Concours d’admissibilité M2 MISC 14 mai 2016 · Il est salarié d'une entreprise étrangère...
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Université Paris Diderot – Paris 7
Master 2 MISC
Concours d’admissibilité M2 MISC 14 mai 2016
Épreuve d’ARABE
Durée : 2 heures
Vous remettrez les sujets avec la copie.
Synthèse de documents en arabe
Durée : 2 heures. Aucun document autorisé
À partir des documents suivants, rédiger en arabe une synthèse de 20 /25 lignes
Aide au vocabulaire : Les expatriés = المغتربون
Texte 1 : 42% des Français expatriés sont inquiets à l'idée de rentrer
Une enquête recense les motivations des Français résidant à l'étranger. Qualité de vie, progression
professionnelle... Les réponses sont éloignées du cliché de l'exilé fiscal.
Il est salarié d'une entreprise étrangère depuis au moins six ans, bénéficie d'un contrat de travail local, vit en
couple. Et s'il tient à transmettre sa culture française à ses enfants, la France, elle, ne lui manque… pas vraiment.
Voilà le profil type du Français résidant à l'étranger, tel qu'il a été établi par l'enquête IPSOS - Banque
Transatlantique rendue publique, ce lundi, à l'occasion du colloque au Sénat «Les Français à l'étranger, un atout
pour la France». «Ce sondage est une première!, se félicite la sénatrice PS Hélène Conway-Mouret, ancienne
ministre déléguée chargée des Français de l'étranger, qui en a rédigé les questions. Cela n'avait jamais été fait,
tout simplement parce que l'on ne s'est jamais intéressé à ceux qui sont partis.»
Ils sont pourtant plus de 2,5 millions à résider à l'étranger! Sur les registres des Français établis hors de France,
tenus par les services consulaires, on note une augmentation des inscriptions de près de 35 % ces dix dernières
années, soit une moyenne de 3 % par an, indique le rapport de Mme Conway sur le «Retour en France des
Français de l'étranger»1, présenté en juillet. Comment vivent-ils? Quels liens ont-ils gardé avec leur patrie? «Je
souhaitais briser ce cliché du Français exilé fiscal», précise la sénatrice représentant les Français établis hors de
France. «Il existe un paradoxe entre l'État qui fait tout pour que les Français de l'étranger restent liés à la
communauté nationale - réseau diplomatique de premier rang, établissements d'enseignements français, alliances
et instituts français - et l'image plutôt négative et souvent fausse que nos compatriotes ont de ceux qui ont tenté
l'aventure hors de France».
Les trois-quarts d'entre eux sont actifs, 15 % retraités, et 3 % étudiants. Quelque 80 % travaillent pour une
entreprise ou un organisme public étranger. 77 % sont en couple, et près de la moitié ont des enfants. Seuls 36 %
ont la double nationalité. Les trois-quarts vivent à l'étranger depuis plus de six ans, et 28 % depuis plus de vingt
ans. Leurs motivations? «Progresser dans leur vie professionnelle» ou «avoir un meilleur niveau de vie», pour la
majorité de ces expatriés. Mais aussi pour «vivre avec un proche» ou «partir à l'aventure»… Seuls 7 % citent
«un régime fiscal plus favorable».
Une «meilleure qualité de vie», un «meilleur niveau de vie», des «opportunités professionnelles plus
nombreuses», voilà ce que les Français trouvent effectivement dans leur nouveau pays de résidence2. En
particulier en Suisse, au Canada, ou dans la zone Asie-Pacifique… Avec tout ça, «diriez-vous que la France vous
manque?», interroge l'IPSOS. «Non», répondent 55 % d'entre eux. «Moi, je ne me suis jamais demandé le matin
si mon pays me manquait!, tempère Hélène Conway-Mouret. Cela montre qu'ils assument leur choix». La quasi-
totalité (98 %), en revanche, trouve important de transmettre leur culture à leurs enfants. Tous soulignent
l'importance de la citoyenneté et de la nationalité française. Une grande majorité continue à suivre l'actualité
politique. Et vote systématiquement aux élections nationales françaises, même s'ils sont expatriés depuis plus de
vingt ans…
Ont-ils l'intention de rentrer un jour en France? Là, les Français sont partagés. La plupart semblent attendre des
jours meilleurs… «D'ici deux à cinq ans», disent un tiers d'entre eux. «Dans plus longtemps», répondent 54 %.
Et à cette idée de retour, 42 % éprouvent de l'inquiétude. «Cela vient du fait qu'il est très difficile d'obtenir des
informations pour réactiver leurs droits, explique la sénatrice, qui, dans son rapport, notait qu'il fallait «compter
entre six mois et un an pour être définitivement en règle au regard de toutes les administrations». «Certains ont
vécu une telle galère administrative qu'ils ont été obligés de repartir!», déplore-t-elle. Pour faciliter ces
démarches, le ministère des Affaires étrangères travaille à l'élaboration d'un «guide du retour en France»3, tandis
qu'un service d'aide interactif individualisé sur le retour sera bientôt en ligne.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/10/05/01016-20151005ARTFIG00069-42-des-francais-expatries-sont-inquiets-a-l-idee-de-rentrer.php
Texte 2 Les personnes qui travaillent à l'étranger sont des expatriés, des émigrés, ou des immigrés? Tout dépend de la couleur de peau du travailleur, mais aussi du point
de vue de l'observateur.
