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Direction de la recherche sur la faune DÉPLACEMENTS DES ESTURGEONS NOIRS (Acipenser oxyrinchus) ADULTES DANS L’ESTUAIRE DU FLEUVE SAINT-LAURENT AU COURS DE L’ANNÉE 2000 et 2001 par Daniel Hatin et François Caron Société de la faune et des parcs du Québec Avril 2003

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Direction de la recherche sur la faune

DÉPLACEMENTS DES ESTURGEONS NOIRS (Acipenser oxyrinchus) ADULTES DANS L’ESTUAIRE DU FLEUVE SAINT-LAURENT AU COURS DE L’ANNÉE 2000 et 2001

par

Daniel Hatin et

François Caron

Société de la faune et des parcs du Québec Avril 2003

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Référence à citer : HATIN, D. et F. CARON. 2003. Déplacements des esturgeons noirs (Acipenser oxyrinchus)

adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’année 2000 et 2001. Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de la recherche sur la faune, 73 p.

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2003 ISBN : 2-550-41204-4

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ÉQUIPE DE RÉALISATION

Responsables du projet

François Caron, biologiste1 Daniel Hatin, biologiste, M.Sc.1

Collaborateurs

Stan Georges, biologiste2 Guy Trencia, biologiste3

Rédaction

Daniel Hatin

François Caron

Échantillonnage

Techniciens de la faune Étudiants

Bruno Baillargeon1 Danièle Bouchard Conrad Groleau1 Chantal Saulnier Denis Fournier1 Marie-Christine Boucher Alain Vallières4 Valérie Simard Pierre Pettigrew2 Dominique Chambers

Annie Paquet1 Rémy Beaupré Jean-Luc Brisebois4 Jean-François Carrier Jean-Guy Frenette4 Anne-Lise Fortin

Cartographie

Jean Berthiaume Aïssa Sebbane

Participation financière

Saint-Laurent Vision 2000

Société de la faune et des parcs du Québec

1 Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de la recherche sur la faune, 675, boul.

René-Lévesque Est, 11e étage, Québec, Québec, G1R 5V7 2 Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune de la

Gaspésie-Ile-de-la-Madeleine, 11 rue de la Cathédrale, Gaspé, G4X 2V9 3 Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune de

Chaudière-Appalaches, 8400, Sous-le-Vent, Charny, Québec, G6X 3S9 4 Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune de la

Capitale-Nationale, 365, 55e rue ouest, Charlesbourg, Québec, G1G 5H9

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RÉSUMÉ L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce faisant l’objet de recherche dans le fleuve Saint-Laurent puisqu’elle est à la fois exploitée commercialement et sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. En 1997, un échantillonnage exploratoire a mené à la localisation d’un premier site de capture de géniteurs en eau douce (Hatin et al. 1998). Ces résultats ont permis d’entreprendre en 1998 un projet de recherche d’un horizon de cinq ans (1998-2002) dans le cadre de la phase III du programme Saint-Laurent Vision 2000. Un des principaux objectifs était d’identifier les habitats essentiels (sites de reproduction et de concentration estivaux) des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du Saint-Laurent. Ce rapport présente les résultats des années 2000 et 2001. Afin de compléter le marquage entrepris en 1998-1999, 20 esturgeons noirs adultes ont été munis d'émetteurs codés externes à ultrasons de haute puissance, en juin 2000. Ceci portait à 69 individus le nombre total d’esturgeons potentiellement détectables dans l’estuaire du Saint-Laurent pour les étés 2000 et 2001. Au cours de ces deux années, 6 614 localisations télémétriques ont pu être recueillies dans le tronçon de l’estuaire compris entre Portneuf et l’île aux Coudres, dont 504 ont été enregistrées avec le suivi effectué par embarcation et 6 110 à l’aide de la station fixe. En 2000, les esturgeons noirs adultes ont occupé l’estuaire fluvial entre la mi-mai et la fin août et l’estuaire moyen jusqu’au début décembre. En 2001, l’estuaire fluvial a été utilisé entre la mi-juin et la fin juillet et l’estuaire moyen jusqu’à la fin septembre. Dans les zones de frayères potentielles de l’estuaire fluvial, les adultes y ont séjourné pendant de plus courtes périodes, se situant généralement de juin jusqu’à la mi-juillet. Après avoir quitté les sites potentiels de fraye, la majorité des mâles ont migré rapidement vers l’eau saumâtre où ils se sont concentrés dans le chenal Traverse du Milieu et dans le chenal du nord entre Sault-au-Cochon et Petite-Rivière-Saint-François. Par contre, d’autres mâles ont effectué un arrêt dans l’estuaire de la rivière Saint-Charles pour des périodes variant de quelques jours à plus d’un mois, avant de quitter l’estuaire fluvial et d’utiliser par la suite les deux sites de concentration en eau saumâtre pour le reste de l’été. La majorité des habitats essentiels identifiés comme zones de frayères potentielles (les rapides Richelieu, la confluence de la rivière Chaudière et du fleuve Saint-Laurent et le secteur de Saint-Antoine-de-Tilly) et d’alimentation-repos (l’estuaire de la rivière Saint-Charles, le chenal Traverse du Milieu et le chenal du nord entre Sault-au-Cochon et Petite-Rivière-Saint-François) à partir du suivi des années antérieures ont été utilisés par les esturgeons adultes à l’exception du secteur des rapides Richelieu. Le suivi télémétrique des esturgeons mâles ayant utilisé les zones de frayères potentielles en 2000, suggèrent que la reproduction a eu lieu entre le 6 juin et le 10 juillet à l’intérieur d’une gamme de températures de l’eau variant de 15,5 à 21,4 °C. Pour l’année 2001, les données de suivi télémétrique en eau douce ne permettent pas d’estimer la période de fraye. Les esturgeons ont utilisé surtout les profondeurs supérieures à 10 m à marée basse. Les pêcheurs commerciaux ont recapturé quatre esturgeons munis d’un émetteur. Quatre esturgeons noirs marqués à l’aide d’étiquette spaghetti ont été recapturés accidentellement après une longue migration en mer à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse.

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TABLE DES MATIÈRES

Page 1. INTRODUCTION............................................................................................................... 1

2. AIRE D'ÉTUDE.................................................................................................................. 6

3. MATÉRIEL ET MÉTHODES............................................................................................ 9

3.1 Capture des adultes ...................................................................................................... 9

3.2 Marquage télémétrique des adultes............................................................................ 10

3.3 Données récoltées sur les spécimens capturés ........................................................... 13

3.4 Suivi télémétrique ...................................................................................................... 15

3.4.1 Repérage en embarcation ............................................................................... 15

3.4.2 Repérage à l’aide d’une station fixe............................................................... 18

4. RÉSULTATS .................................................................................................................... 21

4.1 Caractéristiques des captures et marquage................................................................. 21

4.2 Suivi télémétrique ...................................................................................................... 21

4.3 Déplacements effectués en l’an 2000......................................................................... 24

4.3.1 Retour des esturgeons marqués en 1998 et 1999 ........................................... 24

4.3.2 Sites de concentration en eau douce............................................................... 27

4.3.2.1 Secteurs de frayères potentielles ...................................................... 27

4.3.2.2 L’estuaire de la rivière Saint-Charles............................................... 39

4.3.2.3 Sites de concentration en eau saumâtre............................................ 39

4.4 Déplacements effectués en l’an 2001......................................................................... 43

4.4.1 Retour des esturgeons marqués en 1998-2000............................................... 43

4.4.2 Sites de concentration en eau douce............................................................... 43

4.4.2.1 Secteurs de frayères potentielles ...................................................... 43

4.4.2.2 L’estuaire de la rivière Saint-Charles............................................... 49

4.4.2.3 Sites de concentration en eau saumâtre............................................ 49

4.5 Recaptures d’esturgeon munis d’émetteur et grande migration................................. 52

4.6 Utilisation du milieu................................................................................................... 54

LISTE DES RÉFÉRENCES .................................................................................................... 65

Annexe 1. Localisations télémétriques des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du Saint-Laurent au cours de l’année 2000 et 2001. .................................................. 73

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LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Description de l’état de condition des esturgeons noirs munis d’un émetteur lors de leur remise à l’eau........................................................... 12

Tableau 2. Stades de maturité des gonades (modifié de Nikolski 1963)..................... 14

Tableau 3. Nombre de sorties de repérage effectuées dans le cadre du suivi télémétrique pour les différents secteurs de l’aire d’étude en l’an 2000 ........................................................................................................... 16

Tableau 4. Nombre de sorties de repérage effectuées dans le cadre du suivi télémétrique pour les différents secteurs de l’aire d’étude en 2001 .......... 17

Tableau 5. Caractéristiques biologiques des esturgeons noirs capturés dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000. Les moyennes accompagnées d’une étoile (*) sont significativement différentes entre les sexes (Anova, p<0,05). ............................................................... 22

Tableau 6. Informations récoltées lors de la fixation des émetteurs sur les esturgeons noirs adultes de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000 ........................................................................................................... 23

Tableau 7. Suivi télémétrique des esturgeons noirs adultes marqués en 1998-2000 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’année 2000-2001.................................................................................................. 25

Tableau 7 (suite). Suivi télémétrique des esturgeons noirs adultes marqués en 1998-2000 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en 2000-2001..................... 26

Tableau 8. Profondeur de localisation des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000-2001. Les profondeurs sont ajustées à la marée basse ............................................... 56

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LISTE DES FIGURES

Page Figure 1. Délimitation de l’aire d’étude et des sites de marquage des esturgeons

noirs adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000...................... 7

Figure 2. Cage de rétention utilisée pour la récupération et le maintien en vie des gros esturgeons noirs capturés par les pêcheurs commerciaux en l’an 2000. Les dimensions de la cage étaient de 2,3 m de longueur par 1,2 m de largeur et 0,9 m de hauteur. La flottaison était assurée par deux barils de 136 litres et deux barils de 70 litres. ................................................................... 11

Figure 3. Disposition des différentes composantes de la station fixe utilisée pour le repérage des esturgeons noirs dans le secteur du quai Irving en 2000-2001...... 20

Figure 4. Structure de taille des esturgeons noirs capturés dans l'estuaire du fleuve du Saint-Laurent en l’an 2000. ........................................................................... 22

Figure 5. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-1999 et présents dans l’aire d’étude au cours de l’été 2000. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents dans l’aire d’étude par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours. ................................ 28

Figure 6. Localisations de l’esturgeon n° 1 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 29

Figure 7. Localisations de l’esturgeon n° 4 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 30

Figure 8. Localisations de l’esturgeon n° 7 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 31

Figure 9. Localisations de l’esturgeon n° 21 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 32

Figure 10. Localisations de l’esturgeon n° 23 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 33

Figure 11. Localisations de l’esturgeon n° 36 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 34

Figure 12. Localisations de l’esturgeon n° 33 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 35

Figure 13. Localisations de l’esturgeon n° 47 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 36

Figure 14. Localisations de l’esturgeon n° 68 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 37

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Figure 15. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-2000 et présents dans le chenal Traverse du milieu au cours de l’été 2000. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours. ................................ 40

Figure 16. Localisations de l’esturgeon n° 50 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000. ........................................................................................ 42

Figure 17. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-2000 et présents dans l’aire d’étude au cours de l’été 2001. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents dans l’aire d’étude par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours. ................................ 44

Figure 18. Localisations de l’esturgeon n° 3 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001. ........................................................................................ 45

Figure 19. Localisations de l’esturgeon n° 18 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001. ........................................................................................ 46

Figure 20. Localisations de l’esturgeon n° 21 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001. ........................................................................................ 47

Figure 21. Localisations de l’esturgeon n° 67 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001. ........................................................................................ 48

Figure 22. Localisations de l’esturgeon n° 68 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001. ........................................................................................ 50

Figure 23. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-2000 et présents dans le chenal Traverse du Milieu au cours de l’été 2001. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours. ................................ 51

Figure 24. Sites de recapture en mer de quatre esturgeons noirs marqués dans l’estuaire du Saint-Laurent au cours de la période 1999-2000. .......................... 53

Figure 25. Distribution de fréquence des profondeurs de localisation des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000-2001. Les profondeurs sont ajustées à la marée basse.................................................. 55

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1. INTRODUCTION

L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce anadrome dont l’aire de distribution

est limitée à la côte est nord-américaine. On le retrouve largement dispersé de la côte du

Labrador jusqu'au Golfe du Mexique en Floride. Cependant, malgré une aire de répartition

étendue, il n’est présent que dans une quarantaine de systèmes fluviaux-estuariens à

l’intérieur desquels on y rencontre actuellement des populations reproductrices dans au moins

une vingtaine d’entre eux (USFWS and GSMFC 1995; USFWS and NMFS 1998). Autrefois,

l’esturgeon noir était également présent en Europe dans les mers du Nord et Baltique, mais il

serait disparu au cours du 20e siècle (Ludwig et al. 2002).

En Amérique du Nord, l’esturgeon noir comprend deux sous-espèces distinctes

géographiquement au niveau de leur répartition marine. La première, nommée communément

l’esturgeon du Golfe du Mexique (Acipenser oxyrinchus desotoi), est confinée au sud de l’aire

de répartition et utilise le Golfe du Mexique ainsi que certains tributaires de la Floride et de la

Louisiane. La seconde, nommée communément l’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus

oxyrinchus) est répartie sur la côte atlantique et utilise plusieurs tributaires situés entre le

Labrador et la Géorgie.

L’esturgeon noir a fait l’objet d’une exploitation commerciale dans l’ensemble de son aire de

répartition nord-américaine depuis le 17e siècle (Bigelow et Schroeder 1953; Taub 1990).

