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    ISBN : 2-84597-149-4ISSN: 1633-597XNumro treizemai 200519

    CONTReTeM

    Mateo Alaluf

    Marie-Hlne Bacqu

    Sad Bouamama

    Raymond Curie

    Matthieu Giroud

    Jean Harari

    Fabien Jobard

    Eustache Kouvlakis

    Jean-Pierre Lvy

    Olivier Masclet

    Joan Nestor

    Elise Palomars

    Didier Peyrat

    Spyros Sakellaropoulos

    Patrick Simon

    Yves Sintomer

    Panagiotis Sotiris

    Pierre Tevanian

    Loc Wacquant

    Cit(s) en crise

    Sgrgations et rsistancesdans les quartiers populaires

    TT

    CONTReTeMPS

    7 Prsentation : C i t ( s ) e n c r i s e

    1 1 L E S Q U A R T I E R S P O P U L A I R E S : T E R R I T O I R E S D U D S O R D R E S O C I A L ?

    13 Marie-Hlne Bacqu et Yves Sintomer: Affiliations etdsaffiliations dans lancienne banlieue rouge

    21 Olivier Masclet: Le PC et les militants de cit

    30 Fabien Jobard: Gopolitiques dune cit militante39 Sad Bouamama: La construction des petits blancs et les chemins du politique

    4 9 Matthieu Giroud: Rsister en habitant :les luttes dans les quartierspopulaires lpreuvedu renouvellement urbain

    59 Pierre Tevanian: Quartiers sensibles et zones de non-droit :la vision scuritaireet misrabiliste des quartiers populaires

    69 Loc Wacquant: La marginalit urbaineau nouveau millnaire

    8 1 L E S P O L I T I Q U E S P U B L I Q U E S E T L A P O L I T I Q U E D E L A V I L L E

    L A R E C H E R C H E D E L A P A I X S O C I A L E

    8 3 Patrick Simon et Jean-Pierre Lvy : Questions sociologiqueset politiques sur la mixit sociale

    9 3 Elise Palomars: Lethnicisation des politiqueslocales et sociales

    1 0 3 Jean Harari: Sgrgation territoriale: Leffet des politiquesfoncires et des stratgies damnagement

    122 Raymond Curie: Banlieues et violences urbaines:les orientations associatives et militantesconfrontes aux limites de la politiquede la ville et de lintervention sociale

    1 3 3 Joan Nestor : Opacit autour du 1 % logement:qui veut le bonheur des locataires?

    1 4 3 R P L I QU E S E T CO N T R O VE R S E S

    1 4 5 Didier Peyrat : Militer aussi contre linscurit civile1 5 5 Mateo Alaluf: Le socialisme libral en qute de gnalogie

    1 6 7 L U D ' A I L LE U R S

    1 6 9 Spyros Sakellaropoulos et Panagiotis Sotiris :le retour de limprialisme

    1 7 8 Eustache Kouvlakis: intervenir en marxiste xHSMIOFy971493z

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    CONTReTeMPSnumro treize, mai 2005

    Cit(s) en crise

    Sgrgations et rsistancesdans les quartiers populaires

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    Cit(s) en criseSgrgations et rsistancesdans les quartiers populaires

    CONTRETEMPS

    numro un, mai 2001

    Le retour de la critique sociale Marx et les nouvelles sociologies

    numro deux, septembre 2001Seattle, Porto Alegre, Gnes Mondialisation capitaliste et dominations impriales

    numro trois, fvrier 2002

    Logiques de guerre Dossier : mancipation sociale et dmocratienumro quatre, mai 2002

    Critique de lcologie politique Dossier: Pierre Bourdieu, le sociologue et lengagementnumro cinq, septembre 2002

    Proprits et pouvoirs Dossier : Le 11 septembre, un an aprsnumro six, fvrier 2003

    Changer le monde sans prendre le pouvoir? Nouveaux libertaires, nouveaux communistesnumro sept, mai 2003

