Développement, diagnostic prénatal

14
alimentaires sévères nécessitant un gavage. Le bilan cardiologique confirme la présence d'un canal atrio-ventriculaire complet, mal toléré. L'évolution est défavorable et l'enfant décède dans un contexte de défail- lance cardiaque dans les suites opératoires de la chirurgie cardiaque. En raison de l'association d'un retard de croissance intra-utérin harmonieux, d'un syndrome dysmorphique évocateur et d'un syndrome malformatif associant polydactylie, malformations cardiaque et génitale, un syndrome de Smith-Lemli-Opitz est suspecté en première intention mais l'analyse par spectrométrie de masse ne révèle pas d'accumulation du déhydrocho- lestérol. Le caryotype en haute résolution met en évidence un remaniement distal du bras court du chromosome 3. L'hybridation in situ réalisée avec le kit ToTelVysion met en évidence une délétion de la région subtélomé- rique d'un chromosome 3 et la présence de la région subtélomérique du bras court du chromosome 7 sur le bras court du 3 (délétion 3pter, trisomie 7pter). Il s'agit d'un remaniement de novo. Depuis la première description en 1978, une trentaine de patients porteurs d'une délétion distale du bras court du chromosome 3 en 3p25-pter a été rapportée. Le phénotype, cli- niquement reconnaissable, associe un retard de développement psychomo- teur, un retard de croissance pré et postnatal, une microbrachycéphalie, un télécanthus ou un hypertélorisme, un ptosis, un blépharophimosis, des narines antéversées, un philtrum long et un microrétrognathisme. Une mal- formation cardiaque, typiquement un canal atrio-ventriculaire, est présente dans environ un tiers des cas. Une surdité neuro-sensorielle est retrouvée chez un nombre conséquent de patients. Le diagnostic initialement porté chez notre patient est celui d'un syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLO) qui partage certaines similitudes avec le syndrome 3p-, en particulier le retard de croissance, le syndrome dysmorphique (ptosis, narines antéver- sées, philtrum long, microrétrognathisme) et la polydactylie post-axiale ; à l'inverse, la syndactylie II-III des orteils, caractéristique du syndrome SLO, ne constitue pas un signe habituel et était absente chez notre patient. Le diagnostic cytogénétique du syndrome 3p- est difficile en prénatal, notamment sur le caryotype en bandes R. Le diagnostic échographique est difficile en raison de la variabilité phénotypique ; néanmoins, la découverte échographique d'un retard de croissance avec microcéphalie, d'une mal- formation cardiaque et d'une polydactylie doit faire évoquer le diagnostic et réaliser une hybridation de la région 3pter. Mots-clés : délétion 3pter, syndrome de Smith-Lemli-Opitz, diagnostic prénatal. •P138 / 686. À PROPOS DE 2 ANOMALIES PURES DE NOVO DU CHROMOSOME 9 : UNE TRISOMIE PARTIELLE 9P ET UNE MONOSOMIE PARTIELLE 9P M. Chaabouni, L. Ben Jemaa, I. Ouertani, L. Kraoua, I. Chelly, F. Maa- zoul, H. Chaabouni Service des maladies héréditaires et congénitales, hôpital charles Nicolle Tunis, Tunisie La trisomie 9p est une anomalie assez fréquente ; cependant il existe seu- lement une dizaine de cas où la trisomie est pure et de novo. La délétion intercalaire 9p est également une anomalie rare. Nous présentons les obser- vations de 2 patients chez lesquels une duplication 9p partielle et une délétion intercalaire 9p ont été mises en évidence et caractérisées par la technique de FISH. Leurs tableaux cliniques seront comparés. La 1 re obser- vation est celle d'un garçon de 5 ans qui présente un retard psychomoteur sévère avec position assise à 18 mois et marche à 3 ans sans retard de croissance, un retard du langage important avec seulement quelques mots simples, une dysmorphie faciale comprenant une obliquité antimongoloide des fentes palpébrales, yeux enfoncés, un nez épaté, espacement du 1 er et 2 e orteil, une hyperlaxité ligamentaire. L'étude du caryotype retrouve un add 9p24. La 2 e observation est une fille de 2 ans et 7 mois présentant un retard psychomoteur sévère avec position assise à 14 mois, la marche n'est pas encore acquise, un retard du langage avec des mots monosyllabiques, une dysmorphie faciale avec une obliquité mongoloïde des fentes palpé- brales, un strabisme, un cou court et des doigts longs et fins. Les organes génitaux externes paraissent normaux. Le caryotype en bandes R montre une délétion 9p. Avec les mêmes sondes recouvrant le bras p du chromo- some 9 et s'étalant de la région 9p21 à la région 9p24.3, une FISH est réalisée pour les 2 patients. Dans la 1™ observation, une duplication tou- chant la quasitotalité du 9p et incluant la région subtélomérique du 9p est mise en évidence : 46,XY dup (9)(p21à ptel). Le 2" caryotype est interprété comme suit : 46,XX del (9)(ptel à p21). La duplication 9p pure est rap- portée dans la littérature avec comme notre patient une absence d'anoma- lies de la croissance mais un retard du langage important. La délétion interstitielle est par contre peu rapportée, la dysmorphie y est discrète comme pour notre patiente. La délétion dans notre cas ne touche pas les gènes DMRT ce qui pourrait expliquer l'absence d'anomalies génitales. En comparant les 2 observations, le retard de croissance est absent dans les 2 cas de trisomie et de délétion et le retard du langage est important pour les 2 patients. Une revue des cas de la littérature et une comparaison de ces tableaux clinique de type et de contre type sera présentée. Mots-clés : délétion 9p, duplicaction 9p, pure. •P139 / 701. SYNDROME DE PEUTZ JEGHERS ET RETARD MENTAL: NOUVEAU SYNDROME MICRODÉLÉTIONNEL INTERCALAIRE DE LA RÉGION 19P13.3 S. Manouvrier-Hanu (1, 6), MP. Buisine (2, 6), S. Lejeune-Dumoulin (1), J. Andrieux (3, 6), D. Turck (4, 6), B. Delobel (5) (/) Service de Génétique Clinique, CHRU de Lille, France ; (2) La toire de Biologie Moléculaire, CHRU de Lille, France ; (3) Laborat de Génétique, CHRU de Lille, France ; (4) Clinique de Pédiatrie, CH de Lille, France ; (5) Centre de Génétique Chromosomique, GHICL de Lille, France ; (6) Université Lille 2, France À la faveur des progrès techniques d'analyse du génome, le nombre de syndromes microdélétionnels ne cesse d'augmenter, et ces syndromes res- tent souvent de diagnostic clinique difficile. Nous rapportons l'observation d'un patient âgé de 16 ans adressé en consultation en raison de polypes hamartomateux révélés par une invagination intestinale aiguë survenue à l'âge de 14 ans chez un enfant présentant un retard des acquisitions psy- chomotrices. Chez ce patient sera identifiée une délétion 19pl3.3 empor- tant le gène STKll. PH est le sixième enfant d'une fratrie de sept, né de parents non consanguins. Il n'a aucun antécédent familial. Au plan per- sonnel il est né au terme d'une grossesse normale avec des mensurations à la moyenne. À la naissance on notait un métatarsus varus bilatéral, une petite CIV, une brièveté du frein de la langue. L'évolution se fait vers un retard modéré des acquisitions psychomotrices (à 14 ans QIV 73, QIP 46), une surdité mixte bilatérale d'importance moyenne et l'apparition d'un nystagmus avec hypermétropie. Un bilan malformatif note la présence d'un rein pelvien gauche. L T R M cérébrale est normale. Lorsque l'enfant est adressé en consultation de génétique à la suite du diagnostic de polypes hamartomarteux l'examen clinique met en évidence une discrète dysmor- phie avec lèvre inférieure éversée et palais très ogival. Malgré l'absence de toute lésion hyper pigmentée des muqueuses le diagnostic de syndrome de Peutz Jeghers est le plus probable. Compte tenu de l'association avec un retard mental l'hypothèse d'un syndrome micro-délétionnel est évoqué et sera confirmé par la mise en évidence (MLPA) d'une délétion complète du gène STKll et l'identification (FISH et CGH-array) d'une délétion intercalaire de la partie distale du bras court du chromosome 19 :46,XY.ish del(19)(pl3.3pl3.3)(dj546Cll+,RPll-110A24+, RP11-138L23-, RP11- 75H6-,RP11-317H11+). À notre connaissance il s'agit de la première des- cription d'une délétion intercalaire de la partie distale du bras court du chromosome 19. La symptomatologie clinique peut néanmoins être comparée à celle observée chez les patients porteurs de délétions 19p sub- télomériques (Archer et al, 2005) chez lesquels sont observés retard mental, surdité, dysmorphie faciale discrète cardiopathie à type de sténose pulmonaire ou de CIV/CIA et parfois syndrome de Peutz Jeghers. Par ailleurs une délétion complète de STKll n'est pas exceptionnelle puisqu'elle semble rencontrée chez environ 6 % des patients atteints de PJS isolé (Volikos et al, 2006). Cette délétion d'un peu plus de 550 à 595 Kb comporte 27 gènes dont STKll et MIDN (Midnolin) qui est fortement exprimé dans la cochlée et pourrait être à l'origine de la surdité du patient. Mots-clés : Peutz-Jeghers, délétion 19pl3, STKll. Développement et diagnostic prénatal •P140 / 56. IDENTIFICATION D'UN MICROREMANIEMENT SUBTÉLOMÉRIQUE CRYPTIQUE DÉSÉQUILIBRÉ PAR MLPA CHEZ UN FŒTUS PRÉSENTANT UNE HYPERCLARTE NUCALE AU PREMIER TRIMESTRE DE GESTATION L. Gouas (1), T. Roucaute (1), C. Goumy (1), H. Laurichesse (2), B. Riguet (1), C. Grenet (1), A. Buvat (1), L. Veronese (1), A. Tchirkov (1), P. Vago (1) (1) Univ Clermont 1, UFR Médecine, Histologie Embryologie Cytogéné tique, Clermont-Ferrand, F-63001 France ; CHU Clermont-Ferrand, Cytogénétique Médicale, Clermont-Ferrand, F-63003 France ; (2) Ser de gynécologie obstétrique, Unité de Médecine Maternofœtale, CHU Cle mont-Ferrand, Hôtel Dieu, Clermont-Ferrand, F-63003 France Introduction : La présence d'une hyperclarté nucale (HN) chez le fœtus au premier trimestre de grossesse est souvent associée à unrisqueélevé d'aneuploïdie fœtale (trisomie 13, 18, 21 ou monosomie gonosomique 45,X0). Néanmoins, dans 70 à 80 % des cas, aucune anomalie chromoso- mique n'est détectée au caryotype standard. Afin d'améliorer la résolution M/S hors série n° 1, vol. 24, janvier 2008 Article disponible sur le site http://www.medecinesciences.org ou http://dx.doi.org/10.1051/medsci/2008241s76

Transcript of Développement, diagnostic prénatal

Page 1: Développement, diagnostic prénatal

alimentaires sévères nécessitant un gavage. Le bilan cardiologique confirme la présence d'un canal atrio-ventriculaire complet, mal toléré. L'évolution est défavorable et l'enfant décède dans un contexte de défail­lance cardiaque dans les suites opératoires de la chirurgie cardiaque. En raison de l'association d'un retard de croissance intra-utérin harmonieux, d'un syndrome dysmorphique évocateur et d'un syndrome malformatif associant polydactylie, malformations cardiaque et génitale, un syndrome de Smith-Lemli-Opitz est suspecté en première intention mais l'analyse par spectrométrie de masse ne révèle pas d'accumulation du déhydrocho-lestérol. Le caryotype en haute résolution met en évidence un remaniement distal du bras court du chromosome 3. L'hybridation in situ réalisée avec le kit ToTelVysion met en évidence une délétion de la région subtélomé­rique d'un chromosome 3 et la présence de la région subtélomérique du bras court du chromosome 7 sur le bras court du 3 (délétion 3pter, trisomie 7pter). Il s'agit d'un remaniement de novo. Depuis la première description en 1978, une trentaine de patients porteurs d'une délétion distale du bras court du chromosome 3 en 3p25-pter a été rapportée. Le phénotype, cli-niquement reconnaissable, associe un retard de développement psychomo­teur, un retard de croissance pré et postnatal, une microbrachycéphalie, un télécanthus ou un hypertélorisme, un ptosis, un blépharophimosis, des narines antéversées, un philtrum long et un microrétrognathisme. Une mal­formation cardiaque, typiquement un canal atrio-ventriculaire, est présente dans environ un tiers des cas. Une surdité neuro-sensorielle est retrouvée chez un nombre conséquent de patients. Le diagnostic initialement porté chez notre patient est celui d'un syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLO) qui partage certaines similitudes avec le syndrome 3p-, en particulier le retard de croissance, le syndrome dysmorphique (ptosis, narines antéver­sées, philtrum long, microrétrognathisme) et la polydactylie post-axiale ; à l'inverse, la syndactylie II-III des orteils, caractéristique du syndrome SLO, ne constitue pas un signe habituel et était absente chez notre patient. Le diagnostic cytogénétique du syndrome 3p- est difficile en prénatal, notamment sur le caryotype en bandes R. Le diagnostic échographique est difficile en raison de la variabilité phénotypique ; néanmoins, la découverte échographique d'un retard de croissance avec microcéphalie, d'une mal­formation cardiaque et d'une polydactylie doit faire évoquer le diagnostic et réaliser une hybridation de la région 3pter.

Mots-clés : délétion 3pter, syndrome de Smith-Lemli-Opitz, diagnostic prénatal.

•P138 / 686. À PROPOS D E 2 A N O M A L I E S PURES DE NOVO D U C H R O M O S O M E 9 : U N E TRISOMIE PARTIELLE 9P ET U N E M O N O S O M I E PARTIELLE 9P M. Chaabouni, L. Ben Jemaa, I. Ouertani, L. Kraoua, I. Chelly, F. Maa-zoul, H. Chaabouni Service des maladies héréditaires et congénitales, hôpital charles Nicolle Tunis, Tunisie

La trisomie 9p est une anomalie assez fréquente ; cependant il existe seu­lement une dizaine de cas où la trisomie est pure et de novo. La délétion intercalaire 9p est également une anomalie rare. Nous présentons les obser­vations de 2 patients chez lesquels une duplication 9p partielle et une délétion intercalaire 9p ont été mises en évidence et caractérisées par la technique de FISH. Leurs tableaux cliniques seront comparés. La 1re obser­vation est celle d'un garçon de 5 ans qui présente un retard psychomoteur sévère avec position assise à 18 mois et marche à 3 ans sans retard de croissance, un retard du langage important avec seulement quelques mots simples, une dysmorphie faciale comprenant une obliquité antimongoloide des fentes palpébrales, yeux enfoncés, un nez épaté, espacement du 1er et 2e orteil, une hyperlaxité ligamentaire. L'étude du caryotype retrouve un add 9p24. La 2 e observation est une fille de 2 ans et 7 mois présentant un retard psychomoteur sévère avec position assise à 14 mois, la marche n'est pas encore acquise, un retard du langage avec des mots monosyllabiques, une dysmorphie faciale avec une obliquité mongoloïde des fentes palpé­brales, un strabisme, un cou court et des doigts longs et fins. Les organes génitaux externes paraissent normaux. Le caryotype en bandes R montre une délétion 9p. Avec les mêmes sondes recouvrant le bras p du chromo­some 9 et s'étalant de la région 9p21 à la région 9p24.3, une FISH est réalisée pour les 2 patients. Dans la 1™ observation, une duplication tou­chant la quasitotalité du 9p et incluant la région subtélomérique du 9p est mise en évidence : 46,XY dup (9)(p21à ptel). Le 2" caryotype est interprété comme suit : 46,XX del (9)(ptel à p21). La duplication 9p pure est rap­portée dans la littérature avec comme notre patient une absence d'anoma­lies de la croissance mais un retard du langage important. La délétion interstitielle est par contre peu rapportée, la dysmorphie y est discrète comme pour notre patiente. La délétion dans notre cas ne touche pas les gènes DMRT ce qui pourrait expliquer l'absence d'anomalies génitales. En comparant les 2 observations, le retard de croissance est absent dans les 2

cas de trisomie et de délétion et le retard du langage est important pour les 2 patients. Une revue des cas de la littérature et une comparaison de ces tableaux clinique de type et de contre type sera présentée. Mots-clés : délétion 9p, duplicaction 9p, pure.

•P139 / 701. S Y N D R O M E D E PEUTZ JEGHERS ET R E T A R D M E N T A L : N O U V E A U S Y N D R O M E MICRODÉLÉTIONNEL INTERCALAIRE D E LA RÉGION 19P13.3 S. Manouvrier-Hanu (1, 6), MP. Buisine (2, 6), S. Lejeune-Dumoulin (1), J. Andrieux (3, 6), D. Turck (4, 6), B. Delobel (5) (/) Service de Génétique Clinique, CHRU de Lille, France ; (2) Labora­toire de Biologie Moléculaire, CHRU de Lille, France ; (3) Laboratoire de Génétique, CHRU de Lille, France ; (4) Clinique de Pédiatrie, CHRU de Lille, France ; (5) Centre de Génétique Chromosomique, GHICL de Lille, France ; (6) Université Lille 2, France

À la faveur des progrès techniques d'analyse du génome, le nombre de syndromes microdélétionnels ne cesse d'augmenter, et ces syndromes res­tent souvent de diagnostic clinique difficile. Nous rapportons l'observation d'un patient âgé de 16 ans adressé en consultation en raison de polypes hamartomateux révélés par une invagination intestinale aiguë survenue à l'âge de 14 ans chez un enfant présentant un retard des acquisitions psy­chomotrices. Chez ce patient sera identifiée une délétion 19pl3.3 empor­tant le gène STKll. PH est le sixième enfant d'une fratrie de sept, né de parents non consanguins. Il n'a aucun antécédent familial. Au plan per­sonnel il est né au terme d'une grossesse normale avec des mensurations à la moyenne. À la naissance on notait un métatarsus varus bilatéral, une petite CIV, une brièveté du frein de la langue. L'évolution se fait vers un retard modéré des acquisitions psychomotrices (à 14 ans QIV 73, QIP 46), une surdité mixte bilatérale d'importance moyenne et l'apparition d'un nystagmus avec hypermétropie. Un bilan malformatif note la présence d'un rein pelvien gauche. L T R M cérébrale est normale. Lorsque l'enfant est adressé en consultation de génétique à la suite du diagnostic de polypes hamartomarteux l'examen clinique met en évidence une discrète dysmor­phie avec lèvre inférieure éversée et palais très ogival. Malgré l'absence de toute lésion hyper pigmentée des muqueuses le diagnostic de syndrome de Peutz Jeghers est le plus probable. Compte tenu de l'association avec un retard mental l'hypothèse d'un syndrome micro-délétionnel est évoqué et sera confirmé par la mise en évidence (MLPA) d'une délétion complète du gène STKll et l'identification (FISH et CGH-array) d'une délétion intercalaire de la partie distale du bras court du chromosome 19 :46,XY.ish del(19)(pl3.3pl3.3)(dj546Cll+,RPll-110A24+, RP11-138L23-, RP11-75H6-,RP11-317H11+). À notre connaissance il s'agit de la première des­cription d'une délétion intercalaire de la partie distale du bras court du chromosome 19. La symptomatologie clinique peut néanmoins être comparée à celle observée chez les patients porteurs de délétions 19p sub­télomériques (Archer et al, 2005) chez lesquels sont observés retard mental, surdité, dysmorphie faciale discrète cardiopathie à type de sténose pulmonaire ou de CIV/CIA et parfois syndrome de Peutz Jeghers. Par ailleurs une délétion complète de STKll n'est pas exceptionnelle puisqu'elle semble rencontrée chez environ 6 % des patients atteints de PJS isolé (Volikos et al, 2006). Cette délétion d'un peu plus de 550 à 595 Kb comporte 27 gènes dont STKll et MIDN (Midnolin) qui est fortement exprimé dans la cochlée et pourrait être à l'origine de la surdité du patient.

Mots-clés : Peutz-Jeghers, délétion 19pl3, STKll.

