Documentaires - Érudit...68 lurelu volume 32 • no 3 • hiver 2010 As-tu des pouvoirs? Guide des...

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Tous droits réservés © Association Lurelu, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 18 août 2020 20:21 Lurelu La seule revue québécoise exclusivement consacrée à la littérature pour la jeunesse Documentaires Volume 32, numéro 3, hiver 2010 URI : https://id.erudit.org/iderudit/60860ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Association Lurelu ISSN 0705-6567 (imprimé) 1923-2330 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu (2010). Compte rendu de [Documentaires]. Lurelu, 32 (3), 68–76.

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Tous droits réservés © Association Lurelu, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation desservices d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/

Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

Document généré le 18 août 2020 20:21

LureluLa seule revue québécoise exclusivement consacrée à la littérature pour la jeunesse

Documentaires

Volume 32, numéro 3, hiver 2010

URI : https://id.erudit.org/iderudit/60860ac

Aller au sommaire du numéro

Éditeur(s)Association Lurelu

ISSN0705-6567 (imprimé)1923-2330 (numérique)

Découvrir la revue

Citer ce compte rendu(2010). Compte rendu de [Documentaires]. Lurelu, 32 (3), 68–76.

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lurelu volume 32 • no 3 • hiver 2010

� As-tu des pouvoirs?Guide des phénomènes paranormaux

� HELAINE BECKER

� CLAUDIA DAVILA

� JOSÉE LATULIPPE

� BAYARD CANADA LIVRES, 2009, 64 PAGES, 8 À 12 ANS, 14,95 $

Ce documentaire initialement paru en an-glais propose un voyage dans le monde dela perception extrasensorielle (PES) aussiappelée «sixième sens». L’ouvrage s’ouvresur la voyance et les intuitions. Le deuxièmechapitre traite des techniques utilisées parles charlatans qui se prétendent investis depouvoirs. Le troisième explore la clair-voyance, soit la capacité qu’auraient certai-nes personnes de deviner l’avenir et de«sentir» l’aura d’une personne. Les deuxderniers chapitres abordent respectivementla prescience, c’est-à-dire la longue traditionde la bonne aventure, et la psychokinésie(la faculté de déplacer ou d’influencer desobjets par l’esprit). Chaque partie contientdes jeux et des tests pour mettre ses croyan-ces à l’épreuve en appliquant la démarchescientifique.

La mise en pages est dynamique et lesencadrés aident à la compréhension de motset de concepts difficiles, tandis que le re-cours au «tu» crée un effet de rapproche-ment avec le lecteur. Par contre, les fréquen-tes références à l’histoire (Rome antique,CIA, guerre du Viêt-nam, etc.) et le vocabu-laire riche employé donnent à penser quel’ouvrage s’adresse plutôt à de jeunes ado-lescents. La grande force du livre réside sanscontredit dans son aller-retour constant en-tre croyances et sciences. Il fournit d’excel-lentes occasions pour stimuler l’analyse etl’esprit critique, pour relier les conceptsscientifiques à certaines réalités concrètesainsi que pour souligner les caractéristiqueset les méthodes des sciences.

SÉBASTIEN VINCENT, enseignant au primaire

Documentaires� Les Murènes� Les Renards� ALAIN M. BERGERON, MICHEL QUINTIN, SAMPAR

� SAMPAR

� SAVAIS-TU?

� MICHEL QUINTIN, 2009, 64 PAGES, 7 ANS ET PLUS, 8,95 $

Le trio à l’origine de la collection de documen-taires animaliers «Savais-tu?» récidive avecles quarante-troisième et quarante-quatrièmenuméros démystifiant deux variétés de créa-tures peu appréciées de l’homme : les murè-nes et les renards. Les titres appartenant àcette collection tâchent d’apprendre aux jeu-nes lecteurs les caractéristiques particulièreset les modes de vie peu documentés de cer-taines espèces animales méconnues parceque souvent dépréciées. Les auteurs prennentaussi soin de lever le voile sur certaines idéespéjoratives nourries à l’endroit de ces bestio-les. Mais comment intéresser les lecteurs àces animaux qui dégoutent ou effraient lecommun des mortels? Bergeron, Quintin etSampar ont trouvé la solution : l’humour. Al-liant connaissances et éclats de rire, ces deuxpetits livres respectent la formule gagnante.L’aspect éducatif de cet ouvrage se résume àune ligne ou deux, dans le bas des pages.Minimisant ainsi l’importance des connaissan-ces rattachées à la découverte de l’animal, letexte n’en dénigre pas pour autant l’appren-tissage. L’intérêt du lecteur est conservé enprivilégiant les informations surprenantes,parfois même rocambolesques, qui donnentun aspect unique à chaque animal.

Le succès de la collection repose beau-coup sur les illustrations de Sampar, garniesde détails qui amusent. Les répliques mor-dantes, quant à elles, constituent la touchedistinctive de cette collection qui se démar-que largement des autres documentairesanimaliers.

À un prix abordable, ces deux nouveauxlivres combleront les attentes des lecteursdéjà conquis et séduiront les néophytes.

MÉLISSA DOUCET, enseignante au collégial

� Dieppe : la journée la plus sombrede la Deuxième Guerre mondiale

� HUGH BREWSTER

� COLLECTIF (PHOTOS)

� CLAUDINE AZOULAY

� SCHOLASTIC, 48 PAGES, 8 ANS ET PLUS, 12,99 $

19 août 1942 : pourquoi est-ce la journée laplus sombre de la Deuxième Guerre mon-diale? Parce que 72 % des soldats alliés quiparticipent au débarquement de Dieppe ysont tués, blessés ou faits prisonniers. Enoutre, 88 % des soldats tués étaient cana-diens. Ce documentaire met en scène etdocumente cette noire journée.

