Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi
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Master 2 Economie et Développement des Territoires
Année : 2013/2014
Développement économique et
Artisanat sur le bassin d’emploi
de Louviers
Etudiante :
Sara de POLTORASKY
Tuteur de l’organisme d’accueil :
Loïc MINOUFLET : Chargé de
mission Observatoire Régional de
l’Artisanat
Directeur de mémoire :
Gérard DUTHIL : Maître de
conférences en économie
2
PLAN
INTRODUCTION .................................................................................................................... 4
CHAPITRE 1 : STATISTIQUES DE L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE
LOUVIERS ............................................................................................................................... 7
Section1 : Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ......................... 7
Section2 : Grandes tendances de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ................. 15
CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC DES LEVIERS DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE DANS L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE LOUVIERS ..... 19
Section1 : Commerce et Marketing ...................................................................................... 20
Section2 : Financement et besoins de financement ............................................................. 24
Section3 : Formation des artisans ......................................................................................... 26
Section4 : Emplois et Ressources Humaines ........................................................................ 28
Section5 : Localisation ........................................................................................................... 32
Section6 : Transmission ......................................................................................................... 35
CHAPITRE 3 : DIAGNOSTIC DES AIDES TERRITORIALES EN FAVEUR DU
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DES ARTISANS DU BASSIN D’EMPLOI DE
LOUVIERS: ............................................................................................................................ 37
Section1 : Emploi, GPEC, GPEC-T et formation ............................................................... 37
Section2 : Financement et besoins de financement ............................................................. 56
Section3 : La localisation des entreprises ............................................................................. 64
Section4 : Reprise transmission ............................................................................................ 69
CONCLUSION ....................................................................................................................... 73
3
4
Introduction
« L’artisanat, première entreprise de France » est un secteur d’activité économique de poids
avec plus d’un million d’entreprises et 269 Milliards d’euros de chiffre d’affaire en France en 20101.
L’artisan est un acteur incontournable de la vie locale, renforçant le lien social et animant activement
les centres villes. Il contribue à l’attractivité, à la croissance et au développement économique de
ceux-ci. Il offre une qualité de vie aux habitants, des produits ou services répondant à leurs besoins,
participant ainsi à la dynamisation de son territoire.
L’artisan est aussi un chef d’entreprise qui doit posséder, en tant que tel, des compétences
transversales (comptabilité, gestion de la trésorerie, marketing…) et ce pour faire face aux évolutions
du marché et mener à bien le développement économique de son entreprise. Cependant, les artisans
ont tendance à privilégier les compétences liées à leur cœur de métier alors que les difficultés qu'ils
peuvent rencontrer relèvent généralement de compétences plus générales. Savoir recruter, gérer sa
trésorerie, communiquer sur son activité… sont des savoir-faire sans lesquels l’entreprise s’expose à
des risques de gestion.
La loi du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion de commerce et de
l’artisanat définit l’entreprise artisanale ainsi :
Sous certaines conditions, les entreprises qui le souhaitent peuvent rester immatriculées au
répertoire des métiers au-delà du seuil de 10 salariés. Ce principe est appelé droit de suite.
Toute entreprise artisanale respectant les deux critères suivants :
a) La taille de l’entreprise au moment de l’immatriculation qui doit être inférieure à dix
salariés.
b) L’exercice d’une activité artisanale à titre principale ou secondaire ;
Est donc, d’un point de vue juridique, une entreprise artisanale qui doit obligatoirement être
immatriculée au répertoire des métiers (RM). Le répertoire des métiers est
un registre public tenu par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) qui constitue une base
d’informations conséquente pour le recensement des entreprises artisanales.
1http://www.data.gouv.fr/fr/
« Exploite une entreprise artisanale et doit être immatriculée au Répertoire des
métiers, toute personne physique ou morale, qui n’emploie pas plus de 10
salariés, qui exerce, à titre principal ou secondaire, une activité professionnelle
indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de
service relevant de l’artisanat et figurant sur une liste établie par décret en
Conseil d’état ».
5
a) Le critère de taille de 10 salariés, tel que défini dans la loi du 5 juillet 1996, doit être
nuancé. En effet, une entreprise artisanale créée avec moins de 11 salariés peut rester
immatriculée même si elle dépasse cet effectif, à condition que le chef d’entreprise ou
son conjoint ait la qualité d’artisan ou de maître artisan et désire exercer son droit de
suite.
b) Une entreprise ayant une activité artisanale à titre secondaire est une entreprise ayant
pour principale activité, une activité industrielle, commerciale, agricole… mais qui
exerce également, à titre secondaire, une activité artisanale. Par exemple, au titre d’une
activité commerciale, une entreprise qui a pour activité principale la vente de fromages,
sera immatriculée au RCS2, mais elle sera également immatriculée au RM au titre d’une
activité secondaire, si elle fabrique tout ou partie des fromages qu’elle vend.
Au moment de l’immatriculation, les entreprises artisanales se voient attribuer un code d’activité
NAFA (Nomenclature d’Activité Française pour l’Artisanat) qui permet de définir l’activité
économique artisanale.
Pour caractériser le secteur de l’Artisanat, le réseau des CMA utilise la NAR4 (Nomenclature
d’Activité Regroupée) qui est un regroupement des activités du secteur des métiers de l’Artisanat
opéré par l’APCMA3. Cette nomenclature permet, au niveau le plus agrégé, de regrouper les activités
artisanales en quatre secteurs d’activité à quatre échelons :
Le bâtiment (gros œuvre, second œuvre, etc.)
Les services (coiffure, fleuristes, esthétique, réparation automobile, etc.)
L’alimentation (boulangerie, charcuterie, traiteur, etc.)
La production (travail du bois, joaillerie, prothésiste dentaire, etc.)
Cette étude se déroule dans le cadre d’un stage au sein de l’Observatoire Régionale de
l’Artisanat de Haute-Normandie du 3 mars au 3 septembre 2014. L’observatoire est un service
régional mutualisé de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat (CRMA HN). Il permet de
caractériser économiquement le secteur de l’Artisanat en Haute-Normandie et d’apporter des
éclairages thématiques (artisanat d’art, métiers de bouche, étude territoriale etc.) et prospectifs en
matière d’activité économique, d’emploi et de formation.
La CRMA HN est un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle de
l’Etat, dont les principales missions sont de représenter les intérêts de l’Artisanat au niveau régional.
En étroite collaboration avec la CMA de l’Eure, l’UPA Haute-Normandie et la Maison de
l’Emploi et de la Formation de Louviers, l’Observatoire Régional de l’Artisanat souhaite réaliser une
2Registre des commerces et Sociétés : registre tenu par les Chambres de Commerce.
3Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat : représente l’artisanat au niveau national.
6
étude territoriale permettant d’apporter un éclairage économique sur l’artisanat du bassin d’emploi de
Louviers.
L’objet de cette étude porte plus précisément sur le développement économique des entreprises
artisanales du bassin d’emploi de Louviers, territoire du Service Public d’Emploi Local (SPEL) de
Louviers. La zone de SPEL est un découpage territorial opérationnel de la DIRECCTE pour la mise en
œuvre des politiques d’emploi. Six Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI),
regroupement de communes qui ont choisi de développer plusieurs compétences en commun comme
les transports en commun, l’aménagement du territoire… sont pour tout ou partie présents sur ce
territoire. Les EPCI peuvent prendre la forme de communauté d’agglomération, communauté de
communes, communauté urbaine, syndicats d'agglomération nouvelle, syndicats de communes, les
syndicats mixtes ainsi que les métropoles.
Ce mémoire professionnel a donc pour objet de répondre à la problématique du développement
économique des entreprises artisanales du bassin d’emploi de Louviers. Aussi, dans un premier
chapitre, nous caractérisons l’artisanat du SPEL de Louviers et observons ses grandes tendances en
nous appuyant sur les données du Centre de Formalités des Entreprises du répertoire des métiers
(CFE-RM). Puis, dans un second chapitre, nous diagnostiquons les besoins des artisans sur ce
territoire en matière de développement économique en nous appuyant sur une enquête réalisée auprès
de ces derniers. Enfin, dans un troisième et dernier chapitre, nous faisons un état des lieux des aides
des secteurs privés et publics en faveur du développement économique du bassin d’emploi de Louviers
et vérifions l’adéquation avec les besoins précédemment recensés.
Dans le premier chapitre, nous caractérisons l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers en présentant
les données statistiques disponibles et en décrivant l’évolution du secteur dans le temps. Ensuite, dans
le second chapitre, nous communiquons les résultats de notre enquête organisée en 6 sections :
Section 1 : Commerce et marketing ; Section 4 : Emploi et ressources humaines ;
Section 2 : Financement et besoins de financement ; Section 5 : Localisation ;
Section 3 : Formation ; Section 6 : Transmission.
Enfin, dans le troisième chapitre, nous recensons les différentes aides publiques et privées en région
concernant ces six sections et répondons à la question de l’adéquation entre les besoins des artisans
relevés dans notre enquête et les dispositifs existant sur le bassin d’emploi de Louviers.
7
Chapitre 1 : Statistiques de l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers
: Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers Section1
Voici les principaux chiffres au 31/12/2013 concernant l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers.
Le secteur Artisanal représente 32,6% des établissements régionaux et 40,1% des établissements
eurois tous secteurs confondus (hors agriculture)4.
SPEL de Louviers Eure Haute-Normandie
Nombre d’entreprises 1 739 15,5% 11 221 6,4% 27 295
Nombre d’établissements 1 793 15,4% 11 637 6,3% 28 557
Nombre de salariés 3 229 16,5% 15 187 5,9% 42 378
Nombre d’apprentis 366 16,4% 2 236 6,4% 5 725
Au 31/12/2013, nous comptabilisons 1 739 entreprises artisanales sur le SPEL de Louviers
soit 15,5 % des entreprises artisanales de l’Eure et 6,4% des entreprises de Haute-
Normandie.
A la même date, 1 793 établissements sur le SPEL de Louviers représentent 15,4% des
établissements artisanaux de l’Eure et 6,3% de ceux de Haute-Normandie.
Le nombre de salariés sur le SPEL de Louviers s’élève à 3 229, ce qui représente 16,5% des
salariés du département de l’Eure et 5,9% des salariés de Haute-Normandie.
Les apprentis sont au nombre de 366 sur le SPEL de Louviers, soit 16,4% des apprentis du
département de l’Eure et 6,4% des apprentis de Haute-Normandie.
1. Les entreprises
Au 31/12/2013, 925 entreprises du SPEL soit 53 % sont des personnes physiques et 814 soit 47% sont
des personnes morales. 16,3% de ces entreprises fonctionnent sous le régime de l’auto-entreprise5.
4 Champ : activités marchandes hors agriculture. 5 Autoentreprise : régime créé par la Loi de Modernisation de l’Economie en 2008 qui permet à une personne physique de créer une activité
indépendante de commerce, artisanat, libérale, ne dépassant pas 80 000 € de chiffre d’affaires annuel.
53% 47%
Personnalité juridique des entreprise
31/12/2013
Personne physique
Personne morale
Source : INSEE, REE (Sirène) et service CFE-RM de la CMA27. Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
16,3% 83,7%
Poids des auto-entrepreneurs
31/12/2013
Auto-entreprises
Entreprises classiques
Tableau 1 : Chiffres clés de l’artisanat
Graphique 2 Personnalité juridique des entreprises sur le
SPEL de Louviers Graphique 1 Poids des autoentrepreneurs dans le nombre
d’entreprises
Source : Service CFE-RM de la CMA27.
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
8
2. Les établissements
2.1 Répartition des établissements par secteur d’activité (NAR4) : une surreprésentation du
bâtiment
Voici comment se répartissent les établissements sur le SPEL de Louviers ainsi qu’en Haute-
Normandie :
Le secteur du bâtiment est le secteur le plus représenté dans l’Artisanat du bassin d’emploi de
Louviers, avec 810 établissements soit 45% du total des établissements artisanaux. Il est suivi du
secteur des services avec 569 établissements soit 32%. Nous constatons également que le bâtiment est
surreprésenté sur le bassin d’emploi de
Louviers par rapport au niveau régional
avec une part de 45% sur Louviers contre
42% en moyenne régionale. L’alimentation
et les services sont, pour leur part,
légèrement sous-représentés par rapport au
niveau régional avec une part respective de
11% et de 32% contre 12% et 34%.
Au 31/12/2013, les 3 activités artisanales
les plus répandues sur le SPEL de Louviers
sont les travaux de maçonnerie générale et
gros œuvre de bâtiment avec 173
établissements soit une part de 9,6%, suivi
de la coiffure avec 110 établissements soit
6,1%, puis de l’entretien et réparation de
véhicule automobiles légers avec 109
établissements, soit 6,1% également.
Source : Service CFE-RM de la CMA27.
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
Source : Service CFE-RM de la CMA27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
Graphique 3 nombre d’établissements par activités Graphique 4 Nombre d’établissements par activité en
Haute-Normandie
Graphique 5 Répartition des établissements par activité NAF
45%
32%
12%
11%
SPEL de Louviers
31/12/2013
Bâtiment
Service
Production
Alimentation
42%
34%
12%
12%
Haute-Normandie
31/12/2013
Bâtiment
Service
Alimentation
Production
2,0%
2,2%
2,5%
2,5%
2,8%
3,0%
3,1%
3,6%
3,7%
3,8%
5,0%
5,0%
6,1%
6,1%
9,6%
Travaux de revêtement des sols et
des murs
Boucherie et boucherie-charcuterie
Travaux de peinture et vitrerie
Travaux de terrassement spécialisés
ou de grande masse
Boulangerie et boulangerie-pâtisserie
Transports de voyageurs par taxis
Travaux de couverture par éléments
Soins de beauté
Restauration rapide et vente de plats
à emporter
Travaux d'installation d'eau et de gaz
en tous locaux
Travaux de menuiserie bois et PVC
Travaux d'installation électrique dans
tous locaux
Entretien et réparation de véhicules
automobiles légers
Coiffure
Travaux de maçonnerie générale et
gros œuvre de bâtiment
Répartition par activité NAF
31/12/2013
9
2.2 Répartition des établissements par intercommunalité
La Carte ci-contre nous indique que la Communauté
d’Agglomération Seine et Eure arrive en tête dans la
répartition des établissements par intercommunalité
avec 1 117 établissements artisanaux soit une part de
62,3%. Viennent, ensuite, la Communauté de
communes de l’Andelle avec 325 établissements soit
une part de 18,1%, la Communauté de commune
d’Amfreville la Campagne avec 229 établissements
ce qui représente 12,8% et enfin les autres communes
avec 122 établissements soit 6,8% du total.
2.3 Répartition des établissements par secteur d’activité et par intercommunalité
Voici comment se répartissent les activités artisanales sur les differents EPCI :
Le tableau ci-dessus nous indique que la répartition des établissements par secteurs d'activités sur
chaque EPCI, est à l’image de celle du SPEL de Louviers, avec néanmoins quelques spécificités :
Il existe des surreprésentations dans le secteur du bâtiment avec une part de 62% sur la
Communauté de communes d'Amfreville la Campagne et une part de 48% sur autres
communes contre une part de 45% sur le SPEL de Louviers pris dans son ensemble (45%).
Les services sont également surreprésentés sur la communauté de communes de l’Andelle
(36%) comparativement au SPEL de Louviers (32%) pris dans son ensemble.
Tableau 2 Répartition des établissements par
NAR4 et par EPCI
Communauté
d’Agglomération
Seine-Eure
Communauté de
communes
d'Amfreville
la Campagne
Communauté de
communes de l'Andelle
Autres
communes
SPEL de
Louviers
Non renseigné 11 1% 0 0% 2 1% 0 0% 13 1%
Alimentation 134 12% 17 7% 36 11% 9 7% 196 11%
Bâtiment 483 43% 142 62% 126 39% 59 48% 810 45%
Production 129 12% 19 8% 43 13% 14 11% 105 11%
Services 360 32% 51 22% 118 36% 40 33% 569 32%
Artisanat 1 117 100% 229 100% 325 100% 122 100% 1 793 100%
Source : Service CFE-RM de la CMA27.
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
Source : Service CFE-RM de la CMA27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
Carte 1 Répartition des établissements par EPCI au
31/12/2013
10
Alimentation
31/12/2013
Alimentation
31/12/2013
Constat :
La Communauté d’Agglomération Seine-Eure est considérée comme la principale zone
urbaine du bassin d’emploi de Louviers. Le reste des Communautés de communes sont
apparentés des zones rurales.
Le secteur du bâtiment est très présent en zone rurale certainement pour des raisons de
logistique, d’espace et de coût du loyer.
A l’inverse, pour des besoins de proximité avec la clientèle, les artisans commerçants de
l’alimentation et des services sont installés en ville et au centre-ville.
11
3. Les salariés
3.1 Répartition des salariés par NAR4
Voici la répartition des salariés par activités sur le SPEL de Louviers ainsi qu’en région :
Nous remarquons sur les deux graphiques ci-dessus que la répartition des salariés par secteurs
d'activité est pratiquement la même sur le SPEL de Louviers qu'en Haute-Normandie, à l’exception de
la production qui est surreprésentée sur le SPEL. Cela peut être expliqué par la forte présence du
secteur industriel sur le bassin d’emploi de Louviers.
Concernant la répartition des salariés par secteurs d'activité, le bâtiment arrive en tête avec 1 373
salariés soit un poids de 42%. La seconde position revient aux services avec 832, salariés soit 26%.
Arrivent ensuite la production avec 580 salariés, soit 18% et l’alimentation avec 444 salariés
représentant 14%.
3.2 Répartition des salariés par intercommunalité
Nous observons sur la carte 2 que la répartition des
salariés de l’Artisanat par intercommunalité est différente
de celle des établissements (carte 1 page 9).
La Communauté d'Agglomération Seine-Eure arrive en
tête dans la répartition des salariés par intercommunalité
avec 1 782 salariés, soit 55,2%, suivie des autres
communes avec 842 salariés soit 26,1%. Viennent ensuite
la communauté de communes de l’Andelle avec 389
salariés, soit 12% et enfin la communauté de communes
d’Amfreville la Campagne avec 216 salariés, soit 6,7%.
3.3 Répartition des salariés par activités et par zones géographiques
Source : Services Urssaf
Traitement : Observatoire Régional de l’artisanat
Graphique 6 Répartition des salariés par NAR4 sur le
SPEL de Louviers
Carte 2 Répartition des salariés par EPCI
Graphique 7 Répartition des salariés par NAR4 en
Haute-Normandie
42%
26%
18%
14%
SPEL de Louviers
Bâtiment
Services
Production
Alimentation
46%
27%
14%
13%
Haute-Normandie
Bâtiment
Services
Alimentation
Production
12
Voici comment se répartissent les salariés de l’artisanat par NAR4 et par EPCI :
Tableau 3 Répartition des salariés par NAR4 et par EPCI
Le tableau ci-dessus nous indique qu'il existe des spécificités territoriales :
Il existe une surreprésentation du bâtiment sur la Communauté de communes d’Amfreville la
Campagne (63%) et sur les autres communes (48%) par rapport au SPEL de Louviers (43%).
A l’inverse, ce secteur est sous représenté sur la Communauté d'Agglomération Seine-Eure et
la Communauté de communes de l’Andelle (38%).
Les services sont surreprésentés sur la Communauté de commune de l’Andelle (29%) et sur la
CA Seine-Eure (27%) comparativement au SPEL de Louviers (26%). Ce secteur est sous
représenté sur la Communauté de communes d’Amfreville la Campagne avec une part de 17%
contre 26% sur le SPEL de Louviers.
Communauté
d’Agglomération
Seine-Eure
Communauté de
communes de
l'Andelle
Communauté de
communes d'Amfreville la
Campagne
Autres communes SPEL de Louviers
Alimentation 232 13% 64 16% 28 13% 120 14% 444 14%
Bâtiment 683 38% 148 38% 137 63% 405 48% 1373 43%
Production 383 21% 65 17% 15 7% 117 14% 580 18%
Services 484 27% 112 29% 36 17% 200 24% 832 26%
Artisanat 1782 100% 389 100% 216 100% 842 100% 3229 100% Source : Services URSSAF
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
13
4. Les apprentis en cours de formation
4.1 Répartition des apprentis par secteur d’activité (NAR4) : une surreprésentation du
secteur de l’alimentation
366 apprentis en cours de formation travaillent dans une entreprise immatriculée au répertoire
des métiers localisée sur le bassin d’emploi de Louviers.
