Droits et devoirs de l elu municipal et intercommunal

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L’ESSENTIEL SUR Droits et devoirs  de l'élu municipal  et intercommunal Isabelle Béguin Philippe Bluteau

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L’essentieL sur

CS 40215 - 38516 VOIRON Cedex - Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63www.territorial.fr [ISBN :                               ]Illustration couverture : © Elena R - Fotolia.com

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Droits et devoirs de l'élu municipal et intercommunal

Depuis trente ans, la décentralisation s'est accompagnée de la reconnaissance progressive de droits au bénéfice des élus locaux. Foin de démagogie, ce « statut de l'élu » n'est pas un catalogue de privilèges, mais une condition de notre démocratie locale : en accordant le droit à la formation, à des indemnités de fonction, à des autorisations d'absence, à la suspension du contrat de travail ou à la protection fonctionnelle, la loi favorise l'égal accès de tous aux mandats. Et en garantissant aux élus le droit à l'information sur les questions en discussion, le droit à l'expression à l'oral comme à l'écrit ou le droit de disposer de moyens matériels, la loi permet à l'opposition d'exercer son rôle de contre-pouvoir. Cet ouvrage présente aux élus leurs droits dans tous ces domaines, en incluant ceux qui ont été reconnus par le juge administratif.Mais la décentralisation s'est également accompagnée de contraintes et de nouvelles responsabilités pour les élus. Ce guide traite donc aussi des obligations qui pèsent sur eux, qu'ils soient maires ou simples conseillers municipaux. Enfin, la proposition de loi d'origine sénatoriale initiée par Jacqueline Gourault et Jean-Pierre Sueur est sur le point d'être adoptée par le Parlement. Elle figure, dans une version consolidée et commentée, en annexe de l'ouvrage, afin d'anticiper les changements probables.

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Droits et devoirs de l'élu municipal et intercommunal

Titulaire du DEA Droit de l'environnement et du DESS Contentieux de droit public de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Isabelle Béguin est avocat au barreau de Paris depuis février 2003. Elle intervient au quotidien en droit public local et a développé une expertise particulière en matière de statut des personnels et des élus.

Diplômé de Sciences Po Paris (1997, section service public) et titulaire du DESS de juriste territorial de l'université Paris 2 Panthéon-Assas, Philippe Bluteau est avocat au barreau de Paris depuis janvier 2006. Il intervient au quotidien en droit public local, en droit électoral et en droit pénal pour les collectivités, leurs élus et leurs agents.

978-2-8186-0764-0

Isabelle Béguin Philippe Bluteau

  

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Droits et devoirs de l'élu municipal et intercommunal

Isabelle BéguInet

Philippe BluteauAvocats au barreau de Paris

groupe territorialCS 40215 - 38516 Voiron Cedex - Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63

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Avertissement de l’éditeur :La lecture de cet ouvrage ne peut en aucun cas dispenser le lecteur

de recourir à un professionnel du droit.

ISBN version numérique :ISBN : © Groupe Territorial, Voiron

978-2-8186-0764-0978-2-8186-0765-7

Imprimé par Les Deux-Ponts, à Bresson (38) - Novembre 2014Dépôt légal à parution

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Sommaire

Sommaire

Avertissement au lecteur ........................................................................................................ p. 7

Préface : Statut de l’élu local, la fin d’un tabou ................................................. p. 9

Partie 1 Les garanties statutaires des élus locaux

I • La conciliation du mandat et d’une activité professionnelle ........................................................................p. 13

A - La suspension temporaire d’activité .......................................................................................p. 13

1. L’élu salarié de droit privé ...............................................................................................................p. 13

2. L’élu fonctionnaire titulaire .............................................................................................................p. 14

3. L’élu agent non titulaire de droit public ...................................................................................p. 17

B - Le dégagement de temps pour l’exercice du mandat ..................................................p. 18

1. Les autorisations d’absence ..........................................................................................................p. 18

2. Les crédits d’heures ...........................................................................................................................p. 19

3. Dispositions communes et temps d’absence maximal ......................................................p. 20

II • Les droits financiers ..........................................................................................................p. 22

A - L’indemnité de fonction ...................................................................................................................p. 22

1. Nature de l’indemnité ......................................................................................................................p. 22

2. Conditions du versement de l’indemnité de fonction .......................................................p. 23

3. La détermination du montant des indemnités de fonction .............................................p. 25

4. Le cumul d’indemnités ...................................................................................................................p. 32

