Dimanche 25 octobre Lieder de Schumann
Transcript of Dimanche 25 octobre Lieder de Schumann
Roch-Olivier Maistre,Président du Conseil d’administrationLaurent Bayle,Directeur général
Dimanche 25 octobreLieder de Schumann
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Lied
er d
e Sc
hum
ann
| Dim
anch
e 25
oct
obre
33
diManche 25 OctOBRe – 16h30Salle des concerts
Robert SchumannSpanisches Liederspiel op. 74 *Minnespiel op. 101 **
entracte
Spanisches Liebeslieder op. 138
Dorothea Röschmann, sopranoAngelika Kirchschlager, mezzo-sopranoIan Bostridge, ténorThomas Quasthoff, baryton-basseHelmut Deutsch, piano *Julius Drake, piano **
Fin du concert vers 18h30.
4
Aux difficultés psychologiques et compositionnelles dans lesquelles se trouve plongé Schumann à l’époque de son déménagement à Dresde en 1845, la fin de la décennie apporte un soulagement providentiel. Alors même que la ville est ensanglantée au mois de mai par les répercussions du Printemps des peuples, alors que Robert et Clara sont eux-mêmes touchés dans leur chair par la mort d’un de leurs enfants en avril, l’année 1849 renoue avec l’inspiration, une inspiration si jaillissante que Schumann, enthousiaste, parle de son « année la plus féconde ». Près de quarante œuvres – dont beaucoup sont des recueils ou des compositions de grandes dimensions – voient le jour dans ce court laps de temps, où le mot d’ordre semble bien être la nouveauté. Non seulement tous les genres, ou presque, s’y voient abordés (musique de chambre, piano, lied, musique chorale, musique orchestrale avec solistes), mais les configurations instrumentales et/ou vocales s’y succèdent avec la plus grande diversité, depuis les quatre cors concertants du Konzertstück op. 86 jusqu’aux simples et doubles chœurs, mixtes ou non, a cappella ou non, des œuvres chorales, en passant par la voix déclamée et le piano des mélodrames. Le lied n’échappe pas à cette entreprise combinatoire et s’en va batifoler dans les chemins moins fréquentés des duos et quatuors, comme en témoignent aussi bien les Lieder pour trois voix de femmes op. 114 et les Vier Duette op. 78 que les recueils à géométrie variable op. 74, 101 et 138. Moins ésotérique, plus accessible, ce Schumann joueur et théâtral (comme le confient les titres, spielen signifiant jouer) y réunit Kenner [connaisseurs] et Liebhaber [amateurs], les deux types de musiciens de l’époque, en gommant la frontière entre le salon et l’estrade, l’intime et le public.
Robert Schumann (1810-1856)Spanisches Liederspiel op. 74
Erste Begegnung (soprano, mezzo-soprano)
Intermezzo (ténor, baryton)
Liebesgram (soprano, mezzo-soprano)
In der Nacht (soprano, ténor)
Es ist verraten (soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton)
Melancholie (soprano)
Geständnis (ténor)
Botschaft (soprano, mezzo-soprano)
Ich bin geliebt (soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton)
Textes : Emanuel Geibel.
Composition : du 24 au 29 mars 1849.
Création : 29 avril 1849 par des chanteurs du Gesangverein de Dresde accompagnés par Clara Schumann au piano.
Édition : Leipzig, Kistner, 1849.
Effectif : soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton et piano.
Durée : environ 32 minutes.
5
La création du Spanisches Liederspiel par Clara Schumann et des chanteurs professionnels témoigne de cette double filiation où se côtoient simplicité et exigence. Le lied s’y fait « opéra de poche », quoique pas exactement dans le sens où l’entendait Marcel Beaufils : dans l’espace de neuf numéros, auxquels vient s’ajouter un étranger Contrebandier, feu d’artifice à l’espagnole, se dessine un semblant d’intrigue, depuis la première rencontre des jeunes gens jusqu’aux multiples facettes de l’amour, source de peines et de joie. Du Liederspiel théorisé par Johann Friedrich Reichardt en 1801, où passages chantés se trouvaient complétés de dialogues parlés, ne reste dans l’épure schumannienne que le chant ; la voix des protagonistes y navigue d’une tessiture à l’autre, oscillant entre une véritable individualité – comme le montrent les n° 6 et 7 – et un type de personnage, interprétable et interprété par plusieurs chanteurs à la fois. Vocalité épanouie, héritée en partie des essais dramatiques des années précédentes, gestes unificateurs (battements de cœur d’Erste Begegnung et d’Ich bin geliebt et rythmes de boléro des n° 5 et 8) et unité tonale autour de la mineur/majeur font de ce recueil, ou Cyclus, comme le sous-titrait Schumann, un ensemble savoureux.
