Dictionnaire de La Musique

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Dictionnaire descriptif des compositeurs de musique classique, des instruments et des styles musicaux

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    Grard Pernon

    Dictionnaire

    de la Musique

    Editions Jean-Paul Gisserot

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    Copyright

    [email protected] Editions Jean-Paul Gisserot, 2012 pour la prsente dition

    numrique

    2007 pour ldition papier de rfrence

    ISBN : 9782755803662

    mailto:[email protected]
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    Table des matiresA

    B

    CDE

    F

    G

    H

    I

    J

    K

    LM

    NO

    P

    Q

    R

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    TU

    V

    W

    X

    Y

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    Z

    Les principaux compositeurs par ordre

    chronologique

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    A

    ABSIL Jean (1893-1974) : compositeur belge. N Peruwelz, il utilisades formes classiques (concerto pour piano, symphonies) et acquit peu peu,aprs 1945 surtout, un style personnel.

    Brillant dans le domaine de linstrumentation et dans lusage de lapolytonalit, Absil fut directeur de lAcadmie de musique dEtterbeek etcofondateur de la Revue internationale de musique. Citons de lui lopra

    eau dAne (1937), la cantate Les Bndictions (1940) et le ballet Les

    tores(1951).ACADMIE :lieu dune pratique culturelle ou artistique. LAcadmie taitlcole du philosophe grec Platon (IVe sicle av. J.-C.). Au Moyen Age, lesacadmies dsignrent des socits savantes. A la Renaissance, leshumanistes donnrent de lampleur ces socits. Lune delles, la Camerataiorentina, est reste clbre pour avoir favoris des expriences qui ont

    conduit lopra. Une acadmie pouvait tre une socit de musique, commela fameuseAccademia dei filarmonici de Bologne.

    En France, lAcadmie de posie et de musique fut officiellement fondeen 1570 par Charles IX. Antoine de Baf (qui souhaitait runir musiciens etpotes et sages) et Thibaud de Courville en avaient t les instigateurs.Apparue une poque o la posie latine tait la mode, lAcadmie eprnait limitation de la mtrique, quitte malmener la langue franaise pourparvenir un rythme de syllabes longues et brves. Son rle fut surtoutremarquable en ce quelle devint un lieu de rencontre dartistes dont lesmusiciens Costeley, Du Caurroy, Mauduit, Le Jeune et une organisation de

    concerts privs. La musique pratique mettait un terme larchitecturepolyphonique au nom dune nouvelle sorte dalliance entre la posie et lamusique. Dune faon gnrale, les acadmies ont tenu une place de premierordre dans le dveloppement et la diffusion de la culture, et cela jusquaXVIIIe sicle au moins Jai lhonneur dtre de dix-huit acadmies,disait Voltaire.

    A la Renaissance, la beaut rsidait dabord dans le corps humain tel quelavaient reprsent les artistes grco-romains. Le terme dacadmie dsigna

    aussi la pratique graphique du nu dans les coles dart, daprs modle

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    vivant.Le pouvoir des acadmies, li en France la centralisation, ne cessa de

    crotre au XVIIe sicle, jusqu devenir parfois lexercice dun monopole.Aprs lAcadmie franaise (1635) puis lAcadmie de peinture (1648),

    lAcadmie royale de dansefut fonde en 1661 (elle souvrit aux danseusesen 1681) et lAcadmie royale de musique, en 1669. Celle-ci avait la chargedes reprsentations dopras et cest de cette situation de monopole que Lullytirera parti.

    Le style acadmique dsigna peu peu le style officiellement admis etconsidr. Ce fut contre ce style (et son pouvoir) que les artistes du XIXesicle, dsireux davoir accs au public, sinsurgrent. Le termedacadmisme prit ds lors une connotation pjorative (reprise de formes et

    de procds connus, manque doriginalit).A CAPPELLA : dans le style de la chapelle (cappella, en italien). Lamusique a cappella est vocale et sans accompagnement instrumental. Cettedfinition date du XVIe sicle, lorsque furent distingus le style sacr (oanticoou a cappella) et le style profane.

    Le chant byzantin et le chant grgorien taient a cappella, de mme que denombreuses uvres polyphoniques de la Renaissance (les chansons deJanequin ou les motets de Lassus, par exemple). A lpoque, les instruments

    navaient, de toute faon, pas de partie indpendante note. Ledveloppement, au XVIe sicle, de lart profane et de la musiqueinstrumentale conduisit lEglise exiger de la musique dite religieuse plus desimplicit et de liturgie. Aprs le concile de Trente, Palestrina illustra lestyle a cappella.Mais lcriturea cappellane fut bientt quun procd decomposition parmi dautres.

    Le XIXe sicle, en dcouvrant le chant grgorien et luvre de Palestrina,remit en vogue la musique a cappella. Il y entendait surtout sraphisme et

    extase mystique. Parmi les compositions rcentes, citons Rechants deMessiaen.ACCESSOIRES : sont parfois classs parmi les accessoires des

    instruments de musique dont le rle est simplement rythmique ou pittoresque(castagnettes, clochettes, grelots, par exemple). Les interprtes pourraientventuellement sen passer, comme les comdiens peuvent se passer dedcors et de costumes, accessoires du thtre.

    ACCORD : mission simultane de trois sons ou plus, de hauteur

    diffrente. Lmission successive de ces mmes sons est un arpge.

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    Le nombre daccords possibles est trs important, mais tous ne sont pasrpertoris. Lharmonie est notamment ltude des accords et de leurutilisation. Dans lharmonie classique, un accord peut tre consonant odissonant. Un accord parfait est lmission simultane de la tonique, de la

    mdiante et de la dominante dune gamme.ACCORDON :instrument soufflet et anches mtalliques pourvu duclavier.

    Cest en 1829 que lAutrichien C. Demian dposa un brevet pour uaccordion qui, aprs diverses transformations, devint le populaire piano bretelles. Laccordon a t, par excellence, linstrument de musique desbals populaires. Les compositeurs lont quelquefois utilis, Chedrine parexemple dans une Suite de chambre(1965).

    Le bandononutilis en Amrique du Sud pour accompagner le tango est udriv de laccordon.ACOUSTIQUE : du grec akouein (entendre), science des sons* et, par

    extension, qualit auditive dun local ou du timbre dun instrument demusique.

    Le principe fondamental de lacoustique est quun corps produit des sonsdans la mesure o il est en tat de vibration, cest--dire sil excute derapides oscillations qui provoquent des ondes comme fait un caillo

    tombant dans leau, pour utiliser une image grossire. La premire onde estdite fondamentale et les autres sont les harmoniques.Les sons normalement audibles par loreille humaine sont gnralement

    compris entre 20 et 20 000 hertz (vibrations par secondes). Au-dessous de 20hertz commence le domaine des infra-sons; au-dessus de 20 000, celui desultra-sons. Le ladu diapason est denviron 440 hertz.

    La science de lacoustique date de lAntiquit. Pythagore avait dcouvert lerapport qui existe entre la hauteur du son et la longueur de la corde qui le

    produit. Les qualits acoustiques des thtres grecs (Epidaure, par exemple)ou romains font notre admiration. Cest au XVIIe sicle que lacoustique sestrellement constitue comme science, avec les travaux de Galile, Mersenneet, plus tard, Newton. Leurs recherches conduisirent aux inventions du XIXesicle : le tlphone (Bell, 1876) et le phonographe (Edison, 1878).

    ADAM Adolphe(1803-1856) : compositeur franais. N Paris, fils dumusicien, il fut un dilettante puis se mit lcole de Boeldieu. Adacomposa une musique facile comprendre et amusante selon ses propres

    dires, ce qui lui valut de devenir clbre avec lopra Le Postillon de

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    ongjumeau(1836) et le ballet Giselle (1841), o il utilisa un argument deThophile Gautier. Avec lui, lopra-comique prit laspect dudivertissement parisien.

    Auteur galement de Minuit chrtien, Adam fut reu lInstitut (1844) et

    nomm professeur au conservatoire de Paris (1849).ADAM DE LA HALLE (v 1240-v. 1287): trouvre franais. N Arras,appel parfois Adam le Bossu (Mais je ne le suis mie !, crira-t-il), il futau service de Robert dArtois et le suivit la cour de Charles dAnjou, Naples, o il mourut.

    Contemporain de Robert de Sorbon, de Thomas dAquin et de Rutebeuf,Adam de la Halle fut de ceux qui ont donn la culture franaise un essorremarquable. Dans le domaine de la musique, il cra le rondea

    polyphonique et fit preuve dun art virtuose dans le motet. Avec Adam de laHalle, la musique savante devint profane. Il est clbre surtout pour ses jeux,des comdies o alternaient dialogues, chants et danses.

    LeJeu de la feuille, reprsent Arras vers 1275, fut lune des premiresuvres dramatiques profanes de la littrature franaise. De caractresatirique, charge dallusions qui nous sont quelque peu obscures, cetteuvre met en scne lauteur, son pre, des moines, des fous et des fes, etnomme Marie, lpouse dAdam de la Halle.

    LeJeu de Robin et de Marion, donn devant la cour de Naples vers 1285,dans un pays en rvolte, fut peut-tre la premire uvre thtrale intgrant lamusique son action. Aussi passe-t-elle pour un anctre lointain de lopra-comique. Cette pastorale (la pastourelle dsignait alors une chansostrophique) met en scne le chevalier Aubert, sefforant vainement dedtourner la bergre Marion de son fianc, Robin. Elle sachve par uneoyeuse farandole.ADAMS John (n en 1947) : compositeur amricain. N Worcester,

    dabord clarinettiste dans une fanfare, il est plus tard influenc par SteveReich et lcole dite minimaliste ou rptitive, Adams a aussi t marqu parCopland, Barber et Stravinski. Dans son uvre, dinspiration hybride,parfois lie aux vnements de son temps, comme la rencontre Nixon-Mao ole terrorisme, on relve son got du lyrisme et du rythme, ainsi que son sensdramatique.

    Citons de lui Shaker Loops (1978) pour cordes, Harmonielehre (1985) etearful Symmetries (1988) pour orchestre, Chamber Symphony (1992), On

    the Transmigration of Souls (2002), ainsi que ses remarquables et pe

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    conformistes opras Nixon in China (1987), The Death of Klinghoffer(1991) etEl Nino(La Nativit,2000), mis en scne par Peter Sellars.

    AROPHONE :terme gnrique pour dsigner les instruments de musiquedans lesquels ou travers lesquels lair est mis en vibration pour produire

    des sons.Lair peut tre mis en vibration par la pression des lvres (cor, trompette),par laction dune ou plusieurs anches (clarinette, hautbois, basson) ou pardautres moyens, par rotation de linstrument par exemple, comme pour lerhombe.

    AGRICOLA Alexandre (v. 1446 -v. 1506) : compositeur nerlandais oallemand. Emule de Josquin des Prs, il fut au service du duc Sforza, Milan, du duc de Mantoue, de Laurent le Magnifique et de Philippe le Beau.

    Il mourut de la peste, en Espagne.Son uvre abondante (messes, motets, chansons) est, aujourdhui, peconnue.

    AGRICOLA Martin (v. 1486- v.1556) : compositeur et thoricieallemand. N en Silsie, fils dun paysan, Martin Sore (de son vrai nom)apprit la musique en autodidacte et vcut Magdebourg.

    Disciple de Josquin des Prs, il composa notamment des pices pour violeset des cantiques luthriens.