Nous constatons que le secteur du bâtiment est le plus représenté avec 129 apprentis en cours
de formation, soit 35% de l’ensemble des apprentis sur le SPEL. Il est néanmoins sous-représenté sur
le bassin d’emploi de Louviers par rapport au niveau régional avec un poids de 35% contre 40% en
moyenne. L’alimentation arrive en seconde position avec 118 apprentis, soit 32%.
4.2 Répartition des apprentis en cour de formation par intercommunalité
La carte ci-contre représente la répartition des
apprentis par EPCI. La Communauté
d'Agglomération Seine-Eure emploie 247
apprentis, ce qui représente 67,5% du total des
apprentis du secteur artisanal. Ensuite, nous
retrouvons la Communauté de communes de
l’Andelle avec 59 apprentis soit 16,1%, suivie de
la Communauté de commune d’Amfreville la
Campagne avec 39 apprentis, soit 10,7%.
35%
32%
29%
4%
SPEL de Louviers
31/12/2013
Batiment
Alimentation
Service
Production
Source : Services apprentissage de la CMA27.
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
40%
28%
27%
5%
Haute-Normandie
31/12/2013
Bâtiment
Alimentation
Service
Production
Graphique 9 répartition des apprentis sur le SPEL de
Louviers Graphique 8 Répartition des apprentis en région
Carte 3 Répartition des apprentis par EPCI
14
4.3 Répartition des apprentis par secteurs d’activité et par zones géographiques
Le tableau suivant indique la répartition des apprentis par NAR4 et par EPCI :
Tableau 4 Répartition des apprentis par NAR4 et par EPCI
Il existe des spécificités territoriales concernant la répartition des apprentis par secteurs d'activité :
Il existe une surreprésentation du bâtiment sur la Communauté de communes d’Amfreville la
Campagne (64%), sur la Communauté de communes de l’Andelle (41%) et sur les autres
communes (57%) par rapport au SPEL de Louviers (35%). A l’inverse, ce secteur est sous
représenté sur la Communauté d'Agglomération Seine-Eure (28%).
Les services sont surreprésentés sur la Communauté d’Agglomération Seine-Eure (32%)
comparativement au SPEL de Louviers (28%). Ce secteur est sous représenté sur la
Communauté de communes d’Amfreville la Campagne (18%).
L’alimentation est surreprésentée sur la Communauté d’Agglomération Seine-Eure (36%)
contre 32% pour l’ensemble du SPEL de Louviers. A l’inverse, ce secteur est sous représenté
sur la Communauté de communes d’Amfreville la Campagne (15%) et sur les autres
communes (19%).
NAR4 Communauté
d’Agglomération
Seine-Eure
Communauté de
communes
d'Amfreville la
Campagne
Communauté de
communes de
l'Andelle
Autres communes SPEL de Louviers
Non renseigné 0 0% 0 0% 2 3% 0 0% 2 1%
Alimentation 89 36% 6 15% 19 32% 4 19% 118 32%
Bâtiment 68 28% 25 64% 24 41% 12 57% 129 35%
Production 11 4% 1 3% 1 2% 0 0% 13 4%
Services 79 32% 7 18% 13 22% 5 24% 104 28%
Artisanat 247 100% 39 100% 59 100% 21 100% 366 100%
Source : Service apprentissage de la CMA27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
15
: Grandes tendances de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers Section2
1. Evolution du nombre d’entreprises et d’établissements
Les graphiques suivant nous éclaire sur l’évolution du nombre d’entreprise et d’établissements sur
trois années.
Le nombre d’entreprises et d’établissements a augmenté entre le 31/12/2010 et le 31/12/2013 sur le
bassin d’emploi de Louviers. Sur les 3 années, la hausse du nombre d’entreprises est en moyenne de
5,10% et celle des établissements de 4,9%. Néanmoins, nous observons une décélération du rythme de
croissance du nombre d’entreprises et d’établissements la dernière année (+3,3% pour les
établissements et +3,9% pour les entreprises).
En 2013 la Chambre de Métiers et de
l’Artisanat de l’Eure comptabilise 259
créations et 190 destructions
d’établissements, soit un solde positif de
69 établissements, ainsi que 205
créations et 145 destructions
d’entreprises artisanales soit un solde
positif de 60 entreprises.
Le nombre de création d’établissements
diminue de 9,1% par rapport à 2012
alors que le nombre de destruction, lui,
augmente de 22,6% la même année.
Source : RM de la CMA 27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
Graphique 10 Evolution du nombre d’entreprises et
d’établissements sur 3ans
Graphique 11 Flux de création destruction d’établissements
1500 1544
1674
1739 1554
1607
1736 1793
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013
Evolution du nombre d'entreprises et d'établisements
Nombre d'entreprises
Nombre d'établissements
+8% +3,3%
+2,9%
+8,4%
+3,9%
+3,4%
261 285
259
-208
-155 -190
2011 2012 2013
Flux de création destruction d'établissements
Créations
d'établissements
Destructions
d'établissements
-9,1% +9.2%
-25.5% +22.6%
16
Entre 2012 et 2013, on constate également
une baisse des créations d’entreprises de
12,8% accompagnée d’une hausse des
destructions de 26,1%.
Par conséquent, avec une baisse des
créations et une hausse des destructions, on
observe une décélération du rythme de
croissance des établissements et des
entreprises en 2013 sur le bassin d’emploi
de Louviers. Si le phénomène s’accentue,
on risque de voir le nombre d’entreprises
et d’établissements diminuer en 2014 ou
2015.
Remarque : la part des auto-entreprises
augmente dans le nombre total
d'entreprises artisanales, elle est passée de
3,4% à 19,5% entre le 31/12/2010 et le
31/12/2013 sur le bassin d’emploi de
Louviers.
1.1 Evolution du nombre d’établissements par secteur d’activité (NAR4)
Le secteur artisanal des services est celui qui
a connu le plus de croissance entre le
31/12/2010 et le 31/12/2013 sur le SPEL de
Louviers. Le nombre d’établissements est
passé de 461 à 569 ce qui représente un taux
de variation annuel moyen de +7,3%.
Viennent ensuite les secteurs de
l’alimentation avec un taux de 6,6%, et celui
du bâtiment avec un taux de 4,5%.Le
nombre d’établissements dans le secteur de
la production reste stable sur la période
malgré un décrochage en 2011.
Graphique 12 Flux de création destruction d’entreprises
Graphique 13 Evolution du nombre d’autoentreprises
Graphique 14 Evolution du nombre d’établissements par NAR4
223 235 205
-177
-115 -145
2011 2012 2013
Flux de création destruction d'entreprises
Créations
d'entreprises
Destructions
d'entreprises
+5,4% -12,8%
-35% +26,1%
1 447 1 404 1 437 1 456
53 140 237
283
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013
Evolution du nombre d'entreprises selon le
régime de l'auto-entreprise
Auto-
entreprises
Entreprises
classiques
+19,4%
+1,3%
+69,3%
85
95
105
115
125
135
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013
Evolution du nombre d'établissements par secteur
d'activité (NAR4) indice 100
Service
Alimentation
Bâtiment
Production
Source : Service CFE-RM de la CMA 27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
17
1.2 Evolution du nombre d’établissements par intercommunalité
L’évolution du nombre d’établissements est positive sur chaque EPCI :
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013 Taux de
variation
annuel moyen
Taux de variation en 2013
Communauté
d’Agglomération Seine-
Eure
990 999 1084 1117 +4,1% +3,0%
Communauté de
communes d'Amfreville
la Campagne
198 223 235 229 +5,0% -2,6%
Communauté de
communes de l'Andelle
258 274 302 325 +8,0% +7,6%
Autres communes 108 111 115 122 +4,1% +6,1%
Total général 1554 1607 1736 1793 +4,9% +3,3%
Tableau 5 Evolution du nombre d’établissements par EPCI sur 3ans
Il existe des spécificités dans l'évolution du nombre d'établissements par intercommunalité :
La Communauté de Communes de l’Andelle est le territoire qui a connu la plus forte hausse du
nombre d’établissements sur 3 ans (+8% en moyenne par an).
Elle est suivie de la Communauté de communes d’Amfreville la Campagne avec un taux de variation
annuel moyen sur 3 ans de 5%, et enfin de la Communauté d'Agglomération Seine-Eure et des autres
communes avec un taux de 4,1% chacune.
À l'exception des autres communes, il existe un net ralentissement dans l'évolution du nombre
d'établissements en 2013. Le nombre d'établissements a, par ailleurs, baissé en 2013 sur Amfreville la
Campagne alors qu'il avait augmenté de 5% en moyenne sur 3 ans.
2. Les apprentis en cours de formation
Nous remarquons une fluctuation importante
du nombre d’apprentis en cours de formation entre le
31/12/2010 et le 31/12/2013. La crise économique a
eu un impact négatif sur l’emploi d’apprentis dans le
secteur de l’Artisanat (-2,4% par an en moyenne).
Malgré un redémarrage en 2012 dû à une
augmentation de la politique d’incitation fiscale de
l’Etat en faveur de l’apprentissage, le nombre
d’apprentis a de nouveau baissé en 2013 de 4,2%.
Cette variation est due à l’instabilité des mesures
d’incitation fiscales de l’Etat envers l’apprentissage.
Source : Service CFE-RM de la CMA27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
Source : Service CFE-RM de la CMA27. Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.
Graphique 15 Evolution du nombre d’apprentis sur 3ans
394
343
382 366
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013
Evolution du nombre d'apprentis en
cours de formation
+11,4%
-4,2% -12,9%
18
2.1 Evolution du nombre d’apprentis par secteur d’activité (NAR4)
L’alimentation est le seul secteur
qui connaît une évolution favorable du
nombre d’apprentis. En effet, celui-ci a
augmenté de 5,3% par an en moyenne
entre le 31/12/2010 et le 31/12/2013. A
l’inverse, les secteurs de la production et
du bâtiment connaissent une baisse
respective de 11,9% et 6,1% par an en
moyenne sur 3 ans. Ce sont
principalement ces deux secteurs qui
expliquent la baisse générale du nombre
d’apprentis observée sur le graphique 15.
La situation reste stable dans les services
puisque le nombre d’apprentis n’a baissé
que de 0,3% par an en moyenne.
2.2 Evolution du nombre d’apprentis par intercommunalité
Le tableau suivant indique l’évolution du nombre d’apprentis sur trois ans sur les différents EPCI.
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013 Taux de variation annuel moyen
Communauté
d’Agglomération Seine-
Eure
247 220 245 247 0,0%
Communauté de
communes d'Amfreville la
Campagne
41 39 45 39 -1,7%
Communauté de
communes de l'Andelle 74 56 65 59 -7,3%
Autres communes 32 28 27 21 -13,1%
SPEL de Louviers 394 343 382 366 -2,4%
Tableau 6 Evolution du nombre d’apprentis par NAR4
et par EPCI
Il existe des spécificités territoriales dans l'évolution du nombre d'apprentis par intercommunalité :
Le Taux de Variation Annuel Moyen du nombre d'apprentis sur 3 ans est nul sur la Communauté
d'Agglomération Seine-Eure. La baisse du nombre d'apprentis est moins prononcée sur Amfreville la
Campagne comparativement au SPEL pris dans son ensemble avec un taux de -1,7% contre 2,4%. La
baisse du nombre d'apprentis est, en revanche, beaucoup plus forte qu'en moyenne sur les autres
communes (-13,1%) et la communauté de Communes de l'Andelle (-7,3%).
Source : RM de la CMA27 Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
Source : RM de la CMA27
Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat
60
80
100
120
31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013
Evolution du nombre d'apprentis par NAR4
Alimentation
Bâtiment
Production
Services
Graphique 16 Evolution du nombre d’apprentis par NAR4 et par EPCI
19
Chapitre 2 : Diagnostic des leviers de développement économique dans
l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers
Méthodologie de l’enquête :
L’un des objectifs de cette étude est de diagnostiquer les besoins des artisans en matière de
développement économique sur le territoire du bassin d’emploi de Louviers.
Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur une enquête auprès des chefs d’entreprises artisanales
de ce bassin d’emploi.
L’enquête a pris deux formes :
Une enquête élaborée sous forme de questionnaire de 37 questions envoyées par voie
électronique à 703 artisans immatriculés au répertoire des métiers, localisés sur le SPEL de
Louviers et ayant renseigné leur adresse e-mail.
Une enquête terrain auprès des artisans des plus grandes villes du SPEL de Louviers.
Un échantillon de 106 artisans interrogés a donc été constitué entre le 6 mai et le 30 juin 2014. Cet
échantillon est représentatif de la population d’artisans étudiées, mais pour affiner l’analyse par
secteur d’activité, nous avons raisonné autour de trois secteurs d’activité : « l’alimentation », « le
bâtiment et la production » et « les services ».
Le questionnaire d’enquête consultable en annexe 1 a été découpé en six parties ;
Commerce et marketing ;
Financement et besoins de financement ;
Formation ;
Emploi et ressources humaines ;
Localisation ;
Transmission.
20
: Commerce et Marketing Section1
Cette partie du questionnaire nous éclaire sur l’évaluation de l’activité artisanale et la prise en compte
de la concurrence
o Question : Arrivez-vous à vivre de votre activité ?
Les artisans rencontrent des difficultés qui remettent, plus ou moins en cause, le modèle économique
de leur entreprise et leur rémunération personnelle.
Parmi les artisans interrogés 15,1% déclarent ne
pas parvenir à vivre de leur activité et 53,8%
déclarent arriver à en vivre mais difficilement.
Le graphique 18 nous informe que le
secteur le plus affecté par ces difficultés
est celui des services avec 28% des
artisans interrogés qui ont répondu ne pas
pouvoir vivre de leur activité contre 15%
en moyenne.
A contrario, le secteur qui connait le
moins de difficultés est celui de
l’alimentation. Aucun artisan ne déclare
ne pas arriver à vivre de son activité.
53,8%
31,1%
15,1%
Répartition des artisans interrogés selon
le ressenti de l'activité
Oui, mais
difficilement
Oui, de
manièreconfortable
Non, je
n'arrive pas àvivre de mon
activité
Graphique 17 opinion sur l’activité
Graphique 18 opinion sur l’activité par NAR4
11%
28%
15%
52%
58%
50%
54%
48% 31%
23% 31%
Alimentation Bâtiment et
production
Services Artisanat pris
dans sonensemble
Répartition des artisans interrogés selon le
ressenti par NAR4
Oui, de
manièreconfortable
Oui, mais
difficilement
Non, je
n'arrive pas àvivre de mon
activité
21
o Question : Quel type de clientèle avez-vous ?
93% des artisans interrogés déclarent avoir une
clientèle de particuliers, 51% une clientèle
d'entreprises privées et/ou 32% une clientèle
publique.
o Répondez-vous à des appels d’offres ?
Seul 15% des artisans interrogés affirment répondre
à des appels d’offres. Les 85% restant évoquent
différentes raisons pour lesquelles ils ne passent pas
par des marchés publics.
32% des artisans interrogés déclarent
que les appels d’offres qui leurs sont
proposés ne correspondent pas à la taille
de leur entreprise, 25% affirment que les
prix proposés sont trop bas et/ou 16%
déclarent de pas en avoir dans leur
commune.
Graphique 19 Type de clientèle de l’entreprise
32%
51%
93%
Clients
publics
Entreprises
Particuliers
Type de clients
85%
15%
Part des artians interrogés selon le
recours au marchés publics
Non
Oui
5%
7%
9%
10%
13%
16%
25%
32%
Je ne sais pas ce que c'est
Je ne sais pas comment m'y
prendre
Je suis payé trop tardivement
Ma clientèle actuelle me suffit
Autres raisons
Nous en avons pas
Les prix pratiqués sont trop bas
Ce n'est pas adapté à la taille
de mon entrepriser
Répartition des artisans interrogés selon les
raisons du non passage par les marchés publics
Graphique 20 Part des artisans interrogés répandant
aux marchés publics
Graphique 21 Répartition des artisans interrogés selon les raisons du
non passage par les marchés publics
22
o Question : Quels sont vos principaux concurrents ?
38,7% des artisans interrogés déclarent
que les auto-entrepreneurs constituent
leurs principaux concurrents. Viennent
ensuite les TPE et/ou le travail non
déclaré avec une part respective de
36,8% et de 29,2%. Étonnamment, la
grande distribution n’arrive qu’en
cinquième position avec 24,5%.
o Question : Que faîtes-vous pour vous démarquer de vos concurrents ?
78,3% des artisans interrogés ont répondu
qu’ils comptaient sur la qualité de leurs
produits pour se démarquer de leurs
concurrents. 57,5% déclarent privilégier la
relation avec leur clientèle et seul 21,7%
opte pour la publicité. La notion
d’innovation que nous avons souhaité faire
ressortir à travers le choix - Je propose
régulièrement de nouveaux produits - ne
constitue que 14,1% des répondants. Nous
pouvons en déduire que les artisans
manquent de stratégie commerciale et
d’innovation.
Graphique 22 Principaux concurrents
Graphique 23 Différenciation de la concurrence
La vente directe à la ferme
Autre concurrents
Les grands groupes
La grande distribution
Les entreprises de taille moyennes
le travail non déclaré
Les très Petites Entreprises (TPE)
Les auto-entreprises
0,9%
10,4%
17,0%
24,5%
26,4%
29,2%
36,8%
38,7%
Répartition des artisans interrogés selon le type
de concurrence
Autre façon de se démarquer de la
concurrence
Je propose des prix plus attractifs
Je propose régulièrement de
nouveaux produits ou services
Je fais de la publicité
J'entretiens une relation privilégiée
avec ma clientèle
Je mise sur la qualité de mes
produits ou services
10,4%
13,2%
14,2%
21,7%
57,5%
78,3%
Répartition des artisans interrogés selon leur
stratégie commerciale
23
o Question : Avez-vous un site internet ?
La remarque que l’on peut faire, ici, est que si près de la moitié (44%) des artisans interrogés, possède
un site internet, celui-ci ne leur sert que de site vitrine (seul 1% d’entre eux vendent leurs produits
et/ou services via leur site).
Parmi les artisans n’ayant pas de site internet, la raison la plus couramment évoquée est que le rapport
coût/avantage de création d’un site internet n’est pas pertinent.
Graphique 245 Vente par internet Graphique 254 Site internet
Non Oui, via d'autres
sites internet
Oui, via mon
site internet
96%
3% 1%
Répartition des artisans interrogés qui
vendent par internet
56%
44%
Part des artisans interrogés ayant
un site internet
Non
Oui
Conclusion de la Section 1 :
Il existe un manque de dynamisme commercial de la part des artisans du bassin d’emploi de
Louviers caractérisé par une absence de stratégie commerciale au sein de leur entreprise. Les
chefs d’entreprise ne cherchent pas à se démarquer de la concurrence de manière
significative et n’utilisent pas les outils technologiques disponibles pour y parvenir.
Concernant les appels d’offres, nous constatons un manque de satisfaction des artisans quant
à ce type de marché, essentiellement à cause de la taille de leur entreprise (trop petite), des
prix pratiqués (trop bas) et/ou plus généralement de l’absence de marchés publics dans leur
commune.
24
: Financement et besoins de financement Section2
Les questions de cette rubrique visent à cerner les difficultés que rencontrent les artisans dans le
financement de leur activité.
o Questions : Avez-vous des difficultés financières ?
Le graphique 26 nous indique que 58% des artisans
ont répondu ne pas éprouver de difficultés
financières. Ce qui semble plutôt positif.
Néanmoins, parmi les artisans interrogés
ayant des difficultés financières, la majeure
partie déclare n'avoir que des difficultés
à financer leur trésorerie.
Le secteur le moins affecté par ces
difficultés est l’alimentation avec 67%
d’artisans ayant répondu ne pas éprouver
de difficultés, sachant que la moyenne est
de 59%.
A l’inverse, le secteur des services est celui
qui éprouve le plus de difficultés
financières. En effet, seuls 50% des
artisans ont déclaré ne pas avoir de
difficultés financières, ce qui est en dessous
de la moyenne qui est de 59%. Ce secteur
est aussi le plus affecté par les difficultés
de trésorerie avec une part de 43% contre
31% en moyenne.
Graphique 26 Difficultés financières
Graphique 28 Difficultés financières par NAR4
Graphique 27 Difficultés de trésorerie et d’investissements
67% 60%
50% 59%
19% 31% 43% 31%
14% 4% 8% 9%
0% 4% 0% 1%
Difficultés financières
Difficultés pour
financer lesinvestissements
difficultés pour
financer latrésorerie et les
investissements
Difficultés de
trésorerie
Pas de
difficultés
58%
42%
Part des artisans interrogés ayant des
difficultés financières
Non
Oui
78%
4%
18%
Part des artisans intérogés selon leur
difficultés financières Difficultés de
trésorerie
Difficultés pour
financer les
investissements
Difficultés pour
financer la
trésorerie et les
investissements
25
o Avez-vous pour habitude de solliciter votre banquier ?