Cependant, la majorité des pêcheries commerciales d'esturgeon noir ont subi une exploitation

abusive, entraînant vers la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle une chute draconienne des

stocks (Smith 1985; Smith et Clugston 1997). Dans plusieurs cas, ces stocks n'ont pas encore

retrouvé leur niveau d'abondance d'autrefois; les populations de certains cours d’eau sont

maintenant disparues, menacées ou souvent à statut précaire. Ainsi, pendant le 20e siècle,

plusieurs pêcheries ont par la suite été fermées séquentiellement à différentes périodes, ce qui

a mené à un moratoire complet de l’exploitation de l’espèce sur le reste des pêcheries

américaines existantes en 1998 (USFWS and NMFS 1998). Aux États-Unis, la sous-espèce de

l’esturgeon du Golfe du Mexique est désignée menacée depuis 1991 (USFWS and GSMFC

1995). Quant à l’esturgeon noir, il est actuellement placé sur une liste d’espèces candidates

susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables (Montanio 1998).

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Actuellement, le Canada supporte les deux dernières pêcheries commerciales de l’espèce. La

première pêcherie se retrouve au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, dans le système

de la Baie de Fundy-rivière St. John et la seconde se situe au Québec dans le moyen estuaire

du fleuve Saint-Laurent. La récolte historique de cette dernière pêcherie a été caractérisée par

trois phases importantes. Durant la période 1940-1966, la récolte était relativement stable

avec des débarquements moyens de 35 000 kg/année. Par la suite, l’espèce a connu une

éclipse presque totale de 1967 à 1975. Pendant cette période, la récolte commerciale a chuté

pratiquement à zéro et on a craint la disparition complète de l’espèce. À partir de 1976, les

débarquements ont repris graduellement pour atteindre 142 900 kg en 1990, un niveau élevé

jamais observé auparavant. Depuis 1997, les débarquements ont été réduits considérablement

par l’imposition d’un quota ajusté annuellement et visant à limiter la récolte à un niveau de

60 000 kg ou moins.

Le suivi de l’exploitation a mis en évidence la situation particulière de l'esturgeon noir dans le

système du Saint-Laurent. Dans un premier temps, la récolte s’effectue essentiellement sur

des individus juvéniles ou sub-adultes dont l’âge varie entre 4 et 20 ans (Tremblay 1995;

Caron et Tremblay 1999), et les adultes sont peu représentés dans les captures. Avant 1997,

l'espèce était fortement exploitée dans l'estuaire du Saint-Laurent et l'âge médian des

individus récoltés avait diminué de moitié, passant de 11 à 6 ans (Tremblay 1995; Caron et

Tremblay 1999). Cette population est également caractérisée par un recrutement annuel très

variable (Tremblay 1995; Caron et Tremblay 1999). Enfin, l’indice d’abondance exprimé par

les prises par unité d’effort (PUE) a chuté considérablement ces dernières années dans les

deux principaux secteurs de pêche. De 1994 à 1998, les PUE sont passées de 7,03 à 1,77

esturgeon/20 brasses de filets-jour dans le secteur de Montmagny et de 1,6 à 0,26

esturgeon/50 brasses de filets-jour dans le secteur de Kamouraska, des diminutions

respectives de 4,0 et 6,2 fois par rapport à 1994 (Pettigrew et al. 1999).

Depuis qu’on s’intéresse à l’espèce au Québec, soit vers le milieu des années 1940, la capture

d’esturgeon noir en état de se reproduire a été un phénomène peu fréquent dans le fleuve

Saint-Laurent. Pendant les années 1940 et 1950, on rapportait annuellement quelques captures

de géniteurs dans la pêcherie commerciale (Vladykov 1955; Vladykov et Greeley 1963).

Depuis lors, la capture de géniteurs a été extrêmement rare ou tout au moins rarement

rapportée.

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Au cours des dix dernières années, des efforts importants ont été entrepris par la Société de la

faune et des parcs du Québec (FAPAQ) dans le but de bien suivre l’exploitation ainsi que de

localiser et caractériser les sites de reproduction et les habitats utilisés par les esturgeons noirs

juvéniles dans le système du Saint-Laurent. À la lumière des hypothèses émises par Vladykov

(1955) et Vladykov et Greeley (1963), des travaux ont été effectués dans certains tributaires

du fleuve afin de vérifier l’existence de frayères sur ces plans d’eau. L’application de

méthodes visant essentiellement la capture d'œufs, de larves ou de juvéniles sur les rivières

Bersimis (Domingue et al. 1990), Chaudière (Lavoie et Frenette 1991), Jacques-Cartier

(Chabot et al. 1993) et l’embouchure de la Batiscan (Tremblay 1995) n’a pas permis de

détecter une activité de frai, suggérant ainsi que les frayères se situaient probablement

ailleurs.

Actuellement, aucun site de dépôt d’œufs d’esturgeon noir n’a été formellement localisé au

Canada. Au Québec, les évidences de frai les plus sérieuses proviennent du fleuve Saint-

Laurent. Elles s'appuient sur la capture d’une centaine de petits individus juvéniles de 65 à

230 mm de longueur, entre 1944 et 1950, dans les secteurs de Neuville, Château-Richer,

Sainte-Famille et Sainte-Pétronille (île d’Orléans), Lauzon, Saint-Vallier, Berthier-sur-Mer,

Montmagny et Rivière Ouelle (Vladykov et Beaulieu 1946, 1951; Vladykov et Greeley 1963)

et plus récemment, sur la capture d’un spécimen 0+ en 1995 (Tremblay et al. 1997) et de huit

spécimens 0+ à l’automne 2000 (Caron et al. 2001) dans le secteur de Montmagny.

Pour l’instant, les données disponibles permettent de croire que l’ensemble de la population

d’esturgeon noir du fleuve Saint-Laurent se maintient grâce à quelques frayères qui seraient

localisées dans le fleuve même. Ce cours d’eau fait présentement l’objet d’utilisations

diverses (transport maritime, loisir nautique, pêche commerciale et sportive) et d’un grand

nombre d’agressions (dragage, dépôts de sédiments, rejet d’eaux usées, contrôle des débits,

etc.), ce qui maintient une certaine pression sur la population et ses habitats essentiels.

Au Québec, la gestion de l'esturgeon noir présente certaines ambiguïtés puisque l’exploitation

de l’espèce est permise même si elle a un statut considéré comme précaire (MLCP 1992) et

qu'elle figure sur la liste des espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables

(Beaulieu 1992). Le dernier document sur sa situation recommande de lui accorder le statut

d’espèce vulnérable (Therrien 1998). Jusqu’à tout récemment, les données biologiques

nécessaires à une saine gestion de la population d’esturgeon noir du fleuve Saint-Laurent

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étaient fragmentaires et sa gestion repose sur peu d’informations. Non seulement au Québec,

mais dans l'ensemble de son aire de répartition, la gestion de cette espèce est difficile étant

donné le manque de connaissances fondamentales sur plusieurs aspects de la dynamique des

populations et du cycle vital (Smith 1985, Taub 1990).

Les aspects reliés à la reproduction et à la migration des adultes sont très peu documentés

dans la littérature. La localisation et les caractéristiques des frayères sont inconnues pour la

majorité des stocks d'esturgeon noir dans l'ensemble de l'aire de distribution de l'espèce

(Smith et Dingley 1984; Smith 1985; Taub 1990; Smith et Clugston 1997). Récemment, des

études télémétriques ont été effectuées sur le fleuve Hudson, dans l’État de New York (Nack

1995; Nack et Bain 1996), et sur la rivière Choctawhatchee, dans les États de l’Alabama et de

la Floride (Fox et al. 2000) afin de combler ces lacunes sur ces plans d’eau.

Au Québec, au cours des dernières années, l’esturgeon noir a fait l’objet d’un effort soutenu

de recherche, principalement dans le cadre du programme Saint-Laurent Vision 2000. Jusque-

là, les travaux avaient apporté quelques informations sur les juvéniles (Caron et al. 1997;

Tremblay et al. 1997), mais avant 1997, aucun progrès n’avait été réalisé en ce qui concerne

les connaissances sur le segment reproducteur. Les pistes de travail étaient plutôt minces

puisqu’on ne rapportait la capture que d’une douzaine d’esturgeons noirs adultes dans le

Saint-Laurent au cours du siècle (Hatin et al. 1998). Il importait donc de mettre en place un

projet de recherche pour identifier les habitats essentiels de l’espèce, et particulièrement, les

sites de reproduction et de concentration d’adultes. D’ailleurs, l’acquisition de connaissances

sur ces derniers points avait été identifiée comme prioritaire (Tremblay 1995; MEF 1996).

Les travaux antérieurs, portant sur la recherche des géniteurs, avaient surtout été dirigés vers

l'estuaire moyen du Saint-Laurent et sur certains tributaires. Or, plusieurs auteurs (Dovel et

Berggren 1983; Nack 1995; Marchant et Shutters 1996; Nack et Bain 1996; Sulak et Clugston

1998) ont montré que l’esturgeon noir se reproduisait à des distances variant entre 15 et

221 km en amont du front de salinité des rivières. Ces informations ont permis de redéployer

les travaux de 1997 vers l’estuaire fluvial du Saint-Laurent, secteur du fleuve qui avait été peu

exploré jusqu’à maintenant, et menés à la localisation d’un site de capture de géniteurs près de

la municipalité de Portneuf (Hatin et al. 1998).

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Suite aux résultats obtenus en 1997, une étude télémétrique d’un horizon de cinq ans (1998-

2003) a alors été entreprise en 1998 dans le cadre de la phase III du programme Saint-Laurent

Vision 2000, afin de documenter des aspects biologiques sur le segment reproducteur dont les

objectifs étaient :

• de déterminer les déplacements des esturgeons noirs adultes à l'aide de la télémétrie par

ultrasons dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent;

• de localiser et de caractériser les sites de fraie et de concentration d’adultes dans l'estuaire

du Saint-Laurent à partir du suivi des déplacements;

• de caractériser le segment reproducteur.

Ce rapport présente les résultats de l’année 2000 et 2001.

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2. AIRE D'ÉTUDE

La terminologie et les limites employées pour identifier les différents segments du fleuve

Saint-Laurent sont celles présentées dans le rapport synthèse sur l’état du Saint-Laurent

(Centre Saint-Laurent 1996). Pour faciliter le repérage sur les cartes des secteurs jugés

importants, l’estuaire fluvial et l’estuaire moyen ont été mesurés respectivement de l’est vers

l’ouest, en suivant le chenal maritime, et de l’ouest vers l’est, en suivant les limites des

municipalités régionales de comté situées approximativement au centre du fleuve. La borne

0 km correspond à la limite du front de salinité et est située près de la municipalité de

Berthier-sur-Mer. De cette façon, l’estuaire fluvial et l’estuaire moyen s’étendent sur une

distance respective de 178 et 154 km. Ainsi, les valeurs des secteurs auxquels nous ferons

référence seront positives en amont du km 0 (eau douce) et négatives en aval (eau saumâtre).

L’abréviation rkm sera utilisée pour faire référence aux points de repère kilométriques sur le

fleuve.

L'aire d'étude se situe dans l'estuaire du Saint-Laurent entre Trois-Rivières (rkm 164) et l’île

aux Loups Marins (rkm -40), située quelque peu en aval de l’extrémité est de l’île aux Grues

(figure 1). Elle couvre une superficie d’environ 1 400 km2. Cette section de l’estuaire du

fleuve se divise en deux tronçons, communément appelés estuaire fluvial (eau douce) et

estuaire moyen (eau saumâtre).

L'estuaire fluvial s’étend de Pointe-du-Lac (rkm 178) à l’extrémité est de l’île d’Orléans

(rkm 0) (figure 1). Il est caractérisé par un tronçon d’eau douce peu sinueux, d’une largeur

variant entre 3 et 5 km et dont la profondeur du chenal principal varie entre 13 et 60 m

(Centre Saint-Laurent 1996). Ce tronçon est affecté par de fortes marées. À Québec (rkm 40),

les marées moyennes atteignent une amplitude de 4,1 m, alors que les grandes marées

atteignent 5,8 m de hauteur (Centre Saint-Laurent 1996). Dans le chenal principal, les vitesses

de courant atteignent des valeurs oscillant entre 0,6 et 1,5 m/s (Anonyme 1991). Les courants

de la marée descendante peuvent atteindre des vitesses de 3 m/s (Centre Saint-Laurent 1996).

L’estuaire fluvial est également caractérisé par la présence des rapides Richelieu (rkm 104 à

107). L’écoulement de l’eau s’effectue vers l’aval sans renversement de courant jusqu’à la

municipalité de Portneuf (rkm 99) dans des conditions de petites et moyennes marées.

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Figure 1. Délimitation de l’aire d’étude et des sites de marquage des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an

2000.

