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S.E On. Paolo Gentiloni
Ministro degli Affari Esteri
Piazzale della Farnesina 1
IT – 00194 Roma
(*) Ce timbre porte sur l'ensemble des documents qui composent le dossier.
Commission européenne, B-1049 Bruxelles – Belgique; Europese Commissie, B-1049 Brussel – België; Téléphone: +32 22991111
COMMISSION EUROPÉENNE
Bruxelles, le
C(2016) …. final
Embargo VISTA illimité(*)
Objet: Aide d'État/Italie
SA.42531 (2015/N)
Projet "Conserve Italia"
Monsieur,
La Commission européenne (ci-après «la Commission») souhaite informer l'Italie
qu’après avoir examiné les informations fournies par vos autorités sur la mesure
susmentionnée, elle a décidé de conclure que cette dernière ne constitue pas une aide au
sens de l'article 107, paragraphe 1 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne
(ci-après le «TFUE»).
La Commission a fondé sa décision sur les considérations suivantes:
1. PROCEDURE
(1) Par lettre du 13 juillet 2015, enregistrée par la Commission le même jour, l'Italie a
notifié la mesure d'aide susmentionnée, conformément à l'article 108, paragraphe
3, du TFUE. La Commission a transmis des demandes d’informations
complémentaires aux autorités italiennes le 11 septembre 2015 et le 7 janvier
2016, à lesquelles ces dernières ont répondu par lettres du 19 novembre 2015 et
du 24 février 2016, enregistrées par la Commission le jour même.
2. DESCRIPTION
2.1. Titre
(2) Projet "Conserve Italia"
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2.2. Objectif
(3) Le projet, proposé par la société Conserve Italia S.c.a (la société étant en fait
l'entité directrice d'un groupe) prévoit un plan quinquennal d'investissement d'un
montant global de 225 millions d'euros, pour lequel une intervention de la société
publique ISMEA (Istituto di servizi per il mercato agricolo alimentare) de 25
millions d'euros aux conditions du marché est demandée.
(4) Les autorités italiennes sont tenues légalement de notifier individuellement les
interventions de l'ISMEA réalisées aux conditions du marché1.
2.3. Base juridique
(5) La base juridique est constituée par l'article 2, paragraphe 132 de la loi n° 662 du
23 décembre 1996, l'article 3 de la loi n° 700 du 19 décembre 1983, modifiée par
l'article 10 ter de la loi n° 248 du 2 décembre 2005, et la "deliberazione" n°
65/2009 du CIPE du 31 juillet 2009.
2.4. Autorité publique
(6) Le projet d'investissement a été initialement notifié par l'ISA, une société détenue
entièrement par le ministère italien des politiques agricole, alimentaire et
forestière. Cependant, par la loi n° 208 du 28 décembre 2015, ISA a été incorporé
dans l'ISMEA, un organisme public économique également sous le contrôle du
Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Forêts. Par conséquent, à
partir de janvier 2016, l'ISMEA a repris tous les actifs et passifs de l'ISA, y
compris les tâches et les fonctions qui lui sont assignées par les dispositions
existantes.
2.5. Durée
(7) La mesure prendra effet après son approbation par la Commission.
(8) La durée de l'investissement est prévue pour cinq ans pour les instruments de
capitaux propres et sept ans, pour les actions de financement membre. Cette
dernière peut s'élever jusqu'à 10 ans.
2.6. Budget
(9) Le budget global de la mesure s'élève à 25 millions d'euros.
2.7. Bénéficiaire
(10) Le bénéficiaire de la mesure est l'entreprise Conserve Italia S.c.a. (ci-après
"CCCI" ou "le groupe"), dont l'activité principale est la transformation et la
commercialisation, sur les marchés italien et étrangers, de produits issus de fruits,
de tomates et d'autres végétaux.
(11) Le CCCI est un des plus grands groupes agro-industriels d'Europe. En 1976, il a
été érigé en instrument de commercialisation des produits de la coopérative Calpo
1 Paragraphe 31 de la décision du Comité interministériel de planification économique (CIPE) du 31
juillet 2009 "Modifica della delibera CIPE n. 90/2000 come integrata e modificata dalla delibera n.
58/2002. Criteri e modalità di intervento di ISA S.p.A" (deliberazione n. 65/2009).
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(détentrice de la marque Valfrutta) et de 14 autres coopératives de transformation.
En 1994, ces établissements sont passés sous sa gestion directe. Actuellement, il
regroupe 49 coopératives (soit 14 500 producteurs) qui produisent chaque année
650 000 tonnes de fruits et légumes destinés à la transformation et à la vente. Le
groupe possède une dimension internationale, puisqu'il contrôle diverses sociétés
en France, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Allemagne.
(12) Le CCCI a toujours suivi une politique stratégique fondée sur les marques.
Actuellement, les ventes de produits arborant les marques qu'il détient (Valfrutta,
Yoga, Derby Blue, Cirio, Juver, St Mamet, Jolly Colombani) représentent
quelque 69 % de son chiffre d'affaires. Viennent ensuite les marques
commerciales de la distribution moderne et les produits destinés aux échanges
industriels. Le CCCI réalise 65 % de son chiffre d'affaires à travers la grande
distribution, suivie par l'Horeca.
(13) Le CCCI transforme chaque année quelque 550 000 tonnes de matières premières
dans douze établissements (huit en Italie, trois en France et un en Espagne). Il
gère directement huit d'entre eux, trois autres étant gérés par Conserves France
(en France) et un par la société Juver Alimentacion (en Espagne).
(14) La structure du groupe se présente comme suit :
(15) En 2004, le groupe a acquis la société Cirio De Rica S.p.A, incorporée et passant
sous le contrôle direct du groupe en 2007 avant d'être cédée.
(16) Conserves France S.A. est spécialisée dans la production de fruits au sirop, de
produits à base de tomate, de légumes, de maïs doux et de plats préparés. Elle est
présente sur le marché français avec les marques St Mamet, Barbier Dauphin et
Dea.
(17) Juver Alimentacion S.L.U, acquise par le groupe en 2003, est leader sur le marché
des jus de fruits en Espagne, avec la marque Juver.
