Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple-Un But- Une Foi MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES MEMOIRE DE FIN DE CYCLE EFFICACITE DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE AU SENEGAL Rédigé par : Ndatar SENE OUMAROU ALTINE Yacouba Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur des Travaux Statistiques Sous l’encadrement de : M. Souleymane DIALLO Ingénieur Statisticien Economiste au CEPOD M. Souleymane FOFANA Enseignant à l’ENSAE Juillet 2012 Centre d’Etudes de Politiques Pour le Développement Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple-Un But- Une Foi

MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

EFFICACITE DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE AU SENEGAL

Rédigé par :

Ndatar SENE OUMAROU ALTINE Yacouba

Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur des Travaux Statistiques

Sous l’encadrement de :

M. Souleymane DIALLO

Ingénieur Statisticien Economiste au CEPOD

M. Souleymane FOFANA

Enseignant à l’ENSAE

Juillet 2012

Centre d’Etudes de Politiques Pour le

Développement

Ecole Nationale de la Statistique et de

l’Analyse Economique

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Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page i

REMERCIEMENTS

Au terme de la rédaction de ce mémoire de fin de cycle, nous adressons nos remerciements à

tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à sa réalisation.

Nous tenons à remercier tout le personnel du Centre d’Etudes de Politiques pour le

Développement (CEPOD), en particulier son Directeur Général : M. Aliou FAYE, pour nous

avoir permis d’effectuer ce stage dans de bonnes conditions.

Nos remerciements vont à l’endroit de tout le personnel de l’ENSAE, M. Bocar TOURE

l’actuel Directeur, M. Mady DANSOKHO le Coordonnateur des Etudes, Mme Emilie

LAFFITEAU la responsable de la filière d’ITS, M. Mamadou CISSE, responsable de la filière

d’ISE ainsi que tous les professeurs, pour l’enseignement dont nous avons bénéficié durant

ces quatre ans de formation. Une pensée pieuse à feu Sérigne Touba DIASSE l’ex Directeur

de ENSAE. Nous tenons surtout à remercier spécialement M. Jean Luc YAMEOGO pour sa

disponibilité à discuter avec nous dans le cadre de ce travail et nos encadreurs : M.

Souleymane DIALLO et M. Souleymane FOFANA, pour leur appui et leur soutien

inconditionnel, tant sur le domaine des techniques statistiques utilisées que sur la

méthodologie d’approche de ce rapport.

Enfin, nous ne saurions clore nos propos sans remercier nos parents, amis et élèves de

l’ENSAE particulièrement la première promotion ITS.

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Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page ii

AVANT-PROPOS

L’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique (ENSAE) est une école

d’enseignement supérieur rattachée à l’Agence Nationale de la Statistique et de la

Démographie (ANSD). Elle forme, depuis la rentrée d’octobre 2008, des cadres de

conception, d’application et d’exécution respectivement dans les filières de formation initiale

suivantes : Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE), Ingénieurs des Travaux

Statistiques(ITS) et Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS).

Dans la filière ITS qui nous concerne, la formation dure 4 ans et un stage obligatoire de 4

mois est prévu en quatrième année. Ce stage a pour vocation de compléter les enseignements

théoriques ayant été dispensés tout au long de la formation. Il permet aux élèves d’appliquer

des connaissances et outils d’analyse acquis durant la formation à travers des réalisations

pratiques. Aussi, cette partie pratique de la formation permet-elle à l’élève stagiaire une

immersion dans le monde professionnel à travers la rédaction d’un rapport écrit et d’une

soutenance orale, et fournit à l’institution d’accueil un appui dans l’exécution de ces travaux.

C’est dans ce cadre que nous avons effectué notre stage au Centre d’Etudes de Politiques pour

le Développement (CEPOD) basé à Dakar du 20 février au 20 juin 2012 dont le thème est

« Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal ». Ce thème s’inscrit dans les activités de

la structure d’accueil qu’est le CEPOD car faisant partie de ses recherches futures en matière

de formulation de politiques éducatives.

Aucune œuvre humaine n’est parfaite, pour cela, nous restons ouverts à vos critiques et

suggestions qui seront les bienvenues.

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Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page iii

TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………i

AVANT-PROPOS……………………………………………………………………………..ii

Liste des tableaux .................................................................................................................................... v

Liste des graphiques ................................................................................................................................ vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ....................................................................................................... vii

RESUME ................................................................................................................................................... 1

INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE ..................................................................................................... 2

Chapitre I : Aperçu sur l’enseignement élémentaire, contexte et méthodologie .................................. 5

I. Enseignement primaire au Sénégal et contexte ......................................................................... 5

1. Aperçu sur l’enseignement élémentaire ................................................................................. 5

2. Contexte de l’étude ................................................................................................................. 7

II. Revue de littérature .................................................................................................................... 8

III. Approche méthodologique ................................................................................................... 10

1. Présentation des données utilisées ....................................................................................... 10

2. Démarche générale ............................................................................................................... 11

3. Justification d’une analyse multiniveau ................................................................................ 11

4. Procédure de spécification et hypothèses ............................................................................ 12

Chapitre II. Analyse des ressources et des indicateurs scolaires .......................................................... 15

I. Le financement de l’éducation .................................................................................................. 15

II. Les enseignants ......................................................................................................................... 18

III. Le Taux Brut d’Admission (TBA) au CI ................................................................................... 20

IV. Le TBS .................................................................................................................................... 22

V. Les taux de redoublement et d’abandon .................................................................................. 24

V.1. Le taux de redoublement ....................................................................................................... 24

V.2. Le taux d’abandon .................................................................................................................. 25

VI. Le TAP .................................................................................................................................... 27

VII. Le taux de réussite au CFEE .................................................................................................. 29

VIII. Le coefficient d’efficacité interne ...................................................................................... 30

Chapitre III. Analyse des acquisitions des élèves ................................................................................. 35

I. Analyse globale et spatiale du niveau des élèves ..................................................................... 35

1. Analyse du niveau global des élèves ..................................................................................... 35

2. Analyse spatiale du niveau des élèves .................................................................................. 36

II. Facteurs explicatifs du score final relatifs à l’élève et à son milieu de vie ............................... 38

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Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page iv

1. La fréquentation préscolaire ................................................................................................. 38

2. Le redoublement (reprise de la classe actuellement fréquentée) ....................................... 39

3. Effet du score initial sur le score final ................................................................................... 40

4. La possession de manuels ..................................................................................................... 41

5. Le genre de l’élève................................................................................................................. 41

6. L’âge de l’élève ...................................................................................................................... 42

7. Le fait de parler le français à domicile .................................................................................. 43

8. Le milieu socioéconomique de l’élève .................................................................................. 44

9. La fréquentation scolaire des parents ................................................................................... 45

III. Facteurs explicatifs du score relatifs à l’école de l’élève ...................................................... 47

1. Milieu de résidence de l’école de l’élève .............................................................................. 47

2. Le genre de l’enseignant favorise t-il les acquisitions scolaires des élèves ?........................ 47

3. Taille de la classe et score des élèves .................................................................................... 48

4. Score final et présence de cantine scolaire gratuite ............................................................ 49

5. La durée de la formation professionnelle initiale des enseignants (FPI) .............................. 51

6. L’absentéisme des enseignants au primaire diminue-t-elle les performances des élèves ? 51

Chapitre IV : Modélisation économétrique des acquisitions scolaires ................................................. 53

I. Proportions de la variabilité des acquisitions attribuables à l’élève et son milieu de vie ou à

l’école ................................................................................................................................................ 53

II. Spécification du modèle économétrique .................................................................................. 54

III. Résultats et interprétations des coefficients du modèle ...................................................... 56

CONCLUSION ......................................................................................................................................... 61

RECOMMANDATIONS............................................................................................................................ 62

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................................................ 63

ANNEXES : ................................................................................................................................................ b

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Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page v

Liste des tableaux

Tableau 1: Evolution des contributions au financement de l'Education primaire en milliards de FCFA

............................................................................................................................................................... 15

Tableau 2: Répartition des maîtres selon le diplôme académique ......................................................... 20

Tableau 3: Evolution des taux de redoublement globaux...................................................................... 24

Tableau 4: Evolution des taux d’abandon ............................................................................................. 26

Tableau 5: statistiques du score final en CP et CM1 ............................................................................. 35

Tableau 6 : Score final moyen en maths/français au CM1 des écoles publiques selon la région en

2006-2007 ............................................................................................................................................. 36

Tableau 7: Test de comparaison de scores moyens selon la fréquentation du préscolaire ................ 39

Tableau 8: Test de comparaison de scores moyens selon le redoublement du dernier niveau en 2007

............................................................................................................................................................... 40

Tableau 9: Résultats d’estimation des paramètres de régression entre score final et initial en

maths/français en CM1 ......................................................................................................................... 40

Tableau 10: Test de comparaison de scores moyens finaux selon la possession de livres .................. 41

Tableau 11: Test de comparaison de scores moyens selon le genre .................................................... 42

Tableau 12: Score final des élèves au CP et CM1 selon qu'il parle le français à la maison ................... 44

Tableau 13 : Score des élèves du CP et CM1 selon le milieu de résidence ........................................... 47

Tableau 14: Score final en CP et CM1 selon le genre de l'enseignant ................................................ 48

Tableau 15 : Score final en maths et français selon la FPI des enseignants en CP et CM1 .................. 51

Tableau 16:Répartition de la variance entre les niveaux ...................................................................... 53

Tableau 17:Liste des variables du modèle ............................................................................................ 54

Tableau 18: Résultats de l'estimation du modèle final en CP ............................................................... 56

Tableau 19 : Résultats de l’estimation du modèle final de CM1 ........................................................... 59

Page 7: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page vi

Liste des graphiques

Figure 1: Part de l’Education dans les dépenses de fonctionnement de l’Etat hors dette et dépenses

communes ............................................................................................................................................. 16

Figure 2 : Evolution du coût par élève et par sous-secteur de 2000 à 2008 ......................................... 17

Figure 3: Evolution de la part de chaque sous-secteur dans le budget exécuté de l'Education ........... 18

Figure 4 : Evolution du ratio élève/maître et du taux de réussite au CFEE .......................................... 19

Figure 5: Evolution du TBA en CI de 2000 à 2011 ................................................................................. 21

Figure 6: Evolution du TBS de 2000 à 2011 .......................................................................................... 22

Figure 7: Indice de parité filles/garçons dans la scolarisation entre 2000 à 2011 ............................... 23

Figure 8: Evolution des taux de redoublement de chaque grade de l’élémentaire .............................. 25

Figure 9: Evolution des taux d’abandon selon le grade ........................................................................ 26

Figure 10: Evolution du taux d’achèvement primaire entre 2000 et 2011 ........................................... 27

Figure 11: Taux d’achèvement primaire selon les régions en 2011 ...................................................... 28

Figure 12: Evolution du taux de réussite au CFEE de 2000 à 2011 ....................................................... 29

Figure 13: Taux de réussite au CFEE par région et sexe en 2011 .......................................................... 30

Figure 14: Evolution du coefficient d’efficacité interne entre 2000 et 2011 ........................................ 33

Figure 15: CEI selon les régions en 2011 ............................................................................................... 34

Figure 16: Résultats des enquêtes PASEC de 2006-2007 en maths et français 5ème année ............... 36

Figure 17: Score final en maths/français en CP selon la fréquentation du préscolaire ........................ 38

Figure 18 : Courbe de densité de Kernel du score final général selon le genre en CM1 ...................... 41

Figure 19: Score final moyen au CM1 en maths/français selon l’âge de l’élève ................................... 43

Figure 20 : Evolution du score moyen final en maths/français selon le niveau de vie ......................... 44

Figure 21 : Score final en maths/français selon le sexe de l’élève et l’alphabétisation de la mère en

CM1 ....................................................................................................................................................... 45

Figure 22: Score final selon le sexe de l’élève et l’alphabétisation de la mère en CP .......................... 46

Figure 23: Score final selon la taille de la classe en flux unique en CM1 ........................................... 49

Figure 24: Densité de Kernel du score final en maths/français en CP selon la présence de cantine

gratuite .................................................................................................................................................. 49

Figure 25: Densité de Kernel du score final en maths/français en CM1 selon la présence de cantine

gratuite .................................................................................................................................................. 50

Figure 26 : Score final en français/maths selon l’absentéisme de l’enseignant en CP ......................... 52

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Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page vii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ACDI : Agence Canadienne de Développement International

BFEM : Brevet de Fin d’Etudes Moyennes

CAP : Certificat d’Aptitude Pédagogique

CDSM : Cadre de Depenses Sectorielles à Moyen Terme

CEAP : Certificat Elémentaire d’Aptitude Pédagogique

CEI : Coefficient d’Efficacité Interne

CE1 : Cours Elémentaire Première année (3ème

année du primaire)

CE2 : Cours Elémentaire Deuxième année (4ème

année du primaire)

CFEE : Certificat de Fin d’Etudes Elémentaires

CI : Cours d’Initiation (1ère année du primaire)

CM1 : Cours Moyen Première année (5ème

année du primaire)

CM2 : Cours Moyen Deuxième année (6ème

année du primaire)

CONFEMEN : Conférence des Ministres de l’Education des Pays ayant le Français en

partage

CP : Cours Préparatoire (2ème

année du primaire)

DPEE : Direction de la Prévision et des Etudes Economiques

DPES : Document de Politique Economique et Sociale

DPRE : Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EFI : Ecole de Formation des Instituteurs

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PASEC : Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN

PDEF : Programme Décennal de l’Education et de la Formation

PIB : Produit Intérieur Brut

PTF : Partenaires Techniques et Financiers

TAP : Taux d’Achèvement du Primaire

TBA :Taux Brut d’Admission

TBS: Taux Brut de Scolarisation

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

USAID : Agence Américaine pour le Développement International

Page 9: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

RESUME Depuis les années 1990, des réformes accompagnées de financements énormes sont effectuées

dans le système éducatif du Sénégal. Jusqu’à présent, les résultats obtenus sont mitigés. C’est

pourquoi l’on se demande si ce système dans sa globalité, le cycle primaire en particulier, est

efficace. Nos données sont issues principalement de la direction de la planification et de la

réforme de l’éducation et du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la conférence

des ministres de l’éducation des pays ayant le français en partage. Cette étude se limite à

l’examen de l’efficacité interne du cycle primaire du Sénégal. Le calcul d’indicateurs de flux

(accès, scolarisation, redoublement, achèvement,…) a permis d'obtenir le coefficient

d’efficacité interne de 2000 à 2011. L’efficacité est aussi analysée en termes de performances

scolaires. Des tests de comparaison de moyennes suivis d’une modélisation économétrique

multiniveau ont permis d’obtenir des déterminants de ces performances.

L’enseignement primaire du Sénégal a trois sources de financement : l’Etat, les partenaires

techniques et financiers et les ménages. C’est l’Etat qui constitue la principale source en

finançant en moyenne annuelle presque les trois-quarts des dépenses d’éducation primaire.

C’est ainsi que la part de l’Etat, rapportée au PIB, évolue significativement dans le même sens

que les résultats scolaires comme le taux brut d’admission au CI et le taux brut de

scolarisation. Parmi les objectifs fixés dans le document de simulation du programme

décennal de l’éducation et de la formation, certains seulement sont atteints entre 2007 et 2011.

Cependant, d’autres objectifs de ce document comme ceux liés aux taux d’abandon et

d’achèvement ne sont pas atteints entre 2007 et 2011. Si la tendance d’évolution du taux

d’achèvement au primaire entre 2000 et 2011 se maintient jusqu’en 2015, l’objectif 2 des

OMD ne sera pas atteint. De 2000 à 2011, l’évolution des indicateurs de flux a permis

d’obtenir un coefficient d’efficacité moyen annuel de 67%. Donc, chaque année, en moyenne

33% des ressources de l’éducation primaire sont gaspillées en finançant des redoublements et

abandons. Cette moyenne cache des disparités entre les régions. Actuellement (2011), ce

coefficient global a atteint son pic. Donc, seulement 29% des ressources éducatives sont

perdues. L’efficacité de l’enseignement élémentaire est aussi mesurée en termes

d’acquisitions scolaires. Ainsi, en 2006-2007, les élèves du Sénégal ont réalisé des

performances moyennes finales en maths/français insuffisantes lors des tests du PASEC. Ces

résultats ont placé le Sénégal en français 5ème année 2ème

sur 4 pays, derrière le Gabon (1er

).

En Maths 5ème

année, on a le même classement. Selon le statut d’école, les écoles privées ont

affiché des performances nettement meilleures que celles des écoles publiques. Selon la

région, le score final moyen en maths/français au CM1 des écoles publiques connait des

disparités. Les tests de comparaison de moyennes et la modélisation ont montré que les

variables « niveau de l’élève en début d’année », « milieu socioéconomique du ménage de

l’élève » et « travaux champêtres » ont des effets significatifs sur les performances des élèves

en CP et en CM1. D’autres variables aussi ont présenté des effets significatifs, soit en CP, soit

en CM1 uniquement.

Page 10: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 2

INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE

Il est admis de façon générale que la mise en place d’un système éducatif de qualité constitue

l’un des meilleurs moyens pour un pays d’assurer son développement socio-économique

inclusif, harmonieux et une démocratie citoyenne.

Pour faire face aux exigences des transformations économiques et sociales indispensables

pour le développement économique du pays, des réformes importantes ont été entreprises

dans le système éducatif. Ces initiatives ont connu de nettes améliorations pour être en phase

avec les recommandations du forum mondial de l’éducation, tenu à Dakar en 2000 ainsi que

les Objectifs du Millénaire pour le Développement, notamment les objectifs 2 et 3 visant

respectivement à parvenir en 2015 à une éducation de qualité pour tous et à une élimination

des inégalités entre les sexes.

Ces réformes ont été inscrites dans les documents cadres de politique économique, à savoir le

Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, devenu actuellement Document de

Politique Economique et Sociale (DPES) et le Plan Décennal de l’Education et de la

Formation(PDEF). Elles ont visé, notamment au niveau de l’enseignement primaire la

construction de salles de classes supplémentaires, le recrutement de volontaires pour une

meilleure rationalisation des ressources, l’augmentation des structures de formation et

d’encadrement, la mise en place d’un système de formation continue et diplômante des

maîtres, l’instauration du curriculum basé sur l’approche par compétence.

Ces initiatives ont été mises en œuvre grâce à une forte mobilisation de ressources

financières, notamment depuis 2007, où plus de 40% des dépenses de fonctionnement de

l’Etat hors dettes et dépenses communes ont été alloués au secteur de l’éducation.

De plus, des ressources extérieures, en provenance de partenaires techniques et financiers

(PTF) 1 ont également contribué au financement du secteur de l’éducation.