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L’estuaire moyen est un tronçon qui s’étend de l’extrémité est de l’île d’Orléans (rkm 0) à

Tadoussac (rkm -154) (figure 1). Il se distingue de l’estuaire fluvial par un élargissement

marqué, la présence d’eau saumâtre, une bathymétrie plus complexe et une plus grande

turbidité dans sa partie amont. Ce tronçon couvre une superficie de 3277 km2 (Anonyme

1991). La salinité augmente de l’amont vers l’aval et varie entre 2 et 30 parties par mille

(Centre Saint-Laurent 1996). Ce tronçon est aussi caractérisé par la présence d’un archipel et

de plusieurs îles, de nombreux hauts-fonds ainsi que par trois chenaux d’écoulement, soit le

chenal du Nord, le chenal du Sud et le chenal Traverse du Milieu, traversant le fleuve du sud

au nord entre l’archipel de l’île aux Grues et l’île aux Coudres. Dans ces chenaux, la

profondeur est habituellement supérieure à 10 m (Centre Saint-Laurent 1996). L’estuaire

moyen est également affecté par de fortes marées. L’amplitude des marées augmente de l’aval

vers l’amont (Godin 1979) et celles-ci atteignent leur maximum, soit 6,9 m, lors des grandes

marées, à la pointe est de l’île d’Orléans (rkm 0). Enfin, dans la partie amont de ce tronçon, le

mélange des eaux douces et salées, combiné au renversement des courants de marée,

provoque une remise en suspension des sédiments, entraînant la formation d'un bouchon de

turbidité (Anonyme 1991; Centre Saint-Laurent 1996).

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3. MATÉRIEL ET MÉTHODES

3.1 Capture des adultes

Au cours des années 1997 à 1999, des efforts importants d’échantillonnage aux filets

maillants ont été déployés en eau douce afin de capturer des esturgeons noirs adultes pour la

caractérisation du segment reproducteur et le suivi télémétrique. Ces travaux ont permis la

capture de nombreux mâles en état de se reproduire, mais ils ont également mis en évidence la

difficulté d’y capturer des femelles matures (Hatin 1999; Hatin et al. 1999; Hatin et Caron

2002). Nous avons alors révisé notre stratégie puisque l’arrivée d’émetteur ultrason de longue

durée de vie (3-5 ans) en 1999, permettait de marquer des femelles en maturation ou entre

deux reproductions en eau saumâtre, et espérer un suivi en vue d’un éventuel retour en eau

douce sur les sites de reproduction durant les années à venir (Hatin et Caron 2002).

Au cours de l’été 2000, nous avons utilisé cette même stratégie puisque les travaux précédents

montraient des captures abondantes en eau saumâtre lorsque les poissons sont concentrés dans

un secteur donné et qu’ils nous indiquaient leur présence au moyen d’un émetteur (Hatin et

Caron 2002). La stratégie de capture utilisée visait donc à augmenter le nombre de femelles

porteuses d’émetteur. L’objectif de départ était d’utiliser la connaissance du chenal Traverse

du milieu comme principal site de concentration d’adulte, afin d’y concentrer les efforts

d’échantillonnage aux filets maillants, pour capturer et munir d’émetteur à long terme, des

femelles en maturation, entre deux reproductions ou matures advenant le cas.

Pour procéder à la capture de ces femelles, nous avons pris une entente avec les pêcheurs

commerciaux opérant près de l’île aux Loups Marins, afin de pouvoir récupérer un certain

nombre d’esturgeons de plus de 175 cm LF qui, de toute façon, auraient du être remis à l’eau

obligatoirement en vertu de la réglementation en vigueur. Une compensation monétaire de

50 $ fut octroyée aux pêcheurs pour chaque poisson vivant. Cette entente nous permettait de

maximiser l’effort d’échantillonnage déployé dans le secteur du chenal Traverse du Milieu et

d’obtenir rapidement le nombre de femelles recherchées. Nous avons fixé cette taille

minimale afin de nous assurer d’une part, de pouvoir manipuler un certain nombre

d’esturgeons et d’autre part, pour augmenter les chances d’avoir des esturgeons femelles; les

femelles adultes ayant une taille et un poids supérieurs aux mâles (Doroshov et al. 1997;

Caron et al. 2002).

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Du 31 mai au 15 juin 2000, une cage flottante de rétention (figure 2) fut installée à proximité

de l’île aux Loups Marins, afin que les pêcheurs commerciaux puissent y déposer les gros

esturgeons vivants et que ceux-ci puissent demeurer en bonne condition. À la suite d’une

capture, le pêcheur nous avisait de la présence d’esturgeons dans la cage et l’équipe de

marquage s’y rendait le plus tôt possible. À quelques occasions, des esturgeons nous ont été

remis en main directement par les pêcheurs sur les lieux.

Comme la collaboration avec les pêcheurs commerciaux a très bien fonctionné, les pêches

scientifiques aux filets maillants n’ont eu lieu que pendant six journées entre le 31 mai et le

15 juin 2000. Les engins utilisés étaient des filets maillants expérimentaux en multifilaments,

composés de trois panneaux de 30,5 m de longueur et 3,7 m de hauteur, à mailles étirées de

305, 356, et 406 mm (12 po, 14 po et 16 po) et de 356, 406 et 457 mm (14 po, 16 po et

18 po.). Les filets furent tendus parallèlement au courant à la fin du cycle de la marée

baissante ou montante et relevés pendant l’étale de marée. La durée de pêche a varié entre 2 et

3,5 heures.

En 2001, une station de pêche a été échantillonnée dans la rivière Chaudière en amont de la

marina entre le 18 et le 22 juin afin de vérifier la montaison possible de géniteurs. Le filet

utilisé était de même type que ceux mentionnés précédemment et tendus perpendiculairement

au courant. Le filet de pêche couvrait la quasi-totalité de la largeur de la rivière.

À chacune des stations d'échantillonnage, l'emplacement, la profondeur et la température de

l'eau ont été déterminés au moment de la levée des filets.

3.2 Marquage télémétrique des adultes

Au cours de l’été 2000, nous avons procédé au marquage télémétrique de 20 esturgeons noirs

adultes dans l’estuaire du Saint-Laurent. Le marquage fut effectué au moyen d’émetteurs

codés externes à ultrasons de haute puissance (Lotek Marine Technologies Inc.) de 82 mm de

longueur par 16 mm de diamètre. Ceux-ci pesaient en moyenne 36 ± 0,7 g (n=20). Les

émetteurs fonctionnaient sur les fréquences 65,5 et 76,8 kHz. La durée d'utilisation garantie

par le fabriquant était de 1318 jours à un intervalle d’émission de cinq secondes. Toutefois, il

faut noter que la longévité réelle des émetteurs est supérieure de 20 % ou plus, que la durée de

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Figure 2. Cage de rétention utilisée pour la récupération et le maintien en vie des gros

esturgeons noirs capturés par les pêcheurs commerciaux en l’an 2000. Les dimensions de la cage étaient de 2,3 m de longueur par 1,2 m de largeur et 0,9 m de hauteur. La flottaison était assurée par deux barils de 136 litres et deux barils de 70 litres.

vie garantie (M. Sisak, ABI, comm. pers.), ce qui porte leur longévité à environ 1582 jours ou

plus. La distance de détection des émetteurs est de 1,5 km en moyenne (étendue : 600 m à

3,2 km) et varie en fonction des conditions hydrologiques (Hatin 1999; Hatin et al. 1999). La

distance de détection peut également être réduite à environ 400 m le lendemain d’une pluie

abondante provoquant une augmentation de la turbidité de l’eau (Hatin et Caron 2002).

Suite à leur capture, les spécimens étaient placés dans une civière dont l’extrémité fermée

contenait de l’eau qui était renouvelée régulièrement afin de maintenir la tête du poisson

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immergée et d’assurer une oxygénation adéquate. Les émetteurs ont été fixés à la base de la

nageoire dorsale des spécimens à l’instar de Nack (1995) et Nack et Bain (1996) en utilisant

la méthode rapportée dans Hatin (1999) et Hatin et al. (1999).

Tous les instruments et le matériel utilisés pour la pose des émetteurs ainsi que l’endroit de

fixation de l’émetteur sur le poisson furent désinfectés avec de la chlorhexidine 0,05 %. Après

le marquage, les esturgeons étaient remis à l’eau en les dirigeant tête première vers le fond.

Les manipulations ont pris en moyenne 10 ± 3 minutes (n=19). Elles incluent le temps à partir

duquel le poisson était à bord de l’embarcation, les manipulations du spécimen, la pose de

l’émetteur, les données récoltées et décrites à la section 3.3 jusqu’à la remise à l’eau. Le ratio

poids de l'émetteur/poids du poisson était en moyenne de 0,08 ± 0,01 % (n=20), ce qui est

bien inférieur au ratio maximal de 2 % recommandé par Winter (1983). Le tableau 1 donne la

description des critères qui nous ont servi à décrire l’état de condition des esturgeons noirs

lors de leur remise à l’eau. Quinze spécimens ont été jugés très en forme, quatre relativement

en forme et un n’était pas en forme. L’individu n’étant pas en forme a dû être maintenu à la

surface de l’eau près de l’embarcation, afin qu’il reprenne son équilibre et s’éloigne par ses

propres moyens.

Tableau 1. Description de l’état de condition des esturgeons noirs munis d’un émetteur lors de leur remise à l’eau

Code Conditions Description

1

Très en forme

L’esturgeon a un départ rapide vers le fond

2 Relativement en forme L’esturgeon nage quelque peu à la surface avant de regagner le fond

3 Pas en forme L’esturgeon ne parvient pas à maintenir seul son équilibre lors de la remise à l’eau

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3.3 Données récoltées sur les spécimens capturés

Sur chacun des spécimens capturés, les données suivantes étaient recueillies : site de capture

(latitude, longitude), dimension de la maille du filet, numéro de l'étiquette spaghetti, longueur

totale, longueur à la fourche, poids, sexe et stade de maturité. Pour chaque individu muni d’un

émetteur, nous avons également noté l’heure de prise en charge du poisson, la durée des

manipulations jusqu'à la relâche, le site de relâche (latitude, longitude), le code de l'émetteur,

la fréquence de l'émetteur et certaines remarques pouvant être utiles (blessures lors de la

capture, etc.) le cas échéant. Une petite quantité de tissu de la nageoire caudale fut également

prélevée sur tous les spécimens en vue de réaliser éventuellement des analyses génétiques.

Immédiatement après la capture, les spécimens étaient mesurés (LT, LF) à l’aide d’un ruban

gradué (mm) et pesés au moyen d’une balance Pesola d’une capacité de 100 kg (± 0,5 kg).

Des biopsies furent pratiquées sur 34 spécimens afin de déterminer le sexe et le stade de

maturité si possible.

Les biopsies ont été pratiquées sans avoir recours à l’anesthésie à l’instar de Conte et al.

(1988). Dans un premier temps, une incision de 1 cm fut pratiquée avec un scalpel, à une

distance de trois à cinq boucliers osseux ventraux du pore urogénital, à 5 mm de la ligne

médioventrale (Conte et al. 1988), la région ventrale ayant été préalablement désinfectée avec

de la chlorhexidine 0,05 %. Une sonde métallique était ensuite insérée de façon à pouvoir

toucher aux ovaires et aux lobes testiculaires afin d’en extraire un petit morceau. Chez les

mâles en état de fraie, la gonade a une apparence blanchâtre et crémeuse. Lorsque la

spermatogenèse est moins avancée, la gonade a une apparence jaunâtre et plus granuleuse

(Conte et al. 1988). Chez les femelles matures, les œufs sont noirs et le diamètre moyen varie

de 2 à 3 mm (Huff 1975; Smith et al. 1980; Parauka et al. 1991; Van Eenennaam et Doroshov

1998). Chez les femelles en maturation ou entre deux reproductions, les œufs sont blancs et le

diamètre moyen est inférieur à celui des œufs matures. Par la suite, l'incision a été refermée en

pratiquant un ou deux points de suture à l'aide d'une aiguille chirurgicale recourbée (cutting

CP-1 needle [Ethicon]) et d’un fil de polyester absorbable no1 (no 4,0 métrique) (PDS II violet

monofilament no1 [no 4,0 métrique]). Quelques gouttes de colle chirurgicale (3M Vetbond

tissue adhesive n° 1469) furent également appliquées sur l’incision avant de refermer celle-ci

au moyen des points de suture. Enfin, la suture fut désinfectée. Les critères de classification

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de Nikolski (1963), modifiés pour nos besoins (tableau 2), ont été utilisés pour la

détermination du stade de maturité lorsque possible.

Tableau 2. Stades de maturité des gonades (modifié de Nikolski 1963)

Stade de maturité Description

IV Les produits sexuels sont à maturité mais ne s’écoulent pas en exerçant une légère pression abdominale

Va Les produits sexuels sont à maturité et s’écoulent en exerçant une légère pression abdominale. Peu de laitance consistante expulsée

Vb Les produits sexuels sont à maturité et s’écoulent sans aucune pression abdominale. Bonne quantité de laitance consistante expulsée

Vc Les produits sexuels sont à maturité et s’écoulent en exerçant une légère pression abdominale. Peu de laitance expulsée. Laitance de consistance très claire

VI Les produits sexuels ont été évacués; inflammation au niveau de la papille urogénitale et/ou abdomen flasque

Chez les individus femelles, un échantillon d’œufs a été extrait à l'aide d’une sonde

métallique. Le diamètre des œufs a ensuite été mesuré au moyen d’une loupe binoculaire

munie d’un oculaire micrométrique (± 0,05 mm) afin d’établir le diamètre moyen des œufs de

chacune des femelles.

Les tranches de tissu de la nageoire caudale ont été prélevées avec des ciseaux et conservées

dans un petit contenant rempli d'éthanol 95 %. Enfin, tous les esturgeons capturés ont été

munis d'une étiquette spaghetti de type lacet (Tie on tag), placée à la base antérieure de la

nageoire dorsale, et remis à l'eau. De plus, une série d’étiquettes spaghetti ont également été

remises à l’équipe de la Direction de l’aménagement de la faune de Chaudière-Appalaches,

qui effectue un suivi de la pêche commerciale depuis 1994, afin qu’elle puisse procéder au

marquage des gros esturgeons capturés dans le cadre de leur travaux.