    Genre, classes, ethnies : identits, diffrences, galitsnumro huit, septembre 2003

    Nouveaux monstres et vieux dmons: Dconstruire lextrme droite

    numro neuf, fvrier 200

    4Lautre Europe: pour une refondation sociale et dmocratiquenumro dix, mai 2004

    LAmrique latine rebelle. Contre lordre imprialnumro onze, septembre 2004

    Penser radicalement gauchenumro douze, fvrier 2005

    quels saints se vouer ? Espaces publics et religionsnumro treize, mai 2005

    Cit(s) en crise. Sgrgations et rsistances dans les quartiers populaires

    Les ditions Textuel, 200548, rue Vivienne75002 ParisISBN : 2-84597-149-4

    ISSN: 1633-597XDpt lgal : mai 2005

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    Ouvrage publi avec le

    du Centre nationa

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    p r s e n t a t i o n

    Cit(s) en crise

    Dossier coordonn parDaniel Bensad, Rene-Claire Glichtzman,

    Lilian Mathieu et Sylvain Pattieu

    Depuis un peu plus de vingt-cinq ans, les quartiers populaires reviennent rgulsur la scne publique: question inpuisable et rcurrente. Les discourstour tour du registre accusateur, dnonant ce quil est convenu dles violences urbaines un registre misrabiliste ou compatissant situations prcaires des habitants de ces quartiers.Ds sa cration, la politique de la ville symbolise un paradoxe. Elle adfi impossible consistant vouloir limiter les effets de la prcarisaduite par les restructurations successives du capitalisme qui fait dides millions demplois, carte durablement les plus prcariss de l

    salariale et les relgue dans les quartiers dshrits des mtropolesCette politique publique affiche lambition du retour au droit commville par un traitement spcifique des quartiers dits en difficult ehabitants. Depuis des annes, son action balance entre deux options:le quartier comme un morceau de ville sur lequel il faut agir parcedcroche du reste de la ville ou bien sattaquer aux processus de prcdes classes populaires et de discrimination qui affectent de plus en lemment les enfants de limmigration. force dhsiter et sans rel posattaquer aux transformations structurelles qui produisent la prcaris

    quartiers populaires, la politique de la ville a en quelque sorte sign soLa rcente loi Borloo quant elle affiche ses intentions centres sur formation urbaine radicale de ces quartiers avec un programme natiosur la dmolition et la reconstruction de logements sociaux. Le quaainsi dsign comme le territoire producteur de dsordres sociaux emais, pathologie urbaine et prcarit sociale sont clairement relies.Nombreux sont les ouvrages et les publications professionnelles qui prfaire un tat de la question et esquisser des pistes ou fournir des pr

    tions visant remettre les quartiers populaires dans une mise en pevertueuse.

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    Les quartiers populaire

    territoir

    du dsordre socia

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    L e s q u a r t i e r s p o p u l a i r e s : t e r r i t o i r e s d u d s o r d re s o c i a l ?

    Marie-Hlne BacquMatre de confrence luniversit Paris VIII

    CNRS-Centre de recherche sur lhabitat

    Yves SintomerProfesseur luniversit Paris VIII

    Affiliations et dsaffiliationsdans lancienne banlieue rouge

    Les quartiers de banlieues autour desquels se polarisent les peurs

    furent des quartiers o sest construit un mouvement ouvrier qui a su positivement les reprsentations stigmatisantes de la population lieues. Laffiliation massive des classes populaires la socit salariaville ouvrire constituait le socle de la conflictualit sociale. Le moouvrier et ses organisations politiques et syndicales appartient-il unexceptionnelle ou au pass? Un mouvement social peut-il merger lieues ancr sur de nouvelles formes dorganisation ?

    Les quartiers de banlieue, ces quartiers dont on parle , sont aujourdhui comme territoires du dsordre social marqus par la violence, dans lla plus mdiatique comme des territoires de non-droit. Cest ainsi athme de linscurit que sest focalise la dernire campagne lectosidentielle, et partir de ce mme diagnostic qua t dploye une muscle dencadrement scuritaire, alors quon se dirige vers la dmassive du parc de logements sociaux au nom du mme principe apartir de travaux conduits sur la longue dure dans deux municipalit

    cienne banlieue rouge, Saint-Denis et Aubervilliers, nous voudrions rsur les termes de ce diagnostic1. Comment ces quartiers, dsigns jusde faon positive comme des quartiers ouvriers ou populaires, dontont t inaugurs drapeaux rouges en tte, sont-ils devenus ces trenires annes des quartiers dexil, de relgation ou dexclusion?Nous ne prtendons pas ici dcrire les quartiers dits difficiles ou pris epar la politique de la ville en gnral, qui renvoient une grande divsituations et dont la catgorisation nest pas sans poser problme, mnous appuierons sur ce terrain particulier pour ouvrir quelques prflexions.

