Edouard Detaille

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Détaille , Edouard Edouard Détaille

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Détaille , EdouardEdouard Détaille

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DETAILLE^SA VIE - SON ŒUVRE

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NOMBREUSES REPRODUCTIONS

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EDOUARDDETAILLE

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Tous droilj de reproduclion el de Iraduclion réscncs pour (oui p«)>

Copyright by Société d'Edition el de Publications. Paris 1910 :^=

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PORTRAIT DEEDOUARD DETAILLE

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iî^«?^ ES origines, comme le milieu dans lequel il a vécu, ne pouvaient

que vouer Edouard Détaille, devenu artiste, à glorifier cer-

tains faits héroïques de notre épopée nationale au XIX' siècle,

et aussi à noter quelques-uns des événements dont il devait

être le témoin.

En effet, son grand-père paternel, venant de Picardie, s'était installé à

Paris, en 1804. Nommé fournisseur aux armées, il avait assuré le transport en

poste de la garde impériale, du camp de Boulogne en Allemagne : cette

entreprise, considérée comme un exploit, lui avait valu l'estime et la considé-

ration de tout le monde militaire d'alors.

Toujours est-il que, dans cette famille riche et honorée, une tradition

s'était établie d'amour du pays et de sa gloire militaire, et que l'enfance

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d'Edouard Détaille — né à Paris, le 5 octobre 1848 — fut bercée des récits

épiques d'un temps où l'héroïsme avait été plus qu'une attitude.

Chez son père, comme dans des maisons amies, l'enfant pouvait voir et

entendre quelques-uns de ceux qui avaient pris une part active à tous les évé-

nements militaires dont s'enorgueillit notre histoire de 1815 à 1858 : agonie

de l'épopée impériale, expédition d'Espagne, campagnes d'Algérie, récente

guerre de Crimée.

De même, les journées de 1830 et de 1848 avaient été souvent

exaltées en sa présence, si bien que, plus tard, s'aidant des seuls

souvenirs que ces récits avaient déposés en lui, il put, pour sa joie

et pour notre enseignement, évoquer avec une exactitude toute histo-

rique quelques-uns des faits marquants de ces diverses époques.

Enfant encore balbu-

tiant, il avait feuilleté d'un

doigt malhabile, avant d'en

éparpiller les feuilles au

vent, les albums de Char-

let et de Raffet, alors en

pleine vogue, et ses yeux

en avaient gardé un émer-

veillement. Plus tard, en-

thousiaste, il avait suivi

toutes les pièces militaires

du boulevard du Temple

et du Cirque olympique;

entre temps, il s'était pris

d un grand amour pour le

.-^ dessin.

Au Lycée Bonaparte,

où il fit toutes ses études,

il avait émerveillé ses cama-

rades par la spontanéité de

ses croquis.

Loin de contrecarrer

ces dispositions — qui al-Plwt. Vi::avom

'

ÉTUDE laient devenir une vocation

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— sa famille résolut, au con-

traire, de les favoriser.

D'ailleurs, M. Détaille père

tenait l'art en haute estime : il

fréquentait chez M. Horace

Vernet, et lui-même, dans sa

jeunesse, sacrifiant à la mode,

il avait étudié l'art lithographi-

que, alors à ses débuts, et que

l'aristocratie, suivant l'exemple

donné par la duchesse de Berry,

avait adopté.

Le cap du baccalauréat

passé, Edouard Détaille songea

sérieusement à se consacrer à la

peinture.

Déjà, avec cette certitude

qui est la marque distinctive

de son caractère et que nous

retrouvons dans toutes ses com-

positions si clairement, si logi-

quement ordonnées, le jeune

omme avait crioisi le champ1

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de son inspiration. L étude de

la vie militaire l'attirait : il en aimait la crànerie, favorable aux belles

attitudes, les costumes variés aux lignes imprévues (H aux pittoresques

assemblages de couleurs, et cette préférence se précisa au cours d un voyage

qu'il fit au camp de Châlons.

Alors, il songe à entrer à l'Ecole des Beaux-Arts : un ami de sa famille,

M. Joseph Fau, grand collectionneur, promit de demander à Meissonier,

qu'il connaissait, une recommandation pour le peintre Cabanel; mais Meis-

sonier, ayant vu les dessins du jeune Edouard Détaille, préféra le garder

comme élève.

