CONCOURS EXTERNE DE TECHNICIEN GEOMETRE DU CORPS …
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CONCOURS EXTERNE DE TECHNICIEN GEOMETRE DU CORPS DES GEOMETRES-CADASTREURS DES FINANCES PUBLIQUES
ANNÉE 2018
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ÉPREUVE ÉCRITE D’ADMISSIBILITÉ N° 1
Durée : 3 heures - Coefficient : 4
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Réponse à des questions et/ou cas pratique à partir d'un dossier composé de documents à caractère économique et financier
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Toute note inférieure à 5/20 est éliminatoire.
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Recommandations importantes
Le candidat trouvera au verso la manière de servir la copie dédiée.
Sous peine d’annulation de sa copie, le candidat ne doit porter aucun signe distinctif (nom,
prénom, signature, numéro de candidature, etc.) en dehors du volet rabattable d’en-tête.
Il devra obligatoirement se conformer aux directives données.
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J. 18 1325
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Erreur
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Décimales
RéseRvé à L’ADMinistRAtion
à L’Attention Du cAnDiDAt
à L’Attention Du coRRecteuR
en dehors de la zone d’identification rabattable, les copies doivent êtretotalement anonymes et ne comporter aucun élément d’identification telque nom, prénom, signature, paraphe, localisation, initiale, numéro, ou touteautre indication même fictive étrangère au traitement du sujet.
il est demandé aux candidats d’écrire et de souligner si nécessaire austylo bille, plume ou feutre, de couleur noire ou bleue uniquement.une autre couleur pourrait être considérée comme un signe distinctif par lejury, auquel cas la note de zéro serait attribuée. De même, l’utilisationde crayon surligneur est interdite.
Les étiquettes d'identification codes à barres, destinées à permettre àl'administration d'identifier votre copie, ne doivent être détachées et colléesdans les deux cadres prévus à cet effet qu'en présence d'un membre de lacommission de surveillance.
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de couleur noiRe ou BLeue.
eXeMPLe DeMARquAGe :
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Reportez la note dans les zones note / 20 et dansle cadre AEn cas d’erreur de codification dans le report desnotes cochez la case erreur et reportez la notedans le cadre B.
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à compléter par le candidat
Ne rabattre le cache qu'en présence d'un membre de la commission de surveillance
Concours externe - interne - professionnel - ou examen professionnel (1)
(1) Rayer les mentions inutiles
.................................................................................................
Pour l’emploi de : ....................................................................
épreuve n° :
Matière : .................................................................................
Date :
Nombre d’intercalaires supplémentaires :
NOTE / 20,
NOTE / 20,
Cadre A réservéà la notation
Cadre B réservéà la notationrectificative
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Décimales
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Technicien géomètre
101 Analyse de dossier
Externe
Le candidat devra compléter l’intérieur du volet rabattable des informations demandéeset se conformer aux instructions données
EN AUCUN CAS, LE CANDIDAT NE FERMERA LE VOLET RABATTABLE AVANT D’Y AVOIR ÉTÉ AUTORISÉ PAR LA COMMISSION DE SURVEILLANCE
– 2 –
Nom de naissance
Prénom usuel
Jour, mois etannée
Signature
obligatoireNuméro decandidature
Suivre les instructions donnéespour les étiquettes
d'identification
Préciser éventuellement le nombred'intercalaires supplémentaires
1
2 3 0 5 2 0 1 8
Le candidat devra compléter l’intérieur du volet rabattable des informations demandéeset se conformer aux instructions données
SUJET
Code matière : 101
Aucun document ou matériel n'est autorisé.
À l'aide des documents joints, vous traiterez les questions suivantes :
Question 1 :
Présentez les principaux facteurs d'inégalités dans l'accès à l'emploi chez les jeunes (documents 1 et 2).
Question 2 :
À partir du graphique du document 1 et de l'histogramme du document 2, vous décrirez les grandes caractéristiques de l'emploi des jeunes.
Question 3 :
Après avoir défini les bénéficiaires et les dispositifs de la Garantie jeunes, vous en présenterez, dans une réponse structurée, les moyens humains et financiers (documents 3, 4 et 5).
Question 4 :
Le diplôme garantit-il toujours l'accès à l'emploi ? (documents 1, 2 et 6)
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Liste des documents
DOCUMENT 1 : « Dossier de présentation – L'insertion professionnelle des jeunes » – site France Stratégie – 24 janvier 2017 (6 pages)
DOCUMENT 2 : « Insertion des jeunes : 70 % des emplois sont à durée limitée » – site Vie Publique – 10/11/2017 (2 pages).