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3.4 Suivi télémétrique

3.4.1 Repérage en embarcation

La dimension de l’aire d’étude dans laquelle nous travaillons constitue un inconvénient

majeur lorsque l’on doit repérer les déplacements d’un poisson muni d’un émetteur à

ultrasons et ayant la capacité de parcourir de très grandes distances en peu de temps. En effet,

comparativement à la radio-télémétrie, la télémétrie ultrasonique oblige à effectuer des

stations d’écoute immobiles en embarcation, afin de permettre la réception du signal à

ultrasons. Ceci a donc pour effet de restreindre la superficie quotidienne de couverture

spatiale.

Étant donné la taille du système hydrographique dans lequel nous travaillons, nous avons dû

faire des choix afin d’optimiser le travail de localisation, puisqu’il était techniquement

irréaliste d’avoir une stratégie de repérage couvrant de façon systématique la totalité d’une

aire d’étude d’une telle envergure. Nos choix ont été basés à la fois sur nos premiers résultats

de repérage et sur le fait que plusieurs auteurs (Dovel et Berggren 1983; Wooley et Crateau

1985; Moser et Ross 1995; Nack 1995; Nack et Bain 1996; Foster et Clugston 1997; Hatin et

al. 1998) avaient montré que les esturgeons noirs adultes utilisaient les endroits profonds,

particulièrement les chenaux et les fosses, lors de leurs déplacements saisonniers. En ce qui

concerne le pas de repérage, nous avons évalué qu’une stratégie visant environ la moitié de la

distance de détection des émetteurs au milieu de la marée baissante ou montante permettait de

couvrir adéquatement la zone inventoriée d’un secteur donné. Cette stratégie limitait de

beaucoup la possibilité de ne pas entendre un signal émis dans le secteur donné. De cette

façon, nous espérions ainsi pouvoir repérer tous les poissons présents dans la zone d’étude de

une à deux fois par semaine.

Au cours de l’année 2000, le suivi télémétrique a eu lieu du 17 mai au 13 septembre de 1 à

7 fois par semaine dans l’estuaire fluvial et de 1 à 6 fois par semaine dans l’estuaire moyen.

Au cours de l’automne, quatre sorties de repérage ont été effectuées dans l’estuaire moyen

entre le 5 octobre et le 5 décembre, mais elles furent limitées au secteur du chenal du nord et

du chenal Traverse du milieu seulement. En 2001, le suivi télémétrique a eu lieu du 25 mai au

3 octobre. Deux équipes effectuaient le repérage en sillonnant le chenal maritime de l’estuaire

fluvial (situé majoritairement au centre du fleuve) ou les principaux chenaux de l’estuaire

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moyen, avec une embarcation. Les stations d’écoute étaient effectuées à tous les 600 ou

700 m lors de la marée baissante ou bien à tous les 900 ou 1000 m lors de la marée montante.

Dans les secteurs du fleuve où le courant était fort et turbulent, le repérage était effectué de

façon continue en se laissant dériver par le courant. À plusieurs occasions, les endroits de plus

faibles profondeurs situés à proximité des berges et des îles ont également été inventoriés.

La stratégie de repérage permettait de couvrir, dans une journée de travail, des distances d’au

moins 60 km. Les tronçons de l’aire d’étude couverts lors du suivi télémétrique sont présentés

aux tableaux 3 et 4.

Tableau 3. Nombre de sorties de repérage effectuées dans le cadre du suivi télémétrique pour les différents secteurs de l’aire d’étude en l’an 2000

Secteurs Secteurs nb de sorties de repérages

rkm rkm

Trois-Rivières 164 Rapides Richelieu 104 3

Rapides Richelieu 104 Estuaire de la rivière Saint-Charles 38 26

Estuaire de la rivière Saint-Charles 38 Berthier-sur-Mer 0 12

Sainte-Pétronille 33 Extrémité est de l'île d'Orléans (chenal nord)

-1 4

Berthier-sur-Mer 0 Extrémité ouest de l'île aux Grues (chenal du sud)

-17 14

Grosse-Île (Passage de la quarantaine)

-9 Extrémité est de l'île aux Grues (chenal Traverse du milieu)

-35 29

Saint-François (île d'Orléans) -1 Petite-Rivière-Saint-François (chenal du nord)

-35 9

Extrémité ouest de l'île aux Grues -17 Extrémité est de l'île aux Grues (chenal du sud)

-35 5

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Tableau 4. Nombre de sorties de repérage effectuées dans le cadre du suivi télémétrique pour les différents secteurs de l’aire d’étude en 2001

Secteurs Secteurs nb.de sorties de repérages

rkm rkm

Trois-Rivières 164 Rrapides Richelieu 104

Rrapides Richelieu 104 Estuaire de la rivière Saint-Charles 38 12

Estuaire de la rivière Saint-Charles 38 Berthier-sur-Mer 0 7

Sainte-Pétronille 33 Extrémité est de l'île d'Orléans (chenal nord)

-1 3

Berthier-sur-Mer 0 Extrémité ouest de l'île aux Grues (chenal du sud)

-17 20

Grosse-Île (Passage de la quarantaine)

-9 Extrémité est de l'île aux Grues (chenal Traverse du milieu)

-35 17

Saint-François (île d'Orléans) -1 Petite-Rivière-Saint-François (chenal du nord)

-35 2

Extrémité ouest de l'île aux Grues -17 Extrémité est de l'île aux Grues (chenal du sud)

-35 8

Les localisations en embarcation ont été effectuées à l'aide d'un récepteur à balayage SRX-

400 W5 (Lotek Marine Technologies Inc.) relié à un convertisseur acoustique (UUC-150) et à

un hydrophone directionnel (HPA-D-2) monté sur un tuyau d’acier galvanisé de 3,1 m de

longueur et 3,8 cm de diamètre fixé solidement aux bords d’une embarcation.

À chacune des localisations, la position (latitude, longitude) du spécimen, la profondeur et la

température de l’eau ont été notées. Les positions ont été déterminées à partir d'un

positionneur satellite (GPS) de type Garmin (modèle 128). La profondeur de l'eau a été

enregistrée au moyen d'un échosondeur de marque Apelco (modèle : Fishfinder 365),

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Hummingbird One Hundred ou Simrad EC-210. La température de l'eau a été mesurée à l'aide

d'un thermomètre standard (± 0,5 °C) ou électronique de marque Checktemp (± 0,05 °C).

3.4.2 Repérage à l’aide d’une station fixe

Une station fixe fut également utilisée pour le repérage des esturgeons dans le fleuve Saint-

Laurent. Ce type de station permet l’enregistrement automatique des signaux des esturgeons

présents dans la zone de réception. Elle fut installée sur la rive nord du fleuve au bout du quai

Irving (rkm 49) comme en 1999 (Hatin et Caron 2002). Elle a été en opération continue du

7 mai au 8 septembre 2000 ainsi que du 7 mai au 2 septembre 2001.

La station comprenait en 2000-2001, un récepteur et un hydrophone disposés au bout du quai

ainsi qu’un deuxième hydrophone submergé en rive sud du fleuve.

Les localisations ont été enregistrées au moyen d'un récepteur à balayage SRX-400 W30

(Lotek Marine Technologies Inc.). Celui-ci était relié, dans un premier temps, à un

convertisseur acoustique (UUC-150) et à un hydrophone multidirectionnel (HPA-O-2) fixé

sur un câble d’acier reliant la bordure du quai à un bloc de béton, d’un poids de 22,9 kg,

reposant au fond de l’eau. L’hydrophone fut installé à une profondeur de 3,4 m sous le niveau

de la marée basse. Nous avons également installé une poulie sur le bloc de béton dans le but

de pouvoir faire coulisser le câble d’acier et d’avoir un accès facile à la sonde de repérage

pour la nettoyer au cours de la saison. Ce premier hydrophone servait à couvrir la partie nord

de la zone de réception.

Le deuxième hydrophone utilisé servait à couvrir la partie sud de la zone de réception. Dans

ce cas, la sonde de repérage utilisée pour le repérage des esturgeons était un hydrophone

multidirectionnel sans fil WHS_1100 (Lotek Marine Technologies Inc.). Celui-ci était fixé sur

un câble d’acier reliant une bouée à la surface puis un bloc de béton, d’un poids de 84 kg,

disposé au fond de l’eau. Afin de maintenir l’hydrophone en position verticale lors de son

immersion, nous avons également placé une bouée supplémentaire sur le câble d’acier.

L’hydrophone fut installé à une profondeur de 10 m sous le niveau de la marée basse. Les

signaux ultrasons captés par l’hydrophone étaient acheminés à la surface en ondes radio via

une antenne montée sur la bouée de surface et reliée à l’hydrophone submergé. À partir de

cette dernière antenne, les signaux étaient transmis par la suite vers une antenne Yagi quatre

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éléments connectée à un répartiteur d’antenne ASP_8 (Lotek Marine Technologies Inc.) qui

était relié finalement au récepteur de la station terrestre. La figure 3 illustre le montage des

différentes composantes de la station fixe.

Le récepteur était alimenté à l’aide de deux batteries marines à décharge profonde branchées

en série. Les batteries étaient changées à tous les sept jours en moyenne, l’autonomie de la

station pouvant toutefois se prolonger jusqu’à 11 jours. Tous les équipements électroniques

(récepteur, convertisseur acoustique, répartiteur d’antenne et batteries) furent placés à

l’intérieur d’un coffret métallique étanche, fixé aux abords du quai afin de protéger le matériel

du vol et des intempéries.

Les données enregistrées par le récepteur ont été téléchargées à tous les deux ou trois jours à

l’aide du logiciel HOST C5 (Lotek Marine Technologies Inc.) installé sur un ordinateur

portatif. Le temps de téléchargement des données prend en moyenne 37 minutes (Hatin et

Caron 2002). Par la suite, la base de données ainsi récoltée était consultée sur place afin de

vérifier si il y avait eu présence de poissons munis d’un émetteur.

Page 32: Direction de la recherche sur la fauneRÉSUMÉ L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce faisant l’objet de recherche dans le fleuve Saint-Laurent puisqu’elle est

20

Figure 3. Disposition des différentes composantes de la station fixe utilisée pour le repérage des esturgeons noirs dans le secteur du quai Irving

en 2000-2001.

Page 33: Direction de la recherche sur la fauneRÉSUMÉ L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce faisant l’objet de recherche dans le fleuve Saint-Laurent puisqu’elle est

21

4. RÉSULTATS

4.1 Caractéristiques des captures et marquage

Les travaux de l’année 2000 ont permis de capturer 40 esturgeons noirs entre le 1er et le

25 juin dans l’estuaire du Saint-Laurent. Trente-neuf individus proviennent des pêcheurs

commerciaux et furent capturés près de l’île aux Loups Marins entre le 1er et le 15 juin. Le

dernier spécimen fut capturé par une autre équipe de la FAPAQ dans le cadre du projet de

l’île Madame (Lachance et Fournier 2001).

La taille des esturgeons variait entre 159 et 200 cm (LF). Le sexe fut déterminé sur

26 esturgeons et ceux-ci étaient composés de 42 % de mâles et 58 % de femelles. La taille et

le poids des esturgeons femelles étaient significativement supérieurs à ceux des mâles (Anova

p<0,05). Les mâles et les femelles mesuraient en moyenne 177 cm (LF) et 184 cm et pesaient

en moyenne 41 et 49 kg respectivement (tableau 5). La majorité des mâles et des femelles

mesuraient respectivement entre 170 et 190 cm et entre 180 et 200 cm (LF) (figure 4). La

seule femelle mature capturée mesurait 200 cm (LF) et pesait 75 kg. Le diamètre moyen de

ses œufs était de 1,75 mm (1,40-2,35 mm, n=49). Le diamètre moyen des œufs des femelles

en maturation ou entre deux reproductions de stade moins avancé était de 0,54 mm (0,38-

0,66; n=13 femelles).

Entre le 1er et le 25 juin 2000, 20 esturgeons dont 5 mâles et 15 femelles ont été munis d’un

émetteur; 19 furent marqués près de l’île aux Loups Marins (rkm -40) et un près de Berthier-

sur-Mer (rkm 5-6) (tableau 6). Ces esturgeons pesaient entre 31 et 75 kg, et leur taille variait

entre 167 et 200 cm (LF) (tableau 6). En 2001, aucun esturgeon noir ne fut capturé dans la

rivière Chaudière.

4.2 Suivi télémétrique

Au cours de l'été de l’année 2000, 69 esturgeons noirs adultes étaient porteurs d'émetteurs à

ultrasons dont 49 furent initialement marqués en 1998 et 1999. Les caractéristiques des

individus munis d’émetteurs au cours de ces années antérieures sont présentées dans Hatin

(1999), Hatin et al. (1999) ou Hatin et Caron (2002).

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Tableau 5. Caractéristiques biologiques des esturgeons noirs capturés dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000. Les moyennes accompagnées d’une étoile (*) sont significativement différentes entre les sexes (Anova, p<0,05).

