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Date : 16/22 JUIN 18

Pays : FRPériodicité : HebdomadaireOJD : 546430

Page de l'article : p.70Journaliste : Christine Chaumeau

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UNE EMPREINTE SUR LA TERREROMANPRAMOEDYA ANANTA TUER

Ce troisième opus de la tétralogieindonésienne dépeint avec finessel'éveil d'une conscience politique.

aaPoursuivant la publication de la tétralo-gie Burn Quartet - ample fresque histo-rique et politique dépeignant l'histoiredes Indes néerlandaises au tournantdes XIXe et XXe siècles et qui constituele chef-d'œuvre du romancier indoné-sien Pramoedya Ananta Toer (1925-2006) -, les éditions Zulma en propo-sent à présent le troisième épisode, Uneempreinte sur la ferret. Oùl'on retrouvele personnage central et narrateur desdeux précédents opus, lejeune Minke,devenu journaliste et qui, après un pas-sage par les campagnes qui l'a éclairesur la vie des paysans, arrive à la Stovia,l'école de médecine de Betawi, seulétablissement supérieur ouvert aux in-digènes. Minke se sent désormais inves-ti d'une nouvelle mission : apprendre lascience pour soigner son peuple. La no-toriété qu'il a acquise avec ses articlesen fait un élève à part. Il est invité parle Résident général, représentant de lareine des Pays-Bas dans la colonie, onle consulte - le pouvoir colonial aimesavoir à ses côtés cet indigène éduqué,brillant et influent. Très vite, pourtant,Minke se sent à l'étroit. Pour que s'ac-complisse son destin, ne se doit-il pasde laisser une empreinte sur la terre deses ancêtres?

Détaillant le fin mécanisme de laprise de conscience politique et de l'en-gagement, Toer conduit ici son hérossur le chemin du combat contre la puis-sance coloniale et nous fait assister àl'affirmation des convictions d'un futurleader. On est certes dans les Indes

néerlandaises du début du XXe siècle,mais les affres et les questionnementsde Minke sont universels. Autour delui, Toer anime une foisonnante gale-rie de seconds rôles qui tous partici-pent, par petites touches, au modelagede Minke. Les femmes tiennent, au-près de lui, une place particulière, no-tamment Mei, son épouse fugace, quil'éblouit par son engagement auprèsdes révolutionnaires chinois. On lira, àl'automne, l'épilogue de ses aventuresdans La Maison de verre.- Christine Chaumeau

Le Monde des hommes et Enfantde toutes les nations sont parus en 2017Traduit de l'indonésien par Dominique

Vitalyos, éd Zulma, 661 p, 24,50 €.

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L E D E V O I R / L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I / 2 0 1 8

L i r e F i c t i o n32 |

CRITIQUEANNE-FRÉDÉRIQUE HÉBERT-DOLBECCOLLABORATRICE LE DEVOIR

Toutes les nuits, pendant près dehuit ans, Pramoedya Ananta Toer,détenu au pénitencier de l’île deBuru à Java pour allégeance au com-munisme, compose une immenseépopée qu’il raconte à ses codétenus.Cette histoire, qui relate le quotidien,la réalité des peuples et l’émergencedu nationalisme dans les Indes néer-landaises de la fin du XIXe siècle, de-viendra ce que plusieurs considèrentcomme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature mondiale.

Buru Quartet, fresque historiqueen quatre tomes, dont le troisième,Une empreinte sur la terre , vienttout juste de paraître au Québec,est demeuré interdit en Indonésiejusqu’en 1998, année qui marque lafin du régime dictatorial de Su-har to. Sor tis clandestinement dupays par un prêtre allemand, lesquatre volumes font aujourd’huil’objet d’une traduction dans plusde 20 langues. La série, éminem-ment politique, suit le parcours deMinke, un jeune Javanais en quêtede liberté qui cherche à s’affranchirdans un monde où le colonialismeenchaîne les plus démunis et accen-tue les injustices.