En conséquence, l’enseignement élémentaire du Sénégal a enregistré des progrès appréciés

par les partenaires au développement. En 2010, le pays a atteint son taux brut d’admission au

CI le plus élevé (123,6%)2. De 2006 à nos jours, ce ratio est supérieur à 100%. En 2010, le

taux brut de scolarisation était de 94,4%. L’indice de parité qui, de tout temps était en faveur

des garçons, a subi un changement depuis 2007 (1,02) pour être en faveur des filles. Cet

indicateur s’est situé à 1,1 en 2011 ; ce qui signifie la prédominance des filles scolarisées. Les

redoublements sont devenus peu fréquents. Le taux de redoublement était de 3% en 2010

contre 11% en 2006.

1 Les principaux PTF intervenant dans le secteur de l’éducation sont AFD, JICA, PAM, UNESCO, UNICEF, ACDI,

USAID, World Vision International, Coopération Française 2 Le TBA au CI peut dépasser 100% car, parmi les nouveaux inscrits, en plus des enfants âgés de 7 ans, il peut y

avoir des enfants d’âge inférieur ou supérieur à 7 ans.

Page 11: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 3

Cependant, l’enseignement élémentaire du Sénégal, garant de l’éducation pour tous, reste

toujours marqué par des insuffisances.

Au niveau national, 53,8% des enseignants du primaire sont sans diplôme professionnel en

2008. Les taux d’abandon restent toujours élevés : 8,9% en 2010. En 2009, seulement 36,6%

des élèves inscrits en première année arrivent en fin de cycle.

Aussi, la multiplication des syndicats d’enseignants, surtout au niveau des corps émergents

(volontaires, maîtres contractuels, vacataires,..), s’est-elle accompagnée de grèves cycliques

de réclamation de meilleur traitement salarial ? C’est ainsi qu’en 2009, en moyenne chaque

enseignant du primaire a effectué 733 heures alors que le quantum horaire est de 900 heures

par an.

Au niveau régional, des disparités considérables persistent entre les différentes localités.

En 2011, ce sont les régions de Kaffrine et Diourbel qui ont enregistré les TBS (Taux Brut de

Scolarisation) les plus faibles respectivement 50,8% et 58,6 %. Ces valeurs sont loin de la

moyenne nationale qui est de 93,9%.

Dans la région de Matam, 29,8% des salles de classe sont en mauvais état en 2011.Ce ratio est

de 22,5% à Tambacounda. A Sédhiou, 11,4% des salles de classe sont des abris provisoires.

En se basant sur ces résultats mitigés, obtenus à l’aide d’une forte mobilisation des

ressources, il y a lieu de se demander si le système éducatif du Sénégal en général, le cycle

primaire en particulier, est efficace. Cette étude se limite, au niveau de l’enseignement

élémentaire.

L’analyse de l’efficacité de ce cycle se fait sous l’angle de recherche de relations entre les

ressources mobilisées (inputs) et les résultats scolaires (outputs) obtenus. Cette analyse vise

aussi l’examen de l’adéquation entre les résultats et les objectifs que les autorités éducatives

avaient fixés. Ces résultats sont appréhendés à travers les indicateurs de performance du

secteur de l’éducation comme le Taux Brut de Scolarisation, le Taux d’Achèvement au

Primaire, le Taux de Redoublement, le Taux d’Abandon, le Coefficient d’Efficacité Interne, le

Taux de Réussite au CFEE,… au niveau national ou régional. Les résultats scolaires

concernent aussi les acquisitions scolaires des élèves, notamment dans les disciplines

scientifiques et littéraires. Cela donnerait une idée plus précise au niveau de la qualité des

enseignements-apprentissages.

Ainsi, pour un meilleur diagnostic de l’efficacité du système, nous nous interrogeons sur

plusieurs aspects. Y a – t – il une corrélation significative entre les résultats scolaires et les

moyens mobilisés ? Les objectifs fixés par les autorités éducatives pourront – ils être

atteints ? Quelles sont les zones où les résultats scolaires sont les moins reluisants ? Quelles

sont les caractéristiques intrinsèques aux élèves, aux ménages et aux écoles influençant

significativement les acquisitions scolaires ? Les zones qui enregistrent les meilleurs

indicateurs d’accès ou d’achèvement sont – elles les mieux dotées en acquisitions scolaires ?

Page 12: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 4

Pour répondre à ces interrogations, nous proposons un développement de notre travail sur

quatre parties essentielles. La première partie portera sur la revue de littérature et la

méthodologie après une brève présentation de l’enseignement primaire au Sénégal. Dans la

deuxième partie une analyse descriptive des ressources mobilisées et des indicateurs scolaires

obtenus est prévue. La troisième partie sera consacrée à une analyse bivariée des acquisitions

scolaires avec souvent des tests de comparaison de moyennes et variances. Le niveau des

élèves sera examiné selon des caractéristiques censées avoir une influence sur ce dernier. La

dernière partie de cette étude est une modélisation économétrique multiniveau des

acquisitions scolaires.

Page 13: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 5

Chapitre I : Aperçu sur l’enseignement élémentaire, contexte et

méthodologie

I. Enseignement primaire au Sénégal et contexte

1. Aperçu sur l’enseignement élémentaire

L’enseignement élémentaire appartient au secteur formel du système éducatif dans lequel, on

trouve aussi l’éducation préscolaire, l’enseignement moyen et secondaire général,

l’enseignement technique et la formation professionnelle et l’enseignement supérieur. Au sein

de l’élémentaire, on y trouve l’enseignement public et l’enseignement privé qui, s’est

beaucoup développé et diversifié ces dernières années.

L’enseignement élémentaire est destiné à faire acquérir aux enfants de 7 à 12 ans les

connaissances de base : lecture, écriture, calcul, connaissance du milieu, savoirs utiles et

compétences indispensables pour mieux vivre en communauté et préparer l’accès aux niveaux

supérieurs. D’une durée de 6 ans, il se subdivise en : CI, CP, CE1, CE2, CM1 et CM2.

L’enseignement de la langue arabe est dispensé à titre facultatif pendant quatre ans.

Pour le recrutement des élèves, l’Etat accorde la priorité aux enfants de 7 ans. Les enfants

âgés de 6 ans sont admis dans la limite des places disponibles, s’ils ont terminé le cycle

préscolaire. Le CFEE sanctionne la fin réussie du cycle élémentaire.

L’éducation des filles constitue, dans le cadre des objectifs de scolarisation universelle, une

dimension essentielle pour renforcer la lutte pour la réduction des inégalités.

Au niveau du personnel et avant 1993, la formation initiale des enseignants se faisait dans les

quatre écoles normales régionales pour une durée de 4 ans, suite à un concours de niveau

BFEM (ex BEPC). Le Centre de Formation Pédagogique Spécial (CFPS) de Thiès formait

aussi des instituteurs durant un an à l’issu d’un concours de niveau bac. A partir d’avril 1993,

toutes ces écoles de formation ont subi des réformes pour donner naissance aux Ecoles de

Formation des Instituteurs actuelles (EFI). L’entrée aux EFI se faisait par concours de niveau

BFEM ou baccalauréat. Après un an de formation initiale, les élèves-maîtres de niveau BFEM

ou baccalauréat terminaient respectivement leurs études par l’obtention de la partie écrite du

CEAP et du CAP. Après prise de service dans une école donnée, la réussite à l’inspection

devient le seul moyen d’obtention du diplôme professionnel.

Il faut noter que les maîtres titulaires du CEAP ont la possibilité de faire l’examen du CAP

pour pouvoir quitter le corps des instituteurs adjoints et entrer dans celui des instituteurs .

Depuis 1995, avec l’application du décret n° 95 843 stipulant : « le diplôme des EFI ne donne

pas droit à l’accès automatique à la Fonction Publique », le recrutement progressif des

volontaires de l’éducation a eu lieu pour mieux faire face au besoin énorme d’enseignants.

C’est pourquoi, actuellement, pour devenir instituteur au Sénégal, il faut d’abord suivre une

formation de 6 mois dans les EFI. Ensuite, ils font deux ans de volontariat pour devenir

maître contractuel.

Page 14: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 6

La titularisation devient possible et se fait par quota, dès que l’enseignant devient maître

contractuel avec un diplôme professionnel. Trois types de volontaires sont formés dans les

EFI :

volontaires francisants destinés à l’élémentaire et devant aussi pratiquer dans les

classes bilingues (français / langues nationales ;

volontaires arabisants destinés à l’élémentaire ;

volontaires francisants DIPE (destinés aux institutions préscolaires et aux cases des

tout petits).

Quant au programme d’enseignement, le Sénégal a entamé depuis 1996 la construction d’un

nouveau curriculum de l’éducation de base axé sur l’approche par les compétences. Il

aremplacé ainsi le décret 79-1165 du 20/12/79 qui était structuré sous forme de contenus-

matières en vigueur à l’école élémentaire depuis une trentaine d’années. Ce nouveau

curriculum a connu les étapes suivantes :

première phase : 1996-2001 ;

réécriture du Livre Horaire Programme (LHP) à partir de 2002 ;

construction active de 2003 à 2004 ;

mise à l’essai des outils améliorés par la construction active à partir de 2005 ;

génération du curriculum de l’éducation de base à partir d’octobre 2009.

Toujours dans l’optique d’une meilleure optimisation des ressources dans l’enseignement

élémentaire du Sénégal, les systèmes de double flux et multigrades sont pratiqués.

Il y a enseignement multigrade lorsqu’un maître a en charge deux niveaux ou plus avec une

seule salle de classe. Ce type d’enseignement est plus fréquent en milieu rural où les effectifs

sont souvent faibles, surtout si l’école est nouvellement créée. Si un maître ou une maîtresse

est indisponible à cause d’un congé de maternité, maladie ou autre, un de ses collègues peut

prendre temporairement sa classe et appliquer le multigrade si possible.

Il y a enseignement à double flux lorsqu’un ou deux maîtres enseigne(nt) alternativement

dans une même salle deux unités pédagogiques (appartenant au même niveau). Ce système est

noté 211 (2 unités pédagogiques, 1 salle de classe et 1 maître), 212 (2 unités pédagogiques, 1

salle de classe et 2 maîtres). Ce système est plus fréquent en ville où les effectifs sont souvent

très élevés.

Concernant le temps de travail, il faut préciser que le quantum horaire est fixé à 900 heures

par an. Des stratégies et outils de gestion de ce quantum sont mis sur pied pour minimiser la

perte de temps. Par exemple, les demandes d’autorisation d’absences sont suivies d’un

engagement de restitution du temps dû. C’est pourquoi, les maîtres sont tenus de rembourser

les absences. Mais malgré cette gestion rigoureuse du temps de travail, les nombreuses fêtes

et grèves empêchent les maîtres d’atteindre les 900 heures. En 2009, 733 heures en moyenne

ont été effectuées par enseignant, soit 81% de couverture du quantum.

Page 15: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 7

2. Contexte de l’étude

Les changements intervenus dans les politiques éducatives durant ces deux dernières

décennies s’inscrivent dans le cadre des différents forums et rencontres internationaux,

régionaux et nationaux.

Lors de la Conférence de Jomtien (Thaïlande) en 1990, la communauté

internationale s’était engagée à mobiliser davantage de ressources pour atteindre

l’objectif d’éducation de base pour tous à l’an 2000.

En 1993, le colloque de Kolda (Sénégal) a produit le plan d’actions de

l’enseignement non formel au Sénégal et a permis la mise en place d’un cadre

consensuel pour la réalisation de programmes d’alphabétisation pour les jeunes, les

adultes et particulièrement les femmes.

En 1995, le colloque de Saint-Louis a permis de dégager les grandes orientations et

les stratégies visant le renforcement de l’accès à l’éducation, la réalisation de la

gestion concertée du secteur, l’harmonisation des interventions dans le secteur de

l’éducation, l’étude et l’approfondissement des modèles alternatifs pour l’éducation de

base, …

Les séminaires de Bambey et de Gorée ont permis la mise en place de commissions

thématiques (Accès, Qualité, Gestion) et ont élaboré un diagnostic et un plan d’actions

pour chacun des sous-secteurs. C’est la fusion de ces documents qui a donné naissance

au PDEF.

L’initiative spéciale des Nations-Unies pour l’Afrique en 1996 a permis

l’identification de thèmes prioritaires dont l’éducation de base pour une mobilisation

accrue et concertée des agences multilatérales et de la communauté internationale.

Cette initiative a permis à pas mal de pays de préparer des programmes décennaux de

développement de l’éducation de base.

En avril 2000, lors du forum de Dakar, un bilan sur l’Education Pour Tous (EPT) en

2000 a été fait au niveau national, régional et mondial. Ce bilan a été mitigé pour

l’Afrique car peu de pays étaient parvenus à réaliser la scolarisation universelle. C’est

pourquoi des engagements ont été encore pris par les Etats, notamment la scolarisation

primaire universelle en 2015 et la parité garçons/filles dès 2005.

En septembre 2000, les Nations-Unies ont adopté les Objectifs du Millénaire pour le

Développement, visant notamment l’atteinte d’un taux d’achèvement au primaire de

100% en 2015.

En avril 2002, il y a eu l’adoption par le comité du développement du plan d’action de

la Banque Mondiale en vue d’accélérer les progrès vers l’éducation pour tous. Ce plan

s’ appuie sur une étude de la situation de 155 pays en développement pour identifier

les « bonnes pratiques » et les pays qui n’atteindront pas l’objectif en 2015 si la

tendance du moment n’est pas changée. Ce document est à l’origine de l’initiative

« fast-track » qui consiste à soutenir dès 2002 une dizaine de pays, dont le Sénégal,

choisis de façon transparente pour montrer la voie.

Page 16: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 8

Actuellement, le Sénégal exécute la quatrième phase du PDEF qui s’étend de 2011 à

2015. Les trois premières phases ont eu lieu de 2000 à 2011 et ont déjà permis

d’atteindre la parité filles/garçons au primaire. C’est cette dernière phase qui vise entre

autres, l’obtention d’un taux d’achèvement au primaire de 100% en 2015.

II. Revue de littérature

De nombreux travaux ont été effectués dans le domaine de l’éducation dans sa globalité et

particulièrement au niveau de l’enseignement primaire.

Des études portant sur l’efficacité d’un cycle ou d’un système éducatif sont fréquentes dans la

mesure où les autorités éducatives sont souvent à la quête d’un enseignement plus performant.

Ainsi, KASSE (2002-2003), dans son étude : «Economie de l’éducation», indique que

l’efficacité du système éducatif suppose que tous les enfants de toutes les régions, de tous les

milieux socio-économiques et des deux sexes aient les mêmes chances d’accès à tous les

niveaux d’enseignement.

Selon l’auteur, l’efficacité interne de l’éducation renvoie aux redoublements, aux abandons

ainsi qu’au nombre de diplômés sur un effectif de 1000.

En outre, MICHAELOWA (avril 2000), dans son étude : « dépenses d’éducation, qualité de

l’éducation et pauvreté : l’exemple de cinq pays d’Afrique francophone», note que l’efficacité

d’un système éducatif se situe au niveau quantitatif (résultats scolaires en termes de flux) et à

un niveau qualitatif (acquisitions scolaires) en relation avec les dépenses d’éducation.

Les résultats selon les pays de cette étude montrent que la bonne performance de

Madagascar(classé premier) résulte d’une combinaison de bons résultats scolaires et de coûts

très modérés alors que le Burkina Faso combine des acquisitions scolaires moyennes avec

des coûts également moyens, voire modérés. Au Cameroun par contre, ce sont les coûts

relativement élevés qui l’emportent sur les bons résultats scolaires. En ce qui concerne les

pays avec la moindre efficacité, on s’aperçoit que la Côte d’Ivoire obtient de mauvais résultats

pour ses coûts très élevés tandis que le problème du Sénégal (classé dernier) est plutôt celui

des acquisitions scolaires limitées.

En plus, COULIDIATI et KIELEM (janvier 2007), dans son rapport : «les facteurs

déterminants de l’efficacité pédagogique des établissements secondaires: une analyse critique

de l’échec scolaire au Burkina Faso», traite l’efficacité interne de l’enseignement primaire à

travers les indicateurs comme le taux de réussite aux examens de fin de cycle primaire, les

taux de redoublement et d’abandons, le taux de survie, le taux d’achèvement au primaire et le

coefficient d’efficacité interne.

Selon les résultats de cette étude, il ressort que le taux de promotion des filles est meilleur

que celui des garçons, sauf pour la dernière année où les garçons enregistrent de meilleures

performances.

Le coefficient d’efficacité des filles est ainsi supérieur à celui des garçons en cinquième

année, mais du fait de leurs faibles performances au CEP (Certificat d’Etude Primaire), les

garçons obtiennent un meilleur score au diplôme terminal.

Page 17: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 9

L’étude révèle aussi que l'enseignement primaire au Burkina Faso a une faible efficacité et

n'arrive pas à conduire la moitié des élèves d'une cohorte à la réussite en fin de cycle.

En outre, BOULILA et BEN REJEB (1990), dans leur étude : «déterminants de l’échec et de

la réussite scolaire en Tunisie : Analyse à l’aide d’un modèle multi-niveaux», souligne que,

selon le sexe, les résultats ne révèlent pas de différences significatives dans les acquisitions

scolaires. Cependant en moyenne, c’est chez les filles qui ont rencontré dans leur parcours

scolaire plus d’enseignantes que d’enseignants que l’on enregistre les taux de progression

annuelle des acquisitions scolaires les plus forts.

Les résultats montrent aussi que tous les paramètres des niveaux (écoles et classes) sont

significatifs.

En ce qui concerne la fréquentation du préscolaire, les résultats de l’estimation multiniveau

montrent une influence positivement significative sur les acquisitions scolaires en 6ème

année

du primaire (CM2). Ce résultat est corroboré par celui du rapport PASEC 2006-2007 au

Sénégal mais seulement au niveau de la 2ème

année en français (CP).

En outre, l’absence des enseignants a un effet significatif sur le score final des élèves en 6ème

du primaire (BOULILA et BEN REJEB, 1990). Ce résultat est confirmé par le rapport

PASEC 2006-2007 du Sénégal sauf au niveau de la 2ème

année où en français le coefficient de

la variable absence des maitres n’est pas significatif.

Toutefois, nous notons que l’étude en Tunisie de (BOULILA et BEN REJEB, 1990) a

utilisé la modélisation multiniveau pour expliquer les acquisitions scolaires au primaire alors

que le rapport PASEC du Sénégal s’est limité à une modélisation linéaire classique simple.

Cette évaluation PASEC s’effectue au niveau des classes de 2ème

et 5ème

année du primaire

en français et mathématiques tandis qu’en Tunisie, l’étude concerne les mathématiques, les

sciences naturelles, l’arabe et le français en 6ème

année.