(18) Conserve Italia Deutschland GmbH est la société commerciale du groupe pour les
pays des langues allemande et scandinaves. A partir du 1er
juillet 2010, elle est
devenue une société de représentation et de services commerciaux pour le groupe.
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(19) Mediterranean Growers Ltd est la société commerciale du groupe pour la Grande-
Bretagne et l'Irlande. Elle aussi a été transformée en société de représentation et
de services commerciaux, à partir du 1er
avril 2009.
(20) Tera Seeds S.r.l a été créée en avril 2009 pour la production et la
commercialisation de semences. Elle est contrôlée à 90 % par le groupe et à 10 %
par la coopérative associée Agrintesa.
(21) En 2007 une nouvelle division, Conserve Italia International, a été créée pour
gérer tous les marchés à l'exception de ceux considérés comme domestiques
(France, Grande-Bretagne, Allemagne et Espagne).
(22) Le CCCI emploie en moyenne 1650 salariés fixes et 1380 saisonniers. Au cours
du dernier exercice, clôturé le 30 juin 2014, son chiffre d'affaires a atteint 993
millions d'euros, ventilé comme suit : 655 millions d'euros (65,9 %) pour la
société directrice Conserve Italia S.c.a., 168 millions d'euros (16,9 %) pour
Conserves France, 165 millions d'euros (16,7 %) pour Juver et 5 millions d'euros
(0,5 %) pour Tera Seeds.
(23) Sur le plan économique, le groupe a connu l'évolution suivante au cours des dix
dernières années :
une augmentation du chiffre d'affaires, qui est passé de 474 millions d'euros au
cours de l'exercice 2004/2005 à 632 millions d'euros au cours de l'exercice
2013/2014,
le coût de la fourniture des matières premières par les membres est passé de
quelque 51 millions d'euros à quelque 65 millions d'euros au cours de la même
période,
le coût de l'acquisition de matières premières, de biens de consommation, de
produits finis et d'emballages (poste principal) est passé d'environ 222 millions
d'euros à 293 millions d'euros,
le BAIIA2 est de l'ordre de 5 à 7 % de la valeur de la production; au cours de la
période considérée, il est passé de quelque 31 à quelque 47 millions d'euros,
le résultat d'exercice a été généralement positif, la perte enregistrée en 2007/2008
étant due à des charges extraordinaires, et celles des exercices 2006/2007 et
2012/2013, à des charges financières que la gestion opérationnelle n'a pas permis
de couvrir.
(24) En termes de patrimoine, le groupe a connu l'évolution suivante au cours des dix
dernières années :
les immobilisations nettes sont passées de 431 à 456 millions d'euros, en raison de
la réalisation constante d'investissements, supérieurs aux amortissements annuels,
les fonds de roulement ont sensiblement diminué (de 85 à 9 millions d'euros) en
raison, principalement, de la diminution des créances vis-à-vis des clients et de la
cession de créances à des sociétés d'affacturage,
le patrimoine net (PN) est passé de 136 à 225 millions d'euros en raison,
principalement, de l'élargissement de la base sociale, de la première opération
ISMEA (voir ci-dessous) et de l'émission d'instruments financiers participatifs (au
cours du dernier exercice),
2 Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement.
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la position nette de trésorerie (PNT) s'est améliorée, tombant de 368 à environ
228 millions d'euros, à la suite des augmentations de capital et des flux de caisse
générés par la gestion opérationnelle,
les principaux indicateurs se sont améliorés : le rapport PNT/PN est tombé de 2,7
à environ 1, et le rapport PNT/BAIIA, de 12 à moins de 5.
(25) Selon le bilan consolidé 2013/2014:
le produit des ventes (632 millions d'euros) a diminué de 33 millions d'euros par
rapport à l'exercice 2012/2013, en raison, principalement, d'un transfert de coûts
de nature promotionnelle en facture de vente et du choix stratégique de limiter la
gamme des produits en portefeuille pour améliorer les marges,
la valeur de la production (environ 670 millions d'euros) est restée stable,
le poste "achat de matières premières" a augmenté en raison de l'augmentation du
coût de la fourniture de ces dernières, due à l'augmentation des quantités fournies
par les membres et du coût de l'approvisionnement auprès de fournisseurs tiers,
le coût des services a diminué, principalement en raison de la comptabilisation
progressive des coûts de nature commerciale directement en facture de vente
(escomptes) plutôt que parmi les frais de vente;
le coût du travail (10 % de la valeur de la production) est resté stable par rapport
aux trois exercices précédents,
le BAIIA (7 % de la valeur de la production) a progressé d'un point de
pourcentage par rapport à l'exercice 2012/2013,
les amortissements sont demeurés stables,
le BAII3 a atteint 3 % de la valeur de la production, en augmentation par rapport à
l'exercice précédent,
les marges obtenues ont permis de couvrir les coûts de la gestion financière et des
impôts et d'atteindre un résultat positif d'environ 500 000 euros, après la forte
perte de l'exercice précédent (4,5 millions d'euros); au cours des trois exercices
précédents, le bénéfice était de l'ordre de 1 à 2 millions d'euros.
(26) En ce qui concerne l'exercice 2014/2015:
Le compte de résultat consolidé (au 30/06/2015) est en ligne avec l'année
précédente, avec un résultat net à l'équilibre (mais la part du Groupe reste positive
en permanence). Les principaux changements sont les suivants:
o une réduction de la consommation de matières premières, avec une
diminution de 1% de l'incidence sur la valeur de la production et,
subséquemment, une diminution de la valeur de la production consolidée
d'un peu moins de 2%;
o à la suite de la dynamique des salaires normaux, une augmentation du coût
du travail de l% incidence sur la valeur de la production;
o une réduction des charges financières d'environ 5 millions d'euros,
résultant de la réduction des PNT (diminution de plus de 24 millions
d'euros, équivalent à 9%);
o une augmentation d'à peu près 3 millions d'euros des dépenses
extraordinaires, due en grande partie aux coûts de réorganisation de
certaines sociétés du Groupe et à la dépréciation des actifs en cours de
cession.
