Départements de sant communautairé e RÉGION 04Madame Lis Lacommande quie , avec beaucou dp e...
Transcript of Départements de sant communautairé e RÉGION 04Madame Lis Lacommande quie , avec beaucou dp e...
/393
Départements de santé communautaire
RÉGION 04
CENTRE DE DOCUMENTATION D.S.C.
CENTSE HOSPITALIER HONORÉ-MERCIER INC
C 6
Hôpital Ste-Croix, Drummondville
Centre hospitalier régional de la Mauricie, Shawinigan
Centre hospitalier Ste-Marie Trois-Rivières
yE. N f ^ î J - S ^ T C - £ r-4
.(A/S
M u t national de santé publique du Québec p ^ f 4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200
' W Montréal (Québec)H2J3G8
Tél.: (514) 597-0606
LA SANTE DES ENFANTS DE 0-4 ANS
DE LA REGION 04:
ETAT DE LA SITUATION
ET
RECOMMANDATIONS
Rapport de l'étude d'identification dea besoins de santé des
enfants de 0-4 ans de la région 04
Préparé par:.
Isabelle Côté DSC-CHSM, Trois-Rivières
Carole Dumont, DSC-CHRM, Shawinigan
Céline Lafond, DSC-HSC f Drummondville
OCTOBRE 1985
G3dèuD ub supiHuei fe , .^ni
GCStïCVi , r .
© Les trois départements de Santé Communautaire de la région 04, 1985
REMERCIEMENTS
L'étude d'identification de besoins, dont nous présentons ici le
rapport final, n'aurait pu être réalisée sans la collaboration de
nombreuses personnes à qui nous voulons exprimer ici notre reconnaissance.
Nous désirons remercier tout d'abord les chefs et les coordonnateurs
des trois départements de santé communautaire de la région 04, en
particulier Monsieur André Guillemette, coordonnateur-responaable du
"comité 0-4 ans", pour sa disponibilité ét son support constant qui ont
permis que cette étude soit menée à terme.
Nous tenons aussi à souligner l'apport important de Madame Christine
Ross, pour la planification et .la réalisation de l'enquête sur la percep-
tion parentale des besoins de santé des enfants de 0-4 ans ds la région
04, ainsi que la conscience professionnelle avec laquelle elle a analysé
les données.
Nous nous devons de mentionner aussi la précieuse contribution des
personnes qui ont déjà fait partie du comité: Marjolaine Chartier, agent
de projet au DSC du Centre Hospitalier Ste-Marie et Marc Coulombe,
médecin-conseil au DSC du Centre Hospitalier Régional de la Mauricien des
membres des équipes de planification des trois départements de santé
communautaire, en particulier lès diététistes-nutritionnistes, les
conseillers en recherche et les -techniciens et techniciennes en
informatique, ainsi que tous ceux et celles qui ont participé à cette i
étude, tant au niveau de l'enquête que de la consultation des
intervenants.
Une personne mérite enfin toute notre reconnaissance. Il s'agit de
Madame Lise Lacommande qui, avec beaucoup de minutie et une patience sans
borne, a assumé le travail de dactylographie de ce rapport et des autres
rapports de notre étude.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE: PORTRAIT DES ENFANTS DE 0-4 ANS DE LA REGION 04
1. DONNEES SOCIO-SANITAIRES 6
1.1 Naissances 6
1.2 Décès. . . . 8
1.3 Evolution démographique des enfants de 0-4 ans par territoire de CLSC 9
2. CONTEXTE FAMILIAL 12
2.1 Structure de la famille 12
2.2 Profil socio-démographique des parents «.13
2.3 Caractéristiques des familles monoparentales vs
celles des familles biparentales 14
2.4 Logement 16 2.5 Activités de loisirs des parents et garde
de l'enfant 16
3. HABITUDES DE VIE I0
3.1 Alimentation . . . . . . 18
3.2 Consommation de médicaments 22
3.3 Hygiène buccale 24
3.4 Immunisation 25
3.5 Ecoute de la télévision 25
4. ETAT DE SANTE - 26
4.1 Problèmes de santé physiques . 26
4.2 Problèmes psycho-sociaux 33
5. UTILISATION DES RESSOURCES DU RESEAU 40
5.1 Consultations en regard de la santé physique . . . . 40 5.2 Utilisation de services 45
DEUXIEME PARTIE: ANALYSE DE LA SITUATION EN REGARD DE LA SANTE DES ENFANTS DE U-4 ANS DE LA REGION 04 ET RECOMMANDATIONS
1. DONNEES SOCIO-SANITAIRES: ANALYSE DE LA SITUATION 51
1.1 L'insuffisance de poids à la naissances un problème majeur 51
i 1.2 Mortalité . . . . 59
2. CONTEXTE FAMILIAL: ANALYSE DE LA SITUATION 62
3. HABITUDES DE VIE: ANALYSE DE LA SITUATION 68
3.1 Alimentation . . i 68
3.2 Consommation de médicaments 82
3.3 Immunisation 88
4. ETAT DE SANTE: ANALYSE DE LA SITUATION . . . 91 i
4.1 Problèmes de santé physique 91
4.2 Problèmes psycho-sociaux 104
5. UTILISATION DE RESSOURCES: ANALYSE DE LA SITUATION . . . 113
5.1 Consultations 113
5.2 Services utilisés 116
CONCLUSION . . . . . 120
BIBLIOGRAPHE . . 125
i
INTRODUCTION
Ce rapport constitue l'étape ultime d'une étude entreprise
conjointement par les trois départements de santé communautaire de la
région 04, pour identifier les besoins de santé des enfants de 0-4 ans
vivant sur leur territoire.
Les trois départements de eanté communautaire sont les suivants:
- DSC de l'Hôpital Ste-Croix à Drummondville (DSC-HSC)
- DSC du Centre Hospitalier Régional de la Mauricie à Shawini gan (DSC-CHRM)
- DSC du Centre Hospitalier Ste-Marie à Trois-Rivières (DSC-CHSM).
Cette étude comprend plusieurs volets: (1) une revue de littéra-
ture, (2) Une enquête sur la perception parentale des besoins de
santé des enfants de 0-4 ans de la région 04, ^ \ (3) une analyse dea
données statistiques disponibles, (4) une consultation auprès des
intervenants directement concernés par la petite enfance.
(1) Cette enquête s'est effectuée de janvier à mai 1984 auprès des pa-rents de 2,640 enfants. Veuillez noter qu'elle sera désignée par le terme "enquête régionale" tout au long de ce rapport.
2
Dans le cadre de cette étude, nous avons recueilli et analysé,
lorsque cela était possible les données par zone de CLSC ou tout au moins,
par territoire de DSC, afin que chaque intervenant puisse mieux connaître
les caractéristiques et identifier les besoins de la clientèle qu'il
dessert.
Ce document est conçu pour orienter les interventions de tous les
organismes, établissements et personnes impliqués auprès des jeunes
enfants. Il se veut le plus synthétique, mais aussi le plus complet
possible. Pour ce faire, la technique de "l'entonnoir" a dû être utilisée
à outrance afin de ne retenir de la multitude d'informations recueillies,
que celles qui nous semblaient les plus pertinentes. Evidemment, pour
produire un rapport qui puisse être accessible à tous (ni trop long, ni
trop chargé...), nous avons dû laisser de côté beaucoup d'informations
intéressantes. Cependant, celles-ci sont disponibles dans les rapports
suivants:
t
- Profil socio-démographique des enfants âgés de 0-4 ans de la région 04 et de leur famille
- Profil des habitudes de vie des enfants âgés de 0-4 ans de la région 04 et de leurs parents
- La santé des enfants de la région 04: perception des parents et utilisation de ressources
3
Enquête sur la perception parentale des besoins de san-té des enfants de 0-4 ans de la région 04: Analyses de corrélation
Enquête sur la perception parentale des besoins de san-té des enfants de 0-4 ans de la région 04: Rapport-synthèse
- Rapport de données statistiques concernant la santé des enfants de 0-4 ans de la région 04
- Rapport de la consultation des intervenants auprès des enfants de 0-4 ans de la région 04.
Ce présent rapport se divise en deux parties. La première est un
portrait des enfants de la région 04, qui regroupe certaines données
socio-sanitaires et décrit leur contexte familial, leurs habitudes de vie,
leur état de santé ainsi que les consultations des parents en regard de la
santé de leur enfant. De ce portrait, différents éléments problématiques
se dégagent et nous, les avons mis en évidencè dans la marge, tout au long
du texte.
Dans la deuxième partie, nous procédons à une analyse de la situation
à partir des différents éléments problématique8 qui sont ressortis du
portrait. A la suite de quoi, nous formulons des recommandations
adressées aux différents intervenants concernés.
Mentionnons enfin que ce document décrit 1s situation de l'état de
santé de l'ensemble des enfants de 0-4 ans de la région 04. Il n'apporte
des distinctions par territoire de DSC ou de CLSC que lorsque des
disparités ont été révélées psr notre étude.
1ère PARTIE
Portrai t des enfants
de 0 -4 ans
de la rég ion 04
1. DONNEES SOCIOSANITAIRES
1.1 NAISSANCES <x>
En 1981, dans la région 04, on dénombrait, 6967
nouveau-nés (dont 51% de garçons et 49% de filles).
Ces naisssnces représentent 7,3% des naisssnces québé-
coises.
Le taux brut de natalité est de 15,5 pour 1000 ha-
bitants; il est plus élevé que celui du Québec (14,8
pour 1000 habitants) et celui du Canada (15,3 pour 1000
habitants) pour cette même année. Le territoire du
DSC-HSC présente un taux plus élevé que les deux autres
territoires; il est en effet, de 17,4 pour 1000 habi-
tants alors que les territoires du DSC-CHRM et du DSC-
GHSM présentent respectivement les taux suivants: 14,0
et 14,8 pour 1000 habitants.
Les données régionales proviennent du rapport de données statistiques fait dans le cadre de l'étude d'identification de besoins des enfants de 0-4 ans de la région 04. Les données pour le Québec ou le Canada proviennent du rapport de Lemire L.:, (1984). La santé maternelle et infantile en Outaouais: une analyse des tendances récentes", Hull: DSC-CH Régional de l
1Outaouais, 275 p. |
% élevé de naissances prématurées sur le territoire du D5C-CHRM, en particulier CLSC Normandie et Shawinigan/Grand-Mère
Le pourcentage de naissances prématurées (avant 37
semaines de gestation) était de 5,7% en 1981, pourcen-
tage que le Québec avait atteint en 1980. Comparative-
ment aux deux autres territoires, celui du DSC-CHRM
présente le pourcentage le plus élevé (6,6%). Ceci est
attribuable au grand nombre de naissances avant terme
associé au CLSC Normandie (8,3%), mais la zone de CLSC
de Shawinigan/Grand-Mèrè présente aussi un pourcentage
élevé (6,6%).
% élevé de nouveau-nés de faible poids, surtout sur les territoires de CLSC Normandie et Haski-nongé
Par ailleurs, les naissances de bébé de petit
poids (2500 g et moins) représentent 6,9% du total des
naissances. Ce pourcentage e8t légèrement supérieur à
celui du Québec (6,66%) et celui du Canada (6,03%) pour
cette même année (1981). Il est aussi encore loin du
4% que visait la politique en périnatalité de 1973 pour
1980. L'insûffiaance de poids à la naissance est
particulièrement problématique sur les territoires
de CLSC Normandie et Maskinongé (10,1% et 9,0% i _ i.
respectivement).
ÏABLLÀU II
N J U l U t U ' t N t M b U t U - 4 Atto SLUJN U StXK LT L t LIUU U t KtSIUfcNCt , A FAKT1K DES UONNELS UU KLNCLNSkNWl' U t 1981 LT U t S i t t U J t U l U N S l\JUR 1 9 8 6
LLtU D t RKSIDfcNCE î w i 1 9 8 6
M F T % M F T | %
USC41SC
CLSC De l ' E r a b l e CL£C D r u r m o n d v i l l e CLSC S u z o r - C ô t e
8 1 0 3 2 3 5 2 8 8 0
7 6 5 3 1 5 0 2 6 4 5
1 5 7 5 6 3 8 5 5 5 2 5
1 0 , 6 7 4 7 , 3 5 4 0 , 9 7
1 0 6 2 3 1 1 8 2 7 3 3
1 0 0 7 3 1 2 6 2 4 9 8
2 0 6 9 6 2 4 4 5 2 3 1
1 5 , 2 7 4 6 , 1 0 3 8 , 6 2
'iUIAL 6 9 2 5 6 5 6 0 1 3 4 8 5 3 8 , 9 1 6 9 1 3 6 6 3 1 1 3 5 4 4 3 9 , 8 3
UtJC-CHKM
CLSC La Tuque CLSC N o r m a n d i e .CLSC S h a w i n i ^ a n / C r a i i d - M è r e
6 6 0 5 3 0
2 3 9 5
5 6 0 4 6 5
2 2 9 5
1 2 2 0 9 9 5
4 6 9 0
1 7 , 6 7 1 4 , 4 1 6 7 , 9 2
6 6 / 5 1 1
2 1 7 7
5 8 3 4 5 3
2 1 3 2
1 2 5 0 9 6 4
4 3 0 9
1 9 , 1 6 1 4 , 7 7 6 6 , 0 5
. 3 5 8 5 ' 3 3 2 0 6 9 0 5 1 9 , 9 2 3 3 5 5 3 1 6 8 6 5 2 3 1 9 , 1 8
usc-aisM CLSC C a p - d e - l a - M a d e l e l n e CLSC D e s C h e n a u x CLSC L o t b i n i è r e O u e s t CLSC M a s k l n o n g é CLSC N i c o l e t / Y a m a s k a CLSC T r o i s - R i v i è r e s
1 8 0 0 4 6 5 8 4 5 8 3 5 9 4 5
2 4 8 0
1 6 7 0 4 1 0 8 1 5 7 1 5 8 7 5
2 4 1 0
3 4 7 0 8 7 5
1 6 6 0 1 5 5 0 1 8 2 0 4 8 9 0
2 4 , 3 2 6 , 1 3
1 1 , 6 3 1 0 , 8 6 1 2 , 7 6 3 4 , 2 8
1 8 0 7 4 3 3 8 4 3 7 7 6 9 4 3
2 4 0 7
1 7 1 0 3 8 3 8 1 7 6 4 7 8 4 1
2 3 2 5
3 5 1 7 8 1 6
1 6 6 0 1 4 2 3 1 7 8 4 4 7 3 2
2 5 , 2 4 5 , 8 5
1 1 , 9 1 1 0 , 2 1 1 2 , 8 1 3 3 , 9 6
. 7 3 7 0 6 9 8 5 1 4 2 6 5 . 4 1 , 1 6 7 2 0 9 6 7 2 3 1 3 9 3 2 4 0 , 9 7
REGION 0 4 1 7 8 8 0 1 6 7 7 5 3 4 6 5 5 1 0 0 , 0 0 1 7 4 7 7 1 6 5 2 2 3 3 9 9 9 1 0 0 , 0 0
i
2. CONTEXTE F A M I L I A L (1)
2.1 STRUCTURE DE LA FAMILLE
La grande majorité ( 9 3 , 7 3 s ) des enfants de 0-4 ans
6,3 % des familles sont vit au sein de familles biparentales; les parents sont monoparentales
mariés dans 94% des cas* Ainsi relativement peu d'en-
fants de cet âge (6,3%) sont de familles monoparenta-% plus élevé de famii- les. Cependant, dans les zones de CLSC de Drummondvil-lea monoparentales sur igg tcrrî toiros d© CLSC de Drummondviiie le et de La Tuque, les enfants de 0-4 ans vivant avec et de La Tuque
un seul parent représentent 10,9% et 8,1% respective-
ment de l'ensemble des enfants de cet âge«
Environ la moitié des enfants de 0-4 ans ont un
frère ou une soeur; près du tiers cependant sont
enfants uniques. Seulement 20% des familles investi-
guées sont composées de trois enfants ou plus.
Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins de santé des enfants de 0-4 ans de la région 04.
2.2 PROFIL SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES PARENTS
La moyenne d'âge des parents se situe aux alen-
tours de 30 ans; les mères sont légèrement plus jeunes
que les pères.
152 des parents ont moins de 10 ans de scolarité
Au niveau de la scolarité, les parents présentent
le portrait suivant: environ 15SS n'ont pas complété une
dixième année, la moitié ont de 10-12 ans de scolarité
et un peu plus du tiers a atteint au moins le niveau
collégial. Les femmes suivent à peu près le même
profil que les hommes, sauf qu'elles ont atteint le
niveau universitaire (16 ans et plus de scolarité) dans
un plus faible pourcentage.
