d - Au-delà de la danse # 0

32
oct. – janv. No.. 0 d Au-delà de la danse

description

La brochure traditionnelle du TROIS C-L – Centre de Création Chorégraphique Luxembourgeois fait peau neuve et paraît désormais 3 fois par an sous le nom « d – Au-delà de la danse ». Cette nouvelle revue, la première du genre au Luxembourg, présente l’ensemble de la programmation du TROIS C-L ainsi que celles de ses partenaires. étoffée de textes critiques, d’analyses historiques, d’entretiens et de portraits d’artistes, « d » raconte la danse comme une matière vivante qui ne cesse de se réinventer. Découvrez les créations à l’affiche, partagez les réflexions de nos contributeurs, immergez-vous dans le monde du spectacle vivant et laissez-vous porter au-delà de la scène en jetant un regard nouveau sur l’art du mouvement.

Transcript of d - Au-delà de la danse # 0

Page 1: d - Au-delà de la danse # 0

oct. – janv.

–no.. 0dAu-delà de la danse

Page 2: d - Au-delà de la danse # 0

Bernard Baumgarten, Rain, 2013

© Bohumil Kostohryz d – Au-delà de la danse paraît 3 fois par an. Retrouvez le prochain numéro le 26.01.2015.

RédacteuRs en chefSéverine Zimmer, Jérôme Konen

diRection aRtistique& cRéation gRaphique de d Elvire Bastendorff

ont paRticipé à ce numéRoChristiane Eiffes, Roland Huesca, Julie Gothuey, Anne-Mareike Hess, Max Tholl, Florence Bécanne, Karolina Markiewicz

impRessionImprimerie Centrale, Luxembourg

tiRage3.000 exemplaires

distRibutionLuxembourg et Grande-Région

veRsion numéRiquewww.danse.lu

mentions légales

d est publiée paR

12, rue du PuitsL-2355 LuxembourgT (+352) 40 45 [email protected]

[

Page 3: d - Au-delà de la danse # 0

édito

Chers lecteurs,

Comme vous le constatez, la brochure traditionnelle du TROIS C-L – Centre de Création Chorégraphique Luxembourgeois fait peau neuve et paraît désormais 3 fois par an sous le nom « d – Au-delà de la danse ».

Cette nouvelle revue, la première du genre au Luxembourg, présente l’ensemble de la programmation du TROIS C-L ainsi que celles de ses partenaires. étoffée de textes critiques, d’analyses historiques, d’entretiens et de portraits d’artistes, « d » raconte la danse comme une matière vivante qui ne cesse de se réinventer.

Découvrez les créations à l’affiche, partagez les réflexions de nos contributeurs, immergez-vous dans le monde du spectacle vivant et laissez-vous porter au-delà de la scène en jetant un regard nouveau sur l’art du mouvement.

Bonne lecture !

L’équipe du TROIS C-L© 2

014

TROI

S C-

L - C

entr

e de

Cré

atio

n Ch

orég

raph

ique

Lux

embo

urge

ois.

Tou

s dr

oits

rés

ervé

s. ]

Page 4: d - Au-delà de la danse # 0

4

sommaiRe

[d] histoires06 Entre passé et avenir, 20 ans Séverine Zimmer et Christiane Eiffes

11 Le Sacre du Printemps, un cycle sans fin Julie Gothuey

12 Nijinski, le virtuose nietzschéen Roland Huesca

[d] regards & créations 10 Le 3 du troiS

13 N…[éclats] : Mouvement final

14 Wie wir tanzen Max Tholl tanzwut

16 Vidéo-danse : l’énigme du mouvement et la confusion des formes Elvire Bastendorff Metamorphosis

18 La danse, ce manifeste politique Florence Bécanne

Page 5: d - Au-delà de la danse # 0

5

[d] agendas08 toute la danse au Luxembourg

[d] portraits20 Entretien avec Christian Ubl

[d] résidences21 Artistes en résidence au troiS C-L

[d] cartes blanches22 impacter le public Karolina Markiewicz

[d] formations24 Formation continue amateur28 Formation continue professionnelle

[d] abonnements30 Bulletin d’abonnement équipe et partenaires tarifs d’insertion

Page 6: d - Au-delà de la danse # 0

20 ans dutroisC-L

6

Célébrer un anniversaire revient à fêter un événement, à le marquer de manifestations particulières. Au-delà de la célébration, ce sont vingt années d’existence d’un parcours inédit dans le domaine de la danse que le TROIS C-L tient à rappeler.

Le 5 décembre prochain, le TROIS C-L fêtera avec quelques jours d’avance, son vingtième anniversaire autour de deux axes principaux, le passé et l’avenir. Parler du passé équivaut non seulement à se rappeler d’où l’on vient mais permet surtout à toutes les générations de mesurer le chemin parcouru jusqu’aujourd’hui.

Le TROIS C-L a été créé en 1994 sur l’initiative du Ministère de la Culture et rassemblait 14 associations actives dans le domaine de la danse. Conventionné avec le Ministère, il fonctionnait comme une sorte de fédération.

Sa première dénomination fut « Théâtre Dansé et Muet », évoluée en « Théâtre Danse et Mouvement », en abrégé TDM. L’association, remplissant des missions semblables à celles d’autres centres chorégraphiques à l’étranger, a révisé ses statuts et a pris l’appellation de « Centre de Création Chorégraphique Luxembourgeois » en 2005.

Les premiers espaces de création se situaient rue de Hollerich et rue de Strasbourg. Ce n’est qu’en 2011 que le TROIS C-L a emménagé à la Banannefabrik, lieu de travail et de présentation qu’il partage avec MASkénADA, le Théâtre du Centaure, le kasematten Theater et la Theater Federatioun.

Depuis, le développement aussi bien au niveau professionnel qu’à l’égard de l’ouverture vers le public s’est accentué. Outre des possibilités d’espaces triplées en terme de répétition pour les créations, une classe professionnelle est offerte aux

danseurs et chorégraphes tous les matins, des présentations de travail en studio peuvent être organisées et surtout, l’événement mensuel le « 3 du TROIS » garantit à la fois une visibilité plus grande et permet de sensibiliser le public aux processus de création de l’art chorégraphique ainsi qu’à maintes formes d’art et de disciplines gravitant autour.

Les chorégraphes, danseurs et pédagogues qui donnent vie au TROIS C-L viennent du Luxembourg, de la Grande Région et de l’Europe entière. Les résidences d’artistes ainsi que le travail en réseaux permettent à nos chorégraphes de se faire connaître à l’étranger et de confronter leur expérience au niveau international.

Ils ont des nationalités différentes et des styles d’expression variés, mais ils sont animés par le même désir de création, de perfectionnement, d’amour pour la danse.

En 20 ans d’existence le TROIS C-L a permis l’éclosion de la chorégraphie « luxembourgeoise » à tous les niveaux ; nous existons sur la carte géographique de la danse.

Reste à continuer sur le chemin emprunté, en bonne collaboration avec nos partenaires, et oser aller de l’avant, avec nos noms reconnus, nos valeurs sûres tout en ouvrant la voie aux jeunes créateurs, aux talents émergents.

Puisque ce sont eux qui écriront l’avenir du TROIS C-L, les scènes de la Banannefabrik leur seront mises à disposition le 5 décembre, afin qu’ils nous en présentent les préludes.

entRe passé et aveniR, 20 ans séverine zimmer & christiane eiffes

[d] histoires

Page 7: d - Au-delà de la danse # 0

20 ans dutroisC-L

7

soiRée des 20 ans bAnAnnefAbRik5 déCembRe 2014 | 19:00

1. Bernard Baumgarten, Romeo und Julia an einem Abend, 1999 © Patrick Müller

2. Yuko Kominami, SAI, 2013 © Bohumil Kostohryz

3. Jean-Guillaume Weis, Principe d’incertitude, 2005 © Steve Eastwood

4. Sarah Baltzinger, Instinct, 2014 © Jonathan Couvent

Le 5 décembre, le TROIS C-Linvite, outre son public fidèle, les curieux et amoureux de la danse à fêter l’événement. 20 ans de chorégraphie à découvrir ou redécouvrir. Entre rétrospectives diverses et présentation d’œu-vres inédites, le TROIS C-L veut résolument se placer entre histoire et avenir.

pubLication Le 5 décembre sera également l’occasion de découvrir la publication éditée spécialement par le TROIS C-L pour ses 20 ans. L’ouvrage détaillera pour la première fois les aspects les plus marquants de la danse contemporaine au Luxembourg.

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

2.

3.

4.

1.

