Elaboration Electrochimique et Caractérisations de Nanofils d ...
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Thse de Doctorat de l'Universit de Marne-La-Valle
Spcialit : Sciences des Matriaux
prsente par
Emmanuel ROY
Pour obtenir le titre de Docteur de l'Universit de Marne-La-Valle
Sujet :
Elaboration Electrochimique et
Caractrisations de Nanofils dAntimoine et dOr
Soutenance le 17 Juillet 2002
devant la commission dexamen :
M. P. Becker Professeur et Recteur de lUniversit Catholique de lOuest
M. L. Piraux Professeur de lUniversit Catholique de Louvain (Rapporteur)
Mme E. Chassaing Directeur de Recherche CNRS CECM (Rapporteur)
M. Z. Q. Xue Professeur de lUniversit de Pkin
Mme Y. Leprince-Wang Matre de Confrences de lUniversit de Marne-La-Valle
M. P. Fricoteaux Matre de Confrences de lUniversit de Reims
Mme K. Yu-Zhang Professeur de lUniversit de Reims (Directeur de thse)
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Remerciements
Ce travail a t ralis au laboratoire de Dynamiques de Transferts aux Interfaces (D.T.I.) de l'Universit de Reims Champagne-Ardenne et galement au Laboratoire de Physique des Matriaux Diviss et Interfaces (L.P.M.D.I.) de l'Universit de Marne-la-Valle.
Je tiens avant tout exprimer ma reconnaissance la plus chaleureuse Madame le Professeur K. Yu-Zhang, responsable de ma thse, qui a su me soutenir dans les problmes rencontrs et les difficults que l'on trouve l'orientation d'un tel travail. Qu'elle trouve en ces quelques lignes l'assurance de mon profond respect et de mes sentiments de gratitude. Je lui suis reconnaissant d'avoir brav et endigu mes ides parfois excessives et azimutes. Je ne sais comment la remercier pour son esprit exigeant et son engouement. Je lui dois l'enseignement de la persvrance laquelle elle m'a initi par ses conseils.
Je suis trs reconnaissant Monsieur P. Becker, Recteur et Professeur de l'Universit Catholique de l'Ouest, qui m'a encourag entrer dans l'aventure du doctorat et qui me fait l'honneur de prsider le jury de cette thse. Je le prie de trouver ici l'expression de mes plus sincres remerciements.
Je suis honor que Monsieur L. Piraux, Professeur de l'Universit Catholique de Louvain ait pris le temps d'examiner avec attention ce mmoire. Qu'il me soit permis de lui exprimer toute ma reconnaissance pour sa disponibilit.
J'exprime ma gratitude Madame E. Chassaing, Directeur de Recherche au Centre d'Etude de Chimie Mtallurgique (C.E.C.M.C.N.R.S.), qui a accept de consacrer son temps pour juger ce mmoire. Je tiens la remercier pour sa lecture rigoureuse et critique.
Ma reconnaissance va galement Monsieur Z.Q. Xue, Professeur de l'Universit de Pkin, qui m'a reu un mois durant pour des discussions ouvertes sur mon sujet et galement pour ses indications avises quant l'application concrte de ce travail. Je le remercie aussi de sa participation au jury.
Je tiens remercier vivement Madame Y. Leprince-Wang, Matre de confrences de lUniversit de Marne-la-Valle, pour les instants prcieux qu'elle m'a consacrs l'heure de la rdaction de ce mmoire et galement de m'avoir initi la magie de la photographie.
Je souhaiterais tout particulirement remercier Monsieur P. Fricoteaux pour la convivialit des relations que nous avons eues et la rapidit des nombreuses rponses qu'il m'a apportes face aux difficults que j'ai rencontres lors de mes travaux lectrochimiques. Je lui suis extrmement reconnaissant de son aide et de sa disponibilit. Je le remercie aussi pour les ralisations exotiques qu'il m'a fait gotes.
Je remercie chaleureusement les membres du D.T.I., A. Mtrot, O. Jbara, P. Baudart en particulier, qui ont su rpondre prsent et rsoudre moult problmes techniques. Que D. Bouchet, D. Mailly, G. Zhang et N. Yu trouvent ici toute ma reconnaissance pour laide prcieuse qui mont apporte dans les diverses collaborations et ralisations de ce travail.
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Et enfin, il y a Florence qui a eu la charge consquente de supporter mes emportements et de trop nombreuses relectures et sans laquelle je n'aurai pas investi autant d'nergie. A mes parents et grands parents, A qui je dois tout. Que ce travail, aboutissement de mes tudes, soit le symbole de l'attachement que je vous porte et de lexemple que jai reu. Merci. A mes surs, beaux-frres et stroumfs En tmoignage de notre complicit passe et venir. Et tous mes amis, A tous les bons moments que nous avons passs ensemble, et tous ceux que nous passerons demain. A mes frres loin de mon toit, je souhaite tout. Mourir de Rire, Mourir dAmour, Mourir Vivant.
Tout ce qui monte converge , Pierre Teilhard de Chardin
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 1
Table des Matires
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I Gnralits sur lantimoine 3
I.1 Introduction 4
I.2 Proprits physiques 5
I.3 Structure cristallographiques 6
I.4 Elaboration et diagramme de phases 8
I.5 Travaux rcents sur ltude de lantimoine 9
I.6 Bibliographie 12
CHAPITRE II 13 Mthodes exprimentales
II.1 Mthode dlaboration des matriaux 14
II.1.1 Introduction 14
II.1.2 Notions dlctrochimie 14
II.1.3 Dispositifs exprimentaux 20
II.2 Caractrisations par microscopie lectronique et microscopie force atomique 22
II.2.1 Introduction 22
II.2.2 Caractrisation morphologique et structurale 23
II.2.3 Analyse chimique 32
II.2.4 Mesure de la rugosit du dpt et courbes I-V 32
II.3 Mthodes de mesure des proprits de transport des nanofils
- prparation des chantillons par lithographie lctronique 37
II.3.1 Prsentation 37
II.3.2 Connexion de nanofils 39
II.4 Bibliographie 41
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 2
CHAPITRE III 42 Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine
III.1 Mthode dlaboration des matriaux 43
III.1.1 Electrochimie de lantimoine en solution 43
III.1.2 Les lctrolytes 44
III.1.3 Conditions exprimentales 46
III.2 Caractristiques lectrochimiques 46
III.2.1 Milieu tartrate 46
III.2.2 Milieu oxalate 51
III.3 Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 52
III.3.1 Ralisation de couches minces en milieu tartrate 52
III.3.2 Synthse en mode potentiostatique 53
III.3.3 Synthse en mode intentiostatique 54
III.3.4 Caractrisation de couches minces en milieu tartrate 54
III.3.5 Conclusion 57
III.4 Bibliographie 58
CHAPITRE IV 59 Synthse lectrochimique de nanofils dantimoine
IV.1 Introduction 60
IV.2 Membranes nanoporeuses de polycarbonate 61
IV.2.1 Gnralits 61
IV.2.2 Comparaison des caractristiques nominales et exprimentales 62
IV.2.3 Dtermination de la rsistance de solution 65
IV.3 Description du protocole dlctrodpostion de nanofils 65
IV.4 Synthse en mode potentiostatique 66
IV.4.1 Gnralits 66
IV.4.2 Voltampromtrie cyclique 68
IV.4.3 Dtermination de la rsistance de solution 72
IV.4.4 Rsultats de synthse 73
IV.5 Analyse des comportements lctrochimiques 78
IV.5.1 Problmatique 78
IV.5.2 Cas des membranes M 400 et M 30 82
IV.6 Bibliographie 91
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 3
CHAPITRE V 93 Caractrisation de nanofils dantimoine par microscopie lectronique
V.1 Introduction 94
V.2 Etude des membranes 94
V.3 Etude de la morphologie de croissance 96
V.4 Etude de la monocristallinit et dfauts cristallins prsents dans des nanofils 105
V.5 Dtermination de la composition chimique par EDXS et EELS 112
V.6 Corrlation entre le comportement lectrochimique du dpt et les caractristiques
des nanofils 117
V.7 Conclusion 118
V.8 Bibliographie 119 CHAPITRE VI 120 Etude des proprits dmission de champ de nanofils dor lectrodposs
VI.1 Dispositifs cran plat - Gnralits 121
VI.2 Emission de champ Thorie de Fowler-Nordheim 124
VI.3 Etat de lart 127
VI.4 Construction de rseaux de nanofils dor par voie lectrochimique 130
VI.4.1 Electrodposition de nanofils dor 130
VI.4.2 Caractrisation structurale par microscopie lectronique en transmission 131
VI.4.3 Mise en uvre dun rseau de nanopointes 136
VI.5 Etude des proprits dmission de champ 139
VI.5.1 Caractrisations par microscope force atomique 139
VI.5.2 Caractristiques missives 143
VI.6 Conclusion 146
VI.7 Bibliographie 147
CONCLUSION 149
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Introduction 1
Introduction
Lre des nanomatriaux a commenc historiquement en 1959 lorsque R. Feynman
voqua les potentialits des toutes petites particules de matire condense : "je suis certain que
si nous matrisons la structure de la matire petite chelle, nous accderons un beaucoup
plus grand nombre de proprits de la matire". Progressivement, les dcennies suivantes ont
confirm thoriquement et exprimentalement lintuition contenue dans ces propos. En effet,
lorsque la taille des grains lmentaires des matriaux devient infrieure la longueur critique
associe une proprit donne, cette dernire devient ajustable.
Aujourdhui, que ce soient les industriels pour la miniaturisation et linnovation de
dispositifs technologiques ou les laboratoires de recherche applique et fondamentale,
linvestissement et lengouement pour les nanomatriaux ne cessent de crotre. Les nanofils,
qui appartiennent cette classe de matriaux ont typiquement des longueurs de plusieurs
micromtres et des diamtres de petites dizaines de nanomtres.
