ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI,...

27
INITIATIVES DE DÉVELOPPEMENT LOCAL À GANKI ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE Ingénieur María Gastón Betrán

description

Report situazione idrica nelle comunità locali del Comune di Ganki

Transcript of ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI,...

Page 1: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

INITIATIVES DE DÉVELOPPEMENT LOCAL À GANKI

ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE

Ingénieur María Gastón Betrán

Page 2: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

I. LE CONTEXTE DE LA MISSION

Cette mission s'est déroulée en deux parties : la première du 11 Juillet à 11 Août 2011 et la deuxième du 05 au 18 octobre 2011, en faisant partie du Projet Initiative de développement local à Ganki.

Les objectifs générales de ce projet visent de contribuer à l'amélioration générale des conditions de vie des populations de la commune rurale de Ganki, particulièrement dans sept villages: Ganki, Waddio Bosseya, Waddio Boké, Seyenne Gababé, Seyenne Wouro Molo, Gourdiouma, Dar Salam. Cet objectif générale s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée de lutte contre la pauvreté qui tient compte des problèmes liés l’insuffisance d’eau potable, de la faiblesse des activités économiques (agricoles et pastorales), du manque de techniques de production efficaces et du manque des conscience sur les problèmes environnementaux et, particulièrement, du déboisement, de l’avance de la désertification et de la pollution des nappes phréatiques.

Le problème de la pénurie de sources d'eau potable à proximité des villages est une réalité qui touche toute la population locale, mais qui tombe particulièrement sur les femmes, qui souffrent surtout de la rareté des sources d'eau potable pour la conduite de toutes les activités domestiques.

La stratégie développée par le projet est axée sur le renforcement des capacités locales pour faire face aux problèmes de production, de gestion et d’exploitation des ressources naturelles en mettant l’accent sur une participation effective des populations.

Le renforcement de la société civile, et notamment des ONG mauritaniennes travaillant dans le développement rural, la promotion d’un développement participatif dans la commune de Ganki, la création d'une dynamique locale de développement, tout en mettant l'accent sur la valorisation des ressources naturelles, la promotion des activités productives, et le renforcement des capacités des acteurs locaux, constituent le point central de l’action du projet.

L'objectif spécifique de cette mission consiste à évaluer la situation de l'eau des sept communautés rurales, en tenant compte des activités déjà menées ou en cours d'accomplissement dans le cadre du projet, liée à l'approvisionnement en eau des populations concernées et la qualité de l'eau potable disponible. Le rapport final de cette mission va contenir l’évaluation de la situation en tenant compte de paramètres techniques et socio-culturel afin de fournir une eau de qualité pour la vie humaine, sans influencer en aucune façon les conceptions culturels liés à l'eau, très enracinée dans le continent africain.De même, le rapport contient également des propositions pour améliorer les activités à cet égard et de fournir un plan d'action pour guider leur accomplissement à l'achèvement du projet.

Page 3: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

II. LE CONTEXTE GÉNÉRAL DU PAYS : LA MAURITANIE

La plupart du territoire mauritanien est une partie du désert du Sahara et la seule élévation important est le massif de l'Adrar avec 830 mètres au-dessus du niveau des mers.La seule rivière permanente est le Sénégal, qui forme la frontière avec le Sénégal.Le climat est désertique avec peu de pluie. L'intérieur est très chaud, surtout d'Avril à Octobre. Le sud-ouest est très humide de Juillet à Octobre. La température moyenne annuelle varie de 7 º C à 46 º C. La côte a un climat plus doux et peu de précipitations pendant les mois d'Août et Novembre, avec des températures généralement au-dessus de 20 º C.La Mauritanie, à l’instar des pays du Sahel, est caractérisée par un accès faible des populations à l’énergie électrique (50% et 3% en milieux urbain et rural, respectivement) et une dégradation continue des ressources naturelles. Parmi ses manifestations, on peut noter, entre autre, l’avancée du désert sur 150.000 km2 (ou 15% du territoire national, Rapport OMD, 2010) entre 1974 et 2004. Ces phénomènes sont exacerbés par les effets négatifs du changement climatique qui représentent une menace réelle sur le développement du pays.

La Mauritanie dispose de faibles ressources en eau. Or, l’eau joue un rôle primordial dans la lutte contre la pauvreté et la santé humaine, animale et des écosystèmes. Donc, la gestion intégrée de cette denrée est vitale, surtout dans un pays vaste et désertique comme la Mauritanie.

Fig. 1 : La carte des eaux des surfaces de la Mauritanie : le bassin est divisé en régions: le delta, la vallée et le bassin supérieur. Source : AFDEC pour le Programme Mondial d'évaluation des ressources en eau.

Page 4: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

La plupart de la population de la Mauritanie dépend toujours de l'agriculture et l'élevage pour leur subsistance, mais les nomades et les agriculteurs sont souvent contraints de migrer vers les villes depuis les années 70 et 80 lorsque le processus de sécheresse ont été accentuées dans le Sahel.

