De la race en Amérique - Programme de soirée

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Production La Caravelle D.P.I. (France) 20 au 23 janvier 2010 Salle Caisses Desjardins La Nouvelle Scène Accueil

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Production La Caravelle D.P.I. (France) accueil du Théatre du Trillium 20 au 23 janvier 2010

Transcript of De la race en Amérique - Programme de soirée

Production La Caravelle D.P.I. (France)

20 au 23 janvier 2010Salle Caisses Desjardins

La Nouvelle Scène

Accueil

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Je suis à la direction du Théâtre du Trillium depuis septembre 2008. Mon arrivée à la direction artistique de la compagnie est nourrie par un désir de s’ouvrir aux autres cultures en présentant des dramaturgies de toutes provenances, ainsi que par un désir d’ancrer encore plus profondément la pratique théâtrale à l’intérieur de la communauté. Dans cette optique, nous proposons cette année pour la toute première fois une expérience théâtrale inusitée : le discours que Barack Obama a livré à Philadelphie en 2008 sera interprété intégralement en français par un comédien mar t in iquais . L ’object i f artistique de la soirée est d’abord d’entendre les mots (ou pour plusieurs, les réentendre) et de recevoir la forme poétique. Dans un deuxième temps, l’événement permet une discussion autour des thèmes évoqués par ce discours. Autour de la question raciale, nous voulons offrir aux spectateurs une occasion unique d’échanger, de débattre, de partager.

Ce spectacle n’a rien à voir avec les propositions esthétiques habituelles du théâtre. Un comédien, un lutrin, un discours  : voilà ce que le metteur en scène guadeloupéen José Pliya nous offre dans la plus grande simplicité. Ce spectacle a déjà été présenté dans plusieurs pays et lorsque j’ai pris connaissance du projet, j ’ai voulu encourager cette prise de parole qui est selon moi humble dans sa forme et pertinente dans son contenu.

Anne-Marie White, directrice artistique et générale Théâtre du Trillium

Mot de la directrice artistique

COLLECTE DE FONDS POUR AIDER HAÏTI À la suite du séisme survenu à Haïti, le 12 janvier dernier, le Théâtre du Trillium souhaite se joindre au mouvement international de solidarité et venir en aide au peuple d’Haïti en appuyant l’organisme Etc_Caraïbe dans sa collecte de fonds. Les dons en espèces, déposés dans la boîte prévue à cet effet au comptoir du Bistro, seront remis en totalité à cette association d’auteurs dramatiques qui oeuvre sur l’ensemble de la Caraïbe. Créée en 2003, Etc_Caraïbes a pour but de faire découvrir, de promouvoir et diffuser les écritures théâtrales contemporaines de la Caraïbe francophone, créolophone, hispanophone et anglophone, de Caracas à Cuba. L’argent recueilli sera remis et réparti équitablement entre tous les auteurs qui en ce moment se battent et aident leurs familles à survivre à cette tragédie.

www.gensdelacaraibe.org ou [email protected]

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De la race en Amérique

Voici un texte exceptionnel. Au départ, il s’agit bien d’un discours, d’un discours p o l i t i q u e . À c e t i t r e , i l a u n objectif  rhétorique  : persuader et convaincre. C’est ce qu’il fait et de belle manière. La forme est charpentée. La structure évidente. La langue est simple. L ’ intel l igence transpire sans jamais éclabousser. C’est un modèle du genre  : efficace et brillant.

Pourtant à le lire de plus près, à le travailler comme une matière littéraire, on se rend compte que ce texte est traversé par autre chose : le poétique.

E n e f f e t , p o u r d é v e l o p p e r s o n argumentation, l’auteur convoque l’Histoire, la grande et tragique histoire de son pays; il convoque la mythologie des Écritures donnant à son propos une profondeur inattendue; il cite Faulkner, le grand William Faulkner, tutelle et totem à la fois; il ouvre et il conclut son discours par la fable, l’universalité de la fable qui parle à notre mémoire, à nos sens, à nos émotions plus qu’à notre raison.

Par delà les perspectives postraciales que dessine ce discours et que nous partageons, c’est aussi la force du poétique qui nous touche et que nous voulons faire ressentir au plus grand nombre.

Voilà pourquoi cette prestation ne sera pas une représentation théâtrale.

Nul artifice, nul effet, pas de dramaturgie, mais plutôt une mise en voix, une restitution intégrale de la parole, sociale, économique, humaniste, en résumé, politique d’un homme qui depuis ce discours est devenu le 44e Président des États-Unis d’Amérique.