Minnespiel op. 101
Lied: „Meine Töne still und heiter“ (ténor)
Gesang: „Liebster, deine Worte stehlen“ (soprano)
Duett: „Ich bin dein Baum, o Gärtner“ (mezzo-soprano, baryton)
Lied: „Mein schöner Stern, ich bitte dich“ (ténor)
Quartett: „Schön ist das Fest des Lenzes“ (soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton)
Lied: „O Freund, mein Schirm, mein Schutz“ (mezzo-soprano)
Duett: „Die tausend Grüße, die wir dir senden“ (soprano, ténor)
Quartett: „So wahr die Sonne scheinet“ (soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton)
Textes : Friedrich Rückert.
Composition : juin 1849.
Édition : Leipzig, Whistling, 1852.
Effectif : soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton et piano.
Durée : environ 22 minutes.
Rien d’étonnant à ce que le compositeur se décide, sitôt le Spanisches Liederspiel fini, à renouveler l’expérience. Il fait appel pour l’occasion à un poète déjà chanté lors de l’« année du lied » 1840, Rückert. Plus qu’aux Myrthen op. 25 et aux Lieder und Gesänge op. 27 et op. 51, c’est au Liebesfrühling op. 37, écrit en 1840 à quatre mains avec Clara, que fait référence le Minnespiel op. 101. Il en reprend d’ailleurs deux textes, auparavant traités en duo, et les transforme en quatuors. Plus inégal que son frère aîné, le recueil, longtemps mal-aimé, notamment dans les pays anglo-saxons (certains commentateurs y voyaient les premiers signes de la démence du compositeur que l’année 1853 fera éclater au grand jour), célèbre encore l’amour de cette façon
6
plus univoque, plus simple, qui caractérise cette « nouvelle manière » schumannienne. Alors que les Opus 74 et 138 lorgnaient vers l’Espagne, le Minnespiel, lui, se souvient des Minnesänger du Moyen Âge et de leurs chants d’amour courtois, tout en délaissant un peu le dramatique au profit du lyrique, parfois avec le plus grand bonheur, comme dans le duo « Ich bin dein Baum, o Gärtner » ou dans l’ému « Mein schöner Stern ».
Spanische Liebeslieder op. posth. 138
Vorspiel (piano à quatre mains)
Lied: „Tief im Herzen trag’ ich Pein“ (soprano)
Lied: „O wie lieblich ist das Mädchen (ténor)
Duett: „Bedeckt mich mit Blumen“ (soprano, mezzo-soprano)
Romanze: „Flutenreicher Ebro“ (baryton)
Intermezzo – Nationaltanz (piano à quatre mains)
Lied: „Weh, wie zornig ist das Mädchen“ (ténor)
Lied: „Hoch, hoch sind die Berge“ (mezzo-soprano)
Duett: „Blaue Augen hat das Mädchen“ (ténor, baryton)
Quartett: „Dunkler Lichtglanz, blinder Blick“ (soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton)
Textes : Emanuel Geibel.
Composition : d’avril à novembre 1849.
Édition : Winterthur, Rieter-Biedermann, 1857.
Effectif : soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton et piano à quatre mains.
Durée : environ 25 minutes.
Retour en Espagne avec les Spanische Liebeslieder, qui empruntent comme l’Opus 74 leurs textes à un nouveau venu dans l’univers schumannien, Emanuel Geibel – dont les Chansons populaires et romances d’Espagne, traductions de poèmes souvent anonymes, feront aussi les délices d’Hugo Wolf dans son Spanisches Liederbuch de 1889-1890 (il reprendra d’ailleurs trois des poèmes utilisés par Schumann : « Tief im Herzen », « Bedeckt mich mit Blumen » et « Dunkler Lichtglanz »). Un sixième larron vient compléter le quintette à l’œuvre dans le Liederspiel et le Minnespiel en prêtant main-forte (c’est le cas de le dire) au pianiste, et l’instrument accompagnateur, fort de ses quatre mains, y gagne deux solos introductifs (n° 1 et n° 6) qui divisent le recueil en deux parties égales. Quant aux voix, chacune se voit attribuer un ou deux solos (contrairement à l’Opus 101, où le baryton ne chantait que dans les ensembles) ; deux duos unisexes, l’un mouvant, l’autre éclatant, et un doux quatuor final complètent l’ensemble. Écrites elles aussi pour quatuor vocal et piano à quatre mains, les Liebeslieder-Walzer de Brahms rendront, exactement vingt ans plus tard, hommage à ce pan de la création schumannienne longtemps négligé.