Selon le rapport du PNUD, l'IDH de la Mauritanie pour 2010 est de 0,433, située dans la catégorie de faible développement humain en la position 136 sur 169 pays et régions.L'IDH n'est pas désigné pour évaluer les progrès dans le développement humain sur une courts période de temps parce que certains des indicateurs qui le composent ne changent pas rapidement en réponse aux changements de politique. Il est toutefois utile d'examiner les progrès IDH moyen et à long terme. Entre 1985 et 2010, l'IDH de la Mauritanie a augmenté de 0,323 à 0,433, soit une augmentation de 34 pour cent ou augmentation annuelle moyenne d'environ 1,2 pour cent.

Pourtant, l'IDH de 0,433 est supérieure à la moyenne de 0,389 pour les pays d'Afrique sub-saharienne. Il est également supérieur à la moyenne de 0,393 pour les pays à faible développement humain. De l'Afrique subsaharienne, les “voisins IDH” de la Mauritanie, à savoir les pays qui sont proches dans le classement de l'IDH et la taille de la population, sont la Gambie et le Lesotho, qui étaient classé de IDH 151 et 141 respectivement.

Page 5: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

III. LE CONTEXTE HYDRIQUE DU PAYS ET DE LA RÉGION

Les ventsLes vents dominants sont la direction nordest-sudouest, responsables de la formation et l'avancement des nombreuses dunes mobiles qui couvrent la plupart de ce territoire, appelé Sahel (mot arabe qui signifie frontière) à cause de sa situation à la lisière sud du désert du Sahara.

Les pluiesComme il ressort de la figure 2, la zone du projet atteigne des précipitations moyennes annuelles entre 300 et 400 mm. Il s’agit des précipitations orageuses pendant l’été, entre les mois d’Juillet et Octobre, de façon irrégulière.

Fig. 2 : Hydrographie et pluviométrie de la MauritanieSource : Géologie de la Mauritanie

Selon le rapport de l’Office National de la Statistique (ONS) de 2008 (voir figure 3), dans la Willaya du Gorgol, les précipitations y sont rares. Les moussons arrosant la wilaya entre juillet et octobre fournissent des précipitations moyennes comprises entre 150 et 350 mm. Toutefois, lors d’années pluvieuses, les précipitations peuvent varier entre 350 à 500 mm en moyenne.

Page 6: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 3 : Pluviométrie moyenne dans la wilaya du GorgolSource : Gorgol en chiffres 1995-2007. ONS. 2008

Le climatL’influence combinée des vents et de l’éloignement par rapport à l’océan se traduit par l’existence de deux grandes régions climatiques, le Sahara et le Sahel, au sein desquelles il y a lieu de distinguer des domaines littoraux et continentaux. Le climat de la région du projet est du type saharien (voir figure 4), limitée au nord par l’isohyète 150mm, loin de toute influence océanique. En l’absence d’influence océanique, elle est soumise à l’influence des alizés continentaux de l’Anticyclones des Açores conduisant à des températures moyennes élevées (plus de 16ºC en janvier ; des moyennes de 34ºC entre mai et juin et des maximas dépassant les 40ºC). La Mauritanie saharienne proprement dite est particulièrement aride, soumise à des conditions climatiques sévères.

!"#$%

%%%&'()*+,-./*0%,+10220%3425%'4%6*'414%3(%7+/8+'%3(/42.%'4%9-/*+30%"::;<=>>;%

% % % % % % %"::;<=>>; %!

?.4.*+25%@% % 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Kaédi 403,1 202,0 258,4 223,3 326,7 393,8 232,0 161,2 337,7 301,3 420,6 Mounguel 331,0 155,3 107,4 211,5 291,8 276,4 89,1 103,5 376,5 222,6 343,4 M’Bout 44,9 176,9 253,4 181,1 407,8 425,7 325,2 198,2 288,6 215,9 420,3 Maghama !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 438,4 311,6 218,3 305,5 493,7 486,8 443,8 378,4 410,1 370,0 252,6 N’Dadjbeni 377,0 196,3 258,8 252,0 455,2 382,4 288,8 227,8 384,2 274,0 216,4 Voum Guleita !!!!!!!! !!!!!!!! … … … … … … … … … … 135,5 Souve !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! …! … … … … … … … … … 124,0 Lahrach !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! …! … … … … … … … … …! 132,0 Toufndé. Civé !!!!! !!!! …! … … … … … … … … …! 326,6 Lexeiba …! … … … … … … … … …! 333,2

!

?+(/A0%B%Service de la météorologie/ Kaédi% % % % % % % % % % % % / %B!! ! %!!

Page 7: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 4 : Évolution des températures à KaédiSource : Gorgol en chiffres 1995-2007. ONS. 2008.