L’Ontarien Hugh Brewster a œuvré dansle domaine de l’édition avant de se mettrelui-même à écrire; ses deux précédents ti-tres historiques ont par ailleurs été primés.

Le contenu de Dieppe… est riche et visi-blement documenté, des textes précis quin’édulcorent en rien les moments difficilessouvent rédigés au présent ou au futur, denombreuses photos d’archives, des cartesprécises et informatives ainsi que des témoi-gnages. Le volet du repérage n’a pas éténégligé : chaque illustration a sa légende,un index permet de retrouver lieux et per-sonnages, tandis que les principaux termesmilitaires font l’objet d’un glossaire. Peu dechoses ont été laissées au hasard.

Curieusement, l’éditeur vise un publiccible à compter de 8 ans, alors que le sujet,le vocabulaire spécialisé et la densité ducontenu se prêtent assez mal à un aussijeune lectorat. Cette période de l’histoireétant actuellement enseignée en quatrièmede secondaire, l’éditeur gagnerait à révisersa cible afin de permettre à ce documentaire,comparable à la visite d’une exposition spé-cialisée, de se frayer un chemin dans l’ac-compagnement pédagogique.

CATHERINE HOUTEKIER, bibliothécaire

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www.scholastic.ca/editions

Des histoires au vocabulaire simple et répétitif suivies de jeux de compréhension.

Des histoires aux phrases plus longues, un vocabulaire répétitif et des exercices de compréhension.

Des petits romans illustrés pour les lecteurs aguerris.

Des histoires à plusieurs chapitres pour les lecteurs plus avancés.

200 à 350 mots 8,99 $

350 à 850 mots 9,99 $

850 à 1500 mots 9,99 $

1500 à 5000 mots 10,99 $

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Le basketball� JOHN CROSSINGHAM ET SARAH DANN

� Le karaté� KELLEY MACAULAY ET BOBBIE KALMAN

� COLLECTIF

� ANNE-MARIE GAUTHIER

� SANS LIMITES

� BAYARD CANADA LIVRES, 2009, 32 PAGES, 8 À 12 ANS, 9,95 $

Deux nouveaux titres s’ajoutent à la collec-tion «Sans limites», qui en compte déjà unebonne dizaine. Ces documentaires sportifstraduits de l’anglais ont d’abord été publiéspar une maison d’édition ontarienne.

Le basketball expose les différents as-pects de ce sport très populaire. On y ap-prend notamment comment se déroule unepartie, les différentes positions des joueurs,l’échauffement, le drible, les passes. L’infor-mation est présentée en courts paragraphes,dans un vocabulaire riche et accessible, letout soutenu par des illustrations explicati-ves ainsi que par de nombreuses et très jo-lies photographies. La traduction est tout àfait acceptable. Bien documenté et servi parune mise en pages dynamique, ce documen-taire plaira tant aux sportifs en devenirqu’aux sportifs accomplis. Un petit «plus» :une double page montre trois différents jeuxd’entrainement que les jeunes pourront pra-tiquer pour tester leurs habiletés.

Dans Le karaté, on apprend que cet artmartial japonais est l’un des plus pratiquéssur la planète. On retrouve derrière cetteméthode de combat une belle leçon demaitrise de soi et de dépassement person-nel. Les bases du karaté, l’échauffement, lespostures et les différentes techniques, sontprésentés de façon claire. L’information estbien vulgarisée, le langage est accessible,adapté au lectorat. La traduction est réussie.Les photographies, quoique plutôt tradition-nelles, illustrent correctement le propos.

Comme dans chacun des titres de la col-lection, un glossaire et un index complètentl’exposé. Cette collection s’adresse tant auxgarçons qu’aux filles, les photographies re-présentant des sportifs des deux sexes. Ac-

cessibles à un prix très abordable, ces do-cumentaires sont à feuilleter et à mettreentre toutes les mains.

MARIE-CLAUDE RIOUX, pigiste

� Nouveau-Brunswick� DAVID FANCY

� ANN LAMONTAGNE

� Nunavut� CARRIE GLEASON

� CLAUDINE AZOULAY

� COLLECTIF

� LE CANADA VU DE PRÈS

� SCHOLASTIC, 2009, 44 PAGES, 6 À 8 ANS, 6,99 $

Native du Québec, j’habite au Nouveau-Brunswick depuis longtemps. J’étais donccurieuse de découvrir ce que ce documen-taire ferait ressortir de ma province d’adop-tion. Histoire, géographie, ressources natu-relles, industries, culture, on touche un peuà tout. Hélas, j’ai vite constaté que l’on donnepeu de place au fait français, à l’Acadie mo-derne, pourtant d’une vitalité exceptionnelle.Sur la carte de la province, aucune ville de laPéninsule acadienne n’est mentionnée, pasmême Caraquet. Bien sûr, on ne peut parlerde tout, mais je m’explique mal certaines af-firmations gratuites et erreurs impardonna-bles. L’auteur anglophone semble avoir unevision romantique du bilinguisme. Oui, offi-ciellement, les services gouvernementauxsont offerts dans les deux langues, mais iln’est pas rare que les francophones capitu-lent après de longues minutes d’attente etqu’ils finissent par parler anglais. Oui, nom-bre de néo-Brunswickois s’expriment dansles deux langues, mais ce sont surtout desfrancophones qui peuvent s’en vanter. Etpuis, le «Party du parking» n’est pas un évè-nement typique du Nouveau-Brunswick,mais uniquement d’Edmundston.

Quant aux images, majoritairement desphotos, elles présentent surtout des lieux etdes animaux. Mais, horreur, que fait cettephoto montrant une bouche atteinte du scor-but? Cœur tendre, s’abstenir.

