de risque comme son programme phare de vente de l’or (Mining Journal, 1999, page329). AGC a lancé son programme de couverture du risque en 1991, lorsque les évolutions du prix de l’or étaient à la baisse. AGC a adopté cette pratique en vue de moderniser, d’élargir et de transformer la société en une société de classe mondiale dotée d’un portefeuille attrayant pour les investisseurs potentiels. Elle a couvert 38% de sa production à 300$ l’once sous l’hypothèse de la baisse du lingot d’or. Les activités de couverture de risque portent essentiellement sur les ventes à long terme avec l’usage des contrats d’option. Les contrats étaient conclus avec les principales banques telles que J Aron/Goldman Sach, NM Rothschild, Chase Manhattan et Société Générale. Sa politique de couverture était considérée par les analystes de Goldman Sachs, Nesbit Burns, MerrilLynch, Scotia Mcleod, et de TD Securities comme l’une des meilleures et des plus transparentes de l’industrie. La politique de couverture du risque était si efficace que la société aurait réalisé 700 millions de dollars sur une période de cinq ans. Cela a permis à la société de mobiliser les fonds nécessaires pour développer la mine de Siguiri en Guinée et la mine de Geita en Tanzanie ainsi que la Mine de Bibiani au Ghana sans émettre des actions. Elle a également permis de compenser les pertes encourues au niveau d’autres propriétés du groupe. Le programme de couverture de risque a assuré à AGC des recettes améliorées qui lui a permis de poursuivre avec succès des programmes de croissance et d’acquisition stratégique qui a fait passer la production aurifère du groupe de 0,7Moz en 1992 à 1,6 Moz par an en 1999. En 1999, la baisse du prix de l’or aggravée par la vente des réserves d’or par les gouvernements du Royaume Uni et de la Suisse et la vente prévue des réserves d’or du FMI. Cette situation a été empirée par la crise financière qui a frappé l’Asie (un débouché important pour les métaux précieux et les bijoux) en 1998. Après une série de lobbying dans les milieux internationaux et l’amélioration de l’économie asiatique, le prix du métal précieux a une fois encore commencé à augmenter. Le prix comptant du métal au milieu de septembre 1999 a augmenté de 55 dollars et est passé de 250 dollars EU à plus de 325$EU, soit une augmentation de 25% dans le même mois.

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La flambée des cours a augmenté la valeur de l’or qui n’a pas fait l’objet d’une couverture de risque. Les 62% des réserves d’or non couvertes de la société ont bénéficié de ces hausses et ont en conséquence amélioré l’avenir du groupe en tant que producteur d’or de classe mondiale. Toutefois, la crise qui frappait la société était que le livret de couverture de risque est devenu un passif au lieu d’un actif. La hausse exceptionnelle du prix de l’or a exposé AGC aux risques des appels de marge qui dépassaient les disponibilités de trésorerie de la société et menaçaient sa solvabilité. La limite totale sans marge (une limite de crédit semblable à un découvert) de 300 millions de dollars EU offerte à AGC n’était pas à la hauteur de celle de ses pairs en Afrique du Sud, en Amérique du Nord et en Australie. Ces dernières bénéficiaient des limites s’élevant à 1 milliard de dollars et dans certains cas, il n’y avait pas de limite. Cette situation a fait ressortir le fait que AGC a été durement touché parce que son adresse africaine impliquait une perception d’une plus grande instabilité politique et économique. Les pays africains ont souvent des cotes de crédit faibles par rapport aux autres continents. En d’autres termes, les problèmes de la société ne provenaient pas seulement de la fluctuation de prix mais aussi du fait qu’elle était une multinationale de l’Afrique noire. D’ailleurs, les ressources, les réserves (prouvés et probables) de AGC était estimées à 23 millions d’onces et la société figurait parmi les dix premières sociétés minières du monde avec l’une des cinq mines les plus riches du monde (Obuasi). Compte tenu de la crise de la couverture du risque, AGC a reçu des offres de fusion faites par Lonmin PLc, South African Anglogold, Barrick Goldfields et Normandie, qui sont toutes des sociétés minières reconnues sur le plan international. Lomin Pcl (un croupion du conglomérat Lonrho) qui détient environ 32% des actions de AGC a profité de l’occasion et a proposé une offre de rachat. Au départ, 32 actions de Lomin ont été offertes pour 42 actions d’AGC, ramenant ainsi la valeur de l’action de la société à 7 $EU. Cette offre a été révisée par la suite et 16 actions de Lomin valaient 27 actions de AGC, ce qui a ramené la valeur de l’action à 5,75$EU. Cette offre a été retirée lorsqu’elle n’a pas reçue l’approbation du gouvernement ghanéen. Selon la loi ghanéenne, le gouvernement détenait « la golden share » de AGC. La « golden share » confère au gouvernement le droit de bloquer une fusion bien qu’il ne détienne que 20% des actions. Le gouvernement était non seulement actionnaire mais aussi un gardien des politiques publiques. Suite à la crise et aux négociations, le gouvernement au pouvoir a licencié son ministre de l’énergie et des mines et le Directeur Général de la Commission des Minerais. Le gouvernement aurait également promis de l’assistance financière pour faire sortir la société de la crise grâce à l’appui du milliardaire saoudien, Prince Al-Waleed bin Talaal. Dans le cadre de négociations pour l’extension des limites sans marge et le rééchelonnement des instruments de dette venant à échéance, la société a signé en 1999, avec toutes ses contreparties de la couverture de risque un accord qui lui a exonéré de paiement des marges au titre de tous ses contrats de couverture de risque ou de déposer des nantissement jusqu’au 31 décembre 2002 pour parer à la crise de trésorerie qui a failli mettre en péril la position financière de la société. En fait, la société a bénéficié d’un « congé de marge » et en échange, des mandats ont été émis aux parties au contrat avec des notes échangeables en trois tranches qui viennent à échéance en 4,5, 5 et 5 ans à

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partir de la date d’émission. Cette mesure revient à convertir cette dette en 19,8 millions d’actions ordinaires, soit l’équivalent de 15% du capital de la société. En vue de ratifier l’accord avec les parties, la société devrait avoir un plan financier. Ce plan donnait des détails sur deux options : l’Option préférée et l’option alternative qui toutes avaient deux composante. L’option préférée de la société

Un prêt de 125 millions de dollars La division de la société en deux : « Obuasi Ashanti » et « Ashanti International »

L’option alternative de la société Un prêt de 125 millions de dollars La vente de 50% de Geita ou la mobilisation de 150 millions de dollars sous forme capital actions.

La société a préféré la première option car elle va non seulement impliquer la restriction des intérêts du gouvernement dans la société mais aussi permettre à Ashanti International de poursuivre une fusion avec Lomin Pcl. Le gouvernement ghanéen n’a pas soutenu cette option parce qu’elle était complexe peu attractif sur le plan financier et impliquait aussi la perte de l’identité unique de la société en tant qu’une société minière africaine indépendante. Ayant servi de base pour l’expansion de la société, le gouvernement a insisté l’intégration de la Mine d’Obuasi dans la future société même si cela exige une profonde restructuration. La solution préférée du gouvernement était une variation de la solution alternative qui prévoyait la vente de quelques propriétés. En février 200, AGC a signé une facilité de dette de $100 millions de dollars EU pour achever la construction de la Mine de Geita. Cet arrangement a eu lieu après que la société a obtenu un crédit permanent pour parachever son retour à une situation financière saine. AGC a désigné Barclays Capital pour mener cette facilité de dette. Par ailleurs, la société a poursuivi son alliance stratégique avec Anglogold qui a payé une somme de 205 millions à AGC pour ses actions dans le projet de Geita et a fourni une somme supplémentaire de 130 millions de dollars pour le projet.

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Chapitre 5 Pollution aux métaux lourds dans la zone d’étude Introduction Ce chapitre porte sur les impacts environnementaux des activités d’exploitation minière sur les ressources hydrauliques des communautés locales dans la zone d’étude suite aux enquêtes menées dans la région. L’objectif de cette enquête sur le terrain était l’évaluation de l’état de concentration des métaux et d’autres paramètres de la qualité des eaux souterraines et de surface, des sédiments des sols et des fruits. Les sources des contaminants dans la zone La longue période d’exploitation minière et les opérations intenses d’exploitation minière à ciel ouvert ont engendré des déchets considérables et ont affecté la qualité de l’eau, en particulier, les eaux de surface dans la zone d’étude. Pendant ses cents années d’opérations, la Mine d’or d’Obuasi aurait broyé 150 millions de tonnes et roche et généré 600 millions de tonnes de stériles avec des effets considérables sur les ressources hydrauliques de la zone et l’environnement en général. Les principales activités et installations qui ont des impacts sur les communautés hôtes et leurs sources d’eau dans la zone d’étude sont les opérations d’exploitation minière à ciel ouvert, les activités de traitement de l’or, les roches usées, les tas de stériles ainsi des sites des lacs de cyanures. Les communautés situées en aval ou dans la zone d’opération de AGC subissent toutes les conséquences de l’exploitation minière. Même les communautés qui sont relativement éloignées des installations d’exploitation et de traitement subissent les effets négatifs à cause de la migration de ces polluants. Les communautés telles que Sansu, Bidiem, Anyinan, Akatakyieso, Odumase et Tutuka sont directement touchées par les activités d’exploitation à ciel ouvert et de traitement. Anyinam et Kwabrafoso se trouvent à la périphérie des installations de traitement et des tas de stériles alors que Dokyiwa, Binsere, Adaase et Ntonsua sont situées près des lacs de cyanure usés. (Fig.5.1) Déversement accidentel de cyanure à Dokyiwa Une source majeure de pollution aux métaux lourds dans la zone est le déversement accidentel fréquent du cyanure et des fuites non signalés et les fuites provenant des lacs artificiels de cyanure situé en amont de Dokyiwa.

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Figure 5.1: Carte de la zone indiquant les points d’échantillonnage

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Légende Sampling point = Points d’échantillonnage Communities = Communautés Tailings dam = barrage de stériles Pond= étang Stream = ruisseaux Road = Route Boundary = limite Selon les responsables officiels du Comité Environnemental du District, un déversement important s’est produit le 5 mai 1998 en raison d’une faille structurel dans le lac artificiel de cyanure. Les membres du comité ont fait comprendre que ce déversement a eu des effets catastrophiques sur la communauté. Quelques communautés en aval, y compris Dokyiwa, Ntonsua, Ewiase, Attakrom, Kwabena Badukrom, Kronko, Adaase, Hia No 1 & 2, Ankaako, Fenaso No 1 & 2 et Fenaso Faaman ont été touchées. Selon les membres du comité, un rapport sur les effets du déversement a été élaboré en vue de permettre à la société minière de prendre des mesures de redressement. Toutefois, il n’y avait aucune trace du rapport dans les bureaux de l’Assemblée du District. Le manquement du personnel de la mine d’informer à temps les communautés lorsqu’il y a des fuites et la persistance de quelques habitants à utiliser les eaux des rivières et ruisseaux contaminés même après qu’ils sont informés aggravent les effets du déversement. Quelques effets du déversement seraient notamment des problèmes sanitaires tels que les troubles digestifs et cutanés. Le déversement a également entraîné la destruction des poissons et des terres arables. A Fenaso Faaman (un village en aval de Dokyiwa), une personne serait décédée après avoir consommé un poisson mort qu’il a trouvé dans la rivière. Il y a eu aussi des pertes de bétails en raison du déversement. Selon quelques membres du comité environnemental du district, toutes les plaintes ont été inscrites dans le rapport. Analyse des eaux, des sédiments et des fruits En vue d’évaluer le niveau de pollution chimique dans la zone, une analyse de l’eau, des sédiments et des fruits a été effectuée. Au total, 25 échantillons d’eau, 8 échantillons de sédiments et 4 échantillons de fruits ont été prélevés. 12 échantillons d’eau ont été prélevés dans des forages, dix dans des cours d’eau et 3 dans des puits creusés à la main. Tous ces échantillons ont été analysés pour déterminer leur teneur en quelques métaux lourds qui sont potentiellement dangereux. Il s’agit du fer, du manganèse, de l’arsenic, du cuivre, du mercure, du nickel, du plomb et du zinc. Par ailleurs, les échantillons d’eau ont été analysés pour leurs paramètres physiques et chimiques tels que le PH, la conductivité, l’alcalinité, les substances solides dissolues, les principaux anions et cations. Les concentrations de ces paramètres ont été déterminées et ont été comparés aux limites maximales prévues par les différentes agences de réglementation sur le plan national et mondial. La collecte, la préservation et la conservation des échantillons ont été faites conformément aux normes énoncées par APHA, AWWA, WEF (1998) et Eppinger et al

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(2000). Pour ce qui concerne les échantillons d’eau, des bouteilles en polythène ont été rincées trois fois avec l’eau soumise à l’échantillonnage. Les eaux des puits de forage ont été pompées quelques heures avant l’échantillonnage. Une pelle en plastique a été utilisée pour prélever les échantillons de sédiments gardés dans des sacs en polythène bien protégés. Les échantillons d’orange ont été choisis au hasard sur des arbres dans quelques unes des communautés où des échantillons d’eau ont été prélevés. Tous les lieux de prélèvements des échantillons ont été enregistrés avec un Système de Positionnement Global (GPS). Tous les échantillons d’eau ont été prélevés en trois exemplaires : deux échantillons filtrés et un échantillon non filtré. Les échantillons destinés à l’analyse des anions et de la silice ont été filtrées mais n’ont pas été acidifiés alors que ceux utilisés pour l’analyse des cations et les traces des éléments dissolues ont été acidifiés avec de l’acide nitrique pur au cas le Ph est inférieur à 2. Le lot non filtré a été également acidifié pour repérer les cations et les substances dissolues et en suspension. La température, le pH, la conductivité électrique, l’alcalinité ont été mesurés sur le terrain avec un mètre multi-paramètre. Les échantillons de sédiment ont été prélevés dans le lit du fleuve Jimi et ses affluents, y compris des lieux en amont dans la zone d’exploitation et d’orpaillage et des lieux en aval. Ces échantillons ont été séchés au four à une température de 40oC pendant une période de trois jours et ont été par suite tamisés dans une mèche de 180mm au laboratoire. Comme l’a démontré Dinelly & Tateo, (2001) la taille des grains convient pour l’interprétation des données dans un environnement de haute énergie car il retient l’information typique des grains de petite taille. L’extraction de l’acide nitrique a été appliquée à cette fraction pour obtenir un lixiviat. Ce lixiviat a été analysé pour le Cu, le Pb, le Zn, l’As et le Cd par la spectrométrie d’absorption atomique (AAS). Les échantillons de fruit d’orange ont été bien lavés avec de l’eau désionisée au laboratoire avant la pulvérisation. L’extraction de l’acide nitrique a été donc appliquée à la pulpe pour obtenir un lixiviat. Ce lixiviat a été analysé pour déceler les différents métaux lourds en utilisant les mêmes méthodes utilisées pour les échantillons d’eau et de sédiment. Les analyses ont été effectuées à l’institut de recherche sur l’eau du Conseil de Recherche Scientifique et Industriel en utilisant des méthodes standards. Les résultats sont présentés dans le tableau 5.1 et 5.2 et discutés ci-dessous. Résultats Les résultats montrent en général une diminution des concentrations des paramètres dans les cours d’eau situés loin des installations d’exploitation et de traitement. Pour ce qui concerne les traces métalliques, elles proviennent de la dilution et de

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l’enfermement de ces éléments dans les sédiments au fur à mesure qu’elles s’éloignent des sources de pollutions. Analyse physique et chimique de l’eau Les résultats relatifs aux paramètres physiques et chimiques utilisés souvent dans l’examen de l’eau sont présentés dans le Tableau 5.1. Les eaux de la zone d’étude sont acides dépassant les normes de l’Agence de Protection de l’Environnement et de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’eau potable. Les analyses ont révélé que le pH des échantillons d’eau est en moyenne 5,6 mais varie entre 3,7 et 8,3.

Tableau 5.1 Paramètres physiques et chimique de l’eau Communauté Source pH Cond Turb. Tot. alc Tot. H Cl NO3 SO4 SiO2 Na TSS TDS HCO3

Adaasi

River Fena 4,66 248 4,35 16,0 74 12,6 0,19 74,6 25,5 11,8 3,5 161 19,5

Borehole 5,59 195 9,34 76,0 66 6,83 <0,02 1,72 48,5 14,3 0,5 126,8 93,0

Borehole 5,2 191 0,63 68,0 56 10,3 17,9 2,16 36,5 15,5 <0,1 124,2 83,0

(Doctor's Flat) Borehole 5,59 147 0,84 53,3 44 4,63 0,05 1,95 50,5 12 <0,1 95,6 65,0

Kwabrafoso R. Kwabrafo 6,92 489 501 100,0 168 12,6 <0,02 123 21,6 20,9 2799 317,9 122,0

Dokyiwa

R. Kwaame

Tawia 6,68 492 125 96,0 74 27 <0,02 100 19,6 60,5 282 319,8 117,1

Borehole 5,4 203 2 104,0 56 5,86 <0,02 1,68 48,7 25,7 <0,1 132,0 126,9

Borehole 4,56 95,3 1 47,7 18 6,6 8,83 0,44 28,2 18,1 24 61,9 58,3

Ntonsua

R. Supu 6,65 448 58 148,0 100 27 0,05 44,5 23,8 49,5 102 291,2 180,6

Borehole 4,42 65,3 1 20,5 18 4,28 2,35 0,33 24,4 5,3 <0,1 42,4 25,0

Hia no. 1 Hand Dug Well 3,7 52,5 1 0,0 4 0,19 <0,02 0,04 12,3 7 6,5 34,1 0,0

Hia no. 2

Hand Dug Well 4,2 295 1 92,0 68 36,7 80,3 0,47 29,5 22,1 <0,1 191,8 112,2

R. Fena 8 150 4,9 59,0 36 10,3 0,12 17,3 17,1 12,6 55 97,5 72,0

Fenaso/ Faaman

R. Fena 8,33 167 148 52,0 38 9,9 <0,02 34,6 23,2 12,9 78 108,6 63,4

Hand Dug Well 5,61 344 2 128,0 114 28,9 8,47 2,46 48,6 19 <0,1 223,6 63,4

Sansu

Tap 5,52 152 6 72,1 58 5,07 0,09 1,44 29,5 8,5 0,5 98,8 88,0

Tap (outskirts) 5,62 147 6 56,0 52 4 <0,02 1,38 28,9 9,1 0,5 95,6 68,3

R. San 6,92 618 3 212,0 260 7,78 0,94 109 19,8 18,6 1,5 401,7 258,6

New Bidiem

Borehole 4,44 51,3 1 18,0 14 3,18 1,05 0,29 16,5 3,3 1 33,3 22,0

Borehole no. 201 4,85 78,3 10 40,0 28 2,3 0,45 0,34 27,1 5,2 66 50,9 48,8

Amamon R. Buama 6,23 305 189 87,0 38 10,6 0,05 15,2 26,6 15,3 95 198,3 106,0

Akatakyieso

Borehole 5,07 126 1 57,0 38 6,1 0,71 1,12 40 11,1 <0,1 81,9 70,0

Borehole 4,76 99,6 4 39,0 24 6 0,7 2,35 28,5 9,5 9,5 64,7 48,0

Kwabrafoso R. Kwabrafo 6,65 847 25 100,0 326 18,4 <0,02 240 21,1 35,4 24 550,6 122,0

Jimi R. Jimi 5,74 126 11 49,1 36 9,42 0,01 3,0 13,1 5,9 5,5 81,9 60,0

Norme de l’OMS 6.5-8.5 5 500 250 10 400 200 1000

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Les solides en suspension dépassent de loin les normes de l’Agence de Protection de l’Environnement du Ghana et celles de l’OMS qui sont respectivement 50mg/l et 5mg/l. La valeur moyenne était de 187,44mg/l. La turbidité des échantillons d’eau est conforme aux directives de l’APE. Cependant, quelques échantillons avaient des valeurs plus élevés. Les lieux de prélèvement de ces échantillons étaient Kwabrafoso, Amamon, Fenaso/Fanman et Dokyiwa. Toutes ces communautés sont situées des mines fermées et des mines en activités. Les hautes valeurs enregistrées au point de prélèvement sur le fleuve Kwabrafo à Kwabrafoso sont probablement liées aux effluents provenant de l’usine de traitement de Pompora (PTP). Celles de Dokyiwa proviennent du drainage du lac artificiel de cyanure. De même, les valeurs élevées des échantillons prélevés dans le fleuve Fena à Fenaso/Faaman sont dues au drainage de l’étang de Dokyiwa, puisqu’elle est située en aval de Dokyiwa. Les métaux lourds dans l’eau Les résultats de l’analyse des métaux lourds sont présentés dans le tableau 5.2. La teneur des métaux lourds dans les eaux souterraines est faible mais elle est très élevée dans les eaux de surfaces. Les teneurs en Fe, As, et en Mn est particulièrement élevée et varient respectivement de 0,002 à 17,100mg/ /10.001 à 6,318mg/l et de 0,001 à 2,584mg/l. Des valeurs élevées de mercure ont été décelées dans quelques cours d’eau. Les concentrations d’arsenic sont généralement élevées dans les échantillons prélevés dans les ruisseaux et les valeurs les plus élevées ont été enregistrées dans les communautés vivant près des ruisseaux qui drainent les installations de stockage, d’exploitation minière et de traitement. Les valeurs les plus élevées ont été décelées dans les échantillons prélevées à Kwabrafo, Dokyiwa et Ntonsua. De fortes doses d’arsenic (As) sont considérées comme du poison de choix depuis longtemps mais les scientifiques découvrent qu’un contact prolongé avec de faibles concentrations d’arsenic dans l’eau buvable peut causer le cancer de la vessie, des poumons, de la peau, des reins, des narines, du foie et de la prostate. Les effets non cancérogènes de l’ingestion de petites dose d’arsenic sont notamment les maladies cardiovasculaires, le diabètes, l’anémie ainsi que des maladies reproductives, immunologiques et neurologiques (Smedley et al, 2002 ; Krieger et al., 1999). A kwabrafoso, la teneur en arsenic et aussi élevée que 38 fois les normes de l’EPA, 19 fois plus que celle prévue dans les principes directeurs régissant l’exploitation minière et le traitement des minerais et plus de 1,800 fois plus élevé que les valeurs maximales de l’OMS. Les mêmes tendances ont été obtenues pour le manganèse, mais en plus des points de prélèvement des échantillons susmentionnés, dans les villages d’Amamon et de Sansu (où se pratique l’exploitation à ciel ouvert) les valeurs ont dépassé celles des principes directeurs de l’EPA. La teneur en manganèse était 26 fois plus élevée que les limites de l’EPA à Kwabrafoso.

