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Economic Research Swiss Issues Branches Manuel des branches 2015 Structures et perspectives

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Manuel des branches 2015 Structures et perspectives

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Impressum

Editeur Giles Keating Head of Research and Deputy Global CIO Tél. +41 44 332 22 33 E-mail: [email protected] Dr. Oliver Adler Head Economic Research +41 44 333 09 61 E-mail: [email protected]

Contact Tél. +41 44 333 37 45 E-mail: [email protected]

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Impression galledia ag, Burgauerstrasse 50, 9230 Flawil

Clôture de rédaction 20 janvier 2015

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Auteurs

Maxime Botteron Nicole Brändle Schlegel Andreas Christen Dr. Patricia Feubli Emilie Gachet Dr. Christian Kraft Thomas Schatzmann

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Sommaire

Editorial 4

Conjoncture des branches 5

Evaluation des branches à moyen terme 8

Vue d'ensemble des chiffres-clés des branches 11

Industrie Industrie alimentaire 12 Industrie du bois 13 Impression et édition 14 Chimie 15 Industrie pharmaceutique 16 Industrie des métaux 17 Electronique 18 Industrie horlogère 19 Electrotechnique 20 Industrie des machines 21 Technique médicale 22 Energie 23 Construction 24 Services Commerce automobile 25 Commerce de gros 26 Commerce de détail 27 Transport et logistique 28 Hôtellerie et restauration 29 Télécommunications 30 Informatique 31 Banques 32 Assurances 33 Immobilier 34 Conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise 35 Bureaux d'architectes et d'ingénieurs 36 Enseignement 37 Santé et soins 38 Social et homes 39

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Editorial

Le 15 janvier 2015 à 10h30, la Banque nationale suisse (BNS) a provoqué un séisme totale-ment inattendu au niveau monétaire en abolissant le cours plancher de 1,20 CHF pour 1 EUR, en vigueur depuis trois ans et demi. Cette décision a eu pour conséquence une appréciation ra-pide et marquée du franc, qui mènera à un ralentissement significatif de la croissance de l’économie suisse en 2015. Des scénarios de récession ou de déflation nous semblent toute-fois plutôt improbables. L’évolution des différentes branches en 2015 dépendra considérablement – mais pas unique-ment – de la force du franc. Sept ans après le début de la crise financière, l’économie améri-caine semble voir atteint une zone de croissance durable. En Europe en revanche, les moteurs de croissance sont toujours grippés, tandis que la reprise, lente, est teintée d’à-coups. Jusqu’ici soutenues par l'effet combiné de taux d’intérêt bas, d’une immigration élevée et de l’activité dy-namique de la construction, les branches de l’économie intérieure perdent en vigueur, indépen-damment du choc monétaire, car l’immigration et la construction s’essoufflent peu à peu. N’oublions pas par ailleurs que l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse du 9 février 2014 est source d’une réelle incertitude pour les entreprises: pour de nombreuses branches, un accès aussi libre que possible au marché européen et à une main d’œuvre quali-fiée est un facteur de réussite essentiel sur le long terme. Les branches sont touchées de diverses manières par les décisions politiques (et monétaires) et les fluctuations conjoncturelles. Ainsi, bien que tous deux fortement orientés à l'exportation, l'industrie pharmaceutique et le secteur des machines réagissent par exemple différemment aux phases d'appréciation du franc et aux revers conjoncturels dans la zone euro. Le secteur de la santé devrait quant à lui être moins affecté par le ralentissement susmentionné de la dynamique intérieure que d’autres branches orientées sur le marché intérieur. Pourquoi? Quelles branches pâtiront le plus du récent choc monétaire? Lesquelles sont le plus susceptibles de tirer parti de la légère progression de la dynamique économique mondiale? Le présent manuel vous donnera les réponses à ces questions pour les 28 principaux secteurs économiques suisses en vous présentant à chaque fois de manière succinte les perspectives pour l'année en cours. Si le choc du franc devrait être la principale préoccupation de nombreuses branches en 2015, d’autres évolutions à plus long terme doivent également être suivies par les entreprises de tous les secteurs. La capacité d'une branche à réagir aux grandes tendances (telles que le vieillisse-ment de la population, l'essor des classes moyennes dans les pays émergents, l'avancée de la numérisation ou encore la densité réglementaire croissante) ne détermine pas obligatoirement la progression de son chiffre d'affaires l'année prochaine, mais contribue durablement à sa réus-site à long terme. Comment les branches réagissent-elles à ces tendances? Lesquelles en pro-fitent et quels secteurs subissent une mutation structurelle douloureuse? Le présent manuel donnera également une réponse à ces questions. Comme à l'accoutumée, il établit un portrait structurel des 28 plus importants secteurs suisses accompagné d'une évaluation chances-risques qui estime, de manière systématique, les perspectives à moyen terme des différents secteurs économiques. L'équipe de rédaction vous souhaite une agréable lecture. P. S: si vous souhaitez nous communiquer un feed-back, des suggestions ou des questions concernant le Manuel des branches, n'hésitez pas à nous contacter par e-mail à l'adresse sui-vante: [email protected].

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Conjoncture des branches

En 2014, la voie de la croissance économique s'est avérée plus volatile qu'attendu par la plupart des analystes. Le commerce extérieur suisse a certes gagné en dynamique par rapport à 2013, mais a connu une évolution très cahoteuse. 2014 a été marquée par plusieurs crises géopoli-tiques: l'épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest, le ralentissement de la croissance sur les marchés émergents et la reprise économique dans la zone euro interrompue par maints revers. Sur le marché national, le moteur de croissance appelé «super cycle» a commencé à s'essouffler. D'une part, la progression des prix des logements en propriété a ralenti, et d'autre part, l'immigration a dépassé son zénith, notamment suite à la plus faible croissance de l'emploi en Suisse, et jus-qu'ici presque indépendamment de l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse le 9 février 2014. Si le nouvel article de la Constitution prévoit, pour la mise en œuvre de l'initiative, une période de transition jusqu'en 2017, la décision du peuple a probablement eu dès 2014 un impact sur l'économie réelle sous la forme d'un volume d'investissement légèrement à la baisse.1 La sécurité de planification a en effet diminué pour de nombreuses entreprises.

Figure 1

Emploi dans des secteurs de services sélectionnés2

Equivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en % (2014: estimation)

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

Figure 2

Exportations de secteurs industriels sélectionnés Nominales, variation en comparaison annuelle en % (2014: estimation)

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse

Suite au ralentissement progressif du «super cycle», qui se manifeste entre autres par une de-mande plus faible en biens de consommation durables (voitures, meubles), et des mesures d'austérité croissantes de l'Etat, la plupart des branches tertiaires orientées sur le marché natio-nal ont connu une baisse de régime en 2014. Les branches comme le commerce, l'hôtellerie-restauration et les services aux entreprises ont été tout aussi touchées que les secteurs proches de l'Etat (santé, affaires sociales, enseignement). Ces derniers ont ressenti notamment la pres-sion croissante des mesures d'austérité sur les budgets publics. Ces dernières années, les pres-tataires de services aux entreprises comme les sociétés informatiques ou les conseillers d'entre-prise ont étoffé leurs capacités afin de pouvoir soutenir par exemple les secteurs bancaire et hospitalier dans leur transformation réglementaire. Désormais, ce retard devrait être lentement comblé. L'affaiblissement de la dynamique intérieure se fait ressentir presque partout dans l'évo-lution de l'emploi (cf. fig. 1). Dans le secteur tertiaire, l'emploi a enregistré en 2014 une aug-mentation deux fois moins rapide qu'en 2013. La construction représente jusqu'à présent une exception de poids dans cette évolution. Grâce à des taux d'intérêt encore bas et à une forte activité de planification en 2012 et 2013, la construction est restée très dynamique en 2014.

1 Abberger, K.; Dibiasi, A.; Siegenthaler, M. & Sturm, J.-E. (2014): The Swiss Mass Immigration Initiative: The impact of increased policy uncertainity on expected firm

behaviour. Etude du KOF n° 53. 2 Secteur immobilier sans le facility management et le développement immobilier; social y compris établissements médico-sociaux; conseil juridique, fiscal et en gestion

d'entreprises y compris gestion et administration d'entreprises (services aux entreprises); secteur de la santé sans les établissements médico-sociaux

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2013 2014 Moyenne 2013 Moyenne 2014

2014: le super cycle s’est essoufflé

Perte de dynamisme chez les prestataires de services orientés sur le marché national en 2014, forte con-joncture de la construction

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Contrairement au secteur des services orientés sur le marché national, l'industrie exportatrice a repris de la vitesse, même si celle-ci reste nettement en dessous des attentes et ne s'applique pas à toutes les branches (cf. fig. 2). En 2014, l'industrie dans son ensemble a augmenté sa produc-tion plus fortement que l'année précédente. La reprise des exportations a été particulièrement cahoteuse dans l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM). L'évolution des trois secteurs industriels à forte valeur ajoutée que sont les industries pharmaceu-tique, horlogère et alimentaire a été davantage caractérisée par les tendances spécifiques à ces branches que par la conjoncture mondiale. Le secteur pharmaceutique n'a pratiquement pas été touché par les incertitudes mentionnées précédemment et reste ainsi l'un des piliers les plus im-portants de l'économie suisse, même si l'évolution du chiffre d'affaires a été plutôt faible par rap-port aux années précédentes en raison des cours de change. En 2014, comme l'année précé-dente, l'industrie horlogère n'a pas pu renouer avec les années record de 2010-2012, entre autres en raison des mesures anti-corruption déployées en Chine; elle a cependant pu augmenter ses exportations, atteignant un pourcentage à un chiffre dans la partie inférieure de la fourchette, grâce à une forte demande provenant du Japon et des Etats-Unis. Les exportations alimentaires ont, quant à elles, subi un revers, car la dynamique du moteur de la croissance, le café, a enregis-tré une croissance plus faible qu'en 2013. Comme l'industrie alimentaire est principalement active sur le marché intérieur, saturé mais stable, les chiffres d'affaires globaux de 2014 ont toutefois évolué dans le cadre de l'année précédente.

Figure 3

Marge bénéficiaire et charges salariales Bénéfice net/chiffre d’affaires; salaires/total des charges; en %, 2012

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Les flèches indiquent le préjudice potentiel causé par l’appréciation du franc

Figure 4

Prévisions d'emploi par groupes de branches Emploi total, variation en comparaison annuelle en %

Source: Office fédéral de la statistique Estimations 2014 et prévisions 2015 du Credit Suisse

L’année 2015 a commencé par un séisme qui a secoué la politique monétaire. Le 15 janvier, à la surprise générale, la Banque nationale suisse (BNS) a en effet aboli le cours plancher de 1,20 CHF pour 1 EUR en vigueur depuis trois ans et demi. Dans la foulée, le franc s’est consi-dérablement apprécié. Au moment où nous rédigeons ces lignes, la paire EUR/CHF semble s’être stabilisée autour de la parité. Les produits et services suisses se sont par voie de consé-quence considérablement renchéris par rapport à l’étranger, l’économie d’exportation suisse a d’un seul coup perdu en compétitivité et d’importantes pertes comptables ont été à déplorer. Cette nouvelle consolidation du franc suisse devrait laisser des traces dans l’économie inté-rieure. De fait, 2015 devrait selon nous afficher une croissance de l’économie nettement en re-trait par rapport à 2014 – mais avec 1 EUR à un peu plus de 1,00 CHF, nous n’attendons tou-tefois pas de récession. Pour bien des branches, la force du franc devrait être cette année la préoccupation principale – mais pas la seule. De fait, la suppression du cours plancher est inter-venue dans un contexte de reprise frileuse de l’économie mondiale et d’un fléchissement de la dynamique nationale. L’acception de l’initiative contre l’immigration de masse en février 2014 pèse toujours comme une épée de Damoclès sur les accords bilatéraux économiquement im-portants avec l’Union européenne, tandis que des risques géopolitiques couvent toujours en ce

ChimieMétallurgie

Electrotechnique

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Part des salaires dans le total des charges (2012)

Produits métalliques

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Marge bénéficiaire nette (2012)

Part des salaires dans le total des charges (2012)

Electronique/instruments de précision (y.c. horlogerie)

Produits métalliques

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Industrie de transformation -1,0% 0,3% -0,9%Construction 1,5% 1,1% 0,4%Commerce 0,9% 0,0% -0,5%Hôtellerie-restauration -1,2% 0,7% -0,6%Transport et communications 1,0% 0,5% -0,2%Banques, assurances, immobilier,informatique, autres services aux entreprisesServices publics, sociaux et de santé 3,1% 1,2% 1,3%Total emploi 1,5% 0,7% 0,3%

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Reprise par à-coups de l'industrie MEM en 2014

Industries pharmaceutique, horlogère et alimentaire: des tendances spécifiques ont supplanté la conjonc-ture

Une toute nouvelle donne pour 2015

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début d’année. Cela étant, la nouvelle donne de la politique monétaire éclipse toutes ces incerti-tudes et toutes les évolutions. A quoi les branches doivent-elles donc s’attendre? L’abandon du taux plancher a sensiblement obscurci les prévisions pour l’hôtellerie-restauration en 2015. La Suisse est en effet devenue d'un seul coup une destination nettement plus chère, ce qui se traduira par un recul des nuitées des hôtes étrangers. En outre, les résidents suisses seront de plus en plus tentés de passer leurs vacances à l’étranger. La portée de ces effets dé-pendra de l’évolution du franc dans les mois à venir. Des grandes branches suisses, l’hôtellerie-restauration est la plus touchée par les récents événements, car sa base de coûts est presque exclusivement en francs, et que la part élevée des salaires dans ses coûts de production ne lui laisse que peu de marge pour accroître son efficacité (cf. fig. 3). Enfin, la branche doit faire face à une hausse des risques géopolitiques, ce qui mine également ses perspectives. 2015 devrait également être une année compliquée pour les branches tournées vers l’exportation. La force du franc les affecte presque toutes, quoique différemment. Pour déter-miner à quel point une branche est concernée, divers facteurs sont à prendre en compte: l’orientation à l’exportation et le montant de la marge (cf. fig. 3), la part des produits facturés en devises étrangères, la part des coûts générés en Suisse et la sensibilité aux prix des acheteurs. L’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), orientée à l’exportation, devrait réagir de manière particulièrement sensible, d’autant qu’elle se trouvait déjà sur un chemin de croissance heurté avant même l’appréciation du franc. La légère reprise de l’économie mondiale attendue pour cette année pourrait un peu atténuer le choc du franc, mais nous attendons tout de même un recul des chiffres d’affaires. Ceux de la chimie et de l'industrie pharmaceutique, comme ceux de l’horlogerie, devraient à peine progresser par rap-port en 2014 en raison de l’effet du cours de change. Toutefois, les fabricants de produits pharmaceutiques et de montres devraient mieux faire face que les entreprises d’autres sec-teurs, dans la mesure où ils peuvent mieux amortir l’appréciation du franc au travers de leurs marges. En raison de la situation sur le front monétaire, l’ensemble de l’industrie devrait réduire ses effectifs en 2015 (cf. fig. 4). En 2015, la force du franc devrait également peser lourdement sur le commerce de détail. A notre avis, le tourisme d’achat, déjà élevé, aura encore davantage le vent en poupe. Les prix devraient reculer légèrement dans le secteur alimentaire et nettement dans le non-alimentaire. Selon nous, les chiffres d’affaires du commerce de détail devraient donc être plus bas qu’en 2014, ce qui devrait également avoir des retombées négatives sur l’emploi dans la branche (cf. fig. 4). Dans certaines circonstances, les importateurs du commerce de gros de biens de consommation et de véhicules devraient quant à eux tirer parti de la nouvelle situation sur le front monétaire. Nous partons du principe que la force du franc jouera pour la majeure partie des branches de services – banques exceptées – un rôle relativement moins important. Certes, l’appréciation du franc entraînera par exemple une demande moins élevée en main d’œuvre dans l’ensemble de l’économie, ce qui, accompagné d’une immigration plus faible, se traduira à son tour par une baisse de la demande en services de télécommunications et en prestations hospitalières. Cela ne devrait toutefois pas se manifester de façon notable avant 2016. Les chiffres d’affaires et l’emploi devraient augmenter plus lentement en 2015 qu’en 2014 pour les services aux entreprises et les sociétés informatiques, les budgets alloués par les clients au conseil et aux services informatiques se trouvant sous pression dans le secteur financier et l’industrie en raison de la force du franc. Ces entreprises tirent par contre toujours parti de ten-dances importantes telles que la hausse de la réglementation, notamment dans le secteur fi-nancier, et de la mutation technologique rapide qui contraint les entreprises à procéder à des in-vestissements dans des solutions informatiques pour accroître leur productivité. Dans un premier temps, les retombées du choc du franc suisse devraient être limitées pour la construction. Nous anticipons une activité de construction stable à un haut niveau en 2015. Les taux d’intérêt restent bas et le carnet de projets demeure bien garni. Dans le même temps, des mesures réglementaires et une immigration en léger recul devraient empêcher une nouvelle croissance des chiffres d’affaires. Les secteurs proches de la construction des industries des métaux et du bois devront probablement composer avec une dynamique plus faible de la croissance.

Perspectives moroses pour l’hôtellerie-restauration

La plupart des branches industrielles touchées par l’appréciation

Parmi les branches de ser-vices orientées sur le mar-ché national, le commerce de détail souffrira le plus de la force du franc

Léger ralentissement de la croissance dans la cons-truction

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Evaluation des branches à moyen terme

L'évolution des diverses branches suisses n'est pas seulement influencée par des facteurs con-joncturels, mais également structurels. Les tendances économiques et sociales à moyen et long terme (évolution démographique et progrès technologiques par exemple) ont un impact sur la marche des affaires des différents secteurs. Les changements des conditions-cadres politiques jouent également un rôle important. Suivant les secteurs, ces évolutions ont des conséquences positives ou négatives et influencent à différents degrés la mutation structurelle. Dans le cadre de notre évaluation chances-risques annuelle, nous mesurons systématiquement tous les facteurs d'influence structurels et leur impact potentiel sur le paysage économique. Les résultats de cette modélisation nous permettent de prédire le potentiel de croissance des diffé-rentes branches suisses en tenant compte des risques existants, et de comparer les perspec-tives des branches à moyen terme. La figure 5 montre les résultats de l'évaluation chances-risques de cette année pour les 28 branches considérées dans cette publication (vous trouverez une explication détaillée du modèle d'évaluation dans l'encadré «L'évaluation chances-risques du Credit Suisse» en page 9).

Figure 5

Evaluation chances-risques à moyen terme 2015 Indicateur synthétique; ensemble de l'économie = 0; carrés bleus: part dans la valeur ajoutée brute suisse en %

Source: Credit Suisse

L'évolution démographique est l'une des principales tendances qui affecte de nombreux sec-teurs. Combiné aux progrès technologiques de la médecine qui offrent de nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement, le vieillissement progressif de la population dans les pays indus-trialisés entraîne une hausse continue de la demande en services de santé, de soins et d'assis-tance. Cette tendance n'est certes pas récente et marque de son empreinte le développement économique depuis une décennie. Comme la génération du baby-boom continue d'arriver pro-gressivement à l'âge de la retraite, le vieillissement de la société continuera toutefois de s'accé-lérer ces prochaines années. Les risques découlant de la pression grandissante exercée sur les coûts et la régulation du système sanitaire au niveau mondial, qui affectent les branches en lien avec la santé, devraient ainsi être plus que compensés. C'est pour cette raison que notre mo-

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Part dans la valeur ajoutée brute suisse (axe de droite)

Branche avec évaluation chances-risques supérieure à la moyenne

Branche avec évaluation chances-risques inférieure à la moyenne

Des facteurs structurels affectent le potentiel des branches

Evaluation chances-risques: comparaison des perspec-tives des branches à moyen terme

Le vieillissement et les progrès médico-techno-logiques, des moteurs des branches liées à la santé

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dèle d'évaluation dote les secteurs de la santé et du social, de l'industrie pharmaceutique ainsi que des techniques médicales, d'un profil chances-risques supérieur à la moyenne. En raison de leur orientation internationale, ces deux dernières profitent de l'importance croissante accor-dée à la santé suite à l'augmentation de la prospérité dans les pays émergents. Le vieillisse-ment démographique est une tendance pertinente pour le domaine de la santé, mais aussi pour les branches de consommation comme l'hôtellerie-restauration. Dans ce dernier cas, l'ampleur de l'effet positif est cependant moins évidente: souvent amateurs de voyages, les seniors à fort pouvoir d'achat sont certes source d'une demande potentielle, mais l'adaptation aux nouveaux besoins de ces clients représente un défi pour les entreprises. L'évolution démographique in-fluence également la marche des affaires dans les assurances, car le vieillissement entraîne une augmentation des risques tant pour les assurances-vie que pour les caisses-maladies et de pension. L'amélioration du revenu et du niveau de vie dans les pays émergents ne représente pas seu-lement une opportunité pour les industries des produits pharmaceutiques et médicaux. La classe moyenne qui progresse dans cette région – malgré une plus faible dynamique actuelle-ment – offre également un grand potentiel pour l'industrie des produits de luxe, un secteur in-carné principalement par l'industrie horlogère en Suisse. Cette tendance devrait aussi profiter au domaine de l'industrie des denrées alimentaires orienté à l'exportation et qui cible le segment haut de gamme. Les hôtes originaires des pays émergents sont en outre un moteur de la crois-sance du secteur de l'hôtellerie-restauration. Dans la branche du high-tech (électronique, indus-trie des machines par exemple), les pays émergents engendrent une demande positive grâce à leurs grands besoins énergétiques et en infrastructures.

L'évaluation chances-risques du Credit Suisse

L'évaluation chances-risques du Credit Suisse compare les opportunités offertes et les risques encourus par

les branches de l'économie suisse à moyen terme. Elle repose sur un modèle développé en 2006 qui a subi

une révision fondamentale en 2012.3 L'évaluation propose une estimation de l'évolution future d'un point de

vue macro-économique. Les facteurs micro-économiques ou internes aux entreprises ne sont explicitement

pas pris en compte. L'horizon temporel porte sur trois à cinq ans.

La modélisation différencie les deux dimensions «chances» et «risques». L'évaluation intègre des aspects

quantitatifs (orientés vers le passé) et qualitatifs (orientés vers l'avenir). Les éléments orientés vers le passé

reposent sur des données sectorielles issues des statistiques officielles suisses, alors que ceux orientés vers

l'avenir s'appuient sur les évaluations des experts du service Economic Research du Credit Suisse. Les

données sectorielles présentent l'inconvénient de ne refléter que le passé, souvent avec un retard important.