Développement et diagnostic prénatal •P140 / 56. IDENTIFICATION D'UN M I C R O R E M A N I E M E N T S U B T É L O M É R I Q U E CRYPTIQUE DÉSÉQUILIBRÉ PAR M L P A C H E Z U N F Œ T U S PRÉSENTANT U N E H Y P E R C L A R T E N U C A L E A U PREMIER TRIMESTRE D E GESTATION L. Gouas (1), T. Roucaute (1), C. Goumy (1), H. Laurichesse (2), B. Riguet (1), C. Grenet (1), A. Buvat (1), L. Veronese (1), A. Tchirkov (1), P. Vago (1) (1) Univ Clermont 1, UFR Médecine, Histologie Embryologie Cytogéné­tique, Clermont-Ferrand, F-63001 France ; CHU Clermont-Ferrand, Cytogénétique Médicale, Clermont-Ferrand, F-63003 France ; (2) Service de gynécologie obstétrique, Unité de Médecine Maternofœtale, CHU Cler­mont-Ferrand, Hôtel Dieu, Clermont-Ferrand, F-63003 France

Introduction : La présence d'une hyperclarté nucale (HN) chez le fœtus au premier trimestre de grossesse est souvent associée à un risque élevé d'aneuploïdie fœtale (trisomie 13, 18, 21 ou monosomie gonosomique 45,X0). Néanmoins, dans 70 à 80 % des cas, aucune anomalie chromoso­mique n'est détectée au caryotype standard. Afin d'améliorer la résolution

M/S hors série n° 1, vol. 24, janvier 2008

Article disponible sur le site http://www.medecinesciences.org ou http://dx.doi.org/10.1051/medsci/2008241s76

Page 2: Développement, diagnostic prénatal

du diagnostic prénatal chromosomique, nous avons criblé par M L P A les régions subtélomériques de 26 fœtus présentant une H N à l'échographie du 1er trimestre de gestation et pour lesquels aucune anomalie n'a été détectée au caryotype standard. Méthode : Un diagnostic chromosomique prénatal reposant sur l'AneuVysion et le caryotype standard a été réalisé à partir d'un prélèvement de villosités choriales (n = 18) ou de liquide amniotique (n = 8) chez 26 fœtus présentant une clarté nucale > 3 m m à l'échographie du premier trimestre de gestation. Aucune anomalie chro­mosomique n'ayant été mise en évidence par cette première approche, une exploration des régions subtélomériques a été ensuite réalisée par M L P A (Kits P036C et P070, MRC-Holland). Résultats : L'âge maternel moyen au moment de l'examen était de 30 ± 4,6 ans et le prélèvement a été réalisé en moyenne à 12,8 ± 0,6 SA pour la ponction de villosités choriales et à 16 ± 1 SA pour la ponction de liquide amniotique. L'épaisseur moyenne de la clarté nucale était de 3,73 ± 1,22 mm. Parmi les 26 fœtus, 20 (76,9 %) présentaient une H N comprise entre 3 et 3,5 m m et 3 (11,5 %) une H N > 5 mm. Une interruption médicale de grossesse a été proposée à 2 patientes et un fœtus est mort in utero à 30 SA. Pour 23 (88,5 %) fœtus, aucun remaniement subtélomérique déséquilibré n'a été mis en évidence. En revanche, pour 1 fœtus (HN = 5,3 m m ) une monosomie de la région 18qter (ratio = 0,51 et 0,60 avec les kits P036C et P070, respectivement) et une trisomie de la région 5pter (ratio = 1,57 et 1,46) a été identifiée. Par ail­leurs, les résultats de la M L P A tous subtélomères n'étaient pas concluant pour 2 fœtus. Conclusion : Ces résultats préliminaires montrent que la M L P A tous subtélomères permet d'identifier des remaniements chromo­somiques cryptiques chez des fœtus présentant une H N au premier tri­mestre de gestation. Dans cette étude, 1 fœtus sur 3 ayant une H N > 5 m m présente un remaniement subtélomérique cryptique. Ceci suggère l'intérêt de compléter les explorations chromosomiques par M L P A tous subtélomères chez ces fœtus si aucune anomalie n'est mise en évidence au caryotype standard.

Mots-clés : hyperclarté nucale, M L P A tous subtélomères, diagnostic prénatal.

Développement, diagnostic prénatal •P141 / 67. DIAGNOSTIC PRÉIMPLANTATOIRE D E LA POLY-KYSTOSE R É N A L E RÉCESSIVE A U T O S O M I Q U E N. Gigarel (1), N. Frydman (2), P. Burlet (1), V. Kerbrat (3), G. Tachdjian (2), J-P. Bonnefont (1), J. Bengoa (1), C. Antignac (1), R. Frydman (3), A. Munnich (1), J. Steffann (1) (/) Service de Génétique Médicale, Hôpital Necker-Enfants Malades, 75015 Paris ; (2) Service de Biologie et Génétique de la Reproduction, Hôpital Antoine Béclère, 92141 Clamart ; (3) Service de gynécologie obs­tétrique, Hôpital Antoine Béclère, 92141 Clamart

La polykystose rénale récessive autosomique (ARPKD), qui touche un enfant pour 30 000, est une des maladies héréditaires rénales les plus fré­quentes. Le diagnostic est souvent fait tardivement pendant la grossesse par la découverte de gros reins hyperéchogènes, ou à la naissance. En raison du mauvais pronostic de cette affection, les couples à risque sont souvent demandeurs de diagnostic prénatal ou préimplantatoire. Si l'iden­tification du gène PKHD1 en 2002 a permis la réalisation de diagnostic combinant l'étude directe et indirecte, la plupart des centres de diagnostic prénatal proposent un diagnostic indirect seul, en raison principalement de la taille importante du gène et de l'absence de mutations récurrentes. Le diagnostic préimplantatoire (DPI) représente une alternative au diagnostic prénatal (DPN). Le DPI permet l'analyse génétique d'un embryon obtenu par fécondation in vitro et est réalisé sur une cellule (blastomère) prélevée au troisième jour de développement. Seuls les embryons indemnes sont transférés, évitant ainsi le traumatisme physique et psychique que repré­sente l'interruption médicale de grossesse d'un fœtus déclaré atteint après un DPN. La difficulté principale du DPI moléculaire provient du peu de matériel biologique à disposition, qui nécessite l'amplification des diffé­rentes régions d'intérêt en une seule PCR multiplex. Chaque test PCR est donc optimisé de façon à obtenir le niveau de sensibilité requis. Le risque d'erreur est important (estimé à 9 % d'après le Consortium Européen de DPI) et est la conséquence de contaminations ou de phénomènes d'« allèle drop-out » (ADO) secondaire à l'amplification aléatoire d'un seul des deux allèles présents dans la cellule. Afin de proposer un DPI à de nombreux couples demandeurs et ce, quelles que soient les mutations causales, nous avons choisi de développer un test diagnostic sur cellule unique, basé sur une étude de liaison. Six marqueurs polymorphes intragéniques (D6S243 et D6S1714) et flanquant le gène PKHD1 (D6S272, D6S436, KIAA0057 et D6S1662) sont amplifiés simultanément en utilisant le kit « QIAGEN multiplex PCR ». La fiabilité de ce test a été évaluée sur 50 lymphocytes

isolés, montrant un taux d'amplification excellent (100%) et un taux d'ADO faible (inférieur à 8 % ) . Nous avons réalisé 5 DPI pour 3 couples demandeurs. Au total 23 embryons, soit 46 blastomères, ont été analysés. Quarante blastomères (87 %) ont été amplifiés avec succès. Des embryons sains ont été obtenus pour chaque cycle de DPI avec transfert de 1 à 2 embryons par patiente. Ces tentatives ont abouti à la naissance d'un enfant sain pour un premier couple, et à une fausse couche précoce pour un second couple. Ce test standardisé est applicable à de nombreux couples deman­deurs d'un DPI pour ARPKD. La co-amplification de plusieurs marqueurs augmente la fiabilité du diagnostic en permettant de détecter les événe­ments de recombinaison, les contaminations et les phénomènes d'ADO. Mots-clés : polykystose rénale récessive, diagnostic préimplantatoire, étude indirecte.

•P142 / 92. APHALLIE ET AGÉNÉSIE P U L M O N A I R E M. Gerard-Blanluet (1), V. Lambert (2), S. Khung (3), Ml. Jaquemont (1), C. Baumann (1), AL. Delezoide (3) And A.Verloes (1) (1) Service de Génétique Médicale, Hôpital Robert-Debré, Paris, France ; (2) Echographie Fœtale, Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais, St Lau­rent du Maroni, Guyane ; (3) Service de Biologie du développement, fœto-pathologie. Hôpital Robert-Debré, Paris, France

L'aphallie, ou absence congénitale de pénis, aussi appelée agénésie pénienne, est une malformation rare dont la fréquence estimée est de 1/30 millions de naissances. Imperforation anale et dysplasie rénale sont fré­quemment associées. Cette absence de pénis peut également faire partie d'un cadre plus vaste des malformations complexes périnéales comme la sirénomélie, l'extrophie vésicale, ou la séquence malformative du septum urogénital (Skoog and Belman, 1989 ; Evans et al, 1999). Cette malfor­mation a déjà été décrite associée au diabète maternel. (Gripp et al, 1999). Nous rapportons le cas d'un enfant ayant une aphallie dans le cadre d'une malformation anorectale associée à une agénésie pulmonaire unilatérale. Le fœtus est le septième enfant de parents non consanguins. La grossesse a été mal suivie, et c'est à 32 semaines estimées qu'un anamnios a fait découvrir un aspect kystique des loges rénales, motivant une IMG à 35 SA devant l'absence de fonction rénale. L'examen fœtopathologique retrouve une dysplasie rénale sévère avec kystes, une imperforation anale, une aphallie avec développement normal du scrotum et des testicules, et une agénésie pulmonaire droite. Une hypertrophie myocardique est pré­sente, fréquemment retrouvée dans les insuffisances rénales terminales fœtales avec anamnios. La radiologie montre une hémivertèbre thoracique, 12 côtes à droite et 14 côtes à gauche. L'analyse histologique ne retrouve pas de tissu érectile dans la région pubienne. Le caryotype est 46,XY normal. Il n'existe pas de diabète maternel. L'aphallie et les malformations urogénitales associées (imperforation anale, dysplasie rénale) seraient liés à un défaut de détermination de la membrane cloacale, très précoce durant le développent embryonnaire ; la membrane anale se rompant autour de la fin de la septième semaine de développement. L'association à une agénésie pulmonaire n'a jamais été rapportée à notre connaissance dans les cas publiés d'aphallie. L'agénésie pulmonaire a déjà été décrite dans les asso­ciations VACTERL et « syndrome oculo-auriculo-vertébral ». Il n'existe pas de cas familiaux rapportés d'aphallie, et le seul mécanisme causal décrit est l'association aux dysrégulations glycémiques des diabètes mater­nels dans les dysgénésies caudales, et les malformations proches. La pré­sence d'une agénésie pulmonaire droite, avec désorganisation de la cage thoracique (14 côtes à gauche, hémivertèbre thoracique) fait entrer l'aphallie avec imperforation anale et dysplasie rénale dans le grand cadre des défauts de la blastémogénèse dont le VACTERL.

Mots-clés : aphallie, VACTERL, agénésie pulmonaire.

•P143 / 102. S Y N D R O M E D E MÔBIUS C H E Z U N NOUVEAU-NÉ APRES É C H E C D'INTERRUPTION V O L O N T A I R E D E GROS­SESSE (IVG) PAR MISOPROSTOL D. Amram (1), M.-A. Bos-Thompson (2), J.-M. Rauzier (3), D. Hillaire-Buys (2) (/) Unité de Génétique Clinique CHIC de Créteil ; (2) Service de Phar­macologie Médicale et Toxicologie-CHU de Montpellier ; (3) Service de Pédiatrie Néonatale-CHU Caremeau-Nîmes

Nous rapportons un cas de syndrome de Môbius chez un nouveau-né sur­venu après échec dTVG par mifepristone et misoprostol. Observation : À 7 semaines d'aménorrhée (SA) une femme de 28 ans suit un protocole dTVG par Mifegyne (mifepristone) plus Cytotec (misoprostol). Un mois après malgré une hémorragie importante l'échographie montre la poursuite de la grossesse. Elle accouche à 35 SA d'un garçon de 2 280 g présentant un microrétrognathisme, une paralysie faciale gauche une hypotonie axiale faisant porter le diagnoctic de syndrome de Môbius. Discussion : Le

M/S hors série n" 1, vol 24, janvier 2008

Page 3: Développement, diagnostic prénatal

syndrome de Môbius correspond à une paralysie des nerfs facial (VII) et abducens (VI) responsable d'un visage amimique. Le glossopharyngien et l'hypoglosse peuvent également être atteints causant une rhinolalie et une limitation de la mobilité de la langue. D'autres anomalies sont parfois associées de la mâchoire et des membres. Le syndrome de Môbius est une maladie rare il serait dû soit à une anomalie du développement métamé-rique des noyaux des nerfs crâniens VII et VI, soit un problème de vas-cularisation des noyaux de ces mêmes nerfs. Le syndrome de Mobius peut être causé par un agent tératogène comme le misoprostol analogue de synthèse de la prostaglandine utilisé dans le protocole d'IVG médicamen­teuse. Le mifepristone seul ne semble pas être impliqué dans ce méca­nisme. Les malformations observées chez les enfants nés de mère ayant pris du misoprostol s'expliquent par des phénomènes vasculaires, d'ischémie secondaire aux contractions utérines déclenchées par le miso­prostol. Yip et al. ont mis en évidence une réduction du flux sanguin de l'artère utérine après une dose orale de 200 microgrammes de misoprostol entre 7 et 15 SG. D'autres auteurs suggèrent que le syndrome de Môbius serait dû à un phénomène de flexion survenant au niveau de la région où se situent les nerfs crâniens VI et VII. Ceci provoquerait une altération de la perfusion de la région, une hémorragie ainsi que la mort des cellules nerveuses. Conclusion : Cette observation démontre les conséquences de l'utilisation du misoprostol au cours du premier trimestre de la grossesse en particulier le risque du syndrome de Môbius. Si la grossesse se poursuit il est indispensable de mettre en place un suivi échographique minitieux et régulier tout au long de la grossesse axé sur les organes cibles du miso­prostol (membres, moelle épinière, os et articulations) et d'envisager un examen médical attentif à la naissance de l'enfant, ainsi qu'un suivi à long terme.

Mots-clés : misoprostol, môbius syndrome, grossesse de 5-8 semaines d'aménorrhée.

•P144 /113. LA M U T A T I O N P.Y375C D U G È N E FGFR2 EST-ELLE SPECIFIQUE D U S Y N D R O M E D E BEARE-STEVENSON CUTIS G Y R A T A C H E Z LE F Œ T U S ? E. Alanio (1), C. Leroy (2), J.P. Bory (3), P. Hornoy (3), C. Collet (4), D. Gaillard (2) (/) Laboratoire Pol Bouin, CHU Reims ; (2) Service de Génétique, CHU Reims ; (3) Service de gynécologie, CHU Reims ; (4) Service de Biochimie, CHU Lariboisière, Paris

Le syndrome de Beare-Stevenson cutis gyrata comprend des anomalies cranio-faciales, en particulier une craniosténose, avec parfois un crâne en trèfle, des anomalies auriculaires, un cutis gyrata, un acanthosis nigricans, des anomalies ano-génitales. La mutation p.Y375C du gène FGFR2 serait spécifique du syndrome et à notre connaissance, seulement 10 cas avec une étude génique ont été publiés. Nous rapportons une observation fœtale. Il s'agit d'une première grossesse spontanée d'un couple non apparenté, chacun des parents étant âgé de 38 ans, sans antécédents familiaux, sans prise médicamenteuse ou toxique. L'échographie à 13 semaines d'amé­norrhée (SA) n'avait pas montré d'anomalie, mais le fœtus a été adressé à 24 SA pour anomalie crânienne au deuxième trimestre prenant l'aspect d'un crâne en trèfle, avec un front proéminent, une fosse postérieure de très petite taille, des ventricules latéraux dilatés, sans anomalie des extré­mités, à caryotype normal, 46,XY. Une interruption médicale de grossesse a été programmée à 29 SA. Le fœtus était eutrophique, avec un périmètre crânien de 26,5 cm (+1 DS), une synostose lambdoïde et sagittale posté­rieure avec une fontanelle antérieure très large, un hypertélorisme, un faciès aplati, des oreilles basses en rotation postérieure avec les lobes épais et irréguliers, une hypertrophie gingivale et un cou très court et large. Les téguments n'étaient pas particulièrement épais ni pigmentés. Il existait un pli palmaire unique gauche et des plis assez marqués sur la plante des pieds. Les doigts de taille normale, comme les orteils assez longs, présen­taient une hypoplasie unguéale. La radiographie montrait des os longs courts (-1 DS), un rapprochement anormal des corps vertébraux C5-C6 et 11 paires de côtes. Il n'existait pas de malformation des organes génitaux, ni des viscères, mais la trachée était anormalement ferme. Les anneaux cartilagineux étaient partiellement fusionnés, formant parfois une gaine continue. Les anomalies du crâne et de la trachée évoquaient un syndrome de Pfeiffer, sans syndactylie. Le séquençage de l'exon 7 de FGFR1 et des exons du gène FGFR2, pouvant être impliqués dans ce syndrome était normal, mais la mutation p.Y375C a été identifiée dans l'exon 11 de FGFR2. Cette mutation n'a pas été retrouvée chez les parents et correspond donc à une mutation de novo, avec un pronostic favorable pour une nou­velle grossesse. Des difficultés d'intubation sont rapportées dans le syn­drome de Beare-Stevenson, mais les anomalies trachéales que nous rap­portons sont plutôt décrites dans le syndrome de Pfeiffer, beaucoup plus fréquent et mieux connu en fœtopathologie. Le fœtus présentait quelques

plis cutanés semblant plutôt liés à un panicule adipeux bien développé, sans véritable cutis gyrata. Cette anomalie cutanée se développe peut-être en fin de grossesse. La réponse viendra sans doute des prochaines publications. Mots-clés : FGFR2, crâne en trèfle, trachée.

•P145 / 154. U N E N O U V E L L E M U T A T I O N D A N S FGFR3 FAI­SANT APPARAITRE U N RESIDU CYSTEINE DANS LA B O U C L E PSEUDO-IMMUNOGLOBULINE III (P.SER348CYS) ASSOCIÉE À U N E ACHONDROPLASIE DIAGNOSTIQUÉE IN U T E R O M. Valduga (1), P. Bach-Segura (2), V. Roth (1), J. Vigneron (3), P. Jon-veaux (1) et C. Philippe (1) /) Laboratoire de Génétique, CHRU Brabois, Vandœuvre les Nancy ; 2) Service de radiologie et échographie, Maternité Régionale, Nancy, France ; 3) UF de Génétique Clinique, Service de néonatologie, Maternité Régionale, Nancy, France

L'achondroplasie (ACH - MIM 100800) qui touche un enfant sur 15 000, est la plus fréquente chondrodysplasie. L'ACH est une pathologie autoso­mique dominante résultant de mutations activatrices dans le gène du récep­teur 3 des facteurs de croissance fibroblastiques (FGFR3) qui est un régu­lateur négatif de la croissance osseuse. Au moins 98 % des patients achondroplases portent une mutation faux-sens (p.Gly380Arg) dans le domaine transmembranaire du récepteur. De rares mutations en dehors du domaine transmembranaire faisant apparaître des résidus cystéines dans la région extracellulaire du récepteur FGFR3 ont été décrites chez des sujets atteints d'achondroplasie ou de formes sévères d'hypochondroplasie (Heuertz et al., Eur J Hum Genêt 2006, 14 :1240-1247). Nous décrivons une nouvelle mutation dans le gène FGFR3 mise en évidence chez un fœtus à 34 SA présentant une cassure de la croissance staturale dépistée à l'échographie du 3è trimestre. La restriction de la croissance fémorale est estimée à 70 % de la médiane contrastant avec la biométrie céphalique au 90e percentile (rapport DBP/LF = 1,8 pour une limite supérieure à 1,4). La micromélie est généralisée à prédominance rhizomélique. Sur le plan mor­phologique sont suspectées une platyspondylie et une anomalie de mode­lage des métaphyses fémorales supérieures. Cet aspect est confirmé par l'exploration tomodensitométrique qui permet également de visualiser un aspect trapu des ailes iliaques avec éperon médian, un canal lombaire étroit ainsi qu'une étroitesse du foramen occipital secondaire à la minéralisation prématurée des sutures de la base du crâne. Le diagnostic échographique d'achondroplasie est porté sur la base de ces constatations biométriques et morphologiques, il sera confirmé par l'étude moléculaire du gène FGFR3 mise en œuvre après l'interruption médicale de grossesse demandée par les parents. L'analyse moléculaire de l'ADN fœtal débute par la recherche des mutations p.Gly380Arg et p.Gly375Cys par séquençage de l'exon 10 du gène FGFR3. Devant l'absence de ces deux mutations faux-sens, nous décidons de séquencer l'exon 7 de FGFR3 à la recherche de la mutation p.Gly346Glu déjà décrite par Prinos et collaborateurs (Pediatr Res 1994 ;37 :151 ). Le fœtus n'est par porteur de cette mutation, en revanche une substitution à l'état hétérozygote est repérée dans l'exon 7 (c,1043C>G) entraînant l'apparition d'un résidu cystéine en position 348 (p.Ser348Cyst). L'analyse de l'ADN génomique des parents montre qu'il s'agit d'une variation de séquence de novo chez des parents jeunes ; à notre connaissance cette mutation délétère n'a jamais été décrite associée une chondrodysplasie. Cette nouvelle mutation faux-sens touche un aa conservé au sein de la famille des protéines FGFR mais également dans la protéine FGFR3 au cours de l'évolution. Il est probable que l'apparition d'un nou­veau résidu cystéine en position 348 dans la partie extracellulaire du récep­teur FGFR3 permette la formation d'un pont disulfure entre deux récep­teurs mutants, l'activation constitutive du dimère de protéines mutantes expliquant l'ACH chez le fœtus. Notre cas illustre l'importance d'un cri­blage complet du gène FGFR3 pour des patient(e)s achondroplases lorsque les mutations récurrentes sont absentes. La mise en évidence de la mutation délétère chez le cas probant nous a permis de donner un Conseil Génétique éclairé à ce couple et de proposer un diagnostic prénatal pour les grossesses ultérieures.

