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3 MaRS 2010 La décision de l’administration américaine de ne pas donner suite au projet ambitieux d’exploration initié par l’équipe G.W. bush en 2004 et connu sous le nom de programme Constellation (lanceurs et véhicules pour un retour sur la Lune en 2020) constitue un évène- ment, sinon tout fait inattendu pour les initiés, du moins très marquant en ce qu’il ponctue d’un nouveau revire- ment spectaculaire l’histoire de la politique spatiale des Etats-Unis constituée de continuités et d’arrêts de pro- grammes. a ce sujet on peut se rapporter avec profit à l’ouvrage édité par l’Institut français d’histoire de l’e- space, l’IFHE, pour célébrer le 40 ème anniversaire de la coopération franco-américaine dans l’Espace. Continuité, d’abord, avec la préoccupation inchangée, imposée par le DoD, de contrôler l’Espace et d’y pro- téger les intérêts vitaux américains. La « Quadriennial Defense Review (QDR) » rendue publique le 1er février mentionne bien, dans le chapitre Security Environ- nement, parmi les challenges opérationnels les men- aces étendues à l’Espace et au cyberespace. L’équipe Obama ne parait pas devoir renoncer à cet objectif ni contredire les grands principes de stratégie fixés à cet égard dans la directive de la Maison blanche de 2006. Le budget de NaSa pour FY 2011 reste lui-même en progression à 19 b$ soit 276 millions de dollars au- dessus du budget 2010 ! Les ruptures programmatiques proviennent, le plus souvent, de l’agence NaSa, qui fait d’ailleurs au besoin abstraction des engagements pris auprès des parte- naires internationaux (de Spacelab à l’ISS maintes fois restructurée). aujourd’hui, le programme d’exploration Constellation mis en avant sans clivages partisans par l’administration républicaine et incarné par l’adminis- trateur M. Griffin - depuis remplacé par l’ex-astronaute Charles bolton - est annoncé comme arrêté, alors que des développements très importants avaient été engagés. Le projet de budget pour 2011, qui vient d’être publié, concrétise cette orientation. Une enveloppe de 2,5 b$ sur deux ans est allouée au pro- gramme pour couvrir les « close-out costs ». En outre, plusieurs lignes budgétaires, à hauteur de 7,8 b$ sur 5 ans dont 652 million en 2011, sont ouvertes au titre de programmes de R&T de remplacement et de pré- paration de l’avenir. Le détail de ces mesures est accessible via les déclarations de l’administrateur de la NaSa en date du 24 février 2010 devant le sous- comité Science and Space du comité pour le Commerce, la Science et les Transports du Sénat américain. au-delà de l’exposé des faits, on peut d’ores et déjà se risquer à quelques interprétations possibles de la nou- velle politique. Il est certain que la conjoncture économique et finan- cière - qui impose au Président des Etats-Unis un sou- tien aux activités de production et des services pour combattre le chômage, une vigilance plus grande eu égard aux déficits et une maîtrise des finances publiques, sans pour autant renoncer au plan en faveur de la santé, n’était pas favorable à un programme ambitieux d’exploration spatiale habitée, qui plus est pour un objectif déjà atteint au fond avec apollo (de sur- croit avec des technologies non novatrices !). Planter le drapeau une deuxième fois, au même endroit, n’a pas le pouvoir symbolique d’une première ! Comme l’a dit Charles bolden, « S’ils vont sur la Lune, vous savez ce qu’ils y trouveront ? Six drapeaux américains. » Ensuite, il parait assez clair que l’ administration souhaite imposer au Pentagone comme à la NaSa un change- ment important dans les modes d’acquisition, contrai- gnant le lobby militaro-industriel et les grands groupes à changer de comportement et à faire place à de nou- veaux contractants démarqués des pratiques abusives du passé et présentés comme des challengers com- merciaux (nous sommes là en présence d’une domi- nante de la politique démocrate aux Etats-Unis). Enfin, la remise à plat des grandes missions et le pari sur de nouvelles technologies d’avenir, propres à ren- forcer la nouvelle compétitivité industrielle et tech- nologique des Etats-Unis (impératif de plus en plus sou- vent souligné par les think tanks américains), va impli- quer un redéploiement à terme des objectifs program- E ditorial Dans ce La vie des groupes régionaux p2-10 La vie des Commissions Techniques p11 L’écho des colloques p12 Les historiens de l’Histoire p13-16 LE PRESIDENT ObaMa RENONCE aU PROGRaMME CONSTELLATION D’EXPLORaTION SPaTIaLE HUMaINE

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n°3mars 2010

La décision de l’administration américaine de ne pasdonner suite au projet ambitieux d’exploration initié parl’équipe g.W. bush en 2004 et connu sous le nom deprogramme Constellation (lanceurs et véhicules pourun retour sur la Lune en 2020) constitue un évène-ment, sinon tout fait inattendu pour les initiés, du moinstrès marquant en ce qu’il ponctue d’un nouveau revire-ment spectaculaire l’histoire de la politique spatiale desetats-unis constituée de continuités et d’arrêts de pro-grammes. a ce sujet on peut se rapporter avec profità l’ouvrage édité par l’institut français d’histoire de l’e-space, l’iFhe, pour célébrer le 40ème anniversaire de lacoopération franco-américaine dans l’espace.

continuité, d’abord, avec la préoccupation inchangée,imposée par le dod, de contrôler l’espace et d’y pro-téger les intérêts vitaux américains. La « Quadriennialdefense review (Qdr) » rendue publique le 1er févriermentionne bien, dans le chapitre Security Environ-nement, parmi les challenges opérationnels les men-aces étendues à l’espace et au cyberespace. L’équipeObama ne parait pas devoir renoncer à cet objectif nicontredire les grands principes de stratégie fixés à cetégard dans la directive de la maison blanche de 2006.Le budget de nasa pour FY 2011 reste lui-même enprogression à 19 b$ soit 276 millions de dollars au-dessus du budget 2010 !Les ruptures programmatiques proviennent, le plussouvent, de l’agence nasa, qui fait d’ailleurs au besoinabstraction des engagements pris auprès des parte-naires internationaux (de spacelab à l’iss maintes foisrestructurée). aujourd’hui, le programme d’explorationconstellation mis en avant sans clivages partisans parl’administration républicaine et incarné par l’adminis-trateur m. griffin - depuis remplacé par l’ex-astronautecharles bolton - est annoncé comme arrêté, alors quedes développements très importants avaient étéengagés. Le projet de budget pour 2011, qui vientd’être publié, concrétise cette orientation. uneenveloppe de 2,5 b$ sur deux ans est allouée au pro-gramme pour couvrir les « close-out costs ». en outre,plusieurs lignes budgétaires, à hauteur de 7,8 b$ sur

5 ans dont 652 million en 2011, sont ouvertes au titrede programmes de r&t de remplacement et de pré-paration de l’avenir. Le détail de ces mesures estaccessible via les déclarations de l’administrateur de lanasa en date du 24 février 2010 devant le sous-comité Science and Space du comité pour lecommerce, la science et les transports du sénataméricain.au-delà de l’exposé des faits, on peut d’ores et déjà serisquer à quelques interprétations possibles de la nou-velle politique.

il est certain que la conjoncture économique et finan-cière - qui impose au Président des etats-unis un sou-tien aux activités de production et des services pourcombattre le chômage, une vigilance plus grande euégard aux déficits et une maîtrise des financespubliques, sans pour autant renoncer au plan en faveurde la santé, n’était pas favorable à un programmeambitieux d’exploration spatiale habitée, qui plus estpour un objectif déjà atteint au fond avec apollo (de sur-croit avec des technologies non novatrices !). Planter ledrapeau une deuxième fois, au même endroit, n’a pasle pouvoir symbolique d’une première ! comme l’a ditcharles bolden, « s’ils vont sur la Lune, vous savez cequ’ils y trouveront ? six drapeaux américains. »

ensuite, il parait assez clair que l’administration souhaiteimposer au Pentagone comme à la nasa un change-ment important dans les modes d’acquisition, contrai-gnant le lobby militaro-industriel et les grands groupes àchanger de comportement et à faire place à de nou-veaux contractants démarqués des pratiques abusivesdu passé et présentés comme des challengers com-merciaux (nous sommes là en présence d’une domi-nante de la politique démocrate aux etats-unis).enfin, la remise à plat des grandes missions et le parisur de nouvelles technologies d’avenir, propres à ren-forcer la nouvelle compétitivité industrielle et tech-nologique des etats-unis (impératif de plus en plus sou-vent souligné par les think tanks américains), va impli-quer un redéploiement à terme des objectifs program-

Editorial

Dans ce N °La v ie des groupesrég ionaux

p2 -10La vie des commiss ionstechn iques

p11L’écho des co l loques

p12Les his tor iensde l ’h is to i re

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Le President Obama renOnce au PrOgramme CONSTELLATION d’exPLOratiOnsPatiaLe humaine

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matiques de l’exploration robotique et habitée (donc, pas la Lune)et à partir de là un nouvelle politique pour les lanceurs civils alorsque l’arrêt de la navette est planifié (même si la date de retraitdemeure à confirmer).si les etats-unis souhaitaient adopter à l’égard des partenairesinternationaux une politique de coopération plus ouverte, ilappartiendrait à la France et à l’europe d’adopter une postured’intérêt mais vigilante, attachée à obtenir pour les acteurseuropéens un rôle au niveau de leurs compétences et de leurexpertise technologique.

La commission stratégie et affaires internationales de la 3aF(csai) se propose d’instruire plus en détail cette problématiqueau moyen de quelques interviews ciblés (esa, industrie, cnes)sous le titre : Après la décision Obama, quel avenir pour l’ex-ploration humaine du système solaire ?

