Envenimations UE2 – clinique des maladies tropicales Faculté de médecine – Bordeaux II

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1 Envenimations UE2 – clinique des maladies tropicales Faculté de médecine – Bordeaux II Dr Sébastien LARRÉCHÉ 11 ème Régiment d’Artillerie de Marine [email protected]

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Envenimations UE2 – clinique des maladies tropicales Faculté de médecine – Bordeaux II. Dr Sébastien LARRÉCHÉ 11 ème Régiment d’Artillerie de Marine [email protected]. Nombre annuel de morsures de serpent pour 100 000 habitants dans le monde. - PowerPoint PPT Presentation

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Envenimations

UE2 – clinique des maladies tropicales

Faculté de médecine – Bordeaux II

Dr Sébastien LARRÉCHÉ11ème Régiment d’Artillerie de Marine

[email protected]

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Nombre annuel de morsures de serpent pour 100 000 habitants dans le monde

D’après Chippaux JP. Bull WHO. 1998; 75: 515-24

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Nombre annuel de piqûres de scorpion pour 100 000 habitants dans le monde

D’après Chippaux & Goyffon. Acta Tropica. 2008; 107 : 71-9.

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Les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC)

Source: BSSP

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L’intérêt médical d’un animal venimeux dépend

• De la toxicité de son venin

• De la vulnérance de son appareil venimeux

• De la fréquence de ses rencontres avec l’homme

• ( De son agressivité )

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Les venins

• Sécrétions d’une glande venimeuse• Composés de plusieurs centaines de

protéines différentes• Quelques unes sont toxiques et induisent des

troubles cliniques• Composition du venin varie en fonction

• de l’espèce• de l’origine géographique du spécimen (peut

expliquer le manque d’efficacité d’un antivenin)• différences observées parfois au cours de la vie

d’un individu…

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Plan

• Serpents

• Arthropodes

• Amphibiens

• Faune sous marine

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Serpents

• 2900 espèces• 500 venimeuses• 30 présentant un intérêt médical

• 4 familles• Vipéridés ++• Elapidés ++• Colubridés• Atractaspididés

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Envenimations ophidiennes

• 2 grands syndromes• syndrome vipérin

• syndrome cobraïque

• Des cas particuliers

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1. Syndrome vipérin

Troubles de l’hémostase

&

Syndrome local : douleur, œdème, nécrose

Principaux responsables : les vipéridés

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Vipères

Echis pyramidum

Bitis gabonica

Cerastes cerastes

Daboia russelii

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CrotalesBothrops jararaca

Bothrops lanceolatus

Crotalus durissus terrificus

Crotalus viridis

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1.1. Troubles de l ’hémostase(clinique)

• Syndrome hémorragique• hémorragies muqueuses• choc, AVC, hémorragie méningée

• 1 exception : Syndrome thrombotique

Bothrops lanceolatus de la Martinique

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1.1. Troubles de l ’hémostase(biologie)

• Signes précoces ou isolés

• Multiples anomalies• TP, TCA et fibrinogène : indosables

Coagulopathie de consommation ou fibrinogénolyse primitive

• NFS : anémie, thrombopénie

• CPK augmentés, IRA

• En l ’absence de laboratoire…• temps de coagulation sur tube sec

• absence de caillot au bout de 20 min envenimationChippaux JP et al.; Bull Soc Pathol Exot; 1999; 92 : 109-13.

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PLAQUETTES

BRECHE VASCULAIRE

VASOCONSTRICTION

locale

COAGULATION PLASMATIQUE

FIBRINOLYSE

Hémorragines

Désintégrines

Lectines de type C

Agrégoserpentine

Activateurs F. V et F. X

PhospholipasesA2

Inhibiteur F. X

Inhibiteur F. IX

Activateur de la protéine C

Enzymes fibrinolytiques

Enzymes thrombiniques

Activateur de Prothrombine

Activateur du plasminogène

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Conséquences thérapeutiques

• Pas d ’ « excès » de thrombine• donc pas d ’héparine

• Coagulopathie de consommation• donc pas de transfusion de PFC• sauf pour passer un cap• transfusion de CGR : si anémie

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1.2. Syndrome local

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Exodigestion (Bitis)

Le problème des séquelles…

… car pas de « repousse musculaire »

Administrer l’antivenin VITE !

