David Seifert

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GALERIE LES MONTPARNOS LES PRINTEMPS DU MONTPARNASSE

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Galerie Les Montparnos Exposition : Les Printemps du Montparnasse mars à juin 2015

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GALERIE LES MONTPARNOS

LES PRINTEMPSDU MONTPARNASSE

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GALERIE LES MONTPARNOS

LES PRINTEMPS DU MONTPARNASSE

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Montparnasse, les années 20. Il faut ima-giner des centaines, quelque millier de peintres, de sculpteurs, d’écrivains, de compositeurs, de danseurs… venus des quatre coins du monde, qui se retrouvent là, à Paris, dans les trois ou quatre rues re-joignant le carrefour Vavin. Imaginer cette effervescence inouïe, ce bouillonnement de création, de folle jeunesse et de liberté.Montparnasse, ses années uniques, les ateliers héroïques. L’après 14-18, l’après Révolution Russe, le passage d’un monde à un autre, et tout un univers s’y retrouve, y foisonne de la Grande Chaumière à la Ruche. Naissent alors les heures de légende. L’aventure y loge, y peint, y écrit à chaque coin de rue. Sans compter que les esprits ont chan-gé. Après le chaos, l’époque est à la fête, au débordement, à la recontruction, les femmes veulent un travail et revendiquent leur autonomie, leur identité. Le quartier devient à ce moment-là une sorte de labo-ratoire extravagant où tout s’expérimente sans limites dans une intensité turbulente, enthousiaste et fantasque.

Cependant, presque un siècle plus tard, la postérité, paresseuse, ne semble vouloir retenir qu’une bien trop courte liste de noms… L’histoire de l’Art Moderne ou la mémoire partielle des cotes et enchères ?Montparnasse, si magique ; il faudrait reve-nir à l’Italie du Quattrocento pour retrou-

ver un tel moment où l’art à lui seul change le monde. Des audaces ruisselant sur les pavés de Florence jusqu’aux guéridons des terrasses des brasseries de boulevards, la même fièvre, la même force indomptée du génie et des talents. Montparnasse, la conquête de « l’Art Vivant ». Chaque ar-tiste est à lui seul son propre mouvement. C’est l’École de Paris.

Des centaines, quelque millier…Il aura fallu un demi-siècle à peine à ce quartier pour tout oublier de cet hier en-core si brûlant.Que s’est-il donc passé ? Comment lire les lignes de cette froide évidence : celle d’un quartier tombé dans la plus grande et rapide amnésie de toute l’histoire de la peinture. Des centaines, quelque millier… et autant d’histoires humaines de création, qui toutes nous murmurent un même inoubliable.J’ai souvent ce frisson lorsque je me rends à la galerie chaque matin et que je traverse le parvis de Notre-Dame-des-Champs,

(1896 – 1980)

LES GRANDS OUBLIÉS

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cette sensation de marcher encore aux côtés des géants, sur les pas de Modi, de Picasso, de Foujita, de Le Scouëzec, de Max Jacob et de croiser ces tant d’autres, une toile sous le bras sur laquelle j’essaye de déchiffrer la signature, afin de mettre un nom à un visage.Leur esprit est toujours là, comme si l’âme libre de la beauté était nostalgique du lieu et ne pouvait se contraindre à quitter défi-nitivement l’asphalte…À y entendre presque, dans les courants d’airs qui s’engouffrent chaque jour dans les rues du quartier, la voix de ces peintres, sculpteurs et poètes qui nous demande-raient : «Vous souvenez-vous de nous ?»Ainsi, amoureux du quartier et de cette époque de feu m’est venu une idée de belle aventure : sortir de l’oubli quelques uns de ces noms qui ont fait que ce vent qui souffla fut si fort et brûlant. Une aventure à partager. Non pas la mélancolie tiède d’un moment perdu, mais la redécouverte enfin d’œuvres par le temps égarées. Et par

leurs œuvres, ces artistes qui furent ce que fut Paris et virent ce qu’était la vie. Ten-ter de redonner à voir des trésors disparus comme autant d’éclats retrouvés de cet incomparable époque.Quelque millier, des centaines, et écarter les rideaux fermés de la mémoire sur tel nom puis tel autre et encore, chacun avec ses peintures, ses aquarelles, ses esquisses ou dessins. Hier était si jeune. Montpar-nasse aujourd’hui.Il n’y a nulle fin à l’Art Vivant.

