EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

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0 EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENCE DES POPULATIONS AFFECTEES PAR LE CONFLIT ARME DANS LES DEPARTEMENTS DE LOGONE-ET-CHARI ET MAYO SAVA, REGION DE L’EXTREME NORD DU CAMEROUN MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER 2 EN MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET DES ORGANISATIONS OPTION : MANAGEMENT DES CRISES ET ACTIONS HUMANITAIRES (M2MAH) ------------------------------------------------------------------ Présenté et soutenu publiquement le [Date] par Désiré Youssouf BONKOUNGOU Travaux dirigés par : Prénom NOM Titre ( Enseignant, Chercheur, Dr …) UTER ---- Jury d’évaluation du stage : Président : Prénom NOM Membres et correcteurs : Prénom NOM Prénom NOM Prénom NOM Promotion [2014/2015]

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EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENCE DES POPULATIONS AFFECTEES PAR LE CONFLIT ARME DANS LES

DEPARTEMENTS DE LOGONE-ET-CHARI ET MAYO SAVA, REGION DE L’EXTREME NORD DU CAMEROUN

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER 2 EN MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET DES

ORGANISATIONS

OPTION : MANAGEMENT DES CRISES ET ACTIONS HUMANITAIRES (M2MAH)

------------------------------------------------------------------

Présenté et soutenu publiquement le [Date] par

Désiré Youssouf BONKOUNGOU

Travaux dirigés par : Prénom NOM

Titre ( Enseignant, Chercheur, Dr …)

UTER ----

Jury d’évaluation du stage :

Président : Prénom NOM

Membres et correcteurs : Prénom NOM

Prénom NOM Prénom NOM

Promotion [2014/2015]

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RESUME

La région de l’extrême Nord du Cameroun est continuellement affectée par des cycles de

violences imputables à l'insurrection de Boko Haram depuis 2014. Afin d’adapter l’aide

humanitaire aux besoins des populations en constante évolution, le Comité international de la

Croix Rouge et du Croissant Rouge (CICR) a commandité cette évaluation dans le but de mettre

en place des programmes de soutien aux moyens d’existence pour les populations des zones

affectées.

La collecte des données a été réalisée à travers des Focus Group et enquêtes porte à porte auprès

de 1025 ménages dans 33 localités des départements de Logone et Chari et Mayo Sava.

La catégorisation des populations en groupe de richesse a montré que la zone comprend 30%

de ménages Très Pauvre, 40% de ménages Pauvres, 25% de ménages Moyens et 05% de

ménages Nantis. 95% des ménages déplacés se trouvent dans les catégories Pauvre et Très

Pauvre.

L’analyse des sources de revenu a montré que le petit commerce est la plus importante source

de revenu des ménages Très Pauvre (22% des sources de revenu). La majorité de ces ménages

dont certains sont des déplacés n’ont pas de moyens financiers pour acheter ou louer la terre

pour la production agricole. Ils vivent du petit commerce et du travail journalier.

La majorité des ménages ont déclaré que l’agriculture est leur principale activité de moyens

d’existence. Mais 50% des ménages ont déclaré que s’ils obtenaient de l’aide, ils souhaiteraient

développer ou renforcer leur petit commerce et 38% sont favorables pour des activités agricoles.

Car beaucoup de ménages déplacés ont abandonné leurs champs et se retrouvent dans les

villages d’accueil sans accès à la terre

Mots Clés :

1 - cycles de violences

2 - moyens d’existence

3 - ménages Très Pauvre

4 - déplacés

5 - agriculture

6 - petit commerce

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ii

ABSTRACT

The extreme north of Cameroon is continually affected by cycles of violence attributable to the

Boko Haram insurgency since 2014. In order to adapt humanitarian aid to the population needs

in constant evolution, ICRC commissioned this evaluation, in order to set up livelihood support

programs for the population in the affected areas.

The data collection was carried out through Focus Groups and door-to-door surveys of 1025

households in 33 localities of Logone et Chari and Mayo Sava departments.

The categorization of populations into wealth groups has shown that the area includes 30% of

very poor households, 40% of poor households, 25% of Middle Income Households and 05%

of Better-Off Households. 95% of displaced households are in the Poor and Very Poor

categories.

The analysis of income sources has shown that small commerce is the most important source

of income for very poor households (22% of income sources). The majority of these households,

some of whom are IDPs, don't have the financial means to buy or rent land for agricultural

production. They live on small commerce and daily work.

The majority of households reported that agriculture is their main livelihood activity. But 50%

of households said that if they get help, they would like to develop or strengthen their small

commerce and 38% are in favor of agricultural activities. Because many displaced households

have abandoned their fields and live in host villages without access to land.

Key words:

1 - cycles of violence

2 - livelihoods

3 - very poor households

4 - displaced

5 - agriculture

6 - small commerce

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LISTE DES ABREVIATIONS

ACF Action Contre la Faim

AFD Agence française de Développement

AGR Activité Génératrice de Revenu

AHA Agence Humanitaire Africaine

ALDEPA Action Locale pour un Développement Participatif et Autogéré

AME Articles Ménagers Essentiels

AVEC Association villageoise d’Epargne et de Crédit

CADEPI Cellule d’Appui au Développement locale Participatif Intégré

CBT Cash Based Transfer

CFW Cash For Work

CICR Comité International de la Croix Rouge

COPRESSA Centre Optionnel pour la Promotion et la Régénération Economique et

Sociale Secteur Afrique

CRC Croix Rouge Camerounaise

CRF Croix Rouge Française

DGV Distribution Générale de Vivres

DTM Displacement Tracking Matrix

ES Etat Satisfaisant

GIC Groupement d’Initiative Commune

IMF Institution de Microfinance

IRC International Rescue Committee

MAG Malnutrition Aigüe Globale

MAM Malnutrition Aigüe Modéré

MAS Malnutrition Aigüe Sévère

MINADER Ministère de l’agriculture et du développement rural

MINEPIA Ministère de l’Elevage de la Pêche et des Industries Animale

MUAC Middle-Up Arm Circumference

NRC Norwegian Refugee Council

PAIC Programme d’Appui à l’initiative communautaire

PUI Première Urgence Internationale

NFI Non-Food Items

OIM Organisation Internationale de la Migration

ONG Organisation Non Gouvernementale

PAM Programme Alimentaire Mondial

PDI Personne Déplacée Interne

RESILIANT Redressement Economique et Social Inclusif et de Lutte Contre

l’Insécurité alimentaire Nutritionnelle des Territoires du Nord Cameroun

rCSI Reduced Coping Strategy Index

SCA Score de Consommation Alimentaire

SNV Netherlands Development Organisation

WFP World Food Program

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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 2

II. OBJECTIFS DE L’ETUDE ............................................................................................................................ 3

2.1. OBJECTIF GENERAL................................................................................................................................ 3

2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES ....................................................................................................................... 3

III. METHODOLOGIES DE COLLECTE DES DONNEES ........................................................................... 4

3.1. CHOIX DES ARRONDISSEMENTS ......................................................................................................... 4

3.2. CHOIX DES VILLAGES ............................................................................................................................ 6

3.3. SELECTION DES MARCHES A EVALUER ........................................................................................... 6

3.4. METHODOLOGIE DE COLLECTE DES DONNEES .............................................................................. 6

3.5. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES ............................................................................................... 7

IV. RESULTATS, DISCUSSIONS ET ANALYSES.......................................................................................... 8

4.1. REPARTITION DES POPULATIONS PAR GROUPES DE RICHESSE ................................................. 8

4.2. CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES MENAGES ENQUETES .................................. 9

4.2.1. Statut des ménages enquêtés................................................................................................................. 9

3.2.2. Situation matrimoniale des chefs de ménages ...................................................................................... 9

4.2.3. Niveau d’éducation des chefs de ménages ......................................................................................... 10

4.2.4. Composition du ménage ..................................................................................................................... 10

4.2.5. Les habitats des ménages .................................................................................................................... 11

4.2.6. Les Aides humanitaires reçues par les ménages ................................................................................. 11

4.3. REVENU DU MENAGE .......................................................................................................................... 12

4.4. DEPENSES DU MENAGE ....................................................................................................................... 14

4.5. LES ACTIVITES DE MOYENS D’EXISTENCE DES MENAGES ....................................................... 17

4.5.1. Analyse de la campagne agropastorale 2018/2019 ............................................................................. 17

4.5.2. Activité principale du ménage ............................................................................................................ 18

4.5.3. Les activités de maraîchage pratiquées par les ménages ................................................................... 19

4.5.4. L’élevage ............................................................................................................................................ 20

4.5.5. Les activités de Moyens d’existence dont les ménages souhaitent mener ou renforcer ..................... 20

4.5.6. Activités spécifiques des femmes ....................................................................................................... 21

4.5.7. Les contraintes liées aux activités de moyens d’existences dans ce contexte de crise ....................... 23

4.5.8. Besoins spécifiques des femmes......................................................................................................... 27

4.6. CONSOMMATION ALIMENTAIRE DU MENAGE ............................................................................. 27

4.6.1. Composition des repas principaux des ménages................................................................................. 27

4.6.2. Score de consommation alimentaire des ménages .............................................................................. 27

4.7. STRATEGIES D’ADAPTATION ET CSI................................................................................................ 28

4.7.1. Index des Stratégies de Survie (rCSI) ................................................................................................. 28

4.7.2. Stratégies de survie basées sur les moyens de subsistance ................................................................. 30

4.8. ÉVALUATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE 06 A 59 MOIS ........................... 31

4.9. SECURITE ET PROTECTION DE LA POPULATION CIVILE ............................................................ 32

4.9.1. Analyse de la situation sécuritaire ...................................................................................................... 32

4.9.2. Protection de la population civile ....................................................................................................... 32

4.10. ETUDE DE MARCHE ............................................................................................................................ 34

4.10.1. Fonctionnement des différents marchés et accessibilité physique .................................................... 34

4.10.2. Disponibilité alimentaire et tendances des prix sur le marché .......................................................... 35

4.10.3. Les acteurs des marchés ................................................................................................................... 35

4.10.4. Les Institutions financières ............................................................................................................... 36

4.10.5. Impact de la crise sur le fonctionnement des marchés ...................................................................... 37

4.10.6. Analyse de la faisabilité des interventions cash dans la zone ........................................................... 37

V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ............................................................................................. 38

VI. BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... 41

VII. ANNEXES.................................................................................................................................................... 41

7.1. CALENDRIER SAISONNIER DES MOYENS D’EXISTENCE (ANNEE NORMALE) ....................... 42

7.2. PRIX DES PRODUITS VIVRIERS DANS LES DIFFERENTS MARCHES (AVRIL/MAI 2019) ........ 43

7.3. CONTACTS DES AUTORITÉS LOCALES ET ONGs RENCONTRÉES ............................................. 44

7.4. OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES ............................................................................................. 45

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................................... 67

LISTE DES FIGURES ....................................................................................................................................... 68

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I. INTRODUCTION

La région de l’Extrême-Nord du Cameroun est la plus pauvre du pays1. Elle est frontalière avec

le Tchad et l’Etat nigérian du Borno. Située dans la zone soudano-sahélienne, elle connait

généralement une longue saison sèche, avec une période de soudure allant de juillet à septembre

et correspondant à la saison des pluies, ce qui rend possible une seule campagne agricole par

an.

Cette région est continuellement affectée par les cycles de violence imputable à l'insurrection

de Boko Haram depuis 2014. Cela a eu de graves répercussions sur l'économie locale ainsi que

sur la vie quotidienne des habitants de la région. De graves problèmes de protection ont été

signalés, qui ont contraint des centaines de milliers de civils à fuir leurs domiciles en quête de

sécurité.

Les départements les plus affectés par la crise sont celui de Logone et Chari (218 752 personnes

déplacées, soit 45% des PDI de la région) et le département de Mayo Sava (114 389 personnes

déplacées, soit 33% des PDI de la Région)2. Les conséquences de la situation conflictuelle se

greffe aux difficultés économiques de ces deux départements et érode davantage les capacités

d'adaptation des familles, déjà perturbées par une situation de pauvreté chronique.

Étant donné que les déplacements sont rapides, les familles quittent leur domicile sans emporter

les biens essentiels tels que les stocks de nourriture, les vêtements et les articles divers. Ils ont

laissé derrière eux des terres et des outils agricoles, des semences, des animaux, etc., et se sont

retrouvés dans l'impossibilité de rentrer chez eux à court terme, également empêchés par

l'insécurité persistante. Une telle situation limite leurs stratégies de survie et augmente leur

vulnérabilité.

La plupart des villages d'origine ont été totalement ou partiellement détruits. Cela, en plus de

l'insécurité qui prévaut le long de la frontière avec le Nigéria, complique davantage le potentiel

de retour chez eux. Les PDI ne prévoient pas leur retour dans un avenir proche, à moins que

leurs villages ne soient sécurisés par les forces armées, ce qui n'est pas encore le cas3

1 Evaluation Rapide de la Sécurité Alimentaire en Situation d’Urgence, Extrême—Nord du Cameroun, PAM- Juin 2015 2 OIM, DTM- Cameroun. Région de l’extrême Nord, Rapport sur les déplacements, Round 17, Février 2019 3 Selon le rapport de l'OIM publié en janvier 2017, 63% des personnes déplacées ont exprimé leur intention de rester dans les villages d’accueil. Les facteurs qui empêchent leur retour sont : (a) la peur /traumatisme ; b) le sentiment d'insécurité dans leurs villages d’origine ; et c) l'absence des forces armées camerounaises dans les villages d'origine.

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Près de 62% des personnes déplacées internes vivent dans des familles d'accueil qui ont partagé

toutes leurs ressources de base et leurs moyens de subsistance. En conséquence, les personnes

déplacées et les familles d’accueil se trouvent dans la même situation de précarité.

Afin d'atténuer les souffrances des PDI et des familles d'accueil, le CICR, en partenariat avec

la Croix-Rouge Camerounaise (CRC) assure une protection et une assistance humanitaire dans

les départements les plus touchés. Depuis début 2017, le CICR et la CRC fournissent des rations

alimentaires d'urgence, des articles ménagers de premières nécessités et des intrants agricoles

par le biais des distributions en nature et de transferts monétaires sans condition dans plusieurs

localités affectées.

Dans le but d’adapter l’aide humanitaire aux besoins des populations en constante évolution, le

CICR a initié cette évaluation afin de mettre en place des programmes de soutien aux moyens

d’existence pour les PDI, les retournées et les communautés hôtes

Cette évaluation devrait donc aider le Département de la sécurité économique du CICR à établir

des bases de référence et à mieux comprendre les zones de moyens de subsistance, à identifier

les groupes les plus vulnérables parmi les populations touchées par le conflit afin de mieux

définir les interventions appropriées.

II. OBJECTIFS DE L’ETUDE

2.1. OBJECTIF GENERAL

Evaluez la situation de sécurité économique des populations touchées et les facteurs socio-

économiques influant sur la sécurité économique des ménages.

2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

De manière spécifique, il s’agira de :

- Comprendre les activités de moyens d’existence des ménages déplacés et les familles

d’accueil,

- Analyser les revenus et dépenses, la consommation alimentaire et les stratégies

d’adaptation des ménages face à l’insécurité alimentaire,

- Faire une étude des marchés à travers l’analyse de la fonctionnalité des marchés locaux

et la disponibilité des produits de première nécessité,

Formuler des recommandations sur les activités à mettre en œuvre en fonction des

besoins identifiés.

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III. METHODOLOGIES DE COLLECTE DES DONNEES

3.1. CHOIX DES ARRONDISSEMENTS

Le département de Logone et Chari compte 10 arrondissements. Selon le rapport de OIM

(DTM- Cameroun, Round 17, Février 2019), la majorité de PDI se trouve dans les

arrondissements de Makary (48 705), Kousséri (19 753), Fotokol (16 208), Logone-Birni (11

473). C’est ainsi que les arrondissements de Makary, Kousseri, Logone-Birni et Goulfey ont

été retenus pour cette enquête. Nous n’avons pas retenu l’arrondissement de Forokol pour des

raisons sécuritaires.

Le département de Mayo Sava compte 03 arrondissements. La majorité des PDI est arrivée

entre 2014 et 2017 (92%), dans les arrondissements de Kolofata (39 044 personnes), de Mora

(33 102 personnes) et de Tokombéré (1 355 personnes). Tous ces 03 arrondissements ont été

retenus pour cette enquête.

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Figuure 1 : Zone de l’evaluation

Source : Département Système d’Information Géographique (SIG) du CICR

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3.2. CHOIX DES VILLAGES

Les villages ont été choisis de manière semi raisonnée. Dans chaque village, les autorités locales

(sous-préfet, maire, comité local de la CRC, Personnes ressources) nous ont fournis la liste des

villages les plus affectés (Villages d’accueil de déplacés, villages de retournés). Sur la base de

cette liste, nous avons retenu certains villages pour l’enquête en tenant compte leurs répartitions

géographiques.

Tableau 1 : Liste des villages enquêtés

Département Nombre de

Ménages Arrondissement Villages/ villes

Logone et

Chari 612

Logone Birni Kalkoussam, MBrey arabe, MBrey

kotoko, Zimado, Kalakafra, Tildé

Kousseri Ville de Kousseri (4 quartiers),

Masaky

Goulfey Goulfey, Guemalbe, Mougalam

Makary

Makary, Ngarkawa, Mada, Waglam,

Blamé, Biamo, Djadjaya, Margui,

Amchilga

Mayo Sava 413

Mora Ville de Mora (3 quartiers), Mémé,

Tchakramari, Kourgui

Kolofata Tolkomari, Satomi, Blabline,

Kolofata, Gancé

Tokombéré Tokombéré, Moundouvaya,

Talamada, Serawa

Total 1 025 07 arrondissements 31 villages + 02 villes (07 quartiers) Source : Construction de l’auteur

3.3. SELECTION DES MARCHES A EVALUER

Sur la base des informations récoltées lors des focus group au niveau des villages

d’intervention, les marchés les plus fréquentés par les bénéficiaires ont été ciblés pour l’étude

de marché. Les marchés de Maroua et de Kousseri ont été aussi ciblés du fait de leurs

spécificités régionales de source d’approvisionnement de tous les autres marchés de la région

en produits importés.