Le graphique 29 nous indique que
seuls 58% des artisans interrogés
sollicitent leur banquier.
58%
42%
Part des artisans interrogés ayant des
difficultés financières sollicitant leur banquier
Je sollicite mon
banquier
Je ne sollicite pas mon
banquier
Conclusion Section 2 :
Dans cette section, nous remarquons que sur le SPEL de Louviers, près de la moitié des
artisans interrogés (42%) éprouvent des difficultés financières essentiellement de trésorerie.
Les aides allant dans ce sens devraient donc être conséquentes, ce qui n’est pas le cas (voir
page 51). Nous constatons également que seul 58% d’entre eux demandent l’aide de leur
banquier. Ce qui nous amène à conclure que la relation entre les artisans et leur banquier
n’est pas satisfaisante et que l’action des banques pour diminuer les difficultés de trésorerie
de ces derniers n’est pas suffisante.
Graphique 29 Artisans avec des difficultés financières qui
sollicitent leur banquier
26
: Formation des artisans Section3
Les questions de cette rubrique nous informent sur l’intérêt des artisans pour la formation et les
domaines de ces formations suivies.
o Question : Avez-vous suivi une formation au cours de ces 3 dernières années ?
54% des artisans interrogés ont répondu avoir
suivi une formation (métier ou transversale) au
cours de ces 3 dernières années.
Néanmoins, ce que nous
observons sur le graphique 31,
c’est qu’une forte proportion
d’entre eux (63%) a suivi une
formation métier. Les formations
dites transversales arrivent bien
après, avec 18% par exemple pour
la comptabilité. La plupart des
artisans préfèrent se perfectionner
dans leur cœur de métier, plutôt
que sur d’autres domaines de
formation.
Les artisans qui ont mobilisé le plus la
formation au cours de ces 3 dernières années
sont ceux du bâtiment/production avec une
part de 47%. En revanche, ils ne sont que 16%
dans le secteur de l'alimentation.
46%
54%
Part des artisans ayant suivi une
formation au cours des 3 dernières
années
Non
Oui
Graphique 31 Domaines de formation
Graphique 30 Suivi de formation
Bureautique
En management / gestion du personnel
Multimédia / Internet
En marketing / communication / vente
En hygiène / sécurité / environnement
Autre domaine de formation
Formation Comptabilité
Formations métiers
2%
7%
9%
9%
11%
11%
18%
63%
Répartition des artisans selon le type de formation
suivie
Graphique 32 Répartition des artisans interrogés ayant
suivi une formation par NAR4
47%
37%
16%
Bâtiment et
production
Services Alimentation
Répartition des artisans interrogés ayant
suivi une formation par NAR4
27
o Etes-vous au courant des dispositifs mis en place pour financer vos formations ?
Quant aux dispositifs de financement de la
formation, le graphique 33 indique que
44% des artisans interrogés ont affirmé les
connaître vaguement, 28% ne pas du tout
les connaître et seuls 27% déclarent avoir
une bonne connaissance des organismes
existants pour le financement de la
formation.
Le graphique ci-contre indique la part
décroissante des artisans ayant suivi une
formation selon le type de diplôme initial
qu’ils possèdent. En effet, nous constatons
que plus le degré de diplôme initial des
artisans interrogés est élevé moins ils
suivent de formations, à l’exception des
artisans sans diplôme qui ne se forment pas
beaucoup (4%).
Le graphique 35 nous informe que plus
de la moitié (51%) des artisans interrogés
ayant suivi une formation au cours de ces 3
dernières années est âgée entre 41 et 50
ans. Viennent ensuite les artisans âgés de
31 à 40 ans (25%) et de ceux ayant 51 ans
et plus (23%).
Graphique 33 Connaissance des dispositifs de financement
Oui, mais
vaguement
Non, je ne les
connais pas
Oui, je les
connais bien
44%
28% 27%
Degré de connaissance des dispositifs de
financement de la formation
Graphique 34 répartition des artisans interrogés ayant suivi une
formation selon leur niveau de diplôme
Conclusions de la Section 3 :
La majeure partie des artisans qui ont suivi une formation au cours de ces 3 dernières années
ont suivi une formation métier. Nous constatons donc un manque d’intérêt pour la
formation transversale de la part des artisans du bassin d’emploi de Louviers. Nous
pouvons donc émettre l’hypothèse qu’il existe un manque de sensibilisation de ces derniers à
cette question. Les compétences transversales étant les compétences que doit avoir tout bon
chef d’entreprise soucieux de mettre en place une stratégie commerciale d’envergure pour
développer ses ventes, gérer au jour le jour sa trésorerie et les besoins de financement qui en
découlent.
2%
25%
51%
23%
25-30 31-40 41-50 51 et +
Répartition des artisans intérrogés ayant
suivi une formation selon leur âge
Graphique 35 Répartition des artisans interrogés ayant suivi une
formation selon leur âge
37% 35%
19%
5% 4%
CAP/BEP Baccalauréat Bac+2 Bac+3 Sans diplôme
Répartition des rtisans interrogés qui ont
suivi une formation selon leur niveau de
diplôme initial
28
: Emplois et Ressources Humaines Section4
Les questions de cette partie nous exposent les difficultés que rencontrent les artisans lors d’un
recrutement.
o Avez-vous déjà procédé à un recrutement ?
61% des artisans interrogés ont déjà procédé à un
recrutement.
o Dans le recrutement de vos salariés, quelles ont été vos difficultés ?
Le graphique ci-dessus nous indique que 45% des répondants n’ont pas eu de difficultés particulières
dans le recrutement de leurs salariés, ce qui représente une part non négligeable d'artisans interrogés.
32% déclarent que les candidats ne sont pas assez motivés, 29% qu’ils n’ont pas reçus assez de
candidatures et/ou 20% estiment qu'ils manquent d’expérience professionnelle.
Je ne sais pas comment m'y prendre
Autre difficultés de recrutement de salariés
Les candidats ne sont pas suffisamment mobiles
Les salaires demandés sont trop élevés
Les candidats ne sont pas assez formés ou n'ont pas le diplôme…
Les candidats n’ont pas assez d’expérience professionnelle
Manque de candidatures et de réponses
Les candidats manquent de motivation
Je n'ai pas eu de difficultés particulières
3%
6%
6%
12%
14%
20%
29%
32%
45%
Part des artisans ayant éprouvés des difficultés dans le recrutement de leurs salariés
39%
61%
Part des artisans ayant déjà procédé
à un recrutement
Non
Oui
Graphique 36 Part des artisans ayant déjà
procédé à un recrutement
Graphique 37 Difficultés de recrutement des salariés
29
o Dans le recrutement de vos apprentis, quelles ont été vos difficultés ?
Parmi les artisans ayant déjà procédé à un recrutement, 40% déclarent ne pas rencontrer de difficultés
dans le recrutement des apprentis, ce qui semble plutôt positif. Néanmoins, 40% affirment rencontrer
un manque de motivation de la part des jeunes, 22% déclarent que le coût de recrutement d’un
apprenti devient de plus en plus important et/ou 20% affirment ne pas recevoir assez de
candidatures.
Le graphique 39 nous éclaire sur les
secteurs d’activité qui rencontrent le plus
de difficultés de recrutement. Le secteur
du bâtiment et de la production arrive en
tête. Ils sont 47% à connaître des
difficultés pour recruter un salarié et 38%
pour recruter un apprenti. L'alimentation
est moins touchée avec une part respective
de 13 et 20%.
Graphique 38 Difficultés de recrutement des apprentis
Les jeunes ne sont pas suffisamment mobiles
Autres difficultés de recrutement d'apprentis
Leur formation n’est pas adaptée
Manque de candidatures et de réponses
Recruter un apprenti coûte de plus en plus cher
Les jeunes manquent de motivation
Je n'ai pas eu de difficultés particulières
6%
8%
11%
20%
22%
40%
40%
Difficultés de recrutement des apprentis
Graphique 39 Répartition des artisans ayant des difficultés de
recrutement par NAR4
Bâtiment et
production
Services Alimentation
47%
40%
13%
38% 42%
20%
Répartition des artisans interrogés
éprouvant des difficultés de recrutement
selon leur scteur d'activité
Difficultés de
recrutementdes salariés
Difficultés de
recrutementdes apprentis
30
o Question : quelles sont vos méthodes de recrutement ?
45% des artisans interrogés affirment passer par Pôle Emploi pour le recrutement de leurs salariés
et/ou apprentis. Le réseau personnel arrive en seconde position avec 37% des répondants. 34% des
répondants mobilisent le Centre d’Aide à la Décision de la CMA de l’Eure et sa plate-forme
numérique pour recruter un salarié ou un apprenti. Les autres méthodes de recrutement classique sont
donc faiblement mobilisées par les artisans.
Je passe par des organismes privés
Je mets une annonce sur ma vitrine
Je recrute les salariés des autres entreprises
Je mets une annonce sur le journal de la région
Je mets une annonce en ligne
J'utilise mon réseau professionnel
Autre méthodes de recrutement
Je passe par la chambre de métiers et de l'artisanat
Je mise sur le bouche à oreille et sur mon réseau personnel
Je passe par pôle emploi
5%
5%
6%
8%
14%
17%
22%
34%
37%
45%
Méthodes de recrutement des artisans interrogés
Graphique 4039 Méthodes de recrutement
31
Conclusion de la Section 4 :
Plus de la moitié des artisans du bassin d’emploi de Louviers interrogés rencontrent des
difficultés de recrutement des apprentis et/ou de salariés.
Pour les salariés Pour les apprentis
Manque de motivation des candidats; Manque de motivation des candidats;
Insuffisance de candidatures ; Coût de recrutement des apprentis.
Manque d’expérience professionnelle Insuffisance de candidatures ;
L’étude nous permet aussi de relever les méthodes de recrutement des artisans peu standardisées
ou utilisées par défaut. En effet, 45% déclarent passer par Pôle emploi et 37% par le réseau
personnel et le bouche à oreille. La première méthode paraît être un « passage obligé » utilisé par
les artisans car c’est le plus connu de tous. La seconde méthode, certes est plus facile et moins
contraignante, mais elle accroît le risque d’un recrutement raté.
Globalement, il existe un risque de profil inadapté au poste proposé ainsi qu’un manque de
candidatures dû au manque de diffusion de l’offre d’emploi.
32
: Localisation Section5
Cette rubrique est consacrée aux projets foncier et ou immobilier des artisans du bassin d’emploi de
Louviers.
o Ou êtes-vous localisé ?
Le graphique 41 nous informe que
39% des répondants sont localisés aux
centres villes, 31% en zone rurale et
15% en ville.
o Avez-vous un projet immobilier ?
34 artisans, soit 32% des répondants, ont un projet foncier ou immobilier dans les années à venir
(sachant que les projets de rénovations et/ou mise aux normes sont également pris en compte).
16 artisans ayant un projet, soit 47%, sont en pleine recherche de locaux ou doivent entamer des
travaux sous peu
Le graphique ci-contre réparti les artisans
interrogés ayant un projet foncier ou immobilier par
secteur d’activité. Les secteurs de l’alimentation et
des services investissent peu comparativement au
secteur du bâtiment. En effet, les secteurs du
bâtiment et de la production arrivent en tête avec
59% des répondants, suivi des services avec 29%
et de l’alimentation avec 12%.
Projet foncier ou immobilier
Non 72
Oui, dans 5 ans ou plus 2
Oui, dans un délai de 2 ans 10
Oui, de 2 à 5 ans 6
Oui, je suis en pleine recherche (terrain, local,
etc…)
16
Total des artisans interrogés 106
Tableau 7 Projets fonciers ou immobiliers (en nombre)
68%
32%
Répartition des artisans interrogés
ayant un projet foncier ou
immobilier
non
oui
Graphique 41 Localisation actuelle des entreprises
Graphique 42 Projets fonciers ou immobiliers (en %)
Dans une zone commerciale
Dans un village d’artisans
Dans une zone d’activité
En ville
Dans une zone rurale
En centre-ville
1%
3%
11%
15%
31%
39%
Répartition des artisans interrogés selon la
localisation de leur entreprise
59%
29%
12%
Bâtiment et production Services Alimentation
Répartition des artisans interrogés ayant
un projet foncier ou immobilier par
secteur d'activité
Graphique 43 Répartition des artisans interrogés ayant un projet
foncier ou immobilier par NAR4
33
o Ou souhaitez-vous vous installer ?
Sur ce graphique, nous avons souhaité
exclure les projets de rénovations et mises
aux normes pour nous concentrer
uniquement sur les projets fonciers ou
immobiliers à proprement parler. Nous
constatons que parmi les artisans ayant un
projet de ce type, 44% souhaitent s’installer
en zone rurale, 32% en zone d’activité et/ou
29% dans un village d’artisans. Ce que l’on
peut constater, c’est que la majeure partie
des artisans interrogés est installée en centre-
ville, mais que la majeure partie de ceux qui
ont un projet foncier ou immobilier
souhaitent aller en zone rurale.
Le graphique ci-contre montre que parmi les
artisans ayant un projet foncier ou immobilier,
seuls 50% installés au centre-ville ou en ville
souhaitent y rester. Il existe un phénomène de
délocalisation souhaitée en zone rurale.
NB : les projets de rénovation ont, ici aussi, été exclus.
La première raison évoquée par
les artisans pour justifier leur
projet est le manque de
fonctionnalité des locaux avec
38% des répondants, suivie de
l’accès à la propriété avec 35%
et/ou de la rénovation/mises aux
normes avec 21% des répondants.
Graphique 44 Localisation du projet
Dans une zone commerciale
En ville
En centre-ville
Village d'artisans
Dans une zone d'activité
Dans une zone rurale
6%
12%
26%
29%
32%
44%
Localisation du projet foncier/immobilier
50% 50%
Part des projet des artisans interrogés
installés au centre-ville ou en ville
Centres-ville / ville
Hors centre-ville
ou ville
Graphique 45 Souhaits des artisans interrogés installés au
centre-ville ou en ville
Autres raisons
Je ne suis pas assez visible
Mes locaux sont trop chers
Rénovation / mises aux normes
Je souhaite accéder à la propriété
Mes locaux ne sont pas assez fonctionnels
9%
18%
18%
21%
35%
38%
Répartition des artisans interrogés ayant un projet
foncier ou immobilier selon les raisons de leurs
besoins
Graphique 4406 Répartition des artisans interrogés ayant un projet foncier
ou immobilier selon les raisons de leurs besoins
34
o De quel type de bien avez-vous besoin ?
Le graphique 47 nous informe que 32% des artisans interrogés auraient besoin d’entrepôts pour
stocker leur marchandise, 32% d’ateliers et/ou 26% de bureaux.
Le graphique 48 nous indique que
la majeure partie des artisans du
bassin d’emploi de Louviers ayant
un projet foncier ou immobilier ne
souhaite pas s’éloigner de leur lieu
d’implantation actuelle, le rayon est
de maximum 10 kilomètres pour
92% d’entre eux.
NB : les projets de rénovation ont, ici aussi, été
exclus.
Graphique 47 Type de besoins fonciers ou immobilier
Autre type de besoin
Terrain
Magasin
Rénovation et/ou mise aux normes
Bureau
Atelier
Entrepôt
6%
12%
15%
21%
26%
32%
32%
Répartition des artisans interrogés ayant un projetfoncier ouimmobilier selon le type de besoins
Conclusion de la Section 5 :
50% des artisans interrogés installés au centre-ville ou en ville ont émis le souhait de
s’installer en zone rurale, village d’artisans ou zone d’activité. Ceci indique un manque de
satisfaction de leur implantation actuelle, notamment, à cause de la taille de leurs locaux en
zone urbaine. L’accès à la propriété constitue également une raison importante mentionnée
par les artisans. Un besoin de créer des zones adaptées aux besoins des artisans ainsi qu’un
suivi de leurs projets sont constatés. De plus, le rayon d’implantation souhaité nous indique
que les artisans sont attachés à leur territoire et ne veulent pas s’en éloigner. Les zones
d’activité doivent donc être proches.
Graphique 48 Part des artisans interrogés ayant un projet foncier ou
immobilier selon le rayon d’implantation souhaité
26%
33%
33%
7%
Part des artisans interrogés ayant un projet
foncier ou immobilier selon le rayon
d'implantation souhaité
Dans un rayon d’un
kilomètre
Dans un rayon de 5
kilomètres
Dans un rayon de 10
kilomètres
Dans un rayon de 50
kilomètres ou plus
35
: Transmission Section6
Les questions de cette partie nous informent de l’existence de projets de transmission ainsi que
de leurs délais de réalisation.
o Question : Avez-vous un projet de transmission ?
Le graphique 50 montre que 23 artisans soit 22% des artisans interrogés déclarent avoir un projet de
transmission de leur entreprise.
Parmi ceux-ci, 12 chefs d’entreprises artisanales soit 52% souhaitent céder leur entreprise dans un
délai d’un an. 6 artisans, soit 26% ont l’intention de transmettre leur entreprise dans un délai de 3 à 5
ans et enfin 5 artisans soit 22% souhaitent transmettre leur entreprise dans un délai de 1 à 2 ans.
78%
22%
Transmission
Non
Oui 52%
22%
26%
Délais de transmission
Oui dans un délai
d’un an
Oui de 1 à 2ans
Oui, de 3 à 5 ans
Graphique 49 Projets de transmission
d’entreprise
Graphique 50 Délais de transmission
d’entreprise
Conclusion de la Section 6 :
22 % des artisans interrogés affirment avoir un projet de transmission. Cela constitue une
proportion assez importante. Il est donc nécessaire que ces artisans soient accompagnés dans
leurs démarches
36
Conclusion du chapitre 2
Les artisans du bassin d’emploi de Louviers se heurtent à des difficultés qui semblent être de
nature différentes mais qui, en y voyant de plus près, sont liées les unes aux autres. Près de 70% des
artisans interrogés affirment éprouver des difficultés à vivre de leur activité, et ce essentiellement dans
le secteur des services. Cette situation entrave la réalisation de projets, tels que le recrutement, la
formation, l’investissement etc.
Les artisans interrogés rencontrent les difficultés économiques suivantes :
Le manque de stratégie commerciale. En effet, peu d'artisans développent une stratégie
commerciale d'envergure ne cherchant pas à se démarquer de leurs concurrents.
(Exemple : peu de nouveau produits ou services...) ;
Des difficultés financières, et notamment des difficultés de trésorerie avec 78% des
artisans interrogés ayant des difficultés financières ;
Le manque d’intérêt aux formations transversales. Seuls 37% des artisans interrogés ont
suivi une formation transversale. Hors celle-ci est une clé primordiale au développement
économique des entreprises artisanales, ouvrant les portes d'un bon recrutement, d'une
meilleure gestion financière et de la mise en place d'une politique commerciale ;
Des difficultés de recrutement liés principalement au manque de motivation, de
candidatures, d’expérience professionnelle, de formation et au coût de recrutement… A
cela il faut ajouter l'insuffisance des artisans à utiliser les autres méthodes de recrutement
standardisées (37% passent par le bouche à oreille pour recruter) ;
Le manque de fonctionnalité des locaux et le besoin d'accéder à la propriété. En effet,
38% des artisans ayant un projet foncier ou immobilier ont déclaré que leurs locaux ne
sont pas fonctionnels et/ou 35% souhaitent devenir propriétaire. De plus, la majeure
partie souhaite s'installer en zones rurale. L'offre foncière ou immobilière risque donc de
ne pas être suffisante.
Il existe également un véritable enjeu pour le territoire en matière de reprise/transmission. En effet,
22% des artisans interrogés ont un projet de transmission de leur entreprise. Ces projets doivent donc
rapidement être pris en charge, notamment par la CMA27 afin d’éviter toute perte de savoir-faire sur
le bassin d'emploi de Louviers.
37
Chapitre 3 : Diagnostic des aides territoriales en faveur du développement
économique des artisans du bassin d’emploi de Louviers:
Cette partie est consacrée à l'analyse des dispositifs d’aide au développement économique6
territorial et en faveur de l’Artisanat dont peuvent bénéficier les artisans du bassin d'emploi de
Louviers.