Dans ce troisième volet, laissantderrière lui les bancs de l’école pu-blique coloniale et sa carrière journa-listique à Surabaya, Minke s’em-barque pour la capitale des Indesnéerlandaises et ses possibilités infi-nies. Il y intègre la Stovia, la seuleécole de médecine ouverte aux indi-gènes de haut rang. Pour ce faire, illui faut renoncer à ses habits euro-péens et marcher pieds nus.

Dégoûté et désabusé, le jeune Ja-vanais, avec une poignée d’hommeset de femmes, délaisse les débats etla philosophie pour enfin offrir unechance à son peuple de s’extirper dela misère. Ensemble, ils créent une

première organisation syndicale, en-couragent la création d’écoles pourl’éducation des masses et lancent lepremier hebdomadaire indigène.

« Un peuple progressiste était ca-pable de veiller à son propre bien-être, si peu nombreux fût-il et siexigu fût son territoire. Il était dansl ’ intérêt du gouver nement desIndes néerlandaises de limiter l’ac-cès des indigènes aux sciences mo-dernes pour les maintenir sous leurcoupe. I ls devaient prendre encharge leurs propres af faires, leurpropre développement. »

D’une foisonnante richesse etd’une écriture sublime, Une em-preinte sur la terre accomplit laprouesse de combiner la rage d’uncri du cœur dénonçant l’oppressionet l’injustice à la douceur des pre-mières amours et des premières er-reurs du roman initiatique. Par satrame historique d’une ampleursans précédent, par son engage-ment ancré dans le quotidien, enri-chi d’une étonnante légèreté, le ro-man laisse sur la langue un goûtunique et inoubliable auquel onvoudra revenir encore et encore.

À travers une intrigue passion-nante et de superbes personnagesdignes de Tolstoï, Pram réaf firmel’importance de l’art et de l’écriturecomme remparts des droits de la per-sonne et laisse derrière lui un héri-tage précieux : celui de la recherchede la liber té et de la défense desplus démunis.

Le combat exceptionnelde Pramoedya Ananta ToerDepuis la prison de l’île de Buru, le romancier indonésien a composé un hymne à la liberté et à l’égalité des chances

Buru Quartet, fresque historique en quatre tomes de Pramoedya AnantaToer, est demeuré interdit en Indonésie jusqu’en 1998. Les volumes font aujourd’hui l’objet d’une traduction dans plus de 20 langues.AGENCE FRANCE-PRESSE / WEDA

Une empreintesur la terreBuru Quartet III★ ★ ★ ★Pramoedya AnantaToer, traduit de l’indonésien parDominique Vita-lyos, Zulma, Paris,2018, 671 pages

Par sa trame historiqued’une ampleur sans précédent, par son engagement ancré dansle quotidien, enrichid’une étonnante légè-reté, le roman laisse surla langue un goût uniqueet inoubliable auquel on voudra revenir encore et encore

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Date : JUIN 18

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Journaliste : L.D. et T.R.

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TUER Pramoedya AnantaUne empreinte sur la terre (Burn Quartet; 3)

Début du XX8 siècle aux Indes néerlandaises, l'Indonésie actuelle.Minke, jeune indigène, est un des premiers de sa classe sociale àcommencer des études de médecine Rapidement, compte tenu duclimat politique local, et sous l'influence d'une jeune Chinoise, ilabandonne et se lance dans le journalisme puis crée une asso-ciation pour défendre son idéal d'instruction pour tous, d'éga-lité hommes-femmes et de liberté. Déceptions et échecs alternentavec les succès et ne le découragent jamais.

Dans ce troisième volet d'une tétralogie écrite au bagne de Burn,Pramoedya Ananta Toer (1925-2006) dresse une superbe fresquehistorique, à la fois sur les heures sombres de la colonisation —guerres régionales, maltraitance des couches les plus pauvres,racisme — et sur l'espoir soulevé par des individus qui n'hésitentpas à tout risquer pour aider leur pays à entrer dans l'ère modernePrenant appui sur l'écriture comme arme politique, se nourrissantde l'élégance de la culture asiatique, mêlant grande Histoire et péri-péties amoureuses, l'auteur offre un roman engagé et sans conces-sions. Ce livre foisonnant par le style et par les sujets évoqués faitdécouvrir la richesse de la littérature indonésienne

LD.etT.R.