B - Les remboursements de frais ........................................................................................................p. 32

1. Remboursement de frais exposés dans le cadre d’un mandat spécial ........................p. 32

2. Remboursement de frais exposés dans le cadre de réunions hors du territoire de la commune ...................................................................................................................................p. 33

3. Remboursement des frais de garde d’enfants et d’assistance aux personnes .........p. 34

4. Dépenses exceptionnelles d’assistance et de secours des maires et adjoints ...........p. 35

5. Indemnités du maire pour frais de représentation...............................................................p. 35

III • La protection sociale ......................................................................................................p. 36

A - La Sécurité sociale des élus ...........................................................................................................p. 36

1. L’affiliation obligatoire de tous les élus à la Sécurité sociale ............................................p. 36

2. Les conditions d’assujettissement aux cotisations sociales ..............................................p. 36

3. Les droits aux prestations ................................................................................................................p. 37

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B - La retraite des élus ..............................................................................................................................p. 38

1. La retraite complémentaire obligatoire : l’Ircantec ..............................................................p. 38

2. La retraite par rente : une retraite facultative ........................................................................p. 39

3. Le régime général de base de la Sécurité sociale .................................................................p. 39

IV • La protection fonctionnelle des élus locaux ...................................p. 40

A - Les élus concernés ...............................................................................................................................p. 40

B - Les cas d’ouverture de la protection .......................................................................................p. 41

1. L’élu condamné civilement.............................................................................................................p. 41

2. L’élu victime d’attaques ...................................................................................................................p. 42

3. L’élu poursuivi pénalement ............................................................................................................p. 43

4. L’objet de la protection ....................................................................................................................p. 44

V • Les droits à la formation ............................................................................................p. 46

A - Le droit à des actions de formation ........................................................................................p. 46

B - Le droit au congé de formation pour les salariés et agents publics ..................p. 47

C - La compensation de la perte de rémunération subie par les salariés et agents publics ..................................................................................................................................p. 48

VI • Les garanties postmandat ......................................................................................p. 48

A - L’allocation différentielle de fin de mandat .......................................................................p. 48

B - Les facilités de réinsertion dans le monde du travail ...................................................p. 49

1. Stage de remise à niveau, formation professionnelle et bilan de compétences .....p. 49

2. Validation des acquis de l’expérience ........................................................................................p. 49

Partie 2 Les droits politiques

I • Le droit à l’information .................................................................................................p. 54

A - La représentation dans les commissions ..............................................................................p. 54

B - La convocation aux séances .........................................................................................................p. 56

C - La communication des informations sur les points à l’ordre du jour ...............p. 57

D - La note de synthèse ...........................................................................................................................p. 58

E - Les missions d’information et d’évaluation ........................................................................p. 59

F - Le droit à la confidentialité des correspondances ..........................................................p. 60

II • Le droit à des moyens matériels .....................................................................p. 61

A - Les moyens d’accès à l’information ........................................................................................p. 61

B - Le local de réunion .............................................................................................................................p. 62

C - Le matériel de bureau ......................................................................................................................p. 63

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III • Les droits d’expression ................................................................................................p. 64

A - L’expression orale ................................................................................................................................p. 64

1. La publicité des séances ...................................................................................................................p. 64

2. Le droit d’exprimer son opinion pendant la séance ...........................................................p. 65

3. Le contrôle du recours au huis clos ............................................................................................p. 66

4. Le scrutin public ..................................................................................................................................p. 66

5. Les questions orales ...........................................................................................................................p. 67

6. Le droit de siéger côte à côte .......................................................................................................p. 67

B - L’expression écrite ................................................................................................................................p. 67

1. Le principe du droit aux tribunes libres ....................................................................................p. 67

2. Les bénéficiaires du droit aux tribunes libres .........................................................................p. 68

3. Les supports concernés ....................................................................................................................p. 69

4. La portée pratique du droit d’expression ................................................................................p. 69

Partie 3 Les devoirs

I • Les obligations ...........................................................................................................................p. 72

A - La tenue des bureaux de vote .....................................................................................................p. 72

1. La présidence des bureaux de vote ............................................................................................p. 72

2. La fonction d’assesseur d’un bureau de vote .........................................................................p. 73

B - Les obligations déclaratives ..........................................................................................................p. 74

II • Les sanctions administratives ...............................................................................p. 76