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    W q t L Q st q h tt ? A t d l h h i

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    Les politiques publiqu

    et la politique de la vi

    la rechercde la paix socia

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    * Ceci est la version abrge dun articleparu dans Urban Studies, 36-9,September 1999, traduit de langlaispar Sbastien Chauvin et lauteur. Il sagitdu texte rvis de lallocution plnire auxNordic Sociological Association Meetings,Copenhague, Danemark, 15 juin 1997.

    Je voudrais remercier les nombreuxcollgues (parmi eux Margaret Bertilsson,Peter Gunderlach, Inge Pedersen, Trond

    Petersen, et Annick Prieur) dont les effortset lenthousiasme ont rendu ma premirevisite en Scandinavie la fois possibleet agrable.

    8 0 T

    Wacquant, L., Quest-ce quun ghetto ? ,Actes de la recherche en sciencessociales, n 157: sous presse, 2005.Wrench, J, & J. Solomos (eds.) (1993), Racism and Migration in WesternEurope. New York, Berg.

    L e s p o l i t i q u e s p u b l i q u e s

    e t l a p o l i t i q u e d e l a v i l l e l a r e c h e r c h e d e l a p a i x s o c i a l e

    Patrick Simon

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    Patrick Simon

    socio-dmographe lINED

    Jean-Pierre Lvy

    CNRS-centre de recherche sur lhabitat

    Questions sociologiqueset politiquessur la mixit sociale

    La notion de mixit sociale revient dans toutes les lois avec lamrsoudre la fracture socio-urbaine. Celle-ci serait la solution pour ringalits sociales en accueillant les classes moyennes dans les populaires et en faisant lhypothse que la proximit spatiale peules processus de prcarisation et de segmentation socio-spatiale. Dedernires annes, elle permet surtout de justifier la dconcentrationment social dans les quartiers et la diversification de lhabitat par le pement du parc priv.

    Depuis la loi dorientation sur la ville de 1991, les notions de diversit,brassage, et, les rsumant toutes, celle de mixit sociale se sont imposes dansmaire de laction publique et reviennent dsormais dans toutes les lognant lobjectif de rsoudre la fracture socio-urbaine. En intervenapeuplement, que ce soit par loffre de logement (mixit urbaine) ou lelits daccs et dattribution, il sagit de favoriser la cohsion sociale eenchanement vertueux, garantir la qualit du vivre ensemble . Vsans doute, mais la notion de mixit sociale comme objectif politiqueplement dans les quartiers dfavoriss est ainsi devenue en quelqueun leitmotiv de laction publique. Elle recueille un large consensus, adans les mdias que dans toutes les familles politiques qui usent etde ce mot dordre. Un tel unanimisme attire la suspicion: il cache nrement des sens diffrents ou, tout le moins, une rfrence suffisabstraite pour trouver des formes concrtes dapplication nombrcontradictoires. Combien de politiques conduites au nom de la mixit s

    qui finissent par organiser la relgation? Il ne sagit pas ici de dn

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    par habitant est la plus faible .45000 nouveaux logements sontdemands chaque anne et le secteurlocatif social a enregistr 315000demandes en 2002 avec un tauxde vacance au plus bas (2,6 %).

    f i di ibl i

    11 Ce qui nexclue pas limplicationdautres instances de lentreprise,notamment le CE.

    12 Ici on cherche des indicateursdintgration des salaris dans la ville, dans la communaut , commel i i d l l

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    Rpliques et Controvers

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    Le foncier disponible est moinsen cause que le foncier constructible ,o la responsabilit de ltat et des lusest dterminante dans le cadre delamnagement du territoire.3 millions de m2 sont-ils mutables court terme, relevant du ministrede lquipement et des entreprisesde transports publics Rapport deM. Pommellet, Relancer lhabitat en IDF

    par la mobilisation des actifs foncierspublics, prsentation au congrs delAMIF, Sorbonne, juillet 2004.