En 2003, j’ai écrit une pièce «  Nous étions assis sur le rivage du monde… ». Une jeune femme rentre dans son pays natal pour des vacances. Sur la plage de son enfance, elle croise un homme qui lui refuse le droit de boire, de se baigner, de marcher sur le sable. Pourquoi?

Parce qu’elle n’a pas la bonne couleur de peau… Au terme de ce parcours initiatique d’une extrême violence, l’homme finit par inviter la femme à s’installer pour discuter : « Je voudrais comprendre… Peut-être y a-t-il une autre issue… pour les couleurs et les hommes… autre chose que la séparation? … Vous voulez bien rester pour qu’on en parle? Installez-vous, asseyez-vous, déshabillez-vous pour prendre un bain… Vous voulez bien?  » Et la femme lui répond  : «  Non. Vous m’avez convaincue. Il n’y a pas d’issue pour les couleurs sur ce rivage. Les hommes, les femmes s’en accommodent très bien. Il n’y a pas d’issue, pas de solution, pas d’espoir que nous puissions nous asseoir un jour, tous les deux, tranquilles, sur le rivage du monde. C’est comme ça. »

L’impasse de cette chute, de cette fin de pièce, surprend, choque, brutalise le lecteur, le spectateur et, je l’avoue, l’auteur.

Mais ce n’est que logique, la logique de mon personnage.

Le discours de Barack Obama sur la race apporte à ma pièce, à mon personnage, une réponse forte, exigeante, sans concession, mais qui apaise, mais qui réconcilie.

Je n’aurais pas pu l’écrire, mon personnage n’aurait sans doute pas pu la dire, mais elle nous va cette parole, elle nous convient.

Intimement.

José PLIYA, metteur en scène

Durée de la performance : 40 minutes

Durée de la discussion : 40 minutes

Note d’intention du metteur en scène

Extrait de la préface par François Clémenceau

Dans les années 80, Barack Obama, qui est en quête d’une identité sociale et religieuse plus précise […] rencontre la Trinity Church en pleine ascension. […] C’est le révérend Wright qui l’anime. […] Au fil des conversations, une amitié se noue. Barack Obama dira plus tard qu’il considère le Révérend comme «  quelqu’un de sa famille  », un oncle ou un parrain avec qui il se sent en confiance, un conseiller spirituel.

[…] Le 13 mars 2008, le journal du soir d’ABC news consacre un long reportage à la Trinity Church of Christ de Chicago. L’équipe d’investigation de la chaîne, qui a acheté les enregistrements vidéo du révérend Wright, en diffuse des extraits, des plus sulfureux  : […] le révérend Wright a écrit que les attentats du 11 septembre étaient un «  signal d’alarme  » pour l’Amérique, «  afin qu’elle se rende compte que les Noirs et les Arabes existent toujours ». […] le révérend Wright a hurlé : « Que Dieu bénisse L’Amérique? Non, non, non. Pas Dieu bénisse l’Amérique : Dieu maudisse l’Amérique! »

[…] Ce soir-là, le scandale est en prime t i m e , o f f e r t à d e s m i l l i o n s d e téléspectateurs des journaux télévisés. […] Pour Obama, il va falloir autre chose que des démentis pour effacer les d o u t e s q u i é m e r g e n t s u r s a personnalité autant que sur sa sincérité. Aurait-il dissimulé ses intentions en jouant de sa mère blanche alors que le pasteur, de qui il se dit si proche, semble haïr les blancs?

[…] L’affaire est devenue un point de fixation dans les médias. L’opinion est troublée. Il faut agir. Et vite. En moins d’une semaine, Obama […] se met au travail. Un lieu est choisi : Philadelphie. Une date : le 18 mars. […] À dix heures et demie devant une rangée de huit drapeaux américains, le sénateur de l’Illinois vérifie que le texte, sur lequel il a travaillé jusqu’à deux heures du matin, a bien été calé sur les deux télésouffleurs disposés à droite et à gauche de son pupitre. Il commence.[…] En quarante minutes, Barack Obama sera interrompu dix-sept fois par des applaudissements. Le lendemain, la presse du monde entier saluait un discours à l’égal du «  I have a dream  » de Martin Luther King.