Angèle Leroy
7
dorothea Röschmann
Dorothea Röschmann est née à
Flensburg (Allemagne). Elle a fait ses
débuts en 1995 en interprétant
Susanna sous la direction de Nikolaus
Harnoncourt au Festival de Salzbourg
– où elle a depuis été applaudie dans
les rôles de la Comtesse Almaviva,
d’Ilia, de Servilia, de Nanette, de Pamina
et de Vitellia sous la direction de chefs
comme Claudio Abbado, Daniel Harding,
Charles Mackerras et Christoph von
Dohnányi. Elle a été à l’affiche du
Metropolitan Opera de New York
(Susanna, Pamina et Ilia avec James
Levine), de Covent Garden (Pamina et
Fiordiligi avec Sir Colin Davis, la Comtesse
Almaviva avec Antonio Pappano), de
la Staatsoper de Vienne (Susanna avec
Seiji Ozawa) et de la Staatsoper de
Bavière (Zerline, Susanna, Annette,
Drusilla, Almirena, Marcellina, Anne
Trulove et Rodelinda). Étroitement
associée à la Deutsche Staatsoper de
Berlin, elle s’y est notamment produite
sous la direction de Zubin Mehta
(Annette), de Claudio Abbado (Nanette),
de Daniel Barenboïm (Eva, Elsa,
Pamina, Fiordiligi, Susanna, Zerlina,
Micaela, Donna Elvira) et de René
Jacobs (Elmira dans Croesus de Kaiser
et le rôle-titre de Griselda de Scarlatti).
Elle a enfin incarné Norina à La Monnaie
de Bruxelles et Pamina à l’Opéra de
Paris. Elle fera prochainement son retour
au Festival de Salzbourg, à l’Opéra de
Paris et à la Staatsoper de Vienne.
Les derniers concerts de Dorothea
Röschmann l’ont amenée à collaborer
avec l’Orchestre du Concertgebouw
d’Amsterdam, l’Orchestre
Philharmonique de Vienne, l’Orchestre
de la Radio de Munich et le Concentus
Musicus de Vienne (direction Nikolaus
Harnoncourt), l’Orchestre de
l’Académie Sainte-Cécile (direction
Wolfgang Sawallisch),
le London Symphony Orchestra
(direction Antonio Pappano),
l’Orchestre Philharmonique de Berlin
(direction Bernard Haitink, Nikolaus
Harnoncourt et Daniel Barenboïm),
l’Orchestre Symphonique de Chicago
(direction Daniel Barenboïm), l’Orchestre
Philharmonique de Munich (direction
James Levine) et l’Orchestre de
Cleveland (direction Franz Welser-
Möst). Dorothea Röschmann a donné
des récitals à Anvers, Lisbonne, Madrid,
Cologne, Bruxelles, New York, Londres
et Vienne, mais aussi au Concertgebouw
d’Amsterdam et aux festivals
d’Édimbourg, de Munich et de
Schwartzenberg. Elle a enregistré un
album de lieder de Schumann avec
Ian Bostridge et Graham Johnson,
les neuf Airs allemands de Haendel
avec l’Akademie für Alte Musik de
Berlin, les rôles de Pamina et de Nanette
avec Claudio Abbado et celui de la
Comtesse Almaviva avec Nikolaus
Harnoncourt, Le Messie de Haendel
avec Paul McCreesh, Un requiem
allemand de Brahms avec Simon Rattle
(récompensé par un Gramophone Award
et un Grammy Award), Sœur Angelica
de Puccini avec Antonio Pappano,
la Symphonie n° 4 de Mahler avec
Daniel Harding, le Stabat Mater de
Pergolèse avec David Daniels et
L’Europe galante avec Fabio Biondi.