Caractéristiques Sexe biologiques Mâles Femelles Indéterminés Total

Moyenne 176,7* 184,1* 170,7 177,4 Longueur fourche Écart-type 7,3 7,0 10,5 10,1

(cm) Minimum 165,0 167,5 159,5 159,5 Maximum 187,5 199,5 197,5 199,5 n 11 15 14 40 Moyenne 203,9* 211,6* 196,5 204,2

Longueur totale Écart-type 10,2 8,4 12,6 12,2 (cm) Minimum 190,0 188,0 175,0 175,0

Maximum 222,0 229,5 224,0 229,5 n 11 15 14 40 Moyenne 41,4* 48,6* 39,2 43,4

Poids Écart-type 4,9 9,5 7,6 8,7 (kg) Minimum 34,0 31,0 27,0 27,0

Maximum 51,0 75,0 58,5 75,0 n 11 15 13 39

Figure 4. Structure de taille des esturgeons noirs capturés dans l'estuaire du fleuve du Saint-Laurent en l’an 2000.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

150,1-160 160,1-170 170,1-180 180,1-190 190,1-200

Longueur fourche (cm)

Fréq

uenc

e (%

)

Mâles (n=11) Femelles (n=15)Indéterminés (n=14)

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Tableau 6. Informations récoltées lors de la fixation des émetteurs sur les esturgeons noirs adultes de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000

N° N° Fréquence Durée Rythme No Date de Lieu de Stade du Sexe Stade de Méthode LF LT Poids Durée des Condition Poisson Émetteur (kHz) de vie d'émission Étiquette marquage capture cycle vital maturité de sexage (cm) (cm) (kg) manipulations à la relâche

(jours) (secondes) (minutes)

50 31 76,8 1318 5 14151 01/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 183,0 217,0 48,0 19 2 51 32 76,8 1318 5 14197 02/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 184,0 212,0 41,0 10 1 52 33 76,8 1318 5 11808 02/06/2000 île aux Loups Marins ANR M - B 171,0 198,0 41,0 12 1 53 34 76,8 1318 5 14544 03/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 181,0 210,0 42,0 10 1 54 35 65,5 1318 5 14545 03/06/2000 île aux Loups Marins ANR M - B 185,5 215,0 44,0 10 3 55 36 65,5 1318 5 11773 06/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 186,0 209,0 50,0 16 1 56 37 65,5 1318 5 14580 06/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 184,0 215,5 52,2 7 1 57 38 65,5 1318 5 14577 06/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 185,0 217,0 54,5 6 1 58 46 76,8 1318 5 14596 08/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 189,5 213,0 47,0 11 1 59 83 65,5 1318 5 14563 08/06/2000 île aux Loups Marins ANR M - B 183,5 209,0 42,0 10 1 60 109 65,5 1318 5 14597 08/06/2000 île aux Loups Marins ANR M IV B 180,0 209,5 46,0 8 1 61 116 65,5 1318 5 14599 10/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 184,0 212,0 42,5 15 1 62 122 65,5 1318 5 15568 10/06/2000 île aux Loups Marins ANR M - B 181,0 211,0 42,5 10 1 63 128 65,5 1318 5 11776 12/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 177,0 207,0 46,0 9 2 64 133 65,5 1318 5 11775 12/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 181,0 208,0 47,0 15 2 65 140 65,5 1318 5 14614 13/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 190,5 212,5 52,0 11 2 66 144 65,5 1318 5 14606 13/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 182,0 211,0 46,0 9 1 67 152 65,5 1318 5 11777 14/06/2000 île aux Loups Marins ANR F - B 188,0 212,5 54,0 8 1 68 155 65,5 1318 5 11782 14/06/2000 île aux Loups Marins ANR F IV B 199,5 229,5 75,0 7 1 69 156 65,5 1318 5 11818 25/06/2000 île Madame ANR F - B 167,5 188,0 31,0 - 1

Moyenne 183,2 210,8 47,2 10 Écart-type 6,7 7,9 8,5 3 Minimum 167,5 188,0 31,0 6 Maximum 199,5 229,5 75,0 19 n 20 20 20 19

ANR : adulte non-reproducteur; M : mâle; F : femelle; B : biopsie; LT : longueur total ; LF : longueur fourche

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Du 7 mai au 5 décembre 2000 ainsi que du 7 mai au 3 octobre 2001, 6 614 localisations

télémétriques ont pu être recueillies dont 504 ont été enregistrées avec le suivi effectué par

embarcation et 6 110 à l’aide de la station fixe (tableau 7, annexe 1). Ce dernier chiffre

représente le nombre d’événements enregistrés à la station fixe sur huit esturgeons différents

ayant franchi la zone de réception ou demeuré dans celle-ci pendant plusieurs jours. Durant

l’été 2000, le taux de relocalisation des individus marqués en 1998, 1999 et 2000 fut

respectivement de 90, 69 et 100 %. Onze individus ne furent jamais repérés au cours de l’été

dont deux marqués en 1998 et neuf en 1999. En 2001, le taux de relocalisation des individus

marqués en 1998, 1999 et 2000 fut respectivement de 29, 41 et 95 %. Vingt-neuf individus ne

furent jamais repérés au cours de l’été 2001 dont 12 marqués en 1998, 16 en 1999 et un en

2000. Le nombre moyen de localisations par individu à l’aide du repérage en embarcation

était de 9 ± 5 et de 764 ± 1366 avec la station fixe (tableau 7). Les esturgeons repérés ont été

suivis pendant une période variant entre 1 et 269 jours (tableau 7).

Pendant l’été 2000, 15 des 20 esturgeons marqués dans l’estuaire se sont déplacés vers

l’amont sur une distance de 7 à 44 km entre les rkm -40 et -7 pendant une période de 1 à

24 jours après la pose des émetteurs. Deux esturgeons se sont déplacés vers l’aval (10 %) et

trois autres individus (15 %) n’ont pas été repérés pendant les périodes mentionnées plus haut.

Ces derniers ont peut-être quitté temporairement l’aire d’étude. De plus, les positions de trois

esturgeons sont devenues stationnaires dont un à partir du printemps 2000 (n° 28) et deux à

partir du printemps 2001 (n° 38 et 60). Ceci nous porte à croire qu’ils ont soit perdu leur

émetteur; soit qu’ils sont morts.

4.3 Déplacements effectués en l’an 2000

4.3.1 Retour des esturgeons marqués en 1998 et 1999

La troisième année de suivi télémétrique a permis de montrer que certains secteurs du fleuve

Saint-Laurent ont été utilisés pendant une deuxième et troisième années consécutives par les

esturgeons marqués en 1998 et 1999. Au cours de l’été 2000, 18 des 20 esturgeons marqués

en 1998 et 20 des 29 esturgeons marqués en 1999 ont été repérés dans la partie amont de

l’estuaire moyen et/ou dans certains secteurs de l’estuaire fluvial. Le nombre d’individus

repérés a varié de 1 à 6 individus entre le 7 mai et le 2 juillet, pour ensuite augmenter de 10 à

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Tableau 7. Suivi télémétrique des esturgeons noirs adultes marqués en 1998-2000 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’année 2000-2001

N° N° Début Fin Début Fin Durée Nb. de Nb. de Nb. depoisson d'émetteur du suivi du suivi du suivi du suivi du suivi repérages repérages repérages

2000 2000 2001 2001 manuels station fixe total(jj/mm) (jj/mm) (jj/mm) (jj/mm) (jours)

1 a 161 14/06 18/08 - - 64 13 0 132 139 - - - - - - - -3 127 17/10 20/11 12/06 27/07 79 8 97 1054 142 08/06 29/08 - - 82 12 3635 36475 154 12/07 17/10 - - 97 4 0 46 134 03/07 17/10 25/05 25/07 167 12 0 127 150 27/06 22/08 - - 56 18 127 1458 110 12/07 28/08 - - 47 5 0 59 b 149 30/05 22/08 - - 84 2 0 210 115 12/07 05/12 - - 146 4 0 411 121 03/07 05/12 12/06 09/07 182 12 0 1212 162 23/06 13/09 - - 82 5 0 513 137 12/07 14/08 15/07 15/07 33 5 0 514 c 153 07/06 07/08 - - 61 7 0 715 138 - - - - - - - -16 104 07/06 20/11 - - 166 4 0 417 141 05/07 05/07 - - 1 1 0 118 48 07/05 24/07 28/06 26/07 106 6 23 2919 62 31/07 13/09 - - 44 3 0 320 98 31/07 05/12 - - 127 7 0 721 59 17/05 13/09 06/06 27/06 140 24 2118 214222 47 07/06 05/12 09/07 01/08 204 10 0 1023 73 10/07 15/08 - - 36 6 54 6024 91 07/06 17/10 - - 132 4 0 425 74 12/07 05/12 - - 146 4 0 426 60 12/07 05/12 12/06 04/09 230 9 0 927 103 12/07 13/09 - - 63 8 0 828 d 167 30/05 25/07 - - 56 3 0 329 114 - - - - - - - -30 68 12/07 31/07 - - 19 2 0 231 78 11/07 05/12 12/06 27/07 192 6 0 632 66 12/07 20/11 14/06 01/10 240 11 0 1133 107 16/05 21/08 12/06 31/07 146 11 33 4434 e 42 04/07 20/11 12/06 01/08 189 12 0 1235 85 - - - - - - - -36 57 26/06 05/10 - - 101 9 23 3237 f 79 12/06 12/06 - - 1 1 0 138 g 86 07/06 05/12 25/05 25/07 242 14 0 1439 96 - - - - - - - -40 90 - - - - - - - -

Page 38: Direction de la recherche sur la fauneRÉSUMÉ L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce faisant l’objet de recherche dans le fleuve Saint-Laurent puisqu’elle est

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Tableau 7 (suite). Suivi télémétrique des esturgeons noirs adultes marqués en 1998-2000 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en 2000-2001.

*Valeur calculée sur les individus repérés seulement aEsturgeon recapturé et mort dans un filet de pêche commerciale en l’an 2000 bÉmetteur avec position stationnaire; émetteur non-fonctionnel depuis l’automne 2000 cÉmetteur avec position stationnaire; émetteur non-fonctionnel depuis l’automne 2000 dÉmetteur avec position stationnaire depuis le printemps 2000 eEsturgeon recapturé et mort dans un filet de pêche commerciale en 2001 fEsturgeon recapturé en 2001 par un pêcheur commercial; émetteur retiré du poisson gÉmetteur avec position stationnaire depuis le printemps 2001 hÉmetteur avec position stationnaire depuis le printemps 2001

N° N° Début Fin Début Fin Durée Nb. de Nb. de Nb. depoisson d'émetteur du suivi du suivi du suivi du suivi du suivi repérages repérages repérages

2000 2000 2001 2001 manuels station fixe total(jj/mm) (jj/mm) (jj/mm) (jj/mm) (jours)

41 84 - - - - - - - -42 50 - - - - - - - -43 168 05/10 20/11 - - 46 2 0 244 165 - - - - - - - -45 72 - - - - - - - -46 163 12/07 05/12 12/06 15/07 179 9 0 947 71 12/07 07/08 12/06 12/06 26 6 0 648 62 - - - - - - - -49 61 24/07 05/12 04/07 01/08 162 11 0 1150 31 01/06 05/12 12/06 04/07 209 11 0 1151 32 03/06 06/09 12/06 12/06 95 9 0 952 33 03/06 14/08 12/06 16/08 137 7 0 753 34 03/06 20/11 12/06 09/07 197 8 0 854 35 03/06 20/11 - - 170 8 0 855 36 06/06 28/08 12/06 12/06 83 6 0 656 37 06/06 05/10 12/06 31/07 170 19 0 1957 38 06/06 17/10 23/07 01/08 142 15 0 1558 46 08/06 14/08 12/06 12/06 67 10 0 1059 83 08/06 24/07 - - 46 5 0 560h 109 08/06 05/12 25/05 22/08 269 17 0 1761 116 10/06 14/08 12/06 12/06 65 6 0 662 122 10/06 17/10 12/06 04/07 151 9 0 963 128 12/06 20/11 12/06 12/06 161 3 0 364 133 12/06 05/12 14/06 26/07 218 13 0 1365 140 13/06 20/11 30/07 06/09 198 16 0 1666 144 13/06 17/10 12/06 12/06 126 9 0 967 152 14/06 14/08 12/06 01/08 111 12 0 1268 155 14/06 17/10 12/06 01/08 175 25 0 2569 156 25/06 08/08 12/06 12/06 44 5 0 5

Moyenne* 121 9 114Écart-type* 68 5 549Minimum* 1 1 1maximum* 269 25 3647

n* 58 58 58Total 504 6110 6614

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25 individus entre le 3 juillet et le 20 août et se maintenir par la suite entre 8 et 11 individus

jusqu’au 5 décembre (figure 5).

Parmi ces 38 esturgeons, six (nos 1, 4, 7, 21, 23 et 36) sont revenus en eau douce pour une

durée de 1 à 2,5 mois (figures 6 à 11) et deux (33 et 47) n’ont été repéré que pour un bref

séjour (figures 12 et 13).

4.3.2 Sites de concentration en eau douce

4.3.2.1 Secteurs de frayères potentielles

Les six esturgeons qui ont fréquenté les secteurs de frayères potentielles localisées en 1998 et

1999 (Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002) étaient tous des mâles. Trois individus ont

montré un comportement typique de fraie, c’est-à-dire qu’ils sont demeurés en eau douce dans

un endroit relativement spécifique pendant plusieurs jours pour migrer rapidement par la suite

vers l’aval. C’est le cas des esturgeons nos 4, 7 et 21 dont les deux premiers furent

originalement marqué en 1998 et le troisième en 1999. Par contre, la femelle à caviar marqué

en eau saumâtre à la mi-juin n’a jamais été repérée en eau douce, ce qui laisse croire qu’elle

ne s’est pas reproduite en 2000. Cette dernière fut localisée principalement dans le chenal

Traverse du milieu (rkm -17 à -35) ainsi qu’entre ce dernier et le secteur de Petite-Rivière-

Saint-François (rkm -31) (figure 14); deux secteurs n’étant pas considérés comme sites

potentiels de fraye en raison de leur localisation en eau saumâtre (Hatin et Caron 2002; Hatin

et al. 2002) et de l’intolérance à la salinité des œufs et des larves (Van Eenennaam et al.

