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TRADUCTION NON OFFICIELLE DU TEXTE ANGLAIS QUI SEUL FAIT FOI Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL UNIQUEMENT Rapport: PAD694 BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT DOCUMENT D’ÉVALUATION DU PROJET RELATIF A LA PROPOSITION D’UN PRÊT D’UN MONTANT DE 92 MILLIONS D’EUROS ET 31,72 MILLIONS DE DOLLARS ÉU (ÉQUIVALENT A 158.6 MILLIONS DE DOLLARS ÉU) À ACCORDER À LOFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ ET DE L’EAU POTABLE AVEC LA GARANTIE DU ROYAUME DU MAROC DANS LE CADRE D’UN PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL 3 AVRIL 2014 Département du Développement Durable Région Moyen-Orient et Afrique du Nord Ce document a une diffusion restreinte et ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions officielles. Son contenu ne peut autrement être communiqué sans l’autorisation de la Banque mondiale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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TRADUCTION NON OFFICIELLE

DU TEXTE ANGLAIS QUI SEUL FAIT FOI

Document de

La Banque Mondiale

À USAGE OFFICIEL UNIQUEMENT

Rapport: PAD694

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT

DOCUMENT D’ÉVALUATION DU PROJET

RELATIF A LA

PROPOSITION D’UN PRÊT

D’UN MONTANT DE 92 MILLIONS D’EUROS ET 31,72 MILLIONS DE DOLLARS ÉU

(ÉQUIVALENT A 158.6 MILLIONS DE DOLLARS ÉU)

À ACCORDER À

L’OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ ET DE L’EAU POTABLE

AVEC LA GARANTIE DU

ROYAUME DU MAROC

DANS LE CADRE D’UN

PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL

3 AVRIL 2014

Département du Développement Durable

Région Moyen-Orient et Afrique du Nord

Ce document a une diffusion restreinte et ne peut être utilisé par ses destinataires que dans

l’exercice de leurs fonctions officielles. Son contenu ne peut autrement être communiqué sans

l’autorisation de la Banque mondiale.

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ÉQUIVALENCES DES DEVISES

(Taux de change en vigueur le 28 février 2014)

Unité de référence = Dirham Marocain (MAD)

1 EURO = MAD 11.2234

1 $ ÉU = MAD 8.13705

1 EURO = $ ÉU 1.3793

ANNÉE BUDGÉTAIRE

1er janvier – 31 décembre

ABRÉVIATIONS ET SIGLES

AEP Approvisionnement en Eau Potable

AEPR Approvisionnement en Eau Potable en milieu Rural

AON Appel d’Offres National

AUE Association d’Usagers de l’Eau

BF Borne-fontaine (publique)

BI Branchement Individuel

BIRD Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement

CPS Stratégie de partenariat-pays [Country Partnership Strategy]

CR Commune Rurale

DEP Direction de la Généralisation de l’Eau Potable (ONEE)

DGCL Direction Générale des Collectivités Locales

DGH Direction Générale de l’Hydraulique

EMS Equipe de Mobilisation Sociale

GdM Gouvernement du Maroc

GG Gardien gérant

GPOBA Partenariat Global pour l’Aide Basée sur les Résultats

INDH Initiative Nationale de Développement Humain

MAD Dirhams Marocain

MENA Région Moyen-Orient et Afrique du Nord

MMO Manuel de mise en œuvre

OBA Aide Basée sur les Résultats

ODP Objectif de Développement du Projet

ONE Office National de l’Électricité

ONEE Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable

ONEP Office National de l’Eau Potable

PAGER Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations Rurales

PGEP Programme de Généralisation de l’Eau Potable

PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale

PIB Produit Intérieur Brut

PNA Programme National d’Assainissement

PNAR Programme National d’Assainissement Rural

PPP Partenariat Public-Privé

RSF Rapport de Suivi Financier

RPWSSP Projet des Adductions Régionales d’Alimentation en Eau Potable en Milieu Urbain et Rural

RWSSP Projet d’approvisionnement en eau potable et assainissement en milieu rural

SAEP Système d’approvisionnement en eau potable

TRI Taux de Rentabilité Interne

VA Valeur Actuelle

VAN Valeur Actuelle Nette

Vice-Président pour la région : Inger Andersen

Directeur Pays : Neil Simon M. Gray

Directeur de Secteur : Junaid Kamal Ahmad

Responsable de secteur : Steven N. Schonberger

Chef de Projet : Xavier Chauvot de Beauchêne

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ROYAUME DU MAROC

Projet d’approvisionnement en eau potable en milieu rural

TABLE DES MATIÈRES

I. CONTEXTE STRATÉGIQUE ......................................................................................................... 1 A. CONTEXTE DU PAYS ......................................................................................................................... 1 B. CONTEXTE SECTORIEL ET INSTITUTIONNEL ..................................................................................... 2 C. OBJECTIFS CLES AUXQUELS LE PROJET CONTRIBUE ........................................................................ 5

II. OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET ...................................................................... 6 A. ODP ................................................................................................................................................. 6 B. BENEFICIAIRES DU PROJET ............................................................................................................... 6 C. INDICATEURS DE RESULTATS AU NIVEAU DE L’ODP ....................................................................... 7

III. DESCRIPTION DU PROJET ...................................................................................................... 7 A. COMPOSANTES DU PROJET ............................................................................................................... 7 B. FINANCEMENT DU PROJET ................................................................................................................ 9 C. PRISE EN COMPTE DES EXPERIENCES ACQUISES DANS LA CONCEPTION DU PROJET ...................... 10

IV. MISE EN ŒUVRE DU PROJET ............................................................................................... 12 A. DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES ET DE MISE EN ŒUVRE ........................................................... 12 B. RESULTATS DU SUIVI ET EVALUATION ........................................................................................... 14 C. DURABILITE ................................................................................................................................... 14

V. RISQUES PRINCIPAUX ET MESURES D’ATTÉNUATION................................................... 17 A. TABLEAU RECAPITULATIF DE LA CLASSIFICATION DES RISQUES ................................................... 17 B. EXPLICATION DE LA CLASSIFICATION DES RISQUES ...................................................................... 17

VI. RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION ................................................................................................ 17 A. ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE ........................................................................................ 17 B. ASPECTS TECHNIQUES .................................................................................................................... 20 C. GESTION FINANCIERE. .................................................................................................................... 21 D. PASSATION DES MARCHES ............................................................................................................. 22 E. SOCIALE (COMPRENANT LES ASPECTS RELATIFS AUX POLITIQUES DE SAUVEGARDES) ................ 23 F. ENVIRONNEMENT (COMPRENANT LES ASPECTS RELATIFS AUX POLITIQUES DE SAUVEGARDES) .. 24

ANNEXE 1 : CADRE ET SUIVI DES RESULTATS ........................................................................... 28

ANNEXE 2 : DESCRIPTION DETAILLEE DU PROJET .................................................................. 36

ANNEXE 3 : MODALITES DE LA MISE EN ŒUVRE ...................................................................... 48

ANNEXE 4 : CADRE D’EVALUATION DES RISQUES OPERATIONNELS (ORAF) ................. 71

ANNEXE 5 : PLAN D’APPUI A LA MISE EN ŒUVRE ..................................................................... 75

ANNEXE 6 : ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU PROJET ..................................... 77

ANNEXE 7 : ANALYSE FINANCIERE DE L’ONEE ......................................................................... 89

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i

.

DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET - FICHE TECHNIQUE

MAROC

PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL (P145529)

DOCUMENT D’ÉVALUATION DU PROJET .

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

MNSWA

Rapport PAD694 .

Données de base

Identification du Projet Catégorie de l’évaluation Chef d’équipe

P145529 B - Évaluation partielle Xavier Chauvot de Beauchêne

Instrument de prêt Fragilité et/ou contraintes dans la capacité [ ]

Financement de projets

d’investissement

Intermédiaires financiers [ ]

Série de projets [ ]

Date de début de mise en œuvre du

projet Date de fin de mise en œuvre du projet

29-Avr-2014 31-Mar-2021

Date de mise en œuvre attendue Date de clôture attendue

30-Jun-2014 30-Sep-2021

Programme conjoint SFI

Non

Responsable de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la

région

Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil Simon M. Gray Inger Andersen .

Emprunteur : Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE)

Organisme responsable : Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE)

Personne

ressource :

Samira Badri Poste : Direction Financière

Numéro de

téléphone :

Email : [email protected]

.

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ii

Données sur le financement du projet (en millions de dollars ÉU)

[X] Prêt [ ] Subvention [ ] Garantie

[ ] Crédit [ ] Subvention

de l’IDA

[ ] Autre

Coût total du projet : 223,60 Financement total de la

Banque :

158,60

Écart de financement : 0,00 .

Source de financement Montant

Emprunteur 65,00

Banque Internationale pour la Reconstruction

et le Développement

158,60

Total 223,60 .

Décaissements prévus (en millions de dollars ÉU)

Exercice

Budgétaire

2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Annuel 0,00 5,00 15,00 20,00 30,00 30,00 35,00 23,60 0,00

Cumulatif 0,00 5,00 20,00 40,00 70,00 100,00 135,00 158,60 158,60 .

Objectif(s) de développement proposé(s)

L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est d’améliorer l’alimentation en eau potable de quantité

et qualité fiables des populations des communes rurales ciblées non desservies dans les zones du projet. .

Composantes

Nom de la composante Coût (en millions de dollars ÉU)

Composante 1 : Extension de l’accès à l’approvisionnement

en eau potable par bornes-fontaines dans des provinces

sélectionnées dans la zone du Projet

194,20

Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte en eau

potable par branchements individuels dans la zone du Projet

15,20

Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et renforcement des

capacités

13,80

.

Données institutionnelles

Commission technique du secteur

Eaux .

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iii

Secteurs/Changement climatique

Secteur (5 au maximum ; le pourcentage total doit totaliser 100)

Secteur principal Secteur % % des

mesures

conjointes

d’adaptation

% des

mesures

conjointes

d’atténuation

Eau/traitement des eaux usées et

protection contre les crues

Approvisionnement en

eau

100

Total 100

J’atteste qu’aucune mesure conjointe d’adaptation et d’atténuation du changement climatique

ne s’inscrit dans ce projet. .

Thématiques

Thème (5 au maximum ; le pourcentage total doit totaliser 100)

Thème central Thème %

Développement rural Infrastructure et services en milieu rural 100

Total 100 .

Conformité aux

normes opérationnelles

Le projet diverge-t-il de la stratégie d’assistance pays dans son contenu ou

d’autres éléments clés ?

Oui [ ] Non [X]

.

Le projet implique-t-il de déroger à des politiques de la Banque ? Oui [ ] Non [X]

Ont-ils été validés par la direction de la Banque ? Oui [ ] Non [X]

La validation de toute exemption de politique a-t-elle été soumise au Conseil ? Oui [ ] Non [X]

Le projet répond-t-il aux critères régionaux de bonne préparation à la mise en

œuvre ?

Oui [X] Non [ ]

.

Politiques de sauvegarde déclenchées par le projet Oui Non

Évaluation environnementale OP/BP 4.01 X

Habitats naturels OP/BP 4.04 X

Forêts OP/BP 4.36 X

Lutte antiparasitaire OP 4.09 X

Ressources culturelles physiques OP/BP 4.11 X

Peuples autochtones OP/BP 4.10 X

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iv

Réinstallation involontaire OP/BP 4.12 X

Sécurité des barrages OP/BP 4.37 X

Projets sur des eaux navigables internationales OP/BP 7.50 X

Projets en zones contestées OP/BP 7.60 X .

Engagement contractuel

Nom Récurrence Échéance Fréquence

Accords avec les Communes Rurales

(Annexe 2, Section I (B) de l’Accord de

Prêt)

X Continue

Description de l’engagement

Avant de signer tout contrat pour travaux d’alimentation en eau potable d’une communauté rurale dans

la Zone du Projet, l’Emprunteur veille à ce qu’un accord écrit ait été signé avec la Commune Rurale

concernée, qui stipule le niveau de service requis ; la contribution financière de la Commune Rurale aux

coûts de construction des ouvrages de production, transport et amenée, réservoirs de stockage et bornes-

fontaines publiques apparentées, et, pour les communautés nécessitant le service de raccordement

individuel, le besoin de développer des systèmes d’assainissement des ménages conformément aux

normes définies dans le Manuel de Mise en Œuvre du Projet ; les responsabilités de l’exploitation et la

maintenance de l’infrastructure et de la fourniture du service ; les frais à facturer aux usagers de l’eau et

l’engagement de la Commune Rurale concernée de mettre les terrains requis à la disposition de

l’Emprunteur et les conditions d’acquisition de ces terrains autant que nécessaire, tout ceci comme

détaillé plus avant dans le Manuel de Mise en Œuvre du Projet.

L’Emprunteur exerce ses droits dans le cadre des accords avec les Communes Rurales auxquels il est fait

référence au paragraphe 1 ci-dessus, de manière à protéger les intérêts de l’Emprunteur et de la Banque

et d’accomplir les objectifs du Prêt. L’Emprunteur ne modifie, ni ne suspend, abroge, annule ou ne

déroge à l’un quelconque desdits accords ni de leurs dispositions si cette modification, suspension,

abrogation, annulation ou dérogation peut affecter l’exécution du Projet ou l’atteinte de ses objectifs.

Nom Récurrence Échéance Fréquence

Conditions pour les usagers de l’eau

(Annexe 2, Section I (C) de l’Accord de

Prêt)

X Continue

Description de l’engagement

Au préalable d’un préfinancement, à travers une facilité de paiement dans le cadre du Mécanisme de

préfinancement, des frais d’installation du raccordement individuel du ménage à la charge de l’usager de

l’eau, l’Emprunteur doit s’assurer que les conditions suivantes sont bien satisfaites:

L’Emprunteur doit avoir reçu de l’usager de l’Eau des preuves satisfaisantes établissant qu’un

système d’assainissement individuel ou collectif a été établis par l’usager de l’eau,

conformément aux exigences du manuel de Mise en Œuvre du Projet; et

L’Emprunteur doit avoir conclu un accord avec l’usager de l’eau déclinant, inter alia, les termes

et conditions de la facilité de paiement octroyée au dit usager de l’eau dans le cadre du

Mécanisme de préfinancement.

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v

Nom Récurrence Échéance Fréquence

Engagement financier (Annexe 2,

Section V (a) de l’Accord de Prêt)

X Annuelle

Description de l’engagement

À moins que la Banque n’en convienne autrement, l’Emprunteur prendra, en concertation avec le

Garant, toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que le ratio dettes cumulées sur capitaux propres

(ratio de solvabilité) soit inférieur à 4,5 à la clôture de chaque exercice budgétaire au cours de la période

d’exécution du Projet. .

Conditions

Origine des Fonds Nom Type

BIRD Manuel de Mise en Œuvre

(Article 4.01 (a) de l’Accord de Prêt)

Entrée en vigueur

Description de la Condition

le Manuel de Mise en Œuvre, jugé satisfaisant par la Banque, a été adopté par l’Emprunteur.

Origine des Fonds Nom Type

BIRD Plan d’Acquisition des Terrains (PAT) (Bedouza)

(Article 4.01 (b) de l’Accord de Prêt)

Entrée en vigueur

Description de la Condition

Un PAT, jugé satisfaisant par la Banque, concernant les activités qui seront mises en œuvre par

l’Emprunteur à Bedouza, dans la Province de Safi, a été publié par l’Emprunteur sur son site Internet et a

été soumis par l’Emprunteur à la Banque pour publication sur l’Infoshop.

Origine des Fonds Nom Type

BIRD Plan d’Acquisition des Terrains (Skhour Rehamna)

(Article 4.01 (c) de l’Accord de Prêt)

Entrée en vigueur

Description de la Condition

Un PAT, jugé satisfaisant par la Banque, concernant les activités qui seront mises en œuvre par

l’Emprunteur à Skhour Rehamna, dans la Province de Rehamna, a été publié par l’Emprunteur sur son

site Internet et a été soumis par l’Emprunteur à la Banque pour publication sur l’Infoshop.

Origine des Fonds Nom Type

BIRD Financement Rétroactif

(Annexe 2, Section IV. B 1 (a) de l’Accord de Prêt)

Décaissement

Description de la Condition

Aucun retrait ne peut être effectué pour régler des paiements effectués avant la date du présent Accord,

excepté que des retraits jusqu’à un montant global ne pouvant excéder l’équivalent de 2.785.000 Dollars

pour le montant du Prêt exprimé en Dollars et l’équivalent de 8.077.000 Euros pour le montant du Prêt

exprimé en Euros peuvent être effectués pour des paiements faits avant cette date mais à compter du 1er

mai 2013, pour des Dépenses Eligibles au titre des Catégories (1), (3) et (4).

Origine des Fonds Nom Type

BIRD Condition de Décaissement Décaissement

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vi

(Annexe 2, Section IV. B 1 (b) de l’Accord de Prêt)

Description de la Condition

Aucun retrait ne peut être effectué pour la catégorie (2), à moins qu’une EE et un PGES révisé, jugé

satisfaisant pour la Banque, concernant les activités qui seront mises en œuvre par l’Emprunteur dans le

cadre de la partie I (b) du Projet, ait été publié par l’Emprunteur sur son site Internet et ait été soumis par

l’Emprunteur à la Banque pour publication sur l’Infoshop.

Composition de l’équipe

Personnel de la Banque

Nom Titre Domaine de

spécialisation

Unité

Xavier Chauvot de

Beauchêne

Spécialiste senior en eau

et assainissement

Chargé du Projet MNSWA

Richard Abdulnour Spécialiste en eau et

assainissement

Membre de l’équipe MNSWA

Jean-Charles de Daruvar Juriste Principal Juriste Pays LEGAM

Hassine Hedda Agent financier principal Agent financier principal CTRLA

Eric Ranjeva Agent financier Agent financier CTRLA

Franck Bessette Spécialiste Sr. Gestion

Financière

Spécialiste Sr. Gestion

Financière

MNAFM

Abdoulaye Keita Spécialiste senior,

passation des marchés

Spécialiste senior,

passation des marchés

MNAPC

Khalid Anouar Consultant(e) Spécialiste de

l’Environnement

MNSWA

Najat Maalla M'Jid Consultante Spécialiste Sociale MNSWA

Abdoul-Wahab Seyni Spécialiste principal

Développement Social

Spécialiste principal

Développement Social

MNSSD

Kamel Bezzine Spécialiste Gestion

Financière

Spécialiste Gestion

Financière

MNAFM

Claudine Kader Assistant(e) de

programme

Membre de l’équipe MNSWA

Personnel hors de la Banque

Nom Titre Téléphone au bureau Ville

.

Localisation

Pays Première Division Emplacement Prévue Effective Commentaires

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vii

Administrative

Maroc Région de

l’Oriental

Nador/Driouch X Zones d’intervention :

Nador/Driouch

(Provinces du nord)

Maroc Doukkala-Abda El Beddouza X Zones d’intervention :

Beddouza (Provinces du

centre)

Maroc Marrakech-Tensift-

Al Haouz

Skhour Rehamna X Zones d’intervention :

Skhour Rehamna

(Provinces du centre)

Maroc Doukkala-Abda Sidi Bennour X Zone d’intervention :

Sidi Bennour (Provinces

du centre)

Maroc Souss-Massa-Drâa Tiznit X Zones d’intervention :

Tiznit (Provinces du sud)

Zones d’intervention :

Taghzout (Provinces du

sud)

Maroc Souss-Massa-Drâa Ait Baha X Zones d’intervention :

Ait Baha (Provinces du

sud)

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1

I. CONTEXTE STRATÉGIQUE

A. Contexte du pays

1. Une croissance stable. Le Maroc jouit d’une longue histoire en tant que nation et le pays

connait une croissance stable depuis ces dernières décennies qui a relativement bien résisté à la

récente crise économique mondiale. Le taux de croissance moyen a été d’environ 4,8 pourcent

pour la période 2001-2012, par rapport à 2,8 pourcent dans les années 1990 ; le PIB par habitant

a doublé par rapport aux chiffres de 2001 pour atteindre 2951 $ ÉU en 2012, le chômage a

diminué, passant de 13,6 pourcent en 2000 à 9 pourcent en 2012, et la pauvreté absolue a

diminué, passant de 15,3 pourcent à environ 8,8 pourcent entre 2001 et 2008.

2. Des faits uniques en marge du Printemps arabe, l’avènement d’une nouvelle

Constitution (2011). Malgré une situation économique en constante amélioration, le Maroc a été

touché par la vague de protestations qui déferle sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord

(MENA) depuis 2011. Le Maroc avait déjà entamé un programme de réformes de grande

ampleur visant à renforcer le rôle des régions et à promouvoir la solidarité et l’inclusion sociale.

Une nouvelle constitution a été adoptée par référendum populaire le 1er juillet 2011 avant d’être

promulguée. La nouvelle constitution prévoit des mécanismes pour la construction d’un État

moderne régi autour de droits et d’institutions. Elle jette également les bases de la régionalisation

étendue comme un système démocratique et de gouvernance décentralisée. En novembre 2011,

les élections législatives ont suivi la promulgation de la constitution, conduisant à la formation

d’un gouvernement de coalition de quatre partis ayant adopté les principes de la constitution et

appelé à plus de solidarité et d’inclusion sociale. Cette expérience a montré que les Marocains

sont plus enclins à rechercher l’évolution du système par le changement progressif et continu

s’inscrivant dans l’histoire et les valeurs religieuses du pays.

3. Attentes majeures en matière de réforme et de développement. L’expérience unique du

Maroc reflète son caractère politique distinctif dans la région, même si bon nombre des griefs de

la population de la région sont les mêmes : un quart de la population est encore économiquement

vulnérable aujourd’hui (statut de quasi-pauvreté), avec des disparités persistantes, en effet 70

pourcent de la pauvreté est encore rurale, et la plupart des indicateurs de développement de ces

zones rurales affichent un retard par rapport aux zones urbaines. En outre, la pauvreté rurale

exacerbe les disparités hommes-femmes, en effet les taux d’analphabétisme et d’abandon de

l’école primaire sont relativement plus élevés pour les femmes rurales, tout comme la mortalité

infantile et maternelle. Dans ce contexte, le Maroc s’est engagé dans un processus dynamique

visant à renforcer les opportunités économiques et l’inclusion sociale. Plusieurs programmes de

développement de haut niveau (par exemple, la deuxième phase de l’Initiative nationale pour le

développement humain, l’INDH) et les nouvelles stratégies sectorielles dans les domaines de

l’éducation, de l’emploi, et de la jeunesse ont été lancées. Néanmoins, des efforts

supplémentaires sont nécessaires pour soutenir les réformes menées par le pays. Les

mouvements relatifs à la transition politique et aux changements constitutionnels exercent une

réelle pression sur l’État marocain pour susciter un changement significatif, rapidement. S’il est

vrai que les gens semblent disposés à soutenir le gouvernement et son mandat, ils s’attendent, et

même exigent que celui-ci rompe avec le passé et qu’il engendre des réformes plus crédibles et

plus rapides, notamment dans les domaines de la création d’emplois et de l’amélioration de la

qualité des services publics.

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2

B. Contexte sectoriel et institutionnel

4. Une disparité urbaine-rurale persistante. Au Maroc, la disparité urbaine-rurale est

évidente dans le secteur de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement, l’accès à

l’eau potable dans les zones rurales ayant connu des retards par rapport au milieu urbain. En

raison des capacités financières et techniques limitées des communes rurales (CR) responsables

du point de vue légal d’assurer des services publics tels que l’approvisionnement et

l’assainissement des eaux, le taux d’accès moyen à l’eau potable dans les zones rurales était de

seulement 14 pourcent en 1995. Cela signifie qu’en milieu rural plus de 8 Marocains sur 10

n’avaient pas un accès à une source fiable d’eau potable. Conformément à la réglementation

marocaine, on définit « approvisionnement en eau potable de qualité fiable » comme un service

de distribution en eau répondant aux normes de qualité en vigueur au Maroc1. Un service

« d’approvisionnement en eau potable de quantité fiable » est un service qui fonctionne en

continu, c’est-à-dire sans interruption. Au lieu de cela, les habitants du milieu rural devaient

compter sur des ressources alternatives, souvent de qualité non réglementée (ressources

hydriques souterraines de faible qualité), ou encore effectuer des allers retours longs et fréquents

(un fardeau le plus souvent porté par les femmes et les enfants), ou excessivement coûteux

(camions-citernes, prestataires d’approvisionnement informels). Dans les localités où il était

disponible, l’accès à l’eau dans les zones rurales se faisait le plus souvent par borne-fontaine

(BF) publique, et dans des cas plus rares, par l’intermédiaire de systèmes locaux de distribution

reliés à des branchements individuels.

5. Réalisations impressionnantes dans l’approvisionnement en eau potable en milieu rural

(AEPR). En 1995, le Gouvernement du Maroc (GdM) a lancé un premier programme d’AEPR

connu sous le nom Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations

Rurales (PAGER). La responsabilité de sa mise en œuvre a été partagée entre la Direction

Générale de l’Hydraulique (DGH), et l’Office National de l’Eau Potable (ONEP). Ce-dernier a

récemment été regroupé avec l’Office national d’électricité2. La DGH devait construire des

systèmes autonomes alimentés par l’eau souterraine, gérés par les associations d’usagers d’eau

(AUE), alors que l’ONEP devait poser des pipelines latéraux pour connecter les villages situés le

long de ses principales conduites régionales d’eau potable. Le PAGER a permis d’améliorer les

taux d’accès d’AEPR passant de 14 pourcent en 1995 à 61 pourcent à fin 2004, principalement

en installant de BF dans des milliers de villages ou douars. Depuis 2004, la gestion du

programme PAGER dans son intégralité a été confiée à l’ONEP. L’ONEP l’a restructuré dans le

Programme de Généralisation de l’Eau Potable (PGEP), avec l’objectif d’étendre le taux de

couverture d’accès à l’AEPR à 96,5 pourcent à l’horizon 2017. Pour ce faire, l’ONEP (ci-après

désignée sous le nom l’ONEE) a principalement œuvré à l’extension des canalisations d’AEPR,

limitant l’approvisionnement depuis les ressources hydriques souterraines aux sites où elles se

sont révélées fiables sur le plan de la qualité et suffisantes sur le plan de la quantité.

1 La norme marocaine NM03-7-002 afférente au contrôle et à la surveillance de l'eau dans les réseaux

d'approvisionnement public en eau, publiée dans le Bulletin Officiel (BO) n° 5936 le 21 avril 2011. 2 L'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (l'ONEE) a été créé en 2009 en vertu de la loi 40-09

(promulguée par le dahir 1-11-160 du 29 septembre 2011) pour regrouper l'ancien Office National de de l'Eau

Potable (ONEP) avec l'ancien Office National de l'Electricité (ONE).

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3

6. Appui considérable de la Banque pour accélérer l’approche d’« accès à l’eau courante »

de l’ONEE depuis 2004. La Banque a soutenu l’ONEE dans cette mission. L’actuel Projet

d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu rural (RWSSP), validé en

2005 et financé conjointement avec l’AFD, vient appuyer la mise en œuvre du PGEP du GdM

dans certaines provinces. En 2010, la Banque a approuvé un prêt pour un Projet des Adductions

Régionales d’Alimentation en Eau Potable en Milieu Urbain et Rural du Maroc (RPWSSP),

visant à soutenir l’ONEE dans l’extension des conduites principales régionales dans les zones

rurales. En outre, l’ONEE et la Banque, avec l’appui du Partenariat Global pour l’Aide Basée sur

les Résultats (GPOBA), travaillent en collaboration depuis 2005 pour préparer des projets pilotes

ruraux pour les contrats de gestion déléguée à petite échelle impliquant des approches OBA à la

fois novatrices et prometteuses pour étendre et la gérer durablement la prestation de services par

l’installation de branchements individuels (BI) dans les zones rurales. Ces efforts concertés ont

permis d’augmenter de façon spectaculaire les taux d’accès à l’AEPR ces 15 dernières années,

touchant 94 pourcent de la population rurale en 2013, dont 35 pourcent grâce au raccordement

des réseaux locaux de distribution aux branchements individuels.

7. Un programme qui présente aujourd’hui plusieurs limites. En dépit de ces progrès

impressionnants, où le déploiement généralisé des BF a engendré des avantages indéniables pour

les populations rurales qui ne bénéficiaient pas d’un accès fiable à l’eau potable, le programme a

dû faire face à plusieurs limitations, notamment :

(a) Une couverture d’accès inégale entre les provinces, notamment celles de la côte

atlantique, des régions montagneuses méditerranéennes du Rif et du « pré-Rif » qui

accusent un retard par rapport à la moyenne nationale.

(b) Des niveaux très bas de consommations au niveau des BF, mesurés à 8

litres/hab./jour en moyenne, alors que les réseaux ont été conçus pour transporter 20

litres/hab./jour dans le cadre du PAGER et 50 litres/hab./jour dans les PGEP plus

récents, en prévision de l’augmentation de la demande et donc du débit des BI,

sachant que la faiblesse des débits peut engendrer un risque de perte de la qualité de

l’eau et avoir des répercussions sur la santé publique ;

(c) Une sélection restreinte et insuffisamment systématique de modèles de gestion

des BF, même en passant par les associations d’usagers d’eau (AUE) mises en avant

par la DGH, ou par les gardiens-gérants (GG) proposés par l’ONEE ;

(d) La forte demande de branchements individuels : une grande partie de la

population rurale comprend que le service d’approvisionnement en eau potable par

bornes-fontaines comme une solution temporaire, mais elle préférerait être équipée en

branchements individuels, ce qui allégerait considérablement le fardeau des

utilisations intensives d’eau pour la non-consommation (lavage, cuisine, etc.), et

(e) Une attention insuffisante à la gestion des eaux usées (système d’assainissement

individuel) et à la promotion de l’hygiène, une problématique concernant les BI plus

que pour le service par BF.

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4

8. Le GdM cherche maintenant à parvenir à l’accès universel tout en effectuant une

transition progressive vers la desserte par branchements individuels. Compte tenu de ces

limitations, le GdM est aujourd’hui confronté à deux défis de taille. Son principal défi est de

continuer à augmenter la fiabilité de l’accès des populations rurales à une eau potable pour

s’approcher le plus près possible de l’accès universel. Cela implique de reproduire l’approche

actuelle et éprouvée de l’ONEE qui consiste à construire des piquages et réseaux secondaires

reliant les conduites principales régionales aux bornes-fontaines, dans les villages qui ne sont pas

encore desservis par des projets antérieurs de l’ONEE où les taux d’accès sont parmi les plus bas

au Maroc. Puisque ces communautés dépendent encore de modes d’approvisionnement de faible

qualité et représentant un lourd fardeau, ce projet permettrait d’apporter des améliorations

considérables dans la fiabilité de l’approvisionnement en eau potable. En outre, avec

l’augmentation considérable des taux d’accès partout, le deuxième défi du GdM est de transférer

progressivement son objectif d’étendre la prestation actuelle du service par BF vers le service par

BI, répondant ainsi à la demande accrue des avantages perçus de l’approvisionnement en eau

dans les logements, et de tirer profit du dimensionnement initial des piquages en prévision du

service par BI.

9. Le GdM s’engage dans l’assainissement rural. En 2007, le GdM a mis en place un

Programme National d’Assainissement (PNA) pour la promotion de la collecte et du traitement

des eaux usées dans les zones urbaines. En s’appuyant sur les premiers succès du PNA, le GdM

est en train de préparer un Programme National d’Assainissement Rural (PNAR) visant à

promouvoir l’assainissement amélioré en milieu rural. L’étude de conception du PNAR devrait

être achevée courant 2014. Cependant, il reste à clarifier : le calendrier de sa validation,

l’affectation des fonds et le début de mise en œuvre. Les consultations et les ateliers ont permis

de déterminer clairement que les solutions individuelles devraient être privilégiées et que

l’assainissement collectif devrait se limiter aux zones où les obstacles environnementaux ou

techniques les rendent indispensables. Conformément à la réglementation marocaine, tout

logement doit être équipé d’une solution d’assainissement adéquate3. Le décret n° 2-05-1533

4,

définissant les modalités de l’assainissement autonome, précise que tout logement rural doit être

équipé d’une solution d’assainissement individuel. Il confie également à la commune la

responsabilité de vérifier la conformité et l’état opérationnel des systèmes d’assainissement

existants ou nouveaux et de faire appliquer la réglementation dans le cas où le système n’est pas

conforme. En tenant compte de cela, le PNAR devra mettre au clair la question de l’organisation

institutionnelle pour promouvoir, mettre en œuvre et gérer des systèmes d’assainissement

individuel et proposer des mesures visant à renforcer les communes, dont les capacités, ou les

moyens sont insuffisants pour gérer ce mandat municipal. La responsabilité du service du

prestataire du réseau se limite à l’examen du dossier, qu’il soit soumis par le ménage ou par la

commune, qui documente qu’une solution d’assainissement adéquate est en place avant

d’effectuer le branchement du ménage. Par ailleurs, pour les besoins du projet, un financement

sera demandé au GdM afin de piloter la mise en œuvre de solutions d’assainissement adaptées

dans les zones du projet afin de ne pas retarder l’extension du service par BI. Dans tous les cas et

3 La Loi 25-90 promulguée par le dahir n°1-92-7 du 15 hija 1412 (17 juin 1992), publiée dans le Bulletin Officiel n°

4159 le 15/07/1992, page: 307. 4 Le décret n° 2-05-1533 de 14 moharrem 1427 (13 février 2006), publié dans le Bulletin Officiel n° 5404 le 16 mars

2006.