[d] histoires

Page 8: d - Au-delà de la danse # 0

8

toute la dansedu tRois c-l

septembRe15 19:30 Danse contemporaine | Moyen - Avancé | 1er cours Anu Sistonen Banannefabrik

17 19:00 Danse contemporaine | Débutant | 1er cours Annick Pütz Banannefabrik

25 19:00 Butô - Improvisation et composition | 1er cours Yuko Kominami Banannefabrik

octobRe03 19:00 Le 3 du TROIS Gyohei Zaitsu, Léa Tirabasso… Banannefabrik

04 10:00 Danse ta différence | Session 1 | 1er cours Nathalie Fontana Banannefabrik

04 12:00 Atelier de recherche Butô | 1er cours Gyohei Zaitsu Banannefabrik

15 20:00 Rain Bernard Baumgarten Théâtre d’Esch

17 – 18 20:00 Tanzwut Anne-Mareike Hess Banannefabrik

17 20:00 FrauenTanz Jean-Guillaume Weis Théâtre d’Esch

22 – 24 10:00 Master Class Lazare Huet Banannefabrik

23 – 24 19:00 Tanzwut Anne-Mareike Hess Inkonst (Malmö, SE)

25 14:00 Tanzwerkstatt: Pirouette Cacahuète Piera Jovic Banannefabrik

31 19:00 Tanzwut Anne-Mareike Hess Valvesali (Oulu, FI)

novembRe

décembRe05 19:00 Les 20 ans du TROIS C-L Banannefabrik

13 14:00 Tanzwerkstatt : Christmas Jump Sarah Baltzinger Banannefabrik

janvieR03 19:00 Le 3 du TROIS Camille Mutel, Julien Ficely… Banannefabrik

03 – 04 19:00 N…[éclats] J. Konen, S. Camarda, J. Varanfrain Banannefabrik

07 19:30 Danse I (Répétition ouverte) Giovanni Zazzera Mierscher Kulturhaus

10 10:00 Danse et Body-Mind Centering | 1er cours Annick Pütz Banannefabrik

17 10:00 Danse ta différence | Session 2 | 1er cours Nathalie Fontana Banannefabrik

17 14:00 Tanzwerkstatt : Gravité en danger Georges Maikel Pires Monteiro Banannefabrik

30 20:00 Quantum variations Anu Sistonen Schungfabrik, Kayl

30 20:00 Winter Worm – Summer Grass Yuko Kominami Schungfabrik, Kayl

31 19:00 N…[éclats] J. Konen, S. Camarda, J. Varanfrain Mierscher Kulturhaus

01 19:00 Tanzwut Anne-Mareike Hess Valvesali (Oulu, FI)

03 19:00 Le 3 du TROIS Maria Eugenia Lopez, Barnes Crossing… Banannefabrik

03 19:00 Metamorphosis Yuko Kominami, Elvire Bastendorff Banannefabrik

04 19:00 Conférences dansées | 1er cours Jennifer Gohier, Grégory Beaumont Banannefabrik

13 – 15 20:30 Tanzwut Anne-Mareike Hess Dock11 (Berlin, DE)

13 19:00 Butô - Improvisation et composition | 1er cours Yuko Kominami Banannefabrik

22 14:00 Tanzwerkstatt : Danse des saisons Catherine Elsen Banannefabrik

25 20:30 Against the flow Anu Sistonen Centre Culturel André Malraux

(Vandoeuvre-lès-Nancy, FR)

28 20:00 Rain Bernard Baumgarten Théâtre Ici & Là (Mancieulles, FR)

[d] agendas

Page 9: d - Au-delà de la danse # 0

9

septembRe26 – 27 20:00 Triz / Parabelo Grupo Corpo / Rodrigo Pederneiras Grand Théâtre de Luxembourg

29 09:00 / 10:30 Pappelapapp [Jeune public] Ulrike Kley & Kristina Feix CAPe Ettelbruck

30 10:30 / 15:00 Pappelapapp [Jeune public] Ulrike Kley & Kristina Feix CAPe Ettelbruck

octobRe01 09:00 / 10:30 Pappelapapp [Jeune Public] Ulrike Kley & Kristina Feix CAPe Ettelbruck

02 20:00 If At All Kibbutz Contemporary Dance Company Kinneksbond

05 17:00 If At All Kibbutz Contemporary Dance Company Kinneksbond

14 – 15 20:00 Badke A.M. Qattan Foundation (Ramallah)

& Les Ballets C de la B

Grand Théâtre de Luxembourg

22 – 23 20:00 Carmen Dada Masilo / The Dance Factory Grand Théâtre de Luxembourg

27 14:00 Crossover | 1er cours [Atelier jeune public] Catherine Elsen Traffo_CarréRotondes

novembRe

décembRe

janvieR17 20:00 Melting Session FIVE.

Feat DanceXperienceNatascha Ipatova, Sylvia Camarda,

Sayoko Onishi, Claudia Urhausen & more

Mierscher Kulturhaus

21 – 22 20:00 Choreographies de Rodrigo Pederneiras, Nacho Duato & William Forsythe

São Paulo Dance Company Grand Théâtre de Luxembourg

22 20:00 Life, love and lore of the Irish Travellers Danceperados of Ireland Trifolion Echternach

30 – 31 20:00 El Djoudour Abou Lagraa Grand Théâtre de Luxembourg

16 20:00 River North Dance River North Chicago Dance Company Théâtre d’Esch

16 20:00 Brassballett - Musikshow Brassballett Trifolion Echternach

20 20:00 Vortex Temporum Rosas / De Keersmaeker & Ictus Grand Théâtre de Luxembourg

28 – 29 20:00 iTMOi (in the mind of igor) Akram Khan Company Grand Théâtre de Luxembourg

02 – 03 20:00 Still current Russell Maliphant Company Grand Théâtre de Luxembourg

05 – 06 20:00 Duo con Piano Gianfranco Celestino & Annalisa Derossi Théâtre d’Esch

06 20:00 Made in Bangladesh Helena Waldmann Grand Théâtre de Luxembourg

07 17:00 Duo con Piano Gianfranco Celestino & Annalisa Derossi Théâtre d’Esch

10 – 11 20:00 Asobi (Jeux d’adultes) Kaori Ito Grand Théâtre de Luxembourg

Ann

e Te

resa

De

Kee

rsm

aeke

r, Vo

rtex

Tem

poru

m, 2

013

© H

erm

an S

orge

loos

Akr

am K

han

Com

pany

, iTM

Oi, 2

013

© Je

an-L

ouis

Fer

nand

ez

toute la danse au luxembouRg

Page 10: d - Au-delà de la danse # 0

10

Le 3 de ChAque mois à 19:00

bAnAnnefAbRik12, rue du PuitsL-2355 Luxembourg

enTRée LibRe eT sAns RéseRvATion

le 3 du tRois

Depuis trois ans, le TROIS C-L vous invite chaque mois à un parcours jalonné de performances pluridisciplinaires et d’installations éclectiques. Trois ans de découvertes singulières, de propos dansés – ou non – qui tentent de vous immerger dans le monde fascinant de l’art chorégraphique.

à partir de janvier 2015, le « 3 du TROIS » adoptera une approche plus thématique en vous proposant tous les mois une soirée dédiée qui vous permettra d’explorer un événement marquant de l’Histoire de la danse, un chorégraphe ayant révolutionné son art, la culture chorégraphique d’un pays ou bien encore une question fondamentale du spectacle vivant.

La première édition du « 3 du trois » de 2015 sera consacrée à VasLaV nijinski, danseur virtuose auquel trois compagnies de la Grande Région rendront hommage.

Mar

ia E

ugen

ia L

opez

& O

zan

Turk

kan,

Ver

sion

s, 20

14 ©

Oza

n Tu

rkka

n

Léa

Tira

bass

o &

Jesu

s U

bera

, N87

HP

Prio

ry R

oad,

201

4 ©

Jesu

s U

bera

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

[d] regards & créations

Page 11: d - Au-delà de la danse # 0

11

Depuis sa création en 1913, le Sacre du Printemps a inspiré plus d’une centaine de créations chorégraphiques. Retour sur ces hommages, commentaires et citations d’une œuvre devenue culte.

Afin d’obtenir les faveurs du dieu du Printemps, une jeune femme est sacrifiée lors d’un rituel organisé par sa commu-nauté. Plus que de l’histoire, l’incompréhension du public nait de la forme proposée par le duo nijinski / Stravinsky : les pieds des danseurs sont en dedans, les têtes penchées, les corps sautillent, piétinent sur une pulsation entêtante, ponc-tuée de dissonances et autres ruptures mélodiques. Après seulement huit représentations, le choc cède provisoirement la place à l’oubli.