angelika Kirchschlager
Née à Salzbourg, Angelika Kirchschlager
a étudié au Mozarteum de sa ville
natale ainsi qu’à l’Académie de
Musique de Vienne, notamment
auprès de Gerhard Kahry et Walter
Berry. Elle mène une carrière
internationale, se partageant entre le
récital et l’opéra, et est reconnue
comme l’une des meilleures interprètes
de Richard Strauss et de Mozart. À la
Staatsoper de Vienne, elle a incarné
Dorabella (Così fan tutte), Octavian
(Der Rosenkavalier) et Clairon (Capriccio),
au Royal Opera House, Mélisande
(Pelléas et Mélisande), Sophie (Sophie’s
Choice), Hänsel (Hänsel und Gretel) et
Octavian. Ses engagements au concert
incluent cette saison des récitals en
Europe et en Amérique du Nord avec
Helmut Deutsch, Graham Johnson et
Roger Vignoles, des concerts Schumann
à Paris, Vienne, Londres et Hambourg
avec Dorothea Röschmann, Ian
Bostridge et Thomas Quasthoff,
un récital en solo à l’Alice Tully Hall de
New York, un récital en duo avec
Felicity Lott et un récital en duo avec
Simon Keenlyside, tous deux au
Wigmore Hall. Elle a enregistré une
large discographie pour Sony
Masterworks, remportant de nombreux
prix dont un Grammy. Ses dernières
parutions comprennent un disque de
lieder de Hugo Wolf avec Helmut
Deutsch, un disque d’airs et de duos
d’opérette, My heart alone, avec
Simon Keenlyside et des arias de
Haendel avec l’Orchestre de Chambre
de Bâle et Laurence Cummings.
Ses engagements à l’opéra cette
saison la conduisent entre autres au
Théâtre des Champs-Élysées (Les Sept
Péchés capitaux et Mahagonny
Songspiel de Kurt Weill), au Metropolitan
Opera (Hansel), à la Staatsoper de
Munich (le Prince Orlofsky, Octavian
8
et Clairon) et à la Staatsoper de
Vienne (Octavian et Clairon). En 2007,
elle a été nommée « Kammersängerin »
de la Staatsoper de Vienne par le
gouvernement autrichien et, en 2009,
membre d’honneur de la Royal Academy
of Music de Londres. Elle est professeur
au Mozarteum de Salzbourg.
ian Bostridge
Ian Bostridge a été chercheur post-
doctoral au Corpus Christi College
d’Oxford avant de décider de se
consacrer au chant. Depuis cette
époque, sa carrière internationale de
récitaliste l’a conduit dans les plus
grandes salles de concert au monde
ainsi que dans des festivals aussi
prestigieux que le Festival de Salzbourg,
le Festival d’Édimbourg, le Festival de
Munich, la Schubertiade, le Festival de
Vienne ou le Festival d’Aldeburgh.
En 1999, il a créé un cycle de mélodies
composé pour lui par Hans Werner
Henze. Il a été en résidence au
Konzerthaus de Vienne et à la
Schubertiade de Schwarzenberg en
2003/2004, il a partagé une série
« carte blanche » avec Thomas
Quasthoff au Concertgebouw
d’Amsterdam en 2004/2005 et il a
organisé sa propre série « Perspectives »
au Carnegie Hall en 2005/2006 puis
au Barbican Centre de Londres en
2008. Ian Bostridge a fait ses débuts
de chanteur lyrique en interprétant
Lysandre dans Le Songe d’une nuit
d’été de Britten avec Opera Australia
au Festival d’Édimbourg en 1994.
En 1996, il a fait ses débuts à l’English
National Opera avec le rôle de Tamino
de La Flûte enchantée (il y est retourné
par la suite pour le rôle de Jupiter
dans Sémélé) et, l’année suivante, il a
interprété Quint dans la production
du Tour d’écrou de Britten mise en
scène par Deborah Warner pour
Covent Garden – où on l’a aussi
entendu dans The Tempest de Thomas
Adès (Caliban), dans Don Giovanni
(Don Ottavio) avec Antonio Pappano
et dans La Fiancée vendue (Vasek) avec
Bernard Haitink. Il a fait ses débuts au
Festival de Munich en incarnant
Néron dans la production du
Couronnement de Poppée mise en
scène par David Alden en 1998 (il y a
été applaudi depuis dans The Rake’s
Progress et dans Le Viol de Lucrèce) et
il a chanté Le Journal d’un disparu de
Janácek dans une nouvelle traduction
de Seamus Heaney (mise en scène de
Deborah Warner) à Londres, à Paris,
à Munich, à Amsterdam et à New York.
Plus récemment, il a interprété Don
Ottavio à la Staatsoper de Vienne ainsi
que son premier Aschenbach dans
une nouvelle production de Mort à
Venise à l’English National Opera,
à La Monnaie de Bruxelles et à
Luxembourg – il reprendra ce rôle
pour ses débuts à La Scala de Milan.