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5

conformément à la réglementation marocaine et aux procédures de l’ONEE, l’éligibilité du BI

dans le cadre du projet proposé exigera la mise en place d’une solution d’assainissement

adéquate capable de gérer l’augmentation anticipée des débits d’eaux grises ou des effluents de

manière respectueuse pour l’environnement.

C. Objectifs clés auxquels le Projet contribue

10. Le projet est cohérent avec le double objectif de la Banque : éliminer l’extrême pauvreté et

stimuler la prospérité partagée des 40 pourcent de la population la plus démunie, grâce à la

stratégie sectorielle de la Banque visant à étendre l’accès, à améliorer la prestation de service et à

continuer à soutenir le Maroc dans le dépassement des OMD sur l’accès amélioré à une source

fiable d’eau potable. La Banque et le GdM ont choisi l’eau comme une problématique essentielle

de la Stratégie de Partenariat Pays (Country Partnership Strategy, CPS) pour la période 2010-

2013 et un enjeu stratégique clé de la Stratégie de Partenariat Pays pour la période 2010-2013,

avec la poursuite de la détermination à mettre en place un service d’approvisionnement en eau

potable rurale équitable, viable et abordable. Le soutien de la Banque au secteur de l’eau a été

étayé par un travail analytique et un dialogue sectoriel considérables. Il s’appuie sur une

expérience concrète de l’investissement et des prêts aux politiques de développement appuyant

l’assainissement urbain, l’approvisionnement en eau potable rural et les programmes d’irrigation

efficiente, ainsi que sur les réformes de la gouvernance du secteur, la gestion des ressources

hydriques, l’irrigation, l’approvisionnement et l’assainissement des eaux.

11. En soutenant un nouveau projet d’approvisionnement en eau potable rural, la Banque

contribue à l’objectif du GdM visant le plein accès à un système amélioré d’approvisionnement

en eau potable dans les zones encore mal desservies des provinces ciblées, tout en aidant le GdM

à élaborer des approches de desserte par branchements individuels financièrement équilibrées

dans les zones rurales et traitant de la problématique de l’assainissement. Il contribuera

également à dépasser les cibles des OMD relatifs à l’approvisionnement en eau potable à

l’échelle nationale, et à réduire l’écart entre les zones rurales et urbaines. En améliorant les

conditions de vie des bénéficiaires dans les zones rurales, en particulier pour les femmes et les

enfants, le projet entend contribuer à l’inclusion sociale et développer les opportunités

économiques.

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6

II. OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET

A. ODP

12. L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est d’améliorer l’alimentation en eau

potable de quantité et qualité fiables des populations des communes rurales ciblées non

desservies dans les zones du projet.5

13. On définit l’« alimentation en eau potable » comme un service d’approvisionnement en eau

potable répondant aux normes de qualité, conformément à la réglementation marocaine en

vigueur6. Un « service fiable d’approvisionnement en eau » est un service qui fonctionne en

continu, c’est-à-dire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.

B. Bénéficiaires du projet

14. Le projet devrait avoir des retombées positives sur la qualité de vie de la population des

zones ciblées en donnant un accès fiable à l’eau potable à environ 390 000 habitants de zones

rurales de quelque 1 400 villages (douars), où l’accès à l’eau à la fois peu fiable et représente un

lourd fardeau.

15. En outre, le projet aura également des répercussions positives en appuyant la transition vers

la prestation de services d’eau par branchements individuels. Grâce au préfinancement des

contributions des ménages permettant d’assurer la transition des BF aux BI7, le projet permettra

d’améliorer encore la prestation des services d’eau potable pour environ 50 000 habitants

supplémentaires en milieu rural pour lesquels l’alimentation en eau est actuellement assurée par

bornes-fontaines.

16. Les communes ciblées par le projet sont parmi les plus pauvres au Maroc. Si l’on se base

sur les données officielles du recensement de 2004 et sur les données sur la pauvreté datant de

2007, 25,6 pourcent de la population des communes ciblées par le projet (l’équivalent de plus de

100 000 bénéficiaires potentiels) sont en dessous du seuil de vulnérabilité, défini au Maroc

comme les personnes gagnant moins de 1,80 $ US par jour. Dans cette catégorie, on estime que

15,6 pourcent sont extrêmement pauvres, ce qui équivaut à plus de 60 000 bénéficiaires

potentiels qui gagnent moins de 1,20 $ US par jour. Ces chiffres sont nettement plus élevés que

le taux national de pauvreté (9,5 pourcent) et de la vulnérabilité (18 pourcent). Le projet devrait

donc bénéficier de façon disproportionnée aux populations extrêmement pauvres ou vulnérables,

5 La « Zone du Projet » se compose des régions de Chaouia-Ouardigha; Doukkala-Abda; Fès-Boulemane; Gharb-

Chrarda-Beni Hssen; Grand Casablanca; Marrakech-Tensift-Al Haouz; Meknès-Tafilalet; Oriental; Rabat-Salé-

Zemmour-Zaër; Souss-Massa-Drâa; Tadla-Azilal; Tanger-Tétouan; Taza-Al Hoceima-Taounate et des provinces de

Tan-Tan, Tata et Guelmim du Royaume du Maroc 6 La norme marocaine NM03-7-002 afférente au contrôle et à la surveillance de l'eau dans les réseaux

d'approvisionnement public en eau, publiée dans le Bulletin Officiel (BO) n° 5936 le 21 avril 2011. 7 Le projet comprend l'exigence que les branchements individuels seront effectués uniquement dans les habitations

équipées d'une solution d'assainissement satisfaisante, tel que défini dans la règlementation marocaine (voir les

solutions techniques de l'ONEE en matière d'assainissement en milieu rural) et jugée adéquate par la Banque

mondiale.

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7

contribuant ainsi aux deux objectifs de la Banque mondiale: l’élimination de l’extrême pauvreté

et la prospérité partagée des 40 pourcent les plus démunis de la population.

C. Indicateurs de résultats au niveau de l’ODP

17. La réalisation de l’ODP sera suivie au moyen des indicateurs suivants8:

Bénéficiaires directs du projet (nombre)*, pourcentage de ce chiffre qui sont des

femmes* et pourcentage de ce chiffre qui sont des personnes extrêmement pauvres.

Nombre de personnes dans les zones rurales ayant accès à une « source d’eau

améliorée » dans le cadre du projet*

Villages dans les zones rurales ayant accès à une source d’eau améliorée dans le

cadre du projet (nombre), pourcentage de ce chiffre qui reçoit une eau de qualité

adéquate (potable), et pourcentage de ce chiffre qui reçoit de l’eau potable sur une

base continue (fiabilité de la source).

18. En outre, les progrès réalisés vers l’ODP seront surveillés par un ensemble d’indicateurs

intermédiaires de résultats (dont la liste figure à l’annexe 1 à la rubrique Cadre de Suivi des

Résultats) et d’indicateurs de résultats (dans un processus de suivi opérationnel distinct, décrit

dans le manuel de mise en œuvre du projet).

III. DESCRIPTION DU PROJET

A. Composantes du Projet

19. Le projet s’appuie sur l’expérience et les leçons tirées de projets en cours pour soutenir plus

efficacement un emprunteur de grande capacité dans le renforcement de sa prestation de services

d’AEPR dans des zones non encore desservies. Il vise à poursuivre l’appui de la Banque

mondiale à la dernière phase du PGEP du GdM en intensifiant ses efforts pour étendre l’accès au

service par BF dans les zones qui restent mal desservies (composante 1, 80 pourcent des coûts du

projet) ; en s’appuyant sur un mécanisme de préfinancement des ménages pour accélérer le

déploiement du service par BI (composante 2, 8 pourcent des coûts du projet, dont la moitié est

affectée à la modernisation des réseaux d’accès en amont, lesquels avaient été sous-

dimensionnés). 7 pourcent supplémentaires des coûts du projet permettront de financer des

activités d’assistance et de renforcement des capacités techniques. Les 5 pourcent restants

serviront à couvrir les imprévus physiques et financiers.

20. En tant que tel, le projet comprendrait trois composantes. Le financement indiqué ci-

dessous révèle un coût total du projet de 162,1 millions d’euros (équivalent à 223,6 millions de

dollars), dont 92,0 millions d’euros et 31,72 millions de dollars ÉU (équivalent à 158,6 millions

de dollars ÉU) sont financés par la proposition de prêt de la Banque.

8 Les indicateurs de référence sont indiqués par une *.

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8

Composante 1 : Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-

fontaines dans les provinces sélectionnées dans la zone du Projet.

21. Le coût de cette composante, avec imprévus et TVA, est estimé à 140,8 millions d’euros

(équivalent à 194,2 millions de dollars), dont 97,3 millions d’euros (équivalent à 134,2 millions

de dollars) financés par le prêt de la Banque (69 pourcent) et 43,5 millions d’euros (équivalent à

60,0 millions de dollars) financés par les financements de contrepartie.

22. Cette composante vise à développer l’infrastructure requise pour étendre

l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales ciblées dans des provinces incluant

Nador et Driouch dans le nord du pays ; Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et Rehamna dans le Centre

et Tiznit et Chtouka Ait Baha dans le Sud. Le développement des infrastructures comprendra

principalement des travaux : le besoin potentiel d’augmenter la production d’eau dans la région

de Tiznit, construction de réservoirs de stockage (surélevés ou enterrés), stations de pompage,

piquages ruraux et des systèmes de desserte par BF publiques dans les villages (douars) ciblés.

Toutes les infrastructures d’approvisionnement en eau potable construites dans le cadre du projet

seront exploitées et entretenues par l’ONEE. Une fois installées, les bornes-fontaines seront

exploitées et entretenues par des gardiens-gérants individuels en vertu de contrats de gestion.

Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte en eau potable par branchements

individuels dans la zone du Projet.

23. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 11,0 millions d’euros

(équivalent à 15,2 millions de dollars), dont 9,0 millions d’euros (équivalent à 12,4 millions de

dollars) financés par le prêt de la Banque (82 pourcent) et 2,0 million d’euros (équivalent à 2,8

million de dollars) financés par les financements de contrepartie.

24. Cette composante vise à répondre à la demande de BI d’une part croissante de la population

rurale et sera mise en œuvre par l’ONEE dans toute la zone du projet définie pour cette

composante. Le financement de la BIRD de 5 millions d’euros (équivalent à 6,9 millions de

dollars) contribuera à un mécanisme de préfinancement géré par l’ONEE comme un fonds

revolving permettant de préfinancer une portion du coût des branchements individuels des

ménages. Seuls les ménages qui fournissent la preuve qu’ils disposent d’un système

d’assainissement adéquat, qu’il soit collectif ou individuel, pourront bénéficier d’un

préfinancement de l’ONEE. Des solutions d’assainissement rural acceptables ont été adoptées

par l’ONEE et seront décrites en détail dans le Manuel de Mise en Œuvre du projet.

25. Cette composante comprendra également quelques travaux de construction

d’infrastructures nécessaires pour augmenter la capacité du réseau d’accès régional dans les

zones où le réseau régional installé lors des premières étapes du PAGER et du PGEP est inadapté

pour assurer un service adéquat (les standards de conception étant inférieurs à l’époque avec 20

litres par habitant et par jour), pour permettre l’installation du service par BI.

Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et renforcement des capacités.

26. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 10,0 millions d’euros

(équivalent à 13,8 millions de dollars), dont 8,4 millions d’euros (équivalent à 11,6 millions de

dollars) financés par le prêt de la Banque (84 pourcent) et 1,6 million d’euros (équivalent à 2,2

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9

million de dollars) financés par les financements de contrepartie. Cette composante financera les

services de consultants pour l’assistance technique à l’ONEE pour la mise en œuvre du projet,

les études et les activités de renforcement des capacités.

B. Financement du projet

27. Dans sa demande de prêt, l’Emprunteur a demandé un montant en euros. Toutefois, afin de

réduire sa vulnérabilité à l’égard des fluctuations de taux de change, l’ONEE s’efforce de garder

un panier de devises composé de 80 pourcent d’euros et 20 pourcent de dollars ÉU. A travers la

Fiche de Prêt, l’Emprunteur a demandé que 80 pourcent du montant du prêt soit libellé en euros

(92 million d’euros) et 20 pourcent en dollars ÉU, soit l’équivalent en dollars de 23 millions

d’euros, ce qui représente 31,72 millions de dollars ÉU.

28. Les coûts du projet sont résumés dans le tableau suivant. Le financement de contrepartie est

calculé sur la base d’un pourcentage des coûts hors taxes. Les pourcentages de financement

s’élèvent à 80 pourcent pour l’extension de l’accès et à 100 pourcent pour l’augmentation de la

production, le mécanisme de préfinancement, l’assistance technique et le renforcement des

capacités.

En millions d’euros, taxes comprises Cout

Total

Cout Total

hors TVA

Part

BIRD

% du

total hors

TVA

Financement

de

contrepartie

Composante 1 : Extension de l’accès à

l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines

dans les provinces sélectionnées dans la zone du Projet

135,8 113,2 92,3 82% 43,5

Provinces du Nord 40,1 33,4 26,7 80% 13,4

Provinces du centre 48,5 40,4 32,3 80% 16,2

Provinces du Sud 36,5 30,4 24,4 80% 12,2

Provinces du Sud (Augmentation de production) 10,7 8,9 8,9 100% 1,8

Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte

en eau potable par branchements individuels dans la

zone du Projet

11,0 10,0 9,0 90% 2,0

Mécanisme de préfinancement 5,0 5,0 5,0 100% -

Renforcement des réseaux d’accès 6,0 5,0 4,0 80% 2,0

Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et

renforcement des capacités 9,6 8,0 8,0 100% 1,6

Assistance technique 8,4 7,0 7,0 100% 1,4

Renforcement des capacités. 1,2 1,0 1,0 100% 0,2

COÛTS DE DÉMARRAGE TOTAUX 156,4 131,2 109,3 83% 47,1

Imprévus physiques 2,8

Imprévus financiers 2,6

COÛT TOTAL DU PROJET 161,8 131,2 114,7 87% 47,1

Intérêts pendant la mise en œuvre 0

Commission d’ouverture 0,3

FINANCEMENT TOTAL REQUIS 115,0

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C. Prise en compte des expériences acquises dans la conception du projet

29. La nouvelle conception du projet tire les leçons de l’expérience internationale dans des

projets similaires et des dix années de soutien apportées à l’ONEE, tant dans la mise en œuvre

continue du RWSSP (2005) que pour l’extension de l’approvisionnement en eau potable en

milieu rural RPWSSP (2010), ou les nombreuses subventions d’assistance technique financées

par le GPOBA pour accompagner les projets pilotes en milieu rural en matière de PPP à petite

échelle avec l’OBA pour l’extension du service par branchements individuels.

30. L’équipe d’assistance technique chargée de la mise en œuvre du projet doit être engagée

dès que possible. L’expérience actuelle avec les projets d’AEPR a montré qu’une AT en amont

et bien ciblée est essentielle à la bonne marche des opérations. La conception du projet exige que

les consultants d’AT soient en place et aient procédé à des campagnes d’information et de

sensibilisation, mais aussi confirmé l’intérêt des populations bénéficiaires et documenté la

satisfaction des conditions préalables avant d’entamer les travaux dans les douars dans le cadre

du projet. Cela permettra à l’ONEE de lancer le projet sur des bases saines et une méthodologie

cohérente, d’identifier et de résoudre les difficultés potentielles dès le début, et d’établir une

communication efficace avec les bénéficiaires. La mise en œuvre continue du contrat

d’assistance technique pour le RWSSP et d’une mission d’AT financée par l’ONEE dans la

province de Rehamna sera modifiée pour y inclure des informations et des tâches de

sensibilisation dans les provinces du Centre. Dans d’autres zones du projet, ces tâches ainsi que

toutes les autres missions afférentes au soutien à la mise en œuvre se feront en vertu d’une

nouvelle tâche d’AT. Le processus de sélection pour cette mission a commencé dès la validation

de la conception du projet, en passant par la passation de marché anticipée, afin d’assurer sa

mobilisation dès les premiers stades de la mise en œuvre du projet.

31. Veiller à ce que les communes rurales jouent un rôle actif dans l’accompagnement de

l’amélioration du service de l’eau. La collecte de la contribution des bénéficiaires au coût des

BF s’est avérée être un défi important en vertu de l’actuel RWSSP, qui fait état de taux de

recouvrement faibles. Cette situation a été aggravée par le manque de soutien des CR pour aider

l’ONEE dans cette tâche. La conception de la proposition de projet pose la condition stricte de

mener des campagnes d’information dans les communautés et que l’adhésion des bénéficiaires

soit dûment documentée au préalable du démarrage des travaux. Les dispositions à cet effet

comprennent des modifications apportées aux contrats d’AT en cours et la passation anticipée du

nouveau marché d’AT d’appui à la mise en œuvre du projet, qui sera financé dans le cadre de la

composante 3 du Projet. La conception du projet renforce également la responsabilité des CR par

la Charte Communale » dans l’approvisionnement des services d’eau et d’assainissement à leurs

électeurs. Celles-ci joueront un rôle essentiel pour appuyer l’intervention de l’ONEE en assurant

la conformité aux conditions préalables énoncées dans les accords de financement (pour

l’amélioration de l’approvisionnement de l’eau) qui seront signés entre l’ONEE et les CR avant

le démarrage des travaux.

32. S’appuyer sur l’approche gestionnaire de BF dans la prestation du service par BF. L’expérience l’internationale (Ouganda, Kenya) confirme l’expérience du Maroc que le recours à

des gardiens gérants (GG) de BF est un modèle efficace, éprouvé et durable pour la gestion du

service par BF dans les zones rurales. La conception du projet se fondera sur cette solution de

gestion pour assurer les extensions du service par BF.

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11

33. Systématiser le suivi des bénéfices du Projet en termes de genre et de pauvreté. Une

enquête réalisée dans le cadre du RWSSP a permis d’analyser les informations liées au genre, ce

qui a permis de mieux comprendre les avantages et les impacts de l’extension du service par BF

pour les femmes et les filles et les attentes de ce service. La conception du projet propose de

mener des enquêtes sur les ménages similaires avant l’examen à mi-parcours du projet et avant la

clôture du projet. Le questionnaire de l’enquête comprend les informations pertinentes par genre,

ainsi que des informations permettant de mieux comprendre et de quantifier les avantages et les

impacts du projet sur les populations extrêmement pauvres.

34. Les conditions sont maintenant en place pour mettre en place le mécanisme de

préfinancement. Développer une approche efficace pour répondre à la demande croissante du

service par BI à la fois pour augmenter la consommation d’eau potable et son chiffre d’affaires

opérationnel est une priorité pour l’ONEE alors qu’il s’engage dans l’extension de l’accès, tout

comme traiter des conditions financières défavorables pour le financement de l’extension du

service par BI et le risque associé sur les finances de l’ONEE, du manque de personnel

empêchant l’ONEE de gérer directement ces systèmes, et enfin de l’absence d’une solution

globale de rechange valable pour l’ONEE pour la gestion durable du service par BI. Ces sujets

ont été abordés au fil du temps lors de discussions dans le cadre du dialogue de politique. Les

conditions financières révisées9 pour la fourniture du service par BI ont été adoptées en 2009 afin

de répondre aux préoccupations quant à la viabilité financière de la prestation de services d’eau

par l’ONEE, et aux divers modèles de gestion basés sur des PPP à petite échelle, en particulier

les approches d’Aide Basée sur les Résultats (OBA) qui ont été testées et sont progressivement

déployées. Sur cette base, l’ONEE est maintenant prêt à mettre en place le mécanisme de

préfinancement pour assurer sa transition vers la fourniture d’eau par service par BI.

35. Soutenir la transition vers un service de BI appelle au développement simultané de

solutions d’assainissement satisfaisantes. L’installation d’un BI conduit à une augmentation de

la consommation d’eau, principalement pour des utilisations domestiques (boire, cuisiner et se

laver, et dans une moindre mesure les usages sanitaires). Ainsi, les BI conduisent à une

augmentation importante des flux d’effluents, principalement les flux d’eaux ménagères. S’il est

vrai qu’une grande majorité des foyers dans les zones rurales ont recours à une solution

d’assainissement qui répond à la définition de la santé publique de l’assainissement (aucun

contact avec les excréments), bien souvent, ces solutions ne répondent pas aux conditions

acceptables environnementales et de santé lorsque la consommation des ménages ayant accès au

service par BI augmente. Conformément à la réglementation marocaine et ses propres règles

actuelles, l’ONEE ne fera bénéficier de la facilité de préfinancement que les ménages qui

fournissent la preuve qu’ils disposent d’une solution d’assainissement satisfaisante. C’est le

mandat de la commune et non de l’ONEE de faire appliquer la réglementation en matière

d’assainissement rural (actuellement abordé dans le cadre du PNAR, voir la rubrique Contexte

sectoriel) L’ONEE s’engage néanmoins à sensibiliser les habitants aux avantages d’un système

d’assainissement amélioré, par exemple par la distribution de tracts qui promeuvent les options

9 Les coûts d'investissement requis pour l'extension du service par BI sont financés par une contribution de 15 % des

CR et par une contribution de 5% des bénéficiaires (80% de l'ONEE). Les coûts d'investissement nécessaires au

déploiement du service par BI sont couverts par les frais de branchement de 3 500 MAD par ménage (au moins

50%) et par la CR (jusqu'à 50 %).

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12

de solutions d’assainissement acceptables les plus économiques. Cependant, ils doivent compter

sur le ménage pour mettre en œuvre une solution acceptable et sur la commune pour la vérifier et

la documenter, conformément à la règlementation marocaine. L’ONEE n’a ni le mandat ni les

moyens de procéder à cette vérification. Néanmoins, bien conscient des effets négatifs potentiels

liés à une augmentation des flux d’effluents sur la santé publique et l’environnement, l’ONEE,

en qualité d’opérateur, a accompagné les parties prenantes en vue de (i) développer des méthodes

systématiques pour évaluer et quantifier le besoin de mesures d’atténuation face aux

répercussions potentielles du service par BI, et a préparé des directives définissant des solutions

d’assainissement adéquates aux niveaux individuel et de la communauté ; et (ii) appuyer les

initiatives des CR dans l’amélioration de leurs conditions d’assainissement et de drainage avec

les fonds mobilisés à cet effet.

36. Solutions de rechange examinées et rejetées.

(a) La possibilité d’intégrer ce projet dans le RWSSP en cours par un mécanisme de

financement additionnel a été évaluée puis écartée en raison de la nouvelle politique

opérationnelle OP 10.00 publiée le 8 avril 2013, qui fait qu’il ne s’agit plus de la solution

de traitement la plus adaptée pour l’opération envisagée.

(b) La conception de systèmes d’AEPR exploitant les ressources hydriques souterraines

(moins onéreuse que le recours à des conduites d’eau) a été abandonnée, compte tenu des

faibles capacités et de la mauvaise qualité de l’eau des nappes phréatiques des zones

concernées par le projet.

IV. MISE EN ŒUVRE DU PROJET

A. Dispositions institutionnelles et de mise en œuvre

37. La BIRD conclura un Accord de Prêt avec l’ONEE et un Accord de Garantie avec le

Royaume du Maroc. L’ONEE est une nouvelle entité juridique résultant du regroupement entre

l’ancien Office National de l’Eau Potable (ONEP) et l’Office National de l’Electricité (ONE),

conformément à la loi 40-09, promulguée par le Dahir du 29 septembre 2011 et entrée en vigueur

le 24 avril 2012. Après le regroupement, l’ONEE a conservé une branche dédiée à la gestion de

l’eau (« ONEE-Branche Eau ») et une branche dédiée à la gestion de l’électricité (« l’ONEE-

Branche Electricité »). Ces changements n’impliquent aucune modification à l’organigramme ou

à l’ancienne dotation en personnel de l’ONEP et de l’ONE. En conséquence, ce regroupement

n’aura pas d’impact sur la capacité de l’ONEE à gérer des projets financés par la Banque, étant

donné que le personnel responsable de la mise en œuvre du projet reste le même.

38. L’ONEE est le plus grand opérateur public national du Maroc et reste une entreprise

publique autonome. La branche Eau de l’ONEE est l’acteur le plus important dans le secteur de

l’eau et de l’assainissement. Il s’agit d’une entreprise publique autonome responsable de la

planification de l’approvisionnement en eau potable, de la production à grande échelle d’eau

potable, de l’approvisionnement de plus d’un million de clients dans plus de 500 centres urbains

petits ou moyens, et du développement de l’AEPR dans le cadre du GEP, qui a permis à 94

pourcent de la population rurale d’avoir accès à une alimentation en eau potable, principalement

par borne-fontaine. Elle est également responsable du développement de l’assainissement dans

environ 200 centres urbains. L’ONEE a déjà l’expérience de projets RWSS et RPWSS financés

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13

par la Banque mondiale, en particulier dans les provinces du centre et du Nord. La réalisation

s’appuiera sur les structures existantes de l’ONEE et le personnel disponible sera renforcé par la

composante d’AT. On ne prévoit donc pas de créer une unité d’exécution du Projet. La mise en

œuvre du projet soutiendra en fait les efforts en cours par l’ONEE dans les domaines de la

décentralisation et de l’externalisation de ses services.

39. Les modalités de mise en œuvre sont les mêmes que celles des projets RWSSP et RPWSSP

en cours. Au sein de la branche Eau de l’ONEE, le service financier sera responsable de la

supervision globale du projet, et sera le point focal pour la Banque mondiale. La Direction de la

généralisation de l’accès à l’eau potable (DEP) sera responsable de la coordination et du suivi du

projet. Les directions provinciales et régionales, ainsi que les agences mixtes, de l’ONEE

superviseront, chacune en ce qui les concerne, les études techniques, sociales et

environnementales, la mobilisation des communautés, et la construction et le suivi des travaux

sous-traités à des consultants ou à des entreprises du secteur privé. Les bureaux régionaux et

provinciaux devront également publier les appels d’offres et gérer les contrats en collaboration

avec les directions centrales, au besoin.

40. La CR signera des conventions de cofinancement avec l’ONEE qui définiront (i) leur

niveau de contribution au financement des coûts de construction des réseaux secondaires, à

savoir 15 pourcent des coûts d’extension de l’accès par BF et/ou 50 pourcent des coûts des

réseaux de distribution d’eau par BI ; (ii) pour la desserte par BI, le besoin pour chaque foyer de

fournir la preuve qu’il dispose d’une solution d’assainissement adéquate, conformément aux

solutions techniques agréées définies dans le MMO sera une condition pour bénéficier du

mécanisme de préfinancement de l’ONEE, et (iii) un accord de principe en vue de la délégation

du service d’approvisionnement en eau potable à l’ONEE et le mode de gestion (par ex : Gardien

gérant, AUE, opérateur privé, ou l’ONEE) pour la fourniture de service et les responsabilités

afférentes à l’exploitation et la maintenance des infrastructures ainsi que les frais facturés aux

usagers. Au sein du Ministère de l’Intérieur, la Direction Générale des Collectivités Locales

(DGCL) veillera à ce que les CR concernées s’acquittent de leurs engagements conclus avec

l’ONEE dans le cadre du projet aux termes des conventions signées par lesdites communes avec

l’ONEE et validées par la DGCL. La DGCL sera invitée à examiner le processus par lequel les

contributions des CR sont versées à l’ONEE, afin de s’assurer que ces paiements ont lieu en

temps voulu, conformément aux modalités des accords.

41. Là où le service par BI sera étendu, les conventions de cofinancement exigeront également

qu’un système d’assainissement adéquat dans les ménages soit mis en place, qu’il soit collectif

ou individuel, préalablement à l’installation d’un BI ». Les solutions techniques acceptables en

matière d’assainissement rural ont été adoptées par l’ONEE et la Banque et seront décrites en

détail dans le manuel de mise en œuvre du projet. Parce que l’assainissement rural ne s’inscrit

pas dans le mandat de l’ONEE, d’autres sources potentielles de financement sont à l’étude pour

financer l’élaboration de solutions d’assainissement acceptables.

42. Dans le cas de l’extension du service par BI, lorsque les ménages demandent un

préfinancement auprès du mécanisme de préfinancement en vertu de la composante 2 pour

financer une portion pouvant atteindre 2500 MAD de leur contribution aux coûts du

branchement individuel (la contribution totale du ménage pour le BI s’élève à 3500 MAD),

l’ONEE conclura un accord spécifique avec ces ménages. Cet accord spécifique doit préciser le

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14

montant et les modalités du préfinancement, le calendrier de remboursement et les modalités de

remboursement au fil du temps par l’intermédiaire des factures d’eau.

B. Résultats du suivi et évaluation

43. L’ONEE soumettra des rapports de Projet sur une base semestrielle à la Banque au plus

tard 45 jours après la date de fin de chaque semestre. Ces rapports devront intégrer l’état

d’avancement de la mise en œuvre, les indicateurs de résultats et de répercussions à jour, les états

financiers, les questions environnementales et sociales, et les mesures prises pour assurer la mise

en œuvre satisfaisante du projet. Ils devront également intégrer un plan de passation des marchés

à jour. Afin d’alimenter les rapports de Projet, les données techniques, financières et relatives à

la passation des marchés seront recueillies par les départements idoines de l’ONEE, avec le

concours de la Direction chargée de la coordination du projet. En plus de la production de

rapports réguliers, des informations complémentaires, notamment un plan de passation des

marchés à jour et des prévisions de décaissement pourront être exigés avant la mise en œuvre des

missions d’appui à la mise en œuvre de la Banque, afin de mieux suivre l’évolution du projet

dans la réalisation de son objectif.

44. Un examen à mi-parcours et une évaluation finale du projet seront réalisés. Ces évaluations

comprendront une enquête auprès des ménages sur un échantillon de clients (une enquête de

référence sur les ménages sera effectuée lors du démarrage du projet) afin d’évaluer le niveau de

satisfaction quant aux interventions du projet et d’autres indicateurs pertinents tels que les délais

et les économies réalisées grâce au projet, les changements dans les pratiques d’hygiène, etc.

Une attention particulière sera portée à la désagrégation de l’information sur la base du genre et

des niveaux de pauvreté.

C. Durabilité

45. L’ONEE a démontré son engagement à réaliser les objectifs et les cibles du GdM en

matière d’accès à l’eau en milieu rural. L’ONEE intègre pleinement l’impératif d’un

développement d’infrastructures et d’un service qui soient durables, et s’est ainsi engagé à

satisfaire la demande de BI des usagers. La préparation du projet a permis de clarifier les aspects

liés à la mise en œuvre de l’extension du service par BI, notamment sur la méthodologie, les

rôles et responsabilités à mettre en place pour faire fonctionner le mécanisme de préfinancement,

évaluer toutes les solutions viables pour une gestion durable de l’extension et de l’exploitation du

service par BI, et relever le défi de l’assainissement en milieu rural. Le projet s’appuie également

sur l’expérience dans la structuration de la collaboration avec la population bénéficiaire, à savoir

le calendrier des études techniques, les activités de sensibilisation et les conditions préalables à

remplir avant de pouvoir donner le feu vert aux travaux de mise en œuvre.

46. Dans un effort de soutenir le développement du service par BI, en veillant à ce que le projet

n’exerce aucune pression supplémentaire sur la viabilité financière à long terme de l’ONEE, le

GdM a convenu en octobre 2009 d’adapter les modalités de financement pour le développement

du service par BI en augmentant la contribution financière des CR à l’investissement dans le

système de distribution de 30 pourcent à 50 pourcent et les contributions des bénéficiaires aux

coûts du branchement du montant promotionnel de 2 500 à 3 500 dirhams. Cette révision des

contributions a été établie à partir d’enquêtes menées en 2005 sur la volonté et la capacité de

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15

payer, ces enquêtes indiquent que plus de 60 pourcent des ménages seraient prêts à débourser 3

500 MAD pour accéder au service par BI, avec une facilité de crédit apportée par l’ONEE. Les

modalités de financement révisées ont été adaptées aux coûts d’installation du service par BI,

extrapolées à partir des coûts réels de construction mobilisés ou calculés sur la base de 135

projets réalisés partout au Maroc dans le but de s’assurer que la majorité du système de

distribution du service par BI soit neutre pour l’ONEE en matière de coûts. Afin de faciliter la

transition du pays au service par BI, l’ONEE peut envisager une approche mutualisée10

, dans la

mesure où l’équilibre financier global de l’extension au service par BI est maintenu.

47. La viabilité des objectifs du projet repose sur les facteurs critiques suivants :

(a) L’offre de service et de mode de gestion doit être à la fois mieux différenciée et plus

durable (BF ou BI ?, gestion par association ou gestion par un opérateur professionnel ?)

afin d’aboutir à une meilleure appropriation et valorisation des systèmes d’AEPR par les

douars bénéficiaires.

