Copropriété : le manuel du conseil syndical - Decitre.fr · L’entretien des espaces verts 217...

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7 e édition Rôle, responsabilités, champs d’action du conseil syndical, méthodologie pour le contrôle des comptes et de la gestion COPROPRIÉTÉ : LE MANUEL DU CONSEIL SYNDICAL À jour de la loi ALUR

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7e édi

tionRôle, responsabilités,

champs d’action du conseil syndical, méthodologie pour le contrôle des comptes et de la gestion

Copropriété : le manuel du

Conseil syndiCal

À jour de la loi ALUR

Sommaire

Qui est l’association des responsables de copropriété ? 7

Introduction à la 7e édition entièrement à jour de la loi ALUR 9

Introduction (historique) à la 1re édition 10

1re partie – L’indispensable conseil syndical 11Chapitre 1. À quoi ça sert de payer un syndic si nous devons faire

son travail ? 12

Chapitre 2. Quel que soit le type de copropriété, le conseil syndical est toujours indispensable 14

2e partie – Le fonctionnement du conseil syndical 19

Chapitre 3. Le conseil syndical et la loi 20

Chapitre 4. Le fonctionnement pratique du conseil syndical 42

Chapitre 5. Le fonctionnement « psychologique » du conseil syndical 52

Chapitre 6. Que faire (et ne pas faire) quand on est minoritaire dans un conseil syndical ? 63

Chapitre 7. Les copropriétaires minoritaires exclus du conseil syndical 72

3e partie – Le conseil syndical et le syndic 75Chapitre 8. Le conseil syndical et ses relations avec le syndic 77

Chapitre 9. Bien négocier le contrat de syndic après la loi ALUR 88

Chapitre 10. Le conseil syndical et la mise en concurrence périodique des syndics après la loi ALUR 96

Chapitre 11. Le conseil syndical et les sociétés liées de près ou de loin au syndic 99

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

4e partie – La cogestion dans les copropriétés de moins de 16 lots principaux après la loi ALUR 103

Chapitre 12. Pourquoi la cogestion et ce qu’elle apporte ? 104

Chapitre 13. Un modèle de convention de cogestion 108

5e partie – Comment faire facilement le contrôle des comptes et des charges sans être comptable 113

Chapitre 14. Le contrôle des charges et des dépenses 114

Chapitre 15. Le contrôle des produits et des recettes 127

Chapitre 16. Le contrôle de l’annexe 1 : « État financier de la copropriété » 131

Chapitre 17. Le conseil syndical et les règles comptables normalisées 145

Chapitre 18. Le budget prévisionnel : l’élaborer, le suivre pour assurer la maîtrise des charges 150

Chapitre 19. Comment contrôler et négocier les prix ? 153

6e partie – Le conseil syndical et la gestion « bancaire » 157

Chapitre 20. Le compte séparé après la loi ALUR 158

Chapitre 21. Le placement de la trésorerie ou des fonds travaux 164

6e partie – Comment contrôler la négociation et le suivi des contrats concernant la copropriété 169

Chapitre 22. Généralités sur les contrats 171

Chapitre 23. Quels problèmes principaux rencontre-t-on dans les contrats, comment les résoudre ? 177

Chapitre 24. Connaître et contrôler les contrats de chauffage 183

Chapitre 25. Comment bien négocier son contrat d’ascenseur ? 200

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Sommaire

Chapitre 26. Les contrats de nettoyage et de sortie des poubelles 210

Chapitre 27. Savoir contrôler son contrat d’assurance multirisque immeuble 211

Chapitre 28. L’entretien des espaces verts 217

Chapitre 29. Gaz et électricité : négociation des contrats et maîtrise des prix 219

Chapitre 30. Les contrats utiles et inutiles 222

8e partie – Le conseil syndical et le personnel d’immeuble 223

Chapitre 31. Les notions essentielles concernant la gestion du personnel de copropriété 225

Chapitre 32. Recueil des erreurs commises par les syndics en matière de gestion du personnel de copropriété 243

Chapitre 33. Le document unique d’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs (DUERSST) 249

9e partie – Les petits, moyens et gros travaux 253Chapitre 34. Le contrôle des petits et moyens travaux

en copropriété 254

Chapitre 35. Le conseil syndical et les gros travaux après la loi ALUR : le BIC, l’audit global partagé... 261

Chapitre 36. L’audit énergétique et le DEP collectif obligatoire 272

Chapitre 37. Les travaux d’économie d’énergie : de la loi Grenelle 2 à la loi ALUR 279

10e partie – Santé et sécurité en copropriété : efficacité et maîtrise des prix 283

Chapitre 38. Les diagnostics immobiliers et la copropriété : les bons réflexes 284

Chapitre 39. La vraie sécurité des ascenseurs ou comment éviter les pièges et surcoûts 292

Chapitre 40. La sécurité incendie en copropriété : se repérer pour éviter les abus 301

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

11e partie – Le suivi des consommations (eau, énergie) 303

Chapitre 41. L’indispensable gestion de l’eau 304

Chapitre 42. Savoir analyser l’évolution des consommations de votre copropriété 315

12e partie – Le conseil syndical et le suivi des impayés 321

Chapitre 43. Mettre en place une « politique » de recouvrement 323

Chapitre 44. Le déroulement des procédures de recouvrement 329

Chapitre 45. Comment contrôler l’exécution d’un jugement ou d’un titre exécutoire ? 336

13e partie – Divers 345Chapitre 46. Le conseil syndical et Internet 346

Chapitre 47. Le conseil syndical et la fibre optique 349

Chapitre 48. Copropriété en difficulté : comment agir ou réagir, et dans quel cadre ? 355

Annexes 365Annexe 1. Articles de la loi du 10 juillet 1965 concernant

le conseil syndical 366

Annexe 2. Engager un référé sans avocat au tribunal de grande instance 375

Annexe 3. Ce que l’ARC peut apporter aux conseils syndicaux 379

Annexe 4. Copropriété-Services : la coopérative technique des adhérents de l’ARC 380

Qui est l’association des responsables de copropriété ?

