Elaboration Electrochimique et Caractérisations de Nanofils d ...

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Thèse de Doctorat de l'Université de Marne-La-Vallée Spécialité : Sciences des Matériaux présentée par Emmanuel ROY Pour obtenir le titre de Docteur de l'Université de Marne-La-Vallée Sujet : Elaboration Electrochimique et Caractérisations de Nanofils d’Antimoine et d’Or Soutenance le 17 Juillet 2002 devant la commission d’examen : M. P. Becker Professeur et Recteur de l’Université Catholique de l’Ouest M. L. Piraux Professeur de l’Université Catholique de Louvain (Rapporteur) Mme E. Chassaing Directeur de Recherche CNRS – CECM (Rapporteur) M. Z. Q. Xue Professeur de l’Université de Pékin Mme Y. Leprince-Wang Maître de Conférences de l’Université de Marne-La-Vallée M. P. Fricoteaux Maître de Conférences de l’Université de Reims Mme K. Yu-Zhang Professeur de l’Université de Reims (Directeur de thèse)

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  • Thse de Doctorat de l'Universit de Marne-La-Valle

    Spcialit : Sciences des Matriaux

    prsente par

    Emmanuel ROY

    Pour obtenir le titre de Docteur de l'Universit de Marne-La-Valle

    Sujet :

    Elaboration Electrochimique et

    Caractrisations de Nanofils dAntimoine et dOr

    Soutenance le 17 Juillet 2002

    devant la commission dexamen :

    M. P. Becker Professeur et Recteur de lUniversit Catholique de lOuest

    M. L. Piraux Professeur de lUniversit Catholique de Louvain (Rapporteur)

    Mme E. Chassaing Directeur de Recherche CNRS CECM (Rapporteur)

    M. Z. Q. Xue Professeur de lUniversit de Pkin

    Mme Y. Leprince-Wang Matre de Confrences de lUniversit de Marne-La-Valle

    M. P. Fricoteaux Matre de Confrences de lUniversit de Reims

    Mme K. Yu-Zhang Professeur de lUniversit de Reims (Directeur de thse)

  • Remerciements

    Ce travail a t ralis au laboratoire de Dynamiques de Transferts aux Interfaces (D.T.I.) de l'Universit de Reims Champagne-Ardenne et galement au Laboratoire de Physique des Matriaux Diviss et Interfaces (L.P.M.D.I.) de l'Universit de Marne-la-Valle.

    Je tiens avant tout exprimer ma reconnaissance la plus chaleureuse Madame le Professeur K. Yu-Zhang, responsable de ma thse, qui a su me soutenir dans les problmes rencontrs et les difficults que l'on trouve l'orientation d'un tel travail. Qu'elle trouve en ces quelques lignes l'assurance de mon profond respect et de mes sentiments de gratitude. Je lui suis reconnaissant d'avoir brav et endigu mes ides parfois excessives et azimutes. Je ne sais comment la remercier pour son esprit exigeant et son engouement. Je lui dois l'enseignement de la persvrance laquelle elle m'a initi par ses conseils.

    Je suis trs reconnaissant Monsieur P. Becker, Recteur et Professeur de l'Universit Catholique de l'Ouest, qui m'a encourag entrer dans l'aventure du doctorat et qui me fait l'honneur de prsider le jury de cette thse. Je le prie de trouver ici l'expression de mes plus sincres remerciements.

    Je suis honor que Monsieur L. Piraux, Professeur de l'Universit Catholique de Louvain ait pris le temps d'examiner avec attention ce mmoire. Qu'il me soit permis de lui exprimer toute ma reconnaissance pour sa disponibilit.

    J'exprime ma gratitude Madame E. Chassaing, Directeur de Recherche au Centre d'Etude de Chimie Mtallurgique (C.E.C.M.C.N.R.S.), qui a accept de consacrer son temps pour juger ce mmoire. Je tiens la remercier pour sa lecture rigoureuse et critique.

    Ma reconnaissance va galement Monsieur Z.Q. Xue, Professeur de l'Universit de Pkin, qui m'a reu un mois durant pour des discussions ouvertes sur mon sujet et galement pour ses indications avises quant l'application concrte de ce travail. Je le remercie aussi de sa participation au jury.

    Je tiens remercier vivement Madame Y. Leprince-Wang, Matre de confrences de lUniversit de Marne-la-Valle, pour les instants prcieux qu'elle m'a consacrs l'heure de la rdaction de ce mmoire et galement de m'avoir initi la magie de la photographie.

    Je souhaiterais tout particulirement remercier Monsieur P. Fricoteaux pour la convivialit des relations que nous avons eues et la rapidit des nombreuses rponses qu'il m'a apportes face aux difficults que j'ai rencontres lors de mes travaux lectrochimiques. Je lui suis extrmement reconnaissant de son aide et de sa disponibilit. Je le remercie aussi pour les ralisations exotiques qu'il m'a fait gotes.

    Je remercie chaleureusement les membres du D.T.I., A. Mtrot, O. Jbara, P. Baudart en particulier, qui ont su rpondre prsent et rsoudre moult problmes techniques. Que D. Bouchet, D. Mailly, G. Zhang et N. Yu trouvent ici toute ma reconnaissance pour laide prcieuse qui mont apporte dans les diverses collaborations et ralisations de ce travail.

  • Et enfin, il y a Florence qui a eu la charge consquente de supporter mes emportements et de trop nombreuses relectures et sans laquelle je n'aurai pas investi autant d'nergie. A mes parents et grands parents, A qui je dois tout. Que ce travail, aboutissement de mes tudes, soit le symbole de l'attachement que je vous porte et de lexemple que jai reu. Merci. A mes surs, beaux-frres et stroumfs En tmoignage de notre complicit passe et venir. Et tous mes amis, A tous les bons moments que nous avons passs ensemble, et tous ceux que nous passerons demain. A mes frres loin de mon toit, je souhaite tout. Mourir de Rire, Mourir dAmour, Mourir Vivant.

    Tout ce qui monte converge , Pierre Teilhard de Chardin

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 1

    Table des Matires

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE I Gnralits sur lantimoine 3

    I.1 Introduction 4

    I.2 Proprits physiques 5

    I.3 Structure cristallographiques 6

    I.4 Elaboration et diagramme de phases 8

    I.5 Travaux rcents sur ltude de lantimoine 9

    I.6 Bibliographie 12

    CHAPITRE II 13 Mthodes exprimentales

    II.1 Mthode dlaboration des matriaux 14

    II.1.1 Introduction 14

    II.1.2 Notions dlctrochimie 14

    II.1.3 Dispositifs exprimentaux 20

    II.2 Caractrisations par microscopie lectronique et microscopie force atomique 22

    II.2.1 Introduction 22

    II.2.2 Caractrisation morphologique et structurale 23

    II.2.3 Analyse chimique 32

    II.2.4 Mesure de la rugosit du dpt et courbes I-V 32

    II.3 Mthodes de mesure des proprits de transport des nanofils

    - prparation des chantillons par lithographie lctronique 37

    II.3.1 Prsentation 37

    II.3.2 Connexion de nanofils 39

    II.4 Bibliographie 41

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 2

    CHAPITRE III 42 Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine

    III.1 Mthode dlaboration des matriaux 43

    III.1.1 Electrochimie de lantimoine en solution 43

    III.1.2 Les lctrolytes 44

    III.1.3 Conditions exprimentales 46

    III.2 Caractristiques lectrochimiques 46

    III.2.1 Milieu tartrate 46

    III.2.2 Milieu oxalate 51

    III.3 Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 52

    III.3.1 Ralisation de couches minces en milieu tartrate 52

    III.3.2 Synthse en mode potentiostatique 53

    III.3.3 Synthse en mode intentiostatique 54

    III.3.4 Caractrisation de couches minces en milieu tartrate 54

    III.3.5 Conclusion 57

    III.4 Bibliographie 58

    CHAPITRE IV 59 Synthse lectrochimique de nanofils dantimoine

    IV.1 Introduction 60

    IV.2 Membranes nanoporeuses de polycarbonate 61

    IV.2.1 Gnralits 61

    IV.2.2 Comparaison des caractristiques nominales et exprimentales 62

    IV.2.3 Dtermination de la rsistance de solution 65

    IV.3 Description du protocole dlctrodpostion de nanofils 65

    IV.4 Synthse en mode potentiostatique 66

    IV.4.1 Gnralits 66

    IV.4.2 Voltampromtrie cyclique 68

    IV.4.3 Dtermination de la rsistance de solution 72

    IV.4.4 Rsultats de synthse 73

    IV.5 Analyse des comportements lctrochimiques 78

    IV.5.1 Problmatique 78

    IV.5.2 Cas des membranes M 400 et M 30 82

    IV.6 Bibliographie 91

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 3

    CHAPITRE V 93 Caractrisation de nanofils dantimoine par microscopie lectronique

    V.1 Introduction 94

    V.2 Etude des membranes 94

    V.3 Etude de la morphologie de croissance 96

    V.4 Etude de la monocristallinit et dfauts cristallins prsents dans des nanofils 105

    V.5 Dtermination de la composition chimique par EDXS et EELS 112

    V.6 Corrlation entre le comportement lectrochimique du dpt et les caractristiques

    des nanofils 117

    V.7 Conclusion 118

    V.8 Bibliographie 119 CHAPITRE VI 120 Etude des proprits dmission de champ de nanofils dor lectrodposs

    VI.1 Dispositifs cran plat - Gnralits 121

    VI.2 Emission de champ Thorie de Fowler-Nordheim 124

    VI.3 Etat de lart 127

    VI.4 Construction de rseaux de nanofils dor par voie lectrochimique 130

    VI.4.1 Electrodposition de nanofils dor 130

    VI.4.2 Caractrisation structurale par microscopie lectronique en transmission 131

    VI.4.3 Mise en uvre dun rseau de nanopointes 136

    VI.5 Etude des proprits dmission de champ 139

    VI.5.1 Caractrisations par microscope force atomique 139

    VI.5.2 Caractristiques missives 143

    VI.6 Conclusion 146

    VI.7 Bibliographie 147

    CONCLUSION 149

  • Introduction 1

    Introduction

    Lre des nanomatriaux a commenc historiquement en 1959 lorsque R. Feynman

    voqua les potentialits des toutes petites particules de matire condense : "je suis certain que

    si nous matrisons la structure de la matire petite chelle, nous accderons un beaucoup

    plus grand nombre de proprits de la matire". Progressivement, les dcennies suivantes ont

    confirm thoriquement et exprimentalement lintuition contenue dans ces propos. En effet,

    lorsque la taille des grains lmentaires des matriaux devient infrieure la longueur critique

    associe une proprit donne, cette dernire devient ajustable.