Il devient alors intéressant de voir si l’analyse des données PASEC avec une modélisation

multiniveau permettrait d’avoir des résultats statistiquement améliorés.

Enfin, le pôle de Dakar de l’UNESCO, dans sa note de juin 2005: « Le coefficient

d’efficacité interne », indique que les abandons et les redoublements sont des facteurs de

gaspillage des ressources allouées au système éducatif. Les redoublements ont tendance à

augmenter la probabilité d’abandonner le système scolaire : un point de redoublement en plus

entraine de 0,8 à 1,2 points de rétention des élèves en moins.

Page 18: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 10

III. Approche méthodologique

1. Présentation des données utilisées

Les données utilisées dans cette étude proviennent essentiellement de deux sources : la DPRE

et la base des données PASEC.

Les indicateurs scolaires comme le TBS, le TAP, les taux d’abandon et de redoublement,…

sont publiés par la DPRE dans les rapports annuels nationaux sur la situation de l’éducation.

Cette direction du ministère de l’éducation nous a aussi fourni la plupart des données relatives

aux dépenses éducatives.

Quant aux données relatives aux acquisitions scolaires, elles proviennent de l’évaluation du

PASEC 2006-2007 du Sénégal. Le PASEC a été créé en 1991 par les Ministres de l’Education

des pays membres de la CONFEMEN dans le but d’assurer un pilotage des systèmes éducatifs

pour une évaluation participative, cherchant à impliquer tous les acteurs concernés dans le

processus.

Basé sur l’éducation primaire, le principe de base de la méthodologie du PASEC repose sur la

comparaison. Cette évaluation consiste à appréhender les facteurs de performances du

système éducatif par des outils de mesure quantitatifs des élèves sur l’année. Aussi, le PASEC

procède-t-il à des mesures du niveau d’apprentissage des élèves en début et en fin d’année

scolaire? Pour ce faire, des tests standardisés de français et de mathématiques sont administrés

aux élèves de 2ème et 5ème année, sur la base d’un échantillon représentatif, ainsi que des

questionnaires contextuels aux élèves, enseignants et directeurs d’écoles.

La sélection des élèves s’est faite par une procédure d’échantillonnage stratifié à deux degrés.

Les variables de stratification sont la zone géographique et le statut de l’école

Le principe consiste à considérer, d’abord, un ensemble d’écoles sélectionnées aléatoirement

dans chaque strate sur la base du nombre d’élèves en 2ème et 5ème année. Si l’école choisie

dispose de plusieurs classes de 2ème ou de 5ème année, une de ses classes est tirée au hasard

pour chaque niveau d’étude. On procède, ensuite, au tirage d’un nombre fixe de 15 élèves

dans chacune des classes considérées. Au cas où le nombre d’élèves est compris entre 8 et 15

élèves, on évalue toute la classe. Si le nombre est inférieur à 8, on tire une autre classe de

même niveau d’enseignement dans l’école ou on remplace, au cas échéant, l’école par son

remplaçant direct de la liste.

Page 19: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 11

2. Démarche générale

Sur la base des données disponibles sur l’enseignement primaire au Sénégal, nous

procéderons à une analyse des indicateurs scolaires pour faire ressortir la capacité d’accueil

et d’accès des élèves par le système du cycle primaire. Aussi, essayerons-nous d’examiner la

capacité de rétention des élèves tout au long de ce cycle ?

Une analyse descriptive des dépenses éducatives mobilisées en étroite relation avec les

résultats obtenus en termes d’indicateurs scolaires sera faite pour voir s’il y a un lien entre les

deux.

En outre, il ne suffit pas seulement de faire accéder les élèves à l’école et de leur fournir une

éducation jusqu’à la fin du cycle primaire, il faudra aussi être capable de fournir un minimum

d’acquisitions scolaires pour pouvoir s’adapter à la vie courante tant en société qu’au cours

des cycles ultérieurs. Pour cela, nous passerons à une analyse bivariée des acquisitions

scolaires en exploitant la base de données du PASEC 2006-2007 au Sénégal à l’aide de tests

de comparaison de moyennes et de variances.

Pour pouvoir se prononcer sur l’ensemble des déterminants des acquis scolaires des élèves

aussi bien par rapport aux caractéristiques propres aux élèves et à leurs ménages , à leurs

écoles et enseignants ou à l’effet combiné de ces entités nous effectuerons une modélisation

économétrique multiniveau.

La hiérarchie des informations nous a poussés à regrouper les variables liées à l’élève et à son

ménage dans un premier niveau (milieu de vie de l’élève). Le niveau 2 regroupe toutes les

variables liées à l’école et à la classe de l’élève (offre éducative).

3. Justification d’une analyse multiniveau

Les données collectées au cours des évaluations PASEC concernent les caractéristiques

propres à l’élève et à son ménage, aux écoles, aux enseignants et aux directeurs d’écoles. Ces

données sont donc présentées suivant une hiérarchie à plusieurs niveaux.

Pour pouvoir détecter les facteurs de performances scolaires, il serait intéressant de déceler les

effets inhérents aux élèves et à leurs ménages, aux écoles et classes et à une interaction entre

ces 2 niveaux. Dans cette situation, vouloir utiliser les MCO classiques présenterait des

limites et peut causer des problèmes statistiques.

Si l’on mélange les deux niveaux par une utilisation des mêmes données du niveau

national et scolaire pour tous les élèves concernés, on néglige le fait qu’à l’intérieur

d’une même école ou de la même classe, ces observations ne sont forcément pas

indépendantes. Les paramètres estimés par les MCO sont convergents, mais leur

estimation n’est pas efficiente et la variance estimée ne correspond pas à la variance

réelle (Michaelowa, Avril 2000).

Le modèle de régression MCO suppose une indépendance des erreurs.

Cela signifie que la connaissance de l’erreur liée à un individu i ne peut pas permettre

de prédire l’erreur liée à un autre individu i’.

Page 20: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 12

Ce qui est contraire aux effets supposés de l’environnement sur les individus : on

suppose au contraire que l’environnement va « modifier » les individus de telle

manière qu’une non-indépendance va s’établir entre eux du point de vue de la variable

réponse étudiée (Bressoux, septembre 2007).

Le modèle hiérarchique multiniveau traite l’hypothèse d’homocédasticité par une

hypothèse plus faible selon laquelle la variance des résidus peut varier selon une

fonction linéaire ou non des variables explicatives (Snijders et Bosker, 1999).

4. Procédure de spécification et hypothèses

Notons Y la variable dépendante, mesurant les acquisitions scolaires (score finale en maths,

français, maths/français), X les variables explicatives relatives au niveau 1 (niveau élève et

ménage) et Z les variables explicatives relatives au niveau 2 (niveau école).

1ère

étape : Modèle initial : analyse de la variance

C’est un modèle sans variable explicative, permettant d’estimer les différentes composantes

de la variance en évaluant la part expliquée par chaque niveau de l’analyse. Il est aussi appelé

modèle vide. La spécification est la suivante.

Niveau 1 (individuel et familial): 0ij j ijY (1)

ijY : Score de l’élève i de l’école j ; 0 j : score moyen de l’école j

ij : Terme d’erreur mesurant l’écart entre le score final moyen de l’école j et celui de

son élève i, il est supposé suivre une loi normale de moyenne nulle et de variance constante

σ12.

Niveau 2 (école) : 0 0 0j j (2)

0 est le score final moyen de tous les élèves, 0 j : terme d’erreur mesurant l’écart

entre ce score final moyen et celui de l’école j, il est supposé suivre une loi normale de

moyenne nulle et de variance constante σ22.

(1) et (2) donnent : 0 0ij j ijY

Puis que les erreurs sont supposées indépendantes les unes des autres, on a :

0 0 0

2 2

1 2ij j ij ij jY

V V V V

Ainsi, on peut obtenir une formule de décomposition de la variance qui permet d’évaluer la

part de celle-ci imputable aux différents niveaux d’analyse.

Page 21: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 13

Proportion de la variance expliquée par :

Niveau 1 Niveau 2

2

1

2 2

1 2

2

2

2 2

1 2

2ème

étape : Modèle final

L’introduction des variables du niveau 1 :

Nous nous intéressons dans cette étape uniquement aux relations entre la variable Y

représentant le score final (en maths ou français ou maths/français) et X les variables

explicatives se trouvant au niveau 1. Le modèle de niveau 1 pour chaque unité statistique ij

est le suivant : 0 0

1

Q

ij j q j qij ij

q

Y X

(1)

0 j est la valeur moyenne des performances du groupe j (école)

0q j sont les effets des variables explicatives Xq, q=1, …Q. Ces effets varient d’un

individu à l’autre.

ij est le terme d’erreur de la modélisation sur l’individu ij

Le modèle 2 qui suit permettra de gérer le problème de la non indépendance des observations.

L’introduction des variables du niveau 2 :

Ici, les effets des variables explicatives du niveau 1, de même que le terme constant

deviennent des variables à expliquer par celles du niveau supérieur. On a :

0 0 0 0

1

0 0 0 0

1

L

j l lj j

l

L

q j q ql lj q j

l

Z

Z

(2)

La dernière étape de la spécification du modèle final est l’ajout des interactions entre niveaux.

Page 22: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 14

Ainsi, si les coefficients de pente des variables explicatives de niveaux à chaque niveau

d’observation, sont modélisés sans erreurs, autrement dit si les 0 0q j , (1) et (2) donnent le

modèle final suivant:

0 0 0 0 0

1 1 1 1

Q QL L

ij q qij l lj ql qij lj j ij

q l q l

Y X Z X Z

Les hypothèses :

H1 : A chaque niveau, les erreurs suivent une loi normale : ij →N(0,σ12), ε0j→N(0, σ2

2)

H2 : Les erreurs entres les niveaux sont indépendantes : Cov (εij, ε0j)=0

H3 : Les perturbations des observations de mêmes niveaux sont indépendantes :

Cov (εij,εi’j’)=0 si i≠i’ ou j≠j’

H4 : Les variables explicatives à tous les niveaux sont observées sans perturbation, donc

indépendantes des erreurs aléatoires ; c’est l’hypothèse d’exogénéité :

Cov (Xqij, εij)=Cov(Zlj, ε0j)=Cov (Xqij, ε0j)=Cov(Zlj, εIj)=0

H5 : Les variables explicatives de même niveau ne sont pas corrélées entre elles :

Cov (Xq, Xq’) = Cov (Zl, Zl’) = 0 si q≠q’ ; l≠l’

Page 23: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 15

Chapitre II. Analyse des ressources et des indicateurs scolaires

I. Le financement de l’éducation

Pour mieux apprécier l’évolution des efforts financiers fournis par les bailleurs de

l’Education, il est d’usage de mettre les chiffres absolus en relation avec d’autres indicateurs

nationaux, notamment le PIB. L’indicateur obtenu mesure ainsi l’effort financier consacré à

l’Education en tenant compte des ressources totales du pays. On s’attend également à ce que

les dépenses par rapport au PIB soient un meilleur indicateur que les dépenses en termes

absolus puisque, une grande partie des dépenses éducatives notamment les salaires des

enseignants, s’accroit presque automatiquement avec le PIB, sans pourtant entraîner un

changement ni dans la qualité ni dans la quantité du service ni dans les investissements

réalisés.

L’Etat constitue la principale source de financement de l’Education primaire. Sa part dans le

financement de l’enseignement est en moyenne annuelle de 74% durant toute la période 2003

– 2010. C’est en 2007 que l’Etat a enregistré sa plus grande part : 83,8%. Cette année, la

hausse considérable de la contribution de l’Etat a permis de compenser la baisse de la part

des PTF.

Finançant les droits liés à la scolarité, les transports, des livres et parfois des entretiens et

constructions d’infrastructures scolaires, les ménages occupent la deuxième place dans le

financement de l’Education primaire. Leur part annuelle moyenne est de l’ordre de 16%

durant toute la période. En 2008, ils ont enregistré leur plus importante contribution :

47,29 milliards de FCFA, soit environ 21% du financement global.

Globalement, les dépenses totales d’Education primaire en pourcentage du PIB sont presque

doublées de 2003 à 2010, entraînant certainement une augmentation soutenue des effectifs

scolarisés.

Tableau 1: Evolution des contributions au financement de l'Education primaire en milliards de FCFA

Sources de financement

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Etat 68,43 73,52 96,09 105,79 115,33 151,98 140,30 162,84

Collectivité Locale ND3 1,64 1,84 1,95 1,52 1,51 0,96 1,35

Ménage 16,76 15,80 17,80 18,80 13,35 47,29 35,88 39,94

PTF 3,99 6,48 10,17 13,17 7,36 25,83 30,84 28,64

Total 89,18 97,45 125,90 139,71 137,55 226,61 207,98 232,77

PIB nominal 3986,43 4242,84 4592,67 4893,58 5408,34 5994,48 6029,37 6366,93

Dépenses totales d'éducation primaire en % du PIB

2,24 2,30 2,74 2,86 2,54 3,78 3,45 3,66

Source : DPRE, DPEE, calculs propres

3 Non dit

Page 24: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 16

La part de l’Education dans les dépenses de fonctionnement de l’Etat est un indicateur

privilégié pour apprécier la place qu’accordent les autorités à l’enseignement. C’est un

indicateur mesurant un des objectifs stratégiques du DSRP II: l’amélioration de la

gouvernance, de la déconcentration et de la décentralisation de l’Education. Ainsi, en 2010,

l’Etat du Sénégal a alloué à l’Education 324,158 milliards de FCFA, soit 43,7% du budget de

fonctionnement de l’Etat hors dette et dépenses communes. Depuis 2007, cette part est

supérieure à 40% en dépassant même les prévisions du SimulPDEF.

Figure 1: Part de l ’Education dans les dépenses de fonctionnement de l ’Etat hors

dette et dépenses communes

Source : DAGE/ME

L’analyse de l’évolution du coût unitaire par élève obéit à la même logique que celle des

dépenses de fonctionnement précédentes. Ainsi, la prise en compte de l’évolution du PIB par

tête nous permet de remarquer que seul le cycle primaire a des coûts unitaires croissants entre

2000 et 2008. Cet indicateur (du primaire) a presque doublé entre le début et la fin de la

période. En effet, le taux de croissance annuel moyen des coûts unitaires par rapport au

PIB/tête du primaire est de 8% alors que pour les autres secteurs on a : Préscolaire (- 11%,),

moyen-secondaire(- 8%,), technique et formation professionnelle(- 1%) et le supérieur (–

3%). Cette évolution des coûts unitaires à l’élémentaire ne devrait-elle pas attirer l’attention

des autorités de ce cycle pour une gestion plus efficiente des ressources ? Seuls

l’enseignement technique et professionnel et le supérieur ont des coûts unitaires supérieurs au

PIB par tête durant toute la période.

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

50,00%

2000 2002 2004 2006 2007 2008 2010

Part de l'Education dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat (prévision)

Part de l'Education dans les dépenses de fonctionnement de l'Etat hors dette et dépenses communes (budget voté)

Page 25: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 17

Figure 2 : Evolution du coût par élève et par sous-secteur de 2000 à 2008

Source : DPRE, DPEE, PASEC, Calculs propres

La place privilégiée qu’occupe l’enseignement élémentaire dans les politiques éducatives de

l’Etat apparait dans le graphique qui suit. La généralisation de l’accès aux services sociaux

essentiels, l’éducation de base particulièrement, en accélérant la mise en place des

infrastructures de base pour renforcer le capital humain d’ici 2015, poussent les autorités

éducatives du Sénégal à octroyer au cycle élémentaire la plus grande part du budget de

l’éducation. En effet, de 2000 à 2009, la part de l’élémentaire dans les dépenses éducatives est

supérieure à 38%. Cet indicateur augmente de 2000 jusqu’à 2003 où il atteint son point

culminant : 48%. De 2004 à 2009, il est maintenu élevé en variant entre 41 et 45%, mais

demeure inférieur aux prévisions. En effet, cet indicateur est en deçà de l’objectif de 47% fixé

dans le SimulPDEF avec 2007 comme année de référence.

C’est l’enseignement supérieur, le secteur aux coûts unitaires les plus élevés, qui possède la

plus importante part dans le budget de l’Education après l’élémentaire.

0,000

0,500

1,000

1,500

2,000

2,500

3,000

3,500

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Préscolare par rapport au PIB/tête

Primaire par rapport au PIB/tête

Moyen-Secondaire général par rapport au PIB/tête

Technique et Professionnel par rapport au PIB/tête

Supérieur par rapport au PIB/tête

Page 26: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 18

Figure 3: Evolution de la part de chaque sous -secteur dans le budget exécuté de

l'Education

Source : DPRE

II. Les enseignants Les enseignants font partie des inputs essentiels pour la production de services d’éducation.

Dans cette partie, il s’agit d’examiner le ratio élève/maître et les effectifs des enseignants

selon le sexe et le diplôme académique.

Le ratio élève/maître est passé de 51 à 38,6 de 2000 à 2011, soit une diminution annuelle

moyenne de 2,3%. Ce ratio atteint son pic en début de période ( 51 en 2000) et son minimum

presque en fin de période (33,7 en 2010). De 2007 à 2010, les prévisions de SimulPDEF (42

en 2007, 40 en 2008, 39 en 2009 et 38 en 2010) ont été atteintes. En 2011, la valeur prévue

(38) était légèrement dépassée (38,6).

L’examen de l’évolution de ce ratio comparée à celle d’un indicateur d’efficacité (le taux de

réussite au CFEE) indique que ces deux variables évoluent globalement en sens inversé. En

effet, en 2010 où le ratio élève/maître est le plus faible, on a l’un des meilleurs taux de

réussite au CFEE. Comme nous n’avons que 12 observations, nous comptons faire le test de

corrélation de rang de Spearman pour pouvoir nous prononcer sur la significativité de cette

relation.

38,10 38,40 42,00

48,10

42,00 45,04 45,30 44,58

41,90

25,60 26,10 25,30 23,80 26,10 23,80 23,50 26,33

19,90

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009

Administration générale

Préscolaire et Non Formel

Primaire

Moyen

Secondaire

Technique et Professionnel Supérieur

Page 27: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 19

ENCADRE 1 : Test de corrélation de rang de Spearman entre deux variables X et Y

Il se fait sur deux variables quantitatives ou qualitatives ordinales pour détecter un lien entre

elles. Pour le mettre en œuvre, on construit le tableau des rangs où chaque observation xi est

remplacée par son rang r1i dans un classement ordonné de X. De même, chaque observation yi

est remplacée par son rang r2i. La statistique du test est le coefficient de corrélation linéaire

sur ce nouveau tableau :

1 1 2 2

2 2

1 1 2 2

i i

s

i i

r r r rr

r r r r

H0 : Il y’a indépendance entre les deux variables ; H1 : il n’y a pas indépendance entre X et Y.