Sa discographie comprend La Belle
Meunière de Schubert avec Graham
Johnson (Gramophone Award 1996),
The Rake’s Progress (rôle de Tom Rakewell)
avec Sir John Eliot Gardiner (Grammy
Award, 1999) et L’Enlèvement au sérail
(Belmonte) avec William Christie. Sous
contrat d’exclusivité avec EMI Classics,
il a par ailleurs gravé des lieder de
Schubert et de Schumann (Gramophone
Award 1998), des mélodies anglaises
et des lieder de Henze avec Julius Drake,
Our Hunting Fathers de Britten avec
Daniel Harding, Idomenée avec Sir
Charles Mackerras, des œuvres de
Janácek avec Thomas Adès, de Noel
Coward avec Jeffrey Tate et de
Schubert avec Leif Ove Andsnes,
Mitsuko Uchida et Antonio Pappano,
des pièces pour orchestre de Britten
avec les Berliner Philharmoniker et Sir
Simon Rattle, des œuvres de Wolf
avec Pappano, des cantates de Bach
avec Fabio Biondi, des cantiques de
Britten, Le Tour d’écrou (Gramophone
Award, 2003) et des arias de Haendel
avec Harry Bicket. Ses concerts ont
permis de l’entendre sous la direction
des plus grands chefs (Sir Simon Rattle,
Sir Colin Davis, Sir Andrew Davis, Seiji
Ozawa, Riccardo Muti, Mstislav
Rostropovitch, Daniel Barenboïm,
Daniel Harding, Donald Runnicles,
James Levine, Antonio Pappano) et
avec des orchestres comme les
Berliner Philharmoniker, les Wiener
Philharmoniker, l’Orchestre
Symphonique de Chicago, l’Orchestre
Symphonique de Boston, le London
Symphony Orchestra, le London
Philharmonic Orchestra, le BBC
Symphony Orchestra, l’Orchestre
Philharmonique de Rotterdam,
l’Orchestre du Concertgebouw
d’Amsterdam, l’Orchestre
Philharmonique de New York,
l’Orchestre Philharmonique de Los
Angeles et l’Orchestre du Metropolitan
Opera de New York. Membre
honoraire du Corpus Christi College
d’Oxford depuis 2001, Ian Bostridge
s’est vu remettre un doctorat honoris
causa de musique par l’Université de
St Andrew en 2003. L’année suivante,
il a été fait compagnon de l’Ordre de
l’Empire britannique.
9
thomas Quasthoff
Thomas Quasthoff est l’un des
chanteurs les plus en vue de sa
génération. Régulièrement invité par
les orchestres philharmoniques de
Vienne et de Berlin, il a travaillé avec
les plus grands ensembles et avec des
chefs de l’envergure de Claudio Abbado,
Daniel Barenboïm, Bernard Haitink,
Mariss Jansons, Kurt Masur, Seiji Ozawa,
Sir Simon Rattle, Helmuth Rilling,
Christian Thielemann ou Franz Welser-
Möst. En 1995, les débuts de Thomas
Quasthoff au Festival Bach de l’Oregon
ont lancé sa brillante carrière aux
États-Unis. Il y a depuis été applaudi
avec d’importants orchestres dans des
festivals prestigieux ou dans des salles
comme le Carnegie Hall de New York,
où il se produit régulièrement depuis
qu’il y a donné son premier récital
(Le Voyage d’hiver de Schubert) en
janvier 1999. En mars 2003, il a fait des
débuts remarqués de chanteur
lyrique en interprétant Don Fernando
(Fidelio) avec les Berliner Philharmoniker
dirigés par Sir Simon Rattle au Festival
de Pâques de Salzbourg. Ses débuts à
la Staatsoper de Vienne dans le rôle
d’Amfortas (Parsifal sous la direction
de Donald Runnicles) ont suivi au
printemps 2004 – il a repris le rôle en
janvier 2005 sous la direction de
Sir Simon Rattle. Parmi les temps forts
de la saison 2008/2009, on peut
mentionner des récitals avec Daniel
Barenboïm à Berlin et à Milan, mais
aussi d’autres récitals à Amsterdam,
Cologne, Londres, Graz, Barcelone et
Schwarzenberg. Il se produira en
outre avec Michael Schade à Cologne
et à Luxembourg, avec Daniel Harding
(La Création de Haydn), au Musikverein
de Vienne (Élias de Mendelssohn),
avec Daniel Barenboïm
(Kindertotenlieder et Rückert-Lieder de
Mahler), en concert avec l’Orchestre
Baroque de Fribourg à Berlin, avec les
Berliner Philharmoniker et Sir Simon
Rattle (concerts du nouvel an), avec le
New York Philharmonic Orchestra
dirigé par Riccardo Muti et Daniel
Barenboïm à New York, avec l’Orchestre
du Concertgebouw d’Amsterdam et
Mariss Jansons à Amsterdam et à
Vienne, avec Sir Simon Rattle à
Philadelphie et avec l’Orchestre du
Gewandhaus de Leipzig à Leipzig et à
Londres. En 1999, Thomas Quasthoff a
signé un contrat d’exclusivité avec
Deutsche Grammophon. Trois de ses
disques ont été récompensés par un
Grammy Award : Des Knaben
Wunderhorn de Mahler avec Anne
Sofie von Otter et les Berliner
Philharmoniker dirigés par Claudio
Abbado, les orchestrations de lieder
de Schubert avec le Chamber
Orchestra of Europe (également
dirigé par Claudio Abbado) et, au
printemps 2006, des cantates de Bach
avec les Solistes Baroques de Berlin.