    Aujourdhui, que ce soient les industriels pour la miniaturisation et linnovation de

    dispositifs technologiques ou les laboratoires de recherche applique et fondamentale,

    linvestissement et lengouement pour les nanomatriaux ne cessent de crotre. Les nanofils,

    qui appartiennent cette classe de matriaux ont typiquement des longueurs de plusieurs

    micromtres et des diamtres de petites dizaines de nanomtres.

    Les nanomatriaux sont labors principalement par des mthodes physiques telles

    lpitaxie par jet molculaire, la pulvrisation cathodique et lvaporation sous vide. Il sagit de

    mthodes reconnues et lgantes, toutefois elles demeurent souvent contraignantes et

    onreuses. Lemploi de nanomatriaux lchelle industrielle ncessite un procd

    dlaboration conomiquement intressant. Ainsi, a contrario des mthodes cites ci-dessus,

    nous avons retenu une voie lectrochimique pour la ralisation de nanofils dor et dantimoine.

    Llectrodposition possde plusieurs avantages (possibilit de gomtries complexes de

    dposition, gamme de tempratures et de vitesses de synthses souples), en particulier, elle

    ne ncessite pas de matriels onreux et prsente donc des facilits pour des transferts

    industriels.

    Ce travail de thse intitul "laboration lectrochimique et caractrisations de nanofils

    dantimoine et dor" comporte six chapitres :

    - Le chapitre I prsente lantimoine et certaines de ses caractristiques principales

    (proprits de transports, structure cristallographique, diagramme de phases). Les

  • Introduction 2

    perspectives nanomtriques de cet lment et plus particulirement lexistence dune transition

    semi mtalsemi conducteur seront voques.

    - Le chapitre II sera consacr la description de la mthode lectrochimique

    dlaboration des matriaux et des outils exprimentaux de caractrisations utiliss au cours de

    ce travail. Nous dcrirons succinctement les principes et points forts des techniques retenues.

    - Le chapitre III se rapportera la synthse lectrochimique de couches minces

    dantimoine. Nous dterminerons dans un premier temps les diffrents lectrolytes permettant

    denvisager llectrodposition. Puis, aprs avoir tabli les conditions exprimentales

    dlaboration, les dpts seront tudis pour microscopie lectronique balayage.

    - Le chapitre IV sera consacr ltude de llaboration lectrochimique de nanofils

    dantimoine. Nous expliquerons tout dabord la mthode spcifique retenue et prciserons les

    conditions exprimentales relatives lobtention de nanofils dantimoine dans des pores dune

    membrane de polycarbonate. De plus, une analyse qualitative et quantitative des mcanismes

    diffusionnels dlectrodposition sera propose.

    - Le chapitre V prsentera nos rsultats de caractrisations structurale et chimique des

    nanofils dantimoine lectrodposs par microscopie lectronique en transmission. Nous nous

    intresserons plus particulirement ltat cristallin et la puret des nanofils et la prsence de

    contrastes dimages et dhtrognits chimiques. De mme, les caractristiques

    morphologiques des nanofils tudis seront corrles aux comportements de synthse.

    - Finalement, le chapitre VI concernera ltude des proprits dmission de champ de

    nanofils dor disposs verticalement sur un substrat conducteur. Lintrt dun tel difice

    correspond une voie envisageable pour la ralisation de nouveaux dispositifs dcrans plats

    mission de champ. En premier lieu, llaboration lectrochimique de rseaux de nanopointes

    dor et la caractrisation structurale des nanofils composant le rseau seront prsentes. Par la

    suite, nous nous attacherons la dtermination et linterprtation des proprits dmission de

    champ des nanofils dor labors dans cette gomtrie particulire.

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 3

    CHAPITRE I

    Gnralits sur l'antimoine

    I.1 Introduction 4

    I.2 Proprits physiques 5

    I.3 Structure cristallographique 6

    I.4 Elaboration et diagramme de phases 8

    I.5 Travaux rcents sur ltude de lantimoine 9

    I.6 Bibliographie 12

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 4

    I.1 Introduction Lantimoine possde un teint gris argent dun clat mtallique. Il fut dcouvert

    probablement par lalchimiste allemand Basil Valentine en 1450. On le trouve ltat naturel

    sous forme de minerai, la stibine Sb2S3 et sous forme doxyde Sb2O3. Au moyen ge,

    lantimoine tait apprci comme remde miracle. Une srie de techniques de prparations de

    lantimoine et de ses composs est dcrite dans Currus triomphalis antimonii (le triomphe

    de lantimoine) un manuel publi vers 1470 par ce mme Basil Valentine.

    Cet lment, relativement peu connu, est principalement utilis en alliage avec le plomb

    et ltain. Pour la soudure, on utilise des alliages contenant de 75 84 % de plomb, de 14 20

    % dantimoine et de 2 5 % dtain. Laddition dantimoine augmente la duret, tandis que le

    point de fusion reste suffisamment bas. De mme, au plomb des plaques daccumulateurs, on

    ajoute de lantimoine en une quantit denviron 4 % pour augmenter la duret et la rsistance

    la corrosion. Lantimoine rentre aussi dans la composition de diffrents semi-conducteurs. Les

    semi-conducteurs dantimoniure de gallium et dindium (GaSb, InSb), sensibles la lumire

    sont utiliss comme dtecteurs infrarouges. Certains composs organiques de lantimoine sont

    des antiparasitaires. Le plus ancien est lmtique, prpar par dissolution du trioxyde

    dantimoine dans du tartrate de potassium, qui est galement un dpresseur du systme nerveux

    central. Finalement, on trouve aussi des applications de lantimoine dans les peintures et la

    fabrication de matriaux ignifugs.

    Le tableau I-1 rsume les principales caractristiques de lantimoine.

    Antimoine Sb

    Numro atomique 51

    Masse atomique 121,75 u.a. (2,0210-25 Kg)

    Densit 6,692 gcm-3

    Temprature de fusion 830,74 C

    Structure lectronique (Kr)4d105s25p3

    Tableau I-1. Principales caractristiques de lantimoine.

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 5

    I.2 Proprits physiques

    Les lments semi-mtalliques avec un trs petit nombre de charges libres, tels que le

    bismuth (Bi) et lantimoine (Sb), possdent des proprits physiques particulires qui les

    distinguent des mtaux et des semi-conducteurs. Ceci provient du fait que la bande de

    conduction et la bande de valence de ces solides se recouvrent peu. Les faibles concentrations

    de particules (lectrons dans la bande de conduction et trous dans la bande de valence)

    conduisent une conductivit lectrique de 103 105 -1cm-1, comprise entre celles des

    mtaux et des semi-conducteurs. Les caractristiques des proprits de transports de

    lantimoine, compares avec celles du cuivre, du bismuth et du silicium sont rsumes dans le

    tableau I-2.

    Les semi-mtaux faible dimensionalit sous forme de couche mince (2D), ou de

    nanofil (1D) ou encore de particule (0D) prsentent des effets de taille trs intressants. Par

    exemple, lorsque lune des dimensions dun semi-mtal est infrieure ou compatible la

    longueur donde de De Broglie, des proprits de transport lies leffet quantiques pourraient

    se manifester. Dans le cas de Sb, cette longueur est environ 40 nm. Quand la dimension est

    rduite 5~10 nm, lantimoine semi-mtal pourrait se transformer en antimoine semi-

    conducteur, selon les calculs thoriques1, 2.

    Tableau I-2. Proprits de transports : Cu, Sb, Bi et Si 300 K. Les donnes proviennent

    soient du Kittel3, soient de calculs effectus pour une masse des lectrons au repos.

    Cuivre Antimoine Bismuth Silicium

    Bande de recouvrement

    Concentration en porteurs de charge (porteursm-3) 8,4510

    28 lectrons 5,521025

    lectrons et trous 2,941023

    lectrons et trous 1,451010

    lectrons et trous

    Longueur donde de Fermi F () 4,6 50 310

    Rsistivit (cm) 1,710-6 41,310-6 11610-6 2,3105

    Temps de relaxation (s) 2,4710-14 15510-14 1040010-14

    Libre parcours moyen (m) 0,03 0,22 2,4

    Produit de magntorsistance wc

    = (eB/m) 4,310-3B 0,27B 18,3B

    E

    k

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 6

    I.3 Structure cristallographique

    Lantimoine possde, sous des conditions normales de temprature et de pression, une

    structure cristalline de symtrie rhombodrique simple4 (figure I-1). Par contre, au del de

    pressions de 80 et 200 kbar, il cristallise respectivement dans les systmes monoclinique5 et

    cubique6.

    La maille rhombodrique lmentaire contient deux atomes situs dans la direction

    et appartient au groupe d'espace R3m. Les coordonnes de ces deux atomes sont (u, u, u)

    et (1-u, 1-u, 1-u) avec u = 0,233.

    a

    c

    b

    Figure I-1. Structure

    rhombodrique.

    Les paramtres de maille sont dfinis de la faon suivante :

    ar = 4,497 et r = 57

    Les lments de symtrie de la structure sont :

    un axe dordre 3 (axe ternaire)

    trois axes binaires

    trois plans miroirs perpendiculaires aux

    axes binaires et contenant laxe ternaire

    un centre dinversion

    Il est souvent prfrable de dcrire cette structure laide dune maille multiple dordre

    trois, plus prcisment la maille hexagonale. Celle-ci permet alors de mettre en vidence des

    empilements de couches datomes (figure I-2). La maille hexagonale contient six atomes en

    propre dont les paramtres sont7 :

    ah = 4,307 et ch = 11,273

    Certains groupes8 travaillant sur lantimoine dfinissent un repre dont les axes

    principaux sont :

    un axe trigonal de direction [001]h

    un axe binaire de direction [110]h

    un axe bissecteur de direction [ 101 ]h

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 7

    axe bissecteur

    c

    Atomes appartenant en propre la maille

    Atomes appartenant une arte

    Figure I-2. Maille multiple de lantimoine.

    a

    Les informations structurales relatives la diffraction des rayons-X sont donnes par le

    fichier JCPDS (tableau I-3). Nous avons galement simul un diffractogramme de poudres

    dantimoine en exploitant le logiciel CaRine Crystallography 3.1 (figure I-3).

    b

    axe trigonal

    axe binaire

    Tableau I-3. Fiche JCPDS de lantimoine (35-0732).