: Emploi, GPEC, GPEC-T et formation Section1
1. Dispositifs d’aide à l’embauche :
1.1 Recensement des dispositifs d’aide à l’embauche :
Face à la détérioration de la situation du marché de l’emploi en France, des dispositifs de
traitement social du chômage sont mobilisés. Parmi les dispositifs d’aide à l’emploi qui touchent de
près ou de loin le secteur de l’Artisanat, nous comptons :
a) Les contrats aidés :
Le contrat aidé est un contrat dérogatoire au droit commun, pour lequel l’employeur bénéficie
d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions d’embauche, d’exonérations de certaines
cotisations sociales etc. Les principaux contrats aidés sont :
les Contrats Uniques d’Insertion-Contrats Initiative Emploi (CUI-CIE) sont des
contrats aidés facilitant l’accès à l’emploi aux personnes rencontrant des difficultés
d’insertion professionnelle (demandeurs d’emploi, jeunes en grandes difficultés…).
L’employeur mobilisant ce mode de contrats percevra environ 47% du SMIC horaire
brute par mois. (Exemple : pour un contrat à durée déterminée de 12 mois à temps
plein, l’employeur percevra 35% du SMIC, soit 500 € par mois soit 6 000 € pour 12
mois).
Le contrat de génération est un dispositif d’aide à l’emploi mis en place par l’Etat le
1er mars 2013 à destination des entreprises ayant jusqu’à 300 salariés. Ce contrat a
pour objectif de maintenir l’emploi des séniors, d’encourager l’emploi des jeunes et
surtout de soutenir la transmission des savoir-faire. Il se traduit par le recrutement
d’un jeune de moins de 26 ans en CDI, qui travaillera en binôme avec un sénior de
6 Un artisan peut également être commerçant, et donc inscrit à la fois au répertoire des métiers et au Registre des Commerces et des Sociétés
(RCS). Ceux-ci pourront bénéficier des dispositifs mis en place pour les artisans et pour les commerçants.
38
l’entreprise afin que celui-ci lui transmette ses compétences. Ce dispositif est
accompagné d’une aide financière annuelle de 4 000 € sur 3 ans versée par Pôle
Emploi à l’employeur. C’est une solution innovante pour lutter contre le chômage, la
précarité des jeunes, le faible taux d’emploi des séniors et la disparition des savoir-
faire lors d’un départ en retraite. C’est une gestion active des âges et des compétences
en entreprises, facteur de compétitivité et de performance.
b) Des aides en faveur de l'apprentissage :
Les dispositifs principaux d’aide à l’apprentissage sont :
La prime à l’apprentissage instaurée par la loi de finance 2014 et dont seules les
entreprises de moins de 11 salariés, peuvent bénéficier à hauteur de 1 000 € par année
de formation. Aucune aide n’est accordée aux entreprises comptant plus de 10 salariés.
Cette aide vient en remplacement de l’Indemnité Compensatrice Forfaitaire (ICF)
destinée à tous les employeurs d’apprentis afin d’encourager le recours à
l’apprentissage et de les inciter à encadrer les jeunes ;
Le crédit d’impôt qui est de 1600€ mais limitée à la première année de formation et
aux formations inférieures ou égales à bac+2. Cette aide était, auparavant, accordée
aux entreprises employant un apprenti, quel que soit le niveau de diplôme. Elle était de
1 600€ par année de formation.
c) Le Crédit Impôt en faveur de la Compétitivité et de l’Emploi (CICE) :
Mis en place par l’État en 2013, le CICE est destiné à améliorer la compétitivité des
entreprises françaises. Ce dispositif se traduit par un allégement des charges pour toute entreprise,
individuelle ou société, soumise à l’Impôt sur les sociétés et sur les revenus tous secteurs confondus.
Le taux du CICE est de 6%.
Par exemple : une entreprise de 5 salariés à 2 000 €/mois
5*2 000€= 10 000€*12 mois = 120 000€
120 000*6%= crédit impôt de 7 200€
Cette somme vient en déduction de l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, dû par l’entreprise.
Le CICE vise les entreprises ayant des salariés et soumises à un régime réel d’imposition. Il exclut, par
conséquent, les microentreprises et les autoentrepreneurs et n’a que peu d’impact sur le reste des
entreprises, car le secteur artisanal n’emploie pas beaucoup de salariés (seul 50% des établissements
39
artisanaux de Haute-Normandie sont employeurs7). Ce dispositif a donc un impact très limité sur
l’Artisanat et c’est pourquoi nous nous concentrerons sur l’impact des deux premiers dispositifs.
2.4 L’impact des deux principaux dispositifs d’aide à l’embauche
Les deux premiers dispositifs d’aide à l’emploi recensés précédemment (contrats aidés et aides
à l’apprentissage) ont des effets favorables, défavorables sur l’emploi8 avec un impact plus ou moins
spécifique et prononcé dans le secteur de l’Artisanat.
a) Les dispositifs de contrats aidés :
Les dispositifs de contrats aidés sont faiblement mobilisés dans l’Artisanat. Ce sont des
dispositifs qui intéressent principalement les grandes entreprises. Or l’enquête a montré que 45% des
artisans interrogés n’emploient aucun salarié et que 48% des artisans interrogés emploient entre 1 et 5
salariés. L’Artisanat est donc un tissu de microentreprises et de petites et moyennes entreprises. Le
risque économique est donc grand pour un artisan de recruter un salarié connaissant de grandes
difficultés d’insertion professionnel même si son coût marginal est relativement faible. Il existe un
déficit de confiance des employeurs envers les salariés bénéficiant de contrats aidés. Aussi lorsque le
nombre de salariés dans l’entreprise est faible, le chef d’entreprise ayant un projet de recrutement a
besoin d’un salarié qu’il jugera digne de confiance pour le seconder dans sa tâche. Aussi les contrats
aidés qui sont faiblement mobilisés par les artisans, ont un impact limité dans l’Artisanat. Pour autant
ceux qui y ont recours peuvent être principalement impactés par les effets suivant :
7Chiffres de l’Urssaf 2013.
8 Le chômage des jeunes en Europe, Gérard Duthil et Estelle Paquet-Vaultier, Edition l’Harmattan 1999.
9 Les employeurs observent imparfaitement les caractéristiques productives des travailleurs, ainsi les candidats bénéficiant d’une meilleure
formation véhiculent une meilleure productivité.
Effets positifs sur l’emploi Effets négatifs sur l’emploi
Effet de substitution horaire : les entreprises
baissent les horaires des salariés non
subventionnés et augmentent ceux des salariés
subventionnés. Nous pouvons penser que le
recours aux heures supplémentaires est
relativement élevé dans l’Artisanat et
notamment dans le bâtiment. L’employeur
pourrait être tenté d’embaucher un salarié
supplémentaire en contrat aidé afin de réduire le
recours aux heures supplémentaires, d’autant
Effet de stigmatisation (théorie du « signal »,
K.J.Arrow - 1973)9: Une personne qui bénéficie
d’un contrat aidé est une personne éloignée de
l’emploi connaissant de graves difficultés
d’insertion professionnelle. Aussi les demandeurs
d’emploi ayant bénéficié d’un tel dispositif
peuvent subir une certaine forme de
discrimination qui les désert lorsqu’ils
recherchent un emploi. Les artisans qui sont très
attachés à la valeur « travail » sont sans doute
40
b) Aides en faveur de l’apprentissage
Nous avons vu qu’il existe deux dispositifs majeurs favorisant l’embauche d’un salarié en
apprentissage. Néanmoins, nous avons montré que ces dispositifs sont de moins en moins avantageux
financièrement. C’est pourquoi, il convient d’analyser ici, non pas les effets incitatifs de dispositifs
d’aide en faveur de l’apprentissage, mais au contraire, les effets désincitatifs de l’affaiblissement des
dispositifs existants d’aide en faveur de l’apprentissage. L’affaiblissement des dispositifs d’aide en
faveur de l’apprentissage a eu les effets suivants sur l’apprentissage :
Effets positifs sur l’apprentissage Effets négatifs sur l’apprentissage
Effet d’aubaine inversé : l’artisan qui compte
procéder dès aujourd’hui au recrutement d’un
jeune en apprentissage va profiter d’incitations
fiscales moins avantageuses et donc moins
coûteuses pour l’Etat.
Effet de substitution horaire inversé : les
entreprises augmentent les horaires des salariés
non subventionné et diminuent ceux des salariés
subventionnés. Plutôt que d’embaucher un jeune
en apprentissage, les dispositifs d’aide étant de
moins en moins avantageux, les artisans
pourraient être incités à recourir aux heures
supplémentaires.
Effet de rotation inversé : l’affaiblissement des
dispositifs en faveur de l’apprentissage peuvent
avoir un impact positif sur les jeunes ayant
terminé leur contrat d’apprentissage et étant en
recherche active d’emploi. En effet si les aides en
Effet de discrimination positive inversé :
l’apprentissage est le mode de formation et
d’insertion professionnelle privilégié des artisans.
L’apprentissage est presque un passage obligé
pour les artisans soucieux de recruter des salariés
plus qu’elles sont majorées. d’autant plus réticents.
Effet d’embauche anticipée : l’artisan peut
décider de procéder plus rapidement à un
recrutement qu’il envisageait de réaliser plus
tard afin de bénéficier de l’aide.
Effet d’aubaine : l’artisan bénéficie de l’aide
pour un projet de recrutement qu’il envisageait
dans tous les cas, avec ou sans aide. Il n’y a donc
pas d’impact réel sur l’emploi.
Effet de rotation : les contrats aidés sont des
dispositifs limités dans le temps qui poussent les
entreprises à remplacer le salarié en contrat aidé
d’une période donnée par un autre salarié en
contrat aidé la période suivante. L’impact en
termes d’insertion professionnel est donc limité
dans le temps.
41
faveur de l’apprentissage sont moins importantes,
l’employeur peut être incité à recruter
définitivement le jeune ayant terminé son contrat
d’apprentissage plutôt que de le remplacer par un
autre jeune en apprentissage.
« bien formés ». Les chances d’insertion
professionnelle d’un apprenti ayant terminé son
contrat d’apprentissage sont donc démultipliées
par rapport à un jeune sorti de formation initiale
ou ayant bénéficié d’un contrat aidé. C’est la
raison pour laquelle l’affaiblissement des aides en
faveur de l’apprentissage a un effet contre-
productif sur l’emploi dans l’Artisanat réduisant
dramatiquement le nombre de jeunes ayant
bénéficié à la fois d’une formation adaptée et
d’une expérience professionnelle reconnue.
Effet d’embauche anticipée inversé : l’artisan
qui compte procéder dès aujourd’hui au
recrutement d’un jeune en apprentissage va être
incité à décaler le recrutement dans le temps en
attendant un changement de politique plus
favorable à l’apprentissage. La lutte des
organisations patronales pour le rétablissement de
dispositifs plus avantageux amplifie ce
phénomène.
Focus adéquation :
L’adéquation entre ces dispositifs d’emploi et leur impact auprès des artisans du bassin
d’emploi de Louviers est donc assez controversée. Réduire les incitations fiscales en faveur de
l’apprentissage tout en augmentant celles en faveur des contrats aidés a impact négatif sur
l’emploi dans l’Artisanat. D’une part les contrats aidés ne sont pas suffisamment utilisés par les
artisans alors que l’apprentissage rencontre au contraire un franc succès dans ce secteur
d’activité. D’autre part si l’affaiblissement des aides fiscales en faveur de l’apprentissage
semble avoir un effet positif sur l’insertion professionnelle des jeunes ayant terminé leur contrat
d’apprentissage, cela ne compense pas les forts effets négatifs sur l’employabilité des jeunes
recherchant un emploi dans l’Artisanat et sur la pérennisation de ce système efficace de
formation en alternance.
42
2. GPEC et mutations économiques
Dans un contexte de mondialisation et de fortes mutations économiques, l’entreprise se doit
d’anticiper les changements auxquels elle aura à faire face afin de poursuivre son développement
économique. La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) est une clé
primordiale à cette anticipation. La GPEC est une démarche de gestion des ressources humaines
instaurée par la loi de programmation pour la cohésion sociale (loi Borloo) en 2005. Elle permet à
l’entreprise de gérer l’évolution des métiers en son sein, afin de mieux anticiper les changements
d’organisation et de développer les compétences des salariés en vue d’améliorer leur employabilité.
Elle permet ainsi de réduire l’écart entre les besoins de l’entreprise et ses ressources. Néanmoins, cet
outil, aussi important soit-il, comporte quelques limites dont les principales sont les suivantes:
La GPEC est une obligation dans les grandes entreprises, mais pas dans les TPE/PME,
ces dernières ne se sentent donc pas concernées ;
L’entreprise n’a pas d’idée précises des compétences présentes sur son bassin
d’emploi ;
La mise en place d’un plan GPEC est coûteux pour une petite entreprise ;
L’entreprise ne saisit pas les évolutions conjoncturelles touchant son implantation ;
Afin d’encourager les petites structures à adopter une gestion des compétences plus formelle,
des organismes tels que la CAPEB, ou la FFB qui sont des organisations représentatives des intérêts
économiques et sociaux des artisans du bâtiment, OPCALIA, AGEFOS PME, l’ARACT, la CCI et la
CMA27 proposent un soutien aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) à la mise en place d’un plan
GPEC à travers un diagnostic des compétences présentes dans l’entreprise, un état des lieux de
l’organisation de celle-ci, ainsi qu’un accompagnement à la formation ou au recrutement afin d’aider
les chefs d’entreprises à une meilleure gestion de leurs ressources humaines.
Cependant la GPEC ne peut plus être conçue uniquement au sein de l’entreprise et des branches
professionnelles. C’est pourquoi la GPEC Territoriale (GPEC-T) a été créée. Cette dernière vient en
complément de la première. La GPEC-T est une démarche coordonnée entre les entreprises et les
acteurs locaux (PME, Maison de l’Emploi et de la Formation, OPCA, conseil régional, conseil
général,…) sur un territoire donné (bassin d’emploi) afin de procéder régulièrement à un ajustement
de l’offre et de la demande d’emploi au niveau local. Ce dispositif, par définition collectif, permet aux
PME d’être plus proches de leur territoire et d’être accompagnées de près dans leurs démarches
d’anticipation des évolutions à venir en termes d’emploi et de formation. Si ce travail d’anticipation
n’est pas fait, nous risquons de nous retrouver avec une offre de formation sans débouchés.
43
Plusieurs observatoires en région ont pour mission d’observer la situation économique d’un
territoire ou d’un secteur d’activité donné. Cette fonction d’observation contribue grandement à
l’action des institutionnels et des territoires en matière de GPEC-T.
Concernant l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers, nous pouvons citer les quatre structures
suivantes :
L’Observatoire Régional de l’Artisanat rattaché à la CRMA-HN qui a pour principales
fonctions de:
Dresser un portrait économique de l’Artisanat haut-normand ;
Analyser la conjoncture économique de l’Artisanat haut-normand ;
Anticiper les mutations socio-économiques dans ce secteur ;
Faire remonter les besoins des artisans (emploi, formation...) et intervient à travers des
enquêtes.
L’Observatoire du BTP qui est un observatoire de branche soutenant l’action de 4
fédérations professionnelles : la FFB, la Capeb, la fédération SCOP BTP et la Fédération
Nationale des Travaux Publics. Le secteur de la construction ainsi observé englobe l’ensemble
des activités du bâtiment et des travaux publics quelle que soit la taille de l’entreprise.
L’artisanat du BTP est inclus dans ce champ.
Le CREFOR qui est un Groupement d’Intérêt Public faisant partie du réseau des Carif-Oref.
Les Carif-Oref sont des structures organisées au niveau régional, financées par l’Etat et la
région. En Haute-Normandie, ils contribuent à la rédaction du CPRDF, document technique
d’aide à la décision permettant à la région de prendre des décisions objectives en matière de
formation. Au sein du CREFOR, le pôle Observation et Prospective (POPS) travaille sur
l’adéquation entre l’emploi et la formation en région, tous secteurs d’activité et tous métiers
confondus. L’Artisanat est inclus dans le champ d’étude du CREFOR, mais est éclaté entre
plusieurs branches professionnelles (bâtiment, production etc.)
La Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers (MEF) qui assure, sur le territoire
du bassin d’emploi de Louviers, une mission d’observation permettant de caractériser les
besoins socio-économiques du territoire afin de mener des actions en matière de GPEC
Territoriale.
Il existe d’autres structures qui, au moyen d’études statistiques, d’enquêtes et d’interviews, anticipent
les mutations socio-économiques concernant l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers. Mais
l’information recueillie par ces organismes est mal structurée et pas suffisamment pertinente du fait de
44
leur large champ d’action (la région Haute-Normandie pour le CREFOR, tous secteurs d’activité pour
la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers) et du caractère transversal du secteur de
l’artisanat. L’Artisanat concerne, en effet, à la fois, plusieurs grands secteurs d’activité économique
traditionnels comme la construction, l’industrie, le tertiaire etc. Il est donc difficile de caractériser ce
secteur et de rendre lisible les informations recueillies sur les mutations socio-économiques le
concernant, notamment à l’échelle d’un territoire comme celui du bassin d’emploi de Louviers. Dans
ces conditions, il est difficile d’assurer une GPEC-T efficace, d’orienter au mieux l’offre de formation
et de faciliter le travail des conseillers d’orientation et des conseillers d’emploi.
3. Méthodes et difficultés de recrutement
3.1 Méthodes de recrutement
En matière de formation, la compétence métier (compétence liée au cœur du métier) semble être
privilégiée à la compétence transversale (compétence commune à tout chef d’entreprises comme la
comptabilité, le marketing etc.). En effet, dans notre enquête 63% des artisans interrogés se sont
formés en compétences métier. Ils ne prêtent pas beaucoup d’importance aux compétences
transversales, ils ne se voient donc pas comme chefs d’entreprise. Cependant, la compétence
transversale est tout aussi importante que la compétence métier. Elle permet au chef d’entreprise de
mieux comprendre l’évolution de l’environnement de l’entreprise, d’appréhender les opportunités et
menaces auxquelles il devra faire face et de mieux recruter et gérer ses ressources humaines. C’est ici
un problème clair de GPEC, ce qui peut venir influencer la façon de recruter des artisans. De plus, les
résultats de notre enquête montrent que les deux principales méthodes de recrutement sont Pôle
Emploi et le bouche à oreille. Il existe donc un manque de compétences et un manque de formalisme
dans les méthodes de recrutement mobilisées par les artisans.
45
Appui théorique :
Les entreprises artisanales sont généralement des PME et TPE, avec beaucoup d’entreprises
de proximité. L’auteur Olivier Torres, professeur d’économie à l’Université de Montpellier
et chercheur spécialistes des PME, a développé une théorie sur la façon de recruter des
artisans dans son essai de Théorisation de la gestion des PME : de la mondialisation à la
proxémie (2004).
L’auteur affirme que les PME et TPE ont davantage tendance à privilégier des stratégies
intuitives et informelles de recrutement plutôt que des démarches plus standards. Il explique
ce manque de formalisme par la notion de proximité. En effet, la proximité favoriserait la
non-standardisation des mécanismes de recrutement. Le dialogue direct et spontané
encouragerait non pas la formalisation, mais au contraire la souplesse et la flexibilité des
méthodes utilisées, ce qui rend la gestion des ressources humaines plus complexe. Certes,
cette proximité a des avantages, à savoir un processus d’intégration plus rapide lors d’un
recrutement, mais elle accroit, ceci dit, le risque d’une embauche ratée.
Le résultat de l’enquête vient appuyer ce constat. La part des artisans qui privilégient le
recrutement par le bouche à oreille plutôt que les méthodes plus standards y est importante
(Voir graphique 40 page 30).
46
3.2 Difficultés de recrutement
La GPEC a pour objet de faire remonter les besoins en compétences nécessaires pour répondre
à l’offre d’emploi et faire en sorte qu’il y ait une adéquation avec les profils des demandeurs d’emploi.
En effet, il y a des difficultés de recrutement qui ne sont pas liées aux compétences du chef
d’entreprise à recruter ou aux méthodes qu’il emploie, mais au profil du candidat qu’il a en face de lui.
L’enquête montre qu’il existe de nombreuses difficultés de recrutement des salariés, rencontrées par
les artisans du bassin d’emploi de Louviers à savoir :
1) 32% des artisans interrogés affirment que les candidats ne sont pas assez motivés ;
2) 29% déclarent ne pas recevoir assez de candidatures à l’embauche ;
3) 20% que les candidats n’ont pas assez d’expérience professionnelle ;
4) 14% déclarent que les candidats ne sont pas assez formés.
