Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence Phase 1 Analyse environnementale

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Phase 1

Analyse environnementale

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville / ANALYSE ENVIRONNEMENTALE

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Géologie, topographie

Le territoire se trouve dans l’auréole éocène du Bassin pari-sien : la partie sud du territoire correspond au plateau luté-tien, essentiellement calcaire grossier, qui s’élève vers le Nord. Des carrières y sont implantées, le calcaire était utilisé comme pierre de construction et matériaux d’empierrement.

La vallée de l’Oise détermine une cuesta par son encaisse-ment en faisant affleurer de haut en bas le Cuisien (Yprésien supérieur constitué des argiles de Laon et des sables de Cuise) puis le Sparnacien, essentiellement argileux.

L’importante vallée de l’Oise est tapissée d’alluvions moder-nes, tourbeuses, constituées de sables cuisiens en grande par-tie et d’alluvions anciennes constituant des terrasses, à l’Est et en rive gauche ; elles comprennent sous des argiles des sables, des graviers (silex brisés du Crétacé supérieur), des blocs de calcaires lutétiens, de chailles. La vallée est marquée par l’affleurement des argiles sparnaciennes, constituant des buttes-témoins allongées Est-Ouest ; les alluvions récentes de l’Oise entourent ces buttes.

Au Nord du territoire communal, le soubassement du Crétacé supérieur apparaît à la faveur du creusement des vallées ; il est recouvert des termes du Paléocène et en butte de ceux de l’Eocène.

Les sols sont des sols bruns plus ou moins lessivés sur le pla-teaux, acides lessivés à podzolique lorsque la fraction sableuse devient plus importante. Sur les argiles sparnaciennes les sols sont lessivés acides.

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Inventaire et protection du patrimoine naturel

Les inventaires

Des zones naturelles ont fait l’objet d’inventaires au titre du patrimoine naturel national par leur intérêt (écosystème, es-pèces rares ou menacées…), menés par des scientifiques sous l’égide de la Direction Régionale de l’Environnement d’Ile-de-France. Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristiques (ZNIEFF) en sont la traduction. Leur prise en compte s’impose dans tout aménagement sans avoir de va-leur en terme de protection réglementaire. C’est un outil de connaissance du patrimoine naturel qui indique la présence d’un enjeu important.

Deux types de ZNIEFF sont définies : . De type I : secteurs assez restreints, bien délimités et carac-térisés par leurs forts intérêts biologique, paysager….. De type II : il s’agit de zones en général étendues, marquées par une grande potentialité écologique (intérêt fonctionnel de zone de refuge, régulatrice des équilibres biologiques), ou phy-sique. L’inventaire est souvent moins précis.

Le territoire de la commune de Pont-Sainte-Maxence est concerné par deux ZNIEFF de type I :

. « Butte sableuse de Sarron et des Boursaults » (n°220013888), il s’agit d’un massif boisé à chênaies acidiphiles, à landes sèches et humides.

. « Massif forestier d’Halatte » (n°220005064), grand massif boisé comprenant une diversité animale et floristique remar-quable.

Espèces protégées

L’inventaire des espèces protégées du Conservatoire Botanique de Bailleul mentionne la présence de 23 espèces végétales protégées sur la commune de Pont-Sainte-Maxence. Quatre espèces sont protégées nationalement et dix-neuf ré-gionalement :

Protection nationale, lorsque l’espèce figure à l’annexe I de l’arrêté du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végéta-les protégées sur l’ensemble du territoire

Protection régionale, lorsque l’espèce figure sur la liste des es-pèces végétales protégées en région Ile-de-France complétant la liste nationale (arrêté du 11 mars 1991).

Dans les deux cas, l’interdiction concerne « la destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette, ou l’enlèvement,

le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de tout ou partie des spécimens sauvages » des espèces énu-mérées. Toutefois, les interdictions de destruction, de coupe, de mutilation et d’arrachage ne sont pas applicables aux opé-rations d’exploitation courante des fonds ruraux sur les par-celles habituellement cultivées.

L’inventaire du Conservatoire Botanique ne mentionne aucu-ne localisation pour toutes ces espèces, mais au vu de leurs exigences écologiques la plupart sont sans doute présente dans la forêt domaniale d’Halatte.

Zones protégées

La Directive Européenne Habitat n° 92-43 CEE du 21 mai 1992 met en place une politique européenne de conserva-tion des habitats naturels de la faune et de la flore sauvages afin d’assurer la biodiversité sur le territoire européen. Les états membres transmettent une liste de Zones Spéciales de Protection (ZSP) à la Commission européenne qui les ins-crit sur une liste de Sites d’Importance Communautaire (SIC), avant désignation. Ces sites constitueront un réseau écolo-gique européen : le réseau Natura 2000. Ce réseau intègre également les Zones de Protection Spéciales (ZPS) pour la conservation des oiseaux sauvages établies au titre de la Directive Européenne Oiseaux n° 79-409 du 2 avril 1979 qui sont directement désignées et notifiées à la Commission euro-péenne par le ministre. Des contrats de gestion sont établis à partir d’un document d’objectifs, établi sous la responsabilité du Préfet, pour chaque site. Tout aménagement intéressant di-rectement ou indirectement un site Natura 2000 doit faire l’objet d’une évaluation de ses incidences éventuelles portant sur la pérennité des habitats et des espèces.

La commune de Pont-Sainte-Maxence compte une Zone Natura 2000 qui est une Zone Spéciale de Conservation inti-tulée « massifs forestiers d’Halatte, de Chantilly et d’Ermenon-ville » et une Zone de Protection Spéciale « forêts picardes : massif des trois forêts et bois du Roi ».

Les intérêts spécifiques de ces sites Natura 2000 sont de très haute valeur patrimoniale, notamment par la diversité et le nombre de taxons remarquables, la biogéographie (nombreu-ses espèces en limite d’aire croisées atlantique/continentale/méridionale ou d’aire très fragmentée), la rareté (nombreux taxons menacés et en voie de disparition). Ces intérêts sont surtout ornithologiques : avifaune surtout forestière (notam-ment rapaces, Pics noir et mar), Martin pêcheur et Engoulevent d’Europe nicheurs.

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Présentation des différents milieux de la commune.

Le territoire de la commune de Pont-Sainte-Maxence est fortement urbanisé, mais également boisé. En effet, l’espace agricole ne représente plus qu’une très faible fraction de la surface totale de la commune.

Certains milieux semi-naturels subsistent et sont de moins en moins liés à l’agriculture :

Les friches herbacées ou arbustives, qui sont des terrains qui ont été laissés à l’abandon depuis un certain temps (5 à 10 ans minimum) et sur lesquels la flore peut évoluer selon les conditions du milieu, sans influence humaine. Assez présentes au nord de la commune, elles jouent un rôle dans le réseau écologique local et d’abris pour l’avifaune nicheuse.

Les prairies pâturées, ne sont plus présentes qu’à un seul en-droit : au faubourg Cajeux. Les prairies fauchées, elles, sont beaucoup plus présentes, surtout dans le secteur de Sarron.

Les boisements se différencient en six sortes dont trois sont des variations de la chênaie. Ils représentent une surface très importante sur la commune, en deux massifs aux extrémités Nord et Sud de la commune.

L’ensemble de ces espaces est cartographié dans la carte des milieux naturels. Les corridors biologiques sont également lo-calisés. Ce sont des éléments linéaires du paysage, par exem-ple des alignements de bois et bosquets, des haies, qui diffè-rent de leur environnement et constituent souvent des axes de déplacement préférentiels pour la grande faune. Ce sont également ces corridors qui sont utilisés de façon préféren-tielle par les espèces animales et/ ou végétales pour coloniser de nouveaux milieux. Ils ont donc une grande importance et relient le territoire communal à son environnement proche et plus lointain. A contrario des barrières biologiques, qui peuvent être des infrastructures routières ou ferroviaire, des zones urbaines, qui créent des obstacles et des discontinuités dans le paysage souvent très préjudiciables à la faune et à la flore en limitant, voire interdisant, les déplacements et les échanges génétiques.

Deux corridors biologiques potentiels sont présents:

. l’un au niveau des peupleraies du faubourg Cajeux rejoignant l’Oise au niveau du fossé du terrain de football

. l’autre est situé au Nord du domaine de la Villette faisant le lien entre les marais de Sacy et le bois des Boursaults ; c’est une continuité de zones humides et forestières majeures.

Méthode de travail

La description des divers milieux répertoriés sur la commune de Pont-Sainte-Maxence est basée essentiellement sur les ob-servations réalisées lors de deux sorties de terrain, réalisées au printemps, les 4 et 5 juin 2009.

L’inventaire et la cartographie des formations végétales n’est pas exhaustif. Outre les observations de terrain, la cartogra-phie s’appuie sur les photographies aériennes.

Les relevés floristiques sont indiqués entre parenthèses et sont visibles en annexe.

Les prairies

Les prairies ne sont plus présentes que dans deux secteurs: le faubourg Cajeux et à Sarron. Celles situées au sud de la peupleraie du faubourg Cajeux sont pâturées par des che-vaux. Certaines de ces prairies sont surpâturées, mais elles sont associées à quelques haies basses, à une saulaie-frênaie et à des vergers créant un complexe attractif pour de nom-breux oiseaux comme ceux qui ont été observés et entendus sur le secteur : Bruant zizi, Bruant jaune, Rossignol philomèle, Pouillot fitis…

Une prairie humide est située le long de la peupleraie au lieu-dit la Grande Pièce, bordée d’une haie arbustive. Cette prairie recèle une grande diversité floristique (relevé n°1), particuliè-rement de plantes hygrophiles telles que les différents carex et les joncs recensés. Une multitude de libellules parcourent la végétation comme l’Othétrum réticulé Orthetrum cancella-tum, le Caloptéryx splendide Calopteryx splendens et l’Anax empereur Anax imperator. Elle présente un faciès oligotrophe humide, contrairement aux autres milieux herbacés du sec-teur qui sont le plus souvent nitrophiles et donc avec une végétation plus banale. Même si celle-ci est de faible surface, elle est le lieu de reproduction et d’alimentation de nombreux insectes et oiseaux comme les hérons cendrés observés sur place. La peupleraie contigüe, bien qu’étant une plantation, est peu entretenue et assez lâche, permettant la présence d’une flore assez riche en sous-bois et pouvant abriter des oiseaux du secteur pour y nicher. Les autres peupleraies du faubourg Cajeux sont moins anciennes et plus entretenues, limitant leurs intérêts. Pour ces raisons, cette prairie, associée à la peupleraie, a une grande valeur patrimoniale, surtout en comparaison de celles présentes ailleurs sur la commune.

Les prairies de Sarron sont principalement fauchées, seules quelques-unes le long de l’Oise sont pâturées. Leur végétation est assez banale, avec une dominance des graminées et une quasi-absence de plantes à fleurs. Celles du lieu-dit du Moulin

à vent sont de plus enclavées dans l’urbanisation et sont donc isolées d’autres milieux naturels, ne jouant plus leur rôle de corridor. Seuls quelques oiseaux non urbains ont été observés dans ce secteur, principalement dans la friche arbustive et le bosquet situés en arrière de l’urbanisation. L’atout de cet en-semble prairial est sa grande taille qui représente environ 15 hectares ; cet intérêt est confirmé par les espèces d’avifaune nécessitant de vastes espaces pour nicher, comme l’Alouette des champs ou le Bruant proyer, et qui ont été observés sur ce site. Les deux grandes prairies situées sur l’île des Meules présentent le même intérêt par leurs surfaces, avec une di-versité floristique plus forte et la présence d’un verger assez ancien en bordure permettant à des oiseaux cavicoles et à des insectes de s’y maintenir. La prairie des Caudrières quant à elle, malgré sa grande surface possède une flore assez pau-vre et banale (relevé n°4). Seule la présence d’une orchidée Anacamptis pyramidalis, assez rare en Picardie, indique une prairie non amendée et donc potentiellement intéressante.

Une prairie pâturée par des chevaux à proximité du cime-tière de Sarron, possède une mare et de nombreux arbres remarquables ; un fossé reliant l’Oise est également présent. L’ensemble des éléments de cette prairie et de leurs qualités biologiques, en particulier pour la mare, produit un potentiel d’habitats pour la reproduction des amphibiens et des insec-tes aquatiques. En effet, le propriétaire du terrain a indiqué la présence de la Salamandre tachetée dans sa mare ; plusieurs odonates indéterminés ont également été observés dans cel-le-ci.

Au Nord de la commune, en limite avec Bazicourt au bois des Joncs une prairie de fauche est intégrée au bois des Boursaults, avec de nombreux chênes isolés remarquables par leurs tailles. Cette prairie malheureusement fauchée au moment des prospections est sans doute de grande valeur écologique, ne serait-ce que par son positionnement en lisière de bois et la présence des grands chênes.

Une pelouse calcicole subsiste au mont Calipet mais tend à se refermer (relevé n°8). Plusieurs orchidées et plantes de mi-lieux calcaires et secs ont été recensées. Des zones érodées oligotrophes sont propices à l’apparition de plantes rares, qu’il faudrait maintenir à cet endroit en limitant l’enfrichement voi-re contribuer à l’extension de cette pelouse.

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Les friches

De nombreuses friches arbustives, humides ou non, sont pré-sentes sur la commune. Celles au Nord du Champ Lahyre et du Grand Marais sont humides avec la présence de Saules, de Noisetiers, de Bouleaux et de Frênes. Elles sont susceptibles d’héberger des oiseaux patrimoniaux comme le Bruant des roseaux ou l’Hypolaïs polyglotte entendus de part et d’autre de la ligne à haute tension. Ces friches sont déjà à un stade évolutif avancé et pourraient perdre leur intérêt si elles conti-nuent d’évoluer sans intervention.

Champ Lahyre

La friche herbacée du Champ Lahyre est inondée une partie de l’année, ce qui est lié au substrat argilo-sableux retenant l’eau mais s’asséchant rapidement en été. Elle présente un fa-ciès original mais une relative pauvreté floristique (relevé n°5). Toutefois la présence de Dactylorhiza maculata, orchidée rare en Picardie et présente sur la liste rouge régionale, indique une richesse potentielle du milieu pour héberger d’autres espèces rares et/ou protégées. Des prospections complémentaires se-raient nécessaires pour statuer sur la valeur patrimoniale de cette parcelle.

Faubourg Cajeux

La friche herbacée entre le faubourg Cajeux et la pente du mont des Terriers possède une végétation de milieux maigres et secs intéressante (relevé n°2), en particulier par la forte population d’Anacamptis pyramidalis qu’elle héberge. Elle est d’un abandon récent et permet l’implantation d’espèces herbacées peu communes et possède un fort potentiel pour d’autres orchidées calcicoles. Malgré qu’elle soit située entre deux îlots d’urbanisation, elle constitue un corridor entre le massif boisé et la plaine du faubourg Cajeux. En effet, de nom-breuses traces de grands et plus petits animaux (Chevreuil, mustélidés…) ont été recensées dans la parcelle par une cou-lée descendant le coteau et allant vers la vallée.

Friches arbustives derrière l’hôpital

Les friches arbustives disséminées sur la commune jouent un rôle d’habitat reproductif pour quelques espèces d’oiseaux mais aucune n’a révélé une valeur patrimoniale floristique ou faunistique forte.

Une friche arbustive calcicole est située en arrière de l’hôpital. Elle possède une végétation typique de ce type de milieu (re-levé n°7) avec plusieurs espèces d’orchidées et de graminées typiques (Orchis purpurea, Bromus erectus…) et couvre une surface assez grande pour cet habitat de plus en plus rare en vallée d’Oise. Cette friche évolue vers une chênaie-charmaie calcicole sur sa périphérie, moins riche en espèces héliophiles et plus banale.

Domaine de Villette

Une lande en cours d’envahissement est présente au Grand Marais perpendiculaire à la RD 200 faisant partie du domaine de Villette. Elle abrite une flore et une faune spécifiques (rele-vé n°3). De nombreuses libellules ont été observées, ainsi que de nombreux passereaux. La présence de reptiles, ainsi que d’espèces végétales peu communes, est fortement suspectée.

Friche arbustive calcicole en arrière de l’hopital

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Dactylhoriza maculata

Friche arbustive humide du Champ Lahyre

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Les bois

Ceux-ci couvrent une grande surface sur la commune. Au sud avec le massif de Halatte, principalement de la hêtraie-chênaie et de la chênaie-charmaie ; au Nord avec le domaine de Villette avec des boisements allant de la chênaie humide au niveau des Bas-Prés à la chênaie acidiphile sur la butte de Sarron sur un substrat sableux. Ce boisement de la partie Nord est intégré à une ZNIEFF de type I traduisant bien la ri-chesse écologique de ce milieu. Plusieurs pics y sont recensés, certains rares comme le Pic noir, et le continuité forestière à cet endroit joue un rôle de corridor écologique entre les marais de Sacy à l’Ouest et les marais de Houdancourt à l’Est. Le domaine de Villette étant un ensemble privé et clôturé, il n’a pu être possible de le prospecter.

Les bois au Sud de la RD200

Ils sont d’implantation plus récente et plus spontanée. Le Chêne reste dominant mais le cortège d’accompagnement est plus diversifié ne créant pas un milieu typique. Certaines parties de ce boisement sont humides comme le long de la voie de chemin de fer entre les deux routes communales de Sarron. Plusieurs étangs intraforestiers sont présents sans grande va-leur écologique. Un fossé en sous-bois longe la lisière et une magno-cariçaie est située sur le passage d’une conduite de gaz. L’association des ces milieux humides confère au secteur un intérêt écologique en particulier pour les amphibiens.

La forêt domaniale de Halatte

Elle est principalement constituée de chênaie-hêtraie mais d’autres boisements de type chênaie-charmaie ou chênaie aci-diphile sont présents. Ce site est recensé comme ZNIEFF de type I et Zone Natura 2000 pour les habitats et les oiseaux. Cela traduit bien la richesse et l’importance de ce massif. Il est le maillon clé de l’ensemble écologique du Parc Naturel Régional Oise-Pays de France. L’intérêt ornithologique est très fort avec la présence de nombreux oiseaux de l’Annexe I de la directive Habitat comme l’Engoulevent d’Europe, qui a là une de ses plus fortes populations du Nord de la France. Les milieux sont diversifiés et abritent une flore rare et protégée, principalement de zones humides acides, comme l’Osmonde Royale Osmonda regalis ou les Rossolis Drosera sp. . Plus on se rapproche de l’urbanisation et plus le boisement est dégradé et nitrophile. Les pénétrations urbaines et certaines gestions forestières sont néfastes à la qualité biologique des lisières de ce massif.

Traitement des lisières forestières

Urbanisation en bordure de la forêt de Halatte

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Les haies

Les haies sont rares sur la commune, seules quelques prairies en sont pourvues en périphérie. Toutefois, de belles ripisylves, linéaires boisées avec une végétation spécifique de bords de rivière et de plan d’eau, sont présentes. Elles sont localisées au niveau de la Grande Pièce, de l’île des Meules, de la boucle de Pontpoint et de l’étang du Grand Bosquet. Celle de l’étang du Grand Bosquet est associée, par endroits en rive Nord, à une roselière permettant l’implantation de fauvettes paludicoles, bien que les observations de terrain n’ont pu permettre de confirmer la présence de ce groupe d’espèces.

Ripisylve à la Grande Pièce

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Etangs et mares

Gravières de la Boucle de Pontpoint

Seuls quelques oiseaux communs ont été observés sur ces étangs : le Grèbe huppé, la Mouette rieuse, la Bergeronnette printanière… Des Sternes pierregarin ont été également ob-servées en alimentation mais la nidification de celles-ci n’a pu être prouvée sur le site. Les pentes assez fortes des berges ne permettent que très peu l’implantation d’une végétation attractive pour la nidification des oiseaux. L’hivernage et le passage migratoire sont beaucoup plus importants pour un grand nombre d’espèces sur ce site.

Sarron

Les étangs intraforestiers du bois de Sarron n’ont pas révélé une richesse écologique forte. Seules des espèces d’oiseaux d’eau communes ont pu être recensées comme la Poule d’eau.

La mare de la prairie pâturée à côté du cimetière de Sarron présente quant à elle une richesse et une potentialité très fortes. Les berges sont en pente douce, mais ses rives sont malheureusement dégradées par le piétinement des chevaux venant s’abreuver.

Abbaye du Moncel

Le cours d’eau provenant d’une source traversant le parc à côté de l’abbaye du Moncel et fortement dégradé mais pré-sente des potentialités de restauration intéressante. En effet, les berges du ruisseau sont pourvues de végétation hygrophile comme les carex. Des oiseaux d’eau y nichent également, même s’ils s’agit d’espèces très communes, comme la poule d’eau ou le canard colvert.

Etang au bois de Sarron

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Ruisseau près du parc de l’abbaye Vue sur le Grand Bosquet

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Synthèse écologique

La carte ci-contre indique les milieux et éléments à valeur écologique sur la commune. Ceux-ci ont été caractérisés se-lon différents critères : . la présence d’espèces rares et/ou protégées,. la typicité et la rareté du milieu,. la potentialité en biodiversité et leurs rôles dans les connec-tions biologiques

Certains remplissent plusieurs de ces critères, comme la prai-rie de la Grande Pièce, d’autres ne possèdent qu’un seul rôle mais majeur au niveau environnemental comme les ripisylves qui constituent des corridors importants.

La découverte d’une espèce rare en Picardie a été recensée au Champ Lahyre conférant au site une valeur patrimoniale. Cette espèce n’ayant pas été recensée auparavant, ni sur Pont-Sainte-Maxence, ni au sein du Parc Naturel Régional.

Les milieux les plus riches sont également les plus sensibles. Ils subissent ou peuvent subir des dégradations ; il est alors nécessaire d’entreprendre des actions de maintien ou de res-tauration pour les milieux, suivants :. la prairie et les arbres isolés au bois du Jonc. la lande au Grand Marais,. la mare au Nord de Sarron,. les friches arbustives et herbacées humides du Champ

Lahyre,. la prairie humide du faubourg Cajeux,. la friche arbustive calcaire derrière l’hôpital,. la pelouse calcicole du mont Calipet

L’étang du Grand Bosquet nécessiterait également une remise en état pour être plus accueillant pour l’avifaune ; l’entente Aisne-Oise a la charge du dossier et a prévu le classement en réserve ornithologique du site.

Les corridors au Nord et au Sud de la commune sont à main-tenir, voire à renforcer. Ceux-ci sont de plus en plus restreints sur le Parc Naturel Régional par l’urbanisation et les infras-tructures.

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Annexe

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Acidiphile Se dit d'un taxon ou d'un groupement vivant sur substrat acide à pH <5

Alluvion Sédiment des cours d’eau et des lacs composé de galets, de gravier et desable, avec des argiles et des limons

Calcicole Se dit d’une espèce ou d’une végétation se rencontrant exclusivement oupréférentiellement sur les sols riches en calcium

Cariçaie Formation herbacée hygrophile souvent turficole (c'est-à-dire localiséeprincipalement dans les tourbières), dominée par des espèces du genreCarex (ou Laîches, voir ce mot)

Cavicole Qui vit dans les cavités

Chaille Accident siliceux dans des calcaires marins

Corridor biologique Désigne un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différentshabitats vitaux pour une espèce ou un groupement d’espèces (site dereproduction, de nourrissage, de repos, de migration…).

Cuesta C'est une forme du relief dissymétrique constituée d'un côté par un talus àprofil concave (le front), en pente raide et, de l'autre, par un plateaudoucement incliné en sens inverse (le revers).

Floristique Qui concerne la flore

Hygrophile Se dit d’un taxon ou d’un groupement vivant dans des conditions d’humidité,atmosphérique ou édaphique, voisines de la saturation

Magnocariçaie Cariçaie dont la physionomie est dominée par des Cypéracées de grandetaille

Nitrophile Se dit d’une espèce croissant sur des sols riches en nitrates

Oligotrophe Se dit d'un milieu pauvre en éléments nutritifs

Paludicole Se dit d’une espèce qui vit dans les marais

Podzol Sol des régions tempérées froides sur roche mère gréseuse ou sableuse

Sol brun Sol à humus bien évolué, faiblement ou moyennement acide et de couleursbrunes, typique de forêts de feuillus et des prairies dans la zone tempérée

Sol lessivé Sol résultant de l'entraînement des argiles et du fer des horizons supérieurs,dits lessivés, vers l'horizon inférieur, dit d'accumulation

Sol podzolique Sol proche d’un podzol

Taxon Elément d'une classification systématique, considéré sans préjuger du rangqu'il y occupe, Un taxon peut donc correspondre aussi bien à une espèce ,une sous-espèce ou une variété qu'à un genre, une famille, un ordre, uneclasse, un embranchement...

Glossaire

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Phase 1

Compréhension du paysage d’inscription de la ville

23 juin 2009

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Préambule

L’objet de l’étude urbaine est d’accompagner le projet de territoire de la commune de Pont-Sainte-Maxence, de fa-çon dynamique, afin de contribuer à la mise en valeur et préservation du paysage naturel et urbain de la ville mais aussi de favoriser son évolution afin que ville soit durable et vivable.

L’étude urbaine se décompose en quatre phases, dont le présent dossier constitue la première étape, intitulée : Compréhension du paysage d’inscription de la ville.

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Chapitre 1 : Contexte 5

1. Inscription dans l’histoire de France 7

2. Inscription dans le grand paysage 11

3. Positionnement dans le Parc naturel régional 15

Chapitre 2 : Analyse des composantes objectives du paysage 17

Introduction méthodologique 19

1. Des éléments de relief emblématiques 21

2. Une richesse géologique 25

3. L’importance de l’eau dans la constitution du paysage 27

4. Occupation du sol 31

5. Évolution du paysage 35

6. Permanence de la trame viaire 49

7. Permanence de la trame parcellaire 53

Chapitre 3 : Analyse des composantes subjectives du paysage 57

1. Une perception visuelle fragmentaire 59

2. Les ambiances paysagères 69

1a Quartier des usines 71

1b Quais urbains 72

1c Ambiance batellière 73

1d L’Oise rurale 74

1d’ Ferme de l’Evêché 75

2a La forêt gérée 76

2b Les bois habités 77

2c Le parc forestier de Calipet 78

3a Cordon urbain 79

3b Approche urbaine 79

4a Plaine agricole 80

4c Faubourg rural 81

5 Les friches 82

6 Le domaine de Villette 83

7 Les étangs de loisirs 84

Chapitre 4 : Synthèse 87

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1. Contexte

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1. Inscription dans l’histoire de France

Situé au seuil d’un plateau fertile et d’une plaine maréca-geuse baignée par la rivière Oise, l’emplacement de Pont-Sainte-Maxence est capital pour la défense du territoire. Sans doute dès l’invasion romaine, l’importance du passage de l’Oise à cet endroit en a fait un point stratégique aussi bien militaire qu’économique. Plus tard, avec la constitution du royaume de France et l’émergence d’un pouvoir cen-tral à Senlis, puis à Paris, Pont-Sainte-Maxence assume sa fonction de point de passage obligé vers les territoires sous l’influence de la Couronne.

1.1 Au néolithique

Les découvertes archéologiques montrent une occupation ancienne par l’homme de cette partie de la moyenne vallée de l’Oise. Sur le territoire communal des sites néolithiques se concentrent dans le repli du méandre de l’Oise, aux lieux-dits

des Poiriers à Sarron, de la Jonquoire, du Pont de Pierre, de la Ferme de l’Evêché et de l’Île au Prêtre. Ces sites présentent une juxtaposition de zones d’habitations de nécropoles et d’exploitations agricoles1. C’est sans doute les premiers défri-chements et les premières mises en culture du territoire.

1.2 La nation bellovaque

La tribu des Bellovaques

Les civilisations celtes ont laissé peu de témoignages, mais leur maîtrise du fer a sans doute contribué à l’œuvre de défrichage et de mise en cultures des terres. Un oppidum le long de la RD1017 et un poste de guet au mont Calipet dominaient Pont-Sainte-Maxence. Ceux-ci semblent marquer la ligne de défense du territoire des Bellovaques. En effet, le rebord nord

1 Base Mérimée et « Revue Archéologique de Picardie » n° 3-4/1985.

du massif d’Halatte forme une limite entre les territoires de la tribu des Bellovaques de Beauvais et celle des Meldes de Meaux. De plus, en amont de l’Oise, à partir du vallon de Roberval, commence le territoire des Suessons. Cette occu-pation du territoire laisse à penser l’importance stratégique de cette langue de terre entre le massif d’Halatte et la rivière. On suppose aussi que la route qui relie la future Senlis à Pont-Sainte-Maxence date de cette époque.

La Paix Romaine

Les Romains organisent des cités selon leur modèle en repre-nant les territoires et les capitales des nations celtes. On re-trouve donc les limites des cités de Caesaromagus (Beauvais) des Bellovaques et d’Augusta Suessionum (Soissons) des Suessions. Cependant au sud, sur le territoire des Meldes, les Romains créent la cité des Sylvanectes et construisent Augustomagus (Senlis).

Au Bas-Empire (3e siècle), le christianisme reprend ces limi-tes administratives pour créer les diocèses. Ainsi, bien que le sentiment national autour de la cité d’origine s’efface au cours du Moyen-Âge, les limites antiques des peuples celtes perdu-reront à travers l’organisation de l’Eglise jusqu’au Concordat de 1802. Pont-Sainte-Maxence restera liée spirituellement au diocèse de Beauvais et jamais à celui de Senlis.

Un axe de communication

On sait peu de chose sur l’occupation gallo-romaine du ter-ritoire. On suppose la présence d’un pont romain2 à une centaine de mètres en amont de l’actuel pont. À cet endroit

2 « Note historique et descriptive du canton de Pont-Sainte-Maxence », Th. Petit, 1894, édition Res Universis (réédition), p.51

convergeaient trois routes encore visibles aujourd’hui3. La pre-mière, d’origine gauloise, relie Senlis à Beauvais ou à Amiens, c’est l’actuelle chaussée de Pontpoint. La deuxième, l’actuelle route des Suisses, relie Apremont à Pont-Sainte-Maxence. Elle a conservé son aspect rectiligne. Enfin, la troisième venait d’Italie et de Lyon, par Meaux et Villers-Saint-Frambourg.

L’adoration de Sainte-Maxence

Le récit hagiographique de Sainte Maxence décrit la situation de la localité à l’Antiquité tardive. C’est une période de dé-sordre général entre le démantèlement de l’Empire romain face aux envahisseurs barbares et l’essor des sociétés médié-vales mérovingiennes. Le récit laisse entendre au début du 5e siècle la présence d’une occupation humaine importante du lieu, mais on ne sait s’il s’agit d’une ville ou d’un hameau. Cependant, le culte autour des reliques de Sainte Maxence a favorisé le développement urbain de la localité. Dès le 7e siè-cle, la dépouille attire de nombreux pèlerins et de nombreux miracles lui sont attribués. Charlemagne lui-même fit des dons à l’église qui recueillait la sainte dépouille. Aujourd’hui, il ne reste rien de cette adoration, ni la chapelle, ni les reliques en-levées de la mémoire par la construction de la nouvelle route et la Révolution4.

1.3 Le Domaine royal

Au 6e siècle, la région de Pont-Sainte-Maxence est dévastée par une bataille qui oppose Austrasiens et Neustriens pour le contrôle de Senlis. Ravagées, les terres sont reconquises par les friches et les taillis.

Proximité du pouvoir royal

Sous les Mérovingiens, l’Oise borne le domaine royal. Le territoire de Pont-Sainte-Maxence ne dépend plus de l’aire d’influence de Beauvais (bien que toujours rattaché à son dio-cèse), mais de Senlis (1265 baillage de Senlis). Dès la période mérovingienne, le territoire entre l’Oise et le plateau du Valois est apprécié des rois. Le centre politique du royaume itinérant se plaît à résider dans cette région pour sa forêt giboyeuse. Les Carolingiens et les Capétiens confirment cet engouement quand on sait la place que tient la chasse dans les loisirs. Cette présence royale sauvegarde le domaine forestier des défri-chements, car les différents rois ont œuvré à préserver leur réserve cynégétique. L’évergétisme5 des Capétiens marque le paysage de la ville de Pont-Sainte-Maxence par la construction

3 « La Forêt d’Halatte, vol 1 », GEMOB, 1998, n°84-85, p.48

4 « La Forêt d’Halatte, vol 2 », GEMOB, 1999, n°92-94., p 14

5 Terme introduit au 20e s. par l’historien André Boulanger définissant l’action des notables à faire profiter la collectivité de leur richesse.

Céramiques de l’Age de Bronze Ancien trouvée à Sarron

Territoire de la Gaule-Belgique sous l’empire romain

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de l’Hôtel-Dieu par Saint-Louis (13e siècle) aujourd’hui dis-paru sous le quai de la Pêcherie. Puis Philippe le Bel fonde en 1325 un hôpital dans l’Hôtel Mangeot. Il fait aussi du château de Fécamp une résidence royale auprès de laquelle il fonde l’abbaye royale du Moncel en 1309.

Lieu de passage, lieu d’échange et lieu de défense

Le pont est important pour le passage de la route de Flandre. Les régions flamandes sont le poumon économique de l’Eu-rope. Le péage au passage du pont et les activités de com-merce et de négoce induits offrent des recettes importantes à la Couronne. C’est pourquoi au début du 13e siècle, Pont-Sainte-Maxence - la commerçante - reste un fief royal alors que Philippe Auguste accorde le statut communal à Pontpoint qui est plus rural. Le pouvoir royal se doit de protéger cette voie de communication : en 1016 un château est construit sur l’île de la Plaine pour protéger le pont ; en 1190 la ville entière est fortifiée des deux côtés de l’Oise.

Du 14e siècle au rattachement de la Flandre au royaume par Louis XIV (1713), Pont-Sainte-Maxence se trouve dans la tour-mente de plusieurs conflits militaires qui vont se succéder. La Guerre de Cent ans sera rude pour la ville, qui par sa situation stratégique va être plusieurs fois disputée par les belligérants. De cet épisode, Pont-Sainte-Maxence garde le souvenir de l’occupation des Bourguignons qui établirent leurs quartiers dans le palais de l’Iraine.

Les aménagements de l’Ancien Régime

Louis XIV constatant le mauvais état de la chaussée de Pontpoint fait construire une nouvelle route rectiligne et large à travers la forêt d’Halatte. L’ensemble sera pavé entre Senlis et Pont-Sainte-Maxence. Le Roi Soleil est également à l’origine des grands chemins de chasse rectilignes et larges de la forêt d’Halatte. La fin du 18e siècle voit également la disparition des enceintes fortifiées et en 1785 un tout nouveau pont est achevé. Le pont de l’ingénieur Perronet devient vite par son élégance la fierté de la ville. Il a nécessité l’aménagement d’une nouvelle rue à travers la cité.

À la veille de la Révolution, Pont-Sainte-Maxence dépend du Gouvernement d’Île-de-France, de la Généralité de Paris, de l’Èlection de Senlis mais de l’Évêché de Beauvais. Pont-Sainte-Maxence est donc toujours proche du pouvoir royal par son rattachement à Senlis.

1.4 La révolution industrielle

La départementalisation

La Révolution française crée les départements dès 1790. Pont-Sainte-Maxence reste rattachée à l’arrondissement de Senlis, puis à Beauvais dans le département de l’Oise. Ainsi, après plus de 1000 ans, Pont-Sainte-Maxence revient dans l’orbite administrative de Beauvais, mais avec Senlis comme chef-lieu d’arrondissement. La commune est à la tête d’un canton dont les limites s’arrêtent à la rive gauche de l’Oise, à l’exception d’une extension en rive droite qui correspond à l’emprise des anciennes fortifications et d’une amputation en rive gauche au lieu-dit la Ferme de l’Évêché, appartenant alors à la commune indépendante de Sarron.

Sarron, se trouve dans le canton de Liancourt, arrondissement de Clermont. Ses limites administratives englobent le hameau de Plessis-Villette et le village des Ageux. En 1835, les Ageux acquièrent leurs autonomie administrative. En 1951, après de nombreuses pétitions et délibérations, la commune de Sarron est rattachée à celle de Pont-Sainte-Maxence.

Du commerce et du négoce à l’industrie

Le 19e siècle est un âge prospère pour la ville. Un nouvel hôtel de ville est construit en 1829. La ville est dotée des com-modités et des services propres au monde urbain comme l’éclairage au gaz (1874), des fontaines publiques, un bureau de poste, une caisse d’épargne, un palais de justice et un abattoir. Cette santé économique est due à ses activités traditionnelles d’entrepôt et de négoce tournées vers le marché parisien.

À la fin du 19e siècle, les descriptions de la ville sont éloquen-tes. Alexis Martin dans un guide des routes de France1 parle en ces mots : « cette ville, quoique petite, est d’un fort grand commerce, particulièrement en bois et en grains pour la four-niture de la ville de Paris et d’une partie de ses environs ». En effet, le marché aux blés qui existait dès le Moyen-Âge a peu à peu étendu ses frontières au-delà des frontières du Valois et de la Picardie jusqu’à l’avènement du chemin de fer qui rapprocha les négociations des halles de Paris. La description contemporaine de Thomas Petit (1894) rajoute que le pre-mier commerce de la ville reste le commerce de vin. Le négo-ce du vin remonte aux Romains, qui convoyaient les vins par voie d’eau depuis l’Italie. Le dernier négoce a fermé en 1975. De nombreuses caves témoignent encore de cette activité2.

En 1831, le barrage éclusé de Sarron est mis en service. En

1 « Les étapes d’un touriste en France : promenades et excursions dans les environs de Paris ». Région du Nord, Alexis Martin, 1893-1894, p 406

2 GEMOB, op.cit. pp. 20-21

1847, la desserte de la voie ferrée Paris-Maubeuge met Pont-Sainte-Maxence à une heure de Paris. Le trafic routier décline assez rapidement mais l’aménagement de l’Oise en rivière navigable a permis le développement de la batellerie pour le transport des produits pondéreux. Tout au long de la fin du 19e siècle et du 20e siècle, la ville s’industrialise sur la rive droite entre l’Oise et la voie ferrée, prenant le contour du visage que l’on lui connaît aujourd’hui.

Les Conflits mondiaux

De par sa situation stratégique, Pont-Sainte-Maxence a beau-coup souffert des guerres qui entre 1870 et 1945 opposèrent la France à l’Allemagne. La ville perd son pont à chacun des conflits mondiaux.

Le 2 septembre 1914, le génie français détruit le pont Perronet, par crainte du passage des Allemands. Des bombardements allemands détruiront quelques quartiers, dont l’hôtel de ville. En 1924, un nouveau pont en béton est construit, il forme une arche au-dessus de l’Oise et a l’avantage de ne pas avoir de piliers dans la rivière.

En 1940, ce nouveau pont est détruit par la répercussion d’une bombe allemande sur le dispositif de destruction français. Dès 1942, on entreprend sa reconstruction à l’identique, mais il ne sera achevé qu’en 1949.

Transbordement au dessus de l’Oise en aval du pont Perronet (début du 20e siècle)

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Carte du canton de Pont-Sainte-Maxence. Annuaire du département de l’Oise, Graves.La commune de Pont-Sainte-Maxence n’inclura celle de Sarron qu’en 1951. L’extension en rive droite correspond à l’emprise des anciennes fortifications (Faubourg de Flandre) et de la station de chemin de fer (Quartier des Usines).

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2. Inscription dans le grand paysage

2.1 Pont-Sainte-Maxence et les paysages du Bassin parisien

Les paysages qui environnent Pont-Sainte-Maxence se ratta-chent à des éléments de fond qui caractérisent l’identité pay-sagère du Bassin parisien : plateau cultivé du Valois Multien, grande forêt d’Halatte bordée par la cuesta, plateau picard cultivé au nord, entaille de l’Oise dans le socle sédimentaire, chromatisme des nuances du blanc dans le bâti ancien.

Le Bassin parisien

À l’échelle de la géographie du nord de la France, le dépar-tement de l’Oise se rattache au Bassin parisien. Ce dernier, popularisé par la géographie de Vidal de la Blache, constitue le plus grand ensemble naturel français. Il occupe en effet un cinquième du territoire. Il est bordé par les anciens massifs hercyniens, aux noms évocateurs de leçons scolaires : Massif central, Massif armoricain, Massif Ardennais, Vosges…

Grande cuvette sédimentaire engendrée par les derniers événements de transgressions et de régressions marines, le Bassin parisien peut d’abord se définir par un élément visuel : une couleur, le blanc, celui de ses roches calcaires. Celles-ci ont offert aux hommes un matériau de construction dont le chromatisme unifie les coeurs des villes et villages du Bassin parisien. De Tours à Reims, d’Amiens à Bourges, les cathédrales, les monuments, les vieilles rues présentent les multiples nuances du blanc crayeux au jaune. Le vieux Pont-Sainte-Maxence s’inscrit également dans cette unité tant géologique que chromatique.

Les reliefs des côtes

Autre élément identitaire des paysages du Bassin parisien, en dépit de ses multiples variations, c’est la dichotomie lisible du rapport plateau / vallée. Entaillé par le passage des deux plus grands fleuves de France, la Loire et la Seine, le socle sédimentaire est sillonné par un important réseau hydrographique. Ainsi le territoire de Pont-Sainte-Maxence se trouve pour partie en vallée de l’Oise et pour partie sur le plateau forestier d’Halatte, la jonction entre les deux se faisant par une côte. Traits caractéristiques du Bassin parisien, les cuestas, appelées aussi côtes ou côtières, sont le produit de l’empilement successif des couches sédimentaires révélées par l’érosion. Si la déclivité de la côte est bien perceptible, elle n’est pas pour autant brutale.

Un climat tempéré

Enfin, ces paysages sont unis par un climat tempéré et des sols alcalins, qui ont permis le développement d’une végétation adaptée. Colonisation végétale naturelle d’abord avec la forêt décidue1 qui recouvrait le nord de la France au néolithique et dont les grands massifs forestiers, comme celui d’Halatte, en sont les reliquats anthropisés. Défrichement et dévelop-pement de l’agriculture par la suite, nombre de plateaux ont des sols favorables à la culture des céréales, des oléagineux et des protéagineux.

Un paysage façonné par l’histoire

En parallèle de ces caractéristiques naturelles, on ne peut pas-ser à côté des éléments de constitution historique des terri-toires du Bassin parisien et de leurs paysages. Cette grande région naturelle a été au cœur du processus historique qui a mené à la centralisation du pouvoir et à l’unité de la nation. La proximité de Paris a entraîné ses territoires dans une dy-namique politique et économique. Réseaux de routes, voies ferrées, voies d’eau, développement des activités marchandes et agricoles, villégiatures ou refuges des élites parisiennes, do-maines royaux et impériaux (Senlis ville royale, Compiègne et Napoléon III pour ne prendre que ces exemples dans l’Oise) : bien des paysages du Bassin parisien sont des livres ouverts sur cette histoire. Leur richesse patrimoniale tient de cette re-lation de proximité avec un pouvoir central qui s’est constitué au cours de l’histoire.

2.2 Pont-Sainte-Maxence dans les paysages de l’Oise

L’Oise appartient à l’extrémité nord du Bassin parisien et se caractérise par des reliefs doux, ne dépassant pas 200 m NGF. Certains reliefs sont plus marqués selon les effets locaux. Le secteur auquel appartient Pont-Sainte-Maxence se situe à un point de contact de deux sous-ensembles géologiques du nord du Bassin parisien : au sud le plateau sableux et calcaire du tertiaire et au nord, le plateau crayeux de Picardie. La limite qui se dessine forme la côte de l’Ile-de-France. Une vision parfois plus restreinte assimile d’ailleurs le « Bassin de Paris » à l’Île-de-France.

De ce fait, le contexte paysager environnant Pont-Sainte-Maxence est à la croisée de plusieurs types de paysage, que l’Atlas des paysages de l’Oise identifie comme autant d’entités paysagères. La commune présente la particularité d’être à che-val sur deux entités distinctes : au sud le Valois Multien, au nord

1 La forêt tempérée décidue est un ensemble écologique stable peuplé de très grands arbres aux feuilles caduquesCouches sédimentaires du Bassin parisien. Source : Folléa & Gauthier

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� � la vallée de l’Oise. Ensuite, la rive nord de l’Oise laisse la place à une troisième entité paysagère dénommée Clermontois.

Le Valois Multien est un grand plateau qui occupe tout le sud-est du département de l’Oise. Il est marqué par une présence importante de la forêt à l’ouest (massif des Trois Forêts, fo-rêts de Compiègne et de Senlis) et des plateaux dévolus aux grandes cultures à l’est (Valois Multien agricole). Néanmoins, l’entaille du plateau par plusieurs cours d’eau apporte une diversité d’ambiances de grande qualité dans les vallons ainsi formés (pâtures, vergers, villages nichés dans les talwegs…).

Les deux sous-entités du Valois Multien forestier et du Valois Multien agricole forment, pour les auteurs de l’Atlas des pay-sages de l’Oise, deux paysages référents. Ils sont en effet consi-dérés comme des archétypes de paysage pour tout le reste du département. Ainsi le Valois Multien agricole est envisagé comme le type même des paysages ouverts de grande cultu-re, tandis que son voisin forestier est typique des paysages de massifs forestiers.

À cela, il faut rajouter que le massif des Trois Forêts (Halatte, Chantilly et Ermenonville) est lui-même qualifié de grand en-semble paysager emblématique, c’est-à-dire qu’il est particu-lièrement représentatif de sa propre sous-entité paysagère, dont il concentre les qualités.

Par ces jeux d’emboîtements successifs, l’Atlas des paysages nous dit l’importance de cette entité paysagère du Valois Multien dans l’identité du département.

La commune de Pont-Sainte-Maxence est précisément située de part et d’autre de la limite du Valois Multien forestier avec la vallée de l’Oise. Cette dernière est également subdivisée en trois sous-entités du sud-ouest au nord-est : l’Oise creilloise, l’Oise compiègnoise et l’Oise noyonnaise. Le resserrement de la vallée au sud jusqu’à hauteur du Mont-Roc forme l’Oise creilloise. Ce paysage est également déclaré paysage réfé-rent, typique des « paysages industriels d’activités » avec la conurbation creilloise et la présence des réseaux, des infras-tructures industrielles et des activités logistiques. En amont de Brenouille, la vallée s’évase, notamment par les marais de Sacy (grand ensemble paysager emblématique et à forte va-leur écologique), et forme une seconde sous-entité appelée l’Oise compiègnoise se caractérisant par son un paysage en mutation (anciennes gravières notamment).

LES ENTITÉS PAYSAGÈRES DE L’OISE

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Au niveau de son implantation en vallée de l’Oise, Pont-Sainte-Maxence se trouve de nouveau en situation de limite paysagère. Ainsi, la zone d’activités de Pont-Brenouille lui fait prendre un caractère creillois tandis que les étangs de pêche et de nautisme de la Boucle de Pontpoint sont à rattacher à l’Oise compiègnoise.

Enfin, le Clermontois est davantage éloigné en raison de l’éva-sement de la vallée de l’Oise au nord. Il s’agit d’un ensemble de plateaux calcaires situés au centre du département, décou-pé par trois vallées. Les alternances de zones tabulaires et de reliefs en creux, associés à la diversité des sols, ont engendré des paysages très diversifiés, allant du forestier à l’urbain, du plateau cultivé à la vallée pâturée. Le Clermontois forme en quelque sorte un horizon paysager éloigné pour Pont-Sainte-Maxence.

2.3 Pont-Sainte-Maxence : un carrefour

Le territoire de Pont-Sainte-Maxence est donc situé à la croi-sée de deux entités paysagères du nord du Bassin parisien : la vallée de l’Oise et le Valois Multien, toutes deux particulière-ment identitaires du département de l’Oise. La troisième en-tité, le Clermontois, forme davantage un horizon lointain, dont les caractéristiques n’influencent pas directement les lieux.