Les nanomatriaux sont labors principalement par des mthodes physiques telles
lpitaxie par jet molculaire, la pulvrisation cathodique et lvaporation sous vide. Il sagit de
mthodes reconnues et lgantes, toutefois elles demeurent souvent contraignantes et
onreuses. Lemploi de nanomatriaux lchelle industrielle ncessite un procd
dlaboration conomiquement intressant. Ainsi, a contrario des mthodes cites ci-dessus,
nous avons retenu une voie lectrochimique pour la ralisation de nanofils dor et dantimoine.
Llectrodposition possde plusieurs avantages (possibilit de gomtries complexes de
dposition, gamme de tempratures et de vitesses de synthses souples), en particulier, elle
ne ncessite pas de matriels onreux et prsente donc des facilits pour des transferts
industriels.
Ce travail de thse intitul "laboration lectrochimique et caractrisations de nanofils
dantimoine et dor" comporte six chapitres :
- Le chapitre I prsente lantimoine et certaines de ses caractristiques principales
(proprits de transports, structure cristallographique, diagramme de phases). Les
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Introduction 2
perspectives nanomtriques de cet lment et plus particulirement lexistence dune transition
semi mtalsemi conducteur seront voques.
- Le chapitre II sera consacr la description de la mthode lectrochimique
dlaboration des matriaux et des outils exprimentaux de caractrisations utiliss au cours de
ce travail. Nous dcrirons succinctement les principes et points forts des techniques retenues.
- Le chapitre III se rapportera la synthse lectrochimique de couches minces
dantimoine. Nous dterminerons dans un premier temps les diffrents lectrolytes permettant
denvisager llectrodposition. Puis, aprs avoir tabli les conditions exprimentales
dlaboration, les dpts seront tudis pour microscopie lectronique balayage.
- Le chapitre IV sera consacr ltude de llaboration lectrochimique de nanofils
dantimoine. Nous expliquerons tout dabord la mthode spcifique retenue et prciserons les
conditions exprimentales relatives lobtention de nanofils dantimoine dans des pores dune
membrane de polycarbonate. De plus, une analyse qualitative et quantitative des mcanismes
diffusionnels dlectrodposition sera propose.
- Le chapitre V prsentera nos rsultats de caractrisations structurale et chimique des
nanofils dantimoine lectrodposs par microscopie lectronique en transmission. Nous nous
intresserons plus particulirement ltat cristallin et la puret des nanofils et la prsence de
contrastes dimages et dhtrognits chimiques. De mme, les caractristiques
morphologiques des nanofils tudis seront corrles aux comportements de synthse.
- Finalement, le chapitre VI concernera ltude des proprits dmission de champ de
nanofils dor disposs verticalement sur un substrat conducteur. Lintrt dun tel difice
correspond une voie envisageable pour la ralisation de nouveaux dispositifs dcrans plats
mission de champ. En premier lieu, llaboration lectrochimique de rseaux de nanopointes
dor et la caractrisation structurale des nanofils composant le rseau seront prsentes. Par la
suite, nous nous attacherons la dtermination et linterprtation des proprits dmission de
champ des nanofils dor labors dans cette gomtrie particulire.
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 3
CHAPITRE I
Gnralits sur l'antimoine
I.1 Introduction 4
I.2 Proprits physiques 5
I.3 Structure cristallographique 6
I.4 Elaboration et diagramme de phases 8
I.5 Travaux rcents sur ltude de lantimoine 9
I.6 Bibliographie 12
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 4
I.1 Introduction Lantimoine possde un teint gris argent dun clat mtallique. Il fut dcouvert
probablement par lalchimiste allemand Basil Valentine en 1450. On le trouve ltat naturel
sous forme de minerai, la stibine Sb2S3 et sous forme doxyde Sb2O3. Au moyen ge,
lantimoine tait apprci comme remde miracle. Une srie de techniques de prparations de
lantimoine et de ses composs est dcrite dans Currus triomphalis antimonii (le triomphe
de lantimoine) un manuel publi vers 1470 par ce mme Basil Valentine.
Cet lment, relativement peu connu, est principalement utilis en alliage avec le plomb
et ltain. Pour la soudure, on utilise des alliages contenant de 75 84 % de plomb, de 14 20
% dantimoine et de 2 5 % dtain. Laddition dantimoine augmente la duret, tandis que le
point de fusion reste suffisamment bas. De mme, au plomb des plaques daccumulateurs, on
ajoute de lantimoine en une quantit denviron 4 % pour augmenter la duret et la rsistance
la corrosion. Lantimoine rentre aussi dans la composition de diffrents semi-conducteurs. Les
semi-conducteurs dantimoniure de gallium et dindium (GaSb, InSb), sensibles la lumire
sont utiliss comme dtecteurs infrarouges. Certains composs organiques de lantimoine sont
des antiparasitaires. Le plus ancien est lmtique, prpar par dissolution du trioxyde
dantimoine dans du tartrate de potassium, qui est galement un dpresseur du systme nerveux
central. Finalement, on trouve aussi des applications de lantimoine dans les peintures et la
fabrication de matriaux ignifugs.
Le tableau I-1 rsume les principales caractristiques de lantimoine.
Antimoine Sb
Numro atomique 51
Masse atomique 121,75 u.a. (2,0210-25 Kg)
Densit 6,692 gcm-3
Temprature de fusion 830,74 C
Structure lectronique (Kr)4d105s25p3
Tableau I-1. Principales caractristiques de lantimoine.
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 5
I.2 Proprits physiques
Les lments semi-mtalliques avec un trs petit nombre de charges libres, tels que le
bismuth (Bi) et lantimoine (Sb), possdent des proprits physiques particulires qui les
distinguent des mtaux et des semi-conducteurs. Ceci provient du fait que la bande de
conduction et la bande de valence de ces solides se recouvrent peu. Les faibles concentrations
de particules (lectrons dans la bande de conduction et trous dans la bande de valence)
conduisent une conductivit lectrique de 103 105 -1cm-1, comprise entre celles des
mtaux et des semi-conducteurs. Les caractristiques des proprits de transports de
lantimoine, compares avec celles du cuivre, du bismuth et du silicium sont rsumes dans le
tableau I-2.
Les semi-mtaux faible dimensionalit sous forme de couche mince (2D), ou de
nanofil (1D) ou encore de particule (0D) prsentent des effets de taille trs intressants. Par
exemple, lorsque lune des dimensions dun semi-mtal est infrieure ou compatible la
longueur donde de De Broglie, des proprits de transport lies leffet quantiques pourraient
se manifester. Dans le cas de Sb, cette longueur est environ 40 nm. Quand la dimension est
rduite 5~10 nm, lantimoine semi-mtal pourrait se transformer en antimoine semi-
conducteur, selon les calculs thoriques1, 2.
Tableau I-2. Proprits de transports : Cu, Sb, Bi et Si 300 K. Les donnes proviennent
soient du Kittel3, soient de calculs effectus pour une masse des lectrons au repos.
Cuivre Antimoine Bismuth Silicium
Bande de recouvrement
Concentration en porteurs de charge (porteursm-3) 8,4510
28 lectrons 5,521025
lectrons et trous 2,941023
lectrons et trous 1,451010
lectrons et trous
Longueur donde de Fermi F () 4,6 50 310
Rsistivit (cm) 1,710-6 41,310-6 11610-6 2,3105
Temps de relaxation (s) 2,4710-14 15510-14 1040010-14
Libre parcours moyen (m) 0,03 0,22 2,4
Produit de magntorsistance wc
= (eB/m) 4,310-3B 0,27B 18,3B
E
k
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 6
I.3 Structure cristallographique
Lantimoine possde, sous des conditions normales de temprature et de pression, une
structure cristalline de symtrie rhombodrique simple4 (figure I-1). Par contre, au del de
pressions de 80 et 200 kbar, il cristallise respectivement dans les systmes monoclinique5 et
cubique6.
La maille rhombodrique lmentaire contient deux atomes situs dans la direction
et appartient au groupe d'espace R3m. Les coordonnes de ces deux atomes sont (u, u, u)
et (1-u, 1-u, 1-u) avec u = 0,233.
a
c
b
Figure I-1. Structure
rhombodrique.
Les paramtres de maille sont dfinis de la faon suivante :
ar = 4,497 et r = 57
Les lments de symtrie de la structure sont :
un axe dordre 3 (axe ternaire)
trois axes binaires
trois plans miroirs perpendiculaires aux
axes binaires et contenant laxe ternaire
un centre dinversion
Il est souvent prfrable de dcrire cette structure laide dune maille multiple dordre
trois, plus prcisment la maille hexagonale. Celle-ci permet alors de mettre en vidence des
empilements de couches datomes (figure I-2). La maille hexagonale contient six atomes en
propre dont les paramtres sont7 :
ah = 4,307 et ch = 11,273
Certains groupes8 travaillant sur lantimoine dfinissent un repre dont les axes
principaux sont :
un axe trigonal de direction [001]h
un axe binaire de direction [110]h
un axe bissecteur de direction [ 101 ]h
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 7
axe bissecteur
c
Atomes appartenant en propre la maille
Atomes appartenant une arte
Figure I-2. Maille multiple de lantimoine.
a
Les informations structurales relatives la diffraction des rayons-X sont donnes par le
fichier JCPDS (tableau I-3). Nous avons galement simul un diffractogramme de poudres
dantimoine en exploitant le logiciel CaRine Crystallography 3.1 (figure I-3).
b
axe trigonal
axe binaire
Tableau I-3. Fiche JCPDS de lantimoine (35-0732).
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 8
Intensit (%)
2 ()
20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 800
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
(003) (101)
(10-2)
(104) (2-10)
(10-5) (006) (2-13)
Int %) ensit (
(202)
(20-4)
(107) (20 (2-1
5)
(3-1-2)
Figure I-3. Simulation dun diffractogramme de poudres dantimoine avec cu = 1,540562 .