3.4. METHODOLOGIE DE COLLECTE DES DONNEES

La collecte des données ménages a été effectuée par 16 volontaires de la CRC formés sur place

(08 dans le Mayo Sava et 08 dans le Logone et Chari), sous la supervision du consultant

responsable de cette évaluation et de son assistant. L’enquête ménage a été faite porte à porte

et les ménages ont été sélectionnés de manière aléatoire en prenant en compte la représentativité

des quatre groupes de richesses identifiés en Focus group. Les entretiens Focus group et les

rencontres avec les différents acteurs humanitaires de la zone, ont été réalisés par le consultant

et son assistant.

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Tableau 2 : Répartition des ménages enquêtés par catégorie socioéconomique

Catégorie Nombre Pourcentage

Ménages Très pauvre (TP) 297 29%

Ménages Pauvres (P) 441 43%

Ménages Moyens (M) 236 23%

Ménages Nantis (N) 51 5%

Total 1025 100% Source : Construction de l’auteur

La collecte des données s’est déroulée du 17 avril au 15 mai 2019 et nous avons procédé aux

méthodes suivantes :

- Enquête auprès de 1025 ménages pour une analyse quantitative des principaux indicateurs

de la sécurité alimentaire et Moyens d’existence des ménages déplacés, retournés, et

familles d’accueils.

- Entretiens et Focus Group avec différents groupes et les informateurs clés : leaders

communautaires, population du milieu (déplacés, retournés et familles d’accueils), groupe

de commerçants

- Observations.

Le ménage se définit comme étant l’ensemble des personnes parentes ou non qui vivent dans

une concession, mènent ensemble des activités de production et de consommation et acceptent

l’autorité d’une seule personne appelée chef de ménage (Cash Working Group- Cameroun,

Octobre 2017).

3.5. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

Pour la collecte des données les outils suivants ont été utilisés :

- Un questionnaire Ménages sur les sources de revenu, source de dépenses, les activités de

moyens d’existence, la consommation alimentaire et les stratégies d’adaptations, etc.,

- Un questionnaire Focus group sur les moyens d’existence et les sources de revenu

- Un questionnaire Focus group sur la catégorisation socioéconomique des ménages en

fonction des groupes de richesse

- Un questionnaire sur l’étude marché et collecte des prix des principales denrées

Le questionnaire ménages a été conçu sur le logiciel « Device Magic » et téléchargé sur des

smartphones. Les données ont été collectées par les volontaires de la CRC à l’aide de ces

smartphones. Ensuite les données ont été téléchargées sur le Logiciel EXCEL pour les analyses

et interprétations.

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IV. RESULTATS, DISCUSSIONS ET ANALYSES

4.1. REPARTITION DES POPULATIONS PAR GROUPES DE RICHESSE

Les départements de Mayo Sava et de Logone et Chari, à l'instar des quatre autres départements

de la région de l'Extrême-Nord, ont une vocation agropastorale. Les activités de subsistance

sont principalement basées sur l'agriculture vivrière et l'élevage.

Le tableau ci-dessous résume la catégorisation des ménages en groupes de richesse. Cette

catégorisation a été réalisée en focus group par des personnes-ressources de 15 villages lors des

enquêtes (09 villages de Logone et Chari et 06 villages de Mayo Sava). Nous pouvons voir que

les ménages Moyens et Nantis ne représentent que 30% de tous les ménages de la zone, alors

que les ménages pauvres et très pauvres en représentent 70% (incidence élevée de la pauvreté).

Nous nous sommes intéressés spécifiquement aux populations déplacées dans la zone d'étude.

Ces populations comptent 95% des ménages dans la catégorie des pauvres et des très pauvres.

À la suite d'attaques de Boko Haram, ils ont abandonné leurs champs, leur bétail et leurs biens

(articles ménagers essentiels, équipements, matériel de production, motocyclettes, etc.), et

beaucoup d'entre eux se retrouvent dans des villages hôtes sans accès à la terre. La majorité vit

du travail journalier non qualifié.

Tableau 3 : Catégorisation des ménages en fonction des groupes de richesse

Critères Groupes de richesse

Très pauvre (TP) Pauvre (P) Moyen (M) Nanti (N)

% Population Totale 30% 40% 25% 05%

% Population déplacées 60% 35% 05% 0%

Taille du ménage 1-6 personnes 07 -12 personnes 13-15 personnes 16 - 25 personnes

Superficie en cultures vivrières (ha)

0 – 0,5ha 0,5ha – 01 ha 01 – 02ha 02ha – 04ha

Superficie en cultures Maraîchère (ha)

0 0- 0,13ha 0,13 - 0.25ha 0,25ha – 0,75ha

Récolte annuelle par Ménage en culture vivrière

0 -300kg 400 – 600kg 600 – 1200kg 1200 – 3000kg

Couvertures des besoins alimentaires

0 - 02 mois 03 - 05 mois 05 – 07 mois 08 – 12 mois

Capital cheptel Volaille = 0- 3

Ovins = 0- 2 Caprins = 0- 3 Volaille = 3 -10

Bovins = 0 - 5 Ovins = 3 - 10

Caprins = 4 - 10 Volaille = 10 - 20

Bovins = 5 - 20 Ovins = 10 - 20

Caprins = 10- 20 Volaille = 10 -30

Moyens de production Houe, Houe Houe, Charrue,

Motopompe Houe, Charrue,

Motopompe

Source : Données d’entretiens focus group

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Les principaux facteurs déterminant la pauvreté dans cette zone restent particulièrement

marqués par la superficie cultivée en culture vivrière et maraîchère, les quantités récoltées en

production vivrière et la détention de cheptel. En effet, on constate de manière générale que les

ménages les plus aisés comportent plus de membres que les ménages les plus pauvres (ceci est

une tendance et il existe quelques ménages très grands parmi les familles les plus pauvres).

En outre, les critères les plus distinctifs qui permettent de faire la différence entre les ménages

pauvres et nantis demeurent la possession de bétail et la récolte annuelle en culture vivrière.

L’agriculture vivrière et le maraîchage prennent de plus en plus de l’ampleur, mais les ménages

de la zone d’étude, dans leur grande majorité se proclament de plus en plus comme des agro-

pasteurs en raison de la participation substantielle de ces deux activités (agricoles et pastorales)

dans les sources de revenu et les sources de nourriture.

4.2. CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES MENAGES ENQUETES

4.2.1. Statut des ménages enquêtés

Un total de 1025 ménages a été enquêté. 54% sont des autochtones et 45% sont des déplacées

qui vivent soit dans une famille d’accueil, ou dans un camp de déplacés ou vivant hors d’une

famille d’accueil. 15 réfugiés provenant du Nigeria ont été aussi enquêtés parmi les ménages

déplacés. 25% des ménages ne possèdent pas de cartes nationales d’identité. 44% des personnes

qui ont répondu aux questions dans les ménages sont des femmes.

Tableau 4 : Statut des ménages enquêtés

Statut Nombre Pourcentage

Ménages autochtones 549 54%

Ménages déplacés 461 45%

Ménages Refugiées 15 01%

Total 1025 100% Source : Données d’enquête

3.2.2. Situation matrimoniale des chefs de ménages

L’analyse de la situation matrimoniale montre qu’il y a un nombre important de ménages

polygame (27% des ménages). Cela s’explique par le fait que nous sommes dans une zone

musulmane où la polygamie est autorisée. Il y a aussi beaucoup de veuves dont les maris ont

été tués par Boko Haram qui se sont remariées à des hommes déjà en couple. Les veuves et les

veufs représentent 12% des ménages. La grande majorité de ces personnes sont des femmes et

leurs maris ont été tués lors des attaques de Boko Haram. Dans le village de Mémé

(arrondissement de Mora), un camp des déplacés appelé « Camp BIA » est occupé

essentiellement par des veuves qui ont perdu leur Mari lors des attaques de Boko Haram.

Page 14: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

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Tableau 5 : Statut matrimonial des ménages

Statut matrimoniale Nombre Pourcentage

Marié monogame 600 59%

Marié polygame 274 27%

Divorcé 25 2%

Veuve/ Veuf 126 12%

Total 1025 100%

Source : Données d’enquête

4.2.3. Niveau d’éducation des chefs de ménages

L’analyse du tableau ci-dessous montre que 66% des ménages n’ont aucune instruction, 10%

sont alphabétisés en langue locale (arabe, Kotoko, fulfuldé, Mandarin) et 18% ont le niveau de

l’école primaire.

Tableau 6 : Niveau d’instruction des chefs de ménage

Niveau d’instruction Nombre Pourcentage

Analphabète 673 66%

Alphabétisé en langue locale 106 10%

Ecole Primaire, 185 18%

Ecole Secondaire 61 6%

Total 1025 100% Source : Données d’enquête

4.2.4. Composition du ménage

La taille moyenne des ménages calculée est de 8,5 personnes par ménage. Ce chiffre s’explique

par le fait que nous sommes dans une zone musulmane avec 27% des ménages qui sont

polygames. Le Cash Working Group au Cameroun avait calculé une Taille moyenne de 7,5

ménages pour l’extrême Nord du Cameroun4. Selon une évaluation de l’ONG Solidarité

Internationale en décembre 2018, la taille moyenne des ménages dans le département de Logone

et Chari est de 9,3 personnes5. L’analyse du tableau montre que 75% des ménages possèdent

au moins un enfant de moins de 05 ans et 40% compte au moins une femme allaitante dans le

ménage.

Tableau 7 : Composition des ménages

Composition Valeur

Taille moyenne des ménages enquêtés 8,5

% des ménages avec au moins une femme enceinte dans le ménage 18%

% des ménages avec au moins une femme allaitante dans le ménage 40%

% des ménages avec au moins un enfant de moins de 05 ans dans le ménage 75%

% des ménages avec au moins une personne âgée de 65 ans et plus dans le ménage 22%

Source : Données d’enquête

4 Cash Working Group, Détermination du panier minimum de dépenses de ménage, Région de l’Extrême Nord, Octobre 2017 5 Solidarité Internationale, Rapport d’évaluation Extrême Nord – Cameroun, Décembre 2018

Page 15: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

11

4.2.5. Les habitats des ménages

L’analyse des habitats des ménages montre que 34% des déplacés vivent dans des maisons en

hutte de paille. Ce sont des habitats de fortune que l’on rencontre dans les camps de déplacés

et dans les villages d’accueil. 38% des déplacés vivent dans des maisons en terre et toiture en

tôle. Ce sont généralement des maisons que ces déplacés louent dans les quartiers périphériques

des grandes agglomérations et vivent avec leurs familles. Dans les quartiers périphériques de

Kousseri, les déplacés payent 5 000 à 7 500 FCFA par mois et par pièce de 09m2 pour ces types

de maisons.

Tableau 8 : Types d’Habitat des ménages

Types d’habitat Autochtones Déplacées

Huttes en paille 0% 35%

Maison en terre et toiture en paille 17% 12%

Maison totalement en terre 11% 12%

Maison en terre, et toiture en tôles 68% 38%

Maison en briques (dures) et toit en tôle 5% 3%

Total 100% 100% Source : Données d’enquête

Quant aux types de propriété, des habitats dans lesquels vivent les ménages, l’analyse révèle

que 61% des ménages déplacés vivent dans des maisons qui ont été données gratuitement par

les populations hôtes par le biais de la solidarité et la compassion.

Tableau 9 : Types propriété des habitats dans lesquels vivent les ménages

Type de propriété de l’Habitat Autochtones Déplacées

Propriété personnelle 85% 11%

Location 8% 28%

Don/assistance, 6% 61%

Total 100% 100% Source : Données d’enquête

4.2.6. Les Aides humanitaires reçues par les ménages

Nous nous sommes intéressés aux différents appuis humanitaires au cours de l’année 2019 dans

la zone. 15% des ménages ont reçus des vivres de la part des ONG, 06% on reçut du Cash 12%

ont reçu des appuis en soins de santé.

Tableau 10. Aides humanitaires reçus par les ménages au cours de l’année 2019

Aide humanitaire reçu en 2019 Ménages concernés

Vivres (direct) 15%

Cash distribution 06%

Argent contre travail 0,5 %

Soins médicaux 12%

NFI 10% Source : Données d’enquête

Page 16: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

12

4.3. REVENU DU MENAGE

L’analyse des niveaux de revenu mensuel par groupes de richesse montre que les ménages

nantis ont un revenu quatre fois plus élevé que les ménages très pauvres et environs trois fois

plus élevé que les pauvres.

Tableau 11 : Revenu Moyen par niveau de richesse

Groupe de richesse Très pauvre (TP) Pauvres (P) Moyens (M) Nantis (N)

Revenu moyen mensuel

(FCFA) 37 910 57 899 82 301 155 961

Source : Données d’enquête

Les ménages très pauvres, pauvres et Moyens ont respectivement des revenus moyens mensuels

de 37 910 FCFA, 57 899 FCFA et 82 301 FCFA. Ces montants sont inférieurs à la valeur du

panier des dépenses minimum (MEB) qui est de 118 039 FCFA pour l’extrême Nord du

Cameroun (Cash Working Group, Octobre 2017). L’analyse des sources de revenu des ménages

montre qu’il y a une diversité de source de revenus au niveau des populations :

Figure 2 : Source de revenu des ménages par niveau de richesse

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

19%13%

19%

11%

1%

1%

4%

8%

22%

14%

17%

14%4%

9%29%

8%

4%

4%

1%

2%

4%

7%

4%

9%

4%

4%

14%

9%

5%6%

17%

43%

29%26%

7%3% 2% 1%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

TP P M N

Vente de bois

Emprunt

Travail journalier

Aides des proches parents

Cash transfert reçu des ONG

Artisanat

Vente de Produits maraîchers

Petit Commerce

Vente de bétail

Vente de produits Agricoles

Page 17: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

13

Chez les ménages Très Pauvres, le petit commerce représente 22% des sources de revenu, suivi

de la vente des produits agricoles (19% des sources de revenu), l’endettement (17%), et le

travail journalier (14%). Chez les ménages Pauvres, c’est l’endettement qui vient en première

position comme source de revenu (43%), suivi du petit commerce (14%), la vente des produits

agricoles (13%) et le travail journalier (13%). En effet la majorité de ces ménages dont certains

sont des déplacés n’ont pas de moyens financiers pour acheter ou louer la terre pour la

production agricole. Ils vivent du petit commerce et du travail journalier. Dans tous les villages

visités, les populations ont rapporté que pendant la campagne pluviale, les Pauvres et les Très

pauvres travaillent comme journalier dans les champs des ménages moyens et nantis afin de

trouver de quoi survivre. Par conséquent, beaucoup de ces ménages ne peuvent pas, ou cultivent

moins, ou n’entretiennent pas leur champ, ce qui entraine une faible production. Ces ménages

s’endettent aussi auprès des parents, commerçants et proches pour des besoins alimentaires et

non alimentaires (santé, éducation, transports, intrants agricoles, etc.). Les résultats de l’enquête

ont montré que 25% des ménages possèdent des dettes financières.

La vente de bois représente 07% des revenus des ménages très pauvres. Ce qui n’est pas

négligeable. Même si cette activité procure de faible revenu. Elle est pratiquée par une grande

majorité des ménages pauvres et très pauvre. Lors de l’évaluation nous avons rencontré

fréquemment des ménages qui sont allés couper du bois de chauffe pour revendre dans les villes

et villages.

Chez les ménages Nantis, c’est l’activité de maraîchage qui représente la première source de

revenu (29% des revenus). En effet ces ménages disposent de gros moyens de production

(forage maraîchers, motopompe) et ont la capacité de louer ou d’acheter des sites maraîchers.

L’analyse des niveaux de revenus mensuel par statut social montre que les autochtones ont plus

de revenu que les PDI. Les réfugiés ont un revenu moyen mensuel très faible de 30 693 FCFA

par rapport aux PDI et aux autochtones.

Tableau 12 : Revenu Moyen par statut social

Groupe de richesse Autochtones PDI Refugiés

Revenu moyen mensuel (FCFA) 71 676 52 839 30 693 Source : Données d’enquête

Page 18: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

14

L’analyse des sources de revenu en fonction du statut social montre que chez les ménages

autochtones, l’endettement représente la première source de revenu (30% des sources de

revenus) suivi de la vente des produits agricoles (18% des revenus) et le petit commerce (15%

des revenus). Chez les PDI, l’endettement vient également en première position (35% des

sources de revenus), suivi du petit commerce (18% des revenus) et de la vente des produits

agricoles (13% des revenus). Chez les réfugiés le petit commerce occupe la première place

(29% des sources de revenus) suivi du travail journalier (22% des revenus). En effet les réfugiés

n’étant pas des camerounais, il existe une méfiance de la part des autochtones à leur emprunter

de l’argent ou à leur octroyer de la terre car ils peuvent repartir dans leur pays d’origine à tous

moments.

Figure 3 : Source de revenu des ménages par statut social

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

4.4. DEPENSES DU MENAGE

Les dépenses mensuelles des ménages sont fonction des groupes de richesses. Tableau ci-

dessous montre que les dépenses totales mensuelles des ménages sont supérieures aux revenus

mensuels des ménages malgré le fort niveau d’endettement des ménages. Cela montre à quel

degré les ménages vivent des difficultés alimentaires et économiques dans les zones enquêtées.

18%13%

4%

3%

2%

2%

15%

18%

29%

12%

3% 1%

4%

5%

17%

4%

6%

9%4%

5%

2%8%

9%

22%

30%

35%

10%

2% 5% 6%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Autochtones PDI Refugiés

Vente de bois

Emprunt

Travail journalier

Aides des proches parents

Cash transfert reçu des ONG

Artisanat

Vente de Produits maraîchers

Petit Commerce

Vente de bétail

Vente de produits Agricoles

Page 19: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

15

Tableau 13. Dépenses, revenus et déficit mensuel des ménages par groupe de richesse

Groupe de

richesse

Dépense

alimentaire

moyenne

mensuelle

(FCFA)

Dépense Non

alimentaire

moyenne

mensuelle

(FCFA)

Dépense total

moyenne

mensuelle

(FCFA)

Revenu

moyen

mensuel

(FCFA)

Déficit

(FCFA)

Très pauvre 31 694 17 211 48 905 37 910 - 10 995

Pauvre 38 596 23 863 62 459 57 899 - 4 560

Moyen 52 421 55 414 107 835 82 301 - 25 534

Nanti 73 080 95 620 168 700 155 961 - 12 739 Source : Données d’enquête

L’analyse des sources de dépenses montre que les dépenses alimentaires constituent la plus

grande part des dépenses du ménage chez toutes les catégories de groupe de richesse.

