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Chimie analytique instrumentale
Notions de spectrométrie d’Absorption Atomique
Etienne QUIVET 04 91 10 62 43
Laboratoire Chimie Provence, UMR 6264, Université de Marseille
Absorption Atomique ou photométrie de flamme
1. Principe
2. Instrumentation
3. Interférences et correction
4. Etalonnage
5. Applications
A Walsh (1955)
Principe
Analyse d’un ou de plusieurs éléments prédéfinis (métaux et non-métaux) :
spectrométrie d’absorption atomique (AAS)→ technique décrite pour la 1ère fois par Walsh (1955)
Principe
AAS étudie les émissions ou absorptions de lumière par l'atome libre, c'est-à-dire lorsque celui-ci voit son énergie varier au cours d'un passage d'un de ses électrons d'une orbite électronique à une
autre.
(Généralement seuls les électrons externes de l'atome sont concernés)
→ Chauffer l’échantillon liquide entre 2000 et 3000 K pour le mettresous forme de gaz à l’état atomique
→ Faire traverser le nuage atomique par un faisceau lumineux pourmesurer une absorption (ou une émission)
Domaine spectral de travail :190 à 1000 nm
Instrumentation
Différents éléments d’un spectrophotomètre d’AA :
� une source lumineuse (λ caractéristique de l’élément à doser)
� un système pour moduler le rayonnement provenant de lasource
� un atomiseur (production d’un nuage d’atomes à l’état fondamental)
� un monochromateur (fixé sur λ) ou un polychromateur
� un détecteur
Instrumentation
échantilloncombustible+ comburant
Instrumentation : source lumineuse
Le rôle de la source primaire est de produire une radiation lumineuse à la longueur d’onde caractéristique de l’élément à doser
(raie d’émission).
Les photons émis à cette longueur d’onde caractéristiquepourront être absorbés dans l’atomiseur par la raie
d’absorption.
La raie d’émission doit répondre à deux critères de base :
� son intensité lumineuse doit être la plus élevée possible ;
� sa largeur spectrale doit être très faible, la raie d’émissiondevant être plus étroite que la raie d’absorption.
Instrumentation : source lumineuse
Lampe à cathode creuse→ la plus répandue (sauf pour certains éléments pour lesquels elles ne donnent pas satisfaction)
Les lampes sont constituées :
� d’un tube en verre d’une vingtaine de centimètres de long et de3 à 5 cm de diamètre, fermé à l’extrémité par une fenêtre de quartz
transparente aux UV
� d’une anode (en W, Ni, Ta ou Zr)
� d’une cathode cylindrique en forme de petit godet(environ 1 cm de profondeur et 3 à 5 mm de diamètre)
Le fond de la cathode est usiné en l’élément que l’on veut doser, ou recouvert de l’élément ou d’un alliage de celui-ci.
Instrumentation : source lumineuse
Principe de fonctionnement des lampes à cathode creuse:
Lampe remplie de gaz inerte (Ne ou Ar, sous faible pression (0,5 à 1,3 kPa))
ddp (100 à 400 V) appliquée entre l’anode et la cathode→ émission d’électrons hautement énergétiques à la cathode
→ ionisation du gaz rare (Ar + e- → Ar+ + 2 e-)→ bombardement de la cathode avec les cations formés
→ éjection d’un atome de métal excité→ retour à l’état fondamental → émission spécifique
+
hν
électron
atome de métal
atome de métal excité
gaz rare (Ne ou Ar)
Instrumentation : source lumineuse
Autres sources lumineuses :
� Lampe à décharge sans électrode
� Super-lampe et ultra-lampe
� Lampe à vapeur de mercure
Instrumentation : atomiseur
Lumière émise par la source passe au travers de la cellule d’absorption (atomiseur) → une partie de la lumière incidente absorbée
Rayonnement incident provient de transitions atomiques d’un élément→ absorption par des atomes de cet élément
(ou une autre espèce qui absorbe à la même longueur d’onde).
Dans pratiquement tous les cas, et surtout si l’échantillon est en solution, l’élément à doser n’est pas
à l’état atomique, mais à l’état ionique ou combiné.
Rôle de l’atomiseur :produire des atomes à l’état fondamental pour pouvoir absorber les photons provenant de la source.
On distingue essentiellement deux types d’atomiseurs : la flamme et le four en graphite (électrothermique)
Instrumentation : atomiseur = flamme
Flamme : forme laminaire, mince (1 mm) et longue (5 à 15 cm)
NaCl
nébuliseur chambre de prémélange
air + combustible
comburant
hν émis par la source lumineuse
Na+
Cl- air
Na+ Cl-
aérosol
Aérosolliquide-gaz
Aérosolsolide-gaz
désolvatation
(flamme)
Aérosolliquide-gaz(flamme)
fusionVapeur
(flamme)
volatilisation
Instrumentation : atomiseur = flamme
loi de distribution de Maxwell-Boltzman
(Nn /N0) = (Pn /P0) exp (- En/kT)
Nn nombre d’atomes sur l’état excité n,N0 nombre d’atomes sur l’état fondamental 0,Pn etP0 poids statistiques de l’état excité et de l’état fondamental,En énergie de l’état n par rapport à l’état fondamental ou potentiel d’excitation,k constante de Boltzmann (1,380 658 10-23 J.K-1),T température absolue en kelvins.