L'intégration systématique d'évaluations d'experts permet de tenir compte de tendances et de facteurs

structurels que les statistiques ne reflètent pas (encore), mais qui s'avèrent déterminants pour l'évolution

future d'une branche.

La dimension «chances» décrit le potentiel de croissance des différentes branches. Cet aspect est évalué sur

la base de données relative à la croissance de la valeur ajoutée, de la productivité et de l'emploi, mais aussi

relatives à l'évolution des salaires et à la création d'entreprises. A cela s'ajoutent des avis d'experts sur les

perspectives de croissance s'offrant aux différentes branches en raison des tendances globales et de l'envi-

ronnement politique. La dimension «risques» reflète les incertitudes pouvant affecter le potentiel de crois-

sance durable. Cet aspect repose sur des indicateurs quantitatifs mesurant l'ampleur des fluctuations de la

croissance et l'étendue des mutations structurelles intervenues dans les différents secteurs, ainsi que sur

des analyses d'experts relatives aux risques découlant des tendances et de l'environnement politique.

Chances et risques sont ensuite pondérés pour tous les secteurs, et ce rapport est quantifié sous la forme

d'une seule valeur. Les résultats sont standardisés de manière à obtenir un résultat global égal à zéro pour

l'ensemble de l'économie. L'évaluation chances-risques permet donc une observation relative: une branche

affichant une valeur élevée devrait connaître une évolution plus favorable à moyen terme qu'une branche

dont la valeur est plus faible. L'évaluation ne donne cependant explicitement aucun pronostic quant à la

croissance absolue des différents secteurs.

3 Pour de plus amples informations sur l'évaluation chances-risques, cf. Swiss Issues Branches, Manuel des branches 2012 – Structures et perspectives.

Profiter de l'essor des pays émergents

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L'informatique figure parmi les branches possédant une évaluation chances-risques supérieure à la moyenne. La demande en services informatiques est entraînée par le progrès technologique et la numérisation progressive de l'économie et de la société. En raison de la loi suisse relative-ment stricte sur la protection des données personnelles, nous pensons que la branche informa-tique nationale est bien positionnée, notamment dans le domaine du big data (mémorisation, gestion et utilisation de grands volumes de données). Le secteur informatique est également marqué par de grandes tendances comme le cloud computing. Les travaux d'adaptation au sein des entreprises, rendus nécessaires par le progrès technique, fournissent des commandes sup-plémentaires aux sociétés informatiques et de conseil. Dans cette dernière branche, les régle-mentations toujours plus nombreuses et plus complexes ainsi que les exigences croissantes de compliance contribuent à l'augmentation de la demande. La tendance de la numérisation in-fluence de nombreuses autres branches. Le commerce de détail, par exemple, est obligé d'éva-luer les chances et risques du commerce en ligne. Pour le secteur de l'imprimerie, la tendance à une communication toujours plus sans papier est un grand défi. En fonction des secteurs, le développement écologique durable présente également des im-pacts différents. D'un côté, il constitue un moteur important pour les innovations et la demande dont profitent, par exemple, les secteurs industriels comme l'électrotechnique, l'électronique et l'industrie des machines, ou la construction. D'un autre côté, l'accent grandissant mis par la po-litique sur l'efficacité énergétique (par exemple la Stratégie énergétique 2050) plaide pour une hausse des prix du courant à plus long terme, ce qui devrait notamment causer des problèmes aux grands consommateurs d'énergie comme la métallurgie ou la chimie. Pour la branche éner-gétique, les grandes incertitudes politiques liées à l'adaptation de la politique énergétique cons-tituent un facteur adverse. Le secteur de l'énergie présente ainsi dans notre profil d'évaluation un profil chances-risques inférieur à la moyenne. Avec l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse le 9 février 2014, les risques politiques ont augmenté. Les mesures visant à limiter l'immigration n'ont certes pas encore été concrétisées, mais les incertitudes relatives à la planification et aux investissements devraient déjà freiner la marche des affaires dans de nombreux secteurs. Après l'entrée en vigueur, ce sont surtout les secteurs qui dépendent aujourd'hui déjà fortement de la main-d'œuvre étran-gère et/ou qui souffrent d'une pénurie de main-d'œuvre spécialisée qui se trouveront dans une situation difficile. Nous voyons notamment un potentiel de risque dans les branches générant peu de valeur ajoutée comme l'hôtellerie-restauration et la construction. Avec le tassement de l'immigration, un pilier important de la demande dans certaines branches risque de plus de s'af-faiblir dans les années à venir. Les secteurs de services non mobiles et orientés vers le marché intérieur (par exemple le commerce de détail, l'hôtellerie-restauration, l'immobilier, la santé ou l'enseignement) ainsi que la construction seront probablement les premiers touchés. Un autre paramètre vient s'ajouter à l'équation: après l'acceptation de l'initiative, la relation entre la Suisse et son principal partenaire commercial, l'UE, est mise à l'épreuve. Les éventuelles en-traves à l'accès au marché européen – par exemple en cas de résiliation de contrats bilatéraux – représentent un risque potentiel en particulier pour les secteurs industriels traditionnels comme l'industrie des métaux, dont les produits sont exportés à 80% dans l'UE, ou pour la branche des transports et de la logistique.

Numérisation: chances pour les uns, risque pour les autres

La durabilité et ses différents impacts

La mise en œuvre de l'initiative sur l'immigration, un risque politique

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Vue d'ensemble des chiffres-clés des branches

Informations relatives aux chiffres-clés des branches

Les branches traitées dans les pages suivantes sont délimitées conformément à la «Nomenclature générale des

activités économiques (NOGA 2008)». Les données relatives à l'emploi 2013 sont estimées par Credit Suisse

Economic Research sur la base des statistiques structurelles des entreprises (STATENT) et de l'emploi (STATEM)

de l'Office fédéral de la statistique. Elles sont indiquées en équivalents plein temps. Les données relatives à la va-

leur ajoutée brute nominale pour 2013 sont estimées par le service Research du Credit Suisse sur la base du

Compte de production publié par l'OFS.

Chiffre-clés 2013

Croissance de la branche

Evaluation chances-risques à moyen terme

Effectifs (EPT) Valeur ajoutée brute

(en mrd CHF)

Part dans la valeur ajoutée brute

suisse Prévisions 2015

Valeur 2015

Comparaison sectorielle

Industrie

Industrie alimentaire 71 900 11,7 1,9% –0,4 Moyenne

Industrie du bois 36 400 3,1 0,5% –0,4 Moyenne

Impression et édition 35 500 4,0 0,7% –3,1 Très inférieure à la moyenne

Chimie 28 300 6,5 1,1% –0,7 Moyenne

Industrie pharmaceutique 38 400 24,2 3,9% 2,2 Très supérieure à la moyenne

Industrie des métaux 95 100 10,8 1,8% –1,5 Inférieure à la moyenne

Electronique 25 500 5,8 0,9% –0,2 Moyenne

Industrie horlogère 47 600 10,8 1,8% 0,6 Supérieure à la moyenne

Electrotechnique 34 500 5,3 0,9% 0,4 Moyenne

Industrie des machines 76 800 10,6 1,7% –0,8 Moyenne

Technique médicale 24 100 4,2 0,7% 0,8 Supérieure à la moyenne

Energie 24 700 9,4 1,5% –1,8 Inférieure à la moyenne

Construction 321 600 31,4 5,1% –0,4 Moyenne

Services

Commerce automobile 77 700 7,1 1,2% –0,4 Moyenne

Commerce de gros 203 500 57,7 9,4% 0,8 Supérieure à la moyenne

Commerce de détail 240 300 24,8 4,0% –0,4 Moyenne

Transport et logistique 130 700 16,9 2,8% –0,1 Moyenne

Hôtellerie et restauration 183 300 10,8 1,8% –1,6 Inférieure à la moyenne

Télécommunications 23 400 7,8 1,3% 0,3 Moyenne

Informatique 78 600 12,3 2,0% 1,9 Très supérieure à la moyenne

Banques 123 400 30,3 4,9% –0,5 Moyenne

Assurances 45 500 21,7 3,5% 0,3 Moyenne

Immobilier 57 600 7,9 1,3% 0,4 Moyenne

Conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise

153 600 18,6 3,0% 1,7 Très supérieure à la moyenne

Bureaux d'architectes et d'ingénieurs 96 400 13,6 2,2% 0,3 Moyenne

Enseignement 204 800 12,9 2,1% 0,2 Moyenne

Santé et soins 336 900 39,0 6,4% 1,4 Très supérieure à la moyenne

Social et homes 104 400 7,8 1,3% 0,5 Supérieure à la moyenne

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse Légende: > +5%; entre +2% et +5%; entre –2% et +2%; entre –2% et –5%; < –5% par rapport à l'année précédente

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Industrie alimentaire

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 71 900 Valeur ajoutée brute: 11,7 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,9%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique, tendances de consommation, croissance des classes moyennes dans les pays émergents, réglementation, prix des matières premières

Caractéristiques de la branche Acyclique, division entre marché intérieur et d'exportation

Favoris Fabricants de produits innovants des segments convenience et functional food, fabricants de produits «Swissness» ou régio-naux, fournisseurs présents dans les pays émergents Description de la branche

Avec une palette de produits allant des denrées de base au func-tional food, l'industrie alimentaire comble une grande partie des besoins alimentaires. Majoritairement acyclique, la demande se nourrit avant tout de la croissance de la population et du pouvoir d'achat. Le marché intérieur est quasiment saturé. Si les entre-prises peuvent encore à augmenter leur chiffre d'affaires sur le marché suisse en prenant en compte les grandes tendances de consommation (p. ex. convenience/functional food, bio, santé, régionalité) et en proposant des produits innovants, ces segments progressent souvent au détriment des produits traditionnels. La plupart des entreprises de cette branche sont orientées sur le marché intérieur. Les fabricants de chocolat, de sucreries, de café, de nourriture pour bébés, de boissons rafraîchissantes et de fromage sont, en revanche, souvent fortement axés sur les exportations et sont compétitifs grâce à leur concentration sur le segment haut de gamme. C'est de fait à l'étranger que la branche possède les plus grands potentiels de croissance. Les classes moyennes en progression dans les pays émergents pro-mettent des débouchés supplémentaires. Café et boissons ra-fraîchissantes mis à part, les exportations suisses dans les princi-paux pays émergents ont progressé près de trois fois plus rapi-dement que dans le reste du monde depuis l'an 2000. La branche est assez fortement réglementée pour protéger à la fois les consommateurs et l'agriculture suisse de la concurrence étrangère. Dans de nombreux domaines, ce protectionnisme renchérit l'approvisionnement en matières premières. Pour que les exportateurs restent tout de même compétitifs, la Confédéra-tion rembourse une part de ces frais supplémentaires par le biais de la «loi chocolatière». Les prix des matières premières est un facteur de coût important et parfois fortement volatil qui n'affecte pas uniquement les domaines protégés. La fluctuation des prix ne peut pas toujours être répercutée sur les acheteurs. Les fa-bricants de marques moins connues, notamment, se plaignent d'un fort déséquilibre des forces par rapport au commerce de détail alimentaire suisse très concentré. Malgré le protection-nisme, la pression à l'importation reste, dans certaines sous-branches, relativement élevée. Dans l'industrie de transformation des fruits et légumes, par exemple, la Suisse importe chaque année des marchandises d'une valeur d'environ 400 000 CHF

par emploi dans la branche. Ces dernières années, le tourisme d'achat motivé par la vigueur du franc a renforcé la pression sur les prix. Le site de production Suisse reste toutefois attrayant pour la branche: dans de nombreux cas, les consommateurs sont en effet prêts à payer plus pour des produits d'origine suisse. Dans ce contexte, la branche a accueilli avec une cer-taine retenue le projet «Swissness» adopté en 2013. Si cette loi assure la protection de la marque suisse, elle augmente égale-ment les exigences nécessaires pour qu'un produit soit désigné comme suisse. Bien que le marché intérieur soit saturé, nous attribuons à l'industrie alimentaire un profil chances-risques moyen en raison de sa demande stable et de son potentiel d'ex-pansion dans les pays émergents.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, les chiffres d'affaires de la branche se sont légère-ment améliorés suite à une hausse de la production et des prix. L'industrie n'a malheureusement que peu profité de ce renché-rissement, lequel représente principalement la répercussion des coûts plus élevés des matières premières. En tablant sur une conjoncture mondiale un peu plus favorable, nous attendons pour 2015 une légère augmentation de la production. En re-vanche, une intensification du tourisme d’achat induite par le cours de change devrait freiner l’évolution des prix

Délimitation de la branche

L'industrie alimentaire comprend la fabrication de denrées ali-mentaires et d'aliments pour animaux (NOGA 10) et de bois-sons (NOGA 11). Les principales sous-branches sont la bou-langerie, la transformation de viande et la fabrication d'autres denrées alimentaires.

Produits alimentaires: exportations selon les segments, chiffre d'affaires En mrd CHF; indice 2010 = 100

La stagnation du chiffre d'affaires de la branche depuis 2008 est principale-ment due au secteur intérieur. Les exportations dans les pays non émergents stagnent aussi depuis 2008. Les impulsions de croissance sont données d'une part par les exportations dans les marchés émergents, dont le poids est ce-pendant encore faible, et d'autre part par les exportations de café (notamment Nespresso) et de boissons rafraîchissantes (notamment Red Bull).

Source: Administration fédérale des douanes, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

40

70

100

130

160

0

3

6

9

12

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

Exportations totalesExportations café/boissons rafraîchissantesExportations (sans café/boissons rafraîchissantes) pays émergentsExportations (sans café/boissons rafraîchissantes) reste du mondeChiffre d'affaires total (axe de droite)

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Industrie du bois

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 36 400 Valeur ajoutée brute: 3,1 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,5%

Principaux facteurs d'influence Construction, croissance démographique, taux d'intérêt, cons-cience écologique, prix de l'énergie

Caractéristiques de la branche Axée sur le marché intérieur, dominée par les petites entre-prises

Favoris Producteurs associés à la construction spécialisés dans les maisons en bois, fabricants innovants d'éléments pour la cons-truction écologique

Description de la branche

Les activités de construction et d'aménagement intérieur sont les principaux moteurs de la demande dans l'industrie du bois, laquelle est positivement influencée par la croissance démo-graphique et les taux d'intérêt. La construction est ainsi un débouché très important pour ce secteur, car elle utilise non seulement le bois directement issu des scieries, mais fait éga-lement appel à des menuiseries qui transforment le bois. Le volume croissant de construction de maisons en bois montre une tendance à une augmentation de la consommation de bois. L'indice des prix à la construction pour les immeubles plurifamiliaux en bois qui stagne depuis 2011 confirme, en revanche, une recrudescence de la concurrence dans le sec-teur de la construction en bois. L'assouplissement des disposi-tions légales applicables aux maisons en bois (prescriptions de protection incendie) à partir de 2015 pourrait renforcer cette tendance. La conscience écologique croissante favorise le bois en tant que matière première, aussi bien comme matériau de construction que source d'énergie. Ces dix dernières an-nées, la demande en énergie de bois climatiquement neutre a augmenté de plus de 20%. Le bois résiduel (environ 40% de la quantité produite par les scieries) est transformé en papier, cellulose et matériaux à base de bois comme les panneaux de particules. Le bilan commercial de l'industrie suisse du bois est largement déficitaire depuis des années. Deux motifs expliquent ce phé-nomène: d'une part la récolte de bois en recul suite aux hivers doux des dernières années, d'autre part les prix bas du bois et le franc fort qui augmentent la pression à l'importation sur les producteurs nationaux. Considéré comme produit semi-fini, le bois de sciage ne dispose en outre d'aucune protection aux frontières, ce qui renforce la pression. Ces facteurs renforcent l'exposition des scieries suisses à la concurrence internationale sur les prix. Les charpenteries et menuiseries actives dans l'aménagement intérieur, c'est-à-dire la majorité des entre-prises de l'industrie du bois (plus de 85%), sont un peu moins soumises à cette pression des prix. Beaucoup desservent les

marchés locaux, ce qui explique la structure de petites entre-prises et l'orientation vers le marché domestique de ce sec-teur. L'emploi dans l'industrie du bois a légèrement baissé, avec –8% depuis l'an 2000. Dans un environnement de mar-ché difficile, les scieries se trouvent dans un processus de consolidation, alors que les menuiseries ont créé des emplois. Malgré une mutation structurelle en cours et un taux d'emploi en léger recul, la demande en bois reste intacte grâce à une prise de conscience écologique croissante. Nous évaluons donc le profil chances-risques de l'industrie du bois comme moyen.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

Si l'activité de construction robuste a fourni aux producteurs proches de la construction des carnets de commande bien remplis en 2014, la récolte de bois à nouveau inférieure à la moyenne et la concurrence internationale ont augmenté la pression sur les scieries. Malgré des défis structurels et une conjoncture intérieure s'affaiblissant, l'industrie du bois devrait connaître une légère croissance en 2015 grâce à une activité de construction persistante mais moins dynamique.

Délimitation de la branche

L'industrie du bois (NOGA 16) comprend les menuiseries ac-tives dans les secteurs de l'aménagement intérieur, de la charpenterie ainsi que dans la production de portes et fe-nêtres. Le secteur englobe également les scieries, les fabri-cants de parquets et de panneaux de bois, ainsi que la fabrica-tion d'articles en liège, vannerie et sparterie et d'emballages en bois.

Consommation de bois-énergie, récolte de bois, emploi et valeur ajoutée brute de l'industrie du boisIndice 2010 = 100

L'activité de construction toujours solide et la consommation de bois-énergie dopent la demande. La récolte de bois, en revanche, n'est parfois pas en mesure d'absorber entièrement la demande. Ces dernières années, il en a résulté une valeur ajoutée brute en baisse.

Source: Office fédéral de la statistique, Office fédéral de l'environnement, Credit Suisse; *valeurs 2013 estimées par le Credit Suisse

80

85

90

95

100

105

110

115

120

125

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013*

Emploi Valeur ajoutée brute Consommation bois-énergie Récolte de bois

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Impression et édition

Evaluation chances-risques à moyen terme: –3,1 Très inférieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 35 500 Valeur ajoutée brute: 4,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,7%

Principaux facteurs d'influence Consommation de médias des ménages, budgets publicitaires des entreprises, croissance démographique, numérisation

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises avec quelques grandes entreprises, axée sur le marché intérieur

Favoris Editeurs avec des contenus numériques payants bien établis, entreprises offrant un éventail innovant de services numériques

Description de la branche

Le secteur de l'impression et de l'édition dépend essentielle-ment de la consommation de médias des ménages et des entreprises. Si la croissance démographique persistante sti-mule la consommation, la forte baisse des dépenses publici-taires plombe les chiffres d'affaires de la presse écrite. L'im-primerie et l'édition réagissent très fortement aux fluctuations conjoncturelles. Les ventes pour l'essentiel en hausse de jour-naux électroniques viennent quelque peu contrecarrer de vastes pertes de lecteurs. Les bouleversements dus à la nu-mérisation ont plus d'impact sur l'imprimerie que sur l'édition. Ces six dernières années, les dépenses publicitaires pour les contenus en ligne ont doublé et devraient continuer à augmen-ter, mais à un bas niveau. En raison de la rude concurrence régnant entre les nombreux contenus gratuits et grands com-merçants en ligne, il est toujours plus difficile, même pour les éditeurs, de trouver des utilisateurs disposés à payer des con-tenus en ligne. Proche de la presse quotidienne et hebdomadaire nationale, le secteur de l'impression est fortement orienté vers le marché domestique et composé principalement de petites et micro-entreprises (54% des EPT). L'édition se caractérise par une structure d'entreprises plus concentrée que celle de l'imprime-rie. Depuis 1991, les emplois dans l'imprimerie ont diminué de moitié (–51%), atteignant, en 2013, un nouveau plancher historique avec près de 21 900 salariés. Sur la même période, le secteur de l'édition a connu un recul moins important (–26%). Le recul des exportations ces dernières années té-moigne également de la situation difficile de la branche. La forte concurrence d'éviction par les prix exerce une pres-sion croissante sur les imprimeries et les éditeurs. Les entre-prises étrangères viennent par ailleurs aggraver la situation concurrentielle sur le marché national, ce qui réduit les marges et entraîne des regroupements d'entreprises. L'environnement actuel de taux d'intérêt bas offre aux entreprises en difficulté des options de financement supplémentaires grâce à des lea-sings avantageux, par exemple pour des machines. S'il est ralenti pour l'instant, le processus de consolidation pourrait

retrouver de la vigueur à l'avenir. Avec le progrès de la numé-risation, l'impression numérique s'est établie comme technique d'impression complémentaire à l'offset (utilisé principalement pour la production de journaux). La numérisation représente jusqu'à nouvel ordre le plus grand défi de ce secteur. La progression des médias en ligne re-quiert une nouvelle orientation stratégique des deux branches dans un environnement de marché difficile. Dans ce contexte, nous évaluons le profil chances-risques de cette branche comme très inférieur à la moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

La tendance négative qui avait marqué 2013 s'est poursuivie en 2014. Les perspectives pour 2015 restent peu enga-geantes, d'une part parce que la numérisation entraîne la mu-tation structurelle, et d'autre part parce que la forte concur-rence d'éviction maintient la pression sur les entreprisses. En outre, la force du franc pourrait une nouvelle fois significative-ment augmenter la pression de la concurrence étrangère sur les imprimeries suisses.

Délimitation de la branche

L'industrie de l'impression et de l'édition inclut l'imprimerie et la reproduction d'enregistrements sonores, visuels et de don-nées (64% des EPT; NOGA 18) et le secteur de l'édition (36% des EPT; NOGA 58).

Emploi dans l'impression/l'édition et PIB réel Variation en comparaison annuelle en %

Depuis 2004, le secteur de l'impression et de l'édition a connu une croissance de l'emploi presque toujours négative. Après la crise financière, le recul de l'emploi a certes été moins marqué. Cependant, avec -1% à -3% malgré la croissance positive du PIB réel depuis 2010, ce repli reste des plus mani-festes.