L’hydrographieEn Mauritanie, les rivières permanentes sont le fleuve Sénégal et ses affluents le Gorgol et le Karakoro. La zone du projet se situe à la convergence de la rivière du Sénégal et du Gorgol blanc.Les eaux de ruissellement du réseau fluvial dépend principalement de la quantité de précipitations dans le bassin supérieur de la Guinée (environ 2.000 mm / an). Dans la vallée et le delta, les précipitations sont généralement faibles et dépassent rarement 500 mm / an. Pendant les années de sécheresse des années soixante, cette situation s'est aggravée de façon significative. Le régime climatique dans le bassin peut être divisé en trois saisons: une saison des pluies de Juin à Septembre, une saison froide et sèche d'Octobre à Février et une saison chaude et sèche de Mars à Juin. Cela provoque une période de hautes eaux et les inondations entre Juillet et Octobre et une période de basses eaux entre Novembre et Mai à Juin.

La barrage de Manantali, construit sur le fleuve Bafing est la plus grand du bassin. Sa fonction est d'atténuer les crues extrêmes, générer de l'électricité et de stocker l'eau pendant la saison humide afin d'augmenter le débit pendant la saison sèche pour le bénéfice de l'irrigation et la navigation. La barrage de Diama, situé près de l'embouchure du fleuve Sénégal dans le delta sert à bloquer l'intrusion d'eau de mer et de protéger les puits d'eau et de l'eau d'irrigation pour augmenter le niveau et la constitution de réserves pour permettre l'irrigation et la double culture.

Le niveau d'eau dans la nappe alluviale subit des fluctuations saisonnières selon le régime hydrologique générale de la vallée. Depuis la construction de barrages, la recharge des aquifères et des nappes phréatiques ont sensiblement changé. La réduction du volume des inondations et la construction de barrages réduisent les aires d'alimentation naturels. Par ailleurs, la régulation de débit pendant les périodes de marée basse et l'irrigation extensive des terres agricoles a augmenté la recharge de l’aquifère souterrain pendant une partie de la saison sèche dans certaines zones.

!"#$%

!!!!!!

&''()*%!

+,-./.01%213&0.41%-.5.-&31%)'%6%6% % % % %

+,-./.01%213&0.41%-&7.-&31%)'%6%

6% % % % %"889% "#$% &'$#!"88:% (&$) )%$#!"88;% ")$) *%$&!"88<% "*$+ &+$+!"888% ",$+ &,$+!=>>>% "*$+ &+$+!=>>"% ")$+ &"$+!=>>=% "($+ *%$+!=>>#% "&$+ &"$+!=>>?% ""$+ &+$+!=>>9% (%$+ &*$+!=>>:% "*$+ &"$+!=>>;% ")$+ *%$+!

!

@ABCD)%E%Service de la météorologie/ Kaédi% % % / %E!! ! %!

&''()*%!

14F3,0.F5%/1@%01-G12&0,21@%% % -!./01234 !

-H'HIJK)*L % -JMHIJK)*L %"889% "&$"! )#$,!"88:% "&$"! )'$(!"88;% "&$'! )'$+!"88<% ",$)! )'$+!"888% "&$)! )#$)!=>>>% "*$'! )#$&!=>>"% "&$)! )'$*!=>>=% "&$,! )'$*!=>>#% "&$'! )#$&!=>>?% "&$'! )'$*!=>>9% ",$"! )#$'!=>>:% "*$' )#$*=>>;% "*$% !!!!!!!!!!!)#$*

!

@ABCD)%E%Service de la météorologie/ Kaédi% % % / %E!! ! %!

!!

Page 8: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Dans certains endroits, il y a eu une dégradation de la qualité des eaux de surface. Cette détérioration est principalement due à l'eutrophisation causée par une réduction de la vitesse d'écoulement et l'oxygénation de l'eau par des barrages et des digues, la prolifération d'algues et de contamination chimique et biologique des eaux associées à l’utilisation des pesticides et les rejets d’eaux usées dans le ruisseau.

Gestion des ressources en eauL'Organisation pour le développement du fleuve Sénégal (OMVS) a été fondée il y a trois décennies par trois des quatre Etats côtiers. Les intérêts principaux du Mali réside dans le maintien du niveau de la rivière navigable d'accéder à la mer et l'énergie produite par le barrage de Manantali. Les intérêts de la Mauritanie et le Sénégal convergent dans la production d'énergie et d'irrigation, tandis Sénégal vise à améliorer le niveau de vie des populations locales. La gamme d'intérêt correspond à une situation typique de gestion des ressources hydriques transfrontières. La gestion de la barrage de Manantali, bien qu'elle se situe au Mali, appartient à tous les membres de l'autorité de l'OMVS.

Les premières institutions pour le développement de la vallée du fleuve Sénégal datent de l'époque coloniale. En 1963, peu après l'indépendance, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal ont signé la Convention de Bamako sur le développement du bassin du fleuve Sénégal, qui a déclaré le fleuve Sénégal “fleuve internationaux” et a créé un “Comité entre États” pour superviser son développement. En 1968, La Convention de Labé créa l'Organisation des Etats Riverains du Sénégal (OERS) pour remplacer le Comité inter-États, en élargissant la portée de coopération sous-régionale.

