EXPOSITION TRAVELLING DU MONDE de PHILIPPE MONSEL
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15 mars - 15 avr i l 2012
PHILIPPE MONSEL
VERNISSAGEmercredi mercredi 1414 mars mars 20122012
à partir de 18h30
au
24 BEAUBOURG24 rue Beaubourg 75003 Paris
EXPOSITION
Travelling du monde
2PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
C ’est au tournant de l’an 2000 que Philippe Monsel ressuscite ant de l’an 2000 que Philippe Monsel ressuscite
le phole photographe. Celui qui a travaillé pour Rock & Folk, Jazz Hot,
Jazz Magazine et autres magazines musicaux et secondé Jean-Pierre Leloir
photographiant l’avènement de la musique pop. Il est alors parmi les auteurs
des images de cette révolution musicale accomplie parallèlement à celle,
sociale et culturelle, qui culmina en 1968.
Bien avant ce travail de reportage, Philippe Monsel, fasciné dès l’ado-
lescence par la magie de la réalité et du présent, sources d’inspiration et
d’émerveillement combinés, avait enregistré des fragments de notre monde.
Quarante ans plus tard, toujours aussi captivé par le monde, il en fi xe les
images à travers la photographie et, en mouvement, grâce à la vidéo, stimulé
qu’il est, de surcroît, par la vision des œuvres de centaines d’artistes qu’il a
approchés et dont il a publié les livres durant trente années d’édition.
Montagnes mythiques (Ventoux, Sainte-Victoire, Namsan en Corée),
friches industrielles exprimées comme des vanités contemporaines, lieux de
mémoire voués à muter ou à disparaître, mouvements de libertés féminines,
société en évolution, sont autant d’étapes du travelling du monde qu’il a entrepris.
TraveTravelling du mondelling du monde
3PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
À travers ses « vanités », ZAC, bâtiments en ruine investis par les fougères
et les arbustes reprenant leurs droits sur le territoire, à travers les séries
du Petit Palais ou de l’usine de Billancourt (Île Seguin) – cathédrale de
toutes les luttes pour un progrès social qui transformera profondément la
société française de l’Après-Guerre – Philippe Monsel entend amplifi er le chant
des ruines d’un XXe siècle en mouvement évoquant en creux les hommes qui
en furent les acteurs et les enjeux progressistes pour lesquels ils combattirent.
Mais en 2003, l’œuvre se pare d’un nouvel atour : l’expression du vi-
vant et du mouvement à travers l’exploration de la féminité : « La femme
contemporaine est à mes yeux un lien vers le monde nouveau qui a surgi.
Elle en est, selon moi, l'indicatrice, la révélation, la quintessence. Mon dé-
sir est donc d'entrer en relation avec ce monde-là. » Le geste, la posture, la
parole, le corps de la femme sont à l’origine de nouvelles expériences
photographiques d’où naissent les « Choréphotographies » (2003) et les
« Mascarades » (2004).
Œuvre polymorphe donc, mémorisant à la fois le temps qui passe sans
que nous y prêtions réellement attention et la trace de ce que nous aurons
accompli – ou non – pas à pas, mais témoignant surtout du désir de dire
visuellement le réel contemporain.
Charlotte WaligoraCommissaire de l’exposition
4PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
VANITÉSVANITÉS (photographies)
Ce qui peut unir un lieu industriel (Hispano Suiza,
Billancourt) et un lieu de culture (Petit Palais) ?
Le même regard, porté sur leurs architectures res-
pectives dans ce moment suspendu où, dans l’attente
d’une nouvelle destination, elles sont dépouillées de
leurs oripeaux historiques et désertées par ceux qui les
ont occupées… Regard qui les donne à voir comme
des lieux étranges, presque inquiétants. Désaffectés.
Tous ces bâtiments qui ont en leur temps pas si lointain
imposé leur architecture, ces usines symboles de
l’industrialisation glorieuse, les voitures garées à l’orée
des chantiers des ZAC de notre époque… Manières
de dire la dérisoire ambition humaine d’affi rmer
son action et sa présence dans un paysage qui
passe outre.