Source: Office fédéral de la statistique, Secrétariat d'Etat à l'économie, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

-5%

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

PIB réel Emploi impression Emploi édition

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Chimie

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,7 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 28 300 Valeur ajoutée brute: 6,5 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,1%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, progrès technologique, taux de change, prix de l'énergie et des matières premières

Caractéristiques de la branche Cyclique, fortement axée sur l'exportation, concentrée, forte intensité de recherche et de capital

Favoris Fabricants hautement spécialisés de produits de niche person-nalisés nécessitant un conseil intensif, producteurs avec pipe-line R&D plein et bien implantés dans les pays émergents

Description de la branche

La majeure partie de la population mondiale entre tous les jours en contact avec des produits chimiques, que ce soit sous forme d'arômes dans les aliments, de polymères haute per-formance dans les composants automobiles ou de substances chimiques dans les médicaments et produits phytosanitaires. Cela étant, la demande en produits chimiques ne provient en règle générale pas directement des consommateurs finaux, mais de l'industrie située en aval qui traite les produits inter-médiaires. L'évolution du chiffre d'affaires de l'industrie chi-mique, qui dépend en premier lieu de la marche des affaires des branches clientes, est ainsi fortement cyclique. Les mo-teurs principaux des secteurs clients – croissance de la popu-lation, formation de classes moyennes dans les pays émer-gents, démographie – sont aussi les piliers de la croissance dans l'industrie chimique. Combinée au progrès technologique, la hausse des exigences liées à la fonctionnalité des produits (p. ex. peintures déperlantes) et à l'efficacité énergétique (p. ex. polymères au lieu de composants métalliques dans les véhicules) vient aussi étayer la croissance de la demande. Ces dix dernières années, le marché global a connu une évolution très dynamique d'environ 7% p.a. Le secteur est fortement orienté à l'exportation: plus de 90% du chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger. Les principaux débouchés restent les pays industrialisés. Les pays émergents gagnent en importance, à la fois comme clients et comme concurrents. Entre 2002 et 2012, les fabricants chinois ont ainsi pu faire passer leur part de marché globale de presque 9% à plus de 30%. La concurrence grandissante sur les mar-chés émergents a laissé des traces chez les fournisseurs eu-ropéens. Entre 2001 et 2012, l'emploi dans cette branche a ainsi reculé respectivement en moyenne de 1,8% et 1,9% par an en Europe et en Suisse. Ces dernières années, le site de production Suisse a obtenu, dans la plupart des domaines, de moins bons résultats d'exportation que ses concurrents de l'OCDE. La vigueur du franc a contribué à cette situation, car la demande réagit généralement de manière sensible aux prix également dans le secteur des spécialités chimiques, sur le-

quel se concentre la Suisse. Du côté des coûts, les prix des matières premières et de l'énergie conservent un rôle essen-tiel, malgré une efficacité améliorée. Dans ce contexte, le boom du gaz de schiste aux Etats-Unis constitue un défi pour les entreprises chimiques suisses, car il confère aux concur-rents américains un avantage. La branche est dominée par les grandes entreprises, une struc-ture justifiée par une orientation internationale, des dépenses en recherche élevées et une forte intensité en capitaux. Malgré une demande internationale croissante, l'industrie chi-mique suisse n'obtient qu'une évaluation chances-risques moyenne en raison de la forte concurrence étrangère et des désavantages concurrentiels en termes de prix.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, le chiffre d'affaires de la branche a enregistré une évolution légèrement négative, en partie à cause d'effets de change, et la production a stagné. Les différents segments ont évolué très différemment. Par exemple, les exportations de colorants ont diminué d'un quart, alors que celles des subs-tances de bases et produits organiques ont légèrement aug-menté. Même si la conjoncture mondiale devait connaître une légère amélioration, les chiffres d’affaires de la branche de-vraient baisser en 2015 sous l’effet de l’appréciation du franc.

Délimitation de la branche

L'industrie chimique (NOGA 20) comprend les sous-branches suivantes: produits chimiques de base (26,7% de l'emploi total), produits agrochimiques (5,1%), peintures et mastics (13,5%), produits d'entretien, cosmétiques et parfums (21,1%), autres produits (31,9%) et fibres chimiques (1,7%).

Exportations de l'industrie chimique par sous-branches Nominales, indice 2005 = 100

Dans l'ensemble, les exportations chimiques suisses ont stagné ces dix der-nières années. Si l'on considère les différentes sous-branches, les résultats sont très hétérogènes. D'un côté, les sous-branches des substances odorifé-rantes et aromatiques, des parfums et de l'agrochimie ont gagné en impor-tance. De l'autre côté, la Suisse exporte aujourd'hui moins de matières pre-mières chimiques et de peintures qu'il y a dix ans.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

50

60

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

TotalMatières premières et de base chimiquesPeinturesAgrochimieMatières plastique primairesSubstances odoriférantes/aromatiques, parfums

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Industrie pharmaceutique

Evaluation chances-risques à moyen terme: 2,2 Très supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 38 400 Valeur ajoutée brute: 24,2 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 3,9%

Principaux facteurs d'influence Evolution du niveau de vie, démographie, progrès technolo-gique et médical, réglementation, droit des brevets

Caractéristiques de la branche Fortement axée sur l'exportation, forte intensité de recherche et de capital, forte concentration

Favoris Producteurs de médicaments avec une valeur ajoutée supplé-mentaire clairement mesurable pour les patients, pipeline R&D plein et projets de recherche stratégiques

Description de la branche

L'évolution du niveau de vie, le vieillissement démographique et les progrès technologiques et médicaux sont les moteurs prin-cipaux de la demande pour l'industrie pharmaceutique. Dans les pays industriels occidentaux, les dépenses de santé pu-bliques influencent fortement la demande en médicaments. Du point de vue conjoncturel, la branche est acyclique, mais les phases de ralentissement persistantes qui se répercutent sur les finances publiques pèsent significativement sur les prix. Dans les marchés émergents, le pouvoir d'achat croissant et les systèmes de santé s'améliorant permettent à toujours plus de personnes d'accéder aux médicaments. Les effets du vieil-lissement et des progrès technologiques sur la demande sont complexes et s'amplifient parfois mutuellement: plus une socié-té est âgée – notamment grâce aux progrès médicaux – plus ses habitants souffrent de maladies chroniques telles le cancer ou la démence. De même, le progrès technologique rapide, notamment dans ces domaines, fournit sans cesse des tech-niques de diagnostic et de traitement nouvelles et plus indivi-duelles. Le marché pharmaceutique est hautement spécialisé et orien-té à l'international. Fortement orientés à l'exportation, les fa-bricants suisses réalisent plus de 90% de leur chiffre d'af-faires à l'étranger. Une grande partie du chiffre d'affaires est obtenue avec des médicaments à la charge des caisses-maladie, dont les prix sont fortement influencés par une régulation étatique. Le sys-tème réglementaire est très complexe. Les adaptations des prix, même dans des petits pays, peuvent avoir des consé-quences mondiales, en raison du système de tarification de référence très répandu. La protection des brevets est aussi un élément central de l'évolution des prix. Dans le domaine non protégé des médicaments génériques, une rude concurrence sur les prix règne. Dans les années à venir, les génériques gagneront en importance vis-à-vis des médicaments de marque. Dans de nombreux domaines de la spécialité médi-cale protégée par brevet, de belles marges resteront possibles à l'avenir. Au vu de la situation tendue des finances publiques internationales, la pression sur les prix affectant ce secteur devrait se consolider durablement. A la fixation des prix pour

de nouveaux médicaments, les exigences augmentent quant à la valeur ajoutée supplémentaire par rapport aux préparations existantes. La recherche est et restera un bloc de coûts im-portant. Aujourd'hui déjà, les frais de développement d'un médicament à succès dépassent parfois le seuil du milliard. Les exigences croissantes en termes de sécurité et d'efficaci-té prouvée devraient renchérir la recherche à l'avenir. C'est donc notamment en raison des risques liés aux frais de re-cherche élevés que cette branche est dominée par des entre-prises de grande taille. Malgré ces frais importants et une pression sur les prix persis-tante à long terme, l'évaluation chances-risques de l'industrie pharmaceutique est largement supérieure à la moyenne en raison d'une demande en permanente croissance.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, les exportations de la branche ont gagné plus de 5%, mais les chiffres d'affaires ont connu une évolution net-tement moins dynamique. Si l'expiration des brevets et les baisses de prix ont influencé ce secteur en 2014, la timide dynamique (mesurée en CHF) des chiffres d'affaires est étroi-tement liée aux effets de change. En 2015, le taux de change devrait peser encore plus lourd dans la balance en raison de l’appréciation du franc. Malgré une demande fondamentale-ment robuste en produits pharmaceutiques, nous n’attendons donc pas de croissance notable des chiffres d’affaires en CHF par rapport à 2014.

Délimitation de la branche

L'industrie pharmaceutique (NOGA 21) comprend la fabrica-tion de produits pharmaceutiques de base (NOGA 211) et de spécialités (NOGA 212). Cette dernière réunit, entre autres, les médicaments, les vaccins et les produits de biotechnologie.

Bilan commercial des plus grands producteurs pharmaceutiques Bilan commercial des produits pharmaceutiques en mrd USD

En 2013, parmi les pays de l'OCDE, la Suisse a été le deuxième plus grand exportateur (derrière l'Allemagne) et le cinquième importateur de produits pharmaceutiques. Cela s'est traduit par le meilleur bilan commercial à l'échelle mondiale, en constante progression ces dernières années. La majeure partie des exportations pharmaceutiques provient de Roche et Novartis. En 2013, environ un quart des exportations de marchandises suisses était à mettre au crédit de ces deux entreprises.

Source: OCDE, Credit Suisse

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Suisse Allemagne Irlande France Belgique

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Swiss Issues Branches 17

Industrie des métaux

Evaluation chances-risques à moyen terme: –1,5 Inférieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 95 100 Valeur ajoutée brute: 10,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,8%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, conjoncture du bâtiment, prix de l'énergie et des matières premières, efficacité énergétique, taux de change

Caractéristiques de la branche Majoritairement orientée sur le marché domestique, concen-trée ou structurée en petites entreprises en fonction de la sous-branche

Favoris Fournisseurs de produits métalliques et de traitements de sur-face des métaux novateurs, économes en énergie et en res-sources

Description de la branche

Les métaux et produits métalliques sont utilisés principalement dans l'industrie. Les principaux débouchés sont ainsi les branches des machines, de l'automobile et des métaux ainsi que l'industrie électronique et de précision (notamment les techniques médicales et l'horlogerie). De par sa position de fournisseur de ces secteurs parfois très cycliques, l'industrie des métaux dépend fortement de la conjoncture. Des sous-branches comme la construction métallique ou la serrurerie, en revanche, suivent surtout la conjoncture de la construction, ce qui se traduit par une demande un peu plus stable. La con-sommation des ménages exerce elle aussi une influence, no-tamment dans la coutellerie et l'outillage. La marche des af-faires des fabricants d'armes et de munitions est elle détermi-née par les budgets militaires internationaux. La volatilité des prix sur le marché mondial des métaux repré-sente un véritable défi pour cette branche. L'industrie des métaux est relativement gourmande en énergie, notamment dans la fabrication et le traitement initial des métaux. L'effica-cité énergétique et l'économie de ressources ne jouent pas uniquement un rôle fondamental du côté de la production, mais également de la demande. Une haute résistance, la ca-pacité d'isolation, le poids et la recyclabilité sont devenus des critères décisifs dans le choix d'une application en métal. Dans ce contexte, les métaux se trouvent souvent en concurrence avec d'autres matériaux comme les matières plastiques ou les textiles techniques. Les entreprises des métaux sont ainsi confrontées à une pression continue qui les pousse à innover. En raison des frais de transport parfois élevés pour les élé-ments métalliques, la proximité physique avec les clients re-présente un certain avantage concurrentiel. Un tiers seulement du chiffre d'affaires de la branche est réalisé à l'exportation. Les domaines exportateurs sont principalement la fabrication de produits semi-finis en aluminium et acier, d'outils, de vis et d'armes. Comme elle fournit les branches domestiques orien-tées à l’exportation telles que l'industrie des machines, l'indus-trie suisse des métaux est plus dépendante de l'étranger que le chiffre des exportations ne porterait à le croire. Les exporta-

tions (directes) sont dirigées à 80% vers les pays de l'UE et l'Allemagne représente à elle seule 40%. Les importations proviennent à 70% des pays voisins que sont l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et la France. La fluctuation des cours de change a ainsi une influence considérable sur les frais d'ap-provisionnement, mais également sur la compétitivité par rap-port aux concurrents étrangers. L'industrie des métaux est généralement soumise à une forte pression sur les prix et à l'importation. Quelques sous-branches comme l'industrie de l'acier, de l'alu-minium et des armes sont dominées par de grosses entreprises; les autres secteurs sont majoritairement structurés en PME. Cette structure fragmentée limite parfois le pouvoir de négocia-tion des entreprises face à leurs fournisseurs et leurs clients. En raison de la grande concurrence et de la haute pression sur les prix, le profil chances-risques de l'industrie des métaux à moyen terme est selon notre estimation inférieur à la moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

Après trois ans de baisse, le chiffre d'affaires de la branche a renoué avec la croissance en 2014. Les marges ont cepen-dant souffert d'une tendance à la baisse des prix de vente combinée à la hausse des prix à l'importation des matières premières. Si l’appréciation du franc devrait réduire le prix des importations de matériel en 2015, elle augmente également la pression des importations de produits concurrents étrangers. La marche des affaires plus délicate dans certaines branches acheteuses devrait en outre peser sur la demande nationale.

Délimitation de la branche

L'industrie des métaux inclut la production de métaux et leur transformation en produits semi-finis (NOGA 24, 14% de l'emploi) ainsi que la fabrication et la finition de produits métal-liques (NOGA 25). Les principaux domaines de NOGA 25 sont les ateliers de mécanique (31%), les éléments de cons-truction en acier et en métaux légers (17%) ainsi que la fabri-cation d'outils et le traitement de surfaces (8% chacun).

Chiffre d'affaires de l'industrie des métaux Moyenne mobile sur quatre trimestres, indice T1 2005 = 100; variation en comparaison annuelle en %

De par sa position de fournisseur d'autres branches, l'industrie des métaux réagit avec vigueur aux évolutions conjoncturelles. Des fluctuations du chiffre d'affaires pouvant atteindre des pourcentages à deux chiffres n'ont donc pas été rares ces dix dernières années.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

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Evolution par rapport à l'année précédente (axe de droite)Chiffre d'affaires

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Electronique

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,2 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 25 000 Valeur ajoutée brute: 5,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,9%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, prix des matières premières, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Concentrée, axée sur l'exportation, forte intensité de recherche et de capital

Favoris Leaders dans le domaine des semi-conducteurs et des cap-teurs, fournisseurs avec savoir-faire dans les réseaux mobiles

Description de la branche

Le secteur suisse de l'électronique se concentre principale-ment sur la fabrication de composants électroniques pour le domaine des semi-conducteurs et capteurs. Biens intermé-diaires, ces produits sont requis en premier lieu par les entre-prises industrielles qui fabriquent des appareils électroniques, les producteurs des domaines de l'électrotechnique, de la domotique, de l'industrie des machines et de l'automobile ainsi que par l'industrie des instruments de précision. La filière des semi-conducteurs est également un fournisseur important du secteur énergétique, notamment des énergies renouvelables. L'importante dépendance de la production industrielle signifie que la principale sous-branche de l'électronique, à savoir la production de composants électroniques, est fortement sou-mise à des facteurs conjoncturels. La production d'appareils de télécommunication, la deuxième sous-branche, dépend des investissements des clients. La clientèle se compose d'entre-prises publiques et proches de l'Etat issues des secteurs de la défense, des transports et des télécommunications, lesquelles affichent une demande généralement moins cyclique. La branche de l'électronique est relativement concentrée. Les entreprises comptent en moyenne 30 salariés. Une partie im-portante du chiffre d'affaires est réalisée à l'étranger, les composants électroniques représentant proportionnellement le bien d'exportation le plus important. L'UE (principalement l'Al-lemagne), les Etats-Unis et la Chine sont les marchés les plus importants. Les fluctuations dans l'offre et les prix des métaux industriels et high-tech (terres rares) peuvent influencer sensiblement la production et les frais de production. Des taux d'innovation élevés et des cycles de vie des produits courts caractérisent également cette branche. Pour conserver un leadership tech-nologique, d'importants investissements dans la recherche et le développement sont indispensables. L'électronique est ainsi extrêmement gourmande en recherche et en capitaux. Les entreprises suisses se sont de ce fait spécialisées dans la fa-brication de produits de haute qualité requérant un important savoir-faire dans des marchés de niche et ont délocalisé les

étapes de production nécessitant une forte main-d'œuvre vers des pays à bas coûts salariaux. Dans le domaine de l'innova-tion, le secteur profite de la proximité avec les hautes écoles techniques. La pénurie de main-d'œuvre spécialisée repré-sente un risque réel, car la demande est très grande: l'offre en travailleurs qualifiés suisses seule n'étant pas en mesure de compenser les fluctuations naturelles dues à l'âge, ce secteur dépend de la main-d'œuvre étrangère. L'évolution volatile des prix et de l'offre sur les marchés des matières premières ainsi que la pression élevée de la concur-rence sont les principaux défis auxquels l'électronique est con-frontée. Sur la base de tous ces facteurs, nous attribuons à la branche une évaluation chances-risques moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, les exportations de toutes les sous-branches se sont inscrites en recul. L'électronique n'a ainsi pas pu poursuivre la reprise qui s'était esquissée l'année précédente. Les exporta-tions de composants électroniques, en particulier, ont davan-tage baissé qu'en 2013. Pour 2015, nous n’attendons pas de reprise. A l'exportation, les effets positifs d’une conjoncture mondiale légèrement en hausse seront gommés par l’appréciation du franc. Sur le marché intérieur, l’électronique en tant que fournisseur devrait ressentir le ralentissement d’importantes branches acheteuses de l’industrie.

Délimitation de la branche

L'électronique (NOGA 261 à 264) comprend la fabrication de composants électroniques et de cartes à circuits imprimés (environ 80% des effectifs), d'appareils de traitement de don-nées, périphériques et de communication ainsi que l'électro-nique de loisir.

Exportations du secteur électronique Variation en comparaison annuelle en %, exportations en mrd CHF

Pour les exportations électroniques suisses, l'année 2014 a été la pire depuis 2011. Les exportations de composants électroniques se sont inscrites en recul sur les quatre dernières années et ont été le principal responsable de la baisse des exportations depuis 2010 en raison de leur importance proportionnelle.

Source: Administration fédérale des douanes *valeurs 2005–2007 faussées par des réexportations liées à une fraude à la TVA; **valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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Composants électroniquesPériphériques et appareils de traitement de donnéesAppareil de télécommunicationÉlectronique de loisirExportations totales (axe de droite)

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Industrie horlogère

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,6 Supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 47 600 Valeur ajoutée brute: 10,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,8%

Principaux facteurs d'influence Demande mondiale en produits de luxe, évolution du niveau de vie, climat de consommation, flux touristiques mondiaux

Caractéristiques de la branche Très axée sur l'exportation, concentrée, verticalisation croissante

Favoris Grands groupes horlogers et de luxe; marques actives sur des marchés géographiquement diversifiés; sous-traitants avec sa-voir-faire stratégique, surtout dans le domaine des mouvements

Description de la branche

La branche réalise plus de 80% de son chiffre d'affaires à l'ex-portation avec des montres coûtant, au départ usine, plus de 500 CHF. 95% de la production est vendue à l'étranger. L'industrie horlogère suisse appartient ainsi au marché mondial du luxe, lequel est principalement boosté par l'évolution du niveau de vie, notamment dans les pays émergents. Mais le climat de consommation ainsi que d'autres paramètres spécifiques à chaque pays influencent également la demande. Le refroidisse-ment de la conjoncture ainsi que l'introduction de lois anticorrup-tion plus strictes en 2013 ont entraîné un recul des exportations horlogères vers la Chine. Avec Hong Kong, la Chine est le prin-cipal marché d'exportation (25%), devant les Etats-Unis (11%). Des impulsions positives sont attendues de l'accord de libre-échange signé avec la Chine: suite à son entrée en vigueur le 1er juillet 2014, une première baisse des droits à l'importation a été appliquée sur les montres suisses. Les droits de douane oscillaient alors entre 11% et 23%. Sur d'autres marchés de croissance comme l'Inde ou le Brésil, les montres suisses sont aussi grevées de droits de douane et taxes élevés. Dans certains pays (p. ex. la Suisse ou Hong Kong), les touristes représentent des clients finaux importants. Des événements qui entravent les flux de voyageurs (p. ex. instabilités politiques, épidémies) peu-vent miner le chiffre d'affaires de l'horlogerie. Avec leurs smartwatches, des entreprises technologiques (dont Apple) pénètrent progressivement le marché horloger, mais ne devraient que peu menacer le segment des montres de luxe. Les montres de luxe (majoritairement mécaniques), achetées pour leur durabilité, leur finesse technique et le symbole de réussite qu'elles représentent, remplissent ainsi d'autres fonctions que les montres-ordinateurs. Les smartwatches pourraient cependant représenter une sérieuse concurrence pour les montres à quartz des segments inférieurs et moyens. 63% des salariés du secteur travaillent dans des grandes entre-prises. Les groupes horlogers et de luxe Swatch Group, Riche-mont, Rolex et LVMH possèdent la majorité des marques suisses les plus vendues, ainsi que des fabricants de compo-sants. La branche inclut, en outre, de nombreuses petites entre-prises indépendantes. Ces dernières années, la concentration a augmenté, principalement suite à la verticalisation croissante de

la production (rachat de sous-traitants, développement des capa-cités propres). La décision prise en 2013 par la Commission de la concurrence d'autoriser la filiale de Swatch ETA à suspendre progressivement la livraison de mouvements horlogers à des sociétés tierces d'ici la fin 2019 devrait être synonyme de davan-tage de pression, notamment sur les petites entreprises indé-pendantes moins solides financièrement. Une poursuite de l'inté-gration verticale, mais aussi horizontale (rachat de marques), semble donc vraisemblable. Avec le nombre croissant des bou-tiques spécifiques aux marques et aux groupes, une tendance à une intégration verticale s'observe aussi dans la commercialisa-tion. La pénurie de main-d'œuvre qualifiée préoccupe le secteur. La part des frontaliers travaillant dans cette branche est relative-ment haute. L'adoption de l'initiative contre l'immigration de masse pourrait de ce fait avoir des conséquences négatives. Malgré les défis cités, le profil chances-risques à moyen terme de cette branche nous semble supérieur à la moyenne. La crois-sance du niveau de vie dans les pays émergents continue de s'accompagner d'un grand potentiel de demande.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, la branche a enregistré des exportations record pour la quatrième année de suite. Comme l’année précédente, la croissance est toutefois demeurée de quelques pourcents seulement. Alors que des impulsions positives sont venues du Japon et des Etats-Unis, le recul des exportations vers les principaux marchés européens et la stagnation des exporta-tions vers la Chine/Hong Kong ont pesé. L’évolution de la demande chinoise demeurera le principal facteur d’incertitude en 2015. Suivant le positionnement des entreprises, le franc fort minera la croissance des chiffres d’affaires ou les marges.

Délimitation de la branche

L'industrie horlogère (NOGA 2652) comprend la fabrication et l'assemblage de montres et de pendules ainsi que la produc-tion de mouvements et d'autres composants horlogers.