Ces carences étant relevées, commentcroire à la véracité des informations du docu-mentaire sur le Nunavut pour qui connait peucette région? On décrit l’archipel Arctique, lesparticularités de la région, les coutumes et lamanière de vivre des habitants. On parle d’ex-ploration et d’exploitation du territoire. «Per-gélisol», «inuksuit», «charqui», «muktaaq» etautres mots enrichiront le vocabulaire.

Sur le plan graphique, rien de novateur.Textes et images remplissent complètementles pages, ne donnant aucun répit à l’œil. Rienne ressort hormis la page présentant la fleuret l’oiseau officiels, accompagnée d’une carte.

Avec tous les moyens techniques disponi-bles pour effectuer des recherches et créer desdocuments séduisants, on aurait pu faire icides merveilles tant au chapitre des informa-tions que du graphisme.

ÉDITH BOURGET, artiste multidisciplinaire

� Colombie-Britannique� CARRIE GLEASON

� ANN LAMONTAGNE

� Alberta� KATIE BAILEY

� CLAUDE COSSETTE

� COLLECTIF (PHOTOS)

� LE CANADA VU DE PRÈS

� SCHOLASTIC, 2009, 44 PAGES, 6 À 8 ANS, 6,99 $

Ces deux documentaires sont divisés en sixchapitres dont cinq qui abordent les mêmesthèmes : la géographie physique de la pro-vince, ses ressources naturelles, l’histoire deses pionniers, la vie aujourd’hui dans cesprovinces et «De quoi être fiers». Un chapi-tre diffère : dans Colombie-Britannique, onparle des mâts totémiques et des potlatchs,alors que dans Alberta, on parle de la décou-verte des dinosaures.

Je me dois d’offrir deux points de vuesur ces documentaires : celui d’une ensei-gnante et celui d’une bibliothécaire. En tantqu’enseignante, je trouve ces documentai-res parfaits pour une salle de classe. Leschapitres sont courts et adaptés au niveau

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de lecture des jeunes lecteurs de 8 ou 9 ans(plutôt que de 6 à 8 ans comme l’avancel’éditeur). Les phrases sont courtes, et lesinformations, simples. Ce sont des docu-mentaires à mettre entre les mains d’unélève qui doit faire une recherche sur uneprovince canadienne.

En tant que bibliothécaire, ces documen-taires me semblent ternes et ennuyants.C’est le type de livre que les enfants lais-sent sur les étagères. Les informations sontfactuelles et terre à terre. La typographie etla mise en pages manquent d’originalité. Deplus, la reproduction de certaines photogra-phies laisse à désirer.

La première de couverture de Colombie-Britannique est ensoleillée et attrayante : ony voit un superbe mât totémique. Celle deAlberta, par contre, est sombre et offre ungros plan sur des chevalets de pompage,une icône albertaine. Une vue panoramiqued’un champ de canola et des chevalets auraitété plus captivant.

Deux faits à noter. Dans Colombie-Bri-tannique, il est écrit que Kim Campbell a étéla première femme élue première ministre

du Canada, ce qui est faux. Elle a remplacéBrian Mulroney à titre de chef du Parti con-servateur, accédant ainsi au poste de pre-mier ministre sans avoir été élue par la po-pulation. Dans Alberta, les sablesbitumineux sont brièvement mentionnés,mais on ne fait aucune mention de leursgraves effets sur l’environnement.

GENEVIÈVE BRISSON, pigiste

� Fantômes et lieux étranges� Maisons hantées� DANIELLE GOYETTE

� COLLECTIF

� QUÉBEC INSOLITE

� MICHEL QUINTIN, 2009, 144 PAGES, [15 ANS ET PLUS], 18,95 $

Les minces volumes de cette collection trai-tent, comme le nom l’indique, de chosesétranges et paranormales. Ce sont des re-cueils de brefs témoignages de personnesqui ont vécu des évènements inexplicablesdans plusieurs régions du Québec, quelquesévocations de faits plus anciens, entrecou-

pés de conseils aux chasseurs de fantômesdébutants.

Ça ne se présente pas comme de la fic-tion puisque la compilatrice semble postulerque toutes ces choses existent véritablement;pour tout dire… ce n’est pas de la littérature.

L’éditeur a pris grand soin de l’apparencedes volumes, chaque page étant illustrée fa-çon vieux carnet de notes muni de photo-graphies pâles. Le style est simple, la langueassez correcte, à part quelques rares erreurs.C’est bizarre, mais pas laid.

Danielle Goyette a travaillé en journalismeet en tourisme, et c’est de ce double point devue qu’elle a réuni ces histoires. Avec un peuplus de chair sur ces arêtes-là, et en assumantla fiction, on aurait pu avoir un agréable recueilde contes et légendes folkloriques comme ceuxqui furent écrits aux siècles derniers. Ou bien,on aurait pu se servir de ces rumeurs pourécrire un roman fantastique enraciné dans leterroir, un peu comme La mémoire du lac deJoël Champetier. Mais ce que nous avons icine relève ni de la littérature fantastique ni de lamémoire ethnique. Il semblerait plutôt que leprojet ait été de plaire aux amateurs de para-

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Finaliste au Prix jeunesse des univers parallèles 2010Danielle Simard Au cœur de l’ennemiUne mission : séduire pour infilter une bande de Rebelles. 176 pages / 10,95 $

Soulières éditeurwww.soulieresediteur.com

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normal et de les transformer en touristes; cen’est pas si facile, même Magog n’a pas autantde visiteurs que le loch Ness.

Pour éviter le reproche de propager la su-perstition, de courts mots du sceptique sontintercalés, mais sans aucune conviction. Lesdeux plaquettes s’adressent clairement auxcroyants et aux crédules. Il y a même un scep-tique français de service, qui est bien évidem-ment confondu.

