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L’INITIATIVE MAROCCO-INDIENNE POUR LE DEVELOPPEMENT DES
LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES (IMILA)
Activité de Recherche :
Etude Données de Base des Légumineuses
Alimentaires Au Maroc: Analyse de l’offre
Coûts de Production et Indicateurs de
Performances
Par :
Abdelali LAAMARI, Agro-Economiste
INRA-Settat
Document Provisoire
Avril, 2015
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
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PREAMBULE
Cette étude réalisée dans le cadre l’initiative Maroco-Indienne pour le développement des
Légumineuses Alimentaires (IMILA) fait parti des opérations de recherche relevant du
Résultat 1 intitulé ‘‘étude et analyse de la chaine de valeur des légumineuses cibles’’. Elle
complète la partie de recherche qui s’intéresse à l’aval de la chaine de valeur. Elle porte
essentiellement sur la collecte d’une base de données qui peut servir, à la fois dans l’analyse
de l’offre et des coûts de production et en même temps fournir les indicateurs de référence
pour le suivi-évaluation d’IMILA.
L’équipe impliquée dans cette activité est composée de chercheurs, d’enseignants,
techniciens et étudiants (es) dont les noms sont comme suit:
Abdelali LAAMARI (Agroéconomiste) Chercheur et Responsable d’activité INRA-Settat
Mohammed BOUGHLAL (Agroéconomiste) Chercheur INRA -Settat
Jamal ZAHI (Informatique et gestion des données) Professeur FSJES-Settat
Abdelajabbar ABDOUNI (Econométrie et Statistique) Professeur FSJES-Settat
Hicham JEKKI (Economiste, Marketing) Professeur FSJES-Settat
Abderrahim BENTAIBI (Sociologue) Chercheur INRA-Meknès
Rachid MOSADAK (Agronome) Chercheur INRA-Rabat
Zaied GUIRROU (Agronome) Chercheur retraité de l’INRA-Tadla
Abdelmajid ELHASSANI (Technicien) INRA-Settat
Mohamed ELAZHARI (Etudiant en Master) FSJES-Settat
Kaba Syra (Etudiante en Master) FSJES
Merriam BERNOUN (Etudiante en Master) FSJES-Settat
Fatima-Ezzahra SALAMATE (Etudiante en Master) FSJES-Settat
SABAH LAALEJ (Etudiante en Master) FSJES-Settat
Abderrahmane SAKOUILI (Etudiant en Master) FSJES-Settat
Abdelhak DFOUF (Etudiant en Master) FSJES-Settat
Ayoub MAHFOUDI (Etudiant en Master) FSJES-Settat
Agents du CCA de Tagzirt
Agents du CCA d’Ait Attab
Agents du CCA de Chemaia
Agents du CCA de Berrchid
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
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Remerciements
Le programme IMILA apportera des éclairages sur les orientations stratégiques pour le
développement d’un tel secteur. Le programme de recherche/développement intégrant les études
sur la chaîne de valeur et les aspects économiques et sociales conduits dans les dix plateformes
offrira les éléments nécessaires pour relancer les légumineuses alimentaires au Maroc. Ainsi à
travers ce travail, je tiens à remercier les bailleurs de fonds qui nous ont offerts l’opportunité de
contribuer aux recherches pluridisciplinaires du programme IMILA.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre les chercheurs de l’INRA à travers les centres
régionaux de Settat, Rabat et Meknès. Ainsi, l’équipe tiens à remercier tous les responsables de la
Direction de l’INRA et des Centres pour les faciliter qu’ils ont assuré pour la réalisation des travaux
de terrain.
Aussi, je tiens à remercier l’équipe des Chercheurs et administrateurs de l’ICARDA pour
l’accompagnement et les facilités qu’ils ont offerts.
Par la même occasion je remercie les enseignants chercheurs de l’Université Hassan 1er, Faculté des
Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Settat pour la contribution scientifique et la mise à
notre disposition des laboratoires LM2CE et LARETA. Aussi, les étudiants doctorants et Master qui
ont contribué dans la collecte et la saisie des données et les deux étudiants qui ont réalisés leur
projet de fin d’étude dans le cadre de cette activité.
Enfin, je présente mes remerciements sincères à mes collègues chercheurs et les agriculteurs des
différents sites pour leur collaboration et contribution.
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Résumé Analytique
La présente étude a été réalisée dans le cadre du l’initiative IMILA financé par l’OCP et dont
l’objectif est le développement des légumineuses alimentaire au Maroc et en Inde. Elle fait partie
d’une série de résultats intégrant des aspects biophysiques, économiques et organisationnelles. Elle
a été réalisée dans dix communes rurales représentatives des plateformes d’innovation choisies par
les bailleurs des fonds, l’INRA, l’ICARDA et l’IAV Hassan II. L’objectif global de ce travail est de
contribuer aux efforts d’amélioration de la production des légumineuses alimentaires et par
conséquence les revenus des ménages à travers l’analyse de l’offre et des performances
économiques de ces cultures à travers l’analyse monographique des légumineuses alimentaires par
région et au niveau national, la caractérisation des systèmes de production à base des légumineuses
alimentaires par région du projet, l’établissement des coûts de production des légumineuses
alimentaires par culture et l’identification des contraintes au développement des légumineuses
alimentaires et voies de réhabilitation.
Pour y parvenir un échantillon de 500 exploitations a été élaboré en collaboration avec les agents de
l’ONCA au niveau des sites et les spécialistes en statistiques au sein de l’équipe INRA-Faculté des
Sciences Juridiques, Economiques et Sociales (FSJES) de Settat. Un questionnaire répondants aux
objectifs de l’étude a été élaboré et testé. Pour faciliter la saisie, une équipe de la FSJES a élaboré un
masque sur support informatique. Les équipes de terrain ont eu une formation au niveau du centre
de l’INRA-Settat sur le questionnaire et les dispositions à prendre sur le terrain. Trois équipes ont
été constituées, une équipe à INRA-Meknès, une autre à INRA-Rabat et deux équipes à INRA-Settat.
Cette dernière a été élargie de manière couvrir les trois régions Chaouia, Abda et Tadla. Une fois les
listes des agriculteurs établies selon le critère d’avoir au moins une légumineuse dans l’assolement.
Compte tenu de la taille de l’échantillon de 100 cas par sites, l’équipe a essayé de tenir compte de la taille de
l’exploitation.
Les légumineuses alimentaires sont cultivées sur une superficie moyenne de 390 mille ha (2006-
2011), principalement dans la zone pluviale favorable et intermédiaire qui sont représentées dans
ce travail par Chaouia, Rabat-Zaier, Meknès-Taounate, Abda-Hmar et Tadla-Azilal. Les fèves
demeurent la culture la plus dominante, représentant près de la moitié de la superficie totale des
légumineuses. Les fèves et les pois chiches sont cultivés dans les différentes zones avec des
proportions différentes. La fève a connu un retour massif dans plusieurs régions, à savoir Meknès et
Chaouia. La fève est de plus en plus importante dans les régions de Chaouia-Ouardigha et Abda-
Hmar. Ces deux régions réservent plus de 29000 ha à cette culture alors que les trois autres ne
réservent que 19000 ha. Cependant les rendements les plus élevés de la fève sont ceux réalisés dans
la région de Meknès-Taounate et c’est dans cette même zone que les rendements sont les plus
stables. En ce qui concerne la lentille, c’est la région de Rabat-Zaier qui détient le record et aussi le
monopole en ce qui concerne la superficie. Pour les autres régions c’est plus un mélange entre
lentille, fève et petit pois, avec une dominance de la fève et de la lentille et une reprise du pois
chiche dans la Chaouia. Pour Abda-Hmar c’est la fève et le petit pois qui dominent. Dans la région de
Tadla-Azilal on trouve les trois cultures à l’exception du pois chiche. Cette dernière est considérée
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comme étant un lieu d’expertise en production des semences des petits pois, lentille et haricot. Le
pois chiches a connu un développement considérable et une maîtrise de la technologie de
production dans la région d’Elgara (Chaouia).
D’après l’enquête les légumineuses occupent une place importante dans les régions de Rabat-Zaier,
Meknès-Taounate, Chaouia, Tadla-Azilal et Abda avec des proportions respectives de 31, 30 et 25,
20 et 13% de la superficie exploitée. Cette proportion est loin d’être la meilleure pour assurer une
rotation raisonnable et permettre le repos de la terre cultivée. Au niveau de ses zones on trouve des
proportions importantes pour la lentille à Rabat-Zaier avec 46% de la SAU légumineuse. Dans la
région Meknès-Taounate, c’est la fève qui est la plus cultivée avec 58% de la SAU légumineuses. A
Abda et Chaouia on trouve le petit pois et le pois chiches avec des parts respectives de 56%
chacune. Dans le Tadla on trouve la lentille et le petit pois avec des parts respectives de 37 et 34%
de la SAU des légumineuses.
En ce qui concerne la conduite, il n’y a pas eu un grand changement dans les régions de Abda et
Tadla par rapport aux techniques culturales appliquées depuis les années 80. L’installation de la
fève, le pois chiche, la lentille et le petit pois se fait après céréales (blé tendre et blé dur). Donc c’est
une rotation pratiqué par près de 45% des agriculteurs. On trouve aussi l’association
céréales/jachère chez 20% des agriculteurs et le reste pratique la rotation céréales continues. Cette
dernière est de plus en plus importante au niveau des petites exploitations et dans les régions de
Chaouia et Meknès. Donc, cette conduite a marqué les coûts de production. Ces derniers sont, pour
certaines cultures, limités aux opérations semis et récolte. Dans certaines régions ces deux postes
peuvent représenter plus de 60% des coûts. A l’exception de la région de Rabat-Zaier dont les
agriculteurs pratiquent plus de désherbage chimique, dans les autres régions l’usage des intrants est
très limité. Pour l’usage des fertilisants, c’est plus les engrais de fond qui sont le plus utilisés. Les
légumineuses restent encore des cultures qui mobilisent plus de main d’œuvre, surtout la lentille et
le pois chiches.
Au Maroc et dans la plus part des pays en développement l’agriculture est une activité vivrière plus
que commerciale. L’intégration des exploitations agricoles au marché est très limitée. Même pour
celles des régions comme Elgara, ou Sbit. Cette intégration a été compromise par la politique
agricole conduite par le Maroc depuis 1994. Le libre-échange et l’ouverture des frontière ont permis
aux importateurs des légumineuses alimentaires de régler l’offre et la demande selon leurs
convenances. Cette situation s’est traduite par une de faibles performances économiques et un
recul de la part de ces cultures dans le système de production. Toutefois, la part des légumineuses
dans le revenu est considérable et peut, en moyenne 23% (toutes régions confondues). Cette
contribution est plus élevée dans la région de Tadla, ce qui n’est pas le cas à Abda.
Enfin, on note que la conduite des légumineuses est, en général, restée traditionnelle. Ce qui
a limité leur part dans les assolements. En plus, il s’agit de cultures exigeantes en main
d’œuvre. Aussi, le savoir-faire des agriculteurs n’a pas changé par tout au Maroc et le progrès
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technologique est lent. Les légumineuses sont des cultures qui ont été pratiquées en mode de
faire valoir indirect, à travers des associations à bail. La disparition de ces pratiques solidaires
s’est traduite par une discontinuité dans le transfert des pratiques agricoles. La conduite
technique a été toujours assurée par les non propriétaires de la terre. Ces derniers disposent
de l’expertise et du capital travail à travers la taille de la famille.
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Executive Summary
The research activity ‘‘Food Legume Baseline study in Morocco: Supply and Production Costs
Analysis’’ is part of the research activities on studies of value chains of targeted food legumes. The
main objectives of conducting a baseline study are to establish the current status of food legumes
household’s income and production systems. This study will contribute to set a basic situation of the
cropping system and main environment, social and economic benefits can be used in assessing the
impact of the selected technological alternatives. The study was conducted in ten sites representing
the selected platforms used by the biophysics team. The objectives of the activity are; (i) Analyze
food legume monograph by region in order to estimate growth rates of production area and grain
yield, (ii) describe production system and the importance of food legumes at the farm level, (iii)
Establish food legume enterprise budgets in order to estimate production cost and income, and (iv)
identify farmers’ perceptions of the main constraints for the development/rehabilitation of food
legumes.
A sample of 500 household farms was established in collaboration with ONCA local services and
researchers from INRA and faculty. The main criteria used are the farm area and farmer should crop
at least on of the four food legumes. A questionnaire was developed by the team and distributed for
review by the tree sub-teams to adjust it to the local situation. To facilitate data entry, a mask was
developed using SPHYNX program. The numerators have beneficiated from one day training at
CRRA-Settat in order to initiate them to questionnaire, have their feed back and have common
understanding. Gender ratio was respected in the composition of the team in order to capture
women views and perceptions. Tree teams were established, one with INRA-Meknes, another with
INRA-Rabat and the last one with INRA-Settat.
Food legumes are grown in rainfed and intermediate favorable zones and cover more than 390
thousand hectares (2006-2001). These agro-systems are represented in this research by Chaouia,
Zemmour-Zaier, Meknes-Taounate, Abda-Hmar and Tadla-Azilal. Within the area of target food
legumes, faba bean is the most dominant crop and occupy around 50% of total area. Faba Beans
and chickpeas are grown in different areas with different proportions. Faba bean had a massive
return in several areas, namely Meknes and Chaouia. The faba bean is highly important in the
regions of Chaouia-Ouardigha and Abda-Hmar. These two regions allocated over 29,000 hectares to
these two crops, while the others occupy only 19000 ha. However, the highest and stable yields of
faba bean are recorded in Meknes-Taounate. Regarding lentil, Zemmour-Zaier region holds the
record according to the area. In other regions it is more a mix between lentil, faba bean and peas,
with a dominance of faba bean and lentil and chickpea Chaouia. For Abda-Hmar faba bean and peas
are dominating. In the Tadla-Azilal region the area allocated to chickpeas is not significant. In this
region we have producers of food legume seed, mainly for peas, lentils and faba beans. In the Elgara
region (Chaouia) chickpea has been developed due to the adoption of weed control technology and
the use of improved varieties.
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According to the survey, food legumes play an important role in the areas of Zemmour-Zaier,
Meknes-Taounate, Chaouia, Abda-Hmar and Tadla-Azilal with respective proportions of 31, 30 and
25, 20 and 13% of cropped. This proportion is far from the reasonable rotation that was used by
farmers. Lentil occupies 46% of total food legume area in Zemmour-Zaier region. In Meknes-
Taounate region faba bean is the most grown crop and occupy 58% of total food legume area.
Chickpeas are occupying 56% of total food legume area in Chaouia and Abda. In Tadla we found that
lentils and peas shares of 37 and 34% of total food legume area.
Production technologies have not changed significantly in Abda-Hmar and Tadla-Azilal according to
what was practiced by farmers since 80’s. The most applied crop rotation is wheat after food
legume and it’s used, in average (all regions) by nearly 45% of farmers. Other rotation are used such
as cereals/fallow (20% of farmers) and continuous cereals particularly by small farmers in Chaouia
and Meknes. According to that production costs are not very high except in Zemmour-Zaier and
Tadla. For most crops planting and harvesting operations are representing over 60% of total costs.
Exceptionally for Zemmour-Zaier region crop maintenance cost is high because farmers are using
chemical control of weed and insect. In general the use of inputs is very limited in all regions. The
use of fertilizers is limited to non significant quantities of commercial fertilizer. However it’s
important to notice that food legumes are labor intensive, especially for lentils and chickpeas.
In most developing countries agriculture is more food provider activity than a commercial business.
The market integration is very limited. However it’s important to notice that food legumes are
market oriented crops. The case of chickpeas producers at Elgara is important to be addressed. Food
legumes producers’ integration has been compromised by agricultural policy pursued by Morocco
since 1994 and the well organized intermediary network. The free trade and open borders have
allowed importers of food legumes to adjust the supply and demand according to their convenience.
This has resulted in a weak economic performance and a decline in the share of these crops in the
production system. The income share of food legumes in income is, in average 23% (all regions). This
contribution is higher in the Tadla region, which is not the case in Abda. This amount is very
sensitive to market and climate conditions.
Finally, we notice that cultural practices applied are traditional. This can be considered as a
constraint to the improvement or rehabilitation of food legumes in Morocco. In addition, chickpeas,
lentil and peas are labor intensive crops and the farmers have not changed significantly their
practices. Food legumes were considered as share cropped crops and socially contribute to the
involvement of land less households. The disappearance of this social system contributed to the
discontinuity of the local knowledge transfer.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
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Sommaire
PARTIE I : ETUDE DONNEES DE BASE ET COUTS DE PRODUCTION I. Introduction et contexte de l’étude I.1 Introduction I.2 Contexte II. Méthodologie II.1 Echantillonnage II.2 Le questionnaire III. Importance des légumineuses par zone agro-écologique IV. Importance des légumineuses par plateforme IV.1 Importance des légumineuses dans la région Chaouia-Ouardigha IV.2 Importance des légumineuses dans la région Abda-Hmar IV.3 Importance des légumineuses dans la région Meknès –Taounate IV.4 Importance des légumineuses dans la région Zemmour-Zaier IV.5 Importance des légumineuses dans la région Tadla-Azilal IV.6 Conclusion V. Système de production et importance des légumineuses V.1 Répartition de la superficie V.2 Statut juridique des parcelles V.3 Niveau scolaire des agriculteurs V.4 Age de l’exploitant et taille du ménage V.5 Conduite technique des légumineuses VI. Coefficients techniques et coûts de production des légumineuses VI.1 Présentation générale VI.2 Coûts opérationnels VI.3 Conclusion VII. Valorisation des légumineuses et contraintes de développement VII.1 Valorisation et revenu VII.2 Contraintes de développement Conclusion générale Bibliographie PARTIE II : INDICATEURS DE PERFORMANCE I. Introduction II. Méthodologie II.1 Evaluation de la plateforme d’innovation II.2 Critères d’évaluation des innovations agricoles
11 11 13
14 14 15
16
17 18 21 24 26 29 31
32 32 32 33 33 34
45 45 47 49
60 60 61 62
62
64
65 65 66 66
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10
III. Critères d’évaluation III.1 Indicateurs pertinents III.2 Indicateurs de rentabilité économique et financière III.3 Indicateurs d’adoption Conclusion Bibliographie
67 67 67 69
73 74
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
11
PARTIE I : ETUDE DONNEES DE BASE ET COÛTS DE PRODUCTION
I. INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ETUDE
I.1 Introduction
Le secteur agricole constitue un pilier de l’économie marocaine. Il contribue de près de 14% dans le
PIB national, en effet, l’agriculture joue un rôle socio-économique très important en offrant 43%
d’emplois pour la population active et en assurant les revenus stables pour 80% de la population
rurale, ainsi, malgré des cycles de sécheresse répétés, le PIB agricole a plus que doublé depuis les
années 601. Il s’agit d’un secteur caractérisé par une forte vulnérabilité aux changements
climatiques, en particulier aux conditions pluviométriques. Avec une production plus ou moins
diversifiée dont les céréales représentent la grande partie, ceux-ci ont connu une croissance
considérable ce qui se traduit par la baisse du niveau des importations2 du blé tendre.