La région critique du test est: 1 2, :i i sW r r r K , K étant la valeur de r

lue sur la table de Spearman au seuil α et au degré de liberté v = n – p – 1, n étant le nombre

d’observations et p le nombre de variables explicatives.

La recherche de relation entre le ratio élève/maître et le taux de réussite au CFEE pour la

période 2000-2011 a montré qu’il existe un classement significatif dans un ordre inversé au

seuil de 5%. En effet, le coefficient de corrélation rs de Spearman est de -0,743 (supérieur en

valeur absolue à K = 0,648). Ces deux variables sont donc négativement liées.

Figure 4 : Evolution du ratio élève/maître et du taux de réussite au CFEE

Source : UNESCO, Banque Mondiale, DPRE, calculs propres

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Ratio élève/maitre au primaire Résultats CFEE (%)

Page 28: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 20

Selon le diplôme académique, le tableau suivant montre que, sur la période 2006 – 2011,

chaque année, le pourcentage des maîtres augmente sauf en 2008. C’est le contraire pour

l’évolution de celui des maîtres titulaires du bac.Ce qui amène à conclure que le corps des

instituteurs se « brevétise » tous les ans. Le manque de transparence dans le recrutement des

maîtres actuels, notamment le phénomène de « quotat sécuritaire », la suppression du calcul

dans le concours,… peuvent être à l’origine de cette évolution.

Tableau 2: Répartition des maîtres selon le diplôme académique

BFEM BAC et + Autres Indéterminé

2006 50,8 45,4 3,8 0,0

2007 58,5 21,4 10,5 9,7

2008 53,8 43 2,2 1,1

2009 54,9 42,8 1,7 0,6

2010 55,5 42,5 1,2 0,7

2011 56,1 42 1,2 0,8

Source : DPRE

Selon le sexe, les résultats de l’annexe 2 montrent que le corps des instituteurs se féminise

chaque année. De 2003 à 2011, le pourcentage a une évolution croissante et passe de 23% à

31% de 2003 à 2011. On a la même évolution dans le public et dans le privé. Chaque année,

cet indicateur enrégistre des valeurs plus grandes dans le privé que dans le public. En ville, la

part des femmes dans le corps des instituteurs est plus grande qu’en milieu rural. En 2011, les

femmes représentent 45% des enseignants en milieu urbain. Mais la parité n’est pas encore

atteinte dans ce corps. Cette féminisation du corps des maîtres est – elle favorable aux

acquisitions scolaires, un des plus importants indicateurs d’efficacité ? La dernière partie de

ce document nous en édifiera davantage.

III. Le Taux Brut d’Admission (TBA) au CI

Le TBA au CI est le nombre de nouveaux inscrits au CI sur le nombre total d’enfants ayant

l’âge légal de fréquenter ce niveau d’enseignement. Cet indicateur mesure l’accès à

l’élémentaire.

Il est évident que, pour atteindre l’objectif 2 des OMD (assurer l’éducation primaire pour

tous), il faut d’abord que tous les enfants accèdent en première année. C’est pourquoi les

autorités sénégalaises ont agi en sorte que le TBA au CI passe de 85% en 2000 à 113% en

2011. Dans cette période, à l’exception de 2001 et 2011, chaque année, cet indicateur a

connue une hausse considérable grâce notamment à l’augmentation des capacités d’accueil du

système. Le point culminant de cet indicateur est obtenu en 2010 avec 123,6%.

Par rapport au sexe, c’est à partir de 2004 que les filles ont eu un TBA plus élevé que celui

des garçons. Cette situation se maintient avec un écart croissant jusqu’en fin de période.

Page 29: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 21

Figure 5: Evolution du TBA en CI de 2000 à 2011

Source : DPRE

Les TBA globaux en CI réalisés de 2007 à 2011 ont même dépassé les valeurs attendues dans

le cadre du sumulPDEF. C’est seulement au niveau des garçons en 2011 que cet indicateur est

en deçà de l’objectif du PDEF. De même, dans la phase 2009-2011 du CDSMT, le TBA en CI

réalisé en 2009 et 2011 est largement supérieur à la valeur attendue.

Selon la région, nous notons beaucoup de disparités. En 2011, les régions ayant enregistrés les

plus forts TBA au CI sont : Sédhiou (161,8%), Kolda (149,0%), Kédougou (147,3), Kaolack

(131,0%), Fatick (117,8%), Dakar (117,3%) et Thiès (116,7%). Alors que Diourbel (79,7%),

Kaffrine (89,0%) et Louga (96,3) ont enrégistré les plus faibles TBA au CI.

La contribution des écoles privées dans l’obtention du TBA en CI est de 12,6% en 2011

contre 12,4% en 2010.

Pour chercher une éventuelle relation entre le TBA au CI et les dépenses d’éducation

primaire, nous effectuons un test de corrélation des rangs de Spearman puisque nous n’avons

que 11 observations (2000-2010).

L’examen de relation entre le TBA au CI et la contribution de l’Etat au financement de

l’éducation primaire a révélé qu’il existe un classement significatif dans un même ordre au

seuil de 5%. En effet, le coefficient de corrélation rs de Spearman est de 0,973 (supérieur à K

= 0,700). Donc ces deux variables sont positivement liées.

75,0%

85,0%

95,0%

105,0%

115,0%

125,0%

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Filles Garçons Global

Page 30: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 22

IV. Le TBS

C’est le total des inscriptions dans un niveau spécifique d’éducation, sans distinction d’âge,

exprimé en pourcentage de la population officiellement scolarisable au même niveau pour une

année scolaire donnée. Il est l’indicateur le plus couramment utilisé pour juger de la capacité

d’un système éducatif à accueillir la population scolaire. Notons aussi que le taux de

scolarisation brut peut parfois dépasser 100 % lorsque les élèves trop âgés et trop jeunes ainsi

que les redoublants sont inclus. En pareil cas, une interprétation rigoureuse du taux de

scolarisation brut exige qu’on dispose de renseignements supplémentaires sur le nombre des

redoublants, des élèves n’ayant pas encore atteint l’âge officiel et de ceux qui l’ont dépassé,

etc.

Figure 6: Evolution du TBS de 2000 à 2011

Source : DPRE

Le TBS au cours de la période 2000-2011 est passé de 67,2 % à 93,9% soit une

augmentation de 26,7 points de pourcentage et une évolution de 39,73% durant la même

période. C’est au niveau des garçons que ce taux est le plus élevé jusqu’en 2007 date à partir

de laquelle la situation s’inverse en faveur des filles qui maintiennent un TBS plus élevé que

celui des garçons.

60

65

70

75

80

85

90

95

100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Garçons

Filles

Global

Page 31: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 23

Figure 7: Indice de parité filles/garçons dans la scolarisation entre 2000 à 2011

Source : DPRE

L’indice de disparité obtenu en faisant le rapport entre le TBS des filles et celui des garçons

donne un avantage en faveur des garçons jusqu’ en 2007. L’indice est passé de 0,87 en 2000 à

1,1 en 2011 soit un accroissement de 26,43% sur cette période. Ainsi la tendance de l’indice

s’est renversée donnant ainsi aux filles une capacité d’accueil plus élevée au primaire.

En 2011, on note une certaine réduction de la disparité entre Dakar et les autres régions. Le

TBS à Dakar a connu une baisse de 1,1 point par rapport à 2010, ce qui lui fait perdre sa place

en faveur de Sédhiou où le TBS est de 126,5%. Au moment où Sédhiou (126,5%), Dakar

(116%), Kolda (110,5%), Kédougou (108,3%), Kaolack (108,2%), Thiès (104,7%),

Ziguinchor (102,8%) ont des TBS dépassant 100%, Kaffrine (50,8%), Diourbel (58,6%)

Tamba (72,6%), Louga (74,8%) continuent d’enregistrer des TBS méritant des politiques

éducatives adéquates pour propulser la scolarisation au Sénégal.

La recherche de relation entre le TBS et la contribution de l’Etat au financement de

l’éducation primaire a montré qu’il existe un classement significatif dans un même ordre au

seuil de 5%. En effet, le coefficient de corrélation rs de Spearman est de 0,973 (supérieur à K

= 0,700).Ces deux variables sont donc positivement liées.

0,8

0,85

0,9

0,95

1

1,05

1,1

1,15

1,2

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Parité filles/garçons

Page 32: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 24

V. Les taux de redoublement et d’abandon

Les taux de redoublement, d’abandon et de promotion renseignent bien sur l’efficacité interne

d’un système éducatif. Puisque ces trois indicateurs sont complémentaires (leur somme est

100%), nous étudions plus en détail les deux premiers.

V.1. Le taux de redoublement

Le taux de redoublement global du Sénégal a une évolution décroissante de 2006 à 2010. En

2010, cet indicateur a connu une baisse de 3,4 points. Les valeurs enrégistrées dans cette

période sont largement inférieures aux objectifs du CDSMT et du simulPDEF. Selon les

prévisions de ce dernier, le taux de redoublement attendu en 2014 et 2015 est de 5%.

L’analyse selon le sexemontre une meme évolution que le taux global et des chiffres presque

identiques. De 2006 à 2010,le taux de redoublement des garçons est passé de 11 à 3,1% et

celui des filles de 11 à 3% de 2006 à 2010.

Tableau 3: Evolution des taux de redoublement globaux

2006 2007 2008 2009 2010

Filles 11% 9,20% 7,60% 6,40% 3%

Garçons 11% 9,10% 7,70% 6,40% 3,10%

Sénégal 11,0% 9,2% 7,7% 6,4% 3%

Sénégal (Prévision

SimulPDEF) 9,20% 9% 8% 7%

Source : DPRE

Selon la région, il y’a quelques disparités en 2010. Cette année, les régions de Kédougou

(0,6%,), Matam (1,3%) et Kaffrine (1,9%) ont réalisé les plus faibles taux et C’est peut être

dû à l’existence d’écoles à cycle incomplet où il est presque impossible de redoubler. A Dakar

où ce problème est inexistant, on a enregistré le plus élevé taux de redoublement en

2010 (4,4%).

De 2006 à 2010, pour chaque grade, le taux de redoublement a une évolution décroissante. En

2010, ils étaient tous inférieurs à 5,3% alors qu’en 2006, 22,2% des élèves ont repris le CM2.

Cette tendance à la baisse des taux de redoublement pourrait améliorer l’efficacité du cycle

primaire surtout si les taux d’abandon étaient faibles. Durant toute la période, les taux du CI

sont les plus faibles. Cependant ceux du CM2 sont les plus élevés de 2006 à 2009 et dépassent

même 13%.

En début de période ( 2006), le taux de redoublement augmente avec le grade. A partir de

2008 jusqu’à la fin de la période, la directive ministérielle concernant la suppression du

redoublement à l’intérieur d’une étape a eu des effets progressifs : CI, CE1 et CM1 ont eu les

taux les plus faibles.

Page 33: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 25

Figure 8: Evolution des taux de redoublement de chaque grade de l ’élémentaire

Source : DPRE

V.2. Le taux d’abandon

Il y’a abandon lorsque l’élève est exclu du système à cause d’une insuffisance de travail ou

quand il décide d’intérompre volontairement ses études.

De 2006 à 2010, les taux d’abandon globaux du Sénégal ont une évolution presque

décroissante. C’est seulement en 2008 qu’ils ont enrégistré une légère hausse.Mais, ces taux

demeurent élevés et varient entre 12 et 8,9%

Si les prévisions du SimulPDEF sont atteintes pour les redoublements, tel n’est pas le cas

pour les abandons. Des études empiriques ont trouvé un lien entre ces deux indicateurs.

C’est le cas du rapport de DIAGNE et al (janvier 2006) «Pourquoi les enfants quittent – t – ils

l’école ? Un modèle hiérarchique multinomial des abandons dans l’éducation primaire au

Sénégal » dans lequel, il est prouvé que c’est dans les communautés où le taux de

redoublement est très élevé que la probabilité d’abandonner l’école avant la fin du cycle

primaire augmente.

Selon le sexe, l’intensité de l’abandon est à peu près la même. Les abandons demeurent élevés

aussi bien chez les garçons que chez les filles.

5,9 4,9 3,9

2,8 1,2

22,2

20,1

16,4

13,3

3,1

0

5

10

15

20

25

2006 2007 2008 2009 2010

CI CP CE1 CE2 CM1 CM2

Page 34: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 26

Tableau 4: Evolution des taux d’abandon

2006 2007 2008 2009 2010

Filles 12,20% 9,60% 11,40% 10,40% 9,00%

Garçons 11,80% 8,70% 11,60% 10% 8,90%

Sénégal 12% 9,20% 11,50% 10,30% 8,90%

Prévision (simulPDEF) 9,20% 8,90% 7,90% 6,90%

Année de réf : 2007

Source : DPRE

L’évolution des taux d’abandon de chaque grade est semblable à celle des taux globaux de

2006 en 2010. En 2007, les taux de d’abandon de tous les niveaux sauf le CI ont baissé.

L’année suivante, ils ont tous augmenté. Durant toute la période , le CM2 et CM1 ont les plus

élevés taux de d’abandon. Ces forts taux en CM1 influencent négativement le taux

d’achèvement car ce dernier dépend de l’effectif des nouveaux inscrits au CM2. Beaucoup de

cas d’abandons surtout dans les niveaux inférieurs sont dûs aux cycles incomplets qui

empêchent les faibles élèves de redoubler.

Figure 9: Evolution des taux d’abandon selon le grade

Source : DPRE

Selon la région, il y’ a d’énormes disparités en 2010. Les régions ayant les plus forts taux

sont : Kaffrine, Kolda, Tamba et Matam avec respectivement 16,8%, 15,2%, 14,6% et 13,8%.

Dakar et Thiès ont les plus faibles taux d’abandon avec respectivement 2,9% et 6,4%.

Les résultats par région en termes de taux de redoublement ou d’abandon semblent être

mitigés pour détecter les régions les plus efficaces.

4,3

0,2 2,8 1,2

4,7

27,6

19,8 21,7

17,9

5,2

0

5

10

15

20

25

30

2006 2007 2008 2009 2010

CI CP CE1 CE2 CM1 CM2

Page 35: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 27

Un recours aux taux de promotion, le complémentaire à ces deux indicateurs, nous permet de

dire que les régions les plus efficaces en 2010 en termes de redoublement, abandon et

promotion sont Dakar (92,7%), Saint-Louis (90,6%), Thiès (90,3%), Ziguinchor (88,2) et

Fatick (87,9%). En 2006, ce sont ces mêmes régions et celles de Diourbel (80,3%) et Tamba

(78,4%) qui avaient les meilleurs taux de promotion.

VI. Le TAP

Le taux d’achèvement, pour une année donnée, est le pourcentage des enfants âgés de 12 ans

qui atteint la dernière année du cycle primaire. Il est calculé en rapportant les nouveaux

inscrits au CM2 à la population âgée de 12 ans.

Cet indicateur inclut la totalité des nouveaux inscrits en dernière année du primaire, quel que

soit leur âge. Il peut donc être supérieur à 100 % puisqu’il inclut les individus plus jeunes et

plus âgés qui entament la dernière année du primaire précocement ou tardivement ou qui ont

redoublé durant leurs études primaires. En effet, l’objectif 2 des OMD est d’assurer une

éducation primaire pour tous d’ici 2015. Ceci s’effectue en donnant à tous les enfants, garçons

et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.

Figure 10: Evolution du taux d’achèvement primaire entre 2000 et 2011

Source : DPRE

Au cours de la période 200-2011, le TAP global a une tendance croissante. En 2004 et2006 et

2010, ce taux a connu une légère baisse.

Entre 2000 et 2011, le TAP des garçons a connu une évolution de 36,7%, alors que celui des

filles est de 126,92%. Quant au TAP global, il a une hausse de 72,28% entre le début et la fin

de la période.

Le TAP des filles est au dessus de celui des garçons de 2000 à 2008, date à partir de laquelle,

la tendance s’est renversée.

y = 2,0934x + 38,735

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Garçons

Filles

Global

Linéaire (Global)

Page 36: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 28

En plus, tout au long de la période 2007-2011, ces taux d’achèvement pour les garçons et

les filles restent inférieurs à ceux fixés par le SIMULPEDEF prenant 2007 comme année de

référence. Si la tendance de cette évolution se maintient, l’objectif 2 des OMD relatif à

l’achèvement d’un cycle primaire complet à l’horizon 2015 ne sera pas atteint. En effet, le

TAP global serait de 72,22% en 2015 et ce ne serait qu’en 2029 qu’on aurait un TAP de

100%.

Figure 11: Taux d’achèvement primaire selon les régions en 2011

Source : DPRE

L’analyse du taux d’achèvement primaire montre que les régions de Dakar (92,3%),

Kédougou (81,1%), Ziguinchor (79,0%) et Thiès (76,2%) affichent les taux les plus élevés.

Par ailleurs les régions de Kaffrine (27,2%), Diourbel (38,9%), Tamba (44,9%) et Louga

(50,7%) enregistrent la plus importante déperdition scolaire au primaire. En 2008, les régions

les mieux placées en termes de TAP sont : Dakar (98,6%), Ziguinchor (87,3%), Fatick

(65,7%) et Thiès (64%).

27,20%

38,90%

44,90%

50,70%

55,80%

67,60%

69,80%

70,50%

74,20%

75,30%

76,20%

79%

81,10%

92,30%

Kaf…

Dio…

Ta…

Lou…

Ma…

Fat…

St-…

Kol…

Sé…

Ka…

Thiès

Zig…

Ké…

Da…

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

Page 37: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 29

VII. Le taux de réussite au CFEE

A la fin du cycle primaire, il est organisé un examen national : le CFEE. C’est l’un des

meilleurs indicateurs de performance des élèves. Mais il ne permet pas automatiquement de

passer en classe supérieure. L’élève de CM2 est autorisé à s’inscrire en classe supérieure du

public lorsqu’il est déclaré admis au concours d’entré en sixième. C’est sur la base des notes

de l’ensemble des épreuves du CFEE sauf la lecture, la récitation ou le chant et le dessin

qu’on sélectionne les admis à ce concours. Cependant, dans le privé, les enfants peuvent

s’inscrire en sixième sans réussir au concours.

Figure 12: Evolution du taux de réussite au CFEE de 2000 à 2011

Source : DPRE

L’évolution du taux de réussite au CFEE est en dents de scies. C’est en 2008 que le taux est le

plus élève (70,4%) et la valeur la plus faible est atteinte en 2004 (45,05%). Ce taux s’est

nettement amélioré entre les périodes 2000-2005 et 2006-2011. En effet, dans la première

période, ce taux est en moyenne de 47,54% alors qu’au cours de la période 2006-2011, il a

atteint en moyenne 63,4%.