Le cadre législatif et réglementaire de l'OMVS établit clairement à travers les conventions de base de 1972 et la Charte du fleuve Sénégal signée en mai 2002 que la rivière devrait être alloué aux différents secteurs d'utilisation. La répartition des eaux pour les Etats riverains ne sont pas déterminés par le volume d'eau extraite, mais les différentes utilisations en tenant compte de la disponibilité de la ressource. Les diverses utilisations sont: l'agriculture, la pêche continentale, l'élevage, l'aquaculture, la sylviculture, la flore et la faune, la production hydroélectrique, l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain et rural, la santé, l'industrie, la navigation et l'environnement.

La mise en œuvre des activités de contrôle de l'environnement par le Observatoire représente une opportunité unique d'accroître la participation des représentants des différentes catégories d'acteurs dans le processus décisionnel concernant la gestion des ressources en eau. Cette approche participative a été renforcée avec le lancement du Plan directeur pour le développement et la gestion des eaux (SDAGE par son acronyme français).

L’hydrogéologieDans une optique hydrogéologique, il faut se rappeler qu’il n’en a pas toujours été ainsi. En particulier, lors des périodes humides antérieures du Quaternaire les précipitations ont été beaucoup plus importantes, ce qui a permis l’alimentation de la plupart des grands aquifères dans lesquels une partie au moins des eaux est donc fossile. Si les climats passés ont souvent été plus humides, il semble que l’évolution générale actuelle se fasse plutôt dans le sens d’une aridité croissante.

Page 9: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

La région du projet se trouve dans une domaine hydrogéologique connue comme “bassin côtier” (voir figure 5). Dans un pays chaud et aride comme la Mauritanie, la présence de recouvrements superficiels d’origine éolienne (sables) ou d’origine fluviatile (alluvions) revêt parfois une grande importante, nonobstant, le rôle majeur dans la définition des formations perméables et imperméables est joué par la géologie.

Fig. 5 : Les trois domaines hydrogéologiques (6 = bassin côtier)Source : Géologie de la Mauritanie

La lithologie du bassin côtier est essentiellement gréso-argileuse, avec de rares passées calcaires (voir figure 6). On y exploite donc plusieurs aquifères, superposés, qui renferment des ressources en eau importantes. Cependant, la proximité de l’océan, le manque de relief et l’aridité de la région s’accompagnent d’une invasion des eaux salées en profondeur. Cette pollution naturelle a été aggravée par les prélèvements massifs opérés dans les nappes lorsque la population s’est concentrée dans l’ouest du pays (principalement à Nouakchott) à la suite de la sécheresse des années 70. Il se pose donc actuellement une problème délicat de gestion des eaux souterraines dans le bassin côtier mauritanien.

Page 10: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 6 : Lithostratigraphie des aquifères de la MauritanieSource : Géologie de la Mauritanie

Le bassin côtier se présente comme un vaste ensemble très plat, recouvert par des champs de dunes. La structure du bassin est de type monoclinal, les couches plongeant faiblement en direction de l’océan Atlantique (voir figure 7).

Fig. 7 : Coupe géologique et hydrogéologique du bassin côtierSource : Géologie de la Mauritanie

La série lithostratigraphique s’échelonne du Crétacé au Quaternaire. Elle comporte essentiellement des formations gréso-argileuses. Une intercalation calcaire, d’âge éocène, joue un rôle hydrogéologique dans le sud du bassin.Ce bassin se caractérise donc par la superposition, assez régulière, de plusieurs aquifères dont les caractéristiques physiques et chimiques varient cependant d’une région à l’autre. Nous fournirons ci-après une brève description de ces aquifères en commençant par le plus profond :

- L’aquifère “maastrichtien” est constitué d’alternances de grès et d’argiles. La qualité du réservoir gréseux diminue d’est en ouest ; et, parallèlement, les teneurs en sels dissous augmentent (10 g/l par exempe à Idini).

- L’aquifère des sables de l’est, ou aquifère du Brakna, se situe sur la bordure orientale du bassin. Il semble correspondre, pour l’essentiel, à des sables littoraux de l’Eocène moyen. Il est exploité principalement par des puits profonds de 20 à 30

Page 11: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

m et les débits sont de l’ordre de 8 m3/jour. Dans la région du projet les puits exploitent ce aquifère (voir figures 8 et 9).

Fig. 8 : Coupe du dôme de Guiers-dorsale de Rkiz et sa carte de localisationSource : Géologie de la Mauritanie

Page 12: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 9 : Schème hydrogéologique du bassin côtierSource : Géologie de la Mauritanie

Page 13: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

- L’aquifère des calcaires de l’Eocène moyen se situe entre le Brakna et la dorsale du Rkiz. Il est exploité par puits ou forages, à des profondeurs n’excédant pas 100 m. Les débits obtenus, très variables en fonction du degré de karstification, peuvent atteindre 10 - 30 m3/h. Le résidu sec varie de 0,5 - 8 g/l. Il s’agit donc d’un aquifère de qualité médiocre, qu’il est parfois plus intéressant de capter quand il est surmonté par le Continental terminal.