I.4 Elaboration et diagramme de phases
L'antimoine pur peut tre prpar de manires suivantes9 :
1. Lorsquon dispose de minerai haute temprature, la stibine (Sb2S3) est
directement fondue vers 600 C avec du fer qui se sulfure tandis que lantimoine
coule sous la scorie :
Sb2S3 + 3Fe 2Sb + 3FeS T = 600 C
2. Par rduction de l'oxyde d'antimoine avec du carbone :
Sb2O3 + 3C 2Sb + 3CO T = 800 C
3. Lantimoine de haute puret rsulte dune lectrolyse de chlorure dantimoine
avec l'hydrogne :
2SbCl3 + 3H2 Sb + 6HCl
Il existe plusieurs variantes doxydes dantimoine en fonction de la teneur doxygne,
dont quatre sont stables en dessous de 525 C. Comme le montre le diagramme de phases10 du
6)
(10-8)
(3-14) (300) (20-7)
(3-1-5) 2 ()
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 9
systme Sb-O (figure I-4), loxyde Sb2O3 subit une transformation de phase 570 C et fond
une temprature de 655 C. Au del de 1380 C sa forme liquide se dcompose en SbO et O2.
Pareillement, 1130 C, SbO2 connat une transformation polymorphique. La phase solide de
SbO2 est dcompose en Sb2O3 et O2 1230 C. Sous une pression de 1 bar et une temprature
de 525 C, Sb2O5 devient un liquide compos de SbO2 et O2. Le point eutectique pour Sb2O3
et SbO2 est effectif 650 C pour un pourcentage atomique doxygne de 60,1%.
Figure I-4. Diagramme de phases du systme binaire Sb-O.
I.5 Travaux rcents sur ltude de lantimoine
La plupart des travaux sur lantimoine concerne ses alliages tels les Bi1-xSbx pour leurs
proprits thermolectriques11 et le Sr14MnSb11 pour des systmes magntorsitifs12. L'tude
propre de lantimoine a t trs peu exploite de par les difficults rencontres lors de sa
fabrication.
A partir de 1997, lquipe de C. Brchignac du laboratoire Aim Cotton d'Orsay a
commenc publier des travaux concernant des dpts dagrgats dantimoine sur des substrats
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 10
de carbone (amorphe ou graphite)13. Lobjectif de ces travaux est dtudier les proprits
physico-chimiques dagrgats dantimoine en vue de la fabrication de jonctions tunnels. Des
agrgats Sbn (n = 90 et n = 500) ont t labors sur des substrats de graphite pour des
paisseurs de 1,9 nm (quivalent 6 monocouches atomiques) et de 0,3 nm (quivalent 1
monocouche atomique). Une croissance tantt compacte, tantt dendritique a t observe
selon la nature de l'interaction entre l'agrgat et la surface qui s'explique par la comptition
entre divers mcanismes. Pour les petites tailles d'agrgats, le temps de coalescence est rapide,
compar au temps d'arrive des agrgats sur l'lot en cours de croissance. Cela explique la
morphologie larges "bras" des dendrites formes. Pour des agrgats plus gros, la coalescence
est plus lente ce qui conduit une croissance en lots ramifis.
Des travaux trs rcents concernant ltude de proprits de transports de nanofils
dantimoine ont t publis par Heremans et al.1. Par des calculs de structures de bandes, ils ont
montr que le confinement quantique li aux dimensions nanomtriques des fils amne
considrer un dplacement oppos des positions relatives des bandes de conduction et de
valence. Ainsi pour cette gomtrie particulire, le recouvrement de 0,177 eV ( 4,2 K) existant
entre ces bandes pour de lantimoine massif diminue jusqu' disparatre totalement (cf. figure I-
5). Il existe donc des diamtres critiques de nanofils dantimoine, fonctions daxes
cristallographiques pour lesquels apparaissent une transition de ltat semi-mtallique vers
ltat semi-conducteur14. Ces transitions sont thoriquement effectives selon les axes
bissecteur, binaire et trigonal de la structure hexagonale pour des diamtres de fils de 9,3, 9,6 et
10,0 nm, respectivement. Actuellement, aucune exprience ne rend compte de cette transition
pour des nanofils dantimoine. Toutefois, Partin et al.15 ont rapport une mise en vidence de
cette transition par des caractrisations lectriques de films ultraminces dantimoine
(paisseur = 1,3 nm). Le gap dun tel film est de 0,15 eV. Xu et al. 2 ont galement tudi ces
effets de taille pour des films dantimoine. Ils dterminent que lpaisseur critique de 5,1 nm
laquelle interviendrait la transition peut tre mesure optiquement par le fait de lexistence dun
diffrentiel dabsorption entre ces tats semi-mtallique et semi-conducteur.
Pour comparaison, Ling et al.16 montrent que ce changement de caractre survient entre
40 et 55 nm pour des nanofils de bismuth. Ce comportement est reli au plus consquent
recouvrement des bandes de valence et de conduction pour lantimoine (0,177 eV) par rapport
au bismuth (0,038 eV)17 ainsi qu une masse effective des porteurs de charge plus importante
pour lantimoine.
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 11
Figure I-5. Energie de recouvrement entre bandes de conduction et de valence en fonction du
diamtre dun nanofil dantimoine1.
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Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 12
I.6 Bibliographie
1 J. Heremans, C.M. Trush, Y.M. Lin, S.B. Cronin, M.S. Dresselhaus, Phys. Rev. B., 63 (2001)
p85406. 2 J.H. Xu, C.S. Ting, Appl. Phys. Lett., 63 (1993) p129. 3 C. Kittel, "Physique de ltat solide", 5eme dition, Dunod, Paris (1983). 4 International tables for X-ray Cristallography, I, (1969) p273. 5 H. Iwasaki, T. Kikegawa, Physica, 139 (1986) p259. 6 K. Aoki, S. Fujiwara, M. Kusakabe, Solid state comm., 45 (1983) p161. 7 W.B. Pearson, "Handbook of lattice spacing and structure of metals and alloys", 4, Pergamon
Press, Oxford (1998). 8 "Ullmanns Encyclopedia of Industrial Chemistry", 5th edition, A3, Editor : W. Gerhartz
(1987). 9 "Binary-Alloy Phases Diagrams ASM-International", 2nd edition, Vol 3, Editor : T. B.
Massalski (1990). 10 O. Rabin, Y.M. Lin, M.S. Dresselhaus, Appl. Phys. Lett., 79 (2001) p81. 11 D.J. Webb, R. Cohen, P. Klavins, R.N. Shelton, J.Y. Chan, S.M. Kauzlarich, J. Appl. Phys.,
83 (1998) p7192. 12 C. Brchignac, P. Cahuzac, F. Carlier, M. De Frutos, A. Masson, C. Colliex, C. Mory, B.
Yoon, Z. Phys. D., 40 (1997) p516. 13 C. Brchignac, P. Cahuzac, F. Carlier, M. De Frutos, A. Masson, C. Colliex, C. Mory, B.
Yoon, Phys. Rev. B., 57 (1998) p2084. 14 V.B. Sandomirskii, Sov. Phys. JETP, 52 (1967) p101. 15 J.C. Patrin, Y.L. Li, M. Chander, J.H. Weaver, Phys. Rev. B., 46 (1992) p10221. 16 Y.M. Ling, X. Sun, M.S. Dresselhaus, Phys. Rev. B., 62 (2000) p4610. 17 B. Lenoir, M.O. Selme, A. Demouge, H. Scherrer, Y.V. Ivanov, Y.I. Ravich, Phys. Rev. B.,
57 (1998) p11242.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 13
CHAPITRE II
Mthodes exprimentales
II.1 Mthode dlaboration de nanomatriaux ..................................................... 14
II.1.1 Introduction ............................................................................................. 14
II.1.2 Notions dlectrochimie .......................................................................... 14
II.1.3 Dispositifs exprimentaux....................................................................... 20
II.2 Caractrisations par microscopie lectronique.............................................. 22
II.2.1 Introduction ............................................................................................. 22
II.2.2 Caractrisations morphologique et structurale........................................ 23
II.2.3 Analyse chimique.................................................................................... 32
II.2.4 Mesure de la rugosit du dpt et courbes I-V ....................................... 36
II.3 Mthode de mesure des proprits de transport de nanofils
- prparation des chantillons par lithographie lectronique .......................... 37
II.3.1 Prsentation ............................................................................................ 37
II.3.2 Connexion de nanofils ............................................................................ 39
II.4 Bibliographie ................................................................................................. 41
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 14
II.1 Mthode dlaboration de nanomatriaux
II.1.1 Introduction
Les voies physiques ou chimiques exploitables pour la synthse de matriaux de faibles
dimensionnalits sont diverses et varies. Les mthodes courantes telles la pulvrisation
cathodique et lvaporation sous vide permettent la ralisation de structures de grande puret
ainsi quune croissance lente favorisant lpitaxie. Elles prsentent aussi lavantage de pouvoir
suivre in situ la croissance du dpt et deffectuer des synthses sur des substrats non
conducteurs.
Pour la ralisation de certaines nanostructures, l'lectrodposition savre plus adquate
et moins onreuse que les techniques physico-chimiques faisant appel des vides pousss.
Depuis quelques annes dj, llectrodposition est en voie dexpansion pour la ralisation
dobjets dont au moins une de leurs dimensions est de taille nanomtrique. Ainsi, pour raliser
nos dpts de couches minces et de nanofils, nous avons retenu cette voie qui prsente en effet
plusieurs avantages consquents vis vis des techniques dlaboration sous vide :
Technologie de mise en uvre conomique ;
Gamme de vitesses de synthse importante ;
Formes de substrats et dimensions larges.
II.1.2 Notions dlectrochimie II.1.2.1 Rappels thoriques
Llectrodposition peut tre mise en uvre par diffrentes techniques de polarisation
dune lectrode : potentiostatique, intentiostatique et ce en mode puls ou continu. Plusieurs
types de milieux sont envisageables (aqueux, organique, sel fondu), mais de manire
courante il sagit denvironnements aqueux. Llectrolyte est par dfinition le milieu
dimmersion de llectrode contenant lespce oxyder ou rduire.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 15
Si une lectrode mtallique est plonge dans un bain contenant un de ses sels, un
change lectronique peut stablir entre les orbitales des atomes appartenant llectrode et
celles des ions contenus dans llectrolyte (II-1).