Cependant, elles représentent environ deux tiers des dépenses chez les Très Pauvres (68%) et

les Pauvres (64%). Elles représentent la moitié des dépenses des ménages Moyens (51%) et

45% des dépenses totales des ménages Nantis. Cela s’explique par le fait que les ménages

Pauvres et Très Pauvres n’ayant pas assez de revenus, ni assez de récoltes agricoles, priorisent

les achats alimentaires pour survivre au détriment des dépenses non alimentaires.

Figure 4 : Source des dépenses du ménage en fonction des groupes de richesse

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

68%64%

51%

45%

3%

4%

4%

3%

3%

3%

2%

2%

4%5%

5%

2%

4% 5%

5%

5%

3% 3%

5%

8%

4%

6%

3% 3%

5%

3%

4% 6%

7%

11%

4% 1%

4%7%

1% 2%2% 2%

2% 3% 6% 5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

TP P M N

Remboursement Dette

Transport

Habitat

Cérémonie

Habillement

Animaux d'élevage

Intrants Agricoles

Education

Santé

Savon

Bois de chauffe

Alimentaire

Page 20: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

16

L’analyse des dépenses moyennes annuelles des ménages en fonction du statut social montre

que les dépenses mensuelles des autochtones sont supérieures à celles des PDI et des réfugiés.

Mais toutes les dépenses sont supérieures aux revenus quel que soit le statut social. Le plus

grand déficit est observé au niveau des autochtones (15 000 FCFA), suivi des PDI (7 503

FCFA) et des réfugiés (6 692 FCFA),

Tableau 14. Dépenses, revenus et déficit mensuel des ménages par statut social

Statut social

Dépense

alimentaire

moyenne

mensuelle

(FCFA)

Dépense Non

alimentaire

moyenne

mensuelle

(FCFA)

Dépense

totale

moyenne

mensuelle

(FCFA)

Revenu

moyen

mensuel

(FCFA)

Déficit

(FCFA)

Autochtones 45 502 41 462 86 964 71 676 15 288

PDI 37 125 23 217 60 342 52 839 7 503

Refugiés 29 125 8 260 37 385 30,693 6 692 Source : Données d’enquête

L’analyse des sources de dépenses en fonction du statut social montre que les dépenses

alimentaires représentent 55% des dépenses des autochtones. Les dépenses alimentaires

occupent 64% des dépenses des PDI et 80% des dépenses des réfugiés. Cette situation montre

à tel point les PDI et les réfugiés ont des difficultés alimentaires et sont obligés d’utiliser une

très grande partie de leurs petits revenus dans les achats alimentaires.

Figure 5 : Source des dépenses des ménages en fonction du statut social

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

55%

64%

80%

4%

4%

2%

2%

3%

5%

4%

5%

1%

5%

4%

0%

4%

4%

3%

3%

2%

1%

4%

3%

4%

8%

4%

2%

5%1%

0%2% 2%

1%4% 4% 2%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Autochtones PDI Refugiés

Remboursement Dette

Transport

Habitat

Cérémonie

Habillement

Animaux d'élevage

Intrants Agricoles

Education

Santé

Savon

Bois de chauffe

Alimentaire

Page 21: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

17

4.5. LES ACTIVITES DE MOYENS D’EXISTENCE DES MENAGES

4.5.1. Analyse de la campagne agropastorale 2018/2019

Dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun, les déficits de production sont récurrents et

résultent principalement des caprices pluviométriques, des attaques des déprédateurs des

cultures et ces dernières années, de l’insécurité due aux attaques de Boko Haram qui entrainent

l’abandon des cultures en champ6. L’agriculture reste l’activité principale des ménages.

L’élevage vient en deuxième position en complément de l’agriculture. Depuis la crise Boko

Haram combinée à la crise climatique, l’activité d’élevage a été fortement réduite à cause des

pillages du cheptel par les éléments de Boko Haram, la réduction des zones de pâture à cause

de l’insécurité, et les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs.

La campagne agricole 2018/2019 s’est bien déroulée avec une amélioration nette de la

production dans les départements de Logone et Chari et Mayo Sava. Elle a été particulièrement

marquée par une augmentation de la pluviométrie dans l’ensemble de la région par rapport à

l’année 2017. Comparativement à l’année 2017, l’augmentation de la production céréalière

dans le Logone et Chari est de 53 746,05 Tonnes7, Cette augmentation est de 50 450,89 Tonnes8

dans le département de Mayo Sava,

Tableau 15 : Hauteurs de pluies et productions céréalières dans les deux départements

Département

Hauteur moyenne annuelle de

pluies (mm)

Production céréalière annuelle

(Tonne)

2017 2018 Différence 2017 2018 Différence

Logone et Chari 453,99 593,33 139,34 91 406 145 152,05 53 746,05

Mayo Sava 625,65 812,5 186,85 77 950,51 128 401,4 50 450,89 Source : Ministère de l’agriculture et du développement rural du Cameroun

Le bilan céréalier a été établi avec la norme FAO qui est de 200 kg de céréales par an par

individu. L’estimation est faite de manière globale sans distinguer la contribution des

différentes spéculations des céréales. Le tableau suivant élucide la situation alimentaire en

année 2018.

Tableau 16 : Bilan Céréalier 2018 dans les deux départements

Département Production 2018

(Tonne)

Population 2019

(Tonne)

Besoin 2019

(Tonne)

Solde 2019

(Tonne)

Logone et Chari 145 152,05 734 298 146 859,60 -1 707,55

Mayo Sava 128 401,4 523 706 104 741,2 23 660,2 Source : Ministère de l’agriculture et du développement rural du Cameroun

6 WFP, SUIVI DE LA SECURITE ALIMENTAIRE au Cameroun, Bulletin No 2, Janvier 2017

7 Rapport annuel 2018 des activités de la Délégation départementale de l’Agriculture et du développement Rural du Logone et

Chari, 8 Rapport annuel 2018 des activités de la Délégation départementale de l’Agriculture et du Développement Rural du Mayo Sava

Page 22: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

18

Malgré la grande augmentation de la production de 2018 par rapport à 2017 (Tableau 15), le

bilan céréalier reste déficitaire dans le département de Logone et Chari. Cela s’explique par le

fait que beaucoup de population privilégie le commerce au détriment de l’agriculture à cause

de la proximité avec le Tchad et le Nigeria. Il faut noter que l’augmentation de la pluviométrie

de cette année reste exceptionnelle et le Département de Logone et Chari ne reçoit pas beaucoup

de pluies de manière générale.

Le bilan céréalier présente un solde positif avec un excédent de 23660,2 tonnes dans le

département de Mayo Sava.

4.5.2. Activité principale du ménage

Lors de l’enquête ménages, il est demandé à chaque ménage de dire son activité principale. Il

ressort que la grande majorité des ménages ont comme activité principale l’agriculture.

L’élevage est pratiqué pour compléter l’agriculture. Cependant, 06% des ménages nantis ont

déclaré que l’élevage est leur activité principale. Au niveau des ménages Très Pauvres, 19%

ont comme activité principale le petit commerce et 15% ont comme activité principale le travail

occasionnel.

Cela s’explique par le fait que certains de ces ménages qui sont déplacés ont abandonné leur

champ à cause de la crise et d’autres mêmes autochtones n’ont pas les moyens pour acheter ou

louer la terre pour cultiver. 24% des ménages déplacés ont déclaré qu’ils n’ont pas fait de

production agricole au cours de la campagne 2018/2019 à cause de la crise Boko Haram

. Figure 6 : Activités principales des ménages par niveau de richesse

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

L’analyse des activités principales des ménages en tenant compte du statut social montre que

72% des autochtones ont l’agriculture comme principale activité. 61% des PDI ont déclaré que

59%68% 73% 75%

6%

19%

18%17%

16%15%

8% 1%7% 5% 8% 4%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

TP P M N

Agriculture Elevage Petit Commerce Travail occasionnel Autres

Page 23: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

19

l’agriculture est leur principale activité et 23% ont déclaré que le petit commerce est leur

principale activité. Au niveau des réfugiés, la remarque importante est que 33% des réfugiés

ont comme activité principale le travail occasionnel.

Figure 7 : Activités principales des ménages par statut social

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

4.5.3. Les activités de maraîchage pratiquées par les ménages

Les Départements de Logone et Chari et celui du Mayo Sava sont situés dans le Bassin du Lac

Tchad et par conséquent sont traversés par de nombreux cours d’eau permanents et temporaires

qui se jettent dans le lac Tchad. Cette hydrographie offre des opportunités de production

maraichère. La campagne maraichère débute après la fin de la campagne pluviale (Voir

Calendrier saisonnier en Annexe). La production maraîchère est une importante source de

revenu au niveau des populations situées à côté des cours d’eau.

Les recettes issues de la vente des produits maraichers permettent d’acheter de la nourriture

pour compléter le déficit de production céréalière et aussi subvenir aux besoins non alimentaires

des ménages ; car 74% des ménages enquêtés ont déclaré ne plus disposer de stock céréalier

dans le ménage et font des achats alimentaires pour survivre et seulement 07 % des ménages

ont déclaré disposer de stocks céréaliers leur permettant de ternir jusqu’aux prochaine récoltes.

Tableau 17 : Pourcentage de ménages qui font du maraîchage en fonction des groupes de

richesse

Groupe de richesse TP P M N

% des ménages qui font de la production maraîchère 11% 14% 18% 47% Source : Données d’enquête

72%61%

33%

1%

14%

23%

13%

7% 9%

33%

6% 6%

20%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Autochtones IDPs Refugiés

Agriculture Elevage Petit Commerce Travail occasionnel Autres

Page 24: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

20

La production maraichère demande un investissement financier (Semences, engrais,

équipement, forages maraîchers, motopompes). Lors des enquêtes, seulement 11% des

ménages Très Pauvre font de la production maraichère à petite échelle, contre 47% des ménages

Nantis qui font le maraichage à grande échelle. En effet la réalisation d’un forage maraîcher

coûte environs 200 000 FCFA et le coût de la motopompe varient entre 50 000 FCFA à 200 000

FCFA selon la qualité et la puissance de la motopompe.

4.5.4. L’élevage

La détention de cheptel est un critère déterminant du niveau de richesse dans la zone.

Malheureusement la crise Boko Haram et les insuffisances de pluviométrie de ces 10 dernières

années ont beaucoup affecté la production animale. Le cheptel des ménages a été recensé lors

de l’enquête. L’analyse du tableau ci-dessous montre que seulement 08% des Très Pauvre

possèdent des petits ruminants et 33% possèdent de la volaille. 53% des nantis possèdent des

Bovins et 90% possèdent des petits ruminants.

Tableau 18 : Pourcentage des ménages qui possèdent les différents types de cheptel par

groupe de richesse

Groupe de richesse Bovins Petits ruminants Asins Equins Volaille

Très Pauvre 0% 8% 0% 0% 33%

Pauvre 0% 18% 1% 0% 45%

Moyen 13% 55% 3% 1% 57%

Nanti 53% 90% 4% 6% 65% Source : Données d’enquête

4.5.5. Les activités de Moyens d’existence dont les ménages souhaitent mener ou

renforcer

Lors de l’évaluation, nous avons demandé aux ménages quelles sont les activités de moyens

d’existence qu’ils souhaitent développer ou renforcer, s’ils reçoivent de l’aide humanitaire.

Environs 50% des PDI et Familles hôtes ont déclaré vouloir développer ou renforcer leurs petits

commerces. Et 38% des PDI et Familles hôtes souhaitent investir dans la production agricole.

En effet, la crise Boko Haram a beaucoup affecté l’agriculture et l’élevage (Abandon des

champs de culture, pillages de cheptel par les éléments de Boko Haram, vol de bétail par des

bandits armés). Pour cela beaucoup de ménages se reconvertissent dans le petit commerce et

AGR (vente de produits manufacturés, commerce de céréales, petite restauration, vente de

viande, fabrication et commercialisation d’huile d’arachide, commerce de volaille et de petits

ruminants, fabrication et vente de beignet et gâteaux, etc.,)

Page 25: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

21

Figure 8 : Pourcentage des différents statuts des ménages qui souhaite développer ou

renforcer les différentes activités de moyens d’existence

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

4.5.6. Activités spécifiques des femmes

L’économie des ménages étant affectée par la crise Boko Haram, ce sont les femmes qui sont

les principales pourvoyeuses de ressource financière dans beaucoup de ménages. Elles excellent

dans la production de légumineuses (arachide et haricot), le petit commerce et dans la

transformation des produits alimentaires.

Le Petit commerce

C’est l’activité la plus rependue au niveau des femmes. Elles exercent dans tous les domaines :

vente de légume et condiment, vente de fruits, vente de céréales et légumineuse vente de

produits manufacturés, vente d’eau minérale en sachet, petite boutique, vente de poisson sec,

vente de poisson frais, vente de vêtements, vente de produits importés et article divers.

La transformation des produits alimentaires :

- L’achat du riz paddy et étuvage est une activité pratiquée par les femmes dans les zones

rizicoles du département de Logone et Chari. Selon les femmes de Makary, un sac de 100kg

de riz étuvé procure un bénéfice de 5000 FCFA et chacune peut vendre 1 à 3 sacs de 100

kg de riz étuvé par semaine.

- La fabrication de la bière locale appelée « Bilbil » est une activité des femmes dans le mayo

Sava. Cette activité est pratiquée par beaucoup de femmes qui achètent le sorgho et le

transforment en « Bilbil » pour revendre. Un déplacé dans le village de Tolkomari dans

50%

38%

3%

5%

3%

1%

49%

38%

5%

4%

1%

3%

60%

40%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

Petit commerce

Agriculture

Elevage/Embouche

Maraîchage

Artisanat

Autre

Refugiés PDI Autochtones

Page 26: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

22

l’arrondissement de Kolofata déclare : « maintenant c’est ma femme qui fabrique « le

bilbil » pour subvenir aux besoins de la famille, car à cause de la crise, je ne peux plus aller

au Nigeria faire mon commerce ».

- La transformation des céréales et légumineuse en gâteaux et beignets : cette activité est

pratiquée par beaucoup de femmes dans les deux départements. Ces gâteaux et beignets

sont revendus sur le marché local.

- La fabrication de l’huile d’arachide. Nous avons rencontré beaucoup de femmes qui

déclarent qu’elles achètent l’arachide pour fabriquer de l’huile. L’huile et les tourteaux

d’arachide sont revendus dans les marchés locaux.

La production de légumineuses

Certaines femmes sont organisées en GIC (Groupement d’Initiative Commune) et cultivent des

arachides et du haricot. La production est soit vendue directement soit transformée en beignets

ou en huile pour revendre dans les marchés locaux.

La production maraîchère :

Celles qui sont dans des villages où la source d’eau est disponible font la production maraîchère

à petite échelle, car cette activité demande des moyens matériels. Certaines aident leurs maris

dans cette activité. Une partie des légumes est consommée, notamment le gombo et les feuilles

d’oseille et une partie (Oignon, Tomate, Carotte, poivrons, Aubergine Choux, Laitue, Ail,

Piment Concombre) est vendue pour subvenir aux besoins financiers du ménage.

Le petit élevage

Beaucoup de femmes autochtones ainsi que certaines femmes déplacées qui ont pu fuir avec

quelques animaux exercent l’élevage des petits ruminants et l’élevage de volaille. Cette activité

est rentable et est une importante source de revenu pour les ménages.

La coupe et vente du bois de chauffe

Cette activité est pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes. Les femmes partent

en brousse à une distance de 01 à 10km, collecter le bois de chauffe pour revenir vendre dans

les grandes agglomérations. Contrairement aux hommes qui transportent le bois avec des

bicyclettes et des motos, la majorité des femmes transportent le bois sur la tête.

Travail journalier non qualifié

Les femmes déplacées et femmes autochtones vulnérables font recourt au travail journalier non

qualifié dans les villages et villes d’accueil pour faire face aux difficultés alimentaires. Elles

nous ont cité les activités suivantes :

- Aider un commerçant à vendre ses produits les jours de marché

Page 27: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

23

- Achat d’eau de boisson et revente dans les ménages. Dans la ville de Mora, elles achètent

25 litre d’eau à 25 FCFA à la pompe et revendent à 100 FCFA dans les ménages

- Travail journalier dans les champs des ménages aisés

- Aide-ménagère dans les familles à Mora et Kousseri

- Faire la lessive dans les ménages à Mora et Kousseri

- Aller cueillir les feuilles sauvages (Balanites, tamarin, etc.) et revente dans les marchés

locaux

- Ramassage de bouses de vaches pour le feu de cuisine et pour le composte

- Travail journalier dans les jardins maraîcher : récolte de tubercule, désherbage, et payer en

nature ou en espèce : 600 à 700FCFA par jour dans la zone de Kolofata

4.5.7. Les contraintes liées aux activités de moyens d’existences dans ce contexte de crise

Les contraintes liées aux moyens d’existence citée par les populations lors de l’évaluation sont

les suivantes :

Production agricole

- Réduction des zones de productions agricoles : Beaucoup de champs ont été abandonnés

dans les villages frontaliers avec le Nigeria à cause de la crise Boko Haram. La majorité

des champs fertiles se trouvent dans cette zone. La production agricole a été abandonnée

dans les zones du lac Tchad qui sont des grandes zones de production (arrondissement de

Darrak, Blangoua et Hilé Alifa).

- Difficulté d’accès aux champs par les déplacées dans les villages d’accueil. Si dans certains

villages les autochtones ont donné gratuitement des terres agricoles par solidarité, dans

beaucoup de localités les PDI doivent louer ou acheter la terre pour la production agricole.