Exportations de montres Moyenne mobile sur 12 mois, indice janvier 2005 = 100

Ces dernières années, l'industrie horlogère suisse s'est de plus en plus orien-tée vers le secteur du luxe. En 2014, elle a exporté environ 4,5% de montres en moins qu'en 2011. Le prix moyen à l'exportation a toutefois augmenté sur la même période de plus de 20% pour atteindre 735 CHF.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse

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Unités Chiffre d'affaires des exportations Prix moyen à l'exportation

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Electrotechnique

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 34 500 Valeur ajoutée brute: 5,3 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,9%

Principaux facteurs d'influence Investissements privés et publics, besoin en énergie et infras-tructure, conscience écologique, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Axée sur l'exportation, concentrée, forte intensité de capital et de recherche

Favoris Entreprises à la pointe de la technologie développant des pro-duits écologiques et efficaces en termes d'énergie

Description de la branche

L'électrotechnique comprend la fabrication de produits per-mettant la génération, la transformation, la distribution, le stockage et l'utilisation d'électricité. Il s'agit principalement de biens d'investissement, à l'exception des appareils électromé-nagers qui appartiennent aux biens de consommation du-rables. Parmi les principaux clients se trouvent l'industrie (des machines et automobile p. ex.), les fournisseurs d'énergie, le bâtiment et les chemins de fer. Alors que la demande privée dépend, en grande partie, des investissements d'entreprises et est donc fortement soumise à des facteurs conjoncturels cy-cliques, la demande publique est, quant à elle, déterminée par des commandes volumineuses dans les domaines de l'énergie et des infrastructures. La demande en appareils électroména-gers dépend quant à elle de la consommation privée. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la consom-mation mondiale d'énergie pourrait augmenter de plus d'un tiers d'ici 2040. Plus de deux tiers de cette croissance de-vraient être générés par des pays non-membres de l'OCDE et y entraîner de nouveaux investissements dans les infrastruc-tures énergétiques, alors que dans les pays industrialisés, remplacements et rénovations seront principalement à l'ordre du jour. La tendance à une production d'électricité à partir d'énergies renouvelables (cf. Stratégie énergétique 2050) et une conscience écologique croissante renforceront la de-mande en produits électrotechniques et servent de moteurs à l'innovation. Celle-ci offre de bonnes chances de croissance, notamment aux fournisseurs de produits haut de gamme et énergiquement efficaces. L'électrotechnique est fortement orienté à l’exportation: 63% exportations sont à destination de l'UE. Avec une part de 30%, l'Allemagne occupe indéniablement la première place, tandis que les Etats-Unis importent près de 9%. Les pays non industrialisés comme la Chine ou l'Arabie Saoudite gagnent en importance: la Chine (6%) a supplanté la France en tant que troisième exportateur et l'Arabie Saoudite (4%) occupe déjà la sixième place. La branche est concentrée: plus de 80% des salariés travail-lent dans des entreprises de moyenne ou grande taille. La forte interdépendance avec l'étranger soumet les entreprises à

une rude pression concurrentielle internationale, qui est ren-forcée par les désavantages de la Suisse en termes de coûts. Pour les entreprises helvétiques, les possibles stratégies de recentrage prennent la forme d'un degré élevé d'automatisa-tion, d'un leadership technologique et de prestations de ser-vice de premier plan. C'est pour cette raison que les entre-prises actives à l'international ont délocalisé à l'étranger les étapes de production à forte intensité de main-d'œuvre et se concentrent principalement sur celles qui requièrent beaucoup de capital et de savoir-faire comme la recherche et dévelop-pement. Au vu des tendances susmentionnées dans l'énergie et de la rude pression de la concurrence, le profil chances-risques nous semble moyen.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

La lente évolution de la conjoncture en Europe a pesé sur les exportations électrotechniques en 2014. Le chiffre d'affaires a également diminué, mais moins que les exportations, ce qui signifie que la partie de cette branche orientée sur le marché domestique a enregistré une évolution plus positive. Les pers-pectives demeurent moroses pour 2015. Le franc fort viendra miner les chiffres d’affaires et les marges. Cela dit, la légère accélération attendue de la croissance mondiale, notamment aux Etats-Unis (deuxième plus grand marché d'exportation) pourrait quelque peu atténuer le choc du franc.

Délimitation de la branche

L'électrotechnique (NOGA 27) fabrique des équipements permettant de produire, de transporter et de distribuer (géné-rateurs, câbles, interrupteurs), d'utiliser (moteurs électriques, électroménager) et de stocker (batteries) de l'électricité. Me-suré à la part des exportations, la sous-branche des moteurs électriques, générateurs et transformateurs (NOGA 271) est la plus importante avec plus de 70%. Elle est également le plus grand employeur avec 37%.

Production de l'électronique Variation en comparaison annuelle en %

En raison de son caractère hautement cyclique, la production électrotechnique est plus volatile que l'ensemble de l'industrie. Les chiffres de la production ont fortement fluctué dans les périodes de boom (jusqu'en 2008), de crise (2009) et de reprise (2010). Ces dernières années, la vigueur du franc a pesé sur la branche.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Production industrie Production électrotechniqueProduction biens d'investissement

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Swiss Issues Branches 21

Industrie des machines

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,8 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 76 800 Valeur ajoutée brute: 10,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,7%

Principaux facteurs d'influence Cycles d'investissement mondiaux, taux de change, (ré-)indus-trialisation, efficacité énergétique, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Axée sur l'exportation, tertiarisation croissante, concentrée

Favoris Fabricants d'installations de production économes en énergie et en ressources, fournisseurs de solutions globales intégrées proposant une offre de services complémentaire

Description de la branche

Les machines sont utilisées en premier lieu par des entreprises industrielles, mais également dans de nombreux autres do-maines d'activité tels que la construction, l'agriculture ou, par-fois, directement par des ménages privés. En sa qualité de fournisseur de biens d'investissement, l'industrie des ma-chines possède un caractère hautement cyclique. Les affaires sont d'abord influencées par le climat d'investissement dans les différentes branches clientes nationales et internationales. La branche réalise plus des deux tiers de son chiffre d'affaires à l'étranger. Compte tenu de sa forte orientation internatio-nale, les cours de change constituent un facteur important. Avec un volume d'exportations moyen de plus de 21 mrd CHF, la Suisse compte parmi les principaux pays exportateurs de machines (2012: douzième rang). Elle est même dans le quinté de tête en ce qui concerne les machines de l'industrie du pa-pier, des emballages, du textile et les machines-outils. Le prin-cipal marché d'exportation est l'Allemagne (24% des exporta-tions), suivie des Etats-Unis (10%) et de la Chine (8%). Les efforts de réindustrialisation aux Etats-Unis et dans l'UE ainsi que la tendance générale à une meilleure efficacité énergétique représentent des opportunités pour cette branche. Ces évolu-tions devraient entraîner un renouvellement progressif du parc de machines dans les pays industrialisés. Avec leur essor éco-nomique et leur industrialisation croissante, les pays émergents ont augmenté leur part dans les exportations de machines suisses ces dix dernières années (pays non industrialisés: 28% en 2005 contre 32% en 2014). Si ces marchés offrent un grand potentiel, ils représentent aussi un véritable défi. L'adap-tation aux besoins locaux (qualité à prix plus bas) nécessite des stratégies et modèles commerciaux nouveaux, notamment au vu des frais de production élevés en Suisse. Des concurrents originaires de l'Est entrent progressivement sur le segment haut de gamme, soumettant ainsi l'industrie des machines suisses à une pression sur les prix et à l'innovation. Le suivi attentif des nouvelles technologies et tendances dans les branches clientes et la mise en œuvre précoce dans des concepts de machines adéquats et de services complémen-taires créent un avantage concurrentiel. Ces dix dernières an-nées, le secteur recherche et développement a connu dans la

branche une forte évolution au détriment de la production pro-prement dite (tertiarisation). La structure de la branche est dominée par des entreprises de moyenne et grande taille (avec une part d'emploi d'env. 75%). Nous évaluons à moyen le profil chances-risques à moyen terme pour l'industrie des machines. Les tendances positives de la demande, telles que l'efficacité énergétique, sont con-trebalancées par la pression concurrentielle accrue au niveau des prix et des innovations.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, le chiffre d'affaires a pour l'essentiel stagné malgré la croissance des exportations. Sur le marché suisse, l'industrie des machines a ressenti la faible évolution des investissements d'équipement. Les impulsions à l'exportation sont venues princi-palement des Etats-Unis, de Chine, d'Espagne et de Grande-Bretagne. Le reste du marché européen s'est développé plus faiblement qu'attendu. La faible conjoncture dans la zone euro ainsi que l’appréciation du franc seront les principaux facteurs qui pèseront sur 2015. Globalement, et en dépit d’impulsions de demande en provenance des Etats-Unis, nous attendons un recul des chiffres d’affaires dans l’industrie des machines.

Délimitation de la branche

Les principaux domaines de l'industrie des machines (NOGA 28) sont les machines-outils (17% des effectifs), le matériel de levage et de manutention (10%) et les machines pour les industries plastique et alimentaire (6% chacune). Les autres machines spécifiques à un secteur (p. ex. textile, im-pression) représentent quant à elles 18%. Les machines res-tantes comprennent entre autres les pompes et compresseurs, les engrenages, les propulseurs, ainsi que les systèmes de refroidissement et de climatisation.

Top 6 des marchés d'exportation de l'industrie des machines Exportations en mrd CHF

En l'espace d'une décennie, la Chine est devenue le troisième (voire parfois le deuxième) marché d'exportation de l'industrie suisse des machines. La crise de l'euro a laissé des traces profondes. En 2014, les exportations vers les quatre principaux marchés européens ont été inférieures à celles de 2005 – considéra-blement même dans le cas de l'Italie (–26%) et de la France (–22%).

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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Allemagne États-Unis Chine

France Italie Royaume-Uni

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Economic Research

Swiss Issues Branches 22

Technique médicale

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,8 Supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 24 100 Valeur ajoutée brute: 4,2 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 0,7%

Principaux facteurs d'influence Démographie, évolution du niveau de vie, progrès technolo-gique et médical, réglementation

Caractéristiques de la branche Très axée sur l'exportation, forte intensité de recherche, domi-née par les petites entreprises avec quelques grandes entre-prises

Favoris Fournisseurs intégrés de services de santé innovants couvrant aussi largement que possible une certaine application théra-peutique

Description de la branche

Dans les pays industrialisés, les ventes de la technique médi-cale sont motivées principalement par le vieillissement démo-graphique et la propagation de maladies chroniques. Dans les pays émergents, la croissance démographique et l'augmenta-tion du niveau de vie génèrent un vaste potentiel de demande. Autre moteur de la croissance, le progrès médico-technique, qui ouvre sans cesse de nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement. Dans l'ensemble, la marche des affaires dépend peu de la conjoncture; la demande en produits que les patients doivent payer eux-mêmes tend toutefois à être plus cyclique. Avec ses dépenses de santé élevées par habitant, la Suisse est un marché national attrayant. Les fabricants suisses de tech-nique médicale sont cependant fortement orientés à l'interna-tional: en fonction des produits, la part des exportations peut aller jusqu'à 90%. Les Etats-Unis représentent le plus grand marché des techniques médicales (près de 22% des exporta-tions suisses). Les exportations se concentrent également for-tement sur l'Europe (total EU/AELE 54%, Allemagne 19%). Dans de nombreux pays, la pression sur les dépenses de santé augmente continuellement, notamment en raison des finances publiques tendues. En leur qualité de fournisseurs des hôpi-taux, médecins et autres prestataires de services médicaux, les entreprises de technique médicale ressentent directement les efforts d'économie. Ceux-ci se manifestent notamment par un accroissement de la professionnalisation et de la coordination de l'approvisionnement des hôpitaux (communautés d'achats) ou par des conditions de remboursement plus restrictives des services médicaux. Les exigences croissantes en termes de réglementation, qui font augmenter les dépenses administra-tives liées aux homologations (p. ex. document attestant la sécurité, l'efficacité et la rentabilité), constituent un autre défi. Au vu de la hausse des barrières à l'homologation imposées par la Food and Drug Administration (FDA), l'entrée sur le mar-ché américain est de plus en plus difficile pour les entreprises suisses de technique médicale. L'UE travaille à une révision de sa législation sur les produits médicaux, laquelle devrait égale-ment avoir des répercussions sur le droit suisse. Dans cet envi-

ronnement plus difficile, l'accès à des collaborateurs qualifiés (dans le domaine technique, mais aussi administratif, législatif et dans la gestion de qualité) et les innovations sont plus impor-tants que jamais. Les fabricants suisses de technique médicale investissent en moyenne plus de 10% de leur chiffre d'affaires dans la recherche et le développement. En plus d'une vingtaine de grandes entreprises, le secteur suisse des techniques médicales se compose principalement de PME. Il devrait cependant connaître une consolidation à l'avenir. La pression sur les coûts, la réglementation mais aus-si la concurrence augmentent, notamment en raison de nou-veaux concurrents bon marché en provenance des pays émer-gents. Malgré ces défis croissants, notre évaluation chances-risques à moyen terme de cette branche est supérieure à la moyenne en raison des tendances positives de la demande.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, la demande réelle en techniques médicales suisses a connu une évolution fondamentalement positive. La pression sur les prix a toutefois persisté, ce qui a miné la croissance du chiffre d'affaires. Les exportations nominales ont ainsi aug-menté de moins de 1%. En 2015, la branche devrait profiter de l’essor conjoncturel aux Etats-Unis, son marché d’exporta-tion principal. Par contre, l’appréciation du franc accroît la pression sur les prix, ce qui devrait se traduire par une stagna-tion des chiffres d’affaires et des marges à la baisse.

Délimitation de la branche

La technique médicale inclut, sous NOGA 266, la fabrication d'appareils électromédicaux (appareils de radiothérapie, audi-tifs, pacemakers) et, sous NOGA 325, la fabrication de pro-duits orthopédiques, de prothèses articulaires et dentaires et d'autres appareils et matériaux médicaux, ainsi que les labora-toires dentaires.

Exportations des techniques médicales dans les différentes régions Part des exportations nominales en %

La part des pays non industrialisés dans les exportations suisses de technique médicale a presque doublé ces dix dernières années, tout en restant relative-ment faible (16%). Les pays BRIC, notamment le Brésil, se caractérisent par de strictes barrières à l'importation et à l'homologation pour les produits médicaux.

Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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EU/AELE USA Autres pays industrialisés BRIC Autres pays non industrialisés

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Economic Research

Swiss Issues Branches 23

Energie

Evaluation chances-risques à moyen terme: –1,8 Inférieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 24 700 Valeur ajoutée brute: 9,4 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,5%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique, mobilité, efficacité énergétique, production industrielle, conditions météorologiques, politique, prix de l'énergie sur le marché international

Caractéristiques de la branche Concentrée, forte coefficient de capital, réglementée, capital social entre les mains des pouvoirs publics, monopole naturel (transport de courant)

Favoris Fournisseurs proposant une large palette de services et une efficacité élevée au niveau des coûts

Description de la branche

La demande en électricité est influencée, à long terme, par la croissance démographique, l'électrification et la numérisation croissantes de l'économie et de la société ainsi que par la mo-bilité accrue (chemins de fer, notamment). Les progrès tech-niques dans le domaine de l'efficacité énergétique atténuent quant à eux la demande. L'évolution conjoncturelle (notamment des industries gourmandes en énergie) et les conditions météo-rologiques (nombre des jours de chauffage ou de climatisation) entraînent des variations à court terme de la demande. Du côté de l'offre, les conditions météorologiques influencent la production d'électricité issue des installations hydroélec-triques, photovoltaïques ou éoliennes. L'hydroélectrique couvre près de 56% de la production suisse. Alors qu'en hiver, la Suisse importe généralement du courant (notamment de France et d'Allemagne), elle en exporte en été (notamment vers l'Italie et l'Allemagne). Au vu du mix énergétique suisse, les objectifs de la Stratégie énergétique 2050 du Conseil fé-déral, qui prévoient un abandon progressif du nucléaire (36%) et le fort développement des énergies renouvelables (moins de 2%), sont très ambitieux. La structure des prix a beaucoup changé depuis 2011. La promotion des énergies renouvelables ainsi que les prix bas du charbon, du gaz et des certificats de CO2 ont contribué à une extension des capacités de production en Europe. Simultané-ment, la conjoncture européenne en berne a freiné la con-sommation d'énergie. L'offre excessive en résultant a provo-qué la baisse des prix de gros. A l'heure actuelle, les prix du marché étant parfois inférieurs aux prix de revient en Suisse, ils affectent la rentabilité des centrales hydroélectriques. Les pics des prix à midi sont en outre de plus en plus brisés par la production solaire. Il en résulte une baisse de la marge des prix pendant la journée, ce qui affecte en particulier les cen-trales de pompage-turbinage. L'intégration de l'hydroélec-trique suisse à la politique de subventions est actuellement discutée au niveau politique. 83% des employés travaillent dans des entreprises de moyenne ou grande taille. Cette structure s'explique en grande partie par l'intensité élevée en capitaux nécessaire

dans la branche. Les pouvoirs publics (surtout cantons et communes) détiennent 88% du capital de base des entre-prises suisses d'électricité, avec une participation particulière-ment élevée dans la distribution. Production, commerce et distribution de l'électricité sont séparés, par la loi, de son transport régi par un monopole naturel (Swissgrid). Le Conseil fédéral souhaite l'entière libéralisation du marché de l'électricité (c.-à-d. aussi pour les ménages et l'artisanat) à partir de 2018, ce qui devrait augmenter la pression concur-rentielle. Depuis 2009, les grands clients peuvent déjà choisir librement leur fournisseur. Depuis que les prix du marché sont tombés en dessous du prix de revient (déterminant le prix de l'électricité dans l'approvisionnement de base), de plus en plus de grands clients optent pour le marché libre. La conclusion d'un accord bilatéral avec l'UE dans le domaine de l'électricité afin de mieux intégrer la Suisse au réseau énergétique a été ajournée après l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse. A la lumière des nombreuses incertitudes politiques et tarifaires, notre évaluation chances-risques à moyen terme pour ce secteur est inférieure à la moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, la consommation d'électricité a baissé suite à un hiver doux et un été frais et humide. Comme les prix du mar-ché ont atteint un plancher record (–18% en comparaison annuelle), le chiffre d'affaires des producteurs a été fortement sous pression. Les prévisions conjoncturelles plus sombres pour 2015 impliquent une consommation en stagnation ou en baisse. A court terme, nous n'attendons en outre aucune re-prise des prix de gros.

Délimitation de la branche

Le secteur énergétique (NOGA 35) comprend l'approvision-nement en électricité, en gaz, en vapeur et en air conditionné. L'électricité emploie 93% des salariés du secteur.

Energie: prix de l'électricité Indice, janvier 2008 = 100; prix de gros: prix pour l'électricité de base en CHF/MWh, moyenne mobile sur 12 mois

En 2014, malgré la baisse des prix dans le commerce de gros, les prix de l'élec-tricité pour les ménages privés ont gagné plus de 1%. Pour 2015, une hausse de 5% est annoncée. Les augmentations de prix découlent, en premier lieu, des hausses des rétributions pour l'utilisation du réseau (env. 50% du prix final) et des taxes relatives à la promotion des énergies renouvelables (taxes RPC).

Source: European Energy Exchange, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

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Prix de gros (Swissix)

Prix consommateur (axe de droite)

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Economic Research

Swiss Issues Branches 24

Construction

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 321 600 Valeur ajoutée brute: 31,4 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 5,1%

Principaux facteurs d'influence Coûts de financement, état de la substance bâtie, croissance de la population et de l'emploi, dépenses publiques

Caractéristiques de la branche Axée sur le marché intérieur, dominée essentiellement par les petites entreprises

Favoris Entreprises innovatrices avec une stratégie d'entreprise claire qui peuvent échapper à la guerre des prix grâce à leur produc-tivité, leur fiabilité, leurs bons contacts avec les maîtres d'ou-vrage et les promoteurs ainsi qu'à une qualité convaincante

Description de la branche

En premier lieu et dans tous les secteurs, les affaires dans la construction sont influencées par le niveau des taux d'intérêt et leur évolution. En second lieu, l'activité de construction dé-pend de l'état de la structure bâtie. Dans le génie civil notam-ment, les cycles de rénovation de l'infrastructure jouent un rôle important. La conjoncture de la construction est influencée, en troisième lieu, par la croissance de la population et de l'emploi: un plus grand nombre de personnes signifie une demande de surfaces pour l'habitat et le travail plus importante, et l'infras-tructure publique doit également s'adapter en conséquence. Les prix de la construction bougent à peine depuis six ans. En particulier dans le bâtiment, le clivage entre les prix de la cons-truction et les prix de vente des immeubles terminés s'accroît de plus en plus. Les raisons est sont d'abord la forte hausse des prix des terrains et ensuite les marges des promoteurs et des marchands de biens immobiliers. Ces prestations proches de la construction ont permis la réalisation de gains plus élevés que dans l'exécution des travaux ces dernières années; bon nombre d'entrepreneurs ont donc élargi leur champ d'activité vers le développement, la planification et la vente. Il ne faut pas sous-estimer les risques de cette stratégie, car avec le développement de grands projets, les entrepreneurs courent un gros risque. La concurrence dans les secteurs d'entreprise générale/totale/développement a enregistré une croissance marquée. Des innovations, des processus optimisés, un bon savoir-faire en matière de gestion, l'utilisation de nouvelles technologies et l'augmentation de productivité ainsi obtenue offrent aux entreprises exécutrices une échappatoire à la guerre des prix dans les activités de volume. Les défis qui s'imposent à cette branche augmentent. Le boom d'une durée de douze ans a créé de nombreuses capacités en raison des faibles barrières à l'entrée. Un assainissement structurel, qui sépare le bon grain de l'ivraie, se fait attendre. Les perspec-tives de croissance sur les marchés de l'immobilier sont limi-tées du point de vue conjoncturel et réglementaire. Les ten-

dances négatives des finances publiques réduisent la crois-sance dans la construction publique. Les mesures de rénova-tion ne pourront compenser que partiellement les réductions du volume de construction de nouveaux bâtiments. Les pers-pectives de croissance de cette branche sont ainsi limitées et peuvent être considérées, au mieux, comme moyennes.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

2014 a été une année dynamique pour la construction. Les nombreux projets planifiés devraient globalement permettre de maintenir le volume de construction à un niveau élevé en 2015. L’assombrissement des perspectives conjoncturelles dicté par l’appréciation du franc suisse devrait d’abord se res-sentir dans la construction industrielle et commerciale. Par contre, la nouvelle baisse des taux d’intérêt favorise la planifi-cation de projets de construction et accentuent la pénurie de placements pour de nombreux investisseurs. De ce fait, le boom de la construction n'est pas encore terminé, malgré le fait que l'arc alpin affronte une réduction considérable des volumes. En dehors des communes de résidences secon-daires, la planification de bâtiments a tourné à plein régime en 2014. Au deuxième trimestre 2014, les demandes de permis de construire déposées dans le bâtiment ont ainsi atteint un volume de 8,2 mrd CHF, un record depuis 1994.