La CommissionStratégies et Affaires et Actions Internationales de la 3AF

Visite du site snecmaPropulsion solide, groupesafran, Le haillan

Le 21 janvier dernier, des membres du groupe Bordeaux Sud-Ouest de la 3aF ont pu visiter le site de snecma Propulsionsolide, au haillan (gironde). ce site de 110 hectares fait partiedu paysage industriel aéronautique et aérospatial bordelaisdepuis de nombreuses années.

cette société conçoit, produit et commercialise des moteurs àpropergol solide et des matériaux composites pour la défense,l’espace, l’aéronautique et l’industrie. cet établissement s’im-plique notamment dans :

1. la propulsion défense :conception, développement et production de systèmes propul-sifs pour les missiles balistiques et tactiques, ainsi que des sys-tèmes de contrôle du vecteur de poussée pour missiles tac-tiques et intercepteurs ;

2. la propulsion spatiale :maitrise d’œuvre des moteurs à Propergol solide (mPs) du lan-ceur ariane 5 et du lanceur Vega, via la filiale europropulsion encoopération avec avio. conception, développement et produc-tion des tuyères de ces moteurs et de grands divergents pourmoteurs à liquide ;

3. la propulsion aéronautique :conception et production de pièces et sous-ensembles pour lapropulsion aéronautique militaire et civile. montage des tuyèresdu moteur m88, développement et production de tuyères pourmoteurs d’avions régionaux.

La visite du site a été conduite par monsieur Jean-Louiscullerier, Président du groupe régional Bordeaux et anciendirecteur communication et relations extérieures de la société.ainsi nous avons pu visiter :

4. le musée de SPS retraçant l’histoire de l’entreprise etses innovations ;

5. Les différentes étapes de la fabrication des compo-sites thermostructuraux constituant les tuyères des moteursd’avions et de fusées ou encore des disques de freins pouravions ;

6. La chaine de montage des tuyères des moteurs àPropergol solide d’ariane 5.

cette visite intéressante nous a permis de mieux connaitre lesactivités de cette société. Les jeunes et les seniors de la 3aFsouhaitent remercier snecma Propulsion solide pour sonaccueil.

Long Chau PHAM,étudiant IMA

Visite de la ba 106 “capitaine michelcroci” le 23 février 2010un groupe de 21 de nos adhérents été accueilli le mardi 23février par le colonel eric guillemin qui commande la baseaérienne 106. un sympathique café puis le colonel guilleminnous précise les missions de cette base qui se prépare à desévolutions importantes dans les 2 ans à venir. en effet dansle cadre de la rationalisation de ses moyens le ministère de ladéfense prévoit de rendre bipolaire le simmad (structure inté-grée de maintien en condition opérationnelle des matérielsaéronautiques du ministère de la défense).une partie impor-tante de cette structure va rejoindre la ba106 et se rappro-cher du csFa (commandement du soutien aux Forcesaériennes) ce qui représentera 1200 personnes.La visite nous a ensuite conduits vers le groupe de transmis-sions, et son laboratoire. il est chargé de l’installation et du

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maintien des réseaux filaires et optiques déployés en Francemais aussi sur les terrains d’opérations à l’étranger.Pour finir nous avons eu la chance de passer par leconservatoire de l’air et de l’espace d’aquitaine qui nousdévoila sa magnifique exposition de moteurs et d’appareils.tous ces matériels nous sont présentés avec luxe de détails

et d’anecdotes par un passionné m. Jean PeYre. du Pou duciel aux appareils récents avec un moment de recueillementdevant le mirage 4, « le plus bel avion du monde » pour m.PeYre !Le groupe régional bordeaux Sud-Ouest tient à remerciertant notre hôte le colonel guiLLemin ainsi que messieurs.François PeLLetan et Jean PeYre pour leur accueil et la qua-lité de cette visite. nous reviendrons…

Sébastien BOISSY,Etudiant ENSAM

Voyage du groupe marseille-Provence en rhône-alpesdu 20 au 23 octobre, 15 membres du groupe régionalMarseille-Provence et un membre du groupe Languedoc-Roussillon, ainsi que trois épouses, ont sillonné la régionrhône-alpes et visité cinq établissements de cette région, auxactivités très variées, allant de la recherche à l’industrie.Les membres du groupe renouvellent leurs remerciementsaux organismes qui les ont accueillis pour l’intérêt des visitesqui leur ont été proposées et la qualité de leur accueil et desprésentations.

20 OctObre aPrès-midi : Onera,étabLissement de mOdane-aVrieuxPartis en bus de marignane, le mardi matin 20 octobre 2009,nous prenons la route de grenoble puis de la vallée de lamaurienne en direction de modane. magnifiques paysagesdes alpes, parés des teintes naissantes de l’automne.accueillis par le directeur du centre, m. Jacques gauthier etpar m. Jean-Paul becLe, directeur technique, un repas convi-vial et chaleureux nous permet de faire connaissance et denous voir présenter le site Onera de modane-avrieux.150 personnes environ travaillent dans cet établissement qui

comprend quatre souffleries et des bancs d’essai. sonimplantation, après la deuxième guerre mondiale, dans la val-lée de la maurienne s’explique par la ressource exceptionnelleque représente les 850 m de dénivelé hydraulique permettantd’obtenir, en turbinant l’eau pour entraîner les compresseurs,des puissances jusqu’à 88 mégawatts pour la plus grandesoufflerie. cette idée originale avait été évoquée en Francejuste avant la deuxième guerre mondiale1 et une souffleriebasée sur la même source d’énergie a été découverte enconstruction en autriche en 1945. considérée comme prisede guerre, une importante partie de cette soufflerie a ététransportée à modane permettant ainsi de disposer rapide-ment de la plus grande soufflerie sonique d’europe (s1ma), aumoment du redémarrage de l’industrie aéronautique dans lesannées 1950.

marseille-Provence

1. Par Marcel PIERRE qui dirigea la réalisation de la soufflerie rapatriée d’Autriche

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tournant à 1000 tr/min en absorbant 9 m3 d’eau par seconde.Les maquettes utilisées ont environ 1,50 m d’envergure etsont, soit tenues au bout d’un bras, soit en demi maquettestenues latéralement. cette soufflerie, très utilisée actuelle-ment, permet par exemple de faire les essais de séparationd’engin sous la voilure d’un aéronef.un système de quatre unités de pompe à vide permet de com-pléter l’accélération de l’air pour l’obtention des nombres demach élevés. a l’occasion de la visite de cette soufflerie,l’Onera nous a présenté les mesures de pression par pein-tures sensibles à la pression dynamique (PsP). La maquetteest peinte avec une peinture spéciale qui, sous éclairementparticulier, réagit à la pression dynamique en se colorant dedifférentes teintes. Le processus est réversible et la mesuretrès fiable. cela permet d’avoir des mesures de pression par-tout sur la maquette y compris dans les recoins où de façonclassique il n’est pas possible d’implanter des capteurs. Pourbien fonctionner, cette mesure de pression par PsPdemande, dans la soufflerie, un air très sec.

5. Soufflerie S1MA : par ses dimensions gigantesques (50m x 150 m) cette soufflerie continue est particulièrementimpressionnante. des turbines à godets, mues par uneconduite d’eau forcée, entraînent des ventilateurs contrarota-tifs de 15 mètres de diamètre, équipés de 10 à 12 pales, quitournent avec une vitesse de rotation de 212 tr/min. La veined’air subsonique (jusqu’à mach 0,98 ) de 8 mètres de diamè-tre peut recevoir des maquettes de grande dimension (2,5 m)telle celle d’un airbus a350 que nous avons vue en essai.trois chariots très volumineux, partie centrale de la veineavec maquette, peuvent être introduits sur des rails dans laveine d’essai ; cela permet de préparer les maquettes et cap-teurs de deux essais pendant que le troisième est en essaieffectif.il faut compter une demi journée pour changer de chariot etdonc de configuration d’essai et de mesures (pressions dyna-miques, températures, efforts…). Voici quelques uns desobjets essayés dans cette soufflerie : télésiège et télécabinepour les stations de ski, voilier à quatre mâts, pantographe dutrain tgV, moteurs d’avions, maquettes d’avion, dérived’avion, gare de péage autoroutier.

21 OctObre : Visite du cern a geneVeaprès un déjeuner au restaurant d’entreprise, la visite ducern, le plus grand centre mondial de recherche en physiquedes particules, commence par un rapide passage au musée« microcosm » où l’on découvre les minuscules composantsde la matière, les mystères de l’univers, les retombées de larecherche fondamentale dans la vie quotidienne et l’origine ducern.

dès 1949, Louis de broglie, prix nobel de physique 1929, alancé un appel à la coopération internationale et à la créationd’un laboratoire européen. en 1951, isidor rabi, prix nobel dephysique 1944, en tant que membre de la délégation améri-caine auprès de l’unescO, initie le mouvement pour la créa-tion de laboratoires expérimentaux afin d’accroître la coopé-ration scientifique internationale.en 1952, genève est choisie en raison de la neutralité de lasuisse, entérinant la destinée purement scientifique et civiledes recherches.après la signature d’une convention en 1953 entre les 12pays européens fondateurs (belgique, danemark, France,

cinq bancs d’essais ont été visités :

1. Banc d’essai TURMA : inauguré en 2008, c’est l’installa-tion la plus récente du centre. il s’agit d’un banc d’essai per-mettant de tester des turbines contrarotatives par un banc bi-arbre. La réalité du fonctionnement de la turbine est simuléepar un facteur d’échelle sur les pressions (3 à 4 bars au bancpour 40 bars dans la réalité) et sur les températures (200°cau banc pour 1200°c dans la réalité). On a ainsi une turbineen essai avec les mêmes dimensions et la même vitesse derotation que la turbine réelle : 12 000 tr/min pour le corpshaute pression et 9 000 tr/min pour le corps basse pression.Les nombres de reynolds sont conservés. On peut ainsi ana-lyser finement l’écoulement de l’air dans certaines parties dela turbine (décollements des filets d’air, ondes de choc,vitesse aérodynamique en des points particuliers). L’air (à unepression de 9 bars) qui alimente la turbine est préalablementréchauffé et la vitesse de rotation de la turbine est contrôléepar un frein hydraulique. Quatre secteurs de mesure de 90°,tournent de 90° autour de la turbine en essai pour restituerles girations d’écoulement, les températures et les pressionstotales. Le banc peut fonctionner plusieurs heures en continu.