Plus précisément, la commune est traversée par deux limi-tes : celle entre le Valois Multien forestier et la vallée de l’Oise du nord au sud, matérialisée par la côte d’Ile-de-France, et une seconde plus discrète mais néanmoins tangible, entre l’Oise creilloise, urbaine et industrielle, et l’Oise compiègnoise, post-industrielle et en reconversion sur les activités de loisirs et de nature.

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3. Positionnement dans le Parc naturel régional

3.1 Une commune de frange

La commune de Pont-Sainte-Maxence est partiellement ins-crite dans le périmètre du Parc naturel régional Oise - Pays de France, elle occupe la limite nord du Parc.

Institué le 13 janvier 2004, le Parc naturel régional est partagé entre la région Picardie et la région Île-de-France. Il regroupe 59 communes des départements de l’Oise et du Val d’Oise.

Les paysages du territoire se distinguent fortement de ceux qui l’environnent par la prédominance de la forêt et de l’eau, causes d’une richesse écologique et paysagère exceptionnelle. Ainsi à l’est les grandes plaines céréalières du Valois, sous forte pression périurbaine, contrastent avec les petits villages et les grands massifs forestiers du Parc naturel régional. Au sud, la Plaine de France et de Roissy, centrée autour de l’aéroport international Charles de Gaulle, ne présente pas du tout les mêmes problématiques d’aménagement. Enfin, à l’ouest et au nord, la conurbation à caractère industriel et infrastructurel de la vallée de l’Oise ne relève pas non plus des même ca-ractéristiques.

Située dans la vallée de l’Oise, de part et d’autre de ses rives, à environ 13 km de Creil à vol d’oiseau, la commune de Pont-Sainte-Maxence a cependant été retenue dans le périmètre du Parc Il est donc important de rappeler les raisons qui ont présidé à ce choix,.

Tout d’abord, et d’une manière générale, le Parc s’est appuyé, pour le dessin de sa limite nord et ouest, sur la rive gauche de l’Oise, à l’exception d’un retrait plus marqué aux abords de la zone urbanisée de Creil. Les conditions géomorphologiques ont guidé ce dessin : le plateau forestier du massif des Trois Forêts vient dominer l’Oise. Il était important de ne pas arrê-ter le périmètre à la rupture de pente mais d’envisager préci-sément les zones de transition, depuis le fond de vallée allu-viale jusqu’aux lisières forestières, en passant par les coteaux boisés. C’est pourquoi la rive gauche de l’Oise s’est imposée de manière cohérente comme limite au périmètre du Parc.

Boran-sur-Oise comme Pont-Sainte-Maxence présentent néanmoins la seule exception à cette règle : l’extension du périmètre en rive droite de l’Oise sur le domaine de Villette et la montagne de Sarron pour assurer la continuité écologique et paysagère avec les marais de Sacy-le-Grand et les espaces boisés et relictuels d’un ancien jardin de grand domaine.

3.2 La commune dans les unités paysagères du Parc naturel régional Oise-Pays de France

Le Parc naturel Régional Oise-Pays de France se reconnaît dix-huit unités paysagères différentes auxquelles il faut adjoin-dre les trois massifs forestiers d’Ermenonville, de Chantilly et d’Halatte. Le territoire communal de Pont-Sainte-Maxence se répartit sur trois de ces unités paysagères :. le massif d’Halatte,. la vallée de l’Oise de Pont-Sainte-Maxence à Verneuil-en-Halatte (unité 12),. la boucle de Pontpoint (unité 11).

Le massif d’Halatte est présent au sud de la commune, il est est institué en site classé depuis 1993. L’importance de ce massif est triple : patrimoniale, écologique et sociale (loisirs, activités nature, etc.).

La vallée de l’Oise de Pont-Sainte-Maxence à Verneuil-en-Halatte est bordée par les glacis forestiers et offre des dégage-ments sur le fond alluvial, sans pour autant que le cours d’eau ne soit toujours visible. Le domaine de Beaurepaire présente la particularité d’un espace agricole qui aurait remplacé un parc jardiné rattaché à son château, mais dont la perspective vers l’Oise a été conservée.

Le dessin de l’unité de la Boucle de Pontpoint présente la particularité de s’étendre en rive droite de l’Oise sur le do-maine de Vilette et la Montagne de Sarron. Il s’agit d’un large méandre de l’Oise formé en rive gauche dont le fond est un espace fragmenté par d’anciennes gravières reconverties en plans d’eau de loisir. Cette unité paysagère intègre également le mont Calipet

3.3 Vocations et orientations proposées dans la charte du Parc

Le but du Parc naturel régional est de concilier le développe-ment et l’aménagement de son territoire en prenant appui sur ses richesses patrimoniales, écologiques et paysagères. Celles-ci ne sont donc pas à considérer comme des contraintes mais comme des supports de projets, dont la préservation et la valorisation constituent un enjeu majeur d’attractivité et de développement durable. Aussi, la charte a-t-elle émis des re-commandations adaptées à chacun de ses espaces.

A – Le massif d’Halatte

Le massif occupe la partie méridionale de la commune. Site classé d’intérêt écologique majeur, la forêt d’Halatte se doit d’abord d’être préservée dans sa diversité biologique. Mais c’est aussi un espace de production de bois, matériau qui re-devient central aujourd’hui en tant que ressource renouvela-ble. Le Parc a encouragé des actions de gestion durable de la forêt grâce à des partenariats avec l’ONF et les CRPF. La vo-cation sociale (promenade) et patrimoniale (vestiges, sites ar-chéologiques) doit être prise en compte pour permettre une fréquentation adaptée et respectueuse des sites. Le paysage devra être pris en compte dans les aménagements forestiers.

B – La vallée de l’Oise de Pont à Verneuil-en-Halatte

Ici la vallée se partage principalement entre des espaces boi-sés et des espaces agricoles, auxquels il faut associer les ber-ges. Les recommandations concernent le maintien des espa-ces agricoles éco-paysagers par l’encouragement de pratiques durables, la liaison forestière avec le massif forestier d’Halatte et le traitement adapté des berges qui devra faire l’objet de réflexions en amont de toute intervention. L’entrée ouest de la ville se trouve dans cette unité : la requalification de celle-ci est également à envisager.

C – La Boucle de Pontpoint

Les gravières reconverties en zones humides et plans d’eau de loisirs constituent des zones écologiques d’importance. Les recommandations portent sur ces espaces liés à l’élément aquatique afin de respecter les écosystèmes et de mettre en place des opérations de gestion hydraulique adaptées et respectueuses des milieux. L’utilisation de ces étangs par les activités de loisirs implique parallèlement de mieux gérer leur intégration (risques de cabanisation par exemple). Enfin, les terres agricoles de la Boucle constituent des espaces éco-paysagers dont le maintien passe par l’encouragement de pratiques durables. Dans cette unité paysagère se trouve éga-lement la Montagne de Calipet, qui est un site méritant une meilleure valorisation (réflexion en cours).

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2. Analyse des composantes objectives du paysage

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Introduction méthodologique

« Le paysage est le résultat des interactions entre les structu-res géomorphologiques (socle géologique), les structures spa-tiales (occupation du sol, du bâti et des réseaux), les structu-res biogéographiques (structures phyto- et zoo-géographiques, ensemble écologique) et les spécificités sociales et historiques. Ces interactions se sont formées pendant des siècles et sont in-carnées par un certain nombre d’éléments singuliers résultant généralement des rapports particuliers des sociétés et commu-nautés locales avec leur territoire, qui définissent ainsi l’esprit des lieux. Ces éléments méritent d’être dénommés motifs de pay-sage pour les perceptions et les valeurs uniques qu’ils motivent. » Alain Mazas, paysagiste conseil de l’État, entretien individuel.

Le chapitre suivant a pour objectif de présenter le paysage d’inscription de la commune selon la grille d’analyse propo-sée par Alain Mazas et le Parc naturel régional Oise-Pays de France.

Ainsi, les éléments objectifs de compréhension de la forma-tion du paysage sont analysés par stratification successive :

. le socle : relief, géologie et hydrographie sont les éléments qui fondent le rapport des hommes au territoire,

. les surfaces : les modes d’occupation du sol, c’est-à-dire com-ment les acteurs du paysage valorisent ou bien font évoluer le territoire,

. l’évolution du paysage dans le temps, qui retrace la genèse de la constitution du paysage observé aujourd’hui,

. les trames : réseau viaire et parcellaire abordés dans cette étude sous l’angle des traces les plus permanentes de l’histoire dans le paysage communal,

. les ensembles écologiques.

Chaque fois que nécessaire seront présentés les motifs pay-sagers qui définissent la spécificité du rapport de Pont-Sainte-Maxence avec son territoire.

Ci contre : Situation de Pont-Sainte-Maxence

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 20

A

B

C

D

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 21

1. Des éléments de relief emblématiques

Le paysage des environs de Pont-Sainte-Maxence est marqué par deux éléments de reliefs emblématiques qui en consti-tuent la charpente et orientent les vues : une large vallée éva-sée appuyée sur un versant sud en profil de cuesta1.

En amont de Brenouille, l’Oise sinue sans obstacle dans une large plaine alluviale jusqu’au lieu-dit la Montagne du Roc où elle creuse un chemin étroit et encaissé entre les plateaux du Clermontois et du Valois Multien.

Le plateau du Valois se trouve à une altimétrie moyenne de 100 mètres, et présente une légère élévation vers le nord. Il est dominé par plusieurs buttes-témoins dont celles de Saint-Christophe-en-Halatte (185 m) et du mont Pagnotte (222 m) point culminant du secteur. Ces buttes forment un obstacle physique au franchissement vers le nord.

Le cours de la rivière est accompagné au sud par un coteau abrupt dessinant des échancrures dans le plateau appelées localement fonds. Ces incisions perpendiculaires individuali-sent les replats du mont Calipet et des Terriers qui se situent environ 60 mètres au-dessus de l’Oise. Le mont Calipet, qui domine la ville, est un élément de relief caractéristique de ce paysage de coteau.

La vallée de l’Oise présente donc un profil asymétrique puisqu’elle s’appuie sur une cuesta de plus de 70 mètres de dénivelé qui marque la fin du plateau Valois.

Plus au nord, s’élève progressivement le plateau Picard, mais le relief reste plat aux environs de Pont-Sainte-Maxence à peine troublé par de petits mamelons à 40 mètres d’altitude (Grands Monts, bois de Sarron, etc.).

Pont-Sainte-Maxence s’est installée au pied du plus profond de ces fonds, là où le franchissement du coteau est le plus aisé, ce qui en fait un point de passage obligé entre Senlis et la Flandre.

1 Forme de relief géographique caractérisée par un talus en pente raide et par un plateau doucement incliné en sens inverse.

La commune se situe dans le bassin sédimentaire parisien. Le coteau qui surplombe l’Oise est une des cuestas du vaste ensemble de côtes du Bassin parisien.La route qui mène à la Flandre passe entre les buttes de Saint-Christophe-en-Halatte et du mont Pagnotte pour franchir l’Oise à Pont-Sainte-Maxence.

Présence marquée du coteau et de l’Oise dans le paysage : le mont Calipet domine la ville à une altitude de 100 m environ.

La plaine alluviale

Le mont Pagnotte

Le mont Calipet Les Terriers

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COUPE B-B'

COUPE A : Mont Pagnotte

Le mont Pagnotte est le point culminant du massif d’Halatte. Depuis son sommet, on peut découvrir l’un des plus beaux panoramas de l’Oise fort bien décrit par Cambry dans sa Description du département de l’Oise, publiée en 1803. Par temps clair, on peut voir la Tour Eiffel. Les pentes sont oc-cupées par une futaie de hêtre jusqu’à un replat situé à une centaine de mètres d’altitude, consacré à l’agriculture jusqu’au

COUPE B : Mont Calipet

Le mont Calipet culmine à 100 m d’altitude environ. Son som-met est occupé par des boisements qui empèchent de voir la vaste plaine alluviale qui s’étend entre la rive gauche de l’Oise et le bois de Sarron.

pied du coteau, où se loge Pontpoint. Cet étagement forêt/cultures/urbanisation est d’une grande lisibilité. En particulier grâce au recul qu’offre la rive gauche au niveau de la boucle de l’Oise. Ce vaste secteur alluvionnaire, traditionnellement consacré aux cultures, est désormais occupé par des étangs de pêche et de loisirs aquatiques.

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COUPE C : Fond Robin

Sur cette coupe, on lit bien le profil de cuesta du mont Calipet. Il s’avance en éperon dans la vallée de l’Oise à une altitude inférieure du reste du plateau. Les profondes échan-crures qui dessinent le socle d’inscription de la ville de Pont-Sainte-Maxence sont cernées par les reliefs du Calipet et des Terriers.Ceci conduit à laisser pour la route de Flandre un passage unique. L’Oise à cet endroit lèche le pied de la cuesta à peu près au niveau de l’abbaye du Moncel.

COUPE D : Montagne de Roc

Le passage de l’Oise entre le plateau Valois et la Montagne de Roc à Brenouille marque la fin de l’Oise compiégnoise et le début de l’étroite vallée de l’Oise industrielle.

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 24

Mont Pagnotte(220m ngf)

Montagne de Roc(109m ngf)

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Montagne de Calipet

Les Agueux

Beaurepaire

Le Plèssis-Villette

Bazicourt Houdancourt

Pontpoint

Fleurines

Monceaux

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St-Christophe

Villers-St-Frambourg

Sarron

Alluvions anciennes

ALLUVIONS

Argiles de Sarron (Sparnacien)

Argiles de Villeneuve-sur-Verberie (Auversien)

Marnes blanche de Pantin (Ludien)

ARGILES

Calcaire sableux (Lutétien)

Calcaire de Saint-Ouen (Marinésien)

Meulières de Montmorency (Chattien)

CALCAIRES

Sables, horizons de Pierrefond (Yprésien supérieur)

Sables marins de Bracheux (Thanétien)

Sables de Fontainebleau (Stampien)

Cuesta

Autres corniches

Sommet

SABLES

MORPHOLOGIE

Géomorphologie simplifiée des environs de Pont-Sainte-Maxence

500 2000m

10000

N

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2. Une richesse géologique

2.1 Diversité des sous-sols

À l’échelle régionale, ce secteur correspond au contact de deux ensembles géologiques : au nord, au-delà de Saint-Martin-Longueau, la plaine crayeuse de Picardie ; au sud, le plateau calcaire lutétien1. La limite entre ces deux plateaux est représentée par la cuesta qui domine l’Oise. Elle fait partie du système des côtes d’Ile-de-France qui caractérise le bassin sédimentaire parisien.

La craie, blanc symbole de la Picardie, est ainsi absente des environs de Pont-Sainte-Maxence.

Sur le plateau forestier.

Le plateau du Valois est constitué d’épaisses couches de cal-caires coquilliers, recouverts de sables variés d’origine éolien-ne mêlés à des calcaires grossiers. Ce substrat donne un sol pauvre, qui explique en partie la présence du massif forestier historique d’Halatte.

L’ensemble est dominé par une série de buttes-témoins, parmi lesquelles le mont Pagnotte (222 m), constituées d’un étagement de calcaire de Saint-Ouen (Marinésien), de sable de Fontainebleau (Stampien) et de meulière de Montmorency (Stampien supérieur).

Le substratum de la forêt d’Halatte est donc très différent de celui des forêts d’Ermenonville et de Chantilly : . les affleurements d’argile de Villeneuve-sur-Verberie favori-sent la formation de mares et le développement d’une flo-re adaptée au milieu humide. Cette argile a été exploitée à Brasseuse et à Fleurines pour la terre cuite ;. la présence de calcaire sableux du Lutétien mêlé à une cou-che d’humus a permis l’installation d’une chênaie-hêtraie très fleurie au printemps. Des excavations encore visibles dans les coteaux témoignent d’anciennes pratiques d’extraction de pierres pour les besoins de la construction locale.. Les sables de Pierrefonds à faciès de Cuise sont à la limite du calcaire grossier et alimentent d’importantes résurgences en pied de cuesta.

1 période géologique de l’ère tertiaire, comprise entre -46 et -40 millions d’an-nées. C’est de cette époque que date le socle calcaire d’Halatte.

Émergences calcaires dans l’ancienne carrière des Terriers. Cette vaste excavation dans le coteau donne à voir la confrontation entre la ville moderne et le substrat géologique.

Affleurements de sables et de calcaires à hauteur

du club de tir à l’arc sur la RD1017 en direction

de Fleurines

Silex taillé du Paléolithique trouvé dans les alluvions de l’Oise à Longueil-Sainte-

Marie sur le site du bois d’Ageux

Dans la vallée.

L’Oise a déposé sur la rive gauche entre Rhuis et Pont-Sainte-Maxence d’importantes épaisseurs d’alluvions anciennes (2 à 6 mètres) à l’époque de l’Éocène et du Crétacé supérieur. Elles ont livré aux hommes préhistoriques le matériel né-cessaire à la confection d’outils en silex (sites de fouilles du bois de Sarron à Pont-Sainte-Maxence, du bois d’Ageux à Longueil-Sainte-Marie, du Buisson Campin à Verberie) et aux hommes contemporains les sables et graviers nécessaires à la confection du béton (anciennes gravières de la Boucle de Pontpoint).

Au nord, la lentille d’argile sparnacienne, autrement appelée argile de Sarron, était une île à l’époque gallo-romaine, ce qui explique le curieux tracé de la voie romaine Senlis-Amiens qui évitait ce district marécageux2.

2.2 Motifs paysagers

L’emploi de la pierre locale dans les constructions anciennes modestes comme dans les monuments est le témoin quo-tidien de la nature calcaire des sous-sols. Elle donne un ton beurre frais à blanc crème au paysage urbain.

Toutefois, au regard de la diversité et de la richesse géologique du territoire, les motifs paysagers qui rappellent à l’observateur la nature des sous-sols restent discrets et peu nombreux:. quelques ravinements sableux laissent apparaître dans le co-teau des blocs de calcaire, à l’exemple de celui visible à droite de la RD1017 en remontant vers Fleurines,. une ancienne carrière de calcaire surplombée par les im-meubles des Terriers au lieu-dit le bois des Petites Cavées rappel l’origine de la toponymie,. des galets et silex épars dans la plaine alluviale au bord des chemins rappellent la présence des berges.

2 J. Cl. BLANCHET « Le site archéologique du Bois d’Ageux à Longueil-Sainte-Marie » in Revue archéologique de l’Oise, 1977, n°1.

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 26

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 27

3. L’importance de l’eau dans la constitution du paysage

3.1 L’Oise, une rivière naviguée

L’Oise prend sa source en Belgique et se jette dans la Seine en aval de l’agglomération parisienne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Axe majeur de la conquête romaine de la Gaule-Belgique, la rivière a été très tôt naviguée et a largement servi dès le Moyen-âge au transport du bois par flottage.

Au 19e siècle, l’Oise a été aménagée pour faciliter le commer-ce fluvial. Elle est en grande partie navigable grâce à de nom-breux barrages et écluses en aval de Compiègne. La section à grand gabarit entre la confluence et Janville est constituée de 8 écluses de 180 m de long et de 11,50 m de large. C’est la partie canalisée de la rivière. L’écluse de Sarron fait partie de cet ensemble. Elle a été construite en 1976 en substitution de l’écluse originale. La partie navigable fait partie du domaine public fluvial, elle est gérée par Voies Navigables de France : les berges de l’Oise canalisée font l’objet d’une servitude publi-que (chemin de halage, servitude de marche-pied, etc.)

Si le trafic fluvial a connu une vive concurrence de la route pour les marchandises gérées en flux tendus, il n’en demeu-re pas moins que la voie fluviale reste compétitive pour les matières pondéreuses Aussi, le projet de canal Seine-Nord-Europe vise-t-il à accroître l’attractivité du transport fluvial et prévoit la mise en service en 2015 d’un canal à grand gabarit rejoignant la Seine à l’Escaut à partir de Janville. Les implica-tions pour Pont-Sainte-Maxence sont de trois ordres :. incertitude sur la conservation du barrage-éclusé systéme Dérôme datant du 19e siècle, ouvrage métallique unique en France. doublement par un ouvrage contemporain permettant de réguler le cours de la rivière,. modernisation de l’écluse de Sarron,. dragage du lit de l’Oise.

L’augmentation du trafic commercial sur la rivière aura peut-être comme conséquence la remise en activité des 2,4 km de zone d’amarrage existant sur la commune et notamment celle de la zone industrielle Pont-Brenouille, déjà très fréquentée pour le transport de céréales (Semmap).

3.2 Les crues de l’Oise

L’Oise déborde régulièrement de son lit, surtout en hiver, pour inonder sa vallée alluviale. Son débit moyen est de 112 m3/s à Pont-Sainte-Maxence sans variations saisonnières pronon-cées. Les crues ne sont jamais très violentes au regard des débits moyens constatés sur les autres fleuves français, mais les surfaces inondables sont étendues du fait de la largeur du lit naturel de l’Oise.

À Pont-Sainte-Maxence, une grande partie des zones inonda-bles sont bâties, seule subsiste la plaine cultivée de Sarron en rive droite et les prairies du faubourg Cajeux en rive gauche.

De nombreux ouvrages hydrauliques permettent de réguler les crues de l’Oise tels que le barrage de Sarron en cours de construction (Maîtrise d’ouvrage VNF) et la vanne réalisée récemment par l’Entente Oise-Aisne dans le cadre de l’amé-nagement de l’île aux Prêtres.

3.3 Densité du réseau hydrographique secondaire

Les marais

Sur la rive droite le réseau hydrographique est fondé par la nécessité de drainer les zones marécageuses situées sur les lentilles d’argile sparnacienne. La Frette, ruisseau canalisé en vue d’apurer les marais de Sacy, assure cette fonction depuis plus de quatre siècles.

Le ruisseau marque physiquement la limite communale en-tre les Ageux et Pont-Sainte-Maxence et organise une partie de la morphologie urbaine de la rive droite de Pont-Sainte-Maxence. L’écoulement de ces secteurs marécageux alimen-tent également les bassins et canaux du domaine de Villette.

Talwegs et résurgence

Sur la rive gauche, le coteau est découpé par de nombreux talwegs1 qui alimentent des rus intermittents et des fossés pa-rallèles au coteau : l’un d’eux borde le terrain de sports du Faubourg Cajeux.

En outre, la présence de sables à la limite du calcaire de Saint-Ouen alimente d’importantes résurgences dans les fonds. À Montignette, les soeurs Clarisses de l’abbaye du Moncel cap-tèrent l’une d’elle pour leurs besoins en eau (fontaine de la Source aux Moines). De nos jours, cette source alimente en-core la commune grâce à un point de captage en eau potable.

Le ruisseau qui en résulte est appelé le ru des Tanneurs en rai-son de l’artisanat du cuir qui florissait à Pont-Sainte-Maxence

1 Talweg signifie littéralement « chemin de la vallée » en allemand. C’est un terme équivalent à l’expression « ligne de collecte des eaux ».

L’Oise prend sa source à Chimay dans le massif de la Fagne et se jette à Conflans-Saint-Honorine après un parcours de 300 kilomètres.

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 28

dès le Moyen-Age. Aujourd’hui enfoui ou réduit à l’aspect d’une rigole longeant les limites de propriétés, il s’est effacé du paysage urbain.

3.4 Étangs artificiels

L’exploitation de carrières de granulats alluvionaires entre les années 50 et 90, sur les communes de Verneuil-en-Halatte, Beaurepaire, Pont-Sainte-Maxence, Pontpoint et Moru a mo-difié un paysage autrefois consacré au maraîchage et aux pâ-tures. Les activités d’extraction ont laissé sur la rive gauche de nombreux étangs artificiels :

. à Beaurepaire, 4 étangs (4 ha) consacrés à la pêche sportive,

. dans la Boucle de Pontpoint 16 plans d’eau aménagés pour la pratique de la pêche sportive, le jet ski, le ski nautique, etc.,

. sur l’île aux Prêtres, l’étang le plus septentrional a été aménagé par l’entente Oise-Aisne en réserve écologique.

Ces anciennes gravières sont aujourd’hui des zones de loisirs très fréquentées, gérées pour la plupart, par des sociétés de pêche.

3.5 Mares en forêt

La présence d’argile superficielle sur le plateau forestier donne à voir en forêt d’Halatte des mares accueillant une végétation spécialisée. Ces milieux riches abritent une flore rare et pro-tégée.

3.6 Motifs paysagers

Les motifs paysagers témoignant de la présence de l’eau dans le paysage sont nombreux, riches et aussi variés que les for-mes que l’élément aquatique emprunte dans le paysage. On peut les regrouper sous trois types :

. les motifs de la batellerie, qui regroupent l’ensemble des tra-ces laissées par l’aménagement de l’Oise pour la navigation : les ouvrages fluviaux, le chemin de halage, le profil en V des berges naturelles et le profil droit des quais urbains et industriels, etc.

. les motifs de l’eau domestiquée, qui rassemblent les modes de mise en valeur de l’eau par l’homme : fontaines, ruisseau canalisé, fossés de drainage, etc.

. les motifs des loisirs liés à l’eau tels que la pêche, très prati-quée dans le département.

Le profil en V des berges et les ouvrages de navigation,

comme l’écluse de Sarron, témoignent de la fonction

batelière de l’Oise canalisée.

Les quais, à l’image du quai rectiligne du port

fluvial de la zone indus-trielle Pont-Brenouille,

jouent le rôle de terras-ses sur le paysage.

Le chemin de halage se situe en rive droite en

bord à voie d’eau. Bien que ne présentant pas une lar-

geur et un aspect uniforme sur tout le linéaire, c’est une

voie structurante née des besoins de la navigation. Aujourd’hui, quiconque

l’emprunte sait pouvoir la longer sans obstacles. C’est un lieu qui donne à voir la rive opposée et participe

ainsi de l’appropriation du grand paysage.

(1) Au droit de la papeterie, (2) En amont de Sarron,

(3) En aval de l’écluse vers le centre-ville.

(1) (2) (3)

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 29

L’eau est très présente dans la ville et constitue autant de motifs paysagers de l’eau domestiquée. Sa forme la plus aboutie est celle qu’emprunte la Frette en longeant la route de Flandre (2) puis en traversant le faubourg de Flandre (3). À l’inverse, les cours d’eaux provenant du plateau sont plus discrets. À fond Robin, le ru des Tanneurs n’est pas visible et sans la fontaine de la Source aux Moines, la résurgence passerait inaperçue (1 et 2). Le fossé qui longe le terrain de sport jusqu’à l’Oise, en revanche, utilise un vocabulaire rural apportant une autre dimension au motif de l’eau domestiquée (5).Enfin, l’eau est également utilisée pour les besoins de la mise en scène classique du parc du domaine de Villette (6).

La dimension récréative de l’eau prend la forme d’aménagements pour la pêche : de nombreux appontements improvisés ponctuent les berges de l’Oise. Dans un autre esprit, les étangs privés de la boucle de Pontpoint munis de barraque-ments, occupés par des tentes et défendus par des clôtures, offrent un tout autre type de vocabulaire de loisirs aquatiques.

(1)

(4) (5) (6)

(2) (3)

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4. Occupation du sol

Pont-Sainte-Maxence est une commune très urbanisée. Toutefois, les espaces naturels en présence se raccrochent tous à de vastes entités paysagères d’envergure régionale, ce qui tend à diminuer l’impression de commune à l’étroit dans ses limites administratives. L’analyse de l’occupation du sol conduit à observer les différents modes de gestion des espaces non bâtis et leurs implications sur le paysage.

4.1 Entre deux bois

Au sud, un massif forestier perché

Le sud de la commune s’appuie sur la forêt d’Halatte jusqu’au carrefour forestier du Poteau du Grand Maître. Ce vaste mas-sif de 6 000 hectares s’installe au nord du plateau du Valois et domine la vallée de l’Oise. Sa situation en hauteur lui assure une présence visuelle exceptionnelle dans le paysage, bien au-delà des limites du Parc naturel régional.

Les parties publiques (forêts domaniale, départementale et communale) sont gérées par l’Office Nationale des Eaux et Forêts. L’office exploite un peuplement aujourd’hui princi-palement constitué de hêtres conduits en futaie. Le plan de gestion prévoit à terme l’installation d’une futaie régulière de chêne (60%) et de hêtres (40%).

Ces futaies, présentant parfois des arbres aux dimensions im-pressionantes, concourent à créer un paysage forestier homo-gène et de grande qualité. L’absence de sous-bois permet le dégagement des vues et assure au printemps une explosion florale : scilles, muguets, jonquilles ou aiaults, primevères, anco-lies, font alors l’émerveillement des promeneurs.

À Pont-Sainte-Maxence, les boisements privés inclus dans le massif forestier sont de faible superficie. Ils se trouvent en lisiè-re, sur les versants de Minbertin, des Cavées et des Terriers. La commune en revanche gère le versant ouest du mont Calipet. Ces boisements de coteau sont denses et impénétrables, ils sont conduits en taillis sous futaie.

Au nord, un domaine forestier historique

L’extrémité nord de la commune inclut une partie de la fo-rêt privée du domaine de Villette. Le peuplement initial est représenté par une futaie mixte de chênes et de hêtres. Des plantations moins nobles et de cycle économique plus court ont été effectuées récemment : des peupleraies sont visibles à proximité du rond-point de la RD1017 et de Saint-Martin-Longueau, les résineux situés au coeur de la forêt échappent en revanche au regard.

4.2 Une plaine alluviale difficile à exploiter

La vallée de l’Oise au niveau de Pont-Sainte-Maxence est principalement occupée par l’agriculture. Sur ce segment, la culture du peuplier reste rare. Les terres sont consacrées es-sentiellement à la céréaliculture, mais cette orientation, rela-tivement récente, a été rendu possible grâce aux progrès de l’agriculture (drainage). En effet, les terres mises en valeur ne sont pas propices à la culture : elles regorgent d’eau.

Les terres à proximité des habitations sont destinées aux fourrages et aux pâtures (périphérie nord des Ageux) et dans une moindre mesure au maraîchage (Moru et Pontpoint).

Toutefois, l’élément le plus marquant de ce paysage est la pré-servation des terres agricoles sur les pentes du coteau d’Ha-latte au-dessus de Pontpoint. Ces parcelles de mäis, de colza et de blé dessinent une lisière nette et colorée, dominée par le mont Pagnotte.

Sur Pont-Sainte-Maxence, l’agriculture subsiste sous la forme de terrains enclavés dédiés aux cultures de labour :. sur la boucle de Pontpoint, et notamment autour de la fer-me de l’Évêché et de l’île aux Prêtres (20,8 ha). à Sarron, au coeur des lotissements du Faubourg de Flandre au lieu-dit le Moulin à Vent (22,6 ha). à Sarron, entre la voie ferrée et le campement des gens du voyage, à l’est de la RD1017 (17,5 ha).

4.3 Des espaces ouverts non dédiés à l’agriculture

La faible valeur économique de ces terres pour la culture de céréales, tout comme la pression urbaine et le morcellement des infrastructures ont conduit à l’abandon de certains ter-rains sur la commune de Pont-Sainte-Maxence.

Cette tendance est particulièrement observable à Sarron, sous la forme de pelouses fauchées sans usage agricole : . de part et d’autre de la rue Robert Heschel, entre les pa-villons et à l’arrière, les terres sont laissées en prairies.,. au lieu-dit Caudrières, l’aire de campement des gens du voyage a pris place sur un ancien terrain marécageux. Elle est bordée par une roselière située au lieu-dit le Champ Lahyre.

Les anciennes gravières de la boucle de Pontpoint offrent une autre lecture des conséquences de la transformation des paysages dans la gestion des espaces ouverts. Les abords des étangs plus ou moins à couvert sous les boisements sponta-nés ou horticoles, sont régulièrement fauchés par les associa-tions de pêche.

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4.5 Boisements spontanés

La conséquence ultime de l’abandon des terres est la recon-quête forestière par des boisements spontanés de peupliers blancs et d’aulnes. Une quinzaine d’années suffisent ainsi pour passer d’une prairie fauchée à un bois. En dehors de la forêt d’Halatte et du bois du Plessis-Villette, une partie de la cou-verture forestière de la commune s’est constituée de cette manière.

À la lisière du bois de Sarron, en contact avec la RD1017, au lieu-dit le Champ Lahyre, on peut justement observer les stades intermédiaires de la reconquête forestière : merisiers, aulnes, peupliers et érables émergent de façon éparse au mi-lieu de hautes ronces.

Les mêmes dynamiques végétales sont en cours autour des étangs de Pontpoint, elles sont moins visibles, plus disparates, en raison des modes de gestion de ces zones de loisirs.

En revanche, l’Entente Oise-Aisne, propriétaire de l’étang de l’île aux Prêtres, conduit la gestion de cet espace de façon à laisser la colonisation des berges s’opérer naturellement.

4.6 Parcs et domaines historiques

Le paysage est également marqué par la présence d’ensem-bles paysagers homogènes et cohérents hérités de l’histoi-re : le parc du château de Beaurepaire, l’enceinte boisée de l’abbaye du Moncel, le domaine de Villette. Ces grands domai-nes organisent l’espace autour d’eux et impriment leur mar-que dans la lecture du paysage.

Le domaine de Villette conçu vers 1780 conformément au goût du jardin bucolique et champêtre dit à l’anglaise, pré-sente une perspective centrale qui s’ouvre sur la voie rapide RD200. Cette découverte fugace mais saisissante du parc de Villette est une belle permanence du dessin initial. Canaux, étangs et dans une moindre mesure fabriques, ne sont en re-vanche pas aussi visibles.

Le mur d’enceinte de l’abbaye du Moncel marque physique-ment la transition entre Pont-Sainte-Maxence et Pontpoint, en obligeant au contournement.

La futaie de hêtres en forêt d’Halatte laisse passer le soleil qui éclaire la fougère aigle.

En haut : voie communale 2 de Sarron au Plessis-Villette. La route est encadrée de grands hêtres appartenant au domaine de Villette.En bas : friche au lieu-dit le Champ Lahyre, en lisière du bois de Sarron, et de la RD1017.

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En haut : au nord de la voie ferrée, enclave agricole entre le camping et l’infrastructure. On distingue nettement les prairies résiduelles qui ourlent les pavillons.En bas : au lieu-dit Le Moulin à Vent, vaste labour au coeur de la ville, prêt à recevoir une culture de maïs.

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1711 1711-1889 1889-1914

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5. Évolution du paysage

L’analyse de l’évolution du paysage des environs de Pont-Sainte-Maxence au fil des époques a consisté à redessiner à l’échelle, les différentes sources cartographiques à notre disposition, pour pouvoir comparer trois grandes époques : le 18e, le 19e et le 20e siècles. Chacune des cartes est munie d’une légende commune.

La principale difficulté rencontrée tient au fait que le contour administratif actuel de la commune a varié au cours du temps, de sorte que si l’on retrouve la rive gauche de l’Oise sur tou-tes les cartes dressées pour le Roi, en revanche l’information manque souvent pour les Ageux, Sarron et le Plessis-Villette. qui se trouvent sur le diocèse de Beauvais ou le canton de Liancourt.

Les sources cartographiques utilisées sont les suivantes :. pour le 18e siècle : carte de la Capitainerie d’Halatte (1711), complétée du plan de la ville dressé pour le Marquis de Saint-Simon, seigneur de Pont-Sainte-Maxence (1635), de la carte de la Forêt d’Halatte de N. de la Vigne (1743) et de la carte de Cassini (env. 1760) ;. pour le 19e siècle : carte d’État Major, feuille de Beauvais (1889), complétée de la carte du canton de Pont-Sainte-Maxence par Graves (1834), de la carte de la campagne de 1830 et de la carte des Trois Forêts (1865-1880) ;. pour le 20e siècle : carte IGN de 1914, de 1948, de 1990 et de 2003. Chacune ayant fait l’objet d’un schéma à part afin d’observer l’accélération du développement urbain de la période contemporaine.

1914-1948 1948-1986 1986-2003

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Début XVIIIe siècle

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Ci-contre : carte de la Capitainerie d’Halatte, 1711À gauche : interprétation de la carte de la Capitainerie d’Halatte

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5.1 Début du XVIIIe siècle

Au début du 18e siècle, Pont-Sainte-Maxence présente en-core un visage médiéval. L’organisation du territoire est fixée dans ses grand principes : les voies de communication principales desservent les directions cardinales, l’urbanisa-tion linéaire s’égrène le long de l’axe est-ouest, la plaine est principalement cultivée sur les terres de Sarron et de Pontpoint, les faubourgs sont en place en rive droite comme dans les fonds, les forêts occupent une part importante du territoire.

Une ville médiévale

Le château seigneurial édifié en 1016 qui avait pour rôle de défendre la traversée de la rivière fut détruit en 1658 par une violente crue de l’Oise. Les murailles édifiées à partir de 1190 contiennent encore la ville, mais leur vétusté impose la démolition en 1772. La traversée de la cité est malaisée du fait de l’étroitesse de la rue principale et du pont.

Au 18e siècle, la dichotomie héritée du 12e siècle entre Pont-Sainte-Maxence, fief de la Couronne, cité commerçante forti-fiée et Pontpoint,, commune rurale munie de grosses fermes, est très lisible sur le territoire : le parc de l’Hôtel-Dieu s’inter-cale entre l’Abbaye et les remparts.

La cité s’étend sur les deux rives de l’Oise mais elle reste conte-nue par ses remparts. Des écarts s’étirent le long des voies et annoncent les futurs développements de l’urbanisation : . entre la porte de Paris et la chapelle Sainte-Maxence, fer-mes et pré-vergers sont signalés, ainsi que dans Montignette, l’étang des Dames, son moulin et la source qui l’alimente,. à l’ouest, un chapelet d’habitations s’égrène jusqu’au château de Beaurepaire, le long de la route de Creil, second axe histo-rique de développement de la rive gauche de l’Oise,. en rive droite, à l’est du faubourg de Flandre, au niveau de l’écluse actuelle, se trouve la ferme de Saint-Antoine.

Une plaine cultivée

Les terres sont toutes consacrées à l’agriculture, seules sont re-présentées sur la carte les terres marécageuses de Sacy et du Plessis-Longaux, ainsi que les prairies humides de Beaurepaire et de Pontpoint.

Sur les terres de Sarron, on trouve un moulin à huile alimenté par la Frette et un moulin à vent. Le village de Sarron présente une forme ramassée autour de son église du 10e siècle et semble avoir comme finage les terres comprises entre l’Oise, le domaine de Villette et la route de Flandre. Le reste du ter-ritoire est constitué de la ferme dite de l’Évêché située en rive gauche et dépendante du comté-pairie de Beauvais.

La Justice du Moncel et celle de Pont-Sainte-Maxence

Le mont Calipet, dégagé de tout boisement, accueille égale-ment un moulin à vent, ainsi qu’un calvaire et les fourches patibulaires1 de la Justice du Moncel, ce qui signifie que le site était administrée par les dames de l’Abbaye. La justice de Pont-Sainte-Maxence, elle, se rendait, en face, à peu près au niveau des Terriers.

Une forêt royale densément percée

La forêt d’Halatte est parcourue de routes carrossables, de pistes cavalières pour la chasse à courre et de chemins d’âne. L’étonnante finesse de représentation de ce réseau démontre sans doute l’importance des usages de ces voies. Aux chemins coutumiers vont se superposer dès le 17e siècle, un maillage de routes forestières rectilignes rayonnant à partir d’un point central. Le Poteau du Grand Maître situé sur la commune de Pont-Sainte-Maxence est l’un des plus importants.

Préfiguration de la route de Flandre moderne

La route principale qui relie Senlis à Lille passe par Fleurines et emprunte une large allée rectiligne, ordonnée par Louis XIV. Elle passe à l’ouest de l’ancienne voie romaine - la chaussée de Pontpoint - et aboutit sur la chapelle qui abrite les reliques de Sainte-Maxence, puis continue en direction de la porte de Paris, dans l’axe de l’actuelle rue Cavillé. Le franchissement de l’Oise se fait par un vieux pont encombré de maisons et de moulins. Dépassés les remparts, la route retrouve un tracé rectiligne vers Saint-Martin-Longueau, où elle est accompa-gnée par des plantations d’alignement.

L’ambition de Pierre-Charles de Villette

Au début du 18e siècle, le domaine de Villette n’était encore qu’un manoir relié par une voie rectiligne à Fontaine-le-Comte, château de la châtellenie de Sacy. Ce n’est qu’au cours des années soixante que l’ambitieux Pierre-Charles de Villette, sei-gneur du Plessis-Longaux, ayant pu acquérir les terres suffisan-tes pour l’érection de sa seigneurie en marquisat, fit construire un domaine et rebaptisa le hameau Plessis-Villette.

En 1763, deux ans avant sa mort, il prend demeure dans un château conçu par l’architecte Fontenoy et doté d’un vaste parc imaginé dans le style italien. Son fils, grand ami de Voltaire, engage en 1780 l’architecte Le Court pour concevoir un parc à l’anglaise plus conforme au goût de l’époque pour le pitto-resque et le champêtre.

1 Gibet à plusieurs piliers que les seigneurs hauts justiciers avaient droit d’élever. Les corps des condamnés y pourrissaient , dévorés par les oiseaux de proie.

Plan dressé vers 1635 pour le marquis de Saint-Simon, seigneur de Pont-Sainte-Maxence.L’angle sud-ouest du fort de l’Épéron est le seul vestige des remparts.

Carte de la Forêt d’Halatte, N. de la Vigne, 1743

quisainte-

on

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Fin XIXe siècle

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Ci-contre : carte d’État Major, 1889À gauche : interprétation de la carte d’État MajorCi-dessous : carte de la campagne de 1830

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5.2 Fin du XIXe siècle

À l’entrée du 20e siècle la ville compte environ 3000 ha-bitants. Ce second schéma, établi sur la base d’une carte d’état major de 1889, présente le visage de Pont-Sainte-Maxence peu avant l’entrée dans la période contemporaine. L’urbanisation linéaire s’est consolidée le long des deux axes historiques : à ce stade, Pont-Sainte-Maxence et Pontpoint ne forment qu’une entité urbaine du fait de la disparition de l’Hôtel-Dieu.

Une voie nouvelle héritée de l’Ancien Régime

La route de Flandre fut modernisée par ordre du Roi Soleil à partir de 1773 et réellement achevée sous le Directoire (1795-1799). C’est une voie nouvelle qui s’aligne sur la pre-mière partie du tracé et réalise un coude pour s’axer sur l’élé-gant nouveau pont conçu par l’ingénieur Perronet (1785). Des travaux de remblaiement très importants sont entrepris pour récupérer les niveaux depuis le haut du coteau jusqu’à la culée du nouveau pont. Ce chantier modifie considérablement le vi-sage de la ville : le tracé supplante l’ancienne voie en passant à l’ouest de la rue Cavillé et du vieux pont, des rez-de-chaussée sont comblés, des maisons sont construites à l’alignement du chemin neuf. La chapelle Sainte-Maxence située au bas de la Cavée, fut détruite par nécessité.

Paris-Maubeuge par voie ferrée

Le second événement majeur pour la transformation du pay-sage de Pont-Sainte-Maxence a lieu cinquante ans plus tard : le 20 octobre 1847 le chemin de fer Paris-Maubeuge s’arrête à la station Pont-Sainte-Maxence/Ageux.Dès le lendemain, quatre trains s’y arrêtent chaque jour. En 1881, préfigurant le quartier des usines, l’usine de carrelage céramique CERABATI, s’installe à proximité de la gare et embauche près de 120 ouvriers.

Canalisation de l’Oise

La régularisation du cours de l’Oise pour la navigation est le troisième évènement façonnant le visage contemporain de Pont-Sainte-Maxence. En 1891, un canal et une écluse sont creusés au droit de la ferme de Saint-Antoine pour éviter la courbe de l’Oise (cf. carte de 1914).

Fragmentation des terres de Sarron

Le village de Sarron prend une forme urbaine très lisible : c’est devenu un petit bourg développé autour d’une place centrale. Le village se trouve séparé d’une partie de ses terres par la voie d’eau et par la voie ferrée. Un barrage éclusé de type Dérôme est construit sur le bras initial et permet de rejoindre l’île aux Meules à la rive gauche. Un passage sous-voie permet de rejoindre la mairie des Ageux construite à l’alignement de la Route Nationale N°17 et un autre, sur-voie, de rejoindre le Plessis-Villette.

Extension des boisements en lisière d’Halatte

En matière d’évolution du paysage, on constate une extension des boisements en lisière du massif forestier d’Halatte, sur le versant ouest du mont Calipet, sur le bois de Sarron,, sur les terres de la ferme de l’Évêché. En revanche, au nord-ouest, on constate une régression du bois des Ageux sur les pentes de Grands Monts.

Il semble que la culture et la transformation du chanvre tex-tile étaient très développées dans le canton de Pont-Sainte-Maxence à cette période1. La carte d’État Major n’en laisse rien paraître : pas de trace de bassins de rouissage ni de manufactures de tissage et de corderie. La plaine de Sarron reste consacrée à l’agriculture de plein champ. Le moulin du Mont-Calipet était en ruine. Fut érigée en 1880 par l’ermite Jean Baptiste Portalier une chapelle à côté. Sur les pentes, les photos attestent de la culture de la vigne et de céréales.

Derniers temps du domaine de Villette

À la fin du 19e siècle, le domaine de Villette dispose d’un plan d’eau en forme de L inversé axé sur la façade nord du château, accompagné de chemins sinueux et d’un cours d’eau en appui sur la forêt. Il s’agit probablement du plan du parc à l’anglaise qui plut tant à Charles Michel de Villette. Il ne tardera pas à connaître un nouveau destin après avoir été cédé à la famille Stern en 1900.

1 GEMOB,Op. Cit. vol.1 p. 19

De haut en bas :La montagne de Calipet à la fin du 19e s., pelouses et petits

parcellaires agricoles dégagent la vue sur la chapelle et la ruine du moulin

Vue sur le pont Peronnet depuis le quai de la Pêcherie.Le château de Villette avant sa démolition au 20e s.

Le pont-barrage de Sarron, un élégant ouvrage métallique conçu selon le système Dérome.

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Début XXIe siècle

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Ci-contre : carte IGN25, 2003À gauche : interprétation de la carte IGN

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5.3 Vingtième siècle

Un siècle plus tard, la commune présente l’image d’un terri-toire presque entièrement urbanisé. La population a quadru-plé pour atteindre 12 445 habitants en 1999.

Développement du quartier des usines

Le quartier des usines prend ses origines avec l’arrivée du chemin de fer et se développe progressivement jusqu’à la se-conde guerre mondiale. À la suite de CERABATI (1881-1992, jusqu’à 1100 salariés) viendront la SAF, (Soudure Autogène Française,1913, groupe Air Liquide, 260 salariés), la SALPA (substitut de cuir, 1928-1976, jusqu’à 500 sal.), la Papeterie de Pont-Sainte-Maxence (1931-2008, jusqu’à 550 sal.), puis Saga Decor (groupe Saint-Gobain Emballages, 210 salariés). Avec le développement de la zone industrielle Pont-Brenouille dans la seconde moitié du siècle le commerce de céréales par voie fluviale reprend son importance ancestrale suite à l’installation des silos à grains de la SEMMAP.

Le quartier des usines se développe ainsi entre l’Oise et la voie ferrée et présente deux visages : un visage industriel sur la rivière (quais, transbordeurs, silos, entrepôts, etc.) et un vi-sage de quartiers ouvriers le long de la voie ferrée. En effet, les premiers établissements industriels ont logé leurs salariés à proximité des usines et nous ont laissé une architecture par-fois inspirée de mouvement d’avant-garde : cité de la Cérabati (en partie démolie), de la SAF, de la SALPA, de la Papeterie.

Urbanisation des limites paysagères

À la sortie de la seconde guerre mondiale, la ville va connaître une croissance urbaine sans précédent. Le développement de l’industrie, l’incroyable essor économique et démographique

de la France entre 1945 et 1975 expliquent en partie la dé-connexion entre urbanisation et logique de territoire.

