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AVRIL 2018 MARCHÉ LOCATIF DIRECTION DES ÉTUDES IMMOBILIER D’ENTREPRISE L ’accélération de la reprise économique, qui a franchi la barre des 2% en 2017 et pourrait s’élever à 2,4% en 2018, se propage à l’immobilier tertiaire. Les entreprises relancent leurs investissements et concrétisent davantage leurs projets, notamment immobiliers. Après un excellent score de 2,6 millions de m² loués en 2017, le 1 er trimestre 2018 se hisse en tête de la décennie des premiers trimestres. Avec 741.800 m² placés, l’activité locative affiche non seulement une progression à deux chiffres comparée au 1 er trimestre 2017 (+13%), mais elle amorce un franc décollage, en dépassant de 38% la moyenne décennale. En dépit d’une offre souvent insuffisante en qualité et en quantité, le marché locatif est en train de changer de paradigme. Les entreprises cherchent à anticiper leurs besoins de développement dans le contexte de reprise économique, sans réelle visibilité sur leurs recrutements. Elles souhaitent renouveler leurs lieux de travail tout à la fois pour attirer (et retenir) les jeunes talents « milleniaux » et gagner en souplesse et flexibilité dans la gestion des surfaces. CONTEXTE ÉCONOMIQUE Malgré des tensions géopolitiques qui perdurent, pour l’heure, rien n’entame la croissance mondiale, qui pourrait atteindre 3,9% en 2018, après 3,6% en 2017 1 (meilleur niveau depuis 6 ans). Cet élan s’est traduit en Europe par un retour vers un cycle d’investissement vertueux et un taux de croissance du PIB de 2,5%. En France, la croissance a atteint 2% en 2017, son plus haut niveau depuis six ans (+1,1% en 2016), et la prévision s’établit provisoirement à 2,4% pour 2018. L’accélération de l’activité s’explique principalement par l’investissement des entreprises (+3,8% en un an), elle-même porteuse d’amélioration dans l’emploi salarié. Ce dernier a augmenté de 1,1% dans le secteur privé. Au total, 2017 a vu 270.000 créations nettes d’emplois décidées par les organisations pour accompagner la reprise. L’INSEE table sur 129.000 emplois marchands créés par les entreprises au premier semestre 2018, essentiellement dans le secteur tertiaire. Le taux de chômage resterait stable au 1 er semestre 2018, à son plus bas niveau depuis 2009. Malgré un fléchissement du climat des affaires et du moral des ménages en début d’année 2018, les prévisions d’activité restent bien orientées, dans un contexte d’inflation contenue. Paradoxalement, alors que le taux d’investissement des entreprises monte en flèche pour adapter la capacité de production, la consommation des ménages semble décélérer. Même si elle a joué un rôle moteur dans la reprise, la progression de leurs dépenses, de 1,3% l’an dernier, reste inférieure à celle de 2016 (2,1%), frein qui pourrait perdurer au 1 er trimestre 2018, en raison du fléchissement temporaire du pouvoir d’achat. 1 Selon la dernière estimation du FMI Demande placée : une progression record à deux chiffres INDICATEUR DU CLIMAT DES AFFAIRES LE TAUX DE CHÔMAGE A AINSI RECULÉ DE 0,7 POINT AU 4 ÈME TRIMESTRE 2017, POUR TOUCHER 8,9% DE LA POPULATION ACTIVE. 61 71 81 91 101 111 121 Tous secteurs Bâtiment Services Commerce de détail 2008 2009 2010 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 2011 T1 T2 T3 T4 2012 T1 T2 T3 T4 2013 T1 T2 T3 T4 2014 T1 T2 T3 T4 2015 T1 T2 T3 T4 2016 T1 T2 T3 T4 2017 T1 T2 T3 T4 2018 T1 Source : INSEE, enquêtes de conjoncture

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A V R I L2018

MARCHÉ LOCATIF

DIRECTION DES ÉTUDES

IMMOBILIER D’ENTREPRISE

L’accélération de la reprise économique, qui a franchi la barre des 2% en 2017 et pourrait s’élever à 2,4% en 2018, se propage à l’immobilier tertiaire. Les entreprises

relancent leurs investissements et concrétisent davantage leurs projets, notamment immobiliers. Après un excellent score de 2,6 millions de m² loués en 2017, le 1er trimestre 2018 se hisse en tête de la décennie des premiers trimestres. Avec 741.800 m² placés, l’activité locative affiche non seulement une progression à deux chiffres comparée au 1er trimestre 2017 (+13%), mais elle amorce un franc décollage, en dépassant de 38% la moyenne décennale.