Suivant la voie de Pina Bausch (1975), de nombreux chorégraphes s’approprient Le Sacre du Printemps afin d’interroger les troubles de l’individu et ses relations avec la société : en solo, Tero Saarinen immerge le spectateur dans l’esprit de la personne sacrifiée, tiraillée entre résistance et résignation (2002) ; en multipliant les solos, Marie Chouinard (1993) change de point de vue et insiste à la fois sur la singularité des interprètes mais aussi sur la place de l’individu au sein du groupe. Carlota Ikeda décline le rituel en trois phases : Chaos, Eros, Cosmos (1999). Dans le silence fendu par les hurlements, corsets, tutus et rubans de soie contraignent les corps féminins mis en scène par l’artiste butô. Selon une autre approche du cycle, Le Sacre du printemps de Marguerite Donlon (2011) clôture une trilogie sur le désir de l’Homme à dépasser sa finitude, s’opposant ainsi à la proposition de Ginette Laurin qui expose la capacité d’adaptation de l’être humain, sa volonté de lutter contre les changements et sa résilience finale (2011). En 2004, le regard critique d’Angelin Preljocaj sur ses origines balkaniques le pousse à évoquer la persistance des mariages forcés dans de nombreuses régions du monde.

Pour ces chorégraphes, les thèmes de l’union, de la filiation et du sacrifice sont aisément transposables à travers les époques et les cultures. Pris entre les forces de la nature et les contraintes sociales, l’individu tente de résister, de trouver sa voie. Heddy Maalem (2011) aborde plus largement l’identité culturelle du continent africain d’aujourd’hui. Entre croissance et croyances, effets de la mondialisation et maintien de pratiques ancestrales, le métissage des mégapoles pose la question du sentiment d’appartenance de l’individu à une communauté. Au-delà de ces thèmes, les chorégraphes portent leur intérêt à la modernité de la composition musicale du Sacre : en 1957 déjà, Mary Wigman, familière des danses rythmées par les percussions ou en silence, puisait dans cette écriture « anti-symphonique » l’évocation de la violence de son époque. Par la suite, les effets de répétition du Sacre nourrissent la réflexion d’Akram khan sur le pouvoir de l’esprit et de l’imagination (iTMOi - in the mind of igor), tandis que Farid Berki utilise le hip-hop pour interroger la musique comme langage universel (2009). La puissance agissante de la composition musicale réapparait en 2007 : les mouvements du chef de l’Orchestre philarmonique de Berlin pour Le Sacre du Printemps attirent l’attention de Xavier Le Roy sur la relation entre geste et musique. Enfin, dans Jérôme Bel (1995), le public s’étonne d’entendre l’un des airs du Sacre, chanté avec maladresse et a capella par une danseuse nue. Au-delà de l’hommage à l’histoire de la danse, le décalage amène le spectateur à réévaluer ses attentes.

Tant pour ses thèmes universels et intemporels que pour ses choix esthétiques radicaux, Le Sacre du Printemps ne semble rien avoir perdu de sa modernité. Au fil des ans et à travers les cultures, selon le principe de l’œuvre ouverte décrite par Eco1, ce « grand rite sacral païen » (Stravinsky2) entre en résonance avec les préoccupations des chorégraphes qui s’emparent de l’œuvre pour exprimer leur vision du monde et interroger la place de la danse.

1 Umberto Eco, L’Œuvre ouverte, Coll. Points Essais, Seuil, Paris, 1975.

2 Igor Stravinsky, Chroniques de ma vie, Denoël, Paris, (1935) 2000.

Mar

ia E

ugen

ia L

opez

& O

zan

Turk

kan,

Ver

sion

s, 20

14 ©

Oza

n Tu

rkka

n

le sacRe du pRintemps, un cycle sans fin ?

Pina Bausch, Le Sacre du Printemps, 1975Tanztheater Wuppertal © Damien HR-Licence CC

julie gothuey

[d] histoires

Page 12: d - Au-delà de la danse # 0

12

Danseur devenu chorégraphe, Nijinski, virtuose de son art, incarna à la Belle époque une figure toute nietzschéenne : celle du Surhomme.

nijinski, le viRtuose nietzschéen

1909. Ce soir les Ballets russes présentent Giselle : « nijinski s’élève, grand échappé, et puis il monte encore plus haut dans un grand jeté en attitude. Suspendu en l’air, il zigzague sur la diagonale (trois jetés en attitude) pour arriver à la rampe (…) élevant le corps au maximum pendant un instant, il se penche en arrière, jambes tendues, bat un entrechat-sept (…)1. » D’emblée, le Tout-Paris fait un triomphe à ce virtuose dont l’excellence exalte la tradition ! Présenté comme le Vestris du nord, sa détente est prodigieuse : plus de un mètre selon Serge de Diaghilev. Dans ce monde mâtiné de spiritualité, l’élévation du danseur exalte le moment. nietzsche ne rêvait-il pas d’un dieu dansant ?

Trois ans plus tard, voici notre jeune prodige devenu chorégraphe. 28 mai 1912, le rideau se lève sur L’Après-midi d’un faune. D’un bout à l’autre de la pièce, tout est joué de profil à l’avant-scène. Géométriques et saccadées, les formes s’éloignent des acquis du Grand siècle – et des savoir-faire habituels du virtuose ! Pierre Lalo s’en étonne dans les colonnes du « Temps »: « Et pour relier entre elles ces attitudes

1 Nijinska B., Mémoires 1891-1914, 1981,

trad. Manoni G., Paris, Ramsey, 1983, p. 237.

singulières dont le caractère est la raideur anguleuse et presque géométrique des lignes, on a pris soin de ne faire exécuter aux danseurs que des mouvements pareillement anguleux (…)2. Scandale ! Au cœur de cette chorégraphie « cubiste », cette œuvre singulière n’en finit pas d’être moderne. Le bon goût du Tout-Paris réprouve…

Un an plus tard, avec Le Sacre du printemps, le rideau se lève sur d’autres usages de la modernité. Maintenant, muscles bandés, les danseurs tressaillent sur les assauts de la musique. Le Sacre du Printemps accable leurs corps. Le chahut s’élève dans la salle. Cinq mois plus tard, l’impression ne lâche toujours pas Jean Marnold. Evoquant « l’éréthisme dionysiaque de la danse sacrale », il place le lecteur au cœur des sarabandes orientales. Sous la plume du premier traducteur de la Naissance de la Tragédie, le dieu grec hanterait-il cette œuvre insolite ? Qu’on en juge ! Contorsions, gestes « d’ataxique », spasmes incessants, les interprètes portent les traces du déchirement, de la souffrance aussi : sur scène, ils exhibent ce qui, d’habitude, se terre. Parmi eux, la jeune « élue »

2 Pierre Lalo, « La Musique », Le Temps, 11 juin 1912.

Vaslav Nijinski, L’Après-midi d’un faune, 1912© Apic / Getty Images

va mourir ; et cela se voit. Maria Piltz interprète son rôle avec « courage ».Pourtant cette danse meurtrit sa chair. Tordue, agitée, convulsée, elle danse à en perdre force. Soudain un saut, puis un autre. La scène dure. À chaque fois l’artiste retombe sur les talons puis repart dans une agitation frénétique. La voilà immobile, tendue au centre du plateau. L’image s’impose, obsédante. Après plus de quatre minutes, la danseuse s’anime à nouveau, s’arrachant de la terre dans la violence d’un saut. Au final, la ballerine tombe, supposée morte, mais réellement épuisée. Accueillie par les bras des danseurs tenant le rôle des Aïeux, l’élue repose ; et la danseuse enfin se repose. Sur scène, et c’est nouveau, tous les gestes partagent une même finalité : signifier et montrer la douleur, le sublime, la terreur et l’imploration.

Avec nijinski, ces mises à distance du classicisme accordent à l’artiste une place de choix : celle du « Surhomme » annoncé par nietzsche. Loin de toute transcendance, il est à présent celui qui invente et construit le monde à sa mesure. Au cœur de ce moment, ces œuvres incarnent la montée en puissance de l’individu moderne. Cet être désormais sujet de lui-même et ouvert sur l’inconnu.

roland huesca

[d] histoires

Page 13: d - Au-delà de la danse # 0

13

Dans ses Cahiers, sorte d’auto-analyse rédigée pendant les six semaines précédant son premier internement, Vaslav nijinski se dévoile en tant qu’homme souffrant, fragile, éperdu d’amour et de désir. Son écriture s’affirme par le refus de toute rhétorique – d’où un effet saisissant : alors même qu’on croit partager une intimité d’ordre « psychologique », nijinski nous parle de son rapport à Dieu, à la nature, au Sentiment et à l’Homme – toutes choses qui dépassent largement le plan des seules opinions, des seules émotions et de la psychologie.