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2. Syndrome cobraïque

Atteinte neurotoxique

aboutissant à une paralysie respiratoire

Principaux responsables : les élapidés

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Naja naja

Dendroaspis viridis

Bungarus fasciatus

Micrurus fulvius

Les élapidés

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Au début …

Douleur modérée voire inexistante

Peu de signes locaux

Attention !

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Syndrome cobraïque

• paresthésies ± fasciculations / signes muscariniques

• atteinte des nerfs crâniens

• ptosis +++• diplopie, ophtalmoplégie, dysphonie, • troubles sensoriels, disparition de la mimique

• évolution rapide • paralysie ascendante, aréflexie complète

• trismus puis paralysie respiratoire

fatal en 1/2 à 10 heures

Fixation rapide et irréversible des toxines : administration précoce de l’antivenin

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Neurotoxines

α-neurotoxine

dendrotoxinedendrotoxine

fasciculine

κ-neurotoxine

somnolence

β-neurotoxine

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QUIZZ :Quelle famille de serpents

est responsable de ce tableau ?

Réponse: morsure de Naja kaouthia (élapidé asiatique)

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3. Quelques cas particuliers

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Elapidés australiens

Syndrome cobraïque ET troubles de l’hémostase

Oxyuranus

scutellatus

(Taïpan)

Acanthophis antarticus

Pseudonaja

textilis

Notechis scutatus

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Cobras cracheurs

Hemachatus haemachatus

Naja nigricollis

Naja mossambica

Conjonctivite, kératite,

Cécité transitoire

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Serpents marinsHydrophinés

Laticauda colubrina

Pelamis platurus

-Océan pacifique et indien

-Myotoxicité ++ (PLA2)

(myalgies, rhabdomyolyse, myoglobinurie, IRA, hyperkaliémie)

-Neurotoxicité

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AtractaspisVipères taupes, vipères fouisseuses

• Famille des Atractaspididés

• Crochet latéral et indépendant

• Sarafotoxines

Atteinte myocardique et vasculaire

SAV en développement

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Colubridés venimeux

Rhabdophis subminiatus

Dispholidus typus, Boomslang

Boiga dendrophila

Thelotornis kirtlandii

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Atteinte circulatoire: fréquente, de gravité immédiate

• Hypovolémie• fuite capillaire massive• hémorragie • vomissements, diarrhée

• Atteinte cardiaque• Cardiotoxines (Naja nigricollis)• Sarafotoxines (Atractaspis)

• Vasoplégie• IEC (Crotalus, Bothrops)• kinines• réaction anaphylactique ou anaphylactoïde• malaise vagal

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Morsure de serpent

Conduite à tenir

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« Primum non nocere »

• Ne pas faire:• Incision, cautérisation, succion• Garrot, tourniquet, cryothérapie locale• Aspivenin, source de chaleur• Boisson tachycardisante : thé, café• Toute injection intra-musculaire• Capturer ou tuer un serpent dans un but

d'identification

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Premiers secours

En attendant le médecin

• Victime en position couchée

• Alerter les secours

• Immobiliser le membre mordu

• Enlever les garrots potentiels

• Désinfecter la plaie

• Si possible, demander nom latin et disponibilité du SAV

SMUR

• VVP

• Antalgique

• Sédatif (anti-histaminique)

• Glace

• Mesures éventuelles de réanimation (IOT)

• Évacuation vers l’hôpital

« Tout patient mordu est envenimé jusqu’à preuve du contraire »

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Technique de pression - immobilisation

OUI

Si élapidé

NON

Si vipéridé

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immunothérapie

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fibrinogène

0

1

2

3

0 5 10

EBN

Évolutionspontanée

jours

g/L

Le seul

traitement efficace

D’après Mion et coll, 1997

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Historique

• 1891 : naissance de la sérothérapie (Behring et Kitasato)

1er succès face à la diphtérie et au tétanos

• 1894 : découverte de la sérothérapie antivenimeuse

• Phisalix et Bertrand (Vipera aspis)• Calmette (Naja kaouthia)

• 1924 (Ramon) : formalisation

• 1936 : brevet de la pepsine déposé aux USA

• 2000 : plus de 20 Ac recombinants utilisés en médecine humaine A. Calmette

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Résultats Syndrome Signes générauxSyndrome local Hémostase biologiques cobraïque Hémodynamiquedouleur modérée,