Parente (surtout lee hommes) moins scolarisés sur le territoire OSC-HSC
Comparativement aux deux autres territoires de
DSC, les parents de celui du DSC-HSC sont moins scola-
risés; la différence est particulièrement marquée chez
les hommes où la proportion de ceux qui ont moins de 10
ans de scolarité atteint pre8que le quart.
Du point de vue de l'occupation, les mères diffè-
rent beaucoup des pères. Ces derniers sont majoritai-
14
15SS des familles vivent de presta-tions gouvernemen-tales
Environ le quart des familles avaient en 1982, un revenu infé-rieur à 16 000$ et vivraient sous le seuil de pauvreté
rement (8555') à l'emploi; les autres se disent sans
travail (assurance-chômage ou aide ^sociale). Lés
mères, par contre, restent plutôt à la maison (62,3%)
pour le travail domestique; 31% ont unIemploi et 6% se
disent sans travail. i i
L'emploi constitue la principale source de revenu
de la plupart des familles (85%); les autres vivent de
l'assurance-chômage ou de l'aide sociale. Environ
le quart des familles devaient compter en 1982 sur
un revenu inférieur à 16,000$ (le seuil de pauvreté /
établi par Statistiques Canada en 1983, pour un ménage
de 3 personnes vivant au Québec, était de 16,832$),
55% avaient un revenu familial se situant entre 16,000$ i
et 36,000$ et 17,4% gagnaient plus de 36,000$.
2.3 CARACTERISTIQUES DES FAMILLES MONOPARENTALES
VS CELLES DES FAMILLES BIPARENTALES
Bien que les familles monoparentales soient rela-
tivement peu nombreuses, elles méritent tout notre
intérêt car leur profil socio-économique est très
différent de celui des familles biparentales.
Dans l'ensemble, les parents de familles monopa-
rentales sont plus jeunes que ceux des familles bipa-
rentales et les mères de familles monoparentales sont
moins scolarisées que celles de familles biparentales. i
La moitié dea mères "aoutien de familles" sont sana travail: aaaurance-chômage ou aide sociale
Les parents de familles monoparentales sont
presque tous des femmes. La moitié des mères "soutien
de famille" ae dit à la recherche d'un emploi.
L'autre moitié se répartit également entre celles qui
restent à la maison pour le travail domestique et
celles qui ont un emploi.
Par contre, environ les deux tiers des
mères de "families biparentales ont dit rester à la mai-
son; les autrés travaillent à l'extérieur
L'aide sociale est la principale source de revenu dea familles monopsrentale8
Ainsi, les trois quarts des familles monoparenta-
les vivent de preatations gouvernementales (principale-
ment de l'aide sociale) alors que la principale source
de revenu des familles biparentales est l'emploi, les
conjoints ayant majoritairement un travail rémunéré.
16
2.4 LOGEMENT
Dans l'ensemble, la majorité des familles (69,535)
demeurent depuis au moins 3 ans dans le même quartier
(rang, paroisse, village); seulement 8,135 y résident
depuis moins d'un an. Enfin, très peu vivent dans un
logement trop exigu (plus de 1,1 personne par pièce).
2.5 ACTIVITES DE LOISIRS DES PARENTS ET GARDE
DE L'ENFANT
L'activité de loisirs la plus populaire des pa-
rents est l'écoute des média (télévision et radio).
Par ailleurs, presque tous les parents ont dit que
leur enfant lea .accompagnait dans leurs activités de
loisirs; cependant, .le conjoint n'est pas toujours pré-
sent. Rares sont les parents qui occupent leur temps
de loisirs avec des membres de leur parenté, des amis
ou des voisins; la plupart ont des activités surtout
avec leur famille immédiate.
La plupart des parents (71,3%) font garder leur
enfant au moins une fois par semaine,, le. plus souvent
par la même ressource. La. fréquence de garde augmente
proportionnellement à la scolarité et au revenu des
parents. Notons que, dsns la zone de CLSC de
Drummondville, 33,5% des enfants se font garder 4 fois
et plus par semaine.
3. HABITUDES DE V IE
3.1 ALIMENTATION ( 1 )
ALLAITEMENT MATERNEL
S d'allaitement ma-ternel inférieur à ceux du Québec et du Canada
A leur sortie de l'hôpital, près de la moitié
(48,6%) des nouveautés de la région 04 sont nourris au
lait maternel. Ce pourcentage est de beaucoup
inférieur à celui déjà atteint au Canada et au Québec
en 1982, soit respectivement de 75% et 64%. (Me Nally
et al., 1985).
% élevé d'abandon de l'allaitement maternel un mois après la naissance
C'est lorsque l'enfant a un mois que l'on observe
le plus haut taux d'abandon de l'allaitement maternel.
A l'âge de 4 mois, il n'est plus que de 20% et à l'âge
de 6 mois, de 12,7%. Cette baisse est moins accentuée
sur le territoire du DSC-CHSM comparativement aux deux
Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins de santé des enfants de 0-4 ans de la région 04.
19
autrea territoires de DSC de la région. Toute propor-
tion gardée, la diminution au niveau régional
correspond à celle observée au niveau provincial. En
effet, en 1982, 44% des mères québécoises poursuivaient
ce type de pratique lorsque leur bébé avait 4 mois et
27% le faisaient encore lorsqu' il avait 6 mois
(Me Nally et al., 1985).
La plupart des mères de la région qui ont cessé
d'allaiter avant le sixième mois de vie de leur bébé
ont dit le faire par décision personnelle, parce
qu'elles trouvaient l'allaitement trop accaparant ou
parce qu'elles étaient fatiguées. ;
Soulignons, enfin, que la proportion d'enfants
allaités augmente en fonction de la scolarité des
parents.
• INTRODUCTION DU LAIT DE VACHE HOMOGENEISE
Jusqu'à l'âge de 2 mois, les bébés non allaités au
sein sont nourris avec des formules de lait commercia-
les. Mais à' l'âge de 4 mois, on note une introduction
20
Introduction préma-turée du lait de vache homogénéisé, surtout sur le terri-, toire du DSC-HSC
importante du lait de vache homogénéisé (18SS dans la
région) surtout sur le territoire du DSC-HSC où un
enfant de cet âge sur quatre consomme déjà ce type
de lait- Cette pratique dérogatoire se rencontre plus
fréquemment chez les enfants de familles à faible
revenu.
• QUANTITE DE LAIT CONSOMME
Un bon nombre d'enfants âgés de 0-4 ans ne pren-
nent pss quotidiennement la quantité dè lait recomman-
dée. La moitié de ceux âgés de 0-6 mois qui
consomment des solides se retrouvent dans cette,
Consommation insuf- situation ainsi que le quart de ceux âgés de 7 - 1 8 mois f i s e n t e de l a i t chez
les enfants de - et le tiers de ceux ayant de 1 9 mois à 5 ans ss
retrouvënt dsns cette situation. Précisons que chéz
les enfants de 0-18 mois, le fait de boire peu de lait
ne peut s'expliquer par une plus grande consommation de
jus.
j
CONSOMMATION D'ALIMENTS SOLIDES
2 1
Introduction préma-turée des aliments solides
Les aliments solides sont introduits très préco-
cement dans l'alimentation du jeune nourrisson. En
ëffet, les deux tiers des 0-3 mois en consomment déjà.
Absndon précoce des céréales de bébé
Par ailleura, les deux tiers des nourrissons de
7-12 mois consomment des céréales de bébé. Seulement
16,2% de ceux âgés de 13-18 mois en prennent encore
alors que ces céréales sont recommandées jusqu'à l'âge
de 18 mois à cause de leur contenu en fer.
La plupart des parents d'enfant âgé de 19 mois à 5
ans disent que ce dernier, ainsi qu'eux-mêmes, ont une
alimentation quotidienne comprenant des aliments des
quatre groupes du guide alimentaire canadien; 14% des
enfants de cet âge ne mangent pas chaque jour des
aliments de chacun de ces groupes, situation qui se
retrouve plus souvent dans les familles à faible
revenu.
Enfin, tout comme leurs parents, les enfants sont
de bons consommateurs d'aliments à faible valeur nutri-
22
Conaoumetion élevée d'aliments à faible valeur nutritive, 6 partir de 13 mois
tive (aliments sucrés, liqueurs douces et chips) et ce,
dès l'âge de 13 mois. Les enfants de 3-4 ana prennent
plus de liqueurs douces, de bonbons et chocolat, et de
chips que ceux des autres groupes d'âge*
3.2 CONSOMMATION DE MEDICAMENTS <*>
60S dea enfanta ont pris au moins une catégorie de médi-camenta durant lea deux joure précédant l'entrevue
D'après l'enquête régionale, environ 60% dea
parents ont administré à leur enfant, au cours des deux
derniers jours précédant l'entrevue, au moins une ca-
(2)
tégorie de médicaments; environ 20% en ont donné
deux catégories et plus. Ces données correspondent à
celles de l'enquête Santé Canada de 1978^1979
(Conseil des Affaires sociales et de la Famille, 1982).
Forte consommation de médicaments, sur-tout chez lee enfanta de 10 moia et moin8
Chez les enfants de 18 mois et moins, la propor-
tion de parents qui ont administré un ou plusieurs mé-
dicaments à leur enfant atteint presque les trois
quart8; environ 40% en donnait deux catégories ou plus*
(1) Le terme "médicamenta" inclut ici lea suppléments vitaminiques et minéraux,
(2) Les catégories du questionnaire étaient les suivantes: sirop contre la toux et la grippe, antibiotique, crème pour la peauf analgésique, fluor, multivitaminea, vitamine D, vitamines et fluor, autres catégories*
23
Plus du tiers des enfants prennent des suppléments vitaminiques
Consommation de vitamines et fluor plue élevée sur le territoire du DSC-HSC
Les produits les plus populaires sont les supplé-
ments vitaminiques (multivitamines ou vitamines avec
fluor), pris par plus du tiers des enfants (plus de »
la moitié, chez les 7-18 mois). Vient ensuite le sirop
contre la toux et le rhume, consommé par 16% des
enfants, les analgésiques et les crèmes pour ls peau,
par 10% des enfants. Ces médicaments sont aussi ceux
que l'enquête Santé Canada avait trouvé en tête de
liste; mais d'après leurs données, 45% des enfsnts de
moins de 5 ans prenaient des vitamines. Notons que,
peu importe l'âge de l'enfant, la consommation de
vitsmines et fluor est beaucoup plus élevée sur le
territoire du DSC-HSC.
Dans 1'ensemble, les produits médicamenteux que
prennent les enfants sont non prescrits dans plus de la
moitié des cas, mais ils sont alors généralement
conseillés par un professionnel de la santé (médecin,
infirmière, dentiste, pharmacien, etc.). Le nombre de
médicaments que prennent les enfants est d'ailleurs
proportionnel à celui des parents.
3.3 HYGIENE BUCCALE d )
Habitudes d'hygiène buccale peu répandues chez les enfants de 0-1 an
Lès bonnes habitudes d'hygiène buccale sont peu
répandues chez les enfants de 0-1 an. En effet, envi-
ron 15% des parents seulement nettoient la bouche de
leur jeune bébé.
A partir de 3 ans, très peu d'enfants ne se bros-i
sent pas les dents quotidiennement. La plupart le font
soit au coucher.pu après les repas. Toutefois, 15% des
enfants de 3 ans et 22% des enfants de 4 ans seulement
se brossent les dents après les repas comme au coucher,
ce qui idéalement devrait se faire.
Seulement ZI S des enfants de 0-4 ana prennent des suppléments de fluor
Soulignons aussi que 21% des enfants de 0-4 ans - . ' . • • i
prennent des suppléments de fluor, généralement combiné
à des vitamines (mais il s'agit surtout d'enfants de
moins de deux ans); ce pourcentage est nettement plue
grand sur le territoire du DSC-HSC. Il faut noter que
seules, les municipslités de _ Trois-Rivières et
Bécancour ont une eau fluorurée.
Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins de santé des enfants de 0-4 ans de la région 04.
3.4 IMMUNISATION ( 1 )
% moins élevé d'en-fants vaccinée sur le territoire du DSC-CHSM
Les jeunes enfants des territoires des DSC-HSC
et CHRM ont une bonne couverture vaccinale. En effet,
les pourcentages d1enfanta de deux ans ayant reçu les
vaccins recommandés varient autour de 90% sur ces
territoires.
Sur le territoire du DSOCHSM, il n'y a pas ac-
tuellement de données nous permettant de connaître le
pourcentage d'enfants vaccinés.
3.5 ECOUTE DE LA TELEVISION
40% des enfanta de 3 et 4 ana paaeent plus de deux heures par jour devant la télé-vision
A l'image de leura parents, les enfants sont de
bons adeptes de la télévision. Plus de la moitié
des enfants de 2 ans la regardent au moins une heure
par jour et 21%, plus de deux heures. Au-delà de 80%
des enfants de 3 et 4 ans passent quotidiennement plus
d'une heure devant leur téléviseur et 40%, plus de deux
heures.
Données statistiques annuelles de chacun des DSC de la région 04.
4. ETAT DE SANTE
Taux de morbidité hos-pitalière élevé sur le territoire du DSC-CHRH et surtout sur celui du CLSC de La Tuque
4.1 PROBLEMES DE SANTE PHYSIQUE
• MORBIDITE HOSPITALIERE
Selon les statistiques du MAS, en*1982-83, dans la
( 1 ) " région 04, le taux de morbidité hospitalière des
enfants de 0-1 an était de 281,7 pour 1000 alors qu'il
était de 116,7 pour 1000 chez les enfants de 1-4 ans.
Les taux les plus bss sont observés sur le territoire
du DSC-CHSM (239,3 chez les 0-1 an et 101,7 chez les
1-4 ans). C'est sur le territoire du DSC-CHRM
(331,4 chez les 0-1 an et 135,8 chez les 1-4 ans),
surtout sur celui du CLSC de La Tuque (507,2 chez les
0-1 an et 208,0 chez les 1-4 ans) que l'on constate les
taux les plus élevés.
Cette donnée représente le nombre de cas d'hospitalisation et non le nombre d'enfants hospitalisés. Elle ne tient donc pas compte du taux de réhospitalisation.
27
Le taux d'hospitalisation des enfants de 0-1 an
dans la région 04 pour lea années 1982-83 et 1983-84
est de 292,0 pour 1,000 ce qui est de beaucoup supé-
rieur à celui du Québec pour les mêmes années, qui est
de 192,4 pour 1,000.
Les : causes d'hospitalisation ^ ^ chez les: 0-1
an comme chez les 1-4 ans de la région 04, sont princi-
palement les maladies de l'appareil respiratoire et
celles de l'appareil digestif. Les autres causes
sont, par ordre, pour les 0-1 an:
- les maladies infectieuses et parasitaires,
- les affections périnatales,
- les maladies du système nerveux et organes des sens,
et pour les 1-4 ans:
- les lésions, traumatismes, empoisonnements,
Principales causes d'hoapitaliaation: maladies de l'appa-reil respiratoire et de l'appareil digea-tif
(1) Classifiées selon les 18 principales catégories du code CIMA-9.
les maladies du système nerveux et des organes des sens.
les symptômes, signes et état morbide mal définis.
Des disparités importantes sont observées selon
les territoires de DSC et de CLSC.
D'une part, le DSC-HSC présente des taux élevés
Des disparités impor- d1 hospitalisation causées par des maladies de l
1 appâ-
tantes sont observées
de osc et dTcLsc*™8 r e i l d i
9e 3 t i f a i n s i
<lue d u
système nerveux et des
organes des sens, particulièrement chez les 0-1 an.
La zone de CLSC de Drummondville montre aussi un taux
élevé d'hospitalisations occasionnées par des maladies
de l'appareil respiratoire surtout chez les 0-1 an.
D'autre part, les hospitalisations causées par des
maladies infectieuses et parasitaires (chez les 0-1 an)
et par des maladies de l'appareil respiratoire sont
plus nombreuses sur le territoire du DSC-CHRM. Dans le
cas des maladies infectieuses et parasitaires, ceci est
attribuable aux taux très élevés des zones de CLSC de
Shawinigan/Grand-Mère et Normandie, alors que dans le
cas des maladies de l'appareil respiratoire, c'est la
2 9
zone
coup
dans
taux
l'appareil digestif et pour des affections périnatales
(surtout chez les 0-1 an).
« PRINCIPAUX PROBLEMES IDENTIFIES PAR LES PA-RENTS (au cours du mois précédant l'enquête)
Les parents considèrent presque tous que leur
enfant se développe normalement mais ils mentionnent
qu'il est fréquemment .aux prises avec un ou plusieurs
problèmes de santé.