Mots-clés : achondroplasie, diagnostic anténatal, nouvelle mutation.

•P146 / 205. CARACTERISATION M O L É C U L A I R E D'UNE DÉLÉ­TION 13Q INTERSTITIELLE E N M O S A Ï Q U E D É C O U V E R T E E N A N T E N A T A L C. Schluth-Bolard (1-2), D. Sanlaville (1-2), A. Labalme (1), M-N. Bonnet-Dupeyron (3), M. Till (1), P. Gaucherand (4), A. Buenerd (5), P. Edery (1-2), G. Nadeau (3) (/) Hospices Civils de Lyon, Service de Cytogénétique Constitutionnelle ; (2) Faculté de Médecine Lyon Nord, Université Claude Bernard, Lyon 1 ; (3) Service de Cytogénétique, Centre Hospitalier de Valence ; (4) Hospices

M/S hors série n° 1, vol. 24, janvier 2008

Page 4: Développement, diagnostic prénatal

Civils de Lyon, Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal, Hôpital Edouard Herriot ; (5) Hospices Civils de Lyon, Laboratoire d'Anatomie Pathologique, Groupement Hospitalier Est Introduction : Les délétions partielles du chromosome 13 sont des anoma­lies rares mais bien caractérisées sur le plan phénotypique et dont très peu de cas en mosaïque ont été rapportés. Cas clinique : Une augmentation de la clarté nucale (CN : 4 mm/LCC : 66 m m ) est dépistée à l'échographie de 12 SA chez une femme de 36 ans, troisième geste. Le caryotype sur liquide amniotique met en évidence une délétion interstitielle du chromo­some 13 : 46,XX,del(13)(q32q33) de novo. L'échographie à 23 SA révèle une cardiopathie complexe (ventricule droit à double issue, hypoplasie de l'artère pulmonaire, CIV), des pieds bots bilatéraux et une suspicion d'holoprosencéphalie. Devant le pronostic péjoratif, la grossesse est inter­rompue à 25 SA. L'examen fœtopathologique confirme, chez un fœtus de sexe féminin avec une biométrie conforme à 25 SA, la cardiopathie (ven­tricule droit à double issue, hypoplasie de l'artère pulmonaire) et les pieds bots varus équin. Il existe par ailleurs une anomalie du retour veineux (persistance de la veine cave supérieure gauche et de la veine ombilicale droite), une dysmorphie faciale, des anomalies vertébrales (agénésie L2-L3, malformation L4), une hydromyélie, une agénésie septale et un corps calleux fin et démyélinisé. Examens complémentaires : Le caryotype réalisé sur des prélèvements post-mortem confirme la présence d'une délé­tion interstitielle del(13)(q32q33) homogène sur les cultures de liquide amniotique et de fibroblastes cutanés alors que le caryotype sur sang fœtal est normal (46,XX). La délétion a ensuite été bornée de façon précise en C G H micro-array 244K (Agilent®) à partir d'ADN extrait de fibroblastes cutanés. Cette délétion emporte 8,4 M b entre les bandes 13q32.3 et 13q33.3. Une étude en FISH réalisée avec 3 BACs localisés dans cet inter­valle (RP11-632B24, RP11-217F17, RP11-1013D7) ne retrouve aucune délétion sur le sang fœtal. Discussion : Le syndrome 13q- est caractérisé par un retard de croissance, une dysmorphie faciale, des malformations cérébrales (holoprosencéphalie, défaut de fermeture du tube neural), ocu­laires, cardiaques, génito-urinaires, squelettiques et un retard mental. Des études antérieures de corrélations génotype-phénotype ont permis d'asso­cier la perte de la bande 13q32 au phénotype le plus sévère. Dans le cas présent, la délétion même partielle et en mosaïque de la bande 13q32 est responsable d'un tableau malformatif sévère, sans toutefois de retard de croissance à 25 SA. Les gènes Z/C2 (responsable d'holoprosencéphalie) et Z/C5 (un candidat pour les anomalies de fermeture du tube neural), sont emportés par la délétion. Cette observation corrobore ainsi les précédentes corrélations génotype-phénotype. Elle illustre également l'apport de la C G H micro-array dans la caractérisation d'anomalies, même en mosaïque.

Mots-clés : C G H array, délétion 13q, mosaïque.

•P147 / 221. DIAGNOSTIC PRÉ-IMPLANTATOIRE D E L'AMYO-TROPHIE SPINALE A. Girardet (1), C. Fernandez (1), C. Coubes (2), T. Anahory (3), S. Hamamah (3), L. Reyftmann (4), M. Claustres (1) (1) Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Montpellier et INSERMU827 ; (2) Service de Génétique Médicale, CHU de Montpellier ; (3) Laboratoire de Biologie de la Reproduction, CHU de Montpellier ; (4) Service de Gynécologie Obstétrique-CHU de Montpellier

L'amyotrophie spinale (SMA) est une maladie neuromusculaire de trans­mission autosomique récessive, touchant environ 1 enfant sur 10 000. Cette maladie est caractérisée par la dégénérescence des motoneurones alpha de la corne antérieure de la moelle épinière entraînant une faiblesse et une atrophie musculaires. La S M A est classée en 3 principaux types selon l'âge d'apparition des 1ers symptômes et l'évolution de la maladie : le type I (forme infantile sévère ou maladie de Werdnig-Hoffmann), le type II (forme intermédiaire) et le type III (forme juvénile ou maladie de Kugel-berg-Welander). Ces 3 formes sont liées à des altérations du gène SMNl localisé en 5ql 1.2-13.3, l'exon 7 du gène SMNl étant délété à l'état homo­zygote chez environ 95 % des patients. Le diagnostic de S M A est donc traditionnellemment basé sur la mise en évidence de cette délétion homo­zygote via une digestion enzymatique permettant de différencier le gène SMNl de son homologue centromérique SMN2, dont la délétion homozy­gote n'est pas pathogène. En raison de sa fréquence élevée et de sa gravité, la S M A représente une demande très fréquente de diagnostic pré-implan-tatoire (DPI). De ce fait, nous avons développé des protocoles de PCR unicellulaire permettant de détecter la délétion homozygote des exons 7 et 8 du gène SMNl et nous avons amélioré les protocoles décrits jusqu'à présent en analysant également des marqueurs microsatellites extragéni-ques situés de part et d'autre du gène SMNl. Cette stratégie permet de réaliser d'une part un diagnostic génétique indirect, et d'autre part de détecter la présence éventuelle de contaminations par de l'ADN exogène. Cette stratégie de DPI peut être appliquée à toutes les familles présentant

la délétion homozygote « classique » de SMNl, mais également aux familles où l'un des membres du couple est porteur d'une mutation ponc­tuelle dans SMNl, identifiée chez environ 6 % des individus atteints. Dans le centre de DPI de Montpellier, 30 cycles de DPI pour risque de S M A ont été débutés chez 12 couples : 22 ont abouti à la biopsie d'au moins 3 embryons et 8 ont été annulés pour mauvaise réponse à la stimulation ovarienne ou absence d'embryons biopsiables à J3. Deux grossesses ont permis la naissance de 2 enfants en bonne santé, deux grossesses (dont une gémellaire) sont actuellement en cours et deux grossesses se sont sol­dées par une fausse-couche spontanée précoce. Mots-clés : SMA, DPI, diagnostic direct et indirect.

•P148 / 227. DIAGNOSTIC P R É N A T A L D'ÉPIDERMOLYSE BUL-LEUSE JONCTIONNELLE A V E C ATRÉSIE PYLORIQUE : À PROPOS D'UN CAS H. Moirot (1, 2), P. Chambon (1, 2), D. Eurin (3), A. Charlesworth (4), G. Meneguzzi (4), J-P. Lacour (4), A. Diguet (5), F. Muller (6), C. Rou-georeille (2), G. Joly-Hélas (1,2), P. Saugier-Veber (2), F. Roussel (7), B. Macé (1), T. Frebourg (2) (/) Laboratoire de Cytogénétique, CHU de Rouen ; (2) Service de Géné­tique, CHU de Rouen ; (3) Service de Radiologie Pédiatrique, CHU de Rouen ; (4) Inserm U634, Faculté de Médecine de Nice et Centre de Réfé­rence des Epidermolyses Bulleuses ; (5) Service de Gynécologie-Obsté­trique, CHU de Rouen ; (6) Laboratoire de Biochimie Hormonologie, Hôpital Robert-Debré, AP-HP Paris ; (7) Laboratoire d'Anatomie Patho­logique, CHU de Rouen

Les epidermolyses bulleuses jonctionnelles avec atrésie du pylore (EBJ-AP) sont des entités rares de transmission récessive autosomique résultant de mutations des gènes ITGA6 ou ITGB4 codant respectivement pour la sous-unité alpha 6 et beta 4 de l'intégrine, protéine d'adhésion cellulaire. Nous rapportons un cas de diagnostic prénatal d'EBJ-AP chez une première geste âgée de 29 ans d'origine algérienne apparentée à son conjoint. À l'échographie fœtale de 12 semaines d'aménorrhée (SA), la nuque est mesurée à 4,7 m m d'épaisseur. Le caryotype réalisé sur la culture des cellules amniotiques prélevées à 16 SA révèle une inversion péricentrique du chromosome Y : 46,inv(Y)(pl 1.2ql 1.2) pat. L'échogra­phie fœtale de 22 SA est normale. À 33 SA, apparaît un hydramnios aigu avec dilatation gastrique et l'échographie révèle des échos de tractus fibreux semblant solidaires de la surface fœtale, ce qui fait évoquer le diagnostic d'EBJ-AP. La croissance fœtale est normale. Dans le liquide amniotique, le taux des gamma-glutamyl-transpeptidases est élevé (5,6 M o M ) ainsi que celui des protéines (8,7 g/1) et de l'alpha fœto-protéine (AFP) (8,6 MoM). Dans le sérum maternel, le taux d'AFP est normal (0,86 M o M ) et les béta hCG sont élevées (2,73 MoM). À 36 SA, la réapparition de l'hydramnios nécessite une ponction évacuatrice qui contient de nombreux lambeaux épithéliaux. Le couple accepte la réa­lisation d'un immunodiagnostic sur prélèvement de villosités choriales qui met en évidence un déficit en intégrine alpha6béta4. Le couple désire poursuivre la grossesse. À 42 SA, l'enfant est extrait par césarienne : il est eutrophique et ne présente pas d'anomalie cutanée. L'aspiration du contenu gastrique montre la présence de matériel blanchâtre abondant. La cure chirurgicale de l'atrésie du pylore est réalisée à Jl. A J2 appa­raissent des petites vésicules aux points de piqûres : talon et bras, à J4 d'autres apparaissent dans plis inguinaux puis une bulle de 1 cm se forme au talon. L'étude en génétique moléculaire identifie la mutation c.4632-4633delCA dans l'exon 35 du gène ITGB4 (p.Argl545Serfsx26) à l'état homozygote chez l'enfant. Le père et la mère sont porteurs hété­rozygotes de cette mutation. Dans notre observation, le diagnostic d'EBJ-AP a été évoqué au deuxième trimestre de la grossesse à l'écho­graphie fœtale devant l'association d'un hydramnios avec une atrésie du pylore et cette observation illustre l'intérêt de l'immunodiagnostic sur la biopsie de villosités choriales pour confirmer le diagnostic au cours de la grossesse.

Mots-clés : épidermolyse intégrine, diagnostic prénatal.

•P149 / 248. BILAN D E 353 A U G M E N T A T I O N S D E LA C L A R T E N U C A L E D U 1 e r TRIMESTRE D E GROSSESSE G. Lopez, F. Prieur, V. Adouard, B. de Fréminville, R.L. Touraine Service de génétique, CHU de Saint-Etienne, France

Nous avons analysé le devenir de 353 fœtus porteurs d'une augmentation de nuque au 1er trimestre de grossesse. Les patientes ont été vues dans le service de génétique du C H U de Saint ETIENNE entre 2000 et 2005. 324 soit 91.7 % ont bénéficié d'un caryotype et une anomalie chromosomique a été diagnostiquée chez 81 fœtus (25 % ) . Nous avons classé ces 353 patientes en 7 groupes à risque selon la mesure de nuque et la LCC. Le

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 5: Développement, diagnostic prénatal

groupe A comprend 76 fœtus ayant un risque augmenté au maximum par 4 fois. Nous avons pu établir un diagnostic pour 6 de ces fœtus (5 T21 et 1 T18) soit dans 7.9 % des cas. Le groupe B comprend 39 fœtus ayant un risque augmenté entre 4 et 8 fois. Quatre T21 ont été diagnostiquées (10.25 % ) . Le groupe C comprend 73 fœtus ayant un risque augmenté entre 8 et 16 fois. Un diagnostic a été posé pour 8 fœtus (10. 9 %) avec 1 syndrome de Turner, 1 tétrasomie 9p, 1 ostéogénèse imparfaite, 1 syn­drome de Prader Willi et 4 T21. Le groupe D comprend 36 fœtus ayant un risque augmenté entre 16 à 25 fois. On a pu poser un diagnostic pour 6 fœtus (16.7 %) avec 1 syndrome polymalformatif, 1 T13 et 4 T21. Le groupe E comprend 19 fœtus ayant un risque augmenté entre 25 et 39 fois. 3 T21 ont été diagnostiquées (15.8 % ) . Le groupe F comprend 18 fœtus ayant un risque augmenté entre 39 et 62 fois. Quatre fœtus (22.2 %) étaient porteurs de T21. Le groupe G comprend 40 fœtus ayant un risque augmenté entre 62 et 110 fois. Un diagnostic a pu être établi pour 16 fœtus (40 %) avec 8 T21, 3 T13, 2 T18, 1 triploïdie, 1 triple X, 1 T21 associée avec une T13 partielle. Le groupe H comprend 52 fœtus ayant un risque augmenté au minimum par 110 fois. Un diagnostic a été posé chez 34 fœtus (65.4 %) avec 16 T21, 6 T18, 5 syndromes de Turner, 2 T13, 1 syndrome 3C, 1 triploïdie, 1 syndrome d'ïvemark, 1 T10 partielle, 1 syndrome des ptery-gium multiples. Nous avons également noté que les groupes G et H sont représentés par des femmes jeunes (37 % ont entre 26 et 30 ans et 24 % ont entre 17 et 25 ans). Pour les patientes âgées de 17 à 40 ans, le taux d'anomalies chromosomiques dépend surtout de l'épaisseur de la clarté nucale. Par contre, pour les patientes de plus de 40 ans ayant eu une nuque augmentée durant leur grossesse, on a identifié une anomalie chromoso­mique dans 80 % des cas. Cette étude a bien confirmé la normalité du caryotype fœtal pour 75 % des clartés nucales augmentées du 1er trimestre de grossesse. Enfin, nous avons repris contact par téléphone avec les 33 patientes qui appartenaient au groupe G ou H et dont l'issue de grossesse était la naissance de leur enfant. Ceux-ci sont actuellement âgés de 14 mois à 7 ans. 3 familles n'ont pas pu être contactées. 26 enfants n'ont pas de problèmes (89.6 % des familles contactées). Un enfant (7 ans) redouble son CP. Il aurait une malformation au niveau de la main. Un enfant (3 ans) présente depuis sa naissance un retard de croissance sans retard psycho­moteur. Un enfant (5 ans et demi) a présenté un retard de langage qui a nécessité un suivi orthophonique. Il redouble la grande section. Un enfant (6 ans) aurait parlé tard, il rentre actuellement au CP. Cette étude montre que malgré une clarté nucale très importante (groupes G et H) au 1er tri­mestre de grossesse, il y a une évolution très favorable dans 89.6 % des cas lorsque le caryotype est normal.

Mots-clés : clarté nucale, diagnostic prénatal, devenir.

•P150 / 282. DIAGNOSTIC P R É N A T A L D'UN S Y N D R O M E D E R O B E R T S SANS I M A G E C Y T O G É N É T I Q U E CARACTERISTIQUE C. de La Rochebrochard (1), J. Lucas (2), S. Blesson (3), P. Poulain (4), G. Le Bouar (4), L. Pasquier (1), C. Henry (2), J. Milon (4), C. Quelin (1), L. Lœuillet (5), A. Gelot (6), A. Guichet (3), B. Laudier (3), H. Richard (7), G. Haddad (3), G. Guanti (8), S. Odent (1) ( 1) Service de Génétique, CHU Rennes ; (2) Laboratoire de Cytogénétique, CHU Rennes; (3) Service de Génétique, CHU Tours; (4) Département de Gynécologie-Obstétrique, CHU Rennes ; (5) Service d'Anatomopatho-logie, CHU Rennes ; (6) Service dAnatomopathologie, CHU Trousseau ; (7) Département de Gynécologie-Obstétrique, Hôpital de Fougères ; (8) Laboratoire de Biomédecine

Le syndrome de Roberts (RBS), maladie récessive autosomique rare, est caractérisé par une tétraphocomélie, un retard de croissance intra-utérin profond, une dysmorphie craniofaciale, une microcéphalie et un retard mental. Les cellules RBS présentent une répulsion de l'hétérochromatine (HR) ou une séparation prématurée des centromères (PCS). Des mutations dans le gène ESC02 ont été récemment identifiées chez les patients RBS. Nous rapportons l'observation d'un couple non consanguin adressé pour leur deuxième grossesse. Lors de la première grossesse, à l'échographie systématique de 22 SA, avait été mise en évidence une tétraphocomélie sévère avec microcéphalie et retard de croissance sévère. RBS a été sus­pecté et confirmé par les examens fœtopathologique et cytogénétique. Le fœtus présentait une séquence Pierre Robin et une tétraphocomélie. Le caryotype fœtal en bandes R avait mis en évidence une PCS sur les fibro­blastes du cordon. Lors de la deuxième grossesse, le caryotype fétal sur villosités choriales était normal (pas de PCS sur 70 cellules examinées). À 21 SA, une agénésie radiale bilatérale a fait évoquer une récidive. L'examen fœtopathologique a confirmé le retard de croissance modéré, les anomalies craniofaciales et l'agénésie radiale et des pouces bilatérale. Les membres inférieurs et l'examen neuropathologique étaient normaux. Les explorations cytogénétiques sur 5 tissus n'ont montré de PCS que sur 14

cellules (poumon et cordon) sur 213 analysées. Le criblage du gène ESC02 est négatif. Cette observation souligne la difficulté diagnostique du RBS du fait de la variabilité d'expression cytogénétique. Le diagnostic clinique est très évocateur d'un RBS. L'hypothèse d'une hétérogénéité génétique est soulevée. Mots-clés : diagnostic prénatal, cytogénétique, hétérogénéité génétique.