3 Le bénéfice avant intérêts et impôts.
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En ce qui concerne les fonds propres, les immobilisations nettes sont tombées à
environ 7 millions d'euros, en raison d'un amortissement plus élevé des
investissements de la période;
les fonds de roulement ont diminué d'environ 13 millions d'euros par rapport à
2014, principalement en raison de la réduction des stocks. Le PN, égal à plus de
221 millions d'euros, a montré une légère amélioration par rapport à 2014, alors
que la PNT se contracte encore à 248 millions d'euros, avec un rééquilibrage
progressif de la structure des prêts, résultant d'un agencement de nouveaux prêts à
moyen-long terme;
les flux de trésorerie positifs provenant des activités opérationnelles et des
exigences faibles en fonds de roulement, partiellement compensée par de
nouveaux investissements, ont donné lieu à une amélioration de la PNT à plus de
24 millions d'euros au cours de 2015;
bilan 2014-2015: les comptes sociaux de la société mère en 2015 montre une
amélioration significative par rapport à 2014, avec un résultat net de 3,5 millions
d'euros par rapport à 0,5 millions d'euros en 2014. Ce résultat, malgré une période
de stagnation de l'économie, reflète une performance généralement améliorée;
en ce qui concerne les fondes propres, il convient de noter, en particulier, une
croissance du PN de plus de 4 millions d'euros, en raison, à la fois, du résultat de
la période et de l'augmentation de capital après le processus de recapitalisation
assuré par les membres de la coopérative.
(27) Le groupe a déjà fait l'objet d'une intervention de l'ISA aux conditions du marché
en 2005. Cette intervention (souscription d'actions) a été considérée par la
Commission comme ne constituant pas une aide d'Etat au sens de l'article 107,
paragraphe 1 du TFUE4. Le taux de rendement interne moyen annuel de
l'opération aura été de 3,85 %, soit un spread positif de 0,71 % par rapport à la
moyenne des taux de référence de l'UE pour la période du 30 décembre 2005 au
30 avril 2015 (3,14 %), en tenant compte d'une majoration de 100 points de base à
partir d'avril 2008. Ce rendement est particulièrement intéressant si l'on considère
que les taux du marché ont subi de fortes baisses au cours des dernières années:
avec un taux de référence de 1,40 % pour la période juillet 2014 – juin 2015, le
rendement de l'opération attendu pour cet exercice (4,5 %) affichera un spread de
plus de 300 points de base.
(28) Le retrait de l'ISA des actions du partenaire financier de 2005 était prévu le 30
juin 2015. Néanmoins, pour rendre les flux financiers efficaces, le groupe a la
possibilité de reporter le remboursement total contre un intérêt de 4,5% sur une
base annuelle, avec l'obligation de payer une première tranche de 5 millions
d'euros avant le 31 mars 2016 et le solde par la suite; l'ISMEA a confirmé que
ceci est une condition contractuelle préalable pour la réalisation du nouvel
investissement.
2.8. Description de l'investissement
Les investissements prévus
(29) Au cours de la période 2014-2020, un investissement total d'environ 225 millions
d'euros est prévu: 125 millions d'euros pour les frais de commercialisation,
répartis de manière croissante (de 16,6 millions d'euros en 2015 à 24,3 millions
4 Aide N 170/2005 (décision C(2005)3494 final du 29 septembre 2005).
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d'euros en 2020, contre 11 millions d'euros en 2014), et environ 100 millions
d'euros sont en investissements en immobilisations pour le développement et la
modernisation du processus de production.
(30) Le plan d'investissement proposé à l'ISMEA devrait augmenter le chiffre
d'affaires du groupe d'environ 90 millions d'euros à l'horizon 2020,
principalement grâce à la croissance des ventes à l'étranger (+ 50 millions
d'euros).
(31) En vue de sa réalisation, il est proposé que l'ISMEA souscrive deux types
d'instruments financiers présentant les caractéristiques suivantes :
1000 instruments financiers hybrides d'une valeur nominale de 10 000 euros
chacun, pour un montant de 10 millions d'euros, avec une rémunération au
taux fixe de 5 % par an (analogue à celle de l'instrument financier d'un
montant égal, placé entièrement auprès des coopérateurs privés du groupe);
o la sortie de l'ISMEA est prévue avec remboursement à la valeur
nominale après une période de six ans mais pourra être anticipée en
cas d'événements particuliers spécifiés ci-dessous.
o le groupe aura une option de remboursement anticipé à la cinquième
année.
150 000 actions de membre bailleur de fonds d'une valeur nominale de 100
euros chacune, pour un montant de 15 millions d'euros, privilégiées lors de la
répartition des bénéfices et différées en cas de pertes;
o la durée prévue de la participation sera de 7 ans, avec possibilité de
prolongation de trois ans;
o la rémunération sera de 4,25 % par an, avec une majoration variable
dépendant d'un éventuel accroissement déflaté (en pourcentage) du
montant moyen payé aux membres pour leurs fournitures de matières
premières, par rapport à la moyenne pondérée des trois exercices
précédents et sans limite de potentiel de hausse;
o elle sera versée chaque année, sous forme de dividende ou de
distribution de réserve, ou, au plus tard, au moment du retrait de la
société;
o à la fin de la période de participation, l'ISMEA exercera son droit de
retrait sur les actions et recevra un prix correspondant à leur valeur
nominale majoré de la rémunération, déduction faite de celle déjà
perçue au fil des années; à cette fin, une réserve patrimoniale spéciale
alimentée par des bénéfices réels est prévue.
(32) Les autorités italiennes ont précisé que les instruments financiers hybrides
représentent une catégorie d'instrument financier coopératif de nouvelle
génération, qui se trouve à côté des actions traditionnelles de subvention et de la
participation coopérative, régie par la loi 59/92, réglables librement par rapport
aux droits économiques et administratifs, avec une amélioration significative du
statut d'autonomie. Ces instruments de capitaux propres ont la nature "hybride" de
quasi-fonds propres: ils ne peuvent pas être attribués au capital-actions et ne
conféreront aucun statut de membre, mais se caractérisent par la participation à
des risques de l'entreprise.