    ADA: opra de Verdi, en quatre actes, sur un livret dAntonio Ghislanzoniinspir par A. Mariette et appuy sur des travaux dgyptologie. Cr aCaire le 24 dcembre 1871 sous la direction de Bottesini, il avait tcommand Verdi par le khdive dgypte pour fter louverture du canal deSuez (1869). Repris la Scala de Milan lanne suivante, louvrage valut son auteur trente-deux rappels ! Son succs ne sest pas dmenti et il restelune des russites de lopra historique du XIXe sicle. Les Parisiens nepurent lentendre quen 1880 parce que Verdi navait pas apprci laccueil

    quils avaient rserv sonDon Carlosen 1867.Lorsque commence Ada, gyptiens et thiopiens sont en guerre. Radames,le chef de larme gyptienne, est aim de la fille du pharaon, Amneris, etamoureux dune esclave thiopienne, Ada. Celle-ci est au servicedAmneris. La situation se complique lorsque Radames, vainqueur, ramneparmi ses prisonniers, sans le savoir, le pre dAda, le roi Amonasro, etque, pour prix de ses exploits, la main dAmneris lui est offerte. Press defuir par Ada, Radames sera arrt, jug tratre et condamn tre emmur

    vivant. Ada se joindra lui pour partager son supplice.

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    Sur ce livret caractristique du romantisme verdien (intrigue mouvementeet complique, conflit politique, amour impossible ici-bas, union dans lesacrifice et la mort), le compositeur a bti son uvre la plus spectaculaire.Le finale de lacte II, avec ses fameuses trompettes, lair dAda Oh patria

    mia(acte III) et le dernier acte, qui steint dans un tendre duo damour, sontles grands moments de la partition. Louvrage passe pour difficile chanter.AIR :mlodie vocale ou instrumentale nettement caractrise.Le terme est officiellement apparu avec leLivre dairs de courdAdrien Le

    Roy publi en 1571. Ctait un recueil de chansons. Lair de cour est uterme assez vague. Il dsignait une mlodie de coupe strophique, une oplusieurs voix, et pouvait comprendre ornements, variations et ritournelles. Ilfut appel, par la suite, air srieux, et se distinguait de lair boire.

    Lair de cour pouvait tre raffin et galant, comme chez Boesset, odramatique, comme chez Gudron. Il tint une place importante dans le balletde cour, sous Henri IV et Louis XIII, puis disparut lpoque de Lully.

    Laria* italienne et layre anglaise, contemporaines de lair de cour,annonaient aussi le dclin de la polyphonie au profit de la monodieaccompagne, dont lcriture en style dair prparait le triomphe.

    ALAIN Jehan(1911-1940) : compositeur et organiste franais. N Saint-Germain-en-Laye, lve de Dukas et de Dupr, il obtint la notorit par ses

    improvisations et composa, pour lorgue, des uvres personnelles etpotiques dont Marie-Claire Alain, sa talentueuse sur, se fit un dfenseur.Jehan Alain mourut Saumur, pendant la guerre.ALBENIZ Isaac (1860-1909) : compositeur espagnol. N Camprodon,

    pianiste prcoce, il quitta le logis familial lage de 13 ans, gagnalAmrique du Sud puis les tats-Unis et revint en Europe. Cest l surtoutquil se forma, auprs de Liszt, dIndy et Dukas. Tout en menant une vie debohme, il composait des pices faciles pour les salons qui laccueillaient.

    Mari en 1883, il donna en 1886 une Suite espagnole qui manifestait soattachement a la mlodie espagnole.Revenu en Espagne, Albeniz stait fix Madrid en 1885 mais, pe

    satisfait, il partit pour Londres en 1891, composa des opras-comiques, puissinstalla Paris en 1894. Nomm professeur la Schola cantorum, ilcomposa luvre qui la rendu clbre,Iberia(1905-1908). De ce cahier depices pour piano, dune criture complexe, Messiaen dira que jamaislcriture de clavier na t pousse aussi loin. Cette uvre, qui fut ensuite

    orchestre par Enrique Fernandez Arbos, marquait la renaissance de la

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    musique savante espagnole. Mais, chez Albeniz, la science servait le chantdune me toute simple (V. Janklvitch).

    ALBINONI Tomaso (1671-v. 1750) : compositeur italien. N Venisedans une famille aise, violoniste et chanteur, il travailla avec Legrenzi et

    Vivaldi. Surnomm il dilettante veneto, parce quil faisait de la musiquepour son plaisir, Albinoni cessa de composer vers 1740, date laquelle operd trace de lui.

    Albinoni est devenu clbre avec unAdagiodune authenticit contestable,ce qui est injuste pour une uvre (concertos,sinfonieet sonates) dune rellequalit, qui annonait le style symphonique classique. J.-S. Bach en fit cas.Albinoni a galement laiss des opras (Zenobia, Engelberta, La Statiza).Sa Didone abbandonata (livret de Mtastase) fut chante, en 1725, par le

    clbre castrat Farinelli, Venise.ALBRECHTSBERGER Johann Georg (1736-1809) : compositeur etthoricien autrichien. N KIosterneuburg, organiste la cour de Vienne(1772), matre de chapelle de la cathdrale Saint-tienne (1793), il comptaHaydn et Mozart parmi ses relations, Beethoven et Czerny parmi ses lves.

    Albrechtsberger crivit uneMthode de composition (1790), uneMthodede piano(1808), composa de la musique religieuse (messes. Te Deum), desfugues pour orgue et de la musique de chambre.

    ALATOIRE (Musique) : technique de composition musicale qui admetune part dindtermination dans la structure de luvre.La musique alatoire est apparue vers 1950, lpoque o Pollock (e

    peinture), Calder (en sculpture) et Cage, en musique, mettaient en cause lapratique et la fonction de lart occidental. Ce fut parmi les adeptes de lcolesrielle que se dveloppa, en Europe, lide dune musique ouverte.Boulez (Sonate n 3pour piano) et Stockhausen (Klavierstck XI), en 1957,proposrent des uvres qui laissaient a linterprte une part de choix dans

    lexcution, partir de plusieurs parcours possibles. En 1960, LutoslawskidonnaJeux vnitiens.La musique alatoire connut un vif succs et fut un champ dexpriences

    (improvisation, variation de la lecture dune uvre, rle actif du public)qui tournrent parfois vide. Chez certains musiciens, inspirs par Cage etEarle Brown, elle permit de mettre en question luvre au sens traditionneldobjet fini, dinterroger lambition du compositeur occidental ou encore delaisser schapper luvre. Apparut le happening, lvnement improvis,

    le Kleenex de lart (A. Toffler). Mais la musique alatoire tendait

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    paratre un moyen dtre moderne sans puisement crbral et la ractione se fit pas attendre. Boulez critiqua ceux qui dvoyaient cette technique etabdiquaient devant les difficults de la composition. Xenakis rejeta lideque le hasard ft synonyme dabsence de rgles, en se rfrant au calcul des

    probabilits, par lequel le hasard est calculable. A la musique alatoire, ilopposa la musique stochastique.La volont dintgrer le hasard dans une uvre dart tait pour le moins

    curieuse. Ne sagissait-il pas de retrouver, par un dtour compliqu (osimpliste), une spontanit perdue? ou ntait-ce pas un symptme delassitude devant les complications et les abstractions de luvre moderne?La musique alatoire ne fut pas tant une musique hasardeuse ce que toutemusique est plus ou moins quune tentative dabsorber le hasard dans une

    composition qui serait aussi peu hasardeuse que possible. Do limpressiodune musique, au fond, peu alatoire et dune dmarche rationaliste.Les compositeurs, franais surtout, se rfraient souvent Mallarm, dont

    on connat la formule : Un coup de ds jamais nabolira le hasard. Leproblme, pos comme dcevant par le pote, est quune cration ajoute dhasard au hasard. Toutefois, elle doit prendre laspect dune ncessit, cest--dire ne pas paratre hasardeuse. Autrement dit, une uvre est un hasard quisest donn laspect dune ncessit. Elle est une russite hasardeuse. Mais

    lide de prvoir des parcours possibles, par exemple, montre que si luvreest ouverte, elle lest ses propres structures, ses propres ncessits.Boulez comparait la partition au plan dune ville. Ce dbat compliquait leproblme hasard/ncessit sans en changer les ncessaires donnes, moinsde sabandonner au hasard, ce qui revient rien.

    ALKAN Charles-Valentin (1813-1888) : compositeur franais. Morhangede son vrai nom, il fut un virtuose du piano et surnomm le Berlioz dpiano. Vers 1848, il se retira de la vie musicale.

    Son uvre pour piano (caprices, tudes, fantaisies, prludes, etc.) est degrande qualit. Citons aussi sa sonateLes Quatre ges de la vie. Il a laiss,par ailleurs, quelques uvres de musique de chambre.

    ALLLUIA : cri de louange (Louez Yahveh !) frquent dans lespsaumes, devenu pice musicale.

    Sous sa forme premire, au Moyen Age, lallluia consistait en vocalise surle terme allluia, entre les versets. Saint Augustin notait que cette vocaliseavait valeur jubilatoire. Lallluia tint un rle important dans le

    dveloppement de la technique mlodique.

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    Un exemple clbre dallluia est celui duMessiede Haendel.ALLEMANDE : danse quatre temps, de tempo modr, qui devint le

    premier mouvement de la suite, au XVIIe sicle.Les six Suites pour violoncelle seul de J.-S. Bach, aprs le prlude,

    commencent par une allemande.Il ne faut pas confondre lallemande et la danse allemande, proche de lavalse. Cette danse trois temps a inspir Mozart et Schumann.

    ALPHONSE X LE SAGE (1221-1284) : pote et compositeur espagnol.N Tolde, il fut roi de Castille et de Lon (1252-12S4) et empereurgermanique (1267-1272). Il rassembla autour de lui savants, potes etmusiciens, et laissa des Cantigas de Santa Maria, chansons consacres lalouange de la Vierge et inspires de lart des troubadours.

    Alphonse X tait galement vers en histoire et en astronomie. Cest delpoque de cet homme remarquable, surnomm el Sabio, que date la prosecastillane.

    ALTRATIONS :signes placs avant une note pour en modifier la hauteur.Ils peuvent tre de trois sortes: le dise # lve le son de la note dun demi-ton ; le bmol abaisse le son de la note dun demi-ton ; le bcarre annule leffet du dise ou du bmol.

    Lorsquelles sont places aprs la clef, les altrations constituent larmure(ou armature) et sont valables, moins dindication contraire dans lapartition, pour toute la dure du morceau. Larmure caractrise la tonalit.

    ALTO :instrument cordes (quatre en tout) frottes, de mme forme que leviolon mais plus grand et jou avec un archet plus lourd. Lalto est accordune quinte plus bas que le violon.

    Lalto a succd, comme le violon, la viola da braccio(viole de bras) aXVIIe sicle. Son succs fut lent venir et il dut attendre le XVIIIe sicle

    pour que des compositeurs (Telemann, J.-S. Bach, Mozart) luimanifestassent de lintrt. A la mme poque, lalto prit place dans lequatuor cordes et simposa comme un instrument de base pour la musiquede chambre et pour la musique symphonique. Quoique Berlioz ait apprcison timbre dune mlancolie profonde et que Paganini en jouait, lalto apeu inspir les romantiques. Il passait pour tre le refuge des violonistesmdiocres. Il fallut attendre le XXe sicle et le talent daltiste de Hindemitpour quil acquire de limportance. Plusieurs compositeurs (notamment

    Bartok, Stravinski et Berio) lont, depuis, mis en valeur.

