Convergences de juin 2012

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2 Notre paroisse A Saint-Honoré, la solidarité en action Habits 16 a installé, dans les sous-sols de la paroisse, un vestiaire où les vêtements sont soigneusement placés par genre et présentés avec goût. L e vestiaire, ouvert en permanence grâce à une tren- taine de bénévoles de bon conseil, vend à petits prix des vêtements en bon état, récents, donnés par les paroissiens. L’objectif est de vider vos placards des affaires inutilisées et de les remplir à petits prix. Quand les vêtements de vos enfants sont devenus trop petits, apportez-les et achetez-en à leur taille à des prix défiant toute concurrence. C’est par ce système de vases communicants que se constituent les stocks. Habits 16 propose aussi de venir chez vous, au moment d’un déménagement. Ce que vous renoncez à emporter rejoindra alors le rayon brocante. Les livres qui encom- brent votre bibliothèque seront revendus 2 le kilo, pour la grande joie des lecteurs boulimiques. La dynamique et souriante responsable, Madame Elisabeth Kneppert, a le bon sens, l’esprit pratique et l’ef- ficacité typique des mères de famille. Elle gère rationne- ment son stock de vêtements, elle le renouvelle périodi- quement suivant l’arrivée des nouvelles acquisitions, et envoie aux Compagnons d’Emmaüs les vêtements qui n’ont pas trouvé preneur. Les vêtements trop usagés sont recyclés industriellement, ce qui est parfaitement dans l’esprit écologique. L’argent récolté est destiné d’une part aux œuvres de charité de la paroisse et d’autre part à des aides à domicile pour des personnes en précarité. Et tout cela est l'œuvre de bénévoles. Nicole Averlant Le vestiaire est ouvert de 11h à 18h30 du lundi au vendredi et le samedi de 10h à 12h. Entrée par le 71, rue Boissière. Contact : 06 74 15 88 63 ou 06 11 40 13 73 Convergences Sur nos agendas Paroisse Saint-Honoré d’Eylau Adresse postale : 64bis, avenue Raymond Poincaré 75116 Paris – Tél. : 01 45 01 96 00 – Fax : 01 45 00 18 68 e-mail : [email protected] Accueil : À l’entrée de l’Église 66bis avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris Infos pratiques Photo de la couverture : Les Rameaux à Saint-Honoré - Photo Sophie Schultz Horaire d’été 2012 Du vendredi 29 juin (au soir) au lundi 3 septembre (matin) Église, 66 bis avenue Raymond-Poincaré Ouverture : en semaine de 7h30 à 12h et de 14h à 19h30 ; le dimanche de 8h à 12h et de 17h30 à 19h30. Place-Victor-Hugo, 9 place Victor-Hugo Ouverture : voir les sœurs de Bethléem/ Messes dominicales Samedi (messe anticipée) : 18h30 Dimanche : 8h30, 9h30 (église Place-Victor- Hugo), 11h, 18h30. Messes en semaine Tous les jours 8h. Tous les jours, sauf samedi 18h45. Du lundi au vendredi, de 18h à 18h45, un prêtre se tient à l’accueil (66 bis avenue Raymond- Poincaré) Mercredi 15 août : Assomption de la Vierge Marie Mardi 14 août (messe anticipée) : 18h30. Mercredi 15 août 8h30 9h30, 11h, 18h30 (église Place-Victor-Hugo). Les horaires habituels des messes reprendront le lundi 3 septembre.

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revue hebdomadaire de St-Honoré d'Eylau

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Notre paroisseA Saint-Honoré,

la solidarité en action

Habits 16 a installé, dans les sous-sols de la paroisse, un vestiaire où les vêtements

sont soigneusement placés par genre et présentés avec goût.

L e vestiaire, ouvert en permanence grâce à une tren-taine de bénévoles de bon conseil, vend à petits prix des vêtements en bon état, récents, donnés par les

paroissiens. L’objectif est de vider vos placards des affaires inutilisées et de les remplir à petits prix.Quand les vêtements de vos enfants sont devenus trop petits, apportez-les et achetez-en à leur taille à des prix défiant toute concurrence. C’est par ce système de vases communicants que se constituent les stocks.Habits 16 propose aussi de venir chez vous, au moment d’un déménagement. Ce que vous renoncez à emporter rejoindra alors le rayon brocante. Les livres qui encom-brent votre bibliothèque seront revendus 2 € le kilo, pour la grande joie des lecteurs boulimiques.La dynamique et souriante responsable, Madame Elisabeth Kneppert, a le bon sens, l’esprit pratique et l’ef-ficacité typique des mères de famille. Elle gère rationne-ment son stock de vêtements, elle le renouvelle périodi-quement suivant l’arrivée des nouvelles acquisitions, et envoie aux Compagnons d’Emmaüs les vêtements qui n’ont pas trouvé preneur. Les vêtements trop usagés sont recyclés industriellement, ce qui est parfaitement dans l’esprit écologique.L’argent récolté est destiné d’une part aux œuvres de charité de la paroisse et d’autre part à des aides à domicile pour des personnes en précarité.Et tout cela est l'œuvre de bénévoles.

Nicole Averlant

Le vestiaire est ouvert de 11h à 18h30 du lundi au vendredi et le samedi de 10h à 12h. Entrée par le 71, rue Boissière.Contact : 06 74 15 88 63 ou 06 11 40 13 73

Conv

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Sur nos agendas

Paroisse Saint-Honoré d’EylauAdresse postale : 64bis, avenue Raymond Poincaré 75116 Paris – Tél. : 01 45 01 96 00 – Fax : 01 45 00 18 68e-mail : [email protected] : À l’entrée de l’Église66bis avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris

Infos pratiques

Photo de la couverture : Les Rameaux à Saint-Honoré - Photo Sophie Schultz

Horaire d’été 2012Du vendredi 29 juin (au soir) au lundi 3 septembre (matin)

Église, 66 bis avenue Raymond-PoincaréOuverture :• en semaine de 7h30

à 12h et de 14h à 19h30 ;• le dimanche de 8h à 12h

et de 17h30 à 19h30. Place-Victor-Hugo, 9 place Victor-HugoOuverture : voir les sœurs de Bethléem/

Messes dominicalesSamedi (messe anticipée) : 18h30Dimanche : 8h30, 9h30 (église Place-Victor-Hugo), 11h, 18h30.

