CONSEILS DU PHARMACIEN FACE À DES...

34
Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2 CONSEILS DU PHARMACIEN FACE À DES SYMPTÔMES OCULAIRES À L’OFFICINE L’intervention sur une pathologie oculaire est toujours délicate car toute initiative inadaptée peut avoir des conséquences dramatiques. Le conseil du pharmacien est donc à privilégier par rapport à l’automédication directe du patient. Objectifs Un patient ne doit jamais utiliser un collyre ou une pommade ophtalmique sans un conseil approprié afin d’éliminer une urgence et de rechercher un facteur iatrogène responsable du problème. L’aide mémoire vise à détailler la conduite du pharmacien face à une demande de conseils aux vues de symptômes pour atteindre ces deux objectifs et à bien conseiller son patient. Qui ? Chacun des membres de l’équipe officinale (pharmaciens et préparateurs) ayant une compétence différente, il conviendra d’orienter le patient vers la personne la plus appropriée en cas de problème complexe. Où ? - Au comptoir s’il s’agit d’un simple conseil. - Hors du comptoir s’il s’agit d’un cas nécessitant un examen plus détaillé de l’œil, des paupières, d’un conseil confidentiel ou d’une intervention (lavage oculaire, instillation de collyre, pose d’un pansement oculaire). Quand ? - Dès que le patient consulte à la pharmacie pour un problème oculaire. - Eventuellement, lorsqu’un patient vient à l’officine mais présente un œil symptomatique apparemment non soigné. Comment ? 1 Attitudes communes du pharmacien face aux symptômes oculaires - Avant tout examen oculaire du patient, il est recommandé : De vérifier que le patient ne porte pas de lentilles ; De se laver les mains au savon ; De porter éventuellement des gants à usage unique, la contagiosité de certaines infections étant très importantes comme la conjonctivite - L’aspect extérieur d’une blessure ne présage pas de son caractère de gravité. - Un cas bénin s’améliore en quelques heures. - Un corps étranger superficiel et visible sur la cornée (poussière, traces de mascara) peut être retiré par le pharmacien grâce à un lavage oculaire abondant au sérum physiologique par exemple (voir annexe 8 : Les solutions de lavage oculaire)). - Un corps étranger non mobile ne doit pas être retiré, il faut faire un pansement oculaire et envoyer le patient chez l’ophtalmologiste. - Un lavage oculaire abondant au sérum physiologique est à préférer à un bain oculaire avec œillère (risque de traumatisme de l’œil et problème d’hygiène de l’œillère). - Lorsqu’il est nécessaire de réaliser un pansement oculaire pour maintenir la paupière

Transcript of CONSEILS DU PHARMACIEN FACE À DES...

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

CONSEILS DU PHARMACIEN FACE À DES SYMPTÔMES OCULAIRES À L’OFFICINE

L’intervention sur une pathologie oculaire est toujours délicate car toute initiative inadaptée peut avoir des conséquences dramatiques. Le conseil du pharmacien est donc à privilégier par rapport à l’automédication directe du patient. Objectifs Un patient ne doit jamais utiliser un collyre ou une pommade ophtalmique sans un conseil approprié afin d’éliminer une urgence et de rechercher un facteur iatrogène responsable du problème. L’aide mémoire vise à détailler la conduite du pharmacien face à une demande de conseils aux vues de symptômes pour atteindre ces deux objectifs et à bien conseiller son patient. Qui ? Chacun des membres de l’équipe officinale (pharmaciens et préparateurs) ayant une compétence différente, il conviendra d’orienter le patient vers la personne la plus appropriée en cas de problème complexe. Où ?

- Au comptoir s’il s’agit d’un simple conseil. - Hors du comptoir s’il s’agit d’un cas nécessitant un examen plus détaillé de l’œil, des

paupières, d’un conseil confidentiel ou d’une intervention (lavage oculaire, instillation de collyre, pose d’un pansement oculaire).

Quand ?

- Dès que le patient consulte à la pharmacie pour un problème oculaire. - Eventuellement, lorsqu’un patient vient à l’officine mais présente un œil

symptomatique apparemment non soigné.

Comment ?

1 Attitudes communes du pharmacien face aux symptômes oculaires

- Avant tout examen oculaire du patient, il est recommandé : De vérifier que le patient ne porte pas de lentilles ; De se laver les mains au savon ; De porter éventuellement des gants à usage unique, la contagiosité de

certaines infections étant très importantes comme la conjonctivite - L’aspect extérieur d’une blessure ne présage pas de son caractère de gravité. - Un cas bénin s’améliore en quelques heures. - Un corps étranger superficiel et visible sur la cornée (poussière, traces de mascara)

peut être retiré par le pharmacien grâce à un lavage oculaire abondant au sérum physiologique par exemple (voir annexe 8 : Les solutions de lavage oculaire)).

- Un corps étranger non mobile ne doit pas être retiré, il faut faire un pansement oculaire et envoyer le patient chez l’ophtalmologiste.

- Un lavage oculaire abondant au sérum physiologique est à préférer à un bain oculaire avec œillère (risque de traumatisme de l’œil et problème d’hygiène de l’œillère).

- Lorsqu’il est nécessaire de réaliser un pansement oculaire pour maintenir la paupière

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

supérieure fermée, celle ci doit être bloquée avec une compresse pliée sous le pansement de façon à remplir la cavité orbitale (utiliser un adhésif microporeux).

- Attention aux contre-indications communes des collyres contenant d’une part un vasoconstricteur (voir annexe 7) et d’autre part un conservateur mercuriel (risque de réactions de sensibilisation).

- Se laver les mains après l’examen. 2 Conseils communs du pharmacien à un patient ayant une pathologie oculaire 2. 1 - Le lavage oculaire

- Le faire systématiquement si survenue d’un problème oculaire. - Après s’être soigneusement lavé les mains, nettoyer abondamment les culs-de-sac

conjonctivaux au sérum physiologique en inclinant la tête afin que le liquide s’écoule le long du nez.

- Ne pas utiliser l’œillère éventuellement fournie. - Idéalement attendre 15 minutes avant l’instillation éventuelle d’un collyre ou d’une

pommade ophtalmique. - Inscrire sur le flacon la date à partir de laquelle il faut jeter le collyre.

2. 2 - L’utilisation d’un collyre

- Se laver soigneusement les mains. - L’instillation d’un collyre se fait en tirant légèrement la paupière inférieure entre l’index

et le pouce vers l’avant pour créer une petite poche. Il faut regarder vers le haut. - Mettre la ou les gouttes de collyre sur la conjonctive en évitant de toucher le globe

oculaire, les paupières ou les cils avec l’embout. Fermer ensuite la paupière puis compter jusqu’à 100 en clignant des yeux pour répartir le collyre et en appuyant avec un doigt dans l’angle interne de l’œil (abouchement du canal lacrymal à fermer temporairement).

- Attendre environ 15 minutes avant l’instillation éventuelle d’un autre collyre ou d’une pommade ophtalmique.

- En fonction du collyre utilisé, le jeter 15 jours à 1 mois après ouverture voire davantage (voir annexes 3, 4, 5, 6 et 8).

- Bien refermer après utilisation. - Purger le collyre en cas de réutilisation (ne pas remettre la première goutte). - Préférer l’utilisation d’un collyre en monodose. - Ne jamais prêter son collyre (risque de contamination +++).