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    La Symphonie concertante pour violon et alto de Mozart, ouvrageadmirable, est le meilleur moyen de distinguer le son dun alto de celui duviolon. Pour alto solo, citons Harold en Italie, de Berlioz (cest unesymphonie avec alto soliste que Berlioz destinait Paganini, mais que celui-

    ci renona jouer) et le Concerto pour altode Bartk.ME : petite pice de bois place dans la caisse de rsonance, sous lechevalet, dans un instrument cordes. Cest lme qui communique lesvibrations lensemble de linstrument.

    ANACROUSE : du grec ana (avant) et krousis (frapper), note noaccentue qui commence une phrase musicale et prcde un temps fort.Lanacrouse donne cette phrase une sorte dlan.

    ANCHE : lame de roseau ou de mtal place dans lembouchure du

    instrument et dont les vibrations produisent le son. Mise en vibration parlinstrumentiste, lanche communique cette vibration la colonne dair dtube de linstrument.

    Les instruments vent peuvent tre anche simple (clarinette, saxophone)ou anche double (hautbois, cor anglais, basson).

    ANDRIESSEN Louis(n en 1939) : compositeur hollandais. N Utrecht,fils dun compositeur, Hendrik Andriessen, il travaille avec Berio, admireStravinsky, lcole rptitive amricaine et le jazz, se forge peu peu un style

    personnel. A la fin du XXe sicle, il regarde vers lopra o, avec PeterGreenaway comme librettiste, il monte Rosa, a horse drama (1994) etWriting to Vermeer (1999). Pianiste, il a fond plusieurs ensemblesinstrumentaux.

    Citons, parmi ses uvres nombreuses, Die Staat (1976), Hoketus (1977),e Tijd(1981),De Materie(1988)ANDRIEU Jean-Franois d (1682-1738) : compositeur franais. N

    Paris, neveu du musicien Pierre dAndrieu (ou Dandrieu) clbre pour ses

    nols , il fut organiste de Saint-Merri (1704) puis de la chapelle royale(1721). Il composa pour lorgue, pour le clavecin et pour le violon. Dans soivre de nolspour orgue, il reprit plusieurs pices de son oncle. DAndrie

    laissa, dautre part, desPrincipes de laccompagnement du clavecin(1718).ANGLEBERT Jean Henri d (1628-1691) : compositeur franais. N

    Paris, claveciniste de la chambre royale en 1662, o il succdait Chambonnires, il se retira en 1674. Brillant styliste, il laissa desPices declavecin (1689) inspires de la danse. Ses deux fils furent galement

    musiciens.

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    LANNEAU DU NIBELUNG :Bhnenfestspiel (festival scnique) deWagner, en un prologue (LOr du Rhin) et trois actions (La Walkyrie,Siegfried et Le Crpuscule des dieux), sur un livret de lauteur. Louvragecomplet (Der Ring des Nibelungen, en allemand), nomm aussi Ttralogie,

    fut cr en aot 1876 Bayreuth, dirig par Hans Richter.LOr du RhinetLaWalkyrieavaient toutefois t donns sparment en 1869 et 1870. Le Ring,uvre de longue haleine, demanda plus de vingt ans de travail, par momentsinterrompu, son auteur.

    Le Nibelung Alberich a vol lor du Rhin pour forger un anneau qui devralui donner la puissance. Wotan, le chef des dieux, sen empare et le donne augants Fafner et Fasolt en change de Freia, desse de la Beaut, quilsavaient enleve pour paiement de leur travail (la construction du domaine des

    dieux, le Walhalla). Fafner tue Fasolt et se retire dans une grotte o,transform en dragon, il veille sur le trsor. Pour prserver le Walhalla desmenaces dAlberich, Wotan et Erda, la desse de la Sagesse, engendrent lesWalkyries, jeunes vierges qui traversent les airs sur leurs coursiers. Mais ilfaut rendre lor aux Filles du Rhin pour rtablir la paix. Les dieux ne pouvantle faire, Wotan songe crer une race de hros et sunit une mortelle pourdonner naissance aux jumeaux Siegmund et Sieglinde. Cette dernire tantmarie de force Hunding, son frre la dlivre et provoque la colre de la

    desse du Mariage, Fricka. Brunnhilde, une Walkyrie, prend le parti desumeaux. Siegmund est tu et Brunnhilde, punie : elle est plonge dans lesommeil et cerne par le feu. Des amours des jumeaux est n Siegfried. Il tueFafner et dlivre Brunnhilde puis lui prte serment damour sur lanneau.Celui-ci est convoit par Hagen, un Gibich. Au moyen dun philtre, il rendSiegfried amoureux de Gutrun. Se voyant trahie, Brunnhilde aide Hagen, quitue Siegfried. Elle dcouvre la vrit et dchane la destruction sur leWalhalla, tandis que Hagen est tu par les Filles du Rhin.

    Lide dune sorte de lgende des sicles est ne chez Wagner vers 1848.Il esquissa cette poque un Frdric Barberousse, puis un opra hroquelibrement inspir de lgendes nordiques. Le thme, quil ne perdra pas devue, tait la fin dun monde livr la cupidit. En travaillant, Wagner donnatoujours plus dampleur son projet et il lui parut bientt impossible dedonner louvrage quil laborait dans un thtre existant. Wagner voulaitmettre en scne trois mondes : celui des Nibelungen, souterrain ; celui desGants, sur la terre ; et celui des Dieux, sur les montagnes. Ces trois mondes

    entrent en conflit, pousss par lappt de lor qui donne la puissance.

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    Ouvrage aux pripties nombreuses et parfois obscures, LAnneau duihelung est inspir de lgendes nordiques (apparues vers le XIIe sicle), de

    mythologie grecque, de morale chrtienne et de la philosophie de Wagner.Cette dernire na pas t identique durant les vingt ans quexigea la

    composition de luvre. Adepte du socialisme rvolutionnaire, puis de laphilosophie pessimiste de Schopenhauer, Wagner versa dans une sorte demysticisme la fin de sa vie. Les thmes du Ringsont donc nombreux et ilsont suscit une ample littrature. Citons la lutte pour la puissance conomiquedont dpend le pouvoir, lamour qui lui est antagonique, la ncessit dedtruire pour crer un ordre nouveau, limportance de la virginit dans cettecration et la mort des dieux, victimes de leurs passions. Est remarquable lefait que cette lente construction na pas donn un ouvrage htroclite. Mais

    importe surtout que cette lourde machine thmatique et symbolique soit portepar une puissante musique, qui roule et brasse les Leitmotive* avec un sensdramatique efficace.

    Louvrage commence par LOr du Rhin, un bloc de Leitmotiveo la voiehumaine est un instrument parmi dautres. La Walkyrie, qui dbute par uorage, nous ramne dans un monde de sentiments plus touchants, poignantsparfois. La fuite des jumeaux, la clbre chevauche des Walkyries et surtoutladieu de Wotan Brunnhilde sont les sommets dun pisode toutefois

    ingal. Siegfried, moins prenant dramatiquement mais peut-tre plushomogne, est une dmonstration du jeu des Leitmotive wagnriens. LeCrpuscule des dieux souffre de quelques longueurs (du moins, pour quinest pas wagnrien) et dun scnario compliqu, mais cest le moment leplus mouvant et le plus grandiose de luvre. Il se termine par un magistralIIIe acte, qui atteint de rares moments de puissance.LAnneau du Nibelung est une uvre exceptionnelle dans lhistoire de la

    musique. Il est lachvement du drame romantique. Tous les ingrdients y sont

    accumuls et ports un maximum dampleur, de puissance et dexpression.La mlodie continue lie laction au dveloppement symphonique, le rle delorchestre et desLeitmotiveest essentiel, les voix produisent un chant lent,puissant et insistant, rarement virtuose, laction se veut progressive, lie,difiante et impressionnante. Le Ring sest pourtant trouv atomis efragments clbres et en passages de concert. Faut-il y voir lchecdramatique de Wagner ? ou Nietzsche avait-il raison de voir en Wagner ugrand miniaturiste ?

    ANTHEM :pice religieuse anglaise sur un texte (en anglais) extrait de la

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    Bible. Lanthem est proche du motet.Lanthemprit de limportance lorsque lglise anglicane, sous Henri VIII,

    se spara de lglise romaine. Avec Byrd, elle se distingua en full anthem(polyphonique et a cappella) et en verse anthem (avec solistes, churs et

    accompagnement instrumental). La plupart des compositeurs anglais desXVIe et XVIIe sicles ont compos des anthems. Citons Blow, Purcell etBoyce.

    ANTIENNE : du grec antiphnos (qui rpond), verset chant eantiphonie, avant et aprs un psaume.

    Un psaume pouvait tre antiphon (le refrain tait repris aprs chaqueverset) ou altern (le refrain tait chant avant et aprs le psaume). Cest dpsaume altern quest ne lantienne, au Moyen Age.

    Le motetAve Regina coelorumde Binchois en fournit un exemple.ANTIPHONIE : du grec antiphnos (qui rpond), alternance de deuchurs qui se rpondent.

    Ambroise, vque de Milan au IVe sicle, passe pour avoir institu le chantantiphonique afin de donner de lclat aux crmonies religieuses. Lapratique de lantiphonie serait dorigine orientale, byzantine plusparticulirement. Au VIe sicle, saint Grgoire constitua un Antiphonairepour la codifier.

    APERGHIS Georges (n en 1945) : compositeur franais. N Athnes,dun pre sculpteur et dune mre peintre, il se forme en autodidacte puissinstalle Paris, en 1963, et dcouvre Schaeffer, Henry, Xenakis, JolivetCe compositeur inventif veut faire musique de tout, et surtout des conflits,base du thtre, il ne rejette pas le terme de bricolage.

    En 1976, avec son atelier Thtre et Musique, Aperghis rvle son sens dthtre musical. Le texte est pour lui llment moteur.Rcitations(1978) lefait connatre. Suivront Jojo(1990), Sextuor(1992), Die Hamletmaschine-

    oratorio (2000, texte de Heiner Mller), Machinations (2000), Avis detempte(2004)APPOGIATURE : de litalien appoggiare (appuyer), note de passage,

    crite en caractre fin sur une partition, qui introduit une dissonance quersout la note suivante.

    AQUIN Louis Claude d(1694-1772) : compositeur franais. N Paris,musicien prodige, dAquin (ou Daquin) fut organiste de Saint-Paul (1727) il avait t prfr Rameau , du couvent des Cordeliers (1732), enfi

    organiste de la chapelle royale (1739). Clbre encore enfant il joua

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    devant Louis XIV alors quil tait g de 6 ans , il acquit une granderenomme par ses improvisations. Il mena une vie de bohme et plusieurs deses uvres ont t gares.

    DAquin a laiss des pices de clavecin (dont le clbre Coucou) et des

    uvres religieuses. Ses nols pour orgue, sur des airs traditionnels,tmoignent de son gnie de la variation.ARCADELT Jacques (v. 1515-1568) : compositeur franais. lve de

    Josquin des Prs, il fut au service des Mdicis, Florence, entra lachapelle pontificale en 1540, servit ensuite le cardinal de Lorraine (1551),Henri II et Charles IX. Ce chanoine fut un des premiers compositeurs demadrigaux (citons de lui Il Bianco e dolce Cigno). Il crivit aussi deschansons, des motets, des psaumes et des messes. La limpidit de son style

    influena les musiciens italiens de son temps.ARCHET : baguette tendue de crins qui permet de frotter les cordesdinstruments (violon, alto, violoncelle), le frottement mettant les cordes evibrations.

    Larchet eut dabord la forme dun arc, do son nom. Sa forme modernedoit beaucoup Franois Tourte (fin du XVIIIe sicle).

