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Note de recherche forestière no 42,1991 Croissance en hauteur de la r6génération de marcottes d'épinette noire dans des coupes d'une vingtaine d'annbes Jocelyn ~olly' et Renh Doucet2 La croissance annuelle en hauteur ds marcmes dominmes a Bt4 mesure8 de 16 A 21 ans après la coupe du peuplement principal, dans des pessibreç A Bpinetre noire crolççant sur @ dft4rentes stations ayam des rhgimss hydriques difibrents, dans trolç Wnitbs de gestion de la foret bor6ale. Les marcottes oni gbndralernent une croissance faible irnmgdia- tement aprhs la coupe sur toutes les stations. Cependant, sur les secteurs secs, la Croissançe annuelle en hauteur atteint un niveau acceptable (1 5 cm ou plus par annbe) de 5 8 ans aprbs la coupe. Les rbsultats dbrnontrem le poten- tiel du marcottage comme mode de reproduction de I'éplnstts noire. Annual helgM growfh of dominant black spruce layera was measured Irom 16 to 2f years rollowfng clearcutüng of Uie main stand, in thme difieren? management unEts of the boreal forest, on sites with contrastins drafnege. Height growth at fime of releese was vety poor but It irnproved gradually to reach en acceptabfs Ievel(75 cm or more pr year) 5 Zo 8 pars after refease on the dry to mesic sites. This shows Viat black spnrce Iayers may ba considered as en acceptable regeneration in black spruce stands. L'bplnette noire (Picea madana (Mill.) B.S.P.) se raprodult naturellement par vole sexu4e ou vdgetetivement par marcottage. En I'abence de feux de forêt, cette dernier9 methode de reproduction semble de loin la plus dpandue en foret naturelle dans l'aire de distribution de cetta espbce (FRISWE isn; HAWER 1963, 1964; wusw 1965; IAOCRE et P A Y ~ 1981; Limu 1959). te marcottage se produit lors- qu'une branche prend contact avec le sol et s'enracine pour former un ou des noweaux individus. On le retrouve sur dmdrems types de statlons aussi bien skhes qu'humides (CooPER 191 1, F~WE 1 9TJ, HATCHER 1964, LON(3 1945). Une rewe de litlbrature sur le marcottage (Dwar et ~ L Y 19873 a permis de constater que la plupart des obsenratlons faites dans le passe se sont limiiges définir certalns para- mètres ghgraphlques et physiques liés au phenornene du marcottagg. Jusqu'h rbcemmen! en effet, le statut des marcottes d'dpinette noire dans les Inventaires da régdnd- ratlon aprbs coupe était t r k ambigu (Pmn 1984) et leur valeur d'avenir a 414 souvent mise en doute (Jon~m 1971, Lim f 959). Trbs peu @$tudes ont ponB sur la crolssance des marcottes d'bpinette noire (FRIS 1977, VIHCEHT 1964). I Ingbniiur forestier, charg4 di rFhemhe en 6yiviwJhlre dea naturellia 2 lngbnleur forestier, PM., nrspansabli de la Mvlslon di &erehe oi developpment en syMwhre des forêts naturelles Direction de la recherche TPléphone (4 18) 643-7994 2700. rue Einstein Télex. 051 -31589 SDBCS 08C SAINTE-FOY (QvPbec) G1 P 3WB Canada TPIécopieur (4 $8) 643-21 55

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Note de recherche forestière no 42,1991

Croissance en hauteur de la r6génération de marcottes d'épinette noire dans des coupes d'une vingtaine d'annbes

Jocelyn ~ol ly ' et Renh Doucet2

La croissance annuelle en hauteur ds marcmes dominmes a Bt4 mesure8 de 16 A 21 ans après la coupe du peuplement principal, dans des pessibreç A Bpinetre noire crolççant sur @ dft4rentes stations ayam des rhgimss hydriques difibrents, dans trolç Wnitbs de gestion de la foret bor6ale. Les marcottes oni gbndralernent une croissance faible irnmgdia- tement aprhs la coupe sur toutes les stations. Cependant, sur les secteurs secs, la Croissançe annuelle en hauteur atteint un niveau acceptable (1 5 cm ou plus par annbe) de 5 8 ans aprbs la coupe. Les rbsultats dbrnontrem le poten- tiel du marcottage comme mode de reproduction de I'éplnstts noire.