LE MONTPARNO DE LA DOUCEUR

Parmi ces noms retrouvés, la Galerie Les Montparnos a choisi cette année de vous présenter l’œuvre majeure du peintre David Seifert.« Le montparno de la douceur ». David Seifert faisait partie de la trentaine d’artistes qui ont peint pour son inaugu-

autoportrait

vers 1945,

Dessin au fusain sur papier,

Signé en bas à droite,

22 x 18 cm.

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ration le 20 décembre 1927, les colonnes de la brasseries la Coupole ; en bohême compagnie d’Auguste Clergé, l’ami de Le Scouëzec et fondateur des « peintres aux cafés », Marie Vassilieff, Zingg, Latapie…Il était du groupe fameux des peintres po-lonais et ukrainiens (Mendjizky, Dobrins-ky, Sam Granovsky…), ami de Chagall, de Paul Klee, du fauve Othon Friesz, de Soutine, de Kisling, de Mané-Katz… De même qu’il fut un proche de la première heure des peintres de l’École de Paris : Joachim Weingart et Léon Weissberg.

Il arrive à Montparnasse en 1924. Pour définir son œuvre d’un trait tout général, on peut parler d’une peinture de tendresse, ainsi qu’en témoignent les portraits de sa femme Anna, ses fils Anatole et Toleck qui décèdera en 1926.Les œuvres des années 1925 et 1926 appa-raissent comme puissantes et contrastées, les visages sont surlignés de noir, les cou-leurs s’imposent pures et fortes, expres-sionnistes. Ressortent aussi des jaunes, des verts émeraude tel en témoignent les por-traits d’Anna, de Toleck endormi et Toleck à la poupée.Après son séjour dans le sud (1933 – 1939) les contours se lissent et se fondent, les transparences jouent avec les ocres et les blancs.

Anatole

(toto) à 5 ans

1933,

Huile sur toile,

46,5 x 33 cm.

Anna aux bretelles

vers 1935,

Huile sur toile,

Signée en bas à gauche,

82 x 54 cm.

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La peinture de David Seifert est un songe au cœur de l’atelier, un chaud délicat, une caresse sur la toile. Une touche à la légè-reté du coton, sans écrasement, la peinture juste soufflée sur la surface, laissant ainsi gravé en le toujours, l’atmosphère d’une séance de pose. Un voile inapuyé et sen-sible semble flotter sur la toile à un point tel que l’on ne distingue plus précisément la nature de chaque couleur. Serait-ce un bleu ? Un blanc ? Une teinte terre ? Tout est tons retenus dans la grâce d’une ape-santeur.Une famille au cœur du quartier.Des fleurs, des amoureux s’embrassant sur les bancs du Jardin du Luxembourg, jusqu’aux paysages cubistes des immeubles Pouillon peints sur les hauteurs de Meudon. Son approche de la composition change.Il émane de l’œuvre de David Seifert un sentiment heureux de sérénité.

La Galerie Les Montparnos a grande et chaleureuse hâte de vous inviter à décou-vrir l’un des peintres les plus attachants de ce Montparnasse de l’entre-deux guerres.Au plaisir donc de nous retrouver lors de cette exposition et trinquer à « l’Art Vi-vant », de porter belle santé à l’un de ceux qui ne doivent plus être « les oubliés ». Aux printemps retrouvés, tchin… !

Mathyeu Le Bal

Les immeubles Pouillon,

Boulogne-Billancourt

vers 1965,

Dernière période,

Huile sur panneau,

signée en bas à droite,

20,5 x 40 cm.