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Tableau 5.2: Métaux lourds dans les échantillons d’eau (Mg/L) Eau

Echantillon SOURCE Fe Mn Cu Ni Zn Pb Cd Hg As

Adaase R. Fena 0.358 0.48 0.002 0.003 0.069 <0.001 <0.002 0.001 <0.01

Adaase Borehole 1.811 0.272 0.015 0.013 0.02 <0.001 <0.02 0.004 <0.01

Adaase Borehole No. 162 <0.02 0.329 0.044 0.021 0.078 0.02 <0.002 0.002 <0.01

Doctor's aptt

Borehole

(with pump) 0.044 0.11 0.032 0.002 0.112 <0.001 <0.002 0.001 <0.01

Kwabrafoso R. Kwabrafo 17.19 2.584 0.086 0.039 0.12 0.015 <0.002 0.001 6.318

Dokyiwa R. Kwame Tawia 5.603 1.525 0.027 0.058 0.014 0.057 <0.002 0.018 3.071

Dokyiwa Borehole No. 238 0.178 0.071 0.024 0.011 0.034 <0.001 <0.002 <0.001 <0.01

Dokyiwa Borehole No. 291 <0.02 0.032 0.016 <0.002 0.012 <0.001 <0.002 0.001 <0.01

Ntonnsua R. Supu 4.01 0.455 0.014 0.015 0.009 0.013 <0.002 <0.001 2.201

Ntonnsua Borehole <0.02 0.001 0.024 0.019 0.004 0 <0.002 0.001 <0.01

Hia No 1 Hand dug well 0.041 0.002 0.008 0.006 0.008 0.048 <0.002 0.001 <0.01

Hia No 1 Hand dug well <0.02 0.066 0.02 0.046 0.127 <0.001 <0.002 <0.001 <0.01

Hia No 2 R. Fena 3.273 0.192 0.018 0.01 0.014 0.046 <0.002 <0.001 0.255

Fenaso

Faaman R. Fena 2.516 0.363 0.026 0.058 0.025 <0.001 <0.002 <0.001 0.015

Fenaso

Faaman Hand dug well 0.04 0.183 0.003 <0.002 0.014 0.005 <0.002 <0.001 <0.01

Sansu Tap 2.352 0.248 0.001 0.026 0.039 0.034 <0.002 0.001 0.801

Sansu

Tap (entrance

to village) 0.1 0.216 0.02 0.006 0.05 0.001 <0.002 <0.001 0.288

Sansu R. San 0.259 0.146 0.012 0.003 0.003 <0.001 <0.002 <0.001 0.271

New Bidiem Borehole No. 110 0.08 0.008 0.038 0.003 0.009 <0.001 <0.002 0.001 <0.01

New Bidiem Borehole No. 201 15.34 0.115 0.094 0.02 0.028 0.023 <0.002 <0.001 0.015

Amamom R. Buama 11.01 0.234 0.022 0.014 0.03 <0.001 <0.002 <0.001 <0.01

Akatakyieso Borehole 0.021 0.043 0.008 <0.002 0.024 0.096 <0.002 0.001 <0.01

Akatakyieso Borehole 0.058 0.103 0.032 0.013 0.071 0.014 <0.002 0.001 0.027

Kwabrafoso R. Kwabrafo 2.042 1.131 0.021 0.044 0.033 <0.001 <0.002 <0.001 18.91

Jimi R. Jimi 4.06 0.472 0 0.005 0.019 0.006 <0.002 0.001 0.31

Principes de l’OMS valeurs

maximales 3 0.5 2 0.02 3 0.01 0.003 0.001 0.01

Principes généraux de l’EPA 0.1 2.5 0.5 5 0.1 <0.1 0.005 0.5

Principes d’exploitation et de

traitement des minéraux 10 5 10 0.1 0.1 0.005 1

Banque Mondiale 3.5 0.5 2 0.1 0.1 0.01 0.1

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La toxicité du manganèse est également bien documentée. L’exposition à de fortes concentrations de manganèse est nuisible au système nerveux. Les symptômes de neurotoxicité du manganèse sont notamment marcher en trainant les pieds, les défauts d’élocution, la dépression, les tremblements et le déséquilibre psychologique. D’autres effets sont l’augmentation de l’incidence de la toux et de la bronchite et la susceptibilité aux maladies infectieuses du poumon (Kondakis et al 1989). Les valeurs de fer suivent également la même évolution avec les valeurs les plus élevés enregistrées à Kwabrafo, soit environ 1,7% plus élevés que les normes de l’Agence de Protection de l’Environnement. Les résultats des tests relatifs à la teneur en fer ont confirmés les revendications des habitants de Sansu et de New Bidien concernant la couleur rouille de l’eau dans certains puits de ces communautés. A Sansu, la teneur en fer de l’eau de puits en question était de 2,35mg/l et s’élevait à 15,34mg/l à New Bidien (OMS, EPA, 10). La teneur en mercure était particulièrement élevée dans le village d’Adaase. L’usage du mercure surtout par les orpailleurs dans la récupération de l’or constitue une menace grave aux sources d’eau dans la zone. Le mercure et son composé, le méthyle de mercure sont des neurotoxines très puissantes. Il s’accumule au fur et à mesure qu’il monte la chaine alimentaire allant de la proie au prédateur. L’exposition à de fortes concentrations de mercure est nuisible au cerveau, aux reins et au fœtus. Les effets sur le cerveau peuvent entraîner l’irritabilité, la timidité, des tremblements, les changements dans la vision et des problèmes de mémoire et de l’ouïe. La teneur en mercure des sources d’eau à Adaase où se déroulent des activités intenses d’exploitation minière illégale est 2 à 4 fois plus élevée que les limites de l’OMS. Les métaux lourds dans les sédiments Les échantillons de sédiment renferment généralement de fortes concentrations d’ions, les valeurs d’arsenic et de fer étant les plus élevées dans la plupart des échantillons. Cependant le cadmium n’a pas été décelé à l’exception de Kwabrafo. Bien que les concentrations de Zn, Cu, Mn, Ni et Hg sont relativement faibles par rapport au Fe et As, elles sont généralement plus élevées que la moyenne globale de concentration dans les sédiments et les sols. (Fig 5.2). Les concentrations d’arsénique et de fer varient respectivement entre 0,24 et 7591,58mg/kg et de 2,210 à 50, 180mg/kg avec des concentrations moyennes de 1746,51 mg/kg et 28270 mg/kg. Les concentrations de manganèse (Mn) varient entre 2,76 et 167,24 et atteignent en moyenne 51,27mg/kg ; celles du cuivre (Cu) varient entre 3,65 et 80,4 6 et atteignent en moyenne 30,40mg/kg ; le Nickel (Ni) varie entre 3,28 et 23,11 et atteint en moyenne 10,28mg/kg ; Zinc, 8,87 et 142,51 et la moyenne est 47,83mg/kg ; Plomb (Pb), varie entre 0 et 11 5,37 et la moyenne est 15,09mg/kg ; Mercure (Hg), 0,26 à

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3,02 et la moyenne est 121mg/kg et l’Arsénique (As) varie entre o,24 et 7591,58 et la moyenne est 1746,51mg/kg. En général, les métaux dans les sédiments n’ont pas un impact immédiat sur la santé humaine pourvu que les êtres humains ne les consomment pas mais ils peuvent avoir des conséquences lorsqu’ils pénètrent la chaine alimentaire. Ces sédiments fournissent ces produits chimiques aux plantes et aux organismes aquatiques qui peuvent les transmettre aux hommes. Il est établi depuis longtemps que les organismes peuvent accumuler de fortes concentrations de métaux lourds par rapport à ce que l’on retrouve dans leur environnement et les invertébrés qui consomment de grandes quantités de sédiments peuvent accumuler des concentrations de toxine très élevés plus que les espèces qui se nourrissent de matière végétale ( Kelly, 1999). Tableau 5.3 : Les métaux lourds dans les sédiments SEDIMENT

mg/kg poidd au sec

Echantillon Fe (g/kg) Mn Cu Ni Zn Pb Cd Hg As

Fenaso Faaman (R. Fena) 2.21 31.72 3.65 3.28 8.87 ND 0 0.29 0.24

Kwabrafoso (R. Kwabrafo) 13.91 14.5 50.27 12.08 61.74 4.71 0.24 1.44 5778.15

Sansu (R.San) 25.71 12.72 41.44 8.36 142.51 115.37 ND 2.6 190.38

Ntonsua (R. Supu) 43.42 2.76 13.48 8.41 33.06 0 ND 3.02 318.66

Dokyiwa (R. Kwame Tawia) 44.56 18.32 80.46 23.11 80.35 0.65 ND 0.26 7591.58

Hia No 2 6.22 25.35 4.98 8.1 13.31 ND ND 0.28 85.19

Adaase (R. Fena) 39.96 167.24 25.82 10.94 21.03 ND ND 0.29 7.62

Adaase (R. Fena) 50.18 137.52 23.08 7.98 21.73 ND ND 1.46 0.25

Les fortes concentrations de ces polluants dans les sédiments dans un environnement marqué par les pluies tropicales comme celles de la zone d’étude ont des conséquences sanitaires et des risques environnementaux à long terme. Elles facilitent la suspension des sédiments lorsque les crues des fleuves augmentent et ces derniers laissent des métaux lourds dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines. Les plus fortes concentrations ou valeurs ont été enregistrées dans les zones d’activités passées ou actuelles d’exploitation minière et de traitement de minerais déjà identifiées. Les concentrations de ces ions sont à leur comble dans les zones comme Kwabrafoso (en aval du PTP), Dokyiwa, Sansu (l’exploitation minière à ciel ouvert à

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grande échelle entreprise dans le passé) et Ntonsua (en aval de Dokyiwa) et Adaase qui sont situées près des installations d’exploitation minière et de traitement des minerais. (Fig 5.2). Métaux lourds dans les fruits Pour obtenir le niveau des concentrations des métaux dans les aliments, une enquête a été menée sur les fruits dans la zone d’étude. Les plantes constituent la voie préférée pour le déplacement des contaminants grâce à la chaîne alimentaire (Punshon et al, 2003). Les résultats des analyses des échantillons d’orange démontrent les mêmes tendances au niveau de la concentration de ces métaux par rapport aux sédiments. Quelques échantillons de fruits contiennent des concentrations de polluants plus élevées que les limites acceptables pour les aliments, surtout le Hg, le Zn et l’As. Des rumeurs courent depuis longtemps que la douceur extraordinaire des oranges de la zone d’étude est due à leur forte teneur en arsénique. Il n’y a pas de preuves scientifiques pour soutenir cette idée mais la rumeur met en relief les perceptions de pollution à métaux lourds dans la zone et le degré de leur biodisponibilité. Les fortes concentrations de Hg, de Zn et d’As impliquent que une quantité importante de ces polluants pénètre le premier maillon de la chaîne alimentaire (Sobolewski, 1999). Généralement, la concentration des métaux dans les oranges était plus élevée que celle de l’eau et plus bas que celle des sédiments. (Tableau 5.3) Dans le cas de l’Hg, les valeurs étaient cinq fois plus élevées que les limites de l’Agence de Protection de l’Environnement et 26 fois plus élevées que les normes de l’OMS ; les valeurs d’arsénic étaient respectivement 24 et 1226 fois plus élevées que le limites de l’EPA et de l’OMS. Le Nickel et le Pb n’étaient pas décelables alors que les concentrations de Fe, de Mn du Cd étaient faibles.

Figure 5.2: Concentration des métaux dans les sédiments

0.100

1.000

10.000

100.000

1000.000

10000.000

Concentration (mg/kg dry weight)

Community

Fe (g/k

Mn

Cu

Ni

Zn

Hg

As

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Tableau 5.4 : Métaux lourds dans les fruits FRUITS mg/kg poids sec

Echantillon Fe Mn Cu Ni Zn Pb Cd Hg As

Dokyiwa ND 0.33 0.507 ND 7.4 0 0.044 0.026 0.022

Hia No. 1 0.805 0.277 0.465 ND 19.679 0.072 0.125 0.021 5.591

Adaase 0.206 0.352 0.404 ND 14.817 0 ND 0.02 1.881

Akatakyieso 4.112 0.557 0.835 ND 24.298 0 0.096 0.025 12.261

Résumé des résultats Il y avait des niveaux de concentrations anormales en métaux lourds dans les zones où des activités minières ont été entreprises dans le passé (e.g. Sansu), dans les communautés dans lesquelles les activités minières sont en cours, ou celles qui abritent des activités relatives à l’exploitation minière. Il s’agit des communautés en aval des mines notamment Kwabrafoso, Akatakyieso, Amomom, Ntonsua, Adaase et Fenaso Faaman. (Figures 5.3, 5.4, 5.5)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Fe (g/kg) Mn (mg/kg) Cu (mg/kg) Ni (mg/kg)Zn (mg/kg) Hg (mg/kg) As (g/kg)

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Figure 5.3 Concentration des métaux lourds dans les sédiments NB. Les concentrations de Mn à Adaase et du Zn à Sansu dépassent 100mg/kg Figure 5.4 Concentration de métaux lourds choisis dans les cours d’eau Au fur et à mesure qu’on s’éloigne des zones d’activités minières, la qualité de l’eau s’améliore. A titre d’exemple, au point d’échantillonnage sur le fleuve Kwabrafo tout juste auprès du PTP, les concentrations de métaux lourds étaient plus élevées que les échantillons en aval. La qualité de l’eau du fleuve Fena etait meilleure à Hia No 2 par rapport à Ntonsua qui est situé près de l’étang. A Ntonnsua, le fleuve est connu sous le nom de Supu. Il s’etend et se joint au fleuve Fena à Adaase où il traverse Fenaso, Faaman et Hia No. 2.

Fig 5.4 Concentration de quelques métaux lourds dans les ruisseaux

0123456789

10

Mg/L

Communauté

Fe

Mn

As

0

3

6

9

12

15

Dokyiw aa Hia No. 1 A daase A ketechieso

mg/

kg

Fe Mn Cu Zn

Cd Hg As

Figure 5.5: Concentration de quelques métaux lourds dans les oranges

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Chapitre 6 Impacts sanitaires Introduction Le présent chapitre examine l’impact des activités minières sur la santé des membres des communautés qui se trouvent dans les zones couvertes. Une étude et une présentation détaillées des causes spécifiques de la prévalence d’une maladie particulière dans une zone constituent une proposition coûteuse qui prend beaucoup de temps. Cette étude comporterait généralement l’étude médicale d’un échantillon de personnes qui sont membres des communautés touchées par une activité particulière soupçonnée d’être à l’origine de la maladie depuis longtemps (Plant et al., 1998). Il est même plus difficile d’établir clairement des liens entre la géochimie et la santé humaine (Smith et Huyck, 1999). Il a été suggéré qu’en plus de la définition de la nature de la maladie ou de la lésion dans la personne exposée grâce à la pratique de la médecine clinique, des études épidémiologiques d’un groupe de personnes exposé au même type de minéral doivent être menées afin de décrire clairement l’agent ou les agents causatifs et de définir une relation de « dose ou réponse » entre le niveau d’exposition et le degré de blessure (Rose, 1999). Il est toutefois assez fréquent de constater que de tels facteurs simples pourraient être vérifiés en établissant le mode d’apparition des maladies, leurs niveaux d’incidence dans de les communautés par rapport aux moyennes mondiales, nationales et régionales et en sollicitant les opinions des membres de la communauté sur les causes éventuelles de ces maladies. Bien que les résultats de telles études sur la surveillance des maladies et les perceptions ne constituent pas une preuve à cent pour cent des causes exactes de ces maladies, l’usage de cas isolés dans les études sanitaires est fréquent et en effet très utile pour la conception de mesures d’atténuation (Yang et al, 2002). Dans les pays développés, une combinaison effective des données géochimiques régionales avec les données épidémiologiques et certaines associations entre la géochimie environnementale, le régime, et la maladie dégénérative ont été suggérées (Plant et al, 1998). Faute de telles données détaillées aux fins de comparaison, comme dans le cas du Ghana, l’étude actuelle est une opération utile complètement nouvelle. Le volet sur les impacts sanitaires emploie les données sur la surveillance sanitaire fournies par l’Hôpital public d’Obuasi et qui couvrent seize communautés qui ont fait l’objet de l’enquête socio-économique. L’enquête sur la santé publique a été intégrée dans l’enquête sur l’eau, les sédiments et les fruits et les opinions des communautés sur les agents vecteurs qui sont à l’origine des maladies courantes dans leur communautés afin d’établir toute relation temporelle et spéciale entre l’incidence des maladies et le niveau de la pollution. Recueil des données relatives à la prévalence et à l’incidence des maladies Pour comprendre les tendances de la prévalence des maladies dans les communautés qui ont fait l’objet de l’étude, une collation des cas des maladies les plus répandues et rapportées au cours de l’année au niveau du Service de consultation externe a été faite à partir des documents de l’Hôpital public d’Obuasi. Ces documents couvrent la période allant de 1989 à 2003. La conception de l’étude avait envisagé une période de couverture

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allant de 1985 à 2003. Ceci devait couvrir une période considérable à partir de la période qui a précédé l’exploitation minière à ciel ouvert, en passant par la période où l’exploitation minière à ciel ouvert a eu lieu à l’époque où les activités liées à l’exploitation à ciel ouvert ont cessé. Les données étaient toutefois disponibles à partir de l’année 1989. L’exploitation minière à ciel ouvert est soulignée ici pour deux raisons : a) les communautés couvertes se trouvent pour la plupart dans les zones définies par les opérations minières à ciel ouvert ; et b) pendant notre enquête sur le terrain, les communautés ont exprimé une forte perception selon laquelle l’exploitation minière à ciel ouvert, à la différence de l’exploitation minière souterraine, a eu un impact négatif sur la santé des membres de la communauté. Les données collationnées sur la santé publique ont été analysées en vue d’observer tout changement temporel et spatial au niveau de la répartition des dix maladies les plus répandues dans la zone, mesurées par le nombre total annuel des malades qui signalent une maladie particulière au Service de consultation externe et les communautés d’où ils viennent. Relations entre les évolutions des maladies et la répartition des métaux lourds Les études environnementales des milieux miniers ont établi la toxicité de métaux spécifiques et les maladies qu’ils sont susceptibles d’engendrer lorsque de tels métaux sont consommés par les êtres-humains au-delà des quantités prescrites. Certains de ces produits chimiques peuvent être classés comme des substances cancérigènes, des neurotoxines ou des irritants ; d’autres peuvent provoquer l’incapacité de reproduction ou des malformations à la naissance (OMS, 1998 ; Kelly, 1999). L’étude a analysé et établi les niveaux de toxicité des métaux par rapport à la santé humaine. Le Tableau 5 résume les effets reconnus de certains métaux choisis sur la santé humaine. Tableau 6.1 : Effets connus des métaux sélectionnés sur la santé humaine Cadmium Infection du système respiratoire, toxicité du poumon, bronchite, lésions

rénales, irritation gastronomique, nausée, vomissements, et douleur. Un

cancérigène éventuel

Cuivre Irritation des yeux, de la bouche et du nez ; nausée, diarrhée et douleur

abdominale ; maux de tête, vertiges et somnolence ; effets sur le foie et

les reins.

Plomb Croissance affaiblie, induit la faiblesse dans les doigts, poignets et

chevilles ; augmentation de la pression artérielle, anémie, lésions

rénales ; avortement et détérioration du système reproductif masculin,

menant à la stérilité.

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Manganèse Exposition chronique affecte le système nerveux et les effets sont

connus sous le nom de manganisme caractérisé par un sentiment de

faiblesse et de léthargie et avance avec d’autres symptômes tels que la

perturbation de l’articulation, le visage qui ressemble à un masque, des

tremblements, la perturbation psychologique et les effets respiratoires

tels que l’incidence accrue de la tousse et la bronchite et la

prédisposition accrue à la maladie pulmonaire infectieuse. Il peut aussi

provoquer des effets reproductifs/développementaux, tels que

l’impuissance et la perte de la libido.

Mercure Lésions rénales, irritation, nausée, vomissement, douleur, ulcération et

diarrhée, et toxicité au cerveau et au système nerveux.

Nickel Infection du système respiratoire telle que la bronchite chronique,

l’asthme et l’emphysème.

Zinc Effets gastronomiques, fonctionnement pulmonaire affaibli, irritations

respiratoires.

Sources : (Da Rosa et Lyon, 1999, Gao et Valberg ; Ogola et al, 2002, Rosa, 1999, Smith et Huyck, 1999). Les menaces immédiates que pose la contamination des métaux lourds à la santé humaine dans la zone d’étude sont dues à la consommation éventuelle par les êtres-humains d’eau et d’aliments, tels que les agrumes cultivés dans la zone. Les métaux qui se trouvent dans les sédiments peuvent ne pas avoir un effet immédiat sur la santé humaine tant que les êtres- humains ne consomment pas de façon directe ces sédiments. Toutefois, ils ont une incidence sérieuse si l’on considère la chaîne alimentaire générale. Certains de ces sédiments représentent des sources de fourniture de produits chimiques à la flore et à la vie aquatique, qui pourraient ensuite les transférer aux êtres-humains. En fait, on présume depuis longtemps que les organismes sont capables d’accumuler de plus grandes concentrations de métaux lourds que celles que l’on trouve dans leur environnement et que les invertébrés qui ingèrent de grandes quantités de sédiments peuvent accumuler des concentrations plus élevées de toxines que les espèces qui ingèrent des matières en feuilles (Kelly, 1999). De plus, il est possible que des sédiments puissent servir de régimes pour la suspension éventuelle à nouveau des sédiments dans les ruisseaux pendant les inondations, déposant par la suite de métaux lourds mobiles dans les ruisseaux et les eaux souterraines.

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Conclusions de l’enquête Douze (12) maladies constituaient les dix premières causes des consultations externes de 1989 à 2003, mais la composition des maladies variait d’année en année. Le Tableau 6.1 montre la liste de ces maladies. Ce tableau montre que le paludisme présente l’incidence annuelle la plus forte, en hausse constante à partir de 1989 à 2003. Le pourcentage des maladies en consultation externe qui se présentent chaque année pour le paludisme est passé de 20% à 59% (Figure 6.1). La moyenne nationale de l’incidence du paludisme en 2003 est de 44,3%. Dix-neuf (à savoir 95%) sur les 20 communautés qui ont fait l’objet de l’enquête ont mentionné le paludisme comme étant le principal problème sanitaire. Les communautés attribuent la forte incidence du paludisme aux puits d’eau stagnante créés par les activités de l’AGC liées à l’exploitation minière car ils servent de zones de reproduction pour les moustiques. Toutefois, les membres de la communauté ainsi que les membres de l’Equipe de gestion du District ont loué les efforts tardifs déployés par l’AGC et l’Assemblée municipale d’Obuasi pour aider à endiguer le problème du paludisme dans le district. La société appuie le « Programme Faire Reculer le Paludisme » initié par le Service de la Santé Publique du Ghana. Selon les autorités chargées de la santé publique au niveau du district, la société a alloué un montant de 329.000$ pour soutenir le programme dans le district. On dispose de beaucoup de documentation qui suggère qu’il existe éventuellement des liens fortuits entre l’exploitation minière et certaines maladies. Ce lien a orienté le choix de six grandes maladies, à savoir le paludisme, l’infection respiratoire aigue (IRA), la diarrhée, les maladies de la peau, les infections aigues des yeux, et la schistosomiase (schisto) qui ont fait l’objet d’analyse spatiale. La prévalence de la tuberculose (TB) et du VIH/SIDA était aussi incluse à cause de la perception dans les communautés selon laquelle ces maladies s’accentuent en raison des activités de l’exploitation minière à ciel ouvert. Tendances temporelles Une exposition graphique des cas de maladies retenues rapportés chaque année au niveau du Service de consultation externe a montré que, dans l’ensemble, l’incidence des maladies avait tendance à s’accroître entre 1989 et 2003. La plupart de l’incidence des maladies a augmenté de façon sensible à partir de 1993 jusqu’en 2001, avant d’enregistrer une baisse entre 2002 et 2003. La majorité des maladies ont atteint leurs valeurs les plus élevées entre 1997 et 2001, la période au cours de laquelle l’exploitation minière à ciel ouvert a atteint son maximum. Dans de nombreux cas, il n’y avait pas de grands écarts dans les chiffres rapportés sur les différentes maladies pour la période allant de 1989 à 1993, période au cours de laquelle l’exploitation minière à ciel ouvert se développait ; bien que la période allant de 1991 à 2003 ait enregistré une baisse au niveau du nombre de malades qui ont signalé chaque année ces maladies, la période qui a suivi la clôture des mines à ciel ouvert a connu une augmentation du nombre de malades.