- L’aquifère du Continental terminal correspond ici à des sables, grès et grès argileux du Mio-Plio-Quaternaire. Il est exploité par puits ou par forages dans trois zones principales (voir figure 9) : la nappe du Trarza, la nappe de Benichaâb et la nappe du Tirhersioum. Les caractéristiques hydrauliques et chimiques de l’aquifère du Continental terminal sont bonnes. Les débits des ouvrages sont de l’ordre de 25 - 80 m3/h, et les résidus sec de 0,15 - 0,5 g/l.

- L’aquifère alluvial du fleuve Sénégal offre des potentialités variables. Il est exploité par les villes et villages de la vallée du Sénégal. Ses qualités hydrauliques et chimiques devraient évoluer en fonction des aménagements importants auxquels il est procédé. La population de la région du projet s’appuie considérablement, pour la satisfaction de ses besoins en eau, sur les nappes alluviales limitées et temporaires.

Page 14: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

IV. ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE CONSTATÉE DANS LES VILLAGES

D’abord, il faut préciser que l’action du projet a déjà effectuée l’installation de quatre systèmes solaires dans les villages concernants. Le pompage solaire directe est l'application plus efficace de l'énergie solaire photovoltaïque, et il est un simple système constitué de modules ou panneaux solaires, un optimiseur de puissance et d'une pompe hydraulique, résultant en un flux 15.000 litres d'eau par jour.Dans la région de Ganki il y a une grande quantité de puits traditionnels abandonnés par leur inefficacité, ou bien, pas très efficace pour leurs états de conservation dégradés. Le projet envisage la reprise des sept puits déjà existants dans la région.

La méthodologie suivie dans la première phase consiste en l'installation d'une pompe submersible dans chacun des puits choisis, une fois le sable qui a tombé pendant les années d’activité a été dragué. Il convient de noter que l’installation des systèmes de pompage est associé à la création des jardins biologiques, où plusieurs activités du projet sont aussi réalisées.La deuxième phase consistera en la amélioration des structures des puits, selon le plan d’action contenu dans ce rapport.

La période d’évaluation comprend la réalisation de deux visites à la zone d’intervention, l’une pendant la saison sèche et l’autre pendant la saison des pluies. Pendant les visites, on a procédé à une analyse de la zone, de la structure des puits et l’analyse physique de l’eau (couleur apparente1 et odeur). Finalement, on a effectué l’analyse des caractéristiques micro biologiques (escherichia coli et entérocoques) des cinq échantillons d’eau pour la consommation humaine dans la région d’étude.

Description des puits

Puits numéro 01Communauté : Wadio BokeCoordonnées GPS : N 16,25º ; W 13,40ºPuits communautaire Profondeur : 23 m.Niveau de l’eau (14/07/2011, saison sèche) : 18,30 m.* La population locale dit que dans la saison des pluies, l’eau arrive jusqu’à 6 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,90 m.) + dalle (Φ = 4,5 m.) + 4 abreuvoirsÉtat de conservation : dégradé

1 La couleur mesurée dans de l'eau contenant des matières en suspension est dite «couleur apparente»

Page 15: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 10 : Puits 01 : Wadio Boke (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 02Communauté : Wadio BokeCoordonnées GPS : N 16,26º ; W 13,40ºPuits communautaire Profondeur : 23,20 m.Niveau de l’eau (14/07/2011, saison sèche) : 20,50 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,60 m.) + dalle (Φ = 2,5 m.) + 2 abreuvoirs + 1 réservoirÉtat de conservation : dégradé

Fig. 11 : Puits 02 : Wadio Boke (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 03Communauté : Wadio BoseyaCoordonnées GPS : N 16,24º ; W 13,40ºPuits communautaire Profondeur : 17,70 m.Niveau de l’eau (14/07/2011, saison sèche) : 12,60 m.

Page 16: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Système de ramassage de l’eau : pompe solaire (Lorentz PS1200)Structure autour de puits : margelle (h = 0,67 m.) + dalle (Φ = 3,8 m.) + 1 réservoirÉtat de conservation : dégradé

Fig. 12 : Puits 03 : Wadio Boseya (Vue générale et détail du système solaire)

Puits numéro 04Communauté : Wadio BoseyaCoordonnées GPS : N 16,23º ; W 13,40ºPuits communautaire Profondeur : 14,80 m.Niveau de l’eau (14/07/2011, saison sèche) : 12,60 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,70 m.) + dalle (Φ = 8,5 m.) + 8 abreuvoirs État de conservation : très dégradé

Fig. 13 : Puits 04 : Wadio Boseya (Vue générale et détail du puits)

Page 17: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Puits numéro 05Communauté : Ganki ICoordonnées GPS : N 16,213º ; W 13,24ºPuits communautaire Profondeur : 9,70 m.Niveau de l’eau (14/07/2011, saison sèche) : 8,90 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 8,60 m.Système de ramassage de l’eau : pompe solaire (Lorentz PS1200)Structure autour de puits : margelle (h = 0,65 m.) + 2 réservoir + 1 réservoir 2000 l. en haut État de conservation : très dégradé