•P151 / 303. BILAN D'ACTIVITÉ D U DIAGNOSTIC PRÉIMPLAN­TATOIRE D E LA M A L A D I E D E H U N T I N G T O N À S T R A S B O U R G C. Moutou (1), N. Gardes (1), J-C. Nicod (1), N. Becker (1), M-P. Bailly (2), I. Galland (1), P. Gosset (1), C. Wittemer (1), C. Rongières (2), S. Viville (1) (/) Service de Biologie de la Reproduction, CHRU de Strasbourg; (2) Service de Gynécologie Obstétrique, CMCO Schiltigheim, CHRU de Strasbourg

La maladie de Huntington est une affection neurodégénérative héréditaire autosomique dominante due à une expansion d'un triplet C A G dans le premier exon du gène IT15 localisé en 4pl6. Le diagnostic préimplanta­toire (DPI) de cette pathologie est basé soit sur la recherche de la mutation pour les personnes présentant une expansion, soit sur un diagnostic d'exclu­sion pour les personnes à risque ne souhaitant pas réaliser de test présymp­tomatique. Nous présentons ici les données de 90 couples adressés pour DPI ainsi que les résultats des 109 cycles réalisés à Strasbourg. Entre février 2000 et juillet 2007, 90 demandes de DPI pour maladie de Hun­tington ont été étudiée s : 44 cas avec mutation identifiée (groupe 1) et 46 cas sans test présymptomatique (groupe 2). Ceci représente l'indication majoritaire dans notre centre. Ces couples sont jeunes, avec une moyenne d'âge des femmes de 29,3 ±4,3 ans (contre 31.4 ±4,4 ans pour l'ensemble des autres demandes pour maladie monogénique), souvent sans enfant (83 % des couples), et le DPI est pour eux la seule solution acceptable pour avoir des enfants indemnes de ia pathologie. Le groupe 1 et le groupe 2 sont comparables sur le plan de l'âge de la femme au moment de l'inclu­sion, du sexe du membre porteur ou à risque. On note cependant des dif­férences significatives entre les deux groupes lorsqu'on compare l'âge moyen des hommes, le nombre de grossesses initiées avant la demande de DPI et le nombre d'interruptions médicales de grossesse. Nous avons déve­loppé 16 protocoles : détection des C A G initialement puis PCR multiplex combinant les C A G avec des microsatellites de la région et PCR multiplex de microsatellites pour les tests d'exclusion. De plus, nous avons décrit un nouveau marqueur hautement informatif dans l'intron 1 du gène ITI5. Parmi les 90 demandes, 87 ont été acceptées et 3 refusées d'emblée. Treize dossiers ont été clos avant la première tentative du fait des patients ou par le centre. Nous avons reçu des prélèvements pour 53 couples pour lesquels les analyses préliminaires ont montré que la prise en charge en DPI était possible. Enfin, pour 17 couples, aucun prélèvement ne nous est parvenu. Cent neuf stimulations ovariennes ont été réalisées chez 45 femmes (63 pour 24 femmes du groupe 1 et 46 pour 21 femmes du groupe 2). Le nombre moyen de cycles par couple est de 2.1 (de 1 à 7). Quatre cycles ont été réalisés pour obtenir une deuxième grossesse suite à un succès du DPI. Une ponction ovocytaire a été possible dans 87 cycles avec en moyenne 12.9 ovocytes ponctionnés et 10.4 injectés. Une biopsie embryon­naire a été réalisée dans 83 cycles avec en moyenne 5.2 embryons par biopsie. Au total, 156 embryons ont été diagnostiqués indemnes ou sans risque et 105 ont été transférés au cours de 60 transferts. Nous avons obtenu 22 grossesses initiées (bêta-HCG positif), 16 grossesses évolutives pour 12 couples (12 uniques, 4 gémellaires), 18 enfants sont nés (14 accou­chements) et 2 grossesses sont en cours. Il n'y a eu aucune vérification pré- ou post-natale des résultats du DPI. Les résultats sont meilleurs dans le groupe 2, tant sur le plan des données embryologiques que sur les résul­tats en terme de grossesses (32 % par transfert et 24 % par ponction contre 22 % et 14 % dans le groupe 1). Ceci s'explique probablement par l'âge moins élevé chez les femmes du groupe 2 au moment de la tentative. Au niveau des couples, lorsqu'il y a transfert, chaque couple a une probabilité de 55 % d'initier une grossesse et de 41 % d'avoir une grossesse clinique évolutive. Ces résultats montrent que le DPI est une bonne option pour les couples à risque de transmettre une maladie de Huntington. Ceci est par­ticulièrement vrai lorsque la personne à risque ne souhaite pas avoir recours au test présymptomatique. Dans ce cas, le DPI d'exclusion est une solution nettement plus acceptable que le diagnostic prénatal d'exclusion qui n'est désormais quasiment plus réalisé en France.

Mots-clés : diagnostic préimplantatoire, DPI, Huntington.

•P152 / 305. DIAGNOSTIC P R É N A T A L DES S Y N D R O M E S DRÉ-PANOCYTAIRES M A J E U R S : EXPÉRIENCE TUNISIENNE T. Messaoud (1), F. Ouali (1), B. Dakhlaoui (1), A. Bibi (1), F. Zouari (2), S. Fattoum (1)

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 6: Développement, diagnostic prénatal

(1) Laboratoire de Biochimie Clinique de l'Hôpital d'Enfants de Tunis ;

(2) Centre de Maternité de Tunis Service de Gynécologie Obstétrique « C » Les hémoglobinopathies sont des maladies héréditaires du globule rouge, se traduisant par une anémie hémolytique chronique associée à diverses complications spécifiques. En Tunisie, ces maladies sont fréquentes surtout dans les régions du nord ouest et posent un vrai problème de santé publique. Le développement technologique en matière de diagnostic génotypique a permis de mettre au point, différentes techniques de biologie moléculaire applicables au diagnostic anténatal de ces affections constituant actuelle­ment la meilleure action préventive. Dans le présent travail, nous rappor­tons la stratégie utilisée dans notre service pour le diagnostic anténatal de ces pathologies. Un dossier clinique complet est établi pour chaque famille comportant obligatoirement : un interrogatoire et une électrophorèse de l'hémoglobine. Un prélèvement pour A D N est effectué pour l'étude molé­culaire. Le diagnostic anténatal a été réalisé sur trophoblaste dans 17 cas et sur liquide amniotique dans 25 cas. Les méthodologies utilisées reposent sur l'amplication génique in vitro (PCR) suivie par une digestion enzyma-tique et une réaction de réserve Dot Blot complétée au besoin par le séquen­çage direct de l'ADN. Les résultats obtenus sur une période de 3 ans d'expérience (2004-2006) ont concerné 42 cas de syndromes drépanocy-taires majeurs et ont montré : (i) 10 cas d'homozygoties ayant indiqué une interruption thérapeutique de la grossesse. Cette interruption a été acceptée dans le majorité des cas. (ii) 19 cas d'hétérozygoties pour le trait drépa-nocytaire contrôlés à la naissance, (iii) 13 cas normaux sur le plan géno­typique. Par ailleurs, l'étude des marqueurs microsatellites chez le fœtus hétérozygote et ses parents concourt à déterminer s'il y a une contamina­tion maternelle. Cette recherche a été faite systématiquement pour toutes nos familles avant même d'attendre les résultats de la culture, de délai plus long. Le puissant développement technologique réalisé ces dernières années en matière de diagnostic génotypique, permet actuellement de pré­venir cette affection par le biais du diagnostic anténatal, réalisable dans notre laboratoire depuis 1994, et d'entreprendre dans les régions à haut risque des programmes de prévention spécifiques.

Mots-clés : syndromes drépanocytaires, moléculaire, diagnostic prénatal.

•P153 / 313. DIAGNOSTIC É C H O G R A P H I Q U E D'UNE RÉCIDIVE D'ATÉLOSTÉOGENÈSE D E TYPE II À 12 S.A. : A P P O R T D E L'ÉCHOGRAPHIE 3D O. Boute (1), L. Devisme (2), P. Vaast (3), L. Bonafé (4), A. Dieux-coeslier (1), M.C. Copin (2), S. Manouvrier (1) (/) Service de Génétique clinique Hôpital Jeanne De Flandre-CHRU de Lille ; (2) Service d'anatomie et cytologie pathologiques, CHRU de Lille ; (3) Service de médecine fœtale Hôpital Jeanne De Flandre, CHRU de Lille ; (4) Laboratoire de pédiatrie moléculaire, centre hospitalier univer­sitaire vaudois, hôpital de l'enfance de Lausanne

L'atélostéogénèse de type II (OMIM 256050) est une chondrodysplasie létale caractérisée par une micromélie sévère, des vertèbres hypoplasiques, des pieds bots, des pouces et des orteils en abduction marquée. Cette patho­logie récessive autosomique est liée à des mutations homozygotes du gène SLC26A2 (diastrophic dysplasia sulfate transporter DTDST). Ce gène est également impliqué dans l'achondrogenèse I B, chondrodysplasie létale et dans deux autres chondrodysplasies de moindre gravité : la dysplasie dias-trophique (OMIM 222600) et la dysplasie épiphysaire multiple 4, récessive autosomique (OMIM 226900). Nous rapportons l'observation d'un couple non consanguin confronté lors de sa première grossesse à une interruption médicale de grossesse à 24 SA. d'un fœtus féminin présentant un nanisme micromélique sévère. Les données cliniques, radiographiques et histo-pathologiques ont permis de diagnostiquer en post-natal une atélostéogé-nèse de type II. Le fœtus était hétérozygote composite pour deux mutations déjà rapportées du gène SLC26A2 (R178X et R279W). À la grossesse suivante, l'échographie 2D réalisée à 12 SA avant le prélèvement de tro­phoblaste pour diagnostic moléculaire retrouve une augmentation de la clarté nucale à 5 mm, une micromélie globale, des pieds varus avec un écart important entre le premier et le deuxième orteil et un aspect de pouce « d'auto-stoppeur ». Les anomalies notamment des mains et des pieds seront confirmées et précisées par une échographie 3D. Le diagnostic de récidive d'atélostéogénèse de type II est posé par l'échographie. Le dia­gnostic pénatal moléculaire n'est pas réalisé et une interruption de la gros­sesse a lieu à 14 S.A. Les données cliniques, radiographiques, histologi-ques et moléculaire confirment le diagnostic. Le diagnostic à 12 SA d'un cas d'atélostéogénèse de type II lors d'une échographie de routine a été rapporté par Fernandez-Aguilar et collaborateurs en 2005. Le fœtus pré­sentait les mêmes signes échographiques que notre observation : clarté nucale augmentée, micromélie globale malposition des pieds, abduction marquée des pouces et des premiers orteils. Le diagnostic d'atélostéogé­nèse de type II a été confirmé par l'aspect des membres et des extrémités,

par l'analyse du cartilage et l'étude du gène DTDST (SLC26A2). Le fœtus portait les mêmes mutations que notre cas rapporté. Notre observation montre l'apport de l'échographie 3D pour ce diagnostic et permet une corrélation avec les données cliniques et autopsiques. L'observation de Fernandez-Aguilar et collaborateurs et la notre montrent qu'il est possible d'évoquer le diagnostic d'atélostéogénèse de type II dès 12 SA notamment en raison de l'aspect caractéristique des mains et des pieds. Ceci permet d'orienter les analyses histologiques et moléculaire post-natales. D'autre part le diagnostic échographique précoce peut être une alternative au dia­gnostic prénatal moléculaire.

Mots-clés : atélostéogénèse type II, échographie 3D, diagnostic prénatal.

•P154 / 325. DYSOSTOSE S P O N D Y L O C O S T A L E F Œ T A L E D U E À U N E M U T A T I O N H O M O Z Y G O T E D U G È N E DLL3 C. Leblicq (1, 2), C. Tysoe (3), L. Tecco (4), S. Ben Youssef (4), F. Ziereisen (5), S. Elliard (3), P. Turnpenny (3) et Y. Sznajer (1, 2) (1) Unité de Génétique Clinique, Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, ULB, Bruxelles, Belgique ; (2) Centre de Génétique, ULB, Bruxelles, Belgique ; (3) Royal Devon and Exeter, NHS Foundation Trust, Exeter, United Kingdom ; (4) Département de Gynécologie et Médecine Périnatale, Hôpital Brugmann, ULB ; (5) Service de Radiologie, Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, ULB ; (6) Service de Neurologie Pédiatrique, Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola 5 Labora­toire de Cytogénétique Centre de Génétique, ULB

Nous rapportons l'histoire d'une femme enceinte d'origine syrienne, mère d'une première fille bien portante, pour laquelle l'échographie fœtale ana-tomique à 20 semaines de grossesse a révélé un retard de croissance intra-utérin et des anomalies costo-vertébrales multiples. L'enquête squelettique fœtale permet la mise en évidence d'une atteinte des corps vertébraux sur l'entièreté de la colonne (fusions et hémi vertèbres) associée à des atteintes costales. Aucune anomalie anatomique interne, des membres et/ou céré­brale ou médullaire n'était objectivée. Le diagnostic de dysostose spon-dylo-costale était retenu. Le séquençage direct du gène DLL3 en 19ql3 a permis d'identifier la présence à l'état homozygote de la mutation R221X (c.661C>T - p.Arg221X) dans l'exon 6 produisant un codon stop préma­turé en position 221. En complétant l'arbre généalogique, il apparaît que ce couple consanguin (cousins germains) a quatre nièces d'une sœur du père vivant en Syrie ayant un tableau post natal de dysostose spondylo-costale dont une est décédée dans la première année de vie et un fils d'une autre sœur est également atteint. Jarcho et Levin en 1938 ont décrit la première famille d'une sœur et d'un frère atteints ; le diagnostic de syn­drome de Klippel Feil était cependant retenu. (1) Mortier et al. rassem­blaient 141 patients et répertoriaient 3 entités distinctes sur base du phé­notype et des radiographies : le syndrome de Jarcho-Levin, léthal, d'hérédité autosomique récessive (thorax de crabe) ; la dysostose spon-dylo-costale, de forme autosomique dominante, bénigne et la dysostose spondylo thoracique, d'hérédité autosomique récessive et très proche cli-niquement la deuxième forme. En 1999 par cartographie par homozygotie, un locus SCOD1 était isolé au départ d'une large famille consanguine et grâce à l'homologue murin (mutant « pudgy »), un gène candidat de la voie de signalisation Notch était identifié : le gène delta-like 3. (3) Une hétérogénéité génétique existe dans cette dysostose puisque le gène MESP2 agissant dans la même voie de signalisation peut être associé à des formes phénotypiquement moins sévères. La présente histoire souligne l'élégance du diagnostic par imagerie anté-natale, par la mise en évidence des signes radiologiques pathognomoniques autorisant une recherche moléculaire ciblée et permettant un diagnostic précis. Un conseil génétique est désor­mais disponible.

Références 1. Jarcho S. et Levin PM. Bull J Hopkins hospital 1938 ; 62 : 216-226. 2. Mortier G., Lachman RS., Bocian M., Rimoin DL. Am J Med Genêt 1996 ; 61 :

310-339. 3. Turnpenny P., Bulman MP., Frayling TM., Abu-Nasra T., Garrett C, Hattersley

AT., Ellard S. Am J Hum Genêt 1999 ;65 : 175-182. Mots-clés : dysostose spondylo costale, gene dll3, prénatal.

•P155 / 340. É T U D E P H A R M A C O D Y N A M I Q U E D E L'ABSORP­TION D'ACIDE FOLIQUE C H E Z DES F E M M E S A Y A N T DES RÉCIDIVES D E GROSSESSES A V E C M A L F O R M A T I O N D U T U B E N E U R A L (SPINA BIFIDA O U ANENCÉPHALIE) H. Journel (1, 2, 3), B. Le Marec (2, 4), V. David (2, 5), P. Parent (2, 6), J. Zittoun (7), S. Odent (2, 4) (1) Génétique Médicale, CH Vannes ; (2) Centre de Référence des Ano­malies du Développement de l'Ouest; (3) Centre de Référence Spina Bifida, CHU Rennes ; (4) Service de Génétique Médicale, CHU Rennes ;

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 7: Développement, diagnostic prénatal

(5) Service Biochimie, CHU Rennes ; (6) Service de Génétique Médicale, CHU Brest ; (7) Service d'Hématologie biologique, CHU Creteil

Un fichier breton des Malformations du tube neural (MTN) a été constitué rétrospectivement entre 1982 et 1992. L'hypothèse de départ était de rechercher par une étude pharmacodynamique de l'absorption d'acide folique comparée avec celle de l'absorption d'acide folinique, une modi­fication du comportement de l'une de ces formes de folates. Cela pouvait être un argument pour démontrer de manière objective la nature métabo­lique, non essentiellement carentielle de l'origine de (la plupart des ????) MTN. Nous avons repéré en 1988 un groupe de mères à haut-risques de récurrence que nous appellerons patientes : les mères ayant eu au moins deux enfants atteints de MTN. Des témoins ont été sollicitées et appariées pour l'âge et la gestité. L'analyse pharmacodynamique répondait au pro­tocole suivant : Premier prélèvement le matin à jeun (TO), puis absorption randomisée d'acide folique (Spéciafoldine, Specia, comprimés dosés à 5 mg), ou folinique (Lederfoline, Lederlé, comprimés dosés à 5 mg). L'ordre d'inclusion des patientes et des témoins se faisait selon l'ordre chronolo­gique de passage dans l'étude. Les prélèvements suivants étaient effectués à 30' (Tl), 60' (T2), 90' (T3), 120' (T4), 180' (T5), 6 h (T6), 10 h (T7) et 24 h (T8). A T0 commençait un recueil d'urines sur vessie vidée, jusqu'à T6 (6 premières heures). Les repas du midi et du soir comportaient les mêmes recommandations que la semaine précédant l'épreuve. À T0 et T24 étaient prélevés 20 ml de sang sur tube sec pour centrifugation, 5 ml sur tube héparine pour hémolysat et numération-formule sanguine. Aux autres temps étaient prélevés 10 ml sur tube sec. Ces prélèvements étaient immé­diatement centrifugés à 4 000 tr/min pendant 10 minutes en évitant toute trace d'hémolyse, puis recueillis sur tube enrichi en vitamine C et congelés immédiatement à - 24 °C. Aux T0 et T24 un hémolysat était réalisé à partir du sang prélevé sur tube EDTA avec mélange de 0,5 ml de sang total pour 4,5 ml d'eau distillé, décantation pendant 2 heures puis recueil sur vitamine C et congélation à - 24 °C. Seuls les hématocrites aux T0 et T24 étaient analysés sur place. Tous les autres prélèvements étaient adressés congelés au laboratoire de mesure. Résultat : Les A U C des patientes sont significa­tivement plus basses que leur témoins appariées, quelque soit le produit utilisé, et que ce soient les formes totales ou les formes méthylées. La différence la plus marquée concerne les A U C des Folates sériques totaux (FST) obtenues après ingestion d'acide folique (SPF) avec un rapport de concentration cas / témoin de 1/2. La confirmation des écarts observés dans les dosages statiques ne s'accompagne pas des mêmes pourcentages de methylation : avec la SPF le rapport AUC-totaux/AUC-méthyls est de 42.86 % pour les patientes contre 52.82 % pour les témoins. Cette diffé­rence n'est pas significative en raison de l'effectif. L'écart diminue pour l'acide folinique avec 80.12 % pour les patientes contre 85.25 % pour les témoins, la différence n'étant plus significative. Les Cmax diffèrent dans le même sens que les A U C avec des écarts tout aussi significatifs pour les mêmes comparaisons. La comparaison inter-produit montre des A U C tou­jours significativement supérieures avec l'acide folinique vs acide folique. Les Cmax des formes méthylées sont significativement plus élevées sous acide folinique que sous acide folique. Conclusions : On peut relire ces tests 15 ans après en notant qu'ils n'étaient pas en faveur d'une origine seulement carentielle et qu'ils sont compatibles avec un défaut du passage trans-membranaire dont nous citerons les étiologies et mécanismes possibles.

Mots-clés : malformations, tube neural, acide folique, prévention.

•P156 / 341. M A L F O R M A T I O N S DES EXTRÉMITÉS ET TÉRA-TOGÉNICITÉ D U V A L P R O A T E : EXPÉRIENCE MULTICEN-TRIQUE F R A N C O P H O N E H. Journel (1, 2, 3), P. Parent (2, 4), A. Toutain (2, 5), B. Gilbert (2, 6), M. Gonzales (7), A. Bottani (8), D. Lacombe (9), D. Bonneau (2, 10), S. Manouvrier (11), V. Drouin (12), P. Edery (13), S. Odent (2, 14) (/) Génétique Médicale, CH Vannes ; (2) Centre de Référence des Ano­malies du Développement de l'Ouest; (3) Centre de Référence Spina Bifida, CHU Rennes ; (4) Service de Génétique Médicale, CHU Brest ; (5) Génétique Médicale, CHU Tours ; (6) Génétique Médicale, CHU Poitiers ; (7) Unité de Fœtopathologie, CHU Trousseau Paris ; (8) Génétique Médi­cale, Genève ; (9) Génétique Médicale, CHU Bordeaux ; (10) Génétique Médicale, CHU Angers ;(11) Génétique Médicale, CHU Lille ; (12) Géné­tique Médicale, CHU Rouen (13) Génétique Médicale, CHU Lyon; (14) Génétique Médicale, CHU Rennes

Les embryo-fœtopathies liées au Valproate (FVS) touchent les enfants de mères épileptiques qui sont traitées par Valproate (VPA) seul ou en asso­ciation pendant la grossesse. Les Malformations des Extrémités survenant dans les embryo-fœtopathies liées au Valproate sont beaucoup plus rares que les malformations du tube neural type spina bifida (3/100), que les dysmorphies faciales (probablement > 50/100) et que les retards mentaux

ou troubles du comportements (10-50 % ) . Elles arrivent cependant à consti­tuer une constellation de malformations qui touchent principalement les membres supérieurs. Nous analysons 16 observations marquantes des membres et des extrémités issues des dossiers de plusieurs centres français maladies rares et d'autres centres francophones de génétique. Nous n'avons pas retenu comme malformation l'existence d'une hyperlaxité des poignets et des mains qui est une pathologie quasi-constante de ces enfants. Nous décrivons des hypoplasies préaxiales ou postaxiales (Agénésie partielle du cubitus, Aplasie radiale bilatérale, Aplasie radiale et triphalangie, mains hypoplasiques), des excès de structures avec des polydactylies postaxiales, ou des polydactylies préaxiales. Ces malformations restent rares. Excep­tionnellement des mains fendues et des phocomélies ont été observées. Les implantations basses des pouces, les digitalisations des pouces ou leur atteinte fonctionnelle ne sont par contre pas rares, et peuvent passer ina­perçues à la naissance. Enfin les hypoplasies des dernières phalanges ou des ongles peuvent se voir. Les atteintes des membres inférieurs semblent plus exceptionnelles, avec des pieds valgus, très rarement des pieds bots varus, des polydactylies des orteils. La tératogénicité du VPA n'est actuel­lement pas totalement déterminée. Des analogies avec la thalidomide, seul autre tératogène à avoir donné des malformations majeures des extrémités, sont proposées. Mots-clés : malformations, extrémités, fœtopathie au valproate, tératogénicité.