0 traces de crochets RAS Normaux 0 0pas d'œdème

troubles mineurs de l'hémostase

1 oedème Pas de saignement 80 < Plaquettes < 150 Giga/L ptôsis 0ne dépassant pas 45 % < TP < 70 %

le coude ou le genou 1g/L< Fibrinogène < 2 g/L

oedème saignement modéré coagulopathie * vomissements, dépassant de la morsure, Plaquettes < 80 Giga/L troubles diarrhée,

2 le coude ou le genou des points de ponction TP < 45 % - TCA x 2 de la douleur thoracique hématurie, Fibrinogène < 1g/L déglutition ou abdominale

nécrose gingivorragies Créatinine > 120µmol/L tachycardie mineure hypotension

oedème atteignant hémorragie grave coagulopathie détresse état3 ou dépassant épistaxis, respiratoire de choc

la racine du membre hémoptysie,nécrose étendue saignement digestif Hb < 9 g/dL

coma convulsions

* ou Tps de coagulation sur tube sec > 20 min

Grade

douleur marquée

Syndrome vipérin

et

Score clinico-biologique d’envenimation ophidienne

Larréché et al. Med Trop. 2008 ; 68 : 391-392.

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Conséquences thérapeutiques

• Grade 0 = morsure sèche

• La prise en charge d’un patient de grade 1 peut être purement symptomatique

• Une envenimation classée grade 2 ou 3 est une indication formelle d’immunothérapie

• Réanimation : si possible

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Facteurs pronostiques

• classent systématiquement le malade au grade supérieur

• posent l’indication de l’antivenin, y compris au grade 1 d’envenimation minime

• grossesse• morsure au visage ou au cou• âge < 11 ans ou > 60 ans• poids de la victime < 25 kg• lésions potentiellement hémorragiques : ulcère

digestif, tuberculose, etc.

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Quel antivenin ?• Identification du serpent

Demander à l’éleveur le nom latin

• MAVIN (CAP Munich) www.toxinfo.org/antivenoms

• Dépôt suisse d’antivenins www.toxi.ch

• BSA Angers [email protected]

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Banque de sérums antivenimeux (BSA)

• Initiative menée par le Dr Harry (CAP Angers)

• Association réunissant des médecins, des pharmaciens, des scientifiques et des éleveurs

• But : acquérir un stock de sérums couvrant les différentes espèces exotiques présentes sur le territoire national

• Limites• ATU difficile à obtenir• Difficulté à obtenir une documentation fiable sur l’efficacité et

l’inocuité des produits

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L’immunothérapie en bref…

• Toujours en IV (perfusion ou IVD)

• Posologie identique pour enfant et adulte

• A administrer le plus rapidement possible …• Sinon séquelles loco-régionales• complications de la ventilation artificielle• risque d’IRA• décès

• …Mais efficace quelque soit le délai sur les troubles de l’hémostase

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Antivenin et délai de prise en charge

FIBRINOGENE

0%

25%

50%

75%

100%

0 24 48 72 96 120 144 168 192 216

heures

% d

e p

ati

en

ts p

rés

en

tan

t u

n

tau

x d

e f

ibri

no

ne

> 1

g/L

délai < ou = à 24h (n=39) délai >24h (n=23)

TP

0%

25%

50%

75%

100%

0 24 48 72 96 120 144 168 192 216

heures%

de

patie

nts

prés

enta

nt

un T

P >

45

%

délai < ou = à 24h (n=39) délai >24h (n=23)

République de Djibouti, octobre 1994 République de Djibouti, octobre 1994 mai 2006 mai 2006

Patients envenimés par Patients envenimés par Echis pyramidumEchis pyramidum et traités par antivenin (N=62) et traités par antivenin (N=62)

Larréché S. Thèse Médecine, Bordeaux, 2007

p = 0,36 p = 0,93

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Surveillance« tout patient mordu est envenimé jusqu’à preuve du contraire »

• Grade 0 : pendant 6 heures

• Grade 1, 2 ou 3 : pendant 24 heures

• Évaluation clinique et biologique (hémostase)• À la 1ère heure puis toutes les 4 heures• Si grade 2 ou 3, nouvelle dose d’antivenin• Antivenin arrêté si retour en grade 1

puis poursuite de la surveillance pendant 12 h

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ParaspécificitéBothrofav® (envenimation par

B. moojeni)

0

0,5

1

1,5

2

J0 J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8

Fib

rin

og

ène

(g/L

)

Antivipmyn Tri® (envenimation par C. durissus)

0

0,5

1

1,5

H6 H12 H18 H24 H30 H36 H42 H48F

ibri

no

gèn

e (g

/L)

Merens A et al. Ann Biol Clin 2005 ; 63 : 220-4.