Contrairement aux légumineuses qui enregistrent des chiffres plus faibles par rapport aux autres
cultures, ce qui a poussé l’Etat à se diriger vers le marché extérieur depuis les années 1990, mais
avec des quantités importées relativement faibles.
Depuis son indépendance, notre pays a déployé de nombreux efforts pour développer le secteur des
légumineuses, aussi bien dans les zones irriguées que dans les zones Bour par des opérations, des
programmes, des mesures d'incitation, de l'encadrement et de soutien des prix; en plus de la
formation qui reste l’un des chantiers les plus importants. En revanche, d’une part, ces projets et
programmes n'ont pas toujours réalisé les objectifs escomptés et leurs effets n’ont pas touché
directement les exploitants agricoles qui restent dans la plupart du temps insatisfaits.
D’autre part, on remarque que ces programmes, dans leurs globalités, ne visent pas les
légumineuses qui commencent à perdre leur place au profit d’autres cultures plus rentables selon
un rapport du ministère de l’agriculture3, ainsi le Maroc s’est transformé d’un pays exportateur des
légumineuses au début des années 1960 à un importateur.
Le secteur des légumineuses alimentaires occupait des superficies importantes au début des années
1970 et qui ont atteint 600.000 ha. Dès lors, cette superficie a connu des fluctuations parfois très
marquées avec une tendance générale vers la baisse. En 2010, la superficie du secteur a été de
432.122 ha. Pour la période 2000-2010, la moyenne annuelle a été de 417.988 ha par an.
Ce recul de la superficie des légumineuses alimentaires est dû non seulement aux caprices du climat
(sécheresses périodiques) mais aussi et surtout à la non-maitrise de la conduite technique des
différentes cultures et à l’insuffisance d’une protection phytosanitaire rigoureuse. Cette dernière,
même lorsqu’elle est appliquée, elle reste tout de même non maitrisée et inefficace en raison de
1Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’agriculture marocaine en chiffre 2012.
2Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’Année Agricole Septembre 2013, Note stratégique n°94.
3 Idem.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
12
plusieurs anomalies constatées dans le processus de production et de protection des légumineuses
alimentaires. Le cas de l’orobanche de la fève au niveau du Nord-Ouest du pays est un cas frappant,
les pertes engendrées par ce parasite (essais INRA) sont estimées de 80 à 100% du rendement
potentiel de la féverole dans la région d’Ouezzane (0 à 7 q/ha contre 30 à 35 q/ha en cas d’une lutte
chimique appropriée). Les études conduites par l’INRA dans le cadre de la programmation par
objectif ont montré que le secteur connais des problèmes et ce à travers la régression annuelle de la
superficie de 0.75% et du rendement de 1.8% (Collions et Kissi, 1994).
Par ailleurs, le système de commercialisation des légumineuses alimentaires souffre encore d’une
anarchie de ses circuits et reste conditionné par une multitude d’intermédiaires qui s’interfèrent
pour priver les producteurs de certaines marges de gains supplémentaires. En outre, le souci de
valorisation des produits des légumineuses pour l’assurance d’autres marges de gains
complémentaires semble quasi-absent chez les producteurs et les intermédiaires mais cela
commence à intéresser certains investisseurs privés dans le cadre du Plan Maroc Vert (agrégation).
Par la même occasion, il faut noter que le secteur des légumineuses souffre de problèmes de
disponibilité de travail, de mécanisation et le recul des formes sociales de production (mode de faire
valoir indirect). Il est certain que ces éléments associés aux parasites et aux changements
climatiques ont contribué largement à la régression des surfaces et à la chute des rendements.
Donc, c’est plus que des alternatives technologiques qu’il faut proposer aux producteurs mais des
interventions politiques et organisationnelles s’imposent. Surtout que le marché des légumineuses
est de plus en plus livré à des acteurs qui contribuent plus à leur dégradation. Même le plan Maroc
vert, comme étant la stratégie qui gouverne les interventions de l’Etat en agriculture n’offre pas de
place pour ces cultures.
Le présent travail s’inscrit dans une série d’activités de recherche touchant le secteur des
légumineuses alimentaires et repose sur une analyse de leur conduite technico-économique dans
les différentes plateformes d’innovations du projet IMILA. Cette analyse offrira la possibilité de
vérifier un certain nombre d’hypothèses relatives aux contraintes de production et de réhabilitation
des légumineuses alimentaires. Aussi, elle offrira la possibilité d’analyser la place des légumineuses
alimentaires et faire des comparaisons par culture et par région.
L’objectif global de ce travail est de contribuer aux efforts d’amélioration de la production des
légumineuses alimentaires et par conséquence les revenus des ménages à travers l’analyse de
l’offre et des performances économiques de ces cultures. Ainsi les objectifs spécifiques de cette
étude sont :
Analyse monographique des légumineuses alimentaires par région et au niveau national
Caractérisation des systèmes de production à base des légumineuses alimentaires par région
du projet
Etablissement des coûts de production des légumineuses alimentaires par culture et par
région
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
13
Identification des contraintes au développement des légumineuses alimentaires et voies de
réhabilitation
Le document sera structuré comme suit. Une première section consacrée à la présentation de la
méthodologie de recherche et le choix des ménages enquêtés. Une deuxième section consacrée à
une monographie des légumineuses au Maroc et au niveau des cinq sites du projet IMILA. Une
quatrième partie présentera les résultats de l’enquête, à savoir une description des systèmes de
production et la présentation des caractéristiques des exploitations agricoles par site. Une
cinquième partie sera consacrée à une analyse économétrique des déterminants de l’offre des
légumineuses alimentaires étudiées.
I.2 Contexte
Les légumineuses alimentaires constituaient une composante importante dans les systèmes de
production. Jusqu’aux années 80 ces cultures occupaient la seconde place dans les assolements
après les céréales. En plus de l’intérêt économique, les légumineuses sont d’un grand intérêt
agronomique par leurs apports de fertilisants, l’impact sur la structure du sol et ressource
fourragère importante. Aussi, elles sont une source importante de protéines à bon prix et c’est une
source importante de travail. Dans un contexte plein de mutations économique, sociale et
climatique le Maroc est appelé à revoir sa vocation agricole à travers la réhabilitation de la place des
légumineuses alimentaires au niveau du système de production, réduire la part des importations et
par conséquence améliorer la balance commerciale et, enfin réduire les coûts de la fertilisation par
la réintroduction des légumineuses au niveau des rotations de cultures.
Du point de vue stratégique, le Maroc n’offre pas une place aux légumineuses au niveau du plan
Maroc vert. Jusqu’à présent la politique agricole encourage plus l’importation et la
commercialisation et de loin la production. Une telle stratégie vient encore compliquer la situation
des légumineuses et ne pas encourager les agriculteurs à les réintroduire. Le marché des
légumineuses est devenu de plus en plus rémunérateur et peut améliorer la compétitivité des
agriculteurs marocains.
Dans ce contexte, les légumineuses alimentaires ont fait l’objet de plusieurs études techniques et
socio-économiques qui offrent les éléments nécessaires pour l’orientation du secteur. Une attention
particulière a été donnée à la création variétale et la protection des cultures sans pour autant
s’intéresser aux aspects de marché, prix, commercialisation, organisation et mécanisation. La
croissance démographique et la politique céréalière ont eu un impact négatif sur le maintien de la
place des légumineuses au niveau du système de culture. Donc, le problème des légumineuses est
loin d’être limité aux problèmes technologiques, mais il s’agit aussi des conditions économiques de
production et de valorisation sans oublier qu’il s’agit de cultures dont le mode de faire valoir est
indirect.
C’est dans ce contexte que s’inscrit cette recherche et aussi dans une initiative de réhabilitation des
légumineuses alimentaires regroupant le Maroc et l’Inde avec un financement OCP. En plus, elle est
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
14
conduite techniquement par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et le Centre
International de Recherche Agricole en Régions Arides (ICARDA).
II. METHODOLOGIE
II.1 Echantillonnage
Pour décrire la diversité des stratégies des exploitants et identifier les différentes logiques d’actions
et stratégies d’équipement et de combinaison des différentes ressources, une typologie des
exploitants est à réaliser. En plus de la typologie il est nécessaire de collecter des données sur le
fonctionnement et la structure des exploitations agricoles pour une analyse descriptive des
ménages et aussi définir les coefficients technico-économiques liés à la conduite des légumineuses.
Enfin, pour conduire une analyse monographique des légumineuses alimentaires, le recours aux
statistiques officielles du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime a été nécessaire.
Etant donné qu’au cœur de la confusion qui caractérise la recherche sur les systèmes d’exploitation
se trouve le niveau où un système d’exploitation est défini, il convient d’introduire une hiérarchie
des systèmes agricoles. Les présentations hiérarchisées sont fondées sur l’idée que les systèmes
s’intègrent les uns dans les autres, chaque niveau supérieur est supposé englober un espace
géographique plus large ou un éventail de phénomènes plus large. Cette hypothèse simplifiée
permet de présenter de façon plus aisée les relations entre les systèmes agricoles mais, elle
implique un choix délibéré sur la manière dont les conditions du monde réel doivent être conçues et
décrites4.
En fait, il s’agit de deux choses. Premièrement plus on monte dans la hiérarchie des systèmes plus
une centralisation progressive du système s’opère, ce qui entraine soit des analyses réductionnistes
(Marcotte et al, 1987), soit simplement moins de capacité pour décrire un comportement spécifique
(Brush et al ; 1987). Cela a une importante conséquence sur l’analyse, car le système qui fonctionne
à un niveau donnée (foyer-exploitation) peut être sérieusement influencé par les composantes du
système situées à un niveau supérieur (politique agricole nationale). Deuxièmement il n’y a pas une
seule hiérarchie. Norman et Gilbert fournissent une définition opérationnelle concise pour les
systèmes d’exploitation tels qu’ils sont décrits dans cette étude5 : «Un système d’exploitation
spécifique adopté par un foyer d’exploitation donnée découle des issues membres de leur savoir faire
en matière de gestion, qui leur permet d’allouer les trois facteurs de production (la terre, le travail et
le capital) aux trois processus (culture, cheptel et activités hors exploitation) et d’utiliser le savoir
qu’ils détiennent pour optimiser la réalisation de leurs objectifs ».
Le questionnaire utilisé pour la collecte des données a été élaboré dans la perspective de collecter
les variables de structure et de fonctionnement des exploitations agricoles dans les sites de Meknès-
Taounate, Rabat-Zaier, Chaouia-Ouardigha, Tadla-Azilal et Abda-Doukkala. Il est certain qu’il n’est
pas possible de conduire l’enquête sur toutes les communes ayant fait l’objet de la plateforme
4 Moore, Nassif, Sefrioui, Riddle: 1995.
5 Norman & Gilbert, 1982, cité par Saadane dans son rapport PFE, 1993
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
15
d’innovation. Donc, le choix des communes et des douars qui font partie des sites où sont
implantées les plateformes est nécessaire. Ce choix se justifie par le développement d’une base de
données en mesure de servir dans cette études (analyse de l’offre) mais aussi qui permettra de
développer une base de données en mesure de fournir les indicateurs de mesure d’impact ou de
suivi-évaluation des innovations. Les commune retenues et taille de l’échantillon sont reportés dans
le tableau 1.
Tableau 1: Site du projet IMILA et taille de l’échantillon
Sites Communes Taille
Rabat/Zaier (RZ) Sbite
Merchouch
100
Meknès/Taounate (MT) Moulay Driss
Kensra
100
Abda/Hmar (AH) Chemaaia
Jamaa Shaim
100
Chaouia/Ouardigha (CO) Sidi Laidi
Elgara
100
Tadla/Azilal (TA) Tagzirt
Ait Attab
100
Le choix des ménages a été fait sur la base de deux critères. Le premier consiste en la pratique d’au
moins une légumineuse alimentaire et la taille de l’exploitation selon les strates suivantes :
Moins de cinq hectares
Entre cinq et dix hectares
Plus de dix hectares
Le choix de cette stratification se justifie par le fait que c’est qu’elle est utilisée par le ministère dans
la présentation des données sur les structures des exploitations agricoles. En plus, il s’agit des
strates d’exploitations agricoles qui rencontrent le plus des problèmes de production et de
valorisation des légumineuses alimentaires.
II.2 Le questionnaire
Le questionnaire ‘‘données de base sur les légumineuses alimentaire’’ utilisé dans la collecte de
données a porté sur plusieurs aspects. Il s’agit entre autre des aspects suivants :
Identité de l’Agriculteur
Information Générale
Parcelles de l’exploitation
Assolement (ha)
Rotations fréquentées
Superficie ensemencée en variété des légumineuses
Prière donner les rendements (qx/ha)
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
16
Coût de production (en dirham) pour la grande parcelle
Semences
Utilisation des engrais
Utilisation des produits phytosanitaires
Ventes des produits en quintal et marchés
Utilisation des produits
Sources des semences
Formes de consommation des légumineuses
Recettes des légumineuses
Utilisation des sous produits
Prix des produits et sous produits
les critères majeurs pour le choix des variétés
Sources de revenus des exploitations agricoles
Part des légumineuses
Contraintes au développement des légumineuses
Voies de développement
Ce support a été complété par une analyse SWOT pour discuter certains aspects horizontaux liés à la
production et à la valorisation des légumineuses alimentaires. Compte tenu de la contrainte temps
et budgétaire, ce diagnostic a été fait seulement pour trois sites (Gara, Sbiaat et Ait Atab). Le travail
de terrain a été coordonné avec les agents de l’Office National du Conseil Agricole au niveau des
centres.
Compte tenu de la taille de l’échantillon et la dispersion spatiale des sites, cinq équipes ont été
formées. La première de Rabat coordonnée par Monsieur Mosaddeq et constitué de techniciens de
l’INRA et étudiants de l’IAV Hassan II, la deuxième coordonnée par Monsieur Bentaibi et constitué
de techniciens du CRRA de Meknès et les trois autres coordonnées par MM. Boughlala, Laamari et
Hassani et constituées d’étudiants Master de la faculté des sciences juridiques, économiques et
sociales de Settat. Toutes ces équipes ont bénéficié d’une formation au CRRA de Settat.
En ce qui concerne la saisie des questionnaires et le traitement, les enseignants de la faculté ont fait
le nécessaire pour la préparation du masque du questionnaire sur sphynx pour faciliter l’analyse. Le
laboratoire de modélisation mathématique et calcule économique a été utilisé en collaboration avec
celui de l’INRA de Settat.
III. IMPORTANCE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR ZONE AGRO-ECOLOGIQUE
Il est important de souligner que les légumineuses alimentaires sont réparties dans toutes les zones agro-
écologiques du Maroc. Au niveau du bour favorable les principales légumineuses occupent une part de 90.4,
71.4 et 62% de la superficie totale du pois chiche, la fève et la lentille. Ceci est d’autant observé pour la
production totale de ces trois cultures avec une dominance de la fève au niveau du bour favorable. En ce qui
concerne le rendement, c’est au niveau de la zone Saharienne qu’on observe le rendement de la fève le plus
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
17
élevé mais il s’agit surtout de culture sous des conditions plus contrôlée et dans des espaces très réduits. La
même remarque se fait pour la lentille. Le rendement du pois chiche est sensiblement important dans le bour
favorable. Cependant, il faut noter que la variabilité des superficies, de la production et du rendement est
plus observé en bour favorable, intermédiaire et défavorable. En terme de rendement de la fève, le
défavorables sud est plus stable que les autres. Cependant cette stabilité est rencontrée pour pois chiche
mais le défavorable oriental et le bour favorable. Enfin il faut noter une nette stabilité de la superficie des
légumineuses en bour favorable pour le pois chiche, la lentille et la fève. Ceci est le cas pour le bour
intermédiaire mais avec une amplitude moindre. En général, les rendements sont faibles par rapport aux
potentialités des régions et du progrès de recherche réalisé jusqu’à présent.
Tableau 2 : Importance de la fève par zone agro-écologique (1978-2006)
Superficie en 1000 ha Production en 1000 qx Rendement en ql/hq
ZAE Moyenne Ecart-T CV en % Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV
Favorable 113.62 29.99 26.39 751.01 513.18 68.33 6.26 3.37 53.92
Intermédiaire 15.83 6.21 39.23 99.10 69.74 70.37 6.05 3.36 55.48
Défav. Sud 20.67 7.68 37.18 148.66 84.80 57.04 7.28 3.12 42.78
Défav. Orient 3.92 1.45 37.06 21.86 11.75 53.75 5.67 2.59 45.76
Montagne 2.59 2.78 107.22 18.12 19.13 105.56 7.03 4.08 58.03
Saharienne 2.48 2.26 91.03 25.71 29.89 116.29 9.82 6.74 68.68
Total 159.12 37.01 23.26 1064.45 582.74 54.75 6.49 2.95 45.53
Tableau 3: Importance de la lentille par zone agro-écologique (1978-2006)
Superficie en 1000 ha Production en 1000 qx Rendement en qx/ha
ZAE Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV
Favorable 30.92 5.09 16.45 172.68 94.86 54.93 5.54 2.97 53.66
Intermédiaire 10.62 4.28 40.34 52.10 40.32 77.39 4.69 3.05 65.14
Défav. Sud 2.03 2.01 98.99 9.08 9.94 109.47 3.88 2.67 68.93
Défav. Orient 3.12 1.64 52.49 11.01 7.93 72.03 3.63 1.76 48.49
Montagne 2.62 0.89 33.92 15.62 7.89 50.50 6.14 3.74 60.90
Saharienne 0.36 1.09 300.27 1.31 3.18 242.94 2.81 4.53 161.41
Total 49.68 6.94 13.97 261.79 140.41 53.63 5.15 2.61 50.70
Tableau 4: Importance du pois chiche par zone agro-écologique (1978-2006)
Superficie en 1000 ha Production en 1000 qx Rendement en ql/ha
ZAE Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV
Favorable 63.31 9.99 15.78 363.31 142.89 39.33 5.81 2.13 36.77
Intermédiaire 3.66 2.60 70.91 19.35 20.10 103.88 5.29 2.96 55.97
Défav. sud 2.03 2.01 98.99 7.09 8.08 113.89 4.94 6.31 127.71
Défav. orient 0.05 0.11 203.93 0.27 0.45 168.93 3.79 1.20 31.57
Montagne 0.99 0.92 92.35 6.69 7.18 107.31 - - -
Saharienne 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00
Total 70.05 10.31 14.72 396.72 158.58 39.97 5.69 2.11 37.01
IV. IMPORTANCE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR PLATEFORME
Dans cette section il s’agit de conduire une analyse descriptive des données secondaires sur la
production, la superficie et le rendement des quatre principales légumineuses alimentaires dans les
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
18
sites du projet. L’objectif de cette analyse est de montrer l’importance par culture mais aussi de
dégager les grandes tendances temporelles par région et par culture. Les cinq régions concernées
par le projet IMILA sont ; Chaouia-Ouardigha, Abda-Doukkala, Meknès-Taounate, Rabta-Zaier et
Tadla-Azilal.