(33) Le tableau suivant montre la structure actuelle du capital du groupe, selon les
états financiers au 30 juin 2014, et la structure du capital supposé dans le projet au
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30 juin 2016, lorsque les changements dans la structure de l'entreprise auront
normalement été conclus:
30/06/2014 30/06/2016
CAPITALE SOCIALE K€ Quota K€ Quota
Soci Cooperatori
Soci Sovventori
Socio Finanziatore ISMEA
39.451
13.724
30.000
47,43%
16,50%
36,07%
43.051
13.724
15.000
59,98%
19,12%
20,90%
TOTALE CAPITALE SOCIALE 83.175 100,00% 71.775 100,00%
RISERVE E RIS. D'ESERCIZIO
SFP altri soci
SFP ISMEA
131.454
10.000
0
132.372
10.000
10.000
TOTALE PATRIMONIO NETTO 224.630 224.148
(34) Les circonstances particulières permettant à l'ISMEA d'exercer un retrait anticipé
de l'investissement, sont identifiées en fonction de pratiques communes du
marché dans le but de protéger l'investissement de l'ISMEA. Il s'agit en
particulier:
d'une aggravation significative de la situation économique et financière de
l'entreprise (diminution des fonds propres d'au moins 150 millions d'euros,
rapport dette financière/fonds propres de plus de 2 pendant deux années
consécutives, perte de plus de 15% des fonds propres, pertes cumulatives
dépassant 30 millions d'euros);
de la réduction des fonds propres, sur trois années consécutives, pour un
montant total supérieur à 20 millions d'euros à la suite du retrait ou de
l'exclusion de membres de la coopérative;
de la non-certification des états financiers par les vérificateurs externes;
de la non-distribution de dividendes en présence de bénéfices;
de l'incapacité de rémunérer l'investissement de l'ISMEA au moins au niveau
minimum pendant deux années consécutives;
de la non-augmentation annuelle du PN d'au moins 1,5 millions d'euros par an
par d'augmentation des fonds propres, les bénéfices en réserve indivisible
et/ou retenu aux actionnaires sur les cotisations;
de la condamnation de la Société et/ou de sa gestion pour des infractions
particulièrement graves (fraude communautaire, corruption, fraude
alimentaire, crime organisé, crimes contre l'administration publique);
de l'approbation, dans une réunion extraordinaire sans le consentement de
l'ISMEA, des résolutions visant à affecter les droits de l'ISMEA ou contraires
au projet.
(35) Par ailleurs, des déclarations et garanties habituelles qui seront examinées au
cours de due diligence sont prévues. Par la suite, et après la vérification des
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conditions de recevabilité prévues, l'ISMEA va procéder à la souscription et au
paiement des actions.
(36) Des règles de gouvernance seront mises en place pour la durée de
l'investissement, afin de permettre à l'ISMEA de surveiller et de préserver son
investissement, selon la pratique habituelle du marché pour un investisseur de ce
type (droit d'inspection, désignation de représentants dans le conseil
d'administration et le conseil de surveillance, exigence de soumettre l'audit à une
entreprise d'audit leader, envoi régulier d'informations économiques et
financières, ainsi que d'informations concernant le groupe).
(37) La proposition d'investissement s'inscrit dans un processus de capitalisation
progressive du groupe. De leur côté, les membres continueront à alimenter ce
dernier en vertu du règlement régissant les fournitures de matières premières, déjà
appliqué dans le passé. Ce règlement prévoit une retenue annuelle d'au moins 3 %
sur le montant qui doit être versé aux membres pour leurs fournitures. Cette
retenue sert à émettre de nouvelles parts, qui sont souscrites par les membres.
Comme, au cours des cinq dernières années, le groupe a reçu des matières
premières pour un peu moins de 60 millions d'euros par an, le groupe a obtenu
une capitalisation supplémentaire d'un peu moins de deux millions d'euros par an.
Ce montant devrait être maintenu pendant la durée du plan d'investissement, ce
qui apportera au groupe un capital supplémentaire de 10,8 millions d'euros.
(38) Les investissements prévus dans les divers établissements du groupe sont
principalement matériels et répartis par an. Les autorités italiennes ont fourni la
liste détaillé des investissements; ils comprendront, à titre d'exemple, une
nouvelle ligne tetra classique, l'insertion de rayons "X" en ligne verre, nouveau
format de plastique, réorganisation de la ligne de préparation et d'entrepôt
automatisé, remplacement des autoclaves, des pasteurisateurs et des impulsions
de refroidissement etc.
Le marché visé
(39) Le groupe est principalement actif, à travers ses marques ou d'autres marques
commerciales, sur les marchés des jus de fruits, des conserves de tomates et des
conserves de légumes.
(40) En Italie, le marché des jus de fruits a représenté, au cours de l'exercice
2013/2014, un volume de 713 millions de litres pour un chiffre d'affaires à la
consommation de 918 millions d'euros. Il a ainsi affiché une tendance négative
pour la sixième année consécutive (-4,6 % en volume et -4,7 % en valeur), en
raison, principalement, de la diminution de la consommation par habitant, de la
modicité des investissements dans la communication et d'étés peu favorable d'un
point de vue météorologique.
(41) Le groupe occupe la première place sur le marché des jus de fruits (part de 20,3 %
en volume et de 24,3 % en valeur). Viennent ensuite Parmalat, Zuegg et La Doria.
(42) Le marché des conserves de tomates, de son côté, est demeuré stable et à
maturité. Au cours du dernier exercice, il a enregistré une baisse de la
consommation en termes de volume (- 3,2 %), mais ne s'est pratiquement pas
contracté en termes de chiffre d'affaires (672,4 millions d'euros). Cette différence
d'évolution est due à l'augmentation des volumes vendus en promotion. A travers
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ses marques Cirio et Valfrutta, et après la vente de la marque De Rica, le groupe
détient une part de 11,1 % en volume, en légère diminution (-1,2 %) en raison de
sa politique orientée vers la valorisation de ses produits.
(43) Au cours de l'exercice 2013/2014, le marché des conserves de légumes a
progressé de 1,2 % en termes de chiffre d'affaires (plus de 367 millions d'euros)
mais s'est contracté de 4,2 % en volume. Le groupe y garde la première position
(part de 17,6 % en volume et de 21,6 % en valeur).