(b) Un développement régulier du service par BI et une capacité adéquate à gérer et à

entretenir les réseaux d’AEPR, pour s’assurer que les débits de l’eau dans les conduites

d’amenée permettent bien de garantir une bonne qualité de l’eau, ainsi que l’efficacité

économique du projet ;

(c) Des modèles de gestion durable éprouvés pour le service de BF (modèle GG) ou

pour le service par BI (modèle de délégation tel qu’un PPP avec une approche d’aide

basée sur les résultats - OBA), présentés à la section III.C relative aux enseignements.

(d) Atténuer et gérer de manière satisfaisante des questions liées à l’assainissement en

milieu rural. Le projet donnera la condition stricte qu’une solution d’assainissement

satisfaisante soit mise en place avant le déploiement des BI. Un soutien financier sera

demandé au GdM pour financer ces solutions, lesquelles pourront être des pilotes et

fournir la mise en œuvre et l’expérience opérationnelle pour la mise en œuvre du

Programme National d’Assainissement Rural (PNAR), qu’il est en train de préparer.

(e) S’assurer de la capacité de l’ONEE à réaliser ses missions opérationnelles et à

remplir ses obligations financières :

(i) Le projet mettra tout en œuvre pour assurer sa rentabilité en définissant des

seuils maximaux par personne des contributions de l’ONEE dans les coûts

d’investissement des conduites d’amenée et de distribution d’eau potable. En

parallèle, l’ONEE continuera à développer ses transferts de responsabilité au

secteur privé pour la gestion de l’AEPA, et en particulier en ce qui concerne

les piquages ruraux et les réseaux de distribution. En effet, il s’est avéré qu’il

s’agissait là d’un moyen efficace de réduire les coûts et de rendre ainsi les

services plus abordables pour les intéressés.

10

Pour les systèmes pour lesquels la somme des contributions des communes rurales et des bénéficiaires excède le

coût d’investissement de la desserte par BI, l’ONEE utilisera la différence pour combler d’éventuels déficits de

financement d’autres opérations d’extension du service par BI.

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16

(ii) La généralisation du comptage pour la desserte par BI, avec application

de tarifs par tranches établis sur les tarifs urbains devrait significativement

accroître les recettes de l’ONEE par comparaison au service par BF. Il s’agit

d’une stratégie pour améliorer le recouvrement à terme des coûts de l’AEPR.

La structure tarifaire devra cependant être révisée pour promouvoir un

meilleur recouvrement des coûts. Par ailleurs, les péréquations opérées entre

les zones urbaines et rurales ont atteint leurs limites. Le modèle de

Planification Financière Stratégique qui doit être conçu par l’ONEE sera

essentiel pour assurer la viabilité financière à long terme de cet organisme,

tout en lui permettant de progresser sur la voie de l’objectif d’AEPR défini par

le Gouvernement.

(iii) La question de la tarification et de la viabilité financière à long terme de

l’ONEE est l’objet de discussions entre l’ONEE et le GdM depuis des années.

Il s’agit là d’un des problèmes clés qui a retardé de trois ans la signature du

« contrat de programme »11

de l’ONEE. Améliorer le financement et la

viabilité du secteur est un sujet permanent du dialogue sectoriel et sur les

politiques du pays. Ce dialogue est alimenté par diverses activités et études,

notamment l’actuelle Étude régionale sur l’eau non génératrice de revenus

menée par la Banque. Il y a aujourd’hui un consensus au sein du

gouvernement sur la nécessité d’une réforme tarifaire. Le « Contrat-

Programme » de l’ONEE, qui devrait être signé au cours du premier semestre

2014, comprendra un ensemble de leviers pour assurer la viabilité financière à

long terme de l’Office. Néanmoins, en accord avec les projets en cours, la

conception du projet contient dans les documents juridiques un engagement

financier pour suivre les principaux indicateurs financiers et assurer la santé

financière globale de l’ONEE. Les discussions politiques sur ces questions

pourront en outre être instruites par une évaluation spécifique des stratégies

tarifaires des services d’eau et d’assainissement en milieu rural.

11

Le Contrat-Programme qui sera signé par le GdM et l'ONEE définit les priorités stratégiques, les investissements

et l'augmentation des tarifs pendant 4 ans. (Période 2014-2017)

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V. RISQUES PRINCIPAUX ET MESURES D’ATTÉNUATION

A. Tableau récapitulatif de la classification des risques

Risque pour les parties prenantes Modéré

Risque pour l’organisme de mise en œuvre

- Capacité Modéré

- Gouvernance Faible

Risques du projet

- Conception Faible

- Aspects sociaux et environnementaux Modéré

- Programme et donateurs Faible

- Contrôle de l’exécution et durabilité Modéré

Risques liés à la mise en œuvre globale Modéré

B. Explication de la classification des risques

48. Le risque global de mise en œuvre est modéré, principalement en raison de la nécessité de

suivre de près les processus d’acquisition de terrains et la mise en œuvre des politiques de

sauvegarde de l’environnement dans des sous-projets (principalement l’augmentation du

traitement du flux d’effluents), ainsi que la viabilité financière des services locaux de BF et BI et

le secteur de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural en général.

VI. RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION

A. Analyse économique et financière

49. Une analyse quantitative des coûts-avantages a été réalisée pour l’extension de la prestation

de services par le biais des bornes-fontaines. Une analyse quantitative des coûts et avantages a

été réalisée pour six zones d’intervention et pour l’ensemble du projet qui consiste à

approvisionner 1400 villages (douars) par bornes-fontaines dans les régions du nord, du sud et du

centre du pays. Dans ces zones habitent une partie des 6 pourcent restants de la population sans

accès à une source fiable d’eau potable. Le projet promeut également l’extension de la prestation

de services par BI dans la zone du projet, grâce à un mécanisme de préfinancement. L’analyse de

l’extension de la prestation de services par branchements individuels était difficile à réaliser, car

les zones où elle aura lieu sont encore inconnues à ce stade. La méthodologie d’une telle analyse

a néanmoins été élaborée (voir Annexe 6). Elle sera affinée lors de l’examen à mi-parcours.

50. En ce qui concerne l’analyse financière du coût-avantage, l’ensemble des sous-projets et du

projet global s’avèrent non viables sur 15 ans. La plupart des tarifs proposés pourraient

pratiquement recouvrir au moins les charges d’exploitation et de maintenance (OMEX) pour la

majorité de la population ciblée d’ici 2030, sauf dans les zones 4, 5 et 6 où les investissements

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sont plus élevés que les autres régions et exigent des besoins de pompage supplémentaires. Par

conséquent, les tarifs moyens appliqués sont nettement inférieurs aux charges d’exploitation et

de maintenance dans ces trois zones. Pour donner un ordre de grandeur, si les recettes provenant

de ces zones devaient couvrir les charges d’exploitation et de maintenance (OMEX) liées à leur

prestation de services, les tarifs actuels devraient être multipliés par 3,1 pour le Cercle Rif, par

14,2 pour Anzi et par 11,5 pour Ait Baha (Tableau 1). Ceci est lié au fait que les 6 pourcent de la

population qui n’ont pas encore accès à une ressource en eau améliorée sont les plus difficile à

atteindre et seront inévitablement confrontés à des coûts de desserte supérieurs à la moyenne.

Tableau 1 : Résultats de l’analyse financière Approvisionnement en eau potable -

Zone d’intervention

Population

en 2030

Investisseme

nt total

Hors TVA

OMEX en

pourcentage

de

l’investissemen

t

Coût

d’investisse

ment par m3

OMEX

par m3

Tarif

moyen

suggéré

VAN

financière

# Million de

MAD % MAD/m3

MAD/

m3 MAD/m3

Million de

MAD

1.Zemamra Sidi Bennour 258 909 256 462 5 4,05 3,64 3,86 -247

2.Nord Safi Systeme Beddouza 24 000 37,65 ±5 5,78 3,69 4,09 -38

3. Cercle Skhour Rehamna 62 249 144 707 ±5 9,67 7,09 3,44 -194

4. Cercle Rif 110 740 370,200 ±5 10,78 13,41 4,26 -674

5.Anzi 35 887 256,575 ±5 33,56 33,62 2,37 -448

6. Ait Baha 9 485 108,4 ±5 47,25 48,72 4,23 -195

Total 501 270 1 174,0 ±5 9,98 8,91 -1 702

Remarque : Un branchement individuel fournit 50 litres/jour/habitant ; une borne-fontaine : 20 litres/jour/habitant.

Il faut supposer que les coûts d’investissement par m3 augmentent avec le temps pour compenser l’inflation.

Source : ONEE (2014)

51. Concernant l’analyse économique coûts-avantages, les principaux avantages

socioéconomiques et de santé décrits en détail à l’annexe 6 sont susceptibles de s’accumuler dans

le temps et comprennent : (i) la réduction des maladies véhiculées par l’eau grâce à un système

amélioré d’AEP, et (ii) des avantages socioéconomiques traduits en temps gagné par la réduction

du temps consacré à la corvée d’eau, une tâche effectuée principalement par les filles du ménage,

comme l’ont rapporté les précédents projets d’éducation et d’approvisionnement en eau potable

en milieu rural, financés par la Banque au Maroc.

52. Les zones d’intervention du projet dans le cadre de la composante 1 sont les régions

pauvres sans puits domestiques où les habitants consacrent deux heures en moyenne à corvée

d’eau plutôt que d’acheter de l’eau en bouteille, par conteneur ou acheminée par camion-citerne.

Plusieurs techniques d’évaluation conservatrices ont été utilisées pour calculer les avantages,

notamment la réduction des risques de diarrhée par l’amélioration de l’approvisionnement en eau

potable où nous avons utilisé la valeur statistique de la vie humaine (VSVH) pour calculer la

mortalité ; le coût de la maladie a été utilisé pour calculer le taux de morbidité, et le coût

d’opportunité du temps a été utilisé pour déterminer le surplus du consommateur où le revenu

disponible a été appliqué au temps perdu à la corvée d’eau, saisissant notamment le fait que les

filles ne vont pas à l’école lorsqu’elles effectuent cette tâche. D’autres avantages

socioéconomiques ont été identifiés, mais sont difficiles à quantifier, comme le stress

psychophysique lié à la corvée d’eau, etc.

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Tableau 2 : Analyse économique et résumé de l’analyse de sensibilité, par zone et pour l’ensemble du

projet Indicateur

économique clé

Critères de

viabilité

(Taux

d’actualisation

de 10 %

et

investissement

sur 20 ans)

Zone 1

Zemamra

Sidi

Bennour

Zone 2

Nord Safi

Systeme

Beddouza

Zone 3

Cercle

Skhour

Rehamna

Zone 4

Cercle Rif Zone 5

Anzi Zone 6

Ait

Baha

Résultats

globaux du

projet

Population

desservie

Total d’ici 2034 268 637 25 005 64 776 115 716 37 347 9 670 521 152

Analyse économique coûts-avantages

VAN (en millions

de MAD) >0 529,7 34,5 42,0 52,1 -168 -80 312,7

TRI (±%) ≥10 % 39 % 28 % 19 % 17 % 8 % 11 % 16 %

Ratio coûts-avantages

(en VA) >1 3,3 2,1 1,4 1,3 0,4 0,3 1,4

Viabilité du projet Oui Oui Oui Oui Non Non Oui

Analyse de

sensibilité

VAN (en millions

de MAD) >0 3,0 0,1 1,6 0,4 0,0 0,0 0,0

TRI (±%) ≥10 % 13 % 18 % 16 % 14 % 0 % 0 % 13 %

Ratio coûts-

avantages (en VA) >1 1,1 1,1 1,1 1,1 0 0 1,1

Point de rupture de la viabilité du

projet

>Coût = <Avantage (±%) ±50 % ±31 % ±12 % ±8 % ±0 % ±0 % ±11,4 %

Augmentation des coûts (±%) +202 % +90 % +28 % +18 % ±0 % ±0 % +25,7 %

Baisse des profits (±%) -66 % -47 % -22 % -15 % ±0 % ±0 % -20,4 %

Source : cf. Annexe 6.

53. Le projet, qui prévoit une amélioration de l’approvisionnement en eau potable en milieu

rural avec 20 à 50 litres par jour pour environ 521 000 habitants entre 2015 et 2034, est viable.

En effet, la valeur actuelle nette (VAN) donne 312,7 millions de MAD sur 20 ans, un ratio coûts-

avantages à la valeur actualisée (VA) supérieure à 1, combiné à un taux de rentabilité interne

(TRI) de 16 pourcent (tableau 2). Prises individuellement, les zones 1 à 4, qui couvrent 89

pourcent de la population, sont également très viables avec une VAN supérieure à zéro, des TRI

économiques variant entre 17 pourcent et 39 pourcent et des ratios coûts-avantages (en VA)

supérieurs à 1. Les zones 5 et 6 ne sont pas viables en raison des coûts très élevés de

l’approvisionnement en eau dans ces zones (tableau 1). Malgré l’examen des solutions moins

onéreuses pour les zones 5 et 6, ces dernières ne sont toujours pas viables, car elles sont corrélées

au coût très élevé de l’approvisionnement d’une eau de meilleure qualité dans ces régions

éloignées ; une analyse des marges se révèlerait injuste et exclurait cette population représentant

11 pourcent de la population totale ciblée d’ici 2034 (Tableau 2). Pris collectivement, les

résultats de l’analyse sont positifs et satisfaisants. Les taux de rendement globaux portent sur le

fait que le projet vise des zones qui abritent une partie des 6 pourcent restants de la population

actuelle sans accès à un approvisionnement fiable en eau salubre, en partie parce que ces

populations sont parmi les plus difficiles à atteindre et parce que les réseaux sont les plus

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coûteux à mettre en œuvre. Néanmoins, le projet est justifié et l’ensemble de la population ciblée

devrait récolter les fruits de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable.

54. Une analyse de sensibilité a été réalisée pour tester la viabilité des sous-projets et du projet

global. Considérant la même augmentation des coûts, le point de rupture pour la viabilité du

projet est atteint lorsque les bénéfices sont réduits de 11,4 pourcent. Dès lors, le projet demeure

viable avec une VAN de 14 150 MAD, un TRI à 13 pourcent et un ratio coûts-avantages (en VA)

de 1,1 : le projet n’est plus viable en dehors de cette fourchette. De même, l’analyse de

sensibilité a été menée pour les quatre sous-projets viables de la région avec une VAN variant

entre 0,1 et 3,0 millions de MAD, des TRI économiques supérieurs à 10 pourcent et des ratios

coûts-avantages (en VA) supérieurs à 1 avec une augmentation de coût et une diminution des

bénéfices variant entre 8 pourcent et 50 pourcent, ce qui permettrait de maintenir la rentabilité

des sous-projets. (Tableau 2).

55. Une analyse financière des états financiers de l’ONEE pour 2012 a été réalisée (Annexe 7).

Elle a démontré que la situation de l’ONEP (avant avril 2012) et de l’ONEE - Branche Eau est

globalement satisfaisante. Les ressources financières issues de l’exploitation, combinées aux

excédents du financement permanent sur l’actif immobilisé, permettent de dégager une trésorerie

positive. Néanmoins, en cohérence avec un Financement Additionnel récent d’un projet

d’électricité, il a été convenu d’introduire le ratio d’endettement comme un engagement financier

dans les Documents juridiques, afin de suivre et de veiller à la viabilité financière globale de

l’ONEE.

B. Aspects techniques

56. Sélection de la zone de projets. La sélection des investissements proposés dans la Zone du

Projet donne la priorité aux zones rurales n’ayant encore jamais bénéficié des précédents projets,

mais disposant d’études techniques avancées et d’un niveau élevé de demande de la population

pour une amélioration des services.

57. Infrastructure d’alimentation en eau. La solution technique proposée pour l’extension des

services par BF ou le développement des infrastructures afin d’accroitre la capacité des réseaux

d’accès au préalable de la desserte par BI consiste à installer ou à étendre les conduites

principales régionales d’eau potable et à construire un réseau de piquages reliant les conduites

principales régionales aux BF. Cette approche de « grand réseau » est justifiée par la

disponibilité d’eaux de retenue de barrages dans les agences de bassin respectives, et par le souci

de limiter le nombre de sources d’eau, afin de mieux garantir la viabilité et la qualité de

l’approvisionnement. Les systèmes qui seront financés dans le cadre du projet seront presque

exclusivement alimentés par des ressources d’eau de surface durables.

58. Distribution d’eau par BI et assainissement rural. Cette composante répond à la demande

d’une proportion croissante de la population rurale de disposer de meilleurs services, tels que la

desserte individualisée des ménages par BI. Afin de protéger la santé publique et se conformer

aux mesures de protection de l’environnement, la présence de solutions adéquates

d’assainissement rural sera un prérequis strict pour faire bénéficier les ménages qui font la

demande de branchement individuel de la facilité de préfinancement de l’ONEE, conformément

aux procédures adoptées par l’ONEE, jugées satisfaisantes par la Banque. Si la densité de

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21

population est forte et la situation géologique ne permet pas de mettre en place des solutions de

drainage individuelles dans les foyers, des systèmes de drainage devront être réalisés pour traiter

le problème de l’augmentation des flux d’effluents. Le projet ne comprend pas le financement de

ces solutions puisqu’elles ne relèvent pas du mandat de l’ONEE. Il confirme toutefois l’intérêt

du GdM à piloter et à financer le développement de solutions satisfaisantes d’assainissement

individuel ou de réseau et à renforcer la sensibilisation et la capacité des communes à gérer ce

mandat. Selon la réglementation marocaine, il revient aux communes de faire en sorte que

chaque maison ait une solution d’assainissement adéquate, de contrôler la conformité et l’état

opérationnel des solutions d’assainissement existantes ou nouvelles et les faire appliquer dans le

cas où le système actuel n’est pas conforme à la réglementation.

C. Gestion financière.

59. L’ONEE sera responsable de la gestion des fonds du Projet et de toutes les transactions

financières afférentes. L’ONEE est un établissement public à caractère industriel et commercial

(EPIC) et doté d’une autonomie financière et administrative. Par conséquent, l’ONEE fonctionne

comme une entreprise du secteur privé, dont les structures et le fonctionnement sont conformes

aux principes et procédures édictés par le droit commercial du Royaume du Maroc. L’ONEE a

un Directeur Général et un Conseil d’Administration, présidé par le Premier ministre et composé

de représentants de divers ministères. À la fin de chaque exercice, l’ONEE produit des états

financiers, qui sont certifiés par des auditeurs indépendants externes possédant les qualifications

et l’expérience requises. La comptabilité est centralisée au Siège. La Direction financière de cet

organisme est bien structurée et dispose d’un personnel adéquat, ayant une solide expérience des

projets financés par les bailleurs de fonds. L’ONEE a l’expérience de la gestion des projets

financés par la Banque.

60. Une évaluation des capacités de gestion financière de l’ONEE a été réalisée lors de la

préparation du projet. Cette évaluation a permis d’examiner la capacité de gestion financière, les

procédures de contrôle interne, la production de rapports financiers et les examens a postériori.

Elle a confirmé la robustesse du système de gestion financière de l’ONEE, puisqu’il s’agit d’une

entité très expérimentée qui a mis en place des procédures et des systèmes pour éviter les

irrégularités financières. Certains risques ont néanmoins été identifiés :

(a) Paiements : Pour atténuer les risques de retards de paiement, l’ONEE suivra

étroitement toutes les étapes du processus, afin d’identifier rapidement les goulots

d’étranglement et agir en conséquence.

(b) Nature du projet : Le projet impliquera plusieurs participants, tant au niveau

central que régional. En plus de cette décentralisation, le projet devra suivre des

procédures spécifiques, et les Directives de la Banque mondiale. Dans le but de

réduire les risques liés à la mise en œuvre, l’ONEE prépare un manuel de mise en

œuvre (MMO) du projet, décrivant les procédures, les acteurs, le flux des documents,

et les résultats.

61. Le financement rétroactif a été proposé dans le cadre de la conception, pour le cas où les

passations de marchés par anticipation donnaient lieu à des décaissements avant la signature des

documents juridiques. Le financement rétroactif serait limité à l’équivalent de 2.785.000 Dollars

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22

pour le montant du Prêt exprimé en Dollars et l’équivalent de 8.077.000 Euros pour le montant du Prêt

exprimé en Euros peuvent être effectués pour des paiements effectués à compter du 1er mai 2013.

62. Le mécanisme de préfinancement sera structuré comme un fonds revolving, en vertu de

modalités convenues au moment de la préparation du projet. Une note de présentation de ces

modalités a été soumise à la Banque qui l’a examinée. Un compte désigné destiné à recevoir les

fonds alloués au mécanisme de préfinancement serait dans les dispositions relatives à la gestion

financière. Le risque associé à ce mécanisme est lié à l’identification adéquate des bénéficiaires

et de la gestion des informations pertinentes requises pour les rapports financiers. Pour atténuer

ce risque, le système informatique de l’entité pourra être adapté.

D. Passation des Marchés

63. La Branche Eau de l’ONEE jouit d’une bonne expérience dans les activités de passation

des marchés et la mise en œuvre de projets financés par la Banque. L’évaluation de la capacité de

l’ancien ONEP (nouvelle Branche Eau de l’ONEE) en matière de passation des marchés pour

l’actuel projet d’AEPR, et confirmée pour le projet régional d’AEPA et pour le Projet

d’Assainissement de l’Oum Er Rbia, a permis de conclure que le système de passation des

marchés publics est fiable et qu’il fonctionne dans un environnement de contrôle structuré, donc

dépourvu de risques fiduciaires majeurs. La Branche Eau de l’ONEE suit ses propres règles de

passation des marchés, lesquelles se basent fondamentalement sur les règles nationales de

passation des marchés (Décret sur les conditions et formes de passation des marchés de l’État)

approuvées par le ministère des Finances conformément à la Loi. Ces règles de passation des

marchés sont conformes aux directives de la Banque, à quelques exceptions près, mentionnées à

l’annexe 3. Au niveau central de la Branche Eau de l’ONEE, les capacités en matière de

passation de marchés sont globalement satisfaisantes. Concernant les directions régionales de la

Côte Atlantique (DRC) et d’Oujda (DR6), la capacité a également été jugée globalement

satisfaisante. En ce qui concerne la direction régionale d’Agadir (DR1), qui n’a pas encore

d’expérience de mise en œuvre de projets financés par la Banque mondiale, une formation aux

procédures de passation de marchés sera dispensée au démarrage du projet et elle fera l’objet

d’un accompagnement rapproché sur les premières activités de passations de marchés. Dans le

cadre du projet, la passation des marchés sera effectuée selon les dispositions des directives et les

procédures de la Banque définies à l’annexe 3.

64. Les risques les plus probables pourraient se traduire par des situations de non-conformité

mineures et quelques retards dans la mise en œuvre du projet. Les mesures d’atténuation

proposées sont les suivantes :

(a) Le dossier d’appel d’offres types pour les marchés de travaux passés par Appel

d’Offres National (AON) a été préparé par l’ONEE et soumis à la Banque, qui les a

approuvés. Ces dossiers comprennent toutes les clauses d’ajustement pour l’AON au

Maroc ainsi que la clause d’audit et les clauses de fraude et de corruption (AFCC).

Toute modification apportée à ce dossier d’appel d’offres type pour travaux passé par

AON devra être soumise à la Banque pour validation, conformément à l’Accord de

prêt. Sur le même principe, un dossier d’appel d’offres type pour les marchés de

fournitures passés par AON sera préparé par l’ONEE et soumis à la Banque pour

approbation, avant la publication du premier appel d’offres de fournitures par AON.

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23

(b) Le plan de passation de marchés initial, indiquant les seuils pour l’utilisation des

méthodes de passations de marchés autres que l’Appel d’Offres International (AOI)

ou la Sélection Fondée sur la Qualité et le Coût (SFQC), a déjà été préparé et révisé

par la Banque. Lors de la préparation, la Banque a examiné la proposition de plan de

passation des marchés et s’est mise d’accord avec le client sur la possibilité de

recourir à la passation de marchés par anticipation, à l’aide des documents d’appel

d’offres types et des procédures agréées par la Banque. Au cours de la mise en œuvre

du projet, les plans de passation des marchés seront mis à jour au moins une fois par

an ou aussi souvent que nécessaire et seront soumis à la non-objection de la Banque ;

(c) Les modalités de mise en œuvre comprennent des revues à posteriori.

E. Sociale (comprenant les aspects relatifs aux politiques de sauvegardes)

65. Impacts sociaux. Le projet apportera d’importants avantages sociaux et n’aura pas

d’impacts négatifs. Les études relatives à la fourniture d’eau précédemment réalisées au Maroc

ont montré que la fourniture d’eau potable a des impacts sociaux positifs : pour les femmes et les

jeunes filles, elle réduit la corvée des collectes d’eau, et elle améliore les conditions de vie des

ménages et du village tout entier. Indiquons les avantages spécifiques suivants : (a) gains de

temps permettant d’accroître la participation aux activités éducatives et économiques, en

particulier pour les jeunes filles et les femmes ; (b) réduction de la prévalence des maladies

véhiculées par l’eau, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans ; (c) renforcement de la

cohésion sociale et stimulation de l’apparition d’activités collectives ; et (d) atténuation de la

forte tendance à l’émigration rurale, qui a été alimentée par l’augmentation de la pauvreté dans

les campagnes. Ce sont les personnes pauvres qui sont souvent les plus affectées par le manque

d’accès à l’amélioration des réseaux d’adduction d’eau, car elles ne peuvent pas couvrir le coût

des stratégies palliatives utilisées par les personnes plus aisées (achats auprès des fournisseurs,

puits privés). Par suite, ce projet apportera d’incontestables avantages aux personnes pauvres.

Ceci sera surveillé dans le cadre de résultats par des indicateurs spécifiques, en vertu des

évaluations à mi-parcours et finales.

66. Participation. La stratégie du projet s’appuie sur la participation de diverses parties

prenantes du secteur : l’ONEE, les Communes Rurales, le secteur privé, les bénéficiaires, etc. La

participation au sous-projet se fera à deux niveaux : (a) au niveau de représentants locaux élus,

pour le processus de planification de l’AEPR dans les provinces et les communes et la répartition

du coût d’investissement dans la production et l’adduction d’eau ; et (b) au niveau des

communes pour le choix du niveau de service et la répartition du coût des investissements de

production et d’adduction d’eau ; pour la conception, la construction, la gestion et la

maintenance des réseaux d’adduction d’eau ; et la gestion des effluents à l’échelon des villages,

avec la promotion de pratiques d’hygiène et d’assainissement adéquates. Les efforts de

mobilisation des communautés consisteront à prendre toutes les dispositions permettant de

faciliter l’accès des personnes pauvres aux avantages du projet. On pourra, par exemple,

envisager des modalités de crédit permettant de faciliter le paiement des BI, imaginer des

arrangements au niveau des communes pour que les personnes pauvres puissent chercher l’eau

chez leurs voisins équipés de BI, ou encore l’installation de bornes-fontaines dans les villages

afin d’améliorer la qualité de l’approvisionnement en eau potable pour les personnes qui

n’auraient pas opté pour le BI. Dans les provinces visées par le projet, les différences entre zones

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24

rurales et villes petites ou moyennes sont plus marquées ; mais il y a des variantes selon les

zones rurales : dans certains villages, les maisons peuvent très dispersées, tandis que dans

d’autres, les maisons sont très proches les unes des autres. Une telle diversité n’est pas sans

conséquence sur le coût d’installation des BI dans un village.

67. Intégration du Genre. En outre, le projet vise à promouvoir la participation des femmes

par le biais d’au moins deux mécanismes : (a) l’AT inclura systématiquement des femmes dans

ses équipes sur le terrain, et (b) l’AT promouvra l’inclusion des femmes et des hommes dans les

discussions communautaires sur les activités du projet et dans tous les comités communautaires

liés au projet.

68. Suivi. Un examen à mi-parcours et une évaluation finale du projet seront réalisés. Ces

évaluations seront précédées par diverses enquêtes concernant des aspects clés, comprenant des

enquêtes de satisfaction de la clientèle sur des échantillons de bénéficiaires (une évaluation avant

l’examen à mi-parcours et une avant la fin du projet) afin de promouvoir la responsabilité des

prestataires de services face à clientèle, mais aussi d’évaluer l’impact du projet sur les femmes,

les jeunes filles et les populations très pauvres.

69. Acquisitions foncières. Le projet ne devrait pas occasionner de déplacements involontaires

des populations, mais devrait par contre impliquer des acquisitions permanentes ou temporaires

de terrains. L’expérience récente montre que l’acquisition de terrains n’entraînera probablement

pas de réinstallation physique et n’aura pas d’impact sur les résidences ou sur l’activité

économique et que seule la valeur de l’actif de terrains non bâtis est concernée. En conséquence,

les instruments de réinstallation pour ce projet incluent un Plan Cadre d’Acquisition des Terrains

(PCAT) et des Plans d’Acquisition des Terrains (PAT), conformément aux exigences de la

politique opérationnelle 4.12. L’Emprunteur a préparé un PCAT pour l’ensemble des zones du

projet, puisque les activités et travaux spécifiques relatives à l’approvisionnement en eau potable

dans la plupart des zones ne sont pas connus avec certitude au moment de l’évaluation. Ils ne le

seront que lors de la mise en œuvre. Pour les deux zones d’interventions de Bedouzza et Skhour

Rehamna, pour lesquelles les études étaient finalisées durant la préparation, mais sans que des

PAT puissent être préparés avant l’évaluation du projet, des Notes d’orientations ont été

préparées pour présenter les informations supplémentaires disponibles et les résultats des

consultations organisées dans ces deux zones d’intervention. Le PCAT et les deux Notes

d’Orientation approuvés ont été publiées dans le pays et sur le site Infoshop de la Banque

mondiale au préalable de l’évaluation (respectivement le 28 janvier et le 13 mars 2014). Il a été

convenu de faire de la publication des PAT relatifs aux zones d’intervention de Bedouzza et

Skhour Rehamna dans le pays et sur le site Infoshop de la Banque mondiale une condition

d’entrée en vigueur du projet. Les autres PAT seront également soumis à la Banque mondiale

pour approbation et seront publiés publiées dans le pays et sur le site Infoshop de la Banque

mondiale au préalable du démarrage des travaux dans la zone d’intervention concernée.

F. Environnement (comprenant les aspects relatifs aux politiques de sauvegardes)

70. Une analyse de l’environnement a été faite, conformément à la politique opérationnelle de

la Banque mondiale (« Operational Policy 4.01 »). Elle a classé le projet en « Catégorie B ». Une

Évaluation Environnementale (EE) et un Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) ont

été élaborés par l’ONEE pendant la préparation. En outre, des consultations publiques ont été

Page 35: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

25

organisées dans une des provinces visées par le projet (Rehamna) pour informer la population et

les diverses parties prenantes concernées par les activités du projet, pour les associer à

l’évaluation des impacts potentiels du projet sur l’environnement et pour leur permettre de

formuler des commentaires et des propositions. Les représentants des provinces du Centre et du

Nord ont récemment été consultés sur des activités similaires dans le cadre du projet RPWSSP

en cours. Cependant, il a été convenu que l’ONEE inclurait systématiquement dans la

consultation initiale avec les bénéficiaires une présentation du projet, son impact positif, les

effets négatifs potentiels et les mesures d’atténuation connexes.

71. Il vise à inclure les préoccupations de protection environnementale dans la conception, la

planification, la gestion et la mise en œuvre des activités du projet. Ce PGES comprend les

quatre composantes suivantes :

(a) Coordination et gestion de l’environnement ;

(b) Coordination et gestion de l’environnement ;

(c) Plan de suivi et d’évaluation ; et

(d) Activités de renforcement des capacités.

72. Le PGES sera mis en œuvre par la direction de l’assainissement de l’environnement (DAE)

de l’ONEE. La capacité de la DAE a été évaluée et jugée suffisante à la lumière de l’expérience

considérable qu’elle a acquise lors de la conduite des études d’impacts environnementales, la

définition des mesures d’atténuation et la mise en œuvre des PGES pour des projets similaires,

notamment des projets actuels d’approvisionnement en eau potable en milieu rural financés par

la Banque. La DAE fournira des informations relatives à l’application et au suivi des politiques

de sauvegarde dans ces rapports de Projet périodiques transmis à la Banque, notamment les

informations sur l’application des mesures du PGES telles qu’elles apparaissent dans documents

d’appels d’offre pour les contrats de construction, en plus des rapports annuels de suivi

environnemental à produire dans le cadre du projet. Dans le cadre de ces tâches de mise en

œuvre et de suivi, la DAE sera épaulée par l’assistance technique, qui guidera et contrôlera la

mise en œuvre du PGES dans les zones d’intervention. Pour faciliter ces tâches, la DAE a

élaboré un manuel des opérations pour les EE et un modèle pour les rapports de suivi

environnemental.