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Autoportrait

à la palette

1939,

Huile sur panneau,

Signée en bas à droite,

55 x 35 cm.

Le fils de

l'artiste peignant

Vers 1935,

Huile sur panneau,

24 x 19,5 cm.

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La corrida

vers 1950,

Dessin à l'encre sur papier,

13,5 x 21 cm.

Nu allongé au sofa

Vers 1930-1935,

Huile sur toile,

14 x 22 cm.

Anna et Anatole,

L'épouse du peintre

et son fils

vers 1930,

Pastel sur papier,

54,5 x 43 cm.

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fillette au fauteuil

1933,

huile sur toile,

72 x 62 cm.

Nature morte

au tabouret

vers 1930-1935,

Dessin à l'encre et

lavis sur papier,

18 x 13,5 cm.

Nu de profil

vers 1935,

Dessin à la mine

de plomb sur

papier

32 x 24,5 cm.

Au dos : Anatole

au compas - Dessin.

zazou

vers 1945,

huile sur toile,

signée en bas à droite,

45 x 26 cm.

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David Seifert, issu d’une famille bour-geoise de Galicie, est né le 31 décembre 1896 à Wolanka en Pologne et fait partie d’une fratrie de neuf enfants.

Très jeune, David manifeste des aptitudes pour le violon et le dessin. En 1910, il entre à l’École Supérieure des Arts et Métiers de Lwov, où il rencontre Sigmund Menkes et Alfred Aberdam.

En 1912, il se lie avec Joachim Weingart et côtoie Paul Klee à l’École des Arts Gra-phiques de Weimar, la Hochschule für Bil-dende kunst.

En 1915, il est reçu au concours de l’Aca-démie des Beaux-Arts de Cracovie, où il poursuit ses études. C’est à ce moment qu’il est repéré par un riche industriel, Karol Katz, qui sensible à son talent, lui propose de poursuivre ses études d’art à Berlin où David restera deux années.Avec l’aide de son mécène qui le dote d’une pension de quarante dollars, David s’ins-talle seul à Paris en 1924 et trouve à se loger dans une minuscule chambre non chauffée au rez-de-chaussée de la rue Boussingault où Anna le rejoint le 1er février 1925.On sait que Karol Katz périra dans les camps.Le couple vit quelques mois dans un hô-tel rue de Celz. Leur enfant Toleck âgé de quatre ans décède d’une rougeole à l’hôpital Necker. Anna ne se remet pas de la perte de cet enfant et devient à jamais anxieuse et dépressive.Après leur déménagement, Villa Corot au dessus de l’atelier du sculpteur Charles Despiau, l’artiste découvre la gravure sur bois et la sculpture.

De 1926 à 1929, David présente ses œuvres aux Salon d’Automne, Salon des Indépendants, Salon des Tuileries, et Salon des Artistes Français.Puis c’est la naissance de leur troisième enfant, Anatole, le 22 février 1927.C’est une année riche en événements pour lui, qui est alors choisi avec une trentaine d’autres peintres, pour décorer un pilastre de la brasserie La Coupole : l’inauguration a lieu le 20 décembre 1927 avec beaucoup de faste.Il est entouré de ses amis : Leon Weissberg, Othon Friesz et Moïse Kisling. La galerie Zak s’intéresse beaucoup aux œuvres de Seifert et souhaite passer un contrat avec lui ; mais David n’a jamais voulu être « pieds et poings liés » et refuse d’entrer dans le processus de commandes et de production à la chaîne.

BIOGRAPHIE

DAvid seifert

à l'âge de 14 ans

pologne.

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Dans les années 30 et jusqu’au début de la guerre, David part avec sa famille s’instal-ler à Saint-Paul-de-Vence, puis à Sanary dans le Var, mais la vie y est très rudimen-taire. Anatole va à l’école primaire et pro-fite également de la mer à proximité. Il fait des concours de plongée avec son copain, Guy Kisling, le fils de Moïse Kisling, sur la plage de Portissol. Anna vend des œufs sur le marché et David a trouvé une occu-pation lucrative : il se rend à Toulon en bus pour y dessiner des affiches de cinéma.