    ARCUEIL (cole d) : groupe de compositeurs (Henry Cliquet-Pleyel,Roger Desormire, Maxime Jacob et Henri Sauguet) qui, au dbut du XXe

    sicle, professait son admiration pour Satie (lequel habitait alors Arcueil).Lcole dArcueil souhaitait revenir, aprs les dbordements romantiques, une musique simple, mlodique et spontane. Sauguet fut le seul de sesmembres simposer comme compositeur.

    ARIA : air, en italien. Laria est un air, souvent orn et gnralementaccompagn, qui prend place dans un ouvrage lyrique (opra, oratorio,cantate).

    Laria se distingue du rcitatif par son caractre mlodique marqu, ses

    ornements et sa fonction. Le rcitatif dveloppe laction de louvrage, assumeson rcit, tandis que laria permet aux personnages de ragir cette action etdexprimer leurs sentiments et passions.

    Apparue au XVIe sicle, laria simposa dans lopra. Elle sorganisa earia di capo, ariette, cavatine et formes drives. Cest elle qui, dans loprabaroque o triomphait le bel canto, supporta la virtuosit et les ornementsdes chanteurs. Il existait plusieurs styles dair (pathtique, brillant...), dontlair di bravura, trs brillant. Son dveloppement influena la musique

    instrumentale. Laria connut le dclin au XIXe sicle, de Weber Wagner,

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    parce quelle se prtait mal la conception romantique du drame. R. Strauss,Stravinski et Berg ont utilis laria au XXe sicle, la notion de continuitdramatique ne faisant plus loi.

    ARIETTE : diminutif daria. Lariette est une petite mlodie strophique,

    parfois de forme da capo, qui prend place dans un ouvrage lyrique (opra,cantate), mais elle peut aussi tre instrumentale (ariette de la sonate op. 111de Beethoven).

    ARIOSO :air qui tient la fois du rcitatif accompagn, mais plus ample,et de laria, mais moins labor.

    Larioso est apparu au XVIIe sicle dans lopra baroque, chez Cavallinotamment. Il pouvait conduire une aria ou accentuer passagrementlexpression de la musique de louvrage. Larioso prit un caractre labor

    avec J.-S. Bach, qui lutilisa souvent, puis connut le dclin.Wagner sest inspir de larioso pour crer la mlodie continue, dabordesquisse par Weber.

    ARNE Thomas (1710-1778) : compositeur anglais. N Londres, il taitemploy de notaire et travaillait la musique la nuit, en cachette. Il parvint toutde mme au succs en composant des masques et des opras, au point de seposer comme lun des concurrents de Haendel, Londres.

    Lair Rule Britannia, tir dAlfred (1740), lui a assur une durable

    notorit. Outre des opras (dontArtaxerxs, daprs un livret de Mtastase),Arne laissa deux oratorios et de la musique |instrumentale.Son fils Michael sera musicien et alchimiste.ARRANGEMENT :procd utilis notamment dans le jazz, qui consiste

    fixer le droulement du morceau jouer partir dun thme, donner ucadre la succession des interventions solistes.

    Larrangement dsigne parfois une transcription ou une adaptation (musiquereprise et arrange pour les besoins dun film, par exemple). Dans ses

    moires, Berlioz sinsurgeait contre les arrangements que subissaientcompositions musicales et pices de thtre lpoque. Cest une pratiquequi choque peu le public en gnral.

    ARS ANTIQUA :art ancien, en latin. Terme utilis la fin du Moyen Agepour dsigner le premier ge de la polyphonie*, dans la priode compriseentre le IXe et le XIIIe sicle inclus.

    Cest principalement en Ile-de-Frane, et plus particulirement avec lcolede Notre-Dame de Paris, au XIIIe sicle, que lars antiquasest dvelopp.

    Deux organistes de Notre-Dame, Lonin et Protin, lillustrrent e

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    composant des organa. Lorganum*, le dchant* et le conduit* furent lesconqutes de lars antiqua. Les documents relatifs cette priode sont penombreux et la notation musicale nen tait qu ses dbuts.

    Lars antiqua correspond peu prs, historiquement, la priode qui

    stend de Philippe Auguste au dbut de la guerre de Cent Ans. Lartgothique, les troubadours et trouvres, la philosophie de Thomas dAquin luitaient contemporains, mais aussi les premiers signes dune crise religieuse(sectes, moines mendiants, etc.), aprs lchec des croisades.

    ARS NOVA :art nouveau en latin. Le terme est d Philippe de Vitry*, quidsigna par art nouveau la musique pratique son poque, le dbut dXIVe sicle.

    Lars nova, dveloppant la polyphonie aprs lars antiqua, se caractrise

    par une criture plus complexe et par des recherches rythmiques. Ce fut unepriode trs importante dans lhistoire de la musique, tant cause de sesinnovations (motet isorythmique, notation de la mesure, fixation des formes)que de ses expriences (indpendance des parties mlodiques, polyrythmie,chromatisme). Elle permit lcole franco-flamande de conduire par la suitelart polyphonique son apoge.

    En Italie, lars novafut moins port aux laborations abstraites et savantesquen France. Jacopo da Bologna indiquait dj que con soave dolce

    melodia si fa bel canto.Il en fut un des matres, avec Giovanni da Cascia etFrancesco Landini. Cette cole devra sincliner, la fin du XIVe sicle,devant lcole franco-flamande.

    Le XIVe sicle fut une priode critique : dclin de la foi, scepticisme (leroman de Fauvel, de Gervais du Bus, met en scne les vices de lhumanitassums par un ne), confusion politique (guerres, jacqueries, rvoltes,abolition du servage) et religieuse (schisme), misre due la guerre de CentAns et aux pidmies (peste noire surtout). Tout va mal, crivait Eustache

    Deschamps. Dans ce temps de fin du monde du monde fodal , lart sefit trs raffin, complexe et, parfois, sec et formel. En architecture, legothique se compliqua en style rayonnant. Mais lpoque nen fut pasmoins trs fconde : de cet apparent dsordre natra le monde moderne. Dansle domaine artistique. Machaut fut lun des premiers grands compositeurscomme Giotto, son contemporain, fut lun des premiers gnies de la peinture.Le pote Dante vcut galement cette poque.

    ATONALIT :criture musicale qui laisse indtermine la tonalit* de la

    composition. Latonalit peut tre accidentelle, lorsque les lments perus

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    sont insuffisants pour dterminer la tonalit du morceau. Elle peut aussi trevoulue. On date gnralement du Quatuor cordes n 2 (1907-1908) deSchnberg labandon voulu des rgles tonales de lharmonie. Ledodcaphonisme* sera le produit de cette nouvelle manire, mais des

    compositeurs (Stravinski, Bartok) pratiqueront latonalit sans adhrer adodcaphonisme.AUBADE : du provenal aubada, concert donn laube devant

    lhabitation dune personne (habituellement fminine).Les troubadours appelaient aube une chanson qui contait lentrevue

    nocturne damants, gnralement protgs par un(e) complice, interrompuepar le lever du jour. Il en sera ainsi dans Romo et Juliettede Shakespeareet, plus tard, dans Tristan et Isoldede Wagner.

    Lalborada espagnole est une aubade instrumentale. Ravel composa unelborada del Gracioso (le Gracioso tait un pitre dans le thtre baroqueespagnol). Poulenc a laiss un ballet intitulAubade.

    AUBER Daniel Franois Esprit (1782-1871) : compositeur franais. N Caen (dans une diligence, dit-on), il vcut Paris et se dcida travaillersrieusement la musique vers lge de 26 ans, avec Cherubini. Il avouaitnavoir jamais compos quen billant (il faut dire quil ne travaillait que lematin), ce qui ne lempcha pas de faire carrire. Il fut matre de chapelle de

    Napolon III, membre de lInstitut (1829) et directeur du conservatoire deParis (1842-1871).Avec Scribe pour librettiste, Auber produisit abondamment opras et

    opras-comiques, dans un style dabord lgant puis mouvement etspectaculaire (explosion dun volcan, par exemple). Il en reste peu de choseau rpertoire, sinon Fra Diavolo (1830). On se rappelle aussi quunereprsentation de La Muette de Portici dgnra Bruxelles, le 25 aot1830, en meute contre la domination nerlandaise. Auber fait figure de

    pionnier du grand opra.AULOS : instrument de musique, vent, compos de deux tuyaux terminspar des pavillons. Il connut des formes diverses dans lAntiquit et conduisitaux chalumeaux du Moyen Age.

    Laulos (aulo au pluriel) aurait t introduit en Grce aux tempshomriques, venant peut-tre dAsie, et accompagnait les crmonies lies aculte de Dionysos.

    AURIC Georges (1899-1983) : compositeur franais. N Lodve, il

    tudia la musique au conservatoire de Montpellier puis vint Paris, o il fut

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    lve de dIndy. Avec Poulenc, il fut lorigine du groupe des Six, fond e1918 contre le romantisme en gnral et le wagnrisme en particulier. Par lasuite, il se lia aux surralistes. En 1954, Auric devint prsident de la SACEMet, en 1962, il accda lInstitut.

    Clbre pour ses ballets, Les Fcheux (1924), Les Matelots (1925),astorale (1926), Phdre (1950), et pour ses musiques de films (A nous lalibert, Moulin-Rouge, La Belle et la Bte, Orphe, Lternel Retour),Auric a compos une musique simple, expressive et mlodieuse, ce qui luivalut dtre jug superficiel par les critiques spcialiss. Dans un genre peut-tre plus difficile, citons de lui sa Sonate pour piano (1931) et Imagines(1965-1973).

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    BBACH Carl Philipp Emanuel (1714-1788) : compositeur allemand. N

    Weimar, second fils de J.-S. Bach et de Maria Barbara, il fut, de son temps,

    le plus clbre membre de la famille. Il apprit la musique avec son pre puispartit pour Francfort, en 1734, tudier le droit. En 1738 il fut appel la courde Prusse et devint musicien de Frdric II. A cette circonstance il dut defrquenter le fltiste Quantz, virtuose clbre, et les frres Benda, quiformaient lcole de Berlin, lie la philosophie des Lumires. En 1767,Bach succda Telemann, dont il tait le filleul, au poste de directeur de lamusique de Hambourg.

    Luvre de C.P.E. Bach est dune grande importance. Il fut le reprsentant

    musical du mouvement de lEmpfindsamkeit (qui peut se traduire parSensibilit), qui se donnait pour but dmouvoir et annonait leromantisme. Par son got des liberts formelles et lintrt quil manifestaitpour le non-rationnel, Bach tait un prcurseur. Il fut aussi lun des crateursde la sonate classique, deux thmes, et un des premiers compositeurs soigner les indications de nuances sur ses partitions. La notorit de C.P.E.Bach tait telle que Haydn, de passage Hambourg, demanda le rencontrer.Mais en 1795, date de cette visite, Bach tait mort depuis sept ans...