•P157 / 366. MISE EN ÉVIDENCE D'UNE DÉLÉTION 1Q21.1 APRES I M G P O U R APLASIE RADIALE ISOLÉE : DIAGNOSTIC D E S Y N D R O M E T A R ET IMPLICATIONS P O U R LE CONSEIL GÉNÉTIQUE S. Manouvrier-Hanu (1, 9), J. Andrieux (2, 3), P. Saugier-Veber (4), F. Escande (5), L. Devisme (6), S. Bisiau (7), C. Chaffiotte (8, 9) O. Boute-Bénéjean (1), A. Dieux-Coeslier (1), J.P. Kerckaert (3, 9), M. Holder-Espinasse (1,9) (/) Service de Génétique clinique CHU de Lille ; (2) Laboratoire de Géné­tique CHU de Lille ;(3)Plateforme de Génomique Université Lille 2 ; (4) Département de Génétique Centre CHU de Rouen; (5) Laboratoire de Biologie moléculaire CHU de Lille ; (6) Laboratoire d'Anatomopathologie et fœtopathologie CHU de Lille ; (7)Laboratoire d'Anatomopathologie Hôpital Valenciennes ; (8) Service de Radiologie Mére-Enfants CHU de Lille ; (9) Université Lille 2

Le syndrome TAR (Thrombocytopenia-Absent Radius) a été récemment rattaché à une délétion 1 q21.1 par Klopocki et al. Cette délétion a été retrouvée par les auteurs chez 100 % des patients testés, mais aussi dans 75 % des cas chez un parent asymptomatique. Cette découverte a changé l'approche diagnostique et le conseil génétique dans cette affection, réputée autosomique récessive qui reconnaît plus probablement un mode de trans­mission digénique. Nous voudrions l'illustrer à partir des observations de deux fœtus (non apparentés) dont les grossesses avaient été interrompues (à respectivement 22 et 15 SA) en raison d'une agénésie radiale bilatérale apparemment isolée. Dans les deux cas la présence de pouces hypoplasi­ques a fait évoquer le diagnostic de syndrome TAR, qui a pu être confirmé par la mise en évidence d'une délétion lq21.1 par CGH-array chez le premier fœtus et QMPSF chez les deux. Dans les deux cas l'anomalie était survenue de novo ce qui permettait un conseil génétique rassurant. Ces observations amènent plusieurs commentaires : 1) L'un des fœtus présen­tait un hygroma kystique, qui doit probablement être intégré dans la symp-tomatologie du syndrome TAR car déjà décrit deux fois antérieurement. 2) Le diagnostic de syndrome TAR doit être évoqué devant la découverte anténatale d'une agénésie radiale isolée chez un fœtus, surtout si l'écho-graphiqte a pu mettre en évidence la présence de pouces même hypopla­siques. La recherche de la délétion lq21.1 est un moyen simple et rapide de confirmer ou non cette hypothèse. 3) L'identification de la délétion lq21.1 modifie le conseil génétique (parents rassurés en cas de survenue de novo, risque de récurrence encore difficile à chiffrer en cas de délétion d'origine parentale) Enfin la complexité du mode de transmission du syn­drome TAR sera évoquée à la lumière des découvertes les plus récentes. Mots-clés : TAR, syndrome délétion lq21.1, aplasie radiale.

•P158 / 397. TROIS N O U V E A U X CAS F Œ T A U X D E S Y N D R O M E D E W A L K E R - W A R B U R G LIÉS A FKRP ET LARGE A. Eude-Caye (1), C. Bouchet (1), S. Vuillaumier-Barrot (1), L. Devisme (2), O. Boute (3), P. Loget (4), C. Fallet-Bianco (5), B. Gilbert-Dussardier (6) M. Dubreuil (1), H. Chelli (1), M. Chelbi (1), C. Lebizec (1), M. Gonzales (7), F. Encha-Razavi (8), G. Durand (1), N. Seta (1) (7) AP-HP, Biochimie Métabolique et cellulaire, Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris; (2) Anatomie pathologique; (3) Génétique clinique, Centre Hospitalier Régional et Universitaire (CHR-U), Lille ; (4) Anatomie

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 8: Développement, diagnostic prénatal

pathologique, Centre Hospitalier, Le Mans ; (5) Anatomie pathologique, Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris ; (6) Génétique Médicale, CHU de Poitiers ; (7) AP-HP, Hôpital Armand-Trousseau, Génétique et Embryo­logie Médicale, Paris ; (8) AP-HP, Hôpital Necker, Embryologie, Paris

Introduction : Le Syndrome de Walker-Warburg (WWS) est une maladie génétique rare et sévère, associant une dystrophie musculaire et des ano­malies oculaires et cérébrales. Il appartient au groupe des alpha-dystrogly-canopathies. Les formes fœtales se caractérisent par une lissencéphalie de type II (LIS II). Le W W S est lié à la présence de mutations sur les gènes codant pour les glycosyltransférases intervenant dans la synthèse de O-mannosylation de l'alpha-dystroglycan. Les gènes les plus fréquemment impliqués sont POMT1, POMGnTl et POMT2. A notre connaissance, seuls deux cas de W W S , liés respectivement à des mutations de FKRP et de LARGE, ont été décrits à ce jour (Beltran-Valero de Barnabe et ai, 2004, van Reeuwijk et al., 2007). Nous avons identifié trois fœtus issus de trois familles françaises non consanguines présentant une LIS II liée respecti­vement aux gènes FKRP (1 cas) et LARGE (2 cas). Patients et méthodes : Les trois fœtus sont issus d'IMG pratiquées pour une hydrocéphalie majeure constatée à l'échographie du deuxième trimestre. L'examen fœto­pathologique du premier fœtus a montré une dilatation triventriculaire, une agénésie vermienne et une dysmorphie crânio-faciale, celui du deuxième une hydrocéphalie quadriventriculaire sévère avec hypoplasie cérébelleuse et le troisième, récidive au sein d'une même famille, une hydrocéphalie majeure et une lissencéphalie sans dysplasie rétinienne ni encéphalocèle. Après l'examen histologique du cerveau fœtal, le diagnostic de LIS II, avec suspicion de W W S , a été posé dans les trois cas. Les gènes POMT1, POMGnTl, POMT2, FCMD, FKRP et LARGE ont été séquences sur A D N génomique. Le gène LARGE a également été étudié au niveau ARN. Résul­tats : Le séquençage des gènes POMT1, POMGnTl, POMT2 et FCMD n'a mis en évidence aucune mutation chez ces trois fœtus. Le séquençage du gène FKRP réalisé pour le premier fœtus a révélé la mutation c.940A>C, p.Thr314Pro (exon 4) à l'état homozygote. Le séquençage de l'exon 4 a été réalisé chez les parents, qui sont tous deux porteurs de cette mutation à l'état hétérozygote. p.Thr314Pro n'a pas été retrouvée parmi 107 témoins sains, et le logiciel de prédiction Polyphen considère le variant obtenu comme probablement délétère. La mutation se situe dans une zone très conservée du gène, codant pour le site catalytique de l'enzyme. Le cas précédemment décrit de W W S lié à FKRP était dû à la mutation c.953G>A (p.Cys318Tyr), située dans la même région. Le séquençage des exons et jonctions intron-exon du gène LARGE n'a mis en évidence aucune ano­malie. L'étude de l'ARN a, par contre, révélé la présence de transcrits aberrants dans les deux autres cas. Pour le deuxième fœtus, il s'agit d'une perte complète de l'exon 7 sur un des deux allèles. L'absence de mutation observée au niveau génomique lors du séquençage classique, que ce soit dans le site d'épissage, ou dans les 50 paires de bases en amont et en aval de l'exon 7, laisse supposer qu'une mutation intronique profonde est à l'origine du saut de cet exon. Pour le dernier fœtus une perte des exons 9 et 10 a été retrouvée, similaire à la mutation décrite par van Reeuwijk liée à une délétion intragénique de 63.1 Kb. Dans notre cas, la délétion n'a pas été bornée mais une PCR quantitative au niveau de l'exon 9 réalisée chez les deux fœtus et les parents a montré la présence d'une délétion à l'état hétérozygote. Pour les deux cas LARGE, la deuxième mutation reste à identifier. Conclusion : Ces trois cas liés à FKRP et LARGE suggèrent que ces gènes doivent aussi être étudiés dans les cas de W W S lorsque aucune mutation n'a été identifiée sur les gènes POMT1, POMGnTl et POMT2, en particulier chez les fœtus avec une lissencéphalie de type II sans atteinte multisystémique notamment oculaire. La très grande taille du gène LARGE le prédispose à être le siège de réarrangements génomiques complexes, non détectables par un séquençage génomique classique, et doit donc être étudié préférentiellement au niveau ARN.

Mots-clés : syndrome de Walker-Warburg, LARGE, FKRP.

•P159 / 412. SIGNATURE N E U R O P A T H O L O G I Q U E DES SYN­D R O M E S D E JOUBERT & M E C K E L : U N C O N T I N U U M M A L ­FORMATIF T O U C H A N T LE T R O N C C É R É B R A L ET LE C E R V E L E T F. Encha-Razavi (1,2, 3), A. Aguilar (4), B. Bessières (3), M. Bonnières (1), M. Bucourt (3), M.C. Dauge (3), P. Dechelotte (3), L. Devisme (3), A L . Delezoide (3), C. Fallet (3), B. Folliguet (3), M. Gonzales (3), C. Jeanne-Pasquier (3), N. Laurent (3), Ph. Loget (3), P. Marcorelles (3), J. Martinovic (1, 3), M.C. Osterheld (3), J. Roume (3), M. Sinico (3), J. Tantau (3), T. Attié-Bitach (1, 2), M. Vekemans (1, 2) (1) Unité de génétique du développement embryo-fœtal, Hôpital Necker-Enfants Malades ; (2) INSERM U 781 ; (3) Société Française de Fœtopa­thologie (SOFFOET) ; (4) INSERM U 711, PSL

Le syndrome de Joubert (JS) est une entité pédiatrique récessive autoso­mique (RA), caractérisée essentiellement par un tableau neurologique céré­belleux. Il s'associe de façon inconstante à des anomalies rénales (néphro-nophtise), oculaires et plus rarement avec une polydactylie. Ce spectre d'anomalies « cérébro-réno-digitales » est présent dans un autre syndrome RA, le syndrome de Meckel (MKS). M K S est une entité létale, où l'atteinte rénale (lésions multikystiques cortico-médullaires) est constamment asso­ciée à une fibroadénomatose biliaire. Parallèlement à cette diversité phé­notypique, JS et M K S présentent une hétérogénéité génétique. Classique­ment le JS est corrélé avec 3 gènes, AHII, NPHPI et CEP290 et le M K S avec 2 gènes, MKS1 et MKS3, parmi 3 loci identifiés. La découverte récente de mutations du gène MKS3 citez des patients atteints de JS et inversement la présence de mutations du gène CEP290 chez des fœtus atteints de M K S et aussi l'identification de mutations d'un nouveau gène RPGRIPIL à la fois dans le M K S et le JS ont bouleversé notre compréhension de ces maladies « cérébro-réno-digitales ». Ces affections, par leurs continuum clinico-pathologique et analogie génétique, révèlent l'expression variable d'une même maladie. Le diagnostic du JS est morphologique et repose sur l'identification à 1TRM, d'une « agénésie du vermis et des anomalies du tronc cérébral », mimant l'aspect d'une « dent molaire ». Le diagnostic du M K S est fœtopathologique et repose sur l'identification de la triade des anomalies rein/foie/NTD, avec ou sans polydactylie. Les anomalies céré­brales du M K S sont inconstantes, de type anomalies de fermeture du tube neural touchant le pôle céphalique (méningo-encépahlocèle occipitale simple ou double), souvent rapporté en association avec un phenotype de « Dandy Walker ». Nous avons entrepris l'analyse neuropathologique rétrospective d'une série de fœtus porteurs de mutations de MKS1, MKS3, CEP290 et de RPGRIPIL atteints de malformations cérébrales étiquetées encéphalocèle occipitale, « Dandy-Walker », agénésie « isolée » du vermis et anencéphalie. Chez les fœtus porteurs de mutations de CEP290 et de MKS3, notre analyse a montré des anomalies du tronc cérébral et du cer­velet rappelant le phenotype de la « dent molaire ». Le vermis est constam­ment touché par une hypoplasie majeure. Le tronc cérébral est remanié sur toute sa longueur par une organisation chaotique des noyaux et des voies longues. Les fœtus porteurs de mutations MKS1 ont constamment une encéphalocèle occipitale. Leur étude neuropathologique n'est pas informa-tive en raison de leur jeune âge et mauvaise conservation. Le phenotype lié aux mutations RPGRIPIL est très sévère et consiste en une méningo-encéphalocèle sévère du vertex, résultant en un phenotype d'anencéphalie. Notre travail a permis de décrire le phenotype fœtal de la « dent molaire » et de le distinguer de celui de la malformation de Dandy Walker (DWM). Le diagnostic de D W M doit désormais être réservé aux hypoplasies du vermis, associées à une dilatation kystique du V4, sans anomalies du tronc cérébral. Les gènes de JS et de M K S codent les protéines de la ciliogenèse. Le modèle murin de nphpô a aussi une hypoplasie du vermis et une raré­faction des cellules de la couche des grains externes (EGL). NPHP6 serait un interlocuteur de SHH qui induit les divisions cellulaires de EGL. Une étude histopathologique fine de l'EGL devrait permettre une meilleure compréhension de la pathogénie de la dent molaire.

Mots-clés : syndromes de Meckel et Joubert, Dandy Walker, dent molaire.

•P160 / 447. É T U D E ÉPIDÉMIOLOGIQUE ET GÉNÉTIQUE ET ÉVALUATION D U DIAGNOSTIC P R É N A T A L DES M A L F O R M A ­TIONS DIAPHRAGMATIQUES E N ALSACE : A N A L Y S E D E 65 CAS E N T R E 1995 ET 2004 B. Doray (1,2), B. Dott (2), R. Favre (3), I. Nisand (4), F. Becmeur (5), D. Astruc (6), B. Gasser (7), V. Lindner (8), E. Flori (9), F. Girard-Lemaire (9), H. Dollfus (1,2) (1) Laboratoire de Génétique Médicale EA INSERM 3949, Faculté de Médecine, Strasbourg ; (2) Service de Génétique Médicale, Hôpitaux Uni­versitaires de Strasbourg ; (3)Service de Gynécologie-Obstétrique CMCO-SIHCUS Schiltigheim ; (4)Département de Gynécologie-Obstétrique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (5) Service de Chirurgie Pédia­trique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (6) Service de Pédiatrie II, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (7) Service dAnatomie Patho­logique, Centre Hospitalier Général Mulhouse ; (8) Service dAnatomie Pathologique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (9) Service de Cyto­génétique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

Objectifs : Analyser les données cliniques et épidémiologiques des mal­formations diaphragmatiques dans le département du Bas-Rhin et évaluer l'efficacité et l'impact du diagnostic prénatal. Méthodes : 65 anomalies diaphragmatiques sont collectées et analysées parmi les 127 626 enfants et fœtus malformés recensés par le Registre de Malformations Congéni­tales d'Alsace sur une période de 10 ans (1995-2004). Résultats : La pré­valence globale des anomalies diaphragmatiques est de 0.5 pour 1 000 naissances. Ces malformations se répartissent en 56 cas de hernies

M/S hors série ri' 1, vol. 24, janvier 2008

Page 9: Développement, diagnostic prénatal

diaphragmatiques (86 %) et 9 cas d'éventrations diaphragmatiques (14 %) ; la prévalence des hernies diaphragmatiques est de 0.44 et celle des éven-trations de 0.07 pour 1000. Le sexe ratio global est de 1.03. Le type ana-tomique est analysé ; les hernies diaphragmatiques sont plus fréquemment postérieures gauches (36/56, 64 %) et postérieures droites (7/56, 12.5 %) tandis qu'il existe une prépondérance d'éventrations diaphragmatiques droites (8/9, 89 % ) . Parmi les hernies diaphragmatiques, 21 (37.5 %) sont isolées et 35 (62.5 %) associées à une ou plusieurs autres malformations congénitales ; les éventrations sont isolées dans 55.6 % des cas (5/9), asso­ciées dans 44.4% de cas (4/9). Dix hernies (18%) et une éventration (11%) diaphragmatiques sont associées à une anomalie chromosomique ; l'anomalie chromosomique la plus fréquente est la trisomie 18 (6/11, 54.5 % ) . Un cas de syndrome de Fryns est rapporté. Le diagnostic prénatal échographique des anomalies diaphragmatiques est évalué. Parmi les 56 hernies diaphragmatiques, 29 sont diagnostiquées en anténatal (52 %) ; une seule éventration (11 %) est repérée en anténatal et le diagnostic initiale­ment porté est celui d'une hernie diaphragmatique. Le terme moyen de diagnostic échographique est de 25 semaines d'aménorrhée. Parmi les 30 cas diagnostiqués in utero, le caractère isolé ou associé est correctement apprécié par l'échographie dans 23 cas (76.7 % ) . Le devenir de la grossesse est analysé, en fonction du type anatomique de l'anomalie et de son carac­tère isolé ou associé. Tous types confondus, une interruption médicale de grossesse est réalisée dans 11 cas (parmi les 30 cas diagnostiqués in utero, soit 37 %) ; 3 décès in utero sont rapportés. L'évolution postnatale est marquée par un décès au premier jour de vie dans 5 cas, au cours de la première semaine dans 6 cas, au cours de la première année dans 2 cas ; l'évolution est favorable pour 38 cas sur les 65 diagnostiqués au total, soit 58 %. Conclusion : Cette étude, dont les résultats sont comparés aux don­nées de la littérature, démontre une prévalence globale élevée des anoma­lies du diaphragme de 0.5 pour 1 000 (0.44 pour 1 000 pour les hernies diaphragmatiques). La prévalence des éventrations est de 0.07 pour 1000, probablement sous-évaluée compte tenu du mode de révélation parfois tardif de cette malformation. Parmi les hernies diaphragmatiques, 21 (37.5 %) sont isolées et 35 (62.5 %) associées à une ou plusieurs autres malformations congénitales ; les éventrations sont isolées dans 55.6 % des cas (5/9), associées dans 44.4 % de cas (4/9). Le diagnostic prénatal écho­graphique reste difficile avec un taux moyen de détection des anomalies du diaphragme dans 46 % des cas.

Mots-clés : malformations diaphragmatiques, épidémiologie, diagnostic prénatal.