(44) A l'étranger, le groupe est présent principalement en France et en Espagne.
(45) En France, le marché des conserves de tomates a gardé une évolution positive,
quoique moins dynamique, en 2013, mais a vu sa croissance stoppée au cours des
premiers mois de 2014, en raison du ralentissement général de la consommation
dans le secteur alimentaire. La marque Cirio a perdu de son dynamisme face à ses
concurrents directs, qui ont davantage mis l'accent sur l'innovation dans les
produits et sur la communication.
(46) Sur le marché des fruits au sirop, la marque Saint Mamet (Conserves de France) a
gardé sa position de tête avec une part de 27,6 %. Ses ventes ont augmenté de
1,2 % en volume mais ont diminué de 2,3 % en valeur, en raison d'une
augmentation des promotions. La marque essaie à présent de pénétrer sur le
marché des compotes et purées de fruits, en investissant dans la fabrication de
produits pour enfants.
(47) L'Espagne, quant à elle, représente 10 % du marché européen des jus de fruits, sur
lequel elle occupe la quatrième place derrière l'Allemagne, la France et le
Royaume-Uni. La marque Juver réalise 10,2 % des ventes en volume sur le
marché espagnol des jus de fruits respectueux de l'environnement (qui
représentent eux-mêmes 64 % du marché), soit une légère progression par rapport
à l'année précédente et une évolution qui va à contre-courant de la tendance
générale du marché. Le marché des conserves de tomates est stable et à maturité,
même s'il a encore légèrement progressé en 2013 (+ 1,6 % en volume). En 2013,
Juver a relancé la marque Cirio en lançant une nouvelle gamme de produits et un
nouvel emballage, qui a permis une entrée dans deux grandes chaînes de
distribution (Carrefour et Eroski).
(48) En 2013/2014, les exportations du groupe ont poursuivi le mouvement de
croissance déjà enregistré au cours des cinq exercices précédents, avec une
progression de 6,3 % par rapport à l'exercice précédent. La branche "tomates"
s'est particulièrement développée, avec une part de 50 % des ventes. Le groupe
réalise ses exportations dans 74 pays. Il s'efforce de conforter sa position au sein
des principaux réseaux de distribution (en particulier dans les groupes Tesco et
Bookers, en Grande-Bretagne, Rewe en Allemagne), ainsi que dans la région de
New York et, plus généralement, sur la côte est américaine, région où la marque
Cirio est actuellement présente dans quelque 2200 points de vente (cette marque
occupe également 6 % du marché du Royaume-Uni).
L'analyse de benchmark
(49) Cette analyse repose sur des indicateurs de rentabilité industrielle et de solidité
patrimoniale, calculés sur la base de données de la période 2012/2014 pour les
principaux concurrents de référence spécialisés dans la production de jus de fruits
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et de conserves de tomates et de légumes. Les sociétés identifiées comme les
principaux concurrents en raison de leur taille et fonctionnement, sont La Doria,
le consortium Casalasco del Pomodoro et Fruttagel. Bien que n'occupant pas une
position de leader sur le marché, ces trois opérateurs comptent parmi les
principaux fournisseurs de la grande distribution et commercialisent également
des produits arborant leur propre marque. Il faut cependant tenir compte du fait
que le groupe CCCI, le consortium Casalasco del Pomodoro et Fruttagel sont des
coopératives qui maximisent le paiement des prix à leurs membres, tandis que la
Doria est une société par actions à but lucratif, cotée en bourse.
(50) La comparaison entre les divers opérateurs choisis donne les résultats suivants:
les marges du groupe sont satisfaisantes (les rapports BAIIA/valeur de la
production et BAII/valeur de la production, avec des valeurs respectives de
7% et 3,50%, situent le groupe au-dessus de Fruttagel – 6,10 % et 2,12 %
respectivement – mais en-dessous du consortium Casalasco del Pomodoro –
10,15 % et 3,83 % respectivement),
le rapport entre la PNT et le BAIIA, qui permet de déterminer le nombre
d'années nécessaires pour le remboursement des dettes, est plus faible dans le
groupe que chez ses concurrents, ce qui permet de conclure à une meilleure
solvabilité de celui-ci (4,08 contre 5,42 pour le consortium Casalasco del
Pomodoro et 8,46 pour Fruttagel),
le rapport entre la PNT et le PN, qui permet de vérifier le degré de
dépendance d'une entreprise à l'égard des sources de financement externe, est
plus avantageux pour le groupe que pour ses concurrents (1,24 contre 1,91
pour le consortium Casalasco del Pomodoro et 1,94 pour Fruttagel),
le ROE du groupe est plus faible par rapport à ses concurrents,
Le ROI du groupe dans la période de trois ans est toujours plus élevé que la
moyenne des données des deux coopératives concurrentes (4,19 % contre 2,91
% pour le consortium Casalasco del Pomodoro et 1,76 % pour Fruttagel
Casalasco Consortium et Fruttagel), démontrant un degré d'efficacité, et le
résultat opérationnel en moyenne plus élevé que celui de ses concurrents
directs avec le même objectif mutualiste.
Evolution de la situation du groupe prévue jusqu'à l'exercice 2019/2020
(51) Sur le plan économique, les résultats suivants sont attendus:
[…]5
(52) En termes de patrimoine:
les immobilisations nettes tomberont de 456 à 419 millions d'euros, car les
investissements seront inférieurs aux amortissements,
les fonds de roulement demeureront stables (environ 50 millions d'euros par an),
la PNT tombera de 228 à 180 millions d'euros, en raison, principalement, du flux
constant de trésorerie qui ne sera absorbé que partiellement,
le PN passera de 225 à 237 millions d'euros,
le rapport PNT/PN tombera à 0,76 % en 2020.
5 Information couverte par le secret professionnel.
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3. APPRECIATION
3.1. Existence d'aides - Application de l'article 107, paragraphe 1, du TFUE
(53) Pour que l'article 107, paragraphe 1, du TFUE s’applique, la mesure doit procurer
à une entreprise un avantage économique dont elle n’aurait pas bénéficié dans la
pratique normale de son activité, l’aide doit être accordée à certaines entreprises,
l’avantage doit être accordé par un État membre ou au moyen de ressources
d’État et la mesure/le régime doit être de nature à affecter sensiblement les
échanges entre États membres.