La logique de l’urbanisation le long des voies prévaut :. dès 1945, extension de Pont en direction du Faubourg Cajeux sur les prairies inondables de l’ouest,. jusqu’en 1970, urbanisation des fonds et des versants jusqu’aux limites du coteau. Cela a pour conséquence la sup-pression des jardins et des vergers qui animaient le paysage urbain à l’approche de Pont-Sainte-Maxence, . à partir de 1970, grignotage le long des chemins ruraux an-cestraux de Sarron. Cela a pour conséquence l’enclavement des terres agricoles et la rupture du lien avec la rivière.

Les décisions d’urbanisme plus volontaires rompent carrément avec l’implantation historique en pied de coteau. En 1972, la ZAC des Terriers est approuvée. Le quartier du Plateau des Terriers prend place sur un ancien centre aéré situé en forêt, à la limite du domaine national. Il accueille dès 1972 des loge-ments sociaux, des équipements et des maisons.

Mutation rapide du paysage

L’analyse des photos anciennes permet de conclure qu’à l’éta-lement urbain et au morcellement des espaces ruraux s’est ajoutée une dynamique de déprise agricole et de changement des pratiques agricoles (cf. §7.2). L’ensemble a concouru à une mutation rapide du paysage.

. La déprise agricole des terres les plus difficiles à cultiver a entraîné un accroissement considérable des boisements au nord de la voie ferrée, soit par reboisement spontané, soit par plantation de peupliers. Elle a en outre conduit à l’abandon d’une partie des terres de Sarron au lieu-dit le Champ Lahyre.

Panorama réalisé à partir de trois photos anciennes datant approximativement des années 30. On aperçoit au centre de l’image les cheminées de Cérabati et les maisons ouvrières et à gauche les sheds de la Papeterie. Le quartier des usines présente jusqu’à la seconde guerre mondiale un front urbain peu homogène. Sur la rive gauche, on peut apprécier la qualité paysagère des prairies situées à l’emplacement actuel des stades de foot.

. L’abandon des vergers et des jardins à flancs de coteaux a entraîné le boisement des versants et notamment du mont Calipet, encore dégagé en 1948.

. Le changement des pratiques agricoles a permis la mise en culture des terres autrefois pâturées du Faubourg Cajeux. Cela a entraîné la perte d’un réseau de fossés et de la végéta-tion arbustive qui l’accompagnait. De même, le regroupement parcellaire intervenu dans la seconde moitié du 20e siècle a supprimé la mosaïque des cultures que l’on pouvait observer à Sarron ou à l’Évêché (cf. § 7.2).

En outre, l’exploitation des gravières de la Boucle de Pontpoint dans les années 80 a conduit à la suppression des terres ara-bles et à la transformation radicale d’une plaine agricole en secteur d’étangs.

Transformations du domaine de Villette

Racheté en 1900 par la famille Stern, la bâtisse initiale fut dé-truite et un grand château de style néo-renaissance recons-truit en 1903 quasiment au même endroit. Le parc subit lui aussi des aménagements radicaux : modification du plan d’eau, percée d’une perspective vers le sud, mise en scène bucolique autour d’une écurie et d’une régie, création de petits pavillons. Lors des deux guerres, le domaine est réquisitionné et peu à peu le château et ses dépendances deviennent inhabitables. Sa réhabilitation ne date que de 2001, à l’initiative privée d’un ex-ploitant forestier et d’une société de promotion immobilière.

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6. Permanence de la trame viaire

6.1 Les axes historiques

La voie romaine principale reliant Senlis à Beauvais, empruntait la chaussée de Pontpoint. Elle a toute les caractéristiques d’une voie romaine (largeur, assises, pavage) de Senlis au Poteau de la Futaie. Elle bifurque ensuite dans la forêt puis longe le flanc oriental du mont Calipet à hauteur du Moncel. Son tracé est ensuite perdu, mais on aime à penser que l’on retrouve l’am-biance de cette voie historique en longeant le chemin derrière le cimetière au pied du mont Calipet. La route traversait pro-bablement l’Oise pour rejoindre Beauvais en droite ligne.

Un deuxième axe antique, plus secondaire, reliait le camp d’Apremont à Pont-Sainte-Maxence par l’actuelle route des Suisses.

Le troisième axe clairement identifiable passe par Fleurines en direction de Lillle. Le tracé de la route de Flandre remonte probablement au premier millénaire, son trajet n’a que faible-ment varié au cours du temps. Baptisé Grand Chemin de Pont, puis Route impériale n°10 de Paris à Aix-la-Chapelle, puis Route nationale n°17 de Paris à Lille, sa gestion a été récemment transférée au département de l’Oise et prend désormais le nom de Route Départementale 1017. Au nord de l’Oise, la voie se confond avec l’axe antique. Au sud, elle empruntait différents chemins pour descendre le coteau mais aboutissait toujours à la porte de Cavillé. Au 18e siècle, avec la construc-tion de la voie nouvelle, l’axe prend un tracé plus direct.

Enfin, le quatrième axe historique, remonte probablement au temps des Gaulois. Il longe la rive gauche de l’Oise, en pied de coteau, à la limite des zones marécageuses. C’est l’axe Creil-Verberie aujourd’hui emprunté par la RD120.

À ce premier système de grandes voies historiques il faut ra-jouter les chemins forestiers et les pistes cavalières, qui pour certains remontent au 16e siècle.

6.2 Le réseau des voies rapides

En 1966, l’autoroute du Nord (A1) est achevée : elle permet de rejoindre Paris à Lille sans passer par la route nationale. Si l’ex-RN17 est toutefois moins empruntée pour les longs trajets, il n’en demeure pas moins qu’elle reste un itinéraire de convois à grand gabarit en raison de son importance stratégi-que pour les itinéraires Paris-Lille.

L’échangeur de Roberval permet de se piquer sur la RD200, route à 2x2 voies qui traverse le bois de Sarron,. Le rond-point de la RD200 avec la RD1017 permet de rejoindre qua-

tre directions : Senlis par Pont-Sainte-Maxence au sud, Lille par Péronne au nord, Compiègne à l’est et Creil à l’ouest. Cette voie rapide supplante donc le rôle transversal de la RD120.

6.3 Le réseau secondaire

Si le réseau principal semble répondre à une logique ortho-gonale, le réseau des voies de desserte en revanche répond à une logique polaire dont le centre serait le pont. Ce qui s’ex-plique par le développement urbain linéaire des faubourgs. Le rayonnement des voies secondaires est plus développé à l’est sur les terres de Pontpoint et de Sarron du fait de la disponi-bilité foncière plus importante.

Cependant, trois réseaux plus autonomes se dégagent :. Sarron, où il n’y a pas de système de voie hiérarchisée et où les voies se bouclent sur elles-mêmes,. les Terriers qui possèdent une voie principale faisant le tour du plateau, sur laquelle se pique un réseau de voie de desserte de lotissement et d’immeubles,. les Ageux, qui disposent de façon assez originale d’une tra-me orthogonale parallèle à la rivière de Popincourt.

6.4 Chemins et itinéraires de randonnée

La maille des chemins est extrêmement dense et développée en tous sens. Elle témoigne de pratiques ancestrales d’échan-ges entre la vallée et le plateau ainsi que de pratiques de mise en valeur de la forêt pour les besoins de la chasse ou de l’exploitation forestière. Il faut noter qu’Halatte est pro-bablement la forêt domaniale la plus percée de France. En outre, il faudrait rajouter à cette carte les nombreuses sentes qui quittent la ville pour partir à l’assaut du coteau emprun-tant parfois des montées abruptes et impraticables la plupart du temps. Il n’y a pas de carte des sentiers sur la commune, tout juste des indications, mais chacun connaît ces itinéraires et la pratique de la balade est très vivante à en juger par le nombre et la diversité de la population qui fréquente les bois.

Il faut distinguer les grands chemins de randonnés des itiné-raires plus locaux.

Les itinéraires de grande randonnée

Il est proposé au randonneur empruntant le GR12 d’Amster-dam à Paris en passant par Soissons, de réaliser une boucle par Pont-Sainte-Maxence. Le GR12B monte ainsi sur le mont Calipet. par la place d’armes et poursuit vers le sud-est en lon-geant la clairière. Une autre boucle consiste depuis le centre à emprunter les escaliers qui coupent le coteau de Minbertin et aboutissent aux Terriers, de marcher sur l’ancienne allée cavalière au travers des immeubles, puis de récupérer en forêt

la route du Diable. Ces itinéraires sont balisés et entretenus, ils empruntent pistes forestières et chemins vicinaux.

Le chemin de halage est également un itinéraire offrant la pos-sibilité de réaliser de grandes boucles de randonnée le long de l’Oise à travers une succession de paysages naturels, indus-triels et urbains. Cette possibilité n’est indiquée dans aucun guide, bien que l’association des randonneurs creillois signale la boucle Creil-Verneuil,. Mais il est vrai que le chemin pré-sente souvent des portions en mauvais état.

Le projet Trans’Oise a pour objectif de proposer un itinéraire vélo le long de la vallée de l’Oise à l’horizon 2011. Un pre-mier tronçon a été réalisé par le Conseil Général sur l’île aux Prêtres à l’occasion des travaux effectués par l’Entente Oise-Aisne.

Les itinéraires de petite randonnée

Trois petites randonnées sont couramment proposées à l’of-fice du tourisme de Pont-Sainte-Maxence. Au regard de la diversité des possibilités, cela semble peu. Mais des réflexions sont en cours pour proposer un itinéraire de découverte his-torique.. de l’hôtel de ville au Plessis-Villette en passant par Sarron (Office de tourisme de Pont-Sainte-Maxence). de Pont à Rhuis en passant par Pontpoint et Roberval. (Office de tourisme de Pont-Sainte-Maxence).. Pont-Sainte-Maxence autour du mont Calipet (PNR Oise Pays de France).

Typologie des chemins

Nous avons distingué :

. Les chemins carrossables, qui sont souvent des chemins d’exploitation agricole. Ils sont en bon état, en terre battue ou enherbés, d’un gabarit suffisant pour qu’un véhicule à moteur haut de caisse puisse les emprunter. Nous n’avons pas indiqué le chemin de halage, car la circulation est interdite, sauf déro-gation accordée par VNF pour les besoins du service fluvial

. Les chemins et sentiers qui se superposent souvent aux itinéraires coutumiers et épousent le relief. Ils offrent des am-biances de grande qualité.

. Les pistes forestières héritées de l’Ancien Régime, elles servent à l’exploitation forestière et encore aujourd’hui à la chasse. Elles sont interdites à la circulation et sont souvent empruntées par les cavaliers. Le revêtement est fait de sables compactés. Elles se développent en étoile autour d’un carre-four appelé poteau en référence au poteau indiquant les di-rections et les noms des chemins. Le poteau du Grand Maître est le plus important de tous, il se situe sur la commune.

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 50

6.5 Motifs paysagers des routes et chemins

La route de Flandre

Sur le parcours de la RD1017 se trouve deux évènements qui sont chacun un motif de l’importance de cette infrastructure dans la constitution du paysage :

. les arbres d’alignement qui accompagnent l’automobiliste du rond-point nord à l’entrée de Pont-Sainte-Maxence au niveau du centre commercial. Jusqu’à la mairie des Ageux, il s’agit d’un alignement dissymétrique qui met en exergue la limite de compétence administrative : prunus pissardii à l’ouest côté Ageux, érable à l’est côté Pont-Sainte-Maxence.

. les talus de la RD1017. C’est un motif plus discret et pour-tant très présent. Les talus révélent combien l’ouvrage d’ingé-nierie du 18e siècle a imposé sa logique à la formation de la ville. En rive gauche, la route est toujours en remblai au dessus du terrain naturel, ce qui signifie que l’ouvrage domine la ville et le paysage. Le débouché de la route depuis la forêt permet de faire l’expérience des profonds horizons de vision sur la vallée. En rive droite, le franchissement de la voie ferrée par l’autopont, est également l’occasion d’une vision panoramique sur la flèche de la mairie, le clocher de l’église et la cuesta.

Les profils des chemins

La grande diversité des profils des chemins concoure à créer des ambiances paysagères diversifiées. On distingue :

. les ambiances urbaines : chemins en pied ou en tête de talus, escaliers, chemins bordés d’une clôture.

. les ambiances de chemin forestier : chemins creux, pistes forestières traversant la futaie, sentes étroites.

. les ambiances de plaine : chemin de halage, chemin rural enherbé traversant les champs.

En pied de talus

Escalier dans le coteau

Proportion majestueuse de la piste forestière

Chemin creux

Sentier à travers bois

Le long d’un muret

Au bord de l’Oise

Dans les champs

Photos page suivante :(1) Route de la Mare aux Oiseaux(2) Chemin creux descendant sur l’hôpital(3) Alignements dissymétriques le long de la RD1017(4) Talus de la RD1017 à l’entrée du quartier de la Montignette(5) Escalier descendant des Terriers(6) Chemin de halage au droit de la Papeterie(7) Chemin d’exploitation à Sarron(8) Chemin à l’arrière du cimetière en direction de Pontpoint

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(1)

(2)

(3)

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(8)

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 52

Plan d’assemblage du cadastre

Lotissements contemporains : petites parcelles en grappe autour d’une maille refermée

Grandes parcelles industrielles perpendiculaires à l’Oise.

Permanence des grandes emprises foncières de la forêt domaniale

cf. zoom page suivante

Grandes parcelles des logements collectifs

0 200 500 m

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 53

7. Permanence de la trame parcellaire

L’analyse de la trame parcellaire nous renseigne sur les logi-ques d’occupation du sol en fonction des types de proprié-taire et des modes de mise en valeur du territoire. L’histoire et la géographie se lisent dans la trame parcellaire. Trois types de trames se dégagent du plan cadastral.

7.1 La trame parcellaire forestière

À la fin du 18e siècle, la forêt d’Halatte était majoritairement propriété du Roi. Cette tenure unique du foncier a permis la mise en place de parcelles de grandes dimensions agencées selon une base géométrique (orthogonale ou polaire). Le car-reau forestier ainsi obtenu est facile à borner et donc aisé à exploiter. Le relief perturbe à peine cette trame (cf. la route du Diable qui coupe perpendiculairement un vallon abrupt). Cette trame se lit toujours en forêt grâce aux réseaux des pis-tes forestières. La même logique prévaut pour l’organisation parcellaire du bois de Villette.

Le promeneur rencontre parfois des bornes armoriées rap-pelant que l’Église et les seigneurs possédaient des bois. À Pont-Sainte-Maxence, une carte dressée en 1770 nous in-forme que les bois du mont Calipet appartenaient à l’Abbaye du Moncel, alors que les lisières appartenaient au seigneur de Pont-Sainte-Maxence. On retrouve encore la trace de ces boisements dans le découpage parcellaire actuel.

La trame parcellaire forestière est aujourd’hui complétée par des boisements récents, situés en lisières, sur le coteau. On peut lire leur statut différent dans le découpage parcellaire : parcelles moins grandes, plus chantournées.

7.2 La trame parcellaire agricole

Dans la plaine, le parcellaire agricole est typique d’un mode de mise en valeur des terres alluvionnaires : les parcelles sont étroites et longues, perpendiculaires à la vallée pour que le plus grand nombre d’exploitants puisse profiter des limons déposés par les crues. On trouve l’équivalent de ce type de découpage dans les marais de Bourges ou l’hortillonage d’Amiens. A cette logique d’exploitation se superpose égale-ment le redécoupage des parcelles à l’occasion des successions.

On ne lit plus vraiment ce découpage sur la rive gauche de l’Oise où les anciennes pâtures ont été regroupées et mises en culture.

Mais le cadastre pourrait nous abuser sur l’aspect des terres de Sarron. En effet, ce découpage ne correspond plus du tout à la réalité. L’analyse des photos anciennes montre pourtant

Grandes parcelles issues de l’exploitation des gravières

Parcelles en lanières dans la plaine agricole de Sarron. Ce découpage ne correspond plus aux pratiques agricoles actuelles.cf. zoom page suivante

Parcelles perpendiculaires à la voie, typiques d’une urbanisation linéaire

Parcelles en lanières agencées en étoile autour du Plessis-Villette. Elles témoignent d’une ancienne pratique agricole de type pré-verger autour du hameau.

0 200 500 m

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que jusque dans les années 1950, les champs étaient labou-rés dans le sens nord-sud sur la base de parcelles étroites et longues. Dans les années 70, le sens des labours s’inverse et les premiers regroupements de cultures s’opèrent. Dans les années 2000, l’ensemble des parcelles est cultivé comme un champ unique. La concentration foncière, les échanges de parcelles entre exploitants, comme le regroupement de cultu-res entre exploitants peuvent expliquer ce décalage entre le foncier et le mode d’exploitation.

Enfin, dans la Boucle de Pontpoint, où quelques champs de-meurent, le parcellaire a été déstructuré pour les besoins des gravières.

7.3 La trame parcellaire urbaine.

On distingue nettement le centre ancien de l’urbanisation li-néaire des faubourgs avec une maille étroite et longue per-pendiculaire aux voies. Cette logique de découpage fait parfois écho à l’ancienne logique agricole comme on peut le constater le long de la route de Creil au faubourg Cajeux ou à Sarron le long de la rue Robert Heschel.

On distingue également nettement les quartiers plus récents, munis d’une maille refermée sur elle-même et constituée de parcelles plus petites (lotissements du quartier de Flandre) ou bien au contraire constituée de très grandes parcelles (les Terriers, Saultemont).

Enfin, les parcelles du quartier des usines se remarquent par leurs dimensions et leur implantation perpendiculaire à la voie d’eau.

Le découpage parcellaire de l’espace urbanisé sera plus amplement étudié en phase 2, mais analysons tout de suite comment s’opère l’interface entre la parcelle bâtie et l’espace naturel.. au pied des Terriers, les parcelles sont plus longues et s’éti-rent jusqu’à la limite du plateau ou bien jusqu’au bois,. au pied du mont Calipet, le cadastre conserve encore la trace du découpage parcellaire du début du 20e s. lorsque le coteau était cultivé,. au fond Robin, les parcelles bâties butent contre la forêt domaniale, tout comme pour le lotissement des Jonquilles, sur le plateau des Terriers,. au Faubourg Cajeux, les parcelles sont étroites et longues et trouvent comme limite le fossé au nord, ou la forêt privée au sud,. aux Terriers, le lotissement s’installe en rebord de plateau,. quartier de Flandre, en l’absence de limites naturelles, les parcelles sont de taille hétérogène.

En haut : Plaine de Sarron vers 1950. Lecture encore marquée par l’existence d’un parcellaire en lanières dans la mosaïque des cultures.En bas : Plaine de Sarron vers 1970. Réduction progressive de la surface cultivée, regroupement parcellaire et inversion du sens des labours (est/ouest)

Montagne de Calipet vers 1900 : le coteau est occupé par des parcelles en lanières disposées dans le sens de la pente consacrées à des jardins, des vignes et des céréales.

Plan général du cadastre levé en 1826

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 55

Comparaison entre le découpage parcellaire et l’usage du sol

À la fin du 18e s. la forêt d’Halatte appartenait au RoiCarte de la forêt d’Halatte par N. de la Vigne, 1743.

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 56

Sarron : comparaison entre la trame parcellaire de 1820 et le cadastre actuel, le parcellaire à conservé son aspect rural

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3. Analyse des composantes subjectives du paysage

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1. Une perception visuelle fragmentaire

1.1 Présentation des systèmes de visibilité

Lors des visites de terrain de Pont-Sainte-Maxence et de ses environs nous avons constaté un décalage important entre la compréhension analytique du paysage et l’expérience sen-sible que l’on en faisait. Le constat important qui en ressort est que la perception visuelle des lieux est essentiellement fragmentaire et que cette fragmentation rend peu lisible les unités paysagères identifiées précédemment. Pourtant le relief de cuesta est à priori favorable à la découverte de vues paysa-gères : pourquoi alors ne peut-on pas discerner correctement le paysage d’inscription de Pont-Sainte-Maxence ?

. En premier lieu, parce que l’urbanisation recouvre une gran-de partie de la surface communale et du territoire d’analyse. Ceci occulte une partie des vues et les oriente selon les axes de circulation qui, à l’exception de la route de Flandre, ne sont pas des axes de découverte du paysage (aires visuelles rédui-tes et canalisées).

. En deuxième lieu, parce que les masses boisées du massif d’Halatte et du bois de Sarron ferment les vues nord et sud. Les horizons sont bloqués, les vues perpendiculaires à la val-lée sont peu profondes. Et bien que la culture du peuplier soit rare dans le secteur, les boisements de fond de vallée ainsi que le cordon rivulaire concourent à cloisonner l’espace.

. En troisième lieu, parce que la reconquête forestière a eu comme conséquence la disparition des terrasses paysagères sur la vallée (mont Calipet, Terriers) ou plus récemment l’oc-cultation d’une partie de la plaine aux vues dégagées (grandes aires visuelles fragmentées des étangs de Pontpoint).

. En quatrième lieu, parce que des lisières construites occu-pent souvent les premiers plans des vues, venant perturber la lecture du paysage (enclave agricole de Sarron), soit au contraire valoriser la perception du paysage grâce à un élé-ment qualitatif (quais de l’Oise, murets du cimetière et de l’abbaye du Moncel).

Néanmoins, des aires de dégagement visuel existent, offrent la possibilité de reconnaître des éléments de repère, renforcent le sentiment d’appartenance au lieu et participent de la com-préhension du paysage.

Ces espaces se trouvent principalement en rive droite, dans la boucle de Pontpoint, dans la commune ou en périphérie immédiate (chemin le long de la rivière de Popincourt aux

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 60

Ageux, chemins autour du ruisseau Taxin à Pontpoint). Sur Pont-Sainte-Maxence, ils se trouvent à Sarron de part et d’autre de la voie ferrée et totalisent une surface assez ré-duite de 45 ha environ. Une partie de ce secteur fait l’objet d’un projet d’urbanisation pour des locaux commerciaux et d’activités.

Enfin, il faut ajouter à cette typologie celle des petits paysages, aire visuelle réduite, souvent de qualité, que l’on englobe d’un seul regard ou presque (Faubourg Cajeux, domaine de Villette, clairières d’Halatte).

1.2 Des visions panoramiques « marginales »

Ainsi, l’observateur n’a -t-il que rarement l’occasion d’embras-ser du regard de vastes étendues. Néanmoins, depuis certains points particuliers, soudain l’espace s’ouvre, un horizon se des-sine et apparaît alors un panorama. Ces points de vue sont presque tous situés dans la vallée, à la périphérie, voire en dehors de la commune et sont principalement orientés est-ouest dans l’axe de l’Oise. Il est important de souligner que les lieux où ils se trouvent sont presque tous des tiers-espaces, des bas-côtés d’infrastructures, des lieux peu fréquentés ou désagréables… Ces panoramas sont marginaux mais donnent à voir des éléments-clés du paysage :

. visions panoramiques sur la ville et ses émergences (clo-chers, beffroi, quartiers des usines, etc.) ;

. visions panoramiques sur le coteau et le massif perché d’Ha-latte ;

. visions latérales dans l’axe de l’Oise, qui, du fait de sa largeur joue le rôle de corridor visuel ; on y observe l’eau calme et les rives aux ambiances variées ;

. une vision profonde sur la vallée de l’Oise, au-dessus du cimetière, véritable balcon paysager.

1.3 Nombreuses fenêtres ponctuelles de vision

À ces points de vues panoramiques, doivent être ajoutées de nombreuses fenêtres de visions qui s’ouvrent parfois au ha-sard d’une éclaircie dans le couvert végétal ou des saisons : depuis le mont Calipet, les Terriers, au travers de la ripisylve, au débouché de la forêt. Ces fenêtres sur le paysage se décou-vrent toujours avec surprise.

Route de Flandre (nord)

Sur l’ancienne route nationale 17, en direction de Senlis, après avoir quitté le rond-point de la RD200, l’alignement asymétrique accompagne le regard vers le coteau de l’Oise et la forêt perchée d’Halatte. Le tracé rectiligne de la voie qui pénètre dans le coteau offre une belle et grande perspective paysagère. Les bas-côtés sont tous deux pourvus d’une piste cyclable qui met l’observateur à l’abri de la circulation.

Nota bene : les panoramas sont présentés du nord au sud

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 61

Champ Lahyre

En arrière du campement des gens du voyage, sur le site potentiel d’urbanisation du Champ Lahyre, la vue s’ouvre largement sur le coteau de l’Oise et les reliefs du plateau du Valois. Au pre-mier plan, les tons bruns d’une phragmitaie soulignent le relief du mont Pagnotte et les tons clairs des versants agricoles situés au-dessus de Pontpoint. Au-dessus des peupliers du camping de Pont-Sainte-Maxence, se découpe la silhouette blanche des immeubles collectifs des Terriers.

Route de Flandre

Pour le piéton qui emprunte l’autopont, une belle séquence de vision sur la ville s’offre à ses yeux. On distingue nettement le site d’installation de Pont-Sainte-Maxence : l’éperon du mont Calipet en surplomb de l’église, la profonde échancrure du vallon et l’hori-zon boisé d’Halatte. Cette vue est renforcée par la présence des haies qui cadrent le regard et masquent l’urbanisation plus récente. L’automobiliste en revanche devra ralentir pour profiter d’un des points de vue les plus évocateurs de la commune.

Mont Pagnotte

Zone humide(Phragmitais)

Peupliers du camping

Les Terriers

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 62

La Croix d’Or

Sur cette terre agricole enclavée se situait l’ancien moulin à vent de Sarron. La vue est dégagée vers l’ouest, l’horizon de vision est profond : on aperçoit, en arrière-plan du quartier de la gare, la montagne de Roc située à Brenouille à plus de 10 km. Sur la gauche, les reliefs du mont Calipet et des Terriers s’avancent dans la vallée tels deux sombres éperons. L’Oise est masquée par les pavillons situés à l’extrémité de l’image mais sa présence est signalée par le talus du pont et le poste de l’écluse. L’ensemble du panorama est accompagné par une lisière confuse composée de pavillons blancs et de haies de thuyas vert sombre. Cette vue, prise début avril, sera en grande partie occultée par les maïs mis en culture dans le champ situé au premier plan.

Les Terriers

Château d’eau

Silos Immeuble G. Pompidou

Montagne de Roc

Mont CalipetL’écluse

Pointe de l’île

On ne peut pas faire le tour de l’île. Arrivé à l’extrémité, le piéton est pourtant retenu de faire demi-tour par la vision harmonieuse du pont et des quais maçonnés. On pourrait se perdre en contemplation à regarder le défilé des barges, des péniches et des bateaux de plaisance. Rien ne nous incite pourtant à nous asseoir et les abords immédiats sont peu engageants en raison de l’érosion des sols et de l’absence de végétation.

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 63

Écluse et barrage de Sarron

L’île aux Meules présente une belle collection d’ouvrages fluviaux. Les deux ponts qui franchissent l’Oise pour rejoindre la boucle de Pontpoint présentent de larges ouvertures panoramiques sur le coteau de l’Oise et la vallée. Ces vues concentrent bien évidemment les motifs paysagers de la batellerie : ouvrages techniques, péniches en mouvement, chemin de halage, quais droits et berges profilées, etc. Elles rassemblent également les éléments de reconnaissance du paysage d’inscription de la commune : le relèvement sombre du coteau qui s’avance dans la vallée à Calipet et aux Terriers et le mamelon de la montagne de Roc à Brenouille qui annonce l’étranglement de la vallée de l’Oise.

SilosMairie

CalipetTerriersPeupliers

de l’abbaye du Moncel

Montagne du Roc

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Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1 / Compréhension du paysage d’inscription de la ville 64

Montagne du Roc Immeuble G. Pompidouquartier de la gare

Cimetière de Pont-Sainte-Maxence

Le plan de paysage de la vallée de l’Oise élaboré par la communauté de communes des pays d’Oise et d’Halatte (CCPOH) qualifie le site du cimetière de terrasse paysagère. Il est vrai que le chemin qui longe le mur du cimetière au pied du mont Calipet forme un véritable balcon sur la vallée de l’Oise et offre par temps clair des vues profondes et immenses de Brenouille à Compiègne. Ce chemin confidentiel, bordé par un vieux mur, appuyé sur le coteau, tantôt creux, tantôt en surplomb, présente de belles proportions. Il rejoint la chaussée de Pontpoint, c’est-à-dire l’ancienne voie romaine qui longe l’est de la montagne de Calipet. Sur presque cinq cent mètres de sentier c’est une vue paysagère de grande qualité qui s’offre aux promeneurs et qui permet de découvrir la rive droite de la vallée de l’Oise. La lecture du paysage de plaine est malheureusement altérée par la présence des pavillons de Sarron qui occupent visiblement une partie de l’espace traditionnellement consacrée à l’agriculture. Les étangs de la boucle de Pontpoint sont masqués à la vue par les boisements de fond de vallée, mais le regard est attiré par le coude argenté qu’emprunte l’Oise à ce niveau. Le promeneur habitué des lieux reconnaîtra probablement les entrepôts sans qualité architecturale qui entourent la ferme de l’Évêché

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Mont d’Huetteet buttes de Jonquières

Butte de Grandfresnoy

Bois de Villette

Usinesde la ferme de l’Évêché

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La route de Flandre (Sud)

De Senlis à Pont-Sainte-Maxence, l’automobiliste traverse la forêt d’Halatte et emprunte une route forestière semblable à un couloir vert et sombre. Le débouché de la forêt se réalise sans transition. De façon assez surprenante, on passe de l’ombre des boisements au soleil de la plaine : le regard s’ouvre subitement sur la vallée. Mais cette vision est fugace. La vitesse de circula-tion, mais également le franchissement rapide de la déclivité par le talus, empêchent d’englober du regard l’amplitude de la vallée et de s’arrêter sur les éléments repères du paysage. On saisit pourtant l’importance de l’axe dans la constitution du paysage et dans le fonctionnement de la ville en raison de son tracé rectiligne et de l’alignement de mats d’éclairage de grande hauteur.

Port fluvial

Le quai céréalier abrupt et asphalté de la zone industrielle Pont-Brenouille se trouve dans l’enfilade du chemin de halage. Il constitue une vaste et large terrasse sur l’Oise rurale située sur la rive opposée entre Pont-Sainte-Maxence et Beaurepaire. En arrière plan se distingue nettement le beffroi de la mairie, le clocher de l’église et la tache blanche de l’urbanisation des Terriers. L’ensemble est borné par le relèvement sombre du coteau. Du fait de la grande lisibilité de l’espace, de la juste proportion entre les silos et l’échelle du paysage, du vif contraste entre le quai industriel droit et haut et la berge naturelle, cette vue fonctionne en somme comme une coupe-perspective où tous les éléments identitaires de Pont-Sainte-Maxence sont réunis.

Église

Terriers

Mairie

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Quai Deschamps

Ce quai, situé en arrière de l’ancienne gendarmerie, servait à l’entreposage au début du siècle. Aujourd’hui parking municipal, ce vaste espace engravilloné offre une des plus belles vues sur la ville. Les trois éléments identitaires de la commune sont réunis dans un seul regard : le pont, le beffroi de la mairie, le clocher de l’église. En arrière plan le fond sombre de la montagne de Calipet se détache au dessus de la ville. On peut nettement lire son profil en cuesta.

Ferme de l’Évêché

Sur la route du Chemin Vert, grande ouverture paysagère sur les pentes cultivées de Pontpoint et le mont Pagnotte. Ce paysage étagé, trés lisible est d’une grande qualité et explique à lui seul l’intérêt que le Parc naturel régional porte au secteur de la boucle de Pontpoint.

Mont Pagnotte

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2. Les ambiances paysagères

2.1 Pourquoi parler d’ambiances paysagères ?

La notion de paysage dispose de la particularité d’être aborda-ble à la fois subjectivement et objectivement. Une vallée peut ainsi être décrite au moyen des outils de la topographie et de la géomorphologie mais également grâce à une approche sensible, liée à la subjectivité de l’observateur. Or dans le grand paysage, la frontière entre ces deux pôles de l’objectivité et de la subjectivité n’est généralement pas si simple à tracer.

La commune de Pont-Sainte-Maxence se répartit sur trois uni-tés paysagères identifiées par le PNR Oise-Pays de France :. le massif forestier d’Halatte,. la vallée de l’Oise entre Pont-Sainte-Maxence et Verneuil-

en-Halatte,. la boucle de Pontpoint.

Nous pouvions donc nous attendre à retrouver une adéqua-tion entre l’expérience sensible du territoire et son socle pay-sager. Mais au cours de notre pratique du terrain, les choses se sont présentées sous un jour différent. La fragmentation visuelle de l’espace empêche dans la majeure partie des cas de disposer de vues apportant une compréhension de la ré-partition des unités paysagères sur le territoire.

Bien que des points de vue emblématiques existent sur la commune, ils se trouvent pour la plupart dans des lieux relé-gués, confidentiels et peu fréquentés. Ce qui domine dans les parcours quotidiens, ce sont davantage les sensations qu’en-gendrent les espaces plutôt que des visions en tableaux dont on pourrait décrire de façon sensible les composantes ras-semblées pour constituer les unités paysagères.

Nous avons choisi le terme d’ambiances pour dénommer les différents espaces de perception qui se succèdent sur la com-mune. Cette approche nous semble pouvoir représenter au mieux la perception fragmentaire de l’espace et les percep-tions paysagères qui en résultent.

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2. 2 - Description des ambiances

Les différentes ambiances paysagères ont été regroupées en sept familles distinctes. Il s’agit de distinguer de grands secteurs où peuvent apparaître des ambiances de tonalités voisines malgré leurs différences. Deux familles toutefois présentent la particularité de correspondre à des séquences paysagères où les ambiances se succèdent les unes aux autres dans une continuité spatiale. Il s’agit du bord à voie d’eau de l’Oise et de la route de Flandre.

Les sept familles d’ambiances sont les suivantes :

. Bord à voie d’eau (1) qui correspond à la séquence de tra-versée du territoire communal par l’Oise où les ambiances se succèdent sur un linéaire étroit de part et d’autre de ses rives,

. Ambiances forestières (2) qui se répartissent en divers lieux du territoire, sans continuité physique entre elles,

. Route de Flandre (3) qui correspond à la séquence des am-biances lors de la traversée nord-sud de la commune par cet axe historique,

. Espaces ruraux (4) qui correspondent aux ambiances à ca-ractère agricole et rural,

. Les friches (5), entendues ici au sens végétal et non industriel ou urbain,

. domaine de Villette (6) qui à lui seul constitue une ambiance particulière,

. Etangs de loisirs (7) dans la boucle de Pontpoint.

Chacune d’elles sera décrite sous la forme d’une fiche organi-sée de la façon suivante :. Localisation du secteur présenté. Modalités de découverte du secteur et usages.. Description sensible de l’ambiance. Qualification des lisières, c’est-à-dire de l’interface entre l’ur-bain et le paysage lorsqu’elle existe.

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1aQuartier des usines

Localisation

Le quartier des usines, séquence du bord à voie d’eau, vient s’appuyer sur l’Oise. Il est situé sur le cours aval et se poursuit au-delà de la commune sur le territoire de Brenouille (ZI de Pont-Brenouille). Côté bord à voie d’eau, il s’interrompt de manière nette à l’intersection du chemin de halage et de la rue Moissan.

Pratique et découverte

Cette ambiance se perçoit au long du chemin de halage qui longe en rive droite les fonds de parcelles industrielles. La pra-tique des lieux se fait généralement à pied ou à vélo, lors d’une promenade ou d’un parcours sportif. En rive gauche, quelques vis-à-vis sont offerts : aux abords des terrains de football en rive gauche, des fenêtres cadrent vers les superstructures in-dustrielles. Cependant, le cordon rivulaire de la rive opposée vient masquer partiellement les vues, particulièrement en pé-riode de végétation.

Description

Les ambiances industrielles ne laissent généralement personne indifférent. Elles peuvent rebuter comme fasciner. Les super-structures industrielles frappent tout d’abord par leur échelle hors-cadre. Le monde industriel n’est pas dénué d’une certaine esthétique mais c’est plutôt en terme de puissance spatiale qu’il faut qualifier ces lieux. Le promeneur se sent dominé par les gigantesques bâtiments. Les portiques de transbordement enjambent le chemin et dessinent des cadres vers la ville et la montagne de Calipet. La curiosité est aiguisée par certai-nes opérations techniques visibles depuis le chemin de halage comme les chargements des barges sur le quai par les silos de la SEMMAP. Néanmoins au fil du chemin le promeneur éprouve une sensation inattendue : le silence. Plusieurs de ces usines se sont tues, comme la papeterie. Elles sont devenues de silencieux géants qui semblent veiller sur l’Oise.

Qualification de la lisière

Les bâtiments industriels constituent des éléments artificiels d’échelle inédite par rapport au reste de la commune. Ils sont pourtant d’une échelle appropriée par rapport aux éléments naturels du grand paysage (largeur de l’Oise, monumentalité du coteau). Ce secteur présente un front urbain d’une grande qualité révélateur du passé industriel de la commune.

De haut en bas :. Coupe de principe du bord à voie d’eau au quartier des usines. Les portiques de transbordement forment des cadres sur le paysage. Le chemin de halage bordé par les pallissades des usines et la ripisylve

De haut en bas :. Chargement de céréales dans une péniche par les silos de la SEMMAP. Le quai de la zone industrielle Pont-Brenouille. Quelques ouvertures (portails d’accès) au long du halage laissent aperce-voir les volumes internes des bâtiments industriels

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1b Quais urbains

Localisation

Il s’agit de la partie du bord à voie d’eau traversant le cœur urbain de la ville. Les quais se répartissent en une partie ma-çonnée de part et d’autre du pont et en berges avec talus dressé et confortement en pied.

Pratique et découverte

La découverte des quais urbains se fait par tous les moyens de transport possibles en ville : piéton, automobile, deux-roues. Néanmoins l’automobile domine la pratique de déplacement par son volume et surtout son emprise. Les trottoirs sont étroits et le piéton n’a pas toute sa place. Aux heures de pointe, la densité de circulation automobile, avec la pollution atmosphérique et sonore qui en découle, rend peu agréable la fréquentation des lieux.

Description

Les quais maçonnés sont de belle facture, en pierre de taille, et participent à former un front bâti de belle qualité, particulière-ment en rive droite, qui plus est exposée au sud.

Au-delà de cette partie très construite, les quais en terre pro-filés en talus pentu redonnent la vue sur la rivière. Les dilata-tions en aval du quai Deschamps et surtout du quai Mesnil-Châtelain offrent de beaux panoramas. Exposé au sud, ce dernier est un lieu propice à la contemplation, à la halte, pour observer le passage des péniches, la silhouette du centre-ville se détachant sur la masse du mont Calipet et la colonie de cy-gnes sauvages qui a élu domicile dans les parages. Ces poten-tialités évidentes ne sont pas totalement mises en valeur par les aménagements actuels qui sont réduits au strict minimum : un mobilier urbain banal et vieillissant, une glissière de sécurité en métal galvanisé le long du quai Mesnil-Châtelain, …Enfin les berges présentent des ravinements importants qui, à terme, risquent de compromettre leur stabilité.

Qualification de la lisière

Il y a un rapport d’échelle d’une grande qualité entre l’Oise et le front bâti des quais urbains. L’alignement de petites maisons étroites aux façades relativement homogènes met en valeur la largeur de l’Oise et concourt à renforcer l’ambiance de ville fluviale. Les berges douces en revanche sont très éloignées de l’atmosphère végétale que l’on attend d’un bord d’eau.

En haut de g. à d. : vues des quais maçonnés (quai des Cygnes), le quai Deschamps encaissant la rivière, espace de dilatation au droit de la rue du Pr. RamonAu centre de g. à d. : le quai Mesnil-Châtelain offrant une belle vue sur la ville, le beau front bâti exposé au sud sur le quai des CygnesEn bas de g. à d. : glissière de type routier, banalité du mobilier urbain au quai Mesnil-Châtelain, dégradation des berges au droit de la rue du Pr. Ramon

Coupe de principe des quais maçonnés

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1cAmbiance batellière

Localisation

L’ambiance batellière s’étend au long du bord à voie d’eau de l’écluse de Sarron jusqu’à l’amont de la rivière lorsqu’elle quitte la zone urbanisée du quartier de Sarron.

Pratique et découverte

La découverte de cette ambiance batellière se fait de manière privilégiée par le chemin de halage en rive droite ainsi que depuis l’île aux Meules. La pratique de la marche ou du vélo est adaptée au rythme de la batellerie pour en observer la vie quotidienne, notamment les éclusages.

Description

L’écluse et le barrage de Sarron constituent un point de passage ralentissant le trafic fluvial et concentrant les ba-teaux et les barges. Les péniches à l’arrêt attendent les éclusages et accostent le long des berges. Le vocabu-laire des voies navigables est très présent par ses éléments techniques : écluse, bolards, barrage, palplanches de maintien des berges et bien-sûr la flotte de transport. Le passage des écluses constitue toujours un spectacle. Le monde de la ba-tellerie alimente un certain imaginaire collectif, notamment cinématographique (L’Atalante de Jean Vigo, chef d’œuvre du cinéma français, la série télévisée L’Homme de Picardie).

En rive droite, rue de la Libération, un bel alignement disconti-nu de tilleuls est planté au long du chemin de halage. Il s’étend de l’écluse jusqu’au débouché de la rue de la Fédération. Il est également présent sur quelques dizaines de mètres face au débouché de la rue des Bateliers. Mais à la qualité de cette structure végétale répond l’absence de traitement du chemin, réduit ici à une sente en enrobé, ponctuée de quelques mo-biliers urbains vieillissants. De plus, la continuité du chemin est rompue à son arrivée sur l’écluse, ce qui oblige le promeneur à repasser sur la voirie.

Qualification de la lisière

Les modes d’implantation des pavillons le long du chemin sont variés mais toujours bien tenus par un cordon végétal de qua-lité. Toutefois, l’absence de continuité de traitement des sols et les ruptures dans l’itinéraire atténuent grandement la lecture de l’espace et le plaisir à parcourir cette limite. Le potentiel de découverte paysagère et de promenade du chemin de halage est donc insuffisamment mis en valeur.

De haut en bas :. Quai de la Libération : le chemin de halage est étroit, il passe en surplomb de la voie accompagné par un joli alignement de tilleuls taillés. Les pavillons du début du 20e s. se trouvent du côté opposé à l’alignement.. Quai du Mesnil Sarron : le chemin de halage n’est plus asphalté, il longe l’arrière des pavillons contemporains.

De haut en bas :. L’écluse de Sarron. La Plage à Sarron : élargissement du chemin de halage devant les pavillons. Vocabulaire routier pour cette berge qui offre un panorama sur la ville.

Coupe de principe sur l’écluse

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1d L’Oise rurale

Localisation

L’Oise rurale concerne en amont et en rive droite la partie débutant au secteur dit de «la Plage» à Sarron jusqu’à la sortie de la commune. Elle englobe l’île aux Prêtres et le premier étang au sud de ce site. En aval et en rive gauche, elle débute aux abords du stade jusqu’à Beaurepaire.

Pratique et découverte

Le chemin de halage est l’axe de découverte de cette am-biance en rive droite ainsi que la Trans’Oise à son passage dans la Boucle de Pontpoint. En aval, il n’y a pas de possibilité de parcourir cet espace.

Description

Les ambiances de l’Oise rurale s’établissent autour des der-niers espaces du bord à voie d’eau qui n’ont pas été gagnés par l’urbanisation et l’industrie. Les parcelles sont cultivées sur les terres alluviales. Il ne s’agit pas pour autant de zones stric-tement agricoles, mais bien rurales car elles sont les reliquats d’une organisation paysanne de fond de vallée comme en té-moigne la présence du bâti ancien et son implantation.

En rive droite, la promenade du halage le long des dernières maisons de Sarron offre des vues sur les fonds de parcel-les profonds, constitués de jardins, de prairies et de pâtures. L’ambiance de village rural, où les maisons anciennes se tien-nent prudemment en retrait de la rivière, n’est certainement pas si éloignée de l’aspect que devait avoir Sarron au 19e siècle.

Lorsque les maisons cèdent la place aux champs cultivés, l’es-pace exploité est relativement restreint, coincé : enserré entre les glacis boisés et la berge (peupleraies du faubourg Cajeux), entre la voie ferrée et la berge (Sarron), entre les étangs et l’Oise (île aux Moines).

L’ambiance sonore rappelle néanmoins que si la tonalité est rurale, nous ne sommes pas pour autant en pleine campagne. En amont de Sarron, sur la rive droite comme sur la rive gau-che, la rumeur de la RD200 est constante, associée au passage des trains sur la voie ferrée.

Qualification des lisières.

Les prairies mettent à distance les maisons et engendrent des rapports d’échelle plus adaptés à l’amplitude de l’Oise.

De haut en bas :. À Sarron, soudain le chemin de halage s’ouvre sur des prairies qui dégagent la vue sur l’église de Sarron et les vieilles fermes.. À gauche des terrains de foot, au-delà du fossé, se présentent au regard les champs de Beaurepaire et du faubourg Cajeux.

En bas à d. : le ruban asphalté de la Trans’Oise qui traverse la boucle de Pontpoint introduit un élément incongru dans ce paysage rural.

Coupe de principe des prairies de Sarron

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1d’Ferme de l’Evêché

Localisation

La ferme de l’Évêché est un secteur à part au sein de l’Oise rurale, d’où sa classification distincte. C’est un hameau situé en rive droite de la rivière, à l’entrée de la Boucle de Pontpoint.

Pratique et découverte

Lieu plutôt confidentiel et excentré de la route du chemin vert qui relie Pontpoint à Moru par la Boucle de Pontpoint. Les accès directs sont constitués par des chemins dont la Trans’Oise qui débouche au coeur de ce hameau.

Description

Ce lieu est un mélange hétéroclite de logements réalisés dans les bâtiments de l’ancienne ferme, de hangars, de dépôts et d’ateliers.

L’ancien corps de ferme a été découpé en une série de lo-gements de rapport, protégés des regards par de hauts murs. Autour se trouvent des entrepôts et des ateliers peu intégrés à leur environnement. Les abords extérieurs sont déqualifiés (dépôts sauvages). Aucun traitement particulier n’a été en-gagé. Le sentiment premier du visiteur est d’être un intrus en ces lieux décontextualisés. L’ambiance est peu hospitalière, elle n’a plus rien de rural, bien que le corps de ferme initial possédât une belle qualité architecturale.

Des cabanes et habitats spontanés construits au bord de l’Oise viennent ajouter à cet ensemble disparate de nouveaux éléments disqualifiants.

De haut en bas :. Des abords déqualifiés et une vision d’ensemble hétéroclite. Les nombreux logements sont cachés derrière les murs de ce beau corps de ferme mal mis en valeur.

De haut en bas :. Arrière des parcelles de logements. La cabanisation de la rive gauche de l’Oise caractérise également

l’ambiance confuse de ce secteur

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2a La forêt gérée

Localisation

La forêt gérée concerne toutes les zones forestières dédiées à l’exploitation : soit la forêt d’Halatte, au sud et le bois de Villette, au nord.

Pratique et découverte

Les traversées routières des forêts constituent un parcours agréable pour l’automobiliste, mais le meilleur moyen de dé-couvrir la qualité et la profondeur de ces forêts reste la pro-menade pédestre, cycliste ou équestre sur les pistes forestiè-res, sous réserve que leur accès soit public. Ce qui n’est pas le cas dans le bois de Villette.

Description

La prédominance du hêtre géré en futaie s’observe aussi bien en forêt d’Halatte que dans le bois de Villette. La futaie est une méthode de conduite forestière rationnalisée qui per-met d’obtenir des grumes de grande valeur pour leur trans-formation en bois d’œuvre. Les fûts élancés et majestueux des hêtres, la rectitude des chemins forestiers organisés en réseau, les anciennes bornes armoiriées, la maison forestière du Grand Maître, la numérotation des parcelles apparaissant sur les troncs, les coupes et les accrus : tous ces éléments rap-pellent la présence d’un homme organisateur et gestionnaire avisé de la forêt.