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 8

    Intensit (%)

    2 ()

    20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 800

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    (003) (101)

    (10-2)

    (104) (2-10)

    (10-5) (006) (2-13)

    Int %) ensit (

    (202)

    (20-4)

    (107) (20 (2-1

    5)

    (3-1-2)

    Figure I-3. Simulation dun diffractogramme de poudres dantimoine avec cu = 1,540562 .

    I.4 Elaboration et diagramme de phases

    L'antimoine pur peut tre prpar de manires suivantes9 :

    1. Lorsquon dispose de minerai haute temprature, la stibine (Sb2S3) est

    directement fondue vers 600 C avec du fer qui se sulfure tandis que lantimoine

    coule sous la scorie :

    Sb2S3 + 3Fe 2Sb + 3FeS T = 600 C

    2. Par rduction de l'oxyde d'antimoine avec du carbone :

    Sb2O3 + 3C 2Sb + 3CO T = 800 C

    3. Lantimoine de haute puret rsulte dune lectrolyse de chlorure dantimoine

    avec l'hydrogne :

    2SbCl3 + 3H2 Sb + 6HCl

    Il existe plusieurs variantes doxydes dantimoine en fonction de la teneur doxygne,

    dont quatre sont stables en dessous de 525 C. Comme le montre le diagramme de phases10 du

    6)

    (10-8)

    (3-14) (300) (20-7)

    (3-1-5) 2 ()

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 9

    systme Sb-O (figure I-4), loxyde Sb2O3 subit une transformation de phase 570 C et fond

    une temprature de 655 C. Au del de 1380 C sa forme liquide se dcompose en SbO et O2.

    Pareillement, 1130 C, SbO2 connat une transformation polymorphique. La phase solide de

    SbO2 est dcompose en Sb2O3 et O2 1230 C. Sous une pression de 1 bar et une temprature

    de 525 C, Sb2O5 devient un liquide compos de SbO2 et O2. Le point eutectique pour Sb2O3

    et SbO2 est effectif 650 C pour un pourcentage atomique doxygne de 60,1%.

    Figure I-4. Diagramme de phases du systme binaire Sb-O.

    I.5 Travaux rcents sur ltude de lantimoine

    La plupart des travaux sur lantimoine concerne ses alliages tels les Bi1-xSbx pour leurs

    proprits thermolectriques11 et le Sr14MnSb11 pour des systmes magntorsitifs12. L'tude

    propre de lantimoine a t trs peu exploite de par les difficults rencontres lors de sa

    fabrication.

    A partir de 1997, lquipe de C. Brchignac du laboratoire Aim Cotton d'Orsay a

    commenc publier des travaux concernant des dpts dagrgats dantimoine sur des substrats

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 10

    de carbone (amorphe ou graphite)13. Lobjectif de ces travaux est dtudier les proprits

    physico-chimiques dagrgats dantimoine en vue de la fabrication de jonctions tunnels. Des

    agrgats Sbn (n = 90 et n = 500) ont t labors sur des substrats de graphite pour des

    paisseurs de 1,9 nm (quivalent 6 monocouches atomiques) et de 0,3 nm (quivalent 1

    monocouche atomique). Une croissance tantt compacte, tantt dendritique a t observe

    selon la nature de l'interaction entre l'agrgat et la surface qui s'explique par la comptition

    entre divers mcanismes. Pour les petites tailles d'agrgats, le temps de coalescence est rapide,

    compar au temps d'arrive des agrgats sur l'lot en cours de croissance. Cela explique la

    morphologie larges "bras" des dendrites formes. Pour des agrgats plus gros, la coalescence

    est plus lente ce qui conduit une croissance en lots ramifis.

    Des travaux trs rcents concernant ltude de proprits de transports de nanofils

    dantimoine ont t publis par Heremans et al.1. Par des calculs de structures de bandes, ils ont

    montr que le confinement quantique li aux dimensions nanomtriques des fils amne

    considrer un dplacement oppos des positions relatives des bandes de conduction et de

    valence. Ainsi pour cette gomtrie particulire, le recouvrement de 0,177 eV ( 4,2 K) existant

    entre ces bandes pour de lantimoine massif diminue jusqu' disparatre totalement (cf. figure I-

    5). Il existe donc des diamtres critiques de nanofils dantimoine, fonctions daxes

    cristallographiques pour lesquels apparaissent une transition de ltat semi-mtallique vers

    ltat semi-conducteur14. Ces transitions sont thoriquement effectives selon les axes

    bissecteur, binaire et trigonal de la structure hexagonale pour des diamtres de fils de 9,3, 9,6 et

    10,0 nm, respectivement. Actuellement, aucune exprience ne rend compte de cette transition

    pour des nanofils dantimoine. Toutefois, Partin et al.15 ont rapport une mise en vidence de

    cette transition par des caractrisations lectriques de films ultraminces dantimoine

    (paisseur = 1,3 nm). Le gap dun tel film est de 0,15 eV. Xu et al. 2 ont galement tudi ces

    effets de taille pour des films dantimoine. Ils dterminent que lpaisseur critique de 5,1 nm

    laquelle interviendrait la transition peut tre mesure optiquement par le fait de lexistence dun

    diffrentiel dabsorption entre ces tats semi-mtallique et semi-conducteur.

    Pour comparaison, Ling et al.16 montrent que ce changement de caractre survient entre

    40 et 55 nm pour des nanofils de bismuth. Ce comportement est reli au plus consquent

    recouvrement des bandes de valence et de conduction pour lantimoine (0,177 eV) par rapport

    au bismuth (0,038 eV)17 ainsi qu une masse effective des porteurs de charge plus importante

    pour lantimoine.

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 11

    Figure I-5. Energie de recouvrement entre bandes de conduction et de valence en fonction du

    diamtre dun nanofil dantimoine1.

  • Chapitre I : Gnralits sur lantimoine 12

    I.6 Bibliographie

    1 J. Heremans, C.M. Trush, Y.M. Lin, S.B. Cronin, M.S. Dresselhaus, Phys. Rev. B., 63 (2001)

    p85406. 2 J.H. Xu, C.S. Ting, Appl. Phys. Lett., 63 (1993) p129. 3 C. Kittel, "Physique de ltat solide", 5eme dition, Dunod, Paris (1983). 4 International tables for X-ray Cristallography, I, (1969) p273. 5 H. Iwasaki, T. Kikegawa, Physica, 139 (1986) p259. 6 K. Aoki, S. Fujiwara, M. Kusakabe, Solid state comm., 45 (1983) p161. 7 W.B. Pearson, "Handbook of lattice spacing and structure of metals and alloys", 4, Pergamon

    Press, Oxford (1998). 8 "Ullmanns Encyclopedia of Industrial Chemistry", 5th edition, A3, Editor : W. Gerhartz

    (1987). 9 "Binary-Alloy Phases Diagrams ASM-International", 2nd edition, Vol 3, Editor : T. B.

    Massalski (1990). 10 O. Rabin, Y.M. Lin, M.S. Dresselhaus, Appl. Phys. Lett., 79 (2001) p81. 11 D.J. Webb, R. Cohen, P. Klavins, R.N. Shelton, J.Y. Chan, S.M. Kauzlarich, J. Appl. Phys.,

    83 (1998) p7192. 12 C. Brchignac, P. Cahuzac, F. Carlier, M. De Frutos, A. Masson, C. Colliex, C. Mory, B.

    Yoon, Z. Phys. D., 40 (1997) p516. 13 C. Brchignac, P. Cahuzac, F. Carlier, M. De Frutos, A. Masson, C. Colliex, C. Mory, B.

    Yoon, Phys. Rev. B., 57 (1998) p2084. 14 V.B. Sandomirskii, Sov. Phys. JETP, 52 (1967) p101. 15 J.C. Patrin, Y.L. Li, M. Chander, J.H. Weaver, Phys. Rev. B., 46 (1992) p10221. 16 Y.M. Ling, X. Sun, M.S. Dresselhaus, Phys. Rev. B., 62 (2000) p4610. 17 B. Lenoir, M.O. Selme, A. Demouge, H. Scherrer, Y.V. Ivanov, Y.I. Ravich, Phys. Rev. B.,

    57 (1998) p11242.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 13

    CHAPITRE II

    Mthodes exprimentales

    II.1 Mthode dlaboration de nanomatriaux ..................................................... 14

    II.1.1 Introduction ............................................................................................. 14

    II.1.2 Notions dlectrochimie .......................................................................... 14

    II.1.3 Dispositifs exprimentaux....................................................................... 20

    II.2 Caractrisations par microscopie lectronique.............................................. 22

    II.2.1 Introduction ............................................................................................. 22

    II.2.2 Caractrisations morphologique et structurale........................................ 23

    II.2.3 Analyse chimique.................................................................................... 32

    II.2.4 Mesure de la rugosit du dpt et courbes I-V ....................................... 36

    II.3 Mthode de mesure des proprits de transport de nanofils

    - prparation des chantillons par lithographie lectronique .......................... 37

    II.3.1 Prsentation ............................................................................................ 37

    II.3.2 Connexion de nanofils ............................................................................ 39

    II.4 Bibliographie ................................................................................................. 41

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 14

    II.1 Mthode dlaboration de nanomatriaux

    II.1.1 Introduction

    Les voies physiques ou chimiques exploitables pour la synthse de matriaux de faibles

    dimensionnalits sont diverses et varies. Les mthodes courantes telles la pulvrisation

    cathodique et lvaporation sous vide permettent la ralisation de structures de grande puret

    ainsi quune croissance lente favorisant lpitaxie. Elles prsentent aussi lavantage de pouvoir

    suivre in situ la croissance du dpt et deffectuer des synthses sur des substrats non

    conducteurs.

    Pour la ralisation de certaines nanostructures, l'lectrodposition savre plus adquate

    et moins onreuse que les techniques physico-chimiques faisant appel des vides pousss.

    Depuis quelques annes dj, llectrodposition est en voie dexpansion pour la ralisation

    dobjets dont au moins une de leurs dimensions est de taille nanomtrique. Ainsi, pour raliser

    nos dpts de couches minces et de nanofils, nous avons retenu cette voie qui prsente en effet

    plusieurs avantages consquents vis vis des techniques dlaboration sous vide :

    Technologie de mise en uvre conomique ;

    Gamme de vitesses de synthse importante ;

    Formes de substrats et dimensions larges.