IV.1 Importance des légumineuses dans la région Chaouia- Ouardigha
La région de Chaouia-Ouardigha bénéficie d'un climat méditerranéen particulièrement agréable et
caractérisé par des hivers doux et humides et des étés relativement tempérés.
Le climat de la région, est caractérisé par sa diversité: un climat océanique relativement humide le
long de la Chaouia côtière et dans les franges méridionales, au niveau de la province de Ben Slimane
(+ 400 mm/an), un climat continental légèrement soumis aux influences océaniques à l’arrière-pays
de Berrechid (300 à 400 mm) et un climat continental sec au Sud-Est et dans les parties méridionales
aux environs d’El Brouj et dans la province de Khouribga (- 300mm/an).
L’agriculture est l’activité la plus dominante dans la région, elle emploie 47% de la population active,
et contribue avec 13,7% de la production nationale céréalière durant la période 1994-2004. La
région dispose de 1,6 millions d’hectares de terres agricoles, dont 65% sont des surfaces agricoles
utiles, 15 % sont des pâturages et 10 % sont des forêts. La région dispose aussi de 34923 hectares de
terres irriguées ce qui représente environ 3 % du total des surfaces agricoles utiles dans la région. La
culture des céréales occupe 66% de la surface agricole utile dans la région, par contre la culture des
légumineuses n’occupe pas plus de 4%. L’élevage joue un rôle vital dans la région en raison de
l’importance des pâturages.
Tableau 5: Superficie des légumineuses dans la région de Chaouia
Cultures Superficie (ha) Pourcentage (%)
Fève 11850 27.18
Lentilles 20184 46.31
Petits pois 7909 18.14
Pois chiches 3640 8.35
TOTAL 43583 100
D’après le tableau 5, on remarque dans cette région que la principale légumineuse est la lentille
avec 46.31% de la superficie destinée aux légumineuses, suivie de la fève, le petit pois et enfin le
pois chiche.
La figure 1 présente l’évolution des superficies des légumineuses alimentaires dans la région de
Chaouia-Ouardigha. Le petit pois et le pois chiche ont des coefficients de variation au niveau des
superficies respectivement de 61.4 et 58.9% ce qui traduit une légère dispersion des superficies
autour de la moyenne durant ces 13 dernières années (2000-2013).
La fève et la lentille quant à elles, ont des superficies autour de la moyenne avec respectivement
15.6 et 31.9% de variabilité par rapport à la moyenne. Pour la culture de lentille, la superficie a
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
19
connu une baisse considérable entre 2006 et 2007 en passant de 21700 ha entre 2005 et 2006 à
7700 ha entre 2006 et 2007 soit une baisse de 14 000 ha représentant 64.5%. Le graphe ci-dessous
retrace l’évolution des productions des légumineuses alimentaires entre 2000 et 2013.
Contrairement aux superficies on remarque que les productions de petits pois et pois chiches sont
restées constantes ces dernières années tandis qu’on remarque d’importantes variations au niveau
des cultures de la fève et de la lentille. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette variation. Les
conditions climatiques et la régression des terres cultivées en légumineuses en sont les facteurs les
plus importants.
D’après la figure 2, on remarque une grande variabilité de la production avec des tendances
positives pour la fève, le petit pois et le pois chiche mais c’est le contraire pour la lentille. Il faut
noter cette tendance similaire de ces cultures au niveau de la superficie. Par contre si on observe
l’évolution des rendements depuis 2001, il ressort que les trois cultures ont connues une chute avec
une amplitude variable.
Les chutes de rendements les plus élevés sont notées au niveau du petit pois et du pois chiche avec
des taux respectifs de 4.3 et 4.8%. Donc, même si les superficies de ces deux cultures ont connu des
accroissements respectifs de 4.8 et 6.7%, les rendements ne se sont pas améliorés et donc la
productivité de la terre a chuté. Cette ne peut s’expliquer que par la conduite technique des
cultures et les conditions climatiques. Les rendements de la lentille et du pois chiche ont connu une
chute considérable durant ces 13 dernières années. Le taux de décroissement moyen de ces deux
cultures et de 1%.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
20
Figure 1 : Superficies des légumineuses dans la région de Chaouia-Ouardigha
Figure 2 : Productions des légumineuses dans la région de Chaouia-Ouardigha
Yfève = 6292.e0.006x Ylentille= 6173.e-0.02x Yp-pois= 5527.e0.043x Yp-poichiche = 3275.e0.048x
0
5000
10000
15000
20000
25000
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève Lentille Petit pois Pois chiche
Yfève = 14078e0.007x Ylentille = 13758e-0.01x Yp-pois = 2578.e0.048x Yp-chiche = 1303.e0.067x
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève Lentille Petit pois Pois chiche
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
21
Figure 3: Rendements des légumineuses dans la région de Chaouia-Ouardigha
IV.2 Importance des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda
Du point de vue climatologique, la région s'inscrit dans le domaine du climat atlantique. Les
températures restent clémentes en hiver, douces en été aussi bien sur les côtes qu'à l’intérieur. Elles
atteignent rarement 0°c en janvier et les maxima les plus fréquents de ce mois oscillent entre 14°c
et 18°c. En été, l'atmosphère se réchauffe sensiblement, les températures maxima les plus
fréquentes en juillet varient entre 16°c et 26°c. Des pics de 32°c à 38°c ont pu être enregistres
quelques jours par an, mais leur fréquence demeure exceptionnelle.
Les activités économique de la région sont très attachées principalement au milieu rural puisque
l'essentiel des terres de la région sont des terres cultivables (environ 80.4%), de plus, les terrains de
parcours et le couvert forestier représentent respectivement 14 et 3.6% de sa superficie totale. Par
conséquent, l’évolution de cette région est tributaire de l’agriculture. Ce secteur occupe environ
56.6% de la population active régionale. En milieu rural, il constitue l'occupation économique
principale en employant 78% de la population active. La région dispose d'un important cheptel
composé essentiellement d’ovins et d'animaux de trait.
Yfève = 4.469e-4E-0x Ylentille = 4.487e-0.01x Yp-pois = 21.43e-0.00x Yp-pois = 25.12e-0.01x
0,000
10,000
20,000
30,000
40,000
50,000
60,000
70,000
80,000
90,000
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Fève Lentille Petit pois Pois chiche
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
22
Tableau 6: Superficies des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda
Cultures Superficie (ha) Pourcentage %
Fève 12265 45.78
Lentilles 32 12.10
Petits pois 9417 35.15
Pois chiches 1865,5 6.96
TOTAL 26790,5 100
La fève occupe une grande part des superficies des légumineuses alimentaires dans cette région
malgré que la sole de la fève a connu une légère réduction (-1%). La superficie des petits pois a
connu un accroissement depuis 2009 pour chuter en 2012 (mauvaise année) et reprendre en 2013.
Toutefois, il s’agit d’un accroissement positif de 1.3%. Par contre le pois chiche a connu une nette
évolution depuis 2008 et le taux d’accroissement enregistré est de 11.8%. La lentille a aussi connu
une évolution positive avec un accroissement de près de 10%. Il est certain que ces tendances se
sont faites sur le compte de la fève.
En ce qui la production, les quatre légumineuses ont connu une évolution positive mais à des
vitesses différentes. L’accroissement le plus élevé a été observé sur la lentille avec un taux annuel
de 12.2%. La fève, qui malgré la chute de sa superficie, a connue un gain de production de 3.3%. Par
contre le petit pois a enregistré une évolution lente et qui est de 1.9%. Ces accroissement peuvent
être attribués aux conditions climatiques (3 années sur 13 qui été moins de la normale), le recours
aux nouvelles technologies et aussi pour l’accroissement de la superficie.
Pour le rendement, on note des gains de productivités de la terre qui varient entre -1 et 4%,
respectivement pour le petit pois et la fève. Ce dernier a connue le gain de productivité le plus élevé
suite au recours aux nouvelles technologies de lutte contre l’orobanche (travail de sol et traitement)
et aussi les conditions climatiques de la région. En plus c’est une culture pour laquelle les
agricultures disposent d’un cumule de savoir faire.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
23
Figure 3 : Superficie des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda
Figure 5: Productions des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda
Yfève = 15048e-0.00x Ylentille= 711.2e0.099x Yp-pois = 5186.e0.013x Yp-poichiche = 510.7e0.118x
0,00
2000,00
4000,00
6000,00
8000,00
10000,00
12000,00
14000,00
16000,00
18000,00
20000,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
Yfève = 6328.e0.033x Ylentille = 207.7e0.122x Yp-pois= 9483.e0.019x Yp-chiche = 1401e0.085x
0,00
2000,00
4000,00
6000,00
8000,00
10000,00
12000,00
14000,00
16000,00
18000,00
20000,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
24
Figure 6: Rendement des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda
IV.3 Importance des légumineuses dans la région de Meknès-Taounate
La région de Meknès-Tafilalet connaît un climat méditerranéen dégradé, subissant les influences
continentales pendant les saisons d’été et d’hiver. Cependant, la diversité géographique de la région
fait que chacune de ses zones naturelles présente des nuances climatiques particulières.
Tableau 6: Superficies des légumineuses dans la région de Meknès
Cultures Superficie (ha) Pourcentage %
Fève 14150 52.25
Lentilles 2200 8.90
Petits pois 2980 12.05
Pois chiches 5385 23.81
TOTAL 24715 100
Comme indiqué dans le tableau n°6, la fève est la culture qui domine la part des assolements alloués
aux légumineuses. Elle suivit par le pois chiche avec 23.81%. La superficie de la lentille a commencé
à chuter depuis 2005 en comparaison avec les années 80. D’après la figure 7, le pois chiche et la
lentille ont connu des taux de décroissance de 2 et 6%, respectivement. En ce qui concerne la fève,
le taux d’accroissement de la superficie est de 8.4% marquant ainsi un retour dans la région depuis
2007. C’est le cas des petit pois dont la superficie a connu un accroissement spectaculaire et qui a
atteint 11.1%. L’année 2007 est marquée par le retour de la fève et l’accroissement des petit pois.
Avec l’accroissement de la superficie il est évident que les productions de la fève, le petit pois et le
pois chiche ont connu une tendance positive. Ainsi le petit pois et la fève ont enregistré des
accroissements respectifs de 10.1 et 8.5%.
Yfève = 4.205e0.040x Ylentille = 2.921e0.023x Yp-pois = 19.36e-0.01x Yp-pichiche = 12.91e0.029x
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
25,0
30,0
35,0
40,0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
25
Figure7 : Superficies des légumineuses dans la région de Meknès Tafilalet
Figure 8: Productions des légumineuses dans la région de Meknès Tafilalet
Yfève= 5155.e0.084x Ylentille = 3770.e-0.06x Yp-pois= 620.9e0.111x Yp-chiche = 8343.e-0.02x
0,0
2000,0
4000,0
6000,0
8000,0
10000,0
12000,0
14000,0
16000,0
18000,0
20000,0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
Yfève= 3659.e0.085x Ylentille = 1914.e-0.05x Yp-pois= 1202.e0.101x Yp-poichiche = 10772e0.007x
0,0
2000,0
4000,0
6000,0
8000,0
10000,0
12000,0
14000,0
16000,0
18000,0
20000,0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
26
Figure 9: Rendement des légumineuses dans la région de Meknès Tafilalet
En ce qui concerne le rendement les accroissements ne sont pas assez élevés. Le petit pois a connu,
au contraire, un taux de croissance négative et de -1%. C’est le pois chiche qui a connu
l’accroissement le plus élevé avec 2.9%.
IV.4 Importance des légumineuses dans la région de Zemmour-Zaier
La région Rabat-Salé-Zemmour-Zaier se distingue par la diversité de ses conditions climatologiques
et pédologiques. Trois domaines thermiques peuvent être définis: un domaine océanique qui illustre
la région de Rabat avec des températures moyennes d’ordre de 12°c pour le mois le plus froid et de
23° pour le mois le plus chaud, un domaine semi continental correspondant aux zones de Tifelt,
Romani et Khémisset avec des températures moyennes d’ordre de 10-11°c pour le mois le plus froid
et de 25-27°c pour le mois le plus chaud et un domaine de moyenne montagne illustré par la zone
d’Oulmès avec des températures moyennes de l’ordre de 7-8°c pour le mois le plus froid et de 25-
26°c pour le mois le plus chaud.
Le rôle du secteur agricole dans l’économie régionale est déterminant par le fait de la multi variété
des activités exercées, l’opérationnalité des périmètres d’irrigation qui s’étendent sur de vastes
surfaces et l’importance des ressources forestières. En matière d’occupation du sol, la zone Bour
Présentent 97,8% de la surface agricole utile de la région, 85,7% d’entre elles, relèvent de la
province de Khémisset. La part de l’arboriculture dans le total cultivé (22900 ha) est relativement
importante. La grande part de cette superficie est située dans la province de Khémisset qui dispose
d’un potentiel appréciable en agriculture fruitière. Toujours dans la région on souligne l’importance
du secteur de l’aviculture qui est très dynamique avec une trentaine d’unités.
Yfève = 7.098e0.001x Ylentille = 5.076e0.009x Yp-pois = 19.36e-0.01x Yp-chiche = 12.91e0.029x
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
25,0
30,0
35,0
40,0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
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27
Tableau 7: Superficies des légumineuses dans la région Rabat Salé-Zemmour Zaier
Cultures Superficie (ha) Pourcentage %
Fève 13800 54,10
Lentilles 10500 41,17
Petits pois 884 3,46
Pois chiches 320 1,25
TOTAL 25504 100
L’analyse des données secondaires relatives à la superficie, la production et le rendement des
principales légumineuses dans la région a permis de dégager les grandes tendances. En ce qui
concerne la superficie, les quatre légumineuses ont connu un accroissement important avec des
amplitudes différentes. Il est évident que la lentille et la fève sont les cultures les plus dominantes et
ont connu des accroissements respectifs de 16.5 et 22.6% (tableau 9). Le petit pois et le pois chiche
sont aussi importants et leurs accroissements respectifs sont 28.1 et 8.4%. Il s’agit à une tendance à
la hausse des terres allouées aux légumineuses et qui se fait au détriment des céréales.
Figure 9: Superficies des légumineuses dans la région de Rabat Salé-Zemmour Zaier
Au niveau des productions malgré la grande variabilité, une tendance positive est observée pour
l’ensemble des légumineuses (figure 10). Il est certain que cette dernière s’explique par
l’accroissement des superficies mais l’amplitude est très élevée ce qui peut s’expliquer par les
conditions climatiques et aussi par une tendance à l’usage des nouvelles technologies
(mécanisation, variétés, etc..).
Yfève = 711.7e0.226x Ylentille = 1834e0.165x Yp-pois= 39.93e0.281x Yp-chiche = 156.5e0.084x
0,00
5000,00
10000,00
15000,00
20000,00
25000,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
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28
Figure 10 : Productions des légumineuses dans la région Rabat Salé-Zemmour Zaier
La figure 11 montre la tendance de l’évolution des rendements des différentes légumineuses dans la
région Rabat Salé-Zemmour Zaier. Quoique la variabilité soit importante, la tendance reste positive
avec des taux de 1.3, 3.0, 6.1 et 10.8%, respectivement pour le petit pois, le pois chiche, la fève et la
lentille. Ceci dit, la lentille a connu un gain de productivité très important qui ne peut s’expliquer
que par le progrès technologique, surtout que la région est à vocation lentille.
Yfève = 205.1e0.287x Ylentille= 634.4e0.223x Yp-pois = 109.3e0.244x Yp-poichiche= 341.5e0.064x
0,00
2000,00
4000,00
6000,00
8000,00
10000,00
12000,00
14000,00
16000,00
18000,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
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29
Figure 11: Rendement des légumineuses dans la région Rabat Salé-Zemmour Zaier
IV.5 Importance des légumineuses dans la région de Tadla-Azilal
La région de Tadla, d'une altitude moyenne de 400 à700 m, se caractérise par un climat très
continental, et les précipitations varient entre 450 et 750 mm selon les années. Les gelées ne sont
pas rares en hiver. L'été est très chaud à cause des vents brûlants du sud-ouest-est (chergui) qui font
augmenter le mercure au-dessus des 40 °C (47 °C en juillet 2007), les vagues de chaleur se terminant
parfois par de violents orages qui rafraîchissent le sol.
La région Tadla-Azilal dispose de potentialités énormes en ressources d’eau, ce qui lui a permis de
devenir un des champions dans la production de plusieurs produits agricoles. Les principales filières
de production agricole pratiquées sont les céréales (370000 ha), la betterave à sucre (12000 ha), les
fourrages (50000 ha), l’olivier (58000 ha) et les agrumes (15000ha). On dénombre également un
cheptel important, comportant 270000 bovins, 1500000 ovins, 621000 caprins et 30000 ruches.
D’après le tableau 8, les lentilles et la fève sont les légumineuses les plus pratiquées dans la région.
Le pois chiche n’est pas une culture assez fréquente, sauf dans le pied mont de la région et à des
superficies très réduites.
Tableau 8: Superficies des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal
Cultures Superficie (ha) Pourcentage %
Fève 3870 38,91
Lentilles 4550 45,75
Petits pois 1525 15,33
TOTAL 9945 100
Yfève = 2.882e0.061x Ylentille= 2.033e0.108x Yp-pois = 16.09e0.013x Yp-poichiche= 12.82e0.030x
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois pois chiche
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
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D’après la figure 12, il y a une tendance à la baisse de la superficie des petit pois et de la fève mais
un net accroissement de la sole lentille. La superficie de la lentille a connu un accroissement de
9.1% ; en particulier dans le pied mont et la montagne.
Figure 12 : Superficies des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal
Figure 13 : Productions des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal
Yfève = 3431.e-0.00x Ylentille = 1457e0.091x Yp-pois= 1932.e-0.00x
0,00
1000,00
2000,00
3000,00
4000,00
5000,00
6000,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Fève lentille petit pois
Yfève = 3941.e-0.00x Ylentille = 1030e0.036x Yp-pois = 2430.e3E-05x
0,00
1000,00
2000,00
3000,00
4000,00
5000,00
6000,00
7000,00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Fève lentille petit pois
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
31
En ce qui concerne la production, elle s’est maintenue constante avec une légère tendance à la
baisse pour la fève et le petit pois (figure 13). Par contre, la production de la lentille a connu un
accroissement considérable de près de 3.6%. En partie cet accroissement peut s’expliquer par
l’évolution positive de la superficie mais aussi par le recours aux nouvelles technologies et les
interventions du ministère de l’agriculture.