A - La démission d’office .........................................................................................................................p. 76

1. La démission d’office pour inéligibilité ou incompatibilité ...............................................p. 76

2. La démission d’office pour manquement aux obligations ...............................................p. 77

B - La suspension et la révocation ...................................................................................................p. 78

C - Le blâme ....................................................................................................................................................p. 79

AnnexeLa proposition de loi « Gourault-Sueur », en cours de discussion, consolidée et commentée : ce qui pourrait changer ......................................................................................p. 83

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Avertissement

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Avertissement au lecteurUne proposition de loi « visant à faciliter l’exercice, par les élus locaux, de leur mandat », dite « Gourault-Sueur » (du nom de ses deux signataires origi-nels), est en cours de discussion au Parlement et sera vraisemblablement adoptée dans les mois à venir, sans que sa date d’adoption définitive n’ait toutefois été arrêtée. Dans ces conditions et afin de permettre, à la fois, une utilisation immédiate de cet ouvrage et l’anticipation des changements susceptibles d’advenir, il a été fait le choix : - de consacrer cet ouvrage au droit actuellement en vigueur, sans intégrer

les dispositions de la proposition de loi ;- de placer le texte de cette proposition de loi en annexe, telle qu’elle résulte

des premières étapes de la discussion parlementaire, en commentant ses dispositions pour permettre à chacun d’en saisir la portée.

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Préface

Préface Statut de l’élu local, la fin d’un tabouL’Association des petites villes de France a toujours été particulièrement sensible à la question des conditions d’exercice des mandats locaux. Depuis la publication de son livre blanc sur cette question en 2001, qui avançait de multiples propositions de réformes, l’APVF a constamment plaidé pour que des garanties statutaires et des droits nouveaux soient ouverts aux élus municipaux et, désormais, intercommunaux, non pas pour rendre plus agréable le déroulement de leur mandat, mais pour leur permettre d’exercer effectivement leurs missions et pour tendre à l’égalité des chances devant l’accès au mandat, qui constitue un impératif démocratique. Car si Montaigne pouvait écrire au xvie siècle que la fonction de maire était « une charge qui doit sembler d’autant plus belle qu’elle n’a ni loyer, ni gain autre que l’honneur de son exécution » (Essais, III, X), le mythe originel ne correspond plus à ce qu’est devenu, un demi-siècle plus tard, l’exercice d’un mandat local, qui requiert tout à la fois, désormais, technicité et disponibilité et qui est susceptible d’engager la responsabilité personnelle de son titulaire. Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que les esprits ont évo-lué sur cette question. La nécessité de consacrer un véritable « statut de l’élu » fait désormais consensus. Après le livre blanc de l’APVF en 2001, la loi dite « démocratie de proximité » en 2002 a comporté de substantiels progrès. Dans les mois qui viennent, la proposition de loi initiée par les sénateurs Jacqueline Gourault et Jean-Pierre Sueur pourrait consacrer de nouvelles avancées pour les élus. L’APVF soutient cette initiative et appelle à l’adoption rapide de ce texte. Mais quelles que soient les réformes réalisées par le Parlement en la matière, elles resteront lettre morte si les principaux intéressés, les élus locaux, ne sont pas correctement informés de leurs droits et leurs devoirs. C’est le mérite des auteurs de cet ouvrage, Me Isabelle Béguin et Me Philippe Bluteau, avocats au barreau de Paris, qui connaissent bien les difficultés de notre action au quotidien, d’avoir su en présenter les contours, de manière pédagogique et synthétique, tout en plongeant leur plume dans le dernier état du droit, y compris les dernières évolutions révélées par la jurispru-dence. C’est l’objet d’une association comme l’APVF que de contribuer,

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Préface

non seulement à la réflexion commune, mais également à cette diffusion de l’information. Je ne doute pas que cet ouvrage s’imposera comme un compagnon pré-cieux des élus de petites villes.