1996)

L’esturgeon n° 4 est arrivé en eau douce le 8 juin et il a utilisé intensivement le secteur du

fleuve situé près de la rivière Chaudière (rkm 48 à 50) pendant une période de 25 jours, soit

jusqu’au 3 juillet (figure 7). Pendant cette période, 3 603 événements révélant sa présence

furent enregistrés par notre station fixe en plus de neuf localisations en embarcation. À partir

du 3 juillet, il a quitté ce secteur vers l’aval pour être repéré une semaine plus tard près de

Saint-Michel-de-Bellechasse (rkm 17) pour ensuite revenir dans le secteur du fleuve situé près

de la rivière Chaudière le 14 ainsi que les 26 et 27 juillet. Après cette date, il semble avoir

quitté définitivement le secteur vers l’eau saumâtre (figure 7).

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28

Figure 5. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-1999 et présents dans l’aire d’étude au

cours de l’été 2000. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents dans l’aire d’étude par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours.

0

5

10

15

20

25

30

Semaines

1998 1999 Total

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Figure 6. Localisations de l’esturgeon n° 1 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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30

Figure 7. Localisations de l’esturgeon n° 4 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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31

Figure 8. Localisations de l’esturgeon n° 7 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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32

Figure 9. Localisations de l’esturgeon n° 21 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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33

Figure 10. Localisations de l’esturgeon n° 23 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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34

Figure 11. Localisations de l’esturgeon n° 36 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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35

Figure 12. Localisations de l’esturgeon n° 33 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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36

Figure 13. Localisations de l’esturgeon n° 47 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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37

Figure 14. Localisations de l’esturgeon n° 68 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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38

L’esturgeon n° 21 est arrivé en eau douce à la mi-mai, où il fut localisé jusqu’au début juin

dans le bassin de la rivière Saint-Charles (rkm 38). À partir du 6 juin, il a ensuite fréquenté le

secteur situé près de la rivière Chaudière (rkm 48 à 50) pendant une période de 24 jours, soit

jusqu’au 3 juillet (figure 9). Pendant cette période, il a également fait un déplacement d’aller

et retour entre ce secteur et Sainte-Pétronille (rkm 32). Du 6 juin au 3 juillet, 2076

événements révélant sa présence furent enregistrés par notre station fixe en plus de huit

localisations en embarcation. À partir du 3 juillet, il s’est déplacé rapidement vers l’aval, pour

être repéré le lendemain près de Montmagny (rkm -12), pour ensuite revenir en eau douce une

semaine plus tard, et utiliser l’estuaire de la rivière Saint-Charles jusqu’au 24 juillet ainsi que

le site situé près de la rivière Chaudière les 3 et 4 août. Après cette date, il aurait quitté

définitivement l’eau douce vers l’eau saumâtre où il a été repéré pour la dernière fois le 13

septembre (figure 9).

L’esturgeon n° 7 a eu un comportement différent des deux individus précédents. Il a été

repéré en eau douce par notre station fixe pour la première fois le 27 juin, puis il a continué sa

migration vers l’amont pour être localisé le 28 juin en amont de Saint-Antoine-de-Tilly (rkm

79) (figure 8). Le lendemain il était revenu près de la rivière Chaudière (rkm 48 à 50) où il

demeura en compagnie des esturgeons nos 4 et 21 jusqu’au 2 juillet. Il est par la suite remonté

à Portneuf (rkm 98) le 6 juillet, il s’est déplacé vers l’aval et il fut repéré le lendemain dans le

secteur de Saint-Antoine-de-Tilly (rkm 70) pour ensuite retourner à nouveau dans le secteur

du fleuve situé près de la rivière Chaudière les 9 et 10 juillet (figure 8). Par la suite, il s’est

déplacé à nouveau vers l’aval pour utiliser l’estuaire de la rivière Saint-Charles (rkm 38) du

11 juillet au 7 août. Il est revenu près de l’embouchure de la rivière Chaudière le 5 août, avant

de quitter l’eau douce vers l’eau saumâtre où il fut repéré pour la dernière fois le 22 août

(figure 8).

Au total, trois esturgeons ont fréquenté le secteur du fleuve situé près de la rivière Chaudière

pendant des périodes cumulatives variant entre 8 et 29 jours. Trois autres esturgeons ont

également utilisé ce secteur, mais de façon très brève, soit pendant une période de un ou deux

jours.

Les résultats du suivi télémétrique des poissons ayant fréquenté les zones potentielles de fraye

suggèrent que la reproduction de l'esturgeon noir a eu lieu du 6 juin au 10 juillet, à une

température de l’eau de 15,5 à 21,6 °C.

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4.3.2.2 L’estuaire de la rivière Saint-Charles

L’estuaire de la rivière Saint-Charles a été utilisé par six esturgeons au cours de l’été 2000.

L’esturgeon n° 1 a utilisé ce secteur pour une troisième année consécutive, soit pendant une

période de 1,4 mois du 15 juin au 27 juillet (figure 6). Ce site a également été fréquenté par

cinq autres esturgeons dont un marqué en 1998 et quatre en 1999. Les individus nos 7, 21, 23

et 36 y ont séjourné pour des périodes minimales variant de deux semaines à un mois entre le

17 mai et le 29 août (figures 7 à 11). Par contre, l’esturgeon n° 47 n’y a été localisé qu’une

seule fois soit le 7 août (figure 12). Le nombre d’esturgeons ayant fréquenté le secteur fut plus

élevé au cours de la période du 10 juillet au 14 août où l’on y repérait de trois à cinq

esturgeons par semaine.

4.3.2.3 Sites de concentration en eau saumâtre

Le site de concentration du chenal de la Traverse du milieu a été fortement utilisé pour une

troisième année consécutive. Les premiers esturgeons ont été repérés le 30 mai et plusieurs

individus étaient encore présents lors de la dernière sortie de repérage le 5 décembre. Au total,

52 des 69 esturgeons porteurs d’un émetteur ont été localisés au moins une fois dans ce

secteur, dont 14 marqués en 1998, 18 en 1999 et les 20 de l’année 2000. Du 30 mai au 2

juillet ce site a été moins utilisé et on y dénombrait la présence de un à huit individus

(figure 15). À partir du 3 juillet, la fréquentation a augmenté pour atteindre un maximum de

34 individus présents dans la semaine du 10 juillet, pour ensuite osciller entre 11 et 26

individus jusqu’à la fin août, pour se maintenir par la suite entre 9 et 15 individus jusqu’au

début décembre (figure 15). Pour la troisième année consécutive nos observations suggèrent

que les déplacements journaliers des poissons fréquentant cet endroit semblaient être

conditionnés par le cycle de la marée. Nous avons observé fréquemment, pendant toute la

période estivale, des déplacements vers l’aval lors de la marée baissante et vers l’amont

pendant la marée montante.

La troisième année de suivi télémétrique a également permis de montrer que le site de

concentration en eau saumâtre situé dans le chenal du nord entre Sault-au-Cochon et Petite-

Rivière-Saint-François (rkm -18 à -37) a été utilisé pour une deuxième année consécutive.

Douze esturgeons ont utilisé ce secteur entre le 2 août et le 17 octobre dont trois marqués en

1998, sept en 1999 et deux en l’an 2000. L’esturgeon n° 50 fut repéré à cet endroit pendant

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40

0

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35

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29-05

05-06

12-06

19-06

26-06

03-07

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17-07

24-07

31-07

07-08

14-08

21-08

28-08

04-09

11-09

18-09

25-09

02-10

09-10

16-10

23-10

30-10

06-11

13-11

20-11

27-11

04-12

Semaines

Nb

d'es

turg

eons

Figure 15. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-2000 et présents dans le chenal Traverse

du milieu au cours de l’été 2000. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours.

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41

une période cumulative de 26 jours de la fin août au début octobre (figure 16) alors que les

individus nos 26 et 68 ont utilisés périodiquement ce secteur en se déplaçant à partir du chenal

Traverse du milieu. Les neuf autres individus (nos 4, 7, 8, 21, 23, 32, 36, 47 et 49), y ont été

repérés ponctuellement qu’une ou deux fois au cours de la saison. Au cours de la période du

31 juillet au 28 août, on y a repéré de trois à cinq esturgeons par semaine.

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Figure 16. Localisations de l’esturgeon n° 50 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2000.

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43

4.4 Déplacements effectués en l’an 2001

4.4.1 Retour des esturgeons marqués en 1998-2000

Au cours de l’été 2001, 32 des 69 esturgeons marqués dans les années précédentes ont été

repérés dans la partie amont de l’estuaire moyen et/ou certains secteurs de l’estuaire fluvial.

Peu d’esturgeons ont été repérés de la fin mai à la fin juin, mais un maximum de 26 individus

présents fut noté au cours de la semaine du 10 juin (figure 17). En juillet, leur nombre a varié

de 7 à 12 puis est redescendu à de faibles niveaux à partir du début d’août (figure 17).

Trois de ces esturgeons (nos 3, 18, 21) sont revenus en eau douce, pour une durée de deux

semaines à un mois (figures 18, 19 et 20) alors qu’un individus (no 67) n’a été repéré que pour

un bref séjour (figure 21).

4.4.2 Sites de concentration en eau douce

4.4.2.1 Secteurs de frayères potentielles

Deux esturgeons mâles marqués en 1998 (n°s 3 et 18) ont fréquenté en 2001 un des secteurs

de frayères potentielles localisées antérieurement (Hatin et Caron 2002).

La figure 18 montre la chronologie des déplacements de l’esturgeon n° 3. Ce dernier a été

localisé pour la première fois en eau douce le 13 juin près de Saint-Jean (île d’Orléans) (rkm

9) pour ensuite être détecté le lendemain par notre station fixe. Il a utilisé intensivement le

secteur du fleuve situé près de la rivière Chaudière (rkm 48 à 50) pendant une période de 26

jours, soit jusqu’au 10 juillet (figure 18). Pendant cette période, 97 événements révélant sa

présence furent enregistrés par notre station. À partir du 10 juillet, il a quitté ce secteur vers

l’aval pour être repéré deux semaines plus tard près de l’île Sainte-Marguerite (rkm -13)

(figure 18).

L’esturgeon n° 18 a également fréquenté le secteur du fleuve situé près de la rivière

Chaudière (rkm 48 à 50) pendant une période de deux semaines entre le 10 et le 26 juillet

(figure 19), après quoi il n’a plus été localisé.

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Figure 17. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-2000 et présents dans l’aire d’étude au

cours de l’été 2001. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents dans l’aire d’étude par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours.

0

2

4

6

8

1 0

1 2

1 4

1 6

1 8

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2 2

2 4

2 6

2 8

S e m a in e s

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Figure 18. Localisations de l’esturgeon n° 3 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001.

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Figure 19. Localisations de l’esturgeon n° 18 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001.

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Figure 20. Localisations de l’esturgeon n° 21 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001.

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48

Figure 21. Localisations de l’esturgeon n° 67 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001.

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49

Par contre, la femelle à caviar marqué en eau saumâtre à la mi-juin 2000 n’a jamais été

repérée en eau douce dans les zones de fraye pour une deuxième année consécutive, ce qui

laisse croire qu’elle ne s’est pas reproduite en 2001. Cette dernière ne fut localisée que dans

l’estuaire moyen entre Berthier-sur-Mer (rkm -2) et l’île aux Coudres (rkm -49) (figure 22).

4.4.2.2 L’estuaire de la rivière Saint-Charles

L’estuaire de la rivière Saint-Charles a été utilisé par un seul esturgeon marqué au cours de

l’été 2001. L’esturgeon n° 21 a utilisé ce secteur pour une troisième année consécutive, pour

une période de trois semaines du 6 au 27 juin (figure 20).

4.4.2.3 Sites de concentration en eau saumâtre

Le site du chenal de la Traverse du milieu a été moins utilisé pendant l’année 2001. Au total,

29 esturgeons porteurs d’un émetteur y ont été localisés au moins une fois, dont trois de 1998,

neuf de 1999 et 17 de l’année 2000. Avant la première semaine de juillet, peu d’esturgeons y

furent repérés même si 25 individus y furent localisés dans la deuxième semaine de juin, mais

ce résultat est dû à un effort de recherche supplémentaire effectué entre l’île aux Loups

Marins et l’île aux Coudres. À partir du 3 juillet, la fréquentation a augmenté quelque peu

avec un nombre d’individus présents oscillant entre trois et huit jusqu’au début août, pour

ensuite redescendre à des niveaux très bas ou nuls à la fin août et au début septembre

(figure 23).

Aucun esturgeon n’a été repéré en 2001 au site de concentration situé dans le chenal du nord

entre Sault-au-Cochon et Petire-Rivière-Saint-François (rkm -18 à -37).

Par contre, le tronçon fluvial situé du côté sud entre Saint-Jean (rkm 11) et l’extrémité est de

l’Île aux Oies (rkm -18) a été plus utilisé par les esturgeons noirs adultes. En effet, 32 %

(37 localisations) des 114 localisations télémétriques enregistrées à l’aide du suivi en

embarcation, en 2001, ont eu lieu dans ce tronçon du fleuve. Au total, 16 individus différents

ont été localisés dans ce secteur, mais généralement de façon ponctuelle. Toutefois, deux

individus (nos 33 et 56) sont demeurés dans ce tronçon pendant des périodes de 16 et 22 jours.