L’écriture était pour lui un prolongement de la danse : elle est vécue par la chair et formellement syncopée comme les mouvements du Sacre du Printemps, anguleuse comme ceux du Faune. Partant de cette idée, Sylvia Camarda et Jérôme Varanfrain donnent corps et voix pour exprimer tant la richesse que la complexité de ce langage charnel et personnel, forgé par des expériences dont aucune expression classique ne peut rendre compte.

n…[éclats] :mouvement final

Dates et lieux de représentation 03.01 / 04.01 | 19:00Banannefabrik | 12, rue du PuitsL-2355 Luxembourg

31.01 | 19:00Mierscher Kulturhaus53, rue G.-D. CharlotteL-7520 Mersch

Réservations [email protected] T (+352) 40 45 69

[email protected] (+352) 47 08 95 - 1

Distribution Mise en scène : Jérôme KonenChorégraphie : Sylvia CamardaInterprétation : Sylvia Camarda, Jérôme VaranfrainCréation musicale : Emre Sevindik

Coproduction : TROIS C-L, MUDAM Luxembourg, Mierscher Kulturhaus

Soutien : Ministère de la Culture, Fonds culturel national, Fondation Indépendance

J. Ko

nen

/ S. C

amar

da /

J. Va

ranf

rain

, N...

[écl

ats]

, 201

2 –

2014

© B

ohum

il Ko

stoh

ryz

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

[d] regards & créations

Page 14: d - Au-delà de la danse # 0

14

max tholl: Was erwartet den Zuschauer bei Tanzwut ?

a-m Hess: Was die Zuschauer schlussendlich zu sehen bekommen werden, ist zu diesem Zeitpunkt schwer zu sagen, da die Proben erst am 11. August beginnen und die Premiere Mitte Oktober ist – da wird noch einiges passieren. Was ich zu diesem Zeitpunkt sagen kann ist, dass ich ein ganz tolles Team aus 4 großartigen Performern zusammen habe und ich selber werde ja auch auf der Bühne stehen. Außerdem wird die Musik von dem luxemburgischen Musiker Marc Lohr beigesteuert. Das sind alles schon mal sehr gute Vorraussetzungen für die Entstehung eines spannenden Stückes. Inhaltlich kann ich sagen, dass die Grundidee zu Tanzwut auf meinem momentanen Interesse für Tanz als Medium des Ausbruchs des körpers beruht. Dies geht auch einher mit der Frage welche Bedeutung - auch politisch gesehen – Tanz hat oder haben kann.

max tholl: Wie kommst du zum thema, was interessiert dich daran?

a-m Hess: Das klingt jetzt erstmal ganz abstrakt, aber dem liegen ganz konkrete Beispiele zugrunde: Vor einiger Zeit bin ich auf ein Phänomen in der mitteleuropäischen Geschichte gestoßen, welches als Tanzplage oder auch Veitstanz bezeichnet wurde. Über mehrere Jahrhunderte hinweg befiel diese als Volkskrankheit bezeichnete Plage Menschengruppen, manchmal mehrere Hunderte, die dann viele Stunden oder auch Tage unkontrolliert tanzten, bis sie vor Erschöpfung zusammenbrachen und manchmal starben. Diese Plage war besonders in Deutschland und Luxemburg weit verbreitet und steht heute im Zusammenhang mit der alljährlichen Springprozession in Echternach. Mich hat das sehr fasziniert und bei meinen weiteren Recherchen habe ich noch mehrere Phänomene entdeckt, in denen Tanz als Medium für den Ausdruck und auch die Bewältigung von Wahnsinn und Hysterie auftritt. Der sich bewegende körper scheint immer wieder eine große Rolle gespielt zu haben und es wurde auch immer sehr viel Energie von kirche und Staat investiert, um die freie oder gar befreiende Bewegung des körpers zu unterdrücken und zu kontrollieren.

Mit Tanzwut geht die Choreographin Anne-Mareike Hess auf Spurensuche ins Mittelalter und landet in den heutigen Techno Clubs. Im Vordergrund steht stets die Frage: Wie tanzen wir und was geben wir damit preis?

Ann

e-M

arei

ke H

ess,

Tan

zwut

, 201

4 ©

Mar

c Lo

hr

W̦ie WiR tanzen‘ ein interview von max tholl mit anne-mareike hess

[d] regards & créations

Page 15: d - Au-delà de la danse # 0

15

Mit Tanzwut geht die Choreographin Anne-Mareike Hess auf Spurensuche ins Mittelalter und landet in den heutigen Techno Clubs. Im Vordergrund steht stets die Frage: Wie tanzen wir und was geben wir damit preis?

max tholl: ist tanz auch heute noch ein medium der befreiung?

a-m Hess: Mit Sicherheit. Die Frage ist eher in welchem kontext heute getanzt wird und getanzt werden darf und was wir heute als Tanz bezeichnen. Denkt man nur an die Techno und Club kultur, welche Menschenmassen zum Tanzen bringt. Aber auch bei Protesten und Demonstrationen wird getanzt und auch Flashmobs benutzen oft den Tanz als Ausdrucksmittel.

max tholl : Was ist dein ansatzpunkt?

a-m Hess: Tanzwut wird keine Rekonstruktion einer historischen Tanzplage, sondern vielmehr ein nachdenken über die Wirkung von Bewegung / Tanz auf den einzelnen Tanzenden, auf die Gruppe der Tanzenden und auf den Zuschauenden. Der physische Akt des Tanzens ist Gegenstand der Untersuchung. Wie tanzen wir? Wie bringt Tanzen eine Gruppe zusammen? Wie kommunizieren die Tanzenden untereinander durch Bewegung? Was ist mit der Ansteckung? Welche Rolle spielen Musik und Rhythmus?

max tholl: das Stück will auch zeigen, wie der tanz utopien schafft.

a-m Hess: In meinen bisherigen Arbeiten hat der Begriff der Utopie immer eine große Rolle gespielt. In vorherigen Stücken habe ich das Augenmerk auf das Dazwischen gelegt – also das was zwischen den Menschen passiert, wie Menschen zusammen sind, oder auch nicht. Ich beobachte und hinterfrage. Ich nutze das Theater, welches von natur aus schon ein nicht-Ort ist, um unter künstlichen Bedingungen Wünsche nach einem anderen Zusammensein zu entwerfen und auszuprobieren.

Dates et lieu de représentation 17 & 18.10.2014 | 20:00Banannefabrik | 12, rue du PuitsL-2355 Luxembourg

Réservations [email protected] T (+352) 40 45 69

Distribution Concept et chorégraphie : Anne-Mareike HessInterprétation : Anne-Mareike Hess, Rosalind Goldberg, Sigrid Hirsch Kopperdal, Jorge Rodolfo De HoyosCréation musicale : Marc LohrScénographie et costumes : Katrin Fürstdramaturgie : Mira MoschallskiChargé de production : Jérôme Konen

Coproduction : TROIS C-L

Soutien : Der Regierende Bürgermeister von Berlin - Senatskanzlei, Dock 11, Fonds culturel national, Fondation Indépendance, Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte - Fonds stART-up, HZT - Hochschulübergreifendes Zentrum Tanz Berlin

Tournée 23 & 24.10.2014 : Inkonst (Malmö, SE) – www.inkonst.de

31.10 & 01.11. 2014 : Valvesali (Oulu,FI) – www.jojo.fi

13 – 15.11.2014 : Dock 11 (Berlin, DE) – www.dock11-berlin.de

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

tanzWut

[d] regards & créations

Page 16: d - Au-delà de la danse # 0

16

Le 15 février 1892, la danseuse américaine Loïe Fuller crée la Danse Serpentine au Parc Theater de Brooklyn à new York. Sa première captation aurait été réalisée par Georges Méliès sous la forme d’un film muet de 35 mm colorisé au pinceau. Version devenue mythique et jamais retrouvée, celle-ci serait devenue le point de départ d’une série d’imitations de la danse dite « des voiles » retouchée ou non en postproduction, dont une réalisée par les frères Lumière en 1896. Cette série de chorégraphies filmées inaugurait le rapport entre la danse et le film en y intégrant un travail de retouche manuelle. Depuis la relation entre la danse et le film n’a eu de cesse d’évoluer, jusqu’à devenir de nos jours un tandem incontournable de la création chorégraphique. De cette œuvre de référence, nous retiendrons ici le principe fondamental qui la sous-tend : danser-filmer-éclairer-retoucher-magnifier comme filiation conceptuelle dans l’élaboration de ce qu’on nomme aujourd’hui « vidéo-danse ».