Le hêtre est un arbre des pays du nord-ouest européen qui dispose d’une grande surface d’absorption foliaire, captant ainsi la majeure partie du rayonnement. L’atmosphère des hêtraies est très particulière et peut évoquer celle d’une cathédrale végétale avec les fûts élancés des troncs, la voûte du feuillage filtrant la lumière et une strate limitée au sol (fougères notam-ment, quelques petits ligneux d’ombre) car on l’a compris : en matière de lumière, le hêtre est peu partageur.

Dans le massif d’Halatte, des événements topographiques ma-jeurs viennent animer le plateau forestier :. Profondes échancrures du coteau dessinant des vallons en rebord de plateau et obligeant les chemins à emprunter des boucles plus serrées ;. La pente du plateau vers le sud engendre des effets de pers-pective dynamiques le long des pistes forestières

En haut de g. à d. : croquis d’ambiances de la forêt gérée (perspective d’une piste, zone de pente, coupe)Au centre de g. à d. : majesté de la futaie de hêtre, un accru forestierEn bas de g. à d. : carrefour forestier du poteau du Grand Maître, le sous-bois est réduit sous une hêtraie, la forêt gérée de Villette (propriété privée)

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2bLes bois habités

Localisation

Ces secteurs d’ambiance correspondent aux zones de contact entre la forêt et les habitations. Il recouvre le quartier des Terriers et une partie de la forêt domaniale d’Halatte jusqu’à la route de Minbertin. Il englobe également le Fond Robin, la Montignette, passe devant l’hôpital et remonte les pentes de Calipet jusqu’à la rue du Filoir Blond.

Pratique et découverte

L’accès à ces secteurs se fait par les rues de desserte de la ville et les chemins pédestres qui rejoignent la forêt. Il est étonnant de constater combien les bois sont fréquentés le mercredi et les jours fériés et combien les usages ont creusés de nom-breuses sentes et traverses pour rejoindre des chemins plus praticables. Le départ pour une promenade en forêt donne donc l’occasion de traverser ces quartiers.

Description

Ces secteurs habités fonctionnent comme des filtres avant l’accès aux espaces naturels et concourent donc au sentiment d’habiter à proximité de la forêt. Ils entretiennent un rapport spatial étroit et intense avec le relief et les boisements comme en témoigne l’incroyable réseau des chemins qui les parcoure et qui offre une multitude de situations topographiques et d’ambiances (cf. § 6.5 motifs paysagers des chemins). Si l’on emprunte les escaliers qui mènent au plateau, puis l’allée ca-valière qui passe au milieu des immeubles des Terriers, on fait l’expérience d’un espace lâche mal maîtrisé courant dans les grands ensembles. Si au contraire depuis l’église on emprunte le chemin creux qui part de l’hôpital, on traverse un tissu ur-bain ancien qui laisse deviner des vergers sur les pentes de Calipet.

Qualification de la lisière

La qualité des lisières dépend d’une part du mode d’implan-tation des habitations dans le relief (sur le plateau ou dans la pente) et de la proximité ou non de la forêt domaniale. Selon ces deux facteurs, on peut soit éprouver une mise à distance respectueuse soit une écrasante proximité des boisements. De plus, les contrastes chromatiques entre les teintes forestiè-res et celles des façades et végétaux d’ornement contribuent à atténuer la qualité des lisières. Enfin, la hauteur des bâtiments peut également contribuer à disqualifier la transition lorsqu’el-le est supérieure ou égale aux futaies (Terriers, fond Robin).

De haut en bas :. Le lotissement des Jonquilles semble s’abriter de la forêt derrière une haie incongrue de lauriers du Caucase. Aucun dialogue avec la forêt ne s’instaure.. Les immeubles collectifs du fond Robin sont appuyés sur la limite doma-

niale. Les entrées se situent à l’arrière dans un espace étroit et sombre qui dégage une ambiance inquiétante.

Coupe de principe des pentes de Calipet

De haut en bas :. Contrepartie de la fréquentation des espaces naturels, les décharges sauvages et l’accumulation des déchets dans les bois non gérés.. Arrière des parcelles de logement individuel des Terriers consacré à la pétanque.. Vergers sur les pentes de Calipet.

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2c Le parc forestier de Calipet

Localisation

La Montagne de Calipet est un relief boisé situé au-dessus de la commune dans le prolongement du massif d’Halatte.

Pratique et découverte

L’accès à ce site se fait à pied ou en vélo (VTT) principalement par le GR 12 B. Des sentiers secondaires mènent aux vestiges du moulin et de la chapelle.

Description

L’accès principal se fait par la ville depuis la place des Archers. Ce site en prise directe avec la ville, très fréquenté par la po-pulation, lui confère en réalité un statut de parc forestier. Les vestiges architecturaux jouent en quelque sorte le rôle des fa-briques et autres folies des jardins pittoresques romantiques.

Le bois clair qui couvre ses pentes évoque davantage une plantation de parc qu’un monde forestier profond comme ce-lui du massif d’Halatte. La partie dégagée au sommet, de faible superficie, est moins une clairière qu’une pelouse d’ébat.

Le sommet n’offre pas de vues sur la ville et la vallée de l’Oise, car la presque totalité du site est refermée par la végétation. En pied de butte, le chemin qui longe le cimetière pour rejoin-dre Pontpoint est la seule véritable promenade paysagère qui offre une vue sur toute la ville.

L’attractivité du site en fait aussi sa vulnérabilité. Les piétine-ments engendrent une érosion des chemins et un tassement des pelouses. Les détritus sont nombreux. Ces pressions ne sont pas canalisées. La mise en valeur du site passerait sans doute par une gestion située à mi-chemin des pratiques d’en-tretien des grands parcs et des modes d’accueil du public dans les espaces naturels sensibles.

En haut : schéma d’ambiance du mont Calipet A gauche : la tour du moulin est devenue semblable à une fabrique d’un parc pittoresqueA droite de haut en bas : . La pelouse centrale sur l’éminence souffre de sa surfréquentation. Vue filtrée par les ramures sur la ville et la vallée. En période de végétation, le dégagement visuel est pres-que entièrement refermé.

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3a

3

Cordon urbain

Approche urbaine

Localisation

La route de Flandre, du rond-point avec la RD200 jusqu’à la forêt d’Halatte offre une séquence paysagère composée d’une longue approche jusqu’au centre commercial Leclerc et ensuite d’une séquence plus urbaine.

Pratique et découverte

Le secteur se découvre en voiture bien sûr, pour peu que les embouteillages n’accaparent pas l’attention du conducteur stressé. Plus rarement en vélos, bien que des pistes cyclables existent depuis Saint-Martin-Longueau jusqu’à la gare. Les dé-couvertes piétonnes se font en centre-ville où les trottoirs sont fort fréquentés.

Description

Le paysage s’offre au regard de deux façons :

. Une ouverture sur le grand paysage du rond-point de la RD200 jusqu’à la mairie des Ageux environ. Ces ouvertures se font dans l’axe de la voie sur le coteau ou bien latéralement à la voie, vers l’est, sur le Champ Lahyre et l’ambiance de plaine alluviale enfrichée. À l’ouest, l’urbanisation linéaire des Ageux accompagne l’observateur tout au long de cette séquence et cadre la vue. L’alignement asymétrique d’arbres est également un élément important de cadrage et confère à l’ensemble une certaine majesté. Malgré la rectitude de la route, on est tenté de ralentir pour contempler.

. Une vision urbaine canalisée, comme dans un couloir qui dé-coupe une fenêtre étroite dans le coteau vers le sud et vers les boisements de plaine vers le nord. Les maisons à l’aligne-ment, sensiblement construites à la même période, présentent des façades homogènes qui laissent deviner une intention di-rectrice ancienne pour mettre en valeur cet axe. Dommage que l’intensité du trafic, les stationnements latéraux et l’en-combrement du mobilier urbain parfois hétéroclite atténuent la lecture de cet ensemble urbain.

Qualification de la lisière

La route de Flandre joue le rôle d’interface entre la ville et le grand paysage. Les deux séquences identifiées sont toutes deux de qualité. En revanche la transition entre elles au niveau du centre commercial nécessite d’être requalifiée.

De haut en bas :. Coupe de principe sur la section urbanisée de la RD1017 : un couloir avec le pont en perspective. À l’intérieur de Pont-Sainte-Maxence, vue sur le coteau dans l’axe de la RD1017. Vision latérale sur le Champ Lahyre à l’occasion d’une percée dans les peupleraies

De haut en bas :. Coupe de principe sur l’approche urbaine de la RD1017. Front urbain à droite au niveau de la mairie des Ageux et ouverture paysa-gère à gauche au niveau du Champ Lahyre. La séquence d’approche commence à partir du rond-point bien mis en valeur par la traversée de la Frette, mais encombré de végétation horticole.

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Localisation

Cette ambiance concerne principalement l’espace de champs cultivés situés entre le Faubourg de Flandre et Sarron, ain-si qu’une aire située au droit de la voie ferrée, à l’est de la RD1017 et du lieu-dit Les Caudrières.

Pratique et découverte

La plaine agricole se découvre depuis les rues (rue JF Kennedy pour la plus grande zone) mais aussi depuis les chemins d’ex-ploitation qui la desservent.

Description

Il s’agit de l’une des rares ambiances d’ouverture dans le pay-sage communal. Le ciel prend toute son ampleur au-dessus des masses sombres des reliefs d’Halatte. Par leur teinte et leur texture, les terres alluviales apportent une note parti-culière au premier plan. L’assiette plate des terrains agrico-les, dégagée de toute construction, offre une lecture du fond de vallée. Mais le regard est toutefois perturbé par la lisière confuse de l’urbanisation.

La plaine agricole reste somme toute modeste à l’échelle du territoire mais engendre cependant un sentiment d’ampleur. Le promeneur qui empruntera les chemins d’exploitation pour la traverser pourra chercher des repères dans la sil-houette urbaine.

Qualification de la lisière

L’orientation multiple des lignes de faîtage, l’hétérogénéité des clôtures, le manque de diversité végétale des haies, l’éta-lement de ces éléments hétéroclites sur toute la longueur du panorama engendrent une confusion visuelle et un sentiment d’enfermement. Il faut également ajouter que la petite échelle des maisons individuelles n’est pas en relation avec l’ampleur du paysage de plaine : seules des arbres de haut jet peuvent contribuer à unifier la lisière.

En haut : croquis de la lisière urbaine sur la plaine agricole, confusion visuelle en raison de l’accumulation d’éléments hétéroclites de petite échelle.Au centre de g. à d. : vue sur les Terriers, chemin agricole de la Croix d’Or en direction du faubourg de FlandreEn bas : de la couleur brune de la terre alluviale émergent les immeubles G. Pompidou

Plaine agricole

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Faubourg rural

Localisation

Le faubourg rural désigne la zone d’urbanisation située en rive gauche entre le domaine de Beaurepaire et Pont-Sainte-Maxence. Ce secteur d’ambiance est traversé par la RD120. Il correspond au Faubourg Cajeux.

Découverte et pratique

Les chemins qui parcourent Beaurepaire via les étangs et lon-gent les peupleraies au nord du faubourg sont des axes de découverte agréable. Néanmoins, la pratique de ces chemins reste confidentielle. C’est donc une découverte essentielle-ment routière et traversante qui est faite de ce faubourg.

Description

Le faubourg rural prend place au pied des pentes agricole du massif d’Halatte. De même, au sud, la pente de la butte des Terriers s’infléchit de manière plus forte. Ensuite les fronts boisés de la lisière forestière au nord et les peupleraies au sud dessinent les limites du faubourg.

D’est en ouest les transitions sont moins lisibles. L’urbanisation linéaire mais diffuse au long de la route départementale perturbe la lecture en coupe de ce secteur et rend confuse l’entrée de ville. La composition hétéroclite du secteur entre lotissement en raquette et terrains agricoles encore présents ne cesse de faire hésiter l’observateur entre ville et campagne. Entre les parcelles construites subsistent des terres encore exploitées par l’agriculture ou des prairies fauchées. En fait, le Faubourg Cajeux pose à sa manière la question du périurbain. La silhouette du beffroi, rappelle toutefois la proximité de la ville.

Qualification de la lisière

En raison du caractère diffus de l’urbanisation linéaire, il n’y a pas de lisière nette. L’arrivée sur le Faubourg Cajeux par la RD120 n’est pas clairement perceptible par un effet de contraste entre zone cultivée et zone bâtie. La répartition en-tre plein et vide apparaît aléatoire. A l’absence de lisière réelle se substitue plutôt un sentiment de paysage relictuelle, senti-ment renforcé par la présence des peupleraies qui bouchent les vues sur l’Oise rurale.

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En haut : coupe de principe sur le rapport Oise/coteau d’Hallatte.Au centre : vue panoramique sur les cultures, le silo de la SEMMAP et la Montagne de Roc se découpent à l’horizonEn bas à g. : l’urbanisation linéaire sur le talus de la route empêche de voir les pentes cultivées. En bas à d. : en venant de Creil, une entrée confidentielle à l’atmosphère villageoise.

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Les friches

Localisation

Les zones de friches se localisent au nord de la commune, au lieu-dit le Champ Lahyre.

Approche et découverte

La découverte de ces ambiances ne se fait pas de manière évidente. À première vue les friches n’attirent pas l’œil : il faut dépasser le campement de gens du voyage, emprunter des chemins mal entretenus, jonchés de détritus. Se promener dans ce secteur relève d’une volonté d’exploration.

Description

Il faut entendre le mot friche au sens de processus naturel de transition entre une zone cultivée et la forêt climacique. Elles se localisent sur plus de 20 ha de l’ancienne plaine agricole. Au coeur de ce secteur, les bruits de l’activité urbaine s’éloignent, la reconquête végétale spontanée apporte un sentiment de naturalité, inédit dans le reste du territoire, le ciel prend de l’ampleur, les horizons s’ouvrent sur le massif d’Halatte. Le pa-norama qui s’offre ici, est une des rares visions paysagères d’ampleur de la commune.

Longtemps symbole de déshérence, les friches végétales sont considérées d’un œil nouveau. Ces « tiers paysages » - selon le terme de Gilles Clément – sont également des lieux d’une grande richesse écologique et d’une approche alternative du projet de paysage.

Ces friches, lieux cachés, servent aussi de dépôts sauvages (carcasses d’automobiles, déchets de toutes sortes voire dé-jections), ce qui diminue nettement le plaisir enfantin qu’on pourrait avoir à découvrir ces lieux sauvages.

Qualification des lisières

La friche est par définition une zone de lisière, qui se conforte peu à peu, de la pelouse au boisement. Ce processus est par-ticulièrement visible au sud de la RD200 où les arbres pion-niers (bouleaux, merisiers…) sont déjà bien installés. De plus, les pourtours de ces friches sont cernés de boisements qui les isolent des ambiances environnantes. Une ouverture sub-siste au débouché de la RD200, elle permet de voir le mont Pagnotte

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De haut en bas :. Champ Lahyre : trait brun des roseaux au premier plan et masse sombre du mont Pagnotte à l’horizon.. Percée visuelle sur les friches depuis la RD1017.

De haut en bas :. Percée visuelle sur les friches et le mont Pagnotte depuis la RD200.. Étagement des populations végétales : roseaux, arbustes, jeunes arbres et peupleraies cultivées au bord de la RD1017.

Croquis d’ambiance

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6Le domaine de Villette

Localisation

Le domaine de Villette constitue une grande zone privée au nord de la commune.

Découverte et pratique

En tant que domaine privé, la Villette n’est normalement accessible que pour ses habitants ou les membres du club équestre qui y est installé. Dans le cadre d’une pratique ha-bituelle, il reste difficilement perceptible. Ses abords boisés offrent peu de porosité sur le domaine. Point notable, une ouverture dans la perspective du parc est maintenue au droit de la RD200. Cette fenêtre sur une voie à circulation rapide reste néanmoins fugace. Elle permet d’apercevoir la façade du château. Dans le cadre de cette étude, il nous a été permis d’accéder au site.

Description

Le chapitre précédent a rappelé l’historique du domaine. La majorité des bâtiments a été réhabilité pour être redécou-pé en logements locatifs privés. L’ancien parc subsiste sous forme relictuelle. On remarquera surtout la présence d’une grande pièce d’eau avec une île, issue du parc romantique, et la conservation de l’ouverture axiale sur le mont Pagnotte. Cependant ces espaces n’ont pas de traitement paysager par-ticulier. Côté étang, une maison neuve a été construite en s’in-terposant entre le château et celui-ci, déstructurant l’intention initiale du dessin du jardin. Le grand parc est devenu un espace vert, maintenu par des tontes, mais sans identité particulière. Des jeux pour enfants vieillissants parsèment le parc tandis que des animaux exotiques comme des lamas ou des vigo-gnes se promènent dans les lieux. Cet ancien parc romantique a aujourd’hui un aspect incongru. Son potentiel n’est pas mis en valeur et sa réhabilitation ne pourra provenir que de l’ini-tiative de ses propriétaires.

Qualification des lisières

Entouré dans la majeure partie de son pourtour de haies hau-tes arborées ou de boisements, le domaine de Villette donne l’image du parc privé qui cherche à se soustraire au regard. Seule la perspective fugace depuis la RD200 offre une vue en profondeur sur l’ancienne perspective du jardin.

De haut en bas :. Perspective sur le mont Pagnotte depuis le salon du rez-de-chaussée. Construction néo-régionale malencontreuse dans l’axe de l’entrée du château au bord de la pièce d’eau.. La ferme est contemporaine du château construit en 1902.

De haut en bas :. La façade sud du château des Stern. La pièce d’eau et son petit pont, vocabulaire romantique.. Le cimetière de Plessis-Villette, superbe ambiance.

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7 Les étangs de loisirs

Localisation

Il s’agit des anciennes gravières reconverties en étangs de pê-che et de loisirs dans la Boucle de Pontpoint.

Pratique et découverte

La découverte en conditions normales de ces lieux ne se fait qu’à distance, depuis la Trans’Oise et depuis le chemin Vert. L’accès à ces étangs en gestion privée ne se fait que de ma-nière contrôlée. Les pourtours sont clôturés.

Description

Ces lieux sont déroutants. Une forte sensation de décontex-tualisation domine l’ambiance car la lecture de l’unité pay-sagère initiale y est perdue. La banalisation des espaces en est la cause car tous les poncifs de l’étang de loisirs ont été employés pour leur aménagement : végétalisation horticole omniprésente et peu imaginative (saules pleureurs notam-ment), traitement des berges en fausses plages, bungalows, loisirs à la mode comme les jet-skis et les quads (bruyants). Les plantations répétitives en pourtour de berge brouillent toute lecture en profondeur et toutes possibilités d’accroche visuelle aux territoires d’inscription (l’Oise, le coteau). De plus, la privatisation voyante des étangs réalisée au moyen de pan-neaux d’interdiction et de clôtures en barbelés dégage une ambiance inhospitalière.

Une forte impression d’artificialité et de banalisation ressort de ces étangs de loisirs. Il est dommage que l’aménagement de ceux-ci n’ait pas cherché à recréer les ambiances des marais de l’Oise, sans pour cela sacrifier la composante des loisirs.

De haut en bas :. Une privatisation clairement annoncée . Des plantations trop denses et mal conçues brouillent toute lisibilité des lieux

Coupe de principe

De haut en bas :. Saules pleureurs, fausse-plage : banalisation des ambiances. Clôtures et signalétiques peu intégrées

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4. Synthèse

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1. Un vision fragmentaire du paysage

À partir des années 50, L’urbanisation s’est faite en dehors de toute logique paysagère. Elle a conduit à une fragmentation des espaces ruraux, à la densification des fonds, à la banalisa-tion des ambiances urbaines et péri-urbaines. Il en résulte un brouillage voir une occultation des vues paysagères panorami-ques sur les repères paysagers du territoire.

2. Une tendance à la fermeture des espaces

Concomitamment une dynamique de déprise agricole, due à la pression économique ou à l’abandon de certaines pra-tiques culturales, a entraîné la mutation rapide de secteurs emblématiques du territoire : le mont Calipet et la Boucle de Pontpoint. Cette tendance continue à s’observer aujourd’hui sur les derniers espaces ouverts de la commune : le Champ Lahyre, la Croix d’Or, le Faubourg Cajeux.

3. Deux éléments paysagers se lisent dans leur intégralité : la rivière et le coteau boisé.

Pourtant deux éléments paysagers identitaires linéaire et continus se lisent dans leur intégralité lorsqu’une vue s’ouvre : la rivière Oise et le coteau boisé. La force de ces monuments paysagers structurent le territoire et orientent les vues selon un axe est-ouest. La forêt d’Halatte coiffant le relief à profil de cuesta domine l’ensemble et rattache symboliquement la commune à la région du Valois.

4. Le relief, l’usage et l’histoire ont produits un exceptionnel réseau de chemins

De la nécessité de franchir le coteau dans le sens sud-nord est née une trame de chemins qui convergent vers un point unique : le franchissement de l’Oise. Elle se connecte dans la vallée avec le réseau des fossés et des ruisseaux qui draine la plaine. Cette trame, riche d’ambiances diversifiées., encore très pratiquée, est une richesse sous-estimée.

5. S’appuyer sur le chemin de l’eau et le chemin des hommes pour faire le lien

L’incroyable réseau des chemins et des voies d’eau est la maille sur laquelle connecter l’ensemble des ambiances identifiées et se raccrocher au territoire dans sa dimension paysagère et intercommunale.

Pourront se dessiner alors des itinéraires de découvertes quotidiens, déconnectés de la pratique automobile, et récon-ciliés avec la géographie des lieux.

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BIBLIOGRAPHIE

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Portrait de la France, villes et régions, Armand Frémont, édition Flammarion.

Les Rues de Pont Sainte Maxence, René Blanchon, Ed. Lorisse.

Le domaine de Villette, historique du domaine et le marquis de Villette, René Blanchon et Al., Chez l’auteur.

Note historique et descriptive du canton de Pont-Sainte-Maxence, Th. Petit, 1894, Ed. Res Universis (réédition).

Précis statistique du canton de Pont-Sainte-Maxence, Graves

Histoire brève de notre région, cantons de Senlis, Creil, Pont-Sainte-Maxence, Crepy, Nanteuil-le-Haudoin, Betz. Compléments, 1ere série des origines au XVIe siècle, Ch. Favier.

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La Forêt d’Halatte, vol 1, GEMOB, 1998, n°84-85.

La Forêt d’Halatte, vol 2, GEMOB, 1999, n°92-94.

Le site du bois d’Ageux à Longueil-Sainte-Marie (Oise) - 1er partie, J. Cl. Blanchet, Revue archéologique de l’Oise, 1971, Volume 1, Numéro 1, p. 35 – 52.

Revue Archéologique de Picardie, n° 3-4/1985.

ICONOGRAPHIE

Plan de la ville dressé pour le Marquis de Saint-Simon, seigneur de Pont-Sainte-Maxence (1635)

Carte de la Capitainerie d’Halatte (1711)

Carte de la Forêt d’Halatte de N. de la Vigne (1743)

Carte de Cassini (env. 1760).

Carte d’État Major, feuille de Beauvais (1889),

Carte du canton de Pont-Sainte-Maxence par Graves (1834)

Carte des trois forêts (1865-1880).

Carte IGN 1914, 1948, 1986, 1990, 2003

Photo aérienne 1937, 2005

Carte géologique BRGM

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Phase 2

Analyse des évolutions du tissu

et lecture des paysages bâtis

15 septembre 2009

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Maxence était la fille de Malconus, roi des Scots (aujourd’hui les écossais) ; convertie à la foi par Saint-Patrice apôtre d’Irlande, elle se voua à la religion, quoiqu’elle eut été promise à un prince barbare et païen nommé Avicin. Maxence voulant éviter ses avances, s’enfuit du palais paternel avec Barbentius, son serviteur et Rosébia, sa servante ; parvenus au bord de la mer, ils se mirent aussitôt en prières, et dès qu’ils eurent terminé, ils aperçurent un navire qui les transporta en France.

La princesse arriva au pays du Beauvaisis et chercha une retraite dans un site agréable ; elle arriva à la rivière de l’Oise. On prétend qu’au lieu de traverser le pont, ou peut-être parce que ce passage lui fut refusé, elle jeta dans la rivière trois grosses pierres au moyen desquelles elle parvint sur l’autre rive ; la légende ajoute que l’on n’a jamais pu retirer ces pierres, malgré plusieurs tentatives pour dégager le lit de la rivière, et qu’elles y seraient encore.

Cependant, Avicin arriva bientôt sur les bords de l’Oise. Il essaya d’abord de vaincre par des prières la résolution de la jeune vierge, et de séduire ses serviteurs à prix d’argent, mais ayant échoué dans ses tentatives, son affection se changea en fureur, et saisissant la princesse par les cheveux, il lui trancha la tête avec son épée, puis tua Barbentius et Rosébia. La légende ajoute que le corps de la vierge se leva de terre, et prenant sa tête entre ses mains, la transporta du lieu de son martyr au lieu de sa sépulture, où quelques temps après, on édifia une église.

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1. La mise en place de la ville 1

1.1 Géographie et limites communales 31.1.1 Stratégie d’un site, entre vallée de l’Oise et plateau forestier 31.1.2 Evolution des limites administratives et de la tâche urbaine de Pont-Sainte-Maxence 4

1.2 Installation et développement de la ville 61.2.1 Un site d’implantation ancien 61.2.2 Le XVIIIème siècle, grands aménagements et développement de la cité 101.2.3 Le XIXème siècle, un préalable au développement industriel 141.2.4 Entre Belle Epoque et Trente Glorieuses (industrialisation et maire bâtisseur) 161.2.5 Seconde moitié du XXème siècle 191.2.6 Un espace bâti en «patchwork» 24

2. Une organisation urbaine defiant le schema de la ville traditionnelle 25

2.1 La centralité 26

2.2 La densité 28

2.3 La mixité 30

2.4 Les liaisons 32

3. Une structure urbaine complexe 35

3. 1 L’esprit des lieux : description des lieux 373.1.1 Le centre-ville 383.1.2 Les Terriers 423.1.3 Sarron (le bourg) 463.1.4 Le quartier des usines 503.1.5 Le faubourg Cajeux 543.1.6 Le faubourg du Moncel 583.1.7 La plaine de Sarron 623.1.8 La gare 663.1.9 Les fonds 703.1.10 Les écarts 74

3.2. Les typologies 803.2.1 Des tissus urbains hétérogènes 803.2.2 Typologies architecturales 863.3.3 Le patrimoine, de nombreux éléments à mieux valoriser? 96

3.3. Les espaces publics et collectifs 1113.3.1 Les places 1113.3.2 Rues, voies et espaces publics 1313.3.3 L’eau et les espaces publics 139

3.4. Présence du végétal dans l’espace public et collectif 145

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis

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1Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis

1. La mise en place de la ville

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 2

La ville de Pont-Sainte-Maxence se situe à la croisée de plusieurs unités géographiques spécifiques de ce secteur du département de l’Oise. Le territoire de la ville est à cheval sur deux entités géographiques distinctes, dont les caracté-ristiques forment atouts... et contraintes pour l’installation humaine :

- au sud, le plateau du Valois qui dépasse largement les limites de la commune. Sur le territoire de Pont-Sainte-Maxence, le plateau est boisé ; les terres sa-blonneuses et pauvres, donc peu propices à la culture agricole, sont couvertes par un vaste ensemble fores-tier (Forêt domaniale d’Halatte) ;

- au nord, les terres humides et inondables de la vallée de l’Oise (Marais de Sacy, plans d’eau de la Boucle de Pontpoint).

Cette géographie des lieux, entre plateau boisé et vallée humide, a conditionné, dès l’origine, l’implantation et le dé-veloppement de Pont-Sainte-Maxence.

Outre, l’analyse de la dimension géographie des lieux qui a déterminé, en partie, le développement et l’histoire de la ville, la dimension administrative est tout aussi importante.

La mise en place de Pont-Sainte-Maxence est en effet mar-quée par des limites administratives évolutives au gré des différents rattachements et retranchements de territoire. Pendant plus de deux siècles (XVIIIème - XXème), Pont-Sainte-Maxence a ainsi été confrontée à une structure administra-tive à géométrie variable.

Ces évolutions administratives ont conduit naturellement à présenter l’évolution des limites du territoire au cours de ce premier chapitre, parallèlement à l’évolution de l’ur-banisation.

Ce n’est qu’à l’issue de cette présentation d’un territoire à géométrie variable que seront étudiés les développements de la ville.

Forêt domaniale d’Halatte

Marais de Sacy

FleurinesCreil

Boucle de PontpointL’Oise Autoroute du Nord (A1)Saint-Martin-Longueau

Pont-Sainte-Maxence

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 3

1.1 Géographie et limites communales

1.1.1 Stratégie d’un site, entre vallée de l’Oise et plateau forestier

Le territoire de Pont-Sainte-Maxence apparaît comme un site géographique stratégique qui présente des caracté-ristiques naturelles propices à l’installation humaine, et au développement d’une ville. La présence de l’eau sous deux formes : l’eau vive, l’Oise et l’eau dormante, les marais qui se développent au nord du territoire, dans la plaine allu-viale.

- l’Oise est un élément géographique et naturel majeur qui conditionne, en partie, le développement de la ville de Pont-Sainte-Maxence. La rivière est ressource essentielle à l’implantation humaine. C’est aussi une importante voie navigable qui supporte un trafic mar-chand au départ de la ville. L’Oise est enfin un vivier de proximité, la pêche est une ressource alimentaire non négligeable.

- la plaine marécageuse, au nord de la ville, forme un cordon de territoire humide, bourbeux difficilement franchissable. Le plaine, ouverte vers le nord, permet de surveiller le territoire : elle constitue un site na-turel défensif utilement mis à profit pour protéger Pont-Saint-Maxence.

Le sud du territoire de Pont-Sainte-Maxence est occupé par le plateau du Valois Forestier, et les contreforts boisés qui s’ouvrent sur la vallée de l’Oise. Cette partie haute du territoire communal est une réserve naturelle importante : commerce du bois pour la construction des bâtiments et des bateaux, pour la confection de produits et des outils quotidiens, pour se chauffer... C’est aussi une réserve gi-boyeuse qui a été constituée en Chasse Royale.

La géographie locale, facteur de l’implantation et du dé-veloppement de la ville, est aussi source de contraintes et de nuisances : la plaine marécageuse favorise les maladies. C’est une terre pénible à valoriser et exploiter, c’est aussi une terre inondable...

Au final, l’attractivité et l’intérêt stratégique de la géo-graphie locale ont prévalu. Le territoire de Pont-Sainte-Maxence est marqué par une géographie forte et structu-rante qui porte un développement urbain complexe.

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Saint-Martin Longueau

Les Ageux

Sarron

Pont-Sainte-Maxence

Le territoire à la fin XVIIème siècleLe territoire communal de Pont-Sainte-Maxence (en rouge sur la carte) s’étend principalement sur la rive sud de l’Oise. L’Oise ne constitue tou-tefois pas une limite administrative naturelle, le territoire de Pont-Saint-Maxence se développant au-delà de la rivière. Une petite partie de terri-toire (environ 1/5 de la superficie totale) se développe sur la rive droite de l’Oise. Cette bande de territoire est en contact avec les Ageux et Sarron, constitués à la Révolution en communes.

Au nord de l’Oise, les Ageux, Sarron et Saint-Martin-Longueau sont des foyers ruraux indépendants. Aux termes de la Révolution, la population de Pont-Sainte-Maxence compte environ 2 500 habitants. La ville, son urbanisation, se développe de part et d’autre de l’Oise et quelques isolats bâtis ponctuent le territoire (route de Creil, route de Senlis). La tâche urbaine présente encore une forme contenue et ramassée (la destruction des remparts n’a été ordonnée qu’en 1772).

1826, rattachement des Ageux à Pont-Sainte-MaxenceEn 1826, avec le rattachement de la commune des Ageux, la superficie du territoire communal de Pont-Sainte-Maxence double. L’Oise traverse ce nouveau territoire approximativement en son milieu. Le territoire de Pont-Sainte-Maxence se déploie plus au nord, dans les parties planes et humides de la vallée de l’Oise. La tâche bâtie de la ville s’étire vers le sud en direction du plateau, en remontant la vallée sèche qui cisaille la pente du coteau. L’urbanisation gagne de nouveaux espaces le long de l’Oise selon un axe est-ouest, en direction de Brenouille. Les limites du faubourg Cajeux se dessinent précisément. La tâche bâtie des Ageux se développe selon un modèle de village-rue, et reste isolée en coeur de plaine. Le sud de Saint-Martin-Longueau est amputé du Plessis-Villette pour être rattaché à Sarron. Le hameau de Villette ne compte que 30 feux. Malgré le rattachement des Ageux et l’extension de la tâche bâtie, le poids de population de Pont-Sainte-Maxence augmente faiblement ; la ville compte entre 2 500 et 3 000 habitants.

1.1.2 Evolution des limites administratives et de la tâche urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Il n’est pas habituel de lire l’évolution d’une ville à la lumière des évolutions de ces limites administratives. Pourtant cette lecture semble s’imposer à Pont-Sainte-Maxence, car le développement de la ville, de son urbanisation, ont été fortement influencés et déterminés par les différentes modifications des limites administratives, qui ont dessiné un territoire aux contours évolutifs pendant plus de deux siècles. Elles expliquent, en partie, l’hétérogénéité des sources documentaires, notamment cartographiques, qui ne couvrent pas toujours l’ensemble du territoire, tel qui se présente aujourd’hui.

1835, la commune des Ageux retrouve son indépendanceMoins de dix ans après le rattachement des Ageux à Pont-Sainte-Maxence, le découpage administratif évolue de nouveau. En 1835, le nouveau dé-coupage administratif ampute Pont-Sainte-Maxence de sa récente ad-jonction de territoire. Les Ageux redeviennent commune indépendante, Pont-Sainte-Maxence et Les Ageux retrouvent le découpage administratif d’avant 1826. Pont Sainte-Maxence perd les terres situées dans la plaine inondable de l’Oise.

En un laps de temps si court, une décennie, la tâche urbaine de 1835 de Pont-Sainte-Maxence n’évolute pas de manière significative, restant quasi identique à celle de 1826. De fait, le nombre d’habitants de Pont-Sainte-Maxence est comparable à celui d’avant 1826, soit environ 3 000 habitants.Le Plessis-Villette ne connaît pas le même destin administratif. Le domaine ne fait pas l’objet de rétrocession, et reste rattaché à la commune de Sarron.

838388 iii

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 5

1951, rattachement de Sarron au territoire de Pont-Sainte-MaxenceSarron, dont l’existence est attestée depuis le Moyen-Age, a connu une histoire administrative mouvementée marquée de nombreuses an-nexions : les terres de l’Evêché sont rattachées à Sarron, en 1805, celles du Plessis-Villette, en 1826. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1951, le découpage administrative évolue, la commune de Sarron est alors rattachée à Pont-Sainte-Maxence. La commune est défaite de son statut administratif, mais l’entité villageoise de Sarron est prégnante dans le fonctionnement et l’organisation de Pont-Sainte-Maxence (voir supra Chapitre 2). Avec ce rattachement, le nouveau territoire se développe au nord-est de l’Oise, sur les terres planes du fond de vallée. Les étangs de la boucle de Pontpoint marquent la limite est du nouveau territoire.

En 1957, la population de Pont-Sainte-Maxence est estimée à 5 700 ha-bitants.

Depuis le milieu des années 1950, des limites administratives stablesEn intégrant les territoires de Sarron, du Plessis-Villette et de l’Evêché, la superficie du territoire de Pont-Sainte-Maxence s’est accrue de plus d’un tiers depuis la Révolution. La commune s’étend aujourd’hui sur une surface d’en-viron 1 310 hectares. Outre le rattachement de Sarron, le début des années 1950 marque un tournant dans l’histoire urbaine de Pont-Sainte-Maxence. En 1968, l’arrivée massive de travailleurs provoque un accroissement constant de la population communale. La ville compte alors 8 700 habitants.

L’augmentation rapide du nombre d’habitants a pour conséquence d’accélérer l’étalement de la tâche urbaine. Entre de la Seconde Guerre mondiale et les années 90, l’aire de la tâche urbaine maxipontaine s’est vue multipliée par dix. La population communale compte aujourd’hui près de 12 000 habitants.

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 6

1.2 Installation et développement de la ville

1.2.1 Un site d’implantation ancien

. Un site favorable au franchissement de l’OiseLa présence de l’île de la Plaine, ainsi que le resserrement du lit de la rivière ont sans doute dé-terminé le choix de ce site pour faciliter le franchissement de l’Oise.

La géographie des lieux, favorable à la traversée de l’Oise, va déterminer l’installation d’une garnis-son romaine. Ils édifient sur la rive gauche de l’Oise, à la hauteur de l’île de la Plaine un castrum. La stratégie des lieux se dessine pleinement avec la construction de la route des Flandres (voie romaine). Cette voie devient une artère de l’empire romain, mais n’est pas la seule voie de fran-chissement de l’Oise au nord de Senlis. D’autres ponts, au moins trois, sont mentionnés à l’est de Pont-Sainte-Maxence, dans le secteur de Verberie (L’Homme et le le hameau dans le Val de Rouanne - revue archéologique de Picardie - numéro spécial 24, 2007).

Cependant, le caractère stratégique de la chaussée des Flandres impacte favorablement le dé-veloppement et la croissance de Levandriacus (Leva, déesse gauloise, premier nom attesté de Pont-Sainte-Maxence). Levandriacus tire donc partie de sa position de carrefour sur deux axes commerciaux : l’Oise et la route des Flandres.

. La mention d’un premier pont, dès le VIIème siècle

Peu de documents traitant de la ville et de ses environs proches, nous sont parvenus du bas Moyen-Age. Cependant, l’existence d’un pont est mentioné par des écrits datant de 673. Ce pont, outre sa fonction de support à une voie de communication accueillait des activités. Sur les trois moulins à blé que comptait la ville, deux étaient situés sur les arches du pont, le troisième se situait le long d’un ruisseau (le ru des Tanneurs). Hormis la présence de moulins, les écrits de l’époque ne mentionnent aucune présence de constructions à usage d’habitation sur le pont.

. Pont-Sainte-Maxence, ville royale

a) Fortification de la ville

En raison de sa position géographique stratégique, la ville de Pont-Sainte-Maxence suscite l’intérêt des rois Francs. Les sources documentaires qui se multiplient à partir du XIIème siècle, nous per-mettent de fixer certaines étapes-clés de la constitution de la ville.

- Philippe Auguste fortifie « Santa-Maxencia » dès 1190, et y construit un château. Edifié sur l’île de la Plaine, le château est chargé d’assurer la protection des habitants, de protèger la ville et de surveiller le franchissement de la rivière. A cette époque, les remparts ont alors pour particularités d’être érigées sur les deux rives de l’Oise. Aujourd’hui, le château a en-tièrement disparu, tout comme l’île de la Plaine, qui a été arrasée à la fin du XIXème siècle.

- en 1308, au cours de son séjour au château de Pont-Sainte-Maxence, Philippe-le-Bel décrète la fondation d’un monastère au lieu-dit du Moncel.

- le Palais d’Iraine, rue de Cavillé, palais des ducs de Bourgogne, dont seule la façade subsiste aujourd’hui, est l’une des traces les plus importantes du rapport étroit que Pont-Sainte-Maxence entretenait avec le pouvoir royal au Moyen-Age.

- la grande sacristie de l’église Sainte-Maxence est élevée entre 1340 et 1410.

- le château féodal sur l’île de la Plaine est détruit en 1658 par une forte inondation qui modifie le cours de l’Oise. Un manoir seigneurial est alors construit au lieu-dit du Fief de Mello (rue du Moustier), dont quelques vestiges (base d’une tourelle et mur) subsistent aujourd’hui, dans les jardins de l’école de musique.

Pont-Sainte-Maxence est une ville-étape sur la chaussée de Flandre, qui relie Paris à la Flandre via Senlis. Grâce à son port et son pont, elle devient une place commerciale renommée, et connaît une prospérité économique (commerce du bois, des céréales, du cuir...).

Vestige des anciennes fortifications, rue de l’Eperon Vestige du manoir seigneurial, au lieu-dit du Fief de Mello

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Le noyau urbain fortifié de Pont-Sainte-Maxence est marqué par le franchissement de l’Oise. A l’abri des remparts, la ville donne accès au nord sur des terres marécageuses (direc-tion des Flandres), au sud la ville s’inscrit dans une vallée sèche qui permet d’accéder au plateau forestier (direction de Senlis et Paris).

(Schéma réalisé à partir des informations recueillies dans le GEMOB ; PETIT, Th, Pont-Sainte-Maxence et ses environs)

Ile de la Plaine, site d’implantation du château féo-dal érigé par Philippe-le-Bel

Plaine marécageuse

Massif forestier d’Halatte

Ville fortifiée

Voie romaine, chaussée des Flandres

Pont-Sainte-Maxence en 1635 (Carte réalisée d’après le plan réalisé par le Marquis de Saint-Simon)

L’Oise

Tracé supposé de la voie Meaux-Amiens et des voies mentionnés dans l’Antiquité (Carte extraite de L’Homme et le le hameau dans le Val de Rouanne - revue archéologique de Picardie - numéro spécial 24, 2007)

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 8

b) A l’abri de l’enceinte fortifiée, une organisation li-néaire

La ville, ceinte dans ses murs de fortification, développe une forme oblongue dont la longueur fait près de quatre fois la largeur. Elle conserve le tracé des grandes lignes de son plan d’origine. La trame viaire au profil linéaire se dé-veloppe autour d’un axe principal orienté nord-sud. La voie de franchissement est la colonne vertébrale d’un réseau de rues et de routes qui desservent la ville. Le maillage viaire, à l’intérieur de l’enceinte fortifiée, reprend, approximati-vement, le schéma d’un réseau en barreaux d’échelle, sur l’axe principal nord-sud se connectent perpendiculairement plusieurs rues.

L’axe nord-sud, correspond aux rues actuelles Charles Lescot et Cavillé. Précédemment nommée « rue de la Ville » ou « Chaussée du Roi », elle prend son nom actuel en 1909. Jusqu’à la construction du pont Perronet, c’est la rue la plus importante de Pont-Sainte-Maxence (axe économique de la ville). Elle joue un rôle de desserte interne de la ville, mais également de traverse.

Les axes est-ouest ; la rue des Bouchers (2) traverse le centre historique d’est en ouest. Au sud, l’actuelle rue du Charbonnier de Belloy (5), anciennement rue Curry puis rue de Creil, se prolonge par la rue du Moustier et permet de traverser la ville d’ouest en est.

A l’est, trois rues se greffent sur la rue principale :

- la rue Henri Bodchon, donne accès à la porte du Moncel, anciennement appelée rue du Vendredi en l’honneur du marché qui y prenait place tous les ven-dredi depuis 1664.

- la rue du Moustier, anciennement rue de l’Eglise et du Presbytère, son nom fait encore aujourd’hui référence à l’église (moustier = monastère). Elle donne accès à une poterne, c’est à dire un passage dérobée dans la muraille d’enceinte de la ville fortifiée (porte piéton-niaire).

A l’ouest, cinq voies desservent ce secteur de la ville :

- quatre ruelles qui correspondent au tracé actuelle des rues du professeur Ramon, des Bouchers, Fratras et l’allée des Loisirs.

En rive droite, les murailles sont percées de trois portes : porte de Brenouille à l’ouest, Saint-Antoine à l’est et la por-te nord qui s’ouvre sur la plaine alluviale.

Vers 1635, plan réalisé pour le marquis de Saint Simon, seigneur de Pont-Sainte-Maxence, extrait de « l’abbaye royale de Saint-Jean-Baptiste du Moncel » par M.Cailleau, 1970

(1)

(5)

Eglise Sainte-Maxence

Abbaye du Moncel

La rivière, l’Oise, un élément interne au fonctionnement de la ville.

Pont sur l’Oise dans l’alignement de la Chaussée du Roi (1)

Place du marché

Ru des Tanneurs

Poterne

Rempart

Rempart

(2)

(3)

(4)

(6)

(7)

(8)

1 - rue Professeur Ramon

2 - rue des Bouchers

3 - rue Fratas

4 - rue Louis Boutroy

5 - rue Charbonnier de Belloy

6 - rue G. Meyer

7 - rue Bodchon

8 - rue du Moustier

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 9

La carte de la Capitainerie d’Halatte (1711) met en évidence des éléments qui nous per-mettent de décrire Pont-Sainte-Maxence et ses environs au début du XVIIIème siècle.

La ville fortifiée, se développe sur les deux rives de l’Oise et franchit le cour de la rivière par un pont situé dans le prolongement de l’actuelle rue Charles Lescot. L’île de la Plaine est visible à l’ouest du pont.

A l’intérieur des fortifications, l’espace urbain est peu dessiné. Seuls apparaissent les îlots et les rues qui nous permettent tout de même de penser que le plan de la ville a peu évolué depuis le plan dressé pour le marquis de Saint-Simon vers 1635 (plan page12).

Au sud de la ville, hors les murs, le Moulin de l’étang est reporté sur la carte (le moulin a aujourd’hui disparu, seul l’étang est encore vi-sible). A l’est de Pont-Sainte-Maxence, l’abbaye du Moncel occupe les terres situées entre le coteau et l’Oise. Enfin, plus au sud, sur le revers de plateau, est dessinée une croix : probable localisation de la potence.

Les noyaux urbains des Ageux et de Sarron, les domaines seigneuriaux du Plessis et de Beaurepaire sont, quant à eux, représentés avec de nombreux détails (allées plantées, notamment).

Les Ageux se développent le long de la voie reliant Brenouille selon une organisation de village-rue.

Sarron se caractérise par un profil de village-rue, mais l’implantation du bâti est plus diffuse qu’aux Ageux.

Les bâtiments de l’Evêché sont clairement re-présentés et dessinent un cour fermée.

Enfin, la plan met en lumière la convergence de nombreuses routes et chemins vers la cité fortifiée. Alors qu’au nord, la chaussée des Flandres se distingue par son tracé volontaire au dessin rectiligne, au sud entre l’Oise et le coteau le réseau est plus sinueux.

Le plateau est entièrement couvert par la forêt d’Halatte, seul le revers de plateau dans le sec-teur du Mont Calipet n’est pas boisé.

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1.2.2 Le XVIIIème siècle grands aménagements et développement de la cité

. Destruction des fortificationsA partir du XVIIIème siècle, les premières extensions de la ville hors les murs apparaissent. Elles s’appuient sur les contreforts des remparts, au niveau des principales portes de la ville (portes de Paris, du Moncel et de Creil). Ces ex-tensions urbaines hors les murs, sont appelées faubourgs : à l’est, le faubourg du Moncel, à l’ouest les prémisses du faubourg Cajeux, au sud, le faubourg Cavillé.

Le XVIIIème siècle est aussi pour Pont-Sainte-Maxence une période d’apogée commerciale autour de son axe majeur, mais aussi de son port. La culture du chanvre destinée à la fabrication de cordages et de toiles, dans les eaux dorman-tes de Beaurepaire et de Pontpoint connaît un grand succès. Le marché aux grains, de Pont-Sainte-Maxence fournit, en 1790, le tiers de la consommation de Paris. Dans cette lo-gique d’expansion urbaine avec l’apparition des faubourgs et de prospérité commerciale, la destruction des remparts est décidée en 1772. En effet, ces dernièrs qui ne sont pas entretenus sont dans un état de délabrement avancé.

Le milieu du XVIIIème siècle est aussi marqué par l’aména-gement du domaine de Villette. En 1761, est engagée la construction du domaine. Son propriétaire, Pierre-Charles de Villette qui a acquis en 1755 la Chatellerie de Sacy-le-Grand, avec le château de Fontaine-le-Comte, détruit le châ-teau existant pour reconstruire un château, des jardins à la française agrémentés de nombreuses pièces d’eau.

