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Creuse-Citron
Journal de la Creuse libertaire n 37 aot-octobre 2013
l'afft du cochonnet Petits et grands projets inutiles 2-3 ; Chmage ou
esclavage Ple-exploi(te) ? 4-5 ; Contrles tous azimuts Puage et expulsions 6 ;
lagueurs en folie Contrlons les abatteurs ! 7 ; La gueule vert fluo Ces mines
nous minent 8-9 ; Capitalisme la poubelle Rationalisation ? 1 0-1 1 ;Mauvaises
frquentations Manger bon 1 2-1 3 ; Mondialisation numrique Internet plein
la tte 1 4-1 5 ; Biomascarade Chauffe Marcel ! 1 6-1 7 ; Coup de gueule Armez-vous
franais 1 8-1 9 ;Mauvaises lectures 20 ; Revue de crise 21 ; Rendez-vous 22-
23 ; La der des der 24
9
e
anne
Prixlibre
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2 l'afft.. .
VOICI LA COPIE D'UNE LETTRE-TYPE, que le maire de
Limoges a demand ses chefs de services de distri-
buer tous les agents municipaux (quelque-uns s'y
sont refuss). On croit rver tant les arguments sont
exprims bruts de dcoffrage d'une plaquette publici-
taire produite par un quelconque cabinet de conseil.
Mme s'il n'est pas politis, celui qui lit a comprend
de suite qu'on le prend pour un imbcile, mais peut-
tre signera-t-il quand mme par peur de reprsailles
de sa hirarchie s'il ne le fait pas.
Combien d'employs municipaux ont besoin d'tre en
correspondance rapide avec toutes les capitales euro-
pennes o se prennent les grandes dcisions et se pr-
pare l'avenir du monde ?
Si la LGV Limoges-Poitiers a, aujourd'hui,
peut-tre un peu de plomb dans l'aile, ce n'est
srement pas le cas de la dmocratie locale qui
se porte comme une fleur. Une fleur de banane,
s'entend, quand on voit comment certains lus
locaux avec leur tte le maire socialiste de
choc de Limoges, Rodet, ont essay d'influencer
l'enqute d'utilit publique sur ce projet de LGV.
Inutilit
publique
ET MAINTENANT UN FRAGMENT D'UNE LETTRE DU MME MAIRE DE
LIMOGES l'entte de l'ADM 87 (Association des maires et lus
du dpartement de la Haute-Vienne) adresse tous les maires
du 87. Bien sr cette lettre n'a aucunement t valide par le
bureau de l'ADM87 qui n'a pas t consult.
La dmarche explique dans le
courrier montre bien que pour Rodet il s'agit de
faire une pression maximum dans le dbat pour l'enqute pu-
blique, il appelle les maires utiliser des fins de promotion
tous les moyens des communes, bulletin municipal, internet. . .
inciter les populations intervenir et il propose mme de distri-
buer aux habitants la lettre-type qu'il a fait lui-mme distribuer
dans sa mairie .
Cela faisait suite aux 16 pages du journal Le Populaire, repris
sur papier glac et disponible en quantit la Chambre de
Commerce et d'Industrie, au Conseil rgional, au Conseil gn-
ral et la Mairie de Limoges. Pour l'expo
Limoges 2025 la Bibliothque de Limoges
(BFM) c'est 2 camionnettes des 16 pages du
Popu qui ont t livres !
Depuis dans le journal de l'agglomration de
Limoges, les 245 000 habitants ont reu do-
micile une lettre T renvoyer au Prsident des
Commissaires-enquteurs pour l'enqute
publique.
Toutes les enqutes d'utilit publique que
nous avons eu l'occasion de suivre concluent
toujours dans le sens souhait par le pouvoir, porteur du pro-
jet en cause, mme si les tudes pralables et les enqutes sou-
lvent des objections incontournables, qu'il s'agisse de la
viabilit du projet, de son cot, de son impact social et colo-
gique.
Les enqutes d'utilit publique sont le pendant technique de la
dmocratie reprsentative, dans un cas on vous dit donne moi
ton suffrage et je ferai ce que je veux , dans l'autre on vous dit
donne moi ton avis, je n'en tiendrai pas compte !
PATRICK FAURE
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Mgalomanie territoriale
. . . du cochonnet - 3
PENDANT QUE LA VILLE DE GURET sous
la houlette de son dput-maire colonise
tout le nord-ouest de la Creuse pour justi-
fier la Communaut d'agglomration du
Grand Guret , celle d'Aubusson et son
maire, tente la mme OPA sur tout le sud
de la Creuse, obissants, le doigt sur la
couture du pantalon, aux diktats des tech-
nocrates europens pour qui il n'y a de
futur pour l'humanit qu'agglomre
autour de grandes mtropoles.
Quand on suit cette logique dans des
territoires ruraux a donne que Guret ne
voulant pas se faire bouffer par Limoges
ni Aubusson par Guret, on va inventer
des mtropoles locales l o a n'a aucun
sens. Guret continue btonner sa priph-
rie en construisant des zones commerciales
nouvelles pour viser une zone de chalan-
dise de 100 000 habitants (voir Creuse-Ci-
tron 36), et Aubusson prtend agglomrer
20 000 habitants.
Le problme est que ces dlires ont des
consquences trs concrtes.
Aubusson, par exemple, pense installer
une grande surface en plein centre ville
qui finira de saper le commerce local,
construit un centre aqua rcratif ,
(une piscine de luxe) qui cotera au
moins 10 millions d'euros, sans parler de
ses frais de fonctionnement, et aussi un
boulodrome. Piscine et boulodrome sont
des projets financs par la communaut
de communes Aubusson-Felletin, mais
qui profiteront essentiellement aux
Aubussonnais.
Le projet de boulodrome illustre par-
faitement le fonctionnement dmocra-
tique de ces regroupements communaux :
les clubs de ptanque d'Aubusson et de
Felletin ncessitaient tous deux un local
couvert pour la pratique de ce sport.
Le club de Felletin a obtenu la mise
disposition d'un tunnel agricole, isol sur
le dessus mais pas encore chauff, le club
d'Aubusson a obtenu un boulodrome en
dur, prtendument omnisports. L'un a
cot 30 000 financ par la mairie, l'autre
va coter plus de 345 000 , financ hau-
teur de 142 000 par la com-com (c'est--
dire par les impts locaux de l'ensemble des
habitants), devinez lequel.
La ptanque n'est pas un sport dont on
dplace les licencis, comme le foot par
exemple, disons que c'est essentiellement
un sport de proximit : avec une telle
somme plusieurs quipement municipaux
auraient pu tre financs.
Donnons la parole Aymeric Delaplace,
prsident de la Ptanque felletinoise :
En tant que Prsident du Club de
ptanque de Felletin, je me suis vu invit
par courrier (ainsi que par tlphone par
un agent de la Communaut de Com-
munes Aubusson-Felletin ; regroupant 18
communes et 60 voix) une runion de
cette dernire, concernant la future cra-
tion d'un centre intercommunal omni-sport
mais ddi la ptanque (terrains cou-
verts sabls et gravillonns, hauteur de
plafond 5 mtres, 6 terrains de 12 m par
3,4 m, une salle annexe de 35 m, pas de
lieu de stockage de matriel. . . ) .
Nous nous sommes retrouvs devant le
fait accompli qu'un projet de Boulodrome
couvert allait voir le jour Aubusson, en-
tirement financ par tous les citoyens des
communes de la com.com !!! Ils ont russi
faire voter un budget sans aucune dis-
cussion pralable concernant un rappro-
chement des autres clubs et l'ont obtenu
sans savoir quels autres sports allaient
pouvoir s'y implanter pour appuyer son
statut de "salle omni-sport". []
Un rve devenu possible grce au
concours de M. Vachon (adjoint aux sports,
entre autres) et du Prsident de la com.com
qui n'est autre que Michel Moine, Maire
d'Aubusson, et les vice-Prsidents de la
com.com. . . Aucun d'entre nous : Prsidents
d'associations locales, Prsident d'associa-
tion et dlgus d'organismes dpartemen-
taux, Professeurs d'EPS, lus et adjoints
des communes de Felletin, Vallire, etc. , n'a
pu se faire comprendre dans son problme
propre, en gnral ni li la pratique de
son sport en particulier (Escalade, Tir
l'Arc, etc. ). []
Concernant les runions prparatoires
au vote ; nous n'avons rien reu, ni un
coup de tlphone pour nous prvenir de
la date et nous nous sommes vu lancer un
"Les clubs ne sont pas venus. . . " au visage
de la part de la vice-prsidente en charge
du dossier. [. . . ]
Enfin voil, on nous a convoqus (cette
fois-ci) pour nous informer qu'un tel projet
dont la presque moiti du budget sera fi-
nanc par nos impts allait donner un
boulodrome couvert Aubusson !!!
Et bien sr, les frais de gestion et de
fonctionnement du lieu dans leur globalit
seront pris en charge par l'intercommu-
nalit !!
Bref nous nageons en pleine dmocra-
tie locale. Il faut bien comprendre que les
instances dirigeantes des communauts
de communes ne sont pas des instances
lues. Les reprsentants des communes
sont simplement dsigns par leurs
conseils municipaux sans que la popula-
tion ait un droit de regard, alors que la
quasi totalit des comptences commu-
nales sont transfres l'intercommuna-
lit ! Il est pass le temps o certains
pouvaient encore croire qu'il tait pos-
sible de construire une vraie pratique
dmocratique l'chelon d'une commune.
Aujourd'hui les dcisions sont prises par
des non-lus en partenariat avec des auto-
dsigns experts et spcialistes.
PATRICK FAURE
Bouliste lecteur de Creuse-Citron
La novlangue
au service du politique
Aubusson a organis du 11 au 13 juillet
Les arts dans la rue , je ne rsiste pas
au plaisir de citer un extrait le la
prsentation qu'en fait Jrome Bel, sa
cheville ouvrire.
Entre tlescopage d'univers et
mlange des genres. autant de rencontres
dont l'intense frquence caractrise
l'poque. comment ne pas se mettre
l'heure d'une intercommunalit cruciale
pour nos territoires ruraux et leur
patrimoine commun cur de ville & de
village ?
Car c'est aussi dans un inter
supplmentaire que chacun peut
galement tre libre au sud de la
Creuse. l't venu : et puisque c'est dans
cet entre des synonymes paradoxaux
que sont toujours divertir et
distraire qu'il existe un espace o
incrire en effet cette 7me dition d'un
festival pour tous .
La suite est du mme tonneau, bref j 'y
pige que pouic. Mais il faut constater,
logique de la com-com oblige, que sur 19
manifestations, il y en avait quand mme
2 Felletin, et tout le reste Aubusson !
PF
-
4 - chmage.. .
UNE ARME DE PARASITES menacerait
l'tat-providence, on nous l'a souvent
rpt : les chmeurs, ces feignants qui
boivent leurs allocs sans se donner la
peine de chercher du travail ruinent la
France.
Une sociologue suisse, Morgane Kueh-
ni nous informe dans Le Monde Diplo-
matique du mois de juillet que ses
compatriotes ont trouv une remde
miracle pour remettre au boulot ces glan-
deurs qui nous cotent si cher !
