DONNEES MEDICALES A CONNAITRE AVANT LE … · Cardiopathies 16. Intoxications au Pétrole 17....

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1 [email protected] / www.pediatres-du-monde.org PEDIATRES DU MONDE [email protected] http://www.pediatres-du-monde.org Association déclarée à la préfecture de Savoie, N° 0732015449 N°SIRET 482 560 554 00016 Version 15/11/2011 – maj 07/2016 François Vié le Sage Jean- Michel Thiron [email protected] Tél. : 00 33 (0)4 79 88 48 23 Fax. : 00 33 (0)4 79 88 92 63 Mobile : 0033 6 80 20 57 36 [email protected] Cabinet : 02 35 98 29 51 fax : 02 35 98 73 04 mobile : 00 33 6 32 72 42 38. Tél. : 00 33 (0)2 35 80 21 97 DONNEES MEDICALES A CONNAITRE AVANT LE DEPART

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PEDIATRES DU MONDE [email protected]

http://www.pediatres-du-monde.org

Association déclarée à la préfecture de Savoie, N° 0732015449

N°SIRET 482 560 554 00016

Version 15/11/2011 – maj 07/2016

François Vié le Sage Jean- Michel Thiron [email protected] Tél. : 00 33 (0)4 79 88 48 23 Fax. : 00 33 (0)4 79 88 92 63 Mobile : 0033 6 80 20 57 36

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DONNEES MEDICALES A CONNAITRE

AVANT LE DEPART

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Sources : diverses, protocoles AHC et l’excellente revue en ligne dirigée par Philippe Reinert « Développement et santé » qui est en abonnement gratuit numérique (la version papier a été supprimée) : www.devsante.org : accès au site et à la doc gratuite. Pour les maladies tropicales le livre PEDIATRIE TROPICALE ET DES VOYAGES est une référence récemment (2012) mise à jour: Patrick Imbert et Philippe Minaudier, Doin Editeur

Données culturelles, jours fériés et fêtes au Cambodge : cf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_du_Cambodge#F.C3.AAtes_et_jours_f.C3.A9ri.C3.A9s

Référents joignables par mail, skype ou Viber :

Mettre en double François Vié Le Sage, [email protected], systématiquement lors de vos demandes.

Parasito-infectiologie Pr Dominique Gendrel, [email protected]

Dermato tropicale Pr Nicolas Dupin, [email protected]

Virologie Audrey Dubot Pérès, [email protected] (Unité des virus émergeants, Marseille)

Microbiologie Josette Raymond, [email protected]

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Sommaire

1. Compléments systématiques au Cambodge 2. Patho les plus fréquentes, medic présents dans les HC, medic à emporter 3. Prix des médicaments au Cambodge 4. malnutrition : causes, évaluation, moyens MSF-AICF 5. Diarrhées liquides 6. Diarrhées fébriles glairo sanglantes 7. Parasitoses intestinales 8. Scabiose : diagnostic, traitement et prévention de la transmission 9. Dengue

10. Palu et annexe 1 et 2 11. Morsures de chien 12. Tuberculose 13. Vaccins 14. ORL 15. Cardiopathies 16. Intoxications au Pétrole 17. Dermatophytie 18. Dermatoses hypochromiques ou achromiques 19. La lèpre 20. Paralysies flasques

Cas cliniques

Annexes

1. Access pernicieux enfant : critères de gravité 2. le paludisme de l’enfant 3. Diarrhées aigues de l’enfant 4. Nutrition : les vitamines 5. Comment rendre l’eau potable 6. Maladies liées à l’eau, Bilharziose 7. Scabiose : article joint 8. Adresses et tel 9. Comment obtenir des échantillons avant de partir de France ? Médicaments et materiels utiles

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1. COMPLEMENTS systématiques au Cambodge

Note : les cp sont très utilisés, coupés, écrasés même chez les tout petits, les sirops, sont chers, pas faciles à conserver etc…

a. Vitamine A : tous les 6 mois i. 6-12 mois : 100 000UI

ii. > 12 mois : 200 000UI b. Mebendazole, à partir de 1 an tous les 6 mois, une dose

i. Cp 250 avant 4 ans ii. Cp 500 à partir de 4 ans

c. Fer et ac folique SI pâleur : apprenez à regarder les conjonctives ! i. Cp à 56-60mg d’équivalent fer (200mg) ii. 6 mg/Kg/j 1 mois soit 1cp/10Kg/j

Le problème est que dans les HC les stocks sont souvent limités et qu’il faut bien partager…

d. Zinc : enfants de plus de deux mois ayant pneumopathie ou diarrhée quelque soit l’étiologie Dosages :

i. < 6 mois : 10 mg /j 10 jour ii. > 6 mois : 20mg/j, 10 j

e. Iode : sel ??

2. PATHOLOGIES les plus fréquentes : tout est sous-tendu par la malnutrition

- Infections broncho-pulmonaires, - diarrhées virales (rotaV), bactériennes (Shigelles), parasitaires (amibes), - Dermatoses dont gale mais pas seulement, eczémas, impétigo, varicelle, molluscum - Dengue toute l’année et pas seulement en période de pluie (mai à octobre) et partout : y compris

dans les villes près des chantiers, des poubelles (cf article) - Palu : plutôt dans les zones forestières en dehors des villes et très résistant vers la frontière de la

Thaïlande (même au lariam) - ORL : bouchons secs +++ beaucoup d’otorrhées. - Caries dentaires +++ avec souvent abcès

- Pathologies qui ont disparues en France grâce au dépistage, à la prévention : Thalassémies majeurs fréquentes dans l’Asie du sud est

Désinfection et thermomètres à peu près inconnus. Nous avons apporté pas mal de thermomètres électroniques Médicament présents dans les HC : Ampi, Bactrim, Mebendazole, Netromidazole Fer, Multivitamines, Vitamine A Vaccins dans frigo soit électrique soit au gaz Valium IR, seringues (pas d’embout mais cela n’est pas indispensable) SRO forme OMS ou UNICEF (cf chapitre diarrhées). Evitez d’en apporter car la dilution au Cambodge est variable mais le plus souvent 1 sachet /1 litre d’eau. Nos présentations risquent de mal être utilisées

A emporter (cf annexe 11): Un petit Vidal et (les dispensaires sont équipés de façon irrégulière) : amoxi, bactrim, Rocéphine, Ciprofloxacine, Augmentin, Antistaph, Stromectol…. le paracétamol se trouve facilement parait il mais c’est de loin le medic le plus utilisé. A éviter : toute forme d’aspirine : la Dengue, cause fréquente de douleur abdo avec vomissement et fièvre est une CI absolue. Les pommades AB, corticoïdes, anti-mycosiques sont très utiles en saison humide. Amener des désinfectants : Biseptine, dakin, Bétadine. Ne comptez pas sur les pharmacies locales : elles sont hors de prix (un tube de Fucidine pom. = 7 $, quatre fl unidose de serum phy pour 1$). babyHaler et ventoline Pipettes ou seringues non stériles pour lavages de nez (cf 12)

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Thermomètres et désinfectant sont quasi inconnus. La fièvre (Krrun) est fréquemment annoncée, rarement retrouvée Essayez d’utiliser d’abord les produits locaux des health centre sinon le personnel local cache les médicaments disponible en attendant que vous utilisiez les vôtres. Laissez le reste de vos produits soit dans le sac PDM, soit dans un dispensaire fiable : Don Keo plutôt en 2011-12

Bien sur prévoyez tout votre petit matériel médical de consultation, sutures éventuellement et nettoyage d’oreille +++! Matériel de désinfection, hexanios, gants d’examen, compresses, sparadrap en general

absents Avoir une petite trousse d’urgence avec rocephine, valium IR, paracétamol, corticoïde inj, de quoi faire une petite suture ou colle à suture

3. PRIX DES MEDICAMENTS au Cambodge

1000 cp de fer 60 mg ac folique cambodgien : 5 dollars

1000 cp de paraceétamol 500 mg cambodgien : 4 dollars 500 cp de paracétamol 325 mg vietnamien : 3.5 dollars 100 cp de 250 mg d’amoxic cp malaisie 3.25 dollars 100 cp d’amox 500 mg cp malaisie 5.5 dollars 1000 cp de multivitamines inde 15 dollars

4. MALNUTRITION Causes :

En PVD comme le Cambodge, pour les populations pauvres, le pb n’est pas le même que celui de l’évaluation d’une dénutrition en France chez un patient atteint de maladie de Crohn et bien nourris jusque là par exemple. Ici la dénutrition est d’abord chronique survenant chez des enfants de parents eux même déjà dénutris et né d’une grossesse faite en état de dénutrition chronique, parasitose etc… Seul l’allaitement sauve ces enfants jusqu’à leur sevrage vers 1 ou 2 ans. A l’arrêt du LM les enfants sont nourri comme les adultes avec le « BOBO » mélange à base de riz plus ou moins agrémenté de légumes (soja cher), viandes et céréales suivant le moyens. Pas de laitage : les vaches arrivent à peine à fournir leur veau et cela ne semble pas être dans la culture khmer. Viande uniquement chez les riches : poulet, œufs, porc. La malnutrition porte donc sur les protéines :

Protéines : A défaut de protéines animales, normalement l’alimentation surtout végétale doit comporter à chaque repas au moins trois légumes différents riches en protéines : soja, cacahuètes, lentilles, petits pois, maïs, froment, riz, feuilles vert sombre… Glucides et lipides : le riz apporte largement Nutriments protecteurs : vitamines et sels minéraux : Fruits : vitamines Viande, poisson, légumes verts, farine de soja : fer

Evaluation : L’idéal serait évidemment d’avoir un carnet de santé régulièrement remplis : cela sera exceptionnellement le cas. Il faudra donc se contenter des mesures à un moment T.

Taille pour l’age : Lorsque l’age est connu : comparaison avec la courbe taille/age de l’OMS : c’est le premier témoin d’une dénutrition chronique ancienne : la courbe évolutive n’est en général pas disponible, elle permettrait de repérer une cassure (qui a lieu en général au sevrage). L’étude OMS sur la

croissance des enfants au sein dans le monde a montré que le facteur ethnique n’intervenait pas (sauf pour les pigmés). A l’arrêt de l’allaitement les apports calorico-protidiques étant insuffisant, il existe un déficit en IGF1 par défaut de synthèse hépatique (cf Batelier mission janvier 2007 p31) qui donne un retard statural suivi d’un retard pondéral aboutissant à une petite taille harmonieuse. L’évaluation de l’age de l’enfant sur sa stature avec un œil pédiatrique européen est donc difficile et rend perplexe lorsque l’age est connu…Le retard pubertaire est quasi constant

P/T et P/T² : dans les dénutritions chroniques pures, l’enfant peut avoir une petite taille harmonieuse et les rapports P/T être normaux. Leur baisse implique une dénutrition plus ou moins récente surajoutée : attention à la tbc, à HIV, aux infections pulmonaires répétitives, aux crises de palu à répétition et aux inf

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ORL fréquentes (otorrhées fréquentes), et bien sur aux parasitoses : oxyures, helminthes de toutes sorte mais aussi taenia., et protozooses (amibes). RPT : poids mesuré x 100 / poids attendu pour la taille : semble avoir peu d’intérêt ici car toute référence à la taille suppose l’absence de dénutrition chronique préalable. Il est intéressant si la taille attendue pour l’age est à peu près dans les normes pour dépister une malnutrition récente ; Dénutrition si < 80% En l’absence de données sur l’age exact : deux moyens :

- le brassard OMS : entre 6 mois et 5 ans. L’intérêt de la mesure du périmètre brachial est qu’il ne varie que de 1 cm entre 6 et 36 mois et assez peu ensuite jusqu’à 5 ans : l’age exact n’est donc

pas nécessaire : Brassard à découper dans un mètre ruban, 30 cm de long.

o Le zero est marqué d’un trait après 4 cm d’amorce o de 0 à 12.5 cm = zone rouge = malnutrition o de 12.5 à 13.5 cm : zone jaune d’alerte o >13.5 cm zone verte : bonne état nutritionnel la mesure se fait sur le bras non dominant, pendant le long du corps, au milieu ou 2/3 inf.

- le rapport périmètre bras/PCranien : plus précis, < 4 ans : mesure au milieu du bras non dominant Dénutrition si < 0.29

Conclusion dans le contexte du Cambodge :

- Evaluer la Taille pour l’âge : dénutrition chronique - Evaluation dénutrition plus ou moins récente (pathologie surajoutée) : brassard, PB/PC

et P/T²

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Penser alors à BK, parasitoses, infections BP à répétition Fichier patients à remplir : pour les mesures, seules P, T, PC, brassard et T attendue sont à saisir le reste se calcule automatiquement (cf fichier Excel et mode d’emploi)

date

Village

Nom né le AGE Sexe

E Gener Paleur Pds T

T attendue

T/Age % PC Brassard

P/T² P/T

L’âge doit être saisi en mois même chez les ado ! MOYENS DE RENUTRITION

- Plumpy nut de nutriset 1 sachet = 500 kcal, RUTF F-100 Aliment thérapeutique prêt à consommer enfant 1 an et adultes Malnutrition sévère à partir de la phase 2 et pour les programmes de soutien pour les groupes vulnérables : malnutr modérées, femmes enceintes, allaitantes, enfants, pers. Agées Emploi : ouvrir et manger directement

Composition : arachides, mat grasses veget., lait écrémé, lactoserum, maltodextrines, sucre, compl vitaminique et mineral 545 Kcak/100g ; 10% cal protidiques, 59% lipidiques Conserver si possible dans endroit frais et sec, consommer dans 12 mois apres fabrication. Nutriset BP 35, 76770 Malaunay France Tel 0033 2 32 82 86 00, fax 0033 2 35 75 61 61 [email protected]; www.nutriset.fr

- Plumpy doz de Nutriset 1 pot 325g

Supplément nutritionnel prêt à consommer 1 pot par semaine, 3 prises par jour Consommer dans les 14 jours après ouverture Compo : arachides, mat grasses veget., lait écrémé, lactoserum, maltodextrines, sucre, compl vitaminique et mineral

5. DIARRHEES LIQUIDES Attention les familles ont très peur ici des diarrhées : ils ont tous vu un enfant mourir de déshydratation d’où des demandes de consultations même s’il s’agit de selles peu fréquentes < 3 ou d’allaitement. La fièvre (Krrun) est fréquemment annoncée, rarement retrouvée lorsqu’on la mesure réellement, même par

30°c à l’ombre. Par contre il existe évidemment des diarrhées négligées qui arrivent à un stade tardif : tout dépend de la disponibilité des soins. Lorsque nous sommes là la démographie médicale monte en flèche et ne dure pas d’où des demandes indues et beaucoup de cs pour rassurer (comme en France) SRO disponibles :

- sachets OMS et UNICEF 1 sachet pour 1 litre d’eau à préparer avec de l’eau bouillie et à consommer dans les 24h

- sachets commerce à l’orange : 1 sachet pour 250 ml d’eau

- à défaut : préparation OMS artisanale : 1l d’eau bouillie + 8 morceaux de sucre + 1 càcafé rase de sel

Protocoles AHC : en fonction perte de poids estimée (ce n’est souvent pas évident à évaluer!) : - < 7% : compenser les pertes : 100 à 200 ml après chaque selle liquide - 7 à 10% : rehydrat orale : 75 ml/Kg en 4 heures - > 10% ou intolérance alimentaire totale : IV :

o si choc : bolus de 20ml/Kg

o puis 30ml Kg la 1ère heure o puis 70 ml/Kg en 5 heures

En pratique pour les diarrhées modérées : donner une bouteille de 1l d’eau avec un sachet OMS à boire dans les 24h, plus ou moins vite suivant importance diarrhée et poids enfant. Les parents peuvent recommencer avec de l’eau bouillie. Pour ceux au sein penser à insister sur la nécessité de donner le sein plus souvent Complément en ZINC. Cf 1.