Extension de la ville vers l’est,

faubourg du Moncel

Extension de la ville vers le

sud, faubourg de Cavillé

Extrait de l’Atlas Trudaine (1745-1780). Cette carte montre Pont-Sainte-Maxence après la dé-molition des remparts (après 1772) et avant le percement de la route Royale.

La Frette

Vestiges des fortifications

Le château de Villette : une terrasse surplomble des jardins à la française.

Fortifications de la ville, de part et d’autre de l’Oise

Carte de Cassini (1750), extrait du feuillet de Beauvais

Ru des Tanneurs

Route des Flandres

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La carte de la forêt d’Halatte, 1770, illustre la coexistence temporaire des deux ponts sur l’Oise

. La construction du pont PerronetEn 1753, Trudaine ordonne l’édification d’un nouveau pont. Alors que l’axe de l’ancien pont se situait dans l’axe de l’ac-tuelle rue Charles Lescot, le nouveau pont, dont la réalisa-tion est confiée à l’architecte Perronet, se situe dans l’axe rectifié de la route royale des Flandres qui paraît plus recti-ligne que le tracé originel.

La carte de la forêt d’Halatte de 1770 montre la coexistence temporaire des deux ouvrages (une à deux décennies).

. Percement et aménagement des abords de la route royale des FlandresDans l’axe de ce nouvel ouvrage d’art, le percement de la traversée moderne du centre-ville modifie profondément l’organisation urbaine de Pont-Sainte-Maxence.

L’aménagement de la traversée moderne modifie les îlots situés aux abords du tracé nouveau :

- de nombreuses maisons sont détruites pour permet-tre le percement de l’axe qui traverse en ligne droite la ville.

- des remblais, atteignant parfois le premier étage des habitations, sont érigés pour assurer une pente douce et mettre à niveau la route et le nouveau pont.

- afin d’assurer la continuité du réseau de voies existan-tes, des ponts sont aménagés et permettent d’enjam-ber les rues existantes.

Rue Fratras : le pont assure la continuité du maillage viaire initial

Passage en remblais avec aménagement d’un escalier, et maintien d’un passage à charettes, Vieille rue de L’Isle.

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Construction du château de Villette

Développement de la ville et destruction de l’enceinte for-tifiée

Construction du pont Perronet et percement de la route Royale

Pont Perronnet, décoré d’obélisques en têtes de pont

Densification de la ville

XVIIIème siècle (évolution de la tâche bâtie entre 1635 - 1743)Achevés avec la Révolution, l’ensemble des aménagements, destinés à faciliter la traversée de la ville, sont toujours perceptibles dans le tissu actuel. La route royale des Flandres se caractérise par son tracé rectiligne et relativement large. La rue Charles Lescot, quant à elle, est toujours marquée par son profil sineux et étroit.

Devenue secondaire (moins rectiligne, plus étroite... moins moderne, la rue Charles Lescot perd donc son statut de voie de traverse prin-cipale de Pont-Sainte-Maxence. La route royale des Flandres devient l’axe viaire structurant qui remodèle la ville. Cette nouvelle voie qui tangente le centre ancien par l’ouest, ne permet plus une lecture globale du centre de Pont-Sainte-Maxence. Elle brouille la lecture du centre-ville, destructure les îlots originels sans produire de façades homogènes.

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Panorama du centre historique de Pont-Sainte-Maxence. Cette photographie permet de distinguer le tracé des deux axes nord-sud qui s’inscrivent dans le tissu bâti. La route royale des Flandres au premier plan, la rue Charles Lescot au second plan.

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1.2.3 Le XIXème siècle, un préalable au développement industriel

. Le chemin de ferAvec la construction de la ligne Paris-Maubeuge, Pont-Sainte-Maxence est desservie par le chemin de fer, dès 1847 (ligne Paris-Maubeuge, en rouge sur la carte ci-des-sous). Alors que l’engouement pour le train supplante le transport à cheval (le transport de marchandises et de personnes par la route des Flandres ralentissent sensible-ment), l’impact sur le dessin de la ville est faible.

Au lendemain de son inauguration, le 20 octobre 1847, la gare, alors appelée station, est desservie quotidienne-ment par 4 trains par jour.

L’implantation de la gare semble correspondre à une lo-calisation stratégique, car elle situe à égale distance des Ageux, de Sarron, du centre de Pont-Sainte-Maxence.

La construction de la ligne de chemin de fer reliant Paris-Maubeuge ne doit pas faire oublier l’existence d’une voie plus ancienne. En effet, la commune de Pont-Sainte-Maxence est aussi traversée par la voie de chemin de fer du train à crémaillère qui relie Villers-Saint-Frambourg à Pont-Sainte-Maxence. Cette voie destinée au transport de pierres de construction, reliait les carrières de Villers-Saint-Frambourg aux quais de chargement de l’Oise, en traversant la commune du nord au sud, par la route des Flandres.

Le tracé et les rails du train à crémaillère ont aujourd’hui disparu du paysage de Pont-Sainte-Maxence, seul son tra-cé est encore lisible sur la carte IGN de 1914 (en bleu).

. Une industrialisation tardive de la communeLa construction de la voie de chemin de fer au milieu du XIXème siècle annonce, en quelque sorte, les prémices du développement de l’activité industrielle de Pont-Sainte-Maxence.

L’industrialisation de Pont-Sainte-Maxence se fait de ma-nière relativement tardive. Ce n’est qu’à partir du début du XXème siècle, que sera progressivement construit le quartier à vocation industrielle, en rive droite de l’Oise. La première industrie, la papeterie, s’installe en 1914 sur la commune. La Première Guerre mondiale freine tem-porairement le développement industriel de la commune. Ce n’est qu’au sortir du conflit, que l’activité industrielle s’ancre durablement dans l’économie locale, et dans le paysage de Pont-Sainte-Maxence.

1914, la carte IGN. En rouge la ligne Paris / Maubeuge, en bleu la ligne de fret (train à crémaillère) Villers-Saint-Frambourg - Pont-Sainte-Maxence

Carte réalisée durant la seconde moitié du XIXème siècle. Au nord de la commune, en limite avec les les Ageux, la gare et la ligne de chemin de fer Paris-Maubeuge

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Densification de la ville sur la rive nord

Aménagement de la ligne de chemin de fer Paris - Maubeuge

Construction de la gare de voyageurs

Gare de Pont-Sainte-Maxence, ligne de chemin de fer Paris à Maubeuge

Ligne de chemin de fer du train à crémaillère, centre de Pont-Sainte-Maxence

XIXème siècle (évolution de la tâche bâtie entre 1743 et 1889 )

Gare de Pont-Sainte-Maxence, ligne de chemin de fer Paris à Maubeuge

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1.2.4 Entre Belle Epoque et Trente Glorieuses (industrialisation et maire-bâtisseur)

Au début du XXème siècle, Pont-Sainte-Maxence est marquée par deux événements-clés. L’élection de Georges Decroze, qui au cours de ses diffé-rents mandats engage une politique d’aménage-ment et de construction importante pour la com-mune. Parallèlement, la ville connaît une période de développement industriel majeure.

. L’industrialisation de la communeAménagé sur la rive droite de l’Oise, le quartier des usines de Pont-Sainte-Maxence se développe de manière privilégiée vers l’ouest. Le quartier bénéficie de la proximité de la voie de chemin de fer et de l’Oise. Le quartier est largement irri-gué par un réseau de voies ferrés qui se connecte à la ligne Paris-Maubeuge. Le mode ferré assure un chargement / déchargement et un transport rapide des marchandises et des matériaux. Aussi, le transport fluvial diminue face au succès du transport des marchandises par le chemin de fer. Progressivement la voie d’eau, même si le quar-tier des usines dispose d’un port, dont l’accès est assuré par un pont construit dans le prolonge-ment de la zone d’activités (visible ci-contre sur la carte IGN de 1948). Il est accessible au sud, depuis la route de Creil, et au nord, par la rou-te de Brenouille. Cependant, la concurrence du chemin de fer met fin au projet de construction d’un grand port fluvial, qui avait été adopté par le conseil municipal.

L’aménagement du quartier des usines repose sur une trame viaire normée au tracé quadrillé qui des-sert de vastes emprises foncières. L’architecture industrielle compose un paysage bâti spécifique (toiture, matériaux, hauteur des constructions...) avec une emprise au sol des bâtiments imposante. A proximité de ce quartier industriel, des cités ouvrières sont aménagées. (Ampère, Berthelot, Saint-Exupéry - Cérabati, Camilles Desmoulins...) Elles marquent le paysage par le caractère ar-chitectural typique des maisons ouvrières (type cité-jardin) avec un plan rationnel, mais aéré et un mode de production normée (pavillon modeste

sur petite parcelle). Parallèlement au dévelop-pement des habitations ouvrières est construit l’école Jules Ferry.

. L’édification des bâtiments publicsAu lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les effets de la politique de reconstruction sont engagées. Parallèlement à l’élan de cette recons-truction d’urgence, le maire Georges Decroze engage d’importants travaux de construction de bâtiments publics. Pendant les vingt-sept années de sa présence à la tête du conseil municipal de Pont-Sainte-Maxence, il dote la ville de la plupart des équipements d’une ville moderne en pleine expansion : Hôtel de ville, hôpital, stade, piscine, hôtel des Postes, groupe scolaire, marché couvert, adduction d’eau, réseau d’égouts, réseau d’électri-cité. Ces campagnes de travaux ont été longues, par exemple l’électrification de la ville débute en 1924 pour s’achever 30 ans plus tard.

Trois équipements publics majeurs symbolisent cette politique constructiviste, porteuse de mo-dernité et de confort. Ils marquent le caractère de la commune par leur style « Art nouveau » :

- en 1929, l’Hôtel de Ville et son clocher élancé qui domine le paysage du centre-ville, et rappelle les édifices du nord de la France. Les bas reliefs reprennent les thè-mes symboliques de la ville : commerce, in-dustrie... La construction est confiée à trois architectes : Marcel Janin, Jean Pettin et Jean Szelechowski.

- l’hôtel des Postes (aujourd’hui occupé par le centre des impôts) bâti au carrefour des rues Georges Meyer et Charles Lescot, à proximité de l’Hôtel de Ville.

- le centre technique municipal, construit à l’écart, à l’ouest de la rue Perronet, le long de l’Oise. Le bâtiment accueille les locaux de la police municipale, les services techni-ques et les services de l’urbanisme.

L’Hôtel de ville de Pont-Sainte-Maxence, construit à l’initiative du Maire G.Decroze, est achevé en 1929.

L’Hôtel de ville domine le paysage bâti du centre-ville de Pont-Sainte-Maxence

Hôtel des Impôts, rue Georges Meyer

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1948, la carte IGN met en lumière la coexistence de trois ouvrages franchissant de l’Oise

Quai de déchargement et pont, au niveau du quartier des usines

Creusement du canal de Sarron

Développement du quar-tier industriel

Un pont temporaire et nouveau pont en construction

Construction de l’école J. Ferry, au coeur du nou-veau quartier

Nouvel Hôtel de ville

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. Les ponts de Pont-Sainte-MaxencePont-Sainte-Maxence tire de l’ouvrage d’art qui franchit l’Oise, une part de son identité et de son organisation, ce qui mérite que l’on s’arrête sur l’histoire, même succinctement, des ponts de la ville.

La construction d’un nouveau pont, dans le cadre de la rec-tification de la route des Flandres entrepris en 1773, par l’ingérieur des Ponts et Chaussées Jean-Rodolphe Perronet entraîne la disparition du pont à moulin à blé. La construc-tion de ce nouveau pont de pierre est achevée en 1785. Le pont comportait trois arches surbaissées. Un chemin de ha-lage construit en encorbellement sur la rive droite, facilitait le travail des mariniers. Le pont Perronet, vieux de plus d’un siècle, et classé monument historique, est détruit au début de la Première Guerre mondiale par le Génie français, le 2 septembre 1914.

La traversée de l’Oise est cependant assurée. Le Génie fran-çais conçoit successivement des installations provisoires : un pont sur barques, un pont sur péniches, un pont sur pilotis et un pont suspendu à une voie. L’aviation allemande dé-truit à plusieurs reprises les structures mises en place par l’armée française, afin de suspendre la circulation entre les deux rives.

Après guerre, la reconstruction d’un pont définitif est dé-cidé. L’administration des Ponts et Chaussées construit, en 1924, un nouvel ouvrage en béton. L’utilisation du béton permet de franchir l’Oise sans pile intermédiaire, en une portée unique de 77 mètres.

Le pont demeure en service lors de la déclaration des hos-tilités de 1939. Mais il est rapidement détruit par l’aviation allemande en 1940, ainsi que les constructions situées en tête de pont, sur la rive droite de l’Oise. Des ouvrages pro-visoires assurent la traversée de l’Oise. Un de ces ouvrages, temporaire, est encore visible sur la carte IGN de 1948 dans le prolongement de l’actuelle rue Charles Lescot (page 21).

Dès 1942, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, la construction d’un nouveau pont est entreprise. La conduite des travaux se heurte à de nombreux ralentissements tech-niques. Ce n’est que sept ans après le début des travaux, que le nouveau pont est mis en service, en 1949. L’ouvrage identique à celui détruit en 1939, assure actuellement le franchissement de l’Oise.

En 2009, le pont fait l’objet d’importants travaux de réfec-tion, d’une mise en lumière et d’un ravalement.

Photographie de la destruction du pont Perronnet durant la Première Guerre mondiale

Pont temporaire sur pilotis de bois

Pont sur péniches aménagé par le Génie français, dans l’alignement de l’actuelle rue Charles Lescot

Le pont actuel mis en service à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, en 1949

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1.2.5 Seconde moitié du XXème siècle

Durant la seconde moitié du XXème siècle, la commune de Pont-Sainte-Maxence est marquée par des événements symboliques qui impacteront durablement développe-ment de la ville.

Le rattachement de la commune de Sarron à Pont-Sainte-Maxence, en 1951, et l’aménagement du quartier des Terriers, à la fin des années 1970, sont les deux événe-ments urbains majeurs qui marquent cette seconde moi-tié du XXème siècle.

Aujourd’hui, quelques décennies après, Sarron et les Terriers sont perçus et vécus, comme deux entités dis-tinctes de la ville au caractère singulier très affirmé.

• Rattachement de la commune de Sarron A trois kilomètres au nord-est du centre-ville de Pont-Sainte Maxence, s’étire, dans un méandre de l’Oise, la commune de Sarron. L’histoire de Sarron est marquée par de nombreux rattachements et retranchements fon-ciers.

Sarron est un noyau urbain ancien. Sur la carte de Cassini, datée du milieu du XVIIIème siècle, Sarron apparaît déjà constitué et organisé. Plusieurs maisons sont regroupées autour d’une église, et la présence d’un moulin à vent dans la plaine alluviale est attestée. L’église dont l’édifica-tion date du XIème ou XIIème siècle, semble être le point de cristallisation autour duquel s’est constitué le foyer rural de Sarron.

Un arrêté préfectoral, datant du 23 juillet 1805, transfère les terres de l’Evêché de Pontpoint à Sarron. Le même arrêté rattache Sarron à l’arrondissement de Clermont. Auparavant Sarron faisait partie de l’arrondissement de Senlis. Source de conflit et de mécontentement, l’arrêté préfectoral de 1805 nourrit les litiges entre les habitants de Sarron et de Pontpoint. Ces derniers contestent la décision préfectorale qui les dépossèdent des terres de l’Evêché.

A Sarron, les habitants sont également mécontents du nouveau découpage administratif. Ils jugent l’éloigne-ment par rapport à leur nouveau chef-lieu de canton (Liancourt) trop important, et demandent rapidement leur passage dans le canton de Pont-Sainte-Maxence. A deux reprises, en 1867 et 1895, leur demande de ratta-chement reste sans suite.

En 1945, lors du conseil municipal du 7 septembre, les élus de Sarron sollicitent une demande de rattachement à la commune de Pont-Sainte-Maxence.

En 1951, Sarron est officiellement rattachée à la com-mune de Pont-Sainte-Maxence. De nouvelles limites ter-ritoriales se dessinent et étendent la superficie commu-nale de plus d’un tiers. La commune voit sa population sensiblement croître, passant de 4 400 habitants en 1946 à 5 700 habitants en 1954.

Au début des années 1950, le nouveau territoire de Pont-Sainte-Maxence est alors composée du centre-bourg de Sarron, des terres de l’Evêché et celles du Plessis-Villette, rattachées en 1826 à la commune de Sarron.

Aujourd’hui, plus de 60 ans après sa fusion administrative avec Pont Sainte-Maxence, Sarron est perçu comme une entité bâtie à part qui possède une singularité villageoise propre. De ce rattachement tardif émane une perception et un vécu «identitaire» fort pour les habitants, d’ailleurs confirmé par des formes - pour le noyau central - ur-baines et architecturales qui l’apparente davantage à un centre bourg rural qu’à un centre de quartier de la ville.

Extrait de la carte de Cassini, 1740, reporte le lieu-dit « Saron », au nord-est de Pont-Sainte-Maxence. On notera également la présence de l’église et du «Moulin de Saron»

Extrait de la carte IGN de 1948 : Sarron en rive droite de l’Oise, l’Evêché en rive gauche

Eglise de Sarron

Sarron, maison rurale dans le centre ancien

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. Aménagement du quartier des Terriers

A Pont-Sainte-Maxence, la fin des années 1970 marque un changement d’échelle, et une accélération de la construc-tion de logements qui échappe aux standarts de la produc-tion ordinaire du logement individuel : un nouveau quartier est bâti ex-nihilo (procédure de ZAC).

Le quartier des Terriers, initialement appelé les Jonquilles, est aménagé en faisant une large place aux logements col-lectifs ,sous la forme de plots et de barres sur le replat du plateau. Au niveau de la rupture de pente, au pied des im-meubles, une nappe de logements pavillonnaires dominent la vallée de l’Oise.

La réalisation du projet est relativement rapide, puisque les documents cartographiques de l’IGN montrent qu’en six ans, entre1975 et 1981, les premiers équipements et les lo-gements collectifs sont bâtis.

Construit sur une portion relativement plane, le nouveau quartier des Terriers domine le centre-ville de Pont-Sainte-Maxence. Développé et aménagé pour apporter de nou-veaux équipements aux habitants (piscine municipale, collè-ge, équipements sportifs...), ce quartier est paradoxalement conçu comme une entité urbaine indépendante. Le quartier est faiblement maillé au reste de la ville, une seule voie d’ac-cès permet de relier les Terriers au reste de la commune.

Par sa situation en surplomb de la vallée, à l’écart du reste de la ville, sa position à l’orée du massif forestier d’Halatte, et l’unique voie de desserte, les Terriers apparaissent com-me un quartier isolé, retranché.

Aujourd’hui, le quartier recense environ un tiers de la population totale de Pont-Sainte-Maxence. Conçu, à l’origine, comme un quartier mixte (équipements, com-merces et logements ) les Terriers présentent, aujourd’hui, un enjeu de recherche identitaire et de fonctionnement : quelle place dans la ville?

L’ancien village Sarron et le quartier des Terriers présentent finalement des enjeux communs. Leur isolement géographi-que et leur identité urbaine fortement affirmée renvoient aux mêmes questionnements. Quelle place pour ces quar-tiers dans l’avenir de la commune? Comment ménager une identité affirmée et développer un sentiment d’appartenan-ce communale ?

Carte IGN 1975 : on note la création d’une voie d’accès au plateau

Carte IGN 1981: premières constructions, le quartier est alors nommé «les Jonquilles». On distingue clairement le collège et la piscine. Le réseau de voiries en boucle s’est développé.

Les Terriers, logements collectifs

Les Terriers, piscine municipale

Les Terriers, pavillons construits au niveau de la rupture de pente

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Construction du quartier des Terriers

Vue sur les Terriers depuis Sarron : isolement du quartier aménagé sur les hauteurs du plateau forestier

Rattachement de la commu-ne de Sarron

Expansion importante de l’espace bâti vers l’ouest, avec la construction du quartier des usines durant la première moitié du XXème siècle

Unique voie d’accès automobile au quartier des Terriers

Milieu du XXème siècle (évolution de la tâche bâtie entre1889 et 1950 )

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. Développement de la maison individuelle et étale-ment pavillonnaire de la fin du XXème siècle

A partir des années 1960 - 1970, la maison individuelle a produit une large part des paysages urbains contemporains de Pont-Sainte-Maxence.

Elle est partout, inévitable. Portée par une demande sociale soutenue, le locataire veut devenir propriétaire, l’occupant d’un appartement souhaite avoir son jardin, l’habitant d’un logement collectif aspire à l’individualité... Le lotissement en maisons individuelles, se caractérise par un parcellaire normé et de petite dimension.

La production pavillonnaire constitue le principal vecteur de la croissance et de l’extension de la ville au gré des op-portunités foncières. La maison s’adapte aux vicissitudes du parcellaire ou de la desserte. L’implantation prend deux formes. Soit les maisons individuelles s’incrustent dans les interstices des tissus urbains plus anciens (faubourg Cajeux), soit elles constituent des nappes d’extensions de la ville, en périphérie des faubourgs historiques, comme le faubourg de Flandre et les secteurs pavillonnaires contemporains de Sarron.Le réseau viaire se développe de façon à desservir ces nou-veaux secteurs pavillonnaires, les «fonds» urbanisés. Ce développement tardif débouche sur une multiplication des voies sans issue. Ce phénomène est amplifié à la fois par la concentration de la circulation sur l’axe linéaire de la natio-nale, et par la prolifération de lotissements pavillonnaires qui exigent, à leur échelle, des voies de desserte et des accès in-dividualisés. On voit donc apparaître, à l’échelle du quartier, une nouvelle forme de voirie, celle de la desserte.

Ce type de distribution viaire a pour conséquence le cloi-sonnement physique de certains ensembles lotis et un man-que de lisibilité de l’ensemble urbain. De plus ces installa-tions, construites au coup par coup, ne sont pas le résultat d’une pensée globale et débouche sur une multiplication de petites dessertes confuses et difficiles à entretenir.

Opération de maisons individuelles, quartier du faubourg de Flandre Opération de maisons individuelles, quartier des Terriers

Quartier pavillonnaire, vu depuis l’autopont Maisons individuelles en bandes, rue du Moulin de l’Etang

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 23

Développement résidentiel de Sarron

Investissement pavillonnaire des « fonds »

Construction de maisons in-dividuelles aux Terriers

Mutation du centre-ville avec la construction de logements semi-collectif

Logements collectifs dans le centre-ville

Bibliothèque municipale

Construction de la bi-bliothèque municipale

Début du XXIème siècle (évolution de la tâche bâtie entre 1950 et 2003)

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 24

1.2.6 Un espace bâti en «patchwork»

L’analyse de la mise en place de l’urbanisation débouche sur un constat, la tâche urbaine maxipontaine est discontinue et fragmentaire. Par sa richesse historique et sa constitu-tion communale complexe, le territoire bâti apparaît mal défini, difficilement appropriable.

La lecture et l’appréhension de la ville dans son ensemble est complexe, cette situation est en partie liée :

- à une croissance rapide. En quelques deux décennies, la population communale a plus que doublé passant de 5 700 habitants, en 1954 à 12 128 habitants, en 2006)

- à des rattachements et des évolutions de territoire encore très récents (Sarron ne fait partie de Pont-Sainte-Maxence que depuis une génération - 65 ans -), le quartier des Terriers, par sa conception et son poids de population - environ 1/3 de la popula-tion communale - est en quelque sorte une ville dans la ville.

Tous ces événements ont chahutés durablement la percep-tion et le fonctionnement de Pont-Sainte-Maxence.

La géographie du site explique en partie l’absence de continuités entre les secteurs urbanisés des fonds. L’urbanisation digitalisée qui s’est développée à l’extré-mité sud de la commune (rues de la Chapelle Saint-Jean, de Villers-Saint-Frambourg) est marquée par une absence de liaisons interquartiers.

Enfin, la logique d’urbanisation au gré des opportunités foncières ne favorise pas la cohérence urbaine : investisse-ment de dents creuses sans recherche de vision d’ensem-ble et d’accroche au tissu environnement, juxtaposition de formes bâties...

Se posent donc les questions de logique de continuités, de liens, de recherche de cohérence à l’échelle de la ville.

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25Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis

2. Une organisation urbaine défiant le schéma de la ville traditionnelle

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L’évolution de l’organisation et du fonctionnement d’une ville est inévitable. Du choix du site par les romains pour la construction d’un castrum et l’établissement d’une garnison, Pont-Sainte-Maxence tire son implantation ini-tiale. A partir de cette première occupation s’est opérée une croissance urbaine relativement lente et ce, sur un temps long : un château, un pont, une cité fortifiée, des faubourgs, une ville moderne, une zone agglomérée…

L’organisation urbaine de Pont-Sainte-Maxence est donc sous-tendue par des réalités historiques et géographi-ques locales, processus commun à beaucoup d’autres villes. Alors que dans les faits, l’histoire urbaine de Pont-Sainte-Maxence aurait du donner du sens et du poids à l’organisation de la ville, force est de constater que la ville est aujourd’hui marquée par une diversité territoriale (une hétérogénéité) qui bouleverse le schéma initial.

Le rattachement du foyer d’urbanisation de Sarron dans les années 1950 a nécessairement complexifié la lecture et la compréhension urbaine de Pont-Sainte-Maxence. L’émergence récente du «fait métropolitain» qui se ca-ractérise par une extension urbaine et un développement périphérique, parfois peu et mal maîtrisés, contribue à la difficile affirmation - difficile perception - d’une identité communale.

Les enjeux d’organisation et d’aménagement du territoi-re local sont aussi marqués par des disparités démogra-phiques. Le visage de Pont-Sainte-Maxence a changé « le fait urbain » et le « fait rural », en recouvrant des réalités complexes : le rôle du centre-ville n’est plus prépondé-rant, les notions de centralité et de densité ne recoupent pas nécessairement le centre historique, d’autres centra-lités s’imposent.

La ville n’est pas une structure stable, afin d’établir un regard partagé qui questionne les bases de l’organisation urbaine de Pont-Sainte-Maxence, cette deuxième partie établit une grille de lecture portant sur quatre notions-clés : la centralité, la densité, la mixité, les liaisons.

2.1 La centralité

«Connaître une ville n’est pas simple, surtout quand (…) chaque époque est venue déposer sans trop de précaution sa marque sur celle des générations précédentes.» (Analyse urbaine, P. Panerai, J.-C ; Depaule, M. Demorgon)

Pont-Sainte-Maxence illustre la complexité de l’héritage urbain. Connaître et comprendre la centralité de Pont-Sainte-Maxence est d’autant plus difficile que le cen-tre-ville ne recouvre pas le schéma classique d’un centre-ville radioconcentrique.

Historiquement, la centralité de Pont-Sainte-Maxime s’appréhendait et se percevait aisément même. Retranché derrière ses remparts, le centre qui se déploie du nord au sud, de part et d’autre d’une rue principale ,est pré-cisément délimité par les fortifications, dans sa structure initiale de village-rue. Dès l’origine, l’Oise crée une cou-pure à l’intérieur de l’espace ceint par les remparts (qui s’apparente au centre-ville historique), créant un centre discontinu spatialement, polarisé autour de deux foyers urbains. Malgré cette discontinuité du centre-ville, sa co-hérence est assurée par un pont habité qui accueille sur ces piles deux moulins à blé.

L’organisation linéaire et bi-polaire du centre-ville de Pont-Sainte-Maxence va encore être profondément mo-difiée par le développement moderne de la ville. Le dé-mantèlement des remparts, la démolition du pont habité, le percement de la route des Flandres et la construction d’un nouveau pont en pierres, dans l’axe de ce nouveau tracé, modifient la perception et la structure du centre-ville. Le cordon de rue animé est tangenté par un nouvel axe, plus à l’ouest qui ignore le centre-ville ancien. Le bas-culement en terme de centralité symbolique ne s’est pas accompagné d’un basculement ou d’un dédoublement, de la centralité commerciale, qui est restée ancrée sur l’axe Lescot - Cavillé.

L’affirmation de la route des Flandres comme support de centralité est renforcée, au lendemain de la Première Guerre mondiale, par l’édification du nouveau Hôtel de Ville. Le parvis est largement ouvert sur la route des Flandres, le bâtiment tourne le dos au centre ville his-torique.

Le fait métropolitain qui accompagne le développement

de Pont-Sainte-Maxence a favorisé l’émergence de cen-tres d’animation. La centralité peut apparaître aujourd’hui éclatée, au gré des politiques et des opportunités d’amé-nagement : des polarités secondaires ont émergé, Les dif-férentes centralités (historique, équipement, commercia-le, de peuplement) ne se superposent pas exactement.

La concentration d’équipements (sportifs, culturels, ser-vices postaux, services techniques de la ville…) entre la route de Creil et l’Oise (faubourg Cajeux) participe à une lecture floue des contours de centre-ville. Ce der-nier s’étend plus ou moins précisément à l’ouest.

A titre d’exemple, le pôle d’équipements est parlant, mais il n’est pas le seul pôle secondaire de la commune. Le ter-ritoire est ponctué de polarités plus ou moins affirmées et attractives à l’échelle de la ville, centralité économique avec le quartier des usines, commerciale avec le centre commercial de la rue Pasteur…

A l’inverse des éléments de cristallisation d’animation urbaine n’ont pas opéré. La gare, construite à l’origine au centre d’un triangle formé par les Ageux, Sarron et Pont-Sainte-Maxence, n’a pas su fixer des éléments d’ani-mation urbaine. Aujourd’hui, la qualité et la configuration de ses abords, sa position dans la ville, en font un point de passage (d’entrée et de sortie de ville), et non un point de centralité.

Se pose également la question de la légitimité de la centralité. Dans les années 1950, avec le rattachement administratif de Sarron, un nouveau territoire se des-sine autour de deux foyers historiques de peuplement. Chacun ayant développé une centralité propre. Même si à Sarron, la centralité est de l’ordre du symbolique, le noyau villageois resserré autour de son église, il est dif-ficile de faire évoluer, en un peu moins d’une génération, des attachements identitaires anciens.

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Schéma d’une ville traditionnelle : l’organisation radio-concentrique du centre et de la périphérie

Schéma de Pont-Sainte-Maxence, un centre-ville discontinu et linéaire

centre-villepériphérie

centre-ville

périphérie

Oise

Centralité commerciale et équipements

Equipements

Commerces

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2.2 La densité

Dans le développement historique des villes, la densification est favorisée par les barrières successives. La ville ne franchit ses limites, en englobant éventuel-lement ses faubourgs, qu’après saturation du tissu. La conséquence est la constitution d’un noyau qui atteint une densité élevée et marque nettement l’opposition en-tre centre et périphérie. Le repérage du centre est le ré-sultat d’une combinaison simple, aisément perceptible et identifiable par tous : bâti plus dense, poids de population plus élevé, lieux d’animation et de détente… La densité et la centralité se superposent et affirme le poids du cen-tre-ville dans le fonctionnement urbain.

A Pont-Sainte-Maxence, centralité et densité échappent à ce schéma traditionnel. Le recoupement généralement établit entre densité et centralité n’existe pas pleinement, il est imparfait. Pourtant, la ville possédait, au départ, les éléments nécessaires à l’émergence d’une densité. Un centre historique animé (marché, foire aux grains, échop-pes…), des fortifications qui auraient dû générer de la densité : adjonction et surélévation du bâti, comblement des parcelles…

La destruction des remparts, puis l’extension horizontale progressive de la ville ont dilué le peu de densité bâtie qui existait initialement au centre de Pont-Sainte-Maxence. Les hauteurs de constructions anciennes sont peu éle-vées, elles s’échelonnent entre R+C plus comble R+1+C, rarement au-delà. L’absence de densité bâtie s’accompa-gne d’une faible densité de population dans le centre-ville historique. L’impression est d’autant plus forte que le bâti est en mauvaise état, développe de petites superfi-cies habitables peu propice à l’installation de familles. Le bâti ancien ne répond pas aux attentes et aux normes de confort actuel. Avec un patrimoine bâti ancien peu at-tractif, il est difficile de réinvestir le parc de logements du centre-ville.

La déconnexion entre densité de peuplement et centra-lité est réelle ; les données démographiques en attestent. Aujourd’hui, la réalité de peuplement de Pont-Sainte-Maxence est qu’1/3 de la population maxipontaine habite dans le quartier des Terriers.

Enfin, la notion de densité ne peut s’affranchir de la den-sité commerciale. La densité et la diversité commercia-les du centre sont incomplètes, et ne répondent pas à l’ensemble des besoins et des services que sont en droit d’attendre les habitants d’une ville de plus de 12 000 ha-bitants.

Au final, le manque et la faiblesse de la densité ne per-mettent pas de hisser le centre historique au statut de centre-ville : déficience des fonctions économiques, des services et d’animation urbaine. Le centre-ville diffuse plus une densité symbolique, basée sur une trame ur-baine historique, qu’une densité de fait.

L’objectif serait de refaire coïncider la densité symbolique du centre-ville avec une densité effective du bâti, de po-pulation, d’offre commerciale et d’animation. A terme, le futur quartier de la Pêcherie devrait apporter une masse – suffisamment critique - de nouveaux habitants dans la continuité immédiate du centre-ville pour que ce dernier retrouve tout son sens, et se repositionne dans le fonc-tionnement et l’organisation globale de la ville.

Schéma d’une ville traditionnelle : rapport entre centralité et hauteur de construction.

centre-villepériphérie

Hauteurs des constructions

+- -

centre-villepériphérie périphérie

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Carte des hauteurs de constructionCarte de la densité du bâti

Densité du bâti

35-10010-35

0-35

R+3 et plusde R+2 à R+2+C

de R à R+1+C

Hauteur du bâti

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2.3 La mixité

La mixité des formes bâties, présente un décalage entre la vision globale de la commune et la vision détaillée de la réalité de terrain, du perçu et du ressenti. Les don-nées SITADEL font état d’un apparent équilibre des for-mes construites au cours des vingt cinq dernières années (400 logements collectifs et 486 logements individuels et groupés entre de 1990 à 2007). Elles introduisent une perception équilibrée de la production des formes bâties, mais la lecture du paysage offre une toute autre percep-tion.

Il est possible d’esquisser plus ou moins finement des secteurs par typologies de bâti : maison individuelle, habi-tat vertical collectif, tissu de faubourg…

A Sarron, le modèle dominant est la construction indivi-duelle de type pavillonnaire. Les éléments d’animation – mairie, petits commerces – de cet ancien foyer rural ont aujourd’hui disparu. Le village est devenu un important secteur résidentiel de la ville. A cet urbanisme horizontal, typique des secteurs pavillonnaires, s’oppose l’urbanisme vertical.

En arrière-plan de Sarron, en direction de la gare, le secteur Pompidou symbolise cette forme bâtie. Les constructions verticales s’hérissent au milieu dans un espace bâti où les hauteurs sont contenues (abords de la gare SNCF). Ce type d’opération monotypée se retrouve dans le quartier des Terriers. Cependant, la construction de logements in-dividuels (pavillonnaire en milieu de parcelle et maisons accolées) tentent d’introduire une diversité du tissu bâti dans un paysage où la verticalité de l’habitat domine.

Les faubourgs de Pont-Sainte-Maxence recouvrent une réalité urbaine différente de l’acceptation originale du tissu dit de faubourg. Même si le faubourg ne permet pas d’assurer entièrement l’autonomie de ses habitants, il dé-veloppe une certaine vitalité économique qui répond aux besoins quotidiens des habitants, grâce à la présence de petits commerces, de services de proximité, des équipe-ments publics.

A Pont-Sainte-Maxence, le faubourg (Cajeux, Flandres…) est une forme bâtie abâtardie de laquelle ont été expur-gées les éléments de mixité urbaine.

Se pose donc la question de la mixité fonctionnelle ? Le quartier des usines est un exemple concret de cette no-tion de mixité fonctionnelle (activité économique, habitat, équipements) et de mixité des formes bâties (îlots d’habi-tat de type pavillonnaire accolé avec jardin, petit collectif), même si, au final, le plan général du quartier répond à une logique de micro-zoning.

Le quartier des usines est une tentative de mixité ur-baine qui aujourd’hui montre aussi des limites. La mixité fonctionnelle, bâtie et sociale (le contremaître logeait à proximité des ouvriers) s’est appauvrie : l’activité usinière a sensiblement diminué, les services et les commerces sont moins nombreux voire ont disparu. La mixité sociale du quartier tend également à s’effacer.

La Poste

Centre commercial dans le quartier des Usines

Commerces en centre-ville

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Les fonctions du tissu bâti

Activité agricole

Autre

Activité artisanale

Activité tertiaire

Activité commerciale

Equipement

Habitat

Activité industrielle

Fonction du bâti

Centre ville, présence de la fonction commerciale

Zoning des fonctions dans le quartier des usines, présence d’activités industrielles et d’habitat

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2.4 Les liaisons

Avant même de savoir s’il est opportun ou réaliste de penser pouvoir réaliser de nouveaux tracés, rappelons que les tracés des époques précédentes sont bels et biens présents (la rue Charles Lescot, la route des Flandres – percée moderne de Pont-Sainte-Maxence, le chemin de halage…).

A Pont-Sainte-Maxence, la question des liaisons et de la circulation sont des thématiques sensibles au cœur de nombreux projets d’aménagement. Pour désamorcer le débat passionné des liaisons et de la circulation, il apparaît nécessaire de redéfinir une grille de lecture de la notion de liaison, afin qu’elle soit partagée par tous.

Les liaisons sont d’abord routières ; elles ont déterminé progressivement le fonctionnement, le développement et l’évolution de la ville. Les axes de traverse (les routes départementales 1017, 1020 et 200 notamment) permet-tent à l’automobiliste de franchir la ville sans s’arrêter. Pont-Sainte Maxence est un point de passage obligé pour relier un point de départ à un point d’arrivée. Dans ce système de traverse, il n’existe, sur le territoire de Pont-Sainte-Maxence, qu’un seul point de passage pour fran-chir l’Oise.

Les liaisons internes se greffent sur les axes de traverse. Indispensables au fonctionnement de la ville, elles maillent le territoire communal et jouent un rôle d’animation. Ce dernier est particulièrement perturbé lorsque le trafic est saturé sur les voies de traverse. La fluidité des trafics n’est plus assurée, le cabotage devient impossible à cer-taines heures de la journée. L’agrément et la pratique de l’espace urbain s’en trouvent affecté.

Dernier échelon viaire, la trame de desserte locale où se multiplient les embranchements pour accéder aux sec-teurs résidentiels. Enfin, les liaisons piétonnes ne peuvent être oubliées puisqu’aujourd’hui, en moyenne, plus du 1/3 des déplacements en ville s’effectuent à pied.

Les liaisons sont contraintes par le relief (passage du pla-teau à la vallée par un talweg, le franchissement de l’Oise, la desserte des fonds urbanisés - vallées sèches) et exli-quent pour partie la difficulté des liaisons à l’échelle de la commune.

Mais c’est aussi lié à la primauté de la voiture pour les déplacements de courtes distantes, alors que l’échelle du territoire de Pont-Sainte-Maxence est adaptée aux dépla-cements piétonniers.

Vécus et perçus comme une nuisance quotidienne, l’encombrement et la saturation automobile de la ville semblent justifier la recherche d’améliorations constantes. Mais est-il suffisant de parler d’infrastructures pour fluidifier la circulation, de tracer une route bordée d’un trottoir suffisamment large pour liaisonner les diffé-rents secteurs de la ville ?

En traçant une nouvelle voie d’accès, en augmentant la cadence des transports en commun, en multipliant les liaisons piétonnières, l’impact des investissements sur l’amélioration de desserte et du désenclavement du quartier des Terriers avec le reste de la ville ne peut pas suffire à créer du lien.

La réflexion prévaut également pour Sarron avec l’inves-tissement urbain de la dernière poche agricole. Combler les vides pour développer une trame viaire ramifiée ne créera pas nécessairement du lien entre Sarron et le reste de la ville.

Les bords de l’Oise qui sont aisément accessibles ne font l’objet d’aucune appropriation par les habitants. A l’inver-se, le mont Calipet est un espace de récréation très fré-quenté, alors que son accès n’est pas si aisée. Tisser des liens dans la ville ne peut se résumer à créer du lien phy-sique sous formes d’infrastructures. Il est indispensable de donner des raisons de fréquenter tel ou tel lieux de la ville. Il faut donc susciter et motiver les déplacements, sans quoi, le bus reste vide et les chemins piétonniers sont peu fréquentés.

Enfin, les liens à établir entre plateau et vallée / forêt et Oise doivent faire partie intégrante de la réflexion globale. Rétablir un lien sensible et durable entre ces deux unités géographiques et paysagères de la commune. Symbolique, l’ancien train à crémaillère qui reliait les carrières de pier-re de Villers-Saint-Frambourg et l’Oise illustre le rapport étroit entre le plateau et la vallée.

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Le maillage viaire à l’échelle de la ville

ex-route nationale

route départementaleautre classement

Le maillage viaire à l’échelle de la ville

Système en échelle dans le centre-ville

Système quadrillé dans la zone industrielle

Système arborescent dans les hameaux

Système linéaire en cul-de-sac

Système en boucle pour les quartiers d’urbanisation récente.

Typologie de la trame viaire

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35Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis

3. Une structure urbaine complexe

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3. 1 L’esprit des lieux : description des lieux

Si l’on tient que le quartier se définit comme une fraction de l’espace communal, caractérisé par sa localisation dans le territoire, les flux d’échanges qui le parcourent assimilant différentes catégories d’individus, de modes de vie, de fonctions et identifiables à une organisation particulière de la trame parcellaire, de la nature des tissus bâtis qui le composent, et du rapport qu’ils entretiennent avec leur site d’implantation naturelle (unité paysagère), alors les paysages urbains de Pont-Sainte-Maxence peuvent être décrits selon les quatre catégories suivantes :

- les quartiers : centre-ville, Les Terriers, Sarron (le bourg) et le quartier des usines ;

- leurs prolongements : sous forme de faubourgs (faubourg Cajeux, faubourg du Moncel) ou de pseudo-faubourgs (on donnera plus loin une définition précise de cette catégorie, dans laquelle se range la gare, la plaine de Sarron et les «fonds» d’entrée sud de la ville jusqu’à l’hôpital) ;

- le hameau du Plessis-Villette ;

- les écarts : l’Evêché, l’île de l’Ecluse.

Les quartiers de Pont-Sainte-Maxence

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3.1.1 Le centre-ville

• Les limitesLe centre-ville de la commune se développe sur les deux rives de l’Oise, autour de la route départementale et de la rue Charles Lescot. Son implantation correspond au développement de la ville historique, hier contenue par les remparts. A noter, la toponymie trompeuse des faubourgs de Flandre et du Moncel, qui appartiennent historiquement et fonctionnellement au centre-ville.

• La mise en placeLe centre-ville, bien que d’une installation ancienne, s’est largement renouvelé notamment en raison des destructions dues aux conflits du XXème siècle. Les abords du pont, ainsi que les constructions de la rue Charles Lescot datent pour leurs grandes parties du XIXème siècle. Dans la partie est de l’avenue Jean Jaurès, la structure urbaine a peu évolué, si ce n’est le « redécoupage » des ilots centraux par la percée.

A l’Ouest en revanche, l’investissement de grands ilots n’a pas donné lieu à un remaillage, donnant l’impression de l’effilochement de l’organisation urbaine (grands ilots, absence de continuité du bâti, organisation du bâti discontinu, opérations immobilières juxtaposées).

Extrait de la carte de la Capitainerie d’Halatte, 1711 Extrait de la carte de 1830 Extrait de la carte IGN de 2003Extrait de la carte IGN de1948

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Extrait du cadastre napoléonien, vers 1803

• La trame viaireLe réseau viaire est dense dans ce secteur, et s’organise en échelle autour des deux voies principales, l’ex-nationale et la rue Charles Lescot. La rue Charles Lescot, étroite, est en sens unique. Les ilots découpés par cette trame viaire présentent une rupture d’échelle considérable que l’on se trouve à l’Ouest de la rue des Bouchers, ou à l’Est de la rue Lescot.

• La trame parcellaireLa trame parcellaire s’organise très différemment en fonction des ilots. Dans les petits ilots géométriques, le parcellaire rectangulaire, de petite taille, s’organise perpendiculairement aux rues.

Dans les grands ilots, le parcellaire est de grande dimension, sans relation avec les voies : il persistait de grandes propriétés remembrées par des opérations immobilières. De façon complètement incongrue, on trouve même un découpage caractéristique de lotissement (rue René Firmin).

Développement de la trame viaire sur le centre-ville

Développement de la trame parcellaire sur le centre-ville

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De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonction

L’architecture de bourg et de faubourg domine le paysage bâti autour des deux voies principales. Le bâti est continu et aligné, il se singularise finalement par de faibles hauteurs. En termes de fonctions, la rue Lescot/ Bodchon concentre des usages variés (commerces, activités artisanales, et tertiaires). La rue de la République assume aussi une certaine diversité. En revanche, la rue Jean Jaurès paraît faiblement animée et les usages, autres que l’habitation et les équipements, ne semblent pas franchir cet axe. En s’éloignant, le bâti se diversifie et laisse place à des constructions contemporaines. Maisons individuelles et petits collectifs se côtoient dans le centre-ville.

Route départementale

en remblais

Commerces orientés sur la

départementale

Arrière cour

Coupe de principe : organisation du bâti sur la départementale Coupe de principe : organisation du bâti sur la rue Charles Lescot

Commerces en rez-de-chaussée

Habitat dans les étages

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

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• La trame verte (et bleue)Le centre-ville, bipolaire, de Pont-Sainte-Maxence se développe de part et d’autre de l’Oise. Toutefois, les usages actuels ne tirent pas profit de cette singularité (promenade, terrasse ouverte, …).

En termes de trame végétale, on trouve, quelques alignements sur les places de Lattre de Tassigny et Leclerc, ainsi que le long de la rue de la Paix.

Aussi bien, en termes de diversité que de composition architecturale, l’arbre est finalement peu présent. Les masses plantées les plus importantes se trouvent à l’intérieur des grandes propriétés ou en frange de l’urbanisation (coteau du mont Calipet). Le Parc de l’école de musique ne participe pas réellement au fonctionnement urbain (visible, mais non accessible).

• Conclusion concernant le quartierPour asseoir sa fonction d’entraînement à l’échelle d’un territoire multipolarisé, le centre-ville doit aujourd’hui faire l’objet d’actions concertées visant à valoriser des qualités patrimoniales existantes, mais peu lisibles en raison du manque de cohérence, de mise en relation des éléments qui les fondent. Le déficit de traitement de l’espace public, l’aspect parfois médiocre ou dégradé de certains îlots urbains, les difficultés fonctionnelles attachées à la gestion des flux de circulation... constituent autant de «chantiers» qui participeront à la redynamisation de l’espace central.

La trame verte

Construction R+1+C en centre-ville Epannelage des hauteurs dans le centre ville ancien L’Oise, trame bleue en centre-ville

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3.1.2 Les Terriers

• Les limitesAu sud-ouest du centre-ville, sur le plateau de Minbertin se développe le quartier des Terriers. Sa situation, en panorama sur le reste de la commune est unique, et offre au quartier un caractère particulier.

• La mise en placeLa mise en place du quartier «neuf» des Terriers s’est réalisée en deux décennies. A partir de 1979, l’aménagement au centre du quartier d’un grand ensemble. Un habitat pavillonnaire forme une couronne autour de l’habitat collectif.

Extrait de la carte IGN de 2003Extrait de la carte IGN de 1975

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• La trame viaireLe réseau viaire se compose d’une desserte unique qui raccorde le quartier à la route départementale dans la vallée (rue du 8 mai 1945). La desserte interne fonctionne en boucle avec des ramifications secondaires.