Les offices de placement suisses,
quivalent du Ple-Emploi franais
appliquent une procdure anti-fainantise :
L'ASSIGNATION AU TRAVAIL qui
contraint une personne inscrite l'office de
placement et bnficiant d'allocations
suivre une mesure active ou programme
d'emploi temporaire : des heures de boulot
sans rmunration mais obligatoires.
Si le chmeur suisse ne les effectue pas
ou mal (mauvaise notation des chefs), il
est sanctionn et peut perdre ses indem-
nits. Ce n'est pas lui qui choisit son tra-
vail qui peut n'avoir aucun rapport avec
sa qualification. Il n'est pas pour autant
dispens de recherche d'emploi. Celle-ci
conditionne galement l'obtention des
allocations. Travail non gratifiant et
recherche d'emploi se conjuguent donc
pour exercer sur l'individu une pression
constante. Il doit fournir une double
preuve de son employabilit , le tra-
vail nous dit la sociologue tant sacralis
comme support unique du lien social.
Le journal cite deux exemples :
Danila qui a travaill plusieurs annes
dans une usine, se retrouve au chmage
quand l'usine ferme. Elle a un petit gar-
on de deux ans et est enceinte de huit
mois quand elle rencontre la sociologue.
Elle est assigne dans une entreprise
de tri de dchets lectroniques qui fonc-
tionne uniquement avec des sans
emplois. Elle passe la journe dmonter
des tls usages et doit se lever l'aube
pour confier son fils sa mre. Elle n'ose
pas dire que son activit met sa grossesse
en danger car elle risque de perdre ses
droits aux indemnits.
Claude, lectricien de 50 ans, est au
chmage depuis plus d'un an. Il est
assign dans une universit o il
exerce son ancienne activit mais il a
l'impression que ses collgues lui
rservent le sale boulot : Ce serait plus
valorisant pour moi si je recevais un
salaire. Pendant que je suis ici, c'est
quand mme l'assurance chmage qui
paie, et pourtant pour le patron qui m'em-
ploie, je suis un ouvrier, une force sup-
plmentaire de travail !
Cette loi sur l'assurance chmage est
entre en vigueur dbut 2011 . Elle a res-
treint les conditions d'accs l'assurance
et les indemnits, durcissement qui
permet de maintenir un taux de chmage
officiel bas (4,1 %).
Parmi les chmeurs bnficiaires de
l'assurance chmage, 1 3,5 % ont t
assigns une mesure d'occupation et
plus de 40 000 ont suivi un programme
d'emploi temporaire.
La loi ne fixe aucune directive sur le
profil des personnes ni ne dfinit un
temps de chmage partir duquel ces
mesures doivent tre imposes.
Tout individu au chmage peut, quels
que soient son ge, son sexe, son niveau
de formation se retrouver en situation
d'assignation partir du moment o il
bnficie d'indemnits de chmage.
Un exemple suivre en France et vive
les camps de travail !
SAGNA
Au boulot, les feignants ! ! !
Abonnement Creuse-Citron
Les frais denvoi postaux sont de 1 ,25 par numro. Creuse-Citron tant prix libre, vous pouvez ajouter ce
que vous voulez, sachant que le cot de fabrication dun numro est de 50 cts.
1 an (4 n) = 5 (frais de port) + . . . (prix libre) / 2 ans (8 n) = 10 (frais de port) + . . . (prix libre)
20 ans (80 numros) = 100 (frais de port) + . . . (prix libre)
Indiquez le nombre de numros que vous dsirez recevoir, libellez votre chque lordre de Citron Libre et
adressez-le Creuse-Citron, BP 2, 23000 Sainte-Feyre.
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. . . ou esclavage - 5
Salut !
Je vais vous conter une petite histoire moderne. J'ai 56 ans. Je suis au Rsa (j'ai pas
de boulot dans mon coin du Cantal, ou si peu). Bref depuis 3 ans, rien. En mai
m'arrive une bafouille du Conseil gnral du Cantal me disant de me mettre en
relation avec Ple-emploi. . . Au bout d'un certain temps (mails. . . ) un mec M. X. me
rappelle ( Ah ! Enfin je vous ai au tlphone : prambule de politesse) et me pose
une srie de questions, aprs m'avoir signifi que non il ne pouvait pas me recevoir
Mauriac, que non il ne pouvait pas me prendre en visiophonie pour une entrevue mais
qu'on le ferait par tlphone. C'tait dj arriv, soit ! Entre autres, il me demande si
j'accepte d'aller voir dans ce genre de bote de rinsertion subventionne (tat,
Europe et plus si affinits) o l'esclavagisme s'abat sur des gens qui n'ont pas le choix.
Je connais ce systme, j'y ai dj boss dans la Drme.
Bref, au bout d'un temps plutt long, o je me laisse aller dire ce que j'en pense, il
me dit : Alors, vous acceptez d'y aller ? Je rponds Oui (aller voir). Il me file
le RV. S'ensuit une discussion oiseuse sur mes CV ( J'les ai, j'les ai pas. . . ) et enfin
aimable ( bonsoir ) il raccroche.
La suite ? (avouez que c'est palpitant) . Je vais au rencard le lendemain (c'tait
urgent. . . 5 personnes venaient de quitter la bote de rinsertion REAGIR Riom es
Montagnes).
Je visite, je discute, je me rvolte de ce que je vois, je dis, en gros, c'est pas pour
moi . On me dit d'aller l'ATEMR, j'y go, je prends RV, on m'inscrit (plus tard). Je ne
refuse pas le travail.
Eh bien ! Savez-vous que :
- je reois une lettre du Conseil gnral signe Mme Y se proposant de me
suspendre tout ou partie du Rsa au titre que je ne respecte pas les dispositions
contenues dans le Projet Personnalis d'Accs l'Emploi (PPAE) *
Quoi ? C'est quoi a ? Le dernier PPAE que j'ai sign a plus de 6 mois. C'tait avec
une autre employe P.E. Et les accords correspondaient des critres prcis.
- en rpondant oui une ou deux propositions de M. Ple-Emploi, j'ai sign !
(dixit Mme Y ). Et c'est parat-il lgal !!
J'ai contact des gens de syndicats (CGT) qui n'en savent rien, me renvoient
d'autres. . . J'ai RV en juillet devant le fameux Conseil . Je peux me faire
accompagner, mais par qui ?
Pouvez-vous m'aider ? Il parat qu'on est quelques millions m'a dit l'AS en
souriant.
Fraternit
Jeanne
* Dcision prise par une quipe pluridisciplinaire dont l'assistante sociale qui me
suit sur le secteur.
Contrat de dupe
LA LETTRE D'UNE LECTRICE DE CREUSE-
CITRON, en proie la politique
d'crmage de Ple emploi, que nous
publions ci-contre, illustre parfaitement
ce que dtaille Sagna, propos de la
Suisse, page prcdente.
Tous les moyens sont bons pour virer
les demandeurs d'emplois et supprimer
les allocations du type RSA. On
apprend dans ce courrier qu'un simple
entretien tlphonique peut tre
considr comme un contrat sign !
Jeanne s'est vue plusieurs fois
rtorquer par des agents du P.E. ou du
Conseil gnral : Vous ne croyez
quand mme pas qu'on va vous verser
des allocs jusqu' la retraite ? , sous-
entendu la socit ne va pas continuer
nourrir des feignants.
L'entretien, prvu en juillet, a eu lieu.
Jeanne y tait accompagne par un
syndicaliste de la CNT pour la soutenir
et servir de tmoin. Le ton de
lentrevue tait assez dur et agressif,
Jeanne n'a pas eu de suspension du
RSA et a t oblige d'accepter un
entretien dans une autre bote de
rinsertion, loin de son domicile.
Un comit d'aide aux rsistes doit se
crer dans le Cantal pour accompagner
les gens dans ce type d'entretien et les
aider rsister au chantage au travail
forc qu'on leur fait.
Le STO (Service du travail
obligatoire) de sinistre mmoire refait
partout surface en Europe.
Soyez modernes : suivez une formation de dlateur social.
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6 - contrles tous azimuts
Des personnes d'horizons divers rfl-
chissent depuis plusieurs annes ce
que signifie pucer des animaux, c'est--
dire les identifier avec une puce lectro-
nique, et comment s'y opposer.
CES PERSONNES QUI NE SE SATISFONT pas
des arguments rabchs ( ce n'est qu'une
identification de plus ) ont montr
rcemment leur solidarit des leveurs,
soumis aux contrles concernant le
puage de leurs btes, qui refusent de les
pucer et qui risquent, en ne se soumettant
pas cette obligation, de perdre les sub-
ventions agricoles qui leur sont absolu-
ment ncessaires, aujourd'hui, pour vivre
et continuer leur activit. Comme dans la
plupart des activits de nos jours, le tra-
vail des leveurs est de plus en plus con-
trl et normalis au dtriment de leur li-
bert et leur autonomie.
Deux leveurs du Tarn ont ainsi t
contrls fin avril dernier par l'admi-
nistration sur l'identification de leurs bre-
bis et leurs vaches. Ils ont sign en
dcembre la dclaration de Montferrier
dans le cadre de la campagne contre le
puage lectronique des animaux d'le-
vage. De fait, le collectif Faut pas
puer a lanc un appel soutien suite
au premier contrle et lors du second
contrle fin mai 2013, alors mme que
l'administration, jouant de l'intimidation,
leur avait intim fermement l'ordre de ne
pas tre accompagn de plus d'une per-
sonne de leur choix durant le contrle,
c'est 80 personnes qui sont venues ce
jour-l soutenir les leveurs. D'autres
personnes ont manifest leur soutien en
envoyant un courrier aux instances admi-
nistratives charges des contrles.
De mme en Arige, courant mai 2013,
trois leveuses refusant le puage de
leurs btes, ont subi un contrle sur
l'identification de leurs animaux, les
registres sanitaires, la pharmacie et un
contrle d'anabolisants sur les vaches.
70 personnes, prvenues la veille, taient
prsentes ce jour-l dans la cour de la
ferme et le contrle se passa plutt bien
pour les leveuses.
nos yeux, le fait que les contrles
soient affronts en groupe est un moyen
privilgi de poursuivre cette lutte. Ainsi
les rfractaires se sentent plus lgitimes
et plus forts dans des moments o il leur
faut assumer leur hostilit au puage face
l'autorit ; et tous ceux qui se sentent
leurs complices, travers par exemple la
dclaration de Montferrier, ont l'occasion
de concrtiser leur solidarit.
La dclaration de Montferrier a jus-
qu'ici recueilli 40 signatures d'leveurs
/euses, de 10 dpartements diffrents.
Environ 200 personnes, notre connais-
sance, l'ont signe en tant que complices,
et elle continue de circuler. (Dclara-
tion du groupe Faut pas pucer (mm
dans les ordis) .)
ARMELLE
Contact : Le Batz, 81140 Saint-Michel-de-
Vax ou [email protected]
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent. . .
Bussire-Boffy, voyage en Absurdie !