DOCUMENT 3 : « Loudéac : un tremplin pour l'emploi grâce à la Garantie jeunes » – Ouest France – 24/10/2017 (2 pages).
DOCUMENT 4 : « La Garantie jeunes » – site du Gouvernement – 15/05/2017 (6 pages).
DOCUMENT 5 : Affiche « la Garantie jeunes » – site de la mission locale de Grenoble – Novembre 2017 (1 page).
DOCUMENT 6 : « Bac + 5 et déqualifiés : quand le master n'est plus à la hauteur » – Le Monde – 24/01/2017 (3 pages).
Le fonds documentaire comporte 20 pages.
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DOCUMENT 1
« Dossier de présentation – L'insertion professionnelle des jeunes » – site France Stratégie – 24/01/2017
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DOCUMENT 2
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« Insertion des jeunes : 70 % des emplois sont à durée limitée » – site Vie Publique – 10/11/2017
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DOCUMENT 2
Le diplôme est le garant de meilleures conditions d’emploi. 49% des filles sont diplômées de l’enseignement supérieur contre 39% pour les garçons. Les spécialités demeurent fortement liées au genre dans l’enseignement secondaire comme dans le supérieur.
L’origine socioculturelle joue sur la trajectoire scolaire : un quart des enfants d’ouvriers est diplômé de l’enseignement supérieur, contre plus de trois quarts des enfants de cadres. 86% des diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs ont intégré dans leur cursus une mobilité internationale.
Précarité et inégalités accrues en dépit d’une élévation des niveaux de formation
92% des jeunes de la génération 2013 ont occupé au moins un emploi au cours des 3 premières années qui ont suivi leur sortie du système éducatif. 47% accèdent à l’emploi dès le premier mois. Au bout de 6 mois, 79% ont occupé au moins un emploi. Toutefois, 70% des premiers emplois est à durée déterminée. La part des emplois à durée indéterminée au premier emploi augmente avec le niveau de diplôme et les enfants de cadres ont plus de chances de s’inscrire dans une trajectoire d’accès durable à l’emploi. Tous niveaux confondus, 59% des jeunes femmes et 57% des jeunes hommes de la génération 2013 accèdent durablement à l’emploi.
L’intérim est plus fréquent chez les jeunes avec un niveau inférieur ou égal au bac +2. 37% des jeunes sont confrontés au chômage avant même d’avoir occupé un emploi et 22% des non-diplômés n’ont pu accéder à un premier emploi à l’issue de leurs 3 premières années de vie active.
Des inégalités qui se creusent pour les groupes les plus vulnérables
En France métropolitaine, le taux de chômage, 3 ans après la sortie de formation initiale, varie de 13% en Bretagne à 26% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il atteint 43% dans les départements et régions d’Outre-Mer.
Au printemps 2016, en termes de salaire, les diplômés de doctorat ou d’une grande école gagnent 80% de plus que les bacheliers et 95% de plus que les non-diplômés. 23% des jeunes dont les deux parents sont nés à l’étranger estiment avoir été victimes d’une discrimination à l’embauche au cours de leurs 3 premières années de vie active.
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DOCUMENT 3
« Loudéac : un tremplin pour l'emploi grâce à la Garantie jeunes » - Ouest France – 24/10/2017
Neuf stagiaires suivent actuellement le dispositif d’insertion à l’emploi et à la formation
appelé Garantie jeunes. Mais comment cela fonctionne-t-il ?
Pourquoi ? Comment ?
Qu’est ce que la garantie jeunes ?
Il s’agit d’un dispositif destiné à des demandeurs d’emploi ou des salariés de 16 à 25 ans, non
scolarisés ou ayant besoin d’une formation. Cette mesure permet à ces jeunes appartenant au bassin
d’emploi de Loudéac et Pontivy d’accéder à l’autonomie en décrochant un travail ou une formation.
La garantie jeunes a été lancée en 2013 pour aider les jeunes en grande précarité. Elle a été mise en
place dans le Centre-Bretagne pour la première fois en 2015. La mission locale et l’équipe de la
Garantie jeunes pilotent le projet.
Quel est le profil de ces jeunes ?
Il est très varié. « Cela peut-être des jeunes en décrochage scolaire, en recherche d’un premier
emploi ou en réorientation », poursuit Françoise Carro. Pour être éligible au dispositif, les
ressources mensuelles de ces jeunes ne doivent pas excéder 612 € sur les 3 derniers mois.