2. Soufflerie à rafales S3MA : Le premier essai y a eu lieuen 1957 et 30 000 rafales ont été déclenchées en 50 ans.La rafale est obtenue avec de l’air stocké dans des ballons quise détend dans une veine d’essai. elle dure, selon l’essai, de20 secondes à quelques minutes. il faut au minimum 30minutes entre deux rafales pour réchauffer et reconstituer laréserve d’air. deux veines de 0,60 m x 0,80 m sont disponi-bles : une pour des nombres de mach élevés (jusqu’à 5,5) etune autre pour des nombres de mach variant de 1,6 à 3,7.Les maquettes utilisées sont de petite taille. un dispositif ori-ginal permet de saisir et tenir la maquette en essai au débutet à la fin de la rafale, périodes courtes où l’écoulement del’air est très violemment perturbé.nous avons pu voir la détérioration que l’eau peut provoquersur un radome d’engin. Les mesures d’effort sur lesmaquettes sont réalisées avec un banc balance. La diminu-tion, en 10 ans, du nombre de programmes militaires avecvéhicules supersoniques a significativement réduit le plan decharge de cette soufflerie.

3. Banc de Dynalpie : il permet d’essayer la partie arrièredes corps de moteur, au niveau de l’éjection des gaz dans lesconditions atmosphériques d’un point fixe à 1100 m d’alti-tude. Le banc utilise des maquettes au 1/9ème avec la possi-bilité de traiter des réacteurs à double flux. La durée moyenned’un essai est d’une minute pouvant aller jusqu’à quatreminutes.Les moteurs actuels d’avions civils ont un flux d’air secondaireprépondérant, qui nécessite un débit d’air important, qu’il fautmaintenir pendant l’essai. une centaine de points de mesurede pression et température sont échantillonnés à 200 khz.Les maquettes sont réalisées par un atelier de l’Onera enrégion parisienne ou bien fournies par le client demandeur del’essai.

4. Soufflerie S2MA : cette soufflerie pressurisée à 2,5 barfonctionne en continu, permettant des nombres de mach de0,1 à 3,1 avec le choix entre deux veines : transsonique etsupersonique. L’alimentation en air de cette soufflerie estfournie par un compresseur entraîné par une turbine hydrau-lique de caractéristiques respectables : puissance 55 méga-watts, chaque roue a 22 godets et une masse de 1500 kg

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grèce, italie, norvège, Pays-bas, républiqueFédérale d’allemagne, royaume-uni, suède,suisse, Yougoslavie) les premiers travauxcommencent sur le site de merlin près degenève de part et d’autre de la frontièrefranco-suisse.1954 est la date de naissance officielle ducentre européen pour la recherchenucléaire : le cern.

La visite se déroule ensuite en 3 étapes :• une présentation générale, en salle, du

cern, de ses missions et de ses moyensnotamment le Lhc (Large hadron collider,grand « collisionneur » de particules) ;

• un parcours commenté du site sm18 oùsont testés tous les éléments magnétiques ;

• un parcours commenté du hall du détecteuratLas.

PrésentatiOn généraLe en saLLeL’organisation européenne pour la recherchenucléaire, le cern (l’ancien sigle a étéconservé) est un des plus grands laboratoiresdu monde ayant pour vocation la physique fon-damentale, la découverte des constituants etdes lois de l’univers.elle assure la collaboration entre etatseuropéens pour les recherches nucléairespurement scientifiques en s’abstenant detoute activité militaire. Les résultats de sestravaux sont du domaine public.

en fait, sa mission concerne quatredomaines :– la recherche : chercher des réponses aux

questions sur l’univers ;– la technologie : faire reculer les limites de la

technologie ;– la collaboration : rassembler toutes les

nations sur des sujets scientifiques ;– l’éducation : former les scientifiques de

demain.

Le cern compte aujourd’hui 20 états mem-bres européens : allemagne, autriche,belgique, bulgarie, danemark, espagne,Finlande, France, grèce, hongrie, italie,norvège, Pays-bas, Pologne, Portugal,république slovaque, république tchèque,royaume-uni, suède et suisse. chacun despays participe, en fonction de ses moyens, aubudget de fonctionnement des programmesdu cern qui s’élève en 2009 à 1,100 milliardde Fch.Les chercheurs sont financés par leur nationen fonction des besoins.

Le cern est ouvert à tout le monde. sur lesite travaillent : 3000 permanents pour lefonctionnement des installations, 6000 physi-ciens européens, 3000 physiciens du reste dumonde, soit environ la moitié des physiciensdu monde.

Matière

La matière est constituée de deux groupes de six particules élé-mentaires :les leptons et les quarks. L’électron fait partie des leptons.

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a toute particule de matière correspond une anti-particule de chargeélectrique opposée. il existe donc 6 antileptons et 6 anti-quarks,mais ces anti-particules instables sont très rares dans l’univers d’au-jourd’hui.Les physiciens pensent que matière et anti-matière ont été crééesen quantités égales au moment du big bang.Les physiciens des particules travaillent dans l’infiniment petit :

atome => noyau => proton => quark.

10-10 m 10-14 m 10-15 m 10-19 m

Les quarks sont les constituants de base de la matière (par exemplele proton est constitué de 3 quarks : 2 quarks up + 1 quark down.

Forces fondamentalesil existe quatre forces fondamentales qui assurent la cohésion desparticules ; trois relient les particules :• la force forte liant entre eux les quarks pour former des protons

et des neutrons, et les protons et neutrons dans le noyau ;• la force faible qui conduit à la désintégration des neutrons

(radioactivité naturelle) et qui est un facteur essentiel dans lesréactions nucléaires au centre des étoiles comme le soleil ;

• la force électromagnétique liant les électrons au noyau à l’intérieurde l’atome et permettant aux atomes de former les molécules.

• La quatrième, la gravité, force d’attraction bien connue ressentiepar toute particule possédant une masse.

Origine de l’universil y a plus de 13,7 milliards d’années, naissait d’une explosion incom-mensurable, le big-bang, le processus de création de l’univers.Quelques fractions de seconde après l’explosion, les constituants debase de la matière sont apparus : les quarks et les électrons. Puisl’assemblage de quarks a donné les neutrons et les protons, lesquelsse sont regroupés dans les trois minutes suivantes pour former lesnoyaux.bien plus tard (environ 380.000 ans), les électrons ont été attiréspar les noyaux pour former les premiers atomes d’hydrogène etd’hélium.ce n’est que 1,6 million d’années plus tard que les nuages de gazont commencé à se transformer en étoiles et galaxies et la gravitéa pris le rôle dominant.mais les différentes observations cosmologiques et astrophysiquesont montré que les planètes et les galaxies ne représentent que 4 %de l’univers entier. La majeure partie de l’univers est constituée desubstances invisibles appelées matière noire (26 %) et énergie som-bre (70 %). ces substances ne sont détectables que par les effetsgravitionnels et leurs natures et leurs rôles dans l’évolution de lamatière demeurent un mystère.en recréant des conditions similaires à celles qui existaient justeaprès le big-bang, les physiciens espèrent découvrir les secrets del’évolution de l’univers et ainsi répondre aux questions sans réponsesur notre origine. Pour cela, ils disposent aujourd’hui des moyensexpérimentaux avec les grands accélérateurs de particules.

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QUELQUES NOTIONS DE PHYSIQUE FONDAMENTALELES CONSTITUANTS DE BASE DE LA MATIERE, LES FORCESFONDAMENTALES, L’ORIGINE DE L’UNIVERS.

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Les grands accélérateurs sont des machines quiaccélèrent des faisceaux de particules à des énergiestrès élevées. Les faisceaux peuvent entrer en collisionentre eux ou avec une cible fixe.La collision crée de nouvelles particules, ou qui ont puexister à l’origine du monde, suivant la célèbre loid’einstein e = mc2 (m : masse de la particule ; c :vitesse de la lumière (300000 km/s)).La masse peut se transformer en énergie et inverse-ment. L’unité d’énergie en physique des particules estl’électronvolt (eV). 1 eV = 1,602 x 10-19 Joules.

Principes du grand accélérateur

On injecte des faisceaux de particules (protons) dansun tube à vide. Les faisceaux sont accélérés par descavités accélératrices jusqu’à une vitesse proche decelle de la lumière et sont stabilisés par de puissantsélectro-aimants supraconducteurs. Les cavitésaccélératrices sont des résonateurs électromagné-tiques qui accélèrent les particules et les maintiennentà énergie constante.Pour augmenter l’énergie, on multiplie les cavitésaccélératrices et on adopte une forme circulaire ; unestructure linéaire serait trop longue. Pour augmenterencore l’énergie, on fait circuler des faisceaux en sensopposé que l’on fait entrer en collision. L’énergie estainsi doublée et bien plus grande que celle d’un fais-ceau de même énergie heurtant une cible fixe.ce type de grand accélérateur est appelé grand colli-sionneur. Les collisions ont lieu dans les détecteurs.