73. Les principaux impacts positifs environnementaux et socioéconomiques attendus du projet

sont les suivants :

(a) Augmentation de l’accès à l’eau potable, ressource vitale pour le développement

humain dans les zones rurales ;

(b) Réduction de la pression sur les eaux souterraines avec des retombées positives

sur les niveaux des eaux en surface ;

(c) Amélioration de la qualité de l’eau fournie aux ménages qui se traduit par une

diminution des maladies véhiculées par l’eau, en particulier chez les enfants ;

(d) Faciliter l’accès à l’eau potable se traduisant par une réduction du temps consacré

à la corvée d’eau, en particulier pour les femmes et les enfants ;

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26

(e) Augmenter la disponibilité des femmes et leur participation aux activités des

associations communautaires ;

(f) Créer des emplois locaux et éviter l’exode rural en améliorant les conditions de

vie en milieu rural ;

(g) Augmenter la sensibilisation des communautés rurales sur les questions

environnementales, en particulier sur ce qui touche aux eaux usées ;

(h) Promouvoir des pratiques durables de gestion des eaux usées et de

l’assainissement en milieu rural ;

(i) Développer et diffuser des solutions d’assainissement individuel en milieu rural

(AMR) améliorées et adaptées aux sites ;

(j) Contribuer à la promotion d’un marché compétitif pour le marché de l’AMR, et

renforcer les capacités en matière d’approvisionnement de services d’assainissement

individuels, de travaux et de fournitures.

74. L’étude d’impact environnemental a également répertorié les effets négatifs possibles sur

l’environnement ainsi que les impacts socioéconomiques des activités du projet, afin d’identifier

les mesures correctives qui pourraient les prévenir ou les réduire. Les principaux impacts

négatifs potentiels identifiés dans le cadre de ce projet sont les suivants :

(a) Un accroissement de la consommation des ressources en eau de surface ;

(b) Le site de déploiement des branchements individuels (composante 2)

(i) Production accrue des eaux usées associée à un risque élevé de

pollution des ressources hydriques souterraines et de surface ;

(ii) Risque de contamination accrue des eaux souterraines par des

agents pathogènes ;

(iii) Risque de développement de maladies véhiculées par l’eau

consécutif à la stagnation ou à la réutilisation des eaux usées non

traitées ;

(c) Nuisances temporaires et localisées en raison des travaux de construction ; et

(d) Accroissement de la consommation d’énergie provoquée par l’alimentation des

réseaux de distribution.

75. L’impact des activités de construction du projet, comme la pose de conduites d’amenée et

de distribution, le forage et les travaux de construction occasionnels (stations de pompage,

réservoirs, etc.) sont considérés comme des activités qui revêtent une importance faible, car elles

sont temporaires et localisées. Les documents d’appel d’offres doivent préciser que les

entrepreneurs doivent observer des saines pratiques de gestion, conformément aux directives de

l’ONEE, et les exigences en matière de mesures d’atténuation et de production de rapport

relatives au PGES, en conformité avec les études d’impact environnemental élaborées pour

chacun des sous-projets conçus dans le cadre de la composante 1.

76. L’ONEE étudie le besoin d’augmenter la production d’eau potable de la station de

production d’eau de Tiznit, afin de déterminer dans quelle mesure et quand cela serait nécessaire

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27

et les possibles options techniques à considérer. Un financement est cependant inscrit dans le

cadre du projet correspondant à cet investissement, pour le cas où il se matérialise. Néanmoins,

considérant que des informations supplémentaires sont nécessaires afin de pouvoir évaluer

complètement cet investissement et adapter l’Évaluation Environnementale (EE) en

conséquence, une condition de décaissement a été introduite dans la conception du Projet selon

laquelle une EE révisée et un PGES révisé, jugés satisfaisants par la Banque mondiale, traitant

des investissements de production d’eau potable devront avoir été publiés par l’ONEE sur son

site Internet et soumis par l’ONEE à la Banque pour publication sur le site Infoshop.

77. Pour le déploiement du branchement individuel dans le cadre de la composante 2 (voir

l’annexe 2), l’admissibilité à un financement au titre du Mécanisme du préfinancement pour les

solutions de BI exige l’existence d’un système d’assainissement adéquat (en place ou en réseau)

qui soit conforme aux conditions de l’ONEE. La réglementation marocaine impose que tout

logement soit équipé d’une solution d’assainissement adéquate12

. Le décret n° 2-05-153313

définit les modalités de l’assainissement autonome et précise que tout logement rural doit être

équipé d’une solution d’assainissement individuel. Il confie également à la commune la

responsabilité de contrôler la conformité et l’état opérationnel des systèmes d’assainissement

existants ou nouveaux et de faire appliquer la réglementation dans le cas où le système n’est pas

conforme.

78. À partir des dispositions de cette réglementation, l’ONEE a adopté plusieurs conditions

définissant un ensemble acceptable de solutions d’assainissement à mettre en place avant de

pouvoir réaliser un branchement individuel. Cet ensemble de solutions a été évalué et jugé

conforme aux standards préconisés par la Banque. Il sera utilisé comme un menu d’options de de

solutions à mettre en œuvre avant d’approuver toute demande de financement de BI dans le

cadre du Mécanisme de préfinancement créé en vertu de la composante 2 du projet. La

description des solutions acceptables d’assainissement rural sera présentée en détail dans le

manuel de mise en œuvre au même titre que les procédures utilisées pour vérifier leur existence.

12

La Loi 25-90 promulguée par le dahir n°1-92-7 du 15 hija 1412 (17 juin 1992), publiée dans le Bulletin Officiel n°

4159 le 15/07/1992, page: 307. 13

Le décret n° 2-05-1533 de 14 moharrem 1427 (13 février 2006), publié dans le Bulletin Officiel n° 5404 le 16

mars 2006.

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Annexe 1 : Cadre et suivi des résultats

ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL

Objectif de développement du projet .

Énoncé de l’ODP

L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est d’améliorer la fiabilité de l’accès à une eau potable pour les communes rurales dans les zones

du projet où les carences sont les plus criantes.

Ces résultats se

situent

au niveau du projet

.

Indicateurs des objectifs de développement du projet

Valeurs cibles cumulées Source des données/

Responsabi

lité

Libellé de

l’indicateur Noyau

Unité de

mesure Référence AN1 AN2 AN3 AN4 AN5 AN6

Valeur

cible

finale

Fréquence

Méthodologie Collecte de

données

Bénéficiaires

directs du

projet.

Nombre 0 0 3 500 27 500 105 500 175 000 335 000 440 000 Semestre

Cet indicateur inclut le

nombre de personnes

ayant eu accès à un

service par BF

(composante 1) ou par

BI (composante 2).

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Femmes

bénéficiaires

Pourcentage

Sous-

catégorie

Supplément

aire

0 0 55 55 55 55 55 55

3 enquêtes

(enquête de

référence,

avant la

revue à mi-

parcours et

en fin de

projet)

L’objectif est d’évaluer

la discrimination positive

de l’intervention du

projet d’AEPR.

L’objectif est fixé à

55 % du total des

bénéficiaires.

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Bénéficiaires

extrêmement

pauvres

Pourcentage

Sous-

catégorie

Supplément

0 0 15 15 15 15 15 15

3 enquêtes

(enquête de

référence,

avant la

revue à mi-

L’extrême pauvreté

s’inscrit dans le « taux

de pauvreté » définie par

le GdM comme la part

de la population dont le

DEP de

l’ONEE

avec l’aide

du DAO, de

l’AT et des

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29

aire parcours et

en fin de

projet)

revenu est inférieur à

environ 1,25 $ ÉU par

jour. Selon les données

du HCP, le taux de

vulnérabilité visé moyen

des CR est de 15,6 %.

L’objectif est donc fixé à

15 %.

DR

Nombre de

personnes dans

les zones

rurales ayant

accès à une

« meilleure

source d’eau »

en vertu du

projet

Nombre 0 0 0 20 000 90 000 150 000 300 000 390 000 Semestre

Cela comprend les

personnes qui

bénéficient soit : de

systèmes modernisés

dans les localités où le

système actuel n’a pas

été jugé sûr et fiable

(amélioration de

l’accès), soit de

nouveaux systèmes dans

les localités où il n’y a

pas eu d’amélioration de

l’accès, mais aussi les

personnes ayant

bénéficié du passage du

service par BF au service

par BI.

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Nombre de

personnes

ayant eu accès

à l'eau potable

à travers un

nouveau

système dans

le cadre du

projet

Nombre 0 0 0 2 600 22 500 47 000 60 000 80 000 Semestre

Population totale

bénéficiant d'un nouveau

SAEP dans le cadre du

projet pour la première

fois (n'ayant jamais

bénéficié d'un

investissement de l'Etat

pour l'AEP ou autre)

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Nombre de

personnes

ayant bénéficié

d'un

renforcement

Nombre 0 0 0 17 400 67 500 103 000 240 000 310 000 Semestre

la population bénéficiant

d'un projet d'AEP et

ayant déjà un SAEP

existant fonctionnel ou

en dysfonctionnement et

bénéficiant d'un SAEP

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Page 40: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

30

du système

existant d'eau

potable dans le

cadre du projet

dans le cadre du projet

Taux d'accès

consolidé dans

les provinces

sélectionnées

Pourcentage

Sous-

catégorie

Supplément

aire

93 93 93 93 94 95 96 97 Semestre

Le pourcentage

supplémentaire doit

saisir l'impact des

investissements du projet

seul. A cette fin, il sera

calculé de la manière

suivante :

Rapport de l’indicateur

B.c (population

bénéficiant d'un nouveau

système grâce au Projet)

au numérateur, divisé

par la population totale

des provinces ciblées, au

dénominateur.

Le taux d'accès de base

pour les provinces

ciblées (El Jadida, Safi,

Sidi Bennour et

Rehamna, Driouch,

Tiznit et Chtouka Ait

Baha) sera donné pour

référence.

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Villages dans

les zones

rurales

bénéficiant

d’un meilleur

accès à une

source d’eau

grâce au projet

Nombre 0 0 0 36 268 619 850 1 400 Semestre

Nombre de douars

desservis dans le cadre

du projet, qu'il s'agisse

d'une extension

(nouveau service) ou

d'un renforcement

(service existant).

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Villages

desservis dans

le cadre du

projet ayant

Pourcentage

Sous-

catégorie

Supplément

100 100 100 100 100 100 100 Annuel

Données de suivi de la

qualité de l'eau potable

de l'ONEE

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

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31

accès à de

l’eau potable

de qualité

adéquate

(salubre)

aire

Villages

desservis en

vertu du projet

ayant accès à

l’eau potable

sur une base

continue

(fiabilité)

Pourcentage

Sous-

catégorie

Supplément

aire

100 100 100 100 100 100 100 Annuel

Données de suivi de la

continuité de service de

l'ONEE

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

.

Indicateurs de résultats intermédiaires

Valeurs cibles cumulées

Source des données/

Responsabili

Libellé de

l’indicateur Noyau

Unité de

mesure Référence AN1 AN2 AN3 AN4 AN5 AN6

Valeur

cible

finale

Fréquence

Méthodologie Collecte de

données

Amélioration

des points

d’eau

communaux

construits ou

réhabilités

dans le cadre

du projet

Nombre 0 0 0 54 362 774 1 000 1 600 Semestre

Saisit le nombre de

bornes-fontaines

installées qui sont

opérationnelles, mais

non entretenues.

Cela correspond à la

mise en service

industrielle de l’ONEE

DEP de

l’ONEE

avec

assistance de

l’AT et des

DR

Sous-projets

avec

engagement

communautair

e ou

dispositions

d’exploitation

Pourcentage 0 0 0 2 13 34 60 100 Semestre

Saisit la proportion de

bornes-fontaines en

service (gérées et en

fonctionnement) (ratio

du nombre de bornes-

fontaines en service par

rapport au nombre de

bornes-fontaines gérées).

DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT, des

DR et des

directions

commerciale

s

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32

et maintenance

post-projet (%)

Cela correspond à la

mise en service

commerciale de l’ONEE

Sous-projets

susceptibles

d’avoir un

mécanisme

d’exploitation

post-

achèvement

Nombre

Sous-

catégorie

Supplément

aire

0 0 0 22 173 460 810 1 400 Semestre

Saisit le nombre de

douars dotés de bornes

fontaines opérationnelles

gérées (mise en service

de commerciale de

l'ONEE)

DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT, des

DR et des

directions

commerciale

s

Nouveaux

branchements

individuels à

l’eau courante

découlant de

l’intervention

du projet

Nombre 0 0 700 1 500 3 000 5 000 7 000 10 000 Semestre

Saisit le nombre de

branchements

individuels opérationnels

installés, dans les cas où

la contribution des

ménages a été financée

grâce au mécanisme de

préfinancement

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Nombre de km

de conduites

d’amenées

d’eau

aménagés ou

réhabilités

Nombre 0 30 300 1 200 2 000 2 300 2 400 2 600 Semestre

Le linéaire des conduites

posées dans le cadre du

projet

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

Capacité

supplémentair

e des

réservoirs

(m3)

Nombre 0 370 3 200 5 700 11 700 13 500 15 000 17 000 Semestre

Capacité de stockage des

réservoirs réalisés dans

le cadre du projet

La DEP de

l’ONEE

avec l’aide

de l’AT et

des DR

.

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33

.

Indicateurs des objectifs de développement du projet

Libellé de l’indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)

Bénéficiaires directs du projet. Les bénéficiaires directs sont les personnes ou les groupes qui tirent directement les avantages

d’une intervention (c.-à-d., les familles équipées d’un nouveau branchement à l’eau courante).

Remarque : cet indicateur requiert des informations supplémentaires. Valeur supplémentaire :

femmes bénéficiaires (pourcentage). Sur la base de l’évaluation et de la définition des

bénéficiaires directs du projet, indique quelle proportion des bénéficiaires directs du projet sont

des femmes. Cet indicateur est calculé en tant que pourcentage.

Femmes bénéficiaires Sur la base de l’évaluation et de la définition des bénéficiaires directs du projet, indique quel

pourcentage des bénéficiaires du projet sont des femmes.

Bénéficiaires extrêmement pauvres Pourcentage de bénéficiaires extrêmement pauvres

Nombre de personnes dans les zones rurales ayant

accès à une « meilleure source d’eau » en vertu du

projet

Cet indicateur mesure le nombre réel de personnes dans les zones rurales qui ont bénéficié de

l’amélioration des services d’approvisionnement en eau potable construits dans le cadre du

projet.

Définition de « meilleure source d’eau » : branchement individuel à l’eau courante

(branchements dans la maison ou dans le jardin), borne-fontaine, creusements, puits protégé,

source protégée et collecte des eaux de pluie. Ainsi, une « meilleure source d’eau » ne

comprend pas l’eau fournie par : camion-citerne ou fournisseur, puits non protégé, source non

protégée, eau de surface (rivière, étang, barrage, lac, rivière, canal d’irrigation), ou bouteille. La

définition de ce qui est considéré comme une « meilleure source d’eau » s’inscrit dans celle du

programme de contrôle (conjoint UNICEF-OMS). Il faut savoir qu’une « meilleure source

d’eau » ne touche pas au fait qu’il s’agisse d’une source nouvelle ou réhabilitée, il s’agit de la

définition standard utilisée pour effectuer le suivi de l’avancement quant aux objectifs du

millénaire pour le développement.

Indications sur les personnes ayant accès à l’eau : les chefs d’équipe peuvent estimer les

données sur le nombre de personnes bénéficiant d’un accès à l’eau en multipliant i) le nombre

réel de branchements à l’eau courante avec l’estimation du nombre de personnes par

branchement individuel et/ou ii) le nombre réel de points d’eau communaux avec une

estimation du nombre de personnes par point d’eau communal. Les hypothèses sur le nombre

de personnes par branchement réalisé doivent être soigneusement documentées dans la section

« commentaires » de l’indicateur lors de la saisie dans le rapport d’Investissement Socialement

Responsable (ISR).

Conseils pour la classification rurale : La classification doit correspondre à la définition

officielle utilisée dans le pays.

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34

Nombre de personnes ayant eu accès à l'eau potable à

travers un nouveau système dans le cadre du projet

Population totale bénéficiant d'un nouveau SAEP dans le cadre du projet pour la première fois

(n'ayant jamais bénéficier d'un investissement de l'Etat pour l'AEP ou autre)

Nombre de personnes ayant bénéficié d'un

renforcement du système existant d'eau potable dans

le cadre du projet

la population bénéficiant d'un projet d'AEP et ayant déjà un SAEP existant fonctionnel ou en

dysfonctionnement et bénéficiant d'un SAEP dans le cadre du projet

Augmentation annuelle du taux d'accès consolidé des

provinces du Projet

le pourcentage supplémentaire doit saisir l'impact des investissements du projet seul. A cette

fin, il sera calculé de la manière suivante :

Rapport de l’indicateur B.c (population bénéficiant d'un nouveau système grâce au Projet) au

numérateur, divisé par la population totale des provinces ciblées, au dénominateur.

Le taux d'accès de base pour les provinces ciblées (El Jadida, Safi, Sidi Bennour et Rehamna,

Driouch, Tiznit et Chtouka Ait Baha) sera donné pour référence.

Nombre de villages dans les zones rurales ayant accès

à une « meilleure source d’eau » en vertu du projet

Nombre de douars desservis dans le cadre du projet, qu'il s'agisse d'une extension (nouveau

service) ou d'un renforcement (service existant).

Pourcentage de villages desservis dans le cadre du

projet ayant accès à de l’eau potable de qualité

adéquate (salubre)

La qualité adéquate de l’eau potable fournie est définie comme la qualité de l’eau analysée et

jugée conforme aux normes de service de l’ONEE, lesquelles respectent les normes de qualité

de l’eau au Maroc.

Pourcentage de villages desservis en vertu du projet

ayant accès à l’eau potable sur une base continue

(fiabilité)

On définit la base continue comme un approvisionnement continu où aucune interruption de

service ne dépasse 6 heures, et pas plus d’une interruption par semaine.

.

Indicateurs de résultats intermédiaires

Libellé de l’indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)

Amélioration des points d’eau communaux construits

ou réhabilités en vertu du projet

Nombre de points d’eau communaux construits ou réhabilités en vertu du projet dans les zones

rurales et urbaines. On définit point d’eau communal comme une borne publique

d’alimentation en eau à un certain nombre de ménages. Un point d’eau communal amélioré

peut prendre la forme suivante : borne-fontaine, puits creusé protégé, creusement ou source

protégée. Par conséquent, les points d’eau communaux améliorés ne comprennent pas les puits

ou les sources non protégés, entre autres.

Sous-projets avec engagement communautaire ou

dispositions d’exploitation et maintenance post-projet

(%)

Cet indicateur est susceptible d’être le plus pertinent pour les projets de type CDD (projets

gérés par une communauté) et mesure l’existence de dispositions spécifiques créées par le

projet pour assurer l’appropriation du projet par les bénéficiaires.

Sous-projets susceptibles d’avoir un mécanisme

d’exploitation post-achèvement

Aucune description fournie.

Nouveaux branchements individuels à l’eau courante Nombre de nouveaux BI à l’eau courante qui découlent de l’intervention du projet. On définit

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35

découlant de l’intervention du projet « branchement individuel à l’eau courante » comme un raccordement soit dans la maison soit

dans le jardin permettant d’approvisionner le consommateur en eau courante. Par conséquent,

un BI ne comprend pas : les bornes-fontaines, les puits protégés, creusements, sources

protégées, l’eau courante fournie par camions-citernes ou fournisseurs, puits non protégés,

sources non protégées, rivières, étangs et autres plans d’eau de surface ou l’eau en bouteille.

Nombre de km de conduites d’amenées d’eau

aménagés ou réhabilités

Ceci concerne le linéaire de conduites posées dans le cadre de la composante 1 ou réhabilitées

dans le cadre de la composante 2.

Capacité supplémentaire des réservoirs (m3) Concerne la capacité de stockage construite dans le cadre de la composante 1 en mètres cubes

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Annexe 2 : Description détaillée du Projet

ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

EN MILIEU RURAL

1. L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est de fournir un accès à l’eau potable fiable

et de qualité à des communautés rurales situées dans des zones ciblées non desservies de la zone

du Projet.

2. Le projet devrait avoir des retombées positives sur la qualité de vie de la population des

zones ciblées en donnant un accès fiable à l’eau potable à 390 000 habitants répartis sur environ

1 400 villages en milieu rural, où les habitants n’ont aujourd’hui accès qu’à des ressources en

eau de mauvaise qualité, et en améliorant la prestation du service par l’installation de BI à

environ 50 000 habitants supplémentaires des zones rurales ayant actuellement accès à une

borne-fontaine.

3. L’origine de ce projet fait suite à une demande explicite de l’ONEE et du GdM d’une aide

de la Banque mondiale dans la mise en place du Mécanisme de préfinancement nécessaire pour

déployer l’extension du service par BI à l’échelle nationale et accroître son soutien au

programme GEP. Le nouveau projet s’appuie donc essentiellement sur l’expérience et les leçons

tirées de projets en cours pour soutenir plus efficacement un Emprunteur de grande capacité dans

le renforcement de sa prestation de services d’AEPR dans des zones où les carences sont les plus

fortes, ceci pour appuyer des objectifs de développement économiques et sociaux du Maroc.

4. Le projet proposé vise à poursuivre l’appui de la Banque mondiale à la dernière phase du

programme de GEP du GdM. En tant que tel, et en conformité avec les dispositions des

documents juridiques, le projet serait structuré autour des éléments suivants :

Partie I : Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans

les provinces sélectionnées dans la zone du Projet

Réalisation de travaux et acquisition de biens pour fournir l’approvisionnement en eau dans les

villages sélectionnés (les « douars ») par :

a. la construction de piquages reliant les conduites principales régionales, de réservoirs de

stockage (surélevées ou enterrés), de stations de pompage et des systèmes de dessertes

publiques par BF ;

b. l’expansion de la capacité de l’usine de traitement d’eau de Tiznit et de l’infrastructure

connexe.

Partie II : Soutien à la transition vers la desserte en eau potable par branchements individuels

dans la zone du Projet

a. Soutien à un mécanisme de préfinancement pour préfinancer une portion du coût des

branchements individuels des ménages dans la zone du Projet.

b. Réalisation de travaux et acquisition de biens pour augmenter la capacité du réseau

d’accès régional en prévision de l’installation du service par BI dans la zone du Projet.

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Partie III : Appui à la mise en œuvre et renforcement des capacités

a. Assistance technique pour renforcer les capacités de l’emprunteur dans les domaines

suivants : (i) mise en œuvre et suivi et évaluation des activités du Projet ; (ii) mise en

œuvre d’approches participatives pour la fourniture du service, et (iii) identification de

solution satisfaisantes de gestion des eaux usées dans les villages et sensibilisation à la

problématique de l’assainissement.

b. Réalisation d’études et renforcement de la capacité de l’emprunteur dans les domaines

suivants : (i) approvisionnement en eau en milieu rural ; (ii) gestion du programme de

généralisation de l’eau potable ; (iii) modèles de gestion durable pour l’extension et la

gestion de la fourniture de service par branchements individuels ; (iv) bonne performance

des opérations du service d’alimentation en eau par BF et par BI en milieu rural ; et (v)

projets pilotes de gestion à distance de la prestation du service en milieu rural, ainsi que

les possibilités et les modalités de restitution des approches couronnées de succès à plus

grande échelle.

5. Le financement indiqué ci-dessous révèle un coût total du projet à 162,1 millions d’euros

(équivalent à 223,6 millions de dollars), dont 92,0 millions d’euros et 31,72 millions de dollars

(équivalent à 158,6 millions de dollars) sont financés par la proposition de prêt de la Banque. Si

les détails exacts seront déterminés durant la mise en œuvre du Projet, on suppose qu’ils

pourraient inclure les infrastructures telles que décrites dans la description suivante. Durant la

mise en œuvre du Projet, l’ONEE (l’Emprunteur) et la Banque pourraient décider d’étendre les

activités de la Partie I.a. à d’autres provinces dans la Zone du Projet.

Composante 1 : Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-

fontaines dans les provinces sélectionnées dans la zone du Projet.

6. Le coût de cette composante, avec imprévus et TVA, est estimé à 140,8 millions d’euros

(équivalent à 194,2 millions de dollars), dont 97,3 millions d’euros (équivalent à 134,2 millions

de dollars) financés par le prêt de la Banque (69 pourcent) et 43,5 millions d’euros (équivalent à

60,0 millions de dollars) financés par les financements de contrepartie.

7. Cette composante consiste en la production, l’adduction et l’approvisionnement en eau

potable en milieu rural de provinces incluant les provinces de Nador et Driouch dans le nord du

pays ; Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et Rehamna dans le Centre et Tiznit et Chtouka Ait Baha

dans le Sud. Comme nous le présentons plus bas, la composante financera l’approvisionnement

en eau aux villes et villages concernés par la construction d’un réseau de piquages à partir des

conduites principales régionales existantes ou prévues de l’ONEE, des réservoirs de stockage

(surélevées ou enterrés), des stations de pompage et des systèmes de desserte par BF dans les

villages visés. Cette approche de « grand réseau » est justifiée par le manque de ressources

locales en nappes aquifères de qualité dans les zones concernées par le projet, par la disponibilité

d’eaux de retenue de barrages dans les agences de bassin respectives, et par le souci de limiter le

nombre de sources d’eau, afin de mieux garantir la viabilité et la qualité de l’approvisionnement.

Les systèmes qui seront financés dans le cadre du projet seront presque exclusivement alimentés

par des réservoirs de stockage durables et réglementés. L’estimation prévoit que cette

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38

composante fournira un nouvel accès à l’eau potable à environ 390 000 habitants des régions

rurales (recensement 2004) dans environ 1 400 villages (douars).

Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans les

villages des provinces du nord (Nador et Driouch).

8. L’objectif est de fournir l’eau à environ 83 000 habitants dans 232 douars dans les

provinces de Nador et Driouch. Les travaux seront réalisés en deux phases :

(a) La première phase consisterait à construire 47 km de canalisations en fonte ductile

ou en PVC de 400 à 500 mm de diamètre pour acheminer l’eau de la conduite

principale régionale située à El Hoceima à 12 CR du Cercle du Rif, y compris

Trougout, Ijermaous, Ouled Amghar, Boudinar, Tamsamane, Tallilit, et Bni

Marghane.

(b) La deuxième étape consisterait à assurer l’approvisionnement décrit ci-dessus à

partir de l’amenée d’eau vers les douars. Les travaux de cette phase sont répartis en

10 systèmes, et consistent en la construction de 64 réservoirs de stockage (capacités

allant de 10 m3 à 500 m

3), de 92 stations de pompage, d’environ 448 km de piquages

ruraux, et de travaux annexes. La distribution locale se fera à travers par la

construction d’environ 232 BF.

L’extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans les

villages des provinces centrales de Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et Rehamna.

9. L’objectif est de fournir de l’eau à environ 261 000 habitants de 619 douars dans trois

zones d’intervention principales au sein des provinces de Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et

Rehamna:

(a) Zone de Beddouza. Cette portion fournira de l’eau à environ 17 000 habitants de

36 douars dans les CR d’Ayir et d’El Beddouza dans la province de Safi. L’eau sera

acheminée depuis le réservoir de stockage de 1 000 m3 de l’ONEE à Laakarta, qui

contient de l’eau provenant du champ de captage de Bouariss (à environ 55 pourcent)

et de la station de traitement d’eau de Safi (à environ 44 pourcent). Les travaux

consisteront à construire 104 km de conduites d’un diamètre allant de 50 mm à

400 mm, de 3 réservoirs de stockage, d’une station de pompage, et de 54 bornes-

fontaines pour distribuer l’eau aux douars, ainsi que des travaux annexes.

(b) Zone de Skhour Rehamna. Cette zone fournira de l’eau à environ 53 000 habitants

de 191 douars dans les CR suivantes: Ait Hammou, Ait taleb, Bouchane, Labrikiyine,

Oulad Aemer Tizmarine, Oulad Hassoune Hamri, Sidi Ali Labrahla, Sidi Mansour, et

Skhour Rehamna dans la province de Rehamna. L’eau sera transportée depuis la

conduite d’amenée d’eau régionale de Benguerir. La zone s’inscrit dans la troisième

et dernière phase d’un projet en cours financé par l’ONEE. Les travaux consisteront

en la construction de 470 km de canalisations, de 12 réservoirs de stockage, de 3

stations de pompage, et d’environ 234 bornes-fontaines pour distribuer l’eau

acheminée aux douars, ainsi que des travaux annexes.

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39

(c) Zone de Sidi Bennour. Cette zone fournira de l’eau à environ 191 000 habitants de

392 douars, dont 294 douars dépendants des CR de Bni Hilal, Bouhmame, El

Gharbia, Laagagcha, Laghnadra, Lmechrek, Loualidia, Oulad Sbaita, et Saniat

Berguig dans la province de Sidi Bennour, 97 douars dans les CR de Oulad Ghanem,

Sebt Sais, Sidi Mhamed Akhdim, Sidi Smail, et Zaouiat Sais dans la province d’El-

Jadida, et 1 douar dans la CR de Ayir dans la province de Safi. L’eau sera acheminée

depuis le Canal Haut Service. Les travaux consisteront en la construction de 790 km

de canalisations (dont 55 km de conduites d’amenée d’eau), 5 réservoirs de stockage,

une station de pompage, et 486 bornes-fontaines pour distribuer l’eau aux douars,

ainsi que des travaux annexes.

Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans les

villages des provinces du sud (Tiznit et Chtouka Ait Baha).

10. Cette sous-composante fournira de l’eau à environ 41 000 habitants de 550 douars dans les

provinces de Tiznit et de Chtouka Ait Baha. Le projet comprend trois zones d’intervention :

(a) Zone d’Ait Baha. Cette zone fournira de l’eau à environ 9 000 habitants de 77

douars dépendants des CR de Tizi N’Takoucht, de Tanalt et d’Ida Ougnidif dans la

province de Chtouka Ait Baha. L’eau sera acheminée depuis la station de traitement

d’eau d’Ait Baha jusqu’à la zone du projet. Les travaux comprendront la construction

d’environ :

(i) 57 km de canalisations, 5 réservoirs de stockage, et 8 stations de

pompage pour la portion de l’amenée d’eau, et

(ii) 191 km de canalisations, de 12 réservoirs de stockage, de 14 stations de

pompage, et d’environ 99 bornes-fontaines pour distribuer l’eau

acheminée aux douars, ainsi que des travaux annexes.

(b) Zone de Tiznit. Cette zone fournira de l’eau à environ 24 000 habitants de 319

douars dépendants des CR d’Ait Issafen, Anzi, Tighmi, et Tnine Aday dans la

province de Tiznit. L’eau sera acheminée depuis la station de traitement d’eau de

Tiznit jusqu’à la zone du projet. 92 douars dépendant des CR d’Ida ou Gougmar et

Tafraout El Mouloud ont été exclus de cette intervention, car leur distance et leur

altitude dépasse celles des autres CR, ce qui aurait généré des coûts excessifs et des

retards. L’ONEE examine actuellement la nécessité d’augmenter la production d’eau

dans cette région afin de déterminer si cela est possible et quand, ainsi que les

solutions techniques possibles à prendre en considération. Un financement est mis de

côté dans le cadre du projet pour couvrir cet investissement, s’il se matérialise un

jour. Il est attendu que les travaux comprennent la construction de :

(i) 79 km de canalisations, 2 réservoirs de stockage, et 6 stations de

pompage pour la portion de l’amenée d’eau, et

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40

(ii) 308 km de canalisations, de 25 réservoirs de stockage, de 23 stations de

pompage, et d’environ 227 bornes-fontaines pour distribuer l’eau

acheminée aux douars, ainsi que des travaux annexes.

(c) Zone desservie par le forage de Taghzout. Cette zone fournira de l’eau à environ

8 000 habitants de 154 douars dépendants de la CR d’Arbaa Ait Ahmed dans la

province de Tiznit. L’eau est fournie par le creusement situé non loin de Taghzout. Ce

creusement effectué par l’ONEE pour alimenter la CR d’Arbaa Ait Ahmed, a une

capacité de 18 litres par seconde, ce qui est suffisant pour satisfaire l’estimation par la

CR de la demande en eau à 8,5 litres par seconde. Les travaux pourraient comprendre

la construction :

(i) D’une station de pompage d’un débit de 18 litres/seconde au creusement

de Taghzout, ainsi qu’une canalisation de 6 km et d’un réservoir de

stockage de 200 m3 pour la partie de l’adduction, et

(ii) De 153 km de canalisations, 10 réservoirs de stockage d’une capacité

totale de 270 m3, 11 stations de pompage, et environ 134 bornes-

fontaines pour distribuer l’eau transportée aux douars, ainsi que les

travaux annexes.

Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte en eau potable par branchements

individuels dans la zone du Projet.

11. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 11,0 millions d’euros

(équivalent à 15,2 millions de dollars), dont 9,0 millions d’euros (équivalent à 12,4 millions de

dollars) financés par le prêt de la Banque (82 pourcent) et 2,0 million d’euros (équivalent à 2,8

million de dollars) financés par les financements de contrepartie.