L’ARC est une association à but non lucratif (loi de 1901) créée en 1987 et qui est implantée, en 2014, sur plus de 14 000 immeubles en copropriété repré-sentant plus de 1 000 000 logements.Important : depuis mars 1995 l’ARC a créé, avec d’autres associations de copropriétaires, l’UNARC – Union nationale des associations des respon-sables de copropriété – qui couvre désormais toute la France.L’ARC est une association reconnue comme représentative par tous les ministères (Logement, Justice, Économie, Travail, Santé, Écologie) et siège dans toutes les commissions qui traitent de la copropriété.Les adhérents de l’ARC sont :

– des conseils syndicaux, dans des copropriétés gérées par des profes sion nels ;

– des syndics non professionnels ; – des copropriétaires à titre individuel confrontés à des problèmes

personnels.L’ARC aide donc ses adhérents tout aussi bien à contrôler la gestion des syn-dics professionnels qu’à gérer eux-mêmes leur immeuble, avec, dans les deux cas, un souci d’améliorer la qualité de la gestion et d’obtenir le maximum d’économies. Cela fait de l’ARC une association unique en son genre, une association qui peut d’autant mieux aider à contrôler les professionnels, qu’elle connaît la gestion des immeubles de l’intérieur.L’ARC est aussi l’une des seules associations d’usagers à avoir créé un grou-pement d’achat qui a deux objectifs :

• Négocier les prix pour avoir des références concrètes et mieux faire jouer la concurrence.

• Permettre à ses adhérents qui le souhaitent d’obtenir des prix négo-ciés sur du matériel de qualité ou sur des contrats de service (mainte-nance, assurance, etc.), ce qui entraîne des économies.

• Enfin, l’ARC a développé, et continue à le faire, de nombreux sites et logiciels ouverts à tous ou à ses adhérents collectifs. Vous trouverez le détail de tous ces sites et outils sur la page d’accueil du site de l’ARC : www.unarc.asso.fr.

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

Bien entendu, à côté de cela, l’ARC aide aussi tous ses adhérents à résoudre les problèmes d’ordre juridique, comptable et technique rencontrés dans leur copropriété.Pour plus de renseignements, vous pouvez vous adresser à :

ARC 29, rue Joseph Python - 75020 PARIS

Tél. : 01 40 30 12 82 - Fax : 01 40 30 12 63 Site Internet : www.unarc.asso.fr

Introduction à la 7e édition entièrement à jour de la loi ALUR

Beaucoup de nouveautés :1. D’abord une présentation – chapitre par chapitre – de toutes les inno-

vations apportées par la loi ALUR qui concernent le conseil syndical, plus un récapitulatif succinct (nouveau chapitre…). Nous avons par-ticulièrement insisté sur :

– les nouveaux droits du conseil syndical (par exemple, organiser la mise en concurrence périodique des syndics) ;

– les nouveaux outils à sa disposition (par exemple, un intranet obligatoire à partir du 1er janvier 2015) ;

– les nouvelles possibilités de contrôle (par exemple, le contrôle des sociétés dans lesquelles le syndic a des intérêts, même très indirects).

2. Ensuite, ce guide offre une présentation très pratique du nouveau et très révolutionnaire dispositif appelé cogestion, qui a été introduit dans la loi ALUR grâce aux efforts de l’ARC. Ce dispositif, présenté aux chapitres 12 et 13, est destiné – selon nous – à révolutionner tota-lement le rôle du conseil syndical ainsi que la manière même de gérer les copropriétés, voire le métier de syndic.

3. Enfin, divers chapitres ont été entièrement revus, voire modifiés de fond en comble :

– sur les travaux (BIC, audit global partagé…) ; – sur la maîtrise des charges (qui intègre dix ans d’avancées de

l’ARC sur ce terrain) ; – sur les ascenseurs ; – sur la négociation des prix du gaz et de l’électricité ; – sur la fibre optique ; – sur les copropriétés en difficulté.

Par ailleurs tous les autres chapitres ont été mis à jour et complétés en fonc-tion des évolutions législatives, réglementaires, mais aussi techniques et pratiques. Bref, un tout nouveau manuel pour bien contrôler et aussi assis-ter son syndic, voire prendre en charge une partie de la gestion courante, comme la loi le permet maintenant.Très bonne lecture à tous.

Bruno DhontDirecteur général de l’ARC

Introduction (historique) à la 1re édition

Le 30 décembre 1985, la loi dite « Bonnemaison » (du nom du député-maire d’Épinay-sur-Seine qui avait déposé le projet de loi) instituait l’obligation de l’élection d’un conseil syndical dans toutes les copropriétés.On ne méditera jamais assez sur le fait que le député qui a fait introduire cette disposition dans la gestion des copropriétés s’appelait justement « Bon-nemaison ». Car pour l’ARC – association née en 1987 et dont l’un des buts principaux est d’aider les conseils syndicaux à bien faire leur travail – il n’y a, en effet, pas de « bonne maison sans bon conseil syndical », pas de copro-priété bien gérée sans un conseil syndical actif.Le paradoxe est néanmoins le suivant : alors que le rôle du conseil syndical est essentiel, alors que son importance devient chaque jour de plus en plus évidente, il n’existe aujourd’hui aucun manuel à l’usage des conseillers syn-dicaux qui leur permette d’acquérir simplement et rapidement l’essentiel des connaissances nécessaires à l’exercice de leur mandat.C’est ce vide anormal que l’ARC se devait de combler et que ce guide vient remplir.Notre objectif est simple : fournir en un espace réduit tous les renseigne-ments nécessaires à l’information et la formation rapide des conseillers syndicaux.Au fait, combien y a-t-il de conseillers syndicaux de copropriétés en France aujourd’hui ? Si l’on estime qu’il y a 200 000 copropriétés (au bas mot) et 3 conseillers par copropriété, cela ferait déjà 600 000 personnes. Six cent mille personnes dont le rôle est essentiel dans la bonne gestion des immeubles de notre pays et qu’il faut former.