LE JUGEMENT EN APPEL A CONDAMN le 14
juin 2013 les yourtes de Bussire-Boffy
au dmontage sous trois mois, jugement
assorti d'une amende de 500 euros et de
75 euros d'astreinte par jour pass ce
dlai (ce qui constitue, pour l'occasion,
un loyer de 2 250 euros par mois per-
cevoir par ltat en cas de maintien sur
les lieux : les yourtes c'est pas pour les
pauvres ! ).
Aprs le jugement de dcembre 2013,
qui les relaxait des infractions au Code
de l'urbanisme ou du tourisme, la Cour
d'appel consacre ici la prsance du Code
de l'urbanisme sur les droits fondamen-
taux en s'appuyant sur une jurisprudence
de 2012 et une rponse ministrielle
d'avril 2013 une question parlementaire
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lagueurs en folie - 7
Collectif des arbres
de bords de routes
La CABR s'est constitu au dbut du
printemps 2013 suite aux travaux
d'abattage et d'lagage effectus par
les UTT (units techniques territoriales)
sur les routes dpartementales de Creuse
sans conscience professionnelle ni res-
pect d au milieu naturel. Non pas que
ces dfauts de conscience fussent nou-
veaux, mais le Conseil gnral s'est
depuis peu dot d'engins (dont le lamier)
qui mettent le massacre porte de tous.
LA VIOLENCE porte au paysage et la
nature fit monter au crneau nombre d'asso-
ciations, de particuliers et de professionnels
du milieu naturel et du paysage. Une pre-
mire runion, tenue Ahun, fut l'bauche
du Cabr. (VoirCreuse-Citron, 36).
Une entrevue avec le prsident du
Conseil gnral, M. Lozach, et les agents
responsables des UTT et de la scurit
des routes permit au col-
lectif d'exprimer ses
dolances quant au respect
des arbres, des haies, du
paysage et du milieu natu-
rel le long des routes
dpartementales. Le col-
lectif proposa que les UTT
prvoient, avant chaque
intervention annuelle (300
km de routes chaque fois)
une expertise des arbres remarquables, de
la faune et du paysage, ainsi qu'une for-
mation la taille des arbres pour les 200
agents concerns. la suite de cette
runion, il fut propos, au sein du collectif,
un groupe de travail constitu des associa-
tions et de particuliers spcialiss dans le
domaine forestier, dans ceux de la taille
des arbres, de la faune et du paysage.
Au mois de juin ce groupe de travail
labora le synopsis d'un cahier des
charges pralable l'entretien du bord des
routes, comme il en existe dj dans cer-
tains dpartements depuis plus de 20 ans.
Dbut juillet, une seconde runion avec
les lus et les responsables techniques
permis au Cabr de proposer un certains
nombre d'ides : qu'un comit de pilo-
tage, constitu de professionnels aguerris,
encadre les interventions des UTT, que
soit bannie l'utilisation du lamier au profit
de la taille manuelle (avec une tron-
onneuse), qu'il y ait une vision long
terme de la gestion des arbres et haies des
bords de routes, que les courriers adres-
ss aux riverains aient une vise pdago-
gique plutt que coercitive afin que leur
choix quant au sort de leurs arbres soit
guid par l'intelligence et le cur plutt
que par la peur d'une amende ou l'espoir
d'un profit financier.
Les propositions du collectifs furent
accueillies positivement par les lus de
l'envirronnement et de l'Agenda 21 pr-
sents, mais avec nombre de bmols et de
rticences par les responsables de la scu-
rit routire, du bitume et du UTT, arguant
le manque de budget, la susceptibilit des
agents de terrain, l'usure des routes provo-
que par la prsence d'arbres, etc.
Ds septembre les 6 UTT de Creuse
reprennent le travail et le temps risque de
manquer pour construire sur des bases
solides une expertise avant travaux, sans
compter les rsistances de la pyramide
bureaucratique. Il est prvu que le collec-
tif rencontre le Conseil gnral la rent-
re. Esprons que la graine de conscience
ait germ.
P. P. J. (PIERRE, PAUL, JACQUES)
Prochaine runion du collectif:
le 21 aot 17 h La Martinche, par-
king du Centre Martin Nadaud, com-
mune de Soubrebost (23250).
sur les yourtes de Bussire-Boffy
dont l'implantation date de 2006-2007.
Les inculps, trois familles en yourtes,
et une famille hospitalire qui a prt son
terrain, ont dcid de porter l'affaire en
Cour de cassation pour ne pas laisser
confirmer une jurisprudence calamiteuse.
Une souscription a t lance (sur le
site de Halem) pour accompagner finan-
cirement ce recours et soutenir les pro-
jets de dfense d'habitats alternatifs.
Bussire-Boffy, ce samedi 20 juillet
2013, le maire, J.-P. Barrire inaugurait,
entour du gratin des officiels, la station
de traitement des eaux et l'arrive du haut
dbit par la fibre optique (on notait
d'ailleurs la prsence de l'purateur Veo-
lia et celle de l'agent Orange de France
Tlcom ! ). Se souvenant de sa promesse
de campagne en 2008 : On va nettoyer
ce village de tous ses marginaux et on
filtrera les entrants , un collectif s'est
positionn face la mairie o avait lieu
les discours avec cette banderole :
Bussire-Boffy contre la discrimina-
tion locale et natzionale, un village ou-
vert tous, une terre pour l'humanit.
Cette petite flure dans ce qui ressem-
blait un dbut de campagne lectorale
tait galement accompagne d'un tract
rappelant que si la commune s'endette sur
trente ans pour distribuer son eau, par
l'exclusion de la carte communale, le
refus de compteur d'eau de nombreuses
familles constitue une discrimination
inacceptable et que cette discrimination
reprsente un cot consquent pour la
collectivit.
Aprs ce happening estival, le calen-
drier juridique de Bussire-Boffy se
focalise sur la premire dcision de la
cour de Cassation (vers dcembre) et une
audience trs attendue au Tribunal admi-
nistratif qui jugera sur le fond d'un troi-
sime arrt interdisant le camping sur
la zone d'implan-
tation des yourtes,
arrt suspendu
depuis juin 2012
(mais remplac
illico par un arrt
fantme, affich
mais non effec-
tif).
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8 la gueule vert fluo
Aprs la reprsentation de la pice LImpossible Procs 1, sur un futur accident nuclaire en France,je vous prsente ici les bases de limpossible procs des mines duranium du Limousin. Car lindustrieminire quelle concerne lor, luranium ou les gaz de schiste est avant tout une industrie du dchet.
LES mInERAIS ExTRAITS des roches du sous-sol ne contiennent que des teneurs faiblesen mtaux, quelques grammes par tonnepour lor, 1 ou 2 kg par tonne pour lura-nium. Chaque tonne de minerai traitelaisse donc derrire elle plus de 999 kg dersidus miniers, chimiquement pollus parles produits de traitement. Ici commence labataille des mots : lorsque vous jetez unepile usage la poubelle, vous rejetez unrsidu? non, moi je rejette un dchettoxique.
Pour atteindre ce minerai, il faut aussiextraire des roches inutiles, pas assezriches pour tre traites, conomiquementstriles; ces striles sont laisss sur place, labandon en pleine nature. une minesouterraine produit 1 tonne de striles pour1 tonne de minerai ; pour les mines cielouvert, exploites dans de grandes car-rires, ce sont 10 tonnes de striles pour 1 tonne de minerai. Et cest cette dernireforme dexploitation qui est en voguedepuis trente ou quarante ans, car elle estmoins coteuse et sans doute accessoire-ment procure de meilleures conditions detravail aux mineurs Rappelez-vous Zola.mais, quand vous jetez un emballage vide,vous jetez un strile? non, moi je jette undchet, souvent sale.Pour 36000 tonnes duranium produites enLimousin 2, le CEA, devenu Cogma puisArva, nous a laiss 40 millions de tonnesde dchets et 10 millions de tonnes dedchets toxiques, tous plus ou moinsradioactifs, 1500 fois plus de dchets quede produits ! mais cest une histoire dupass et, dailleurs, Arva vient douvrir enHaute-Vienne un muse de la mine. Je suispass devant le btiment un cube de 30mtres de ct et je me pose une ques-
Limpossible procs des mines
duranium
tion: comment les 50 millions de tonnes dedchets radioactifs divers vont entrer dansce petit cube? Pour ceux qui ne sont pasbons en calcul, voici un petit indice: 50 mil-lions de tonnes de roche, cela fait 25 mil-lions de mtres cubes, soit lautoroute entreLimoges et Paris sur 2 mtres de haut!
Il y a donc tout lieu de penser que cesdchets vont rester stocks sur le territoire,ici et l, au gr de la fantaisie de lindustrieminire, qui nen manque pas. mais quoiressemblent ces dcharges ? De grandstrous souvent les anciennes mines cielouvert mme la roche. Dans cesdcharges, vous ne pourriez pas vider votrepoubelle domestique, interdit, trop pol-luant! Car ces dcharges ne sont mme pasaux normes imposes pour les orduresmnagres.
De luranium, il y en a toujours eu enLimousin, me direz-vous. En effet, mais deluranium enfoui sous terre, des dizainesde mtres de profondeur et sous forme deroche compacte, peu altre par les eaux.Luranium qui a t extrait, en revanche, seprsente sous la forme de cailloux, concas-ss, remonts la surface et ayant subitoutes sortes dattaques acides. on ne parledonc pas tout fait de la mme chose; il ya la mme diffrence entre luranium natu-rel et luranium extrait quentre du caf engrains et du caf moulu: la couleur qui sortde la cafetire nest pas la mme! Et cestbien la couleur radioactive des eaux duLimousin, des ruisseaux de surface ou descours deau souterrains qui sera la proccu-pation majeure pour les prochains sicles.
mais que fait la police? Je ne parle pas ldes bleus qui nous guettent au bord de laroute ou qui expulsent les Roms; je parledes polices de lenvironnement, des
polices vertes pour faire moderne. Ehbien, dans le meilleur des cas, elle ne faitpas grand-chose et parfois rien. Il y a plu-sieurs raisons cela. La premire raison estque pour mettre en vidence des pollutions,il faut inspecter, faire du terrain. La seconderaison est que les polices vertes ne peu-vent agir quen fonction de normes. Pour laradioactivit, les normes sont faites parltat nuclaire, les tablissements publicsnuclaires et lindustrie nuclaire. Ainsi, lamine dHyverneresse Gioux et Crozerejette 1000 fois plus duranium que lemilieu naturel? Cest dans la norme, unpeu comme si la vitesse tait limite 1000 km/h: il y aurait moins de contreve-nants.
Parfois, le risque devient important ouinacceptable. Cest alors que les servicesde ltat sactivent comme dans un villagede Creuse menac deffondrement : ils tra-cent 3 zones, la zone rouge et son cortgedexpulsions, la zone orange o les habi-tants doivent faire des travaux leurs fraiset la zone verte, qui ne perd rien pour atten-dre. Et cest aux habitants et aux luslocaux que lon demande de respecter et defaire respecter le nouveau rglement. Cestcette situation qui pend au nez de nombreuxvillages miniers dans la rgion.
Enfin, il parat que le pire nest jamais leplus probable. Sauf dans le domaine despollutions industrielles. En 2018, toutes cesanciennes mines seront abandonnes ltat et aux collectivits territoriales.Quelle chance, vivement les gaz de schiste!
