Edmond de-chazal-et-rev-e-rebreyand-pere-jesuite-echange de...

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Réception de Swedenborg à l'Ile Maurice. Institution de l'Eglise de La Nouvelle Jerusalem. Controverse théologique sur fond de confrontation institutionnelle. Edmond De Chazal, 1874 / Swedenborgians in Mauritius. Theological debate and confrontation arising from ecclesiastical opposition. Edmond De Chazal, 1874. N-C library and archives in Lausanne.

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DISCUSSIONS

SUIt

" LES PROPOSITIONS

DU

,RÉVÉRENID PÈRE E. REBREYAND, S. J. Jo.

EDMOND DE CHAZAL 1 •

, 1

LETTRE DU REV. PERE E. REBREYAND, S.J.

A.

M. EDMOND DE CHAZAL ,1

[Scrus seaet en CCl! de non.t1cce!Jtation.]

Poudre Ù'Ol" ~:J Jll.nVi0~

Cher Monsieur, '

C'est au milieu' de ma prière que m'est venue� . l'originale pensée de vous offrir mes vœux de' .�

bonne année.�

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Je vous souhaite donc, cher et brave Monsieur;,

de reprendre,

la. Une belle place aux bancs de l'Eglise S!e. Philornè;le qui ne vous a point ouhliê ;

20. Une bonlleplace au cimetière de la même­paroisse pour plus tard ;

30. Enfin une bonne place au Ciel qui vous at·­tend toujours, et qui, pour me servir du

limgagc nuïf ùes créoles, VOltS espère.

Un pauvre Jésuite, pour quelques jOl11'S curé' suppléant à la Pou~lrc d'Or, et qui, ayaüt entendu. parler maintes fois de vous, croit pouyoir ne pas

reculer devant cette simple inspiration de vous offrir ses vœux les plus sincères et les plus sérieux._

Signé: E .. Rl~BRÉYAND, S.J.

De la résiùence St. François Xavier, iL Pori Louis.

N. B..- Que si VOU8 ne croyez pas à la sincérité

de ma simple démarche, jr vous prie de déchirer" cette feuille dont je ne continuerai pas moins à. garder les sentiments devant Dieu mais ql~'il se·

rait 10rt inutile de communiquer à vos amis.

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:REPONSE DE M. -EDMOND "DE CHAZAL

AU

Revd. Pè1'e REBREYAND, ~. J.

De 1. résidence de St. François Xavijlr, à Port Lo·~is.

Clary, 25 Jànvier 1874.

Cher Monsieur et Rêvd. Curé

de Ste. Philomène.•

,r C'Cbt au :Mesni~ à Clary, mon refuge dRns l'Yé \ contre les fièvres et les chaleurs du littoIul, que je

reçois votre très amicale lettre du 2·3 courant, en ·entrant dans la cure de Poudre d'Or. Vous m'of frez vos vœux de bonne année, ayant, rlites-vous, beaucoup entendu parler de moi, et vous me sou­haitez:

10. De reprendre une belle place à l'Eglise de Ste. Philomène qui ne m'a pas oublié;

20. Une autre bonne place, pour plus taTd dans

le cimetière de cette .paroisse ; 30. Enfin une dernière bonne place au ciel qui

m'attend toujours, et- qui dans le langage naïf des créoles, dites-vuu~, m'espère.

Ces souhaits partent évidemment d'un bon cœur, :mais d'un esplit peu éclairé, du moins quant à ce

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"C "

6

qui me concerne. Je ne puis néanmoins que vous' cm remercier, quoique je ne puisse ni les accepter,. ni désirer qu'ils se réalisent jamais. En effet, vous devez savoir, puisque vous avez beaucoup et1tendu parler de moi, que depuis longues années ma foi est différente de celle professée par les ministres de votre congrégation,

Je ne crois nullement que notre place au ciel dépend de nos cérémonies funèbres ici-bas, en­core moins de noh'e place dans les cimetières l1e ce monde.

Je croi8 encore moins que ma place dans le ci­metière ùe l'Egli~e de Ste. Philomène puisse m'être plus avantageuse qge la, place que' je me suis ré­servée dans le cimetière de Port-Louis, où j'ai fait construire un caveau pour les dépouilles des miens, et pour mes propres dépouilles, si mal de::;til1ée est de temllner ma carrière terrestre en cette colonie~

Je crois encore moins que ma place dans le ciel puisse dépendre de ce que je pourrais app~ndre

dans l'Eglise .de Ste Ph!:!~~rnel1e,

dans le banc que vous désirez me you' acquérir dans cette Eglise.

Qu'importe le Jieu que nom; habitons, on la place que nous occupons en ce monde\pour la "ie éternelle'~ Qu'importe la terre qui recouvre nos dép:mi.l1c:; mortelle.~ p~ur le sort de notl'e âme r

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N'est-ce pas l'état d~ notr~ en quittant ce monde, d'après la vie onue ou mauvaise que nous y ayons menée, qui décide de notre sort à venir 1

K'est-ce pas l'enseignemént du Divin Maître que vous professez servir comme moi 1 N'est-ce pas lu promesse solennelle de notre Tout-Puissant Cré­ateur Rédempteur et Sanctificateur d'après ses deux Te:itaments 1 L'Apocalypse ne résume-t-il pas ces promesses par ces paroles: " Ici, ceux qui "ganleid les commandements de Dien, et lc', Foi de

" Jésus.' Ilelcreux les morts qlâ dans le 8ei!!JZf~ltr

" melwent dès maintenant! car lem's œuvres suivent

" avec eux." (Apoc. XIV, 12, 1.3,14). ______ C'est la Parole ùu Seigneur qui fait la base ùe

toutes mes croyances. C'est la vie suivant ses préceptes en qui je confie toutes mes espérances.

. C'est dans Sa D~ine que je cherche l'intelligence de t.outes choses. Depuis bientôt, 20 années je

1me 'hourris, et je noun-is les miens de cette man,!le céleste. Dans chacune de mes demeures, s . _à

in. ~. soit a~ ou ici au Mes) )1lt;jil y n. toujours ~n lieu consacré à cet ense,!glle­1~t, non-seulement pour le jour du Sabbath du

Seigneur, mais pour tous les jQUl~:de la vie. E::1 l'dom de vos bienveillants souhaits, puis-je

me permettre de vous offrir une place autour de cette chaire de vérité élevée dans ma maison au

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Nom de Notre Seigneur Dieu Sauveur du Monde, au Nom du Christ ressuscité, de Jésus Glorifié 't

Jusqu'ici vous n'avez entendu que le glas fu­nèbre des cloches annonçant Jésus mort sur la croix, le Christ au Tombeau; peut-être qu'en en­tendant le cantique nouveau que nous répétons ici­bas en réponse à l'Alleluia des cieux à la nouvelle de la reconnaissance définitive, dans to'ùS les de­

grés de la vie, de la Tonte-Puissance de Notre

seigneur J ésus-Christ, seul Dieu du Ciel et d!.,la 'l'erre, Créateur Rédempteur et ~anctifietiteur,l- .peut-être venez-vous clairement, comme je l'ai vu moi-même que notre place ici-bas dans les cime­tières ne peut décider de notre place au Ciel dans l, t . P ~ ""­au re VIe. eut-etre repe~err.z-v<?us avec nous

ce chant de gloire qui doit mettre fin à toutes nos souffrances en ce monde en faisant cesser tontes nos erreurs théologiques et religieuses: ".Allclouùt,

le salut et " la gloire ft l'honneur (tlt Seigneur notre

,(DieU! "Allelouia! parce qu'Il règne le Seigneur

1lotre " Dieu Tout-Puissant! (Apoc. XIX 1-6). Dans l'espérance qu'une pensée commune nous

réunira un jour dans la Maison de Dieu, comme dès ici-bas déjà le désir du bien-être de notTe pro­chain nous a mis en rel(l,tions l'un avec l'auh-c.

Croyez-moi, cher Monsieur et Révd. Abbé, en N. S. J. Q. votre dévoué seTviteur,

ED",WND DE CHAZAL.

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LETTRE DE M. L. E. MICHEL

À

:lI. J. ACKROYD.

,., "Jo..

Dont copie il, été I3nvoy6e Il Blmo?l(l de Ohazal afin qu'·il n'en ignore.

2 Février 1874.

Mon cher Ackroyd,

"

Ci-joint la correspondance de Ed. de Chazal. Je l'ai relue attentivement, et je n'informerai pas

le public de son contenu par la raison que l'abbé *'*-le prie de cela à la fin de sa lettre.

Cette correspondance a été lue hier dans la fa­mille ~u et toutes ces dames ainsi qUG ces mes­sieurs sont de cette opinion.

Le rôle de la Nouvelle Eglise n'e8t pas d'atta­quer, encore moins une correspondance privée.

Chazal a très-bien répondu à l'abbé, cela est tout·à-fait pel sonnet et ne doit pas aller plu.8 loin.

..

A vous affectionnément,

S:gn'é: L. ELE. MICHEL.

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r. ~.-

~.:·i.

10

BEPONSE DE M. EDMOND DE CHAZAL,

.A.

M. L. E. MICHEL.

Clary, 6 Fûvriel' 1874.

Mon cher Michel,

J'ai reçu hier la, copie que tu m'as fait p,llTcnir

de ta lettre à Aèkroyd, sous la date du 2 courant, afin que je n'en ignore.

Tu renvois ma correspondance, au sujet des propositions que m'a faites le Rerc1. Père U6bl'é­yanù, correspondance que tu t'étais chargé cepen­dant de faire circuler parmi nos amis et connais­sances à notre dernière assemblée, ct tu di::;: "qne

-tu n'infonneras pas le public de son contenu par la raison que l'abbé me prie de cela il la fill de sa lettre; et parce que toutes ces do,mes et tOitS (:e,'! 1JUJ8.<n"eur.c:, (dans la première famine chez laqnelle tu as lu cette correspondance,) sont de cette oy{­

?lion. Le rôle de la. Nouvelle Eglise, ajolites~tn,

n est 'd'pa8 . une([ftoquer, encore moms ('07Tes]Jon­

dance prùù ; que j'ai bien répondu à l'ahhé, m(!ls que tout cela est touf-àjait ]Jersollild, et lie doit pa;;; aller plus luin.

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Il

Toutes les opinions sont, dit·on, respectables;­mais qu'entend-on par respectables 1

Ce ne peut être d'approuver toute opinion, quelle qu'elle soit, fausse ou vraie!

On ne peut entendre par respecter toutes les opinions que laisser libre chacun d'adopter et Je lIluivre celle qui lui convient.

Je ne puis donc m'offenser de l'opinion que tu professes, ainsi que ces messieurs et ces dames sur ma conduite au sujet de cette conespondance ~

cette opinion est dure, voh"e blame sévère; car je ne suis accusé, d'après ta lettre, de rien moins qUç d'avoir manqué aux plus élémentaires lois ue COll­

venance on d'honneur, en voulant rendre public ce que j'étais tenu de tenir secret; je suis en outr~

accusé par toi d'attaquer inutilement mon pro­chain, ce qui n't'st ni l'enseignement, ni la vie de la N auvelle Eglise.

Je l'avoue, j'ai beau chercher, je ne trouve pa& comment je commets un acte blâmable en n'ob­tempérant pas au désir rlu Revd. Père Rebreyand de garder pour moi seul, et bien secrètes les étran­ges propositions qu'il me fait et si je 71e les accepte pas de n'en pas même ùJjOl'1Jle1' mes amis.

Un des deux; ou le Révérend Père a une intcn­tention mauvaise, ou il en a une bonne; ou il est dans le vrai en me <lisant de le suivre pour aller

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.au ciel; ou. il est dans le faux en me disant que je suis dans une fausse voie, et que je dois revenir

t et me mettre sous la protectiolLQe l'Eglise Catho­l~e qui seule a les clefs du salut.

J'ai sUQPosé une bonne inten}ion ; mais comme je sais l'erreur dans laquelle est le Hevd. abbé, je la lui ai signalée. J'espérais que ce petit com­mencement de relations nons mèn::r,lit a Hll exa­men approfondi d~~s Goetrine;; r0:-;p::ctÏ"es (pi font la h;lse de nos con:;c:iGnces inc.1i vidudles.

Les principes qu'il professe sur la. mort et sur

l~a vie éternelle nous sont ~Ontl.'és, pal' l'Esprit de

vérité, comme les plus sub\Tcrsifs de la conscience . _'hrétien~1c, et paor conséquent du salut humanitaire, à l'heure actuelle. En effet, ils reposent sur l'idée que le Divin pouvoir d'ouvrir et de fermer le Ciel appartient au Vicaire du Christ, d'après une fausse interprétation cle ce passage de la Parole qui clonne .à Pierre les clefs du Royaume des Cieux. Ce pouvoir serait transférable et transmis du Vatican, manuellement ou par l'imposition des main8 à tous

l . les délégués du Souverain Pontife. Il s'exerce , principalement à l'heure de la mort, par le moyen .des cérémonies funèbres, par l'eau bénite sur les trépassés, sur les cimetières sanctifiés par ce pro­cédé, etc., etc.

Telle est pourtant la dernière 0rteresse du pou­

~

j 1

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fVOir qui prétend à la domination universelle sur

Jl\tQ!.ltes les consciences humaines! Ne faut-il pas. qu'elle' s'écroule à mesure q,ue l'esprit de v~ri~é

peut pénétrer dans le monde! Le Revd. Père TIebreyand me croyant sans­

doute mûr pour sa moisson catholique, c'est-à-dire près de la fin de ma carrière; et me croyant in­quiet sans doute de cet avenir, qu'on appelle 1'1n­connu, et dont le clergé catholique s'est arrogé le droit de disposer à son gré. à cause de l'ignorance ( même générale sur ce sujet, le Révd. Père a cru le moment favorable pOUl' me TaITe rentrer-sous

l~l'obéissance catholique en m'en offrant les faveurs 1. errestres et céï;teS, c'est à-dire lIDe place dans le cimetière de Ste. Philomène, et une meilleure place dans le ciel sous la' protection du Souverain Pon­tife de Rome.

Je refuse ses offres; je lui en donne mes rai­sons; je désire en informer tous ceux auxquels je m'intéresse; car c'est leur signaler le piège ou le danger de fausses croyances religieuses; je vo~-drais même ouvrir les yeux des conducteurs aveu­

1\ gles qui dominent encore le m...Q!lde; j'en appelle au Révd. Rebreyand lui-même dont je crois les intentions bonnes, mais les vues fausses; je lui demande si son enseignement sur cette question de la mort est le même que celui du Divin Maître

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qu'il professe servir comme moi 1 Tu appelles .cela conduite blâmable, attaque personnelle, rôle indigne d'un disciple de la Nouvelle Eglise; tu renvois ma correspondance; il faut que tu t'en laves les mains! car. .. c'est l'opinion de ces dallle8

et de ces 11leSSieU1"S ! En vérité, mon cher Michel, bien étrange est ta

pensée sur cette question" Ne faut·il pas que les en-eurs soient dissipées

dans le monde avant que la vérité puisse y prendre racine? N'est-ce pas le devoir du chrétien ou du

. disciple du Seigneur de chercher à les dissiper dans le degré même de vérité dans lequel il peut être mis personnellement par le Seigneud Qu'est.ce que la Rédemption elle·même sinon la destruction ou l'éloignement du pouvoir des tênèbres par Dieu en Personne 1 Tout progrès humanitaire ne s'est­il pas opéré, peut-il autrement s'opérer que, au

moyen de questions personnelles, et par un mo~ren

personnel? Interroge la Parole.; interroge l'histoire; inter­

roge notre propre histoire, à nous, ici, à Maurice, et.tu verras si un seul progrès s'est accompli au­trement que par une question personnelle, et par un moyen personnel. Tu verras si c'est attaquer les gens et manquer aux lois de l'honneur que de, leur signaler leurs en-eurs; tu verras quelles ~hoses(

_h. '~''''

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nous devons tenir secrètes, et quelles choess ne peuvent être gardées secrètes; tu verras enfin qu'il ne suffit pas que quelqu'un nous dise :!lardez-moi le secret! pour que nous le gardions, surtout lorsque

le .bien-être du ptQcha-in ou ~e so~iété, eut être ~llS en pen par e secret meme qu on veut nous J( imposer.

Comment n'as·tu pas vu que la persistance de tes amis catholiques à vouloir tenir secrète cette correspondance est la preuve même du grauJ in­térêtque renferme çette questi<?n ~ Ils voyaient la vérité (le mes observations; ils sentaient chance­~'. .

1er sur sa base la dernière forteresse des erreurs( catholiques; ils redoutaient de voir la lumière sur ce sujet; car l'homme est ainsi fait; l'haoitUde e~e seccnde" nature pour lui; il se complait dans l'erreur, dans laquelle il "it; il la préfère à la yérité qui dérangerait son existence, c'est-à·dire ses habitudes L.. On a vu des prisonniers, après lIe longues années de captivité, habitués aux té­nèbres de la prison, refuser presque d'en sortir, re-

JI ­doutant le jour que leur apportait la liberté. " Comment as-tu pu confondre les obligations du

secret professionnel avecilne semblable exigence du' secret, purement et simplement "parce qu'il est demandé ~ D'après quelle loi est-on tenu d'obéir à l'injonction dil secret, lorsque ~a chose à garder

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est ridicule, ou crime projeté, ou erreur comprO'· mettant le bien-être de vos semblables ~ D'après. quelle loi étais-je tenu de tenir secrètes les propo­sitions qui m'étaient faites de reprendre une place failns l'Eglise catholique, une mel1leure place dans le cimetière de Ste. Philomène et une place encore

. meilleure dans leur cie11-Propoiiitions é\'Ïdem­

.ment olî ridicules ou méchantes ou erronées quoi­que dictées par un sentiment bienveillant, j'ai choisi la dernière hypothèse; où donc est mil faute?

Et sij'avais accepté les propositions du Berd. l'

Rebreyana, n'aurait-il pas publié la chose par dessus les toits ~-mon droit n'est-il pas le même 'que le sien!

En vérité, je comprends difficilement comment l'opinion de ces dames et de ces mesôieurs ait pu décider de la tienne.

Crois moi toujours ton affectionné,

EDMOND DE CH AZAL.

P. S.-Les opinions étant libres. je suis libre, je \ pense, de donnerà cette cOlTespomlance la puhlicité 1que tu crois devoir lui refuser. Je nis donc la faire imprimer, ainsi que ma correspondance ac­tuelle avec toi sur ce sujet; un petit nombre d'ex­

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.emplaires, juste le nécessaire pour faire voir à no~

amis, pourquoi la Nouvelle Eglise s'établit si diJ­ficilement parmi nous, à savoir: nos dissentiments

J\ sur les questions les plus essentielles ,de la vie, parce que nous ne voulons pas étudier suffisalJl­meut et avec zèle la Doctrine qui doit conduire

J\l'humanit.é au bonheur en la régénérant, ce qui ne peut être fait sans que nos erreurs soient dissipées avant que nous pui~sions recevoir le bien et le vrai de la vie.