12. Cette composante vise à répondre à la demande d’une part croissante de la population

rurale en BI et sera mise en œuvre par l’ONEE en vertu des deux sous-composantes suivantes.

Mécanisme de préfinancement

13. Le coût de cette composante est estimé à 5 millions d’euros (équivalent à 6,9 millions de

dollars) entièrement financés par le prêt de la Banque. Le financement de la BIRD contribuera à

un Mécanisme de préfinancement, structuré à la manière d’un fonds revolving ou d’un

mécanisme de préfinancement établi pour financer des crédits aux ménages qui optent pour le

service par BI et en font la demande expresse. Le financement présente les caractéristiques

suivantes :

(a) Ce mécanisme de préfinancement a été mis en place et est géré par l’ONEE dans

le cadre du projet d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu

rural, mais avec une restriction géographique aux ménages situés dans les provinces

du projet. Dans le cadre du projet proposé, l’ONEE reproduira ce mécanisme

préfinancement à l’échelle nationale. La conception restera la même que dans le cadre

du projet en cours. À savoir, le mécanisme de préfinancement fournira des facilités de

paiement aux ménages qui en feront la demande pour préfinancer une portion pouvant

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41

atteindre 2500 MAD de leur contribution aux coûts du branchement individuel (la

contribution totale du ménage pour obtenir le service par BI s’élève à 3500 MAD).

Les ménages rembourseront ce crédit par versements étalés au fil du temps et répartis

dans leurs factures d’eau, selon un échéancier de remboursement convenu à l’avance.

(b) Le fonds revolving (et par conséquent les fonds du Prêt) ne sera pas utilisé pour

financer directement des travaux ou contrats de fourniture de service par BI.

L’implication de l’ONEE dans la prestation de services par BI dans une CR donnée

sera conditionnée par la satisfaction des prérequis suivants : (i) l’engagement d’au

moins 70 pourcent de la population dans la demande de BI (ii) le paiement initial par

les ménages d’une contribution de 3 500 MAD au coût de leur BI (soit en amont soit

à l’aide du mécanisme de préfinancement) (iii) le paiement par les CR d’une

contribution de 50 pourcent du coût de l’investissement, et (iv) les ménages doivent

prouver qu’ils ont une solution d’assainissement satisfaisante, tel que définie dans le

MMO.

14. Avant d’entamer les travaux d’extension de service par BI dans une zone en faisant la

demande, l’ONEE, avec le soutien du consultant dans cette mise en œuvre (AT), effectuera un

examen complet du niveau de satisfaction des prérequis mentionnés ci-dessus. Cette évaluation

comprendra également un examen environnemental de la zone proposée, afin de déterminer si

des solutions d’assainissement existantes sont disponibles selon les solutions techniques et les

procédures adoptées par l’ONEE. Cette évaluation sensibilisera également les CR sur la

nécessité de coopérer activement et de maintenir ces solutions d’assainissement, et sur le fait

qu’elle sera explicitée dans les conventions de cofinancement signés entre l’ONEE et la CR

avant le déploiement du service par BI qu’« un système d’assainissement adéquat soit en place,

qu’il soit collectif ou individuel, avant l’installation d’un BI ». Concrètement, seuls les ménages

qui fournissent la preuve qu’ils disposent d’un système d’assainissement adéquat, qu’il soit

collectif ou individuel, pourront bénéficier du mécanisme de préfinancement. L’ONEE a adopté

en 2005 un ensemble de conditions qui définissent le type d’assainissement considéré comme

adéquat et obligatoire pour pouvoir approuver l’installation d’un BI. Cet ensemble de solutions

techniques a été examiné par la Banque, et jugé satisfaisant. Il constitue un menu des options

possibles à mettre en œuvre avant la validation de toute demande de financement de BI dans le

cadre du Mécanisme de préfinancement créé en vertu de la composante 2 du projet. La

description des solutions d’assainissement rural acceptables sera présentée en détail dans le

MMO ainsi que les procédures confirmant et documentant leur existence.

15. Parce que l’assainissement rural ne s’inscrit pas dans le mandat de l’ONEE, les sources

potentielles de financement sont à l’étude pour la promotion, la construction et l’installation de

solutions acceptables d’assainissement lorsque celles-ci n’existent pas.

Renforcement des réseaux d’accès

16. Le coût de cette sous-composante, avec les imprévus et taxes, est estimé à 6 millions

d’euros (8,3 millions d’équivalent ÉU $), dont 4 millions d’euros (5,5 millions de dollars ÉU

équivalent) financés par le prêt de la Banque. Cette sous-composante comprend essentiellement

des travaux pour augmenter la capacité du réseau d’accès régional dans les zones où un réseau

régional avait été installé lors des premières étapes du PAGER et du PGEP, car il est insuffisant

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pour assurer un service adéquat en raison des hypothèses de conception inférieures de l’époque

(20 litres par habitant et par jour) et en prévision de l’installation du service par BI.

Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et renforcement des capacités.

17. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 10,0 millions d’euros

(équivalent à 13,8 millions de dollars), dont 8,4 millions d’euros (équivalent à 11,6 millions de

dollars) financés par le prêt de la Banque (84 pourcent) et 1,6 million d’euros (équivalent à 2,2

million de dollars) financés par les financements de contrepartie. Cette composante fournira une

assistance technique et le renforcement des capacités dans le cadre de deux sous-composantes.

Assistance technique (AT)

18. Le coût de cette sous-composante est estimé à 8,8 millions d’euros (12,2 millions de

dollars). Cette sous-composante comprend un service de conseil unique pour la mise en œuvre

du projet de l’ONEE pour :

(a) Assurer une gestion et un suivi de projet efficace,

(b) Renforcer les approches participatives dans la prestation de services, notamment

en aidant les communautés à préparer et à organiser le déploiement et l’exploitation

du service par BF ou du service par BI,

(c) Intégrer efficacement la gestion de l’hygiène et des eaux usées dans

l’amélioration des services d’approvisionnement en eau potable, et

(d) Identifier la solution de gestion des eaux usées la plus adaptée pour chaque village

et sensibiliser les populations à la problématique de l’assainissement pour éviter les

effets négatifs potentiels découlant de l’augmentation de l’élimination inadéquate des

flux d’effluents.

Renforcement des capacités

19. Le coût de cette sous-composante est estimé à 1,2 millions d’euros (1,6 millions de

dollars). Cette sous-composante comprend des services de conseil pour une série d’études

alimentant le programme d’AEPR de l’ONEE, augmentant ainsi sa capacité à gérer efficacement

l’ensemble du programme de PGEP et développer et appuyer des modèles d’extension et de

gestion durable des services par BI, améliorer la performance de l’exploitation des services par

BI ou par BF, et évaluer les projets pilotes de gestion à distance de la prestation du service en

milieu rural, ainsi que les possibilités et les modalités de restitution des approches couronnées de

succès à plus grande échelle.

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Appendice 1 de l’annexe 2 - Méthodologie de l’approche participative

Phase 1. Information et implication des autorités locales

20. Au cours de cette phase, l’ONEE travaillera en parallèle sur deux types d’activités : la

première consistera à informer les autorités locales (provinces et communes rurales) pour obtenir

leur implication au projet, et la seconde consistera en la réalisation d’études techniques.

21. Stade 1. Consultation des autorités locales et des représentants élus. L’ONEE informe les

autorités provinciales et les CR sur le programme prioritaire. Les points suivants sont abordés:

(a) proposition de choix des sous-projets ; (b) méthodologie de la participation des

communautés ; (c) conséquences financières et opérationnelles du choix du réseau

d’approvisionnement (BF ou BI) ; et (d) contribution financière de chaque partie aux coûts de

construction.

22. Stade 2. Information et implication des Communes Rurales. Dans le cadre des conventions

de cofinancement conclues avec l’ONEE, les communes rurales s’engagent à payer leurs

contributions aux coûts de développement de la fourniture de services. Idéalement, la Commune

Rurale désignera un technicien qui aidera l’Équipe de Mobilisation Sociale (EMS) lors des

contacts initiaux et de la mobilisation de la population. À ce stade du projet, on pourra

commencer à expliquer aux représentants de la commune rurale les grandes lignes de l’approche

participative.

23. Les études techniques détaillées qui seront présentées aux communes et aux autorités

locales devront aussi indiquer s’il y aura des impacts sur l’environnement, des occupations

temporaires ou des acquisitions de terrains et, si c’est le cas, les mesures correctives prévues. Le

projet ne comprend pas la promotion de latrines, car cela serait en dehors du mandat actuel de

l’ONEP.

Phase 2. Mobilisation sociale et participation des communautés

24. Au cours de cette phase, les EMS effectuent la totalité de leur travail dans les villages.

Cette phase est critique, car il s’agit d’obtenir la confiance et la coopération des communautés.

Avant le début de leur travail, les EMS devront disposer des informations nécessaires à la

compréhension des aspects techniques des sous-projets proposés. Ces informations leur

permettront aussi de recentrer le diagnostic participatif. Au cours de cette phase, les EMS

effectuent trois tâches critiques : elles informent et consultent les communautés et vérifient la

nature de leurs demandes ; elles effectuent le diagnostic social participatif des communautés, et

elles constituent les structures des communautés requises par le projet.

25. Stade 1 : Information des communautés. Les EMS commencent à informer et à mobiliser

les communautés. Pour réaliser ce travail, elles devront rendre aux communautés une ou

plusieurs visites, selon leur degré d’information antérieure et d’autres facteurs. Lors de cette

phase, les EMS informent la population sur les points suivants : conditions à remplir pour

bénéficier du projet ; choix techniques et opérationnels, dont le choix entre des BF et des BI ;

justification de la recherche d’une approche participative et conditions nécessaires à l’adduction

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d’eau au douar ; et les contributions financières et les systèmes d’assainissement demandés aux

usagers si ces derniers souhaitent souscrire au service par BI.

26. Stade 2. Diagnostic participatif des communautés et choix du niveau de service. Le

diagnostic est réalisé dans le but de définir une assise socioéconomique précise à la réalisation du

projet et de commencer à explorer les meilleures méthodes de gestion des réseaux d’eau. It sera

réalisé de la façon suivante :

(a) Le diagnostic participatif comprendra :

(i) une étude de référence socioéconomique, qui sera utilisée pour le Suivi et

l’Évaluation (S & E) du projet. Les informations à recueillir pourraient

comprendre : (i) le nombre de ménages possédant ou non un accès à l’eau et à

l’assainissement ; (ii) un inventaire des ménages et de leurs caractéristiques

(patriarcats, matriarcats, veuves) ; (iii) le type d’habitat : construction en dur,

terre cuite, autre ; (iv) une typologie du tissu résidentiel des villages :

concentré ou dispersé ; (v) les autres sources d’eau disponibles et leur

cartographie ; (vi) le partage des rôles au sein des ménages, la répartition des

tâches, le temps consacré à l’approvisionnement en eau potable ; (vii) le coût

de l’approvisionnement en eau potable ; (viii) les pratiques et l’infrastructure

en matière d’hygiène et d’assainissement ; et (ix) la collecte de statistiques sur

les maladies véhiculées par l’eau ;

(ii) un diagnostic des formes actuelles d’organisation sociale et de la cohésion

sociale (existence et types). Cela permettra aux EMS d’explorer le potentiel

des divers modèles d’organisation et de gestion du réseau d’adduction d’eau et

de celui de traitement des effluents. Cela permet aussi d’identifier les

organisations existantes et leur contribution possible à la mobilisation sociale

et à la gestion des réseaux de distribution d’eau ;

(iii) une évaluation faite au niveau des communautés de leur richesse ou de leur

pauvreté relative, ainsi que de leur propension à payer les différents choix

techniques qui leur sont proposés.

(iv) Le type de systèmes d’assainissement en place dans ces communautés, qu’il

soit individuel ou en réseau et leur conformité aux solutions techniques de

l’ONEE.

(b) À la suite de ce diagnostic, l’EMS pourra :

(i) vérifier la demande de la communauté relativement au projet ;

(ii) identifier les potentialités locales (hommes et femmes, jeunes et personnes

âgées) pouvant contribuer à la réalisation du projet ;

(iii)évaluer la faisabilité potentielle de divers modèles de gestion ;

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(iv) émettre des recommandations quant au système d’adduction d’eau (BF ou BI),

en fonction de la situation et des préférences locales, ainsi que de critères

techniques ; et

(v) aider la communauté à choisir le niveau de service désiré (pour la gestion de

l’eau et celle des effluents).

(c) Après que la communauté se sera prononcée quant au type d’adduction qu’elle

souhaite (BF ou BI), l’EMS devra informer la Commune des résultats du diagnostic et du

choix de la communauté. L’ONEP conclura alors un contrat avec la commune rurale,

concernant la contribution financière de 15 pourcent à payer par la commune et les

critères d’éligibilité afférents à la mise en œuvre de solutions d’assainissement adéquates.

De plus, les communautés commenceront à collecter leur contribution aux

investissements.

27. Stade 3. Choix et constitution des structures de gestion de la communauté. Ce cycle du

projet suit ici deux cheminements différents, selon que la communauté se sera prononcée en

faveur des BF ou des BI. Mais ces deux cheminements ont en commun les étapes suivantes :

(a) choix par la communauté du modèle de gestion ;

(b) constitution de l’unité de gestion au niveau de la communauté selon le cas ;

(c) accord écrit du comité de la communauté, confirmant son engagement envers le

projet ; et

(d) consolidation et évaluation des impacts, ainsi que S & E ;

(e) Les stades de cette phase d’organisation de la communauté peuvent être résumés

comme suit :

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Bornes-fontaines BI14

1. Choix de la localisation des bornes-fontaines

conformément aux critères établis.15

1. Discussions avec la communauté sur les

conditions d’accès aux BI16

2. Accord de la communauté et faisabilité

technique concernant les emplacements des BF

2. Études techniques et choix de la solution

d’assainissement. Au besoin, la solution

d’assainissement par branchement devra être

étudiée conjointement avec les capacités du

réseau de distribution d’eau.

3. Identification des modèles envisageables pour

la gestion du réseau d’eau et séances de

formations en gestion. Fin de la collecte de la

première tranche de la contribution de la

communauté aux coûts d’investissement.

3. Choix du modèle de gestion, après des

explications fournies par l’EMS quant aux

conditions à remplir et aux responsabilités

requises par les diverses possibilités. L’EMS

dispense alors les formations techniques, au

besoin.

4. Conclusion des contrats entre l’ONEE et les

gestionnaires de la communauté.

4. Lancement par l’association de la période de

financement et, si les travaux l’exigent, des

mesures visant à l’acquisition de terrains.

5. Formation à l’hygiène sur la gestion des

approvisionnements en eau et celle des effluents.

5. Conclusion des contrats de gestion avec

toute association au cas par cas.

6. Transfert de la gestion des BF aux gestionnaires

et à la communauté, une fois que les contributions

finales au coût d’investissements auront été reçues

par le projet.

6. Assistance technique pour l’adoption de

systèmes d’assainissement acceptables et

conception de mécanismes de fonctionnement

et de maintenance.

7. Suivi régulier du système de gestion et

renforcement des structures de gestion ; suivi des

questions de santé, d’hygiène et d’assainissement.

7. S’il existe des associations de gestion : suivi

de celles-ci et soutien à leur fonctionnement ;

S&E de la gestion ainsi que des impacts

environnementaux et sociaux.

28. Le rôle des EMS est d’une importance particulière : elles assistent les communautés et les

aident à choisir la structure de gestion la plus adaptée à leurs besoins. Une telle tâche est

relativement simple dans le cas des bornes-fontaines, mais, dans le cas de BI et de la

maintenance du réseau de distribution, il faudra plus d’assistance et de consensus au sein des

communautés. Les fonctions des EMS consisteront, entre autres, à :

14

Le travail des EMS auprès des communautés sera plus intense dans le cas des branchements individuels. 15

Critères de l'emplacement des BF : une BF pour une zone de 500 mètres dans le cas d'une population groupée ;

une BF pour 300 habitants en moyenne ; une BF pour 100 à 150 habitants au moins pour une zone d'un km en cas

d'habitat dispersé ; l'emplacement doit être facile d'accès par tous les usagers.

16

Critères régissant les branchements individuels : consensus de la communauté en faveur des BI (au moins 70%

des ménages ont émis la demande ce niveau de service) : financement de 100% par les usagers ; nécessité d'avoir au

préalable constitué une association ou un autre organe de gestion destiné à gérer le système et à traiter avec l'ONEE ;

mesures adéquates dans la gestion des systèmes d'assainissement déjà disponibles ; création du réseau de

distribution pour les raccordements conformément au plan technique proposé par l'ONEE.

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(a) expliquer aux communautés les aspects législatifs de chaque modèle de gestion

(opérateur de BF, association d’usagers de l’eau, coopérative, opérateur privé, etc.) ;

(b) expliquer le rôle des autres parties prenantes : les communes rurales et l’ONEE ;

(c) démontrer le rôle et les avantages de chaque modèle de gestion, compte tenu des

besoins et des caractéristiques des communautés ;

(d) expliquer les rôles et obligations des intervenants de tel ou tel modèle de gestion ;

(e) assister les communautés qui constituent des associations de gestion et leur fournir

des formations ;

(f) aider les communautés à intégrer les femmes lors des phases de préparation et de

création des associations de gestion ; et

(g) mettre à la disposition des membres d’une association de gestion les documents

nécessaires à la bonne marche de celle-ci : modèles de statuts et de tenue des assemblées,

textes législatifs régissant les micro-entreprises, droits et devoirs des associations, copies

de conventions passées entre les communautés, les communes rurales et l’ONEE, etc.

29. Les EMS devront continuer à travailler au sein des communautés jusqu’à ce que le modèle

de gestion choisi fonctionne, puis, pendant les deux années suivantes, elles devront continuer à

assurer un soutien de suivi, par des visites occasionnelles. Ces structures de gestion peuvent

concerner plus d’un douar ; mais, pour éviter tout conflit, il faut que tous les ménages soient

d’accord quant au modèle choisi. Les modalités du modèle de gestion retenu doivent comprendre

des mesures destinées à garantir une représentation adéquate des intérêts des femmes.

30. Les EMS conserveront un dossier contenant les informations nécessaires à l’ONEE et

procéderont par suite à la signature des contrats.

31. Le suivi sera aussi participatif que possible et se fera avec l’aide des EMS. Il contiendra,

outre les indicateurs de résultat, les indicateurs d’impact social caractéristiques de la

communauté. Nous suggérons que dès le début du diagnostic social, l’EMS sélectionne un petit

échantillon permettant de mesurer les impacts. Cet échantillon devra être suffisamment

hétérogène pour refléter l’ensemble de la communauté. Il permettra d’effectuer un suivi de

l’évolution du bien-être et de la qualité de vie des communautés (taux de scolarisation,

alphabétisation des femmes, hausse du niveau de revenu, nouvelles activités économiques,

régression des maladies véhiculées par l’eau et de la mortalité des enfants en bas âge, etc.).

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Annexe 3 : Modalités de la mise en œuvre

ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

EN MILIEU RURAL

Mécanismes de gestion de projet

1. Cadre institutionnel du projet. Le projet sera mis en œuvre par l’ONEE. Le projet est

conforme au mandat de l’ONEE consistant à planifier et à mettre en œuvre l’approvisionnement

en eau potable au Maroc, tel qu’il sera défini dans le Contrat-Programme entre l’ONEE et le

Royaume du Maroc en cours de négociation, représenté par le ministère de l’Économie et des

Finances et le Ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. Le projet

impliquera également les communes bénéficiaires qui concluront de nouveaux contrats d’AEP

avec l’ONEE. Ces contrats définiront notamment les conditions préalables à remplir par la

commune avant la fourniture effective du service (financement complémentaire)

2. Dispositions contractuelles du Projet. La Banque Internationale pour la Reconstruction et

le Développement (BIRD) et l’ONEE passeront un Accord de Prêt. Le remboursement du prêt de

la BIRD sera garanti par le Royaume du Maroc. L’Accord de Prêt inclut des clauses destinées à

s’assurer du maintien du ratio d’endettement de l’ONEE. La Direction Générale des Collectivités

Locales (DGCL) veillera à l’accompagnement des communes pour qu’elles respectent leurs

engagements dans le cadre du Projet.

3. Gestion du Projet. L’ONEE a une importante expérience des projets financés par la

Banque mondiale. La mise en œuvre du projet fera appel aux structures et au personnel actuels

de l’ONEE ; il n’est donc pas prévu de créer une agence d’exécution spéciale. Les projets sont

préparés et gérés par les départements pertinents, dans ce cas, cette responsabilité incombera à la

Direction de Généralisation de l’Eau Potable (DEP), avec l’appui de ses Directions régionales et

provinciales, et la coordination de la Direction Financière de l’ONEE pour la production des

rapports destinés aux bailleurs de fonds.

4. En plus de la responsabilité globale de l’exécution du projet par la DEP, la Direction

Technique et Ingénierie sera chargée de la construction et de la supervision de l’augmentation de

la capacité de production dans la région de Tiznit, tandis que la DAE sera responsable des

aspects environnementaux, et de l’évaluation et suivi environnemental. La responsabilité des

procédures relatives aux acquisitions de terrains, temporaires ou permanentes incombera aux

Services juridiques de l’ONEE. La Direction financière de l’ONEE sera chargée de la gestion et

du suivi du Mécanisme de préfinancement en vertu de la Composante 2.

5. Les bureaux provinciaux et régionaux de l’ONEE, avec l’appui des Directions centrales,

seront responsables de la supervision des études techniques, sociales et environnementales, de la

mobilisation des communautés, des campagnes de communication, ainsi que de la construction et

de la supervision des ouvrages d’adduction. Les bureaux régionaux et provinciaux seront

également responsables de la publication des appels d’offres et des marchés, en collaboration

avec les directions centrales. Cette disposition se justifie par : (i) la dispersion géographique des

travaux dans les zones rurales et la disponibilité d’entrepreneurs locaux qualifiés ; (ii) la faible

valeur des marchés ; et (iii) la nature des travaux, à forte intensité de main-d’œuvre. La plupart

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des marchés ne devraient pas attirer la concurrence étrangère ; ceux-ci seront par conséquent

soumis à la procédure d’Appel d’Offres National (AON). La plupart des travaux supervisés par

les bureaux provinciaux et régionaux seront, dans la majorité des cas, sous-traités auprès des

firmes de consultants. Il s’agira notamment des activités d’AT décrites dans la composante 3

6. Le projet sera exécuté sur la base d’une approche participative, axée sur la demande et

adaptée au secteur et au contexte marocain, c’est-à-dire, qu’elle visera à stimuler et à organiser la

participation active et responsable des communautés dans le choix du niveau de service et des

modes de gestion. Les spécialistes en matière d’AT seront chargés de l’approche participative de

fourniture des services axée sur la demande, et suivront le déroulement de la conception et de la

mise en œuvre des plans d’action environnementaux et sociaux, notamment ceux relatifs aux

questions d’acquisition de terrains. Au cours des premières années du projet, le sociologue et le

spécialiste environnemental seront chargés, de la définition complète de leurs programmes de

travail respectifs, de la formation et de la supervision initiale. Dans une phase ultérieure de

l’avancement du projet, ils seront relayés dans leur rôle de supervision par les coordinateurs de

mobilisation sociale. Au niveau des villages, les EMS seront responsables de la mise en œuvre

de l’approche participative renforcée, axée sur la demande, introduite par le projet. La majeure

partie de leur temps devrait être consacrée au travail de terrain, auprès des communautés rurales.

Chaque EMS, comprendra un(e) sociologue et un(e) spécialiste en assainissement (un homme et

une femme).

7. L’ONEE sera responsable de la collecte des informations relatives aux résultats et à l’état

d’avancement. Il fournira à la Banque mondiale des rapports de Projet semestriels indiquant

l’état d’avancement de la mise en œuvre du projet, les résultats, les états financiers, le plan de

passation de marchés actualisé, les aspects environnementaux et sociaux, ainsi que les mesures

prises pour garantir la bonne exécution du projet. Un examen à mi-parcours et une évaluation

finale seront effectués, pour apprécier l’état d’avancement et les impacts.

8. La responsabilité de la gestion financière du projet est dévolue à la Direction financière de

l’ONEE.

9. Les Communes Rurales (CR), placées sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur, seront

responsables de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement dans les villages qui

relèvent de leur territoire de compétence. Le conseil municipal de chaque CR devra exprimer

formellement sa position en faveur du Projet et conclure avec l’ONEE une convention de

cofinancement définissant leur niveau de contribution au financement des coûts de construction

des piquages (15 pourcent du cout des investissements relatifs à l’extension à l’accès par borne-

fontaine et/ou 50 pourcent du cout des réseaux de distribution d’eau pour la desserte par BI ;

l’engagement des CR d’accompagner le développement par les ménages de solutions

d’assainissement satisfaisantes ou la certification qu’ils en ont déjà une avant que l’ONEE ne

permette au ménage en question de bénéficier du mécanisme de préfinancement ; et les

responsabilités d’exploitation et de maintenance des infrastructures et la fourniture du service

d’AEP (c’est à dire : GG, AUE, opérateurs privés ou ONEE) ainsi que les tarifs pratiqués pour

les usagers de l’eau. La Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) du ministère de

l’Intérieur procèdera au paiement à l’ONEE des contributions des CR, conformément aux termes

des conventions signées par lesdites communes avec l’ONEE, afin d’assurer le paiement rapide à

l’ONEE des contributions financières agréées.

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Gestion financière

Évaluation de gestion financière

Système national

10. L’expérience de la Banque au Maroc et les principales conclusions de l’évaluation du

PEFA 2009 indiquent que le système de finances publiques marocain est régi par un cadre

juridique et réglementaire fiable. Il contient également de solides mesures de fiabilité et de

transparence. Le système est basé sur le principe de stricte séparation entre les ordonnateurs et

les comptables. En outre, le système prévoit (a) une autorisation préalable des dépenses et leur

supervision, et (b) des audits internes et externes.

11. La réforme du contrôle du secteur des finances publiques a été lancée dans le cadre de la loi

69-00 du 11 novembre 2003, modifiant le Dahir du 14 avril 1960, modifié en 1962. La réforme

vise à améliorer la gestion des institutions publiques

12. Le risque de gestion financière du système de finances publiques marocain est considéré

comme faible.

13. L’ONEE fonctionne comme une entité autonome et jouit d’une longue expérience dans la

gestion des projets bénéficiant de financements extérieurs. L’actuel projet d’approvisionnement

en eau potable et d’assainissement en milieu rural a permis à la Banque d’avoir une expérience

de travail avec l’ONEE. Le présent projet s’inspire largement du projet en cours, et bénéficiera

des mêmes conditions.

Modalités de Gestion financière

Système de gestion financière

14. Cadre général. Le système de gestion financière de l’ONEE se base sur des principes et

procédures définis par le cadre juridique applicable aux entreprises du secteur public, plus

précisément, les principes applicables aux institutions gouvernementales et aux organismes

publics

15. La supervision financière de l’État est désormais modernisée et nommée : « Contrôle

d’Accompagnement » auquel est soumis l’ONEE, conformément aux dispositions de la loi 69-00

du 11 novembre 2003. Elle garantit la séparation des fonctions grâce à plusieurs niveaux de

contrôles indépendants. En outre, la fonction d’audit interne est assurée par le Département

d’Audit et Organisation, directement rattaché à la Direction Générale.

16. L’ONEE est soumis à des contrôles de l’Inspection Générale du Ministère des Finances

(IGF), ainsi qu’à l’audit externe de la Cour des comptes. Les comptes de l’ONEE sont également

soumis à un audit comptable et financier externe annuel.

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51

Ressources humaines

17. La capacité actuelle en ressources humaines est suffisante pour mener à bien les activités

de gestion financière du projet. À ce stade, il n’est pas nécessaire d’opérer des changements

qualitatifs ou quantitatifs du personnel en place pour répondre aux exigences de la Banque et de

l’ONEE en matière de production de rapports financiers. Une surveillance étroite des effectifs est

toutefois prévue afin d’anticiper toute lacune qui pourrait survenir, et convenir avec l’ONEE

d’un programme de renforcement des capacités dans les meilleurs délais. Pour ce projet, l’ONEE

dispose d’un personnel interne dédié chargé des aspects de la gestion financière du projet.

Système Comptable, Politiques et Procédures Comptables

18. Le système de comptabilité de l’ONEE est régi par les règles applicables aux entreprises

publiques autonomes (décret du 10 novembre 1989). En outre, l’ONEE dispose d’un système de

comptabilité conforme au droit commercial et des sociétés. Les états du projet seront produits sur

la base du système comptable de l’ONEE

19. L’ONEE dispose déjà d’un système comptable complet, assorti d’un plan comptable

adéquat, conforme aux lois et règlements en vigueur au Maroc. Les projets financés par les

donateurs sont intégrés dans les systèmes de l’ONEE. Un examen rapide du système de contrôle

interne de l’ONEE a indiqué un niveau satisfaisant de la séparation des tâches. Les rapports sont

produits de manière adéquate et dans les délais.

20. Les principes de suivi financier du projet généralement admis sont les suivants :

Le suivi financier du projet couvrira l’ensemble des sources et des utilisations des

financements du projet, notamment les paiements effectués et les dépenses engagées.

Les transactions et activités liées au projet seront clairement identifiées du reste

des activités de l’ONEE. Les états financiers résumant les engagements du projet, les

recettes et les dépenses seront préparées sur une base semestrielle, selon des

procédures appropriées.

Le suivi financier du projet couvrira la classification des dépenses et des sources

de financement indiquées dans les documents du projet, et la ventilation générale du

budget. Le suivi financier doit faciliter le suivi des dépenses du projet par composante

et sous-composante, la répartition des dépenses et la catégorie de décaissements.

Livres Comptables

21. En plus du système d’information existant, et des livres comptables nécessaires à

l’enregistrement précis et complet des transactions, l’ONEE veillera à maintenir un ensemble de

livres comptables supplémentaires à des fins de contrôle, soit au sein de leurs systèmes soit à

l’extérieur. Ces livres comptables comprendront, de façon non exhaustive, les éléments suivants :

Un registre des immobilisations au Siège et dans les régions

Un registre des marchés

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52

Un Budget

22. L’ONEE dispose d’un système d’information intégré, fiable appelé SAP. Ce système est

installé à la fois au niveau central et au niveau régional. Il permet de suivre les dépenses, à partir

de leur budgétisation jusqu’au paiement des fournisseurs ; il bloque toutes les dépenses non

budgétisées.

23. Le processus budgétaire annuel du projet suivra le cycle budgétaire de l’ONEE qui se

décline principalement comme suit :

Mai-Juin : Lettre d’Orientation transmise à l’ensemble des directions par le

Directeur des Finances

Septembre : Consolidation des données par les Services du Budget et du Contrôle

et préparation d’un plan de financement

Septembre–Décembre : Négociations internes et validation du projet de budget

Décembre : Approbation du projet de budget par le Conseil d’Administration

Système de production des Rapports

24. La Division des Financements, rattachée à la Direction des finances sera responsable de la

préparation des rapports financiers périodiques non audités.

25. L’ONEE produira des Rapports financiers semestriels non audités du projet, et les

soumettra à la Banque dans le cadre du rapport de projet, ou séparément. Ces rapports

comprendront : (i) un état des sources et utilisations des fonds pour la période considérée, avec

les chiffres cumulés ; (ii) un état sur l’utilisation des fonds par composante et par type de

dépenses ; (iii) une analyse de variance indiquant les montants budgétisés et des dépenses réelles,

ainsi que des explications sur les écarts de la période couverte par le Rapport financier

intérimaire. L’équipe chargée de la gestion financière du projet passera en revue les rapports

financiers périodiques non audités et transmettra ses commentaires éventuels pour examen de

l’ONEE.

26. Le relevé de dépense spécifique relatif au Mécanisme de préfinancement est annexé à la

lettre de décaissement. Il sera transmis à la Banque avec chaque demande de réalimentation du

compte désigné. Il sera également annexé au rapport de suivi financier périodique suivant cette

demande de réalimentation.

27. Les rapports financiers périodiques seront remis à la Banque dans les 45 jours à compter de

la fin de la période. Le format et le contenu des RSF ont été discutés au cours de la mission

d’évaluation.

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53

États financiers du Projet

28. En plus des rapports semestriels liés aux activités du projet, l’ONEE produira ses états

financiers annuels habituels du projet. Ces états financiers annuels du projet comprendront :

Un état des Sources et de Demandes de Fonds reflétant les dépenses de l’année, et

le montant total décaissé à la date de préparation du rapport ;

Une utilisation des fonds par catégories/activités reflétant les dépenses de l’année,

et le montant cumulé décaissé à ce jour ;

Un calendrier des retraits pour les relevés de dépenses, une liste des demandes de

retrait de fonds individuels relatifs aux décaissements par relevé de dépenses, numéro

de référence, date et montant ;

Les relevés de dépense spécifiques relatifs au Mécanisme de préfinancement

transmis au titre de l’exercice considéré seront annexés aux Etats financiers annuels

du Projet ;

Toute information supplémentaire ou explication jugée nécessaire par la

hiérarchie, pour une meilleure compréhension de la situation financière du projet.