Messes en semaineTous les jours 8h.Tous les jours, sauf samedi 18h45.Du lundi au vendredi, de 18h à 18h45, un prêtre se tient à l’accueil (66 bis avenue Raymond-Poincaré)

Mercredi 15 août : Assomption de la Vierge MarieMardi 14 août (messe anticipée) : 18h30.Mercredi 15 août 8h30 9h30, 11h, 18h30 (église Place-Victor-Hugo).

Les horaires habituels des messes reprendront le lundi 3 septembre.

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éditorial

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9 ans, 9 mois

Bulletin d’abonnement à retourner au secrétariat de Saint-Honoré d’Eylau

r M. r Mme r MlleNom : ……………………………… Prénom : …………………………Adresse : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………désire s’abonner à Convergences et vous adresse ci-joint un chèque de 10 Euros à Saint-Honoré d’Eylau « Convergences » (pour un an soit 5 numéros).

A, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature

"

Voilà neuf années que j’ai été nommé à Saint-Honoré d’Eylau : l’évêque me confie au 1er septembre 2012 une nouvelle mission dans une autre paroisse de Paris.

9 ans – Ce fut le temps d’une mutation immobilière majeure : l’église de la place Victor-Hugo transformée intérieurement au service d’un meilleur respect de la vocation des sœurs de Bethléem, la cité paroissiale démolie puis reconstruite, un narthex et un parvis rénovés avec sa belle croix, une crypte et des aménagements nombreux au service de la mission et de l’accueil.Beau projet mené à son terme et dans les délais de temps et de budget par Charles-Henry Allibert et ses équipes : je les remercie chaleureusement pour leur fidélité, pugnacité et compétences. Bravo.

Mais ces « 9 ans » conduisent aux « 9 mois »Si j’ai reçu cette mission de « curé », ce qui signifie prendre soin des âmes, c’est pour un « accouchement » : celui de la naissance et de la croissance à la vie divine, d’une paroisse, d’une communauté, de familles, de personnes et cela au gré des rencontres, célébrations ou cérémonies : c’est exigeant parce qu’indicible et mystérieux, mais aussi facile puisque c’est l’œuvre de Dieu : alchimie étonnante d’un Dieu amour qui se fait homme tout en restant Dieu, chemin pris par un Dieu qui, à travers le sacerdoce ministériel « ne nous impose pas de choses étrangères (à ce que nous sommes), mais nous libère pour aller au plus profond de notre “être”. »Alors merci aux précédents curés, aux prêtres et aux diacres qui ont œuvré en ce sens et bon vent au prochain « Michel » qui pourra consacrer son énergie à « montrer le chemin du ciel » à cette communauté ouverte à la Bonne Nouvelle.Bien évidemment je pense à vous les paroissiens à travers les nombreux liens amicaux tissés dimanche après dimanche, ou rencontre après rencontre : ce sont des contacts riches, stimulants, profonds qui se sont établis. Ils resteront « en mémoire » je vous en remercie.

Père Michel Callies, curé de Saint-Honoré d’Eylau

Lire Convergences, c'est bien… S’abonner, c’est mieux !

Vous le savez, le bulletin que vous avez entre les mains est mis gracieusement à votre disposition, sur les présentoirs de la paroisse Saint-Honoré d’Eylau, chaque trimestre. Tous, en effet, doivent pouvoir avoir accès librement à l’information concernant ceux qui vivent de la Parole de Dieu dans notre quartier. Cependant, en vous abonnant à Convergences, qui vous parviendra dès sa parution, vous aurez l’avantage d’être avisés à temps de toutes les manifestations du trimestre. De plus, vous soutiendrez notre action, nous permettant ainsi d’équilibrer nos comptes sans avoir recours à d’autres aides que celle de nos annonceurs.D’avance, merci de votre aide.

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Dossier

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Harkis : frères d’armes

L es conditions de notre retrait d’Algérie, après l’abandon des Hmongs en Indochine, jettent

une tache morale sur un pays qui prétend donner au monde des leçons d’humanisme. Elles constituent, pour les acteurs qui l’ont subie, une bles-sure qui ne peut cicatriser.Beaucoup, mal informés diront : la tragédie des Harkis n’était pas prévi-sible ; les accords d’Evian prévoyaient leur protection ; on ne pouvait penser que la plupart seraient massacrés.Les lignes qui suivent constituent un témoignage. Il témoigne du cynisme dont ont fait preuve les autorités face à une situation dramatique.

Séduire les cœurs des populationsEn octobre 1961, sorti tout jeune sous-lieutenant de l’école militaire de Cherchell, j’avais choisi d’accom-plir le reste de mon service militaire comme officier des Affaires algé-riennes (Les SAS) et j’étais affecté à la SAS de Beni Dergoun dans le département de Mostaganem. J’en prenais le commandement peu après mon arrivée, en novembre.Créées pour pacifier, en séduisant les cœurs de populations trop longtemps

oubliées, les SAS avaient une double vocation civile et militaire. La SAS de Beni Dergoun était chargée d’un territoire d’environ 400 km2, divisé entre quatre communes et comptant de nombreux douars (hameaux). La tâche consistait à assister les maires dans leur administration, connaître et contrôler les populations, assurer l’ordre et la sécurité. On faisait des adductions d’eau, on plantait des oliviers et des eucalyptus, on vacci-nait les moutons, on assurait la sco-larisation des enfants ; on tenait un dispensaire où un médecin militaire assurait des consultations, on organi-sait un grand marché hebdomadaire très fréquenté. J’assurais personnel-lement une certaine justice de paix lorsque les parties me demandaient de les départager dans une chicaya.

La SAS de Beni DergounA la SAS, je disposais d’un adjoint civil pour les fonctions administra-tives, d’un infirmier civil, de deux instituteurs civils qui enseignaient à une centaine d’enfants des douars des alentours, d’un interprète (on ne parlait pas français dans le bled), d’un sergent et de cinq appelés du contin-gent, et de quarante Moghaznis dont

certains étaient d’anciens Fellaghas ralliés. J’étais assisté dans le com-mandement du Maghzen par deux « Mokkadems », anciens sous-offi-ciers ayant servi en Indochine.Les Moghaznis et leurs familles étaient logés dans des maisons indi-viduelles construites dans l’enceinte de la SAS. Beaucoup de Moghaznis étaient issus des douars voisins, ce qui facilitait l’établissement de relations de confiance avec les populations locales. Les habitants des principaux villages isolés avaient décidé d’assurer eux-mêmes leur sécurité. Les hommes avaient été armés de fusils de chasse avec chevrotines ou de fusils Lebel datant de la guerre de 14-18, mais encore redoutables. Ils montaient la garde jour et nuit, et chaque nuit je passais les voir pour les encoura-ger et m’assurer que tout allait bien. Cela crée des liens. Il y avait ainsi six douars armés en autodéfense.