Anna travaille chez les Feuchtwanger, qui font partie des riches intellectuels alle-mands installés à Sanary. David conquiert leur estime : Lion Feuchtwanger demande

à David de réaliser un buste en bronze de son épouse Marta, qui était une fort jolie personne. Cette sculpture est exposée à présent à la Villa Aurora à Los Angeles.

David peint sans relâche, mais doit sou-vent laisser ses œuvres sur place - le buste de son fils en Charente, les toiles et bois gravés de la rue Boussingault - car les voyages se font surtout en bus, parfois en train, ce qui n’est guère propice à un démé-nagement facile.Le peintre profite de la lumière et des pay-sages du sud pour peindre sur le vif à Èze et Roquebrune.

1937-1938, ils reviennent à Paris. Anna ins-crit son fils au collège Stanislas. La famille trouve à se loger au 73 rue Notre-Dame-des-Champs, sur le même palier que le couple Othon Friesz. Ils deviennent amis.

photo du peintre, de son

épouse Anna et son fils

sanary-sur-mer, 1935.

Karol Katz (son

mécène) et sa femme

pologne, 1924

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Cette amitié sauve la famille, puisque l’épouse d’Othon Friesz, Andrée, qui se trouve à un dîner officiel à la préfecture, la veille de la Rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1942, avertit Anna qui aura la vie sauve en s’échappant à temps.

Pendant la guerre, la famille se cache dans une masure à Vaudherlan où le confort est plus que spartiate.En 1940, il est contacté par le ministre de la culture et du patrimoine qui se porte acquéreur de l’œuvre « l’île de Bréhat », actuellement conservée à la Faculté de Pharmacie à Paris.

Après guerre, de 1945 à 1960, le peintre qui a retrouvé intact son atelier rue Notre-Dame-des-Champs, se sent libre de peindre enfin, sans entrave et sans contrainte finan-cière. Il expose régulièrement à la galerie Montmorency et en Grande-Bretagne à la Redfern Gallery.

Entre 1950 et 1960, il fait de fréquents sé-jours à Cosne-sur-Loire et à Lainsecq où il loue un petit appartement, mais aussi à Gaillon sur les bords de Seine et se rend en Bretagne sur l’île de Bréhat.

Son épouse Anna devient peu à peu une intermédiaire indispensable pour les col-lectionneurs de Rodin, Modigliani, Pascin, Utrillo, Suzanne Valadon, Eugène Boudin et assume le statut de courtier.Étrangement, David ne tient pas à ce que son épouse s’occupe de la vente de ses œuvres. Il dira à ce propos : « Mes toiles seront reconnues dans cinquante ans et elles feront leur chemin toutes seules. »

En 1961, la famille emménage au 25 route des Gardes à Meudon. Le peintre a son ate-lier au dernier étage de cette maison Man-sart et bénéficie d’une très belle vue sur Pa-ris. Il peint à loisir les bâtiments Pouillon du Pont de Sèvres qui se détachent sur les ciels gris.En 1972, il obtient un grand prix à Cannes, catégorie paysage.

Anna meurt en 1976 et David resté seul, continue de peindre jusqu’à sa mort le 18 janvier 1980.

Tout comme de nombreux artistes David a mal vécu financièrement de son art. Il a eu la chance d’avoir une épouse qui le li-bère des contingences matérielles par son entregent, la finesse de son jugement auto-didacte, et sa très bonne mémoire. L’œuvre de sa vie parcourt 84 ans où il a exercé sa passion de la composition et de la couleur. Effacé et discret, il a toujours été exigeant envers lui-même, allant jusqu’à détruire ses toiles si elles ne correspon-daient pas aux idéaux qu’il s’était fixés.

D. Seifert

allongé

en bas à droite,

et ses amis peintres

à montparnasse.