La lumière ne nous est pas donnée pour être mise sous le boisseau.

Le mystère et le secret sont le mot d'ordre dans . la BabyIonie; mais dans la Nouvelle Jérusalem • ( nous ne devons pas craindre de mettre tout au

grand jour. - ­

LETTRE DE M. L. E. MICHEL

.l

JI. EDMOND DE C.:.HAZAL.

1~1874.

Mon cher Edmond,

J'ai reçu hier ta lettre du 6 courant, et j'ai cru bien faire en la donnant à lire à Lesage, Ohasteau· neuf, Ackroyd et DUcasse.

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1 18

~

iJ :.1

Je te -répète la même chose que dans ma cor­respondance avec Ackroyd: je crois que l'abbé 'Rebreyand t'a écrit pour accomplir (de lui-même) . ~

!uii'e œuvre de charité, plutôt que de vouloir te 'vexer et attaquer la Nouvelle Eglise du Seigneur, ce qui autrement aurait donné lieu à une toute autre

lettre ainsi qu'à U1Z écrit }Jar la voie des jow'naux.

C't~st bien entendu. lei, la question est personnelle, et ne se réfère

. f .

qu'à toi seul. Réfléchis bien et tu verras que

;' l'abbé Rebreyand, dans sa simplicité de cœur et :'1'

d'esprit et en face de .Dieu,~croit faire une œuvrefi i:·

11) .; éminemment chrétienne 'f en tentant de ramener à

G

son bercail une brebis égarée, te proposant pourn f! -ta régénération et ton salut les trois _choses men·­I~ tionnées dans sa lettre.

O

;1 Il n'est que momentanément à la cure de Ste.

1 Philomène, comme remplaçant, et il souhaite une

i bonne année à tous les habitants dé ce quartier en l'accompagnant de ses vœux les plus chers.

Sa lettre f)'adresse tranquillement et personnelle­-ment 11 toi, et-il te prie de la déchirer si tu viens à ne pas croire à la 8incérité de sa démarche devant

IJwu! De plus, afin, selon lui, que sa bonne œuvre soit paIfaite (encore devant Dieu) il te prje de ne pas donner connaissance de 8a lettre ~ te/j

(1. amis, -ce qui est synonyme du public!

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.19

Voyons, en bonne conscience, ~

y a-t-il là une >. ­

Ü(

offense envers toi et envers la Nouvelle Eglise dont il n'a pas lu le! ouv~ages et s'inquiète peu, :J?Oür vouloir lui répondre de nouveau en te servant,ce.tt~.

fois, de la Presse 1 N'est-ce pas désirer te faire tourner en ridicule par le public et déverser sur les disciples de la Nouvelle Eglise une susceptibi­lilé d'esprit et un dérais.o71ne1Jt~.nt qu'ils' n'ont pas?

Crois-moi, mon cher Edmond, ton caractèreo bouillant te fera faire une grosse sottise dont tu

(; auras plus tard un grand regret si tu ne t'amendes pas en cette circonstance. Il est aisé de voir par ta longue lettre que tu te débats comme le Diable

C dans un bénitier,

. en allant chercher toutes sortesOI(

d'arguIDants pour avoir raison. "" C'est là le propre 1 (90. 0 de l'homme~el. '" L'infi~ que tu reçois en ce '/ D moment n'est pas celui .de la Sagesse. L'Ecriture e~w,,~ ,

( ".

nons dit que Satan se d8guise pàr.fuis en Ange de Lumière!... M·éfie-toi de la subtilité et de la pé­nétration de son esprit. Reviens de ton erre~, et du ~arti décisif ql1e tu ~eux prendre, et qui atti-. reraitî'opinion publique contre toi, d'abord, et en· suite contre nous, pour ne pas t'avoir aidé de nos sages conseils à faire le contraire.

En définitiv~p'eut-on prévoir jusqu'où les choses ~

.. -c;- .

peuvent aller du côté du clergé et de ses cô-reli:­~onnaire. qui te reprocllenÏient.gans c~se 1"" la. J

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l.e. ...... 'r-- ;0 r ~ tl ~

.J '. <

D o

~:;. des jOurn\ ce ma::. d. moralité de n'avoir p~s'voulu~a1'der un secret "qui t'arJrait été confié, lien que pour le plaisir d'en venir à la chicane. Dès lors, ce serait des écrits à n'en plus finir; des discussions interminables dont pour ma part, je te

II le dis sincèrement devant le Seigneur, j'aurai \ honte! Voilà où nous aurait entraînés ta. vololdé

absolue et à la fois blâmable. Telle est mon opînion et celle de plusieurs au­

tres. Elle doit te faire mieux réfléchir sur l'acte inconsidéré que tu veux faire publiquement. Laisse tout cela tranquille. Tu as bien répondu à l'abbé Rébréyand, cela est suffisant. Le Seigneur nous recommande la paix, obéissons Lui!

A toi sincèrement,

Signé: L. ELE. MICHEL.

RÉPONSE DE EDMOND DE CHAZAL

...

!, .. L. E. mCHEL.

Clary, 1~874.

Mon cher Michel,

. Je voudrais ne pas répondre à ta dernière lettre, mais j'y suis forcé.

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.,' .'

Tu me répètes dans ta lettre tout ce que tu avais écrit à Ackroyd au sujet des propositions ,du

Rêvd. Rebreyand; ~.ais tu y ajoutes lesJlus \ étranges arguments, pour' prouver que tu es da~~

le nai, parce qu'il faut que tu aies :aison, fj~n1j

même, dans ton blâme de ma conduite. -.. Tu me compares cl un Diable qui 8e débat danS.

lm béllitiel'! Ta comparaison n'est gùère heureuse, tu l'ayoueras; car à la:fin de ta lettre tu dis ce­pendant que ,j'ai bien répondit à l'abbé! Comment puis-je bien répo~dre à l'abbé et me débattre en même temps comme un diable dans son bénitier! Ou tu croi~ à la vert;l de l'eau bénite ou tu n'y crois pas; ou tu sais ce que c'est que le Diable et Satan ou tu ne le sais. pas. .Si tu sais c~que c'es~

que le diable et si tu ne crois pas à la puissance

miraculeuse de l'eau bénite, il devrait êtr~ évident 1 pour toi que si la vérité est àe mo~Ôté, elle ne peut ~tre en m~me temps au fond du bénitier de J

l'ahbé.

§ois conséquent arec tOl.-m~me lorsque tu veux ~

blâmer. Prouve que mon action était mauvaise, montre, cl'apr~s quels principes j'ayais tort de refu­ser les propositions de l'abbé, et de ll-l.i répondre ouvertement qL.e la voie de mon salut n'était ni sur les bancs de l'Eglise Ste. Philomène, ni d'être enterré dans son cimetièresancti:fié par son eau

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.. ,;.