Les trois premières difficultés nous indique un souci d’employabilité des demandeurs d’emploi est
donc constaté. La demande d’emploi, quand elle existe, n’est pas en adéquation avec l’offre d’emploi
proposée.
a) Le manque de motivation :
Le manque de motivation peut s’expliquer par la théorie néoclassique selon laquelle, le
demandeur d’emploi répartit le temps dont il dispose, de façon à optimiser son bien-être. Il compare
l’utilité que lui rapporte un salaire par rapport au loisir. La fonction d’offre de travail émanant du
demandeur d’emploi étant croissante du salaire réel, plus celui-ci est élevé, plus il compense la perte
de loisir et vis-versa. Le demandeur d’emploi choisira par conséquent de ne pas travailler, s’il estime
que le salaire proposé est trop faible « pourquoi travailler pour un salaire comparable au montant des
allocations ? ». Il entrera donc en phase de chômage volontaire encore appelé chômage frictionnel.
La théorie de la recherche d’emploi (Georges Stigler, 1962) ou encore appelée la théorie du Job search
est associée à ce type de chômage. L’économiste américain défini le chômage frictionnel comme un
chômage d’abord volontaire puis involontaire. Les demandeurs d’emploi arbitrent entre le coût de la
recherche d’emploi (démarches, lettres, déplacements etc.) et le montant du salaire qui leur est
proposé. Ceux-ci ne rentreront dans le marché du travail que si le montant du salaire proposé est
supérieur aux indemnités reçues en période de chômage. Dans le cas contraire, les chômeurs
continueront à rechercher un « meilleur » travail. Le niveau de salaire qui détermine s’il est plus
avantageux de sortir du chômage est appelé salaire de réservation. Au fur et à mesure du temps, le coût
de la recherche d’emploi augmente, ce qui incite les demandeurs d’emploi à revoir leurs exigences à la
baisse (diminuer le salaire de réservation). A un moment donné, le coût continuant à croitre, les
47
demandeurs d’emploi chercheront n’importe quel emploi à tout prix (chômage involontaire) et finiront
par prendre le poste qui se présente.
La demande de travail émanant des entreprises étant, elle, fonction décroissante des salaires : plus le
salaire (indemnités chômage) augmente, moins les entreprises sont incitées à embaucher. La rencontre
de l’offre et de la demande de travail du le marché de l’emploi prend la forme suivante :
Illustration : Rencontre entre l’offre et la demande de travail du point de vue néoclassique
Avec la concurrence, le chômage doit normalement baisser avec la baisse des salaires jusqu’au
point d’équilibre (point de rencontre entre l’offre et la demande d’emploi), mais ceci est valable
lorsque les salaires sont flexibles. En France, il existe une rigidité de ceux-ci due au salaire minimum
(SMIC). Par conséquent le chômage ne peut se résorber.
La solution la plus adaptée selon les économistes libéraux, pour lutter contre le chômage frictionnel est
la diminution des indemnités chômage qui favorise ce maintien hors du marché du travail des
demandeurs d’emploi. En cas d’impossibilité, la seconde solution est la réduction du coût du travail,
comme vu précédemment avec les contrats aidés, la prime à l’apprentissage etc.
b) Le manque de candidature
Le manque de candidatures au recrutement évoqué par les artisans interrogés est sans doute lié
à ce manque de motivation. Il existe un problème d’attractivité des emplois proposés dans le secteur
de l’Artisanat lié au nombre d’heures effectives travaillées et au niveau de salaire proposé.
Offre de travail
Demande d’Emploi
Demande de travail
Offre d’emploi
Salaire réel
D’équilibre Salaire réel
Quantité de
travail
(nombre
d’heures
travaillées)
Chômage
Indemnités chômage
(salaire minimum)
48
Rappelons également que les méthodes de recrutement employées par les artisans, sont sans doute
insuffisantes ce qui explique en partie le manque de candidatures.
c) Le manque d’expériences professionnelles et de formation
Le manque d’expériences professionnelles principalement, mais aussi le manque de formation
sont d’autres difficultés de recrutement évoquées par les artisans interrogés. Elles résultent d’un
problème structurel. Le chômage structurel est un chômage de long terme qui se traduit par un
déséquilibre profond sur le marché du travail résultant d’une mauvaise adéquation entre l’offre
d’emploi et le profil des candidats potentiels. Il est caractérisé le plus souvent, par l’inadéquation entre
les qualifications et l’expérience professionnelle des demandeurs d’emploi et les besoins des
entreprises.
La Théorie de l’appariement entre l’offre et la demande de travail vient expliquer cette notion. Selon
cette théorie, pour qu’un emploi soit créé, il ne suffit pas qu’un poste de travail nouveau soit proposé,
mais qu’il rencontre des demandeurs d’emploi dont le profil est en adéquation avec le poste vacant.
La solution pour lutter contre le chômage structurel est un processus de formation continue adapté, qui
permet une meilleure employabilité des salariés et demandeurs d’emploi. La GPEC-Territoriale,
évoquée précédemment, facilite cette adéquation en anticipant les besoins des entreprises permettant
ainsi aux institutionnels de l’emploi et de la formation d’adapter l’offre de formation disponible et les
financements qui en découlent. Adapter les besoins en compétences et en formation dans le secteur de
l’Artisanat permet donc, aux entreprises, de trouver un candidat ayant les compétences requises, et aux
personnes en recherche d’emploi de type artisanal, de répondre aux exigences de l’employeur.
49
4. Offre de formation et dispositifs de financement
La formation continue a pour principale fonction de répondre aux exigences du marché du
travail. En effet, elle permet une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emploi en
permettant aux salariés et aux demandeurs d’emploi d’acquérir de nouvelles compétences. La
formation continue a également un rôle de première importance envers les dirigeants. Les artisans sont
soumis à la concurrence et doivent s’adapter à la réalité du marché en développant des compétences
commerciales, en ressources humaines, etc. De même certaines activités s’exercent dans un cadre
réglementaire contraignant qui oblige ces-derniers à se former ou à former leurs salariés pour acquérir
le diplôme ou la certification requise. On peut schématiser le circuit de financement de la formation
continue de la manière suivante :
Shéma global du financement de la formation contunue dans l’Artisanat
4.1 Formation des dirigeants
Concernant la formation des dirigeants (chef d’entreprise, conjoints) d’entreprises artisanales,
il existe deux types de formations : la formation métiers et la formation transversale. La première
s’effectue en tant qu’artisans, ce sont donc des formations liées au cœur du métier (exemple : la
formation de boucher, de boulanger…). La seconde s’effectue en tant que chef d’entreprise, ce sont
des formations communes à tous les chefs d’entreprises tous secteurs confondus (exemple :
comptabilité, marketing, informatique…)
FAFCEA
Dirigeants +
Conjoints
collaborateurs +
Conjoints associés
+ Auxiliaires
familiaux
Conseil de la
Formation
Métiers
Métiers
Transversale
Transversale
CMA :
Formation
Collective
Autres
organismes de
formation :
Formation
individuelles
Métiers
Métiers
Transversale
Transversale
OPCA Salariés
50
a) Formation transversale
L’artisan souhaitant effectuer ce type de formation a la possibilité de se tourner vers le Conseil
de la Formation pour être financé. Le Conseil de la Formation (CF) est une entité de la Chambre
Régionale des Métiers et de l’Artisanat financée, d’une part, par la taxe d’apprentissage10
à hauteur de
900 milles euros environs, d’autre part, par une subvention attribuée par l’ACOSS réservée aux
autoentrepreneurs.
Le Conseil de la Formation finance la formation transversale, le Brevet de Maîtrise et le SPI11
des dirigeants d’entreprises artisanales (chef d’entreprise et/ou conjoints collaborateurs ou associés)
ainsi que des auxiliaires familiaux et des auto-entrepreneurs. Mais il finance aussi, et c’est une
exception, la formation métiers des stagiaires bénéficiant d’une formation au sein de l’IFCER.
Deux modes de financement existent selon le mode d’organisation de la formation mobilisée :
pour les formations collectives, le Conseil de la Formation verse aux CMA ainsi qu’à l’IFCER un
budget, et ce sont ces organismes qui décident, ensuite, du montant du financement des formations ;
pour les formations individuelles, le candidat reçoit directement par le Conseil de la formation, le
financement convenu.
Les formations transversales peuvent donc s’effectuer individuellement ou collectivement. Les CMA
27 et 76 dispensent des formations collectives qui sont assez nombreuses et touchent à beaucoup de
domaines : Communication et internet, bureautique, comptabilité et gestion, commerce et marketing…
Le financement de la formation collective diffère selon qu’il s’agit:
D’une formation courte : qui peut durer de 1 à 4 jours et concerne les domaines vu ci-dessus.
La Chambre de Métiers de l’Eure prend en charge la totalité des formations lorsque le
candidat choisit un des Packs proposés par la CMA27 contenant 3 formations, sinon les tarifs
vont de 35 à 105 € par jour avec prise en charge partielle de la part de la CMA27 (si la
demande en est faite par l’intéressé).
D’une formation longue (ou diplômante) : qui peut donner un niveau Baccalauréat jusqu’à
Bac +3 dans la gestion d’entreprise. Celle-ci dure de 1 à 2 ans, à raison de 1 jour par semaine
en formation, pour l’artisan, le conjoint, la secrétaire… le but étant de professionnaliser ceux-
ci et de leur permettre l’accès aux études supérieures.
10
Taxe d’apprentissage : contribution versée par l’employeur à la CRMA HN permettant de financer les premières formations
technologiques et professionnelles, d’améliorer la qualité de l’enseignement des apprentis. 11 Le Stage de Préparation à l’Installation est un stage obligatoire pour tout créateur ou repreneur d’entreprise alliant la théorie à la pratique.
51
La formation individuelle se déroule au sein d’autres organismes non rattachés aux Chambres
de Métiers. Le candidat choisit une formation dans l’organisme de son choix et établi ensuite
sa demande de financement minimum 15 jours avant le début du stage. Le financement
n’étant pas attribué si le demandeur entame son stage de formation avant.
Remarque :
Un phénomène est soulevé via les statistiques du Conseil de la Formation : au niveau régional, la
formation transversale des dirigeants est mobilisée essentiellement par les femmes, qu’elles soient
chefs d’entreprise ou conjoints collaborateurs. Les hommes sont en effet attirés par des formations
centrées sur leur cœur de métier et semblent délaisser les formations plus transversales (comptabilité,
commerce, ressources humaines, etc.). Le tableau suivant vient appuyer ce constat.
Tableau 8 Répartition H/F des stagiaires financés par le Conseil de la Formation en 2012 dans les 15 activités les plus
représentatives de l’Artisanat Haut-Normand.
Nombre
d'établissements
Nombre de stagiaires Total
Femme Homme Total général
Coiffure 2003 7,2% 488 79,2% 128 20,8% 616 62,8%
Travaux de maçonnerie générale et gros
œuvre de bâtiment
1770 6,4% 41 76% 13 24% 54 5,5%
Entretien et réparation de véhicules
automobiles légers
1444 5,2% 20 69% 9 31% 29 3,0%
Travaux d'installation électrique dans tous
locaux
1295 4,7% 53 67,1% 26 32,9% 79 8,1%
Travaux de menuiserie bois et PVC 1261 4,6% 16 43,2% 21 56,8% 37 3,8%
Travaux de peinture et vitrerie 1089 3,9% 11 42,3% 15 57,7% 26 2,7%
Boulangerie et boulangerie-pâtisserie 1005 3,6% 5 41,7% 7 58,3% 12 1,2%
Travaux d'installation d'eau et de gaz en
tous locaux
910 3,3% 10 27% 27 73% 37 3,8%
Soins de beauté 871 3,1% 23 100% 0 0% 23 2,3%
Travaux de couverture par éléments 831 3,0% 12 52,2% 11 47,8% 23 2,3%
Restauration rapide et vente de plats à
emporter
744 2,7% 4 80% 1 20% 5 0,5%
Transports de voyageurs par taxis 710 2,6% 0 0% 2 100% 2 0,2%
Travaux de terrassement spécialisés ou de
grande masse
699 2,5% 17 89,5% 2 10,5% 19 1,9%
Boucherie et boucherie-charcuterie 556 2,0% 1 10% 9 90% 10 1,0%
Commerce de détail de fleurs 504 1,8% 3 33,3% 6 66,7% 9 0,9%
Total 27656 100,0% 704 71,8% 277 28,2% 981 100,0%
Le tableau ci-dessus nous éclaire sur la répartition hommes femmes des stagiaires bénéficiant
d’un financement du Conseil de la Formation. Au 31/12/2012, 704 stagiaires soit une part de 72% sont
des femmes et seulement 277 stagiaires soit une part de 28% sont des hommes.
Nota bene : si nous recentrons l’analyse sur la formation transversale, il faut exclure la coiffure
et les soins et beauté. En effet une grande partie des stagiaires concernés bénéficie d’un financement
52
du Conseil de la formation pour une formation métier et collective dispensée par l’IFCER (voir ci-
avant). C’est pourquoi, la coiffure canalise 62,8% des stagiaires financés par le Conseil de la
Formation. Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusion en matière de formation transversale dans
ces deux activités.
En revanche dans les trois activités suivantes les plus représentées en nombre d’établissements,
les femmes sont majoritaires. Elles sont 76% dans les travaux de maçonnerie générale et gros œuvre
de bâtiment, 69% dans l’entretien et réparation de véhicules automobiles légers et 67,1% dans les
travaux d’installation électrique dans tous locaux.
En conclusion, Nous pouvons déduire que la formation transversale intéresse davantage les
femmes que les hommes. Si nous excluons les conjoints collaborateurs, qui sont essentiellement des
femmes et qui mobilisent nécessairement davantage la formation transversale du fait de leur statut, le
constat reste le même. Les chefs d’entreprise femmes mobilisent davantage la formation transversale
que les chefs d’entreprise hommes.
Une seconde remarque peut être faite : les activités les plus représentées en nombre
d’établissements, ne sont pas nécessairement les plus représentées en nombre de stagiaires financés
par le Conseil de la Formation et inversement. L’entretien et réparation de véhicules automobiles
légers, par exemple, arrive en troisième position en nombre d’établissements (5,2%) mais n’arrive
qu’en sixième position en nombre de stagiaires (3%). En revanche, les travaux d’installation
électrique, qui n’arrivent qu’en quatrième position en nombre d’établissements (4,7%), arrivent en
seconde position en nombre de stagiaires (8,1).
Le tableau 5 nous montre clairement les secteurs qui nécessiteraient une sensibilisation à la
formation transversale.
Entretien et réparation de véhicules automobiles légers ;
Boulangerie et boulangerie-pâtisserie ;
Restauration rapide et vente de plats à emporter ;
Transport de voyageurs par taxi ;
Travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse
Boucherie et boucherie charcuterie
Commerce de détail de fleurs
53
b) La formation métier
Si nous nous intéressons maintenant à la formation métier des dirigeants, celle-ci est financées
par le FAFCEA (Fonds d’Assurance Formation des Chefs d’Entreprises Artisanales) qui est une
institution nationale finançant la formation métier et exceptionnellement la formation transversale en
cas de refus du Conseil de la Formation.
4.2 Formation des salariés
Les salariés de l’Artisanat désirant se former sont pris en charge par un Organisme Paritaire Collecteur
Agrée (OPCA) auquel leur entreprise cotise.
Focus adéquation :
Il existe des problématiques de recrutement et d’employabilité des demandeurs d’emploi
dans le secteur de l’Artisanat.
Tout d’abord, nous constatons que s’il existe des observatoires économiques qui anticipent
les évolutions économiques du secteur de l’Artisanat et diagnostiquent les besoins en
compétences des entreprises, l’information recueillie est mal structurée d’où un problème de
lisibilité de l’information pour les services publiques de l’emploi et de l’orientation. Les
périmètres d’action de ces observatoires ne correspondent pas spécifiquement à celui de
l’Artisanat haut-normand. De même les méthodologies utilisées divergent et la
communication entre ces différents organismes est sans doute insuffisante. Il existe donc un
problème d’adéquation entre la fonction d’observation et les acteurs de la GPEC-T
notamment à l’échelle d’un bassin d’emploi comme celui de Louviers. Ces-derniers ont
besoin d’avoir une parfaite connaissance chiffrée de leur territoire pour agir en faveur de
l’Artisanat.
Ensuite, nous avons vu que les artisans n’utilisaient pas suffisamment les méthodes de
recrutement standard lors d’un recrutement privilégiant des méthodes moins formelles
comme le bouche à oreille. Parallèlement, de nombreux artisans se plaignent du manque de
candidatures ou du manque de motivation des candidats. Le manque de formalisme lors d’un
recrutement facilite l’intégration des nouveaux salariés mais augmente le risque d’un
recrutement raté ce qui accroît la défiance des artisans lors d’un recrutement. De même la
non utilisation optimale de l’ensemble des réseaux de diffusion de l’offre d’emploi réduit le
nombre de candidatures reçues.
54
Le manque de motivation des candidats est la principale difficulté de recrutement avancée
par les artisans lors d’un projet d’embauche. Il est indispensable d’aider les candidats à
travailler sur la motivation et l’image de soi lors d’un recrutement pour ainsi favoriser leur
embauche et démarrer une activité de façon plus dynamique. De même, les métiers de
l’Artisanat sont trop souvent perçus comme une voie de garage pour des jeunes en situation
d’échec scolaire. Les services publics de l’orientation doivent renforcer l’image des métiers
manuels afin d’encourager les jeunes empruntant ce type de cursus.
Concernant les méthodes de recrutement majoritairement utilisées par les artisans
interrogés dans notre enquête (Pôle emploi, bouche à oreille), elles sont peu standardisées
ou utilisées par défaut ce qui peut être à l’origine du manque de candidature précédemment
cité. Trois recommandations sont à faire :
Elargir le champ d’action de la plate-forme de recrutement Centre d’Aide à la
Décision (CAD) de la CMA27, qui semble être apprécié des artisans lors du
recrutement d’un apprenti. Le filtrage des agents avant la communication du détail
de l’offre aux candidats intéressés est très appréciée des artisans qui reçoivent trop
souvent des jeunes mal informés, peu motivés ou n’ayant pas le profil requis. Mais le
périmètre d’action du CAD est encore trop limité aux apprentis. Il doit être
davantage élargi au recrutement des salariés. Il est donc nécessaire de faire un travail
d’optimisation de la communication du CAD car c’est un outil de diffusion des
offres efficace en ce qui concerne l’Artisanat. Au-delà de l’aspect quantitatif, ces
agents recherchent une meilleure d’adéquation en l’offre d’emploi proposé par
l’artisan et le profil du candidat.
Une sensibilisation plus générale de la part des fédérations professionnelles,
associations employeurs, organisations patronales… auprès des artisans pour élargir
le périmètre de diffusion des offres d’emploi à d’autres réseaux que Pôle Emploi
(agences d’intérim, réseaux sociaux, radios etc.) ;
La CMA27 devrait également améliorer sa communication sur son coaching
recrutement pour ainsi améliorer les pratiques des artisans en termes de ressources
humaines.
55
Si nous nous penchons maintenant sur les formations proposées par la CMA 27, nous
constatons qu’elles sont essentiellement de nature transversale. Parallèlement, les résultats de
l’enquête montrent que les artisans se forment davantage en compétences métiers. Ils ne
voient pas l’intérêt de suivre une formation ne relevant pas directement de leur cœur de
métier. Nous observons ici une inadéquation entre les besoins exprimés par les artisans et
l’offre de formation proposée par la CMA27 qui semble pourtant répondre aux réels besoins
économiques de ces-derniers (recrutement, stratégie commerciale, etc.). Il faut donc
renforcer la sensibilisation des artisans à ce type de formation en leur montrant la valeur
ajoutée qu’ils peuvent en tirer.
L’autre constat que nous pouvons faire concerne les stagiaires des formations transversales
financés par le Conseil de la Formation. Ces formations sont davantage mobilisées par les
femmes, et beaucoup moins par les hommes. De plus, de manière plus général, les résultats
de notre enquête montrent que les artisans de moins de 30 ans ne se forment pas assez (voir
graphique 35 page 27) et que les artisans du secteur de l’alimentation non plus (voir
graphique 32 page 26). La sensibilisation à la formation et notamment à la formation
transversale doit donc être mieux ciblée en insistant auprès des artisans hommes, de moins
de 30 ans et ceux du secteur de l’alimentation.