•P161 / 448. U N N O U V E A U TYPE D E LISSENCEPHALIE ASSOCIÉ À DES M U T A T I O N S D U G È N E TUBA1A. DESCRIPTION D U P H É N O T Y P E N E U R O P A T H O L O G I Q U E C H E Z 4 F Œ T U S C. Fallet-Bianco (1), F. Francis (2), L. Lœuillet (3), K. Poirier (2), Ph. Loget (4), F. Chapon (5), N. Bahi-Buisson (2, 6), L. Pasquier (7), Y. Saillour (2), C. Beldjord (8), C. Daumas-Duport (1), J. Chelly (2) (/) Service de Neuropathologie-Centre Hospitalier Sainte-Anne, Paris ; (2) Institut Cochin-Université Paris-Descartes CNRS (UMR 8104) INSERM (U567) Paris; (3) Service d'Anatomie Pathologique CHR Poissy ; (4) Service d'Anatomie Pathologique, CHU Rennes ; (5) Service d'Anatomie Pathologique CHU Caen ; (6) Service de Neuropédiatrie, CHU Necker-Enfants Malades, Paris ; (7) L. Pasquier Service de Géné­tique Médicale CHU Rennes ; (8) Laboratoire de Biochimie Génétique CHU Cochin-Port-Royal Paris

En 2007, Keays et al. identifient des souris mutantes induites, pour le gène TUBA1A codant pour la tubuline alpha 1, qui se caractérisent par des trou­bles du comportement à type d'hyperactivité et des anomalies de la cytoar-chitectonie du néocortex et de l'hippocampe. Compte tenu de l'aspect neu­ropathologique de ces mutants TUBA 1 A, proche de celui des souris mutées pour dcx, et des interactions existant entre D C X et microtubules, une impli­cation possible de l'équivalent humain de ce gène de la tubuline alphal a été suspectée dans les dysgénésies corticales, chez l'homme. Cette hypo­thèse a été confirmée par la mise en évidence de mutations de ce gène chez des enfants présentant un retard mental associé à des anomalies du développement du cortex avec un large spectre de sévérité. Plus récem­ment, des mutations de ce gène ont été identifiées chez 4 fœtus après un diagnostic prénatal de dysgénésie corticale sévère. Patients : ces 4 fœtus de sexe masculin ont été examinés après interruption médicale de grossesse respectivement à 23, 25, 26 et 35 semaines. Un examen fœtopathologique complet incluant un examen neuropathologique a été réalisé pour chacun d'eux. Les données neuropathologiques morphologiques et immunocyto-chimiques ont été comparées à celles de sujets témoins du même âge. Il n'a été retrouvé de mutation des gènes Lis 1, DCX et ARX chez aucun sujet. Résultats : dans 3 cas, il n'existait aucune anomalie viscérale ou squelettique, dans le 4 e cas était constatée une hypoplasie des organes

génitaux. L'étude neuropathologique de ces 4 cas, nous a permis de constater que les mutations de TUBA 1A sont associées à un large spectre phénotypique cérébral au sein duquel 5 anomalies sont retrouvées de façon constante, affectant le développement du néocortex, de l'hippocampe, du corps calleux, du cervelet et du tronc cérébral. Plus inconstamment, ont été observées des anomalies des noyaux gris centraux, des zones germi-natives et une agénésie olfactive. Ces anomalies suggèrent que le méca­nisme pathogénique en cause associe à une perturbation de la migration, un trouble de la différenciation neuronale et de la guidance axonale. Ce phénotype est différent de celui qui est associé aux mutations de LIS1, DCX et ARX. Il est, par contre, en accord avec le patron d'expression de la tubuline alphal étudié chez la souris qui montre, chez l'embryon, une forte expression dans l'ensemble des structures cérébrales, qui, en fin de gestation n'est plus observée que dans le néocortex, l'hippocampe, le cer­velet, le tronc cérébral et les structures olfactives. Chez les enfants porteurs de mutation de TUBA 1 A, le spectre phénotypique est encore plus large, avec des degrés différents de sévérité, particulièrement en ce qui concerne les anomalies de la gyration, qui vont d'hétérotopies laminaires à une agyrie complète. Les cas fœtaux que nous avons étudiés se situent à l'extré­mité la plus sévère de ce spectre suggérant que les cas dépistés en écho­graphie prénatale, particulièrement ceux dépistés au 2 e trimestre, consti­tuent les formes les plus sévères de lissencéphalie TUBA1A. Conclusion : Cette étude nous a permis de définir le phénotype neuropathologique fœtal associé aux mutations de TUBA1A. Elle démontre l'importance de l'étude neuropathologique de tous les cas de lissencéphalies dans le but de comprendre et préciser le mécanisme pathogénique et d'établir des corré­lations génotype-phénotype qui ne peuvent actuellement être réalisées chez les sujets mutés pour TUBA1A, compte tenu du nombre encore restreint de cas qui ont bénéficié d'une étude neuropathologique complète.

Mots-clés : lissencéphalie, gène TUBA1A, tubuline alpha 1.

•P162 / 450. DIAGNOSTIC M O L É C U L A I R E D E LA SCLÉROSE TUBÉREUSE D E BOURNEVILLE APRÈS D É C O U V E R T E À L'ÉCHOGRAPHIE P R É N A T A L E D E T U M E U R S CARDIAQUES : BILAN D E L'ÉTUDE RÉALISÉE SUR 51 F Œ T U S M.C. Malinge (1), J. Le Marcou (1), S. Triau (2), M. Gonzales (3), A. Guichet (1), B. Vary (1), S. Péculier (1), H. Dollfus (4), D. Gaillard (5), A. David (6), A. Toutain (7), C. Coubes (8), F. Fellmann (9), V. Drouin-Garreau (10), M. Gérard (11), C. Bauman (12), S. Odent (13), R. Saura (14), B. Delobel (15), A. Hovnanian (16), D. Bonneau (1) (/) Département de Biochimie-Génétique, CHU Angers ; (2) UF de Fœto-pathologie, Fédération de pathologie cellulaire et tissulaire, CHU Angers ; (3) Laboratoire d'embryologie pathologique et de cytogénétique, Hôpital Saint-Antoine Paris ; (4) Service de Génétique médicale, CHU Stras­bourg ; (5) Service de Génétique et de Biologie de la reproduction, CHU Reims ; (6) Service de Génétique médicale, CHU Nantes ; (7) Service de Génétique, CHU Tours ; (8) Service de Génétique médicale, CHU Mont­pellier ; (9) Service de Génétique médicale, CHU Lausanne ; (10) Service de Génétique, CHU Rouen; (11) Unité de Médecine Génétique- CHU Créteil ; (12) Unité de Génétique clinque- Hôpital R. Debré Paris ; (13) Service de Génétique médicale, CHU Rennes ; ( 14) Service de Génétique médicale, CHU Bordeaux; (15) Centre de Génétique chromosomique, CHU Lille ; (16) Service de Génétique médicale, CHU Toulouse

Introduction : La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie autosomique dominante, pouvant toucher différents organes (cerveau, peau, cœur, rein, poumon...). L'échographie prénatale permet de détecter des tumeurs cardiaques dès 20 SA qui sont les formes les plus précoces de la maladie. Les rhabdomyomes cardiaques représentent 70 à 80 % de l'ensemble des tumeurs cardiaques sont associées à la STB dans 33 à 70 % des cas selon la littérature. Le plus souvent, les rhabdomyomes cardiaques n'ont pas de conséquence sur la fonction cardiaque ; cependant, dans cer­tains cas, ils peuvent être à l'origine de troubles hémodynamiques enga­geant le pronostic vital. Le risque majeur de la STB est du à la présence de lésions cérébrales responsables de retard du développement, d'épilepsie et de troubles du comportement. Suite à la mise en évidence de rhabdo­myomes cardiaques, une IRM cérébrale fœtale doit être proposée afin de rechercher la présence de tubers corticaux ou de nodules sous épendy-maires. Le but de cette étude est de déterminer la prévalence des mutations dans les gènes TSC1 et TSC2 responsables de la STB en fonction des signes observés en prénatal (échographie cardiaque et IRM cérébrale) pour les 51 fœtus recrutés. Matériel et méthodes : L'étude porte sur une cohorte de 51 fœtus recrutés sur signes d'appel échographiques (tumeurs cardia­ques) à partir de 15 centres français de DPN. Le terme de la grossesse lors de la découverte des rhabdomyomes cardiaques varie de 21 SA à 36 SA. Lorsque la grossesse a été interrompue, le fœtus a été examiné par un fœto-pathologiste. L'analyse moléculaire a été réalisée à partir de

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 10: Développement, diagnostic prénatal

prélèvements de liquide amniotique, sang fœtal ou tissus fœtaux. La recherche et l'identification des mutations ont été effectuées par DHPLC puis séquençage des exons à tracé modifié pour les gènes TSC1 et TSC2. Si aucune mutation n'a été détectée par ces techniques, une recherche de grandes délétions a été réalisée par la technique MLPA (MRC Holland). Résultats et discussion : Dans cette cohorte de 51 fœtus, le diagnostic de STB a été porté dans 49 cas (47 examens fœtopathologiques et histologi-ques, 2 suivis de grossesse). La mutation causale a été identifiée chez 37 fœtus sur 49 (75.5 % ) . Les mutations touchent le gène TSC2 pour 34/37 fœtus (91.9 %) et sont réparties en : 9 faux sens, 6 non sens, 5 insertions, 11 délétions, 4 jonctions exon-intron, 1 délétion de grande taille. Les muta­tions touchent TSC1 pour 3/37 fœtus (8.1 %) et sont réparties en : 1 non sens, 1 délétion, 1 jonction exon-intron. Les tumeurs cardiaques étaient multiples chez 42/51 fœtus (82.4 %) et uniques dans 9/51 cas (17.6 % ) . Des anomalies du rythme cardiaque ont été observées chez 3/51 fœtus (5.9 %) et 2 des ces fœtus présentaient un anasarque. Nous avons les résul­tats de 1TRM cérébrale pour 40 fœtus parmi 49 fœtus dépistés. Parmi ces 40 cas, 24 fœtus (60 %) présentaient des lésions cérébrales (tubers corti­caux et/ou des nodules sous épendymaires) et 16 fœtus (40 %) ne mon­traient aucune lésion. Pour 20/49 fœtus (40.7 % ) , des tumeurs cardiaques multiples à l'échographie prénatale et des lésions cérébrales à 1TRM fœtal ont été détectées. L'étude moléculaire a permis de confirmer le diagnostic pour 18/20 fœtus soit dans 90 % des cas. Pour 11/49 fœtus (22.5 % ) , des tumeurs cardiaques multiples ont été observées à l'échographie prénatale et aucune lésion cérébrale à 1TRM fœtale. L'étude moléculaire a permis de confirmer le diagnostic pour 7/11 fœtus soit dans 63.6 % des cas. Pour 11/49 fœtus (22.5 % ) , des tumeurs cardiaques multiples ont été observées à l'échographie prénatale mais nous n'avons pas les résultats de 1TRM. L'étude moléculaire a permis de confirmer le diagnostic pour 7/11 fœtus soit dans 63.6 % des cas. Pour 4/49 fœtus (8.2 % ) , nous avons association d'une tumeur cardiaque unique à l'échographie prénatale et présence de lésions cérébrales à 1TRM fœtale. L'étude moléculaire a permis de confirmer le diagnostic pour 2/4 fœtus

Mots-clés : sclérose tubéreuse de Bourneville, tumeurs cardiaques fœtales, gènes TSC1 et TSC2.

•P163 / 452. É T U D E ÉPIDÉMIOLOGIQUE ET GÉNÉTIQUE ET ÉVALUATION D U DIAGNOSTIC P R É N A T A L DES FENTES ORO­FACIALES EN ALSACE : A N A L Y S E D E 266 DOSSIERS E N T R E 1995 ET 2004 B. Doray (1, 2), B. Dott (2), R. Rinkenbach (1), R. Favre (3), I. Nisand (4), F. Becmeur (5), I. Kaufmann (5), D. Astruc (6), B. Gasser (7), V. Lindner (8), E. Flori (9), F. Girard-Lemaire (9), H. Dollfus (1, 2) (/) Laboratoire de Génétique Médicale EA INSERM 3949, Faculté de Médecine, Strasbourg ; (2) Service de Génétique Médicale, Hôpitaux Uni­versitaires de Strasbourg ; (3)Service de Gynécologie-Obstétrique CMCO-SIHCUS Schiltigheim ; (4)Département de Gynécologie-Obstétrique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (5) Service de Chirurgie Pédia­trique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (6) Service de Pédiatrie II, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (7) Service d'Anatomie Patho­logique, Centre Hospitalier Général Mulhouse ; (8) Service d'Anatomie Pathologique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ; (9) Service de Cyto­génétique, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

Objectifs : Analyser les données cliniques et épidémiologiques des fentes oro-faciales dans le département du Bas-Rhin et évaluer l'efficacité et l'impact du diagnostic prénatal. Méthodes : 266 dossiers de fentes oro­faciales sont collectés et analysés parmi les 127 626 enfants et fœtus mal­formés recensés par le Registre de Malformations Congénitales d'Alsace sur une période de 10 ans (1995-2004). Résultats : La prévalence globale des fentes oro-faciales est de 2.08 pour 1000 ; la prévalence des fentes labiales et labio-palatines (FL/P) est de 1.35 pour 1000, celle des fentes palatines (FP) de 0.73 per 1000. Le sexe ratio est de 1.94 pour les FL/P, de 0.86 pour les FP. Globalement, 141 (53 %) fentes sont isolées et 125 (47 %) sont associées à une ou plusieurs autres malformations congéni­tales. Cette répartition diffère significativement avec le type anatomique : 36 % des FL/P sont associées contrastant avec 67 % de FP associées. Le caractère isolé ou associé des séquences de Pierre Robin est également étudié. 35 anomalies chromosomiques (13 % de l'ensemble des fentes, 28 % des fentes associées), 17 syndromes géniques et 3 syndromes poly-malformatifs non étiquetés sont identifiés. Le terme moyen du diagnostic échographique est de 24 semaines d'aménorrhée. Le pourcentage global de détection échographique est de 32 %, avec des valeurs extrêmes entre 15 % en 1995 et 52 % en 1999. Le pourcentage de détection des FL/P (48 %) est significativement plus élevé que celui des FP (2 % ) . Le taux de concordance entre les diagnostics anatomiques prénataux et postnataux est rapporté. Sur le plan chromosomique, 102 caryotypes sont réalisés en

prénatal ; 1 anomalie chromosomique (une trisomie 18) est identifiée parmi les 37 caryotypes réalisés pour fente isolée (2.7 % ) , 10 anomalies chro­mosomiques parmi 24 caryotypes réalisés pour fente associée (29.4 % ) , 17 anomalies parmi 36 caryotypes pour syndrome malformatif (comportant une fente faciale non vue en échographie et diagnostiquée uniquement en post-natal) (47.2 % ) . Les issues de grossesse sont rapportées. Conclusion : Cette étude, dont les résultats sont comparés aux données de la littérature, démontre une prévalence globale des fentes oro-faciales élevée, de 2.08 pour 1 000 naissances vivantes ; les FL/P sont deux fois plus fréquentes que les FP. Le pourcentage de formes associées parmi les FL/P est d'environ 1/3 tandis qu'il est d'environ 2/3 pour les FP, traduisant des mécanismes physiopathologiques différents. Le diagnostic prénatal écho­graphique reste difficile avec un taux moyen de détection des FL/P de 48 % et seulement de 2 % pour les FP. En prénatal, si le risque d'anomalie chromosomique peut être considéré comme faible (inférieur à 3 %) dans le cas de forme échographique a priori isolée, il devient supérieur à 40 % dans le cas d'une forme associée.

Mots-clés : fentes oro-faciales, épidémiologie, diagnostic prénatal.

•P164 / 466. M U T A T I O N S E N M O S A Ï Q U E ET DIAGNOSTIC P R É N A T A L C. Dehainault, D. Michaux, S. Pagès-Berhouet, V. Caux-Moncoutier, A. Laugé, C. Dubois d'Enghien, A. De Pauw, B. Buecher, D. Stoppa-Lyonnet, M. Gauthier-Villars, C. Houdayer Institut Curie, Paris, France

Introduction : Les mutations en mosaïque sont de plus en plus fréquem­ment rapportées et leur importance en génétique clinique est maintenant établie, particulièrement pour les pathologies avec un taux de néomutations élevées comme l'hémophilie, la myopathie de Duchenne, la neurofibro­matose de type 1 ou 2, la polypose adénomateuse familiale ou encore le rétinoblastome. Le pourcentage de mosaïque pour les mutations de novo a été évalué dans différentes pathologies (rétinoblastome, hémophilie A, polypose adénomateuse familiale par exemple) et avoisinerait 11 %. Ce pourcentage important est à prendre en compte dans le cadre des études génotype-phénotype, mais également en diagnostic prénatal (DPN) où la présence de mutations en mosaïque peut amener à des difficultés d'inter­prétation. Patients et Méthodes : Nous rapportons ici une famille pour laquelle trois DPN consécutifs ont été réalisés pour la descendance d'un patient atteint d'un rétinoblastome bilatéral chez lequel une mutation délé­tère du gène RB1 a été identifiée (p.Glnl76X). Les trois DPN ont été réalisés par techniques directe et indirecte. Les études directes permettent l'identification de la mutation paternelle au niveau des villosités choriales et sont réalisées par séquençage direct. Les études indirectes visent à iden­tifier et suivre la ségrégation de l'haplotype morbide (et aussi à rechercher une éventuelle contamination fœto-maternelle). Huit marqueurs microsa­tellites au locus RB1 et sa région flanquante sont ainsi étudiés au niveau de l'ADN des parents et de l'ADN des villosités choriales. Résultats : Les deux premiers fœtus étaient porteurs de la mutation en étude directe, ce qui a permis l'identification de l'haplotype morbide paternelle. En revanche, le troisième fœtus, s'il portait l'haplotype morbide en étude indi­recte, ne portait pas la mutation en étude directe et ce sur deux manipu­lations indépendantes. Reprenant l'analyse de la séquence chez le père réalisée à partir de leucocytes extraits de sang circulant, on constatait que le rapport de hauteur des pics entre la base sauvage et la base mutée était proche de 70/30 et ce dans les deux sens de lecture, montrant une mosaïque somatique. En revanche, l'analyse de la séquence chez les deux premiers fœtus montrait bien le rapport 50/50 attendu pour un hétérozygote. Dis­cussion : Nous avons donc conclu en l'existence d'une mosaïque soma­tique et germinale chez le père, ce qui explique que la mutation soit pré­sente ou non pour le même haplotype. A la naissance de l'enfant, nous avons refait l'analyse directe qui s'est révélée, comme prévu, négative. Cette observation souligne donc les difficultés d'interprétation des muta­tions en mosaïque en diagnostic génétique. De plus, il est important de prendre en compte cette information en cas de diagnostic préimplantatoire car la détection de la mutation par méthode indirecte pourrait alors entraîner la non-implantation des embryons sains.

Mots-clés : diagnostic prénatal, mutation, mosaïque.

•P165 / 487. BASES M O L É C U L A I R E S D U S Y N D R O M E D E SMITH LEMLI OPITZ (SLO) : RELATIONS A V E C LA SÉVÉRITÉ D U S Y N D R O M E M A L F O R M A T I F D A N S 75 CAS F. Chevy (1), C. Wolf (1), C. Bernard (2), L. Muller (2), B. Hermelin (2), P. Benlian (2) ( 1 ) Laboratoire de Spectrométrie de Masse, Service de Biochimie, INSERM UMRS 538, Faculté de Médecine Pierre-et-Marie-Curie ; (2) Laboratoire

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 11: Développement, diagnostic prénatal

de Référence pour le Diagnostic Génétique des Maladies Rares, Biochimie, Biologie Moléculaire, Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, Paris

Introduction : Le syndrome de Smith Lemli Opitz (SLO) est un syndrome polymalformatif sévère d'origine métabolique qui compte parmi les mala­dies récessives les plus fréquentes en Europe (1/20 000 naissances). Un bloc enzymatique (DHCR7) sur l'étape terminale de biosynthèse du cho­lestérol est responsable d'une baisse de production de cholestérol (CHOL) et d'une accumulation de précurseurs du cholestérol (isomères 7-DHC et 8-DHC) qui perturbent les étapes très précoces de la morphogénèse embryonnaire et fœtale. Malgré la grande variabilité clinique du SLO qui va du décès in-utero à des retards mentaux et de croissance, associés à des malformations discrètes des organes génitaux externes et des extrémités, une relation est établie entre sévérité du déficit enzymatique et sévérité du syndrome. Celle-ci peut être évaluée en pratique par l'augmentation impor­tante du rapport DHC/CHOL dans le sang, le liquide amniotique ou les tissus fœtaux, et par l'identification de mutations abolissant ou non l'expression génique de DHCR7. La fréquence du SLO a été rapportée à une prévalence très élevée de quelques mutations causales fondatrices ou ayant diffusé par pression sélective. Une mutation d'épissage de l'intron 8 (IVS8, c.964-lG>C) est particulièrement fréquente avec un gradient croissant d'Est en Ouest et du Sud au Nord de l'Europe. La fréquence et la nature des mutations causales de SLO ne sont pas précisément connues en France. Objectifs : Identifier le spectre moléculaire des mutations de DHCR7 causales de SLO en France. Sujets et Méthodes : Cas index qui présentaient en anté- ou post-natal au moins trois des éléments suivants : retard de croissance, une microcéphalie, malformations des extrémités (syndactylie, polydactylie), de la face (bec de lièvre, micrognathie), retard psychomoteur, malformations cérébrales (holoprosencéphalie), cardiaques ou des organes génitaux. Les profils de stérols ont été analysés par spec-trométrie de masse (GC-MS), après extraction à partir de prélèvements sériques, amniotiques, ou tissulaires de fœtus ou d'enfants suspects de SLO. Séquençage de la région codante du gène DHCR7 sur produits de PCR de l'ADN génomique extrait des mêmes tissus. Les logiciels SeqS-cape v2.5 (Applera, France) ont été utilisés pour la détection de variants et GenSearch v3.34 (Phenosystems, Belgium) pour l'aide à l'interprétation fonctionnelle et l'identification des haplotypes associés. Résultats : Sur 115 cas de SLO, 70 % avaient été diagnostiqués en anténatal sur un retard de croissance ou la détection de malformations fœtales entre 20 et 30 SA. Soixante quinze cas étaient porteurs de mutations du gène DHCR7, dont 51 étaient doubles hétérozygotes (DHZ), 19 homozygotes (HMZ) et 4 hétérozygotes (HTZ). Parmi les 40 mutations différentes identifiées, la mutation IVS8 était présente chez 16 H M Z (84 % ) , 35 D H Z (67 %) et les 4 HTZ. Les autres mutations fondatrices Européennes (T93M ; W15IX ; S169L; R242H; V326L ; G410S) étaient présentes dans plus de deux familles non apparentées. Les D H Z étaient porteurs d'au moins un allèle nul (IVS8 ou Non Sens) dans 85 % des cas. La cholestérolémie des fœtus et des enfants SLO mutés était variable mais en moyenne abaissée (0,70+/-0,50 g/L) et le rapport (7-DHC+8-DHC)/CHOL était constamment augmenté dans le sang ou le liquide amniotique (1.7+/-2 et l,l+/-0,8 en moyenne respectivement). La majorité (88 %) des homozygotes (et 100 % des H M Z IVS8) avaient un SLO manifeste en anténatal contre 45 % des D H Z (p < 10-6). Le score de sévérité clinique du SLO était plus élevé chez les H M Z que chez les D H Z (p = 0,004). Enfin il existait un excès de retard de croissance, de MFIU, de malformations des organes génitaux et cardia­ques chez les porteurs de la mutation IVS8. Conclusion : La contribution de la mutation IVS8 ou de celles qui abolissent la fonction de DHCR7 à la majorité des formes sévères de SLO est confirmée dans la population française qui présente néanmoins un spectre varié de mutations.