    II.1.2 Notions dlectrochimie II.1.2.1 Rappels thoriques

    Llectrodposition peut tre mise en uvre par diffrentes techniques de polarisation

    dune lectrode : potentiostatique, intentiostatique et ce en mode puls ou continu. Plusieurs

    types de milieux sont envisageables (aqueux, organique, sel fondu), mais de manire

    courante il sagit denvironnements aqueux. Llectrolyte est par dfinition le milieu

    dimmersion de llectrode contenant lespce oxyder ou rduire.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 15

    Si une lectrode mtallique est plonge dans un bain contenant un de ses sels, un

    change lectronique peut stablir entre les orbitales des atomes appartenant llectrode et

    celles des ions contenus dans llectrolyte (II-1).

    1 (II-1)

    2

    + + neM n M

    Cette raction traduit un quilibre lectrochimique, la relation de Nernst1 (II-2)

    dtermine le potentiel dquilibre Eeq du mtal dans llectrolyte :

    ++= nMeq anF

    RTEE ln0 (II-2)

    avec E0 : le potentiel standard de la raction par rapport une lectrode hydrogne (V)

    +nMa : lactivit de lion Mn+

    n : le nombre dlectrons mis en jeu lors de la raction

    F : la constante de Faraday (96500 Cmol-1)

    T : la temprature absolue (K)

    et R : la constante des gaz parfaits (8,31 Jmol-1K-1).

    Lorsque llectrode est polarise de manire engendrer une raction, elle prend alors

    un potentiel EI diffrent de son potentiel dquilibre Eeq. La raction (II-1) se dplace dans le

    sens 1 sil sagit dune rduction, et dans le sens 2 pour une oxydation. On dfinit ainsi une

    surtension dlectrode : (II-3) = EI - Eeq

    Exprimentalement, nous mesurons une surtension dlectrode (mesure) qui diffre de

    cette valeur propre par un terme de chute ohmique IRs selon lquation II-4 :

    o Rs : la rsistance de solution comprise entre llectrode de travail et celle de rfrence.

    (II-4) mesure = +IRs

    I : le courant dlectrolyse.

    Notons que ce terme ne doit pas tre considr comme une surtension dlectrode. Elle

    est en effet propre llectrolyte et aux positions relatives des lectrodes.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 16

    II.1.2.2 Mcanismes dlectrodposition

    Si un lectrolyte contient un sel de llectrode mtallique, il est alors envisageable un

    potentiel donn de dposer ce mtal. Le processus dlectrocristallisation (figure II-1) peut tre

    dcrit de manire simplifie par les trois tapes suivantes :

    Le transfert de masse

    Ce transfert correspond lapport des ions hydrats du sein de la solution jusqu

    linterface mtal-solution.

    Trois facteurs conjugus dterminent ce phnomne :

    1. La migration des ions sous leffet du champ lectrique rsultant de la diffrence de

    potentiel entre lanode et la cathode ;

    2. La diffusion lie au mouvement despces due au gradient de concentration au

    voisinage de linterface lectrode-solution tendant compenser la consommation de

    matire llectrode ;

    3. La convection de la solution (agitations mcanique, thermique...).

    Le transfert de charge

    Depuis plusieurs dcennies une polmique relative au transfert de charge aux lectrodes

    demeure et deux courants se confrontent, le plus ancien datant des annes 502. La thorie

    classique stipule que les ions contenus dans la double couche (zone trs proche de llectrode

    infrieure 300 , considre comme un condensateur) se dirigent directement sur la surface

    de llectrode o ils se dsolvatent, sadsorbent et se dchargent. Cette neutralisation peut aussi

    seffectuer par lintermdiaire de plusieurs tapes lmentaires. Ladatome ainsi obtenu diffuse

    superficiellement la surface et se fixe sur un site dincorporation. Durant llectrolyse, les

    atomes peuvent, soit venir consolider ldifice cristallin en construction favorisant ainsi la

    croissance de gros cristaux, soit donner naissance de nouvelles cristallites. Si la vitesse de

    croissance des germes est infrieure celle de germination, le dpt se prsentera alors sous la

    forme de petits cristaux.

    Lautre thorie, plus majoritairement retenue, fut dveloppe durant les annes 60 par

    Bockris3,4. Elle prcise que lion solvat vient sabsorber sur la surface, et diffuse alors

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 17

    superficiellement sous la forme dadion vers un site dincorporation o il se dcharge. La plus

    grande mobilit de ladion devant celle de ladatome, renforce le point de vue des partisans de

    cette thorie plus rcente.

    Par ailleurs, les transferts de charges seffectuent le plus frquemment en plusieurs

    ractions lmentaires faisant intervenir des espces intermdiaires. La vitesse globale de

    dcharge est alors dtermine par linterdpendance de toutes ces ractions lmentaires.

    adion

    ion

    solvat

    atome

    ion

    solvat

    double couche

    transfert de charge et dsolvatation

    incorporation

    nuclation et croissance

    transfert de masse diffusion superficielle adsorption

    Figure II-1. Transferts de masse et de charge au cours dune lectrolyse5.

    La cristallisation

    Le dveloppement du rseau cristallin partir des adions dpend maintenant

    substantiellement des aspects de la surface de llectrode (nature, tat de surface,

    contaminations, additifs, temprature, surtension). Ladion se dveloppant prfrentiellement

    sur une surface plane, il diffuse alors vers une imperfection du rseau cristallin afin de sy

    intgrer.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 18

    A part les trois tapes dun processus dlectrodposition dtailles ci-dessus, la

    formation dun dpt lectrolytique ncessite aussi lutilisation dun bain de bonne conductivit

    et dune satisfaisante stabilit dans lobjectif de reproductibilit. Les choix de potentiels de

    dcharge, des gammes de temprature, des densits de courant et dagitations, constituent

    autant de paramtres grer et dterminer afin dobtenir des dpts correspondant aux

    caractristiques recherches.

    Ladjonction de certaines substances dans llectrolyte peut engendrer des modifications

    de cintiques et de croissances des dpts. Ces additifs mtalliques ou organiques permettent de

    modifier sensiblement les proprits physico-chimiques des dpts et de contrler certaines

    caractristiques (taille des cristallites, absence de piqres)6.

    II.1.2.3 Loi de Faraday et rendement faradique dune raction

    Soit un dpt lectrochimique effectu un potentiel permettant la rduction du mtal

    souhait. Si aucune autre contribution ne gnre un courant ce potentiel, lanalyse de la

    rponse I = f(t) enregistre au cours dune dposition permet de calculer par intgration la

    quantit de charges q qui traverse la cellule et den dduire la masse et lpaisseur du dpt

    (II-5).

    =t

    Idtq0

    (II-5)

    Considrons la raction de rduction suivante :

    Daprs la loi de Faraday, la quantit de charges sexprime par :

    Ox + ne- Red (II-6)

    o n : nombre dlectrons changs pour la raction considre,

    nNFq = (II-7)

    N : nombre de moles rduites au cours de la raction,

    F : constante de Faraday.

    Le paramtre N peut galement scrire de manire suivante :

    MSe

    MV

    MmN ===

    (II-8)

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 19

    o m : masse dpose (g)

    M : masse molaire (gmol-1)

    : masse volumique (gcm-3)

    V : volume dpos (cm3)

    S : surface de dposition (cm)

    e : paisseur du dpt (cm).

    Des quations (II-7) et (II-8) on obtient :

    MSeFnq =

    (II-9)

    De cette dernire on dduit ainsi lexpression de lpaisseur :

    SFnqMe

    = (II-10)

    Il est noter que ces quations sont valables en supposant un rendement faradique de

    100% pour la raction (II-6). Il sagit donc dpaisseur et de masse thoriques.

    Afin de dterminer le rendement faradique rel R, lutilisation dune microbalance

    cristal de quartz (MBCQ) savre ncessaire. En considrant que seul le mtal dsir se dpose

    au potentiel appliqu (absence doxydes, dhydroxydes et dimpurets), le rendement faradique

    rel est alors gal au rapport des deux masses :

    %100=

    Thorique

    Relle

    mmR (II-11)

    La microbalance permet de mesurer des variations de masse du matriau dpos et den

    dduire les vitesses de dposition. La partie fonctionnelle de cette balance est un cristal de

    quartz pizo-lectrique. Il se prsente sous forme dun disque plat dont les deux faces sont

    partiellement mtallises. Ceci permet alors dappliquer un champ lectrique oscillant

    perpendiculairement la surface du cristal. Une rsonance est atteinte lorsque le cristal de

    quartz et le champ lectrique vibrent la mme frquence. Cette frquence, dite frquence

    fondamentale, dpend de manire trs sensible de la variation de quantit de matire dpose

    sa surface. En effet, pour de faibles quantits de matriau dposes ce dernier peut tre assimil

    la nature du cristal de quartz.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 20

    Lquation II-12 de Sauerbrey7 illustre la relation entre la variation de la frquence et

    celle de la masse du cristal :

    mKS

    mnff =

    =

    202 (II-12)

    o f0 : frquence fondamentale (Hz),

    n : ordre harmonique,

    S : surface active du quartz (aire de llectrode - 1,37 cm),

    : module de cisaillement du quartz (2,9471011 gcm-1s-2),

    : masse volumique du quartz (2,648 gcm-3).

    On remarque que la frquence du cristal diminue lorsque la masse dpose augmente.

    Pour une approche plus gnrale, les effets de compression, de viscosit et de rugosit doivent

    tre pris en compte. Nous avons utilis lors de nos travaux une microbalance Maxtec PM 700

    pour suivre la formation et la croissance de nos dpts lectrolytiques. Une face mtallise du

    cristal de quartz sert alors dlectrode de travail. Cette microbalance est de plus lie une carte

    dacquisition dun micro-ordinateur. Le cristal de quartz de cette microbalance vibre une

    frquence fondamentale de 5 MHz et sa limite de sensibilit est de lordre de 1,810-9 gcm-2.

    II.1.3 Dispositifs exprimentaux

    II.1.3.1 Montage trois lectrodes

    Llectrodposition des dpts plans et des nanofils a t ralise laide dun montage

    classique trois lectrodes (figure II-2). Lunique diffrence entre ces deux types de synthse

    rside dans la ralisation de llectrode de travail (lectrode o le dpt est ralis). Nous

    reviendrons ultrieurement sur ce point particulier et dterminant quest la prparation du

    substrat.

    Selon llectrolyte retenu, llectrode de rfrence utilise est une lectrode au calomel

    sature en KCl ou au sulfate de mercure (II) sature en K2SO4. Elle est situe proximit de

    llectrode de travail dans le but de minimiser la rsistance de solution. Une contre lectrode de

    platine est place en face de llectrode de travail afin dassurer une rpartition aussi homogne

    que possible des lignes de courant. Finalement, llectrode de travail dune surface de 0,196

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 21

    cm est ouverte llectrolyte. Ce dispositif dlectrodposition est ensuite immerg dans une

    cellule thermostate contenant llectrolyte, lequel est soumis un barbotage d'azote de 15

    minutes avant chaque exprience. Ce montage lectrochimique a t mis au point au laboratoire

    D.T.I..