Annual helgM growfh of dominant black spruce layera was measured Irom 16 to 2f years rollowfng clearcutüng of Uie main stand, in thme difieren? management unEts of the boreal forest, on sites with contrastins drafnege. Height growth at fime of releese was vety poor but It irnproved gradually to reach en acceptabfs Ievel(75 cm or more p r year) 5 Zo 8 pars after refease on the dry to mesic sites. This shows Viat black spnrce Iayers may ba considered as en acceptable regeneration in black spruce stands.

L'bplnette noire (Picea madana (Mill.) B.S.P.) se raprodult naturellement par vole sexu4e ou vdgetetivement par marcottage. En I'abence de feux de forêt, cette dernier9 methode de reproduction semble de loin la plus dpandue en foret naturelle dans l'aire de distribution de cetta espbce (FRISWE i s n ; HAWER 1963, 1964; wusw 1965; IAOCRE et P A Y ~ 1981; L i m u 1959). te marcottage se produit lors- qu'une branche prend contact avec le sol et s'enracine pour former un ou des noweaux individus. On le retrouve sur dmdrems types de statlons aussi bien skhes qu'humides (CooPER 191 1, F ~ W E 1 9TJ, HATCHER 1964, LON(3 1945).

Une rewe de litlbrature sur le marcottage ( D w a r et ~ L Y

19873 a permis de constater que la plupart des obsenratlons faites dans le passe se sont limiiges définir certalns para- mètres ghgraphlques et physiques liés au phenornene du marcottagg. Jusqu'h rbcemmen! en effet, le statut des marcottes d'dpinette noire dans les Inventaires da régdnd- ratlon aprbs coupe était t r k ambigu ( P m n 1984) et leur valeur d'avenir a 414 souvent mise en doute ( J o n ~ m 1971, L i m f 959). Trbs peu @$tudes ont ponB sur la crolssance des marcottes d'bpinette noire (FRIS 1977, VIHCEHT 1964).

I Ingbniiur forestier, charg4 d i rFhemhe en 6yiviwJhlre dea naturellia 2 lngbnleur forestier, P M . , nrspansabli de la Mvlslon d i &erehe oi developpment en syMwhre des forêts naturelles

Direction de la recherche TPléphone (4 18) 643-7994 2700. rue Einstein Télex. 051 -31589 SDBCS 0 8 C SAINTE-FOY (QvPbec) G1 P 3WB Canada TPIécopieur (4 $8) 643-21 55

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Compte tenu de la demande pressante des forestiers rhglo- naw, te minlsthre de l'Énergie et des ess sources du ~ u 4 b e c a rbalis4, B partir de 1983, plusieurs observations afin d'bvaluer le potentiei da ce mode da reproduction. À la lumiPr9 de rbsuhats pr8Hrninalres, Doum et & ~ L Y (1986, 1988) ont conclu que, bien qua la croissance des marcottes ne s'acdlbre de façon importante que cinq h sept ans aprbs la coupe du peuplement principal, leur accroissement en hauteur est comparable, une dizaines d'annhes apr8s la coupe, h celui de semis plantes artificiellement. Toutefois, il est vite devenu évident qu'il fallait r6aliser des mesures de crolsçance sur une plus longue @riode afin d'avoir une vue plus globale du comportement des marcottes d'4pinette noire h la sune de la coupe. La prbsente Btude a donc gtd effectube dans des Secteurs de coupe de 16 21 ans. Son Objectif etart d'dudler I'4volution de la CrOlSsançe en hauteur durant la phase de jeunesse de la r4gbn&ratfon Ilbdrde par la coupe du peuplement principal, et de determiner SI elle etai? influsnc6e paF les conditions de station.