Mots-clés : syndromes malformatifs, déficit de biosynthèse du cholestérol, stérols.

•P166 / 558. EXPRESSION F Œ T A L E D U S Y N D R O M E D E M A T -T H E W - W O O D : D U P H E N O T Y P E A U G È N E J. Martinovic-Bouriel (1, * ) , S. Zrelli (1), B. Grattagliano-Bessières (3), C. Golzio (4, 5), C. Beraabé-Dupont (2), V. Malan (1, 4), M. Bonnière (1), C. Esculpavit (4), C. Fallet-Bianco (3), V. Mirlesse (3), J. Le Bidois (3), MC. Aubry (2), N. Morichon (1,4), H. Etchevers (1,4), T. Attié-Bitach (1, 4, 5), A. Benachi (2, 4), M. Vekemans (1, 4, 5), F. Encha-Razavi (1, 4) (1) Assistance Publique, Hôpitaux de Paris; Hôpital Necker-Enfants Malades, Département de Génétique, Unité de Pathologie Embryo-fœtale ; (2) Assistance Publique, Hôpitaux de Paris ; Hôpital Necker-Enfants Malades, Service de Gynécologie et Obstétrique ; (3) Institut de Puéricul­ture, Service de Pathologie Fœtale ; (4) Université Paris-Descartes ; Hôpital Necker-Enfants Malades ; (5) INSERM U781, Hôpital Necker-Enfants Malades

La hernie de la coupole diaphragmatique (HCD) est un défaut sévère du développement du diaphragme primordial. Elle touche 1/2 500 nou­veau-nés et représente environ 8 % de toutes les malformations congéni­tales. La mortalité liée à la H C D varie entre 32-62 %. La majorité des H C D (>95 %) est due à une formation incomplète de la portion postero-latérale du diaphragme, au niveau du foramen de Bochdalek. Il en résulte une ascension des viscères abdominaux dans l'hemithorax, entravant le développement et la croissance pulmonaires. L'hypoplasie et l'hyperten­sion pulmonaires concomitantes contribuent aux mortalité et morbidité éle­vées des HCD. H C D peut être isolée ou s'associer à d'autres malforma­tions. L'association d'HCD/hypoplasie pulmonaire avec une microphthalmie/anophthalmie est décrite dans les syndromes de Fryns, Fraser, Goldenhar, Goltz-Gorlin et le syndrome de Matthew-Wood (MIM 601186). Nous présentons les données post-mortem macro- et microsco­piques chez 3 fœtus porteurs d'une anomalie diaphragmatique, d'une hypo-plasie/agénésie pulmonaire, d'une microphthalmie bilatérale et d'autres malformations viscérales, ensemble évocateur d'un syndrome de Matthew-Wood. Vue la consanguinité chez 2/3 de nos patients, une hérédité auto­somique récessive a été suggérée. Récemment, des mutations du gène STRA6 codant pour une protéine membranaire et dont la transcription est régulée directement par le niveau de l'acide rétinoique, ont été rapportées chez les patients présentant une association d'anomalies diaphragmatiques, pulmonaires et oculaires. L'étude moléculaire a permis de confirmer la présence des mutations homozygotes ou hétérozygotes composites du gène STRA6 chez l'ensemble de nos fœtus, démontrant une grande varibilité du spectre malformatif lié aux mutations de ce gène, désormais regroupé sous l'acronyme MCOPS9.

Mots-clés : hernie diaphragmatique, microphtalmie, gène du développement.

•P167 / 559. DIAGNOSTIC DES ANEUPLOÏDIES PAR BIOLOGIE MOLÉCULAIRE. ÉVALUATION DES R E C O M M A N D A T I O N S ÉMISES PAR LE \NATIONAL SCREENING C O M M I T E E V BRI­TANNIQUE SUR LE DÉPISTAGE D E LA TRISOMIE 21 A.L. Fauret (1, 2), F. Bilan (1, 2), S. Patri (1, 2), D. Couet (3), A.M. Delvaux (1), F. Pierre (4), M. Marechaud (5), B. Gilbert-Dussardier (6), A. Kitzis (1, 2) (/) Laboratoire de Génétique Cellulaire et Moléculaire, CHU de Poitiers ; (2) UMR CNRS 6187, Université de Poitiers ; (3) Laboratoire de Cytogé­nétique, CHU de Poitiers ; (4) Service de Gynécologie, Obstétrique, CHU de Poitiers ; (5) Service de Gynécologie, Obstétrique, Centre pluridisci­plinaire de Diagnostic Prénatal, CHU de Poitiers ; (6) Service de Géné­tique Médicale, CHU de Poitiers

La trisomie 21 est la plus fréquente des anomalies chromosomiques et représente la principale cause génétique de retard mental en France. Aujourd'hui, les pratiques de dépistage de la trisomie 21 chez la femme enceinte reposent principalement sur la mesure de la clarté nucale au pre­mier trimestre de grossesse et le dosage de marqueurs sériques maternels (double ou triple test) au cours du second trimestre. Ce test aboutissant à un score évaluant le risque de trisomie 21 génère un nombre élevé d'amnio-centèses (11 à 15 % des femmes enceintes) ainsi que de nombreux faux-positifs. Pour chaque amniocentèse, une étude du caryotype fœtal est réa­lisée, technique longue et coûteuse demandant, selon les centres, entre deux semaines et un mois de délais avant le rendu du résultat, ce qui génère stress et anxiété chez la femme enceinte. Nous avons mené au C H U de POITIERS une étude préliminaire du diagnostic des aneuploïdies les plus fréquentes par biologie moléculaire. Nous avons utilisé un kit MLPA (MRC Holland) qui détecte les aneuploïdies 13, 18, 21, X et Y en ampli­fiant des sondes spécifiques de ces chromosomes ainsi que des PCR mul­tiplexes fluorescentes amplifiant des régions microsatellites du chromo­some 21. Conjointement avec le laboratoire de cytogénétique du C H U de Poitiers, nous avons testé la capacité de ces deux méthodes moléculaires à détecter ces anomalies chromosomiques sur 400 liquides amniotiques ou villosités choriales, prélevés chez des femmes enceintes présentant un risque élevé d'anomalies chromosomiques. Nous avons mis en évidence quatre trisomies 21, une trisomie 13, une monosomie 13 (qui est en fait une délétion 13q en mosaïque vue en cytogénétique), une trisomie 18, deux triploïdies, une trisomie X ainsi qu'un syndrome de Klinefelter. Dans notre étude, 100 % des principales aneuploïdies ont été diagnostiquées en 48 heures par biologie moléculaire, sans résultat faussement négatif ou positif. L'unique anomalie grave non détectée par notre méthode concerne une mosaïque 46, XX[22]/47,XX, +il2p[3] (syndrome de Pallister-Killian). La patiente avait été prélevée devant des signes d'appel biologiques (risque de 1/215). Cependant en suivant les nouvelles recommandation de l'HAS concernant le dépistage de la trisomie 21 et en appliquant le calcul du risque intégré, cette patiente présenterait alors un risque de 1/1282 ce qui

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 12: Développement, diagnostic prénatal

ne constitue plus une indication pour un diagnostic anténatal. Par ailleurs, lors de l'échographie du second trimestre le fœtus de cette patiente pré­sentait des anomalies morphologiques qui auraient conduit à la réalisation d'un caryotype fœtal. Les recommandations émises par le National Scree-ning Comitee Britannique sont les suivantes : (1) étudier exclusivement par biologie moléculaire les liquides amniotiques ou villosités choriales prélevés chez les femmes présentant seulement un signe d'appel biologique quelque soit l'âge maternel et avec une mesure de la clarté nucale inférieure au 95e percentile si la qualité méthodologique est suffisante (score de Her-mann supérieur ou égal à 6). Les résultats doivent être alors communiqués dans un délai de trois jours ouvrables. (2) pour tout autre signe d'appel (clarté nucale supérieure au 95e centile, antécédents familiaux d'anomalies chromosomiques, signes d'appel échographiques), le NSCB préconise de réaliser conjointement une étude de l'ADN par biologie moléculaire et une culture cellulaire pour analyse des chromosomes à l'aide d'un caryotype fœtal, à la recherche d'anomalies de nombre et de structure. En conclusion, notre étude préliminaire menée par biologie moléculaire montre des pers­pectives intéressantes pour le diagnostic prénatal rapide des aneuploïdies fréquentes. En y intégrant les recommandations émises par le NSCB, il nous paraît important d'évaluer en France de telles propositions en déve­loppant maintenant une étude multi-centrique de type PHRC.

Mots-clés : trisomie 21, biologie moléculaire, diagnostic rapide des prin­cipales aneuploïdies.

•P168 / 565. É T U D E PAR CGH-ARRAY, À PARTIR D E TISSUS C O N G E L É ET PARAFFINÉ, D'UNE TRISOMIE PARTIELLE 2P14-P16 P U R E DE NOVO F. Guimiot (1), S. Khung-Savatovski (1), E. Gauthier (2), B. Benzacken (3), A. Verloes (4), M. Nouchy (5), A.-L. Delezoide (1), A. Aboura (3) (1) Service de Biologie du Développement, Hôpital Robert-Debré AP-HP, Université Paris 7 Denis Diderot ; (2) Laboratoire de cytogénétique, hôpital Américain, Paris ; (3) Laboratoire de cytogénétique, hôpital Robert-Debré AP-HP, Paris ; (4) Service de Génétique Clinique, Hôpital Robert-Debré AP-HP, Paris ; (5) Laboratoire Pasteur-Cerba, Paris

Introduction : le syndrome de trisomie 2p a été décrit pour la première fois par Francke et Jones en 1976. Les trisomies 2p partielles pures sont rares : la plupart des cas décrits dans la littérature concernent une translocation déséquilibrée associant la trisomie partielle 2p à une monosomie partielle de l'autre chromosome. Les seules trisomies 2p partielles pures décrites intéressent le plus souvent la région 2p21-2p23 (Aviram-Goldring AJMG 2000), elles sont associées avec un phénotype neurologique sévère. Nous rapportons ici la plus petite duplication 2pl4-pl6, décrite à ce jour, chez un fœtus qui présente une discrète dysmorphie faciale sans anomalie vis­cérale. Méthodes : une amniocentèse est pratiquée à 24 SA pour HT21 élevé (1/50), chez une patiente primigeste de 32 ans sans antécédent par­ticulier. Les caryotypes des parents sont également réalisés. Des investi­gations complémentaires par FISH (WCP, BAC) et CGH-array sur tissu congelé et sur tissu paraffiné ont été réalisées afin de caractériser cette anomalie. Pour la CGH-array, 2 types de puces ont été utilisées : Inte-gragen VII, 5000 BAC (Evry France) et CytoChip v2, 4500 BAC (Blue-Gnome, Cambridge UK). La résolution moyenne des 2 puces est de 0, 6 Mb. Résultats : Le caryotype fœtal montre un excédent de matériel sur le bras court du chromosome 2 (2p+). Ce dérivé du chromosome 2 est entiè­rement peint par la W C P 2. Afin de caractériser ce matériel excédentaire (insertion ou duplication), deux études par CGH-array ont été réalisées, à la fois sur de l'ADN extrait de tissu congelé et de tissu paraffiné. Ces 2 études retrouvent un gain de la région pl4-pl6 du chromosome 2. Une confirmation par FISH BAC est en cours sur lames de tissu paraffiné. L'examen fœtopathologique retrouve une discrète dysmorphie faciale (racine du nez large, télécanthus) et un iléus méconial. Conclusion : Nous rapportons ici, à notre connaissance, la seule et la plus petite duplication de novo du bras court du chromosome 2 conduisant à une trisomie partielle pure 2pl4-pl6, chez un fœtus qui présente une discrète dysmorphie faciale sans anomalie viscérale. Nous montrons également qu'une analyse par CGH-array peut-être effectuée à partir de l'ADN extrait de tissus paraffinés.

Mots-clés : CGH-array, tissu paraffiné, trisomie 2p.

•P169 / 585. Q U E L L E M É T H O D E D E DIAGNOSTIC RAPIDE DES ANEUPLOISDIES FAUT-IL UTLISER A U C O U R S D U DIA­GNOSTIC P R É N A T A L D U 1 e r TRIMESTRE ? V. Bubien (1), M. Fiore (1), H. Dessuant (2), L. Druart (2), L. Taine (1), R. Saura (1) (/) Service de génétique médicale maternité CHU Bordeaux; (2) Labo­ratoire LCL Paris

Introduction : Les dernières recommandations de l'HAS incitent à envi­sager le diagnostic prénatal précoce du 1er trimestre par un calcul de risque combiné incluant les facteurs sériques maternels, la clarté nucale, la lon­gueur crânio-caudale et l'âge maternel. Ceci va générer de plus en plus de diagnostic prénatal par choriocentèse. Le but est d'obtenir, entre autres, un résultat rapide afin de permettre une interruption médicale de grossesse précoce avant 14 SA par curetage en cas d'anomalie chromosomique. Quelle technique de cytogénétique utiliser ? L'analyse dite directe ou bien une méthode rapide de détection des principales aneuploïdies (13 ; 18 ; 21, X) (Nous utilisons la FISH interphasique) ? Matériel et Méthode - De janvier 2006 à septembre 2007, nous avons réalisé 151 prénataux utilisant l'analyse par FISH interphasique après prélèvement de villosités choriales pour une clarté nucale augmentée ou une autre anomalie échographique. Le résultat des principales aneuploïdies est rendu à la patiente et au médecin en 2 jours, suivi du caryotype complet après culture entre 6 et 10 jours. L'analyse directe n'est habituellement pas réalisée sauf dans des cas exceptionnels. Résultats - Nous avons détecté 37 anomalies (soit 24,5 %) toujours confirmées et suivies dans tous les cas d'une interruption médicale de grossesse demandée par les couples et toujours confirmées par la culture faite a posteriori. Aucun faux négatif ou faux positif n'a été à déplorer. Nous avons retrouvé au caryotype 4 anomalies (2,6 %) impliquant d'autres chromosomes non détectées par FISH dont 3 ont généré une interruption médicale de grossesse dans un 2 e temps. Discussion - Le but de l'utilisa­tion de la FISH interphasique est d'avoir un résultat fiable pour les plus fréquentes des aneuploïdies retrouvées dans le cadre des anomalies écho-graphiques du 1" trimestre afin de permettre une interruption médicale de grossesse par aspiration. Il est intéressant de noter que, dans notre étude, il n'y a eu aucun faux positif ou négatif, ce qui n'est pas le cas de l'analyse dite directe partir des villosités choriales, dont le risque de faux positif est de 2 % et de faux négatif de 1/3000, en l'absence de signes échographiques et plus important encore en cas d'anomalie échographique. L'examen de cellules appartenant à l'axe mésenchymateux de la villosité permet d'obtenir un résultat d'une grande fiabilité, identique à celle des amnio-centèses. Conclusion - L'analyse de la FISH interphasique nous semble d'un grand intérêt en raison de sa grande fiabilité - contrairement à l'ana­lyse directe qui à mon avis devrait être abandonnée. Il est important néan­moins de prévenir les patientes que cette analyse rapide ne concerne que quelques chromosomes et que d'autres anomalies rares peuvent être décou­vertes au caryotype final.

Mots-clés : FISH, dpn du 1er trimestre, villosités choriales.

•P170 / 592. TENTATIVE D E DIAGNOSTIC P R É N A T A L DIFFÉRÉ C H E Z DES COUPLES À FAIBLE POTENTIEL D E GROSSESSE : À PROPOS D E 221 CAS M. Fiore (1), V. Bubien (1), F. Vandenbossch (2), L. Taine (1), J. Horovitz (2), R. Saura (1) (/) Service génétique médicale maternité CHU Bordeaux ; (2) Service de Gynéco-obstétrique, Maternité hôpital Pellegrin

Introduction : Certains couples, à faible potentiel de grossesse, devant bénéficier d'un diagnostic prénatal, à faible risque d'avoir un enfant atteint d'aberration chromosomique, ne souhaitent déplorer ni une fausse couche, ni un enfant trisomique. Afin de répondre à ces deux critères, nous pro­posons de différer le diagnostic prénatal au 3e trimestre, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes. Les différentes publications s'accordent à dire que 15 % des fœtus trisomiques ne sont pas dépistés par les investi­gations autres que le caryotype fœtal. Aussi, nous préférons proposer un diagnostic prénatal de recherche d'aberration chromosomique au 3 e tri­mestre qui nous permet d'avoir une certitude avec peu de risque iatrogène. Matériel et Méthode - Depuis janvier 2003, 221 de ces couples ont été vus en consultation par R. SAURA, avant un diagnostic prénatal. Il s'agis­sait de couples à faible risque d'anomalie chromosomique, soit en raison d'un HT21 positif, soit un âge maternel, soit un antécédent. Dans tous les cas, l'échographie du 1er trimestre était normale. Ces couples présentaient soit une infertilité sans AMP, soit une infertilité avec AMP, soit une peur de fausse couche (avec souvent des antécédents de fausses couches), soit une première grossesse tardive. Les couples sont informés des procédures en donnant pour chacune d'entre elles les avantages et les inconvénients. Une anomalie échographique contre-indique un diagnostic prénatal différé, de même qu'une angoisse du couple qui peut changer d'avis à tout moment. Pour les patientes de plus de 38 ans, la réalisation des facteurs sériques maternels était plutôt déconseillée en raison de leur résultat aléatoire et des conséquences psychologiques sur le couple. Les patientes ont été clas­sées en 4 groupes en fonction de leur choix : groupe 1 : patientes qui ont souhaité ne pas attendre - groupe 2 : patientes qui avaient choisi de différer et n'ont pas attendu - groupe 3 : patientes qui ont attendu et ont bénéficié du diagnostic prénatal du 3 e trimestre - groupe 4 : patientes qui n'ont pas

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 13: Développement, diagnostic prénatal

pratiqué de diagnostic prénatal. Les patientes du 3e groupe sont revues avant le jour du diagnostic prénatal afin d'évaluer le vécu de leur attente. Un résultat par FISH interphasique est donné 2 jours après, complété du caryotype fœtal ultérieurement. Résultat - Groupe 1:130 patientes - Nous avons dépisté une trisomie 21, réalisé 2 autres interruptions médicales de grossesse pour d'autres raisons et déploré 2 fausses couches après ponc­tion. - Groupe 2:16 patientes - Aucune anomalie, ni complication obs­tétricale notable. - Groupe 3 : 49 patientes - Il faut noter que 2 patientes ont fait une fausse couche avant ponction et que dans la majorité des cas, l'attente a été relativement bien vécue. Les amniocentèses ont été réalisées entre 28 et 33 SA. Aucune trisomie n'a été à déplorer. 6 menaces d'accou­chement prématuré ont été à déplorer sans conséquence pour les bébés. Groupe 4 : 26 patientes - Absence d'aneuploïdie. Discussion - Cette pro­cédure est loin d'être évidente pour les médecins et les patientes. Le dia­gnostic prénatal différé est une alternative au diagnostic prénatal précoce et dans les 2 cas le choix est difficile en raison, d'une part de l'attente pour le couple qui peut être difficile compte tenu des incertitudes du résultat, d'un risque d'accouchement avant d'avoir un résultat de caryotype et de la possibilité d'une interruption médicale de grossesse au 3 e trimestre (qui n'est envisageable que dans les pays où la loi autorise les IMG au 3e trimestre). Une amniocentèse tardive peut générer un accouchement pré­maturé. Les avantages de cette procédure sont de permettre à des couples à faible potentiel de grossesse d'être sûrs que l'enfant ne sera pas triso­mique sans perdre leur bébé. Conclusion - Cette procédure ne doit être proposée qu'aux couples à faible risque d'enfant trisomique. Pour certains couples dont le risque de perte fœtale exclurait la possibilité d'avoir un enfant, cette procédure leur donne la possibilité d'avoir un diagnostic fiable, sans prendre de risque iatrogène

Mots-clés : diagnostic prénatal différé, infertilité, trisomie 21.