22

.~énite, ni enfin dans ce ciel dont il aurait les clefs et dans lequel nul ne peut entrer que sous la pro­

~~~tion et avec la 11ennission des délégués du Vi­

~l caire du (:hrist. ~-~

.! Tu te contentes de me dire que c'est nne faute""

de pader ouvertement des IH'opositions de l'abbé .. ,°l' ./.7' • •r1

U parce qll z m Ct pi't:~ ue n en pas fmre 7IlcnÜ071,

ln' même à mes amis.! Tu déclares ces propositions

une œuvre de charité parfaite devant Dieu. Quant

à moi, je crois que les trois q~arts du tem ps ~de­r N~ tif] ---j mande du secret est. ou stui,l(le, o.!:!_~:.YEnt l1...-:r:JJUt

inavouable, méchant ou hypoerite. En effet, tii------.---­r ce qu'on veut confier ne doit pas porter préjudice,

, rJ1 .il à quoi bon le secret ~ et si cela doit porter préju­) dice, il est ,évident que, le vrai moyen ue garder la

.chose secrete est ùe n en pas parler du tout. Je ..;:. t'ai demandé d'après quelles loi::; divines ou hu­,1

. maines, j'étais tenu de garder secrètes les proposi­sitions de l'abbé, tu me réponus :

Jo. "Parce qu'il a demandé le secret; parce que ~, e'est une question personnelle ne se· référant qu'à

" moi seul, et non au pl1blic; parce que l'abhé

t9. .~' dans .~~.J;: 8im1!lic~té;te cœur et ~'e?"J7'it, et en fa~e

0' ­ 't, de ]J'tell Cl'01t fmre une œuvre emmemment clne­" tienne, en tâchant de ramener à son bercail unc ~, brebis égarée, en me proposant pottr ma rê!Jéné­~, ration les trois choses mentionnées dlns S:l lettre.

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20. "' C'est dis-tu afin que son œuvre soit par- <

"'; faite, (encore devant Djeu) qu'il me demande lé " secret'! et que dans cette œuvre' de charité ae­,. complie de lni-même le Révérend Père n'a au- \ " cune intention de me vexer ni d'attaqnel' 'la, 1 ù " Nouvelle Eglise à laquelle je fais profession' \ c

" d'appartenir, etc., etc.

" 30. "Peut·on pr~voir, ajoutes-tu, si je nc garde 1 secrètes ces propositIOns, Jusgu'où peuvent aller ­

~()

il t>

." les choses du coté du clergé et de SèS cO-l'eli· " gionnaires qui me reprocheraient sans cesse par ." la voie des jOU1'1UtUX ce mC(Ilque (le moralité de .•, n'avoir P(tS voulu [farder Ur~ secret.ql&Ï !11,'aurait

<. été confié! etc. 40. Tu t'en épouvantes poux toi et po~' la

'~ N ou velle Eglise; et" tu nie le dis SIncèrement " devant le Seigneur, si les choses ~n viennent à

.. "cette cxtrémité, tlt en

" péroraison finale:- . ,50. Le Selgneur nous

aums !tonte 1 et pour

.recommande la paIx;

obéissons Lui! ! Il devrait suffire de te remettre sous les yeux

tes étranges arguments pour te faire 'voir qu'il n'y a i'ien de vrai dans tout cela, car je ne suis p~

plus le diable qui se débat dans le bénitier de l'abbé, que la brebis égarée que Je Seigncur re­comDlandc Ù. ses disciples de ramener au bercail.

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-t .'

..-' 24 1\

1 La vérité; au contrail:e, est que je suis un de ceux à qui le Seigneur dit cn parlant ùe la Babylonie :

.." Sortez du milieu d'Elle mes peuples, afin que VOltS

," 'Ile participiez pas rl ses péchés, patce qu'ont at­"teint lies péchés jusqu'ale ciel." (Apoc. XVIII, 4, 5); et qu'à cette voi?C j'en suis sorti; et que la

l'Proposition qui m'est faite d'y rentrer comme bre­lbis égarée n'est nullement uua œuvre }Jar/aite de­vant Dieu, ni d'autant plus pmfaite qu'elle serait IJecrète et que le secret doit en être gardé, sans doute pour ne pas hlesser la modestie de celui

. l' qUI a t" ,aIte.

. Si l'action de l'abbé est une œuvre de cltaritr~

\k'alfaite clevant IJz'eu, comment PQurrait-il s'ofl'en-·

tJ(l ./ ~ue j'en_parle, et cela au point que je doive

~ j\ redoutel' pO:ll' moi et pou~ les miens les ,consé­'gucnces temble:; de la colere de son clerge et de ses co-religionnaires '~

Il est évident, mon cher Michel, que tu ne t'eg même pas donné la peine de réfléchir anmt de hlâmer et ù'écrire.

...~

A l'hclI1'eoù je rceen\Îs ta letirc, j'étais à étu­dier la "YRAŒ llEUGlON CHR1:;TIENNE:!l} yoL

-1î ...,

2, chup. V, ]Jécalo,fjlte ei"i1J/ifjllé quant à 80lt 8('118

e;:vterne et ((, 807t .~eml ùderne. Je lisais dans le même temps le Ps. CXXXIX dans lequel il est dit verset 21: " Nte},7fe!, Ile haïraù:Je pas ceu(J) qui

ml

. ï, ".Î

~:il

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" Te hü'~8.Qent.? Et ·ne 8erai~'-je pas .ù!qigné e~nti'e' 'j " ceux qui s'élèvent contre Toi?" " " ", J

Relis ce chapitre; médites sur ce sujet;, e~~

y trouveras la condamnation de tout ce gue tu m'é­~ris au sujet des propositions du Reyd. Rebreyand.

Permets-moi d'ajouter ces quelques réflexions: Dans l'explication de la Loi du Sinaï qui est la"

base' même du Salut Humanitaire, et je puis dire de la Loi de la Rédemption, l'Envoyé du Seigneur' nous fait voir clairement que nous devons fuir le mal comme péché contre Dieu, et extu'per l'erreur' de ce monde, avant que nous puissions recevoir du'

Seigneur" le bien et le vrai de la vie éternelle, dont la Loi du Sinaï est la base première et fON­

damentale,

Swedenborg nous prouve également que nous s2.111mes parvenus à cette époque oÙ il n'est plus­Eermis, (Sô,llS danger de ruine inémédiahle .pour 'rh

... l'esp,rit humain) d'avoir llne fausse conception de la Divinité; car la reconnaissance de Dieu

Créateur et conservateur de rUnivers, est la clefJ\ de toutes les connaissances qui nous conduisent à l'intel1igence et par conséquent à la sagei:ise dâng 1

tous les degrés de la vie.-Il nous dit, No. 296­

page 12) " tous ceux qui reconnaissent et adorent "mi autre Dieu que le Seigneur Dieu Sauveur " Jésus-Christ, lequel est Lui-l\1ême Jchovah dans

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26 ']1 '~I.,[ ,'~ une forme humaine péchent contre le premier "

~1 " commandement; pareillement aussi ceux qui se ~ j;j;l "perôuadent qu'il y a trois Personnes Divines de .~

~. " toute Eternité existant en actualité." &a. &a, ~~,

t~i Il nous montre clairement aussi que la :Foi en ~i

.~ ..~ \-.' Trois Personnes Divines de tonte Eternité, ~a

t;':

:.~I ) CaUse Je la ruine de ln première Eglise Apostoli­\ que, la Ramee rte tons les maux: et de tontes les ~

j

)1 errem:s de l'humanité chrétienne, .erreur;,; dont la plus funeste est la J)ocfnne de la jut .'Sm18 les œll­

,. vres, ou foi aveugle, résultat de l'aclultératiOll- et

et de la falsification d~ltes les vérités de la

Parole, foi f-ltérile et impuissante pom le salut;

ear alors les ŒmTes mêmes morales ct de charité

que l'on fait, n'ayant pas une origine spirituelle, 1 sont faites J'après soi-wéme et non d'après le Sei­

~',

gneur" puisque on ne reconnait pas que de Sam.,r' Divinité Suprême et unique nous viennent les n'l facultés de la vie du bien, et puisqu'il est reconnu 1 :J ~

il de tous que de lui-mêmc, sans Dieu, l'homme ne '1 peut rien. l' \1 Tu le sais commc moi, tel est l'enseignement

de cet admirable traité de la "vraie Religion 1.~lll

lv'hretIenne,' " l l . l l:'' un ( es (ermers ouvrages (e owec'1 en-r~,I

·<1, bOl'g, résumant pour ainsi dire tous ses ouvrages

J:\ précédents, et r~nfel'mant toute la Théologie ainsi

i')\ que la Doctrine de la Nouvelle Eglise qui est le

couronnement de toutes les Eglises. Il'!

:1:.1,,'''i.

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., 'Swedenborg nous fuit également voir que le dernier état d'infirmité de la natui;l humaine

déchue est la 'p'erte complète de tout entendement

dll....Y.Eai, faculté dernière de l'homme, par laquelle il pouvait être ramené par l'enseignement Divin à l'amour de Dieu et du prochain, c'est-à-dire à la volonté du bien de la vie. Il nous dit le sort, dans l'autre vic, de ceux qai ont détruit cette faculté chez eux; ou y arrive pa.r la confirmation de l'er­

reur religieuse ou doctrinale en ce monde. Ce dernier état, cetahrutissement complet de l'homme

est croire qu'il n'y a 7'ien de vrai que ce que l'homme .tait vrai, par les moyens ou faculté;; qui lui ont

été données de confirmation de ce qu'il aime ou veut

'\ pellser et croire. Ceux qui arrivent à cet éta~ se J croient plus intelligents et plus sages que tous;

ils ne croient pas en Dieu, ils ne croient qu'en eux­

J 1~t:>, ce qui est la pire de tou tes les folies \ humaines. .

Quant à la véritable intelligence, voici comment Swedenborg la formule: "Pouvoir c:onfirmer tout "ce qui lui plaît n'est pas le fait de l'homme

" intelligent; mais pouvoir voir que ce qui est v~ai

" e~ai, et que ce qui est faux est faux, et con­".firmer cda, c'est là le fait de l'homme intelligent."

D'après ce rapide exposé et quelqu'incomplet qu'il soit de la Vraie Doctrine Chrétienne, il me semble que tu dois voir comme moi:

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:rt[ . :11:1

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1.

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28

C1Q) Que l'acte 'du Révd. Rebreyand n'est pets ,une œuvre parfaite devant IJÜ21, puisque comme tu le dis toi-même elle est accomplie de lui-méme; et' que nous savons en outre que la foi de l'Eglise à. laquelle il appartient, et dans laquelle il désire ~e faire rentrer comme brebis égarée, que sa foi, ~is-je, est la foi en Trois Personnes Divines cle toute Eternité existant en actualité; ~ Qu'il n'y a rien de plus faux que cl'attendr-è sa Régénération ou son salut du pouvoir Humain qui prétend se substituer ~ du Seigneur en ce monde et dam; l'autre;

C.QQ) Que c'est haïr le Seignenr, s'élever contr,e Lui, et non Le servir que de vouloir prendre sa pluee dans le Gouvernement de l'univers et de la conscience humaine; Gil Que l'erreur religieuse ou doctrinale dans

laquelle est évidemment l'abbé peut être fatale pour lui dans la vie éternelle, et pour tous ceux

)l ~t il est ici-bas le conducteur, s'ils se cONjirmellt

dans cette foi que ce que le pouvoir humain qui siège au vatican fait ou décrète cOlilme vrai est le

vraz ;

~ Que par conséque,~ ce n'~st ,pas une .obli­gation pour moi de tenir secn?tes les propositions du Revd. Rebreyalld, mais que c'est an contraire

---~-------mon devoir envers Dieu et le prochain d'en signa­

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1er le danger non-seulement au Révd. abbé lui-même ,'et à mes amis, mais à tOlltr car tOIt8 80nt appelés au

salut par la Jléde1llptz'on"et tous sont en péril si la _ Doctrine du Vatican prédominait dans le monde. " .

W Quant à la crainte que tu éprouves au su"jetJ!.t~ ) -0 ecTtrémités auxquelles peuvent !je porter le clergé et ' les co-religionnaires de !'abbé, permets-moi de ne pas la partager, non, plÜs que la honte qui, dis-tu, pour-) D' rait en résulter pour moi et pour les disciples de ~

la N oüvelle Jérusalem en cette colonie. Le Sei­gneur ne nous dit.il pas: " Je vous clis à vous, mes amis: Be craignez point CeltX qui tuent le C011)S, et après cela n'ont pas pouvoir de rien

faù'e de plus. Mais Je vous monb'erai qui vous devez cra,indre.: Craignez Celui qui, après avoù' ~ué, a po1..tvoir de jeter dans la Jehenue ; oui,vous .ais-Je, Cel1..ti-là C1·aignez·Le. (Luc. XII. 4, 5.)

Evidemment encore la paix que tu désires que ~

jeEard~_n'est pas la paix dont parle le .Beig.neur et J~

que Seul il peut nous donner; tu parles de la paix� avec le monde; or pour avoir la paix du SeigneiJr� ,il nous faut au contraire entrer en lutte avec le� rn~e, par les combats et les tentations, selon' ces� paroles du Seigneur Lui~Même: "Je suis venu� " apporter non la paix mais l'épée dans le monde.� " Vous serez haïs à cause de Mon Nom .." Mais�

. ~'si vous' ne me confesse~ pas devant les hommes,

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·"l\'Ioi non plus Je ne vous confesserai pas devant '''l\ion Père et devant ses Anges dans les cieux ", et dans tant d'autres passages de la Parole,

Qu'est-ce que confesser le Seigneur, si ce n'est voir et reconnaître que ce qui e::d vrai est vrai et le c07J}rmer dans le monde par tous les moyens en notre pouvoir, sans crainte du pouvoir d~s

.Ténèbres? Je conclus donc en te disant· que je persiste

dans ma résolution de mettre au grand jour cette correspondance par la presse qui est le grand ~o­

1yen du triomphe de la vérité ici-bas.

Crois moi toujours ton affectionné,.

EDMOND DE CHAZAL.

~~! ',~ ~

P: 8: Y a-t·il des lois du ,secret, n'yen a-t.il1-.

lpas? Je ne les connais pas, mais voici ce que je pense à ce sujet:'i.

'1 (jJi) Dans la vie spirituelle il ne peut y aVOIr j rien dè secret d'après ces paroles du Seignenr à

ses disciples:

l"P1'e1Jli~rement, gardez t'OUS da levain des Phan'··

"~iens, qui est l' ll.rpocrisie. Or, z:l n'est rien de " couvert qui ne doive étre découvert, ni rien de\ " caché qui ne doi?:e éb'e connu, Toutes les choses

5 " donc que dans les ténèbres vous aU1'ez dites, dans

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" la· lumière !Jelont entendüe.'l: ce clont à l'orez"lle " vou; aurez J1adé dan8 les cabinets sera publil

" sur le8 toits." (Luc XII-l, 2, 3.) 20. L'obligation de tenir :secrètes certaines cho­

ses ne peut donc exister que dans la vie naturelle, et cette obligation n'existe que d'aErès les lois de 1ft conscience, dont la principale est-:qu'on doit garder secret ou ne p.as divulguer tout ce qui peut porter atteinte au bien étre !fée! d;-prochai~ ;~is

qu'on doit être au contraire tenu de faire connaî--J- r/'3,)\tr~ tout ce qui peut m~ire, lors même que la chose

est donnée sous secret. _ Pour te mettre' à même de mieux juger la ques­

tion qui se ·débat entre nous, relis ce qui nous est

enseigné da.ns le Traité "CIEL ET ENFER " sur J ce que c'~st que la vraie intelligence et la vraie sagesse, et ce que c'est que la fausse intelligence et la fausse sagesse, Nos. 351 à 3Q7.

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CIEL ET ENFER.

,~

fi 351. Dans le monde on croit que ceux qui Il: .~ .savent beaucoup, en ce qui concerne soit les doc­il Il

trines de l'Eglise et la Parole, soit les sciences, voient les vrais ,i\-ec plus de profondeur et de pénétration que les autres, qu'ainsi ils ont plus d'intelligence et de sagesse; et ceux-là ont d'eux­mêmes une semblable opinion; mais il va mainte­

- )lant être dit, dans ce qui suit, ce que c'est que la vraie Intelligence et la Haie Sagesse. ce q"le c'est que l'intelligence bâtarde et la sagesse bâtarde, et ce que c'est que la fausse intelligence et la fausse sagesse.

La. vraie intelligence et la vraie Sagesse con­fiistent à voir et à percevoir ce que c'est le vrai et le" bien, et par suite ce que c'est que le faux et le mal, et à faire entre eux llne juste distinction, et cela d'après llne intuition et une perception in~

térieures. Chez chaque homme il y a les Intérieurs et les Extérieurs; les Intérieurs sont les choses .4J.ui appartiennent à l'homme Interne ou Spirituel,

"

ll~li

nll

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et les Extérieurs sont celles qui appartiennent à l'homme Externe ou naturel; selon que les Intérieurs ont été. formés, et font un avec les Extérieurs, l'homme voit et perçoit. Les In­térieurs de l'homme ne pem:ent être formés que

" ~

."-y'dans - le Ciel, mais les Extérieurs sont formés {lans le monde; quand le,,, Intérieurs ont été formés dans le Ciel, alors ces intérieurs; qui sont là, influent dans les Extérieurs qui provienuent du monde, et les forment à la correspondance, c'est-à­dire, pour qu'ils fassent un avec eux; lorsque cela a été fait, l'homme voit et perçoit par l'intérieur. Pour que les Intérieurs soient formés, il n'est qu'un seul· moyen, c'est que l'homme porte ses regards vers le ::pivin et vers le Ciel; car, ainsi qu'il a été dit; les Intérieurs sont for~és dans le Ciel; et l'homme porte ses regards vers 'le Divin, .alors que l'hol~1me croit au Divin, et croit que du Divin procèdent tout vrai et tout bien, par consé­quent toute Intelligence et toute Sagesse; et il croit au Divin, alors qu'il veut être conduit.par le Divin: ainsi et non autrement sont ouverts les Intérieurs de l'homme. L'homme qui est dans cette foi, et dans la vie confonne ù cette foi, est•dans la puissance et dans laJaculté de comprendre et d'être sage :. mais pour q,u'il devienne i-ntelli­.gent.et sage, il faut qu'il âpprenne bien des choses,­

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· ~. "

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44

sagesse, mais seulement pour ceux qui par la foi et la vie ont reconnu le Divin. Ceux-là, dans le Giel, sont même mieux reçus que les autres, et ils y sont parmi ceux qui occupent le milieu, No. 43,

IJarce qu'ils sont plus que les autres dans la lu­mière ; ce sont là, dans le Ciel, les intelligents et les sages, qui rr-splendissent comme de la splen­dcm de l'étendue, et qui brillent comme les étoiles; mais let; simples y sont. ceux qui ont i.·ccol1nu le Divin, aimé la Parole ct vécu d'une vie spirituelle morale, mais dont les intérieurs appartenant au

mental n'ont pas été aussi cultivés par les con­naissances et les sciences: le :Mental huma:n est comme un humus, dont la valeur dépend de la culture.

;.

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EX'fR_<\.ITS

DES

ARC ..A.. NES CÈLE"STES

SUR

LES SCIENCES.

L'homme doit être imbu de sciences et de con­naissances, parce que par elles il apprend à penser, puis à comprendre ce que c'est que le vrai et le bien, et enfin à être sage, Nos~ 129, 1450, 1451, 1453, 1548, 1802. Les scientifiques sont les pre­mières choses sur lesquelles est construite et fon­dée la vie del'homme, tant la vie cIvile et morale que la vie spirituelle, et ils sont appris en vue de l'usage comme fin, Nos. 1489, 3310. Les con· naissances ouvrent le chemin vers l'homme in­terne, et ensuite elles le conjoignent avec l'homme externe selon les usages, Nos. 1563, 1616. Le ra­tionel naît par les sciences et par les connais­sances, Nos. 1895, 1900, 3086; non pas toute­fois, par les connaissances elles~mêmcs, mais par l'affection des usages d'après les connaissances, Nos. 1895..

~ .

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qu'est l'homme Interne, et dans la lumière dl' monde qu'est l'homme Externe; et la Lumi~re du Ciel est le Divin Vrai même, d'où procède toute intelligence. V. Il y a correspondance entre toutes les choses qui sont dans l'homme Interne et toutes celles qui sont dans l'homme Externe, et par suite elles se présentent de part et d'autre soùs une apparence différente, jusqu'à ce point qu'elles ue peuvent être distinguées que par la science des correspondances. Si ces principes et plusieurt; autres ne sont pas connus, on ne p~ut sur les vrais spirituels et célestes prendre et ,se former que des idées sans justesse, et par conséquent les scienti­fiqueset les connaissances de l'homme naturel, sans ces principes généraux, ne peuvent pas ser­vir beaucoup à l'homme rationné pour l'entende­ment et pour l:accroissement. On voit par là com­bien les scientifiques sont nécessaires.

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'. ''1 r

RÉV, 'PÈRE JÉSUITE E. REBREYAND 1.

De la rt.lcleDce de bJ'ranÇ<llB·Xavlar. , Port;.LoIliB

1',(

..,', t1t·'. {('

" PuIJU",e ••r la 8oelée", de la' lW.uYelle • .r...~ •••••

",

~.;.:.

MAURIOE

lMPRIMJ:RIE ~ ;VAPEUR DU Co.lUlEROLlL G.A.ZETT~

\

­, 1874

! .1

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.'\ ,.

" ~TROISIEME REPONSE

Da

EDMONO DE CHAZAL • 1

DlteJpl. d.la N.unU. "'ru.al.",

+u " , " ~". ,

/ , ' " ,r'"

REVD PERE JESUITE, E. REBREYAND Dela rftI"'~ .. 1li.·fruçol.·XMIer.' Polt-Loala.

. ,

Bt.Antoine, RtllWt-e d46 ~Mt.

30 Ma,,~l87'.

" Out,·iÙl été confus dl) oe.qu'illl " ont OODIlJ1is des abominatioDa P na "n'en ont mèiIle eu auoQ.Ile houte ~

" et ils ne Bavent oe que o'eet que (Ùl " rougir, c'est pourquoi ils tomberQll~

I~" sar Cl!UX qui seront morts; ils tom. 1" beront au temps que Je les ri,{tilI. "rai, dit l'Eternel.-Voici, Je PÜl .. fAire venir un ma.! sur eux, à B&­

u voir: le fruit de leurs pensées, p8Z98 "qu'ils n'ont point ét~ attent\ts ..

-' " tues parolos ct qu'ils ont rejeté' ma ". Loi."-(JsUJu. VI, 16, li.)

M:onsieur~t Révérend Père Jésuite, ,.

C'est. la troisiè·me fois que je sui~ forcé de pren· dre la plume pour répondre à VQS étRUges procé.. dés à mon égant '

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,.

"--.1..

Le 25 Janvier dernier, vous. m'écriviez: " Un " pau;re' J ésuit~; dep~is quelqiies jours seulement " curé suppléant à la Poudre d'Or, a eu l'originale " pensée de vous offJjr ses vœux les plus sérieux " et les plus sinèères en Dieu, en vous souhaitant

- , l' de reprendre une place s'lir les bancs de l'Eglise " Ste. Philomène qui ne vous a point oublié; une

~.. '~ ~_ori.?~ pl.ace au ,cimetière de cette paroisse ~ et " enfip un~troisième bonne place au ciel qui vous " espère, suivant le naïf langage créole." Œl vous répondis; en-Février, que je ne pouvais

<;tccepter vos propositions; je vous donnais en ~êbie -temps les raisoris pour lesquelles je ne pou­

n vai;<i:i1us "me remettre sous fe joug de l'Eglise Cà­.. --'

tlioliqnë Romaine. ­