1 (II-1)
2
+ + neM n M
Cette raction traduit un quilibre lectrochimique, la relation de Nernst1 (II-2)
dtermine le potentiel dquilibre Eeq du mtal dans llectrolyte :
++= nMeq anF
RTEE ln0 (II-2)
avec E0 : le potentiel standard de la raction par rapport une lectrode hydrogne (V)
+nMa : lactivit de lion Mn+
n : le nombre dlectrons mis en jeu lors de la raction
F : la constante de Faraday (96500 Cmol-1)
T : la temprature absolue (K)
et R : la constante des gaz parfaits (8,31 Jmol-1K-1).
Lorsque llectrode est polarise de manire engendrer une raction, elle prend alors
un potentiel EI diffrent de son potentiel dquilibre Eeq. La raction (II-1) se dplace dans le
sens 1 sil sagit dune rduction, et dans le sens 2 pour une oxydation. On dfinit ainsi une
surtension dlectrode : (II-3) = EI - Eeq
Exprimentalement, nous mesurons une surtension dlectrode (mesure) qui diffre de
cette valeur propre par un terme de chute ohmique IRs selon lquation II-4 :
o Rs : la rsistance de solution comprise entre llectrode de travail et celle de rfrence.
(II-4) mesure = +IRs
I : le courant dlectrolyse.
Notons que ce terme ne doit pas tre considr comme une surtension dlectrode. Elle
est en effet propre llectrolyte et aux positions relatives des lectrodes.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 16
II.1.2.2 Mcanismes dlectrodposition
Si un lectrolyte contient un sel de llectrode mtallique, il est alors envisageable un
potentiel donn de dposer ce mtal. Le processus dlectrocristallisation (figure II-1) peut tre
dcrit de manire simplifie par les trois tapes suivantes :
Le transfert de masse
Ce transfert correspond lapport des ions hydrats du sein de la solution jusqu
linterface mtal-solution.
Trois facteurs conjugus dterminent ce phnomne :
1. La migration des ions sous leffet du champ lectrique rsultant de la diffrence de
potentiel entre lanode et la cathode ;
2. La diffusion lie au mouvement despces due au gradient de concentration au
voisinage de linterface lectrode-solution tendant compenser la consommation de
matire llectrode ;
3. La convection de la solution (agitations mcanique, thermique...).
Le transfert de charge
Depuis plusieurs dcennies une polmique relative au transfert de charge aux lectrodes
demeure et deux courants se confrontent, le plus ancien datant des annes 502. La thorie
classique stipule que les ions contenus dans la double couche (zone trs proche de llectrode
infrieure 300 , considre comme un condensateur) se dirigent directement sur la surface
de llectrode o ils se dsolvatent, sadsorbent et se dchargent. Cette neutralisation peut aussi
seffectuer par lintermdiaire de plusieurs tapes lmentaires. Ladatome ainsi obtenu diffuse
superficiellement la surface et se fixe sur un site dincorporation. Durant llectrolyse, les
atomes peuvent, soit venir consolider ldifice cristallin en construction favorisant ainsi la
croissance de gros cristaux, soit donner naissance de nouvelles cristallites. Si la vitesse de
croissance des germes est infrieure celle de germination, le dpt se prsentera alors sous la
forme de petits cristaux.
Lautre thorie, plus majoritairement retenue, fut dveloppe durant les annes 60 par
Bockris3,4. Elle prcise que lion solvat vient sabsorber sur la surface, et diffuse alors
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 17
superficiellement sous la forme dadion vers un site dincorporation o il se dcharge. La plus
grande mobilit de ladion devant celle de ladatome, renforce le point de vue des partisans de
cette thorie plus rcente.
Par ailleurs, les transferts de charges seffectuent le plus frquemment en plusieurs
ractions lmentaires faisant intervenir des espces intermdiaires. La vitesse globale de
dcharge est alors dtermine par linterdpendance de toutes ces ractions lmentaires.
adion
ion
solvat
atome
ion
solvat
double couche
transfert de charge et dsolvatation
incorporation
nuclation et croissance
transfert de masse diffusion superficielle adsorption
Figure II-1. Transferts de masse et de charge au cours dune lectrolyse5.
La cristallisation
Le dveloppement du rseau cristallin partir des adions dpend maintenant
substantiellement des aspects de la surface de llectrode (nature, tat de surface,
contaminations, additifs, temprature, surtension). Ladion se dveloppant prfrentiellement
sur une surface plane, il diffuse alors vers une imperfection du rseau cristallin afin de sy
intgrer.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 18
A part les trois tapes dun processus dlectrodposition dtailles ci-dessus, la
formation dun dpt lectrolytique ncessite aussi lutilisation dun bain de bonne conductivit
et dune satisfaisante stabilit dans lobjectif de reproductibilit. Les choix de potentiels de
dcharge, des gammes de temprature, des densits de courant et dagitations, constituent
autant de paramtres grer et dterminer afin dobtenir des dpts correspondant aux
caractristiques recherches.
Ladjonction de certaines substances dans llectrolyte peut engendrer des modifications
de cintiques et de croissances des dpts. Ces additifs mtalliques ou organiques permettent de
modifier sensiblement les proprits physico-chimiques des dpts et de contrler certaines
caractristiques (taille des cristallites, absence de piqres)6.
II.1.2.3 Loi de Faraday et rendement faradique dune raction
Soit un dpt lectrochimique effectu un potentiel permettant la rduction du mtal
souhait. Si aucune autre contribution ne gnre un courant ce potentiel, lanalyse de la
rponse I = f(t) enregistre au cours dune dposition permet de calculer par intgration la
quantit de charges q qui traverse la cellule et den dduire la masse et lpaisseur du dpt
(II-5).
=t
Idtq0
(II-5)
Considrons la raction de rduction suivante :
Daprs la loi de Faraday, la quantit de charges sexprime par :
Ox + ne- Red (II-6)
o n : nombre dlectrons changs pour la raction considre,
nNFq = (II-7)
N : nombre de moles rduites au cours de la raction,
F : constante de Faraday.
Le paramtre N peut galement scrire de manire suivante :
MSe
MV
MmN ===
(II-8)
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 19
o m : masse dpose (g)
M : masse molaire (gmol-1)
: masse volumique (gcm-3)
V : volume dpos (cm3)
S : surface de dposition (cm)
e : paisseur du dpt (cm).
Des quations (II-7) et (II-8) on obtient :
MSeFnq =
(II-9)
De cette dernire on dduit ainsi lexpression de lpaisseur :
SFnqMe
= (II-10)
Il est noter que ces quations sont valables en supposant un rendement faradique de
100% pour la raction (II-6). Il sagit donc dpaisseur et de masse thoriques.
Afin de dterminer le rendement faradique rel R, lutilisation dune microbalance
cristal de quartz (MBCQ) savre ncessaire. En considrant que seul le mtal dsir se dpose
au potentiel appliqu (absence doxydes, dhydroxydes et dimpurets), le rendement faradique
rel est alors gal au rapport des deux masses :
%100=
Thorique
Relle
mmR (II-11)
La microbalance permet de mesurer des variations de masse du matriau dpos et den
dduire les vitesses de dposition. La partie fonctionnelle de cette balance est un cristal de
quartz pizo-lectrique. Il se prsente sous forme dun disque plat dont les deux faces sont
partiellement mtallises. Ceci permet alors dappliquer un champ lectrique oscillant
perpendiculairement la surface du cristal. Une rsonance est atteinte lorsque le cristal de
quartz et le champ lectrique vibrent la mme frquence. Cette frquence, dite frquence
fondamentale, dpend de manire trs sensible de la variation de quantit de matire dpose
sa surface. En effet, pour de faibles quantits de matriau dposes ce dernier peut tre assimil
la nature du cristal de quartz.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 20
Lquation II-12 de Sauerbrey7 illustre la relation entre la variation de la frquence et
celle de la masse du cristal :
mKS
mnff =
=
202 (II-12)
o f0 : frquence fondamentale (Hz),
n : ordre harmonique,
S : surface active du quartz (aire de llectrode - 1,37 cm),
: module de cisaillement du quartz (2,9471011 gcm-1s-2),
: masse volumique du quartz (2,648 gcm-3).
On remarque que la frquence du cristal diminue lorsque la masse dpose augmente.
Pour une approche plus gnrale, les effets de compression, de viscosit et de rugosit doivent
tre pris en compte. Nous avons utilis lors de nos travaux une microbalance Maxtec PM 700
pour suivre la formation et la croissance de nos dpts lectrolytiques. Une face mtallise du
cristal de quartz sert alors dlectrode de travail. Cette microbalance est de plus lie une carte
dacquisition dun micro-ordinateur. Le cristal de quartz de cette microbalance vibre une
frquence fondamentale de 5 MHz et sa limite de sensibilit est de lordre de 1,810-9 gcm-2.
II.1.3 Dispositifs exprimentaux
II.1.3.1 Montage trois lectrodes
Llectrodposition des dpts plans et des nanofils a t ralise laide dun montage
classique trois lectrodes (figure II-2). Lunique diffrence entre ces deux types de synthse
rside dans la ralisation de llectrode de travail (lectrode o le dpt est ralis). Nous
reviendrons ultrieurement sur ce point particulier et dterminant quest la prparation du
substrat.
Selon llectrolyte retenu, llectrode de rfrence utilise est une lectrode au calomel
sature en KCl ou au sulfate de mercure (II) sature en K2SO4. Elle est situe proximit de
llectrode de travail dans le but de minimiser la rsistance de solution. Une contre lectrode de
platine est place en face de llectrode de travail afin dassurer une rpartition aussi homogne
que possible des lignes de courant. Finalement, llectrode de travail dune surface de 0,196
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 21
cm est ouverte llectrolyte. Ce dispositif dlectrodposition est ensuite immerg dans une
cellule thermostate contenant llectrolyte, lequel est soumis un barbotage d'azote de 15
minutes avant chaque exprience. Ce montage lectrochimique a t mis au point au laboratoire
D.T.I..