D’après la figure 14, seul le rendement du petit pois qui a connu un accroissement positif entre
2001 et 2013. Cette accroissement est peu significatif (0.9%) mais il est positif en comparaison avec
celui de la lentille et la fève. Ces deux derniers ont eu une tendance constante.
Figure 14: Rendements des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal
IV.6 Conclusion
Suite à l’analyse statistique de données secondaires sur la production, la superficie et le rendement
des légumineuses par région il ressort que des spécificités en ce qui concerne le choix de l’espèce
peuvent être dégagées. La culture de la fève est présente dans les cinq sites des plateformes du
projet IMILA. La fève est de plus en plus importante dans les régions de Chaouia-Ouardigha et
Abda-Hmar. Ces deux régions réservent plus de 29000 ha à cette culture alors que les trois autres ne
réservent que 19000 ha. Cependant les rendements les plus élevés de la fève sont ceux réalisés dans
la région de Meknès-Taounate et c’est dans cette même zone que les rendements sont les plus
stables. En ce qui concerne la lentille, c’est la région de Rabat-Zaier qui détient le record et aussi le
monopole en ce qui concerne la superficie. Les autres régions c’est plus un mélange entre lentille,
Yfève = 11.48e-0.00x
Ylentille = 7.069e-0.05x
Yp-pois = 12.57e0.009x
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
30,00
35,00
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fève lentille petit pois
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32
fève et petit pois, avec une dominance de la fève et de la lentille et une reprise du pois chiche dans
la Chaouia. Pour Abda-Hmar c’est la fève et le petit pois qui dominent. Dans la région de Tadla-Azilal
on trouve les trois cultures à l’exception du pois chiche.
Globalement, les différentes techniques traditionnelles associées aux changements climatiques et le
mode de faire valoir ont entrainé, de même que les productions, une grande variabilité au niveau
des rendements et une chute substantielle des superficies. Donc, il est nécessaire d’identifier ces
techniques de conduite des légumineuses au niveau de chaque région. A travers l’enquête donnée
de base et analyse de l’offre il sera possible de porter des éclairages sur ces tendances de
production, les coûts de production et les indicateurs de suivi-évaluation des performances des
principales légumineuses alimentaires
V. Systèmes de production et importance des légumineuses
V.1 Répartition de la superficie
Le tableau 9 ci-dessous montre la répartition de la superficie exploitée par notre échantillon durant
la saison agricole 2013/2014. On peut constater qu’un agriculteur de Chaouia exploite une
superficie légèrement supérieure à celui de Abda et largement supérieure à celui de Tadla. La région
de Abda se caractérise par l’absence des cultures irriguées. Les agriculteurs de Tadla exploitent des
parcelles relativement faibles, par contre ils optent pour l’irrigation soit en moyenne 2.53 ha par
agriculteurs.
Tableau 9: Répartition de la superficie agricole
Zone Superficie Totale (ha) SAU (ha) Parcours
(ha)
Jachère
(ha) Bour Irrigué Totale
Chaouia (CO)
(Moyenne)
1923.17
(31.52)
1701.99
(27.90)
33,83
(0,55)
1735,82
(28,45)
24.00
(0,39)
163,35
(2,67)
Abda (AD)
(Moyenne)
2752.81
(28.09)
2205.35
(22.50)
0,7
(0,01)
2206,05
(22,51)
175,71
(1,79)
371,05
(3,78)
Meknès (MT)
(Moyenne)
1153.10
(11.77)
1076.80
(10.99)
8.50
(0.09)
1085.30
(11.07)
10.25
(0.10)
57.55
(0.59)
Tadla (TA)
(Moyenne)
677.51
(6.77)
341.51
(3.41)
253
(2,53)
594,51
(5,94)
2.00
(0,02)
81
(0,81)
Rabat-Zaier (RZ) (Moyenne)
2567.71 (26.20)
2258.80 (23.05)
6.91 (0.07)
2265.71 (23.12)
142.00 (1.45)
160.00 (1.63)
V.2 - Le statut juridique des parcelles
Il ressort des résultats de l’enquête qui porte sur les trois dernières compagnes agricoles que 60%
des agriculteurs de notre échantillon de Chaouia exploitent un total de superficies qui s’élève à
2064.67 ha, dont 90% et de type Melk, 3.2% est Domanial, 3.2% appartient à la réforme agricole et
3.6% est collectives. Presque la totalité des agriculteurs de notre échantillon de Abda exploitent
environ 618.66 ha dont 86% est Melk, 10% est domanial, 2% appartient à la réforme agricole et 2%
sont collectives, enfin 100 agriculteurs de l’échantillon provenant de Tadla exploitent 2752.81 ha
dont 97% est Melk et 3% est domanial.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
33
Tableau 10: Le statut juridique des parcelles en % :
Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès
Melk 90.00 86.00 97.00 95.00 74.00
Domaine 3.20 10.00 3.00 2.00 15.00
Réforme agraire 3.20 2.00 0.00 1.00 8.25
Collectif 3.60 2.00 0.00 2.00 2.75
Ainsi, on remarque que les terres Melk dominent dans les trois zones, on remarque aussi l’absence
des terres de type ; réforme agricole ou collectif dans la région Tadla.
V.3 - Le niveau scolaire des agriculteurs
Les résultats de l’enquêtent montre que 70 % des agriculteurs de la région de Tadla ont un niveau
scolaire égale ou dépasse le coranique contre 60 % de ceux provenant de la région de Abda et 51%
de ceux de la région de Chaouia. Par contre, 13% des agriculteurs de cette région ont un niveau
universitaire contre seulement 4% à Abda et 2% à Tadla. Au niveau de la région Rabat-Zaier on
trouve tous les niveaux avec une dominance du primaire (30%). Il s’agit bien d’une population
instruite à hauteur de 73, 70, 61, 60 et 51% respectivement dans les régions de Rabat-Zaier, Tadla,
Abda, Meknès et Chaouia.
Figure 15: le niveau scolaire des agriculteurs
V.4- Age et taille du ménage
D’après le tableau 11, il se révèle d’une part, que l’âge moyen des agriculteurs avoisine les 50 ans
dans les trois régions de l’étude, il s’agit d’une population relativement jeune. D’autre part, on
remarque que la composition du ménage au niveau des trois régions ne dépasse pas 5 personnes.
0
10
20
30
40
50
60
CHAOUIA ABDA TADLA RABAT MEKNES
AUCUN CORANIQUE PRIMAIRE SECONDAIRE UNIVERSITAIRE
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
34
Cette situation explique, entre autre, la réduction de la sole des légumineuses. La main d’œuvre
familiale joue un rôle important dans leur conduite.
Tableau 11: Distribution de l’âge et la taille du menage
Age (année) Taille de ménage (individu)
CHAOUIA MIN 28 1
MAX 89 12
MOYENNE 52 5
ECARTYPE 14 2
TADLA MIN 23 1
MAX 80 38
MOYENNE 51 5
ECARTYPE 12 4
ABDA MIN 24 1
MAX 82 35
MOYENNE 50 6
ECARTYPE 13 4
RABAT MIN 24 0
MAX 90 10
MOYENNE 50 4
ECARTYPE 14 3
MEKNES MIN 20 0
MAX 91 17
MOYENNE 52 6
ECARTYPE 13 3
V.5 Conduite technique des légumineuses
1. Analyse descriptive
Cette partie de l’étude concerne essentiellement la place des légumineuses alimentaire dans
le système de production végétale et la conduite technique de ces cultures. D’après l’enquête
les légumineuses occupent une place importante dans les régions de Rabat-Zaier, Meknès et
Chaouia avec des proportions respectives de 31, 30 et 25% de la superficie exploitée (tableau
12). Cette proportion est loin d’être la meilleure pour assurer une rotation raisonnable et
permettre le repos de la terre cultivée.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
35
Tableau 12: la place des légumineuses alimentaires dans le système agricole
Chaouia % Abda % Tadla % Meknès % Rabat-Zaier %
Superficie 1923,17 100 2752,61 100 677,66 100 1136 100 2566 100
Légumineuses en ha
481,19 25 352,15 13 134,93 20 430.5 30 763.21 31
Les résultats de notre enquête montrent que les légumineuses alimentaires occupent 20% de
la SAU dans la région Tadla et 13% dans la région Abda. Le pois chiche occupe la première
place dans la région de Chaouia avec 14% de la SAU, par contre dans la région de Abda et de
Tadla c’est la lentille qui domine les autres cultures légumineuses avec 18 et 7.4% de la SAU
successivement (figure 15). La fève est plus dominante dans la région de Meknès-Taounate. Le
pois chiche est presque absent dans la région Tadla. Donc, chaque région a des spécificités en
ce qui concerne les espèces de légumineuses cultivées.
Figure 16: la part des quatre principales légumineuses alimentaires dans la SAU
D’après le tableau 13, sur l’ensemble de la terre allouée aux légumineuses alimentaires
cultivées dans les régions étudiées on note que le pois chiche occupe plus que la moitié dans
les deux sites de Chaouia (Sidi laidi et Gara). C’est le cas à Abda-Hmar, mais c’est pour le petit
pois avec plus de 55% de la sole légumineuse. Dans les régions de Tagzirt et Ait Attab ce sont
la fève et la lentille qui occupent plus d’espace. Il faut noter que dans ces régions, en
particulier Tagzirt on trouve aussi le haricot vert et sec.
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
0,12
0,14
0,16
0,18
lentille (%) Pois Chiche (%) Fève (%) Petit Pois (%)
Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
36
Tableau 13: distribution des quatre principales légumineuses alimentaires
Chaouia % Abda % Tadla % Meknès % Rabat %
Légumineuses (ha) 481.2 100 352.2 100 134.9 100 340.5 100 793.3 100
Lentille (ha) 53.6 11.0 49.8 14.0 50.3 37.1 17.15 5 361.3 45.5
Pois Chiche (ha) 270.9 56.0 61.9 17.5 3.3 2.5 83.15 24 99.0 12.5
Fève (ha) 107.7 22.5 45.7 13.0 35.9 26.6 196.75 58 315.0 40.0
Petit Pois (ha) 48.9 10.5 194.7 55.5 45.5 33.8 43.45 13 18.0 2.0
Il faut noter le que la conduite technique des légumineuses a évolué depuis le début des
années 2000. Quoique le recours à la traction animale est toujours présent mais de la même
intensité qu’avant. Dans la majorité des cas on trouve la combinaison entre traction animale
et mécanique. Les légumineuses sont toujours semées après céréales. Dans la région d’El
Gara, le pois chiche est presque conduit mécaniquement depuis le premier labour jusqu’à la
récolte. Cette tendance s’explique par l’importance des superficies utilisées.
Par rapport au système de culture, il faut noter que la part réservée aux légumineuses diffère
d’une zone à une autre. Dans la région de Chaouia on remarque la dominance du pois chiche
par rapport aux autres légumineuses. A Abda c’est le petit pois qui domine. La région de
Rabat-Zaier est marquée par la présence des lentilles, le pois chiche et la fève avec des
proportions importantes (Tableau 14). D’après les agriculteurs, il faut noter le retour de la
fève depuis 2011 suite à la disponibilité des traitements contre l’orobanche et aussi la stabilité
de son prix au niveau du marché.
Tableau 14 : Système de culture par région
Cultures Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès
Blé dur 2.60 3.81 1.54 1.56 0.95
Blé tendre 11.40 6.26 0.69 10.13 1.40
Orge 2.71 5.97 1.22 2.72 1.09
Maïs 0.56 1.51 0.19 0.02 0.02
Lentille 0.86 0.50 0.05 3.69 0.18
Pois chiches 4.37 0.63 0.03 1.01 0.85
Fève 1.74 0.46 0.36 3.21 2.01
Petit pois 0.79 1.97 0.45 0.18 0.44
Maraîchage 0.12 0.10 0.01 0.14 0.31
Fourrage 0.57 1.08 0.77 0.08 0.64
Parcours 0.39 1.77 0.02 1.45 0.10
Jachère 2.63 3.75 0.81 1.63 0.59
2. Conduite technique
D’après le tableau 15, on remarque que les agriculteurs de la région Tadla procèdent
seulement à un labour superficiel pour la lentille, cela est dû essentiellement à la nature
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
37
montagneuse de la région notamment la zone Ait Attab. Il est à noter le labour profond
commence à prendre plus de place et su justifie par la structure des sols après céréales et
aussi par la présence d’une diversité des sols. Aussi, cette pratique est de plus en plus justifiée
car elle permet de réduire l’infestation par les mauvaises herbes et le coût de la main d’œuvre
est très élevé. Donc, il s’agit d’une conduite presque similaire à celles des céréales. Dans les
régions de Hmar, Tagzirt et Ait Attab, les légumineuses sont encore basées en ce qui concerne
le labour et le traçage sur la traction animale. En plus, dans ces régions le problème de main
d’œuvre ne se pose pas avec acuité comme dans le cas de Zaier, Meknès et Chaouia.
Tableau 15: Travail du sol pour la feve et la lentille en moyenne par ha
Superficiel Semi-profond Profond
Fève Lentille Fève Lentille Fève Lentille
Chaouia 0 1 1 1 1 1
Tadla 1 1 0 0 1 0
Abda 0 0 1 0 1 1
Meknès 1 1 1 0 1 0
Rabat-Zaier 1 1 1 1 0 1
L’installation de la fève, le pois chiche, la lentille et le petit pois se fait après céréales (blé
tendre et blé dur). Donc c’est une rotation pratiqué par près de 45% des agriculteurs. On
trouve aussi l’association céréales/jachère et céréales continuent et qui est de plus en plus
importante au niveau des petites exploitations et dans les régions de Chaouia et Meknès.
Dans la région de Meknès on note le retour de la fève suite au développement de nouvelles
pratiques de lutte contre l’orobanche mais aussi l’élimination du tournesol suite aux
problèmes de négociation des prix avec les sociétés privés en place. Aussi, l’adaptation de la
fève à tous les sols et aux conditions climatiques et son double usage pour la nutrition
humaine et animale ont renforcé sa place au niveau des 5 sites. Les variétés de la fève les plus
utilisées sont SAII, RBAII et une variété locale. Même SBAII est considérée comme une variété
locale puisqu’elle est la plus retrouvée sur le marché et la plus échangée entre exploitants. Il
faut noter que la féverole est aussi pratiquée dans les régions de Meknès, Chaouia et Abda.
Quoiqu’elles aient la même conduite, elles sont utilisées d’une manière différente.
D’après les tableaux 16 et 17, la conduite des légumineuses est assez simplifiée par rapport à
celle des céréales. On note que dans la région de Chaouia, la fève est conduite en rotation
avec le blé tendre et bénéficie de l’usage des engrais de fond au niveau de 69% des
agriculteurs, ce qui n’est pas le cas dans les autres zones. Les engrais de couverture sont
pratiqués par seulement 39% des agriculteurs. Le désherbage est manuel chez 70, 55, 53 52 et
42% des agriculteurs respectivement à Abda, Rabat-Zaier, Tadla, Meknès et Chaouia. La
Récolte mécanique de la fève est observée plus dans la région de Meknès-Taounate avec
seulement 21% mais pour le reste c’est plus une récolte manuelle, en particulier à Tadla.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
38
La lentille bénéficie de moins en moins des facteurs de production, en particulier dans la
région de Tadla. La récolte est presque mécanique chez l’ensemble des agriculteurs. Il faut
noter que l’usage des batteuses à poste fixe est devenu une pratique courante et le recours au
battage par les animaux n’est plus une pratique des agriculteurs. Le même constat est observé
pour le petit pois et le pois chiches avec une tendance de mécanisation du battage et de la
récolte. Dans la région d’Elgara, le recours à la mécanisation de la récolte est devenu de plus
en plus importante.
Tableau 16: la conduite technique de la fève et de la lentille en % d’agriculteurs
La fève La lentille
Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès
Engrais de fond Non 30.5 55.3 72.9 56.6 38.1 37.5 63.2 90 51.52 88.7
MAN 39.0 36.1 27.1 8.0 52.6 32.5 30.6 10 10.1 9.3
MEC 30.5 8.6 - 35.4 9.3 30.0 6.2 0 38.38 2.0
Désherbage Non 11.1 25.5 32.2 26.3 34.0 10.0 38.8 54 22.22 90.7
MAN 41.7 70.2 52.5 54.6 51.6 45.0 55.1 46 74.75 7.2
CHI 47.2 4.3 15.3 19.1 14.4 45.0 6.1 0 3.03 2.1
Engrais de couverture
Non 61.2 95.8 88.1 93.9 - 62.5 98 98 91.92 -
MAN 19.4 2.1 10.1 3.1 - 15.0 - - 3.03 -
MEC 19.4 2.1 1.8 3.0 - 22.5 2 2 5.05 -
Récolte MAN 77.7 91.5 100 68.7 79.32 92.5 92 100 81 100
MEC 22.3 8.5 0 21.3 20.68 7.5 8 0 19 -
Battage MAN 11.1 49 8.4 0 61.9 7.5 38.8 10 19.2 -
MEC 88.9 51 91.6 100 38.1 92.5 61.2 90 80.8 100
Tableau 17: la conduite technique de pois chiches et petit pois en % d’agriculteurs
Petit pois Pois chiches
Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès
Engrais de fond Non 83.6 63.3 85.0 92.9 76.3 73.8 90.8 - 86.9 61.9
MAN 8.2 32.7 15.0 6.1 3.1 11.5 5.1 - 1.0 32.0
MEC 8.2 4.1 0.0 1.0 20.6 14.8 4.1 - 12.1 6.2
Désherbage Non 78.7 48.0 70.0 85.9 76.3 57.4 83.7 - 62.6 59.8
MAN 18.0 46.9 23.0 12.1 23.7 23.0 14.3 - 35.4 30.9
CHIM 3.3 5.1 7.0 2.0 0.0 19.7 2.0 - 2.0 9.3
Engrais de couverture
Non 90.2 96.9 95.0 - - 83.6 95.9 - 96.0 -
MAN 1.6 1.0 3.0 - - 8.2 0.0 - 1.0 -
MEC 8.2 2.0 2.0 - - 8.2 4.1 - 3.0 -
Récolte MAN 96.7 96.9 99.0 13.1 16.5 90.0 99.0 - 37.4 44.3
MEC 3.3 3.1 1.0 - - 10.0 1.0 - 1.0 1.0
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
39
Battage MAN 3.3 34.0 8.0 - - 10.0 2.0 - 2.1
MEC 96.7 66.0 92.0 11.1 5.2 90.0 98.0 - 37.4 36.1
TOTAL 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 - 37.4 38.1
3. Utilisation des variétés dans la Chaouia
Dans ce qui suit nous allons reporter les appellations locales des variétés utilisées. L’opération semis
est en majorité conduite manuellement. On ne trouve un grand choix de variétés comme pour les
céréales. Dans la Chaouia et pour la fève, on trouve les variétés locales, Ghglid, Malqi, Sbaai et une
variété pour la féverole. D’après les agriculteurs et en ce qui concerne la lentille près de 16% des
enquêtés n’ont pas pu identifier les variétés utilisées mais la plus utilisées est la variété Nilou. Celle-
ci est appréciée pour sa couleur et sa qualité. Le même constat est fait pour le petit pois, avec 32%
des agriculteurs qui n’ont pas pu identifier les variétés utilisés. Ceci ne pose pas de problème
puisque que la majorité utilise Rabiinia et Serbata.