    Les trois lectrodes sont relies aux bornes dun potentiostat-galvanostat (Radiometer

    Copenhagen PGZ 301, Princeton Instruments EGG 273 ou potentiostat dvelopp au

    laboratoire D.T.I.). Il est alors possible dimposer soit lintensit de courant entre llectrode de

    travail et la contre lectrode, soit une diffrence de potentiel entre llectrode de travail et

    llectrode de rfrence. Via ces instruments, diverses mthodes lectrochimiques sont

    accessibles (chronoampromtrie, chronocoulomtrie, chronopotentiomtrie, voltampromtrie,

    impdance complexe...).

    contre lectrode de platine

    bouchon hermtique

    joint

    dispositif de rglage lectrode de travail :

    membrane mtallise ou pastille de cuivre

    lectrode de rfrence

    pastille de cuivre

    structure de PVC

    crou pas de vis

    Figure II-2. Montage lectrochimique trois lectrodes.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 22

    II.1.3.2 Prparation de llectrode de travail

    Des pastilles de cuivre polycristallin textures prfrentiellement selon laxe de

    diamtre 0,8 mm et dpaisseur 1 mm font office dlectrodes de travail pour la synthse de

    couches minces dantimoine. Ces pastilles ont galement servi de supports pour les

    caractrisations lectrochimiques effectues pour des systmes macroscopiques planaires.

    Avant dinsrer les lectrodes dans la cellule lectrochimique, leur surface de cuivre est

    polie mcaniquement laide de diffrents disques abrasifs jusqu une granulomtrie de 2,4

    m. Aprs ces tapes successives, nous utilisons de la poudre dalumine Al2O3 (1 m) afin

    daffiner ltat de surface. Une fois polis, les chantillons sont nettoys leau permute et

    lalcool puis dcaps dans de lacide nitrique dilu et finalement insrs dans la cellule

    lectrochimique.

    II.2 Caractrisations par microscopie lectronique

    II.2.1 Introduction

    La microscopie lectronique balayage (MEB) et la microscopie lectronique

    transmission (TEM) sont des outils de choix pour lobservation et la caractrisation des

    matriaux tudis dans ce mmoire.

    A une chelle de lordre du micromtre, le MEB avec ses modes dimagerie et

    danalyse chimique par spectroscopie de dispersion des rayons X (EDXS) contribue la

    caractrisation morphologique et lanalyse chimique des dpts de couches minces

    dantimoine et de nanofils.

    Grce sa haute rsolution lchelle atomique et lassociation de ses diffrents modes

    de fonctionnement, la microscopie lectronique en transmission fait de celle-ci une mthode

    danalyse parmi les plus efficaces et informatives pour ltude de nanomatriaux. Par EDXS et

    spectroscopie de pertes dnergie des lectrons (EELS), cette microscopie permet galement

    dobtenir des informations sur la composition chimique locale.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 23

    II.2.2 Caractrisations morphologique et structurale

    II.2.2.1 Microscopie lectronique balayage (MEB)

    Le principe dun microscope lectronique balayage consiste explorer la surface de

    l'chantillon par lignes successives et transmettre le signal du dtecteur un cran cathodique

    dont le balayage est synchronis avec celui du faisceau lectronique incident.

    En pntrant dans l'chantillon, le fin faisceau d'lectrons acclrs (de 10 30 keV)

    diffuse peu et constitue un volume d'interaction (dit, poire de diffusion) dont la forme dpend

    principalement de la tension d'acclration et du numro atomique moyen de l'chantillon.

    Dans ce volume, les lectrons et les rayonnements lectromagntiques produits sont utiliss

    pour former des images ou pour effectuer des analyses chimiques.

    Sous lincidence dlectrons primaires, des lectrons secondaires sont jects de

    lchantillon. Ces lectrons secondaires ont une faible nergie cintique et pour qu'ils ressortent

    du solide, il faut qu'ils soient mis prs de la surface de l'chantillon. De ce fait, ils sont trs

    sensibles la topographie de l'chantillon et donnent alors accs la morphologie de surface de

    lchantillon analys.

    Les lectrons secondaires sont ensuite dtects l'aide d'un dtecteur form d'un

    scintillateur (celui-ci absorbe les lectrons et restitue une partie de leur nergie sous forme de

    photons), associ un photomultiplicateur qui convertit les photons en lectrons par effet

    photolectrique. Le dtecteur possde une grille mtallique porte un potentiel positif qui

    accrot l'attraction des lectrons secondaires.

    La formation dimages par les lectrons secondaires est le mode image de base dans les

    microscopes balayage. Les principaux contrastes lis la formation de ces images sont :

    Contraste dinclinaison : lmission des lectrons secondaires augmente lorsque langle

    que fait la direction incidente avec la surface de lchantillon diminue. Ainsi, en gnral

    les bords dun fil cylindrique ou dune sphre paraissent plus brillants que leurs centres.

    Contraste dombrage : les lectrons secondaires mis par des zones caches du dtecteur

    de collection des lectrons paraissent plus sombres.

    Pour la ralisation de nos travaux de caractrisations de couches minces et de nanofils

    dantimoine plusieurs instruments MEB ont t utiliss selon leurs disponibilits dutilisations

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 24

    ou leur rsolution danalyse : MEB 505 Philips (D.T.I.) et MEB mission de champ (FEG)

    Amary FEG 1910 (Universit de Pkin).

    II.2.2.2 Microscopie lectronique transmission (TEM)

    La microscopie lectronique transmission permet une observation directe de la

    morphologie de l'chantillon des grandissements compris entre 103 et 106. Cette technique

    de caractrisation couramment utilise dans le domaine des matriaux, est dcrite dans de

    nombreux ouvrages8,9. Nous rappelons ici brivement les principes de ses diffrents modes de

    fonctionnement.

    Un microscope lectronique en transmission comporte principalement une colonne

    optique constitue d'un canon lectrons et d'un ensemble de lentilles lectromagntiques

    servant focaliser le faisceau sur lchantillon et former des images ainsi que des

    diagrammes de diffraction lectronique. Lemploi de diaphragmes (de diffrentes tailles et

    diffrents niveaux de la colonne : condenseur, objectif, projecteur) permet davoir un faisceau

    aussi cohrent que possible. L'image finale est recueillie sur un cran fluorescent ou une plaque

    photographique.

    Les diffrents modes de fonctionnement dun TEM

    Mode image et mode diffraction sont les deux modes TEM les plus couramment utiliss

    pour les caractrisations morphologique et structurale. Lorsque la premire lentille

    intermdiaire est focalise sur le plan focal image de la lentille objectif, on obtient sur l'cran

    l'image de l'objet - c'est le mode image ; si la lentille intermdiaire est focalise sur le plan focal

    objet de la lentille objectif, on obtient alors l'image du diagramme de diffraction lectronique

    de lchantillon - c'est le mode diffraction (figure II-3).

    Mode image

    Lors dun travail en mode image conventionnel, un diaphragme de slection daire est

    insr dans le plan focal de faon ne laisser passer qu'un seul faisceau. La nature du faisceau

    slectionn conduit deux types d'images. S'il s'agit du faisceau directement transmis, on

    obtient une image dite en champ clair. Seuls les rayons non diffracts par l'chantillon

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 25

    participent la formation de limage projete sur lcran. Les domaines cristalliss dont laxe

    de zone est parallle avec la direction dincidence des lectrons apparaissent donc plus sombre.

    S'il s'agit de l'un des faisceaux diffracts, on obtient une image dite en champ sombre. L'image

    est forme par les rayons diffracts dans une direction donne. Les zones claires de l'image

    sont donc reprsentatives d'une seule famille de plans cristallins.

    Dans le mode image haute rsolution, le diaphragme de slection insr laisse passer

    plusieurs faisceaux qui vont interfrer entre eux. Il sagit couramment du faisceau transmis et

    dun ou de plusieurs faisceaux diffracts correspondant certaines familles de plans. Les

    interfrences crent une alternance de franges sombres et claires qui possde la mme

    priodicit que les plans atomiques.

    plan focal

    lentille objectif

    plan image

    faisceau

    incident

    chantillon

    Figure II-3. Localisation des contributions dimage et de diffraction

    vis vis de la lentille objectif.

    Mode diffraction

    La longueur d'onde des lectrons transmis tant trs infrieure la distance

    interrticulaire, l'angle de diffraction dans les conditions de Bragg (2dsin = n) est donc

    petit (de l'ordre du degr), et on approche ( lordre 1) sin . La figure II-4 prsente un

    schma de l'obtention dun diagramme de diffraction lectronique. rhkl est la distance sur la

    plaque photographique entre la tache associe la rflexion des plans (hkl) et la tache centrale.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 26

    L est la longueur de camra (distance objet diffractant-cran). Il est possible maintenant de

    calculer les quidistances dhkl des diffrents plans diffractant. En effet, on a

    (II-13) Rhkl = rhkl /L = tg 2

    Or, Rhkl = 1/dhkl Finalement, la distance interrticulaire est donne par : rhkldhkl = L

    La symtrie d'un diagramme de diffraction est caractristique de la nature de l'objet

    diffractant. A un diaphragme de slection daire donn,

    Si l'objet est monocristallin : le diagramme de diffraction est un ensemble de taches

    ponctuelles reprsentant le rseau rciproque.

    Si l'objet est polycristallin : les plans en position de Bragg sont orients dans toutes les

    directions, les taches forment alors un continuum, et l'on obtient un ensemble d'anneaux

    concentriques de diamtre 2rhkl.

    Si l'objet est amorphe : il n'y a pas de direction de diffraction privilgie ; les lectrons sont

    mis dans toutes les directions, on obtient un diagramme danneaux diffus.

    Figure II-4. Obtention dun diagramme de diffraction lectronique.