En dépit d’une offre souvent insuffisante en qualité et en quantité, le marché locatif est en train de changer de paradigme. Les entreprises cherchent à anticiper leurs besoins de développement dans le contexte de reprise économique, sans réelle visibilité sur leurs recrutements. Elles souhaitent renouveler leurs lieux de travail tout à la fois pour attirer (et retenir) les jeunes talents « milleniaux » et gagner en souplesse et flexibilité dans la gestion des surfaces.

CONTEXTE ÉCONOMIQUEMalgré des tensions géopolitiques qui perdurent, pour l’heure, rien n’entame la croissance mondiale, qui pourrait atteindre 3,9% en 2018, après 3,6% en 20171 (meilleur niveau depuis 6 ans). Cet élan s’est traduit en Europe par un retour vers un cycle d’investissement vertueux et un taux de croissance du PIB de 2,5%.

En France, la croissance a atteint 2% en 2017, son plus haut niveau depuis six ans (+1,1% en 2016), et la prévision s’établit provisoirement à 2,4% pour 2018. L’accélération de l’activité s’explique principalement par l’investissement des entreprises (+3,8% en un an), elle-même porteuse d’amélioration dans l’emploi salarié. Ce dernier a augmenté de 1,1% dans le secteur privé. Au total, 2017 a vu 270.000 créations nettes d’emplois décidées par les organisations pour accompagner la reprise. L’INSEE table sur 129.000 emplois marchands créés par les entreprises au premier semestre 2018, essentiellement dans le secteur tertiaire.

Le taux de chômage resterait stable au 1er semestre 2018, à son plus bas niveau depuis 2009.

Malgré un fléchissement du climat des affaires et du moral des ménages en début d’année 2018, les prévisions d’activité

restent bien orientées, dans un contexte d’inflation contenue. Paradoxalement, alors que le taux d’investissement des entreprises monte en flèche pour adapter la capacité de production, la consommation des ménages semble décélérer. Même si elle a joué un rôle moteur dans la reprise, la progression de leurs dépenses, de 1,3% l’an dernier, reste inférieure à celle de 2016 (2,1%), frein qui pourrait perdurer au 1er trimestre 2018, en raison du fléchissement temporaire du pouvoir d’achat. 1 Selon la dernière estimation du FMI

Demande placée : une progression record à deux chiffres

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Sources : Insee, enquêtes de conjoncture

Tous secteurs Bâtiment Services Commerce de détail

Indicateur du climat des affaires

INDICATEUR DU CLIMAT DES AFFAIRES

LE TAUX DE CHÔMAGE A AINSI

RECULÉ DE 0,7 POINT AU 4ÈME TRIMESTRE 2017,

POUR TOUCHER 8,9% DE LA POPULATION ACTIVE.

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121 Tous secteurs Bâtiment Services Commerce de détail

2008 2009 2010T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

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Source : INSEE, enquêtes de conjoncture

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ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER // AVRIL 2018 2

DEMANDE PLACÉE DE BUREAUX EN ÎLE-DE-FRANCE : FRANC DÉCOLLAGE EN 2018 SUR TOUS LES SEGMENTS DE SURFACE

Près de 742.000 m² de bureaux ont été placés au 1er trimestre 2018 en Île-de-France, en augmentation de 13% sur un an glissant. La progression à deux chiffres

atteint même 38%, comparée à la moyenne décennale, et traduit un franc redémarrage de l’économie réelle.

L’activité locative francilienne se révèle particulièrement équilibrée au global, entre la concrétisation des prises à bail par les PME parisiennes (surtout) et franciliennes, et celles des entreprises du CAC 40.