    Virtuose du clavier, Bach a beaucoup compos pour cet instrument Sonates prussiennes (1742), Sonates wurtembourgeoises(1744), concertos, dans un style contrast et souvent mlancolique, parfois prcieux. Il acompos aussi des symphonies, des oratorios, des lieder et unMagnificat, ostyle sacr et style galant se conjuguent admirablement. Enfin, il a laiss ussai sur la vraie manire de jouer des instruments clavier(1753-1762).BACH Jean-Sbastien (1685-1750) : compositeur allemand. N

    Eisenach le 21 mars 1685 dans une famille de musiciens (une vingtaine de

    Bach sont connus pour avoir t musiciens), il est orphelin lge de dix anset recueilli par son frre Johann Christoph, organiste Ohrdruf. Il sait djchanter et jouer de plusieurs instruments. Il saura bientt rparer et construireun orgue. Chanteur Luneburg puis violoniste du duc de Weimar, il estorganiste Arnstadt en 1703. Cest de l quil part, pied, pour rencontrer leclbre Buxtehude Lbeck, en 1705. Lanne prcdente, il a compos sapremire cantate. En mauvais termes avec ses suprieurs pitistes, irrit parles mauvaises conditions de travail, Bach part pour Mlhausen en 1707 et il

    est nomm organiste de Saint-Blaise. Il pouse cette mme anne sa cousine

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    Maria Barbara. Ils auront sept enfants. Mais les relations quentretient Bacavec ses suprieurs sont telles quil renonce un an plus tard son emploipour celui dorganiste Weimar. Il compose beaucoup pour lorgue, fournitmensuellement une cantate mais, toujours aussi peu satisfait, il quitte Weimar

    pour Cothen en 1717. Cest cette poque que Bach dcouvre la musiqueitalienne.Matre de chapelle dune cour calviniste, Bach a peu dobligations quant

    la musique religieuse. En revanche, il trouve l un prince mlomane (tout amoins jusqu son mariage. en 1722) et un orchestre sa convenance, qui luiinspire les Suites pour orchestreet les Concertos brandebourgeois(1721).Il compose galement des uvres instrumentales (le livre 1er du Clavierbien tempr et des sonates). Maria Barbara meurt en 1720. Un an aprs,

    Bach pouse une cantatrice, Anna Magdalena Wlken. Ils ajouteront treizeenfants la famille. Pour amliorer ses conditions dexistence, Bach devientcantorde la Thomasschule de Leipzig, en 1723. Le poste, occup jusquicipar Kuhnau, avait t refus par Telemann. Mais le cantor sera, une foisencore, du et il prendra plusieurs congs pour voyager (il rencontreraHasse Dresde, Frdric II Postdam). A cette poque, Bach donne unemoisson de chefs-duvre:Passion selon saint Jean (1723),Passion selon

    saint Matthieu(1729),Messe en si mineur(1732-1738), Chorals de Leipzig

    (1739), Variations Goldberg (crites en 1742 pour le claveciniste du comteKeyserling),LOffrande musicale(compose partir dun thme donn parFrdric II, en 1747), puis il met en chantier LArt de la fugue, quil nepourra terminer. En 1749, malgr les soins du docteur Taylor (Haendelaura recours lui avec le mme rsultat), Bach est aveugle. Un an plus tard,en juillet, il meurt.

    Cet homme la fois tranquille et exigeant, rarement satisfait, travailleurinlassable (composant, jouant, dirigeant, copiant des manuscrits et enseignant

    ses enfants), curieux de tout (allant couter Buxtehude, recopiant de sa maides uvres de Frescobaldi. Albinoni, Vivaldi, Grigny, admirant Couperin) etcapable dassimiler les influences les plus diverses sans effort apparent, lafois conscient de sa matrise (LOffrande musicale et LArt de la fugueapparaissent comme des dfis) et modeste (Quiconque sappliquera aussibien que moi en fera autant), est un jalon essentiel de lhistoire de lamusique. Il a mis un terme trois sicles dvolution en portant son plushaut degr dachvement ce quil avait reu (au point quaprs lui vouloir

    composer une fugue, un choral, une cantate, une suite ou une Passion naura

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    plus beaucoup de sens) et ouvert une re nouvelle par son gnie la foismlodique et harmonique. Son uvre, forme par ltude il faut fouillerles archives du monde disait cette poque Buffon , se prsente souventcomme didactique et peut faire songer au dernier mot dune science. Elle fut

    lexpression dun ordre quoi il ny aurait plus rien ajouter.Bach fit main basse sur la musique de son temps pour en faire autre chose.Clbre organiste, il passait aux yeux de ses contemporains pour ucompositeur difficile et compliqu. Retenant de son poque le got de lordreet de lanalyse, rejetant le badinage et livresse virtuose, il produisit uneuvre quilibre, rgle disait-il, confiante, indiffrente aux agrmentssuperflus, qui ne sacrifie ni loriginalit ni au pathos mais qui est ancredans la tradition de la polyphonie et du choral. Cette uvre inspire par u

    credo serein et jonglant avec les procds dcriture est devenue une tellerfrence que J.-S. Bach simpose comme une sorte de patriarche danslhistoire de la musique. Mozart, qui dcouvrit ses fugues avec enthousiasmeen 1782, Mendelssohn, qui dirigera une version arrange de laPassion selon

    saint Matthieu devant un public qui lavait un peu nglig, Beethoven,Chopin, Liszt, Franck, Debussy (qui admirait la svre disciplinequimposait ce grand matre la beaut) et dautres ont tudi son uvreavec soin.

    Les retours Bach ne se comptent pas. Ils simposent dans les priodesde doute surtout, parce quil y a dans la musique de Bach le pas inexorabledune prire insensible aux prires. Ses savantes constructions sont tenuespar une force intrieure telle que conventions et audaces vivent de la mmeassurance car comme toutes les choses sont dans une chane o chaqueide en prcde une et en suit une autre, on ne peut aimer voir une sansdsirer den voir une autre : cette citation de Montesquieu pourraitsappliquer la musique de Bach.

    De son uvre abondante et riche au point de paratre indigeste certains,peu de titres apparaissent secondaires ou ngligeables, ce qui est rare danslhistoire de la musique. Bach a compos pour lorgue : Toccata et fugue enr mineur (1709),Passacaille et fugue en ut mineur(1716), Orgelbchlein(1717), etc. ; pour le clavecin :Le Clavier bien tempr(1722 pour le livreIer, 1744 pour le livre II), Suites franaises, Suites anglaises, Fantaisiechromatique et fugue(1730), concertos et pices diverses ; pour le violon :Sonates et partitas pour violon solo(1720). deux concertos, Concerto pour

    deux violons ; pour le violoncelle : Suites pour violoncelle seul (1720) ;

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    pour formation de chambre : Sonates pour violon et clavecinet Sonates pourvioloncelle et clavecin(vers 1720) ; et pour orchestre. Son uvre religieuseest aussi abondante et varie : plus de deux cents cantates connues, desmesses, des motets, des Passions, le Magnificat (1723), lOratorio de

    ques(v. 1725) et lOratorio de Nol (1734).Toutes ces uvres ont t classes et numrotes. Par exemple, le clbreConcerto en la majeur pour clavecin et orchestreest numrot BWV 1055(BWV : Bach Werke Verzeichnis, cest--dire Catalogue des uvres deBach).

    BACH Johann Christian (1735-1782) : compositeur allemand. N Leipzig, dernier n de J.-S. Bach et dAnna Magdalena. il tait g de quinzeans la mort de son pre. Il rejoignit alors Carl Philipp Emanuel Berlin et

    dcouvrit lopra, ignor de son pre. En 1755 il partit pour lItalie, o ilrencontra le Pre Martini et Jommelli. Bach se convertit au catholicisme, cequi lui permit de devenir organiste de la cathdrale de Milan en 1760.Composant des opras, il acquit rapidement la notorit et, Haendel mort, lesAnglais songrent lui pour prendre la relve.

    En 1762 John Bach sinstalla Londres pour travailler au KingsThtre. Il recevra, deux ans plus tard, la visite de Mozart enfant et les deumusiciens prouveront lun pour lautre une constante estime. Clbre, ami

    des peintres Reynolds et Gainsborough, Johann mena grand train et dbordadactivit. En 1764, il fonda avec Karl Friedrich Abel les Bach-Abelconcerts, une organisation de concerts par abonnements. En 1767 il rvlale piano aux Anglais. Bientt us par cette existence prodigue, malade, ilsombra dans loubli et mourut dans la misre. Quelle perte pour la musique! regrettera Mozart.

    Si luvre thtrale de Johann Christian (Jean-Chrtien en franais), malgrla fermet de son criture, consacrait beaucoup au got de lpoque Je

    compose pour vivre avouait-il , son uvre instrumentale (symphonies,ouvertures, concertos et sonates) marquera nettement les musiciensclassiques. Aisance et brillant y sont servis par un remarquable savoir-faire.

    BACH Johann Christoph Friedrich (1732-1795) : compositeur allemand.N Leipzig de J.-S. Bach et dAnna Magdalena, il fut lve de son pre puisentra au service du comte de Schaumburg-Lippe, Bckeburg, en 1750.Mari en 1758, li au pote Herder, il fit de son lieu de rsidence un actifoyer musical.

    Johann Christoph a t le plus stable et le plus classique des Bach. Il

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    passait pour tre modeste et quilibr, et ne quitta Bckeburg que pour rendrevisite Johann Christian, Londres, en 1778. Johann Christoph composa dessymphonies (la Symphonie en si bmol est la plus connue), des concertos(dont le clbre Concerto en mi bmol), des oratorios {La Rsurrection de

    azareutilise un texte de Herder) et des cantates.Son fils Wilhelm Friedrich Ernst sera le dernier Bach musicien.BACH Wilhelm Friedmann (1710-1784) compositeur allemand. N

    Weimar, fils an de J.-S. Bach et de Maria Barbara, il apprit la musiqueavec son pre et simposa rapidement comme un virtuose. Aprs des tudesde droit Leipzig, il fut organiste Dresde (1733) puis Halle (1746). Ildmissionna de son poste en 1764, sjourna Brunswick (1770) et Berli(1774) sans parvenir se fixer.

    Marqu peut-tre par la stature de son pre et par les espoirs quil plaaiten lui Jean-Sbastien lappela toujours mon cher Friede et composa son intention plusieurs ouvrages, dont le Klavierbchlein (v. 1720),Wilhelm fut un tre ombrageux, instable et passait pour mener uneexistence drgle. Aprs 1764, il vcut dexpdients, mit en gage desmanuscrits de son pre puis mourut dans la misre, laissant une femme et unefille dans la dtresse.

    Tenu pour lun des prcurseurs de la sonate classique, Wilhelm fut u

    prromantique par sa faon dutiliser le clavier comme confident de sestourments. On retrouve de son tonnante personnalit dans ses uvres(sonates, polonaises, fugues, concertos). Il laissa galement de la musiquereligieuse (Deutsche Messe, cantates).

    BACRI Nicolas(n en 1961) : compositeur franais. N Nancy dans unefamille de musiciens, il tudie le piano puis compose, avant dentrer aconservatoire. Cet lve brillant passe deux ans la Villa Mdicis, Rome,o il signe sa premire symphonie (1984). Il rside plus tard la Casa de

    Velasquez, Madrid, o il compose une Sinfonia da Requiem (1993).Pour ce compositeur qui cherche, au-del de la matrise technique,lmotion et la spiritualit, les uvres senchanent ensuite : Une prire(1997), Cinq Motets de souffrance et de consolation(1998), Symphonie n6(1998), Concerto pour flte(1999),Folia(1990), Concerto pour violon n 3 (2003), Sinfonia concertante pour violoncelle et orchestre (2004),

    ditation symphonique sur un thme de Beethoven(2004)BAGATELLE :de litalien bagatella (tour de bateleur), pice musicale,

    instrumentale souvent, de caractre libre et lger.

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    La bagatelle sest impose comme forme musicale avec les bagatelles deBeethoven (op. 33, 119 et 126, et bagatelle en la mineur Pour lise), quianticipa sur le got romantique de la miniature, selon A. Einstein. Lisztcomposa par la suite uneBagatelle sans tonalit. LesBagatellesde Bartok

    sont une uvre de pleine maturit. Quant aux Bagatelles op. 9 de Webern,pour quatuor cordes, elles sont dune tonnante brivet et illustrent sesprincipes esthtiques (non-rptition, athmatisme, concentration delexpression).