La danse de Yuko kominami – nourrie de la culture japonaise, de la culture occidentale et de la danse contemporaine – relève d’une conception philosophique où chaque élément du vivant entre en résonance avec l’ensemble du monde. Elle développe une esthétique intimement liée à l’image, au tableau – dans le sens d’une œuvre d’art peinte – et semble a priori se suffire à elle-même. Sa présentation à un instant « t » sur scène ou dans un environnement choisi donne déjà à voir tous ses caractères, à savoir la beauté inhérente à l’éphémère des spectacles, la fragilité d’une création

fondée sur l’improvisation, sur la rencontre avec le hasard. Se pose alors la question de l’utilité d’une intervention extérieure face à une danse à la forme et à la maîtrise déjà abouties. Doit-on filmer cette danse en se concentrant uniquement sur l’aspect documentaire de la captation ? Ou bien, le médium vidéo ne doit-il pas, dans ce cas précis, éviter de justement se limiter à filmer la danse – comme enregistrement et reproduction fidèles des mouvements – mais plutôt s’intégrer intrinsèquement et se fondre dans le processus même de création afin d’en extraire un objet composite, qui ne serait pas la simple juxtaposition des deux disciplines mais qui serait fait de la composition des deux. C’est selon ce dernier principe que le projet Metamorphosis s’est élaboré.

Par le choix du médium vidéo (c’est-à-dire l’image en mouvement appréhendée comme une suite d’images fixes) auquel répond la photographie (c’est-à-dire une image fixe vue comme le fragment de l’image en mouvement), Metamorphosis ne donne pas seulement à voir la danse comme un objet filmé, représenté, mais développe un langage plastique à part entière. La vidéo intègre les différentes propriétés de l’image fixe et de l’image mobile pour aboutir à une pièce composite qui met l’accent sur le geste, le lieu de la danse et son élaboration. Structurellement, le film agence une succession d’événements accentuant l’idée d’un sujet qui traverse des états, qui provoque et subit simultanément les transformations de matières, de formes, de couleurs, de densités… Sur une période d’un an, en plusieurs

séances de travail réparties sur les quatre saisons, des prises de vue ont été réalisées. A chaque rencontre, des lieux, des habits et des accessoires ont été choisis. Filmées in situ, à des saisons différentes, dans des lieux distincts, dans un environnement végétal, les saynètes créent – de façon subtile ou radicale – des ponts entre le corps de la danseuse, ses mouvements et attitudes, des liens entre les lieux et la chorégraphie, soulignés par des éléments graphiques rapportés ; telles les retouches du pinceau de la Danse Serpentine.

Si la métamorphose est d’ores et déjà l’un des fondements essentiels de la danse butô, Metamorphosis prolonge cette notion en l’ouvrant aux domaines de l’image et des arts plastiques.

vidéo-danse : l’énigme du mouvement et la confusion des foRmes

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

[d] regards & créations

Page 17: d - Au-delà de la danse # 0

17

Date et lieu de représentation 03.11 | 19:00Banannefabrik | 12, rue du PuitsL-2355 Luxembourg

Distribution Chorégraphie et interprétation : Yuko KominamiVidéo, photographie : Elvire BastendorffCréation musicale : Franck SmithChargé de production : Jérôme Konen

Coproduction : TROIS C-L, MUDAM Luxembourg, Rhysom Danz Kollektiv

Soutien : Ministère de la Culture, Fonds culturel national, Fondation Indépendance

metamoRphosis

1. Les frères Lumière, Danse Serpentine, 1896, 0:42, couleur, muet (captation d’écrans)

2. Elvire Bastendorff & Yuko Kominami, Metamorphosis, 2014, videostillƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8

+ d’Infos : www.danse.lu

1.

2.

elvire bastendorff

[d] regards & créations

Page 18: d - Au-delà de la danse # 0

18

La danse, l’une des disciplines les plus visuelles des arts de la scène contemporains, mais aussi, paradoxalement, la plus complexe. Car toute chorégraphie, quel que soit son degré de technicité, ne peut pas être réduite à un enchaînement de mouvements et figures. Une chorégraphie, c’est une narration qui puise sa source dans l’imaginaire ou la réalité, individuelle ou collective, dans les rêves, l’âme, les désirs, les aspirations, le vécu, les souvenirs, une image, un voyage, la société, une musique, un tableau, une idole, l’Histoire, etc.

Plurielle, la danse est pourtant toujours au singulier. Un singulier qu’elle mérite certainement mieux qu’aucun autre art. Car, dénuée de paroles, elle est universelle. Mais dénuée de paroles ne signifie pas dénuée de messages. Pour preuve, les créations de deux chorégraphes dont le renom n’est plus à faire, Robyn Orlin et Sidi Larbi Cherkaoui.

La première, sud-africaine, née d’un père lituanien et d’une mère polonaise, combat l’apartheid, se révolte contre le fléau qu’est le sida ou interroge le 11-Septembre. Le deuxième est belgo-marocain. Et cette richesse multiculturelle qu’il porte en lui traverse comme un fil rouge toutes ses créations. Il dédiabolise entre autres l’immigrant, en mettant en scène son déracinement subi. Et loin de vouloir aplanir les différences interhumaines, il les met en avant, car une meilleure connaissance de l’autre sert à son acceptation. Selon, il intègre des handicapés à sa troupe, questionne la religion ou part à la découverte des moines Shaolin.

Oser les parallèles. De Sidi Larbi Cherkaoui à Dabke et de Robyn Orlin à El Djoudour.

la danse, ce manifeste politique

florence bécanne

A.M

. Qat

tan

Foun

datio

n &

Balle

ts C

de

la B

, Bad

ke, 2

013

© D

anny

Will

ems

[d] regards & créations

Page 19: d - Au-delà de la danse # 0

Abo

u La

graa

, El D

joud

our,

2013

© D

an A

ucan

te

ƒ gRand théâtRe de luxembouRg www.theatres.lu

toute la danse au luxembouRg Z p.9 + d’Infos : www.danse.lu

Jusqu’en 2006, Sidi Larbi Cherkaoui faisait partie des Ballets C de la B (Ballets contemporains de la Belgique), la compagnie gantoise fondée par Alain Platel. Que l’on trouve des similitudes thématiques entre les chorégraphies de Sidi Larbi Cherkaoui et Badke, la dernière en date des Ballets C de la B, laquelle sera montrée les 14 et 15 octobre prochains au Grand Théâtre de Luxembourg, n’a à vrai dire rien de surprenant, si ce n’est peut-être une tendance de la danse contemporaine à s’émanciper des écoles, à se vouloir sans frontières et à militer pour un vivre ensemble.

Badke est un anagramme de « dabke », une danse populaire palestinienne, une danse de groupe en ligne, une danse de joie et de ferveur qui accompagne toutes les fêtes. Badke ne fait que s’inspirer de la dabke folklorique. Le spectacle reflète l’âge des – jeunes – danseurs et performers… palestiniens (tout un symbole !) ; il est résolument contemporain. Sans nier pour autant leurs racines et culture. Mais dans quelle mesure la danse et les pulsions de vie et de liberté qui lui sont inhérentes sont-elles compatibles avec un quotidien sous le joug du conflit israélo-palestinien ? La danse serait-elle l’une des nouvelles formes de résistance ?

Ces racines que l’on ne peut pas renier tant elles sont ancrées en chacun. Qui confinent au traumatisme pour celle qui a vécu l’apartheid. De la danse, Robyn Orlin a fait un combat artistique, un prêche pour une compréhension et une acceptation de l’autre. Abou Lagraa est de la même veine. C’est d’ailleurs ainsi que le Franco-Algérien a intitulé sa dernière création - El Djoudour, qui signifie « les racines », sera représentée les 30 et 31 janvier prochains au Grand Théâtre de Luxembourg. Encore une fois, un spectacle sans passéisme ni nostalgie, dont le but secret serait d’établir un pont entre deux pays si proches et pourtant. Vers une réconciliation entre la France et l’Algérie ?

19 [d] regards & créations

Page 20: d - Au-delà de la danse # 0

20

Avec A U, Christian Ubl continue son exploration des concepts d’identité et d’intégration. Une première collaboration avec la chorégraphe australienne Kylie Walters.

Lors de votre dernière venue au Luxembourg, vous avez présenté un work-in-progress de Shake it out. pourriez-vous nous en dire un peu plus sur cette création et son évolution depuis sa présentation lors du « 3 du troiS » ?