Par exemple la location de terre agricole d’une superficie de 0,25ha coûte 5 000 à 10 000

FCFA à Gancé, 7 500 FCFA à Amchilga, 7 500 FCFA à Mora. Avec l’arrivé des déplacés,

l’accès à la terre est devenu très difficile. Les déplacés partent à 10 ou 15 km de Mora pour

louer des terres cultivables,

- Dégâts causés par les éléphants dans le département de Logone et Chari. La crise Boko

Haram, la pression démographique, et la crise climatique ont entrainé certaines populations

à transformer certaines parties des aires protégées en champ de culture. La population

d’éléphants (espèce protégée) a aussi augmenté. Ces éléphants font régulièrement des

incursions dans les champs des populations. Les dégâts sont énormes. Selon un rapport du

Page 28: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

24

NINADER/Logone et Chari, les éléphants ont détruit un total de 813 ha9 de cultures cette

année dans les arrondissements de Goulfey et Makary. Ce sont des jardins maraichers

(oignon, piment, aubergine, tomate, gombo, oseille, poivron, concombre, courgette,

pastèque), des cultures vivrières (Haricot, riz) et des vergers (manguiers, goyaviers,

citronnier, anacardiers) : Selon les populations, les éléphants ont tué 03 personnes en 2019

et 04 personnes en 2018 dans l’arrondissement de Goulfey.

- Les irrégularités, les insuffisances et les mauvaises répartitions des pluies. Les effets des

changements climatiques sont perceptibles chez les populations. La pluviométrie de 2018

a été exceptionnelle, mais ils déclarent une baisse de la pluviométrie au cours des 10

dernières années.

- La pauvreté des sols. Les sols se sont appauvris et certains ne sont plus cultivables. Certains

producteurs font des ouvrages antiérosifs dans leurs champs (Zaï, Demi-lune, diguette, etc.)

- Des inondations de champs en 2018. La bonne pluviométrie de 2018 a détruit beaucoup de

champs de culture dans plusieurs localités. Ce sont des champs situés dans les basfonds et

lits mineurs des cours d’eau.

- Le non accès aux intrants agricoles (semences améliorées, équipement, et engrais).

Beaucoup de producteurs n’ont pas les moyens pour acheter des intrants agricoles. Le

manque d’intrant agricole limite la production et les rendements agricoles

Production maraîchère

- Insuffisance d’eau dans les rivières et cours d’eau pour la production maraîchère. En effet

à cause des changements climatiques, les rivières n’ont plus leurs capacités d’avant et

certaines tarissent à partir du mois de février. Certains légumes meurent avant les stades de

maturité et de récolte. Il existe actuellement de forte pression sur les cours d’eau car les

populations produisent les légumes dans les lits mineurs des rivières. Les ménages qui ont

la capacité financière réalisent des forages dans les lits mineurs des cours d’eau pour arroser

leurs jardins.

- Difficulté d’accès aux sites maraîchers par les déplacés dans les villages d’accueil. Les

berges des rivières appartiennent aux autochtones et les déplacés doivent acheter ou louer

ces bergers pour leurs activités de maraîchage. Mais la grande majorité n’a pas les moyens

financiers pour l’achat ou la location. Par exemple la Location d’un jardin maraîcher d’une

9 MINADER/ Délégation départementale du Logone et Chari, SITUATION DE LA CAMPAGNE DE CONTRE SAISON DANS LE

LOGONE ET CHARI, Avril 2019

Page 29: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

25

superficie de 0,25ha coûte entre 30 000 à 50 000 FCFA par campagne à Gancé et 50 000

FCFA à Tolkomari.

- Les dégâts causés par les hippopotames dans le département de Logone et Chari. Selon les

populations, les hippopotames détruisent fréquemment les sites maraîchers situés le long

du Fleuve Logone dans les arrondissements de Logone Birni, Kousseri et Goulfey.

- Les difficultés d’accès aux semences, matériels et équipements pour la production

maraîchère. La production maraîchère demande un important investissement en achat de

motopompe, carburant, tuyauterie et accessoires, la réalisation d’un forage manuel, la mise

en place de la clôture, l’achat des semences, engrais et pesticides. Malheureusement les

ménages Très Pauvres et Pauvres n’ont pas la capacité financière pour cet investissement.

La zone dispose d’énorme potentialité en maraîchage. La demande en produits maraîchers

est très élevée au niveau des villes voisines. La production maraîchère de l’arrondissement

de Mora est vendue en grande parti à Maroua, capitale régionale situé à 60km et la

production de maraîchère des Arrondissement de Kousseri, Logone Birni et Goulfey sont

vendus à Ndjamena, capitale du Tchad située à environ 25 km de Kousseri.

Commerce et Activité Génératrice de Revenu

Impossibilité de pratiquer les échanges commerciaux avec le Nigeria à cause de la crise :

L’économie de la zone est aux ralentis. Les commerçants importateurs et exportateurs de la

zone ont perdu leurs activités, leurs biens et leurs marchandises. Avant la crise Boko Haram,

les produits exportés au Nord du Nigeria sont : les bovins, les petits ruminants, le haricot, le

maïs, l’oignon, l’ail, la canne à sucre, le poisson. Les produits importés du Nord du

Nigeria étaient le carburant, le ciment, le bois, les tôles, les tissus, les pièces de rechange moto

et voiture, le sucre, les habits, les produits manufacturés, etc. Les grossistes, les semis grossistes

et les commerçants détaillants ne peuvent plus traverser la frontière pour aller au Nigeria.

Selon le chef de Canton de Tolkomari, un commerçant détaillant de leur village a traversé la

frontière à moto pour se rendre au Nigeria et acheter du sucre et des jus de fruits. Il été égorgé

à son retour à la frontière.

L’absence des échanges commerciaux avec le Nigeria voisin a touché tous les secteurs de la vie

des populations. Les populations justifient la baisse actuelle de leur pouvoir d’achat à cause du

manque de ces échanges commerciaux.

Certains commerçants Grossistes passent par le Nord, le centre et le Sud du Cameroun

(Yaoundé, Douala, Ngaoundéré, Garoua) pour l’importation des produits en provenance du

Nigeria avec pour conséquence une augmentation des prix dans l’extrême nord du Cameroun.

Page 30: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

26

D’autres commerçants se sont reconvertis dans agriculture, le commerce des produits locaux et

autres produits en provenance du Nord, du centre et sud du pays.

Il faut noter que la grande majorité des approvisionnements du Tchad se font à partir du

Cameroun (produits locaux et produits importés). Les commerçants tchadiens

s’approvisionnent à Kousseri et les commerçants de Kousseri partent vendre leurs produits au

Tchad.

Elevage

- L’inaccessibilité du pâturage dans la zone du lac Tchad (arrondissement de Darrak,

Blangoua et Hilé Alifa). Avec la crise Boko Haram, les éleveurs ne peuvent plus aller

pâturer le bétail dans ces zones. Selon le Délégué Départementale du MINEPIA (Ministère

de l’Elevage de la Pêche et des Industries Animales), cette zone est réputée être la plus

grande zone de transhumance de la Région de l’Extrême Nord à cause de l’abondance du

fourrage en période de décru du lac Tchad. Les éleveurs qui se sont aventurés dans cette

zone ont vu leur bétail pillé et les bergers tués par les éléments de Boko Haram.

- Insuffisance de pâturage. Les éleveurs ont fui les zones d’insécurité avec leur bétail et se

retrouvent dans des villages d’accueil qui ne possèdent pas suffisamment de pâturage. Cette

situation entraine des dégâts causés par les animaux dans les champs et des conflits fonciers

entre agriculteurs et éleveurs. Certains éleveurs coupent des branches d’arbres pour nourrir

leurs animaux. Actuellement la famine animale est présente et la solution pour les éleveurs

est la bradation et le déstockage du cheptel à moindre prix.

- Les épizooties. Au niveau des bovins c’est la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB)

qui est présente. Les vaccins sont obligatoires et les éleveurs vaccinent régulièrement les

troupeaux. Au niveau des petits ruminants c’est la Peste des Petits ruminants qui est très

rependue car les vaccins ne sont pas obligatoires pour les éleveurs. Mais depuis 2018 le

CICR fait des campagnes de masse de vaccination contre cette maladie afin de l’éradiquer

dans la zone. Au niveau de la volaille, la maladie de Newcastle fait des ravages. Le

gouvernement n’a pas doté les services vétérinaires de vaccins contre cette maladie. Les

populations réclament ces vaccins et sont prêtes à payer le coût de vaccination car l’élevage

de la volaille est une importante source de revenu surtout pour les femmes.

La pêche

Au niveau de la pêche, la contrainte majeure est l’impossibilité de pêcher dans le lac Tchad et

dans les cours d’eau frontalier avec le Nigeria à cause de l’insécurité. Les pêcheurs rencontrés

lors de l’évaluation ont déclaré que certains pêcheurs ont été égorgés par les éléments de Boko

Haram. Le poisson du lac Tchad n’est plus disponible dans les marchés locaux et les acteurs de

Page 31: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

27

la filière poisson ont perdu leurs activités de moyen d’existence. Pour des raisons de sécurité,

le gouvernement Tchadien a aussi interdit la pêche dans la rivière Logone et dans la rivière

Chari.

4.5.8. Besoins spécifiques des femmes

Les femmes rencontrées lors de l’évaluation ont exprimé leurs besoins spécifiques qui sont :

- Appui aux cultures vivrières (location de terre, matériel et intrants agricoles)

- Appui pour la production Maraîchère (location de terre, matériel, équipement et intrants)

- Capital financier pour des activités génératrices de revenu

- Appui pour l’élevage des petits ruminants et la volaille

- Fonds de roulement et équipement pour la production de l’huile d’arachide

- Moulin à grains pour la transformation des céréales

- Equipement et de formation pour les activités de couture

- Capital financier, équipements et matériel pour les étuveuses de riz (décortiqueuse et

matériel d’étuvage)

4.6. CONSOMMATION ALIMENTAIRE DU MENAGE

4.6.1. Composition des repas principaux des ménages

Le sorgho est la spéculation la plus cultivée et la plus consommée dans les 02 départements,

suivies du riz et du maïs. Les repas principaux sont composés de Céréale + légume + poisson

sec. Le sorgho, le maïs ou le riz est consommé sous forme de pâte accompagnée de sauce de

gombo ou feuille d’oseille ou feuille de crincrin + Poisson sec ou poisson fumé. Les ménages

qui n’ont pas du poisson mettent les graines de Niébé dans la sauce à la place du poisson. La

consommation de la viande est faible et est beaucoup plus consommée par les ménages moyens

et nantis, car elle coûte plus chère que le poisson sec. La consommation de la volaille est rare

car elle coûte encore plus chère.

L’analyse des résultats d’enquête montrent que le nombre moyen de repas par jour est de 02

repas pour les adultes et 03 repas pour les enfants. 64% des adultes ont moins de 03 repas par

jour et 93% des enfants ont moins de 04 repas par jour.

4.6.2. Score de consommation alimentaire des ménages

La consommation alimentaire des ménages est mesurée par un Score de Consommation

Alimentaire (SCA) qui tient compte de la diversité, de la fréquence de consommation, de la

valeur en calories, en macronutriments et en micronutriments des aliments qu’ils ont

Page 32: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

28

consommés au cours des sept jours précédant l’enquête. Sur la base de leur score, les ménages

sont ensuite classés en trois catégories de consommation : pauvres (FCS = ≤21) ; limite

(21<FCS ≤35); et consommation acceptable (FCS>35). Ceux qui ont une consommation

alimentaire pauvre et limite sont regroupés et classés comme ayant une consommation

alimentaire inadéquate10.

Figure 9 : Score de consommation alimentaire des différents groupes de richesse

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

Les analyses des résultats de l’enquête ménages montrent que 20% des ménages ont une

consommation alimentaire inadéquate. Si l’on fait l’analyse au niveau des groupes de richesse.

On se rend compte que 28% des ménages Très Pauvre et 21% des ménages pauvres ont une

alimentation Inadéquate. Le rapport du PAM en 2017 sur l’analyse complète de la sécurité

alimentaire et de la vulnérabilité avaient montré que 36% des ménages avaient une alimentation

inadéquate dans l’extrême nord du Cameroun. Cette diminution du pourcentage du nombre de

ménages qui ont une alimentation inadéquate pourrait s’expliquer par l’action des acteurs

humanitaire qui implémentent des projets sur la nutrition, la diversité alimentaire et bonne

pratiques alimentaires dans les deux départements.

4.7. STRATEGIES D’ADAPTATION ET CSI

4.7.1. Index des Stratégies de Survie (rCSI)

Les stratégies alimentaires sont quantifiées avec l’indice des stratégies de survie simplifié ou

reduced Coping Strategy Index (rCSI), qui apprécie la fréquence de cinq comportements du

ménage.

10 WFP, Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis (CFSVA), December 2017

7% 4% 3% 4%

21%17%

7% 8%

16%

72%79%

90% 92%80%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

TP P M N Ensemble

Consommation pauvre Consommation limite Consommation acceptable

Page 33: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

29

1) La consommation d’aliments moins préférés car moins chers,

2) L’emprunt de la nourriture,

3) La diminution des quantités de nourriture,

4) La réduction de la consommation au profit des enfants et

5) La réduction du nombre de repas par jours.

Plus le score est élevé, plus les ménages ont recours à ces stratégies. L’analyse des résultats a

montré que tous les groupes de richesses adoptent les cinq types de stratégies alimentaires.

Faisant face aux difficultés pour accéder aux aliments, ce sont les Ménages Très Pauvres qui

ont davantage recours aux stratégies alimentaires (rCSI=14,9), suivie par les ménages Pauvre,

Moyens et Nantis, respectivement avec de rCSI de 06,7 ; 03,3 et 01,3. Les score élevés des Très

pauvres et P suggère que ces ménages ont plus de difficultés à surmonter par rapport aux autres.

Le rapport du PAM en 2017 sur l’Analyse complète de la sécurité alimentaire et de la

vulnérabilité avaient avait présenté un rCSI de 10,4 pour l’extrême nord du Cameroun.

Figure 10 : Stratégies d’adaptation et CSI des différents groupes de richesse

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

56%30% 19% 8%

45%

22%14%

8%

56%

30%

18%

12%

53%

29%

18%

8%

54%

27%

17%

8%

42%

70%

81%

88%

14,9

6,7

3,3

1,3

0

2

4

6

8

10

12

14

16

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

TP P M N

Aucune strategie

Réduire le nombre de repas par jour

Reduction de la consommation des adultes au profit des enfants

Reduction la quantité des repas

Emprunt de la nourriture

Consommation des aliments moins préférés car moins chers

CSI Reduit

Page 34: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

30

4.7.2. Stratégies de survie basées sur les moyens de subsistance

L’analyse de stratégies d’adaptation axées sur les moyens d’existence est utilisée pour mieux

comprendre la capacité d’adaptation des ménages à plus long terme. L’indicateur est dérivé

d’une série de questions sur les comportements du ménage conduisant à l’épuisement des biens,

telles que, par exemple, la vente de biens productifs ou la vente des terres agricoles, au cours

des 30 derniers jours précédant l’entretien. Selon la gravité des stratégies mises en œuvre, les

comportements d'adaptation sont classés en trois catégories : stratégies de stress, de crise et

d'urgence. Le tableau ci-dessous présente les stratégies d'adaptation les plus fréquemment mises

en œuvre dans l’extrême Nord du Cameroun, qui ont été utilisées pour calculer l’indicateur :

Tableau 19 : Stratégies d'adaptation les plus fréquemment utilisées et classification par

gravité

Stratégie mise en œuvre Classification

- Acheter de la nourriture à crédit

- Emprunté de la nourriture ou a compté sur l’aide d’amis ou de la

famille

- Vendre plus d'animaux (non productifs) que d'habitude

- Dépenser les économies/utiliser l’épargne

STRESS

- Vendre des biens productifs ou des moyens de transport (matériels

agricoles, machine à coudre, moulin, brouette, vélo etc.)

- Réduire les dépenses de santé et d’éducation

- Vendre ou consommer les semences

CRISE

- Vendre les derniers animaux femelles

- Vendre des terres agricoles ou la maison

- Recours à la mendicité directe ou déguisée

URGENCE

Source : Programme Alimentaire Mondiale (PAM), Cameroun

Globalement, 28% des ménages ont déclaré avoir utilisé au moins une stratégie d'adaptation

basée sur les moyens de subsistance au cours des 30 jours précédant l'entretien. L’analyse de la

figure ci-dessus montre que ce sont les ménages Très Pauvres et Pauvres qui utilisent le plus

les stratégies de survie basée sur les moyens d’existence. Les stratégies de stress sont les plus

utilisées (40% des Très Pauvres et 22% des Pauvres), suivies des stratégies de crise (17% des

Très pauvres et 10% des Pauvres) et les stratégies d’urgence (07% des Très Pauvres et 12% des

Pauvres)

Page 35: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

31

Figure 11 : Prévalence des stratégies d’adaptation basées sur les moyens de subsistance

utilisées

Source : Construction de l’auteur à partir des données d’enquête

4.8. ÉVALUATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE 06 A 59 MOIS

La mesure du Périmètre brachial (PB) des enfants à l’aide du MUAC permet d’apprécier leurs

états nutritionnels. PB <115 mm, signifie que l’enfant est malnutri aigu sévère (MAS),

115≤PB<125, signifie que l’enfant est malnutrie aigue modéré (MAM) et PB ≥125 mm signifie

que l’enfant a un état satisfaisant (ES)11.

Un total de 1389 enfants de 06 à 59 mois ont reçus la mesure de leurs PB lors de l’enquête. Les

analyses révèlent un taux de Malnutrition Aigüe Globale (MAG) de 8,7%. L’enquête SMART

2018 avait révélé un taux de MAG de 9,7% pour l’extrême Nord du Cameroun (MAM =8,3%

et MAS = 1,4%).

L’analyse au sein des groupes de richesse a montré que la malnutrition touche plus les enfants

des ménages Très Pauvres et Pauvres (MAG/Très Pauvres = 13,3% et MAG/Pauvres = 10,2%).