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Figure 6.1 : Incidence du paludisme dans les communautés choisies dans la zone d’étude

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ANYINAM SANSO KWABRAFOSO ANKAAKODOKYIWA/BINSEREJIMISO NTONSUA/EWIASE AMAMON AKATAKYIESO

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Tableau 6.2 : Les dix premières causes de visite au Service de consultation externe (%) : 1989-2003

MALADIE

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Paludisme

26,7 26 20,4 21,0 21,5 20,8 26,4 26,0 25,6 29,1 28,8 28,0 30,4 40,6 59,9

Diarrhée

2,3 0,6 2,1 3,6 3,1 4,8 10,1 9,5 8,4 3,8 3,2 1,2 1,6 3,0 5,8

Maladies de

la peau

2 1,8 0,6 3,5 4,1 5,3 9,8 8,7 8,3 3,0 4,9 2,7 1,3 1,8 -

IRA 1,2 1 0,6 5,1 4,5 4,7 12,5 12,3 12,4 12,3 12,2 1,4 12,8 5,7 5,3

Infection

aigue des

yeux

0,9 - - 3,8 3,6 4,6 11,5 12,0 12,4 2,0 1,2 1,5 1,2 2,1 2,5

Accidents

0,9 1,1 0,8 1,2 3,1 2,9 1,3 1,3 1,0 1,3 4,3 3,3 2,2 1,7 1,7

Rhumatisme

4,2 0,8 1,1 - - - - - - - 5,1 8,5 8,1 2,6

Hypertension 3,8 2,8 14 - - - - - - -

- - - 1,6 2,4

Vers

intestinaux

0,9 0,8 0,9 1,2 2,9 3,0 4,9 4,3 3,5 1,3 1,2 1,2 - 1,9 2,0

Anémie 0,6 0,4 1,5 1,5 1,5 2,3 2,2 1,3 4,4 1,1 1,3 2,6 2,7

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Désordre

gyné

- 0,6 0,5 1,6 1,5 1,5 2,8 2,8 1,9 3,0 2,8 2,3 - - -

Plaintes liées

à la

grossesse

- - - 1,6 1,9 1,5 1,4 1,3 1,2 3,0 2,2 2,7 3,1 - -

Source : Enquête sur le terrain, 2003 Les maladies qui ont bien manifesté cette tendance sont le paludisme, la diarrhée, les infestions respiratoires aigues, les maladies de la peau, les infections des yeux et la schistosomiase. En 2003, il y avait quelques exceptions au niveau du nombre de communautés où l’incidence de certaines maladies continuait de monter. Ces anomalies dans ces évolutions pourraient être attribuées au fait que, par exemple, les eaux stagnantes, créées par la société minière, restent toujours sur place même après la cessation des activités minières dans la zone (Fig. 6.2). De plus, le forage aux fins d’exploitation qui continue, le creusement de tranchées et le creusement de fosses ont laissé dans leurs traces un certain nombre de tranchées et de fosses non-réclamées, remplies d’eau stagnante.

(Fig. 6.2) Tendances spatiales dans la distribution des maladies Les tendances dans la distribution dans les différentes communautés ont montré que Anyinam, Kwabrafoso, Dokyiwa, Ntonsua et Sansu ont connu l’incidence la plus forte

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Y e a r

ARI

Eye inf .

Skin diseases

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Schisto

Figure 6.2: Evolution de prévalence annuelle des cinq grandes maladies (le paludisme non compris) In The Adansi West District

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des huit maladies analysées, Anyinam et Kwabrafoso manifestant les valeurs annuelles les plus élevées (Figure 6.1). Ces tendances ne sont pas concluantes, car le nombre des cas signalés serait directement lié à la totalité des populations de ces communautés. Si les populations des communautés étaient connues, les données auraient pu être distribuées plus équitablement en vue de prendre en compte les écarts au niveau des populations. Malheureusement, ces statistiques n’étaient pas disponibles. Donc, la faiblesse constatée dans le traitement des données doit être notée. Les tendances spatiales annuelles se conformaient aux tendances temporelles qui ont fait l’objet d’examen plus haut. Sur le plan de la prévalence des maladies, le paludisme, les IRA, les maladies aigues des yeux, la diarrhée et les maladies de la peau prédominaient dans la plupart des communautés. Il y avait toutefois certaines maladies qui semblent prédominer dans certaines communautés que d’autres. Encore une fois, le paludisme figurait en tête sur la liste des maladies dans toutes les communautés. Un certain nombre de communautés qui se trouvaient loin des opérations minières et des lieux du traitement des déchets étaient incluses dans cette analyse. Ces communautés comprenaient Ankaako, Akatakyieso et Amamon. Les tendances dans ces communautés ne montraient pas les types nets qui se manifestent dans les communautés sur lesquelles les activités minières ont eu un impact direct. Tendances des maladies qui se manifestent dans les communautés Kwabrafoso Cette communauté a enregistré une forte prévalence du paludisme, de la diarrhée, de l’IRA et des maladies de la peau. Entre 1989 et 1993, la prévalence annuelle des maladies à Kwabrafoso n’a pas beaucoup évolué. Toutefois, entre 1994 et 2002, il y a eu une hausse annuelle sensible au niveau du nombre de cas de ces maladies signalées auprès du Service du Consultation Externe, la période allant de 1998 à 2002 ayant enregistrée de records (Fig. 6.3). La prévalence des maladies a baissé de façon sensible après 2002. Les résidents estiment que l’exploitation minière explique la prévalence élevée des maladies dans la zone. Kwabrafoso est située au cœur d’un certain nombre d’installations de traitement et de dépôt de déchets. La communauté est située le long du ruisseau Kwabrafoso qui prend des effluents à partir d’un certain nombre de dépôts de filtration et de l’Usine de Traitement de Pompora. L’usine grille non seulement des minerais de sulfure aux fins de traitement efficace, mais envoie également des gaz nocifs à la fois de sulfure et de l’arsenic dans l’air. Toutefois, dans le cadre du programme de développement de l’AGC, des équipements capables de réduire au minimum les effets d’oxydes de sulfure et d’arsenic ont été mis en place à l’usine pour minimiser l’impact de ces gaz sur l’environnement. Les maladies les plus répandues dans la zone étaient l’IRA, les infections des yeux, les maladies de la peau et la diarrhée. Toutes ces maladies sont

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éventuellement liées à une variété d’oxydes de métaux lourds associés aux fumées dégagées par les rôtissoires. (Figure 6.3) Evolution des maladies à Kwabrafoso, 1989-2003 Sansu Les tendances des maladies à Sansu reflètent celles qui ont fait l’objet d’examen dans le cas de Kwabrafoso. L’IRA, la diarrhée, les maladies de la peau et les infections des yeux, en plus du paludisme, étaient les maladies les plus répandues à Sansu (Fig. 6.4). L’incidence de ces maladies est montée de façon sensible entre 1994 et 2002, atteignant son niveau maximum entre 1998 et 2002, et a baissé considérablement en 2003. Sansu abrite une concentration de puits qui ont servi pour l’exploitation minière à ciel ouvert, d’installations de broyage de minerais, en plus de l’Usine de Traitement du Sulfure. Ces activités engendrent la pollution des ruisseaux à travers la concentration de métaux lourds dans les déchets produits par ces installations. En dehors du paludisme, l’IRA est la maladie la plus répandue dans la zone de Sansu. La poussière est la cause principale de la maladie et les gens de la zone croyaient que la poussière générée par le transport et le broyage de minerais était à l’origine de l’incidence répandue de l’IRA dans la zone. La baisse sensible de la prévalence de ces maladies dans la zone en 2003 peut être attribuée à la baisse du niveau de pollution à la suite de la cessation des activités minières à ciel ouvert dans la zone. La surveillance continue du niveau de la prévalence au cours des

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Year

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prochaines années pourrait dégager une tendance plus claire, car une baisse au cours d’une année ne suffit pas pour en tirer une conclusion logique. Dokyiwa et Binsere Il a été observé à Dokyiwa et à Binsere que l’IRA, les infections oculaires, les maladies de la peau, le paludisme et la diarrhée étaient les maladies les plus répandues. Le ruisseau de Dokyiwa reçoit neuf effluents à partir de dépôts de déchets en amont. De plus, il y a un grand étang de retenu de cyanure appauvri situé près de ces communautés. L’étang de retenu de cyanure reçoit de l’eau additionnée de cyanure à partir des activités de filtration en amont. Un certain nombre de fuites et de déversements accidentels ont été enregistrés à partir de l’étang dans le ruisseau Fena. Ceci a orchestré une forte perception parmi les membres de la communauté selon laquelle les maladies qui sont courantes dans la zone proviennent de la pollution du ruisseau Fena, leur source principale d’eau potable.

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ARI

Eye inf.

Skin diseases

Diarrhea

Figure 6.4: Les évolutions des maladies à Sansu (1989 – 2003)

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Ntonsua et Ewiase La maladie la plus répandue dans ces zones est l’IRA qui a manifesté une tendance similaire à celle des communautés qui ont fait l’objet d’examen plus haut. L’IRA a connu une hausse constante de 1997 à 2001 (Fig. 6.5). Selon les responsables de la communauté, l’AGC évacue fréquemment de ses pipelines les eaux d’égouts, les substances ensablées et le cyanure additionné de l’eau provenant des ses activités minières pour garder propres ces pipelines et pour éviter les obstructions. L’eau usée est déversée dans le ruisseau Fena, qui sert de source d’eau potable pour les communautés d’Ewiase. Les responsables des communautés ont présenté plusieurs copies de correspondance qu’elles ont eues avec l’AGC concernant la pollution de la seule source d’eau dont elles disposent. Les communautés ont aussi connu les effets des fuites et des déversements accidentels de cyanure causés par un autre étang de cyanure qui se trouvent près d’Attakrom, de Kwabena Badukrom et de Kronto, tous en amont de Ntonsua. Elles ont aussi fourni à l’équipe de recherche les correspondances qu’elles ont

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Figure 6.5: Evolution des maladies à Dokyiwa et Binsere

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eues avec la société à propos de la pollution de la source d’eau causée par le cyanure. Selon les sources communautaires, les populations d’Attakrom, de Kwabena Badukrom et de Kronto ont quitté leur village pour s’installer à Ntonsua et Ewiase parce que l’effet du déversement accidentel du cyanure était si intense en amont que les communautés craignaient pour leur vie. Les communautés touchées ont demandé qu’elles soient indemnisées par la société, ce qui leur a été refusé, et l’affaire est toujours devant les tribunaux.

Jimiso Jimiso a enregistré la prévalence la plus élevée du paludisme et de la schistosomiase par rapport aux autres communautés (Fig. 6.6). Le fleuve Jimi a été endigué à Jimi pour garantir un grand réservoir d’eau pour assurer le fonctionnement des installations de traitement des minerais de la société. Selon les membres de la communauté de Jimiso, le barrage déborde pendant les orages et inonde la zone, laissant dans son sillage des flaques d’eau stagnante. Ces flaques d’eau et le barrage sont sensés être à l’origine de l’incidence élevée de malaria et de schistosomiase dans la zone.

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Year

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Figure. 6.6 : Evolution des maladies à Ntonsua et Ewiase (1989-2003)

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Figure 6.7 : Evolution des maladies à Jimiso (1989-2003) Exploitation minière, Tuberculose et VIH/SIDA Le taux moyen des cas de tuberculose dans le District d’Adansi West

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OPD Reported Cases

Année

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Exploitation minière, Tuberculose et VIH/SIDA Le taux moyen des cas de tuberculose dans le district de West Adansi dépasse le chiffre indiqué par l’OMS pour le Ghana. En 2003, l’OMS a fait savoir que le taux de dépistage de la tuberculose pour le pays était de 281 cas nouveaux pour 100.000 personnes. Pendant la même période, Adansi West a dépisté 740 cas nouveaux de tuberculose sur une population totale de 263.597, soit un taux de dépistage de 290 cas nouveaux par 100.000 personnes. L’autorité chargée de la santé publique dans le district ne disposait pas de chiffres sur la tuberculose avancés par l’hôpital de l’AGC, le plus grand centre de dépistage de la maladie dans le district. Le lien causal qui existe entre la tuberculose et les activités minières est cependant très connu. Un nombre assez important de cas d’infections de silicose (causée par la poussière de silice) existe de par le monde, en particulier parmi les mineurs (Fig. 6.6). L’évolution de l’incidence du VIH/SIDA dans le district est à la hausse. Les cas signalés sont passés de 215 en 1997 à 389 en 2003. Le rapport sentinelle national de 2002 place le taux de prévalence du VIH à 6,0% à Obuasi loin au-delà de la moyenne nationale de 3,4%. Obuasi est donc devenue un des sites sentinelles du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA. L’étude n’a pas pu établir un lien direct entre les activités minières et l’incidence accrue des infections du VIH/SIDA. Toutefois, la perception générale est que les activités minières facilitent la propagation de la maladie. Les activités minières ont attiré un grand nombre de jeunes chômeurs venant des différentes régions du pays vers Obuasi en quête d’emploi. Parmi ces gens figurent les orpailleurs et les professionnelles du sexe, qui sont en majorité jeunes et sexuellement actifs. La Direction chargée de la Santé Publique du District vise les professionnelles du sexe dans son Programme de Lutte contre les Infections sexuellement transmissibles (IST). Selon la documentation de la Direction, le nombre de professionnelles du sexe est monté de 320 en 2002 à 704 en 2003. La Direction a loué l’AGC pour le rôle actif qu’elle a joué dans le Programme de lutte contre le SIDA. La société appuie l’Initiative de Réponse en matière de SIDA du District dans les domaines de la prévention de la transmission Mère-Enfant du VIH, des conseils et de l’examen confidentiels volontaires pour le VIH. Cependant, au cours de l’enquête sur le terrain, les membres de la communauté affirment ne rien savoir de l’incidence du VIH/SIDA dans leurs communautés. Toutefois, ils ont vite fait remarquer que si de tels cas de maladies existaient, ils pourraient être dus aux activités des mineurs de l’AGC et des « orpailleurs ». Les documents sur les cas de la maladie signalés au Service de consultation externe indiquent le contraire. Les documents ont révélé un petit nombre de cas signalés dans les communautés, mais qui ne cesse d’accroître.

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Chapitre 7 L’opinion des communautés sur les activités minières Introduction Les impacts socio-économiques des activités économiques sur les collectivités locales dans la zone d’étude ont fait l’objet d’enquête, en se servant d’une variété de techniques de collecte d’informations exposée dans le chapitre sur la méthodologie. Ces informations sont résumées ci-après : Les caractéristiques démographiques des personnes interrogées Genre et répartition d’âge des personnes interrogées Sur un total d’échantillon représentatif de la population de 200 personnes, 51,5% était de sexe masculin et 48,5% de sexe féminin. La répartition d’âge des personnes interrogées a montré que les âges de 58,0% environ des personnes interrogées se situaient entre 30 et 60 ans. Les personnes interrogées âgées de moins de 30 ans et celles âgées de plus de 60 ans étaient respectivement de 24,5% et de 17,5%. La structure d’âge de la population a deux implications. En premier lieu, la population a des activités et la manière dont celle-ci est employée aurait un effet positif sur le développement socio-économique des régions. En deuxième lieu, une telle population est sexuellement active et ceci peut avoir un effet sur son taux de croissance avec des effets concomitants sur le rapport de charge de famille. La plupart des personnes interrogées étaient mariées. L’enquête a montré que 72,5% de l’échantillon représentatif de la population étaient mariés, 13,5% étaient célibataires, 7,5% étaient divorcés ou séparés et 6,5% étaient veufs/veuves. Importance des ménages des personnes interrogées La composition d’un ménage dans les districts reflète la structure du système familial élargi. La plupart des ménages de la zone se composent de couples qui vivent ensemble avec leurs enfants, les membres de la famille et d’autres personnes à charge qui sont responsables devant le chef de famille et partagent la même source d’alimentation. De manière générale, la composition des ménages est importante. L’analphabétisme semble constituer un facteur qui définit l’importance des ménages, les familles illettrées comptant un peu plus de gens que les familles lettrées, d’habitude d’une différence de deux personnes environ. La situation reflète aussi dans la comparaison entre la zone rurale et la zone urbaine, les ménages en zones rurales comptant un peu plus de gens que ceux en zones urbaines. Les enfants constituent le groupe principal de personnes à charge dans un ménage, et la plupart d’entre eux sont généralement la progéniture du chef de la famille. L’enquête sur le terrain a montré que seulement 12,5% des ménages comptaient moins de trois personnes dans la famille. Toutefois, 33,5% des ménages comptaient entre trois et cinq membres, alors que 54,0% qui restent comptaient six membres ou plus. Ces familles

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nombreuses pourraient certainement exercer une forte pression sur les chefs des ménages, notamment les ménages dirigés par les femmes. Niveau d’éducation des personnes interrogées L’éducation constitue un variable clef de la composition de la structure, du statut socio-économique et des jugements de valeur des ménages. Le niveau d’éducation en zone rurale au Ghana est, de manière générale, faible et la zone d’étude n’est pas une exception. 61% de l’échantillon représentatif de la population ont bénéficié d’un enseignement de base (à savoir primaire, premier cycle) ; 9,5% ont bénéficié d’un enseignement secondaire ou d’une formation professionnelle et 2% ont bénéficié d’un enseignement supérieur. 26% d’entre eux n’ont eu aucune éducation formelle et 1,5% ont bénéficié d’autres formes d’éducation, telles que l’étude de l’arabe. Caractéristiques professionnelles des personnes interrogées Compte tenu du fait que la grande majorité des personnes interrogées ont eu le minimum d’éducation ou sont illettrées, les professions qu’elles exercent sont celles qui exigent peu ou aucune éducation. L’agriculture et ses activités connexes constituent l’activité principale des personnes interrogées, ce qui reflète le schéma général dans le pays. 58,5% et 23,5% des personnes interrogées sont respectivement engagées dans l’agriculture et le commerce. Les personnes interrogées sont engagées dans d’autres types d’activités économiques, telles que la profession enseignante (2,0%), la fonction publique (1,0%), ceux qui travaillent à l’AGC (1,0%), ‘l’orpaillage’ (1,0%) ; ceux qui poursuivent leurs études (1,0%) et autres (12,0%). Un certain nombre des gens interrogés ont toutefois changé d’emploi. L’enquête a montré que 16,5% des personnes interrogées travaillaient auparavant à l’AGC. Mouvements des personnes interrogées Parmi les facteurs susceptibles d’influer sur la manière dont les individus perçoivent les questions ayant trait à la communauté figurent la durée de séjour de l’individu dans la zone en question et si celui-ci est indigène de la région ou non. En guise de réponse à la question posée à propos de la durée de séjour dans la zone d’étude, 63,0% des personnes interrogées ont fait savoir qu’elles étaient originaires de la zone d’étude, alors que les 37,0% qui restent venaient de l’extérieur. 67,0% des personnes interrogées sont nées dans le district où elles résident et les 33,0% qui restent sont nées soit dans la zone soit dans une autre zone. Alors que 62,5% des personnes interrogées étaient indigènes et avaient passé toute leur vie dans la zone, 9,5% y avaient passé toute leur vie, mais n’étaient pas indigènes. 4,5% et 5,5% ont respectivement vécu dans cette zone au cours des cinq dernières années. En tout, environ 10,0% des personnes interrogées ont vécu dans la zone pendant dix ans ou moins. Depuis le commencement de l’exploitation minière à ciel ouvert dans la zone il y a un peu plus de dix ans, cette couche de la population n’a pas pu fournir des informations de première main sur la situation qui prévalait dans le passé. La population restante avait vécu dans cette zone depuis plus de dix ans. La migration de 32.5% des personnes interrogées vers la zone a été provoquée par une myriade de facteurs critiques. Parmi les raisons avancées figurent le mariage (7.0%), le travail (11,5%) et les études (1,0%). Les 11,0% des personnes interrogées qui restent ont avancé des raisons diverses pour leur installation dans la zone. La population indigène,

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qui vivait auparavant ailleurs constituait 24,5% de l’échantillon représentatif de la population. 4,0% d’entre elles y sont retournées au cours des cinq dernières années et 5,0% entre les cinq et dix dernières années. On ne peut pas donc considérer les réponses données par cette tranche des personnes interrogées sur les questions relatives à la situation qui existait avant l’enquête comme informations de première main. Les 15,5% qui restent sont toutefois retournés dans la zone il y a plus de dix ans. Un nombre assez important de ces gens vivait dans d’autres districts de la région, et globalement ils sont retournés soit pour établir un nouveau commerce soit pour des raisons personnelles. Nature des moyens des personnes interrogées Les principales attractions de cette zone comprennent les infrastructures de base, dont l’énergie électrique, l’eau potable et le type de bâtiments. La disponibilité ou non de ces infrastructures dépend aussi, en grande partie, de la situation financière des habitants. Des puits forés constituaient la principale source d’eau potable pour une grande majorité des personnes interrogées (74,0%). Seulement 5,0% d’entre elles disposaient de l’eau traitée chez elles ; ce sont tous des gens qui vivaient à Obuasi. 10,5% des personnes interrogées puisaient de l’eau à partir de robinets privés ou communautaires et les 10,5% qui restent puisaient de l’eau à boire à partir des ruisseaux. Les puits forés sont fréquemment tombés en panne, obligeant les usagers à puiser de l’eau à partir des ruisseaux. La mauvaise qualité de l’eau et le manque de moyens de stockage ne présagent rien de bon pour la santé des habitants. Ce qui caractérise les communautés rurales au Ghana est que la plupart des personnes interrogées (à savoir 72,0%) utilisent le bois de chauffage pour faire la cuisine alors que 22,0% d’entre elles utilisent le charbon de bois. Le reste utilise le pétrole, l’énergie électrique et le gaz de pétrole respectivement en proportion de 1,5%, 2,5%, et 2,0%. Un nombre important des personnes interrogées (71,0%) vivent dans des maisons en banco et 25,0% dans des maisons en dur. 75,5% de ces maisons sont en tôles d’aluminium alors que 11,5% sont couvertes de chaume. Les toilettes dans la zone se trouvent dans des conditions déplorables. Ceci est dû principalement au manque d’eau dans plusieurs ménages. Un petit nombre (2,5%) des personnes interrogées avaient accès au WC. La majorité d’entre elles dépendaient des latrines à fosse alors que 10,0% allaient dans la brousse. Les latrines subissaient, dans la plupart des cas, une grande pression compte tenu du nombre de personnes qui s’en servaient, ce qui provoquait des pannes fréquente. Le traitement des ordures ménagères posait aussi un problème. La plupart des ménages gardaient les ordures dans des récipients ouverts. A part certains quartiers d’Obuasi et de New Bidiem où des contrats avaient été passés avec des broyeurs à ordures pour la collecte d’ordures, le reste de la population versait leurs ordures dans des espaces ouverts. Niveau des activités économiques des personnes interrogées avant l’introduction de l’exploitation minière à ciel ouvert En évaluant leur situation avant l’introduction de l’exploitation minière à ciel ouvert dans la zone, 73,0% des personnes interrogées ont fait savoir que le niveau de leurs activités économiques était encourageant, alors que 11,5% ont dit que le niveau était décourageant. La plupart des autres n’étaient pas engagées dans des activités génératrices de revenu (à cette époque-là ils étaient écoliers ou apprentis). Il est surprenant de noter que 98,5% des personnes interrogées ne bénéficiaient d’aucune assistance financière à