1) ,_~ -~~ ~ar($'J "?US fis parvenir l'instruction reli­gi~!1~e.'don;\ée à m~sco.religionnaires, .Jans la

.Nou·vellè Egiise du Seigneur en cette colonie, sur '1~13~piêtne co~me'préparationà la Pâque, d'après

- ........ "f . " ~' ••. -. .

le sens"intel'ue du 3me chapitre de Jean. J'avais en v~e' de,;6üs mettre à même de j ugei' la doc­trine que vous ne condamniez évidemment que parce que vous n'en aviez aucune connaissance. Je vous inyitai à faire l'examen des (loctrines respec­tives que nous professions tous deux.

.' -Pour toute réponse,vous m'avez renvoyé ma

Jflettre et ma brochure, avec ces seuls mots' sur l'en­1

~ - -"------- ­

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veloppe ',,', ~dn êic~'l't1ble"'-"; '~uivis d~ fo~~ifig1i~'J\ .~; c'est-à-dJ-re qu~ vohs refusiez t01it'~exq~én}

vous vous l>erviez ~u'plù.s outr?,geant procédé pour

ne pas don~~r s.iiite:à" ûn~ :~iscugsiôli ~~~uéc~

\1 c~pendant par 'Vous-meme. . . . Je devais'"néc~ssàirement'relever 'l'incm:lveiianC615

de c'e procéd~ <et je l'ài fàjt 'p~~ ma 'leitr~ dû la: Avril.' Je.' joJgnis e~coré à_' cèt~ lettre' un~ autI:~

de nos iD:strl1c'ti~~s~"éelie 'd~~~éë ~à la P-âqu1!~6rle:)

,cr LA SAMÀ'iii:'bNE xù:'Purrs DE JACOB" (1ean' __ _1 • t. .. ~,.. •

IV, 1 à ,3:9) " Le' Seigneur en'seignant quels· sont'

'" "Cé~X qui ~:è~vérit reeev?ii ~~'~~i,',~éàu'~~~qui:

H dOlt devenu', ch~~ céux gUI" 'crolèllt~~C'U~

"font.Qi;.. d';au jatnu.#G~l'e.~ Viejlern~llë:".,. 'V_.."1ÏS.lj~

ave~ q,échii;é' lettré =-et' brochl!re : vous._e~""é!-yez 'tt~~

lèà:'môreeaux: à. li tête de'mon émiS"s'aire, ':e:i:l'~ ac-"

compagnant cet acte ~d~' ~lèr~}~ ·~n;~talité'·~e~: ~~.'"

paroles ~es pius outr'~ge-anîes'pôùt~bi,~~ :p~i (és: membres de ra N ouvene,-Egli~e, . .. ~"'~ ...

Vgus croye~ que tout vous ,est perrois, :M~llSfèut;'

, ~ .. -' vous prétendez au gouv~rnem~~t de la èOÎl.scrence_ univeI:seVe d'après' mi pO~U1(jir- Divin' qùi v01Ïs"Up.4 partièndrait par~ décretdu-' Vatican ,; v6uk~ ;ou~~

posez ci- jugé ~ ·i:Ô:g :pêbs:ées,'-'de :nQs'aéti<}n~ { iè1t, ma"ître de)ioB d"estinéefêÇrnelles ;.et torsq;fiê~~ui,"

ne r~~~i~.so?~J~~~-~ê~~:yoi~ ,guf è~rte~ n'es\p~s~l·

la VOl~ à,a lion ~betgèr, vous -entrèz"en cour.!.0ux,

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6

YOUS nous outragez, vous nous insultez! Votre acte de brutalité serait inexcusable, s'il n'était le

:{_ r~ultat de, la ligne (1 e conduite imEosée à ses , subordonnés par l'Eglise Romaine, et il faut bien

le dire cependant, d'après des ~B dont l'im. \(pudeur ne peut être surpassée que par la folie

même de leurs prétentions. _ • _Je devrais être habitué, pourtant, aux façons

'd'agir de cet esprit de domination et de despotismeJ\, qui est le caractère distinctif du Catholicisme, ici,

comme partout ailleurs.-Un de vos Evêques, pour me confondre, m'avait envoyé son cathé.chisme à apprendre! ... c'est la loi de deux cents millions

[ de Catholiques. me faisait.il dire, et vous devez TOUS y soumettre!!... Il était facile de faire voir l'absurdité d'un semblable argument dans le but de me convaincre de la vérité des doctrines Ro­maines; et je,l'ai fait en 1858; vous, vous avez été plus loin que vos devanciers; vous ajoutez à l'outrage la bl,'Utalité des actes; et vous prétenùez

Il que je dois courber la tête et garder le silence. N'est-il pas temps, Monsieur, que vous et les vôtre!), vous voyez que la persécution, l'intimidation et

I[ l'outrage ne ,sent pas.Jeti-moyens de E.ersu~ion de la vérité 1 N'est-il pas temps q~e vous sachiez

II queJa :Domination à laquelle vous aspirez n'est fJ/)_

~ pas la Domination que le Seigneur veut qu~ nousJ

'.';.

:SO_.

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· "­."?,:. ~

" .0tt;

exercions, etdodt,·U ·nOUBa dit, en nous .encvoyart ~moIidê :. ~, Frnctifiez, et multipliez-vous, ~

"rempl~'8ez.la le"". et subjuguez-I., e~ dominez • " sur les p018sons de-la mer, et sur l'Olseau··des "-cieux, et sùi toüt ce qui vit rampant sur· laterre."1(Gen: l, 28)-Quels' ont été les résultats 'de V0.!l

moyens de violence, de vos auto-dafés, d(vos per­sécutions, de vos excommunications; dëvo& ana­thèmes et. ùe YOS insultes Rour prouver la· vé;rlté èt } lahonté de la Doctrine Catholique Romaine 1

Icg h l" N~assistons-nou8 pas, à l'heure actuelle, aux- der­nières -convulsions d'existence en ce monde de cette fatale· puissan'ce l Les derniers décrets du Vatican en;- ont ·-consommé la ruiné ,; ..et è'.est 'YOUS; . Ultramontains;' qui en êtes cause; car

l~' to~te -,~a~s~n divi~e contre elle-nzéme--. 'Ile pell-tl.slIbst8ter.., - dIt le SeIgneur, (Matth. XII. 25,­'Marc III. 25,- -Luc XI. 17), or, la divisiim. est J .­-à son plus haut degré d'intensité ·da~sle-cat.holi- (~~ 1 cisme, sur.ls, question du pouvoir temporel et d~

pouvoir 'spir.i-tuel.- Il est temps que-- vous: compre­niez enfin qu~pou~oi~ .temporev'L~~peut~.ê.tre L _ l'apanage défimtif de l homme, ua .condItion Iqu'il ne j'exerce que .d'après· amOur de1 ,Die ,·'et 1\

du prochain; pa.r-des. a-ctes de sagesse ef7'de-~eb8.

l rité, et non p~r -des~actes- de violence, de..aé~nçe,

1et de ~rsécution· ou. d'oppr-essioo. -Il:êstl~pli

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'8 . 1

que· VOlts sach~;.qtle ~'-pouvoir ne- doit plus !:F­partenirqu'à: ceux qui sont sincère~!li~eu­

Jil sèlMirt dan8/a. ."ie de la loi, sanctuaire même <le la ~ 'Vérité chrétienne, sottrce de toute puissance ~iri­

tuelle. Ce n'est ni par la violence, ni par la pero SéWtioii (lue cette vie peut prendre racine dans nos cœurs.. Dieu Lui-Même, Dieu qui de son

':e souflea créé l'univers, et qui de son SOlIfie pour-

r. mitle détruire en un instant, Dieu n'a jamais

\ voulu .exercer IR 'contraint~ poùr nous fair.e 'c~oire

en-Lm.- . Nous ùevons l'aImer _et 'le. serVIr hbre­ment: La vraie liberté est dans le respect d'au­trui ; être libre c'èst a"oir. la puiss~nce du bien sans obstacle de nos propres passions!;' la ~liberté... vit·de mansuétude et de bienveillance;' c'est. le ~epos,rle Pâme dont nous parle'le Seigneur quaild

, il nous dit,".Yeae.z- ii moi vo~ tOU8 qfJ.i êtes chargés " eÇ.faNglléa et jevou8'8oulogerai; apprenez de Mot

1 "

.u qll.ejc suÏ8 dOlttll et ltumblede cœur, et VOliS trou· -;' 11l!J"8~ lerepo8·.de VOll amf!8." (Matth. XI. 28.)

c~mment .se fait-il donc, ~o~sieur,que vos ac,tes

\.soient en SI grande contradIction avec la doctnne ) 'd~(;elui dont vous prétendez avoir le Divin pou;. 'yoir.:èn.ce monde l' N~est..ée poin~; plllS encorequ'~ 'èndurcis, que sont adressées ceS paroles.du Prophète: Ecoutez, peuple insensé " etj~ùi n'avez. '~~int .d'intelligence, et qui avez

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"des yeux 'et·,M'-"'vôyei-"PoIDt, et' qui avez'; dès ., oreilles et n'entenq.ez -point. Ne Me craindrei;. " YOUS pas dit l'Eternel r Vos iniquités ont à.é­" tourné de 1a terre toutè oénédiction du Ciel;' et " vos péchés onfdétourn'é de vous tout bien; carü 4. (est trouvé dans mono; peuple'des méchants qui Ci sont comme êél-ui qui tenà des lacets ; ils~ dres­

" sent des pièges pour per..?-re~ ils pren~ent les '1 hommés. ; Ils'Mnt pleins- et~aisBés, ~nt

" ·surpàssé les :acti'ons des méchants. ( Leu~ro-

" p-hètes prophétisent le menso~ge, et ~urs sacn.? Jl "ficàteur$ "dominent par leur moyen; et mon 1\

" peuple prend plaisir à cela!" (Jérémie v. 21,

22"25,26,28;31'=) .. ":',Vous parcourez la mer et -. "-le sec po'ur faire un prosélyte, ét quand il l'est

,,r " devenu., vous le faites fils d'e Géhenne 'deux feis ,.. ~c plUs que vous," --dit le -Seigneur.' (Matth~

XXIII, 151',-" " Lt.ai'-gument employé'si -souvent par vous, 'Pour

prouver'la bonté et la vérité' de la D6ètiinëRù~

maine pal' ie.·nombiè de ses adhérents, est le- pius. faux .argument' possible'en faveur de tOl,lte :vérité religi.euse. ou scientifiqué:"" La,: vérité vient de Dieu; eHe est 'sêulem,~!- aœeptée ('lU rejetée" pa~

les hommes. La preui~7:ae.la -vérité, d'une doc-', trine-ou d'une scienéê, est dans le bien qu'elle produit, car le~ est l'essence du~ et le vrai - "~ ­

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....-~ :"".~~~~---

10•

est la forme du bien. Toute vérité à son début dans le monde se prouve par sa qualité propre et

. nQl1par le nombre de ses adhérents." Nous sa­v.ons tous qu'à: l'heure de la venue du Seigneur dans le monde, tous les peuples sans exception étaient

~ dans l'idolâ!rie; le peuple de Dieu lui.même était dans l'adoration du veau d'or. Si votre argu1p.ent

#

était vrai, le monde entier serait resté dans l'ido­lâtrie, -·personne ne se serait converti au christia­nisme. Tous auraient dit comme vous: La vérité est dans la religion du plus grand nombre.

Je voudrais vous donner encore le bénéfice du doute, que cela me serait impossible. Vous n'aviez évidemment en vue que le nombre d'adhérents à votre communion, lorsque vous m'avez fait l'otfre d'une place àu ciel en reprenant une place sur les bancs de votre Eglise; le nombre des adhérents est le nombre des contribuililes, et les contribu­

\1. tions matérielles font la forc~ de ce pouvoir Tem­

li Toute vérité, comme toute errour, peut avoir l'aclliésion do mul. titudes plus ou moins grandes. L'erreur la plus grande dans laquelle sont tombé" tous les peuples sans exception est l'idolâtrie. La vérité qui seule doit et peut avoir l'adhésion de tous, est la vêrit" chré. tiè1llle, parce .qu'elle est, par volont6 Divine, le moyen de saTut de roUs1et' ho=es. La vérité ehrétienne est l'Incarnation dl! Dien. -'-­Elle a été promise, annoncée, accomplie par Dieu Même; nou!! vo;ms les bîenfe.its de l'Incarnation Dime à mesure que s'accomplissent

{ sous nos regards les prophéties de l'Ancien et du Nouvean Testament. La vérité chrétienne est un fait divi110 que chaque g6nération peut appréoier et voir à mesure que l'âme humaine Se régénère et jouit davantage de ses facultés intellectuellos, .

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tfIÇ_ J1~l que vo~ considérez comme indispensable , p~ur votre puissance spirituelle. Peu vous impor­tait mon salut et le salut des miens; peu vous importaieIlt mes convictions réelles, vraies ou faus­ses, puisque vous n'avez même pas daigné e~re

l'examen, La seconde de vos offres en est la con­firmatfon: la plaœ au cimetière de votre PM'oi8se. Dans votre propre opinion cette offre ne pouvait être qu'une dérision. En effet, vous ne ,savez rien du ciel; .vous ignorez ce q\le nous Jevenons au sortir de ce monde; vous ne savez quand et com­ment se fait notre jugement, ni par qui, ni sur quoi; sur l'esprit même, sur l'âm~ ou sur le corps matériel:-Voùs attendez le Jugement dernier à la fin du monde matériel; vous enseignez que ce jugement aura lieu à la ré8urreetion des corpi, c'est­

, à.dire~ lor~que l'âme aura été réunie à la poussière des tombeaux !

r-­ A l'heure d'une de nos plus cruelles épreuves, lorsque la fièvre décimait notre malheureuse po­pulation en 1866 et 1867, ~lD de vos plus célèbres prédicateurs tu cette colonie donnait à ses audi­

' teurs p,,0ur consolation -et pour suprême espérance ( .en la résurrection de ".JhJJlS- Chrùt,· le prftnicT

né d'entre lea morts"- (Apoc 1,5) que la' chose' serait bien plus .facile pour now;, attendu qu',au commencement Lieu n'avait rien pour la créa­

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tion, tandis 'qu'àù del;nier jour il aurait, pour

O la reconst~:ti~n.de' 'nos 'c~rps la poussière d~s

c 1 tom~eaux, (VOIr le Cerneen des 8 et 9 Avnl 1874) ceiteopinion est'dite tirée de Tertullien, Preuve nouvelle que pour la Vérité Chrétienne, vos pètes mêmes de l'Eglise ne peuvent pas être infaillibles_ Nous n'avons qu'un père et

l' o \un maître: Dieu notre'~"Seigneur J é~tl Christ

J dont la Parole est "la umière venue dans le " monde pour lUI doÏmer li vie." (Jean 1.) En f~mdant,toutes' vos éonvictio'ns et tous vos argu­ments de la vérité de vos doctrines sur d'autres autorités que la Parole du Seignèt.r" vous n'ilte8 pas attentif8 à 8es paroles; VOU8 1'ejetez 8a Loi; car Il nous le dit formellêinént: " POU8, ne' 'soyez pa8 ,,' appelés matb'e, cé u~n.. 8eul e8~ votre' maU,e, le Chriaf;1:0Ù8, vous ête8 t(JItS irères. Et' votre père n'appelez .qui que ce 801:t sur la te1"1"e, carull sèiJ!' eat votre Pè'r~, celui qu(e8{dans le8 'ciez(i!." Matth. XXIII, 8, 9.) D'après votre 'doctrine de la Ré­surrection; il est évid,ent que notre dernière place ne peut être au ciel, mais défiI,lÏtiuéinent de nou­veau sur la terre:, Et il est clàir que vous ne devez guèl'esvous inquiéter, ~e la dimension de la terre' alors; si ellesei'a assez vaste pour conte­nir ces milliards, miTIiards de'générations qui se sont 'suècédé . depuis tarit de' siècles sur noire

". ­

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1

globe, puisqu,e le.l1.~'lllb..~~ des .bienheureux ne doit se composer, .d)'près.v?~ doct?nes, que du nombre' de ceux qui pbu!raient :~tre sauvés par l'omnipo. tance temporelle.et sp~rituelle du Saint Père L.. ~

Les doctrines chrétiennes de la Résurrection et de la sâ,U;teté de la viè. sOnt sans contredit. les . ' '.

~ plus importantes pour l'humanit.é déchue. Vous ':;t') ~)I ~n ayez .fait 11)1 ~el gâchisq:ue personne presq~

. ~ c~Qit plus au ci~l ni ~ l'enfer; ne sait en quoi ! consis~ la véritahle sainteté de la vie, ni quelles

s~ntie~ .véritables; voies. du' salut. ouvertes par le S~igneri-~ à' i'hu~ânité. Vous' profitez des ténè· bres que· vous' a.ve~. répandues sur la terre pour

th,, f~ie de votr~ plinistère sÇlcerdot~1 le moye~ même,Il de votre dominati9n dans le m~mde. Je ne parle­

,. ~_ ~ - ..... 1 .. •• ...

rai que de la,mort, du sépl:l~-cret de vos cérémonies à ~a port~ dè r~.u~~<: vi,e.. _qe seul exemple suffira,

. T .,. je pense, HOll; r~?"e voir les•.c?Il8équenees de votre

doc?,~e à cet· ~ga!.d.,. ~C~1 dont le ~arac·.

tère bien connu d'honorabilité ne saurait laisser aucun d<:>ute ~ur l~ v~r~cité ~ sa. parol~ me disait: que .sur s.on 'avis q1.Îe peu. d'in!ltants encore ~vai~. _ rester' en ç~ monde up. d~ s~. malades, respecta..b~e ,~.

père 'de'f~fuille~; ~21 ~~êtrè fut appelé. A ranj.vé~ "," du prêtre, il, ~u'é~~~ p'lq,S ~emp~ d'administre! l~i'

viatique. ~,prê!re. -q:e:n voulut ·pas·m?ins. F~I!l~

plir ssn s~j11t:_miI,li~tère. "Mais il )l.e peut,.pl.us.

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oc,.

14

·'ilÏ vous entèndre, ni vous comprendre, lui dit le , médecin, l'homme est mort." Peu importe, ré­

;r pondit le prêtre, " cela aura toujours une bonne influence sur ceux qui restent," et il administra le ( viatique au mort. Il croyait ou il ne croyait pas lùi-même à l'efficacité spirituelle de l'acte accom­

;J pH par ses mains. '1 b'il Y croyait, c'était évidem­<t ment une profanation; \'il n'y croJait pas, à quoi

sert dès lors l'extrême-onction à cette dernière h~ure où le mourant les trois quarts dM tëhïPS ne p~utplus rien comprendre, ni par conséquent se repentir même mentalement.

Tel est pourtant le chemin du ciel enseigné par votre Doctrine, et que je devais suivre si j'avais consenti à reprendre une bonne place sur les ba.ncs de votre Eglise !

~

lei, Monsieur, pourrait se borner ma réponse, g'il / ne s'agissait que de relever l'originalité et l'incon. 1venance de vos procédés à mon égard. Mais il

s'agii, dans le débat ouvert par vous entre nous, de IMdeux Eglises, de deux Doctrines, P!étendant

~ J~ltoutes Jeux au droit de l'enseigneme~t de la véri­té d'après le Saint-Esprit. - Nous ne somines que les instruments de ces doctrines. Il s'agit, de, vo~côté,de la pensée et de la. Doctrine de l'Egli..;e

;( ,tholique' Ro aine; et de mon côté, de la pen­t- sée <le la ouvelle E1lise du Seigneur dont la

..�

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Doctrine est signifiée et appelée dans la Parole, ,. cité 8ainte, ;/"truialem Prouvdle, (üœe"!dant /e

" f)ieu, du Oiel,-parée cOJ~m,e unefiancée QI'lzée poù,. " 80n mari."" (Apoc: XXI. O 2.)

II

Là Parole est sortie de la bouche dé Jéhovàh dit formellement tout -l'Ancien Testament-et la Parole de l'Évangile~ du Royanme a été prononcée par Notre SeigneUr J ésus-Christ, seule Personne Divine qui 'jamais ait été vue en ce Monde. En

IIJ o~tre touu: faculté .d'intelligence de~ choses d~ la. VIè nous VIent du clel et -toute pensee nous VIent

N~monde spirituel: Pa;conséquent toute vérité, toute doctrine de la vérité ne peut nous venir que

de~seul ou de ~~e par l~ou par la pen~ée du Ciel. "a ParoI donc .est la seule base de tou'te Doctrineo rétienne.

Drins quel -seI}s nous est·il donné de mieux comprendre hi"Parole-l Est-ce dans le sens littéral bu dans le- sens spirituel 1 à qui peut-il être- donné de mieux comprendre--la Parole 1-Est;.ce à voûs,

- ..qui ohéissez à ce SouveraÏ]i" .Pontife que vous dé­clarez pouvoir seül être inspiré de fEsprit Saint pour interprêter la Parole d'après le sens littéral t ou bien est-ce à moi qui étudie œtte Parole d~-a--"

près son (Sens spiritu~ tel qu'il a été révélé à"

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celui qui déc'lare avoir été choisi par le Seigneur pour transmettre cette Révélatiol1à Son Église et qui en donne des preuves irrécusablp.8 jJarscs œuvres1 telle est la question entre nous; - car on· ne peut douter qu'il y ait un sens caché, obscur dans les ~aintes É:critures ct dont nul jllsqu'ici n'a pu donner une clef d'interprétation sure et précise Le Seigneur a dit Lui-Même que vien­drait une heure où il ne parlerait plus à ses dis­ciples par similitudes mais ouvertement; et que ce serait l'heure de son second, Avènement en Esprit de Vérité; "qu'il nous enven-ait cet Es­" prit qui ne parlera pas de lui-même mais de ce " qu'il aura entendu; le gloTifiant parce que du " sien il recevrait et nous l'annoncerait,nous con­"duisant dans toute Vérité:" (Jean XIV, XVI.

En effet le Seigneur n'a p'arlé qu'en paraholes: "'Il np. leur parlaitpoint sans similitudes." (Matth. XIII, Marc. IV.) Il Ya dans l'Ancien Testament commé dans le N ouveau une foule de noms, <le mots et d'expl~essions qui reviennent pour ainsi dire sans cesse, et qui ne peuvent évidemment repré- '

~.

senter et signifier que des choses hors de la portl:e de notre pensée naturelle, puisque souvent même ils blessent nQS sentiments de justice et nos. con- . naissances positives des loio de la nature.' Je ne rappellerai que quelques-uns des faits Bil.>Ïiques.

). '.~

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La Parole nous enseigne qu'au commencement, en sortant des mains de, Jéhovab, tout était b~

et trèS. bon dans l'homme cornme 110rs de l'homme, dans tout ~e qui avait été mis sous sa domination; la terre était alors unEden~ Adam désobéit à Dieu, il mange du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal, qüi était au milieu cl:.; Paradis, et tout le genre humain est vo\}é, pour sa faute per­sonnelle, à la malédiction éternelle! Caïn tue son frère Abel; il est défendu de le tuer; il doit rester errant sur la terre. .Le déluge universel arrive par suite de la dépravation de toute la pre­mière humanité; Noé seul et sa maison trouvent grâce devant Jéhovah. Il est ordonné à Noë de faire, suivant ùes dimensions divinement précisées,

Uli~ arche dans laquelle il entre avec toute sa mai­son, avec une paire de tous les animaux eli {bne vivante alors sur la terre! L'arche pomtant est à

( peine, je crois, de la dimension ou plus petite que le Great Ba8tf1'n des Anglais! Alliance est traitée par Jéhovah avec les restes de l'humanité déchue, échappée au déluge. Le signe de l'alliance est que plus il n'y àura de déluge universel, et que le signe en serait Jénovalt se couvrant d'une nuée 8lt1' la terrr',et l'arc ne da1Asla nuée! On eût pu croire la ma­lédiction retirée, et l'humanité nouvelle à l.:aJn'Î de toute chûte ; mais en sortant de l'arche, Noé s'tm·

'-:," ..

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~

ivre du vitz de sa vigne dans sa tente; sa postéri.té veut escalader le Ciel, en construisant de briques la Tour de Babel. Pour les arrêter dans leur œuvre st~de, Jéhovah leùr reti1'e la l:lTI!Jlte uni· verselle qu'ils parlaient; et ils se trouv~nt disper. sés, errants comme Caïn sur la terre,' ne pot;vald plus s'entendr.e parce que cha~mn parlait une laague différente! Aux jours de Théracb. enfin, Abraham et son frère Loth sortent d'Ur des Clwldéens, (ce nom est toujours donné dans la Paro1.e aux plus grandes aberrations humaines), et ils vont habiter dans la terre de Canaan.

J

JUElqu'ici, il n'y a pas moyen de rien voir dans le sens littéral de la Parole, rien qui s'accorde avec quoique ce soit de nos connaissancEs les plus élémentaires de la vie naiurelJe. y.. est évi· delIlIIie t sy~boli- e, c'est-à-dire, .ep:résent~ f et

G:ignifi~f- e choses qu'il faucb..a bi.en que nous comprenions un jour pour que la Parole de Dieu

~soit réellement pour nous la vérité même et~s­toire sainte de l'hualanïté,

Auâ.ouzième chapitre de la Genèse sont men­tionnés des· faits historiques irrécusables, mais la plupart ineompréhensibles encore. Abl'aham est le premier qui, à cette époque évidente d'ido1.àtlÏe univer3elle, invoque de' nou veau Jéhovah et lui élèVe· un autel. Isaac lui succèà.e; Jacob le