Heureux et comblé, le nouvel artiste se mit donc au travail : dans cet

atelier, oii il devenait l'ami de Charles Meissonier, fils du Mailre, de Lucien

Gros et de Maurice Courant, Détaille pouvait exprimer son amour de la

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précision et du pittoresque.

On était à la fin de 1866,

il dessina une quantité de

militaires de toutes armes

et aussi des incroyables,

des bourgeois, tout en rem-

plissant ses albums de cro-

quis glanés ici et là, au

hasard de ses promenades,

car, lui avait dit Meissomer :

— Fais comme moi : la

nature, toujours la nature.

Ses progrès furent si

rapides que, moins de six

mois après, son premier

tableau. Intérieur de l'a-

telier de Meissonier, à

Poissy, fut admis par le

Plwt. Il--.

• j c 1

lury du oalon.ÉTUDE

Alors, obéissant aux

conseils de son maître, il travaillait douze heures par jour, dessinant, pei-

gnant, étudiant des attitudes, composant, conciliant son souci de la ligne

harmonieuse avec son respect de l'exactitude, acquérant enfin ce prodigieux

métier auquel ses adversaires mêmes ont rendu un juste hommage.

En 1868, il envoie au Salon sa seconde œuvre classée. Halte de Tam-

bour, et là se place une touchante anecdote :

Meissonier avait comme modèle ordinaire un Hollandais, nommé Jacob

Leussen. Ce brave homme, à force de voir des tableaux, avait fini par se pas-

sionner pour la peinture. L'œuvre nouvelle de l'élève de son maître l'enthou-

siasma : pris d'une grande confiance, il s'en rendit acquéreur pour la somme

de huit cents francs — tout ce qu'il possédait d'économies — et... la revendit,

le jour même de l'ouverture du Salon, à la princesse Mathilde, qui lui en

donna quinze cents francs.

Peu après, François Petit, marchand de tableaux alors réputé, paya cent

francs une aquarelle de Détaille.

Cette même année, Meissonier alla faire un séjour à la Côte d'Azur; il

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emmenait avec lui sa famille et ses élèves. Là-bas, Détaille exécuta son troi-

sième tableau : Cuirassiers de la Garde ferrant leurs chevaux sur la route

d'Antibes (campagne d'Italie).

Un moment, il fut séduit par l'idée de faire de l'illustration : l'éditeur

Hetzel, grand ami de Meissonier, lui confia alors l'exécution d'un album :

Les Idées de M"" Rose.

En 1869, une toile. Repos pendant la Manœuvre, d'après des études

faites au camp de Samt-Maur où allait la Garde impériale, lui valut une

médaille et un article élogieux de Théophile Gautier :

" Quelle finesse, écri-

vait le poète d'Abertus, quelle observation, quelle entente des figures

militaires chez ce jeune homme qui est un maître à l'âge où les autres

ne sont que des élèves ".

Eloge exagéré, sans doute, mais qui fut pourtant un précieux encoura-

gement pour ce jeune artiste qui travaillait sans relâche, avec le plus louable

acharnement.

Ses œuvres d'alors, re-

haussées d'une pittoresque

fantaisie comme La Lecture

du Journal au Luxem-

bourg, attestent l'influence

qu'a sur son talent l'ensei-

gnement précis de Meis-

sonier ; il peint également

quelques scènes de mon-

danités élégantes, et une

d'elles, Une Revue à Long-

champ, en 1869, obtient

un joli succès.

Enfin, au commence-

ment de 1870, en compa-

gnie de Vibert, Louis Leloir

et Berne- Bellecour, il entre-

prend un long voyage en

Algérie, ce qui ne l'em-

pêche pas d'exposer au

Salon de la même année étude

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et d'y remporter une nouvelle médaille avec son tableau : La Charge des

Gardes d'honneur contre les Cosaques.

Au début de la guerre, Edouard Détaille, autorisé à suivre l'état-major

du général Pajol, se met en route pour la frontière ; il va ainsi jusqu'aux avant-

postes, mais désespérant de jamais atteindre le but de son voyage, tant était

grand le désarroi de ce début de campagne, il rentre à Paris et s'engage dans

le 8" régiment de mobiles.