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Figure 22. Localisations de l’esturgeon n° 68 dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent au cours de l’été 2001.

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Figure 23. Chronologie temporelle du nombre d’esturgeons noirs adultes munis d’un émetteur en 1998-2000 et présents dans le chenal Traverse du Milieu au cours de l’été 2001. Chaque point représente le nombre d’esturgeons présents par période de sept jours. La date inscrite sur l’axe des x représente la borne inférieure de la semaine de sept jours.

0

2

4

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8

10

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Semaines

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4.5 Recaptures d’esturgeon munis d’émetteur et grande migration

En l’an 2000-2001, cinq esturgeons noirs porteurs d’un émetteur furent capturés par les

pêcheurs commerciaux dont trois marqués en 1998 et deux en 1999. Parmi ces individus,

deux ont été remis à l’eau vivants et localisés par la suite dans l’aire d’étude, soit les

esturgeon nos 17 et 18 recapturés respectivement le 5 juillet 2000 à l'est de la Grande Île près

de Saint-André-de-Kamouraska et le 7 mai 2000 près de l’île aux Loups Marins. Le troisième

esturgeon (n° 37) fut recapturé le 6 juin près de Saint-André-de-Kamouraska, mais son

émetteur a du être retiré car la capture dans le filet avait sérieusement endommagé la base de

la nageoire dorsale et les équipements de fixation. L’esturgeon n° 1 est mort dans un filet de

pêche commercial après trois étés de suivi le 18 août 2000 en bordure du Chenal Traverse du

milieu au nord de l’Île aux Oies. Enfin, l’esturgeon n° 34 est également mort dans un filet

après trois étés de suivi le 5 septembre 2001 près de Cap-Saint-Ignace.

Entre 1999 et 2001, nous avons remis une série d’étiquettes spaghetti à l’équipe de la

Direction de l’aménagement de la faune de Chaudière-Appalaches pour qu’elle puisse, dans le

cadre de leur travaux annuels de caractérisation de la pêcherie commerciale, procéder au

marquage des gros esturgeons capturés et remis à l’eau en conformité avec la réglementation.

Cette entente a permis à la Direction régionale de marquer plus de 650 esturgeons (Trencia et

al. 2000; 2001). De notre côté, nous avons établi des contacts avec les gestionnaires du

Ministère des Pêches et des Océans Canada des bureaux des provinces maritimes afin de

pouvoir être informés de la recapture éventuelle des esturgeons marqués au Québec.

Ainsi, quatre recaptures d’esturgeons marqués dans l’estuaire du Saint-Laurent en 1999-2000

nous furent rapportées en 2000-2001 dans les provinces maritimes.

Le premier esturgeon (n° 13585, LF : 160,5 cm) a été marqué le 20 août 1999 au nord de l’île

au Ruau. Il a été recapturé (filet maillant à morue de 156 mm) le 12 octobre 2000, à une

profondeur de 56,4 m, dans la Baie de Placienta à Terre-Neuve (figure 24). Il a parcouru une

distance minimale de 1265 km en 418 jours, ce qui représente une vitesse minimale de

déplacement estimée à 3 km/jour.

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53

Figure 24. Sites de recapture en mer de quatre esturgeons noirs marqués dans l’estuaire du

Saint-Laurent au cours de la période 1999-2000.

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Le deuxième esturgeon (n° 14590, LF : 183 cm) a été marqué le 12 juin 2000 dans le secteur

de la Grande Île près de Kamouraska. Il a été recapturé le 5 octobre suivant par un chalutier,

dans la Baie George en Nouvelle-Écosse (figure 24). Il a parcouru une distance minimale de

647 km en 115 jours, ce qui représente une vitesse minimale de déplacements estimée à 5,6

km/jour.

Le troisième esturgeon (n° 14612, LF : 159 cm) a été marqué le 13 juin 2000 près de l’île aux

Loups Marins. Il a été recapturé (filet maillant à morue de 140 mm) le 22 novembre suivant, à

une profondeur de 7,3 m, dans la Baie de Placentia à Terre-Neuve (figure 24). Il a parcouru

une distance minimale de 1226 km en 162 jours, ce qui représente une vitesse minimale de

déplacement estimée à 7,6 km/jour.

Le quatrième esturgeon (n° 14159, LF : 156 cm) a été marqué le 31 mai 2000 près de l’île aux

Loups Marins. Il a été recapturé (filet maillant à morue de 140 mm) en août 2001, à une

profondeur de 10,3 m, dans la Baie Conception à Terre-Neuve (figure 24). Il a parcouru une

distance minimale de 1304 km en 427 jours environ.

4.6 Utilisation du milieu

Au cours des étés 2000-2001, les esturgeons ont utilisé surtout les profondeurs supérieures à

10 m à marée basse. Dans l'estuaire fluvial et moyen respectivement, 93 et 83 % des

localisations télémétriques ont été enregistrées à des profondeurs de 10 m et plus (figure 25).

Pour tous les individus suivis ayant plus de cinq localisations, la profondeur moyenne

calculée pour l’ensemble des sites de localisation est de 10 m et plus (tableau 8). En

considérant l'individu comme unité de base, la moyenne générale de la profondeur utilisée par

les esturgeons adultes dans l’estuaire du Saint-Laurent était de 16,3 m (12,7-33,2 m)

(tableau 8).

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Figure 25. Distribution de fréquence des profondeurs de localisation des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an

2000-2001. Les profondeurs sont ajustées à la marée basse.

0

5

1 0

1 5

2 0

2 5

3 0

3 5

4 0

4 5

0 -5 5 ,1 -1 0 1 0 ,1 -1 5 1 5 ,1 -2 0 2 0 ,1 -2 5 2 5 ,1 -3 0 3 0 ,1 -3 5 3 5 ,1 -4 0 4 0 ,1 -4 5 4 5 ,1 -5 0 5 0 ,1 -5 5 5 5 ,1 -6 0

P ro fo n d e u r (m )

E stu a ire f lu v ia l

E s tu a ire m o y en

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Tableau 8. Profondeur de localisation des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent en l’an 2000-2001. Les profondeurs sont ajustées à la marée basse

N° N° Profondeur Écart-type Minimum Maximum n

poisson d'émetteur moyenne (m) (m) (m) (m)

1 161 15,5 4,9 3,3 19,1 11 3 127 26,8 12,2 16,3 42,2 8 4 142 33,2 16,1 13,6 59,5 11 5 154 17,9 1,7 16,0 19,7 4 6 134 14,1 6,9 4,8 21,5 12 7 150 17,2 7,2 5,4 38,7 15 8 110 14,6 3,3 10,5 18,8 5 9 149 12,5 1,7 11,3 13,7 2 10 115 14,4 8,9 6,5 23,4 4 11 121 14,4 6,3 4,4 21,7 12 12 162 15,5 6,8 6,5 23,3 5 13 137 13,4 5,0 7,8 18,6 5 14 153 13,1 1,3 12,1 15,2 5 16 104 17,2 6,1 10,3 21,6 3 17 141 - - - - - 18 48 18,7 8,2 10,5 31,6 5 19 62 17,6 2,2 15,7 20,0 3 20 98 17,2 2,9 11,8 21,1 7 21 59 22,7 11,8 9,9 50,3 22 22 47 18,2 2,0 15,8 21,7 10 23 73 11,9 6,1 4,4 17,9 4 24 91 15,6 2,7 13,4 18,9 4 25 74 12,3 6,4 5,9 17,8 4 26 60 16,7 7,0 4,4 23,8 9 27 103 16,8 4,1 9,8 21,0 8 28 167 13,0 0,6 12,4 13,6 3 30 68 18,3 0,9 17,7 19,0 2 31 78 14,0 6,7 3,7 21,6 6 32 66 13,2 5,4 5,3 24,2 11 33 107 14,3 4,2 7,0 19,0 11 34 42 13,8 5,4 4,4 20,8 12 36 57 25,3 11,5 15,8 47,9 6 37 79 - - - - - 38 86 18,9 1,8 14,8 20,7 13 43 168 14,3 7,3 9,1 19,5 2 46 163 16,0 6,1 7,0 22,1 9 47 71 19,8 8,3 9,3 32,5 5 49 61 15,7 4,7 6,9 21,0 11 50 31 17,1 5,9 4,4 26,0 11 51 32 12,8 4,7 4,4 21,3 9 52 33 12,7 4,4 4,5 16,8 7 53 34 15,7 5,0 10,1 23,0 8 54 35 16,4 4,2 11,3 23,6 8 55 36 17,3 4,2 11,2 21,6 6 56 37 13,9 4,8 6,2 22,5 18 57 38 15,4 4,9 9,2 21,7 14 58 46 15,4 3,9 5,9 20,2 10 59 83 13,4 3,9 8,1 17,5 5 60 109 19,5 2,8 13,1 24,6 16 61 116 15,8 4,7 9,7 20,3 6 62 122 16,4 6,3 5,7 22,4 9 63 128 18,4 4,4 13,4 21,6 3 64 133 13,0 4,2 4,1 19,3 13 65 140 17,8 4,1 9,8 24,0 16 66 144 14,4 6,0 4,9 23,2 9 67 152 15,9 6,2 4,1 21,5 11 68 155 12,8 6,2 6,2 29,6 24 69 156 15,3 5,8 5,9 19,3 5

Moyenne 16,3 Écart-type 3,8 Minimun 11,9 Maximum 33,2

n 56,0 Total 477

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5. DISCUSSION

Cette étude, entreprise depuis 1998, apporte de nouvelles informations sur les déplacements et

l’utilisation de l’habitat des esturgeons noirs adultes dans le fleuve Saint-Laurent, le plan

d’eau le plus au nord de l’aire de distribution de l’espèce. La télémétrie à ultrasons fut une

méthode efficace pour déterminer les patrons de déplacements à grande échelle et les sites de

concentration de l’esturgeon noir dans un estuaire de grande taille comme celui du fleuve

Saint-Laurent. Notre méthode de fixation externe des émetteurs en utilisant un fil d’acier

inoxydable de 1,3 mm de diamètre a permis un suivi à long terme des déplacements.

Le suivi télémétrique a permis de localiser six habitats essentiels (quatre en eau douce et deux

en eau saumâtre) utilisés par les esturgeons adultes dans l’estuaire du Saint-Laurent (Hatin et

Caron 2002; Hatin et al. 2002). Rappelons que trois de ces habitats (les rapides Richelieu, la

confluence de la rivière Chaudière et du fleuve Saint-Laurent et le secteur de Saint-Antoine-

de-Tilly) ont été identifiés comme frayères potentielles et que les trois autres sites (l’estuaire

de la rivière Saint-Charles, le chenal Traverse du Milieu et le chenal du nord entre Sault-au-

Cochon et Petite-Rivière-Saint-François) ont été identifiés comme site d’alimentation et/ou de

transition-repos (Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002). Entre 1998 et 2001, la majorité des

sites ont été utilisés annuellement par les esturgeons adultes à l’exception du secteur des

Rapides Richelieu où nous avons repéré des esturgeons au cours de l’année 1998 seulement

(Hatin et Caron 2002).

Les esturgeons noirs adultes ont occupé l’eau douce entre la mi-mai et la fin août. Cependant,

les sites de concentration identifiés comme frayères potentielles ont été fréquentés pendant

des périodes plus courtes, généralement entre le début juin et la mi-juillet. Des observations

de comportement similaires au niveau de la période avaient été rapportées en 1998-1999

(Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002) ce qui tend à confirmer l’intérêt de ces sites pour les

adultes. Les déplacements d’aller et retour effectués par les mâles entre deux sites potentiels

de fraye ou entre un site de fraye et des secteurs situés un peu plus en amont ou en aval

pourrait correspondre à un comportement de recherche de femelles pendant la période de

reproduction. Fox et al. (2000) ont aussi rapporté des mâles en état de fraye très mobiles dans

la partie amont de la rivière Choctawhatchee en Floride.

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Après avoir quitté les sites potentiels de fraye, la majorité des mâles ont migré rapidement

vers l’eau saumâtre où ils se sont concentrés dans le chenal Traverse du Milieu et dans le

chenal du nord entre Sault-au-Cochon et Petite-Rivière-Saint-François pendant des périodes

de temps variable, généralement entre la mi-juillet et la fin septembre (Hatin et Caron 2002;

Hatin et al. 2002). Cependant, d’autres mâles ont migré vers l’aval et ont effectué un arrêt

dans l’estuaire de la rivière Saint-Charles pour des périodes variant de quelques jours à plus

d’un mois, entre la fin juin et le début d’août, avant de quitter l’estuaire fluvial et d’utiliser

par la suite les deux sites de concentration en eau saumâtre pour le reste de l’été (ce rapport;

Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002).

Globalement, les patrons de déplacements des esturgeons noirs adultes du fleuve Saint-

Laurent sont similaires à ceux observés par Nack et Bain (1996) dans la rivière Hudson. Ces

auteurs rapportent qu’après la fraye, une partie des adultes quittent rapidement la section

d’eau douce pour rejoindre un site de concentration en eau saumâtre à l’intérieur d’une

période de quelques jours seulement, alors que d’autres migrent vers le même endroit au

cours d’une période de trois ou quatre semaines.