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DOCUMENT 3
« Loudéac : un tremplin pour l'emploi grâce à la Garantie jeunes » - Ouest France – 24/10/2017
Neuf stagiaires suivent actuellement le dispositif d’insertion à l’emploi et à la formation
appelé Garantie jeunes. Mais comment cela fonctionne-t-il ?
Pourquoi ? Comment ?
Qu’est ce que la garantie jeunes ?
Il s’agit d’un dispositif destiné à des demandeurs d’emploi ou des salariés de 16 à 25 ans, non
scolarisés ou ayant besoin d’une formation. Cette mesure permet à ces jeunes appartenant au bassin
d’emploi de Loudéac et Pontivy d’accéder à l’autonomie en décrochant un travail ou une formation.
La garantie jeunes a été lancée en 2013 pour aider les jeunes en grande précarité. Elle a été mise en
place dans le Centre-Bretagne pour la première fois en 2015. La mission locale et l’équipe de la
Garantie jeunes pilotent le projet.
Quel est le profil de ces jeunes ?
Il est très varié. « Cela peut-être des jeunes en décrochage scolaire, en recherche d’un premier
emploi ou en réorientation », poursuit Françoise Carro. Pour être éligible au dispositif, les
ressources mensuelles de ces jeunes ne doivent pas excéder 612 € sur les 3 derniers mois.
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Comment se déroule la formation ?
Elle ne peut excéder 12 mois. Pendant cette période, les animateurs aident les jeunes à construire un
plan d’actions et leur permettre de découvrir le monde de l’entreprise. Tout au long de la formation,
les jeunes sont reçus par un conseiller lors d’un entretien individuel. L’accompagnement se fait sur
mesure en fonction des besoins du jeune. Celui-ci peut simplement avoir besoin d’un coup de pouce
pour mettre à jour sa candidature et se préparer à des entretiens d’embauche.
De quel(s) moyens disposent les stagiaires pendant la formation ?
D’un accompagnement financier. Une allocation de 480 € leur est versée pendant la durée de la
formation. Un soutien leur est également apporté pour résoudre les difficultés liées à la vie courante
(financement de permis, de formation, gestion de budget, accès au logement…)
Quel est l’objectif final du dispositif ?
Mettre le jeune sur la voie du travail. S’il n’a pas signé de CDI à l’issue du dispositif, il doit pouvoir
mettre en avant dans ses recherches d’emploi l’expérience qu’il a acquise grâce aux périodes en
entreprise. « Pour 60 % des jeunes ayant suivi le dispositif, c’est un passage positif, explique
Françoise Carro, chargée de projets Garantie jeunes à la Mission Locale du Centre Bretagne.
L’année dernière, sur 256 stagiaires (près de la moitié venait de Loudéac), à la fin de la
Garantie jeunes, la moitié d’entre eux travaillait ou bénéficiait d’une expérience de 4 mois de
travail. »
Et l’impact social de la formation ?
De nombreux thèmes sont abordés en début de formation. Parmi eux, les problématiques sociales, le
logement, la santé, la citoyenneté…La formation permet au jeune de repérer ses intérêts et ses
atouts, pour prendre ou reprendre confiance en lui. Et au final accéder à une autonomie sociale.
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DOCUMENT 4
« La Garantie jeunes » – site du Gouvernement – 15/05/2017
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DOCUMENT 5
Affiche « la Garantie jeunes » – site de la mission locale de Grenoble – novembre 2017
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DOCUMENT 6
« Bac + 5 et déqualifiés : quand le master n'est plus à la hauteur » - Le Monde – 24/01/2017
Intitulés trompeurs, formations déconnectées du monde du travail, débouchés inexistants… Certains masters ne répondent pas aux attentes de diplômés qui, une fois sur le marché du travail, se sentent déclassés.
Il a bûché durant cinq ans, a décroché un master de recherche en biologie moléculaire. Mais à 24 ans, Saifdine vit toujours de son job d’étudiant : maître-nageur sauveteur en piscine. Comme lui, une soixantaine de diplômés de bac + 5 ont témoigné de leur frustration à la suite de notre appel sur Lemonde.fr. Elise, 25 ans, gagne à peine plus que le smic malgré un master en management public. Julien, traducteur, s’est rabattu sur les services à la personne. Quant à Sébastien, diplômé en journalisme, il fait de l’intérim en supermarché et parle d’un « profond sentiment d’échec et de
gâchis ».