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cette époque-là. Sur ceux/celles qui bénéficiaient d’une assistance, plus de la moitié recevaient des fonds des membres de famille. Comme preuve des niveaux encourageants des activités économiques des personnes interrogées, 64,0% d’entre elles étaient responsables soit seules soit en partie de l’entretien de leurs ménages. Les autres étaient pratiquement des mineurs et quelques-unes étaient sans travail. Concernant les facteurs spécifiques, comme les besoins d’éducation et de santé des ménages, 71,0% des personnes interrogées ont indiqué qu’elles étaient capables de satisfaire ces besoins soit seules soit en partie alors que 4,0% ont affirmé leur incapacité de le faire. Les autres étaient en majorité des personnes qui n’assumaient pas de telles responsabilités. Comme il a été déjà indiqué, la plupart des personnes interrogées étaient soit analphabètes soit semi-lettrées ; par conséquent, elles ne pouvaient pas bien tenir les comptes de leurs affaires. Une proportion importante était engagée soit dans l’agriculture soit dans le commerce ; par conséquent, elles utilisaient une partie importante de leur production pour l’entretien de leurs ménages. Naturellement, ceci avait un effet sur le montant d’argent qu’elles gagnaient de leurs affaires. 38,5% des personnes interrogées ont affirmé qu’elles gagnaient entre 100.000 cédis et 200.000 cédis par mois. 15,0% d’entre elles ont dit qu’elles gagnaient entre 200.000 cédis et 300.000 cédis par mois (ces chiffres étaient assez élevés à cette époque-là, à savoir avant 1990). Un pour cent des personnes interrogées ont dit qu’elles ne gagnaient rien. 15.0% d’entre elles n’exerçaient aucune activité économique parce que la plupart d’entre elles étaient des mineurs à cette époque-là. Les autres gagnaient entre 300.000 cédis et 500.000 cédis par mois. Les détails des revenus des personnes interrogées, du point de vue de leurs professions précédentes, figurent au Tableau 7.1. Ces niveaux impressionnants des revenus des personnes interrogées ont réellement eu un effet sur la situation financière de leurs ménages à cette époque-là. 34,9% d’entre elles ont pu économiser pendant cette période et 37,0% d’entre elles ont dépensé leurs recettes. Alors que 6,0% d’entre elles dépensaient leurs économies, seulement 5,0% d’entre elles empruntaient de l’argent. A en juger par les conditions générales qui prévalaient sur le marché de la nation toute entière à cette époque-là, la communauté vivait assez dans l’aisance. Tableau 7.1 Revenus des Personnes Interrogées au niveau de leurs emplois précédents (exprimés en 000 des cédis)

Moins

de 100

cedis

Entre

100 &

200

Entre

201 &

300

Entre

301 &

400

Entre

401 &

500

Plus

de

500

Perte Ne

s’applique

pas

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67

Principal

e activité

antérieur

e

cedis cedis cedis cedis cedis

Etudiant

1 1 3 1 7 23

11.5

Agriculteur/Pêcheur

25 16 13 1 4 4 7 70

35.0

Professeur/professe

ur au Supérieur

2 2

1.0

Fonctionnaire

1 2 2 2 7

3.5

Commerçant/artisan

/chauffeur

18 8 3 2 5 3 1 5 45

22.5

Travailleur à l’AGC

11 7 6 2 2 3 1 1 33

16.5

Autres (précisez)

3 1 3

1 1 11 20

10.0

Total

colonne

71

30.5

35

17.5

30

15.0

5

2.5

14

7.0

12

6.0

2

1.0

31

15.5

200

100.0

Source : Enquête sur le terrain Niveaux d’Activités économiques des Personnes Interrogées pendant et après la cessation de l’Exploitation minière à ciel ouvert L’exploitation minière et ses services subsidiaires créent normalement des possibilités d’emploi qui devraient avoir un impact positif sur l’économie locale. La population des districts d’Adansi West et d’Amansie East s’attendait à ce qu’il y ait une transformation générale de leur niveau de vie suite à l’introduction des activités minières à ciel ouvert dans cette zone. Ces attentes sont nourries depuis plus d’une décennie et les conditions qui prévalent ne suggèrent pas que ces attentes aient été réalisées. Il y a eu peu de changements au niveau des possibilités d’emplois de la population dues aux licenciements, notamment au sein de l’AGC. Le niveau de satisfaction qu’éprouvaient les personnes interrogées

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en ce qui concerne leurs activités économiques avait baissé. Seulement 38,0% des personnes interrogées pensaient que leurs activités économiques enregistraient des progrès. Toutefois, 55,0% d’entre elles estimaient que leurs affaires ont connu une baisse et 2,0% estimaient qu’aucun changement n’est intervenu au niveau de leurs affaires. Les autres soit travaillaient soit étaient à l’école. Le nombre de gens qui ne bénéficiait d’aucune assistance financière avait accru jusqu’à 92.0%, et parmi les 8,0% qui bénéficiaient d’une assistance, 2,0% d’entre elles recevaient une assistance de la part des institutions financières traditionnelles (les banques) ; 45,0% d’entre elles recevaient des virements des membres de leurs familles, 1,0% empruntait chez les prêteurs sur gages et 1,0% recevait de l’assistance de la part des organisations coopératives. La majorité des personnes interrogées dépendaient d’autres sources. 74,0% d’entre elles étaient soit seules soit en partie responsables des besoins de leurs ménages. Les autres dépendaient essentiellement d’autres personnes. En ce qui concerne les besoins en matière de santé et d’éducation, 80,5% des personnes interrogées ont dit qu’elles en étaient soit seules soit en partie responsables alors que les autres dépendaient essentiellement d’autres personnes. Compte tenu du taux d’inflation élevé enregistré pendant cette période, on s’attendait à ce que le revenu moyen augmente en termes nominaux, mais ceci n’a pu être réalisé. Le pourcentage des gens qui gagnaient moins de 100.000 cédis par mois avait augmenté de 38,5% à 46,0%, et celui des gens qui font des pertes nettes a accru de 1,0% à 4,5%. Le pourcentage des gens qui gagnaient entre 301.000 et 500.000 cédis avait aussi baissé de 13,0% à 10,0%. 17,0% des gens gagnaient entre 100.000 et 200.000 cédis et 14,0% gagnaient entre 200.000 et 300.000 cédis. 8,5% des personnes interrogées n’étaient pas cependant économiquement actives. Ceci se manifeste davantage au niveau de la vie professionnelle des personnes interrogées. Compte tenu des conditions économiques précaires qui prévalaient dans la zone, vivre « au jour le jour » est monté à 66,5%. Il n’est pas surprenant de constater que le pourcentage de ceux qui comptaient sur les prêts est monté à 9,0% alors que le pourcentage de ceux qui dépensaient leurs économies a légèrement baissé à 5,5%. Les autres étaient économiquement actifs. L’analyse montre que la situation économique des personnes interrogées était meilleure avant l’introduction de l’exploitation minière dans la zone. La majorité écrasante des personnes interrogées (69,0%) a confirmé cette observation. Toutefois, le quart d’entre elles (21,0%) n’était pas du même avis.

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Tableau 7.2 : Revenus des Personnes Interrogées de la perspective de leur travail actuel (exprimés en 000 cédis)

Principale

activité

antérieure

Moins

de

100

cedis

Entre

100

&

200

cedis

Entre

201

&

300

cedis

Entre

301

&

400

cedis

Entre

401

&

500

cedis

Plus

de

500

cedis

Perte Ne

s’applique

pas

Etudiant

1 1 2

1,0

Agriculteur/pêcheur

63 17 16 3 6 2 7 3 117

58,5

Professeur/professeur

au supérieur

2 1 1 4

2,0

Fonctionnaire

1 1 2

1,0

Commerçant/artisan/

Chauffeur

23 10 8 1 2 1 1 1 47

23,5

Travailleur à l’AGC

2 2

1,0

Orpailleur

1 1 2,

1,0

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70

Autres (précisez)

6 4 2 1 11 24

2,0

Total

colonne

92

46,0

34

17,0

28

14,0

6

3,0

9

4,5

5

2,5

9

4,6

17

13,3

200

100,0

Source : Enquête sur le terrain, 2002

Connaissances des personnes interrogées sur l’exploitation minière Bien que l’exploitation minière ait commencé il y a plus d’un siècle à Obuasi, l’exploitation minière à ciel ouvert a commencé en 1989 à Sansu et s’est vite développée dans d’autres zones. Il est vraisemblable que la compréhension des particuliers de l’exploitation minière et de ses activités connexes aurait une influence sur leur façon de voir ces activités. Il importait donc de demander aux personnes interrogées comment elles percevaient l’exploitation minière et ces activités connexes. Répondant à la question : Qu’est-ce que c’est l’exploitation minière ?, 73,0% des personnes interrogées ont dit qu’elle concerne l’extraction de minéraux. Le reste (27,0%) y a toutefois répondu de façons diverses. En ce qui concerne le type d’activités minières qui se déroulent actuellement dans les communautés, la réponse donnée était variée. 48,0% des personnes interrogées ont répondu qu’aucune activité minière ne se déroule directement dans leurs communautés, bien que l’AGC entreprenne plusieurs activités connexes (telles que l’agriculture, la construction de digues) dans certaines collectivités. Moins du cinquième des personnes interrogées, à savoir 18,5% et 17,0% ont dit que l’exploitation minière souterraine et à ciel ouvert se déroule dans leurs communautés. 11,5% des personnes interrogées ont dit toutefois que ces deux activités se déroulent dans leurs communautés. Un pour cent des personnes interrogées ne savait pas si l’activité minière se déroulait dans leurs communautés et 3,5% d’entre elles ont donné des réponses diverses. Seulement 0,5% (une personne) a accepté que l’orpaillage se déroulait dans la communauté. La criminalisation de cette activité pourrait être à l’origine de cette réponse. Aux risques et périls de leur vie, un certain nombre de jeunes hommes au chômage sont engagés dans des opérations minières illégales à petite échelle. De peur qu’il y ait des répercussions, ‘l’orpaillage’ est devenu un sujet tabou. Un entretien avec les directeurs politiques des Districts d’Amansie East et d’Adansi West a révélé des points de vue très variés. Alors que l’Assemblée d’Adansi West œuvrait en faveur de la cessation des activités liées à l’exploitation minière à ciel ouvert dans le district, l’Assemblée d’Amansie East encourageait cette activité à Heman et à Krodua. En guise de réponse à la question posée sur les types d’activités minières qui se déroulaient dans la zone au passé, certaines personnes interrogées (11,0) et d’autres (26,0%) respectivement ont dit que l’exploitation minière souterraine et l’exploitation minière à ciel ouvert ont eu lieu dans leurs communautés, alors que 23,5% d’entre elles ont dit que les deux activités ont lieu dans leurs communautés. Un petit nombre (1.0%) ne savait pas si l’activité minière a eu lieu dans leurs communautés au passé, mais un peu

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plus de gens (1,5%) pensaient que ‘l’orpaillage’ se déroulait dans leurs communautés. Trois personnes (1,5%) n’étaient pas sûres en ce qui concerne les types d’activités qui se déroulaient dans la zone au passé. Impact des activités de l’AGC sur la zone d’étude L’extraction de l’or a un effet tant positif que négatif sur les communautés où se déroulent ces activités. Les impacts se font sentir dans le milieu physique, au niveau de la santé des habitants et des moyens d’existence des communautés. Impact de l’exploitation minière sur le milieu physique L’extraction de l’or passe par plusieurs processus qui ont un effet sur les sols, la végétation, l’eau, l’air et les bâtiments. Bref, elle a un impact sur notre milieu physique. L’exploitation minière, les sols et la végétation. Les sols sont un acquis inestimable, car ils constituent un facteur de production essentiel dans le processus de production. Ils peuvent être utilisés de différentes façons, à partir de l’agriculture aux travaux publics. En Afrique, plus de 60,0% de la population sont intimement liés aux sols d’où ils tirent leurs moyens d’existence. L’exploitation minière à Adansi et ses alentours se déroule principalement à travers des méthodes souterraines et à ciel ouvert. Ces deux méthodes ont un effet immense sur les sols et la végétation. Répondant à la question d’évaluer les effets qu’a l’exploitation minière sur les sols dans la zone, une majorité écrasante d’entre elles (92,0%) a dit que l’exploitation minière a eu un effet négatif sur les sols. Toutefois, un petit nombre (6,0%) a exprimé un avis contraire. Ces personnes vivaient dans des communautés où l’exploitation minière se faisait de façon indirecte. Encore un nombre plus petit (2,0%) n’avait aucune idée sur l’impact de l’exploitation minière sur les sols. Les personnes qui pensaient que l’exploitation minière a eu un impact négatif sur les sols ont avancé plusieurs raisons. 26,0% d’entre elles ont répondu que les sols se sont dégradés ; 10,5% ont dit qu’elles sont privées de leurs terres arables et 2,0% des personnes interrogées ont avancé d’autres motifs quant à l’impact que l’exploitation minière a eu sur les terres ; 3,0% d’entre elles ont dit que les activités minières ont détruit les fermes dans leurs communautés et 6,5% n’ont pas pu donner une réponse parce que, selon elles, elles comprenaient mal la question. Le consensus général qui s’est dégagé lors des discussions avec le groupe cible, qui se sont déroulées dans six des communautés a montré aussi que l’exploitation minière a eu un impact négatif sur les terres de la zone. Elles prétendaient que la construction de fossés d’exploration, l’appropriation des terres pour servir de sites de décharge de roches dont on n’a plus besoin, les résidus et les étangs de conservation de cyanure irradié ont contribué à la dégradation des terres. Elles prétendaient que l’exploitation minière à ciel ouvert a beaucoup contribué à l’érosion des terres. Les chefs politiques des districts d’Amansie East et d’Adansi West ont aussi confirmé que l’exploitation minière est à l’origine de la dégradation considérable des terres dans la zone. Sur la base de ces réponses, il s’est avéré nécessaire de s’assurer si l’exploitation minière et ses activités connexes dans la zone avaient privé la population de ses terres cultivées. 86,5% des personnes interrogées ont dit que les gens ont été privés de leurs terres cultivées à la suite des activités minières dans leurs communautés. Une minorité de celles-ci (10,5%) ne croyait pas que l’exploitation minière avait privé les gens de leurs terres arables. Certains aspects de la Loi sur les Minéraux et l’Exploitation minière (PNDCL 153 de 1986, amendée) sont appropriés à ce point. La Section 70 (1), (2) et (3)

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stipule respectivement que « le détenteur d’un droit minier exerce son droit en vertu de cette Loi sous réserve des restrictions ayant trait aux droits relatifs à l’exploitation minière à ciel ouvert comme prescrit par le Ministre ». Les droits accordés dans le cadre d’un droit minier s’appliqueront conformément à la conduite raisonnable et appropriée des opérations concernées, afin qu’elles n’affectent pas trop les intérêts de tout occupant légal des terres pour lesquelles de tels droits ont été accordés. L’occupant légal de toute terre dans une zone pour laquelle un droit minier a été accordé se réservera le droit de faire brouter le bétail sur ces terres ou de cultiver celles-ci dans la mesure où la pâture ou la culture n’affecte pas les opérations minières dans la zone ». Par ailleurs, la Section 71 (1) prévoit que : « le propriétaire ou l’occupant de toute terre qui a fait l’objet d’un droit minier peut introduire une demande auprès du détenteur du droit de compensation pour tout dérangement des droits d’un tel propriétaire et pour tout dommage causé à la surface de la terre, aux bâtiments, aux travaux, ou aux aménagements ou au bétail, aux cultures ou arbres dans la zone de telles opérations minières ». L’exploitation minière à ciel ouvert constitue la technologie de choix dans l’extraction de l’or au cours des dix dernières années dans le monde entier. Au Ghana, toutes les opérations des mines d’or qui existent depuis la promulgation de la Loi sur les minéraux et l’exploitation minière en 1986 se font à ciel ouvert. La technologie de l’exploitation minière à ciel ouvert demande beaucoup plus d’espace que l’exploitation minière souterraine et est donc à l’origine des conflits importants qui ont lieu entre les communautés où s’exercent les activités minières et les sociétés minières. Le dernier conflit qui a eu lieu entre la population d’Akontanse et la Société minière Goldfields (Gh) Limited dans la Région occidentale en est un exemple typique. La société a commencé ses opérations de ‘minage’ même avant que la population d’Akontanse ne soit établie ailleurs ou dédommagée (Asare, 1997). La situation dans les districts d’Amansie East et d’Adanse West n’était pas meilleure. Bien qu’un certain nombre des gens (60,0%) pensent que la population touchée était indemnisée à la suite de la destruction des terres arables et des produits vivriers, ils étaient mécontente des niveaux d’indemnisation. C’était aussi l’avis exprimé par les responsables communautaires. Pendant les discussions axées sur les groupes cibles, il a été révélé qu’après avoir pris possession des terres aux fins d’élevage, de construction de viviers, de plantations de tek et d’exploitation minière à ciel ouvert (qui est interrompu depuis deux ans) à Adaase dans le district d’Adansi West, l’AGC n’a versé aucune indemnisation à la population touchée. Quelques gens ont été toutefois offerts le pétrole lampant et des œufs. A Jimiso, il a été révélé que la construction d’un barrage sur le fleuve Jimi par la société provoquait de temps en temps des inondations qui ont détruit des champs au village. Bien que les communautés aient notifié la société de cette situation, rien n’a été fait pour rectifier celle-ci. Le Tableau 7.3 montre l’idée qu’ont les personnes interrogées à propos de l’indemnisation pour la destruction des champs et des produits vivriers. Tableau 7.3 : Idée qu’ont les personnes interrogées sur l’indemnisation versée aux particuliers touchés

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Fréquence Pourcentage

Valable

Pourcentage Pourcentage

cumulé

Oui 120 60,0 60,0 60,0

Non 59 29,5 29,5 89,5

Ne sais pas 21 10,5 10,5 100,0

Total 200 100,0 100,0

Source : Enquête sur le terrain, 2002 Les sociétés minières acquièrent des droits pour s’engager dans l’exploitation minière à ciel ouvert qui mène au déplacement des communautés de leurs foyers, à la destruction des champs, aux terres de pâturage, en jachère et réservés, ainsi qu’à la contamination des sources et plans d’eau. A la lumière de ce qui précède, et aux vues des terres vastes acquises par la société, il s’est avéré nécessaire de vérifier si l’AGC permettait aux membres de la communauté de cultiver les terres incultes. Ce point de vue était soutenu par le fait que l’accès aux champs était interdit aux membres de la communauté si ces champs se trouvaient à proximité des zones minières. Un peu plus du cinquième des personnes interrogées (22,0%) pensait toutefois que la société permettait aux indigènes de cultiver leurs terres incultes alors que les autres pensaient que la société n’exerçait pas directement ses activités dans leurs communautés ou n’avaient aucune idée sur la question. Il a été constaté que l’exploitation minière à ciel ouvert constitue la plus grande menace à l’agriculture à échelle commerciale et de subsistance au Ghana. Le cacao est aussi important que l’or, sur le plan sa valeur de trésorerie. Le cacao est un investissement à long terme, disposant d’un cycle productif situé entre 40 et 50 ans (Kasanga, 2002). Les plantations de cacao sont souvent intercalées de cultures vivrières aux fins de subsistance et de commerce. Bien qu’il y ait une certaine culture sur brûlis au niveau du défrichement initial de la terre, les dégâts causés à l’environnement sont insignifiants par rapport à ceux causés par l’exploitation minière à ciel ouvert. En 1997, les cultivateurs du cacao à Dunkwa-on-Offin ont été offerts 9.000 cedis comme compensation pour chaque cacaotier détruit. Ce montant était terriblement insuffisant, compte tenu du fait qu’un cacaotier qui porte des fruits pouvait produire un demi sac de fèves chaque saison, qui se vendait à 55.000 cedis à cette époque-là. (Kasanga, 2002). Répondant à la question posée sur l’effet qu’a l’exploitation minière sur la production alimentaire dans les communautés, la plupart des personnes interrogées (90,0%) ont dit que l’exploitation minière a contribué à la baisse de la production alimentaire dans leurs communautés. Cette tendance est également attestée par les augmentations sensibles des prix alimentaires dans la zone. Les deux responsables politiques ont affirmé catégoriquement que l’exploitation minière à ciel ouvert a contribué à la dégradation des sols et a eu un impact négatif sur la production alimentaire dans la zone. Le consensus

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général qui s’est dégagé lors des discussions sur le groupe cible était que l’exploitation minière en général et l’exploitation minière à ciel ouvert en particulier détruisaient les sols. Seulement un petit nombre des personnes interrogées (7,0%) ont dit que l’exploitation minière n’a eu aucun effet sur la production alimentaire. Les autres (3,0%) n’avaient aucune idée si oui ou non l’exploitation minière a eu un effet sur la production alimentaire. En ce qui concerne ce qu’il faut faire pour sauver les sols de la destruction, le consensus général qui s’est dégagé était qu’il faut réduire au minimum l’exploitation minière à ciel ouvert, si l’on ne peut pas l’arrêter complètement, pour sauver les sols de la destruction. Selon les responsables politiques d’alors d’Adansi West, l’AGC a complètement arrêté ses opérations d’exploitation minière à ciel ouvert dans le district. Toutefois, de nouveaux fronts sont en train d’être ouverts à Heman et à Krodua dans le district d’Amansie East. Effet de l’exploitation minière sur les ressources hydriques Les progrès technologiques ont rendu économiquement possible la récupération des minerais de qualité inférieure par des méthodes d’exploitation à ciel ouvert et de lixiviation (cyanure), mais le traitement du minerai par ces méthodes nuit à l’environnement. Il implique la construction d’un barrage de retenu pour retenir le résidu du processus de lixiviation qui exige l’usage de grandes quantités d’eau qui pourraient avoir des effets catastrophiques sur les plans d’eau et la santé de l’homme. La plupart des ruisseaux et rivières dans la zone d’étude avaient été pollués par ces méthodes de traitement de minerai, ce qui empêche les gens vivant dans les communautés d’avoir accès à l’eau. La rivière Fena (Fra) qui prend sa source à partir des collines Akatakyieso et coule à travers la plupart des communautés qui ont fait l’objet de l’étude est menacée à la fois par les opérations minières à ciel ouvert et de lixiviation. La rivière servait de source importante d’eau pour les activités domestiques et commerciales pour un grand nombre de communautés en aval, mais elle a été rendue impropre compte tenu des activités minières. La fuite et le déversement accidentel de cyanure (causés par l’inondation et l’effondrement de barrage), tels que le petit incident qui s’est produit à South Dokyiwa en 1996 et l’incident majeur qui s’est produit à North Dokyiwa en 1996 et en 1998 ont compliqué davantage un problème qui était déjà préoccupant, menant ainsi à l’abandon des villages comme Badukrom, Attakrom et Kronko par les habitants dont les sources d’eau avaient été contaminées. Il importe de noter que la concession minière se situe dans le Bassin du fleuve Offin et le sous-bassin du fleuve Jimi, qui sert de source d’eau pour les habitants d’Obuasi et des villages environnants, dont Jimiso Kakraba. L’écoulement d’effluents de l’usine de traitement de Pompora (PTP) dans la rivière Kwabrafo, un affluent du fleuve Jimi, a contaminé ces rivières et a donc privé les villages et les villes, tels que Sansu, Odumase, Akofuom, Jimiso Kakraba et la communauté en aval, de leur source d’eau potable. La situation n’est pas meilleure dans d’autres communautés de la zone. Ceci a été confirmé par les gens de la localité, les assemblées des districts et les dirigeants des communautés. Répondant au questionnaire sur l’effet qu’a eu l’exploitation minière sur les plans d’eau dans la zone, la majorité des personnes interrogées (93,0%) ont dit que l’exploitation minière a pollué les plans d’eau dans leurs communautés, alors qu’un petit nombre d’entre elles (6,0%) ont exprimé un avis contraire. En ce qui concerne l’eau potable,