[»3 E51*3 K»P Colonialisme

P Journalisme

) Education

P Indonésie

- —-"-ste

Trad. de l'indonésienpar Dominique VitalyosZulma, 2018667p.ISBN : 978-2-84304-804-324,50 €

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Date : 04 AOUT 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 269584

Page de l'article : p.22Journaliste : MARIE DAOUDAL

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L'été cles livresMELANGE DES GENRES

ROMAN «Fram» l'humanisteIndonésie, tin dcs années 1940. A la prison de Buru,le grand écrivain Pramoedya Ananta Toer - dit« Fram » - distrait ses compagnons de cellule en leurracontant des histoires. Parmi elles, les aventuresde Minke, jeune indigène éduqué, admirateur del'Europe et de sa «modernité». Lorsqu'il rencontreAnnelies, fille de l'industriel Mellema et de saconcubine indonésienne, il tombe fou amoureuxd'elle. C'est le début d'une passion mais aussi d'undrame qui mènera la famille à sa perte. En 1975,« Fram » reprendra ce récit par écrit. C'est le BuruQuartet, une tétralogie engagée, entre roman initia-tique et critique de toutes les oppressions. Après LeMonde des hommes (Zulma, 2017), le deuxième tome

de cette saga humaniste, Enfant detoutes les nations, vient d'être traduit.Au-delà de l'histoire passionnantepleine de rebondissements, «Fram»livre une réflexion puissante sur lerôle des favorisés dans une sociétéinégalitaire. • MARIE DAOUDAL+• Enfant de tontes les nations I Ai inksemua bangsa), de Pramoedya AnantaToer, traduit de l'indonésien par DominiqueVitalyos, Zulma, 532 p., 24,50 €.

ÉCRIVAININDONÉSIEN

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ZIBELINEDate : 11 NOV/09 DEC17

Périodicité : Mensuel

Page de l'article : p.96Journaliste : MARYVONNECOLOMBANI

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CRITIQUES* LIVRES

Construire une conscience

Le deuxième volet de la tétralogie dePramoedya Ananta Toei, Enfant detoutes les nations, offre un nouveau pan

de l'histoire des personnages auxquelsnous nous étions attachés dans le premiervolume, (voir antique du volet I, Le Mondedes hommes, journalzibelme fr) Nyai, cettefemme extraordinaire d'intelligence et declairvoyance, vendue par son pere commeconcubine à un nche propnetaire temen

néerlandais, Minke, bnllant jeune homme,titulaire du diplôme convoité du HBS, journa-liste sous le pseudonyme de Max Tollenaar,le peintre français Jean Marais et sa fille lapetite May, Darsam, fidèle gardien Outre lerécit prenant, qui tient le lecteur en haleine,Pramoedya Ananta Toer, dit « Pram », brosseun tableau passionnant de Java a l'aube duXXe siècle Dans ce roman d'éducation, Minkedécouvre peu à peu les diverses facettes de lapolitique et des rouages économiques qui laconditionnent, au cours de conversations avecdivers protagonistes mécanismes complexesdu colonialisme, mainmise sur les nchessesde l'île, sucre, épices, guerres entre payscolonisateurs nvaux, maîs aussi entre payscolonisés L'administration première de Javapar les Javanais n'est pas épargnée non plus,ferment de dictature fasciste Pas de venté ensoi, maîs des éclairages, des points de vue,qui permettent d'appréhender un mondecomposite, aux méandres tortueux La penséedu personnage s'aiguise ainsi, à travers cesdiscours qui, chacun, sont susceptibles d'êtreconvaincants, maîs trouvent toujours une

raison d'être mis en question et discutésProgression dialectique s'il en est Les savoirsse confrontent, celui de l'occident, indispen-sable à tout progrès, ceux de Java, maîs ausside Chine, du Japon Le tout lié au capital,assène Ter Haar, journaliste néerlandais, « legrand capital régente tout, la morale, le droit,la venté et les connaissances » Comment etque transmettre ? En quelle langue ? Minkeécnt en néerlandais On lui conseille la languede son pays, le malais L'écnture, lieu premierde résistance Deux dates évoquent l'éla-boration du livre de Pram, « Prison de Burn,raconte en 1973, écnt en 1975» Un textede conteur, maîs aussi d'homme qui luttacontre la dictature