2. 3 - Les intérêts des monodoses

- Grande sécurité d’emploi en évitant le risque d’auto contamination ou de

contamination d’une autre personne. - Facilité d’emploi : ouverture facile et à jeter directement après usage. - Evite le gaspillage car contient la quantité suffisante de produit pour une application. - Conservation prolongée (souvent 2 ans : vérifier la date limite d’utilisation) des

monodoses non utilisées. - Permet un usage régulier du collyre suite à l’absence de conservateur

2. 4 - le système Abak®

- Le système Abak®permet de délivrer un collyre sans conservateur, celui-ci étant retenu dans le flacon par un adsorbant, un filtre empêchant en outre la pénétration de microorganismes dans le flacon qui reste ainsi stérile.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

- Pour que le système fonctionne correctement il convient de procéder de la façon suivante avant le premier usage :

Tenir le flacon verticalement, visser à fond le bouchon puis le dévisser Enlever la capsule de fond du flacon pour libérer le soufflet Tenir le flacon entre le pouce et l’index et le retourner Appuyer à la base du soufflet pour faire sourdre les gouttes (plus longues à arriver qu’avec un flacon habituel) Reboucher le flacon et remettre la capsule de fond - 9 spécialités sont dotées de ce système : Ecovitamine B12® 0,05 %, Fluidabak®1,5 %,

Multicrom® 2 %, Naabak® 4,9 % 5 et 10 ml, Naaxiafree® 4,9 %, Timabak® 0,1 %, 0,25 % et 0,5 %.

2.5 - L’utilisation d’une monodose de collyre

- Ouvrir la monodose en effectuant une rotation complète de la bague afin de rompre la soudure ou en coupant l’extrémité avec des ciseaux propres.

- Renverser la monodose afin de faire descendre le contenu vers l’extrémité ouverte. - Presser légèrement la monodose afin d’effectuer l’instillation. - Utiliser une nouvelle monodose à chaque application afin de garantir l’instillation d’un

collyre toujours stérile.

2. 6 - L’utilisation d’une pommade ophtalmique

- Ne pas utiliser la pommade ophtalmique si : Présence d’un traumatisme oculaire (peut gêner les examens ou gestes

chirurgicaux). Atteinte par du gaz lacrymogène (inhibe l’évaporation du gaz).

- Une pommade ophtalmique est plus efficace qu’un collyre car le temps de contact entre le principe actif et l’œil est plus long.

- Elle peut entraîner un trouble visuel plus long qu’avec un collyre. - Appliquer un grain de riz dans le cul-de-sac conjonctival de la paupière inférieure ou

sur le bord libre de la paupière puis procéder comme pour un collyre. - Ne pas toucher le globe oculaire, les paupières ou les cils avec l’extrémité du tube. - En cas de traitement simultané par un collyre, commencer par celui-ci et attendre

environ 15 minutes avant d’utiliser la pommade ophtalmique. - On peut appliquer préférentiellement le collyre la journée et la pommade la nuit. - Inscrire sur le tube la date d’ouverture (étiquette ou stylo feutre) et jeter 15 à 30 jours

après (voir annexes 3, 4, 5, 6 et 8 pour les durées recommandées). 3 Particularités des infections oculaires superficielles Certains facteurs de risque favorisent la survenue d’infections graves (AFSSaPS : collyres et autres topiques antibiotiques dans les infections oculaires superficielles, juillet 2004) :

- Immunodépression, - Diabète mal équilibré, - Pathologie locale sous-jacente : syndrome sec, dystrophie cornéenne, - Greffe de cornée, chirurgie oculaire récente, - Corticothérapie locale, - Port de lentilles de contact, - Obstruction des voies lacrymales, troubles de la statique palpébrale.

Les attitudes thérapeutiques conseillées doivent en tenir compte.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

4 Attitude spécifique du pharmacien face aux symptômes oculaires : évaluation de l’urgence et 12 fiches (cf. pages suivantes) 5 Liste des annexes (actualisées en septembre 2006) - Annexe 1 Les collyres et pommades antibiotiques - Annexe 2 Les collyres et pommades à base d’antibiotiques et corticoïdes, ou corticoïdes seuls - Annexe 3 Les collyres antiseptiques - Annexe 4 Les collyres antiallergiques - Annexe 5 Les suppléments lacrymaux - Annexe 6 Les collyres anti-irritation - Annexe 7 Les collyres contenant un vasoconstricteur - Annexe 8 Les solutions de lavage oculaire

Merci à Patrick Wierre (pharmacien d’officine) et au Docteur Hugues (ophtalmologiste) pour leurs suggestions.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

4) Attitude spécifique du pharmacien face aux symptômes oculaires ÉVALUATION DE L’URGENCE OPHTALMOLOGIQUE

ŒIL ROUGE Présence de signes associés (maux de tête, nausées, vomissements) Traumatisme de l’œil - Plaie ou contusion par impact Peu ou pas de douleur Baisse de l’acuité visuelle ou douleur - Brûlure par un acide ou une base Pas de baisse de l’acuité visuelle Trouble de l’acuité visuelle Fiche 12 : les blessures oculaires ni de trouble visuel Urgences ophtalmologiques Kératite bactérienne Arbre de décision ci-après du conseil officinal Glaucome aigu Fiche 4 : Conjonctivite virale Début brutal Fiche 5 : Conjonctivite bactérienne Oeil rouge (généralement un seul) Fiche 6 : Conjonctivite allergique Douleur vive étendue à la face Fiche 7 : Conjonctivite par sécheresse oculaire Cornée trouble Fiche 8 : Kératite phototraumatique (ophtalmie des neiges, Pupille en mydriase de la soudure à l’arc) Photophobie Fiche 9 : Conjonctivite irritative Globe oculaire dur Fiche 10 : Hémorragie sous-conjonctivale Fiche 11 : Lentilles de contact Risque de perte définitive de l’œil en quelques heures Délivrer 2 cp d’acétazolamide = Diamox® pour diminuer la pression de l’œil (N.B. : Contre indications absoluesdu Diamox® = hypersensibilité au produit ou aux sulfamides, insuffisances hépatique, rénale ou surrénale sévères et antécédents de coliques néphrétiques) ou Mettre quelques gouttes d’un collyre à la dorzolamide = Trusopt® (N.B. : contre indications du Trusopt® = hypersensibilité au produit, insuffisance rénale sévère et acidose hyperchlorémique)

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ARBRE DE DECISION DU CONSEIL OFFICINAL PAUPIÈRES

Traumatisme des paupières : plaies Inflammation des paupières Tumeurs Chirurgie Localisée Généralisée (sur une paupière) (aux deux paupières) Œil atteint Si muscle releveur Si bénin désinfection ou canaux lacrymaux et protection touchés Au bord de la paupière Dans l’épaisseur de la paupière Œil non atteint - Furoncle à la base d’un cil : - Tuméfaction assez ferme - Paupières (rouge- violacées) point jaunâtre - Douleur si aigue - Présence de squames à la base - Douleur vive au toucher (à éviter) - Indolore si chronique des cils Chirurgie - Œdème rougeâtre - Origine infectieuse ou allergique + chaleur - Sensation de gêne Fiche 1 : Orgelet ou Compère Loriot Fiche 2 : Chalazion Fiche 3 : Blépharite ciliaire

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ARBRE DE DECISION DU CONSEIL OFFICINAL ŒIL ROUGE

PAS DE DOULEUR OCULAIRE PAS DE VISION PERTURBEE

Avez-vous déjà pris quelque chose pour ça ?