    BAL : runion au cours de laquelle les gens dansent, puis lieu de cetterunion, le bal se distingue du ballet* en ce que les pas des danseurs ne sontpas rgls par une chorgraphie mais par le talent et la fantaisie des danseursaussi bien que par la mode.

    Le bal musette tait, au Moyen Age, un bal champtre donn au son descornemuses. Au dbut du XXe sicle, une fois le bal transport en ville, lebal musette dsigna le bal populaire, donn au son de laccordon.

    BALAKIREV Mily Alexeievitch (1837-1910) : compositeur russe. N Nijni-Novgorod, dorigine pauvre, il dut un mcne (A.D. Oubilichev) depouvoir se consacrer la musique. En 1855 il rencontra Glinka et se tint pourson disciple. Install Saint-Ptersbourg, cet excellent pianiste fut lun desfondateurs du groupe des Cinq. Il en devint une sorte de directeur musical et

    de conscience (il prchait la chastet ses amis). En 1862 il fonda une colelibre de musique puis, en 1883, dirigea les concerts de la chapelle impriale.Cet homme trange, fanatique, psychiquement peu quilibr, composa

    laborieusement il lui fallut une trentaine dannes pour mener bien sapremire symphonie une uvre qui ne manque pas daudaces. Il faut edtacher Islamey, pice virtuose pour piano, et le pome symphoniqueThamar.

    BALALAKA : instrument cordes (trois en tout) pinces constitu du

    manche et dune caisse de rsonance en bois de sapin, de forme triangulaire.Populaire dans le nord russe, la balalaka serait dorigine asiatique. Au sudde ces mmes rgions cest la bandouraqui est utilise. Il sagit dune sortede guitare, de caisse ovode.

    BALLADE : de litalien ballare (danser), ce nest pas pour autant unepice destine la danse. Pome lyrique au Moyen Age, la ballade estdevenue une pice instrumentale de forme libre.

    La ballade est apparue avec troubadours et trouvres, au XIIIe sicle.

    Ctait une pice strophique avec un refrain, parfois termine par un envoi.

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    Au XIVe sicle, Machaut utilisa ce modle, lui donna beaucoup dlgance etcra la ballade polyphonique. Immortalise dans la littrature par Villon, usicle plus tard, la ballade disparut ensuite, les potes de la Renaissancestant tourns vers la posie latine.

    La ballade reparut avec les romantiques, curieux du Moyen Age. AprsBrger (Leonore, 1773), Goethe, Schiller et Hugo illustrrent cette forme. Laballade romantique, proche de la chanson populaire, sinspirait souvent delgendes. Ainsi du Roi des Aulnes de Goethe, dont Schubert fit un liedclbre.

    La ballade instrumentale apparut la mme poque. Elle trouva ses lettresde noblesse avec Chopin, au XIXe sicle. Il donna quatre ballades, dun stylecontrast, vers 1840. Schumann, Brahms et Faur en composrent ensuite,

    puis cette forme seffaa.En Angleterre existait au XVIIIe sicle le ballad opera, dont le plus clbresera le Beggars Opera. Les dialogues taient parls et les airs, inspirssouvent de chansons populaires. Le ballad opera influena le Singspielallemand.

    BALLET : de litalien ballare (danser), composition dramatique dontlaction est rgle par une chorgraphie.

    Le ballet est n en Italie au XVe sicle. Inspir des entremets qui, a

    Moyen Age, gayaient les repas des seigneurs, le ballet est un produit de laRenaissance. Lonard de Vinci aurait eu la responsabilit des costumes et desmachineries de La Festa del Paradiso, en 1490. Le ballecto dsignait unereprsentation rgle de pas rythms, donne chez des seigneurs qui yparticipaient. Ce genre de divertissement fut donn par Charles IX en 1573 etle ballet connut un tel succs en France que, plus tard, lopra devra luiaccorder une place pour simposer. LAcadmie de posie et de musique,dsireuse de voir sharmoniser posie, musique et danse, limitation des

    anciens, ne fut pas trangre ce succs. Le Ballet comique de la Reyne(ode Circ), de Beaujoyeux (Baldassare da Belgiojoso), donn en 1581 pour lemariage du duc de Joyeuse, favori dHenri III, et de Mlle de Vaudmont, futlune des premires russites du ballet de cour, fte somptueuse plus omoins improvise o comdie, chants et danses, soutenus par les luths et lesvioles, distrayaient les seigneurs. Le spectacle devait contenter lil,loreille et lentendement.

    A la mme poque, la cour anglaise sabandonnait aux dlices du masque*

    (mask), sous Henri VIII et Jacques Ier. La mise en scne tait fastueuse et de

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    clbres potes, comme Ben Jonson, en crivaient les textes. Le masqueconduira lopra anglais avec Le Sige de Rhodes (1656), daprsDavenant et sur une musique collective.

    En France, le ballet de cour perdit de sa superbe au temps des guerres de

    Religion. Le ballet ne disparut pas pour autant, mme si le ballet-mascarade ,sans intrigue, nen avait pas toutes les richesses. Sous Louis XIII simposa leballet mlodramatique de Gudron. Il tait bti sur une action suivie. Lesuccs du thtre provoqua peut-tre son dclin. Le ballet entres luisuccda rapidement. Illustr par Boesset, il faisait alterner rcits, danses,chants et musique instrumentale sans souci dunit. Avec larrive au pouvoirde Mazarin, un amateur dopras, le ballet subit un lger dclin. Mais lepublic franais ne se fit pas cette trange ide de donner des ouvrages

    entirement chants et retint surtout du passage des troupes italiennes leursingnieuses mises en scne. Il appartiendra Lully, protg de lmritedanseur qutait Louis XIV, de satisfaire le public. En 1655, Les Noces deThtis et de Ple (musique de Caproli), avec le roi en Apollon, utilisaitdj chant, danses et machineries. Louis XIV fonda en 1661 lAcadmieroyale de danse : le rgne des professionnels commenait. Lorsque le roi,vieilli et dvot, renona tenir son rle, le ballet de cour dclina. Lun desderniers futLe Triomphe de lamour, de Lully, en 1681. On y vit Mlle de La

    Fontaine : la danseuse tait ne.Le ballet et le bal deviendront des genres diffrents. Mais le ballet restalongtemps intgr un spectacle. Ds 1661, Molire avait cr la comdie-ballet avecLes Fcheux. En 1673, Lully, qui avait collabor aux comdies-ballets de Molire, cra la tragdie-ballet avec Cadmus et Hermione. Iltransfrait ainsi dans le monde de la danse et de la musique un genre en vogueau thtre. Colasse fut son continuateur. Il faudra Campra et son Europe

    galante, en 1697, pour que rvolution se poursuive : ce sera lopra-ballet.

    Laction en tait rduite un thme plutt vague, la danse et la mise en scnetenaient une place dominante, le style gagnait en souplesse. Destouches,Mouret et Rameau continurent dans cette voie mais, au XVIIIe sicle, desrvolutions taient dans lair. Les danseurs se lassrent de la pompe et de laraideur hrites du ballet de cour. Lide que la danse pourrait conduirelaction par ses seules vertus apparut peu aprs. Jean-Georges Noverre futdes premiers lexprimer dans ses Lettres sur la danse (1760). Il falluttoutefois du temps pour que le public se ft cette nouveaut et limpulsio

    dcisive vint dItalie, de Salvatore Vigano et de Carlo Blasis, lequel imposa

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    la virtuosit sur la scne. Dans le mme temps, la place du ballet danslopra se rduisit au ballet oblig, qualifi ainsi parce quil ralentissaitlaction.

    Tout tait en place pour quapparaisse le ballet romantique. La Sylphide

    (1832), sur une musique de Schneitzhoeffer, avec Maria Taglioni dans le rleprincipal, fut son premier succs. Tenue de rigueur (corsage en pointe, tutu demousseline et chaussons), art des pointes et ballerines lgres, gracieuses etcapricieuses caractrisrent le ballet dsormais autonome. Adam, quicomposa Giselle (1841) pour la clbre Carlotta Grisi, Delibes et, surtout,Tchakovski donnrent au ballet romantique son rpertoire. Ce dernierparvint confrer un divertissement alors mineur une relle valeurmusicale. Le ballet romantique sombra pourtant, parce que les danseuses

    ouaient les prime donneet ne songeaient qu dmonstrations personnellesou succs tapageurs. Figures strotypes, musique sirupeuse et vedettariatmenrent le ballet lagonie.

    Aprs Isadora Duncan, la danseuse aux pieds nus, les Ballets russesdonnrent au ballet un souffle nouveau. Les compositeurs se mirent au travail(Stravinski, Ravel, Roussel par exemple). Costumes et dcors (de Picasso,Mir, Braque, Chirico) prirent des couleurs. Le ballet ntait plus unecombinaison de pas classiques et une suite de numros, dans une tenue

    classique. Fokine, vers 1914, dclarait que chaque composition devaitengendrer un langage. Lifar, au contraire, affirmera en 1935 que cest lamusique qui doit tre issue de la danse. Le dbat (musique ou danse dabord?) est ouvert, dans un temps o le ballet, qui a quasiment supplant lopradans le domaine de la cration, na cess dlargir son audience. Les Etats-Unis, o Balanchine introduisit le ballet moderne en 1933, ont favoris denombreuses expriences. La musique contemporaine a t utilise par Bjartet Cunningham. Le ballet peut tre aussi improvis. Pendant ce temps les

    Russes, qui ont jou un grand rle dans ce renouveau, taient revenus, quant eux, a un certain romantisme.BALLETS RUSSES : troupe de danseurs qui a donn au ballet moderne

    une impulsion dcisive, une poque o le ballet sombrait danslacadmisme et le vedettariat.

    Le ballet sest implant en Russie sous Catherine II, qui fonda en 1738 unecole impriale de danse. Mais ce furent le musicien Tchakovski et lechorgraphe Marius Petipa, au XIXe sicle, qui donnrent au ballet, e

    Russie, une relle qualit.

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    Serge de Diaghilev (1872-1929), qui devait faire triompher le balletmoderne, ne dansait pas. Cet homme actif, intelligent et peu conformistetransforma un art frivole en spectacle fascinant et populaire. Animateurremarquable, il sut dceler le talent de danseurs et de compositeurs. En 1909,

    les Ballets russes firent Paris des dbuts explosifs. Le chorgraphe taitMichel Fokine, les danseurs sappelaient Nijinski, Pavlova, Karsavina pourne citer que les plus clbres. Schhrazade(Rimski-Korsakov), lesDanses

    olovtsiennes (Borodine) et LOiseau de feu (Stravinski) soulevrentlenthousiasme. Lexotisme, les couleurs, les prouesses des danseurs et ledynamisme de lensemble expliquent ce succs. Les scandales quiaccompagnrent plus tard lrotisme du Prlude laprs-midi dun faune(Debussy) et le rituel paen du Sacre du printemps (Stravinski) montrrent

    toutefois les limites de cet enthousiasme. Mais les Ballets russes avaientdonn au ballet de la sant et des couleurs. Ils avaient aussi redonn Parisune place de choix dans lvolution artistique.

    La Rvolution russe, en 1917, porta un rude coup la troupe, coupe de sabase et oblige de recruter ltranger. La retraite brutale de Nijinski, e1918, mentalement dsquilibr, en porta un autre. La mort de Diaghilev, e1929, abattit dfinitivement les Ballets russes. Son hritage sera recueilli pardes troupes occidentales, lcole russe avant prfr revenir plus de

    tradition.BALLIF Claude(1924-2004) : compositeur franais. N Paris, il tudieauprs de Messiaen, puis Darmstadt. En 1955, son uvre orchestrale

    ovecraft est prime Genve. Citons ensuite A cor et cri (1965), Ivreoi Immobile(1979) et ses quatuors.