Ses enregistrements pour Deutsche
Grammophon comprennent aussi
des lieder de Brahms et de Liszt avec
le pianiste Justus Zeyen, Le Chant du
cygne de Schubert et les Vier ernste
Gesänge de Brahms, un CD de lieder
romantiques allemands, un récital
d’airs d’opéras allemands avec
Christian Thielemann et les Chants
d’un compagnon errant de Mahler
avec le Philharmonique de Vienne
dirigé par Kurt Masur. En octobre
2005, il a par ailleurs enregistré
La Belle Meunière avec Justus Zeyen et
Le Voyage d’hiver de Schubert avec
Daniel Barenboïm (DVD). Son récent
album d’arias sacrées, Betrachte meine
Seel, a été nommé aux Grammy Awards
et il a participé à un projet jazz avec
Till Brönner, lequel projet a donné lieu
à une tournée (New York, Vienne,
Cologne, Berlin) et à un enregistrement
récompensé par le prestigieux prix
ECHO ainsi que par une nouvelle
nomination aux Grammy Awards.
Le CD qu’il a gravé pour les enfants,
Singen mit Thomas Quasthoff, a lui
aussi été récompensé par le prix
ECHO, et il a enregistré son dernier
disque, consacré aux cantates en
dialogues de Bach, avec Dorothea
Röschmann et les Solistes Baroques
de Berlin. Thomas Quasthoff a
commencé à étudier la musique à
Hanovre avec Charlotte Lehmann
(chant) et Huber-Contwig (musicologie).
Il a obtenu de nombreux prix, dont le
Premier Prix au Concours International
de Musique de l’ARD de Munich (1988),
le Prix Chostakovitch (Moscou, 1996)
et le Prix du Festival Scotsman-Hamada
Trust (Festival International
d’Édimbourg, 1996). En 1996, il a été
nommé professeur au département
de chant de l’Académie de Musique
de Detmold. Il y a enseigné jusqu’à
l’automne 2004, époque à laquelle il a
rejoint l’Académie de Musique Hanns
Eisler de Berlin. Depuis 2003, il soutient
la fondation des « Enfants de Tchernobyl
de Basse-Saxe ». Thomas Quasthoff a
reçu l’ordre du mérite des mains du
Président de la République allemande
en octobre 2005. Un an après, il s’est
vu remettre le Prix européen de la
culture pour la musique à la
Frauenkirche de Dresde. Il vient de
10
recevoir la Médaille d’or de la Royal
Philharmonic Society de Londres.
Thomas Quasthoff a fondé le Concours
International de Chant « Das Lied »,
dont la première édition s’est déroulée
à Berlin en février 2009.
helmut deutsch
Helmut Deutsch a étudié le piano,
la composition et la musicologie dans
sa ville natale de Vienne, où il a
également obtenu le prix de
composition. Il s’est ensuite spécialisé
dans l’accompagnement de lieder et
dans la musique de chambre, ce qui l’a
amené à collaborer avec de nombreux
instrumentistes de renommée
internationale dans différents contextes.