Système de contrôle interne

29. Le système de contrôle interne établi à l’ONEE est conforme au cadre de contrôle interne

national en vigueur. Il est considéré comme satisfaisant par la Banque. Il existe effectivement un

système adéquat de contrôle interne. Celui-ci permet de garantir la séparation des tâches à travers

trois niveaux de contrôle : (a) le contrôle à priori des dépenses au niveau des engagements ; (b) la

centralisation des paiements au niveau de la Direction financière et (c) le second contrôle à priori

au niveau du paiement effectif par l’Agence de contrôle (ACO), selon un système de double

signature.

30. Ainsi, conformément à la Loi n° 69-00 de 2003 relative au contrôle financier de l’État sur

les institutions et autres organismes publics, en ce qui concerne sa capacité et sa performance,

l’ONEE bénéficie d’un système de contrôle simplifié appelé Contrôle d’accompagnement.

31. L’ONEE a un manuel de procédures décrivant toutes les règles de gestion applicables à

tous les processus importants

Modalités d’Audit

32. Audit interne. Il existe un département d’Audit et Organisation compétent à l’ONEE,

dirigé par un haut cadre et placé sous l’autorité directe du Directeur général. Le Département

d’Audit comprend cinq (5) divisions, à savoir, Organisation, Audit, Qualité totale, Amélioration

de la gestion du projet et Évaluation a posteriori. Le Département a des énoncés de missions bien

établis qui comprennent entre autres : i) l’application effective des procédures énoncées dans le

Manuel de gestion financière, ii) la réalisation de missions d’audit interne, et iii) le renforcement

de la coordination entre les différents aspects opérationnels de l’ONEE

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54

33. Audit Externe. Les états financiers de l’ONEE ont été audités sur plusieurs exercices

fiscaux par des auditeurs externes indépendants. Les derniers états financiers (2012) ont été

certifiés, avec une réserve, en raison de l’incertitude sur le recouvrement du crédit de TVA, et

d’autres créances (Communes) qui s’élevaient respectivement, au 31 décembre 2012 à 2,45

milliards de MAD et 3,13 milliards de MAD. Cette question, ainsi que la question plus large de

l’équilibre financier de l’ONEE, sont discutées dans le cadre du Contrat Programme entre

l’ONEE et le GdM pour la période 2014-2017, qui est actuellement en cours de finalisation.

34. Au cours de la mise en œuvre du projet, l’ONEE présentera à la Banque, après validation

par son conseil d’administration, l’audit de ses états financiers annuels, effectué par un auditeur

externe indépendant. Chaque proposition devra inclure des audits financiers ainsi que la Lettre de

contrôle.

35. Les dossiers et les états financiers du projet seront audités séparément chaque année,

conformément aux normes internationales d’audit, par le même vérificateur indépendant. L’audit

comprendra un examen complet de tous les relevés de dépenses (RD). En plus du rapport

d’audit, le vérificateur devra produire une lettre de recommandation sur les contrôles effectués

sur le projet, et fera des recommandations d’améliorations sur les éventuelles faiblesses

identifiées. Le rapport d’audit est soumis à la Banque au plus tard six mois après la clôture de

chaque exercice fiscal.

Plan de Supervision

36. Les activités de supervision comprendront, entre autres, l’examen des rapports financiers

semestriels intérimaires, l’examen des états financiers annuels audités et des lettres de contrôle,

ainsi que le suivi régulier des problèmes qui se sont posés, et la participation aux missions de

supervision du projet conduites par la Banque, le cas échéant. Il y aura environ deux missions de

supervision de la gestion financière chaque année. Les missions de supervision de la Banque

comprendront des visites à l’ONEE et à ses bureaux décentralisés en vue d’examiner les

pratiques de gestion financière, les méthodes de passation des marchés, les procédures de

paiement, et la documentation.

Décaissements

Décaissements pour les activités autres que le mécanisme de préfinancement

37. Les dépenses liées au projet sont traitées sur support informatique par les différentes

directions techniques au niveau décentralisé. Les directions techniques établissent des

attachements sur la base de l’avancement des travaux. Ces attachements informent la préparation

de décomptes, qui sont envoyés à la direction financière où ceux-ci sont contrôlés, et vérifiés par

rapport à leur éligibilité, et aux procédures. Avant le paiement, l’agence de contrôle (ACO)

effectue le dernier contrôle avant la validation du paiement (voir aussi schéma infra).

38. Modalités de Décaissements. Les fonds du prêt seront décaissés conformément aux

Directives de décaissements de la Banque, et tel qu’indiqué dans la Lettre de décaissement. Le

projet procédera à des décaissements basés sur des transactions. Les demandes de retraits seront

soumises pour le remboursement des dépenses pré financées par l’ONEE, les paiements directs

ou l’émission d’Engagements Spéciaux. Toutes les demandes de paiements sur le compte de prêt

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55

seront assorties de pièces justificatives, notamment un relevé de dépenses détaillé (RD).

L’ONEE pourra adresser une requête à la Banque pour l’ouverture d’un compte désigné et la

lettre de décaissement sera alors amendée en conséquence.

39. Utilisation des Relevés de Dépenses (RD). Toutes les demandes de retrait de fonds du prêt

seront documentées, à l’exception des dépenses pour les contrats d’une valeur estimative

inférieure ou égale à : (a) 10.000.000 $ EU pour les travaux ; (b) inférieure ou égale à

5.000.000 $ EU pour les fournitures ; (c) inférieure ou égale à 200.000 $ EU pour les firmes de

consultants, et (d) inférieure ou égale à 50.000 $ EU pour les cabinets de consultants, qui

peuvent être réclamées sur la base des relevés de dépenses. La documentation justifiant les

dépenses sera mise à la disposition des équipes de mission de la Banque et des auditeurs du

projet. Tous les décaissements seront soumis aux conditions de l’Accord de Prêt et aux

procédures définies dans la Lettre de Décaissement.

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56

40. Le diagramme suivant résume le flux des fonds

Étape

1

Action

ONEE/Direction concernée

ONEE-Direction de

l’Approvisionnement et des

Marchés

ou

DR

en cas de projet au niveau

régional (dans ce cas il n’y a

pas d’étape 1)

2

ONEE-Direction Financière

et des Investissements

Banque mondiale

3

Contrôle des attachements

Contrôle des décomptes ou

attachements et délivrance

des décomptes

Validation

Commande et préparation de

l’ordre de paiement

Validation

Demande de

paiement direct

Paiement du

fournisseur par

l’ONEE

Demande de retrait

de fonds du prêt

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Décaissement pour le mécanisme de préfinancement

41. Un compte désigné sera ouvert dans une banque commerciale jugée acceptable pour la

Banque pour le fonctionnement du mécanisme de préfinancement du projet. Le plafond de

l’avance a été fixé à 10 millions de Dirhams Marocains. Le fonctionnement détaillé du compte

désigné est expliqué dans la Lettre de Décaissement et peut être résumé dans le schéma ci-

dessous :

42. Le compte désigné reçoit des avances sur la base des besoins exprimés par l’ONEE ou des

justifications produites dans le cadre du Relevé de Dépenses Spécifiques. Les transferts du

compte désigné seront effectués sur un compte d’investissement géré par l’ONEE qui financera

des projets et recevra les contributions des communes et des ménages.

Catégories de Décaissement

43. Le tableau ci-dessous spécifie les catégories de Dépenses Eligibles pouvant être financées au

moyen des fonds du Prêt (Catégorie), le montant du Prêt affecté à chaque Catégorie, et le pourcentage des

dépenses dont le financement est autorisé dans chaque Catégorie. Les activités incluses dans chaque

catégorie se réfèrent aux activités telles que décrites dans l’Annexe 2 paragraphe 4.

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Catégorie Montant affecté du

Prêt

(exprimé en Dollars)

Montant affecté du

Prêt

(exprimé en Euros)

% des Dépenses à

financer

(Taxes exclues)

(1a) Fournitures,

travaux, et services

autres que de

consultants pour la

Partie I (a) du Projet

23.000.000 66.720.000 80 %

(1b) Fournitures,

travaux, services autres

que de consultants pour

la Partie II (b) du Projet

1.100.000 3.200.000 80 %

(2) Fournitures, travaux,

services autres que de

consultants et services

de consultants pour la

Partie I (b) du Projet

2.460.000 7.130.000 100 %

(3) Services de

consultants pour la

Partie III du Projet

2.210.000 6.400.000 100%

(4) Appui au

Mécanisme de

Préfinancement pour la

Partie II (a) du Projet

1.380.000 4.000.000 100 %

(5) Commission

d’ouverture

79.300 230.000

(6) Primes pour Caps et

Collars au Taux

d’Intérêt

(7) Non-alloué 1.490.700 4.320.000

MONTANT TOTAL 31.720.000 92.000.000

Passation des Marchés

Directives et Documents d’Appels d’Offres Standard

44. Les passations de marchés du projet seront réalisées en conformité avec (i) Directives de la

Banque mondiale sur la Prévention et la Lutte contre la Fraude et la Corruption dans les Projets

financés par les Prêts de la BIRD et les Crédits et Dons de l’IDA (« Directives anti-corruption de

2006 ») révisées en janvier 2011, (ii) les « Directives : passation des marchés de biens, travaux et

de services non consultatifs dans le cadre des prêts et des dons de la BIRD et de l’IDA par les

Emprunteurs de la Banque mondiale (« Directives de Passation des Marchés ») publiées par la

Banque en janvier 2011, (iii) les « Directives pour la Sélection et l’Emploi de Consultants dans

le cadre des prêts et de dons de la BIRD et de l’IDA par les Emprunteurs de la Banque mondiale,

« (Directives sur les Consultants) datées de janvier 2011 et (iv) tous les documents d’appels

d’offres types pour toute nouvelle passation de marchés, et aux dispositions stipulées dans

l’Accord de Prêt. Les divers postes sous les différentes catégories de dépenses sont décrits ci-

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après. Pour chaque contrat devant être financé par le prêt, les différentes méthodes de passation

des marchés ou la méthode de sélection des consultants, les coûts estimatifs, les conditions

d’examen préalable, et les délais convenus sont énoncés dans le Plan de passation de marchés

45. Les passations de marchés dans le cadre du projet seront principalement pour (i) Travaux et

fournitures nécessaires à l’augmentation de la production d’eau potable dans la région de Tiznit,

l’extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines et le

renforcement des réseaux d’accès de BI dans les villages éligibles : réservoirs de stockage

(surélevées ou enterrés), stations de pompage, piquages ruraux et systèmes de desserte par BF

dans les zones ciblées et (ii) les services de consultants pour l’assistance technique à l’ONEE et

la réalisation d’études.

46. Les procédures d’Appel d’Offres National (AON), adaptées telles qu’indiquées ci-dessous,

seront utilisées pour les marchés de fournitures d’un montant estimatif inférieur à l’équivalent de

cinq millions de dollars américains (5.000.000 $ EU), et les marchés de travaux, installation et

adduction dont le coût estimatif sera inférieur à l’équivalent de dix millions de dollars américains

(10.000.000 $ EU).

Les adaptations nécessaires aux procédures d’Appel d’Offres National :

47. Afin d’assurer la conformité avec les Directives de Passation des Marchés dans le cadre de

ce projet, l’application des procédures ci-après sera respectée pour les AON. Ces procédures

visent notamment à s’assurer que :

(a) Le dossier d’appel d’offres stipule clairement la méthode d’évaluation des offres,

les critères d’attribution des marchés et les qualifications des soumissionnaires ;

(b) Les enveloppes techniques, administratives et financières sont ouvertes

immédiatement après le début de la séance d’ouverture des offres, et que les montants

sont lus à haute voix ;

(c) Les offres sont évaluées sur la base du prix et de tout autre critère exprimé

qualitativement, ou en termes monétaires ;

(d) Le marché est attribué au soumissionnaire qualifié ayant soumis l’offre valable la

moins-disante, conformément au dossier d’appel d’offres, et

(e) Les demandes sont faites par voie de dossier d’appel d’offres standard et de rapports

d’évaluation des soumissions jugées acceptables par la Banque.

48. Le dossier d’appel d’offres types pour les marchés de travaux passés par AON a été préparé

par l’ONEE et soumis à la Banque, qui les a approuvés. Ces dossiers comprennent toutes les

clauses d’ajustement pour l’AON au Maroc ainsi que la clause d’audit et les clauses de fraude et

de corruption (AFCC). Toute modification apportée à ce dossier d’appel d’offres type pour

travaux passé par AON devra être soumise à la Banque pour validation, conformément à

l’Accord de prêt. Sur le même principe, un dossier d’appel d’offres type pour les marchés de

fournitures passés par AON sera préparé par l’ONEE et soumis à la Banque pour approbation,

avant la publication du premier appel d’offres de fournitures par AON.

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60

49. En outre, il a été convenu avec l’Emprunteur que chaque marché financé sur les fonds de ce

prêt stipulera que les fournisseurs, les entrepreneurs et les sous-traitants permettront à la Banque,

à sa demande, d’inspecter leurs comptes et documents relatifs à la soumission des offres et à

l’exécution du contrat, et de faire auditer lesdits comptes et documents par des auditeurs désignés

par la Banque. La violation délibérée et matérielle de cette disposition par les fournisseurs,

entrepreneurs ou sous-traitants peut être considérée comme constituant une « pratique

« obstructive ».

Publicité, Publication des Résultats et Rapport oral

50. En plus de la publicité relative à chaque marché, une Notice générale de passation des

marchés (NGPM) sera publiée dans DG-Market, dans United Nations Business Development, et

dans au moins deux journaux d’audience nationale. La NGPM sera publiée après la validation du

projet par la Banque et avant sa mise en œuvre. La NGPM donnera une description du projet et

des informations sur la passation des marchés

51. La publication en ligne dans (dgMarket, UN Development Business, et/ou Client

Connection) de l’attribution des marchés est requise pour tous les AOI, les marchés passés par

Entente Directe et la Sélection des consultants, pour les marchés supérieurs à 200.000 $ EU. En

outre, en cas de pré-qualification, la liste des soumissionnaires présélectionnés sera publiée. En

ce qui concerne les AOI et les contrats de consultants d’une valeur importante, l’Emprunteur

devra publier l’attribution des marchés en ligne dans UN Development Business (UNDB) et

dgMarket, après l’avis de « non-objection » de la Banque sur l’attribution recommandée. Tous

les concurrents à une offre requérant la soumission de propositions techniques et financières

séparées, indépendamment du montant estimatif du contrat, devraient être informés des résultats

de l’évaluation technique (nombre de points attribués à chaque firme), avant l’ouverture des

propositions financières. L’Emprunteur devra organiser une séance de rapport oral en faveur des

soumissionnaires et consultants non retenus, s’ils en expriment le besoin.

52. Passation des marchés pour les travaux et fournitures : Les travaux et fournitures

acquis dans le cadre de ce projet comprendraient principalement la construction d’installations

d’infrastructures d’AEP en zones rurales, tels que les réservoirs de stockage (élevées ou

enterrés), les stations de pompage et piquages ruraux, les systèmes de desserte par BF et le

renforcement des réseaux de BI dans les villages éligibles des zones du projet. Le montant total

estimatif de ces contrats devrait s’élever à l’équivalent dee 115 millions d’Euros. La passation

des marchés se fera au moyen des Dossiers d’Appels d’Offres Types (DAOT) de la Banque

mondiale pour tous les AOI et les DAOT jugés satisfaisants par la Banque mondiale pour les

AON.

Appel d’Offres International (AOI) : Les marchés de travaux de génie civil dont la

valeur est estimée à 10.000.000 $ ÉU ou plus par contrat seront passés sur la base des

procédures d’AOI, et utiliseront les documents d’appel d’offres standard de la Banque

mondiale

Appel d’Offres National (AON). Chaque marché de travaux de génie civil dont la

valeur estimative est inférieure à l’équivalent de 10.000.000 $ ÉU sera passé sur la

base des procédures d’Appel d’Offres National. Seuls des documents d’appel

d’offres standard jugés acceptables par la Banque seront utilisés.

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61

53. Passation des marchés de fournitures : Les acquisitions de fournitures concernant ce

projet comprennent essentiellement : des équipements hydrauliques, des pompes, des

transformateurs. La passation de marchés se fera par le biais des DAOT pour tous les AOI et les

DAON jugés acceptables et satisfaisants par la Banque.

Appel d’Offres International (AOI) : Les contrats de fournitures dont le montant

estimatif est équivalent ou supérieur à 5.000.000 $ ÉU par contrat se feront par Appel

d’Offres International (AOI). Les documents types applicables de la Banque

mondiale seront utilisés

Appel d’Offres National (AON) : Chaque contrat dont le montant estimatif est

inférieur à l’équivalent de 5.000.000 $ EU se fera sur la base des procédures d’appel

d’offres national jugées acceptables par la Banque. Seuls des documents d’appel

d’offres type jugés acceptables par la Banque seront utilisés.

54. Consultations: Les marchés de fournitures et de travaux dont le coût estimatif est inférieur

ou égal à 200.000 $ EU pourront se faire par la procédure de Consultation des fournisseurs.

55. Entente Directe : Dans les cas remplissant les conditions du paragraphe 3.6 des Directives

de Passation de marchés, les contrats de fournitures et travaux peuvent être attribués par la

méthode d’Entente directe, conformément au paragraphe 3.7 des Directives.

56. Sélection des Consultants : Ces services concernent essentiellement les études techniques,

le renforcement des capacités, ainsi que les audits, études d’ingénierie, et supervision des

constructions.

57. Les méthodes suivantes des procédures de la Banque mondiale seront utilisées :

Sélection fondée sur la Qualité et le coût (SFQC) : pour l’assistance technique, le

renforcement des capacités et les audits, ainsi que les services de consultants les

contrats de service de consultants supérieurs à l’équivalent de 200.000 $ EU par

contrat. Les documents types et les procédures de la Banque mondiale seront utilisés

Sélection fondée sur la Qualité. Les contrats pour les services nécessaires à

l’exécution des missions remplissant les conditions spécifiées à la section 3.2. des

Directives pour la Sélection des Consultants peuvent être passés sur la base de la

méthode fondée sur la qualité, conformément aux dispositions des paragraphes 3.1 à

3.4 des Directives pour la Sélection des Consultants.

Sélection avec budget fixe : Les contrats pour les services nécessaires à l’exécution

des missions remplissant les conditions spécifiées au paragraphe 3.5 des Directives

pour la Sélection des Consultants peuvent être passés sur la base de la méthode de

Sélection au moindre coût, conformément aux dispositions des paragraphes 3.1 et 3.5

des Directives pour la Sélection des Consultants.

Sélection au moindre coût. Les contrats pour les services remplissant les conditions

spécifiées au paragraphe 3.5 des Directives pour la Sélection de Consultants peuvent

être passés en utilisant la sélection fondée sur la qualité, conformément aux

dispositions des paragraphes 3.1 et 3.5 des Directives pour la Sélection des

Consultants.

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Sélection fondée sur les Qualifications des Consultants. Les services d’un coût

estimatif inférieur à l’équivalent de 100.000 $ EU par contrat peuvent être retenus

conformément aux dispositions des paragraphes 3.1, 3.7 et 3.8 des Directives pour la

Sélection des Consultants.

Sélection par entente directe. Dans les circonstances remplissant les conditions

spécifiées au paragraphe 3.10 des Directives pour la Sélection des Consultants

relative à la méthode de Sélection par Entente directe, les services de consultants

peuvent être retenus, conformément aux dispositions des paragraphes 3.9 a 3.13 des

Directives pour la Sélection des Consultants, avec l’accord préalable de la Banque.

Consultants Individuels (CI). Les services de consultants individuels pour les

missions remplissant les conditions spécifiées au paragraphe 5.1 des Directives pour

la Sélection des Consultants peuvent être retenus sur la base des contrats attribués à

des consultants individuels, conformément aux dispositions des paragraphes 5.2 et 5.3

des Directives pour la Sélection des Consultants. Ces contrats peuvent être attribués à

des consultants individuels sur la base de la méthode par Entente directe.

58. Les listes restreintes peuvent être entièrement composées de consultants nationaux pour les

contrats équivalents à moins de 200.000 $ EU par contrat conformément aux dispositions du

paragraphe 2.7, en respectant les remarques mentionnées supra,

Fraude, Contrainte, et Corruption

59. Tous les adjudicataires, soumissionnaires, fournisseurs et agents contractuels doivent

respecter les normes d’éthique les plus strictes lors de la passation et de l’exécution des marchés

financés dans le cadre du projet, conformément aux paragraphes 1.16(d) des Directives sur la

Passation des Marchés et les paragraphes 1.23(d) des Directives pour l’Emploi des Consultants.

Plan de passation des marchés

60. Un Plan de passation des marchés conforme aux normes de la Banque mondiale a été

préparé pour les 18 premiers mois de mise en œuvre du projet. Il a été soumis à la Banque et a

été validé lors de la préparation. Le plan de passation des marchés indique les contrats soumis à

une revue préalable de la Banque. Tous les autres contrats seront soumis à un examen a

posteriori de la Banque. Sur la base du plan de passation des marchés validé lors de la

préparation, la Banque s’est mise d’accord sur le fait que le client puisse passer par le processus

d’acquisition anticipée, à l’aide des documents de dossiers d’appel d’offres type et des modalités

en vigueur dans le cadre du projet des Adductions Régionales d’alimentation en eau potable

(P100397). Le Plan précité sera mis à jour au moins une fois par an ou en cas de nécessité, pour

refléter les besoins réels de l’exécution du projet et les améliorations des capacités

institutionnelles. Le Plan de passation des marchés sera disponible dans la base de données du

projet et sur le site externe de la Banque mondiale.

Fréquence de la Supervision de la Passation des Marchés

61. La supervision de la passation des marchés par la Banque mondiale fait partie intégrante de

l’appui à la mise en œuvre du projet. L’évaluation des systèmes de passation de marchés en place

a conclu que le risque global d’exécution de passation de marchés est faible. Sur cette base, et

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63

compte tenu du fait que le projet s’inscrit dans la continuité d’un programme en cours, l’essentiel

de la revue de la passation des marchés s’effectuera a posteriori. L’étendue de l’échantillon de

revue sera déterminée pendant la mise en œuvre du projet, en fonction des performances des

agences d’exécution et des résultats des revues.

Aspects Environnementaux et Sociaux (comprenant les garanties)

62. Ce projet déclenche deux politiques de sauvegarde : l’Évaluation Environnementale

(OP/BP 4.01) et le déplacement involontaire des populations (OP/BP 4.12). Pour aborder ces

questions de politique de sauvegarde et pour s’assurer que la mise en œuvre des activités du

projet soit socialement et écologiquement viables, l’ONEE a préparé un Plan de Gestion

Environnementale et Sociale (PGES) et un Plan Cadre d’Acquisition de Terrains (PCAT). Les

paragraphes suivants présentent les raisons qui justifient ces deux dispositifs.

63. En plus des rapports semestriels d’activités du projet, l’ONEE préparera un rapport annuel

pour justifier la conformité des activités du projet avec les politiques environnementale et

sociale, comme stipulé dans le cadre du PGES et du PCAT.

64. Au cours de la mise en œuvre de projets d’approvisionnement en eau potable financés par

la Banque, l’ONEE a démontré sa capacité sérieuse à assurer la mise en œuvre efficace et en

temps opportun des dispositions de PGES17

. Cette capacité s’est renforcée au fil du temps, et

avec le soutien de la Banque. Dans le cadre de la supervision du projet de système d’AEP et

d’assainissement en milieu rural, des écarts initiaux ont été identifiés dans la mise en œuvre des

exigences relatives aux garanties, en particulier dans l’application des exigences des entreprises

de construction quant aux exigences environnementales et de sécurité intégrées dans leurs

contrats.

65. Concernant les aspects liés aux eaux usées, le projet s’appuie sur l’expérience acquise dans

les projets en cours et comprend une sélection des douars selon des critères environnementaux

dans les zones où la fourniture du service par BI est considérée. Les critères pris en compte dans

le criblage comprennent la densité de logements, la capacité d’infiltration du sol et le niveau et la

vulnérabilité de la nappe phréatique. La même méthode sera appliquée au présent projet, pour

identifier la solution d’assainissement la plus adaptée en vertu de laquelle le mécanisme de

préfinancement sera utilisé pour aider les ménages à accéder à l’eau potable par BI.

66. Pendant la phase opérationnelle, les directions régionales de l’ONEE – Branche Eau seront

responsables de l’application des dispositions du PGES liées à la surveillance de

l’environnement des installations construites dans le cadre du projet et de l’approvisionnement

des services.

17

L'ONEE met également en œuvre de façon satisfaisante un projet pilotant l'utilisation des systèmes nationaux

(Assainissement de l'Oum Er Rbia).

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64

Évaluation environnementale

67. Conformément aux Politiques de Sauvegarde et opérationnelles de la Banque mondiale, le

Projet a été classé dans la catégorie « B », et sa mise en œuvre fait l’objet d’une Évaluation

Environnementale partielle et d’un Plan de Gestion Environnementale et Sociale.

68. L’évaluation environnementale (EE) du projet a été finalisée en décembre 2013 et

comprenait :

(a) Une analyse de l’environnement naturel des zones ciblées par le projet, destinée en

particulier, à évaluer la sensibilité et la vulnérabilité de leur environnement ;

(b) Une évaluation des activités du projet à partir de ses documents, d’études

techniques, comprenant les consultations publiques et des visites de certains villages ; et

(c) Une analyse des activités prévues et une évaluation de leurs impacts potentiels sur

l’environnement ainsi que de leurs conséquences socioéconomiques pour les

bénéficiaires du projet.

69. Un plan de gestion environnementale et sociale (PGES) a été proposé dans le cadre de la

préparation du projet. Il vise à inclure les préoccupations de protection environnementale dans la

conception, la planification, la gestion et la mise en œuvre des activités du projet. Ce PGES

comprend les quatre composantes suivantes :

(a) Coordination et gestion de l’environnement ;

(b) Mesures d’atténuation des impacts négatifs du projet ;

(c) Plan de suivi et d’évaluation des performances environnementales du projet ; et

(d) Programme de renforcement des capacités environnementales.

70. Des consultations publiques ont été organisées dans toutes les provinces communes au

projet du système d’approvisionnement en eau potable régional (P100397) ainsi que pour le

projet proposé. Des consultations ont également été menées dans la province de Rehamna, dans

le but d’informer la population et les parties prenantes concernées par les activités du projet, les

impliquer dans l’évaluation des impacts environnementaux potentiels du projet, et leur permettre

de formuler des commentaires et des propositions. L’ONEE prévoit de mener les consultations

dans les provinces de Tiznit et de Chtouka Ait Baha en 2014.

71. Les principaux impacts positifs environnementaux et socioéconomiques attendus du projet

sont les suivants :

(a) Augmentation de l’accès à l’eau potable, ressource vitale pour le développement

humain dans les zones rurales ;

(b) Allègement des prélèvements sur les eaux souterraines avec des retombées positives

sur les niveaux des eaux en surface ;

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65

(c) Amélioration de la qualité de l’eau fournie aux ménages qui se traduit par une

diminution des maladies véhiculées par l’eau, en particulier chez les enfants ;

(d) Faciliter l’accès à l’eau potable se traduisant par une réduction du temps consacré à

la corvée d’eau, en particulier pour les femmes et les enfants ;

(e) Augmenter la disponibilité des femmes et leur participation aux activités des

associations communautaires ;

(f) Créer des emplois locaux et éviter l’exode rural en améliorant les conditions de vie

en milieu rural ;

(g) Augmenter la sensibilisation des communautés rurales sur les questions

environnementales, en particulier sur ce qui touche aux eaux usées ;

(h) Sensibiliser aux pratiques durables de gestion des eaux usées et de l’assainissement

en milieu rural ;

(i) Diffuser des solutions d’assainissement individuel en milieu rural (AMR) adaptées

aux sites ;

(j) Contribuer à la promotion d’un marché compétitif pour le marché de l’AMR, et

renforcer les capacités en matière d’approvisionnement de services d’assainissement

individuels, de travaux et de fournitures.

72. L’évaluation environnementale a également répertorié les effets négatifs possibles sur

l’environnement ainsi que les impacts socioéconomiques des activités du projet, afin d’identifier

les mesures correctives qui pourraient les prévenir ou les réduire. Les principaux impacts

négatifs potentiels identifiés dans le cadre de ce projet sont les suivants :

(a) Un accroissement de la consommation des ressources en eau de surface ;

(b) Le site de déploiement des branchements individuels (composante 2)

(i) Production accrue des eaux usées associée à un risque élevé de pollution des

ressources hydriques souterraines et de surface ;

(ii) Risque de contamination accrue des eaux souterraines par des agents

pathogènes ;

(iii)Risque de développement de maladies véhiculées par l’eau consécutif à la

stagnation ou à la réutilisation des eaux usées non traitées ;

(c) Nuisances temporaires et localisées en raison des travaux de construction ;

(d) Accroissement de la consommation d’énergie provoquée par l’alimentation des

réseaux de distribution.

73. Hormis l’accroissement des flux d’effluents là où des branchements individuels sont

déployés (composante 2), l’EE a confirmé que les activités du projet devraient avoir un impact

négatif mineur voir modéré sur l’environnement. Aucun impact potentiel négatif susceptible

d’avoir des effets graves ou irréversibles n’a été identifié :

(a) L’impact des activités de construction du projet, comme la pose de conduites

d’amenée et de distribution, le forage et les travaux de construction occasionnels (stations

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66

de pompage, réservoirs, etc.) sont considérés comme des activités qui revêtent une

importance faible, car elles sont temporaires et localisées. Les documents d’appel

d’offres préciseront que les entrepreneurs sont tenus d’observer de saines pratiques de

gestion, conformément aux directives de l’ONEE, et de répondre aux exigences relatives

aux mesures correctives du PGES et de production de rapports spécifiques à chaque site.

(b) Pour assurer le déploiement du branchement individuel dans le cadre de la

composante 2 (voir l’annexe 2), l’admissibilité à un financement au titre du Mécanisme

de préfinancement pour les solutions de BI exige l’existence d’un système

d’assainissement adéquat (en place ou en réseau) qui soit conforme aux conditions de

l’ONEE. Les procédures à suivre relatives à l’information par l’ONEE des communautés

de cette exigence et à la vérification par les communes de leur conformité sont décrites à

l’appendice 1 de l’annexe 2.

(c) L’ONEE a adopté un ensemble de solutions techniques qui définissent le type

d’assainissement considéré comme adéquat et obligatoire pour pouvoir approuver

l’installation d’un BI. Ce même ensemble de solutions techniques sera utilisé avant

d’approuver toute demande de financement de BI dans le cadre du fonds créé en vertu de

la composante 2 du projet.

74. L’EE et le PGES comprennent des mesures d’atténuation, détaillées comme suit :

(a) Composantes de l’atténuation environnementale (qualité de l’eau de surface et des

nappes aquifères, conditions de collecte, érosion des sols, qualité de l’air, niveaux de

bruit, conservation de la faune, de la flore et de leurs habitats, etc.), et

(b) Composantes de l’atténuation sociale (population, bien-être, travaux de construction

et gestion du site, accès et circulation, sécurité publique, sites historiques et

archéologiques connus ou potentiels, activités agricoles, gestion des ressources

hydriques, etc.)

75. Le PGES sera mis en œuvre par la direction de l’assainissement de l’environnement (DAE)

de l’ONEE. La capacité de la DAE a été évaluée et jugée suffisante à la lumière de l’expérience

considérable qu’elle a acquise lors de la conduite des évaluations environnementales, la

définition des mesures d’atténuation et la mise en œuvre des PGES pour des projets similaires,

notamment des projets actuels d’approvisionnement en eau potable en milieu rural financés par

la Banque. La DAE fournira des informations relatives à l’application et au suivi des politiques

de sauvegarde dans ces rapports périodiques de Projet transmis à la Banque, comprenant des

informations sur l’application des mesures du PGES telles qu’elles apparaissent dans documents

d’appels pour les contrats de construction, en plus des rapports annuels de suivi environnemental

à produire dans le cadre du projet. Dans le cadre de ces tâches de mise en œuvre et de suivi, la

DAE sera épaulée par l’assistance technique, qui guidera et contrôlera la mise en œuvre du

PGES dans les zones d’intervention. Pour faciliter ces tâches, la DAE a élaboré un manuel des

opérations pour les EE et un modèle pour les rapports de suivi environnemental.

76. Les coûts de mise en œuvre du plan de suivi et de formation du PGES ont été estimés à 25

millions de MAD. Les frais de gestion de l’environnement associés au projet représentent donc

moins de 2,5 pourcent du budget total du projet. Ces coûts seront encourus par l’ONEE dans le

cadre des activités en cours, et ne sont pas financés au titre du prêt de la BIRD.