OUI NON Vérifier que l’on pouvait utiliser ce produit selon le diagnostic posé (voir fiche) Attention aux interactions médicamenteuses si utilisation d’un collyre contenant un vasoconstricteur (voir annexe) Y - a - t - il des secrétions ? OUI NON Œil atteint Rougeur diffuse uni- ou bilatérale Rougeur diffuse bilatérale Rougeur diffuse légère uni- ou bilatérale Rougeur localisée + larmoiement en nappe unilatérale Sécrétions séreuses Sécrétions purulentes Prurit très important Sensation d’œil sec, Symptômes 4 à 5 h Exposition à 1 agent Rougeur transparentes abondantes paupières + angle interne de l’oeil grain de sable après exposition solaire vent irritant ? (soleil, piscine) d’apparition brusque Œil très larmoyant Pus dans l’angle interne de l’œil Saison pollinique Picotements Larmoiement Petit larmoiement réflexe sans traumatisme Oedème palpébral Cils agglutinés Rhinite allergique Clignement des paupières Photophobie Picotements ni douleur, Notion d’épidémie, Paupières collées au réveil Œdème palpébral Photophobie Rétraction des paupières Fatigue oculaire ni larmoiement rhume, angine Conjonctivite Conjonctivite bactérienne Conjonctivite allergique Conjonctivite par Kératite photo-traumatique Conjonctivite irritative Hémorragie sécheresse oculaire sous-conjonctivale Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9 Fiche 10 + Lentilles de contact (Fiche 11) + Blessures oculaires (Fiche 12)

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 1 : Orgelet ou Compère Loriot

Ophtalmo si récidives fréquentes Signes cliniques Inflammation localisée au bord libre d’une seule paupière. Petit furoncle de la paupière développé à partir d’une glande pilo-sébacée d’un cil. - Evolution

1/ œdème rougeâtre avec chaleur (stade inflammatoire). 2/ tuméfaction laissant place à un bourbillon (suppuration localisée à la base d’un cil).

- Sensation de gène locale. - Douleur à l’examen, à la palpation (on déconseille en général la palpation pour éviter que l’infection se propage). - Infections plus fréquentes en cas de diabète, immunodépression, état hyperséborréique (acné),

traitement par corticoïdes. Remarque On distingue : - l’orgelet externe superficiel et bien localisé - l’orgelet interne plus profond, visible à travers la conjonctive. Etiologie Infection essentiellement staphylococcique d’une ou plusieurs glandes de Zeiss, du follicule ciliaire (orgelet externe) ou, rarement, des glandes de Meibomus (orgelet interne ou meibonite). Conduite à tenir - L’application de compresses chaudes, pendant environ 10 minutes 3 à 4 fois par jour, permet

d’accélérer la maturation de l’abcès. - L’orgelet se rompt spontanément en général, cependant pour accélérer la guérison, dès que le

bourbillon apparaît, l’orgelet peut être incisé avec un bistouri pointu. Cette manipulation ne peut être décidée et réalisée que par un ophtalmologiste

- S’il existe un œdème facial, consulter un médecin (prescription d’antibiotiques par voie orale, ex : Pyostacine® 500 mg 2 cp 2 fois / jour pendant 15 j).

- Ne remettre les lentilles qu’une fois le traitement terminé. Remarque En cas de récidives fréquentes ou d’immunodépression, consulter un médecin pour obtenir un traitement antibiotique par voie orale. Produits utilisés Voir annexe 1 : collyres et pommades antibiotiques. N’appliquer des pommades antibiotiques actives sur le staphylocoque telle que Rifamycine® que chez les sujets à risque. Une application 3 fois /j sur la lésion.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 2 : Chalazion

Ophtalmo si kyste persistant ou récidive

Médecin pour prescription Signes cliniques Inflammation localisée dans l’épaisseur d’une seule paupière. - Petit nodule inflammatoire, rouge, souple siégeant dans l’épaisseur de la paupière. - Susceptible de surinfection (douleur si surinfection). - Fait souvent suite à un orgelet avec œdème et irritation. - Chaleur locale. - Courbure externe de la paupière. Etiologie - Tuméfaction (kyste) inflammatoire se formant à cause de l’obstruction d’une glande de Meibomus (située dans la paupière) suite à un orgelet ou à l’accumulation de substances non purulentes ou se formant à cause de l’obstruction du canal d’évacuation d’une glande lacrymale accessoire. Conduite à tenir L’intérêt des antibiotiques n’est pas démontré (ASSaPS, juillet 2004). - Appliquer des pommades à base de corticoïdes donc adresser à son médecin pour une prescription médicale. - L’application de compresses chaudes pendant 10 à 15 minutes, 3 à 4 fois / jour, peuvent accélérer la guérison. - Le chalazion peut se résorber totalement ou laisser place à un nodule enkysté, blanc, ferme et indolore qui doit être retiré chirurgicalement s’il est gênant (irritation du globe oculaire). - Si les traitements locaux ne suffisent pas, on doit recourir à la chirurgie par voie conjonctivale, sous anesthésie locale. - Attention : si récidives, penser à rechercher un diabète ou une anomalie de réfraction. - Ne remettre les lentilles qu’une fois le traitement terminé. Produits utilisés Voir annexe 2 : pommades à base de corticoïdes seuls.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 3 : Blépharite ciliaire

Ophtalmo si suspicion

de blépharite virale

Signes cliniques Inflammation du bord libre des deux paupières. - Démangeaisons. - Rougeur, brûlure, tuméfaction du bord libre des paupières. - Perte de cils. - Irritation conjonctivale avec larmoiement et photophobie. - Si blépharite ulcérante : petites pustules au niveau des follicules ciliaires qui finissent par se

rompre en laissant des ulcérations superficielles, croûtes très adhérentes (leur ablation provoque un saignement), et paupières collées au réveil du fait des sécrétions séchées pendant la nuit.

- Si blépharite séborrhéique : squames ou manchons blancs gras aisément détachables, sur les bords libres des paupières.

Etiologie Difficulté à trouver une cause précise mais certains facteurs peuvent favoriser la blépharite, comme : - astigmatisme - hétérophobie (trouble fonctionnel de la vision binoculaire lié à une variation de l’équilibre des

muscles de l’œil). - irritations chroniques (poussières) - certains cosmétiques (vernis à ongle, teintures capillaires) - infections chroniques bactériennes (staphylocoques), virales (herpès virus) ou parasitaires (poux). - affections dermatologiques (rosacée) et allergiques. Remarque La blépharite ulcérante est souvent provoquée par une infection bactérienne (staphylocoque) et la blépharite séborrhéique est souvent associée à une dermite séborrhéique du visage et du cuir chevelu. Conduite à tenir Traitement général - Suppression des sources d’irritations (vent, poussières, atmosphère viciée, cosmétiques). - Soins des paupières. - Traitement des lésions de voisinage : conjonctivites et infections lacrymo-nasales, affections

cutanées (séborrhée du cuir chevelu). - Lutte contre le terrain allergique (éviction du produit responsable de la réaction allergique). Traitement local Si blépharite ulcérante - Appliquer une pommade ou mieux un gel à base d’antibiotique 4 fois / j pendant 7 à 10 jours

(acide fusidique, tétracyclines, aminosides). Attention, l’usage de la rifamycine au long cours sélectionne des germes mutants résistants.

Si blépharite séborrhéique - Hygiène des paupières +++ : nettoyer tous les jours le bord de la paupière avec un coton tige

imprégné d’un shampooing dilué pour bébé (2 à 3 gouttes dans un demi-verre d’eau chaude) ou utiliser un gel nettoyant (Blephagel®) ou masser à l’huile d’amande douce.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

- Les blépharites séborrhéiques imposent également de se préoccuper du visage et du cuir chevelu.