Olivier DUSSOPTDéputé de l’Ardèche, maire d’Annonay, président de l’APVF

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Partie 1

les garanties statutaires des élus locaux

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Partie 1 : Les garanties statutaires des élus locaux

Il est traditionnellement admis que la fonction élective n’est pas un métier, en raison du fait que les représentants du peuple agissent pour le bien public, avec désintéressement. Cependant, il n’était pas acceptable que les élus, sur qui pèse une respon-sabilité importante en raison de la technicité croissante de l’action locale, exercent leurs mandats sans aucune garantie. Par conséquent, sans parler de véritable statut qui renvoie trop à la profes-sionnalisation du mandat, le Code général des collectivités territoriales n’en accorde pas moins aux élus locaux de véritables droits individuels pour leur permettre d’exercer au mieux leurs missions d’intérêt général. Ces garanties sont exposées, pour les élus communaux, aux articles L.2123-1 à L.2123-35. Ces articles sont, sauf dispositions particulières propres, applicables aux membres des communautés d’agglomération, communautés urbaines et métropoles par renvoi effectué par les articles L.5216-4, L.5215-16 et L.5217-7 du même code. Concernant les communautés de communes, la situation est plus délicate. Les articles L.5214-8 et L.5211-14 du CGCT ne renvoient qu’à des articles limitativement énumérés.

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Partie 1 : Les garanties statutaires des élus locaux

I • La conciliation du mandat et d’une activité professionnelle

Tout élu peut choisir de mettre temporairement un terme à son activité professionnelle, pour se consacrer exclusivement à l’exercice de son (ou ses) mandat(s). Sa situation diffère selon qu’il est salarié de droit privé ou agent public.

A - La suspension temporaire d’activité

1. L’élu salarié de droit privé

En vertu des dispositions combinées des articles L.2123-9 du CGCT, L.5214-18 et L.3142-60 du Code du travail, les maires, les présidents des communautés de communes, communautés d’agglomération, communau-tés urbaines et métropoles, les adjoints au maire des communes de plus de 20 000 habitants, les vice-présidents des communautés de communes de plus de 20 000 habitants1, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines2 et des métropoles3 peuvent bénéficier, s’ils le souhaitent, d’une suspension de plein droit de leur contrat de travail, à condition toutefois qu’ils justifient d’une ancienneté minimale d’une année chez leur employeur à la date de leur entrée en fonction. L’élu salarié qui remplit les conditions pour bénéficier d’une suspension de droit de son contrat de travail doit en faire la demande à son employeur par lettre recommandée avec avis de réception. La suspension prend alors effet quinze jours après la réception du courrier par l’employeur.Dans les autres cas, l’employeur est libre d’accorder ou non une suspension du contrat. Pendant la durée de la suspension du contrat de travail, le salarié n’est pas rémunéré et n’acquiert pas de droits à congés payés ni d’ancienneté.

1 L.5214-8 du CGCT.

2 L.5215-16 du CGCT.

3 L.5217-7 du CGCT.

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Partie 1 : Les garanties statutaires des élus locaux

Cependant, le temps passé au titre du mandat local est assimilé à une durée d’activité pour l’octroi du congé de bilan de compétences et du congé de formation4 à l’issue du mandat. À l’expiration de son mandat, le salarié retrouve son précédent emploi ou un emploi analogue assorti d’une rémunération équivalente, dans les deux mois suivant la date à laquelle il a avisé son employeur de son intention de reprendre cet emploi. Il bénéficie alors de tous les avantages acquis par les salariés de sa catégorie durant l’exercice de son mandat. Cependant, dans le cadre d’un renouvellement de mandat ayant conduit à une suspension de contrat supérieure à cinq ans, le salarié bénéficie sim-plement d’une priorité de réembauche pendant un an. En cas de réemploi, il bénéficiera de tous les avantages qu’il avait acquis au moment de son départ. Dans tous les cas, la demande de réemploi doit être adressée à l’employeur au plus tard dans les deux mois qui suivent l’expiration du mandat. En outre, s’il le demande, le salarié bénéficie :- d’un stage de remise à niveau en cas de changement de techniques, de

méthodes de travail utilisées dans l’entreprise ou d’évolution du poste de travail5 ;

- d’une formation professionnelle ;- d’un bilan de compétences.