(54) L'ISMEA est une société publique dont les actions sont détenues dans leur
intégralité par le ministère italien de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Forêts.
L'investissement concerne donc des ressources qui sont imputables à l'État.
(55) Le document de la Commission "Application des articles 92 et 93 du traité CEE à
la participation des autorités publiques dans les capitaux des entreprises"6 prévoit,
à la section 3.2, qu'il n'y a pas d'aide d'État lorsque l'injection de capital a lieu
dans des conditions qui seraient acceptables pour un investisseur privé opérant
dans une économie de marché normale.
(56) Selon le paragraphe 3.2, iii) dudit document, le principe de l'investisseur privé
opérant dans une économie de marché (MEIP) est a priori rempli dans le cas d'une
participation accrue d'une société publique dans une entreprise, à condition que
l'apport de capital soit proportionnel au nombre d'actions de participation
détenues par les autorités publiques et se déroule parallèlement au transfert de
fonds d'un actionnaire privé; la participation de l'investisseur privé doit avoir une
signification économique réelle.
(57) Comme indiqué au considérant 31 ci-dessus, l'ISMEA recevra un nombre
d'actions correspondant à la quantité de capital investi; par conséquent, l'apport en
capital de l'investisseur public sera proportionnel au nombre d'actions qu'il
détiendra.
(58) L'acquisition de capital social dans le groupe Conserve Italia par l'ISMEA est
proposée aux mêmes conditions (voir à des conditions plus avantageuses) que
celles proposées aux membres ou autres investisseurs. Ainsi, il peut être conclu
que le capital de l'investisseur privé dans cet investissement a une signification
économique réelle.
(59) Par conséquent, conformément à la section 3.2 du document de la Commission
"Application des articles 92 et 93 du traité instituant la CEE à des participations
publiques dans le capital de l'entreprise", la mesure notifiée sera évaluée sur la
base du principe d'un investisseur privé opérant dans les conditions normales
d'une économie de marché, de la jurisprudence des tribunaux de l'UE, ainsi que de
la pratique décisionnelle de la Commission.
6 Bulletin des CE 9-1984.
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3.2. Légalité de l'investissement – Application de l'article 108, paragraphe 3,
du TFUE
(60) L'investissement a été notifié à la Commission le 13 juillet 2015 et n’a pas été mis
en œuvre au préalable. Dès lors, l'Italie a satisfait à son obligation en vertu de
l'article 108, paragraphe 3, du TFUE.
La situation financière du groupe Conserve Italia
(61) La situation financière du groupe est saine, avec un capital de base et des marges
bénéficiaires solides et stables. En termes de développement économique et
financier, l'entreprise est saine, avec des revenus en hausse constante au cours des
trois dernières années, un retour toujours positif et, en tenant compte de l'objectif
mutuelle, en ligne avec celui de ses concurrents.
Viabilité/solvabilité du groupe
(62) La Commission a analysé les données financières fournies par les autorités
italiennes dans le but de déterminer si le groupe est une entreprise en difficulté ou
non à la lumière des lignes directrices concernant les aides d'Etat au sauvetage et
à la restructuration d'entreprises en difficulté autres que les établissements
financiers7 (ci-après "les lignes directrices S&R"), et notamment de leur point 20,
paragraphes (a), (c) et (d).
(63) Conformément au point 20 des lignes directrices S&R, aux fins desdits lignes
directrices, une entreprise est considérée en difficulté lorsqu’il est pratiquement
certain qu’en l’absence d’intervention de l’État elle sera contrainte de renoncer à
son activité à court ou à moyen terme. Le paragraphe (a) dudit point précise
qu’une société à responsabilité limitée est considérée comme en difficulté lorsque
plus de la moitié de son capital social souscrit a disparu en raison des pertes
accumulées. Tel est le cas lorsque la déduction des pertes accumulées des
réserves (et de tous les autres éléments généralement considérés comme relevant
des fonds propres de la société) conduit à un montant cumulé négatif qui excède
la moitié du capital social souscrit. Le paragraphe (c) dudit point précise qu'une
entreprise est considérée comme en difficulté lorsqu'elle fait l’objet d’une
procédure collective d’insolvabilité ou remplit, selon le droit national qui lui est
applicable, les conditions de soumission à une procédure collective d’insolvabilité
à la demande de ses créanciers. Enfin, le paragraphe (d) dudit point précise qu'une
entreprise autre qu’une PME est considérée comme en difficulté quand, au cours
des deux dernières années (i) le ratio emprunts/capitaux propres de l’entreprise est
supérieur à 7,5; et (ii) le ratio de couverture des intérêts de l’entreprise, calculé
sur la base de l’EBITDA, est inférieur à 1,0.
(64) L'analyse des données financières du groupe a montré qu'aucun des scénarios
susmentionnés ne s'est produit. Les autorités italiennes ont confirmé que le groupe
ne remplit aucune des conditions prévues par la législation nationale pour
l'ouverture d'une procédure collective d'insolvabilité.
(65) À la lumière de l'analyse ci-dessus il a été déterminé que le groupe Conserve
Italia n'est pas une entreprise en difficulté au sens des lignes directrices S&R.
7 JO C 249 du 31.7.2014, p. 1.
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La rentabilité de l'investissement est suffisante par rapport à ces risques
(66) L'entrée de l'ISMEA dans le capital du groupe est proposée à une valeur nominale
de 100 euros par action de membre bailleur de fonds, pour un total de 15 millions
d'euros, et à une valeur nominale de 10 000 euros par instrument financier
hybride, pour un total de 10 millions d'euros. La rémunération annuelle garantie à
l'ISMEA est fixée à 5% pour les instruments hybrides, tandis que la rémunération
annuelle pour une action de membre bailleur de fonds sera de 4,25% de la valeur
nominale avec l'ajout d'un pourcentage variable établi sur la base de la
performance des établissements, réservé aux membres de la coopérative.