Si blépharite parasitaire - Appliquer une pommade antiseptique. Si blépharite virale - Se limiter au nettoyage des paupières et voir un médecin pour déceler la présence ou non d’un

herpès. En cas de chronicité - Masser le tarse de la paupière pendant 4 à 5 minutes, éventuellement avec du Bléphagel Remarque - Dans le cas de blépharites rebelles, qui sont en général d’origine allergique, nécessité d’une

désensibilisation spécifique. - Les séquelles de blépharite (ectropion, entropion) relèvent de la chirurgie. Produits utilisés Voir annexe 1 : Collyres et pommades antibiotiques.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 4 : La conjonctivite virale Signes cliniques

- Conjonctive gonflée Ophtalmo si - Oedème des paupières conjonctivite - Adénopathie à la base des oreilles herpétique - Rougeur diffuse unilatérale (voire bilatérale) - Erruption vésiculeuse - Oeil très larmoyant mais sécrétion d’abondance variable.

Etiologies

- Virus adénopharyngo-conjonctivaux dans les fosses nasales, le pharynx, les amygdales sont les réservoirs. - Contamination par sécrétions conjonctivales à partir de mains souillées, flacons de collyre. - Herpès, virus varicelle-zona. - Contexte épidémiologique.

Premier conseil : ne pas utiliser de collyre antibiotique (si pas de surinfection) ni cortisonique (soulage mais ne modifie pas l’évolution et en cas d’usage prolongé risque d’engendrer un glaucome cortisonique). Conjonctivite à adénovirus

-Nettoyer les sécrétions matin et soir au sérum physiologique. -Instiller un collyre antiseptique 1 goutte 6 à 8 fois / jour pendant 48h, puis 4 fois / jour pendant 5 à 8 jours. Conjonctivite herpétique (présence d’une éruption vésiculeuse au niveau des paupières)

- Nettoyer les sécrétions matin et soir au sérum physiologique, - Utiliser un antiviral à usage local jusque 3 jours après la cicatrisation.

Médicaments sur prescription Aciclovir = Zovirax® : pommade ophtalmique (tube de 4,5 g)

et non dermique (tube de 10 g) Attention aux confusions avec les génériques)

Idoxuridine = Iduviran® (collyre) 5 fois / jour jusqu’à 3 jours Ganciclovir = Virgan® (gel) après la cicatrisation Trifluridine = Virophta® (collyre)

Effets indésirables : sensation de brûlure, picotement transitoire Très contagieux donc mesures d’hygiène RIGOUREUSES : un patient atteint de conjonctivite virale est contagieux pendant les 10 à 12 jours après l’apparition des symptômes.

- Généralement : guérison en une semaine. Si délai dépassé : consulter un ophtalmologiste. - Séparer le linge de toilette de la personne atteinte. - Privilégier l’utilisation de mouchoirs jetables. - Ne pas se frotter les yeux pour éviter l’extension de la conjonctivite à l’œil non atteint. - Se laver les mains régulièrement avec du savon. - Ne pas toucher les paupières ou les cils avec l’embout du collyre, de la pommade. - Retirer les lentilles pendant la durée du traitement. - Ne pas interrompre prématurément le traitement. - Ne pas diminuer la posologie ni le rythme d’administration.

Produits utilisés Voir Annexe 3 : Les collyres antiseptiques

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 5 : La conjonctivite bactérienne

Signes cliniques Ophtalmologiste recommandé si critères de gravité (1) ou - Secrétions purulentes facteurs de risque (2) - Secrétions abondantes (1) - Pus dans l’angle interne de l’œil - Cils agglutinés - Paupières collées au réveil - Rougeur diffuse uni- ou bilatérale - Conjonctive gonflée - Œdème des paupières (1) - Absence de prurit - Photophobie (1) - Larmoiement important (1) - Parfois, baisse de l’acuité visuelle (1, même légère) Etiologies - Cocci gram (+) : Staphylocoque doré, Streptocoque ß hémolytique, Pneumocoque - Gram (-) : Entérobactéries, Pseudomonas, Haemophilus. Conduite à tenir - Respecter des mesures d’hygiène très rigoureuses de lavage oculaire. Conjonctivites bactériennes non graves ou en absence de facteurs de risque - Nettoyer les sécrétions oculaires au sérum physiologique matin et soir (ou plus selon l’intensité des sécrétions). - Utiliser un collyre antiseptique : 6 à 8 fois / jour pendant 48 h puis 4 fois / jour pendant au moins 6 jours. Conjonctivites bactériennes graves ou en présence de facteurs de risque - Orienter vers un ophtalmologiste. Produits utilisés Voir Annexes 1 et 3 : Les pommades antibiotiques Les collyres antiseptiques Facteurs de risque (2) - immunodépression - diabète mal équilibré - greffe de cornée, chirurgie oculaire récente - corticothérapie locale - lentilles de contact - pathologie sous jacente : syndrome sec - obstruction des voies lacrymales

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 6 : La conjonctivite allergique Ophtalmo si douleur ou photophobie

Rare Signes cliniques - Prurit très important sous les paupières et dans l’angle interne de l’œil - Œdème des paupières - Rarement : photophobie et douleur - Rougeur diffuse bilatérale - Larmoiement, éternuements - Sensation de corps étranger Etiologies - Notion de terrain atopique (eczéma, urticaire, asthme …) - Pollens des graminées, d’herbacées, d’arbres sont à l’origine de conjonctivites allergiques intermittentes (saisonnières). - Acariens, moisissures, phanères d’animaux, cosmétiques sont à l’origine de conjonctivites allergiques perannuelles. - Farines, latex, produits de coloration, produits d’entretien sont à l’origine de conjonctivites allergiques professionnelles. - Certains conservateurs de collyres (ammoniums quaternaires, amidines, dérivés alcooliques…). Conduite à tenir - Aider à la recherche étiologique avec le pharmacien. - Supprimer le ou les allergènes en cause. - Eviter de se frotter les yeux. - Laver abondamment les culs-de-sac conjonctivaux avec du sérum physiologique 4 fois / jour. - Instiller un collyre anti-allergique pendant 20 à 30 jours. - Laver les fosses nasales à l’eau de mer. - Administrer un anti-H1 (2ème génération) par voie générale si les signes cliniques sont importants. - Consulter un médecin si persistance des symptômes au delà de 48 h. Produits utilisés Voir Annexe 4 : Les collyres antiallergiques + Une prescription occasionnelle de très courte durée d’un collyre aux corticoïdes peut se justifier pendant la phase aiguë. ATTENTION : l’utilisation prolongée expose à la corticodépendance de l’affection et au glaucome cortisonique.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 7 : La conjonctivite par sécheresse oculaire

Signes cliniques - Sensation de grain de sable - Picotement voire larmoiement réflexe - Photophobie

- Rougeur diffuse uni- ou bilatérale - Clignement réflexe des paupières Etiologies - Âge : tarissement physiologique des sécrétions, ménopause - Médicaments entraînant une sécheresse oculaire : - Atropiniques, - Psychotropes (hypnotique, neuroleptique, benzodiazépine) et antiH1 - Antiparkinsoniens, - ß-bloquants, - Certains immunosuppresseurs, - Certains contraceptifs oraux, - Isotrétinoïne. - Photosensibilisants - Buséréline - Syndrome de Gougerot-Sjögren (touche surtout les femmes après 40 ans). - Polyarthrite rhumatoïde (PAR), lupus érythémateux disséminé (LED), maladie de Hodgking. - Port de lentilles de contact. - Carences en vitamine A. - Facteurs environnementaux (fumée de cigarette, pollution, air conditionné). Conduite à tenir - Faire un lavage oculaire au sérum physiologique. - Instiller des larmes artificielles ou de gel plusieurs fois par jour. - En parler avec le médecin et se poser la question : -du changement de classe pharmacologique, -du surdosage, si cause -de l’adaptation posologique. iatrogène Produits utilisés Voir annexe 5 : Les suppléments lacrymaux Horaires d’administration Débuter les instillations de collyre ou de gel ophtalmique le matin car les symptômes augmentent dans la journée.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 8 : Kératite photo traumatique