DomInIQuE
1.Le 6mai 2013 Tulle et le 21 mai Limoges.2.Ces 36 000 tonnes alimenteraient nos centrales fran-
aises actuelles durant un peu plus de deux ans
Boues radio-actives, retiresde ltang de la
Rhode. On attendque leau pollueschappe o ?
dans le Vincou !(Haute-Vienne,
oct. 2010)
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la gueule vert fluo 9
Pollutions radioactives autour des sitesdextraction de luranium:trop dopacit, de lacunes, danomalies dans les recensements dArva
RASSEmBLES dans le Collectif minesduranium, 14 associations demandent desgaranties et la dcontamination compltedes sites aux frais du pollueur.
Le Collectif Mines duraniumCr en aot 2012, ce collectif rassembledes associations qui luttent contre les effetsenvironnementaux et sanitaires des activi-ts dextraction et de traitement du mineraiduranium en France et au niger. EnFrance, lexploitation minire a pris fin en2001 mais elle a laiss un trs lourd hri-tage de dchets radioactifs et de contamina-tions environnementales. Au niger,lextraction de luranium est, au contraire,en plein dveloppement : aux sites dArlit etdAkokan, en activit depuis les annes1960, sajoutent dsormais la mine dAze -lik et bientt lexploitation de limmensegisement dImouraren.
Venant de diffrentes rgions (Bretagne,Pays de Loire, Limousin, Auver gne,Bourgogne, Rhne-Alpes), des reprsen-tants de 11 des 14 associations partenairesont fait le dplacement jusquen Corrze.Le prsident dAghir in man na pas pu,cette anne, quitter le niger mais les travauxet projets de lassociation ont t prsentspar Les amis dAghir in man. Par ailleurs, lecollectif sest enrichi depuis 2012 de deuxnouvelles associations (VPEG, de Sane-et-Loire, et SDn Trgor, des Ctes dArmor)et une 3e (association Vites du Lot) ademand rejoindre le collectif.
Les 18, 19 et 20 mai 2013, le collectifmines duranium sest runi Auriac, enCorrze, linvitation de lassociationlocale Adex. Ces trois journes dchangeet de travail ont permis de dterminer lesActions prioritaires des prochains mois :
PREMIER AXE: LES STRILES RADIOACTIFSCes dchets radioactifs gnrs parlextraction du minerai duranium ont tlong temps mconnus. Ils ont t accumulsdans des verses, sans contrle ni clture, oudissmins dans le domaine public, utilisscomme remblais pour la construction deroutes, de plates-formes, de cours de ferme,voire mme en soubassement de btimentsou dans des murs dhabitation! En juil-let 2009, en raction la diffusion du docu-mentaire La France contamine 1 qui
rendait compte du travail ralis par laCriirad et les associations loca les, les autori-ts ont publi une circulaire 2 obligeantArva recenser, sous deux ans, les lieux derutilisation des striles. Prs de quatre ansse sont couls et lon est encore trs loin ducompte.
Recensement des sites contamins:trop dopacit et trop derreurs!
manque de transparence: les associa-tions doivent se battre pour obtenir com mu -nication des documents. Elles demandent unaccs aux cartes brutes tablies par Arva partir des relevs radiamtriques hliports,aux donnes dinterprtation, ainsi quauxrsul tats des mesures effectues au sol, encomplment des relevs ariens ;
manque de fiabilit des rsultats. Lesvrifications effectues sur la base des rsul-tats disponibles rvlent des problmesmtho dologiques proccupants, des lacunesincomprhensibles (ex. de la digue de Saint-Privat), des imprcisions inacceptables (descarts de 200 m sur des localisations).
Traitement des sites contamins: trop peu, trop lentement!
Les associations se sont prononces unani-mement pour une dcontamination com -plte des secteurs concerns. La prioderadioactive de luranium 238 tant de4,5 milliards dannes, le temps ne rglerarien, bien au contraire. Les problmes nedoivent pas tre reports sur les gnrationsfutures. Les travaux de dcontaminationdoivent tre strictement encadrs et contr-ls : trop de sites considrs comme assainispar Arva prsentent des pollutions rsi-duelles problmatiques (ex. du site du Para -dou). En application du principe pollueurpayeur, les frais dassainissement doiventtre la charge de lindustriel, en loccur-rence Arva, tant quil est solvable. Il fautque les tats (France et niger) tablissentdes rgles claires, prservant les intrtssanitaires et environnementaux, car lesassociations spuisent dans des combatsingaux avec le pollueur.
DEUXIME AXE : LES INSTANCESDE CONCERTATION ET DE DIRECTION
Les participants ont tous soulign lim p -rieuse ncessit dobtenir un minimum degaranties dans le fonctionnement des com-missions locales instaures (ou qui vont treinstaures) autour des anciens sitesdextrac tion ou de traitement du mineraiduranium. Le retour dexprience des asso-
ciations membres de CLI et autres CLIS meten lumire rtention dinformation, comptesrendus biaiss, manipulations et autres dys-fonctionnements. Le collectif mines dura-nium ne veut ni chambres denregistrementni commissions alibis. Associations et luslocaux doivent pouvoir intervenir dans leprocessus de dcision. Le collectif devraitexploiter une faille dans le dispositif juri-dique. En effet les CLI (Commissionslocales dinformation) sont rserves auxInstal lations nuclaires de base (InB), et lesCSS (Commissions de suivi de site) aux ins-tallations classes pour la protection de len-vironnement mais hors activits nuclaires(cf. Code de lenvironnement). Aucune deces deux instances ne peut donc tre instau-re autour des anciennes mines duraniumou des stockages de striles ou de rsidusdextraction qui sont incontestablement desactivits nuclaires mais sans tre pourautant des InB. Ce vide juridique pourraitpermettre la cration dune structure o lesrapports de force seraient moins dsquili-brs et les rgles de fonctionnement plusdmocratiques.
un cahier des charges doit tre laborpar le collectif mines duranium au coursdes prochaines semaines. Il servira de baseaux demandes qui seront adresses auministre de lEnvironnement et lAutorit de sret nuclaire. Les autoritsauront ainsi la possibilit de dmontrer queleurs dclarations en faveur de la participa-tion des parties prenantes ne se rsumentpas des oprations de communicationsans rel contenu.
Collectif mines duranium: Arlette maussan, tl. 04 7059 73 50 Criirad : Bruno Chareyron et Roland Desbordes,
tl. 0475418250. http://www.criirad.org Liste des associations membres du
Collectif (mai 2013).Plus dinfos : Reportage diffus sur France 3
Limousin : http://limousin.france3.fr/2013/05/20/un-collectif-mine-d-uranium-se-forme-pour-connaitre-les-zones radioac-tives-de-la-region-254635.html
Compte rendu prliminaire (relevsradiamtriques et runion publique) auxrunionss des 18-20 mai 2013.
Collectif Mines duranium
Communiqu du 6 juin 2013
1. Documentaire diffus en fvrier 2009 dans le cadrede lmission Pices conviction.
2. Circulaire du 22 juillet 2009 sur la gestion desanciennes mines duranium, signe du ministre de lcolo-gie et du prsident de lAutorit de sret nuclaire, rf-rence DGPR/SRT/mSnR/Sn/2009.132.
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10 capitalisme la poubelle
Du sang neuf
La scne, authentique, sedroule dans une PMEemployant une vingtaine desalaris, dans le secteur de latransformation de produitsagroalimentaires, mais ellepourrait se passer exactement dela mme faon ailleurs, dans untout autre domaine dactivit
LEnSEmBLE Du PERSonnEL vient dtreconvoqu pour une runion importante.Depuis quelque temps, des bruits courent,et lincertitude se mle un certain fata-lisme doubl dun sentiment de rsigna-tion du type : nous savons bien que cenest pas nous qui dcidons Aprsquelques formules convenues, prononcessur un ton embarrass, le patron dvoileenfin le secret de polichinelle. Au terme dune carrire rondement meneet dune vie entirement consacre au travail et laccumulation de profits malpartags, le bonhomme, mi-paternalistemi-pre fouettard, prend une retraite bienmrite, et annonce quil vient de vendreson entreprise. Il prsente succinctementles repreneurs : il sagit dun groupe din-vestisseurs qui possde dj une dizainede structures semblables celle-ci. Selonlui, il a slectionn les successeurs les plus mme dassurer la prennit de lasocit. mais il y a fort parier quil acd son affaire au plus offrant, lide que
ses salaris puissent envisager de prendrela suite en crant une SCoP ne lui a mmepas effleur lesprit, tant il croit au pou-voir des dcideurs et de largent roi.
Les quatre actionnaires principaux de cemystrieux groupe ont fait le dplacementpour loccasion. Jeunes, environ la tren-taine, dynamiques et souriants, ils se pr-sentent rapidement. Puis, percevant uneinquitude palpable chez les salaris, ilsadoptent un discours rassurant, tout enrestant fermes sur les objectifs viss. Pourcela, ils commencent par flatter lassis-tance, en flicitant les employs pour laqualit de leur savoir-faire, le dvouementet limplication dans le travail, et souli-gnent lexistence dune vritable cons -cience professionnelle. Il ny a pas dire,les bougres savent caresser dans le sens dupoil et amadouer leur petit monde. Ils ras-surent encore, en affirmant que toutes lesentreprises quils ont rachetes se sontdveloppes, tant en terme de chiffre daf-faires que deffectifs ; ils ne viennent pasavec lintention de licencier le personnel.nayant aucun moyen de vrifier les chif-fres encourageants cits par le spcialiste,les salaris se contentent dcouter poli-ment. Certains, cependant, se prennentdj rver daugmentations de salaires,de treizime mois, de primes et autresavantages, qui pourraient leur tomber toutchauds entre les mains sans quils aient les rclamer ou se battre pour les obtenir.Les nouveaux dirigeants prcisent, cepen-dant, que les rcompenses seront accor-des en fonction des efforts consentis, aucas par cas ; une sorte de donnant-don-nant qui ne peut tre quun march dedupes, puisque conu sur des rapports in-galitaires. Puis ils rajoutent que le dve-loppement de la socit passe avant toutpar une rorganisation des mthodes deproduction : il faut abandonner certainespratiques artisanales certes pas toujoursbonnes , pour aller vers un processusindustriel soi-disant plus efficace etrationnel. Ils savent, par exprience, quetous ne sadapteront pas, et quil y auraforcment des changements parmi le per-sonnel. Pour rester, il faudra adopter lapolitique de lentreprise. Aprs cesbonnes paroles , chacun retourne sonposte, les commentaires vont bon train.
Les uns franchement inquiets prtendentavoir mang leur pain blanc, les autrescarrment enthousiastes esprent des vo-lutions, mais tous ont la certitude quunepage vient de se tourner.