Pour tous, le master représentait un sésame vers un emploi intéressant et correctement payé. Certes, les diplômes supérieurs protègent du chômage – 10,2 % des jeunes titulaires sont touchés contre 18,4 % pour l’ensemble des 15-29 ans, selon l’Insee –, mais tous les lauriers ne se valent pas. « Le
bac + 5 n’est pas une illusion, l’illusion c’est d’imaginer qu’un bac + 5 les amènera forcément au
poste dont ils rêvent », lance Hélène Saint Loubert, de l’agence de communication Grenade & Sparks.
Voies de garage
Premier grief envers certaines de ces formations : elles expédient les jeunes vers des voies de garage, notamment en sciences humaines. « En psychologie, 18 000 étudiants entrent en licence
alors qu’il y a du boulot pour 2 000 en fin de parcours, reconnaît-on au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. La loi ne permet pas de filtrer à l’entrée. »
La sélection en master devrait changer les choses. « Les étudiants vont se poser plus de questions,
avant ils étaient dans une continuité quasi automatique », estime François Germinet, président de la commission formation à la Conférence des présidents d’université. Si c’était à refaire, cette diplômée en sciences de l’éducation choisirait en effet un cursus plus professionnalisant : « On est
souvent tranquille et très intéressé par ces formations à l’université, qui sont peu coûteuses et peu
sélectives. Faire un choix, se décider sur son avenir, c’est compliqué », admet-elle.
Sans compter que certains masters sont parfois maintenus en dépit du bon sens, dénonce un enseignant en langues étrangères appliquées, qui a requis l’anonymat : « L’un de nos masters
dysfonctionne clairement, mais trois ou quatre gardiens du temple ruent dans les brancards dès
qu’on veut changer quoi que ce soit. J’ai l’impression parfois que l’on crée des formations dans le
but de donner des heures de cours aux collègues. »
A en croire les porte-parole des universités, ces pratiques appartiennent globalement au passé. « Les
profs montaient des formations passionnantes pour la recherche mais peu pertinentes pour les
entreprises. Mais, depuis quinze ans, les masters connaissent une révolution », affirme François Germinet. Enquête sur les débouchés, stages obligatoires, cursus en alternance… l’impératif de professionnalisation s’invite dans les deuxièmes cycles universitaires. Les associations d’anciens élèves et les dispositifs d’accompagnement vers la vie active se multiplient.
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Mais les diplômés qui n’ont pas bénéficié de cette « révolution » ressassent leur déconvenue. Alexandre Casteron, diplômé d’un master d’intervention sociale à Rennes-II, ne doit son CDD dans une association pour les sans-abri qu’à un engagement préalable de huit mois en service civique. « Sur le papier, nous allions encadrer des équipes, monter des projets. Un poste de cadre, en
somme ! », se souvient-il.
« Des gens qui, avant, se seraient arrêtés à bac + 2 ou bac + 3 paient cher des masters sur lesquels on n’arrive pas à se faire une opinion. » Hélène Saint Loubert, agence de communication Grenade & Sparks
Lola Nicolle, éditrice aux éditions de L’Iconoclaste, attribue, elle, sa réussite au fait d’avoir étudié en apprentissage : « Dans l’édition, il n’y a que ça de vrai, car trop de promos arrivent sur le
marché. Sur la vingtaine d’étudiants en alternance, nous sommes 14 ou 15 en CDI, c’est énorme »,
témoigne-t-elle. L’équilibre entre théorie et pratique est l’une des clés pour l’embauche, d’après les recruteurs, des écoles privées seraient dans l’excès inverse. « Les étudiants de Sup de Pub étaient
hyperpro, maîtrisaient le jargon de l’entreprise, mais cela s’arrêtait vite lorsqu’il s’agissait de
culture générale, de comprendre les mécanismes sous-jacents », observe la fondatrice d’une agence de marketing stratégique.
Pour Hélène Saint Loubert, certains établissements sont devenus des cash machines. « Des gens
qui, avant, se seraient arrêtés à bac + 2 ou bac + 3 paient cher des masters sur lesquels on
n’arrive pas à se faire une opinion », dénonce-t-elle. Le choix du bon diplôme s’apparente donc à une enquête de détective : se renseigner sur le niveau, s’assurer que le corps professoral mêle théoriciens et professionnels en activité, dénicher les (vrais) chiffres des débouchés, vérifier la capacité du master à fournir des stages…
Président d’Action contre la faim ainsi que coresponsable d’un master de coopération internationale, Thomas Ribémont a tenu à ce que la moitié des cours soient assurés par des professionnels, d’Amnesty International à l’Agence française de développement. « Cela se déroule
souvent dans leurs locaux, ce qui permet aux étudiants de se faire un carnet d’adresses. Et aux
partenaires de repérer des profils pour les embaucher ensuite », se réjouit-il.