Première partie

L’indispensable conseil syndical

Chapitre 1. À quoi ça sert de payer un syndic si nous devons faire son travail ?

Chapitre 2. Quel que soit le type de copropriété, le conseil syndical est toujours indispensable

CHAPITRE 1

À QUOI ÇA SERT DE PAYER UN SYNDIC SI NOUS DEVONS FAIRE SON TRAVAIL ?

Une telle phrase, ce n’est pas mille fois, ni dix mille que nous l’avons entendue, mais tous les jours et plusieurs fois par jour depuis plus de vingt-sept ans. Les copropriétaires ne comprennent pas, en effet, pourquoi ils doivent payer un professionnel de la gestion et malgré tout doivent aussi – pour que ça « tourne » – consacrer de nombreuses heures bénévoles à s’occuper de leur immeuble. Cela semble curieux et, pourtant, cette situation est incontournable. Pour quoi ?

1. Première raison

Le syndic est un professionnel dont la logique n’est pas toujours celle de la copropriété. Il faut donc, en permanence, s’assurer qu’il défend bien les inté-rêts de la copropriété et non les siens, ceci – et nous le soulignons – même avec le syndic le plus correct qui soit. Prenons deux exemples :

• Le recouvrement des charges : cela peut représenter, dans des im-meubles difficiles, un travail important, ingrat, non rémunérateur. C’est pourquoi de nombreux syndics ont tendance à laisser traîner le recouvrement. Il faut donc toujours que le conseil syndical stimule son syndic. Ce rôle n’est pas simple : il faut faire en permanence « le point » avec le syndic et s’informer des moyens les mieux adaptés, pour vérifier si ce que le syndic a fait est correct. Cela suppose donc de lire des ouvrages de droit, passer des heures avec le syndic ou l’avocat, bien souvent être pris pour un râleur, se mettre des voisins à dos, et tout cela pourquoi ? Pour éviter d’avoir à supporter les charges des débiteurs. Dur !

• Le contrôle des indexations annuelles des contrats. Autre petit exemple : quand un syndic reçoit une facture, on s’aperçoit qu’il ne consacre pas toujours le temps nécessaire à vérifier que cette facture :

– respecte bien la clause d’indexation du contrat ; – indique les bons indices.

Cette absence de contrôle (qui peut parfois coûter cher aux copropriétaires) est souvent due uniquement à une sorte de « paresse » du syndic. Là encore, le conseil syndical devra intervenir auprès de celui-ci pour qu’il veuille bien faire son travail, tout son travail.

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À quoi ça sert de payer un syndic si nous devons faire son travail ?

2. Deuxième raison

La gestion des copropriétés est trop complexe pour qu’un syndic seul gère efficacement un immeuble, ceci d’autant plus que bien des immeubles n’ont plus de personnel de « gardiennage » et que les syndics n’ont plus (ou ne prennent plus) le temps de passer dans les immeubles. Les vrais « gardiens » de la copropriété (ceux qui voient tout de suite les problèmes ; ceux qui sau-ront tout de suite ce qui ne va pas) sont alors les conseillers syndicaux.Le choix est simple : soit des personnes dans l’immeuble acceptent ce rôle et alors les problèmes sont plus vite réglés, soit ils refusent et la gestion quoti-dienne risque d’être :

– ou catastrophique (travaux non faits, par exemple) ; – ou « hors de prix ».

La copropriété est une collectivité : si quelques copropriétaires n’assurent pas le rôle de contrôle et d’assistance du syndic, alors il se passera ceci :

• Le syndic agira de plus en plus en fonction de ses seuls intérêts.• La gestion quotidienne sera non satisfaisante.

3. Troisième nouvelle raison : la cogestion dans les copropriétés de moins de 16 lots

Les nouveautés de La Loi aLuR

Il existe désormais (depuis le 24 mars 2014, loi ALUR) une troisième raison : la loi vient, en effet, de reconnaître (grâce à l’ARC) que – dans les copropriétés de moins de 16 lots – les copropriétaires peuvent déléguer au conseil syndical une partie des fonctions du syndic (ceci, évidem-ment, moyennant une baisse des honoraires du syndic).

Le conseil syndical ne se voit donc plus simplement reconnaître une fonction de contrôle, il a désormais une fonction de gestion. La gestion est partagée avec le syndic, d’où le terme de « cogestion ». Nous consa-crons à cette nouvelle modalité de gestion deux nouveaux chapitres, les 12 et 13, auxquels nous vous renvoyons.

CHAPITRE 2

QUEL QUE SOIT LE TYPE DE COPROPRIÉTÉ, LE CONSEIL SYNDICAL EST TOUJOURS INDISPENSABLE

Impossible de faire le tour de toutes les sortes de copropriétés. Nous allons passer en revue quatre types de copropriétés très différents et montrer à chaque fois l’importance du conseil syndical et la spécificité de son action.

1. La petite copropriété

Quoi qu’on puisse en penser, la petite copropriété sans problème existe. Il s’agit souvent d’immeubles anciens (mais solides), habités par des personnes sinon aisées du moins « solvables » et gérés « en bon père de famille » par le syndic.Ces immeubles sont caractérisés ainsi :

– peu de gros travaux ; – charges raisonnables ; – pas de « conflits » entre les copropriétaires.