Si la rationalisation est toujours d’actualité chez les utilisateurs grands comptes, les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent aussi anticiper leurs besoins de développement dans un contexte de reprise économique, mais sans réelle visibilité sur leurs recrutements. Dans cette perspective, la donne semble changer, avec un retour à la « centralité » pour certains secteurs d’activité qui souhaitent attirer les « milléniaux ».

Dans la négociation, la nouvelle tendance est la recherche de souplesse et d’anticipation de solutions flexibles pour accompagner l’évolution de l’activité de l’entreprise. Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner du développement du flex office et des espaces de coworking, qui répondent autant aux nouveaux modes de travail, plus transverses et collaboratifs, qu’à la volonté de rationaliser le nombre de postes de travail en rapport avec l’évolution de l’effectif présent.

Le 1er trimestre 2018 illustre bien la tendance à Paris, où 4 des 9 signatures de plus de 5.000 m² ont été actées par des structures de coworking.

Si le contexte est ainsi plus favorable aux bailleurs, ces derniers doivent désormais répondre à ces nouvelles exigences, pour attirer de nouveaux locataires et même conserver les anciens.

RÉPARTITION DE LA DEMANDE PLACÉE PAR TRANCHES DE SURFACES EN ÎLE-DE-FRANCETous les segments de surfaces tertiaires ont bénéficié de la demande locative, très soutenue en ce début d’année 2018.

Celui des petites et moyennes surfaces progresse de 18% sur un an, pour un total de 390.000 m² placés au 1er trimestre. Sur ce segment (< 1.000 m²), les signatures représentent 213.276  m² loués, soit 28,8% de la demande placée globale, contre 176.296 m² commercialisés sur des surfaces intermédiaires (1.000 m² à 5.000 m²), soit 23,8% du volume total trimestriel.

Sur le segment des grandes surfaces, 23 opérations et 352.000 m² se sont commercialisés au cours des 3 premiers mois de 2018 (soit 47,5% du marché). Ce volume est en hausse de 9% sur la déjà bonne performance du 1er trimestre 2017. La plus grosse signature du trimestre concerne la prise à bail de 51.000 m² par Technip FMC à Nanterre (bailleur : Icade).

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE LA DEMANDE PLACÉE EN ÎLE-DE-FRANCE Paris capte à elle seule 45% de l’activité locative, ce qui relativise quelque peu les annonces d’une pénurie d’offre conjoncturelle, qui concerne surtout les grandes surfaces neuves ou les périmètres géographiques les plus recherchés.

Le Croissant Ouest se profile en 2ème position avec une part de 26% des volumes tertiaires placés, tandis que La Défense

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T2 T3 T4Source : ImmoStat

Source : ImmoStat

VOLUME DE LA DEMANDE PLACÉE DE LOCAUX TERTIAIRES EN ÎLE-DE-FRANCE

RÉPARTITION DE LA DEMANDE PLACÉE PAR TRANCHES DE SURFACES EN ÎLE-DE-FRANCE

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ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER // AVRIL 20183

DEMANDE PLACÉE DE BUREAUX EN ÎLE-DE-FRANCE : FRANC DÉCOLLAGE EN 2018 SUR TOUS LES SEGMENTS DE SURFACE

creditfoncierimmobilier.fr

enregistre un score trimestriel particulièrement faible de 3%. La 1ère Couronne affiche une performance satisfaisante de 16%, l’activité en 2ème Couronne revient à un ratio usuel de 10%, contre un maximum observé de 11% à 12% fin 2017.

PARIS QCALa demande placée a encore progressé de 11% dans Paris lors du 1er trimestre par rapport au 1er trimestre 2017. Les prises à bail suivent néanmoins une évolution hétérogène d’une zone à l’autre et Paris QCA tire bien son épingle du jeu. Après une année 2017 soutenue avec 481.000 m² commercialisés, les prises à bail dans le QCA parisien ont ainsi battu un nouveau record au 1er trimestre 2018. 129.000 m² y ont été placés, en hausse significative de 52% par rapport aux trois premiers mois de 2017. En outre, le Quartier Central des Affaires a accru sa part de marché et a représenté 39% de la demande placée enregistrée dans la capitale au cours des trois premiers mois de 2018, contre 28% il y a un an.