Ceci en corrélation avec la situation alimentaire globalement difficile au niveau de ces deux

groupes de richesse et attestée par les différents indicateurs (rCSI et SCA).

11 Rapport final Enquête SMART 2018, Cameroun (Est, Adamaoua, Nord et Extrême Nord)

40%

17%

12%

22%

10%

7%

7%

10%

6%

6%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

Stratégie de stress

Stratégie de crise

Stratégies d'urgence

N M P TP

Page 36: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

32

Tableau 20 : Prévalence de la Malnutrition en au niveau des groupes de richesse

Etat nutritionnel TP P M N Total

MAS 3,2% 1,2% 0,7% 0,0% 1,5%

MAM 10,1% 9,0% 5,6% 3,8% 7,2%

ES 86,7% 89,8% 93,7% 96,2% 91,3% Source : Données d’enquête

4.9. SECURITE ET PROTECTION DE LA POPULATION CIVILE

4.9.1. Analyse de la situation sécuritaire

La situation sécuritaire est calme au niveau des localités visitées. Ce sont des zones d’accueil

de déplacés où les forces de défense et de sécurité ont installé des checkpoints sur les différents

axes d’accès aux villages. Il existe des bases militaires de la Force Multinationale (FMN) et/ou

de l’armée camerounaise dans les localités comme Kolofata, Mora, Kousseri, Maroua, et

Makary. On note aussi la présence de la gendarmerie et de la police dans les villages. Dans tous

les villages des départements de Mayo Sava et Logone et Chari, il y a la présence des comités

de vigilance qui sont des structures locales de sécurité mises en place par les populations. Ces

comités de vigilance font des patrouilles et travaillent avec les forces de défenses et de sécurité

sur les échanges d’informations sécuritaires.

Les exactions des Boko Haram se poursuivent toujours malgré la présence des forces de

défenses et de sécurité qui n’arrivent pas à sécuriser tous les villages. Selon les populations du

village de Tolkomari (Arrondissement de Kolofata), les exactions vont augmenter au cours de

la saison pluviale avec la présence des champs des céréales et hautes herbes. Les éléments de

Boko Haram peuvent s’y cacher facilement.

4.9.2. Protection de la population civile

Exaction des éléments de Boko Haram

Beaucoup d’exactions et d’abus ont été faites par les éléments de Boko Haram lors des

différentes attaques des villages frontaliers avec le Nigeria avec pour conséquences des

mouvements de populations : villages brulés, personnes tuées, pillages de vivre et de bétail.

Dans les villages d’accueil, nous avons posé la question si les populations se sentent en sécurité.

91% ont répondu par OUI et 09% par NON. 69% de ceux qui ont répondu NON, évoquent la

présence des forces de défense et de sécurité comme raison. 84% de ceux qui ont répondu OUI,

évoquent la peur des attaques de Boko Haram. Nous avons posé la question aux ménages

déplacés s’ils envisagent de rentrer dans leurs villages maintenant. 77% ont répondu par NON.

Page 37: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

33

87% des ceux qui ont répondu NON ont déclaré que la sécurité n’existe pas dans leurs villages

d’origine.

Certaines populations qui ont beaucoup de difficultés alimentaires tentent de retourner dans

leurs villages d’origine pour exploiter leur champ. Mais sont à nouveau chassés par Boko

Haram. Selon les déplacés des villages de Limani, Amchidé et Kerawa qui sont à Mémé, il y a

20% de retournés à Limani, Amchide et Kerawa car certaines ONG ont commencé à intervenir

dans ces zones. La psychose et permanente et ces retournés ne dorment pas la nuit.

Certains déplacés de Kolofata partent cultiver leur champ la journée dans leurs villages

d’origine, mais au moment des récoltes, ce sont les éléments de Boko Haram qui récoltent. Les

autorités de Kolofata organisent maintenant des récoltes sous surveillance militaire afin de

permettre aux déplacés de faire la récolte dans leurs villages d’origine en sécurité.

Tracasserie des forces de défenses et de sécurité

Tous les acteurs et populations rencontrées ont évoqué les tracasseries permanentes des forces

de défense et de sécurité ainsi que des comités de vigilance. Les tracasseries commencent au

niveau des barrières à cordes érigées par ces personnels de sécurité sur les axes d’accès aux

villages et aux marchés. Les usagers de la route et les commerçants sont tenus de payer ces frais

dits de « contrôle ».

Selon les informations recueillies auprès des populations et commerçants, ces frais varient

d’une zone à l’autre et dépendent de la marchandise que l’usager de la route transporte et de sa

capacité de négociation avec les agents de sécurité.

- Pour les Piéton avec ou sans marchandise : 0 à 500 FCFA par poste de contrôle

- Pour les Motocyclistes avec ou sans marchandise : 500 à 2000 FCFA par poste de

contrôle

- Pour les véhicules poids léger. 1000 à 5000 FCFA par poste de contrôle

- Pour les véhicules poids lourd 10 000 à 100 000 FCFA par poste de contrôle

Il existe plusieurs points de contrôle sur un même axe et l’usager est tenu de payer à chaque

contrôle. Sur l’axe Mora-Tolkomari (environs 21 km), nous avons recensé 05 points de

contrôle. Ces tracasseries ne concernent pas les ONG et la barrière de corde est chaque fois

baissée lors de leurs passages.

Page 38: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

34

4.10. ETUDE DE MARCHE

4.10.1. Fonctionnement des différents marchés et accessibilité physique

A part les marchés de Kousseri et de Maroua, les autres marchés visités ne fonctionnent pas

tous les jours. Ils sont le plus souvent hebdomadaires avec la présence des petits commerçants

détaillants. On y vend des denrées principales comme : les céréales, produits manufacturés,

viandes, poissons secs, légumes). Durant les autres jours de la semaine, des commerçants

s’attellent à d’autres activités, tels les travaux des champs, le maraichage et des activités de

construction et réparation des maisons. Certains commerçants, ambulants, se promènent de

marché en marché pour vendre leurs articles.

Tous les marchés visités sont accessibles par véhicule en saison sèche, mais en saison des pluies

les marchés de Zimado, Mada, Makary, Tolkomari et Kolofata sont difficilement accessibles.

Le marché de Mada situé à environ 07 km de Makary est le plus grand marché de cette zone.

C’est un marché international fréquenté par les populations et commerçants du Tchad et du

Nigeria.

Quant à l’accessibilité physique pour les populations vivantes dans des zones éloignées, ces

dernières doivent prendre les moyens des transports (vélo, Moto, véhicule) pour y arriver.

Certains villages, les plus excentrés peuvent être éloignés de plus de 45Km de ce marché. Pour

se rendre au marché de Mada, certains commerçants venant du Tchad et du Nigeria peuvent

parcourir plus de 150km.

Il faut noter que 90% des échanges se font en Naira (Monnaie Nigériane) sur les marchés de

Mada, Makary, Kolofata et Tolkomari, vu leur proximité géographique du Nigeria. 500 Naira

= 800 à 1000 FCFA

Tableau 21 : Jours de fonctionnement des marchés et accessibilités

Département Arrondissement Marchés Jours de

Marché

Accessibilité au marché en

véhicule

Logone et

Chari

Kousseri Kousseri Tous les

jours Accessible

Logone Birni Zimado Lundi Difficile d’accès en saison des pluies

Makary Mada Mercredi Difficile d’accès en saison des pluies

Makary Makary Dimanche Difficile d’accès en saison des pluies

Mayo sava

Kolofata Tolkomari Jeudi Difficile d’accès en saison des pluies

Mora Mémé Vendredi Accessible

Mora Mora Jeudi et

Dimanche Accessible

Kolofata Kolofata Jeudi Difficile d’accès en saison des pluies

Diamaré Maroua Maoua Tous les

jours Accessible

Source : Données d’entretiens focus group

Page 39: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

35

4.10.2. Disponibilité alimentaire et tendances des prix sur le marché

La disponibilité de certaines denrées alimentaires a été appréciée au niveau des différents

marchés. On note une bonne disponibilité des céréales (Sorgho, Maïs, riz locale, riz importé),

du Haricot, des arachides et des produits maraîchers tels les oignons, les tomates, les carottes,

les choux, les piments, le gombo et les feuilles d’oseille. Cependant en fonction des marchés,

certains produits sont rares, notamment les tubercules (patate douce et pommes de terre). Selon

les populations cette disponibilité des céréales et légumineuse s’explique par la bonne

campagne agricoles 2018/2019 liée à la bonne pluviométrie de 2018. La disponibilité des

produits maraîchers s’explique par le fait que nous sommes en période de campagne sèche

propice à la production maraîchère.

Quant à la tendance des prix des denrées alimentaires sur le marché les différents acteurs sont

unanimes que les prix des denrées de bases ont baissé cette année par rapport à ceux de l’année

passée à la même période. Par exemple :

- A kousseri, le prix du kg de sorgho qui est de 125 FCFA était à 175 FCFA l’année

dernière à la même période

- A Mada, le prix du kg de sorgho qui est de 100 FCFA était à 200 FCFA l’année passée

à la même période

- A Mémé, le prix du kg de Maïs qui est de 150 FCFA était à 250 FCFA l’année dernière

à la même période

Les raisons évoquées par les différents acteurs pour expliquer cette baisse de prix sont les

suivantes par ordre d’importance :

1. La bonne production agricole liée à la bonne pluviométrie de 2018

2. La fermeture du marché nigérian à cause de la crise Boko haram, car pas d’exportation

3. Le faible pouvoir d’achat des populations à cause de la crise Boko haram

4. Les différentes interventions des acteurs humanitaires (distribution alimentaires,

distribution de cash, distribution de semences améliorées)

4.10.3. Les acteurs des marchés

Dans les marchés visités, nous avons noté la présence des acteurs suivants :

- Les détaillants : ils sont regroupés en secteurs selon les commodités vendues : secteur

céréales et légumineuses, secteur produits maraîchers et tubercules, secteur tissus et

habillement, les boutiquiers et étalages de produits manufacturés, les bouchers, les

vendeurs de poissons frais et poissons secs, petites restaurations, etc. Ce sont surtout les

Page 40: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

36

femmes qui constituent la majorité de détaillants. Ces dernières s’approvisionnent chez

les semi grossistes et parfois chez les producteurs.

- Les semi-grossistes : ils sont assez bien structurés et sont positionnés dans les marchés

selon les types des produits qu’ils vendent et parfois d’une manière dispersée. Ils

s’approvisionnent chez les grossistes du marché de Kousseri et de Maroua. Ce sont les

principaux fournisseurs des détaillants des petits marchés locaux. Nous avons rencontré

quelques-uns dans les marchés de Kousseri, Mada, Mora et Maroua, mais ils sont

absents dans les marchés de Makary, Tolkomari et kolofata.

- Les grossistes : ils sont bien structurés ils excellent dans la vente de produits importés,

ils s’approvisionnent à Yaoundé, au port de Douala et au Nigeria. Ils se retrouvent dans

les secteurs comme les huiles alimentaires, les tissus et habillement, les boissons

gazeuses, les concentrées et pâtes alimentaires, les articles non alimentaires, le

carburant, etc.

Tableau 22 : Typologie des acteurs dans les différents marchés

Département Arrondissement Marchés %

détaillants

% Semi-

grossistes

%

Grossistes

Logone et

Chari

Kousseri Kousseri 80 15 05

Logone Birni Zimado 100 0 0

Makary Mada 80 20 0

Makary Makary 100 0 0

Mayo sava

Kolofata Tolkomari 100 0 0

Mora Mémé 95 5 0

Mora Mora 90 10 0

Kolofata Kolofata 100 0 0

Diamaré Maroua Maoua 75 15 10 Source : Données d’entretiens focus group

4.10.4. Les Institutions financières

Lors des évaluations nous avons identifié avec les populations et commerçants les institutions

qui offrent des services financiers aux populations dans ces zones. Nous avons noté :

- La présence des agences des différentes banques à Kousseri et à Maroua : ECOBANK,

BICEC, CCA, Afriland First Bank, Société générale, SGBC. A côté de ces banques, il

y a la présence des institutions de microfinances (Express Union, Crédit du Sahel,

EXPRESS EXCHANGE) et les opérateurs de téléphonie (Orange Money, NTN Mobil

Money.

- Au niveau de Mora, il n’existe pas de banque, mais les institutions de microfinance sont

présentes.

Page 41: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

37

- Dans les villages comme Kolofata et Tolkomari, les systèmes Mobil Money sont

inexistants

Il faut noter que la crise Boko Haram a beaucoup affecté les structures financières. Notamment

Express Union et Crédit du Sahel qui étaient présents à Kolofata, Makary ont fermé leurs

agences locales à cause de l’insécurité. Ces deux institutions avaient des agences dans beaucoup

de villages et étaient des structures d’épargne et de crédit de proximité pour les populations

rurales.

4.10.5. Impact de la crise sur le fonctionnement des marchés

L’impact de la crise Boko Haram se ressent dans tous les marchés visités, mais tous les marchés

ne sont pas affectés au même degré par cette crise. Les marchés situés dans les zones proches

de la frontière nigériane sont les plus affectés : Mada, Makary, Kolofata, Tolkomari car les

frontières situées le long des départements de Mayo Sava et Logone et Chari ont été fermées à

cause de l’insécurité : Malgré cette fermeture certains commerçants tentent toujours de faire

traverser des marchandises en provenance du Nigeria. Les marchandises sont quelquefois

brulées et des commerçants abattus ou égorgés par les éléments de Boko Haram.

- Un commerçant du Marché de Mada déclarait : « Les Boko Haram ont brulé mon camion

qui revenait du Nigeria avec 10 tonnes de sucre. La crise de Boko Haram a touché tout le

monde et tous les secteurs de l’économie de la zone »

- Selon les commerçants de Makary, la pirogue du Maire de Blangua a été attaquée et 50

tonnes de sucre ont été dispersées dans le lac Tchad par les Boko Haram

Pour les produits qui viennent du Nigeria, comme le carburant, le sucre, les pièces de rechange

auto et moto, les articles non alimentaires, une hausse des prix est remarquable sur le marché.

Par exemple :

- L’essence est de 800 F/litre à Kolofata. Ce prix était de 250 F/litre avant la Crise Boko

Haram

- L’essence est de 670 F/litre à Makary. Ce prix était de 240 F/litre avant la Crise Boko

Haram

4.10.6. Analyse de la faisabilité des interventions cash dans la zone

Analyse sécuritaire

Sur le plan sécuritaire, les incursions de Boko Haram ont beaucoup diminué dans les zones

évaluées par rapport à leur ampleur au début de la crise, même si on note toujours des incursions

dans certains villages frontaliers avec le Nigeria. Selon le Chef de Base de Solidarité

Page 42: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

38

internationale basé à Makary, les ONG ne sont pas ciblées par Boko Haram et leurs attaques se

font généralement la nuit.

Analyse des expériences en Cash dans la zone

En termes d’expérience dans en intervention cash dans les zones visitées, on peut noter que :

- Le CICR a réalisé en 2018 des distributions de cash en partenariat avec l’institution de

microfinance EXPRESS UNION dans ces zones.

- Le projet Filets sociaux du gouvernement camerounais est en cours d’exécution dans le

Mayo Sava et le Logone et Chari à travers des distributions de cash.

- L’ONG PUI est en train de réaliser des activités de Cash For Work (CFW) dans la

commune de Kousseri

- Le PAM et son partenaire Public Concern (ONG locale) sont en train de faire des

distributions de cash (CBT) dans le Logone et Chari (Afadé et Waza) en collaboration

avec express Union

- NRC est en train de faire des distributions de Cash Multipurpose en Collaboration avec

NTN (Mobile Money) dans les départements de Logone et Chari (Makary et Fotocol)

et Mayo Sava (Limani, Tolkomari, Amchidé)

- Le PAM et son Partenaire IEDA Relief sont en train de faire des distributions de cash

(CBT) dans les quartiers périphériques de Kousseri

- Le PAM avec son partenaire COPRESSA sont en trains de faire des distributions de

Cash (CBT) dans le centre de Mora (Mayo sava)

- IRC est en train de faire du cash Multipurpose via NTN money a Kolofata (Mayo Sava)

et a Fotocol (Logone et Chari)

V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

A la suite de cette étude, il ressort que l’agriculture vivrière, l’élevage et les petits commerces

sont les activités de moyens d’existences des populations. L’agriculture vivrière dans les zones

évaluées est surtout de subsistance et ne suffit pas toujours à couvrir les besoins alimentaires

des ménages pendant toute l’année. La Crise Boko Haram a beaucoup plus affecté les activités

agricoles et d’élevage qui étaient déjà soumises aux aléas climatiques. Les ménages les plus

vulnérables ne sont pas seulement des déplacés. Beaucoup de ménages autochtones ont partagé

tous leurs biens avec les déplacées et sont devenus vulnérables. Dans ce sens, il y a une bonne

collaboration entre autochtones, familles d’accueil et familles déplacées. Tous les chefs de

villages d’accueil ont demandé aux populations autochtones l’hospitalité, la solidarité

Page 43: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

39

l’assistance et la compassion pour les déplacés. Dans les villages relativement calmes,

population déplacés et autochtones tentent de se relancer dans les activités de moyens

d’existence dont ils ont l’expérience, mais ont besoins d’appuis et d’accompagnement. Les

force de défenses et de sécurité sont présentes mais n’arrivent pas à couvrir tous les villages

L’insécurité règne toujours dans beaucoup de villages, et on enregistre toujours des attaques de

Boko Haram. Les ménages déplacés qui sont les plus vulnérables n’envisagent pas de retourner

dans leur village d’origine à court et moyen terme.

De ce qui précède, nous recommandons :

- De prévoir des interventions d’urgence pour répondre aux besoins prioritaires des

ménages nouvellement déplacés ou retournés par des distributions de vivres, des

distributions de cash Multipurpose, des distributions de NFI et articles ménagers

Essentiels (AME). Afin d’avoir une rapidité dans la réponse à l’urgence, nous

recommandons au CICR d’avoir également des stocks de contingence de ces denrées et

kits prépositionnés dans des magasins à Maroua et à Kousseri.