Tableau 18 : Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Chaouia (Sidi Laidi et Gara)
Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs
Locale 34 Locale 16 Locale 20 Locale 25
Ghlid 4 Canada 24 Rabiinia 20 Chetoui 12
Malqi 16 Cinq 8 Serbata 20 Cravança 50
Sbaai 26 Nilou 36 Zreiga 8 Gryani 8
Féverole 20 Autre 16 Autre 32 Roumi 5
Total 100 Total 100 Total 100 Total 100
Le tableau 19 montre l’éventail des variétés utilisées est important avec une dominance pour la fève de la
variété Malqi (55%), Canada pour la lentille (44%), Zreiga pour le petit pois (58%) et la locale pour le pois
chiche (59%). En général on remarque une tendance à l’usage de variétés moderne pour l’ensemble des
légumineuses.
Tableau 19 : Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Abda (Hmar et Jemaa Shaim)
Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs
Locale 35 Locale 38 Locale 20 Locale 59
Ghlid 0 Canada 44 Rabiinia 10 Chetoui 8
Malqi 55 L5 0 Koumia 4 Cravança 23
Sbaai 6 Nilou 12 Zreiga 58 Gryani 10
Féverole 4 Autre 6 Mkamcha 4 Autre 0
Total 100 Total 100 Khanjar 4 Total 100
Total 100
D’après le tableau 20, on rencontre de nouvelles variétés de petit pois à la différence des autres
zones. Pour la fève et la lentille, les variétés locales dominent encore. Il faut noter que la région est
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
40
connue par l’importance des haricots et que les agriculteurs sont plus orientés vers la production de
semences qui sont distribuées dans la région Tadla-Azilal.
Tableau 20 : Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Tadla-Azilal (Tagzirt et Ait Attab)
Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs
Locale 42 Locale 51 Certifie 2
Ghlid 0 Canada 9 Rabiinia 6
Malqi 30 Cinq 0 Choka 19
Sbaai 24 Nilou 40 Zreiga 7
Féverole 4 Autre 0 Rguiga 66
Total 100 Total 100 Total 100
En ce qui concerne la région Rabat-Zaier, c’est la tendance à l’usage de nouvelles variétés plus que
les locales. Il s’agit là encore d’une multitude de choix de variétés dont l’âge varie beaucoup et
même certaines sont devenues obsolètes. Le recours à la mécanisation et la mécanisation sont des
critères très recherches lors du choix des variétés.
Tableau 21: Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Rabat-Zaier (Sbit et Marchouch)
Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs
Locale 13 Locale 4 Locale 18 Locale 5
Ghlid 0 Bakria 4 Rabiinia 47 Chetoui 36
Malqi 0 L5 49 Zreiga 6 Cravança 40
Nes-Foula
45 Nilou 30 Chtouia 6 Mexique 2
Féverole 42 Autre 13 Autre 23 Autre 17
Total 100 Total 100 Total 100 Total 100
Le tableau 22 montre la diversité des variétés des légumineuses utilisées dans la région de Meknès-
Taounate. On remarque une nouvelle variété pour la fève et qui est Aguadus, Croisia pour la lentille
et Mouska pour le petit. Il faut noter qu’il s’agit d’appellations locales qui risquent d’avoir la même
désignation génétique.
Tableau 22: Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Meknès-Taounate (Moulay Driss et
Kansra)
Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs
Locale 42 Locale 35 Locale 27 Locale 12
Aguadus 6 Canada 6 Rabiinia 50 Chetoui 0
Roumi 7 Croisia 12 Mouska 15 Cravança 21
Sbaii 22 Nilou 47 Serbata 8 Mexique 67
Feverole 23 Autre 0 Autre 0 Autre 0
Total 100 Total 100 Total 100 Total 100
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
41
En conclusion, plus de 40% des agriculteurs utilisent des variétés nouvelles (toutes espèces
confondues). Cette tendance s’explique plus par l’ouverture du marché et le retour de l’importance
des cultures de légumineuses dans le système de culture. Le tableau 23 montre les critères de choix
des nouvelles variétés. Les critères rendement grain et calibre sont les plus recherchés par les
agriculteurs dans l’ensemble des zones. Il n’existe pas un consensus sur les critères de choix pour la
même culture en passant de la Chaouia à Meknès. Il est certain que d’autres critères justifient ce
choix et qui sont liés au consommateur, le marché et les conditions climatiques.
Tableau 23 : Critères de choix des variétés
CHAOUIA ABDA TADLA RABAT MEKNES
Critère % Critère % Critère % Critère % Critère %
Lentille Rendement 24 Rendement 29 Qualité 54 Couleur 47 Calibre 44
Petit pois Calibre 31 Rendement 27 Calibre 27 Couleur 40 Calibre 67
Fève Rendement 31 Rendement 32 Calibre 33 Rendement 47 Calibre 66
Pois chiche Calibre 45 Calibre 43 ___ __ Couleur 42 Calibre 74
Dans la Chaouia (Sidi Laidi et Elgara) la principale source des semences est le souk (figure 17). Ce
dernier couvre près de 70% des besoins des agriculteurs. La deuxième source est l’exploitation elle-
même, en particulier pour le pois chiches. La SONACOS ne couvre que 11% des besoins en semence.
En plus, les agriculteurs ne sont jamais satisfaits des services de la SONACOS en ce qui concerne les
semences des légumineuses car les quantités disponibles sont toujours limitées.
Figure 17 : Source des semences des légumineuses dans la Chaouia
Le même constat est observé à Abda. Cette fois-ci l’approvisionnement du Souk dépasse les 80%
pour toutes les espèces (figure 18). L’exploitation est classée deuxième avec une moyenne de 15%
et le reste provient de la SONACOS et les voisins. C’est dans cette région où on trouve une diversité
d’usage des variétés de petit pois, ce qui s’est traduit par de forts échanges entre Hmar, Abda et
0,000
10,000
20,000
30,000
40,000
50,000
60,000
70,000
80,000
EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS
LENTILLE FEVE PP PC
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
42
Doukkala. Le réseau des intermédiaires qui se déplacent entre Jemaa Shaim, Tlat Bouguedra,
Chemaaia, Zemamra et Sidi Bennour est bien développé. Au souk se sont les mêmes intermédiaires
qui fournissent aux agriculteurs au niveau des souks et aussi aux revendeurs dans les magasins
situés dans les villes de la région.
Figure 18 : Source des semences des légumineuses à Abda
A Tadla, le réseau de production de semence fonctionne d’une manière qui satisfait les agriculteurs
(figure 19). Il existe même des groupements de producteurs de semences à Tagzirt, en particulier
pour les semences des haricots. Le souk reste toujours le lieu privilégié d’approvisionnement en
semences avec 71% en moyenne et l’exploitation agricole avec 19%.
Figure 19: Source des semences des légumineuses à Tadla
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
90,00
EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS
LENTILLE FEVE PP PC
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
90,00
EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS
LENTILLE FEVE PP
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
43
D’après la figure 20, la principale source de semences dans la région Rabat-Zaier est l’exploitation
avec une moyenne de 50% des semences utilisées avec un record de 65% pour la fève et 59% pour
la lentille. Le souk contribue avec une moyenne de 32% et c’est le petit pois qui domine. Dans cette
région, le réseau des producteurs est opérationnel est considéré comme principal fournisseur du
privé et des agriculteurs de la région (Elgara, Bouznika, Roummani, Khemisset, Meknès).
Figure 20 : Source des semences des légumineuses à Rabat
Dans la région de Meknès la principale source est le souk avec une moyenne qui est de 63%, suivi de
l’exploitation agricole avec 20%, les voisins avec 10% et la SONACOS contribue avec 7%. La semence
certifiée concerne essentiellement le petit pois avec 12%.
Figure 21: Source des semences des légumineuses à Meknès
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
EXPLOIATATION SONACOS SOUK VOISINS
LENTILLE FEVE PP PC
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS
LENTILLE FEVE PETIT POIS POIS CHICHES
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
44
Donc on remarque les mêmes tendances partout dans les 5 zones d’étude. Ceci nous amène à
proposer des alternatives en ce qui concerne la production et la valorisation des semences des
légumineuses alimentaires basées sur ces données. Il est évident que l’exploitation agricole est la
source principale des semences car c’est elle qui fournie aux intermédiaires et revendeurs dans les
souks. Partant de ce constat il est nécessaire de promouvoir la production des semences au niveau
des exploitations agricoles à travers le renforcement des capacités des producteurs et leur
organisation. Avec des agriculteurs organisés en coopératives ou associations, il est possible
d’améliorer le circuit de production et de valorisation des semences. Aussi, il sera possible de
valoriser les résultats de la recherche agronomique et créer la compétitivité à l’intérieur des régions
et entre régions. En plus, il est possible d’exploiter certaines formes qui fonctionnent déjà dans la
région de Tagzirt. Puisqu’il existe des associations locales de production des semences des
légumineuses, il est possible de les prendre en charge dans le cadre du projet pour développer ce
secteur.
4. Rendement des légumineuses
En ce qui concerne les rendements, la campagne 2013-14 s’est avérée médiocre par rapport à la
normale. En zone bour favorable (Rabat-Zaier) le rendement moyen de la lentille est de 9.5 qx/ha
alors qu’en année normale il peut atteindre 30 à 35 qx/ha. Même dans la Chouia à Ouled Said et
Sidi laidi, le rendement de la lentille dépasse 20 qx/ha en année normale. Le même constat est
enregistré dans la situation des autres cultures dans les autres régions. Le pois chiche a enregistré
les rendements les plus bas. Ces rendements ne seront pas pris en considération dans l’analyse
économique et ils seront corrigés par ceux d’une année normale et qui sont entre parenthèses au
niveau du tableau n°24.
Tableau 24: Rendements des légumineuses pour la campagne 2013-2014
Rendement grain (qx)
Région Lentille Fève Petit pois Pois chiches
Chaouia 5.1 (15) 10 (15) 5.7 (14) 10.0 (15)
Abda 2.5 (13) 3.2 (14) 4.4 (15) 2.2 (13)
Tadla 5.0 (20) 2.5 (15) 6.5 (20) -
Rabat 9.5 (30) 9.5 (20) 9.5 (25) 9.5 (30)
Meknès 5.5 (15) 12 (25) 13 (16) 3.0 (10)
Rendement Paille (bottes)
Région Lentille Fève Petit pois Pois chiches
Chaouia 43.00 165.00 31.70 19.50
Abda 5.75 5.00 24.00 4.00
Tadla 50.00 6.50 35.00 0.00
Rabat 41.00 70.00 27.00 29.50
Meknès 10.50 40.00 - -
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
45
D’après les agriculteurs les rendements des légumineuses ont chuté beaucoup suite aux conditions
climatiques et la conduite technique. Cependant, il faut noter que certaines cultures comme la fève
et le petit pois dans la Chaouia, le pois chiches à Elgara, la lentille à Rabat-Zaier ont maintenu leur
niveau de production et même les rendements se sont améliorés avec l’usage des nouvelles
variétés. En plus, les performances techniques des légumineuses ont diminué suit au mode de faire
valoir qui a changé. Les formes d’associations autour de ces cultures ont disparue ce qui s’est traduit
par la disparition d’une expertise de production des légumineuses. Avant, ce sont les non
propriétaires des terres qui cultivés en association (1/2 ou 1/4) ces cultures dans l’objectif de se
partager les facteurs de production et des produits.
VI. COEFFICIENTS TECHNIQUES ET COÛTS DE PRODUCTION DES LEGUMINEUSES
VI.1 Présentation générale
Dans cette partie, il s’agit de présenter les coûts de production des 4 légumineuses selon le
format budget d’entreprise. Le budget d’entreprise est une forme comptable de présentation
des résultats économiques d’une activité de production tout en détaillant sa conduite. Il s’agit
d’une manière de présenter les coefficients technico-économiques d’une culture pour
permettre des analyses économiques en cas de changement (Driouchi et Laamari, 1988)6. Le
coût de production d’une culture annuelle est considéré être constitué des :
Coûts des opérations culturales qui incluent l’ensemble des facteurs utilisés
Coûts des opérations de récolte, battage et transports
Coûts de la main d’œuvre
Coûts de la terre, eau et du crédit.
Il s’agit d’un outil de gestion prévisionnelle mais aussi un cadre de raisonnement des décisions
d’allocation des ressources, surtout qu’il combine les données techniques et économiques.
Jacques Brossier, Eduardo Chia, Éric Marshall et Michel Petit définissent le budget d’entreprise
comme étant un outil de gestion prévisionnelle utilisé pour préparer une décision. Il permet
de renseigner sur les gains et les pertes ou si nos objectifs ont été atteints ou pas suite à
l’introduction d’une technologie quelconque, afin de prendre une décision.
Il s’agit d’une présentation en termes de produits, de charges et de coefficients techniques.
Tous ces éléments intéressent la décision de l’agriculteur. Aussi, c’est une manière d’organiser
les données sur les cultures par opération et technologie de manière à permettre leurs usages
dans la mesure du progrès technologique et l’impact des nouvelles technologies.
Dans notre cas, nous avons élaboré des budgets pour des exploitations agricoles cultivant la
fève, le petit pois, le pois chiches et la lentille afin de comparer les avantages tirés de chaque
6 Ahmed Driouchi et Abdelali Lâamari (1988). Guide général pour l’évaluation des coûts de production des cultures. Guide
N°1 pour l’analyse en économie rurale. Projet USAID N° 608-0136. Centre Régional de la Recherche Agronomique de la Chaouia, Abda et Doukkala
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
46
culture par région. Nous avons élaboré des budgets pour des situations moyennes pour
chaque culture au niveau des cinq zones.
Dans notre situation il a été nécessaire de dresser un tableau budget par culture pour collecter
toutes les données nécessaires au niveau de la grande parcelle. Le budget d’entreprise est un
outil comptable important dans l’analyse du fonctionnement des activités agricoles et aussi la
gestion des ressources. Les données sont issues de l’enquête de terrain menée dans les trois
régions. Ainsi, Pour calculer la rentabilité des cultures, nous allons utiliser les budgets de
cultures. On obtient la marge brute en calculant le résultat brut (en multipliant la production
par le prix payé pour le produit (le prix payé au producteur) et en déduisant les frais variables
de production.
Nous avons calculé, par la suite, les marges brutes pour chaque culture en utilisant la
technologie de production et les intrants. En ce qui concerne la technologie, on a utilisé la
conduite technique de l’agriculteur au niveau de chaque poste (labour, semis, fertilisation de
fond et engrais de couverture, désherbage, etc..) et les besoins en main d'œuvre par
opération. Les différentes opérations effectuées sont dressées avec plus de détail.
Quant aux rendements, ils sont liés à la technologie de production utilisée par chaque
agriculteur. Il s’agit de présenter deux situations moyennes et pour éviter d’avoir des résultats
négatifs. Il s’agit d’utiliser l’année de production 2013-2014 qui s’est caractérisée par de
mauvaises conditions climatiques dans l’ensemble du Maroc et utiliser une année moyenne
normale pour dégager les performances économiques les plus probables de ces cultures.
Pour les prix, nous nous sommes contentés des prix de vente à la ferme. Ainsi nous auront
plusieurs prix car ceux-ci se diffèrent selon les qualités de produit, les différentes utilisations
du produit ou selon les périodes de ventes.
Concernant la main d’œuvre ; les agriculteurs nous ont donné une estimation des besoins en
main d'œuvre pour chaque culture (main d’œuvre Familiale et salariale). On suppose que la
productivité de chaque main d’œuvre est identique. Ce paramètre est utilisé pour connaître
le retour sur la main d'œuvre qui constitue vraiment un obstacle devant la pratique de ces
cultures.
Il est à noter que nous avons établie des budgets d’entreprise seulement pour les cultures
retenues de manière à effectuer une analyse comparative car ce sont les deux cultures les plus
pratiquées au niveau des régions étudiées. Nos calculs nous ont amené aux résultats reportés
dans les tableaux 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33 et 34.
Les résultats montrent que la marge brute moyenne d’un hectare dans la Chaouia pour la
lentille et la fève est respectivement de 3815 et 3700 dirhams. Il faut noter que ces résultats
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
47
reflètent les performances de ces deux cultures pour une saison moins que la normale (récolte
2014). Cette faiblesse peut être expliquée, aussi par quatre raisons principales selon les
témoignages des agriculteurs:
La vente de produit se fait, dans la plupart du temps (69.7% des ventes), au moment de
la récolte pour couvrir les dépenses de la récolte des céréales. Il s’agit d’une période qui
coïncide avec une hausse importante de l’offre et une demande relativement faible. En
plus, cette année a coïncidé pas avec le mois de Ramadan pendant lequel la demande
pour le pois chiche est grande et ne pas pour les autres.
L’absence d’un réseau de distribution performant chez l’agriculteur puisque ses ventes
se font seulement et uniquement au niveau de la zone et par des intermédiaires ayant
les moyens pour stocker et explorer d’autres marchés.
Enfin, l’absence d’une forme organisationnelle chez les agriculteurs comme par
exemple des associations de producteurs des légumineuses ou d’une forme
d’agrégation au tour de la production…
VI.2. Les coûts opérationnels
Ils se composent des coûts liés au labour et de préparation de lit de semences via l’utilisation
des machines (tracteurs, couver-crop,..), les coûts liés à l’achat des semences, des engrais et
des traitements (tous types) et les coûts liés à l’opération de la récoltes et battage, il est à
noter que les charges de la main d’œuvre sont estimées à 100 dh/H-J , elles sont incluses dans
chaque opération en raison de la difficulté d’avoir une réponse précises sur son coût de chez
l’enquêté ..
A Chaouia, ses coûts s’élèvent à 4418,6 dh/ha par hectare pour la lentille et à 3565.3 dh/ha
par hectare pour la fève. La récolte et le battage représentent 29% des coûts de production de
la lentille. Pour la fève et avec 787 dh/ha, cette rubrique représente 22% du coût de
production de la fève. Les principaux postes qui gonflent le coût de production de la lentille
sont le travail de sol et le semis. Deux remarques se dégagent à savoir :
D’abord, ce coût comme celui de toutes les autres opérations comprend les charges de
la main d’œuvre qui restent très élevées vu la rareté et l’indisponibilité de celle-ci et les
charges de stockage.