Par ailleurs, la répartition du taux de réussite au CFEE montre des disparités régionales et par

sexe. En effet, 5 régions ont des taux de réussite en dessous du taux national de (55,3%) en

2011. Il s’agit de Kolda (27,1%), Fatick (44,7%) Kaffrine (46,4%), Kaolack (50,7%) et

Ziguinchor (55,1%). Notons que, parmi ces régions à faible taux de réussite au CFEE,

certaines comme Kolda, Kaolack et Ziguinchor font partie en 2011 des régions à plus forts

TBS. Par ailleurs, les taux de réussite les plus élevés sont rencontrés à Kédougou (91,6%),

Tamba (64,9%), Dakar (61,3%) et Louga (60,1%).

40,00

45,00

50,00

55,00

60,00

65,00

70,00

75,00

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Page 38: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 30

Selon le sexe, au niveau national, la réussite des garçons (57,9%) est plus élevée que celle des

filles (52,8%). Cependant, les disparités régionales sont à prendre avec précaution surtout au

niveau de la région de Kédougou où l’effectif des élèves présents au CFEE représente

seulement 1,65% de l’effectif total.

Figure 13: Taux de réussite au CFEE par région et sexe en 20 11

Source : DPRE

VIII. Le coefficient d’efficacité interne

Eu égard à l’objectif mondial de la scolarisation universelle et l’achèvement d’un cycle

primaire, les déperditions scolaires (abandons et redoublements) constituent un obstacle voire

des gaspillages. En effet, les redoublements peuvent accentuer les abandons, influencer

négativement la qualité de l’éducation primaire et engendrer des dépenses qui ne profitent ni à

l’élève ni aux acteurs de l’école. Pour mesurer ce gaspillage, on se sert d’une unité de

consommation : l’année-élève. Une année-élève représente une année scolaire passée dans

une classe par un élève. Le coefficient d’efficacité interne est un indicateur de mesure de ces

gaspillages dus aux abandons précoces et aux redoublements.

Cet indicateur est calculé en faisant le rapport des années-élèves idéalement consommées

pour amener un certain nombre d’élèves en fin de primaire (sans redoublement ni abandon) et

le nombre d’années-élèves effectivement consommées en tenant compte des abandons et

redoublements.

Le coefficient d’efficacité interne est un chiffre compris entre 0 (cas fictif d’un système où

aucun élève n’atteint la fin du cycle) et 1(cas idéal où tous les enfants qui entrent à l’école

finissent le cycle sans avoir redoublé).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100 D

akar

Dio

urb

el

Fati

ck

Kaf

frin

e

Kao

lack

do

ug…

Ko

lda

Lou

ga

Mat

am

Séd

hio

u

St-l

ou

is

Tam

ba

Thiè

s

Zigu

inc…

Filles

Garçons

Total

Page 39: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 31

Le complémentaire à 1 du coefficient d’efficacité interne est la proportion d’années-élèves

non nécessaires et est ainsi interprété comme le pourcentage des ressources qui

sont « gaspillées », puisqu’elles ont servi à financer des abandons et des redoublements

« inutiles ».

Plusieurs méthodes sont utilisées pour calculer le coefficient d’efficacité interne à savoir la

méthode longitudinale, la méthode semi-longitudinale et la méthode par approximation. Dans

notre travail nous utilisons la méthode par approximation qui consiste à approcher le

coefficient d’efficacité interne par le rapport entre le TAP et le TBS.

Page 40: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 32

Encadré2 : Approximation du CEI par le rapport TAP/TBS

CEI =

CEI primaire=

En considérant une cohorte d’élèves au CI à l’année j d’effectif à l’année i au grade j noté

5

2

2, 5

,

6t

CM

CM tj

i

i CI j t

NECEI

Eff

En multipliant et en divisant par la somme des populations correspondantes et la

population de 7ans à l’année j au grade i on a :

12, 5

57,2 7

2, 5 12, 5

7

, 7,

5

2

7

12, 5

7,

2, 5

,

7

12, 5

7,

6

1

61

tj

it ti j tCM

CM t ttj j

i i

i CI j t i j t

t

CM

t

tj

i

i j t

CM tj

i

i CI j t

t

tj

i

i j t

PopNE Pop

CEIPop

Eff Pop

NETAP

Pop

Pop

TBSEff

Pop

Pop

TAPCEI

TBS

Page 41: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 33

Le graphique qui suit montre que l’évolution du CEI est en dents de scie. Elle montre un

gaspillage plus important en 2000 et 2001 où respectivement 43% et 37% des ressources

servent à financer les redoublements et abandons. L’efficacité moyenne sur la période 2000-

2011 est de 63%, soit 37% de gaspillage annuel de ressources. Dans cette période le CEI a

une dispersion de 3%. C’est en 2011 qu’on a le coefficient d’efficacité le plus élevé : 71%.

Ainsi, entre 2000 et 2011, l’efficacité interne de l’enseignement élémentaire a augmenté de

0,13 points. Entre ces deux dates, l’amélioration de ce coefficient est surtout remportée par les

filles. En effet, de 2000 à 2011, le CEI des filles a augmenté de 22 points de pourcentage,

contre 6 points de pourcentage pour les garçons. Selon le sexe, le graphique ci-dessous

montre que les gaspillages des ressources (redoublements et abandons) sont plus importants

au niveau des filles hormis les années 2003 et 2011. Seulement 34% et 28% des années

élèves des filles sont perdues respectivement en 2003 et 2011 à cause des déperditions

scolaires.

C’est en 2011 qu’on a l’accroissement annuel du CEI le plus important. Donc, beaucoup

d’efforts sont fournis par les autorités cette dernière année pour une réduction considérable du

gaspillage des ressources.

Figure 14: Evolution du coefficient d’efficacité interne entre 2000 et 2011

Source : DPRE

En 2011, l’efficacité moyenne régionale est de 68% correspondant à 32% de gaspillages des

ressources dans chaque région.

Le graphique ci-dessous montre un gaspillage des ressources beaucoup plus accentué dans les

régions de Kaffrine (46%) et Sédhiou (41%).

0,50

0,55

0,60

0,65

0,70

0,75

0,80

Garçons

Filles

Global

Page 42: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 34

Par contre, les régions suivantes sont mieux placées en termes de maitrise de gaspillages des

ressources avec des valeurs supérieures à la moyenne régionale en 2011 : Dakar (20%),

Ziguinchor (23%), Kédougou (25%), St-Louis (25%) et Thiès (27%).

Figure 15: CEI selon les régions en 2011

Source : DPRE, Calculs des auteurs

0,50

0,55

0,60

0,65

0,70

0,75

0,80

Page 43: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 35

Chapitre III. Analyse des acquisitions des élèves L’un des meilleurs indicateurs de qualité interne de l’enseignement est le degré de maîtrise du

programme suivi. C’est pourquoi, les tests de connaissances constituent un instrument

important pour l’évaluation de la qualité de l’éducation. Nous analysons donc les scores

obtenus en CP et CM1 en mathématiques et français pour apprécier le niveau au primaire et

détecter ses déterminants.

I. Analyse globale et spatiale du niveau des élèves

1. Analyse du niveau global des élèves

Les résultats du test PASEC révèlent que les acquisitions des élèves du Sénégal sont

insuffisantes. Ce problème de performance frappe plus le niveau supérieur (CM1). En effet, le

score moyen en français/maths des élèves est de 46,62% en CP contre 40,76% en CM1. De

plus, en CM1,50% des élèves ont moins de 38,76% en maths/français contre 44,36% en CP.

Tableau 5: statistiques du score final en CP et CM1

CP CM1

Score final/100

français

Score final/100

maths

Score final/100

français/maths

Score final/100

français

Score final/100

maths

Score final/100

français/maths

Moyenne 45,71 47,53 46,62 38,28 43,24 40,76

Médiane 42,50 46,15 44,36 36,84 43,24 38,76

Minimum 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 2,63

Maximum 100,00 100,00 100,00 97,37 97,30 94,70

Source : Données PASEC, calculs propres

Par rapport aux résultats de 1996, le Sénégal a enregistré des performances améliorées en

2007. En effet, son score final en maths/français en CM1 est passé de 35,00% à 40,76% entre

1996 et 2007. Cette amélioration du score peut être due aux écoles privées qui étaient

présentes à l’échantillon de 2007 et absentes à celui de 1996.

La place du Sénégal dans la sous-région en termes d’acquisitions scolaires peut être

approchée par son classement dans les résultats des enquêtes standardisées PASEC ayant lieu

de 2006 à 2007. Pour des fins de comparaison, des réajustements ont eu lieu de telle sorte que

la cohérence globale soit respectée sur l’ensemble des pays enquêtés.

Ainsi, en français 5ème année, le Sénégal est 2ème

sur 4 pays, derrière le Gabon (1er

). Le

Burkina (37,7%) et le Congo (36,9%) sont respectivement 3ème et 4ème. En Maths 5ème

année, on a le même classement.

Page 44: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 36

Figure 16: Résultats des enquêtes PASEC de 2006 -2007 en maths et français 5ème

année

Source : Rapports PASEC

2. Analyse spatiale du niveau des élèves

Selon le statut d’écoles, le tableau qui suit montre que le privé a des résultats meilleurs que le

public. En effet, dans le privé, le score moyen en maths/français en CM1 est de 53,69%,

contre 40,76% dans le public.

Selon la région, le score final moyen en maths/français au CM1 des écoles publiques connait

des disparités. Matam (50,13%), Tamba (48,26%), Dakar (43,59%), Kaolack (42,33%) ont

les meilleurs résultats. Kolda (25,99%), Ziguinchor (33,28%), Saint-Louis (35,21%) et Louga

(38,03%) ont les moins bons résultats.

Ce classement des régions pourrait être modifié si, dans chacune d’elle, on calculait un score

moyen pour les écoles publiques et privées ensembles, ce qui est impossible dans notre base.

Tableau 6 : Score final moyen en maths/français au CM1 des écoles publiques selon la région en 2006-2007

Ensemble Dakar Diourbel Fatick Kaolack Kolda Louga Matam St-Louis Tamba Thiès Zigu

40,76 43,59 39,61 39,71 42,33 25,99 38,03 50,13 35,21 48,26 39,37 33,28 Source : Données PASEC, calculs propres

L’objectif des deux sections suivantes est d’examiner l’effet isolé de certaines variables

relatives à l’élève, à son milieu de vie ou à son école. Ainsi, une analyse descriptive bivariée,

accompagnée souvent de tests de comparaison de variances et de moyennes sera effectuée

et nous facilitera la sélection des variables qui interviendrons dans la modélisation.

0

10

20

30

40

50

60

70

Gabon(2006) Burkina(2007) Congo(2007) Sénégal(2007)

Score moyen final 5ème année français (sur 100)

Score moyen final 5ème année maths (sur 100)

Page 45: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 37

ENCADRE 3 : Test de comparaison de deux variances et de deux moyennes

On dispose de deux échantillons indépendants de taille 1n et

2n .

Notons respectivement1Xm ,

2Xm ,1X et

2X les moyennes et écarts-types théoriques, 1X ,

2X

,1

XS et 2X

S leurs caractéristiques empiriques correspondantes.

On a : 1 1

1

2 2112

( 1)X n

X

nS

et

2

2

2 222 12

( 1)X n

X

nS

(car on a une population supposée

normale). On teste : H0 : σ1 = σ2 contre H1 : σ1 ≠ σ2

On a sous H0 : 1 2

2 2

1 1 1 11; 12 2

2 2 2 2

( 1) / ( 1)

( 1) / ( 1)n n

n s n sF

n s n s

La région d’acceptation est :

1 2 1 2

2

11 2 1, 1 1, 12

2

1, : ( ) ( )

2 2

c

n n n n

sW x x F F

s

On veut tester 0H : 1Xm =

2Xm contre 1H : 1Xm ≠

2Xm

Sous l’hypothèse 0H d’égalité des moyennes (1Xm =

2Xm ), on a,(puisque population

supposée normale et les échantillons indépendants) : 1 2

1 2

2 2

1 2

0,1

X X

X XN

n n

Si les variances sont égales, on a d’une part : 1 2

1 2

0,11 1

X XN

n n

On pose

1 2

2 2

1 22

1 2

1 1

2

X Xn S n SS

n n

D’autre part on a :

1 2

1 2

2 2

1 22 21 222 2

1 1( 2) X X

n n

n S n Sn nS

, la variable aléatoire

suivante 1 2

1 2

1 21 2

2

21 2

21 2

1 2

1 1( ) ( )

1 1 ( 2)

( 2)

n n

X Xn nX X

Tn n

S Sn n

n n

On n’en déduit que la région critique du test 1 2

1 2(1 /2)

1, 2 2

1 2

:1 1

n n

x xW x x T

sn n

Page 46: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 38

II. Facteurs explicatifs du score final relatifs à l’élève et à son

milieu de vie

1. La fréquentation préscolaire

L’examen de ce graphique ci-dessous montre que les élèves du CP qui ont fait le préscolaire

ont de meilleurs résultats que les autres. Parmi les élèves ayant fait le préscolaire, 50% ont

plus de 54,29% en maths/français, contre seulement 41,73% pour les autres. Des tests de

comparaison nous permettrons de savoir si les différences de résultats moyens sont

significatives.

Figure 17: Score final en maths/français en CP selon la fréquentation du

préscolaire

Source : Données PASEC

Le tableau qui suit révèle qu’en CP et CM1, les différences d’acquisitions entre ceux qui

ont fait le préscolaire et les autres sont significatives au seuil de 5%. Mais l’écart entre ces

deux groupes en termes de score est plus petit en CM1. Donc, l’effet de la fréquentation

du préscolaire sur les résultats des élèves s’amortit au fur et à mesure que leur niveau

augmente.

Page 47: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 39

Tableau 7: Test de comparaison de scores moyens selon la fréquentation du préscolaire

Score final en maths non oui diff P-value Conclusion (α=5%)

CP

Variance 653,249 607,245 -46 0,113 Variances égales

Moyenne 46,15 52,166 6,02 0,000 Moyennes inégales

CM1

Variance 293,013 299,956 6,94 0,466 Variances égales

Moyenne 41,88 48,098 6,02 0,000 Moyennes inégales

Score final en français

CP

Variance 626,167 657,273 31,11 0,236 Variances égales

Moyenne 43,317 53,446 10,13 0,000 Moyennes inégales

CM1

Variance 298,709 375,063 76,35 0,000 Variances inégales

Moyenne 36,712 43,64 6,93 0,000 Moyennes inégales

Source : Données PASEC, calculs propres

H0m : moyenne de ceux qui ont fait le préscolaire=moyenne de ceux qui ne l’ont pas fait

H0v : Variance de ceux qui ont fait le préscolaire=variance de ceux qui ne l’ont pas fait

H1m : moyenne de ceux qui ont fait le préscolaire ≠ moyenne de ceux qui ne l’ont pas fait

H1v : Variance de ceux qui ont fait le préscolaire ≠ variance de ceux qui ne l’ont pas fait

2. Le redoublement (reprise de la classe actuellement fréquentée)

Des chercheurs comme PIERRE ANDRE (2007) ont montré que le redoublement augmente la

probabilité de quitter le système éducatif. Il est possible d’enregistrer d’autres effets du

redoublement. Les redoublants peuvent avoir des résultats meilleurs que ceux des autres

élèves grâce à la répétition des enseignements. Les redoublants peuvent par ailleurs avoir des

résultats moins bons que ceux des autres car ils sont ceux qui éprouvent plus de difficultés

dans leur scolarité.

Il y’a une différence significative d’acquisitions en maths et en français en CP au seuil de 5%

entre les passants et ceux qui reprennent la classe. Dans ce niveau, les redoublants sont moins

performants que les passants. Mais la dispersion des résultats des redoublants est

significativement inférieure à celle des passants. Par contre, au CM1, le redoublement a un

effet positivement significatif au seuil de 5% en maths. En français, il n’y a pas eu de

différence significative des résultats entre redoublants et passants.

Au vu de ces résultats, le redoublement est plus bénéfique en CM1. Ne serait – il pas mieux

d’empêcher le redoublement dans les petits grades comme CP ?

Page 48: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 40

Tableau 8: Test de comparaison de scores moyens selon le redoublement du dernier niveau en 2007

Redoublement de la dernière

classe

Score final français/maths (sur 100) non oui diff P-value Conclusion (α=5%)

CP Variance 266,429 180,366 -86,062 0,06 Variances égales

Moyenne 41,079 37,263 -3,816 0,002 Moyennes inégales

CM1 Variance 278,100 182,923 -95,176 0,000 Variances inégales

Moyenne 40,446 41,978 1,532 0,058 Moyennes égales

Score final en maths

CP Variance 306,661 229,139 -77,522 0,016 Variances inégales

Moyenne 43,551 40,218 -3,333 0,016 Moyennes inégales

CM1 Variance 312,045 240,143 -71,902 0,000 Variances inégales

Moyenne 42,599 45,891 3,292 0,000 Moyennes inégales

Score final en français

CP Variance 335,140 204,987 -130,153 0,000 Variances inégales

Moyenne 38,608 34,309 -4,299 0,001 Moyennes inégales

CM1 Variance 349,660 229,645 -120,015 0,000 Variances inégales

Moyenne 38,293 38,065 -0,228 0,801 Moyennes égales

Source : Données PASEC, calculs propres

3. Effet du score initial sur le score final

Le tableau qui suit montre que les résultats au test final en maths/français en CM1 sont

significativement corrélés à ceux du test initial au seuil de 5% car les p-values sont

supérieures à 0,05. Ces deux scores évoluent dans le même sens. Les variations du score

initial expliquent 59,08% des variations du score final. Ce résultat est vérifié aussi bien en

CM1 qu’en CP en français ou maths. Donc, pour mieux assimiler le programme enseigné, il

faut que l’élève ait des pré-requis en la matière.

Tableau 9: Résultats d’estimation des paramètres de régression entre score final et initial en maths/français

en CM1

Page 49: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 41

4. La possession de manuels

La possession de livres de lecture fait partie des conditions qui favorisent la performance de

l’élève en français. Une comparaison du score final en français en CP puis en CM1 montre

que, les élèves qui peuvent emporter un livre de lecture à la maison ont un niveau nettement

supérieur à celui des autres. Le même effet est observé en mathématique.