Des cartes pour la FranceEn février 1962, les deux Mokkadems demandèrent à me voir. Ils me dirent que l’évolution des négociations d’Evian inquiétait les Moghaznis et qu’ils souhaitaient, si la France partait, pouvoir rentrer en France

La blessureHonneur à la marine qui a pu sauver ses Harkis, ou du moins une partie d’entre eux.

Ce ne fut malheureusement pas le cas général. On estime que plus de 80 000 d’entre eux furent massacrés.

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Dossieravec leurs familles. J’interrogeai le sous-préfet de Relizane qui m’assura qu’étant Français il n’y avait pas de problème de principe mais qu’il fal-lait que chaque personne disposât d’une carte d’identité française. Pour les établir, il fallait extrait de nais-sance, fiche familiale d’état civil et photographie.Aussi, pour ceux qui, notamment parmi les femmes et les enfants, ne disposaient pas de carte d’identité, j’organisai un transport à Relizane, la sous-préfecture, où il y avait un photographe. On chargea les familles sur les camions de la SAS dans un joyeux brouhaha, on fit les photos, et on déposa les dossiers à la sous-préfecture. On nous dit qu’il fallait une quinzaine de jours pour établir les cartes.Un mois passa. Les cartes d’identité ne venaient pas. Quand je relançais la sous-préfecture, on me disait qu’il y avait un petit retard, et de patienter.Puis vinrent le 19 mars et le cessez-le-feu : toujours pas de cartes d’identité.

Mon lieutenant, tu me tues !Je reçus instruction de récupérer les armes des villages en autodéfense. Je le fis non sans mal. Je revois encore ce chef de village, Larbi Ben Khoddem, un personnage de haute stature et de grande noblesse, me regardant avec émotion, puis allant chercher son fusil et me le tendant dans une atti-tude pleine de dignité en me disant : « Mon lieutenant, tu me tues ! » Larbi, ton visage hantera mes nuits jusqu’à mon dernier jour ; tu avais dit vrai !Début avril 1962, la SAS de Beni Dergoun fut dissoute. Je dus alors

désarmer mes Moghaznis comme le prescrivaient les accords d’Evian. J’attendais les cartes d’identité, mais je n’étais pas encore très inquiet pour la sécurité de mes hommes car il res-tait des troupes françaises à 12 km de là, j’avais encore mes appelés métro-politains, et surtout il n’y avait pra-tiquement pas de rebelles dans les environs.

L’enlèvementJe décidai, avec un officier d’une SAS voisine de profiter d’un week-end pour aller jusqu’à Tiaret et Frenda, dans le sud, à une centaine de kilo-mètres. C’est là que dans un village nous fûmes enlevés par un groupe de Moudjahiddines. Heureusement pour nous, notre captivité fut de courte durée car un colonel de l’ALN, arri-vant de Tunis, nous fit bientôt libérer.Mais pendant le temps où nous étions enfermés, nous dûmes passer tout un après-midi dans une pièce d’où l’on entendait des hurlements de douleur. Dans la pièce voisine les Fellaghas torturaient deux Harkis qu’ils avaient enlevés.Malgré notre refus d’assister à ces tortures, nous fûmes traînés dans cette pièce et mis en présence des deux hommes qui étaient suppliciés. On nous les présenta en ces termes : « Vous voyez ces deux-là : ce sont des traîtres ; l’un est un agent du Deuxième bureau, l’autre est un Harki. Ils subi-ront toutes les tortures avant d’être supprimés. Tous y passeront ! »

Ces gens-là, on n’en veut pas en France !Comme nous étions les premiers offi-ciers libérés après le cessez-le-feu, les

seuls à avoir une idée de ce qui se passait dans les rangs de l’ALN, nous fûmes, dès notre libération, reçus par M. Jean Bozzi, préfet de Mostaganem.Nous lui remîmes un document sur ce que nous avions pu voir et apprendre pendant notre captivité. Ce docu-ment est daté du 19 avril 1962. J’en extrais les passages suivants :« La divergence la plus grave (sur l’ap-plication des accords d’Evian) réside dans les catégories de populations auxquelles les accords doivent s’ap-pliquer… Il existe trois catégories de personnes qui seraient châtiées sans aucune pitié : les Espagnols, qui sont tous de l’OAS, le Deuxième bureau et surtout les traîtres. De ce dernier terme sont qualifiés tous les musul-mans qui ont lutté à nos côtés. »Ce document, remis au préfet sous notre signature, se concluait par le paragraphe suivant :« Le sort de ces hommes qui ont fait confiance à la France et ont com-battu pour elle est éminemment cri-tique. Il serait de notre devoir de tout mettre en œuvre pour les protéger et les mettre à l’abri. Si des représailles continuaient à leur égard, le risque serait grave que la situation ne se trouble à nouveau. »A la fin de l’entretien avec le préfet, j’intervenais une nouvelle fois en faveur de mes Moghaznis et de leurs familles, et je lui demandai de leur faire parvenir d’urgence leurs cartes d’identité. J’eus droit à une réponse cinglante : « Dites-vous bien que ces gens-là, on n’en veut pas en France ! »

Alain Briffod, ancien chef de la SAS de Beni Dergoun

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Dossier

C ette guerre fut l’occasion d’un changement de régime poli-tique en France et de divisions

profondes et durables entre Français partageant la même famille, la même foi ou les mêmes convictions politiques.En dépit d’une victoire militaire incontestable, sur le terrain, le pou-voir fut donné aux vaincus. Et 50 ans après, qu’ont-ils fait de ce pays et du bonheur de ses habitants, exception faite de la rente pétrolière pour un nombre limité de bénéficiaires ?On comprendra dès lors, le silence de ceux qui ont vécu cette période sous les drapeaux, au titre de leur service militaire ou de leur carrière. Néanmoins, une blessure et une honte restent pratiquement dans toute la mémoire collective : le sort qui fut réservé aux Harkis.