    10 Catherine Taisne, Le 1 % logement,la mobilit professionnelle et les besoinsdes entreprises en matire de logement,ANPEEC/IAURIF, mars 1991.

    les investissements dans leur logement,leur revenu disponible, tout est bonpour intgrer les salaris dans la vieactive, mme les droits ouverts (PME mtallurgie). Et l on pratiquedes prts maison, avec prlvementmensuel sur le salaire (PME textile).

    13 57 % des accdants la propritpar le biais du 1 % logement taientouvriers ou employs en 2002, soit 8 %de hausse par rapport 2000 Le 1 %logement, dition 2003, ANPEEC.

    1 4 2 T

    R p l i q u e s e t C o n t r o v e r s e s

    Didier PeyratMagistrat

    Militer aussicontre linscurit civile

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    Face au parti pris de dnoncer la diabolisation des jeunes des banlieporter un regard critique sur la mdiatisation de linscurit, cet articelui de reconnatre la place prise par les agressions et les dgradationsquartiers et de rendre compte des inquitudes et des demandes de scles habitants expriment.

    Il ny a pas que des peurs lencontre des banlieues. Il y a aussi des inquituderieur des banlieues. Les habitants des quartiers expriment des proccfortes face aux agressions, aux vols et aux dgradations. Toute paccomplissant une activit quelconque dans un ensemble dhabitat soce soit un mdecin, un postier, un professeur, un gardien dimmeublecateur, un commerant, un militant politique ou un bnvole dassociaujourdhui confronte linscurit: quelle la subisse, quelle y aquon lui en parle constamment, la voici dsormais contrainte de se srapport elle. Il y a trente ans, ce ntait pas le cas. Quelque chose a Deuxime observation: la mutation du profil socio-politique des pequi expriment une demande de scurit. Des tudes soulignent que cupation scuritaire, longtemps apanage dindividus ports la xnet la punitivit, se dtache de ce noyau dur pour mordre sur des caaux rfrences diffrentes : la demande de scurit se rajeunit, se gaet sautonomise par rapport une classique demande dordre1.Ces changements correspondent-ils pour lessentiel une volu

    reprsentations mdias et pouvoir jouant un rle prpondrant daquage dinquitudes largement artificielles ou renvoient-ils dans taine mesure la place plus importante occupe par la dlinquancesocit depuis une trentaine dannes ? Je soutiens plutt la seconde voudrais men expliquer ici.

    Le dbat sur linscurit nest pas quun leurre En dpit de lactivisme de Nicolas Sarkozy et des efforts de DomiVillepin pour certifier que la dlinquance baisse en France, nous som

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    8 Henri de Man,Au-del du marxisme, Paris,Le Seuil, 1974, pp. 101 et 103, souligndans le texte (1re d. Allemande 1926).

    9 de Man, H., et Spaak, P. H., Pour unsocialisme nouveau, Bruxelles, Labor,1937. Les auteurs insistent sur limportance des facteurs spirituels dans le socialisme (p. 10), se prononcent

    14 Le Socialisme libral, p. 30.15 Idem, p. 15.16 Voir ce sujet la recherche comparative

    sur les politiques sociales europennes:Catherine Lvy, Vivre au minimum,Paris, d. La dispute, 2003.

    17 LIde socialiste, p. 172.18 p. 30.

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    en faveur des valeurs dordre, dautoritet de responsabilit (p. 11), pour une organisation corporative autonome desentreprises nationalises ou contrlespar ltat, la dparlementarisation desprocds de contrle (p. 23), et enconsquence, cest largument de toute labrochure, pour un socialisme national .

    10 Le Socialisme libral, p. 13.11 Gerassimos Moschonas, La Social-

    dmocratie de 1945 nos jours, Paris,Montchrestien, 1994, p. 9 et 152.