Fig. 14 : Puits 05 : Ganki I (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 06Communauté : GourdioumaCoordonnées GPS : N 16,20º ; W 13,436ºPuits communautaire Profondeur : 10,90 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 10,60 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,60 m.)État de conservation : très dégradé

Page 18: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 15 : Puits 06 : Gourdiouma (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 07Communauté : GourdioumaCoordonnées GPS : N 16,198º ; W 13,435ºPuits communautaire Profondeur : 13,20 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 7,30 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,70 m.) + dalle (Φ = 2,2 m.) + 2 abreuvoirs État de conservation : très dégradé

Fig. 16 : Puits 07 : Gourdiouma (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 08Communauté : Dar SalamCoordonnées GPS : N 16,20º ; W 13,425ºPuits communautaire Profondeur : 12,40 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 8,70 m.

Page 19: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,55 m.) + dalle (Φ = 3,2 m.) + 3 abreuvoirs État de conservation : très dégradé

Fig. 17 : Puits 08 : Dar Salam (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 09Communauté : Seyene GababéCoordonnées GPS : N 16,21º ; W 13,37ºPuits communautaire Profondeur : 15,70 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 12,80 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,55 m.) + dalle (Φ = 2,8 m.) + 1 abreuvoirs État de conservation : très dégradé

Fig. 18 : Puits 09 : Seyene Gababé (Vue générale et détail du puits)

Page 20: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Puits numéro 10Communauté : Seyene Wouro MoloCoordonnées GPS : N 16,211º ; W 13,375ºPuits communautaire Profondeur : 18,44 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 15,80 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,55 m.) + dalle (Φ = 3,4 m.) + 2 abreuvoirs État de conservation : très dégradé

Fig. 19 : Puits 10 : Seyene Wouro Molo (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 11Communauté : Ganki IICoordonnées GPS : N 16,22º ; W 13,24ºPuits communautaire Profondeur : 10,65 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 10,30 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,50 m.) + dalle (Φ = 2,6 m.) + 1 abreuvoirs + 2 réservoirs État de conservation : dégradé

Page 21: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 20 : Puits 11 : Ganki II (Vue générale et détail du puits)

Puits numéro 12Communauté : Ganki IICoordonnées GPS : N 16,22º ; W 13,24ºPuits communautaire Profondeur : 10,70 m.Niveau de l’eau (08/10/2011, saison des pluies) : 10,10 m.Système de ramassage de l’eau : bidonStructure autour de puits : margelle (h = 0,70 m.) État de conservation : dégradé

Fig. 21 : Puits 12 : Ganki II (Vue générale)

Analyse physique de l’eauLa couleur apparente d'un échantillon d'eau se mesure par comparaison visuelle à un fond blanc et par comparaison à un échantillon d'eau incolore.

L'échelle de comparaison qu'on a utilisé, et leurs interprétations est le suivante :- Incolore : eaux propres ;

Page 22: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

- Rougeâtre : présence des matières organiques, feuilles, terres argileuses, ou bien, l'influence de récents pluies torrentiels ;- Vert clair : zone calcaire ;- Vert foncé : algue et phytoplancton (entrophysation) ;- Gris-noirâtre : eaux usées domestiques.

L'eau peut être colorée pour multiples raisons : la présence de matières organiques colorées provenant de la décomposition ou de l'extraction aqueuse de la végétation naturelle, comme dans le lessivage des sols ; la présence de métaux tels que le fer, le manganèse et le cuivre, qui sont abondants dans la nature et qui se retrouvent dans l'eau en raison de l'érosion des roches ; la présence de déchets domestiques très colorés.

L'odeur de l'échantillon a été évalué en fonction de la classification suivante:- Inodore : eaux propres ;- Odeur fécale : eaux usées urbaines ;- Oeufs pourris: présence de sulfures ;- Odeur d’essence : présence d'hydrocarbures ;- Médicaments: Phénol, iodoforme ;- Bourbeux : boue, eau stagnante.

L'eau polluée fortement colorée aura souvent un goût désagréable, mais on n’est pas encore en mesure d'établir un rapport de cause à effet.Pour qu'une substance quelconque puisse dégager une odeur, il faut qu'elle possède une pression de vapeur appréciable. Cependant les matières organiques colorantes en suspension dans l'eau stimulent la croissance de nombreux microorganismes aquatiques, dont certains sont directement responsables de la production d'odeurs dans l'eau.

De la première observation des sept échantillons d’eau, on constate la situation suivante :

Échantillon N. puits Couleur Odeur Obs.