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Soucieux dans son approche esthétique, il disait : « avoir travaillé toutes ces années pour oublier ce qu’il avait appris. »Ses œuvres sont présentes dans les col-lections privées en France et à l’étranger, conservées également dans les Musées de Varsovie, d’Aix-les-Bains et des Années 30 à Boulogne-Billancourt pour ne citer que les plus connus.

Pour honorer sa mémoire, son fils Anatole et sa belle fille Annick Aballea-Seifert ont, à partir de 1990, participé à de nombreuses expositions dans le sillage des Peintres de l‘École de Paris et de Modigliani, au Ja-pon, en Espagne, en Italie et en France.

Annick Aballea-Seifert

La parisienne

Huile sur toile,

Signée en bas à droite,

59 x 36,5 cm.

D. Seifert

à l'académie,

Deuxième en

partant du

haut à Gauche.

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La jeune fille à

la collerette

vers 1933,

Huile sur toile,

signée en bas à droite

44 x 37 cm.

Bouquet

vers 1945,

Huile sur toile,

Signée en bas

à droite,

35 x 24 cm.

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La gare du bas Medon

vers 1962,

Vue de l'atelier.

Huile sur toile,

50 x 58 cm.

Couple au jardin

du Luxembourg

vers 1940,

Huile sur panneau,

38 x 46 cm.

La dame

à la couture

vers 1935,

Huile sur pan-

neau, vers 1925

35 x 23,5 cm.

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L'île de Bréhat,

Bretagne

vers 1940,

Huile sur toile,

60 x 92 cm.

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Saxo-Blues (étude),

Anatole, le fils

de l'artiste

Vers 1940,

Aquarelle sur papier,

61 x 42,5 cm.

Paysage de

Cosnes-sur-Loire

vers 1950,

Huile sur toile,

Signée en bas à droite,

33 x 46,5 cm.

Fillette cousant

vers 1935,

Aquarelle sur papier,

27 x 21 cm.

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Les cornettes,

Jardin du

Luxembourg

vers 1945,

Huile sur panneau,

44 x 52 cm.

Le peintre

au chevalet

vers 1940,

Aquarelle sur papier,

18,5 x 20 cm.

Au dos : un dessin

à la sanguine.

Le cirque

vers 1930,

Dessin à la plume

sur papier,

18 x 24 cm.

Maternité

vers 1933,

Huile sur carton,

16 x 17,5 cm.

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«Veritable joyau de l’Art deco, La Coupole est la brasserie parisienne la plus connue au monde. Elle est aujourd’hui le symbole incontournable de l’Histoire du Montparnasse, mais aussi de l’Art de vivre et de sortir a Paris, et plus particulièerement dans le 14e. »

1 coupe de Champagneofferte*

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Le 20 décembre 1927 la brasserie LA COUPOLE à Montparnasse est inau-gurée. Créée à l’initiative d’Ernest Fraux et de René Lafon, deux Auvergnats qui vou-laient construire la plus grande brasserie de Paris.Ils confient la décoration des colonnes nues de la brasserie à un des peintres de Mont-parnasse Alexandre Auffray qui leur avait dit un jour : « le restaurateur qui ferait déco-rer son restaurant par les peintres de Mont-parnasse ferait un succès ». MM Fraux et Lafon disent à Auffray : « Les colonnes sont à vous » Affaire conclue. Coup de gé-nie des deux patrons : Auffray va réussir à rassembler et à convaincre une trentaine d’artistes de Montparnasse qui exposaient aux Salon d’Automne, au Salon des Tuile-ries, au Salon des Indépendants, et au Sa-lon des Artistes Français de mener à bien ce projet.

L’OEUVRE DE DAVID SEIFERTÀ LA BRASSERIE LA COUPOLE

le pilastre

de la coupole

1927.