La création Shake it out a eu lieu au Pavillon noir (CCn) à Aix-en-Provence fin février 2014 et a reçu un accueil très enthousiaste, prometteur et chaleureux de la part du public, des professionnels et de la presse régionale. C’est à la fois une œuvre chorégraphique poétique, politique, très physique et engagée, teintée d’humour et d’ironie. Ces deux notions me tenaient particulièrement à cœur pour aborder des sujets tels que l’appartenance, l’identité nationale, régionale et personnelle, le rapport franco-allemand et les danses folkloriques européennes. La création

a pu évoluer et s’affiner jusqu’aux premières grâce aux nombreuses portes ouvertes et répétions publiques qui ont eu lieu tout au long du processus de création.

Le concept « d’identité » semble être un thème récurrent dans votre travail…

Cela a commencé en 2010, impulsé par une commande du CDC Danse à Lille pour les soirées « Goûtez ma danse » où un chorégraphe – danseur étranger – est invité à parler et transposer au plateau ses origines. Mon triptyque sur l’identité, le folklore et le vivre-ailleurs, est né à ce moment inconsciemment, mais précisément. Il se constitue aujourd’hui de deux œuvres chorégraphiques existantes : un solo I’m from Austria, like Wolfi ! et la pièce de groupe Shake it out. Le troisième opus, un duo A U, une collaboration avec kylie Walters, est prévu pour l’automne / hiver 2015.

comment est née la collaboration avec Kylie Walters ?

Avec kylie, nous nous sommes rencontrés il y a 15 ans en Suisse et nous avions très envie de faire une création ensemble. Un bon bout de temps est passé et chacun a continué son chemin en tant qu’interprète et chorégraphe. Aujourd’hui, kylie a implanté sa compagnie à Genève tandis que la mienne est basée à Marseille. nous sommes tous les deux des artistes migrants et avons vécu un parcours similaire d’intégration, d’adaptation à la culture française sans perdre nos racines. Pour moi, c’est le moment de mettre tout cela sur un plateau et partager la réflexion et le récit artistique avec kylie. Alors, je lui ai lancé une

invitation pour parler ensemble de nos deux origines, de nos deux parcours et cultures, ceci en faveur d’un nouveau récit chorégraphique nommé A U.

Que renferme A U, pièce que vous créerez, notamment, lors de votre résidence au troiS c-L ?

C’est à la fois une pièce d’auteur et une pièce chorégraphique intimiste pour clôturer mon champ d’exploitation sur l’identité. Mais aussi une première collaboration, en terme d’écriture chorégraphique, entre deux auteurs – chorégraphes au sein d’un processus créatif. Deux écritures, deux cultures et deux identités pour chercher un ailleurs, une nouvelle origine. Le titre A U est directement lié à nos deux racines : autrichiennes pour ma part, et australiennes pour kylie. C’est aussi le code pays (ancien pour l’Autriche) pour les deux pays. Une raison pour laquelle les courriers postaux envoyés en Autriche arrivaient en Australie et inversement. Un fait divers humoristique, un peu ironique pour partir en création… Au plateau nous invitons également le musicien Sébastien Martel pour creuser à trois les traditions musicales liées aux danses viennoises et australiennes. La « Waltz » et les danses des aborigènes sont à l’honneur et au cœur de la création A U.

oRigines entretien avec christian ubl, en résidence au trois c-l du 23 janvier au 6 février 2015

© P

ierr

e Ca

nitr

ot ƒ 03.02 banannefabRIk + d’Infos : www.danse.lu

[d] portraits

Page 21: d - Au-delà de la danse # 0

21

voix off sandy flinto & pieRRick gRobétydu 18 Au 29 sePTembRe 2014

Voix off est la première création du projet pluridisciplinaire Raisonances. Autour du thème des rumeurs, de la réalité et son interprétation, les différentes œuvres de Raisonances posent une réflexion sur la mutation d’un phénomène verbal en le traduisant en danse, théâtre, installation et musique.

« moving focus » : …und los ilona pászthy du 27 oCTobRe Au 3 novembRe 2014

La série Moving focus de la chorégraphe Ilona Pászthy est une exploration de la notion sociétale du « temps ». …und los, premier objet chorégraphique de ce triptyque, est une vidéo-danse mettant en scène deux interprètes qui, par le biais d’une performance en slow motion, utiliseront l’espace urbain afin de remettre en question le concept de continuité.

souveniR d’un faune julien ficely du 11 Au 18 déCembRe 2014

Après plusieurs créations originales, le chorégraphe lorrain Julien Ficely a souhaité se confronter à une pièce du répertoire chorégraphique – en l’occurence L’après-midi d’un faune. Souvenir d’un faune transpose l’action à notre ère et met à l’honneur une femme moderne : émancipée et dominatrice, elle n’est plus le simple objet du désir masculin, mais affirme sa sexualité et son emprise sur l’autre sexe.

aRtistes en Résidence au tRois c-l

Sand

y Fl

into

& P

ierr

ick

Grob

éty,

Voi

x Of

f, 20

14 ©

San

dy F

linto

Com

pagn

ie F

ilam

ent,

Souv

enir

s d'

un fa

une,

201

Com

pagn

ie F

ilam

ent

ƒ centRe de gRavIté, fIlm pRésenté le 03.11 dans le cadRe du « 3 du tRoIs » Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

ƒ peRfoRmance pRésentée le 03.11 dans le cadRe du « 3 du tRoIs » Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

ƒ peRfoRmance pRésentée le 03.01 dans le cadRe du « 3 du tRoIs » Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

[d] résidences

Page 22: d - Au-delà de la danse # 0

22

Qu’en est-il de la scène des arts vivants actuelle, qu’en est-il de la délimitation des pratiques ? De la danse contemporaine pure il y a bien sûr, mais il existe depuis une vingtaine d’années, en Europe, une tendance, voire une envie de la part de certains chorégraphes, metteurs en scène ou créateurs, de décloisonner les genres, sur scène. Les théâtreux se mettent à injecter de la danse et inversement. La vidéo n’apparaît plus comme une prouesse technique, mais comme un élément clé pour saisir davantage les propos. Créer des œuvres totales sur scènes, des Gesamtkunstwerke. Le terme n’est pas nouveau, il est à relier à Otto Philip Runge et avec l’œuvre wagnérienne bien évidemment, aussi bien au niveau des diverses disciplines qui s’enchevêtrent les unes aux autres, qu’au niveau des thèmes, mêlant le politique à l’onirique. Il s’agit dans ce genre de spectacle d’impacter le spectateur, de le faire éprouver.

L’un des maîtres actuels est l’italien Romeo Castellucci. Philosophe et plasticien de formation, il propose du théâtre. Un théâtre d’émotions, apparenté au théâtre de la cruauté, notion révélée par Antonin Artaud – des spectacles qui ne sont pas cruels au sens des thèmes abordés, mais davantage des spectacles où l’on éprouve, on parcourt non pas une réflexion, mais une successions d’états psychiques qui se répercutent sur le physique. Un Erlebnis. Et dans nombreuses de ces pièces, les messages ou les impulsions voulus passent davantage par l’action du corps, par les mouvements chorégraphiés que par le texte et les mots. Ceux-ci apparaissent davantage comme des slogans. Il fonctionne un peu comme un David Lynch, appuyant ses images scéniques sur celles des rêves qui lui apparaissent, le hantent ou

impacteR le public karolina markiewicz

Sur scène, peut-on encore se permettre une délimitation des pratiques ? Des spectacles hybrides s’imposent avec davantage d’élasticité d’expression. Les disciplines se télescopent tant au niveau de la forme qu’au niveau des thèmes, mêlant le politique à l’onirique. Ils amènent le public dans d’autres dimensions et sans doute davantage face à lui-même.

1.

[d] carte blanche

Page 23: d - Au-delà de la danse # 0

23

bien ceux de ses enfants, encore vierges d’un environnement complexe. Ainsi dans son cycle Tragedia Endogonidia, ici Strasbourg #8, il fait apparaître un char d’assaut, qui pointe le public à trois mètres de distance, le percute avec la réalité d’un autre espace-temps. Il place cette scène en apposition avec un contexte de non-action, des gestes lents mais chorégraphiés évoquant la guerre (pièce créée à l’époque de seconde intervention militaire en Irak). Castellucci s’interroge aussi bien sur l’impact de la brutalité de la guerre que sur les moments que nous ne percevons pas dans les médias, ceux où il n’y a pas d’affrontements, ceux où on organise sa vie, lentement. En tant que spectateur on éprouve ce contraste et le texte apparaît comme inutile.