Page 77: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

67

Déplacement involontaire des populations/Acquisition de terrains18

77. Le projet ne prévoit aucune réinstallation.

Plan Cadre d’Acquisition de Terrains (PCAT)

78. Pour la réalisation de son programme d’investissement portant sur les infrastructures

d’alimentation en eau potable et d’assainissement liquide, l’ONEE est appelé à acquérir des

assiettes relevant des régimes fonciers différents destinées à abriter les ouvrages et équipements

y afférents. Pour ce faire, il est procédé par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique et

l’occupation temporaire, telle qu’elle est régie par la loi n° 7-81 du 7 juin 1982 et son décret

d’application n° 2-82-382 du 16 avril 1983. Le plan-cadre d’acquisition de terrains a été préparé

conformément aux dispositions de cette loi, et selon les règles de la P.O 4.12 de la Banque

mondiale. En particulier, le cadre de politique proposé pour l’acquisition de terrains comprend

des mesures qui garantissent que les personnes affectées sont :

(a) Informées des solutions qui leur sont proposées et des droits afférents à la cession ou

à la mise à disposition des terrains ;

(b) consultées, soumises à plusieurs choix et informées des alternatives réalistes aux

plans technique et économique, et

(c) pourvues immédiatement d’une indemnité équivalente au coût intégral de

remplacement pour les pertes d’actifs directement attribuables au projet.

79. La préoccupation principale du projet consistera à s’assurer du plein respect de la P.O. 4.12

tout au long de la mise en œuvre et de la supervision du projet.

80. L’ONEE dispose d’une longue expérience en matière d’acquisition des terrains pour la

réalisation de ses projets d’AEP et d’assainissement. Le présent PCAT est fondé sur le dossier

préparé par l’ONEE relatif à la pratique d’acquisition de terrain ainsi que sur les résultats des

réunions de concertation entre les experts, consultants et juristes de la Banque mondiale et de

l’ONEE organisées dans le cadre de la préparation d’un PCAT conforme à la P.O 4.12. La

version provisoire du PCAT a été préparée par l’ONEE à partir de la version du PCAT établie en

vertu du Projet RPWSSP en cours, elle prend en compte les enseignements acquis lors de la mise

en œuvre de projets existants. Le document a été soumis à la Banque mondiale pour recueillir

des commentaires. Ces commentaires ont été pris en compte dans la validation de la version

finale du PCAT, qui a été publié.

81. L’ONEE est responsable de la mise en place d’un système de suivi de l’exécution du Plan

Cadre pour l’Acquisition de Terrains. À ce titre, chacune de ces Directions s’assurera que

l’ensemble des personnes affectées par le Projet et recensées sera effectivement consulté, pris en

18 Les études de préfaisabilité suggèrent que les acquisitions de terrain dont il est question n’impliqueront pas de

relogements physiques, et n'auront aucun impact sur les habitations ou sur l’activité économique. Ces acquisitions

ne devraient donc être concernées que par la valeur d’actif des terrains non aménagés. Ainsi, pour faciliter la

communication avec le client et le grand public, les instruments de réinstallation sont intitulés: "Plan cadre et

procédures d’acquisition de terrains" Quel que soit le titre, ces instruments permettent de répondre pleinement aux

exigences du contenu de la P.O 4.12 de la Banque mondiale dans le cadre de ce projet.

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68

compte et dédommagé selon les modalités du présent Plan Cadre d’Acquisition des Terrains. Un

registre sera ouvert à la Direction juridique de l’ONEE pour assurer la bonne marche du

traitement et du suivi de la procédure d’expropriation, sachant que l’intégralité de cette

procédure se pratique au niveau local (décentralisation) notamment le volet des paiements des

ayants droit des terrains acquis dans le cadre des activités du Projet. Ce registre renseignera sur

les indemnités des dégâts causés au cours des occupations temporaires (arbres et cultures) et aux

indemnités de compensation des terrains expropriés. Ce registre doit être renseigné et tenu à jour

au fur et mesure de l’avancement du processus d’expropriation. Un document décrivant l’état

d’acquisition des terrains et des indemnités des ayants droit, comportant des tableaux de suivi

actualisés, devra être régulièrement transmis à la Banque mondiale au cours de la supervision du

Projet.

Suivi et évaluation

Cadre logique

82. Le cadre logique du projet est résumé dans le tableau suivant :

RÉALISATIONS

Contrôlées par l’ONEE.

Hors du cadre de résultats

RÉSULTATS

INTERMÉDIAIRES

Contrôlés dans le cadre de résultats

RÉSULTATS DU PROJET

(ODP)

Contrôlés dans le cadre de résultats

Service par BF

(Composante 1)

Construction de piquages

régionaux et de bornes-

fontaines (projet)

Longueur du réseau

installé

Nombre de réservoirs

construits

Nombre de stations de

pompage construites

Nombre de bornes-

fontaines installées

Suivi détaillé des modalités

de fonctionnement

Les bornes-fontaines installées sont

opérationnelles (mise en service

industrielle)

D. Nombre de points d’eau

communaux améliorés (construits

ou réhabilités) dans le cadre du

projet *

Les bornes-fontaines

opérationnelles fonctionnent et sont

gérées (mise en service de

commerciale)

E. Pourcentage de sous-projets

ou d’investissements pour lesquels

des accords d’engagement

communautaire en matière de

durabilité et/ou d’exploitation et de

maintenance post-projet sont

préparés*

Personnes (en particulier les

femmes et les segments

extrêmement pauvres) bénéficiant

directement du projet.

A. (a) Nombre de bénéficiaires

directs du projet* (b) dont

Pourcentage de femmes* ou (c)

dont Pourcentage de personnes

extrêmement pauvres.

Les personnes qui n’avaient pas

accès à une « meilleure source

d’eau » (bornes-fontaines,

branchements à l’eau courante, ou

puits protégés) ont désormais accès

à une source d’eau potable et fiable

depuis une borne-fontaine gérée par

la communauté.

Page 79: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

69

Service par BI

(composante 2)

Activation du mécanisme de

préfinancement pour les

ménages

Total des fonds de

préfinancement disponibles

Suivi des autres conditions

de déploiement des BI

Nombre de ménages

bénéficiant d’un

préfinancement

Longueur du réseau de

distribution installé

Installation des branchements

individuels (ONEE), lorsque toutes

les conditions préalables sont

remplies et les travaux sont lancés

F. Nombre de nouveaux

branchements individuels à l’eau

courante découlant de

l’intervention du projet*

B. Nombre de personnes dans

les zones rurales ayant accès à une

« meilleure source d’eau » en vertu

du projet*

C. (a) Nombre de villages dans

les zones rurales ayant accès à une

meilleure source d’eau en vertu du

projet (b) Pourcentage de ce chiffre

qui reçoit une eau de qualité

adéquate (potable) et (c)

Pourcentage de ce chiffre qui reçoit

de l’eau potable sur une base

continue (fiabilité de la source).

Remarque : L’astérisque * signale un indicateur de référence.

83. Le déroulement de la réalisation de l’ODP sera surveillé au moyen des indicateurs

suivants19

:

A. (a) Nombre de bénéficiaires directs du projet* (b) Pourcentage de ce chiffre

qui sont des femmes* et (c) Pourcentage de ce chiffre qui sont des personnes

extrêmement pauvres.

B. Nombre de personnes dans les zones rurales ayant accès à une « meilleure

source d’eau » en vertu du projet*

C. (a) Nombre de villages dans les zones rurales ayant accès à une meilleure

source d’eau grâce au projet (b) Pourcentage de ce chiffre qui reçoit une eau de

qualité adéquate (potable) et (c) Pourcentage de ce chiffre qui reçoit de l’eau potable

sur une base continue (fiabilité de la source).

84. Les progrès réalisés au profit de l’ODP seront surveillés grâce aux indicateurs

intermédiaires suivants :

D. Nombre de points d’eau communaux améliorés (construits ou réhabilités)

grâce au projet *

E. Pourcentage de sous-projets ou d’investissements pour lesquels des accords

d’engagement communautaire en matière de durabilité et/ou d’exploitation et de

maintenance post-projet sont préparés*

F. Nombre de nouveaux BI à l’eau courante découlant de l’intervention du projet*

85. Outre cet ensemble d’indicateurs de résultats, l’ONEE surveillera également séparément

des indicateurs opérationnels, tels que la longueur des réseaux d’accès et de distribution

19

Les indicateurs de référence sont indiqués par une *.

Page 80: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

70

construits, le volume supplémentaire d’eau distribuée ou facturée, et le coût unitaire de

l’extension du service par BI. L’ONEE procédera également à un examen participatif à mi-

parcours et à une évaluation finale qui comprendra une enquête auprès des ménages sur un

échantillon de clients (une enquête de référence sur les ménages sera effectuée au moment du

démarrage du projet) afin d’évaluer le niveau de satisfaction quant aux interventions du projet

(indicateur de référence) et d’autres indicateurs pertinents tels que les gains de temps et les

économies réalisées grâce au projet, les changements dans les pratiques d’hygiène, etc.

Dispositif de suivi des résultats

86. L’ONEE soumettra à la Banque un rapport semestriel décrivant l’état d’avancement des

réalisations, les résultats à jour, les aspects financiers, les questions environnementales et

sociales, et les mesures prises en vue de garantir la réalisation satisfaisante du projet. Ils devront

également intégrer un plan de passation des marchés à jour. Les données techniques, financières

et relatives à la passation des marchés seront recueillies par les départements idoines de l’ONEE,

avec le concours de la Direction chargée de la coordination du projet. En plus de la production de

rapports réguliers, des informations complémentaires, notamment un plan de passation de

marchés à jour et des prévisions de décaissement pourront être exigés avant la mise en œuvre des

missions de soutien de la Banque, afin de mieux suivre l’évolution du projet dans la réalisation

de son objectif.

87. Les rapports semestriels compilent les informations recueillies auprès de divers processus

de production de rapports (techniques, financiers, commerciaux, etc.). Ces processus auront une

portée plus grande et plus profonde, et seront produits plus fréquemment que le rapport annuel,

par ailleurs ils comprennent des indicateurs qui sont tout aussi importants pour les équipes de

soutien à la mise en œuvre dans le suivi de l’efficience et de l’efficacité de la mise en œuvre du

projet. Ces indicateurs seront également mis à la disposition des missions de soutien à la mise en

œuvre afin de surveiller l’évolution du niveau de service dans la zone du projet et d’anticiper ou

de résoudre les problèmes survenant lors de la mise en œuvre. Par exemple, la DEP de l’ONEE,

avec l’appui de son assistance technique, suivra également, en coordination avec les directions

concernées de l’ONEE, une série d’indicateurs opérationnels sur une base semestrielle,

notamment :

(a) La longueur du réseau construit (ou modernisé dans le cas de la composante 2) ;

(b) Le nombre de bornes-fontaines installées ;

(c) les volumes d’eau produits et distribués (facturés) ;

(d) L’indice linéaire des pertes d’eau

(e) L’efficacité du réseau.

88. Un examen à mi-parcours et une évaluation finale du projet seront réalisés. Ces évaluations

comprendront une enquête auprès des ménages sur un échantillon de clients (une enquête de

référence sur les ménages sera effectuée lors du démarrage du projet) afin d’évaluer le niveau de

satisfaction quant aux interventions du projet (indicateur de référence) et d’autres indicateurs

pertinents tels que les délais et les économies réalisées grâce au projet, les changements dans les

pratiques d’hygiène, etc.

Page 81: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

71

Annexe 4 : Cadre d’évaluation des risques opérationnels (ORAF)

ROYAUME DU MAROC: PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL

Évaluation par la Banque mondiale des risques afférents au projet

.

Risques .

Risques pour les parties prenantes du projet

Risques pour les parties prenantes Classif. Modéré

Description du risque : Gestion des risques :

Les communautés sont susceptibles

d’exprimer de façon de plus en plus ferme

leurs protestations contre l’acquisition de

terrains. Toutefois, ce risque reste faible

dans la mesure où les communautés rurales

ont exprimé une grande satisfaction quant

aux projets similaires d’extensions de

l’accès à un approvisionnement adéquat en

eau en milieu rural, y compris dans des

projets actuels de la Banque.

D’autre part, il existe un risque modéré que

les communautés ne fassent pas beaucoup

de demandes de branchements ou qu’ils

n’aient pas les capacités suffisantes pour

développer des solutions d’assainissement

adéquates.

L’ONEE a établi des règles de communication pour informer et consulter les populations et les

propriétaires en amont du processus. L’ONEE surveillera les cas difficiles d’acquisitions foncières ou

de manque de conditions préalables d’assainissement adéquates, et ajustera en permanence son

approche de manière à se conformer aux politiques de sauvegarde correspondantes.

Resp:

Client

Statut :

En cours

Étape

Les deux

Récur.

Échéance Fréquence

Risques pour l’Agence d’exécution (AE) (y compris les risques fiduciaires)

Capacité Classif. Modéré

Description du risque : Gestion des risques :

Ce projet s’appuie sur la relation forte de la

Banque avec un Emprunteur récurrent et

d’une grande capacité, et tire parti des

structures existantes et du personnel

Lors des premiers mois de mise en œuvre, des sessions de formation en matière de passation

de marchés seront organisées.

Resp: Statut : Étape Récur. Échéance Fréquence

Page 82: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

72

qualifié de l’ONEE, d’un système fiable de

passation des marchés publics fonctionnant

dans un environnement de contrôle et un

service financier bien structurés.

Néanmoins, le processus décentralisé de

passation des marchés comporte un risque

modéré pour les Directions régionales

nouvellement impliquées.

Gouvernance Classif. Faible

Description du risque : Gestion des risques :

L’ONEE a toujours fait preuve d’un

processus de prise de décision saine et

efficace. Il s’agit d’une entité très

expérimentée qui a mis en place des

procédures et des systèmes pour prévenir

les irrégularités financières et qui publie

des états financiers de fin d’année vérifiés

par des auditeurs indépendants externes

possédant les qualifications requises.

Resp: Statut : Étape Récur.

Échéance Fréquence

Risques liés au projet

Conception Classif. Faible

Description du risque : Gestion des risques :

La composante principale du projet

(extension de l’accès aux zones mal

desservies) reprend la conception et

s’appuie sur les enseignements tirés de

l’actuel projet d’AEPR. La plupart des

marchés en sont d’ailleurs à un stade

avancé de préparation, et une grande

attention est accordée à la mobilisation

rapide et précoce de l’assistance technique.

Ainsi, ce risque est faible.

La deuxième composante du projet

comprend un mécanisme de

préfinancement qui est un nouvel outil dont

Resp: Statut : Étape Récur.

Échéance Fréquence

Page 83: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

73

l’ONEE n’a aucune expérience. En outre,

la réussite de ce mécanisme en contribuant

au développement du service par BI dépend

de la correspondance entre les

contributions des CR et l’engagement des

communautés. Ainsi, cette approche

novatrice est associée à un risque modéré.

Aspects Sociaux et

Environnementaux Classif. Modéré

Description du risque :

Les garanties sociales et environnementales

s’appuieront sur l’expérience récente dans

les projets en cours pour reproduire les

aspects positifs et corriger les lacunes

récurrentes. L’expérience récente a

montré :

(i) un faible risque de déviation par rapport

aux politiques convenues d’acquisition des

terres où les travaux seraient entamés avant

que le processus d’acquisition ne suive son

cours ;

(ii) un risque modéré de retards de mise en

œuvre en raison soit de lenteurs dans le

processus d’acquisition des terres lorsqu’il

passe par les communes ou dans des

circonstances exceptionnelles, des

résistances, malgré l’expropriation ;

(iii) un risque modéré quant à la gestion

inefficace de l’augmentation des flux

d’effluents en raison de l’augmentation de

la consommation d’eau.

Gestion des risques :

Mettre en place un cadre et des procédures fiables d’acquisition des terres sur la base de versions mises

à jour et adaptées de la documentation utilisée, et surveiller de près sa mise en œuvre, en mettant

l’accent sur l’accès aux indemnités.

Resp:

Client

Statut :

En cours

Étape

Les deux

Récur.

Échéance Fréquence

Trimestrielle

Gestion des risques :

Reprendre le processus de sélection détaillé mené par l’assistance technique sur les besoins et les

solutions possibles pour la gestion des eaux usées dans les villages ciblés pour le déploiement du

service par BI. Un risque atténué encore davantage par l’obligation de mettre en place un système

d’assainissement adéquat, conforme aux solutions techniques agréées par la Banque, en vertu des

critères d’éligibilité pour le service par BI.

Resp:

Client

Statut :

Échéance en

cours

Étape

Les deux

Récur.

Échéance Fréquence

Trimestrielle

Programme et donateurs Classif. Faible

Description du risque : Gestion des risques :

Il n’y a pas de risques identifiés.

Resp: Statut : Étape Récur. Échéance Fréquence

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74

Contrôle de l’exécution et durabilité Classif. Modéré

Description du risque : Gestion des risques :

Le suivi des contrats et des progrès sera

effectué selon des systèmes existants qui

ont prouvé leur efficacité et leur fiabilité. À

ce stade, les principaux et seuls risques

identifiés liés à la viabilité du projet sont

les suivants :

(i) le creusement du déficit lié à la non

couverture des coûts d’exploitation par les

tarifs dans le rural ;

(ii) les limites de gestion directe de toutes

les infrastructures par l’ONEE et les

risques inhérents aux modes de gestion par

des tiers (Gardiens gérants, associations,

contrats de délégation de service) des BFs

et de la desserte par BI ;

(iii) les retards lié au manque de capacité

financière ou technique des ménages pour

installer des systèmes d’assainissement

satisfaisant, lorsque nécessaires pour le BI.

Les grandes orientations stratégiques de l’ONEE, y compris en matière de tarifs et de modes de

gestions durables, ont été discutées dans le cadre d’un contrat-programme 2013-2017 en cours de

finalisation entre l’ONEE et le GdM. L’ONEE a testé et acquis une large expérience en matière de

modes de gestions de la desserte par BF comme par BI. L’ONEE a développé des modalités de suivi et

d’appui adapté à chaque mode de gestion, en vue de veiller à leur viabilité technique et financière.

L’ONEE a pour souci premier de mettre en œuvre les orientations stratégiques agréées avec le GdM,

tout en préservant son équilibre financier à long terme, malgré l’absence d’augmentation des tarifs par

la GDM. L’Accord de prêt inclut une clause financière visant au maintien d’un ratio minimum de

couverture de la dette par l’ONEE. L’Accord stipule également comme prérequis strict qu’une solution

d’assainissement satisfaisante soit en place au préalable de l’octroi par l’ONEE d’une facilité de

préfinancement à un ménage (usager de l’eau) pour son raccordement à l’eau potable par BI. Des

activités de sensibilisations auront lieu pour clarifier les rôles et responsabilités des ménages dans la

mise en œuvre de ces solutions et des CRs pour leur vérification, conformément à la réglementation

marocaine. Un soutien financier du Gouvernement sera recherché pour financer ces solutions.

Resp: Statut : Étape Récur. Échéance Fréquence

Les deux Échéance en

cours Préparation 29-Avr-2014

Risque global

Risques liés à la mise en œuvre globale Classif. Modéré

Description du risque :

Le risque global de mise en œuvre est modéré en raison de la nécessité de surveiller étroitement les processus d’acquisition de terrains et la mise en

œuvre des politiques de sauvegarde environnementale dans les zones d’intervention (principalement le traitement du flux d’effluents pour la partie

de BI), mais aussi la viabilité financière des services locaux de BF et SC et le secteur de l’AEPR en général.

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75

Annexe 5 : Plan d’appui à la mise en œuvre

ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

EN MILIEU RURAL

Stratégie et approche pour le soutien à la mise en œuvre

1. La Banque mondiale soutiendra la mise en œuvre de ce projet par une combinaison de

surveillance fiduciaire et technique, d’assistance technique, de suivi et d’évaluation, ainsi que par

de la coordination. Les équipes composées du personnel de la Banque, de consultants et

d’experts en matière de sensibilisation, de consultation et de garanties sociales appuieront la mise

en œuvre de ces activités.

2. La stratégie de soutien à la mise en œuvre tient compte des capacités techniques et

institutionnelles de l’ONEE, les modalités de financement, en particulier pour le mécanisme de

préfinancement, et le nombre et la complexité des contrats qui devront être gérés.

3. Une importante assistance technique sera nécessaire dans le cadre du préfinancement du

déploiement des BI au titre de la composante 2. D’une part, le projet établira et développera la

capacité de l’ONEE à mettre en œuvre et à surveiller l’exécution d’un Mécanisme de

préfinancement à la fois complexe et novateur. D’autre part, en exigeant l’existence d’un

système d’assainissement adéquat pour pouvoir installer les BI, le projet demande également

l’aide et le soutien de l’ONEE dans l’assistance technique aux communes et aux bénéficiaires

potentiels pour identifier les systèmes d’assainissement adéquats.

4. En ce qui concerne le risque pour l’agence de mise en œuvre risque, l’ONEE a prouvé sa

capacité à répondre aux critères des donateurs tout en tenant compte des besoins et des

contraintes des bénéficiaires, ainsi que la possibilité de rendre compte rapidement aux différents

bailleurs de fonds. L’équipe appuiera l’ONEE dans l’élaboration de canaux de communication

clairs et transparents avec les parties prenantes du projet afin de créer un canal de

communication constant tout au long de la préparation et de la mise en œuvre qui permettra de

répondre aux problèmes dès le démarrage du projet.

Plan d’appui à la mise en œuvre

5. L’équipe de supervision du projet de la Banque comprendra un chef d’équipe de travail,

responsable de l’ensemble du programme pour le secteur de l’eau, mais aussi pour le Bureau

Pays, la passation des marchés, la gestion financière, et le personnel responsable des garanties.

Les spécialistes sur les garanties basés au siège augmenteront le soutien fourni par le personnel

local. L’appui technique impliquera principalement des missions de supervision menées sur une

base semestrielle.

6. Des formations sur la passation des marchés et la gestion financière pourront être assurées

dans les premiers mois de la mise en œuvre du projet. Quelques séances de formations dans le

domaine devront être prévues avant la mise en œuvre.

7. Le personnel chargé des sauvegardes travaillera en concertation avec le personnel

technique de l’ONEE pour superviser le suivi des impacts environnementaux et sociaux et veiller

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76

à ce que l’ONEE mette en œuvre son plan de gestion de l’environnement de manière

satisfaisante.

8. Le soutien fiduciaire sera principalement assuré par les spécialistes de la passation des

marchés et de la gestion financière de la Banque basés à Rabat. En plus des missions de

supervision semestrielles, ces spécialistes devront être disponibles au besoin pour fournir un

soutien ad hoc à l’agence de mise en œuvre du projet.

9. Le tableau suivant résume les objectifs du soutien à la mise en œuvre à différentes étapes

du projet :

Durée Objectif Compétences requises Estimation des

ressources

Rôle du

partenaire

12 premiers

mois

Mise en place de

mécanismes de mise en

œuvre du projet.

Mise en place du

mécanisme de

préfinancement

Passation des marchés

pour les travaux et

supervision de

l’assistance technique.

Support technique pour

la passation des

marchés et

mobilisation des

consultants.

Soutien fiduciaire pour

le mécanisme de

préfinancement.

Le bureau de

Rabat de la

Banque

mondiale

fournira un

appui technique

dans la passation

des marchés.

12 à 48 mois Supervision du projet et

assurance de la qualité.

Suivi de l’efficacité de la

mise en œuvre

comprenant la

surveillance des

ménages faisant une

demande de

préfinancement.

Spécialiste de

l’approvisionnement en

eau potable, spécialiste

de l’assainissement,

suivi de l’impact

environnemental,

passation des marchés,

gestion financière

Coordination

avec la DGCL

Autre Assurer la cohérence

avec le Plan national

d’assainissement rural,

en matière de réalisation

des BI.

Gestion du projet et

sensibilisation

Pilotage avec la

DGCL

Exigences en ressources

Compétences requises Nombre de semaines de

travail pour les équipes

Nombre de

déplacements

Commentaires

Contrôle technique (AEPR et

spécialiste de l’assainissement)

4 semaines/an 2 par année

Supervision de la Passation des

Marchés

2 semaines/an 1 par année

Gestion financière. 2 semaines/an 2 par année Emphase sur le mécanisme

de préfinancement

Spécialiste de S & E 2 semaines/an 1 par année Peut augmenter si la mise

en œuvre s’accélère

Garanties 2 semaines/an 2 par année

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77

Annexe 6 : Analyse économique et financière du projet

Contexte

1. L’analyse financière (analyse de la viabilité commerciale) et l’analyse économique

(analyse nationale de rentabilité) diffèrent à plusieurs égards. L’objectif de l’analyse de la

viabilité commerciale est d’évaluer les résultats financiers nets d’un projet du point de vue des

investisseurs, tandis que l’analyse nationale de la rentabilité vise à identifier et à mesurer les

avantages économiques nets du projet du point de vue de la société. En outre, l’analyse de la

viabilité commerciale se fonde sur les prix du marché en vigueur, tandis que l’analyse nationale

de rentabilité est déterminée à l’aide des prix ajustés (c.-à-d. les prix fictifs) qui sont réputés être

une approximation des véritables prix économiques (reflétant le coût d’opportunité sociale). De

même, pour l’analyse de la viabilité commerciale, la valeur de rendement de l’argent est abordée

en appliquant le taux d’actualisation sur la base du taux d’intérêt en vigueur sur le marché de

capitaux, tandis que dans le cas de l’analyse nationale de rentabilité, le taux d’actualisation

public est appliqué, par ex. : le taux auquel le Maroc peut emprunter de l’argent en prenant en

considération le risque pays.

2. Le projet est le plus récent d’une série de projets axés sur l’approvisionnement en eau

potable en milieu rural au Maroc. Une analyse économique et financière a été réalisée pour le

projet pour les périodes 2015-30 et 2015-34, respectivement.

3. Trois indicateurs sont pris en compte dans l’analyse économique et financière afin de

déterminer la viabilité du projet :

(a) La valeur actuelle nette (VAN), qui est la différence entre les profits et les coûts

totaux actualisés ;

(b) Le taux de rendement interne (TRI) : le taux d’actualisation annulant la valeur

actualisée nette, ou le taux d’intérêt qui annule la VAN de l’ensemble des flux de

trésorerie. En d’autres termes, le TRI estime le rendement réel du projet, exprimé en

pourcentage ou en taux d’intérêt, et

(c) Le ratio coûts-avantages à la valeur actuelle (VA), qui est le ratio des profits sur

les coûts (en VA) sur la durée de vie du projet. Parfois, le ratio coûts-avantages est

calculé sur la base des profits non actualisés par rapport aux coûts, mais cette mesure

est moins utile.

4. Une analyse de sensibilité est également effectuée pour déterminer la viabilité du projet

avec l’augmentation des coûts et la diminution des profits.

Processus de l’analyse financière et résultats

5. L’analyse financière a été réalisée par l’ONEE et utilise les mêmes indicateurs mentionnés

plus haut. Dans les six zones d’intervention, les analyses financières ont révélé des résultats

négatifs avec une valeur actuelle nette négative globale de 1 702 millions de MAD. Les coûts

d’investissement et les charges d’exploitation et de maintenance (OMEX) par mètre cube ont été

calculés et sont comparés aux tarifs appliqués dans le tableau A6.1. Bien que les tarifs appliqués

dépassent les charges d’exploitation et de maintenance pour 55 pourcent de la population ciblée

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78

d’ici 2030, celles-ci dépassent de façon significative les tarifs moyens suggérés dans deux zones

d’intervention. Cela est susceptible d’alourdir la position financière de l’ONEE à moins que les

tarifs pratiqués dans les douars du Cercle Rif et du Cercle Anzi soient multipliés par 3,1 et par

14,2 fois respectivement ou complétés par le gouvernement pour correspondre aux charges

d’exploitation et de maintenance. Bien que le tarif moyen suggéré pour les douars d’Aït Baha est

très faible, la population est relativement faible par rapport aux zones susmentionnées avec des

populations atteignant 110 740 et 35 887 personnes respectivement d’ici 2030 (tableau A6.1).

Tableau A6.1 : Résultats de l’analyse financière Approvisionnement en eau potable -

Zone d’intervention

Population

en 2030

Investisseme

nt total

Hors TVA

OMEX en

pourcentage

de

l’investissement

Coût

d’investiss

ement par

m3

OMEX

par m3

Tarif

moyen

suggéré

VAN

financière

# Million de

MAD % MAD/m3

MAD/

m3 MAD/m3

Million de

MAD

1.Zemamra Sidi Bennour 258 909 256,462 5 4,05 3,64 3,86 -247

2.Nord Safi Systeme Beddouza 24 000 37,65 ±5 5,78 3,69 4,09 -38

3.Cercle Skhour Rehamna 62 249 144,707 ±5 9,67 7,09 3,44 -194

4. Cercle Rif 110 740 370,200 ±5 10,78 13,41 4,26 -674

5.Anzi 35 887 256,575 ±5 33,56 33,62 2,37 -448

6. Ait Baha 9 485 108,4 ±5 47,25 48,72 4,23 -195

Total 501 270 1 174,0 ±5 9,98 8,91 -1 702

Remarque : Un branchement individuel fournit 50 litres/jour/habitant ; une borne-fontaine : 20 litres/jour/habitant.

Il faut supposer que les coûts d’investissement par m3 augmentent avec le temps pour compenser l’inflation. Les

moyennes des coûts d’investissement et de l’OMEX sont pondérées par la population.

Source : ONEE (2014)

Processus d’analyse économique

6. La principale différence entre l’analyse économique et l’analyse financière est que

l’analyse économique consiste à éliminer toutes les distorsions de prix sur les intrants utilisés

pour les systèmes d’AEPR. Il faut donc identifier et quantifier les distorsions de prix qui

affectent les dépenses de fonctionnement ainsi que les investissements. L’évaluation de ces

distorsions permet de rectifier les prix des actifs financiers et d’obtenir des prix économiques.

Les coefficients de revalorisation ont été estimés à partir de la structure corrigée des prix

économiques.

7. Pour la viabilité sociale d’un projet, on utilise des « prix fictifs » ou les « coûts

d’opportunité » dans une analyse économique au lieu des prix du marché (réels) ce qui permet de

déterminer la viabilité sociale de l’investissement. Les prix fictifs sont ajustés de la manière

suivante :

(a) Détermination des distorsions de prix. La conversion des coûts financiers en coûts

économiques est essentielle si l’on veut tenir compte de la valeur de la « production »

(les effluents traités) pour la communauté. L’objectif de ce calcul est de déterminer

les coûts d’opportunité à la fois les facteurs de production (intrants) et la production.

Puisque les impôts, les taxes et subventions, tels que l’électricité, constituent les flux

internes de l’économie nationale, ces données n’ont pas été intégrées dans le calcul

des coûts économiques.

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(b) Main d’œuvre. Les salaires en vigueur pour les travailleurs non qualifiés sont le

salaire minimum, sans contribution sociale. Pour les salaires des emplois qualifiés, le

facteur de conversion pris est égal à 1, mais les cotisations sociales ne sont pas non

plus intégrées dans le calcul. En outre, on suppose que la majorité de la main-d’œuvre

nécessaire pour l’ensemble du projet et les autres activités sera embauchée

localement.

(c) Équipements, biens et infrastructures. Un facteur de conversion compris entre 0,83 et

0,9 (10 pourcent pour la TVA et 17 pourcent pour le taux moyen des taxes à

l’importation) a été appliqué pour calculer les coûts économiques de l’équipement,

des biens et de l’infrastructure pour déduire les impôts inclus (construction). Les

coûts d’investissement du projet sont déjà déduits des impôts et seront utilisés dans

l’analyse.

(d) Les facteurs de conversion utilisés sont résumés dans le tableau suivant Tableau A6.2.

Tableau A6.2 : Facteurs de conversion utilisés pour l’analyse économique Catégorie Facteur

Énergie 1,45 (les subventions sont comprises entre 21 % et 69 % selon le produit)

Services 1

Équipements, biens et infrastructures. 1 pour un financement par la Banque (au lieu de 0,9 pour la TVA et 0,83

pour les droits d’importation) sont des coûts d’investissement hors TVA

Main d’œuvre 1 et le coût social n’est pas utilisé

Salaires 1 et le coût social n’est pas utilisé

Source : Adapté de l’article IV du FMI sur le Maroc (2013).

8. Calcul des dépenses économiques. Sur la base de ces facteurs de conversion, les dépenses

financières ont été revues pour en déterminer la valeur économique.

9. Plusieurs hypothèses clés supplémentaires ont été prises en considération dans l’analyse

économique :

(e) L’analyse économique est effectuée sur 20 ans.

(f) Toutes les conceptions et tous les travaux de construction sont effectués au cours des

3 premières années à partir de 2015.

(g) Un taux d’actualisation réel de 10 pourcent par an est utilisé pour l’analyse

économique.

(h) Les recettes et les profits sont compensés contre l’inflation dans l’analyse

économique d’origine, mais sont enflés pour l’analyse de sensibilité.

(i) Les investissements mécaniques (tous les 30 ans) et électriques (tous les 15 ans) sont

pris en en compte pour toute la durée de la borne-fontaine et les infrastructures

connexes et sont intégrés dans les flux d’exploitation et de maintenance. Tous les

travaux de génie civil ont une durée de vie d’au moins 20 ans. Les valeurs résiduelles

des investissements sont donc considérées comme nulles d’ici la fin de

l’investissement.