Méthodes

humides &aient habituellement domln6s par le bleuet (Vaccinlum engusrjfolium Ait.), la faux- bleue! (Cassandra cauculata (L.) D.Don.) et le 1Bdon du Groenland (Ledum groenlandicum Oeder). Sur les secteurs dits secs, !a mousse la plus reprdsentde étah Pleurozlum schreberi (B.S.G.} Min. accompagnde du kalmia (Kalmia angusti- folia L)

Les marcottes d'bpinme noire se retrouvant g6nBralement en bouquets, les mesures dendrométriques ont &B rbalisbes dans le bouquet le plus prbs de chaque point d'dchantitlon- nage. La hauteur, le diambtre au niveau du sol et la crois- sance annuelle des 20 dernebres ann6es ont é?& mesures sur les sbt marcottes dominantes de chaque bouquet. Lorsque la reconnaissance des pousses annuelles sur le tronc deve- nait hasardeuse, la partie restante Btait reColt6e et I'ldentifi- cation des verticilles &ait verifide en comptant I'age au microscope binoculaire. Cage total des six marcottes était aussi d4termin8. De plus, t'identification de l'origine était faite par 1'8tude du systbme raclnaire, selon la methode de STANEK (1961).

Observations Analyses

Compte tenu de I'alre de distribution surtout nordlque de 1'6pinette noire, nous avons étabfi nos dispositifs expdrlmen- taux dans trois Unites de gestion comprises dans la forêt borbale, celles de Chibougamau (261, de Quhillon (87) et de Hauterive (93).

Dans chacune des Unites degestlon, des secteurs de coupe d'environ 15 B 20 ans - les plus accessibles - ont 4tB localis4s 3 partlr des rapports aprbs coupe des exploitants forestiers et abpartis selon deux types de secteurs, sec et humide, classification bas49 sur le pourcentage de cower- ture muscinale. En g6n4rall las secteurs dits secs correspondalent un bon drainage alors que les secteurs dits humides avalent un drainage mauvais, sauf dans l'unit6 de gestion de Hauterive où il &ait moderé (tableau 1). Dans les secteurs dks secs, les mousses hypnaç6es dominaient sur au moins 60 % de la superficie, alors que dans les secteurs dits humides, ce sont les sphaignes qui dominalent dans la meme proportion. Les classes de drainage ne correspondent donc pas h la classification habituelle; elles ont Br6 utilis6es pour cholsir des secteursfortement comras- tés en terme de drainage, quf semble ëtre un des facteurs principaux qui rbgissent la productivitb des pessibres noires ( F ~ S W E 1977).

Par la suite, un tirage au hasard nous a permis da s6lec- tionner six secteurs, soit un par classe de dralnage et par unit4 de gestion (figure 1). Vingt points d'échantillonnage espaç6s de 10 rnetres ont Wb distribu63 dans chacun, sur des virees elles-mdrnes ospaçbes de 10 mbttes. Pour chacun des points, on Rotait la position topographique selon les normes d'inventaire de rdg4nbration (Pmun 1984), la texture du sol et la classe de drainage (ATEUER SUR LES WNNCES

PEDOLCGI~LJES f 978) ainsi que l'épaisseur de l'humus. Un relev4 de v&g$tation, où l'on indiquait l'abondance- dominance moyenne de chaque esphce selon la mathode de BRAUN-BLANOUET, complétait les obsewations sur la statfon (tableau 1). En plus des sphaignes, les socteurs dits

Les moyennes des caractbristiques dendrométriques de Sa tige dominante de chaque bouquet ont Br6 calculBes pour chaque secteur dans chaque Unitb de gestion. La compa- raison entre les milieux sec et humide a porte sur la hauteur des arbres au moment de I'4chantillonnage, ainsl que sur les accroissements survenus au cours d'une m&me année; elles cm BtB r6alis6es au moyen du test de Student. Des analyses de correlation reliant I'Age et la hauteur au moment de la coupe la croissance annuelle en hauteur ont aussi Bt6 effectubes.

Une anatyse de profil portant sur la croissance annuelle des dix dernieres annees a BtB r8alis8e. Cette analyse permet de comparer dans le temps deux populations en termes de parall6lisrne et de colncidence des observations (SEBER 1984). Deux populations peuvent être difibrentes, soit parce que leur crolssance holue de façon différente, soit qu'elle évolue de façon parallele mais que leur taux de croissance difF8re. Cette analyse n'a pu dtre faite pour les premieres anneas aprhs la coupe car il était impossible d'obtenir I'homogbn8it8 de la variance par une transformation commune A toutes les annees el aux deux secteurs.

Les moyennes des caractdristiques dendrométriques ont aussi étb calcul6es pour les cinq autres tiges mssur6es dans chaque bouquet, mais elles n'ont pas fait l'objet d'analyses statistiques.