MARYVONNE COLOMBANI

Enfant de toutes les nations »Pramoedya Ananta Toer, traduit del'indonésien par Dominique Vitalyoséditions Zulma, 24,50 €

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Date : MAI 17

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 51688

Page de l'article : p.71Journaliste : Baptiste Liger

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Java des ombresPramoedya Ananta TUERLe deuxième tome émouvant d'une ample saga politique.

U n être cher qui part en bateauconstitue à la fois un adieu et unnouveau départ. Ou, comme il

est écrit en préambule d'Enfant de toutesles nations, « toute chose est propulséevers l'annihilation en direction de l'ho-

rizon qui se dérobe, et decette annihilation procèdela renaissance ». Et bienplus qu'on ne le pense.Ainsi, lorsque sa toutejeune épouse, Annelies,quitte l'île de Buru pourles Pays-Bas, Minke - unjeune journaliste java-nais - n'imagine pas queson aimée ne va jamaisrevenir, emportée par lamaladie. Bouleversé, cegarçon polyglotte peuttoutefois compter - etinversement - sur le sou-tien de sa belle-mère,Nyai, qu'il appelle Mama.

*** Enfantde toutes lesnations (Anak

Semua Bangsa)par PramoedyaAnanta Toer,

traduit del'indonésien par

DominiqueVitalyos, 512 p.,Zulma, 24,50 €

Ce couple d'infortune aura bien besoind'être soudé au moment où la vaste pro-priété de la matriarche est en danger,au début du xxe siècle, dans cette régiond'Asie où, entre autres, la Chine, leJapon, la Hollande et la France ne comp-tent pas abandonner leurs intérêts...

Deuxième tome émouvant et vire-voltant du Burn Quartet1 - paru initia-lement en 1980 -, Enfant de toutes lesnations nous permet de redécouvrirl'œuvre majeure de l'IndonésienPramoedya Ananta Toer (1925-2006).Il y a là du souffle, des personnagessecondaires bien croqués (mention aupeintre français nommé Jean Marais !),une indéniable épaisseur romanesqueet un regard subtil mais sans concessionsur la colonisation. Sans oublier uneaffirmation, toujours salutaire, de l'écri-ture comme arme politique.

Baptiste Liger

1. Dont le premier volet, Le Monde des hommes, a étérécemment réédité chez Zulma.

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Date : AVRIL/MAI 17

Pays : FrancePériodicité : BimestrielOJD : 253080

Page de l'article : p.82Journaliste : I. P.

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Le mondeDE PRAM

Free a t l a s t

FIN DU XIXE SIÈCLE, Java, Indonésie, colonie néerlandaise. Minke est unjeune "indigène" amoureux d'une jeune fille métisse dont la mère est la concu-kme ̂ "ny^ d'un ricne blanc, figure humble qui pourtant ne se résigne pas à cedestin de soumission. Progressivement, Minke prend la mesure des injusticesdu monde colonial. Devenu journaliste, il poursuit son exploration d'un pays quimûrit lentement son désir d'émancipation. Ce roman d'apprentissage analysantles rouages de la colonisation-d'autant plus perverse qu'elle se prétend porteuse