L’activité a en grande partie reposé sur les transactions supérieures à 5.000 m². Elles ont atteint 26.600 m² et ont plus que quadruplé par rapport au 1er trimestre 2017. Quatre prises à bail supérieures à 5.000 m² ont été comptabilisées sur la période, dont trois ont impliqué des sociétés de coworking. Wework a ainsi pris à bail près de 12.000 m² au 7 rue de Madrid (et une surface équivalente à Paris Sud, au 123 boulevard de Grenelle), 7.500 m² dans Maillot 2000 et Spaces, la marque de coworking de Regus, 7.200  m² dans Louvre 4.0, dans le 1er  arrondissement de Paris. Elles ont été les principales animatrices du marché dans Paris QCA ce trimestre. En outre, les Galeries Lafayette ont loué près de 14.700 m² dans l’immeuble situé au 28 rue de Châteaudun, dans le 9ème arrondissement. L’activité demeure donc très soutenue dans le QCA, malgré un nombre limité de disponibilités immédiates et un taux de

vacance désormais équivalent à 2,3%.

Le loyer prime est orienté à la hausse dans Paris QCA et les négociations actuellement en cours établissent qu’il pourrait sensiblement dépasser les 800 €/m²/an dans les prochains mois. En outre, les mesures d’accompagnement s’y sont encore réduites ce trimestre et laissent présager de revenus locatifs en nette progression.

LA DÉFENSEL’activité locative a pâti de la rareté de grandes surfaces de bonne qualité à La Défense. Après le regain d’activité enregistré au 4ème trimestre 2017, la demande placée a été nettement moins dynamique au 1er trimestre, avec moins de 25.000 m² commercialisés, en repli significatif de 23% sur un an.

Sur l’Île-de-France, toutes les tranches de surfaces ont progressé au 1er trimestre 2018, mais les prises à bail de petites et moyennes ont particulièrement porté l’activité, puisqu’elles sont en hausse de 18% en volume. Ce phénomène est tout à fait sensible à La Défense, qui accueille pourtant traditionnellement de très grands utilisateurs : les commercialisations supérieures à 5.000 m² ont représenté seulement 21% de la demande placée, en repli de 71% par rapport au 1er trimestre 2017. Une seule transaction supérieure à 5.000 m² a ainsi été recensée sur les trois premiers mois de l’année, celle de Bearing Point dans l’immeuble CBX sur 5.200 m².

Les surfaces de taille intermédiaire (entre 1.000 m² et 5.000 m²) ont, quant à elles, porté l’activité. Elles ont nettement augmenté de 54%, confirmant l’attractivité de la zone, y compris pour les utilisateurs à la recherche de plus petite taille de surfaces mais soucieux d’être localisés dans une zone jouissant d’une très forte accessibilité.

CROISSANT OUEST Le Croissant Ouest a bien démarré l’année puisque la demande placée y a augmenté de 7% au 1er trimestre 2018 sur un an. Si les petites surfaces ont progressé de 11%, celles de taille intermédiaire ont reculé de 28%. Les prises à bail supérieures à 5.000 m² ont, en revanche, nettement augmenté de 17% et constituent les deux tiers de la demande placée.

Les plus importantes transactions locatives enregistrées en Île-de-France ce trimestre ont ainsi été recensées dans le Croissant Ouest, et sur la commune de Nanterre en particulier, traditionnelle zone de report de La Défense, quand ce quartier manque de surfaces neuves disponibles. Vinci a ainsi acquis

PARIS

LA DÉFENSE

CROISSANT OUEST

1ÈRE COURONNE

2ÈME COURONNE

45%

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26%

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3%Source : ImmoStat

1ER TRIMESTRE 2018

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L’OFFRE IMMÉDIATE EN ÎLE-DE FRANCE (en milliers de m2)