Ils avaient choisi la FranceQui étaient ces Harkis ? Généralement de jeunes hommes de souche nord-afri-caine, vivant dans les villes ou dans le bled, souvent issus de familles dont les pères ou les oncles avaient participé dans les rangs des troupes françaises, aux combats de la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient choisi la France pour eux, pour leurs familles et leurs villages, lorsque le FLN, par des exé-cutions sommaires et autres sévices, avait mis en demeure les habitants des villages de les suivre dans les maquis, ce qu’ils avaient refusé au péril de leur vie. L’armée française avait donc enrôlé, selon un statut contractuel de supplétifs, ces hommes courageux et ayant connaissance de leur région, de

ses coutumes et de sa langue.Les expériences furent multiples et les témoignages de cette guerre aux côtés des Harkis sont très nombreux. Pour ma part, j’ai servi sur le terri-toire algérien, à proximité de la fron-tière marocaine, dans une unité de la marine à terre de fusiliers marins, la DBFM (demi-brigade de fusiliers marins) en 1960-1961. Durant cette période j’ai commandé un poste d’en-viron 80 personnes, dont une harka d’environ une trentaine d’hommes. La mission était de protéger les popu-lations, environ 5 000 personnes, des exactions du FLN, et de donner une sécurité aux habitants, en même temps que l’éducation par l’école et la santé par les soins gratuits de médecins de premier ordre (souvent des internes de Paris). Ainsi ai-je fait partie des jeunes officiers de marine, ayant servi en Algérie, que le com-mandement, par prudence, éloigna de tout théâtre méditerranéen en 1962, au moment des évènements les plus douloureux. Donc, ayant quitté la DBFM en janvier 62, je me suis retrouvé aussitôt et durant toute cette même année d’épreuves, sur un aviso basé à Madagascar.Néanmoins il est important de savoir :– que la marine française a envoyé à partir de juin 1962, ses bateaux pour récupérer les Harkis et leurs familles,– que les marins et les anciens marins se sont organisés pour créer un village de Harkis au sein de la commune de Largentière dans l’Ardèche,– et que cette commune et ses habi-tants ont réservé aux Harkis et à leurs familles, un accueil très bienveillant.

Des officiers s’organisent pour les Harkis de la marine nationaleDès les premiers mois de l’année 1962, la prise de conscience des sombres pers-pectives réservées aux Harkis, est appa-rue dans toute son ampleur. En effet, leur licenciement les jeta dans le plus grand désarroi, d’autant plus qu’à quelques kilomètres de la frontière toute proche, au Maroc, quelque 10 000 soldats de l’ALN attendaient avec impatience, le moment d’entrer en vainqueur, par la politique, sinon par les armes.Des jeunes officiers, en particulier les enseignes de vaisseau Philippe Bros et Jean Nicolas, firent état de leurs inquiétudes auprès du com-mandement sur le sort des quelque 500 Harkis et de leur famille si la marine les laissait derrière elle lors de la dissolution prochaine de la DBFM. C’est alors que s’organisè-rent les démarches visant à obtenir le rapatriement des Harkis de la marine selon trois actions principales :– Une préparation sur place en Algérie par ces jeunes officiers, afin d’obtenir une décision de rapatriement par la voie hiérarchique, et en même temps une préparation psychologique et matérielle auprès des Harkis et de leur famille en vue de leur départ, dans un premier temps à Mers el-Kébir.– La mise en place à Paris d’une cellule animée par le capitaine de corvette de Saint-Georges, et l’enseigne de vais-seau de réserve Jean-Louis Canaud, en vue d’obtenir un soutien auprès des autorités parlementaires et gouver-nementales permettant d’accélérer la décision de rapatriement des Harkis.

L’Algérie, 50 ans aprèsAu moment de la commémoration des accords d’Evian et de l’indépendance de l’Algérie,

en 1962, les médias consacrent de nombreuses pages à cet évènement. Il reste que ce sujet est encore aujourd’hui l’objet de silences et de blessures cachées en métropole.

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Dossier

Les actions de persuasions, nous dirions aujourd’hui de « lobbying » furent nombreuses. Ainsi mon père, avait-il alerté, dès le mois de décembre 1961, des parlementaires pour qu’ils attirent l’attention du gouvernement sur le sort des Harkis. Et en mai-juin 1962, un courrier de Michel Debré, alors Premier ministre, l’informait par la même voie que le gouvernement avait donné son accord à l’envoi de navires de la marine pour faire rapatrier en France ceux des Harkis et de leurs familles qui le sou-haitaient. Dans le même temps, une association amicale des anciens de la DBFM fut créée et qui récolta en deux mois 500 000 F de l’époque.– Enfin, il fallut aussi trouver un lieu de repli des Harkis et de leur famille, grâce au réseau mis en place et avec un appui très significatif de la mairie de Neuilly, ville jumelée avec celle de Nemours, et de son maire M. Achille de Perreti. Le choix du lieu de repli se porta sur la ville de Largentière, dans l’Ardèche.

Accueillir et insérer en FranceC’est donc dans ce contexte qu’à partir de la mi-mars, les officiers de la DBFM reçurent l’autorisation de rapatrier vers Oran et Mers el-Kébir, les Harkis de la marine ainsi que leurs familles. Près d’un millier de personnes furent transférées d’abord par voie terrestre, en camion puis par voie maritime, depuis le secteur de Nemours jusqu’à Oran.Enfin, à compter du 5 juin, la marine

mit en place une noria de bateaux, des BDC notamment mais aussi un porte-avions pour acheminer vers Marseille les réfugiés Harkis et leurs proches. À leur arrivée et ils furent dirigés vers le Larzac, dans des condi-tions matérielles et d’hygiène que l’encadrement de la marine s’efforça de rendre le plus humain possible.Enfin, grâce à la diligence de l’associa-tion des anciens de la DBFM, à la fin du mois d’août, les Harkis de la marine et leurs familles purent quitter ce camp pour se rendre pour la plus grande partie d’entre eux à Largentière, d’autres à Beaurière dans la Drome, à Montpellier, d’autres enfin furent recueillis dans des propriétés fami-liales d’officiers de marine.Dès lors, le véritable centre de réinser-tion des Harkis et de leur famille dans la vie civile se trouva à Largentière, où la marine détacha pendant près de deux ans un lieutenant de vaisseau, plusieurs officiers mariniers et une assistance sociale.Le paysage et le climat avaient cer-taines similitudes avec l’arrière-pays de Nemours, et la société Pénaroya venait d’y ouvrir une mine d’ex-traction du plomb offrant ainsi des emplois. L’association amicale put également acheter des terrains et faire construire des logements par la société Sonacotra, spécialisée en la matière.Ainsi les Harkis ont pu rapidement retrouver une maison et le plus sou-vent un emploi. Les plus jeunes pour-suivirent leurs études générales et

certains purent suivre des formations professionnelles.