Là se pose la question du lectorat cible.Des enfants? Certainement pas. Des adoles-cents? Pas assez effrayant. Des adultes? Lesmieux disposés d’entre eux, peut-être, s’ilssont indulgents ou s’ils tiennent commercedans la région.

Cet objet éditorial non identifié pourradonc avoir un certain succès d’estime régio-nal, ainsi qu’auprès des croyants au paranor-mal, mais ne saurait être proposé à un jeunelectorat, auquel on conseillera plutôt de lireLe Horla, de Guy de Maupassant, ou les His-toires extraordinaires d’Edgar Allan Poe (tra-duites par Baudelaire).

THIBAUD SALLÉ, pigiste

� L’alimentation des animaux� BOBBIE KALMAN

� Les pieuvres� BOBBIE KALMAN ET REBECCA SJONGER

� COLLECTIF

� MARIE-JOSÉE BRIÈRE

� PETIT MONDE VIVANT

� BAYARD CANADA LIVRES, 2009, 32 PAGES, 6 À 10 ANS, 9,95 $

Ces deux documentaires rendent passion-nants des sujets traités à de multiples repri-ses. Kalman et Sjonger réussissent à vulga-riser des faits sans laisser de côté desnotions plus complexes sous prétexte qu’ilss’adressent à des enfants. La découpe judi-cieuse de l’information et les nombreuxsous-titres évocateurs aident à repérer lesdifférentes connaissances et à alléger la pré-sentation de sorte que les livres invitent à lalecture. De plus, un glossaire placé à la finpermet d’expliciter des mots plus difficiles.

L’alimentation des animaux est un ouvragequi donne un excellent aperçu de la nourri-ture ingérée par des animaux aussi diversi-fiés que les vers, les mollusques, les amphi-biens, les oiseaux ou encore les mammifères.Disons qu’on est loin du simple lapin quimange une carotte. Des carnivores aux herbi-vores en passant par les omnivores et les cha-rognards, le tableau alimentaire est diversifiéet même les parents en apprendront beau-coup. Plusieurs photos prises sur le vif (unegrenouille ou un serpent avec un rongeur dansla gueule) sont saisissantes, mais jamais cho-quantes. Somme toute, c’est une excellenteœuvre pour s’instruire et se divertir.

Les pieuvres sont des invertébrés dont onignore beaucoup de choses et c’est pourquoiplusieurs liront avec intérêt le documentairequi en trace le portrait. Les diverses espèces,l’habitat, la reproduction, la nourriture, tout yest présenté de façon accessible. Peu de genssavent que la pieuvre est sourde, qu’elle a troiscœurs ou encore que certaines espèces peu-vent imiter un serpent de mer au moyen deleur couleur et de leur texture. L’intérêt résidejustement dans le mélange de faits communset inusités, dans le rendu qu’on fait des spéci-ficités des poulpes. De nombreuses illustra-tions viennent éclairer le propos et certainesréussissent à rendre la beauté de cet animalqu’on dédaigne souvent.

MARIE-CLAIRE MERCIER, pigiste

� Les océans polaires� BOBBIE KALMAN ET MOLLY ALOIAN

� Les volcans� BOBBIE KALMAN

� COLLECTIF

� MARIE-JOSÉE BRIÈRE

� PETIT MONDE VIVANT

� BAYARD CANADA LIVRES, 2009, 32 PAGES, 6 À 10 ANS, 9,95 $

La collection «Petit monde vivant», vouée auxsciences naturelles et à l’écologie, compteplus d’une soixantaine de documentaires àpetit prix. Deux nouveaux titres viennent en-richir le volet «Écologie» en proposant une

incursion captivante dans des milieux natu-rels bien différents : les océans polaires et lesvolcans. Ils captent d’abord l’œil grâce à desphotographies nombreuses, attrayantes etagréablement commentées.

Après avoir situé les océans Arctique etAustral, on décrit la formation et la dynami-que des glaces et des eaux polaires, pourensuite explorer la flore et la faune de cesmilieux. On propose ainsi un survol de la di-versité biologique, en jetant un œil particu-lier sur les baleines, les mammifères polai-res et les oiseaux de mer, qui font chacunl’objet d’une double page d’informations. Leschaines alimentaires arctique et antarctiquesont expliquées, schémas à l’appui. La der-nière partie est consacrée aux enjeuxenvironnementaux : changements climati-ques, pollution, protection de ces milieux.Une liste de quelques sites Web est fourniepour approfondir ces questions d’actualité.

Les volcans fascinent, et ce court ouvrage,en raison de ses schémas clairs et de sesnombreuses photographies, saura satisfairela curiosité du jeune lecteur. Des explicationsgéologiques simples précisent la nature desvolcans, des éruptions, des coulées ou de lalave. On fait la distinction entre les volcansactifs, éteints ou endormis, on examine leursformes variées, on explore les cratères, lescaldeiras, la ceinture de feu et autres pointschauds. On présente, très brièvement, le tra-vail des volcanologues.

Les deux ouvrages, bien structurés, of-frent une information pertinente et précise,dans un langage accessible. Le texte desOcéans polaires est toutefois plus long et plusdense que celui des Volcans, ce qui donnel’impression d’une mise en pages un peu pluschargée, quoique soignée. Une table desmatières annonce les sujets qui seront trai-tés; un glossaire à la fin de l’ouvrage définitcertains mots qui apparaissent en caractèresgras dans le texte. Un court index est égale-ment proposé. Ces deux livres intéresserontcertainement les scientifiques en herbe, àpartir du deuxième cycle du primaire.