Délimitation de la branche

Environ un tiers de tous les salariés de la construction travail-lent dans le bâtiment et le génie civil (NOGA 41 et 42). 30% des salariés sont actifs dans l'installation, 18% dans l'aména-gement et 18% dans d'autres secteurs de la construction (NOGA 43).

Chiffre d'affaires et emplois dans le bâtiment Indice 2000 = 100

Depuis l'an 2000, le chiffre d'affaires du bâtiment a augmenté, en termes réels, de 25%. Il s'accompagne d'une augmentation de l'emploi de 8%. Même si elle n'englobe pas les entreprises étrangères ni les travailleurs déta-chés et qu'elle est donc sous-estimée, l'évolution de l'emploi témoigne toute-fois d'une hausse sensible de la productivité du travail.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

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Chiffre d'affaires réel bâtiment Emploi bâtiment

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Economic Research

Swiss Issues Branches 25

Commerce automobile

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 77 700 Valeur ajoutée brute: 7,1 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,2%

Principaux facteurs d'influence Mobilité, croissance démographique, climat de consommation

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises, relation parfois étroite entre les fournisseurs et les garages

Favoris Concessionnaires de marques fortement ancrés au niveau régional et dotés d'une forte pénétration du marché

Description de la branche

En 2012, la population suisse a couvert sur la route 83% des 123 mrd de voyageurs-kilomètres parcourus. Ces dernières années, le rail (tram inclus) a pu développer légèrement sa part de marché. Le commerce automobile a ainsi comblé la majeure partie des besoins de mobilité de base. Malgré l'aug-mentation de la mobilité, la demande en véhicules particuliers est saturée avec en moyenne 1,2 voiture par personne et croît, à long terme, proportionnellement à la croissance démo-graphique. Comme un véhicule représente un grand investis-sement, la demande à moyen terme dépend du climat de con-sommation ainsi que de l'évaluation des possibilités futures d'épargne. Le commerce automobile assume souvent le rôle de bailleur de crédit. En 2013, les contrats de leasing de véhi-cules particuliers conclus par les membres de l'Association Suisse des Sociétés de Leasing correspondaient à un volume de plus de 8 mrd CHF. Dans le commerce automobile, les prix sont fortement liés aux cours de change. En effet, la branche importe d'une part une grande partie des véhicules et pièces détachées. Et d'autre part, les importations directes et parallèles, qui ont gagné ces der-nières années une grande part de marché, exercent une pres-sion croissante sur les prix et les marges des grands importa-teurs. Hormis le commerce de gros des pièces et accessoires auto-mobiles, toutes les sous-branches possèdent une structure de petites entreprises. Alors que la sous-branche fortement régio-nalisée de la maintenance et de la réparation d'automobiles emploie, et de loin, le plus de salariés, la vente des véhicules neufs et d'occasion réalise, quant à elle, le meilleur chiffre d'af-faires. Pour les garages spécialisés dans la réparation et la maintenance, les barrières d'entrée sont relativement basses. Le commerce automobile est soumis à des directives politiques, notamment dans les domaines de la concurrence et de l'envi-ronnement. La Communication concernant les accords verticaux régule la distribution des véhicules, l'étroite collaboration entre fournisseurs et concessionnaires ainsi que la fourniture des prestations de garantie. Des amendes pour émissions exces-sives et des catégories d'efficacité doivent diriger l'offre et la

demande vers des véhicules à plus faibles émissions. Les cri-tères d'efficacité plus stricts prévus pour les véhicules en 2015, la réévaluation de la Communication concernant les accords verticaux et l'enquête ouverte par la Commission de la concur-rence dans le domaine du leasing automobile sont autant de défis pour la branche. En raison de la stabilité de la demande de base d'un côté, et de l'augmentation de la concurrence et de la pression sur les marges de l'autre, l'évaluation chances-risques du commerce automobile est moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, les chiffres d'affaires de la branche ont fait état de tendances stables voire légèrement en recul en comparaison annuelle. Le nombre des mises en circulation ainsi que les prix des véhicules routiers ont baissé par rapport à l'année précé-dente. En 2015, les prix devraient afficher un net recul du fait de la force du franc. Conjuguée au recul des prix du pétrole, cette évolution devrait selon nous stimuler la demande. Le potentiel de hausse de la demande devrait toutefois rester limité, en raison du record de mises en circulation de 2012 et du climat de consommation appelé à être plus timide.

Délimitation de la branche

Le commerce automobile (NOGA 45) est dominé par les con-cessionnaires et les ateliers. Avec environ 66 400 employés, ceux-ci réunissent 86% de l'emploi dans la branche. Les deux autres sous-branches, le commerce de pièces détachées et d'accessoires et le commerce de motos, sont nettement plus petites.

Parc et mises en circulation de voitures particulièresVoitures particulières: parc existant et mises en circulation en mio. (état à fin septembre)

Entre 2007 et 2014, le nombre des voitures particulières a augmenté de 420 000 véhicules. Durant la même période, près de six fois plus de voitures particulières ont été immatriculées. Avant la crise financière, le nombre des immatriculations était dix fois plus élevé que l'augmentation annuelle des effectifs, contre quatre fois plus élevé seulement depuis 2010. Preuve s'il en est qu'avant la crise financière de 2009, les voitures particulières étaient remplacées plus fréquemment qu'après.

Source: Auto Suisse, Office fédéral des routes, Credit Suisse

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Mises en circulation (oct.-sept., axe de droite)

Parc existant

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Swiss Issues Branches 26

Commerce de gros

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,8 Supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 203 500 Valeur ajoutée brute: 57,7 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 9,4%

Principaux facteurs d'influence Production industrielle, taux de change, politique du commerce extérieur, conjoncture de la construction, consommation pri-vée, prix des marchés mondiaux

Caractéristiques de la branche Branche hétérogène, marges basses

Favoris Grossistes avec prestations supplémentaires et une excellente infrastructure logistique permettant des livraisons flexibles et rapides

Description de la branche

Le commerce de gros a pour objectif de mettre en contact, de manière aussi rapide et efficace que possible, l'offre de biens, matières premières, produits semi-finis et autres biens d'inves-tissement et de consommation, et la demande correspon-dante. L'un des principaux débouchés est l'industrie nationale et internationale. La demande du commerce de gros dépend donc de la production industrielle, des interdépendances commerciales, des cours de change et de la politique exté-rieure (p. ex. accords de libre échange). Les grossistes qui desservent le bâtiment sont en outre soumis au développe-ment de l'activité de la construction. Une partie du commerce de gros est fournisseur du commerce de détail et de l'hôtelle-rie-restauration qui dépendent, de leur côté, de la consomma-tion privée. Le commerce des matières premières est une autre sous-branche, dotée d'un solide chiffre d'affaires. En raison de sa stabilité politique, sociale et juridique, de la posi-tion de sa place financière et de ses impôts peu élevés, la Suisse s'est établie comme l'une des principales places de négoce des matières premières. Sur sol helvétique, ce négoce se compose principalement du commerce de transit à des prix de marché globaux. Les grossistes, implantés pour la plupart à Genève, Zoug et Locarno, négocient ces matières premières sans les importer en Suisse ni les exporter hors de Suisse. Ils sont souvent critiqués pour le manque de transparence de leurs pratiques et l'exploitation abusive des matières pre-mières. Les politiques actuelles exigent donc un contrôle plus strict du négoce de matières premières, notamment des par-tenariats commerciaux, par une autorité de surveillance. Les marges brutes des grossistes dépendent notamment des risques que ceux-ci sont prêts à encourir. Outre les risques liés aux pays, au transport, aux monnaies, à l'approvisionne-ment et aux débouchés, un grossiste assume souvent aussi des risques de crédit, car il fait office de prêteur pour ses clients. En raison de la forte concurrence (mondiale), les marges sont en général faibles. Grâce à de gros volumes de négoce, des contrats d'exclusivité et des positions de mono-pole dans des produits de niche, les grossistes peuvent amé-liorer leurs marges. Pour fidéliser ses clients, le commerce de

gros propose des prestations supplémentaires sous forme de soutien marketing, d'infrastructure de stockage et de forma-tion aux clients. La progression ininterrompue du commerce électronique d'entreprise à entreprise influence toujours plus l'évolution du commerce de gros. Si le commerce électronique étend la portée d'une entreprise, il donne dans le même temps aux clients un accès direct aux fabricants, permettant ainsi de contourner le grossiste. L'importante croissance de l'e-commerce dans le commerce de détail requiert de surcroît des modes de livraison toujours plus flexibles et rapides. Ainsi, le commerce de gros ne peut plus se passer d'infrastructures et d'une logistique correspondantes. En raison de la demande solide dans le négoce de matières premières, nous dotons le secteur, et notamment les grossistes orientés à l'international, d'une évaluation chances-risques supérieure à la moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, les résultats du commerce de gros ont été réjouis-sants en comparaison annuelle, suite à la légère amélioration de la dynamique du commerce extérieur et d'investissements conséquents dans la construction. En 2015, le commerce de gros devrait subir les conséquences de la croissance éco-nomique suisse moins robuste de par la force du franc, de la retenue du commerce extérieur et des baisses des prix du pétrole. Par conséquent, à notre avis, l’évolution des chiffres d’affaires du commerce de gros sera au mieux modérée en 2015.

Délimitation de la branche

Les sous-branches les plus importantes du commerce de gros (NOGA 46) sont le commerce de gros de produits chimiques, de matériaux et de matières premières (24% des effectifs), des machines et biens d'équipement (16%), de denrées ali-mentaires et de boissons (15%), et d'autres biens de con-sommation (28%).

Marche des affaires du commerce de gros Indice, min. = –100, max. = 100, inchangée = 0

En 2014, la marche des affaires du commerce de gros a dépassé celle de 2013, notamment dans les sous-branches des produits chimiques, des maté-riaux de construction et des matières premières. Toutefois, l'évaluation de la marche des affaires s'est sensiblement détériorée au long de l'année.

Source: Centre de recherches conjoncturelles de l'EPF Zurich, Credit Suisse

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Total commerce de grosDenrées alimentaires et boissonsProduits chimiques, matières premières et de construction

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Economic Research

Swiss Issues Branches 27

Commerce de détail

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 240 300 Valeur ajoutée brute: 24,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 4,0%

Principaux facteurs d'influence Croissance démographique, évolution des salaires réels, climat de consommation, tourisme, taux de change

Caractéristiques de la branche Concurrence d'éviction, position dominante sur le marché de quelques fournisseurs

Favoris Détaillants bien situés, fournisseurs avec stratégies multi-channel convaincantes et système logistique moderne

Description de la branche

Le commerce de détail assure un approvisionnement de base. Le marché est saturé du côté de la demande. Alors qu'en Suisse, la part du budget des ménages affectée à l'habille-ment stagne depuis plusieurs années, celle des aliments est même en légère baisse. A plus long terme, la demande aug-mente essentiellement en raison de la croissance démogra-phique, elle même fortement dépendante de l'immigration, et de l'évolution des salaires réels. Plus volatile, la demande à court terme dépend sensiblement du climat de consommation et d'autres facteurs tels que les conditions météorologiques et divers grands événements (p. ex. la Coupe du monde de foot-ball). Alors que les flux de visiteurs – parfois saisonniers – jouent un rôle prépondérant dans les zones touristiques, le tourisme d'achat a une influence sur les régions frontalières. En raison du tourisme d'achat et de la concurrence d'éviction parmi les détaillants, les prix sont influencés par la fluctuation des cours de change. Par exemple, l'appréciation du franc en 2011 a entraîné plusieurs baisses des prix en Suisse. Les marges des détaillants sont fonction de leur position lors des négociations avec les fournisseurs. Les grands distributeurs ont, dans ce domaine, un avantage indéniable. Dans le sec-teur alimentaire, ils peuvent partiellement contourner les négo-ciations grâce à leur vaste industrie propre. A côté des frais d'approvisionnement, ceux liés au travail, à la logistique, au stockage et au loyer des surfaces de vente constituent des facteurs de coûts importants. En raison d'une main-d'œuvre particulièrement chère comparée aux autres pays, les prix des biens de consommation sont nettement plus élevés en Suisse que dans les pays voisins (p. ex. vête-ments/chaussures: jusqu'à 17% plus chers que dans les pays limitrophes). Le commerce de détail alimentaire est dominé par Coop et Migros, qui possèdent à eux deux une part de marché supé-rieure à 70%. Le commerce de détail non-food est moins concentré. Le commerce en ligne, qui progresse de manière fulgurante, notamment dans le secteur à forte croissance de l'électronique, se caractérise par des barrières à l'entrée sur le marché relativement basses, aussi bien pour les détaillants nationaux qu'internationaux. Actuellement, le commerce de

détail s'emploie moins à étendre sa surface, et davantage à sélectionner un site et un concept optimaux (boutique phare, showroom, points de vente stationnaires avec fonctions multi-channel et stations d'enlèvement pour les commandes en ligne). L'un des grands défis de la branche est de développer une stratégie en ligne rentable dotée de la logistique corres-pondante et de la combiner avec les offres stationnaires (exis-tantes) pour répondre aux besoins des clients. En raison de la forte concurrence d'éviction, d'une part, et de la demande stable, d'autre part, nous dotons le secteur d'un profil chances-risques moyen.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, le chiffre d'affaires du commerce de détail a connu une évolution modérée: au total, il a augmenté de 0,4% en comparaison annuelle. Le secteur alimentaire (+1,2%) s'est bien mieux comporté que le non-food (–0,4%), lequel a à nouveau enregistré des reculs marqués des prix. En 2015, c’est essentiellement la nouvelle vigueur du franc qui marquera le commerce de détail. La croissance économique nettement en retrait devrait refroidir le climat de consommation. De notre avis, le tourisme d’achat, déjà à un niveau élevé, devrait avoir être encore stimulé. Les reculs des prix devraient s’accentuer et les chiffres d’affaires du commerce de détail être moins élevés qu’en 2014.

Délimitation de la branche

Les quelque 240 000 salariés du commerce de détail (NOGA 47) se répartissent entre 54 000 établissements. 31% travaillent dans le commerce de détail alimentaire, 69% dans le non-food.

Chiffres d'affaires et prix du commerce de détail Variation en comparaison annuelle en %

Le chiffre d'affaires nominal du commerce de détail a moins pâti de la crise financière de 2009 que de l'appréciation subséquente du franc (notamment en2011). Le franc plus solide s'est accompagné de fortes baisses des prix, de pertes de chiffres d'affaires correspondantes et d'un véritable boom du tou-risme d'achat. En 2014, les chiffres d'affaires nominaux ont augmenté de manière modérée dans l'alimentaire et ont stagné dans le non-food.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

Prix food Prix non-foodCA nominaux food CA nominaux non-food

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Economic Research

Swiss Issues Branches 28

Transport et logistique

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,1 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 130 700 Valeur ajoutée brute: 16,9 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,8%

Principaux facteurs d'influence Flux commerciaux globaux, marche des affaires des branches clientes, tendance de spécialisation, e-commerce, mobilité

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises (fret routier), concentrée (logistique), fortement réglementée (transport de personnes)

Favoris Entreprises logistiques offrant de vastes services sur mesure et connaissant bien les secteurs clients, fournisseurs de pres-tations de niche bien ancrés au niveau régional

Description de la branche

Les secteurs du transport de marchandises et de la logistique dépendent sensiblement des flux de biens nationaux et inter-nationaux et, partant, des exportations et importations. Pour les prestataires actifs à l'étranger, les cours de change sont un autre facteur à prendre en compte. Les prestataires axés sur le marché domestique quant à eux sont en particulier dépen-dants de la marche des affaires dans la construction et l'indus-trie. Même si la forte demande initialement liée à la mondiali-sation appartient au passé, la tendance à la division (interna-tionale) du travail et à une concentration sur les compétences clés de nombreuses entreprises continue d'assurer à la logis-tique une croissance supérieure à la moyenne. Les taux de croissance élevés dans l'e-commerce représentent à la fois une opportunité et un défi. La nécessité de réaliser de gros investissements, les charges supplémentaires liées à l'infras-tructure, la faible propension des clients à payer pour la logis-tique ainsi que les attentes élevées en termes de délais de livraison et de distribution constituent les principaux défis de cette branche. La demande relativement stable en transport de personnes est alimentée par les besoins croissants de mo-bilité. Seules les remontées mécaniques sont soumises à une demande très variable déterminée principalement par le climat de consommation national et international, les conditions mé-téorologiques et les cours de change. Le transport des marchandises et la logistique font face à une forte concurrence sur les prix. Les principaux facteurs de coûts sont les salaires, mais aussi les prix volatils de l'énergie et les taux de fret. Les prestataires suisses sont confrontés à des salaires nettement plus élevés pour le personnel moins qualifié. Dans le transport de personnes, les prix sont réglementés poli-tiquement, à l'exception des remontées mécaniques. Alors que le fret routier est structuré en de nombreuses petites entreprises, la logistique est dominée par quelques acteurs. Le transport de personnes est une branche fortement réglemen-tée, dans laquelle les CFF et d'autres prestataires régionaux possèdent un monopole. Les problèmes de capacité, liés à des coûts économiques élevés, devraient peu s'améliorer au vu de l'augmentation, à long terme, du trafic routier et ferro-

viaire. S'ajoute encore une pression réglementaire perma-nente, notamment dans les domaines de la sécurité et de l'en-vironnement. La pénurie de main-d'œuvre qualifiée, qui devrait empirer à l'avenir, constitue également un défi de poids. Une éventuelle résiliation des Accords bilatéraux I (Accord sur les transports terrestres) ainsi qu'une dégradation de l'accès au marché européen du fait de la mise en œuvre de l'initiative contre l'immigration de masse représentent pour ce secteur des risques aujourd’hui incalculables. Le commerce électro-nique, mais aussi l'utilisation en hausse des applications big data, recèlent des opportunités pour les innovations et des gains d'efficacité, tant pour les prestataires que les clients. Au bout du compte, l'évaluation chances-risques pour cette branche est moyenne. La demande en hausse croissante fait face, notamment dans la sous-branche importante du trans-port de marchandises, à une pression élevée sur les prix.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, transport et logistique ont connu une croissance posi-tive en comparaison annuelle, à la faveur notamment de la dy-namique plus soutenue des importations et des exportations. Les prix du diesel ont nettement baissé en 2014. En 2015, la branche continuera à profiter des prix plus bas de l’énergie et de la légère accélération de l’économie mondiale. En re-vanche, la suppression du cours plancher et le coup d'arrêt qui en découlera pour les exportations suisses mineront le trans-port et la logistique. La croissance de la branche devrait par conséquent être nettement inférieure à celle de 2014.

Délimitation de la branche

Le secteur inclut, sous NOGA 49, le transport terrestre (trans-port de personnes et marchandises par train, bus, remontées mécaniques, camions, etc.) ainsi que le transport par con-duites et, sous NOGA 5229, la logistique (expédition de biens, organisation de prestations de transport et capacités de fret, expédition, etc.).

Prestations de transport de véhicules lourds Prestations de transport transfrontalières en tonnes-kilomètre (transit exclus)

Alors que le trafic national est dominé par des prestataires nationaux, le trafic transfrontalier est entre les mains d'opérateurs étrangers. En raison de la vigueur du franc, les prestataires nationaux perdent encore du terrain.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

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Véhicules suisses importations Véhicules étrangers importations

Véhicules suisses exportations Véhicules étrangers exportations

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Swiss Issues Branches 29

Hôtellerie et restauration

Evaluation chances-risques à moyen terme: –1,6 Inférieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 183 300 Valeur ajoutée brute: 10,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,8%

Principaux facteurs d'influence Climat de consommation, pouvoir d'achat en Suisse et à l'étranger, taux de change, conditions météorologiques

Caractéristiques de la branche Fortement orientée vers l'étranger (hébergement), forte inten-sité de main-d'œuvre, faibles barrières à l'entrée, dominée par les petites entreprises

Favoris Restauration rapide et services de plats prêts à emporter im-plantés sur des sites à forte fréquentation, fournisseurs clai-rement positionnés dans des grandes villes et destinations touristiques centrales, groupes d'hôtels organisés en réseau international

Description de la branche

Le secteur de l'hôtellerie-restauration dépend fondamentale-ment du pouvoir d'achat, du climat de consommation en Suisse et à l'étranger ainsi que de la croissance démographique suisse. Dans les grandes villes, la clientèle d'affaires est impor-tante, ce qui crée une dépendance entre ce secteur et le bud-get des entreprises nationales et internationales. Plus de la moitié des nuitées dans les hôtels helvétiques étant réservée par des hôtes étrangers, les cours de change sont d'une grande importance. Et comme les réservations s'effectuent de manière toujours plus spontanée, les conditions météorolo-giques sont, elles aussi, un facteur important. Malgré une cer-taine réduction, les Allemands restent de loin, avec 23% des nuitées, les hôtes étrangers les plus fréquents, suivi des An-glais et des Américains avec 8% chacun. Le nombre des hôtes chinois a nettement augmenté (de +421% entre 2005 et 2013 à une part de 5%), tout comme celui des hôtes russes (+109%, 3%) et indiens (+88%, 2%). En moyenne, près de la moitié du chiffre d'affaires réalisé dans le secteur est dépensée en personnel, et un quart en marchan-dises. En intégrant à ces chiffres le salaire de l'entrepreneur et les intérêts du capital propre, il apparaît que seules 40% des entreprises de ce secteur sont rentables, un résultat dû entre autres aux faibles barrières à l'entrée sur le marché de la gas-tronomie. La branche doit notamment faire face à une rude concurrence sur les prix avec des surcapacités existantes et une infrastructure parfois obsolète. La rénovation des bâti-ments sera désormais plus difficile en raison de l'adoption de l'initiative sur les résidences secondaires, car l'assainissement et la construction de bâtiments dans les régions alpines fai-saient souvent l'objet de financements croisés par des rési-dences secondaires. L'hôtellerie suisse fait aujourd'hui face à la concurrence de destinations étrangères de plus en plus nombreuses et presque toujours meilleur marché. Avant la pé-riode de grande vigueur du franc, la compétitivité en matière de prix a pu être améliorée, un progrès qui a ensuite été complè-

tement éradiqué. Dans cette branche très fractionnée, seul un quart des entreprises réalise un chiffre d'affaires supérieur à 1,1 mio. CHF. En général, les grandes structures s'avèrent plus rentables. Les prestataires enregistrent une croissance plus solide dans les grandes villes et les sites touristiques. Dans la restauration, les plats à emporter ont gagné en importance au détriment de la gastronomie traditionnelle. L'hôtellerie se voit confrontée à la concurrence toujours plus vive de fournis-seurs d'hébergements privés (Airbnb, Housetrip). Leur position sur le marché leur permettant d'exercer une pression sur les marges, les plates-formes de réservation en ligne constituent un autre défi pour la branche. En revanche, l'essor des classes moyennes dans les pays émergents, où la Suisse possède une excellente renommée, représente une opportunité, au même titre que le vieillissement de la population. En raison des surca-pacités et de la pression concurrentielle marquée, l'évaluation des chances-risques du secteur est inférieure à la moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

La reprise du secteur, qui a débuté en 2013, a été freinée en 2014, notamment par la conjoncture en Europeplus faible que prévue. L’abandon du cours plancher nuira fortement à la branche en 2015. Les nuitées d’étrangers devraient afficher un net recul et les résidents suisses voyager de plus en plus à l’étranger. La portée de ces effets dépendra de l’évolution du franc dans les mois à venir. En outre, des risques géopoli-tiques affectent négativement la branche.