Largentière, une ville exemplaireIl faut réaffirmer ici que, de l’avis unanime des Harkis, les habitants de Largentière et leurs représentants au conseil municipal réservèrent à ces réfu-giés un accueil exemplaire, ce qui ne fut pas toujours le cas dans d’autres villes ou villages. Rappelons ici, que le « guide du routard » qualifie ainsi Largentière : « Le village qui aime les Harkis ».Chaque année, à Largentière, au mois de juin, ce sera en 2012 le 23 juin, les anciens Harkis, les anciens de la DBFM, des représentants de la ville de Neuilly et de nombreux représentants de la municipalité de Largentière, commémorent autour de la stèle à la mémoire des Harkis morts pour la France ces évènements dou-loureux mais aussi pleins d’espérance. Et un père blanc, ancien d’Algérie, ne manque jamais ces cérémonies.Cependant la vérité historique nous oblige à dire que ce rapatriement ne concerna qu’environ 60 % des Harkis de la marine, non en raison de négli-gences de celle-ci, mais du comporte-ment du FLN. En effet, jusqu’à l’indé-pendance, les Harkis à Nemours ou à Mers el-Kébir, recevaient des autorités du FLN qui avaient réapparu, des cour-riers mentionnant expressément que « tout était pardonné ». D’autre part, les femmes des Harkis, ainsi que leurs maris parfois, étaient réticentes à l’idée

« Si l’honneur signifie encore quelque chose dans notre société, en sauvant les Harkis, nous avons sauvé l’honneur »

Contrôleur général des armées 2S, Philippe Bros

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de quitter leur pays. Mais les choses étant ce qu’elles étaient, la France était dans l’incapacité de garantir leur sécurité sur place. En dépit des mises en gardes, ceux des Harkis qui cédè-rent au chant des sirènes, et voulurent rester, furent odieusement massacrés puis égorgés dès le départ du dernier bateau de la marine.Nombre d’entre eux avaient eu des pères ou des oncles qui s’étaient bat-tus pour la libération de la France. Malheureusement, à mon retour en France, j’ai eu la tristesse de compter parmi ces victimes, la moitié des Harkis que j’avais eu l’honneur de commander.

Oubli national honteux ou désir de réparation… 50 ans après ?

Denis Chaigne

Cet article doit beaucoup aux articles et notes du Contrôleur général des armées (2S) Philippe Bros ; qu’il soit ici remercié tant pour ses écrits que pour la part essentielle prise en 1962 pour « Sauver l’honneur ».

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V érité, Bon Sens, Esprit ont ins-piré des pyramides de livres. Habillés de belles reliures en

veau, entourés d’un silence respec-tueux que nul ne venait troubler, ils dormaient du sommeil du juste au fond des bibliothèques closes. L’Humour, tel le Prince Charmant tirant la Belle au bois dormant de son sommeil centenaire, a réveillé ces nobles vertus, il leur a redonné la fraî-cheur, la vigueur, la joie de leurs vingt ans, avec l’aide de sa mère Gaieté.Lorsque, revenues à la vie active, elles entrent avec Humour dans les palais des rois comme dans les chaumières, elles sont accueillies avec joie, écou-tées et suivies de bon cœur.Au service de la Vérité, Bon Sens et Intelligence (autre nom de l’Esprit) crèvent les baudruches des hommes de mauvaise foi, des hâbleurs, des prétentieux et les simagrées des faux jetons. Leurs talents magnifiés par l’humour mettent en fuite les esprits chagrins, les empêcheurs de danser en rond, les pessimistes chroniques, les grognons et les râleurs de tout poil.L’humour est bien sympathique, il a le charme de la jeunesse, il est spontané, vif, primesautier, farceur. Il aime jouer avec les mots, surprendre, se déguiser et faire rire, rire avec les autres, le tout arrosé de quelques gouttes de citron. Archer habile, il fait flèche de tout bois, il vise juste et ne rate pas sa cible.

L’humour au quotidienDans les réunions entre amis, il est accompagné par sa petite sœur, la Bonne Humeur. Elle est comme une lumière, rieuse, elle vous entraîne dans sa danse, conquérante elle arrache au spleen, pénétrante elle réchauffe les cœurs Elle est pleine de tact, discrète. Elle a l’intelligence des vraies valeurs, se refuse à faire des drames avec des broutilles, elle promène un regard optimiste sur les hommes et sur la vie.Dans les réunions entre amis, ils créent une ambiance joyeuse. Les jeux de mots fleurissent à tout propos.– Devant les œuvres du peintre abstrait : « Tes dessins sont aussi impénétrables que ceux de la providence. » Un autre renchérit. « Moi j’échange un mètre de toile contre une toile de maître. »Il y a une connivence enjouée entre le railleur et celui qui, de bonne grâce, se laisse « mettre en boîte ».– Tandis que le maître de maison découpe un poulet récalcitrant, son voisin, pour l’encourager, lui raconte « Le condamné, la tête sur le billot : “Je ne suis pas coupable.” Le bourreau levant sa hache : “C’est bien ce que nous allons voir.” »– A l’ami qui s’est cassé le bras en montagne, on pose une devinette : « Pourquoi les alpinistes s’encordent-ils ? C’est pour empêcher les plus sen-sibles de rentrer chez eux. »– On évoque aussi : « Les manchots à

deux doigts d’en venir aux mains. »– L’ami anglais sourit de l’esprit rouspé-teur et raisonneur des Français et cite Lord Balfour : « Si Dieu descendait sur terre, tous les peuples se mettraient à genoux excepté le Français qui dirait : “Ah ! Vous êtes là ! C’est pas trop tôt ! On va pouvoir enfin discuter un peu.” »On rit, on chante en chœur Tout va très bien Madame la marquise pour faire un pied de nez à tous les soucis.