CHORÉPHOTOGRAPHIESCHORÉPHOTOGRAPHIES(photographies)
Dans une démarche concertée et des lieux
préalablement repérés, mais conservés intégralement
tels quels, le photographe et la chorégraphe-
danseuse ont déterminé leurs libertés respectives :
elle décide et organise la manière dont elle va
investir corporellement cet espace tandis que le
photographe garde toute latitude dans la manière
de capter la représentation qu’elle en donne.
5PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
VENISEVENISE (vidéo)
Partant une fois encore
du réel et de sa captation
partielle, aléatoire et
discontinue, Venise,
installation vidéo de 9
écrans, invite à passer de
l’observation diurne à la
contemplation nocturne
d’une ville historique. Que
reste-t-il à fi lmer de Venise
qui ne l’ait déjà été des
millions de fois par des millions d’objectifs ? Le réel justement, à travers le transport des habitants
et des touristes qui tous empruntent le vaporetto, les gestes caractéristiques et répétitifs, toujours les
mêmes, les bruits identiques, brouhaha des voix, des moteurs et de l’eau : sons liquides, aquatiques,
métalliques, sons de voix humaines, images saisies sur le vif dans l’inconfort du mouvement permanent
et des silhouettes qui traversent le champ, indifférentes à toute mise en scène.
ROUTEROUTE (vidéo, photographies)
Et si inversant l’évidence courante,
on se mettait à penser à partir du
mouvement ?
Comme le poisson qui peut tout voir sauf
l’eau de son bocal, homo automobilis
habite la voiture sans la réfl échir et ne
remarque pas le désenchantement de
l’espace qu’elle organise.
Les photographies extraites du fi lm
permettent de focaliser notre regard sur
cet homo automobilis que nous sommes
tous, sans y penser. Ce que nous saisissons alors dans ces approches latérales : des conducteurs passifs
et sérialisés, des passagers qui ne se parlent guère ou qui tuent le temps comme ils peuvent, et aussi des
éléments de paysages cadrés par les vitres, toujours standardisés et fi gés.
L’organisation des images de Philippe Monsel, qu’elles soient fi xes ou en mouvement, fonctionne comme
une sorte de loupe grossissante de notre société : la voiture comme illustration parfaite de l’idéologie libérale
de la privatisation du bonheur, de la concurrence et du libre choix individuel, comme affi rmation d’une
maîtrise élargie de l’espace, mais dans le repli de l’intimité familiale.
6PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
BLANCBLANC (vidéo)
Quel sens peut avoir le « projet » dans l’esprit de créateurs de plus de quatre-vingts ans, l’architecte
Pierre Parat, le peintre Arnal et l’écrivain Bernard Noël ? Leurs discours révèlent une vision implicite
qu’ils ont de leur avenir.
MASCARADESMASCARADES (photographies)
Que livre d’elle une jeune femme sollicitée de composer son autoportrait photographique face à un
photographe qui se place délibérément en position de regardeur volontairement soumis à ses choix,
à ses décisions ? Ici poses ou postures, éléments du contexte de vie, fantasmes, sont offerts à l’objectif voulu
le plus neutre possible… jusqu’à la disparition de l’auteur ?
7PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
REGARDER LA MONTAGNE REGARDER LA MONTAGNE (photographies)
Impressionné par l’acuité de la réfl exion
engagée sur ce thème par le célèbre
critique d’art Abraham Hammacher, alors
âgé de plus de cent ans, le photographe
a souhaité approcher à son tour diverses
montagnes.
Le mont Ventoux et la Sainte-Victoire, aussi bien que la montagne sacrée de Namsan en Corée…
Le photographe s’est rendu sur place et ses photographies disent la tension qui naît de la superposition
de regards très divers : de celui que l’on pourrait dire « culturel », informé des réfl exions de Pétrarque
aussi bien que des créations de Cézanne, de celui conscient de l’immémoriale temporalité de ces massifs,
et de la naïve perception immédiate des lieux par les contemplateurs de paysages.
8PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
THALYSTHALYS (photographies)
Embarquer à bord du Thalys avec un 24 millions de pixels pour capturer à 300 km/h la vision qui s’offre
ainsi du paysage, c’est aussi pour le photographe décider d’abandonner l’idée de maîtrise complète du
résultat. Face à l’impossibilité de « composer » le paysage au sens classique du terme, accepter l’aléa
de la captation permet de renouveler le genre en expérimentant en quelque sorte une approche contemporaine
d’un « paysage performance ».
1010PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
1958 La photographie, découverte sur la plage de Zeebrugge au moyen de
la boîte Kodak Brownie six-20 Camera model D familiale, est une révéla-
tion pour Philippe Monsel, fasciné par cette véritable « duplication concrète
du réel » que l’on peut tenir dans sa main. Il a alors dix ans.
1962 Commence à photographier, s’appropriant les alentours de la maison de Liège.
1965 Devenu l’apprenti de Jean Collas, spécialisé dans la photographie indus-
trielle et plus précisément dans la prise de vues d’aménagement et de vitrines
de grands magasins (Printemps, Galeries Lafayette), Philippe Monsel est ainsi
initié à l’observation la plus minutieuse du réel.
1966 Rencontre le photographe Jean-pierre Leloir dont il devient rapidement
le premier assistant et avec lequel il travaillera jusque fi n 1969, notamment pour
Rock & Folk, Jazz Hot et Jazz Magazine, etc. et les fi rmes de disques Barclay,
Decca, Deutsche Grammophon…
1968 Séjourne un mois au Maroc pour accomplir en toute liberté un
travail photographique personnel. De retour à Paris, sa démarche de publi-
cation de 150 photographies parmi 2 000 réalisées, n’aboutissant pas, il
décide d’abandonner la photographie à laquelle il ne reviendra qu’en 2000.
1971 Se forme en autodidacte aux techniques de commerce et de gestion fi nancière
tandis qu’une vie active le tient éloigné de sa vocation artistique.
1982-2000 Ayant repris la direction des Éditions Cercle d’Art, il publie des
centaines d’ouvrages sur les plus grands artistes du XXe siècle. Au tournant
de l’an 2000, l’acquisition d’un Hasselblad accompagne sa décision de reprendre
la photographie. Informé des évolutions de la production des images, il prend
conscience que les métamorphoses de la photographie depuis les années 1960
lui ont ouvert de nouveaux champs. Intéressé notamment par les lieux de mémoire,
il en capte l’atmosphère voire – pour certains – la dramaturgie sous-jacente.
En 2000, premières photos de la Montagne des 10 000 Bouddhas lors de son
voyage en Corée sur l’invitation de Bang Hai Ja, peintre coréenne établie en France.
2001-2002 Il achève son travail à Namsan, publié et exposé au Centre
culturel coréen à Paris (novembre 2002) sous le pseudonyme d’Antoine Stéphani
(prénoms de ses deux enfants). De septembre 2001 à juillet 2002, travaille sur
le Petit Palais vide, dans l’entre-deux préalable aux grands travaux de réaména-
gement dont il sera l’objet.
2003 Le 5 février et le 2 avril, Philippe Monsel photographie cette « cathé-
drale industrielle » qu’est l’usine Renault de Boulogne-Billancourt (Île Séguin),
conclusion de son travail sur le thème de la « résistance de l’architecture ».
Avec la montagne Sainte-Victoire, le photographe poursuit également sa série
« Regarder la montagne ».