De Rudnicki S et al. Ann Fr Anesth Reanim 2008 ; 27 : 326-9.

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La crise de l’immunothérapie

dans les PVD

• Problème qualitatif

• Problème quantitatif

« … Augmentation de la morbi-mortalité liée aux morsures de serpent ces dernières années… »

Lalloo DG & Theakston RDG; J Toxicol; 2003; 41 (3): 277-290.

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Tous les antivenins commercialisés actuellement ne sont pas d’excellente

qualité

• Venin d’origine douteuse, inadapté aux espèces présentes

• Modalités de purification

• Risque d’inefficacité ou d’effets secondaires sévères

• Contrefaçons

• Recommandations de l’OMS en cours (fabrication, validation et utilisation)

Warrell DA. Trans R Soc Trop Med Hyg. 2008, 102: 397-9

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Manque de sérums antivenimeux

• 3% des besoins en Afrique

• Raréfaction des producteurs : 64(1975) 22 (2000)

• Un cercle vicieux (Chippaux)

Carence en SAV

Antivenin inaccessible

Perte de confiance

Rejet des centres de santé

Réduction du marché

Coût élevé

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Les solutions

• Évaluer les besoins : enquêtes épidémiologiques

• Information du public : intérêts et sécurité des SAV

• Formation des soignants : protocoles

• Organisation d’un système de financement spécifique

• Accords entre pouvoirs publics et producteurs sur prix• Financement par État, employeurs et ONG

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TP

0

20

40

60

80

100

0 24 48 72 96 120 144 168 192 216 240

PFC

heures

Le bonnet... d ’âne

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On fait une pause ?

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Plan

• Serpents

• Arthropodes

• Amphibiens

• Faune sous marine

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Scorpions

• Arthropodes, classe des arachnides

• Animaux craintifs, lucifuges, qui chassent la nuit.

• Se cachent sous les pierres, dans les chaussures, les habits ou le linge de maison

• Piquent si dérangés ou malmenés

• 1500 espèces 25 d’intérêt médical

• Famille des Buthidés

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« Petites pinces = DANGEREUX »

Androctonus australis

Pandinus imperator

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Telson

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Venins

• EnzymesPhospholipases A2, phosphoestérases,

hyaluronidase

• Neurotoxines (cible : canal Na+ volt-dep)• α-toxine : inhibe la fermeture• β-toxine : bloque ou retarde l’ouverture• γ-toxine : cumule les 2 effets

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Buthidés de l’ancien monde

Buthus occitanus

Androctonus australis

Leiurus quinquestriatus

Afrique du nord

α-toxine

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Buthidés du nouveau monde

Centruroides sculpturatus

(USA, Mexique)

β-toxine

Tityus serrulatus

(Amérique du Sud)

γ-toxine

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Le scorpionisme

• Décharge massive d’acétylcholine et de catécholamines

• Débuts locaux : douleur +++, prurit, paresthésies,

• Puis agitation, sueurs, larmoiement, sialorrhée, tachypnée, nausées, vomissements, diarrhée, priapisme

• Respiratoires : bronchospasme, dyspnée, cyanose

• Neurologiques : convulsions, coma

• Hyperglycémie, hypernatrémie, hyperkaliémie

• Cas sévères : atteinte myocardique prédominante• HTA puis HypoTA, bradycardie• OAP cardiogénique et lésionnel• Facteurs de gravité : délai de prise en charge, jeune âge

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Traitement

• Premiers soins : idem « serpents »

• Hospitalisation en cas de signes• CV : bradycardie, collapsus, ECG modifié• Respiratoires : poly- ou bradypnée, OAP• Neuro : paralysie, coma• Terrain : enfant, personne âgée

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Importance du traitement symptomatique

• Antalgiques et anesthésiques (infiltration ou pansement occlusif d’anesthésiques locaux)

• Intubation et ventilation mécanique, furosémide

• Atropine en cas de bradycardie sévère

• Remplissage vasculaire

• Correction hydro-électrolytique

• α-bloquants (prazosine) ++, IEC, inhibiteurs calciques lutte contre l’HTA, amélioration fnc cardio

• Anti-émétiques, anti-diarrhéiques

• Anti-convulsivants

• Anti-pyrétiques

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Sérothérapie : pour ou contre