Sur la boucle viaire principale (rue Jean Baptiste Clément et rue Salvador Alliende) se greffent de petites dessertes ponctuelles destinées à desservir les lotissements de maisons individuelles. Au coeur de cette boucle, un réseau de chemins piétonniers, qui peuvent être balisés ou informels, dessert les bâtiments collectifs et les équipements. Le chemin de grande randonnée GR12B traverse le quartier d’est en ouest et permet de relier les Terriers au centre ville.

• La trame parcellaireLa trame parcellaire résulte du découpage foncer initial unique (grande propriété). Les urbanisations principales superposent un découpage parcellaire de tour d’échelle (dimension de la parcelle définie par l’emprises des bâtiments) et une assiette foncière lâche (parcelle initiale à peine redécoupée).

La trame parcellaire des constructions pavillonnaires présente une gamme variée de découpages, de tailles, de formes et d’orientations par rapport à la rue.

Développement de la trame viaire

Développement de la trame parcellaireCommerces et habitat collectif

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De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonction

De l’illustration de sa constitution, le quartier tire ses caractéristiques : un habitat collectif vertical dominant (R+5 à R+6) des gabarits pavillonnaires de R à R+1+comble.

Les caractéristiques d’implantions sont celles traditionnellement observées dans les quartiers de grands ensembles (implantation du bâti déconnecté de l’alignement des voies) ou en lotissement pavillonnaire (ordonnancement discontinu le long des rues).

Dès l’origine, le quartier est conçu comme un morceau de ville dense et mixte : équipements (collège, piscine...), commerces et services y sont représentés.

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

Logement collectif Logement individuel Equipement scolaire

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• La trame verte (et bleue)Clairière habitée, le quartier bénéficie de la proximité et de la qualité de l’environnement forestier. La conception du quartier sur le site a, du reste, ménagée la préservation de la nature entre les espaces urbanisés (allée cavalière traversant le quartier).

La situation de promontoire au-dessus de la ville et de la vallée, valorise les panoramas et l’intérêt des cheminements

• Conclusion concernant le quartierAujourd’hui, un habitant trois réside aux Terriers, mais le quartier souffre de nombreux handicaps : sentiment de relégation, à l’écart de la ville, accentué par la desserte unique (une seule voie d’accès, la rue du 8 mai 1945), un peuplement social dominant, des difficultés à maintenir les commerces et services initialement implantés.

La mise en place d’une couronne pavillonnaire autour des premières constructions tend à confisquer au quartier l’accès direct à la forêt (jardins privatifs clôturés).

Ainsi, les avantages d’une diversification sociale et des formes bâties s’estompent derrière un amalgame imparfait entre anciens et nouveaux occupants.

De ce point de vue, les débats autour de la création d’une déviation routière des Terriers (qui amputerait le coteau ouest, pour rallier la vallée) ne paraît pas à la mesure du quartier.

La trame verte

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3.1.3 Sarron (le bourg)

• Les limitesLe quartier est limité à l’est par l’Oise, au nord et à l’ouest, par le faisceau ferroviaire, et au sud par le développement pavillonnaire de la plaine de Sarron

• La mise en placeLe bourg de Sarron correspond à un noyau de peuplement ancien, d’origine rurale et agricole. Dès le XVIIIème siècle, il apparaît constitué en village-rue autour de ce qui deviendra la «Place des Prés Hauts», le sentier du Clos, la rue de la Plaine, la rue Pernot et la rue Pelée. Trois cents ans plus tard, la structure urbaine du vieux bourg est restée presque intacte, les obstacles de la rivière, d’un côté, et des voies ferrées, de l’autre; cantonnent les nouvelles urbanisations aux abords des voies existantes.

Extrait de la carte de la Capitainerie d’Halatte, 1711 Extrait de la carte de 1830 Extrait de la carte IGN de 2003Extrait de la carte IGN de1914

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• La trame viaireLa trame viaire villageoise du bourg ancien témoigne d’une grande permanence à travers l’histoire. Plus que les tracés, c’est l’usage qui semble avoir influencé la hiérarchie actuelle du réseau viaire : perte d’importance des liaisons vers l’ouest (Les Ageux, par le Champ Lahyre), et vers le nord (Saint-Martin-Longueau par le Plessis-Villette), au profit d’un renforcement des relations avec Pont-Sainte-Maxence (rue Robert Heschel, rue de la Libération).

En conséquence, la Place des Prés Hauts a perdu son rôle de distribution des trafics.

Les cheminements piétonniers trouvent dans l’obstacle des voies ferrées, une coupure peu franchissable qui a largement contribuée à la disparition de tracés anciens vers le nord. Côté Oise, le bourg est raccordé au chemin de halage. Côté plaine, les tracés anciens ont souvent laissés place aux rues équipées d’extension pavillonnaire.

• La trame parcellaireLa trame parcellaire d’origine agricole juxtapose des petites parcelles imbriquées souvent de forme irrégulière, qui portent l’habitat villageois en coeur de bourg. Quelques grandes emprises dont le démembrement au cours du XXème siècle résultent d’un découpage en parcelles à bâtir géométriques, orientées par rapport à la voie, et investies par un habitat pavillonnaire discontinu.

Développement de la trame viaire

Développement de la trame parcellaireL’église marque le coeur du noyau ancien de Sarron

Parcelles irrégulières, habitat villageois

Parcelles laniérées

Parcelles régulières et géométriques, lotissements

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 48

De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonctionLe bourg de Sarron se caractérise par l’homogénéité morphologique du bâti ancien (maisons rurales et bâtis villageois alignés et accolés) le long des tracés historiques qui fondent son identité.

Les développements contemporains ont apporté une gamme variée d’habitat pavillonnaire individuel aux hauteurs semblables (R à R+1+C), mais qui produisent un tissu urbain moins régulier (bâti isolé sur la parcelle et jardin de type péri-urbain).

De son statut d’ancienne commune, le bourg de Sarron ne conserve à présent que les attributs désaffectés (mairie et équipements commerciaux) ou peu utilisés (église). Reste un quartier pavillonnaire fonctionnellement peu diversifié (absence de commerces).

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

Rue étroite

Haie végétale

Jardin d’agrément Maison individuelle

Mur ou muret séparatifs

Coupe de principe : organisation du bâti sur la rue Fould Stern

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 49

• La trame verte (et bleue)Les atouts du quartier résident principalement dans sa proximité à la rivière et aux cordons et bandes boisées qui l’accompagnent aux abords est du bourg. Jardins, clos (à l’église), parcs ou coeurs d’îlots plantés s’ajoutent aux alignements sur rue pour déployer, même imparfaitement une trame verte à travers l’espace urbanisé.

• Conclusion concernant le quartierTardivement rattaché au territoire administratif de Pont-Sainte-Maxence, le bourg de Sarron conserve, à peine plus d’un demi-siècle après, comme la nostalgie du temps où il animait un territoire étendu jusqu’aux portes de Pont-Sainte-Maxence.

Le sentiment d’appartenance tient à la persistance d’un cadre urbain préservé, même si sa faible densité de peuplement et l’absence d’animation urbaine lui dénient la qualité de centre de quartier.

A l’écart des centres d’animation communaux, son caractère se dilue dans la multiplication des extensions pavillonnaires qui investissent les espaces restés libres en frange sud, et se recommandant de «l’esprit» villageois du bourg pour produire des espaces pavillonnaires banalisés.

La trame verte

Bâti ancien en briques : R+C Alignement d’anciennes constructions à vocation agricole Bâti contemporain à vocation résidentielle

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 50

3.1.4 Le quartier des usines

• Les limitesLe périmètre présente des limites franches, naturelles au sud (l’Oise), et liées à une infrastructure (voies ferrées) et une limite administrative au nord (limite communale avec Les Ageux). Les limites sont moins nettes vers l’est où les paysages d’activités débordent le territoire communal vers Brenouille. A l’est, le quartier se cale sur les urbanisations implantées entre la gare et la rivière.

• La mise en placeLe quartier des Usines se met tardivement en place si l’on se souvient que la gare et la voie ferrée sont arrivées dès le milieu du XIXème siècle. En 1914 encore, il se résume à quelques implantations à proximité de la gare, et en rive de l’Oise, dont les abattoirs. L’investissement urbain du quartier se fera d’est en ouest, et aura acquis une distribution spatiale quasi-définitive dès 1948.

Extrait de la carte IGN de 1914

Extrait de la carte IGN de1950

Extrait de la carte IGN de 2003Quartier des usines, en arrière-plan le château d’eau

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• La trame viaireLa trame viaire structurante du quartier est composée de l’ancien chemin de Brenouille (devenu route départementale 29) au nord, et du chemin de halage, au sud, en bordure de l’Oise. Les implantations successives se sont accompagnées de la création de liaisons perpendiculaires (rue Léon Bourgeois, rue Ampère, rue H. Moissan). Néanmoins, la trame viaire apparaît dissymétrique, constituée en îlots, à l’est (là où domine l’habitat), plus recoupée sinon par des voiries d’exploitation à l’ouest.

Hormis la continuité offerte par le chemin de halage, le quartier recèle peu d’anciens tracés supports de liaisons piétonnières vers le nord (coupure des voies ferrées), comme vers le sud (pas de franchissement de l’Oise).

• La trame parcellaireLa trame parcellaire du quartier s’écrit sur un parcellaire ancien rural, faiblement découpé. Elle juxtapose de grandes emprises à vocation d’activités à l’ouest, à une découpe étroite normalisée souvent orientée par rapport à la voie, associée à des cités ouvrières ou à des ensembles résidentiels pavillonnaires denses plus récents.

Entre les deux, des équipements, des activités de type grand commerce ou zone artisanale d’aménagement récent, s’installent sur un parcellaire aux dimensions moyennes géométriquement dessiné, qui s’imbrique au tissu urbain résidentiel. Développement de la trame parcellaire

Développement de la trame viaire

Bâti à vocation d’activité, le long de l’Oise. Ici silos à grains

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De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonction

L’implantation des bâtiments d’activités est généralement de type planaire réservant de généreux espaces de manoeuvre, stationnement et de dépôts extérieurs.

L’implantation des constructions à vocation d’habitat, sous forme de «cités ouvrières» ou de petits lotissements denses, présente des formes variées ( habitat individuel isolé aux maisons jumelles ordonnancées ou alignements bâtis continus de maisons accolées en retrait de la voie) ; un jardinet occupant souvent alors l’espace de présentation côté rue.

Malgré quelques bâtiments à sheds et plus ponctuellement quelques «monuments» associés à l’histoire industrielle des lieux (silos, château d’eau), les bâtiments d’activités du quartier ne présentent pas d’intérêt architectural (entrepôts, ateliers à rez-de-chaussée et mezzanine partielle), mais les gabarits accordés à leur fonction développent d’importantes longueurs de façades et hauteurs sous plafonds.

En revanche, la variété des formes prises par l’habitat constitue une véritable richesse pour le secteur : maisons en bandes, maisons accolées, rangées de maisons de ville évoquant la densité d’un coron... L’ensemble ne dépassant pas le gabarit de R+1+C.

Hauteur du bâti

Fonction du bâtiActivité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 53

• La trame verte (et bleue)Par sa nature, le quartier fait peu de place aux continuités vertes (alignements, haies). Pourtant, les bords de l’Oise - lorsque l’activité portuaire le permet - et l’existence de parcelles en friches dans la profondeur du quartier, préfigurent ce que pourrait être une trame verte et bleue déployée le long des usines, venant améliorer l’image traditionnelle du quartier des Usines.

• Conclusion concernant le quartierAvec les fermetures de la papeterie, des implantations commerciales qui se multiplient, le quartier des usines traverse une période de remise en cause. La valorisation de ce potentiel multimodal (eau, route, fer) préfigue pourtant un avenir industriel possible.

La présentation de l’héritage industriel à travers la valorisation des formes d’habitat ouvrier, invite à poursuivre l’ouverture sur la ville à travers les diversifications fonctionnelles du quartier (densification ou investissement résidentiel d’îlots), mutation vers l’habitat de tout ou parties d’anciennes emprises industrielles complétant cette transformation.

C’est sans doute ce mouvement qui s’esquisse place Lechatelier avec l’arrivée programmée d’une crèche sur un espace public à valoriser, aux bénéfices de l’animation du quartier.

La trame verte

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 54

3.1.5 Le faubourg Cajeux

• Les limitesLe faubourg Cajeux s’est constitué au cours du XXème siècle autour d’un premier groupe d’habitations constitué bien antérieurement, sur la route reliant la porte de Creil (porte ouest de la ville fortifiée de Pont-Sainte-Maxence) et le domaine de Beaurepaire. Ce secteur correspond à l’entrée de ville ouest.

• La mise en placeTrès tôt, des foyers de peuplement ponctuels apparaissent aux abords de la voie épousant le versant côté sud de l’Oise. Longtemps discontinu, ses implantations consistent en grandes propriétés. Peu à peu, depuis l’est, les rangs de constructions gagnent les bords de la route de Beaurepaire installant un premier continuum urbain de type faubourg lâche qui s’épaissira au cours du temps, sous forme d’habitat continu bas, calé au sud sur le versant, au nord sur les espaces humides du fond de vallée. Quelques extensions en boucles ou en impasses perpendiculaires à la voie principale apparaissent à la période récente ; le faubourg Cajeux conservant toutefois cette morphologie d’urbanisation en grappe qu’on lui connaît aujourd’hui

Faubourg Cajeux

Extrait de la carte de la Capitainerie d’Halatte, 1711 Extrait de la carte de 1830 Extrait de la carte IGN de 2003Extrait de la carte IGN de1975

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• La trame viaireLa constitution première, prend plutôt l’apparence d’un hameau étiré le long de la route de Creil (carte de la Capitainerie d’Halatte). La voie longe alors le relief du plateau.

Au cours du XXème siècle, l’espace entre le foyer urbain originel et le centre-ville s’est bâti formant un véritable continuum urbain. Le réseau viaire, sur le secteur, est aujourd’hui composé de trois voies (du nord au sud : la rue du Professeur Ramon, l’Allée des Loisirs et la rue Boilet).

L’organisation linéaire a été conservée dans la partie du faubourg la plus à l’ouest, tandis qu’elle a disparu aux abords de la départementale, où l’organisation des rues et la définition de l’espace public par le bâti deviennent peu lisibles, d’autant plus que des lotissements se sont constitués en deuxième rideau, perturbant la lecture du développement linéaire.

• La trame parcellaireLes parcelles présentent trois types de morphologies différentes sur le secteur :

- le long de la route de Creil (RD120), les maisons les plus anciennes sont implantées à l’alignement dégageant, à l’arrière une parcelle en longueur.

- une grande partie du secteur est occupé par des maisons de constructeurs qui marquent le territoire par le caractère uniforme de leur découpage parcellaire.

- enfin, à l’est, de grandes parcelles issues du démembrement de grandes propriétés foncières (centre culturel, par exemple) accueillent équipements et activités.

L’occupation parcellaire est largement dominée par les jardins d’agrément.

Développement de la trame viaire

Développement de la trame parcellaire

Parcelles issues du démembrement de grandes propriétés foncières

Parcelles accueillant des maisons de constructeurs

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 56

De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonction

Héritières de la constitution première du secteur, les maisons du début du XXème siècle sont construites à l’alignement et délimitent clairement l’espace public.

A l’est, les grandes parcelles accueillant les équipements, sont des parcelles ouvertes bâties par de grands volumes (dojo, salle des fête, bibliothèque,…).

L’ensemble du bâti est relativement disparate en termes de morphologie et d’époques de construction.

Secteur d’habitat avec une concentration d’équipements et d’activités entre la rue Boilet (croisement avec la rue de la croix Pierre Aucher) et les berges de l’Oise.

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

Maisons individuelles construites à la fin du XXème siècle Maisons individuelles alignées sur rue, bâti ancien

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 57

• La trame verte (et bleue)

La richesse paysagère (coteau forestier, fond humide et drains des bords de l’Oise) ne s’exprime pas sur l’axe principal du faubourg, au traitement très minéral. Pourtant, dès que l’on s’écarte de la route, des panoramas se dégagent depuis les pentes du versant, la vue porte jusque sur la rive opposée de l’Oise à travers les rideaux plantés qui accompagnent les berges de la rivière, et d’importantes surfaces restent, sinon naturelles, au moins vertes (stade, jardins familiaux) qui participent à l’ambiance paysagère des lieux.

• Conclusion concernant le quartierSi l’enjeu de préservation / valorisation des qualités du bâti ancien domine le long de la rue principale, la maîtrise des extensions sur le coteau, et des implantations pavillonnaires en enfilades banales, le long de la voie, en entrée de ville appelle une redéfinition des objectifs assignés au quartier, dans le développement de la ville.

Généreusement pourvu en équipements en partie est, proche du centre et de ses commerces, le quartier recèle des espaces de grandes qualités résidentielles potentielles (à la place des terrains de sports ?), une fois levée l’hypothèque de contraintes ponctuelles d’inconstructibilité, liées au plan de prévention des risques d’inondation.

La trame verte

Chemin piétonnier menant aux quartier des Terriers

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 58

Faubourg du Moncel

3.1.6 Le faubourg du Moncel

• Les limitesCe secteur correspond à l’entrée de ville est. Appelé communément faubourg du Moncel, il s’agit d’un prolongement de faible ampleur, à l’est des anciens remparts, qui butte sur la limite communale.

• La mise en placeLe faubourg du Moncel conservera jusque tard au XXème siècle, la physionomie héritée de son positionnement à la porte de la ville. Entre l’Oise et la rue du Moncel (actuelle rue Philippe de Beaumanoir), Saultemont déploie son parc arboré à l’arrière d’une grosse demeure qui occupe l’angle sud-ouest de la propriété. En face, côté sud quelques constructions de faubourg s’ordonnent le long de la voie.

L’investissement du domaine de Saultemont dans les années 1970, par une opération d’habitat collectif, est la principale transformation, avec l’aménagement d’une école sur les premières pentes du coteau, que subira le quartier.

Extrait de la carte de la Capitainerie d’Halatte, 1711 Extrait de la carte IGN de 2003Extrait de la carte IGN de1914 Extrait de la carte IGN de1975

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• La trame viaireLes voies du secteur se limitent à la rue Philippe de Neaumanoir et à la rue Saint Amand. L’ancienne limite fabriquée par les remparts est très lisible en plan, le tissu de bourg s’interompant net à l’entrée du domaine de Saultemont.

• La trame parcellaireEntre la limite marquée du centre dense et la limite administrative de la commune, le faubourg se compose au nord, d’une unique parcelle, l’ancien domaine de Saultemont dont le parc a aujourd’hui été loti, et au sud, de la parcelle d’un bâti ancien, dont les abords ont été divisés en parcelles plus petites. Ces quelques parcelles accueillent aujourd’hui des maisons individuelles. On note aussi une grande parcelle qui accueille un équipement scolaire.

Développement de la trame viaire Développement de la trame parcellaire

Chateau Primet, domaine de Saultemont Ensemble de logements collectifs, ancien domaine du château Primet

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De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonctionL’implantation du château et de son parc est visible sur une carte du XVIIème siècle.

Le bâti ancien aujourd’hui reconverti en locaux à destination de l’activité artisanale, semble daté au regard de sa construction en briques, plutôt de la fin du XIXème siècle ou du début du XXème siècle.

Enfin, c’est au cours de la seconde moitié du XXème siècle que l’on a vu le parc du château se lotir. La grande parcelle libre garde encore les vestiges des installations du «décor romantique» qui ornait le parc. Elle est aujourd’hui construite de plots et de barres dominant le paysage du faubourg.

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Commerce

Industrie

Equipement public

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 61

• La trame verte (et bleue)

Le faubourg du Moncel est riche d’un patrimoine végétal important (parc de Saultemont «habité» par la résidence collective) et de la présence (dans le parc et en limite de secteur) de l’eau : Oise, bassins.

Compte tenu de sa faible étendue, une trame verte et bleue à l’échelle du faubourg n’aurait pas grand sens. En revanche, le Moncel est un maillon essentiel de la trame verte et bleue à valoriser à l’est du centre-ville, entre les berges de l’Oise, l’abbaye et son parc, les versants et la montagne de Calipet.

• Conclusion concernant le quartier

Le faubourg porte des enjeux patrimoniaux majeurs pour la ville (patrimoine végétal, historique, architectural : bâtiment industriel des anciens chais, ancien «manoir»...). Si le foncier manque pour évoquer quelques potentiels de développement dans son périmètre proprement-dit, Moncel peut se prévaloir de ses qualités pour influer sur les futurs aménagements projetés, quartier de la Pêcherie, lesquels devraient contribuer à l’incorporer plus encore à l’espace aggloméré du centre-ville.

La trame verte

Vestiges des aménagements du parc du château, domaine de Saultemont

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 62

3.1.7 La plaine de Sarron

• Les limitesLe périmètre est limité par le canal-écluse creusé à la fin du XIXème siècle au sud, par l’Oise à l’est, par le bourg de Sarron, et par les emprises ferroviaires et les abords de la RD 107 et de la Frette, à l’Ouest.

• La mise en placeLe secteur connaît une mise en place tardive. Au milieu du XXème siècle, il apparaît comme un espace de champs ouverts parcouru par quelques chemins et traversé en partie nord par la route reliant le bourg de Sarron à la gare.

Quelques constructions existent dejà en berge de l’Oise au droit de l’île de l’écluse, ainsi qu’aux abords de la route de Sarron, où s’est construit entre les deux guerres un lotissement proche de la gare (rue Pinel, rue Victor Hugo partie nord).

La seconde moitié du XXème siècle signe l’investissement urbain extensif des abords de la rue Robert Herchel, en un continuum pavillonnaire étendu à l’occasion, le long de boucles ou d’impasses adjacentes. L’urbanisation en tâche pavillonnaire des rives de l’Oise à la gare, de la partie ouest du secteur et son pendant le long des chemins équipés en rue, au sud du bourg de Sarron.

Le résultat forme une couronne pavillonnaire continue enserrant un relicat agricole.

Extrait de la carte IGN de 1914 Extrait de la carte IGN de 2003

La Plaine de Sarron

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 63

• La trame viaireLa trame viaire actuelle est héritée des tracés anciens des chemins qui parcouraient la plaine. Le percement du chemin de la gare ou bourg de Sarron (actuelle rue Robert Herchel) et la disparition de quelques tracés, coupés par les voies ferrées, sont les principales modifications de la trame viaire, jusqu’au début du XXème siècle.

Une hiérarchie s’impose au tournant du siècle, qui valorise la route de la gare, support des premières urbanisations.

L’aménagement de l’autopont peu après la dernière guerre mondiale, aura deux conséquences majeures pour la trame viaire de ce secteur : la rupture de la liaison directe vers la gare par la rue Herchel, qui devient une impasse (même si un tunnel piétonnier permet le passage), et la valorisation d’un nouvel itinéraire d’accès, par la rue Voltaire (actuel carrefour d’accès à Sarron).

La rue de la Libération sud permet l’accès à l’île de l’Ecluse.

• La trame parcellaireDans l’histoire de sa constitution, le secteur hérite de deux grands types de trame parcellaire :

- l’un de type agricole, appareillant des parcelles laniérées, et quelques grandes enclaves non redécoupées qui occupent le coeur du secteur.

- l’autre, de type urbain constitué de parcelles calibrées non orientées (opération de lotissement à l’ouest) ou obéissantes à la voie (parcellaire agricole retaillé conservant aux parcelles une géométrie rectangulaire, le long des voies).

A noter : dans l’un et l’autre cas, la découpe parcellaire apparaît déconnectée des caractéristiques du site.

Développement de la trame parcellaire

Développement de la trame viaire

Plaine de Sarron : en arrière-plan, les constructions pavillonnaires

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 64

De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonctionLe secteur présente une morphologie uniforme de bâtis pavillonnaires développés en enfilade continue le long des rues, ou regroupés en maisons accolées dans quelques opérations loties en frange ouest.

La monofonctionnalité résidentielle domine (un seul équipement recensé : l’école), et les hauteurs de bâtis sont uniformes et n’excèdent pas le gabarit pavillonnaire traditionnel R+1+C.

Hauteur du bâtiFonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaireAutre

Commerce

Industrie

Equipement publicHabitat

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 65

• La trame verte (et bleue) La proximité de l’Oise, le canal-écluse et son franchissement, la Frette, à l’extrémité ouest marquent la présence de l’eau. L’articulation de ces paysages d’eau avec la qualité paysagère des champs ouverts (agricole ou friches), participent de cette trame verte et bleue qui intéresse l’ensemble du secteur.

De premiers aménagements paysagers entre la Frette et le coeur agricole du secteur (impasse du Vieux Lavoir, square Lessenne) matérialisent l’amorce d’une trame verte.

• Conclusion concernant le quartier

Le secteur est resté jusqu’à l’aménagement des mailles entre Frette et coeur agricole, dépourvu d’espace public. Le mode linéaire d’urbanisation conjugué aux opérations de lotissement repliés sur elles-même, s’accommodent du seul espace de la rue.

Qu’il s’agisse d’imaginer les développements futurs ou d’envisager l’investissement urbain du coeur agricole du quartier, la question redevient centrale d’introduire une nouvelle diversité des formes urbaines, une certaine variété fonctionnelle, et in fine, des lieux d’identité pour cet agrégat résidentiel aujourd’hui tiraillé entre le bourg de Sarron d’un côté, et l’axe de la RD 1017 de l’autre.

La trame verte

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 66

3.1.8 La gare

• Les limitesLe secteur de la gare intéresse un périmètre restreint entre le faisceau ferroviaire (et la limite communale des Ageux) au nord, l’avenue Auvelais (autopont déviant la RD 17) à l’est, les abords du carrefour Jeanlin/rue Pasteur, au sud, et l’ensemble d’habitat de la résidence Pompidou, à l’ouest. Mais aucune de ces limites n’est « naturelle ».

• La mise en placeL’arrivée du chemin de fer et la construction de la gare installent, en rive droite de l’Oise, à bonne distance des urbanisations existantes, un nouvel équipement qui apparaît d’emblé, isolé.

Il faudra attendre le début du XXème siècle (premières usines à l’ouest, constructions le long de la route des Flandres, et vers Sarron, à l’est), pour voir se développer alentour, les premières urbanisations.

Le secteur ne prendra sa forme actuelle que tardivement, durant l’après seconde guerre mondiale : déviation de la RN 17 (et fermeture en impasse de l’ancien tracé), construction de la résidence Pompidou, densification progressive des abords sud de la rue Pasteur (et, dans une moindre mesure, celle du quadrant nord, sur le territoire des Ageux).

Extrait de la carte de 1830

La Gare

Extrait de la carte IGN de 1914 Extrait de la carte IGN de 2003

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• La trame viaireL’implantation de la gare ne s’est accompagnée d’aucune composition urbaine, génératrice de nouveaux tracés. Même la rue de la Paix est ultérieure, consécutive de la création de l’autopont.

Sur le plan du fonctionnement, les voies qui parcourent ce petit secteur, n’ont pas de continuité entre-elles (sens de circulation), donnant l’impression que la gare n’est pas un pôle de convergence et de rayonnement.

• La trame parcellaireElle est issue de l’édification au coup par coup de ce quartier : petites parcelles rectangulaires et perpendiculaires à la rue de la République, grosse parcelle de l’ensemble Pompidou.

Développement de la trame parcellaire

Développement de la trame viaire

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De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonction

Le bâti présente des hauteurs variant du gabarit de la maison de ville au R+7 de l’ensemble Pompidou. Le tissu est continu et aligné le long de la rue de la république (côté est), il s’égrène en maisons en retrait côté ouest, alors que les bâtiments composants l’ensemble Pompidou sont des plots non orientés. La présence du commerce est anecdotique, ainsi que celle des activités, le logement domine.

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

Habitat individuel en bandes construit à la fin du XIXème siècle

Maison de retraite, rue de la Paix

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• La trame verte (et bleue)La trame verte et bleue de la gare se compose des alignements plantés rue de la Paix et de la Frette, dans son parcours amont (avant la traversée des espaces urbanisés plus au sud). Des compléments à la trame verte et la mise en relation de ces éléments avec la Frette, appuyés au sud sur la Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, esquissent une première piste pour la mise en place d’une trame verte et bleue dans le secteur, (à décliner dans les options retenues pour la résidentialisation de l’ensemble Pompidou).

• Conclusion concernant le quartierHétéroclite (dans ses occupations du sol), amputé (coupure des voies ferrées, et effet des limites administratives avec Les Ageux ; coupure de l’autopont côté Sarron), cantonné à un périmètre «par défaut» (coincé entre le quartier des Usines, la place de Lattre de Tassigny et la RD 1017), le secteur de la gare est loin de constituer aujourd’hui, un quartier à la mesure des enjeux portés par l’équipement qui lui donne son nom. Le potentiel existe toutefois, qui devra être mobilisé dans le cadre d’une réflexion d’ensemble, intégrant la transformation d’emprises industrielles mutables proches, l’amélioration des relations piétonnières vers le centre-ville (et les quartiers voisins), ainsi que la requalification du cadre bâti et paysager du secteur.

La trame verte

Maison individuelle, le long de la Frette, avenue Aristide Briand

La Frette, traverse importante du quartier de la gare

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3.1.9 Les fonds

Au débouché de la forêt d’Halatte, les premières urbanisations de la ville apparaissent aux abords de la route des Flandres (RD 1017), et s’immiscent, à la faveur de petits talwegs ouverts au nord, jusqu’en lisière des boisements, investissant à l’occasion les premières pentes des coteaux forestiers.

Cette organisation urbaine en « doigts de gant », étroitement associée au relief et au couvert boisé, en bout de ville, invite à désigner les lieux sous le terme générique de « fonds » (déjà présents dans la toponymie locale : lieu-dit « Fond Robin »).

• Les limitesLes coteaux déclives et boisés (Mimbertin à l’Ouest, bois de la Chapelle Saint-Jean à l’Est, indentations digitées du plateau au Sud) donnent des limites franches au secteur cantonné au fond plat d’étroits vallons, convergents en aval vers l’Oise.

De fait, ce secteur entretien peu de liaisons avec les autres quartiers, sinon à travers le couloir calibré menant au centre-ville, vers le Nord. (En revanche, l’obstacle du relief et de la forêt, le coupe du quartier des Terriers, dont il est pourtant tout proche à vol d’oiseau).

• La mise en placeLongtemps, routes et chemins qui rallient le plateau ne fixent dans ces fonds hors les murs, exposés au nord, encaissés et humides, aucune occupation humaine.

Un étang, plusieurs fois remanié (mais toujours existant contrairement au moulin attenant, disparu aujourd’hui), les sources (Source aux Moines, encore observable rue de la Forêt), et les fontaines (Fontaine des Dames) qui jaillissent en pied de coteaux, sont les seules mentions que rapportent les cartes.

L’urbanisation arrive progressivement par le nord. En 1914, un double rang plus ou moins garni de maisons de faubourg s’avance aux abords du tracé moderne de la route des Flandres, en prolongement des alignements continus du centre-ville.

L’hôpital s’est implanté dès la fin du XIXème siècle, sur une grande propriété à flanc de coteau, rue d’Halatte (au nord du quartier).

Durant le XXème siècle, un semis discontinu de maisons individuelles, s’installe progressivement en pied de coteau, le long d’anciens chemins parallèles à la route nationale (rue René Firmin, rue d’Halatte), et commence à gagner les fonds.

Les Fonds

Extrait de la carte de la Capitainerie d’Halatte, 1711 Extrait de la carte IGN de 2003Extrait de la carte IGN de1914 Extrait de la carte IGN de1975

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Deux ensembles résidentiels construits dans la décennie 1960, marquent le signal de l’incorporation du secteur à l’espace aggloméré maxipontain : les silhouettes verticales en tours et barres de la cité Robin, étagées dans le versant, hérissent le coteau du fond éponyme ; quelques centaines de mètres plus à l’Ouest, la résidence du Moulin de l’Etang enroule les rangs serrés de ses ordonnancements bâtis en bandes basses, à l’écart des fonds humides de la Source aux Moines.

L’histoire urbaine des trente dernières années dans le quartier, est celle du colmatage progressif des parcelles restées vacantes en bord de rue, par un habitat pavillonnaire repoussant jusqu’à la forêt, les limites d’une urbanisation en cul-de-sac.

• La trame viaireLa permanence de l’organisation générale de la trame viaire à travers les époques, est une caractéristique du secteur.

La direction nord-sud des tracés emprunte à la géographie : chemins parallèles, reliant l’Oise par le talweg principal, puis divergeant, dès les premières pentes, pour escalader le versant et rallier le plateau forestier par les différents fonds. Le parement de la route des Flandres au XVIIIème siècle a conforté cette organisation, et instauré une hiérarchie qui n’a pas variée depuis.

De nos jours encore, de part et d’autre de la RD 1017, axe structurant longitudinal, on repère facilement les anciens tracés parallèles devenus rues (rue René Firmin, rue d’Halatte), leurs développement en voiries équipées dans les fonds en impasse (rue de la Vieille Montagne, rue de Villers Saint-Frambourg, rue de la Chapelle Saint-Jean) et leur prolongement, sous forme de chemins forestiers.

Dans cette organisation, les liaisons transversales pour passer d’un coteau ou d’un fond à un autre, n’existe pas ; ou demeurent incomplets.

Les deux barreaux est/ouest recensés (rue M. Bray et Sainte-Maxence), qui raccordent la rue René Firmin à l’ex-RN 17, sont de création récente (après 1950).

Dans le même temps, la liaison qui existait encore au

début du XXème siècle entre la rue de la Chapelle Saint-Jean (au droit de l’actuelle cité Robin), l’étang du Moulin et la Nationale, a disparu, intégrée aux emprises privatives de l’entreprise qui occupe les lieux.

De fait, tous les itinéraires, entrées, sorties, déplacements internes au quartier, ramène au point de passage obligé d’un carrefour sur la voie de plus grand trafic : l’entrée de ville sud / RD 1017/ rue de la vieille Montagne/ rue de Villers-Saint-Frambourg.

A l’est, l’accès direct du Fond Robin à l’ex-RN 17, n’a été percé que durant l’Entre-deux-guerres (rue d’Halatte prolongée, entre la rue de Cavillé et la Nationale).

Plus récemment, les modifications apportées à la trame viaire tiennent principalement à des extensions de voierie, en boucle ou en impasse, desservant les nouvelles constructions (rue Leclere, rue Bréguet, rue du Moulin de l’Etang, rue de la Croix Saint Jean…).

• La trame parcellaireLa maille lâche du grand parcellaire forestier et des fonds humides, s’est effacée le long des voies, au fur et à mesure de l’avancée de l’urbanisation.

La trame parcellaire urbaine actuelle du secteur juxtapose ainsi :

- les parcelles étroites et imbriquées, de tailles et de formes irrégulières, obéissant à la voirie héritée de l’investissement urbain initial des abords de la route des Flandres, sous forme de faubourg linéaire ;

- quelques grandes emprises – parcelles ou regroupement de parcelles – devenues assiettes foncières de grandes opérations d’équipement (hôpital) ou d’habitat (cité Robin, résidence du Moulin de l’Etang, …) ;

- des parcelles en lanières rectangulaires par rapport à la rue, et parallèles à la pente, supports des développements pavillonnaires ;

- ponctuellement, quelques ensembles uniformes, constitués en petites parcelles géométriques à la découpe normalisée, non orientées (lotissement des rue Bréguet et Leclerc).

Développement de la trame parcellaire

Développement de la trame viaire

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De R à R+1+C

De R+2 à R+2+C

De R+3+C à R+7

• Typologie du bâti : morphologie, implantation, hauteur et fonctionHors équipements et ensembles d’habitat collectif, l’implantation des bâtiments obéit à un schéma traditionnel associé au pavillonnaire individuel : retrait maîtrisé sur rue.

Le plafond des hauteurs varie fortement entre le pavillonnaire à R - R+1+C et l’habitat vertical (cité Robin qui peut compter 5 niveaux) ; l’effet de contraste étant accentué par l’implantation dans le versant, des tours et barres collectives.

Malgré la présence de l’hôpital, de l’école associée aux grands ensembles, et d’une entreprise (à l’étang du Moulin) le quartier apparaît très monofonctionnel « habitat » (pas de commerces)

Hauteur du bâti Fonction du bâti

Activité agricole

Activité artisanale

Activité tertiaire

Autre

Commerce

Industrie

Equipement public

Habitat

Cité d’urgence Cité de fond Robin

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• La trame verte (et bleue)Outre les coteaux boisés omniprésents, le quartier compte avec les rus, les étangs, les sources et les fontaines qui peuplent les fonds, un intéressant potentiel pour mettre en oeuvre une trame verte et bleue, à l’interface entre la ville et la forêt.

• Conclusion concernant le quartierRelégué en bout de ville (et parfois socialement, par la nature du peuplement de certaines populations), le quartier manque aujourd’hui d’espaces publics auxquels s’identifier, et à partir desquels structurer de futurs développements. La perspective de réinvestir à vocation urbaine quelques lieux fonctionnels (carrefour d’entrée de ville, carrefour Halatte / Jaurès), ou symboliques (emprise de l’actuelle emprise à l’étang du Moulin), offre des axes de réflexions à venir.

La trame verte

Poteau du Grand Maître

Source aux Moines

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3.1.10 Les écarts

• Le Plessis-VilletteSitué à l’extrême nord de la commune, le Plessis-Villette constitue un écart autour d’un château et de son parc auquel s’est adjoint un noyau urbain de type hameau. Il se compose de plusieurs entités indépendantes reliées entre elles par leur formation commune. L’orangerie, située près du hameau de Villette, la demeure du régisseur, à l’entrée du parc, la ferme, la maison carrée en bordure de la départementale, le parc, le hameau lui-même, sont autant de structures qui se sont constituées autour du château.

- Le réseau viaire

Le réseau viaire est assez restreint et ne s’est guère développé depuis la densification du hamau au XIXème siècle. Les voies se connectent en peigne, sur la RD17. Une liaison avec Sarron s’est développée au cours du XXème siècle.

Le secteur n’est marqué par aucun conflit d’usage, compte-tenu de la faiblesse du trafic et du caractère retranché des lieux.

- Le parcellaire

Le parcellaire est dominé par de grandes parcelles boisées. Le hameau est, quant à lui, composé de petites parcelles privées de formes variées.

Les trois parcelles du château, de la régie et de la ferme sont aujourd’hui destinées à l’habitat, et représentent des emprises foncières importantes.

- Le bâti, mise en place, morphologie et fonction

Le hameau concentre le principal groupe d’habitations, tandis que la régie, la ferme et le château ont été restaurés et divisés en appartements. La ferme garde une partie de son activité autour de l’équitation. L’orangerie du château a été transformé en salle de reception.

Hormis le château, les bâtiments présentent des hauteurs relativement homogènes et faibles, qui s’échelonnent entre R et R+C. Il s’agit majoritairement de maisons de bourg et de quelques maisons rurales.

Les constructions du hameau accompagnées des murs de clôtures forment une continuité des masses bâties et structurent fortement l’espace public.

- La trame verte

L’ensemble du bâti est implanté au coeur de la forêt, en limite du parc du château.

Le parc, dont une partie a été privatisée autour des logements du château, est investi par une activité de loisirs, le quad.

Dans le secteur ancien du hameau, le paysage est dominé par une ambiance minérale (murs de clôtures en pierre et constructions à l’alignement).

- Le réseau hydrographique

Le parc du château a été redessiné au XVIIIème siècle, à la façon d’un jardin à l’anglaise. Un lac artificiel a été creusé à cette occasion, et demeure aujourd’hui. Le plan d’eau est relié à la Frette.

Un hameau hors de la ville dense

Un réseau viaire branché sur la nationale

Un parcellaire dominé par l’implantation forestière

D10

17 ro

ute

de F

land

res

VC2 vers Sarron

Impasse du château

CR2

Train P

aris-C

ompiè

gne

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 75

XIXème siècle

Début du XXème siècle

Fin du XXème siècle

R

R+2+C

R+C

R+1

Habitat

Un secteur ancien, remanié au XXème siècle

Des hauteurs homogènes et faibles

Une monofonctionnalité résidentielle

Espaces ouverts autour des bâtiments historiques épars sur le territoire

Un espace fermé dans le hameau

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 76

• L’EvêchéAu nord-est de la commune se trouve une implantation isolée au coeur de la boucle de Ponpoint : l’Evêché. Outre le bâti ancien formant une cour, quelques constructions à usage d’activités (hangars) ont vu le jour, au cours des deux dernières décennies.

- Le réseau viaire

Le réseau viaire se limite au chemin de l’évêché, qui relie le centre-ville, en longeant les murs de l’abbaye du Moncel. Quelques voies de desserte installées en peigne sur le chemin de l’évêché, relient les différentes installations bâties du secteur.

Les chemins de proximité concervent un aspect de chemins ruraux.

Compte tenu de la densité du bâti actuel, le réseau viaire semble être suffisant mais reste très restreint. De plus l’absence de liaisons claires avec le centre-ville, renforce l’isolement du secteur.

- Le parcellaire

Les parcelles sont de dimensions et de formes très variées.

La ferme, restaurée, souffre d’une très mauvaise insertion dans son site, en raison des multiples transformations subies par le territoire durant la fin du XXème siècle. Les parcelles lui correspondant sont aujourd’hui disposées au milieu des parcelles d’activités.

- Le bâti, mise en place, morphologie et fonction

La ferme de l’évêché est relativement ancienne, puisqu’elle apparaît déjà sur la carte de la Capitainerie d’Halatte, en 1711. La hauteur R+C est caractéristique des installations agricoles, et permettaient initialement le stockage dans les combles. Les fonctions agricoles ont aujourd’hui totalement disparues, l’ensemble de la ferme a été reconvertie en habitations.

Les bâtiments d’activités bien qu’à rez-de-chaussée, présentent des hauteurs bien plus importantes et équivalentes à du R+2 ou R+3. Les bâtiments ont commencé à s’installer au milieu du XXème siècle, sans faire l’objet de travaux d’intégration au site, ou de traitement des abords.

L’ensemble n’est pas structuré, et est caractérisé par une absence de traitement de l’espace public.

Le secteur de la ferme de l’Evêché est coupé de son environnement, comme du coeur de l’agglomération.

- La trame verte

L’ensemble du secteur est entouré de terres de culture.

Les bords de l’Oise ne font l’objet d’aucun traitement, et sont gagnées par un phénomène de cabanisation.

Quelques jardins d’agrément se développent au coeur de la ferme, et sur son pourtour.

- Le réseau hydrographique

Bien que la proximité de l’Oise soit effective, les logements de la ferme sont totalement coupés de leur environnement hydrographique.

Un écart hors de la ville

Un réseau viaire très restreint qui isole le secteur

Chemin de l’évêch

é

Jardin d’agrément, potager

Parcelle bâtie

Autre

Pâture, culture ou friche agricole

Cour

Activité économique

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 77

Fin du XXème siècle

R

R+C

Habitat

Avant XVIIIème siècle

Industrie

Deux époques distinctes de construction

Des hauteurs faibles caractéristiques de l’activité

Une proximité entre habitat et activité industrielle

Ferme reconvertie en logements, qui garde ses caractéristiques introverties

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 78

• L’Ile de l’EcluseIle artificielle, qui résulte de la création de l’écluse de Sarron. Elle se situe à l’est du centre-ville, et fait face aux terres agricoles de la plaine de Sarron.

- Le réseau viaire

Le réseau viaire dépend entièrement du passage du pont au dessus de l’Oise.

L’île elle-même, est desservie par une unique route, qui la traverse du nord au sud, parallèlement au cours de l’Oise.

- Le parcellaire

Les parcelles sont allongées, et installées perpendiculairement à l’Oise. Il reste au coeur de l’île quelques grandes parcelles destinées encore aujourd’hui à la pâture.

Pas de conflit d’usage, en raison de la très faible densité bâti de l’île. Malgré tout, le pont à sens unique ne facilite pas l’usage, et n’est pas agréable à pratiquer à pied.

- Le bâti, mise en place, morphologie et fonction

Très peu de bâti se développe sur l’île en raison de sa création tardive. Lotie, pour sa plus grande partie, dans la seconde moitié du XXème siècle, elle présente un alignement de pavillons implantés face à la rive de Sarron, le long l’unique voie de desserte.

Les pavillons qui dominent le paysage, sont d’une hauteur faible qui correpond principalement au R+C.

- La trame verte

L’île reste dominée par les espaces verts. Pâtures et jardins d’agrément dominent le paysage, qui conserve ses caractéristiques d’Oise rurale.

Une île artificielle

Un pont unique

Un parcellaire dominé par les pâtures

Rue des

Ecluses

Rue de

la Libé

ration

Jardin d’agrément, potager

Parcelle bâtie

Autre

Pâture, culture ou friche agricole

Cour

Activité économique

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Fin du XXème siècle

R

R+C

Habitat

Autre

Deus epoques distinctes de construction

Des hauteur faibles

Secteur dominé par l’habitat

Début du XXème siècle

R+1

R+2 Pavillonnaire diffusVoie de deserteOise

Vue vers le centre-ville, depuis l’île de l’Ecluse

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 80

13.2. Les typologies

L’étude des typologies permet d’expliquer en quoi la définition des quartiers pose problème. Seront tour à tour examinés les tissus urbains, les styles architecturaux dominants et le patrimoine.

3.2.1 Des tissus urbains hétérogènes

Le tissu procède de deux logiques : celle du découpage au sol en lots à bâtir, et celle des tracés de la voirie qui les dessert. L’unité constitutive de la ville pourrait se présenter comme une section de rue, avec l’ensemble des parcelles desservies de part et d’autre.

Dès que le réseau de voirie se complexifie, l’îlot apparaît comme un résultat : c’est l’ensemble des parcelles rendues solidaires par le maillage des voiries.

La description des paysages bâtis de Pont-Sainte-Maxence a montré combien il était difficile d’isoler, ou plutôt de circonscrire des quartiers. Une des raisons en est que le tissu urbain y est généralement très hétérogène, mêlant au sein de chaque entité des formes urbaines différentes.

Aussi, l’analyse des tissus urbains paraît-elle indispensable pour comprendre les logique éventuellement antagoniques), ayant conduit à la structuration urbaine actuelle. Elle permet de compléter l’appréhension de la ville.

a) La rue et la rangée comme principe constitutif originel

L’évidence de la ville, c’est d’abord la rue, cette structure simple et continue qui permet de circuler, de rentrer chez soi, d’avoir une adresse.

Droite ou sinueuse, large ou étroite, inscrite dans un maillage régulier ou dans un réseau arborescent, toute ville procède d’abord de la rue, à tel point que son plan se confond pour l’essentiel avec le plan des rues (à noter : le plan de ville de Pont-Sainte-Maxence répertorie les rues…, mais guère les quartiers…).

C’est à partir du moment où une voie dessert directement de part et d’autre, des parcelles bâties en même temps qu’elle permet de se déplacer, qu’elle mérite le nom de rue. L’évidence de la rue tient à cette double caractéristique : parcours et support de l’édification.

L’analyse historique a montré que la ville de Pont-Sainte-Maxence s’est primitivement développée le long de la voie située dans le prolongement du franchissement de l’Oise. De ce développement primitif, la structure urbaine du centre-ville (intérieur de l’espace inclus dans les remparts), a hérité une forme linéaire, étirée le long de l’axe Lescot / Cavillé encore perceptible aujourd’hui.