(Ophtalmie des neiges, ou kératite d’altitude, ophtalmie de la soudure à l’arc ou coup d’arc)

Ophtalmologiste si symptômes > 24 h

Signes cliniques - Apparition après un délai d’exposition (de 2 à 8 h) - Rétraction des paupières - Photophobie - Douleur +++ - Yeux rouges - Larmoiement Etiologie Exposition solaire ou à des lampes à bronzer sans protection oculaire efficace. Conduite à tenir - Mettre les yeux au repos dans la quasi-obscurité pendant plusieurs heures (cicatrisation en 24 à 36 h). - Instiller un collyre anti-irritation dans les 2 yeux. - Prendre un antalgique (type paracétamol) en cas de maux de tête, douleurs oculaires. - Appliquer 1 compresse imprégnée d’eau de bleuet ou de rose sur les 2 yeux fermés pendant 10 minutes puis un pansement occlusif pour fermer l’œil (compresse pliée en 2 et adhésif microporeux) - Appliquer une pommade cicatrisante à la vitamine A dans le cul-de-sac conjonctival avant de se coucher. - Protéger les yeux par des lunettes de soleil fermées sur les côtés les jours suivants. Produits utilisés Voir annexe 6 : Les collyres anti-irritation

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 9 : La conjonctivite irritative

Signes cliniques - Sensation de corps étranger - Léger picotement - Fatigue oculaire, trouble d’accommodation - Rougeur diffuse uni- ou bilatérale - Petit larmoiement réflexe Etiologies - Agents irritants présents dans l’environnement (produit chimique, fumée, piscine, pollution, vent, poussière, tabac, mauqillage). - Fatigue, déficit de sommeil, travail sur écran, conduite automobile sur de longs parcours. - Exposition solaire sans lunettes de soleil ou avec des lunettes de mauvaise qualité. - Œil sec. - Port prolongé de lentilles de contact. - Verres correcteurs insuffisants, trop forts ou mal centrés. Conduite à tenir - Faire un lavage oculaire au sérum physiologique. - Instiller un collyre anti-irritation sans vasoconstricteur : 1 goutte 2 à 4 fois / jour. - Instiller éventuellement un collyre antiseptique en complément afin d’éviter toute surinfection. - Penser aux lunettes de soleil ou de plongée, surtout si le patient est sensible au chlore des piscines. - Eviter les zones enfumées. - Limiter les heures passées devant un écran de télévision ou d’ordinateur. - Vérifier la bonne humidification de l’atmosphère. Produits utilisés Voir annexes 3 : Les collyres antiseptiques et 6 : Les collyres anti-irritation

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 10 : L’hémorragie sous-conjonctivale

Ophtalmo si récidive

ou doute de la présence d’un corps étranger ou bilatéralité Signes cliniques - Rougeur d’apparition brutale, en nappe au niveau de la conjonctive - Pas de douleur ni de larmoiement La rougeur est due à une fragilité capillaire locale (un vaisseau a saigné). Elle se résorbe spontanément en 10 à 15 jours. Ne pas confondre avec un corps étranger intraoculaire ayant induit ce saignement. Faire consulter en cas de doute car risque de complication. Etiologies - Trouble de la coagulation - Effort physique - Episodes de toux ou d’éternuement Conduite à tenir - Interroger le patient : ● Hypertension artérielle ? ● Diabète ? ● Prise d’anticoagulant ? d’aspirine à haute dose ? ● Microtraumatisme par corps étranger, éclat métallique ou de verre ? consultation ophtalmologique dans ce cas. - Faire un lavage oculaire au sérum physiologique. - Rassurer le patient, généralement inquiet.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 11 : Lentilles de contact

Signes cliniques - Sensation de gêne (grain de sable, poussière dans les yeux), de picotements ou de brûlures oculaires - Œil rouge et larmoyant ou œil sec - Œdème des paupières - Photophobie - Sécrétions oculaires purulentes (voir fiche 5) - Coloration de la lentille par un collyre ou une pommade ophtalmique Conduite à tenir - Retrait des lentilles en cas d’infection ou d’inflammation oculaire ou palpébrale : Exemples : conjonctivite même bénigne, chalazion, orgelet (puis voir fiches correspondantes) et œil rouge et/ou douloureux. - Oeil rouge et/ou douloureux Peut être dû à un rinçage insuffisant des produits d’entretien ou à une allergie à ces produits. - Ne jamais instiller de collyre ou de pommade sur les lentilles - Il existe des médicaments (formes orales ou ophtalmiques) qui colorent les lentilles (liste non exhaustive) :

- Rifabutine = Ansatipine® (gélules), - Rifamycine = Rifamycine Chibret® (collyre, pommade), - Rifampicine = Rifadine® (gélules), Rimactan® (gélules), - Isoniazide+ rifampicine = Rifinah® (comprimés), - Isoniazide+ rifampicine+ pyrazinamide = Rifater® (comprimés), - Chloramphénicol = Cébénicol® (collyre), - Chloramphénicol+ dexaméthasone = Cébédéxacol® (collyre), - Dérivés de l’hydroxyquinoléine = Uveline® collyre, - Oxytétracycline = Posicycline® collyre et pommade ophtalmique, - Collyre contenant de la fluorescéine sodique*, - Collyre contenant des sels d’argent * - Collyre contenant de la vitamine B12 = Ecovitamine B12®, Epithéa®, Monovitamine

B12®, Vitamine B12 Allergan® (flacon et unidoses), Vitamine B12 Chauvin® unidoses, Vitamine B12 Théa®,

- Collyre contenant du rose bengale = Stillargol®, - Collyre contenant du bleu de méthylène = Collyre Bleu®, - Collyre contenant des corticoïdes, de l’oxybuprocaïne, de la chlorhexidine, de

l’épinéphrine, - Collyre contenant de la phényléphrine ou de la synéphrine : voir annexe 7.

* réservés aux spécialistes.

- Il existe des médicaments dont les métabolites colorés sont partiellement éliminés dans les larmes :

Ophtalmo si kératite bactérienne

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

- amiodarone (Cordarone® - Corbiomax®), - chloroquine (Nivaquine®), - caroténoïdes (Oenobiol® Phytobronz®, Doriance®), - le fer (Tardyféron®, Fumafer®), - l’indométacine (Indocid®), - la chlorpromazine ou le tamoxifène.

- Il existe des médicaments qui altèrent la surface des lentilles, sans formation de dépôt :

- pilocarpine, - et tous les collyres contenant du chlorure de benzalkonium.

- Attention : tous les bêtabloquants utilisés par voie oculaire peuvent provoquer une intolérance aux lentilles de contact par diminution de la sécrétion lacrymale.

Conseils généraux

- Retirer les lentilles en cas de pathologie oculaire, palpébrale et pendant la durée du traitement.

- Laver les mains avant chaque manipulation des lentilles avec un savon doux et les sécher avec un linge non pelucheux.

- Manipuler les lentilles délicatement avec la pulpe des doigts au-dessus d’un espace propre (éviter au-dessus du lavabo) et bien éclairé. Eviter les ongles longs et abîmés qui peuvent rayer les lentilles.