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6. DIARRHEES FEBRILES glairo sanglantes bactériennes

Cf aussi : Amibes dans 7. Pb = Shigelles surtout

Ciprofloxacine cp 250 et 500 mg : 1 dose. Attention il s’agit d’une quinolone : cela ne semble pas trop géner les médecins ici : balance risque bénéfice positive ici Bactrim : 40 mg/Kg/j, 5 j en 2 prises : Resistances Ampi : 100 mg/Kg/j, 5 j en 3 prises Ac nalidixique (aussi une quinolone) : 80 mg/Kg/j en 3 prises Ceftriaxone (Rocéphine) : 50mg/Kg/j IM, en une prise/j, 3 doses Cefixime (oroken) : 8mg/Kg 5 j en 2 prises Azithromycine 5 jours (une étude Thaï = une dose suffirait) Complément en ZINC. Cf 1.

7. PARASITOSES digestives

Les parents savent bien reconnaître les vers (Worms) et leurs oeufs Helminthes : oxyures, ascaris, trichocéphale, trichinose, ankylostome, anguillules

- Ivermectine, Stromectol : antihelminthique qui a l’AMM en France pour anguilluloses et gale. Vous n’en trouverez que si nous(-vous) les avons apportés

o Cp à 3mg o 200ùg/Kg en une fois

- Albendazole Zentel® mieux que Mebendazol - Mebendazol : antihelminthique trouvé partout, donné systématiquement tous les 6 mois dans les

centres de santé. Les doses sont un peu variables : o 250 avant 4 ans o 500 à partir de 4 ans o Traitement curatif :

MSF :

Ascaris : > 1 an 500mg dose unique Oxyurose : 100 mg dose unique puis refaire 2 à 4 sem. Traiter tte la famille Trichocepahle : 500 mg dose unique Trichinose : > 2 ans : 600 mg/j en 3 prises, 3 j puis 1200 à 1500mg/j 3 prises, 10 j

Cestodes : Taenia Nous n’avons pas trouvé ces produits dans les HC : - Tredemine cp 500 mg : 4cp le 1er j puis 2cp/j 7j - Praziquentel (Biltricide) : cp à 600mg : 20mg/Kg en 1 fois - Albendazole (Zentel) cp à 400mg : 1cp/j 3 jours

Protozooses Giardia : Episgastralgies +- rythmées par les repas, diarrhée jaunâtres sans glaire ni sang : « pseudo ulcéreux » mais négligé => malabsorption et retard SP Traitement : Fasigyne tinidazole 4cp 500mg, 1 jour Amibes : douleurs abdominales, diarrhées glairo-sanglantes SANS fièvre : « crachat rectal ». Evolution : amibiase viscérale avec abcès foie, poumon etc… (devient fébrile alors)

Traitement : - idem Giardia 1 à 3 jours - Flagyl metronidzol 4 cp 500mg 10 j (souvent dispo dans les HC) - Intetrix cp 100 et 200mg : 4/j, 10 j

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8. Scabiose : diagnostic, traitement et prévention de la transmission

Catherine Dupeyron Biologiste, Hôpital Albert Chenevier, 94010 Créteil, France.

09 Août 2002

La gale est une maladie contagieuse, se manifestant par des démangeaisons intenses, provoquée par un ectoparasite, Sarcoptes scabiei.

I. Le parasite

Sarcoptes scabiei est un acarien, parasite humain obligatoire, qui vit dans la couche cornée de l'épiderme. La femelle adulte mesure 0,4 mm de long, le mâle 0,1 à 0,2 mm. Le parasite est peu visible à l'oeil nu, il est gris, translucide. Il a la tête soudée au thorax et il est muni de 4 paires de pattes, permettant son déplacement sur l'épiderme. Après fécondation, la femelle creuse un sillon où elle dépose ses oeufs. Elle pond 40 à 50 oeufs durant sa vie qui dure 4 à 6 semaines, en restant dans le même sillon. Les larves

éclosent après 3 à 4 jours, sortent du sillon, se transforment en nymphes et puis en parasites adultes en 10 jours. Le sarcopte adulte ne survit que 24 à 36 heures en dehors de son hôte à température ambiante alors que les oeufs vivent au moins 10 jours.

L'infestation résulte de la transmission de la femelle adulte fécondée, très rarement de formes parasitaires immatures.

II. L'épidémiologie

C'est une affection très répandue dans le monde (le nombre d'individus infestés est estimé à 300 millions).

La transmission par contact humain direct est la plus fréquente, favorisée par la promiscuité, la gale étant

ainsi une maladie sexuellement transmissible. Les sujets infestés, mais non symptomatiques, sont contagieux en période d'incubation.

Du fait de la survie limitée mais possible du parasite en dehors de son hôte, quelques cas peuvent être dus à une contamination indirecte par la literie, les vêtements, ou autres objets en contact avec les personnes infectées. La gale survient par épidémies cycliques dans les collectivités.

La gale croûteuse généralisée, improprement appelée gale norvégienne, est une forme d'infestation massive. Elle survient en cas d'immunodépression, et elle est extrêmement contagieuse.

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III. La clinique

1. La gale commune de l'adulte

L'incubation est de 3 semaines, mais elle peut être limitée à 1 à 3 jours en cas de réinfestation. Le signe

majeur est un prurit (démangeaisons) généralisé, surtout la nuit, prédominant au niveau des doigts, des poignets, des aisselles, du nombril et des organes génitaux externes.

Le parasite femelle creuse dans l'épiderme une galerie formant un sillon superficiel, appelé sillon scabieux, long de 0,5 à 3 cm, portant à l'une des extrémités une surélévation de la taille d'une tête d'épingle correspondant à l'acarien. Les lésions touchent les espaces interdigitaux des mains (vésicules perlées), la face antérieure des poignets, les coudes, les aisselles, les plis inguinaux, la région ombilicale, les fesses, la face interne des cuisses et les seins. Ces lésions spécifiques peuvent manquer. Les lésions secondaires non spécifiques sont plus fréquentes : stries de grattage, papules excoriées, eczématisation, impétigo.

2. Chez le nourrisson

Le prurit se traduit initialement par une agitation et des mouvements de contorsion du bébé pour se

frotter le dos, puis surviennent les lésions de grattage. Elles peuvent s'étendre sur tout le corps. Les lésions palmo-plantaires sont caractéristiques.

Les lésions secondaires par surinfections sont souvent au premier plan, atteignant le visage, et sont en général polymorphes : prurigo, impétigo croûteux, eczéma.

3. Chez le sujet âgé

La gale atteint fréquemment les sujets âgés, en particulier lorsqu'ils vivent en collectivité. Le diagnostic est parfois tardif, car les personnes âgées ont souvent du prurit.

4. Chez l'immunodéprimé

La gale croûteuse généralisée (improprement appelée norvégienne), survient chez des patients immunodéprimés ou débilités (corticothérapie locale ou générale, infection à VIH ou HTLV-1, cirrhose...). La prolifération parasitaire est considérable (plusieurs milliers de sarcoptes), responsable d'une contagion extrême et de difficultés thérapeutiques. Chez le patient VIH positif, la gale croûteuse généralisée est d'autant plus fréquente que le nombre de lymphocytes CD4 est bas.

Le prurit peut-être discret ou absent. Des papules érythémateuses se disséminent sur tout le corps. On

observe une hyperkératose dite "farineuse", au niveau palmo-plantaire et unguéal.

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Des formes de gale croûteuse sont aussi rencontrées, non seulement chez des patients sous immunosuppresseurs par voie générale, mais également traités par des dermocorticoïdes locaux (gale du cuir chevelu). La gale croûteuse peut simuler diverses dermatoses squameuses, telles que psoriasis, dermite séborrhéique ou éruption d'origine médicamenteuse.

Une personne non immunodéprimée, en contact avec un patient atteint de gale croûteuse, développera une gale commune. Ceci peut survenir entre autre chez le personnel hospitalier.

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IV. Le diagnostic

Le diagnostic essentiellement clinique est souvent difficile. Le prurit, la notion de contage, et l'emplacement des lésions sont les éléments majeurs du diagnostic de gale commune.

Dans les formes cliniques atypiques et/ou en l'absence de contexte épidémique évocateur, l'examen

parasitologique au laboratoire pour mettre en évidence le parasite, répété si nécessaire, est la référence : un grattage à la curette ou au vaccinostyle, sur plusieurs sites, sillon, papule, nodule, permet de recueillir des sérosités ou des squames, que l'on dépose entre lame et lamelle pour examen microscopique. Les sarcoptes adultes, les oeufs et les larves, peuvent ainsi être repérés. Des résultats faussement négatifs sont fréquents quand les lésions ont été grattées. Il ne faut pas craindre de répéter l'examen plusieurs fois.

V. Le traitement

Le traitement concerne le malade, sa literie et ses vêtements, son entourage proche.

Le sarcopte restant localisé dans la couche cornée de l'épiderme, le traitement est local au moyen de pesticides.

La perméthrine, dérivé du pyrèthre, sous forme de crème à 5 % est considérée actuellement comme le produit le plus efficace et le moins toxique. C'est le produit de référence de L'OMS. Il est utilisé en une application, à laisser en place 8 à 14 heures avant de se laver.

Le benzoate de benzyle en lotion (Ascabiol®) est le traitement de référence en France; il est utilisé en application unique, après un bain tiède, sur la peau encore humide. 24 heures après l'application, les vêtements et la literie sont changés, et le produit rincé.

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Une autre pyréthrine est également utilisée sous forme d'aérosol, (Sprégal®). Le produit est appliqué puis rincé 12 heures après. En cas d'échec le traitement peut-être renouvelé une semaine plus tard. Ce produit est utilisable chez le nourrisson après 6 mois. Il peut provoquer une irritation cutanée locale. Il est contre-indiqué chez les enfants ayant des antécédents asthmatiques en raison de sa présentation en aérosol.

Le lindane (HCH, Scabecid®), est appliqué 12 heures sur une peau sèche. Il est moins irritant que le benzoate de benzyle, mais un peu moins efficace. Il peut induire des résistances. Ce produit est bon marché, mais possède une toxicité neurologique. Son absorption cutanée peut conduire à des phénomènes toxiques chez l'enfant ou en cas de lésions épidermiques importantes. L'OMS l'a retiré de la liste des médicaments essentiels à cause de sa toxicité. Il est contre-indiqué chez l'enfant de moins de 10 ans et pendant la grossesse et l'allaitement.

Le soufre est le plus ancien traitement de la gale, utilisé en de nombreuses régions du monde. Il est préconisé sous forme de pommade à 6 %. Peu coûteux et moins toxique que le lindane, son efficacité est mal évaluée.

Le crotamiton (Eurax) est un antiprurigineux, il a une action contre le sarcopte, mais son efficacité est plus faible que celle des autres traitements.

L'ivermectine, (Stromectol®) vient d'obtenir l'autorisation de mise sur le marché : une seule prise, 4

comprimés de 3 mg pour un sujet de 60 kg (soit 0,2 mg/kg).

Ce produit largement utilisé dans le monde pour le traitement des filarioses, en particulier de l'onchocercose, est actif contre la gale. Il peut être intéressant dans le traitement de la gale des patients infectés par le VIH et de la gale croûteuse hyperkératosique souvent longues et difficiles à traiter par les produits utilisés en application locale.

Malgré un traitement bien conduit, le prurit peut persister 2 semaines, après son arrêt. Au delà, la persistance d'un prurit après traitement antiscabieux doit faire penser à une réaction allergique ou d'irritation, à un prurit psychogène, à une recontamination, à un traitement insuffisant, ou à une résistance au produit utilisé.

En cas de difficulté de diagnostic par manque de signes cliniques spécifiques, le "traitement d'épreuve" consiste à traiter par un acaricide un patient présentant un prurit persistant; il peut entraîner des erreurs

de diagnostic, faux positifs par disparition du prurit en l'absence de gale, ou faux négatifs si le prurit persiste malgré un traitement efficace. Il peut cependant rendre service en cas d'épidémie difficile à diagnostiquer et lorsque le diagnostic parasitologique ne peut être fait.

VI. La prévention

La prise en charge sera différente selon qu'il s'agit d'un cas isolé, à son domicile ou en collectivité, ou d'un phénomène épidémique.

Cas isolé

Le patient doit être traité, ainsi que les personnes de son entourage proche, même en l'absence de signes cliniques. Les vêtements et la literie devront être lavés à 60'C, voire à l'eau bouillante.

Les vêtements et objets non lavables (oreillers, matelas, coussins etc), devront être traités avec un désinfectant antiparasitaire sous forme d'aérosol. (A-Par, par exemple, qui est un produit à base de pyréthrine).

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Devant un cas isolé en collectivité

Il faut isoler le malade dès le diagnostic, le traiter rapidement et maintenir l'isolement 48 heures. Le personnel devra se laver les mains, porter des gants et des blouses à usage unique pour tout contact direct avec le malade. Les vêtements et la literie seront traités comme précédemment.

En cas d'épidémie dans un établissement

Il est nécessaire d'informer de façon précise le patient, le personnel et les familles sur l'affection, son mode de prévention et de traitement. Les précautions d'hygiène doivent être observées de façon extrêmement stricte. Tous les patients suspects ou atteints doivent être traités et isolés 48 heures. Un traitement préventif du personnel ayant été en contact est conseillé. Le traitement des vêtements et de la literie doivent être effectués comme précédemment. Les mesures d'hygiène et d'entretien des locaux doivent être renforcées. La rapidité avec laquelle les mesures sont prises et la bonne organisation sont

des facteurs très importants, conditionnant les chances de se débarrasser de l'épidémie.

Dans un local sans présence humaine pendant 72 heures, le parasite meurt car il ne peut survivre sans contact humain.

VII. Conclusion

La gale est une affection très contagieuse, peu grave, mais souvent mal vécue et ressentie à tort comme une maladie honteuse. Il existe des formes atypiques dont le diagnostic est difficile. Pour l'ensemble de ces raisons les épidémies se déclarent souvent du fait d'un retard au diagnostic. L'information est très importante, aussi bien dans le milieu familial que dans les collectivités. L'éradication passe par une prise en charge correcte, avec traitement de toutes les personnes susceptibles d'être contaminées et la désinfection de l'environnement proche.

Développement et Santé, n°160, août 2002

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9. DENGUE : diagnostic et traitement : cf reco OMS annexe 8

En khmer : Krun Chhim : rouler le r de Krun qui veut dire fièvre, prolonger le him de Chhim qui veut dire « sang » : la fievre du sang qui fait référence aux formes hémorragiques Vous retrouverez souvent le terme de Krun dans les plaintes des parents. Histoire de la dingue

- piqûre de moustique Aedes Aegypti qui est très sédentaire : pas plus de 10m de rayon d’action, vit dans les mares et déchets laissé par terre autour des maisons. Il y a tout cela autour des maisons cambodgiennes dans les campagnes.