Dans l’une de ses premières pièces, les plus marquantes, De la véhémente extériorité de la mort d’un mollusque, traitant de la question de ce qu’est un pré-héros, en l’occurrence Hamlet, il a fait intervenir un comédien autiste, qui, se servant de son corps, transmettait des visions communes. Un contexte non-verbal, inscrit dans le geste, qui néanmoins ne fonctionne pas tout à fait comme la danse contemporaine, telle que nous la percevons sur les scènes occidentales. Ici il n’est pas question de transfigurer les mots en mouvements harmonieux, qui, organisés selon un rythme donné et une intensité, relatent un événement ou transmettent un état. Ici le geste n’imite pas, il est, et en cela il s’apparente au fonctionnement du butô. Le butô, danse contemporaine en japonais, né après la Seconde Guerre mondiale, offre la possibilité à l’entité corporelle de s’inscrire dans ce qui l’entoure, que ce soit les éléments de la nature, les êtres ou les émotions. Dans le butô, on est la feuille qui tombe de l’arbre, on est le cri étouffé, le besoin d’amour – et dans ce sens les mots n’ont plus aucun sens. Ils ne font que limiter cet état.

Par ailleurs, ces spectacles hybrides s’imposent et permettent aux metteurs en scènes, chorégraphes, mais aussi aux interprètes, une grande élasticité d’expression. Ils amènent les spectateurs dans d’autres dimensions, peut être davantage face à eux-mêmes.

Lemi Ponfasio, metteur en scène et chorégraphe néo-zélandais, estime que les mots le limitent, tout comme les éléments de sa culture ou de quelque culture que ce soit. Ainsi, pour son dernier spectacle créé pour la Cour d’Honneur du Palais de Papes, cette année, il a beau annoncer ses

origines, annoncer le sujet de la Grande Guerre 14-18, annoncer des textes signés par Heiner Müller et Antonin Artaud, il ne fait que se servir de tous ces éléments comme de marches – d’une part pour créer des images, tel un cinéaste, mais aussi pour narrer. Les images sont cadencées par des chorégraphies travaillées sur base d’improvisations et par des vidéo-inscriptions ou encore des incantations maori. Il raconte l’Histoire à l’aide de ses propres clés, de ce qu’il en sait, de ce qu’il en a perçu, mais sans les mettre en avant. Et tout comme Romeo Castellucci ou encore Heiner Goebbels, Matthew Barney, Jan Fabre ou encore Alain Platel – il donne sa vision du monde – comme tout artiste, oui, mais ici c’est une vision qui n’est en aucun cas anecdotique, qui ne sert pas juste une histoire, une tragédie donnée, une œuvre théâtrale ou une réinterprétation d’une œuvre chorégraphique. Et sans tomber dans l’ésotérique, c’est une vision universelle qui dépasse aussi bien nos mots, nos origines et nos cultures particulières, initiant ainsi une identité commune.

1. Lemi Ponifasio, I AM, 2014 © MAU Company

2. Romeo Castellucci, Le Sacre du Printemps, Gebläsehalle Duisburg, 2014 © Wonge Bergmann für die Ruhrtriennale, 2014

3. Louis Andriessen & Heiner Goebbels, De Materie, Musiktheater mit dem Ensemble Modern Orchestra, Kraftzentrale Landschaftspark Duisburg-Nord, 2014 © Wonge Bergmann für die Ruhrtriennale, 2014

2.

3.

[d] carte blanche

Page 24: d - Au-delà de la danse # 0

© A

ndre

a M

acch

ia©

Sve

n Be

cker

24

foRmation continue amateuR

En un pas, deux mouvements, découvrez ou redécouvrez le plaisir de danser aux côtés de nos artistes chorégraphes. à partir de septembre, le TROIS C-L vous proposera un large éventail de stages, d’ateliers et de conférences pour adultes et jeune public, de tous niveaux…

(*) pour les artistes professionnels, demandeurs d’emploi et étudiants

Un cours pour ceux qui ont toujours voulu danser, mais qui n’ont jamais osé mettre un pied dans un cours de danse ; pour ceux qui veulent acquérir des notions élémentaires en danse contemporaine ; pour ceux qui ont déjà quelques notions et qui veulent retrouver le bonheur de danser. Ce stage combine des enchaînements simples avec des explorations plus libres. Il s’agira, notamment, de trouver l’alignement et le transfert du poids dans le corps, de nuancer le tonus corporel, de clarifier l’initiation et l’intention du geste pour faciliter la fluidité du mouvement.

Niveau débutant

dates stage 117.09 / 24.09 / 01.10 / 08.10 / 16.10 19:00 - 21:00

dates stage 2 14.01 / 21.01 / 28.01 / 04.02 / 11.0219:00 - 21:00

Prix110 ¤ / 90 ¤ (*) le stage25 ¤ / 20 ¤ (*) le cours d’essai

danse contempoRaine pouR adultes annick pütz

Le but du cours est d’améliorer la quali-té technique des participants en danse contemporaine. Chaque cours inclut quelques séquences chorégraphiques que les participants peuvent interpréter indivi-duellement.

Niveau moyen / avancé

dates des cours15.09 / 22.09 / 29.09 / 06.10 / 10.11 / 17.11 28.11 / 01.12 / 08.12 / 15.1219:30 - 21:00

Prix180 ¤ / 135 ¤ (*) les 10 cours20 ¤ / 15 ¤ (*) le cours d’essai

anu sistonen

danse contempoRaine pouR adultes

ƒ lIeu banannefabrik

ƒ InscRIptIons www.danse.lu

ƒ RenseIgnements [email protected] t (+352) 40 45 69

(*) pour les artistes professionnels, demandeurs d’emploi et étudiants

[d] formations

Page 25: d - Au-delà de la danse # 0

25

foRmation continue amateuR

Ce stage se basera sur le butô, mais également sur d’autres pratiques du mouvement, pour explorer les notions d’improvisation et de composition. Les classes viseront à développer conscience et force, deux éléments indispensables dans la recherche d’une danse personnelle. Il s’agira d’ouvrir ses sens et flux énergétiques, d’aiguiser son imagination et de renforcer sa détermination.

Tous niveaux

dates stage 125.09 / 02.10 / 09.10 / 23.10 / 06.1119:00 - 21:00

dates stage 2 13.11 / 20.11 / 27.11 / 04.12 / 11.12 19:00 - 21:00

Prix110 ¤ / 90 ¤ (*) 1 stage200 ¤ / 160 ¤ (*) 2 stages25 ¤ / 20 ¤ (*) le cours d’essai

butô - impRovisationet composition yuko kominami

Le butô, né à la fin des années cinquante au Japon, est une danse d’avant-garde. Les fondateurs du mouvement, tels Tatsumi Hijikata ou Kazuo Ohno, ont centré leur processus de création sur la révélation des zones d’ombre et refoulées du corps. Bien que le butô soit aujourd’hui une forme de danse établie, chaque danseur l’expérimente par son propre style.

A travers les mouvements du corps qui danse, les fondateurs du mouvement butô se sont mis à la recherche des relations qu’entretiennent le corps et la nature, la vie et la mort, l’esprit et le corps, l’ordre et le chaos, la pureté et la saleté, l’humanité et la non-humanité, le réel et l’imaginaire, le visible et l’invisible, le geste quotidien et la danse, l’extraordinaire et le banal…

Dans la lignée de leur vision du corps humain en relation avec son environnement, le stage constituera un lieu de recherche sur notre propre corps. Chaque participant sera amené à observer son propre corps comme un laboratoire, espace unique d’où peuvent surgir des mouvements inattendus ou encore inconnus.

Niveau moyen

dates04.10 / 05.1012:00 - 19:00

Prix55 ¤ / 45 ¤ (*) par cours

atelieR de RecheRche butôgyohei zaitsu

« Toucher le mystère de l’être à travers la danse… »Gyohei Zaitsu©

Boh

umil

Kost

ohry

z

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

(*) pour les artistes professionnels, demandeurs d’emploi et étudiants

[d] formations

Page 26: d - Au-delà de la danse # 0

© S

ven

Beck

er

26

nathalie fontana

Ateliers de danse en duo enfant-adulte, ouverts aux enfants en situation de handicap.

Ce cycle d’ateliers, initié la saison passée en coopération avec le TRAFFO_CarréRotondes, est basé sur l’échange et le partage entre les parents et leurs enfants en intégrant des enfants en situation de handicap. Ils sont invités à partager tous ensemble un moment privilégié autour du mouvement, du son et de la danse. C’est l’occasion de se redécouvrir autrement mais aussi de s’ouvrir au monde et à sa diversité.