Ils sont simples à gérer et, comme il n’y a pas de problème, les coproprié-taires laissent faire leur syndic sans trop s’occuper de la gestion.Dans ces immeubles il est parfois difficile de « recruter » un conseil syn-dical. Pourtant, à l’occasion de gros travaux ou d’un problème particulier (un gros impayé, un incendie, un problème grave causé par un occupant), on va s’apercevoir qu’il manque quelque chose à la copropriété : un conseil syndical présent, capable de faire le lien avec le syndic, de l’inciter à traiter les problèmes sans tarder, de lui fournir les informations nécessaires sur l’immeuble.Avec la disparition d’un certain nombre de « gardiennes » d’immeuble, la « fragilité » des immeubles est plus grande et l’« absence » de conseil syndical se fait sentir au premier gros problème.

2. La petite copropriété « dégradée » ou « en difficulté »

Il s’agit d’immeubles vétustes occupés par des familles modestes ou cer-taines familles ayant de graves difficultés financières.

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Quel que soit le type de copropriété, le conseil syndical est toujours indispensable

Dans ces immeubles, il y a à la fois : – de gros impayés ; – des travaux urgents à faire.

Souvent, les syndics n’ont pas la trésorerie nécessaire pour gérer convena-blement ces immeubles et, soit par découragement, soit par incompétence, laissent se dégrader la situation. Ces immeubles passent de syndic en syndic ou sont mis en administration judiciaire.Souvent, il n’y a pas de vrai conseil syndical dans ces copropriétés et, de toute façon, les conseillers syndicaux sont découragés et ne savent pas quoi faire.Ils ont tort, car dès qu’une petite poignée de copropriétaires réagit, il est possible assez rapidement :

– de faire le point sur les impayés et de s’apercevoir que la situation n’est pas aussi dramatique qu’on le pensait ;

– d’étudier la gestion du syndic et de s’apercevoir que diverses écono-mies sont possibles ;

– de définir des travaux urgents et de s’apercevoir que des subventions ou des aides publiques peuvent être mobilisées.

3. La moyenne copropriété « équipée »

Nous visons, là, la copropriété de 40 à 150 lots, possédant des équipements collectifs tels que chauffage, ascenseur, digicode, interphone, espaces verts, etc. et pouvant employer une ou deux personnes.Le fonctionnement de cette moyenne copropriété peut commencer à devenir « complexe » tant au niveau de la comptabilité que de la gestion. Néanmoins, la situation reste toujours maîtrisable par un conseil syndical « moyenne-ment » formé.Pourtant, trop souvent les copropriétaires ne se sentent pas de taille à assu-mer les fonctions de conseillers syndicaux dans ce genre de copropriété : « Je ne connais rien aux lois, je ne suis pas comptable, je ne m’y connais pas en matière de travaux, etc. » Ce que les copropriétaires de ces immeubles doivent comprendre c’est que les notions essentielles à connaître en droit, comptabilité, contrôle des entreprises, etc. sont simples à acquérir (avec quelques conseils judicieux) et qu’ils ont surtout besoin de beaucoup de bon sens pour y parvenir simplement et rapidement.Ce qu’on doit également comprendre c’est que, dans ce genre d’immeuble, le conseil syndical est indispensable, même si la situation générale est bonne.

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

On s’aperçoit en effet, dans ces copropriétés – en l’absence d’un conseil syn-dical vigilant – que les petits travaux finissent par coûter très cher, que les entreprises font ce qu’elles veulent, que les contrats d’entretien et travaux hors contrats peuvent dériver dangereusement, que les frais concernant le personnel d’immeuble peuvent prendre une importance trop grande, que les consommations peuvent augmenter d’année en année sans que personne n’y prenne garde, que le syndic peut être tenté de gérer la copropriété sans tenir assez compte de l’intérêt des copropriétaires, à long terme comme à court terme.Dans ces copropriétés, il faut donc que les copropriétaires qui ont l’impres-sion d’être « ignorants » surmontent ce complexe, relèvent leurs manches et « s’y mettent ». Ce guide doit leur permettre de comprendre que le métier de « conseiller syndical » est à leur portée.

4. La grosse copropriété

Qu’elle soit dégradée ou non, la grosse copropriété est toujours un casse-tête pour les copropriétaires car, objectivement, son niveau de complexité est souvent élevé.Dans une copropriété de 500 logements, tout est un peu compliqué et la simple analyse des problèmes requiert parfois déjà du temps et de la compétence.Dans les grosses copropriétés les conseillers syndicaux ont donc beaucoup de mérite. Bien que plus ingrat, leur rôle est néanmoins aussi important que dans les autres copropriétés. Néanmoins, si le conseil syndical ne fonc-tionne pas avec méthode, ses membres vont se décourager et ils risquent d’être vite noyés dans les problèmes.Dans ces ensembles immobiliers il faut :

• Décomposer les problèmes et les tâches ;• Affecter des tâches précises à des conseillers syndicaux, responsables

chacun d’un « secteur » : – le suivi des petits travaux ; – le contrôle des factures ; – les impayés ; – le chauffage ; – l’eau froide et chaude ; – les placements financiers ; – le personnel d’immeuble, etc.

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Quel que soit le type de copropriété, le conseil syndical est toujours indispensable

Si ce découpage et ce partage des responsabilités ne sont pas effectués, le conseil syndical n’arrivera à rien et ses membres se décourageront très vite, faute d’avoir prise sur les problèmes de la copropriété.ConclusionComme on le voit, quel que soit le « type » de copropriété, le conseil syndi-cal est toujours indispensable. Le seul problème : comment se former à ce « métier » de conseiller syndical ? Une seule réponse : lire attentivement ce guide et, pour le reste, venir nous voir.