- Incubation courte : 3 à 8j, maxi 14j - Fièvre > 38°5 biphasique. Elle peut être isolée chez le nourrisson avec rash visage, - Douleur++ : céphalées retro-orbitaires, myalgies, oculo-moteurs - Raideur « Dinguerro » en espagnol : aspect « guindé »

- Frisson- anorexie - 3è- 4è j : éruption maculo-papuleuse avec desquamation parfois - 5è-6è j : chute de la fièvre - Plusieurs semaines : asthénie-dépression (formes suicidaires)

Forme hémorragique : au 3è-5ème jour au moment où la fièvre tombe : pétéchies, hémorragies thrombopénie < 50 000

Test de dépistage thrombopénie : Test du lacet - tensiomètre bras pendant 5 min à P = (mini+maxi)/2, - carré sur la peau de 2.5cm/2.5cm : compter le nombre de pétéchies >10 alerte > 20 hospitaliser Traitement : CI à aspirine ++++, paracétamol uniquement, boire ++++, remplissage si

hémorragique

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10. PALUDISME cf annexes 1,2 et 2bis

Diagnostic : cf annexes Traitement : (AHC) traitement curatif - Mefloquine le 2ème j en plus : 25 mg/Kg Pb 2010 :

o résistance mefloquine dans région proche frontière thaïe

o Augmentation générale des résistances dans le monde. L’OMS conseille de ne plus avoir recours aux monothérapies. Donc le mieux est si disponible :

- RIAMET = Artéméther (20mg)+ Lumefantrine 120mg) (= Coartem pas dispo au Cambodge ?)

- Adulte et enfant de 12 ans ou plus et pesant 35 kg ou plus :

La dose totale sera administrée en 6 prises de 4 comprimés (soit 24 comprimés) réparties sur une durée totale de 60 heures selon le schéma suivant :

Première prise au moment du diagnostic : 4 comprimés. Puis : 5 prises de 4 comprimés 8, 24, 36, 48 et 60 heures après la première prise.

Enfant et nourrisson pesant de 5 kg à moins de 35 kg : La dose totale recommandée est de 6 prises de 1 à 3 comprimés en fonction du poids corporel :

Poids corporel de 5 kg à moins de 15 kg : Première prise au moment du diagnostic : 1 comprimé. Puis : 5 prises de 1 comprimé 8, 24, 36, 48 et 60 heures après la première prise.

Poids corporel de 15 kg à moins de 25 kg : Première prise au moment du diagnostic : 2 comprimés.

Puis : 5 prises de 2 comprimés 8, 24, 36, 48 et 60 heures après la première prise. Poids corporel de 25 kg à moins de 35 kg :

Première prise au moment du diagnostic : 3 comprimés. Puis : 5 prises de 3 comprimés 8, 24, 36, 48 et 60 heures après la première prise.

LARIAM protocole curatif français : La dose totale de méfloquine recommandée pour traiter un accès palustre est de 25 mg/kg et doit

être administrée en moins de 24 heures. Afin de réduire le risque de survenue d'effets indésirables et leur intensité, la dose totale sera répartie en 2 à 3 prises pouvant être espacées par un intervalle de 6 à 12 heures. A titre indicatif, le schéma posologique suivant peut être proposé en fonction du poids patient :

au-dessus de 60 kg* : 6 comprimés à 250 mg, soit : 3 comprimés à 250 mg, puis 2 comprimés à 250 mg 6 à 8 heures plus tard, puis 1 comprimé à 250 mg 6 à 8 heures plus

tard ; de 46 à 60 kg : 5 comprimés à 250 mg, soit : 3 comprimés à 250 mg, puis 2 comprimés à

250 mg 6 à 8 heures plus tard ; de 31 à 45 kg : 3 à 4 comprimés à 250 mg, soit : 2 à 3 comprimés à 250 mg, puis

1 comprimé à 250 mg 6 à 8 heures plus tard ; de 21 à 30 kg : 2 à 3 comprimés à 250 mg répartis en 2 prises à 12 heures d'intervalle ; de 5** à 20 kg : ¼ de comprimé à 250 mg/2,5 kg ou 1 comprimé à 250 mg/10 kg en

répartissant la dose en 2 prises à 12 heures d'intervalle.

Si, malgré une posologie correcte, le traitement par la méfloquine n'entraîne pas d'amélioration dans les 48 à 72 heures et si la persistance de la parasitémie est confirmée, il faut suspecter une résistance du plasmodium à la méfloquine et envisager un autre traitement antipaludique. De même, lorsqu'un accès de paludisme se déclare alors qu'une prophylaxie par la méfloquine a été correctement suivie, une résistance du plasmodium à la méfloquine doit également être

suspectée ; il conviendra alors de choisir un autre antipaludique que la méfloquine pour traiter l'accès palustre.

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Du fait de la mise en évidence d'une résistance croisée de Plasmodium falciparum entre méfloquine et halofantrine, l'utilisation de l'halofantrine pour traiter un accès palustre à Plasmodium falciparum suspect de résistance à la méfloquine doit être évitée.

11. MORSURES de chien

Attention la rage est endémique. Le Cambodge n’a pas de chiffre mais par exemple en 2010 en Thaïlande pour les 5 premiers mois, 13 décès humains dont 6 à Bangkok.

Ils sont partout (il y a même des restaurants spécialisés « dog meal »). : le protocole est surveillance 10j si elle est possible sinon au moindre doute vaccination pour vaccino et Ig à hôpital le plus proche : troubles comportement, décès du chien. AHC : sérovaccination jusqu’à l’âge de 16 ans. Adultes : Hôpital Provincial de Siem Reap à vérifier Traitement post-exposition (comprend le léchage) Lavage à grande eau et savon ou détergent, alcool à 70° ou antiseptiques iodés. Chez un sujet non vacciné préventivement, en cas de risque rabique confirmé par le médecin spécialiste d'un Centre anti-rabique, on procède en urgence à une vaccinothérapie curative, éventuellement associée à une sérothérapie. Ce traitement est : - dénué de risque particulier dans les pays industrialisés. - dangereux (vaccins de fabrication locale) et/ou indisponible (sérums) et/ou d'efficacité doute use dans

les pays en développement.

La prophylaxie anti-rabique doit se faire uniquement en association avec la vaccination : la dose d'immunoglobuline recommandée est de 20 UI/kg de poids corporel, ce dosage étant identique pour les enfants et les adultes. Chez les enfants, en particulier en cas de blessures multiples, la dose d'Imogam Rage peut être diluée 2 à 3 fois dans une solution saline à 9 pour mille si le volume d'immunoglobuline humaine rabique nécessaire est insuffisant pour permettre une bonne infiltration autour de la (des) plaie(s). En raison du risque d'interférence avec la production d'anticorps liée à la vaccination, il convient de ne pas augmenter la dose et de pas administrer de doses répétées d'immunoglobuline (même si l'instauration de la prophylaxie simultanée est retardée). Il est préférable d'injecter l'immunoglobuline au site de la blessure. L'immunoglobuline doit être infiltrée soigneusement et en profondeur dans et autour de la blessure. Tout surplus doit être injecté par voie intramusculaire à un site anatomique distant de celui utilisé pour injecter le vaccin

rabique. Si la voie intramusculaire est contre-indiquée (en cas de troubles de la coagulation par exemple), l'injection peut se faire par administration sous-cutanée. Il convient néanmoins de noter qu'aucune donnée clinique d'efficacité en faveur d'une administration par voie sous-cutanée n'est disponible.

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12. TUBERCULOSE

Province de Siem Reap 2010 : 2000 cas recensés Enfants contacts : l’AHC assure le dépistage et le traitement gratuitement Il semble qu’à Kanta Bopha le traitement anti BK soit « facilement » donnés sans toujours de bilan préalable.

Guidelines cambodgien pour diagnostic : notre mission est de dépister pas de prendre en charge. Adresser si doute à hôpital local

- signes mineurs (non spécifiques): o Fièvre plus de trois semaines (surtout si nocturne avec sueurs) o Toux inexpliquée de plus de trois semaines o Perte de poids ou malnutrition inexpliquée o Déformation des os et articulation avec ou sans fistule o Masse abdominale ou ascite inexpliquée o Pericardite isolée

- signes majeurs o contacts tuberculeux o PPD test tuberculinique + o Adénopathies o Deux sites de polysérite minimum o CSF ( LCR ?) anormal + coma o Anomalie pulmonaire persistant après 15j d’AB

o Pleurésie R à 3 semaines d’AB - signes de certitudes

o Crachats positifs o Adénopathie fistulisée o Gibbosité et anomalie radio vertebrale destructive o Abces froid o Miliaire à RP o Granulome +- caseux à biopsie

Autres signes - fièvre nocturne avec sueur apres 3 semaines d’augmentin - Retard de croissance : poids/age faible < 80 et surtout < 60% - Signes persistants plus de trois semaines -

Critères de diagnostic :

- Un signe de certitude - Deux signes majeurs - Au moins deux signes mineurs + 1 majeur -

Surveillance ultérieure : - Etat Général - Poids tous les mois

- PV de crachat bactério à 2 mois - CBC, ESR à 2 mois - RP à deux mois

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13. VACCINS

Annexe 1 : Vaccinations au Cambodge : programme officiel En gros les enfants sont vaccinés jusqu’à 1 an. 7 valences sont faites avant 12 mois : BCG, HBV, DTCoq, polio oral, rougeole. Ensuite seule les femmes enceintes reçoivent un rappel tétanos. En 1984 ils avaient 13% de tétanos ombilical ! 80% des accouchements étaient faits auparavant par des matrones, 30% maintenant. Depuis elles ont été formées et des kits d’accouchements stériles à usage uniques sont distribués. wP = coq corps entier, OPV = polio oral. Dans le secteur de Siem reap les vaccins que nous

avons vu dans les dispensaires sont des DTwPHepB adsorbés.

Immunization Schedule (2004 or latest available) Hovering over an antigen reveals its fuller

definition

Vaccine Schedule

Vaccine Schedule

BCG birth;

DTwP 6, 10, 14 weeks;

DTwPHep 6, 10, 14 weeks; Part of country [50% of country]

HepB birth; Part of country

Measles 9 months;

OPV 6, 10, 14 weeks;

TT CBAW and pregnant women and 1st contact; +1, +1 month; +1, +1 year;

VitaminA [6-59 months children and post partum women (within 8 weeks of delivery)]

Les infirmiers passent en principe une fois par mois dans chaque village pour vacciner. En principe le chef de village est prévenu mais il semble que cela soit souvent à l’improviste déclenchant la panique pour aller chercher les enfants. Couverture officielle: ces chiffres sont probablement sur estimé car la population exacte est mal connue et plutôt sous estimée. Tous les enfants en effet ne sont pas déclarés car le coût est de 2000 riels. Ils n’ont alors accès ni aux soins ni à l’école… . Les carnets de santé sont très souvent perdus.

Percent of target population vaccinated, by antigen Hovering over an antigen reveals its

fuller definition Last coverage

survey 3 WHO-UNICEF 4 Official country estimates 5

Year Result Estimates 2004

BCG 1999 71 DHS 95 95 76 63 64 81 51 - DTP1 1999 68 DHS 92 92 74 61 65 78 - - DTP3 1999 49 DHS 85 85 69 54 60 50 38 - HepB3 - - - - - - - - - - Hib3 - - - - - - - - - - MCV 1999 55 DHS 80 80 65 52 59 65 34 - Pol3 1999 52 DHS 86 86 69 54 59 62 38 -

TT2plus

- - 51 51 43 36 40 40 - -

VitA - - 75 70 48 45 40 - - YFV - -

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14. INFECTIONS ORL: et oui beaucoup de cs pour cela !

Les fl unidoses de serum phy sont très chers, pèsent lourds dans les valises. Techniques artisanales : 500ml d’eau bouillie dans une petite bouteille d’eau, 1 c à café de sel = +- 10 pour mille. Prendre une seringue de 5ml pour le lavage. Ne pas hésiter à faire la démonstration ; Chang sait très bien le faire !

Les gens commençant à connaitre le truc il suffit souvent de leur donner le sel et la seringue en leur montrant. Les bouteilles courantes dans les villages sont de 500ml ou 1l. Attention certaines bouteilles sont à 330 ml. Autre solution : flacon de perf de serum phy iso avec tuyau de perf coupé et on remplit à la demande des sachets à médicaments fermés par élastique ou nœud, des flacons ou une bouteille d’eau vide nettoyée. Application : seringue de 5ml dont on introduit l’embout dans la narine Les bouchons de cérumen sont très secs et très fréquents, les otorrhées avec perforations tympaniques

sont très fréquentes et très précoces, dans les premiers mois.

15. CARDIOPATHIES

L’AHC a un bon échographiste et opère certaines cardiopathies (à préciser lors d’un passage)

Dans les health center il n’est pas exceptionnel de découvrir des souffles jamais signalés antérieurement.

16. INTOXICATION

Au pétrole : vous verrez sur le bord des routes de nombreuses échoppes vendant d’anciennes bouteilles d’eau à contenu pisseux en plein soleil : ce sont des bouteilles de pétroles « oil » qui servent de

combustible domestique. Ces bouteilles sont rangées avec celles d’eau par terre dans les cahutes…Nous en avons eu deux cas en 2 semaines. Diagnostic : les parents savent, et l’odeur de l’haleine…Transfert à AHC bien sûr !

17. KERION ET DERMATOPHYTIE

Le kérion est une infection suppurée du cuir chevelu due à un champignon microscopique. On le nomme également kérion de Celse ou teigne inflammatoire et suppurative. Les champignons responsables sont essentiellement des dermatophytes anthropophiles d'origine animale, du genre Trichophyton tels que Trichophyton mentagrophytes (chevaux, souris) et Trichophyton ochraceum ou T. verrucosum (bovins) 1. Mais des champignons géophiles ont également été identifiés2.

Le kérion est une des formes de la teigne. Il apparaît comme un placard arrondi, épais et ferme, à surface croûteuse, parsemé d'orifices folliculaires d'où sortent du pus et du sang ; les cheveux parasités s'arrachent facilement. Il touche essentiellement le cuir chevelu chez l'enfant, et chez l'homme adulte on le retrouve surtout au niveau de la barbe, mais aussi parfois de la peau glabre. Des signes infectieux locorégionaux ou généraux peuvent l'accompagner, tels que adénopathies satellites, fièvre, courbatures, altération de l'état général. La guérison est spontanée, elle a lieu en quelques semaines même en l'absence de traitement. Mais l'infection est destructrice et laisse une zone résiduelle d'alopécie cicatricielle inesthétique. Un traitement adapté rapidement mis en place permet de limiter la zone atteinte. Diagnostic différentiel : Un kérion, de part son aspect purulent notamment, peut être confondu avec:

- une folliculite disséquante du cuir chevelu - toute dermatose érosive pustuleuse

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Traitement Il doit être entrepris rapidement pour limiter la taille de la cicatrice. On peut faciliter le retrait des croutes par des pansements humides et des pulvérisations d'eau. Le traitement repose sur l'application locale et l'administration par voie orale d'antifongiques. En première intention, la griséofulvine par voie orale est recommandée. Les comprimés doivent être pris avec un repas gras pour faciliter l'absorption. Des antifongiques plus récents tels que la terbinafine, l'itraconazole et le fluconazole peuvent également être utilisés. La durée du

traitement antifongique varie de 2 à 8 semaines selon la molécule choisie et l'évolution clinique. L'administration d'une corticothérapie systémique reste controversée. L'ajout d'une antibiothérapie est nécessaire en cas de surinfection bactérienne, survenant fréquemment. Après traitement, les cheveux tombés repoussent au bout de six mois à un an mais l'affection peut laisser des cicatrices et une chevelure plus clairsemée.