Contexte historique

Texte original du discours Barack Obama

Traduction Judith Miller

Mise en scèneJosé Pliya

InterprétationÉric Delor

Lumières Babylone Aidi

Avec la voix de Laure Adler

Production Caravelle D.P.I.Accueil du Théâtre du Trillium

Régie Benoit Roy

Graphisme de l’afficheMario Godbout Design

Gabarit du programme Llama Communications

ProgrammeMélanie Rivet et Louis-Philippe Roy

Photographies promotionnellesRolline Laporte

Né en 1966 à Cotonou au Bénin, José Pliya a obtenu en 2003, le Prix du jeune théâtre André Roussin de l’Académie française pour Le Complexe de Thénardier et l’ensemble de son œuvre. Auteur, il a écrit une vingtaine de pièces de théâtre traduites et créées sur les cinq continents. Metteur en scène, il a dirigé les comédiens de la troupe de la Comédie Française dans sa pièce Les effracteurs au studio théâtre en 2004. Il dirige, depuis 2005, l’Artchipel Scène Nationale de la Guadeloupe.

Équipe de production

JOSÉ PLIYAMetteur en scène

BARACK OBAMAAuteur du discours A More Perfect Union44e président des États-Unis d’Amérique

Né en 1961, d’un père Kenyan et d’une mère américaine, Barack Hussein Obama passera son enfance à Hawaï, puis en Indonésie après le divorce de ses parents. Après des études au Collège occidental de Californie, Obama entre à l’Université Columbia de New York, et en sort diplômé en sciences politiques et en relations internationales. Il s’installe alors à Chicago pour s’investir dans le combat social.

Ses premiers pas en politique se feront en 1992, avec le soutien qu’il apporte à Bill Clinton. Il est de tous les combats «  gauchistes  », pour l’avortement, contre la peine de mort…Devenu célèbre par un discours sur le thème du «  rêve américain  » à la Convention démocrate de Boston en juillet 2004, il sera élu sénateur de l’Illinois avec 70  % des voix. La preuve qu’il glane des suffrages bien au-delà des considérations communautaires. Comme le dit justement l’analyste républicain Bill Bennett, au soir du 3 janvier 2008, le talent de Barack Obama est de ne jamais jouer la carte raciale sans toutefois renier ses origines, et «  sa condition de noir dans un pays de blancs ».

Le personnage, son parcours, représente cette ouverture que cherchent en ce moment les États-Unis. Les points communs qu’on lui trouve à John Kennedy rappellent aux Américains un passé glorieux, teinté de nostalgie.

Il a reçu, au plein coeur de sa première année de mandat, le Prix Nobel de la paix.

Il célèbre son premier anniversaire d’investiture en ce mois de janvier 2010.

Comédien martiniquais formé à l'ESAC (École supérieure d'Animation et de Communication), il travaille à Paris jusqu'en 1992 pour ensuite revenir en Martinique où il travaille pour divers metteurs en scène locaux ou non dont Michèle Césaire, Elie Pennont et Ruddy Sylaire avec et sous la direction duquel il a joué dans Nègerrances de José Pliya, présenté au Festival d'Avignon off de même que Parabole, du même auteur, mis en scène par Noël Jovignot.

ÉRIC DELORComédien

JUDITH MILLERTraductrice

Professeure de français, Ph.D., M.A., Rochester; B.A., Vassar. Spécialiste des théories, productions et dramaturgies de t h é â t re f r a n c o p h o n e , a i n s i q u e féministes. Elle a participé à maints projets d’écriture et de traductions théâtrales. Elle a reçu plusieurs prix et divers honneurs au cours de sa carrière. Elle est reconnue et appréciée dans la s p h è re d u t h é â t re f ra n c o p h o n e américain.

Diplômé du département de théâtre de l’Université d’Ottawa, ainsi que du Collège Algonquin dans le programme Arts et Théâtre, il est directeur de production pour le Théâtre du Trillium. Depuis son arrivée au Trillium, il a eu la chance d’assister Anne-Marie White à la mise en scène de Grincements et autres bruits ainsi que Le Bout du monde. Il a signé la mise en scène de French Town pour le Théâtre Tremplin en mai 2009 et Peace, Land and Bread présenté dans le cadre du Projet Rideau pour le Théâtre la Catapulte au Magnetic North Festival en juin 2009 et aux Zones Théâtrales de septembre 2009.

Laure Adler, née en 1950 à Caen, est une journaliste et écrivaine française, animatrice et professeure.