SYLVIE LEBLANC, bibliothécaire

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� En ski avec Om’a� LOÏSE LAVALLÉE

� CLAUDINE GÉVRY

� GRAND-MAMAN OM’A

� SOLEIL DE MINUIT, 2009, 32 PAGES, 4 ANS ET PLUS, 14,95 $

La collection «Grand-maman Om’a» met enscène une grand-mère active de soixanteans et ses deux petits-enfants, Émilie et Léo.Après Du yoga avec Om’a parait En ski avecOm’a. Point de départ : la famille rejoint lagrand-mère au mont Tremblant. S’ensuitune page teintée d’histoire où l’on évoqueles Algonquins et une légende amérin-dienne! Puis, départ en ski : conseils, signa-lisation, équipement, techniques, etc.

Un petit quelque chose agace à la lecturede cet «ouvrage pratique». Est-ce les diffé-rents tons adoptés, l’auteure hésitant entrele «ils», le «on» et le «tu»? Est-ce la façond’interpeller le lecteur, puisqu’elle s’adresseà lui comme s’il se trouvait sur une piste deski? Est-ce le manque de cohérence qui par-sème l’ouvrage? Voici un exemple : les per-sonnages portent des lunettes de ski sur la

tête presque à chaque page, alors que, dansla description de ce que doit comporter unéquipement, on omet de les inclure. L’aga-cement vient sans doute de ces points réu-nis.

Si le contenant est esthétiquement at-trayant malgré sa reliure spiralée, le contenumanque de cohérence. L’ouvrage a bienquelques mérites : de belles illustrationsdébordant de rondeurs et de chaleur (mal-gré la neige!), une mise en pages impecca-ble, les valeurs véhiculées, dont le respectet le dépassement de soi. Mais compte tenudu rapport qualité-prix, il vaut mieux em-prunter l’ouvrage à la bibliothèque que del’acheter…

MARIE-CLAUDE RIOUX, pigiste

� Barbe Noire� Cléopâtre� JOHANNE MÉNARD

� SERGE PAQUETTE

� CONNAIS-TU?

� MICHEL QUINTIN, 2009, 64 PAGES, 8 ANS ET PLUS, 8,95 $

Barbe Noire fut un authentique pirate an-glais, né en 1680, d’abord corsaire au ser-vice de la reine Anne, puis devenu hors-la-loi avec pour territoire de chasse la mer desCaraïbes. Il commandait une flottille de qua-tre navires et poussa l’audace jusqu’à fairele blocus du port de Charleston, en Virginie.Sa tête roula en 1718.

Quant à la séduisante Cléopâtre, saviez-vous qu’à dix-sept ans elle épousa son frèrede onze ans en accédant au trône, confor-mément aux coutumes locales? Quiconqueprenait ombrage de cet inceste pharaoniquen’eut qu’à attendre trois ans pour le voirprendre fin par une noyade «accidentelle».

Ces deux premiers livrets d’une collectionvouée à l’histoire me laissent perplexe. Queles jeunes lecteurs n’apprennent que desnotions anecdotiques ou amusantes au su-jet des salamandres ou des cafards me sem-blait anodin. «Ils sauront au moins ça», medisais-je peut-être, d’autant que les notionsen question, illustrées dans la collection «Sa-vais-tu?», s’avéraient parfois fondamentales.Mais, sans doute à cause de ma formation

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PRIX ISIDORE 2006HOMOÉDU (FRANCE)

Soulières éditeurwww.soulieresediteur.comGaétan Chagnon

1962-2009

SalutGaétan !

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lurelu volume 32 • no 3 • hiver 2010

89 (vol. 32, n° 1)Printemps-Été 2009Entrevues :Sylvie Desrosiers,Daniel Mativat, auteurs;Jacinthe Potvin,femme de théâtre.Les polars forment lajeunesse.

61 (vol. 22, n° 3)Hiver 2000Dossiers : Le mondede Philippe Béhaet L’adolescent dansle roman jeunesse.Entrevue : RobertSoulières, éditeur.Théâtre :Marie-Louise Gay.

59 (vol. 22, n° 1)Printemps-Été1999Entrevue : DanielleSimard, auteure.Le discours éditorialsur la lecture desjeunes.Les bibliothécairesau primaire.

58 (vol. 21, n° 3)Hiver 1999Dossier : StéphanePoulin, illustrateur.Entrevue : Domini-que Payette, éditrice.Théâtre jeunespublics : L’Arrière-Scène et le ThéâtreSans Fil.

62 (vol. 23, n° 1)Printemps-Été 2000Le Théâtre BouchesDécousues en explo-ration.Les auteurs de BDen quête d’un marché.Entrevue : LuciePapineau, auteure.

63 (vol. 23, n° 2)Automne 2000Dossier : Bilan de ladécennie 1990-1999.Des livres sur lesvampires.La censure.Entrevue : JacquesGoldstyn, illustrateur.

71 (vol. 26, n° 1)Printemps-Été 2003Dossier : Les auteurscanadiens-anglais entraduction.Entrevue :Luc Melanson, illus-trateur.Livres et lecture dans lesromans pour jeunes.

72 (vol. 26, n° 2)Automne 2003Reportage :Le forum «Lire mesourit».La littérature québé-coise pour la jeunessea 80 ans.Entrevue : LucieBergeron, auteure.

73 (vol. 26, n° 3)Hiver 2004Table ronde du 25e

anniversaire : lescréateurs.Entrevues : AngèleDelaunois et MichelLavoie, éditeurs.Regards sur l’illustra-tion au Québec.

74 (vol. 27, n° 1)Printemps-Été 2004Dossier : La directionlittéraire.Entrevues : SteveBeshwaty, illustrateur;Lise Gionet, femmede théâtre.Les livres dans la rue.La bibliothèque Père-Ambroise.