(67) Ce rendement, assimilé à la réussite réelle de l'opération, semble être compatible
avec le profil de risque de la transaction. Le rendement attendu est en ligne avec
le marché et, en outre, une série de «garanties» sont attachées à l'intervention
proposée (taux de rendement fixe ou minimum fixé, actions partenaire de
financement, privilégiées dans les bénéfices et subordonnées dans les pertes etc.)
(68) Au cours des dix années passées dans le capital du groupe, l'ISA a reçu le
rendement correspondant à un taux de rendement interne annuel de 3,85% (IRR);
ce rendement affiche un spread positif de 0,71% par rapport à la moyenne du taux
de référence de l'UE, calculé sur la période allant du 30 décembre 2005 jusqu'au
30 avril 2015, à hauteur de 3,14% (en tenant compte de l'augmentation de 100
points de base à partir d'avril 2008). Ceci montre également que la rémunération
de l'ISA a été maintenue à des niveaux attractifs, même au cours des dernières
années, caractérisées par des taux de marché en forte baisse; par rapport au taux
de référence de l'UE (y compris le spread de 100 points de base), qui s'est élevé à
1,4% en moyenne entre juillet 2014 et juin 2015, le rendement de l'ISA de 4,5%
prévu pour l'exercice en cours par rapport à la même période affiche un spread de
plus que 300 points de base.
(69) En ce qui concerne l'investissement proposé, comme déjà mentionné ci-dessus, si
l'on envisage la possibilité que la tendance observée dans la dernière décennie
précédente au sujet de la rémunération moyenne des matières premières fournies
se poursuive, l'hypothèse que le rendement moyen pour l'ISA puisse continuer à
évoluer dans l'ordre de grandeur ressemblant de la simulation effectuée pour les
années 2008-2014 (5,27% par an) semble raisonnable.
(70) L'ISMEA a fourni une simulation du mécanisme de calcul du taux de
rémunération par référence à des valeurs effectivement assumées par variables
considérées pour les exercices clôturés par Conserve dans la période 2005-2014.
Il est noté que sur la base des sept dernières années, l'augmentation maximale
réelle du prix moyen par rapport au prix moyen pondéré triennal était, en 2009,
égale à 34,4%, ce qui aurait donné lieu à une rémunération égale à 7,69% (4,25%
+ 3,44%) de la valeur nominale des instruments financiers. Lors deux années
suivantes (2010-2011), cependant, le prix moyen a diminué par rapport au prix
moyen pondéré triennal, donnant une rémunération à hauteur de 4,25%.
(71) Cette simulation se réfère évidemment à des données historiques, mais, en même
temps, à moyen/long terme, la tendance établie, la convergence avec les intérêts
des membres de la coopérative et les perspectives de développement suggèrent
une poursuite plausible de la tendance, enregistrée jusqu'à présent.
Si la tendance historique se confirme, la rentabilité moyenne pour l'ISMEA
pourrait augmenter de manière significative (par rapport aux indications de la
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liquidation de l'exercice terminé le 30/06/2014, les dernières données indiquent
5,27%).
(72) Par rapport au taux de référence de l'UE (égal pour l'Italie à 0,22% en juin 2015 et
à 0,06 % aujourd'hui, avec un ajout de 100 points de base), le taux d'intérêt
minimum de 4,25% par an par action de partenaire de financement, représente un
spread de 300 points de base. Par rapport à la simulation basée sur des données
historiques, qui montre un rendement théorique de 5,27%, le spread implicite par
rapport au taux de de référence est plutôt de 400 points de base. Ces valeurs de
spread sont compatibles avec les politiques d'investissement de l'ISMEA et
conformes aux attentes raisonnables d'un investisseur privé, en prenant en compte
le profil de risque de l'investissement et le cadre de garanties.
(73) Par ailleurs, les instruments hybrides peuvent être assimilés à un prêt. La
rémunération au taux fixe de 5% par an semble un peu plus élevée que celle d'un
prêt à moyen terme. Ces instruments prévoient, en fait, un taux fixe pour toute la
durée, indépendamment des résultats de la coopérative, et par conséquent ce taux
sera pour l'ISMEA équivalent à l'intérêt du financement et donc entièrement
soumis à l'impôt. Le taux fixe n'offre pas la possibilité de réaliser des bénéfices
plus élevés, mais, en même temps, le profil de risque est beaucoup plus faible.
(74) En raison de ces similarités, il semble approprié de faire une comparaison avec les
conditions du marché bancaire dans une période similaire applicables au groupe.
Le financement bancaire le plus récent obtenu par le groupe est présenté dans le
tableau suivant:
[…]8
(75) Il est confirmé que le financement hypothécaire à moyen/long terme d'un montant
beaucoup plus élevé, obtenu par le groupe à la fin de l'année 2014, affiche un
rendement légèrement supérieur à 3% par an, étant donné qu'actuellement le taux
Euribor à 3 mois est proche de 0%. Considérant qu'à court/moyen terme on ne
prévoit pas d'augmentation significative des taux du marché, la différence de près
de 200 points de base par rapport aux instruments hybrides semble largement en
mesure de compenser le risque associé à des caractéristiques inhérentes à
l'instrument.
(76) De plus, les instruments hybrides ont des caractéristiques, une durabilité et des
performances identiques à celles déjà relevés pour un montant similaire par les
membres de la coopérative en juin 2014, lorsque les taux du marché étaient à des
niveaux plus élevés que ceux courant.
(77) Le tableau ci-dessous présente tous les prêts bancaires à moyen et à long terme et
les contrats de coopération à partir de janvier 2014. […]9
8 Information couverte par le secret professionnel.
9 Information couverte par le secret professionnel.
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(78) L'analyse ci-dessus montre la pleine cohérence des rendements attendus par
rapport au marché des capitaux et au profil de risque de la transaction. La
Commission note également que les capitaux souscrits par l'ISMEA profitent
d'une "protection" en cas de perte, ce qui confirme encore une fois que le profil de
risque-rendement de la transaction est entièrement satisfaisant.
(79) En outre, une analyse comparative a été effectuée afin de vérifier le caractère
raisonnable du taux de rendement proposé en comparaison avec les rendements
offerts sur le marché concerné par les concurrents.