- De mettre en place des programmes de soutien aux moyens d’existence pour le

relèvement rapide et la résilience des populations. Notamment des programmes de

relance de la production agricoles dans les villages d’accueil, des projets filets sociaux

de sécurité et relance de l’économie locale. Les activités de diversification alimentaire,

et de bonne pratique alimentaire devraient être transversales.

Les activités de soutiens aux moyens d’existence qui peuvent faire l’objet de futures projets et

programmes d’intervention dans la zone sont les suivants :

- Relance de la production agricole par la distribution d’intrants agricoles : Il s’agira

d’accompagner les populations par la distribution d’intrants agricoles pour accroitre les

rendements agricoles.

- Appuis à la culture maraichère pour l’amélioration des revenus des ménages et la

diversification de l’alimentation. La vente des produits maraîchers permettra aux

ménages d’augmenter leurs revenus. La consommation des légumes contribuera à la

diversification de l’alimentation et à la prévention de la malnutrition.

- Mise en place de jardins scolaires. Il s’agira de la mise en place de jardins scolaires

dans les écoles afin de renforcer les activités récréatives et pédagogiques au profit des

élèves.

- Démonstration culinaire et sensibilisation sur la diversité alimentaire. Cette activité

contribuera à réduire la malnutrition dans la zone.

Page 44: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

40

- Mise en place des Club des mères. Ces clubs des mères joueront un rôle important

dans les activités de sensibilisation des femmes sur les bonnes pratiques alimentaires et

prévention de la malnutrition.

- Appui au petit élevage : le capital cheptel a beaucoup été affecté par la crise. Il s’agira

de distribuer de kit de chèvres à des ménages pour les relancer dans l’élevage des caprins

qui est une activité de moyens d’existence dont maitrise les ménages vulnérables. La

filière avicole est très porteuse. Certains ménages pourront également bénéficier d’appui

pour le développement de l’aviculture

- Des activités des Cash For Work (CFW). Elle aura un double objectif : Réhabiliter

ou construire une infrastructure communautaire et distribuer du cash Multipurpose aux

populations.

- Appui à la chaine de valeur. Certaines filières porteuses seront appuyées afin

d’augmenter le revenu des populations.

- Appui à la mise en place des AVEC. Les AVEC pourront contribuer à la relance de la

microfinance et l’économie locale. Car les institutions financières de proximité dans la

zone à savoir Express Union et Cedis du Sahel ont fermé leurs agences dans beaucoup

de villages a cause de la crise.

- Mise en place des programmes de filets sociaux de sécurité. Il s’agira de faire des

transferts monétaires à des ménages ou à des groupes de personnes pour la mise en place

d’activités génératrices de revenus. Les femmes pourront être privilégiées dans cette

activité, car le développement des activités génératrices de revenu fait partie des besoins

spécifiques des femmes.

- Formation professionnelle des jeunes. Il s’agit de financer la formation vocationnelle

des jeunes en petits métier afin de leur doter du savoir-faire dans divers domaines pour

qu’ils soient autonomes

Page 45: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

41

VI. BIBLIOGRAPHIE

- Cash Working Group- Cameroun. (Octobre 2017). Détermination du panier

minimum de dépenses de ménage, Région de l’Extrême Nord.

- MINADER. (Janvier 2019). Rapport annuel 2018 des activités de la Délégation

départementale de l’Agriculture et du Développement Rural du Mayo Sava

- MINADER. (Février 2019). Rapport annuel 2018 des activités de la Délégation

départementale de l’Agriculture et du développement Rural du Logone et Chari,

- MINADER (Avril 2019). Délégation départementale du Logone et Chari, situation de

la campagne de contre saison dans le Logone et Chari,

- OIM. (Février 2019). DTM- Cameroun. Région de l’extrême Nord, Rapport sur les

déplacements, Round 17,

- OIM. (Janvier 2017). DTM- Cameroun. Région de l’extrême Nord, Rapport sur les

déplacements, Round 06

- PAM. (Janvier 2017). Suivi de la sécurité alimentaire au Cameroun, Bulletin No 2

- PAM. (Juin 2015). Evaluation Rapide de la Sécurité Alimentaire en Situation

d’Urgence, Extrême—Nord du Cameroun.

- Solidarité Internationale. (Décembre 2018). Rapport d’évaluation, Extrême Nord –

Cameroun.

- Unicef. (Septembre 2018). Rapport final Enquête SMART 2018, Cameroun (Est,

Adamaoua, Nord et Extrême Nord)

- WFP. (December 2017). Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis

(CFSVA)

VII. ANNEXES

✓ CALENDRIER SAISONNIER DES MOYENS D’EXISTENCE (ANNEE

NORMALE)

✓ PRIX DES PRODUITS VIVIERS COLLECTES DANS LES DIFFERENTS

MARCHES (AVRIL/MAI 2019)

✓ LISTES DES AUTORITÉS LOCALES ET ONGs RENCONTRÉES

✓ OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES

- Questionnaire Evaluation Ménage

- Questionnaire Focus groupe

- Catégorisation socioéconomique des populations en fonction des groupes de Richesse

- Questionnaire pour l’étude de Marché

Page 46: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

42

7.1. CALENDRIER SAISONNIER DES MOYENS D’EXISTENCE (ANNEE NORMALE)

janvier février mars avril mai juin juillet août sept octobre novembre décembre

climat Saison sèche fraiche Saison sèche chaude Saison des pluies saison sèche fraiche

Environnement

Niveau du lac et de ses étiage

crue

hautes eaux

Décrue

affluents

Labour

Culture Semis

pluviale Sarclage Main d’œuvre intense

Récolte

Culture de Contre saison

Maraîchage

Riz de contre saison

Cueillette Fonio (graine) Glanage

transhumance

Sud vers le Nord

Parcours du Nord

Nord vers le Sud (zones

dunaires)

Elevage Vente des animaux

production laitière

Saisons de pêche Petite pêche Grande pêche Petite pêche

Cycle de reproduction

Pic de Pic de

reproduction

reproduction

Pêche

Préparatifs du matériel de

préparatif des

préparatif des

pêche matériels matériels Transformation des

poissons séchage et fumage des poissons

artisanat

Autres sources collecte de bois de revenus travail journalier agricole Labour Sarclage Récolte

petits commerce

Période de soudure

agricole

Sécurité Période de soudure

Pastorale

Alimentaire et

Trésorerie des Emprunts Crédit de Campagne Emprunts vivriers Remboursements Ménages

Pic des dépenses

intrants

Nourriture

scolarité

investissements

janvier février mars avril mai juin juillet août sept octobre novembre décembre

Page 47: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

43

7.2. PRIX DES PRODUITS VIVRIERS DANS LES DIFFERENTS MARCHES (AVRIL/MAI 2019)

Produits vivriers Unité

Marchés

Kousseri Mada Makary Tolkomari Mémé Mora Kolofata Maoua

Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo Prix Dispo

Sorgho kg 125 +++ 150 ++ 100 +++ 100 +++ 140 ++ 125 +++ 120 +++ 140 +++ 150 +++

Maïs grain kg 300 +++ ND 200 +++ 260 ++ ND+++ 150 +++ 160 +++ 200 + 200 +++

Farine de maïs kg 400 ++ ND 400 ++ 400 ++ ND 400 ++ ND ND ++ 300 +++

Riz importe kg 400 +++ 500 + 450 ++ 450 ++ 480 ++ 400 +++ 480 +++ 480 ++ 400 +++

Riz local kg 350 ++ 540 +++ 400 +++ 360 +++ 440 + 400 +++ 440 +++ 440 + 400 +++

Pommes de terre kg 1500 + ND ND ND ND 700 + ND ND 500 +++

Patate douce kg 250 + ND 500 + 500 + ND 400 + ND ND 300 +

Haricot kg 800 ++ 900 ++ 750 +++ 750 +++ 280 +++ 300 ++ 235 h+++ 280 ++ 500 +++

Arachide décortique

kg 800 + 450 +++ 550 +++ 500 +++ 440 +++ 600 +++ 440 +++ 440 ++ 700 +++

Huile végétale Litre 1250 +++ 900 +++ 1150 +++ 850 +++ 1200 +++ 1000 +++ 1000 +++ 1000 + 800 +++

Huile de palme Litre 1200 + 1250 + ND ND ND 1100 1000 ++ 1100 + 1100 ++

Sel kg 200 +++ 125 +++ 250 +++ 250 +++ 200 ++ 250 +++ 360 +++ 320 +++ 250 +++

Sucre en poudre kg 700 +++ 750 +++ 700 +++ 700 +++ 800 ++ 700 h+++ 700 +++ 720 ++ 800 +++

Poisson (frais) kg 1500 ++ 1000 +++ 2000 ++ 2000 ++ ND 1900 ++ 1900 + ND 2000 +++

Poisson sec kg 1000 +++ 1500 +++ 2000 ++ 2000 ++ 2500 ++ 2000 ++ 2000 +++ 2500 ++ 2500 +++

Viande de bœuf kg 2000 +++ 1500 +++ 2000 +++ 2000 +++ 1500 +++ 1500 +++ 1600 +++ 1700 ++ 2000 +++

Viande de petits Ruminant

kg 2000 +++ 1500 +++ 2500 +++ 2500 h+++ 1500 1500 +++ 1500 +++ 1700 ++ 2400 +++

ND = Pas disponible, + = Faiblement disponible, ++ = moyennement disponible, +++ =bonne disponibilité

Page 48: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

44

7.3. CONTACTS DES AUTORITÉS LOCALES ET ONGs RENCONTRÉES

Structures/ ONG Base Nom et Prénom Statut et fonction Téléphone

Contact autorités locales

Commune de Logone Birni

Logone Birni

Danna Haman Maire de Logone Birni 699 854 338

Commune de Logone Birni

Logone Birni

Ali Adam Secrétaire du maire de Logone Birni

696 628 059

Commune de Logone Birni

Zimado Chef de Canton de Zimado 669 048 586/ 662 729 334

Arrondissement de Goulfé

Goulfé Kulanya Bajegé Sous-préfet de Goulfe 699 982 514

Arrondissement de Goulfé

Goulfé Aboubacar Moyo Secrétaire particulier du préfet de Goulfe

699 366 230/ 671 522 034

Arrondissement de Goulfé

Goulfé Azen Chef de bureau affaire générale 695 147 409

Arrondissement de Makary

Makary Bazza Kelly Adjoint au sous-préfet de Makay 699 282 230

MINADER Kousseri Ousmane ATTI Délégué Départementale du Logone & Chari

696 453 804/ 671 520 421

MINADER Makary Massaou Mahamat Délégué d’arrondissement du MINADER

696 450 752

MINADER Mora Mahamadou Délégué d’arrondissement Mora 699 387 372

MINEPIA Kousseri DR Paul Armand AZEBAZE

Délégué Départementale du Logone & Chari

694 244 300

Commune de Mora

Mémé Lougoumana Alhadji Mahama

Chef de Canton de Mémé 694 669 400/ 677 412 644

Arrondissement de Tokombere

Tokombere Damada Toma Secrétaire particulier du sous-préfet de Tokombéré

694 379 810

Commune de Tokombere

Tokombere Amidou Yacouba Représentant du chef de Canton de Mada

695 168 064

Commune de Tokombere

Serawa Zaké Adama Représentant du chef de Canton de Serawa

699 415 602

Commune de Tokombere

Makalinguaï Amadou Mané Représentant du chef de Canton de Makalinguaï

693 696 303

Arrondissement de Kolofata

Kolofata Tchoumbay Ibrahim Sous-préfet de l’arrondissement de Kolofata

674 743 454

Acteurs Humanitaires (ONGs)

Alima Makary Dr Masra NGARADOUM

Référent médical/ Makary 683 721 466

Alima Makary Hassan Albachir Responsable logistique /Makary 691 658 736

Solidarité Internationale

Yaoundé Emilie VAUTRAVERS

Coordinatrice programme 694 968 333

Solidarité Internationale

Makary Souleymane chérif Chef Base Solidarité Internationale/ Makari

651 969 950/ 695 378 243

Solidarité Internationale

Makary Stéphanie KAMMEUGNE

Responsable WASH 674 017 246

PAIC Makary Yaya Mamoudou Program Officer 674 863 242/ 694 530 480

SNV Makary Achille Point focal SNV a Makary 695 651 389/ 679 159 884

SAHELI Kousseri Alifa Abba ABAKOURA

Coordinateur 696 380 738/ 699 696 972

Public Concern Maroua Abass Mohamadou Coordinateur de PC 699 910 368

Public Concern Kousseri Anicet GAPELDE Chef de Bureau/ Kousseri 695 260 316

PUI Maroua Abddoulaye Imalan Boukary

Coordonnateur Technique SANME du Consortium RESILIANT

690 820 107

PUI Yaoundé Cecile Varboom Alifa

Cheffe de mission adjointe aux programmes,

695 654 139/ 676 57 60 89

PUI Kousseri Guy DAGANA Responsable Programme RRM 657 683 964

NRC Maroua Paul BAKAIWE Coordinator Livelihood & food security

697 226 982

NRC Maroua Fika Ben Aboubacry Officer Livelihood & food security 695 407 976

NRC Maroua Adel WISENWA Assistant Livelihood & food security 690 901 530

Page 49: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

45

Structures/ ONG Base Nom et Prénom Statut et fonction Téléphone

Intersos Maroua Félicien NTAKIYIMANA

Chef de projet HCR 691 701 923

Intersos Maroua MUGABO Cyprien Coordinateur Logistique Pays 655 658 202/ 697 416 090

ALDEPA Maroua Mme Marthe Wandou

Coordinatrice Générale 677 646 278/ 695 536 274

AHA Maroua Kowo Ngouana Steve

Chef de Mission Adjoint et Coordinateur Terrain Extrême Nord

696 331 537

AHA Maroua Abali, Chef de Bureau Adjoint/ Kousseri 699 127 421

PAM Maroua Gwain Eugene Bah Programme Policy Officer 656 009 860

PAM Kousseri NDONGMO augustin

Responsable PAM/ Kousseri 690 562 054

COPRESSA

Maroua Dr NGUELE DJIBRILLA SIDIKI

Coordinatrice de COPRESSA 699 417 151

COPRESSA Maroua Marius PENANDJO Superviseur DGV/ Mayo Sava 694 240 636

COPRESSA Maroua Gladis FOYET Superviseur DGV/ Mayo Tsanaga 696 584 598

IRC Maroua Hahmad Tidjiani Cash & Livelihood officer 695 140 450

CADEPI Mora Dominique GRABA Président du CADEPI 691 141 606

CADEPI Mora Mohamad Alamine Responsable Technique CADEPI 694 370 693

ACF Maroua Moustapha Fidel Programme Manager RESILIANT et CCP

698 087 039

ACF Maroua Alain MBAITOUDI NGARMARDE

Responsable Programme RRM 651 493 694

CRF Maroua Romaric DA Chef de sous délégation par intérim 695 063 870

CRF Maroua Israël NAI Chef de projet sécurité alimentaire et Moyens d’existence

655 166 508

CRF Kousseri Séraphin Djimnadé Djendadjé

Chef de Sous-Délégation CRF/ Kousseri

690 226 303/ 663 093 396

CRF Kousseri AMOUGOU OBAMA Thomas

Responsable Sécurité Aimantaire Nutritionnelle et Moyens d’Existence

690 227 110

CRF Kousseri DESIRE LANDRY ZIE

Délégué Mobilisateur Communautaire CRF/ Kousseri

695 062 246/ 671 765 149

7.4. OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES

Page 50: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

46

Evaluation des moyens d’existence des populations affectées par le conflit armé dans les départements de Logone-et-Chari et Mayo Sava, Région de l’extrême Nord du Cameroun

Questionnaire Evaluation Ménage

NOM DE L’ENQUÊTEURS:______________________________________________ NOM DU SUPERVISEUR/ CHEF D’ÉQUIPE: _______________________________________________________ DATE DE PASSAGE: /___/___/ /___/___/ 2019 I. IDENTIFICATION DU MENAGE.

Département 1 = Logone-et-Chari, 2= Mayo Sava,

Code |_____|

Arrondissement 1= Makary, 2= Goulfey, 3= Kousséri, 4= Logone-Birni, , 5 = Kolofata, 6 = Mora, 7 = Tokombéré

Code |_____|

Villages :

Nom /_________________________________________/

Camp/Site

Nom /_________________________________________/

Nom et prénom du chef de ménage

/________________________________________________/

Le chef du ménage possède une carte d’identité ? 1=Oui, 0 =Non

Code |_____|

Age du chef de ménage

|_____|

Catégorie socio-économique (TP ; P ; M ; N)

Code |_____|

Sexe du chef de ménage M = Masculin, F = Féminin

Code |_____|

Nombre de personnes au sein du ménage (Y compris le Chef de ménages)

|_____|

Statut matrimonial du chef de ménage 01 = Marié monogame, 02 = Marié polygame, 03= divorcé, 04= veuf (ve) , 05= célibataire

Code |_____|

Niveau d’étude du chef de ménage 0=Rien, 1= Alphabétisé (pouvoir lire et écriture en une langue quelconque), 2= Primaire, 3= Secondaire, 4= supérieur

Code |_____|

Statut du ménage 1=Autochtone non famille d’accueil,

Code |_____|

Page 51: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

47

2= Autochtone et famille d’accueil, 3 = Autochtone retourné, 4=déplacé dans une famille d’accueil, 5=Déplacé mais vivant hors d’une famille d’accueil, 6= Déplacé vivant dans un camp, 7= Refugié

Si 2, autochtone et famille d’accueil, Combien de ménages accueillies

|_____|

Combien de personnes au total accueillies (non compris votre famille)

|_____|

Si 3, autochtone retourné, quel était le village de refuge

Village /_____________________________________/

Si 4, 5, 6, famille déplacée, quel est le village de provenance ?