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79,0% des personnes interrogées pensaient que l’exploitation minière avait eu un effet négatif sur cette source de moyens d’existence. 21,0% des personnes interrogées pensaient toutefois que l’activité minière n’a eu aucun effet sur leur source d’eau potable ; il s’agit principalement de gens qui vivent dans les communautés urbaines, telles qu’Obuasi, Anyinam et Akrofuom, qui ont accès à l’eau du robinet. Il était effrayant de constater que 71,0% des personnes interrogées ne pouvaient pas boire à partir de leurs sources traditionnelles d’eau (ruisseaux et rivières) à cause du fait que ces sources sont polluées. Quelques 3,5% des personnes interrogées continuent à boire à partir de ces sources polluées parce qu’elles disent qu’il n’y a pas d’autres sources d’eau potable. Concernant si oui ou non l’exploitation minière a eu un effet quelconque sur l’usage de l’eau à d’autres fins, 85,5% des personnes interrogées croyaient que l’exploitation minière a un impact alors que 14,0% ont exprimé un avis contraire. Dans le souci de s’assurer des activités spécifiques qui avaient été touchées, 43,5% des personnes interrogées ont mentionné les activités agricoles. 5,5% d’entre elles ont indiqué que la pêche dans les rivières et les ruisseaux est devenue caduque, car la plupart des rivières dans leurs communautés sont soit mortes soit se sont desséchées. 39,5% ont avancé diverses raisons. Les autres ont dit que l’exploitation minière n’avait pas eu un effet sur les plans d’eau. Répondant à la question de savoir quelles mesures de redressement ont été mises en place par l’AGC, 45,5% des personnes interrogées ont dit que la société avait foré des puits en faveur des communautés, bien que celles-ci estiment que le nombre de puits est insuffisant. La société avait apparemment foré les puits après que les communautés ont persévéré dans leur demande. Quelques-unes des personnes interrogées (9,5%) ont dit que leurs communautés recevaient de l’eau grâce aux services des camions-citernes, mais ces services n’ont duré que deux semaines. Un certain nombre des personnes interrogées (35,0%) ont dit toutefois que leurs communautés n’avaient rien reçu de la société sur le plan de l’approvisionnement en eau. Un petit pourcentage (7,0%) n’a pas répondu à cette question. Un exemple du refus de la société de répondre aux plaintes formulées par les communautés sur le plan de la pollution de leurs sources d’eau était le cas de Hia No.1 et 2. Le Comité administratif avait informé par lettre le Directeur de l’AGC à cette époque-là de la pollution de la rivière Fena, l’unique source d’eau potable. Selon la lettre, chaque fois que l’AGC nettoyait ses pipelines à Odaso, l’eau sale, déversée accidentellement aux débouchés près de Mile 9 et d’Ewiase, est entrée dans la rivière Asuokokoo près de Mile 9 et dans la rivière Fena près d’Ewiase, privant ainsi tous les villages en aval de la rivière Fena d’accès à l’eau, à savoir Hia, Ewiase, Ankaako, Fenaso et Faaman. La lettre a aussi rapporté que la construction d’un barrage sur la rivière Fena en amont près d’Anynkyirem pour le vivier de la société avait mené au sèchement de la rivière plut tôt que d’habitude pendant la saison sèche. La population a donc demandé à la société de l’aider à construire des puits. Après une attente de huit mois sans réponse, la population a envoyé un rappel en date du 19 juillet 1996 sur leur sort. En guise de réponse, toutefois, la société s’est dissociée de la pollution de la rivière. Selon elle, une analyse de laboratoire d’échantillon d’eau prélevé de la rivière, entreprise le 14 août 1996 a révélé que les activités de la société n’avaient pas pollué la rivière. Elle a dit que la qualité d’eau

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de la rivière Fena en aval de la soupape d’écoulement s’est avérée en fait meilleure que l’eau en amont sur le plan de la turbidité et de ses niveaux de matières solides suspendues, ce qui confirme ainsi que les activités de la société n’avaient eu aucun impact négatif sur la rivière. La lettre a toutefois indiqué que la société avait installé un nouvel équipement à la station de pompage à Odaso qui permettrait l’opération de pompage en une seule fois à partir de la station de pompage à l’usine de traitement sans ouvrir les soupapes d’écoulement le long de la route. La société croit que le nouveau système empêchera tout déversement d’eau sale dans le milieu pendant le ‘pompage’ La lettre a indiqué en outre que la société ne pouvait donc pas consentir à la demande d’assurer une autre source d’approvisionnement en eau pour la population de Hia. Il y a un certain nombre de questions pertinentes qui méritent un commentaire. D’abord, la période entre le temps de la pollution et le temps de l’essai est assez longue. En deuxième lieu, l’essai a été entrepris par une société qui s’intéresse à la question. Le dernier point fascinant est que s’il n’y a pas de pollution, pourquoi la société a-t-elle décidé d’introduire un nouveau système ? Il convient aussi de rappeler que la même rivière Fena était polluée par une fuite de cyanure près de Ntonsua à environ trois kilomètres de Hia en 1988, et la population a écrit à l’AGC le 25 mai 1998 pour demander la construction de puits forés à l’eau. La société a plutôt choisi d’assurer des services de camions-citernes aux deux communautés, à savoir Hia No. 1 et 2 et à toute une série de communautés touchées pendant deux semaines. Un autre exemple concernait la construction du barrage de Jimiso à Jimiso Kakraba. Avant la construction du barrage, la population de Jimiso Kakraba a adressé une pétition au ministre des terres et des ressources naturelles contre la construction du barrage sur la base de leurs craintes selon lesquelles le barrage provoquerait des inondations dans leurs communautés s’il déborde. Lorsque l’attention de la société a été attirée sur la pétition, elle a répondu dans une lettre signée par la direction de la société, en assurant le chef traditionnel (Odikro) et ses collaborateurs que le barrage n’inonderait pas le village. La lettre a en outre constaté que, au cas où leurs terres agricoles seraient inondées, la société dédommagerait les agriculteurs touchés, y compris la mise à disposition de terres arables, le cas échéant. De plus, la population a été assurée que s’il s’avérait nécessaire un jour d’établir ailleurs la communauté (lequel événement est peu probable), la société s’en chargerait. Malheureusement, le jeu de probabilités de la société n’a pas marché en sa faveur, car le barrage a inondé la zone deux ou trois fois, menant à la destruction de terres arables et laissant dans son sillage une mauvaise odeur. Il a servi aussi de zone de reproduction de moustiques et de reptiles. En guise de réaction, la population a manifesté pour faire connaître son mécontentement ; ce qui a abouti à une réunion entre la communauté et la société le 26 janvier 1998. La société a promis, entre autres, de désinfecter régulièrement par fumigation le village, d’indemniser les agriculteurs pour les cultures détruites et de fournir aux communautés des puits forés à eau mécanisés. La fumigation n’a pas duré, alors que les autres promesses n’avaient pas encore été tenues au moment de l’étude. Le barrage pose toujours un risque pour la santé des membres de la communauté, bien que les représentants de la communauté et de la société continuent à tenir des réunions.

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Il serait utile à ce point d’examiner un événement qui s’est produit en Papouasie Nouvelle-Guinée (PNG). Brokin Hill Proprietary Limited (BHP), opérateurs de la mine d’OK Tedi, a commencé la production en 1984 et en 1989. L’impact de la production sur la rivière OK Tedi dans la Province occidentale avait eu un effet négatif sur la capacité des riverains de produire assez de denrées alimentaires. Stuart Kirsch, anthropologue, a mené une étude d’impact social en 1991, étude qui a montré que la dégradation écologique provoquée par l’exploitation minière cause des privations énormes en aval, et pourtant les opérateurs de la mine avaient refusé de trouver une solution au problème, à savoir les déchets de la mine, ce qui a abouti à une poursuite judiciaire qui a été plus tard réglée à l’amiable en 1996 pour un montant approximatif de 500$ millions en guise d’indemnisation et à un engagement de la part de la société de résoudre le problème de déchets miniers. Sur la base du rapport présenté à l’issue d’une étude écologique en juin 1999, BHP a annoncé en août 1999 qu’elle croyait que les activités de la mine étaient incompatibles avec ses valeurs environnementales. Le problème qui se posait était s’il fallait poursuivre les activités à la mine ou fermer celle-ci. Compte tenu du volume de déchets qui est déjà dans la rivière et de l’érosion continue provoquée par les tas de roches rejetés qui se trouvent adjacentes à la mine dans les montagnes, le problème s’aggravera sûrement au cours des quarante prochaines années. Il a en outre souligné le fait qu’il y aurait un effet d’entraînement au fur et à mesure que les déchets déposés déjà dans la rivière se déplacent petit à petit en aval au fil du temps. La situation écologique qui a fait l’objet d’examen dans l’exemple cité plus haut est semblable à celle qui prévaut à Adansi West et Adansi East. Déjà, il y a eu des conflits/confrontations entre la population et l’AGC à propos du problème d’eau polluée. Les enjeux sociaux, économiques et politiques de tels conflits pourraient être dévastateurs. Il est donc préoccupant de noter que seulement 14,5% des personnes interrogées estimaient que la société a réagi promptement aux urgences causées par les activités minières de l’AGC. Un pourcentage important (31,5%) estimait que la société ne se prononçait pas dans de telles situations, alors que 18,% des personnes interrogées y répondraient mais seulement après une longue lutte. Ceci n’était pas toutefois applicable à 35,5% des personnes interrogées. Exploitation minière et la pollution de l’air La pollution de l’air qui résulte de l’exploitation minière et de ses activités connexes, se manifestent sous différentes formes comme grains de poussière, fumée noire, mauvaise odeur et autres formes de produits chimiques. En guise de réponse à la question de savoir si les activités de la société ont contribué à la pollution de l’air dans les communautés, la grande majorité des personnes interrogées (70,0%) ont répondu dans l’affirmative alors que la cinquième a exprimé un avis contraire. Les 8% qui restent n’avaient aucune idée sur la question. En guise de réponse à la question de connaître les éléments qui constituent la pollution de l’air dans leurs communautés, 32,5% des personnes interrogées ont mentionné la poussière ; 19,0% d’entre elles ont mentionné le déversement de produits chimiques et 12,0% ont estimé que la pollution est provoquée par la mauvaise odeur dans l’atmosphère. Un petit nombre (4,5%) ont dit qu’il s’agit de l’émission de la fumée par l’AGC. Des particules dangereuses qui flottent dans l’air sont généralement créées par des activités telles que le déblaiement des sites, la construction de routes, le forage et le

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minage à ciel ouvert, le dégagement de la couche arable et le déversement, le chargement et le transport, le dégagement, la manutention des déchets de minerais et de roches et le broyage des tas. Les particules dangereuses qui préoccupent l’attention des gens de la zone comprennent l’anhydride sulfureux, le dioxyde d’azote, l’oxyde de carbone et la fumée noire. Il a été prouvé que la poussière qui se dégage de l’extraction de l’or constitue la cause première de la silicose et de la silicose-tuberculose à cause de la teneur élevée de silice. Des particules minuscules de poussière de moins de 10 microns sont assez petites, permettant ainsi la pénétration profonde dans les poumons. Toutes les poussières d’une telle finesse exposées à un niveau élevé constituent un risque pour la santé ; elles peuvent causer plusieurs maladies et troubles respiratoires (Akabzaa, 2000). Le transport de minerais, de déchets de roche et les travaux de construction liés aux activités minières sont une source de pollution causée par la poussière à Sansu, Anyinam et aux milieux environnants. Herman et Krodua à Amansie East où l’exploitation minière à ciel ouvert se développe sont des exemples frappants des lieux où la poussière pose un problème sérieux. Toutes les discussions qui impliquaient les groupes cibles dans six communautés ont mis l’accent sur ce problème. Un autre problème préoccupant concerne l’émission de fumée noire épaisse dans l’atmosphère. L’Usine de Traitement de Pompora et les usines de traitement de sulfure sont des sources principales de fumée noire épaisse à Sansu, Anyinam et Obuasi. Selon la population, ces usines de traitement dégagent une mauvaise odeur dans l’atmosphère pendant la nuit, ce qui gêne beaucoup la population. Du point de vue de la population, la société ne réagissait pas de façon appropriée à ces problèmes ; 64,0% des personnes interrogées ont dit que la société n’avait rien fait pour résoudre ces problèmes. Un petit nombre d’entre elles (2,5%) a dit que la société a mis fin à des activités spécifiques lorsqu’elle s’est rendue compte que ces activités avaient un impact négatif sur l’atmosphère. Les enjeux sanitaires de l’exploitation minière Le minage dont la société se sert pour excaver les roches qui contiennent les minéraux engendre le bruit et la vibration. La poussière se retrouve finalement comme des particules dans l’air et dans l’eau. Les processus employés dans l’extraction de l’or à partir de roches, en particulier la méthode de lixiviation, impliquent l’utilisation de produits chimiques toxiques, tels que le cyanure. L’utilisation de cyanure facilite la lixiviation et la distribution de métaux toxiques, tels que l’arsenic et d’autres métaux lourds. De plus, les grands cratères créés par les activités minières à ciel ouvert servent de zones de reproduction de moustiques. C’est dans ce contexte qu’il s’est avéré nécessaire de s’assurer des idées qu’ont les communautés sur les enjeux sanitaires de l’exploitation minière. Une majorité importante des personnes interrogées (69,5%) ont dit qu’elles pensaient que l’incidence élevée des maladies spécifiques, telles que le paludisme, la bilharziose, les problèmes oculaires et les maladies de la peau dans leurs communautés était due aux activités liées à l’exploitation minière. Seulement 8,5% d’entre elles ne croyaient pas que l’exploitation minière et ses activités connexes étaient directement liées aux maladies spécifiques dans leurs communautés. Ces réponses manquent de justification scientifique, mais on ne peut pas les ignorer, car des incidents spécifiques et d’autres informations recueillies attestent que les activités minières posent de graves risques de santé à

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certaines communautés dans les districts. Il existe de grands fossés dans des villages comme Sansu, Akatakyieso, Ankaako, Fenaso et Amamom qui servent de zones de reproduction pour les moustiques. Ces fossés étaient créés lorsque l’AGC a entrepris une opération d’exploration en vie de l’exploitation minière à ciel ouvert dans ces zones. Il n’est pas surprenant de constater que l’incidence de malaria dans ces communautés est très élevée. De plus, le barrage situé à Jimiso Kakraba est sensé être à l’origine de l’incidence de plus en plus élevée de malaria, de bilharziose et d’onchocercose parmi la population. Le barrage sert de réservoir pour les eaux usées générées par les usines de traitement de l’AGC. Il y a des poteaux indicateurs qui informent la population de ne pas boire, nager ou même mettre les pieds dans l’eau. Cependant, le barrage déborde fréquemment ses rives dans le village. Pendant l’enquête sur le terrain en juillet 2002, le barrage avait débordé ses rives et la plupart des champs dans la communauté se sont transformés en marécages. A part le fait que la situation pose de graves problèmes de santé pour la communauté, elle avait aussi mené à une augmentation du nombre de reptiles (serpents et crocodiles) et à l’émission de mauvaise odeur dans la communauté. Rien n’a été fait à propos de l’inondation qui a détruit leurs champs et causé d’autres risques de santé. Pour réduire l’incidence du paludisme dans la zone, l’AGC a eu à recourir fréquemment à la fumigation de la communauté. Cette opération était toutefois de courte durée. En 1998, il y a eu deux déversements accidentels majeurs à partir des installations de l’AGC. Les deux pannes constatées au niveau de l’étang de cyanure ont eu un impact considérable sur les communautés situées en aval de l’étang. Cette situation a eu un impact direct sur des communautés de Dokyiwa, Supu, Kwame Tawia, Kyekye et Atonkesu. Les déversements accidentels ont créé de graves problèmes de déchets pour ces communautés. La société a fait construire deux puits forés à eau pour les communautés ; toutefois, ceux-ci n’ont pas répondu aux attentes du grand nombre de communautés, et de nombreuses gens ont eu recours à l’usage de l’eau des ruisseaux pollués. L’eau a eu un effet négatif sur la plupart des terres arables et cultures vivrières et l’odeur nauséabonde qui se dégageait de l’étang était dégoûtante. Il y aurait eu des cas où des gens sont morts soit pour avoir bu de l’eau soit pour avoir mangé du poisson provenant du ruisseau. Dix-huit décès ont été enregistrés à Dokyiwa de janvier à août 2002. La population croit fermement que le nombre croissant de décès dans leurs communautés était dû principalement aux activités minières, en particulier la construction de l’étang pour endiguer le cyanure. La population a demandé que des enquêtes soient menées à ce sujet. Les communautés ont entrepris plusieurs démarches pour que la question soit examinée. La prévalence des maladies sexuellement transmissibles (MST), en particulier le VIH/SIDA, s’accentue dans les communautés. Ceci, selon la population, était dû principalement au niveau élevé d’immigration vers la zone en quête d’emploi et d’autres affaires. Un autre groupe de personnes qui contribue à cette menace est les « orpailleurs ». Dans l’enquête, 20,0% des personnes interrogées pensaient que le VIH/SIDA constitue un problème dans leurs communautés. 33,0% d’entre elles n’étaient pas du même avis et les 47,0% qui restent ne savaient pas si cela constitue un problème ou non. Presque la moitié (47,5%) des personnes interrogées croyait que l’incidence élevée du VIH/SIDA dans la zone était due essentiellement aux activités minières, mais

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6,0% d’entre elles ont exprimé un avis contraire. Les autres (48,0%) n’avaient aucune idée sur la question. Dans une interview, le Responsable de la Planification du District d’Amansie East a fait remarquer que le développement de nouvelles mines à ciel ouvert dans le district, venant en plus de la construction de routes, a fait venir des ouvriers sans travail fixe dans le district. Les activités itinérantes favorisent la prostitution. Reconnaissant que ces activités posent un risque pour eux, les deux districts ont mis sur pied des comités d’éducation sur le VIH/SIDA. L’Initiative de Réponse du District collabore avec les ONG du District en vue de mener des campagnes pour éduquer la population sur la prévention du SIDA. Quant aux types d’activités minières qu’elles associent avec le VIH/SIDA, 19,5% des personnes interrogées pensaient que les « orpailleurs » étaient majoritairement coupables. Cet avis est aussi exprimé par de nombreuses gens dans les communautés où l’exploitation minière a lieu. 12,9% des personnes interrogées associaient le VIH/SIDA avec l’exploitation minière à grande échelle. En ce qui concerne l’accès aux installations sanitaires, un peu plus du tiers (31,5%) des personnes interrogées ont dit que leurs communautés disposaient de centres ou postes médicaux, alors que les autres 68,5% ont dit qu’elles n’en disposaient pas. Puisque la majorité des communautés ne disposaient pas de centres ou postes médicaux, il s’est avéré nécessaire de déterminer la distance que les gens devaient couvrir avant d’atteindre une infrastructure médicale. 34,5% du nombre devaient couvrir entre cinq et huit kilomètres avant d’y arriver. Seulement quelques gens (8,5% des personnes interrogées) voyageaient moins de cinq kilomètres avant d’avoir accès aux soins médicaux, alors que les autres devaient voyager plus de huit kilomètres pour y avoir accès. Exploitation minière et Déplacement Les mines d’or attirent en particulier ceux qui espèrent avoir une percée dans la vie. Dans leur quête d’avoir une vie meilleure, de nombreuses gens au chômage, généralement constitués de jeunes venant des communautés situées près des sites miniers, se déplacent dans les villes minières. Malheureusement, ils sont souvent incapables d’obtenir les emplois dont ils rêvent et ils recourent à l’orpaillage ou à la criminalité pure et simple. La population d’Obuasi, par exemple, a augmenté considérablement à cause des activités minières dans la municipalité. Cette augmentation du nombre de la population est due en partie au déplacement croissant de la population des communautés que l’on peut attribuer soit à la pollution de l’eau soit à la destruction des terres. Un certain nombre de jeunes gens n’ont pas bénéficié du programme visant à relocaliser la population à New Bidiem, parce qu’ils n’avaient pas de résidence permanente. De plus, la mauvaise condition dans laquelle se trouvent les terres et la pollution des plans d’eau dans certaines communautés ont aussi obligé les jeunes qui autrement auraient dû se lancer dans l’agriculture à quitter leurs communautés. Ce serait un des facteurs qui ont contribué à la pénurie de produits vivriers et aux prix élevés qui les accompagnent dans certaines communautés. La pollution a aussi privé les gens d’avoir accès à l’eau et aux terres arables. Par rapport à d’autres villes au Ghana, le coût de la vie à Obuasi est très élevé. Les grandes fluctuations au niveau des revenus à Obuasi sont parmi les facteurs qui sont à l’origine du coût élevé de la vie. Les mineurs sont parmi les travailleurs dont le traitement est le plus élevé au Ghana. Les travailleurs expatriés sont accordés des salaires qui sont concurrentiels au niveau international et ils vivent avec des groupes à faible revenu, y