Au moment de la Eoupe, la crolssance en hauteur des marcottes dominantes était faible pour la plupart des Behan- tillons (figures 2, 3 et 41, soit en deça de 5 cm pour Iss secteurs humides et légbrement au dessus pour les secteurs secs. On remarque une tendance A I'augmentatlon de la croissance annuelle en hauteur la suite de la coupe. Cette augmentation de croissance semble plus prononesa sur les secteurs secs que sur les secteurs humides, puisque le seuil

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Tableau 1. CaraetBrlstlques des secteurs

Région 2 8 9 Unit6 da destion 26 (Chibugamau) 87 (QuBvllon) 93 (Hauterive) et sedeu; Sec - ~ u m i d e Sec ~urnide Sec ~umlda

Rbgion 12b 12a l i a Bcologique Pessiere noirs B mousses Pesslbre noire A mousses Pessiére nolre h sapins et mousses

Latitude 490 36' 50" 49' 32' 45' 490 07' 20" 49' 08' 45' 4 9 O 47' 30" 4g04?' 40" Longitude 74' 1 6' 00" 74' 1 1 ' 00-760 55' 00" 76' 55' 00" 68' 43' OOY 68' 37' 00" Altitude (m) 400 410 285 31 O 290 260 Topographie Haut Platibre Platibre Platière Moyen PlaljBre

versant humide shche hurnfde versant humide Texture du loam Argile Loam Argile Sabre Lcam d6pBt Ilmoneux limoneuse argileux Ilmoneuse loameux sablo-argileux Drainage Raplde Mauvais Bon Mauvais Bon Mod4r4 Epaisseur de 1 0-20 2040 t 0-20 50-100 1 0-20 30-50 l'humus (cm) Nombre dknn6es 21 18 2a 17 16 19 aprhs la coupe

Tableau 2 : Caract6rlstfques des marcottes domlnantes et des clnq compagnes

Caractdristlques Hauteur (cm). Âge Croissance (anne es) annuelle (mm)

Période des au moment au moment au moment au moment au moment mesures de la coupe de l'étude de la coupe de la coupe de l'étude

Smeur: sec hum. sec hum. sec hum. sec hum. sec hum Marcme

Unit6 de gestlon de Chlbougarnau (26) Dominante 56 27 320 21 9 23 11 51 34 237 183 Compagne 1 45 22 241 1 84 20 10 44 33 195 166 Compagne 2 30 17 221 162 14 6 38 32 193 160 Compagne 3 26 11 1 94 151 8 5 33 33 155 127 Compagne 4 17 8 170 131 7 5 38 35 1 54 118 Compagne 5 13 7 1 54 1 23 8 3 40 21 1 44 104

Unité de gestlon de Quevlllon (67) Dominante 5 28 380 245 O 11 32 62 331 227 Compagne 1 6 12 324 195 O 4 40 53 299 198 Compagne 2 4 7 281 169 O 3 27 44 265 159 Compagne 3 5 237 145 - 2* 1 23** 56 250 139 Compagne 4 1 226 127 - 2* 1 22** 42 203 118 Compagne 5 182 112 - 3* O 35** 50 189 104

YnRB de gestlon de Fiauterhie (93) Dominante 130 78 431 385 33 34 96 47 273 238 Compagne 1 98 69 366 325 35 29 78 41 258 ZQ6 Compagne 2 73 49 320 2 78 25 25 70 40 231 f 89 Compagne 3 68 50 288 247 26 23 61 58 223 165 Corn pagne 4 64 44 256 221 26 26 58 29 194 142 Compagne 5 52 39 219 195 21 17 34 33 149 3 17

* he- moyen infbrieur A la coupe ** Croissance quelques annbss aprbs la coupe, soit lorsque la majorité des tiges Btaient Btablies

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de 15 cm de pousse annuelle e t atteint plus rapidement dans le premier cas. Far contre, on denote dans tous les cas des fluctuations importantes de croissance d'uns annbe B l'avtre. tes fluctuations les plus importantes se produisent habituellement au cours des m8rnes annbes dans tous les secteurs. Les autres marcottes mesurees dans chaque bouquw ont connu un dBveloppemerrt semblable celul de la dominante (tableau 2). Cette dernlbre tend toutefois h distancer graduellement ses compagnes.