Saisir la rangée comme une unité intermédiaire entre la parcelle et le tissu constitué, n’est pas seulement une commodité d’analyse, ou un moyen facile de se raccrocher à l’histoire. C’est le moyen de comprendre, dans la réflexion sur le tissu urbain du centre-ville de Pont-Sainte-Maxence, une configuration qui s’écarte de la logique de la grille et de l’îlot. Implantées face à face, de part et d’autre de la route qui devient rue, les rangées forment le village-rue. Cet urbanisme de chemin et la rangée permettent de limiter au maximum les coûts, en utilisant les infrastructures pré-existantes, de tirer parti de sites accidentés, mais ont pour conséquence de laisser de vastes poches non bâties. Cette typologie d’urbanisation se lit explicitement le long de l’axe Lescot / Cavillé, mais aussi rue Henri Bodchon. La poursuite du développement de la ville aurait dû consister en l’étoffement de cette typologie pour déboucher sur une logique de maillage plus ou moins régulier, mais le percement de la route royale des Flandres à la fin du XVIIIème siècle, a limité cette évolution traditionnelle : en effet, le nouvel axe est percé de façon trop proche (pour délimiter une

maille), et dans sa logique de flux, il tend à reproduire cette urbanisme de rangée, un peu comme si deux villages-rues successifs s’étaient constitués en parallèle. Aussi, la logique linéaire a prévalu, renforcement l’étirement de l’urbanisation selon un axe nord-sud, plutôt qu’un développement radio-concentrique, qui aurait profité au abords est-ouest du noyau urbain initial. De surcroît, les abords est étaient plus difficilement investissables en raison du relief. C’est pourquoi, la forme et la dimension des îlots dans le centre-ville ne coïncident pas avec la structure d’un centre-ville, car nombre d’entre eux, n’apparaissent finalement bâtis que sur un ou deux côtés, sans former de maillage dense. Cette absence de densité de maillage en centre-ville, ne doit pas être confondue avec la perception d’une densité (effective) existant côté rue : le bâti est continu et aligné, et la rue est extrêmement structurée.

Ilot de grande dimension et peu bâti

Front bâti dense et continu

Fronts bâtis qui conservent l’organisation en «village rue»

La rangée comme unité : l’îlot délimité par la voie n’est pas complet

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 81

Rangée et rue (schéma in Analyse urbaine - Philippe Panerai, Jean-Charles Depaule, Marcelle Demorgon)

Rangée Rue

Rangée et rue, des types diversifiés (schéma in Projet urbain - P. Panerai, J.-C. Depaule, M. Demorgon)

Continuité du front bâti en alignement sur la rue

La rangée comme élément de production du tissu

Densification des fonds de parcelles (appantis, abris, annexes, ...)

Homogénéité des hauteurs du bâti

L’arrière de l’ilot ne communique pas avec l’espace public de la rue

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 82

b) L’îlot traditionnel : une exception et non la règle

L’unité constitutive de Pont-Sainte-Maxence pourrait se présenter comme une section de rue avec l’ensemble des parcelles desservies de part et d’autre, formant le village-rue primitif. Dans le cas général, dès lors que l’urbanisation se développe, la voirie s’organise en mailles plus ou moins régulières, le bâti se resserre et s’adosse. L’îlot apparaît comme un résultat, comme l’ensemble des parcelles rendues solidaires par le maillage de la voirie. Cette solidarité ne signifiant pas pour autant, une homogénéité du bâti. Ainsi, un îlot ne comporte pas quatre faces similaires et permet (en fonction de l’intérêt de la voie qui la borde) une différenciation.

L’îlot s’impose comme une solution qui permet de gérer aussi bien l’assemblage de parties autonomes (chaque rive obéit à la rue qui la borde) que l’organisation du territoire sur une grande échelle. Quand le maillage instituant la grille est en place, le bâti se renouvelle et se densifie, sans que soit remise en cause la structure de l’ensemble.

A Pont-Sainte-Maxence, cette évolution traditionnelle (et rationnelle) est finalement restée marginale. Il existe peu d’îlots relativement géométriques inscrits dans une maille régulière (ce qui ne veut pas dire orthogonale et systématique). Cette observation est encore plus vraie pour la partie sud de Pont-Sainte-Maxence – le centre-ville – que pour la partie au nord de l’Oise.

L’îlot n’est malgré tout pas étranger à la structure urbaine de Pont-Sainte-Maxence :

- au sud de l’Oise, de la rue de l’Eperon jusqu’à la place Perronet, s’égrènent des îlots fermés (bâti continu et aligné). Leurs dimensions (réduites parfois à une poignée de parcelles) n’ont probablement pas favorisé le processus de renouvellement / densification, qui s’opère généralement au fur et à mesure de l’évolution des villes (Cf. infra § densité). A contrario, plusieurs îlots appartenant au centre-ville, présentent des dimensions très importantes, limitant le sentiment d’appartenance au centre-ville, d’autant plus que le bâti qui les occupe ne s’inscrit pas toujours dans un rapport à la rue, qui, on l’a vu, est constitutif de la formation de l’îlot (îlots de part et d’autre de l’allée des Loisirs).

- au nord de l’Oise : la géométrie est finalement plus évidente, peut-être parce que l’axe nord-sud n’a pas subi de remaniement. De la place de la République jusqu’à la place du Maréchal de Lattre de Tassigny, la structure d’îlot est bien identifiable. De même, une partie des cités ouvrières donnant sur la rue Gambetta est organisée selon cette typologie.

Le faible nombre de ces îlots bien délimités, dans lesquels se sédimente et se renouvelle facilement la ville, explique en partie, le difficile décryptage de la structure urbaine.

Nombre des îlots maxipontains ont une structure composite, présentant plusieurs typologies de bâti (au sens de leur rapport à l’espace public). La trame parcellaire de ces îlots composites est très (trop) hétérogène pour donner à l’espace bâti de la ville une unité qui favorise le repérage des lieux : c’est le cas de nombreux îlots du centre-ville (de part et d’autre de la rue Ramon et de l’allée des Loisirs). Il n’y a pas de découpage pertinent qui fasse correspondre au lot des types de construction appropriés, et règle de manière évidente leurs relations à l’espace public ; on a le sentiment d’une collection d’objet plus ou moins disparates. Sans dessin de voies qui dépasse la seule desserte fonctionnelle pour organiser un ensemble de relations complexes dans le quartier, il n’y a qu’une succession d’opérations immobilières autonome, qui ont été incapables da favoriser le développement des activités et des usages caractéristiques du centre. Ainsi, le développement urbain du centre-ville des dernières décennies a plutôt affaibli que renforcer son attractivité. Ce processus est similaire en rive droite de l’Oise, aux abords est de la rue de la République notamment, où les opérations de lotissement se sont réalisées selon une logique de juxtaposition, ignorant les tracés anciens. Aussi, a-t-on l’impression que ces « quartiers » pavillonnaires tournent le dos à la ville ; ce sentiment est encore accru par les aménagements routiers et le sens de circulation.

Ilot (schéma in Analyse urbaine - Philippe Panerai, Jean-Charles Depaule, Marcelle Demorgon)

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Ilots réguliers, en rouge

Ilots composites, en vert

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c) de l’îlot à la barre : la dissolution d’un urbanisme de maille

L’analyse de la structure urbaine de Pont-Sainte-Maxence conduit à se pencher sur les secteurs constitués de plots et de barres, moins pour y décrire les types architecturaux à l’œuvre que pour examiner comment ils s’inscrivent dans le tissu urbain de la ville, pourquoi ils forment rupture.

Ces ensembles, qu’ils soient réduits à une opération (Pompidou, Saultemont, Fond Robin), ou qu’ils composent un quartier (Les Terriers), présentent une trame parcellaire en complète rupture avec le schéma ancien. Les bâtiments sont posés sur de grandes parcelles (voire une parcelle unique), qui ne donnent lieu à aucun découpage avec leur implantation. Le rapport à la rue est inexistant (ou plutôt aléatoire dans leur orientation), et l’absence de maillage a pour conséquence la disparition de l’îlot (comme assemblage parcellaire découpé par les voies qui le ceinturent).

Ces opérations ont pour caractéristique commune d’avoir investi des grands domaines qui formaient dès l’origine des enclaves dans le territoire.

Les bâtiments n’ont ainsi ni devant, ni derrière. La parcelle n’étant considérée que comme un support, n’a ni intérieur, ni extérieur, d’autant plus que, n’étant pas conçue pour être close, elle devient un espace libre (à défaut d’être vide : accueil de stationnement, par exemple), ni tout à fait public (le statut de la propriété est privée, en général), ni tout à fait privé (ouverte, une même parcelle pour un grand nombre de bâtiments). L’espace est comme désorienté et indifférent ; lorsque les opérations sont dans la continuité de l’urbanisation (Cf. Pompidou, par exemple), elles apparaissent comme des isolats.

Les Terriers illustrent jusqu’à l’archétype cette conception d’urbanisation en île, car c’est tout le quartier qui procède de cette mise en œuvre : où est la rue, où est la ville, où est l’espace urbain ?

Les trois ensembles qui forment le tissu urbain, le réseau des voies, les découpages fonciers, les constructions, ne s’imbriquent plus, ni ne se superposent. Ils sont comme déconnectés les uns des autres.

Cet état des choses n’aboutit pas nécessairement à un dysfonctionnement des usages urbains, mais explique en partie la difficile accroche de ces ensembles à l’organisation générale de la ville. Il pose aussi la question de leur évolution, car la dissolution de l’îlot, c’est aussi la disparition de la plasticité qui l’accompagne.

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 85

Organisation du bâti sur un îlot ouvert : ZAC des Terriers

Ilot ouvert support d’une urbanisation en plots et en barres. Pas d’espaces de transition entre l’espace public et l’espace privé

Chaque bâtiment correspond à une parcelle

Ensemble Pompidou

Logements collectifs des Terriers

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 86

3.2.2. Typologies architecturales

La commune de Pont-Sainte-Maxence présente une grande variété architecturale. L’analyse typologique de son territoire bâti permet d’appréhender cet ensemble varié. Elle permet de distinguer des catégories qui rassemblent des propriétés communes et permet de mettre en évidence des traits caractéristiques.

L’analyse typologique s’attardera à la fois sur la forme architecturale du bâti (volumétrie, façade, …), et sur sa morphologie urbaine (implantation dans la ville, sur la parcelle, …).

Les types sont à envisager comme un outil permettant la description et l’analyse, par croisement des types, de l’ensemble de l’architecture maxipontaine. Elle peut se décliner selon cinq catégories bien distinctes :

- L’architecture de bourg et de faubourg

- L’architecture rurale

- La maison bourgeoise

- L’architecture ouvrière

- L’architecture contemporaine

• Architecture de bourg et de faubourg

L’architecture de bourg et de faubourg est, à Pont-Sainte-Maxence, l’architecture qui caractérise une grande partie du centre-ville de la commune construit au cours du XVIIIème et XIXème siècle. Cette architecture se développe le long des voies anciennes, la rue Charles Lescot, la rue de Cavillé, la rue des Bouchers…, ainsi que le long des voies qui convergent vers le centre-ville, la rue H. Bodchon, la rue du Chancelier Guérin, le long de la place du Maréchal de Lattre de Tassigny, le long des quais, …

L’architecture du centre-ville ne présente pas une typologie propre à un centre-ville. Elle se compose de petits immeubles (collectifs) et de maisons qui font plutôt penser à une architecture de bourg et de faubourg (hauteur, implantation, ...).

Les constructions sont implantées sur des parcelles qui s’organisent, soit le long de la voie, soit en îlots. En raison du mode de constitution et de densification du centre urbain, le bâti s’est construit sur lui-même, et à gagné l’intérieur des cours. Les parcelles de petites dimensions sont donc parfois entièrement bâties. L’architecture de bourg et de faubourg présente une densité au sol importante.

Le bâti est disposé à l’alignement, et mitoyen sur les deux pignons. L’ensemble forme une structure de bâtis accolés et groupés le long des voies. Cet ensemble dessine très nettement l’espace public. Il faut noter l’exception des quais qui, bâtis sur un front unique, permettent un recul important d’une rive à l’autre.

Un volume simple, un parallélépipède plus haut que large, organisé sur deux niveaux avec combles. Sur les quais, le premier niveau se trouve décollé du sol et accessible par quelques marches. L’ensemble est surmonté d’une toiture à deux pentes couverte de tuiles de terre cuite plates ou mécaniques. Les niveaux sont marqués par une corniche saillante.

Les bâtiments se composent de deux à trois travées de façade. Pont-Sainte-Maxence étant un territoire de pierre calcaire, l’appareillage des maisons est le plus souvent réalisé dans ce matériau local. La pierre est le plus souvent enduite.

Les percements se superposent plus ou moins nettement selon les cas. En toiture, alternent lucarnes à la capucine, et fenêtres de toit basculantes caractéristiques des aménagements de combles contemporains.

Le rez-de chaussée est souvent consacré au commerce. Lui correspond alors une ouverture de plus grande dimension en façade (vitrine), disposée à côté de la porte d’entrée.

L’ornementation est sobre. Dans les cas les plus récents, l’alternance entre briques et pierre habille parfois les encadrements. Au début du XXème siècle, la brique vernissée devient un élément de décor.

Rue

Perr

onet

rue

Char

les

Lesc

ot

Disposition du bâti en front de rue, composé de petits immeubles (collectifs) et de maisons de de bourg

Maison

Cour

Appenti

Rue

De petites parcelles denses

rue Henri Bodchon

10 à 15m

20 à

50

m

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 87

Corniche saillante

Vitrine au rez-de-chaussée

Superposition des ouvertures

Une volumétrie simple, plus haute que largeMaisons de bourg avec commerces en rez-de-chaussée, rue Charles Lescot

Organisation sur trois travées avec décollement du sol

Des façades qui fabriquent l’espace public, rue de Cavillé

Recul sur le quai de la libération qui permet d’observer l’alignement des façades

Soubassement et marches

Superposition des ouvertures

Organisation sur deux travées avec commerce en rez-de-chaussée

Lucarne à la capucines

Toiture à deux pentes

Appareillage en pierres calcaires enduites

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 88

• L’architecture rurale : fermes et maisons de bourg

Architecture composée de corps de fermes (reconvertis ou toujours en activité) et de maisons rurales. Contrairement à l’architecture de bourg et de faubourg, qui se développe au sein d’une structure bâtie, autour d’édifices institutionnels (église, halles,...), les maisons rurales sont souvent isolées ou regroupées en petits hameaux. Développée en bordure de l’ancienne enceinte fortifiée ou dans les centres villageois alentours (Sarron, Villette), cette architecture est caractéristique, et héritière des usages agricoles.

A Pont-Sainte-Maxence, outre le centre villageois de Sarron et le hameau de Villette, un exemple est aussi visible en sortie de ville sud, sur la rue de la Vieille Montagne.

Construite en contact direct avec son environnement, la maison rurale est implantée en tenant compte du terrain naturel, et est parfois attenante à une grange ou une exploitation agricole. La maison est installée en milieu ou en fond de parcelle, les bâtiments annexes, construits ultérieurement, ferment parfois la parcelle sur la rue. La fermeture de la parcelle par le bâti forment une cour.

La maison se caractérise par une volumétrie simple sur un niveau surmonté de combles. Seul le rez-de-chaussée était réservé à l’habitation, alors que les combles et les annexes répondaient aux besoins d’espaces nécessaires aux travaux agricoles. Aujourd’hui, l’ensemble de la maison est uniformément dédiée à l’habitation, et les activités agricoles, si elles persistent sont repoussées dans les annexes.

La façade simple répond aux exigences fonctionnelles du travail agricole. La forme diversifiée des ouvertures, ainsi que leur répartition asymétrique, résultent de ces exigences fonctionnelles.

L’ornementation des façades en pierre (ou en briques) est réduite à sa plus simple expression, et correspond à la simplicité technique des constructions.

Dans le cas des fermes, exploitations agricoles regroupant bâtiments agricoles et logis, l’entrée de l’ensemble est alors signifiée par une porte, ou un porche monumental.

Maison rurale, centre villageois de Sarron

Maison rurale

Regroupement de maisons rurales et de bâtiments agricoles dans le centre villageois de Sarron

Bâtments agricoles, centre villageois de Sarron

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 89

Une organisation liée aux nécessités fonctionnelles

Une volumétrie qui libère des espace de stockage dans les combles

Un exemple de maison rurale isolée, en sortie sud de la ville

Toiture longue, s’éle-vant sur plus d’un tiers

de la façade

Ouvertures aléatoires

Porte charretière pour le stockage

Porte d’entrée piétonne

Porterie de la ferme située derrière l’église, rue du MoustierLa porterie désigne l’ensemble fabriqué par une porte charetière et une porte piétonne. Ici, l’ensemble est bâti hors oeuvre.

La porte charretière est accompagnée d’un dégagement pavé. Elle est encadrée par deux chasse-roues et surmon-tée d’une toiture.

L’ensemble ouvre sur une cour encadrée par les bâtiments agricoles

Dégagement pavé

Porte charetière

Porte piétonne percée dans le mur d’enceinte

Monumentalisation de l’entrée

Chasse-roue

La maison rurale isolée, un volume et une organisation fonctionnelle

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 90

• La maison bourgeoise

Il s’agit d’un type à part dans l’étude architecturale de Pont-Sainte-Maxence. Ces maisons, qui présentent une richesse architecturale et décorative résultent des changements en matière de modes de vie et de modes constructifs, intervenus à partir du milieu du XIXème siècle.

Les maisons bourgeoises se situent en périphérie du centre-ville, du fait de la recherche de surfaces disponibles au moment de leur édification. A Pont-Sainte-Maxence, de nombreux exemples se concentrent autour de la gare. On trouve d’autres exemples au sud de la commune, le long de la départementale, ainsi qu’en bordure de l’Oise.

Terrain et habitation sont de dimensions et de dessins variables, et souvent accompagnés d’annexes construites simultanément ou plus tardivement. La maison est toujours située en retrait de la rue et des murs mitoyens, libérant un jardin d’agrément en avant, fermé par un mur en pierre ou une grille. Compte-tenu de cette implantation, il est parfois difficile de pouvoir observer la maison depuis l’espace public.

On note une grande diversité d’architectures. Cependant, la maison bourgeoise se distingue avant tout par une volumétrie importante et un plan rectangulaire. De plus, au volume de l’habitation elle-même, il faut ajouter ceux des annexes qui occupent également la parcelle.

La façade se développe sur trois ou quatre travées en respectant une organisation symétrique des ouvertures. Ces dernières sont de grandes dimensions et laissent entrer la lumière à l’intérieur de la maison. On observe la récurrence de l’utilisation de la brique (matériau de construction répendu au XIXème siècle), ainsi que des chaînes d’angle en pierres de taille.

L’ensemble est souvent richement décoré. L’alternance des couleurs dans les matériaux d’appareillage, les moulures ou les modénatures, sont autant de motifs utilisés pour l’enrichissement des façades des maisons bourgeoises.

Dans tous les cas, l’architecture des maisons bourgeoises, qui donne à lire un statut social, est monumentalisé.

Maisons bourgeoises et annexes dans le quartier du faubourg de Flandre, rue de la Libération

Maison bourgeoise et ses annexes organisées autour d’une cour engazonnée, place du général Leclerc

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 91

Toiture à croupes

Ouvertures ornementées

Mur ou grille d’enceintePéron devant l’entrée

principale

Multiplication des cheminées

urba

Axe de symétrie dans la composition de la

façade

Maison bourgeoise difficilement visible depuis l’espace public, faubourg de Flandres

Chaînes d’angle en pierres de taille

Enrichissement des motifs de percements

Une façade très décorée

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• L’architecture ouvrière

Type architectural qui se développe dans le nord de la commune parallèlement à la construction des usines, et à l’accroissement rapide de la population maxipontaine, après la fin de la première guerre mondiale.

Ce type se développe selon trois typologies : l’immeuble collectif, la maison jumelée et la maison de ville.

La construction de cités ouvrières, à proximité directe des activités industrielles, a fabriqué un quartier : «le quartier des usines».

Les cités ouvrières sont conçues comme des ensembles homogènes. Chacun de ces ensembles est installé, soit le long d’une voie principale (rue C. Desmoulins), soit entre deux voies (rue Ampère et rue Lavoisier).

Les parcelles sont normalisées et la juxtaposition des opérations fabrique le quartier ouvrier.

Les parcelles sont construites d’une maison mitoyenne, jumelée ou indépendante placée en milieu, ou en fond de parcelle. A ce premier bâtiment, il faut ajouter la présence d’un appentis construit en front de parcelle.

Le reste de la parcelle est, le plus souvent, dédiée au potager.

D’aspects variés, pour l’ensemble du quartier, les maisons sont, avant tout, conçues par opérations successives. Chaque opération possède ses propres caractéristiques volumétriques et décoratives. Pourtant, quelques aspects communs se détachent.

Les logements sont de petites dimensions. Dans tous les cas, la hauteur des habitations oscille entre R et R+1+C pour les maisons les plus hautes.

L’architecture répond ici aux besoins, les ouvertures, comme la volumétrie, sont calculées au plus juste, dans un souci

d’économie de matériaux.

Les façades sont sobres, et la décoration se limite à l’enduit qui fabrique parfois un décor. Ce dernier reste alors toutefois assez simple.

Tous ces éléments fabriquent un aspect homogène.

Outre les logements, l’opération compte parfois un magasin ou une maison commune. L’ensemble formé par les maisons, les équipements, les commerces et la proximité du lieu de travail, fabrique l’identité de la cité ouvrière.

Ce trait caractéristique fait la qualité de ces ensembles urbains.

Aujourd’hui, alors que l’activité industrielle diminue, et que la mixité du quartier des usines tend à disparaître, l’architecture ouvrière perd de son caractère homogène.

Construction des quartiers ouvriers à proximité des usines

Implantation des maisons, de part et d’autre de la voie principale

Implantation des maisons dos à dos, entre deux voies

Maison ouvrière, rue C. Desmoulins

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 93

Caractère homogène des constructions, au sein d’une même opération de construction

Quartier des usines, maisons ouvrières

Jardin d’agrément en front de rue

Jardin potager en fond de parcelle

Appenti en fond ou en front de parcelle

Rue

Des parcelles normalisée, exemple d’organisation le long d’une voie

Maisons jumelées

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 94

• L’architecture contemporaine

- Les maisons de constructeur

Situation : La maison de constructeurs est un type d’habitat qui se développe durant la seconde moitié du XXème siècle. A Pont-Sainte-Maxence, elle conquis des terrains libres.

Implantation : Souvent groupées sous forme de lotissements, elles sont généralement implantées de plain-pied, en milieu de parcelles.

Description : La maison de constructeurs prend généralement la forme simple du parallélépipède rectangle, couvert par un toit à deux pentes. La parcelle est normalisée, et renferme un espace végétalisé, parfois placé en continuité de l’espace public. La clôture ferme la parcelle sur la rue.

Les finitions (enduit) et la couverture, comme les modes constructifs, sont industrialisés, et ne laisse pas (ou peu) de place à une individualisation de la maison.

Maisons de constructeurs, aux Terriers

Maisons de constructeurs, au Champ Lahyre

Maisons de constructeurs, aux Terriers

Etalement urbain pavillonnaire, au faubourg de Flandres

Maisons de constructeurs, aux Terriers

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 95

• L’habitat collectifLe logement collectif désigne un mode d’habiter, dans lequel un même bâtiment regroupe plusieurs logements. La construction s’élève alors pour permettre une superposition des appartements.

Ces constructions peuvent se regrouper en deux grands types :

- Les constructions en plots et en barres inspirées des Mouvements Modernes et réalisées à partir des années 60-70.

- Les immeubles «urbains» qui, implantés en centre-ville, s’adapte à leurs parcelles d’implantation, et revêtent des formes plus organiques.

- Constructions en plots et en barres

Implantée sur de grandes unités foncières, issues du remembrement, ou amputées aux terres agricoles, leur forme urbaine fabrique des «enclaves», sans relation avec le tissu bâti environnant.

Parfois construits sur dalles, ces ensembles sont alors totalement détaché du sol urbain, et fonctionnent sur eux-mêmes, selon leur propre système.

Les façades ne présentent qu’un avant. Les ouvertures sont de même taille, sur l’ensemble de la façade.

Ces ensembles, presque exclusivement résidentiels, présentent de larges espaces vides consacrés, soit au stationnement automobile soit, aux espaces verts.

- Les «immeubles urbains»

Ils sont eux aussi implantés sur de grandes unités foncières, et fabriquent des enclaves.

Par contre, les immeubles, de hauteur moins importante que dans le cas de constructions en plots et en barres, sont implantés à l’alignement. Ils présentent une façade avant, orientée sur la rue, et une façade arrière, orientée sur l’intérieur de la parcelle. Recherchant une continuité avec le tissu urbain environnant, les percements sont de tailles variées. Les toitures à double pentes, présentent parfois des lucarnes.

Immeubles urbains dans le centre-ville

Immeubles du quartier de la gare

Immeubles accueillant des commerces en rez-de-chaussée

Implantation des

constructions en milieu de

parcelle

Parcelle de très grandes

dimensions

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 96

3.3.3 Le patrimoine, de nombreux éléments à mieux valoriser ?

De sa longue histoire, Pont-Sainte-Maxence a conservé de nombreuses traces qui ont perduré jusqu’à aujourd’hui, plutôt sous forme d’éléments bâtis ponctuels, que d’ensembles cohérents. Si beaucoup d’époques sont représentées, le patrimoine souffre parfois d’un manque de mise en valeur ; son caractère ponctuel, ainsi que son éparpillement nuisent à sa lisibilité. C’est pourquoi, son recensement apparaît primordial pour réfléchir à sa mise en valeur, afin qu’il contribue pleinement à l’identité de la ville.

• Les bâtiments et vestiges de la ville médiévale

a) Les fortifications

Conformément aux prescriptions royales, la ville de Pont-Sainte-Maxence est entourée de murailles à partir de 1190. Unique vestige attesté des fortifications, le mur, rue de l’Eperon, témoigne de cet ouvrage qui fut restauré à deux reprises en 1467, à la demande Louis XI, et en 1575, à la demande d’Henri III.

Aucune mise en valeur ne laisse penser au visiteur qu’il s’agit des anciennes fortifications de la ville.

b) Le Palais d’Iraine

Emplacement d’une commanderie des Templiers, puis de Saint-Jean de Jérusalem, le Palais des ducs de Bourgogne, 3 rue de Cavillé, a perduré sous forme d’un mur de façade présentant des fenêtres carrées à meneaux cruciformes, et une porte figurée par une large arcade du XIVème siècle.

La façade très dégradée est difficile à observer du fait du manque de recul sur la rue, et de la présence de places de stationnement.

c) L’église Sainte-Maxence

Bâtie sur le versant ouest du mont Calipet, elle fut édifiée entre le XVème et le XVIIème siècle ; la date de 1680 est inscrite sur une voûte au-dessus de l’orgue. Longue de 60 mètres, et large de 20 mètres, elle est formée de trois travées sans transept. La nef, ainsi que les deux portes ouvrant sur la place, sont de style gothique, tandis que le chœur est moderne. La troisième porte, ouvrant sous le clocher, daterait du XVIIème siècle.

Le clocher, carré, se termine par une coupole couronnée d’une lanterne. Sa hauteur est de 37 mètres.

Elle fut classée Monument Historique, en 1991.

d) Fief de Mello

Visible depuis la place du Général Leclerc, la tour, qui aurait servi de prison au Moyen-Age, se distingue de son environnement par son caractère monumental.

La tour, comme le jardin qui l’entoure, n’est pas accessible au public aujourd’hui.

e) L’église Saint-Lucien, à Sarron

Il s’agit d’une des églises les plus anciennes de l’Oise.

De style roman, elle est datée communément des XIème et XIIème siècles. Très remaniée au cours des siècles, elle garde dans sa volumétrie, les caractéristiques de son époque de construction. Elle fut inscrite aux Monuments Historiques en 1995.

Près de l’église se trouvait autrefois, une fontaine dédiée à Saint-Lucien. La fontaine est aujourd’hui remplacée par un calvaire.

a

b

c

d

e

Sarron

Parcours de découverte du patrimoine médiéval

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 97

a) Vestiges des fortifications de 1575, rue de l’Eperon b) Vestiges du palais des ducs de Bourgogne, 3 rue de Cavillé : arche d’une porte, et détail d’une fenêtre à meneaux

c) Eglise Sainte-Maxence, adossée au mont Calipet d) Vestiges de la prison du fief de Mello e) Eglise Saint-Lucien à Sarron

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 98

• Richesse du patrimoine rural

a) L’ensemble villageois de Sarron

Sarron a conservé un caractère villageois lié à une identité rurale. Le «centre-bourg», de ce qui fut une commune, présente un paysage typique, constitué de corps de fermes, et de maisons rurales (alignées, hauteurs homogènes, pierres dominantes)

b) Le moulin et chapelle du mont Calipet

Construit en 1721, à la demande du duc d’Uzès, ne demeure du moulin à vent des Dames du Moncel, que la tour.

La chapelle attenante, aujourd’hui en ruine, était dédiée au Sacré Coeur.

c) La ferme attenante à l’église

Batie sur le versant ouest du mont Calipet, la ferme qui jouxte l’église présente un porche monumental.

d) Le bâtiment à coursives

Anciennes caves dédiées au commerce de vin, ce bâtiment à coursives est construit en briques. Aujourd’hui, l’ensemble est réhabilité en espace artisanal.

e) La ferme de Villette

La ferme du chateau de Villette est une exploitation agricole dans le style du XIXème. Très largement abîmée, sa restructuration en logements et en centre équestre a permis sa restauration.

f) Le pigeonnier Saint-Joseph

Dans la cour de l’institution Saint-Joseph, se dresse une vielle tourelle. Il s’agissait au XVème siècle, d’une dépendance de l’abbaye Saint-Victor, près de Senlis.

Mont Calipetb

d

cf

Sarron

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 99

a) Maisons à Sarron : Calvaire et maison rurale derrière l’église de Sarron, alignement de maisons rurales

b) Moulin et chapelle au mont Calipet e) Ferme du Plessis-Villette e) Centre équestre dans la ferme du Plessis-Villette

c) Porterie de la ferme attenante à l’église

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 100

• Promenade au fil de l’eau

a) Le pont

La construction du pont débute dès 1942. Ralentie par la guerre, elle ne sera achevée qu’en 1949. Le pont mesure 82 mètres. Il s’agit du seizième pont construit depuis le premier ouvrage attesté, en 673.

Les murs de soutènement des quais appartiennent à la campagne de travaux qui avait édifiée le pont Perronet, durant le XVIIIème siècle. On note sur le quai de la pêcherie, un espace, qui permettait le chargement direct des marchandises sur les bateaux (f).

b) Impasse de la Frette

Ce tracé témoigne des anciennes fortifications, et s’appuit sur le cours de la Frette. Il longe un mur de pierre dont une partie aurait fait partie des fortifications de la ville. L’entrée de l’impasse, depuis les bords de l’Oise, longe une belle propriété, dont les murs renferment d’ailleurs une partie du cours d’eau.

c) La source aux Moines

Située au sud de la commune, sur le flanc ouest de «La Montignette», la source consiste en un petit édifice. En pierre, il présente un toit (en pierre) à deux pentes, et couvre l’affleurement de la source.

d) Le barrage et l’île de l’écluse

Le canal est creusé en un an, en 1891, pour éviter à la navigation la courbe de l’Oise. L’écluse moderne mesure 46 mètre de long, et 8 mètres de large.

e) Les ponts sur la Frette

En suivant le cours du ru, de nombreuses maisons individuelles présentent un aménagement particulier. Il s’agit de petits ponts, privés, piétons ou automobiles, qui permettent d’accéder aux jardins situés sur l’autre rive.

a

b

d

c

e) Exemple de ponts privés sur la Frette, avenue Aristide Briand

aa f

Page 214: Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 101

a) Pont sur l’Oise

a) Pont avec ses doubles arches, au début des années 50 c) Edifice en pierre de la source aux Moines

f) Espace de déchargement devant le quai de la Pêcherie

b) Impasse de la Frette

d) Barrage et ancienne écluse, Sarron

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 102

• Le patrimoine industriel

a) Les cités ouvrières

Tandis que les activités industrielles s’installent à Pont-Sainte-Maxence au cours de la première moitié du XXème siècle, se développent des cités ouvrières dépendantes des usines (selon le modèle paternaliste).

Aujourd’hui, le statut de la propriété a évolué, et si certaines dépendent de bailleurs sociaux, d’autres ont été cédées à leurs occupants.

b) Château d’eau

Construit en béton, il s’agit d’un élément de repère sur le site.

c) Les anciens abattoirs

Les bâtiments sont construits avant 1914 en briques. Ils prennent place le long de l’Oise.

d) Gare

La desserte du chemin de fer existe depuis à 1847. La construction de la gare remonte à la fin du XIXème siècle.

e) Les bâtiments à sheds

Construits en briques et en métal, ils sont caractéristiques de l’architecture industrielle.

Le quartier témoigne du passé industriel de la ville, et renferme de nombreux éléments de qualité (cités, bâtiments à sheds, ...). Une partie des sites industriels proprement-dit sont désaffectés, et se pose alors la question de leur devenir, quand ils renferment des éléments patrimoniaux qui ne sont pas nécessairement adaptés à l’accueil de nouvelles activités.

Grandes strcucture industrielles Port Cités industrielles

Panorama de la zone industrielle, depuis la rive sud

b

c

e

f

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 103

e) Bâtiments à shedsf) Entrepôt rue Pasteur

Port industriel sur l’Oised) La gare

b) Château d’eau de la Salpa

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 104

• Les grands domaines

a) Les manoirs et châteaux

- Le château de Villette : le Plessis-Villette est un ensemble rattaché à la commune de Sarron, en 1926. Cet ensemble se compose d’un parc, d’un château, d’une orangerie et d’une régie. Le hameau de Villette est remarquable pour son caractère villageois conservé.

La construction du premier château de Villette débute en 1761. Il est de style italien et orné d’un jardin à la française. Après la Révolution, on construit la «maison rose» (abandonnée à la ruine, elle est restaurée à la fin du XXème siècle, et divisée en cinq appartements), et « l’orangerie » (très abîmée, elle est restaurée durant la seconde moitié du XXème siècle) où figure d’ailleurs la devise des marquis de Villette. En 1900, la propriété est vendue, et un nouveau château construit dans un style néo-renaissance. Durant la guerre, le château sert de poste de secours. Après une période d’abandon, le château et le domaine sont vendus en trois lots. Le château est lors restauré et divisé en appartements.

- Le château Primet de Saultemont : domaine qui apparait sur la carte de 1635. Le parc est aujourd’hui investit par un ensemble de logements collectifs. Demeurent certains aménagements du parc dans le style « romantique » : statues, fontaine et canaux.

b) Les édifices singuliers

- Le centre culturel et l’office de tourisme : aucune trace écrite ne permet de dater cet ensemble de style XIXème. Il s’agit, en tous cas, d’un ancien domaine qui, racheté par la commune, a été entièrement dédié aux équipements communaux.

- Ecole de musique, hôtel seigneurial. L’hôtel seigneurial comprenait la maison bourgeoise à droite de l’église, et presque tout le groupe de maisons qui l’entoure. Aujourd’hui, le château accueille l’école de musique.

Chateau de Villette, construit en 1903, et détails des boiseries et peintures de la grande salle

Centre culturel, faubourg Cajeux

« Orangerie » du domaine de Villette, et détail du décor du fronton où est inscrit la devise des marquis de Villette : « ToujoursVillette, toujours fidèl »

Domaine Primet, Saultemont

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 105

Localisation des grands domaines sur la commune de Pont-Sainte-Maxence

Domaine de Villette

Ancien domaine de Saultemont

Domaine de la rue Boilet

Hôtel seigneurial et parc de l’école de musique

Localisation des ensembles bâtis sur le centre-ville de Pont-Sainte-Maxence

Place Saint-Pierre

Place du Général Leclerc

Ecole Jules Ferry

Hôtel de police Hôtel des impôts

Hôtel de villeville

Hôtel Mangeot

Localisation des édifices singuliers sur le centre-ville de Pont-Sainte-Maxence

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 106

- Hôpital

- L’Hôtel de ville :

Œuvre des architectes Marcel Janin, Jean Pettin et Jean Scelechowski, l’édifice est achevé en 1929.

Louis Nicot, auteur des bas-reliefs se base sur les thèmes de l’industrie et des vertus républicaines. Une femme est sculptée, déposant son bulletin de vote dans l’urne, alors que les françaises voteront pour la première fois en 1945. L’ensemble du décor est de facture moderne.

Point de repère, comme le clocher de l’église, il est visible depuis de nombreux lieux à Pont-Sainte-Maxence. Il s’agit d’un symbole fort de la commune.

- L’Hôtel des impôts :

Dans le même style d’entre les deux guerres que la mairie. Il est construit en angle d’ilot.

- L’Hôtel de police :

Situé sur les quais, il clos le quai Deschamps. Dans le même style architectural que la mairie et que l’Hôtel des impôts, il est le troisième équipement public construit d’entre les deux guerres.

- Ecole Jules Ferry :

Ecole bâtie à l’entrée du quartier des usines, dans un style moderne, elle s’apparente par sa décoration aux équipements des « cités jardins » des années 30.

Hôtel de ville

Hôtel des impôts Hôtel de police

Détail du décor de l’hôtel de ville. Ici, les alégories : à gauche, de la fraternité, et à droite, de la solidarité

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 107

- Hôtel Mangeot : construit au XVIème siècle. Il présente une très belle verrière sur sa façade rue Bodchon.

c) Les ensembles bâtis

- Jeux d’arc : peu d’informations sont disponibles sur les origines de ce jeu d’arc. Construit en pierres de taille et en moellons, il prend place sur le flanc du mont Calipet, et est aujourd’hui en ruine. Il domine la place du Général Leclerc.

- Le bâti de la place Leclerc : propriétés dans le style du XIXème, l’ensemble du site faisait partie du domaine seigneurial

- Le bâti de la rue Saint-Louis et de la place Saint-Pierre (bâti le plus ancien de Pont-Sainte-Maxence).

d) Le petit patrimoine

D’autres maisons de caractère parsèment le tissu bâti de Pont-Sainte-Maxence. Nous en proposons ici quelques exemples.

Verrière de l’hôtel Mangeot

Jeu d’arc

Bâti sur la place du général Leclerc

Bâti sur la place Saint-Pierre

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 108

Maison, rue des Bouchers

Maison à colombage, place du marché au blé

Maisons anciennes, place du général Leclerc

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 109

Localisation de quelques éléments de petit patrimoine sur le centre-ville de Pont-Sainte-Maxence

Sculpture commémorativeMonument aux Morts

Vestiges des aménagements du parc du château Primet

Vasque, rue du stade

VeSculptures de la place Saint-Pierre

Maisons, rue des Bouchers

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 110

Vestiges des usages passés, monuments commémoratifs, ou détails constructifs, la ville de Pont-Sainte-Maxence compte de nombreux exemples, qui enrichissent le tissu bâti.

Il ne s’agit pas de faire un inventaire exhaustifs de ces nombreux détails, mais de mettre en avant les plus remarquables, afin de permettre un panorama.

Statuettes de Saint-Pierre (à gauche) et de la vierge (à droite). Niches dans les murs des habitations, place Saint-Pierre. On rappellera ici que Saint-Pierre se trouve être le saint patron des pêcheurs. La place Saint Pierre correspond à l’ancien port de pêche

Monument aux Morts commémorant la guerre de 1870, place du général de Lattre de Tassigny

Ancien port de pêche, quai de la pêcherie

Sculpture commémorative, allée piétonne, faubourg de Flandre

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 2 / Analyse des évolutions et lecture des paysages bâtis 111

Fontaine, parc du château Primet, Saultemont Sculpture, parc du château Primet, Saultemont Vasque, rue du stade, quartier du faubourg Cajeux

Détail de portail, grille en fer forgé et piles, Sarron Détail d’un muret en briques, Sarron

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 112

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 113

3.3. Les espaces publics et collectifs

La ville s’organise autour de ces lieux communs d’appropriation collective, qu’ils servent de desserte (voies), de distribution (marché…), de stationnement ou de dégagement (autour d’un monument, d’un équipement).

Limité à l’emprise de la rue ou étendu à tout l’espace libre résiduel dans le tissu urbain, associé à une vision fragmentaire de la commune (les quais, les parkings…) ou à l’identification de lieux spécifiques (sente menant au mont Calipet, place de l’Eglise…), l’espace public se dévoile en termes de relations entre le vide (places et parcs non bâtis) et le plein (murs et façades).

La notion de seuil, de transition, apparaît alors entre ce qui est public – l’accessible à tous – et le privé (nonobstant le statut privatif de la propriété du sol, on inclura dans l’analyse les espaces ouverts d’accompagnement de quelques ensembles d’habitat collectif privés : les Terriers, Pompidou, Saultemont...).

Qu’elles soient bâties ou non, matérialisées ou non (avec des plantations, par exemple), des limites en fixent les perceptions visuelles et inscrivent – en creux – les espaces publics comme éléments de composition de la forme urbaine.

Les qualités de cohérence et de continuité dans la combinaison et l’articulation de ces différents espaces (rues, places, promenades, parcs…) contribuent à donner une certaine logique dans la lecture de la ville et de ses quartiers. Hiérarchisés, ils offrent des repères, des continuités, des rythmes utiles à la découverte et à la compréhension de la ville et de son fonctionnement.

Les espaces publics peuvent être l’aboutissement et le raccordement des rues, affirmant une centralité. En relation avec des équipements, ils participent à leur mise en scène, et soulignent leur image symbolique ; avec des commerces ou des activités, ils contribuent à leur mise en valeur et à leur pouvoir attractif ; avec l’espace privé, ils constituent leur prolongement.

Rapport d’échelles, reculs, dégagements, volumétries, ouvertures… définissent la morphologie et l’identité particulières de ces espaces.

Leur ambiance, leur variété, qualifient une perception immédiate ou progressive, une appropriation incitative ou contrainte pour les habitants ou les usagers.

Cette diversité de l’espace public se traduit dans la relation au bâti qui l’entoure, par le végétal qui l’accompagne ou l’encadre, par son statut piétonnier ou non, par son ensoleillement, les vues qu’il dégage ou les perspectives qu’il construit. L’implantation, la vocation, la volumétrie du bâti déterminent la morphologie de l’espace public, sa dimension, son accessibilité, sa lecture d’usage. Le végétal s’y fait parfois objet architectural : par leur monumentalité, les alignements de la place du Maréchal de Lattre de Tassigny accusent la mise en scène de l’ancien champ de foire, affirment leur volumétrie.

A contrario, l’incongruité de quelques jardinières oppose un « traitement » paysager dérisoire à la rudesse routière d’un carrefour.

Surtout, les espaces publics s’enrichissent de leur capacité à recevoir des activités multiples et des usages courants.

Passer, attendre, se rassembler, discuter, jouer, se promener, se garer ; accueillir un marché, un chapiteau, un bal populaire… : en fonction de sa localisation, de sa place dans la structure urbaine (desservant un modeste groupe d’habitations, un quartier ou conçu à l’échelle de l’agglomération), l’espace public tient sa richesse de son aménagement.

Traitements de sol, mobilier urbain, éclairement…modèlent par les spécificités ou la polyvalence qu’ils autorisent, le type d’usages possibles : usages collectifs ou individuels, organisés ou spontanés, variables selon les heures de la journée, les jours de la semaine ou les saisons.

Trop spécifiquement aménagé, l’espace se trouve réduit à une seule fonction ; un usage unique se substituant à son rôle premier d’espace collectif.

A Pont-Sainte-Maxence, l’espace public s’est banalisé, soit dans son usage (fonction nouvelle, envahissante, des places-parkings saturées d’automobiles, dans le centre ancien), soit dans sa forme (formes vides, résiduelles, des places et « squares » déserts, dans les lotissements et les quartiers d’habitat collectif)..

3.3.1. Les places

Parler des places dans la ville, c’est parler de l’exceptionnel (In : MANGIN, Davis ; PANERAI, Philippe .- Projet urbain .- Editions Parenthèses .- P76). A Pont-Sainte-Maxence, les places sont plus ou moins nombreuses en fonction des quartiers. Si dans le centre historique, le réseau est fourni, il se réduit à une place (récente et à peine constituée) dans le quartier des Usines.

A la lumière des différents documents cartographiques dont nous disposons, les places de Pont-Sainte-Maxence peuvent être séparées en deux catégories, qui ne recoupent pas seulement leur ancienneté : celles qui ont été « dessinées », programmées, et celles qui résultent d’un délaissé (de voirie, de construction).

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 114

a) Dessins de places, destins de places

Les places dessinées de Pont-Sainte-Maxence sont héritées de tracés, parfois forts anciens. (place de l’Eglise, place du Général Leclerc, place du Marché au Blé, place des Prés Hauts, à Sarron). Toutefois, certaines sont plus récentes, et ont été dessinées à l’occasion d’un plan d’aménagement plus global, ou par souhait de mettre en scène un monument : c’est le cas des places Perronet et de la République (lors de la percée de la route royale des Flandres), ou la place de l’Hôtel de Ville (1929).

Le devenir de ces places n’est jamais remis en question, même si leur traitement ou leur usage actuel s’avèrent source de dysfonctionnements.

Place du Gal de Lattre de Tassigny

Place de la gare

Place Lechatelier

Ensemble place Perronet et place de la République

Place Saint-Pierre

Place Polyte

Place du Gal Leclerc

Place de la Mairie

Place du Corps de garde

Place de l’Eglise

Espace public autour des équipements

Place du Marronnier

Place de Lavoir

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 115

• La place de l’église, une invitation vers le monument

La place de l’église est à l’origine l’emplacement du cimetière de la ville. Il sera déplacé au cours du XIXème siècle.

Elle articule l’accroche entre la rue Charles Lescot et la rue du Moustier, vers la place du général Leclerc. L’arrivée sur le monument n’est pas frontale, mais le clocher qui domine l’architecture environnante est un appel, il invite le promeneur à la découverte du monument. Cette respiration, dans le tissu du centre-ville est un parvis qui met en valeur l’architecture de l’église Sainte-Maxence. Son appellation, «place de l’église» confirme ce rôle d’accueil.

La place est de forme rectangulaire et en légère pente montante vers l’église. L’horizon bas, fabriqué par les façades qui structurent la place, accentue le détachement de la silhouette de l’église qui domine architecturalement et symboliquement l’ensemble.

Actuellement, le stationnement et les arbres plantés sur la place atténuent la lisibilité de l’ensemble.

Un horizon bas qui accentue le ciel et la silhouette de l’église.

La place, parvis du monumenta. Egliseb. Ancien presbytèrec. Fief de Mello1. Place de l’église2. Place du Général Leclerc Facades fabriquant la place

ab

c

1

2

Eglise

Une articulation vers la place du Général Leclerc

Place de l’église, première moitié du XXème siècle

Place de l’église aujourd’hui

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 116

1

3

• La place du Général Leclerc : entrée dans le coeur de la ville et de son paysage

Cette place constituée de longue date (Cf. atlas Trudaine, page de droite), a vu son espace se dilater avec la destruction des halles et de leur parvis. Elle se positionne en continuité de la voirie, et donne à la fois sur la rue du Moustier (église) et la rue Henri Bodchon (vers l’ancienne porte du Moncel). L’espace est structuré par les façades de demeures de caractère, datant pour les plus récentes du début du XXème siècle.

Située à l’écart de la rue commerçante, elle est aujourd’hui un espace mal perçu, pour deux raisons :

- sa dimension n’est pas en rapport avec la faible animation qui y a lieu, excepté les jours de marché.

- son dessin au sol est bien circonscrit, mais l’absence de bâti à l’ouest (côté jardin de l’école de musique), donne une impression d’inachèvement et de flottement.

Parking à ciel ouvert, elle fabrique pourtant l’articulation entre les différentes entités marquantes du paysage bâti et topographique de Pont-Sainte-Maxence : le mont Calipet, associé à l’ancien jeu d’arc, le cimetière, la place de l’église et la rue Charles Lescot (rue ancienne de la ville).

Cet espace, aujourd’hui partiellement délaissé, représente un enjeu pour la qualification des différentes entités qu’il met en rapport. La place du Général Leclerc est de surcroît une porte d’entrée sur le paysage de la ville.