    Ballif publie en 1956 Introduction la tonalit. Amateur de formesouvertes, il veut rconcilier tonalit et atonalit, diatonique etchromatisme, dans un esprit indpendant.

    UN BAL MASQU :opra de Verdi, en trois actes, sur un livret dAntonioSomma inspir dun autre livret quavait crit Scribe pour un Gustave IIdestin Auber. Cr le 17 fvrier 1859 Rome, lopra de Verdi connutdabord des msaventures. Le livret faisait rfrence un vnementhistorique, le meurtre de Gustave III de Sude en 1792, au cours dun balmasqu. Louvrage tait destin Naples. Or lattentat dOrsini (un patrioteitalien) contre Napolon III provoqua des troubles dans cette ville et le livretparut soudain inquitant la censure. Il fut demand quau moins le drame ft

    transfr au loin, en Amrique par exemple. Gustave III devint le comte

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    Riccardo de Warwick Aprs la guerre de 1945, plusieurs metteurs escne sont revenus Gustave III de Sude, parfois aussi son homosexualit.

    Riccardo est pris dAmlia, lpouse de son ami Renato. Une diseusedaventure lui prdit la mort par le premier homme qui serrera (sa) main.

    Sur quoi survient Renato, qui serre la main du comte Renato, doutantbientt de la fidlit de son pouse, dcidera de la tuer. Il ne sy rsoudra paset tuera son rival, au cours dun bal masqu. Avant dexpirer, Riccardorvlera linnocence dAmlia.

    Aprs stre essay un style en apparence difficile, en composant LesVpres sicilienneset Simon Boccanegra, Verdi revenait avec Un bal masqu celui qui lui avait valu la gloire. Sur un livret conventionnel (concurrenceamoureuse et conspiration politique), il a donn un chef-duvre pour la

    voix. Le rle de Riccardo offre toute latitude aux tnors de briller. Ds ledbut de louvrage, lair La rivedr les met contribution. Lair dAmliaavouant son amour et le quintette qui clt lacte 1er sont galementremarquables. Lair dAmlia, au dbut de lacte II, est dune grandedifficult vocale. Le dbut et le finale de cet acte sont de toute beaut. Adbut de lacte III, cest linterprte de Renato de manifester son talent. Lesautres personnages ne sont pas oublis, par exemple le page Oscar (Sapervorreste).

    Cet ouvrage exigeant est men avec efficacit par Verdi, et il nest pasncessaire den rajouter : dans la scne du bal masqu, Selma Kurz en fit tant,en 1904, pour impressionner le public du Covent Garden quelle bouscula lechef dorchestre

    BANJO : terme espagnol qui dsigne un instrument a cordes pinces (amoyen dun plectre), sorte de guitare pourvue dun long manche et dunecaisse de rsonance de forme ronde, tendue de peau.

    Le banjo fut trs utilis aux dbuts du jazz.

    BARBER Samuel (1910-1981) : compositeur amricain. N WestChester, il tudia Philadelphie et reut en 1935 le prix de Rome amricain.Sjournant en Italie, il composa un Adagio pour cordes qui lui valut lanotorit. Dune grande culture musicale, Barber fluctua ensuite entre un stylemoderne, ttant du dodcaphonisme dans sa Sonate pour piano(1948), et ustyle no-romantique, comme dans son opra Vanessa(1957, sur un livret deMenotti) ou dansPrayers for Kierkegaard (1954).LE BARBIER DE SVILLE:opra bouffe de Rossini, en deux actes, sur

    un livret de Cesare Sterbini inspir de la pice de Beaumarchais (donne e

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    1775). Il fut cr Rome le 20 fvrier 1816, sous la direction de lauteur.Paisiello avait compos avec succs un Barbier de Sville en 1782 et sesadmirateurs comprirent mal que Rossini, comme cela tait pourtant frquent,reprt le livret. Pour ne chagriner personne, Rossini avertit le matre de so

    intention et intitula son propre ouvrage Almaviva ou la prcaution inutile.Inutile en effet, puisquune cabale fut monte qui, ajoute des incidents (laguitare du comte, au moment o il devait donner la srnade, se rvladsaccorde...), provoqua un dsastre. Louvrage dut attendre pour simposer.Llan pris, il rencontre depuis un succs considrable.

    Le comte Almaviva est amoureux de Rosine, la pupille de Bartolo. Elle-mme est sensible cet amour, quoi quelle ignore tout du comte. Le barbierFigaro se met de leur parti mais Bartolo dcouvre lintrigue et lorsque le

    comte, dguis en soldat et simulant iivresse, tente de sintroduire dans laplace, il le fait arrter. Mais le comte se fait connatre de lofficier, qui lerelche. Almaviva se dguise en matre de musique, toujours aid par Figaro,mais cette nouvelle intrigue choue. A la fin Bartolo, pris de vitesse et dup,ne parviendra pas sopposer au mariage.

    Louvrage est sous-titr La prcaution inutile: le ressort dramatique estdans les efforts inutiles de Bartolo pour sopposer des plans quil dcouvrepourtant et qui chouent, mais vouloir sopposer ce que veut la fortune

    revient lui donner la main, on le sait depuis dipe. Lintrigue est proche decelle de Lcole des femmes de Molire.Le comique de situation propre Beaumarchais convenait admirablement

    Rossini, qui sest rarement perdu dans les arcanes de la psychologie. Par saverve et son invention, il a fait duBarbier de Svillelun des opras les plusclbres du rpertoire. Lair de Figaro Largo al factotum della citt, celuide Rosine Una voce poco fa et celui de Basile La calumnia sont desclassiques du chant. Le comique du finale de lacte Ier, la scne de la leo

    de musique et le trio Zitti, zitti, piano, piano sont irrsistibles. Le tout estbrillamment enlev et. dans le style bouffe, seul Mozart a fait mieux.Lhabitude avait t prise, lors de la leon de musique (acte II), de laisser

    la cantatrice interprtant Rosine toute libert quant ce quelle devaitchanter. Au lieu de prendre une leon. Rosine en donnait une... Dans lopraitalien, de tels procds ne choquaient pas lpoque et Rossini fut despremiers sen offusquer. Lors dune reprsentation, aprs que la clbreAdelina Patti eut chant Una voce poco fa, il dclara : Cet air est ravissant,

    de qui est-il ? Les liberts laisses aux interprtes sont une des raisons pour

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    lesquelles les compositeurs dopras crivaient vite. Aussi, lorsquequelquun demanda Donizetti sil croyait possible que Rossini et compos

    e Barbier de Svilleen deux semaines, il rpondit : Pourquoi pas ? Il est siparesseux !

    BARCAROLLE : de litalien barcaruolo(gondolier), chanson de batelier,puis pice vocale ou instrumentale crite sur un rythme comparable, voquantun balancement.

    LaBarcarollede Chopin est ainsi une merveille de souplesse rythmique etmlodique. Faur composa treize barcarolles. Dans un genre vocal, le Soave

    sia il ventode Mozart (Cos fan tutte, acte 1er) est un pur chef-duvre. Ilavait auparavant introduit une barcarolle dans Idomeneo (acte II) avec lechurPlacido il mar, andamo.

    BAROQUE : du portugais barroco (perle irrgulire), signifiatardivement, au XVIIIe sicle, irrgulier et bizarre puis, au XIXe sicle,qualifia lart post-renaissant avec une connotation pjorative.

    Lart baroque a connu son triomphe en Italie au XVIIe sicle. Plusieurslments lannonaient au XVIe sicle, comme le dclin de la musiquepolyphonique, qualifie de stile antico, et lvolution du madrigal vers ustyle expressif monodique. Lglise du Ges, Rome, tenue pour avoir t lepremier difice baroque, date de 1568. Elle tait due Vignola. Son style

    influencera larchitecture religieuse du XVIIe sicle en Europe, en adoptantdes caractres locaux. Le baroque se rpandit jusque dans les coloniesespagnoles, en Amrique. La France fut lun des rares pays, aveclAngleterre, lui opposer quelque rsistance.

    Le baroque sest dvelopp dans le climat passionn de la Contre-Rforme,mais le vif dbat religieux de lpoque npuisait pas sa substance. Il futcontemporain dun mouvement gnral dexpansion et denrichissement eEurope (la Bourse de Londres date de 1566), dabsolutisme politique, de

    crise et de dclin de lglise, dune lutte conomique sans merci entre lesnations autant quentre les individus. Nobles, parvenus, bourgeois, pirates,aventuriers et vagabonds se disputaient ce dont lart baroque sest par : lor.Lart baroque fut limage de la socit : ouvert, divers, mlang,accumulatif, expansif et, surtout, thtral. Sa volont daffirmation futparticulirement dynamique dans la classe noble et dans lglise catholique,toutes deux menaces dans leur pouvoir. Lart baroque fut en mme tempslexpression de lclatement de lOccident et une tentative dy remdier e

    lui offrant une identit culturelle.

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    Le style baroque est apparu aprs que lglise eut dcid de faire front lclatement religieux et aux progrs de la Rforme. Une Contre-Rforme futentreprise, tandis qutaient rtablie lInquisition (1542) et institu lInde(1559). Le concile de Trente, runi une premire fois en 1545, exigea, par

    exemple, que la musique religieuse revnt plus de simplicit, de clart, deliturgie, et renont aux influences profanes. La Messe du pape Marcel(1565) de Palestrina fournit le modle suivre. Toutefois, ce souci de clartet de retour au sacr saccompagnait dune volont militante, illustrenotamment par la fondation de la Compagnie de Jsus, dirige par ugnral. Les jsuites taient trs amateurs de thtre, ils y voyaient uexcellent moyen de sduire et ddifier les esprits. Lart baroque se voulutconvaincant et conqurant (il est li lide, dangereuse et moderne, que

    lhomme peut tre chang), puis se dchana en formes, courbes, contrasteset ornements, cultivant lartifice et le faste pour exalter limagination etoccuper tous les espaces. Aussi sera-t-il jug au XVIIIe sicle, par lesrationalistes, peu harmonieux. La musique baroque est charge dedissonances, diront les encyclopdistes.

    Lge baroque fta le thtre. uvres et troupes se multiplirent en touslieux, jetant sur scne des drames mouvements, dclams, comico-tragiques,dun ton parfois trs libre, accumulant invraisemblances et ralisme cru. Le

    thtre, lieu de dbordements, de luxe et de plaisir, deviendra suspect aXVIIe sicle et le comdien sera rejet par lglise. Le matre mot des potesassurait que le monde est un thtre. Cervantes, Lope de Vega, Caldern,Alarcn, Ben Jonson, Marlowe, Shakespeare, Corneille ( ses dbuts) et lacommedia dellarte emplirent ce thtre de passions, de guerres et de crimes,de posie et parfois dobscnits, dintrigues, de dguisements et demachineries. Cette accumulation de passions dbrides, de prouesses et desurprises, cette mobilisation de dieux et de hros, mit un terme lart raffin

    et litiste des seigneurs de la Renaissance. La prodigalit baroque seretrouva dans tous les arts, chez le peintre Rubens par exemple.Le style baroque fut le triomphe de lartifice, du bel canto*, des castrats*,

    du trompe-lil et de la mise en scne. Dans le mme temps, il se donnaitpour fin ddifier, dtre le miroir de la vie et denseigner (Ben Jonson). Atravers lopra, le ballet de cour, le masque, la zarzuela, le monde nouveasadmirait lui-mme, se justifiait et sternisait. Il y a de lorgueil, voire de laprovocation, dans lart baroque, pour ne pas dire de limprialisme car il

    fut un art conqurant. Artifices et conventions taient toutefois, pour les

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    artistes de lpoque, des moyens dexprimer dternelles vrits. Pouratteindre celles-ci, il fallait passer par limage, faire le dtour par lareprsentation, la mtaphore et lallgorie afin dviter le banal et le trivial.Le vrai ntait pas tablir, encore moins chercher, il tait montrer.