Ensuite, on remarque que presque 68 % des agriculteurs s’approvisionnent du souk et
9.75 % de chez leurs voisins, là où le prix d’achat connaît des fluctuations qui peuvent
l’affecter négativement…
Le coût de fertilisation s’élève à 720 dh/ha pour la lentille et 730 dh/ha pour la fève. En
principe il ne s’agit que du coût lié à l’utilisation des engrais de fond. Il faut noter que cette
pratique est peu fréquente en zones pluviales.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
48
La récolte se fait généralement manuellement en utilisant la main d’œuvre salariale supportée
par la main d’œuvre familiale. Cette opération reste aussi chère puisque l’exploitant doit, en
plus de payer les travailleurs, les nourrir les transporter et les contrôler avec tous les
problèmes qui accompagnent cette opération, tout ça dans l’absence d’une machine
spécialisée dans la récolte et le battage de la fève, chose demandée par tous les enquêtés.
Quant au battage, l’agriculteur utilise généralement la batteuse à poste fixe sinon les
animaux.
En ce qui concerne la lentille, et tenant compte de la valeur de la paille de la lentille et de la
marge brute du grain et après la soustraction des coûts, nos résultats nous ont indiqué que
l’agriculteur réalise un avantage net de 1796.4 dh/ha. Ces bénéfices sont de 134.6 dh/ha pour
la fève. En années normales ces bénéfices peuvent atteindre 3756.4 et 3651,8 dh/ha
respectivement pour la lentille et la fève.
Pour le pois chiches et le petit pois, il faut noter des coûts de production respectifs de 3149 et
4525.6 dh/ha. Les avantages nets de la campagne 2013-14 ne reflètent pas les recettes que
peuvent dégager ces cultures dans la Chaouia. Il s’agit de cultures de rente sur lesquelles les
agriculteurs comptent beaucoup. Pour corriger ces performances les rendements en année
normale ont été utilisés et les revenus nets se sont améliorés avec 9231 dh/ha pour le pois
chiches et 4323 dh/ha pour le petit pois. Il faut noter que les prix des pois chiches de la
campagne 2013-2014 ont connu une chute spectaculaire à partir de décembre 2014 ce qui
s’est traduit par des chutes de ventes et aussi des recettes, en particulier dans la région d’El
Gara.
A Abda, les coûts respectifs de la lentille, la fève, le pois chiches et le petit pois sont
respectivement de 2175.2, 3397.7, 3119 et 2577 dh/ha. On remarque que ces derniers sont
différents de ceux de la Chaouia et des autres sites. Comme par ailleurs, les coûts de récolte et
battage sont les plus importants que les autres postes et ce sont eux qui utilisent plus de main
d’œuvre. En comparaison les coûts élémentaires par poste, il ressort que le poste semis
représente 37% du coût de production des pois chiches, suivi de la fève avec 28%. Il s’agit d’un
poste qui mobilise plus de fonds et aussi qui fait profiter plus les intermédiaires.
A Tadla, les coûts de production de la lentille, la fève et le petit pois sont respectivement de
3337, 5556 et 4764 dh/ha et qui sont un peu élevé par rapport à Abda, Chaouia, Meknès et un
peu proche à ceux de Rabat-Zaier. Même en conditions climatiques sevrèrent (2013-14) les
revenus respectifs dégagés sont de 4424, 3154 et 2631 dh/ha pour la lentille, la fève et le petit
pois. Il est certain que ce ne sont pas les recettes attendues car en année normale celles-ci
peuvent atteindre respectivement 6717, 4987 et 5436 dh/ha pour la lentille, la fève et le pois
chiches. Le poste semis représente 21, 27 et 38% des coûts de production respectivement
pour la fève, la lentille et le petit pois. Aussi la récolte mobilise près de 40, 25 et 24% des coûts
respectifs de production de la lentille, le petit pois et la fève. Ces deux postes représentent
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
49
plus de 50% des coûts de production. Il faut signaler que la conduite des légumineuses dans
cette région mobilise plus de main d’œuvre par rapport aux autres régions compte tenu de la
nature des terrains agricoles qui sont accidentés et la mécanisation est une option à écarté à
mois s’il existe des machines adaptées aux zones de montagne.
A Rabat-Zaier les coûts de production sont les plus élevés par rapports aux autres régions et
sont de 6245, 5090,4079 et 2883 dh/ha respectivement pour la lentille, la fève, le petit pois et
le pois chiches. Le poste désherbage est important du point de vue contribution au coût de
production total. Ce poste représente respectivement 25, 18, 18 et 13% fève % des coûts de la
lentille, la fève, le pois chiches et le petit pois. A ce poste s’ajoute le semis qui constitue une
part importante des coûts. Les revenus des quatre légumineuses sont loin des potentialités de
la région. Il a été nécessaire de recourir aux rendements d’une année normale pour mieux
refléter les performances économiques de ces cultures. Ainsi les revenus respectifs dégagés
sont de 10555, 8798, 6160 et 4021 pour la lentille, le petit pois, la fève et le pois chiches. Il est
important de souligner l’importance des lentilles dans cette zone avec la présence d’une
association à Sbit et des agriculteurs experts. Ceci est un avantage à saisir dans la
programmation des actions à entreprendre dans le cadre de ce programme.
A Meknès-Taounate, la situation est similaire aux régions de Chaouia et Abda. Les coûts de
production sont de 3313, 3950, 4439 et 5740 dh/ha respectivement pour la lentille, la fève, le
petit pois et le pois chiches. Le coût de semis est le poste le plus élevé après la récolte. Le
revenu dégagé est respectivement de 8537, 8811, 9050 et 16760 dh/ha pour la fève, le petit
pois, la lentille et le pois chiches.
VI. 3. Conclusion
En conclusion, dans ces calculs nous n’avons pas pris en considération la valeur de la terre et
aussi nous avons sous-estimé le niveau de salaire de la main d’œuvre familiale. Au Maroc et
dans la plus part des pays en développement l’agriculture est une activité vivrière plus que
commerciale. L’intégration des exploitations agricoles au marché est très limitée. Même pour
celles des régions comme Elgara, ou Sbit. Cette intégration a été compromise par la politique
agricole conduite par le Maroc depuis 1994. Le libre-échange et l’ouverture des frontière a
permis aux importateurs des légumineuses alimentaires de régler l’offre et la demande selon
leurs convenances. Cette situation s’est traduite par une de faibles performances
économiques et un recul de la part de ces cultures dans le système de production.
On remarque aussi que la conduite des légumineuses est, en général, restée traditionnelle.
Ceci s’explique par la part qui leur est réservée en ce qui concerne la terre et aussi leurs
exigences en main d’œuvre. En plus, il s’agit de cultures dont le savoir-faire des agriculteurs
n’a pas changé par tout au Maroc et dont le progrès technologique est lent. Les légumineuses
sont des cultures qui ont été pratiquées en mode faire valoir indirect, à travers des
associations ce qui s’est traduit par une discontinuité dans le transfert des pratiques agricoles.
La conduite technique a été toujours assurée par les non propriétaires de la terre.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
50
Tableau 25 : Coûts de production de la lentille et de la fève à Chaouia Eléments Lentilles Fève
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 500 540
Profonds 1 300 300 1 300 300
Semi-profonds 1 150 150 1 150 150
Superficiel 0 100 0 0 100 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0,5 100 50 0,9 100 90
Préparation du lit de sol 273 230
Outil 1 220 220 1 190 190
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.47 0 0 0,4 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.53 100 53 0,4 100 40
Engrais de fonds 475 395,32
Quantité (kg/ha) 100 4.5 450 0,89 388 345,32
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.25 0 0 0,5 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.25 100 25 0,5 100 50
Semis 753,1 608
Dose de semis (kg/ha) 89 7.9 703,1 1 523 523
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 1 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 0,85 100 85
Engrais de couverture 245 257,02
Engrais (kg/ha) 63 2.3 145 71 3,62 257,02
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.8 0 0 0,6 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1 100 100 1,4 0
Désherbage 424 319
Produit chimique et opération
224 224 269 269
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 0,8 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 2 100 200 0,5 100 50
Traitements pesticides 290 272
Impact l/ha ou kg/ha 1 240 240 2 124 248
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 0,75 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 0,24 100 24
Récolte 788,5 440
Main d'œuvre FAM (j/ha) 1.5 0 0 1,3 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 9.5 83 788,5 4,4 100 440
Battage 500 347
Batteuse à poste fixe 1 350 350 1 220 220
Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 0,73 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1.5 100 150 1,27 100 127
Transport et stockage 170 157
Main d'œuvre FAM (j/ha) 1 0 0 1 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1 170 170 1 157 157
Coût total dh/ha 4418,6 3565,34
Production q/ha 7 545 3815 7,69 481,14 3700
Production paille botte/ha 80 30 2400 0 0 0
Avantage net dh/ha (13-14) Avantage net en AN dh/ha
1796.4 3756.4
134,7 3651,8
AN : année normale
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
51
Tableau 26: Coûts de production de la lentille et de la fève à Abda
Eléments Lentilles Fève
Nature des opérations Quanti/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quanti/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 300 275
Profonds 1 150 150 1 200 200
Semi-profonds 1 150 150 0 0
Superficiel 0 0 0 1 75 75
Main d'œuvre sal (HJ) 0.5 0 0 1 0 0
Préparation du lit de sol 100 180
Outil 1 100 100 1 180 180
Main d'œuvre fam (HJ) 0.8 0 0 1 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 1 0 0 0.5 0 0
Engrais de fonds 0 400.2
Quantité (kg/ha) 0 0 0 79 3.8 300.2
Main d'œuvre fam (HJ) 0 0 0 4 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0 0 0 2 50 100
Semis 587.2 956.8
Dose de semis (kg/ha) 58 8.4 487.2 120 7.14 856.8
Main d'œuvre fam (HJ) 1.5 0 0 2 0 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100
Engrais de couverture 0 0
Engrais (hg/ha) 0 0
Main d'œuvre fam (HJ) 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0 0
Décherbage 208 249.6
Produit chimique 0 0 0 0 0 0
Main d'œuvre fam (HJ) 4 0 0 3 0
Main d'œuvre sal (HJ) 4 52 208 3.2 78 249.6
Traitements pesticides 0 350.14
Impact l/ha ou kg/ha 0 0 0 1.38 203 280.14
Main d'œuvre fam (HJ) 0 0 0 3 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0 0 0 0.7 100 70
Récolte 650 642
Main d'œuvre fam (HJ) 4,5 0 0 4 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 10 65 650 9 71.33 642
Battage 275 288
Batteuse à poste fixe 1 175 175 1 188 188
Main d'œuvre fam (HJ) 1 0 0 3 0
Main d'œuvre sal (HJ) 2 50 100 2 50 100
Transport et stockage 55 56
Main d'œuvre fam (HJ) 0 1 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 1 55 55 1 56 56
Coût total dh/ha 2175.2 3397.74
Production grain q/ha Product paille botte/ha
3.55 65.00
684 35
2428.2 2275.0
8.1 645 5224.5
Avantage net dh/ha (13-14) Avantage année normale dh/ha
2528.0 6716.8
1826.76 4987.3
AN : année normale
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
52
Tableau 27: Coûts de production de la lentille et de la fève à Tadla
Eléments Lentilles Fève
Nature des opérations Quanti/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 137 400
Profonds 0 0 1 250 250
Semi-profonds 0.3 290 87 0 0
Superficiel 0.5 0 1 100 100
Main d'œuvre sal (HJ) 1 50 50 1 50 50
Préparation du lit de sol 223 280
Outil 1 175 175 1 160 160
Main d'œuvre fam (HJ) 2 0 0 1.4 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0.6 80 48 1.2 100 120
Engrais de fonds 0 794.42
Quantité (kg/ha) 0 167 3.76 627.42
Main d'œuvre fam (HJ) 0 0.95 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0 1.67 100 167
Semis 916 1163.13
Dose de semis (kg/ha) 120 6.8 816 142.9 6.25 893.13
Main d'œuvre fam (HJ) 2 0 0 1.3 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 1 100 100 2.7 100 270
Engrais de couverture 0 0
Engrais (hg/ha) 0 0
Main d'œuvre fam (HJ) 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0 0
Désherbage 400 477.4
Produit chimique 0 0 0 0 0 0
Main d'œuvre fam (HJ) 10 0 0 13.2 0
Main d'œuvre sal (HJ) 5 80 400 6.2 77 477.4
Traitements pesticides 0 350.14
Impact l/ha ou kg/ha 0 1.38 203 280.14
Main d'œuvre famHJ) 0 3 0
Main d'œuvre sal (HJ) 0 0.7 100 70
Récolte 1320 1355
Main d'œuvre fam (HJ) 25 0 0 23 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 22 60 1320 20 67.75 1355
Battage 301.89 598
Batteuse à poste fixe 1 200 200 1 330 330
Main d'œuvre fam (HJ) 0.7 0 0 2.7 0
Main d'œuvre sal HJ) 2.3 44.3 101.89 4 67 268
Transport et stockage 39 138
Main d'œuvre fam (HJ) 2 0 1 0 0
Main d'œuvre sal (HJ) 1 39 39 1 138 138
Coût total dh/ha 3336.89 5556.08
Production du grain q/ha Prod. la paille (botte/ha)
5,5 130
702 30
3861.00 3900.00
13
670
8710
Avantage net dh/ha (13-14) Avantage AN dh/ha
4424.11 10703.1
3153.9 4493.9
AN : année normale
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
53
Tableau 28: Coûts de production de la lentille et de la fève à Rabat-Zaier Eléments Lentille Fève
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 400 410
Profonds 1 400 400 1 350 350
Semi-profonds 1 0 1 0
Superficiel 0 0 0 0
Main d'œuvre sal (jour) 0 0.6 100 60
Engrais de fonds 360 380
Quantité (kg/ha) 120 3 360 2 140 280
Main d'œuvre fam (jour) 5 0 3 0
Main d'œuvre sal (jour) 1.2 0 1 100 100
Semis 710 660
Dose de semis (kg/ha) 100 4.1 410 110 3 330
Outil 1 200 200 1 230 230
Main d'œuvre fam (jour) 1 0 1.5 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100
Engrais de couverture 0 0
Désherbage 1535 960
Produit chimique 1 185 185 1 180 180
Main d'œuvre fam (j/ha) 1.4 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 15 90 1350 12 65 780
Traitements pesticides 475 400
Impact l/ha ou kg/ha 1.7 200 340 4 75 300
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 4 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1.5 90 135 1 100 100
Récolte 1725 1210
Main d'œuvre fam (j/ha) 1.5 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 15 115 1725 11 110 1210
Battage 520 600
Batteuse à poste fixe 1 170 170 1 200 200
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 3.5 100 350 4 100 400
Transport et stockage 520 470
Main d'œuvre fam (j/ha) 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 520 470 470
Coût total dh/ha 6245 5090
Production q/ha 11.5 560 6440 18 450 8100
Avantage net dh/ha (13-14) Avantage AN dh/ha
195 10555
3010 6160
AN : année normale
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
54
Tableau 29: Coûts de production de la lentille et de la fève à Meknès-Taounate Lentille Fève
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 480 480
Profonds 1 250 250 1 380 380
Semi-profonds 1 130 130 0 0
Superficiel 1 100 100 1 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 0 1 100 100
Engrais de fonds 268 550
Quantité (kg/ha) 80 3.35 268 100 3.5 350
Main d'œuvre fam (jour) 1.5 0 1 0
Main d'œuvre sal (jour) 0 100 0 2 100 200
Semis 715 890
Dose de semis (kg/ha) 60 6.25 375 100 5.9 590
Outil 1 240 240 1 200 200
Main d'œuvre fam (jour) 4 0 2 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100
Engrais de couverture 0 0
Désherbage 620 670
Produit chimique 410 410 1 180 180
Main d'œuvre fam (j/ha) 5 0 8 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 3 70 210 7 70 490
Traitements pesticides 230
Impact l/ha ou kg/ha 0.3 100 30 0.5 360 180
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0.5 100 50
Récolte 770 680
Main d'œuvre fam (j/ha) 7 0 0 4 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 7 110 770 8 85 680
Battage 290 300
Batteuse à poste fixe 1 190 190 1 150 150
Main d'œuvre fam (j/ha) 6 0 2 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1 100 100 1.5 100 150
Transport et stockage 170 150
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 170 150
Coût total dh/ha 3313 3950
Production q/ha 5 790 3950 9 520 4680
Avantage net dh/ha (13-14) Avantage net dh/ha
637 8537
730 9050
AN : année normale
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
55
Tableau 30: Coûts de production de pois chiches et petit pois à Chaouia Pois chiche Petit pois
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 610 535
Profonds 1 540 540 1 370 370
Semi-profonds 1 0 0.5 0
Superficiel 1 0 1 100 100
Main d'œuvre sal (jour) 0.7 100 70 0.65 100 65
Engrais de fonds 470 336.6
Quantité (kg/ha) 100 3.7 370 70 3.38 236.6
Main d'œuvre fam (jour) 0.5 0 0 0.7 0 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100
Semis 1490 1380
Dose de semis (kg/ha) 100 10.7 1070 100 8.5 850
Outil 1 270 270 1 270 270
Main d'œuvre fam (jour) 1 0 0 0.3 0
Main d'œuvre sal (jour) 1.5 100 150 2.6 100 260
Engrais de couverture 134 260
Engrais (hg/ha) 30 2.8 84 40 4 160
Main d'œuvre fam (j/ha) 0.4 0 0 0.25 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 1 100 100
Désherbage 370 454
Produit chimique 1 120 120 1 94 94
Main d'œuvre fam (j/ha) 2.5 0 0 0.5 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 2.5 100 250 3 120 360
Traitements pesticides 355 310
Impact l/ha ou kg/ha 1 295 295 0.8 300 240
Main d'œuvre fam (j/ha) 0.6 0 0 0.4 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.6 100 60 0.7 100 70
Récolte 650 720
Main d'œuvre fam (j/ha) 5 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 6.5 100 650 8 90 720
Battage 400 400
Batteuse à poste fixe 1 240 240 1 240 240
Main d'œuvre fam (j/ha) 0.8 0 0 0.8 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1.6 100 160 1.6 100 160
Transport et stockage 160 130
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1.6 100 160 1.3 100 130
Coût total dh/ha 3149 4525.6
Production q/ha 8.7 1045 9091.5 10 560 5600
Avantage net dh/ha (13-14) 5942.5 1074.4
Avantage AN net dh/ha 12526 3314.4
AN : année standard
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
56
Tableau 31: Coûts de production de pois chiches et petit pois à Abda Pois chiche Petit pois
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 435 250
Profonds 1 385 385 0 0
Semi-profonds 0 0 0 0
Superficiel 1 0 0 1 250 250
Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 17 0
Engrais de fonds 156 210
Quantité (kg/ha) 26 6 156 100 1.6 160
Main d'œuvre fam (jour) 0.5 0 1 0
Main d'œuvre sal (jour) 0 0 0.5 100 50
Semis 1344.4 662
Dose de semis (kg/ha) 122 10.2 1244.4 80 7.65 612
Outil 1 0 1 0
Main d'œuvre fam (jour) 2 0 1.5 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 0.5 100 50
Engrais de couverture 0 466
Engrais (hg/ha) 0 0 1 166 166
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 2 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 3 100 300
Désherbage 217.6 0
Produit chimique 1 7.6 7.6 0
Main d'œuvre fam (j/ha) 2 0 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 3 70 210 0
Traitements pesticides 150 34
Impact l/ha ou kg/ha 0.5 300 150 0.2 170 34
Main d'œuvre fam (j/ha) 0.5 0 0 0.2 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 0