Plusieurs accélérateurs ont été construits sur le sitedu cern depuis sa création :• le synchrocyclotron construit en 1957 et arrêté en

1990 ;• le synchroton à protons (Ps) construit en 1959, tou-

jours utilisé ;• le premier collisionneur protons-protons mis en ser-

vice en 1971 ;• le supersynchroton à protons (sPs) de 7 km de cir-

conférence ;• le LeP (grand collisionneur électrons-positons) de

27 km de circonférence mis en services en 1989,arrêté en 2000 ;

• le Lhc (Large hadron collider) mis en service en2008 mais toujours en phase de qualification suite àdes problèmes techniques.

Le hadron est une particule subatomique contenantdes quarks, des antiquarks et des gluons. (Le gluonfait partie de la famille des bosons qui sont des par-ticules qui véhiculent les forces entre les particules dematière). Les protons et les neutrons (noyau des

atomes) font partie des hadrons.

Principales caractéristiques du LHCLe Lhc est une nouvelle étape d’un voyage pour com-prendre l’univers. il recrée les conditions qui existaientun millionième de millionième de seconde (10-12 s)après le big-bang avec une température de 1010°c.c’est le plus puissant accélérateur du monde construitpar des experts du monde entier et qui concentre lameilleure technologie en matière d’aimants et de cryo-génie. il a coûté 10 milliards Fch.il réutilise le tunnel de 27 km de circonférence cons-truit pour le LeP à une profondeur moyenne de 100 msous terre, avec une légère pente de 1,4 % pour desraisons géologiques.Le Lhc, ce sont des milliers de tonnes de mécaniqueet d’électricité assemblés à la précision de 5 microns.il accélère deux faisceaux contrarotatifs de particulesde même nature : soit des protons, soit des ionsplomb.chaque faisceau de protons circulant dans le Lhc aune énergie de 7 teV (t = 1012) soit une énergie decollision de 2 x 7 = 14 teV. Les faisceaux d’ionsplomb ont une énergie de collision de 1150 teV.nota : dans la collision des particules, c’est laconcentration d’énergie dans une espace très petit quipermet de recréer les conditions de naissance del’univers.un proton accomplit 11245 tr/s à une vitesse prochede celle de la lumière (99,9 % de 300000 km/s). LeLhc génère environ 600 millions de collisions par se-conde. un faisceau peut tourner pendant dix heures.

Les aimantsLe Lhc comprend 9300 aimants dont :• 1232 aimants dipôles servant à maintenir des par-

ticules sur une orbite circulaire ;• 200 aimants de correction de trajectoire ;• 392 aimants quadripôles servant à focaliser ou

défocaliser (comme une lentille) les faisceaux departicules.

Les détecteursLe but des grands détecteurs est d’identifier les par-ticules produites lors des collisions et de mesurer leurposition dans l’espace, leur charge, leur vitesse, leurmasse et leur énergie. il y a 4 principaux détecteursinstallés à l’intérieur de 4 énormes cavernes souter-raines construites autour de 4 points de collisions desfaisceaux :• 2 détecteurs polyvalents atLas et cms.atLas est conçu pour couvrir tous les aspects de laphysique de la recherche du boson de higgs à cellede la supersymétrie. Le boson de higgs est une par-ticule prédite par la théorie qui serait à l’origine de lamasse des particules. Les physiciens espèrentdémontrer physiquement son existence avec atLas.La supersymétrie est une théorie prédisant unesymétrie entre la matière et les forces et l’existenced’un partenaire supersymétrique pour chaque parti-

LES GRANDS ACCELERATEURS DE PARTICULES

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Visite du hall sm8au cours de cette visite, notre accompagnateur nous a pré-senté la technologie des aimants, leurs caractéristiques et lesproblèmes posés par un anneau de 27 km de diamètre.Les aimants dipôles sont supraconducteurs. ils utilisent descâbles en nobium-titane qui deviennent supraconducteurs(c’est-à-dire avec une résistance électrique nulle) à partir de-263,2°c. La température de fonctionnement retenue est de-271,3°c, très proche du 0° absolu (-273°c).ils fournissent sur toute leur longueur un champ magnétiquede 8,3 tesla. a titre de comparaison, le champ magnétiqueterrestre est de 47 microtesla et on mesure 200 millitesladans une maison.au centre de l’aimant, se trouvent les deux tubes à vide où cir-culent les faisceaux de particules à 99,99 % de la vitesse dela lumière. Le niveau de vide est de 10-13 atmosphère (valeursupérieure au vide sidéral).

aimant diPôLeLe système cryogénique du Lhc, le plus grand du monde,utilise de l’hélium. Le processus de refroidissement se fait enplusieurs phases et dure quelques semaines : l’hélium estd’abord refroidi avec de l’azote liquide à une température de-190° environ puis à -268,7 ° avec les turbines des réfrigéra-teurs, température à laquelle il devient liquide. il est ensuiteinjecté dans les masses froides des aimants et abaissé à -271,3 °c, température à laquelle il devient super fluide.

un aimant dipôle pèse 34 tonnes et mesure 15 m de longavec une légère courbure (flèche de ~ 4 mm). chaque aimantdipôle est accouplé élastiquement car à la température defonctionnement, un aimant unique de 27 km de circonférenceaurait une rétraction de 81 m par rapport à la températureambiante.

La consommation électrique de l’ensemble du cern est de235 mW (dont 120 pour le Lhc), soit environ une facture de47.000 € par jour. en principe, le Lhc fonctionne d’avril ànovembre pour éviter les pics de consommation hivernale.L’énergie électrique est essentiellement fournie par la France.

Pour conclure la visite de ce hall, en réponse à une questionposée sur la fabrication des protons, l’accompagnateur nousprécise le processus complet jusqu’à la collision : on obtientdes protons à partir de gouttes d’hydrogène liquide soumisesà une différence de potentiel de 90000 volts entre deux élec-trodes. ces protons sont accélérés successivement dans dif-férentes machines :• accélérateur linéaire Linac 2 ;• synchroton à protons (Ps) ;• supersynchroton à protons (sPs).

puis transférés par paquets pour former des faisceaux dansle Lhc où ils sont accélérés pendant 20 mn pour être portésà l’énergie nominale de 7 teV.

Visite du détecteur atLasen fait, nous n’avons pu voir que le hall extérieur et la salle decontrôle, le détecteur étant à 100 m sous terre, et en testspréliminaires. en quelques chiffres :• 46 m de long, 25 m de large, 25 m de haut ;7000 tonnes ;

cule connue. aux niveaux d’énergies des collisions deLhc, ces particules devraient apparaître. si tel était lecas, cette supersymétrie pourrait conforter la théorieselon laquelle aux tout premiers instants de l’univers,à des énergies extrêmement élevées (nettementsupérieures à celles du Lhc), les quatre forces (forceforte, force faible, force magnétique et gravité) n’étaitqu’une seule « superforce ».

cms poursuit les mêmes objectifs de physiquequ’atLas mais avec une conception et des solutionstechniques différentes.

• un détecteur spécialisé, aLice, dans l’analyse des

collisions d’ions plomb. il étudie les propriétés du plas-ma de quarks et de gluons, état de la matière où à destempératures et de densité très élevées ces quarks etgluons ne sont plus confinés dans les hadrons. cetétat de la matière a probablement existé juste aprèsle big-bang, avant la formation de particules telles queles protons et les neutrons.

• Lhcb est consacré à l’étude de la légère asymétrieentre matière et antimatière. La compréhension de cephénomène pourrait permettre aux physiciens derépondre à la question : pourquoi l’univers est-il cons-titué de matière et non d’antimatière ?

mise en place d’un Dipôle

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22 OctObre matin : Visite de L’étabLissementschneider-eLectric au FOntaniL-st egreVe

nous sommes accueillis par m. bruno hussenet, respon-sable de la communication.après une présentation en salle du groupe schneider-electric,m. hussenet nous a fait parcourir l’exposition des différentsmatériels produits par le groupe, puis nous fait visiter les ate-liers de fabrication et d’assemblage des matériels.

schneider-electric est issu du groupe schneider créé au 19ème

siècle dans la métallurgie. aprés une importante diversifica-tion dans la 2ème moitié du 20ème siècle, il s’est maintenantrecentré sur les matériels de distribution de l’électricité : toutce qui est entre la fourniture d’énergie très haute tension etl’utilisation finale à la prise de courant domestique : postes detransformation, équipements de distribution et de protection,équipements domestiques.Le groupe schneider-electric emploie 130 000 personnes àtravers le monde, et a pour principal concurrent européensiemens. L’usine de st egrève est spécialisée dans le maté-riel moyenne tension.

nous parcourons ensuite les ateliers, dont l’activité principaleest l’assemblage d’armoires de protection et de distributionmoyenne tension.ces armoires, dont la définition est très personnalisée enfonction des clients, sont assemblées à partir de composantsvenant principalement d’autres unités du groupe, et sontlivrées soit, complètement terminées, directement auxclients, soit, dans un état d’achèvement partiel, à d’autres uni-tés du groupe qui les compléteront.La sécurité est le maître mot dans la définition de ces ensem-bles, dont la technologie a évolué de manière impression-nante durant les dernières décennies.notre visite s’achève par un déjeuner fort sympathique au res-taurant d’entreprise de l’établissement.

22 OctObre aPrès-midi : Visite thaLes-Lcdde mOirans

installée depuis le début des années 2000 dans la zone demoirans (15 km au nord-Ouest de grenoble), l'usine (160 per-sonnes), est actuellement dirigée par alain ParFus. nous ysommes accueillis par hugues Lebrun, responsable dudéveloppement Produits (Products engineering manager) etde la stratégie.La visite se déroule en trois temps :• présentation en salle ;• visite des installations ;• présentation (demo) produits.