    12 De Man H, La Joie au travail, Bruxelles,Paris, Libr. F. Alcan et LEglantine, 1930.

    13 Dans leur seul change de correspondance,Proudhon rpond Marx en ces termes: Peut-tre conservez-vous encorelopinion quaucune rforme nestactuellement possible sans un coup demain, sans ce quon appelait jadis unervolution et qui nest, tout bonnement,quune secousse [...]. Nous ne devons pasposer laction rvolutionnaire comme

    moyen de rforme sociale .Lettre de Proudhon Marx du 17/5/1846.Voir ce sujet, Pierre Haubtmann,Proudhon, Marx et la pense allemande,Presses Universitaires de Grenoble, 1981.

    19 p. 126.

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    Lu dailleu

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    L u d ' a i l l e u r s

    Spyros Sakellaropoulos et Panagiotis Sotiris

    Le retour de l imprialisme Notes sur Empire of Capital dEllen Meiksins Wo

    (Londres & New York, Verso, 2003) et

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    The New Imperialismde David Harvey(Oxford, Oxford University Press, 2003)

    Pendant les annes quatre-vingt-dix, le terme de mondialisation sest imposle plus courant, sinon le plus pertinent, pour dcrire lvolution du caau niveau mondial. Nanmoins, au cours des dernires annes, la not

    prialisme opre un retour remarqu en tant quinstrument danalyse. Cnement renvoie lui-mme la conjonction de trois tendances plus gn

    Lescalade de linterventionnisme amricain, se prsentant dsormaiune nouvelle forme dimprialisme libral dirig contre les tats vo

    La rtraction du commerce mondial et des investissements directs (UNCTAD 2004), qui a mis un terme lillusion dune marche continula mondialisation conomique.

    Lintensification des rivalits conomiques et politiques parmi les ttalistes les plus puissants (par exemple le conflit entre les tats

    lUnion europenne durant les ngociations de lOMC, ou les diffrentions sur la guerre contre lIraq).Cest dans ce contexte quil convient dexaminer les importantes contdEllen Meiksins Wood et de David Harvey, deux des principaux thmarxistes du monde anglophone, sur la thorie de limprialisme.

    LEmpire du capitalLouvrage dEllen Meiksins Wood reprend son analyse antrieure de lmdu capitalisme (Wood 1991) et entretient des rapports troits avec lRobert Brenner (Brenner 1976; Brenner 1977; Brenner 1982). Son argumcipal est que le capitalisme peut tre dfini comme un ensemble de sociales spcifiques, qui conduisent la formation dun march concurregeant un accroissement constant de la productivit et de la comptitivitmarchandisation de la force du travail qui rend dsormais possible lexpdes travailleurs, loppos de la violence extra-conomique ncessaitraction du surtravail dans le fodalisme. Les origines du capitalisme sedans le dveloppement particulier de lagriculture pendant les premie

    CONTReTeMPS numro treiz

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    enfin sur ce terrain que se dcide en fin de compte la question de la violencervolutionnaire, non de manire simplement dfensive, comme moyen dedfense contre la violence des minorits exploiteuses, mais aussi comme rup-ture de lgalit, moment de suspension du droit, qui marque linstaurationdun ordre nouveau, comme Kant lavait dj fort bien vu propos de laRvolution franaise. Une dmocratie donc, on laura compris, qui mergeentirement refaonne du processus mme de son dploiement concret, non

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    * Texte dun communication prsentele 1er octobre 2004 au Congrs MarxInternational IV (Universit de Paris XNanterre).

    1 Cf. Pour reprendre une expression dunautre ouvrage G. Labica, Le Marxismelninisme, Paris, Bruno Huisman, 1984.

    2 Cf. plus particulirement G. Labica,La Statut marxiste de la philosophie,Paris, PUF, 1976.

    3 Auxquelles Labica a consacr un ouvrageentier; cf. G. Labica, Karl Marx. Les Thses

    sur Feuerbach, Paris, PUF, 1987.

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    p p ,don, la manire des libraux, comme rgime politique ou rgles procdura-les, mais comme ensemble de pratiques traduisant la capacit expansive de lapolitique. Dmocratie et rvolution, pour reprendre le titre de louvrage, sontdonc insparables en ce quelles sont distinctes: non parce quelles seraientdiffrentes, mais parce quelles dsignent le mme processus sous unedouble modalit, cest--dire dans le mouvement mme de son dploiement.