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:.secOnd des fils de ce ,dernier oLtient les bienfaits de la primogéniture p'our un plat de lentilles, et il extorque par 'un mensonge les bénédictions d'Isaac et toutes les bénédictions de Dieu. Evidemment il y a une raison cachée pour cela. De Jacob sortent le-s: douze, tribus qui fonnent le reuple de Dieu, dépositaire de la loi qui doit de\'e­nir, avec la Dispensation chrétienne, le moyen définitif du salut; ~ar il est écrit: Le salut vient

'If dea J,dis. Mais' ~vant 'que nous comrrenion8 Nco~nt ; que d'évènements et de choses incom­

préhensibles! I.Je peuple de Dieu doit aller en Egypte, y habiter dans la meilleure terre, la terre de Goschen; il dQit y être captif; être retiré de la captivité d'Egypte;. recevoir dans le désert" la loi du Sinaï," dans l'appareille plus formidable, des mains de Moïse. Les deux Tables de la Loi form~ront j~~ dans <tf'che Sa~

qui doit conduire le peuple de Dieu d'une ma­nière miraculeuse à la [ossession de la terre de( Canaan, de la terre' sainte! Or, il est évident pour nous, aujourd'hui, que cette terre n'a jamais été sainte; ca~ elle étâit habitée par les peuples et les nations Jes_plusperv.ers.es, et ~ell,emen~ ~er.. ~erses que l'ordrec le plus stnct avait eM divme­J\ ment donné de les exterminer à la façon de 1inter· dit; ('t que plusieurs fois., pour n'avoir pas obéi à

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;{4. 20

ce~ ordre cruel de complète destruction, le peuple : d~ Di~u a été sévèrement puni par Celui que nous ..' ne pouvons regarder que comme l'Amour même, .. la Sagesse' même, la Miséricorde infinie; cette

terre n'a pas êté plus sainte pendant sa_~.S;S­

.. \

'\ sion par les Juifs; elle a été au contraire le théâtre .'. de ,t(:>utes les plus horribles profan.~tions reli­

t•

gieu~es, de l'abandon du culte de Dieu, du retoUl' ,. à l'idolâtrie même des nations détruites ou expul­. ,.sées de Canaan; elle a été enfin le lieu du supplice

, \ du Calvaire; et depuis, elle n'a été habitée que '\ paLles populations le; plus immorales des Temps

( )

. IDgdernes. Il y a donc une raison secrète, cachée,

W'J '-:'l~11 po~r qu'elle soit' appelée la ter?'e Sainte dans la . ,1,\ Parole; ~lle doit représenter et signifier autre

chose que ce que l'histoire nous montre qu'elle a ..été, et qu'elle est encore.

Je n'en finirais pas, Monsieur, si je devais ,­ vous donner toutes les preuves que la Révéla­

tion du sens interne de la Parole, constitue ce ~nement m~ en Esprit Saint qui doit

-nous conduire dans toute vérité, afin que nous voyons et que nous comprenions ce que signifient

/_ ..

)\

la captivité d'E!l!!pte, et la captivité de Ba!!..ylone; , car en être r~iré et en sortir, constitue d'après la

Parole le premier et le dernier moyen de ce salut dont le Sejgneur seul est le suprême auteur en Personne et par sa Parole en Esprit de vérité.

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èI

! 1

[. 1 1

Vous êtes libre sanS doute de croire en une Di­1 - '- '.f'·

'vinité' composée de' Trois Personnes Divines de toute Eternité; vous ête~ libre .même de Croire • que l'Esprit Saint ~?nt il est dit: "qu'il n'y, a"vait "pas encore Esprit Saint, parèe que Jé,çu8 n'avait jJIJ..8 encore été glorifié" (Jean YU: 39) vous êtes libre de croire que l'Esprit Saint est ~ette troisième

. Personne Divine de toute ~ternité; c.ar f~

dans le .sens le plus étendu a toujours été l'apa~

nage ou le privilègë, exclusif dé l'esprit humain.. Nous en avons des preuves innombrables dans la Parole. Dieu n'a. pas plùs empêché Adam de commettre' la premi'ère faute, .qu'Il n'em­pêche aujourd'hui de nier Sa, Divinité et Sa Toute-PUissan~e..pour sal1ver: et q~'Il i n'a. em­pêché les Juifs de.le conduire au Calvaiie et de l'attacher sur la:- croix. "Remets ton épée " dans le fou.rreau; dit-il_ à'Pierre, penses-tu qu~

" je ne puisse avoir plus de douze légions d'anges " pour m'assister; ne faut-il pàs 'que s'accomplis­." sent les Ecritrires 1(Matth. XXVI, Jean XVIII.) " Personne ne m~ ravit mon â.me, .Je la dépose de " moi"même ~f J~a.i po~voir q.e la d~poser." (Jean. X.) Vous êtes libre aussi de croire 'que c'est 'cette: _ Troisième Personne D!.~e qui. inspire le Souve- ,.

l • 4 .....

rain Pontife et fait rfufaillibilité de ses décrets) mais ce contre quoi je proteste solennellement~

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c'es~ que. vous prétendiez nvoir le droit. de troubler la conscience humaine, et par conséquent la paix du monde,. pour obtenir ce pouvoir te.Eill-0rel sans

\ leqllel, dites-vous, votre puissan~e spirituelle de­vient nulle pour le bonhem de l'humanité.

Etrange puissance d'Esprit Saint, vous l'avoue­1\ re~, que celle qui pour s'éta~lir dans le ~a

} ~oin de la force matérielle du ~ouvoir temporel! Et 'plus étrange encore est votre argument en fa­veur de l'infaillibilité du papè, à l'encontre de l'au­clC1lUe ojlinion gallicane comme· vous dites, sans doute pour éviter l'expression d'~ise gal.!.!g.~e : " Pour,que les mille évêques du monde catholique " pe se 11 ornpent .. pas, dites·vous, il faut que le l: Saint-Esprit les éclaire tous. .Darne! il a. plus " tôt fait d'en. édairer un seul: le Pape, Est-ce " qu'li n'est'pa~ plus facile de. faire jouer juste un " instrument que de diriger tout un orchestre?"·

• Cet argument est extra.it d'un volumineux manuscrit qu'on m'a fait parvenir le 18 cpurant, IIoU moment· où j'achevais ma réponse. Il m'a été dit que c'était vous qui le faisiez courir dans le public-à mon intention, a·t.il été ajonté. J'ai dû dès lors modifier quelque peu ma r~ponse, et y a.jouter quelques réflexions suggérées par votre manus­crit; mais il est évident que je ne puis le prEVldre au sérieux s'il n'est mis- Blltlll.les yeux .du .public d'une fll«on plus ouverte. Le manuscrit

. n'est pas ligné, et parait destiné seulement à une existence clandes­ttine. Vons pourriez nier en avoir même auoune conn~sa.noe; et il ne serait pas bon pour mOl de m'on servir sans signature responsa.ble

Jl de son origine; car si je ne me trompe" on peut suivant le Jésuitisme /J.\ " affirmer ou nier tout deva.nt les hommes, pourvu qu'on ajoute men­J\~" t!1-lem.ent: je jure que je dis que la. chose est ainsi." Votre Esprit

Saint sait alors à quoi s'en tenir et la consoience est tranquille! M'ais

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- -

N'est-ce pas là un blasphème Monsieud malS il est écrit: "le fruit de leurs pensées viendra

si vous voulez faire imprimer ce manascrit, et m'en envoyer dès A présent une copie, afin que je puisse faire paraître en même tems la réfutation des nments dO:Dt vous vous servez our rouver ue vons avez le droit g.'asseI"V1I' e gouverner e monde au moven e la

(1Doctrine Catholique R{)maine.Ultmmontaine, je me bis fort de 'démo­lir votre Babel moderne, pierre après pierre. Je vons offre même de contribuer pour l'impresBiou de votre manllscrit, dans la proportion' que vous voudrez--etponrtant ce manuscrit ne me concerne guère, car il n'est en réalité qu'une diatribe contre le Protestantisme, A.fin que vous sachiez bien de quel manuscr~t je parle ici, je vais vous transcrire les titres des qbapitres qu'il contient. Le publicpouiTa toujours juger du zèle .que vou~ mettez i\, trav~,jller pOUl' la gloire du Seigneur en travaillant pour le pouvoir temporel du Sa.wt-Siège. Le titre principal de l'ouvrage est: Catholicisme et Protestantisme. Puis viennent les eubdivisions:

Partie didactique. A un réformé rentré dans le catholicisme. Toutes les religions sont-elles bonnes? nécessité de la relil,rion.

Toutes les religions ne peuvent pas ~re bonnes. Quelle est la fleule bonne Religion? Que est le seul vrai christianisme?

CatholiG'isme et ProtestantIsme, Catho~e'et catholiques; Pro­testantisme et protestants. Jugements d~JY, ~e, et de

. de Jola.-Apostats et convertis.-La majorité des miuistres Pro­teStâiïtsêSt-elle chrétienne? ~on !--le catholi.9,ue peut-il être libo. raI? Non! Le Protestant peut-il être libéral? anl. Propager' tE. vangile est :pour l'Eglise CathQliqne nn droit. TI n'en peut être ainsi pour le Protestantisme.-De quel côté est l'obscurantisme?

Un mot SRI' la NOlivelle Eglise, et sur Swedenborg. Ce sont des hommes. sans foi qui nous ont conté des fables.

Montrez-moi que la religion catholique est la meilleure et je l'em· brasserai volontiers-(nn Protestant Anglais.)

l (C'est le plus fort, de tout le manuscrit, et embrasse toutes, les ques­tions du catholicisme: villlibilit6, perpétuité, wnité, sCliinteté, cu,tholiciU et apostolicité.) ~ , .

APPENDICE

Mouvement aatnel religieux dans le catholicisme et dalls le protes­tantisme.-Concile du Vatican,-Promulgation par l'Arch.. de Paris, et réflexions, observations, &0. sUr le dogme de l'ImmacUlee et .de 1'lJ:1.­faillibi lité.

PARTIE .HISTORIQUE

Allemagne.-'1'ous les hauts personnages d'Allemagne pase6s du Protestantisme au Catholicisme, (pour preuve de la bonté et de la vérité de:ra Doctrine ultramontaine). "Statistiques. .•

Angleterre.-Retoar de l'Angleterre à la vraie Foi-Prenves pllol: les Statistiqnes.. - ­

Liste des conVerJlions,-Dernières nouvelles, 19 Fév. 1874,�

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cr sur ceux qui ne rougissent plus des abomina. "tions qu'ils ont commisls." I,e Concile du Vatican èst évidemment la preuve que s'accom­plissent de nos jours les dernières paroles de dou· leur du Seigneur à ses disciples: " Quand v~n-

<\" ~a le Fils de l'Homme, est-ce qu'il trouvera la ) "foi sur la terre 1," (Luc XVIII v. 8.) 'Nous

sommes dans la mùt des tems. Pour connaître si de Dieu est la doctrine qui nous guide, il faut fat're sa volonté; Il nous le dit au sujet de sa propre doch'ine (Jean VII, 15 à 19.); et c'est toujours d'après nos œuvres que nous devons être jugés. Examinons donc les résultats de nos pensées et de nos doctrines respectives, car ces résultats en nous~t nos œ~res mêm~ _

III

La Doctrine du Seigneur est la Doctrine de la charité d'après l'amour Divin même qui était en Lui; car c'est de l'unique engendré, Fils de Dieu que sont sorties les paroles du Père, Il a été la <

bouche du Jéhovah de l'Ancien Testament,annon­cé comme le Rédempteur à venir; et le Nouveau

< Testament nous montre Jlotre Seigneur J ésüs­Christ comme la seule Personne Divine ayant ~amais ap~aru dans le monde. Sa Doctrine n'est

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pas de l'hulnain qu'il -'a' revêtu, mais du Divin même qui éta~t e~ plénitudè en Lui corporellement. Jésus nous dit Lui~même: " ..lIa Doctrine 11'est H pas de Moi, mais de Celui qui m'a envoyé."

(Jean VII, 16). "Les œuvres que Moiie fais au "nom de mon Père, ,.endent témoignage de Moi. " Si je ne fais pas les œuvres de mon père, ne me " croyez pa8; mais si je les fais, oroyez qu'en moi " est le père, et 1Jwi en lui. MOI ET L.E PÈRE

"NOUS SOl\iMES UN. (Je~n X). Et à ses disci­ples encore incrédules sur sa Divinité suprême et unique, Il dit solennellement :-" QUI M'A VU A

VU LE l)l~RE 1 "Les paroles que Moi je prononce, "je ne les pro7101lce pas de Moi-Même, maÏ8 le Père quoi e~t en 1Jlo·i, Lui, fait les œuvres." (Jean XIV). "fi/oi, je 8uis le chemin, la vé1'2"té et la vie! Il est impossible de dire plus clairement que seul Il est Dieu, LE 'VÉ III TABLE ; la manifestation sous la for~e Divine-Humaine du Divin vrai et du Divin bien de la vie; dont les deux noms de [,lm'st et de Jé8u8 signifient tout ce par quoi Dieu doit être connu et adoré, à savoir: Christ le divin vrai de la sagesse iÎlfinié'; Jésus le divin bien de l'amour infini. Le vrai de la vie' nouvelle qùe Dieu est venu donner a~' 'monde par l'Incarnation e-st le Christ; le bien de cette vie, qui est la charité' est l'héritage de Jésus' gibrifié. Déchus de l'amour­

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de' Dieu par notre orgueil insensé, il ne nous est plus resté de notre organisation première que le penchant au mal: l'amour de soi, qui est notre hé­réditaire même; et c'est çependant par ce désir même de sa propre grandeur, mais éclairé, aggran~

di,;:par l'amour de ses semblables, au moyen de l'Incarnation et de l'enseignement dIvin que l'hom­me renaît à la vie spirituel!e du bien de la vie, dont la. ~ource est le degré même d'amour que nous pou­vons avoir pour le Divin Maître qui, par son exem­ple et sa doctrine, nous retire incessamment de notre égoïsme ou de notre penchant héréditaire au mal. En aimant le Divin Maître qui nous a tracé la route glorieuse de la Régénération, et par con­séquent du bonheur éternel, nous aimons Dim lui-même;· nous rentrons ainsi dans toùtes les fa­cultés d'amour et-de sagesse, qui ne peuvent nous." venir que de Djeu seul, soit par la création, soif par la Régénération qui est en réalité une nouvelle création, "voici je fais touteB choseB nouvelles" CApoc. XXI; 5) dit le Seigneur. Je crée un nou­

o veau cielet une terre nouvelle, qui ct'oit en moi a la f)ie~élernelle" (Jean VI, 47). "Je suis le Premier ,~ et le Dernier; vivant je suis et j'ai été mort. Et "voici, vivant je suis aux siècles des siècles." (Apoc. 1,17,18.)

.~ Le. Rédempteur nous enseigne ce qu'il faut croire,

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et ce qu'il faut fcùre ; Iln6us en donne les facultés. La vie ùe la foi en lui, qui est la charité, consiste dans l'accompliss~ment de tous nos devoirs envers le prochain dont ia plus haute- expression est le Seigneur lui.mêUle; l' ce que VOltS avez fait à l'un

" de ces petit8 de mes fi=ère8; à Moi t'OU8 ravezjait." (Matt, XXV, 40). Quand nous-faisons sa volon­té, Il est en no~S ; et nos œuv-res de charité sont siennes, exactement comme les œuvres personnelles ù'amour et de miséricorde infinie de Jésus, ont été les œuvres faites par "le Père qui était en lui." (Jean XIV .) -La : fiégéhération est une nouvelle création même, et lâ Rédemption ainsi que la Ré· génération, ne _perrvent- être, comme la création que les œuvres:'de la !}'1)ute-Puissance d'un même Dieu d'amour infini :et de ~agesse infinie. "Sans

moi VOltS ne pouvez "ien faire," dit le Seigneur. La P,.rabole ùu Sam-aritain renf~rme la Doc-··

trine du prochain;' elle ~st aussi -le résumé -de -la Doctrine de la charité.­

" Jésus répondant au légiste qui lui demande " ce qu'il faut faire pour hériter la vie étemel1e\·. " enseigne fi ~es'distip!es-: 'qu'il faut toujours v'er!!'-'~

" ser l'huile et le viJ;l. sur les blessés que nousJ'eD"! ~

II controns sur'-la-1"oute: de Jérusalem; qu'il faut­,. les secourir; les mettre sur notre propre monture, . H leu~-donner llotreor etÎlQtre argent,. et cela:dans.­

. '.

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'.­'.

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C; l'ordre naturel, comme dans l'ordre spirituel, et Il f:\utant qu'il est en notre pouvoir; sans égard " pour la condition, ni pour la qualité de ceux que

" nous voyons souffrir." Pour nous, Monsieur, la Parole est l'Infini même.

Ici, dans le sens spirituel, nous voyons décrits tous les états humanitaires possibles quant aux devoirs de la charité dans l'ordre naturel, comme dans l'ordre spirituel. Nous voyons décrit l'état Juif, .comme l'état de ceux à qui il a été donné de prê­

cher .l'Evangile du Royaume. Le légiste repré­sente tous ceux qui ont connaissance de la Loi de Dieu, mais qui doutent encore de la Divinité du Seigneurj. car il demandait à Jésus, pour le tenter, ,; ce qu'il faut faire pour hériter la vie éternelle."

Etre sur la route de Jérusalem, c'est être dans la voie de la Doctrine chrétienne, ou, autrement dit: sur la route de la vie spirituelle. L'humanité en­

~ière est à l'heure actuelle sur cette route. Leprétre et le lévite passant pct?" ce chemin là, et voyant le bles­sé, et paSSlI'Jlt outre, le laissant à demi-mort j ce sont ceux qui se contentent de prêcher et ne font pas ce qu'ils enseignent.:: Comb~en de fois cela n'arrive- , t·il pas à chacun de nous dans le~:cours denotle existence 1 Les voleurs sout les faux prophètes, les fausses doctrines qui détruisent presque l'intel­

ligence humaine ici-bas, intelligence représentée

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et signifiée ~r c, l'p.omme laissé demi-mort sUr la " route deJérus-alein après avoh été dépouillé de " tout ce qu'il possédait, en descendant de Jéru· "salem à Jéricho." Le Samaritain représente ceux qui n'ont pas la. Parole, niais qui vivent re­pendant bie~ sous l'influence de l'Eglise qui est le medium fondamental de toutes les bénédictions du Seigneur dans le monde; e'est le gentilisme, soit Juif, soit èhrétien; le' Samaritain représente en un mot, tous cem( qui sans une instruction

- "' suffisante vivent cependant sincèrement et honnête­ment d'après leur religion; car il a: été pourvu par . .-le Seigneur à ce qu'il y ait un degré ou un point de la vérité divine dans toutes les religions exis­tant sur ce globe et d'après laquelle on peut être sauvé, quoiqu'il ne puisse exister-qu'up.e seule vraie Doctrine d'après laquelle-la volonté dit Père p'NIsse

étr~ jatte 8U!' la terre comme dâns le ciel; de même qu'il ne peut y avoir qu'une seule Religion capable d'établir son Royaume ~ci bas. (Matt. VI,Luc XI.) Le Seigneur en nous montrant le Samaritàin ver­sant l'huile et le vin sur les plaies du bless'é, sur la routé de J érusaTem à la place du "prêtre et 'rodé- ­vite, nous donne sans contredit une croelle et dure leçon; mais la chose n',en est pas moins ~ie ; nous le confSt~ns nialheureusement parl.fiië ex­

-périence prèsque"'-'journalière. Coinbien en.~effet

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--~~~'

savent ce qu'il faut faire' pour soulager lès souf­frances de l'humanité, et ne le font pas 1 A C(lm­bien l'exemple du Samaritain ne serait.il pas profitable l Combien grand le nombre de ceux qui possèdent les richesses du pouvoir sacerdotal ct du pouvoir royal et qui pa8sent outre en voyant le8 plaies et les _misères du siècle 1 Ne dites-yous

-pas, Monsieur, que vous avez le Divin pouvoir de sau;ver par vos sacrements et par vos prières l ,N'appelez-vous pas enfants pour toujours de

--- l'Eglise Catholîque ceux qui lui ont appartenu par le Baptême 1 Ne faites vous pas remonter les droits

.. que vous confère ce baptême jusqu'aux générations même passées 1 Ne déclarez vous pas enfin que les Protestants honnêtes et bons, ne sont bons et .honnêtes que parce qu'ils sont de fait catholiques par les ch oses bonnes retenues du catholicisme; et qu'ils ne sont protestants que de nom seule-. ment l Et pourtant ne leur refusez-vous pas, même les derniers devoirs chrétiens de la sépul­ture dans votre Eglise, lorsqu'ils n'ont pas aposta­sié en votre faveur ou ne se sont pas convertis au Gatholicisme avant de mourir 1 • Le Samaritain

• N'est-ce pas des catholiqnes an contraire qu'on pent dire qu'ile

Irn'ont dn catholicisme 1ne le nom? ca.r combien gr8JId le nomble de NfJ - 1eëûx qui ont eonservêe sentimont dn bien, le désir du Vrai, maigre les ténèbres dont vous avez enveloppé leur pensée par vos dcctrir.es? N'est-ce point t& l'héritage de Jésus glorifié qnl! nous sommes tonl!

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mettant sur sa l)ropre IIfontnre le-blessé à mort, le menant à l'hôtellerie qui est sur la route de Jéru· salem, et donn<~,nt à l'hôtelier deux deniers pour les premiers soins jusqu'à ce qu'il revienne; quelle plus vive et plus touchante peinture peut-il être fait de ces hommes bons et simples, sans instruc­tion cependant et qui accomplissent des actes de bienveillance envers leurs semblables, sans autre di.ctamen que celui du cœur hnmaln sous l'influence incessante du Divin' Amour de Dieu pour tout le genre humain ~ Et quelle plus amère condamna­tion de ceux qui savent que" servir le Seigneur, " c'est faire à l'un des plus petits .de ses frères ce " qu'il nous a enseigné et nous ordonne du devoir " envers Dieu et le prochain,'" et qui s'abstiennent de ce devoir, quoique cependant ils l'enseignent aux autres 1 Les plaics de l'esprit provenant.de l'ignorance ou de l'ensei~ement de fausses doc­trines ne sont·enes pas plus vives que les plaies du corps ~ Et n'est-ce pas le devoir l~ plus impé­r..eux pour le c1.lrétien que de faire ~isparaître les

, redevables de pouvoir reVl:'nil' à la lumière que Dieu est venu appor. ter dans le monde, et que 'l'IlUS êtes pllrvenus à mettre entièrement sous le boisseau? N'est-ce point e la glorification même du

1Seigneur que la Révélation d ce Bene intern qui fait disparaltre de ~ la pensée chrétienne. toutes les err:tlr_s _que vo~s Y. avez ~ntasBées sur

toutcs les choses samte8 de l'Eg-hse--et au- CIel, au .pomt qn'on.ne croit plus au Divin; et que l'on attribue aux forces dynamiques de 1& nature, l'origine do la vie m'@me d.e 'l'esprithnmain qui domine la matière.