2. L’élu fonctionnaire titulaire

a) Le détachement

Tout fonctionnaire de l’une des trois fonctions publiques peut demander à être détaché pour remplir sa fonction élective. En vertu de l’article L.2123-10 du CGCT, le détachement est accordé de droit s’il s’agit d’un mandat de maire, de président de communauté de communes, communauté d’agglomération, communauté urbaine et métropole, d’adjoint au maire des communes de plus de 20 000 habi-

4 L.2123-11-1 du CGCT.

5 L.2123-11 du CGCT et L.3142-61 du Code du travail.

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Partie 1 : Les garanties statutaires des élus locaux

tants, de vice-président de communauté de communes de plus de 20 000 habitants6, de communauté d’agglomération, de communauté urbaine7 et de métropole8. Dans les autres cas, il est accordé sous réserve des nécessités du service9. Le fonctionnaire détaché ne perçoit plus aucune rémunération mais conti-nue à bénéficier, dans son corps ou cadre d’emplois d’origine, de ses droits à l’avancement et à la retraite. La cotisation salariale calculée par application du taux en vigueur dans le régime spécial de retraite sur la base du traitement indiciaire brut fait l’objet d’un précompte sur l’indemnité perçue en qualité d’élu. En revanche, aucune cotisation patronale n’est due pour le risque vieillesse10. Pour les autres risques (maladie, maternité, invalidité et décès, accident du travail et allocations familiales), l’administration d’origine du fonctionnaire détaché demeure redevable des cotisations patronales d’assurance maladie, maternité, invalidité et décès et d’allocations familiales assises sur le traite-ment indiciaire brut (circulaire interministérielle n° DSS/5B/DGCL/2013/1 93 du 14 mai 2013 relative à l’affiliation au régime général de Sécurité sociale des titulaires de mandats locaux ainsi qu’à l’assujettissement des indemnités de fonction qui leur sont versées – http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2013/13-06/ste_20130006_0000_0049.pdf). Au terme de leur mandat, les fonctionnaires élus sont réintégrés selon les conditions de droit commun. Il n’existe aucune disposition propre aux fonctionnaires détachés pour l’exercice de fonctions publiques électives, ce qui ne va pas sans difficultés en cas de fin anticipée du mandat. Ainsi, à l’expiration normale du détachement, les fonctionnaires territoriaux sont réintégrés à la première vacance ou création d’emploi dans un emploi correspondant à leur grade. À défaut, ils sont maintenus en surnombre pendant un an dans leur collectivité d’origine, puis pris en charge par le

6 L.5214-8 du CGCT.

7 L.5215-16 du CGCT.

8 L.5217-7 du CGCT.

9 Article 14 bis de la loi n° 83-634.

10 Article 5 du décret n° 2007-1796 du 19 décembre 2007 et article 5 du décret n° 2007-173 du 7 février 2007.

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Partie 1 : Les garanties statutaires des élus locaux

Centre national de la fonction publique territoriale ou le centre de gestion selon leur grade11. Les fonctionnaires de l’État sont quant à eux réintégrés immédiatement et au besoin en surnombre dans leur corps d’origine12. Ils bénéficient d’une priorité pour retrouver le poste qu’ils occupaient avant leur détachement13. Enfin, les fonctionnaires hospitaliers sont réintégrés sur un poste vacant correspondant à leur grade. Cependant, s’il n’existe pas d’emploi vacant, ils sont placés en disponibilité d’office14. Pendant un an, l’autorité administrative compétente de l’État doit leur proposer au moins trois emplois vacants corres-pondant à leur grade dans le département siège de leur établissement d’origine pour les personnels d’exécution et dans la région pour les autres. À noter toutefois qu’en ce qui concerne les personnels de direction, les ingénieurs, les pharmaciens résidents, les directeurs des soins et les psychologues, les propo-sitions sont faites dans l’ensemble des établissements énumérés à l’article 2 de la loi du 9 janvier 1986 à la diligence du ministre chargé de la Santé. L’hypothèse où l’élu viendrait à cesser d’exercer son mandat de manière anticipée apparaît défavorable au fonctionnaire. Traditionnellement, la fin du détachement peut être prononcée avant son terme normal, soit à la demande de l’organisme d’accueil, soit à la demande du fonctionnaire lui-même. Dans la première hypothèse, si le fonctionnaire ne peut pas être réintégré immédiatement dans son administration d’ori-gine, il continue à être rémunéré par l’organisme d’accueil jusqu’à ce qu’il soit réintégré, à la première vacance15. Il n’est donc pas possible d’assimiler la fin anticipée du mandat à une remise du fonctionnaire à la disposition de son administration d’accueil car cela impliquerait que la collectivité ou l’EPCI continue de lui verser des indemnités de fonction, ce qui est inconcevable.

11 Article 67 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984.

12 Article 22 du décret n° 85-986 du 16 septembre 1985 relatif au régime particulier de certaines positions des fonctionnaires de l’État, à la mise à disposition, à l’intégration et à la cessation définitive de fonctions.