Récolte 540 600
Main d'œuvre fam (j/ha) 4 0 3 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 6 90 540 10 60 600
Battage 245 270
Batteuse à poste fixe 1 245 245 0
Main d'œuvre fam (j/ha) 44 0 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1 0 3 90 270
Transport et stockage 31 85
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1 31 31 85
Coût total dh/ha 3119 2577
Production q/ha 4 950 3800 5 460 2300
Avantage net dh/ha (13-14) 681 -277
Avantage AN net dh/ha 9231 4323
AN : année standard
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
57
Tableau 32: Coûts de production de petit pois à Tadla Petit pois
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/Unité Coût dh/ha
Travail du sol 390
Profonds 0 0
Semi-profonds 1 290 290
Superficiel 0 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100
Engrais de fonds 105
Quantité (kg/ha) 30 3.5 105
Main d'œuvre fam (jour) 0.2 0
Main d'œuvre sal (jour) 0.2 0
Semis 1895
Dose de semis (kg/ha) 130 10.5 1365
Outil 1 280 280
Main d'œuvre fam (jour) 1.3 0
Main d'œuvre sal (jour) 2.5 100 250
Engrais de couverture 0
Engrais (hg/ha) 0 0
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0
Désherbage 204
Produit chimique 1 24 24
Main d'œuvre fam (j/ha) 4 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 2 90 180
Traitements pesticides 80
Impact l/ha ou kg/ha 0.6 100 60
Main d'œuvre fam (j/ha) 0.6 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.2 100 20
Récolte 1330
Main d'œuvre fam (j/ha) 21 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 19 70 1330
Battage 600
Batteuse à poste fixe 1 200 200
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 4 100 400
Transport et stockage 160
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 2 80 160
Coût total dh/ha 4764
Production q/ha 14.5 510 7395
Avantage net dh/ha (13-14) 2631
Avantage AN net dh/ha 5436 AN : année standard
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
58
Tableau 33: Coûts de production de petit pois et pois chiches Meknès Petit pois Pois chiches
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 370 500
Profonds 1 320 320 1 300 300
Semi-profonds 0 0 0 0
Superficiel 1 0 1 100 100
Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 1 100 100
Engrais de fonds 320 440
Quantité (kg/ha) 100 2.9 290 100 3.4 340
Main d'œuvre fam (jour) 1 0 0 3 0
Main d'œuvre sal (jour) 0.3 100 30 1 100 100
Semis 837.5 830
Dose de semis (kg/ha) 75 8.5 637.5 100 6.3 630
Outil 1 150 150 1 200 200
Main d'œuvre fam (jour) 1.5 0 1 0
Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 1 0
Engrais de couverture 0 0
Engrais (hg/ha) 0 0 0 0
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 0
Désherbages 520 735
Produit chimique 1 120 120 1 195 195
Main d'œuvre fam (j/ha) 3 0 3 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 4 100 400 6 90 540
Traitements pesticides 238
Impact l/ha ou kg/ha 0 0 0 0.6 230 138
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 1 100 100
Récolte 400 780
Main d'œuvre fam (j/ha) 2 0 4 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 4 100 400 13 60 780
Battage 270 400
Batteuse à poste fixe 1 220 220 1 300 300
Main d'œuvre fam (j/ha) 0.5 0 1 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 2 50 100
Transport et stockage 165 156
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 165 156
Coût total dh/ha 2882.5 4079
Production q/ha 14 730 10220 5 810 4050
Avantage net dh/ha (13-14) 7337.5 -29
Avantage AN net dh/ha 8797.5 4021
AN : année standard
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
59
Tableau 34: Coûts de production de petit pois et pois chiches Rabat Petit Pois Pois Chiche
Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha
Travail du sol 420 420
Profonds 1 370 370 1 370 370
Semi-profonds 1 0 1 0
Superficiel 0 0 0 0
Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 0.5 100 50
Engrais de fonds 329.5 340
Quantité (kg/ha) 90 2.55 229.5 80 3 240
Main d'œuvre fam (jour) 1 0 1 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100
Semis 667.5 1075
Dose de semis (kg/ha) 75 5.3 397.5 90 7.5 675
Outil 1 170 170 1 300 300
Main d'œuvre fam (jour) 1 0 1 0
Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100
Engrais de couverture 0 0
Engrais (hg/ha) 0 0 0 0
Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 0
Désherbage 932 1225
Produit chimique 1 167 167 1 145 145
Main d'œuvre fam (j/ha) 3.5 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 8.5 90 765 18 60 1080
Traitements pesticides 300 390
Impact l/ha ou kg/ha 2 100 200 2 150 300
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 1 100 100 1 90 90
Récolte 900 1200
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 10 90 900 12 100 1200
Battage 380 600
Batteuse à poste fixe 1 100 100 1 300 300
Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 4 70 280 3 100 300
Transport et stockage 510 490
Main d'œuvre fam (j/ha) 0
Main d'œuvre sal (j/ha) 510 510 490
Coût total dh/ha 4439 5740
Production q/ha 8 530 4240 10.5 750 7875
Avantage net dh/ha (13-14) -199 2135
Avantage AN net dh/ha 8811 16760
AN : année standard
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
60
VII. Valorisation des légumineuses et contraintes de développement VII.1 Valorisation et revenu Dans cette section nous allons donner un aperçu sur les formes d’utilisation des productions issues des légumineuses alimentaires (tableau 35). En principe une grande partie des produits est destinée à la vente mais récolte 2013-14 ne reflète pas cette tendance en terme de quantité. En principe ces cultures sont considérées comme culture de rente et doivent générer des recettes importantes. L’autoconsommation et la production de semence sont aussi des usages assez fréquents.
Tableau 35: Utilisation des produits des légumineuses
CHAOUIA
VENTE AUTOCONSOMMATION NUTRITION ANIMALE SEMENCES AUTRE
Lentille 69.8 15.2 6.8 8.7 1.7
Fève 66.3 4.3 24.5 5.9 0.0
Petit pois 79.3 8.4 10.9 1.6 0.0
Pois chiches 104.1 5.8 5.5 10.4 0.0
ABDA
Lentille 44.0 36.8 12.7 5.5 0.0
Fève 21.2 19.5 48.1 6.5 0.0
Petit pois 50.0 6.8 58.9 10.1 .6
Pois chiches 54.8 9.5 12.0 14.3 0.0
TADLA
Lentille 58.7 22.7 5.2 9.8 1.7
Fève 51.9 22.5 14.9 6.6 0.0
Petit pois 45.7 24.8 23.1 6.3 0.0
Pois chiches 80.0 0.0 20.0 0.0 0.0
RABAT
Lentille 76.2 4.4 .40 17.1 1.9
Fève 52.4 2.8 28.6 13.9 2.2
Petit pois 49.2 31.5 3.1 12.3 3.9
Pois chiches 73.6 3.4 0.0 19.0 4.0
MEKNES
Lentille 49.0 49.0 0.0 2.0 0.0
Fève 66.2 7.1 15.1 7.5 .3
Petit pois 78.1 14.2 0.0 7.7 0.0
Pois chiches 86.6 8.4 0.0 1.7 0.0
D’après le tableau 36, la majorité des revenus des exploitations agricoles proviennent des activités agricoles. Le revenu de l’exploitation représente, en moyenne, près de 83% du revenu global pour l’ensemble des régions. La part des revenus hors exploitation est de 16% en moyenne. En ce qui concerne le revenu agricole les légumineuses alimentaires contribuent, en moyenne avec 23%. Cette contribution est plus élevée dans la région de Tadla, ce qui n’est pas le cas à Abda.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
61
D’après les agriculteurs cette contribution peut être améliorée si le marché est de plus en plus organisé et les coûts de production réduits par l’introduction de nouvelles technologies plus productives et moins consommatrices de main d’œuvre.
Tableau 36: Revenus des exploitations et part des légumineuses
Revenus des ménages % Revenu agricole
Régions Exploitation H-Exploitation Légumineuses Autres
Chaouia 88 12 25 75
Abda 84 16 12 88
Tadla 80 20 28 72
Rabat 93 7 23 77
Meknès 73 27 26 74
VII.1 Contraintes de développement Les légumineuses alimentaires sont des cultures contribuent à presque au quart du revenu des ménages, assurent des journées de travail le long de l’année, renforcent les relations sociales à travers le mode de faire valoir indirect et sont considérées comme un précédant cultural en améliorant la fertilité du sol. D’après les agriculteurs on peut classer les contraintes auxquelles font face les légumineuses en six types: le foncier, la main d’œuvre, le financement, la technologie de production, le marché et l’organisation (figure 22).
Figure 22 : Contraintes majeurs au développement des légumineuses
Dans la région de Abda les contraintes majeures sont le foncier et le marché. Dans la région de Chmaia, la majorité des terres de culture sont sous le statut collectif et d’après les agriculteurs c’est une contrainte qui limite l’investissement. Pour les producteurs de Rabat-Zaier, c’est la contrainte prix et marché qui se pose avec acuité. A Chouia les agriculteurs rencontrent les problèmes de maladies et de financement plus que d’autres facteurs. A Tadla, deux problèmes majeurs se posent
0
20
40
60
80
100
120
CHAOUIA ABDA TADLA RABAT MEKNES
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
62
et qui sont la main d’œuvre et la technologie (les maladies). Dans la région de Meknès-Taounate les agriculteurs rencontrent plus des problèmes de marché et de technologies (maladies).
CONCLUSION GENERALE
L’enquête donnée de base a permis de dégager des enseignements importants quant à l’importance
des légumineuses alimentaires par région, la conduite technique, l’offre, les coûts de production, la
valorisation et les contraintes de développement. Il est certain qu’il s’agit d’une enquête réalisée
pendant une année et qu’elle ne reflète en rien la variabilité liée au processus de production mais
elle a permis d’avoir une image assez détaillée sur la conduite des légumineuses alimentaire dans
cinq grandes zones de production.
La diversité des sites de l’étude a permis de dégager les particularités de chaque région en ce qui
concerne la conduite technique, le choix des variétés et les revenus. Cette particularité est traduite
au niveau des systèmes de cultures. Les quatre légumineuses n’ont pas la même place au niveau des
cinq régions. La description de la conduite technico-économique légumineuses alimentaires dans la
zone du projet a permis de renseigner sur :
Les caractéristiques du système de production à base des légumineuses alimentaires ;
L’établissement des coûts de production engendrés par ces cultures et leurs avantages
économiques ;
L’identification des contraintes de développement des légumineuses alimentaires
Il a été montré que les caractéristiques technico-économiques des légumineuses alimentaires
sont spécifiques à chaque région et à chaque culture, elles occupent 31, 30, 25, 13 et 20% de
la SAU respectivement à Meknès, Rabat, Chaouia, Abda et Tadla. Au contraire de ce qui circule
comme informations que les légumineuses alimentaires ne sont plus pratiquées, en réalité
elles sont toujours présentes avec des proportions différentes compte tenu des difficultés
rencontrées par les producteurs et des conditions du marché.
Avec 56% de la superficie aux légumineuses, le pois chiche est la culture la plus dominante
dans la Chaouia. Par contre à Abda c’est le petit pois qui domine la sole des légumineuses avec
55.5%. Au niveau de Tadla, c’est la lentille qui domine avec 50.3%. La fève est la légumineuse
qui domine à Meknès avec 58% et à rabat avec 40% devancée par la lentille avec 45.5%. Ainsi,
on remarque une tendance à la spécialisation des régions compte tenu des vocations des
terres. Cette particularité s’explique, non seulement par les conditions climatiques, mais aussi
par les conditions du marché et du savoir-faire. Une telle particularité doit être aussi reflétée
dans les programmes de recherche et recherche/développement.
La lentille et la fève sont les deux cultures les plus fréquentées dans les trois régions avec un
taux d’occupation respectif de près de 20 et 21% de la sole des légumineuses. Il est certain
que cette place a régressé par rapport aux années 80 et risque encore de chuter si des
alternatives technologiques, institutionnelles et politiques ne sont pas prises en considération.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
63
La mécanisation, la main d’œuvre et la terre sont des facteurs qui affectent fortement ces
cultures. Auxquelles s’ajoutent le marché et son fonctionnement. Le marché des légumineuses
est connu par la multitude des intermédiaires, des importateurs et des grossistes. Il s’agit
d’une catégorie de la chaîne de valeurs des légumineuses qui profite le plus en terme de
recette et d’avantages économiques. Ces acteurs sont dotés de ressources financières, de
moyens de transport et d’un réseau national organisé qui leurs permettent de mieux se
positionner en ce qui concerne la légitimité, intérêt économique et pouvoir. Donc, prévoir une
stratégie de réhabilitation des légumineuses alimentaires au niveau du système de production
ne peut être conçue sans :
Le transfert de nouvelles technologies de production en mesure d’améliorer la
productivité, réduire les coûts de production et visant une qualité supérieure pour
accroître la compétitivité ;
L’implication de tous les acteurs concernés par la filière et établissement d’une
plateforme de négociation et d’entente en mesurer de rétablir la confiance, la
collaboration et assoir des mécanismes de production et valorisation assurant des gains
équitables entre agents ;
La responsabilisation des pouvoirs publics dans toutes les interventions possibles. L’Etat
doit prendre en considération les difficultés rencontrées par les différents agents
impliqués dans la filière et ce à travers la mise en place de mesures politiques
spécifiques au secteur et aux agents économiques qui l’anime.
En terme de perspective et à la lumière des résultats obtenus, il est urgent de mettre en place
un programme de transfert de technologies tenant compte de ce qui suit :
La terre, la mécanisation et la main d’œuvre sont des contraintes majeures de la culture
des légumineuses alimentaires au Maroc.
Les légumineuses alimentaires sont des cultures consommatrices de la main d’œuvre, ce
qui engendre une concurrence avec le secteur du bâtiment dans la région Chaouia et
l’OCP dans la région Abda.
La valorisation et la commercialisation reste encore dominée par des circuits informels
et mal organisés. Cette situation ne fait profiter que les intermédiaires et non les
producteurs.
Les formes sociales traditionnelles de faire valoir ont toujours marqué la conduite des
légumineuses au Maroc. En plus de leurs effets sur la coalition et l’organisation, elles
ont permis le renforcement de la place des légumineuses et faire travailler une couche
sociale ne disposant que de la force du travail
Il est nécessaire de revoir tous ces éléments à la lumière des recherches conduites dans le
cadre de cette initiative et proposer des alternatives techniques, institutionnelles et politiques
en mesure de permettre aux légumineuses alimentaires de reprendre leur place au niveau du
système de production et aussi réduire les importations du Maroc en ces produits. En ce qui
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
64
concerne ce dernier point, l’enjeu est important avec la présence d’importateurs agrées qui
peuvent manipuler le marché national des légumineuses selon leurs préférences e et objectifs.
En ce qui concerne ce dernier point plusieurs travaux sont programmés en 2015 dans le cadre
de cette initiative et vont renseigner surement sur les mécanismes de régulation du marché
des légumineuses ; en particulier le pois chiche.
Bibliographie
Abdellah Raya (1984). Les orientations technico-économiques des exploitations agricoles : cas de
la région de Meknès. Mémoire de fin d’études ENAM.
Ahmed Driouchi et Abdelali Lâamari (1988). Guide général pour l’évaluation des coûts de production des
cultures. Guide N°1 pour l’analyse en économie rurale. Projet USAID N° 608-0136. Centre Régional de la
Recherche Agronomique de la Chaouia, Abda et Doukkala
Collion M. H. et Kissi A. (1994). Guide d’élaboration des programmes et utilisation des priorités de la
recherche. Document de travail.
Haut-commissariat au Plan, Direction régionale de Tadla, monographie régionale de Tadla-Azilal,
septembre 2010.
Kradi C., Hilali H., Guirrou Z. et Daoui K. (1994). Système de production des légumineuses
alimentaires dans la région de Taounate. Projet ‘’Réseau Maghrébin de Recherche sur Fèves’’
(REMAFEV). Rapport INRA-GTZ.
Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’agriculture marocaine en chiffre 2012.
Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’Année Agricole Septembre 2013, Note
stratégique n°94.
Moore K., Nassif F., Sefrioui A. and Riddle R(1993): Aridoculture baseline study and farming
system typology. INRA-USAID-MIAC Project N°608-0136, Série B 05/1
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
65
PARTIE II : INDICATEURS DE PERFORMANCES
I. Introduction
Les dépenses publiques dans les programmes de recherche et de développement continuent
d’être un aspect important de la politique publique. L’importance de la contribution de la
recherche dans la croissance économique au Maroc a fait l’objet de peu de travaux de
recherche. Cette contribution est à démontrer car l’essentiel des fonds de la recherche
proviennent de l’argent des contribuables. La recherche est un secteur d’investissement comme
les autres secteurs. Le produit de cet investissement prend la forme d’une nouvelle technologie,
quelle soit une nouvelle variété, une méthode de gestion ou un équipement. Une fois la
technologie est développée et disséminée, elle doit jouer un rôle économique dans l’activité qui
la concerne7. Cependant cette technologie fait l’objet d’un certain nombre de tests et
expérimentations pour sa démonstration, son évaluation et sa diffusion à une large échelle.
Donc, il est nécessaire d’introduire des critères en mesure de capturer les performances
technico-économiques de la technologie.
L’évaluation de l’impact des résultats de la recherche agronomique repose sur un certain
nombre de considérations théoriques et pratiques qu’il faut prendre en considération. Le
passage des essais en station (conditions contrôlées) à l’expérimentation chez les agriculteurs a
été motivé par le souci de transfert de techniques aux agriculteurs. Ainsi, les technologies et
pratiques susceptibles de faire l’objet d’essais chez les agriculteurs ont été d’abord testées en
station obéissant aux orientations de l’expérimentateur. Le paquet technologique ou la
technique simple obtenue est donc le résultat d’investigations souvent longues et coûteuses. Les
essais chez les agriculteurs, en même temps qu’ils permettent la confirmation des performances
de technologies et pratiques obtenues en station dans les conditions réelles, sont considérés
comme un important moyen de diffusion. Ces essais constituent ainsi la première phase d’un
processus de transfert d’innovations aux agriculteurs.
L’investigateur est donc amené par la force des choses à tenir compte dans son dispositif
d’essais, de nouvelles variables et paramètres liés au processus d’adoption. A ce niveau,
plusieurs stratégies d’essais chez les agriculteurs sont pratiquées. Chacune d’elles est fonction
des objectifs de l’essai. Dans le cas du projet IMILA, le nouveau concept plateforme d’innovation
est nouveau et donc lui-même doit être évalué par comparaison aux approches classiques.