Les trois lectrodes sont relies aux bornes dun potentiostat-galvanostat (Radiometer
Copenhagen PGZ 301, Princeton Instruments EGG 273 ou potentiostat dvelopp au
laboratoire D.T.I.). Il est alors possible dimposer soit lintensit de courant entre llectrode de
travail et la contre lectrode, soit une diffrence de potentiel entre llectrode de travail et
llectrode de rfrence. Via ces instruments, diverses mthodes lectrochimiques sont
accessibles (chronoampromtrie, chronocoulomtrie, chronopotentiomtrie, voltampromtrie,
impdance complexe...).
contre lectrode de platine
bouchon hermtique
joint
dispositif de rglage lectrode de travail :
membrane mtallise ou pastille de cuivre
lectrode de rfrence
pastille de cuivre
structure de PVC
crou pas de vis
Figure II-2. Montage lectrochimique trois lectrodes.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 22
II.1.3.2 Prparation de llectrode de travail
Des pastilles de cuivre polycristallin textures prfrentiellement selon laxe de
diamtre 0,8 mm et dpaisseur 1 mm font office dlectrodes de travail pour la synthse de
couches minces dantimoine. Ces pastilles ont galement servi de supports pour les
caractrisations lectrochimiques effectues pour des systmes macroscopiques planaires.
Avant dinsrer les lectrodes dans la cellule lectrochimique, leur surface de cuivre est
polie mcaniquement laide de diffrents disques abrasifs jusqu une granulomtrie de 2,4
m. Aprs ces tapes successives, nous utilisons de la poudre dalumine Al2O3 (1 m) afin
daffiner ltat de surface. Une fois polis, les chantillons sont nettoys leau permute et
lalcool puis dcaps dans de lacide nitrique dilu et finalement insrs dans la cellule
lectrochimique.
II.2 Caractrisations par microscopie lectronique
II.2.1 Introduction
La microscopie lectronique balayage (MEB) et la microscopie lectronique
transmission (TEM) sont des outils de choix pour lobservation et la caractrisation des
matriaux tudis dans ce mmoire.
A une chelle de lordre du micromtre, le MEB avec ses modes dimagerie et
danalyse chimique par spectroscopie de dispersion des rayons X (EDXS) contribue la
caractrisation morphologique et lanalyse chimique des dpts de couches minces
dantimoine et de nanofils.
Grce sa haute rsolution lchelle atomique et lassociation de ses diffrents modes
de fonctionnement, la microscopie lectronique en transmission fait de celle-ci une mthode
danalyse parmi les plus efficaces et informatives pour ltude de nanomatriaux. Par EDXS et
spectroscopie de pertes dnergie des lectrons (EELS), cette microscopie permet galement
dobtenir des informations sur la composition chimique locale.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 23
II.2.2 Caractrisations morphologique et structurale
II.2.2.1 Microscopie lectronique balayage (MEB)
Le principe dun microscope lectronique balayage consiste explorer la surface de
l'chantillon par lignes successives et transmettre le signal du dtecteur un cran cathodique
dont le balayage est synchronis avec celui du faisceau lectronique incident.
En pntrant dans l'chantillon, le fin faisceau d'lectrons acclrs (de 10 30 keV)
diffuse peu et constitue un volume d'interaction (dit, poire de diffusion) dont la forme dpend
principalement de la tension d'acclration et du numro atomique moyen de l'chantillon.
Dans ce volume, les lectrons et les rayonnements lectromagntiques produits sont utiliss
pour former des images ou pour effectuer des analyses chimiques.
Sous lincidence dlectrons primaires, des lectrons secondaires sont jects de
lchantillon. Ces lectrons secondaires ont une faible nergie cintique et pour qu'ils ressortent
du solide, il faut qu'ils soient mis prs de la surface de l'chantillon. De ce fait, ils sont trs
sensibles la topographie de l'chantillon et donnent alors accs la morphologie de surface de
lchantillon analys.
Les lectrons secondaires sont ensuite dtects l'aide d'un dtecteur form d'un
scintillateur (celui-ci absorbe les lectrons et restitue une partie de leur nergie sous forme de
photons), associ un photomultiplicateur qui convertit les photons en lectrons par effet
photolectrique. Le dtecteur possde une grille mtallique porte un potentiel positif qui
accrot l'attraction des lectrons secondaires.
La formation dimages par les lectrons secondaires est le mode image de base dans les
microscopes balayage. Les principaux contrastes lis la formation de ces images sont :
Contraste dinclinaison : lmission des lectrons secondaires augmente lorsque langle
que fait la direction incidente avec la surface de lchantillon diminue. Ainsi, en gnral
les bords dun fil cylindrique ou dune sphre paraissent plus brillants que leurs centres.
Contraste dombrage : les lectrons secondaires mis par des zones caches du dtecteur
de collection des lectrons paraissent plus sombres.
Pour la ralisation de nos travaux de caractrisations de couches minces et de nanofils
dantimoine plusieurs instruments MEB ont t utiliss selon leurs disponibilits dutilisations
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 24
ou leur rsolution danalyse : MEB 505 Philips (D.T.I.) et MEB mission de champ (FEG)
Amary FEG 1910 (Universit de Pkin).
II.2.2.2 Microscopie lectronique transmission (TEM)
La microscopie lectronique transmission permet une observation directe de la
morphologie de l'chantillon des grandissements compris entre 103 et 106. Cette technique
de caractrisation couramment utilise dans le domaine des matriaux, est dcrite dans de
nombreux ouvrages8,9. Nous rappelons ici brivement les principes de ses diffrents modes de
fonctionnement.
Un microscope lectronique en transmission comporte principalement une colonne
optique constitue d'un canon lectrons et d'un ensemble de lentilles lectromagntiques
servant focaliser le faisceau sur lchantillon et former des images ainsi que des
diagrammes de diffraction lectronique. Lemploi de diaphragmes (de diffrentes tailles et
diffrents niveaux de la colonne : condenseur, objectif, projecteur) permet davoir un faisceau
aussi cohrent que possible. L'image finale est recueillie sur un cran fluorescent ou une plaque
photographique.
Les diffrents modes de fonctionnement dun TEM
Mode image et mode diffraction sont les deux modes TEM les plus couramment utiliss
pour les caractrisations morphologique et structurale. Lorsque la premire lentille
intermdiaire est focalise sur le plan focal image de la lentille objectif, on obtient sur l'cran
l'image de l'objet - c'est le mode image ; si la lentille intermdiaire est focalise sur le plan focal
objet de la lentille objectif, on obtient alors l'image du diagramme de diffraction lectronique
de lchantillon - c'est le mode diffraction (figure II-3).
Mode image
Lors dun travail en mode image conventionnel, un diaphragme de slection daire est
insr dans le plan focal de faon ne laisser passer qu'un seul faisceau. La nature du faisceau
slectionn conduit deux types d'images. S'il s'agit du faisceau directement transmis, on
obtient une image dite en champ clair. Seuls les rayons non diffracts par l'chantillon
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 25
participent la formation de limage projete sur lcran. Les domaines cristalliss dont laxe
de zone est parallle avec la direction dincidence des lectrons apparaissent donc plus sombre.
S'il s'agit de l'un des faisceaux diffracts, on obtient une image dite en champ sombre. L'image
est forme par les rayons diffracts dans une direction donne. Les zones claires de l'image
sont donc reprsentatives d'une seule famille de plans cristallins.
Dans le mode image haute rsolution, le diaphragme de slection insr laisse passer
plusieurs faisceaux qui vont interfrer entre eux. Il sagit couramment du faisceau transmis et
dun ou de plusieurs faisceaux diffracts correspondant certaines familles de plans. Les
interfrences crent une alternance de franges sombres et claires qui possde la mme
priodicit que les plans atomiques.
plan focal
lentille objectif
plan image
faisceau
incident
chantillon
Figure II-3. Localisation des contributions dimage et de diffraction
vis vis de la lentille objectif.
Mode diffraction
La longueur d'onde des lectrons transmis tant trs infrieure la distance
interrticulaire, l'angle de diffraction dans les conditions de Bragg (2dsin = n) est donc
petit (de l'ordre du degr), et on approche ( lordre 1) sin . La figure II-4 prsente un
schma de l'obtention dun diagramme de diffraction lectronique. rhkl est la distance sur la
plaque photographique entre la tache associe la rflexion des plans (hkl) et la tache centrale.
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 26
L est la longueur de camra (distance objet diffractant-cran). Il est possible maintenant de
calculer les quidistances dhkl des diffrents plans diffractant. En effet, on a
(II-13) Rhkl = rhkl /L = tg 2
Or, Rhkl = 1/dhkl Finalement, la distance interrticulaire est donne par : rhkldhkl = L
La symtrie d'un diagramme de diffraction est caractristique de la nature de l'objet
diffractant. A un diaphragme de slection daire donn,
Si l'objet est monocristallin : le diagramme de diffraction est un ensemble de taches
ponctuelles reprsentant le rseau rciproque.
Si l'objet est polycristallin : les plans en position de Bragg sont orients dans toutes les
directions, les taches forment alors un continuum, et l'on obtient un ensemble d'anneaux
concentriques de diamtre 2rhkl.
Si l'objet est amorphe : il n'y a pas de direction de diffraction privilgie ; les lectrons sont
mis dans toutes les directions, on obtient un diagramme danneaux diffus.
Figure II-4. Obtention dun diagramme de diffraction lectronique.
2 pour trs petit
faisceau incident
rhkl
plaque photographique
2 L
sphre dEwald assimile un plan
Rhkl
1/
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 27
Images de structure atomique par microscopie lectronique haute rsolution10,11
Lobtention dimages dun matriau cristallin lchelle atomique se fait en deux
tapes. Tout dabord, linteraction lastique lectron-cristal se traduit par une modulation
progressive de la fonction donde initiale au cours de la traverse de lchantillon. La
distribution de la fonction donde sur la face de sortie contient linformation sur la distribution
des potentiels lectrostatiques internes et par suite sur la position des atomes. Cette
information, intgre sur lpaisseur de lchantillon correspond un potentiel projet. Par
consquent, les situations privilgies dorientation correspondent une incidence proche dun
axe cristallographique, cest--dire pour des colonnes atomiques quasiment parallles au
faisceau primaire. Plusieurs approximations peuvent tre utilises pour calculer les amplitudes
transmises et diffractes au niveau de la face de sortie de lchantillon (thorie cinmatique,
thorie dynamique,).