(80) A cet égard, la Commission a pris note du fait que, dans le cas des coopératives,
les méthodes d'évaluation du rendement habituelles ne semblent pas toujours
entièrement cohérentes avec un exercice d'évaluation dont la mission n'est pas de
maximiser le rendement sur le capital, mais de maximiser des quantités négociées
et surtout d'obtenir le prix le plus important pour les produits livrés par les
membres des coopératives. Ce constat rend les méthodes d'évaluation des
entreprises habituelles inapplicables.
(81) Comme indiqué au considérant 50 ci-dessus, le ROE du groupe est plus faible par
rapport aux concurrents, mais cet indicateur a moins d'importance, puisque les
marges sont essentiellement utilisées pour maximiser la rémunération des
produits offerts par les membres, la mission principale d'une coopérative. Il est
évident que la coopérative peut maximiser le rendement des produits livrés
d'autant plus, et donc de réduire le bénéfice net pour le cas extrême d'un budget
équilibré, que sa base de capital est financièrement solide, ce qui est exactement
le cas du groupe. Conserve Italia a un bilan très solide, avec un rapport dette/PM
et PFIM/EBITDA inférieur à la moyenne et beaucoup plus faible que les deux
autres coopératives de l'échantillon.
(82) Le ROI du groupe dans la période de trois ans est toujours plus élevé que la
moyenne des données des deux coopératives concurrentes (Casalasco Consortium
et Fruttagel), démontrant un degré d'efficacité, et le résultat opérationnel en
moyenne plus élevé que celui des concurrents directs avec le même objectif
mutualiste.
(83) Cette analyse a démontré que le rendement attendu pour l'ISMEA est compatible
avec la rentabilité du secteur et est supérieur à la moyenne des ROE identifiés
pour les principaux concurrents du groupe.
La participation de l'État ne doit pas être accompagnée par le désengagement des
investisseurs privés
(84) Le groupe a lancé en mai 2014, dans le cadre de son plan le renforcement du
capital, une émission d'instruments hybrides de capitalisation. Il avait proposé
l'investissement à tous ses actionnaires, y compris à l'ISA. Cependant, le temps
très court entre l'offre et la date de souscription (30 juin 2014) a rendu impossible
le respect des conditions habituellement exigées pour un investissement de l'ISA.
Par conséquent, étant donné que d'autres partenaires avaient en attendant fait la
souscription, le groupe a prévu une autre émission du même montant des
instruments consacrés à ISA, formalisée dans une offre en janvier 2015, à laquelle
l'ISA a décidé de souscrire. Les deux émissions constituent donc deux phases d'un
même processus de renforcement du capital, visant à soutenir les projets de
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développement et de croissance décrits dans le plan d'entreprise, qui dans un
rapport équilibré en termes d'engagement financier et de conditions.
(85) Par ailleurs, en 2014-2020, un plan d'investissement d'environ 225 millions
d'euros est prévu (voir considérant 29).
(86) À la lumière de ce qui précède, il est confirmé que l'investissement de l'ISMEA
sera accompagné d'un engagement similaire d'un investisseur privé qui ne montre
pas de signes du désengagement.
Éléments d'aide potentiels
(87) Certains éléments d'investissement décrits ci-dessus pourraient soulever la
question de l'existence d'une aide au sens du point 3.3, troisième tiret, du
document de la Commission, qui se réfère aux aides d'État lors qu'une
participation est temporaire, et que la durée et le prix de transfert ont été fixés à
l'avance.
(88) En l'espèce, alors que la durée du projet est établie, malgré une certaine flexibilité,
ainsi qu'un mécanisme de protection du retrait anticipé dans certaines conditions,
pour les actions de membre bailleur de fonds seul le taux de rendement minimum
est fixe, alors que le rendement réel dépendra des résultats du groupe pendant la
présence de l'ISMEA dans son capital, sans plafonnement. Le prix de vente
dépendra des instruments de fonds propres du groupe au prix du marché au
moment de l'exercice de l'option de retrait. Par conséquent, la Commission estime
que l'article 3.3 iii) n'est pas applicable à l'intervention.
(89) En outre, la structure du capital investi suit la structure des mesures reposant sur
le principe de l'investisseur privé opérant dans une économie de marché,
financées par l'ISA et approuvés par la Commission précédemment.
(90) En vertu de tous les éléments ci-dessus, la Commission considère que la
participation de l'ISMEA dans le capital du groupe est proposée dans des
conditions qui seraient acceptables pour un investisseur privé opérant dans des
conditions normales d'une économie de marché. L'investissement ne fournira pas
au groupe un financement dans des conditions meilleures que celles du marché.
(91) A la lumière de ce qui précède, la mesure en question ne fournit aucun avantage
économique au groupe. Dès lors, une des conditions de l'article 107, paragraphe 1,
du TFUE n'est pas remplie et la Commission conclut que la mesure proposée ne
constitue pas une aide d'État au sens dudit article.
4. CONCLUSION
En conséquence, la Commission a décidé:
- que la mesure ne constitue pas une aide d'État.
Au cas où certains éléments de la présente seraient couverts par le secret professionnel en
vertu de la Communication de la Commission sur le secret professionnel et ne devraient
pas être publiés, veuillez en informer la Commission dans un délai de quinze jours
ouvrables à compter de la date de réception de la présente. Si la Commission ne reçoit
pas de demande motivée à cet effet dans le délai prescrit, l'Italie sera considérée comme
acceptant la publication du texte intégral de la présente. Si l'Italie souhaite que certaines
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informations soient couvertes par le secret professionnel, veuillez indiquer de quelles
informations il s'agit et fournir une justification pour chaque information dont la non-
divulgation est demandée.
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Public Key Infrastructure (PKI), en vertu de l'article 3, paragraphe 4 du règlement (CE)
n° 794/200410 de la Commission, à l’adresse suivante:
Par la Commission
Phil Hogan
Membre de la Commission
10
Règlement (CE) nº 794/2004 de la Commission du 21 avril 2004 concernant la mise en œuvre du
règlement (CE) nº 659/1999 du Conseil portant modalités d'application de l'article 93 du traité CE (JO
L 140, 30.4.2004, p. 1).