•P171 / 597. EXPRESSION A N T É N A T A L E D U S Y N D R O M E D E BARAITSER-WINTER G. Morin (1, 2), R. Goubet (1), C. Jeanpetit (1), M. Mathieu (1), B. Delaby (2), S. Lanta (2), Ph. Naepels (2), A. Verloes (3), J. Gondry (2) (I) Unité de Génétique Clinique, Département de Pédiatrie, CHU d'Amiens ; (2) Centre de Diagnostic Prénatal, CHU d'Amiens ; (3) Service de Génétique Clinique, Hôpital Robert-Debré, Paris

Introduction : Le syndrome de Baraitser-Winter a été pour la première fois rapporté par les auteurs dont il porte le nom en 1988, chez un frère et une sœur ainsi que chez une fille non apparentée aux deux premiers. Ces trois patients avaient en commun un colobome irien, un hypertélorisme, un ptôsis, un retard mental, une racine du nez large, un épicanthus prononcé. Dans deux observations similaires, une inversion péricentrique du chro­mosome 2 fut rapportée, héritée dans les deux cas d'une mère asympto-matique. En 1995, Ramer rassembla 3 patients supplémentaires, relevant l'existence d'une trigonocéphalie, d'anomalies de la gyration et d'un retard de croissance. La possibilité d'une transmission autosomique récessive fut évoquée. Nous rapportons le cas d'un jeune garçon présentant ce pheno­type suite à une grossesse marquée par la présence d'un hygroma colli à caryotype normal, d'une hyperéchogénicité intestinale et d'une dilatation pyélique unilatérale. Observation : Lors de la seconde grossesse d'un couple non consanguin, l'échographie révéla la présence d'un volumineux hygroma colli de 8 m m persistant à 11,4 m m à 18 SA. L'amniocentèse permit de retrouver un caryotype 46, X Y sans particularité. À 21 SA, l'hygroma persistait à 12 m m avec une dilatation modérée du rein gauche à 9 m m et une discrète hyperéchogénicité intestinale qui devait devenir franche à 25 SA. La recherche des mutations les plus fréquentes du gène CFTR fut réalisée chez les deux parents et s'avéra négative. Au fur et à mesure de la grossesse, la taille de l'hygroma s'accentua pour atteindre 22 mm, et la dilatation rénale gauche s'aggrava à 18 m m avec perte de la différentiation corticomédullaire. L'accouchement survint spontanément par voie basse à 38 SA. Le poids de naissance était de 3 620 g, la taille de 50 cm et le PC de 35 cm. La présence d'un excès de peau au niveau du cou, d'oreilles implantées bas aux lobes épais, d'une racine du nez aplatie, d'un hypertélorisme fit évoquer la possibilité d'un syndrome de Noonan. La recherche de mutation sur le gène PTPN11 fut négative. L'ano­malie rénale fut définie comme une bifidité rénale bilatérale. Une néphrec-tomie rénale gauche polaire supérieure fut réalisée. Le diagnostic de syn­drome de Baraitser-Winter fut porté cliniquement lorsque l'enfant fut revu à l'âge de 4 ans sur des arguments morphologiques. Cependant le bilan réalisé montra l'absence de colobome et de pachygyrie. Discussion : Le syndrome de Baraitser-Winter est une entité exceptionnelle dont seulement 10 cas ont été publiés. En 2003, Verloes et coll. rapportèrent 8 cas sup­plémentaires indiquant des similitudes cliniques avec le syndrome de Fryns-Aftimos, mais soulignant également le chevauchement clinique exis­tant avec le syndrome de Noonan. À notre connaissance aucun cas de

syndrome de Baraitser-Winter n'a été rapporté avec une expression anté-natale. L'existence chez notre patient d'un hygroma colli associé à des anomalies rénales renforce, y compris dans le phenotype anténatal, les similitudes existant avec le syndrome de Noonan. Le gène impliqué dans le syndrome de Baraitser-Winter n'est pas connu. Seule existe une piste de sa localisation éventuelle du fait de cette inversion péricentrique du chromosome 2 rapportée chez deux des patients de la littérature. Les simi­litudes indiquées avec le syndrome de Noonan pourraient orienter les recherches vers un gène proche de la voie RAS. Le mode de transmission a été supposé autosomique récessif devant la présence de la pathologie chez un frère et une sœur. Cependant la possibilité d'une transmission autosomique dominante avec dans ce cas familial la survenue d'une mosaïque germinale n'est pas exclue.

Mots-clés : Baraitser-Winter, hygroma colli, hyperéchogénicité intestinale.

•P172 / 610. DIAGNOSTIC RÉTROSPECTIF D'UN RECOMBI­N A N T D U C H R O M O S O M E 3 D'UNE INVERSION PÉRICEN­TRIQUE M A T E R N E L L E SEMI-CRYPTIQUE C H E Z U N F Œ T U S P O L Y M A L F O R M E G R A C E À L'ETABLISSEMENT DES CARYO­TYPES P A R E N T A U X S. Bouquillion (1), G. Cordonnier (1), B. Duban (1), L. Devisme (2) B. Guionnet (3), B. Delobel (1), J. B. Savary (4), S. Manouvrier (5) (1) Centre de Génétique Chromosomique, Hôpital St Vincent de Paul, GHICL, Lille ; (2) Unité de Fœtopathologie, Laboratoire d'anatomopa-thologie, CHRU de Lille; (3) Service de Gynéco-Obstétrique, CH de Valenciennes ; (4) Laboratoire de Génétique médicale, Hôpital Jeanne de Flandre, CHRU de Lille ; (5) Service de Génétique Clinique, Hôpital Jeanne de Flandre, CHRU de Lille

Nous présentons le diagnostic rétrospectif, d'une aneusomie de recombi­naison avec trisomie 3qter/monosomie 3pter, après IMG tardive pour syn­drome polymalformatif. L'anomalie est issue d'une inversion péricentrique semi-cryptique maternelle. Le caryotype fœtal initial était considéré comme normal. Le diagnostic a été fait secondairement, grâce aux caryo­types parentaux en haute résolution puis à la FISH sur le caryotype fœtal. Nous discutons de la difficulté de mettre en évidence ce type d'anomalie, des possibilités de détection et des stratégies envisageables en diagnostic prénatal. Il s'agit d'une première grossesse d'un couple non apparenté. Les antécédents familiaux sont marqués du coté de Mr. D. par une IMG tardive chez sa mère (G5P4) pour syndrome polymalformatif dont certains élé­ments étaient communs aux constatations actuelles (sexe masculin, mobi­lité fœtale réduite, dysmorphie, fente palatine, fossette sacrée, croissance normale et caryotype après cordocentèse normal). Le début de la grossesse de M m e D. se déroule sans particularité. L'apparition tardive de signes d'appel échographiques associant ceux déjà décrits à une malformation cardiaque (CIV haute, artère sous-clavière rétro-œsophagienne) conduit à une IMG. Le bilan sur sang fœtal est négatif : caryotype et analyses molé­culaires de la myotonie de Steinert et de l'amyotropliie spinale infantile. Une étude fœtopathologique retrouve une cryptorchidie, une agénésie de la queue du pancréas et des signes évocateurs d'un isomérisme (polys-plénie, anomalie de la lobulation pulmonaire et la cardiopathie) En j'absence de diagnostic précis et en fonction de l'antécédent familial, une anomalie chromosomique cryptique héritée est évoquée. Les caryotypes parentaux en haute résolution (RBG) sont demandés à cet effet. Ils mettent en évidence, de façon inattendue chez la mère (puisque les ATCD fami­liaux étaient observés du coté paternel), une inversion péricentrique de grande taille d'un chromosome 3 : 46,XX,inv(3)(p26q27). Les fragments distaux à l'inversion sont très petits et de taille équivalente sans modifi­cation de l'indice centromérique. Ceci, et la subtilité de la variation du profil des bandes, rend l'inversion difficile à déceler. Le résultat est confirmé par FISH. Rétrospectivement, le caryotype fœtal (GTG) est réé­valué : une anomalie du chromosome 3 n'est pas discernable. Par contre, une FISH avec sondes subtélomériques 3p/3q, montre une aneusomie de recombinaison : trisomie 3qter et monosomie 3pter -46,XY,rec(3)dup(3q)inv(3)(p26q27)mat -. Ce cas illustre une fois de plus les limites du caryotype conventionnel et notamment en fonction des tech­niques employées. Les caryotypes parentaux sont intéressants notamment en haute résolution pour le diagnostic « indirect » d'anomalie déséquilibrée chez le propositus. Ici, comme pour les translocations réciproques semi-cryptiques, l'anomalie équilibrée est plus facile à distinguer que celle qui est déséquilibrée. Néanmoins, grâce au développement des approches moléculaires, d'autres stratégies diagnostiques peuvent être envisagées en prénatal dans ce contexte. Une analyse pantélomèrique ou une étude par puce pangénomique sur prélèvement fœtal aboutiraient au même résultat. L'avantage en cas de diagnostic rétrospectif pour ces 2 techniques est leur disponibilité en post-mortem après extraction d'ADN quand du tissu fœtal est disponible. Globalement, la puce pangénomique est plus intéressante,

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008

Page 14: Développement, diagnostic prénatal

malgré ses limites dans l'interprétation des polymorphismes, du fait de sa capacité à déceler des anomalies cryptiques segmentaires. Cette démarche est équivalente au bilan chromosomique approfondi d'un retard mental syndromique inexpliqué. Si cette stratégie est limitée du fait du coût et de la disponibilité de ces nouvelles techniques, dont l'évaluation reste à déter­miner, elle nous semble correspondre actuellement à un idéal vers lequel il faut tendre dans le cadre des troubles du développement inexpliqué en postnatal comme en prénatal. Mots-clés : inversion péricentrique, délétion 3pter, trisomie 3qter.

•P173 / 632. RISQUE ÉLEVÉ D E F A U X NÉGATIF D U DIRECT SUR VILLOSITÉS CHORIALES SUR L'INDICATION SIGNES D'APPEL É C H O G R A P H I Q U E . EXPÉRIENCE D U C H U D E C A E N N. Leporrier (1), M. Herlicoviez (2), P. Balouet (3), J. Alliet (1), N. Gruchy (D (I) Département génétique et reproduction-CHU Caen ; (2) Service de gynécologie obstétrique, CHU Caen ; (3) Centre hospitalier de Saint Lô 1 643 prélèvements villositaires sont parvenus au laboratoire pour analyse cytogénétique, entre 1985 et 2007. À partir de 1994, plusieurs études ont montré la nécessité d'effectuer simultanément un examen en direct (D) et une culture (C) pour interpréter les mosaïques et les discordances foeto-placentaires. Il existe des faux positifs et des faux négatifs. Nous nous sommes intéressés aux faux négatifs, qui à l'ère du dépistage de « popu­lation » pour la trisomie 21, au premier trimestre de la grossesse, sur les recommandations de « HAS », risquent de poser problème à ceux qui, sur villosités choriales ne feraient pas un direct et une culture (D+C). Parmi les 1643 cas, 704 ont eu un résultat cytogénétique à la fois en direct et après culture (de villosités ou de liquide amniotique). Il n'y a pas de faux négatifs parmi ceux qui n'ont pas eu de culture (939 cas du début de l'étude), toutes les issues sont connues sans naissance d'enfant avec ano­malie chromosomique. Nous avons observé 11 faux négatifs du direct (ano­malie seulement présente sur la culture), soit 0,7 %, ce qui est bien supé­rieur aux données de la littérature (lplOOO). Ils sont tous recrutés sur signe d'appel échographique, dont 7 pour clarté nucale excessive au premier trimestre, 3 pour malformations cardiaques et 1 pour retard de croissance intra-utérin. Parmi les clartés nucales, nous avons 3 trisomies 18, 2 triso­mies 13, un turner en mosaïque avec anomalie de structure de l'X et une anomalie de structure déséquilibrée d'un chromosome 8. Parmi les ano­malies cardiaques, il y a une trisomie 18, une trisomie 21 et une trisomie 15 en mosaïque, le retard de croissance intra utérin est lié à une trisomie 18. Ces résultats corroborent ceux déjà évoqués par van den Berg et al. en 2006 qui constatent sur une revue de la littérature, que l'indication du caryotype fœtal la plus impliquée dans la survenue des faux négatifs sont les malformations échographiques ou l'hyperclarté nucale > 3,5 mm. Sur cette base, il semble raisonnable de préconiser, après un dépistage de la trisomie 21 au premier trimestre incluant la mesure de la nuque, plutôt une amniocentèse dés la 15e semaine plutôt qu'une biopsie de trophoblaste à 13 ou 14 semaines.

Mots-clés : villosités choriales, faux négatif, examens direct/culture.

•P174 / 637. DIAGNOSTIC P R É N A T A L D E MUCOVISCIDOSE : BILAN D E 18 ANNÉES D'EXPÉRIENCE EN B R E T A G N E V. Scotet (1), I. Duguépéroux (1), MP. Audrézet (1, 2), M. Blayau (3), P. Boisseau (4), H. Journel (5), P. Parent (6), C. Férec (1, 2) (1) Inserm U613, Brest ; (2) Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Brest ; (3) Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Rennes ; (4) Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Nantes ; (5) Unité de Génétique Médicale, CH Bretagne Atlantique, Vannes; (6) Service de Pédiatrie et de Génétique Médicale, CHU de Brest

Introduction : Avec une incidence de 1/3500, la mucoviscidose est l'une des maladies génétiques autosomales récessives les plus fréquentes dans les populations caucasiennes. La sévérité de cette maladie et l'absence d'un traitement curatif ont justifié le développement, dans les années 1980, d'un test de diagnostic prénatal afin d'éviter la naissance d'autres enfants atteints dans les familles. L'objectif de cette étude était de rapporter l'expé­rience de la Bretagne dans ce domaine (région où la mucoviscidose est particulièrement fréquente). Méthode : Nous avons recensé, via les labo­ratoires de génétique de la région, l'ensemble des diagnostics prénatals de mucoviscidose réalisés entre le 01/01/1989 et le 31/12/2006 chez les femmes domiciliées en Bretagne. Nous avons pu décrire le contexte dans lequel les couples à risque de 1/4 ont été identifiés et rapporter la propor­tion de fœtus atteints et d'interruptions médicales de grossesses (IMG) consécutives. Enfin, nous avons cherché à évaluer l'impact du diagnostic prénatal sur l'incidence de la mucoviscidose dans notre région. Résultats : Sur la période 1989-2006, nous avons recensé 268 diagnostics prénatals

de mucoviscidose réalisés chez des couples à risque de 1/4. La plupart de ces examens a été effectuée chez des couples ayant déjà un ou plusieurs enfants atteints de mucoviscidose (n = 195 - 72,8 % ) . Près d'un cinquième des diagnostics a été réalisé chez des couples à risque de 1/4 repérés par le dépistage en cascade mené dans les familles (n = 48 - 17,9 % ) . Le dépis­tage en cascade a en effet permis de repérer 25 nouveaux couples à risque dans les familles d'enfants atteints de mucoviscidose (n = 20), mais aussi dans les familles d'enfants hétérozygotes identifiés par le dépistage néo­natal (n = 5). Les autres diagnostics prénatals ont principalement été réa­lisés dans des couples dont le risque de 1/4 a été mis en évidence suite à la détection d'un intestin hyperéchogène lors d'une grossesse précédente (n = 22 - 8,2 % ) . Au total, sur la période de 18 ans, le diagnostic prénatal a identifié 73 fœtus atteints de mucoviscidose et la grande majorité de ces grossesses a été interrompue (n = 70 - 95,9 % ) . Au delà de ces 268 dia­gnostics prénatals, 22 autres diagnostics ont été réalisés directement après la détection d'un intestin hyperéchogène. Dans ce cas, le diagnostic pré­natal a confirmé le diagnostic de mucoviscidose et 18 de ces 22 couples ont choisi d'interrompre la grossesse (81,8 % ) . L'inclusion dans le calcul d'incidence de l'ensemble des IMG réalisées sur la période (n = 88) conduit à une modification d'incidence de 28,8 % sur la période d'étude. Conclu­sion : Cette étude rapporte 18 années d'expérience en matière de diagnostic prénatal de mucoviscidose et révèle les vraies décisions des couples concer­nant l'interruption de grossesse après un diagnostic prénatal positif. Bien que l'espérance de vie des patients se soit considérablement améliorée au cours des dernières années, dans notre région la grande majorité des cou­ples choisit d'interrompre la grossesse lorsque le diagnostic se révèle positif.

Mots-clés : mucoviscidose, diagnostic prénatal, dépistage en cascade.

•P175 / 651. DIAGNOSTIC P R É N A T A L D'UNE A N O M A L I E C H R O M O S O M I Q U E C O M P L E X É EN M O S A Ï Q U E ASSOCIANT U N E M O N O S O M I E 5P ET U N E TRISOMIE 17Q M.L. Maurin (1), S. Brisset (1), A.E. Mas (2), A. L'Hermine Coulomb (2), O. Picone (3), J.M. Levaillant (3), F. Petit (4), P. Mabboux (1), S. Fouche (1), R. Frydman (3) G. Tachdjian (1) (1) Service d'Histologie Embryologie Cytogénétique, INSERM U782, Uni­versité Paris XI, Hôpital Antoine Béclère, APHP, Clamart ; (2) Service d'anatomie pathologique et fœtopathologie, Hôpital Antoine Béclère, APHP, Clamart ; (3) Unité de Diagnostic Anténatal, Service Gynécologie Obstétrique, Hôpital Antoine Béclère, APHP, Clamart; (4) Service de biochimie et biochimie génétique, Hôpital Antoine Béclère, APHP, Clamart

Les anomalies chromosomiques de structure en mosaïque sont des événe­ments rares. Nous rapportons ici le diagnostic prénatal d'un mosaïcisme complexe associant une monosomie 5p et une trisomie 17q. Une femme âgée de 31 ans a été adressée à notre centre de diagnostic anténatal à 23 semaines d'aménorrhée et 2 jours pour une agénésie du corps calleux, associée à une hexadactylie, un fémur court et une cardiopathie complexe. Le caryotype fœtal pratiqué sur amniocytes cultivés a révélé une translo­cation de novo déséquilibrée en mosaïque entre le bras court d'un chro­mosome 5 et le bras long d'un chromosome 17. La majorité des cellules (17/20) présentait une délétion 5p terminale, incluant le locus du syndrome du Cri du Chat, associée à une trisomie 17q. Un autre contingent cellulaire minoritaire (3/20) présentant une monosomie 5 p terminale isolée. Après conseil génétique, le couple a demandé une interruption médicale de gros­sesse avec examen fœtopathologique. L'examen fœtopathologique a révélé une dysmorphie craniofaciale, des anomalies des extrémités ainsi que des malformations viscérales et cérébrales. L'étude cytogénétique convention­nelle et moléculaire, réalisée sur culture lymphocytaire, confirme l'ano­malie observée sur amniocytes mais avec une répartition différente des deux clones cellulaires en mosaïque. Les anomalies phénotypiques et cyto­génétiques sont discutées et corrélées aux observations rapportées dans la littérature de fœtus porteurs de délétion 5 p terminale ou de trisomie 17q.

Mots-clés : mosaïque, cri du chat, prénatal.

Génétique Clinique •P176 / 20. M A L F O R M A T I O N S ASSOCIÉES C H E Z LES PATIENTS A Y A N T U N E M A L F O R M A T I O N D E LA PAROI A B D O M I N A L E C. Stoll (1), B. Dott (1), Y. Alembik (1), M.P. Roth (1) (1) Laboratoire de Génétique Médicale, Faculté de Médecine de Strasbourg

M/S hors série n" 1, vol. 24, janvier 2008