(j) Le droit de passage comprenant le prix des terrains et des structures est comptabilisé

pour les sites de la zone.

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80

(k) Les coûts réels d’exploitation et d’entretien (OMEX) sont utilisés dans l’analyse et

représentent en moyenne 5 pourcent du coût économique de l’investissement.

(l) Un tiers des profits est censé commencer à courir en 2016, les deux tiers en 2017 et

l’intégralité à partir de 2018.

(m) L’augmentation moyenne de la population dans les zones rurales a été établie à une

moyenne annuelle de 0,97 pourcent (projections fournies par l’ONEE) tandis que le

nombre de membres dans un ménage suit la réduction projetée par le Haut-

Commissariat au Plan pour la période 2004 - 2030. La même tendance est utilisée

pour la projection pour la période de 2031 à 2043. Le taux d’augmentation moyen des

branchements est fixé à 2 pourcent pour la période 2015-2050. On estime que le taux

de branchements individuels passera de 5,5 à 4,0 au cours de la période 2015-2034.

(n) Pour l’analyse de sensibilité, le coût et les profits sont ajustés pour atteindre le point

de rupture au-delà duquel le projet n’est plus viable.

10. Le calcul des profits découlant de l’analyse économique est rendu difficile par la

complexité et l’hétérogénéité des effets attendus sur la santé, l’environnement et les aspects

socioéconomiques afférentes à la construction de systèmes d’AEPR. Par exemple, l’amélioration

du bien-être, la génération de revenus potentiels, etc.

11. Une analyse quantitative des coûts et avantages a été réalisée pour l’ensemble du projet qui

consiste à approvisionner 1400 douars par bornes-fontaines dans les régions du nord, du sud et

du centre du pays. Les principales retombées sur les facteurs socioéconomiques et la santé

comprennent : (i) la réduction du fardeau des maladies véhiculées par l’eau grâce à un système

amélioré d’AEP, et (ii) des avantages socioéconomiques traduits en temps gagné par la réduction

du temps consacré à la corvée d’eau, une tâche effectuée principalement par les filles du ménage,

comme l’ont rapporté les précédents projets d’éducation et d’approvisionnement en eau potable

en milieu rural financés par la Banque au Maroc.

12. Les régions ciblées sont des régions pauvres, qui abritent une partie des 6 pourcent de la

population restante sans accès fiable à de l’eau potable, où les habitants consacrent en moyenne

deux heures par jour à la corvée d’eau plutôt que d’acheter de l’eau en bouteille, par containers

ou acheminée par camion-citerne. Plusieurs techniques d’évaluation conservatrices ont été

utilisées pour calculer les avantages, notamment la réduction des risques de diarrhée par

l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable où nous avons utilisé la valeur statistique

de la vie humaine (VSVH) pour calculer la mortalité ; le coût de la maladie a été utilisé pour

calculer le taux de morbidité, et le coût d’opportunité du temps a été utilisé pour déterminer le

surplus du consommateur où le revenu disponible a été appliqué au temps perdu à la corvée

d’eau, saisissant notamment le fait que les filles ne vont pas à l’école lorsqu’elles effectuent cette

tâche. D’autres avantages socioéconomiques ont été identifiés, mais sont difficiles à quantifier,

comme le stress psychophysique de la corvée d’eau, etc.

Réduction du fardeau des maladies véhiculées par l’eau

13. Les réductions réalisables des taux de morbidité et de mortalité des suites de cas de

diarrhée grâce à l’amélioration des mesures d’approvisionnement en eau potable,

d’assainissement et d’hygiène se fondent sur les dernières méta-analyses présentées au

Page 91: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

81

tableau A6.3. Un taux de réduction de la mortalité très conservateur du risque de maladies

diarrhéiques au taux de 25 pourcent s’applique à la population d’un village équipé d’une borne-

fontaine, ce qui est inférieur au plancher de réduction des risques proposé de 35 pourcent.

14. Le poids de la santé est estimé en utilisant la méthode du coût de la maladie pour calculer

le taux de morbidité, et la valeur statistique de la vie humaine (VSVH) pour calculer le taux de

mortalité. Le coût de la maladie est dérivé du nombre de visites chez le médecin et de visite à

l’hôpital (en jours) et est fixé à 93 MAD et 198 MAD respectivement. La valeur statistique de la

vie humaine (VSVH), qui n’est qu’une expression de préférences pour aborder la réduction des

risques de décès en termes monétaires. Les avantages pour la société de la réduction des risques

de mortalité sont généralement évalués par la volonté des personnes à payer (VDP) pour réduire

ces risques. La VDP est ensuite convertie en une valeur statistique de la vie humaine (VSVH)

laquelle est appliquée à des cas estimés de mortalité évitée grâce aux améliorations réalisées

grâce aux investissements, pour aboutir à une estimation des avantages monétaires de

l’amélioration. La VSVH varie selon les pays en proportion du PIB/habitant (exprimé en PPA).20

Il convient de souligner que ces VSVH n’ont rien à voir avec la valeur de la vie, mais reflètent

plutôt la façon dont les personnes sont prêtes à réaffecter leurs ressources : de la consommation

de biens et services au profit d’une réduction du risque de mortalité.

20

Une fonction estimée de manière empirique à partir d'une méta-analyse récente des études de VSVH menées dans

plus de 30 pays (dont près de la moitié sont des pays dont le PIB par habitant est de l'ordre de celui des pays de

l'IEVP) préparée par Navrud et

Lindhjem (2010) pour l'OCDE sont utilisées pour estimer la VSVH au Maroc (www.oecd.org/env/policies/VSL).

Page 92: Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la région Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil

82

Tableau A6.3 : Morbidité diarrhéique et réduction de la mortalité avec l’amélioration des services Groupes Définition : Amélioration de l’approvisionnement en eau

potable et de l’assainissement

Référence

Prévision du taux de réduction

moyen des maladies diarrhéiques et

de la mortalité

Déjà une bonne

hygiène

Possibilités

d’améliorations

de l’hygiène

Amélioration de

l’approvisionnement en

eau potable et du

raccordement au réseau

d’évacuation des eaux

usées

Amélioration de la fiabilité et de la qualité de l’eau (de façon à

assurer l’approvisionnement fiable en eau potable) pour les

membres de cette population ayant actuellement des problèmes

de fiabilité et de qualité de l’eau

15 % 45 %

Amélioration de

l’approvisionnement en

eau potable, mais aucun

raccordement au réseau

d’évacuation des eaux

usées

Amélioration de la fiabilité et de la qualité de l’eau (de façon à

assurer l’approvisionnement fiable en eau potable) pour les

membres de cette population ayant actuellement des problèmes

de fiabilité et de qualité de l’eau

b) Raccordement au réseau d’évacuation des eaux usées pour

l’ensemble de cette population.

35 % 65 %

Aucune amélioration de

l’alimentation en eau,

mais raccordement au

réseau d’évacuation des

eaux usées

Approvisionnement fiable en eau potable dans les habitations

de l’ensemble de cette population

25 % 55 %

Amélioration de

l’approvisionnement en

eau potable, aucun

raccordement au réseau

d’évacuation des eaux

usées

Approvisionnement fiable en eau potable et raccordement au

réseau d’évacuation des eaux usées pour l’ensemble de cette

population

45 % 75 %

Total 28 % 60 %

Source : adapté de Bassi et coll. (2011).

15. Le niveau de référence pour le taux de natalité pour 1000 devrait diminuer de 5 pourcent

par an. Le taux de mortalité des enfants diarrhéiques de 5,95 (OMS, 2011) et les taux d’incidence

de la diarrhée pour les enfants de moins de 5 ans et de la population de 5 ans, ainsi que les taux

mentionnés plus haut sont censés être constants et s’élever à 2,5 et à 0,5 respectivement. La

réduction est de 40 pourcent pour les taux de mortalité et de 50 pourcent pour l’incidence de

diarrhée lorsqu’une amélioration de la qualité de l’eau est réalisée. Les gains liés à l’accès

amélioré à l’eau potable sur une année sont présentés dans le tableau A6.4. Ces gains s’élèvent à

96,4 millions de MAD en 2015 et sont projetés sur la durée de vie du projet.

Tableau A6.4 : Gains liés à l’accès à une meilleure eau potable, 2015, en millions de MAD Population ne bénéficiant pas d’un

meilleur accès à l’eau

2015 Réduction de

la diarrhée

Réduction des

cas de

mortalité

Réduction des

cas de

diarrhée

Valeur par

cas

Gains en

2015

Coef. # Million MAD

Million de

MAD

Sans amélioration de l’accès à l’eau

(en millions) 0,433

Taux de natalité

(nouveau-né pour 1 000 habitants) 22,3 2,380 46 1 661 189 76,8

Population < 5 ans (en million) 0,043 1,25 0,05 198 10,6

Population ≥ 5 ans (en million) 0,391 0,250 0,10 93 9,1

Total 96,4

Source : Bassi et coll. (2011) ; OMS (2011) ; et WDI (2013).

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83

Coût d’opportunité du temps

16. Le coût d’opportunité du temps est calculé sur la base du temps évité à aller chercher de

l’eau. Par conséquent, l’analyse se base sur la réduction du temps quotidien consacré par un

membre du ménage à la collecte de l’eau : de 2 heures à 30 minutes. La différence est estimée en

utilisant le revenu national brut (24 482 MAD par habitant en 2012). La quantité de jours de

corvée d’eau évités par année s’élève à 68,4 jours (sur la base d’une journée de travail de 8

heures). Les résultats sont illustrés dans le tableau A6.5 suivant et s’élèvent à 883 MAD

économisés par ménage et par an. Ces gains sont projetés sur la durée de vie du projet.

Tableau A6.5. Coût d’opportunité du temps par ménage acquis d’un meilleur accès à l’eau RNB/Hab.

/An

RNB/

Habitant/jou

r

Taille

ménag

e

Temps

moy.

consacré ch.

jour à la

corvée

d’eau

Réduction

du temps

moy.

consacré ch.

jour à la

corvée d’eau

Équivalent

en jours

annuels de

8 h jour de

travail

RNB/Hab.

/an récupéré

RNB /Hab./an/

ménage

récupéré

MAD/Hab. MAD/Hab. # Heure/jour Heure/jour Jours par année MAD/Hab. MAD/Ménage

24 482 67 5,5 2 1,5 68 4 590 883

Source : documents du projet, et IDM (2013).

Résultats de l’analyse économique

Détermination de la VAN, de l’IRR, et du ratio coûts-avantages du projet (en VA)

17. Le projet, qui prévoit une amélioration de l’approvisionnement en eau potable en milieu

rural avec 20 à 50 litres par jour pour environ 521 000 habitants entre 2015 et 2034, est viable,

car il donne la valeur actuelle nette (VAN) de 312,7 millions de MAD sur 20 ans, un ratio coûts-

avantages à la valeur actualisée (VA) supérieure à 1, combiné à un taux de rentabilité interne

(TRI) de 16 pourcent (tableau A6.6). Prises individuellement, les zones 1 à 4, qui couvrent 89

pourcent de la population, sont également très viables avec une VAN supérieure à zéro, des TRI

économiques variant entre 17 pourcent et 39 pourcent et des ratios coûts-avantages du projet (en

VA) supérieurs à 1. Inversement, malgré l’examen des solutions moins onéreuses pour les

zones 5 et 6, ces dernières ne sont pas viables, car elles sont corrélées à un coût très élevé

d’approvisionnement d’une eau de meilleure qualité dans ces régions éloignées ; une analyse des

marges se révélerait injuste et exclurait cette population représentant 11 pourcent de la

population totale ciblée (Tableau A6.6). Pris collectivement, les résultats de l’analyse sont

positifs et moyennement satisfaisants. Les faibles taux de rendement globaux portent sur le fait

que le projet vise des zones qui abritent une partie des 6 pourcent restants de la population

actuelle sans accès à un approvisionnement fiable en eau salubre, en partie parce que ces

populations sont parmi les plus difficiles à atteindre et parce que les réseaux sont les plus

coûteux à mettre en œuvre. Néanmoins, le fondement en faveur du projet est justifié et

l’ensemble de la population ciblée devrait récolter les fruits d’avoir un meilleur accès à de l’eau

potable.

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84

Tableau A6.6 : Analyse économique par zone et pour le projet dans son ensemble

Détermination de l’analyse de sensibilité du projet

18. Une analyse de sensibilité a été réalisée pour tester la viabilité de l’ensemble du projet.

Considérant la même augmentation des coûts, le point de rupture pour la viabilité du projet est

atteint lorsque les bénéfices sont réduits de 11,4 pourcent. Dès lors, le projet demeure viable avec

une VAN de 14 150 MAD, un TRI à 13 pourcent et un ratio coûts-avantages (en VA) de 1,1 : le

projet n’est plus viable en dehors de cette fourchette (voir tableau A6.7). En outre, l’analyse de

sensibilité a permis de déterminer la viabilité de l’ensemble du projet avec une réduction des

profits monétaires de 20,4 pourcent par an sur 20 ans et une augmentation de l’investissement,

des coûts d’exploitation et d’entretien de 25,7 pourcent par an sur 20 ans : à l’intérieur de cette

fourchette, le projet reste viable. Par conséquent, ce sont les points de rupture au-delà desquels

l’investissement n’est plus viable et présente une plus grande sensibilité à une baisse des profits

(-20,4 %) qu’à une augmentation des coûts (+25,7 %). De même, l’analyse de sensibilité a été

menée pour les quatre sous-projets viables de la région avec une VAN variant entre 0,1 et 3,0

millions de MAD, des TRI économiques supérieurs à 10 pourcent et des ratios coûts-avantages

(en VA) supérieurs à 1 avec une augmentation de coût et une diminution des bénéfices variant

entre 8 pourcent et 50 pourcent, ce qui permettrait de maintenir la rentabilité des sous-projets.

Ainsi les points de rupture au-delà desquels l’investissement n’est plus viable et présente une

plus grande sensibilité à une baisse des profits (-15 % : -66 %) qu’à une augmentation des coûts

(+18 % : 202 %).

Indicateur

économique clé

Critères de

rentabilité

(taux

d’actualisation

de 10 %

et

investissement

sur 20 ans)

Zone 1

Zemamra

Sidi

Bennour

Zone 2

Nord Safi

Systeme

Beddouza

Zone 3

Cercle

Skhour

Rehamna

Zone 4

Cercle Rif Zone 5

Anzi Zone 6

Ait

Baha

Résultats

globaux du

projet

Population

desservie

Total d’ici 2034 268 637 25 005 64 776 115 716 37 347 9 670 521 152

Analyse coûts-

avantages

VAN (en millions

de MAD) >0 529,7 34,5 42,0 52,1 -168 -80 312,7

TRI (±%) ≥10 % 39 % 28 % 19 % 17 % 8 % 11 % 19 %

Ratio coûts-avantages

(en VA) >1 3,3 2,1 1,4 1,3 0,4 0,3 1,6

Rentabilité du

projet Oui Oui Oui Oui Non Non Oui

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Tableau A6.7 : Analyse de sensibilité par zone et pour le projet dans son ensemble Indicateur

économique clé

Critères de

viabilité

(Taux

d’actualisation

de 10 %

et

investissement

sur 20 ans)

Zone 1

Zemamra

Sidi

Bennour

Zone 2

Nord Safi

Systeme

Beddouza

Zone 3

Cercle

Skhour

Rehamna

Zone 4

Cercle Rif Zone 5

Anzi Zone 6

Ait

Baha

Résultats

globaux

du projet

Population

desservie

Total 268 637 25 005 64 776 115 716 37 347 9 670 535 167

Analyse de

sensibilité

VAN (en millions de

MAD) >0 3,0 0,1 1,6 0,4 0,0 0,0 0,9

TRI (±%) ≥10 % 13 % 18 % 16 % 14 % 0 % 0 % 13 %

Ratio coûts-avantages

(en VA) >1 1,1 1,1 1,1 1,1 0 0 1,1

Point de rupture de la viabilité du

projet

>Coût = <Avantage (±%) ±50 % ±31 % ±12 % ±8 % ±0 % ±0 % ±18,5 %

Augmentation des coûts (±%) +202 % +90 % +28 % +18 % ±0 % ±0 % +45 %

Baisse des profits (±%) -66 % -47 % -22 % -15 % ±0 % ±0 % -31 %

Références bibliographiques

Bassi, S. (IEEP), P. ten Brink (IEEP), A. Farmer (IEEP), G. Tucker (IEEP), S. Gardner (IEEP),

L. Mazza (IEEP), W. Van Breusegem (Arcadis), A. Hunt (Metroeconomica), M. Lago

(Ecologic), J. Spurgeon (ERM), M. Van Acoleyen (Arcadis), B. Larsen et F. Doumani. 2011.

Manuel d’évaluation des avantages à l’intention des décideurs : Évaluation des avantages

socioéconomiques de la protection renforcée de l’environnement dans les pays de l’IEVP. Un

document d’orientation pour le projet « Analyse des pays visés par la politique européenne de

voisinage (PEV) et la Fédération de Russie sur les avantages sociaux et économiques du

renforcement de la protection de l’environnement. » Bruxelles.

Site du Haut-Commissariat au Plan du Maroc : <www.hcp.ma/>.

FMI. 2013. Article IV de 2012 sur le Maroc. Washington, D.C.

Lindhjem et Navrud. 2010. Méta-analyse des études de VSVH sur la volonté affirmée : questions

approfondies sur le modèle de sensibilité et transfert des avantages. Préparé par Henrik

Lindhjem, Vista Analyse, Norvège, et StåleNavrud, Département d’économie et de gestion des

ressources, Université norvégienne des Sciences de la Vie, Groupe de travail sur les politiques

environnementales nationales, OCDE.

OMS. 2012. Fardeau de la maladie par groupe de revenu. Genève.

Banque mondiale. 2013. Indicateurs du développement mondial. Washington, D.C.

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86

Annexe 1 à Annexe 6 : Méthodologie des branchements individuels (BI)

19. La méthodologie des branchements individuels repose sur le surplus du consommateur,

défini comme la différence entre la volonté des consommateurs de payer pour l’eau et le prix réel

payé par les consommateurs, comme le montre le graphique 1. L’objectif est de déterminer la

zone (surplus du consommateur) qui se situe au-dessus du rectangle rose. Après avoir déterminé

le surplus du consommateur, une analyse coût/bénéfice sera effectuée afin de déterminer

l’efficacité de l’investissement.

Graphique 1. Surplus du consommateur - Eau

Source : planification et la gestion des ressources en eau : <http://web.me.com/daene/CE385D/CE385D.html>.

20. La solution alternative au BI dérive d’une source d’eau unique ou de sources multiples.

Ainsi, un ménage peut être approvisionné en eau par une borne-fontaine existante, mais s’il

souhaite améliorer sa qualité de vie, il peut augmenter l’approvisionnement en eau par une autre

source disponible : eau embouteillée, conteneur d’eau, puits et/ou camion-citerne. On suppose

par conséquent que les membres d’un ménage souhaitant améliorer leur bien-être chercheront

des sources d’eau alternatives. Il faudra donc déduire le surplus du consommateur en soustrayant

le coût d’une ou de plusieurs solutions de rechange du coût du BI (tarification en fonction de la

consommation d’eau).

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21. Les coûts des solutions de rechange sont développés ci-dessous et illustrés dans le

tableau 1.

(a) Borne-fontaine : la borne-fontaine est assortie de frais d’accès de 500 MAD par

ménage, et il est difficile de déterminer le coût par m3 qui n’est d’ailleurs pas

nécessaire pour l’analyse.

(b) Branchement individuel : le BI comprend un droit d’accès initial de 3 000 MAD

puis de 2,57 MAD par m3 pour une consommation inférieure à 6 m3 par mois de

7,51 MAD par m3 pour une consommation se situant entre 6 et 20 m3/mois, taxes

comprises. Une troisième tranche existe mais elle n’est pas prise en compte ici.

(c) Eau embouteillée : actuellement, la consommation moyenne d’eau en bouteille est

estimée à 15 litres par habitant et par an (les ménages comptent 5,2 membres en

moyenne).21 Si l’on considère que le prix moyen d’une bouteille d’eau est de

5,6 MAD pour une marque locale.22 Le coût s’élève à 5,6 MAD/m3.

(d) Conteneur d’eau : des conteneurs d’eau de 19 litres sont fournis par un

distributeur (qui peuvent ou peuvent ne pas être à la charge du ménage) et leurs coûts

s’élèvent à environ 1 750 MAD/m3.

(e) Puits privé : Les puits privés peuvent être une solution pour compléter

l’approvisionnement. Le tableau 1 donne l’hypothèse où le calcul de la profondeur est

estimé se situer entre 10 et 30 mètres. Si la profondeur est en dehors des limites

inférieures et supérieures, le coût par m3 devra être recalculé. Le coût moyen s’élève

à environ 66,8 MAD/m3.

(f) Camion-citerne : le coût de l’eau acheminée par camion-citerne a été dérivé des

calculs de Lebanon après ajustement pour l’écart de revenu.23 Le coût moyen s’élève

donc à environ 51 MAD/m3.

Tableau 1. Coût de l’eau par m3 pour mieux dériver le surplus du consommateur, en MAD

Coût par litre Consommation de

diesel/profondeur/m3

Profondeur

moyenne

des puits

Coût du

Diesel

Moyenne

Litre/mètre Mètre MAD/litre MAD/litre MAD/m3

Borne-fontaine S.O.

BI : Tranche de <6m3 0,00257 2,57

BI : Tranche entre 6-20m3 0,00751 7,51

Eau embouteillée (1L) 5,6 5 600

Conteneur d’eau (19 L) 1,75 1 750

Puits privé 0,5 10-30 7,42 0,0371-0,1333 37,1-133,4

Camion-citerne 0,051 51

Source : Auteur.

21

Site web de l’Economiste : <www.leconomiste.com/article/883563-eaux-en-bouteille-la-guerre-des-prix-

enclenchee>. 22

Le coût moyen de l'eau par litre en bouteille (3,6 MAD) est le prix moyen par bouteilles de 0,33 litre et de 5

litres (respectivement 1,9 et 7,8 MAD). 23

Banque mondiale. 2010. Lebanon Water PER. Washington, DC ; World Development Indicators. 2013.

Washington, D.C.

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22. Le calcul du surplus du consommateur sera dérivé en fonction des solutions de rechange

développées pour les membres du ménage dans la région où ils vivent. Ainsi, nous calculerons le

surplus du consommateur à partir d’une ou de plusieurs sources (les volumes d’eau pourront

provenir de plusieurs solutions) et en appliquant ensuite les résultats en tant que profits dans

l’analyse coût-avantage. De toute évidence, nous utiliserons les frais d’accès initiaux ainsi que la

tarification hors taxe de la consommation d’eau estimée des ménages sur 20 ans pour déterminer

le coût. Un taux d’actualisation de 10 pourcent sera utilisé. En ce qui concerne les profits, le

surplus du consommateur sera utilisé pour calculer les profits pour le même volume d’eau sur 20

ans. Par ailleurs, le coût de l’eau en bouteille pourrait être écartée de l’analyse car les ménages

pourraient préférer boire de l’eau minérale, peu importe la qualité de l’eau du BI.

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Annexe 7 : Analyse financière de l’ONEE

1. Cette annexe décrit en détail la situation financière de l’Office National de l’Eau Potable

(ONEP) avant son regroupement avec l’Office National de l’Electricité pour former l’ONEE en

avril 2012. Toutefois, pour permettre de comparer un exercice à un autre, l’année 2012 a été

prise intégralement, c’est-à-dire avant le regroupement (ONEP) et après le regroupement (ONEE

– Branche Eau). Il s’agit donc d’une analyse financière qui concerne la période 2010-2012 et

porte uniquement sur les activités relatives à l’Eau puisque, d’une part, les comptes de l’exercice

2013 ne sont pas encore arrêtés et, d’autre part, une analyse financière devrait englober plusieurs

exercices ce qui n’est pas possible aujourd’hui pour l’ONEE.

2. Dans la rubrique suivante comprends (A) les états des profits et pertes et (B) le Bilan.

Analyse des états des profits et pertes

Analyse de compte produits et charges (millions de MAD):

2010 2011 2012

Produits d'exploitation 4 340 4 665 5 159

Charges d'exploitation 3 570 3 885 4 588

Résultat d'Exploitation 770 779 571

Résultat Financier -777 -611 -168

Résultat Courant -7 169 403

Résultat Non Courant 235 35 -1

Résultat avant Impôt 228 203 401

Résultat Net 138 98 326

3. Les produits d’exploitation ont connu une augmentation de 11 pourcent due à une

croissance des ventes en volume de 5 pourcent et à une subvention de 271 millions de MAD

inhérente aux droits d’enregistrements éligibles suite à l’opération de regroupement entre

l’ONEP et l’ONE.

4. Charges d’exploitation : L’augmentation des charges d’exploitation de 18 pourcent par

rapport à 2011 engendrée par la hausse de 17 pourcent des achats consommés de matières et

fournitures résultant de la hausse des charges d’énergie de 13.7 pourcent. Ces charges sont

variables et générées essentiellement par l’augmentation de la production de 2012 par rapport à

2011. L’augmentation des dotations d’exploitation comprenant les dotations aux amortissements

et les dotations aux provisions pour dépréciation et dépendant fortement des mises en service des

installations d’exploitation qui ont connu une augmentation au titre de l’exercice 2011.

5. Résultat d’exploitation : Il s’élève à 571 millions de MAD en 2012 contre 779 millions de

MAD en 2011 et représente 14 pourcent du chiffre d’affaires, contre 20 pourcent pour l’année

2011. Le résultat financier a connu un déficit de près de 168 millions de MAD en 2012 contre

611 millions de MAD en 2011, enregistrant ainsi une diminution de 72 pourcent.

6. Les produits financiers : Ce poste a connu une croissance de 25 pourcent en 2012 due

essentiellement à une augmentation de 27 pourcent relative aux reprises financières et à une

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90

hausse de 5 pourcent des produits financiers provenant particulièrement des revenus issus des

intérêts et autres produits financiers.

7. Les charges financières : Parallèlement, la baisse de 15 pourcent des charges financières

s’explique par la diminution de 27 pourcent de la dotation financière soit 734 millions de MAD

en 2012 contre 1007 millions de MAD en 2011.

8. Le résultat courant : s'établit à 403 millions de MAD en 2012 contre 169 millions de MAD

en 2011, soit une hausse significative de 139 pourcent par rapport à 2011, ce qui s’explique par

l’évolution des deux résultats d’exploitation et financier précités.

9. Le résultat non courant : Ce résultat est passé de 35 millions de MAD en 2011 à -1,4

millions de MAD en 2012.

10. La charge fiscale : l’impôt sur les sociétés (IS) s’est chiffré à 75 millions de MAD en 2012

contre 105 millions de MAD en 2011 et 90 millions de MAD en 2010. Quant aux autres impôts

et taxes constitués essentiellement par la taxe urbaine, la taxe d’édilité, l’impôt des patentes et

autres impôts, ont connu une baisse de 6 pourcent en 2012. L’ensemble de ces impôts précités y

inclus l’impôt sur les sociétés s’est chiffré à 109 millions de MAD en 2012 contre 141 millions

de MAD en 2011 et 123 millions de MAD en 2010.

11. Le résultat net dégagé s’est élevé à 326 millions de MAD, en hausse de 233 pourcent par

rapport à l’exercice précédent. Il était de 98 millions de MAD en 2011. Ceci est dû à la réduction

du déficit de -611 millions de MAD en 2011 à -168 millions de MAD en 2012.

12. En effet, si le compte de produits et charges permet de déterminer les différents niveaux de

résultat (exploitation, financier, courant et non courant), l’Etat des Soldes de Gestion (permettra

de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’Office a généré ses résultats ainsi que sa

capacité d’autofinancement.

Analyse des états des soldes de gestion :

13. L’analyse des soldes de gestion permet de dégager les indicateurs de création de la valeur par

l’Office notamment la formation de la valeur ajoutée et de l‘Excédent Brut d’Exploitation

«E.B.E» dont les données sont synthétisées dans le tableau suivant (en million de MAD) :

2010 2011 2012

Production de l'exercice 3 689 3 899 4 091

Consommation de L'exercice 1 191 1 256 1 436

Valeur Ajoutée 2 498 2 643 2 655

Excèdent brut d’exploitation (EBE) 1 465 1 474 1 664

14. La valeur ajoutée a connu une augmentation de 0,4 pourcent en 2012, c’est ainsi qu’elle est

passée à 2655 MDh en 2012 MDh contre 2643 MDh en 2011. Ceci s’explique essentiellement

par l’évolution de l’activité de l’office.

15. Quant à l’Excédent Brut d’Exploitation, il a connu une hausse de 190 MDHS par rapport à

celui de l’année 2011, soit (12.8 %). L’EBE a ainsi représenté 32.2 pourcent du chiffre d’affaires

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en 2012 soit une légère hausse par rapport à 2011 qui était 31,6 pourcent et de 33,8 pourcent en

2010.

16. La Capacité d’autofinancement de l’ONEE Branche-Eau a connu une constante croissance

entre 2010 et 2011. Par contre, en 2012, une augmentation d’environ 10.3 pourcent a été

enregistrée en passant de 1744 MDH en 2011 à 1924 MDH en 2012. Cette augmentation est due

essentiellement à la hausse des dotations d’exploitation entre 2011 et 2012.

Analyse du bilan

Analyse des équilibres financiers :

L’évolution des grandes masses du bilan (en millions de MAD)

Années 2010 2011 2012

Immobilisations 28 067 30 740 31 774

Actif circulant 3 918 4 968 5 764

Trésorerie 1 649 1 611 925

Total actif 33 635 37 318 38 463

Capitaux propres & assimilés 16 190 17 326 18 273

Dettes de financement 13 316 15 625 17 008

Passif circulant 4 128 4 367 3 181

Total passif 33 635 37 318 38 463

17. Les comptes consolidés au titre de l'exercice 2012 se caractérisent par :

Un total du bilan qui s'élève à 38 463 millions de MAD en 2012 contre 37 318 millions

de MAD en 2011 soit une hausse du patrimoine net de 3 pourcent;

Les immobilisations financières s’élèvent à 3118 millions de MAD en 2012 contre 2764

millions de MAD en 2011. Le crédit TVA s’élève à 2379 millions de MAD en 2012

contre 2044 millions en 2011.

Par ailleurs l'actif immobilisé net hors immobilisations financières a cru de 3 pourcent en

2012 expliqué par le rythme croissant des investissements de l’exercice. Cet actif

représente 83 pourcent du total du bilan en 2012 contre 82 pourcent en 2011.

L’actif circulant a connu une augmentation de 16.02 pourcent en 2012 en passant de

4968 millions de MAD en 2011 à 5764 millions de MAD en 2012. Cette augmentation

est due essentiellement à l’accroissement du compte des autres débiteurs. ;

Les dettes de financement ont enregistré une augmentation de 8 pourcent en 2012 contre

17 pourcent en 2011.

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18. Le Fonds de Roulement, le Besoin en Fonds de Roulement et la Trésorerie nette de l’ONEE-

Branche Eau ont évolué, au cours des trois exercices, comme suit:

Années 2010 2011 2012

Fonds de Roulement (millions de MAD) 1 439 2 211 3 508

Besoin En Fonds De Roulement (millions de MAD) -210 600 2 582

Trésorerie (millions de MAD) 1 649 1 611 925

19. Le fonds de roulement est en très nette progression par rapport à l’année 2012. Cette

évolution est due principalement à l’augmentation du capital (capitaux propres & capitaux

propres assimilés) de 5 pourcent et des dettes de financement de 9 pourcent.

20. Le Besoin en Fonds de Roulement est passé de 600 millions de MAD en 2011 à 2582

millions de MAD en 2012 ce qui constitue un besoin de financement d’exploitation qui est

largement couvert par le fonds de roulement qui a connu une augmentation remarquable de 3508

millions de MAD contre 2211 millions de MAD en 2011.

21. De cette première analyse, il ressort que la situation financière de l’ONEE-Branche Eau est

globalement favorable. Les ressources de financement induites par le cycle d’exploitation,

associées aux excédents du financement permanent sur l’actif immobilisé, permettent de dégager

une trésorerie positive.

Analyse de l’endettement

22. Comparés sur les trois dernières années, l’évolution des ratios traduisant la situation de

l’endettement de l’ONEE-Branche Eau est récapitulée ci-après :

2010 2011 2012

taux d'endettement

(Dettes de financement /Capitaux permanents) 45,1% 47,4% 48,2%

Le taux de couverture de la dette

(EBE/Service dette) 1,36 1,23 1,21

23. Pour faire face au financement de son programme de développement, le taux d’endettement

traduit par le rapport entre les dettes de financement et les capitaux permanents est passé à près

de 48 pourcent en 2012:

24. Quant à la capacité de remboursement du service de la dette par l’EBE est passée à 1,21 en

2012 contre 1,36 en 2010.