3 912 3 977 3 838 3 4933 159

2014 T1 2015 T1 2016 T1 2017 T1 2018 T1

Source : ImmoStat

ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER // AVRIL 2018 4

plus de 62.600 m² pour sa propre occupation sur le secteur des Groues et Technip France a conclu un BEFA portant sur 48.500 m² dans l’immeuble « Origine », localisé à proximité de la future gare de la ligne M15 « Nanterre La Folie ». Ces deux opérations confirment la poursuite de la tendance en 2018, le niveau historiquement bas d’offre neuve disponible incitant les grands comptes à se positionner plus en amont.Le marché de la Boucle Nord a vu son volume de transactions progresser très fortement, puisqu’il a été plus que multiplié par huit entre le 1er trimestre 2017 et le 1er trimestre 2018. L’activité y avait été atone l’année dernière et seules quelques transactions inférieures à 1.000 m² avaient été contractées au 1er trimestre 2017. Lors des premiers mois de l’année en cours, les utilisateurs ont été actifs sur toutes les tranches de surfaces. Les secteurs de la Boucle Sud et de Neuilly-Levallois ont connu, quant à eux, un début d’année plus timide, mais devraient se ressaisir lors des prochains trimestres, au vu des négociations en cours.

AUTRES SECTEURS

Soutenue par les mouvements des grands utilisateurs, l’activité observée dans les zones décentralisées, les 1ère et 2ème  Couronnes, a été particulièrement dynamique au 1er trimestre 2018. La demande placée y a ainsi fortement progressé de 35% sur un an, représentant un très bon exercice en moyenne historique. Les volumes de transactions locatives ont bénéficié des mouvements des grands utilisateurs qui profitent de disponibilités de surfaces de bonne qualité sur ces secteurs. L’offre s’est ainsi nettement réduite de 9% sur la 1ère Couronne et de 7% en 2ème Couronne au 1er trimestre 2018 sur un an et les disponibilités de surfaces neuves ont diminué plus fortement encore, de 15% en 1ère périphérie et de 16% en 2nde. Les loyers moyens ont progressé sur les deux zones, tant pour les surfaces neuves et restructurées que pour les biens plus secondaires. La 1ère Couronne a vu ses loyers augmenter de 9 % sur le neuf et même de 13% sur le 2nde main.

VACANCE LOCATIVE : L’OFFRE IMMÉDIATE FOND DE 6,8% SUR UN TRIMESTRE ET DE 10% EN UN AN

La demande, très soutenue, favorise l’absorption de l’offre immédiate, qui passe de 3,389 millions de m² fin 2017 à 3,159 millions de m² fin mars. Le stock disponible fond

ainsi de 6,78% en un trimestre et de 10% sur un an glissant.

Selon les agents de place, le taux de vacance moyen en Île-de-France évoluerait autour de 5,7 % à fin mars 2018 (contre 6,4 % fin 2017), l’offre immédiate rapportée au parc global francilien de 53 millions de m², qui intégre en réalité les immeubles occupés par des propriétaires occupants. A l’échelle européenne, Paris affiche des fondamentaux conjoncturels des plus satisfaisants qui attirent les investisseurs internationaux.

Selon les dernières statistiques présentées par MSCI pour 2017, ciblant le calcul de la vacance financière sur plus de 1.700 portefeuilles détenus par les investisseurs institutionnels, les taux de vacance évoqués (logiquement supérieurs car calculés par définition sur les seuls immeubles et biens tertiaires de rapport) se situeraient à : 5,2% à Paris et 5,8% dans le QCA, 11,6% dans le CBD Ouest, 8,1% dans le reste de la 1ère

Couronne, et 17,6% pour le reste de l’Île-de-France.

Mais, comme pour les régimes amincissants, si le dégonflement de l’offre est synonyme de meilleure santé du marché, la diminution des stocks ne se produit pas prioritairement là où il le faudrait, géographiquement (889.000 m² disponibles dans le Croissant Ouest ou 1.014.000 m² en 2ème Couronne), ou typologiquement (bureaux de seconde main).

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ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER // AVRIL 20185

creditfoncierimmobilier.fr

COMPOSITION DE L’OFFRE IMMÉDIATE

2014 T1 2015 T1 2016 T1 2017 T1 2018 T1

Source : ImmoStat

21% 24% 20% 16% 16%

76% 80% 84% 84%79%

NEUF

SECONDE

MAIN

AU 1er TRIMESTRE 2017 AU 1er TRIMESTRE 2018

Sources : ImmoStat / Crédit Foncier Immobilier

La Défense

2ème Couronne

1ère Couronne

Croissant Ouest

Paris

1,213,91

2,03

1,67

0,46

La Défense

2ème Couronne

1ère Couronne

Croissant Ouest

Paris

1,233,49

1,32

1,34

0,38

Ainsi, l’offre se résorbe-t-elle particulièrement à Paris (-21% sur un an), où elle ne représente plus que 433.000  m². Mais elle se comprime surtout dans le QCA, où le stock s’est réduit de 30% en un an, au seuil plancher de fluidité (161.000 m² disponibles).