Village /_____________________________________/

Et l’arrondissement de provenance Arrondissement /_________________________________/

Et depuis combien de mois vous êtes ici ? Mois /____________________/

Si 7, Refugié, quel est le pays d’origine ? Pays /_____________________________________/

Et depuis combien de mois vous êtes ici ? Mois /____________________/

Nombre de femmes enceinte dans le ménage

|_____|

Nombres de femmes allaitante dans le ménage

|_____|

Dans quel type d’habitation vivent les membres de votre ménage ? 1. Hutte en paille 2. Maison en terre, et toiture en paille 3. Maison totalement en terre 4. Maison en terre, et toiture en tôles 5. Maison en briques (dure) et toit en tôle 6. Tente

Code |_____|

Cet habitat est-il votre propriété personnelle ? 1=propriété personnelle, 2=location, 3=don/assistance, 4=autre à préciser

Code |_____|

Composition du ménage (Y compris CM)

Tranches d’âge Nombre

Enfants < 6 mois |_____|

Enfants 6-59 mois |_____|

Enfants 5 – 17 ans |_____|

Adultes de 18 à 64 ans

|_____|

Adultes de 65 ans et plus

|_____|

Depuis la crise, votre ménage a-t-il déjà bénéficié d’une aide de la part d’une organisation humanitaire ? 1=Oui, 0=Non

Aide Date

a. Vivres (direct) |_____|

c. Cash direct |_____|

d. Argent contre travail |_____|

e. Soins médicaux |_____|

f. NFI |_____|

g. Autres à préciser ………………………………

|_____|

II. REVENUS MENSUEL DU MENAGE

Quelle sont les revenus générés par les différentes sources depuis les 30 deniers jours (Pour chaque source, additionner toutes les entrées d’argent au cours du derniers mois)

Sources de revenu Revenu Mensuel en Franc

CFA

1. Vente de ses propres produits agricoles

Page 52: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

48

2. Vente ou commerce d’animaux

3. Vente de ses propres produits d’élevage

4. Revendeur/Petit commerce

5. Vente de ses produits maraichers

6. Activité artisanale (poteries, Vannerie, Mécanique, Tisserant, Confection d’objet, etc)

7. Exode/transfert d’argent de l’extérieur

8. Cash Transferts (ONG ou de l’Etat)

9. Don d’un proche parent

10. Travail journalier secteur agricole

11. Travail journalier non qualifié

12. Emprunts

13. Vente de bois de chauffe/paille ou du charbon de bois

14. Mendicité

15. Cueillette et vente de produits forestier

16. Pêche et vente de ses produits de pêche

17. Chasse et vente de ses produit de chasse

18. Salarié

19. Autre 2 (à préciser ……………………………….)

III. DEPENSES ALIMENTAIRE MENSUEL DU MENAGE

Quelle sont les dépenses en produits alimentaires depuis les 30 denier jours (Pour chaque produit, additionner toutes les dépenses au cours du derniers mois)

Produits alimentaires Dépense Mensuel en Franc

CFA

1. Riz

2. Mil

3. Sorgho

4. Maïs ou farine de Maïs

5. Manioc ou Farine de manioc

6. Farine de blé

7. Pain / beignets

8. Pommes de terre

9. Patate douce

10. Bananes plantains

11. Arachide

12. Niébé / Haricot/ Voandzou

13. Pâtes alimentaires

14. Huile de cuisson

15. Viande

16. Volaille

17. Poisson (frais, fumé, séché, salé)

18. Lait

19. Beurre

20. Œuf

21. Sucre

22. Thé

23. Sel

Page 53: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

49

24. Légumes et feuilles (Oignon, légume, tomate, feuilles, échalotte, ail, etc.)

25. Condiments

26. Autres Dépenses alimentaires

IV. DEPENSES NON ALIMENTAIRES MENSUEL DU MENAGE

Quels sont les sources de dépenses de votre ménage ?

Structure de dépense des ménages (Sur le mois précédent)

Poste de dépense Montant (FCFA)

1. Achat de bois de chauffe ou Charbon

2. Savon

3. Dépenses de santé (Frais de consultation, carnet, médicaments, etc.)

4. Dépenses d’éducation (frais scolaires, fournitures, tenue scolaire)

5. Equipement agricoles/outils/semences/engrais

6. Achat d’animaux (pour élevage ou embouche)

7. Dépenses en produits zoo vétérinaires (y compris vaccination et soins pour animaux)

8. Equipement domestique (ustensile de cuisine, lit, meubles etc)

9. Habillement et chaussures, y compris pour cérémonies

10. Cérémonies/Funérailles/Festivités

11. Construction et/ou réparation d’habitation

12. Frais de transport (pirogue, moto, carburant, taxi, dos d’âne)

13. Remboursement d’emprunts ou de dettes

14. Salaire payé a un employé ou journalier

15. Contribution aux cotisations communautaires et les impôts payés

16. Autres

V. Bien du ménage

En quel quantité le ménages possède les biens suivants

Biens Nombre possédé dans le ménage

1. Récipient d’eau (Bidon, seau, bassine, fut, citerne)

2. Casserole

3. Couchage (natte, matelas, bâches, pailles, etc)

4. Lit

5. Couverture

6. Moustiquaire

7. Lampe / Torche

8. Télévision

9. Téléphone portable

10. Radio

11. Houe/Daba/hache

12. Motocyclette

13. Bicyclette (vélo)

14. Charrette à traction animale pour transport

15. Charrue pour la traction animale pour labour

16. Motopompe

17. Groupe électrogène

18. Plaques solaires

Page 54: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

50

VI. CAPITAL CHEPTEL.

Les animaux possédés par le ménage

Animaux EFFECTIFS

1. Bovins

2. Ovins

3. Caprins

4. Asins

5. Equins

6. Porcins

7. Poules

8. Pintades

9. Canards

10. Dindon

11. Pigeons

12. Oie

13. Lapins

VII. Activité de Moyens d’existence

1. Activités du Ménage

Quel est l’activité principale de votre ménage ? 0= Aucune, 1= Agriculture, 2= Elevage, 3= Commerce, 4= artisanat, 5= Fonctionnaire/ Salarié, 6= travail occasionnel, 7=pêche 8= Autres (à préciser)

Code |_____|

Quelqu’un du ménage effectue-t-il du maraîchage ? 1. Oui 2. Non

Code |_____|

Si non, Pourquoi 1. Manque d’eau 2. Manque de terre 3. Je n’ai aucune expérience dans l’activité 4. Autres

Code |_____|

Si Oui, citer les personnes impliquées dans l’activité 1. La femme 2. Le mari 3. Les enfants 4. Autres

Code |_____|

Etes-vous organisés en groupement dans le cadre du maraichage ?

1. Oui 2. Non

Code |_____|

Quels sont les spéculations Maraîchères cultivées (Vous pouvez choisir plusieurs réponses) 1= Gombo, 2 = Oignon, 3= Tomate, 4= Carotte, 5=

poivrons, 6=Aubergine 7 = Choux, 8= Laitue, 9= Ail, 10 =

Piment 11= Pastèque 12 =Concombre, 13 = Melon, 14 =

oseille, 15 =Autres

Code |_____|

Quel est la source d’eau pour l’activité du Maraichage 1. Forage équipé d’une pompe manuelle 2. Rivière/ Fleuve

Code |_____|

Page 55: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

51

3. Barrage/retenu d’eau 4. Puits traditionnel 5. Puits busé Quels sont les contraintes liées à l’activité de maraichage ? (Vous pouvez choisir plusieurs réponses) 1. Insuffisance d’eau 2. Non accès aux semences 3. Manque de matériels aratoires 4. Manque d’engrais 5. Manque de terre 6. Manque de moyens financier pour achat de carburant 7. Manque de moyens pour clôturer les jardins 8. Autres

Code |_____|

Quelle activité de moyens d’existence aimerais-tu faire ou renforcer

Activité /_____________________________________/

Quel est le Montant nécessaire (FCFA) Montant |______________|

2. Evaluation de la Campagne agropastorale 2018

Où vous avez cultivé cette année ? 0 = Je n’ai pas cultivé cette année 1= Dans ce village 2= Mon village d’origine 3 = Autre lieu de déplacement 4 = Ailleurs

Code |_____|

Quelle est la superficie totale de ces champs en quart ? |_____|q

Quelles ont été les quantités récoltées la campagne passée pour votre ménage pour les produits suivants ?

Produits Quantité en Kg

Mil |___|___|___|___|___|,|___|

Sorgho |___|___|___|___|___|,|___|

Riz |___|___|___|___|___|,|___|

Maïs |___|___|___|___|___|,|___|

Haricot |___|___|___|___|___|,|___|

Autres |___|___|___|___|___|,|___|

Comment a évolué la récolte au cours de la campagne passée par rapport à la campagne précédente (2017) ? 1= Supérieur 2= Même niveau 3= Inférieur

|____|

Si la récolte est inférieure quelle est la cause principale ? (Vous pouvez Choisir plusieurs réponses à la fois) 7. Faible pluviométrie 8. Insectes et/ou maladies 9. Manque d’intrant 10. Arrêt précoce des pluies 11. Mauvaise répartition des pluies dans le temps et

l’espace 12. Inondations 13. Manque de terres 14. Autres

|____________|

Quelles sont les difficultés liées à la pratique de l’élevage (Vous pouvez Choisir plusieurs réponses à la fois) 1. Maladies des gros ruminants 2. Maladies des petits ruminants 3. Maladie de la volaille

|____________|

Page 56: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

52

4. Manque de pâturage 5. Vol de batail 6. Indisponibilité des médicaments pour les soins des

animaux 7. Coût élevé des médicaments 8. Indisponibilité des vaccins pour les Bétail 9. Indisponibilité des vaccins pour la volaille 10. Insuffisance des points d’eau pour l’abreuvement 11. Insuffisance de parc de vaccination 12. Manque de personnel vétérinaire de proximité 13. Autres

3. Stocks alimentaires et endettement du ménage

1. Disposez-vous encore aujourd’hui de stocks (stock et/ou approvisionnement) de céréales (Mil ; Sorgho ; Maïs ; Riz ; autres) ?

1= Oui 2= Non |____|

2. Pensez-vous que votre stock actuel est suffisant pour couvrir les besoins alimentaires de votre ménage jusqu’aux prochaines récoltes ?

1=Oui 2=Non |____|

3. Combien de mois pensez-vous que votre stock actuel vous permettra de couvrir ?

Nombre de mois |_____|_____|

4. Depuis les récoltes de la campagne passée, avez-vous eu à vous endetter pour satisfaire les besoins alimentaires de votre ménage ?

1=Oui 2=Non |____|

5. Quel est le montant de la dette en FCFA ? |___|___|___|___|___|___|___| FCFA

6. Le remboursement de la dette a-t-il déjà été fait ou engagé ?

1=Oui 2=Non |____|

VIII. Stratégies d’adaptation du ménage et CSI

INDEX DES STRATEGIES D’ADAPTATION POUR L’ALIMENTATION (CSI-R)

Au cours des 7 derniers jours, y a-t-il eu des jours (si oui, combien) où votre ménage a dû recourir à une des stratégies suivantes pour faire face à un manque de nourriture ou d’argent pour en acheter :

INSCRIRE 0 A 7 POUR LE NOMBRE DE JOURS OU LA STRATEGIE A ETE ADOPTEE

1. Consommer des aliments moins appréciés et moins coûteux |___| jours

2. Emprunter des aliments ou compter sur l’aide des amis, des voisins ou des parents (y compris à travers une augmentation des transferts issus de la migration)

|___| jours

3. Réduire la quantité de nourriture lors de la préparation des repas |___| jours

4. Réduire les quantités consommées par les adultes/mères au profit des enfants |___| jours

5. Réduire le nombre de repas journaliers (sauter 1 ou 2 repas dans la journée) |___| jours

INDEX DES STRATEGIES D’ADAPTATION POUR LES MOYENS D’EXISTENCE (CSI-L)

Pendant les 30 derniers jours, des membres du ménage ont-ils du s’engager dans les activités suivantes en raison d’un manque de nourriture ou du manque d’argent pour en acheter? (Plusieurs raisons possibles – Lister toutes les modalités ci-dessous)

1 = Oui 0 = Non

1. Envoyer des membres du ménage en migration de travail NEUTRE |___|

2. Augmenter son travail informel (Chercher des activités alternatives ou additionnelles) NEUTRE

|___|

3. Acheter de la nourriture à crédit ou emprunter des aliments STRESS |___|

4. A emprunté de la nourriture ou a compté sur l’aide d’amis ou de la famille STRESS |___|

5. Vendre plus d'animaux (non productifs) que d'habitude STRESS |___|

6. Dépenser les économies/utiliser l’épargne STRESS |___|

7. Vendre des biens productifs ou des moyens de transport (matériels agricoles, machine à coudre, moulin, brouette, vélo etc.) CRISE

|___|

Page 57: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

53

8. Réduire les dépenses de santé et d’éducation CRISE |___|

9. Vendre ou consommer les semences CRISE |___|

10. Vendre les derniers animaux femelles URGENCE |___|

11. Vendre des terres agricoles ou la maison URGENCE |___|

12. Recours à la mendicité directe ou déguisée URGENCE |___|

IX. CONSOMMATION ALIMENTAIRE.

Au cours des 7 derniers jours précédents, combien de fois votre ménage a consommé les différents types d’aliments suivants (repas pris en commun dans le ménage, acheté ou prépare dans le ménage)

Grpes Types Nombre de jours consommé (0 à 7)

Source*

1 Céréales, racine, tubercules (sorgho, mil, Pain, spaghetti, biscuits, ou tout aliment fait à partir de manioc, riz, blé, sorgho, mil, pommes de terre, ignames, manioc, ou autre aliment fait à partir de racines ou tubercules, etc.)

2 Légumineuses et oléagineux (haricots, petit-pois, lentilles, soja, niébé, arachide, etc.)

3 Légumes et feuilles (Laalo, Gouboudo, Zoume, Guiligandja, choux, feuilles des courges, épinard, aubergines, oseille, feuilles de haricot, gombo, feuilles de patate, etc.)

4 Fruits (Banane, mangue, papaye, orange, citron, fruits sauvages, ananas, avocats, jus de fruits, etc.)

5 Protéines animales : (viande de Bœuf, mouton, chèvre, lapin, cobayes, poulet, canard ou autre volaille, foie, reins, cœur ou autres organes de la viande, œufs, poisson frais ou poisson séché ou crustacés, viande sauvage, , etc)

6 Lait et Produits laitier (Fromage, yaourt, lait ou autres produits laitiers

7 Sucre et produits du sucre (Sucre ou miel), boisson gazeuse, canne à sucre

8 Huile, graisse et beurre (Aliments faits avec de l’huile, des matières grasses ou du beurre)

*Code source alimentaire : 1=Achat direct, 2=Propre production, 3=Echange, 4=Don, 5=Emprunt, 6=Distribution alimentaire, 7=Banque alimentaire, 8=Autre à préciser

C2 Combien de repas par jour en moyen avez-vous consommé les sept derniers jours ?

C3 Et les enfants combien de repas par jour en moyen consomment-ils les 7 derniers jours ?

X. Protection de la population civile

Sentez-vous en sécurité ici ou vous vivez ? (Plusieurs réponses possibles, NE PAS LIRE LES REPONSES, COCHEZ SEULEMENT SI MENTIONNE SPONTANEMENT 1 = Oui, 2 = Non

Code |_____|

Si oui, Quelles sont les raisons : (Vous pouvez Choisir plusieurs réponses à la fois)

1. Il y a les forces de défense et de sécurités qui nous protègent 2. Il n’y a pas de tracasseries des forces de l’ordre et de sécurités 3. Il y’a le comité de vigilance qui nous protèges 4. Il n’y a jamais eu d’incidents dans notre zone 5. Autres à préciser_____________

Code |_____|

Si Non, Quelles sont les raisons : (Vous pouvez Choisir plusieurs réponses à la fois)

1. Nous avons peur des incursions des Boko Haram

Code |_____|

Page 58: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

54

2. Nous avons peur des bandits sur les axes routiers 3. Nous avons peur des tracasseries des forces de l’ordre et de

sécurités 4. Nous avons peur des tracasseries des comités de vigilance 5. Nous avons peur des vols de bien et de bétail 6. Autres à préciser_____________

Pensez-vous que les gens qui ont fui la crise peuvent repartir dans leurs Villages ? 1 = Oui, 2 = Non

Code |_____|

Les femmes sont-elles prise en compte dans la résolution des problèmes dans votre village ? 1 = Oui, 2 = Non

Code |_____|

En cas des problèmes, vers qui allez-vous pour trouver de l’aide ? (Plusieurs réponses possibles, NE PAS LIRE LES REPONSES, COCHEZ SEULEMENT SI MENTIONNE SPONTANEMENT)

1. Au sultan/ Lamido 2. Aux chefs du village 3. Aux comités de vigilance 4. Aux forces armées et de sécurité 5. Aux sou préfets et préfet 6. Au maire 7. Au comité de déplacés 8. Autres à préciser_______________

Code |_____|

Avez-vous l’intention de rentrer dans votre village ? 1. Oui, 2. Non 3. Je suis autochtone

Code |_____|

Si Non Pourquoi ? 1. Manque de moyens de Transport, 2. La zone n’est pas encore sécurisée, 3. Je me sens mieux ici, 4. Pas d’information sur mon village d’origine 5. Autres :

Code |_____|

Les violences, abus et comportements suivantes sont-elles fréquentes dans votre milieu ? (L’enquêteur le lie pour la personne et la personne enquêté confirme ou infirme chaque assertion).