    2 pour trs petit

    faisceau incident

    rhkl

    plaque photographique

    2 L

    sphre dEwald assimile un plan

    Rhkl

    1/

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 27

    Images de structure atomique par microscopie lectronique haute rsolution10,11

    Lobtention dimages dun matriau cristallin lchelle atomique se fait en deux

    tapes. Tout dabord, linteraction lastique lectron-cristal se traduit par une modulation

    progressive de la fonction donde initiale au cours de la traverse de lchantillon. La

    distribution de la fonction donde sur la face de sortie contient linformation sur la distribution

    des potentiels lectrostatiques internes et par suite sur la position des atomes. Cette

    information, intgre sur lpaisseur de lchantillon correspond un potentiel projet. Par

    consquent, les situations privilgies dorientation correspondent une incidence proche dun

    axe cristallographique, cest--dire pour des colonnes atomiques quasiment parallles au

    faisceau primaire. Plusieurs approximations peuvent tre utilises pour calculer les amplitudes

    transmises et diffractes au niveau de la face de sortie de lchantillon (thorie cinmatique,

    thorie dynamique,).

    Dans une seconde tape, la fonction donde complexe est transfre de la face de sortie

    de lchantillon au niveau du dtecteur (cran fluorescent, mulsion photographique, camra

    vido) par intermdiaire de loptique du microscope et en particulier de la lentille objectif.

    On utilise gnralement la thorie dAbbe (figure II-5) pour dcrire la formation de limage.

    Pour un chantillon cristallin, on montre que si londe incidente envoye sur lobjet est

    considre comme une onde plane proportionnelle exp(ikoz), lamplitude en face de sortie de

    lobjet est :

    ziko oertr )()(rr

    = o exp(ikoz) est londe incidente et )(rt

    r est la fonction de transmission complexe pour un objet

    de phase et damplitude :

    (II-14)

    (II-15)

    (II-16)

    )()()( rierart

    rrr = ou encore :

    ).(2)()( rgi

    g

    rig eeart g

    rr

    r

    r

    rrr =

    Avec ga et comme amplitude et phase de londe diffracte g. Ces paramtres

    dpendent de la longueur de llectron incident, du numro atomique Z de lchantillon, de la

    structure, de lorientation et de lpaisseur du cristal tudi.

    r gr

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 28

    chantillon

    objectif

    diaphragme de contraste

    plan im

    plan focal (diagramme

    diffraction)

    age

    de

    kO

    O(r)

    1 2 1 2

    G2 G1

    Figure II-5. Thorie dAbbe pour la formation de limage.

    Lamplitude de la fonction donde lectronique complexe dans le plan focal de lobjectif

    est la transforme de Fourier de )(rt r . Cette amplitude est ensuite module par la fonction de

    transfert du microscope dans le plan du diaphragme de lobjectif, par consquent dans lespace

    des frquences spatiales = 1/d. La fonction de transfert scrit gnralement :

    )()()()( 21)(2

    rrrr r GGeAT i=

    o )(r

    A est la fonction pupillaire de lobjectif et )(r

    un terme de phase associ laberration

    sphrique (II-18) : sC

    (II-18)

    (II-17)

    24

    )(24

    3 z

    C s

    +=

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 29

    o et dsignent respectivement la frquence spatiale et la dfocalisation. et sont

    les fonctions dattnuation associes respectivement langle dclairement et laberration

    chromatique Cc :

    z 1G 2G

    { })(exp),,,( 2222221 zCzCG ss +=

    =

    4)(exp),,(

    4222

    1 zzCG C

    avec z la largeur de bande de dfocalisation impose par la largeur nergtique du faisceau :

    2/1

    222

    )()()(

    +

    +

    =II

    EE

    VVCz c

    E est la largeur nergtique du faisceau, V la largeur des fluctuations de tension, V la

    tension primaire et II reprsente le terme dinstabilit du courant objectif.

    Lamplitude dans le plan focal est donc :

    )()()( vTrTFtirrr

    =

    et lamplitude dans le plan image est :

    )()( 1 rr ii TFr=

    Limage finale sur lcran sobtient par reconstruction dans le plan de limage des

    amplitudes diffractes modules par les diffrents termes de la fonction de transfert. Pour un

    objet cristallin, la figure de diffraction dans le plan focal de lobjectif est constitue dun

    ensemble de fonctions delta rgulirement rparties aux nuds du rseau rciproque. Limage

    finale est donc une figure dinterfrences possdant des proprits de priodicit associes

    celles de lchantillon. Par contre, lintensit et la position des franges observes dpendent de

    nombreux paramtres imposs par lchantillon ou par le microscope.

    Scherzer12, dveloppa le premier ces notions et dtermina une optimale rsolution

    thorique do pour une dfocalisation z. Appele aujourdhui, Scherzer defocus.

    (II-20)

    (II-21)

    (II-22)

    (II-24)

    (II-25)

    (II-19)

    (II-23)

    4/34/10 21 sCd =

    sCz =

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 30

    Des calculs plus rcents donnent les expressions ci-dessous13,14.

    4/34/10 66,0 sCd = (II-26)

    (II-27) sCz 2,1=

    Les thories de la formation dimages en haute rsolution dmontrent que lintensit

    locale dpend dun grand nombre de facteurs comme la dfocalisation ( ), lpaisseur (t) de

    la zone tudie de lchantillon, quil est difficile de matriser a priori. La mthode pratique

    danalyses plus quantitative des images de HR consiste comparer diffrentes images

    modlises pour plusieurs valeurs des paramtres (

    z

    z ,t) avec des images exprimentales. Dans ce mmoire, nous nous contenterons dutiliser cette technique de pointe de faon

    qualitative pour analyser les directions de croissance des nanofils, les dfauts cristallins ainsi

    que la rugosit de la priphrie des fils.

    Prparation dchantillons TEM

    Lobservation dchantillons par microscopie lectronique en transmission ncessite que

    ceux-ci soient transparents aux lectrons. Leurs paisseurs ne doivent donc excder environ

    100 nm.

    La prparation d'chantillons est une tape essentielle et cruciale pour russir l'analyse

    en TEM. Elle conditionne la capacit d'observations et par consquent, la qualit et la fiabilit

    des rsultats obtenus. La taille de nos nanofils tant infrieure 100 nm (excepts ceux de type

    M 400), il nest donc pas ncessaire de procder pour ce type dchantillons aux

    amincissements mcaniques et/ou ioniques classiques rencontrs couramment lors de la

    prparation dchantillons TEM.

    Lobservation au TEM des nanofils require nanmoins que ceux-ci soient extraits de

    leurs membranes htes qui sont paisses et isolantes, donc inadaptes pour lobservation

    directe. Nous utilisons pour nos travaux des grilles supports dchantillons de cuivre ou de

    nickel recouvertes dun film mince de carbone vapor.

    Les tapes successives de cette prparation sont les suivantes15 :

    une grille support est dpose sur une lame de verre (face carbone lextrieur),

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 31

    un chantillon de membrane (2 mm) prdcoup aux ciseaux est plac sur la grille

    (face mtallise lextrieur),

    quelques gouttes de chloroforme sont alors dposes sur la grille,

    laction dissolvante du chloroforme liqufie la membrane, qui se rpand autour de la

    grille. Avant que le chloroforme ne soit totalement vapor, la grille est dplace vers

    un endroit propre de la lame de verre laide dune pince effile (cette opration est

    renouvele 4 5 fois),

    si les rsidus dor (couche conductrice de la membrane) demeurent trop nombreux la

    surface de la grille, ceux-ci sont alors retirs avec une pince. Cette manipulation dlicate

    endommage invitablement une partie de la grille. Lensemble de ces rsidus n'est pas

    enlev car ils sont signes vidents de laction dissolvante du chloroforme.

    Cette procdure de prparation permet d'avoir un champ vaste d'observation aussi bien au

    TEM quau MEB. La figure II-6, obtenue par microscopie lectronique balayage illustre le

    rsultat de cette prparation.

    Figure II-6. Grille TEM pourvue de nanofils M 400.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 32

    II.2.3 Analyse chimique

    II.2.3.1 Spectroscopie de dispersion des rayons X (EDXS)

    La spectroscopie EDX tudie la distribution en nergie des photons primaires et

    secondaires mis par un chantillon sous leffet dun faisceau lectronique incident. Lanalyse

    par EDXS des lments prsents dans un chantillon est ainsi ralisable par le biais des deux

    types de microscopes voqus prcdemment (MEB et TEM). En effet, les atomes de

    lchantillon sont ioniss sous lincidence du faisceau d'lectrons. Ltat excit a une dure de

    vie courte, et latome revient dans un tat moins nergtique par des transitions lectroniques

    dun niveau externe vers un niveau interne. Ceci sous libration de la diffrence dnergie, soit

    par mission dun lectron Auger, soit par mission dun rayon X caractristique. L'analyse de

    l'mission X peut tre ralise entre autres avec un dtecteur dispersion d'nergie (photodiode

    Si-Li). Le rapport des intensits des pics caractristiques IA et IB permet deffectuer une analyse

    semi-quantitative.

    BABBBB

    ABAAAA

    B

    A

    CAaRCAaR

    II

    = o est la section efficace dionisation, le rendement de fluorescence, R la rponse du

    dtecteur pour lnergie correspondante, la fraction de la raie dmission pour la couche

    considre (K ou K), A la masse atomique et C la concentration.

    (II-28)

    (II-29)

    Cette relation scrit aussi sous la forme :

    BAAB

    BA

    IIkC

    C =

    o kAB est appel coefficient de Cliff-Lorimer.

    II.2.3.2 Spectroscopie de pertes dnergies des lectrons (EELS)

    Une autre technique danalyse chimique envisageable en microscopie lectronique en

    transmission repose sur le principe de la spectroscopie par pertes dnergie des lectrons

    (EELS). En effet, lorsque le faisceau d'lectrons traverse un chantillon, il interagit avec celui-

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 33

    ci de deux manires : soit l'interaction est lastique, c'est--dire sans perte d'nergie, soit elle est

    inlastique, c'est--dire avec perte d'nergie pour les lectrons incidents.

    Lorsqu'un lectron interagit de manire inlastique, l'atome avec lequel a eu lieu

    l'change absorbe une certaine quantit de cette nergie et donc passe un tat excit. Quant

    l'lectron, il perd cette nergie, cette diminution correspond aux tats d'excitations des atomes

    du matriau travers, elle est alors caractristique des lments prsents dans l'chantillon.

    Les niveaux d'nergie des lectrons transmis sont analyss l'aide d'un spectromtre. Le

    profil des pertes d'nergie autour d'une rgion d'ionisation n'est pas abrupt, car les lectrons,

    aprs avoir subi une perte en ionisant l'atome, sont soumis de nouvelles pertes par diffusion

    sur d'autres lectrons du cur ou des plasmons, ce qui donne lieu des profils trs divers,

    caractristiques des lments et de leurs environnements (cf. spectre typique figure II-7b).