Nous pouvons étayer notre propos concernant le manque d’intérêt des artisans pour la
formation transversale en donnant l’exemple de SEINARI qui propose un accompagnement
à l’innovation, pour les PME et TPE, mais qui ne rencontre pas de succès auprès des artisans
car ceux-ci restent essentiellement accès sur leur cœur de métier oubliant leur statut de chef
d’entreprise. Ils ne se dirigent donc pas vers ce genre d’organismes. Nous pouvons émettre
l’hypothèse qu’ils ne sont pas assez sensibilisés à la question.
56
: Financement et besoins de financement Section2
Un besoin de financement se caractérise par la situation d’un agent économique dont le
montant des dépenses est supérieur à son épargne. Il peut être de court terme en cas de déficit de la
trésorerie ou à long terme en cas de dépenses d’investissement supérieur aux capacités
d’investissement. En cas de besoin de financement, deux sources de financement peuvent être
mobilisées par les entreprises :
Les capitaux propres
Les capitaux externes
Les capitaux propres
Ils se composent de deux catégories :
Le capital social apporté par les créateurs (associés, actionnaires, entrepreneur individuel, etc.)
et qui peut faire l’objet d’une augmentation en cours d’existence ;
L’autofinancement représentant la part des bénéfices antérieurs mis en réserve par l’entreprise.
Le financement par capitaux propres n’étant pas traité dans ce mémoire, nous nous focaliserons sur le
financement par capitaux externes
Les capitaux externes
Ils se composent également de deux catégories :
Le prêt bancaire ;
D’autres financements externes.
1. Les limites du financement bancaire
1.1 Le manque de confiance des banques
De nombreux auteurs ont traité la question du financement bancaire des PME et TPE. Ils sont
tous arrivés à la conclusion qu’il existe une tension entre le système bancaire et les petites firmes. Les
principales raisons qui expliquent les difficultés de ces entreprises à se financer auprès des banques
sont :
L’opacité des petites structures (TPE/ Micro-entreprises). Il existe un manque de formalisme
dans ces entreprises qui engendre des difficultés pour les artisans à fournir aux banques des
57
documents comptables et financiers fiables venant apporter la preuve de leur bonne santé
financière. Ce phénomène contribue à dissuader le banquier d’octroyer un prêt.
L’asymétrie informationnelle illustrée par plusieurs auteurs, tels que Calomiris et Hubbard
(1990), représente la relation complexe basée sur l’information imparfaite entre le prêteur et
l’emprunteur. Ce dernier disposerait d’informations sur le degré de risque du projet et est le
seul à connaitre l’usage qu’il fera de la somme d’argent. Ce contexte conduit à un
accroissement du risque moral, du principe de sélection adverse (anti-sélection) et de l’aléa
moral.
a) Le principe de sélection adverse est défini comme le dilemme perpétuel des banques
entre le risque et la rentabilité. Cette notion est définie par l’économiste américain
George A.Akerlof (1970)12
comme étant un phénomène statistique et économique
par lequel une offre faite sur le marché aboutit à des résultats inverses à ceux
souhaités. C’est le principe selon lequel il y a toujours une asymétrie d’information
entre le préteur et l’emprunteur, il y a donc un risque pour les banques. Pour pallier à
ce risque, les banques augmentent leur taux d’intérêt. Le problème est que cette
hausse du taux d’intérêt n’attire que les emprunteurs à hauts risques, les emprunteurs
à faibles risques ne seront pas intéressés par l’offre. Les banques auront donc
tendance à choisir des candidats avec une rentabilité importante mais un risque qui
l’est tout autant, plutôt qu’un candidat avec un projet de rentabilité moins importante
mais de risque faible.
b) L’aléa moral est le principe selon lequel le préteur ne peut surveiller le
comportement caché de son emprunteur, ainsi celui-ci peut affecter les fonds à
d’autres fins.
Les petites structures constituent donc un risque élevé pour les banquiers. C’est pourquoi ces derniers
sont réfractaires à l’octroi de crédits.
1.2 Difficultés de financement des artisans
D’après les données d’enquête recueillies, nous avons vu que près de la moitié (42%) des
artisans interrogés rencontrent des difficultés financières.Pour autant les difficultés financières des
artisans sont principalement des difficultés de trésorerie.
12« The Market for Lemons : Quality Uncertainty and the Market Mechanism »1970.
58
La trésorerie est définie comme étant les liquidités disponibles en caisse et dans les comptes bancaires
de l’entreprise qui lui permettent de faire face à ses échéances. Un besoin de trésorerie s’exprime,
lorsque les liquidités dont dispose l’entreprise ne couvrent pas son besoin en fond de roulement
résultant d’un décalage entre ses encaissements et ses décaissements (stock + créances clients – dettes
fournisseurs) à une date donnée.
Dans notre enquête, parmi les artisans du bassin d’emploi de Louviers interrogés éprouvant des
difficultés financières, seul 4% ont répondu ne rencontrer que des difficultés pour financer leurs
investissements. En revanche, ils sont 78% à ne connaître que des difficultés de trésorerie.
L’enquête trimestrielle, sur l’accès des PME et TPE au crédit bancaire, de la banque de France
vient appuyer ce constat. Le tableau suivant représente le taux d’obtention des crédits d’investissement
par les PME au cours de ces derniers trimestres :
Tableau 9 Taux d’obtention des crédits d’investissement par les PME
T2 2012 T3 2012 T4 2012 T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014
Obtention de
crédit
d'investissement
=100% (en%)
82,8 81,03 84,22 83,15 83,36 84,32 87,52 87,38 85,66
Obtention de
crédit
d'investissement
>=75% et >100%
(en%)
5,1 5,32 3,49 4,66 4,37 4,87 3,75 4,53 3,03
Somme (%) 87,9 86,35 87,71 87,81 87,73 89,19 91,27 91,91 88,69
Sur le tableau 9, hormis une légère baisse au cours second trimestre 2014, l’accès au crédit
d’investissement reste relativement élevé. Près de 89% des PME obtiennent un accord total ou à plus
de 75%.
Tableau 10 Taux d’obtention des crédits de trésorerie par les PME
Sur le tableau ci-dessus, nous observons une fluctuation non négligeable du taux d’obtention des
crédits de trésorerie par les PME. Le taux d’obtention du crédit de trésorerie se situe néanmoins autour
de 71%.
T2 2012 T3 2012 T4 2012 T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014
Obtention de
crédit trésorerie 100% 57,2 59,38 51,69 56,92 62,92 65,72 61,37 61,71 56,81
Obtention de
crédit trésorerie >=75%
et >100% 13,99 9,9 8,99 10,77 9,17 8,48 6,87 8,56 14,01
Somme (%) 71,19 69,28 60,68 67,69 72,09 74,2 68,24 70,27 70,82
Source : Enquête trimestrielle de la Banque de France sur
l’accès des PME au crédit bancaires
Source : Enquête trimestrielle de la Banque de France sur
l’accès des PME au crédit bancaires
59
Comparativement au taux d’obtention du crédit d’investissement, on remarque que le taux d’obtention
du crédit de trésorerie est plus faible (10 point de pourcentage de différence), ce qui vient étayer nos
données d’enquête.
En 2012, 3,6 millions d’entreprises sont implantées en France13
. 99,9% de ces entreprises sont
des TPE et PME. Ces chiffres sont étonnants si nous nous restreignons aux informations délivrées par
les médias se focalisant sur les grandes entreprises. En effet, ces petites structures constituent la
majeure partie de la valeur ajoutée créée en France et face à leurs difficultés de financement et à la
frilosité des banques à leur consentir des crédits, il va donc sans dire qu’il faut soutenir ces entreprises
via d’autres réseaux. Les pouvoirs publics viennent en renfort aux petites entreprises créant ainsi des
fonds de garanties qui favorisent l’octroi de crédits bancaires (phénomène appelé effet de leviers), des
subventions, des aides…
13
Etude de l’INSEE sur les caractéristiques des entreprises et des entreprises individuelles (2012).
60
2. Les aides publiques au financement
L’ensemble des aides suivantes sont accessibles aux TPE et PME artisanales.
La région :
Les aides délivrées aux entreprises par la région Haute-Normandie se font sous forme de
subventions ou de prêts à taux zéro. Elles sont dédiées spécialement aux entreprises qui font, à
plus de 50% de leur activité14
, du « Business to Business ». C’est-à-dire, les entreprises
artisanales traitant, en aval, avec des professionnels. Ces subvenions sont destinées d’une part
au financement du matériel de travail, de l’immobilier et d’autre part, de l’exportation et de
l’innovation et ce, afin de favoriser l’implantation et le développement des entreprises haut-
normandes. Ces aides s’inscrivent dans le cadre d’un contrat d’objectif conclus entre la région et
l’entreprise concernée. L’entreprise doit prendre des engagements sur 3 ans qui constitueront le
fondement du contrat d’objectif
Le département :
Les aides sont sous forme de prêt à taux 0. Ce sont des avances remboursables destinées au
financement du matériel, de l’immatériel et de l’immobilier (à part véhicule).
L’Etat :
L’Etat a créé un dispositif appelé le FISAC (Fond d’Intervention pour les Services, l’Artisanat
et le Commerce) ouvert aux entreprises commerciales, artisanales ou de services qui envisagent
une opération de création, de maintien, de modernisation, d'adaptation ou de transmission de
leur activité, afin de préserver ou de développer un tissu d'entreprises de proximité. Le FISAC
intervient de manière individuelle ou collective.
Intervention individuelle : l’artisan d’une commune de moins de 3000 habitants avec un
chiffre d’affaires de moins de 1 million d’euros, fait seul sa demande de financement. Il faut
qu’il soit le dernier artisan de son activité et de sa commune pour pouvoir en bénéficier. Ce
sont essentiellement ceux qui ont une boutique. Ce dispositif, très long, dure 1 an environ.
Intervention collective : une commune ou communauté de commune portent le projet au
niveau de l’Etat. On est dans le cadre d’un co-financement, c’est-à-dire que si la commune
finance pour 10 000 €, l’Etat met la même somme. Autre exemple : si la communauté de
commune demande aussi au département de participer, l’Etat mettra quand même 50% de la
somme, à savoir, la commune : 10 000 €, le département : 5 000 € et l’Etat : 15 000 €. C’est
14 Moins de 50% du chiffre d’affaire doit être réalisé avec des particuliers.
61
un dispositif qui concerne l’ensemble des entreprises d’un même secteur géographique, c’est
donc le territoire qui est aidé. Ce dispositif existe sur le territoire de la Communauté
d’Agglomération Seine et Eure.
En effet, la CA Seine Eure a obtenu la compétence FISAC. Selon le secteur, c’est la chambre
de commerce ou la chambre des métiers qui vérifie l’adéquation entre le projet de l’artisan et
les besoins de l’entreprise.
Les aides proposées par la CA Seine-Eure sont les suivantes :
L’aide à la modernisation du point de vente ;
L’aide à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite ;
Aide à l’innovation (visant particulièrement les artisans) ;
Aide à l’aménagement intérieur (visant particulièrement les artisans).
C’est la Chambre de métiers qui fait l’intermédiaire entre l’artisan et la CA Seine-Eure.
L’artisan passe d’abord par la CMA pour son besoin de financement et celle-ci l’oriente vers
l’une ou l’autre des aides en fonction du projet. Mais c’est en fin de compte l’artisan qui décide
de l’aide qu’il souhaite obtenir. Un cumul d’aide est possible jusqu’à 80% du projet.
Dans notre enquête, 21% des artisans à projet foncier ou immobilier ont un projet de rénovation
et/ou mise aux normes de leurs locaux, ils envisagent donc de se tourner vers la CA Seine-Eure
pour bénéficier du FISAC.
Nota Bene : Toutes ces aides publiques (hormis la région qui finance les grands groupes) sont
destinées aux entreprises en création ou en développement, réalisant un chiffre d’affaire
inférieur à 1 million d’euros et dépourvues de difficultés quelconques.
Cependant, ces aides ne sont pas systématiques. Le chef d’entreprise ayant fait une demande de
financement, n’est pas sûr de l’obtenir. Il faut au préalable monter un dossier, et en cas
d’obtention de l’aide, le chef d’entreprise peut alors investir. Par conséquent, le demandeur ne
doit pas acquérir ses matériaux ou engager ses travaux immobiliers avant la réception du dossier
complet par l’institution. Dans le cas contraire, il n’obtiendra pas les fonds.
L’investissement CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) :
Cet organisme intervient sur l’aménagement de l’espace de travail de façon à améliorer la
sécurité du travail des salariés. De façon générale, il finance les travaux liés à l’amélioration des
conditions de vie des salariés. Il n’intervient donc qu’auprès des établissements employeurs.
62
Le CARSAT peut également intervenir dans le financement des véhicules mais sous certaines
conditions, à savoir que le bénéficiaire doit prendre des options précises dans le véhicule
(exemple : ABS15
…), il pourra donc avoir une aide allant jusqu’à 3 000 €. Cette une aide
ponctuelle, elle n’existe pas tout le temps.
L’agence de l’eau :
C’est un établissement public du ministère chargé du développement durable. Il intervient dans
la sauvegarde de l’eau et donc auprès des métiers qui polluent l’eau afin de les aider à financer
les transformations nécessaires pour éviter la pollution.
Les sociétés de caution mutuelle (SCM) :
Les SCM sont des établissements de crédit qui garantissent le remboursement des prêts
bancaires. En effet, la caution (la SCM) s’engage à payer la dette de l’entreprise cliente au
créancier de celle-ci (la banque) en cas de défaillance de l’emprunteur (le chef d’entreprise).
Lorsque l’emprunteur n’arrive pas rembourser son prêt, la banque demande à la SCM de se
substituer à celui-ci et de rembourser les sommes restant dues. Ensuite la SCM pourra se
retourner vers le chef d’entreprise pour réclamer le montant avancé.
Les professionnelles peuvent faire appel à trois SCM :
o SIAGI pour les artisans ;
o BPI pour les PME et TPE en général ;
o SOCAMA qui intervient uniquement auprès des entreprises clientes de la
Banque Populaire ou la BRED.
La Banque Publique d’Investissement (BPI France) :
La BPI est un établissement créé par l’Etat et la Caisse des Dépôts et Consignation afin de
soutenir les entreprises dans leur développement économique. Elle vient apporter une garantie
aux PME pour conforter les banques privées dans leur octroi de crédits aux entreprises. La BPI
propose notamment une garantie pour renforcer la trésorerie pour les TPE et PME quelle que
soit la date de leur création. Elle peut garantir jusqu’à 70% du prêt bancaire dont la durée est
comprise entre 2 et 7 ans.
15
ABS (Anti-Blocking System) : système anti-blocage des roues lors d’un freinage.
63
France Active :
C’est une association proposant les garanties de prêts bancaires suivantes:
FGIF : Fond de Garantie pour la création, la reprise ou le développement des entreprises à
l’Initiative des Femmes. Garantie accordée pour financer un besoin en fond de roulement
ou investissement. Elle est au maximum de 70% du montant du prêt et plafonnée à
27000€. Sa durée est de 2 à 7 ans et son coût de 2,5% du montant garanti, donc plus le
montant à garantir est important plus la rémunération de l’organisme l’est aussi.
CAP’Jeunes : est un dispositif mis en place par Haute-Normandie Active (filière de France
Active) pour permettre aux jeunes de moins de 26 ans de faire face au manque de
ressources financières et au manque d’accompagnement. Ce dispositif se traduit par une
prime (subvention) de 2 000 € ainsi qu’un accompagnement et une garantie du prêt
bancaire obligatoire à l’octroi de l’aide.
Focus adéquation :
Comme nous pouvons le constater, la majeure partie des financements précédemment cités
sont à long terme et concerne donc des investissements. Parallèlement, le résultat de notre
enquête nous indique que les besoins des artisans sont, eux, des besoins de trésorerie, donc
des besoins à court terme. Il persiste donc un décalage entre les dispositifs existant et les
besoins des artisans. Il est nécessaire de créer davantage d’aide au financement à court terme
afin d’améliorer la situation financière des TPE/PME et notamment des artisans.
64
: La localisation des entreprises Section3
La localisation des firmes et le développement économique sont des notions intimement liées
à celle de l’aménagement du territoire. De nombreuses définitions, politiques, économiques ou
géographiques de l’aménagement du territoire existent. Nous avons choisi celle donnée par
l’économiste Joseph Lajugie dans son ouvrage « Espace régional et aménagement du territoire »
(1979) :
Dans cette définition, nous relevons le caractère volontariste de l’aménagement du territoire, c’est à
dire l’action programmée et consciente, généralement d’une collectivité territoriale sur son territoire,
afin de permettre un meilleur développement économique de celui-ci, et ce, en y réduisant les
inégalités observées. La notion d’une redistribution des ressources plus équitables est donc
encouragée.
L’aménagement du territoire, les infrastructures publiques, le salaire, les
consommateurs…sont des critères déterminants dans le choix de localisation des entreprises selon la
Nouvelle Economie Géographique. Cette discipline a vu le jour en 1991 grâce à Paul Krugman, un
économiste américain ayant reçu le « prix Nobel d’économie » en 2008 pour son travail sur le
commerce international et la localisation des activités économiques. Il y explique les forces
déterminant la localisation des firmes et les mécanismes de l’agglomération spatiale.
En effet, selon P. Krugman, l’équilibre spatial résulte de la confrontation entre deux forces,
centrifuge et centripète.
o Les forces centrifuges (1) incitent les entreprises à se disperser dans l’espace.
o Les forces centripètes (2) incitent les entreprises à se concentrer dans l’espace.
Si (1) > (2), nous avons alors un équilibre spatial de dispersion des activités dans l’espace,
c’est-à-dire une répartition homogène de celles-ci.
Si (1) < (2), nous avons alors un équilibre spatial de concentration avec donc, un centre et une
périphérie.
« L’aménagement du territoire a pour fin à la fois de promouvoir la mise en
valeur des ressources régionales et d’améliorer le cadre de vie et les conditions
d’exercice des habitants, en atténuant les disparités régionales de développement
économique et social par une organisation prospective de l’espace, reposant sur
une orientation volontariste et concentrée des équipements et des activités ».
65
L’entreprise faisant état des lieux de toutes les forces fait ainsi son choix de localisation (l’entreprise
ne peut raisonner qu’avec une seule force, elle devra confronter toutes les forces en présence pour
faire son choix).
Exemple de forces centrifuges :
o L’effet pro-concurrence : les entreprises n’aimant pas la concurrence, vont se localiser loin de
celle-ci.
Exemple de forces centripètes :
o La relation consommateurs-firmes : les entreprises sont incitées à se localiser là où se trouvent
les consommateurs et vis-versa. Ceci entraine une concentration car d’autres firmes suivent
pour les mêmes raisons et ainsi de suite.
Notre bassin d’emploi se situe en périphérie de l’agglomération rouennaise, là où il y a une
forte concentration d’entreprises. Les politiques d’aménagement du territoire y sont plus actives que
sur le reste des territoires périphériques. Ceci s’explique par le fait qu’il existe un dilemme entre
développement économique et égalité des territoires, en général rapidement tranché en faveur du
premier. En effet, il existe, une scission entre le développement économique et l’égalité territoriale. En
se concentrant, les entreprises créent de la croissance économique, mais c’est une situation qui crée
l’inégalité face aux autres territoires. A l’inverse, lorsque les firmes se dispersent, ceci favorise
l’égalité des territoires, mais pas la croissance. Les politiques cherchent souvent la croissance au
détriment de l’égalité. Ceci se retrouve au sein de l’agglomération rouennaise, favorisée au détriment
des autres zones.
Néanmoins, les collectivités territoriales du bassin d’emploi de Louviers tentent de sortir leur épingle
du jeu en mettant en place des dispositifs d’attractivité et d’aménagement du territoire pour faire en
sorte que les entreprises qui y sont installées, y restent, et favoriser l’installation d’autres.
L’aménagement et la gestion des zones d’activité relève de chaque intercommunalité du bassin
d’emploi. Une pénurie de locaux adaptés aux entreprises artisanales a été constatée sur le bassin
d’emploi de Louviers ; c’est pour cette raison et afin de répondre au mieux aux besoins des artisans en
termes de création ou développement de leur entreprise, que les communautés de communes du bassin
d’emploi de Louviers proposent un certain nombre de zones d’activité comportant des locaux plus
adaptés, soit sous forme de location soit sous forme de vente.
66
Parmi les zones d’activité sous forme de location, un concept a été développé en 2004 par la
CMA 27 et Eure Expansion16
, appelé Villages d’Artisans. Cette opération foncière innovante, qui a
été récompensée à Paris par le trophée « métiers et artisanat », répond aux enjeux du développement
économique des collectivités.