Depuis ses débuts d’accompagnateur
avec la soprano Irmgard Seefried, il a
travaillé avec des chanteurs aussi
renommés que Juliane Banse, Barbara
Bonney, Grace Bumbry, Ileana Cotrubas,
Diana Damrau, Brigitte Fassbaender,
Angelika Kirchschlager, Genia Kühmeier,
Christiane Oelze, Rita Streich, Ruth
Ziesak, Olaf Bär, Matthias Goerne,
Dietrich Henschel, Jonas Kaufmann,
Thomas Moser, Christoph Prégardien,
Thomas Quasthoff, Andreas Schmidt,
Bo Skovhus, Michael Volle et Bernd
Weikl. Pendant 12 ans, il a en outre été
l’accompagnateur attitré de Hermann
Prey. Helmut Deutsch a participé à de
nombreux enregistrements primés et il
est régulièrement à l’affiche des plus
grandes salles et des plus grands
festivals au monde. Actuellement
professeur à la Hochschule für Musik
de Munich, il a enseigné le piano à
l’Université de Musique de Vienne de
1967 à 1979 et il donne régulièrement
des masterclasses en Europe et au Japon.
Julius drake
Né à Londres, Julius Drake est
considéré comme un excellent
musicien de chambre. Il a donné des
récitals et participé à des
enregistrements avec les plus grands
artistes et il est régulièrement à
l’affiche des lieux les plus prestigieux
en Europe, au Japon et aux États-Unis.
Les saisons passées, il a été applaudi
au Festival d’Aldeburgh, au Festival
d’Édimbourg, au Festival de Munich,
au Festival de Salzbourg, à la
Schubertiade et au Festival de
Tanglewood, mais aussi au Carnegie
Hall et au Lincoln Center de New York,
à la Philharmonie de Cologne, au
Théâtre du Châtelet et au Musée de
Louvre à Paris, au Musikverein et au
Konzerthaus de Vienne, à La Scala de
Milan, au Concertgebouw d’Amsterdam,
au Wigmore Hall et aux BBC Proms de
Londres. Directeur du Festival de
musique de chambre de Perth
(Australie) de 2000 à 2003, Julius Drake
a également été directeur musical de
la production du Journal d’un disparu
de Janácek mise en scène par
Deborah Warner (plusieurs
représentations à Munich, Londres,
Dublin, Amsterdam et New York) et
directeur artistique du Festival de
lieder de Leeds (édition 2009). Il sera
par ailleurs directeur musical du
Festival de Machynlleth (Pays de
Galles) de 2009 à 2011. Sa passion
pour la mélodie a conduit Julius Drake
à concevoir des séries de récitals pour
le Wigmore Hall de Londres, la BBC et
le Concertgebouw d’Amsterdam.
L’une de ces séries, « Julius Drake and
Friends » (organisée au Middle Temple
Hall de Londres) a réuni des chanteurs
aussi renommés que Thomas Allen,
Olaf Bär, Ian Bostridge, Angelika
Kirchschlager, Sergei Leiferkus, Felicity
Lott, Katarina Karneus, Christopher
Maltman, Mark Padmore, Christoph
Prégardien, Amanda Roocroft et
Willard White. Julius Drake est
fréquemment à l’affiche de festivals
internationaux de musique de
chambre – récemment encore, on a
pu l’entendre à Kuhmo (Finlande), à
Delft (Pays-Bas), à Oxford (Angleterre)
et à West Cork (Irlande). Il forme un
duo avec Nicholas Daniel. Professeur à
la Royal Academy of Music de Londres
et professeur invité au Royal Northern
College of Music, il donne régulièrement
des masterclasses à Amsterdam, à
Bruxelles, à Oxford, à Paris, à Vienne et
à l’Institut Schubert de Baden près de
Vienne. Julius Drake a enregistré de
nombreux disques pour Altara, Bis,
Chandos, Eloquentia, EMI, Etcetera,
Hyperion, Naxos, Onyx et Virgin.