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compris les personnes déplacées. Le scénario créé signifie que les pratiques de détermination des prix seront défavorables aux gens qui se trouvent dans la tranche à faible revenu. Cette évolution a eu un impact négatif sur la production alimentaire dans la zone. Ceci a été confirmé par 87,0% des personnes interrogées. Avant que les activités minières ne commencent, Obuasi et ses alentours étaient parmi les principales villes productrices de denrées alimentaires dans la région d’Ashanti. La zone était parmi les principaux producteurs d’agrumes de qualité dans le pays. Ceci n’est pas le cas. Les agriculteurs se plaignent maintenant du fait que leurs oranges sont entourées de taches et elles ne sont pas aussi douces qu’avant. Programme de Relocalisation de la Population de New Bidiem La communauté de Bidiem se trouvait au début à 300 mètres de Sansu. C’était un petit village où l’activité principale était l’agriculture. La communauté disposait d’un certain nombre de ruisseaux et de rivières qui servaient de lieux de pêche et de source d’alimentation et de revenu. Les gens chassaient aussi le gibier. La plupart d’entre eux vivaient dans des maisons de terre et puisaient de l’eau à partir des ruisseaux et rivières. Puisque Sansu était si près, ils n’avaient aucun problème à envoyer leurs enfants à l’école. Ils ont dit qu’ils étaient contents de leurs conditions de vie jusqu’au moment où la société les ont informés de son programme de relocalisation. L’AGC s’était rendue compte du potentiel de production d’or dans la zone et avait décidé de relocaliser la population sur une parcelle de terre appartenant au chef traditionnel d’Edubiase près de Nyamso. Le chef traditionnel de cette époque-là, actuellement handicapé, avec le comité des jeunes du village, a rencontré les représentants de l’AGC et de l’Assemblée pour examiner la question. Ils ont convenu que des maisons, dotées du même nombre de chambres, comme stipulé dans l’ancien accord, devraient être construites. De plus, une école, un centre médical et un marché devaient aussi être construits dans la nouvelle communauté qui disposerait de l’énergie électrique, de l’eau potable, des toilettes, des routes en bon état et d’un bon système d’égouts. Les gens dont les terres étaient affectées seraient indemnisés et la population toute entière devait bénéficier d’une assistance financière de la part de la société pendant les quatre années à venir. Sur la base de cet accord oral, la société a fait construire 101 unités de logement, allant d’une unité à une chambre à une unité à dix chambres. Elle a ajouté deux puits forés et quatre toilettes publiques. La société a ensuite informé la population de s’installer dans la nouvelle communauté. La population, soupçonnant qu’il y avait quelque chose de louche, a décidé au début de ne pas s’installer dans la nouvelle communauté jusqu’à ce que toutes les infrastructures promises soient mises en place. Selon elle, la société a dit aux gens que des voleurs étaient en train de voler leurs biens à la nouvelle communauté ; c’est ainsi qu’ils ont déménagé de Old Bidiem pour s’installer à New Bidiem le 27 avril, 1996 sur la base d’un accord selon lequel toutes les autres infrastructures promises seront assurées en temps utile. Les membres de la communauté étaient toutefois stupéfaits lorsqu’ils ont reçu des montants aussi insignifiants que 25.000 cedis comme indemnisation pour leurs ménages et champs dont ils ont dépendu toute leur vie. Selon eux, le montant le plus élevé accordé était de 150.000 cedis. Leurs problèmes étaient compliqués par le fait que leurs nouvelles habitations ne disposaient pas de terres arables. Les gens dont les champs n’étaient pas

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touchés ne pouvaient pas poursuivre leurs activités agricoles à cause de la distance de leurs nouvelles habitations jusqu’à leurs champs, et des obstacles créés par les tas de sable appartenant à la société. Une vieille femme a souligné ce point lorsqu’elle a regretté que sa famille puisse mourir de faim parce qu’elle ne pouvait plus grimper le tas de sable pour arriver à son champs et qu’elle ne disposait pas d’autres sources de revenu. Ceux qui avaient la force de marcher de longues distances étaient empêchés de se rendre à leurs champs parce que la société craignait que les pièces qui contiennent l’or puissent y être volées. La population s’est sentie flouée parce que les infrastructures additionnelles n’ont pas été mises en place dans la communauté au moment de l’enquête. L’école, le centre médical et le marché n’ont pas été construits. Les membres de la communauté ont fait remarquer que la population de Sansu disposait de l’énergie électrique et de l’eau du robinet. Selon eux, cela signifiait qu’ils auraient bénéficié de ces installations s’ils étaient restés dans les anciennes communautés, étant donné que des promesses ont été faites dans ce sens aux membres de la communauté et à la population de Sansu en même temps. Pour empirer la situation, le chef traditionnel d’Edubiase, Nana Aguashie Ababio II, propriétaire des terres sur lesquelles ils habitent actuellement, leur avait demandé de se joindre à un village voisin qui s’appelle Nyamso. Ils prétendaient qu’ils ne pouvaient pas envoyer leurs enfants à l’école parce que la communauté ne disposait pas d’école. Ils prétendaient aussi que les nouvelles maisons étaient de qualité inférieure. Deux membres de la communauté, Samuel Gyekyi Bioh et Akwasi Antwi, prétendaient que leur maison avec sept chambres s’était écroulée parce qu’elle était mal construite. D’autres se plaignaient aussi de fissures dans leurs maisons. Ce qui a rendu pire la situation était les conditions économiques dures dans la communauté. Toutefois, la promesse d’assistance financière n’a pas encore été tenue. Rien ne semblait marcher dans la communauté ; seulement un des puits forés fonctionnait, alors que toutes les quatre toilettes publiques se trouvaient dans une seule zone de la communauté. Ces conditions économiques précaires les ont obligés à retourner à la société, mais à leur grande consternation, on leur a dit qu’ils ne possédaient d’aucuns documents qui prouvaient leurs revendications. Le chef traditionnel qui avait beaucoup contribué aux négociations était immobilisé et grabataire. Ceux qui étaient assez forts avaient commencé de vendre leurs maisons pour pouvoir migrer. Les personnes âgées n’avaient pas d’option que de rester dans leur nouvel environnement où les conditions étaient dures. L’exploitation minière et le problème de villages morts Les pannes enregistrées au niveau des barrages réservés au cyanure appauvri à Dokyiwa en 1996 et en 1998 ont obligé les communautés, y compris Badukrom, Atakrom, et Kronko, à abandonner leurs communautés qui se sont transformées en villages morts. Il existe aussi une menace imminente qui n’a pas encore attiré l’attention de beaucoup de gens ; que deviendraient les communautés minières une fois les mines cesseraient de fonctionner ? Est-ce que les gens vont pouvoir récupérer leurs terres dans des conditions qui leur permettraient de les cultiver, étant donné les effets dévastateurs qu’a eus l’exploitation minière sur ces terres ? Ceci constitue toutefois un sujet de préoccupation pour la grande majorité de la population de la zone.

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Bien que l’exploitation minière ait fait beaucoup de mal, la population ne pouvait pas imaginer la vie qu’elle aurait menée sans la Société. Les gens prétendent que leurs communautés se sont développées et se sont adaptées aux stratégies de la vie dictées par l’exploitation minière et qu’il sera difficile d’imaginer comment certaines communautés pourraient s’adapter facilement à d’autres formes de vie si les mines cessaient de fonctionner. Compte tenu de ce qui précède, beaucoup de gens aimeraient que l’exploitation minière se poursuive dans leurs communautés, beaucoup de gens aimeraient que l’exploitation minière se poursuive dans leurs communautés. Quelques 65,0% des personnes interrogées ont soutenu l’idée selon laquelle l’exploitation minière doit se poursuivre dans leurs communautés, alors que 29,0% ont exprimé un avis contraire. Cette crainte est exprimée dans le contexte de situations semblables dans deux communautés minières à Aboso et à Mempesa dans la Région occidentale, communautés qui ont connu un essor minier au cours des années 40. Les mines étaient toutefois fermées en 1949. Selon Songsore et al (1944), Mempesa a cessé d’exister alors que la population d’Aboso est réduite à la moitié. De 1948 à 1984, la population d’Aboso a baissé de 9.966 à 4.666 alors que la population de Tarkwa, une autre ville d’extraction d’or, a augmenté de 7.805 à 22.107. De nombreuses gens croient qu’Aboso aurait été aussi une communauté morte n’eût été la verrerie qui générait l’emploi pour environ 300 individus. Le redéploiement se poursuit au niveau de la Société. En juillet 1999, la Société a licencié plus de 2.000 travailleurs. Un tel déploiement de plus en plus répandu a un effet disproportionné sur les ouvriers dont la plupart sont originaires des villages environnants. Conflits entre la Société et les mineurs locaux à petite échelle L’orpaillage, comme indiqué auparavant, remonte à une époque qui a précédé l’exploitation minière formelle au Ghana, y compris la zone d’étude. Cette activité s’est poursuivie de façon illégale même après que la zone a été acquise aux fins d’exploitation minière formelle. L’activité minière illégale (‘orpaillage’) s’est intensifiée en particulier dans la zone d’Obuasi à la suite de la privatisation de l’AGC et du licenciement ultérieur en masse de ses travailleurs. Puisque toute la zone d’Obuasi a été acquise par l’AGC, les orpailleurs, selon la loi, empiètent sur le bien de l’AGC. Toutefois, la société a adopté des méthodes sévères pour défendre ses terres et ceci a empiré ses relations avec les communautés locales, en particulier les jeunes. A titre d’exemple, les bandes d’orpailleurs ont envahi les mines à ciel ouvert de la Société, se dérobant souvent aux agents de sécurité de la Société pour voler du minerai d’or des mines. Quand l’occasion se présentait, la Société demandait de l’aide auprès de la police et des militaires. Malheureusement, il y a eu des pertes en vies humaines lors des affrontements ultérieurs. La Société aurait importé des chiens de garde de l’Afrique du Sud pour éviter ces mineurs illégaux. Les agents de sécurité de la Société ont été accusés de désinvolture et de barbarisme au niveau de l’usage de ces chiens contre les ‘orpailleurs’ et même contre les agriculteurs innocents de la zone. Des cas de décès et d’attaques brutales par ces chiens contre les villageois ont été documentés (Rapport de WACAM, 2003). Les jeunes gens ont raconté des histoires atroces qui se sont produites dans certaines communautés où les agents de sécurité des mines ont permis que les chiens mangent les orpailleurs attrapés dans les concessions de la Société. Une soi-disant victime qui a fait l’objet de brutalités perpétrées par les agents de sécurité de l’AGC a dit

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à l’équipe de recherche que plus de dix personnes vivant dans les communautés ont trouvé la mort à l’issue de telles attaques. Dans un cas spécifique, un soi-disant jeune orpailleur a été attaqué par les chiens des agents de sécurité des mines, et ses parties intimes ont été en partie dévorées. Il était par la suite hospitalisé au Centre Hospitalier Universitaire à Kumasi. Malheureusement, il n’était pas possible de vérifier la version de la Société, car ses représentants n’ont pas répondu au questionnaire qui leur a été adressé ; ces représentants n’ont pas non plus offert à l’équipe l’opportunité de les interviewer. De nombreuses plaintes ont été formulées, selon lesquelles l’AGC dispose de cellules de sécurité privée sur les lieux d’opération, ce qui va à l’encontre de la loi ghanéenne ; les soi-disant orpailleurs sont généralement détenus et torturés dans ces cellules pendant des jours. La police a admis que ces cellules existent et fonctionnent de façon illégale, et qu’elle fait de son mieux pour que la société mette fin à de tels actes illégaux. Conclusions et Recommandations Conclusions

1. La mine d’Obuasi représente soixante pour cent de l’ensemble de la production de l’or au Ghana. C’est la première entreprise minière (industrielle) génératrice de devises étrangères brutes dans le pays. La croissance et le développement d’Obuasi sont liés à la mine. Obuasi et ses alentours font partie intégrale de la grande concession de prospection d’Obuasi de l’AGC, concession qui couvre une superficie d’environ 150 km2.

2. A part les opérations de l’AGC, il n’y a pas d’autres activités minières de grande envergure dans la zone. Toutefois, l’extraction de l’or artisanale qui a précédé l’extraction de l’or mécanisée de plus de cinq cents ans se poursuit toujours, bien que cette activité soit illégale étant donné que toute la zone appartient à l’AGC.

3. La pratique de l’exploitation minière illégale à petite échelle est sensé poser une menace grave aux opérations de l’AGC et il y a des conflits incessants qui opposent ces mineurs aux agents de sécurité. Des méthodes autoritaires et barbares sont souvent appliquées par les agents de sécurité de l’AGC pour éviter ces mineurs illégaux. L’incidence des brutalités perpétrées contre les soi-disant mineurs illégaux devient de plus en plus répandue et pourrait constituer le meilleur moyen de tomber dans des troubles sociaux graves.

4. L’histoire de cette société qui avait joué un rôle prépondérant dans le secteur minier au Ghana est longue et variée. Elle s’est développée à partir d’une petite opération qui appartenait à des marchands locaux en une société internationale dont les biens se trouvent partout en Afrique. La société a connu une série de turbulence : de la résistance de la population locale et du Royaume d’Ashanti à la domination européenne ; des conflits graves qui opposaient la société aux mineurs locaux dont les opérations étaient rendues illégales par les autorités

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coloniales et ultérieurement par le fait que toute la zone en question est devenue une propriété privée à la suite de l’octroi officiel d’un permis de prospection à l’AGC ; mouvement de grève des travailleurs ; ingérence politique et revers économiques qui résultent de certaines décisions économiques prises par la direction, en particulier concernant sa politique de couverture de risques.

5. La période prolongée (plus de cent ans) au cours de laquelle l’exploitation minière souterraine a eu lieu et les opérations plus récentes de grande envergure d’exploitation à ciel ouvert ont créé une source majeure de pollution de l’eau de surface et souterraine.

6. La plupart des communautés se trouvent en aval des zones où est située la grande partie des activités de l’AGC (exploitation à ciel ouvert, activités de traitement d’or ainsi que des puits de retenu). A la suite du fait que les produits polluants se répandent en dehors des sites, les activités de la société ont eu un impact négatif sur la plupart de ces communautés, bien que l’exploitation minière ne se soit pas déroulée dans ces communautés.

7. Les études de qualité d’eau, l’analyse des sédiments d’eau et des fruits dans ces communautés ont révélé des concentrations anormalement élevées de divers métaux lourds et d’autres polluants qui caractérisent les zones où se sont déroulées les activités minières dans le passé (par exemple Sansu).

8. L’exploitation minière et ses activités connexes à Obuasi et ses alentours ont attiré beaucoup de gens dans cette zone, ce qui a fait augmenter la population. De plus, le déplacement de plus en plus répandu des communautés, soit dû à la pollution des sources d’eau soit à la destruction des terres, a eu comme conséquence la migration des jeunes au chômage à Obuasi et à d’autres grandes villes de la zone. Les régions en question font face aussi à de nombreux problèmes parce que les jeunes pleins d’énergie, qui se seraient autrement engagés dans l’agriculture, sont partis en quête de « meilleurs emplois » à cause principalement du mauvais état des terres et du niveau de la pollution d’eau dans leurs communautés. Ceci a eu pour conséquence la pénurie de denrées alimentaires et infligé des souffrances indescriptibles aux communautés en question.

9. La prostitution est répandue dans la zone d’étude. 10. Obuasi et ses alentours sont parmi les villes au Ghana où le coût de la vie est

élevé. La grande variation au niveau des revenus est sensée être une des raisons avancées pour le coût élevé de la vie. C’est un fait que les mineurs sont parmi la population active dont le salaire est le plus élevé au Ghana ; à part ce fait, les expatriés reçoivent des salaires qui sont compétitifs sur le plan international. Ce groupe de travailleurs rivalise avec leurs collègues du secteur public qui reçoivent de bas salaires, les travailleurs indépendants et les chômeurs au niveau du marché. Le scénario créé signifie que les pratiques de détermination des prix auront tendance à être favorables aux gens qui se trouvent dans la tranche de revenus élevés.

11. Les gens vivant dans les communautés qui ont fait l’objet de l’étude considèrent extrêmement insuffisantes les infrastructures et les services sociaux assurés par la société. Sauf un petit nombre, les puits forés à eau sont construits grâce aux initiatives communautaires ou aux ONG œuvrant dans le domaine du développement, et ceci malgré le fait que les sources traditionnelles d’eau de ces

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communautés ont été détruites par les activités minières. De même, la responsabilité sociale de l’AGC en ce qui concerne l’éducation et la santé n’était pas aussi évidente. Les responsables de l’hôpital public d’Obuasi se plaignaient du manque de soutien de la part de l’AGC, bien qu’un nombre important de leurs malades en consultation externe soit des anciens employés de la mine et des personnes à charge.

12. Aucun consensus n’est pas dégagé à propos de l’impact économique de l’exploitation minière de l’AGC sur la population locale. Les partisans de l’industrie se servent de l’augmentation de la production et de la valeur brute d’exportation des produits miniers comme indicateurs. Toutefois, le niveau élevé des impacts écologiques et sociaux négatifs sur les communautés locales et les recettes étrangères évasives du secteur à la suite des incitations généreuses accordées aux sociétés rendent contestable l’impact économique réel du secteur. Il est recommandé que soit entreprise d’urgence une analyse détaillée coût-bénéfice des impacts du secteur dans l’ensemble. Ceci devrait comprendre une évaluation détaillée des recettes économiques du secteur, ainsi que des impacts sanitaires, environnementaux et sociaux du secteur.

Recommandations Sur la base des analyses et conclusions ci-dessus énoncées, il est recommandé ce qui suit :

1. L’effet global des activités minières dans la zone a mené à la misère noire et au chômage en milieu rural et urbain. Il est donc recommandé que les Assemblées des Districts, en collaboration avec la société, doivent mettre au point une stratégie visant à engager à nouveau les gens déplacés et les chômeurs dans les communautés à entreprendre des activités durables génératrices de revenus et des entreprises productives. Le Fonds commun des Assemblées des Districts, le Programme de responsabilité sociale de la société et la Stratégie nationale d’allégement de la pauvreté et de croissance pourraient constituer des plateformes appropriées de soutien pour la stratégie de participation des communautés.

2. De plus, la société et la Commission chargée de l’Exploitation des minéraux, en collaboration avec les Assemblées de la zone d’étude, doivent définir des mécanismes susceptibles de prendre en charge le grand nombre des mineurs illégaux à petite échelle qui exploitent dans la zone.

3. Les communautés locales ont manifesté leur colère et frustration contre l’AGC pour son incapacité à résoudre les nombreux problèmes insolubles de la zone d’étude. Ces problèmes vont de la pollution d’eau, en passant par la dégradation des terres et de la végétation, des promesses non tenues, l’insuffisance du paiement d’indemnisation, aux brutalités flagrantes perpétrées contre les membres des communautés locales. La société peut se racheter son image en entreprenant un programme participatif et détaillé pour résoudre les problèmes historiques et écologiques et sociaux actuels. Le nettoyage de certains sites de déchets et la mise en place de programmes de sécurité en matière de santé publique constituent quelques-unes des mesures à prendre. Pour ce faire, la société doit accorder une

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attention particulière aux droits et intérêts des communautés locales en ce qui concerne ses activités actuelles et futures.

4. La prévalence des maladies liées à l’exploitation minière doit préoccuper le public, ce qui doit pousser les institutions publiques, en particulier le Service National chargé de la santé publique et l’Agence chargée de la protection de l’Environnement (EPA), à étudier les rapports causaux entre l’exploitation minière et la prévalence des maladies dans la zone d’étude.

5. L’étude a révélé des soi-disant incidents de violations des droits humains impliquant la police et l’agence privée de sécurité de l’AGC. On a le sentiment fort que la société utilise des tactiques autoritaires dans la zone d’étude. Par conséquent, il est recommandé que la Commission chargée des Droits Humains et de la Justice Administrative (CHRAJ) ouvre une enquête sur ces soi-disant abus des droits humains et formule des recommandations pour mettre fin à d’autres violations des droits humains.

6. De même, à la lumière de la mauvaise perception qu’ont les gens sur le comportement des agents de la sécurité privée de la société minière, la révision des pratiques utilisées par le personnel de la sécurité privée qui œuvre dans la zone et de leurs rapports avec les communautés locales s’impose. Les conclusions d’une telle révision peuvent s’appliquer à l’échelle nationale pour garantir que le personnel de la sécurité privée et les sociétés se conforment aux politiques et législations nationales en matière de sécurité.

7. D’autres enquêtes doivent être menées dans le domaine des effets qu’a l’exploitation minière sur les moyens d’existence des communautés locales et le développement des deux districts et les conclusions de telles enquêtes doivent inspirer la planification décentralisée et le développement.

8. Un système plus responsable et plus transparent de partage des bienfaits, d’utilisation des recettes provenant des ressources minières, et d’affectation des ressources, et un programme de relocalisation et d’indemnisation s’imposent afin d’améliorer ce que peuvent contribuer les mines au processus de développement de la zone.

9. La pléthore des problèmes liés à l’exploitation minière dans la zone d’étude et dans d’autres communautés à travers le pays montre qu’il existe des insuffisances politiques et institutionnelles. Ces domaines doivent être réexaminés de façon critique dans le but de développer des approches réalistes et pragmatiques pour assurer un réel changement qui aura un impact immédiat sur les communautés pauvres et assurera la pérennité.

10. Compte tenu du fait que la mine a commencé ces opérations depuis longtemps et que celles-ci qui datent depuis plus de cent ans couvrent une énorme superficie, il est recommandé d’entreprendre un audit écologique détaillé dans la zone pour recueillir les données nécessaires en vue de mettre en place un plan détaillé de gestion de l’environnement qui chercherait, entre autres, à trouver une solution aux impacts écologiques, sociaux et sanitaires graves des activités minières identifiés dans le présent rapport.

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Demande de Renseignements Third World Network (Africa) Monsieur le Directeur-Général, Ashanti Goldfields (Ghana) Limited, Obuasi. OBJET : DEMANDE DE RENSEIGNEMENTS Monsieur le Directeur-Général, Third World Network (TWN) est une Organisation non-gouvernementale à but non lucratif qui axe son action sur la recherche et le plaidoyer dans les domaines de l’environnement, du commerce et du genre. L’organisation entreprend actuellement un projet de recherche sous l’égide de l’Unité de l’Environnement. Le thème de ce projet est : « L’Exploitation minière et le Développement durable au Ghana ». Les Districts d’Adansi et d’Amansie où vos activités minières ont lieu sont retenus parmi les sites qui font l’objet de la Recherche. Notre équipe de recherche vous sera reconnaissante si votre Société pourrait lui accorder un peu de votre temps chargé pour répondre au questionnaire qui vous seront adressé. TWN reconnaît la nature interdisciplinaire du thème retenu dans le cadre de la Recherche et a donc mis au point une approche participative du programme. Il est prévu que toutes les parties ciblées auront l’opportunité de contribuer au processus de la recherche. Vous aurez aussi l’opportunité de partager les conclusions de notre Recherche. Nous comptons sur votre coopération habituelle. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur-Général, l’expression de nos sentiments les meilleurs. (Signé) Dr. Yao Graham (Coordinateur, TWN) cc : Monsieur le Secrétaire Exécutif, Chambre du Commerce du Ghana. ……………………………………………………………………………………………………………… Third World Network est un Groupement d’organisations et d’individus intéressés par les questions du Tiers Monde et du Développement. Note en bas de la page : L’AGC n’a pas répondu à la demande

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ANNEXE DEUX

Questionnaire à l’intention de l’AGC INFORMATIONS DE BASE

1. Nom de la personne interrogée. ………………………………………………..

2. Poste occupée par la personne interrogée. …………………………………….. 3. Nom de la Société. …………………………………………………………….. 4. Quand est-ce que la Société a commencé ses opérations ? ……………………. 5. Quand est-ce que la Société a commencé l’exploitation à ciel ouvert ? ………. 6. Statut juridique de la Société ………………………………………………….. 7. Indiquez les parts en pourcentage détenues par les différents actionnaires. ….

a) Gouvernement …………………………… b) Partenaires étrangers …………………….. c) Actionnaires locaux ……………………… d) Autres (précisez) …………………………

8. Minéral principal exploité par la Société. ………………………………………. 9. Minéral/minéraux secondaire(s) ………………………………………………… 10. Méthode(s) de production ……………………………………………………… 11. Est-ce que la Société est aussi engagée dans toute autre ligne de production non-minérale ? 1. Oui 2. Non 12. Si oui, veuillez indiquer les lignes d’activité de production. ………………….. PROFIL DES TERRES

13. Quelle est la superficie totale de votre concession ? ………………………….

14. Quand est-ce qu’elle a été acquise (année)? …………………….....................

15. De qui était-elle acquise et dans quelles proportions ? ………………………. a) Gouvernement ……………………… b) Chefs traditionnels …………………. c) Familles …………………………….. d) Autres (précisez) ……………………

16. Au moment de l’acquisition, quelles étaient les principales activités économiques pratiquées sur les terres ? Cochez là où cela s’applique. a) Agriculture [ ] Pourcentage

………… b) Exploitation minière [ ] Pourcentage

………… c) Bois de construction [ ] Pourcentage

………… d) Réserve forestière [ ] Pourcentage ………...