    - Interaction avec les couches externes

    La plupart des collisions inlastiques d'un lectron rapide provient d'une interaction

    avec des lectrons des couches externes et donne lieu des pertes infrieures 100 eV. Ces

    interactions correspondent essentiellement aux excitations collectives des lectrons de valence

    (pic plasmon de surface ou de volume), mais aussi avec des lectrons libres (dont les niveaux

    d'nergie peuvent malgr tout tre structurs en bandes).

    Les lectrons peuvent galement perdre de l'nergie dans des changes avec des

    phonons ou des radiations lectromagntiques (rayonnement Bremsstrahlung).

    - Interaction avec les couches internes

    Les lectrons de cur sont fortement lis aux noyaux et leur nergie est de quelques

    centaines d' lectron-Volt. Les pertes lies aux interactions inlastiques avec ces lectrons sont

    remarquables (50 3000 eV). L'nergie totale d'un lectron tant la somme de son nergie

    cintique et de son nergie lectrostatique, laquelle dpend du milieu environnant (noyau,

    lectrons avoisinants ), des analyses de structures fines sont donc envisageables.

    La mise en vidence de ces pertes dnergie des lectrons est possible par lutilisation

    de systmes dispersifs en nergie des lectrons (secteur magntique). Ce secteur est dispos

    aprs la colonne du microscope. Le point objet du spectromtre est le dernier cross-over prsent

    dans la colonne, cest dire celui de la lentille projective. Ainsi lorsque le microscope

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 34

    fonctionne en mode diffraction, limage sert de point objet au spectromtre. Limage et le

    spectromtre sont alors coupls. Cette configuration permet un type danalyse particulier

    dveloppe par Colliex et al.16. Cette analyse dite "spectre image" permet de relier

    linformation de lanalyse chimique avec sa localisation dans lchantillon et ainsi de pouvoir

    dresser une cartographique des lments avec une rsolution nanomtrique. Ce type danalyse

    implique un dplacement asservi de la sonde, adquat avec les temps dacquisition des spectres

    EELS. Pour nos expriences de nano-analyse chimique par EELS, les conditions typiques des

    observations furent les suivantes :

    diamtre de la sonde : 0,7 nm

    temps denregistrement par spectre : 1,6 s

    pas danalyse : 0,6 nm.

    Cette technique analytique, et son exploitation quantitative reposent essentiellement sur

    la rsolution en nergie du spectromtre magntique E (typiquement de 0,6 eV pour le pic de

    perte nulle). Cette grandeur dpend principalement de la distribution en nergie de la source

    lectronique primaire (type de canons, temprature de chauffage) et des caractristiques du

    spectromtre (grandissement selon son axe de dispersion, facteur D de dispersion du secteur

    magntique, et de ses aberrations de sphricit) ainsi que des angles de divergence des

    lectrons pntrant dans le spectromtre.

    Pour rsumer, les spectroscopies EDXS et EELS, bien que relevant du mme processus

    dinteraction primaire entre llectron - incident et latome-cible, ne donnent pas le mme type

    dinformations (figure II-7a) : en EELS, on analyse les processus dexcitation entre ltat

    fondamental occup par llectron et ltat final inoccup de la transition, situ au-dessus du

    niveau de Fermi. La spectroscopie EDXS sintresse quant elle au processus de dsexcitation,

    o le trou initial du niveau profond est combl par un lectron dun niveau suprieur, avec

    mission dun photon X caractristique.

    Pour la spectroscopie EDXS, le domaine nergtique tudi en une seule acquisition est

    en gnrale tendu (0 20 keV) et permet une vision chimique globale immdiate de

    lchantillon quil est difficile datteindre en EELS. A contrario, en EDXS, la rsolution en

    nergie se situe au mieux 60 eV et est de 100 400 fois plus grande que celle atteinte en

    EELS (possibilits dtudes de structures fines). Pour nos travaux, lanalyse EDXS se limitera

    la dtermination de la composition chimique en diverses zones dintrts, tandis que la

    spectroscopie EELS permettra deffectuer les cartographies dlments avec une rsolution

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 35

    nanomtrique. La spectroscopie EELS est donc un outil de caractrisation privilgi pour

    ltude des nanomatriaux et des systmes nanostructurs.

    (a) Mcanisme physique En EELS, on analyse les processus dexcitation entre ltat fondamental occup par

    llectron et ltat final de la transmission, situ au-dessus du niveau de fermi.

    (b) spectre typique

    Figure II-7. Aspects gnraux de la spectroscopie de pertes dnergie.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 36

    II.2.4 Mesure de la rugosit du dpt et courbes I-V

    II.2.4.1 Principe dimagerie dun microscope force atomique

    En 1986, le prix Nobel de Physique rcompensa Gerd Binnig, Heinrich Rohrer et Ernst

    Ruska, les deux premiers pour des travaux trs rcents, le troisime pour des travaux vieux de

    plus de 50 ans. En exploitant le principe de leffet tunnel, Binnig et Rohrer montrrent en 1983

    des images lchelle atomique dune surface de silicium balaye laide dune pointe

    mtallique17,18. Ils donnrent ainsi naissance la microscopie effet tunnel (STM). L'une des

    premires volutions de cette microscopie est le microscope force atomique (AFM) qui se

    base sur la mesure des forces entre les atomes de la surface d'un chantillon et une sonde. Cette

    technique drive offre en outre l'avantage de faire des mesures dans un milieu moins

    contraignant que le vide pouss, par exemple dans l'air ou encore dans des solutions aqueuses.

    Son principe illustr par la figure II-8 consiste dplacer un levier surmont d'une

    pointe la surface de l'chantillon et mesurer la dviation verticale du levier sous l'action des

    forces atomiques. La mesure de la dviation verticale se fait par une mthode de dtection

    optique : l'extrmit du levier, soumise l'action des forces atomiques, est claire par un

    faisceau laser dont on dtecte la dflexion au moyen de photodiodes. Les forces mises en jeu

    dans ce type de microscope sont typiquement de l'ordre de 10-7 10-9 N.

    dtecteur 2 photodiodesA B

    asservissement de

    position

    balayage pizolectrique

    miroir diode Laser

    microlevier

    fixe

    Figure II-8. Reprsentation dun microscope force atomique.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 37

    II.2.4.2 Deux modes de fonctionnement : Mode contact et Mode tapping

    Pour le mode contact, les images sont obtenues par une srie de dplacements parallles

    de la pointe la surface de l'chantillon. La force exerce par la pointe reste constante au cours

    du balayage (image isoforce). Toute la difficult est alors de conserver une rsolution dans la

    dviation verticale de l'ordre de l'angstrm.

    Ce problme est rsolu par la mesure en "mode tapping"19. En ce mode, le levier vibre

    une frquence proche de sa rsonance. Les caractristiques de l'oscillateur sont modifies en

    prsence de la surface. Les images sont obtenues en maintenant par exemple l'amplitude ou la

    frquence de l'oscillation constante. Pour cette mthode de mesure, le levier est mis en

    oscillation sa frquence de rsonance f0, par l'excitation d'un pizolectrique avec lequel il est

    coupl mcaniquement (f0 est typiquement de quelques centaines de kilohertz).

    Lorsque le levier est libre de vibrer dans l'air, la rflexion du signal laser qui claire son

    extrmit gnre un signal lectronique sinusodal dans la matrice de photodiodes qui constitue

    le dtecteur de mesure. Quand le levier rencontre la surface de l'chantillon, l'amplitude des

    vibrations est perturbe, alors que le pizo exerce toujours son excitation avec la mme nergie,

    si bien que la dflexion du faisceau laser est dplace et permet de rvler une information sur

    l'altitude du point de mesure.

    Lexploitation du mode contact combin lutilisation dune pointe conductrice permet

    deffectuer des mesures I(V) et de dterminer ainsi les caractristiques lectriques des

    chantillons.

    II.3 Mthode de mesure des proprits de transport de nanofils

    - prparation des chantillons par lithographie lectronique II.3.1 Prsentation

    Une collaboration avec le laboratoire de photonique et nanostructures (LPN) de

    Marcoussis, et plus particulirement avec Dominique Mailly, a dmarr afin deffectuer des

    mesures de proprits de transport lectriques de nanofils dantimoine. En raison de divers

    problmes techniques, ces expriences nont t finalises ce jour. Toutefois nous prsentons

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 38

    ici les travaux prliminaires effectus rendant compte de la ralisation de systme dlectrodes

    sur un nanofil individuel.

    Les instruments disponibles au LPN et plus particulirement le masqueur lectronique

    (JEOL-5DIIU) ont permis la ralisation par lithographie lectronique de connexions ohmiques

    entre un unique nanofil dantimoine et un systme dlectrodes.

    Comme toute lithographie (optique, X, ...), la lithographie lectronique consiste

    reproduire un motif particulier sur un substrat via une couche lectrosensible. Pour cette

    dernire technique lithographique, linsolation dune rsine polymre seffectue par

    lintermdiaire dune irradiation lectronique, le dplacement du faisceau lectronique focalis

    tant contrl par un masqueur. Cette irradiation lectronique de la rsine lectrosensible

    permet la ralisation de motifs de haute rsolution (2,5 nm, pour le masqueur du L2M).

    Deux modes de procdures sont envisageables selon la nature chimique de la rsine.

    Pour les rsines dites positives, linsolation lectronique contribue rompre les chanes

    molculaires du polymre. Tandis que pour les rsines ngatives il sagit dune rticulation. La

    dissolution slective des chanes polymres de plus faibles poids molculaires par un solvant

    spcifique permet dobtenir le motif dsir conformment aux localisations de linsolation.

    La figure II-9 prsente la procdure exprimentale mise en uvre afin de raliser des

    motifs par lithographie lectronique. Cinq tapes peuvent tre dfinies :

    1- Lenduction correspond la dposition de la rsine lectrosensible. Lpaisseur de cette

    couche est dtermine par la vitesse de rotation de la tournette sur laquelle est dpos le

    substrat. Le polymthyl-methacrylate (PMMA) est la rsine positive que nous avons

    retenue. Un recuit de 5 minutes permettra de la stabiliser.

    2- Linsolation est lirradiation de la rsine par un faisceau lectronique focalis.

    Linteraction lectron-matire aboutit llargissement du motif dsir. Les paramtres

    dterminant cette perte de rsolution sont : la tension dacclration des lectrons,

    lpaisseur de la rsine (lie la diffusion lectronique) et le numro atomique Z moyen

    du substrat (rtrodiffusion lectronique).