Si T augmente →
Instrumentation : atomiseur = flamme
Profil de température dans une flamme air-acétylène
Dard : zone d’émission lumineuse intenseZone « relativement » froide
Panache :zone la plus chaudeHauteur à laquelle passe le faisceau lumineux
provenant de la source lumineuseC’est ici qu’a lieu l’absorption des photons
Instrumentation : atomiseur = flamme
Instrumentation : atomiseur = flamme
2300Air
Hydrogène 2935Oxygène
3090Oxygène-Azote (50/50)
3175N2O
2750Oxygène-Hélium
3400Oxygène
2500Air
Acétylène
2925N2O
3125Oxygène
2200AirPropane
3175Oxygène
2175AirButane
3015Oxygène
2115AirGaz naturel
Température (K)ComburantCombustible
Instrumentation : atomiseur = four
Four : graphite, forme allongée (~3 cm de long et 0,5 cm de diamètre)
hν émis par la source lumineuse
Dépôt de 5 à 100 µL de solution à analyser
Différents exemples de fourPrésentation générale d’un four
Instrumentation : atomiseur = four
Exemple de programme électrothermique pour un four
Décomposition :
Séchage :
Evaporation du solvant
Minéralisation des substances organiquesElimination des vapeurs indésirables
(balayage par un gaz inerte : argon)
Atomisation :
Montée rapide en température(2000°C.min-1)
Palier(atteinte de la température optimale)
Nettoyage et refroidissement :
Pour une prochaine mesure…
Instrumentation : monochromateur
La lumière qui quitte la source n’est pas monochromatique →
spectre de raies contenant :
� les raies de l’élément à doser,
� les raies du gaz de remplissage,
� les raies d’éventuelles impuretés,
� les raies de l’atomiseur (flamme).
Le rôle du monochromateurconsiste à éliminer toute la lumière,quelle que soit son origine, ayant une longueur d’onde différente de
celle à laquelle on travaille.
Instrumentation : monochromateur
Il existe différents schémas optiques :
� spectromètre à simple faisceau
� spectromètre à double faisceau
Instrumentation : polychromateur
Association de plusieurs sources lumineuses (analyse multi-éléments)
Schéma optique d’un spectromètre multi-éléments (Hitachi Z-9000)
Schéma optique d’un spectromètre multi-éléments (Perkin Elmer SIMAA 6000)
Instrumentation
AAnalyst 800 (Perkin Elmer)
AA-6300 (Shimadzu)
AA140 (Varian)
Instrumentation : détecteur
Détecteur→ mesure les intensités lumineuses nécessaires au calcul des absorbances.
Analyse mono-élémentaire : tube photomultiplicateurAnalyse multi-élémentaire : détection dérivé des barrettes de diodes.
Les différents signaux à traiter sont :— intensité incidente I0— intensité émise par l’atomiseur E— intensité émergente I + E.
Les mesures permettant la correction des absorptions non spécifiques :— intensité incidente du correcteur (elle vaut aussi I0)— intensité émergente après les absorptions non spécifiques I¢.
Absorbance spécifique = Absorbance totale – Absorbance non spécifique
Interférences et corrections
Interférences spectrales(= absorptions non spécifiques)
Phénomènes ayant leur siège dans la source d’atomisation et affectantla mesure spectrale d’absorbance de l’analyte :
→ par superposition de raies→ par la présence de bandes d’absorption moléculaire→ par la diffusion de la lumière incidente sur des particules
solides ou liquides présentes dans l’atomiseur.
Elles se traduisent souvent par une translation de la droite d’étalonnage
établie en milieu complexe, par rapport à celle obtenue en milieu simple (interférences additives).
[C]
A
Interférence additive (spectrale)
milieu simplemilieu complexe
Interférences et corrections
Interférences chimiques(= effets de matrice)
Elles altèrent la densité de vapeur atomique ou sa vitesse de formation. Elles résultent des modifications, dans la source d’atomisation, des processus de dissociation, d’oxydoréduction ou d’ionisation.
Interférences physiques(= interférences de transport)
Elles sont généralement liées aux propriétés physiques des solutions étudiées (changement de viscosité entre les étalons et les échantillons).
Les interférences chimiques et physiques entraînent un
changement de pente de la droite d’ajouts par rapport à la droite d’étalonnage établie en milieu
simple (interférences multiplicatives).
[C]
A
Interférence additive (spectrale)
milieu simplemilieu complexe
Interférences et corrections
Correction des interférences spectrales(= absorptions non spécifiques)
Le rôle des correcteurs est de mesurer automatiquement les ANSdues aux interférents en tout genre afin de les soustraire de l’absorbance
totale.
���� Correcteur au deutérium
Atomiseur éclairé alternativement par :
� lampe à cathode creuse� lampe au deutérium (lumière continue dans tout l’UV (190-390 nm))
→ Soustraction de l’absorption de la lampe deutérium
���� Correcteur par effet Zeeman
���� Correcteur de Smith-Hieftje
Interférences et corrections
Correction des interférences physiques
Viscositéde la solution à analyser → s’assurer de la similitude de composition (solvant, concentration en acide, teneur en sels...) entre les solutions d’étalonnage et d’échantillons.
Nébulisation → ne pas comparer des échantillons en solution organique àdes étalons aqueux.
Correction des interférences chimiques
Une multitude de cas (interférences de vaporisation, en phase vapeur, de flamme…) → impossible à détailler ici.
Chaque cas a sa solution…
Etalonnage (sensibilité, limite de détection)
� Etalonnage direct→ matrice simple
� Méthode des ajouts dosés→ matrice complexe ou inconnue
0,5681213,9Zn
30141000500196,0Se
11310010217,0Pb
9167010232,0Ni
2,21,8202279,5Mn
3,51,6506357,9Cr
85303324,7Cu
88505240,7Co
0,30,4102228,8Cd
6,51820020553,6Ba
2010500300193,7As
1,4180030309,3Al
Masse (pg)LOD (µg.L -1)Concentration (µg.L-1)LOD (µg.L -1)
SAAESAAFλ (nm)Elément
A = k.C
Applications