En salle : quelques données sur l'entreprise, qui dans legroupe thales (68 000 personnes dans 50 pays) appartient àla Division Aeronautics (13 000 personnes, ca de 2,7 mil-

• forme en tonneau, fermée par deux bouchons ;• système magnétique toroïdal formé de 8 bobines magné-

tiques supraconductrices de 25 m de long, disposées encylindre autour du tube de faisceau ;

• une collaboration internationale de 1900 membres prove-nant de 164 universités de 35 pays.

Les expériences sont menées en collaboration mais avec laparticipation, au niveau de 10 %, du personnel permanent ducern chargé d’assurer le bon fonctionnement des installa-tions et du respect des consignes de sécurité, 7/7 j et24/24 h.

Le détecteur est composé de couches de sous-détecteurs,chacun étant spécialisé dans un type de particules ou de pro-priétés. Les particules issues des collisions sont plus oumoins déviées par le champ magnétique en fonction de leursimpulsions, ce qui aide à les identifier.On distingue trois grands types de sous-détecteurs :• les trajectographes qui enregistrent la courbe suivie par la

trajectoire d’une particule ;• les calorimètres constitués de couches de matériaux de

haute densité qui stoppent la plupart des particules et récu-pèrent ainsi toutes leurs énergies.

Les calorimètres électromagnétiques mesurent l’énergie desparticules légères (électrons, photons).Les calorimètres hadroniques échantillonnent l’énergie deshadrons (protons, neutrons).• Les identificateurs de particules.

Principe de la détection des particules

Les quatre grands détecteurs sont en activité simultanée etl’ensemble des expériences génère 40 millions de donnéespar seconde. après filtrage, le flux de données provenant desquatre détecteurs s’élèvera à 15 millions de go par an. cettegigantesque quantité de données sera accessible à des mil-liers de scientifiques à travers le monde par l’intermédiaire depuissants moyens informatiques.en conclusion, le cern est l’un des plus grands laboratoiresscientifiques mondiaux ayant pour vocation la physique fon-damentale, la découverte des constituants et des lois de l’uni-vers de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Pour cela il metà la disposition des physiciens le plus grand collisionneur departicules du monde : le Lhc (Large hadron collider).

si les résultats des prochaines expériences confirment lesprévisions théoriques, un grand pas dans la compréhensionde l’univers sera accompli.

une visisite passionnante, sous la conduite de guides pas-sionnés (anciens physiciens du cern),et qui mériterait d’ypasser plusieurs jours.

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annonces des groupes régionauxet des commissions techniques

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colloques nationauxet internationaux

date Lieu Organisateur manifestation

20103 au 6 mai esPagne commission Propulsion « space Propulsion »

saint sébastien de la 3aFwww.propulsion2010.com

19-21 mai tOuLOuse, gr [email protected] 5th international congress and exhibition: embed-tmP, see, sia [email protected] ded real time software and systems, erts

7-9 juin sWeden aiaa-ceas 16th aiaa/ceas aeroacoustics conferencestockholm www.aeroacoustics2010.se

7-10 sept. Paris [email protected] european rotorcraft Forum3aF

19-24 sept. nice [email protected] icas 2010: 27th international congress3aF of the aeronautical science

7-8 oct. WarsaW institute of aviation/ 14th ceas-asc Workshop & 5th scientificPoland ceas-asc Workshop of x3-noise : aeroacoustics of

www.multi-science.co.uk high-speed aircraft propellers & open rotors

date Lieu manifestation

2010iLe de France (tél : 01 56 64 12 30 ; courriel : [email protected])

3 mai Les mureaux (78130) commission matériaux / Journée thématique matériaux: « sou-astrium st dage » et visite des ateliers de fabrication du réservoir ariane 5

3 mai chatillon commission structures 3aF et Onera. Journée structures:Onera « conception et tenue en service des assemblages

par éléments de liaison ».

15 avril Paris « La biorobotique : des insectes aux robots d’exploration

sagem planétaire » une conférence de m. Franceschini

9 juin Paris assemblée générale & remise des Prix de la 3aFaéro-club de France

tOuLOuse midi-PYrénées (tél. : 05 56 16 47 44 ; courriel : [email protected])

28 avril toulouse « 20 ans du télescope hubble », une conférence de Jean-à 20h30 cité de l’espace François cLerVOY, esa - Philippe LamY, Observatoire

d’astronomie de marseille Provence - david sOuthWOOd , esa

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liards dont 23 % rd) dont la mission est de fournir le matérielaéronautique embarqué à tous types de clients.dans cette division, thales avionics Lcd (dont le siège prin-cipal est à bordeaux) fournit aux clients des “cockpit interac-tive solutions”.ici, à moirans, on produit l'électronique de cockpit pour le civilet pour la défense : on fabrique la partie visible d'un systèmede visualisation, donc une grande diversité d'écrans Lcd.L'usine s'étend sur 6 250 mètres carrés et comporte une par-tie importante de salles blanches (1 500 mètres carrés isO 5et 450 mètres carrés isO 7) qui constituent le cœur de la“maison”. ce qui explique que c'est en tenue salle blanche(longue blouse avec capuche et chaussons) que, par groupesnous effectuons la visite des installations : sans entrer dansles salles proprement dites, nous découvrons à travers desparois vitrées, un ballet d'hommes et de femmes en tenuesuper blanche qui réalisent par des processus hautementsophistiqués les écrans Lcd utilisés dans les cockpits d'avionset d’hélicoptères.

Le principe est simple : deux plaques de verre, une face avant(hublot, compatible aux agressions -chocs, vibrations...), uneface arrière « back lighting » et entre les deux un « heater » etles cristaux liquides bien sûr. Les plaques, l’une avec matricesactives, une autre assurant couleur et contraste, sont super-posées puis découpées (au diamant), équipées de leurs élé-ments de connexion puis “packagées” (à coups de « jaja » lapotion magique !), controlées et expédiées à bordeaux.Principe simple, mais réalisation très « pointue » qui exigenotamment un niveau de « propreté » impressionnant dudébut à la fin de la fabrication. notre groupe va d'ailleurs levivre en vraie grandeur : en fin de visite une « alerte » sonorenous invite à quitter (dans le calme) le site des salles blanches(une poussière de trop sans doute) pour la présentation(demo) produits : ces produits sont destinés à un nombreimportant d'avions, civils : airbus, atr, et militaires : rafale,a400m et d'hélicoptères eurocopter bien entendu etsikorsky.La présentation de quelques-uns de ces produits (le produitfini comporte derrière le Lcd un boîtier de quelques dizainesde centimètres renfermant les capteurs, sondes et cartes quiamènent les informations à l'écran) insiste sur les qualitésdemandées par les clients ; clarté, variétés de couleurs,contraste, lisibilité et absence de « marquage » à l'usage.démonstration nous est également faite du maintien de la lisi-bilité sous éclairage violent (un projecteur en l'occurence) trèsimportant pour les équipages.en 2007, l’usine a produit 9 OOO de ces « visus » dont lesdimensions vont jusqu'à quelques dizaines de pouces. au-delà, écrans de grandes dimensions, c'est l’asie (corée,taïwan) qui détient le marché et s'est dotée d'usines énormestype « stars war », très automatisées, car c'est l'homme qui

pollue ! le Lcd prenant de plus en plus le pas sur le plasma(réservé aux très grands écrans).

un pot sympathique conclut la visite : ambiance joyeuse, noshôtes viennent d'apprendre le renouvellement de leur agré-ment “isO 900” !

23 OctObre matin : Visite de minatecà grenObLe

nous sommes accueillis par m. bruno Paing, adjoint audirecteur.

minatec est un campus d’innovation, créé en 2002 sur lepolygone scientifique de grenoble, avec, pour partenaires,l’etat, les collectivités locales (région rhône-alpes,département de l’isère, communauté d’agglomérationsgrenoble-alpes-métropole, Ville de grenoble), le cea, l’inP degrenoble, et la caisse des dépôts et consignations.son objectif est de rassembler en un seul lieu des labora-toires de recherche (principalement dans le domaine desnanotechnologies), des établissements d’enseignement supé-rieur, et des entreprises, de manière à favoriser le transfertdes résultats de la recherche vers des applications pratiquesdans l’industrie.On y trouve donc des laboratoires de recherche (Leti, labo-ratoire de microélectronique du cea , « opérateur » principal ;l’inac, institut des nanosciences et cryogénie ; le Fmnt,dédié aux nanotechnologies…), des établissements d’ensei-gnement supérieur (PheLma : Physique, electronique,matériaux ; instn ; cime nanotech ; ensci, ecole nationalesupérieure de la création industrielle), et des entreprises, «startup »au départ, dont certaines ont évolué vers de grossesentreprises (st microelectronics et sOitec sont des « éma-nations » du Leti).minatec fournit à ces différentes entités des infrastructuresadaptées à la recherche (salles blanches, par exemple), à uncoût abordable puisque partagé, et anime la communicationentre elles grâce à une petite équipe très dynamique qui sus-cite le dialogue.

après une présentation des nanotechnologies et de leursnombreux domaines d’application, m. Paing nous explique lefonctionnement de minatec :• 4000 personnes rassemblées sur le site (2600 chercheurs,1200 étudiants, 600 industriels et spécialistes du transferttechnologique) ;• 70000 m² de locaux, dont 10000 m² de salles blanches ;• 350 m€ de budget annuel ;• 300 brevets par an ;• 1600 publications scientifiques par an, le tout animé parune structure réduite financée principalement par le cea.

m. Paing clôt sa présentation par quelques mots sur le futurprojet giant (grenoble institute alpes nano technologies),extension de minatec, orienté en particulier vers lesdomaines de la santé et des énergies nouvelles. L’objectif estde rassembler : 10 000 chercheurs, 10 000 étudiants,10 000 habitants.sur un site « carbon neutral » (sans consommation d’énergiehydrocarbonée), avec :• de grands équipements (synchrotron…) ;• une école de management spécialisée dans le managementtechnologique ;

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• des centres de recherche fondamen-tale.

une visite du campus nous permetensuite d’apprécier l’ampleur et la qua-lité des installations.Puis, nous sommes invités à participerau « midi minatec », qui rassemblechaque Vendredi vers midi les différentsacteurs de minatec pour une confé-rence sur un sujet d’intérêt commun.ce Vendredi, m. cadix, directeur del’ensci, école de design industriel, qui

vient de créer une annexe sur minatec,nous expose comment l’activité de de-sign, qui ne se limite pas à l’aspectesthétique auquel on l’assimile souvent,peut contribuer à créer des objets nou-veaux, utiles et créateurs de valeur, àpartir des nouvelles technologies déve-loppées dans les laboratoires derecherche.un sympathique buffet clôt cette confé-rence, permettant d’échanger avec desparticipants de profils très divers.tous nos membres ont été séduits par

la démarche innovante de minatec, qui,en regroupant des compétences et desprofils très différents, permet de dyna-miser la recherche et de lui apporter desdébouchés, comblant un fossé typique-ment français entre l’industrie et larecherche.