CHAPITRE 3

LE CONSEIL SYNDICAL ET LA LOI

Préalable importantIl faut relire les articles de votre règlement de copropriété qui concernent le fonctionnement du conseil syndical ou la résolution de l’assemblée générale qui a fixé les règles de fonctionnement.En effet, comme on le verra, la loi est très imprécise sur le fonctionnement du conseil syndical et ne dit rien, par exemple, sur des points aussi impor-tants que :

– le nombre de conseillers syndicaux ; – les règles de convocation ; – les règles de majorité au sein du conseil syndical, etc.

Il est donc essentiel, avant tout, de se reporter à son règlement de copropriété pour voir ce qu’il prévoit à ce sujet (souvent, malheureusement, il ne prévoit rien ; dans ce cas voir un peu plus loin les réponses à la question : « Comment faire si aucune règle de fonctionnement du conseil syndical n’existe ? »).Des règles de fonctionnement peuvent avoir été votées en assemblée géné-rale sans avoir été annexées au règlement de copropriété. Il est donc prudent de vérifier ce point avant de conclure qu’aucune règle n’existe.

1. Le conseil syndical est-il obligatoire ?

Oui, l’élection d’un conseil syndical est obligatoire. Néanmoins, l’assemblée générale peut – à la double majorité renforcée (2/3 de tous les millièmes représentant plus de la moitié des copropriétaires en nombre) – renoncer à l’élection d’un conseil syndical (sauf dans les résidences-services où il est impossible de renoncer à l’élection d’un conseil syndical). Cela dit, à part pour les toutes petites copropriétés (et encore), il est formellement décon-seillé de renoncer au conseil syndical.

2. Qui peut être membre du conseil syndical ? Qui ne peut pas l’être ?

1. Ne peuvent être membres du conseil syndical que les coproprié taires, leurs conjoints (mariés ou pacsés), les usufruitiers, les acquéreurs à terme, ou leurs représentants légaux.

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Le conseil syndical et la loi

Voyons ce que cela signifie, concrètement, selon que le copropriétaire est une personne physique ou une personne morale (une société).Cas des copropriétaires personnes physiques :

• Seules les personnes copropriétaires (ou acquéreurs à terme) et leurs conjoints mariés et pacsés ainsi que les usufruitiers peuvent être au conseil syndical.

• Cela veut dire qu’un concubin non copropriétaire ne peut pas être au conseil syndical.

• Cela veut dire qu’un enfant majeur ne peut pas non plus être au conseil syndical.

• Cela veut dire enfin qu’un mandataire en assemblée générale ne peut pas non plus être au conseil syndical. En effet, le représentant à l’as-semblée générale n’est pas un « représentant légal » (le représentant légal sera le tuteur d’un mineur par exemple).

Question : mais si une personne non copropriétaire a été élue au conseil syn-dical, doit-elle en partir une fois qu’on s’est aperçu de l’irrégularité ?Réponse : non, sauf si son élection a été contestée devant le tribunal dans les délais légaux (deux mois après réception du procès-verbal par les opposants ou absents).Cas des copropriétaires personnes morales :

• En ce qui concerne les sociétés, seuls les représentants légaux peuvent être au conseil syndical (exemple : les gérants ou les personnes à qui la société donne délégation de pouvoir).

• En ce qui concerne les sociétés civiles immobilières d’attribution, chacun des associés peut se présenter au conseil syndical.

2. La loi a aussi prévu que ne peuvent pas être conseillers syndicaux : – le syndic, son conjoint (marié ou pacsé), ses ascendants ou descen dants ; – un « préposé » du syndic.

Le problème est souvent posé de savoir si un gardien ou employé d’im-meuble est ou non un « préposé » du syndic.La réponse est clairement oui. En effet, il résulte de l’article 31 du décret du 17 mars 1967, que le syndic a seul autorité sur le personnel d’immeuble, bien que l’employeur soit le syndicat des copropriétaires et non le syndic. Le personnel, étant donc sous les ordres du syndic, est bien son « préposé ». D’ailleurs cela est la plupart du temps confirmé dans le contrat qui indique bien que le gardien ou l’employé est sous les ordres du syndic. Dès lors, et contrairement à ce qu’ont pu affirmer certains syndics, les gardiens et em-ployés d’immeuble n’ont pas le droit d’être conseillers syndicaux.

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

Les nouveautés de La Loi aLuR

La loi ALUR (24 mars 2014) vient confirmer totalement l’interprétation de l’ARC. En effet, elle introduit une nouvelle interdiction : les salariés du syndic, leurs conjoints, mariés ou pacsés, et leurs ascendants ou des-cendants également copropriétaires ne peuvent détenir des mandats en assemblée générale (disposition introduite dans l’article 22 de la loi de 1965).

Dès lors que la loi introduit une interdiction supplémentaire pour les « salariés » du syndic, cela signifie clairement que la notion de « pré-posé » (maintenue dans la loi de 1965) dépasse celle de « salarié » et ne se confond pas avec elle.

L’ARC avait donc raison.

3. Les membres du conseil syndical doivent-ils résider dans l’immeuble ?

Voici une question très souvent posée. La réponse se doit donc d’être claire : il n’y a aucune obligation légale à ce sujet, ce qui fait que les conseillers syn-dicaux peuvent ne pas résider dans la copropriété.

4. Comment être candidat au conseil syndical ?

En général, il suffit de présenter sa candidature en cours d’assemblée géné-rale, lorsque ce point est à l’ordre du jour.Contrairement à ce qu’on pourra vous dire, il n’y a aucun besoin de prévenir le syndic de votre candidature avant l’assemblée générale. Le problème peut néanmoins se poser si le conseil syndical a été élu pour 3 ans et que vous souhaitiez y « entrer » en cours de mandat. Dans ce cas, plusieurs possibilités existent :

• Le règlement de copropriété ou l’assemblée générale a prévu un nombre maximum de conseillers ; si ce nombre est atteint, alors il faudra attendre la fin du mandat de 3 ans du conseil syndical.