18. DERMATOSES HYPOCHROMIQUES OU ACHROMIQUES

Cf pages 2 à 5 du cas clinique n°1 – Cliquez ICI

19. LA LEPRE Cf pages 6 à 15 du cas clinique n°1 – Cliquez ICI

20. PARALYSIES FLASQUES

Cf pages 2 à 8 du cas clinique n°2 – Cliquez ICI

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CAS CLINIQUES Cas Clinique n°1 Dermatose hypochromique cliquez ICI pour le télécharger Cas clinique n°2 Paralysie flasque d’un membre supérieur cliquez ICI pour le télécharger

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Annexe 1 : Critères de gravité d'un accès pernicieux chez l'enfant par Philippe Reinert

Pédiatre, Hôpital Intercommunal de Créteil

L'accès pernicieux ou neuropaludisme, caractérise par l'importance de la souffrance cérébrale, constitue le grand problème du paludisme à Plasmodium falciparum. La mortalité est toujours comprise entre 10 et 30 %.

Cette encéphalopathie aiguë fébrile résulte d'une intense multiplication des hématozoaires dans les capillaires viscéraux et en particulier cérébraux.

Le neuropaludisme ne frappe que les sujets dépourvus d'immunité. Il s'agit donc surtout d'enfants de plus de 4 mois (ayant perdu les anticorps maternels) et de moins de 4 ans, ou d'étrangers récemment transplantés négligeant leur chimio-prophylaxie.

En zone de faible endémie ou de paludisme saisonnier, les adultes autochtones mal prémunis (donc n'ayant plus d'anticorps) peuvent présenter également un accès pernicieux.

En 1995, une équipe médicale du Kenya (K. Marsh) a évalué les facteurs de gravité cliniques et paracliniques définis par l'OMS auxquels ont été adjoints cinq paramètres simples. L'étude a porté sur 1 844 enfants hospitalisés pour malaria.

Pour chaque critère fut évalué le risque de décès (tableau). Ainsi sont comparés la fréquence du symptôme, le pourcentage de mortalité et l'importance de la corrélation symptôme/risque de mort.

De ces données, il ressort certaines évidences Un coma initial, un collapsus cardiovasculaire, un état de mal convulsif sont des facteurs majeurs de mortalité.

À l'inverse, il est surprenant qu'une anémie aiguë, une acidose, une parasistémie élevée ne grèvent pas le pronostic vital.

D'autres éléments moins évidents sont à retenir: gravité de l'hypoglycémie et surtout de la détresse respiratoire sévère ainsi que de l'ictère.

En pratique, une telle évolution des risques peut permettre, au dispensaire, une meilleure orientation des patients vers l'hôpital le plus proche.

Ainsi un enfant prostré, ayant une détresse respiratoire importante et un ictère, chez lequel on découvre, de plus, une hypoglycémie, présente un risque d'évolution fatale de 92 % : tout devra donc être mis en oeuvre le plus vite possible pour le sauver.

À l'inverse, l'enfant hyperthermique, très anémique, n'a pas de risques vitaux majeurs et doit guérir avec les moyens classiques (quinine IV et transfusion).

On notera aussi que les examens de laboratoire (mis à part la NFS) ne sont pas d'une grande utilité pour le diagnostic.

Enfin, la majorité des enfants décédés sont arrivés en détresse respiratoire, ce qui a souvent fait méconnaître le diagnostic de paludisme ! De plus, ces mêmes enfants sont pratiquement tous morts dans les vingt-quatre premières heures d'hospitalisation.

Au total, si les mécanismes du neuropaludisme sont encore mal compris, le simple examen clinique évaluant l'atteinte neurologique et l'état respiratoire suffit à faire prendre les bonnes décisions thérapeutiques.

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Pour en savoir plus sur cette étude :

Indications of Life Threating Malaria in African Children. In : The New England Journal of Médecine 1995; 332 (21) : 1399-1404.

Développement et Santé, n° 135, juin 1998

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Annexe 2 :Le paludisme de l'enfant

par Bernard Lagardère

Pédiatre, Hôpital Ambroise-Paré, 75016 Paris.

Entre un et deux millions d'enfants meurent chaque année de paludisme dans le monde. Ils sont la cible principale d'une maladie largement répandue dans les pays tropicaux, mais en particulier en Afrique au sud du Sahara. Devant tout enfant fébrile, les parents pensent d'abord au paludisme en raison de la fréquence de la maladie. Cette réaction peut exposer à des erreurs et ne doit pas empêcher la recherche d'une autre explication. Cependant, en pays d'endémie, tout accès fébrile doit être considéré comme paludisme jusqu'à preuve du contraire.

I. Epidémiologie

On a pu dire que le paludisme était d'abord une maladie de l'enfant. C'est l'enfant qui est le plus souvent touché, qui fait les complications les plus graves et que l'on doit protéger en priorité. Pourtant, en pays d'endémie, les moustiques vecteurs du paludisme piquent les humains sans distinction d'âge, semble-t-il. Mais, si ces piqûres surviennent toute l'année, petit à petit l'organisme va opposer une défense immunitaire de plus en plus efficace à l'agression des parasites. Dans ces pays d'endémie régulière

(régions équatoriales et subéquatoriales), il faut environ quatre ans de contacts répétés avec les parasites pour que les formes graves deviennent exceptionnelles, et une dizaine d'années pour que l'enfant impaludé n'en souffre quasiment pas. On constate pourtant, à partir de l'âge de 10 ans, par exemple dans des enquêtes à l'école, que les enfants ont souvent des parasites dans le sang, alors qu'ils paraissent en bonne santé, sans fièvre ni autre signe évocateur : il s'est établi comme une coexistence pacifique entre l'hôte et les parasites. C'est donc avant 4 ans que l'on observe les accès pernicieux, spontanément mortels, et avant 10 ans qu'on trouve la plupart des fièvres palustres. Cependant, dans les régions de

paludisme où il existe une saison sèche très marquée, sans moustique, le contact des parasites avec l'organisme n'est pas aussi constant et régulier : la protection qui en résulte est moins efficace, et c'est dans ces pays (Sahel, savane), qu'on peut voir des formes graves à un âge plus avancé et des accès palustres chez l'adulte.

Il. Signes

Toute manifestation de paludisme chez l'enfant, d'autant qu'il est plus jeune, fait craindre l'évolution possible vers un accès pernicieux.

1. Accès pernicieux

C'est la forme spontanément mortelle du paludisme. Seule l'espèce Plasmodium falciparum peut en être

responsable, mais c'est, en Afrique, l'espèce qui est largement prédominante. Il constitue une urgence qu'il faut prendre en charge le plus vite possible de façon efficace, car seul un traitement adapté précoce peut guérir le malade et empêcher les séquelles.

Chez l'enfant, l'accès pernicieux peut prendre deux aspects :

La forme anémique

Il peut s'agir de l'aggravation brutale d'une anémie préexistante. L'enfant est alors vu en état d'anémie aiguë, avec fièvre, mais surtout pâleur, accélération du pouls, gêne respiratoire avec respiration rapide, hypotension pouvant conduire au collapsus. Au traitement antiparasitaire, il faut en urgence associer une transfusion sanguine avec les précautions qui s'imposent. Il semble que cette forme soit due à une poussée d'hémolyse (destruction des globules rouges au sein même du sang) déclenchée par le parasite, chez un enfant en carence ferrique ou vitaminique préexistante. La correction systématique de ces

carences au cours de consultations régulières (PMI) devrait permettre d'atténuer de façon sensible la gravité de cette forme d'accès pernicieux.

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La forme neurologique

C'est le neuropaludisme ou accès pernicieux plus classique. Chez l'enfant le tableau est relativement simple: une fièvre plus ou moins élevée avec souvent des convulsions généralisées et des troubles de la conscience. Ce tableau pourrait correspondre aux très banales convulsions fébriles des enfants entre 5 mois et 5 ans. Mais habituellement il s'agit, en cas de paludisme, de convulsions durables, ou qui se répètent rapidement, suivies d'un véritable coma de stade 2, bien différent de la simple obnubilation très passagère qu'on peut voir après une convulsion fébrile simple. Ce coma est calme, sans signe de déficit (hémiplégie ou autre), s'accompagnant en général d'une hypotonie généralisée, plus rarement d'accès d'hypertonie, de mauvais pronostic. Le reste de l'examen peut trouver une grosse rate, un gros foie, une atteinte respiratoire : toux, râles bronchiques, ou respiration ample d'une acidose avec auscultation normale. On apprend le plus souvent que l'enfant était fébrile depuis plusieurs jours, mais qu'il n'a reçu aucun traitement, et que avec ou sans convulsions, il s'est enfoncé progressivement dans le coma. L'évolution spontanée est mortelle en quelques jours, parfois en quelques heures. Il faut en urgence administrer un traitement anti-palustre par voie parentérale. Si le traitement a débuté précocement,

l'enfant guérira intégralement. Sinon, il risque de garder des séquelles neurologiques (paralysie, épilepsie, retard psychomoteur) plus ou moins importantes.

2. Paludisme aigu commun

C'est le tableau le plus habituel, en particulier par sa banalité. L'enfant a de la fièvre, élevée ou modérée,

mal à la tête, vomit. Il a parfois mal au ventre avec une diarrhée modérée. Il n'y a pas d'angine, d'otite, parfois une raideur méningée fait craindre une méningite. Il est rare de trouver une grosse rate. Le caractère très peu spécifique de cet aspect explique la réaction, très fréquente en pays d'endémie, de considérer, chez l'enfant, toute fièvre comme a priori d'origine paludéenne et de la traiter par des médicaments antipaludéens. Cette attitude est souvent valable, surtout si l'on ne dispose pas de moyens diagnostiques fiables, mais ne doit pas dispenser d'examiner attentivement l'enfant, car on peut ainsi méconnaître une authentique méningite, pneumonie, infection urinaire et autres maladies à traiter rapidement par des antibiotiques adaptés.

3. Paludisme viscéral évolutif

Il s'observe en cas d'infestation massive et durable. Le tableau est dominé par une anémie, parfois considérable, imposant une transfusion rapide, chez un enfant peu ou pas fébrile, avec une grosse rate et souvent des signes de dénutrition associés. Le traitement antipalustre permettra progressivement de réduire la destruction des hématies et le volume de la rate.

4. Accès palustre

C'est un tableau qu'on voit chez le grand enfant. Il correspond à la forme classique de l'accès palustre : en quelques heures, la succession d'une phase de frisson avec impression de froid, d'une phase de chaleur intense avec fièvre élevée, et d'une phase de sueurs profuses avec retour de la température à la normale. Ces accès se répètent typiquement tous les deux jours pour P. falciparum, vivax et ovale (fièvre tierce car le 1er et le 3è jour), tous les trois jours (fièvre quarte) pour P. malariae. En fait, le rythme des accès est très irrégulier le plus souvent, quelle que soit l'espèce parasitaire.

III. Diagnostic

1. Les pièges diagnostiques

Ils proviennent de ce qu'en pays d'endémie on pense toujours au paludisme mais qu'on en apporte rarement la preuve. Le paludisme aigu commun ressemble à beaucoup de maladies aiguës infectieuses de l'enfant, en particulier l'otite, ou des affections virales saisonnières. Le paludisme est une cause fréquente de diarrhée aiguë, le plus souvent modérée. L'accès pernicieux est une des principales causes de troubles de la conscience, chez l'enfant, avec les intoxications et les encéphalites virales. Le paludisme viscéral

évolutif peut être pris pour une manifestation de carence en fer ou, plus souvent, pour une drépanocytose.

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On devrait donc ne retenir le paludisme que si l'on a trouvé les parasites dans le sang.

2. Les techniques

Elles sont simples : le frottis coloré par le May-Grünwald-Giemsa, ou la goutte épaisse pour examiner un plus grand volume de sang à travers une plus petite surface de lecture. L'interprétation demande un matériel bien entretenu, une coloration bien faite et une certaine habitude pour reconnaître et identifier les parasites au sein des globules rouges. Il est très important de vérifier régulièrement la bonne tenue

des matériels, mais aussi la fiabilité des examens grâce à des formations et recyclages réguliers des agents de laboratoire.

3. L'interprétation des résultats

Elle peut poser des difficultés. Devant un tableau clinique évocateur, un frottis négatif doit faire examiner attentivement la goutte épaisse, à la recherche de parasites en petit nombre. Un frottis positif doit être interprété selon le contexte. Si le nombre de parasites observés est important chez un jeune enfant, et que l'examen clinique est compatible avec le diagnostic de paludisme, il est clair que le laboratoire vient confirmer la maladie et permet de traiter. Mais, en pays d'endémie régulière (Afrique centrale), chez le grand enfant, si les parasites sont rares et le tableau peu net (parfois sans fièvre), il peut s'agir d'une faible parasitémie habituelle chez cet enfant, sans répercussion clinique, et, tout en traitant le paludisme, il faut chercher une autre explication aux symptômes observés.

IV. Traitement

Chez l'enfant, le paludisme n'est pas traité par des médicaments très différents de ceux employés chez l'adulte, mais le souci est plus grand de la rapidité d'action, d'adaptation des posologies et des voies d'abord.

1. En cas de forme grave

La quinine doit être administrée en urgence. Le traitement classique de l'accès pernicieux comporte une dose de charge de quinine (16 mg/kg) donnée en perfusion intraveineuse de quatre heures, puis une perfusion de 8 mg/kg de quinine, chacune pour une durée de quatre heures, toutes les huit heures. La perfusion est constituée par du sérum glucosé à 50 pour mille avec, pour un litre, 3 g de chlorure de sodium, 1,5 g de chlorure de potassium, et 1 g de gluconate de calcium. Ces durées et ces rythmes sont déterminés en fonction des caractéristiques de la quinine, pour que la concentration maximale soit obtenue le plus tôt possible (critère d'efficacité), sans effet secondaire nocif que donnerait un passage trop rapide (vertiges, bourdonnements d'oreille, troubles du rythme cardiaque).

Les doses de quinine indiquées correspondent au produit pur. Or, on dispose localement de sels ou de produits dérivés: le bichorhydrate de quinine renferme 80 % de quinine environ, comme le Quinoforme®,

mais le Quinimax® n'en contient que 60 % environ : il faut corriger les doses données en fonction de ces proportions.

Si l'on ne peut faire de perfusion sur place, avant de référer l'enfant à un centre qui pourra le traiter de façon complète, il ne faut pas perdre de temps et lui donner sans attendre un médicament antipaludéen. Une injection de quinine intramusculaire à la dose de 8 mg/kg de quinine-base, a priori à éviter à cause de sa toxicité locale, peut être indispensable, ou une injection de Fansidar® (une ampoule pour 10 kg),

en Afrique de l'Ouest où ce médicament reste actif, ou une injection de Paluther® à la dose de 3,2 mg/kg. Ce nouveau médicament, trouve là sa seule indication logique.

En fonction de l'état de l'enfant, les perfusions de quinine doivent être complétées par un anticonvulsivant (Gardénal®, Valium®) en cas de convulsion, une transfusion en cas d'anémie aiguë profonde, d'antipyrétique (aspirine, paracétamol) en cas de fièvre élevée.

Lorsque l'enfant a repris pleinement conscience (en général au bout de 24 à 48 heures) la voie intraveineuse peut être abandonnée, mais le traitement n'est pas terminé : il faut continuer pendant 5

30 [email protected] / www.pediatres-du-monde.org

jours par de la quinine per os (en trois prises quotidiennes), ou si l'on est dans une région où la chloroquine reste largement efficace, par la Nivaquine® à la dose de 10 mg/kg/j.

2. En dehors des formes graves

L'hospitalisation n'est en général pas nécessaire, et la base du traitement est la Nivaquine8, 10 mg/kg/j pendant 3 à 5 jours. Il y a, en Afrique, peu de souches de paludisme totalement insensibles à la nivaquine. Quand on parle de résistance, il s'agit souvent de " sensibilité diminuée ", et la nivaquine à la dose de 10 mg/kg/j pendant 5 jours reste largement efficace. En cas d'échec ou de vomissement empêchant la prise de nivaquine®, la prescription de quinine (Quinimax®) par voie rectale (10 mg/kg deux fois par jour pendant 5 jours) est aussi efficace que par voie intramusculaire, sans avoir les inconvénients d'une injection.