- Vérifier l’état des lentilles : pas de déchirure, de corps gras, de traces de poussière. - Rincer les lentilles avec un produit approprié avant leur pose pour les débarrasser du liquide

de rinçage. Ne pas changer de produit d’entretien sans se soucier de la compatibilité entre les lentilles et le nouveau produit d’entretien.

- Ne jamais rincer les lentilles avec de la salive, de l’eau du robinet, de l’eau minérale, de l’eau distillée car ces liquides n’excluent pas la possibilité de favoriser la survenue de kératites bactériennes, mycologiques ou amibiennes.

- Respecter strictement la durée de port prescrite. - Garder les lentilles souples 8 heures/jour au maximum (pour permettre la réoxygénation

oculaire). - Le soir, après leur retrait placer les lentilles (non jetables) dans une solution décontaminante

jusqu’au lendemain (au moins 6 heures pour être efficace). - Bien entretenir les étuis en les laissant vides la journée, les nettoyer régulièrement (toutes

les semaines) avec une brosse à dent et du savon puis les rincer avec la solution de décontamination. Il existe un boîtier mensuel à changer régulièrement.

- Jeter les produits de rinçage et de décontamination après usage. Chaque semaine procéder à un lavage plus à fond (enlever protéine et dépôt).

- Conserver les solutions de décontamination à l’abri de la chaleur et de la lumière et bien respecter leur délai de péremption (en général, il faut les jeter un mois après l’ouverture).

- Ne pas toucher avec les mains les embouts des produits d’entretien. - Changer d’étui fréquemment (tous les mois). - Eviter le port des lentilles pendant certaines activités (piscine) ou en atmosphère pauvre en

O2 (voyage en avion, séjour en altitude, plongée sous-marine). - Le tabagisme à long terme colore les lentilles.

- L’utilisation de cosmétiques n’est pas souhaitable car elle favorise la formation de dépôts entre la lentille et l’œil. S’ils sont toutefois utilisés, il faut choisir des produits hypoallergéniques non gras, non poudreux (pas de paillettes), se maquiller après la pose des lentilles et se démaquiller après leur retrait.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

- Un contrôle ophtalmologique annuel est nécessaire. Un examen du fond d’œil est recommandé tous les cinq ans pour les myopes. Toujours penser à apporter les lentilles lors des visites chez l’ophtalmologiste.

- En cas de brûlures et picotement, rincer la lentille avec une solution saline stérile sans conservateur puis faire un lavage oculaire avec du sérum physiologique. Changer de gamme de produits d’entretien.

- En cas de sensation de corps étranger, vérifier que la lentille n’est pas posée à l’envers ou qu’elle n’est pas abîmée. Une lentille à l’endroit a une forme de bol de profil. Si elle est à l’envers, ses bords se tournent vers l’extérieur ; elle ressemble à une assiette creuse.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

FICHE 12 : Les blessures oculaires

Ophtalmo

1 Contusion Etiologies Balle de ping-pong, bouchon de champagne, coup de poing,… Risques

- Hématome palpébral - Erosion de la cornée - Hémorragie intraoculaire (hyphema) - Décollement rétinien

Conduite à tenir

- URGENCE OPHTALMOLOGIQUE - Ne pas frotter l’œil. - Ne rien mettre dans l’œil. - Fermer l’œil en plaçant une compresse pliée sur la paupière supérieure, puis appliquer un pansement oculaire sec maintenu en place par une bande ou un sparadrap.

2 Plaies ou projection de particules métalliques, minérales ou végétales Risques

- Infection du globe oculaire - Perforation du globe

Conduite à tenir

- Voir contusion 3 Brûlure oculaire Demander la nature, la quantité, la durée du contact du produit en cause Etiologies

Origines chimiques Caustiques : NH3, chaux, potasse, soude.

- Lésions conjonctivales ou cornéennes graves, - Lésions évolutives, complications différées à craindre.

Acides : acétique, chlorhydrique, nitrique, sulfurique.

- Coagulation des produits ce qui limite les conséquences, - Lésions immédiates, donc pas d’extension, mais graves d’emblée.

Solvants : acétone, trichloréthylène, white-spirit.

- Lésions bénignes en général. Oxydants : eau de javel, H2O2, permanganate.

- Conjonctivite et douleur immédiate jusqu’à l’ulcération de la muqueuse.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

Origines physiques Thermique

- Atteinte des paupières et de la cornée. Courant électrique

- Gros délabrement oculaire, cataracte. Rayonnement

- Picotement devenant vite insupportable au fil des heures. - Douleur intense avec larmoiement et photophobie.

Conduite à tenir

- Consultation ophtalmologique. - Ne pas frotter l’œil.

- Laver l’œil abondamment sous un filet d’eau froide, au sérum physiologique ou au Dacryoserum® ou au Calendulene® (Annexe 8) pendant au moins 10 minutes en faisant couler le liquide sur le nez afin de laver l’œil de l’intérieur vers l’extérieur.

- Ne rien mettre dans l’œil. Cas particulier du gaz lacrymogène Signes cliniques

- Larmoiement. - Sensation de brûlure. - Trouble de la vision.

Conduite à tenir

- Consultation ophtalmologique si persistance des symptômes supérieure à 2 heures.

- Ne pas frotter les yeux. - Déshabiller le patient (il doit changer de vêtements le plus vite possible) et lui

brosser les cheveux . - Faire un lavage oculaire à l’eau tiède pendant au moins 10 minutes. - En cas de port de lentilles de contact : les nettoyer abondamment avec leur

solution d’entretien. - Nettoyer à l’eau ou au sérum physiologique les plis cutanés exposés. - Ne jamais utiliser de pommade.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 1 : Les collyres et pommades antibiotiques « Afin de prévenir une réaction allergique, il est recommandé de ne pas prescrire un traitement par voie locale en cas d’intolérance au produit lors d’une administration systémique préalable. Parmi les aminosides, la néomycine paraît être la molécule la plus allergisante ». Pour des raisons d’écologie bactérienne, les fluoroquinolones et les associations d’antibiotiques sont à réserver aux conjonctivites bactériennes sévères ou en 2ème intention (Collyres et autres topiques antibiotiques dans les infections oculaires superficielles – AFSSaPS– Juillet 2004).

Attention la rifamycine collyre et pommade tache les vêtements. Ne pas porter de lentilles de contact pendant le traitement

COMPOSITIONS SPÉCIALITÉS

PRÉSENTATIONS POSOLOGIES CONSERVATION (après ouverture)