Tableau 10: Test de comparaison de scores moyens finaux selon la possession de livres

Possession de livre de la discipline

score final en maths Non oui différence P-value Conclusion (α=5%)

CP Variance 672,16 574,76 -97,40 ,005 Variances inégales

Moyenne 45,37 51,91 6,54 ,005 Moyennes inégales

CM1 Variance 274,63 323,57 48,94 ,006 Variances inégales

Moyenne 41,07 46,40 5,33 ,000 Moyennes inégales

Score final en français

CP Variance 581,18 640,54 59,36 ,003 Variances inégales

Moyenne 39,35 52,73 13,38 ,000 Moyennes inégales

CM1 Variance 285,4- 340,42 54,96 ,001 Variances inégales

Moyenne 34,77 41,93 7,16 ,000 Moyennes inégales

Source : Données PASEC, calculs propres

5. Le genre de l’élève

Le graphique suivant montre qu’en CM1, parmi les élèves ayant les scores les plus faibles

(i.e. < 45%), les proportions des filles sont plus importantes que celles des garçons. Au niveau

des scores les plus élevés (i.e. > 45%), la tendance se renverse.

Figure 18 : Courbe de densité de Kernel du score final général selon le genre en

CM1

Source : Données PASEC

0

.005

.01.01

5.02

.025

Dens

ity

0 20 40 60 80 100Score final/100 français/maths

Garçons Filles

Page 50: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 42

Cette différence de performances en CM1 en maths/français est confirmée par le test de

comparaison des moyennes dont les résultats sont dans le tableau ci-après.

En CM1, c’est en mathématiques où les garçons ont significativement plus travaillé que les

filles au seuil de 5%. Ce qui a permis à ce groupe d’avoir les meilleurs résultats en

maths/français. Par ailleurs, la différence de résultats entre les filles et garçons n’est pas

significative en CP.

Cette différence de performance dans les grands grades en faveur des garçons pourrait être

due aux travaux ménagers qu’effectuent les filles surtout dès qu’elles sont assez âgées.

Tableau 11: Test de comparaison de scores moyens selon le genre

Garçons Filles différence P-value Conclusion (α=5%)

CP

français/maths 46,57 46,67 0,11 0,918 Moyennes égales

Français 45,24 46,16 0,92 0,422 Moyennes égales

Maths 47,89 47,19 -0,70 0,541 Moyennes égales

CM1

français/maths 41,60 39,86 -1,73 0,019 Moyennes inégales

Français 38,78 37,75 -1,04 0,209 Moyennes égales

Maths 44,41 41,98 -2,43 0,002 Moyennes inégales

Source : Données PASEC, calculs propres

Parmi les élèves qui effectuent des travaux domestiques, presque les trois-quarts (74,6%) sont

des filles. Le test de comparaison de moyennes entre les élèves du CM1 exerçant ces travaux

domestiques et les autres élèves révèle une différence significative de score en maths et

français en faveur de ceux qui n’exercent pas ces travaux. Cependant, cela est à relativiser car

beaucoup de garçons aussi effectuent des travaux champêtres. Parmi les enfants qui effectuent

des travaux champêtres, 67,8% sont des garçons. De plus, le test de comparaison de

moyennes montre que les travaux champêtres pénalisent significativement les acquisitions des

élèves en CM1 et CP2.

En CP, même si on fixe la fréquentation du préscolaire, on ne trouve aucune différence

significative entre les résultats des garçons et des filles. On a le même résultat si la possession

de livres est fixée. C’est seulement en maths où, parmi les élèves qui possèdent des livres, les

garçons ont significativement plus travaillé que les filles au seuil de 8%.

6. L’âge de l’élève

L‘appréhension de l’effet de l’âge sur les acquisitions des élèves peut aider à juger de

l’opportunité d’envoyer à bas âge les enfants à l’école. Afin de bien cerner cet effet, nous

avons calculé le score final moyen en maths/français pour chaque groupe d’élèves de même

âge en CM1.

La figure qui suit présente l’évolution des acquisitions en CM1 en fonction de l’âge des

apprenants.

Page 51: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 43

Figure 19: Score final moyen au CM1 en maths/français selon l ’âge de l ’élève

Source : Données PASEC

Ce graphique ci-dessus montre qu’il existe une relation décroissante entre les performances

des élèves et leurs âges en CM1. 61,8% Les variations des acquisitions sont expliquées par

l’âge. Cela veut dire que globalement, les performances des apprenants sont d’autant

meilleures que leurs âges sont bas. Cette relation est confirmée par le test de comparaison des

moyennes au seuil de 5%. Ainsi, dans ce grade, les élèves âgés de moins de 12 ans ont un

score final moyen en maths/français de 42,24%, contre 39,29% pour les autres.

Cependant, en CP, il n’y a aucune différence significative au seuil de 5% entre les

performances des élèves âgés de moins de 9 ans et les autres.

Les élèves âges en CM1 (dépassant l’âge officiel) sont peut-être entrés tardivement à l’école.

Le test de comparaison de moyenne entre les élèves entrant à l’école à moins de 8 ans et les

autres, révèle une différence significative de performances en français et maths/français au

seuil de 5%. Mais, cette différence n’est pas confirmée en maths.

7. Le fait de parler le français à domicile

Le score des élèves parlant le français à la maison est significativement différent de celui des

élèves ne communiquant pas en français. En moyenne, pour toutes les matières, la p-value est

inférieure au seuil de 5% donc l’acquisition des élèves s’améliore avec l’expression à

domicile du français. Par ailleurs, la dispersion montre une différence significative dans les

scores finaux des élèves hormis le score en français de CP où cette dispersion n’est pas

vérifiée.

y = -2,3258x + 71,371 R² = 0,6188

25,00

30,00

35,00

40,00

45,00

50,00

55,00

60,00

65,00

0 5 10 15 20

Page 52: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 44

Tableau 12: Score final des élèves au CP et CM1 selon qu'il parle le français à la maison

Score en maths Oui Non P-value Conclusion (seuil de 5%)

CP

Moyenne 66,96 47,09 0,00000 Moyennes inégales

Variance 400,35 25,42 0,00443 Variances inégales

CM1

Moyenne 52,78 42,7744 0,0000 Moyennes inégales

Variance 392,95 17,0905 0,0160 Variances inégales

Score en français

CP

Moyenne 71,31 45,13 0,00000 Moyennes inégales

Variance 515,55 25,34 0,11641 Variances égales

CM1

Moyenne 52,46 37,55 0,00000 Moyennes inégales

Variance 530,65 17,45 0,00000 Variances inégales

Score général maths/français

CP

Moyenne 69,13 46,11 0,00000 Moyennes inégales

Variance 403,50 24,06 0,00000 Variances inégales

CM1

Moyenne 52,62 40,16 0,00000 Moyennes inégales

Variance 19,86 15,70 0,0001 Variances inégales

Source : Données PASEC, calculs propres

8. Le milieu socioéconomique de l’élève

Le milieu socioéconomique de l’élève est la variable qui approxime le niveau de vie. Cette

variable a quatre modalités (pauvre, plutôt pauvre, plutôt aisé, aisé) qui sont renseignées lors

de l’enquête auprès des directeurs d’écoles. Nous avons calculé les performances moyennes

pour chaque catégorie de niveau de vie. Les résultats sont représentés dans la figure qui suit.

Figure 20 : Evolution du score moyen final en maths/français selon le niveau de

vie

Source : Données PASEC

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

pauvres plutôt pauvres plutôt aisés aisés

CM1

CP2

Page 53: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 45

Aussi bien en CP qu’en CM1, le score final moyen en maths/français augment au fur et à

mesure que le niveau socioéconomique de l’élève s’améliore. En CP, les pauvres ont un score

moyen de 43,55% alors que les aisés ont obtenu 75,88%. En CM1, entre ces deux catégories

sociales, le résultat scolaire passe du simple au double.

Un test de comparaison des moyennes a montré que, aussi bien en CP qu’en CM1, les élèves

des familles aisées ont des résultats moyens en maths/français significativement meilleurs que

ceux des autres au seuil de 5%.

Parmi les élèves des écoles publiques, ceux qui appartiennent aux ménages riches ont des

performances en maths et français significativement meilleures en CM1 et CP au seuil de 5%.

Ce résultat existe aussi pour les élèves des écoles privées.

9. La fréquentation scolaire des parents

L’analyse du diagramme ci-dessous montre qu’au CM1, les élèves ayant des mamans

alphabétisées améliorent leurs scores finaux plus que les autres. En effet, les enfants du

CM1dont la maman est alphabétisée ont un score final général moyen de 43,46% contre

39,21% pour les autres. Le test de comparaison des moyennes confirme significativement

cette différence au seuil de 5%.

L’acquisition des garçons(en moyenne 44,32%) est légèrement supérieure à celle des filles(en

moyenne 42,6%) avec l’alphabétisation de la mère, mais cette différence n’est pas

significative au seuil de 5%. Ces résultats sont les mêmes si le père est alphabétisé au seuil de

5%.

Figure 21 : Score final en maths/français selon le sexe de l ’élève et l’alphabétisation

de la mère en CM1

Source : Données PASEC, calculs propres

Page 54: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 46

Le graphique qui suit montre que les scores finaux des élèves en CP augmentent avec

l’alphabétisation de la mère. En effet, les élèves de ce grade dont la mère est alphabète ont un

score final général de 50,39% contre 44,26% pour les autres. Cette différence est significative

au seuil de 5%.Ce résultat n’est pas valable si le père est alphabétisé.

En plus, si la mère est alphabétisée, les filles en moyenne ont des scores plus élèves. En effet,

dans ce grade les filles à mère alphabétisée ont un score final moyen en maths/français de

52,10% contre 47,54% pour les garçons.

Cette différence est significative au seuil de 5%.C’est dire que l’alphabétisation de la mère

joue beaucoup plus dans l’acquisition scolaire des filles surtout en début de cycle primaire.

Figure 22: Score final selon le sexe de l ’élève et l ’alphabétisation de la mère en CP

Source : Données PASEC

Page 55: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 47

III. Facteurs explicatifs du score relatifs à l’école de l’élève

1. Milieu de résidence de l’école de l’élève

L’analyse des scores obtenus selon le milieu de résidence de l’école où se trouvent les élèves

montrent que ceux du milieu urbain réussissent mieux aux tests aussi bien au CP qu’en CM1.

La p-value est partout inférieure au seuil de 5%, ce qui montre une différence significative des

scores en faveur des élèves fréquentant les écoles du milieu urbain. Au niveau des résultats du

test de variance, on note une différence non significative en CP et CM1. Ce qui montre une

dispersion presque égale bien qu’en moyenne les scores diffèrent selon le milieu de résidence.

Tableau 13 : Score des élèves du CP et CM1 selon le milieu de résidence

Score en maths Urbain Rural P-value Conclusion (α=5%)

CP

Moyenne 50,47 44,28 0 ,000 Moyennes inégales

Variance 605,31 666,65 0,07048 Variances égales

CM1

Moyenne 44,39 42,08 0,00422 Moyennes inégales

Variance 297,52 306,75 0,93097 Variances égales

Score en français

CP

Moyenne 49,48 41,74 0,000 Moyennes inégales

Variance 612,8 661,72 0,55792 Variances égales

CM1

Moyenne 39,58 37 0,00212 Moyennes inégales

Variance 320,43 331,34 0,34347 Variances égales

Score général maths/français

CP

Moyenne 49,98 43,01 0,000 Moyennes inégales

Variance 548,28 593,65 0,33792 Variances égales

CM1

Moyenne 41,98 39,54 0,00113 Moyennes inégales

Variance 256,46 265,25 0,4702 Variances égales

Source : Données PASEC, calculs propres

2. Le genre de l’enseignant favorise t-il les acquisitions scolaires des élèves ?

L’un des acteurs clés d’un système éducatif est le personnel enseignant. Ainsi nous allons

essayer de voir dans quelle mesure le genre de l’enseignant peut avoir une influence

significative dans l’acquisition scolaire des élèves au CP et CM1.

En moyenne, les scores finaux des élèves ne diffèrent pas significativement au seuil de 5% en

français et mathématiques en CP et CM1. Donc, le genre de l’enseignant n’a aucune influence

significative sur les acquisitions scolaires.

Cependant, les résultats du test d’égalité des variances montrent que les dispersions des scores

finaux généraux sont inégales dans les deux grades.

Selon le statut de l’école (public ou privé), le genre de l’enseignant a une influence

significative sur les acquisitions en CM1 au seuil de 5%. Dans les écoles publiques, les

enseignantes femmes sont moins efficaces. Cependant, dans les écoles privées, cette tendance

se renverse.

Page 56: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 48

En CP, les hommes enseignants du privé sont plus efficaces que leurs collègues femmes.

Cependant, dans le public, la tendance se renverse. Donc, dans le public, les enseignantes

femmes ne sont plus efficaces que les hommes qu’en début de cycle primaire.

Tableau 14: Score final en CP et CM1 selon le genre de l'enseignant

Score en maths Homme Femme P-value Conclusion (α=5%)

CP

Moyenne 46,58 48,37 0,11904 Moyennes égales

Variance 708,93 595,08 0,00045 Variances inégales

CM1

Moyenne 43,43 42,21 0,26 Moyennes égales

Variance 296,53 326,67 0,2589 Variances égales

Score en français

CP

Moyenne 44,84 46,49 0,15330 Moyennes égales

Variance 685,93 624,49 0,09359 Variances égales

CM1

Moyenne 38,54 36,92 0,17914 Moyennes égales

Variance 314,19 380,72 0,01379 Variances inégales

Score général maths/français

CP

Moyenne 45,71 47,43 0,11607 Moyennes égales

Variance 633,54 543,17 0,00376 Variances inégales

CM1

Moyenne 40,99 39,56 0,15911 Moyennes égales

Variance 251,10 308,83 0,0060 Variances inégales

Source : Données PASEC, calculs propres

3. Taille de la classe et score des élèves

L’exploration du graphique ci-dessous montre que les élèves de CM1 dont l’effectif est

supérieur à 484 enregistrent des scores plus faibles que les autres. Cette différence est

confirmée par le test de comparaison des moyennes au seuil de 5%. Par contre au CP, aucun

score final n’a connu de différence significative entre ces deux catégories de classes. Donc au

vu de ces résultats, l’effet de la taille de la classe sur les performances scolaires est plus

visible en fin de cycle primaire.

4 48 élèves est la taille maximale officielle d’une classe à l’absence de double flux

Page 57: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 49

Figure 23: Score final selon la taille de la classe en flux unique en CM1

Source : Données PASEC

4. Score final et présence de cantine scolaire gratuite

Figure 24: Densité de Kernel du score final en maths/français en CP selon la

présence de cantine gratuite

Source : Données PASEC

Pour les scores compris entre 0 et 45%, la courbe de densité des élèves dont les écoles ont des

cantines gratuites est au dessus de celle des autres.

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

45,00

50,00

Score final maths Score final français

Score final français/maths

classe d'effectif <= 48

classe d'effectif > 48

0

.005

.01

.015

.02

Den

sity

0 20 40 60 80 100Score final/100 français/maths

Présence de cantine gratuite Absence de cantine gratuite

Page 58: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 50

De 45 à 87% la situation s’inverse en faveur des écoles ne disposant pas de cantine gratuite.

De 87 à 100%, la situation s’inverse encore. Donc les differences de performances entre ces

deux groupes d’élèves sont mitigées.

Figure 25: Densité de Kernel du score final en maths/français en CM1 selon la

présence de cantine gratuite

Source : Données PASEC

Pour les faibles scores (0 à 25%), la courbe des élèves disposant de cantine gratuite est au

dessus de celle des autres. Pour les scores élevés (25 à 100%), la situation s’inverse. Donc les

performances scolaires des élèves ne bénéficiant pas de cantine gratuite sont supérieures à

celles des autres.

Les résultats de l’annexe 4 montrent que la présence de cantine scolaire gratuite n’améliore

pas significativement les scores aux matières de français et maths en CP. Par contre, en CM1,

il y a une différence significative des acquisitions scolaires des élèves au seuil de 5% en

faveur des écoles sans cantine gratuite.

En effet, les résultats en maths/français des écoles dont les élèves ne bénéficient pas de

cantine gratuite, sont en moyenne 41,51% contre seulement 36,91% pour les autres élèves.

Dans les écoles publiques, la présence de cantine gratuite a une influence significative sur les

acquisitions en CM1 seulement en français en faveur des élèves ne bénéficiant pas de ce

service de restauration gratuit. En CP, il n’y a pas de différence significative de performance

entre ces deux groupes en français et maths.

Cette différence est contraire aux attentes des autorités éducatives. Cependant, elle n’est pas

surprenante dans la mesure où elle pourrait être expliquée par le fait que les cantines gratuites

n’ont pas permis aux élèves du CM1 qui en ont bénéficiés de rattraper les autres.

Cependant, dans la région de Tambacounda, les écoles publiques ayant des cantines gratuites

parviennent à avoir significativement des résultats meilleurs que ceux des autres en maths et

français/maths.

0

.005

.01

.015

.02

.025

Den

sity

0 20 40 60 80 100Score final/100 français/maths

Présence de cantine gratuite Absence de cantine gratuite

Page 59: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 51

5. La durée de la formation professionnelle initiale des enseignants (FPI)

Le tableau ci-dessous montre qu’en CM1, les élèves dont l’enseignant a plus de 6 mois de

FPI s’en sortent mieux que les autres en score final maths/français. Par ailleurs, en CP cette

différence de score est constatée uniquement en français. Notons, qu’il n’y a aucune

différence de score en maths en CP et CMI entre les deux groupes d’élèves.

En effet, le test montre qu’il y a une différence significative au seuil de 5% entres les scores

des deux groupes d’élèves en maths/ français en CM1. Cette différence n’est pas significative

en CP maths et maths/français au seuil de 5%.

Tableau 15 : Score final en maths et français selon la FPI des enseignants en CP et CM1

FPI < 6 mois FPI >= 6 mois P-value Conclusion (au seuil

de 5%)

Score en maths

CP

Moyenne 47,2537 47,3976 0,9072 Moyennes égales

Variance 644,96 659,87 0,5368 Variances égales

CM1

Moyenne 42,84 43,93 0,1839 Moyennes égales

Variance 299,31 333,82 0,0014 Variances inégales

Score en français

CP

Moyenne 44,02 48,16 0,0009 Moyennes inégales

Variance 638,24 682,76 0,2445 Variances égales

CM1

Moyenne 36,71 39,54 0,0008 Moyennes inégales

Variance 315,61 323,96 0,7997 Variances égales

Score général maths/français

CP

Moyenne 44,02 48,16 0,0671 Moyennes égales

Variance 638,24 682,76 0,1043 Variances égales

CM1

Moyenne 39,78 41,73 0,0097 Moyennes inégales

Variance 274,91 240,24 0,0248 Variances inégales

Source : Données PASEC, calculs propres

6. L’absentéisme des enseignants au primaire diminue-t-elle les performances des

élèves ?