L’humour pince-sans-rireUn humour qui retourne les armes de l’adversaire contre lui-même. « Le pré-sident Toussaint Rose (1611-1701) avait marié sa fille à un austère magistrat qui venait parfois lui faire de longues plaintes sur la frivolité et le goût de la dépense de sa femme. Ennuyé de ces propos fastidieux, le président Rose dit un jour à son gendre : “Assurez bien ma fille que si elle vous donne encore sujet de vous plaindre, elle sera déshéritée.” Depuis lors le mari ne se plaignit plus. »Les arguments imparables de Nikita Khrouchtchev. Retour à l’envoyeur. « C’est en 1956 que Khrouchtchev lut à Moscou le célèbre rapport où il dénonçait les crimes de Staline. Un auditeur demande : “Pourquoi vous taisiez-vous ?” Khrouchtchev à son tour demande : “Qui a parlé ?” Silence. Puis Khrouchtchev “Vous vous taisez ? C’est bien pour la même raison que nous nous taisions” »

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L’humour souligne les contradictions du discours– « Il croyait si profondément à la vertu de la “libre-pensée” que, s’il en avait eu le pouvoir, il eût employé la trique pour forcer les hommes à pen-ser librement, c’est-à-dire comme lui. » (Marcel Pagnol).– « Dans un cabaret de Bombay, deux écriteaux suspendus au même clou. Une image de Bouddha et le précepte “Mets ta confiance en Dieu”. Sur l’autre écriteau “La maison ne fait pas crédit.” »L’humour se moque de la logique dévoyée. « Que faut-il pour obtenir le pardon de mes péchés ? Commencer par pécher. »

L’humour sur les bancs de l’écoleLes élèves se défoulent en sortant des cours– « Quand le prof de philo me répond, je ne comprends même plus ce que je lui avais demandé. »– « Plus je lis Socrate, plus je com-prends qu’on l’ait empoisonné. »Mais les professeurs utilisent aussi l’humour d’une façon pédagogique. Après avoir étudié un auteur, le pro-fesseur peut en proposer la parodie, le pastiche. Cette raillerie spirituelle, tout en nuances malicieuses, qui exige une vraie connaissance de l’œuvre, une approche par l’intérieur, est la forme la plus vivante de la critique littéraire.– C’est une spécialité de Reboux dans ses “A la manière de”. Il parodie Péguy dans son vocabulaire hétéroclite et sa rime unique : « Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta chandelle. Et je te blanchi-rai comme une eau de javel(le). Et je te soutiendrai de toute ma ficelle. Sainte Barbe m’a dit : tourne la manivellePour mélanger l’orgeat avec le cara-mel, le miel de la mystique avec le miel du zèle. Sainte Barbe m’a dit : prends-moi pour haridelle. Sainte Barbe m’a dit : mets tout en kyrielle. Répète chaque mot, répète pêle-mêle. »

L’humour au tribunalTemple de la mauvaise foi humaine, il est une mine de jeux de mots.– Un jeu de mots salvateur : « Le jour-naliste royaliste Martainville était traduit devant le tribunal révolution-naire. Le président, pour l’incriminer davantage, affectant de l’appeler “de Martainville”, celui-ci, impatienté lui dit : “Citoyen président, je suis ici pour qu’on me raccourcisse et non pour qu’on me rallonge.” “Eh bien, dit un

jacobin du prétoire en belle humeur, qu’on l’élargisse.” »– La stricte application de la loi et ses aberrations : « Il est interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts et de mendier dans la rue. » (Anatole France).– Les manœuvres d’avocat : « Un avo-cat américain fixe droit dans les yeux le président du tribunal et lance : “Je ne suis pas aussi bête que votre honneur.” Dans le silence glacial qui a envahi la salle d’audience, l’avocat se verse un verre d’eau, le vide lentement et reprend “...que votre honneur le pense” ».– Les justifications de prudence : « On demandait au chef macédonien Mikaïlovitch pourquoi il avait assassiné son rival Prodojérof. “Parce que je ne vou-lais pas que vous puissiez demander à Prodojérof pourquoi il m’avait assassiné.”

L’humour aide à faire contre mauvaise fortune bon cœurAccepter, fût-ce pour en rire, la réalité telle qu’elle est.– L’autodérision. Edmond Rostand septuagénaire : « Les glaces ne sont plus ce qu’elles étaient. »– L’autodérision partagée. Jean-Paul II à un jésuite qui se risquait à s’adresser à lui en polonais : « Je vois que vous parlez le polonais comme moi le coréen ! »– La revanche malicieuse des sans-grade contre l’hypocrisie de certains VIP. La lettre anonyme : « Mark Twain envoya aux personnalités les plus marquantes de sa petite ville des billets anonymes ainsi conçus ! “Fuyez, tout est décou-vert !” Le lendemain, quatre de ses hono-rables citoyens avaient pris la fuite. »– Une revanche sur le mépris. Transformer l’humiliation en jouissance : « Un riche candidat avait beaucoup de succès grâce à ses discours écrits par un écrivain plein d’humour mais pauvre. Un beau jour, le député se fâcha avec l’écrivain, le traitant de raté, de minable. Magnanime, l’écrivain lui apporta néanmoins, quelques minutes avant la réunion électorale, le texte qu’il lui avait préparé. Le candidat commença à lire ce discours particulièrement brillant et, tout à coup, il pâlit en tournant une page et en voyant écrit en grand “A partir de maintenant, tu improvises.” »

L’humour, une forme de résistance, d’inflexible dignitéHumour du philosophe qui, vendu sur le marché aux esclaves et interrogé sur ce qu’il savait faire : « Commander ».L’humour feint de considérer la pire

des épreuves comme si elle était ano-dine, dérisoire, insignifiante. C’est une manière de mettre à distance la haine et affirmer qu’elle n’aura pas raison de la détermination, de la force de conviction, de la dignité de celui qui la subit. « Mort, où est ta victoire ? »En 1794, Malesherbes traversant la cour de la prison pour se rendre à la guillotine buta sur une pierre et s’ex-clama : « Voici un mauvais présage, un Romain à ma place ferait demi-tour. »

L’humour, une source de réconfort, un défi, un moyen d’entretenir le moralLorsqu’après l’invasion de la France, les Allemands se préparaient au débar-quement en Angleterre, Winston Churchill leur a répondu par la voie de la radio : « Nous vous attendons... les poissons aussi ! »