David Seifert pourtant assez solitaire, ex-posait dans ces grands Salons. Auffray lui a passé commande d’une peinture d’un pi-lastre, comme l’a confirmé son fils Anatole Seifert à l’auteur de ces lignes (entretien du 14 septembre 1997 à Meudon). Cette information est d’ailleurs confortée par les documents comptables de la brasserie La Coupole, montrant que le nom de Sei-fert figure sur la facture de Janvier 1928 et qu’il a été rémunéré pour sa peinture comme les autres peintres des colonnes.

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En 1927, David Seifert a 31 ans lorsqu’il peint ce pilastre.Attiré comme beaucoup de peintres, d’écri-vains et de musiciens par le foisonnement artistique de Paris « ville lumière », il fait partie de la bande du café du Dôme à Montparnasse où se rassemblent les exilés venus d’Europe Centrale réunis par leur culture commune : Kikoine, Blatas, Cha-gall, Zadkine, Kisling, Volovick…Il était le voisin de palier d’Othon Friesz au 73 rue Notre-Dame-des-Champs à un jet de pierres du carrefour Vavin et les deux artistes avaient une grande estime l’un pour l’autre.Revenons à la peinture de Seifert sur ce pi-lastre où sa femme Anna a été son modèle. Elle dévoile un corps nu aux formes géné-reuses, femme pudique, délicate, aux pieds de laquelle une composition florale donne une touche de poésie. Seifert a souvent arpenté le Musée du Louvre, admirant Velasquez, Rubens, Rembrandt. Ses maîtres sont aussi Cé-zanne, Juan Gris et plus encore Picasso pour sa faculté de décomposer et recom-poser tous les sujets. Sans appartenir à aucune école, il est proche de l’expression-nismePlus encore que la couleur c’est la construction, l’architecture de la toile qui l’intéressent. Sa « mise en pages », il la voit d’emblée. Plein de rigueur, d’ordre, il aime que chaque objet ait sa place et peint d’abord au pinceau qu’il préfère à la brosse.

(1) - La brasserie La Coupole est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis janvier 1988.

D’où cet aspect de liberté, de délié que l’on retrouve dans cette composition. Il aime les contrastes de couleurs franches. Un art très personnel qui trouvait chez Derain le plus d’affinités.Ce pilastre a eu un destin étonnant. Lorsqu’en 1987 René Lafon cède son il-lustre création à Jean Paul Bucher, Prési-dent du Groupe Flo, ce dernier entreprend des travaux de restauration avec les archi-tectes des Monuments Historiques. Afin de protéger toutes les peintures des colonnes de la brasserie, celles-ci sont déposées et entreposées dans un endroit adéquat, puis restaurées (1).Au préalable, dès 1985, un relevé d’archi-tecture de la brasserie, executé par un ar-chitecte, avait révélé qu’une peinture était dissimulée derrière un espace construit pour le personnel de la brasserie. Infor-més, les restaurateurs des Monuments his-toriques ont pu, dès 1987 extraire dans les règles de l’art la peinture de David Seifert la révélant ainsi dans l’éclat de la blancheur de sa nudité, non assombrie par la pous-sière et les fumées de tabac alentours.En quelque sorte, une re-naissance !

Emmanuelle Corcellet-PrévostGuide - Conférencière

spécialiste du patrimoine Art Déco

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Le couple d'amoureux

s'embrassant, Montparnasse,

jardin du Luxembourg

vers 1930,

Huile sur carton,

Signée en bas à droite

et contresignée au dos,

15 x 20 cm.

>> La jeune fille

au noeud rouge

vers 1950,

Huile sur toile,

55 x 46 cm.

Anatole au bureau vert,

Les devoirs du soir

vers 1937,

Huile sur toile,

61 x 74 cm.

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EXPOSITION COLLECTIVES1926 à 1980

Salon des Tuileries

Salon des Indépendants (1926-1927-1928)

Salon des Artistes Français

Salon d'Automne Galerie Montmorency -

Redfern Gallery (Grande-Bretagne)

Juillet à octobre 1994 Japon

Musée Municipal de TAKASAKI - Musée TAKASHIMAYA

de TOKyO - Musée TAKASHIMAYA de KYOTO

Mars à juin 2000 Japon

Paris - cafés d'artistes et leurs légendes.