V. Conclusion

La prise en charge du paludisme de l'enfant doit être rigoureuse. Pour les enfants vivant en région d'endémie, les médicaments très onéreux et peu disponibles comme l'halofantrine (Halfan®) ou la

méfloquine (Lariam®) ont un intérêt limité. Ils n'ont pas remplacé la quinine qui reste le médicament antipalustre le plus efficace, ni la Nivaquine®, qui garde une large place dans le traitement, en dehors des formes graves. Plus que par des médicaments nouveaux, c'est par une démarche rigoureuse (preuve rapide du diagnostic, traitement donné pendant toute la durée nécessaire) que l'on pourra guérir efficacement ces enfants.

Les indications de transfusion sont associées à une anémie mal tolérée mettant en jeu le pronostic vital et non seulement une valeur seuil d'hémoglobine :

- insuffisance cardiaque congestive (associant tachycardie et gros foie) au décours d'une anémie chronique.

- hypotension ou état de choc au décours d'une anémie aiguë ou chronique.

Chez l'enfant, en dessous de 7 g/dl, la décision de transfuser repose sur l'examen clinique. La tolérance dans les pays d'e

Développement et Santé, n° 138, décembre 1998

31 [email protected] / www.pediatres-du-monde.org

Annexe 2 bis

TDR PALU

La détection des antigènes du paludisme

Les TDR du paludisme font appel à la détection de l'AgHRP2 (Histidin Rich Proteine 2), spécifique de Plasmodium falciparum, d'une enzyme isomère de la lactate deshydrogénase (LDH) commune à toutes les espèces plasmodiales, d'une enzyme variante de la LDH spécifique de P. vivax et d'une enzyme isomère de la LDH spécifique de P. falciparum.

RAPID TEST pour plasmodium falciparum distribués par ORCHID PARACHEK. Il y a 25 tests par boite 1

bouteille de réactif et une lancette pour piquer. (www.tulipgroup.com) Technique : 1 gtte de sang, une bandelette réponse en 3 mn

Le tableau I résume quatre autres tests reposant sur différents principes

Palutop®

Kat-Quick

Malaria

Now Malaria®

Optimal IT® Palutop+4® Core Mal

Distributeur All Diag AES Fumouze Diamed All Diag Core

diagnostics

Nombre

d'antigènes

détectés

1 1 2 2 3 3

Antigène (s)

détecté (s)

HRP2 HRP2

HRP2

et Ag commun aux 4

espèces

plasmodiales

LDH spécifique

de P.

falciparum

et LDH commune aux

4 espèces plasmodiales

HRP2

et LDH spécifique de

P. vivax

et LDH commune aux

4 espèces plasmodiale

HRP2

et LDH

spécifiquede P. vivax et LDH

commune aux 4 espèces

plamodiales

Espèce (s)

détectée (s)

P. falciparum P. falciparum

P. falciparum

+ autres espèces (1)

P. falciparum

+ autres espèces (1)

P. falciparum

+ autres espèces (2)

P. falciparum

+ autres espèces (2)

(1) le test ne différencie pas les espèces P.vivax, P. malariae et P. ovale entre elles

(2) le test différencie P. vivax.

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Les limites des TDR dans le diagnostic du paludisme

- le problème des faux négatifs : le diagnostic du paludisme à P. falciparum est une urgence. Le risque est de méconnaître une infection pouvant à plus ou moins brève échéance évoluer vers un accès grave. La sensibilité des différents TDR est de 100 parasites par µl (environ 0,002% des globules rouges infectés). Or, il est fréquent de mettre en évidence en pathologie d'importation ou chez le voyageur non immun en zone d'endémie sous chimioprophylaxie non ou mal adaptée des parasitémies très faibles. Le résultat des TDR peut donc être faussement négatif.

- le problème des faux positifs : l'HRP2 n'est pas liée à la persistance des parasites circulants, à la différence de la LDH. L'HRP2 est retrouvée jusqu'à 15 jours après négativité des tests microscopiques, soit après la disparition des parasites du sang circulant.

La stratégie d'utilisation des TDR dans le diagnostic du paludisme

- au retour d'une zone d'endémie, le diagnostic du paludisme d'importation doit être microscopique : frottis mince ou goutte épaisse, associé ou non à un TDR,

- chez le voyageur, l'autodiagnostic par un TDR n'est pas légitime,

- en zone d'endémie, les TDR peuvent éviter l'utilisation systématique du traitement présomptif, ce qui contribue à la sélection des souches de P. falciparum résistantes. A Madagacar, où la répartition des espéces est de 90,45% pour P. falciparum et 8,3% pour P.vivax (surtout sur les Hautes Terres), le choix est un TDR de type HRP2 pour dépister P. falciparum et LDH pour P. vivax.

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Annexe 3 Diarrhées aiguës de l'enfant : rôle des antibiotiques par 0. Wembonyama Professeur en Pédiatrie, Université de Mbujimayi, Zaïre.

Les diarrhées aiguës de l'enfant restent encore une cause importante de morbidité, le traitement de ces affections reste difficile en raison des retards à la consultation et à l'hospitalisation, des schémas mal conduits, des médicaments traditionnels et de l'usage souvent irrationnel des antibiotiques et des médicaments " antidiarrhéiques ". Le nombre de décès est important. Ils sont dus aux complications de déshydratation et de malnutrition. Les progrès réalisés dans la connaissance de la physiologie des diarrhées aiguës ont modifié considérablement leur approche thérapeutique. Le traitement diététique essentiel doit avoir deux objectifs :

- prévenir ou corriger l'état de déshydratation dans les premières vingt-quatre heures, - assurer ensuite

un apport énergétique et azoté suffisant pour éviter la survenue d'un déséquilibre nutritionnel qui serait un facteur de pérennisation de la diarrhée.

I. Antibiotiques et médicaments antiparasitaires

1. Considérations générales

L'antibiothérapie encore largement utilisée n'a que très peu d'indications. De nombreuses études ont démontré la place réduite des infections bactériennes suggérant l'inutilité d'une prescription des antibiotiques de façon systématique. Celle-ci peut, en outre être néfaste.

Plusieurs arguments sont avancés :

Les infections virales sont la cause la plus importante des diarrhées à cet âge. Certains auteurs estiment à 40 % la participation du rotavirus dans les diarrhées du nourrisson et de l'enfant. Aucune antibiothérapie n'est nécessaire en cas d'infection par les virus.

Certains antibiotiques peuvent provoquer ou aggraver la diarrhée par la destruction de la flore intestinale. C'est le cas de la néomycine retrouvée en association dans de nombreuses préparations.

La présence d'un germe dans les selles diarrhéiques n'est pas obligatoirement responsable de la pathologie digestive observée.

Il n'est pas démontré que l'antibiothérapie modifie l'évolution des diarrhées liées à une infection intestinale. Elle peut au contraire favoriser le développement des résistances. Elle ne réduit pas et parfois même augmente l'incidence et la durée de portage de germes à la convalescence et

pourrait, dans le cas de salmonelloses, accroître le risque de rechute clinique et également prolonger la durée et l'excrétion fécale de ce germe.

2. Indications d'une prescription d'antibiotiques

Les antibiotiques ne s'imposent que :

- s'il existe une infection parentérale associée,

- lorsqu'on se trouve en présence d'une dissémination hématogène,

- chez l'enfant présentant une diminution du pouvoir de défense contre les infections.

En pratique, si les selles diarrhéiques ne contiennent pas de glaires, de sang, de pus, de leucocytes, il est inutile de prescrire des antibiotiques. Si les selles sont glaireuses, sanglantes, contiennent une grande quantité de polynucléaires, s'il y a des risques de dissémination (septicémie, infection à distance), il faut

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rechercher par coproculture un germe (Shigella, Salmonella, Campylobacter). Pour un petit nombre de diarrhées infectieuses, l'antibiothérapie peut réduire de façon significative la gravité et la durée de l'excrétion de l'agent pathogène.

Choléra : les tétracyclines à la dose de 50 mg/kg de poids par jour en quatre doses, pendant deux ou trois jours, réduisant d'environ 50 % le volume total des selles et des besoins liquidiens. Le chloramphénicol, l'érythromycine ou le triméthaprim-sulfaméthoxazole peuvent être proposés dans les cas rares de résistance aux tétracyclines.

Campylobacter jejuni : l'érythromycine peut réduire la durée ' àe la diarrhée à condition de la prescrire dès le premier jour de la maladie, sinon, la durée des symptômes n'est pas modifiée.

Shigellose : les antibiotiques sont indiqués dans ces cas. Ils diminuent la durée et la sévérité de la maladie. La connaissance de la sensibilité du germe isolé guidera l'antibiothérapie, car les résistances sont fréquentes. On s'adresse en général soit à l'ampicilline, soit au triméthaprim-sulfaméthoxazole. Certains recommandent l'acide nalidixique (15 mg/kg/j en quatre doses pendant cinq jours) en cas de shigellose dysentérique.

Escheria coli entérotoxinogène : le triméthoprim-sulfaméthoxazole s'est révélé efficace chez les adultes volontairement infectés par ce germe. Ces résultats n'ont pas été confirmés chez l'enfant.

Cryptosporidium : aucun traitement efficace ne peut lui être opposé à l'heure actuelle.

Dysenterie amibienne aiguë : le métronidazole est très efficace à la dose de 10mg/kg trois fois par jour pendant sept jours. Dans les cas très graves, le chlorydrate de déhydroémétine en injection intramusculaire peut être utilisé.

Giardiase aiguë : le traitement peut se faire avec le métronidazole, le trinidazole, la quinacrine ou la furazolidine.

3. Usage irrationnel de médicaments

L'utilisation des agents antibiotiques ou chimiothérapiques suivants est inappropriée et peut être dangereuse. Aucun n'a fait la preuve de son efficacité dans le traitement des diarrhées aiguës.

Néomycine : antibiotique contenu dans de nombreuses préparations antidiarrhéiques orales, elle n'est d'aucune efficacité avérée dans le traitement de la diarrhée aiguë. La néomycine administrée par voie buccale est manifestement associée à une toxicité gastro-intestinale et peut aggraver ou prolonger un épisode diarrhéique.

De plus, le recours fréquent à la néomycine peut favoriser une résistance aux antimicrobiens. Les préparations orales contenant de la néomycine ne devraient pas être utilisées pour le traitement de la diarrhée, la production et la vente de ces " antidiarrhéiques " ne se justifient pas.

Hydroxyquinoléines halogénées sont largement utilisées dans le traitement de routine de la diarrhée contre laquelle leur efficacité n'a pas été démontrée.

Utilisées seules, elles sont inefficaces contre l'amibiase symptomatique. De graves troubles neurologiques, tels que la névrite optique et la neuromyélopathie subaiguë avec atteinte optique, ont été associés à leur emploi. Étant donné leur absence d'efficacité et l'existence d'amoebicides moins toxiques et plus efficaces,

l'emploi des hydroxyquinoléines halogénées dans les cas de diarrhée aiguë ne saurait se justifier, pas plus que leur production et leur vente.

Sulfamides non absorbables : sulfaguanidine, succinylsulfathiazole, phatalysulfathiazole.

Les sulfamides non absorbables, considérés autrefois comme les médicaments de choix dans le traitement de la dysenterie à Shigella et autres infections intestinales, sont encore largement utilisés à cet effet.

Toutefois, leur manque d'efficacité a conduit à remettre en question leur place dans l'arsenal des antidiarrhéiques et plusieurs pays en ont interdit la distribution et la vente. Il n'y a aucune raison de continuer à les utiliser à cette fin.

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Streptomycine et dihydrostreptomycine : il n'est pas prouvé que la streptomycine soit utile

dans le traitement de la diarrhée. En fait, on a des preuves qu'elle peut l'aggraver ou en prolonger la durée dans certains cas. En outre, l'emploi généralisé de la streptomycine favorise la résistance aux antimicrobiens. Des préparations orales contenant de la streptomycine ou de la dihydrostreptomycine ne devraient pas être utilisées pour le traitement de la diarrhée, la production et la vente de ces " antidiarrhéiques " ne sont pas justifiées.

La toxicité de ces produits contre-indique leur utilisation en cas de diarrhée chez l'enfant.

II. Les bactéries aciduriques

Les études avec des préparations contenant du lactobacile acidophilus et autres ne montrent aucun danger et ont mis en évidence un intérêt prophylactique (laits fermentés). Avec les souches de Streptococcus thermophilus et les Bifidobacterium ayant une activité sur la régression de certains germes

pathogènes, nous avons obtenu des résultats intéressants, en raison notamment de leurs propriétés pro-biotiques.

III. Les vaccins

Les vaccins à visée prophylactique ne sont pas encore au point, leur développement offre cependant des perspectives intéressantes.

Conclusion

Nombreux sont les médicaments proposés pour le traitement de la diarrhée aiguë de l'enfant. Leur prescription est facilitée par l'habitude et la publicité orchestrée autour des avantages que procure le nouveau produit et les difficultés apparentes d'appliquer la SRO qui, couplée à l'alimentation, demeure le seul traitement valable et peu coûteux pour 90 % des enfants présentant une diarrhée acqueuse.

Des limites nettes ont été tracées quant à l'utilisation des antibiotiques et des antiparasitaires. Pour ce faire, voici quelques recommandations :

Ne prescrire des antibiotiques que pour le traitement de la dysenterie et des cas soupçonnés de choléra. Lorsqu'il s'agit d'une diarrhée de toute autre étiologie, les antibiotiques n'ont aucune valeur pratique et sont à proscrire.

Ne prescrire des antiparasitaires que dans les cas suivants :

- Amibiase : lorsque le traitement antibiotique d'une diarrhée hémorragique attribuée à une infection à Shigella a échoué ou lorsqu'on a trouvé dans les selles des trophozoïdes d'Entamoeba histolytica contenant des hématies ;

- Giardiase : lorsque la diarrhée dure depuis au moins quatorze jours et que l'on a trouvé des kystes ou des trophozoïdes de Giadia intestinales.

Développement et Santé, n°124, août 1996

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Annexe 4 : Les vitamines par Cécile Trésarieux

Assurer la croissance et demeurer en bonne santé grâce aux vitamines naturelles.

I. Définition - Classification et rôle

A. Définition

Les vitamines ont été définies comme " des substances azotées indispensables à la vie ". Ce sont des combinaisons organiques qui doivent être fournies à l'organisme de façon continue pour permettre la subsistance et la croissance du cytoplasme et le fonctionnement normal des organes.

Ces substances chimiques, notre corps ne peut les fabriquer. Elles doivent donc être apportées par

l'alimentation. Elles ne sont utilisées qu'en petites quantités, mais elles sont absolument indispensables au fonctionnement de nos cellules et de nos tissus.

Elles sont différentes les unes des autres, chacune a sa constitution propre, son activité spécifique, et ses sources très variées.

B. On distingue

les vitamines liposolubles (solubles dans les huiles et les graisses) et les vitamines hydrosolubles (solubles dans l'eau).

Vitamines liposolubles: A - D - E - K - F.

Vitamine A ou rétinol: dite de croissance, améliore le pourpre rétinien, intervient sur la peau, les muqueuses.

Vitamine D ou calciférol: antirachitique. Fixe le'calcium, formation osseuse.

Vitamine E ou alphatocophérol: anti-oxydant, nerveux, fécondité, grossesse.

Vitamine K: favorise la coagulation du sang.