• Le règlement de copropriété ou l’assemblée générale a prévu un nombre qui n’est pas atteint : dans ce cas-là vous pourrez, avant l’as-semblée générale, demander au syndic qu’il prévoie une question à l’ordre du jour ainsi libellée : « Élection d’un conseiller syndical sup-plémentaire, M. X. étant candidat ».

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Le conseil syndical et la loi

Ni le règlement de copropriété ni l’assemblée générale n’ont rien prévu : on se retrouve dans le cas de figure précédent.

5. Comment sont élus les conseillers syndicaux ?

Les conseillers syndicaux sont élus à la majorité de l’article 25, c’est-à-dire à la majorité de tous les millièmes en 1er vote (501/1 000e) et la majorité simple en 2e vote si la majorité absolue n’a pas été atteinte d’emblée (pour mieux connaître les règles de majorité vous pouvez vous reporter à notre guide de base : La Copropriété pratique en 300 questions, 12e édition, 2014).Doit-on élire les conseillers un par un ou peut-on élire une « liste » ?Le problème a été tranché judiciairement de façon très pragmatique : si per-sonne ne demande un vote distinct par candidat, il est parfaitement possible de voter par liste. On ne peut-être plus clair (Cour de cassation, 3e chambre civile, 15 mai 2001).

6. Que se passe-t-il si aucun candidat n’est élu ?

Ce cas de figure est très rare. Néanmoins, dans ce cas la loi a prévu que le juge pouvait être saisi pour désigner lui-même le conseil syndical ou consta-ter la « carence » (voir, pour ceux qui sont intéressés, l’article  21 de la loi de 1965, en annexe). Quand le juge désigne le Conseil, il est évident qu’il désigne la ou les personnes volontaires qui l’ont saisi. Cette situation peut concerner, par exemple, des copropriétés dans lesquelles des copropriétaires « gros porteurs » (c’est-à-dire ayant de nombreux millièmes) font obstruc-tion à l’élection d’un conseil syndical.

7. Combien de membres un conseil syndical doit-il comporter ?

1. Si le règlement de copropriété ou l’assemblée générale a fixé un nombre, autant que ce nombre.

2. Si rien n’est fixé, autant que l’on veut. Néanmoins, il faut prévoir un nombre impair (pour faciliter les votes) et éviter un nombre trop élevé de conseillers.

On peut, par ailleurs, élire des conseillers suppléants.

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

8. Pour combien de temps les conseillers sont-ils élus ?

La durée du mandat est soit celle fixée par le règlement de copropriété, soit celle fixée par l’assemblée générale. Elle peut être de 1, 2 ou 3 ans maximum. Si la durée est indéterminée, la loi prévoit que le mandat donné est équiva-lent à un mandat de 3 ans.À noter : un conseiller syndical peut se représenter autant de fois qu’il le souhaite, que le mandat soit de 1, 2 ou 3 ans.

9. Quel est le rôle du conseil syndical ?

La loi précise que le conseil syndical « contrôle et assiste le syndic ». Cela veut dire que le conseil syndical doit :

– contrôler les comptes ; – contrôler la gestion ; – assister le syndic dans sa gestion (par exemple : l’informer sur ce qui

peut se produire dans l’immeuble).Cela veut dire aussi que le conseil syndical n’a pas un rôle de gestion (sauf, comme on le verra, quand un mandat précis lui est donné et, maintenant, quand une délégation élargie est votée par l’assemblée générale – voir point 10). Le rôle du conseil syndical est donc à la fois vague et précis. La loi prévoit néanmoins quelques fonctions très particulières :

• Le conseil syndical doit élaborer le budget prévisionnel avec le syndic et en suivre l’exécution.

• Le conseil syndical doit élaborer l’ordre du jour des assemblées géné-rales en concertation avec le syndic.

• Le conseil syndical doit donner son avis écrit sur toute dépense qui dépasserait un certain montant voté par l’assemblée générale, ainsi que sur les travaux urgents.

Nous reviendrons sur ces trois fonctions.

Les nouveautés de La Loi aLuR

Obligation d’élaborer le budget prévisionnel avec le conseil syndicalVoici une disposition, prévue jusqu’ici uniquement dans le décret du 17 mars 1967, qui a été introduite dans la loi de 1965 par la loi ALUR. Le non-respect de cette obligation essentielle devient donc, là aussi, beau-coup plus grave, et peut mettre en cause la responsabilité du syndic.

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Le conseil syndical et la loi

10. Quels sont les pouvoirs dont il dispose ?

Les pouvoirs du conseil syndical (outre ceux du président que nous verrons plus loin) sont :

– avoir accès à tout moment et après en avoir avisé le syndic, à tous les documents concernant la copropriété (voir question 18 un peu plus loin) ;

– obtenir copie de ces documents ; – avoir un accès sécurisé en ligne à des documents dématérialisés rela-

tifs à la gestion de l’immeuble réservés au seul conseil syndical (voir ci-dessous) ;

– demander la convocation d’une assemblée générale extraordinaire ; – se faire donner mandat par l’assemblée générale pour un problème

précis (choisir une entreprise, renégocier un contrat d’assurance, choisir un avocat, etc.), mais aussi, maintenant, pour assurer la ges-tion des travaux courants (budget prévisionnel) et le suivi des contrats (voir plus bas) ;

– donner son avis sur tous travaux courants dépassant la somme défi-nie par l’assemblée générale ou tous travaux d’urgence.