Le diagramme qui suit montre qu’en CP, les élèves dont les enseignants s’absentent au plus

5 jours ont des scores finaux plus élevés. En effet, ces élèves ont un score final en

maths/français de 51,54% contre 44,13% pour les autres. De plus, parmi les élèves dont

l’enseignant s’absente moins de 6 jours par mois, 50% ont des scores inférieurs à 50% alors

que cet indicateur est seulement de 41% pour les autres .Cette différence de performances est

confirmée au seuil de 5% par les résultats du test de comparaison des moyennes. Cette

différence significative reste valable aussi en CM1.

Page 60: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 52

Figure 26 : Score final en français/maths selon l ’absentéisme de l’enseignant en CP

Source : Données PASEC

Page 61: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 53

Chapitre IV : Modélisation économétrique des acquisitions scolaires

L’analyse descriptive bivariée des acquisitions scolaires des élèves du CP et du CM1 a

permis de soupçonner des influences de certains facteurs sur les performances scolaires. Les

tests de comparaison de variances et de moyennes ont permis de confirmer ou d’infirmer la

significativité de ces influences. La modélisation économétrique permettra d’identifier

l’ensemble des facteurs influençant significativement l’apprentissage des élèves. Cette

dernière partie quantifiera les effets marginaux de ces facteurs. La variable dépendante dans

cette partie sera uniquement le score final moyen en maths/français. Vue la structure

hiérarchique des données, il serait d’abord important d’examiner la répartition de la variance

entre les deux niveaux de l’analyse.

I. Proportions de la variabilité des acquisitions attribuables à l’élève

et son milieu de vie ou à l’école

La variance des acquisitions des élèves provient de deux niveaux : entre élèves et entre écoles.

Le tableau qui suit présente la proportion de la variance imputable à chaque niveau.

Tableau 16:Répartition de la variance entre les niveaux

Grades Niveaux Variance du score final général

Proportion expliquée de la variance totale(%)

CP

Niveau 1 (élève) 330,15 55,47

Niveau 2 (école) 265,04 44,53

Total 595,19 100,00

CM1

Niveau 1 (élève) 135,23 50,41

Niveau 2 (école) 133,04 49,59

Total 268,27 100,00

Source : Données PASEC, calculs propres

Dans chaque grade, les proportions de variance sont toutes supérieures à 20%, donc l’analyse

multiniveau a sa raison d’être. Dans chaque grade, plus de la moitié de la variance des

performances est expliquée par le niveau élève. Cependant, la part de la variance expliquée

par le niveau école est aussi importante : elle est de 44,53% en CP et 49,59% en CM1.

Page 62: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 54

II. Spécification du modèle économétrique

Le tableau ci-dessous décrit les variables utilisées dans la modélisation économétrique.

Tableau 17:Liste des variables du modèle

NIVEAUX Nom des variables Description des variables

NIVEAU 1 : ELEVE ET MENAGE

SINIF100 Score initial/100 français

SINIM100 Score initial/100 maths

SINIFM100 Score initial/100 français/maths

SFINF100 Score final/100 français

SFINM100 Score final/100 maths

SFINFM100 Score final/100 français/maths

SFINFM100 Score final/100 français/maths

AGE Age de l'élève en nombre d’années

TRAVDOM L’élève effectue des travaux domestiques

TRAVCHAMP L’élève effectue des travaux champêtres

LIVREMAI_MATH Elève peut emporter un livre de maths à la maison

LIVREMAI_FR Elève peut emporter un livre de lecture à la maison

FILLE l'élève est une fille

riche2 Milieu socio-économique du ménage 0 si le ménage est pauvre ; 1 sinon

MEREALPHA Mère alphabétisée

PEREALPHA Père alphabétisé

MATERN L’élève a été en maternelle

REDAN L’élève a redoublé l’année

DOMFRANCAIS L’élève parle français à la maison

NIVEAU : ECOLE ET ENSEIGNANT

DTEFFSAMPL Nombre total d'élèves dans la classe enquêtée

milieuecol2 Milieu de résidence de l’école 0= urbain, 1=rural

MTFEM 1 si le maitre est une femme ; 0 sinon

absmaitr2

Nombre de journées d’absence de l’enseignant au cours du mois passé 0 absence de moins de 6 jours ; 1 sinon

fpi2 0 si la durée de la formation professionnelle initiale de l’enseignant dure moins de 6 mois ; 1 pour 6 mois et plus

DTFREECANTIN Il y a dans l’école une cantine gratuite

dipeda2 0 si l’enseignant n’a aucun diplôme pédagogique 1 sinon

consgest2 0 si le comité de gestion n’est pas très actif ; 1 s’il est très actif

INTERACTIONS ENTRE

fille_mtfem Genre de l’élève et celui de l’enseignant

fille_milieuecol Genre de l’élève selon le milieu de résidence de son école

merealpha_milieuecol Mère alphabétisée et milieu de résidence de l’école de l’élève

perealpha_milieuecol Père alphabétisé et milieu de résidence de l’école de l’élève

sini_tclass2 Score initial et taille de la classe de l’élève enquêtée

Page 63: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 55

sini_fpi2 Score initial de l’élève et la durée formation professionnelle initiale de l’enseignant

sini_peda2 Score initial de l’élève et le diplôme académique de l’enseignant

sini_consgest2 Score initial de l’élève et le comité de gestion actif

Niveau 1 : (élève et ménage)

Pour une école fixée, on a :

0 1 2 3 4 5 6_ _SFIN FILLE AGE REDAN LIVREMAI FR SIN LIVREMAI MATH

7 8 9 10

11 12 13

2FRANCDOM riche PERALPHA MERALPHA

TRAVDOM TRAVCHAMP MATERN

Niveau 2 : (école)

0 0 1 2 3 4

5 6 8 9 2

DTEFFSAMPL 2 DTFREECANTIN 2

DTEXISTCOGES 2 7 2 2

mtabsence riche

dipeda milieuecol MTFEM fpi

1 10 11 12milieuecol2MTFEM

5 50 51 52 53 542 consgest2+ 2 DTEFFSAMPLdipeda fpi

9 90 91 2milieuecol ; 10 100 101 2milieuecol

Nous avons supposé que les autres effets (α2, α3, α4, α6,…) varient non aléatoirement. On obtient

ainsi le modèle final suivant :

0 10 2 3 4 50

6 7 8 91

_

_ 2

SFIN FILLE AGE REDAN LIVREMAI FR SIN

LIVREMAI MATH FRANCDOM riche PERALPHA

100 11 12 13MERALPHA TRAVDOM TRAVCHAMP MATERN

1 2 3 5

6 7 8 90

DTEFFSAMPL 2 DTFREECANTIN DTEXISTCOGES

2 2 2

mtabsence

dipeda milieuecol MTFEM fpi

11 12 51

52 53 54

91 101 1 2

* * 2 * 2

* 2 * 2 *DTEFFSAMPL

* 2 * 2

FILLE MTFEM FILLE milieuecol SINI dipeda

SINI consgest SINI fpi SINI

PEREALPHA milieuecol MEREALPHA milieuecol

Page 64: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 56

III. Résultats et interprétations des coefficients du modèle

Les résultats de l’estimation du modèle peuvent différer de ceux trouvés dans l’analyse

bivariée suivie de tests de comparaison de moyennes. Ceci n’est pas surprenant dans la mesure

où l’on sait que la modélisation est plus précise et capte l’effet propre à chaque facteur.

a) Au CP

Une première estimation du modèle global a donné des résultats se trouvant à l’annexe6

Dans le but d’obtenir de meilleurs résultats, nous allons procéder à une deuxième estimation

du modèle après retrait de certaines variables non significatives.

Tableau 18: Résultats de l'estimation du modèle final en CP

Variables Coefficient P-value

Caractéristiques du niveau 1

Score initial/100 français/maths 0,137 0,000*

Age de l’élève en nombre d’années 0,802 0,051***

L’élève a été en maternelle 0,676 0,531

L’élève a redoublé la classe de CP -0,910 0,363

Elève peut emporter un livre de lecture à la maison 2,687 0,017**

Elève peut emporter un livre de maths à la maison -1,334 0,253

L'élève est une fille -1,754 0,287

Milieu socio-économique du ménage 8,366 0,018**

Mère alphabétisée -0,754 0,525

L’élève parle français à la maison 4,421 0,121

L’élève effectue des travaux domestiques 1 ,632 0,154

L’élève effectue des travaux champêtres -1,855 0,084***

Caractéristiques du niveau 2

Taille de la classe de CP -0,340 0,000*

Nombre de journées d’absence du maître au cours du mois passé dépasse 5 -0,825 0,739

Il y a dans l’école une cantine gratuite 0,473 0,881

Milieu de résidence de l’école est rural -3,303 0,352

Existe un comité de gestion actif -1,175 0,74

L’enseignant est une femme -6,20 0,061***

La durée de la formation professionnelle initiale de l’enseignant > 5 mois -5,176 0,100

L’enseignant a un diplôme pédagogique -0,801 0,786

Interactions entre variables de niveau 1 et 2

L’élève fille est enseignée par une femme 2,796 0,078***

Mère alphabétisée dans les écoles du milieu rural 2,495 0,061***

Père alphabétisé dans les écoles du milieu rural 1,908 0,13

Score initial maths/français et taille de la classe de l’élève enquêtée 0,007 0,000*

Score initial maths/français de l’élève et la durée formation professionnelle initiale de l’enseignant

0,106 0,03**

Score initial M/FR de l’élève et le diplôme pédagogique de l’enseignant 0,116 0,017**

L’élève est fille dans une école du milieu rural -0,323 0,839

Constante 38,417 0,000*

Note : * = Significativité au seuil de 1% ; **= Significativité à 5% ; *** = Significativité à 10%.

Source : Données PASEC, calculs propres

Page 65: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 57

Il ressort de ce tableau ci-dessus que ce sont les facteurs propres à l’élève et à son ménage qui

expliquent beaucoup plus les performances scolaires au CP. Ainsi, pour permettre une bonne

visibilité des résultats de cette estimation, nous allons effectuer l’interprétation par niveau.

La constante du modèle final estimé est significative à 1%. Il s’agit du score moyen (38,47%)

des élèves sans tenir compte de l’effet d’aucune variable explicative du score.

Niveau élève et son ménage

Le fait que l’élève emporte le livre de lecture à la maison augmente significativement les

acquisitions scolaires à hauteur de 2,687 toutes choses étant égales par ailleurs.

Le fait que le ménage soit riche améliore significativement les performances des élèves

avec un écart du score moyen de 8,366 (ceteris paribus). C’est dire que le niveau de vie

des ménages contribue à augmenter les résultats scolaires des élèves issues de ces foyers.

Les élèves effectuant des travaux champêtres progressent moins que leurs camarades

n’exerçant pas ces taches avec un écart de score moyen de -1,855 si les autres facteurs

sont fixes. Cependant, ce effet n’est significatif qu’à 10%.

Notons que l’alphabétisation du père, la fréquentation préscolaire, le fait de parler le

français à domicile, le fait que l’élève emporte le livre de maths à la maison et les travaux

domestiques des élèves n’ont pas d’effet significatif sur les acquisitions des élèves.

Niveau école

A ce niveau, seules les variables relatives à la taille de la classe enquêtée et au genre de

l’enseignant sont significatives. En effet, plus la taille est élevée moins bons sont les résultats

scolaires des élèves. En plus, un élève de plus diminue le score final de 0,34 (ceteris paribus).

Les élèves dont l’enseignant est une femme améliorent moins leurs scores que les autres avec

un écart de score moyen de -6,20 (ceteris paribus). Cependant, l’effet de cette variable n’est

significatif qu’à 10%. De plus, dans les écoles publiques et privées prises séparément, la

variable n’est pas significative.

Les variables « absence de l’enseignant », « l’enseignant est une femme », « existe un comité

de gestion actif », « la durée de la formation professionnelle de l’enseignant dépasse 5 mois »,

« l’enseignant a un diplôme pédagogique » n’ont aucune influence significative sur le score

des élèves au CP. En ce qui concerne l’existence de comité de gestion, même en considérant

uniquement les écoles publiques, elle n’est pas significative au seuil de 10%.

Cependant, selon les tests de comparaison de moyennes, le fait que l’enseignant soit une

femme améliore significativement le score des élèves plus que les autres lorsqu’on se trouve

uniquement dans les écoles publiques en isolant la strate des écoles privées. Cette tendance se

renverse dans les écoles privées où c’est plutôt les élèves ayant des hommes comme

enseignants qui ont les meilleurs scores.

Page 66: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 58

Interactions entre les variables du niveau 1 et du niveau 2

En général, les élèves du milieu rural dont la mère est alphabétisée sont plus

performants. En effet, l’écart de score moyen entre ces élèves et ceux du milieu urbain dont la

mère est alphabétisée est de 2,495 si les autres facteurs ne varient pas. Cet effet n’est

significatif qu’à 10%.

L’interaction entre le score initial et la taille de la classe améliore les performances

scolaires à hauteur de 0,007. C’est surtout grâce à l’effet positif du score initial que cette

interaction contribue à l’augmentation du score final. C’est dire que les élèves qui ont un

niveau élevé initial arrivent à s’en sortir quelque soit la taille de la classe.

Les filles ont un niveau académique supérieur à celui des garçons lorsque les élèves

sont enseignés par des femmes. La significativité de cet effet n’est vérifiée qu’à 10%.

La durée de la formation professionnelle initiale de plus de 6 mois de l’enseignant

intensifie l’effet du score initial sur le score final des élèves à hauteur de 0,106 (ceteris

paribus).

Le fait que l’enseignant ait un diplôme pédagogique améliore l’effet du score initial

sur les acquisitions des élèves de 0,108 toutes choses étant égales par ailleurs.

Les variables genre de l’élève et celui de l’enseignant, père alphabétisé et milieu de

résidence de l’école de l’élève et genre de l’élève et le milieu de résidence de son école n’ont

pas d’effet significatif sur les performances scolaires. L’interaction score initial

maths/français et existence de comité de gestion n’est pas significative même au seuil de 10%

avec une p-value de 0,124. Cette estimation a été obtenue en isolant les écoles privées où

l’existence de comité de gestion est faible. En effet, dans les écoles privées, seulement 6,02%

des comités de gestion sont très actifs, 63,05% actifs est 30,92% de cas d’inexistence de cette

structure.

b) Au CM1

Les résultats de la première estimation du modèle ci-dessus sont présentés dans l’annexe 7. La

variable dépendante est le score final moyen en maths/français et les variables explicatives

sont au nombre de 29. Le nombre d’élèves est de 2189 au CM1 et 2300 au CP. Pour améliorer

l’estimation et obtenir des résidus qui suivent une loi normale, nous avons enlevé du modèle

quelques variables non significatives lors de la première estimation. Selon les résultats de la

seconde estimation, au seuil de 10%, nous avons 8 facteurs directs influençant

significativement les performances des élèves. Il existe trois interactions significatives.

Page 67: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 59

Tableau 19 : Résultats de l’estimation du modèle final de CM1

Variables Coefficien

t P-value

Caractéristiques du niveau 1

Score initial/100maths 0,11 0,000*

Age de l'élève en nombre d’années -0,74 0,000*

L’élève effectue des travaux champêtres -1,29 0,061***

L’élève effectue des travaux domestiques -0,82 0,255

Elève peut emporter un livre de maths à la maison 0,69 0,271

L'élève est une fille -1,2 0,092***

Milieu socio-économique du ménage 5,72 0,010**

Caractéristiques du niveau 2

Taille de la classe de CM1 -0,32 0,000*

Nombre de journées d’absence de l’enseignant au cours du mois passé dépasse 5

-4,06 0,014**

Milieu de résidence de l’école est rural 0,80 0,634

Existe de comité de gestion actif 1,63 0,473

L’enseignant est une femme -4,79 0,023**

Durée de la formation professionnelle initiale de l’enseignant dépasse 5 mois

-0,56 0,779

L’enseignant a un diplôme pédagogique -4,55 0,101

Interactions entre variables de niveau 1 et 2

élève fille est enseignée par une femme 1,62 0,228

Score initial maths/français et taille de la classe de l’élève enquêtée 0,01 0,000*

Score initial maths/français de l’élève et la durée formation professionnelle initiale de l’enseignant

0,06 0,094***

Score initial maths/français de l’élève et le diplôme pédagogique de l’enseignant

0,16 0,001*

Constante 48,073 0,000*

Note : * = Significativité au seuil de 1% ; **= Significativité à 5% ; *** = Significativité à 10%.

Source : Données PASEC, calculs propres

L’âge des élèves du CM1 a un effet négatif et significatif sur les acquisitions

scolaires. Plus ils sont âgés, moins ils assimilent les cours. En effet, le coefficient de cette

variable est de -0,74. Donc une année supplémentaire d’âge d’un élève de ce grade diminue

son score final général de 0,74 si les autres facteurs sont maintenus constants (i.e. ceteris

paribus).

Les travaux champêtres diminuent tant soit peu les performances des élèves. L’écart

de score final entre les élèves qui effectuent ces tâches et les autres élèves est de 1,29. Mais,

ce coefficient n’est significatif qu’à 10%.

Les élèves filles ont une performance inférieure à celle des garçons en CM1.

Page 68: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 60

En effet, l’écart entre le score général moyen des garçons et celui des filles serait de 1,2 toutes

choses étant égales par ailleurs. Cela pourrait être dû aux travaux domestiques dont les acteurs

sont des filles à 74,6%). Cependant, cet effet n’est significatif qu’à 10%.

Le fait qu’un ménage soit riche favorise les acquisitions scolaires des enfants.

L’estimation économétrique révèle que le score moyen des enfants de milieu

socioéconomique riche dépasse de 5,72 celui des autres élèves si toutes les autres variables

explicatives sont fixes. Ce résultat est conforme à toute attente. C’est le coefficient le plus

élevé du modèle à part la constante.

La taille de la classe pénalise les acquisitions des élèves. Si l’effectif de la classe

augmente d’un élève, les performances baissent de 0,32 toutes choses étant égales par ailleurs.

Ce résultat va dans le même sens que celui attendu puisque, dans les classes à effectifs

pléthoriques, il est fréquent d’y trouver 3 ou 4 élèves par table et que l’enseignant rencontre

des difficultés pour s’occuper de tous.

Le score initial aussi a un effet positif et très significatif sur le score final. Un point

supplémentaire de cette variable augmente de 0,11 le score final des élèves dont le maître a

une durée de formation initiale de moins de 6 mois si les autres facteurs sont fixes. Cela n’est

pas surprenant dans la mesure où il est prouvé que l’acquisition de compétences nouvelles

nécessite la détention de pré requis.