Les résultats montrent un patron relativement bien défini au niveau de l’utilisation estivale de

la partie amont de l’estuaire moyen par les esturgeons noirs adultes (ce rapport; Hatin et

Caron 2002; Hatin et al. 2002). Les esturgeons adultes ont utilisé très peu ce tronçon de la mi-

mai à la fin juin, mais ils l’ont utilisé de façon intensive en juillet et en août en raison de

l’arrivée des adultes reproducteurs post-fraye en migration vers l’aval et de l’arrivée d’adultes

non reproducteurs en migration vers l’amont. L’utilisation de ce tronçon a diminué par la

suite de la fin août à la fin septembre. Cependant, les résultats de l’année 2000 montrent

qu’un bon nombre d’esturgeons munis d’émetteurs ont fréquenté les sites de concentration de

la partie amont de l’estuaire moyen jusqu’au début décembre. En 2001, le niveau d’utilisation

de la partie amont de l’estuaire moyen à été beaucoup plus faible qu’au cours de la période

1998-2000.

Les esturgeons noirs adultes sont reconnus pour effectuer une migration vers l’eau salée au

cours de l’automne, pendant les mois de septembre à novembre, afin d’aller passer l’hiver en

mer (Wooley et Crateau 1985; Foster et Clugston 1997; Bain et al. 2000; Collins et al. 2000).

Dans le fleuve Saint-Laurent, on observe que l’utilisation de la partie amont de l’estuaire

moyen par les esturgeons adultes est faible à la fin septembre pour certaines années (Hatin et

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Caron 2002) alors que pour d’autres années elle peut demeurer élevée jusqu’au début

décembre. Les sorties de suivi télémétrique effectuées en mai 1999 (Hatin et Caron 2002),

2000 et 2001 montrent peu ou pas d’utilisation de ce tronçon à cette période de l’année. De

plus, il doit être noté que très peu de sorties de suivi télémétrique ne furent effectuées en aval

du rkm -40 au cours de l’étude. Alors, en considérant les trois points mentionnés plus haut,

ces résultats combinés suggèrent que les adultes passent probablement l’hiver en aval de l’île

aux Loups Marins (rkm -40) dans des habitats vraisemblablement situés dans la partie aval de

l’estuaire moyen, l’estuaire maritime ou dans le Golfe du Saint-Laurent.

Les esturgeons noirs peuvent également effectuer de longues migrations en mer, tel qu’il avait

été démontré par Magnin et Beaulieu (1960). Nos résultats montrent également de longues

migrations en mer pour des esturgeons marqués en 1999-2000 dans l’estuaire moyen et

recapturés à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse durant les mois d’octobre et novembre.

Sur la rivière Hudson, Bain et al. (2000) ont estimé que l’esturgeon noir frayait à des

températures variant entre 14 et 26 °C au moyen de données de suivi télémétrique et de

captures d’adultes aux filets maillants. À l’aide de substrats artificiels, Sulak et Clugston

(1998) et Fox et al. (2000) ont observé des dépôts d’œufs d’esturgeon du Golfe du Mexique à

des températures variant entre 14,9 et 22,7 °C dans la rivière Suwannee (Floride), et entre

18,4 et 22 °C dans la rivière Choctawhatchee (Floride). Les résultats de ces études sont quasi-

identiques à ce que nous observons dans le Saint-Laurent.

Les travaux entrepris depuis 1998 ont permis de fournir une première évaluation de la période

de reproduction de l’espèce dans le fleuve Saint-Laurent. À l’aide de la télémétrie et des

captures d’adultes en état de fraye, nous avons estimé que la reproduction a

vraisemblablement eu lieu en 1998, entre le 2 juin et le 22 juillet, à des températures de l’eau

variant de 14,5 à 22,6 °C et en 1999, entre le 4 juin et le 16 juillet, à des températures de l’eau

variant de 17,5 à 23,4 °C (Hatin et Caron 2002). À l’aide de la télémétrie seulement, les

résultats de l’année 2000 suggèrent que la reproduction a eu lieu entre le 6 juin et le 10 juillet

à l’intérieur d’une gamme de températures de l’eau variant de 15,5 à 21,4 °C. Pour l’année

2001, les données de suivi télémétrique en eau douce ne permettent pas d’estimer la période

de fraye. Historiquement, on rapportait que la période de reproduction de l’espèce au Québec

avait lieu du début mai au début juillet (Vladykov 1995) ou encore de la fin mai au début

juillet (Scott et Crossman 1973) à une température d’environ 13 °C. Nos résultats montrent

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que la fraye se situe plutôt du début juin à la mi-juillet avec une prédominance pour le mois

de juin et à une température de l’eau supérieure à celle mentionnée antérieurement par

Vladykov (1955).

Dans le Saint-Laurent, des petits esturgeons noirs juvéniles (LT: 65-350 mm) étaient

historiquement capturés dans l’estuaire fluvial (Tremblay 1961; Vladykov et Beaulieu 1946) à

une distance d’environ 4 à 40 km en aval des sites potentiels de fraye localisés dans le fleuve

(Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002). Cette information est intéressante puisqu’elle nous

permet de faire le lien entre nos résultats et les données historiques. Ainsi, il apparaît donc

logique que les sites potentiels de fraye soient situés en amont des habitats des jeunes stades

juvéniles.

Depuis 1998 et 1999, les résultats montrent l’existence de trois sites de concentration estivaux

dans l’estuaire fluvial et moyen qui sont utilisés par les esturgeons à différents stades du cycle

vital soit par des adultes post-fraye, des adultes non reproducteurs et des sub-adultes (ce

rapport; Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002). L’estuaire de la rivière Saint-Charles est

actuellement une baie profonde, située à l’extérieur du principal chenal d’écoulement du

fleuve, dont le substrat est composé majoritairement de limon et d’argile (Procéan Inc. 1991;

Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002) et les vitesses de courant généralement inférieures à

0,2 m/s (Procéan Inc. 1991). Les analyses sommaires de l’alimentation des esturgeons adultes

et sub-adultes utilisant l’estuaire de la rivière Saint-Charles ont montré que ces poissons

s’étaient alimentés en majorité d’un grand nombre d’oligochètes suggérant que cet endroit est

un site d’alimentation et de repos pour les esturgeons (Hatin et Caron 2002; Hatin et al.

2002).

Le chenal Traverse du Milieu est le plus important site de concentration estival dans l’estuaire

du fleuve Saint-Laurent. Depuis 1998, ce secteur a été le plus utilisé par les adultes post-fraye

et non reproducteurs (ce rapport; Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002). La salinité dans ce

secteur varie entre 0,2 et 5 % selon le cycle de marée et le substrat est composé

principalement d’argile (Gagnon et al. 1993). Sur la rivière Hudson, le plus important site de

concentration estival d’esturgeon noir adultes et sub-adultes se caractérise également par la

présence d’un chenal profond (16-35 m), d’une salinité variant de 0 à 6 % et d’un substrat

d’argile et de limon (Bain et al. 2000).

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La fréquentation d’un secteur à faible salinité pourrait représenter une transition nécessaire

pour permettre la réadaptation physiologique liée à une transition entre l’eau douce et l’eau

salée (Wooley et Crateau 1985). Les analyses sommaires de l’alimentation des esturgeons

adultes et sub-adultes utilisant ce secteur ont montré que ces poissons s’étaient alimentés en

majorité d’un grand nombre d’oligochètes suggérant que cet endroit est également un site

d’alimentation pour les esturgeons (Hatin et Caron 2002; Hatin et al. 2002). Une analyse

complète de l’alimentation des esturgeons noirs adultes et sub-adultes dans la partie amont de

l’estuaire moyen démontre que les oligochètes constituent la principale proie consommée en

septembre (Guilbard 2002). De plus, on retrouve dans le chenal Traverse du Milieu les plus

grandes densités d’oligochètes parmi cinq zones échantillonnées dans l’estuaire fluvial et

moyen (Desrosiers 2002).

Un des objectifs ultime de notre programme de recherche était de localiser le plus précisément

possible les frayères d’esturgeon noir dans le fleuve Saint-Laurent. Cependant, les trois

secteurs identifiés comme frayères potentielles couvrent des tronçons fluviaux relativement

grands, tel que défini par les localisations extrêmes des mâles matures libérant ou non de la

laitance. Ces secteurs devraient être circonscrits plus précisément en utilisant les données

subséquentes du suivi télémétrique des femelles en maturation munies d’un émetteur à long

terme en 1999 de même qu’en utilisant des substrats artificiels pour confirmer la présence de

dépôts d’œufs. Entre 2000 et 2002, aucune des femelles marquées ne fut repérée en eau douce

dans les zones de fraye, ce qui suggère que la maturation de leurs œufs pour la fraye n’était

pas encore complétée.

Il faut aussi se rendre à l’évidence qu’il sera sans doute difficile d’être extrêmement précis sur

les endroits de dépôt d’œufs en considérant la grande dimension des sites potentiels de fraye

alors que les frayères peuvent être d’une dimension inférieure à 10 000 m2 (Sulak et Clugston

1998) et le grand effort d’échantillonnage que les équipes de recherche ont dû mettre pour la

capture d’œufs dans les très petites rivières (Marchant et Shutters 1996; Sulak et Clugston

1998; Fox et al. 2000; Paragamian et al. 2001).

Cependant, nous possédons suffisamment de localisations télémétriques et d’informations sur

l’utilisation spatiale des zones de frayères potentielles pour débuter un inventaire

systématique visant à vérifier la présence de dépôts d’œufs ainsi qu’à caractériser finement

ces dernières au niveau des paramètres physico-chimiques. Nous suggérons que chaque

Page 74: Direction de la recherche sur la fauneRÉSUMÉ L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce faisant l’objet de recherche dans le fleuve Saint-Laurent puisqu’elle est

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frayère potentielle soit inventoriée une à une sur une base annuelle en concentrant

l’échantillonnage au cours du mois de juin, dans les zones intensives de localisations

télémétriques enregistrées depuis 1998 et sur des substrats durs variant du gravier jusqu’à la

roche mère (Sulak et Clugston 1998; Fox et al. 2000). Dans de très petits plans d’eau n’ayant

rien à voir avec les dimensions du Saint-Laurent, un effort d’échantillonnage de l’ordre de

100 substrats artificiels répétés sur plus d’une année est généralement utilisé pour la capture

d’œufs et la délimitation précise des frayères (Marchant et Shutters 1996; Sulak et Clugston

1998; Fox et al. 2000; Paragamian et al. 2001). Dans le cas présent, il faut être conscient

qu’un effort d’échantillonnage nettement supérieur devra être appliqué afin d’obtenir des

chances de réussite, que nous évaluons à environ 200-300 substrats artificiels par site.

L’échantillonnage au moyen de substrats artificiels devrait également être couplé

simultanément à un échantillonnage à l’aide de filets de dérive disposés immédiatement en

aval de la zone couverte par les collecteurs d’œufs.

Au cours de étés 2000 et 2001, les esturgeons adultes ont utilisé principalement les chenaux et

les fosses d’une profondeur supérieure à 10 m. Ces résultats sont constants avec ce qui fut

observé en 1998 et 1999 (Hatin et Caron 2002). Des patrons similaires d’utilisation de

l’habitat ont été observés dans d’autres plans d’eau comme la rivière Apalachicola (Wooley et

Crateau 1985), la rivière Cape Fear (Moser et Ross 1995) et la rivière Hudson (Dovel et

Berggren 1983, Nack et Bain 1996).

Dans le cadre d’un contexte de gestion, nos résultats aideront à formuler des lignes directrices

en regard des opérations de dragage et de dépôts de sédiments qui sont fréquemment

effectuées pour l’entretien de la voie maritime du fleuve Saint-Laurent. Par le passé,

Robitaille et al. (1988) ont émis l’hypothèse que les importantes modifications physiques de

l'habitat du fleuve ayant eu lieu, avant ou pendant le milieu des années 1960, pourraient avoir

été un des facteurs responsables de l'effondrement de la pêcherie commerciale à l’époque. Les

récents travaux ont permis de montrer que des habitats essentiels pour les esturgeons noirs

adultes sont situés entre les rapides Richelieu et Québec. Or, le tronçon Trois-Rivières -

Québec a été le plus touché par les opérations de dragage et de dépôts de sédiments

(Robitaille et al. 1988). Comme les habitats essentiels des adultes étaient inconnus à l’époque,

ces interventions auraient donc pu altérer ces derniers et affecter l’espèce dans le Saint-

Laurent. À titre d’exemple, mentionnons les importantes modifications physiques de l’habitat

de l’estuaire de la rivière Saint-Charles réalisées pour le développement des activités

Page 75: Direction de la recherche sur la fauneRÉSUMÉ L’esturgeon noir (Acipenser oxyrinchus) est une espèce faisant l’objet de recherche dans le fleuve Saint-Laurent puisqu’elle est

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portuaires où l’on note des travaux de dragage d’envergure réalisés en 1967, 1970 et 1979

ayant prélevé respectivement 1 000 000, 5 000 000 et 560 000 m3 de sédiments (Procéans Inc.

1992). Des mesures de protection en regard de ces opérations sont maintenant des options de

gestion envisageables et réalistes afin d’assurer l’utilisation par les esturgeons adultes et sub-

adultes des habitats essentiels identifiés comme zones de frayères potentielles et

d’alimentation/repos. De plus, la pêcherie commerciale pourrait être interdite aux sites de

concentration d’adultes de la confluence de la rivière Chaudière, de l’estuaire de la rivière

Saint-Charles, du chenal Traverse du Milieu et du chenal du nord entre Sault-au-Cochon et

Petite-Rivière-Saint-François pendant la période de migration des adultes. Ceci permettrait

d’augmenter les mesures de protection de ce segment de la population.

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ANNEXE

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Annexe 1. Localisations télémétriques des esturgeons noirs adultes dans l’estuaire du Saint-Laurent au cours de l’année 2000 et 2001.