Vitamine F: représente un des acides gras essentiel.

Vitamines hydrosolubles: C - B1 - B2.

Vitamine C ou acide ascorbique: antiscorbutique, stabilité sanguine, sécrétions internes, destruction des toxines.

Vitamine B1 ou thiamine: assimilation des glucides (sucre, farine, féculents), facteur d'appétit. Equilibre nerveux.

Vitamine B2 ou riboflavine-lactoflavine: assimilation générale, équilibre nutritif.

Dans ce groupe, on trouve aussi les vitamines: PP (acide nicotinique, antipellagreux) - B5 (cobalamine, anti-anémique) - B6 - B8 - B9 et B12.

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II. Où trouver les vitamines?

Dans une alimentation aussi variée que possible; au niveau culinaire, il faudrait consommer autant que possible les vivres à l'état frais et éviter un stockage trop long ou dans de mauvaises conditions, et inclure dans la ration journalière des fruits car consommés crus, ils contiennent encore la presque totalité de leurs vitamines, alors que les légumes et feuilles perdent à la cuisson 30 à 50 % de leurs vitamines.

En général:

La vitamine A (croissance):

d'origine végétale (ou carotène): est présente dans les fruits et les légumes à chair orange: mangues, papayes, carottes, tomates, potirons.

d'origine animale : se trouve dans le foie des animaux et les huiles de foie de poisson, le jaune d'oeuf, le beurre, l'huile de palme.

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La vitamine D (antirachitique):

est fabriquée dans la peau sous l'action des rayons du soleil. Les oeufs, l'huile de foie de poisson, le kéthiah, le beurre, le fromage contiennent beaucoup de vitamines D.

Les vitamines E et K:

ne sont pas considérées comme importante dans les régimes alimentaires. Largement répandue dans la nature, la vitamine K est aussi synthétisée par certains germes de la flore intestinale.

La vitamine C (sera utile en cas d'infection, et antiscorbutique):

Le lait maternel est une bonne source de vitamines C. Le bébé nourri au sein n'a pas besoin de jus de fruits jusqu'à l'âge de six mois. Passé cet âge de six mois, l'enfant doit régulièrement recevoir des

fruits et des légumes frais riches en vitamines C.

fruits: ditakh, pain de singe, agrumes, mangues, papayes.

feuilles vertes: bissap, manioc, névédie, patate douce, niébé.

Cette vitamine souffre beaucoup de la chaleur, des oxydants, de l'acidité, de l'alcalinité.

Les vitamines du groupe B:

sur onze vitamines de ce groupes, trois d'entre elles doivent nécessairement être présentes dans le régime alimentaire. Les huit autres sont habituellement présentes si le régime est équilibré.

la vitamine B1 : se trouve dans les céréales: mil, sorgho, riz, mais, blé. Dans les légumineuses: arachides, niébé. L'oeuf. Elle résiste mal à la chaleur.

la vitamine B2: lait, lait caillé, oeuf, viande, foie. Cette vitamine est détruite par les rayons ultra-violets de la lumière.

La vitamine PP (anti-pellagreuse):

se trouve dans le poisson frais, séché, fumé. Foie, viande, volaille, oeuf, arachides, niébé.

Enfin la vitamine B12:

se trouve dans de très nombreux aliments et les besoins sont minimes. A forte dose, par voie IM, elle aurait un rôle antalgique.

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III. Apports nécessaires

En consultant les tableaux suivants, on peut retenir aisément les besoins journaliers nécessaires en vitamines.

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IV. Les avitaminoses

Les maladies constatées par défaut de vitamines sont appelées avitaminoses. Elles peuvent avoir plusieurs origines:

carence d'apport,

défaut d'absorption (par suite d'atteintes gastriques intestinales ou du pancréas),

trouble de l'utilisation (mauvaise "fixation" par les tissus qui s'en servent mal),

accroissement des besoins (croissance, grossesse, allaitement, états pathologiques infectieux par exemple).

Voyons quelles conséquences découlent de la carence en vitamines.

Carence en vitamine A:

Elle peut conduire à des troubles oculaires graves allant jusqu'à la cécité, ainsi qu'à des altérations de la peau et des phanères (ces dernières étant constituées par les poils, les cheveux, les ongles et les dents).

Carence en vitamine D:

La maladie de carence chez l'enfant est le rachitisme. Ce désordre est dû à un déficit d'apport en vitamine D souvent lié à des conditions de logement et de vie qui privent le jeune enfant de l'action bienfaisante des rayons solaires. Dans les grandes capitales africaines, quelques cas sporadiques s'observent dans les

familles plutôt aisées dont la mère travaille à l'extérieur.

L'enfant, confié à une domestique, reste enfermé, ne va jamais au soleil et est nourri au lait artificiel. Les zones rurales par contre sont épargnées.

Principaux signes du rachitisme:

retard de la marche chez l'enfant trop mou et souvent trop gros,

un ramollissement de la voûte crânienne au niveau de l'os occipital ou pariétal qui offre une consistance comparable à celle d'une balle en celluloïd,

le signe du "chapelet costal", qui consiste en de petites bosses dures et arrondies alignées de chaque côté du sternum,

au niveau des os longs des membres, le rachitisme provoque une augmentation du volume (tuméfaction du poignet).

Carence en vitamine K:

Elle se caractérise par une tendance aux hémorragies.

Carence en vitamine B1:

L'avitaminose B1 atteint surtout les muscles du squelette, le muscle cardiaque et le système nerveux. Le béri-béri est rare en Afrique tropicale, c'est une maladie fréquente en Extrême-Orient. La cause en est la consommation constante de riz décortiqué.

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Carence en vitamine B2:

Peut engendrer une maladie appelée l'ariboflavinose. Dans sa forme primaire, cette affection atteint surtout l'enfant de quatre à six ans, mais elle peut débuter souvent, aussi au cours de la première année et se retrouve jusqu'à l'âge de quinze ans. Les principaux signes sont:

1. buccaux

stomatite chéilite (inflammation des lèvres)

2. oculaires

vascularisation cornéenne

blépharite angulaire

3. peau

lésions

Carence en vitamine PP:

Cette carence apparaît dans les régions où le maïs est l'aliment de base. Les symptômes de cette avitaminose se manifestent au niveau du système digestif, de la peau et du système nerveux. Pour cette raison, on parle parfois de la "maladie des trois D" car elle est caractérisée par la présence de :

diarrhée,

dermatose, démence.

A l'inverse, donner de fortes doses de vitamines peut être dangereux et souvent inutile (surtout D et A).

"Si de minimes quantités de vitamines suffisent pour mettre l'organisme à l'abri des manifestations

pathologiques les plus graves, des quantités plus élevées sont nécessaires pour entretenir un état véritablement optimal de santé" (Bigwood).

Les éléments nutritifs et de constitution que sont les protéines, les lipides, les glucides assurent le déroulement des fonctions physiologiques de l'organisme, déroulement qui ne serait pas normal sans l'apport régulier des substances actives que sont les vitamines. Leur apport doit être particulièrement surveillé chez les enfants et les adolescents.

Développement et Santé, n°34, août 1981

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Annexe 5 Comment rendre une eau potable ? Par Jean-Loup Rey

L'eau, absolument nécessaire à la vie, peut parallèlement introduire dans l'organisme humain des agents pathogènes qui peuvent être des substances chimiques ou des microorganismes pathogènes (virus, bactéries, parasites), comme les autres articles de la revue l'expliquent.

Avant de boire de l'eau, surtout de surface (mares, cours d'eau, retenues artificielles), il faut la rendre potable.

Rendre une eau potable c'est faire en sorte qu'elle ne provoque pas de maladies et le principal risque est celui de la contamination par des micro-organismes ; c’est aussi celui contre lequel il est plus facile de se protéger.

Les substances chimiques dangereuses pour l'eau de boisson sont les métaux lourds (plomb, mercure), les résidus de pesticides, les hydrocarbures, les dérivés des activités humaines comme l'arsenic ou les nitrates. Seuls certains filtres spéciaux peuvent éliminer ces substances des eaux de consommation. Aussi, la principale action à mener est préventive en améliorant les pratiques d'utilisation des pesticides et les pratiques d'élevage semi-intensives.

En France et en Europe la définition de l'eau potable exige l'application stricte de 64 paramètres il serait

illusoire et stupide de vouloir transférer ces normes dans les pays tropicaux et nous essaierons d'être pratiques.

I. Que faire ?

1. Avant toute action il faut éliminer les substances en suspension dans l'eau

Pour cela il faut décanter l'eau pendant quelques heures c’est-à-dire la laisser reposer dans un canari 4/6 heures, les substances en suspension se déposent au fond, il reste alors à soutirer l'eau de la partie supérieure. Il est plus facile de pratiquer une pré-filtration avec soit du sable (canari percé au fond avec une couche de graviers et de sable dans la partie inférieure), soit avec un filtre en papier si cela est possible, soit avec un tissu de coton (genre pagne). La technique du pagne permet aussi d'éliminer, dès le départ, les vecteurs de la filaire de Médine (cyclops) et c'est la technique recommandée pour se protéger

de ce parasite, le seul transmissible exclusivement par l'eau de boisson.

2. L'ébullition, un moyen efficace mais problématique

Il suffit de faire chauffer l'eau à 100°C pour éliminer la plupart des micro-organismes (mais pas les substances chimiques).

En pratique selon les recommandations de l'OMS il faut faire chauffer l'eau à gros bouillons pendant 1 à 3 minutes pour la rendre potable.

Pour détruire le virus de l'hépatite A il faut maintenir cette température pendant 5 minutes. Cette méthode est traditionnellement utilisée dans les régions désertiques où la principale boisson est le thé. En effet on sait que chauffer pendant plusieurs minutes l'eau à 60° pour les usages domestiques permet d'éliminer la plupart des agents pathogènes.

Malheureusement pour consommer cette eau il faut la refroidir et elle risque de se contaminer à cette occasion, de plus cette pratique est consommatrice de combustibles ainsi que de temps et fatigue pour les femmes.

Il est reconnu aussi que la conservation de l'eau dans des récipients transparents ou translucides exposés

au soleil permet une diminution réelle de la population bactérienne de l'eau contenue. Mais avant d'envisager cette technique il faut s'assurer que le récipient utilisé est de "qualité alimentaire".

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3. Désinfection chimique : méthode la plus utilisée et la plus recommandable

Les sels d'argent donnent des résultats insuffisants pour la désinfection, par contre ils peuvent être envisagés pour la conservation d'une eau déjà désinfectée. Le risque d'intoxication par l'argent est également réel en cas d'utilisation prolongée.

L'iode est efficace à partir d'une solution alcoolique à 2% (5 gouttes pour un litre d'eau). Il est efficace contre le virus de l'hépatite A et sur les kystes de protozoaires. Par contre il ne peut pas être utilisé de façon prolongée à cause des risques d'intoxication iodée. L'iode est contre-indiqué chez la femme enceinte et chez les personnes présentant une maladie thyroïdienne.

Le chlore, est l'agent de désinfection de choix. Tous les dérivés chlorés sont efficaces contre les virus et les bactéries mais pas sur les kystes et oeufs de parasites.

La teneur en chlore actif est exprimée dans les pays francophones en degré chlorométrique (nombre de litres de chlore gazeux que peut dégager une litre de solution) et dans les pays anglophones, par le pourcentage de chlore actif (ou en ppm ; 1 ppm = 0,0001 % de chlore actif).

Un degré chlorométrique équivaut à 0,3% de chlore actif.

Le plus utilisé depuis 150 ans est l'hypochlorite de sodium ou eau de Javel. Trois gouttes d'eau de Javel à 12 degrés chlorométriques dans un litre d'eau de boisson éliminent après 1 heure et pendant 24 heures virus et bactéries.

Son avantage est dêtre disponible (presque) partout.

Ses inconvénients sont d'être difficilement transportable, de mal se conserver et de voir son efficacité très diminuée après stockage à température élevée ou au soleil ainsi que pour les eaux chargées en substances organiques. Il est caustique et toxique.

Le tosylchloramide ou chloramine est un libérateur de chlore qui a été utilisé pendant des décennies, il s'utilise à la dose de 1 ou 2 comprimés de 12,2 mg de chloramine pour un litre d'eau. Peu stable à la chaleur et très sensible à la quantité de substances organiques dans l'eau il est de plus en plus abandonné par les grands consommateurs traditionnels comme les armées et les ONG.

Un produit récent a été développé pour essayer de répondre aux inconvénients des produits chlorés précédents c'est le dichloro-striazinetrione de sodium ou dichloro-isocyanurate de sodium ou troclosène.

C'est un produit qui se présente en comprimé effervescent, utilisé depuis longtemps pour désinfecter les

biberons et l'eau des piscines. Depuis 1999 il est autorisé en France sous le nom d"'Aquatabs", distribué par la société Sovedis*.

Sa conservation est bonne avec des comprimés sous blister, il est utilisé par la presque totalité des armées occidentales et des ONG internationales. Il est inscrit dans la liste des médicaments essentiels, fait partie des kits d'urgence des organisations internationales et est disponible auprès des centrales humanitaires d'approvisionnement pharmaceutique (UNICEF, CHMP**, IDA). Il serait souhaitable qu'une distribution plus large en Afrique intervienne rapidement.

Le produit se présente sous la forme de comprimés effervescents de 3,5 mg pour un litre d'eau, de 33 mg pour 10 litre d'eau et d'une présentation pour 40 litres d'eau.

Ce sont des comprimés effervescents qui permettent une libération rapide du chlore (2 à 5 minutes permettant une utilisation de l'eau après 20 à 30 minutes de contact) de plus leur composition apporte une activité bactéricide et virucide plus importante que les autres dérivés chlorés, durant plus longtemps à pH entre 6 et 10 et moins sensible aux matières organiques en suspension.

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Eau de javel et troclosène sont utilisés aussi à des concentrations plus fortes pour la désinfection des surfaces ou instruments médicaux ("Klorsept" Aquatabs multi-usages pour le troclosène). 4

4. La microfiltration

Elle permet, selon la taille des pores de la matière filtrante, d'éliminer de l'eau à boire parasites, bactéries mais aussi virus et certaines substances chimiques selon la taille des pores de 3 à 0,01 microns. Il s’agit soit de céramique (filtres bougies Pasteur ou Buron) soit de charbon, soit de membranes aux quelles

peuvent être adjoints certains agents chimiques de désinfection comme l'argent ou l'iode (résines poly-iodées). Malheureusement cette technique est coûteuse, les céramiques sont fragiles et tous ces filtres demandent un entretien délicat.

L'ultrafiltration sur membrane à 0,01µm retient les virus, mais cette technique n’est utilisée que dans certaines usines de production d'eau potable et n'existe pas pour l'usage familial individuel. Les filtres de

"porosité absolue" (0,2 à 0,4µm) laissent passer de nombreux virus dont la taille est 10 fois plus petite. Par conséquent l'utilisation d'un filtre, même de très bonne qualité, n'élimine pas les virus.

5. Méthodes physico chimiques

Electrolyse et dialyse sont des techniques efficaces (y compris sur les toxiques chimiques) mais peu adaptées aux conditions de terrain car coûteuses et exigeant un environnement technique plus ou moins élaboré.

Et...

Pour finir, il faut rappeler que la difficulté est souvent plus dans la conservation de l'eau "potable" que dans la désinfection de l'eau. D'autre part, et surtout, les infections intestinales sont plus souvent la conséquence de la consommation d'aliments contaminés crus ou mal cuits ou d'une hygiène individuelle insuffisante (mains sales) que de la consommation directe d'eau de boisson.