1. les cas de travail des enfants 2. les cas de vol (armé ou non) 3. les cas confiscation des biens, 4. les violences physiques, 5. les viol de femmes ou de filles 6. la prostitution à cause de la pauvreté 7. les enlèvements de personnes 8. Mariages forcés 9. Mariage précoce

Code |_____|

XI. Mesure du périmètre brachial (MUAC).

Pour les enfants de 6 à 59 mois (Main gauche de l’enfant)

Numéro Enfant

Nom et Prénom de l’enfant

SEXE 1- MASCULIN

2- FEMININ Age en mois Mesure en mm

1

|____|

|____| |____|____|

mois |____|____|____|

mm

Page 59: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

55

2

|____|

|____| |____|____|

mois |____|____|____|

mm

3

|____|

|____| |____|____|

mois |____|____|____|

mm

4

|____|

|____| |____|____|

mois |____|____|____|

mm

5

|____|

|____| |____|____|

mois |____|____|____|

mm

X CONCLUSION

COMMENTAIRE, SUGGESTION, RECOMMANDATION DE L’ENQUETE. + VOTE COMMENTAIRE S’IL Y EN A

Page 60: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

56

Evaluation des moyens d’existence des populations affectées par le conflit armé dans les départements de Logone-et-Chari et Mayo Sava, Région de l’extrême Nord du Cameroun

Questionnaire Focus groupe DISCUSSION DE GROUPE AVEC DES HOMMES ET FEMMES DE LA COMMUNAUTE : SITUATION DE LA COMMUNAUTE ET DES MENAGES EN TERMES DE SECURITE ALIMENTAIRE ET DE MOYENS D’EXISTENCE ➢ Cette partie du questionnaire doit être appliquée dans des communautés qui sont représentatives de la

zone. ➢ Les questions seront posées à un ou plusieurs groupes de discussion, qui doivent représenter les sensibilités

et opinions des différentes parties de la population. ENQUÊTEURS: ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Date de passage : /___/___/ /___/___/ 2019

I. INFORMATION GENERALE

Arrondissement …………………………………………..Village :……………………………………Camps/Site………………………………....

Type de groupe de discussion : F |___| H |___| F&H |___| J |___|

Détails sur les informateurs clés et les représentants de la communauté :

Nom : Rôle/Organisation/ Téléphone

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

II. DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION SOCIO-ECONOMIQUE

Type de population Nombre de menages Nombre d’individus

1. Autochtones qui ne se sont pas déplacés

Page 61: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

57

2. Autochtones retournés

3. Familles déplacées

4. Réfugiés

TOTAL

% de populations affectées par le crise dans la zone (autochtones + déplaces + retournes) : …………………….% Nombre total de ménages : Taille moyenne d’un ménage :

Quel sont les Périodes d’arrivée des déplacés par vagues et effectifs ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Les principaux d’organisations, groupement est associations paysannes existant dans la zone, les expériences de partenariat avec les ONGs et les domaines d’activité

Nom Les ONG avec qui il a eu expériences de partenariat

Domaine d’activité dans le partenariat

III. MOYENS D’EXISTENCE, SOURCES ALIMENTAIRES ET MARCHES Quelles sont les activités de Moyens d’existence pratiquées par les populations Agriculture

Spéculations % de la population

Maraichage

Spéculations % de la population

Elevage

Les animaux concernés % de la population

Autres AGR

Type d’AGR % de la population

D’où provient la nourriture que vous consommez ?

Sources ? % de la population qui

consomment en année

normale

% de la population qui

consomment

actuellement

Aliment achetés (Denrées alimentaires, restauration rapide, etc.)

Page 62: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

58

Propre production agricole

Propre production animale (lait / viande)

Assistance alimentaire des ONG

Assistance alimentaire des proches parents

Quels sont actuellement les principaux obstacles à l’approvisionnement en nourriture ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

De nouveaux moyens de se procurer de la nourriture sont-ils apparus après la crise (stratégies d’adaptation) ?

Si oui, lesquels ? Ont-ils eu des effets néfastes ? Lesquels ? Sur qui ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Avez-vous reçu de l’aide au cours des derniers mois (nourriture, articles non alimentaires, médicale, etc.) ? Laquelle ? De qui ? Pendant combien de temps ? Quand l’avez-vous reçue pour la dernière fois ? (Dressez une liste des organismes, du type d’aide et du nombre de bénéficiaires.) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Existe-t-il un commerce quelconque dans le village ou dans les environs du village, particulièrement de

produits alimentaires de base ? Depuis quand ? Si non, où se trouve le marché le plus proche ?

L’approvisionnement est-il suffisant ? Sinon, pourquoi ? Quels sont les produits disponibles ? les populations

ont-elles un accès facile et sur des marchés

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

D’où vous viennent les produits alimentaires ? Où se trouvent les principaux marchés de la région ? Établissez

une carte des liens entre approvisionnement alimentaire et commerce tels qu’ils sont actuellement.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Quels sont les prix des produits alimentaires de base actuellement et par rapport à une année normale (Donner des exemples des prix des denrées avant et maintenant)? Actuellement, le commerce est-il affecté ? Comment, quand et pourquoi ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Y a-t-il des systèmes de transfert monétaire fonctionnels qui ont l’habitude de distribuer de l’argent en espèces (comme des banques, structure de prêt d’argent, bureaux de poste, compagnies d’envoi d’argent et/ou compagnie de téléphonie mobile) situées à une distance acceptable (à pied ou par transport local) des communautés affectées ? Oui |___| Non |___|

Page 63: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

59

➢ Si Oui – noter les noms des mécanismes / structures dans le Tableau 6 ci-dessous.

Structure financière à une distance acceptable

Lieu d’implantation

De quoi a-t-on besoin pour utiliser les systèmes de transfert d’argent (carte d’identité, téléphone cellulaire, compte bancaire, etc. - lister)

1.

2.

3.

4.

5.

IV. SOURCES DE REVENUS Quelles sont normalement les principales sources de revenus ? Classez-les par ordre d’importance et

déterminez le pourcentage de la population concernée.

Sources de revenu Ordre d’importance

(de 01 a 07) % de la populations

concernées

1. Vente de produits agricoles (Y compris les produits maraicher)

2. Elavage

3. Revendeur/Petit commerce

4. Assistance des proches et ONG

5. Travail journalier (vente de la Main d’œuvre)

6. Activité génératrice de revenu (AGR)

7. Autres (à préciser)

Comment actuellement les sources de revenus ont-elles été affectées ?

Sources de revenu affectées

Les types de populations touchés

Comment cette source a été affectée

Impact sur la population affectée

De nouvelles sources de revenus sont-elles apparues ? Lesquelles ? Qui ont recourt à ces nouvelles sources ?

Ont-elles des effets néfastes ? Lesquels ? Qui en est affecté ?

Page 64: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

60

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Classement des problèmes et solutions

Quels sont les principaux problèmes auxquels est confronté votre village (liste par ordre d’importance) ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Que pouvez-vous faire pour y faire face ? Quelles solutions proposez-vous ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Quelles sont, au sein de l’économie locale, les opportunités et les capacités de rétablissement des moyens d’existence ? Comment peuvent-elles être utilisées pour rétablir les moyens d’existence ? Quels types d’activités sont nécessaires pour rétablir les moyens de subsistance des individus/ ménages ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Y a-t-il des infrastructures communautaires dans votre zone que ‘on peut réaliser ou réhabiliter en système de

d’Argent contre travail (Cash for Work) tel que (curage de caniveaux, infrastructures sanitaires et éducatives,

aménagement de basfonds ou jardin maraicher, surcreusement de marre, aménagement de champs,

aménagement de piste et route, ouvrage de franchissement, etc.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

V. DISPONIBILITE DU CREDIT Quelles sont les sources de crédit disponibles ? et éventuellement énumérez les institutions et les modalités de crédit qui existent dans la zone ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Quelles sont les personnes qui ont accès à ce crédit ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Quelles sont les conditions d’utilisation du crédit, par ex. : principalement pour la consommation, le

commerce ?

Page 65: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

61

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----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Quelle est la saisonnalité du crédit (periode)?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Quel est l’impact de la crise sur les sources de crédit et la charge de la dette

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

VI, LISTE DES ONG INTERVENANT DANS LA ZONE ET DOMAINES D’ACTIVITES

ONG Villages d’intervention Activités

VII. PRINCIPAUX PROBLEMES ET SOLUTIONS PROPOSEES (PAR ORDRE DE PRIORITE)

Problèmes Solutions

Remarques :

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------------------

Page 66: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

62 Département ……………………………………………………….Arrondissement ………………………………………….………………………………………………..Village :………………………………………….…

Catégorisation socioéconomique des populations en fonction des groupes de Richesse Définir les critères utilisés pour la division de la population en 4 catégories socioéconomiques. Détaillez les critères pour chaque catégorie. Définir le % de chaque catégorie (technique du proportional pilling)

Typologie (niveau socioéconomique)

Nom Catégorie Très pauvre Pauvre Moyen Nanti

% de la population total

% de la population des déplacés

Critères

Taille du ménage

Nb personnes actives

Superficie de terres cultivables en cultures pluviales (ha)

Superficie Cultures Maraîchère (ha)

Récolte annuelle / Ménage (sac de 100kg)

Nb mois de besoins alimentaires couverts avec les récoltes

Cheptel (type et quantité)

Bovins = Ovins = Caprins = Volaille = Asins = Equins =

Bovins = Ovins = Caprins = Volaille = Asins = Equins =

Bovins = Ovins = Caprins = Volaille = Asins = Equins =

Bovins = Ovins = Caprins = Volaille = Asins = Equins =

Moyens de production (charrette, outils, charrue, dabas, motopompe,

tracteur, etc..)

Page 67: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

63

Evaluation des moyens d’existence des populations affectées par le conflit armé dans les départements de Logone-et-Chari et Mayo Sava, Région de l’extrême Nord du Cameroun

Questionnaire pour l’étude de Marché NB: Ce guide fait recours à des entretiens libres, structurés et aux groupes de discussions constitués des vendeurs grossistes et détaillants des produits et organisation de commerçants Ce guide est administré à un focus group mixte ou groupe séparé des hommes / femmes ou autochtone ou déplacés Département …………………………………………Arrondissement ………………………………………Village :……………………….. I. Fonctionnement des différents marchés et accessibilité physique

1. Quel est le nom de ce marché ? ---------------------------------------------------------------------------------------------

2. Combien de fois ce marché fonctionne durant la semaine ? --------------------------------------------------------

3. Précisez les grands jours que ce marché du fonctionne ? ------------------------------------------------------------

4. Est-ce que les petits commerçants détaillants sont visibles dans ce marché chaque jour ? O/N------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------

5. Est-ce que les véhicules arrivent dans ce marché ? O/N si oui, ---------------------------------------------------

6. Si oui, quelles sortes des véhicules arrivent dans ce marché ? -----------------------------------------------------

7. L’accès au Marché par la population a-t-il changé avec la crise ? si oui, décrire comment-------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- --------- 8. Est-ce que le pouvoir d’achat des populations a changé avec la crise ? en hausse ou en baisse ? ----------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------

9. Comment vous voyez l’évolution du pouvoir d’achat de la population dans un future proche ? ----------

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ ---

10. Y a-t-il des produits ou denrées dont la population avais accès avant la crise et ne peuvent pas avoir

accès maintenant ? Si oui, citer ses produits, et dans un future proche ? -----------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- --------

11. Existe-t-il des barrières qui empêchent les gens d’arriver au marché ? O/N-----------------------------------

12. Si oui, le piéton paie combien ? -------------------------------------------------------------------------------------------

13. Si oui, le véhicule paie combien ? ---------------------------------------------------------------------------------------

14. Si oui, la moto paie combien ? --------------------------------------------------------------------------------------------

15. Combien de villages au total fréquentent ce marché ? ----------------------------------------------------------

16. Le village le plus proche qui fréquente ce marché est situé à combien de Km ? --------------------------------

17. Le village le plus éloigné qui fréquente ce marché est situé à combien de Km ? --------------------------------

Page 68: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

64

II. DISPONIBILITE ALIMENTAIRE et NON ALIMETAIRE

18. Quels sont les produits vivriers qui sont saisonniers dans ce marché ? Précisez la période en mois de

leurs disponibilités ici au marché ?-------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---

19. La grande quantité de produits vivriers proviennent d’où ? ---------------------------------, estimez la distance----------------------en Km qui sépare le lieu de provenance de ces produits avec ce marché.

20. D’où proviennent les produits non alimentaires (AME) ? ----------------------------------estimation --------------------------------------------en Km

III. LES ACTEURS DES MARCHES

21. Quelle est la proportion des commerçants trouvés dans le marché ?

Les détaillants (estimation en %) =……………………………où est ce qu’ils achètent leurs marchandises ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Types de marchandise Lieux d’approvisionnement

Les semis grossistes (estimation en %)= --------------------- où est ce qu’ils achètent leurs marchandises ? ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------

Types de marchandise Lieux d’approvisionnement

Les grossistes (estimation en %) = -------------------------------------où est ce qu’ils achètent leurs marchandises ? --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------

Types de marchandise Lieux d’approvisionnement

22. Existe-t-il des association des commerçants ? O/N--------------------------------------- 23. Si oui, elle regroupe combien des commerçants ? -----------------------------------------------

IV. CAPACITES DES ACTEURS DES MARCHES

24. Est-ce que les détaillants sont à mesures de répondre à une grande demande d’achat ? O/N

25. Si non, pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

26. Est-ce que les semi grossistes sont à mesures de répondre à une grande demande d’achat ? O/N

27. Si non, pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------

Page 69: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

65

28. Est-ce que les grossistes sont à mesures de répondre à une grande demande d’achat ? O/N

29. Si non, pourquoi ?----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

V. CIRCUIT D’APPROVISIONNEMENT

30. Le transport des produits locaux se fait par quel moyen ? par tête, moto, véhicule, pirogue-----------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

31. Le transport des produits importés se fait par quel moyen ? --------------------------------------------------------

32. Le transport des produits importés prend combien de jour pour arriver ici au marché ? ---------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- --------

33. Quelles sont les difficultés que les commerçants semi grossistes et grossistes rencontrent pendant le

transport de leurs marchandises ?-------------------------------------------------------------------------------------------

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

34. Avez-vous déjà connu le cas de pillage pendant le transport des marchandises ? O/N-------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

35. Si oui, le dernier cas date de quel mois et année ? --------------------------------------------------------------------

VI. INSTITUTIONS FINANCIERES

36. Quelles sont les institutions financières qui opèrent dans ce milieu ? Banque, coopérative d’épargne et

de crédit ? ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

VII. Experience avec les ONG

y’a t-ils des commerçants dans ce marché qui ont des expérience de travail avec les ONG ?

Expérience ONG concernée Quantité distribuée (Tonne ou kg)

Année de travail avec l’ONG

Foire aux vivres

Foire au NFI/AME

Autres

Cash transfert

VIII. SECURITE ET PROTECTION

43. Quelle est la situation sécuritaire pour le marché et pour les commerçants ? -----------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ----------------------

44. Quelle sont les force sécurités qui contrôle ce milieu ? ----------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ----------------------

45. Existe-t-il des cas d’insécurité signales dans ce milieu ? ---------------------------------------------------------------------

46. Le dernier cas date de quel mois et année ? ------------------------------------------------------------------------------------

IX. Contraintes Et Recommandations

XContraintes Recommandations

Page 70: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

66

X. FICHE DE SUIVI DES PRIX AU MARCHE

Suivi du mois de-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

NB : les prix unitaires doivent être rapportés en kg ou en litre dans le rapport final

Produits vivriers Unité Prix actuellement sur le marché

Disponibilité Actuelle

Sorgho

Maïs grain

Farine de maïs

Riz importe

Riz local

Pommes de terre

Patate douce

Haricot

Arachide décortique

Huile végétale

Huile de palme

Sel

Sucre en poudre

Poisson (frais)

Poisson sec

Viande de bœuf

Viande de petits Ruminant

ND= Non Disponible, + = Faiblement disponible, ++ = moyennement disponible, +++ =bonne disponibilité

Liste des personnes rencontrées pendant la mission

Nom et prénom Fonction Téléphone

Page 71: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

67

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Liste des villages enquêtés 6

Tableau 2 : Répartition des ménages enquêtés par catégorie socioéconomique 7

Tableau 3 : Catégorisation des ménages en fonction des groupes de richesse 8

Tableau 4 : Statut des ménages enquêtés 9

Tableau 5 : Statut matrimonial des ménages 10

Tableau 6 : Niveau d’instruction des chefs de ménage 10

Tableau 7 : Composition des ménages 10

Tableau 8 : Types d’Habitat des ménages 11

Tableau 9 : Types propriété des habitats dans lesquels vivent les ménages 11

Tableau 10. Aides humanitaires reçus par les ménages au cours de l’année 2019 11

Tableau 11 : Revenu Moyen par niveau de richesse 12

Tableau 12 : Revenu Moyen par statut social 13

Tableau 13. Dépenses, revenus et déficit mensuel des ménages par groupe de

richesse 15

Tableau 14. Dépenses, revenus et déficit mensuel des ménages par statut social 16

Tableau 15 : Hauteurs de pluies et productions céréalières dans les deux

départements 17

Tableau 16 : Bilan Céréalier 2018 dans les deux départements 17

Tableau 17 : Pourcentage de ménages qui font du maraîchage en fonction des

groupes de richesse 19

Tableau 18 : Pourcentage des ménages qui possèdent les différents types de

cheptel par groupe de richesse 20

Tableau 19 : Stratégies d'adaptation les plus fréquemment utilisées et

classification par gravité 30

Tableau 20 : Prévalence de la Malnutrition en au niveau des groupes de richesse 32

Tableau 21 : Jours de fonctionnement des marchés et accessibilités 34

Tableau 22 : Typologie des acteurs dans les différents marchés 36

Page 72: EVALUATION DES MOYENS D’EXISTENE DES POPULATIONS …

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LISTE DES FIGURES

Figuure 1 : Zone de l’evaluation 5

Figure 2 : Source de revenu des ménages par niveau de richesse 12

Figure 3 : Source de revenu des ménages par statut social 14

Figure 4 : Source des dépenses du ménages en fonction des groupes de richesse 15

Figure 5 : Source des dépenses du ménages en fonction du statut social 16

Figure 6 : Activités principales des ménages par niveau de richesse 18

Figure 7 : Activités principales des ménages par statut social 19

Figure 8 : Pourcentage des différents statuts des ménages qui souhaite développer

ou renforcer les différentes activités de moyens d’existence 21

Figure 9 : Score de consommation alimentaire des différents groupes de richesse 28

Figure 10 : Stratégies d’adaptation et CSI des différents groupes de richesse 29

Figure 11 : Prévalence des stratégies d’adaptation basées sur les moyens de

subsistance utilisées 31