Élevée en Afrique, à Abidjan, elle a obtenu une maîtrise de philosophie, puis a réalisé une thèse consacrée aux féministes du XIXe  siècle. En 1989, François Mitterrand l'appelle comme conseillère à la culture. Elle a travaillé à la télévision et dans le domaine de l’édition.

Elle a publié plusieurs ouvrages en tant qu'auteure. En mars 2007, elle a signé avec 150 intellectuels un texte appelant à voter pour Ségolène Royal, «  contre une droite d'arrogance  », pour «  une gauche d'espérance ».

LAURE ADLERVoix hors champ

BENOIT ROY Régisseur

Mélanie RivetRédactrice • Traductrice junior • Créatrice

Formatrice spécialisée : théâtre, slam, poésie

819. 918. 1795 • [email protected]

Le Théâtre du Trillium voue ses ressources à la production et à la diffusion d’oeuvres théâtrales c o n t e m p o r a i n e s a i n s i q u ’ à l ’ a v a n c e m e n t d e l a p r a t i q u e théâtrale de la région d’Ottawa-Gatineau.

L a c o m p a g n i e a r t i c u l e s a programmation autour de deux champs d’intérêt artistiques  : les prises de parole fortes, d’ici et d’ailleurs, qui témoignent de notre temps ainsi qu’une liberté de formes théâtrales, qui témoignent de l’évolution de la pratique théâtrale.

Le Théâtre du Trillium souhaite remercier les membres de son conseil d’administration pour leur précieux soutien dans la diffusion de cet événement.

Conseil d’administration Denise Perrierprésidente

Diane Élievice-présidente

Roch Beauchamptrésorier

Administrateurs :

Annie Bissonnette

Pierre Champagne

Rex Fyles

Aline Germain-Rutherfold

Bounthao Thammavongsa

Équipe permanenteAnne-Marie Whitedirectrice artistique et générale

Élise Lefebvredirectrice administrative

Benoit Royresponsable de la production et assistant aux directions

Louis-Philippe Royresponsable du développement et des communications

Le Théâtre du Trillium virtuel

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www.theatre-trillium.com

Donnez-nous des ailes!

Le Théâtre du Trillium a besoin de votre appui afin de faire rayonner en tournée ses projets artistiques. Les donateurs qui offriront 100 $ et plus verront leur nom inscrit sur notre prochain décor en tournée, ainsi que sur une plaque affichée lors de chacune des escales de la production. Si vous désirez faire un don ou en savoir davantage sur notre programme de dons, veuillez communiquer avec Élise Lefebvre, au 613 789-7643, poste 2, [email protected]. Vous pouvez également faire un don en ligne, de façon sécurisée, en suivant le lien CanaDon.org sur notre site Web. Pour chaque don, un reçu aux fins d’impôt sera remis.

Le Théâtre du Trillium est en train de se concocter une belle équipe d e c i t oye n s e n g a g é s d a n s l e s a r t s p a r u n c o m i t é intergénérationnel de bénévoles.

Si vous avez envie de vous engager dans notre théâtre, pour qu’il devienne un peu plus votre théâtre, et ainsi avoir accès à de chouettes privilèges, nous vous invitons à communiquer avec Louis-Philippe Roy, au 613-789-7643, poste  4, [email protected]. Vous pouvez aussi vous inscrire au comité de bénévoles par l’entremise de notre site internet.

Merci à tous nos partenaires

Merci à l’équipe deLa Nouvelle Scène

Richard Lebel direction générale

Martin Boisclair direction adjointe

Marc MironGabriel Martinedirection technique

Julien Lelièvre directeur administratif et responsable des locations

Jean-François Dubéagent de communication

Joëlle Cyradjointe administrative

Catherine Jeannerodresponsable de la billetterie

Anya MarcelisSandrine Couturepréposées à la billetterie

Pour tout connaître sur la programmation deLa Nouvelle Scène,visitez :www.nouvellescene.com

Prochainement à La Nouvelle Scène

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Coproduction entre leThéâtre la Catapulte et le Théâtre français de Toronto

Mise en scène Jean Stéphane Roy

24 février au 6 mars 2010

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Coproduction entre le Théâtre de la Vieille 17 et le Théâtre Sortie de Secours

Mise en scène Philippe Soldevila

Collaboration à la direction d’acteurs Esther Beauchemin

21 avril au 1er mai 2010

Horaires des représentations :mercredi 20 h. jeudi 18 h. vendredi 20 h.

samedi 15 h et 20 h