Environ 80% ont identifié un problème de santé
physique chez leur enfant; la plupart en ont signalés
de un à trois» Ce sont les parents de jeunes enfants
qui en ont déclarés le plus.
de CLSC de La Tuque qui présente un taux de beau-
supérieur à la moyenne. Soulignons enfin que, u
i cette dernière zone de CLSC, on observe aussi des
d'hospitalisations élevés pour des maladies de
80% des parents ont identifié au moins un problème de eanté physique chez leur enfant
i (1) Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins de santé des
enfants de 0-4 ans de la région 04.
Le principal problème de santé identifié par lea parents: pro-, blême au niveau des voies respiratoires et de la gorge
Près de la moitié des enfants ont souffert d'un
problème au niveau des voies respiratoires et de la
gorge. Les autres problèmes les plus souvent cités
sont ceux reliés à la peau (érythème fessier), à la
fonction digestive et intestinale, à la bouche (pousse
des dents) et aux oreilles (otites).
Un faible pourcentage de parents (1,9%) ont dit
que leur enfant souffrait d'une maladie chronique ou
d'un handicap.
• PROBLEMES PARTICULIERS
VISION. Un problème au niveau des yeux a été identifié
chez 5% des enfants de la région. Il s'agissait
Selon lea parents, 5ss surtout d'infections. Selon certains auteurs, on es-des enfante ont eu un
des yeux et îs^uf- t i m e
qu'environ 10 à 15% des enfants d'âgé préscolaire friraient de atrabisme
présenteraient des anomalies de la vision (Comité
Santé des Jeunes, 1984).
Selon les parents, 1% des enfants souffrent de
strabisme. Ce pourcentage coïncide avec le taux de
prévalence qui varie, selon les études, entre 1 èt .4%
31
chez les enfants d'âge préscolaire (Comité Santé des
Jeunes, 1984).
AUDITION. Les problèmes au niveau des oreilles ont été
identifiés chez 12,7% des enfants; ce sont surtout des
otites.
Cette maladie est devenue une maladie organique
très répandue chez les jeunes enfants. Selon une étude
Plus d'un enfant sur effectuée aux Etats-Unis, l'otite moyenne serait res-dix a eu un problème
au niveau des oreil- •..»_. I les, il a'agieaait ponsable du tiers des consultations médicales par les surtout d'otites
enfants de moins d'un an et, approximativement, du
cinquième de toutes les visites en cabinet privé
(Comité Santé des Jeunes, 1984).
SANTE DENTAIRE. Des problèmes de caries ont été identi-
fiés par les parents chez 5,1% des enfants de 3 ans et
chez 9,6% des enfants de 4 ans.
Par ailleurs, l'Enquête santé dentaire Québec
1983-1984 (Association des directeurs de DSC et
Ministère des Affaires Sociales, 1985) a démontré que
l'état de santé dentaire des écoliers de 2e et de 6e
année de la région 04 n'est pss très reluisant.
Comparativement aux 11 régions socio-ssnitaires, la
région 04 occupe selon les variables, le 7e, 8e ou lûe
rang. Les principales conclusions de ce rapport sont:
en dentition temporaire, l'indice CO chez les élèves de 2e année est plus élevé dsns la ré-gion 04 qu'au Québec;
Etat de santé den-taire des écoliers de 2e et de 6e.année, pire dans la région 04 qu'au Uuébec
en dentition permanente, les indices CAO, C et 0 chez les élèves de 2e et 6e année sont plus élevés dans la région 04 qu'au Québec;
la mortalité dentaire des dents permanentes est plus élevée dans la région 04 qu'au Québec;
concernant le niveau de traitement et la réha-bilitation buccale de la carie, la situation régionale est pire qu'au niveau provincial;
Etat de santé dentai-re sur le territoire du DSC-HSC, pire que sur les deux autres territoires
comparativement aux deux autres territoires de DSC, celui du DSC-HSC présente la plus forte prévalence de caries et le plus fort taux de dents cariées non traitées en dentition temporaire et premanente ainsi que plus de dents temporaires obturées. La zone de CLSC De l'Erable témoigne d'une expérience de la carie nettement plus élevée.
t , .
i 33 I
4.2 PROBLEMES PSYCHO-SOCIAUX
• PROBLEMES PSYCHO-MOTEURS
Selon la littérature, 10% des enfants de 0-4 ans
présenteraient des retards de développement
psycho-moteur (Chartier et al., 1983). Nous n'avons
pas de données qui nous permettraient d'évaluer la
prévalence de ce type de problèmes dans la région.
Nous ne pouvons que rapporter .ici que 1% seulement des
parents ont mentionné que leur enfant avait des dif-
ficultés d'apprentissage.
% élevé d'él6ves de niveau.primaire qui présentent de8 diffi-cultés d'adaptation ou d'apprentissage
Par ailleurs, en 1982-83, selon les statistiques
de différentes commissions scolaires de la région
0 4 , ^ 7,8% des élèves de niveau primaire avaient des
difficultés d'adaptation ou d'apprentissage, mais les
pourcentages varient beaucoup d'une commission scolaire
(2) à l'autre. Les commissions scolaires d'Acton Vale
(1) Rapport de données statistiques concernant la santé des enfants de 0-4 ans de la région 04.
(2) Ces variations peuvent partiellement être dues à une sensibilisation différentes des professionnels impliqués.
34
et de Shawinigan présentent des taux très élevés, 15,4%
et 13,5% respectivement, alors que pour plusieurs
(1) autres, les pourcentages sont inférieurs à 5%.
Beaucoup de parents estiment que leur enfant a des problè-mes de langage
Quant aux problèmes spécifiques de langage, un
pourcentage relativement élevé de parents ont déclaré
lors de l'enquête que leur enfant a des difficultés à
ce niveau. En effet, 11,3% des parents d'enfants de 3
ans et 14,1% de ceux de 4 ans ont dit vivre cette
situation. Selon Tower (1978) (cité dans Chsrtier et
si., 1983), 3,1% des enfants de 3 ans présenteraient
des problèmes de langage dont plus de la moitié
persisteront et entraîneront des difficultés scolaires
vers l'âge de 10 ans.
• RELATION PARENT-ENFANT (2)
SITUATIONS RELIEES AU COMPORTEMENT DE L'ENFANT. Dans
la région 04, 14% des parents d'enfants de.0-4 ans ont
(1) Ces variations peuvent partiellement être dues à une sensibilisation différentes des professionnels impliqués.
(2) Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins de santé des enfants de 0-4 ans de la région 04.
identifié quatre situations et plus, possiblement
problématiques, reliées au comportement de leur enfant.
35
Beaucoup de parent8 trouvent que leur enfant demande beau-coup d'attention
La situation que les parents ont dit vivre le plus
souvent, est que leur enfant demande beaucoup
d'attention. Pour l'ensemble des enfants de 0-4 ans,
cette situation a été signalée par le quart des
parents, mais cette proportion atteint le tiers chez
les enfants âgés de 13 à 18 mois et de 2 ans.
Près d'un parent sur cinq considère aussi que son
enfant fait des crises de colère, est très agité et a
un comportement agressif (brise souvent des objets,
pince, mord, etc...) surtout lorsque ce dernier est âgé
de 13 mois à 4 ans.
Chez les parents d'enfants de 2 à 5 ans, on estime
enfin que l'enfant a des manies ou rituels ainsi que
des peurs ou phobies.
En plus de l'âge de l'enfant, la scolarité et la
principale source de revenu influencent la perception
qu'ont les parents des situations qu'ils vivent avec
leur enfant. Mentionnons que le rang dans la fratrie
et le nombre d'enfants à charge ne produisent sucun
effet dans ce sens.
Le quart des parents ont dit avoir de le difficulté à privi-légier des moments dans la journée pour observer leur enfant et é être en mesure de lui procurer des expériences nouvel-les et intéressantes
ATTITUDES PARENTALES Un psrent sur quatre a
dit avoir de la difficulté à:
- privilégier dans la journée des moments pour observer son enfant;
être en mesure de lui procurer des expériences nouvelles et intéressantes;
alors qu1 un sur cinq se considère peu en mesure
d'établir une règle de conduite et de savoir jusquloù
la maintenir.
Les variables qui ont le plus d'influence sur
l'adoption par les parents, de certaines attitudes à
l'égard de leur enfant, sont le revenu et la scolarité.
Cette dernière vsriable est particulièrement associée à
la capacité du parent de contrôler la conduite de
l'enfant; les parents plus scolarisés se disent en
effet plus souvent en mesure d'établir une règle de
Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins enfants de 0-4 ans de la région 04.
de santé des
37
conduite et de savoir jusqu'où la maintenir, que les
parents qui le sont moins.
Enfin, l'occupation des parents ne s'est pas avé-
rée reliée à l'adoption de ces attitudes.
Les parents privilé-gient les moyens pour connaître et aider le développement affectif» social et intellectuel de l'enfant ainei que ceux pour avoir une bonne relation avec lui
BESOINS D'AIDE DES PARENTS. Toutes ces données
expliquent les sujets que les parents ont choisi pour
d'éventuels services qui leur seraient offerts. Ils
ont en effet privilégié les moyens pour connaître et
aider le développement affectif, social et intellectuel
de 1'enfant ainsi que ceux pour avoir une bonne
relation avec lui.
Les caractéristiques socio-économiques des parents
sont aussi reliées au choix qu'ils ont fait. Les
moyens pour connaître et aider le développement
affectif et social ont surtout été choisis par les
parents plus scolarisés, à revenu moyen ou élevé et qui
restent à la maison pour le travail domestique. Les
sujets qui traitèraient du développement intellectuel
ont plutôt été privilégiés par les parents très scola-
risés. Enfin, les moyens pour avoir une bonne
relation parent-enfant rejoindraient plue les parents
moins scolarisés, à faible revenu, vivant de
l'assurance-chômage ou de l'aide sociale.
Par ailleurs, ces choix correspondent à la per-
Les intervenants consi- ception qu'ont les intervenants, des besoins des oèrent prioritaire que
Pa r e n t s
' E n e f f e t
' l e b e a o i n
d'information et d'éduca-
les différentee phases de développement de tion 3 u r i e s différentes phases de développement de l'enfant, les attitudea
à adopter, les méthodes , . . . . . v _ « . i . éducatives et le rûie l'enfant, les attitudes à adopter, les méthodes parental
éducatives et le rôle parental, est un de ceux qu'ils
ont jugé prioritaire.
SEVICES ENVERS LES ENFANTS. Dans la région 04, en
1979, 290 cas d'enfants âgés de 0 à 5 ans ont été
signalés à la Direction de la Protection de la
Jeunesse. Plus de la moitié avaient été victimes
d'abus physiques, 27,6% de négligence et d'abus physi-
ques et 14,5% d'abus sexuels.
Selon unè étude effectuée par le Comité de la
Protection de la Jeunesse (Martin et Messier, 1981), la
1) Rapport de la consultation des intervenants auprès des enfants de 0-4 ans de la région 04.
39
proportion d'enfants maltrsités diminue à mesure que
l'enfant vieillit. Parmi les enfants de 0-18 ans,
Les enfants de 0-5 ans C'est en effet, chez le groupe d'âge 0-5 ans que l'on sont plus susceptibles d'être maltraités que observe le plus fort pourcentage d'enfants maltraites les plus âgés
(40% des cas). Les garçons sont un peu plus nombreux
que les filles (54% vs 46%).
Au Québec, parmi les 2500 enfsnts rapportés en
1982 au Comité de la Protection de la Jeunesse, on en
compte 1975 ayant été maltraités dans leur propre
famille; soit par le père ou la mère et, le tiers de
ceux-ci étaient âgés de 0-5 ans.
5. UTILISATION DES RESSOURCES DU RESEAU
5,1 CONSULTATIONS EN REGARD DE LA SANTE DE
L'ENFANT
• CONSULTATIONS OCCASIONNEES PAR L'IDENTIFICATION D'UN PROBLEME DE SANTE PHYSIQUE
Devant une situation où leur enfant souffrirait
d'hyperthermic, la plupart des parents ont dit, lors de
l'enquête régionale, qu'ils essaieraient de résoudre le
problème eux-mêmes avant de consulter. Ils se
considèrent donc relativement autonomes en regard de la
santé de leur enfant et, les deux tiers estiment se
référer de temps à autre à un professionnel de la
santé, selon la gravité du problème présenté par leur
enfant.
Rapports d'enquête sur la perception parentale des besoins de santé des
enfants de û-4 ans de la région 04 et rapport de données statistiques concernant la santé des enfants de 0-4 ans de ls région 04.
41
Plus l'enfant est jeune, plus lea pa-rents consultent souvent
De façon générale, au cours du mois précédant
l'enquête, environ la moitié des parents qui ont iden-
tifié chez leur enfant un problème de santé physique,
ont consulté. Plus 1'enfant est jeune, plus les
parents consultent souvent.
Les principaux problèmes pour lesquels les parents
disent avoir demandé conseil sont ceux reliés:
aux oreilles (85,7% des personnes ayant identifié un problème chez leur enfant ont consulté)
à la colonne vertébrale (75,0%)
à la fonction circulatoire (75,0%)
à une infection parasitaire (73,7%)
aux yeux (73,5%).
Les affections au niveau des voies respiratoires
Environ 50S des pa- de la gorge ont amené environ la moitié des parents rents ayant identifié un problème au niveau •
dea voies reapiratoirea à consulter alors que celles reliées a la peau et a la et de la gorge, et le
tiers de ceux ayant fonction digestive et intestinale ont occasionné une identifié un problème au niveau du ayatème
digestif, ont conauité consultation dans un peu plus du tiers des cas.
Les problèmes de santé identifiés le plus
fréquemment par les parents ne sont pas ceux qui les
ont le plus amenés à consulter, à l'exception des pro-
blèmes reliés aux oreilles.
Près du quart des parents ont demandé conseil en
regard du comportement alimentaire de leur enfant. La
Seulement 10% des parents qui ont deman-dé conseil en regard du comportement sli-
rmt^'on^faît'auprèa grande majorité l'ont fait auprès d'un médecin et/ou d'une infirmière ou
d'une nutrionni8te de
CLSC ou de OSC d'un pédiatre en cabinet. Seulement 10% ont consulté
une infirmière ou une nutritionniste d'un CLSC ou OSC.
Seulement un enfant eur dix a déjà été examiné pour aea yeux
Un enfant sur dix a déjà été examiné pour ses
yeux. Dans les trois quarts des css, cet examen était
à caractère préventif*
Très peu d'enfants ont déjà passé des tests
d'audition; près de la moitié de ces tests ont été
accompagnés d'un traitement.
Environ le tiers des enfants de 3 ans et les deux
tiers des enfants de 4 ans sont allés chez le dentiste
au cours des douze mois précédant l'enquête, la plupart
pour un examen préventif.
• CONSULTATIONS EN REGARD PU DEVELOPPEMENT ET DE SIIUAI1UN5 RLLILLïi AU UUMMUftILHLNI
Très peu de parente consultent au sujet du langage et du développement affec-tif et social, un peu plus au sujet du développement physi-que et moteur et du comportement de 1'enfant
Dans lfensemble, très peu de parents ont consulté
au sujet du langage ou du développement affectif et
social de leur enfant. Cependant, environ 10% l'ont
fait au sujet du développement physique et moteur et
11,2% en regard de situations possiblement problémati-
ques reliées au comportement de l'enfant.
Seulement le tiers dea psrents ayant aignalé un problè-me de langage ou des difficultés d'appren-tissage chez leur enfant, ont consulté; dans les deux tiera des cas, ils l'ont fait auprèa d'un médecin
Les situations reliées au comportement de l'en-
fant qui ont amené le plus de parents à demander
conseil sont les problèmes de langage et les difficul-
tés d'apprentissage dont l'identification a incité le
tiers des parents à consulter. Le quart des parents
qji ont dit vivre avec leur enfant, des problèmes
lors de l'entraînement è la propreté et une réaction
difficile de l'enfant face à une nouvelle situation
se sont aussi référés à une personne extérieure à la
famille immédiate. Il s'agit le plus souvent d'un mé-
decin (omnipraticien ou pédiatre). Ils en parlent à
leurs parents ou amis dans 13,1% des cas.
• BESOINS D'AIDE DES PARENTS IDENTIFIES PAR LES INTERVENANTS (1)
Concernant la santé physique de l'enfant, les
intervenants de la région 04 estiment que les parents
ont besoins d'information sur les premiers soins, les
problèmes de santé courants, la prévention des
accidents et l'importance de se référer aux mêmes
professionnels (éviter le magasinage) afin de favoriser
la continuité des soins donnés à l'enfant.
En regard de la santé mentale de leur enfant, les
besoins des parents ont déjà été soulignés à la section
4.2 de la première partie de ce rapport.
(1) Rapport de la consultation des intervenants auprès des enfants de 0-4 ans de la région 04.