Affecté à la 4" compagnie,

il prend part à l'affaire

du plateau de Chàtillon, se

bat à Villejuif, avant d'être

attaché à l'état-major du

général Appert, qui lui

laisse toute liberté pour

dessiner et réunir les docu-

ments qui lui serviront à

établir cette série d'œuvres

dans lesquelles il évoquera

les heures tragiques de cette

période de notre histoire.

Artiste-soldat, il court

les camps, emmagasine des

souvenirs et des impres-

sions ; il s'attache plus par-

ticulièrement à suivre les

opérations du général Du-

crot, assiste à toutes les

batailles qui se livrentETUDE ^

autour de Champigny ; le

30 novembre, alors que la lutte bat son plein, sous le feu de l'ennemi, il

prend des notes et des souvenirs qui plus tard, constitueront cette émo-

tionnante page : La Défense de Champigny.

Sur le champ même de la bataille, entre Villiers et Petit-Bry, il

aperçoit des tas de cadavres allemands hachés par la mitraille et, moins

d un an après, les visiteurs du Salon s'arrêtent devant cette évocation ter-

rible qu'est : Un Coup de Mitrailleuse.

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Tout de suite, avec Alphonse de Neuville, Edouard Détaille s'imposa

comme l'historien des épisodes les plus saisissants de la dernière guerre,

et c'est dans la fidélité de leurs reconstitutions autant que dans l'exactitude

documentaire des détails que le public crut découvrir la source d'émotion

dont il était avide.

Car les fleurs qu'on avait jetées sur les tombes étaient encore fraîches;

les blessures étaient à peine ci-

catrisées, et les ruines, encore

chaudes, attestaient l'étendue du

désastre ; un désir de revanche

agitait tous les coeurs, et, dans ces

évocations tragiques, que les deux

artistes exposaient avec régulante,

on voulait voir, en même temps

que la glorification d'un passé

héroïque et douloureux, une leçon

pour l'avenir.

A partir de ce moment,

Edouard Détaille ne quittera plus

la voie dans laquelle il s'est en-

gagé : l'histoire contemporaine

l'inspirera tout autant que l'his-

toire du passé. Ainsi, l'héroïsme

militaire trouvera en lui un com-

mentateur précis, et, à leur puis-

sance évocatnce, ses œuvres ajou-

teront une importance iconogra-

phique considérable, tant l'artisteétude

apportera de soins à situer les

faits dans leurs paysages véritables et à vêtir ses héros suivant les données

les plus rigoureusement exactes.

En 1872, Les Vainqueurs, exclus du Salon par mesure diplomatique; en

1873, Vedette perdue et En Retraite; en 1874, cette effroyable et vibrante

Charge du 9" Cuirassiers, à Morsbronn; en 1875, Combat dans un Han-

gar crénelé; en 1876, ^Interrogatoire des Prisonniers ; en 1877, Salut

aux Blessés! qui, sur la demande de M. Charles Blanc, alors directeur des

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E. D. •>

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Beaux-Arts, avait dû subir

quelques modifications —toujours à cause des sus-

ceptibilités diplomatiques

— et enfin, en 1879, LaDéfense de Champigny,

par la division Faron,

constituèrent une série forte

par l'émotion qu'elle déga-

geait, puissante par son en-

seignement.

Combattives, agressives

même, ces œuvres ne pou-

vaient qu'enthousiasmer un

pays qui, alors, se passion-

nait pour la réorganisation

de son armée, tout en ac-

clamant Gambetta en qui

CM. i-,c:..n ,Mil saluait l'apôtre de cette

réorganisation. Même en

une toile toute frissonnante d'espoir et d'optimisme. Le Régiment qui passe,

Détaille avait traduit cet état des esprits.

En outre, il avait peint quelques portraits : ceux du Prince d'Arenberg,

de M. Raimbeau, ancien écuyer de Napoléon III, du Colonel Corot, du

Commandant Brissaud et une grande aquarelle : l'Inauguration de l'Opéra,

et quatre panneaux décoratifs pour l'hôtel du général Bertrand.

Nommé sous-lieutenant de réserve au 20^^ chasseurs, en 1876, Détaille

avait suivi, cette même année, les grandes manœuvres et en avait rap-

porté des notes qu'il devait utiliser pour cette nouvelle série de tableaux

qu'il a consacrée à notre armée moderne : Souvenirs des Grandes

Manœuvres; Arrivée à l'Etape (1877); Les Attachés Militaires; Le

Général Canrobert et le Général Lebrun aux Manœuvres du 3" Corps

(1878), etc., etc..