Le concept de plateforme d'innovation est la mise en œuvre réelle de la théorie de l'innovation.
Il facilite le dialogue entre les principaux acteurs locaux dans la chaîne de valeur à savoir les
agriculteurs, les fournisseurs d'intrants, les commerçants, les transporteurs, les transformateurs,
les grossistes, les détaillants, la recherche et le développement et les consommateurs. La Plate
forme d'innovation permet l'identification des goulots d'étranglement et des opportunités dans
7 Schultz, T. W. (1953). The economic organization of agriculture. New York, McGraw-Hill.
ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC
66
la production, la commercialisation et l'environnement politique. Le processus est galvanisé par
des discussions sur les exigences du marché (quantité, qualité, prix et calendrier des ventes),
suivie d'une analyse des stratégies de production existantes. Les plateformes d'innovation
peuvent identifier et mettre en œuvre des technologies pour améliorer la production pour
satisfaire la demande du marché. Une telle démarche permet une analyse du système de
commercialisation et de production au bénéfice de tous les acteurs dans le contexte local,
régional et national. A ce sujet plusieurs questions se posent:
1. Est-ce que ce modèle est adéquat dans le cas des légumineuses alimentaires ?
2. Dans quelle mesure tous les agents économiques et acteurs ont été intégré dans cette
expérience ?
3. Est-ce que les mécanismes adoptés dans le cadre de cette initiative sont en mesure de
générer des scénarios gagnants-gagnants ?
Donc, avant de s’étendre sur les critères d’évaluation de l’impact économique, sociale et
environnementale il faut commencer par documenter cette nouvelle approche et essayer de
dégager la contribution de chaque agent et les gains potentiels recherchés par ce dernier.
L’objectif de cette recherche est l’identification des critères d’évaluation des technologies qui
ont fait l’objet du programme de transfert de technologies dans le cadre de l’initiative IMILA. Ces
indicateurs portent essentiellement sur des aspects biophysiques (taux d’adoption, conduite et
rendement), économiques (coût, rentabilité, part dans le revenu et sa distribution), sociales
(degré d’adoption, pénibilité et genre, capital social), valorisation (consommation, vente,
transformation) et environnementales (utilisation des engrais et des produits chimiques, fertilité
des sols, rotations). Les objectifs spécifiques de cette recherche sont:
1. Identification des indicateurs de mesure d’impact des nouvelles technologies et
approches de recherche conduites dans le cadre de l’initiative
2. Présentation des situations de référence pour les indicateurs biophysiques, économiques
et sociaux
3. Proposition d’approches et méthodes pour l’évaluation de ces indicateurs en
collaboration avec tous les acteurs au niveau de chaque plateforme d’innovation
II. Méthodologie de travail
II.1 Evaluation de la plateforme d’innovation
En principe cette recherche est basée sur deux niveaux d’analyse. Le premier concerne la
plateforme d’innovation qui est un nouveau concept de recherche/action qui vise apporter aux
acteurs économiques et scientifiques opérant dans le domaine agricole, des moyens mutualisés
de recherche, d’analyses et d’innovation en vue d’améliorer et faciliter le transfert de
technologies et d’identifier les mesures d’accompagnement. Il est nécessaire de documenter les
mécanismes utilisés par le projet dans l’organisation et le fonctionnement de la plateforme
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d’innovation. Ce travail doit être compléter par une enquête individuelle auprès de chaque
acteur pour mesurer un certain nombre d’indicateurs sur le pouvoir, la légitimité, l’intérêt et la
capacité de collaboration avec les autres. Ces quatre indicateurs sont déterminants pour les
actions à entreprendre et les stratégies à développer pour développer les légumineuses
alimentaires.
II.2 Critères d’évaluation des innovations agricoles
L’initiative vise, à travers son programme de transfert de technologies, offrir l’opportunité aux
communautés concernées de réhabiliter la place des légumineuses alimentaires et aussi
contribuer à la réduction de la pauvreté et l'insécurité alimentaire des masses. Aussi il faut tenir
des bénéfices apportés par les légumineuses à l’environnement. Donc plusieurs critères sont à
prendre en considération et qui portent sur :
La production à travers l’amélioration des rendements grain et paille
La productivité des agriculteurs à travers les indicateurs d'efficacité avec laquelle elles
utilisent les ressources productives disponibles ou adoptées.
Les coûts de production et les coûts élémentaires relatifs aux portes affectés par la
nouvelle technologie
Les bénéfices économiques et financiers à travers la mesure avantages nets et la
rentabilité marginale
Les critères d’adoption à savoir le taux et le degré d’adoption
Les rotations et utilisation des fertilisants, la gestion des adventices et les agents
pathogènes
Les indicateurs de référence pour mesurer l’impact peuvent être dégagés de l’enquête donnée
de base qui servi dans l’analyse des systèmes de production et l’établissement des coûts de
production. En ce qui concerne la plateforme d’innovation, il est nécessaire conduire un travail
complémentaire basé sur des investigations auprès des acteurs chacun dans son domaine.
Enfin, il faut noter que la récolte 2013-2014 a été médiocre et en deçà de la normale. Pour les
calculs économiques il a été nécessaire d’utiliser les rendements en année normale. Cette option
reste valable mais peut être améliorée par un travail supplémentaire auprès des agriculteurs des
dix plateformes du projet IMILA.
III. Critères d’évaluation
III.1 Indicateurs pertinents
Pour cerner ce volet il est nécessaire de s’intéresser à deux concepts; le système de culture et la
productivité des facteurs. Au niveau de la première partie l’intérêt a été apporté au système de
production comme étant un intégrateur du système de culture.
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Le système de culture peut être considéré comme un ensemble de parcelles cultivées de façon
homogène et en particulier soumises à la même succession culturale. Ainsi, si le système agraire
renvoie à l'organisation générale d'une communauté rurale, d'une région, etc. Le système de
culture correspond à un ensemble de pratiques mises habituellement en œuvre par les
agriculteurs en matière de choix de spéculations, de leur association dans l'espace, de leur
succession dans le temps et de leurs modes de conduite (Jouve, 1986). Autrement dit, le système
de culture se rapporte aux combinaisons culturales et représente l'ensemble plus ou moins
structuré des productions végétales et animales, retenu par les agriculteurs (Badouin, 1987).
Donc il est nécessaire de tenir compte de la combinaison des cultures et essayer de mesurer si
les alternatives techniques, économiques et politiques ont affecté la combinaison des cultures.
D’après l’enquête il a été possible de dégager plusieurs indicateurs qui peuvent servir dans
l’évaluation innovations testées au niveau des dix plateformes. Il s’agit essentiellement de
critères reflétant les soucis des producteurs à savoir :
Les coûts de production en dh/ha et par spéculation
Le travail et qui regroupe la main d’œuvre familiale et la main d’œuvre salariale en
journées de travail par hectare
L’usage des fertilisants en kg/ha
La part de chaque culture au niveau du système de culture en % de la SAUt
Ces indicateurs sont présentés dans les tableaux 37, 38, 39 40 et 41. Ces éléments peuvent être
pris en considération dans l’évaluation l’impact de l’introduction des nouvelles technologies, en
plus d’autres indicateurs qui seront discutés par la suite.
Tableau 37 : Indicateurs de référence pour Chaouia
MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt
Lentille 6 24 4418.6 189 3
Fève 6 13 3565.3 189 6
Petits pois 5 20 4525.6 170 3
Pois chiches 12 15 3149.0 200 14
Tableau 38: Indicateurs de référence pour Abda
MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt
Lentille 14 20 2175.2 58 2
Fève 16 17 3397.7 200 2
Petits pois 10 36 2577.0 180 7
Pois chiches 13 13 3119.0 148 2
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Tableau 39: Indicateurs de référence pour Tadla
MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt
Lentille 15 30 3336.9 0 2
Fève 23 36 5556.1 167 1
Petits pois 23 36 4764.0 30 2
Tableau 40: Indicateurs de référence pour Zemmour-Zaier
MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt
Lentille 4 17 6245.0 120 14
Fève 5 12 5090.0 200 12
Petits pois 7 40 4439.0 90 1
Pois chiches 5 20 5740.0 80 4
Tableau 40: Indicateurs de référence pour Meknès-Taounate
MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt
Lentille 22 35 3313.0 80 1
Fève 22 30 3950.0 100 17
Petits pois 16 35 2882.5 100 4
Pois chiches 20 31 4079.0 100 7
III.2 Indicateurs de rentabilités économique et financière
III.2.1 Le budget d’entreprise
Il est évident qu’un agriculteur qui est amené à décider de l’adoption d’une nouvelle
technologie, doit prendre en ligne de compte les avantages anticipés de cette technologie en
comparaison avec ceux qu’il aurait tirés en son absence. Plusieurs types d’informations sont
susceptibles d’aider à caractériser le comportement des agriculteurs en situation d’adoption et
que le technicien ou le conseiller doit intégrer dans la fiche technique de cette technologie. Le
conseillé agricole (agent de développement ou chercheur) est amené à élaborer des
recommandations susceptibles d’aider l’agriculteur à faire un choix sur l’une des innovations
agricoles quelles soient :
Une nouvelle technologie de production ;
Une nouvelle technique de gestion ; ou
Un nouveau savoir-faire
De même les conseils agricoles doivent être basés sur des considérations que l’agriculteur aurait
prises en compte s’il avait les informations dont dispose le vulgarisateur ou le chercheur. Donc
un bon conseil en agriculture n’est pas celui qui se limite aux aspects biologiques et physiques
des innovations agricoles mais, celui qui intègre les préoccupations de l’agriculteur et dans notre
cas celui qui intéresse les bailleurs de fonds (environnement, sécurité alimentaire, etc..). Ces
dernières sont dans la plupart des cas liés à la rentabilité économique. En plus des coûts qui sont
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déjà mentionnés dans le paragraphe précédent, il faut introduire les bénéfices ou avantages
dégagés par l’usage de la technologie. A ce sujet, il faut introduire le critère de rentabilité.
En réalité l’agriculteur s’intéresse directement à l’avantage relatif qu’apporterait l’essai en
comparaison avec son absence. Dans ce travail nous supposons que les agriculteurs sont
rationnels et essayent de tirer le maximum du profit des activités conduites au niveau de chaque
plateforme. Cette hypothèse stipule que l’allocation des ressources est rationnelle et que les
coûts et avantages économiques sont des éléments de prise de décision des agriculteurs. De
telles suppositions stipulent que des considérations liées aux calculs des marges, des bénéfices
et du risque sont importantes. Le recours aux prix des marchés et intrants est nécessaire pour
faire les estimations possibles.
Pour se faire Le budget partiel est un outil comptable qu’on utilise pour préparer les décisions de
gestion. L’avantage de cette méthode est qu’elle intègre les informations techniques (itinéraire
technique de conduite de l’activité agricole) que l’agronome ou le zootechnicien peuvent utiliser
dans l’évaluation des performances techniques de la technologie testée. Ainsi, il regroupe des
informations sur les produits (grain et matière sèche), les niveaux d’intrants engendrés par
l’expérimentation et leurs valeurs dans un seul tableau. Seuls les éléments qui changent sont
reportés dans le budget partiel, les rubriques du budget qui ne changent pas ne sont pas prises
en ligne de compte.
Cette méthode d’analyse a été largement utilisée pour l’évaluation économique des innovations
agricoles dans le CYMMIT8 (Perrin et al; 1979, 1988) et l’ISRA9 pour l’analyse des essais
zootechniques (Crawford et al; 1986). Au niveau de l’Institut National de la Recherche
Agronomique, cette technique a été appliquée pour l’évaluation économique de l’abri
intermédiaire sur tomate (Moussaoui ; 1979), l’évaluation des essais variétés de blé tendre
(Boughlala et al; 1991 et Azzam et al; 1994) et les essais mélanges fourragers et variétés orge
double fin dans le cadre du projet IFAD (Laamari et al; 1995).
Les éléments nécessaires pour élaborer le budget partiel relatif au poste affecté par la
technologie objet de l’expérimentation au niveau de la plateforme. Ces budgets d’entreprises
sont reportés au niveau de la section coefficients techniques et coûts de production des
légumineuses dans la première partie de document.
III.2.2 Analyse marginale des coûts et bénéfices
Une expérimentation est un ensemble de combinaisons de niveaux de facteurs, donc des
niveaux croissants de coûts d’où la nécessité d’étudier l’accroissement du coût et du bénéfice
obtenu en passant d’une combinaison à une autre. Dans notre exemple, il est clair qu’en passant
d’un niveau d’usage de facteur à un autre les charges variables correspondantes augmentent.
8 Centre International d’Amélioration du Mais
9 Institut Sénégalais de Recherche Agricole
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Cela nous amène à identifier l’optimum où un croissement des coûts n’occasionne pas de
bénéfices supplémentaires. Il s’agit de l’application du coût marginal et du bénéfice marginal.
Le coût de production est la somme des coûts fixes et des coûts variables. Par définition les coûts
variables (VC) sont la somme des prix (Px) des intrants multipliés par les quantités d’intrants X
utilisés dans le processus de production.
VC = Px.X (1)
Le coût marginal (CM) est défini comme étant le coût de production d’une unité additionnelle de
produit Y. C’est le rapport entre la variation du coût total de production (TPC) et la variation du
niveau de production Y.
MC = ∆TPC/ ∆Y (2)
Puisque les charges fixes ne changent pas, donc le seul changement de TPC ne peut provenir que
du changement du coût variable (VC)
CM = ∆Px.X/ ∆Y = Px. ∆X/∆Y = Px/(∆Y/∆X) = Px/PPM (3)
PPM est la production physique marginale10. Le profit résulte de la soustraction de la valeur de la
production totale des coûts variables et des coûts fixes. La formule est comme suit :
∏ = Py.Y – Px.X – coûts fixes (4)
Le maximum de production correspond à la dérivée première de la fonction profit:
∂∏/∂X = Py. (∂Y/∂X) – Px = 0 (5)
∂∏/∂X = Py.PPM – Px = 0, donc Py.PMM = Px
Py = Px/PMM
A l’optimum le coût marginal est équivalent au prix de l’output Py. Ainsi le coût marginal et le
bénéfice marginal peuvent être utilisés comme indicateurs d’évaluation de l’impact de la
nouvelle technologie. Et cela nous amène à l’analyse de la rentabilité.
Le principe de la rentabilité repose sur la comparaison d bénéfice net marginal (BNM) au coût
marginal (CM) de chaque alternative. Il faut répondre à la question suivante ; est-ce que
l’investissement que pourra engager l’agriculteur dans l’adoption de cette technologie sera
couvert par les bénéfices qu’il en dégage ? Il s’agit de calculer le taux de rentabilité en passant
d’un niveau de coût variable à un autre supérieur. Ce taux est comparé à un taux cible pour une
situation similaire. Il se calcule comme suit :
10
Ces aspects sont détaillés par J. Doll et F. Orazem in Production Economics : Theory and application.
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1. Absence de la technologie, objet d’essai, l’équation (4) peut s’écrire comme suit :
Py.Y0 = TPC0 + r.TPC0 = TPC0 (1+r) (6)
avec
TPC : le coût de production total
r: la rémunération des coûts engagés dans le processus de production
2. Présence de la nouvelle technologie, l’équation (6) s’écrit comme suit :
Py.Y1 = TPC1 + r.TPC1 = TPC1 (1+r) (7)
(7) – (6) : Py.Y1 - Py.Y0 = (TPC1 - TPC0).(1+r)
Py (Y1 - Y0) = (TPC1 - TPC0).(1+r)
Py. ∆Y = (1+r).∆TC
∆Y/∆TC = (1+r)/ Py
∆Y/∆TC est le taux de marginal de rentabilité (TMR), il est toujours positif et il est déterminé
directement par le prix de l’output et par le prix de l’intrant à travers le coefficient r. On ne peut
l’assimiler à un taux d’intérêt de la banque. Ce pendant ce dernier peut faire partie des critères à
retenir dans la fixation du taux cible. L’estimation du niveau de rémunération des
investissements r peut faire l’objet d’investigations à part à travers une enquête auprès des
agriculteurs comme étant l’estimation de la rentabilité espérée d’une activité agricole donnée
qui sera affectée par la nouvelle technologie.
En principe, le référentiel de tous ces critères sont disponibles et peuvent être utilisés dans
l’estimation des indicateurs mentionnés à savoir le coût marginal, le bénéfice net marginal et le
taux de rentabilité marginale.
III.3 Indicateurs d’adoption
La mesure de l’adoption et de l’impact net des nouvelles technologies se définit par rapport à
l’unité utilisée. Dans notre cas nous avons opté pour les indicateurs suivants:
- Le degré d’adoption: il correspond au pourcentage de la superficie allouée à la nouvelle variété
d’orge. C’est le rapport de la superficie occupée par la nouvelle variété par rapport à la superficie
totale de l’orge.
- Le taux d’adoption: il correspond au pourcentage des agriculteurs ayant accepter de garder la
technologie au niveau de l’exploitation agricole. En pratique, il est toujours confondu au degré
d’adoption. Les deux taux sont différents.
- L’intensité d’adoption: il se calcule en multipliant le taux d’adoption par le degré d’adoption.
L’intensité d’adoption renseigne sur le potentiel d’adoption de la nouvelle variété d’orge.
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- Coefficient de Gini (CG): il se mesure à partir de la covariance du revenu et varie dans intervalle
*0, 1+. Si le CG est près de zéro, c’est que la technologie est neutre du point de vue effet sur
l’équité sociale, c'est-à-dire la nouvelle technologie ne perturbe pas la distribution du revenu
entre exploitations agricoles. Par contre si CG est plus de 1, c’est que la technologie a induit une
inéquité sociale entre agriculteurs. C’est que, un groupe profitera plus qu’un autre du point de
vue revenu. Le CG est estimé comme suit :
CG = 2. [Cov(yn ; F(yn))]/μ]
COV: covariance du revenu
y: revenu de l’exploitation
F(yn): fréquence cumulative du revenu
μ: Revenu moyen
Conclusion
L’enquête donnée de base a permis de collecter les informations nécessaires pour constituer un
référentiel par culture et par région. La mesure des indicateurs de performance des technologies
expérimentées est possible à travers la collecte de données sur les résultats des essais.
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Bibliographie
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Chaouia et Abda. Projet USAID N° 608-0136. Centre Régional de la Recherche Agronomique de la
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Boussard J. M (1987). Economie de l’agriculture. Edition Economica, page 17.
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recommandations aux paysans. ISRA, Département de Recherche sur les Systèmes Agraires et
l’Economie Agricole. Document de travail n° 86-2 Mai.
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Aridoculture et Projet MIAC. USAID-Project N°608-0136.
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Perrin R, Winkelman D., Moscardi E. et Anderson J. (1979). Comment établir des conseils aux
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du ble, CYMMIT-Mexico.