Délimitation de la branche

La branche englobe, sous NOGA 55, l'hébergement, principa-lement les hôtels, locations de vacances et campings. NOGA 56 inclut la restauration, à savoir les restaurants, snacks, cafés, glaciers, traiteurs, bars et discothèques.

Nuitées par pays d'origine Variation en comparaison annuelle en %, contributions à la croissance des pays d'origine en points de pourcentage

En 2014, la contribution de l'Allemagne à la croissance des nuitées a viré plus nettement au rouge, après n'avoir connu qu'une légère baisse en 2013. De-puis 2009, la Chine et Hong Kong apportent une contribution considérable à la croissance des nuitées, compensant quelque peu l'évolution négative des autres marchés.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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Pays du Golfe Chine/Hong KongSuisse AllemagneRoyaume-Uni USAInde RussieReste Croissance totale

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Swiss Issues Branches 30

Télécommunications

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,3 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 23 400 Valeur ajoutée brute: 7,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,3%

Principaux facteurs d'influence Progrès technologique, mobilité, croissance démographique

Caractéristiques de la branche Concentrée, réglementée, position dominante sur le marché de certains fournisseurs

Favoris Grands fournisseurs avec une excellente infrastructure de réseau

Description de la branche

Les offres de télécommunication high-tech envahissent les ménages, les entreprises et les infrastructures. Les nouveautés et services technologiques trouvent à chaque fois preneur sur le marché: grâce à sa fonction d'enregistrement dans le cloud, Swisscom TV 2.0 a par exemple pu gagner, en trois mois, près de 77 000 clients, tandis que l'abonnement illimité Swisscom Infinity a compté, en six mois, près de 890 000 utilisateurs. Les technologies plus anciennes perdent sans cesse des parts de marché. La mutation technologique permet aux consomma-teurs d'être toujours plus mobiles. Ce besoin de pouvoir accé-der toujours et partout aux applications tant privées que profes-sionnelles motive à son tour le progrès technologique. En rai-son d'un taux de pénétration élevé, le marché des télécommu-nications évolue, en grande partie, proportionnellement à la population. Les paquets de prestations complets englobant la téléphonie, la télévision et l'Internet haut débit à un prix forfai-taire sont privilégiés par les acheteurs. Dans le secteur des télécommunications, les prix sont sous pression. Entre 2006 et 2014, les prix du secteur de la télé-phonie mobile ont baissé d'environ 22%, ceux du secteur de la téléphonie fixe de 8%. Ce sont notamment les régulations étatiques, comme les plafonds de prix pour le haut débit impo-sés dans le cadre de l'obligation de proposer des services de base, mais aussi les nouveaux services de communication gratuits ou bon marché (p. ex. Whatsapp ou Netflix) qui exer-cent une influence négative. Les principaux facteurs de coûts sont la construction, le développement, l'exploitation, la main-tenance et la modernisation du réseau câblé et sans fil. Seules quelques rares entreprises possèdent leur propre infrastructure de réseau, qu'elles louent – volontairement ou sur prescription de l'Etat (dégroupage du dernier kilomètre) – à d'autres four-nisseurs. La répartition des frais d'exploitation du réseau est ainsi une pomme de discorde récurrente entre exploitants de réseau, locataires du réseau et Etat. La branche est régie par la Loi sur les télécommunications, qui règle l'approvisionnement de base, le trafic sans perturbation des télécommunications et la concurrence entre fournisseurs. Les marchés de la téléphonie fixe, mobile et d'Internet sont tous dominés par trois fournisseurs différents établis soit sur la base d'un monopole historique de longue date, soit d'un

réseau propre ou de concessions (téléphonie mobile). Swisscom, Sunrise et Cablecom dominent le marché de la téléphonie fixe et de l'Internet haut débit, Swisscom, Sunrise et Orange, celui de la téléphonie mobile. Les réseaux de télé-communication se voient confrontés à différents défis: la po-pularité des terminaux mobiles rend nécessaire une alimenta-tion en haut débit aussi généralisée que stable. Le big data, le cloud computing, mais aussi la numérisation et la standardisa-tion des processus de production (Industrie 4.0) ont besoin de réseaux capables de traiter efficacement d'énormes quantités de données. Les nouveautés (comme la technologie LTE as-surant des vitesses de transmission plus élevées et une plus grande capacité du réseau mobile) seront de plus en plus im-portantes à l'avenir. En raison de la pression sur les prix d'un côté et de la demande stable due à la mutation technologique de l'autre, nous dotons le secteur des télécommunications d'un profil chances-risques moyen.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

Malgré la pression persistante exercée sur les prix, trois des quatre grands fournisseurs ont pu augmenter leur chiffre d'af-faires en 2014. Cette croissance du chiffre d'affaires devrait être à mettre au crédit de nouveaux produits (p. ex. Swisscom TV 2.0) et abonnements (p. ex. Freedom de Sunrise). En raison notamment de l'évolution plus morose de l'économie suisse, la pression sur les prix devrait persister en 2015 et mettre la force d'innovation des entreprises au défi. Le chiffre d'affaires 2015 devrait ainsi connaître une croissance modé-rée.

Délimitation de la branche

La branche des télécommunications (NOGA 61) comprend les fournisseurs d'accès au réseau fixe, mobile, Internet et TV. On distingue les fournisseurs disposant de leur propre infrastruc-ture de réseau de ceux utilisant les réseaux de tiers pour leurs prestations.

Nombre des fournisseurs, par service Les fournisseurs offrant plusieurs services sont mentionnés plusieurs fois

L'offre du secteur reflète la demande élevée en nouvelles technologies. Entre 2008 et 2012, le nombre des fournisseurs offrant leurs services Internet par le biais de la fibre optique a gagné 15%, le nombre des fournisseurs avec réseau fixe sans fibre optique cédant dans le même temps 43%.

Source: Office fédéral de la communication, Credit Suisse

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Services Internet via réseau fixe (sans fibre optique)Réseau fixeServices Internet via réseau fibre optiqueServices de téléphonie mobileServices par satellites

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Swiss Issues Branches 31

Informatique

Evaluation chances-risques à moyen terme: 1,9 Très supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 78 600 Valeur ajoutée brute: 12,3 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,0%

Principaux facteurs d'influence Progrès technologique, numérisation au sein des entreprises, marche des affaires des branches clientes

Caractéristiques de la branche Concurrence internationale croissante, dominée par les petites entreprises avec quelques entreprises globales

Favoris Fournisseurs de solutions de mobilité et big data, entreprises dotées de connaissances approfondies des branches clientes

Description de la branche

Grâce au progrès technologique, toujours plus d'entreprises et de domaines d'activités intègrent le monde numérique. La pres-sion exercée sur les entreprises qui n'ont pas encore passé le cap de la numérisation est énorme. Raison pour laquelle des services informatiques sont requis dans toutes les branches. La demande la plus forte provient du secteur tertiaire. Mesuré à la part des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans leurs investissements totaux, les secteurs des mé-dias (édition, médias audiovisuels et radio), des banques et as-surances, des services aux entreprises, de la recherche et déve-loppement, de l'impression ainsi que les pouvoirs publics sont les principales branches clientes. Les projets informatiques ont le caractère d'investissements: en période de difficultés écono-miques, ils sont réduits à un minimum ou délocalisés à des four-nisseurs étrangers moins chers. Malgré une tendance structu-relle à la hausse, les services informatiques dépendent de la marche des affaires des branches clientes. Les tendances prin-cipales de la branche sont, entre autres, le cloud computing et la révolution mobile qui se manifeste sous forme de terminaux mobiles et d'applications correspondantes, de postes de travail mobiles, de délocalisation et de division internationale du travail. Mais la branche est également marquée par le social computing (virtualisation des contacts sociaux et des relations clients) et le big data (mémorisation, gestion et utilisation de gigantesques volumes de données). Dans le domaine de la sécurité des don-nées qui va de pair avec ces secteurs, la Suisse est bien posi-tionnée grâce à une loi relativement stricte sur la protection des données personnelles. Après l'Irlande, la Suisse est le pays d'Europe qui affiche la plus grande densité de centres de calcul. En 2011, la branche a exporté des services informatiques (pro-grammation, conseil, cloud services et autres services) d'un montant total d'environ 1,8 mrd CHF. Mesuré à sa valeur ajou-tée brute, elle est ainsi largement orientée vers le marché do-mestique. Mais les tendances comme le cloud computing sim-plifient l'exportation de prestations informatiques, ce qui ouvre de grands potentiels internationaux. Cependant, ces tendances renforcent également la concurrence internationale et la concur-rence sur les prix exercée sur le marché intérieur.

Exception faite de quelques entreprises globales, la branche est structurée en petites unités qui se regroupent principalement autour des deux centres régionaux de Zurich et Berne. Si la mobilisation de capitaux est parfois difficile pour les start-up en Suisse, les barrières à l'entrée sur le marché sont relativement faibles, notamment en raison de la proximité avec d'excellentes universités. La branche doit faire face à deux grands défis: la pénurie sévère de main-d'œuvre qualifiée (selon l'association professionnelle ICT, 90 000 spécialistes manqueront d'ici 2022) et la mutation technologique rapide. Les entreprises doivent donc maintenir un rythme d'innovation soutenu, développer rapi-dement des produits mûrs pour le marché et sans cesse former leurs salariés aux dernières technologies de pointe. En raison du fort potentiel de la demande, le profil chances-risques du secteur nous semble très supérieur à la moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, les services informatiques ont enregistré une hausse de leurs chiffres d'affaires grâce à l'augmentation des dé-penses TIC dans les branches clientes. La branche devrait percevoir l’évolution nettement plus faible de l’économie suisse en 2015. Toutefois, nous tablons pour cette année sur une nouvelle hausse des chiffres d’affaires.

Délimitation de la branche

Les services informatiques (NOGA 62) englobent le conseil IT (51% de l'emploi), les activités de programmation (44%), l'ex-ploitation d'installations de traitement de données pour des tiers (1%) et d'autres services liés à la technologie de l'infor-mation (4%).

Salariés dans l'information et la communication En milliers; 2005–2009: 2e trimestre; à partir de 2010: moyenne annuelle

Entre 2005 et 2014, le nombre de collaborateurs des TIC a augmenté d'envi-ron 65%. Sur la même période, le nombre des collaboratrices a baissé de quelque 11%. Alors que la part de femmes atteignait 40% en 2005, elle devrait être passée à 25% environ en 2014, en raison de la croissance de certains groupes professionnels (p. ex. programmateurs) caractérisés par une faible proportion de femmes.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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Femmes Hommes

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Economic Research

Swiss Issues Branches 32

Banques

Evaluation chances-risques à moyen terme: –0,5 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 123 400 Valeur ajoutée brute: 30,3 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 4,9%

Principaux facteurs d'influence Taux d'intérêt, réglementation, marchés financiers, mesures d'amélioration de l'efficacité, numérisation

Caractéristiques de la branche Orientée d'une part sur le marché domestique, d'autre part sur le marché étranger; concentrée

Favoris Gestionnaires de fortune globaux avec des affaires bien posi-tionnées en Asie

Description de la branche

Dans le secteur du crédit, alimenté avant tout par les affaires hypothécaires, la marche des affaires est traditionnellement influencée par les taux d'intérêt et les perspectives conjonctu-relles. En principe, intérêts bas et conjoncture stable donnent de l'élan à la demande de crédit. Ces dernières années, la réglementation sur l'octroi d'hypothèques renforcée en raison du fort endettement des ménages suisses a par contre freiné la demande, une évolution qui touche avant tout les banques orientées sur le marché domestique. Dans la gestion de for-tune, la demande est fortement influencée par la confiance des investisseurs et le développement des marchés financiers. La pression politique élevée exercée par des pays tiers qui veulent amener la place financière suisse à communiquer les données de ses clients ainsi que les litiges juridiques répétés pèsent sur les affaires de gestion de fortune offshore. Ces dernières années, le secteur financier a connu un fort recul des marges d'intérêt dans le contexte, notamment, de l'environnement de taux bas. Pour compenser cette tendance, de nombreux instituts ont mis en œuvre des mesures d'amé-lioration de l'efficacité sous forme, par exemple, d'une ten-dance à la baisse des salaires dans la branche. Les banques se sont également retirées des marchés peu rentables. Elles visent toujours plus l'automatisation et la numérisation de leurs services, ce qui génère des économies d'échelle et favorise, par exemple, le développement de modèles commerciaux in-novants pour l'octroi de crédits et d'hypothèques. Le traite-ment confidentiel d'un très grand volume de données (big data) représente toutefois un réel défi. D'une manière générale, le secteur est divisé en deux catégo-ries: d'un côté, les petits instituts spécialisés dans les affaires de crédit et surtout orientés sur le marché domestique. De l'autre, les grands instituts opérant au plan international dans la gestion de fortune, et parfois complétés par une unité d'Investment Banking. La branche est dominée par de grandes entreprises: 75% des salariés travaillent ainsi dans des établissements de plus de 250 collaborateurs. Des exi-gences réglementaires élevées compliquent considérablement

l'entrée sur le marché de nouveaux participants. Les acquisi-tions d'affaires de gestion de fortune peuvent être risquées en raison des fortes incertitudes concernant d'éventuelles charges problématiques héritées du passé. Les chances dans la numérisation s'opposent à la pression crois-sante en termes de régulation et de marges. Malgré l'effet positif de la croissance des pays émergents (notamment en Asie), l'influence directe sur la Suisse est difficile à évaluer, car une grande partie de la fortune est gérée sur place. Au bout du compte, le profil chances-risques du secteur bancaire est moyen.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

Si la valeur ajoutée brute a eu tendance à augmenter en 2014 dans le secteur bancaire, l'emploi a lui reculé. L’abandon du cours plancher devrait surtout concerner les banques dont la majeure partie des coûts est générée en francs et celle de la fortune gérée en devises étrangères. Les intérêts négatifs de-vraient encore tirer vers le bas la marge d’intérêt. Cela concer-nera surtout les banques orientées sur le marché national, dont les revenus sont essentiellement générés par des opérations sur les intérêts. Seuls les marchés asiatiques devraient fournir des impulsions de croissance. Pour 2015, nous attendons donc une perte de vitesse de la croissance de la branche.

Délimitation de la branche

Le secteur (NOGA 64) est constitué de huit groupes de banques: grandes banques, banques cantonales, Raiffeisen, banques régionales et caisses d'épargne, établissements spé-cialisés dans les opérations boursières, banquiers privés, banques étrangères et autres banques. La Banque nationale suisse, les instituts de leasing et les deux banques d'émission de lettres de gage appartiennent aussi à cette branche.

Marge d'intérêt des banques de crédit orientées sur le marché intérieur Moyenne pondérée, en %

Suite à la crise financière, l'environnement de taux bas a entraîné un net recul des marges d'intérêt qui ont atteint un nouveau plancher en 2014. Au vu de la croissance globale fragile, les taux d'intérêt devraient rester très bas encore longtemps, si bien que les marges ne devraient que peu augmenter dans un avenir proche.

Source: FINMA, Banque nationale suisse, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

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Economic Research

Swiss Issues Branches 33

Assurances

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,3 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 45 500 Valeur ajoutée brute: 21,7 mrd CHF. Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 3,5%

Principaux facteurs d'influence Besoin de sécurité, confiance des clients, démographie, si-nistres de grande ampleur, coûts de la santé, taux d'intérêt, réglementation

Caractéristiques de la branche Concentrée (assurances-vie et activités de réassurance), fragmentée (assurances non-vie)

Favoris Grands prestataires proposant des solutions personnalisées et une excellente gestion des risques et des coûts, assureurs opérant dans les pays émergents

Description de la branche

Les assurances répondent en premier lieu au besoin de sécu-rité des assurés et protègent leur niveau individuel de vie par transfert des risques. Pour cela, elles regroupent les différents risques et les répartissent ensuite sur le collectif. La fortune de placement rassemblée au moyen de primes est investie pour accumuler des fonds. Suite à la mutation technologique, les assureurs sont confrontés à des clients toujours mieux infor-més et sensibles aux prix, ce qui devrait renforcer encore la concurrence. Alors que le vieillissement de la population in-fluence principalement négativement la marche des affaires des assureurs-vie ainsi que des caisses de pension et caisses-maladie, les assureurs dommages et les réassureurs sont sur-tout touchés par les sinistres de grande ampleur, notamment les catastrophes naturelles et techniques. Les caisses-maladie subissent le poids des dépenses de santé induites par le vieil-lissement démographique et à la croissance exponentielle. Ces dernières provoquent en effet une lacune de financement, en raison de l'augmentation linéaire des primes. Ces dernières années, l'évolution du marché des capitaux et les taux d'inté-rêt bas ont posé des problèmes aux assureurs-vie et réassu-reurs, les poussant à rechercher de nouvelles possibilités d'investissement hors des marchés des obligations. Le secteur des assurances répond à la tendance à une durée de vie tou-jours plus longue en développant de nouveaux produits. Il dé-veloppe par exemple des solutions paramétriques dans les-quelles le paiement des primes varie suivant l'évolution de l'espérance de vie. D'autres tendances comme la forte mise en réseau due à la numérisation ou les outils d'analyse des données offrent aux assureurs de nouvelles opportunités de croissance. En Suisse, 209 sociétés d'assurance privées ont reçu une concession. Parmi elles, 161 ont leur siège social en Suisse. En raison de la saturation du marché domestique, les assu-rances suisses se concentrent toujours plus sur les marchés étrangers. Alors que les assureurs dommages et réassureurs y

réalisent une grande partie de leurs recettes de primes, les assureurs-vie sont principalement orientés vers le marché do-mestique. Les 48 assureurs étrangers qui possèdent des suc-cursales en Suisse travaillent avant tout dans l'assurance dommages. Le secteur de l'assurance est fortement influencé par des conditions-cadres réglementaires. Le test suisse de solvabilité (Swiss Solvency Test, SST) définit ainsi les exi-gences minimales en matière de fonds propres nécessaires pour garantir la stabilité financière des assureurs. Les caisses de pension et caisses-maladie sont également réglementées du côté de l'offre (p. ex. par des prescriptions de placement) et dépendent en partie des décisions politiques. Le potentiel de croissance de la branche est limité en raison de la saturation du marché domestique. Le profil chances-risques du secteur est toutefois jugé moyen en raison de la demande qui tend à être stable.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, la branche a enregistré une nouvelle croissance des primes grâce à une demande solide. L'affaiblissement de la conjoncture suisse devrait en revanche s'inscrire en frein en 2015. En raison de l’appréciation du franc, la croissance du volume de primes étranger devrait être limitée malgré la légère reprise de la conjoncture mondiale. En outre, la persistance des taux d'intérêt bas maintient sous pression les assureurs qui s'efforcent d'atteindre leurs objectifs de rentabilité.

Délimitation de la branche

La branche (NOGA 65) se compose des assureurs de dom-mages, des assureurs-vie et des réassureurs (y compris cap-tives) ainsi que des caisses de pension et maladie. Les assu-reurs de dommages emploient 45% des effectifs, les caisses maladie 30%, les réassureurs 9% et les assureurs-vie 7%.

Volume de primes par type d'assurance Primes en mrd CHF, variation en comparaison annuelle en %

Les recettes de primes ont constamment augmenté ces cinq dernières an-nées. On observe notamment une augmentation des recettes des affaires de réassurance qui ont enregistré une plus forte croissance comparée au volume de primes des domaines vie et non-vie.

Source: Association Suisse d'Assurances, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

-10%

-5%

0%

5%

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

Assurances-vie Assurances-dommagesRéassurances Croissance totale (axe de droite)

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Swiss Issues Branches 34

Immobilier

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,4 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 57 600 Valeur ajoutée brute: 7,9 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,3%

Principaux facteurs d'influence Coûts de financement, nombre de nouvelles constructions, loyers, taux de surfaces vacantes, réglementation, outsour-cing, quantité et volume de transactions

Caractéristiques de la branche Axée sur le marché intérieur, fort ancrage régional, fragmen-tée avec quelques grands et beaucoup de petits prestataires

Favoris Agences régionales avec une large gamme de services (gé-rance, commercialisation, facility management), prestataires immobiliers ayant une conscience prononcée du risque

Description de la branche

L'immobilier offre de nombreuses opportunités commerciales; de ce fait, les facteurs influençant la branche sont variés. Les cinq principaux moteurs sont le montant des coûts de finance-ment, l'activité de nouvelles constructions, l'évolution des loyers, le taux des surfaces vacantes et la réglementation du marché. Les marges des sous-branches importantes en termes d'emploi de la gérance immobilière et du facility management sont plus élevées lorsque les loyers augmentent et que le taux de vacance est peu élevé, sachant que les honoraires des gérants d'im-meubles sont généralement liés aux revenus locatifs. En outre, ces deux sous-branches profitent de l'externalisation de la gé-rance immobilière. Les affaires des courtiers sont d'ordinaire influencées par le nombre de transactions. Les promoteurs im-mobiliers profitent avant tout de coûts de financement bas, de prix en hausse et d'un faible taux de surfaces vacantes. Le po-tentiel de la branche dans son ensemble est limité par une multi-tude de mesures réglementaires. L'immobilier est axé sur le marché intérieur, avec un fort an-crage régional, et se caractérise par quelques très grandes et beaucoup de petites entreprises. En matière de gérance et de courtage immobilier, les barrières à l'entrée sont très faibles et le pouvoir de fixation des prix est donc minime. Depuis quelques années, un nombre croissant d'entreprises étrangères pénètre sur le marché suisse, ce qui accentue la concurrence, en parti-culier entre courtiers. La situation est différente pour les promo-teurs et les agents immobiliers, pour qui les barrières à l'entrée sont plus élevées en raison des besoins en capitaux élevés. Des entreprises de construction dont les activités ne sont plus ren-tables s'établissent de plus en plus souvent dans ce segment, renforçant ainsi la concurrence. La location temporaire de loge-ments dans des centres où règne une pénurie de logements représente un marché jusqu'ici petit, mais en croissance depuis quelques années. La hausse de la réglementation dans la branche par le biais de l'octroi de crédits et de l'aménagement du territoire limite la marge de manœuvre des acteurs du mar-

ché. Dans l'ensemble, nous considérons le rapport chances-risques de l'immobilier comme moyen au vu de la professionna-lisation croissante de la branche.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

Le marché immobilier suisse s'est essoufflé en 2014. Les loge-ments en location profitent certes encore d'une forte demande. L'immigration en faible recul a été compensée par la légère baisse du nombre des ménages privés passant de la location à la propriété. Des changements dans la structure de l'immigration et un essoufflement de la croissance de l’emploi laissent toutefois présager que l’immigration a dépassé son zénith et que la de-mande ira décroissante en 2015. Le ralentissement de la crois-sance des prix du logement en propriété se poursuit. Après plu-sieurs années de pénurie, le secteur du logement à usage propre devrait tendre plus nettement vers l'équilibre du marché en 2015. Un effondrement n'est toutefois pas en vue. Tant que les taux d'intérêt n'augmentent pas sensiblement, la vente de loge-ments en propriété bon marché devrait continuer à s'épanouir. Selon toute probabilité, les surfaces de bureaux vacantes conti-nueront de croître en 2015, car la production restera trop impor-tante, tandis l’assombrissement des perspectives conjoncturelles est synonyme de baisse de la demande. Dans l'ensemble, l'im-mobilier devrait rester attractif en 2015, notamment parce que l’immobilier demeure une classe d’actifs intéressante grâce aux taux d’intérêt historiquement bas. Toutefois, aucune accélération ne s’observera par rapport à l'an dernier.