D’ici à février, le portail Trouvermonmaster.gouv.fr devrait servir de boussole
Pour compliquer le tout, des écoles proposent des diplômes douteux, intitulés « mastaires », par exemple, ou labellisés auprès d’une entité suisse privée. Un spécialiste du ministère exhorte à « se
renseigner, aller aux journées portes ouvertes, ne pas se contenter des sites Web et des salons »,
tout en assurant que l’offre des formations va devenir plus lisible. Déjà, le nombre d’intitulés de masters est passé de 5 000 à… 252. Et d’ici à février, le portail Trouvermonmaster.gouv.fr devrait servir de boussole.
La formation idéale doit aussi être en phase avec la réalité de l’emploi. Proposer des cours en anglais si elle forme à des métiers de l’international, par exemple. Ou encore ne pas berner les candidats à une carrière dans l’humanitaire. « Certains masters sont un piège, avertit Marc Ferrier, responsable du recrutement à Médecins sans frontières. On dit aux jeunes : “Vous allez devenir chef
de projet”. Mais, en sortant, ils ne sont pas médecins, ils ne savent pas faire de compta ni de
logistique… Donc, la porte d’entrée pour le terrain, on n’en a pas. »
Autre faille : les diplômés sont peu préparés aux tâches subalternes ou aux périodes de travail en indépendant. « L’école d’architecture nous apprend la conception de projets mais pas
l’administratif comme le dépôt de permis ou les aspects techniques de chantier. Je suis en
concurrence avec des dessinateurs projeteurs, qui ont un bac + 2. J’aurais dû faire un BTS… », soupire Benjamin, 29 ans, au chômage. La responsable de communication de son école, l’ENSA
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Strasbourg, admet des limites : « Avec la réforme LMD [licence-master-doctorat], on a condensé en
cinq ans un parcours de neuf ans auparavant. Les étudiants doivent acquérir des notions en
physique, esthétique, histoire, technique… Si on ajoute l’administratif et le juridique, ça n’entre
pas », explique-t-elle.
Autre difficulté : prédire le domaine qui embauchera dans cinq ou dix ans. Victor, 31 ans, a bu la tasse en voulant surfer sur la vague du durable : « On me vendait l’environnement comme
l’eldorado de l’emploi. Sauf que la crise de 2008 est passée par là, le domaine n’est plus une
priorité pour les industriels », se désole l’ingénieur en environnement.
Déclassement déguisé
Reste, enfin, que le bac + 5 s’est banalisé. « Avec le système LMD, le master est presque devenu un
passage obligé. Or, le marché du travail peine à les absorber tous », rappelle Boris Ménard, du Centre d’études et de recherches sur les qualifications. Résultat : un effet de déclassement déguisé, comme pour François, 35 ans, titulaire d’un master en sociologie et cadre à la Sécurité sociale : « J’occupe un poste qui, il y a dix ans, était occupé par des bac + 2, mais avec des salaires
restés identiques. » Eve, 27 ans, également « à un poste largement sous-qualifié », se dit en colère « contre les institutions qui nous promettaient monts et merveilles et contre la génération de mes
parents qui croyait que les études feraient de nous des as du marché : cela fonctionnait pour eux ! »
Se pose alors la grande question : un master est-il réellement indispensable ? « Bien sûr qu’il faut
s’arrêter à bac + 3 pour certains ! En France, on a la religion du bac + 5 », tonne Francis Jouanjean, de la Conférence des grandes écoles. L’institution prône des filières professionnelles courtes, pour insérer rapidement les étudiants, suivies d’une formation continue pour ceux qui le souhaitent.
Marion, 23 ans, minée par son emploi purement alimentaire en dépit d’un diplôme en géographie, est séduite : « Une meilleure réflexion en amont m’aurait amenée vers une licence professionnelle
ou un BTS », estime-t-elle, envieuse de son compagnon qui, avec un bac + 2 en vente, s’épanouit dans son métier. Mais, au cabinet de recrutement TeamRH, Julie-Isabelle Binon nuance : « Dernièrement, une annonce exigeait quelqu’un de senior pour un stage ! C’est comme si les
recruteurs voulaient la rentabilité immédiate, sans avoir à former les personnes. »
Extrêmement déçue par son master, une jeune femme soupire : « A ma fille, je dirai : c’est le
marché du travail qui te choisira tes études, pas toi ! » Elle, pour l’heure, s’apprête à replonger dans une recherche d’emploi.
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