• Limites• Efficace ssi administrée avant début des signes (toxines

indélogeables des sites de fixation cellulaire)• A administrer dans les 2 heures• Tableau de gradation : peu intéressant en pratique • N’agit pas sur l’OAP

• SAV à injecter dès que possible

• Efficacité clinique dépend de la qualité, de la voie d’injection, de la dose et du délai d’injection

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Les araignées

• Toutes venimeuses sauf les Uloboridés

• Peu st dangereuses• Crochets trop courts• Venin inactif sur l’homme

• Injectent leur venin

au moyen des chélicères

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LatrodectusVeuve noire, malmignatte, karakurte

• Cosmopolite• Venin

• α-latrotoxine (libération NTr)

• Clinique• Réaction locale rare• Sudation intense

• 15 min après morsure : Latrodectisme

• Douleur intense locale puis diffuse, hyperesthésies

• Fasciculations, contractures, crampes

• Faciès latrodectique• Signes cholinergiques

(sueurs, sialorrhée, vomissements)• Signes adrénergiques

(hypoTA, tachycardie, arythmie) • Signes psy

(agitation, confusion, hallucinations, psychose)

• Durée : 12 à 24 h (sauf douleur)

• Dg différentiel (sd abdo douloureux, IdM)

• Traitement• SAV• Antalgiques• Gluconate de calcium

• Décès par collapsus ou DRA

Latrodectus hesperus

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Loxosceles

• Amériques

• VeninSphingomyélinase D ou nécrotoxine

• Clinique Loxoscélisme• Morsure indolore• Nécrose locale• Puis ulcération profonde,

récidivante• Forme viscéro-cutanée

(hémolyse, thrombopénie, hémoglobinurie, hématurie, insuffisance rénale, encéphalopathie)

entre 6 et 24 h après morsure

décès dans 10 à 25% des cas

• Traitement• SAV (Institut Butantan)• Transfusion• Hémodialyse • Chirurgie retardée

L. reclusa

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Phoneutria spp.Araignées des bananes

• Amérique du Sud

• Clinique• Douleur locale puis s’étendant à

tout le corps• HTA, hyperthermie, larmoiement,

sialorrhée• Fatigue, crampes, tremblements,

fasciculations, paralysies• Formes sévères : choc, OAP

• Traitement• Antalgiques ++• SAV peu utilisé (sauf pour enfant et

pers. âgée)

Phoneutria nigriventer

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Atrax robustusfunnel web spider

• Australie (Sud Est)

• Idem Hadronyche sp.

• Venin : atracotoxines

Robustoxine (libération de NTr)

• Clinique : la + dangereuse• Douleur ++• Nausées, vomissements, douleur

abdominale, diarrhée,• Larmoiement, sialorrhée• Fasciculations, spasmes• HTA, OAP (enfants++)• Confusion, coma• Décès par collapsus ou détresse

respiratoire

•Traitement•Bandage compressif et immobilisation sur le terrain•SAV en IM•Surveillance étroite pdt 12 h (rechute possible)

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Cheiracanthium punctorium (Europe)

Douleur ++ Nécrose locale,oedème

Lycosa spp. (tarentules, araignées-loups) tarentisme

Brachypelma smithi Lasiodora parahybana

Amérique du Sud

Inoffensives

Soies urticants

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Plan

• Serpents

• Arthropodes

• Insectes

• Amphibiens

• Faune sous marine

• Autres

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Les amphibiens

• 3 ordres• Les gymnophiones• Les urodèles : salamandres et tritons• Les anoures : crapauds et grenouilles

• Glandes dorsales et parotoïdes

• Sécrétion cutanée (vénéneux)

Donc envenimation si ingestion de l’animal ou de ses sécrétions

• Nébulisation par salamandres

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Urodèles

Taricha torosa

(Californie)

Notophthalmus viridescens (USA)

tétradotoxine

Salamandra salamandra (Europe) : hyperthermie, arythmie, dyspnée, déshydratation

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Crapauds

• Contact avec une muqueuse : réaction inflammatoire locale

Exception : Bufo marinus

• Préparations médicales traditionnelles ou aphrodisiaques

• Équivalent intox. digitalique : arythmie, arrêt cardiaque

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Dendrobatidés

• Risque théorique lors de la manipulation

• Perte de la toxicité en captivité• Accumulation des toxines (origine alimentaire)

• Alcaloïdes variés• Batrachotoxine• Pumiliotoxine• Histrionicotoxine• Épibatidine