Dans une seconde tape, la fonction donde complexe est transfre de la face de sortie
de lchantillon au niveau du dtecteur (cran fluorescent, mulsion photographique, camra
vido) par intermdiaire de loptique du microscope et en particulier de la lentille objectif.
On utilise gnralement la thorie dAbbe (figure II-5) pour dcrire la formation de limage.
Pour un chantillon cristallin, on montre que si londe incidente envoye sur lobjet est
considre comme une onde plane proportionnelle exp(ikoz), lamplitude en face de sortie de
lobjet est :
ziko oertr )()(rr
= o exp(ikoz) est londe incidente et )(rt
r est la fonction de transmission complexe pour un objet
de phase et damplitude :
(II-14)
(II-15)
(II-16)
)()()( rierart
rrr = ou encore :
).(2)()( rgi
g
rig eeart g
rr
r
r
rrr =
Avec ga et comme amplitude et phase de londe diffracte g. Ces paramtres
dpendent de la longueur de llectron incident, du numro atomique Z de lchantillon, de la
structure, de lorientation et de lpaisseur du cristal tudi.
r gr
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 28
chantillon
objectif
diaphragme de contraste
plan im
plan focal (diagramme
diffraction)
age
de
kO
O(r)
1 2 1 2
G2 G1
Figure II-5. Thorie dAbbe pour la formation de limage.
Lamplitude de la fonction donde lectronique complexe dans le plan focal de lobjectif
est la transforme de Fourier de )(rt r . Cette amplitude est ensuite module par la fonction de
transfert du microscope dans le plan du diaphragme de lobjectif, par consquent dans lespace
des frquences spatiales = 1/d. La fonction de transfert scrit gnralement :
)()()()( 21)(2
rrrr r GGeAT i=
o )(r
A est la fonction pupillaire de lobjectif et )(r
un terme de phase associ laberration
sphrique (II-18) : sC
(II-18)
(II-17)
24
)(24
3 z
C s
+=
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 29
o et dsignent respectivement la frquence spatiale et la dfocalisation. et sont
les fonctions dattnuation associes respectivement langle dclairement et laberration
chromatique Cc :
z 1G 2G
{ })(exp),,,( 2222221 zCzCG ss +=
=
4)(exp),,(
4222
1 zzCG C
avec z la largeur de bande de dfocalisation impose par la largeur nergtique du faisceau :
2/1
222
)()()(
+
+
=II
EE
VVCz c
E est la largeur nergtique du faisceau, V la largeur des fluctuations de tension, V la
tension primaire et II reprsente le terme dinstabilit du courant objectif.
Lamplitude dans le plan focal est donc :
)()()( vTrTFtirrr
=
et lamplitude dans le plan image est :
)()( 1 rr ii TFr=
Limage finale sur lcran sobtient par reconstruction dans le plan de limage des
amplitudes diffractes modules par les diffrents termes de la fonction de transfert. Pour un
objet cristallin, la figure de diffraction dans le plan focal de lobjectif est constitue dun
ensemble de fonctions delta rgulirement rparties aux nuds du rseau rciproque. Limage
finale est donc une figure dinterfrences possdant des proprits de priodicit associes
celles de lchantillon. Par contre, lintensit et la position des franges observes dpendent de
nombreux paramtres imposs par lchantillon ou par le microscope.
Scherzer12, dveloppa le premier ces notions et dtermina une optimale rsolution
thorique do pour une dfocalisation z. Appele aujourdhui, Scherzer defocus.
(II-20)
(II-21)
(II-22)
(II-24)
(II-25)
(II-19)
(II-23)
4/34/10 21 sCd =
sCz =
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 30
Des calculs plus rcents donnent les expressions ci-dessous13,14.
4/34/10 66,0 sCd = (II-26)
(II-27) sCz 2,1=
Les thories de la formation dimages en haute rsolution dmontrent que lintensit
locale dpend dun grand nombre de facteurs comme la dfocalisation ( ), lpaisseur (t) de
la zone tudie de lchantillon, quil est difficile de matriser a priori. La mthode pratique
danalyses plus quantitative des images de HR consiste comparer diffrentes images
modlises pour plusieurs valeurs des paramtres (
z
z ,t) avec des images exprimentales. Dans ce mmoire, nous nous contenterons dutiliser cette technique de pointe de faon
qualitative pour analyser les directions de croissance des nanofils, les dfauts cristallins ainsi
que la rugosit de la priphrie des fils.
Prparation dchantillons TEM
Lobservation dchantillons par microscopie lectronique en transmission ncessite que
ceux-ci soient transparents aux lectrons. Leurs paisseurs ne doivent donc excder environ
100 nm.
La prparation d'chantillons est une tape essentielle et cruciale pour russir l'analyse
en TEM. Elle conditionne la capacit d'observations et par consquent, la qualit et la fiabilit
des rsultats obtenus. La taille de nos nanofils tant infrieure 100 nm (excepts ceux de type
M 400), il nest donc pas ncessaire de procder pour ce type dchantillons aux
amincissements mcaniques et/ou ioniques classiques rencontrs couramment lors de la
prparation dchantillons TEM.
Lobservation au TEM des nanofils require nanmoins que ceux-ci soient extraits de
leurs membranes htes qui sont paisses et isolantes, donc inadaptes pour lobservation
directe. Nous utilisons pour nos travaux des grilles supports dchantillons de cuivre ou de
nickel recouvertes dun film mince de carbone vapor.
Les tapes successives de cette prparation sont les suivantes15 :
une grille support est dpose sur une lame de verre (face carbone lextrieur),
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 31
un chantillon de membrane (2 mm) prdcoup aux ciseaux est plac sur la grille
(face mtallise lextrieur),
quelques gouttes de chloroforme sont alors dposes sur la grille,
laction dissolvante du chloroforme liqufie la membrane, qui se rpand autour de la
grille. Avant que le chloroforme ne soit totalement vapor, la grille est dplace vers
un endroit propre de la lame de verre laide dune pince effile (cette opration est
renouvele 4 5 fois),
si les rsidus dor (couche conductrice de la membrane) demeurent trop nombreux la
surface de la grille, ceux-ci sont alors retirs avec une pince. Cette manipulation dlicate
endommage invitablement une partie de la grille. Lensemble de ces rsidus n'est pas
enlev car ils sont signes vidents de laction dissolvante du chloroforme.
Cette procdure de prparation permet d'avoir un champ vaste d'observation aussi bien au
TEM quau MEB. La figure II-6, obtenue par microscopie lectronique balayage illustre le
rsultat de cette prparation.
Figure II-6. Grille TEM pourvue de nanofils M 400.
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 32
II.2.3 Analyse chimique
II.2.3.1 Spectroscopie de dispersion des rayons X (EDXS)
La spectroscopie EDX tudie la distribution en nergie des photons primaires et
secondaires mis par un chantillon sous leffet dun faisceau lectronique incident. Lanalyse
par EDXS des lments prsents dans un chantillon est ainsi ralisable par le biais des deux
types de microscopes voqus prcdemment (MEB et TEM). En effet, les atomes de
lchantillon sont ioniss sous lincidence du faisceau d'lectrons. Ltat excit a une dure de
vie courte, et latome revient dans un tat moins nergtique par des transitions lectroniques
dun niveau externe vers un niveau interne. Ceci sous libration de la diffrence dnergie, soit
par mission dun lectron Auger, soit par mission dun rayon X caractristique. L'analyse de
l'mission X peut tre ralise entre autres avec un dtecteur dispersion d'nergie (photodiode
Si-Li). Le rapport des intensits des pics caractristiques IA et IB permet deffectuer une analyse
semi-quantitative.
BABBBB
ABAAAA
B
A
CAaRCAaR
II
= o est la section efficace dionisation, le rendement de fluorescence, R la rponse du
dtecteur pour lnergie correspondante, la fraction de la raie dmission pour la couche
considre (K ou K), A la masse atomique et C la concentration.
(II-28)
(II-29)
Cette relation scrit aussi sous la forme :
BAAB
BA
IIkC
C =
o kAB est appel coefficient de Cliff-Lorimer.
II.2.3.2 Spectroscopie de pertes dnergies des lectrons (EELS)
Une autre technique danalyse chimique envisageable en microscopie lectronique en
transmission repose sur le principe de la spectroscopie par pertes dnergie des lectrons
(EELS). En effet, lorsque le faisceau d'lectrons traverse un chantillon, il interagit avec celui-
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 33
ci de deux manires : soit l'interaction est lastique, c'est--dire sans perte d'nergie, soit elle est
inlastique, c'est--dire avec perte d'nergie pour les lectrons incidents.
Lorsqu'un lectron interagit de manire inlastique, l'atome avec lequel a eu lieu
l'change absorbe une certaine quantit de cette nergie et donc passe un tat excit. Quant
l'lectron, il perd cette nergie, cette diminution correspond aux tats d'excitations des atomes
du matriau travers, elle est alors caractristique des lments prsents dans l'chantillon.
Les niveaux d'nergie des lectrons transmis sont analyss l'aide d'un spectromtre. Le
profil des pertes d'nergie autour d'une rgion d'ionisation n'est pas abrupt, car les lectrons,
aprs avoir subi une perte en ionisant l'atome, sont soumis de nouvelles pertes par diffusion
sur d'autres lectrons du cur ou des plasmons, ce qui donne lieu des profils trs divers,
caractristiques des lments et de leurs environnements (cf. spectre typique figure II-7b).
- Interaction avec les couches externes
La plupart des collisions inlastiques d'un lectron rapide provient d'une interaction
avec des lectrons des couches externes et donne lieu des pertes infrieures 100 eV. Ces
interactions correspondent essentiellement aux excitations collectives des lectrons de valence
(pic plasmon de surface ou de volume), mais aussi avec des lectrons libres (dont les niveaux
d'nergie peuvent malgr tout tre structurs en bandes).
Les lectrons peuvent galement perdre de l'nergie dans des changes avec des
phonons ou des radiations lectromagntiques (rayonnement Bremsstrahlung).