5.2 UTILISATION DE SERVICES
SERVICES PROFESSIONNELS
Les parents se réfè-rent surtout aux méde-cins, que ce soit en regard de la santé physique ou de la santé mentale de leur enfant
De façon générale, lorsque leur enfant présente un
problème de santé physique, environ la moitié des
parents de la région se réfèrent à un médecin omnipra-
ticien et plus du quart è un pédiatre.
Lors de situations davantage reliées à la santé
mentale de l'enfant, le pédiatre est la ressource la
plus consultée (dans 39,2% des cas), l'omnipraticien
celui à qui 27,6% des psrents se sont référés.
Soulignons qu'au niveau du DSC-HSC, les parents
consultent plus l'omnipraticien que le pédiatre.
• SERVICES UTILISES
D'après les données de l'enquête régionale, les
services les plus utilisés en:regard de la santé
1 de
l'enfant sont les cliniques médicales et/ou polyclini-
ques (83,4%), les centres hospitaliers (69%) et les dé-
partements de santé communautaire (63,5%). Les parents
se réfèrent besucoup aux CLSC, là où ils sont implantés,
Les pourcentsges d'utilisation de ces établissements
varient entre 62,7 et 82,1%.
Enfin, la ressource de garde de l'enfant
(garderie ou gardienne privée) s'avère aussi être une
ressource utilisée par bon nombre de parents (17%).
Le tiers des parents qui se sont prévalus de9 services d'un centre hospitalier, ont été insatisfaits
Parmi les services les plus utilisés, les DSC sont
ceux pour lesquels les parents manifestent le moins
d'insatisfaction (3,5%). Par contre, les centres hos-
pitaliers sont ceux pour lesquels ils en manifestent le
plus (32,6%). Les principales raisons invoquées sont
la liste d'attente trop longue et le manque de considé-
ration à leur égard.
Notons que ces mêmes raisons ont été émises par
les parents mécontents (9,8%) des services reçus dsns
les CLSC.
Les cliniques médicales et polycliniques ont
soulevé un sentiment d'insatisfaction chez un parent-
utilisateur sur dix. Encore là, on trouve la liste
d'attente trop longue et on se plaint de la
à obtenir un rendez-vous.
difficulté
Les parents des ré-gions urbaines ou semi-urbaines utili-sent plus de services que ceux des régions rurales
Le nombre de services utilisés aucpnente pro-portionnellement avec l'âge de l'enfant
Enfin, les parents habitant les régions urbaines
ou semi-urbaines utilisent un plus grand nombre de
services pour là santé de leur enfant quë ceux résidant
en milieu rural. De plus, le nombre de services utili-
sés augmente proportionnellement avec 1'âge de
l'enfant.
SERVICES MEDICAUX
Disparités régionsles importantes au niveau de l'utilisation des services médicaux
En 1983, les services médicaux dont ont bénéficié
les enfants de 0-4 ans de la région sont surtout des
examens en cabinet et en établissement. Le pourcentage
d'examens en cabinet est beaucoup plus grand dans les
CLSC de districts ruraux sauf dans celui de De l'Erable
où celui d'examens en établissement est plus élevé.
Sur les territoires des DSC-HSC et DSC-CHRM, plus
de la moitié des enfants hospitalisés l'ont été par un
médecin omnipraticien et environ le tiers par un pédia-
tre. A l'inverse, dans la région du DSC-CHSM ce sont
les pédiatres qui hospitalisent le plus souvent (67,5%)
comparativement aux omnipraticiens (23,4%).
Les omnipraticiens hospitalisent plus d'enfants de
0-1 an que d'enfants de 1-4 ans sur le territoire du
DSC-HSC tandis que sur celui du DSC-CHRM, ce sont les
pédiatres qui se retrouvent dans cette situation.
Soulignons enfin que les enfants sont hos-
pitalisés, dans de fortes proportions, par les
omnipraticiens, dans les zones de CLSC de Drummondville
et de La Tuque (71,1% et 79,9% respectivement) alors
que la plupart (82,5%) sont hospitalisés par des
pédiatres dans celle du CLSC de Trois-Rivières
' (1) (82,5%).
• SERVICES DENTAIRES
Environ le tiers des enfants de 3 ans et les deux
tiers des enfsnts de 4 ans sont sllés chez le dentiste
au cours des douze mois précédant l'enquête régionale.
Rapport de données statistiques concernant la santé des enfsnts de 0-4 ans de la région 04.
BESOINS DE SERVICES IDENTIFIES PAR LES INTER-VENANTS :
Les intervenants de la région 04 perçoivent que
les enfants de 0-4 ans ont besoin de services de
prévention, de dépistage et de traitement pour des
problèmes d'ordre visuel, auditif, langagier, psycholo-
gique, moteur et comportemental ainsi que de ressources
accessibles (gratuites et de référence rapide). ^
(1) Rapport de la consultation des intervenants auprès des enfants de 0-4 ans
de la région 04.
2 e PARTIE
Analyse de la s i t u a -t ion en regard de la
santé des enfants de 0-4 ans
de là région 04
e t
recommandations
1. D O N N E E S SOCIO SANITAIRES :
Ana lyse de la s i t u a t i o n
1,1 L'INSUFFISANCE DE POIDS A LA NAISSANCE: UN PROBLEME MAJEUR ( 1 )
Dans la région 04, en 1981, on comptait encore 6,9% des nouveau-nés
qui pesaient moins de 2 500 grammes. Ce pourcentage est plus élevé que
ceux du Québec et du Canada, et il est encore loin du 4% que visait, pour
1980, la politique en périnatalité de 1973 (qui est d'ailleurs toujours en
vigueur).
Le nombre de nouveau-nés de petit poids prend même des proportions
alarmantes dans certaines zones de CLSC: 10,1% sur le territoire du CLSC
Normandie et 9,0% sur celui de Maskinongé.
(1) S'il est parfois question, dans le texte, d'enfant prématuré, c'est que les causes et conséquences de la prématurité et de l'insuffisance de poids ne sont pas toujours facilement dissociables.
LES CONSEQUENCES DE L'INSUFFISANCE DE POIDS SUR LA SANTE DE L'ENFANT
Les nouveau-nés pesant moins de 2 500 grammes ont des chances de
survie inférieures à ceux dont le poids à la naissance est suffisant. Il
est en effet reconnu que les taux de mortalité périnatale, néo-natale et
post-néo-natale sont reliés au poids à la naissance. De plus, l'incidence
du "syndrome de mort subite du nourrisson" est plus élevée chez l'enfant
prématuré et de petits poids de naissance que chez l'enfant de poids
normal à la naissance (Bureau et Blanchard, 1982, cité dans Levasseur,
1983). De façon générale, les risques de séquelles diminuent à mesure
que le poids augmente.
Les nouveau-nés de faible poids à la naissance ont aussi de moins
bonnes chances de vivre en bonne santé. D'une part, on relève chez ces
enfants, plus d'anomalies congénitales, plus d'atteintes neurologiques et
plus de maladies nécessitant l'hospitalisation au cours de la première
année de vie (Levasseur, 1983). D'autre part, l'insuffisance de poids à
la naissance est un des meilleurs prédicteurs de problèmes chez l'enfant
d'âge scolaire; elle augmenterait très significativement les risques de
troublés neuro-moteurs, de déficiences intellectuelles, de problèmes
socio-affectif s et d'inadaptation scolaire, surtout lorsqu'elle est
associée à d'autres facteurs: conditions de naissance difficilea, multipa-
rité, faible niveau de scolarité de là mère, malnutrition, etc. (Fabia et
Marcoux, ; Levasseur, 1983)
Les conséquences d'une naissance de petit poids peuvent être d'autant
plus grandes, qu'elles impliquent souvent une séparation plus ou moins pro-
longée des parents et de l'enfant, rendant plus difficile l'établissement
du lien psrent-enfant, si important pour le développement de ce dernier.
Soulignons enfin lés coûts socisux élevés de la prématurité et de
l'insuffisance de poids. D'abord "la prise en charge médicale d'un
nouveau-né prématuré ou de petit poids exige l'attention constante d'un
personnel médical et infirmier spécislisé, en plus dè nécessiter lorsqu'il
survit, des soins de première ligne souvent prolongés" (Lemire, 1984).
Ensuite, à long terme, un enfant qui reste avec des séquelles, même
mineures, nécessitera un suivi plus attentif et possiblement des
hospitalisations plus fréquentes ainsi que des services de ressources
spécialisées.
LES CAUSES DE L'INSUFFISANCE DE POIDS
La mise en évidence du caractère récidivant de la prématurité et de
l'insuffisance de poids a permis de démontrer que certains facteurs
médicaux (béance du col, placenta praevia, toxémie gravidique, etc.)
sont à leur origine. Mais de fsçon générale, l'insuffisance de poids est
reliée aux conditions socio-démographiques et aux habitudes de vie de la
mère.
D'une part, la malnutrition, l'usage du tabac, la consommation
d'alcool et le stress physique, souvent associés à une charge de travail
trop lourde ont des conséquences néfastes sur le poids de l'enfant a
naître (Levasseur, 1983).
D'autre part, les risques de donner naissance à un bébé de faible
poids sont plus grands chez les femmes âgées de 19 ans et moins ou de 35
ans et plus (surtout si elles sont primipares), chez les femmes séparées,
veuves, divorcées ou célibataires, chez celles qui ont eu des grossesses
rapprochées et enfin chez celles qui ont un faible revenu et un faible
niveau d'instruction (Lemire, 1984). Soulignons que ce dernier facteur
constitue fréquemment celui qui est déterminant ou sous-jacent à tous les
autres facteurs (Levasseur, 1983).
Mentionnons enfin que l'induction médico-chirurgicale (déclenchements
par ocytociques) du travail comporte aussi un risque de faire naître un
bébé avant qu'il ne soit complètement mature (Lewins, 1979, cité dans
Coquatrix et Rocheleau-Parent,1980). Or,la popularité de cette interven-
tion a beaucoup augmenté au Québec (de 1977 à 1982, le pourcentage d'ac-
couchements induits est passé de 2,0% à 6,5%) (Service de la Statistique,
RAMQ). Il y aurait peut-être lieu d'analyser de plus près la situation
dans notre région.
L'incidence de l'insuffisance de poids à la naissance est donc reliée
à des facteurs sur lesquels on peut intervenir afin de les éliminer ou
d'en diminuer les effets.
ACTIONS A VENIR
Compte tenu des conséquences énormes de l'insuffisance de poids à la
naissance et des possibilités d'interventions, il est essentiel que l'on
s'attaque de pied ferme à ce problème et que le nombre de nouveau-nés
pesant moins de 2 500 grammes diminue.
Mais pour cela, il faut repenser l'approche actuelle. Depuis
plusieurs années, beaucoup d'efforts ont été entrepris auprès des femmes
enceintes mais, ils ont un succès relatif. D'une part, les femmes les
plus susceptibles de donner naissance à un enfant de faible poids sont
-peu rejointes. D'autre part, le8 interventions visent la modification
des habitudes de vie mais elles se limitent surtout à de la transmission
d'information à orientation normative, c'est-à-dire où l'on dicte ce qu'il
faut faire et ne pas faire. Les dimensions psycho-sociales sont très
souvent négligées.
Or, il est devenu évident maintenant qu'il n'est pas vrsiment possi-
ble de diminuer l'incidence de l'insuffisance de poids 6 la naisssnce sans
tenir compte des conditions psychologiques; socio-économiques et environ-
nementales des femmes enceintes. Le nombre élevé de fsmilles d'enfants de
0-4 ans vivant, dans la région 04, sous le seuil de pauvreté nous permet
certainement de présumer que bon nombre de femmes vivent leur grossesse
dsns des conditions défavorables.
De plus, l'influence de certains facteurs, tels les hsbitudes de vie,
ne pourrs être diminuée, que si l'on intervient très tôt dès l'adoles-
cence, soit bien svant la conception de l'enfant.
Enfin, il serait important de déterminer l'ampleur des facteurs de
risque d'insuffisance de poids ou de prématurité dans notre région. Cette
connaissance permettrait d'orienter de façon judicieuse les interventions
en période prénatale.
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- 1'incidence encore trop élevée de l'insuffisance de poids à la naissance
- les conséquences qu'elle entraîne
- l'importance déterminante des hsbitudes de vie et du milieu socio-économique
- le succès relatif des interventions actuelles
- le manque de connaissance sur l'ampleur des fscteurs de risque dans la région
- l'augmentation importante du nombre d'inductions médico-chirurgicales su Québec,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les organismes concernés psr la périnatalité ainsi que les professionnels de prstiqùe privée mettent en place les mécanismes nécessaires à l'identification, à la référence et au suivi ou support des femmes enceintes è risque, tant du point de vue physique, psycho-social que financier (ex: projet enfants-familles à risqué, projet OLO, dispen-saire diététique de Montréalj etc.)
2. les intervenants^ en périnatalité expérimentent et éva-luent de nouvelles stratégies d'intervention afin d'accroî-tre l'efficacité de leurs actions sur certains fscteurs de risque de l'insuffisance de poids, notamment sur les habitudes de vie
(1) Tout au long dù rapport, le terme "intervenants" réfère aux inter-venants privés, institutionnels et communautaires.
RECOMMANDATIONS (SUITE)
3. les intervenants en périnatalité expérimentent et évaluent de nouvelles stratégies d'intervention afin de rejoindre davantage les femmes/couples enceintes des milieux socio-économiquement défavorisés
4. les équipes de santé au travail et les médecins qui font du suivi de grossesse, facilitent l'accès au retrait pré-ventif aux femmes susceptibles, à cause de leurs condi-tions de travail, de donner naissance à un enfant de poids insuffisant
5. les intervenants du domaine de la santé et de l'édu-cation intègrent à leurs interventions auprès des ado-lescents et des adultes en période préconceptionnelle, de l'information sur les facteurs de risque d'une naissance de petit poids
6. les DSC développent des moyens pour connaître l'ampleur des facteurs de risque de l'insuffisance de poids sur leur territoire
7. les DSC étudient la situation concernant les taux d'induc-tions médico-chirurgicales qui se font sur leur territoire, et évaluent, avec les centres hospitaliers et les médecins accoucheurs, la pertinence de maintenir lea taux actuels. .
1.2 MORTALITE
MORTALITE
Le taux de mortalité infàntile de la région 04, pour les années
1979-1981, est identique à celui du Québec pour les mêmes années. Là où
il existe un écart important c'est chez le groupe d'âge des 1-4 ans. En
effet, pour les années 79-81, le taux de mortalité des enfants de 1-4 ans
de la région, était dè 7,2 pour 10,000 naissances vivantes tandis qu'au
Québec, pour l'année 1981, il n'était que de 4,9 pour 10,000.
Tous les territoires ds DSC de la région ont un taux supérieur à
celui du Québec mais c'est celui du DSC-CHRM qui présente le taux le plus
élevé soit 9,0 pour 10,000 naissances vivantes.
Pour ce même groupe d'âge, tous les taux de mortalité selon les
principales causes (anomalies, congénitales, tumeurs, maladies de
l'appareil respiratoire, maladies du système nerveux) sont plus élevés
dans la région 04 qu'au Québec, sauf celui des lésions traumatiques et
empoisonnements qui est plus faible.
SURMORTALITE SUR LE TERRITOIRE DU DSC-CHRM
En plus de cette surmortalité des 1-4 ans de la région U4
comparativement au taux du Québec, nous devons particulièrement nous
attarder à la surmortalité des 0-4 ans en général du territoire du
DSC-CHRM. Que ce soit pour les décès néonatals, les décès infantiles
ou les décès des 1-4 ans, les taux demeurent, sur ce territoire, toujours
plus élevés qu'ailleurs dans la région.
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- que le taux de mortalité élevé des enfants de 1-4 ans de la région 04 pour les années 79-81, par rapport à celui du Québec en 1981
la surmortalité des enfants de 0-4 ans sur le terri-toire du DSC-CHRM,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les trois DSC de la région 04 analysent la situation concernant la surmortalité des enfants de 1-4 ans et qu'ils en identifient les causes s'il y a lieu
2. le DSC-CHRM identifie les causes de la surmortalité des enfants de 0-4 ans sur son territoire.
2. CONTEXTE F A M I L I A L :
A n a l y s e de la s i t u a t i o n
UNE BONNE PROPORTION D'ENFANTS DE 0-4 ANS EVOLUENT DANS DES CONDI-
TIONS SOCIO-ECONOMIQUES DEFAVORISEES
Il ressort en effet des données recueillies, qu'en 1982-1983, plus du
quart des familles vivraient sous le seuil de pauvreté, ou tout près.
De plus, environ 15% des parents ont moins de 10 ans de scolarité.