PHILIPPE MONSELPHILIPPE MONSEL
REPÈRES BIOGRAPHIQUESREPÈRES BIOGRAPHIQUES
1111PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
En parallèle, il inaugure le champ de l’expression du vivant et du mouvement
à travers la fi gure de la jeune femme. Collabore avec deux chorégraphes et
danseuses, Hélène Iratchet et Sylvia Hillard, pour une véritable expérimen-
tation de l’hybridation de deux moyens d’expression artistique dans la série des
« Choréphotographies » centrée sur la mise en œuvre du corps dans l’espace.
2004 Exposition de 22 tirages de la série « Billancourt » à la galerie Bruno Delarue,
3e arrondissement (27 mai-26 juin). Début du projet « Mascarades » conçu avec
Sophie Jaulmes, critique d’art : Que livre d’elle une jeune femme sollicitée de
composer son autoportrait photographique face à un photographe qui se place
délibérément en position de regardeur volontairement soumis à ses choix, à ses
décisions ?
2005 Expositions Billancourt au musée de la Mine de Saint-Etienne (26 novembre-
1er mars 2006 ) et au théâtre 71 – scène de Malakoff (novembre).
2006 Séjour au Maroc à l’invitation du poète et philosophe marocain Abdelkébir
Khatibi pour un travail sur le Maroc d’aujourd’hui dans la région non touristique
de Rabat.
Cette même année, en marge de documentaires consacrés aux artistes vivants,
Philippe Monsel réalise des fi lms qui sont autant d’approches du réel contem-
porain, tandis que s’étoffe régulièrement la série photographique des vanités.
2008 Production des premières vidéos artistiques : Altitude 1 855 m et
Cheyrouse.
2009 Création du site SamediRouge. Deux ans de travail aboutissent à Route,
installation vidéo sur neuf écrans et création photographique. Exposition « Billan-
court » à la médiathèque de Lorient (25 octobre - 29 novembre).
2011 Production de Venise, installation vidéo sur neuf écrans, inspirée une fois
encore du réel, ici lié au transport dans la ville, notamment au vaporetto. L’accent
mis sur la répétition lancinante des sons et des gestes laisse lentement advenir
une sorte d’écho de la ville à travers les refl ets de l’Adriatique.
BIBLIOGRAPHIE
André Wogenscky Marta Pan, L’Œuvre croisé, texte de François Barré,
Éditions Cercle d’Art, 2007.
Petit Palais, texte de François Bon, Éditions Cercle d’Art, 2005.
Être la montagne, texte d’Abraham Hammacher, Éditions Cercle d’Art, 2004.
Billancourt, texte de François Bon, Éditions Cercle d’Art, 2004.
La montagne des dix mille bouddhas, texte de Yun Gyeong Ryeol,
Éditions Cercle d’Art, 2002.
Les Ailes et le Sablier, textes de Roger Charneau et Pierre Chaunu,
Éditions Cercle d’Art, 1997.
1212PHILIPPE MONSEL Travelling du monde
Le 24 Beaubourg est un espace d’exposition temporaire imaginé et fondé par Jean-Paul Roussel.Situé au cœur du 3e arrondissement, à l’angle de la rue Beaubourg et de l’impasse Berthaud, à proximité immédiate du centre Georges-Pompidou, ce lieu de 300 m2 a été inauguré en septembre 2008.
Après avoir accueilli la Fondation Rustin jusqu’en 2012, il a aujourd’hui pour vocation de favoriser des échanges artistiques internationaux en offrant à des artistes français ou étrangers un lieu d’exposition de leurs travaux.Sa superfi cie permet aux artistes de présenter leurs œuvres dans une perspective rétrospective.
Le 24 Beaubourg a déjà coproduit deux expositions :« Sarabande et Ribouldingue », œuvres de Denis Pouppeville, en mars 2009, en partenariat avec la Fondation Rustin et le Salon du dessin contemporain, et Jan Fabre « The Fountain of the world », en mars 2010.
Pour tout complément d’information :
Aurore Schwartz
chargée de la communication
Charlotte Waligora
commissaire de l’exposition
bande annonce de l’exposition
http://vimeo.com/34323913
www.samedirouge.netwww.ecaproduction.com