- Interaction avec les couches internes
Les lectrons de cur sont fortement lis aux noyaux et leur nergie est de quelques
centaines d' lectron-Volt. Les pertes lies aux interactions inlastiques avec ces lectrons sont
remarquables (50 3000 eV). L'nergie totale d'un lectron tant la somme de son nergie
cintique et de son nergie lectrostatique, laquelle dpend du milieu environnant (noyau,
lectrons avoisinants ), des analyses de structures fines sont donc envisageables.
La mise en vidence de ces pertes dnergie des lectrons est possible par lutilisation
de systmes dispersifs en nergie des lectrons (secteur magntique). Ce secteur est dispos
aprs la colonne du microscope. Le point objet du spectromtre est le dernier cross-over prsent
dans la colonne, cest dire celui de la lentille projective. Ainsi lorsque le microscope
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 34
fonctionne en mode diffraction, limage sert de point objet au spectromtre. Limage et le
spectromtre sont alors coupls. Cette configuration permet un type danalyse particulier
dveloppe par Colliex et al.16. Cette analyse dite "spectre image" permet de relier
linformation de lanalyse chimique avec sa localisation dans lchantillon et ainsi de pouvoir
dresser une cartographique des lments avec une rsolution nanomtrique. Ce type danalyse
implique un dplacement asservi de la sonde, adquat avec les temps dacquisition des spectres
EELS. Pour nos expriences de nano-analyse chimique par EELS, les conditions typiques des
observations furent les suivantes :
diamtre de la sonde : 0,7 nm
temps denregistrement par spectre : 1,6 s
pas danalyse : 0,6 nm.
Cette technique analytique, et son exploitation quantitative reposent essentiellement sur
la rsolution en nergie du spectromtre magntique E (typiquement de 0,6 eV pour le pic de
perte nulle). Cette grandeur dpend principalement de la distribution en nergie de la source
lectronique primaire (type de canons, temprature de chauffage) et des caractristiques du
spectromtre (grandissement selon son axe de dispersion, facteur D de dispersion du secteur
magntique, et de ses aberrations de sphricit) ainsi que des angles de divergence des
lectrons pntrant dans le spectromtre.
Pour rsumer, les spectroscopies EDXS et EELS, bien que relevant du mme processus
dinteraction primaire entre llectron - incident et latome-cible, ne donnent pas le mme type
dinformations (figure II-7a) : en EELS, on analyse les processus dexcitation entre ltat
fondamental occup par llectron et ltat final inoccup de la transition, situ au-dessus du
niveau de Fermi. La spectroscopie EDXS sintresse quant elle au processus de dsexcitation,
o le trou initial du niveau profond est combl par un lectron dun niveau suprieur, avec
mission dun photon X caractristique.
Pour la spectroscopie EDXS, le domaine nergtique tudi en une seule acquisition est
en gnrale tendu (0 20 keV) et permet une vision chimique globale immdiate de
lchantillon quil est difficile datteindre en EELS. A contrario, en EDXS, la rsolution en
nergie se situe au mieux 60 eV et est de 100 400 fois plus grande que celle atteinte en
EELS (possibilits dtudes de structures fines). Pour nos travaux, lanalyse EDXS se limitera
la dtermination de la composition chimique en diverses zones dintrts, tandis que la
spectroscopie EELS permettra deffectuer les cartographies dlments avec une rsolution
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 35
nanomtrique. La spectroscopie EELS est donc un outil de caractrisation privilgi pour
ltude des nanomatriaux et des systmes nanostructurs.
(a) Mcanisme physique En EELS, on analyse les processus dexcitation entre ltat fondamental occup par
llectron et ltat final de la transmission, situ au-dessus du niveau de fermi.
(b) spectre typique
Figure II-7. Aspects gnraux de la spectroscopie de pertes dnergie.
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 36
II.2.4 Mesure de la rugosit du dpt et courbes I-V
II.2.4.1 Principe dimagerie dun microscope force atomique
En 1986, le prix Nobel de Physique rcompensa Gerd Binnig, Heinrich Rohrer et Ernst
Ruska, les deux premiers pour des travaux trs rcents, le troisime pour des travaux vieux de
plus de 50 ans. En exploitant le principe de leffet tunnel, Binnig et Rohrer montrrent en 1983
des images lchelle atomique dune surface de silicium balaye laide dune pointe
mtallique17,18. Ils donnrent ainsi naissance la microscopie effet tunnel (STM). L'une des
premires volutions de cette microscopie est le microscope force atomique (AFM) qui se
base sur la mesure des forces entre les atomes de la surface d'un chantillon et une sonde. Cette
technique drive offre en outre l'avantage de faire des mesures dans un milieu moins
contraignant que le vide pouss, par exemple dans l'air ou encore dans des solutions aqueuses.
Son principe illustr par la figure II-8 consiste dplacer un levier surmont d'une
pointe la surface de l'chantillon et mesurer la dviation verticale du levier sous l'action des
forces atomiques. La mesure de la dviation verticale se fait par une mthode de dtection
optique : l'extrmit du levier, soumise l'action des forces atomiques, est claire par un
faisceau laser dont on dtecte la dflexion au moyen de photodiodes. Les forces mises en jeu
dans ce type de microscope sont typiquement de l'ordre de 10-7 10-9 N.
dtecteur 2 photodiodesA B
asservissement de
position
balayage pizolectrique
miroir diode Laser
microlevier
fixe
Figure II-8. Reprsentation dun microscope force atomique.
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 37
II.2.4.2 Deux modes de fonctionnement : Mode contact et Mode tapping
Pour le mode contact, les images sont obtenues par une srie de dplacements parallles
de la pointe la surface de l'chantillon. La force exerce par la pointe reste constante au cours
du balayage (image isoforce). Toute la difficult est alors de conserver une rsolution dans la
dviation verticale de l'ordre de l'angstrm.
Ce problme est rsolu par la mesure en "mode tapping"19. En ce mode, le levier vibre
une frquence proche de sa rsonance. Les caractristiques de l'oscillateur sont modifies en
prsence de la surface. Les images sont obtenues en maintenant par exemple l'amplitude ou la
frquence de l'oscillation constante. Pour cette mthode de mesure, le levier est mis en
oscillation sa frquence de rsonance f0, par l'excitation d'un pizolectrique avec lequel il est
coupl mcaniquement (f0 est typiquement de quelques centaines de kilohertz).
Lorsque le levier est libre de vibrer dans l'air, la rflexion du signal laser qui claire son
extrmit gnre un signal lectronique sinusodal dans la matrice de photodiodes qui constitue
le dtecteur de mesure. Quand le levier rencontre la surface de l'chantillon, l'amplitude des
vibrations est perturbe, alors que le pizo exerce toujours son excitation avec la mme nergie,
si bien que la dflexion du faisceau laser est dplace et permet de rvler une information sur
l'altitude du point de mesure.
Lexploitation du mode contact combin lutilisation dune pointe conductrice permet
deffectuer des mesures I(V) et de dterminer ainsi les caractristiques lectriques des
chantillons.
II.3 Mthode de mesure des proprits de transport de nanofils
- prparation des chantillons par lithographie lectronique II.3.1 Prsentation
Une collaboration avec le laboratoire de photonique et nanostructures (LPN) de
Marcoussis, et plus particulirement avec Dominique Mailly, a dmarr afin deffectuer des
mesures de proprits de transport lectriques de nanofils dantimoine. En raison de divers
problmes techniques, ces expriences nont t finalises ce jour. Toutefois nous prsentons
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 38
ici les travaux prliminaires effectus rendant compte de la ralisation de systme dlectrodes
sur un nanofil individuel.
Les instruments disponibles au LPN et plus particulirement le masqueur lectronique
(JEOL-5DIIU) ont permis la ralisation par lithographie lectronique de connexions ohmiques
entre un unique nanofil dantimoine et un systme dlectrodes.
Comme toute lithographie (optique, X, ...), la lithographie lectronique consiste
reproduire un motif particulier sur un substrat via une couche lectrosensible. Pour cette
dernire technique lithographique, linsolation dune rsine polymre seffectue par
lintermdiaire dune irradiation lectronique, le dplacement du faisceau lectronique focalis
tant contrl par un masqueur. Cette irradiation lectronique de la rsine lectrosensible
permet la ralisation de motifs de haute rsolution (2,5 nm, pour le masqueur du L2M).
Deux modes de procdures sont envisageables selon la nature chimique de la rsine.
Pour les rsines dites positives, linsolation lectronique contribue rompre les chanes
molculaires du polymre. Tandis que pour les rsines ngatives il sagit dune rticulation. La
dissolution slective des chanes polymres de plus faibles poids molculaires par un solvant
spcifique permet dobtenir le motif dsir conformment aux localisations de linsolation.
La figure II-9 prsente la procdure exprimentale mise en uvre afin de raliser des
motifs par lithographie lectronique. Cinq tapes peuvent tre dfinies :
1- Lenduction correspond la dposition de la rsine lectrosensible. Lpaisseur de cette
couche est dtermine par la vitesse de rotation de la tournette sur laquelle est dpos le
substrat. Le polymthyl-methacrylate (PMMA) est la rsine positive que nous avons
retenue. Un recuit de 5 minutes permettra de la stabiliser.
2- Linsolation est lirradiation de la rsine par un faisceau lectronique focalis.
Linteraction lectron-matire aboutit llargissement du motif dsir. Les paramtres
dterminant cette perte de rsolution sont : la tension dacclration des lectrons,
lpaisseur de la rsine (lie la diffusion lectronique) et le numro atomique Z moyen
du substrat (rtrodiffusion lectronique).
3- La rvlation correspond la dissolution des chanes polymres de plus faibles poids
molculaires. Le paramtre dterminant de cette tape est le temps dimmersion de
lchantillon dans le solvant adquat. Un temps trop court ou trop long engendre
respectivement la prsence de rsidus polymres au fond des motifs et un largissement
du motif.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 39
4- La mtallisation permet la ralisation dun dpt mtallique par vaporation physique.
Le choix du mtal vapor dtermine la nature chimique du motif.