de valeurs humanistes-, est né au bagne, sur l'île de Buru, sous la forme d'un récit que faisait à ses compagnonscelui qui deviendra l'un des plus importants écrivains indonésiens contemporains. Pramoedya Ananta Toer, dit"Pram", a passé le quart de sa vie en captivité, n'a jamais cédé face à la dictature du général Soeharto instaurée dansles années 1960, et a fini par voir, à partir de 1998, son pays entamer un processus de démocratisation. Décédéen 2006, "Pram" a laissé une œuvre considérable, d'une grande puissance romanesque. LEONE OF TM E MAJOR Indonesian wnters of the 20th century, Pramoedya Ananta Toer spent a quarter of h is l ifebehmd bars for his pohtical behefs. Mis novel This Earth of Mankind (part of the Buru Quartet) came into bemgin prison on the island of Buru, where "Pram" recounted the taie to his fellow detamees. Set in 19th-centuryJava, then under Dutch rule, it tells the story of Minke, a young man who fmds himself caught up in the injus-tices of colonization. He becomes ajournahst , and develops an ever-growmg désire for émancipation.

"LE MONDE DES HOMMES-BURU QUARTET I", Pramoedya Ananta Toer, éd Zulma, 512p , 24,50€

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SIMPLE THINGSDate : JUIN/ JUILLET17

Pays : FrancePériodicité : Bimestriel

Page de l'article : p.102Journaliste : Dominique Fidel

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FAIRE UNE PAUSE GOURMANDE

Pai DOMINIQUE FIDEL

LE MONDE DESHOMMESPramoedyaAnanta Toer(Zu/ma 24 50 €)

Danseuses balmaises, pirates dè Java, Sumatraet sa jungle mystérieuse... Vu d'Europe, le passéde l'Indonésie se résume à quèlques cliches auxrelents d'épices et d'exotisme de bazar. Maîs ceserait oublier une histoire compliquée marquéepar un colonialisme néerlandaisparticulièrement discriminatoire pour lespopulations locales. Ecrit au bagne de Buru en1975 pendant que son auteur purgeait uneénième période de détention, ce roman est unmonument de la littérature indonésiennecontemporain. Pramoedya Ananta Toer- "Pram" pour ses concitoyens - y tisse lesdestins de deux jeunes Javanais idéalistes etépris de liberté : Minke, jeune journalistefougueux, et Ontosoroh, la concubine d'un richecolon hollandais. Deux personnagesextraordinaires, aussi attachants que singuliers- au regard d'un monde qui mûrit sa révolution.

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Date : 29 AVRIL / 05MAI 17

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 564956

Page de l'article : p.66Journaliste : Christine Chaumeau

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LE MONDE DES HOMMESBURU QUARTET, I

FRESQUE

PRAMOEDYA ANANTA TOER

Le premier volet d'une tétralogie passionnante sur l'Indonésiedu XIXe siècle. Entre roman d'apprentissage et quête identitaire.

EDChet-d'œuvre cle la littérature mon-diale, Baru Quartet, la fresque histo-rique en quatre tomes de l'IndonésienPramoedya Ananta Toer (1925-2006),dépeint les Indes néerlandaises à la findu XIXe siècle. Cette saga est double-ment romanesque: à la fois par ledestin tumultueux du personnageprincipal, Minke, et par les conditionssingulières dans lesquelles elle a étécomposée. Détenu entre 1965 et 1979pour allégeance au communisme, c'esten prison que Pramoedya Ananta Toerl'imagine, la racontant à ses codétenusdu pénitencier de l'île de Buru, à Java.Quand il obtient du papier, il fixe letexte. Mais le Buru Quartet restera in-terdit en Indonésie jusqu'à la fin du ré-gime du dictateur Suharto, en 1998.Premier tome de la tétralogie, Le Monde

des hommes i s'ouvre sur une note dunarrateur, Minke. Dissimulant son vrainom, il adopte ce sobriquet, contrac-tion du mot monkey, «singe» en an-glais, qu'un de ses professeurs lui avaitlancé. Minke, l'indigène, achève sesétudes dans la très élitiste HBS, un éta-blissement réserve aux Européens etaux enfants métis. Il se passionne pourles enseignements de ses professeursvenus des Pays-Bas. Au point d'en ou-blier son identité indonésienne. Un re-proche récurrent que lui font sesproches. Minke devient journaliste.Ses articles séduisent les lecteurs mais,écrits en néerlandais, ils sont inacces-sibles à ses compatriotes. Doit-il écrireen malais? Ou être fidèle à la languedes dominants ? Tout ensemble arro-gant et naïf, écartelé surtout entre sonrespect pour les savoirs venus d'Occi-