Dans un premier temps, la situation nebouge pas vraiment. Quelques amliora-tions sont apportes avec linstallationdun nouveau matriel, et la mise enuvre de meilleures pratiques en matirede respect des rgles dhygine. Ce qui ensoit nest pas une mauvaise chose et deve-nait mme une ncessit. Puis la gammedes produits fabriqus est restreinte, cer-taines recettes juges pas assez rentablesou trop compliques raliser sont aban-donnes. mais, progressivement, de faoninsidieuse, sans que lon puisse dire quelmoment exact, le systme bascule,lambiance gnrale se dgrade. Le mana-gement accomplit sa mission de rationali-sation et de normalisation outrance. Toutdevient une succession dordres excuteret de rgles imposes sans aucune discus-sion. une quantit impressionnante defiches de suivi remplir vient se rajouter la charge de travail dj consquente. Il enrsulte quune partie non ngligeable de la production tant considre nonconforme doit tre jete. Ainsi, des ali-ments parfaitement sains, mais ne faisantpas le poids, prsentant des dfauts visuelsou approchant de la date limite deconsommation, finissent dans la benne ordures, alors quils pourraient tre bradsou donns des organismes caritatifs.Cest croire que lon prfre engraisserles rats plutt que de nourrir les prcaireset leurs familles. ce moment-l, certainsouvriers prouvent le sentiment de malfaire et culpabilisent, alors que ce sont lesmthodes de travail et les exigences dequalit qui ont chang.
Les rapports, dj tendus, se durcissentencore un peu plus avec une individualisa-tion des tches et la mise en concurrencedes uns avec les autres. Il faut de la quan-tit, la pression se resserre tous lesniveaux. Le travail est clairement sparen lignes de production indpendantes etpostes attitrs. Si le rle de chacun senretrouve mieux dfini, il en ressort parfoisune impression disolement propice lexacerbation des jalousies et autres
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capitalisme la poubelle 11
rancunes. Les disputes sont presque quoti-diennes et touchent autant les bureaux quelatelier : un jour, un intrimaire et un sala-ri en viennent presque aux mains ; unautre, une ouvrire surmene quitte sonposte en pleurant Sans oublier les rap-pels lordre destins calmer les mou-vements dhumeur . Ceux qui osent serebeller se retrouvent dans le bureau dudirecteur, o celui-ci leur explique poli-ment quil ne peut tolrer de tels compor-tements, et que, lorsque lon a la chancedoccuper un emploi, lheure actuelle,on essaie de le garder, puis il termine enprcisant quil reste ouvert au dialogue. Lecontrevenant retourne ensuite sa place,bien heureux de sen tirer avec un simpleavertissement oral.
Alors, dfaut dlaborer un projet col-lectif de lutte, faute dentente et dexis-tence de conscience de classe, chacun secherche une solution. Les plus gs esp-rent patiemment la retraite. Les plus chan-ceux, celles et ceux qui ont lopportunitde trouver un autre emploi, dmission-nent ; en fait, il sagit, au dbut, des plusdiplms, savoir principalement le per-sonnel administratif. Quant aux autres, ilsserrent les dents et tentent de saccommo-der au mieux de leur sort. malgr le travailingrat et les relations souvent difficiles, ilsne manquent pas une occasion de plaisan-ter, tout est bon pour chapper, mme les-pace dune ou deux minutes, ltau quise resserre.
Voici presque un an et demi que lentre-prise a chang de main. Aujourdhui, il y aune nouvelle runion. Encore une, cestdevenu une habitude, la socit a attrap la runionnite. Le directeur en placedepuis quelques mois, dcrit la situationqui, selon lui, volue dans le bon sensavec la mise en place dune nouvelle orga-nisation conforme aux attentes du groupedinvestisseurs. Il flicite une quipe pourson implication et incite les autres suivrele bon exemple, puis reparle de rcom-pense pour les plus mritants. Ensuite, ilaborde un sujet qui proccupe plus oumoins tout le monde. En effet, un desouvriers ayant plus de vingt ans dancien-net vient de donner sa dmission. couter le discours officiel, cela ne sembleposer aucun problme ; il est tout fait
normal de changer demployeur, a per-met denrichir son exprience profession-nelle et dvoluer. Le dpart de ce salariexpriment, polyvalent et particulire-ment obissant (pour ne pas dire plus)nest pas un souci, et dailleurs, si dautresne sont pas satisfaits, la porte est grandeouverte. Pour conclure, le directeur secontente de rajouter que lentreprise abesoin de sang neuf . Dans les rangs, onencaisse en silence. un esprit chagrin sedit alors quen guise de sang, il nescoule plus dans ses veines encrassesquun liquide fatigu saumtre et vis-queux, un vieux jus de proltaire dont laDLC * arrive expiration. mais peuimporte, suite cet apart, le travailreprend. Si certains se pensaient encoreindispensables la bonne marche de labote, les voici rassurs ; ils peuvent pren-dre cong ou se voir pousss vers lext-rieur, sans que cela nentrave les rouagesde cette mcanique infernale.
Cependant, quelques heures plus tard, lecollgue dmissionnaire se voit convoquau bureau pour un tte--tte avec la direc-tion. Aprs rflexion le ton a chang. Ledirecteur lui rappelle la dure ralit dumarch de lemploi, et le met en garde surles consquences en cas dchec dans sonprojet. Puis il reconnat demi-mot quecest ennuyeux de laisser partir un si bonlment conciliant et toujours disponible.Le propos a chang de nature, il ne sagitplus de recruter du sang neuf, maisdessayer de retenir les comptences et lesavoir-faire. malgr cette odieuse tenta-tive de dstabilisation, le salari a main-
tenu sa dcision et sen est all se faireexploiter ailleurs, o, semble-t-il, lesconditions sont encore pires.
Ampute dun autre membre, lentre-prise dmantibule poursuit sa route entitubant dans la mme direction. La ror-ganisation continue et ses consquencesdsastreuses galement. Rien ne sembleen mesure dbranler les certitudes de sesdirigeants, ni lpidmie de dmissions(un quart des effectifs en un peu plus dunan), ni le chiffre daffaires en chute libre.Cet exemple de restructuration marcheforce concerne le passage rat dunePmE de lartisanat lindustrie, mais onpourrait retrouver les mmes causes pro-duisant les mmes effets, aussi bien dansla restructuration des grandes entreprisesde lindustrie ou du commerce, que dansla rforme du service public. Partout, lesnouvelles mthodes de management,mises en uvre au nom de la sacro-sainteproductivit, dshumanisent les relationsprofessionnelles. Partout des hommes etdes femmes se retrouvent isols, casss etbroys par un systme o les lois de lafinance prennent le pas sur le simple bonsens et le respect de lautre.
or, la dgradation des conditionsdexistence dans le monde du travail estavant tout un problme global qui ne peutse rsoudre seul avec des solutions indivi-duelles, mais bien collectivement, dabordpar une prise de conscience, et ensuite par des luttes communes organises etsolidaires.
STPHAnE*Date limite de consommation.
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Pouvez-vous vous prsenter et nous direquel est votre projet sur ce lieu?
nous habitons en Creuse depuis trente-trois ans et venons de redmarrer sur unnouveau lieu, les Ribires (com mune de LaCelle Dunoise). nous avons achet ce ter-rain et construit le btiment en 2008-2009puis, dans la foule, cr une activit dejardin-restaurant. Cette activit est dansle prolongement de tout ce qui a un senspour nous: le jardin (nous avons toujoursjardin), la nature, la cuisine, une certainequalit de vie ici. En fait nous sommes par-tis de ce qui nous faisait plaisir, nous dfen-dons travers notre projet et notre manirede vivre une certaine ide de la ruralit por-teuse de sens et de nouvelles valeurs.Cest une activit temps plein?
Pour Henry, cest une activit tempsplein qui comporte deux volets. un voletproduction de lgumes pendant lasemaine, et un volet restaurant qui nefonctionne que le week-end, en pleine sai-son, les vendredis et samedi soirs et ledimanche midi. a na donc rien voiravec un restaurant classique, on est trspeu ouverts, car en amont, on produit demanire trs artisanale, en agriculture bio-logique, tout un tas de lgumes et dherbesaromatiques. nous avons voulu associerlalimentation, la partie restauration,direc tement un jardin potager aveccomme intrt notamment la proximit, lafracheur, la diversit. nous sommes auto-suffisants et refusons tous les aliments tra-fiqus, traits et industriels.
notre ide de jardin-restaurant est sous-tendue par une conception ouverte de laruralit, par exemple en cultivant deslgumes autres que ceux habituellementcultivs en Creuse : il faut savoir sap -puyer sur la tradition pour lenrichir par denouveaux apports.Tu dis que vous tes autosuffisants. Est-ceque cela inclut galement le restaurant?
on a une priode difficile en mai-juin.Contrairement ce que les gens peuventpenser, on na pas de problme en hiver caron a tous les lgumes darrire-saison, de
conservation, les lgumes racines ; on aaussi moins de clients en hiver Au prin-temps, cest plus difficile : on complteauprs de marachers bio, mais lautosuffi-sance reste un objectif. Aujourdhui lesgens ne connaissent plus les lgumes dar-rire-saison et de conservation, ils sonthabitus manger des tomates en dcem-bre, ils ne mangent plus de haricots secs, delentilles, de pois casss. Avec tout cela, plusles courges, les betteraves, les panais, lescarottes, les navets et autres lgumesracines, sans compter les lgumes feuilles,les salades dhiver, bref on a dinfinies pos-sibilits de cuisiner, mme en hiver.
Auparavant nous faisions le jardincomme la plupart des gens, pendant la bellesaison, en commenant au mois de mai,aprs les saints de glace. Tout se terminanten octobre. on attendait impatiemment leprintemps pour avoir nos premiressalades, alors que maintenant, cet hiver,nous avons eu tout le temps de la salade.Chaque anne on arrive augmenter la pr-cocit, on joue beaucoup sur la diversit, onacclimate les plants, on les protge, on aaussi une petite serre de 18 m2. nous nesommes pas lchelle des marachers,nous sommes jardiniers.Donc, vous ne commercialisez pas voslgumes?
non, nous ne produisons que pournotre propre consommation et pour le res-taurant. part quelques haricots au sel,nous navons pas de quoi faire desconserves, le restaurant prend tout. Et puisquand on essaye de produire toute lanne,on a moins besoin dengranger pour lhiver.on laisse beaucoup se ressemer les plantesqui sacclimatent et poussent ainsi beau-coup mieux. Il ny a pas plus simple, moinscoteux et plus efficace que ce concept dejardin biologique. Bien sr, il faut arrter defaire le jardin en rangs doignons et de tra-quer tout ce qui dpasse. Quand des saladesmontent nous les laissons fleurir et grainerpour quelles se ressment. nous connais-sons des jardiniers qui nont jamais vu lesfleurs de leurs lgumes!
Jai vu sur votre site que vous tiez certi-fis AB par Ecocert et que vous avez laisstomber.
nous sommes des militants de lagri-culture bio, mais ce qui nous intresse cestle bio au sens de la proximit, du naturel,du vrai. Le bio quon traite et emballe pourlui faire parcourir des milliers de kilom-tres est trs discutable. Ds linstallation,nous avons demand la certification co -cert, cela a dur trois ans, avec deux contr -les par an (un sur rendez-vous et uninopin) effectus parfois par des gens quine connaissaient rien au jardin. Il ny avaitpas de cahier des charges pour la restaura-tion bio, il suffisait de dire que les lgumesvenaient dun jardin qui, lui, tait certifi.