Un village d’artisan est un bâtiment ou un ensemble de bâtiments construits sur un terrain communal
ou appartenant à une communauté de communes (CDC) pour y accueillir des artisans en location à
prix réduit (5 à 6 € du m²). Le propriétaire reste la commune ou la CDC. Les locaux sont aménagés en
fonction des besoins des artisans locataires qui définissent eux-mêmes les dimensions et composition
de leurs locaux. Son objectif est de répondre de manière plus adaptée aux besoins des artisans, de
maîtriser et favoriser le développement des entreprises locales, d’augmenter le nombre d’emplois sur
le territoire et de développer des synergies d’entreprises avec des gains de productivité.
Pour construire un village d’artisans, une enquête est menée par Eure Expansion avec l’établissement
d’un cahier de charge incluant une recherche d’entreprises intéressées se trouvant dans un rayon de 15
minutes ou 15 kilomètres de l’implantation du village. A l’issu de l’enquête, Eure Expansion doit
vérifier quel est le taux de personnes ayant un projet immobilier (5% au minimum pour la réalisation
du projet). Ensuite, une étude économique préliminaire est effectuée par la CMA27, tenant compte des
subventions mobilisables, ainsi qu’une étude de capacité financière des artisans intéressés. La CDC
valide ensuite le projet.
Il existe à ce jour quatre Villages d’Artisans sur le bassin d’emploi de Louviers :
Nb de
bâtiments
Mètres
carrés
Etat Nb
d’entreprises
Nb d’actifs Nb création
d’emploi
Nb apprentis
Neubourg 2 2200m² Complet 9 66 38 6
L’Andelle 4 2600m² Complet 6 66 12 4
Amfreville la
Campagne
3 2160m² Incomplet - - - -
Pont de
l’Arche
1 1600m² Quasi-complet
4
Tableau 11 caractéristiques des villages d’Artisans
du bassin d’emploi de Louviers
La majorité des villages a bien fonctionné avec un taux de remplissage maximum, hormis celui de la
Communauté de commune d’Amfreville la Campagne qui est incomplet car la demande de base des
artisans était de 1 300 m², or la CDC a décidé de construire 2 160 m², donc environ 600 m² sont vide à
ce jour.
Lorsque les entreprises établies sur les villages commencent à se développer, elles quittent le village
pour laisser la place à d’autres entreprises.
16
Eure Expansion est l’agence de développement économique du département de l’Eure
Source : Service appui aux collectivités locales de
la CMA27
67
C’est pour cette raison que les locaux ne doivent pas être très spécialisés afin de permettre une
relocation rapide par la suite.
Les autres zones d’activités économiques sont, soit destinées au secteur de l’Artisanat (zones
d’activités artisanales), soit de manière générale des zones commerciales ou industrielles. Les zones
commerciales sont des zones constituées de terrain à vendre où l’artisan qui devient propriétaire, a la
charge de faire construire son bâtiment. Les zones d’activité artisanales sont des zones commerciales
dédiées à l’Artisanat.
Dans cette partie, il est également question des projets de rénovation et de la mise aux normes
des locaux de travail. En effet, nous avons considéré que ces derniers relevaient du projet immobilier.
Ce qui nous amène à parler de la loi handicap du 11 février 2005. Cette loi dispose que tous les
Etablissements Recevant du Public (ERP) doivent être accessibles aux handicapés et aux personnes à
mobilité réduite (PMR). A défaut, si la pratique ne le permet pas, un usage équivalent doit être
envisagé, c’est-à-dire que si les travaux sont impossibles dans le local en question, une équivalence
doit être prévue. Exemple : la livraison à domicile…
Cette loi a donné un délai de dix ans aux ERP à compter de son entrée en vigueur pour la mise aux
normes. En ce qui concerne le financement de cette démarche, les chefs d’entreprise (artisans,
commerçants…) peuvent mobiliser l’aide de la CA Seine-Eure si leur établissement se trouve sur son
territoire et ce à travers l’aide à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite qui relève du FISAC,
dont nous avons parlé dans la partie financement. Si l’entreprise se trouve sur une commune relevant
d’un autre EPCI, elles peuvent mobiliser le FISAC via leur communauté de communes.
Focus adéquation :
Le bassin d’emploi de Louviers essaye de répondre au mieux aux besoins de ses artisans en
termes de projets fonciers et immobiliers. Ceci contribue à l’attractivité et la compétitivité du
territoire.
Dans notre enquête, nous avons interrogé 106 artisans dont 34 ayant un projet immobilier.
Plus de la moitié (54%) des artisans interrogés sont actuellement installés en zone urbaine
(ville ou centre-ville) du bassin d’emploi, comme nous le montre le graphique 41 de la page
32. Cependant, seul 38% des chefs d’entreprise ayant un projet foncier ou immobilier
souhaitent rester ou se localiser en zone urbaine et 62% aspirent à des locaux en zones
rurales (village d’artisans, zone d’activité…).
68
Par conséquent, les efforts des collectivités territoriales du bassin d’emploi de Louviers pour
développer l’installation des artisans en zone rural (création de village d’artisans, de zone
d’activité…) est parfaitement en adéquation avec les besoins exprimés par les artisans.
Nota Bene : concernant les Villages d’Artisans:
En termes de retours d’expérience des villages d’artisans, quelques inconvénients ont été
remontés par la Chambre de Métiers de l’Eure:
La mauvaise relation entre le locataire et le propriétaire des locaux (la commune ou la
CDC) ;
Un constat d’homogénéité de l’enseigne face au besoin des chefs d’entreprises de se
démarquer des autres ;
Un turn-over fréquent des entreprises et donc difficultés de trouver rapidement un
repreneur ;
Une mauvaise maîtrise du village de la part commune ou de la communauté de
commune, à savoir que pour des besoins de rentabilité et de remboursement d’emprunt,
la cible d’entreprises peut devenir flexible. Exemple : une école de danse acceptée dans
un village d’artisans ;
Le délai entre le projet de la construction du village d’artisans et l’entrée dans les locaux
dure entre 2 et 3 ans, il y a un risque de perte d’entreprises désirant s’y installer.
Quelques remarques sont à faire sur l’occupation de ces locaux :
Il y a beaucoup d’entreprises du bâtiment ;
Il n’y a pas d’artisans du secteur de l’alimentaire ;
La CDC n’accepte pas tout le monde pour des raisons de bruitage de l’activité ou de
salissure de la voie publique, à l’instar des carrossiers ou maçons ;
Il y a peu d’artisans du secteur des services.
Nous remarquons qu’il est compliqué de remédier aux difficultés suscitées tant elles sont de
nature différentes. Néanmoins, les collectivités et la CMA27 peuvent essayer de rationaliser
les étapes préalables à la construction du village pour accélérer l’entrée dans les locaux des
artisans et ainsi ne pas les perdre en cour de route.
69
: Reprise transmission Section4
Sur le bassin d’emploi de Louviers 22% des artisans ont répondu avoir un projet de
transmission de leur entreprise, ce qui est assez conséquent. Dans les années à venir, plus de 10 900
entreprises dans l’Eure seront à céder en raison du « papyboom »17
. L’arrivée en retraite des dirigeants
d’entreprises artisanales séniors menace la préservation du savoir-faire sur le territoire, si un repreneur
n’est pas trouvé.
En effet, la transmission est un levier primordial au développement économique, elle permet le
maintien des compétences et des savoir-faire, la diversité des commerces qui favorise l’attractivité du
territoire, l’aménagement du territoire qui évite la désertification des campagnes ainsi que le soutien
du modèle économique qu’est la PME.
Un dirigeant d’entreprise artisanale qui souhaite transmettre son entreprise ou un repreneur
d’entreprise artisanale ont la possibilité de se faire accompagner et/ou financé par différents
organismes et dispositifs. Ces aides favorisent également le retour à l’emploi.
1. Les organismes compétents
La CMA27 pour un accompagnement des cédants, à travers un diagnostic de l’entreprise, des
conseils et préconisations, comme pour le prix de vente par exemple, une préparation
psychologique à la cession, une formation pour mieux préparer la transmission (coût : 35 €,
durée : un jour, CR18
: 350 €) et une journée et demi d’échange pour la définition du projet et
son bon lancement. La CMA recherche également des repreneurs afin de les mettre en relation
avec les cédants. Elle utilise la plateforme régionale de reprise transmission qui lui permet de
faciliter la mise en relation cédants-repreneurs. Elle organise également des réunions
d’informations, propose de faire une étude de marché, un plan de financement… la CMA
conserve une position neutre vis-à-vis de la transaction, elle n’a aucun intérêt à favoriser un
repreneur plutôt qu’un autre.
La CA Seine-Eure propose également un accompagnement du cédant et du repreneur dans
leurs démarches, une sensibilisation à l’anticipation du projet de transmission, ainsi que des
« soirées » de présentation transmission pendant lesquelles les repreneurs peuvent faire la
connaissance des cédants et échanger sur leurs projets. La communauté d’agglomération
17
Etude de l’INSEE et de la région Haute-Normandie (2009). 18
Cout réel hors public artisanal
70
s’appuie également sur le dispositif Transcommerce-transartisanat qui est une plateforme
nationale qui met en ligne les offres de transmission d’entreprises, ce qui lui permet
d’identifier les cédants et repreneurs plus facilement.
Initiative 27 est une association loi de 1901 qui aide et finance les repreneurs et créateurs
d’entreprises en leur accordant un prêt d’honneur sans intérêts et sans garanties et en les
accompagnant après la création ou la reprise jusqu’à la réussite économique de leur projet.
Le réseau entreprendre est une association de chefs d’entreprises qui accompagne les
créateurs et repreneurs d’entreprises dans leurs démarches. Elle va tout d’abord les aider à
professionnaliser leurs projets, les rendre plus fiables à travers des entretiens. Ensuite, le projet
passe en comité d’engagement constitué de l’ensemble des membres du réseau. Si le projet est
accepté il devient lauréat du réseau entreprendre, ce qui entraîne la mise à disposition d’un
prêt d’honneur allant de 15 000€ à 50 000€ (voire plus pour certains projets) sans garantie ni
caution et à taux zéro. Ce prêt favorise l’octroi de prêts bancaires.
L’association met aussi à la disposition du créateur ou du repreneur un chef d’entreprise qui va
l’aider et qui va tous les mois pendant 2 ans, faire le point avec lui et lui apporter son appui,
son expertise et créer un climat de confiance pour le créateur.
La CCI, pour les chefs d’entreprises doublement inscrits, propose via son dispositif
Normandie Transmission commerce, un accompagnement des cédants et repreneurs via des
entretiens individuels, des diagnostics d’entreprises ainsi que le rapprochement des cédants
repreneur à travers le dispositif Transcommerce. Ce dispositif est gratuit.
La CRA est une association sans but lucratif, créée en 1985 ayant pour objet de favoriser la
transmission des PME et PMI (5 à 100 salariés). Elle est composée de 150 délégués
bénévoles, anciens dirigeants, et représentée au niveau régional par 60 délégations.
L’association propose un accompagnement individuel de chaque cédant par un délégué, une
sensibilisation à la transmission, ainsi qu’une formation des repreneurs. Le coût d’adhésion à
l’association pour les personnes physiques est de 520 € en Ile de France, prestations
complémentaires incluses, et 470 €+50 € si prestations complémentaires en région. Le coût
d’adhésion pour les repreneurs personnes morales est de 700 €. La cotisation pour les cédants
est de 1 400 € pour une durée de 18 mois. Pour les sociétés dont le chiffre d’affaires, au
dernier bilan connu, est inférieur à 1,5 millions d’Euros, la cotisation est ramenée à 1 100 €
pour 18 mois.
71
La Banque Publique d’Investissement (anciennement OSEO) propose dans le cadre de la
reprise d’entreprise, un Prêt à la Création d’Entreprise (PCE) d’une durée de 5 ans, en
complément du crédit bancaire classique, allant de 2 000 € à 7 000 € sans garantie personnelle
ni caution. Il finance les dépenses immatérielles telles que la trésorerie ou la publicité.
La BPI propose également un contrat de développement transmission qui constitue une aide
financière aux PME d’une durée maximum de 7 ans, couvrant les dépenses liées à l’achat du
fond de commerce, au renforcement du fond de roulement… Il est, à l’instar du PCE, sans
garantie ni caution personnelle. Il va de 40 000 à 400 000 € accompagné systématiquement
d’un prêt bancaire et peut représenter au maximum 40% des prêts accordés.
2. Les dispositifs concernés
Le NACRE est un dispositif mis en place par l’Etat qui consiste en un prêt à taux zéro jusqu’à
10 000 €, ainsi qu’un accompagnement destiné à des personnes sans emploi ou rencontrant des
difficultés d'insertion durable dans l'emploi, de créer ou reprendre une entreprise. Ce dispositif
est accessible au près d’organisme ayant le label NACRE comme l’ADIE, la CCI, la CCIR,
initiative 27... Ce dispositif est totalement pris en charge par l’Etat pour les personnes les plus
en difficulté.
L’ACCRE est un dispositif mis en place par l’Etat pour les chômeurs ; créateurs ou
repreneurs d’entreprise. Il consiste à exonérer ceux-ci du paiement des charges sociales
(retraite, vieillesse, allocations familiales, assurance maladie, maternité…) pendant une durée
d’un an. Il permet aussi le maintien de certains minima sociaux durant les premiers mois, tel
que le RSA19
. Cette aide peut être cumulée avec le NACRE ou l’ARCE. Lorsqu’elle est
cumulée avec l’ARCE, le repreneur peut choisir entre garder ses allocations dans la limite de
la durée de ses droits avec une durée maximum de 15 mois, ou choisir de recevoir 45% de ses
allocations en 2 versements espacés de 6 mois. Ce dispositif est accessible auprès de pôle
emploi ou du centre de formalités des entreprises de la CMA27.
« Coup de pouce » qui est un dispositif mis en place par la région pour soutenir la création ou
reprise des TPE de moins de 10 salariés. Il est à destination des personnes sans emploi,
sachant que ceux qui sont inscrit depuis plus de 6 mois doivent être bénéficiaires de l’ACCRE.
Le besoin de financement ne doit pas dépasser 90 000 € pour une reprise d’entreprise, et la
subvention est de maximum 15% du montant du besoin en financement. Cette aide doit être la
dernière mobilisée pour boucler le plan de financement.
19
Le Revenu de Solidarité Active : aide délivrée par Pôle Emploi
72
Focus adéquation :
L’importance des Petites et Moyennes Entreprises dans le tissu économique étant largement
reconnue ; création d’emplois, création de richesse national... il parait assez naturel que leur
pérennité soit au centre des préoccupations des pouvoirs publics, des organisations
professionnelles, des banques etc.
Lors du processus de transfert de l’entreprise, de nombreuses difficultés peuvent survenir.
Quelques difficultés sont développées par des théories économiques tels que :
La théorie du deuil empruntée par Thierno BAH, enseignant chercheur à l’université
de Rouen met en lumière les comportements de « deuil refusé ou difficile » que peut
rencontrer un cédant d’entreprise entravant ainsi la phase de transition.
L’asymétrie d’information développée en 2007 par Françoise Bastié et Sylvie Cieply,
deux enseignantes chercheuses à l’université de Caen. Cette asymétrie d’information
qui existe entre le cédant et le repreneur rend délicate la fixation du prix de vente, le
vendeur étant mieux informé que l’acheteur sur les performances présentes et futures
de la firme.
La transmission étant une démarche cruciale et délicate, son échec induit la perte de
nombreux emplois et de savoir-faire. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont mis en place
des dispositifs, favorisant ainsi ce processus de transmission. Donc les dispositifs de
transmission / reprise existant sur le bassin d’emploi de Louviers, sont en adéquation avec
les besoins des artisans de ce territoire, et ce, indépendamment des difficultés extérieures
qu’il peut y avoir tel que l’implantation du local ou la qualité des lieux.
73
Le bassin d’emploi de Louviers est un territoire comportant 1 793 établissements artisanaux et
3 229 salariés dont 366 apprentis. Le bâtiment, implanté essentiellement en zones rurales, est le
secteur le plus représenté sur le bassin avec 45% des établissements artisanaux. Le reste des secteurs, à
savoir les services, l’alimentation et la production sont principalement implantés en zone urbaine.
Les artisans de ce bassin d’emploi se heurtent à de nombreuses difficultés qui entravent le bon
fonctionnement de leur entreprise. Cette étude met en lumière ces différents obstacles et apporte un
éclairage sur les aides pouvant être mobilisées pour y remédier.
Voici les principales difficultés rencontrés par les artisans interrogés dans notre enquête :
Le manque de stratégie commerciale ;
Des difficultés financières, essentiellement de trésorerie ;
La faible mobilisation de la formation transversale ;
Des difficultés de recrutement (manque de motivation des candidats, insuffisance des
candidatures, manque d’expérience professionnelle et de formation…) ;
Des méthodes de recrutement peu formalisées et peu diversifiées (forte mobilisation de
Pôle emploi et du « bouche à oreilles ») ;
Locaux peu fonctionnels et souhait d’accès à la propriété ;
Besoin de transmission d’entreprise pour 22% des artisans interrogés.
Tout d’abord, le manque de stratégie commerciale relevé dans notre enquête peut être comblé
par une sensibilisation plus importante à la formation transversale leur permettant de mieux gérer leur
entreprise et de mieux cerner ses différentes forces, faiblesses, opportunités et menaces.
Ensuite, les artisans sont soumis à des difficultés de financement et notamment de trésorerie. La
réticence des banques à octroyer des crédits à court terme, et le manque de dispositifs publics pour
financer leur trésorerie, ne permettent pas aux artisans de faire face à ces difficultés. Une inadéquation
est donc constatée entre le besoin de financement des artisans et les ressources financières
mobilisables sur le territoire. Une plus grande sensibilisation des banques et un développement des
aides est donc nécessaire pour aider les chefs d’entreprises artisanales. Une réallocation des fonds en
faveur du financement de la trésorerie des TPE/PME est aussi recommandée. De plus, la formation en
gestion peut aussi constituer un plus pour l’octroi de financement, l’artisan fournissant ainsi des
documents comptables plus fiables.
De plus, la formation transversale qui constitue un atout majeur au développement de
l’entreprise, peut faire l’objet d’une sensibilisation approfondie en argumentant notamment sur
74
l’impact positif de ces formations sur le développement économique de l’entreprise. Le chef
d’entreprise peut ainsi mieux gérer sa comptabilité et ses difficultés financières, adopter une bonne
stratégie commerciale, améliorer ses recrutements, se familiariser avec les TIC20
etc. Cette
sensibilisation à la formation transversale doit se faire davantage auprès des hommes. De même, de
manière plus générale, nous constatons un manque d’intérêt des jeunes artisans et des artisans du
secteur de l’alimentation à la formation continue (métier et transversale)
Les difficultés de recrutement précédemment listées, auxquelles font face les artisans,
nécessitent un travail d’abord, d’adéquation entre les offres d’emploi des chefs d’entreprises et le
profil des demandeurs d’emploi. Ceci pouvant se faire en formant les salariés tout au long de leur vie
professionnelle, et en renforçant l’employabilité des demandeurs d’emploi qui postulent sur des
métiers de l’Artisanat. Le plan GPEC-Territoriale mis en place sur le territoire, est une des clés pour
parvenir à cette adéquation à condition que les acteurs concernés aient une parfaite connaissance
chiffrée de l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers.
Ensuite, un travail d’amélioration de l’orientation des demandeurs d’emploi et surtout des jeunes vers
les métiers de l’Artisanat est aussi recommandé. Le faible niveau de qualification demandé dans ces
métiers ne doit pas constituer le seul motif d’intérêt. Les métiers de l’Artisanat doivent être davantage
valorisés, notamment par les conseillers d’emploi et de formation.
Enfin, un travail de dynamisation de l’apprentissage sur le territoire en promouvant les effets
bénéfiques de ce type de formations pour les artisans. Ces formations, en alternance, ont un véritable
intérêt pour le marché de l’emploi renforçant l’expérience professionnelle des candidats potentiels.
L’étude nous permet aussi de relever les méthodes de recrutement des artisans peu formalisées,
utilisées par défaut et peu diversifiées. Les artisans doivent donc élargir le périmètre de diffusion des
offres d’emplois : Plate-forme Centre d’Aide à la Décision, radios, agences d’intérim… La CMA27
devrait aussi renforcer la communication sur son coaching recrutement. Il est nécessaire d’entrer en
contact avec les artisans afin de les sensibiliser sur la fonction ressources humaines et ainsi optimiser
les chances de réussite d’un recrutement.