dent et le joug imposé à son peuple parceux-là mêmes qui portent haut lesidéaux de la dignité humaine, Minkedécouvre la complexité et les chausse-trapes du monde des hommes. Au fildu roman, il prend de l'étoffe, tel un hé-ros amené à accomplir des prouesses,aiguillonné notamment par un peintrefrançais, et par Ontosoroh, concubined'un colon et mère de la jeune fille dontMinke est éperdument amoureux...

L'influence des romanciers françaisdu xixe siècle et le legs idéologique dela Révolution française imprègnent letexte de Pramoedya qui, fervent con-tempteur du colonialisme, dénonceles compromissions de l'élite indoné-sienne. En véritable maître du sus-pense, l'écrivain achève le premieropus à un tournant du drame.

Le deuxième volume, Enfant detoutes les nations, vient de sortir. On seprécipite... - ChristineChaumeaui Ce premier volet a été traduit par MicheleAlbaret-Maatsch en 2001 chez Rivages.f Traduit de l'indonésien par DominiqueVitalyos, d'après la traduction initialede Michèle Albaret-Maatsch, éd Zulma,500 p, 24,50€ Les tomes 3 et 4 paraîtrontlors du second semestre 2018

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 JANVIER  2017    

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ZIBELINEDate : JUIL/SEPT 18Pays : France

Périodicité : Mensuel Page de l'article : p.79Journaliste : MARYVONNECOLOMBANI

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Naissance d'une conscience collective

I e troisième volet de la tétralogie de Pra-moedya Ananta Toer, Burn Quartet, Uneempreinte sur la terre, suit l'itinéraire de

Mmke, aux débuts du XXe siècle, au cœur desIndes Néerlandaises La vie du personnagese rapproche ici de la biographie et s'inspirelargement de celle du journaliste Tirto AdhiSoerjo (1880-1915), grande figure de l'éveilnational indonésien Mmke amve à Betawi(Batavia, actuellement Jakarta), la capitale,pour entrer à l'école prestigieuse de médecine,la Stovia, réservée aux indigènes Transportépar l'enthousiasme de découvnr un mondenouveau comme le siècle qui débute, il se sentenfin « entièrement libre de corps, de cœur etd'espnt », « moderne » Certes, l'école exigedes élèves de se vêtir de manière tradition-nelle et rester pieds nus, maîs son statut deRaden Mas (le plus haut titre dans l'aristocratiejavanaise) l'autonse à fréquenter notablesinfluents, intellectuels, gouverneur Peuaprès la mort de sa deuxième épouse, Mel,pour laquelle il a délaissé ses études afin de lasoigner, il est renvoyé de la Stovia (à la veillede sa dernière année d'études) « Je préfère

mille fois être un individu libre qu 'un médecindu gouvernement » déclare-t-il alors à sescondisciples, « nous nous revenons dans lemonde réel » Ce monde réel, il va l'aborder

inhérentes à la composition pluriethmque,plunculturelle, pluncultuelle, plunlmguistique,et au système complexe des castes de cetterégion du monde, seront un frein à la premièreassociation, maîs naît un journal dont Mmkeest le rédacteur en chef, le Medan qui sera lujusqu'en Europe Le livre arpente les IndesNéerlandaises, nous fait prendre consciencede leur complexité géographique et ethnologique, resituant ce temtoire dans son contextepolitique, commercial, international Un romand'une passionnante acuité, dans lequel lepersonnage se construit en même tempsque sa conscience politique et collectiveLe quatnème volet de Burn Quartet sortiraen octobre

+ MARYVONNECOLOMBANI*

par le biais du journalisme, et sa contnbutionà la fondation des premières associationsd'indigènes de l'Indonésie Les difficultés

Une empreinte sur la terre*Pramoedya Ananta ToerTraduction Dominique VitalyosEditions Zulma, 24.50€