De même, le graphique de la composition du stock immédiat ne témoigne pas pour l’heure d’une décrue de la part de l’offre de seconde main, le compteur bloqué à 84% sur un an, tandis que la part de l’offre neuve à seulement 16% révèle une absorption quasi immédiate par le marché sur les meilleurs secteurs.

Secteur par secteur, ces tendances ne sont évidemment pas homogènes. L’offre exprimée en années de placement traduit sans équivoque une nette amélioration du marché locatif, sous réserve d’un maintien du dynamisme de la demande en 2018, et de la maîtrise de la production neuve dans certains secteurs :

OFFRE IMMÉDIATE EXPRIMÉE EN ANNÉES DE PLACEMENT LOCATIF

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ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER // AVRIL 2018 6

PARIS QCAA l’instar des évolutions observées dans Paris, l’offre a nettement reflué dans Paris QCA. Les surfaces vacantes y atteignent ainsi 161.000 m² à la fin du 1er trimestre 2018, en repli significatif de 30% sur les douze derniers mois. L’offre neuve a progressé de manière sensible sur un an, de 14%. Bien qu’elles représentent 20% contre 12% il y un an, les disponibilités neuves demeurent plutôt restreintes, dans la mesure où cette proportion ne devrait pas suffire à répondre aux exigences des entreprises en recherche sur la zone. La demande est en effet très fortement désireuse de se positionner sur des surfaces de très bonne qualité, afin d’optimiser les ratios d’occupation.

L’offre devrait progressivement se reconstituer en 2018 dans Paris QCA, puisque 300.000 m² devraient venir gonfler le parc de bureaux de la zone sur les 24 prochains mois, soit plus de la moitié des nouvelles surfaces livrées sur l’ensemble de l’Île-de-France. Pourtant, les disponibilités ne seront que partiellement alimentées puisque plus de la moitié des surfaces à venir cette année sont déjà pré-commercialisées. La majorité des grands projets est plutôt située sur le secteur de l’Etoile, à l’image des trois immeubles du boulevard Haussmann, le 173-175 et le 79-81 et le 94-96 qui développeront, au total 27.300 m² d’ici mi-2019. Les négociations sont en cours pour la location de plusieurs de ces surfaces, concernant souvent des mono-locataires, à des niveaux de loyers supérieurs à ceux anticipés par les bailleurs, confirmant l’attractivité des surfaces neuves ou restructurées dans cette zone.

Le loyer prime est orienté à la hausse dans Paris QCA et les négociations actuellement en cours établissent qu’ils pourraient sensiblement dépasser les 800 €/m²/an dans les prochains mois. En outre, les mesures d’accompagnement s’y sont encore réduites ce trimestre et laissent présager des revenus locatifs en nette progression.

LA DÉFENSEL’offre immédiate a atteint 216.000 m² à La Défense à la fin du 1er trimestre, en baisse de 24% sur l’année écoulée, pour un taux de vacance qui s’établit à 6,6%. Seuls 13.000 m² correspondent à des surfaces neuves, en repli de 66% par rapport au 1er trimestre 2017 : l’offre neuve ou restructurée ne représente désormais plus que 6% de l’offre totale contre 13% il y a un an.

Elle devrait néanmoins augmenter dans les prochains trimestres. En cours de livraison, le projet « WorkStation » offrira 41.000 m² de bureaux rénovés et est en cours de commercialisation. En outre, quelques livraisons sont attendues dans les douze prochains mois, telles que les 48.300 m² de « Trinity » en fin d’année et les 18.600 m² du « Sense » au 1er trimestre 2019. Ces disponibilités, des restructurations pour la plupart, devraient permettre aux commercialisations d’accélérer dans le courant de l’année. D’ici à 2020, 300.000 m² devraient venir alimenter le parc de bureaux de La Défense et engendrer un renouvellement de ce quartier.