En 2012, un projet de cahier des chargessest profil, a nous a intresss et nousavons demand la certification Ecocert :devis, facture, paiement. Ecocert envoiechaque anne une facture au printemps, onla paye et on attend les visites de contrle.En 2012, nous aurions donc d avoir4 visi tes de contrle, lanne se passe,aucune nouvelle, pas de rendez-vous. Enoctobre, mois de cong pour nous, je pro-pose par courrier Ecocert, puisque lesvisites nont pas eu lieu et quil semble dif-ficile den faire 4 en novembre-dcembre,de reporter tout a en 2013 y compris lepaiement effectu. Cela a dclench unforcing pour effectuer les contrles tout desuite. Ils ont eu une attitude vraimentdominante, ne nous ont pas rpondu parcourrier. nous avons compris que mme siles contrles ne pouvaient pas se faire, lepaiement tant encaiss, ctait pli pour2012 et il faudrait repayer en 2013.moralit : nous avons rsili le contrat quinous liait. la limite, si nous navions riendit, comme nous avions pay, nous pou-vions utiliser le label AB alors que riennavait t vrifi ! Dans le systmeconomi que actuel, tout se rcupre etaujourdhui, dans le bio, il y a beaucoup mditer : 80% du bio est import par lesmmes groupes agroalimentaires quicontribuent la dforestation de la plante.
Utopaille , cest le nom donn par Henry et Batrice Nguyen leur maison bioclimatique en paille, auto-construite, qui sert de cadre leurs activits de jardiniers et de restaurateurs quelque peu hors normes.
Utopaille, Utopaille, un jardin-restaurant un jardin-restaurant bio-cologiquebio-cologiqueen Creuseen Creuse
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mauvaises frquentations 13
maintenant nous nous sommes rappro-chs de nature et Progrs qui a cr le pre-mier cahier des charges bio, qui a unedmar che associative et participative trsloigne de la dmarche commercialedEcocert o tout se rsume payer pouracheter un label.Nayant plus le label AB, comment pr-senter votre restaurant?
Depuis trois ans nous tions rfrencs,sur Internet en particulier, comme restau-rant bio, concept auquel nous tenons beau-coup. Du jour au lendemain nous navionsplus lautorisation dutiliser la qualificationbio! Du coup nous avons dpos lamarque jardin-restaurant bio-cologi -que, qui souligne bien que pour nous lanotion de bio est secondaire par rapport lapratique cologiste, o les lgumes que loncuisine ont t cueillis le matin, nont past emballs ni transports.a na donc rien voir avec les normesdes restaurants bio?
non. Et nous ne le regrettons pas, carlorsque nous nous sommes penchs sur lecahier des charges des restaurants bio,nous avons tout de suite compris que aaller coincer. L, nous nageons en pleinebureaucratie. Il peut y avoir des restau-rants un peu , moyennement oucarrment bio ! Les restaurateurs doi-vent dposer toutes leurs recettes, avec laliste de tous les ingrdients ! Auparavant ilsuffisait dindiquer clairement quels ingr-dients bio taient utiliss, les lgumes cheznous par exemple. En Limousin quatre oucinq restaurants pouvaient saffichercomme restaurants bio. Aujourdhui il nyen a plus un seul.Tu nas plus le droit de dire restaurantbio parce que tu ne payes pas Ecocert !
Parce que tu ne payes pas, effective-ment ! Et parce que tu ne veux pas passerton temps remplir des papiers, sauf faire tout le temps le mme menu, ce quiest impossible quand tu dpends de tonjardin et aussi de ton feeling : tu ne metspas toujours la mme pice. Cest l o onvoit les dangers de ces tentatives de nor-malisation, qui, mme si elles partent debonnes intentions, finissent par enfermerles gens et leurs pratiques pour les fairetous rentrer dans le mme moule, alorsquon a tellement besoin dimagination,de cration de choses nouvelles, de chosescomplmentaires.
Chez nous, les gens qui viennent man-ger, ne savent pas ce quils vont manger !nous avons appel a un menu de dcou-verte. on leur dit : faites-nous confiance :
dune semaine lautre les cho ses chan-gent, la semaine dernire les tomatesntaient pas mres, cette semaine oui,donc le menu est diffrent. Ce menu estbas sur la saisonnalit et sur un rapport deconfiance, on ne vient pas que pour faireun acte de consommation, on vient aussipour dcouvrir, pour tre surpris. noussommes donc deux mille lieues de passerdes heures crire des recettes pour obte-nir un label.Sur votre site vous donnez en exemple desmenus carns, quelle est votre positionpar rapport au vgtarisme?
Historiquement nous ne sommes pasvgtariens parce que nous sommes desenfants de la campagne, nous continuons consommer des viandes de qualit pro-duites la ferme, mais nous rflchissons nos pratiques et comprenons compltementque des gens puissent tre vgtariens pourtout un tas de raisons, y compris pour desraisons dittiques. mais, dans la manirede prsenter les choses nous avons d met-tre en relief le fait que nous ntions pas unrestaurant exclusivement vgtarien, parceque dans les premiers reportages qui ont tpublis sur nos activits, du fait quon estun restaurant bio, on nous a automatique-ment accol ltiquette vgtarien! Il estvrai que dans nos assiettes, les lgumessont plus mis en valeur que la viande, avecplus de lgumes et moins de viande quedans un resto traditionnel. En fait, nous ser-vons souvent sur demande des menusvgtariens, par contre nous avons plus demal en cuisine avec des menus vgtaliens.Finalement notre offre est un peu para-doxale, les gens ne savent pas ce quilsvont manger mais lorsquils rservent nousleur demandons ce quils naiment pas,sils ont une allergie, sils sont vgtariens.
nous sommes passionns de vgtaux etpensons quil y a normment de choses dcouvrir et redcouvrir. nous faisonsbeaucoup de mesclun, y compris avec tout
un tas de vgtaux, de feuilles, qui ne sontpas des salades (pimprenelle, arroches,chnopode, pourpier, baselle etc.).Quelle est votre clientle?
nous essayons dtre le plus clair et leplus honnte possible par rapport ce quenous proposons. nous voulons avoir duplaisir dans ce que nous faisons, nousessayons de satisfaire des gens qui ontnotre sensibilit ou daider des gens quiont une dmarche de rflexion et de curio-sit sur la nourriture. Par exemple nousavons fait des menus vgtariens pour desnon vgtariens curieux de dcouvrir cettecuisine. on na donc pas vraiment cibl declientle, mais on a souhait exprimenterdes relations diffrentes au jardinage, lacuisine et aux gens.Donc le restaurant marche bien?
Il marche relativement bien, la priodehivernale est trs calme, on ferme troismois par an, le mois de mai parce qucette poque on na pas grand-chose, lemois doctobre, et du 15 dcembre au15 janvier. Financirement a marchebien, dans le cadre que nous nous sommesdonn : faire quelque chose de cibl, dequalitatif, de petit, ne pas avoir de chargesimportantes en investissements. Au niveauprofessionnel on na pas dquipementcoteux, on travaille dune manire fami-liale, comme dans une table dhte parexemple. on sert 15 personnes maximum,on na pas de cuisinier ni de serveur. onessaye davoir une activit vivrire auto-nome. Dans le mme esprit nous avonsconstruit nous-mmes la maison (bois etpaille). Quand nous nous levons le matinnous navons ni loyer payer, ni dette rembourser, ni salaire provisionner !Comme nous travaillons uniquement surrservation, nous vitons le gaspillage, lesstocks grer, nous navons besoin ni dechambre froide ni de surglateur.
En rsum, nous sommes passionns parune recherche dalternatives et, pourquoi
pas, dutopies concrtespour participer et con -tribuer au monde dedemain.
UTOPAILLELes Ribires 23800La Celle dunoiseTl. 05 55 63 74 45http://www.utopaille.fr
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14 mondialisation numrique
La barbarie qui vient
Notes complmentaires sur linformatisation du monde
Dans le numro 35 de Creuse-Citron , une note de lecture taitconsacre au livre La Libertdans le coma du groupe Mar -cuse, et la critique de linforma-tisation-numrisation toujoursplus pousse de la socit.Il faut conseiller, sur le mmesujet, la lecture du livre de CdricBiagini, LEmprise num rique.Comment Internet et les nou-velles technologies ont colonisnos vies , paru rcemment auxditions Lchappe.
LouVRAGE EST ComPoS partir dunevaste somme documentaire : expriencesdirectes et tmoignages, tudes scienti-fiques de psychologues et sociologues, statistiques, textes critiques ou apolog-tiques, articles de presse (lampleur dutexte plus de 400 pages lie son ambi-tion dexhaustivit, lui fait malheureuse-ment perdre quelque peu en lisibilit).
Il semploie dcrire en dtail en quoices nouvelles technologies sont toxiques etsont en train dduquer leur manireles nouvelles gnrations avec des cons-quences qui sont absolument sans aucundoute possible catastrophiques pour lespossibilits de la libert et de la responsa-bilit individuelle, donc de tout ventuelmouvement mancipateur venir.
une place importante est accorde dansle livre la prospective et en tout cas ladescription du prsent immdiat, dans undomaine o les choses voluent trs vite. Ilfaut bien sr toujours rester prudent enmatire de prvisions, mais les hypothsesavances ici sont convaincantes et bientayes : elles indiquent vraisemblablementla direction gnrale que nous prenons.
Ce qui est donc en cours, cest notam-ment la liquidation radicale de toute lavieille culture notamment la culturecrite travers elle, le langage ; et doncles facults humaines qui en dpendent.
Dans le roman de Georges orwell,1984, un systme totalitaire entreprend detransformer dlibrment et en profondeurle langage, de crer une novlangue quiserait constitue de telle manire que lonne pourrait plus seulement dire, ni penser,les ides interdites, comme celles delibert, dindividu, etc.
Depuis soixante et quelques annes,divers totalitarismes politiques, puis la cul-ture de masse des socits dmocra-tiques, ont mis partiellement en pratiquece programme. Les nouvelles technologieset notamment lInternet sont en train de leraliser dans des proportions indites.
Tout le monde le voit plus ou moins ;cela progresse une vitesse fulgurante eten mme temps pas partout la mmevitesse : beaucoup de secteurs de la socitne se transforment que relativement lente-ment, en tranant les pieds.
nous sommes en quelque sorte dans unesituation de double pouvoir qui pour-rait donner lillusion confortable que lesconsquences de cette prolifration num-rique sur la psychologie et les facults nesont pas si radicales, quune coexistencesur le long terme de lancien et du nou-veau serait possible. Cest vraisembla-blement une illusion.
Lancien dont il est ici question : lcritet le langage labor, la pense approfon-die et personnelle, lindividu qui existe enlui-mme avant dexister comme image,reprsentation comme spectacle ; desrap ports humains non mdiatiss et faus-ss par des machines ; tout cela va tretoujours plus condamn survivre aumieux comme marge, comme rsidu plusou moins clandestin et dsarm (on medira bien sr quil en est dj ainsi).
on peut penser quaucun sicle ne serajamais tellement dshrit par le ciel quilprsente le genre humain tout entier telquil le faudrait pour le despotisme (Benjamin Constant, 1817).
Il nempche ! Aucune renaissance dessocits humaines, aucune perspectivedavenir, aucune solution relle aux pro-blmes dmesurs qui se posent aujour -dhui (cologiques ou sociaux) ne
semblent concevables sans sappuyer surcet ancien .