Les nouveautés de La Loi aLuR

La cogestion dans les copropriétés de moins de 16 lots, enfin !La loi ALUR, suite à l’action de l’ARC, a enfin introduit le principe de la cogestion pour les copropriétés de moins de 16 lots principaux. Pour en savoir plus, voir le chapitre 12 de cet ouvrage.

Le conseil syndical et la mise en concurrence des syndicsLa loi ALUR a rajouté une obligation : mettre en concurrence le syndic à chaque nouvelle désignation. Un nouveau pouvoir a été donné au conseil syndical pour organiser cette mise en concurrence et donner son avis sur les contrats qui sont soumis au vote de l’assemblée générale. Ce point est développé au chapitre 8.

Un espace sécurisé en ligne mis à disposition du conseil syndical par le syndicEnfin, le conseil syndical devra désormais pouvoir accéder « en ligne » à un espace sécurisé dans lequel le syndic déposera un certain nombre de documents relatifs à la gestion de la copropriété, documents qui ne seront accessibles qu’au seul conseil syndical.

CHAPITRE 20

LE COMPTE SÉPARÉ APRÈS LA LOI ALUR

En matière de compte bancaire séparé, la loi ALUR a modifié deux articles fondamentaux, 18 et 21, de la loi du 10 juillet 1965. L’article 18 modifié a per-mis de corriger une anomalie issue de la loi du 10 juillet 1965 : il supprime toute possibilité de dérogation au compte bancaire séparé pour les syndicats de copropriétaires. Cependant, la loi a maintenu la possibilité de déroga-tion pour les syndicats de copropriétaires de moins de 16 lots principaux. Toutefois, même dans ce dernier cas, de nouvelles obligations concernant le syndic professionnel ont été introduites pour encadrer les limites de la dérogation.Le grand problème de la loi ALUR reste qu’elle n’a pas eu l’audace d’accorder au syndicat des copropriétaires la possibilité de choisir l’établissement ban-caire où il souhaitait ouvrir un compte sans que le syndic ne puisse imposer des honoraires supplémentaires (qui seront sans aucun doute dissuasifs). Cette lacune va en réalité laisser la situation en l’état : les syndics poursui-vront les ententes qu’ils ont avec leur banque, les faux comptes bancaires séparés seront maintenus et ils seront plus difficiles encore à détecter.Cet état de fait va obliger les conseillers syndicaux à une plus grande vigi-lance, non seulement concernant la réalité de l’ouverture d’un vrai compte séparé, mais aussi son utilisation en conformité avec les nouvelles obliga-tions incombant au syndic.

1. La fin de la possibilité de dispense de compte séparé pour les copropriétés de plus de 16 lots

Comme indiqué précédemment, la loi ALUR a modifié l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 en supprimant la possibilité de dispense du compte séparé. Autrement dit, le syndic devra impérativement intégrer dans ses honoraires de base la gestion de la copropriété en compte séparé.La loi ALUR est allée plus loin encore dans sa volonté de transparence finan-cière en reprenant un amendement soutenu par l’ARC qui oblige le syndic à mettre à la disposition du conseil syndical les relevés bancaires. Cette dis-position contraint ainsi le syndic à remettre les relevés bancaires au conseil syndical sans que celui-ci ait besoin d’en faire la demande.

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Le compte séparé après la loi ALUR

A. Les précautions à prendre pour vérifier que le compte bancaire est bien séparé

Même si la possibilité de dispense de compte séparé n’est plus possible, de nombreux syndics, notamment dans les grands groupes, vont continuer à faire passer des comptes individualisés pour des comptes séparés.On constate d’ailleurs que, malgré la promulgation de la loi ALUR, les éta-blissements bancaires et les groupes de syndic continuent leurs ententes sur le maintien des faux comptes bancaires séparés. Encore dernièrement, un syndic bénévole s’est vu refuser par la banque le maintien du compte bancaire censé être séparé, ouvert originellement par Foncia, au motif qu’il bénéficiait d’avantages ne pouvant perdurer si le cabinet Foncia n’était plus son syndic.Cet exemple démontre que les comptes dits séparés sont en fait rattachés d’une manière ou d’une autre à celui du syndic. Autre exemple tout aussi édifiant : un syndic (Nexity) a annoncé à un conseil syndical que son compte bancaire individualisé serait transformé un compte bancaire séparé, confor-mément à la loi ALUR sans que le numéro de ce compte bancaire ne soit pour autant modifié !Il est donc évident que les abus concernant les faux comptes bancaires sépa-rés vont perdurer et seront de plus en plus difficiles à détecter. Le paradoxe de la loi ALUR se situe donc là : alors que son ambition était de rendre la gestion financière des copropriétés plus transparente, elle va inciter les syn-dics et leur banque à créer de nouveaux artifices bancaires pour dissimuler le maintien des faux comptes bancaires séparés.L’ARC a rédigé deux guides gratuits pour ses adhérents – l’un traite des ententes existant entre les syndics et les établissements bancaires sur l’ou-verture des faux comptes bancaires séparés, le second explique comment déceler les faux comptes bancaires séparés :

– Le libre blanc du faux compte séparé sur www.unarc.fr/hv71

– Vrai compte séparé : transparence financière et placement des fonds en copropriété sur www.unarc.fr/73nb

Pour couper court à toute polémique avec votre syndic sur l’effectivité du compte bancaire séparé, voici une mention qu’il faudra obliger l’établis-sement bancaire à écrire sur l’attestation d’ouverture de compte bancaire séparé : « L’établissement bancaire s’intitulant… confirme que le compte nu-méro… est un compte séparé au nom exclusif du syndicat des copropriétaires du… ; qu’à ce titre il ne peut faire l’objet d’aucune fusion de compte que ce soit avec celui du syndic ou celui d’un tiers.