Dès ce moment, lié d'une fraternelle amitié avec Alphonse de Neuville,

Détaille songeait à retracer en un grand panorama quelques-unes des

phases de la dernière campagne. Ainsi, il pensait, par ce travail considérable.

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s'habituer à peindre de grandes surfaces et préluder aux vastes œuvres déco-

ratives qu'il rêvait déjà d'exécuter.

Les deux artistes amis visitèrent, en 1879 et 1880, quelques-uns des

grands champs de bataille de l'Est : Forbach, Sedan, Sarrebruck, Reischoffen,

Samte-Marie-aux-Chènes. Puis, ils revinrent à Champigny, parcoururent la

région et, finalement, résolurent d'évoquer l'après-midi du 30 novembre 1870 :

Alphonse de Neuville se chargea de la partie ouest de Bry à Paris, et Détaille,

de la partie est de Villiers à Champigny. Le panorama, exposé à Paris,

en 1882, obtint un succès prodigieux avant de faire le tour du monde.

Entre temps. Détaille avait fait la campagne de Tunisie comme officier à

la suite de l'état-major du général Vincendon qu'il avait rejoint, en compa-

gnie de Berne-Bellecour, au camp de Roum-el-Souk. De ce voyage, il avait

rapporté de précieuses notes

et une série d'aquarelles :

Halte de la Brigade Vin- ,' .,

cendon. Port de Bizerte,

Spahis et Gendarmesmaures, et une grande toile,

Bataille dans les Rues de

Sfax, qui devait être ex-

posée l'année suivante, en

même temps que le Pano-

rama de Rezonville.

Car, mis en goût par le

succès de Champigny et

désirant utiliser les notes

prises au cours de leur

voyage dans l'Est, Alphonse

de Neuville et Edouard

Détaille avaient brossé

l'histoire de la bataille de

Rezonville.

Exposée au Prater, à

Vienne, l'œuvre obtint un

succès considérable qui se

continua à Paris, dans le

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Éïl'DE

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local spécial qu'on lui avait bâti, rue de Berri, et dénommé : Panorama

National.

Presque à la même époque, le désir était venu à Edouard Détaille de

consacrer un peu de son effort à l'étude des armées étrangères : en 1879, au

camp d'Aldershot où il s'était rendu, en compagnie du prince de Galles

(Edouard VII), qui ne cessa d'honorer le peintre de son amitié, il avait

pu étudier le soldat anglais; en 18S3, ayant séjourné deux mois à Vienne, il

s'était intéressé à l'armée austro-hongroise ; enfin, l'année suivante, invité par

le tzar Alexandre III, il se rendit au camp de Krasnoé-Selo. Il en rapporta

toute une suite d'études et d'impressions qu'il développa dans de nombreux

tableaux : Le Retour au Cantonnement (Cosaques de l'Altaman) ; Les

Bivouacs des Tirailleurs de la Famille impériale, etc., etc..

Sa connaissance de

l'armée hongroise, nous la

retrouvons mise en œuvre

dans la Sortie de la Gar-

nison de Huningue; et

l'armée anglaise, il 1 évo-

que pittoresquement dans

La Tour de Londres ;

Scot's Guards (retour de

l'exercice) ; Life Guards

aux Manœuvres ; Piper

du 42" Higlanders, etc.

A la même époque,

il réunissait en un grand

ouvrage, dont le texte était

fait par Jules Richard,

tous les documents qu'il

avait recueillis sur ÏAr-

mée française.

Depuis quelques an-

nées, Edouard Détaille

n'envoyait que fort irrégu-

lièrement au Salon, les

travaux aussi considérables

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que divers que nous ve-

nons d énumérer et les re-

cherches et voyages qu'ils

avaient nécessités ne lui

ayant laissé que des loisirs

insuffisants.