Saint Thomas d’Aquin et l’humourA son époque, l’humour s’appelle « eutrapélie ». C’est une vertu sociale, une légèreté d’existence qui sait prendre acte de la vie avec humour et sait susciter, dans le langage, convi-vialité et bonne humeur. L’eutrapélie est la marque évidente de l’allégresse intérieure que Dieu demande à ses serviteurs. Saint Thomas considère comme pécheurs ceux qui refusent de rire, ne disent jamais de drôleries et rebutent ceux qui en disent. Il les juge pénibles et mal élevés.La bienveillance délibérée favorise les rapports mutuels, triomphe de la monotonie des jours. Dans son journal, le pape Jean XXIII note : « Giovanni, ne te prends pas trop au sérieux. » Sainte Thérèse d’Avila se plaint : « Seigneur, à la façon dont tu traites tes amis, on com-prend que tu n’en aies pas beaucoup. »Et terminons par la prière de La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc : « Dieu, je te prie que tu fasses aujourd’hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s’il était Dieu et que tu fusses La Hire. »

Nicole Averlant

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Culture

De la difficulté d’annoncer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoinEntretien d’Eric Valmir avec le cardinal du Honduras, Oscar Rodriguez Maradiaga

L’esclavage est aboli mais l’exploitation humaine apparaît sous d’autres formesLe système américain de l’argent roi est érigé en modèle. Les entreprises inter-nationales s’implantent là où elles font le plus de bénéfices, là ou les salaires sont les plus bas et là où on paie le moins d’impôts. Les pays pauvres ven-dent des matières premières et des produits agricoles bon marché et doi-vent acheter de la technologie chère.L’argent règne en maître dans la cor-ruption des gouvernements, la toute puissance des narcotrafiquants, la mondialisation économique qui ne respecte que les plus forts.Une mondialisation économique sans mondialisation de la solidarité est la chronique d’une disparition annoncée.La mondialisation influence le mode de vie des groupes sociaux et la hié-rarchie des valeurs que la société se choisit.Dans notre mode de vie se produit une unification des modes de vie, des sym-boles culturels et des attitudes trans-nationales (films, chansons, modes vestimentaires, alimentation, etc.)La mondialisation culturelle envahit les cultures autochtones et pénètre jusqu’à leurs racines ; en conséquence, elle conduit à réagir contre l’impéria-lisme culturel pour défendre les ins-titutions, les langues, la vie sociale et religieuse, le système d’éducation et la hiérarchie des valeurs qui se trou-vent affectés. Les jeunes sont exposés à une foule de tentations : l’identifica-tion du plaisir avec le bien, l’identifi-cation de l’efficacité avec la vérité et la justice, l’identification du scepticisme avec la liberté véritable.

La perspective la plus effrayante est celle qui naît de la spirale de la crois-sance quantitative. Les catégories les moins favorisées des pays riches ont tendance à orienter leur mode de vie et leurs aspirations de manière à l’ac-corder au train de vie des riches et des privilégiés.Les pays hautement industrialisés exportent leurs produits mais aussi leur avidité. Leurs films et leurs publi-cités sont les agents les plus influents et les plus nocifs de cette propension.

Difficile d’invoquer Dieu dans un monde qui pense ne pas en avoir besoinL’Eglise ne parvient pas à capter l’at-tention des sociétés d’aujourd’hui et les crises de la vocation s’amplifient au fil des générations.On fait grandir l’enfant dans le culte de la réussite. On n’envisage pas l’Eglise et encore moins la prêtrise, ce n’est vraiment p as à la modeLes seules valeurs qui définissent les objectifs sont le succès financier et social, la beauté, les jolis vêtements – si possible de marque américaine.Il n’y a pas de place pour le spirituel : Dieu n’a pas sa place. Et pourquoi, d’ailleurs, l’aurait-Il ? A quoi sert Dieu quand je parviens à obtenir une bonne situation, une bonne santé, une belle famille ? Il ne m’apporte rien de concret, je me débrouille très bien sans Lui et, aujourd’hui, seul le résul-tat compte. La transcendance n’est pas même imaginée.Quand on est pauvre, on a tendance à s’en remettre à Dieu, faute de mieux. Il est écrit dans la Bible que, lorsque le peuple d’Israël était pèlerin dans le désert, il avait la nécessité de Dieu.

Une fois établi dans les villes, il s’est consacré à construire des murailles pour se protéger, à fon-der une nation et à s’instruire aux arts de la guerre. Dieu n’était plus là.

Pourquoi le représentant de l’Eglise apparaît-il comme un être poussiéreux ?On considère qu’il prêche, parle, parle de questions théologiques mais pas sur le quotidien politique, social, éco-nomique, sociétal.Dans la formation du prêtre, on ne travaille que le spirituel et le cérébral : l’affect et le sentiment sont déni-grés. Développer en soi l’attitude du Christ c’est un effort d’incarnation et la rédemption a commencé par l’incarnation.Vatican II dit : « Si l’Eglise s’éloigne du monde, elle se vide. »Le prêtre n’est pas un étranger au monde ni un surhomme. C’est un homme du monde et dans le monde qui doit aider son prochain tout en conservant une dimension mystique. Il n’est pas un observateur au-des-sus de la mêlée mais un acteur, un membre du peuple de Dieu. Il doit sanctifier comme un prêtre, gouver-ner de manière désintéressée comme un roi altruiste, proclamer la Parole et, à sa lumière, aiguiser la critique des injustices vécues par les plus faibles.Le Cardinal a étudié pendant des années les systèmes économiques et les rouages qui les font fonctionner aujourd’hui. Son devoir de cardinal est de parler des problèmes géopo-litiques contemporains dont il est le témoin direct. Son devoir est aussi de prêcher les valeurs de la doctrine sociale auprès des fidèles. L’Evangile doit être appliqué concrètement dans les affaires du monde et ce n’est pas commettre une ingérence dans les affaires de l’Etat que de projeter ce qui est une lumière au service de tous.

Nicole Averlant

Mgr Rodriguez Maradiaga est une personnalité internationale, il ignore la langue de bois, s’exprime avec une remarquable liberté de pensée et de ton, qu’il soit au G8, à l’ONU, au Vatican ou avec

les grands de ce monde. Il a fait de la lutte contre la pauvreté le combat de sa vie, il analyse avec courage la corruption

dans son pays, les rapports entre pays riches et pays pauvres et les conséquences de l’argent roi, du désir illimité de profit.