    Occupe-toi de la ralit, et tche de dcouvrir ce qui est connu, rpond leroi du Portugal Colomb venu prsenter ses conjectures, dans Lacouverte du Nouveau Mondede Lope de Vega. Dans cette mme pice, la

    Religion et lIdoltrie se disputent la Terre. Lart navait pas pour fonctiodimiter le rel, mais de faire accder un langage qui ft universel etsduisant, captivant. Lart baroque fut un livre dimages, entassant les imagescomme entassait alors le savoir. Do la fascination quil exera et lescritiques qui suivirent, car une image nest en soi ni vraie ni fausse. Se livrer

    limagination, disait Pascal, cest se livrer la folle du logis.Reprsentation, thtre, concert, gerbe de genres musicaux (musiquedglise, musique de chambre, musique de thtre, musique instrumentale) etde formes (opra, oratorio, cantate, concerto, suite, sonate), lart baroquene cessa de mlanger et de distinguer. Cest de cette poque que date ladistinction entre sacr et profane, et que la voix et linstrument sesparent. Dans lart baroque comme dans le thtre shakespearien (parfoisbaroque dans ses procds), un dsordre apparent fcondait un ordre.

    La distinction des styles, contemporaine de lclatement de la doctrinechrtienne, des dogmes, du cosmos, et la volont de retrouver une unit sontcaractristiques de lpoque. En se dveloppant, lart baroque fixa des styles,puis des genres et des formes, ce qui devait mener, en France au moins, larigueur classique. Cet immense travail, cette considrable volution furent, emusique, fonds sur deux inventions : la monodie* accompagne et la basse*continue. Toutes deux librrent la mlodie, favorisrent lexpression et lavirtuosit du soliste, le dveloppement dun style contrast annonc par les

    madrigalistes du XVIe sicle et permirent, partir du rcitatif, de crer ledrame lyrique. Mais cet art se figera peu peu en conventions formelles(livrets mythologiques et aria da capo, par exemple) et en surchargesstrotypes. Le fastueux baroque se transformera en gracieux rococo (derocaille) au XVIIIe sicle. Celui-ci, jug frivole, cdera la place, la fin dXVIIIe sicle, au noclassicisme (au classicisme, en musique) et aprromantisme. Le baroque sera rejet par le XIXe sicle, lexceptiodune approche de Shakespeare trs romantise, puis peu pe

    redcouvert au XXe sicle pourtant dabord hostile, par principe, lartifice.

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    La musique baroque, qui stend de Monteverdi Jean-Sbastien Bach, estdune importance considrable dans lhistoire de la musique. Elle simposarapidement en Italie (Monteverdi, Cavalli, Cesti, Carissimi, Rossi), eAllemagne (Schtz) et en Angleterre (Purcell), plus tardivement en France, o

    elle dut se plier aux exigences du grand sicle. Il appartint Rameau,Haendel et J.-S. Bach de la mener terme. Redcouvrir la musique baroqueest une entreprise difficile : beaucoup duvres furent peu notes (il en estainsi, par exemple, du fameux Miserere de Gregorio Allegri) parce quelornementation improvise y tenait une part, voix (les vedettes taientalors les castrats) et instruments de musique ont volu (de l les querellesensuite entre les tenants des instruments anciens et des instrumentsmodernes), la quantit douvrages est norme (de nombreux compositeurs

    ont laiss une cinquantaine dopras, des dizaines de concertos et desymphonies) et la reprsentation dun opra baroque cotait souvent trs cher.Leffort est tout de mme indispensable : richesse et varit sont, dans lartbaroque, profusion.

    BARRAQU Jean (1928-1973) : compositeur franais. N Puteaux,lve de Langlais et de Messiaen, il fit un stage au Groupe de recherchesmusicales de lORTF, puis investit toute son nergie et sa science delcriture srielle dans la composition dune uvre, La Mort de Virgile,

    inspire du roman de Hermann Broch, quil ne put achever.Qualifi de crbral par les uns, de romantique par les autres Lamusique, cest le drame, cest le pathtique, cest la mort, a-t-il crit , decompositeur du sicle par ses admirateurs, Barraqu a laiss des uvreslyriques et difficiles: Sonate pour piano(1952), Squence (1955), Au-deldu hasard (1960, qui devait trouver place dans son uvre matresse) etChant aprs chant (1966). Il sest montr par ailleurs un analysteremarquable de luvre de Debussy.

    BARRAUD Henry (n en 1900) : compositeur franais. N Bordeaux,lve de Caussade, Dukas et Aubert, il fut un des fondateurs du groupe Triton,en 1932, qui se proposait de faire connatre la musique contemporaine.Barraud continua en ce sens lorsquil travailla lORTF, tout en composantune uvre qui dnote un esprit indpendant et mditatif.

    Citons de lui La Farce de matre Pathelin(1938), Offrande une ombre(1942), Le Mystre des Saints Innocents (1946), sur un texte de Pguy,compos la mmoire de son frre qui avait t fusill par la Gestapo, et

    lopraNumance (1952).

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    BARTK Bla (1881-1945) : compositeur hongrois. N Nagyszentmikls (aujourdhui en Roumanie) le 25 mars 1881 de parentsenseignants, lve dErkel, il tudia Budapest partir de 1899, se lia E.von Dohnanyi et Kodly. Dabord passionn de musique allemande

    (Beethoven et R. Strauss), influenc par Liszt, il entreprit bientt avecKodly dtudier le folklore de son pays. Bartk poussa ses investigations eSlovaquie, Roumanie, Bulgarie et, plus tard, en Afrique du Nord. Allant devillage en village, notant et enregistrant, il manifesta dans cette tche larigueur, voire la minutie qui le caractrisaient. En 1905, de passage Paris loccasion dun concours de pianistes, il dcouvrit la musique de Debussy.En 1907 il fut nomm professeur au conservatoire de Budapest et, en 1909, ilpousa Maria Ziegler (en 1923, il se remariera avec Ditta Pasztory).

    Rvl par Le Chteau de Barbe-Bleue (1918), ce remarquable pianiste,cultiv, curieux et mdiocrement soucieux de clbrit produisit ds lors unemusique originale, labore, rythmiquement trs riche, qui devait faire de luiun des classiques du XXe sicle. Il dcouvrira par la suite lcriture sriellemais, fidle a son temprament, il en tiendra compte sans rien renier de lui-mme. Comme a dit le critique A. Gola, Bartk mnera toute sa vie un vraidbat crateur au cours duquel il cherchera une synthse entre lui-mme etlunivers montant autour de lui.

    En 1939, Bartk quitta la Hongrie, jugeant que le climat ny tait pluspropice au travail et la cration. Il se rendit aux Etats-Unis et y vcutpniblement en donnant des concerts. Il composa le Concerto pour orchestre(1943) pour le chef dorchestre Serge Koussevitsky et une Sonate pourviolon (1945) pour Yehudi Menuhin. Atteint de leucmie, isol, Bartkmourut dans la misre New York, laissant inachev un Concerto pour alto(termin par Tibor Serlih).

    Luvre de Bartk se caractrise par une rigoureuse construction et par une

    grande complexit rythmique, par une criture moderne et souvent vigoureusequi sapaisa, a la fin de sa vie, en une sorte de classicisme (Concerto pourorchestre, Concerto pour piano n 3, uvres pour violon). Pianiste, il utilisalinstrument pour des exprimentations, ce qui nous vaut les Mikrokosmos(1926-1937), cahier de pices varies, gnralement courtes, dune difficultcroissante. Pour le piano, il composa aussi lAllegro barbaro (1910),manifeste de son art de traiter les rvthmes de danses, trois concertos (1926,1931 et 1945) devenus clbres et la Sonate pour deux pianos et percussion

    {1937), un de ses chefs-duvre.

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    Son uvre pour orchestre est dune richesse tant mlodique quharmonique,des Images (1910) au Concerto pour orchestre (1943) en passant par Le

    rince de bois (1916), Le Mandarin merveilleux (1919), le Divertimentoour cordes(1939) et surtout laMusique pour cordes, percussion et celesta

    (1936), qui reprsente peut-tre le sommet de son art. Ouverte par uneadmirable fugue, cette uvre aussi inspire que rigoureuse est dune rarerichesse de sonorits. Six quatuors cordes compltent cette moisson avecson opra.Le Chteau de Barbe-Bleue (livret de Bla Balasz) fut achev en 1911

    mais ne fut cr quen 1918, Budapest. Il tait alors jug inchantable.Cest un ouvrage court (environ une heure) et il ne fait appel qu deupersonnages (basse et mezzo-soprano). Certains ont dit quil fut la langue

    magyare ce que Pellas et Mlisande de Debussy avait t la languefranaise. Dautres lont rapproch des opras que composait cette poqueR. Strauss.Le Chteau de Barbe-Bleuefut une des premires compositionsdenvergure de Bartk. Il mettait en valeur une matrise instrumentale et unedensit sonore qui annonaient les russites venir. La dmonstration taitdautant plus remarquable que le drame se rduit ici peu de choses: Judith,la dernire femme de Barbe-Bleue, ouvre une une sept portes qui lui livrentla personnalit de son poux. Aprs quoi celui-ci se trouve seul, dpouill et

    face lui-mme, mort.La musique de Bartk a connu la popularit aprs la mort du compositeur.Certains ont vu dans ce succs un refuge, un moyen pour le public de se diremoderne sans ltre rellement lide sera reprise en se rfrant Chostakovitch. La ralit est sans doute plus simple: Bartk a russi la otant dautres ont chou et chouent encore, il sest impos comme umusicien moderne, classique et indpendant la fois.

    BARYTON : du grec barus (lourd) et tonos (tension), qualifie la voi

    humaine situe entre celle du tnor et celle de la basse. Le terme dsigna lehautbois grave et la basse de viole damour. Il sert encore nommer un bugleutilis par les fanfares.

    Ce nest qu la fin du XVIIIe sicle que la voix de baryton simposa sur lesscnes lyriques. Verdi, au XIXe sicle, fera triompher le baryton. Au XXesicle, il faut citer parmi les voix remarquables celles de Dietrich Fischer-Dieskau, Tito Gobbi, Hans Hotter, Tho Adam, George London et RuggeroRaimondi.

    Les grands rles de baryton sont souvent de trs grands rles: le rle-litre

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    deDon Giovanni (Mozart), de Rigolettoet de Falstaff(Verdi), de Wozzeck(Berg) notamment, et ils exigent des qualits de prsence scnique. Figaro,tant dans Les Noces de Figaro (Mozart) que dans Le Barbier de Sville(Rossini) est baryton, rle rjouissant compens par le terrible Iago dOtello

    (Verdi). De nombreux rles pour basse peuvent convenir des barytons,comme Wotan (LAnneau du Nibelung, Wagner) et Pizzaro (Fidelio,Beethoven).

    BASSE : voix dhomme qui possde la sonorit la plus grave. La bassepeut tre basse-taille (proche de la voix de baryton) ou basse chantante (plusgrav