5- Le lift-off correspond la dissolution des chanes polymres non insoles par un solvant
spcifique. Le mtal dpos par-dessus la rsine est lui-mme emport par cette
dissolution.
Un nettoyage par dcapage ionique de la surface avant la mtallisation permet
dliminer lventuelle prsence de rsine et dautres salets.
Figure II-9. Principe de la lithographie lectronique.
substrat nu enduction de rsine insolation lectronique
lift-off mtallisation
e-
rvlation
II.3.2 Connexion de nanofils
Ltape prliminaire de la connexion de nanofils consiste disposer les nanofils sur un
substrat de telle que leur densit de rpartition soit homogne et faible afin que les divers
nanofils ne soient pas en contact. Nous avons ainsi dissout 1 cm de membrane contenant des
nanofils de 30 nm dans 20 ml de chloroforme. Puis par prlvement laide dune pipette
pasteur, quelques gouttes ont t dposes sur un substrat de silicium isolant basse
temprature et muni de marques de reprages servant localiser les nanofils. Une fois les
nanofils dposs, la surface du substrat de silicium est observe par un MEB. Cette
visualisation permet laide des marques de reprage une localisation prcise des nanofils qui
seront connects. Conscutivement ces observations le substrat de silicium est enduit de
rsine lectrosensible et des motifs dlectrodes sont raliss selon la configuration des nanofils
slectionns. Les nanofils les plus longs sont prfrentiellement retenus afin de raliser un
-
Chapitre II : Mthodes exprimentales 40
nombre de contacts importants (figure II-10). La ralisation concrte de ces connexions est
effectue par lithographie lectronique, les parties insoles correspondant alors aux motifs
dlectrodes.
200 nm
lectrodes dor de connexion
500 nm
Nanofils dantimoine de 30 nm
Figure II-10. Schma dlectrodes de connexion dun nanofil M 30 dantimoine.
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Chapitre II : Mthodes exprimentales 41
II.4 Bibliographie
[1] A.J. Bard, L.R. Faulkner, "Electrochimie. Principes, Mthodes et Applications", Masson,
Paris (1983).
[2] W. Lorenz, Z. Naturforsch, 9a (1954) p716.
[3] J. Bockris, G.A. Razumney, "Fundamental aspects of electrocrystallization", Plenum press,
New-York (1967) p27.
[4] J. Bockris, B.E. Conway, Electrochim. Acta, 3 (1961) p340.
[5] F. Lenoir, R. Wiart, Extrait de "Mtaux, Corrosion, Industrie", 557/558 (1972).
[6] J.W. Dini, "Electrodeposition, the materials science of coatings and substrat", Noyes
Publications (1992) p195.
[7] G. Sauerbrey, Z. Phys., 155 (1959) p206.
[8] J.P. Eberhart, "Mthodes physiques d'tude des minraux et des matriaux solides", Doin,
Paris (1976).
[9] B. Agius, M. Froment, "Surfaces, interfaces et films minces. Observations et analyses",
Dunod, Paris (1990).
[10] J. Thibault, "Initiation la microscopie lectronique par transmission" C. Willaime,
Socit Franaise de Minralogie et Cristallographie (1987).
[11] J.C.H. Spence, "Experimental high resolution electron microscopy", Clarendon Press,
Oxford (1981).
[12] O. Scherzer, J. Appl. Phys., 20 (1949) p20.
[13] D. Van Dyck, A.F. De Jong, Ultramicrosc., 47 (1992) p266.
[14] M. A. OKeefe, Ultramicrosc., 47 (1992) p282.
[15] L. Wang, thse de doctorat de lUniversit de Reims Champagne Ardenne (1996).
[16] C. Colliex, M. Tenc, E. Lefvre, C. Mory, H. Gu, D. Bouchet, C. Jeanguillaume,
Mikrochim. Acta, 114/115 (1994) p71.
[17] G. Binnig, H. Rohrer, Ch. Gerber, E. Weibel, Phys. Rev. Lett., 49 (1982) p57.
[18] G. Binnig, H. Rohrer, Ch. Gerber, E. Weibel, Phys. Rev. Lett., 50 (1983) p120.
[19] Q. Zong, D. Innis, K. Kjoller, V.B. Elings, Surf. Sci. Lett., L688 (1993) p290.
-
Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 42
CHAPITRE III Synthse et caractrisation de couches
minces dantimoine
III.1 Mise au point dlectrolytes de synthse ............................................... 43
III.1.1 Electrochimie de lantimoine en solution ........................................ 43
III.1.2 Les lectrolytes................................................................................. 44
III.1.3 Conditions exprimentales ............................................................... 46
III.2 Caractristiques lectrochimiques.......................................................... 46
III.2.1 Milieu tartrate ................................................................................... 46
III.2.2 Milieu oxalate................................................................................... 51
III.3 Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine.................. 52
III.3.1 Ralisation de couches minces en milieu tartrate ............................ 52
III.3.2 Synthse en mode potentiostatique .................................................. 53
III.3.3 Synthse en mode intentiostatique ................................................... 54
III.3.4 Caractrisation de couches minces en milieu tartrate ...................... 54
III.3.5 Conclusion........................................................................................ 57
III.4 Bibliographie.......................................................................................... 58
-
Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 43
III.1 Mise au point dlectrolytes de synthse
III.1.1 Electrochimie de lantimoine en solution
A partir du diagramme dquilibre tension-pH du systme antimoine-eau 25 C
(figure III-1), nous remarquons que les valences essentielles de lantimoine sont +III
(SbO+, HSbO2, SbO2-) et +V (SbO2+, SbO3
-). Ces formes, trs peu solubles pH neutre
sont cependant stables en milieu acide, complexant ou non, ou encore en milieu fortement
alcalin ltat doxyanions.
Afin de parvenir la ralisation de couches minces et de nanofils dantimoine par
lectrolyse, nous avons mis au point plusieurs bains lectrolytiques. Lantimoine peut tre
rduit soit en milieu acide complexant1 (HCl), soit en milieu acide non complexant2
(HCLO4), de mme la rduction de lantimoine est envisageable en milieu basique.
Figure III-1. Diagramme de Pourbaix du systme Sb-H2O 25 C 3.
-
Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 44
III.1.2 Les lectrolytes
Dans un lectrolyte, le rle de chaque espce est bien dfini, et nous pouvons les
classer de la manire suivante :
Lespce lectroactive : elle est introduite dans llectrolyte sous forme de sels. Pour
nos travaux, le trioxyde dantimoine Sb2O3 a t utilis.
Lagent complexant : il permet de maintenir lespce lectroactive sous forme
ionique (en influenant la solubilit de lespce active) et modifie le potentiel de
dcharge. Selon llectrolyte, nous retenons comme complexant, lacide oxalique
(C2H2O4) et le potassium sodium tartrate ttrahydrat (C4H4KNaO64H2O).
Le sel de fond : il a pour but de minimiser la participation de lespce lectroactive
dans le courant de migration et de rendre la solution plus conductrice. Pour les
milieux tartrate et oxalate labors, les sels de fond sont respectivement le
thiocyanate de potassium (KSCN) et le sulfate de sodium (Na2SO4).
III.1.2.1 Compositions des lectrolytes en milieu tartrate
Un premier lectrolyte en milieu tartrate a t mis au point. Il sagit dun milieu
basique de pH 13,5. Dautres lectrolytes, plus fortement basiques auraient pu tre
galement raliss, nanmoins nous navons pas souhait les mettre en uvre. En effet, les
proprits relatives aux membranes nanoporeuses - substrats de dposition de nanofils (cf.
chapitre IV) montrent une faible rsistance mcanique en milieu fortement alcalin. Deux
bains de concentrations diffrentes en antimoine (HT A et HT B) ont t mis au point dont
les compositions des substances entrant en jeu lors de leurs prparations sont dcrites dans
le tableau III-1. Le bain HT A tant plus concentr que celui not HT B, il doit selon Dini4
aboutir des cristallites de dpt de tailles plus consquentes. Nous retenons donc ce bain
concentr pour la ralisation de couches minces Sb. Le bain HT B servira quant lui
raliser des synthses de nanofils dont les vitesses de croissance sont plus faibles que celles
obtenues avec le bain HT A.
-
Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 45
HT A HT B
[KSCN] 1 molL-1 [KSCN] 1 molL-1
[C4H4KNaO64H2O] 0,25 molL-1 [C4H4KNaO64H2O] 0,25 molL-1
[Sb2O3] 0,05 molL-1 [Sb2O3] 0,0125 molL-1
Tableau III-1. Compositions pour la prparation des lectrolytes en milieu tartrate.
Pour chacune des deux solutions, la dissolution du trioxyde dantimoine Sb2O3 a t
effectue chaud en ajoutant quelques pastilles de KOH pour saffranchir de la
prcipitation de lespce HSbO2, qui intervient jusqu' un pH voisin de 12. Le pH final de
ces deux lectrolytes est identique et ajust 13,5.
III.1.2.2 Composition de l'lectrolyte en milieu oxalate Lespce lectroactive dantimoine est toujours introduite via le trioxyde
dantimoine. Dans un premier temps nous avons dissout lacide oxalique dans de leau
permute puis introduit loxyde dantimoine (Sb2O3). La solution atteint alors un pH de
1,1. Par adjonction dhydroxyde de potassium (KOH), le pH a t ajust une valeur de
2,6. Cette valeur, mdiane des deux pKa du diacide C2H2O4, correspond la zone de
prpondrance de lespce HC2O4- qui favorise la dissolution du trioxyde dantimoine ainsi
que sa complexation (figure III-2). La dissolution complte de ces espces est effective
aprs chauffage et agitation de la solution durant une demi-heure. Les lments entrant
dans la composition de ce bain oxalate (OX 0,01) sont prsents dans le tableau III-2.
C2H2O4 HC2O4- C2O42-
Figure III-2. Espces et constantes dacidit du diacide C2H2O4.
OX 0,01
[Na2SO4] 0,1 molL-1
[C2H2O42H2O] 0,25 molL-1
[Sb2O3] 0,005 molL-1
Tableau III-2. Composition pour la prparation de llectrolyte en milieu oxalate.
pH 1,23 4,19
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Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dant