Cest peu dire quelles seront renduesencore plus difficiles par la prolifrationnumrique et lducation des nouvellesgnrations dans la poubelle qui a nomInternet.
Dans LEmprise numrique, une desanalyses les plus convaincantes concernelopposition entre lattention soutenueque prsuppose et exige la lecture linairede textes longs, propres la culture pr-numrique, et lhyperattention (leterme est form par analogie avec leconcept psychopathologique dhyperacti-vit) auquel duque la frquentationdInternet et consort caractrise par lafragmentation et la succession rapide depoints dattention diffrents.
Dans un article intitul Est-ce queGoogle nous rend idiot ?, nicolas Carr adj expos comment la frquentationdInternet lui avait progressivement rendudifficile la lecture de textes longs et exi-geant une concentration soutenue (alorsque Carr est un universitaire appartenant une gnration encore forme par la lec-ture traditionnelle). une fois nest pas cou-
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tume, ce sont les neurosciences et autressciences cognitives qui sont ici appeles la rescousse pour dcrire prcisment lestransformations de nos facults sous lef-fet de linformatique (pour une foisquelles servent autre chose qu lapolice, on aurait tort de se priver).
Pour mesurer les consquences sur lesfacults dune technologie, il ne faut pasobserver ce quen font ceux qui ont tforms avant lapparition ou lhgmoniede cette technologie (par exemple ceuxqui ont appris lire, parler et penser avantla gnralisation du numrique), mais biende quoi sont capables ceux qui nont rienconnu dautre et ont t intgralement for-ms par a. Ce qui ne saurait plus tardervu le programme dinformatisation marche force de lcole (ds la mater-nelle) et lomniprsence de ces machinessous toutes leurs formes entre les mains etsous les yeux des plus jeunes (voir toute lapremire partie du livre de Biagini).
Il est certain que la vraie vie va tredgrade et appauvrie dans des propor-tions considrables par la gnralisationdu numrique. La persistance de qualitset de facults humaines dignes destime,comme la pense libre ou la sensibilit, ettant dautres choses impossibles voqueren quelques mots, deviendra toujours plusun effort et une conqute sur le cours deschoses et lomniprsence des machines etdu virtuel. Bref, les choses les plus l-mentaires et infrapolitiques , seulementcommunment humaines jusqu rcem-ment, sont amenes devenir en elles-mmes dj difficiles daccs : nouspartons de toujours plus bas.
Bien sr, mme dans un monde encoreplus radicalement envahi que le ntre, lesindividus resteront forms par dautresexpriences: par le monde rel ; ils pourrontencore trouver des occasions et des rencon-tres leur permettant de dvelopper des qua-lits et des facults de lancien monde.
Lessentiel est de prendre la mesure dela rgression humaine et sociale en cours,par-del les diffrentes hypothses plus oumoins pessimistes sur la profondeur et laradicalit, le caractre total, de cette
rgression. Et donc den tirer les cons-quences politiques en faisant de la num-risation lennemi numro 1 (ou lamanifestation numro 1, aujourdhui, delennemi de toujours).
Le danger daffirmations et de prvi-sions aussi sombres, cest de pousserencore davantage au fatalisme. nest-cepas mme lun des principaux argumentsdes militants du numrique : on na pas lechoix, cest comme a, cest lavenir, etc.
Il me semble que ce dcouragement senourrit dabord du dni et du silence quantau dferlement de ces technologies. Cestdonc bien la premire chose quil fautfaire : dire et manifester clairement sonrefus, avec ses raisons.
Ce sont videmment eux les plus forts,mais ils nont pas encore tout gagn.Chaque refus pourrait dboucher sur unespace moins compltement colonis, surune base arrire do repartir vers autrechose, et dj sur un point de repli rendantla vie un peu plus vivable. Je parle des-pace, mais cest plus encore des personnesnon infodes aux machines quil sagit detrouver et, si je puis dire, daider comme onpeut se trouver ou se conserver(chez les vieux comme chez les jeunes).
Par ailleurs, si avec la numrisation dumonde, des ttes et des curs, la domina-tion nous fabrique un monde toujours plustouffant, il est possible quelle prpareaussi son propre suicide. Cest peut-trevers lauto-effondrement de la socitindustrielle que nous nous dirigeons unevitesse difficile imaginer : le problmerestant, bien sr, que nous serons nous,les hommes, la nature sous les ruines.
on peut douter quune socit de zom-bies du virtuel soit longtemps viable dunequelconque manire. Il est probable parexemple que cette organisation sociale nesoit mme plus capable de former lesenfants de sa propre classe dirigeante, sesfuturs gestionnaires et techniciens, bienttaussi dcervels que le reste de la popula-tion par toutes ces machines. Que lonsonge que les uSA doivent ds prsentimporter des pays mergents lessentielde leurs cadres dirigeants dtat et den-
treprises, parce quils ne sont plus capa-bles de les lever sur place de faon satis-faisante.
La sduction quexercent la vie et lesmondes virtuels est au moins en partiela consquence dun appauvrissementpralable du monde rel, que lon parledes paysages ou des rapports humains.
Comme toujours, la fausse rponse une misre relle accentue encore consi-drablement cette dernire.
La chose est vraie dans le dtail : cestune faiblesse de la critique avance dansLEmprise numrique lencontre du livre numrique que de magnifier sansnuances le vrai livre et lcrit en gnral.
En ralit cest aussi parce que lcrit etles usages qui en sont faits sont depuislongtemps, dans leur grande majorit, desralits assez misrables, fort loignes delesprit ou de la libert, quils peuventaujourdhui tre grandement menacs parle numrique.
En dernire analyse, [] cest lebesoin quon a delle qui cre la star. Cestla misre du besoin, cest la vie morne etanonyme qui voudrait slargir auxdimensions de la vie de cinma. La vieimaginaire de lcran est le produit de cebesoin rel. La star est la projection de cebesoin. (Guy Debord, 1959)
Il est frappant de constater quel pointla critique situationniste du spectacle sapplique la numrisation du monde, etparticulirement aux consquences psy-chologiques du dveloppement desmondes virtuels . mais une telle ad-quation est en fait logique : la critiquesituationniste a t labore notammentpour critiquer la culture de masse nais-sante ; et le virtuel est le dernier avatar etlaboutissement de cette culture .
CDRIC
Cdric Biagini, LEmprise numrique.Comment internet et les nouvelles techno-logies ont coloniss nos vies, paru rcem-ment LEchappe.
mondialisation numrique 15
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16 biomascarade
De quel bois je me chauffe
LA GuERRE ConomIQuE nest pas uneimage, les retres de cette guerre ne sontpas plus raffins que ceux qui cumaientles campagnes en dautres temps, lesdvastant comme des nuages de criquets.Dans ce monde o la cupidit rgnante estarme jusquaux dents, il ne fait pas bontre monsieur personne proximit duneplate-forme ptrolire, dune mine dura-nium, dun gisement aurifre, et bientt,dun massif forestier mme europen.
Quand on regarde les multinationalesles plus puissantes du monde, certainestant plus puissantes que les tats quellesmettent leur disposition par un mlangecomplexe et efficace de lobbying et de
corruption, on constate que la grandemajorit dentre elles sont des entreprisesnergtiques, surtout ptrolires : pourlanne 2011, dans lordre : Royal DutchShell, Exxon-mobil, Wal-mart Store (unpicier), BP, Sinopec Group (ptrolier chi-nois), China national Petroleum, StateGrid (lectricit chinoise), Chevron,ConocoPhillips (ptrolier amricain),Toyota motors. Sur dix monstres surpuis-sants, sept sont des ptroliers (Total nar-rive quen onzime place). La productiondnergie trs grande chelle condi-tionne la survie mme du systme : sansnergie, pas de transports quasi gratuits,pas de mondialisation, pas de concurrence
entre les populations les plus pauvres etles plus riches du monde, sans nergiequasi gratuite (parce quelle nintgre niles cots de la pollution, ni ceux duneventuelle dcontamination, ni les royal-ties drisoires verses aux tats vassaux,ni la part vole en tant non dclare de laressource, ni la main-duvre surexploi-te), pas dagneau venant de nouvelle-Zlande moins cher que celui du bergervoisin, pas de stocks roulants, pas detomates chiliennes au supermarch ducoin, pas de fringues moins chres quuneheure de travail, pas de casse internatio-nale du droit du travail, etc. Sans nergiequasi gratuite, capitalisme gros bobo ae !
Cest fatiguant, les fondamentaux, malheureusement le systme capitaliste est dune monotonie acca-blante. Le principe : investir un max de thunes sur le pillage exhaustif dune ressource par les moyensles plus rapides, dgueulasses et brutaux, ramasser mille fois ce quon a banqu et se tirer en laissantderrire soi des populations ruines sur des pays bousills. Suivant ! Jai de la maille toute frache, surquoi est-ce que je pourrais bien investir?
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biomascarade 17
Hlas, les ressources ptrolires flchis-sent, on a probablement dpass le pic deHubbert aux alentours de 2005, ce quiexplique les deux bubons purulents appa-rus ces dernires annes dans luniverssauvage de lnergie : les agrocarburantset le gaz de schiste. Fabriquer les agrocar-burants quon commence trouver danstoutes les stations-service implique den-lever le pain de la bouche de la moiti delhumanit pour le coller recta dans lerservoir de la bagnole de lautre moiti ;quant au gaz de schiste, on a un assez bonretour dexprience sur les alas de cetteexploitation avec les uSA. La bataille faitrage, et on voit mal pourquoi des guignolsqui voient les enfants de Tchernobyl, ceuxde Fukushima et la mare noire du Golfedu mexique comme des dtails se soucie-raient des nappes phratiques. nergiedabord ! Et lnergie, il faut aller la cher-cher avec les dents jusquau fond deschiottes. Surtout quand on peut lestampil-ler renouvelable. Cest l que les beauxmassifs forestiers dits vieillissants quon aen France commencent sentir le vent duboulet.
Cest que les arbres, cest une putain debiomasse, et quon peut compresser les dchets verts (rsidus dlagage,branches tes des billes, arbres maladesou brls sur pied lors des incendies, sciureet copeaux, etc.) pour en faire de zouliesplaquettes qui alimentent les chaufferiesbois-nergie, lesquelles se multiplient unpeu partout. Pas plus con quautre chose, premire vue, pour produire de llectricitrenouvelable : les branches repoussent,tous les ans des glands germent, allluia.Pour rcuprer cette ressource, le bcheronarrive avec sa trononneuse, il est accom-pagn dun cheval de dbardage au poillustr, il fait de la dentelle, il ne pse gureplus de 80 kilos trononneuse comprise,quant au cheval ce nest pas sa petite tonnequi va tasser les sols.