75 (vol. 27, n° 2)Automne 2004Dossier : Les biblio-thèques scolaires.Entrevues : HélèneVachon, écrivaine,ainsi que MichelQuintin,Alain M. Bergeronet Samuel Parent.

76 (vol. 27, n° 3)Hiver 2005Dossier : La visibilitédu livre québécois.Entrevues : LuciePapineau, directrice decollections;Yves Nadon, prof engagé.Tourelu : Jean-MariePoupart.

64 (vol. 23, n° 3)Hiver 2001Dossier : Roger Paré,le plaisir de rester jeune.Entrevue : Domini-que Thuillot, éditrice.Angèle Delaunois,éditrice et auteure.Tourelu : Tante Lucille.

65 (vol. 24, n° 1)Printemps-Été 2001Dossier : Le livreadapté, coup d’œil surla déficience visuelle.Entrevue : DominiqueDemers, auteure.Théâtre, enfance et mort.Lire avant l’école.

66 (vol. 24, n° 2)Automne 2001Dossier : Les biblio-thèques scolaires àvau-l’eau.Entrevues : LaurentChabin, auteur;Marisol Sarrazin,illustratrice.

67 (vol. 24, n° 3)Hiver 2002Dossier : Marc Mon-geau, illustrateur.Entrevues : MoniqueRioux, Marie-FrancineHébert, Michel Noël,Bernadette Renaud,Christiane Duchesne,auteur(e)s.

68 (vol. 25, n° 1)Printemps-Été 2002Revoir Tibo.Entrevues : GinetteAnfousse, DarciaLabrosse, Yayo.Théâtre : Les Zurbains.Nos livres jeunesseen librairie.

69 (vol. 25, n° 2)Automne 2002Revoir Béha.Relire Corriveau.Entrevues : RochCarrier, SuzanneDuranceau, CarmenMarois.Les auteurs canadiens-anglais en traduction.

70 (vol. 25, n° 3)Hiver 200325 ans de croissanceen littérature québé-coise pour la jeunesse.Entrevues : BertrandGauthier, SuzanneMartel, Diane Groulx.Hommage à SergeWilson.

77 (vol. 28, n° 1)Printemps-Été 2005L’Espace Jeunes dela Bibliothèque natio-nale du Québec.Entrevues : SylviBelleau, conteuse,Janice Nadeau,illustratrice,Suzanne Lebeau, dra-maturge.

78 (vol. 28, n° 2)Automne 2005Dossier : La direc-tion artistique.Entrevue : AniquePoitras, écrivaine.Montréal, capitalemondiale du livre.Le théâtre pour ados.

79 (vol. 28, n° 3)Hiver 2006Entrevues :Gilles Tibo, auteur,Yvon Brochu, éditeur.La Biennale d’illustra-tions de Bratislava.Bonne nouvelles pourles bibliothèques sco-laires?

L E S A N C I E N S N U M É R O S D I S P O N I B L E S

80 (vol. 29, n° 1)Printemps-Été 2006Entrevue : FrançoisThisdale, illustrateur.Hommage à RaymondPlante.Le centre québécoisde ressources enlittérature pour la jeu-nesse.

81 (vol. 29, n° 2)Automne 2006Entrevue : FrançoisBarcelo, écrivain.Dossier : Les documen-taires du nouveau mil-lénaire.Animation du livre : desinitiatives exemplaires.Le théâtre pour lestout-petits.

D’autres numéros sont aussi disponibles. Visitez notre site Web, www.lurelu.net, et cliquez sur «Numéros précédents».

82 (vol. 29, n° 3)Hiver 2007Entrevue : Lucie Veillet,des Éditions Imagine.Jasmine Dubé et leThéâtre BouchesDécousues.Le droit d’auteur enmilieu scolaire.Petit abécédaire del’écrivain à l’école.

83 (vol. 30, n° 1)Printemps-Été 2007Entrevues : GenevièveCôté, illustratrice.Marie-Francine Hébert,écrivaine.Le roman pour adoles-centes de 1940 auxannées 2000.Le Théâtre de l’Œil.Les livres «verts».

84 (vol. 30, n° 2)Automne 2007Dossier : La lecturechez les garçons.Entrevues : Marie-Louise Gay, illustratrice;Julie Martel, auteure;Félix Maltais, éditeurdes Débrouillards.La relève en théâtrejeunes publics.

85 (vol. 30, n° 3)Hiver 2008Dossier : Les livresphares des trentedernières années.Entrevues :Dominique Demers,écrivaine; RogerParé, illustrateur;Angèle Delaunois,éditrice.

86 (vol. 31, n° 1)Printemps-Été 2008Dossier : Vivre de saplume?Entrevues : JocelynBérubé, conteur;Philippe Béha,illustrateur; JacquesLazure, auteur.Le prix Raymond-Plante.

87 (vol. 31, n° 2)Automne 2008Dossier : Durée dulivre jeunesse.Entrevues :Denis Côté, auteur;Édith Bourget, artistemultidisciplinaire;Souris Bouquine,animatrice.

88 (vol. 31, n° 3)Hiver 2009Entrevues : MargueriteMaillet, éditrice;Mélanie Watt, FrancisBack, Carl Pelletier,illustrateurs.En crise d’adolescence,le théâtre pour ados?Une image vaut-ellemille mots?

90 (vol. 32, n° 2)Automne 2009Dossier : La littérature«engagée».Entrevues :Hervé Gagnon, auteur,Fil et Julie, illustrateurs.Quatre chroniques surl’exploitation du livreen classe.