13 Article 23 du décret précité.

14 Article 56 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986.

15 Article 24 du décret n° 85-986 du 16 septembre 1985, article 67 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 et article 54 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986.

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Dans la seconde hypothèse, qui doit donc être retenue, le fonctionnaire qui ne peut pas être réintégré immédiatement dans son administration d’origine cesse d’être rémunéré et est placé en disponibilité d’office16.

Conseil Pour pallier cette situation, il semble envisageable de faire coïncider, dans l’arrêté de détachement, le terme normal de celui-ci avec la fin du

mandat tout en prévoyant, au besoin, une date butoir.

b) La mise en disponibilité

Bien que cela présente moins d’intérêt que le détachement, le fonctionnaire investi d’une fonction élective peut demander à être placé en disponibilité. Dans cette position, sa carrière professionnelle est mise entre parenthèses : il cesse de bénéficier de ses droits à l’avancement et à la retraite. La mise en disponibilité est accordée de droit, pendant la durée de leur mandat et sur leur demande, aux fonctionnaires territoriaux ou de l’État qui exercent un mandat d’élu local17. Aucune disposition spécifique n’est prévue pour les fonctionnaires hospita-liers : seule leur est ouverte la possibilité de solliciter une mise en disponibi-lité pour convenances personnelles selon les conditions de droit commun.

3. L’élu agent non titulaire de droit public

Les décrets applicables aux agents non titulaires ne les autorisent à béné-ficier d’un congé sans traitement pour la durée de leur mandat que s’ils sont appelés à exercer les fonctions de membre du gouvernement ou à remplir un mandat de membre de l’Assemblée nationale ou du Sénat ou du Parlement européen. Ils ne visent pas l’exercice d’un mandat local.

16 Article 18 du décret n° 88-976 du 13 octobre 1988 relatif au régime particulier de certaines positions des fonctionnaires hospitaliers, à l’intégration et à certaines modalités de mise à disposition ; article 10 du décret n° 86-68 du 13 janvier 1986 relatif aux positions de détachement, hors cadres, de disponibilité, de congé parental des fonctionnaires territo-riaux et à l’intégration. Et article 24 du décret n° 85-986 du 16 septembre 1985 relatif au régime particulier de certaines positions des fonctionnaires de l’État, à la mise à disposition, à l’intégration et à la cessation définitive de fonctions.

17 Article 47 du décret n° 85-986 du 16 septembre 1985 relatif au régime particulier de certaines positions des fonctionnaires de l’État ; article 24 du décret n° 86-68, 5e alinéa.

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Toutefois, l’article L.3142-64 du Code du travail auquel il est renvoyé par le CGCT pour les fonctions électives énumérées au point A.1 précise que les dispositions du Code du travail relatives à la suspension du contrat du salarié qui justifie d’un an d’ancienneté s’appliquent « aux agents non titu-laires de l’État, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics ainsi qu’aux personnels des entreprises publiques, sauf s’ils bénéficient de dispositions plus favorables ». Il convient donc d’en déduire que les agents non titulaires de l’État, des collectivités territoriales et des établissements hospitaliers peuvent bénéficier de la suspension de leur contrat de travail dans les mêmes conditions que les salariés de droit privé.

B - Le dégagement de temps pour l’exercice du mandat

1. Les autorisations d’absence

Toute personne qui emploie un élu membre d’un conseil municipal, d’un conseil de communauté d’agglomération, d’un conseil de communauté urbaine et d’un conseil de métropole doit lui accorder des autorisations d’absence afin qu’il puisse se rendre et assister aux réunions des organismes dans lesquels il siège18. Sont ainsi visées les réunions : - des séances plénières des assemblées délibérantes ;- des commissions dont il est membre et qui ont été instituées par délibé-

ration de l’assemblée délibérante ;- des assemblées délibérantes et des bureaux des organismes où il a été

désigné pour représenter la collectivité ou l’EPCI. L’élu doit prévenir son employeur par écrit au plus tôt, dès qu’il a connais-sance de la date de la réunion à laquelle il doit se rendre, en lui précisant la durée de son absence. Si l’élu a la qualité d’agent public, il bénéficiera, si elles lui sont plus favo-rables, des dispositions prévues en matière d’autorisation d’absence.