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Culture

Bulletin paroissial de Saint-Honoré d’Eylau71 rue Boissière - 75116 Paris Tél. : 01 45 01 96 00 Fax 01 45 00 18 68Site : www.paroisse-saint-honore.com e-mail : [email protected]

Directeur de la publication : Père Michel CalliesRédacteur en chef : Nicole Averlant Comité de rédaction : Père M. Callies, N. Averlant,G. Dunoyer de Segonzac

Edition et Publicité : Bayard Service édition Ile-de-France - Centre 18 rue Barbès – 92128 Montrouge Cedex - Tél. : 01 74 31 74 10 Secrétaire de rédaction : Louise d'Orglandes

Impression : Imprimerie Moderne de Dreux (28) Tél. : 02 37 63 00 44Commission paritaire : 54062 Dépôt légal : à parution Tirage : 2 500 exemplaires

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Pub Péridot père et fils

Idem Inter XVI

Les charmants travers de nos sembLabLesAlexander Mc Call SmithToujours prête à aider qui le lui demande, Isabelle Dalhousie, rédactrice en chef d’une revue d’éthique, accepte de mener une enquête pour rechercher le meilleur des trois candidats qui postulent au remplacement d’un directeur d’Ecole.Emporté dans une enquête allègrement conduite et séduit par la trame qui se tisse habilement sous ses yeux, le lecteur appréciera l’humour britannique qui affleure à chaque page et les remarques frappées au coin du bon sens qui ne peuvent qu’engendrer rire ou sourire de connivence. L’analyse psychologique des divers personnages, les réflexions profondes mais exprimées avec légèreté, les multiples observations de la vie quotidienne et les étonnantes digressions sur la planche à roulettes, le pardon ou encore le conformisme de l’anticonformisme donnent à ce petit livre une saveur très particulière. Et puis, plaisir non négligeable, l’auteur excelle à décrire l’Ecosse et plus particulièrement Edimbourg. Sans doute ne verrons plus du même œil, après cette lecture roborative, les charmants travers de nos semblables… voire même nos propres charmants travers !

Catherine de Monicault

deux sœurs. Yvonne et christine rouart. Les muses de L’impressionnismeDominique BonaYvonne au piano et Christine tournant les pages de la partition, peintes par Renoir en 1897, qui ne les connaît ? Ce sont les deux filles de Henry Lerolle – grand collectionneur et peintre lui-même – qui vont épouser, par l’entremise de Degas ami intime de la famille, Eugène et Louis Rouart, deux des quatre fils d’Henry Rouart, figure étonnante d’un véritable capitaine d’industrie.Les deux sœurs évoluent dans un milieu raffiné et intellectuel où se côtoient des peintres (Degas et Renoir bien évidemment, mais aussi Eugène Carrière, Odilon Redon, José- Maria Sert, Manet, Berthe Morisot et Maurice Denis) des hommes de lettres (Pierre Louys, Paul Valéry, André Gide, Francis Jammes, Claudel, Barrès) et aussi des musiciens (Debussy ou leur propre oncle Ernest Chausson).Mais les deux sœurs, dont Renoir peint l’heureuse complicité dans la musique, ne connaîtront pas un vrai bonheur : Yvonne suivra à regret son mari – ami de Gide dont il partage les goûts amoureux – loin de la vie parisienne à laquelle elle était destinée tandis que Christine ne partagera guère les besoins intellectuels et les idéaux de son mari.Par-delà la vie de ces deux sœurs, Dominique Bona fait revivre toute une société que fera disparaître la guerre de 14. Ainsi assiste-t-on à des évènements tels que le lancement de la NRF, les bouleversements engendrés par l’Affaire Dreyfus ou encore le développement du marché de l’art grâce aux grands marchands parisiens en rapport avec les premiers grands collectionneurs américains. Epoque passionnante certes, qu’évoque bien ce livre et qu’évoque aussi la superbe exposition du Musée de l’Orangerie consacrée, jusqu’au 11 juin, à Debussy, la musique et les arts.

Catherine de Monicault

Page 15: Convergences de juin 2012

Dossier

16

Dieu tout-puissant,

Ecarte de moi toute préoccupation de vanité,

Tout désir d'être loué,

Tout sentiment d'envie, de gourmandise

De paresse et de luxure,

Tout mouvement de colère,

Tout appétit de vengeance,

Tout penchant à souhaiter du mal à autrui

Ou à m'en réjouir,

Tout plaisir à provoquer la colère,

Toute satisfaction que je pourrais éprouver

A admonester qui que ce soit

Dans son affliction et son malheur.

Rends-moi, Seigneur, bon,

Humble et effacé, calme et paisible,

Charitable et bienveillant, tendre et

compatissant.

Qu'il y ait dans toutes mes actions,

Dans toutes mes paroles

Et dans toutes mes pensées,

Un goût de ton Esprit saint et béni.

Prière écrite par Thomas More,

dans sa cellule de condamné à mort en 1535

Dernière prière de Thomas More

Conv

erge

nces

Pour vous accompagner à tout âge de la vie et dans tous vos projets, nos spécialistes sont à vos côtés, à titre privé ou professionnel.

18 agences et de nombreux conseillers à votre disposition, dans tout le 16e arrondissement de Paris.

SOCIETE GENERALE

DR

Page 16: Convergences de juin 2012

Dossier

1

Dieu tout-puissant,

Ecarte de moi toute préoccupation de vanité,

Tout désir d'être loué,

Tout sentiment d'envie, de gourmandise

De paresse et de luxure,

Tout mouvement de colère,

Tout appétit de vengeance,

Tout penchant à souhaiter du mal à autrui

Ou à m'en réjouir,

Tout plaisir à provoquer la colère,

Toute satisfaction que je pourrais éprouver

A admonester qui que ce soit

Dans son affliction et son malheur.

Rends-moi, Seigneur, bon,

Humble et effacé, calme et paisible,

Charitable et bienveillant, tendre et

compatissant.

Qu'il y ait dans toutes mes actions,

Dans toutes mes paroles

Et dans toutes mes pensées,

Un goût de ton Esprit saint et béni.

Prière écrite par Thomas More,

dans sa cellule de condamné à mort en 1535

Journal paroissial de Saint-Honoré d’Eylau

Dernière prière de Thomas More

Conv

erge

nces

Sylv

ie B

riens

Harkis : frères d'armesp. 5-9

Eloge de l'humourp.12-13

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N° 100 - Juin 2012