Relativement peu d'enfants (6,3%) vivent au sein de familles
monoparentales. Cependant, la plupart de ces familles sont dsns une
situation déplorable. Le parent, la mère dans presque tous les cas, est
souvent peu scolarisé; les trois quarts vivent de prestations
gouvernementales, de l'aide sociale principalement. Ces conditions sont
d'autant plus critiques que l'absence de l'un des parents constitue en soi
une situation potentiellement è risque car susceptible d'être source de
difficultés et de stress.
Il est, de plus, essentiel de réaliser qu'un bas niveau
socio-économique est sssocié à d'autres facteurs déterminants pour la
santé des individus: une mauvaise alimentation, des conditions de logement
inadéquates, de nombreuses tensions (pour des raisons sociales,
économiques ou autres), de l'isolement social plus fréquent, une plus
grande instabilité familiale, etc. (Comité de la santé mentale du Québec,
1985).
LES CONSEQUENCES DE CE CONTEXTE SUR LA SANTE DE L'ENFANT...
Les conditions dans lesquelles la mère a vécu sa grossesse, font que
l'enfant arrive déjà dans la vie avec moins de chance d'être en bonne
santé. Les femmes provenant de ces milieux donnent plus fréquemment
i .
naissance à des enfants prématurés ou de poids insuffisant que celles des
milieux mieux nantis. Il existe aussi une forte relation entre la classe
sociale et le taux de mortalité périnatale et infantile (Séguin, 1984).
De plus, les familles défavorisées ne peuvent pas offrir à leur(s)
enfant(s) les ressources nécessaires à la satisfaction de leurs besoins
fondamentaux. La pauvreté économique est ainai une menace au
développement harmonieux de l'enfant, à sa sécurité, à son équilibre
émotif, cognitif et social (Bouchard, 1983, cité par le Comité de la Santé
mentale du Québec, 1985); elle a donc un impact néfaste sur sa santé.
64
...ET SUR L'UTILISATION DES SERVICES DE SANTE.
Dans les milieux défavorisés, peu d'importance eat généralement
accordée à la prévention. Les membres de ces familles reçoivent donc
maintenant (suite à la mise en place au Québec du régime universel
d'assurance-maladie) plus de services que ceux des milieux mieux nantis.
Mais, ils utilisent davantage les services d'urgence (consultations
externes, salles d'Urgence des hôpitaux) ainsi que des services plus
lourds, car le problème est souvent déjà grave lorsqu'ils consultent
(Comité d'étude sur la promotion de la santé, 1984).
Par ailleurs, à services égaux, les utilisateurs des milieux
défavorisés en profiteraient moins que ceux des milieux plus favorisés.
D'une part, ils n'en bénéficieraient pas autant à cause de leurs
conditions de vie et de travail, de difficultés d'accès, de leur manque • T >
d'éducation (Billette, 1977). ^D'autre part, les services auxquels ils se
réfèrent semblent inefficaces et démunis devant la complexité et la
chronicité de leurs problèmes (Thibaudeau, 1985), d'autant plus que la
qualité des services qui leur sont offerts, est parfois moindre (Billette,
1977).
6 5
EFFET PROTECTEUR DU RESEAU DE SUPPORT SOCIAL
Les effets des conditions socio-économiques défavorisées varient
en fonction de la qualité du tissu social. L'existence d'un réseau de
support social riche diminuerait les risques associés à la faiblesse du
milieu socio-économique. Les relations significatives qu'une fsmille s
dans son milieu de vie, apportent un soutien qui l'aide à supporter le
stress qui lui est imposé et à traverser les crises mais aussi la
protègent des effets néfastes des conditions dsns lesquelles elle vit
(Comité de la Santé mentale du Québec, 1985). De plus, d'après Deschamps
(1983), les mères qui se sentent isolées, c'est-à-dire sans parenté
facilement accessible ou sans relation amicale, sont davantage portées à
consulter les services médicaux institutionnalisés.
66
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- la forte proportion d'enfants vivant dans des conditions socio-économiques défavorisées dans notre région
- les conséquences d'un bas nivesu socio-économique sur ls santé des individus, sur le développement de l'enfant et sur l'utilisation des services de santé
- l'importance du réseau de support social,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les CLSC orientent principalement leurs interventions vers les familles défavorisées
2. les intervenants soient mieux outillés pour agir auprès des familles défavorisées (ex: formation en intervention communautaire, éducation en périnatalité en milieu de pauvreté, projet: techniques d'aide pour les parents ayant de jeunes enfants)
3. les intervenants dépistent les enfants à risque socio-économique (ex: projet enfants-familles à risques, visi-tes post-natales à domicile, cliniques de vaccination, garderies, etc.) et s'assurent du suivi des cas référés
4. le CRSSS fasse l'allocation et le partage des ressources dans la région en tenant compte des conditions socio-économiques des différents milieux ou clientèles
RECOMMANDATIONS (SUITE)
5. les intervenants, auprès d'enfants de 0-4 ans, orientent leurs interventions de façon à développer le réseau de support social et encouragent leur clientèle à l'utili-ser (ex: rencontres-cuisine, programme de SMI, secteur Louis Hébert, DSC du CHUL).
3. H A B I T U D E S DE V I E :
A n a l y s e de la s i t u a t i o n
3.1 ALIMENTATION
Les résultats de l'enquête régionale révèlent qu'à plusieurs égards,
lés habitudes alimentaires de nos jeunes enfants ne sont pas conformes aux
normes recommandées.
L'ALLAITEMENT MATERNEL.
UN CHOIX ENCORE TROP PEU POPULAIRE. Dans la région 04, la moitié des
nouveau-nés sont allaités à leur sortie de l'hôpital. Cette proportion
est nettement inférieure à celles qui ont été observées au Québec et au
Canada en 1982 (64% et 70% respectivement). Des efforts devront donc être
déployés pour favoriser cette pratique dans notre population.
Mais, pour bien diriger nos énergies, les facteurs qui influencent le
choix de parents de donner du lait maternel ou non à leur nouveau-né, doi-
vent être pris en considération. D'abord, d'après plusieurs études
69
(Goodine et Fried, 1984; Gadbois, 1985; MacKey et Fried, 1981), la
majorité des mères allaitantes prennent leur décision avant la grossesse.
Ensuite, selon Gadbois (1985), l'expérience antérieure des mères et leurs
convictions personnelles seraient leurs principales sources de motivation
à allaiter. De plus, l'influence de l'entourage semble être plus marquée L
que celle des professionnels de la santé. Enfin, la popularité de
l'allaitement au sein plutôt qu'à la bouteille est directement propor-
tionnelle à la scolarité de la mère (enquête régionale).
Ainsi, afin d'amener plus de parents à décider de choisir l'allaite-
ment au sein pour leur nouveau-né, il faudrs: (!) intervenir très tôt, dès
l'adolescence, en intégrant par exemple cette notion à la formation sco-
laire (de niveau secondaire ou collégial); (2) tenir compte, en période
prénatale, de l'entourage des mères, en premier lieu, du père de l'enfant
à naître; (3) orienter nos actions vers les primipares et les mères de
faible scolarité.
ABANDON MASSIF DE L'ALLAITEMENT MATERNEL DES LE PREMIER MOIS. S'il
est important d'amener un plus grand nombre de parents à choisir
l'allaitement au sein pour leur nouveau-né, il l'est tout autant de les
encoursger à le faire jusqu'à ce que l'enfant soit âgé de six mois. Dans
notre région, le taux d'abandon précoce est très élevé, particulièrement
70
sur les territoires des DSC-HSC et CHRM; c'est durant le premier mois que
les mères cessent le plus d'allaiter.
Plusieurs études ont démontré que le support de l'entourage est le
facteur déterminant pour la poursuite de l'allaitement maternel. Il fau-
dra donc nous interroger sur l'existence et la valeur de ce support en
période post-natale, à l'hôpital et à domicile. Lorsque l'enfant a 3 ou 4
mois, les mères cessent aussi d'allaiter parce qu'elles retournent
travailler. Il serait donc, pertinent d'investiguer les possibilités que
notre société offre aux mères qui désirent continuer à allaiter après leur
retour au travail.
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- les avantages de l'allaitement maternel
- la proportion encore trop faible de nouveau-nés allaités et de nourrissons qui le sont jusqu'à l'âge de six mois
- les facteurs qui influencent la décision des parents de donner du lait maternel,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. le DSC voit, en collaboration avec les organismes concernés, à l'élaboration et la réalisation d'un programme de promo-tion de l'allaitement maternel
2. les intervenants du domaine de la santé et de l'éducation intègrent à leurs interventions auprès des adolescents et des adultes en période préconceptionnelle, de l'information sur l'allaitement maternel
3. les intervenants en périnatalité, dans leurs activités d'éducation en période prénatale, s'adressent non seulement aux femmes, mais aussi à leur conjoint ou à toute autre personne susceptible d'influencer ces dernières dans leur choix d'allaitement
4. les intervenants auprès des femmes enceintes ou allaitantes orientent leurs actions vers les primipares et les mères de faible scolarité
5. les DSC s'assurent, en collaboration avec les organismes concernés', de l'existence de support, y compris celui de l'entourage immédiat, pour les femmes allaitantes, tant en milieu hospitalier, pendant la période: post-natale immédia-te, qu'à domicile
RECOMMANDATIONS (SUITE)
6. les DSC, en collaboration avec les organismes concernés, s'assurent de l'uniformité de l'information véhiculée par les différents intervenants
7. les DSC, en collaboration avec les milieux de travail, étudient les possibilités de solutions pour permettre la poursuite de l'allaitement maternel lors du retour au travail (ex: garderies en milieu de travail)..
73
INTRODUCTION TROP PRECOCE DU LAIT DE VACHE HOMOGENEISE ET DES SOLIDES CHEZ
LES ENFANTS DE 0-6 MOIS
LAIT DE VACHE HOMOGENEISE. Selon l'enquête régionale, bon nombre de
parents remplacent trop précocement le lait maternel ou les formules
commerciales de lait par du lait de vache homogénéisé. L'introduction de
ce type de lait, même dilué, n'est pas recommandé avant l'âge de six mois;
il est même suggéré de retarder cette introduction jusqu'à l'âge d'un an.
Le lait de vache ne convient pas aux enfants de moins de six mois; il
ne peut satisfaire leur appétit et leurs besoins de croissance. De plus,
sa consommation : (1) occasionne une surcharge au niveau des reins, ce
qui pourrait être associée à de l'hypertension artérielle à l'âge adulte
(Doré et Le Hénaff, 1985); (2) peut entraîner une déficience en Fer
(Sadowitz, 1983); (3) augmente lés risques d'allergies (Yeung, 1983);
(4; peut être la cause de ,problèmes gastro-intestinaux tels les
saignements (American Academy of Pediatrics, 1983). Ces.risques seraient
amoindris si le mode de préparation de ce lait était respecté mais l'étude
de Gadbois (1985) démontre que 85% des mères utilisatrices ne s'y
conformeraient pas.
Lors de l'enquête régionale, les parents qui ont dit ne pas donner de
lait maternisé à leur enfant de moins de six mois, l'ont fait suite à une
décision personnelle, à une réaction ou intolérance au lait chez l'enfant
ou aux conseils d'un professionnel.
Par ailleurs, ce sont les parents à faible revenu qui donnent le
moins de formules de lait commerciales lorsque leur enfant a quatre mois.
Ainsi, le coût de ce lait pourrait avoir une influence sur l'introduction
précoce de lait de vache homogénéisé. L'étude de Gadbois (1985) confirme
cette hypothèse en nous révélant que le premier motif invoqué par les
parents pour expliquer l'abandon des formules commerciales est le prix
élevé de ces dernières et la commodité reliée au lait de vache homogénéisé.
Dans notre région, il est important de considérer le facteur coût car le
quart des familles d'enfants 0-4 ans, vivaient en 1982-1983, sous le seuil
de pauvreté.
ALIMENTS SOLIDES. A l'instar du lait de vache homogénéisé, les
solides sont aussi introduits prématurément dans l'alimentation des jeunes
enfants de la région, d'autant plus qu'un bon nombre d'enfants de 0-6 mois
qui mangent des solides, ne consomment pas suffisamment de lait
quotidiennement. Cette situation est inquiétante car à cet âge, le lait
(source de presque tous les éléments nutritifs) constitue l'aliment i
le plus complet pour l'enfant.
75
D'après Yeung (1983), 11 introduction des aliments solides est
fonction de la perception qu'a la mère des besoins de son enfant, quelques
fois après avoir consulté un médecin. I l s ont souvent l ' impression qu'un
jeune bébé ne peut se s a t i s f a i r e uniquement de l a i t ; a i n s i , s ' i l semble
i n s a t i s f a i t , on a tendance à introduire les solides p lutôt qu'à augmenter
la quantité de l a i t . Ensuite, la consommation de l a i t diminue car ce l le
des solides est trop grande, ces derniers étant généralement servis avant
le l a i t dans la séquence des aliments o f f e r t s au repas.
Notons qu'une consommation insuff isante de l a i t a aussi été souvent
constatée chez les enfants âgés de plus de six mois.
INFLUENCE DES PROFESSIONNELS. On note une constance dans le choix
que les parents font d ' in t rodui re le l a i t de vache homogénéisé ou les
aliments solides dans l ' a l imenta t ion de leur nourrisson. I l s ' a g i t de S t
1' inf luence exercée par les professionnels. Cette influence n'est pas
majeure mais e l l e est tout de même existante .
Cette constatation nous amène donc à nous interroger sur les
informations transmises par les professionnels intervenant auprès des
parents. E s t - i l possible que certains hésitent à consei l ler d i f fé ren ts
ïnodes d 'a l imentat ion, pourtant recommandés, à cause de leurs convictions
personnelles ou parce q u ' i l ne sont pas suffisamment informés? Ou est-ce
que les parents interprètent mal les conseils qui leur sont donnés par les
76
professionnels? I l se ra i t à notre avis important de considérer ces
problèmes et d'en évaluer l'ampleur dans les sessions de formation ou
d' information adressées aux intervenants. Enf in, soulignons que parmi
les 25% de parents d'enfants de 0-4 ans ayant demandé conseil en regard
du comportement al imentaire de leur enfant, la majorité l ' o n t f a i t auprès
d'un médecin ou d'un pédiatre en cabinet. Seulement, 10% ont consulté
une inf i rmière d'un CLSC ou DSC, ou une nu t r i t ionn is te d'un CLSC ou DSC.
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- le nombre d'enfants nourris au l a i t de vache homogénéisé avant l ' âge de 6 mois
- l ' i n f l u e n c e du facteur coût dans le choix des parents de donner du l a i t de vache homogénéisé avant l 'âge de 6 mois
- le nombre d'enfants qui commencent à manger des aliments solides trop précocement surtout s ' i l s ne prennent pas assez de l a i t
- l ' i n f luence des professionnels sur les décisions que prennent les parents concernant l ' a l imenta t ion de leur enfant,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les intervenants évaluent, en col laborat ion avec les DSC, la façon dont i l s transmettent les informations sur l ' a l i -mentation du nourrisson et développent de nouvelles s t r a -tégies, en tenant compte des valeurs et croyances popu-l a i r e s
2. les intervenants étudient avec les parents qui aban-donnent les formules de l a i t commerciales pour des r a i -sons f inancières, les poss ib i l i t és de solutions (ex: aide pour la p l a n i f i c a t i o n du budget, moyens de fournir le l a i t à pr ix rédu i t )
3. les DSC et CLSC s'assurent de l ' un i fo rmi té de l ' i n -formation véhiculée par les professionnels de la santé (principalement les médecins) sur l ' a l imenta t ion des enfants de 0-6 mois (ex: I n f o - n u t r i t i o n , formation)
78
PROBLEMES ALIMENTAIRES CHEZ LES ENFANTS DE 1-4 ANS
i
ABANDON PRECOCE DES CEREALES DE BEBE. A p a r t i r d'un an, on note
l'abandon des céréales de bébé, pourtant recommandées jusqu'à 18 mois à
cause de leur contenu en f e r . Le rapport d'enquête Nut r i t ion Canada
(Ministère de la Santé Nationale et du Bien-Etre Socia l , 1973) révéla que
près de la moit ié des jeunes avaient une al imentation dont le contenu en
fer é t a i t au-dessous du niveau jugé su f f i san t . Cette déficience en bas
âge permet d i f f i c i l ement à l'organisme de se constituer des réserves qui
at te indront un niveau normal à l 'âge adul te . Selon Lambert-Lagacé
(1984), la période de grande vu lnérab i l i t é se s i tue entre 6 mois et 3
ans, les réserves de fer héri tées à la naissance s 'é tant alors épuisées,
i l est donc important de conserver, au moins jusqu'à 18 mois, les
céréales enrichies pour bébé.
DEVELOPPEMENT DE MAUVAISES HABITUDES ALIMENTAIRES DES L'AGE D'UN AN.