Mars à octobre 2002 Espagne

Modigliani y la Escuela de Paris :

Art, Amor y Drama

Juin à septembre 2003 Ornans (Doubs)

Des Nus & des Nues - Musée Courbet

Février à septembre 2003 Italie

Modigliani et ses amis de Montparnasse

Juin à octobre 2003 Paris

Paris-Marseille, de la Canebière

à Montparnasse - Musée du Montparnasse

Novembre 2003 à janvier 2004 Marseille

Paris-Marseille, de la Canebière

à Montparnasse - Château Borély 

Janvier à octobre 2004 Espagne

Modigliani au coeur de Paris - itinéraires

d'artistes

EXPOSITION PERSONNELLES1995 Exposition patronnée par la Mairie

du XIVE arrondissement de Paris.

1995 Première exposition rétrospective

à La Coupole.

1998 Mairie du VIe arrondissement de Paris

Hommage au peintre

2000 Exposition pour les journées du patri-

moine à la Maison Flotte à Sanary-sur-Mer, Var

2001 Exposition pour l'inauguration de

la Maison du Cygne à Six-Fours-les-Plages, Var

2004 Deuxième exposition rétrospective à La

Coupole - Autour du pilastre N°13 de la brasserie

2005 Exposition monographique au Fort Napoléon

- La Seyne-sur-Mer, Var

2008 Rétrospective à la Maison du Patrimoine

à Six-Fours-les-Plages, Var

Mars à Juin 2015 «Les Printemps du Montparnasse»

Galerie Les Montparnos, exposition rétrospective.

BIBLIOGRAPHIEArt Polonais Moderne - 1929

préface Chil ARONSON - éditions Bonaparte

Catalogue de l'exposition 

Montmartre et les peintres - 1994

Peintres Juifs à Paris de Nadine Nieszawer -

Marie Boyé et Paul Fogel - École de Paris

Éditions Denoël - 2000

Catalogue de l'exposition 

à Paris, Café d'artistes et leurs légendes - 2000

Catalogue de l'exposition 

Modigliani y la Escuela de Paris Caja Ségovia - 2002

Catalogue de l'exposition 

Modigliani et ses amis de Montmartre

et de Montparnasse - 2003

Catalogue de l'exposition 

Des Nus et des Nues ou les aventures de

la Percheronne - 1853/2003

Catalogue de l'exposition 

Paris - Marseille, de la Canebière

à Montparnasse - 2003

David Seifert : Un Peintre de l'École de Paris

Éditions Toscane - Août 2004

Catalogue de l'exposition

David Seifert : Les Printemps du Montparnasse

Galerie Les Montparnos - 2015

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La galerie Les Montparnos remercie chaleureusement pour leur

soutien et leur aide à cette exposition : Annick Aballea-Seifert,

Anatole Seifert, Emmanuelle Corcellet-Prévost, Jean-Guy Le Floch,

Emmanuel Rodriguez-Maroto, Marine Cohen, Nicolas Pierrot,

Géraldine Dumeurger, Marie-France Dupuis-Delpech, Philippe Baudoin

et l'Association du Barbier à la Bouteille Bleue.

Crédit photographique : Bogdan-Mihai Dragot, Juliette Raynal.

Conception graphique : Tanguy Ferrand.

en couverture

Saxo-Blues,

Portrait d'Anatole,

le fils de l'artiste

Vers 1940,

Huile sur panneau,

73,5 x 46,5 cm.

en 4e de couverture

corrida

Vers 1950,

huile sur verre

23 x 26 cm.

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GALERIE LES MONTPARNOS - MATHYEU LE BAL

5, RUE STANISLAS 75006 PARIS06 33 38 95 25 - [email protected]

www.galerielesmontparnos.com

12 MARS - 4 JUIN 2015