L'anaiyse de profil ddmontre que, pour les dix dernieres annbes, les crolssanoes en hauteur ne dffferant pas entre les sect~urs dans I'unRB de gestion Hautetive. En effet, les courbes de crolssance sont A la fals paralléles (D = 0,63) et confondues @ = 0,54). Dans les deux autres unités de gestions, les courbes sont parallèles @ = 0,M 68 0,79 respectivement pour Quévlllon et Havterive), mais elles ne sont pas confondues @ = 0,01 et 0,0001), ce qui Implique que les croissances sont difi8rentes.

Au moment de la coupe, la marcotte qui allait devenir doml- nante ne se demarquait pas radicalement de ses compagnes immddiates meme si, en gbnhral, sa croissance et sa hauteur étaient 14ghrement supdrieures (tableau 2). Les marcottes compagnes ont Bgalement r6agl A ta disparition du couvert, mais elles ont étd peu h peu distancees par la dominante, spbcialernent dans le cas des plus petites.

Unit6 de gestion Chibougamau (26)

Dans cette unit6 de gestion, i'augrnentation de croissance h la suite de la coupe(figure 2) s'est faite lentement, car il a fallu 12 ans pour qua la crolssance annuelle moyenne en hauteur atteigne un niveau de 15 cm dans le secteur sec et un delai de 75 ans a 4th n6ceçsalre dans le secteur humide. La hauteur moyenne des marcottes Btait de 320 cm dans le secteur sec et de 21 9 cm dans le seeteur humide h la fin de la periode d'abservatlon. Les mesures ont eu lieu 21 ans aprbs la coupe pour le secteur sec et 18 ans aprhs pour le secteur humide. Le test de SWDENT a quand meme demontrd une d i rence significative @ = 0,0001) entre les deux secteurs. Le taux annuel de crolssance en hauteur a atteint 24 cm apres 21 ans dans le sectour sec et 17 cm f 8 ans aprbs la coupe dans le secteur humide (figure 2).

Au moment de la coupe, les marcottes &aient plus agbes dans le secteur sec (24 ans) que dans le secteur humide (9 ans) et l'étude ddrnontre qu'il y a une corrdlation ndgative (rvariant de - 0,21 & - 0,71 selon les anndes) entre l'aga initial et la croissance annuelle dans le milieu sec. Çettecorr6lation était significative @ = 0,051 dans la moilie des cas, c'sst dire que plus l'arbre était vieux au dbpart, moins la crois- sance etait forte. II n'y a par contre aucune corr4latiori entre I%ge initial et la croissance dans le secteur humide. II n'y a pas non plus de corr4fation enire la hauteur au moment de la coupe el la crolssance subséquenîe pour aucun des deux secteurs

Unire de gestion de QuBvillon (87)

L'augmentation de crolssance qul a suivi la coupe (figure 3) a ét6 plus rapide et plus forte que dans I'UnR4 de gestion de Chibougamau car, pour le secteur sec, le niveau de crois- sance en hauteur de 15cm a 4th atteint dbs la 6' annbe aprhs la coupe et, pour le secteur humide, aprbs 1 1 ans. La hauteur moyenne des marcottes est de 380 cm dans le SeMeUr sec et de 245 cm dans le secteur humide ta f n de la pdrlode d'obçewation. Les mesures ont eu lieu lieu 20 ans apres la coupe daps le secteur sec et 17 ans aprbs dans le seeteur humide. A ce moment-la, le taux de croissance annuel atteignah 33 cm dans le secteur sec et 23 cm dans le Secteur humide (fFgure 3), diffbrence trhs significative @ = 0,0001) selon la test de SNDEM.

L'étude de corrdlation entre la croissance en hauteur et I'age au moment de la coupe ddmontre que ce dernier na pas d'influence sur la croissance, tant dans la secteur sec que dans le secteur hurnida (r atteignant un maximum en valeur absolue de 0,2 sur les di dernieres anndes). Qans cette Unit6 de gestion, plus de 70 % des marcottes ont un dge infbrieur B la coupe. Comme dans le cas précedent, II n'y a pas de corr6latlon entre la hauteur au moment de la coupe et la croissance subsbquente.