CROISSANT OUESTContrairement à la tendance générale observée sur l’ensemble de l’Île-de-France, l’offre est restée quasiment stable sur le secteur du Croissant Ouest. 889.000 m² étaient ainsi encore disponibles à la fin du 1er trimestre. Seule la 2ème Couronne propose un niveau de disponibilités supérieur en Île-de-France. Les nombreuses livraisons de ces dernières années ont largement alimenté l’offre du Croissant Ouest. Le taux de vacance s’y établissait ainsi à 11,3% à fin mars 2018. Pour autant, les différentes zones de marché de ce secteur ont suivi des trajectoires différentes, au gré des livraisons et des volumes pris à bail. La Boucle Nord et les communes composant la Péri-Défense affichent ainsi des taux de vacance nettement au-dessus de la moyenne calculée pour l’ensemble du Croissant Ouest.

158.000 m² des disponibilités du secteur portent sur des surfaces neuves, en recul de 3%, et confirment l’appétit des utilisateurs pour les biens de bonne qualité, proposant une occupation optimisée. Elles représentent 18% des surfaces totales immédiatement disponibles, au même niveau qu’il y a un an. L’offre neuve devrait rester conséquente sur la zone, soutenue par les livraisons encore attendues dans les prochaines années. Celles-ci seront néanmoins plus contenues que par le passé, puisqu’environ 200.000 m² seulement sont actuellement en chantier, dont 41.000 m² concentrés sur l’immeuble « Workstation » à Courbevoie.

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ÉTUDE DE CRÉDIT FONCIER IMMOBILIER // AVRIL 20187

Au 1er trimestre, le loyer facial moyen des bureaux de seconde main en Île-de-France a augmenté de 4% sur un an glissant pour s’établir à 364 € HT HC/m²/an. Sur le segment du neuf/restructuré, l’évolution annuelle est relativement comparable (+5%) et le niveau de loyer facial se monte à 381 € HT HC/m²/an.

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LOYER FACIAUX MOYENS DANS L’ANCIEN EN ÎLE-DE-FRANCE

LOYERS FACIAUX MOYENS DANS L’ANCIEN AU 1ER TRIMESTRE 2018 ET ÉVOLUTION SUR UN AN (%)

LES LOYERS FACIAUXBIEN ORIENTÉS SOUS L’EFFET DE LA PRESSION DE LA DEMANDE

Sans surprise, reflétant la tension entre offre et demande, Paris QCA affiche un loyer prime en hausse, qui aurait repassé la barre des 800 € HT HC/m²/an. Le principal pôle d’affaires parisien enregistre aussi le loyer moyen le plus élevé à 567 € HT HC/m²/an pour les bureaux de seconde main, en hausse de près de 7% sur un an glissant au 1er trimestre 2018.

En revanche, l’augmentation de 21% du loyer moyen dans le secteur Paris Nord-Est n’est pas à considérer comme

significative, compte tenu du faible volume placé au cours de ce 1er trimestre.

Seule zone baissière, le Croissant Ouest repasse en moyenne sous la barre des 300 € HT HC/m²/an ce trimestre, le recul du loyer facial moyen atteignant près de 7% sur un an glissant. Le niveau de l’offre, important, dicte ici une concurrence exacerbée entre actifs et entre investisseurs.

Les mesures d’accompagnement consenties par les bailleurs se sont réduites dans Paris QCA, du fait du manque d’offre neuve disponible, et sont globalement stables sur les autres secteurs.

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€/m²/a

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Source : ImmoStat Loyers faciaux moyens dans l'ancien en Île-de France

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Source : ImmoStat

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364 € (4,09%)

395 € (21,35%)

454€ (2,52%)

395€ (5,34%)

567€ (6,99%)

155€ (2,32%)

254€ (13,20%)

295€ (-6,55%)

445€ (4,36%)

600

Île-de-France

Paris Nord-Est

Paris Centre-Ouest Hors QCA

Paris Sud

Paris QCA

2ème Couronne

1ère Couronne

Croissant Ouest

La Défense

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