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. ténèbres qui couvrent la terre au sujet des choses célestes et spirituelles 1 Ne mettez-vous pas au contraire constamment la lumière sous le boisseau?

..~;. Ces paroles de la Parabole embrassent toutes les classes de la société chrétienne, car nous ~vons

.' " tous étélaits rois et prétres à son Dieu et Père," par Jésus Glorifié. (Apoc. l, 6.) Je neprétenùs indiquer à personne la place qui est assignée à chacun dans cette parabole; la leçon est pour tous, et même pour les différents états de refroi­dissements de charité envers leproehain que nous éprouvons tous constamment dans le cours de notre existence terrestre. Chacun doit s'examiner soi-même, reconnaître 'son état d'esprit, ses fautes, en faire pénitence en s'amendant; et non pas être examiné par un autre et subir les pénitences im­.posé.es par d'autres. N'est.ce pas une dangerel1se illusion que la pensée du salut par èe sacrement ·de la Pénitence que vous imposez à v6tre gré, ou

. suivant votre jugement du degré de culpabili.té et de repenttt de ceux qui ont une foi aveugle en votre puissance temporelle et spirituelle ~

Voici l'ordre donné à tous, et surtou t à ceu x 'lui, ont eté faits 1'ois et prétres à sail .Dieu ct p~re,

par le Seigneur, c'est-à-dire à ceux qui, éclailés enfin par l'Esprit Saint, n'ont plus besoin qu'un pouvoir temporelles contraigne à ne pas faire du

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mal au prochain: « Quand j'aurai dit au méchant, " tu mourras de mort, et que tu ne l'auras pas ~., averti, et que tu ne lui aUras pas parlé. pour l'a­" vertir de son mauvais train, afin de lui S'luver la

" vie, ce méchant là mourra dans son iniquité, " mais je redemanderai son sang de ta main.. Que " si tu as averti le méchant et qu'il ne se sera pas " détourné de son mauvais train, il mourra dans " son iniquité, mais tu auras délivré ton âme." (Ezéch: III, 18, 19~)

Ces paroles étaient adressées au prophète au moment où l'ordre lui fut donné" d'aller vers le8

"fil8 rebelle8 de la rJutÏson d'Israël." Il y avait été préparé en ce que "l'Esprit entra en lui, l'al­

"fermit sur ses pieds, et qu'il entendit celui qui lui

"partait." Sa mission -ne commence qu'après " qu'il eût mangé le livre écrit eJl dedans et en dehor8

" que llti présenta une main envoyée vers lui, et qui

" mit le livre dans sa bouche." (Ezéch. II, 2, III l, 2, 3.)

Il est évident qu'il est q1.lestion ici!'e l'état spi­rituel humanitaire (n rébellîon contre les prescrip­tions de la Parole.

Nous retroùvons le même fait scripturaire' au dernier livre des prophéties ,sur les destinées chré· tiennes. Le prophète" voit le petit livre écrit en " dedans et par derrière, ouyert-par rAgneau qui

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"

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" gisait comme tué aUI)rès du trône ~r lequel " était. assis celui dont la main droite tenait le pe­

". '" tit livre." (Apoc. V~ 1 à 7.) Il est dit au pro­phète " pa1' la même voiJJ, de preJ/dre le petit litJ1'e " et d~ le dévorer," (Apoc. X) Et le prg.phète " priUe petit livre et le dévora", et acheva ses ,étonnantes visions prophétiques dont la dernière -fut" le pur jleuve d'eau de la vie sortant du T,t'ône " de lJiezt et de t'A!lneau, du milieu de la place de " la Jérusalem JYouvelle oit rien .de maudit il n'y " aura, ni de ?luit, ni de OeJoÏ?l drJ lampe, parce que " le Se·igneur Dieu tel! écla.ire." (Apoc. XXII, 1 à 5.) _

Il est évident, pour tout chrétien, que ce petit livre, écrit ell dfJdan.s et en deh01'8, en dedans et par derrière, mangé par Ezéchiel, dévoré par Jean est la Parole de Dieu, et qu'il y a dans cette Parole Ull s~ns interne qui uvait été jusqu'ici inconnu ou incompris. 11 doit être évident aussi que c'est de c.e sens in_rne que parle le Seigneur il ses dis­ciples qu?nd il leur annonce l'Esprit de vérité qui doit les conduire dans toute vérité; et que l'Es­prit Saint, le consolateur, ne peut être -autre que la Révélation de ce sens caché de "la Pm'ole ell "qui était lJieu, qzei lJiGU Lui-Méme elle était, "par laquelle toutes choses ont été faites, et sans 'c laquelle n'a été fait riell de ce qt6i ct été fait."

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(Jean l,là 4.) Peut on douter que cette Révéla­tion soit autre que l'esprit de vérité procédant de celui que la Parole nous montre comme seul créa­teur, seul Rédempteur et "ne c!OJl7lant sa glvire à nul autre." (~saïe.XLVIII. Il) Peut-il être autre que celui dont l'es-p1"it-se nleut 8ur les faces des eauaJ (Genèse) au début de 'toute existence, et dont l'Esprit Saint peut seul, dans ce monde créé de son amour par sa sàgesse~ mettre fin a~x ,dernières et plus graIld~s souffra.~ces humaines à l'heure où " l'abomination de la désoltdion prédite dans ])a­niel serait établie en lieu saint" ; c'est·à-dire à l'heure où la. pensée chrétienne, dernier refuge de la Divinité ~ur la tirre, à l'heure où cette pensée se détournerait pour la dernière fois de Dieu, sou~

les plus dangereuses impulsions de l'esprit humain perverti par ce fatal amour de soi, cause première et dernière de toutes les souffrances de la tene.

Que l'Esprit Saint, l'Esprit de Vérité, le conso­. l' . d' 1 t" A h•1ateur, SOlt expressIOn une seu e E' meme c ose,

~t à savoir: ~ T oute-Pui-ssante et définitive influence JI de Dieu en nous, et non une pers,onne Divine pro­

cédant de 'dt'ux autres' Personnes Di,iines, cela est évident; Dieu ne petrt'~tre .qu'UN en essence, ~êI)._

substanc~ et en forme ou enpersonne ; son inftuence en nous pour nous sauver ne peut être que cellé de l'Esprit Saint. QU:e l'Esprit Saint soit la' vraie

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doctrine chrétienne, la Doctrine même du Seigneur, c'est inconiestable aussi; que la Doctrine l du Sei­gneur soit le sens spirituel de la Parole, et que ce sens ait, été révélé il, un homme chargé de la transmettre à toute la chrétienté, cela est évident d'après la Parole même; car la Divinité a toujours fait usage d'un instrument humain pour toute Ré­vélation, pOUl' tout acte Divin envers l'humanité; ~t nous pouvons nous convaincre par lesœuYres mêmes de Swedenborg, qu'il est l'instrument hu­main choisi par le Seigneur pour la Révélation de ce sens spirituel. En effet, d'après ce sens spiri­tuel, le Divin de la Parole nous apparaît infini comme l'Infini même de Dieu, insondable, il est vrai par nos facultés intellectuelles, mais mis à notre portée jusqu'à un certain point, comme tout Divin manifesté dans les œuvres d'un Dieu de Sagesse Infinie et d'Amour Infini, Nous pouvons d'après le sens spirituel de la Parole voir les causes ou puissances spirituelles qui mettent en mouve­ment, d'après le Divin, toutes les formes animées et inanimées que notIe œil peut voir, notre main toucher.et notre entendement percevoir et com­prendre rationnellement. Le sens spirituel nous rhèle les rapports réels qui existent entre Dieu et l'Esprit Humain, sa créature privilégiée; nous VOYODS comment la Parole est le moyen de con­

~ ....

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t

jonction entre l'homme et Dieu; nous ?pprenons quelle ~st la loi qui relie l'esprit à la matière, le

1"~ ciel ~ la terre; c'est la loi des correspondances

qui existent entre toutes les choses spirituelles et to~tes les choses naturelles, ou autrement dit, entre le monde spirituel ou monùe des causes, et le monde naturel ou monde des effets. Nous appre­nons, et nous pouvons nous convaincre, que la Parole est écrite d'après les correspondances qui relient les pensées' des deux mondes. Nous ap­prenons enfin que la science des correspondances, qui nous est aujourd'hui révélée, était la science même des anciens; eHe constituait leur sagesseD

eUe était rèstée dans l'Eglise Noachique, du lan. gage primitif des très anciens sur notre globe, c'est-à-dire de ceu:x. qui composaient l'Eglise Ada­mique, et qui vivant dans l'amour même de Dieu étaient dans la perception du Divin dans toutes les choses de la création. Par la Providence du Seigneur, ce langage fut c~nservé afin que la Pa­role chrétienne écrite dans cette langue pût être un moyen de communication entre la pensée des derniers habitants de la terre et la pensée des pre­

,. miersnommes dans le ciel, parce que Pers6nne ne reut rien recevoir, à rt~Oin8 qu'il ne lui ait été donné du ciel, et parce que l'homme ici-bas ne saurait vivre sans un li~n spirituel avec ses ancêtres, ear

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ce lien constitue l'héréditaire même de l'humanité. Le ciel ne saurait subsister s'il n'avait la terre pour fondement; et la terre périrait à l'instant si la puissance du ciel en était retirée. Il ne m'est pas possible, Mons~eur, d'entrer ici dans tous les développements qu'exigerait un pareil sujet. Je ne puis que tracer, à vol d'oiseau, les bienfaits qui nous ont été conférés par la Révélation du sens sp'irituel. La clef de cette langue symbolique nous est' donnée dans " Les Arcanes Célestes de la Ge­nèse et de l'Exode"; dans les" Explications des Visions Apocalyptiques" et dans le " sens interne des Prophètes et des Psaumes." Ces ouvrages sont à votre disposition. Quant à nous, nous n'en som~esencore qu'à l'alphabet de ce Divin lan­gage; mais pour ceux qui peuvent en épeler quel. qùes mots, l'Esprit de vérité leur ouvre un si vaste horizon, qu'il faudrait des volumes pour dire seu­lement ce qu'ils commencent à lire couramment dans quelques pages de cette Parole,qz~i est nieu,

, " qui chair a été faite,par qui tout a été fait, et sans " làq'IJelle rien de ce qui a été fait, n'a été fait." (Jea~ 1.)

Pour nous,-l'histoire sainte n'est pas, comme on l'a cru jusqu'ici, d'après la lettre, l'histoire de 'la création en six jours, ni celle des premiers indivi­dus qui auraient habité notre globe sous les noms

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"

d'Adam, de Caïn, ù.~ Noé et de ses descendants jusqu'à la vocation d'Abraham. C'est l'histoire des Eglises qui ont e~isté av~nt l'Eglise chTéti~nne.

Pour nous, les onze premiers chapitres de la Ge:. nèse viennent de l'Ancienne Eglise ou Eglise N oa· chique ql;i a existé en Asie, et dont nous voyons' les hérésies dans -ies Religions actuelles de .ce berceau de nos générations modernes. Ces onze chapitres nous font connaître clans le sens interne la marche de YE~prit· humaiI] dans le' passé, dans le présent et da~~ l'avenir; car il n'x est question que de la chûte ·de l'homme, de ses défaillances constantes"et de la promesse de sa réhabilitation définitive par l'Alliance Divine-Humaine ou de Jéhovah avec )a de~cendance de ceux représentés et signifiés par Noach et fla maison sau~és dans,' l'arche par la Grâce du Tout-Puissant.

Nous apprenons par le sens spiritùel, comment, l'homme est tombé de i'amour de Dieu qui -c~nsti.:. , tuait son état céleste, dans l'amour de soi, caus~

incessante de toutes les défaillances et de toutes' les misères humaines; quelles' furent. les consé­quences de l'homme ainsi livré à ses propres forces, ­

,.' , .-",

c'est-à-dire à l'amoui'-de -Beai. -.La-première consé~

quence fut la 'perte de l'entendement de cette sa­gesse dont il avait mission, ~Q1iimeim~ge de. pje~~ " de répandre les bienfaits dans l'univers sounus' ~

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son contrôle. Son dernier tenne de folie et , ~e

dégradation est l'état d'Idolâtrie. Il nous ,.est montré par la Dispensation Juive et par la Dis­pensation Chrétienne que tel a toujours été et doit être le cercle de la vie de l'esprit humain perverti

.. jusqu'à l'heure solennelle de sa Regénération défi­nitive par l'Esprit Saint; jusqu'à l'heure où le Petit

:..~

Livre écrit en deJa'28 et par derrib'e 8erait ouvert par l'Agneau, et mis sous nos regards en Esprit de vérité. C'est le Livre de vie de l'humanité ; Il renfenne la description de ses dernières défaillan­ces; Il est la réalisation de ses dernières espéran­ces de Salut. De même que les onze premiers chapitres de la Genèse, Il renferme le passé, le présent et l'avenir de l'humanité déchue, comme de l'humanité régénérée. Les deux livres pro­phétiques s'expliquent l'un par l'autre; ils sont l'expression du même Divin Amour, de la même Toute-Puissance, de la même Miséricorde Infi­nie par la même sagesse Infinie. De cet Eprit de 1)ieu te mouvant 8ur le8 faces de8 eau{/] et qui remplit de vie l'univers, nous voyons sortir la promesse solennelle' de conservation de cette existence par l'Alliance Divine avec l'humanité déchue. Il nous est dit que le signe en serait, l'arc vu dan, la nuée, quand descendrait dans Ça nuée sur la terre l'auteu1' de toutes choses.

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~us voyons la réalisation de cette promesse DiTine dans la venue de cet enfant Divin, EMMA­

1\UEL DIEU AYEC NOUS, né dans Bethléem, et couché dans la crèche sur la route de Jérusalem; nous voyons enfin dans l'Esprit Saint procédant de Jésus glorifié, le Christ ressuscité, l'accom­plissement même de toutes les promesses Divines renfermées dans rAncien et dans le Nouveau Tes­tament du Tout.-Puissant Sauveur dont nous parle

"� l'Histoire Sainte, sous les noms de Jéhovah et de Jésus-Christ. Nous comprenons la nécessité de l'Incarnation Divine pour combattre l'esprit hu­main perverti qui a été cause de tous les désordres dans la vie terrestre.; de même que nous avons compris la nécessité de la permission du mal en ce monde par ce fatal amour de soi qui constitue le propre même héréditaire_ humain. N ou~ voyons comment cet héréditaire a -été modifié par l'héri­tage dont le Fils de Dieu glorifié a doté l'humanité chrétienne, en nous faisaht naître de nouveau: d'eaul et d'esprit saint et defeu par la vie de la Foi en Lui. Nous comprenons enfin pourquoi il nous a fallu voir, dans l'ordre naturel sous la Diopensation Juive, et dans l'ordre spirituel sous la Dispensation Chrétienne, les mêmes fautes, les mêmes résultats de notre égoïsme et de notre orgueil insensé ; pourquoi il nous a fallu voir

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également notre impl>~ssance contre le fatal esprit du mal et de l'erreill', dont nous ne sommes ici­bas que .les aveugles instruments, avant que nous puissions recevoir l'Esprit-Saint qui seul peut nous régénérer définitivement en nous sanctifiant.-La vie de la foi est 1<1 vie même qui régénère et sanctifie; elle n'est possible que chez ceux qui pourront enfin voir dans le Seigneur Dieu Sauveur Jésus-Christ, la seule source Divine de toutes les grâces, de toutes les facultés de Régénération, de toutes les bénédictions de la vie terrestre et céleste. La Doctrine du 8.eignenr est la dernière planche de salut de l'humanité; elle seule peut sauver cette civilisation chrétienne, berceau même de l'avenir humanitaire menacé de ruine- complète. En effet, c'en eût été fait de nous si le Seigneur n'avait pourvu, par la Révélation du sens spirituel, au moyen de sauver le monde entrainé vers son der­nier abîme par les fausses doctrines religieuses et sociales qui dominent encore le monde d'après l'amour de soi et du monde.

Consolante est cette pensée, qu,'Il a vaincu le monde; consolante est hL pensée que par la Ré­demption tous sont appelés au salut; que par le second Avènement en Esprit de vérité tous peuvent t:tre éclairés, conduits par l'Esprit-Saint; que tous enfin peuvent être sanctifiés. Il suffit de la

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vie de la Foi en Lui; il suffit des actes de bien. veillance ou de charité-que nous devons, que nous pouvons tous aujourd'hui, sous l'influence du no~­neau ciel chrétien, accomplir les uns envers lès .'

j: autres, même. sans être complètement éclairé's, comme le Samaritain versant l'huile et le vin sur le blessé de la ro'ute ·de Jérusalem; le Royaume du Seigneur s'avance de tous les côtés; il suffit de ces actes de bienveillance dont nous sentons la

- nécessité les uns envers les autres, pour que notre ~

vie soit sanctifiée,' pour que nous puissions jouir .'. sur la tene, de la paix du Seigneur comme dans le ciel d'où nous recevons toute puissance d'activi­té spirituelle, et qui est notre destination dernière.

Oonsolante est la pensée que le Seigneur a pourvu à natte réhabilitation dans tous nos états possibles d'êrreur ou d'iniquité ici-bas; nous pouvons tous en être retiréS jusqu'à no!re dernière heure en ce monde; Il suffit qûe !JWlts soyons avertis de notre ma7:!vaÏ8 tmim et que nous nous détmwnions de notre iniquité. Le dernier 'obs-, tacle au règne du Seigneur en ce inonde a disparu.. Cette puissance dont il est parlé par l'EvangéÎiste comme ayant établi en lieu saint l'abominàtion de lct désolation prédite par Daniel le prophète (Matth : XXIV) a été jugée. -,..Elle est tombée., elle elf,t tombée! Babylone la grande, s'écrie

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le Prophète apocalyptique après la vision du petit Livre OUUJ1·t pal' l'Agneau; oui, elle est tombée cette puissance terrible temporelle et spiri­tuelle de fabrication humaine à qui il a été permis cependant de dominer la terre pendant tant de siècles; sa mission e~t terminée; elle n'a plus de .. raison d'être; la permission de son existence, sa funeste influence sur le monde, et la certitude de son Jugement à l'Avènement du Seigneur en Esprit de vérité, tout est décrit et annoncé dans la vision de nuit du prophète Dani~i en ces termes: " voici une quatrième bête, épouvantable, terrible "et très forte; elle avait de grandes dents de

~.

"fer; elle dévorait et elle hrisait et foulait à ses "

"pieds ce qui .l'estait; elle était différente de " toutes les bêtes qui avaient été avant elle. Elle '~

H avait dans sa petite corne des yeux semblables ~.

" à ceux d'un homme, et une bouche qui disait H de gorandes choses; il lui a été permis de dévo. " rer.]a terre, de la fouler et de la briser, jusqu'à Ct la venue de l'ancien des jours, et jusqu'au juge­H. ment des Saints du Som-erain. (Daniel VII. 7, ;.

u 8, 22, 23) faut-il ajouter que la terre est ici " l'Eglise; et la bête terrible la Doctrine qui en " détruit tous les \'Tais et tous les biens."

Il est hors de doute, Monsieur, que la pensée de l'Eglise Catholique Romaine a dominé le monde

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depuis le troisième siècle; et qu'ainsi elle est la mère de toutes les erreurs théologiques et doctrina­les qui ont envahi la chrétienté. Mais il n'est pas moins évident que ga Puissance temporelle et spirituelle n'a plus de raison d'être, et que c'est l'ultramontanisme qui lui a porté le dernier coup par le décret du vatican qui déclare que l'Esprit Saint ne doit et ne peut éclairer que le Souverain

Pontife, afin· que se~.conviëtions ou décisions per­J sonnelles en matière de foi, soient la loi de la

conscience universelle, sous peine d'anathème et d'excommunication, et de privation de tout droit au salut de la Rédemption! Epouvanta­ble, terrible est certainement ce Décret. Qui peut, sans renoncer à la perception rationnelle que Dieu accorde à tout homme pour le-guider dans la vie, qui peut admettre en y réfléchissant, que la loi du Vatican doit être la loi de sa conscience et pa.r conséquent de son salud qui peut, sans abjurer tout

: sentiment de dignité personnelle, rester longtemps " encore soumis à un semblable esclavage spirituel 1 i- Ne serait-ce pas avoir perdu même tout sens moral

de responsabilité de la vie individuelle. Et c'est pour me remettre sous une semblable­

domination, afin d'obtenir une place au ciel, que vous m'avez offert de reprendre une place sur les

ban-es de l'Eglise Ste. Philomène à Poudre (fOr!

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IV

N o~s venons de voir le résultat de votre pensée en matière de foi: c'est la foi aveugle dans les convictions, les décisions, le jugement et les décrets du Souverain Pontife de Rome. Il a tout pouvoir pour le salut; par conséquent est éteinte :;

en votre Eglise la foi au Divin Pouvoir de sauver :qui n'appartient qu'au Seigneur seul. La loi du Vatican doit être dorénavant la loi de l'hùmanité. Evidemment" la Parole du Seigneur est accomplie: " Q~tCfJ}~d tu se1'aS devenu vieux, a dit le Seigneur à Pierre, tu étendras tes mains, un autre te cein­dra, et ternènera où ttt 1ÛJ veux pas." (Jean XXL18.) La foi de l'Eglise Oatholique que vous avez fondée sur une fausse interprétation des. ~

premières paroles adressées à Pierre, sur les clefs du Royaume, pour en faire un moyen de votre domination personnelle, cette foi est devenue la foi aveugle entre vos mainŒ.~e est l'e;c­~~iQ!L§pnbolique de-m..sagesse pour ceux qui \J vivent suivant les lois de Dieu; mais de folie pour

ceux qui la rejettent. Les résulta.tsde vos doc­trines nous le prouvent surabondamment.

Pour parler de tous les résultats de vos doc­trines, il faudrait retracer la route parcouTIw par la Chrétienté sous la domination de l'Eglise Ca­

'.