Faut-il arrêter d'utiliser le mot "expatrié" au profit d'"immigré"? Une question sémantique soulevée par The
Guardian, loin d'être anodine. Car selon Mawuna Remarque Koutonin, un "activiste pour la Renaissance
Africaine", dont la tribune est reprise dans le quotidien anglais, l'utilisation de ces termes est révélatrice d'une
"hiérarchie des mots créée dans le but de placer les Blancs au-dessus de tous les autres".
Qu'est-ce qu'un expatrié? Qui est un expatrié? S'interroge l'auteur. Selon le Larousse, un expatrié est une
personne qui a été expatriée ou qui s'est expatriée, c'est-à-dire "qui a quitté son pays". Le dictionnaire explique
aussi que le terme s'applique à un salarié qui exerce son activité dans un autre pays que le sien. Pour Wikipédia,
un expatrié est un individu résidant dans un autre pays que le sien. La racine du mot vient du grec exo -en dehors
de- et patrida -le pays-. Le mot émigré -"qui part du pays"- peut aussi être utilisé, en opposition à immigré -"qui
arrive au pays"-.
Cette définition en main, toute personne qui part de son pays pour travailler dans un autre devrait donc être
qualifié "d'expatrié", ou "expat". Sauf qu'en réalité, "ce n'est pas le cas, c'est un terme exclusivement réservé aux
blancs qui partent à l'étranger", estime Mawuna Remarque Koutonin sur The Guardian. Dans la tête de tout le
monde ou presque, les Arabes sont des immigrés, les Asiatiques sont des immigrés, les Africains sont des
immigrés. Les Blancs des "expats".
C'est exactement ce qu'explique L'Expat, un blog spécialisé du Wall Street Journal, qui se demande "Qui est un
"expat", à Hong Kong, où tout le monde vient d'ailleurs"? Réponse: les Blancs. D'autres, pourtant comparables
en tout point, sont considérés comme immigrés. Dans cette ville "entre deux mondes", les Philippins, souvent
domestiques, sont eux considérés comme "des invités", même s'ils sont là depuis des décennies.
Lutter contre racisme
Une différence de sémantique qu'on peut observer partout: en Afrique ou en Europe. Un travailleur africain
qualifié venant travailler en France, par exemple, ne sera presque jamais considéré comme un expatrié, mais bien
un immigré, ou un "immigrant très qualifié", comme l'explique un cadre Noir cité dans l'article. Mawuna
Remarque Koutonin, engagé, propose une solution. "Si vous voyez des Blancs qui travaillent en Afrique, ne les
appelez plus 'expats', mais 'immigrés', comme tout le monde. C'est le meilleur moyen de lutter contre cette
sémantique suprémaciste et raciste."
Ce qu'oublie de préciser cette tribune du Guardian, c'est que tout est, en fait, une question de perspective. Car la
différence entre "expatrié-émigré" et "immigré" est la même qu'entre "importé" et "exporté". Une personne qui
quitte son pays natal (A) pour un autre pays (B) est un "expatrié-émigré" pour le pays A et un "immigré" pour le
pays B. Conclusion: il est donc normal pour un Français de qualifier un étranger qui travaille en France
d'immigré, et de qualifier un Français qui travaille à l'étranger d'expatrié-émigré.
Il est en revanche sémantiquement faux qu'un Africain -par exemple- qualifie "d'expatrié" un étranger blanc qui
travaille dans son pays. Il devrait l'appeler "immigré", comme l'explique la tribune du Guardian. Dans la même
logique de rigueur sémantique, un Africain devrait qualifier un compatriote qui va travailler dans un pays
étranger -la France par exemple- d'expatrié. Enfin, un Blanc qui vient travailler dans un autre pays occidental
devrait également être qualifié d'"immigré", et non pas "d'expatrié" par les autochtones. Une logique sémantique
pure et dure qui peut entrer en conflit avec des habitudes de langage bien ancrées, des clichés, voire le racisme.
Mise à jour: le terme expatrié peut également qualifier un statut. En France, c'est celui d'un salarié du secteur
privé exerçant son activité professionnelle à l'étranger, sous le statut d'expatrié. Dans ce cas, il peut ou non
relever du droit du travail français. Il peut aussi bénéficier de divers avantages, notamment un salaire intéressant,
surtout s'il travaille dans un pays où le niveau de vie est plus faible. Un statut bien plus rare dans les pays moins
riches, pour des raisons économiques évidentes.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/pourquoi-les-blancs-sont-des-expats-et-les-autres-des-immigres_1661337.html
Texte 3