Francis CAPRON,Auguste DESMONCEAUX,Gilles DUFOUR,Philippe GRISON,Axel LAURENT

commission structures

synthèsede la Journéescientifique« cOncePtiOn rObuste desstructures Par La simuLatiOn »

Par Dominique BARTHE - Airbus

La conception de produits aéronau-tiques et spatiaux innovants est réaliséeavec une volonté très forte de réductiondes coûts et des cycles de développe-ment. La robustesse du processus dedéveloppement, c'est-à-dire sa résiliencevis-à-vis des aléas du programme et desvariabilités de toute sorte, est donc unequalité très recherchée sur le plan indus-triel afin de faire converger le dévelop-pement dans les coûts et délais pres-crits sur le produit attendu.La journée thématique « conceptionrobuste » de la commission structuresde la 3aF, organisée par airbus avec lesoutien du groupe régional 3aF tmP, seproposait de présenter un état de la pra-tique industrielle et de la recherche dansce domaine. elle a rassemblé un audi-toire de 70 personnes de l’industrie, dela recherche, et de l’enseignementaérospatial. La matinée a été consacrée

aux exposés généraux (avions, satel-lites), l’après-midi à des exemples d’ap-plication.après l’introduction de P. LadeVeZe(Lmt cachan), traitant du contexte géné-ral de la conception robuste avec ses 3étapes (Passage au Virtuel, simulation,dimensionnement & Optimisation) etinsistant sur la prise en compte de laVariabilité, J.-ch. bOnnet (airbus) a pré-senté un processus multidisciplinaireparamétrique « charges dimension-nement conception » permettant l’éva-luation rapide de variantes en phaseamont d’un Programme (solutioncOLOssus pour a350). ch. cOrnu-auLt (dassault aviation) a montré com-ment la robustesse de conception et dejustification des aéronefs est assurée,par une approche pyramidale cal-culs/essais avec validation et recalagesystématique à tous les niveaux.dans le secteur spatial, b. gergOnne(astrium satellites) a mis en avant l’im-portance du compromis entre robus-tesse/Performance/coûts/délais ainsique les améliorations nécessaires duconcurrent engineering et de l’intégra-tion conception/calculs. J. buFFe(thales alenia space) a, quant à lui,développé une démarche originale d’op-timisation de la performance technique

avec finalité économique, introduisant enparticulier le « coût de la défaillance ».La 1ère table ronde, animée par J.-F.imbert, a clairement dégagé unconsensus sur la définition de la concep-tion robuste et la nécessité d’approchesmulti-disciplinaires / multi-niveaux /multi-échelles / multi-critères, soulignantnéanmoins les délais trop longs detransfert des recherches vers l’industriepar l’intermédiaire des logiciels commer-ciaux standards.

La Journée s’est poursuivie par quelquesillustrations typiques :• m. hardeL (astrium sas aquitaine) amontré comment un processus itératifcaO/calcul peut réduire le cycle d’uneboucle de dimensionnement (ici un sys-tème de verrouillage), en incluant desétudes de sensibilité pour éliminer lesconcepts à risque et la prise en comptede renforts locaux dès le début de laconception ;• J.-P. LOmbard (snecma safran) a misen avant le passage à un schéma intégréméca/aéro/Optimisation (roues auba-gées) avec emploi massif de l’associati-vité caO/calcul, traitement des incerti-tudes, accroissement des moyens decalcul hP et utilisation d’outils dédiés.

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• F. seigneuret (airbus), à travers un exemple de corréla-tion modèle/essais structuraux (« barrel a350 »), a présentéun cas d’analyse robuste détaillée avec propagation d’incerti-tudes, permettant l’identification des paramètres influents etouvrant des perspectives prometteuses vers des techniquesde dimensionnement robuste en phase plus amont.

une 2ème table ronde, animée par didier gangLOFF (cnestoulouse), a clôturé la session en confirmant le volontarismedes industriels vers une réelle conception robuste par la simu-

lation, soulignant les avancées déjà réalisées tout en mesu-rant le chemin qui reste à parcourir : extension des approchesprobabilistes « a priori » (plutôt utilisées aujourd’hui « a poste-riori »), changement culturel et travail éducatif associés, col-laboration avec les éditeurs de logiciels, déploiement de nou-veaux processus et outils standards, moyens de calcul.L’assemblée dans son ensemble a salué la qualité des pré-sentations et débats sur un sujet aussi fédérateur, et s’estretirée en remerciant les orateurs et animateurs.

Le quatrième symposium international OPtrO 2010 sur« l’optronique dans la défense et la sécurité » parrainé par lasFO et ePic s’est déroulé du 3 au 5 février dans le centre deconférences de l’Ocde à Paris. il a rassemblé plus de 300participants dont un tiers d’étrangers autour de 136 commu-nications techniques et une exposition comportant 19stands.

après une allocution d’ouverture de michel scheLLer(Président 3aF) et de Jean-François cOutris (sagemPrésident d’honneur) le symposium a débuté par une sessionplénière ou des représentants institutionnels ou étatiques dehaut niveau de l’eda, ue, dga, nVesd, dstL ont présentéleur vision de l’optronique dans la défense et la sécurité. cette

session s’est terminée par des communications invitées desgrands organismes de recherche tnO, drdc, Fraunhofer-iOsb, QinetiQ, Onera, ciblées sur des sujets techniques.

Le symposium s’est continué sur les 3 jours dans 3 salles enparallèle avec des communications sur les 6 thèmes sui-vants : l’espace, l’imagerie, les systèmes laser, les compo-sants et senseurs, la simulation, et le traitement du signal etde l’image.Pendant les pauses café et repas les participants ont pu visi-ter l’exposition avec notamment des stands des sponsorsde la manifestation sagem, thales, esa, Onera, mbda, cilaset le cnes.

Le questionnaire d’évaluation distribué le dernier jour a mon-tré une grande satisfaction des participants sur l’emplace-ment, l’organisation ainsi que sur la variété et la qualité descommunications présentées.

rendez vous à tous en février 2012 pour le 5ème symposiumOPtrO.

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ehommage à un pionnierde l’esa : michel bignier2

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et du spacelab, michel bignier prend une retraite bien méritée.Jusqu’à sa disparition, cet homme discret demeurera unobservateur assidu du secteur spatial, que ce soit en tant queprésident de l’académie nationale de l’air et de l’espace(anae), de l’association aéronautique et astronautique deFrance (aaaF) ou de l’iFhe, voire comme consultant, notam-ment dans le domaine de l’assurance spatiale. »

Christian Lardier,Président de l’IFHEhttp://www.esa.int/esaCP/SEM4X132VBF_France_0.html

c’est en ces termes élogieux qu’en janvier 2008 , à l’occasiond’un hommage que lui rendait l’institut Français d’histoire del’espace (iFhe)3, christian Lardier évoquait la carrière excep-tionnelle de michel bignier, décédé le 12 octobre 2006, pro-moteur au cnes du programme L-iii-s, prélude du programmeariane et un des artisans majeurs des premiers grands chan-tiers européens de l’esa.

consciente de l’importance de préserver l’histoire du déve-loppement de la coopération spatiale européenne, l’agencespatiale européenne a commencé en 2002 à faire réaliserdans le cadre de son programme « Oral history of europe inspace » des interviews des personnalités ayant joué un rôlemajeur dans le développement du programme spatial euro-péen afin de rassembler des témoignages de première mainde leurs expériences4.On y trouve en particulier les témoignages de personnalitéstelles que roy gibson, hubert curien, michel bignier et harryatkinson qui retracent les premiers pas de la coopérationeuropéenne, sous les hospices de l’eLdO et de l’esrO et plustard de l’esa. ces ingénieurs experts, industriels et politiquesracontent leurs expériences en allemagne, belgique,danemark, France, grande bretagne, suède et suisse, le lan-cement des premières fusées ariane, les négociations post-apollo, les premières missions spatiales habitées et les ori-gines du programme scientifique spatial de l’esa.a la demande d’anciens du cnes, La Lettre 3aF a le plaisir decontribuer à ce travail d’histoire et de transmission dessavoirs en retraçant dans sa rubrique « les histoires del’histoire » la carrière de michel bignier, à partir de l’interviewréalisée par david redon, le 21 octobre 20035.