Clinique : paralysie spastique

Phyllobates terribilis (Am du Sud)

Batrachotoxine

Dendrobates pumilio

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Principes du traitement

• Si contact avec muqueuses, rincer à l’eau

• En cas d’ingestion, charbon actif +/- lavage gastrique

• Efficacité des Ac antidigoxine (Fab)

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Plan

• Serpents

• Arthropodes

• Amphibiens

• Faune sous marine

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Trachinidés (vives)

• Clinique• Douleur immédiate et intense,

irradiant dans tout le membre.• Œdème local• Signes généraux : malaise

vagal, nausées, agitation• Pas de toxicité systémique

• Traitement• « Chaud froid » à visée

antalgique• Désinfection de la plaie• Ablation des débris d’aiguillon• VAT/SAT, antibiothérapie

éventuelle

Trachinus draco

Echiichtys vipera

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Scorpaenidés

• Rascasses• Saignement abondant

• Ptérois• Signes généraux sévères :

troubles cardiaques, défaillance respiratoire, convulsions

• Poissons en captivité, seulement signes locaux : douleur, œdème, saignements

• Malaise, angoisse

Scorpaena scrofa

Pterois volitans

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Poisson-pierre

• Douleur immédiate, intense et syncopale

• Œdème extensif

• Signes généraux : angoisse, sueurs froides, hypoTA, malaise, vomissements

• Cas sévères : choc, cardiopathie, dyspnée, paralysie respiratoire, convulsions

• Décès exceptionnel

• SAV en Australie efficace si injecté précocement en IM

Synanceia verrucosa

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Raies armées

• Clinique• Blessure profonde et douloureuse• Œdème, hémorragie et ulcérations

nécrotiques• Angoisse, vomissements, malaise,

risque de noyade• Raies armées tropicales

hypoTA, diarrhée, hémolyse, spasmes musculaires, dépression respiratoire

• Traitement• Irrigation de la blessure avec du

sérum salé• Ablation des débris d’aiguillon et

parage de la plaie• Antalgiques, bloc par ALR• Antiseptiques, corticoïdes,

VAT/SAT, antibiotiques• Réanimation ± chirurgie

Potamotrygon motoro

Pastenague

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Cnidaires

Animaux marins primitifspossédant de longs tentaculespourvus de cellules urticantesappelées cnidocytes

cnidocyte

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Scyphozoaires

• Clinique• Douleur vive, « électrique » lors

du contact avec les tentacules• Érythème, phlyctènes • Complications : nécrose cutanée,

cicatrisation lente, pigmentation définitive

• Traitement• Ne pas frotter les lésions, risque

de dévagination des cnidocytes intacts

• Mousse à raser ou sable sur lésions puis enlever les tentacules avec un morceau de carton rigide

• Rincer à l’eau de mer, puis vinaigre

• Antiseptiques, topiques cicatrisants.

Pelagia noctiluca

Cyanea capillata

Chrysaora sp.

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Cubozoaires et Physalies

• Clinique• Signes généraux si lésions

cutanées étendues : lipothymies, contractures musculaires, hypoTA, collapsus cardiovasculaire, paralysie respiratoire

• Syndrome d’Irukandji : contraction des muscles pileux (chair de poule)puis OAP

• Traitement• SAV « Box jellyfish Antivenom »

secouristes du Queensland

Chironex fleckeri

Physalia

Carukia barnesi

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Cônes• Appareil venimeux

• dents venimeuses et proboscis• venin neurotoxique

• Clinique• Douleur, paresthésies et

engourdissement du membre mordu• Signes généraux : malaise,

céphalées, vomissements, troubles de la vision (gravité)

• Puis paralysie flasque ascendante avec détresse respiratoire

• Décès en moins de 2 heures avec Conus geographus

• Traitement symptomatique• IOT + ventilation assistée

Conus geographus

Conus textile

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Céphalopodes

paresthésies, vomissements

puis paralysie flasque ascendante

puis dépression respiratoire

Hapalochlaena lunulata 

maculotoxine = tétradotoxine

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Conclusion

• Mes prochaines vacances ne se passeront pas en Australie !!!

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Conclusion

• Nombreux animaux venimeux mais peu sont dangereux pour l ’homme

• L’immunothérapie, le seul traitement spécifique

• Le traitement symptomatique : parfois la seule alternative

• Se renseigner sur les espèces venimeuses du pays où l’on exerce

• Les NAC

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Merci pour votre attention