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Copropriété : le manuel du conseil syndical

Il est précisé qu’en cas de changement de syndic, ce compte sera transmissible sans fermeture ni nouvelle convention de compte au nouveau syndic, y com-pris non professionnel, sur présentation du procès-verbal le nommant. »En cas de refus, c’est qu’il y a anguille sous roche !

B. Les contrôles à réaliser sur les relevés bancaires

L’intérêt majeur d’un compte bancaire séparé est de pouvoir suivre l’en-semble des opérations, y compris celles qui sont présentées sur le compte « banque » du grand-livre comptable sous le terme « centralisées ». C’est ainsi que le conseil syndical devra vérifier, périodiquement, en fonction de l’importance de la copropriété, les relevés bancaires remis par la banque.Les principaux contrôles consistent à :

• Vérifier les opérations bancaires présentant des montants importants en s’assurant qu’il n’y a aucune somme virée, même provisoirement, sur des comptes bancaires appartenant au syndic.

• Vérifier, en cas de montant global (centralisé), les bordereaux de vire-ments et de chèques que le syndic doit avoir à sa disposition. Le mon-tant figurant sur le bordereau sera impérativement identique à celui indiqué sur le relevé bancaire.

• Vérifier la cohérence entre la date de l’opération indiquée sur le relevé bancaire et celle mentionnée sur le compte « banque » du grand-livre comptable. En cas de décalage important, ce peut être le signe d’un faux compte bancaire séparé ;

• Faire le rapprochement bancaire entre le solde du compte « banque » du grand-livre comptable et celui du compte bancaire.

C. La date d’application de l’obligation de compte séparé sans possibilité de dérogation

Voici une question qui a fait couler beaucoup d’encre. Plusieurs interpré-tations ont été avancées, même s’il semble qu’aujourd’hui la question soit tranchée.Pour les contrats signés ou renouvelés entre le 26 mars 2014 et le 25 mars 2015, l’ancien régime perdure : le syndic n’est pas tenu d’ouvrir un compte séparé. Pour les contrats de syndic signés après le 26 mars 2015 – soit un an après la publication de la loi ALUR au Journal Officiel –, le syndic sera tenu d’ouvrir un compte bancaire sans possibilité d’y déroger. En revanche, pour les contrats de mandat en cours d’exécution après le 26 mars 2015, la déro-gation de compte séparé pourra durer jusqu’à la fin du contrat.

161

Le compte séparé après la loi ALUR

Attention donc aux contrats de trois ans signés avant le 26 mars 2015 qui accordent la dispense : le syndic ne sera alors contraint d’ouvrir un compte séparé qu’en 2018 !

26 mars 2015

Contrat de syndic signé : obligation de compte séparé

sans possibilité de dérogation

Contrat de syndic signé : obligation de compte séparé

avec possibilité de dérogation

2. Le maintien de la possibilité de dispense pour les syndicats de copropriétaires de moins de 16 lots

Comme déjà indiqué, la loi ALUR a maintenu, pour les syndicats de copro-priété de moins de 16 lots, la possibilité de voter la dérogation à l’obligation d’ouvrir un compte bancaire séparé. De nombreux professionnels ont ainsi considéré que, pour cette catégorie de copropriété, rien n’avait changé. C’est en réalité inexact. La loi a tout de même « encadré » cette possibilité de dis-pense en prévoyant notamment de nouvelles obligations pour le syndic vis-à-vis du conseil syndical.

A. Interdiction de proposer des honoraires différenciés

La loi ALUR a rendu impossible le chantage financier que pratiquait la majorité des syndics pour inciter les copropriétaires à voter la dispense du compte séparé : elle a précisé que le syndic ne pourrait plus proposer de « rémunération différenciée en fonction de la décision de l’assemblée rela-tive à la dispense du compte séparé ». Autrement dit, le syndic ne pourra pas proposer dans son contrat deux tarifs d’honoraires selon que le syndicat des copropriétaires accorde ou non la dispense du compte séparé.Malgré ce verrouillage législatif, certains syndics vont tout de même essayer d’inciter les copropriétaires à voter la dispense du compte séparé en présen-tant des barèmes de tenue du compte bancaire extrêmement élevés. Dans ce cas, le conseil syndical devra mettre en concurrence la banque du syndic, ce qui est prévu par l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 modifié.Rappelons par ailleurs que, même pour les copropriétés de moins de 16 lots, l’ouverture d’un compte bancaire séparé reste la loi. À ce titre, à défaut de

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Copropriété : le manuel du Conseil syndiCal

le conseil syndical joue un rôle essentiel dans la copropriété : c’est un intermédiaire incontournable entre les copropriétaires qu’il représente et un syndic qu’il doit contrôler. Pour exercer efficacement sa mission, il a besoin d’informations diverses – juridiques, comptables, techniques… –, ainsi que de conseils simples et pratiques pour :

Cerner ses attributions, ses obligations, et utiliser les moyens à sa disposition.

Contrôler la gestion du syndic pour améliorer celle de l’immeuble.

Vérifier les comptes de la copropriété. M riser les coûts pour faire baisser les charges. Assurer la sécurité et la santé dans l’immeuble, etc.

la 6e édition de ce grand classique, à jour des dernières dispositions légales (loi AluR du 24 mars 2014), aidera tout conseil syndical à assurer pleinement son «métier» en lui apportant les connaissances requises et la méthodologie nécessaire pour résoudre les problèmes variés qui peuvent se poser dans une copropriété.

Force de proposition auprès des pouvoirs publics, l’ARC (Association des Responsables de Copropriété) aide depuis plus de 27 ans les conseils syndicaux, les syndics bénévoles et les copropriétaires individuels à améliorer et contrôler la gestion de leur copropriété grâce à des conseils pratiques, juridiques, financiers, techniques, comptables et organisationnels.

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