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e) Autres (précisez) [ ] Pourcentage …………

17. Quelle superficie était cultivée avant l’acquisition ? ……………………………… Veuillez indiquez quelques-unes des principales cultures …………………………

18. Quelle superficie de la concession a été utilisée jusqu’à présent ? ………………..

19. Quelle superficie de la concession aurait été utilisée à la fin de la durée de vie de la mine ?

a) Exploitation de la mine …………………………………………….. b) Résidus………………………………………………. c) Infrastructures (logement & routes) ………………………………..

20. Combien d’individus/ménages/sociétés étaient déplacés durant l’acquisition ?

………………………………………………………… 21. Est-ce que les gens déplacés ont été entièrement indemnisés ?

1. Oui 2. Non [ ]

22. Si oui, quand et combien :

Bénéficiaires Année Montant a. Agriculteurs …….. ……… b. Propriétaires de maisons …….. ……… c. Détenteurs de concessions forestières …….. ……… d. Propriétaires d’autres biens …….. ………

………………………………………. INDEMNISATION TOTALE ……………………………………….

23. Est-ce que les personnes déplacées ont été relocalisées ? 1. Oui 2. Non [ ]

24. Si oui, veuillez fournir les informations suivantes

Bénéficiaires Nombre Année(s) Où Coût a. Agriculteurs ………. ……….. .……. ……… b. Propriétaires de maisons ……… ……….. .……. ……… c. Détenteurs de Concessions

Forestières ………. ………. …….. ………. d. Propriétaires d’autres biens

(précisez) ………. ………. ……… ………..

COUT TOTAL ……………………………… 25. Si non, précisez les raisons

…………………………………………………………

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26. Est-ce qu’il y avait des mineurs (orpailleurs) parmi les résidents déplacés de la

concession ? 1. Oui 2. Non [ ]

27. Si oui, quel était le pourcentage de ces gens parmi les résidents déplacés ?

………………………………………………………………………..

28. Est-ce qu’ils étaient indemnisés d’avoir perdu le revenu provenant de leur activité minière ? 1. Oui 2. Non [ ]

29. Si oui, combien d’entre eux étaient indemnisés ? ………………………………….

30. Indemnisation totale accordée ……………………………………………………..

31. Est-ce que votre Société permet que les étrangers entreprennent d’autres activités économiques dans la concession ? 1. Oui 2. Non [ ]

32. Si oui, veuillez préciser les types d’activités permises

……………………………………………………………………………………

33. Depuis le commencement des opérations de la société, quels ont été les principaux problèmes économiques et sociaux rencontrés quant à l’usage des terres ? Veuillez préciser et expliquer brièvement ces problèmes.

Problèmes économiques ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Problèmes sociaux ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

34. Que fait la Société pour éliminer ou minimiser ces problèmes ? …………………………………………………………………………………

35. A votre avis, que peuvent faire les responsables gouvernementaux pour éliminer ou minimiser ces problèmes ?

a) Au niveau du district …………………………………………………………….

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b) Au niveau régional ………………………………………………………………

c) Au niveau de l’Administration centrale ………………………………………..

PROFIL DE LA MAIN-D’ŒUVRE

36. Quelle est la main-d’œuvre totale de votre Société ? …………………………

37. Veuillez en préciser la composition : Professionnels (ingénieurs, comptables, etc) ………………………………… Main-d’œuvre spécialisée ……………………………………… Travailleurs permanents non spécialisés ………………………. Travailleurs temporaires non spécialisés ……………………… Étrangers ………………………………. Ghanéens ………………………………. Les gens de la région …………………..

38. Est-ce que vous formez vos travailleurs ? 1. Oui 2. Non [ ]

39. Si oui, veuillez décrire le type de formation ………………………………..

40. Si non, précisez la raison ……………………………………………………

41. Combien la Société dépense-t-elle par an pour former les travailleurs ?

……………………………………………………………………..

PRODUCTION ET UTILISATION DES CAPACITÉS 42. Quelle est la durée de vie anticipée de la mine (concession) ? …………….

années.

43. Est-ce que la Société fonctionne à plein rendement ? Oui 3. Non [ ]

44. Si oui, combien de roulement y a-t-il par jour ? ………………………………

45. Si non, à votre avis, quel est le problème ? ……………………………………

46. Quelle est la tendance de la production/des recettes de la société par an sur le plan de la trésorerie ?

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97

ANNÉE PRODUCTION RECETTES 1989 ……………… …………… 1990 ……………… …………… 1991 ……………… …………… 1992 ……………… …………… 1993 ……………… …………… 1994 ……………… …………… 1995 ……………… …………… 1996 ……………… …………… 1997 ……………… …………… 1998 ……………… …………… 1999 ……………… …………… 2000 ……………… …………… 2001 ……………… …………… 46. Est-ce que la société fait des bénéfices actuellement ? 1. Oui 2. Non [ ] 47. Est-ce que vous avez l’intention de développer davantage vos activités ? 1. Oui 2. Non [ ] 48. Si non, pourquoi ? ………………………………………………………… 49. Est-ce que les règlements actuels ont un impact négatif sur le niveau de votre production ? 1. Oui 2. Non [ ] 50. Si oui, quel règlement aimeriez-vous que le gouvernement élimine et pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………. PROFIL SOCIO-ECONOMIQUE 51. Veuillez fournir les données sur ce qui suit : ANNEES PAIEMENTS

DE

ROYALTIES

IMPOTS

SUR LES

SOCIÉTÉS

IMPOT(S)

SUR LE

REVENU

LOCAL AUTRES

1989

1990

1991

1992

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98

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

TOTAUX

52. Est-ce que la Société participe à assurer certains aménagements sociaux et/ou économiques dans sa/ses zone(s) d’activité. 1. Oui 2. Non [ ] 53. Si oui, précisez les types d’aménagements et les dépenses annuelles de la Société concernant chacun d’eux : Type d’aménagement Emplacement Dépenses totales ……………………. ……………. ………………... 54. Est-ce que la Société fait des dons/contributions en faveur des causes locales ? 1. Oui 2.Non [ ] 55. Si oui, veuillez donner le montant total des dons faits au cours des cinq dernières années : ANNÉE MONTANT 1997 ………………

1998 ……………… 1999 ……………… 2000 ……………… 2001 ……………… 56. Est-ce que les membres du Conseil traditionnel/résidents locaux se plaignent de vos opérations ? 1. Oui 2. Non [ ] 57. Si oui, à votre avis, quelles sont quelques-unes des plaintes majeures ?

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99

………………………………………………………………………………… 58. Quelles sont vos intentions en ce qui concerne les plaintes majeures ? ………………………………………………………………………………… 59. En général, comment évalueriez-vous l’attitude du Conseil/des résidents vis-à-vis de vos opérations dans la zone ? 1. Très négative 2. Négative 3. Neutre 4. Très positive 5. Positive SERVICES SANITAIRES 60. Est-ce que la Société assure ses propres services sanitaires ? 1. Oui 2. Non [ ] 61. Si oui, est-ce que les employés paient les services rendus ? 1. Oui 2. Non [ ] 62. Si oui, quel est le pourcentage du coût réel ? ……………………………………………………………………. 63. Est-ce que les gens qui ne travaillent pas à la Société ont accès aux services sanitaires ? 1. Oui 2. Non [ ] 64. Si oui, est-ce qu’il y a un élément de subvention intégré dans les frais ? 1. Oui 2. Non [ ] 65. Si oui, combien ? …………………………………………………… PROBLEMES ÉCOLOGIQUES RETENUS 66. Quels sont les principaux produits chimiques utilisés pour la production et le traitement des minerais ? ………………………………………………………………….. 67. Comment éliminez-vous le résidu des produits chimiques ? ………………………… 68. Est-ce que la Société dispose d’un Service chargé de l’environnement ? 1. Oui 2. Non [ ] 69. Est-ce que certaines de vos activités (exploitation à ciel ouvert) se déroulent près d’une rivière/d’un ruisseau ? 1. Oui 2. Non [ ] 70. Si oui, est-ce que l’eau est utilisée aux fins de production ? 1. Oui 2. Non [ ] 71. Quelles précautions la Société a-t-elle prises pour minimiser/empêcher la pollution de l’eau de surface ? …………………………………………………………………………. 72. Quelles précautions la Société a-t-elle prises pour minimiser/empêcher la pollution de l’eau souterraine ? ………………………………………………………………………… 73. Est-ce que la Société assure d’autres sources d’approvisionnement en eau en faveur des résidents des communautés dont les sources d’eau ont été affectées par leurs activités ? 1. Oui 2. Non [ ] 74. Et pour les communautés situées en aval et qui se trouvent en dehors de la concession ? 1. Oui 2. Non [ ]

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75. Si la réponse est à l’affirmatif pour les questions 73 & 74, quelle sorte d’eau fournissez-vous et est-ce que les résidents paient une partie des frais ? ……………………………………………………………………………………… 76. Si la réponse est au négatif pour la question 74, pourquoi ? ……………………………………………………………………………………… 77. Est-ce que la Société a jamais enregistré un déversement accidentel de cyanure ? 1. Oui 2. Non [ ] 78. Si oui, qu’est-ce qu’a fait la Société pour les villes/villages touchés ? …………………………………………………………………………………..... 79. Quelles mesures correctives la Société a-t-elle mises en place pour empêcher un tel événement à l’avenir ? …………………………………………………………………… 80. Est-ce que votre processus de production génère la poussière ? 1. Oui 2. Non [ ] 81. Si oui, comment empêchez-vous ou minimisez-vous le niveau d’émission de la poussière dans la zone ? …………………………………………………………………… 82. Est-ce que votre processus de production implique le minage ? 1. Oui 2. Non [ ] 83. Si oui, est-ce que le minage a un effet sur les bâtiments dans les communautés en question ?

1. Oui 2. Non [ ] 84. Est-ce que la Société a indemnisé les gens affectés ? 1. Oui 2. Non [ ] 85. Quelles mesures la Société a-t-elle mises en place pour minimiser/arrêter l’effet du minage sur les bâtiments dans les communautés en question ? 1. Oui 2. Non [ ] 86. A votre avis, quelle est la principale préoccupation écologique liée à ses opérations ? ………………………………………………………………………………….. 87. Combien d’argent la Société met-elle à disposition chaque année pour la mise en œuvre des programmes de gestion environnementale suivants :

a) Renouvellement de la végétation ……………………………………. b) Epuration d’eau ……………………………………. c) Santé (hôpitaux, etc.) ……………………………………. d) Autres (précisez) …………………………………….

SERVICES D’ÉDUCATION 88. Est-ce que la Société dispose de ses propres écoles ? 1. Oui 2. Non [ ] 89. Est-ce que ces écoles inscrivent les enfants des gens qui ne travaillent pas au sein de la Société ? 1. Oui 2. Non [ ] 90. Est-ce que des subventions y sont intégrées pour ces enfants ? 1. Oui 2. Non [ ] 91. Est-ce que la Société contribue au développement pédagogique des communautés dans la zone d’opération ? 1. Oui 2. Non [ ] 92. Si oui, de quelle manière ? …………………………………………………………

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101

93. Combien est-ce que la Société alloue par an au développement de l’enseignement dans la zone d’opération ? …………………………………………………………………….. 94. Est-ce que vous impliquez l’Assemblée du District dans tous les efforts que vous déployez en faveur du développement général des communautés dans la zone d’opération ? 1. Oui 2. Non [ ] 95. Si oui, de quelle manière ? ………………………………………………………….. ANNEXE TROIS Questionnaire à l’intention des Communautés locales IDENTIFICATION Nom de l’enquêteur ……………………………………………………………….. Date et Heure de l’entretien [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] [ ] District …………………… Ville/Village ………………………………………… Endroit Urbain Rural [ ] INFORMATION SUR LA PERSONNE

1. État civil [ ] 1. Célibataire 2. marié(e) 3. Divorcé(e)/séparé(e) 4. Veuf(ve)

2. Taille du ménage ? ……………………………. [ ]

3. Genre de la personne interrogée ? 1. Homme 2. Femme [ ]

4. Nombre de personnes à charge à l’école …………………. [ ]

5. Age de la personne interrogée …………………………… [ ]

6. Niveau le plus élevé d’éducation ? ………………………. [ ]

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1. Aucune éducation formelle 2. Aucune éducation formelle mais la personne peut lire et écrire l’anglais 3. Education de base (primaire, premier cycle) 4. Secondaire (établissement d’enseignement secondaire, institut de formation de maîtres, lycée technique) 5. Enseignement supérieur (polytechnique/universitaire) 6. Autres (précisez) ……………………………

7. Emploi actuel ? [ ] 1. Etudiant(e) 2. Agriculteur/pêcheur 3. Professeur/enseignant du

supérieur 4. Fonctionnaire 5. Commerçant/artisan/chauffeur 6. Travailleur à l’AGC 7. Orpailleur 8. Autres (précisez) ………………

8. Emploi principal antérieur ? [ ] 1. Etudiant 2. Agriculteur/pêcheur 3. Professeur/enseignant du

supérieur 4. Fonctionnaire 5. Commerçant/artisan/chauffeur 6. Travailleur à l’AGC 7. Orpailleur 8. Autres (précisez)

9. Lieu de naissance ? [ ] 1. Dans cette ville/ce village 2. Dans le district 3. Dans un autre district de

la Région 4. Dans une autre région 5. Dans un autre pays 6. Autres (précisez) 7. Aucune idée

10. Est-ce que vous venez de ce district ?

1. Oui 2. Non [ ]

(Si oui, sautez les questions 11-14 et continuez à partir de la question 15 11. Si non, d’où venez-vous ? [ ]

1. D’un autre district de la Région 2. D’un autre district en dehors de la région 3. D’un autre pays 4. Autres (précisez) …………………………………………………… 5. Ne s’applique pas

12. D’où vient votre époux/épouse ? [ ]

1. D’un autre district de la Région 2. D’un autre district en dehors de la région 3. D’un autre pays 4. Autres (précisez) …………………………………………………… 5. Ne s’applique pas

13. Depuis quand habitez-vous dans ce district ? [ ]

1. Entre 1-5 ans 2. Entre 5-10 ans 3. Entre 10-15 ans 4. Entre 15-20 ans 5. Entre 20-30 ans 6. Depuis plus de 30 ans 7. Ne s’applique pas 8. Depuis la naissance

14. Motif de votre installation dans ce District ? [ ]

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1. mariage 2. Travail 3.Education 4. Autres (précisez) ……………. 5. Ne s’applique pas (Si vous êtes indigènes mais vous avez gagnez votre vie ailleurs, répondez aux questions suivantes :

15 Quand est-ce que vous y êtes retourné ? [ ] 1. Entre 1-5 ans 2. Entre 4-10 ans 3. Entre 10-15 ans

4. Entre 15-20 ans 5. Entre 20-30 ans 6. Depuis plus de 30 ans 7. Ne s’applique pas.

16. Où habitez-vous ? [ ] 1. Dans un autre district de la Région 2. Dans un autre district en dehors de

la région 3. En dehors du pays 4. Autres (précisez) ……………………..

5. Ne s’applique pas 17. Pourquoi êtes-vous retourné ? [ ] 1. Retraite 2. Redéploiement 3. Pour des raisons familiales 4. Rétablissement 5. Mutation 8. Autres (précises) ………………………… 6. Ne s’applique pas 18. D’où vient votre époux/épouse ? [ ] 1. D’un autre district de la Région 2. D’un autre district en dehors de la région 3. D’un autre pays 4. Autres (précisez) …………….. 5. Ne s’applique pas 19. Est-ce que vous avez l’intention de quitter cette ville/ce village 1. Oui 2. Non [ ] 20. Si oui, pourquoi ? (précisez les motifs) ……………………………………. 21. Si non, pourquoi ? (précisez les motifs) ……………………………………. INVENTAIRE DES AMÉNAGEMENTS SOCIO-ÉCONOMIQUES 22. Source principale de l’eau potable [ ] 1. Robinet à l’intérieur de la maison 2. Robinet privé 3. Robinet communautaire 4. Puits forés à l’intérieur de la maison 5. Puits forés communautaires 6. L’eau de surface (ruisseau, rivière, etc.) 7. Autres (précisez) ………………….. 23. Type d’énergie destinée à faire la cuisine ? [ ] 1. Bois de chauffage 2. Pétrole lampant 3. Gaz liquéfié 4. Énergie électrique 5. Charbon de bois 24. Type d’énergie destinée à l’éclairage à la maison ? [ ] 1. Bois de chauffage 2. Pétrole lampant 3. Gaz liquéfié 4. Energie électrique 5. Charbon de bois 25. Structure de la maison ? [ ] 1. En dur 2. En boue 3. En béton 4. En chaume 5. Autres (précisez) ………… 26. Toiture de la maison (précisez le matériau utilisé) [ ] 1. En tôle d’aluminium 2. En tôle d’amiante 3. En chaume 4. Autres (précisez) ……………………………………………….. 27. Type de toilettes utilisées ? [ ] 1. Pas de toilette 2. WC 3. Fosse d’aisance améliorée et ventilée 4. Tinette 5. La brousse Autres (précisez) ……………………

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28. Comment est-ce que les ordures ménagères sont gardées ? [ ] 1. elles ne sont pas gardées à la maison 2. elles sont gardées dans un récipient ouvert à la maison 3. elles sont gardées dans un récipient fermé à la maison 4. autres (précisez) …………………………………………… 29. Où dépose-t-on finalement les ordures ménagères ? [ ] 1. Point de ramassage/désigné 2. Dans des espaces vides 3. Le long des cours d’eau 4. Autres (précisez) ………………………………………… 30. Ecoles (veuillez indiquer le nombre et le niveau) dans votre communauté ? [ ] 1. Primaire ( ) 2. Moyen ( ) 3. Secondaire ( ) 4. Autres (précisez) ………………………………………. 31. Est-ce que votre communauté dispose d’un hôpital, d’un poste/centre de santé 1. Oui 2. Non [ ] Si non, quelle est la distance entre le poste/centre de santé le plus proche et votre communauté ? …………………………………………… [ ] 32. En général, quelles sont les principales maladies qui se manifestent dans votre communauté ? …………………………………………… 33. Est-ce qu’il y a des maladies spécifiques que vous associeriez aux activités minières ? Veuillez indiquer ces maladies ………………………………………………… PROFIL SOCIO-ÉCONOMIQUE DES PERSONNES INTERROGÉES AVANT LE COMMENCEMENT DES ACTIVITÉS MINIERES A CIEL OUVERT PAR L’AGC 34. Quelle sorte d’activité économique exerciez-vous avant le commencement de l’exploitation minière à ciel ouvert dans le District ? [ ] 1. Même activité 2. Autres (précisez) ………………………………………………. 35. A quel niveau à cette époque-là ? [ ] 1. Très encourageant 2. Encourageant 3. Même niveau 4. Très décourageant 5. Décourageant 6. Autres (précisez) ………………………………………….. 36. Receviez-vous une assistance financière pendant cette période ? 1. Oui 2. Non [ ] 37. Si oui, quelle en était la source ? [ ] 1. La banque 2. Prêteurs sur gage 3. Remise de fonds par les membres de famille 4. Organisation coopérative 5. Ne s’applique pas 6. Autres (précisez) ……….. 38. Est-ce que vous êtes seul responsable d’assurer les besoins de votre ménage ? 1. Oui 2. Non 3. En partie [ ] 39. Si non ou en partie, qui vous a aidé ? [ ] 1. Epoux/épouse 2. Membres de la famille élargie 3. Membres d’une association 4. Amis 5. Ne s’applique pas 6. Autres (précisez) ……………………………… 40. A titre approximatif, combien gagniez-vous par mois ? [ ] 1. Moins de 100.000 cedis 2. Entre 100.000 et 200.000 cedis 3. Entre 201.000 et 300.000 cedis 4. Entre 301.000 et 400.000 cedis

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5. Entre 401.000 et 500.000 cedis 6. Plus de 500.000 cedis 7. Perte 41. Comment qualifierez-vous la situation financière de votre ménage pendant cette

période ? [ ] 1. Économisé 2. Salaire dépensé 3. Economies dépensées 4. Emprunté 5. Économies dépensées et emprunté 42. Etiez-vous capable de satisfaire les besoins fondamentaux de votre ménage ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. En partie 43. Et les besoins en matière de santé et d’éducation de votre ménage ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. En partie 44. Si non, est-ce que vous avez bénéficiez d’une quelconque assistance ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. En partie 45. Si oui, quelle en était la source ? [ ] 1. Époux/épouse 2. Membres de la famille élargie 3. Membres d’une association 4. Amis 5. Ne s’applique pas 6. Autres (précisez) …………………………………………….. PROFIL SOCIO-ÉCONOMIQUE DES PERSONNES INTERROGÉES APRES LA CESSATION DES ACTIVITÉS MINIERES A CIEL OUVERT DE L’AGC 46. Quelles sortes d’activité économique exercez-vous actuellement ? [ ] 1. La même activité 2. Autres (précisez) ……………………………… 47. Quel est le niveau de l’activité ? [ ] 1. Très encourageant 2. Encourageant 3. Même niveau 4. Très décourageant 6. Autres (précisez) ………………………………. 48. Est-ce que vous recevez une assistance financière pour soutenir votre entreprise ? Oui 2. Non [ ] 49. Si oui, quelle en est la source ? [ ] 1. Banque 2. Prêteurs à gages 3. Remise de fonds des membres de famille 4. Organisation coopérative 5. Ne s’applique pas 5. Autres (précisez) ……………………………………… 50. Est-ce que vous êtes seul responsable d’assurer les besoins de votre ménage ? 1. Oui 2. Non 3. En partie [ ] 51. Si non ou en partie, qui fournit l’assistance ? [ ] 1. Époux/épouse 2. Membres de la famille élargie 3. Membres d’une association 4. Amis 5. Ne s’applique pas 5. Autres (précisez) …………………………………………….. 52. A titre approximatif, quel est votre salaire par mois ? [ ] 1. Moins de 100.000 cedis 2. Entre 100.000 et 200.000 cedis 3. Entre 201.000 et 300.000 cedis 4. Entre 300.000 et 400.000 cedis 5. Entre 401.000 et 500.000 cedis 6. Plus de 500.000 cedis 7. Perte 53. Comment qualifierez-vous actuellement votre situation financière ? [ ] 1. Économisée 2. Salaire dépensé 3. Economies dépensées 4. Emprunté 5. Economies dépensées et emprunté 54. Diriez-vous que la condition ménagère est meilleure qu’avant le commencement de l’exploitation minière dans le district ? 1. Oui 2. Non [ ]

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55. Est-ce que vous êtes capable de satisfaire les besoins fondamentaux de votre ménage ?