POLYPEPTIDES Flacon

1 goutte 3 à 8 fois / j

15 jours

Cébémyxine® Pommade

1 grain de blé 1 à 5 fois / j

30 jours

Polymyxine B Néomycine

Atébémyxine®

Flacon

1 goutte 2 à 6 fois / j

15 jours

FLUOROQUINOLONES Norfloxacine

Chibroxine®

Flacon

1 à 2 gouttes 4 fois / j

15 jours dans l’emballage

extérieur Ofloxacine

Exocine®

Flacon

2 gouttes 4 fois / j

15 jours abri de la lumière

Flacon

1 à 2 gouttes 4 à 8 fois / j

15 jours

Ciprofloxacine

Ciloxan®

Pommade

1 ruban de 1,25 cm de 3 à

24 fois / j fonction indication

28 jours

AMIMOSIDES Framycétine Polymyxine B Synéphrine

Polyfra®

Flacon

1 goutte 2 à 6 fois / j

15 jours

Gentalline®

Flacon

1 à 2 gouttes 3 à 8 fois / j

15 jours

Gentamicine

Gentamicine Chauvin®

Pommade

1 grain de blé 1 à 3 fois / j

30 jours

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

Micronomicine

Microphta®

Flacon

1 à 2 gouttes 3 à 8 fois / j

15 jours

Néomycine

Néomycine Diamant®

Flacon

1 goutte 3 à 8 fois / j

15 jours

Flacon

1 goutte 3 à 8 fois / j

15 jours

Tobramycine

Tobrex®

Pommade

1 grain de blé 2 à 3 fois / j

15 jours

TÉTRACYCLINE Chlortétracycline

Auréomycine Evans® 1%

Pommade

1 grain de blé 2 à 6 fois/j

Non spécifiée : 15 jours par précautions

Flacon

1 goutte 3 à 8 fois / j

15 jours entre 2 et 8°C

Oxytétracycline

Posicycline®

Pommade

1 grain de blé le soir

15 jours

RIFAMYCINE

Flacon

1 à 2 gouttes 4 à 6 fois / j

15 jours à l’abri de la

lumière Rifamycine

Rifamycine Chibret® Pommade

1 grain de blé 1 à 2 fois / j

15 jours

PHÉNICOLÉ

Chloramphénicol

Cébénicol®

Lyophilisat et solvant pour collyre

1 goutte 3 à 8 fois / j A reconstituer

15 jours après reconstitution

FUSIDANINE Acide fusidique

Fucithalmic® gel

Gel ophtalmique

1 goutte 2 fois / j

15 jours

Liste non exhaustive.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 2 : Les collyres et pommades à base d’antibiotiques et corticoïdes, ou corticoïdes seuls Ne délivrer que si prescription médicale. Ne pas porter les lentilles de contact pendant le traitement.

Liste non exhaustive.

COMPOSITIONS

SPÉCIALITÉS

PRÉSENTATIONS

POSOLOGIES

CONSERVATION (après ouverture)

Dexaméthasone Néomycine

Chibro-Cadron®

Flacon

1 goutte 3 à 6 fois / j

15 jours

Dexaméthasone Oxytétracycline

Sterdex®

Pommade unidoses

1 à 3 application / j

Jeter après usage

Dexaméthasone Tobramycine

Tobradex®

Flacon

1 goutte 4 à 6 fois / j

28 jours

Triamcinolone Néomycine

Cidermex®

Pommade

1 à 2 application / j

Non spécifiée : 15 jours par

précautions Dexaméthasone Néomycine Polymyxine B

Maxidrol® collyre

Maxidrol® pommade

Flacon

Pommade

1 goutte 3 à 6 fois / j

1 à 2 application / j

15 jours

15 jours

Hydrocortisone Bacitracine Colistiméthate sodique

Bacicoline à la bacitracine®

Poudre + solvant pour collyre

1 goutte 3 à 8 fois / j

A reconstituer

10 jours

Dexaméthasone

Dexaméthasone

Chauvin®

Maxidex®

Flacon

Flacon

1 goutte 3 à 6 fois / j

1 goutte 3 à 6 fois / j

15 jours

28 jours

Fluorométholone

Flucon®

Flacon

1goutte 3 à 8 fois / j

28 jours

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 3 : Les collyres antiseptiques Ne pas porter de lentilles de contact pendant le traitement COMPOSITIONS

SPÉCIALITÉS

PRESENTATIONS

POSOLOGIES

CONSERVATION

(après ouverture)

OBSERVATIONS

Benzododécinium (bromure)

Benzododécinium

Chibret®

Flacon

1 goutte 2 à 3 fois / j

15 jours

Ammonium quaternaire. Ne pas porter de lentilles de contact

simultanément.

Protéinate d’argent

Stillargol® 1% et 2%

Flacon

1 goutte à 1% 3 fois / j (nourrisson)

1 goutte à 5% 3 fois / j (adulte)

10 jours

Risque de coloration bleuâtre

indélébile si traitement répété ou prolongé.

Thiomersal

Vitaseptol®

Flacon

1 goutte 3 à 6 fois / j

15 jours

Flacon

15 jours

Picloxydine

Vitabact®

Unidoses

1 goutte 2 à 6 fois / j Jeter après usage

Borate de sodium Acide borique

Boroclarine®

Flacon

1 goutte 2 à 4 fois / j

15 jours abri de la lumière

Contient de la phényléphrine Ne pas porter de lentilles de contact

pendant le traitement.

Flacon

28 jours

Céthexonium

Biocidan®

Unidoses

1 goutte 3 à 4 fois / j

Jeter après usage

Ammonium quaternaire.

Ne pas porter de lentilles de contact simultanément.

Flacon

15 jours

Cétylpyridinium

Novoptine®

Unidoses

1 goutte 3 à 4 fois / j

Jeter après usage

Flacon

30 jours

Hexamidine

Désomédine®

Unidoses

2 gouttes 4 à 6 fois / j

Jeter après usage

Liste non exhaustive.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 4 : les collyres antiallergiques

Ne pas porter de lentilles de contact pendant le traitement

COMPOSITIONS

SPÉCIALITÉS

PRÉSENTATIONS

POSOLOGIES

CONSERVATION

(après ouverture)

OBSERVATIONS

Naabak® Flacon (10 ml) 8 semaines Port de lentilles de contact possible. Flacon (10 ml) 15 jours pour le flacon de 5 ml et

30 jours pour le flacon de 10 ml Naaxia®

Unidoses

1 goutte 2 à 6 fois / j

Jeter après usage. Port de lentilles de contact possible.

Acide N-acétyl-aspartylglutamique

Naaxiafree®

Flacon 8 semaines Port de lentilles de contact possible.

Azélastine Allergodil® Flacon 1 goutte 2 à 4 fois / j 30 jours Cromabak® Flacon 1 goutte 2 à 6 fois / j 8 semaines Port de lentilles de contact possible.

Cromadoses® Unidoses 1 goutte 2 à 6 fois / j Jeter après usage. Port de lentilles de contact possible. Flacon 15 jours Cromédil®

Unidoses

1 goutte 2 à 6 fois / j Jeter après usage. Port de lentilles de contact possible.

Flacon 30 jours Cromoptic® Unidoses

1 goutte 2 à 6 fois / j Jeter après usage. Port de lentilles de contact possible.

Flacon 8 semaines Port de lentilles de contact possible. Multicrom®

Unidoses

1 goutte 2 à 6 fois / j

Jeter après usage. Port de lentilles de contact possible.

Flacon 15 jours

Cromoglicate de sodium Traitement de référence tant des poussées que des formes chroniques.

Opticron® Unidoses

1 goutte 2 à 6 fois / j Jeter après usage. Port de lentilles de contact possible.

Emédastine Emadine® Flacon 1 goutte 2 fois / j 28 jours

Port de lentilles de contact possible.

Flacon 30 jours Kétotifène

Zaditen®

Unidoses

1 goutte 2 fois / j

Jeter après usage et 28 j après ouverture du seul blister

Port de lentilles de contact possible.

Lévocabastine Levophta® Flacon 1 goutte 2 à 4 fois / j 30 jours

Flacon 15 jours Lodoxamide

Almide® Unidoses

1 à 2 gouttes 2 à 4

fois / j Jeter après usage.

Nédocromil

Tilavist® Flacon 1 goutte 2 à 4 fois / j 30 jours

Olopatadine Opatanol Flacon 1 goutte 2 fois / j 28 jours Port des lentilles après 15 minutes

Liste non exhaustive.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 5 : Les suppléments lacrymaux Ne pas porter de lentilles de contact pendant le traitement

COMPOSITIONS

SPECIALITES PRESENTATIONS

POSOLOGIES

CONSERVATION

(après ouverture)

OBSERVATIONS

Flacon

15 jours

Utilisation pour les formes peu sévères

de sécheresse oculaire.