CouPEZ! on la refait ! En fait, on estau xxIe sicle, les dchets verts a ne suf-fit pas pour rassasier les usines de pellets,dailleurs cette nouvelle industrie estentre en Bourse en 2011, alors en vrai onva tout simplement faire des coupes blanc sur des feuillus ptants de sant et ce trs grande chelle. ne croyez pas, nafsque vous tes, que la ressource ainsi raseva ltre au profit des indignes : dans le
morvan, le gigantesque projet dErsciaque va mettre en uvre le groupe IBV :plate-forme de sciage, centrale de cogn-ration de biomasse, se propose aussi deproduire des granuls pour fournir dellectricit en Belgique. Quelquesmorvandiaux ulcrs sopposent et tententde dfendre leurs arbres, ils se confrontentaux flics air connu, si ceux-ci taient lpour autre chose que dfendre les rapinesdes riches contre la peau des pauvres, ase saurait. Dailleurs, selon la logiquecroustillante des PPP, partenariats public-priv, ce projet de pillage hont se fait 75% avec des financements publics. Lesennemis du progrs nont plus qu atten-dre que 170 camions par jour sillonnentleur ex-paradis, et les grumiers, adfonce. Les engins forestiers aussi dail-leurs, il ny a qu voir les lieux aprs leurpassage, ce sont des monstres de 10 20tonnes qui compactent les sols, dfoncentles chemins, crasent tout sur leur pas-sage, causant des dgts parfois irrversi-bles. mais bon, quand on aime le fric, onne compte pas.
Les chtaigneraie des Cvennes gardoises et lozriennes
Haro sur les arbres ! Dans les Cvennes,on commence sinquiter que la multina-tionale allemande E.on, 16e plus puis-sante du monde en 2011, installe unecentrale biomasse Gardanne, aveclambi tion dy cramer 800 000 1 millionde tonnes de bois par an. La chtaigneraiedes Cvennes gardoises et lozriennespeut compter ses abattis, elle se trouvedans la zone dapprovisionnement prio-ritaire de lhydre. Inutile de prciserquil nexiste aucun projet de reboisementaprs les coupes. Pour quoi faire, grandsdieux, aprs deux pisodes cvenols, cescollines rases et dfonces auront coulsous forme de boues dans les valles voi-sines, emportant deux ou trois routes, etles derniers irrductibles migreront vers laplaine.
Et sur le PlateauEt le millevaches ? Ailleurs lonF sasso-cie ces projets sulfureux, en Limousincest la DRAAF qui a dcid de relancerla filire bois feuillus de qualit, tradui-sez augmenter de 20% les coupes de feuil-lus sur le Plateau dj largement enrsin,
et ce dans le but dapprovisionner leschaufferies bois-nergie installes dans largion. une ptition lance ds janvier arecueilli quelque 3 000 signatures enquelques jours, et depuis, plus rien. De l penser que les industriels tout frais quise sont lancs dans la valorisation decette ressource ont baiss pavillon, il ny aquun pas, mais il faudrait tre naf pour lefranchir. Car le capitalisme napprendjamais, rien, en aucune circonstance. onreproduit donc les conneries dj ralisesailleurs, et depuis le dust bowl ou la rvo-lution verte, les ravages du crtinismeagricole ou industriel sempilent jusquformer une tour branlante qui pourraitbien finir par craser la moiti des espcesvivantes en scroulant.
Ces trois grands massifs forestiers quiexcitent la convoitise des producteurs depellets et des amateurs de biomasse,morvan, Cvennes et millevaches, sontvidemment sous-peupls, pauvres, vieil-lis, enclavs. Des colonies de lintrieur,en somme, auxquelles il convient dappor-ter les lumires de la civilisation.
a fait malheureusement un momentque les grandes forts de la plante sonthonteusement massacres. La fort cana-dienne est en train de se faire rogner parles producteurs de pellets, qui rvent de laraser pour fournir prix dami les paysplus pauvres en bois. mais cette ressourcene peut tre considre comme cologiqueque si on reboise aussi sec, car si toutefort est un puits de carbone, les terrainsnus ne valent rien. De surcrot, cramerpour produire de llectricit, le bois estplus polluant que le fuel. or la plupart deces projets grandioses prvoient juste deraser, puis de se casser un peu plus loin etde raser encore. mauvais temps pour lebilan carbone, ce sera pire que de relancerles centrales charbon. Vachement colo-gique ! Greenpeace a commis un rapportassez difiant sur cette nouvelle toquadedes toxicos du tout nergie. Facilementtlchargeable, il sintitule Biomas -carade et explique pourquoi cette res-source risque de dvaster nombre demassifs forestiers pour produire, en pol-luant considrablement, une nergie pluttchre et peu rentable. Ils sont contre lco-logie ou quoi ? En attendant, il va falloirferrailler dur pour dfendre nos arbres.
LAuREnCE BIBERFELD
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18 coup de gueule
Leur faudrait une bonne guerre, screugneugneu !
Une grande centrale syndicalesmeut de lamaigrissement dubudget de la guerre, pardon, desarmes. Ben vla t choz cest-yk voudrait dla bidoche la unek-ci si prendrait pas autement,ou ks-t-y qujentrave ke koukaux affaires syndicales?
mA CHRE ConFDRATIon SynDICALE, lebudget des armes serait misrable ?Genre peau de chagrin. Crise oblige? orlarmement militaire cre des emplois eten ce moment ce serait pain bni pourtous ? Esgourde-voir ma belle, jai ten-dance te croire en pleine crise schizo -phrnique tant tu tapes sur tous les fronts.Je tai vu de mes yeux vu, dans des mani-festations, non pas pacifistes, pas toi, lais-sons a aux gauchistes mous de lagchette, mais contre des guerres ici ou lsuivant tes motions du moment. Peut-treme trompai-je mais je me laissais penserque tu naimais pas les conflits arms ?Gourance?
Il est vrai, jai, dommage, une bonnemmoire, il me souvient que tu avaismanifest ton inquitude, dj, quand il at question de fermer lunit dgueulassedu sud-ouest qui fabriquait ces joyeux jou-joux rigolos qui amputent les ti nenfantsde pays incertains de lAsie du Sud-Est.Dautant que la fiabilit du matos ne faitaucun doute puisquaujour dhui encore,ce savoir-faire franais, fait merveille,demande Handicap Interna tionalLusine franaise a d fermer, peut-trejuste dlocalise? Dis-moi dans les mani-festations contre telle ou telle guerre (turemarques je ne dis pas conflits, je dis bienguerre, a fait plus mle ou mal : tu peuxavoir un conflit avec ton voisin de paliersans violer sa femme, gorger ses enfantset cramer son appartement). oui, alorsdurant ces manifestations, tu nas pas tsans remarquer des gens, tous habillspareils, avec des drles de bidules quon
dirait des armes, genre lance-grenades,Flash-ball, tonfas. Casqus, protgscomme des skate-borders, faudrait voir sassurer que tout cela cest bien du mat-riel franais crateur demploi ? Parce quesinon o va-t-on, on se le demande ?Penses-y la prochaine fois quils te cogne-ront sur le ciboulot. Attention, ils ne lefont pas pour faire du mal, cest juste pourque lordre petit-bourgeois rgne, puis ilsle font dmocratiquement, cest cognez-les tous (sauf dans les manifs de laFnSEA/CDJA, mais cest une autre his-toire). Alors tu manifestes pour tout etson contraire. Contre certaines guerres,tout en tinquitant des pertes demploischez les fabricants darmes de pointe latechnologie franaise oblige.
Tu nas jamais pens crer une sectionsyndicale, religions ? Ben si, une nonnettequi suse les genoux sur le carrelage glacdun couvent, cest toujours a de moinsqui pointe Ple emploi, et en CDI,contrat tacite si je mens je vais en enfer.De plus, cest bon pour le medef, pas decharges patronales, pas de retraites, ni degrves preneuses dotages de paroissiens.Pas de dlocalisations intempestives nonplus.
Et que je te cre des emploisdans larmement
Bon allez, jarrte de galjer, puis je tevois bonne fille et moi, pas chiche deconseils, je vais te filer un tuyau de pre-mire. Le plein-emploi tout prix, dansune Europe unie, y en a un qui avait fait lepari. Bien sr, tu connais les jaloux de par-tout, comme il ne sortait pas dune grandecole on la raill, enfin, au dbut. Dsquun jeune entreprenant se lance dans unprojet, faut quon le chagrine. noussommes dans une poque pas si lointaine.Le pays est endett pour une sotte raisonde, rendez-moi a, de la part du voisin,jus qu saigner le peuple genoux. Desbtises de vengeance qui se mange froide.Passons. Le peuple, affam, humili, unkilo de pommes de terre pour une brouet-te de biftons. Le grand nimporte quoi. Jete dis pas la gueule de la cohsion natio-
nale? notre jeune fougueux, dun coup lesvieux, te dmerde tout a, Et que je te credes emplois dans larmement. Dans lesfabriques dhabits forts seyants, mme siun tantinet uniformes, une voiture du peu-ple, l aussi, uniforme, mais pour tout unchacun. Des crches nationalises enveux-tu en voil, pour que chaque mre,puisse se librer au turbin, merde ! a mereprend, au travail voulais-je dire, sourcedpanouissement. Comme chacun sait. Etbien ma vieille centrale, figure-toi que aa march. mme que lide est tellementjuteuse que, dans sa grande gnrositvisionnaire, et aussi pour rentrer dans sesfrais, fallait bien prouver le matos desusines darmement, il exporte son talent.Parfois contraint de forcer la main, lespeuples sont couards par nature. Trs vite,une fois ces arguties poses, il est facile detrouver des collaborateurs de talent, surplace, pour donner de leur personne lanation. Comme on dit, quand le btimentva tout va ! Alors construisons. En cestemps, pas si lointain, le littoral atlantiquelaisse fort dsirer. Des dunes perte devue. Quelques maigres roseaux des sables.un pin par-ci par-l. Des infrastructuresautoroutires et immobilires laissant dsirer. Aucune chance dattirer le chalandtouriste crateur demplois. Les grands duBTP (Btiments et travaux publics) seremontent les manches et embauchent delouvrier franais. Le savoir-faire est l, aurendez-vous, puis quaujourdhui encoreces ouvrages dart attirent toujours et fontrver les nostalgiques de cette poquebnie. Hlas, comme toujours, il fallut for-cer un peu les feignasses rfractaires aumoindre effort nazional. on invente lePle emploi dalors, qui fut baptis STV(Service du travail volontaire). Certes unpeu plus direct que Ple emploi, ou moinsfaux-cul comme sigle, mais il ny avaitpas encore de communicants alors.Quelques hippies allrent se planquer dansles bois et gurets, mais rien de bienmchant. Des contrleurs asserments,franais, veillrent au retour lordre. aroulait plutt bien cette histoire et unegrande Europe pacifique allait voir le jour.
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mais voil que des gauchistes ne lenten-dent pas de cette oreille. De ces illuminsqui refusent le progrs quand il est enmarche. Les mmes qui tranent au litjusque pas dheure. Trane-lattes et com-pagnie. Allant jusqu faire pter les voiesferres des TGV dalors. Vite fait, on lesappela terroristes et leurs tronches affi-ches partout. non mais ! Bref, les pluscourageux, de vrais Franais, se remont-rent les manches et au boulot. Comme lestemps taient durs et quil ny avait pas desupermarchs, les piciers, les boulangers,les bouchers, Franais trs travailleurs, sedbrouillrent fort bien pour engrangerdes devises, ce que quelques chagrins ontappel trafics au march noir ? mais anest mm