1 Puits 06 Rougeâtre Bourbeux, très forteHaut turbidité :

sable, matières en suspension

2 Puits 07 Incolore Bourbeux Goût amer

3 Puits 08 Incolore Inodore

4 Puits 10 Rougeâtre Inodore Matières en suspension noires

5 Puits 05 Incolore Inodore Sable en suspension

6 Puits 11 Incolore Bourbeux, très forte Sable en suspension

7 Puits 12 Incolore Bourbeux Algue

Fig. 22 : Table des résultats du analyse physique

Page 23: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Fig. 23 : Échantillons 1 : puits 06

On déduite de l’examen visuel l'existence, dans la plupart des cas, d'eaux fortement contaminées par des matières organiques, de terre, de sable ou des feuilles. Cela est dû fondamentalement aux structures et les typologies de construction des puits tandis qu'à la façon d'obtenir l'eau du même, principalement par l’utilisation de bidons de plastique et de poulies très abîmées par son usage.L'odeur bourbeuse de l'eau met en évidence la quantité excessive de boue et de saleté accumulée au fond des puits, par ailleurs, également à cause d’une peu de profondeur de le même.

Dans la phase d’évaluation de l’eau, on est également convenu à une petite analyse de laboratoire avec deux échantillons de l'eau, auxquels a été ajouté par compte-gouttes le coagulant polychlorure d’aluminium. Le but de cette expérience est d'évaluer la quantité de matière en suspension qui était contenue dans les échantillons et précipite, et ainsi de pouvoir constater l'efficacité d'un processus de filtrage - décantation. Le résultat s'est montré très positif dans ce sens, puisque les deux échantillons ont montré une grande quantité de matériel décanté.

Analyse micro biologique de l’eau De l’analyse des caractéristiques micro biologiques (escherichia coli et entérocoques) des cinq échantillons d’eau pour la consommation humaine dans la région d’étude, on constate la situation suivante :

Échantillon N. puits Escherichia coli Entérocoques Coliformes totaux

1 Puits 06 10 mpn / 100 ml 103 mpn / 100 ml > 2419 mpn / 100 ml

2 Puits 07 68 mpn / 100 ml 103 mpn / 100 ml > 2419 mpn / 100 ml

3 Puits 03 517 mpn / 100 ml 980 mpn / 100 ml > 2419 mpn / 100 ml

4 Puits 08 148 mpn / 100 ml 365 mpn / 100 ml > 2419 mpn / 100 ml

5 Puits 10 207 mpn / 100 ml 435 mpn / 100 ml > 2419 mpn / 100 ml

Fig. 24 : Table des résultats du analyse microbiologique

Page 24: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Ces échantillons, en particulier celles ayant une population élevée de escherichia coli, suggèrent une contamination fécale. Du point de vue microbiologique, ces eaux ne sont pas potables.

Analyse des problématiques La plupart des maladies dans les pays en développement sont causées par des bactéries, des virus et des autres microbes qui sont déposés par des matières fécales et des eaux contaminées que les gens utilisent pour boire ou se laver. Quand les gens boivent de ces microbes vivants, ils se multiplient, entraînant des maladies, et les excréments sont déposés dans l'eau, rendant ainsi le cycle de transmission.

En générale, on distingue trois catégories de maladies liées à l'eau.- Les maladies hydriques : Il s’agit en premier lieu des maladies hydriques qui sont provoquées par de l’eau contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques. Elles comprennent entre autres le choléra, la typhoïde, la polio, la méningite, l’hépatite A et E, et la diarrhée.La raison principale de cette situation catastrophique est la pauvreté. Nombre de population ne disposent pas d'eau potable, les aménagements indispensables aux traitements des eaux usées et à la fabrication de l'eau potable étant trop coûteux, ni même des soins que ces affections nécessitent, les infrastructures médicales n'étant pas suffisantes. Cependant, avec de simples mesures d’hygiène, la plupart de ces morts pourrait déjà être évitée.

- Les maladies aquatiques : Elles sont transmises par des organismes aquatiques qui passe une partie de leur vie dans l’eau et une autre en tant que parasite. Ces maladies sont causées par toute une variété de vers. Ces vers infectent les organismes humains et, sans forcément être mortels, diminuent fortement les capacités physiques. La plus connue de ces maladies est la schistosomiase, appelée aussi bilharziasis. On distingue enfin les maladies véhiculées par les moustiques et les mouches tsé-tsé qui infestent certaines zones aquatiques. Parmi ces maladies, on trouve la fièvre jaune, la dengue (dont la forme la plus virulente déclenche des hémorragies graves voire mortelles), la maladie du sommeil, la filariose et le paludisme (malaria).

- Les risques liés aux composés chimiques : L'eau de la nature est d'autant moins potable aujourd'hui qu'elle est de plus en plus polluée par des substances rejetées par les sociétés humaines. De toutes les matières présentes dans l'eau, certaines sont sans risque pour la santé en dessous d'une certaine concentration, d'autres sont toxiques même à l'état de trace. Outre leur concentration, le temps d'exposition à ces substances est également très important. Si la contamination par les organismes pathogènes est très rapide, une seule absorption d'eau infectée pouvant suffire, certaines substances ne sont toxiques qu'après un long temps d'exposition. En tous les cas, les effets sur l'organisme de cette kyrielle de substances que les hommes ingèrent à doses homéopathiques restent pour la plupart encore méconnus.Certaines substances, comme les métaux lourds, ne sont pas éliminées par l'organisme. Elles s'y accumulent, et leur ingestion prolongée peut être la cause de maladies graves, même si la teneur dans l'eau est faible. Ingérées en grande quantité lors d'une pollution accidentelle, ces mêmes substances sont rapidement toxiques.