C'est dans cette unad de gestion que la rdaction a la coupe a Wb la plus rapide, En Met, la croissance en hauteur aatteint le niveau moyen de 15 cm des la quatrisme ann6e aprbs la coupe dans le secteur sec et I la huirFBms ann6e dans le secteur hurnlde. Ca hauteur moyenne dos marcottes était de 431 cm pour le secteur sec et de 385 cm pour le secteur humide. L'Btude a su lieu 16 ans aprhs la coupe sur le secteur sec et 19 ans aprhs la coupe dans la secteur humida, aiors que le taux de croissance annuel &tait de 27 et 24 cm (figure 4) respactivemem, diffbrence non significative selon le test de SWDENI @ = 0,5572).

Au moment de la coupe, tes marcottes Ochantiilonn4ss Btaient Ag& de 29 ans en moyenne dans le secieur sec et leur croissance &ait corrbl6e ndgathrement à I'age ( r varlant de - 0,31 a - 0,5?). Dans le seeteur humide, t'age moyen Btait de 33 ans et il était aussi correld nbgativernem la crois- sance, quoique plus faiblement (r variant da - 0,30 à - 0,40). Ces mrrhlations &aient toutdois rarement significatives (respectivement une et trois annbes sur vingt). Comme dans les exemples prdcddents, Ea hauteur au moment de la coupe n'a eu aucun evet sur Fa croissance subsBquenta.

Discussion

Les données recueillies on? confimi& que la croissance en hauteur Wait trhs lente avant la coupe et irnmediaternent aprbs, mais qu'elle augmentaiî de façon Importante au cours des annees suivantes, tes memes constatations ont éî6 faites dans des peuplements plus jeunes (Dwcm et &LY

1986, lm). Qans certains cas, rage des marcottes avait un effet ndgatrf sur leur croissance, meme si le pourcentage de

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- mm

- -

- -

- -

-- I

- -

----- Secteur humlde

1 976 1981 Années

1976 i981 Années

- -

- -

q-

Q O /

a O /

/

--

----- Secteur humlde

+ 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 I I I T I I I I T ~ I I I I I ~ I I I

Figure 3 : tvolution de la hauteur totale et de la croissance annuella en hauteur des marcottes domlnantes du secteur sec et du secteur humlde de I'unIEB de gestlon Qubvlllon (87)

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Figure 4 : É~olutlon de la hauteur totale et de la croissance annuelle en hauteur des marcottes dominantes du secteur sec et du secteur humlde de I'unlt6 de gestlon Hauterive (93)

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variation expllqude pan ce facteur était plut& faible. II est noter que rage a étd mesure h 4 cm au dessus de la plus haute racine. Comme I'épinetts noire produit des raclnes dès que le tronc est recouvert de mousse et que celle-ci s'accroit graduellement, l'%go obsewb est probablement Infdrieur de quelques années A I'Bge r4el ( H m m et G ~ T 1988). MAme dans I'UnRB de geçtlon de Quévlllon, la plupart des mar- cottes Btaient donc probablement plus bgbes que ta coupe,

Par contre, l'absence d'effet de la hauteur de la régh6ratlon au moment de la coupe sur la croissance en hauteur s u W - quente est contraire aux rbçuMats obtenus par PWIN (1990). Ce dernier a observe que les tiges les plus hautes prennent plus de temps à rbagir, mais que la d6savamage ne dure pas, de sorZe qu'elles maintiennent leur dominanee et sont les plus aptes B former le peuplement marurit6. Toutefois, la rdg6n6ratian des peuplements Btudibes par PAWIN (lm) rnontralt une grande amplaude de hauteur au moment de la coupa, jusqu'à 7 metres et plus pour les plus hautes, alors que dans la prdsente Btude, la grande majoril6 des tiges dominantes avaient une hauteur de moins d'un rnetre au mornem de la coupe. Il sera nBcessalre d'effectuer des mesures plus pouss4es pour déteminer quel facteur est le plus Important.

le taux maximum a ét13 atteint 20 h 30 ans après la coupe. Dans les peuplements naturels issus de semis, le taux de croissance maximal sçt atteint vers l'fige de 20 ans dans les meilleures stations et vers I'age de 40 ans pour les stations pauvrss ( P L ~ S M 1974, Vtam et L m u 1968).