18 L.2123-1, L.5215-16, L.5216-4 et L.5217-7 du CGCT.

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2. Les crédits d’heures

Si les élus peuvent être autorisés à s’absenter pour se rendre aux réunions dans lesquelles ils siègent en qualité d’élu municipal ou intercommunal, ils peuvent également bénéficier de temps pour préparer ces réunions et administrer la commune ou l’établissement. Sont ici concernés, comme pour les autorisations d’absence, les membres des conseils municipaux, d’agglomération, de communautés urbaines, de métropoles, mais également les membres de conseils de communautés de communes. Ce temps est accordé sous forme de forfait trimestriel de crédit d’heures, variable en fonction de la strate démographique de la commune et des fonctions électives, conformément aux articles L.2123-2 et R.2123-5 du CGCT :

Nombre d’habitants

Maire Adjoint et conseiller délégué

Conseiller

< 3 500 105 h 00 52 h 30 00 h 00De 3 500 à 9 999 105 h 00 52 h 30 10 h 30De 10 000 à 29 999 140 h 00 105 h 00 21 h 00De 30 000 à 99 999 140 h 00 140 h 00 35 h 00> 100 000 140 h 00 140 h 00 52 h 30

Pour l’application de ces dispositions aux élus intercommunaux, le pré-sident, les vice-présidents et les membres de l’organe délibérant sont assimilés respectivement au maire, aux adjoints au maire et aux conseillers municipaux d’une commune dont la population serait égale à celle de l’ensemble des communes composant l’EPCI19. Par ailleurs, ces crédits de temps peuvent être majorés, dans la limite de 30 % par élu, par délibération du conseil municipal dans les communes : - chefs-lieux de département, d’arrondissement et de canton ;- sinistrées ;- classées stations de tourisme ;- dont la population, depuis le dernier recensement, a augmenté à la suite

de la mise en route de travaux publics d’intérêt national tels que les travaux d’électrification ;

19 R.5211-3 du CGCT.

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- qui, au cours de l’un au moins des trois exercices précédents, ont été attributaires de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale.

Lorsque l’élu travaille à temps partiel, le crédit d’heures est réduit propor-tionnellement. Si un adjoint ou un élu est amené à suppléer l’exécutif empêché, il peut alors bénéficier du crédit d’heures normalement accordé à l’exécutif pendant la durée de cette suppléance. Pour bénéficier de ses crédits d’heures, l’élu doit en faire la demande à son employeur, par écrit, au moins trois jours à l’avance, en précisant la date et la durée de l’absence envisagée ainsi que la durée du crédit d’heures à laquelle il a encore droit au titre du trimestre en cours. L’employeur, qui est tenu d’accorder aux titulaires de mandats munici-paux l’autorisation d’utiliser le crédit d’heures prévu par la loi, ne peut pas contrôler l’usage qui en est fait dès lors que le forfait n’est pas dépassé.20

Cas particulier des élus enseignants

Compte tenu des nécessités du service public de l’enseignement, le crédit d’heures des enseignants élus doit être réparti entre le temps de service effectué en présence des élèves et le temps complémentaire de service (1). (1) Article R.2123-6 du CGCT.

3. Dispositions communes et temps d’absence maximal

Le temps d’absence accordé au titre des autorisations d’absence ou du crédit d’heures est assimilé à du travail effectif pour le calcul de l’ancien-neté, des droits à congés payés21 et des droits aux prestations sociales22. En revanche, l’employeur n’est pas tenu de le rémunérer.

20 Cass. soc., 16 avril 2008, n° 06-44793.

21 L.2123-7 du CGCT.

22 L.2123-25 du CGCT.

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L’élu qui subit une perte de revenus et qui ne perçoit pas d’indemnité de fonction peut obtenir une compensation financière de la part de la com-mune ou de l’organisme auprès duquel il la représente23. Elle est limitée à 72 heures annuelles, lesquelles ne peuvent excéder 1,5 fois le Smic horaire. Les temps d’absence cumulés ne peuvent pas dépasser la moitié de la durée légale du travail pour une année civile, soit 803 h 30. L’employeur ne peut pas imposer à l’élu qui doit s’absenter pour son mandat électif des changements d’horaires ou de durée du travail. Naturellement, les absences fréquentes de l’élu ne peuvent pas justifier un licenciement ou une sanction disciplinaire quelle qu’elle soit et ne doivent pas entrer en considération pour l’octroi d’avantages sociaux, la fixation de la rémunération, l’avancement, etc.

23 L.2123-3 du CGCT.