Et pourtant, tandis

que, chercheur scrupuleux

et dessinateur précis, il se

préoccupait de reconsti-

tuer tous les aspects et tout

le pittoresque de ïArméefrançaise, la pensée lui

venait d'en célébrer la

grandeur passée en une

œuvre où les Français

trouveraient réunis l'admi-

ration qu'ils ont vouée à

leur vieille armée et l'es-

poir qu'ils mettaient en

leur nouvelle. étcde

Ainsi, l'œuvre toute

documentaire qu'il accomplissait allait aboutir à cette page empreinte d une

grave et stoïque sérénité : Le Rêve, a laquelle les votants du Salon de 1888

attribuèrent la médaille d'honneur et qui, acquise par l'Etat, a été placée au

Luxembourg.

Après ce succès, Edouard Détaille ajouta à son œuvre déjà considérable

de nombreuses pages que tout le monde connaît, popularisées qu elles ont

été par la gravure et qui furent préalablement exposées au Salon de la

Société des Artistes Français et au Cercle de l'Union Artistique.

Au Salon officiel on vit, en 1890, En Batterie; en 1892, La Sortie

de la Qarnison de Huningue (20 août 1815); et, en 1894, Les

Victimes du Devoir, belle composition moderne où l'artiste exalte l'hé-

roïsme quotidien des pompiers de Paris ; ces deux dernières toiles appar-

tiennent à l'Etat et sont, l'une au Musée du Luxembourg et l'autre à

l'Hôtel-de-Ville.

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LL. AA. RR. le prince de Qalles (qui fut, depuis, le roi Edouard VII)

et le duc de Connaughl, vaste toile destinée à la résidence royale de

Windsor, parut au Salon de 1895.

C'est au Cercle de l'Union Artistique que Détaille exposa : en 1897,

Les Funérailles de Pasteur; en 1898, Aux Avant- Postes, et, l'année

suivante, 1806! Dans ces œuvres de dimensions réduites, on retrouvait,

poussées au suprême degré, les qualités d'observation, d'exactitude et de

mouvement qui avaient marqué les débuts de 1 artiste.

Grand Prix à l'Exposition universelle de 1889, le peintre du Rêve fut

membre du Jury en 1900. Outre quelques-unes des œuvres que nous

venons d'énumérer, il exposait quelques compositions où il avait pu mettre

en lumière sa science du groupement et sa connaissance des armées

étrangères ; c'était d'abord : LL. MM. l'Empereur, l'Impératrice de

Russie et Félix Faure, Président de la République, se rendant à la

gare de Bouy à l'issue de la revue de Châlons, toile commandée par

l'Etat;

puis Le Général Regnauld de Saint-Jean-d'Angély à l'armée

des Alpes (1849); et enfin S. A. /. Nicolas Alexandrowitch, Qrand-

Duc héritier, à la tête du Régiment des Hussards de la Carde.

A partir de 1901, Edouard Détaille mit en évidence une nouvelle face

de son talent.

Consacré, honoré d'amitiés royales, il eût pu, mettant à profit les circons-

tances, se spécialiser dans le portrait et terminer fastueusement sa carrière.

Mais, naguère, alors qu'il brossait de vastes panoramas, le désir lui était

venu de faire œuvre de grand décorateur, et, avec les Victimes du Devoir,

ce désir avait reçu un commencement de réalisation.

Ayant reçu une nouvelle commande du Conseil municipal, il peignit

alors pour l'Hôtel -de -Ville deux vastes panneaux : Les Enrôlements

volontaires de 1 792; La Réception des Troupes revenant de l^ologne

(1807), puis il donna, en 1905, La Chevauchée de la Gloire pour

l'abside du Panthéon; en 1908, Le Chant du Départ et, en 1910,

Les Funérailles du maréchal Danrémont devant la brèche de

Constantine et La Journée du 29 Juillet, exécutés pour lui, pour sa

joie d'artiste.

Il devient superflu de dire qu'un tel labeur, poursuivi depuis quarante-

trois ans avec la plus admirable des persévérances, a valu à Edouard Détaille

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les plus grands honneurs et les plus hautes distinctions, aussi bien en Francequ'à l'étranger.

ChevaHer de la Légion d'honneur en 1873, officier en 1881, commandeuren 1897, il a été fait grand-officier en 1910, à l'occasion de l'Exposition deLondres.

Membre de l'Institut

en 1891, Edouard Détaille

a été Président de la So-

ciété des Artistes Français

en 1895; il fait également

partie de nombreuses et

glorieuses académies d'ar-

tistes étrangers.