Les eutres marcottes d'un meme bouquet ont aussl dernon- tr6 leur aptnude rdaglr au degagernent prwoqub par la coupe du peuplement prlnclpal. II semble que !a dominance d'une tige sur les autres soit un prmessus graduel, dans lequel la concurrence Intraspéciique joue probablement un certain rdle. Mais celle-ci peut lalssen une place Importante au hasard, par exemple quand se prdufsent des dom- mages h la flbche terminafe. Quoi qu'il en soit, la mort d'une tige dominante n'entraherafi pas I'accrolssement de la su- perficie Inoccup4e, car d'autres tlges seraient toute pretes B prendre la place lalssbe vacante.

Conclusion

Cette Btude a ddmontrd que la croissance des marcottes en regbnbration était très lente avam la coupe du peuplemem principal ou imrnéûtarernent aprbs. Un lnventalre réalls6 i3 ce momerrt-la et qui Niliserait la crolçsancs en hauteur comme crithre de classification auraR donc pour r8sultat de rejeter

II est difficile de comparer leci secteurs entre e u dans une syadmatlquement cette cBgdn6ration. Par contre, la crois- meme unk4 de geslion, puisque d9 l6gsr9s differ9nc9s ,an,, s1accéi8re de f a p n impressionnante au rouis des exigent dans 1' age de la coupe et que d'im~oflame~ fluctua* quetqu~s annees qui suwem, partieu[i&rement sur les ~ a - ti0m annuelles, vraisemblablement dues aUX condnions lions de bnne qualad, 14 donc raisonnable de conclure climatiques, sont pr6SenteS. II serait donc hasardeux de fair9 1, faibles croissances obep,bw parfois dues non des comparaisons en ajuslant 18s donnees a un meme pas a 1, naure de la regendration mais plut& d b pietrs nombre d'annbes depuis la coupe. Ndanmoins, les secteurs quaIfid de la çtatlon. dits secs semblent plus productifs que les secteurs dits humides, car Ils rdagissent plus rapidemem au ddgagement provoque par la coupe. Par la suite, comme le momre I'anaiyse de profil, I'Bcart ne s'accroit plus mals il se main- tient, les courbes &am parallbles mais non confondues dans diude pu gtre & bien sans la participa- le cas des m e u r s des unites de Çhlbougmau de tion du personnel des unith de giestlon de chlbougamau, Qu&illon. punitB de gestion de Hautefie mmble faire de Quhillon e~ de ~alt tûrb0 du miniSth9 de ~'hûrgie et des sxception, les croissances étant semblables dans les dew R~SSOU~C~S, qui nous a fourni les renseignements sur les sectgum. 11 faut remarquer toutefois que 10s djfferences dg SeaeUE d'étude ainsi que SU1 lknnb8 dde I'Inte~ention et a drainage y sont moins prononc6es (tableau 1). De pius, la Pris 19s m ~ u r e s sur 19 terrah. Les anabses SHjstiques ont coupe plus rdcemgs dans le sec, norma- Bfh effüct~6es par Louis Blals dû la Direction de la recherche. lement aurait dQ induire un certain retard par rapport B. l'autre secteur. Ces r8suhats concordent avec le fa% que le dralnage a un Met irnportarrt sur ia qualaé de ta station (Fwsam 1977). De mdme, I1hypoth8se selon laquelle les marcottes ne sont pas Intrins&quement imprMuctives mals peuvent proMer des conditions de croissance favorables, s'en trowe renfor- cbe. Cependant, II faudra poursuivre les Btudes sur une gamma plus Btendue de statlons atin de confirmer les tendances obçarvbes.

Les taux annuels de croissance des tiges dominantes dans les peuplements naturels d'épinette noire sont, d'aprh Iw tables de rendement, d'environ 30, XI et 12 cm, pour les stations bonnes, moyennes et pawres respectivement, B I'age de M ans (PWSKI 1974, Vmnn et LWWJ 1968). Selon ce crith, la majorad des secfeurs gtudl&sseraient de qualit4 moyenna A bnne. De plus, le taux de croiçsance en hauteur suit encore une courbe ascendants A la fin de la WrWe observk. Pans des peuplements plus Ag& (Pequln 1990),

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