Khoa Dang Tran,Rédacteur en chef de La Lettre 3AF

« disparu en octobre 2006 à l’âge de 80 ans, michel bignierdébute sa carrière d’ingénieur dans le domaine des missileset des fusées-sondes. en 1957, à l’aube de l’ère spatiale, ilrejoint ainsi le centre d’essais d’hammaguir, aux portes dusahara algérien, afin de contribuer à la mise en route de cequi va devenir le programme spatial français.après un court passage par l’etat-major de la défense natio-nale, il devient en 1961 secrétaire général du comité desrecherches spatiales chargé de mettre en place le cnes. a lacréation de celui-ci, en 1962, michel bignier est nommé direc-teur des affaires internationales, un poste élargi aux relationsextérieures à partir de 1966. Parmi ses innombrables activi-tés, il aide à mettre en route le programme de satellites detélécommunications franco-allemands symphonie, premièreincursion européenne dans le secteur des applications. en1972, il devient directeur général de l’agence spatiale fran-çaise.c’est sous sa houlette que les ingénieurs du cnes imaginentle lanceur L-iii-s comme alternative au programme europa quivient de connaître quatre échecs en quatre tentatives de lan-cement. européanisé en 1973 à la conférence de bruxelles -qui devait également donner naissance à l’esa - le pro-gramme L-iii-s connaîtra l’incroyable succès que l’on sait sousle nom d’ariane.michel bignier quitte le cnes pour l’esa en 1976, dans un pre-mier temps pour prendre les rênes du programme spacelab,qui va pour la première fois donner à l’europe une véritableexpérience du vol habité avec ce laboratoire embarqué àbord de la soute de la navette spatiale américaine. en 1980,à la veille du premier vol de la navette, il prend la tête de ladirection des systèmes de transport spatiaux, où il retrouveariane et préside à son évolution vers ariane 4 puis versariane 5.en 1986, quelques mois avant qu’ariane 5 et le programmecolumbus ne soient définitivement adoptés par la conférenceministérielle de La haye, ce qui permettra à l’esa de poursui-vre son aventure au-delà de la réussite des premières ariane

3. L’hommage à Michel Bignier du 31 janvier 2008, organisé par l’IFHE en partenariat avec le Cnes et l’ANAE, s’est déroulé dans lasalle Espace du siège du Cnes, 2 place Maurice Quentin. Parmi les intervenants, on aura noté la présence de deux anciens directeursgénéraux de l’ESA - MM. Roy Gibson (1975-1980) et Jean-Marie Luton (1990-1997) – aux côtés du Pr. André Lebeau, ancien prési-dent du Cnes, et du Dr. Hermann Strub, qui fut responsable de la recherche spatiale au BMFT, le ministère allemand de la rechercheet de la technologie, au moment du programme Symphonie.4. Ces interviews ont été retranscrits et sont accessibles, depuis le 16 octobre 2009, en consultation par le public et les chercheurssur un site dédié au programme : wwwarc.eui.eu/HAEU/EN/Oh_esa.asp" http://wwwarc.eui.eu/HAEU/EN/Oh_esa.asp, hébergé àFlorence par l’Institut Universitaire Européen où sont conservées les archives de l’UE et de l’ESA.5. Avec l’accord des responsables du programme « Oral History of Europe in Space. La présente transcription reprend des extraitsde l’interview de Michel Bignier, réagencés pour certains afin de respecter autant que possible une certaine chronologie. Le fond despropos a été, bien sûr, scrupuleusement respecté. Le style parlé a été parfois légèrement modifié pour une meilleure compréhensionet une plus grande fluidité de la lecture.

Michel Bignier

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Origines FamiLiaLes et sOciaLes(1926 – 1943)

[du côté paternel] je n'ai pas connu mes arrières grands-parents. mon grand-père, déjà en retraite, petit négociant envins à bercy, avait eu une vie de travailleur acharnée. magrand-mère était fille d'un huissier de justice qui avait unepetite propriété à gisors dans l'eure. ils eurent trois enfants :mon père, le fils aîné, une tante et un oncle qui a joué un rôleindustriel important puisqu'il a fondé la société bsL (bignierschmidt-Laurent), une grande usine de fonderie dont le siègeprincipal était à soissons.nous passions une partie de nos vacances à gisors. magrand-mère était extrêmement pieuse et mon grand-pèreathée comme c'était le cas dans beaucoup de foyers à cetteépoque. ils sont morts tous les deux après la fin de la guerre: mon grand-père en 1946 et ma grand-mère en 1957.

du côté maternel, ils appartenaient à ce que l'on peut appelerla grande bourgeoisie. ils avaient un immeuble à Paris, unegrande propriété de 14 hectares en seine et marne et unegrande villa à Fort-mahon-Plage, dans la somme. Le père dema grand-mère était monsieur crose, membre correspondantde l'académie des sciences et membre fondateur du Journalde conchyliologie. La conchyliologie, pour ceux qui ne lesavent pas, c'est l'étude des coquillages.ma grand-mère était une maîtresse femme qui s'occupait detout, de ses terres, de la gestion de son immeuble.mon grand-père était un doux rêveur. [sorti] de l'x [école poly-technique], [il a] eu une vie très tumultueuse : [après avoir] faitdes recherches d'or en guyane et dans le caucase russe, ilavait lancé une société russe et terminé par des recherchesde pétrole dans le Wyoming.[de son expérience guyanaise] je n'ai pas de souvenirs saufque mon oncle m'a montré des lettres qu'il écrivait à sa fian-cée dans lesquelles il racontait qu'il ne prospectait pas sur lacôte mais qu'il allait dans les placers d'or, qui étaient soitdans les fleuves, soit dans les mines de l'intérieur de laguyane, à côté de saint-elie. il y avait presque quatresemaines de bateau, dans chaque sens, entre bordeaux etcayenne. ensuite, il y avait au moins quatre jours de piroguepour remonter les fleuves ; il n'existait pour se rendre à saint-elie aucune piste et il n'y avait que les fleuves qui étaient lavoie de communication. Les pirogues n'avaient que desrames, elles n'avaient pas de moteur, il fallait descendre etmonter les rapides en portant la pirogue et en faisant le tourdes sauts. c'était donc assez héroïque. dans le caucaseaussi, il a eu une vie assez héroïque.il dépensait une grande énergie physique au bord de la mer àdésensabler les abords de leur maison de Fort-mahon-Plage,qui est une plage de sable fin, et le vent nord-sud qui est extrê-mement fort sur cette côte ramenait le sable sur la route quipassait devant la villa. il passait des jours et des jours et desheures et des heures, avec une pelle, à faire des tas de sable,à le mettre un peu plus loin d'où il revenait sur la chaussée.mon grand-père est mort en 1940, ma grand-mère est morteen 1940 et ma mère aussi. On a donc été trois fois au cime-tière en 6 mois.

ma mère avait été reçue bachelière de manière assez bril-lante, mais c'était l'époque où les filles ne faisaient pasd'études supérieures, elle avait donc passé son brevet d'infir-mière qui lui a été utile à la guerre de 14. elle a fait aussi desétudes d'art, ce n'était pas l'école du Louvre mais l’équivalent.elle a beaucoup voyagé, elle était sportive, a joué beaucoup

au tennis et faisait du cheval … ils se sont mariés et ils ont euquatre enfants : moi, une sœur, un frère et une dernière sœuraprès. elle est morte quand j'avais 14 ans et ma dernièresœur avait huit ans.

mon père a fait la guerre, a terminé comme sous-lieutenantdans l'artillerie [puis] est devenu lieutenant de réserve… ilavait fait un doctorat en droit [puis] est entré dans la banque.il a fait toute sa carrière au cic [crédit industriel etcommercial] où il a [dirigé] la succursale de bercy. il y a ététrès bien reçu par la clientèle, qui a gardé un bon souvenir delui. ensuite, il a été directeur de la succursale du siège socialpuis secrétaire général du cic et quand il a pris sa retraite, ila été nommé président du cic de normandie dont le siègeétait à rouen. mon père a élevé seul ses quatre enfantspuisque ma mère est morte très tôt, quand on avait entre 8et 14 ans ; mon père est resté veuf, il est resté veuf pendantcinquante ans et nous a élevés seul avec mes sœurs.

etudes et FOrmatiOns (1943-1954)

L’X par esprit de contradiction (1947)J'ai fait des études relativement bonnes. au cours hattemer,j'ai eu de très bonnes bases et à condorcet, des professeurstout à fait remarquables. Je suivais bien. après avoir été reçuà trois bacs en 1943 (mathématiques élémentaires en juin,baccalauréat de Philosophie/Lettres en octobre), mon père avoulu que je fasse sciences politiques et l'école nationale desFinances, l'ena [ecole nationale d’administration, créée en1945] n'existant pas… cela me convenait puisque j'étais meil-leur en Lettres que dans le domaine des sciences.

Par esprit de contradiction, j'ai décidé de faire l'x, ce qui m'ademandé un gros effort et pas mal de temps puisque j'aipassé une hypotaupe et trois taupes [classes préparatoires :mathématiques supérieures et mathématiques spéciales]. J'aifini par être reçu à l'ancienneté [en 1947] mais avec un bonclassement à l'entrée puisque je suis entré 10ème.

