De la revue à la réforme

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EDITORIAL

De la revue à la réformeFrom the journal to the reform

La revue de médecine légale (2010) 1, 41—42

Vous tenez entre vos mains le deuxième numéro de la Revuede Medecine Legale dont le retard est malheureusementinhérent à tout changement et celui-ci que nous avons connuen est un.

L’activité des auteurs et la disponibilité des reviewers mepermet de vous assurer que le numéro 3 sortira dans desdélais beaucoup plus brefs.

Le numéro 2 comprend toujours un article en anglais,conformément à la politique du comité de publication.

J’incite ceux d’entre vous qui veulent être lus au niveauinternational, à proposer des articles en anglais (et éven-tuellement une version en langue française de façon conco-mitante si vous n’êtes pas sûrs de vos qualités linguistiques).

Le numéro 2 est différent du précédent : il ne comporteque des articles originaux (ce qui est bon signe) mais paraîtmoins varié, et reflète donc moins les multiples aspects denotre spécialité, puisque deux articles sur cinq sont relatifsau délai post-mortem et deux autres, à la détermination del’âge des cadavres.

Plus que la fréquence des problèmes posés (la détermina-tion du délai post-mortem est rarement un problème crucialdans le déroulement d’une enquête et l’identification desfœtus n’est pas de pratique quotidienne), ce sommairereflète la difficulté des questions abordées.

La détermination de l’heure du décès, lorsque le cadavren’est pas sous abri ou lorsque le délai post-mortem est deplus de 24 heures demeure la plupart du temps une grossièreapproximation.

Des solutions sont ici proposées pour des situationsparticulières (milieu aquatique, températures ambiantesfluctuantes) au terme d’études approfondies et complexes,à la hauteur de la problématique. Nous savons, cependant,et c’est une des frustrations des chercheurs, que plusune technique est compliquée moins elle sera utilisée auquotidien. Le graal de la recherche serait donc de trouver dessolutions simples (d’utilisation) à des problèmes complexes.

1878-6529/$ — see front matter # 2010 Publié par Elsevier Masson SASdoi:10.1016/j.medleg.2010.09.004

En attendant, la prudence est de mise. La vie judiciairefrançaise a, à plusieurs reprises, démontré combien l’heuredu décès, lorsqu’elle est déterminée de façon approximative(ce qui est normal) mais donnée avec certitude (certesapprécié des enquêteurs) peut avoir des effets négatifssur la recherche de la vérité.

Quant aux fœtus, plusieurs affaires récentes montrentcombien le grand public (et donc les médias à moins que cene soit l’inverse) y est sensible. Une des fonctions deschercheurs de notre spécialité est aussi d’être ouvert surles préoccupations du public.

C’est ce qui m’amène à la réforme, réforme qui occupetous nos esprits en cette rentrée, réforme qui fait de lamédecine légale un acteur reconnu de la santé publique.Enfin, dirais je au nom de la plupart d’entre nous qui exer-cions depuis des décades une activité de médecine légaleclinique et une activité autopsique centralisée dans descentres adaptés.

Le but de cet éditorial n’est pas d’entrer dans les guerrespicrocholines dues à l’attribution des moyens, quand certai-nes villes cherchent les financements et d’autres les prati-ciens compétents à qui les confier.

Non, je voudrais souligner l’absence de versant universi-taire dans cette réforme, certes purement hospitalière, maisqui fait que l’activité se déroulera essentiellement dansles CHU.

Tous les médecins qui seront recrutés ou ceux qui, dans lefutur, seront attirés par notre activité, doivent savoir que laformation continue, la lecture d’articles, la fréquentationdes congrès et surtout les publications, l’enseignement et larecherche sont les seuls moyens qui permettent de se main-tenir à niveau et de garder un intérêt pour une activité quidurera parfois trois, voire quatre décades (au vue ducontexte économique actuel).

La réforme n’a rien prévu pour cela. Nous devons doncfaire en sorte que les moyens universitaires existants ne

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soient pas comptabilisés dans ceux affectés à la réforme,mais traités à part et développés.

Cela est indispensable pour assurer la formation desjeunes qui auront besoin d’être guidés et entourés pourcontinuer à publier (dans la Revue de Medecine Legale,par exemple !).

Il faut parfois du talent, du temps et surtout de lapatience pour faire comprendre à celui qui écrit un articlequ’il s’enrichit encore plus que ceux qui le lisent.

E. Baccinoredacteur en chef