* SOVEDIS 9 avenue d'Arromanches 94100 Saint Maur fax (33) 1 43 97 95 35

sovedis@club-internet. fr

** Centrale humanitaire médico pharmaceutique. Voie militaire des Gravanches 63100 Clermont-Ferrand

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Développement et Santé, n°177, juin 2005

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Annexe 6 : Maladies liées à l'eau: classification Par Olivier Rogeaux

Médecine Interne Infectiologie : centre hospitalier de Chambéry 73000

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L'eau est indispensable à toute vie mais elle peut être également source ou vecteur de nombreuses maladies et donc provoquer la mort.

Les relations entre l'homme et l'eau sont complexes et variées.

L'eau est nécessaire au développement économique mais les barrages ou les

réseaux d'irrigation peuvent être néfastes à la santé par les maladies qu'ils apportent.

Nous allons étudier les différentes manières dont l'eau peut être liée à la maladie.

L'eau n'est apparue que tardivement comme pouvant jouer un rôle dans la santé. Elle a été identifiée comme facteur de transmission de maladie seulement en 1854 lors d'une épidémie de choléra à Londres. Progressivement l'accès correct à l'eau potable a permis d'augmenter l'espérance de vie à condition que dans le même temps les conditions d'hygiène s'améliorent. Les maladies liées à l'eau sont très diverses par leur rapport avec celle-ci et le mode de transmission.

En se servant de deux plantes, l'une dans l'eau et l'autre sans eau, les agents de santé communautaires peuvent montrer comment un enfant se déshydrate en l'absence d'eau. Les mères peuvent constater combien la plante sans eau se dessèche vite.

I. Classification des maladies liées à l'eau (Bradley)

1. Les infections dont l'agent est véhiculé passivement par l'eau (water borne)

Il s'agit de maladies transmises directement par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par celle-ci. Elles sont donc directement liées à la qualité de l'eau.

• Maladies bactériennes : les infections à Salmonella (typhoïde) ou à entérobactéries (Campylobacter. E. coli), le choléra, les shigelloses.. .

• Infections virales : l'hépatite A (et E), la poliomyélite, les rotavirus responsables de diarrhées, les entérovirus...

• Infections parasitaires : dracunculose, amibiases, giardiase et autres flagellés intestinaux essentiellement.

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Ce mode de transmission concerne la plupart des agents étiologiques de diarrhée. La contamination de l'eau se fait par les excreta (péril fécal).

Un traitement simple de l'eau, (chloration, Javel) supprime le risque de contamination.

2. Les maladies dont la fréquence diminue quand on augmente les quantités d'eau disponible (water washed)

Ce sont les infections favorisées par le manque d'eau. Il s'agit de :

• Dermatoses : gales, teignes, pyodermite.

• Conjonctivite : trachome.

• Otites.

• Le Plan et le Bejel.

• Certaines entérites : diarrhées, oxyures.

Ces différentes infections sont favorisées par un lavage corporel insuffisant, en particulier celui des mains. Le manque d'hygiène provoqué par le peu de disponibilité de l'eau est le plus souvent en cause. Un apport satisfaisant en eau fait disparaître la majeure partie de ces pathologies à condition que conjointement l'hygiène corporelle soit améliorée.

3. Les maladies dont l'agent causal a un cycle comportant une phase aquatique obligatoire (water based)

Ce sont des parasitoses pour lesquelles un hôte intermédiaire vivant dans l'eau est nécessaire pour la maturation du parasite.

Cet hôte intermédiaire peut être un mollusque pour la bilharziose, un poisson pour le bothriocéphale ou par un petit crustacé pour le ver de Guinée.

Maladies liées à l'eau

1. Infection dont l'agent est véhiculé passivement par l'eau, liée à la qualité de l'eau (Water borne).

- Salmonelles, choléra, amibes, rotavirus, diarrhées.

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- Hépatite A, poliomyélite...

2. Infections dont la fréquence diminue quand augmente la quantité d'eau disponible (Water washed).

- Conjonctivite, diarrhées, infections cutanées...

3. Maladies dont l'agent causal a un cycle comportant une phase aquatique obligatoire (Water based).

- Bilharziose, douve, ver de Guinée...

4. Maladies dont le vecteur se reproduit ou pique à proximité de l'eau (Water related).

- Moustique : paludisme, fièvre jaune...

- Glossine : trypanosomiase.

- Simulie : onchocercose.

Ces maladies ne peuvent pas persister en l'absence d'eau. Elles sévissent généralement après un contact avec l'eau ou à proximité de celle-ci, parfois par l'intermédiaire d'un aliment d'origine aquatique contaminé (poisson).

4. Les maladies dont le vecteur se reproduit dans l'eau ou pique à proximité (water related)

Les moustiques ont besoin d'eau pour se reproduire. Ils ne peuvent pas survivre en l'absence d'eau. Ils piquent généralement à pro ximité de l'eau. Ils transmettent le paludisme, les arboviroses (fièvre jaune, dengue en particulier), les filaires.

Les glossines, vecteur de la trypanosomiase, vivent également à proximité des eaux calmes. Les simulies transmettant l'onchocercose vivent et se reproduisent dans les eaux rapides.

Les maladies reliées indirectement à l'eau sont nombreuses et à l'origine d'une morbidité et mortalité importantes. La lutte contre ces

maladies repose essentiellement sur la lutte contre les gîtes larvaires des moustiques (eau stagnante) et éventuellement les insecticides.

II. Critères intervenant dans la survenue d'une infection liée à l'eau

L'apparition d'une maladie infectieuse ou parasitaire liée à l'eau et sa transmission sont fonction de certains paramètres. Ceux-ci sont variables selon l'agent infectieux et interviennent sur l'épidémiologie, la fréquence de la maladie.

1. La dose infectante

C'est le nombre d'éléments pathogènes capable de provoquer une infection chez la moitié au moins des individus réceptifs.

Plus la dose infectante est faible, plus le risque de transmission est élevé. La dose infectante des infections virales et parasitaires est faible, comprise entre 1 et 100.

Celle des infections bactériennes est plus élevée mais la présence de bactéries dans l'eau est plus

fréquente que la présence de virus ou de parasites.

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3. La latence

C'est le délai minimum obligatoire pour que certains agents infectieux émis dans l'environnement (terre,

eau) deviennent infectants et donc puissent être transmis.

Cette latence est nulle pour les bactéries, les virus et certains parasites (amibes, giardia, oxyures) qui peuvent donc être transmis dès qu'ils se trouvent dans l'eau et donc contaminer. Au contraire, il existe une phase de latence pour les autres parasites (ascaris, ankylostome, bilharziose, douve, taenia, ver de Guinée...), liée à leurs cycles.

4. L'existence d'un hôte intermédiaire

Il s'agit d'un être vivant, aquatique ou terrestre (animal, mollusque...) où s'accomplit obligatoire

ment une phase du cycle de l'agent pathogène. Il n'y a pas d'hôte intermédiaire pour les bactéries et les virus, en revanche, pour certains parasites il en existe un :

- mollusque : bilharzies ;

- cyclops : ver de Guinée ;

- boeuf, porc : taenia.

L'existence d'un hôte intermédiaire provoque une phase de latence.

La lutte contre les hôtes intermédiaires peut faire disparaître une maladie.

5. La survie dans l'environnement et la multiplication éventuelle hors de l'organisme humain

La survie dans l'environnement et en particulier dans l'eau est un facteur important pour la santé publique

car plus la survie est longue, plus le risque de transmission est prolongé. Cette survie est de l'ordre de sept jours à trois mois pour les bactéries, elle est difficile à préciser pour les virus, elle est souvent longue pour les parasites. Cette survie est influencée par la présence d'un milieu favorable où peut également s'effectuer une multiplication de l'agent infectieux. Celle-ci est assez rare, elle se produit essentiellement pour certaines bactéries : E. coli, salmonelles, campylobacter... et pour quelques parasites : anguillules.

6. L'existence d'un réservoir animal pour les pathogènes non strictement humains

Ce réservoir permet une survie de l'agent infectieux, même en l'absence de cas humains.

Pour les maladies liées à l'eau, les virus n'ont pas de réservoir animal sauf pour les arborivirus (singe pour la fièvre jaune), les bactéries en possèdent parfois (yersinia, salmonelles non typhiques), les parasites plus ou moins souvent (douve, giardia).

7. L'acquisition d'une immunité

Celle-ci apparaît généralement après un premier contact avec l'agent infectieux. L'immunité peut être locale (digestive) et/ou générale.

Cette immunité est très variable selon les agents infectieux, souvent solide et définitive pour les virus,

parfois efficace pour les bactéries mais il existe des sous-types bactériens différents avec peu d'immunité croisée. Enfin pour les parasites, cette immunité n'est souvent que partielle et elle doit être régulièrement réactivée.

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III. Conclusion

Les maladies liées à l'eau sont très diverses et parfois reliées directement à l'eau par l'intermédiaire d'un

vecteur ou d'un hôte intermédiaire. De nombreux facteurs interviennent dans la survenue de ces maladies. L'homme interfère également par ses tentatives de développement économique.

La construction d'un barrage, la mise en culture de nouvelles terres par défrichage, l'irrigation, l'urbanisation incontrôlée bouleversent des équilibres précaires et peuvent entraîner des

Conséquences néfastes sur l'état sanitaire, en particulier en augmentant la fréquence des maladies liées à

l'eau. Un barrage va créer un lac qui constitue un gîte pour les moustiques et pour les mollusques aquatiques, hôtes intermédiaires des douves et bilharzies. Ainsi la fréquence du paludisme, de la bilharziose augmente rapidement. Ceci est d'autant plus grave qu'il existe une concentration humaine importante autour de ces étendues d'eau. L'irrigation pose les mêmes problèmes. Le fleuve en aval du barrage présente souvent un courant rapide qui est un gîte favorable aux simulies, vecteurs de l'onchocercose. L'apparition de bidonvilles ou de zones d'urbanisation incontrôlée dans la périphérie des villes dépourvues de conditions sanitaires satisfaisantes (eau potable, traitement des eaux usées) provoque une augmentation des maladies liées à l'eau, en particulier des diarrhées (amibiase).

Le besoin vital en eau est associé à un ensemble de dangers variés qui doivent être connus pour être mieux contrôlés.

Développement et Santé, n°177, juin 2005

Schistosomiase (bilharziose)

Cycle humain : Pénétration des cercaires par la peau et migration veineuse vers les poumons et le foie avant installation des vers adultes accouplés dans les veinules mésentériques (SM et SJ) ou génito-urinaires (SH). La

migration et la maturation des cercaires en ver adulte dure environ 4 semaines. La durée de vie moyenne est de 3 à 4 ans mais peut dépasser 20 ans 30 à 40 jours en moyenne après l'infestation, émission d'oeufs vers l'extérieur et vers les tissus où ils provoquent des réactions irritatives et toxiques (micro-ulcérations, papillomes inflammatoires Traitement : Praziquantel (BILTRICIDE* co à 600 mg) 40mg/kg en une prise Note pour les missions : si risque de Bilharzioses pendant la mission prendre le praziquantel 2 à 4 semaine après la période d’infectation supposée : il agit surtout sur les formes adultes. (Dominique Gendrel)

Aide-mémoire N°115 OMS Février 2010

Principaux points

La schistosomiase est une maladie chronique provoquée par des vers parasites.

On estime que, dans le monde, 700 millions de personnes risquent d’être infectées du fait de leurs activités agricoles, domestiques ou de leurs loisirs qui les exposent à des eaux infestées.

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Plus de 207 millions de personnes sont infectées dans le monde, la plupart vivant dans des communautés démunies qui n’ont pas accès à de l’eau de boisson salubre et à un assainissement suffisant.

L’hygiène et les jeux des enfants les rendent particulièrement vulnérables et, dans de nombreuses régions, une grande proportion des enfants d’âge scolaire sont infectés.

L’OMS axe sa stratégie de lutte contre la schistosomiase sur la réduction de la morbidité par des traitements réguliers et ciblés au praziquantel.

La schistosomiase est une parasitose chronique provoquée par des vers (trématodes) du genre Schistosoma. Plus de 207 millions de personnes sont infectées dans le monde et on estime à plus de 700 millions le nombre de celles qui sont exposées au risque dans 74 pays d’endémie.

Transmission

L’infection se produit lorsque les larves du parasite, libérées par des gastéropodes d’eau douce, pénètrent dans la peau d’une personne lorsqu’elle est en contact avec une eau infestée.

Dans l’organisme, les larves se développent et passent au stade du schistosome adulte. Ces parasites vivent dans les vaisseaux sanguins, dans lesquels les femelles pondent leurs œufs. Certains des œufs sortent de l’organisme par les matières fécales ou l’urine et le cycle de vie parasitaire se poursuit. D’autres sont piégés dans les tissus de l’organisme, provoquant une réaction immunitaire et des lésions évolutives dans les organes.

Épidémiologie

La zone de prévalence de la schistosomiase se situe dans les régions tropicales et subtropicales, notamment dans les communautés démunies qui n’ont pas accès à une eau de boisson salubre et à un assainissement satisfaisant. Sur les 207 millions de personnes ayant une schistosomiase, 85% vivent en Afrique.

Il existe deux formes principales de schistosomiase: intestinale et urogénitale, provoquées par cinq

espèces principalement (voir tableau).

Tableau: Espèces parasitaires et répartition géographique de la schistosomiase

Espèces Répartition géographique

Schistosomiase

intestinale Schistosoma mansoni

Afrique, Moyen-Orient, Caraïbes, Brésil,

Venezuela, Suriname

Schistosoma japonicum Chine, Indonésie, Philippines

Schistosoma mekongi

Plusieurs districts du Cambodge et de la République démocratique populaire lao.

Schistosoma intercalatum et S. guineansis espèce voisine

Zones des forêts tropicales humides en Afrique centrale

Schistosomiase urogénitale

Schistosoma haematobium Afrique, Moyen-Orient

La schistosomiase touche plus particulièrement les populations d’agriculteurs et de pêcheurs. Lorsque les femmes accomplissent leurs tâches domestiques dans de l’eau infestée, lavage du linge par exemple, elles sont également exposées au risque. L’hygiène et les jeux des enfants les rendent particulièrement

vulnérables.

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Au nord-est du Brésil et en Afrique, les déplacements de réfugiés et l’exode rural introduisent la maladie dans de nouvelles régions. La croissance démographique, allant de pair avec une augmentation des besoins en énergie et en eau, est souvent à l’origine de programmes de développement et de modifications de l’environnement qui renforcent la transmission.

Avec le développement de l’écotourisme et des voyages hors des sentiers battus, un nombre croissant de touristes contractent la schistosomiase. On peut alors observer des infections aiguës sévères et des problèmes inhabituels pouvant aller jusqu’à une paralysie.

On considère aussi que la schistosomiase urogénitale est un facteur de risque pour le VIH, en particulier chez la femme.

Symptômes

Ils sont causés par la réaction de l’organisme aux œufs, pas par le parasite en lui-même.

La schistosomiase intestinale peut provoquer des douleurs abdominales, de la diarrhée et l’apparition de sang dans les selles. L’hépatomégalie est courante dans les cas avancés et s’associe fréquemment à une accumulation de liquide dans la cavité péritonéale et à une hypertension dans les vaisseaux sanguins de l’abdomen. Dans ce cas, il arrive d’observer aussi une splénomégalie.

L’hématurie (sang dans les urines) est le signe classique de la schistosomiase urogénitale. On observe couramment une fibrose de la vessie et de l’urètre, ainsi que des lésions rénales dans les cas avancés. Le cancer de la vessie est aussi une complication possible à un stade tardif. La femme peut présenter des lésions génitales, des saignements du vagin, des douleurs pendant les rapports sexuels et des nodules dans la vulve. Chez l’homme, la schistosomiase urogénitale peut provoquer une pathologie des vésicules séminales, de la prostate et d’autres organes. La maladie peut avoir des conséquences irréversibles à long terme, comme la stérilité.