Au niveau des élèves dont le maître a une durée de formation initiale de 6 mois ou

plus, l’effet positif du score initial sur leurs performances scolaires est amplifié à hauteur de

0,06 si tous les autres facteurs sont maintenus fixes. Ce coefficient d’interaction entre ces

deux variables n’est significatif qu’au seuil de 10%.

L’interaction entre le score initial et la taille de la classe a un effet positif sur les

acquisitions. Donc l’effet positif du score initial l’emporte sur l’effet négatif de la taille de la

classe. Une unité supplémentaire de cette interaction augmente les acquisitions à hauteur de

0,01 si les autres facteurs ne varient pas.

Au niveau des élèves dont le maître a un diplôme pédagogique, l’effet du score initial

sur les acquisitions est amplifié à hauteur de 0,16 toutes choses étant égales par ailleurs.

L’absentéisme de l’enseignant réduit de trop les performances scolaires. Les élèves

dont le maître s’absente plus de 6 jours par mois ont un score moyen final qui diminue de

4,06 (ceteris paribus). Cela est bien compris par les autorités éducatives, c’est pourquoi elles

préconisent même le remboursement des absences des maîtres pour améliorer le quantum

horaire effectué.

Le genre de l’enseignant a un effet significatif sur les acquisitions en CM1. Les

enseignantes sont moins efficaces que leurs collègues hommes. Si les autres facteurs

n’influaient pas sur les acquisitions, le score final général des élèves dont le maître est un

homme dépasserait celui des autres de 4,79 en moyenne. Rappelons que l’effet de cette

variable n’est pas le même selon qu’on soit dans le public ou le privé, en CM1 ou CP. Le test

de comparaison de moyenne a montré (dans la partie III) qu’elles sont plus efficaces que les

hommes en CP des écoles publiques. Donc l’effet de cette variable n’est pas absolument

négatif dans tout le système.

Le modèle admet une constante significative. A l’absence d’influence de tous les

facteurs, le score final général attendu est de 48,073.

Page 69: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 61

CONCLUSION

L’enjeu de l’éducation de base dans le processus de développement mérite une attention

particulière. D’ailleurs, ce secteur est intégré dans les OMD et a occupé une place de choix

dans la répartition des ressources de l’Etat. A cet effet, la nécessité d’une mesure de

l’efficacité s’avère indispensable en vue de dégager d’éventuelles relations entre moyens

déployés et résultats scolaires.

Pour pouvoir traiter l’efficacité de l’éducation primaire, nous avions d’abord procédé à une

analyse des indicateurs d’accès, de scolarisation, de rétention et d’achèvement. Ensuite nous

avons essayé de chercher d’éventuels liens entre les ressources scolaires et ces indicateurs.

Enfin, nous avions utilisé les données de l’enquête PASEC 2006-2007 du Sénégal dans la

recherche de déterminants des acquisitions scolaires, indicateur privilégié d’efficacité. Des

tests de comparaison de moyennes et une modélisation économétrique ont été utilisés. En

effet, ces données se présentant sous forme de hiérarchie et les méthodes classiques

d’estimation ne donnant pas toujours des meilleurs résultats, ce qui nous a poussés à utiliser la

modélisation multiniveau.

L’indice de disparité sur la scolarisation a donné un avantage en faveur des garçons jusqu’ en

2007 date à partir de laquelle la tendance s’est renversée en faveur des filles. Si la tendance de

l’évolution du TAP se maintient, l’objectif 2 des OMD ne sera pas atteint. En effet,

l’achèvement d’un cycle primaire complet au Sénégal à l’horizon 2015 ne serait atteint qu’en

2029. L’efficacité moyenne sur la période 2000-2011 est de 63%, soit 37% de gaspillage

annuel de ressources dus aux abandons et aux redoublements.

Concernant les acquisitions scolaires, en 2006-2007, les élèves du Sénégal ont réalisé des

performances moyennes finales en maths/français insuffisantes lors des tests du PASEC. Cet

indicateur est de 46,62% en CP et 40,76% en CM1. Ces résultats placent le Sénégal en

français 5ème année 2ème

sur 4 pays, derrière le Gabon (1er

). Le Burkina et le Congo sont

respectivement 3ème

et 4ème

. En Maths 5ème

année, on a le même classement.

Selon la région, le score final moyen en maths/français au CM1 des écoles publiques connait

des disparités. Matam, Tamba, Dakar, Kaolack ont les meilleurs résultats, tandis que Kolda,

Ziguinchor, Saint-Louis et Louga ont les moins bons résultats. Cependant, sur cette période

(2006-2007), en termes de flux (taux de promotion, de redoublement, d’abandon et

d’achèvement), les régions les plus performantes sont : Dakar, Thiès, Ziguinchor et Fatick.

Notons que, aussi bien en CM1 qu’en CP, le score moyen en maths/français du privé dépasse

celui du public.

Page 70: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 62

Les variables qui présentent des effets significatifs aussi bien dans les tests de comparaison

de moyennes que dans la modélisation sont :

En CP : le niveau de l’élève en début d’année, le milieu socioéconomique de son

ménage, la possession de manuel de lecture et les travaux champêtres.

En CM1 : le niveau de l’élève en début d’année, le milieu socioéconomique de son

ménage, l’âge de l’élève, la taille de la classe, l’absentéisme du maitre et les travaux

champêtres.

Notre travail présente des limites suivantes qui pourraient améliorer les résultats.

L’étude se limite uniquement au niveau primaire du Sénégal.

L’efficacité externe qui concerne l’environnement hors du système éducatif n’est pas

traitée dans le travail.

Les données utilisées datent de la dernière enquête 2006-2007, ce qui pourrait causer

des problèmes car des changements peuvent s’opérer.

La base utilisée concerne l’évaluation diagnostique alors qu’il serait intéressant de

suivre une cohorte d’élèves.

RECOMMANDATIONS

Les résultats issus de ce document nous ont permis de formuler quelques recommandations

qui suivent, pour améliorer l’efficacité de l’enseignement primaire du Sénégal:

Des politiques éducatives plus adéquates peuvent être appliquées dans les régions

comme Diourbel, Kaffrine, Louga, Tambacounda… pour améliorer le TBA au CI et le

TBS et le TAP. Pour l’amélioration de l’achèvement, la lutte contre les abandons

serait nécessaire.

Pour l’amélioration des acquisitions scolaires, l’augmentation du niveau initial des

élèves pourrait être envisagée en faisant une promotion des cours de vacances par

exemple. La lutte contre la pauvreté des ménages, les travaux champêtres,

l’absentéisme des enseignants, les effectifs pléthoriques de même que l’instauration

d’une politique éditoriale de manuels surtout pour les petites classes, permettraient

directement ou indirectement une hausse du niveau des élèves.

Nous nous sommes limités seulement à l’efficacité interne du cycle élémentaire. Pour

compléter ce travail, une étude de l’efficacité des autres cycles du système éducatif

pourrait être envisagée.

Page 71: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page 63

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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éducation », éducation et didactique vol 1 n°2

BOSKER Roel J., Tom A. B. SNIJDERS, 1999, « Multilevel Analysis: An introduction

to basic and advanced multilevel modeling», SAGE Publications, London

MICHAELOWA Katharina, 2000, « Dépenses d’éducation, qualité de l’éducation et

pauvreté : L’exemple de cinq pays d’Afrique francophone »

PASEC, 2007, « évaluation diagnostique Sénégal », CONFEMEN

MEN/DAGE, 2010, « rapport de performance 2009 du secteur de l’éducation et de la

formation »

DIAGNE et al, 2006, « déterminants des apprentissages dans l’éducation primaire

au Sénégal »

DIAGNE et al, 2006, « pourquoi les enfants quittent-ils l’école ? Un modèle

hiérarchique multinomial des abandons dans l’éducation primaire au Sénégal »

Ousmane SOKHNA, 2006, « les déterminants des échecs scolaires dans

l'enseignement primaire au Sénégal »

MEN/DPRE, de 2006 à 2011, « Rapport national sur la situation de l’éducation »

COULIDIATI-KIELEM, 2007, « les facteurs déterminants de l’efficacité

pédagogique des établissements secondaires : une analyse critique de l’échec

scolaire du Burkina Faso »

COULIDIATI-KIELEM, 2009, « les effets du contexte scolaire sur les performances

des élèves au collège au Burkina Faso: analyse multiniveau »

Pôle de Dakar de l’UNESCO, 2005: « Le coefficient d’efficacité interne »

BOULILA et BEN REJEB, 1990, «déterminants de l’échec et de la réussite scolaire

en Tunisie : Analyse à l’aide d’un modèle multi-niveaux»

Snijders et Bosker, 1999 « Multilevel Analysis: An Introduction to Basic and

Advanced Multilevel Modeling »

Page 72: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page b

ANNEXES : Annexe 1: Pourcentage de femmes dans le personnel enseignant par secteur et zone de résidence

2005-2011

Zone rurale Zone urbaine Total

Année Privé Public Total Privé Public Total Privé Public Total

2003 17 14 14 29 35 33 28 22 23

2005 19 17 17 30 36 34 29 24 25

2006 23 19 19 32 39 37 31 26 27

2007 23 20 20 32 40 38 31 27 28

2008 24 20 20 33 43 41 32 28 29

2009 26 21 21 33 45 42 32 29 30

2010 28 22 22 35 45 42 34 30 31

2011 29 22 22 35 45 42 34 30 31

Annexe 2: Taux de promotion, redoublement et abandon selon la région en 2010

Promotion Redoublement Abandon Total

Dakar 92,7 4,4 2,9 100

Diourbel 85,8 2,6 11,6 100

Fatick 87,9 3,2 8,9 100

Kaffrine 81,3 1,9 16,8

Kaolack 86,1 3,2 10,6 100

Kédougou 88,6 0,6 10,8

Kolda 81,5 3,3 15,2 100

Louga 84,8 2 13,2 100

Matam 84,8 1,3 13,8 100

Sédhiou 85,2 3,4 11,4

Saint-Louis 90,6 2,3 7,1 100

Tamba 83,9 1,5 14,6 100

Thiès 90,3 3,3 6,4 100

Ziguinchor 88,2 2,8 9,1 100

Sénégal 88 3 8,9 100

Page 73: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page c

Annexe 3 : Score des élèves en CP et CM1 selon la présence de cantine scolaire gratuite

Score en maths Oui Non P-value Conclusion (α=5%)

CP

Moyenne 45,15 47,75 0,69393 Moyennes égales

Variance 648,57 641,56 0,10036 Variances égales

CM1

Moyenne 40,04 43,85 0,00218 Moyennes inégales

Variance 19,54 285,23 0,000 Variances inégales

Score en français

CP

Moyenne 42,95 46,12 0,0584 Moyennes égales

Variance 730,78 635,08 0,49384 Variances égales

CM1

Moyenne 33,78 39,17 0,000 Moyennes inégales

Variance 268,75 331,79 0,0531 Variances égales

Score général maths/français

CP

Moyenne 40,04 43,85 0,06311 Moyennes égales

Variance 272,03 255,48 0,54734 Variances égales

CM1

Moyenne 36,91 41,51 0,00001 Moyennes inégales

Variance 272,03 255,48 0,1378 Variances égales

Annexe 4 : Score des élèves en CP et CM1 selon l’effectif de la classe en flux unique

classe d'effectif <=48

classe d'effectif > 48 P-value

Conclusion ( au seuil de 5%)

Score en maths

CP

Moyenne 46,14 48,25 0,0870 Moyennes égales

Variance 666,21 620,33 0,1558 Variances égales

CM1

Moyenne 46,13 41,21 0,0000 Moyennes inégales

Variance 298,42 261,66 0,0845 Variances inégales

Score en français

CP

Moyenne 45,3 45,9 0,6548 Moyennes égales

Variance 722,6 605,6 0,0006 Variances inégales

CM1

Moyenne 40,4 36,5 0,0000 Moyennes inégales

Variance 348,6 288,4 0,0009 Variances inégales

Score général maths/français

CP

Moyenne 45,74 47,08 0,2581 Moyennes égales

Variance 622,58 552,28 0,0115 Variances inégales

CM1

Moyenne 43,25 38,86 0,0000 Moyennes inégales

Variance 274,17 220,76 0,0013 Variances inégales

Page 74: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page d

Annexe 5 : Résultats de la première estimation du modèle en CM1

Variables Coefficient P-value

Caractéristiques du niveau 1 Score initial/100 français/maths 0,61 0,000*

Age de l'élève en nombre d’années -0,82 0,000*

L’élève effectue des travaux domestiques -1,15 0,111

L’élève effectue des travaux champêtres -1,84 0,005**

L’élève a été en maternelle 0,14 0,827

L’élève a redoublé au CM1 0,74 0,247

Elève peut emporter un livre de maths à la maison 0,99 0,165

Elève peut emporter un livre de lecture à la maison -1,16 0,811

L'élève est une fille -0,53 0,518

Milieu socio-économique du ménage 4,31

0,018**

Mère alphabétisée -0,26 0,715

Père alphabétisé -0,11 0,888

L’élève parle français à la maison 0,62 0,611

Caractéristiques du niveau 2 Nombre total d'élèves dans la classe de CM1 enquêtée -0,131 0,004**

Nombre de journées d’absence de l’enseignant au cours du mois passé -2,93 0,029*

Il y a dans l’école une cantine gratuite -1,04 0,587

Milieu de résidence de l’école 2,29 0,179

Existence de comité de gestion actif 2,96 0,307

Genre de l’enseignant -3,20 0,093**

Durée de la formation professionnelle initiale de l’enseignant 1,69 0,411

Diplôme pédagogique de l’enseignant 2,81 0,286

Interactions entre variables de niveau 1 et 2

Genre de l’élève et celui de l’enseignant 2,29 0,095

Mère alphabétisée et milieu de résidence de l’école de l’élève 0,23 0,851

Père alphabétisé et milieu de résidence de l’école de l’élève -0,08 0,945

Score initial maths/français et taille de la classe de l’élève enquêtée 0,002 0,027**

Score initial maths/français de l’élève et la durée formation professionnelle initiale de l’enseignant -0,009 0,818

Score initial maths/français de l’élève et le diplôme pédagogique de l’enseignant -0,06 0,218

Score initial maths/français de l’élève et le comité de gestion actif 0,01 0,845

Genre de l’élève et le milieu de résidence de son école -1,56 0,113

Constante 31,20 0,000*

Page 75: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page e

Annexe 6:Résultats de l’estimation du modèle initial en CP

Variables Coefficient P-value

Caractéristiques du niveau 1 Score initial/100 français/maths 0,6566 0,000*

Age de l'élève en nombre d’années 0,402 0,313

L’élève a été en maternelle 0,833 0,428

L’élève a redoublé au CP -1,311 0,234

Elève peut emporter un livre de maths à la maison -1,357 0,228

Elève peut emporter un livre de lecture à la maison 2,56 0,018**

L'élève est une fille -2,42 0,128

Milieu socio-économique du ménage 7,194

0,026**

Mère alphabétisée -0,92 0,438

Père alphabétisé -0,631 0,627

L’élève parle français à la maison 3,893 0,156

L’élève effectue des travaux domestiques 1,385 0,210

L’élève effectue des travaux champêtres -1,416 0,171

Caractéristiques du niveau 2 Nombre total d'élèves dans la classe de CP enquêtée -0,117 0,026**

Nombre de journées d’absence de l’enseignant au cours du mois passé 0,803 0,722

Il y a dans l’école une cantine gratuite 1,356 0,637

Milieu de résidence de l’école -2,082 0,541

Existence de comité de gestion actif 2,889 0,482

Genre de l’enseignant -6,938 0,025**

Durée de la formation professionnelle initiale de l’enseignant -3,521 0,230

Diplôme pédagogique de l’enseignant 4,075 0,142

Interactions entre variables de niveau 1 et 2 Genre de l’élève et celui de l’enseignant 3,049 0,047**

Mère alphabétisée et milieu de résidence de l’école de l’élève 3,460 0,058***

Père alphabétisé et milieu de résidence de l’école de l’élève 2,311 1,93

Score initial maths/français et taille de la classe de l’élève enquêtée 0,001 0,042**

Score initial maths/français de l’élève et la durée formation professionnelle initiale de l’enseignant 0,013 0,784

Score initial maths/français de l’élève et le diplôme pédagogique de l’enseignant -0,005 0,914

Score initial maths/français de l’élève et le comité de gestion actif -0,125 0,049**

Genre de l’élève et le milieu de résidence de son école 0,198 0,897

Constante 20,935 0,013**

Note : * = Significativité au seuil de 1% ; **= Significativité au seuil de 5% ; ***= Significativité au

seuil de 10%.

Page 76: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page f

Annexe 7 : Normalité des résidus du modèle final en CM1

Histogramme des résidus du niveau 1 :

Test de normalité des résidus du niveau 1 :

H0 : les résidus suivent une loi normale

Commentaire : On accepte l’hypothèse de normalité des résidus car p-value > 0,05

0

.01

.02

.03

.04

.05

Den

sity

-40 -20 0 20 40Residuals

resid1 1.5e+03 0.0425 0.7098 4.24 0.1199 Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2 joint Skewness/Kurtosis tests for Normality

Page 77: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page g

Histogramme des résidus du niveau 2 :

Test de normalité des résidus du niveau 2 :

H0 : les résidus suivent une loi normale

Commentaire : On accepte l’hypothèse de normalité des résidus car p-value > 0,05

0

.01

.02

.03

.04

.05

Den

sity

-40 -20 0 20 40Residuals

resid2 1.3e+03 0.1007 0.5649 3.02 0.2209 Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2 joint Skewness/Kurtosis tests for Normality

Page 78: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page h

Annexe 8 : Normalité des résidus du modèle final en CP

Histogramme des résidus du niveau 1 :

Test de normalité des résidus du niveau 1

H0 : les résidus suivent une loi normale

Commentaire : On accepte l’hypothèse de normalité des résidus car p-value > 0,05

Histogramme des résidus du niveau 2 :

0

.01

.02

.03

Dens

ity

-50 0 50Residuals

resid1 1.6e+03 0.1506 0.5123 2.49 0.2876 Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2 joint Skewness/Kurtosis tests for Normality

0

.01

.02

.03

Den

sity

-50 0 50Residuals

Page 79: Efficacite de l'enseignement primaire au Sénégal

Efficacité de l’enseignement primaire au Sénégal

Mémoire de fin de cycle Page i

Test de normalité des résidus du niveau 2

H0 : les résidus suivent une loi normale

Commentaire : On accepte l’hypothèse de normalité des résidus car p-value > 0,05

resid2 1.5e+03 0.1337 0.3214 3.22 0.1994 Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2 joint Skewness/Kurtosis tests for Normality