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tholiquc dep~is }a :fin de l'Eglise Apostolique. L'histoire nous montre cetF route semée de dou· leurs et de persécutiPllS; chaque étape est une large trace de sang. Je ne puis, ni ne veux entre­prendre ici.ce long et péniple récit. Ne suflit.il pas d'ailleurs de la v.ue des dernièns plaies d'un mou­rant pour apprécier la virulence du mal qui détruit son existenc~ 1 Les dernières plaies du corps Ju Christ ne sont elles pas suffisantes pour faire con­naître le mal dont. souffre l'Eglise, aussi bien que

't le baume qu'il bût appliquer sur ses blessures 1 N'est.ce pas l"aveuglement dans toutes les choses " du ciel et de l'Eglise qu.i.":j~é le monde ~e )1 __ J~

dans J'incrédulité) l'irréligion, dans la négation d~s choses spirituelles ou sur~aturelles; par con­séquent dam; la négation ~e la Divinité du Sau­veur du monde, et dâns l'abandon de la foi'en celui de qui seul peuvent nous venir toutes facultés nouvelles du bien et du vrai de la vie 1 N'est-ce . . pas l'exemple, même de ses aveugles chefs spiri­tuels, ~ui a po~ssé .l'humanité chrétienne <)...la )'\.--. W!J poursmte des fnens temporels de ce !:!l0nde, . au 1

lieu de rechercher la route qui conduit au Royaume

qui n'est, p~s de ce monde; R~yaume que n01!-s· \_ ({J' N avons mISSIon cependant de faIre d~scendre _du j t:) ­

ciel sur la tene, par la vie de, la foi en c,elui dont· . le secours nous est ~ indispensable meme pour

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prier! N'est.ce pas la sainteté de la vie qui fait la sainteté et l'efficacité de la prière ~ Le premier degré de sainteté n'est-il pas dans le repentir de nos fautes, et dans l'amendement de notre vie mau­vaise !cependant, toutes vos doctrines n'enseignent­elles pas, au contraire, que toute sanctification vient de vos mains, de vos sacrements, de l'accom­plissement de vos cérémonies religieuses 1-croyez­vous, vous·mêmes sincèrement qu'il en soit ainsi 1 si. vous y croyez, n'est.ce pas le c?mLle de la déraison et de la folie 1 Et, que vous croyiez ou que vous ne croyiez pas que réellement puisse sortir de vos mains une vertu Divine qui actionne spirituellement les choses ou les personnes sur les­quelles vous opérez, n'est-ce pas IJrofaner les choses Saintes du Ciel et de l'Eglise, que d'en faire usage, à l'encontre de la volonté Divine, dans le' seul but de votre domination personnelle en ce monde 1 N'est-ce point l'iniquité la plus grande dont nous puissions nous rendre cO\lpables 1 N'êtes-vous pas, par conséquent, dans ce dange1' de mort dont parle le Prophête, après qu'eut été mis dans sa bouche le livre 1'olllé écrit en dedans et en deh01's. (Ezech. II, III). N'est-il pas temps enfin que vous vous détourniez de votre mauvais t1"ain? N'est-il pas temps que vons 80!lez attentifs à cette Parole qui vous a envoyé

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. 4,9

Cour1'ier sur courrier, messager ap1'ès messager , pour vous avertir l (Jeremie LI. 31) R~s~j;eAez

vous donc toujours à cet Esprit Saint qui pênè.tre à l'heure actuelle la conscience humaine dé t9U8 côtés, en dépit des obstacles que lui oppose l'esp!Ït

perverti, le :Diable et Satan, ce, serpent ancien qui séduit tout le globe? Ne pouvons nous pas

• l·.·f.

tous nous détourner de notre iniquité,. si n~us

sommes avertis de notre mauvais train ~ N'est-il. -'.

pas éc~it enfin que: '"' précipité en la terre a 'été "celuiqui séduit tout le globe, et que précipités

" oIl;t été ses ange~ avec lui ~" (Apoc. XII. ~).

Vous e.nseignez que la 'sainteté de la ~e, ,est dans le célibat perpétuel; vous.déclarez en m~e

_ temps que la sai:?-teté du mariage n'exis~: ~e

depuis que vous aVez élevé le lllariage ~u· .r~p.g

de sacrement.; c'est une cO,ntradictio.n. mani,f~~ . l.a sainteté' de la 'vie ne peut ,êtr~ e,~ même ~~s

dans le célipat et dans le mariage. JI est. ~,n4eD.t

que vous avez créé deux saintetés; .l'une ~ votre • . : •. J~)~ ,

~I usage personnel, l'autre à l'usage de, ce}lxllue JI\ veus voulez maintenir sous votre domin8ttion. par

_--:....~:...-:.:,..-~_:-:....----:.._~ ----7. 1..",

un abus monstrueux des choses de l'Eglise ~t dH "'k'"l:

Ciel. Ignore~-vousdonc, Monsieur, que le ~a~~e

est une, institution d'origine Divine 1 MalS, cel& '... ; "illG r

esté,crit en toutes lettres dans la Parole: "L'homme . ':(,1 t,';'

. " a été créé mâle et femelle. Il n',est';pa~ i.ppn

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50

'" que l'homme soit seul." (Genèse.) '" Ce donc -Ii' que Dieu a uni, dit le Seigneur, que l'homme

h ne le sépare pas." (Matth. X. 9.) La sainteté

l,d.è _la vi.e humaine est évidemment d~ns la p~té

• de la Vie conjugale; c'est la hase de toute vie . morale; la sOUl~e de toutes les bénédictions du

Clelpour lu bonne fructification et la bonne mul~

tiplication de tout ce qui fait la fürce et la puis~

~ _~ance des nations, aussi IJien que les richesses de 'Ja terre. Le fait est que si' 'Votre doctrine du

célibat avait prévalu.du temps d'Adam et d'Eve, la terre ne serait à l'heure actuelle qu'un 'Vaste désert tout à féLit inutile. Que votre doctrine du célibat perpétuel soit contre la loi Divine.et hu-

": ~

'\'.ln.~·ain.. e, nous en avons une preuve par l'infertilité ;. relative des populations dans les pays oÙ domineJ

~

i~ doctrine ultramontaine sur le mariage. .La 'vérité ~st que' votre doctrine du mariage et 'Votre l;d~ctri~e du célibat ne sont entre 'Vos mains que

~: ~s moyens de domination à votre profit person­I net· La société moderne en fait de jour en jour ;: ju~tice. Je mettrai seulement, sous vos regards, ~'Uh .extrait d'un jO~Jrnal qui m'est tombé ces

jours derniers sous la main, c'est un compte . !e~a:ü. par "République Française" du 10 Fé­

viier '1874, d'un récent ouyrage de 1\11'. A. S.

Morin, "Le 1'1w}'iagc des prêtres." Vous ver­

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rez par cet extrait que l'Eglise Romaine n:est pas même gardienne. des traditions de l'Eglisè

~ li ~postoli'lue. "Œ=i ç~~ est si visiblemen~'

" traire à l'organisme umain et sO,cial qu'aucun " législateur ne s'est permis. de l'encourager, et, " bien que le dédain de la vie, de la ten-e et de la " nature_; bien que l'égoïsme du salut, caractères " de toutes les religions mystiques, s'accordent pour

(' exalter ~~le, le Christiall~sme le " l" plus exalté n'a jamais songé à en finir d'un coup " avec l'humanité par la suppression du mariage. " Il Il'a pas même imposé 'sérieusement le célibat " aux clercs aYan~ le temps de Grégoire VII. C'est " que la véritable cause' de cette grave dérogation " aux plus simples lois de la Zoologie réside sur­" tout dans un intérêt politique. L'introductlon du " mariage des prêtres, 'a dit le Pape Paul IV, en J' tournant leur affection vers leurs femmes --e"t JI~, leurs enfants, et"par ce~ intermédiaires vers- -lem. ~

" patrie, les détacherait. de la dépendance où_ ils " sont du Saint Siège; "leur permettre de se marier, " ce serait détruirc:~'cliW'ecclésia'Stique et " réduire le'Pape à n'être plus que l'Evêque ,-le " Rome."

Ainsi c'est pour faire du prêtre, corps' et âme, l'instrument de do~inaiiôn du Saint Siège que

. ,"ohe doctrine ènioillt le célibat ecclesia~tjque.

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p~til- setvir' les desseins de l'ultramontanisme, .. i: '-; -.: ,- , l'homme doit rejeter la loi fondamentale de l'exis­~Ii'èe .humaine; il doit rejeter la loi de Dieu ".'r#~Iri~;r~no·ncer à to'ut ce qui peut, suivant la Pa­

\:3ô~~:~u Christ, retirer l'homme de son. é~oïsme

m41Vlduel, de son fatal penchant hérédItall'e au êniafde'Ja vie; il doit renoncer à tous les 'besoins

:~~:~~n~eur humanitaire dont<[âïlïOür de '~ â"été fait le :sanctuaire quand cet amour est subordonné

"!~l';ailiour de Dieu. Il doit ren~nc'er à l'amour "c~bnjugal, à l'amour de la famille, à l'amour mu­·\tlièl ou social, à l'amour de l~ Patrie, 80US le vain

1 ~. . . ":etfaJlacieux' prétexte de mieux servir Dieu et

1f~/~~~;sTlité ell~même. Il doit être la chose de h UYttamontanisme ! .. .'.:lJ Y~tfé'do!ctrin~ devait fatalement vous conduire, ~au l~jét 'd'u' principe même' de la Régénération ;~~:lh~mai';ne; au rejet du Di.vin ,principe de la Ré­

~~mption ; à la négation de la Toute-Puissance '.;: :1<' "".,.

" \'fI 1· ~ .", _. ,'. •

'\1 '.''Renoncerau'mariage, n'est en réalité qne s'abstenir de tont de·,;!vm social enve.rs I~, la. ~; c'est s'abstenir de tout devoir

ellvérs Diëu et le procham. En effet, le mariage est la blUle de toute ",t",VielJlloràl.e,; par cpnséquent il est le moyen même de la Régénéra.l' '~n h'umaine; donc le~, sous quelque point de vue qu'on le ­

considère, n'est que la source, dans la sooiété chrétienne, de toutes (, lell. défaillances conime de toutes les corruptions morales. Il serait

, ' .. lfâoi.le'd'en donner del! preuves nombrensos et irrécusables; mais il en tJJ est des ll2rruptions morales, comme des nuisances matél"ieUes: Il llli~'est Pas, bon de les ;;mlUer-en public dcvant la multitude. IL N'EST

l'A!l,~ON ~E L'BOl1:llE SOIT SEUL nous dit Dieu l,ui-Même, an début ~~I.~fWPil.roleCht'étienne. "Il vaut mieux se marier que de bruler,"

dit. l'Apôtre P&ul. .

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du Seigneur pour le sa;I4t. L~ plaie, dernière dll corps du Christ,. àevait ~tre' ~ec§ite deM~

comme l'a publié vn de vos' plus remarquable$. ~teurs catholiq~elS. ' YQUS avez fait de M~l'~~}l;J.

Reine des Cieu ; vous enseignez à la prier ~·in~~!.o':

ce er pour nous ; à de:~ander de ses mai,IlB to,~~es

les grâces Divin~s! L~~ priè~es ,de Ma:rie P9~~~t

même apporter Ull-, chaBg.ement dans le jug.em8I,l.t• •� .• J i .-J-",

de,.Dieu sur n9s. iniquités. '. Çe n'~st pl,~~ ~)~

JustiCB ni -de la. Miséricorde de .Dieu qq.e -Il~~.S

~

devons attendre-'jugemenf ou"salut; mai:s: "Je'.!à commisération, deTintercession de Marie. Nos ej;pérances ne doivent plus être. fondées sur l'in­tt.'rcession , de .la Divine Incarnation d'après ~

• ~ ... # 1

Div:in Amour Même; La Vierge aurait; pom'?!r? _ d'après 'Votre D.qctrine,. de faire ce,que,~ f?eigu~

nous déclare Llù-Même ê~e contraire. aux ~ois

ftnmuables de 'son'Amour Infini, allX iois .d~.la

- • -'1

vie'dont cet amour est la cause'-première,; elle . • 1.:-'t.~ 1

aurait pouvoir de décider de notre sort !ors.9Qe

Dieu Lui-Même nous déc1ar~ .en p~~~o~~e !~~

1ne juge personne, .qU'il n.e .condamne .E.efso~t

(mais que c~st l'homme, lui-même qui:s~.c?~~~

à la perte des #lic·itest éterneU~ d~ la vie 4u;.bi.~!l

et du vrai,., lor~u'il-: p~rsil)te 4 rejeter la., lQL.di ~ •. ~'3!-•• ~""~;J

1Dieu, à vivre,d'apr~ les. honteuses p~6S~OD,~..~~ la:'

nature humame <lécJJ.u~->: "Si quelq"!:'.~,!,, e?l'~~.q

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« 'mes paroles et ne croit pas, dit le Seigneur, Ji" "ldoi,je ne le jUfJe point; CUl' Je suis venu, " 1tOn pou1'juge1'le monde, mais POU}' sanve?' le

J" monde; q~ei me 1'('jette et ne 1'eçoit pas mes .C paroles il a qui le juge: la Parole que j'ai

!" " ptononcée, celle là lf! j~tfJe1'((, au dernier jour';' (Jean XII. 47, 48.) La Parole est le Divin uai même; Le Divin Vrai est immuable; Le Divin vrai ou la Parole est la manifestation par Dieu Lui­Même de sa Sagesse Infinie d'après son Amour Infini; L'Incarnation Divine est la plus haute mani­festation de L'infinie Miséricorde; car le Seigneur a pourvu par ]~ui-M:ême en Personne et en Esprjt de vérité à tous les moyens de nDtre réhabilitation dans la vie céleste~ tians quelqlle degré de dégra­(îâtion spirituelle que nous soyons tombés. Il 'suffit itétrJ attentifs cl sa Pm'ole ; il suffit d'être avertis rlè notre maÎtvais train, "et de nOU8 détourne}

-di "notre iniquité. :Mais si nous rejetons sa Pa- .

rote;' si nous restons sourds à sa voix; si nous

l'èfûso~s,soh secours qui est notre seul moyen de régénération, le ~laisir de cette vie d'~ité, qui èSt-nôtre héréditaire même nous reste pour tou­jours en nous dépouillant de notre enveloppe terrestre, lorsque nous avons. préféré cette vie, alavi~ réelle que Dieu est venu mettre de nou­ve&l::l à notre portée pÇl.r l'Incarnation. Nous

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55 - -

pouvons nous amcîidet jusqu'à notre dernière

heure en ce IIl;0n4~; =, ~s _quan,d nous en s~rt9~s,

nQ8 œuvre8 -·suivelzl'--f?vptj .nOU8 (Apoc: XIYo)~)

nous continuons--à vi-vrecomme nous avons vécu; dans les plaisirs' de notre vie bonne ou mau~~_e

suivaRt.1a·sphère denospens-ées vraies ou fausses

d'après l'a!Jlour de Dieu ~t du.prochain, ou d'a:près l'amour d~ soi et; qu mondeo Nous avons qui 1U)U8 juge; fa Pa'}~ùl. fJ.u'(t :p'~oQJ2o'}~cée )Jieu dans so....n plus grand' acte d'amour et de ,Miséricordt? la -Par9le de.la Rédemption; ]! n'est pas venu pour

Juger le 'in~11,de 1naÏis pqur ly.' 8a'ltV(ft°! N'es~ce

pas le plu~ triste spëctacle qui puisse être o.ffert à notioe J.:aisQn' éclairée -que c~lui ~e la. fallaci~~6e

sécurité dans .laquelle sont nos frères et s~vrs

catholiq1!~,à savoir: q~~ le Jugement d~ pieu ~ut

être modifié-~ pour CJ~UX qui sont déjà dan~ J:aptre vie, par 'TOS priè,tes, par les pnères .des Sain~,~par

les prières de Marie 1 .N'est-ce pas upe. d'!-n­gereuse mu~io~ de cToire,-n'est-ce pi;l.~ une, PJD­fanation mêm.e quede diTe que vous avèzJéJ. puis­

"i' -

s~nc.e, Péj,T l;intel'cession .de Marie, de ch~pger . .les f' - lois de la vie, tes loi~ de la Justice e~ du~JJl~e-

r " ment d~ Dieu 1/ ~ -. ,: . _ . }'d.~~f·

On ne pou~ait allel'plus loin dans 1~ad,'!;!\éPr

tion et dans la falsification de tous les biens et.de • . j '. "

tous les vrais ·d_~, l~ .~~roie. l\{ais il ~tat~ :éçrit

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.. -:

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;jiniil-en devait être ainsi sous la Dispensation ;, cchtë'tiéIine~ comme sous toutes les autres Dispen­~. -'~atibns- Dlvînes, avant que l'Esprit Saint pût -kptéiidre 'possession définitivement de l'âme hu­''::~lhiiIîe: Vhomme a été créé faculté de savoir; de ~~'~'&mprendre et d'être sage, et de devenir sage 8ur­':':fuJlt paT l'expérience.' Les épreuves permises ou "~énvoyée's par le Seigneur n'ont pas d'autre but. Il ::'rilil: que toujours nous fassions, par noùs·mêmes, "'tiexpérience de notre impuissance, spirituelle, par ': ~la:vtië des funestes résultats de notre orgueil et de .. h6~te amol;lr de domination. Le dernier état d'a­c'bei-ration' de l'humanité rejetant la loi de Dieu,

:<pôUr se livr~r à ses propres impulsions, est tou­;, "JOUrs l'idolâtrie. Il en a été ainsi de la postérité de ~'j>Eglise"Adamique et de l'Eglise Noachique; il en :La.été ainsi du peuple issu d'Abraham, d'Isaac et -.Œdê Jacob, malgré .qu'il ait été sous la direction et '~JÙmi; la protection constante de Jehovah; or tout

~:,.~: ui a: e~ lie~, dans. l'ordr~ ~aturel, sous. la1

.' " .nsatlOn J e, doIt aVOIr e aleII!ent lieu, <L­ ··'tlaiis -rordrespirituel, sous la . nsation'Le

tie~n.e.-Or il est dit de Babylone qui représente ')lÉglise'" adultérant les'biens de la ParDle: "Tu ~~~'~; as:d:it: -Je suis Reine à toujours; tu as dit en ''''ton cœur, c'est moi, il n'y a pas d'autre que moi. 4' Ecoute ceci: ces deux choses t'arriveront en un

'"

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.. .. 1 ; ~ • •rmoment, en ~ m~mejour, la.~vatio~ d'~pj'~ts

~" et le veuvage.:: (Esa~e XLVil 7. 9.) Il e.t dit ég~alement au prophète, _de ceux qui· on,i }f!it de la maison 'de Dieu une. ~aison de trafic,: '~N~

" vo_i~.tu pas ce q~'ils font 1 Les' m~-am';ssep.(\e

• '.. .. _ & • , ~ ...... _. J

, bois, ,les _p~res ,anllI,~'~Il;t le feu.' ,et les fe&~~~

" pétrissent,. la pâ;e .pour (aire ..~~ gâteau,x à 1.11 \3} (,". fuine_des ciel~x et,. pO~.lf ~aire .d~s .~_s~~~~~~~_~~à

d, D' fin d ,.. " (lé' ." autres.. ,l~Y,X, .~ . .~,_~,lrr~~~r:'l, ; ._~e,~e

.YII: 17, 'l§}. ql}e ce' .soie.IJ.t. en:fin.le~ ho~~sJP~i

Se di~_ent p,ère_~ spirituels Ae l'~glise Jl~i ont i}étourné l~s atfectïons du y'~ai ç}llte d~ l?~~.u. p~r

des fal!~ ·de :P9ctp~e no~s le y~y.0:ns J!>3f ,c~ ..~~

des. femm~!) 'de ~ érusale1J;l : " q.uand ~~0':l,~' ~f,l~~io,~s

(\ .•, des en~e+l$e:rp.ents à la Reine des ,cieux, l'avons ( nOUS f'qit à l;ÏA~u d·~.~os m~r.i~ i:' (J<~~.é~ie ~~~'; . .19).,:. ., ... .' ,.. ,t-': :; _~_

.. Que nous devion.s être délivréE! .définit,ivemtlnt • .. ...l. ... 1 '.. \ .. ; .'~ • ~ " • ~~. ,: ;

: de)'esprit~e,per.verp'~Œl.d~. véri!~s.. ?~ ~~._ ~~~~Je,

le Seigpet,lI:}19ps·,YU donn~; l'a~~:-trance _s~~~~~.~Me

, par ces parol~~: ..,Ie Elle t:st tombée,_,Elle>;es~..t0l*-

" bé,e! .B~b);19P.~ !a ."gra~9-~_j ;~_~ parpe q,~'~n~,!a

~I'" ~ ;dit en ,~.Op Gœ~r: , .le,. s~~s .l}ei.n.e, c'~t. P~u.:.q..FPi H" ~un même jour viendront ses RJ.aies'.j}?JE~e

,~:.que forJ ~st le. ~~i.gn~~RJ?ieu. q~~ ..l~j~e:"

.(Apoc. XVII, .1,,2, 7·, .S\.. .1

".:.- ...-. ... ~~,o.... '. .b", ••• .,.. • J. • ~ 1 -1

, Nous touchons évidemment à la réalisation de

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cette promesse solennelle; Nous touchons à cette tg 4,7 déliyrance' derni~re, appelée délivrance de la cap­

tivite de Babylone. L'ultramontanisme a sans d9ute ;eu sa raison d'être; il n'est pas moins vrai qu'est venne la dernière heure de permission de sa doÎnination. '~e a pu étouffer, pour un temps, cpcz le.~rêtre catholique, .dans un illtér~t politique,

1le besom du bonheur conJugal, le beSOIn du bon­heur individuel de' la famille, mais Elle n'a pu ,détruire tous'les sentiments qui rattachent les uns 'aux autres tous ceux qui composent l'humanité chrétiellne '; sentiments créés par la civilisation :chrétienne elle.même, d'après les besoins nou­'vêaux qu'elle a fait naître au moyen de la ~le

m'ême; de la @ti:è, dont les intérêts matériels, soc~aux et 'müraux touchent le prêtre aussi bien que le ùernier 'membre de la société chrétienne. La vue des souffrances de la patrie, de la chrétienté '~nti~re,causées par- la funeste influence, princi­palèment des doctrines ultramontaines, la vue de

,'ces souffrances né peut manquer de réveiller dans J\'le cœur même du prêtre, les sentiments que 'peuvent avoir assoupis les Doctrines nltramon­tBines, mais qu'elles ne péuvent détruire entière­menL

Vous avez dominé partout où vous avez planté votre croix, cela est vrai ;maisrartolit aussi vous

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avez semé les ténèbrèS- et ,la mort. Vos,dernières t •.4,. ,.'

J 1\ nuées de sauterelles ultramontaines sont _venues U~I ~e sur la ~r.e G~Jlic~e ; et malgré tol;~-~\ ses efforts pour"les repousser, elles ont réussi à, y )

1~-~ J1J~ dévaster aussi les restes de la vigiïedu Sei~eur~

comine partout où elles ont passé. N'~st-~e pas la question Romaiue- qui a jeté la France dans toutes les guerres intestines et extérieures qui l'ont mise à deux doigts. de sa ruine ~ N'e~t.ce

pas lefruit.de'/Jo8 pensées qui y a _pris racine;

1'/6- l.lcet espri~ ~-~minUtl ou ~'é oïsme colle '.' )I~dans un mtere po 1 lque ~ N est-ce p s :e frUIt

de vos œuvres que cette religion d'intérêt tempo=.

l'el, cet esprit de pa.rti <:JIU~- déchire la :Eira,nce lus-JI.! ­ t ~ il 0 \­que dans. ses couches SOCIales les plus mnrnes; 1

chacun voulant pour soile ~u~oir, sans souci ~e~

~ la Loi de Dieu, et.du Jugementdéfinitif qui at­fend tous~ceux qui ne viwn't que dans l'arn~de Isoi et du monde: sans égard pour le prochain, :N'est-il pas temps qu'elle cherche le secours Di­vin dont elle a besqin, ailleurs qu'au pied dés autels que~ vous y avez élevés de tous côté~ -à la

( Reine des cieux ~ Ce secours.peut-r1 .lui venir d'au~

cun autre qu~'de Dieu. seul : l~ Sauveur du mo~de~

~ La grande lutte entre les' Jeux do<;trines qui se j\ ~sp,ute~t, à l'heme actuelle l'empire ~u mon~e.:~ , e eesaflsm~ PnlS1ièn au nom du ChrIst, et luI.. v

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Ht~

lt \l

60

~e {unom de J ésus ~ la grande lutte

étitre.-'le~tholic~ et le pea~tisÉ!9. se passe, ~ l~he~re ac~u~lle, en Allema?ne. Le m0-Ede sem­

}\ 'Klê én deVOIr etre bouleverse de:.fond en comble ;-,no'tls' sommes comme sur un volcan Erêtà faire

'~ -iffftp!iotJ. ; ce confli~ menace d'embraser toute la cr ~htëtie'iIte, et de mettre tout à feu et à sang sur

Hbire·-glob~. Qui pourra mettre fin au terrible con.. t ~. \fl-~t ',aes'nations -chrétiennes" prêtes Il .s:, ruer les

1\ Unes 'contre les autres 1 Sera.ce la trOlsIeme Pel'.

~ïn?1eDivine qui ne d~it inspirer que le Souverain fontifê" àeRome seuIl sera-ce - l'esprit qui anime

(î~' Tnimrvirat Impérial de-ht-Pru§B.è 1 non, cer· tifuenient nori; - L'Esprit Saint procédant du Sei· gil.~t1e-pèut 'seul changer en hoyaux'les"hallebardes

-I ~ésiteliigérants en ce monde; La doctrine de vie de

J ,W;.f!~~1.~di;~te de8()en~a'nt ,dE.Dku-, du. Ciel peut 1~-~1çcondUlre res peuples a VIvre en l@-x les uns "~iN~Ts'lèsautres et rendre content; chacun assis

Ill~l,fnqrtille e"t heureux BOUS Ba viqne et SOUS S01l fjguier.

N

:!~~h,- si vOlIS vouliez laissez pénétrer, si vous

Y~~li~zaide: à f~re pénétre;l'Es-p;it Saint pr?cé.l ,da~t dlf SeIgneur dtlns~le Fra~, a la

p1aè"e- de cet -esprit des t)at'nes gloires ql.1Î l'a pous­~séë'-si souvent à l'aventure jusqu'ici, ne pourrait.