La place du Général Leclerc est en réalité composée de quatre entités distinctes, qui font la jonction entre le cimetière et l’église :

. la place d’Armes, de plan carré, s’inscrit en creux dans la pente et, reçoit le bâtiment de la salle Claude Monet

. la place du Général Leclerc de plan rectangulaire, incliné vers l’est,

. le jeu d’archer situé en partie haute, et souligné par un mail de tilleuls,

. une place de plan trapézoidal, consacrée au stationnement à proximité du conservatoire de musique.

L’ensemble, d’une surface totale de 8 000 m2, est visible d’un seul coup d’oeil. L’espace se dilate au-delà des limites de l’espace public dans le jardin du conservatoire, et dans celui de l’ancien centre de formation.

L’unité de l’espace est essentiellement perçue du fait de la présence d’une nappe d’enrobé qui recouvre le tout. Cet espace public est en effet consacré au stationnement, comme en témoigne le nombre de places de parkings dessinées au sol.

L’absence de traitement spécifique pour le revêtement de sol et pour le mobilier urbain (bancs, réverbères, etc.) laisse supposer un usage unique de parking, bien que cette place accueille un marché hebdomadaire, des manifestations et des foires.

L’espace est encombré par les véhicules, mais également par des édicules techniques divers et mal intégrés : toilettes préfabriquées, bennes de recyclage, postes électriques.

L’ensemble donne l’impression de ne pas être à la hauteur de la qualité des lieux et de l’ampleur de l’espace. Dans une certaine mesure, le bâtiment de la salle Claude Monet participe également à cette lecture heurtée de l’espace, du fait des matériaux modestes employés, de sa volumétrie qui dessine un profil ramassé au toit, de la couleur saumon des enduits. Pourtant son implantation, sa longueur et la présence de l’auvent dialoguent bien avec le site.

a

bb

c

Articulation de la place avec son environnement

aa

c

a. Salle Claude Monnetb. Ancien jeu d’arcc. Ferme de l’église

Chemin de Calipet

Chemin de Calipet

Place du Général Leclerc, au début du XXème siècle

Page 230: Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 117

Place très vaste que relient plusieurs rues du centre-ville. L’espace est structuré par des façades de demeures de caractère.

Elle articule plusieurs entités marquantes du paysage bâti (église, fief du Mello, ...) et topographique (mont Calipet) de la ville.

Plusieurs espaces s’imbriquent pour fabriquer la place (cf. description de la place), mais aucun n’affirme d’identité bâtie ou de fonction propre. L’ensemble est donc vaste, mais ne fabrique pas de lieu.

Cimetière

Conservatoirede musique

Église

É

1

2

3

4

5

6

Mont Calipet

Fief de Mello

Plan schématique de la place du marché, au 1/1000e

1) Chemin de Calipet,

2) Mail de tilleul

3) Vue panoramique sur l’ensemble

4) Léger surplomb sur la partie est de la place

5) Débouché de la rue du Moustier, dans l’enfilade de la place du Gal Leclerc

6) Vue dans la profondeur de la place, depuis les grilles du conservatoire

Extrait de l’atlas Trudaine, 1743

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 118

Tilia Cordata

Tilleul à petite

s feuilles

h: 7-8m

hsc : 5m

Divers boisements s

pontanés

Prunus cerasi

fera pissa

rdii

Prunier myro

balant pourpres

h: 5-6m

hsc : 2,5m

ESPACE PRIVÉDANS LA CONTINUITÉ

DE L'ESPACE PUBLIC

coupe schématique de la place du marché au 1/500e.

En bas, de gauche à droite : grille d’entrée de l’ancien centre ANFOPAP, paillage des pruniers myrobolants, et conteneurs disgracieux sur la place.

Page 232: Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 119

6

Place du végétal

Dans cet ensemble, le végétal a un rôle primordial dans la lecture de la composition de l’espace, et de l’inscription dans la topographie du site.

. L’implantation en équerre de pruniers myrobalants pourpres (Prunus cerasifera pisardii) vient clore le carré de la place, et marquer physiquement la différence de niveau. Au début du XXème siècle, des tilleuls taillés en rideaux jouaient ce rôle là.

. L’alignement de pruniers ornementaux de différentes espèces sur le terre plein central de la place du Gal Leclerc souligne le sens de la pente, sans compartimenter l’espace, du fait de leur petite taille et des feuillages variés et contrastés. Au début du XXème siècle, cet espace était consacré au marché, qui se déroulait devant l’ancienne halle. Seuls deux arbres marquaient l’entrée de la place.

. Le mail de tilleuls (Tilia cordata) signale une terrasse haute située entre un beau mur conforté en moellons, et le jeu d’arc en léger contrebas. Ce mail fait le lien entre l’église et le chemin du mont Calipet.

. Des boisements spontanés (érables sycomores, frênes) autour du jeu d’arc, viennent appuyer la masse du mail de tilleuls et dessiner un nouvel espace à l’ambiance romantique.

. Le talus enherbé qui ceint la place d’Armes, dessine un socle au mur de moellons, qui court depuis chemin de Calipet, et se retourne sur la place.

. Le peuplier noir (Populus nigra) situé au centre du carré sert de point d’appel visuel vers le fond de la place, et invite à grimper sur le talus pour accéder au mont Calipet.

Enfin, il faut noter l’absence de vivaces en massifs.

Mode de gestion

Les petits pruniers ornementaux sont émondés régulièrement et conduit en têtes de chat, ce qui leur confère ce port en boule un peu raide, qui convient bien au marquage des lieux. Les pieds d’arbres sont paillés avec un broyat de branches qui empêchent le développement de « mauvaises herbes », et protègent le sol des diverses agressions. Peut-être ce paillage puorrait-il laisser la place à un massif de vivaces.

Les tilleuls du mail ont sans doute plus d’une cinquantaine d’années étant donné leur force. Leurs architectures témoignent qu’ils étaient anciennement conduits en rideaux, mais aujourd’hui, ils se reprennent une forme libre, et se rejoignent naturellement en laissant apparaître le ciel au centre de la voie.

4

5

2

2) Mail de tilleul, 4) Vue panoramique de la place d’Armes, 5 ) Débouché de la rue du Moustier, dans l’enfilade de la place du Gal Leclerc, 6) Vue dans la profondeur de la place, depuis les grilles du conservatoire.

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 120

• L’ensemble formé par la place Polyte et l’ancienne place du Marché au Blé

La place du Marché au Blé est une place ancienne, alors que la place Polyte résulte de la destruction d’un îlot.

L’ensemble forme un pôle dynamique de la ville, par sa structure bâtie, les commerces et les aménagements réalisés.

Dans le ré aménagement envisagé par la commune du « quartier de la Pêcherie », cette place joue un rôle important puisqu’elle articule les éléments clés du quartier : le quartier de la Pêcherie, la place Saint-Pierre, le quai de l’Oise et la rue Charles Lescot, voie commerçante de la ville.

Actuellement traité comme un arrière, le parking de la place (photo) est un élément important. Spatialement, il ouvre la place sur le « quartier de la Pêcherie »

Place Polyte, vers la place du marché au blé

Extension de la place, vers le quartier de la Pêcherie

Quartier de la pêcherie

Rue Henri Bodchondchondchon

a. Mairieb. Hôtel des impôts1. Place du marché au blé2. Place Polyte Facades fabriquant la place

a

b

1

2

Quartier de la pêcherie

Café

Halle

Commerce

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 121

• La place de l’hôtel de ville

L’hôtel de ville fut construit durant la première moitié du XXème siècle. Il est le symbole républicain de la commune, et est mis en valeur par un parvis qui ouvre sur la départementale. Un ilot est divisé en deux pour permettre la construction de l’ensemble formé par la place et l’hôtel de ville.

La place de l’hôtel de ville, place Mendès France est donc créée au début du XXème siècle.

Sur la place, le monument est détaché du reste de l’espace construit (on peut circuler autour). Il est monumentalisé. Il se détache également par sa hauteur, au cœur d’un tissu ancien et bas. Ce contraste accentue le poids du monument sur la place. Son clocher est d’ailleurs perceptible depuis de nombreux lieux dans la commune (ses concepteurs souhaitant qu’il tutoie et dépasse la hauteur de l’église).

La place est de forme rectangulaire, très dessinée, et entourée par des rues. Elle est coupée des façades qui l’encadrent. Il en découle un sentiment de manque d’intimité qui est renforcé par le passage de la départementale.

Place de l’hôtel de ville, première moitié du XXème siècle

L’hôtel de ville domine la ligne de faîtage des toits de la ville Place, mise en valeur du bâtiment a. Hôtel de ville1. Place Mendès France

Facades fabriquant la place

a1

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 122

• La place Saint-Pierre

La place Saint-Pierre correspond à l’emplacement de l’ancien port de pêche de Pont-Sainte-Maxence.

D’un point de vue spatial, la place Saint-Pierre est aujourd’hui un simple élargissement du quai. En effet, alors que les façades des bâtiments dessinent l’espace, il n’est pas le point de convergence des voies, ni des points de vues.

Pourtant, la place Saint-Pierre offre une position de retrait intéressante vis à vis des berges, et un point de vue sur le développement du faubourg de Flandre, situé sur la rive opposée. Il constitue, avec le quai des Cygnes et les têtes de pont, le seul dégagement offert par la structure du tissu, le long des berges.

L’élargissement est de forme rectangulaire peu profonde. Hérité du quai de pêche, il est de petites dimensions.

La présence des places de stationnement dans la continuité de la voie automobile, gène la lisibilité de ce petit espace. Aujourd’hui, la place Saint-Pierre n’est pas perçue véritablement comme une place.

Port de pêche en activité, début du XXème siècle

Quai de la Pêcherie, la place Saint-Pierre aujourd’hui

La place Saint-Pierre est aujourd’hui un élargissement de la voie automobile. Aucun traitement de sol, ni

aménagement paysager ne permettent de conférer une intimité à cet espace.

La qualité des parois bâties et la force symbolique du lieu présentent un potentiel important.

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 123

• Les têtes de pont, la place Perronet et la place de la République

Ruinés durant la seconde guerre mondiale, le pont, comme le bâti qui le bordait, ont fait l’objet d’un projet de reconstruction.

Le bâti marque un retrait qui fabrique un élargissement de l’espace public. Ces dispositions spatiales ne datent pas de la reconstruction, mais reprennent le tracé de l’ancien tissu constitué, suite au percement de la Route Royale, et à la construction du pont Perronet.

Les places (Perronet et de la République) se font écho par leur morphologie commune, et le dessin de leurs façades. Cette mise en scène monumentalise la traverse et le pont.

En têtes du pont, les places se font écho

Place de la république Place Perronet

Place en tête du pont Perronet. Sur la rive nord de l’Oise, on distingue le clocher de l’église.

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 124

Emplacement du marché

Monument aux morts

Jeux d'enfants

Monuments

Empl

acem

ent

du m

arch

é

Jeux de boules

Rue du chanchelier Guerin

Rue du Jean Moulin - RD1017

CarrefourJeanlain

1

2 3

4

5

6

8

78

9

Plan schématique de la place du Maréchal Delattre de Tassigny, au 1/1000e1) Places de stationnement rue Jean Moulin (photo et plan)

2) Allées internes (photo et plan)

3) Monument aux Morts (photo et plan)

4) Chemin piétonnier ouvrant sur le carrefour Jeanlin (photo et plan)

5a) Photo ancienne du monument aux Morts sur le Champ de Mars (photo ci-contre)

5b) Allée centrale de la place, depuis la rue Garnier (plan et photo page suivante)

6) Rue du Chancelier Guerin (plan et photo page suivante)

7) Rue Pasteur (plan et photo page suivante)

8) Stationnements aux pieds des Tilleuls (plan et photo page suivante)

9) Toilette publique (plan et photo page suivante)

10) Exemples de stèles indiquant la nature des arbres de la place (photo page suivante)

Page 238: Étude urbaine de Pont-Sainte-Maxence

Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 125

• La place du Maréchal de Lattre de Tassigny

Description

Anciennement appelée Champ de Mars, la place avait l’aspect d’un grande esplanade rectangulaire, bordée sur chaque côté d’un double alignement de tilleuls en rideaux. Cet alignement s’interrompait en façade de la route de Flandre, pour laisser place au monument érigé en mémoire des morts de la guerre de 1870 (photo 5a).

Rebaptisée place du Maréchal De Lattre de Tassigny, elle subit de nombreuses transformations à l’occasion de la reconfiguration du carrefour Jeanlain et de l’installation de l’autopont : déplacement du monument aux morts, suppression d’une partie des tilleuls, création de mouvements de terrain, et notamment, d’une butte abritant des toilettes publiques (photos 3 et 9), plantations de bosquets de variétés ornementales d’arbres et arbustes, plantations d’une haie persistante en périphérie. Dans le mouvement, une partie de l’espace fut amputée pour organiser un stationnement au droit des tilleul,s sur la route de Flandre.

Du projet initial, d’une grande simplicité de forme et d’une grande générosité spatiale, il ne reste que des tilleuls âgés d’une centaine d’années, fatigués et abîmés par une taille annuelle sévère.

Récemment, outre la fonction d’espace de liaisons piétonnières entre la gare et le centre-ville, et de jeux de boules, de nouveaux usages ont pris place dans le parc :

. installation sur une des pelouses de jeux pour enfants,

. accueil sur la partie en enrobé du marché hebdomadaire, auparavant situé dans la rue adjacente du Chancelier Guérin, et déplacé pour des questions de sécurité incendit de l’école.

Place du végétal

Aujourd’hui, la place du Maréchal De Lattre de Tassigny a l’aspect d’un square, plus que d’un parc.

En effet, les plantations d’opportunités, sans plan directeur, ont considérablement rétréci et encombré un espace pourtant très grand à l’échelle de la ville (1,12 ha).

Le lieu rassemble une collection intéressante, mais confuse, d’arbres d’ornements (érables à sucre, cédres, sapins et pins, catalpa, ailanthes, arbre de judée, ormes, etc.). Cet ensemble pourrait faire penser à un arboretum, comme le laissent imaginer les nombreuses stèles commémorant les jumelages entre Pont-Sainte-Maxence et d’autres communes dans le monde (photo 10).

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96m

21m63m12m

Tilia cordata

Tilleul à petite

s feuilles

conduit en émonde

h : 5-6 m

hsc : 2,5 m

Haie d'ifs ou de thuyas

taillés en banquette

En haut : coupe schématique au 1/500e.

Ci-dessus : plusieurs vues de la haie persistante ceinturant le parc.

b

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5b

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Les tilleuls ne sont pas perceptibles dans l’enfilade de la route de Flandre, mais leur existence marque encore l’intention initiale d’une place rectangulaire de conception classique. Leur présence est toutefois estompée dans le champ visuel, par le volume et la hauteur des houppiers des essences ornementales qui les dominent (photo 6).

La haie persistante est composée pour une grande part de Thuyas occidentalis, et dans une moindre proportion d’ifs (Taxus bacata). Elle ceinture tout le parc, et s’interrompt à 6 endroits pour laisser un passage aux piétons. Ces interruptions ne sont pas bien maîtrisées, elles semblent simplement être le fait de l’arrachage d’une partie de la haie abîmée par le passage obstiné des piétons, cherchant un raccourci (photos b).

En dehors de la présence des tilleuls et de la haie taillée, il n’y aucun dialogue entre l’espace public minéral et le parc. Au contraire, le végétal est perçu comme un obstacle à la place de la voiture ou du piéton :

. les trottoirs sont réduits à leur plus simple expression rue Pasteur (photo 7), voir inexistants, rue du Chancelier Guerin.

. les stationnements viennent aux pieds des tilleuls, de part et d’autre du parc (photos 1 et 8).

Mode de gestion

Les tilleuls, âgés de plus d’une centaine d’années, étaient anciennement conduits en rideaux. Les anciennes charpentières ont été sans doute rabattues, il y a une trentaine d’années, et ces arbres font désormais l’objet d’un taille annuelle en têtes de chats. Sur des sujets âgés, ce type de taille épuise l’arbre, qui doit générer chaque année de nouvelles pousses vigoureuses, et augmente le risque infectieux, du fait de la moindre vitalité de l’arbre à former une cicatrice sur des plaies importantes. Une des conséquences visibles, est la formation de troncs creux.

Les haies formées de Thuyas occidentalis, sont amenées à être supprimées du fait de la présence d’un insecte ravageur, le Scintillatrix (Lampra) festiva, communément appelé Bupreste du genévrier, qui fait l’objet d’une protection dans toute la France. Cet insecte favorisera peut-être le choix d’une essence plus adaptée au climat picard, tel que l’if.10

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Rue des Romains

Vue depuis la rue Pernot Chemin vicinal de Sarron aux Ageux

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Tilia CordataTilleul à petites feuillesh: 6mhsc 28mø 180 cm

• La place des Prés Hauts

Description

La place des Prés Hauts est un carrefour aux formes organiques disposant d’une rotonde de tilleuls située en son centre.

Cette configuration prend l’aspect d’une place de village utilisée tout à la fois pour le foirail, les fêtes patronales et villageoises. Les larges pelouses au profil légèrement bombé, semblent en effet suggérer qu’il s’agit d’un espace relictuel, et les cartes anciennes semblent confirmer cette impression, tant la permanence du tracé est marquante. Enfin, la dénomination du lieu-dit évoque celle d’un pré communal.

Place du végétal

Nous n’avons trouvé aucune source permettant de déterminer quand les tilleuls ont été plantés. Au vu de la taille des troncs et des charpentières, sans doute depuis plus d’une centaine d’années. Le tilleul est une espèce qui grossit lentement lorsqu’il est taillé régulièrement, et ceux-ci présentent de belles circonférences.

Leur emplacement au centre d’une pelouse au profil légèrement bombé organise toute la perception de l’espace. Leur présence s’accorde parfaitement à la simplicité de l’espace, et rend superflue tout autre forme de structure végétale, telle que haies, bosquets ou massifs en accompagnement.

Tout au plus peut-on regretter que les pelouses latérales soient tondues, et non pas laissées en prairies fleuries comme on pourrait s’y attendre.

Mode de gestion

L’architecture des tilleuls est celle d’un arbre taillé en rideau. Elle est encore présente, car les charpentières latérales ont été conservées. Mais la forme générale n’est pas celle d’un rideau parfaitement formé, car les interventions annuelles consistent à rabattre sur la tête de chat sans laisser de possibilités aux pousses de l’année de grossir, et de rejoindre les sujets voisins. Aussi ont-ils une forme en boule un peu raide et courtaude.

Il faut rappeler que ce type de taille sur un tilleul âgé, épuise l’arbre, et accroît les risques d’infections.

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1711 1880 1914

Page de droite : plan schématique au 1/1000e.

Ci-dessus : coupe schématique au 1/200e.

En bas : extrait de la carte de la Capitainerie d’Halatte (1711), du cadastre Napoléon (env. 1880), et de la carte IGN de 1914.

Rue Kennedy

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 130

b) Places d’opportunités, opportunités de places

Dans la catégorie place d’opportunité, nous avons rassemblé des espaces publics, qui ont des caractéristiques (voire une toponymie) de place mais qui sont le résultat d’un accident spatial ou formel dans la ville, d’une opportunité particulière, mais non réellement parties prenantes d’un plan global. Pour ces places, dont certaines sont en devenir, des enjeux urbains persistent : traitement de l’espace lui-même, mais aussi de ses abords, pour l’intégrer à un schéma global (réseau). Il s’agit finalement d’inscrire la place dans le fonctionnement urbain, afin de lui donner une dimension symbolique dont elle est dépourvue. Parmi ses places en devenir, dont la réflexion pourra être prolongée ultérieurement, on trouve rue Bodchon / rue Charles Lescot, la parcelle d’équipements publics de la rue Boilet, et la place Lechâtelier, dans le quartier des Usines.

• La place de la gare et ses abords :

Elle correspond à l’ancien tracé de la nationale, avant la création de l’autopont.

Alors que l’avenue Aristide Briand, menant à la place de la gare a été aménagée dans le souci de la mixité des modes de mobilité (stationnement, alignements d’arbres, larges trottoirs, proximité de la Frette,...), la place de la gare, elle-même reste un rond-point ne permettant que le dépose-minute et le demi-tour.

Les places de stationnement sont peu nombreuses au vue de l’importance de la gare, pourtant, leur emprise représente une part importante de l’investissement de l’espace public.

Peu de commerces se sont développés aux abord de la gare. Seul un bar-tabac (1) et une librairie-papeterie (2) font face à l’équipement. On observe une mixité entre habitat moderne, propriété bourgeoise, activités et petit commerce. L’ensemble formé de la gare et de la place jouxte un ensemble important d’habitat collectif (R+7).

Les façades ne respectent pas l’alignement sur rue. Constituées au fur et à mesure du développement du quartier, elles ne fabriquent pas l’espace de la place.

Outre le lieu dédié à la mobilité, la place de la gare est aussi le lieu de franchissement des voie ferrées, unique trait d’union, ici, avec la commune des Ageux.

GARE

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Avenue A

ristide Briand

Place de la gare

La Frette

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Place du Corps de garde Place du Marronnier

La place du Corps de garde correspond à la trace laissée dans le tissu, par l’implantation des remparts qui se prolongeaient au sud, dans l’actuelle rue de l’Eperon (où l’on peut encore observer un vestige de ces fortifications).

L’espace se décompose en deux parties :

- une première, minérale, ouverte sur la départementale, structurée au sol, autour d’un terre-plein central.

- une seconde, plus intime, parce que séparée de la voie de circulation principale, et plus végétale parce qu’attenante à des jardins individuels.

Le bâti, qui construit la place, est discontinu, et alterne avec des murs de clôtures en pierre.

La place tient son appellation des arbres qui l’habitent. Place arborée, elle articule la départementale avec la rue des Bouleurs, qui reprend le tracé des fortifications disparues.

La place est dans l’ensemble, très peu tenue par le bâti. Au nord, (en jaune, sur la photo), ce sont les murs de clôtures des cours qui fabriquent la paroi de la place. Assez bas, ils ne donnent pas à lire l’espace de la place en volume.

Place du Lavoir

Espace qui nait de la rencontre de plusieurs voies importantes de Pont-Sainte-Maxence : la départementale, la rue de Cavillé et la rue d’Halatte (voie desservant le fond Robin).

L’extension de l’espace public prend forme grâce au retrait des deux façades positionnées sur le croisement ; ces bâtiments étant occupés par des commerces.

Comme le montre la photo aérienne ci-dessus, des places de stationnement ont été aménagées devant les deux commerces.

Cet espace est prolongé vers l’est, par les parkings liés à la maison de quartier.

COMMERCE

COMMERCE

NATIONALE RUE DE CAVILLE

Potentiel polarisant

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3.3.2. Rues, voies et espaces publics

a) L’ex-route nationale : un tracé singulier entre liaison incontournable et coupure pour la ville

Dans sa partie sud, l’ex-RN17 (actuelle RD 1017) prend appui sur le relief pour traverser le massif boisé en direction de Pont-Sainte-Maxence. Cette partie très linéaire de la route est fermée de part et d’autre sur ses bas-côtés, par la forêt. La ville n’apparaît qu’au bas du relief. On entre alors directement dans l’espace urbain constitué. Aucun espace public ne fait l’objet d’une mise en valeur particulière sur cette partie de la route.

Dans sa partie nord, la route reste cet élément linéaire qui se déroule dans la plaine, en suivant le cours de la Frette. Depuis la sortie de l’autopont, jusqu’au rond-point de la RD200, elle marque la limite entre deux territoires administratifs, celui de Pont-Sainte-Maxence et celui des Ageux. Cette portion de route fait l’objet d’un travail d’aménagement concerté entre les deux communes. Longeant une partie de la façade de la commune des Ageux, dont la mairie, une voie cycliste aménagée sur le bas-côté de la route, accompagne une promenade paysagée qui élargie le champ de vision, et offre une réelle perspective sur l’entrée de ville.

Vers Senlis

Entrée de ville sud

Ancienne porte de Paris

Place Perronet

Place de la république

Avenue Aristide Briant, vers la gare

Sortie de l’autopont

1. FORÊT D’HALATTE

2. ENTREE DE VILLE

3. CENTRE-VILLE

4. PONT

5. FAUBOURG DE FLANDRE

6. AUTOPONT

7. MAIL PAYSAGE

Rond-point de la RD200

Tracé nord

Centre-ville

Tracé sud

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 134

b) L’espace public dans les extensions récentes

Les grands mouvements de construction de la seconde moitié du XXème siècle sont à l’origine de l’extension « anarchique » de l’espace public. L’urbanisation rapide de nouveaux territoires, selon le modèle du lotissement ou bien de l’ensemble d’habitat collectif, a fabriqué une nouvelle forme d’espace public, qui peine aujourd’hui à trouver une échelle d’usage.

Outre le rapport d’échelle à la ville, cette diversité, imposée par les modes de fabrication de l’espace public, s’exprime dans leur relation au bâti qui les entoure, par le végétal qui les accompagne (ou non), par les vues et par leurs accroches au tissu. Leur appréciation qualifie l’espace construit de la ville.

Esplanades au pied d’un groupe d’habitat collectif, placettes anonymes de lotissements, ou grandes voies joignant le centre-ville aux satellites urbains, l’extension moderne de l’espace public revêt des morphologies variées.

Toutefois, qu’il s’agisse de formes constituées dues aux extensions récentes de l’espace bâti ou bien spontanées, héritées de l’histoire du développement de la ville, la présence de l’automobile prévaut souvent sur la qualité des aménagements : c’est même souvent l’unique fonction dévolue aux espaces publics. Hors, la qualité d’un espace public, «son caractère urbain», résulte en grande partie des flux qui le parcourt. Ces flux sont eux-même le résultat des densités de population et des mises en tensions entre les différents équipements de la commune.

La conséquence est qu’il est difficile d’animer l’espace public, de le rendre «convivial» au sein de lieux satellites qui ne travaillent qu’en sens unique avec le coeur urbain. L’absence de commerces, de fréquentations, l’étalement pavillonnaire sont des obstacles à la dynamisation de l’espace.

Dans les quartiers d’extension urbaine comtemporains, les modèles urbains se caractérisent par l’indépendance des constructions vis à vis de leur environement. La juxtaposition de bâtiments, aux logiques d’implantations propres donne naissance à des espaces publics aux formes nouvelles. Dans le cadre des lotissements, c’est la logique de desserte individuelle qui prédomine, tandis que pour les ensembles de logements collectifs, les espaces publics « de pieds d’immeubles », mal définis, éprouvent des difficultés à se caractérise du point de vue de l’usage.

• Les lotissements, la logique individuelle

Dans les quartiers anciens, de centre-bourg, l’alignement des façades sur la rue marquent une limite franche qui délimite l’espace public. Les décrochements, ou retraits sont alors lisibles, et leur rapport à la rue est clair.

Au coeur des lotissements construits durant la seconde moitié du XXème siècle, les repères classiques sont brouillés. La coexistence de maisons de typologie et de morphologie identiques, disposées sur des parcelles normées, rend difficile la lecture de l’espace public.

C’est alors, sur la forme des clôtures, leur opacité ou leur transparence (voire leur absence) que repose l’aspect de la rue. Un mur, un rideau végétal fabriquent l’étanchéité entre le domaine public et privé. Cette question de la gradation entre le tout public et le privé tente de trouver des réponses à travers de nouveaux aménagements, et tend globalement vers une augmentation des dimensions de l’espace public au profit du déplacement automobile.

Dans le but de retrouver une cohérence entre un mode d’habiter pittoresque (qui trouverait ces références dans les centres villageois anciens et les maisons individuelles bourgeoises du XIXème siècle), et les exigences modernes, le vocabulaire architectural du lotissement se dote de motifs récurrents comme ceux de la placette urbaine, de la disposition aléatoire du végétal ainsi que du cheminement de la voie automobile. A une maison correspond une voiture (ou plus), une voie d’accès privatisée, un jardin et un garage.

Ce sont ici les codes qui régissent l’implantation de ces ensembles bâtis : la recherche de l’individualisation maximum.

Outre l’allongement du linéaire de voirie, ces ensembles ont pour caractéristique commune de s’étendre sur de vastes territoires, et d’avoir une faible capacité de renouvellement.

Position des espaces libres privatifs, par rapport à l’espace public

Espace vide privatif adja-cent à la voirie

Dans ce cas de figure, l’espace privé offre une continuité visuelle avec l’espace public, et offre un complément végétal

Espace vide privatif séparé de la voirie

L’espace privé se trouve coupé de l’espace public par le bâti. Dans ce cas de figure, l’es-pace public n’est pas pour autant bien structuré, car les maisons sont rarement mitoyennes.

Espace vide privatif de part et d’autre du bâti

La partie de l’espace privé en contact avec l’espace public est, dans ce cas, souvent consacré au stationnement. Minéral, il n’offre pas de continuité végétale à l’es-pace public.

Lotissement des Terriers, un vocabulaire de cheminements parallèles

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 135

• Habitat collectif, la remise en cause de la résidentialisation

Entre les immeubles d’habitat collectif, les espaces libres se déploient en plateaux piétonniers ouverts, parcourus par des sentes parfois rattachées à des éléments forts du paysage d’accroche (allée cavalière, chemin de grande randonnée...). Ces vides, dont une partie se situe parfois sur dalle (Les Terriers), sont pourvus d’espaces verts, de plateaux de jeux et de mobilier urbain. Plus rarement, des équipements et des commerces viennent enrichir le dispositif. Parfois, seule domine la pelouse, interrompue uniquement par les cheminements piétonniers menant aux immeubles (quartier de la gare).

La circulation des voitures est rejetée en périphérie, mais des parkings nappent une partie du territoire, parfois jusqu’aux pieds des immeubles, imposant l’omniprésence automobile. Il en résulte des espaces publics sans directions, ni limites.

Dans d’autres cas, le grand ensemble a été construit dans un parc, domaine d’un ancien château. C’est le cas à Saultemont, et pour le grand ensemble du quartier de la gare. L’espace public de « pied-d’immeuble » renferme alors des vestiges de son occupation passée.

A la gare, entre immeubles et terrains de sport, ce sont les restes du mur d’enceinte du domaine que l’ensemble collectif partage avec la maison de retraite, tandis qu’à Saultemont, on peut encore observer les traces de l’aménagement paysagé ainsi que du mobilier (fontaine, pont, sculptures) qui lui était rattaché. Le parc, très arboré, garde les caractéristiques de son aménagement « romantique ».

Dans les grands ensembles, comme dans les lotissements, c’est l’absence de densité bâtie aux abord des espaces désignés comme places, qui empêche l’appropriation par les habitants.

Il faut alors considérer que la présence de vestiges, ou bien l’existence de chemins directeurs, comme les allées cavalières, sont des opportunités d’accroche pour le réinvestissement de l’espace public.

Place publique aux TerriersMobilier urbain, traitement des sols, proximité des habitations, l’espace désigné comme place par l’architecte est géométriquement maîtrisé. Tout est mis en oeuvre pour valoriser l’espace public entre les immeubles d’ha-bitat collectif. Pourtant, la place ne fonctionne pas, et subit de multiples dégradations (traversées piétonnes, vandalisme, manque d’entretien,...)

Places de stationnement en pieds d’immeubles, les TerriersLes aménagements (traitement de sols, végétaux, ...) ont pour vocation de qualifier et de hiérarchiser les espaces publics. L’usage automobile, pour la desserte ou le stationnement reste prédominant.

Statue dans le parc de Saultemont. A l’arrière plan, les immeubles d’habitat collectif

Entre tour et terrain de sport, les vestiges du mur d’enceinte de l’ancien domaine, quartier de la gare.

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Des espaces verts collectifs à valoriser

a) Les Terriers

Description

Les Terriers sont un quartier récent (création de la ZAC en 1972), de maisons individuelles et d’immeubles collectifs, conçu autour d’un vaste espace vert central.

Cette pelouse est plantée d’arbres de hautes tiges, et fait office de parc de proximité recevant un plateau multisports, des tables de pique-niques, des jeux d’enfants. etc. Elle est parcourue de cheminements piétons permettant de rejoindre les cages d’escaliers, les stationnements et la dalle du centre-commercial, ainsi que d’une allée principale conduisant à la forêt. Les contrôles d’accès sont constitués de blocs de pierres locales, qui dans une certaine mesure, participent à l’ambiance « naturelle » du lieu.

Place du végétal

L’orientation du projet d’aménagement initial s’axe sur une ligne droite prolongeant l’ancienne piste forestière, jusqu’aux escaliers qui rejoignent le centre-ville, à travers le coteau. Cette « allée cavalière » est signalée par deux pins noirs (photo 1) et sépare deux vastes espaces généreusement plantés (photos 2, 3 et 4) d’essences nobles et pérennes, telles que le chêne de Hongrie (Quercus frainetto) ou d’essences plus courantes et moins durables, telles que robiniers (Robinia pseudoacacia) ou bouleaux (Betula utilis). Certains sujets dépassent les 20 m de haut, et présentent une belle silhouette proche du port naturel.

L’ensemble évoque une ambiance de clairière forestière, qui contribue à l’impression d’habiter la forêt toute proche (photo 5). Dommage toutefois que la pelouse ne soit pas aménagée comme un sous-bois, avec une strate herbacée et arbustive.

Les bâtiments semblent posés sur la pelouse, sans haies, ni clôtures mettant à distance le bâtiment, sans même de traitement du pied d’immeuble. Si ce genre de situation peut poser des problèmes de voisinage, de sécurité ou de dégradations, aux Terriers, il semble que cette configuration soit bien vécue, comme en témoignent les tables et les chaises posées spontanément contre la façade de l’immeuble (photo c), ou l’absence de grilles aux fenêtres des rez-de-chaussées.

Les stationnements sont traités banalement, sans lien avec l’espace vert contigu..

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b) La résidence Saultemont

Description

La résidence Saultemont (photos 1), est un ensemble de 6 immeubles collectifs qui prend la forme de 3 barres et de 3 plots, sans grande originalité architecturale. Ce programme de logements locatifs à deux pas de l’abbaye royale du Moncel se situe à l’emplacement d’une ancienne grande propriété paysagée, au style rocaille des années 1900.

Place du végétal

Les traces de l’ancien parc paysager sont encore très présentes, et l’atmosphère qui se dégage de ce parc résidentiel contraste fortement avec l’archétype de l’espace vert de grand ensemble.

. Certains arbres d’origine ont été conservés, et présentent aujourd’hui des proportions impressionnantes. Un platane d’occident (Platanus occidentalis) mesure plus de 35 m de haut et 14 m de circonférence (photo 3). Un second présente également des dimensions honorables. Un tulipier de virginie (Liriodendron tulipifera) dépasse les 20 m et les 12 m de circonférence. À côté de ces géants, des plantations plus récentes d’essences moins nobles (peupliers, sapins) ont été réalisées en coeur d’îlots. Leurs ports rigides ne rivalisent pas avec la grâce de leurs ancêtres. L’ensemble de la masse boisée masque une grande partie de la résidence au regard, et projette une ombre au sol qui doit parfois gêner les logements.

. Des éléments architectoniques et structurels de l’ancien parc ont également été conservés : fontaine aux chérubins (photo 2), sculpture de paon (photo b), petit pont en fausse rocaille (photo a), ruisseau aux berges dessinées, et gloriette néo-classique (photo c). Ces éléments romantiques, mis en regard avec les immeubles en arrière-plan, génèrent des superpositions d’images parfois incongrues. Cette sensation d’un lieu décalé est renforcée par l’usage qu’en font les habitants : oies et canards s’ébattent dans le ruisseau, des pigeons sont élevés dans la gloriette et des tags viennent orner le piètement des sculptures (réinterprétation contemporaine ?).

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 140

QUARTIER DES USINES1

Relation géométrique (échelle et direction), entre les éléments construits (pleins et vides) et le site

A Sarron, le chemin de halage est en arrière des constructions

2 LES BERGES DE SARRON

Contraste d’échelle entre le site d’implantation , les berges de l’Oise, et les éléments construits (pleins et vides).

Espace construit séparé de la rivière

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Etude urbaine de Pont-Sainte-Maxence / PHASE 1I / Compréhension du paysage bâti 141

LE CENTRE-VILLE33.3.3 L’eau et les espaces publics

a) Les quais, espaces publics liés aux séquences bâties de l’Oise

Le tissu bâti de la commune s’est installé le long de l’Oise selon différentes modalités liées aux besoins en termes d’habitat, d’industrie et de circulation. Le développement de l’espace public le long des berges est dépendant de ces identités fortes qui se sont fabriquées au fil de la construction de la ville.

1. Le quartier des usines

Situé sur la rive nord de l’Oise, le quartier des usines se compose d’une alternance entre espaces construits et espaces vides. Ces structures (pleines ou vides) sont aménagées perpendiculairement au cours de la rivière et se prolongent depuis la route (rue Pasteur), jusqu’aux berges.

Les espaces vides dont les dimensions sont dictées par les structures accueillant les activités, sont dimensionnées à l’échelle du site d’implantation.

2. Les berges de Sarron

Dominées par une architecture de lotissement, les berges de Sarron sont fortement marquées par le végétal. Le chemin de halage serpente sur la berge de l’Oise, largement plantée sur tout le long et à l’arrière des jardins privés. Les abords de l’espace public sont donc très peu bâtis.

Le bourg de Sarron s’est construit dos à l’Oise, le chemin de halage est en arrière des constructions.

3. Le centre-ville

L’espace public des rues qui borde l’Oise dans le centre-ville est dominé par la voirie. Les voies sont disposées soit parallèlement, soit perpendiculairement à la rivière. Les rencontres (croisements) entre ces deux directions sont à l’origine de l’épaississement de l’espace public.

Sur la rive sud, cette linéarité, soulignée par l’implantation du bâti, est ponctuée par des extensions de l’espace public : quai des Cygnes, à l’ouest, et quai de la Pêcherie, à l’est.

4. Le quai Deschamps

Il s’agit d’une vaste surface engravillonnée, située à l’arrière de l’ancienne gendarmerie. C’est un espace aux usages indéterminés qui réalise pourtant la transition entre le pont, le stade d’athlétisme et plus loin les jardins familiaux et les cultures. Bien que difficile et confidentiel, l’accès à ces espaces pratiqués est possible par la berge.

En dehors d’une berge enherbée et de quelques arbustes, le végétal est complètement absent de ce quai. Les récentes opérations de confortement des berges par des enrochements ont encore renforcé la minéralité de ce quai qui n’a ni les qualités d’un quai urbain, ni le caractère d’un quai industriel, ni le charme d’une rive plantée.

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LE QUAI DESCHAMPS4

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Fossés

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5. Le plateau sportif

Description

Ce secteur regroupe sur plus de 15 ha un terrain de football, un stade d’athlétisme, quatre cours de tennis, un caserne de pompiers, une caserne de gendarmerie, deux ensembles de jardins familiaux et une vaste pelouse d’évolution. À ce « plateau » d’équipements peuvent être associés les immeubles collectifs situés rue Charles Frigaux et le boisements spontanés situés à l’arrière.

Place du végétal

1. La pelouse d’évolution

Cette partie est utilisée pour les entraînements de football (photo 2). C’est une vaste pelouse entretenue bordée par un fossé en eau qui délimite la zone urbaine. Une gestion différenciée des tontes en fonction des usages, permettrait de varier les ambiances paysagères (des prairies par exemple).

2. Les fossés

Un réseau de fossés, résultant probablement du drainage de cette zone humide, borde le plateau sportif (photos 2, 4 et 6). Une végétation adaptée s’y développe tant bien que mal, parmi les détritus et les berges effondrées. Ces fossés trouvent leur exutoire dans l’Oise, sans aucune mise en scène, et leur franchissement se fait par des passages improvisés par les usagers.

3. Les jardins familiaux

Les potagers fleuris des jardins familiaux apportent une note gaie, vivante et à échelle humaine, à cet ensemble dominé par le grand paysage (l’Oise, le coteau, les champs, les usines). Comme souvent l’improvisation et la débrouille prévalent dans la construction des clôtures et des cabanons, apportant un desordre qui manque parfois de charme. Une meilleure intégration de ces jardins aux itinéraires piétons depuis le stade, peut contribuer à leur faire jouer un rôle vis à vis de l’espace public.

4. Les décharges

Deux points noirs de déchets et de gravats sont particulièrement prégnants dans ce secteur : le premier situé à l’entrée de la caserne, derrière des conteneurs de tri (photo 1) ; le second entre la caserne et le stade. Ces zones de décombres déplaisantes accueillent pourtant une flore pionnière et différente, adaptée au milieu sec.

5. Les haies persistantes.

Le stade d’athlétisme et le terrain de foot sont dordés d’une haie persistante, haute, dense et imposante (photo 4). Ces clôtures végétales rigides et impénétrables, artificialisent le site, dominé par des éléments identitaires du grand paysage.

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Cette séquence, celle du pla-teau sportif, présentent une similarité d’échelle entre les équipements, les espaces publics, et le site d’implan-tation. Le stade par exemple est implanté perpendiculai-rement à la rivière et ses dimensions répondent aux dimensions de son environ-nement

Position des espaces publics contigus à la rivière. Entre les espaces publics, les structures sportives.

Similarité d’échelle entre le site d’implantation et les espaces publics

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AVENUE DE LA GARE (av. A. Briand)

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VIEUX LAVOIR2

LES CONTENEURS

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b) Les espaces liés à la Frette

Le canal de la Frette traverse le tissu urbain de Pont-Sainte-Maxence, et son passage offre aux piétons des ambiances urbaines et végétales uniques dans la commune. Trois séquences très différentes peuvent être parcourues de la gare à l’exutoire de l’Oise.

Place du végétal

1. Avenue de la Gare

La Frette accompagne l’avenue de la Gare sur presque la totalité de son linéaire, mais sa présence végétale reste discrète. Les berges sont trop droites et le fond trop profond pour permettre le développement d’une végétation aquatique. Quant aux abords, ils sont trop régulièrement tondus pour permettre le développement d’une végétation prairiale adaptée au milieu frais.

En revanche, l’alignement de tilleuls anciennement taillés en rideaux conduit le regard vers les hauteurs du plateau de la forêt d’Halatte. Ils conviennent bien à l’ambiance de lotissements du XIXème siècle de cette rue bordée de pavillons en briques et de petits ponts métalliques.

2. Vieux Lavoir

Ici, la Frette passe à l’arrière des maisons, et dessine un coude qui propose des ambiances plus intimes. Les berges effondrées et ravinées, moins entretenues, autorisent le développement d’une flore spontanée adaptée. Le changement de direction de la rivière s’accompagne d’un élargissement de l’espace public, qui prend la forme d’une grande pelouse enherbée, ceinte de haies persistantes taillées. Cette dilatation prend l’aspect d’un corridor, où se connectent un chemin piétonnier conduisant à l’exutoire de la Frette et un autre qui aboutit aux lotissements du quartier de Flandre. Il est regrettable que l’accès à cet espace de qualité soit confidentiel et masqué par des bennes de recyclage (photo 4).

3. Vers l’exutoire

Le chemin qui longe la Frette jusqu’au quai de la Libération suit un sentier étroit, bordé d’un côté de vieux murs en moellons, et de l’autre par une végétation spontanée, désordonnée, envahissante même, qui se développe trois mètres en contre-bas, dans le fond de la rivière.

L’exutoire de la Frette, situé sur une propriété privée, est mis en scène par une élégante grille en fer forgé, surplombée d’un grand frêne.

3 VERS L’EXUTOIRE

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3.4. Présence du végétal dans l’espace public et collectif : la trame verte

La cartographie du végétal présent dans l’espace public ou collectif de Pont-Sainte-Maxence révèle une trame verte sans orientation générale, où l’emprise des espaces verts publics ou collectifs est réduite.

Toutefois, les espaces naturels ou cultivés situés dans le prolongement de l’espace public (prairies de Sarron, friches, champs, etc.) viennent compléter cet espace public peu généreux en surface et en diversité.

En effet, en dehors du stade de football et des deux jardins familiaux, il n’existe pas de vastes surfaces enherbées publiques : le végétal s’exprime en ville, principalement à travers de l’arbre ou autour de l’eau, qui sont les deux fils directeurs de la trame verte.

L’arbre en villeLes arbres en ville confèrent aux lieux une dimension souvent exceptionnelle par leur taille, leur envergure. Cette capacité à structurer l’espace est a fortiori optimale lorsqu’il s’agit de sujets groupés taillés pour l’ornementation ou bien de sujets isolés monumentaux, comme il en existe à Pont-Sainte-Maxence. Sur la commune, on peut recenser les structures arborées suivantes :

. Anciens rideaux de tilleuls de l’avenue de la Gare (avenue Aristide Briand), sur les quais de la Pêcherie et des Cygnes, sur la place de l’Archer, autour du parc du Maréchal Delattre de Tassigny et à Sarron.

. Alignement asymétrique d’érables et de pruniers myrobalants sur la Route de Flandre. Situé sur la commune des Ageux, cet alignement récent a été conçu et financé en partie par la commune de Pont-Sainte-Maxence.

. Platanes et tulipiers monumentaux dans et aux alentours du parc de la résidence Saultemont.

. Chênes de différentes variétés aux Terriers.

Des ensembles urbains cohérentsLes arbres dessinent des ensembles urbains cohérents, où le végétal dialogue avec l’environnement bâti.

. La place du Marché, anciennement place d’Armes, qui est inscrite dans une topographie mettant en scène le paysage d’inscription de la ville.

. La place du Maréchal de Lattre de Tassigny, anciennement Champ de Mars présentant des proportions à l’échelle de la ville.

. La place des Prés Hauts, à Sarron mettant en scène un espace public villageois de grande qualité.

Il s’agit également d’espaces verts collectifs, dont le projet d’aménagement initial intégrait une réflexion sur le végétal :

. Les espaces verts des Terriers, qui ont bénéficié d’un projet de plantations généreux

. Le parc de la résidence collective de Saultemont qui a su tirer atout de son inscription dans un ancien parc de château.

Des potentiels inexploitésÀ côté de ces ensembles urbains aux qualités reconnues, il existe dans la commune des espaces dégradés ou bien conçus sans ligne directrice, qui réservent pourtant des potentialités inexploitées :

. Le plateau sportif offre une des plus belles vues sur la rive industrielle de l’Oise et sur les champs. Pourtant le traitement de ce vaste ensemble réunissant deux stades de football, un stade d’athlétisme, des terrains de tennis et des jardins familiaux ne fait l’objet d’aucun traitement d’ensemble, ni d’aménagements paysagers.

. Le quai Deschamps, contiguë au plateau sportif, est un espace minéral affecté au stationnement, bordé par une berge engazonnée dégradée. Cet espace sans qualité offre pourtant l’une des plus belles vues sur la ville.

Des ensembles linéaires autour de l’eauLe chemin de l’eau est également celui des hommes, et à Pont-Sainte-Maxence, l’Oise et la Frette donnent l’occasion de parcourir des ambiances végétales variées.

Ces itinéraires discrets dessinent un maillage d’espaces publics linéaires, malheureusement mal interconnectés et peu mis en valeur..

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Platane d’occident (Platanus occidentalis) majestueux dans le parc de Saultement (env. 35 m de h. et 14 m de circonférence.)

Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera) monumental, à proximité d’un immeuble de la résidence de Saultemont (env. 20 m de haut et 12 m de circonférence).

Haricots sur rames dans le jardins ouvriers spontanés du quartier des usines.

Page de droite : zoom sur la carte de la trame verte

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ZOOM 1 : CENTRE-VILLE

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De haut en bas : Friche herbacée à chiendent et raygrass, située à l’arrière des maisons individuelles, le long de la voie ferrée ;

Prairie privée tondue dans le prolongement visuel du chemin de halage, à Sarron.

ZOOM 2 : SARRON

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Alignement de tilleuls de part et d’autre de l’avenue de la Gare. Anciennement conduits en rideaux, ils ont été rabattus, et sont actuellement émondés en têtes de chat.

Salicaires (Lictrum salicaria) et iris d’eau (Iris pseudacorus) le long de la Frette, là où les berges ont le profil le plus doux.

Érable pourpre (Fagus sylvatica cultivar) monumental dans le parc du conservatoire de musique