L'enquête régionale nous a révélé un autre f a i t p lutôt déconcertant:
l ' i n t roduc t ion massive d'al iments à fa ib le valeur n u t r i t i v e , pr inc ipa le -
ment des substances sucrées, à p a r t i r de 13 mois. De plus, près de 15%
des enfants de 19 mois à 5 ans de ls région ont une al imentation
quotidienne incomplète et un bon nombre ne consomment pas suffisamment de
l a i t .
79
Ces observations sont probablement re l i ées car i l est sûr qu'un
enfsnt qui mange beaucoup d'al iments à for te teneur en sucres, aura moins
d 'appét i t pour les aliments riches en éléments n u t r i t i f s .
Des déficiences al imentaires peuvent entraîner des problèmes
d'anémie, de constipat ion, d'obésité ou de carence vitaminique. Et toutes
ces substances sucrées préparent le t e r r a i n aux caries dentaires. Une
al imentation inadéquate est aussi à l ' o r i g i n e des maladies de notre s ièc le :
maladies card.io-vasculaires, certains types de diabète, csncer, e tc .
On ne peut sous-estimer l ' i n f luence de la fami l le et de l 'environne-
ment sur la qual i té de l ' a l imenta t ion de l ' e n f a n t . D'une par t , les
habitudes a l imentat i res des enfants sont directement influencées par
ce l les des parents et d 'autre p a r t , le contexte socio-économique joue un
rôle prépondérant sur le type d'al imentat ion d'une population.
Jusqu'à maintenant, nos interventions auprès des jeunes parents dans
le domaine de la n u t r i t i o n ont beaucoup été centrées sur l ' in format ion au
sujet des principes d'une saine al imentation pour leur t o u t - p e t i t .
Combien de fo is , lorsque nous les rencontrons, nous informons-nous de leur
propre alimentation? Combien, de fo is , lorsque nous réalisons certaines
déficiences dans l ' a l imenta t ion de l ' e n f a n t , vérif ions-nous s i e l l es sont
80
dues à un manque d'argent? Pourtant, selon Vanier et Lavoie (1984):
"Aussi, déplaisante que puisse êt re l a r é a l i t é , la pauvreté ne permet pas ou permet d i f f i c i l e -ment à des centaines de m i l l i e r s de personnes qui vivent sous le seu i l de la pauvreté au Québec à se nourr ir d'après un régime alimen-t a i r e adéquat ou conforme aux recommandations al imentaires canadiennes et aux ob jec t i f s prônés."
Précisons que dans ' notre région, 28SS des fami l les d'enfants de û-4
ans sont dans cette s i tua t ion .
81
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
l'abandon trop précoce des céréales de bébé
l ' i n t roduc t ion massive des aliments à fa ib le valeur n u t r i t i v e dès l ' âge d'un an
— l e nombre d'enfants de 19 mois à 5 ans qui ont une al imentation quotidienne incomplète et qui ne consomment pas suffisamment de l a i t
i l ' i n f luence des habitudes al imentaires et des conditions socio-économiques des parents sur l ' a l imenta t ion de l ' e n f a n t ,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les intervenants consei l lent les parents dès la première année de vie de leur enfant, non seulement sur l ' a l imen-ta t ion de leur nourrisson mais surtout sur la façon de bien alimenter toute leur fami l le
2. les intervenants i d e n t i f i e n t les parents qui vivent dans des conditions socio-économiques défavorisées et q u ' i l s étudient avec eux les moyens pour bien s 'al imenter (ex: p l a n i f i c a t i o n de budget, propositions de recettes, l i s t e d 'ép icer ie )
3. les intervenants insistent auprès des parents sur l ' i m -portance de conserver les céréales enrichies pour bébé dans l ' a l imenta t ion de l ' en fant jusqu'à l 'âge de 18 mois.
82
3.2 CONSOMMATION DE MEDICAMENTS
L1 enquête régionale a révélé que les enfants sont de grands
consommateurs de médicaments. I l s ' a g i t principalement de vitamines et de
produits t e l s les sirops contre la toux et l e rhume, les analgésiques et
les crèmes pour la peau.
I l ne s ' a g i t pas i c i de remettre en question la pertinence de
consommer un médicament l o r s q u ' i l y a ind icat ion . Par contre, on sa i t
q u ' i l est préférable de les é v i t e r , entre autres à cause de leurs e f f e t s
secondaires et de ls dépendance que crée leur consommation. De plus, i l s
risquent d 'ê t re dommageables s ' i l s ne sont pas u t i l i s é s judicieusement.
Or, des informations nous amènent à supposer qu'un cer ta in nombre de
médicaments sont consommés inutilement ou dans des concentrations
inappropriées par les enfants.
LA CONSOMMATION DES SUPPLEMENTS VITAMINIQUES PAR LES ENFANTS EST-ELLE
NECESSAIRE. ET ADEQUATE?
Les médicaments les plus populaires sont, sans contredi t , les
vitamines. Mais i l y a l i eu de s ' in terroger sur la pertinence de leur
consommation en fonction de l 'âge de l ' en fant et de son type
d 'a l imentat ion.
83
Pour l ' en fan t de 0-6 mois, chez qui le l a i t constitue le seul ou le
pr inc ipa l al iment, d i f f é ren ts suppléments sont recommandés selon les types
de l a i t . Nous n'avons pas de données concernant les pratiques rée l les
d ' u t i l i s a t i o n des vitamines chez nos jeunes enfants. Mais, une étude
effectuée dans la région de St-Hyacinthe (Gadbois, 1985) révèle que 42%
des bébés nourris uniquement au l a i t maternisé prennent des suppléments
alors q u ' i l s ne sont pas recommandés dans cet te s i tua t ion et que le t i e r s
de ceux nourris soi t au l a i t maternel, au l a i t de la ferme ou au l a i t
homogénéisé nè reçoivent pas les suppléments requis.
Pour l 'enfant , plus âgé, un régime équi l ibré et varié rend i n u t i l e la
consommation supplémentaire de vitamines surtout s i l ' en fan t sui t sa
courbe de croissance, est en forme et a une bonne résistance aux
infect ions (Lambert-Lagacé, 1984). Pourtant, on relève que plus de la
moit ié des enfants de 7-18 mois de la région prennent de ces suppléments,
et environ le t i e r s des 18 mois et plus le font .
Cette u t i l i s a t i o n inappropriée de suppléments vitaminiques risque
donc d 'entra îner de l 'hypervitaminose ou une carence de certaines
vitamines chez nos jeunes enfants.
La forte consommation de vitamines chez les enfants est certainement
associée à la croyance populaire qui veut que les vitamines sont une
84
assurance-santé, voire même un gage d'une excel lente n u t r i t i o n .
D ' a i l l e u r s , les parents sont aussi de grands consommateurs de médicsments.
De plus, les suppléments vitaminiques o f f e r t s en pharmacie, le sont
parfois dans des concentrations inadéquates. Par exemple, les suppléments
de vitamines D sur le marché sont trop concentrés, le compromis le plus
sûr est donc de la donner à l ' en fan t combinée à d'autres vitamines dont i l
n'a pas besoin (Clark-Lowry, 1984).
11 semble aussi que les vitamines sont davantage consommées par les
gens ayant un revenu et un niveau de sco lar i té élevés (Conseil des A f f a i -
res Sociales et de la f ami l l e , 1982).
LA CONSOMMATION DES AUTRES MEDICAMENTS PAR LES ENFANTS EST-ELLE AUSSI
NECESSAIRE ET ADEQUATE?
Le problème de la consommation de médicaments chez l ' e n f a n t , comme le
sirop contre la toux et le rhume par exemple, est d i f f é r e n t de ce lu i des
suppléments vitaminiques. Les psrents donnent souvent ces médicaments à
leur enfant pour le guér i r , avec l ' impression q u ' i l s ne peuvent pas
vraiment fa i re de t o r t puisque ce sont des médicaments pour enfants.
Certains ont même tendance à u t i l i s e r un médicament pour chaque symptôme:
des gouttes pour le nez, du sirop pour la toux, de l ' a s p i r i n e pour la
f i èv re , e tc . Or, l ' e f f i c a c i t é de certains de ces médicaments n 'est pas
reconnue, comme par exemple ce l le des décongestionnants.
85
Or, i l faut bien réa l iser que tous ces produits ne font que soulager
temporairement les symptômes sans nécessairement accélérer la guérison et
q u ' i l s pourraient ê t re remplacés par des moyens simples et naturels .
INFLUENCE DES PARENTS ET DES PROFESSIONNELS DE LA SANTE
Notre enquête a démontré que le nombre de médicaments que prennent
les enfants est r e l i é à ce lu i que prennent les parents. Ces derniers sont
aussi de bons consommateurs de médicaments.
Mais, i l faut souligner que la plupart des médicaments donnés aux
enfants sont prescr i ts ou consei l lés par un professionnel de la santé
(médecin, in f i rm iè re , pharmacien, e t c . ) . C'est donc peut ê t re , aux
professionnels de la santé q u ' i l faudrai t d'abord s'adresser pour év i te r
l 'usage i n u t i l e de médicaments chez les jeunes enfants.
Signalons enf in qu1unè des causes majeures re l iées à la forte
consommation de médicaments est le f a i t qu'une foule de ceux-ci soient en
vente l i b r e sur le marché et q u ' i l n'y a i t aucun contrôle sur leurs
ventes. Ces médicaments sont donc facilement accessibles et à la portée
de toutes les mains.
86
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- la for te consommation de médicaments, surtout des v i t a -mines, chez les jeunes enfants
- l ' u t i l i s a t i o n souvent inappropriée des suppléments vitaminiques
- la consommation plus élevée de suppléments v i tamin i -ques chez les gens ayant un.revenu et un niveau de sco lar i té élevés
- l ' a c c e s s i b i l i t é f a c i l e des médicaments sur le marché et le manque de contrôle sur les ventes
- l ' i n f l u e n c e de la consommation de médicaments des parents sur ce l l e des enfants
- que la plupart des médicaments donnés aux enfants sont prescr i ts ou consei l lés par un professionnel de la santé,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les DSC élaborent un programme de formation a ins i que des d i rect ives à l ' i n t e n t i o n des professionnels de la santé sur l ' u t i l i s a t i o n adéquate des médicaments pour les jeunes enfants, en p a r t i c u l i e r sur ce l l e dés sup-pléments vitaminiques chez les nourrissons en fonction du type de l a i t
2. les DSC, CLSC ou groupes susceptibles d'entreprendre ou de réa l iser ce t r a v a i l mettent sur pied des programmes d'éducation auprès des parents sur le bon usage dés médicaments ou produit pharmaceutiques, en incluant des a l te rnat ives au médicament et des solutions pra-tiques pour gérer les crises et év i te r la consommation médicamenteuse i n u t i l e ( t e l que recommandé par le Conseil des Af fa i res Sociales et de l a Famil le , 1982)
RECOMMANDATIONS (SUITE)
que les DSC, par le b ia is de leur regroupement, étudient l 'opportuni té de f a i r e pression auprès du MSSS a f i n de réglementer la vente des médicaments et suppléments vitaminiques.
88
5.5 IMMUNISATION
Sur les t e r r i t o i r e s des DSC-CHRM et HSC, environ 90% des enfants ont
reçu la couverture vaccinale recommandée, mais on ne connaît pas l a
s i tua t ion sur le t e r r i t o i r e du DSC-CHSM.
I l est important de maintenir à un haut niveau, le taux d'immunisa-
t ion de nos jeunes enfants, d'abord pour év i te r le retour des
maladies graves que sont la pol iomyél i te , la d iphtér ie et lé tétanos,
ensuite pour éliminer la rougeole, la rubéole et les ore i l lons dont sont
encore a t t e i n t s bon nombre d'enfants.
Nous devons protéger nos enfants contre toutes ces maladies car e l l e s
peuvent entraîner de graves complications. La rougeole peut causer une
broncho-pneumonie a ins i qu'une encéphalite pouvant entraîner des lésions
permanentes au cerveau et un retard mental. Le v irus de l a rubéole
occasionne des anomalies congénitales chez des enfants dont la mère a été
infectée alors q u ' e l l e le p o r t a i t . Enf in, la surdi té est l 'une des com-
pl icat ions les plus à craindre lorsqu'un enfant contracte les ore i l lons
(Levasseur, 1983).
I l faut donc continuer l ' immunisation systématique des jeunes
enfants. Selon Levasseur (1983), l ' o b j e c t i f à a t te indre est de vacciner
89
9U% de la population sinon l' immunisation pourra i t ê t re rendue ob l iga to i -
re comme dans certaines provinces.
Les DSC-HSC et CHRM doivent donc maintenir au moins le pourcentage
actuel . Quant au DSC-CHSM, i l devra f a i r e en sorte de connaître la
couverture vaccinale des enfants.de son t e r r i t o i r e et s'assurer q u ' e l l e
est su f f isante .
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- l ' importance de maintenir à un haut niveau, soi t 90% et plus, le pourcentage d'enfants immunisés selon les recommandations
- l 'absence de données concernant l à vaccination des en-fants sur le t e r r i t o i r e du DSC-CHSM,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. le DSC-CHSM fasse connaître dès q u ' i l sera disponible, le pourcentage d'enfants vaccinés sur son t e r r i t o i r e et q u ' i l s 'assure, en col laborat ion avec les CLSC, q u ' i l est suffisamment élevé.
4. ETAT DE S A N T E =
A n a l y s e de la s i t u a t i o n
H.l PROBLEMES DE SANTE PHYSIQUE
LES CAUSES DE MORBIDITE ET DE RESTRICTION D'ACTIVITE
Dans l'énsemble, l a morbidité de la p e t i t e enfance est surtout
composés d 'a f fec t ions aiguës et de problèmes mineurs.
Lors de l 'enquête régionale, près des t r o i s quarts des parents ont
d i t considérer que leur enfant é t a i t malade à l 'occasion et'80% ont
déclaré q u ' i l avai t souf fer t d'au moins un problème de santé au cours du
mois précédant l ' en t revue .
Les maladies de l ' a p p a r e i l resp i ra to i re f igurent au premier rang
parmi les problèmes de santé chez les jeunes enfants. E l les constituent
la première cause d 'hospi ta l isa t ion de même que l e problème de santé le
plus fréquemment i d e n t i f i é par les parents lo rs de l 'enquête régionale.
i
92
Soulignons cependant que la période où cet te enquête a été ef fectuée, soi t
de janvier à mai 84, a probablement influencé ce dernier r é s u l t a t . Ces
maladies sont aussi à l ' o r i g i n e de près des deux t i e r s des épisodes de
r e s t r i c t i o n temporaire d ' a c t i v i t é (Levasseur, 1983) .
Les maladies de l ' a p p a r e i l d iges t i f viennent au deuxième rang, tant
au niveau des causes d 'hospi ta l isat ions qu'au niveau des problèmes
déclarés par les parents.
Les dispar i tés sous-régionales doivent part icul ièrement a t t i r e r notre
a t ten t ion . Pourquoi, lorsque nous compsrons les t e r r i t o i r e s de DSC ou
dè CLSC entre eux, retrouvons-nous davantage de maladies de l ' a p p a r e i l
resp i ra to i re comme causes d 'hospi ta l isat ions des 0-4 ans sur le t e r r i t o i r e
du DSC-CHRM tandis que sur ce lu i du DSC-HSC ce sont les maladies de
l ' a p p a r e i l d iges t i f qui sont le plus en évidence?
Pourquoi retrouvons-nous chez les 0 -1 an davantage d 'hospi ta l isat ions
causées par des maladies infect ieuses et paras i ta i res sur le t e r r i t o i r e du
DSC-CHRM et par des maladies du système nerveux et des organes des sens
sur ce lu i du DSC-HSC?
De plus, pourquoi le taux de morbidité hospi ts l ière e s t - i l plus élevé
sur l e t e r r i t o i r e du DSC-CHRM, part iculièrement dans la zone du CLSC de La
Tuque?
93
Enfin, les taux par zones de CLSC présentent aussi des d ispar i tés
notoires.
Plusieurs facteurs peuvent ê t re à l ' o r i g i n e de tous ces écarts . I l s
peuvent ê t re en par t i e dus à des problèmes d ' inscr ip t ion du diagnostic ou
à des erreurs de cod i f ica t ion . Mais les di f férences sont trop
importantes pour ne pas s i g n i f i e r qu 'e l les peuvent ê t re aussi dues à
d'autres facteura (pratiques professionnelles d i f f é ren tes , causes
environnementales, e t c . . . ) . Cependant, notre étude d ' i d e n t i f i c a t i o n de
besoins ne peut nous permettre d ' é c l a i r c i r cet te s i t u a t i o n .