Artiste indépendante, diplômée d’art thérapie / danse thérapie, nathalie Fontana recherche le lien entre la danse et l’ouverture des sens. Elle s’est formée auprès d’artistes venant de l’Opéra de Paris, du Théâtre du Châtelet, de chez Maurice Béjart… nathalie Fontana côtoie l’univers du handicap dans son quotidien et intervient régulièrement auprès de personnes avec autisme ou handicap moteur. Elle participe à de nombreux projets sur le sujet de la différence et particulièrement dans le domaine des arts.

Pas de connaissances spécifiques requises.En français (compréhension par les adultes requises). La participation à l’intégralité d’une session (6 cours) est souhaitée.

dates session 1 04.10 / 11.10 / 18.10 / 08.11 / 15.11 / 22.11

dates session 2 17.01 / 24.01 / 31.01 / 07.02 / 28.02 / 07.03

10:00 - 11:00 : Groupe d’âge 4 - 6 ans11:15 - 12:15 : Groupe d’âge 7 - 9 ans

Prix70 ¤ la session et par couple

danse ta difféRence

La « Tanzwerkstatt », réalisée en coopération avec TRAFFO_CarréRotondes, propose un cycle de 6 ateliers de danse dirigés par des danseurs et chorégraphes œuvrant au Luxembourg et en Grande Région. Pour les plus jeunes, les ateliers sont proposés en duo parent-enfant. Ce cycle permettra aux participants de se familiariser avec la multitude de pistes de travail qu’offre la danse. Ils découvriront de manière ludique des thèmes et des approches de travail différents.

25.10 Piera Jovic, Pirouette Cacahuète22.11 Catherine Elsen, Danse des saisons13.12 Sarah Baltzinger, Christmas jump17.01 Georges Maikel Pires Monteiro, Gravité en danger07.02 Nathalie Fontana, 1001 danses07.03 Jennifer Gohier, Let’s dance

tanzWeRkstatt

ƒ lIeu banannefabrik

ƒ InscRIptIons www.danse.lu

ƒ RenseIgnements [email protected] t (+352) 40 45 69

[d] formations

Page 27: d - Au-delà de la danse # 0

© A

ndre

a M

acch

ia

27

6 samedis entre oct. 2014 & mars 201525.10 / 22.11 / 13.12 / 17.01 / 07.02 / 07.03

Horaires14:00 - 15:30 : Groupe d’âge 6 - 7 ans (Couple parent - enfant)16:00 - 17:30 : Groupe d’âge 8 - 12 ans (Enfants seuls)

PrixCouple parent - enfant : 8 ¤ (avec abonnement) 12 ¤ (sans abonnement) par atelier et par couple

Enfant seul : 5 ¤ (avec abonnement) 8 ¤ (sans abonnement) par atelier

La danse contemporaine est héritière de nombreux mouvements chorégraphiques, que Jennifer Gohier et Grégory Beaumont exploreront dans ce stage, mêlant théorie et pratique. Ayant pour but de sensibiliser danseurs amateurs et professionnels à une période de l’Histoire ou à un chorégraphe donnés, chaque séance s’ouvrira sur une conférence de 30 minutes et se poursuivra par un cours technique.

Tous niveaux

dates04.11 / 11.11 / 18.11 / 02.12 / 09.1219:00 - 20:30

Prix80 ¤ / 65 ¤ (*) le stage20 ¤ / 15 ¤ (*) le cours d’essai

conféRences dansées

jennifeR gohieRgRégoRy beaumont

Développé par Bonnie Bainbridge Cohen, le Body-Mind Centering explore le corps et ses mouvements à partir des différents systèmes corporels (squelette, organes, tissus conjonctifs, muscles, liquides etc). C’est une approche qui passe par l’expérimentation pour aller vers l’expérience, la curiosité permettant l’apprentissage. Le geste devient l’expression même du corps et de la personne sans passer par l’imitation d’une forme.

Niveau débutant / moyen

dates10.01 / 17.01 / 24.01 / 28.02 / 07.03 / 14.0310:00 - 13:00

Prix215 ¤ / 160¤ (*) le stage40 ¤ / 30 ¤ (*) le cours d’essai

danse et body-mind centeRingannick pütz

(*) pour les artistes professionnels, demandeurs d’emploi et étudiants

ƒ toute la danse du tRoIs c-l Z p.8 + d’Infos : www.danse.lu

[d] formations

Page 28: d - Au-delà de la danse # 0

© n

icol

as B

oudi

er

28

classes pRofessionnelles quotidiennesLe TROIS C-L donne la possibilité aux professionnels et pré-professionnels de la danse de participer gratuitement et quotidiennement à des classes dispensées tant par des chorégraphes nationaux qu’internationaux. Cette offre unique en Grande Région permet aux danseurs de profiter d’une mise en forme quotidienne et d’acquérir une expérience variée en travaillant, chaque semaine, avec un chorégraphe différent.

Niveau professionnel, pré-professionnel (dernière année de Conservatoire)

du lundi au vendredi 10:00 - 11:30

PrixGratuit

[d] formations

Page 29: d - Au-delà de la danse # 0

29

© A

man

dine

Qui

llon

centre chorégraphique national de rillieux-la-papedirection : yuval pick

masteR classlazaRe huet

Le travail proposé visera à atteindre un état de disponibilité et à le construire au moyen de divers exercices : en étant chacun tantôt actif, passif, ou les deux à la fois, nous chercherons comment lâcher prise tout en conduisant le mouvement, comment trouver l’élan dans la forme. nous nous concentrerons de manière plus spécifique sur les trajectoires internes du mouvement et sur les différentes couches et épaisseurs du corps pour développer une force intérieure, explorer la relation entre l’espace interne et externe et trouver la présence dans l’intention.

Lazare Huet se forme au CnSMD de Lyon où il participe à la création de Strand-Behind de Yuval Pick, puis en 2007 il intègre la formation D.A.N.C.E. II. Il obtient un master d’art spécialité danse à la Palucca Schule à Dresde et il intègre la Cie The Guests en 2009 avec la reprise de Popular Music et / Paon / puis la création de Score en 2010. En 2011, il danse dans We Were Horses de Carolyn Carlson et Bartabas, puis devient danseur permanent du CCnR.

Niveau professionnel

dates22.10 – 24.10.201410:00 - 14:00

PrixGratuit

ƒ lIeu banannefabrik

ƒ InscRIptIons www.danse.lu

ƒ RenseIgnements [email protected] t (+352) 40 45 69

programme Create your future

[d] formations

Page 30: d - Au-delà de la danse # 0

30

d – Au-delà de la danse : la revue qui traite de danse, et bien plus !

Je souhaite recevoir d – Au-delà de la danse (3 parutions / an)

en version numérique :

par voie postale :

Nombre d’exemplaires souhaités par édition (pour les professionnels) :

Je suis intéressé(e) par les activités du TROIS C-L et souhaite recevoir la newsletter par mail à l’adresse suivante :

bulletin d’abonnement à nous RetouRneR complété au :TROIS C-LCentre de Création Chorégraphique Luxembourgeois12, rue du PuitsL-2355 Luxembourg

équipe du tRois c-l

diRection aRtistiqueBernard Baumgarten

diRection administRativeSéverine Zimmer

cooRdination de pRojetsJérôme Konen

buReau exécutif du tRois c-l

Robert Bohnert (pRésident)Christiane Eiffes (vice-pRésidente)Emmanuel Servais (tRésoRieR)Lydia Bintener (secRétaiRe)Carlo Hourscht (membRe consultant)Marie-Laure Neiseler (membRe)Florence Ahlborn (membRe conseilleR)

nos paRtenaiRes nationaux

[d] abonnements, équipe, partenaires

Page 31: d - Au-delà de la danse # 0

taRifs d’inseRtion Pleine page(215 x 280 mm)Tarif normal : 1000 euros TTCRéservation 3 numéros (-25%) : 2250 euros TTC

1 / 2 page verticale ou horizontale(215 x 140 mm) ou (107.5 x 280 mm)Tarif normal : 550 euros TTCRéservation 3 numéros (-20%) : 1320 euros TTC

1 / 4 page verticale(107.50 x 140 mm) Tarif normal : 300 euros TTCRéservation 3 numéros (-15%) : 765 euros TTC

Information et [email protected]

[positionnez-vous ! ]

Au-delà de la danse

portraitshistoires regardsagendascartes blanches

Page 32: d - Au-delà de la danse # 0

Au-delà de la danseRevue du TRois C-L

oct. 2014 – janv. 2015– no. 0