1. Oui 2. Non 3. En partie [ ] 56. Et les besoins en matière de santé et d’éducation de votre ménage ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. En partie 57. Si non, est-ce que vous avez reçu une quelconque assistance ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 58. Si oui, de la part de qui ? [ ] 1. Époux/épouse 2. Membres de la famille élargie 3. Membres d’une association 4. Amis 5. Ne s’applique pas 6. Autres (précisez) ……………………………………………. PERCEPTIONS ET ATTITUDES DES PERSONNES INTERROGÉES VIS-A-VIS DE L’EXPLOITATION MINIERE ET DE L’ENVIRONNEMENT 59. Qu’est-ce que vous connaissez de l’exploitation minière dans ce domaine ? ………………………………………………………………………………. 60. Quel type d’activités minières ont lieu actuellement dans la zone (veuillez préciser) 1. Exploitation souterraine 2. Exploitation à ciel ouvert [ ] 3. Les deux (1 & 2) 4. Autres (précisez) ………………………………………………… 61. Quelle sorte d’activités minières se déroulait dans le passé ? [ ] 1. Exploitation souterraine 2. Exploitation à ciel ouvert 3. Les deux (1 & 2) 4. Autres (précisez) ……………………………………. 62. Est-ce qu’il y a eu un effet de l’exploitation minière sur les plans d’eau dans votre communauté ? [ ] 1.. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 63. Si oui, expliquez brièvement les effets : ………………………………………...... 64. Est-ce que ceci a eu un effet quelconque sur la source d’eau potable de la communauté ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 65. Si oui, de quelle manière ? ………………………………………………………… 66. Est-ce que l’exploitation minière a eu un effet sur l’usage d’eau à d’autres fins ? 1. Oui 2. Non [ ] 67. Si oui, dans quel(s) domaine(s) [ ] 1. Agriculture 2. Elevage 3. Récréation 4. Pêche 5. autres (précisez) …………………………………………… 68. Qu’est-ce que la société a fait concernant la situation d’eau ? [ ] 1. A construit un puits foré 2. Services camion-citerne 3. Rien 4. Ne s’applique pas 5. Autres (précisez) ………………………… 69. Est-ce qu’il y a jamais eu une confrontation entre la population et la société à propos de la pollution de l’eau ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 70. Si oui, quelle était la réaction de la Société ? [ ] 1. Immédiate 2. Indifférente 4. Ne s’applique pas 71. Est-ce que l’exploitation minière a eu un effet sur les terres dans la zone ? [ ]

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1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas

72. Si oui, de quelle manière ? [ ] 1. Dégradation des terres 2. Privation des terres arables 3. Effet sur la végétation 4. Ne s’applique pas 5. Relocalisation 6. Autres (précisez) ……………………………………………. 73. A-t-elle privé les gens de leurs terres arables ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 74. Si oui, est-ce que ces gens ont été indemnisés ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 75. Est-ce qu’ils étaient contents du niveau d’indemnisation ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 76. Est-ce que la Société permet que les gens cultivent les terres non utilisées ? 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas [ ] 77. Est-ce que les activités entreprises par la Société ont pollué l’air dans la communauté 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas [ ] 78. Si oui, décrivez-le brièvement ? 79. Quelle est la réaction de la Société face à cette situation agaçante ? ……………………………………………………………………….. 80. Est-ce que les activités de la Société produisent un bruit excessif dans votre communauté ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 81. Si oui, est-ce que le bruit a eu un effet sur les bâtiments dans votre communauté ? [ ]

1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas

82. Quelle est la réaction de la Société face à ce problème ? ………………………. 83. Quel a été l’effet de l’exploitation minière sur l’offre des produits vivriers dans votre

communauté ? ……………………………………………………………………… 84. A titre personnel, est-ce que vous avez bénéficié des activités minières dans votre communauté ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 85. Si oui, précisez quelques-uns des avantages ? …………………………………….. 86. Est-ce que vous avez été affecté de façon négative par les activités de la société ? [ ]

1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas

87. Si oui, précisez quelques-uns des effets négatifs ………………………………….. 88. Précisez quelques-uns des avantages que votre communauté a tirés de la Société minière ? ………………………………………………………………. 89. Comment décririez-vous la contribution de la Société au développement général de votre communauté ? [ ] 1. Très satisfaisant 2. Satisfaisant 3. Peu satisfaisant 4. Ne sais pas 5. Ne s’applique pas 90. A votre avis, quel type d’opérations minières contribue le plus à la dégradation de l’environnement ? [ ] 1. Exploitation à ciel ouvert 2. Exploitation souterraine

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3. Exploitation minière à grande échelle 4. Exploitation minière artisanale 91. A votre avis, quel type d’opérations minières contribue le plus à la croissance de l’économie locale ? 1. Exploitation à ciel ouvert 2. Exploitation souterraine 3. Exploitation minière à grande échelle 4. Exploitation minière artisanale 92. Aimeriez-vous que l’exploitation minière se poursuive dans cette zone ? 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas [ ] 93. Si oui, quel type d’opération minière préfèreriez-vous ? [ ] 1. Exploitation à ciel ouvert 2. Exploitation souterraine 3. Exploitation minière à grande échelle 4. Exploitation artisanale 5. Ne s’applique pas 94. Quel est le motif principal qui anime votre réponse ? ………………………………. 95. A votre avis, quels seraient quelques-uns des effets si l’exploitation minière s’arrête complètement dans cette zone ?.......................................................................................... 96. Comment décririez-vous l’AGC par rapport à la création d’emplois ? [ ] 1. Très bien 2. Bien 3. Passable 4. Médiocre 5. Très médiocre 6. Ne sais pas 97. Est-ce qu’il y a des orpailleurs dans votre communauté ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne sais pas 98. Si oui, est-ce qu’ils sont organisés ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne sais pas ROLE DE L’ASSEMBLÉE DU DISTRICT 99. Constatez-vous une collaboration quelconque entre l’Assemblée du District et l’AGC ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne sais pas 100. Comment évaluez-vous les performances de l’Assemblée en ce qui concerne son rôle de supervision face aux activités de l’AGC ? [ ] 1. Très bien 2. Bien 3. Passable 4. Médiocre 5. Très médiocre 6. Ne sais pas 101. Est-ce que votre communauté s’est jamais plainte auprès de l’Assemblée face aux activités de l’AGC ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne sais pas 102. Si oui, quelle était la réaction de l’Assemblée ? 1. A réagi immédiatement 2. Peu enthousiaste 3. N’a rien fait 4. Ne s’applique pas 5. Ne sais pas 6. Autres (précisez) ……………………. 103. Comment évaluez-vous l’Assemblée en ce qui concerne l’utilisation de sa partie des royalties pour le développement du District ? [ ] 1. Très bien 2. Bien 3. Passable 4. Médiocre 5. Très médiocre 6. Ne sais pas 104. A votre avis, est-ce que l’Assemblée joue bien les rôles qu’on lui a assignés ? [ ]

1. Oui 2. Non 3. Ne sais pas

105. Si oui, que préconiseriez-vous qu’elle fasse ? ………………………………..

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109

LES CHEFS TRADITIONNELS ET LE DÉVELOPPEMENT LOCAL 106. Comment évaluez-vous la contribution de votre chef traditionnel au développement de la communauté ? [ ] 1. Très encourageant 2. Encourageant 3. Très décourageant 4. Décourageant 5. Ne sais pas 107. Est-ce que la communauté reçoit une partie des royalties payées par la société minière aux Chefs traditionnels d’Adansi ? [ ] 1. Oui 2. Non 3. Ne s’applique pas 108. Si oui, comment est-elle utilisée ? [ ] 1. Aux fins du développement local 2. Aux fins de l’usage du chef traditionnel lui-même 3. Ne sais pas 4. Autres (précisez) ………………………………… 109. Précisez quelques-uns des projets entrepris par le Chef traditionnel de la communauté ? ……………………………………………………………………… LES ONG ET LE DÉVELOPPEMENT LOCAL 110. Dressez une liste de toutes les ONG œuvrant dans votre communauté ? ………………………………………………………………………………. 111. Précisez quelques-unes des activités entreprises par ces ONG dans votre communauté : ………………………………………………………………………. 112. Comment évaluez-vous la contribution des ONG au développement de votre communauté ? [ ] 1. Très encourageante 2. Encourageante 3. Très décourageante 4. Ne sais pas 6. Ne s’applique pas ANNEXE QUATRE Questionnaire sur les Discussions du Groupe Cible

DISCUSSIONS DU GROUPE CIBLE AVEC LES CHEFS TRADITIONNELS ET

LES RESPONSABLES COMMUNAUTAIRES 1. Nature des projets de développement que vous entreprenez dans la communauté

………………………………………………………………………………………..

2. Quelles sont les sources de financement de ces projets ? ……………………………………………………………………………………….

3. Est-ce que les besoins de la population locale sont incorporés dans ces activités et comment ? ……………………………………………………………………………………….

4. Est-ce qu’ils entre dans le cadre de la mise en œuvre de ces projets et dans quelle mesure ? ……………………………………………………………………………...

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5. Quelles sont les activités auxquelles participe l’AGC dans la communauté ?

………………………………………………………………………………………..

6. Quels effets positifs ces activités ont-elles eus sur la communauté ? ………………………………………………………………………………………..

7. Les effets négatifs de ces activités sur la communauté a) Sur les terres ………………………………………………………………….. b) Sur l’eau ………………………………………………………………………. c) Sur l’air ……………………………………………………………………….. d) Sur les bâtiments ………………………………………………………………

8. Mesures prises par la Société en vue de la résolution de ces problèmes :

a) Sur les terres …………………………………………………………………… b) Sur l’eau ……………………………………………………………………….. c) Sur l’air ………………………………………………………………………… d) Sur les bâtiments ……………………………………………………………….

9. Les projets mis en œuvre par la Société dans la communauté …………………

10. Dans quelle mesure les gens sont-ils impliqués dans l’élaboration et la mise en

œuvre de ces projets ? …………………………………………………………

11. Est-ce que la communauté reçoit une partie des royalties payées à la chefferie d’Adansi ? …………………………………………………………………………...

12. Combien recevez-vous par an ? …………………………………………………….

13. Comment utilise-t-on l’argent ? …………………………………………………….

14. Quels sont les rapports entre la communauté et la société ? ……………………….

15. Quelle est l’attitude de la population vis-à-vis de la société par rapport aux responsabilités sociales de celle-ci dans la communauté ? ……………………………………………………………………………………….

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16. Comment évaluez-vous les responsabilités – supervision des activités de la société, collaboration avec la société et la mise en place d’infrastructures socio-économiques dans le district ? ……………………………………………………….

17. Dressez une liste des ONG qui œuvrent dans la communauté et la nature de leurs activités ………………………………………………………………………………

18. Comment évaluez-vous les conditions de vie de la population aujourd’hui par rapport à la période qui a précédé l’introduction de l’exploitation minière à ciel ouvert ? ………………………………………………………………………………

RESPONSABLE DE LA PLANIFICATION 1. Approche de la planification des projets de développement dans le district

………………………………………………………………………………………..

2. Types de projets entrepris dans le district …………………………………………...

3. Nature de la répartition de ces projets (urbains ou ruraux) ………………………….

4. Facteurs qui déterminent le type de projet à entreprendre dans le district ………………………………………………………………………………………..

5. Facteurs qui déterminent l’emplacement de ces projets ……………………………..

6. Dans quelle mesure est-ce que la population est impliquée dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets dans le district ? …………………………………………

7. Contraintes internes et externes en ce qui concerne le type et la nature de la répartition des projets de développement dans le district : a) Contraintes internes…………………………………………………………… b) Contraintes externes…………………………………………………………...

8. Est-ce que vous vous concertez avec l’AGC en particulier et avec d’autres agents

de développement au niveau de vos programmes de planification et comment cela se fait ? ………………………………………………………………………………

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9. Quelle est la nature de la collaboration qui existe entre l’Assemblée et la Société ?

………………………………………………………………………………………

10. Comment est-ce que l’Assemblée supervise les activités de la Société dans le district ? ……………………………………………………………………………...

11. Nature des projets entrepris par la Société en faveur des communautés ……………

12. Faites une liste des projets entrepris par la Société en faveur des communautés et en précisant leur emplacement. PROJET EMPLACEMENT ………………………… …………………………….. ………………………… ……………………………..

13. Dans quelle mesure les communautés sont-elles impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces projets ? ………………………………………………...........

14. Comment l’Assemblée utilise-t-elle les royalties payées par la Société ? …………..

15. Faites une liste des projets entrepris grâce aux royalties en précisant leur emplacement PROJET EMPLACEMENT ………………………….. ………………………………. ………………………….. ……………………………….

16. Etes-vous satisfait du niveau de la contribution faite par la Société pour le développement du district ? Donnez des raisons qui soutiennent votre réponse : ………………………………………………………………………………………..

17. Comment évaluez-vous les activités de la Société en matière d’exploitation minière à ciel ouvert et ses effets sur les communautés locales ? ……………………………

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18. Faites une liste des communautés où s’est déroulée dans le passé l’exploitation minière à ciel ouvert …………………………………………………………………

19. Est-ce que ces communautés se sont plaintes auprès de l’Assemblée concernant les activités de la Société en matière d’exploitation minière à ciel ouvert ? ……………

20. Quelle était la réaction de l’Assemblée ? ……………………………………………

21. Qu’est-ce que la Société a fait à propos de ces problèmes ? ………………………...

22. Est-ce que vous avez mis en place un plan qui est dans l’intérêt de la femme et quel est ce plan ? ………………………………………………………………………….

23. Qu’est-ce que vous faites à propos de la menace du VIH/SIDA dans le district ? ………………………………………………………………………………………..

24. A votre avis, qu’est-ce qui justifie l’incidence élevée du VIH/SIDA dans le district ? ………………………………………………………………………………………..

ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES 1. Non de l’Organisation

……………………………………………………………….

2. Emplacement de l’Organisation …………………………………………………….

3. Quand est-ce que vous avez commencé vos activités dans le district ? ……………..

4. Quel est votre domaine d’intérêt ? …………………………………………………..

5. Quels sont les principaux projets que vous avez entrepris dans le district ? ………………………………………………………………………………………..

6. Où et quand avez-vous entrepris ces projets ?

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EMPLACEMENT ANNÉE ……………………………… ……………………………….. ……………………………… ………………………………..

7. Est-ce que la population locale était consultée à propos de l’élaboration et de la mise en œuvre de ces projets ? ………………………………………………………

8. Est-ce que la population locale était impliquée dans la mise en œuvre de ces projets et comment ? ………………………………………………………………………...

9. Comment évaluez-vous la façon dont les communautés locales utilisent ces projets ?........................................................................................................................

10. Quels sont les effets de ces projets sur le niveau de vie de la population dans les communautés ? ………………………………………………………………………

11. Est-ce que vous supervisez périodiquement les projets entrepris dans le district et comment cela se fait ? ……………………………………………………………….

12. Comment sont entretenus ces projets ? ……………………………………………..

13. Est-ce que vous financez les projets initiés au niveau local ? ……………………….

14. Si oui, combien de ces projets ont bénéficié de l’assistance financière accordée par votre organisation et où sont-ils situés ? ……………………………………………. PROJET EMPLACEMENT …………………………….. ………………………………. …………………………….. ……………………………….

15. Est-ce que la population locale bénéficie des conseils en ce qui concerne la manière de mener ces activités ?………………………………………………………………

16. Est-ce que ces activités font l’objet de supervision périodique? ……………………

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17. Est-ce que vous organisez des séminaires et symposiums dans les communautés à

l’intention de la population locale ? …………………………………………………

18. Est-ce que vous avez mis en place des programmes d’éducation dans le district ? Quelle sorte de programmes ? ……………………………………………………….

19. Est-ce que vous avez mis en place des programmes de santé dans le district ? Quelle sorte de programmes ? ………………………………………………………

20. Comment est-ce que vos activités sont liées à celles de l’Assemblée du District et d’autres ONG du district pour éviter le double emploi ? ……………………………

21. Quelle est la réaction des communautés locales face à vos initiatives ? …………….

22. Quel effet vos activités ont-elles eu sur le développement du district ? …………….

23. Quel effet vos activités ont-elles eu sur le niveau de vie de la population des communautés ? ………………………………………………………………………

24. Énumérez quelques-uns des problèmes qui vous confrontent dans l’exécution de vos projets …………………………………………………………………………...

25. Est-ce qu’il y a ingérence/contrôle quelconque dans l’exécution de vos fonctions dans le district ? ……………………………………………………………………...

26. Veuillez citer quelques-unes des sources d’ingérence/contrôle ……………………..

27. Quels sont les motifs de l’ingérence/contrôle au niveau de vos activités ?......................................................................................................................

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ANNEXE CINQ RAPPORT DE L’ATELIER DE VALIDATION

RAPPORT DE L’ATELIER DE VALIDATION SUR L’IMPACT ÉCOLOGIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE DE L’EXPLOITATION

MINIERE SUR OBUASI ET LES COMMUNAUTÉS SATELLITAIRES, LES 24 ET 25 AOUT 2005, KUMASI, GHANA.

Déclaration des Participants venant des Communautés touchées Nous, les communautés touchées par l’exploitation minière venant des villes suivantes : Obuasi, Bibiani, Kenyase, Oseikrom, Twiasaaso, New Bidiem, Ankako, Ntonso, Anyankyerem, Tarkwa, Prestia – Heman, Kwabrafoso, Gimiso, Ewiabe, Dokyiwa, Fenaso-Fawoman, participants à un atelier de deux jours qui s’est tenu à Kumasi, au Ghana, les 24 et 25 août 2005 en vue de valider les conclusions d’une recherche entreprise au sujet de l’impact écologique et socio-économique de l’exploitation minière à Obuasi et dans les communautés environnantes, ainsi que des effets potentiels du Projet de Loi sur l’exploitation minière, avons convenu de ce qui suit : Concernant les conclusions de la recherche, nous sommes contents de constater que ces conclusions ont justifié notre perception de longue date selon laquelle l’exploitation minière, en particulier l’exploitation minière à ciel ouvert, a eu un impact négatif sur nos communautés. Les activités liées à l’exploitation minière dans nos communautés ont mené à ce qui suit :

• La pollution de l’eau, en particulier des rivières Fena et Supu, qui se trouvent dans la zone d’opération d’Anglogold Ashanti.

• L’incapacité accrue d’avoir accès aux terres arables. • La propagation des maladies liées à l’exploitation minière, telles que rougeurs de

la peau, maladies inflammatoires des yeux, infections du système respiratoire, VIH/SIDA et tuberculose.

• Le chômage. • La dégradation générale de l’environnement, y compris les effets du minage.

Réaction du Gouvernement et de la Société Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que la réaction de la Société, en particulier Anglogold Ashanti, et des institutions réglementaires de l’Etat face à ces problèmes a été extrêmement effroyable. A titre d’exemple, bien que la Loi prévoie une indemnisation adéquate et équitable, ceci n’a pas été le cas lorsque les sociétés minières ont repris nos terres et d’autres biens. De plus, la différence d’opinion et la demande de traitement juste font souvent l’objet de déploiement rapide des agents de sécurité privée de l’Etat pour harceler les membres de la communauté, ce qui a abouti, dans plusieurs cas, à des conflits violents et à la violation des droits humains.

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La Loi sur les minéraux et l’Exploitation minière de 2005 Concernant le Projet de Loi sur l’Exploitation minière qui a été introduit au Parlement, nos soupçons sont devenus plus vifs, en ce sens que cette loi ne peut pas cerner ou mitiger les impacts négatifs de l’exploitation minière sur nos communautés. Nous nous inquiétons davantage par le fait que le processus et le contenu de la Loi sur les minéraux et l’exploitation minière n’a pas pu articuler un grand nombre de ces réalités. Bien que le projet de loi soit rempli de dispositions qui offrent la protection et des incitations aux sociétés minières transnationales, on ne peut pas dire la même chose lorsqu’il s’agit des questions d’indemnisation, de protection de l’environnement (en particulier l’eau et la pollution par la poussière, la lutte contre les maladies liées à l’exploitation minière ainsi que la dégradation des terres), du chômage, de l’accès à l’information et aux tribunaux, qui sont fondamentaux à l’intérêt communautaire. Appel

• Nous demandons au parlement de permettre un débat plus détaillé sur le projet de Loi. Le parlement doit surtout prendre attache avec les communautés touchées par l’exploitation minière avant l’adoption du projet de Loi sur l’exploitation minière.

• La propagation des maladies liées à l’exploitation minière est un sujet de grande inquiétude pour la survie et le développement dans nos communautés respectives. Ceci a été confirmé par certains aspects du rapport et nous demandons au Département de la Santé Publique du Ghana (GNHS) et à l’Agence chargée de la Protection de l’Environnement (EPA) d’étudier ce problème.

• De plus, la Commission en charge des Ressources en eau doit entreprendre d’autres études plus détaillées des cas rapportés de pollution d’eau dans les communautés touchées par l’exploitation minière.

• La Commission en charge des Droits Humains et de la Justice Administrative (CHRAJ) doit enquêter sur les plaintes ou violations des droits humains évoquées dans le rapport.

• Les Sociétés minières doivent respecter les droits des communautés locales et les normes environnementales.

• Les institutions réglementaires doivent intensifier leur responsabilité de surveillance pour s’assurer que les sociétés minières s’y conforment.

• Les médias doivent aussi intensifier leur rôle de plaidoyer concernant les questions liées à l’exploitation minière.

Conclusion Nous louons TWN-Africa pour avoir accompli un bon travail en ce qui concerne le rapport ; toutefois, nous lui demandons instamment de reproduire l’étude dans d’autres zones minières du pays. Nous nous engageons à travailler avec les médias et d’autres organisations de la société civile et groupes d’intérêt dans le but d’intensifier l’éducation du public sur les impacts négatifs de l’exploitation minière sur le développement communautaire.

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LISTE DES PARTICIPANTS VENANT DES COMMUNAUTÉS NOM COMMUNAUTÉ

1 Clement Kofi Scott Obuasi

2 Gibson Asante Bibiani

3 Anthony K. Ekyem Oseikrom/Twinsaasa

4 Nana Ofori Bonnah Chef traditionnel de New Bidiem

5 Kwabena Asamoah Ankaako

6 Anthony Bioh Ntonsu

7 Nana Ama Dufie Ayamkyerem

8 J.A. Osei Tarkwa

9 Nana Gyebi Hia

10 Badu Samora Prestea – Himan

11 Gloria D. Farkwah Kwabrafoso

12 Sylvester Osei Gyimiso

13 Baffour Awuah Ewiabe

14 Peter Manu Dokyiwa

15 Thomas Owusu Feneso – Fawoman

16 Kwame Boateng Hia

17 Richard Adjei – Poku GEV Kenyase

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18 E.K. Sethema GEV Kenyase

19 Elvis G. Adika Réponse civique