Larmes artificielles Martinet®

Unidoses

Jeter après usage.

Utilisation pour les formes peu sévères de sécheresse oculaire

Port de lentilles de contact possible.

Chlorure de sodium + eau

Unilarm® collyre

Unidoses

1 à 2 gouttes 4 à 8 fois / j

Jeter après usage

Utilisation pour les formes peu sévères

de sécheresse oculaire Port de lentilles de contact possible.

Flacon

28 jours Povidone

Nutrivisc® 5% Unidoses

1 goutte 4 à 6 fois / j Jeter après usage

Utilisation pour les formes modérées de

sécheresse oculaire. Sensation transitoire de brouillard visuel,

d’œil collé.

Carbomère 980

Aqualarm®

Unidoses

1 goutte 4 à 5 fois / j

Jeter après usage.

Utilisation pour les formes plus sévères

de sécheresse oculaire.

Liste non exhaustive.

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 6 : Les collyres anti-irritation

Ne pas porter de lentilles de contact pendant le traitement sauf indication contraire.

COMPOSITIONS

SPECIALITES

PRESENTATIONS

POSOLOGIES

CONSERVATION

(après ouverture) Guaiazulène

Azulène®

Flacon

1 goutte 3 fois / j

15 jours

Euphrasia 3 DH Calendula 3 DH Magnesia carb. 5 CH

Homéoptic®

Unidoses

1 à 2 gouttes 2 à 3 fois / j

Jeter après usage.

15 jours

Flacon

Plantain lancéolé

Sensivision®

Unidoses

1 goutte 2 à 4 fois / j Jeter après usage.

Acide salicylique

Septisol®

Flacon

1 goutte 2 à 4 fois / j

15 jours

Flacon 10 ml

15 jours

Acide salicylique

Sophtal®

Unidoses

1 goutte 2 à 4 fois / j

Jeter après usage.

Liste non exhaustive

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 7 : Les collyres contenant un vasoconstricteur

(Liste non exhaustive à la date du 31/07/03)

- Chlorhydrate de phényléphrine - Tartrate de synéphrine

Contre-indication absolue : risque de glaucome par fermeture d’angle. Interaction médicamenteuse contre-indiquée : Autres médicaments vasoconstricteurs (à base de pseudo éphédrine) destinés à décongestionner le nez qu'ils soient administrés par voie orale ou nasale ; risque de vasoconstriction et/ou de poussées hypertensives.

- Actifed® et Actifed® J et N - Anadvil® - Céquinyl® - Clarinase® repetab - Dolirhume® - Dolirhume Pro® - Efryl® - Humex Rhume® - Nurofen Rhume® - Rhinadvil® - Rhinuréflex® - Rhumagrip® - Sudafed® comprimés et sirop

Ne pas utiliser si :

- Port de lentilles de contact hydrophiles souples : risque de coloration irréversible.

- Enfant de moins de 3 ans - Sportif : réaction positive aux contrôles anti-dopage - Femme enceinte, allaitement - Hypertension artérielle, affection cardiaque, hyperthyroïdie - Utilisation simultanée de collyre ou pommade ophtalmique iodés (risque de

formation de sels mercuriels) - Utilisation de bromocriptine, inhibiteur de mono-amine oxydase, guanéthidines

et dérivés. Risque de mydriase, augmentation de la tension artérielle, tremblements, céphalées, pâleur, trouble du rythme si utilisation prolongée. Durée maximale d’utilisation : 3 jours sauf avis ophtalmologique (référence AFSSaPS) Collyres ou inserts ophtalmiques contenant de la phényléphrine

- Isodril Phényléphrine® - Néosynéphrine Faure® 5 et 10% - Boroclarine® - Mydriasert®

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

Collyres ou pommades ophtalmiques contenant de la synéphrine

- Dacryne® unidoses - Dacryoboraline® - Antalyre® - Sédacollyre® - Polyfra® (collyre et pommade ophtalmique) - Uvicol® unidoses - Visiodose®

Listes non exhaustives Du fait de leur toxicité, les vasoconstricteurs ne doivent pas être prescrits pour plusieurs jours. Les associations d’antibiotiques et de vasoconstricteurs ne sont donc pas recommandées pour traiter les infections oculaires de surface (AFSSaPS, juillet 2004).

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

ANNEXE 8 : Les solutions de lavage oculaire

COMPOSITIONS

SPÉCIALITÉS

pharmacie ou parapharmacie

PRÉSENTATIONS

CONSERVATION

(après ouverture)

OBSERVATIONS

Extrait glycériné de calendula

Calendulène®

Flacon

15 jours

Flacon

30 jours

Borate de sodium Acide borique

Dacryosérum®

Unidoses

Jeter après usage

Contient un ammonium quaternaire.

Ne pas porter de lentilles de contact souples type

hydrophiles simultanément.

Clorure de sodium Chlorure de potassium Chlorure de calcium dihydraté Chlorure de magnésium héxahydraté

Ophtaxia®

Unidoses Œillères à usage unique

Jeter après usage

Acide borique Acide salicylique Hamamélis

Optrex®

Flacon de 200 ml

4 semaines T° < 25°C

Ne pas porter de lentilles

cornéennes

Eau de mer ultrafiltrée

Sérophta®

Flacon de 60 ml

Date de péremption sur

l’emballage

Système Sphérile conserve

la stérilité de la solution sans conservateur

Flacon 150 ml

28 jours

Acide salicylique

Sophtal® Unidoses de 10 ml

Jeter après usage

Port de lentilles de contact

possible. Borate de sodium Acide borique

Stéridose®

Unidoses de 10 ml

Jeter après usage

Liste non exhaustive

Novembre 2006 - T. Dupin-Spriet - H. Wickaert - A. Boscher - F. Dumetz - Pharmacie clinique – Lille 2

Références bibliographiques de la procédure

1 Affiche Chauvin 2 AFSSaPS. Collyres et autres topiques antibiotiques dans les infections oculaires superficielles. 2004 Juillet 3 Belon JP Conseils à l’officine. 5ème édition. Paris : Masson. 4 Barthélémy S. Les lentilles de contact. Actualités pharmaceutiques 2003 ;422 :13-22. 5 Bontemps F. Le conseil à l’officine dans la poche. Collection Pro-officina. Rueil-Malmaison : Groupe Liaisons 2002 6 Bouvenot G, Caulin C. Guide du bon usage du médicament. Paris : Médecine Sciences Flammarion 2003 7 Caquet R. Le vademecum de la médication officinale. Guide pratique du traitement de la « petite pathologie » par le pharmacien. Collection aide mémoire. Paris : Masson 2001. 8 Collectif. Les infections oculaires bactériennes. Le moniteur des pharmacies 2006. Cahier de formation continue n° 147 du n° 2629. 9 Collectif. L’ophtalmologie au comptoir. Le moniteur des pharmacies 2003. Cahier conseil n° 14 du n° 2482. 10 Petit F, Redonnet Ch. Education thérapeutique et conseils à l’officine. Fiches techniques. Collection « professions de santé » Paris : Maloine. 2003 11 Simonet P. Irritations et allergies oculaires. Actualités pharmaceutiques 2003;419:43. 12 Théra 13 Vidal 14 OCP. Produits ophtalmiques. Supplément hebdo doc. Bobigny : OCP Répartition SAS, janvier 2006.