Seulement une recherche plus approfondie pourra i t amener des con-r
elusions qui permettraient de f a i r e des recommandations pert inentes. Une
comparaison avec les données provincia les, non disponibles actuellement,
nous amènerait à évaluer l 'ampleur de ces problèmes.
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- le taux d 'hospi ta l isat ions t rès élevé chez les enfsnts de 0 -1 an dans la région, par rapport à ce lu i du Québec
- le taux d 'hospi ta l isat ions t rès élevé sur le t e r r i t o i r e du DSC-CHRM,
- les d ispar i tés évidentes par t e r r i t o i r e de DSC et par zones de CLSC concernant les problèmes de santé et les causes d 'hospi ta l isat ions des enfsnts de 0-4 ans,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1 . les DSC de l a région 04 analysent l a s i tua t ion de la région concernant le taux d 'hospi ta l isat ions élevé
2. les DSC de l a région 04 i d e n t i f i e n t les facteurs qui expliquent les d ispar i tés in t ra - régionales au niveau des causes de morbidité chez les enfants de 0-4 ans
3. Le DSC-CHRM étudie la s i tua t ion qui existe sur son t e r r i t o i r e concernant les taux d 'hospi ta l isat ions t rès élevés des enfants de 0-4 ans.
• PROBLEMES PARTICULIERS
VISION
Nous connaissons tous l ' importance de la ' v ision pour le
développement de l ' e n f a n t . Des problèmes visuels ont une influence tant
au niveau moteur que mental, et entraînent des troubles d'apprentissage
qui auront des répercussions, sur les progrès scolaires de l ' e n f a n t .
I l n 'ex is te pas actuellement de données précises concernant le nombre
d'enfants de la région 04, ayant des troubles v isuels . Lors de l 'enquête
régionale, 5% des parents ont af f i rmé que leur enfant a eu des problèmes
au niveau des yeux et 1% ont d i t q u ' i l s o u f f r a i t de strsbisme. Enfin,
seulement un enfant sur dix a été examiné pour ses yeux durant l 'année
précédant l 'ent revue.
Or, dans son document sur le dépistage en mil ieu sco la i re , le Comité
Santé des Jeunes des DSC de la région de Montréal (1984). indique q u ' i l est
primordial de déceler tô t un mauvsis fonctionnement de l ' o e i l a f i n
d ' in te rven i r le plus précocement possible.
Les problèmes pour lesquels i l existe un traitement sont le strabisme
et les erreurs de ré f ract ion qui sont les pr incipales csuses de
96
1'-amblyopic; ces troubles demandent une intervent ion avant l ' âge de t r o i s
ans. A p a r t i r de six à hui t ans, on ne peut plus espérer une récupération
de la fonction ré t in ienne.
97
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- le peu de parents qui font examiner les yeux de leur enfant
- l ' importance du dépistage précoce des problèmes de vision pour l a récupération de l ' o e i l ,
NOUS RECOMMANDONS QUE :
1. les DSC et CLSC élaborent des programmes de sens ib i l i sa -t ion et d' information à l ' e n d r o i t des parents a f i n d 'ac-c r o î t r e leur capacité de survei l lance, de dépistage et de prévention des problèmes visuels chez leur enfant
2. les CLSC développent-des mécanismes leur permettant de dépister les problèmes visuels de l ' e n f a n t , en par t icu -l i e r le strabisme et l 'amblyopie avant l ' âge de t r o i s ans •
98
AUDITION
L1 audit ion est f o r t importante chez le jeune enfant car e l l e
joue un rôle primordial pour ses d i f fé ren ts apprentissages, au niveau du
langage notamment. La période c r i t ique se s i tue de ls naissance à deux
ans.
Dans la région, plus d'un parent sur dix a i d e n t i f i é des problèmes su
niveau des o r e i l l e s de leur enfant (surtout des o t i t e s ) et l a t rès grande
majori té ont consulté.
Par contre, seulement 2,7% des parents ont d i t avoir consulté en
regard de l ' a u d i t i o n de l ' e n f a n t , dans un but prévent i f ou de t ra i tement .
I l existe deux types de surdi té: neuro-sensoriel le et de conduction.
La surdité neuro-sensoriel le est grave mais peu fréquente; l a
prévalence est de 0 ,5 à 1 ,0 par 1,000 de population. La cause est connue
dans l s majori té des cas. I l est recommandé de dépister les jeunes
enfsnts à risque selon les sept principsux facteurs i d e n t i f i é s dans le
rapport du Comité Santé des jeunes des DSC de l a région de Montréal
(1984).
99
Ce dépistage doi t se f a i r e le plus tô t possible après la naissance,
préférablement durant les t ro is premiers mois, mais au plus tard avant six
mois (Comité Santé des Jeunes, 1984).
Quant à la surdi té de conduction, e l l e est due dans l a majori té des
cas à l ' o t i t e moyenne (chronique ou récurrente) qui est t rès répandue chez
nos jeunes. Par contre, cet te perte audi t ive , habituellement t r a n s i t o i r e
et légère, est le sujet de grandes controverses quant à l a conduite à
t e n i r . I l n 'ex is te pas non plus de données précises sur les répercussions
q u ' e l l e entraîne sur le développement de l ' e n f a n t .
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- que la surdi té neuro-sensoriel le est grave et que les causes sont connues
- que les parents consultent lorsque l ' e n f a n t présente une maladie de l ' o r e i l l e mais q u ' i l s font peu évaluer l ' a u -d i t ion de leur enfant
- qu'un bon nombre d'enfants font des o t i t e s qui sont la pr incipale cause de l a surdité de conduction
- qu'un dépistage systématique n 'est pas indiqué vu l 'aspect t r a n s i t o i r e et léger de cet te perte aud i t ive ,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les professionnels de l a santé (médecins, in f i rmières des CH et CSLC) i d e n t i f i e n t les jeunes enfants susceptibles de présenter des problèmes de surdi té neuro-sensoriel le selon les principaux facteurs de risque et ce, durant les deux premiers mois suivant la naissance
2. les DSC et CLSC développent des programmes de s e n s i b i l i -sation et d' information à l ' e n d r o i t des parents sur les symptômes de troubles a u d i t i f s chez leur enfant a f i n q u ' i l s soient en mesure de déceler un problème et de l e ré férer à un professionnel de l a santé.
1 0 1
SANTE DENTAIRE
Les résul ts ts de l 'enquête santé denta i re , effectuée au Québec en
1983-1984, révèle que l ' é t a t de santé dentaire des écol iers de 2e et de 6e
année de la région 04 est f o r t peu envisble comparativement à l'ensemble
du Québec, surtout sur le t e r r i t o i r e du DSC-HSC.
Nous savons que l a santé dentaire est inf luencée, entre autres, par
11 u t i l i s a t i o n de f luorure topique ou systémique, les habitudes
d'hygiène buccale et l ' a l imenta t ion .
Or, dans la région 04, l a f luorurat ion de l ' eau est peu répandue
(Trois-Riv ières et Bécancour, seulement) et à p a r t i r de l 'âge de 2 ans,
très peu d'enfants continuent à prendre des suppléments de f l u o r .
Quant aux habitudes d'hygiène buccale, e l l e s dépendent de ce l les qui
sont inculquées pendant l a p e t i t e enfance. Selon l 'enquête régionale, l a
majori té des enfants de 3 et 4 ans se brossent les dents au moins une fo is
par j o u r , mais peu le font après les repas comme au coucher, t e l que
recommandé. De plus, le nettoyage de la bouche chez l e nourrisson n 'est
pss une pratique courante.
102
Enfin, i l existe certes un problème majeur au niveau de
l ' a l imenta t ion . A p a r t i r de 13 mois, on constate en e f f e t que les enfants
commencent massivement à manger des aliments riches en sucres.
I l est évident que les habitudes al imentaires et d'hygiène buccale
des enfants dépendent de ce l les des parents; e l l e s sont sussi fonction des
valeurs de ces derniers à l 'égard de l a dent i t ion .
Pour améliorer la santé dentaire de nos jeunes, i l faudra donc
sens ib i l iser les parents à l ' importance de conserver une bonne dent i t ion ,
et les informer des moyens pour y a r r i v e r . Mais pour ce la , certains
facteurs socio-cul ture ls doivent ê t re pr is en considération. Plusieurs
études ont en e f f e t démontré que l ' importance accordée à la santé dentaire
est plus grande dans les milieux urbains de même que dans ceux où le
niveau-de sco lar i té et le revenu sont plus élevés ( A n c t i l , 1983).
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- le nombre peu lélevé d'enfants prenant des suppléments de f luor
- le peu d'hygiène buccale chez le jeune bébé
- la fréquence du brossage de dents chez les 3-4 ans est non conforme aux recommandations
- la grande consommation d'al iments riches en sucres à p a r t i r de 13 mois
- que les habitudes al imentaires .et d'hygiène buccale de8 parents influencent ce l les des enfants
- que la population des mil ieux ruraux et ce l les dont la sco lar i té et le revenu sont fa ib les accordent moins d'importance à l a santé dentaire
- le p iè t re é ta t de santé dentaire des écol iers de l a région 04, par rapport à l'ensemble du Québec, surtout sur le t e r r i t o i r e du DSC-HSC,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1 . les DSC et CLSC élaborent des programmes de s e n s i b i l i -sation et d' information à l ' e n d r o i t des parents sur l ' importance d'une saine al imentation et d'une bonne santé dentaire pour EUX-MEMES et pour leur enfant, en tenant compte des principaux facteurs socio-démographi-ques et ce, dès l a première année de vie
2. que les professionnels de la santé inc i ten t les parents qui résident dans des municipal i tés où l ' eau n 'est pas f luorurée, à donner des suppléments de f luor à leur enfant.
104
q.2 PROBLEMES PSYCHO-SOCIAUX
De plus en plus, les problèmes s o c i o - a f f e c t i f s et psycho-somatiques
prennent une ampleur inquiétante chez les jeunes enfants- Selon un avis
que vient de publier le Comité de l a santé mentale du Québec (1985) , entre
10 et 11 pour cent des enfants et adolescents du Québec auraient des
problèmes suffisamment graves pour nécessiter des soins p a r t i c u l i e r s . Ces
"nouveaux" problèmes de santé sont surtout des retards au niveau du
langage, des d i f f i c u l t é s d'adaptation scolaire et des sévices envers les
enfants (Levasseur, 1983; Séguin, 1984).
Ces problèmes ne se manifestent pas tous avant que l ' e n f a n t n ' a i t
a t t e i n t l 'âge sco la i re , mais i l s trouvent leur or igine en bas âge, le plus
souvent avant l 'âge de deux ans. I l s sont sussi fréquemment associés au
mil ieu f a m i l i a l .
LANGAGE
Selon certaines études (Sylva 1982; Tower 1978), 3% des enfants
de 3 à 5 ans présenteraient des problèmes de langage dont la moit ié ,
persisteront et entraîneront des d i f f i c u l t é s scolaires vers l 'âge de 10
ans. Nous n'avons pas de données qui nous permettent d'évaluer l a préva-
1 0 5
lence de ce problème dans l a région 04, mais l 'enquête auprès des parents
a révélé qu'un pourcentage relativement élevé d 'entre eux estime que leur
enfant a des problèmes de langage (11,3% chez les enfants de 3 ans et
14,4% chez les enfants de 4 ans). Cependant, l e t i e r s seulement ont
consulté. D ' a i l l e u r s , dans l'ensemble, t rès peu de parents demandent
conseil en regard du langage de leur enfant.
Or, i l est primordial de dépister tô t les troubles du langage. D'une
par t , une intervent ion précoce pourra empêcher que le problème ne
s'aggrave et a f fec te le développement de l ' e n f a n t . D'autre par t , e l l e
pourra aussi év i te r que ces troubles entraînent des d i f f i c u l t é s
d*apprentissage et d'adaptation au niveau sco la i re .
PROBLEMES D'APPRENTISSAGE ET D'ADAPTÂTION SCOLAIRE
Les problèmes dapprentissage et d'adaptation scola i re ont beaucoup
augmenté au cours des dernières années. Selon les s ta t is t iques du MEQ, la
prévalence des élèves présentant ce type de d i f f i c u l t é s est passée de 7%
en 1972 à 10,5% en 1982 (Levassèur, 1983). Cette augmentation n'est
peut ê t re pas totalement rée l l e - une plus grande sens ib i l i sa t ion du
personnel du système scolaire pourrai t en par t i e l ' exp l iquer - mais e l l e
l ' e s t certes par t ie l lement . I l est donc importsnt d'en ten i r compte.
106
Dans la région 04, selon les s ta t is t iques des d i f fé rentes commissions
scola i res, 7,8% des élèves de niveau primaire présenteraient des
d i f f i c u l t é s d'adaptation et d'apprentissage.
Les causes de ces troubles peuvent ê t re mul t ip les . Mais de façon
générale, i l s or iginent d'un mil ieu f a m i l i a l peu stimulant a ins i que d'une
re la t ion parent-enfant d i f f i c i l e , spécialement avant l ' âge de deux ans
(Tessier , 1980). Ces s i tuat ions se rencontrent plus fréquemment en
milieux défavorisés (Séguin, 1984).
Les problèmes d'adaptation et d'apprentissage sont aussi t rès souvent
secondaires à des problèmes de développement psycho-moteur à 1'âge
préscolaire (Comité Santé des Jeunes, 1984).
Selon la l i t t é r a t u r e (Chart ier et a l . , 1984), 10% des enfants de 0-5
ans présenteraient un retard au niveau du développement psycho-moteur.
Par contre, selon l 'enquête régionale, seulement 1% des parents
considèrent que l e développement de leur enfant n 'est pas normal ou que ce
dernier a des d i f f i c u l t é s d'apprentissage.
On peut expliquer cet écar t , par le f a i t que les parents possèdent
peu de connaissances sur le su je t . Lors de l 'enquête régionale, 15%
d'entre eux ont avoué être peu en mesure de s i tuer leur enfant dans ses
phases de développement.
1 0 7
De plus, parmi les sujets qui é ta ient proposés pour d'éventuels
services qui leur seraient o f f e r t s , l'ensemble des parents ont p r i v i l é g i é
les moyens pour connaître et aider l e développement a f f e c t i f , socia l et
i n t e l l e c t u e l de leur enfant.
De leur côté, les intervenants
p r i o r i t a i r e d'informer les parents
développement de l ' e n f a n t .
SEVICES ENVERS LES ENFANTS
de la région 04 ont. aussi jugé
sur les d i f fé rentes phases de
Les sévices envers les enfants constituent un problème grave car i l s
peuvent entraver de façon importante et irrémédiable l e développement de
l ' é n f a n t .
Au Québec, depuis 1979, environ 5,000 cas d'enfants négligés,
mal t ra i tés ou victimes d'abus sexuels sont signalés annuellement à la
Direct ion de la Protection de la Jeunesse (Levasseur, 1983). Les enfants
victimes de sévices sont presque tous mal t ra i tés au sein de leur propre
f a m i l l e , par leur père et /ou leur mère (Mart in, 1977).
Or, ces données o f f i c i e l l e s ne représentent que l a pointe de
l ' i c e b e r g , car i l est cer ta in que les cas d'enfants violentés ne sont pas
108
tous rapportés. Les données que nous avons dans la région 04 nous portent
à croire que le problème est aussi présent i c i q u ' a i l l e u r s au Québec.
Parmi les facteurs expliquant les abus envers les enfants de quelque
nature que ce s o i t , certains concernent le parent et l ' en fan t en tant
qu' individus mais une large place est accordée aux facteurs psycho-sociaux
t e l s un mil ieu f a m i l i a l perturbé et des conditions socio-économiques
défavorisées (Mart in, 1977).
Tous ces problèmes psycho-sociaux ont donc en commun leur durée dans
l e temps et leur or igine m u l t i f a c t o r i e l l e . Mais ce qui doi t surtout
a t t i r e r notre a t ten t ion , c 'es t leur association avec une re la t ion
parent-enfant d i f f i c i l e et un f a i b l e niveau socio-économique.
Or, de nombreux indices, . nous amènent à c ro i re que bon nombre
d'enfants dans la région 04 vivent ces s i tuat ions .
RELATION PARENT-ENFANT DIFFICILE
En e f f e t , lors de l 'enquête régionale, 14% des parents ont d i t v ivre
quatre s i tuat ions ou plus re l iées au comportement de leur enfant , pouvant
109
possiblement être problématiques. La s i tuat ion qui a été l e plus souvent
i d e n t i f i é e est que l ' e n f a n t demande beaucoup d ' a t t e n t i o n .
De plus, un parent sur cinq se considère peu en mesure d ' é t a b l i r une
règle de conduite avec son enfant et de savoir jsuqu'où la maintenir e t ,
le quart aff i rment ê t re peu en mesure de p r i v i l é g i e r des moments dans la
journée pour observer leur enfant et de l u i procurer des expériences
nouvelles et intéressantes.