    3- La rvlation correspond la dissolution des chanes polymres de plus faibles poids

    molculaires. Le paramtre dterminant de cette tape est le temps dimmersion de

    lchantillon dans le solvant adquat. Un temps trop court ou trop long engendre

    respectivement la prsence de rsidus polymres au fond des motifs et un largissement

    du motif.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 39

    4- La mtallisation permet la ralisation dun dpt mtallique par vaporation physique.

    Le choix du mtal vapor dtermine la nature chimique du motif.

    5- Le lift-off correspond la dissolution des chanes polymres non insoles par un solvant

    spcifique. Le mtal dpos par-dessus la rsine est lui-mme emport par cette

    dissolution.

    Un nettoyage par dcapage ionique de la surface avant la mtallisation permet

    dliminer lventuelle prsence de rsine et dautres salets.

    Figure II-9. Principe de la lithographie lectronique.

    substrat nu enduction de rsine insolation lectronique

    lift-off mtallisation

    e-

    rvlation

    II.3.2 Connexion de nanofils

    Ltape prliminaire de la connexion de nanofils consiste disposer les nanofils sur un

    substrat de telle que leur densit de rpartition soit homogne et faible afin que les divers

    nanofils ne soient pas en contact. Nous avons ainsi dissout 1 cm de membrane contenant des

    nanofils de 30 nm dans 20 ml de chloroforme. Puis par prlvement laide dune pipette

    pasteur, quelques gouttes ont t dposes sur un substrat de silicium isolant basse

    temprature et muni de marques de reprages servant localiser les nanofils. Une fois les

    nanofils dposs, la surface du substrat de silicium est observe par un MEB. Cette

    visualisation permet laide des marques de reprage une localisation prcise des nanofils qui

    seront connects. Conscutivement ces observations le substrat de silicium est enduit de

    rsine lectrosensible et des motifs dlectrodes sont raliss selon la configuration des nanofils

    slectionns. Les nanofils les plus longs sont prfrentiellement retenus afin de raliser un

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 40

    nombre de contacts importants (figure II-10). La ralisation concrte de ces connexions est

    effectue par lithographie lectronique, les parties insoles correspondant alors aux motifs

    dlectrodes.

    200 nm

    lectrodes dor de connexion

    500 nm

    Nanofils dantimoine de 30 nm

    Figure II-10. Schma dlectrodes de connexion dun nanofil M 30 dantimoine.

  • Chapitre II : Mthodes exprimentales 41

    II.4 Bibliographie

    [1] A.J. Bard, L.R. Faulkner, "Electrochimie. Principes, Mthodes et Applications", Masson,

    Paris (1983).

    [2] W. Lorenz, Z. Naturforsch, 9a (1954) p716.

    [3] J. Bockris, G.A. Razumney, "Fundamental aspects of electrocrystallization", Plenum press,

    New-York (1967) p27.

    [4] J. Bockris, B.E. Conway, Electrochim. Acta, 3 (1961) p340.

    [5] F. Lenoir, R. Wiart, Extrait de "Mtaux, Corrosion, Industrie", 557/558 (1972).

    [6] J.W. Dini, "Electrodeposition, the materials science of coatings and substrat", Noyes

    Publications (1992) p195.

    [7] G. Sauerbrey, Z. Phys., 155 (1959) p206.

    [8] J.P. Eberhart, "Mthodes physiques d'tude des minraux et des matriaux solides", Doin,

    Paris (1976).

    [9] B. Agius, M. Froment, "Surfaces, interfaces et films minces. Observations et analyses",

    Dunod, Paris (1990).

    [10] J. Thibault, "Initiation la microscopie lectronique par transmission" C. Willaime,

    Socit Franaise de Minralogie et Cristallographie (1987).

    [11] J.C.H. Spence, "Experimental high resolution electron microscopy", Clarendon Press,

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    [12] O. Scherzer, J. Appl. Phys., 20 (1949) p20.

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    [15] L. Wang, thse de doctorat de lUniversit de Reims Champagne Ardenne (1996).

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    Mikrochim. Acta, 114/115 (1994) p71.

    [17] G. Binnig, H. Rohrer, Ch. Gerber, E. Weibel, Phys. Rev. Lett., 49 (1982) p57.

    [18] G. Binnig, H. Rohrer, Ch. Gerber, E. Weibel, Phys. Rev. Lett., 50 (1983) p120.

    [19] Q. Zong, D. Innis, K. Kjoller, V.B. Elings, Surf. Sci. Lett., L688 (1993) p290.

  • Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 42

    CHAPITRE III Synthse et caractrisation de couches

    minces dantimoine

    III.1 Mise au point dlectrolytes de synthse ............................................... 43

    III.1.1 Electrochimie de lantimoine en solution ........................................ 43

    III.1.2 Les lectrolytes................................................................................. 44

    III.1.3 Conditions exprimentales ............................................................... 46

    III.2 Caractristiques lectrochimiques.......................................................... 46

    III.2.1 Milieu tartrate ................................................................................... 46

    III.2.2 Milieu oxalate................................................................................... 51

    III.3 Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine.................. 52

    III.3.1 Ralisation de couches minces en milieu tartrate ............................ 52

    III.3.2 Synthse en mode potentiostatique .................................................. 53

    III.3.3 Synthse en mode intentiostatique ................................................... 54

    III.3.4 Caractrisation de couches minces en milieu tartrate ...................... 54

    III.3.5 Conclusion........................................................................................ 57

    III.4 Bibliographie.......................................................................................... 58

  • Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 43

    III.1 Mise au point dlectrolytes de synthse

    III.1.1 Electrochimie de lantimoine en solution

    A partir du diagramme dquilibre tension-pH du systme antimoine-eau 25 C

    (figure III-1), nous remarquons que les valences essentielles de lantimoine sont +III

    (SbO+, HSbO2, SbO2-) et +V (SbO2+, SbO3

    -). Ces formes, trs peu solubles pH neutre

    sont cependant stables en milieu acide, complexant ou non, ou encore en milieu fortement

    alcalin ltat doxyanions.

    Afin de parvenir la ralisation de couches minces et de nanofils dantimoine par

    lectrolyse, nous avons mis au point plusieurs bains lectrolytiques. Lantimoine peut tre

    rduit soit en milieu acide complexant1 (HCl), soit en milieu acide non complexant2

    (HCLO4), de mme la rduction de lantimoine est envisageable en milieu basique.

    Figure III-1. Diagramme de Pourbaix du systme Sb-H2O 25 C 3.

  • Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 44

    III.1.2 Les lectrolytes

    Dans un lectrolyte, le rle de chaque espce est bien dfini, et nous pouvons les

    classer de la manire suivante :

    Lespce lectroactive : elle est introduite dans llectrolyte sous forme de sels. Pour

    nos travaux, le trioxyde dantimoine Sb2O3 a t utilis.

    Lagent complexant : il permet de maintenir lespce lectroactive sous forme

    ionique (en influenant la solubilit de lespce active) et modifie le potentiel de

    dcharge. Selon llectrolyte, nous retenons comme complexant, lacide oxalique

    (C2H2O4) et le potassium sodium tartrate ttrahydrat (C4H4KNaO64H2O).

    Le sel de fond : il a pour but de minimiser la participation de lespce lectroactive

    dans le courant de migration et de rendre la solution plus conductrice. Pour les

    milieux tartrate et oxalate labors, les sels de fond sont respectivement le

    thiocyanate de potassium (KSCN) et le sulfate de sodium (Na2SO4).

    III.1.2.1 Compositions des lectrolytes en milieu tartrate

    Un premier lectrolyte en milieu tartrate a t mis au point. Il sagit dun milieu

    basique de pH 13,5. Dautres lectrolytes, plus fortement basiques auraient pu tre

    galement raliss, nanmoins nous navons pas souhait les mettre en uvre. En effet, les

    proprits relatives aux membranes nanoporeuses - substrats de dposition de nanofils (cf.

    chapitre IV) montrent une faible rsistance mcanique en milieu fortement alcalin. Deux

    bains de concentrations diffrentes en antimoine (HT A et HT B) ont t mis au point dont

    les compositions des substances entrant en jeu lors de leurs prparations sont dcrites dans

    le tableau III-1. Le bain HT A tant plus concentr que celui not HT B, il doit selon Dini4

    aboutir des cristallites de dpt de tailles plus consquentes. Nous retenons donc ce bain

    concentr pour la ralisation de couches minces Sb. Le bain HT B servira quant lui

    raliser des synthses de nanofils dont les vitesses de croissance sont plus faibles que celles

    obtenues avec le bain HT A.

  • Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dantimoine 45

    HT A HT B

    [KSCN] 1 molL-1 [KSCN] 1 molL-1

    [C4H4KNaO64H2O] 0,25 molL-1 [C4H4KNaO64H2O] 0,25 molL-1

    [Sb2O3] 0,05 molL-1 [Sb2O3] 0,0125 molL-1

    Tableau III-1. Compositions pour la prparation des lectrolytes en milieu tartrate.

    Pour chacune des deux solutions, la dissolution du trioxyde dantimoine Sb2O3 a t

    effectue chaud en ajoutant quelques pastilles de KOH pour saffranchir de la

    prcipitation de lespce HSbO2, qui intervient jusqu' un pH voisin de 12. Le pH final de

    ces deux lectrolytes est identique et ajust 13,5.

    III.1.2.2 Composition de l'lectrolyte en milieu oxalate Lespce lectroactive dantimoine est toujours introduite via le trioxyde

    dantimoine. Dans un premier temps nous avons dissout lacide oxalique dans de leau

    permute puis introduit loxyde dantimoine (Sb2O3). La solution atteint alors un pH de

    1,1. Par adjonction dhydroxyde de potassium (KOH), le pH a t ajust une valeur de

    2,6. Cette valeur, mdiane des deux pKa du diacide C2H2O4, correspond la zone de

    prpondrance de lespce HC2O4- qui favorise la dissolution du trioxyde dantimoine ainsi

    que sa complexation (figure III-2). La dissolution complte de ces espces est effective

    aprs chauffage et agitation de la solution durant une demi-heure. Les lments entrant

    dans la composition de ce bain oxalate (OX 0,01) sont prsents dans le tableau III-2.

    C2H2O4 HC2O4- C2O42-

    Figure III-2. Espces et constantes dacidit du diacide C2H2O4.

    OX 0,01

    [Na2SO4] 0,1 molL-1

    [C2H2O42H2O] 0,25 molL-1

    [Sb2O3] 0,005 molL-1

    Tableau III-2. Composition pour la prparation de llectrolyte en milieu oxalate.

    pH 1,23 4,19

  • Chapitre III : Synthse et caractrisation de couches minces dant