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en histoire ou de ma conscience aigüe deslacunes scolaires en cette matière, l’idée d’ap-pliquer cette approche anecdotique aux per-sonnages historiques (ou parahistoriques)m’enthousiasme moins. L’histoire de Cléo-pâtre, par exemple, ressort comme un petitphotoroman (dessiné), centré sur ses amoursavec Jules César et son rival. En vain y cher-chera-t-on une mise en contexte ou quelquechose d’aussi primordial que les dates de savie ou de son règne. Ce pourrait s’avérer utile,avec une génération pour qui tout ce qui estantérieur à ses parents relève d’un MoyenÂge étendu où Christophe Colomb côtoyaitAmos Daragon.

«Connais-tu?» souffre de la comparaisonavec la populaire collection «Savais-tu?».L’humour d’Alain Bergeron et, surtout, dudessinateur Sampar est difficile à reproduire.Je suis tombé sur quelques calembours dou-teux, tandis que les illustrations, souventcomplétées en images de synthèse, trahis-sent certaines maladresses, ou carrément desgaffes (Barbe Noire, pages 22 et 23).

Le personnage de Barbe Noire représente,au plus, une note infrapaginale de l’Histoire,tandis que Cléopâtre, dernière souveraine duroyaume trois fois millénaire d’Égypte, mé-ritait mieux qu’un rôle comique dans un épi-sode costumé de Beautés désespérées.

Mais bon, peut-être la collection se re-centrera-t-elle avec les prochains volumes...

DANIEL SERNINE

� La citrouille, reine des courges� SYLVIE ROBERGE ET MICHEL NOËL

� GÉRARD FRISCHETEAU

� LA NATURE

� CURIEUX DE SAVOIR

� DOMINIQUE ET COMPAGNIE, 2009, 32 PAGES, 6 ANS ET PLUS,

18,95 $, COUV. RIGIDE

J’ai signé les critiques de deux autres volu-mes de cette collection il y a quelque temps.L’éditeur a apparemment corrigé ce que jeconsidérais comme une omission flagrante :on apprend maintenant dès la première page

ce que signifie l’arobas qui suit certainesphrases (le @ invite le lecteur à visiter la pageWeb de la collection). La table est donc misepour une lecture plus invitante.

Michel Noël sait raconter des histoires amé-rindiennes, et «Les trois sœurs» ne fait pas ex-ception. Le conte s’intègre parfaitement au li-vre, constitue une bonne introduction au sujetet donne envie d’en apprendre plus sur les cour-ges. La partie documentaire présente l’infor-mation en courts blocs de texte entourés denombreuses photographies très colorées. Lapalette de couleurs de l’album orange, brun,vert et jaune rappelle d’ailleurs l’automne. Ony trouve une variété de renseignements sur lescitrouilles et les autres courges, mais aussi surce qu’elles évoquent, comme l’Halloween et lecarrosse de Cendrillon. Il y a même une recetteà base de courge qui semble bien appétissante.Les pages du site Web qui complètent l’albumfournissent plusieurs renseignements intéres-sants, accompagnés de belles photos. D’aprèsvous, la citrouille est-elle un légume ou un fruit?

Un très bel album au point de vue gra-phique et documentaire, rehaussé d’un contecharmant.

GINA LÉTOURNEAU, traductrice

� La photographie numérique� SYLVIE ROBERGE ET JOHANNE MERCIER

� NANCY RIBARD

� LES ARTS

� CURIEUX DE SAVOIR

� DOMINIQUE ET COMPAGNIE, 2009, 32 PAGES, 7 ANS ET PLUS,

18,95 $, COUV. RIGIDE

«Curieux de savoir» couvre un éventail de su-jets, revisités de façon contemporaine. Ce ti-tre, dans la série consacrée aux arts, commencepar un volet historique en posant des questionssur ce qu’est la photographie, depuis quandelle existe, à quoi ressemblait le premier appa-reil photo. Plusieurs liens de sites Web sontproposés pour compléter les réponses.

Puis un texte de fiction, «Le sourired’Henri-Louis», illustre les avantages de cettenouvelle technologie qui permet au garçon

de prouver à ses camarades l’exploit qu’il aaccompli en escalade, au moyen d’un clichépris au sommet de la plus haute montagne.

La partie documentaire présente ensuite,illustrations et photographies à l’appui, lesparties d’un appareil photo, des conseils pourréussir ses prises de vue et des données surles aspects techniques du numérique. Enfin,des jeux permettent de vérifier la compré-hension du lecteur.

Ce documentaire donne le gout de prati-quer l’art de la photographie car l’auteure sesert de divers moyens pour bien vulgariser.Par exemple, elle utilise la métaphore de l’œildu chat pour expliquer le fonctionnement dudiaphragme, elle montre une grande variétéde clichés pour mieux saisir les bons trucsdu photographe ou les erreurs à éviter. Lesprincipes de base sont expliqués avec lestermes justes et il y a un lexique à chaquepage. À la fin, la lumière et les couleursn’auront plus de secrets pour les lecteurs.

RENÉE LEBLANC, consultante en éducation et multimédia

� 100 % dégoûtant! Guide de toutesles choses répugnantes de ce monde

� JEFF SZPIRGLAS

� MICHAEL CHO

� JOSÉE LATULIPPE

� BIZARRE BAZAR

� BAYARD CANADA LIVRES, 2009, 64 PAGES, 8 À 12 ANS, 14,95 $

Cet album donne tout son sens à l’expression«Apprendre en s’amusant». Le titre annoncebien le ton irrévérencieux du texte : remplid’humour, mais jamais au détriment de l’in-formation. On explore ici la science au quoti-dien, qui porte sur ce qui se trouve autour denous… ou sur nous : peau, sang, mucus, pipi,vomi. Mine de rien, entre deux jeux de motset trois éclats de rire, l’auteur explique desnotions scientifiques complexes commel’endosquelette, l’exosquelette, le parasitisme,la coagulation. Et c’est fou ce qu’on apprend!Combien d’adultes savent d’où viennent lesgales, les cicatrices, la mauvaise haleine? Eten page 19, on apprend qu’un raz-de-marée

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de morve est en fait une très bonne chose. Cene sont pas les exemples du genre qui man-quent, mais jamais on n’a l’impression d’untexte racoleur. La science n’aura jamais été sidrôle. Une chose est sure, la lecture de ce li-vre enlève pour toujours l’envie de se jouerdans le nez, quand on sait ce qui s’y trouve.L’hygiène de tous les lecteurs de cet albums’en trouvera surement améliorée.