Délimitation de la branche

L'immobilier est dominé par la gérance immobilière (NOGA 6832) et le facility management (NOGA 811), qui regroupent 76% des effectifs. Avec 14%, les entreprises de courtage et d'estimation (NOGA 6831) arrivent en deuxième place. 8% des effectifs sont employés dans les entreprises de commerce et de location de biens immobiliers. Les promoteurs (NOGA 411) représentent la plus petite sous-branche, avec 2% de l'ensemble des effectifs.

Emploi dans l'immobilier Equivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en %

Dans l'immobilier comme dans la planification, les effectifs ont nettement baissé, ce qui témoigne du ralentissement de la marche des affaires dans le secteur immobilier.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Branche de l’immobilierArchitectes et ingénieurs

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Swiss Issues Branches 35

Conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise

Evaluation chances-risques à moyen terme: 1,7 Très supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 153 600 Valeur ajoutée brute: 18,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 3,0%

Principaux facteurs d'influence Budget de conseil des entreprises, réglementation, attrait du site Suisse

Caractéristiques de la branche Majoritairement dominée par les petites entreprises et orientée vers le marché domestique, faibles barrières à l'entrée

Favoris Conseillers doté d'un réseau international, d'une vaste palette de services et d'un savoir-faire approfondi sur les branches clientes, fournisseurs de produits de niches ancrés localement

Description de la branche

Le budget de conseil des entreprises et la marche des affaires des branches clientes influencent grandement la demande de ce secteur, dont les principaux clients sont les banques et assurances, les fabricants de biens d'investissement, le sec-teur public ainsi que l'industrie pharmaceutique. Sur le long terme, le conseil juridique, fiscal et d'entreprise profite de la complexification des réglementations et des exigences de compliance, ce qui se traduit par une augmentation des be-soins en conseil externe. Les grands fournisseurs en mesure de mettre rapidement à disposition un savoir-faire propre à différents domaines sont les principaux bénéficiaires de cette tendance et de l'avancée de la mondialisation. Les activités de sièges sociaux appartenant aussi à cette branche sont consi-dérablement influencées par l'attrait du site Suisse: le montant des impôts, la position au cœur de l'Europe, la disponibilité de personnel qualifié ainsi que la stabilité économique et politique sont décisifs. Cette dernière a été récemment remise en ques-tion suite à différentes initiatives politiques. Exception faite des quatre grands groupes d'experts comp-tables du «Big Four», des grands conseillers d'entreprises in-ternationaux et des activités de sièges sociaux, la branche est dominée par de petites entreprises axées en majorité sur le marché domestique. Ces dernières années, la pression con-currentielle a augmenté dans tout le secteur, marqué par de faibles barrières à l'entrée, et met tout particulièrement sous pression les entreprises de taille moyenne. En effet, celles-ci doivent faire face au nombre croissant de fournisseurs étran-gers entrant sur le marché suisse, mais aussi à la concurrence des services de conseil internes des clients. Le marché clas-sique du conseil aux entreprises visant à améliorer les résultats est saturé. Le potentiel le plus prometteur découle désormais de l'identification et de la réalisation d'innovations ainsi que de la pénétration de nouveaux marchés de croissance. Cela né-cessite davantage de savoir-faire et des conseillers d'expé-rience, ce qui accroît la pénurie de main-d'œuvre. Comme leurs activités clés sont déjà saturées, les grands experts

comptables se lancent progressivement à la conquête du mar-ché du conseil. Les seuils applicables au contrôle restreint ayant été relevés début 2012, le nombre d'entreprises néces-sitant un contrôle ordinaire a diminué. L'UE appliquera à l'ave-nir des prescriptions plus strictes en matière d'obligation de rotation des réviseurs et de séparation entre conseil et révi-sion. En Suisse aussi, les mandats de révision font de plus en plus souvent l'objet d'un appel d'offres. Même si un change-ment ne survient que rarement en raison des frais élevés en-gendrés, les appels d'offres augmentent la pression sur les prix. Au vu des réglementations toujours plus complexes et des exigences croissantes de compliance, nous dotons le sec-teur d'un profil chances-risques fortement supérieur à la moyenne malgré une pression concurrentielle en hausse.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

2014 a été marquée par une forte pression réglementaire. Le différend fiscal avec les Etats-Unis et la mise en œuvre de l'initiative Minder ont généré un grand besoin de conseil. Le marché des M&A a enregistré un volume de transactions éle-vé. La pression concurrentielle croissante ainsi que les incerti-tudes politiques ont eu, quant à elles, un effet négatif. En 2014, les implantations d'entreprises en Suisse devraient par exemple s'avérer considérablement inférieures. L’abandon du cours plancher devrait venir consolider cette tendance en 2015, laquelle se répercutera négativement sur la branche.

Délimitation de la branche

La branche regroupe, sous NOGA 69, les avocats et cabinets de conseil en brevets (15% des effectifs), les experts comp-tables, les fiduciaires ainsi que les conseillers fiscaux (27%) et, sous NOGA 70, les activités de sièges sociaux (31%) ainsi que les conseillers d'entreprises et en relations publiques (27%).

Emploi dans le conseil juridique, fiscal et en gestion d'entreprise Equivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en %

En 2012 et 2013, l'emploi s'est remis dans les deux branches illustrées de la chute de la courbe de croissance due à la récession. Mais depuis peu, un fléchissement s'observe dans les deux segments.

Source: Office fédéral de la statistique *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

80 000

90 000

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0%

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

Conseil juridique et fiscal, expertise comptableSièges sociaux et conseil aux entreprisesTotal niveau absolu (axe de droite)

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Swiss Issues Branches 36

Bureaux d'architectes et d'ingénieurs

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,3 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 96 400 Valeur ajoutée brute: 13,6 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,2%

Principaux facteurs d'influence Activités de construction et de transformation, tendances dans la construction, dépenses publiques

Caractéristiques de la branche Dominée par les petites entreprises, faibles barrières à l'entrée

Favoris Bureaux avec prestations globales et contacts étroits avec les investisseurs immobiliers et les entreprises générales et to-tales, ingénieurs et architectes spécialisés dans l'efficacité énergétique et la construction durable dotés d'un bon histo-rique de performance et d'une grande conscience des coûts

Description de la branche

Les bureaux d'architectes et d'ingénieurs se distinguent au niveau de leurs activités. Le domaine d'activité des architectes s'étend de la conception et la planification de constructions et transformations jusqu'à l'aménagement du territoire, en pas-sant par l'architecture paysagiste. Les aspects esthétiques sont souvent au cœur des concepts développés par les archi-tectes. Le besoin en logements abordables exige des archi-tectes des solutions aussi pragmatiques que bon marché. Outre les planifications de nouvelles constructions, les trans-formations et les extensions jouent un rôle primordial. La soli-dité conjoncturelle et les tendances dans la construction telles que les surélévations, l'efficacité énergétique et la durabilité apportent aux architectes un volume de commandes élevé. Les bureaux d'ingénieurs ont des activités plus diversifiées que les architectes et mettent l'accent sur les problèmes tech-niques tels que la statique et la fonctionnalité dans leurs plani-fications. Outre le bâtiment, les ingénieurs sont particulière-ment demandés dans le cadre de la planification d'ouvrages d'infrastructure et de transport, la marche des affaires dépen-dant des besoins en infrastructures et de leur financement par les pouvoirs publics. Les mandats publics atténuent la dépen-dance conjoncturelle de la branche. Les ingénieurs sont aussi responsables pour la domotique et l'électrotechnique. La pression concurrentielle dans la branche est élevée. Le métier d'architecte n'est pas un titre protégé, ce qui réduit davantage les barrières à l'entrée déjà très faibles. En général, les honoraires des architectes sont sous pression, comme les prix de la construction. De nombreux cabinets d'architectes complètent donc leurs activités par des prestations de cons-truction et immobilières. En raison de l'amoindrissement des marges, de plus en plus de sociétés autrefois exécutrices ten-tent également de s'établir en tant qu'entreprises générales, ce qui entraîne une concurrence intensive et des marges adaptées au risque trop basses. Pour décrocher de bons con-

trats dans un contexte très concurrentiel, d'étroits contacts avec les entreprises générales et totales qui externalisent sou-vent les mandats de planification sont indispensables. Les bureaux spécialisés dans des domaines comme l'efficacité énergétique, la modernisation, la densification, la construction de remplacement ou de logements abordables et qui ont su se faire un nom grâce aux projets déjà réalisés bénéficient d'avantages concurrentiels. Les architectes sont menacés par un assainissement structurel du secteur en cas de recul de la demande. Les investissements dans les infrastructures de transport et d'approvisionnement sont porteurs d'opportunités, surtout pour les ingénieurs. Compte tenu de la pression con-currentielle élevée et des marges basses, l'évaluation chances-risques est donc seulement moyenne.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

Après une année 2013 frénétique, l'activité de planification mesurée à l'aune des permis de construire octroyés s'est lé-gèrement calmée en 2014. La réserve de commandes restera toutefois confortable en 2015, car les taux d'intérêt devraient rester longtemps très bas en comparaison historique et ainsi représenter une bonne incitation à investir. Les carnets de commande du génie civil devraient également se stabiliser à niveau élevé. Mais nous n'attendons pas de forte croissance en 2015. En effet, la croissance de l'emploi faiblit, la conjonc-ture souffre de la force du franc et les marchés immobiliers sont freinés par une réglementation croissante.

Délimitation de la branche

Environ la moitié de tous les employés des bureaux d'archi-tectes et d'ingénieurs sont actifs dans l'architecture et l'amé-nagement du territoire (NOGA 711). 40% travaillent dans des études d'ingénieurs. Le reste se répartit entre bureaux de géomètres et d'autres activités de conseil et de planification technique.

Emploi chez les architectes et ingénieurs Equivalents plein temps, variation en comparaison annuelle en %

Après des années 2012 et 2013 très fortes, la croissance de l'emploi a baissé en 2014, tout comme la planification de nouveaux projets.

Source: Office fédéral de la statistique

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

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Swiss Issues Branches 37

Enseignement

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,2 Moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 204 800 Valeur ajoutée brute: 12,9 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 2,1%

Principaux facteurs d'influence Démographie, niveau de formation, tendance à une formation continue, progrès technologique

Caractéristiques de la branche Ecole obligatoire et degré tertiaire très réglementés et contrô-lés par l'Etat, degré secondaire supérieur public et privé, for-mation continue majoritairement privée

Favoris Prestataires certifiés avec une vaste offre de formation conti-nue, fournisseurs de diplômes reconnus

Description de la branche

L'enseignement couvre l'ensemble de l'offre d'éducation et de formation continue publique comme privée. La branche est for-tement marquée par les développements sociodémographiques et politiques. Les hausses du taux de natalité et les vagues mi-gratoires influencent positivement les effectifs d'élèves. Alors que l'école obligatoire est financée presque exclusivement par l'Etat et ne réagit donc pratiquement pas aux chocs à court terme de la demande, la formation professionnelle de base subit les influences conjoncturelles en raison de sa structure de finan-cement duale (Etat et entreprises d'apprentissage). Compte tenu du niveau de formation en perpétuelle progression et du vieillissement démographique, la formation tertiaire et le marché de la formation continue devraient gagner en importance. Dans la foulée de la mondialisation et de la mutation technologique rapide, savoir et apprentissage prennent, en tant que processus à vie, une importance croissante dans la société. De plus, la demande en formations professionnelles non formelles (cours de langue, séminaires dans le domaine de la santé ou contenus d'e-learning) a nettement augmenté ces dernières années suite au besoin croissant de savoir. Fondamentalement, l'organisation de l'éducation, du degré primaire au tertiaire, est du ressort de l'Etat. La formation pro-fessionnelle de base, par contre, est prise en charge à la fois par l'Etat et l'entreprise d'apprentissage. Le secteur de la formation continue est lui dominé par des prestataires privés. La plupart des marchés pertinents sont orientés vers le mar-ché domestique. Certaines écoles internationales, certains internats d'élite et certaines écoles de commerce fortement axés sur les élèves et étudiants étrangers sont au bénéfice d'une excellente réputation. Pour des raisons historiques, la branche est structurée de manière très hétérogène. Alors que dans la formation formelle, le nombre et la taille des institu-tions varient très fortement en fonction des cantons, l'offre dans la formation non formelle est largement dominée par des petites entreprises et des écoles-clubs (cours de langue, de cuisine, de sport et séminaires culturels). Dans le secteur de la

formation continue, les nombreuses entreprises créées ont augmenté ces dernières années la pression concurrentielle. La loi sur l'enseignement obligatoire (HarmoS) qui vise à harmo-niser les différences entre cantons doit être mise en applica-tion au plus tard au début de l'année scolaire 2015/2016. Cette loi prévoit, entre autres, un âge de scolarisation obliga-toire commun et une durée uniforme des niveaux d'enseigne-ment dans l'école obligatoire. L'attitude de certains cantons, qui réfléchissent à un référendum, fait cependant naître des incertitudes sur l'application de cette loi. Dans les prochaines années, les finances publiques devraient de plus en plus être malmenées, ce qui devrait accroître la pression sur les prix dans la branche. Au vu des solides tendances de la demande, l'évaluation du profil chances-risques est moyenne, malgré la pression sur les coûts.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, l'emploi total dans le domaine de l'enseignement a augmenté, malgré une baisse de 2,3% du nombre des appre-nants. En 2015, le taux de natalité en hausse ces dernières années et la nouvelle loi d'harmonisation de l'école (école en-fantine nouvellement obligatoire sur l'ensemble du territoire) devraient provoquer une hausse du nombre d'écoliers dans le préscolaire et, pour la première fois, l'école obligatoire. Cela représente un facteur de croissance supplémentaire pour la branche dans son ensemble.

Délimitation de la branche

L'enseignement (NOGA 85) englobe l'éducation ainsi que la formation et le perfectionnement publics et privés à tous les degrés et pour toutes les professions. Il comprend également les formations non formelles comme l'enseignement sportif ou les cours de langue.

Ecoliers et population Indice année scolaire 03/04 = 100

Alors que le vieillissement démographique et l'immigration ont entraîné une forte expansion de la population ces dernières années, le nombre d'écoliers fréquentant les écoles obligatoires a nettement diminué. Avant l'an 2000, le taux de natalité était en régression. Tous les autres degrés ont enregistré un accroissement du nombre des écoliers et étudiants.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

90

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03/04 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 10/11 11/12 12/13

École obligatoire Degré secondaire Degré tertiaire Population

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Swiss Issues Branches 38

Santé et soins

Evaluation chances-risques à moyen terme: 1,4 Très supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 336 900 Valeur ajoutée brute: 39,0 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 6,4%

Principaux facteurs d'influence Evolution du niveau de vie, exigences des patients, progrès technologique et médical, asymétrie de l'information entre prestataire et patient, système de financement, démographie

Caractéristiques de la branche Prestataires stationnaires concentrés, prestataires ambula-toires dominés par les petites entreprises, fortement régle-mentée, marchés régionaux

Favoris Prestataires avec un bon réseau dans des régions de croissance et facilement accessibles, prestataires spécialisés avec groupe cible clair, prestataires en position de monopole géographique

Description de la branche

Alors qu'à long terme, le secteur de la santé est fortement lié à l'évolution des revenus dans l'ensemble de l'économie, il s'avère à court terme à cycle tardif voire acyclique. L'accrois-sement du niveau de vie va de pair avec des exigences ac-crues en matière de santé et de bien-être. Le progrès médico-technique apporte continuellement de nouveaux moyens de diagnostic et de traitement qui débouchent sur une demande vive et stable. L'asymétrie de l'information entre prestataire et patient génère des dépenses supplémentaires, surtout compte tenu du système de financement social basé sur la caisse-maladie obligatoire et les mécanismes publics de redistribution. Côté demande, la branche profite de la croissance de la popu-lation et, dans les décennies à venir surtout, de son vieillisse-ment, notamment dans les soins de longue durée. Le système de santé est l'un des secteurs les plus axés vers le marché domestique de Suisse. Les exportations de presta-tions se limitent aujourd'hui à quelques niches et au traitement de touristes, comme le montre la grande densité de généra-listes installés dans les grandes stations de sport d'hiver. En raison de l'importance du secteur de la santé pour les ser-vices publics et du fait qu'une grande partie des dépenses sont prises en charge par la caisse-maladie obligatoire, les prix et conditions d'entrée sur le marché sont fortement réglemen-tés et marqués par la politique. Des prescriptions, comme la clause du besoin, limitent dans maints domaines l'accès au marché (et parfois même la liberté d'entreprise), protégeant ainsi les fournisseurs existants de la concurrence. Comme les dépenses de santé augmentent rapidement et que les fi-nances cantonales se dégradent, la pression politique exigeant une réduction des coûts va crescendo. Les dépenses grandis-santes devraient tout d'abord être compensées par un surcroît d'efficacité et non par la suppression de prestations. Le seul recours renforcé à l'informatique devrait apporter un gain d'ef-ficacité de plus de 100 mio. CHF par an. Le processus crois-sant de concentration, de spécialisation et de coordination

observé depuis plusieurs années devrait s'intensifier. Bien que le nombre des hôpitaux généraux ait diminué de 28% entre 2003 et 2012, l'emploi global dans ce secteur a progressé, dans la même période, de 24%. Dans ce contexte, un posi-tionnement clair, des processus efficaces et une bonne mise en réseau avec des prestataires complémentaires le long de la chaîne d'approvisionnement (p. ex. médecin de famille – hôpi-taux pour soins aigus – physiothérapie) sont de plus en plus importants. A moyen terme, le secteur des médecins de fa-mille et des soins enregistrera une sévère pénurie de main-d'œuvre, notamment dans les régions fortement rurales. Même si la pression sur les coûts et la pénurie de personnel qualifié tendent à augmenter, l'évaluation du profil chances-risques de cette branche est fortement supérieure à la moyenne en raison de la solide dynamique de la demande.

Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, le chiffre d'affaires de la branche a évolué de ma-nière inférieure à la moyenne avec seulement 2%. Les indica-teurs officiels des dépenses de santé ont toutefois surestimé en 2013 et sous-estimé en 2014 le taux de croissance réel en raison d'un effet spécial. Au vu de la croissance continue de la demande à long terme, les chiffres d'affaires devraient enre-gistrer en 2015 une croissance supérieure à 2014.

Délimitation de la branche

Outre les établissements médico-sociaux (NOGA 871), la branche englobe essentiellement le secteur de la santé (NOGA 86) avec les hôpitaux, médecins, dentistes, psychiatres, psychologues, physiothérapeutes et d'autres prestataires tels que les services de soins à domicile et les laboratoires.

Moteur de la croissance des dépenses de santé Contributions à la croissance des dépenses de santé en points de pourcentage

Contrairement aux idées reçues, le vieillissement démographique n'a joué jusqu'à présent qu'un rôle secondaire dans la croissance des dépenses de santé. Les moteurs principaux ont été des facteurs non démographiques comme l'évolution des prix, le progrès technologique, l'accroissement des volumes ainsi que l'extension permanente du catalogue des prestations des caisses-maladie.