Selon le recensement de l’hôpital de Kaédi pendant l’année 2010 et jusqu’au mois avril 2011, il y eu :

Page 25: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

- 82 personnes avec parasitoses ;- 121 personnes avec diarrhées ;- 8 personnes avec bilharziose ;- 245 personnes avec IRA (Infections Respiratoires Aigues) ;- 217 personnes avec paludisme.

Dans la région d’étude les personnes n'ont pas accès à l'eau potable. La manque d'accès à l'eau potable et un assainissement adéquat permet la propagation de maladies, aggravent la malnutrition et affaiblissent la santé. Les maladies liées à l'eau sont toutes les diarrhéiques et les parasitaires. Le déficit immunitaire peut être causé par la malnutrition, certes infections virales et les maladies comme le paludisme et la tuberculose, qui sont tous connus pour exercer un effet dépresseur forte sur le système immunitaire. Non seulement s'est rapidement élargi la prévalence des maladies hydriques dans la région (paludisme, bilharziose urinaire, la diarrhée, les parasitoses intestinales), mais est également apparu la schistosomiase intestinale, beaucoup plus dangereux que la maladie.

Page 26: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

V. ACTIONS PROPOSÉES

Les ressources en eaux souterrains dans les puits analysés sont très limitées et subviennent de plus en plus difficilement aux besoins de la population. Les facteurs limitants sont d’ordre quantitatif et qualitatif : les débits sont insuffisants, la réalimentation actuelle des nappes est faible et les eaux sont en partie fossiles ; enfin les eaux sont très contaminées par des déchets humains et animaux, ce qui cause des maladies hydriques et aquatiques.

Une fois analysé la problématique concernante la région du projet et réalisé le diagnostic physique et micro biologique d’un groupe de puits appartenants aux communautés rurales bénéficiaires du projet, l’action proposée consiste en un ensemble d’interventions visant à améliorer quantité et qualité de l’eau des sept puits sélectionnés, un pour chaque communauté rurale.

Afin d'éviter toute contamination par des matières organiques, déchets animaux, humains et végétales et de sable, si abondantes dans les échantillons analysés, il est suggéré de nettoyage le fond et les environs des puits, la réhabilitation de la entière structure, l'installation d'un système solaire de pompage et d'accumulation, et la clôture d’une aire d'au moins 4 m. de diamètre, autour des puits.Afin de réduire la quantité de sédiments qui entrent dans le puits et améliorer l’efficacité du puits ainsi que le débit de l’eau dans le puits, il est recommandé de couvrir les puits avec une couvercle de protection solide et étanche qui empêche la pénétration de matières étrangères. Au même temps, cette mesure évitera la présence de matières granulaires comme le sable dans le puits qui peut endommager le système de pompage. Afin d'augmenter encore la quantité d'eau disponible dans chaque communauté rurale, il est proposé d'augmenter la profondeur des puits jusqu'à 20 m. en profondeur.

Il est également suggéré de réaliser l’entretien des puits avec une fréquence semestrielle. Les puits doit donc être facilement accessible. L’entretien courant concerne : le nettoyage des fonds et des environs et vider le dépôt d’accumulation de l’eau, le nettoyage des dispositifs filtrants, la vérification du système solaire et l’entretien des espaces verts environnants.

Les risques de détérioration de la qualité de l'eau d'une réserve d'eau dépendent directement du type de puits, de son état d'entretien, de sa profondeur et de sa proximité à d'éventuelles sources de contamination. Les risques de contamination sont inversement proportionnels à la profondeur du puits, car plus le puits est profond, plus les eaux de surface ont une longue distance à parcourir avant de parvenir à la réserve d'eau. Les risques de contamination diminuent également au fur et à mesure que la distance entre le puits et les sources de contamination éventuelles augmente.

Il est recommandé de faire la vérification du débit des puits avant que les travaux de amélioration soient achevés. Ce permettra d’obtenir des renseignements importants :- sur l’amélioration du rendement des puits ;- sur certaines caractéristiques de la formation aquifère.

Page 27: ÉVALUATION DE LA SITUATION HYDRIQUE DANS SEPT COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA COMMUNE DE GANKI, MAURITANIE di Maria Gaston

Dans ce contexte, si l’on tient compte à la fois d’une demande plus importante (pour l’alimentation humaine que pour l’élevage ou l’irrigation) et d’une diminution des apports pluviométriques qui semble inéluctable à court terme pour des raisons tant géologiques qu’anthropiques, il est clair que les ressources en eau souterraine seront rapidement insuffisantes. C’est pourquoi une gestion conjointe des eaux de surface et des eaux souterraines attentive et efficace est elle indispensable. Il sera donc conseillé de prendre des mesures pour attendre les besoins hydriques de la population, dans le cadre des futurs projets tendant à la fixation de populations dans les communautés rurales et d’empêcher la migration massive vers les centres urbains.