Sa discographie comprend notamment
des mélodies de Sibelius et des
mélodies de Grieg avec Katarina
Karneus (Hyperion), des lieder de
Mahler et des lieder de Tchaïkovski
avec Christianne Stotijn (Onyx), des
sonates françaises avec Nicholas
Daniel (Virgin), des chansons
espagnoles avec Joyce DiDonato
(Eloquentia) et des lieder de Schumann
avec Alice Coote (EMI). Parus sur le
label Wigmore Live, les enregistrements
de ses récitals au Wigmore Hall
comprennent des concerts avec
Lorraine Hunt Liebersen, Joyce
DiDonato, Christopher Maltman et
Gerald Finley. Avec Ian Bostridge, il a
en outre sorti une série de disques
primés chez EMI (œuvres de Schumann,
11
Schubert, Henze et Britten, The English
Songbook et La Bonne Chanson). Ses
derniers enregistrements avec Gerald
Finley pour Hyperion (œuvres de
Barber, Ives, Schumann, Ravel et
Britten) ont quant à eux bénéficié
d’un excellent accueil critique tandis
que leur version des Songs de Barber
et les Lieder sur des poèmes de Heine
de Schumann ont remporté un
Gramophone Award en 2008 et en
2009. Parmi les temps forts de la
saison à venir, on peut mentionner
l’animation d’un concert d’anniversaire
au Wigmore Hall de Londres, des
récitals aux États-Unis, au Canada et
en Europe avec Gerald Finley, d’autres
récitals au Festival d’Édimbourg et à
Barcelone, à Londres et à Bruxelles
avec Bejun Mehta, le Livre de lieder
espagnols de Wolf avec Ian Bostridge
et Angelika Kirchschlager dans le
cadre d’une tournée européenne qui
les conduira notamment au Verbier
Festival et au Festival de Salzbourg,
le premier volume d’une intégrale des
lieder de Liszt en sept disques pour
Hyperion avec le ténor américain
Matthew Polenzani et des récitals au
Carnegie Hall, au Concertgebouw
d’Amsterdam et au Wigmore Hall avec
Alice Coote.
> MÉdiathÈQUe
En écho à ce concert, nous vous proposons…
Sur le site internet http://mediatheque.cite-musique.fr
… d’écouter un extrait dans les « Concerts » :Schön Blümelein op. 43 n° 3 et Liebesgram op. 74 n° 3 de Robert Schumann par Christina Landshamer (soprano), Ulrike Andersen (contralto) et Jérôme Hantaï (piano) enregistré à la Cité de la musique en mai 2007
(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.)
… de regarder dans les « Dossiers pédagogiques » :Le romantisme : Schumann dans les « Repères musicologiques »
À la médiathèque
… de lire :Robert Schumann de Brigitte François-Sappey
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Bénédicte Sørensen | Stagiaires : Diane Fanjul, Laetitia Marion
Impr
imeu
r FO
T | I
mpr
imeu
r FRA
NC
E RE
PRO
| Li
cenc
es n
o 101
4849
, 101
3248
, 101
3252
et aussi…
> cOnceRtS
DU 7 AU 10 novEmBRE
Les arts Florissants fêtent leurs 30 ansDepuis leur fondation en 1979, William Christie guide Les Arts Florissants dans leur magistrale traversée des baroques français, anglais et italien.
3 concerts, dirigés par Paul Agnew, Jonathan Cohen et William Christie.
JEUDI 12 novEmBRE, 20H
Hymnes et variations
Œuvres de Joseph haydn et Ludwig van Beethoven
Trio AlmavivaJérôme Hantaï, piano Brodmann 1814 (collection Musée de la musique)Alessandro moccia, violonAlix verzier, violoncelleJan Kobow, ténor
vEnDREDI 13 novEmBRE, 20H
Karlheinz StockhausenPunkteLudwig van Beethoven Symphonie n° 9 « Hymne à la joie »
Brussels PhilharmonicChœur de la Radio FlamandeChœur de chambre octopusmichel Tabachnik, directionSolistes de la Chapelle musicale Reine Elisabeth – Bruxelles
mERCREDI 25 novEmBRE, 20H
Wolfgang amadeus MozartOuverture du SchauspieldirektorFrédéric chopinConcerto pour piano n° 2Benjamin BrittenFrank Bridge VariationsFelix MendelssohnSymphonie n° 4 « Italienne »
Chamber orchestra of EuropeJames Conlon, directionEmanuel Ax, piano
DU 12 AU 17 JAnvIER
4e Biennale de Quatuors à cordesPour cette quatrième biennale, la Cité de la musique a proposé aux formations invitées de se partager l’œuvre complète de Schubert pour quatuor à cordes. Avec, en guise de contrepoint à cette intégrale, une belle série de créations, signées Georges Aperghis, James Dillon, Marc Monnet, Emmanuel Nunes, Olga Neuwirth et Brice Pauset.
> ZOOM SUR Une œUvRe
MeRcRedi 5 Mai, 18h30
Franz Schubert Die schöne Müllerin
Hélène Pierrakos, musicologue
> SaLLe PLeYeL
mARDI 3 novEmBRE, 20H
Felix MendelssohnOuverture « Les Hébrides »Robert Schumann Concerto pour violoncelleSymphonie n° 3
orchestre des Champs-ÉlyséesPhilippe Herreweghe, directionJean-Guihen Queyras, piano
> cOnFÉRence PaRticiPative
diManche 11 avRiL, 16h
Divas et autres voix Jean-marie Lamour, musicologue