J'arrêterai là cette mo-

nographie toute documen-

taire. Pourtant, je ne veux

pas finir sans dire quel

homme de bien est cet

artiste, accueillant à tous,

serviable, et qui sait si

bien se dérober aux re-

merciements.

A l'époque des récom-

penses, il aime aller à la

découverte des talents nou-

veaux ; combattif, mais

courtois, il sait imposer

sa volonté avec douceur,

et nombreux sont ceux qui lui doivent leur première notoriété.

C'est encore pour cet artiste, qui est un parfait galant hommr. un

moyen de servir cet art auquel il a consacré sa vie et qu'il aime d'un

grand amour filial...

I. VALMY-BAYSSE.

TKOMPKTTE I>K IIUSS.AKDS

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EDOUARD DEÏAIIXE DANS SON ATELIER

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Page 23: Edouard Detaille

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LA DEFENSE DE CHAMI

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PAR I,A DIVISION I-ARON

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Phot. M.mzi. Jayant et C'«

LE REGIMENT QUI PASSE

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rh.'l. M.uizi. J.'ijnl cl O'

LES VICTIMES DU DEVOIR

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HAUT LES TETES

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EN BATTEKIR

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Page 31: Edouard Detaille

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SUKl'Kl.^K UA.N.-^ r.N CHATEAU

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INAUGURATION" DU l,KAND orUKA

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RECEPTION DES TROUPES

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LES ENROLEMENTS

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l?ENANT DE POLOGNE (1807)

LONTAIRES DE 1792

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Page 43: Edouard Detaille

LISTE DES GRAVURES

PORTRAIT D'EDOUARD DETAII.LH

LE CHANT Dr DÉPART

DIX I-rrUDES

TROMPETTE DE HUSSARDS

EDOUARD DETAILLE DANS SON ATIU.IE.R

DEUX ETUDES

PIPER DU i-i' HIGHLANDEKS

LA DÉFENSE DE CHAMPIGNY

LE RÉGIMENT QUI PASSE

LES VICTIMES DU DEVOIR

HAUT LES TETES!

EN BATTERIE

SURPRISE DANS UN CHATEAU

VERS LA GLOIRE

Page 44: Edouard Detaille

I,ES l'UNftRAILLES DE PASTEUR

IXAIGIKATIDX DU GRAND OPÉKA

SOUVENIR DES GRANDES MANOÎUVRES

EN RECONNAISSANCE

CHARGE DU !l" CUIRASSIERS A IMORSBRONN

RÉCEPTION DES TROUPES REVENANT DE POLOGNE

LES ENROLEMENTS VOLONTAIRES DE 1792

SALUT AUX BLESSÉS

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Page 46: Edouard Detaille

MM

^HÏNTRES D'AUJOURD'HU:a a MONOGRAPHIES ILLUSTRÉES DES ARTISTES VIVANTS ^ ^

a a £) PARAISSANT LE 1" ET LE \'^ H F rHAOllF r.nr^^^ a a

L existe de nombreuses histoires de

\wg la Peinture. li n'existe pas de mono-

graphies importantes, consacrées

chacune à la vie et à l'œuvre d'un seul

peintre. Les 'Peintres d'JJujourd'hui viennent

combler cette lacune . Chaque fascicule

comporte 40 pages et contient, en outre d'une

étude documentée sur l'artiste, la reproduction

de trente ou quarante des œuvres les plus

remarquables ou les plus caractéristiques de

celui-ci. Voici la liste de quelques-uns des

noms qui figureront dans cette collection T

ROLL ^ ^ 41 di

J..P. LAURENS di

LUCIEN SIMON #

CARO.DELVAILLE

HENRI MARTIN d»

CH. COTTET # Ji

G. ROCHEGROSSE

ETCHEVERRY é é

J. BLANCHE 4 * ^

JULES LEFEBVRE *

JOSEPH BAIL * * 4

G. LA TOUCHE di 4>

A. BESNARD * Jt ê

T. ROBERT. FLEURY

L.-0. MERSON

E. DETAILLE * *

H. GERVEX * *

CORMON * S *

FR. FLAMENG ^

PAUL CHABAS ê

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Prix de faveur pour les souscripteurs aux douze premiers fascicules

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ND Détaille, Edoviard

553 Edouard DétailleDa3

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