Service militaire dans le Génie en Allemagne (1947)comme je ne savais pas que je deviendrais ingénieur militairede l'air après, et qu'à cette époque-là on faisait son servicemilitaire avant l'école et non pas après, je suis parti faire monservice dans le génie parce qu’un de mes cousins germainsétait ingénieur des Ponts, et qu'il m'avait dit que le génie étaitune arme bien.dans le génie, on commençait comme simple soldat ; j'étaisdonc simple soldat dans un bataillon « Ponts lourds », à spire(allemagne), dont le commandant était le commandantLévêque, que j'ai retrouvé par la suite à la délégationgénérale à l'armement quand la dga a été créée, et moncapitaine, commandant de compagnie, était le capitainebruneau que j'ai retrouvé, comme colonel, au cabinet de[Pierre] guillaumat.[en allemagne,] je ne m’occupais pas du tout d'espace. J'étaisà spire ; on y avait fait sauter les tours de l'usine puisquec'était l'époque où les Français détruisaient tout ce qui avaittouché à la guerre en allemagne, et les hauts fourneaux en fai-saient partie. avec notre lieutenant qui commandait la com-pagnie, on posait des « charges utiles »..., des charges explo-sives, des charges de destruction dans les grandes chemi-nées et on les a vues s'abattre. elles ne partaient pas vers leciel, mais c'était tout de même impressionnant.[concernant la récupération des matériels et des technolo-

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gies allemandes], j'étais simple soldat, ce n'était pas monrôle : on apprenait à marcher au pas, à construire des pontsde bateaux, à construire des ponts bailey. ceux qui ont faitdes choses en allemagne, ce sont ceux qui y ont été avec legrade de sous-lieutenant, ceux qui étaient de la promotionavant moi, qui avaient fait leurs études à l’x avant et qui sontpartis pour faire leur service militaire après.ensuite, j'ai été à l'ecole d'application du génie dans laquellej'ai suivi des cours de mines, des cours de ponts ; on m'aappris à monter à cheval et j'y ai aussi appris à jouer aubridge. c'était une vie assez agréable à angers, [j’en] suissorti avec un bon classement, ce qui m'a permis de choisirmon unité et j'ai choisi le 34ème régiment du génie entunisie.

Le 34ème Régiment du Génie à Bizerte (1948)il y avait deux postes au maroc, un en algérie et un en tunisie.J'ai pris celui de tunisie, [à] menzel-el-bab, c'est à côté debizerte, de l'autre côté par rapport à la rade. [c’était] unrégiment du génie dans lequel j'ai été chargé de faire l'ins-truction des jeunes. des jeunes « mixtes », il y avait moitiétunisiens et moitié Français.J'ai vu la ville de bizerte à cette époque-là. mon père m'avaitrecommandé au directeur de la banque de bizerte que j'ai étévoir. La tunisie commençait à avoir quelques troubles quiétaient extrêmement faibles. Quand j'ai eu un dîner avec ledirecteur de la banque, je me suis dit que j'allai prendre mapetite barque pour passer le fleuve. il m'a demandé : « est-ceque vous êtes armé ? ». Je lui dis : « non, je ne suis pas armé,pourquoi voulez-vous que je sois armé ? ». « mettez vos mainssous la table… » et il me passe un revolver en me disant : «Faites attention, il est chargé et prêt au tir. » « alors, maisvous, comment allez vous rentrer chez vous, vous n'allez pasavoir de problèmes ? » « non, j'en ai deux. » c'est pour direque c'était une occupation française en tunisie ; c'était peu detemps avant l'indépendance et là, ça se passait bien.[c’était] au printemps et en été 1948, [huit ans avant l'indé-pendance]. il n'y a pas eu véritablement de troubles mais detemps en temps un petit incident, une tension qu’on sentait,mais cela n'était pas méchant.[La ville de bizerte était] une grande base militaire, une granderade et il y avait des bateaux de guerre dans le port. mais

moi, je n'étais pas à bizerte, j'étais au camp de ben negro ;j'ai participé à mon arrivée aux grandes manœuvres del'armée française en tunisie.à tabarka, qui est un petit port rocheux, on a terminé dans laforêt de chênes-lièges où j'ai eu mon premier contact avec leslégionnaires qui m'ont surpris parce qu'on avait été toute lajournée sous le sable ; le pare-brise de ma voiture avait reçuune pierre et tout le sable rentrait ; le soir on enlevait lesable avec un couteau, on était sales... Les légionnaires ontdéplié dans leur sac leur tenue numéro un, et ils ont fait undéfilé époustouflant.

Le corps des Ingénieurs de l’AirL'embauche à l’x a eu lieu à la fin du mois de septembre. Ona commencé à suivre les cours ; on était par chambres de dixet par salles de travail de huit. Les cours étaient peu nom-breux mais demandaient une tension relativement importanteet du temps de travail. Je ne me suis pas foulé à l'école, je nesavais pas encore ce que j'avais l'intention de faire. J'avaisprobablement l'intention d'être ingénieur des poudres etcomme c'était vers le milieu du classement, je ne m'étais pascassé en me disant que j'aurais bien le corps des poudressans me fatiguer trop. Quand les examens finaux ont eu lieu,j'ai manqué le corps des poudres à cinq places près et j'ai prisle corps des ingénieurs de l'air qui était plus accessible.c'était un corps d'élite. mais nous étions une promotion faibleen nombre ; nous étions 180 alors que les promotions pré-cédentes étaient de 200 à 230. maintenant elles sont de 400.nous étions une promotion de 180 et le corps des ingénieursde l'air avait besoin de beaucoup d'ingénieurs de l'air, il enrecrutait huit ou dix sur les 180. ce qui faisait que ça allaitjusqu'au 120ème. Le corps des Poudres n'en recrutait que 2 etil suffisait que deux aient très envie de le prendre pour qu’onsature le corps des ingénieurs des Poudres avant le corpsdes ingénieurs de l'air. L'air n'avait pas tout à fait la cote qu'ila maintenant parce que l'espace n'existait pas encore et quenotre aéronautique était complètement à plat. On se deman-dait si le gouvernement allait faire un effort pour arriver à laremonter. Les corps qui étaient le plus pris, c'étaient tradi-tionnellement les mines et les Ponts. Je suis sorti dans lecorps des ingénieurs de l'air.

SuptélécomPendant les vacances, après l’x, on a fait du pilotage àVillacoublay. J'ai été breveté sans difficulté. Quand j'ai été voirle directeur du centre d'essais en vol (ceV) au mois de mars– c'était l'ingénieur général bonte – avant la sortie de l'école,je lui ai demandé si je pouvais entrer au ceV, ma hantise étantde me retrouver au ministère de l’air à écrire des marchés ;j'ai eu la hantise d'écrire des marchés et je ne voulais pas lefaire. il m'a dit : « oui, mais en électronique tu es sûrementextrêmement faible ; avec l’x on n'en fait pas, à supaéro onen fait extrêmement peu, donc tu vas faire à ton choix :supélec ou suptélécom ». alors j'ai dit : « Je ne peux pas faireles trois ans, ni même les deux ans ». il m'a dit : « non, j'aipassé un accord avec les directeurs de ces deux écoles ; tufais juste la troisième année et tu rattrapes les cours dedeuxième année pendant les vacances avant et après ». c'estdonc ce qui s'est fait.a l'école supérieure des télécoms, j'étais content [de retrou-ver] des camarades de l’x, de la promotion après la mienne,qui m'ont donné de bons contacts parce que je les ai revusaprès, au cnet [centre national d'études des télécom-munications] [et] à la direction générale des télécoms [dgt].Quand symphonie a été fait, j'ai retravaillé avec eux ; quand il

Les championnats d’athlétismed’afrique du nord

Par suite d'une erreur, j'ai été envoyé aux champi-onnats d'athlétisme d'afrique du nord, à alger.Pourquoi par suite d'une erreur ? Parce qu'unchronométreur s'était trompé de deux secondes surmon 100 mètres en course à pied ; il m'avaitchronométré à dix secondes huit, alors que j'avaisfait douze secondes huit. Le colonel, ayant vu mesdix secondes huit, m'avait envoyé à alger pourreprésenter le régiment en me demandant de don-ner le maximum ; j'ai fait douze secondes trois enme décarcassant d'une manière absolumenténorme. dès que je suis revenu, je me suis faitattraper pour me faire entendre dire que j'avais faitla noce à alger et que c'était ça qui m'avait empêchéde faire un bon temps !

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editeur• Association Aéronautiqueet Astronautique de France3aF – 6, rue galilée, 75016 Paristél. : 01 56 64 12 30Fax : 01 56 64 12 31www.aaaf.asso.fr

directeur de Publication• Michel SCHELLER

rédacteur en chef• Khoa DANG-TRAN

comité de rédaction• Michel de la BURGADE, JacquesSAUVAGET, Jean TENSI

rédactiontél. : 06 81 88 98 51e-mail : [email protected]

conception• Khoa DANG-TRAN,Sophie BOUGNON

imprimerie• Bialec, Nancy

réalisation• Sophie BOUGNON

dépôt légal : 1er trimestre 2010

crédits Photos : cern, cnes, esa,schneider.

Ont notamment contribuéà ce numéro : dominique barthe,michel bignier, sébastien bOissY, FranciscaPrOn, commission csai-3aF, Khoadang tran, auguste demOnsceaux,gilles dutOur, Philippe grisOn, christianLardier, axel Laurent, Long chauPham, david redOn.

ISSN 1767-0675 / droit de reproduction,texte et illustrations réservés pour tous pays

y a eu intelsat et eutelsat, j'ai retravaillé avec eux... donc j'aivu pas mal de gens qui m'ont été utiles dans ma vie.il y avait Jean grenier, maurice bernard, qui a été directeurdes études au cnet et qui se trouve actuellement directeurdes recherches au Louvre. c'est étonnant, mais c'est parcequ'il a mis au point des méthodes électroniques qui permet-tent de détecter les faux tableaux.J'ai rencontré Job et Voge, qui étaient deux des élémentsimportants du cnet, Pierre blassel qui est un des pionniersau cnet et à l’esrO [european space research Organisation– conseil européen de recherche spatiale]. il y avait aussi

thué qui s'occupait des fréquences et houssin qui a fait lapremière mission au Japon avec moi.Là, je suis entré dans le milieu des postes et des télécom-munications ; un milieu riche, connexe du nôtre, dans lequelj'ai acquis beaucoup de connaissances et beaucoup d'amis…ce qui a fait, entre autres, que lors du transfert du cnet aucnes – que le général aubinière avait l'intention de faire avecbeaucoup de brutalité – j'ai pu mettre de l'huile dans lesrouages et cela s'est fait sans trop de pleurs et de grince-ments de dents.

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