A ce su je t , soulignons que l a popular i té de la té lév is ion dans chacun
des foyers risque de diminuer les a c t i v i t é s et les communications
fami l i a les . Souvént l 'écoute de la té lév is ion assure la t r a n q u i l i t é des
parents mais e l l e rédui t aussi considérablement le temps que ces derniers
pourraient u t i l i s e r à jouer avec leur enfant (Brofenbrenner, 1979).
NIVEAU SOCIO-ECONOMIQUE FAIBLE
La perception des parents des s i tuat ions vécues avec leur enfant et
des a t t i tudes q u ' i l s disent adopter envers eux est associée à leurs
caractér ist iques socio-démographiques.
110
Or, la descript ion du contexte f a m i l i a l des enfants a permis de f a i r e
ressor t i r que plus du quart des fami l les vivent dans des conditions socio-
économiques défavorisées.
Cette question a d ' a i l l e u r s été t r a i t é e à la section 2 de l a par t ie
I I de ce rapport.
Mentionnons, en guise de conclusion, que dans son rapport
Object i fs : Santé, le Comité d'étude sur la promotion de la santé (1984)
i d e n t i f i e comme p r i o r i t a i r e , pour les enfants de 0-5 ans, l ' o b j e c t i f
suivant: "favoriser le développement a f f e c t i f et socia l des enfants de
0-5 ans". Et i l p r i v i l é g i e comme moyen pour y a r r i v e r , les interventions
destinées à favoriser une meil leure re la t ion parent-enfant et à renforcer
le rôle que peut jouer le système de soins dans la détection précoce et le
traitement rapide des troubles de développement e f f e c t i f des jeunes
enfants.
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- le nombre élevé d'enfants qui présentent des problèmes d'ordre psycho-social
- le besoin de connaisssnces des parents sur le dévelop-pement de l ' e n f a n t
- l ' importance d ' in te rven i r le plus précocement possible auprès des fami l les , en p a r t i c u l i e r ce l les qui vivent dans un cl imat perturbé ou dans des conditions socio-économiques défavorisées, pour la prévention des pro-blèmes d'ordre psycho-socisl
- l ' importance de dépister tô t les problèmes à ce niveau,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les organismes communsutaires et ins t i tu t ionne ls de la région, intègrent dans leurs programmes des actions visant l ' in format ion et l 'éducat ion des adolescents et des futurs parents sur l 'apprentissage du rôle parental (ex: rencontres prénatales).
2. tous les organismes impliqués auprès des jeunes enfants collaborent à l ' é l abora t ion , l ' implanta t ion et le su iv i d'un programme de dépistage d'enfants et fami l les à risques
3. les organismes ins t i tu t ionne ls et communautaires de la région encouragent la création de d i f f é ren ts types d 'entrs ide visant à supporter les psrents dans leur rôle et à favoriser une bonne re ls t ion parent-enfant , en p a r t i c u l i e r auprès des milieux défavorisés, (ex: Maison de parents, club mère-enfant)
RECOMMANDATIONS (SUITE)
4. les CLSC et DSC élaborent, en col laborat ion avec les organismes concernés, des programmes de sens ib i l i sa -t ion et d' information auprès des parents et des d i f f é -rents intervenants sur le développement psycho-moteur de l ' e n f a n t et sur les moyens pour dépister tô t les les enfants qui présentent des problèmes à ce niveau ou qui sont à haut risque d'en développer
5. le CRSSS, en col laborat ion avec les organismes con-cernés, s'assurent de l 'ex is tence de ressources pour assurer le su iv i des cas i d e n t i f i é s (ex: V i l l e Joie St-Dominique)
6. la Direct ion de la protection de la jeunesse, en c o l l a -boration avec les organismes concernés (CLSC, DSC ou autres) , i n t e n s i f i e ses e f f o r t s de sens ib i l i sa t ion de la population et des intervenants au dépistage et à la référence des cas d'enfants mal t ra i tés ou négligés.
5. UT IL ISAT ION DE RESSOURCES =
Analyse de la s i tua t ion
5.1 CONSULTATIONS
Lors de l 'enquête régionale, les parents se sont d i t relativement
autonomes face à la santé de leur enfant et i l s considèrent consulter
surtout lorsque le problème est grave. D ' a i l l e u r s , les moyens pour
connaître les soins à donner à l ' en fan t n'ont pas obtenu l a faveur
populaire.
Mais, 1'analyse des données de 1'enquête nous amène à nous
questionner à ce sujet car e l l e s nous apprennent que les parents
consultent beaucoup l o r s q u ' i l s i d e n t i f i e n t un problème de santé chez leur
enfant (1 fo is sur deux). I l est évidemment motivé que les parents se
réfèrent è un professionnel de l a santé lorsque le problème est grave, et
c 'es t ce q u ' i l s semblent f a i r e .
Toutefois, dans le cas d'une a f fec t ion resp i ra to i re (rhume ou grippe,
principalement) e s t - i l j u s t i f i é que la moitié des parents consultent et
114
dans le cas d'un problème au niveau du système d i g e s t i f , que le t i e r s des
parents le fassent?
C'est peut-être en constatant certaines consultations inutiles qu'un
bon nombre d'intervensnts en sont venus à considérer prioritaire le besoin
d'information des parents sur les premiers soins et les problèmes de santé
courants.
Par contre, les consultations concernant le développement
psycho-social de l ' e n f a n t , sont f o r t peu nombreuses e t , comme nous l 'avons
déjà souligné à ls section 4 . 2 ' d e ls par t ie I I de ce rapport, le besoin à
ce niveau ex is te .
D'un autre côté, lorsque les parents consultent, se r é f è r e n t - i l s à l a
ressource appropriée? Peu importe le sujet de leur préoccupation ou l a
nature de leur problème, l 'enquête nous révèle que le médecin est presque
toujours la personne consultée. Or, concernent par exemple le
comportement al imentaire ou le développement psycho-social de l ' e n f a n t ,
d 'autres ressources compétentes pour informer ou consei l ler les parents,
sont possiblement présentes dans le mi l ieu . I l pourrai t donc ê t re p e r t i -
nent d'amener les parents à les consulter.
115
I l y a donc l i e u de 9e demander s i des énergies ne devraient pas êt re
déployées pour informer les parents de l a conduite à suivre l o r s q u ' i l s
i d e n t i f i e n t ou soupçonnent un problème de santé chez leur enfant , e t des
ressources appropriées pour les consei l ler et les supporter dans leur rô le
parentale.
116
5,2 SERVICES UTILISES
De façon générale, les parents u t i l i s e n t peu de services pour la
santé de leur enfant. A l 'except ion de l a ressource de garde de l ' e n f a n t
(garderie ou gardienne pr ivée ) , les services auxquels i l s se réfèrent
appartiennent au résesu; i l s u t i l i s e n t peu les organismes communautaires.
Est-ce parce que ces derniers n 'ex istent pas dans leur mi l ieu , bu parce
que les parents ne les connsissent pas ou mal, ou parce que ces organis-
mes ne répondent pas à leurs besoins?
Par a i l l e u r s , notre étude a confirmé que ï ' u t i l i s s t i o n des ressources
est fonction de leur d ispon ib i l i t é et de leur a c c e s s i b i l i t é . Deux
exemples peuvent i c i être c i tés : (1 ) les parents se réfèrent soi t à un
omnipraticien ou à un pédiatre, selon leur présence dans le mi l ieu ,
indépendamment du problème de l ' e n f a n t ; (2 ) comparativement au secteur
r u r a l , les services sont davantage u t i l i s é s dans les zones urbaines.
Plusieurs interrogat ions surgissent donc de l 'ana lyse de ces quelques
données. Y ' a - t - i l dans toutes les régions, les ressources appropriées
pour répondre aux d i f f é ren ts besoins des jeunes enfants et de leurs
psrents? La r é p a r t i t i o n des e f f e c t i f s médicaux e s t - e l l e équitable? Le
ra t io ressource/population e s t - i l l e même partout , en p a r t i c u l i e r ce lu i
des ressources spécialisées? E x i s t e - t - i l des d ispar i tés concernant
117
l ' u t i l i s a t i o n de ces ressource (dans certaines régions, i l y aura i t une
s u r - u t i l i s a t i o n de certaines ressources, alors q u ' a i l l e u r s , e l l e s seraient
insuff isantes)? Finalement, les services actuels s o n t - i l s en mesure de
répondre aux besoins des enfants et de leurs parents?
Lors de la consultation auprès des intervenants, ces derniers ont
apporté un début de réponse à ces questions, car i l s considèrent comme
besoin p r i o r i t a i r e pour l ' e n f a n t , ce lu i de ressources accessibles pour la
prévention, le dépistage et le traitement des problèmes d'ordre v isue l ,
a u d i t i f , langagier, psychologique, psycho-moteur et comportemental.
SATISFACTION DES PARENTS A L'EGARD DES SERVICES QU'ILS UTILISENT
Même s i l ' i n s a t i s f a c t i o n concernant les services est f a i b l e , i l eat à
notre avis tout de même important de ten i r compte des raisons j u s t i f i a n t
cet te perception des parents. Les deux pr incipales causes sont: les
l i s t e s d 'a t tente trop longue et le manque de considération. Si l a
première raison est de type organisationnel, la seconde est intimement
l i é e à l 'humanisation des soins. A ce su je t , l e Comité d'étude sur la
promotion de la santé (1984) , nous d i t que " les aspirat ions des malades ne
concernent pas uniquement le d ro i t à recevoir des soins adéquats. I l s
expriment fréquemment l e besoin d 'ê t re mieux informés sur les problèmes de
santé dont i l s souf f rent , e t de par t ic iper à l a décision de leur
t ra i tement ."
i i
118
RECOMMANDATIONS
ETANT DONNE
- le nombre élevé de parents qui consultent lorsque leur enfant présente un problème de santé physique
- le besoin des parents d ' ê t re informés sur les premiers soins et les problèmes de santé courants
- le f a i t que les parents se réfèrent presque toujours au médecin lorsqu'un problème se présente, e t q u ' i l s u t i l i s e n t surtout les services appartenant au réseau
le besoin de ressources accesssibles pour la prévention, le dépistage et le traitement des problèmes d'ordre v isue l , a u d i t i f , langagier, psychologique, psycho-moteur et comportemental
- le besoin des parents d 'avoir des soins personnalisés pour leur enfant
- que l ' u t i l i s a t i o n des ressources est fonction de leur d ispon ib i l i t é ou de leur a c c e s s i b i l i t é ,
NOUS RECOMMANDONS QUE:
1. les DSC élaborent en col laborat ion avec les organismes concernés, des programmes d' information aux parents sur les signes et symptômes des problèmes de santé courants, les soins à donner et les indications d'une demande de consultation
2. le CRSSS effectuent en col laborat ion avec les DSC, une étude d'adéquation besoins-ressources concernant la santé des jeunes enfants de la région et ce, en fonction de chacune des zones de CLSC
RECOMMANDATIONS (SUITE)
3. l e CR5SS s'assure, en col laborat ion avec les organismes concernés, que les ressources existantes répondent aux attentes de la population d'enfants de 0-4 ans et de leurs parents (soins personnalisés, ressources acces-s ib les , e t c . )
4. les intervensnts et les professionnels de pratique privée informent les parents des d i f fé rentes ressour-ces existantes dsns le mi l ieu pour répondre à leurs besoins concernant l a santé de leur enfant.
120
CONCLUSION
L'étude d ' i d e n t i f i c a t i o n de besoins des enfants de 0-4 ans de la
région 04, dont les pr incipales conclusions sont présentées dans ce
rapport, a donc permis de j e t e r un éclairage sur la s i tua t ion concernant
la santé de nos jeunes enfants.
Globalement, cet é ta t de santé n 'est certes pas mauvais mais divers
éléments problématiques ressortent:
les femmes de la région donnent naissance, encore trop souvent à des enfants de poids insuf f isant
- les données disponibles sur les décès des enfants de 1 -4 ans tendent à démontrer q u ' i l s sont proportionnellement plus nombreux dans la région q u ' a i l l e u r s au Québec
- un bon nombre de fami l les d'enfants de 0-4 sns vivent dans des conditions socio-économiques défavorisées ( l e quart de l'ensemble des fami l les et les t r o i s quarts des fami l les monoparentales)
les parents ne favorisent pas toujours le développement de saines habitudes de vie chez leurs jeunes enfants: les mauvaises habitudes sl imentaires s ' i n s t a l l e n t t rès tô t mais les médicaments e t , dans un autre ordre d ' idées, la té lév is ion sont t rès populaires
- les enfsnts de 0-4 ans, d'sprès l 'enquête , sont fréquemment aux prises avec un problème de santé physique; une fo is sur deux, les psrents consultent
1 2 1
- le taux d 'hospi ta l isat ions des enfants de 0 -1 an, est beaucoup plus élevé dans la région qu'au Québec (nous n'avons pas les données provinciales pour les enfants de 1 -4 ans) et on observe des d ispar i tés in t ra- régionales importantes pour certaines causes de morbidité
- les problèmes psycho-sociaux prennent, chez les enfants d'âge sco la i re , une ampleur inquiétante alors que l ' o n sent, chez les parents de nos jeunes enfants, un grand besoin au niveau du rôle parental et de la re la t ion parent-enfant
- peu importe le motif de la consultat ion, les parents se réfèrent surtout au médecin (omnipraticien ou pédiatre) et u t i l i s e n t peu les ressources extérieures au réseau.
Ces conclusions sont donc ce l les qui ressortent de l'ensemble des
données col l igées mais i l faut ê t re conscient des l im i tes de cette étude.
Les pr incipales sont les suivantes.
Premièrement, une par t ie des données provient de l 'enquête auprès des
parents; ces informations sont donc empreintes d'une certaine subject iv i té
et doivent être u t i l i s é e s avec prudence.
Deuxièmement, l 'absence ou la pauvreté de données dans certains
domaines ( t e l l 'aspect psycho-social de l a santé des enfants de 0-4 ans)
explique que des aspects de l a santé de nos jeunes enfants aient été plus
développés que d 'autres, mais i l ne faut pas voir dans ce déséquil ibre que
nous leur accordons plus d'importance. Ceci implique p lutôt que
certaines facettes de la santé de l ' en fan t d'âge préscolaire mér i te ra ient '
d 'ê t re investiguées.
122
Troisièmement, en voulant f a i r e l e tour de la question, et svec des
moyens relativement rédui ts , cet te étude a dû rester t rès en surface. I l
faut donc considérer ses résul tats comme un point de départ vers une bonne
connaissance des besoins de ssnté de nos jeunes enfants, connaisssnce qui ,
nous s e m b l e - t - i l , est essent ie l le pour qui a è coeur d'améliorer l ' é t a t de
santé de notre population.
Malgré ses lacunes, cet te étude nous a tout de même amené à formuler
un cer ta in nombre de recommandations, qui s'adréssent aux divers in terve-
nants et organismes concernés par l a p e t i t e enfance. E l les découlent des
informations de notre étude; leur formulation a été guidée par deux
grands principes de santé communautaire.
Le premier est ce lu i même de ls prévention, qui est d ' in te rven i r a f i n
d ' é v i t e r que le problème ne survienne, ce qui suppose, dans le cas des
jeunes enfants, une intervent ion auprès des parents (ou des futurs
parents) , la plus précoce possible, sur les facteurs déterminants à
quelque niveau q u ' i l s soient: physique, soc ia l , i n s t i t u t i o n n e l ou
environnemental. La deuxième est que toute intervent ion doi t v iser la
prise en charge de la communauté et l'autonomie des parents en regard de
la santé de leur enfant.
Chaque intervenant ou organisme pourra, au besoin, adapter ces
recommandations en fonction des r é a l i t é s de son mil ieu c ' e s t - à - d i r e des
123
problèmes i d e n t i f i é s p r i o r i t a i r e s sur son t e r r i t o i r e et des ressources
dont i l dispose.
Parallèlement à cet te étude d ' i d e n t i f i c a t i o n de besoins, les
départements de santé communautaire de la région 04 ont supervisé
l ' é l abora t ion d'un répertoire d ' intervent ions à l ' e n d r o i t des parents
ayant de jeunes enfants. Ce réperto i re sera publié t rès prochainement,
d ' i c i la mi-novembre 1985, et pourra certes ê t re t rès u t i l e tant pour la
démarche de pr io r isa t ion que pour ce l l e de programmation, q u ' i l faudra
entreprendre pour donner sui te à ce rapport. Pour l 'une et l ' a u t r e de ces
étapes de p l a n i f i c a t i o n , les départements de santé communautairè sont
prêts à apporter leur support.
BIBLIOGRAPHIE
125
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