Source: Office fédéral de la statistique, Centre de recherches conjoncturelles de l'EPF Zurich (KOF), Credit Suisse *En raison d'une rupture structurelle, aucune répartition des moteurs de crois-sance possible; **valeurs estimées par le KOF

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Vieillissement Croissance démographiqueAutres motifs Croissance totale

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Social et homes

Evaluation chances-risques à moyen terme: 0,5 Supérieure à la moyenne

Chiffre-clés 2013 Effectifs: 104 400 Valeur ajoutée brute: 7,8 mrd CHF Part dans la valeur ajoutée brute suisse: 1,3%

Principaux facteurs d'influence (Socio-)démographie, disposition au bénévolat, disposition aux dons, système social public, dépenses publiques

Caractéristiques de la branche Très réglementée, forte intensité de main-d'œuvre, marchés à l'échelle locale

Favoris Garderies dans les zones résidentielles ou commerciales ap-préciées, institutions avec mandat de prestations public, orga-nisations caritatives établies et certifiées

Description de la branche

La branche propose des prestations de prise en charge, de conseil, de réinsertion dans la société et sur le marché du tra-vail et d'assistance à l'attention, notamment, des enfants, des personnes âgées et handicapées, des personnes souffrant de problèmes psycho-sociaux et des victimes de dépendances, des sans-abri et des réfugiés, des couples ayant des pro-blèmes relationnels ou encore des jeunes à la recherche d'une orientation professionnelle. Nombre de ces activités peuvent aussi être exercées par des membres de la famille ou l'entou-rage. Les principaux moteurs de la demande sont de nature démographique et sociodémographique: le vieillissement, la progression du taux d'activité professionnelle des femmes, la mobilité géographique accrue, l'individualisation ainsi que le recul général du bénévolat entraînent une hausse rapide de la demande d'assistance externe et professionnelle. Les assu-rances sociales ainsi que les contributions dans le cadre de mandats de prestations publics contribuent nettement au fi-nancement, notamment des homes. Pour les organisations caritatives (p. ex. Caritas, Pro Senectute), les dons jouent un rôle majeur en tant que source de financement, de même que les contributions publiques. Bien que la garde extra-familiale des enfants soit subventionnée par des déductions fiscales ainsi que par des financements d'impulsion et initiaux au profit des crèches, les parents financent eux-mêmes une grande partie des frais générés. Ce secteur poursuit en grande partie un but non lucratif. Au-cune autre branche n'est aussi intensive en personnel que le secteur social. Les prix des services sont déterminés, principa-lement, par les dépenses de personnel qui dépendent d'une part des salaires (relativement bas) et d'autre part du taux d'encadrement. Ce taux qui influence fortement la qualité des prestations est souvent réglementé, comme beaucoup d'autres domaines dans la branche. L'autorisation, la surveil-lance, la planification des offres ainsi que la réglementation sont du ressort des cantons, voire des communes. Cela con-tribue à l'exiguïté des marchés, ce facteur étant également

déterminé par la demande, p. ex. dans le domaine des crèches. Compte tenu du fort engagement financier de l'Etat, les décisions politiques – notamment les votations – jouent un rôle important. La branche est ainsi dépendante de la situation générale des finances publiques. Les différentes sous-branches se distinguent de par leur structure. Le secteur des homes est majoritairement concen-tré, le reste du secteur social est dominé par les petites entre-prises. Par rapport à d'autres secteurs, la pression concurren-tielle est relativement faible. Certaines sous-branches – no-tamment les crèches et garderies – sont caractérisées par une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Compte tenu des moteurs sociodémographiques durables de la demande, nous dotons cette branche d'un profil chances-risques supérieur à la moyenne, malgré des finances canto-nales et communales malmenées. Situation actuelle et perspectives Conjoncture de la branche en 2015

En 2014, l'emploi dans cette branche a augmenté d'environ 2%, soit beaucoup moins que les années précédentes. Cette évolution devrait être en relation avec la dégradation progres-sive des finances publiques. Ce facteur devrait continuer à jouer un rôle crucial en 2015. Compte tenu des tendances robustes et durables de la demande, la branche devrait toute-fois connaître une croissance en 2015.

Délimitation de la branche

Le secteur social (NOGA 88) englobe les prestations d'aide sociale, de médiation, de conseil et de prise en charge ainsi que les organisations caritatives et les garderies d'enfants. Les homes (NOGA 87) font aussi partie de la branche, sauf les établissements médico-sociaux.

Bénévolat, crèches et emploi Indice 2005 = 100; heures par personne et par mois

En 2013, le bénévolat n'a pas baissé par rapport à 2010. Il s'agit là de l'inter-ruption (temporaire) d'une tendance négative observée depuis maintenant plus de dix ans. La croissance de l'emploi dans le secteur social se poursuit en 2014, même si elle ralentit. Au sein du secteur, les crèches continuent de représenter le segment connaissant la croissance la plus rapide. Dans la ville de Zurich, leur chiffre d'affaires a plus que doublé ces dix dernières années.

Source: Office fédéral de la statistique, Département social de la ville de Zurich, Credit Suisse *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

Bénévolat (échelle de droite)Emploi du secteur social (EPT)

CA crèches en ville de Zurich (estimation)

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Avertissement sur les risques Chaque investissement implique des risques, notamment en matière de fluctuations de valeur et de rendement. Si un investissement est libellé dans une devise autre que votre monnaie de référence, les variations des taux de change peuvent avoir un impact négatif sur la valeur, le prix ou le revenu.

Pour une discussion sur les risques afférents aux placements dans les titres men-tionnés dans ce rapport, veuillez consulter ce lien Internet: https://research.credit-suisse.com/riskdisclosure Le présent rapport comporte des informations concernant des placements impliquant des risques particuliers. Vous devriez prendre conseil auprès de votre conseiller financier avant de prendre toute décision d'investissement basé sur le présent rap-port ou pour toute explication concernant le contenu de ce dernier. Des informations complémentaires sont également disponibles dans la brochure explicative intitulée «Risques particuliers dans le négoce de titres» disponible auprès de l'Association suisse des banquiers. Le prix, la valeur ou le revenu de tout titre ou instrument financier mentionné dans ce rapport peuvent diminuer ou augmenter. La valeur des titres et des instruments financiers est subordonnée aux fluctuations des taux de change et d’intérêt au comptant ou à terme, des indicateurs économiques, de la capacité financière de l’émetteur ou de l’émetteur de référence, etc., qui sont susceptibles d’affecter positivement ou négativement le prix ou le revenu de ces titres ou de ces instruments financiers. En achetant des titres ou des instruments financiers, vous vous exposez à des pertes ou à une perte nette du capital en raison des fluctuations des cours ou d’autres indices financiers, etc. Les investisseurs qui ont effectué des placements en ADR, dont la valeur est affectée par la volatilité des monnaies, assument effective-ment ce risque. Les taux de commission pour les opérations de courtage seront conformes aux taux convenus entre le CS et l’investisseur. Pour les transactions effectuées sur le prin-cipe de contreparties agissant pour compte propre entre le CS et l’investisseur, le prix d’achat ou de vente constituera le prix total. Les transactions effectuées sur le principe de contreparties agissant pour compte propre, y compris les opérations sur dérivés hors bourse, seront négociées sous la forme d’un prix/cours d’achat ou d’un prix/cours de vente, auquel cas une différence ou un écart peut être constaté. Les frais associés aux transactions seront convenus avant lesdites transactions, confor-mément aux lois et aux réglementations applicables. Veuillez lire attentivement la documentation préalable au contrat, etc., pour le détail des risques et commissions, etc., des titres ou des instruments financiers concernés avant l’achat. Les titres structurés sont des instruments complexes comportant de par leur nature un degré de risque élevé; ils sont destinés à être vendus uniquement à des investis-seurs avertis capables de comprendre et d'assumer les risques qu'ils impliquent. La valeur sur le marché d'un produit structuré peut être affectée par des changements induits par des facteurs d'ordre économique, financier et politique (y compris, sans toutefois s'y limiter, les intérêts au comptant et à terme et les taux de change), la date d'échéance, les conditions et la volatilité du marché ainsi que la solvabilité des émetteurs ou de l'émetteur de référence. Tout investisseur intéressé par l'achat d'un produit structuré doit effectuer sa propre recherche et sa propre analyse du produit; il doit consulter ses propres conseillers professionnels quant aux risques que comporte l'achat d'un tel produit. Certains des investissements décrits dans ce rapport comportent un niveau élevé de volatilité. Les investissements soumis à une forte volatilité sont sujets à des baisses soudaines et fortes de valeur causant une perte au moment de la vente des titres. Ces pertes peuvent égaler votre investissement initial. Dans le cas de certains inves-tissements, le risque de perte est même susceptible d’excéder le montant de l’investissement initial et vous pourriez dans de telles circonstances être tenu de débourser une somme plus élevée pour couvrir ces pertes. Les rendements des investissements peuvent fluctuer et, par conséquent, il est possible que le capital initial versé soit utilisé afin d’assurer une partie du rendement. Il se peut que certains investissements ne soient pas aisément réalisables et qu’ils soient dès lors difficiles à vendre ou à réaliser. De même il vous sera peut-être difficile d’obtenir des informa-tions fiables sur la valeur d’un tel placement ou sur les risques auxquels il est exposé. Pour toute question, veuillez contacter votre Relationship Manager. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Des com-missions, des frais ou toute autre charge comme les fluctuations du taux de change peuvent avoir des répercussions sur les performances.

Risques inhérents aux marchés financiers Les performances historiques et les scénarios de marché financier ne constituent aucune garantie de résultats futurs. Le prix et la valeur des investissements mention-nés ainsi que tout revenu susceptible d’en résulter peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Si un investissement est libellé dans une devise autre que votre monnaie de réfé-rence, les variations des taux de change peuvent avoir un impact négatif sur la valeur, le prix ou le revenu. Il vous est recommandé de consulter le(s) conseiller(s) que vous estimez nécessaire(s) pour vous aider à déterminer ces paramètres.

Il se peut qu’aucun marché public n’existe pour certains investissements, ou que ceux-ci ne soient négociables que sur un marché secondaire restreint. Lorsqu’un marché secondaire existe, il est impossible de prévoir le prix auquel les investisse-ments se négocieront sur ledit marché ou s’il sera ou non liquide.

Marchés émergents Lorsque le présent rapport traite des marchés émergents, vous devez avoir cons-cience qu'il existe un certain nombre de risques et d’incertitudes inhérents aux inves-tissements et transactions dans différents types de placements ou, relatifs ou liés, aux émetteurs et débiteurs constitués en société, implantés ou exerçant des activités commerciales sur les marchés des pays émergents. Les placements relatifs aux marchés des pays émergents peuvent être considérés comme des placements spéculatifs et leur cours seront bien plus volatils que le cours des placements con-cernant les marchés des pays les plus développés. Les investissements dans des placements relatifs aux marchés émergents sont destinés uniquement aux investis-seurs avertis ou professionnels expérimentés qui connaissent les marchés en ques-tion, sont capables d'apprécier et de tenir compte des divers risques inhérents à ce type de placements et possèdent les ressources financières nécessaires pour sup-porter le risque substantiel de perte d'investissement inhérent à ce type de place-ments. Il vous incombe de gérer les risques liés à tout placement relatif aux marchés des pays émergents et l'affectation des actifs de votre portefeuille. Vous devriez demander l'avis de vos conseillers concernant les différents risques et facteurs à prendre en considération lors d'un investissement dans des placements relatifs aux marchés émergents.

Placements alternatifs Les hedge funds ne sont pas soumis aux nombreuses réglementations en matière de protection des investisseurs qui s'appliquent aux investissements collectifs autorisés et réglementés. Quant aux gestionnaires de hedge funds, ils ne sont pas réglemen-tés pour la plupart. Les hedge funds ne se limitent pas à une discipline d'investisse-ment ou une stratégie de négoce particulière et cherchent à tirer profit des différents types de marchés en recourant à des stratégies de levier, relatives à des dérivés et d'investissement spéculatif complexes qui accroissent le risque de perte d'investis-sement. Les transactions sur marchandises affichent un niveau de risque élevé et sont ina-daptées à la plupart des investisseurs privés. L'étendue de la perte due aux mouve-ments du marché peut être substantielle, voire déboucher sur une perte totale. Les investisseurs immobiliers sont exposés à la liquidité, aux devises étrangères et à d'autres risques, y compris aux risques cycliques, aux risques du marché locatif et local ainsi qu'aux risques environnementaux et aux modifications légales.

Risques de taux d'intérêt de crédit La valeur d’une obligation dépend de la solvabilité de l’émetteur et/ou du garant (le cas échéant), laquelle peut changer sur la durée de l’obligation. En cas de défaillance de l’émetteur et/ou du garant de l’obligation, celle-ci ou tout revenu en découlant n’est pas garanti(e) et vous pouvez perdre tout ou partie de l’investissement initial.

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Notifications Les informations et opinions exprimées dans ce rapport (autres que les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement) sont celles du dépar-tement Research de la Division Private Banking & Wealth Management du CS au moment de la rédaction; toute modification demeure réservée sans préavis. Les opinions exprimées en relation avec un titre spécifique dans ce rapport peuvent être différentes ou ne pas concorder avec les observations et les opinions du département Research de la Division Investment Banking du Credit Suisse en raison de diffé-rences dans les critères d’évaluation. Les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement ne sont pas des rapports de recherche. Les stratèges en investissement ne dépendent pas du département Research du CS. Plusieurs politiques du CS ont été mises en œuvre pour garantir l'indépendance du département Research du CS, y compris des politiques relatives aux restrictions en matière de négoce des titres concernés avant la publication des rapports Research. Lesdites politiques ne s'appliquent pas aux stratèges en investissement. Le CS décline toute responsabilité à l’égard de toute perte découlant de l’utilisation des éléments présentés dans ce rapport; cette exclusion de responsabilité ne saurait être invoquée dans les cas prévus par la législation ou la réglementation applicable au CS. Ce rapport ne doit pas être substitué à l’exercice d’un jugement indépendant comme fondement à la prise de décision. Le CS peut avoir émis ou pourrait émettre à l’avenir une idée d’investissement concernant ce titre. Les idées d’investissement sont des opportunités à court terme basées sur des événements et des éléments déclencheurs sur les marchés, tandis que les notations des sociétés s’appuient sur la performance absolue escomptée sur une période de six à douze mois tel que cela est défini dans la section notification. Les idées d’investissement et les notations de sociétés reflètent des hypothèses sous-jacentes et des méthodes d’analyse diffé-rentes. Par conséquent, il est possible que les idées d’investissement diffèrent des notations de sociétés. En outre, le CS peut avoir publié d’autres rapports, ou pourrait en publier à l’avenir, qui contredisent les informations présentées dans ce rapport ou qui en tirent des conclusions différentes. Ces rapports reflètent les diverses supposi-tions, visions et méthodes d'analyses des analystes qui les ont rédigés et le CS n'est nullement tenu de garantir que lesdits rapports soient portés à l'attention de tout destinataire du présent rapport.

Certification par les analystes Chacun des analystes mentionnés dans le présent document certifie que les points de vue exprimés dans cette brochure à l’endroit des entreprises et des titres qu’il ou elle est amené(e) à évaluer reflètent précisément son opinion personnelle. Il affirme que sa rémunération n’est et ne sera jamais liée, directement ou indirectement, à des recommandations et opinions particulières émises dans ce document. Les analystes Knowledge Process Outsourcing (KPO) mentionnés dans le présent rapport sont employés par Credit Suisse Business Analytics (India) Private Limited.

Indications importantes Le CS publie ses brochures au moment qu’il estime le plus approprié. C’est le cas dès lors qu’il juge que l’évolution de l’entreprise, du secteur ou du marché soumis à son évaluation est susceptible d’avoir des répercussions sensibles sur les points de vue et opinions exprimés dans la brochure. Le CS se fait fort de publier uniquement des analyses impartiales, indépendantes, honnêtes, claires et intelligibles. Le code de conduite du Credit Suisse, auquel la totalité des employés doit adhérer, est accessible par Internet sous: https://www.credit-suisse.com/governance/doc/code_of_conduct_en.pdf Pour des détails complémentaires sur la méthodologie de notation du Credit Suisse, veuillez vous référer aux informations sur l’indépendance des recherches financières qui se trouvent sous: https://www.credit-suisse.com/legal/pb_research/independence_en.pdf L’analyste responsable de la rédaction de cette brochure se voit rétribué en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la totalité des revenus touchés par le CS, dont une partie est générée par les activités d’investment banking du Credit Suisse.

Notifications complémentaires Royaume-Uni: En ce qui concerne la notification des informations sur titres à revenu fixe pour les clients de Credit Suisse (UK) Limited et de Credit Suisse Securities (Europe) Limited, veuillez téléphoner au +41 44 333 33 99.

Pour des informations sur les notifications relatives aux sociétés recommandées par Credit Suisse Investment Banking et mentionnées dans le présent rapport, veuillez vous référer au site de la division Investment Banking sous: https://rave.credit-suisse.com/disclosures Pour toutes informations complémentaires, y compris les notifications relatives à tout autre émetteur, veuillez vous référer au site de la division Private Banking & Wealth Management sous: https://www.credit-suisse.com/disclosure

Clause de non-responsabilité géné-rale / Information importante Ce rapport n’est pas destiné à être distribué à, ou utilisé par, quelque personne ou entité que ce soit qui serait citoyenne, résidente ou située dans une localité, un Etat, un pays ou une autre juridiction où une telle distribution, publication, disponibilité ou utilisation serait contraire à la législation ou réglementation ou soumettrait le CS à des obligations d’enregistrement ou de licence au sein de ladite juridiction. Les références au Credit Suisse effectuées dans ce rapport comprennent Credit Suisse AG, la banque suisse, ses succursales et ses sociétés affiliées. Pour plus d’informations sur notre structure, veuillez consulter le lien suivant: http://www.credit-suisse.com/who_we_are/en/ NE PAS DISTRIBUER NI UTILISER À DES FINS DE PROSPECTION OU DE CONSEIL: Le présent rapport est fourni uniquement à des fins d’information et d’illustration et n’est destiné qu’à votre seul usage. Il ne constitue ni une sollicitation ni une offre ou recommandation à l’achat ou à la vente de titres ou d’autres instru-ments financiers. Toute information englobant des faits, des opinions ou des citations peut être condensée ou résumée et se réfère à la date de rédaction. Les informa-tions contenues dans le présent rapport ont été fournies à titre de commentaire général de marché et ne constituent en aucune manière une forme de conseil finan-cier réglementé, ou de service juridique, fiscal ou autre service financier réglementé. Elles ne tiennent pas compte des objectifs, de la situation ou des besoins financiers d’une quelconque personne – autant d’aspects qui doivent être impérativement examinés avant toute décision de placement. Vous devriez prendre conseil auprès de votre conseiller financier avant de prendre toute décision d'investissement basé sur le présent rapport ou pour toute explication concernant le contenu de ce dernier. Ce rapport vise uniquement à exposer des observations et opinions du CS à la date de rédaction, sans tenir compte de la date à laquelle vous pouvez le recevoir ou y accé-der. Les observations et opinions contenues dans le présent rapport peuvent être différentes de celles des autres divisions du CS. Toute modification demeure réser-vée sans préavis et sans obligation de mise à jour. Le CS n'est nullement tenu de garantir que lesdites mises à jour soient portées à votre attention. PRÉVISIONS ET ESTIMATIONS: Les performances passées ne doivent pas constituer une indication ni constituer une garantie de résultats futurs et aucune garantie, explicite ou implicite, n'est donnée quant aux performances futures. Dans la mesure où ce rapport con-tient des déclarations relatives à la performance future, celles-ci ont un caractère prévisionnel et sont soumises à un certain nombre de risques et d’incertitudes. Sauf mention contraire, les chiffres n’ont pas été vérifiés. 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et/ou services. Singapour: Ce rapport a été élaboré et publié à Singapour exclusi-vement à l’intention des investisseurs institutionnels, des investisseurs accrédités et des investisseurs avertis (tels que définis dans les Financial Advisers Regulations), et est également publié par Credit Suisse AG, Singapore Branch, à l’intention des investisseurs étrangers (tels que définis dans les Financial Advisers Regulations). Credit Suisse AG, Singapore Branch, peut distribuer les rapports établis par ses entités étrangères et sociétés affiliées sous le régime prévu au Règlement 32C des Financial Advisers Regulations. Les bénéficiaires singapouriens doivent prendre contact avec Credit Suisse AG, Singapore Branch, par téléphone au +65-6212-2000 pour toute question résultant du ou en rapport avec le présent rapport. En vertu de votre statut d’investisseur institutionnel, d’investisseur accrédité, d’investisseur averti ou d’investisseur étranger, Credit Suisse AG, Singapore Branch, est dispensé de respecter certaines exigences de conformité selon le Financial Advisers Act, chap. 110 de Singapour («FAA»), les Financial Advisers Regulations et les notifications et les directives qui en découlent, en relation avec les prestations de conseil financier que Credit Suisse AG, Singapore Branch, est susceptible de vous fournir. Espagne: Ce rapport est distribué en Espagne par Credit Suisse AG, Sucur-sal en España, autorisée sous le numéro 1460 dans le registre de la Banco de España. Thaïlande: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (Thailand) Limited, qui est réglementé par l'Office of the Securities and Exchange Commission, Thaïlande, et dont l'adresse enregistrée est 990 Abdulrahim Place Building, 27/F, Rama IV Road, Silom, Bangrak, Bangkok, tél. 0-2614-6000.Royaume-Uni: Ce document est publié par Credit Suisse (UK) Limited et Credit Suisse Securities (Europe) Limited. Credit Suisse Securities (Europe) Limited et Credit Suisse (UK) Limited, toutes deux autorisées par la Prudential Regulation Authority et réglemen-tées par la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority, sont des sociétés associées mais indépendantes du Credit Suisse sur le plan juridique. Les protections offertes par la Financial Conduct Authority et/ou la Prudential Regulation Authority à la clientèle privée ne s’appliquent pas aux placements et services fournis par des personnes situées en dehors du Royaume-Uni. Le Financial Services Com-pensation Scheme est inapplicable lorsque l’émetteur n’a pas satisfait à ses obliga-tions. ÉTATS-UNIS: LE PRÉSENT DOCUMENT, EN SA FORME ORIGINALE OU CO-PIÉE, NE SAURAIT ÊTRE ENVOYÉ, INTRODUIT OU DISTRIBUÉ AUX ÉTATS-UNIS OU À DES PERSONNES IMPOSABLES AUX ÉTATS-UNIS.

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Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail L’étude annuelle relative au commerce de détail suisse présente les perspec-tives conjoncturelles de la branche ainsi que les défis actuels auxquels elle doit faire face. Dans cette édition, nous examinons en particulier les répercus-sions structurelles du commerce en ligne. Paru le 7 janvier 2015

Moniteur des branches 4e trimestre 2014 Publication trimestrielle, le Moniteur des branches décrit la situation actuelle ainsi que les perspectives conjoncturelles des principaux secteurs de l'économie helvé-tique. Paru le 12 janvier 2015

Lucerne, Nidwald, Obwald, Uri Structure et perspectives Le lac des Quatre-Cantons relie une région extrêmement hétérogène. L’étude régionale sur les quatre can-tons de Suisse centrale se concentre sur leurs défis et perspectives écono-miques. Paru le 28 janvier 2015

Marché immobilier 2015 Structures et perspectives Publiée chaque année, l’étude immobi-lière analyse les répercussions du con-texte conjoncturel, les défis actuels ainsi que les mutations structurelles sur les principaux marchés immobiliers de Suisse. 4 mars 2015

Moniteur Suisse 1er trimestre 2015 Le Moniteur Suisse présente les prévi-sions conjoncturelles et analyse les tendances de l’économie helvétique. 17 mars 2015

Le canton du Tessin Structure et perspectives Du fait de sa situation géographique, le Tessin est confronté à des défis spéci-fiques. L’étude régionale se concentre sur les perspectives économiques du canton. 10 juin 2015

Le prochain Manuel des branches paraîtra en janvier 2016 Abonnez-vous à nos publications directement auprès de votre conseiller clientèle.

Page 44: Economic Research Swiss Issues Branches · Les branches comme le commerce, l'hôtellerie-restauration et les services aux entreprises ont été tout aussi touchées que les secteurs

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