Les coquines illustrations, de style bédé,complètent parfaitement le texte. Deux autrespoints à souligner : l’excellente traduction quifourmille d’humour pince-sans-rire, de jeux demots et d’allitérations, et la page des remer-ciements réellement remarquable, qui mon-tre bien que la science, c’est tout un travaild’équipe.

GINA LÉTOURNEAU, traductrice

� I comme Inuksuk� MARY WALLACE

� MARY WALLACE

� MARTINE FAUBERT

� SCHOLASTIC, 2009, 32 PAGES, [6 À 9 ANS], 12,99 $

Tiens, un bel album attrayant, de format grandet souple, qui donne envie du Nord. Chaquepage présente une lettre, un mot et son ins-cription inuite. Le texte très simple permet dedécouvrir efficacement cette culture nordique,des animaux aux coutumes humaines, alorsque les peintures, très colorées, rappellent cel-les du Groupe des sept. Elles bénéficient derondeurs et de lumière. Seul hic, le désordrequi règne dans les lettres. On apprécierait,comme adulte, un ouvrage plus complet et plusordonné (on passe de «u» à «k»). Un guide deprononciation et des explications concernantles significations des inuksuit (les amoncelle-ments de pierre servant de repères) suiventl’ouvrage. Spécifions que les mots sont assezdifficiles, pointus, et que les premières pageslaissent la place ouverte à deviner ce qui vasuivre. Belle initiative!

STÉPHANIE DURAND, rédactrice

� Aujourd’hui, dans le monde du hockey� ÉRIC ZWEIG

� COLLECTIF (PHOTOS)

� GILLES TERROUX

� SCHOLASTIC, 2009, 124 PAGES, [10 ANS ET PLUS], 9,99 $

Ce livre offre, pour chacune des journées del’année, une anecdote ou une statistique liéeau monde du hockey, toutes années confon-dues. L’idée n’est pas mauvaise, mais quelleen est la pertinence? Voulez-vous vraimentconnaitre la date de mariage de WayneGretzky? Il est vrai qu’en juillet le monde duhockey est moins riche en nouvelles, maisn’y avait-il vraiment pas autre chose?

Par contre, ce qui est nettement plus at-trayant, ce sont ces quelques pages où onnous raconte des faits qui ont marqué l’his-toire de notre sport national. Évidemment,on ressasse les exploits des Richard, Howe,Lafleur, Gretzky et Lemieux, mais on relateaussi l’avènement des professionnels auxJeux olympiques, du hockey féminin, des rè-gles concernant le surtemps, et l’apparitiondu casque protecteur…

Au chapitre des nouveautés, disons quequelques pages seulement valent le détour. Lesjeunes qui veulent épater leurs amis y trouve-ront tout de même leur compte, mais d’autresouvrages du même genre existent et sont, àmon avis, plus intéressants que celui-ci.

JEAN DORÉ, enseignant au secondaire

Périodiques

� Les Débrouillards� ISABELLE VAILLANCOURT

� COLLECTIF

� PUBLICATIONS BLD, AVRIL À SEPTEMBRE 2009, 48 PAGES,

9 À 14 ANS, 4,35 $

On trouve dans chaque numéro des Dé-brouillards 48 pages d’articles de fond, de cap-sules, de vignettes, d’expériences, de bandesdessinées, de jeux, de tests, de courrier, deconcours et de liens vers des suppléments

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Web. Deux dénominateurs communs : lascience et la technologie, sous toutes leursdéclinaisons : astronomie, zoologie, chimie,informatique, anatomie, mathématiques,médecine, écologie, et même sociologie oufuturologie, sans oublier une incursion dansles grands dossiers du moment. Un conceptqui, en vingt-huit ans d’existence, a fait sespreuves. Il se double d’un site Web dynami-que, riche et qui s’adresse à différents publicscibles. Il s’accompagne aussi d’un Club quis’étend dans tout le Québec, d’activités d’ani-mation et même d’une journée nationale.

Dans les numéros sous la loupe, on traitenotamment des quarante ans d’Internet,d’origami extrême, de Harry Potter, du tour-nage d’un film Imax sous-marin ainsi que desrats. Un détail : il m’est régulièrement arrivéd’emprunter les numéros du périodique àmon fils, pour les feuilleter et y faire chaquefois des découvertes enrichissantes; ainsi, j’aiappris d’où venait le nom Google et la rai-son pour laquelle les oiseaux ne s’électrocu-tent pas lorsqu’ils se posent sur un fil électri-que. J’aurais pu trouver ces informations surInternet, me direz-vous. Oui, mais, avec LesDébrouillards, nous avons un concentréd’éléments à la fois éducatifs et ludiques,écrits et publiés par une équipe québécoisecompétente qui valide l’information avant dela livrer dans un langage clair, des textescourts et bien rédigés, des illustrations pré-cises et parfois surprenantes, le tout sur unrythme enlevant et avec une bonne dosed’humour. Après tout, la devise du périodi-que n’est-elle pas drôlement scientifique?

CATHERINE HOUTEKIER, bibliothécaire