La schistosomiase a des répercussions économiques et sanitaires considérables. Chez l’enfant, elle peut causer une anémie, un retard de croissance, une diminution des capacités d’apprentissage mais, avec le traitement, ces effets sont en général réversibles. Dans sa forme chronique, elle peut nuire à la capacité d’un adulte de travailler et, dans certains cas, entraîner le décès. En Afrique subsaharienne, elle provoque plus de 200 000 décès par an.

Diagnostic

Il est posé par la détection des œufs dans les selles ou les urines.

Pour la schistosomiase urinaire, une technique de filtration avec des filtres en nylon, papier ou polycarbonate est la norme. Les enfants porteurs de S. haematobium ont presque toujours une micro-

hématurie détectable au moyen de bandelettes réactives. On peut également demander aux enfants s’ils ont des antécédents de sang dans leurs urines pour identifier les communautés exposées à un risque élevé d’infection, ce qui aidera à cartographier les zones prioritaires d’intervention.

En cas de schistosomiase intestinale, on met en évidence les œufs dans les échantillons de matières fécales au moyen de feuilles de cellophane enduites de glycérine colorée au bleu de méthylène et de lames de verre.

Pour les personnes venant de zones exemptes de l’endémie ou de faible transmission, les techniques sérologiques et immunologiques peuvent s’avérer utiles pour détecter l’infection.

Prévention et lutte

Elles reposent sur le traitement préventif, la lutte contre les gastéropodes, l’amélioration de l’assainissement et l’éducation sanitaire.

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L’OMS axe sa stratégie de lutte sur la réduction de la morbidité au moyen de traitements réguliers et ciblés au praziquantel, ce qui implique de traiter périodiquement toutes les personnes appartenant aux groupes exposés au risque de schistosomiase.

Les groupes ciblés sont les suivants:

les enfants d’âge scolaire dans les zones d’endémie;

les adultes exposés au risque dans les zones d’endémie, par exemple les femmes enceintes et celles qui allaitent, les personnes ayant des activités impliquant un contact avec des eaux infestées, comme les pêcheurs, les agriculteurs, ceux qui font des travaux d’irrigation, et les femmes, amenées par leurs tâches domestiques à être en contact avec des eaux infestées;

l’ensemble de la population des communautés en zone d’endémie.

La fréquence du traitement est déterminée par la prévalence de l’infection ou de l’hématurie visible (dans le cas de la schistosomiase urogénitale) chez les enfants d’âge scolaire. Dans les zones de forte transmission, les traitements devront avoir lieu tous les ans pendant plusieurs années.

L’objectif est de réduire la morbidité: les traitements réguliers des populations exposées guérissent les symptômes bénins et évitent aux sujets infectés de développer la maladie jusqu’à un stade chronique, tardif et sévère. L’accès au praziquantel constitue néanmoins une limitation majeure. Selon les données disponibles, moins de 10% des personnes ayant besoin du traitement en bénéficient.

Le praziquantel est le seul médicament disponible contre toutes les formes de schistosomiase. Il est efficace, sûr et ne coûte pas cher. Même si des réinfections sont possibles après le traitement, le risque de développer une forme grave est diminué, voire annulé lorsque le traitement est initié dans l’enfance.

Ces 20 dernières années, le praziquantel a été utilisé avec succès pour lutter contre la schistosomiase en Arabie saoudite, au Brésil, au Cambodge, en Chine, en Égypte et au Maroc.

Action de l’OMS

L’action de l’OMS contre la schistosomiase entre dans le cadre de l’approche intégrée pour lutter contre les maladies tropicales négligées. Malgré leur diversité clinique, ces maladies ont des caractéristiques

communes qui leur permettent de persister dans des situations de pauvreté où elles se regroupent et se superposent fréquemment.

L’OMS coordonne la stratégie de chimioprophylaxie en consultation avec ses centres collaborateurs et ses partenaires, établissements universitaires et instituts de recherche, secteur privé, organisations non gouvernementales, organisations internationales et autres institutions des Nations Unies. Elle met

également au point des lignes directrices et des outils techniques destinés aux programmes nationaux de lutte.

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ADRESSES ET TELEPHONES

Tél. Pédiatres du Monde : 012 511 687 (attention, ce numéro change si le téléphone n’est pas

utilisé pendant 3 mois, une nouvelle carte est alors nécessaire. Changer alors le message d’accueil figurant sur le téléphone)

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o E-mail : [email protected] ou [email protected]

- Ce sont les secrétaires qu’il faut dorénavant prévenir de notre arrivée pour organiser les journées - AHC.

- Think.kids : KATHRYN CURROW de Sydney qui vient faire des formations

o [email protected] o www.chw-edu.au

- DR DAVID SHOEMAKER (un des 2 directeurs de l’AHC)

o PO Box 50 Siem Reap o Tél: (855) 063 963 409 o Fax: (855) 063 760 452 o Port: (855) 012 630 631 o E-mail: [email protected]

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- Ce sont les secrétaires qu’il faut dorénavant prévenir de notre arrivée pour organiser les journées - AHC.

RACHA - DR THACA LY KHANN

o Tél : (855) 012 815 233 o E-mail : [email protected]

- DR KONG NISSA o Tél : (855) 012893 441 o Fax : (855) 063 964 025 o Silvatha Road, mêmes locaux que le Dr BUNCHHEM

CENTRES DE SANTE Directions provinciales de santé Siem Reap DR DY BUNCHHEM : Bureau en face de l’hôpital provincial. Tél : (855) 012 966 181

Fax : (855) 063 964 471 Email : [email protected] Bantaey Meanchay Dr CHHUM VANNARITH Tel(855) 012 834 276

Email [email protected] Centres de santé Puok Health Center

- DR CHEA LENG o Tél : (855)092 807 364

- Mr TUY SEREYRATTANA directeur de l’hôpital

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o Tél: (855) 012 657 449

- Directeur opérationnel du district o Mr MAK SAMOEURN o Tél: (855) 012 630 290

Daun Keo

MR SIR KOM Tél : (855) 012 429 637 Prey Chruck Mme LOTH HOUENG sage femme parlant un peu français a un téléphone portable mais nous avons oublié de demander son N°,Chang le connaît

Tuk Chour Mr Sin Kim Eng tel 012 235 294

AER, Aide à l’Enfant Réfugié

- SOPHIE THOMASSE secrétaire AER o E-mail : [email protected]

o Tel en France 01 47 00 13 81 o

- ALAIN MARQUES contact local

o Habite maintenant à Siem Reap o Tél : (855) 012 763 301 o E-mail : [email protected]

Autres contacts Emergency ONG italienne à Battambang, chirurgie et bientôt pédiatrie ? Tel 053 952 822 direction médicale 012 866 202

MAE

Clémence Fournier représentante volontaire du MAE France à Phnom Penh chargée de l’adoption et des problèmes de l’enfance Tel 023 430 032 e-mail [email protected]

Compagnies aériennes

Vietnam Airlines On peut avoir 30kg par personne, on peut demander un supplément en prenant contact avec Mr Le Dung [email protected] , pas Mme Dominique PRINCE responsable Commerciale Réseaux et Corporate Vietnam AirLines France)

51-53 Avenue des Champs Elysées, 75008 Paris. Ligne directe: +33 1 44 55 36 21

Attention nouvelle adresse mail: [email protected] www.vietnamairlines.com

le patron est Monsieur Le Dung et la personne qui s'occupait des négociations était Melle TRAN Phuong Linh [email protected] mais je crois que ce n'est plus elle qui est en poste le mieux serait de tel à Dominique Prince et elle donnera les coordonnées des responsables

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la carte Gold + ne donne plus droit à des bagages supplémentaires et il faut faire attention à demander aussi à la cie qui fait HCM Siem Reap , il faut aussi avoir son accord sinon ça coince et on paye pour les surplus

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10 MEDICAMENTS ET MATERIELS UTILES (non exhaustif)

Comment obtenir des échantillons avant de partir cf en annexe ordonnances de demandes et adresses

Principes - Les labo ne donnent plus que 10 échantillons par an et par médecins et encore pas toujours. - Les produits génériques sont impossibles à obtenir : amoxi par exple. Le paracetamol est

facilement donné par contre. - Les demandes pour missions humanitaires sont de plus en plus refusées - Les compagnies aeriennes peuvent accorder 10 à 20 Kg supplémentaires - Le choix de ce qu’on emporte est essentiel

o Medic essentiels, simples et efficaces

o Cf dernière liste de matériel encore disponible à Siem Reap o Toujours demander à mission précédente et responsables du programme o Déconditionner le plus possible : prendre 5 Kg de boites carton et de notices est inutile et

crée des déchets localement. Ces déchets inutile et polluants peuvent être dangereux, récupérés dans les poubelles ils peuvent servir au marché noir ensuite…

- Pensez à demander 3 mois à l’avance à tous vos copains medecins de faire une demande d’échantillon. Ordonnaces sans entetes disponibles. Vous pouvez faire une demande à titre personnel et à titre humanitaire (les statuts de PDM peuvent alors etre demandés, cf responsable de mission)

Une solution qui marche est de préparer des ordonnances sans entete avec les produits voulu, de rechercher dans le Vidal l’adresse du labo (le copié collé marche) à mettre en destinataire de l’ordonnance et de les mailées à vos copains medecin qui n’auront plus qu’à

- Mettre leur tampon en entete

- Envoyer aux adresses des labo - Vous appeler qd ils ont reçu les produits…

ANTIBIOTIQUES : la règle des centres de santé est de ne pas prescrire plus de 5 jours. Les gens doivent revenir si cela ne va pas mieux (en gras : à emmener)

Il ne faut jamais laisser le moindre médicament dans une poubelle +++

- Amoxi : omni présente dans les centres de santé avec prescription plus que facile. Pb de resistance +++

- Augmentin : utile, difficile à trouver sur place : à emmener ! - Bactrim : cf sulfamethoxasol seul ? Si cotrimoxacole c’est = Bactrim

La caisse PDM comprend beaucoup de fl de sirop et des cp de Bactrim Fort

- Pyostacine +++: non présente localement. La forme cp ne leur pose pas de pb et nous n’avons pas eu de pb de prise : à écraser. Interet : sphere ORL et bronchique, os, peau, staph et strepto A emmener !

- Ciflox : diarrhée bacterienne (Shigelles) - Oflocet auriculaire : beaucoup d’otorrhées, d’otites externes, de perforations….

- Macrolide : o Zithromax surtout :

serait aussi utile sur les diarrhées bactérienne en dose unique infections respiratoires Coqueluche : les enfants n’ont que trois doses de primo vaccination et jamais de

rappel… o Rulid

- C3G o Rocephine : inj : en 2010 nous en avons amené plusieurs dizaines de boites, une

cinquantaine ont été données à AHC. Nous sommes tranquilles jusqu’en 2012 au moins

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o Orelox : pas de vaccination contre pneumocoque qui est omni présent - FUCIDINE per os

ANTIVIRAUX

- Zovirax pommade

ANTIPARASITAIRES

- Le Mebendazole est omni présente en centres de santé - L’Albendazole (Zentel ®) est supérieure au mebendazole et encore dans le Vidal - L’Ivermectine (Stromectol®) est très intéressante

o Gales o Toutes parasitoses sauf vers ronds o Voir pédiculose…

Par contre le labo refuse d’en donner maintenant : budget PDM ?

- Flagyl : amibiase

ANTIPALU

- A titre perso : o éviter le Lariam en préventif. Peut servir suivant protocole AHC en curatif mais resistances

++ o utiliser Malarone ou Doxi 100 (pas cher et pas de résistance mais phtosensibilsation

- avoir une boite de Riamet en cas de crise

ANYTIMYCOSIQUES

- KETODERM , formes différentes - DAKTARIN

OPHTALMO

- Collyre AB ++++ - A ENVISAGER : tests vision de loin et de prêt non alphabetique - Demander à opticiens de votre ville de vous donner des lunettes de récupération avec

dioptries indiquées

ANTALGIQUES, ANTIPYRETIQUE, AINS

- Paracetamol tous dosages présent dans centre de santé mais en amener est bien vu - Aspirine : CI en cas de dingue - Nifluril - Ibuprofene - Codenfan

CORTICOSTEROIDES PAR VOIE GENERALE

DESINFECTANTS :

- Biseptine : le labo Bayer santé famille en donne facilement en assez grandes quantité o Spray : se conserve, permettent de traiter plaie, voir de désinfecter les surfaces et

matériels, à défaut d’autre chose o Les formes unidoses hospitalières : utiles ++++ car peuvent etre données o A Eviter ++ : les grand flacons : lourds et rapidement périmés apres qq jours des ouverture

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- Toute autre forme de chlorexhidine

DERMATO, BOBOLOGIE

- GALE : Benzoate de Benzyl (Ascabiol): présent et achetable sur place - Corticoïdes pommade +++ il n’y en a pas localement ! - POMMADES AB : Mupiderm , Fucidine - BICARBONATE DE SOUDE 14/°°

- EMLA - TRAITEMENT PLAIES :

o MEPILEX o STERISTRIP FILS o BANDES o SPARADRAP o COMPRESSES o COTONS

MATERIELS DIVERS

- FLACONS URINES pour mettre médicaments - ABAISSES LANGUES

- BANDELETTES URINAIRES - SACHETS pour mettre medic (old marché de Siem Reap, épiceries) - DESINFECTANTS DE SURFACE AVEC VAPORISATEUR - TENSIOMETTRE - OTOSCOPES (pensez à prendre ampoules de rechange) - STHETO - SERINGUES ++++ : DRP, injections

QQ Adresses pour demandes d’échantillons (non exhaustif)

- Biseptine échantillons + demande à titre humanitaire

Madame Agnes PONCETY BAYER SANTE FAMILIALE

33, rue de l’Industrie 74240 Gaillard 04 50 87 70 70

- Efferalgan, Fungizone, Nifluril etc… BRISTOL-MYERS SQUIBB 3, rue Joseph-Monier. BP 325 92506 Rueil-Malmaison cdx

- Ciflox : cf aussi génériques refus en 2010

BAYER SANTÉ Parc Eurasanté 220, av de la Recherche. 59373 Loos cdx

- Augmentin, Malrone, Zovirax : refus en 2010 - Flixotide, Ventoline

Laboratoire GlaxoSmithKline 100, route de Versailles. 78163 Marly-le-Roi cdx

61 [email protected] / www.pediatres-du-monde.org

- Ketoderm, Daktarin : tres généreux en 2010 JANSSEN-CILAG 1, rue Camille-Desmoulins. TSA 91003 92787 Issy-les-Moulineaux cdx 9 Bactrim, Rocephine, Lariam très généreux en 2010 mais refus pour Valium ROCHE 52, bd du Parc. 92521 Neuilly-sur-Seine cdx

- Doliprane mais aussi Pyostacine, Peflacine, Oflocet, orelox, rulid, cortancyl, solupred, Dépakine

etc… Sanofi-Aventis France Service relation clients 1-13, bd Romain-Rolland. 75014 Paris

- Stromectol : refus en 2010 alors que donnait facilement avant. En on redonné en 2011

Laboratoires MERCK SHARP DOHME-CHIBRET 3, av Hoche. 75114 Paris cdx 08 Tél : 01 47 54 87 00 Fax : 01 47 54 85 17

Monsieur Vergult

Madame Rigo

- Reste à voir : collyres, antiparasitaire