~~~pàsêtr~de cet Esprit .de conci· liation et de consolation dont le monde a tant de

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6f' ­,~ tl besoin l~'a-~Ue pas assez sou~~pour oh~piJ

'Cette grâce du Seigneur 1.. N'est-ce pas .dans sq~ ,1 _ tf!) sein, que se.s,ont.~s~ées 'les- p!us cl'~elles ~pre1,l:V~_ ~

de 1hUmalllté en VOle de RégenératlOn 1 N'a-t-eJle ~

pas étéju'sqll'ici 'le bras de Dieu, le bras q~i a ]1 NfJ -J'!J.gé~éreusement défemlu toutes les idées du P~F~'Ei,; ~­

toutes les idées philesuphigues,- morales et ,reli­gieusçs du droit, et de la justice et de l'équité, qui ont conduit la, civilisation chrétienne jusqu'au degré voulu de développement, pOUl: la récepti<n.l de cet Esprit de vérité qui doit définitivem~nt

gOllverner'le monde; d'après la Doctrine d'aIfi.our

et de charité du Sauveur du monde!, '" , -r "

~ Mais ici, 'même, Monsieur, dans cetj;e,~~

. col-oniequi est,- e.!!!te l'Afrique. et l~sieT. ~0!JlIEe ! - la' première Mtellerie 8ur~ larpute dé. Jét~~aJe.11l,

dans laquelle -peuvent recevoir les p:remi~s

...l

notions du devoir envers Dieu et le prochain,. ~es

i,mmenses populations gui marchent vers ,la .<>iY1TI=. sation chrétienne; dans notre colonie, ne. ,serait-il pas teinps ~evoi< pénétrer l'Esppt Sa~l~ \

,lace de 1esp~t: ultramontam qUl :dom~etJ!cl

cgmme partout où 'il ,Vpu s'intrQ9.uire l, Vou~:!:\yez

couvert l'île d"autels à la Reine des Cieux. : y,qus dites, il est -vrai, que c'est un honneurqu'OIl; ·ténd

à la mère du Christ, mais qu~on' ne fador~>p~8.

Ces subtilités scholastiques- peuvent.,jusqû'-à un',

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~

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certain point suffire pour ceux dont l'intelligence a été assez cultivée pour ne pas tomber dans l'a­doration superstitieuse des statQettes et des ma­dones que vous étalez dans tous voslieux de culte; mais peut-il en être de même des populations 1)1-

\'

,l'die~nes et Africaines que nons sommes -appelés à ~christianiser 1 Faut·il que nous allions, ici, à

Maurice, jusqu'~u désolant spectacle offert par les très catholiques dans l'Amérique du Sud, sur les bords de l'Amazone je crois, Là, si lo saint de la maison du disciple des Jésuites ne fait pas retrou­ver l'âne, le bœuf ou" le cochon qui s'est enfui

1 dans la lande déserte,' le ~naître du saint preud 1 une hâche et brise son saint à coups de hâche, et

il le remplace par la statue d'un autre saint dont il espère plus de profit, en cherchant à se le rendre

1 plus propice par de plus amples offrandes de fleurs et de guirlandes! N'est-il pas temps. que la Doc­'trine en Espl'it de vérité mette fin à toutes les 80utrrances de la terre; à ~tes les aberra!iolls mentales qui sont le résultctt des tausses Doctrines

1~ religieuses qui ont égaré l'humanité, et qni se tel' minent par ces superst.itions ou hérésies .idolâtri­ques, N oachiques et chrétiennes qui semblent 8'être dDnné un dernier rendez-vous dans c('1'"

. petite île appelée Jadis Perle de l'Océan Indien ~

Dans tous les cas, ce n'est certes pas en repl'C~

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nant la place que vo~s, m'avez otrerte sur les bancs de l'Eglise Ste. Philomène, et sous votre Egide, ô mO.il Révérend Père, que Je puis espérer me régénérer en y -apprenant à refréner mes colères et toutès mes passions mauvai8es.

Quoiqu'il en soit cher MOlllSieUl",

croyez moi sincèrement,

Votre dévoué serviteur en N : S: J: C:

EDMOND DE CHAZAL,

Disciple de la. Nouvelle.Jéru8aJem.