De même, viennent s’ajouter, des difficultés de localisation liées au manque de fonctionnalité
des locaux, au besoin d’accès à la propriété et au souhait des artisans de s’implanter en zone rurale.
Les efforts des collectivités pour offrir des locaux adaptés au besoin des artisans du bassin d’emploi de
Louviers notamment avec les villages d’artisans vont dans le bon sens en répondant aux problèmes de
fonctionnalité des locaux et à la question de l’implantation en zone rurale.
20
Technologies de l’information et de la communication
75
Enfin, concernant la transmission d’entreprise, 22% des artisans interrogés ont un projet de
transmission de leur entreprise, ce qui n’est pas négligeable. Les dispositifs existant sur le territoire
pour soutenir la transmission et la préservation des savoir-faire sont nombreux sur le bassin d’emploi
de Louviers mais peu mobilisés par les artisans. Un travail de communication est donc nécessaire afin
d’informer les chefs d’entreprises artisanales des possibilités d’accompagnement dont ils peuvent
bénéficier.
Plus globalement, nous constatons que les artisans n’ont pas conscience de la réalité de leur
statut de chef d’entreprise (manque d’intérêt pour les formations transversales, manque de stratégie
commerciale, etc.), ce qui remet en cause le modèle économique et les perspectives de développement
économique de leur entreprise. Pour autant, le positionnement en tant que chef d’entreprise, et non
plus en tant qu’artisan (boulanger, boucher…), permet au dirigeant de se projeter dans le temps et
d’avoir une vision à long terme de son activité. De même, cerner au mieux le contexte économique,
avoir conscience de la réalité du marché, faire face à la concurrence, sont des enjeux des plus
importants pour assurer la pérennité de l’entreprise.
Une prise de conscience de cette réalité économique est donc indispensable pour assurer le
développement économique du secteur de l’Artisanat.
76
Sitographie
http://www.artisanat27.com/
http://www.crm-haute-normandie.fr/
http://www.meflouviers.fr/
http://www.upa.fr/index.php
http://www.agglo-seine-eure.fr/
http://www.eure-expansion.fr/
http://www.leneubourg.fr/
http://www.cdc-andelle.com/
http://www.la-comcom.fr/
http://www.eureka27.fr/etude_foncier.pdf
http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr/
https://www.banque-france.fr/
http://www.univ-rouen.fr/
http://www.bpifrance.fr/
http://www.data.gouv.fr/
http://www.insee.fr/
http://www.pole-emploi.fr/
http://www.urssaf.fr/
http://www.bpifrance.fr/
77
Bibliographie
Agnès Paradas « Mutualiser la formation et le recrutement dans les PME », Revue des
Sciences de Gestion : 2007/4-5 (n°226-227)
Olivier Torres (2004) « Essai de la théorisation de la gestion des PME : de la mondialisation à
la proxémie », Université de Caen Basse-Normandie
George A. Akerlof (1970) « The Market for Lemons : Quality Uncertainty and the Market
Mechanism » Vol. 84, No. 3. pp. 488-500
Mathieu Crozet et Miren Lafourcade (2009) « La nouvelle économie géographique »
collection repères, editeur La decouverte.
Gérard Duthil et Estelle Paquet-Vaultier (1999) « Le chômage des jeunes en Europe »,
Edition l’Harmattan.
Etude de l’INSEE sur les caractéristiques des entreprises et des entreprises individuelles
(2012).
Joseph Lajugie (1979) « Espace régional et aménagement du territoire »
78
SOMMAIRE :
CHAPITRE 1 : STATISTIQUES DE L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE LOUVIERS
.................................................................................................................................................... 7
Section1 : Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ....................................... 7
1. Les entreprises ............................................................................................................................. 7
2. Les établissements ....................................................................................................................... 8
3. Les salariés ................................................................................................................................ 11
4. Les apprentis en cours de formation .......................................................................................... 13
Section2 : Grandes tendances de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ............................... 15
1. Evolution du nombre d’entreprises et d’établissements ............................................................ 15
2. Les apprentis en cours de formation .......................................................................................... 17
CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC DES LEVIERS DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
DANS L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE LOUVIERS ............................................ 19
Section1 : Commerce et Marketing ................................................................................................... 20
Section2 : Financement et besoins de financement .......................................................................... 24
Section3 : Formation des artisans ...................................................................................................... 26
Section4 : Emplois et Ressources Humaines ..................................................................................... 28
Section5 : Localisation ........................................................................................................................ 32
Section6 : Transmission ...................................................................................................................... 35
CHAPITRE 3 DIAGNOSTIC DES AIDES TERRITORIALES EN FAVEUR DU
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DES ARTISANS DU BASSIN D’EMPLOI DE
LOUVIERS:.............................................................................................................................. 37
Section1 : Emploi, GPEC, GPEC-T et formation ............................................................................ 37
1. Dispositifs d’aide à l’embauche : .............................................................................................. 37
2. GPEC et mutations économiques .............................................................................................. 41
3. Méthodes et difficultés de recrutement ..................................................................................... 44
4. Offre de formation et dispositifs de financement ...................................................................... 49
Section2 : Financement et besoins de financement .......................................................................... 56
1. Les limites du financement bancaire ......................................................................................... 56
2. Les aides publiques au financement .......................................................................................... 60
Section3 : La localisation des entreprises ......................................................................................... 64
Section4 : Reprise transmission ......................................................................................................... 69
1. Les organismes compétents ....................................................................................................... 69
2. Les dispositifs concernés ........................................................................................................... 71
79
ANNEXE 1 : questionnaire des artisans
80
E-mail d’accompagnement :
Bonjour,
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Rouen, l’UPAR Haute-Normandie, la Chambre de
Métiers et de l’Artisanat de l’Eure et la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers,
l’Observatoire régional de l’Artisanat réalise une enquête auprès des artisans du bassin d’emploi
de Louviers sur les enjeux spécifiques du secteur et du territoire en matière de développement
économique.
Cette enquête a pour objectif de faire remonter vos besoins et préoccupations auprès des décideurs
politiques afin d’adapter au mieux les politiques de développement économique en faveur de
l’Artisanat local.
Je vous remercie de bien vouloir consacrer quelques minutes pour répondre à cette enquête en cliquant
ici :
https://docs.google.com/a/crma-haute-
normandie.fr/forms/d/1GLMTkvJX3LfO9H4tOQ685AyxjxK2kVainLF1T15Bu74/viewform
(Réponse possible jusqu’au 31 mai).
Vous contribuez à une meilleure analyse de la situation et des perspectives économiques de l’Artisanat
haut-normand. Nous vous en remercions.
Cordialement,
Sara DE POLTORASKY
Etudiante en Master d’Economie à l’Université de Rouen
81
Présentation
Adresse e-mail : _______________________________@________________
Numéro de téléphone : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Sexe : Homme Femme
Age : _ _ ans
Secteur d’activité : Bâtiment (si bâtiment passez à la question 1)
Services (si services passez à la question 2)
Alimentation (si alimentation passez à la question 3)
Production (si production passez à la question 4)
1) Bâtiment : Quel est votre métier ? (Un seul choix possible)
Gros œuvre Travaux publics Second œuvre Autre métiers du bâtiment
2) Services : Quel est votre métier ?
(Un seul choix possible)
Coiffure, soins et beauté Ambulancier Taxi
Photographie et design Soutien de bureau Autre métier de services
Toilettage d’animaux de compagnie Pose d’affiches
Pressings, laveries et teintureries Fleuriste
Nettoyage et surveillance Services de déménagement
Réparation d’ordinateurs, Garagiste et réparation
de biens domestiques et de machines de motocycle
Questionnaire de développement économique
pour les artisans du bassin d’emploi de Louviers
82
Commerce & Marketing :
5) Quel est votre chiffre d’affaire annuel ? ____________________ €
6) Arrivez-vous à vivre de votre activité ?
(Un seul choix possible)
Oui, de manière confortable Oui, mais difficilement Non
7) Quel type de clientèle avez-vous ?
(Plusieurs choix possibles)
Des particuliers Des entreprises privées Des clients publics
3) Alimentation : Quel est votre métier ?
(Un seul choix possible)
Boulangerie/pâtisserie Chocolaterie / confiserie Poissonnerie
Boucherie/charcuterie Industrie agroalimentaire Autre métiers de l'alimentation
Vente de plats à emporter Fabrication de plats
préparés/traiteurs
4) Production : Quel est votre métier ? (Un seul choix possible)
Métiers du bois (meubles, charpentes…) Fabrication de lunettes
Mécanique industrielle et produits métalliques Joaillerie et bijouterie
Produits chimiques, en caoutchouc et en plastique Imprimerie, papier et carton
Métallurgie (sidérurgie, fonderie …) Cuir et textile (y.c modélise et styliste)
Carrosserie, équipements automobiles, Matériel médico-chirurgical et dentaire
matériel de transport divers
Produits informatiques, électroniques et électriques Autre métier de la production
83
8) Répondez-vous à des appels d’offre ?
Oui Non
Si non, pourquoi ? (Plusieurs choix possible)
Je ne sais pas ce que c’est Je suis payé(e) trop tardivement
Je ne sais pas comment m’y prendre Les prix pratiqués sont trop bas
Ma clientèle actuelle me suffit Autres raisons :
Ce n’est pas adapté à la taille _________________________________
de mon entreprise
9) Quels sont vos principaux concurrents ?
(Plusieurs choix possibles)
La grande distribution Les auto-entreprises La vente directe à la ferme
Les Très Petites Entreprises (TPE) Les grands groupes Le travail non déclaré
Les entreprises de taille moyenne Les boutiques sur internet Autres concurrents :
_______________________
10) Que faites-vous pour vous démarquer de vos concurrents ? (Plusieurs choix possibles)
Je mis sur la qualité de mes produits Je propose des prix plus attractifs
Je fais de la publicité Je propose régulièrement de nouveaux produits
Je développe mon réseau J’entretiens une relation privilégiée avec ma clientèle
(Réseaux sociaux, blogs...)
Autres : ______________________________
11) Avez-vous un site internet ?
Oui Non
12) Faites-vous de la vente en ligne ?
(Plusieurs choix possible)
Oui, via mon site internet Oui, via d’autres sites Non
84
Emploi & Gestion des Ressources Humaines :
13) Combien avez-vous de salariés ? _ _ _ _ _ _
14) Combien avez-vous d’apprentis ? _ _ _ _ _ _
15) Avez-vous déjà procédé vous-même à un recrutement ?
Oui Non (si non, passez à la question 20)
16) Dans le recrutement de vos salariés, quelles ont été vos difficultés ? (Plusieurs choix possibles)
Je n'ai pas eu de difficultés particulières Les candidats ne sont pas assez formés ou
n'ont pas le diplôme requis
Je ne sais pas comment m'y prendre Les candidats n’ont pas assez d’expérience
professionnelle
Manque de candidatures et de Les salaires demandés sont trop élevés
réponses aux offres
Les candidats manquent de motivation Autre difficultés :
Les candidats ne sont pas suffisamment
mobile
17) Dans recrutement de vos apprentis, quelles ont été vos difficultés à recruter ? (Plusieurs choix possibles)
Je n'ai pas eu de difficultés particulières Les jeunes manquent de motivation
Manque de candidatures et de Je ne sais pas comment m'y prendre
réponses aux offres
Recruter un apprenti coûte Leur formation n’est pas adaptée
de plus en plus cher
Les jeunes ne sont pas suffisamment Autre difficultés:
mobiles
______________________________________
18) Comment jugez-vous la motivation d’un candidat (salarié ou apprenti) ? (Plusieurs réponses possibles)
Au travers de sa tenue vestimentaire Au travers de l’intérêt qu’il porte au poste
Au travers de son attitude Au travers de sa ponctualité
Lorsqu’il est volontaire Au travers de son esprit d’initiative
Autre :
_____________________________________
85
19) Quelles sont vos méthodes de recrutement ?
(Plusieurs réponses possibles)
Je mise sur le bouche à oreille Je passe par pôle emploi
et sur mon réseau personnel
J’utilise mon réseau professionnel Je mets une annonce en ligne
(Syndicats, Associations …)
Je passe par la Chambre de Métiers Je mets une annonce sur le journal de la
et de l’Artisanat région
Je passe par des organismes privés Je mets une annonce sur ma vitrine
(Cabinets de recrutement etc…)
Je recrute les salariés des autres entreprises Autres méthodes :
_______________________________________
Financement & besoins de financement :
20) Avez-vous des difficultés financières ?
(Plusieurs choix possibles)
Non je n’en ai pas Oui, j’ai des difficultés à financer mes investissements
Oui, j’ai des difficultés de trésorerie
21) Comment a évolué votre relation avec votre banquier durant ces 3 dernières années ? (un seul choix possible)
Elle s’est améliorée Elle a stagné Elle s’est dégradée
22) Avez-vous pour habitude de solliciter votre banquier ? (Plusieurs choix possible)
Oui, pour financer ma trésorerie Oui pour financer mes investissements
Oui, pour faire un point sur Non
la santé de mon entreprise
86
Formation :
23) Quel est votre niveau de formation initiale ?
Sans diplôme CAP/BEP Baccalauréat
Bac+2 (BTS, DUT …) Bac+3 (Licence) Bac+5
24) Avez-vous suivi une formation au cours des 3 dernières années ?
Non Oui,
Si oui, dans quel domaine ? (Plusieurs choix possible)
Dans mon métier (boulangerie, boucherie…) En management /
gestion du personnel
En comptabilité / gestion En hygiène/sécurité /
environnement
Multimédia / Internet En langues étrangères
En marketing / communication/vente Bureautique
Autre : ___________________
____________________
25) Comptez-vous suivre une formation dans les prochains mois ?
Non Oui
Si oui dans quel domaine ? (Plusieurs choix possible)
Dans mon métier (boulangerie, boucherie…) En management / gestion
du personnel
En comptabilité / gestion En hygiène/sécurité /
environnement
Multimédia / Internet En langues étrangères
En marketing / communication/vente Bureautique
Autre : ___________________
________________________
26) Etes-vous au courant des dispositifs mis en place pour financer vos formations ?
Oui, je les connais bien Oui, mais vaguement Non, je ne les connais pas
87
Localisation :
27) Où êtes-vous localisé ?
(On s’intéresse, ici, à votre implantation principale)
En centre-ville Dans un village d’artisans (passez à la 29)
En ville (passez à la 29) Dans une zone d’activité (passez à la 29)
Dans une zone commerciale (passez à la 29) Dans une zone rurale (passez à la 29)
28) Que pensez-vous de l’accès au centre-ville ?
(Plusieurs choix possibles)
Le centre-ville est facilement accessible Pas assez de places de parking
Durée de stationnement trop courte Travaux fréquents
Stationnement trop cher Bouchons
Pas de place pour charger ou décharger Autre :
mon véhicule
_____________________________________
29) Est-ce que votre implantation est adaptée à votre activité ? (Plusieurs choix possibles)
Oui, je suis bien localisé Non, il y a trop de concurrence
Non, je ne suis pas assez visible Autre :
Non, on n’accède pas facilement à ma _______________________________________
boutique/atelier
30) Avez-vous un projet foncier ou immobilier (Location ou achat) ? (un seul choix possible)
Oui, je suis en pleine recherche Oui, dans 5 ans ou plus
(Terrain, local, etc...)
Oui, dans un délai de 2 ans Non (passez à la 35)
Oui, de 2 à 5 ans
31) De quel type de bien avez-vous besoin ? (Plusieurs choix possibles)
Terrain Entrepôt
Magasin Bureau
Atelier Autre :
________________________________________
88
32) Quelles sont les raisons PRINCIPALES de votre besoin ? (Plusieurs réponses possibles)
Je souhaite accéder à la propriété Mes locaux ne sont pas assez fonctionnels
Je ne suis pas assez visible Mes locaux sont trop grands
Il y a trop de concurrence Mes locaux sont trop chers
Il n’y a pas de places réservées Mes impôts locaux sont trop élevés
pour charger ou décharger mon véhicule
Autre raisons :
_________________________________________
33) Où souhaitez-vous vous implanter ? (Plusieurs choix possibles)
En centre-ville En ville En Village d'Artisans
Dans une zone rurale Dans une zone commerciale En zone d’activité
34) Dans quel rayon, souhaiteriez-vous vous implanter ? (Un seul choix possible)
Dans un rayon d’un kilomètre Dans un rayon de 50 kilomètres ou plus
Dans un rayon de 5 kilomètres Peu importe
Dans un rayon de 10 kilomètres
Reprise / transmission :
35) Avez-vous pour projet de transmettre votre entreprise ? (Un seul choix possible)
Non Oui, de 2 à 3 ans
Oui dans un délai d’un an Oui, de 3 à 5 ans
Oui de 1 à 2ans
89
Coordonnées :
Immeuble Hastings
27, rue du 74ème
Régiment d'Infanterie
BP 1153
76 176 Rouen Cedex
Téléphone : 02 32 18 06 40 - Fax : 02 32 18 06 49
Prendre contact avec votre CMA
36) Souhaitez-vous être contacté par votre Chambre de Métiers ?
Oui Non
L’artisanat sur internet :
37) Connaissez-vous les sites internet suivants ?
Site Internet de la CRMA Haute-Normandie : www.crma-haute-normandie.fr
Site Internet de la CMA 76 : www.cma76.fr
Site Internet de la CMA 27 : www.artisanat27.com
Site Internet de votre organisation professionnelle : ……………………………………
Je n’en connais aucun
Vos remarques éventuelles :
____________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________
90
REMERCIEMENTS :
Loïc MINOUFLET, Chargé de mission à l’Observatoire Régional de l’Artisanat
Jean-pierre KOLTALO, Secrétaire Général de la CRMA Haute-Normandie
L’ensemble de l’équipe de la CRMA pour leur accueil et leur soutien
Gérard DUTHIL, Maître de conférences en sciences économiques
Marie-Laure DELPORTE, Coordinatrice régionale de la formation initiale et continue
François Xavier Miermont, Directeur de communication de la CRMA Haute-Normandie
Pierre MINIER, Directeur emploi et formation
Eric LUBERT, Directeur du développement économique et territorial
James COLAS, Chargé de mission ressources humaines, recrutement et compétences
Pascal DUFOUR, Secrétaire Général de l’UPA, la CAPEB et du CPRIA
Sophie BLONDEL, Coordinatrice, appui aux entreprises de plus de 2 ans
Gérard MEGARD, Directeur du service appui aux collectivités locales
Yohann MAUGER, Directeur Adjoint, Responsable études prospectives de la Maison de l’Emploi et
de la Formation de Louviers
Bruno LEFEBVRE, Président de la CRMA Haute-Normandie
Frédérique FOURNIER, Directrice de la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers
Anne LEVASSEUR, Chargée du commerce et de l’Artisanat à la Communauté d’Agglomération
Seine-Eure ;
Sophie DUCARDONNET, Animatrice Commerce et Artisanat à la Communauté d’Agglomération
Seine-Eure ;
Fanny TASSERIE : Chargée de mission à Eure Expansion
Mes parents, Alexis et Farida DE POLTORASKY
Alexandre PERCHE, mon compagnon et sa famille
Mon frère Rayane DE POLTORASKY
91
INDEX
CRMA-HN: Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat de Haute-Normandie
DIRECCTE : Direction Régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail
et de l’emploi
OPCA: Organismes Paritaires Collecteurs Agrées : organismes chargés de collecter les
fonds de la formation professionnelle continue et de financer la formation des salariés.
ARACT: Association Régionale pour l'Amélioration des Conditions de Travail
CCI: La Chambre de Commerce et d’Industrie
CMA: La Chambre de Métiers et de l’Artisanat
ACOSS: Caisse nationale du réseau des Urssaf : organisme de gestion de la trésorerie du
réseau des Urssaf.
IFCER: Institue Formation Coiffure Esthétique Régional.
La fédération
SCOP BTP: Société Coopérative de production du bâtiment
BTP: Bâtiments Travaux Publics
FFB: Fédération Française du Bâtiment
CAPEB: Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment
SEINARI: l’Agence de l'Innovation en Haute-Normandie.
CREFOR: Centre de Ressources Emploi Formation-Observatoire Régional
CPRDF: Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation Professionnelle
BPI: Banque Publique D’investissement
Club Recree: Réseau d’Entreprises Créateurs et Repreneurs de l’Eure
CRA: Cédants et Repreneurs d’Affaires
ACCRE: Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises
NACRE : Nouvel Accompagnement Créateur Repreneur d’Entreprises
ARCE : Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise